Thesis Chapters by Teriitutea QUESNOT
La présente thèse de doctorat s’intéresse à l’assistance à la navigation et à la planification d’... more La présente thèse de doctorat s’intéresse à l’assistance à la navigation et à la planification d’itinéraires (wayfinding) fournie par les systèmes d’aide à la navigation — communément appelés « GPS » — et les plateformes cartographiques en ligne (p. ex. Google Maps). Les sciences cognitives, qui forment avec la géographie humaine le socle théorique et conceptuel de cette thèse, offrent deux énoncés de base : des instructions de navigation optimales incluent nécessairement des points de repère à chaque changement de direction ; l’aide au wayfinding à partir d’un support cartographique n’est effective que si l’utilisateur acquiert ou dispose d’un minimum de connaissances spatiales. Dans un contexte où les données massives (Big data) prennent une ampleur considérable, la personnalisation algorithmique tend à s’imposer comme une norme ; une fonctionnalité que tout système « intelligent » se doit de proposer à ses utilisateurs. Pour une partie de la communauté scientifique, la personnalisation d’instructions de navigation et d’itinéraires est donc synonyme d’évolution.
Cette assertion mérite cependant d’être confrontée à l’épreuve des faits. Car après réflexion, une personne qui parcourt un environnement connu utilise-t-elle nécessairement un GPS ? Auquel cas, a-t-elle forcément besoin d’un point de repère familier à chaque changement direction ? Dans le même esprit, a-t-elle réellement besoin d’un itinéraire personnalisé lorsqu’elle prépare ses déplacements à l’aide d’une plateforme cartographique ? Évaluer l’impact de la familiarité spatiale dans le choix de points de repère (en situation de navigation) et la planification d’itinéraires (à partir d’une plateforme cartographique) constitue l’objectif de recherche principal de cette thèse. Celle-ci s’organise en deux volets complémentaires. Le premier se propose de vérifier à partir d’une expérimentation de navigation virtuelle s’il existe bien une relation statistiquement significative entre la familiarité spatiale et la saillance sémantique des lieux urbains. Le second volet se veut plus qualitatif et explore dans un premier temps les usages des plateformes cartographiques par le biais d’entretiens semi-directifs. Les stratégies cognitives de wayfinders familiers et étrangers aux villes de Québec et Montréal ont été analysées dans un second temps à partir d’expérimentations basées sur la méthode de la pensée à voix haute.
Spécifiquement, les résultats de cette recherche démontrent que les lieux qui bénéficient d’une attraction sémantique élevée captent l’attention des individus qui ont une connaissance préalable de l’environnement parcouru. Ces mêmes individus ont par ailleurs tendance à sélectionner des points de repère familiers le long des itinéraires calculés automatiquement par la plateforme cartographique. Si ces résultats accréditent la thèse algorithmique, il est important de souligner que cette manière de procéder limite l’acquisition de nouvelles connaissances spatiales. Elle peut également engendrer d’autres dommages chez l’utilisateur comme une dépendance vis-à-vis du système ou bien une diminution de sa capacité à interpréter une carte. Dans la mesure où ces éléments remettent en question les bénéfices de la personnalisation des systèmes d’aide à la navigation et au wayfinding, il serait sans doute plus judicieux d’envisager des solutions qui favorisent l’engagement actif de l’utilisateur ; notamment dans la composition de l’itinéraire.
Papers by Teriitutea QUESNOT
Memory
Research on spatial mental representations focuses on individual mental maps and spatial knowledg... more Research on spatial mental representations focuses on individual mental maps and spatial knowledge. This exploratory study investigates instead collective interactions, collaborative memory, and the sharing of spatial knowledge. Based on the principle of collaborative inhibition (i.e., people recall information less effectively in groups), we posed the following research question: How do collective interactions, occurring during environmental exploration and group drawing sessions, affect collaborative inhibition, and the quality of sketch maps designed collectively? We conducted in situ explorations in Plaine St-Denis (France) with real- time tracking, followed by individual and group drawing sessions. This experiment involved 118 participants divided into three groups: (1) solo explorations without devices; (2) solo explorations with a mobile mapping application; (3) collective explorations using the same application enhanced with interaction features (viewing collective routes and photos of visited places). The comparison of the total number of entities found on individual mental maps with those included in collective sketch maps reveals that collaborative inhibition applies to spatial memory. Additional findings indicate that the use of a map, combined with collective interactions, mitigates collaborative inhibition and increases the accuracy of the sketch maps. However, the effect of such interactions on group dynamics remains unclear as of now.
