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  • Marie-Lise Poirier est étudiante du programme de doctorat interuniversitaire en histoire de l’art à l’Université du Q... moreedit
  • Peggy Davisedit
Paul Gavarni (1804-1866) s’est intéressé à une figure particulière de la prostituée, la lorette, dans une série composée de 79 lithographies publiées entre 1841 et 1843 dans le journal satirique Le Charivari. Exploitant avec humour les... more
Paul Gavarni (1804-1866) s’est intéressé à une figure particulière de la prostituée, la lorette, dans une série composée de 79 lithographies publiées entre 1841 et 1843 dans le journal satirique Le Charivari. Exploitant avec humour les revers de la galanterie et les fourberies féminines, ces illustrations s’inscrivent dans une tradition déjà bien implantée dans la culture visuelle sous la monarchie de Juillet, soit la caricature de types. Ce genre se joue des moeurs et des modes des différentes catégories sociales à travers des personnages dont le caractère et les manières sont réduits à des stéréotypes faisant abstraction des particularités individuelles. La première partie de ce mémoire traite de la représentation de la lorette, c’est-à-dire sa typologie et la façon dont elle s’empare des codes de représentation de la bourgeoise pour intégrer l’espace urbain tout en camouflant son identité de prostituée. Une approche historique appuyée sur les travaux d’Alain Corbin et de Clyde Plumauzille permet de nuancer le portrait de la prostituée parisienne qu’avait brossé Parent-Duchâtelet au XIXe siècle. La deuxième partie examine le versant critique de cette série, celle-ci dévoilant et condamnant les valeurs mercantiles de l’idéologie bourgeoise défendue par le roi et son gouvernement. La lorette personnifie l’esprit cupide de son temps non seulement parce qu’elle apparaît comme un produit de consommation menaçant la fortune du bourgeois, mais aussi parce qu’elle cherche à s’enrichir. Loin d’être représentée comme une victime de la société, la lorette de Gavarni revendique sa position de domination sur l’homme par l’usurpation des accessoires de fume proprement masculins. Elle est également bien au fait de son capital somatique, exploitant à dessein ses atours. À l’analyse iconographique des Lorettes se greffent ainsi les concepts d’agentivité (agency) et de système de beauté de la femme (female beauty system), lesquels visent à expliquer la totale émancipation de cette figure iconique.
Les gravures servant à appuyer un discours scientifique fonctionnent, lorsqu'il s'agit de récits de voyages, comme autant de gages d'authenticité pour les livres qu'elles illustrent. Le présent article analyse en ce sens trois cas de... more
Les gravures servant à appuyer un discours scientifique fonctionnent, lorsqu'il s'agit de récits de voyages, comme autant de gages d'authenticité pour les livres qu'elles illustrent. Le présent article analyse en ce sens trois cas de figure: les «Moeurs de Sauvages amériquains» du père Lafitau, les «Voyages du sieur de Champlain», ainsi que l'«Histoire naturelle» de Buffon.

