Papers by Peyrebonne nathalie
« De la traduction fictive à la traduction transgressive : l’exemple du don Quichotte », 2016
L’ouvrage de Cervantes, L’Ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche, se présente comme une tra... more L’ouvrage de Cervantes, L’Ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche, se présente comme une traduction fictive, la supposée traduction d’un manuscrit arabe, réalisée par un traducteur morisque, et s’inscrit ainsi dans la longue tradition des pseudo-traductions si fréquentes dans les livres de chevalerie où le prologue bien souvent présente le récit à suivre comme ayant été traduit du grec, ou du latin, de l’arabe, de l’allemand, etc….
La pseudo-traduction suppose l’existence d’un autre texte, non édité, qui précèderait celui que le lecteur tient entre ses mains, un livre fantôme dont le lecteur ne peut qu’imaginer la beauté et la richesse, à partir de leur supposée transcription. L’ouvrage présenté comme une traduction est toujours sujet à caution, et fait du lecteur un être soupçonneux. Ou un être qui va se sentir libre de poursuivre la manipulation à laquelle a déjà été soumise le texte : c’est ainsi que le Don Quichotte n’a pas seulement été traduit en anglais, français, italien, etc… mais a également été traduit et édité en des langues parfois peu reconnues ou acceptées, notamment en latin macaronique, ou, plus récemment, en spanglish deux exemples intéressants de lectures et recréations particulières ayant débouché sur des éditions peu conventionnelles.
Vagabonds modernes et policés au XVIe siècle espagnol : Le réveille-matin des courtisans, d’Antonio de Guevara, 2010
« Vagabonds modernes et policés au XVIe siècle espagnol », in Francis Desvois et Morag J. Munro-L... more « Vagabonds modernes et policés au XVIe siècle espagnol », in Francis Desvois et Morag J. Munro-Landi (dir.), Le vagabond en Occident du Moyen-Âge au XIXe siècle, 2 vol., Paris, L’Harmattan, 2012
Forme e Occasioni dell’Encomio tra Cinque e Seicento, 2012
L’espagnol Alfonso de Ulloa est, au milieu du XVIe siècle, installé à Venise où il joue le rôle, ... more L’espagnol Alfonso de Ulloa est, au milieu du XVIe siècle, installé à Venise où il joue le rôle, par ses traductions, de passeur de textes entre l’Espagne et l’Italie et où il rédige également des œuvres de caractère historique le plus souvent, mais dont la spécificité est d’être composées à la gloire de l’Espagne et de ses monarques. Sa biographie de Charles Quint, publiée très vite après la mort de ce dernier, et rédigée en italien, s’inscrit ainsi de toute évidence dans la construction d’un panégyrique impérial que Charles Quint a favorisé de son vivant et qui s’est poursuivi après sa mort. Mais ce discours à la gloire de l’Espagne et de son monarque nous présente également un modèle d’«homme de cour » : centré sur une figure exemplaire, le discours encomiastique, qui s’appuie sur les codes et les références classiques du panégyrique, est aussi, dans une perspective renouvelée, une sorte de manuel du prince parfait, un manuel de sociabilité, d’où peut-être l’énorme succès qu’il connaîtra en Italie.
La littérature espagnole, au moment où surgit le Lazarillo, est en grande partie dominée par les ... more La littérature espagnole, au moment où surgit le Lazarillo, est en grande partie dominée par les romans de chevalerie et les romans pastoraux, deux genres qui ont pour trait commun de présenter un univers et une humanité hautement idéalisés. « À cette image stylisée écrit Maurice Molhole pícaro prétend substituer une stylisation narquoise de l'expérience quotidienne, dont il ne retient à dessein que ce qu'elle peut présenter de plus dérisoire. » 2 . Sur l'adjectif « dérisoire », utilisé ici, on peut s'arrêter. Le Petit Robert donne du substantif « dérision » cette définition : « Mépris qui invite à rire, à se moquer de (qqn, qqch) ». La dérision, donc, conduit au rire. Et, c'est un fait, le Lazarillo fait rire 3 , ce qui n'était pas le cas des genres précédemment cités : les chevaliers et les pasteurs évoluant dans un monde tout de noblesse, majesté, beauté, courage et ordre, le rire n'y avait pas sa place.
El ser humano, al vestirse, sugiere o más bien impone a los demás una identidad, y en particular ... more El ser humano, al vestirse, sugiere o más bien impone a los demás una identidad, y en particular una identidad social. Esa identidad se puede fácilmente manipular: cada cual puede ponerse un vestido, quitarlo, teñirlo, coserlo, descoserlo, etc… Bajo la pluma de Cervantes, en particular, el vestido viene así a ser un instrumento significativo de transformación o recreación de la realidad.
En Rinconete y Cortadillo, el conjunto de las prendas que aparecen tienen una característica significativa: son prendas maltratadas, descosidas, rotas o de mal aspecto. Y eso porque los que las llevan son seres marginados, sea de modo voluntario o no. Y lo descosido no se limita a la ropa: todo el universo en el que se mueven los personajes parece haber sido también deteriorado, como lo revela significativamente del idioma ahí empleado.
