Journal of Gender and Sexuality Studies / Revista de Estudios de Género y Sexualidades
Resumen Con una producción narrativa que abarca desde finales de los años sesenta hasta la actual... more Resumen Con una producción narrativa que abarca desde finales de los años sesenta hasta la actualidad, Luisa Valenzuela acompañó todas las etapas del movimiento de liberación de las mujeres y las tematizó en su obra. Desde la perspectiva de los estudios de género, este artículo tiene como objetivo explorar–a partir del análisis de uno de sus relatos breves, “El otro libro” (1999)–los dispositivos de negociación feminista con el canon que caracteriza su obra. Pone en perspectiva el trabajo de la autora considerando la marginación histórica de las mujeres en el campo literario y las estrategias de inclusión feminista.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Sorbonne Paris Nord, May 1, 2019
International audienceL’œuvre prolifique de l’écrivaine argentine Luisa Valenzuela a marqué l’his... more International audienceL’œuvre prolifique de l’écrivaine argentine Luisa Valenzuela a marqué l’histoire de la littérature latino-américaine contemporaine. Avec une production romanesque qui s’étend des années soixante-dix à nos jours, Luisa Valenzuela a accompagné l’ensemble des étapes du mouvement de libération des femmes et les a thématisées dans son œuvre.S’inscrivant dans la perspective des études genre, cet ouvrage se propose d’explorer les stratégies de négociations féministes en littérature. Il remet en perspective l’œuvre de l’autrice au regard tant de la marginalisation historique des femmes du champ artistique que des stratégies d’inclusion féministes.Ce premier ouvrage en langue française sur l’une des plus grandes autrices latino-américaines du XXème siècle se présente ainsi comme une contribution à l’histoire de la littérature des femmes en Amérique Latine ainsi qu’au croisement théorique entre études genre et études littéraires, en voie de constitution en France
International audienceEl análisis de la construcción de una identidad enunciativa antiautoritaria... more International audienceEl análisis de la construcción de una identidad enunciativa antiautoritaria en la obra de Luisa Valenzuela-que este artículo se plantea presentar-pretende inscribirse en la filiación de las lecturas críticas que se enfocan en las relaciones que sus relatos mantienen con los discursos del poder (más específi camente con el discurso patriarcal y dictatorial), sea en términos de desmitificación, de transgresión, de deconstrucción o de interacción dialógica (véase Martínez, Cordones-Cook, Díaz, Medeiros-Lichem). La reconstrucción de la identidad enunciativa antiautoritaria de la autora, que se apoya en los principios de la sociología de campo (Bourdieu), implica en efecto el estudio de la construcción de un posicionamiento original que cuestiona los discursos hegemónicos en el campo sociopolítico y cultural argentino, en el cual se inscribe su producción. Considerando más particularmente las relaciones de sexo que estructuran el campo social (Delphy, Mathieu, Guill...
International audienceFrente a la figura del artista viril que encarna históricamente el cuerpo e... more International audienceFrente a la figura del artista viril que encarna históricamente el cuerpo enunciante legítimo y funciona en la literatura canónica como un dispositivo fuerte en la construcción de la autoridad enunciativa, ¿cómo se posicionan las escritoras actuales que pretenden construir textual y corporalmente imágenes de autoras antivictimarias desde una posición de enunciación secundaria en el campo literario?A partir de un análisis de la primera novela de la escritora argentina Pola Oloixarac, Las teorías salvajes (2008) y, ante todo, de los espacios marginales meta y paratextuales que atraviesan y sostienen la obra, proponemos enfocarnos en este artículo en el carácter inédito y subversivo de las negociaciones enunciativo-corporales que sostienen la construcción de la postura de la autora.Para interpretar estos procesos de subjetivación autoriales disyuntivos y antivictimarios –como la reapropiación de las figuras de la femme fatale o de la mujer abyecta– convocaremos la...