(En raison de modalités contractuelles, seul un extrait de l'article est rendu disponible. Pour le lire dans son entièreté, veuillez contacter l'une ou l'autre des autrices.)
Le succès commercial du «Mercure galant» et l’appui financier du Dauphin permettent à Jean Donneau de Visé d’investir dans la production de gravures dès 1678. Outre les pièces musicales, énigmes et autres planches de modes, on retrouve... more
Le succès commercial du «Mercure galant» et l’appui financier du Dauphin permettent à Jean Donneau de Visé d’investir dans la production de gravures dès 1678. Outre les pièces musicales, énigmes et autres planches de modes, on retrouve dans ce recueil périodique royaliste cinq gravures illustrant des batailles menées dans les colonies antillaises. À partir de ce corpus restreint, cet article interroge les fonctions de l’image et ses modes de érennisation du règne et réfléchit à la place de la gravure dans le Mercure galant et sur le marché de l’imprimé parisien aux XVIIe et XVIIIe siècles.
À l’instar des frères Goncourt, les biographes de Gavarni consacrent plusieurs passages à la description physique de l’artiste. Ces segments, pour la plupart écrits en marge de la trame principale, paraissent essentiels à l’appréhension... more
À l’instar des frères Goncourt, les biographes de Gavarni consacrent plusieurs passages à la description physique de l’artiste. Ces segments, pour la plupart écrits en marge de la trame principale, paraissent essentiels à l’appréhension de son caractère, car sa physionomie, si on en croit les traités phrénologiques et physiognomoniques, en révèle les secrets les plus intimes. Les biographies de Gavarni s’accompagnent souvent d’une effigie. Or, ces portraits et autoportraits sont peu nombreux, et les éditeurs préconisent ceux des jeunes années de l’artiste, dont L’Homme à la cigarette, l’image la plus largement diffusée aujourd’hui. Cette communication propose, à travers une analyse iconotextuelle transmédiale, d’identifier et d’interroger les dispositifs visuels qui participent à la fabrique de l’identité artistique de Gavarni.
La bibliothèque aujourd’hui démantelée de l’abbé Verreau témoigne de ses activités bibliophiliques et de son goût pour l’estampe. Elle répond d’une volonté d’accumulation des savoirs par le texte et l’image et, en même temps, révèle la... more
La bibliothèque aujourd’hui démantelée de l’abbé Verreau témoigne de ses activités bibliophiliques et de son goût pour l’estampe. Elle répond d’une volonté d’accumulation des savoirs par le texte et l’image et, en même temps, révèle la rigueur de la démarche de Verreau qui accorde, à l’instar du collectionneur et bibliophile Philéas Gagnon (1854-1915), une valeur historique tant au livre qu’à la gravure : «Les estampes de toutes sortes sont les pièces à conviction de l’histoire». À la mort de Verreau le 15 mai 1901, sa collection d’estampes, qui reste encore à documenter, est acquise par le Séminaire de Québec. Nous proposons d’abord de brosser un portrait rapide de l’abbé Verreau et de présenter sa bibliothèque et sa collection d’estampes. Nous évoquerons ensuite l’historique de cette collection tout en rendant compte de la stratégie de recherche déployée pour tenter sa reconstitution, et en particulier celle de ses gravures dont les albums ont été démantelés. Enfin, nous nous pencherons sur le cas des représentations du général James Wolfe (1727-1759) dans la collection du Séminaire pour souligner l’apport de Verreau dans la constitution de ce corpus relatif à l’épisode de la guerre de Sept Ans qui fit passer la Nouvelle-France à l’Angleterre, un moment décisif dans l’histoire coloniale canadienne.
La femme est une source d’inspiration constante pour Paul Gavarni (1804-1866), lithographe parisien bien connu pour sa fidèle collaboration au contenu illustré du Charivari de Charles Philipon (1800-1861). Gavarni s’amuse, toute sa... more
La femme est une source d’inspiration constante pour Paul Gavarni (1804-1866), lithographe parisien bien connu pour sa fidèle collaboration au contenu illustré du Charivari de Charles Philipon (1800-1861). Gavarni s’amuse, toute sa carrière durant, à dessiner la femme sous toutes ses coutures, vices et coquetteries inclus. Si ses séries lithographiées des années 1840 montrent surtout la femme dans sa prime jeunesse (citons par exemple Les Lorettes), d’autres, publiées la décennie suivante dans le «Paris» de Pierre-Charles Laurent de Villedeuil (1831-1906), offrent à voir une féminité vieillissante où pathétisme et misère prennent le pas sur les gloires et splendeurs passées. La femme ne peut en effet que déchanter lorsque paraissent les premiers flétrissements de la chair; vieille, la femme est sexuellement et socialement indésirable. La médecine gériatrique, alors en plein essor, s’efforce d’expliquer cet «âge critique», période qui correspond à la fin des menstrues. «Il vient un temps où la femme, dépouillant peu à peu ses caractères distinctifs, voit sa gorge changer de forme, le timbre de sa voix s’altérer, et cesse, pour ainsi dire, d’être femme en perdant la faculté de devenir mère», écrit le docteur Pétrequin. La série des «Études d’androgynes» est d’un intérêt tout particulier, en ce qu’elle montre des personnages tant masculins que féminins qu’il est parfois bien difficile de distinguer, justement en raison des changements physiques et anatomiques qu’entraînent la ménopause. Si Mechthild Fend étudie la féminisation du sujet masculin ainsi que l’homoérotisme dans l’art néoclassique, il se déploie chez Gavarni une androgynie inverse, dépouillée d’érotisme : le féminin devient masculin. Informée par les traités médicaux du XIXe siècle, cette communication souhaite, par l’analyse des «Études d’androgynes», historiciser les représentations de la misère et de la vieillesse féminines chez Gavarni tout en en démontrant l’inhérente critique sociale de l’âgisme.
L’ouvrage «Angleterre, Écosse, Irlande. Voyage pittoresque» (Paris : Morizot, 1859) est un récit de voyage écrit par le journaliste et nouvelliste français Louis Énault (1824-1900). Il est illustré de vingt planches hors texte, dont seize... more
L’ouvrage «Angleterre, Écosse, Irlande. Voyage pittoresque» (Paris : Morizot, 1859) est un récit de voyage écrit par le journaliste et nouvelliste français Louis Énault (1824-1900). Il est illustré de vingt planches hors texte, dont seize vues diverses en noir de villes et d’attractions incontournables par plusieurs artistes anglais et quatre gravures coloriées d’après des dessins de Paul Gavarni (1804-1866) représentant des types sociaux, tels que le charbonnier. Les vues documentent les lieux visités et décrits par Énault. Quant aux types sociaux, il ne se réfèrent à aucun passage du texte, aussi s’agit-il peut-être, par le prestige rattaché au nom de Gavarni, d’augmenter l’attractivité esthétique et commerciale de l’ouvrage. Cette communication souhaite, d’une part, explorer la relation entre le texte et l’image imprimée de ce récit de voyage et, d’autre part, examiner ses gravures au regard de la popularité de la caricature de types au XIXe siècle et la notion de pittoresque («picturesque») de William Gilpin (1724-1804).
