Sandrine Ricci is a Ph.D. Candidate and Lecturer in Feminist Studies and Sociology (Université du Québec à Montréal, UQAM ; Université de Montréal), affiliated to the Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d'enseignement supérieur / Canada Research Chair on sexist and sexual violence in higher education. She was co-researcher in the team ESSIMU (Enquête Sexualité Sécurité Interactions en Milieu Universitaire/Study on sexuality, security and interactions in a university campus), a large-scale study of sexual violence in six francophones universities in Québec. Her thesis research focuses on the notion of rape culture. Her published works include the book Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rapports de sexe et génocide des Tutsi (Syllepse, 2014, Syllepse/M éditeur, 2019), an essay on the Tutsi genocide in Rwanda that provides a central place to life stories from women survivors. She was coordinator of the Réseau québécois en études féministes - RéQEF (Quebec Network for Feminist Studies) from its foundation in 2011 to 2018. Address: Montréal, Québec, Canada
Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! (un extrait de l’ouvrage), 2019
Extrait de l'ouvrage « Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda, rapports de sexe... more Extrait de l'ouvrage « Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda, rapports de sexe et génocide des Tutsi », publié avec l’aimable autorisation des éditions Syllepse.
Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles dans les milieux d'enseignement supérieur, 2019
" Cet ouvrage constitue la mémoire écrite du premier symposium bilingue canadien sur la violence ... more " Cet ouvrage constitue la mémoire écrite du premier symposium bilingue canadien sur la violence sexuelle dans les milieux d’enseignement supérieur, tenu à l’Université du Québec à Montréal les 30 et 31 mai 2018 (Montréal, Canada). Bien que d’autres événements scientifiques dans ce domaine aient été tenus ailleurs au Canada au cours des dernières années, celui-ci demeure néanmoins le premier qui soit officiellement bilingue. Ce symposium pluridisciplinaire se voulait un outil de mobilisation de la communauté scientifique et des collectivités autour de la problématique de la violence sexuelle dans les milieux d’enseignement supérieur (VSMES). Notre objectif était de diffuser les plus récentes connaissances issues du milieu de la recherche et des pratiques probantes afin de guider l’élaboration, l’implantation et l’évaluation des politiques institutionnelles ainsi que des mesures préventives des établissements d’enseignement supérieur au Canada. " (Bergeron, 2019, p.1)
Quatrième de couverture :
En 1994, un génocide d'une intensité inouïe fauche près d'un millio... more Quatrième de couverture :
En 1994, un génocide d'une intensité inouïe fauche près d'un million de vies en cent jours au Rwanda. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres. Les femmes connaissent un sort particulier. Elles sont violées et tuées ou violées et réduites en esclavage sexuel par les soldats, les miliciens, les politiciens ou par de simples quidams.
En adoptant une perspective féministe, l'autrice expose les soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre et de génocide. Elle nous permet de comprendre comment des hommes et des femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes aussi monstrueux.
C'est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d'une femme - qu'elle soit tutsi, française ou québécoise - et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale. Elles sont aussi bien psychologiques que physiques. Tout un continuum de violences les enjoint de rester à une place subalterne, les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection et les fait vivre dans une peur diffuse, mais constante.
Au Rwanda, l'endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation de l'« Autre », les médias de la haine propageant la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d'un charme maléfique et d'une sexualité dévorante au service de leur « race ». L'ennemie « femme » apparaît toujours différente de l'ennemi-tout-court. Sociologue féministe spécialiste de la violence sexuelle dans différents contextes, Sandrine Ricci est actuellement chercheuse sur les violences sexuelles en milieu universitaire, à l'Université du Québec à Montréal. Ses recherches pour sa thèse portent sur la notion de culture du viol, sa trajectoire, ses définitions et ses représentations sociales.