En ese universo, Rincón y Cortado cortan, rompen, despedazan o saquean los vestidos, o sea lo que constituye la apariencia de cada cual, su armadura social, la identidad que propone a los demás. Saquean los trajes para ir a buscar las faldriqueras que se esconden bajo los vestidos/apariencias, parte más íntima de esa identidad
Tal vez hagan ellos lo que Cervantes hace con su pluma: ir a buscar lo que se esconde bajo las apariencias, escarbar bajo la superficie que nos ofrece la realidad. Ellos evolucionan en un universo descosido, roto, del cual han adoptado los códigos y que se afanan en romper más aun. Pero ese mismo universo, al final, al cabo de algunos meses, según dice el texto, lo abandonan. De lo cual se puede inferir que el hombre puede influir en el mundo en el que vive, adoptando sus códigos o no, y puede abandonarlo: otros caminos existen, basta con cambiar de camisa.
Mª S. Arredondo, P. Civil y M. Moner (eds.), Paratextos en la literatura española (siglos xv-xvii... more Mª S. Arredondo, P. Civil y M. Moner (eds.), Paratextos en la literatura española (siglos xv-xviii), Collection de la Casa de
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La pseudo-traduction suppose l’existence d’un autre texte, non édité, qui précèderait celui que le lecteur tient entre ses mains, un livre fantôme dont le lecteur ne peut qu’imaginer la beauté et la richesse, à partir de leur supposée transcription. L’ouvrage présenté comme une traduction est toujours sujet à caution, et fait du lecteur un être soupçonneux. Ou un être qui va se sentir libre de poursuivre la manipulation à laquelle a déjà été soumise le texte : c’est ainsi que le Don Quichotte n’a pas seulement été traduit en anglais, français, italien, etc… mais a également été traduit et édité en des langues parfois peu reconnues ou acceptées, notamment en latin macaronique, ou, plus récemment, en spanglish deux exemples intéressants de lectures et recréations particulières ayant débouché sur des éditions peu conventionnelles.
En Rinconete y Cortadillo, el conjunto de las prendas que aparecen tienen una característica significativa: son prendas maltratadas, descosidas, rotas o de mal aspecto. Y eso porque los que las llevan son seres marginados, sea de modo voluntario o no. Y lo descosido no se limita a la ropa: todo el universo en el que se mueven los personajes parece haber sido también deteriorado, como lo revela significativamente del idioma ahí empleado.
En ese universo, Rincón y Cortado cortan, rompen, despedazan o saquean los vestidos, o sea lo que constituye la apariencia de cada cual, su armadura social, la identidad que propone a los demás. Saquean los trajes para ir a buscar las faldriqueras que se esconden bajo los vestidos/apariencias, parte más íntima de esa identidad
Tal vez hagan ellos lo que Cervantes hace con su pluma: ir a buscar lo que se esconde bajo las apariencias, escarbar bajo la superficie que nos ofrece la realidad. Ellos evolucionan en un universo descosido, roto, del cual han adoptado los códigos y que se afanan en romper más aun. Pero ese mismo universo, al final, al cabo de algunos meses, según dice el texto, lo abandonan. De lo cual se puede inferir que el hombre puede influir en el mundo en el que vive, adoptando sus códigos o no, y puede abandonarlo: otros caminos existen, basta con cambiar de camisa.
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La pseudo-traduction suppose l’existence d’un autre texte, non édité, qui précèderait celui que le lecteur tient entre ses mains, un livre fantôme dont le lecteur ne peut qu’imaginer la beauté et la richesse, à partir de leur supposée transcription. L’ouvrage présenté comme une traduction est toujours sujet à caution, et fait du lecteur un être soupçonneux. Ou un être qui va se sentir libre de poursuivre la manipulation à laquelle a déjà été soumise le texte : c’est ainsi que le Don Quichotte n’a pas seulement été traduit en anglais, français, italien, etc… mais a également été traduit et édité en des langues parfois peu reconnues ou acceptées, notamment en latin macaronique, ou, plus récemment, en spanglish deux exemples intéressants de lectures et recréations particulières ayant débouché sur des éditions peu conventionnelles.
En Rinconete y Cortadillo, el conjunto de las prendas que aparecen tienen una característica significativa: son prendas maltratadas, descosidas, rotas o de mal aspecto. Y eso porque los que las llevan son seres marginados, sea de modo voluntario o no. Y lo descosido no se limita a la ropa: todo el universo en el que se mueven los personajes parece haber sido también deteriorado, como lo revela significativamente del idioma ahí empleado.
En ese universo, Rincón y Cortado cortan, rompen, despedazan o saquean los vestidos, o sea lo que constituye la apariencia de cada cual, su armadura social, la identidad que propone a los demás. Saquean los trajes para ir a buscar las faldriqueras que se esconden bajo los vestidos/apariencias, parte más íntima de esa identidad
Tal vez hagan ellos lo que Cervantes hace con su pluma: ir a buscar lo que se esconde bajo las apariencias, escarbar bajo la superficie que nos ofrece la realidad. Ellos evolucionan en un universo descosido, roto, del cual han adoptado los códigos y que se afanan en romper más aun. Pero ese mismo universo, al final, al cabo de algunos meses, según dice el texto, lo abandonan. De lo cual se puede inferir que el hombre puede influir en el mundo en el que vive, adoptando sus códigos o no, y puede abandonarlo: otros caminos existen, basta con cambiar de camisa.