Le récit des vies est un genre littéraire et un discours. Objet de légitimation, il se construit de topos renforçant le génie, voire la légende de l’artiste : la révélation d’un talent précoce, la mise en apprentissage auprès d’un maître... more
Le récit des vies est un genre littéraire et un discours. Objet de légitimation, il se construit de topos renforçant le génie, voire la légende de l’artiste : la révélation d’un talent précoce, la mise en apprentissage auprès d’un maître bientôt surpassé par son jeune protégé, l’appui de mécènes influents, l’ascension, l’apogée et, enfin, le déclin. Encore au XIXe siècle, Edmond et Jules de Goncourt utilisent ces biographèmes pour décrire la trajectoire individuelle de Gavarni, en prenant soin de les infuser de l’esprit romantique de leur temps. L’écriture de la biographie est aussi une pratique culturelle et, par conséquent, se situe à la rencontre de subjectivités multiples, dont celles de l’auteur et de l’artiste. Cette communication, fondée sur une analyse transmédiale (journaux, biographies et gravures), propose d’étudier le poids de ces subjectivités et le rôle des biographèmes dans le devenir idiosyncratique de Gavarni.
Après s'être fait connaître comme dessinateur de vignettes et de caricatures, Charles Philipon (1800-1861) fonde plusieurs journaux satiriques illustrés, dont La Silhouette (1829), La Caricature (1830) et Le Charivari (1832). En 1840, il... more
Après s'être fait connaître comme dessinateur de vignettes et de caricatures, Charles Philipon (1800-1861) fonde plusieurs journaux satiriques illustrés, dont La Silhouette (1829), La Caricature (1830) et Le Charivari (1832). En 1840, il domine le marché parisien de l'imprimé et de l'estampe grâce à sa boutique et sa compagnie d'édition, la Maison Aubert, stratégiquement situées à la Galerie Véro-Dodat. La demande considérable pour les imprimés favorise l'éclosion de cette industrie qui s'avère déterminante pour la culture visuelle et commerciale parisienne. Les premières années de la monarchie de Juillet (1830-1848) sont réjouissantes pour les artistes et les journalistes, qui profitent de la liberté d'opinion nouvellement ratifiée dans la Charte de 1830. Néanmoins, cette liberté est durement atteinte par la répression massive de la presse suivant l'application des lois de septembre 1835. C'est surtout la peur de l'image, mais plus spécifiquement celle de la caricature, qui justifie ses sévères mesures judiciaires. Cette communication propose de réfléchir sur le pouvoir de l'image à travers la délicate question de la censure et en prenant pour exemple le célèbre profil piriforme de Louis-Philippe, roi des Français (1773-1850), croqué par Philipon en 1831. D'une part, une mise en contexte permettra de mieux comprendre les enjeux sociopolitiques de la censure en France à cette époque. D'autre part, la théorie de Sigmund Freud (1856-1939) sur la psychologie des foules, celle-ci largement redevable aux travaux de Gustave Le Bon (1841-1931), permettra d'expliquer pourquoi l'image est tant crainte par les instances du pouvoir. La spécificité de la caricature impose toutefois une relecture de la théorie freudienne. Nourrie par les écrits sur le rire d'Henri Bergson (1859-1941), cette communication tentera d'introduire un élément nouveau dans les théories de l'image-motrice : le rire comme affect de l'auto-contagion d'une foule en position de résistance vis-à-vis du pouvoir.
Culturellement construite autour d’une différenciation sexuée des espaces, la société française du XVIIIe siècle refuse à la femme tout pouvoir politique, prétextant que, par son état, elle est incapable d’exercer sa citoyenneté.... more
Culturellement construite autour d’une différenciation sexuée des espaces, la société française du XVIIIe siècle refuse à la femme tout pouvoir politique, prétextant que, par son état, elle est incapable d’exercer sa citoyenneté. Lorsqu’éclate la révolution qui devait temporairement emporter la monarchie, les femmes réclament, en leur endroit, l’application des brillantes promesses scandées par les révolutionnaires. Pourtant, les femmes se butent à des obstacles qui ne viennent que davantage brimer leur liberté. Les discours médicaux et philosophiques, les préceptes éducationnels, les traités d’histoire naturelle et les programmes législatifs sont autant de stratagèmes coercitifs visant à exercer une surveillance omnisciente et omniprésente de la femme et à renforcer la misogynie systémique postrévolutionnaire. Cette communication entend, par une analyse visuelle et textuelle, s’articuler autour de la notion de surveillance institutionnelle. Il s’agira de procéder à l’examen de la partition de «La Marseillaise des femmes», débitée au début de l’année 1843 et accompagnant la scène comique éponyme présentée au Théâtre des Variétés. La couverture de cette partition, exécutée par Paul Gavarni (1804-1866), illustre, non sans humour, les préoccupations féministes de l’époque. À partir d’une figure astucieusement actualisée par l’artiste, à la frontière entre l’allégorie de la Liberté et la représentation factice de la militante postrévolutionnaire, cette communication procèdera à la description des nombreux dispositifs de la surveillance social du féminin ainsi que ses moyens de résistance déployés par les femmes sous la monarchie de Juillet.
En 1789 paraît l’ouvrage en deux volumes «Travels through the Interior Parts of America» du lieutenant et explorateur britannique Thomas Anburey (1759-1840). Sitôt après sa publication, l’ouvrage est réédité puis traduit en français et en... more
En 1789 paraît l’ouvrage en deux volumes «Travels through the Interior Parts of America» du lieutenant et explorateur britannique Thomas Anburey (1759-1840). Sitôt après sa publication, l’ouvrage est réédité puis traduit en français et en allemand. Sa popularité est avant tout tributaire d’un goût pour l’exotisme et de l’engouement du lectorat européen pour l’Amérique. Bien que l’ouvrage relate l’expérience d’Anburey en sol américain (1776-1783), les critiques de l’époque constatent que son auteur s’appuie largement, mais sans les citer, sur des sources déjà célèbres, tels les récits de Burke, Burnaby, Carver, Chastellux, Crèvecoeur et Raynal. Ainsi, la démarche d’Anburey s’apparente à celle de la compilation, puisque ses lettres revisitent les topoi qui font les succès de librairie, une pratique alors très courante dans le monde de l’édition.