Table des matières détaillée :
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE DE CHRISTINE DELPHY
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
CHAPITRE 1 HISTOIRE(S) D‘UN GÉNOCIDE ANNONCÉ
Des monstres ordinaires
Une société aliénée
La thèse de la revanche du peuple opprimé
Les représentations d’un génocide rural à la machette ou l’orientalisme version « Afrique noire »
La colonisation du Rwanda et la racialisation des clivages sociaux
Au cœur du message ethniste : le mythe de l'antériorité des Hutu
Le mythe du Tutsi, pasteur « hamite » né pour commander
La figure du « Hutu simple paysan naïf »
La révolution hutu, les premiers massacres contre les Tutsi et la République
Le Tutsi devenu colonisateur du Rwanda
De la traque des rebelles du FPR à l’élimination des cafards
Le point de bascule
L’Occident : de l’indifférence à la complicité
L’hypothèse du double génocide, vulgate négationniste
CHAPITRE 2 DIABOLISATION ET SEXUALISATION DES FEMMES ENNEMIES : LE RÔLE DE LA PROPAGANDE HAINEUSE
La boussole féministe
Des Batutsikazi à la beauté légendaire, puissantes et maléfiques
Des femmes ennemies hypersexualisées
Deshumaniser pour mieux exterminer
Quid de la participation des femmes aux exactions ?
Trois femmes au banc des accusé.e.s
L’importance d’une analyse féministe de l’implication criminelle des femmes
Les mots qui tuent… en toute impunité
CHAPITRE 3 CONCEVOIR LA GUERRE CONTRE LES FEMMES : DU GÉNOCIDE AU FÉMINICIDE
Pourquoi parler de féminicide ?
Violences sexuelles en situation de conflit armé : historiques, stratégiques, politiques
Le continuum de la violence envers les femmes, mécanisme de contrôle
Violence et sexualité : nommer le problème, nommer les enjeux
Quelle définition des violences sexuelles en situation de guerre et de génocide ?
Typologie des violences sexuelles en contexte de conflit armé
De quel droit ?
CHAPITRE 4 LE TEMPS DU TRAUMATISME : RÉCITS DE L’HORREUR
Le récit de la vie « avant »
« Mon histoire c’est le chagrin » (Liliane)
« Je vous ai dit qu’on a commencé le génocide en 1959 » (Henriette)
« Et comme c’était le temps de la ségrégation » (Denise)
« Avant, on était bien avec les voisins, on partageait » (Liliane)
« Après 90, c’est là que les problèmes ont vraiment commencé » (Consolatrice)
Le récit des cent jours
« Il n’y avait pas moyen d’y échapper… tout était fait, préparé à l’avance » (Providence)
« Partez, partez avec ta fille ! » (Henriette)
« Le viol, c’est quelque chose dont j’avais toujours peur » (Providence)
« Il a fait tout ce qu’il veut sur moi » (Alice)
« Tu vois comment nous sommes des hommes ? » (Libérata)
« Tu veux voir la matrice d’une femme tutsi ? » (Libérata)
La division sexuelle du génocide
Vivre avec les conséquences de la haine
« Vers la fin du génocide, j’étais à moitié morte » (Providence)
« Ils s’arrangeaient pour envoyer des hommes qui portaient le virus » (Providence)
« L’enfant ne sait pas qu’il est Hutu » (Espérance)
« J’étais traumatisée. J’ai perdu la tête » (Alice)
« Tout le monde est mort, je suis seule » (Alice)
« Après, on a commencé la vie difficile, avec les maisons détruites » (Assumpta)
La lutte pour l’égalité
CHAPITRE 5 QUAND RÉCONCILIATION RIME AVEC LIBÉRATION DES GÉNOCIDAIRES
Quelle réconciliation ? « Nous sommes obligés de vivre ensemble »
« Si la personne qui a tué mon père a gardé toujours sa maison… » (Consolatrice)
« On voyait les enfants des Interahamwe qui étaient là et qui t’ont maltraitée » (Alice)
Les Gacaca et la libération des génocidaires
« On a libéré tous les prisonniers que j’avais accusés » (Henriette)
Le repentir des bourreaux : « du théâtre »
« Nous avons commencé à témoigner, les gens ont commencé à mourir » (Assumpta)
« La guerre n’est pas finie, je te jure ! » (Alice)
« Alors qu’est-ce qui va se passer au Rwanda ? » (Sandrine)
L’exil, pour fuir la haine et se reconstruire
« Je suis venue ici parce qu’il me cherche » (Liliane)
« Ici, je suis bien, j’ai la paix » (Providence)
Le pardon : une condition de la réconciliation ?