Research on spatial mental representations focuses on individual mental maps and spatial knowledg... more Research on spatial mental representations focuses on individual mental maps and spatial knowledge. This exploratory study investigates instead collective interactions, collaborative memory, and the sharing of spatial knowledge. Based on the principle of collaborative inhibition (i.e., people recall information less effectively in groups), we posed the following research question: How do collective interactions, occurring during environmental exploration and group drawing sessions, affect collaborative inhibition, and the quality of sketch maps designed collectively? We conducted in situ explorations in Plaine St-Denis (France) with realtime tracking, followed by individual and group drawing sessions. This experiment involved 118 participants divided into three groups: (1) solo explorations without devices; (2) solo explorations with a mobile mapping application; (3) collective explorations using the same application enhanced with interaction features (viewing collective routes and photos of visited places). The comparison of the total number of entities found on individual mental maps with those included in collective sketch maps reveals that collaborative inhibition applies to spatial memory. Additional findings indicate that the use of a map, combined with collective interactions, mitigates collaborative inhibition and increases the accuracy of the sketch maps. However, the effect of such interactions on group dynamics remains unclear as of now.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Cybergeo, Feb 18, 2020
Le calcul automatique d’itineraires a largement contribue a l’essor des plateformes cartographiqu... more Le calcul automatique d’itineraires a largement contribue a l’essor des plateformes cartographiques. Pourtant, aucune etude ne s’est veritablement interessee a la maniere dont ces outils sont exploites et percus lorsqu’il s’agit de planifier un deplacement. L’enquete qualitative que nous avons menee aupres de trente utilisateurs suggere que dans ce contexte, leur utilisation est sous-tendue par au moins deux modeles mentaux : le premier envisage la plateforme cartographique comme une declinaison numerique de la carte papier alors que le second l’assimile a une forme derivee des systemes d’aide a la navigation par satellite.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 12, 2021
International audienceDans le champ des Sciences de l’Information Géographique, la cartographie «... more International audienceDans le champ des Sciences de l’Information Géographique, la cartographie « objective » s’oppose à la cartographie subjective. Alors que la première cherche à représenter de manière objective les phénomènes et les composantes de l’environnement physique, la seconde, elle, met l’accent sur l’expérience vécue de l’individu (cartes sensibles) et la structuration de ses connaissances spatiales (cartes mentales). Cette dichotomie représentationnelle, qui résulte ni plus ni moins du dualisme cartésien dont l’origine remonte aux écrits de Platon et d’Aristote, est enracinée dans la logique aristotélicienne. Accrochées toutes deux au principe du tiers exclu, les cartographies « objectives » et subjectives s’enferment respectivement dans l’objectivation et la subjectivation d’un espace géographique tenu pour réel. Une (ré)conciliation est-elle dès lors envisageable ? Radicalement différente de la synthèse hégélienne, l’approche non-aristotélicienne de la cartographie – dont les fondements seront explicités dans la présente conférence – entend précisément explorer une voie médiale qui prend appui sur une logique du tiers inclus inspirée du tétralemme nāgārjunien (Catuṣkoṭi)
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 25, 2022
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Sep 24, 2014
Springer eBooks, 2015