Si l’intérêt des chercheur.e.s s’est plutôt porté sur l’édition princeps, ses traductions restent encore à explorer. Celles-ci révèlent en effet des choix éditoriaux qui peuvent substantiellement modifier la compréhension et la réception de l’ouvrage, qu’il s’agisse d’une édition augmentée et annotée par le traducteur, ou de modifications apportées au programme iconographique. Alors que l’édition de 1789 comporte huit gravures, la traduction française de François Noël (1793) en compte quatre et la traduction allemande de Georg Forster (1792) n’en inclut que deux. Si les nombreux souscripteurs de l’édition de 1789 supportent le poids financier de l’entreprise, Noël et Forster parviennent à réduire les frais afférents à sa production en retranchant certaines gravures. De surcroît, la collaboration entre les éditeurs britannique, français et allemand s’arrête au texte lui-même, car de nouvelles matrices, exécutées en contrepartie des gravures originales, sont commandées à des artistes locaux. Au-delà des coûts de production, qu’est-ce qui justifie l’inclusion ou l’exclusion d’une image ? Quel est l’impact de ces choix sur la narration ? Des considérations idéologiques, politiques ou nationalistes sous-tendent-elles la production de ces gravures ?

Cette proposition de communication, qui s’inscrit dans le projet de recherche Récits de l’ailleurs et entreprise éditoriale mené à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), souhaite interroger le concours de l’image dans la traduction de l’ouvrage d’Anburey.
Si l’auteur du récit de voyage use parfois de l’anecdote pour colorer ses observations et produire un effet de réel chez son lecteur, la gravure apparaît certainement comme un gage supplémentaire d’authenticité, une preuve tangible de... more
Si l’auteur du récit de voyage use parfois de l’anecdote pour colorer ses observations et produire un effet de réel chez son lecteur, la gravure apparaît certainement comme un gage supplémentaire d’authenticité, une preuve tangible de l’existence d’un ailleurs exotique et primitif. La gravure, quoique se prétendant scientifiquement neutre, demeure traversée par les positions idéologiques de son auteur. La scientificité de l’image se déploie de différentes manières dans la littérature viatique illustrée des XVIIe et XVIIIe siècles, et semble indissociable de la finalité éditoriale de l’ouvrage. Une étude comparée d’une sélection de gravures tirées des ouvrages de Samuel de Champlain (1574-1635), Joseph-François Lafitau (1681-1746) et Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788) permettra justement d’évaluer les visées scientifiques et idéologiques de ces entreprises éditoriales. Quelles sont les modalités de l’illustration scientifique, quel en est le vocabulaire ?
Paul Gavarni (1804-1866) est considéré par plusieurs comme le maître de la caricature de types, un genre se jouant des mœurs et des modes de différentes catégories sociales à travers des personnages dont le caractère et les manières sont... more
Paul Gavarni (1804-1866) est considéré par plusieurs comme le maître de la caricature de types, un genre se jouant des mœurs et des modes de différentes catégories sociales à travers des personnages dont le caractère et les manières sont réduits à des stéréotypes et dont les traits font abstraction des particularités individuelles. Au cours de sa prolifique carrière, Gavarni s’est notamment intéressé à une figure particulière de la prostituée parisienne, la lorette, dans une série de 79 lithographies publiées entre 1841 et 1843 dans le journal satirique Le Charivari. Y sont dépeints avec humour et esprit les fourberies féminines et les revers de la galanterie de celle faisant commerce de son corps.