Le devoir de mémoire
CHAPITRE 6 TÉMOIGNER POUR RÉSISTER À L’HORREUR ET SE RECONSTRUIRE
« Si je garde ça… je peux être folle » (Libérata)
Un lourd mandat mémoriel
« Mais à qui le dire ? » (Esther)
« Prends avec toi la violence que nous avons connue » (Libérata)
Le partage dans les groupes de femmes : la solidarité féminine en action
« C'est bien de faire des associations parce que là on se dégage » (Providence)
Les rescapées en exil : quel partage ?
Comment écouter ?
Le témoignage pour lutter contre l’impunité
Une culture de la pondération
Le monde des rescapé.e.s
Anticiper l’avenir
(RE)INTRODUIRE DE LA RATIONALITE
BIBLIOGRAPHIE
+++
Illustration page couverture M éditeur : Hannah Höch, Hände
En 1994, le Rwanda devient tristement célèbre à cause d’un génocide d’une intensité inouïe qui fa... more En 1994, le Rwanda devient tristement célèbre à cause d’un génocide d’une intensité inouïe qui fauche près d’un million de vies en cent jours, sur une population estimée à 7 ou 8 millions. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres et des tortures. Cette tragédie s’associe à des violences dont l’amplitude et la cruauté laissent les survivants et les survivantes aux prises avec de gravissimes séquelles physiques et morales. Dans la masse des productions intellectuelles sur ces événements, peu s’intéressent à l’expérience spécifique des femmes, peu adoptent une analyse des rapports sociaux de sexe pour les comprendre. Les plus jeunes rescapées avaient 8 et 11 ans en 1994. Certaines sont ainsi restées plusieurs mois les esclaves sexuelles de soldats, de miliciens, de politiciens ou de simples quidams. Toutes ont perdu des proches, enfant, époux, père, mère, frère, sœur…
Le viol représente l’un des actes de violence qui reçoit le plus d’attention de la part des médias et de l’opinion publique, en même temps qu’il souffre de la désinformation chronique opérée par des discours souvent empreints de clichés et de sensationnalisme.
La perspective féministe de l'auteure l’amène à prendre la mesure des soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre. Pour comprendre comment ces hommes et ces femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes si monstrueux, ne faut-il pas, en effet, cette figure de l’Autre, tutsi, colonisateur, femme, imputables d’un problème politique ? Au Rwanda, l’endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation des Tutsi. Les médias de la haine ont propagé la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d’un charme maléfique et d’une sexualité dévorante au service de leur « race ». L’ennemi « femme » apparaît toujours différent de l’ennemi-tout-court.
Ricci, Sandrine. 2017. « Céder n'est pas consentir » : apports de Nicole-Claude Mathieu à une pen... more Ricci, Sandrine. 2017. « Céder n'est pas consentir » : apports de Nicole-Claude Mathieu à une pensée critique du consentement des femmes à l'oppression, pp. 173-181, in Dominique Bourque et Johanne Coulombe (dir.), Nicole-Claude Mathieu (1937-2014). Penser « l'arraisonnement des femmes »vivre en résistance, Les Éditions sans fin.
Référence : Ricci, S. (2017). "Abus", dans S. Zaccour et M. Lessard (dir.), Dictionnaire critique... more Référence : Ricci, S. (2017). "Abus", dans S. Zaccour et M. Lessard (dir.), Dictionnaire critique du sexisme linguistique (p. 15-21). Montréal : Éditions Somme toute.
Recension : Tanguay, M. (2019). Compte rendu de [Suzanne Zaccour et Michaël Lessard (dir.), Dictionnaire critique du sexisme linguistique, Montréal, Éditions Somme Toute, 2017, 260 p.] Recherches féministes, 32 (1), 248–250. https://doi.org/10.7202/1062239ar
Ricci, Sandrine (2015). « Quand le sourire de la diversité cache les rapports de domination », d... more Ricci, Sandrine (2015). « Quand le sourire de la diversité cache les rapports de domination », dans Hamrouni, Naïma et Chantal Maillé, Le sujet du féministe est-il blanc ? Femmes racisées et recherche féministe, pp. 175-193. Montréal : Éditions du remue-ménage.