During navigation, people tend to associate objects that have outstanding characteristics to usef... more During navigation, people tend to associate objects that have outstanding characteristics to useful landmarks. The landmarkness is usually divided into three categories of salience: the visual, the structural, and the semantic. Actually, the roles of visual and structural landmarks have been widely explored at the expense of the semantic salience. Thus, we investigated its significance compared to the two others through an exploratory experiment conducted on the Internet. Specifically, 63 participants were asked to select landmarks along 30 intersections located in Quebec City. Participants were split by gender and familiarity with the study area. Unsurprisingly, the results show that unlike strangers, locals tended to focus on highly semantic landmarks. In addition, we found that women were more influenced by the structural salience than men. Finally, our findings suggest that the side where travelers move compared to the road impacts on the landmark selection process.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jul 1, 2021
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jul 3, 2014
Spatial Knowledge and Information 2014, Feb 21, 2014
"Once combined with participatory mapping and mobile Internet, Geolocation made ... more "Once combined with participatory mapping and mobile Internet, Geolocation made possible the emergence of a new type of a social network called Location-Based Social Network (LBSN). Contrary to the personal geolocated services, LBSN such as Foursquare allows its users to be permanently connected with other people (friends) in a specific social network and several kinds of spaces. Thus, the question is not so much “Where am I?” as “What is around me?” (services, people, traffic, disturbances, shops…), “What can I expect?” and “How do I get there?”. By sharing their spatial location via a "check-in", users produce geo-traces of their daily routes and movements. These geolocated data are considered as a new kind of geospatial information whose potential of analysis has been shown by many researchers (e.g. Cranshaw et al, 2012; Stefanidis et al, 2011). To our knowledge, none of these has explored the representativeness of Foursquare check-ins from the human spatial memory perspective, which is in fact one specific part of spatial cognition (McNamara & Valiquette, 2004). Since our “mental map” tends to be topologic (Davies et al, 2010), we could argue that the LBSN users activity allows identification of significant landmarks (Lynch, 1970) – also described as “anchor points” by Golledge (1978) - and by extension, delimitation of cognitively relevant areas. The main objective of this Ph.D. research consist of evaluating these areas by making interviews of Quebec City’s Foursquare Mayors in order to analyze distances and directions perceived between places whose cognitive significance will be assessed by Foursquare check-ins data spatial analysis. Indeed, several researches have demonstrated that distances tend to be underestimated from relevant landmarks (e.g. Sadalla et al, 1980) and direction estimates appear to be more accurate (Golledge, 1999). This research aims at providing evidences of the reliability of this specific kind of Geodata to generate real-time “smart landmarks” for the future smart cities. Therefore, we could seriously consider integrating these data to databases of Automatic Landmark Detection Systems (Sadeghian & Kantardzic, 2008)."
International audienceDans le champ des Sciences de l’Information Géographique, la cartographie «... more International audienceDans le champ des Sciences de l’Information Géographique, la cartographie « objective » s’oppose à la cartographie subjective. Alors que la première cherche à représenter de manière objective les phénomènes et les composantes de l’environnement physique, la seconde, elle, met l’accent sur l’expérience vécue de l’individu (cartes sensibles) et la structuration de ses connaissances spatiales (cartes mentales). Cette dichotomie représentationnelle, qui résulte ni plus ni moins du dualisme cartésien dont l’origine remonte aux écrits de Platon et d’Aristote, est enracinée dans la logique aristotélicienne. Accrochées toutes deux au principe du tiers exclu, les cartographies « objectives » et subjectives s’enferment respectivement dans l’objectivation et la subjectivation d’un espace géographique tenu pour réel. Une (ré)conciliation est-elle dès lors envisageable ? Radicalement différente de la synthèse hégélienne, l’approche non-aristotélicienne de la cartographie – ...