Exerçant ses activités professionnelles de manière indépendante, la lorette s’intègre d’emblée aux prostituées clandestines de Paris que le médecin hygiéniste Alexandre-Jean-Baptiste Parent-Duchâtelet cherche à contrôler. Si ce dernier tend à victimiser la prostituée, Gavarni attribue à sa lorette une singulière agentivité. Fine négociatrice, faisant preuve d’un grand pragmatisme et manipulatrice aguerrie, la lorette est consciente de sa valeur somatique, n’hésitant pas à l’exploiter à dessein. D’abord objet-marchandise, la lorette est aussi (et surtout) une agente. Par l’analyse iconographique de quelques planches de la série révélant tout autant l’agentivité de la lorette que la filiation entre le milieu du théâtre et la prostitution, il s’agira de démontrer que cette figure iconique sert à l’émission d’un commentaire politique élargi sur la présence grandissante et légitime de la prostituée parisienne, représentée en une femme d’affaires accomplie par Gavarni.
L’objectif du Réseau Art et Architecture du 19e siècle (www.raa19.com) consiste à promouvoir le renouveau des recherches globales et interdisciplinaires sur le 19e siècle en histoire de l’art et de l’architecture. Cette session ouverte... more
L’objectif du Réseau Art et Architecture du 19e siècle (www.raa19.com) consiste à promouvoir le renouveau des recherches globales et interdisciplinaires sur le 19e siècle en histoire de l’art et de l’architecture. Cette session ouverte invite des propositions théoriques ou des études de cas qui couvrent des corpus issus du long dix-neuvième siècle, de 1789 à 1914. Une attention particulière sera donnée aux propositions qui font ressortir de nouvelles problématiques ou des méthodologies novatrices.