Trafficking women for commercial sexual exploitation is one the world’s fastest-growing area of c... more Trafficking women for commercial sexual exploitation is one the world’s fastest-growing area of criminal activity, and a phenomenon that generates colossal profits. Our research shows the extent to which trafficking for sexual exploitation is made invisible by a shroud of silence stemming from various factors, including the impenetrability and violence of the criminal underworld, ineffective laws, a general lack of resources for prevention and control, poorly equipped front-line community workers and the increasing trend to normalize the commodification of women’s bodies and sexuality. Whether or not trafficking is involved, the prostitution industry thrives by appropriating women who are viewed as merchandise – even perishable goods – given the turnover demanded by a market (customers) with an insatiable appetite for young bodies. The purpose of this chapter is to share some results of our qualitative research on sex trafficking. First, it exposes the various factors acknowledged as being directly connected with the growth of trafficking in women for the purpose of sexual exploitation to satisfy the rising demand for fresh ‘goods’ in the sex industry. Then, it presents our analysis of the life stories of women trafficked or exploited in different sectors of the sex industry within Canada, from luring and recruitment to exiting sexual slavery.
Les violences à caractère sexuel : représentations sociales, accompagnement, prévention, 2018
Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M.-F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... Parent, S. (20... more Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M.-F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... Parent, S. (2018). Les principaux constats de l’enquête ESSIMU portant sur la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec, dans S. Bergheul et M. Fernet (dir.), Les violences à caractère sexuel : représentations sociales, accompagnement, prévention (p. 183-210). Québec : Presses de l’Université du Québec.
Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989, 2010
Chapitre dans "Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989" ouvra... more Chapitre dans "Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989" ouvrage collectif (M. Blais, F. Dupuis-Déri, L. Kurtzman, D. Payette)
Ce texte reprend quelques-unes des communications proposées par des groupes de femmes.
Québec university communities are facing intensified pressure to address the incidence of sexual ... more Québec university communities are facing intensified pressure to address the incidence of sexual violence on campus. The ESSIMU (Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire) survey (2016) revealed that one third of respondents (students and employees from six universities, all genders combined) reported having experienced at least one form of sexual violence since arriving at university, committed by someone affiliated with the same university. As the issue is becoming increasingly institutionalized, a process that often erodes activism, this article highlights the role feminist activism has played in placing sexual violence on university campuses on the political agenda. From the dual perspective of feminist activists and researchers on the ESSIMU team, the article explores the backdrop of this mobilization, and the network of feminist resistance that fostered the ESSIMU study, itself a significant contribution to the increased recognition of sexual violence in universities. It also considers the role of university and government institutions in (re)producing such violence and the role of media in making it a public issue.
***** Problématisant l'institutionnalisation croissante de la lutte contre la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec, l'article rappelle notamment ce que le travail de mise sur pied d’ESSIMU et les avancées récentes dans ce dossier (incluant la loi 22.1) doivent aux actions étudiantes et féministes.
Article paru en février 2019 dans le magazine Spirale, hors-série n° 2, « Femmes et violence de m... more Article paru en février 2019 dans le magazine Spirale, hors-série n° 2, « Femmes et violence de masse », co-dirigé par Nadia Myre et Jean-Philippe Uzel.
Dans la somme des productions intellectuelles sur le génocide qui a décimé le Rwanda en 1994, peu adoptent une analyse féministe pour comprendre la victimisation des femmes dans ce contexte. Or, le génocide des Tutsi recouvre un féminicide de grande ampleur. Les attaques dont les femmes Tutsi ont été l'objet revêtent un caractère spécifique, à l'intersection du genre, de l'ethnisme et du colonialisme. Insistant sur l'importance d'appréhender la rationalité des rapports de pouvoir à l'oeuvre dans les phénomènes de violence, ce texte expose un rouage central de la machine génocidaire qui concerne la construction sexuée de l'ennemi, alors que l'ennemi « femme » apparaît différent de « l'ennemi-tout-court ».