International audienceEn este artículo proponemos evidenciar dos maneras de hacer dialogar la rea... more International audienceEn este artículo proponemos evidenciar dos maneras de hacer dialogar la reapropiación del cuerpo en la literatura latinoamericana de mujeres y el discurso filosófico. Nos enfocamos en las implicaciones político-epistemológicas de la posición que adopta la crítica según que se inscribe en la filiación de la tradición filosófica para leer a las autoras o se atreve a releer las proposiciones conceptuales de la filosofía contemporánea desde la escritura de mujeres. Investigamos estas dos vías abiertas para el diálogo confrontando textos de Sylvia Molloy, Diamela Eltit y Luisa Valenzuela con la versión literaria de la teoría del “devenir-mujer”, propuesta por Gilles Deleuze y Félix Guattari en Kafka, Por una literatura menor (1975) y Mil mesetas (1980)
International audienceEn este artículo propongo analizar, en la obra teórico-ficcional de la arti... more International audienceEn este artículo propongo analizar, en la obra teórico-ficcional de la artivista argentina valeria flores, las modalidades e implicaciones de la interrogación de « los silencios constitutivos » (Lauretis) que acompañaron la construcción del sujeto unitario y hegemónico del feminismo, blanco, burgués y heterocentrado, desde un posicionamiento lesbiano cuir. Interrogo más precisamente la manera según la cual los textos teóricos y performances de flores contribuyen a la resignificación de la noción de identidad como lugar de acción política y sostienen la promoción de estrategias post-identitarias situadas tan necesarias como contingentes. Analizo las políticas identitarias, aprehendidas desde una lógica del acontecimiento, a partir de las ficciones somáticas de los cuerpos lesbianos que atraviesan la práctica artivista de flores. Me centro más específicamente en la performance « Es(t)e cuerpo: protocolo de uso », realizada en 2015 en la Universidad de Córdoba.Dan...
Issue d’un congrès de l’Institut des Amériques (IdA) organisé à Aix-Marseille Université sur le t... more Issue d’un congrès de l’Institut des Amériques (IdA) organisé à Aix-Marseille Université sur le thème « Femmes dans les Amériques », la vingtaine d’études réunies dans cet ouvrage examine de quelle manière les femmes écrivains confrontent leur écriture à la représentation d’une « expérience américaine » pour en exposer les anxiétés, les failles ou les parasitages idéologiques et fantasmatiques en recourant à une subjectivité féminine travaillée par l’altérité. L’objectif d’ensemble n’est en aucun cas de circonscrire l’Amérique ou l’américanité à un texte touchant à une essence présupposée de l’identité littéraire américaine mais, au contraire de prendre en compte des expériences locales, régionales ou nationales permettant tout aussi bien de repérer des phénomènes divergents que des processus comparables, des connexions, des circulations ou des interactions. Proposés dans trois langues (français, espagnol et anglais) et organisées en cinq grandes thématiques, ces travaux s’adressent aux enseignants, chercheurs et étudiants désireux d’explorer la diversité et la pluralité des représentations littéraires de l’américanité au féminin, mais aussi de voir de quelle manière elles réinscrivent l’identité du sujet féminin dans des trajectoires mouvantes esquissant une cartographie complexe des Amériques, tant sur le plan culturel et politique que sur le plan épistémologique et éthique. C’est pourquoi, comme le souligne Deb Clarke dans sa postface, lire et étudier ces écrivaines est plus que jamais utile pour décrypter les mécanismes qui régissent la société contemporaine.Les études réunies ici proposent d’examiner de quelle manière les femmes écrivains « dans les Amériques » confrontent leur écriture à la représentation d’une « expérience américaine » pour en exposer les anxiétés, les failles ou les parasitages idéologiques et fantasmatiques en recourant à une subjectivité féminine travaillée par l’altérité. Ouverte à l’hétérogène et encline au déplacement et à la traversée, leur parole singulière rappelle que l’Amérique est avant tout une « invention » (O’Gorman 1961), ce qui en fait le terreau fertile de l’imaginaire, susceptible de donner naissance aux formes les plus déliées de la création artistique ou littéraire comme aux codifications les plus autoritaires du discours officiel et institutionnel. Loin de chercher à évacuer ou à lisser cette dualité, les textes analysés dans ce recueil se l’approprient pour faire jouer les oppositions et les ambiguïtés dans le but de révéler les récupérations symboliques, de faire resurgir les éléments expulsés des constructions historiques et mémorielles, et d’indiquer les potentialités ou les limites de la capacité d’agir (agency) du sujet. D’où l’attention portée par les auteurs de ces articles à l’analyse textuelle proprement dite, au grain de la voix du sujet de l’énonciation, à diverses figures de style (réticence, hypallage, métaphore, allégorie), au brouillage générique, à l’organisation rhizomatique du texte ou à sa