geographic information science, Sep 24, 2014
international conference spatial cognition, Sep 13, 2021
International audienceThe rise of online mapping, mobile Internet, and smart devices allows to re... more International audienceThe rise of online mapping, mobile Internet, and smart devices allows to renew the content analysis of externalized mental maps in the form of sketch maps. Thanks to these technologies, it is now possible to connect physically distant people who move within the same space at the same time. Aims: Our research aimed at evaluating the impact of interactions produced via a shared mapping application on the acquisition of spatial knowledge and its restitution in the form of sketch maps. Methods: Two groups walked freely in the Plaine Saint-Denis district of Paris. Each movement was recorded in real time using a tracking device. Once the exploration finished, the participants were asked to draw on a sheet of paper the environment they had just walked through.•Group 1: 40 people who walked individually without any tools.•Group 2: 8 groups of 5 people interacted with each other (commenting and posting photos about places) using a shared mapping mobile application on which the real-time paths of each walker appeared on a white background.Preliminary results and Conclusion: Preliminary analyses of tracking data and sketch maps show that unlike participants of Group 1, individuals of Group 2 mentioned on their mental maps landmarks that they did not visit during their exploration. In other words, those results suggest that collective interactions seem to have an impact on the process of spatial knowledge acquisitio
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific r... more HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Explorer les mobilités partagées à l’ère des Technologies de Géolocalisation Teriitutea Quesnot, Stéphane Roche
This paper summarizes the discussions related to the panel “Contributions of GIScientists (or GIS... more This paper summarizes the discussions related to the panel “Contributions of GIScientists (or GIScience) over the past Twenty Years” at the 2015 Vespucci Institute. Reflections about the past not only provide an account of what occurred, but also may serve as a basis for comparison when in the future somehow related scenarios arise. Such histories may be detailed enumerations of chronological events or, more analytically, analyses of interactions that enabled or caused specific developments. The purpose of this paper is to account for some key developments in the academic field of geographic information science over the past twenty years (i.e., since 1995) and to assess some of the impact of these developments. The panel in Bar Harbor, moderated by David Coleman, included two invited presentations (by Max Egenhofer and Keith Clarke), and responses by two early career panelists (Song Gao and Teriitutea Quesnot), and by two senior panelists (Randolph Franklin and May Yuan).
La présente thèse de doctorat s’intéresse à l’assistance à la navigation et à la planification d’... more La présente thèse de doctorat s’intéresse à l’assistance à la navigation et à la planification d’itinéraires (wayfinding) fournie par les systèmes d’aide à la navigation — communément appelés « GPS » — et les plateformes cartographiques en ligne (p. ex. Google Maps). Les sciences cognitives, qui forment avec la géographie humaine le socle théorique et conceptuel de cette thèse, offrent deux énoncés de base : des instructions de navigation optimales incluent nécessairement des points de repère à chaque changement de direction ; l’aide au wayfinding à partir d’un support cartographique n’est effective que si l’utilisateur acquiert ou dispose d’un minimum de connaissances spatiales. Dans un contexte où les données massives (Big data) prennent une ampleur considérable, la personnalisation algorithmique tend à s’imposer comme une norme ; une fonctionnalité que tout système « intelligent » se doit de proposer à ses utilisateurs. Pour une partie de la communauté scientifique, la personnalisation d’instructions de navigation et d’itinéraires est donc synonyme d’évolution. Cette assertion mérite cependant d’être confrontée à l’épreuve des faits. Car après réflexion, une personne qui parcourt un environnement connu utilise-t-elle nécessairement un GPS ? Auquel cas, a-t-elle forcément besoin d’un point de repère familier à chaque changement direction ? Dans le même esprit, a-t-elle réellement besoin d’un itinéraire personnalisé lorsqu’elle prépare ses déplacements à l’aide d’une plateforme cartographique ? Évaluer l’impact de la familiarité spatiale dans le choix de points de repère (en situation de navigation) et la planification d’itinéraires (à partir d’une plateforme cartographique) constitue l’objectif de recherche principal de cette thèse. Celle-ci s’organise en deux volets complémentaires. Le premier se propose de vérifier à partir d’une expérimentation de navigation virtuelle s’il existe bien une relation statistiquement significative entre la familiarité spatiale et la saillance sémantique des lieux urbains. Le second volet se veut plus qualitatif et explore dans un premier temps les usages des plateformes cartographiques par le biais d’entretiens semi-directifs. Les stratégies cognitives de wayfinders familiers et étrangers aux villes de Québec et Montréal ont été analysées dans un second temps à partir d’expérimentations basées sur la méthode de la pensée à voix haute. Spécifiquement, les résultats de cette recherche démontrent que les lieux qui bénéficient d’une attraction sémantique élevée captent l’attention des individus qui ont une connaissance préalable de l’environnement parcouru. Ces mêmes individus ont par ailleurs tendance à sélectionner des points de repère familiers le long des itinéraires calculés automatiquement par la plateforme cartographique. Si ces résultats accréditent la thèse algorithmique, il est important de souligner que cette manière de procéder limite l’acquisition de nouvelles connaissances spatiales. Elle peut également engendrer d’autres dommages chez l’utilisateur comme une dépendance vis-à-vis du système ou bien une diminution de sa capacité à interpréter une carte. Dans la mesure où ces éléments remettent en question les bénéfices de la personnalisation des systèmes d’aide à la navigation et au wayfinding, il serait sans doute plus judicieux d’envisager des solutions qui favorisent l’engagement actif de l’utilisateur ; notamment dans la composition de l’itinéraire.