Séance G.4. RAA19 Séance ouverte (Réseau art et architecture du 19e siècle). Présidence : P. Davis et M.-L. Poirier.

Elham Etemadi (Hunan Normal University), «Imagining Character Transformation: The Case of Shahrzad in Thousand and One Nights».

Larissa Vilhena (Trinity College Dublin, The University of Dublin), «A New Methodology to Study the Illustration-Poetry Relationship in the "Moxon Tennyson" (1857)».

Anne-Philippe Beaulieu (UdeM), «La tradition inventée au secours de la mémoire collective. Le cas du Canada français au tournant du XXe siècle».

Stephanie Weber (Concordia University), «An Elusive Allusivity: Paradox in the Representation of Plate Glass in Canada, 1851-1900».

Séance H.4. RAA19 Séance ouverte (Réseau art et architecture du 19e siècle). Présidence : P. Davis et M.-L. Poirier.

Andréanne Parent (UdeM), «Fanny Robert, la première femme artiste sourde de Paris».

Béatrice Denis (UdeM), «Louis-François Lejeune et l'auto-représentation hitorique».

Tim Chandler (Concordia University), «Modern Lives: Failure, Biography, and the Avant-Garde in 19th-Century Paris».

David Misteli (Eikones - Center for the Theory and History of the Image, University of Basel), «Painting as Terrain Vague: Van Gogh and the Salon des Indépendants of 1888».
Les récits de voyages illustrés fut le thème de cet atelier sur les gravures et les estampes animé par les membres de l'équipe Viator. Dirigée par Peggy Davis (UQAM) et Lyse Roy (UQAM), l'équipe mène des recherches dans les collections de... more
Les récits de voyages illustrés fut le thème de cet atelier sur les gravures et les estampes animé par les membres de l'équipe Viator. Dirigée par Peggy Davis (UQAM) et Lyse Roy (UQAM), l'équipe mène des recherches dans les collections de livres anciens de plusieurs institutions montréalaises afin de mieux comprendre les pratiques de lecture et la réception des récits de voyages illustrés des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce projet, intitulé «Récits de l'ailleurs: réception et lecture des ouvrages viatiques illustréa des XVIIe-XVIIIe siècles», est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (2022-2027).

Cet atelier fit partie de la programmation de la troisième édition des journées de formation et de maillage organisées par Peggy Davis (UQAM) et Lyse Roy (UQAM) avec la collaboration de Marie-Ange Croft (UQAR) dans le cadre des projets «Les collections du Séminaire de Québec, berceau de la culture canadienne» et «Museum numericum 16-19».