texture palimpsestique, à l’acte ou au refus de nommer, ou encore au jeu poétique du vide et du blanc et à l’inscription sur le territoire virtuel de la Toile. Au fil des pages se dévoile toute la richesse d’inventivité de ces écritures d’une « américanité » plurielle, inquiète et résolument mobile dont nous allons tâcher de souligner quelques-unes des grandes lignes de force. Revenons tout d’abord un instant sur la formulation employée pour introduire notre sujet. En effet, faire signe vers le domaine de la littérature des femmes n’est pas un geste neutre et appelle quelques précisions sur les présupposés critiques qui orientent notre réflexion. Les analyses recueillies dans ce volume, pour la plupart inspirées de la pensée poststructuraliste, considèrent la littérature féminine avant tout comme une pratique dans un lieu d’écriture se situant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de systèmes socioéconomiques, politiques, culturels, philosophiques, linguistiques et littéraires largement constitués par les hommes. Elles ne postulent donc pas l’existence d’une écriture substantiellement féminine. Elles ne s’intéressent pas non plus à des thèmes « féminins » tels la domesticité ou le monde intérieur, avec ses sentiments et ses émotions, sinon pour les intégrer à une analyse de l’espace relationnel essentielle à la pensée du fonctionnement politique moderne. Rappelons à ce propos que le changement d’approche de la dichotomie sphère publique / sphère privée dans les littératures nord- et latino-américaines remonte aux débuts des années 1980. Observable chez des écrivaines comme Marilynne Robinson (Housekeeping, 1980) et Sandra Cisneros (The House on Mango Street, 1984), il a conduit au recyclage et au réagencement des tropes, des pratiques et des espaces de la domesticité, ainsi qu’à l’émergence d’environnements « alternatifs » instables et hétérogènes permettant de mieux prendre en compte l’altérité[2]. De manière plus générale, il est également utile de…
Dans les mondes de la culture, les références sont nombreuses au geste artistique, à la vocation,... more Dans les mondes de la culture, les références sont nombreuses au geste artistique, à la vocation, au travail du corps ainsi qu’au désir. Que ce soit dans le travail des professionnels de l’art (comédiens, scénographes, musiciens, danseurs, plasticiens, designers, etc.), dans celui des médiateurs ou dans l’activité des amateurs, le corps – à la fois sexué et genré – occupe une place centrale, y compris lorsqu’il est absent ou recomposé numériquement via les pseudos et avatars. Ces mondes qui se veulent à l’avant-garde sur le plan artistique le sont-ils aussi sur le plan du genre ? Le talent a t-il un sexe, et si oui, est-il le même dans tous les domaines artistiques et culturels ? Comment expliquer les différences de carrière entre femmes et hommes dans des domaines où seuls le talent et la passion individuelle devraient compter ? Cet ouvrage rassemble les contributions d’une trentaine de chercheuses et chercheurs des sciences humaines et sociales, qui apportent des éclairages novateurs issus de secteurs aussi variés que ceux de la musique (jazz, rap, musiques de jeux vidéo, etc.), des arts plastiques, du livre ou encore de la danse et de l’artisanat d’art.In the “cultural worlds”, recurring references to the artistic gesture, to the incarnation of vocation and to the work on and with the body and the desire also indicate how much sex and gender are intertwined. From music “to dance” that engages the body, to erotic works, to body work done by visual artists, scenographers, dancers, but also by amateurs (including with an absent or digitally recomposed sexual body via pseudos and avatars), sex and gender are central, from production to reception and mediation. 30 humanities and social sciences researchers have joined forces to provide innovative insights on this issue by drawing on sectors as varied as music (jazz, rap, video game music, etc.), visual arts, reading, dance and crafts
Journal of Gender and Sexuality Studies / Revista de Estudios de Género y Sexualidades
Resumen Con una producción narrativa que abarca desde finales de los años sesenta hasta la actual... more Resumen Con una producción narrativa que abarca desde finales de los años sesenta hasta la actualidad, Luisa Valenzuela acompañó todas las etapas del movimiento de liberación de las mujeres y las tematizó en su obra. Desde la perspectiva de los estudios de género, este artículo tiene como objetivo explorar–a partir del análisis de uno de sus relatos breves, “El otro libro” (1999)–los dispositivos de negociación feminista con el canon que caracteriza su obra. Pone en perspectiva el trabajo de la autora considerando la marginación histórica de las mujeres en el campo literario y las estrategias de inclusión feminista.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Sorbonne Paris Nord, May 1, 2019