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Thesis Chapters by Teriitutea QUESNOT
Cette assertion mérite cependant d’être confrontée à l’épreuve des faits. Car après réflexion, une personne qui parcourt un environnement connu utilise-t-elle nécessairement un GPS ? Auquel cas, a-t-elle forcément besoin d’un point de repère familier à chaque changement direction ? Dans le même esprit, a-t-elle réellement besoin d’un itinéraire personnalisé lorsqu’elle prépare ses déplacements à l’aide d’une plateforme cartographique ? Évaluer l’impact de la familiarité spatiale dans le choix de points de repère (en situation de navigation) et la planification d’itinéraires (à partir d’une plateforme cartographique) constitue l’objectif de recherche principal de cette thèse. Celle-ci s’organise en deux volets complémentaires. Le premier se propose de vérifier à partir d’une expérimentation de navigation virtuelle s’il existe bien une relation statistiquement significative entre la familiarité spatiale et la saillance sémantique des lieux urbains. Le second volet se veut plus qualitatif et explore dans un premier temps les usages des plateformes cartographiques par le biais d’entretiens semi-directifs. Les stratégies cognitives de wayfinders familiers et étrangers aux villes de Québec et Montréal ont été analysées dans un second temps à partir d’expérimentations basées sur la méthode de la pensée à voix haute.
Spécifiquement, les résultats de cette recherche démontrent que les lieux qui bénéficient d’une attraction sémantique élevée captent l’attention des individus qui ont une connaissance préalable de l’environnement parcouru. Ces mêmes individus ont par ailleurs tendance à sélectionner des points de repère familiers le long des itinéraires calculés automatiquement par la plateforme cartographique. Si ces résultats accréditent la thèse algorithmique, il est important de souligner que cette manière de procéder limite l’acquisition de nouvelles connaissances spatiales. Elle peut également engendrer d’autres dommages chez l’utilisateur comme une dépendance vis-à-vis du système ou bien une diminution de sa capacité à interpréter une carte. Dans la mesure où ces éléments remettent en question les bénéfices de la personnalisation des systèmes d’aide à la navigation et au wayfinding, il serait sans doute plus judicieux d’envisager des solutions qui favorisent l’engagement actif de l’utilisateur ; notamment dans la composition de l’itinéraire.
Papers by Teriitutea QUESNOT
Cette assertion mérite cependant d’être confrontée à l’épreuve des faits. Car après réflexion, une personne qui parcourt un environnement connu utilise-t-elle nécessairement un GPS ? Auquel cas, a-t-elle forcément besoin d’un point de repère familier à chaque changement direction ? Dans le même esprit, a-t-elle réellement besoin d’un itinéraire personnalisé lorsqu’elle prépare ses déplacements à l’aide d’une plateforme cartographique ? Évaluer l’impact de la familiarité spatiale dans le choix de points de repère (en situation de navigation) et la planification d’itinéraires (à partir d’une plateforme cartographique) constitue l’objectif de recherche principal de cette thèse. Celle-ci s’organise en deux volets complémentaires. Le premier se propose de vérifier à partir d’une expérimentation de navigation virtuelle s’il existe bien une relation statistiquement significative entre la familiarité spatiale et la saillance sémantique des lieux urbains. Le second volet se veut plus qualitatif et explore dans un premier temps les usages des plateformes cartographiques par le biais d’entretiens semi-directifs. Les stratégies cognitives de wayfinders familiers et étrangers aux villes de Québec et Montréal ont été analysées dans un second temps à partir d’expérimentations basées sur la méthode de la pensée à voix haute.