International audienceL’œuvre prolifique de l’écrivaine argentine Luisa Valenzuela a marqué l’his... more International audienceL’œuvre prolifique de l’écrivaine argentine Luisa Valenzuela a marqué l’histoire de la littérature latino-américaine contemporaine. Avec une production romanesque qui s’étend des années soixante-dix à nos jours, Luisa Valenzuela a accompagné l’ensemble des étapes du mouvement de libération des femmes et les a thématisées dans son œuvre.S’inscrivant dans la perspective des études genre, cet ouvrage se propose d’explorer les stratégies de négociations féministes en littérature. Il remet en perspective l’œuvre de l’autrice au regard tant de la marginalisation historique des femmes du champ artistique que des stratégies d’inclusion féministes.Ce premier ouvrage en langue française sur l’une des plus grandes autrices latino-américaines du XXème siècle se présente ainsi comme une contribution à l’histoire de la littérature des femmes en Amérique Latine ainsi qu’au croisement théorique entre études genre et études littéraires, en voie de constitution en France
International audienceEl análisis de la construcción de una identidad enunciativa antiautoritaria... more International audienceEl análisis de la construcción de una identidad enunciativa antiautoritaria en la obra de Luisa Valenzuela-que este artículo se plantea presentar-pretende inscribirse en la filiación de las lecturas críticas que se enfocan en las relaciones que sus relatos mantienen con los discursos del poder (más específi camente con el discurso patriarcal y dictatorial), sea en términos de desmitificación, de transgresión, de deconstrucción o de interacción dialógica (véase Martínez, Cordones-Cook, Díaz, Medeiros-Lichem). La reconstrucción de la identidad enunciativa antiautoritaria de la autora, que se apoya en los principios de la sociología de campo (Bourdieu), implica en efecto el estudio de la construcción de un posicionamiento original que cuestiona los discursos hegemónicos en el campo sociopolítico y cultural argentino, en el cual se inscribe su producción. Considerando más particularmente las relaciones de sexo que estructuran el campo social (Delphy, Mathieu, Guill...
International audienceFrente a la figura del artista viril que encarna históricamente el cuerpo e... more International audienceFrente a la figura del artista viril que encarna históricamente el cuerpo enunciante legítimo y funciona en la literatura canónica como un dispositivo fuerte en la construcción de la autoridad enunciativa, ¿cómo se posicionan las escritoras actuales que pretenden construir textual y corporalmente imágenes de autoras antivictimarias desde una posición de enunciación secundaria en el campo literario?A partir de un análisis de la primera novela de la escritora argentina Pola Oloixarac, Las teorías salvajes (2008) y, ante todo, de los espacios marginales meta y paratextuales que atraviesan y sostienen la obra, proponemos enfocarnos en este artículo en el carácter inédito y subversivo de las negociaciones enunciativo-corporales que sostienen la construcción de la postura de la autora.Para interpretar estos procesos de subjetivación autoriales disyuntivos y antivictimarios –como la reapropiación de las figuras de la femme fatale o de la mujer abyecta– convocaremos la...
International audienceEn este artículo proponemos evidenciar dos maneras de hacer dialogar la rea... more International audienceEn este artículo proponemos evidenciar dos maneras de hacer dialogar la reapropiación del cuerpo en la literatura latinoamericana de mujeres y el discurso filosófico. Nos enfocamos en las implicaciones político-epistemológicas de la posición que adopta la crítica según que se inscribe en la filiación de la tradición filosófica para leer a las autoras o se atreve a releer las proposiciones conceptuales de la filosofía contemporánea desde la escritura de mujeres. Investigamos estas dos vías abiertas para el diálogo confrontando textos de Sylvia Molloy, Diamela Eltit y Luisa Valenzuela con la versión literaria de la teoría del “devenir-mujer”, propuesta por Gilles Deleuze y Félix Guattari en Kafka, Por una literatura menor (1975) y Mil mesetas (1980)
International audienceEn este artículo propongo analizar, en la obra teórico-ficcional de la arti... more International audienceEn este artículo propongo analizar, en la obra teórico-ficcional de la artivista argentina valeria flores, las modalidades e implicaciones de la interrogación de « los silencios constitutivos » (Lauretis) que acompañaron la construcción del sujeto unitario y hegemónico del feminismo, blanco, burgués y heterocentrado, desde un posicionamiento lesbiano cuir. Interrogo más precisamente la manera según la cual los textos teóricos y performances de flores contribuyen a la resignificación de la noción de identidad como lugar de acción política y sostienen la promoción de estrategias post-identitarias situadas tan necesarias como contingentes. Analizo las políticas identitarias, aprehendidas desde una lógica del acontecimiento, a partir de las ficciones somáticas de los cuerpos lesbianos que atraviesan la práctica artivista de flores. Me centro más específicamente en la performance « Es(t)e cuerpo: protocolo de uso », realizada en 2015 en la Universidad de Córdoba.Dan...