Spécifiquement, les résultats de cette recherche démontrent que les lieux qui bénéficient d’une attraction sémantique élevée captent l’attention des individus qui ont une connaissance préalable de l’environnement parcouru. Ces mêmes individus ont par ailleurs tendance à sélectionner des points de repère familiers le long des itinéraires calculés automatiquement par la plateforme cartographique. Si ces résultats accréditent la thèse algorithmique, il est important de souligner que cette manière de procéder limite l’acquisition de nouvelles connaissances spatiales. Elle peut également engendrer d’autres dommages chez l’utilisateur comme une dépendance vis-à-vis du système ou bien une diminution de sa capacité à interpréter une carte. Dans la mesure où ces éléments remettent en question les bénéfices de la personnalisation des systèmes d’aide à la navigation et au wayfinding, il serait sans doute plus judicieux d’envisager des solutions qui favorisent l’engagement actif de l’utilisateur ; notamment dans la composition de l’itinéraire.
Bernard Guelton Editor
Éditions Hermann, September 2019
The mobility of people, information, objects, networks, and consequently of contemporary artistic works evolves very quickly. Ways of conceiving and living space-time and social relationships are profoundly and constantly changing.
In this context, shared mobilities become particularly significant and receive increasing attention. We propose to address and tighten the approach to these shared mobilities starting from a second very significant development of our new relationships to space and community which are the situated media. At the same time, it will be an opportunity to show how situated media are at the heart of the development of shared mobilities.
In the context of situated media, participants are successively or simultaneously receivers and transmitters of information that acquires its meaning according to the place where it is produced. Shared mobilities are defined in their contemporary forms as different forms of combined movements, physical and/or virtual, between several people in a continuous or discontinuous space.
The book presents about ten contributions on these fundamental changes, from the social, cultural, technological and artistic points of view. The stakes and techniques of geolocation, the portability of devices, mapping, the diversity of media and supports, and artistic issues are some of the key questions discussed in this volume.
With contributions from Marie-Laure Desjardins, Julien Feyt , Bernard Guelton, Charles Meyer, Adrian Palka, Teriitutea Quesnot & Stéphane Roche, Kim Sachs, Peter Sinclair, Marc Tuters, Andrea Urlberger.
Médias situés et mobilités partagées
Sous la direction de Bernard Guelton
Éditions Hermann, septembre 2019
La mobilité des personnes, des informations, des objets, des réseaux, et consécutivement des œuvres artistiques contemporaines évolue très rapidement. Les façons de concevoir et de vivre l’espace-temps et les rapports sociaux sont profondément et constamment modifiées.
Dans ce contexte, les mobilités partagées deviennent particulièrement significatives et reçoivent une attention de plus en plus importante. On propose d’aborder et de resserrer l’abord de ces mobilités partagées à partir d’un deuxième développement très significatif de nos nouveaux rapports à l’espace et à la communauté qui sont les médias situés. Par la même occasion, ce sera l’occasion de montrer comment les médias situés sont au cœur du développement des mobilités partagées.
Dans le contexte des médias situés, les participants sont successivement ou simultanément récepteurs et émetteurs d’une information qui acquiert sa signification en fonction du lieu où elle est produite. Les mobilités partagées sont définies sous leurs formes contemporaines comme différentes formes de déplacements combinés, physiques et/ou virtuels, entre plusieurs personnes dans un espace continu ou discontinu.
L’ouvrage présente une dizaine de contributions sur ces changements fondamentaux, tant du point de vue social, que culturel, technologique et artistique. Les enjeux et techniques de la géolocalisation, la portabilité des appareils, la cartographie, la diversité des supports et des médias, les enjeux artistiques, forment quelques questions essentielles qui sont discutées dans ce volume.
Avec les contributions de Marie-Laure Desjardins, Julien Feyt , Bernard Guelton, Charles Meyer, Adrian Palka, Teriitutea Quesnot & Stéphane Roche, Kim Sachs, Peter Sinclair, Marc Tuters, Andrea Urlberger.
Geographic Information (VGI) known as Social Location Sharing (SLS). It consists of claiming "I am/was at that Place". Since SLS represents a singular form of place-based (i.e. platial) communication, we argue that SLS data are more platial than locational. According to our data classification of VGI, locational data (e.g. a geotagged tweet which geographic dimension is
limited to its coordinate information) are a reduced form of platial data (e.g. a Swarm check-in). Therefore, we believe these two kinds of data should not be analyzed on the same spatial level. This distinction needs to be clarified because a large part
of geosocial data (i.e. spatial data published from social media) tends to be analyzed on the basis of a locational equivalence and not on a platial one.