Issue d’un congrès de l’Institut des Amériques (IdA) organisé à Aix-Marseille Université sur le t... more Issue d’un congrès de l’Institut des Amériques (IdA) organisé à Aix-Marseille Université sur le thème « Femmes dans les Amériques », la vingtaine d’études réunies dans cet ouvrage examine de quelle manière les femmes écrivains confrontent leur écriture à la représentation d’une « expérience américaine » pour en exposer les anxiétés, les failles ou les parasitages idéologiques et fantasmatiques en recourant à une subjectivité féminine travaillée par l’altérité. L’objectif d’ensemble n’est en aucun cas de circonscrire l’Amérique ou l’américanité à un texte touchant à une essence présupposée de l’identité littéraire américaine mais, au contraire de prendre en compte des expériences locales, régionales ou nationales permettant tout aussi bien de repérer des phénomènes divergents que des processus comparables, des connexions, des circulations ou des interactions. Proposés dans trois langues (français, espagnol et anglais) et organisées en cinq grandes thématiques, ces travaux s’adressent aux enseignants, chercheurs et étudiants désireux d’explorer la diversité et la pluralité des représentations littéraires de l’américanité au féminin, mais aussi de voir de quelle manière elles réinscrivent l’identité du sujet féminin dans des trajectoires mouvantes esquissant une cartographie complexe des Amériques, tant sur le plan culturel et politique que sur le plan épistémologique et éthique. C’est pourquoi, comme le souligne Deb Clarke dans sa postface, lire et étudier ces écrivaines est plus que jamais utile pour décrypter les mécanismes qui régissent la société contemporaine.Les études réunies ici proposent d’examiner de quelle manière les femmes écrivains « dans les Amériques » confrontent leur écriture à la représentation d’une « expérience américaine » pour en exposer les anxiétés, les failles ou les parasitages idéologiques et fantasmatiques en recourant à une subjectivité féminine travaillée par l’altérité. Ouverte à l’hétérogène et encline au déplacement et à la traversée, leur parole singulière rappelle que l’Amérique est avant tout une « invention » (O’Gorman 1961), ce qui en fait le terreau fertile de l’imaginaire, susceptible de donner naissance aux formes les plus déliées de la création artistique ou littéraire comme aux codifications les plus autoritaires du discours officiel et institutionnel. Loin de chercher à évacuer ou à lisser cette dualité, les textes analysés dans ce recueil se l’approprient pour faire jouer les oppositions et les ambiguïtés dans le but de révéler les récupérations symboliques, de faire resurgir les éléments expulsés des constructions historiques et mémorielles, et d’indiquer les potentialités ou les limites de la capacité d’agir (agency) du sujet. D’où l’attention portée par les auteurs de ces articles à l’analyse textuelle proprement dite, au grain de la voix du sujet de l’énonciation, à diverses figures de style (réticence, hypallage, métaphore, allégorie), au brouillage générique, à l’organisation rhizomatique du texte ou à sa texture palimpsestique, à l’acte ou au refus de nommer, ou encore au jeu poétique du vide et du blanc et à l’inscription sur le territoire virtuel de la Toile. Au fil des pages se dévoile toute la richesse d’inventivité de ces écritures d’une « américanité » plurielle, inquiète et résolument mobile dont nous allons tâcher de souligner quelques-unes des grandes lignes de force. Revenons tout d’abord un instant sur la formulation employée pour introduire notre sujet. En effet, faire signe vers le domaine de la littérature des femmes n’est pas un geste neutre et appelle quelques précisions sur les présupposés critiques qui orientent notre réflexion. Les analyses recueillies dans ce volume, pour la plupart inspirées de la pensée poststructuraliste, considèrent la littérature féminine avant tout comme une pratique dans un lieu d’écriture se situant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de systèmes socioéconomiques, politiques, culturels, philosophiques, linguistiques et littéraires largement constitués par les hommes. Elles ne postulent donc pas l’existence d’une écriture substantiellement féminine. Elles ne s’intéressent pas non plus à des thèmes « féminins » tels la domesticité ou le monde intérieur, avec ses sentiments et ses émotions, sinon pour les intégrer à une analyse de l’espace relationnel essentielle à la pensée du fonctionnement politique moderne. Rappelons à ce propos que le changement d’approche de la dichotomie sphère publique / sphère privée dans les littératures nord- et latino-américaines remonte aux débuts des années 1980. Observable chez des écrivaines comme Marilynne Robinson (Housekeeping, 1980) et Sandra Cisneros (The House on Mango Street, 1984), il a conduit au recyclage et au réagencement des tropes, des pratiques et des espaces de la domesticité, ainsi qu’à l’émergence d’environnements « alternatifs » instables et hétérogènes permettant de mieux prendre en compte l’altérité[2]. De manière plus générale, il est également utile de…
Dans les mondes de la culture, les références sont nombreuses au geste artistique, à la vocation,... more Dans les mondes de la culture, les références sont nombreuses au geste artistique, à la vocation, au travail du corps ainsi qu’au désir. Que ce soit dans le travail des professionnels de l’art (comédiens, scénographes, musiciens, danseurs, plasticiens, designers, etc.), dans celui des médiateurs ou dans l’activité des amateurs, le corps – à la fois sexué et genré – occupe une place centrale, y compris lorsqu’il est absent ou recomposé numériquement via les pseudos et avatars. Ces mondes qui se veulent à l’avant-garde sur le plan artistique le sont-ils aussi sur le plan du genre ? Le talent a t-il un sexe, et si oui, est-il le même dans tous les domaines artistiques et culturels ? Comment expliquer les différences de carrière entre femmes et hommes dans des domaines où seuls le talent et la passion individuelle devraient compter ? Cet ouvrage rassemble les contributions d’une trentaine de chercheuses et chercheurs des sciences humaines et sociales, qui apportent des éclairages novateurs issus de secteurs aussi variés que ceux de la musique (jazz, rap, musiques de jeux vidéo, etc.), des arts plastiques, du livre ou encore de la danse et de l’artisanat d’art.In the “cultural worlds”, recurring references to the artistic gesture, to the incarnation of vocation and to the work on and with the body and the desire also indicate how much sex and gender are intertwined. From music “to dance” that engages the body, to erotic works, to body work done by visual artists, scenographers, dancers, but also by amateurs (including with an absent or digitally recomposed sexual body via pseudos and avatars), sex and gender are central, from production to reception and mediation. 30 humanities and social sciences researchers have joined forces to provide innovative insights on this issue by drawing on sectors as varied as music (jazz, rap, video game music, etc.), visual arts, reading, dance and crafts
Sexe et genre des mondes culturels Dans les mondes de la culture, les références sont nombreuses ... more Sexe et genre des mondes culturels Dans les mondes de la culture, les références sont nombreuses au geste artistique, à la vocation, au travail du corps ainsi qu'au désir. Que ce soit dans le travail des professionnels de l'art (comédiens, scénographes, musiciens, danseurs, plasticiens, designers, etc.), dans celui des médiateurs ou dans l'activité des amateurs, le corps-à la fois sexué et genré-occupe une place centrale, y compris lorsqu'il est absent ou recomposé numériquement via les pseudos et avatars. Ces mondes qui se veulent à l'avant-garde sur le plan artistique le sont-ils aussi sur le plan du genre ? Le talent a t-il un sexe, et si oui, est-il le même dans tous les domaines artistiques et culturels ? Comment expliquer les différences de carrière entre femmes et hommes dans des domaines où seuls le talent et la passion individuelle devraient compter ? Cet ouvrage rassemble les contributions d'une trentaine de chercheuses et chercheurs des sciences humaines et sociales, qui apportent des éclairages novateurs issus de secteurs aussi variés que ceux de la musique (jazz, rap, musiques de jeux vidéo, etc.), des arts plastiques, du livre ou encore de la danse et de l'artisanat d'art. issn 1258-1135 isbn 979-10-362-0214-8 Prix 24 euros ENS ÉDITIONS Sexe et genre des mondes culturels Sylvie Octobre et Frédérique Patureau Sexe et genre des mondes culturels ENS ÉDITIONS
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Papers by Thérèse Courau