Experiencing sexual violence is an important risk factor for trauma symptoms, and these symptoms ... more Experiencing sexual violence is an important risk factor for trauma symptoms, and these symptoms significantly impair psychosocial functioning. Sexual and gender minority university students are more likely than their heterosexual and cisgender peers to experience sexual violence (e.g., sexual harassment, unwanted sexual contact, or sexual coercion) while attending university, but research on the consequences of these experiences is needed to inform service provision to these vulnerable populations. Using a large-scale study of university-based sexual violence in Quebec, the current study examined how gender and sexual minority status were associated with the severity of trauma symptoms among students who experienced sexual violence (N = 1,196). Findings indicated that compared with their cisgender peers, gender minority students experienced significantly higher levels of trauma symptoms as a result of sexual violence, controlling for the severity of sexual violence behaviors experienced and other variables. Among cisgender women, but not cisgender men, sexual minority identity was also associated with higher levels of trauma symptoms, controlling for severity of sexual violence behaviors experienced and other variables. Furthermore, gender of perpetrator and amount of sexual violence moderated the associations between sexual identity and trauma symptoms among cisgender women. These findings not only suggest that gender minority and some sexual minority university students are more likely to experience sexual violence, but that they are also more likely to experience negative psychological sequelae as a consequence of these experiences. Ultimately, these findings may suggest the need for services that are more supportive of the specific needs of gender and sexual minority students with regard to sexual violence.
This study, “Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire,” conducted in 2... more This study, “Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire,” conducted in 2016 with 9,284 respondents from six francophone Quebec universities, provided a portrait of sexual violence taking place in a university context. This article presents a summary of the results extracted from the research report (Bergeron et al., 2016).
Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M. F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... & Damant, D. (2018). Violence sexuelles en milieu universitaire: Synthèse des résultats de l’enquête ESSIMU au Québec. Canadian Woman Studies, 32(1-2).
Purpose: Sexual violence is a pervasive problem on university campuses. Although previous work ha... more Purpose: Sexual violence is a pervasive problem on university campuses. Although previous work has documented greater vulnerability for sexual violence among sexual and gender minority students , little is known about contextual variation in vulnerability to this kind of violence. The goals of the current study were (1) to identify vulnerability among sexual and gender minority students with regard to sexual violence, and (2) to explore if the context of this violence differs across sexual and gender minority status. Methods: Undergraduate students (ages 18–24) from six francophone universities in Quebec, Canada (N = 4,264) completed online questionnaires regarding their experience of sexual violence, as well as the context of these acts (e.g., the gender of the perpetrator, the status of the perpetrator, and the location of the violence). They also provided information regarding their sexual and gender minority status. Binary logistic regressions were conducted to assess for variation in experiencing sexual violence across sexual and gender minority status. Results: Transgender/nonbinary students generally reported higher levels of sexual violence than their cisgender peers, while variation occurred with regard to vulnerability across sexual identity subgroups. Few differences in context were observed across sexual minority identity. Transgender/ nonbinary students were significantly more likely to report sexual violence in athletic contexts and during volunteering activities compared to their cisgender peers. Conclusions: Findings highlight the higher levels of vulnerability for sexual violence among gender minority and some sexual minority university students. They also point to the contexts in which such violence occurs, suggesting specific strategies for prevention.
Labrys, études féministes/estudos feministas, Jan 2011
À partir d’entrevues menées auprès de 60 informatrices actives au sein du mouvement des femmes au... more À partir d’entrevues menées auprès de 60 informatrices actives au sein du mouvement des femmes au Québec (MFQ), cet article soulève un double questionnement concernant la capacité du MFQ de conserver son pouvoir de mobilisation autour d’un Nous femmes rassembleur et de soutenir des pratiques et des interventions féministes concertées, tout en développant une sensibilité à la diversité des positions occupées par les femmes dans la société et à la pluralité de leurs expériences. Plus précisément, il s’intéresse au sens que des actrices-clés du mouvement donnent à leur adhésion au féminisme et à leur participation au MFQ afin de mettre en lumière l’évolution, le cas échéant, de leurs convictions féministes au fil des années ainsi que les recompositions idéologiques et militantes induites par une telle évolution.
Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouv... more Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouvel ordre patriarcal qui, en banalisant la marchandisation du corps et de la sexualité, normalise la prostitution. Ce processus apparaît engagé en vertu d’un présumé « droit au sexe » des hommes et de l’injonction à la libération sexuelle des femmes, voire de leur « droit » de se prostituer. Pour imposer un modèle normatif à l’ensemble des femmes, ce régime patriarcal recomposé, épaulé par le mouvement de libéralisation économique de nos sociétés, refuse toute entrave au développement des marchés. L’alliance patriarcat-néolibéralisme s’appuie sur l’idéologie de l’individualisme et du libre choix pour freiner la lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle, et même la favoriser. Enfin, les auteures exposent leur théorie du double mouvement de l’ordre patriarcal, afin de l’articuler à une analyse de la banalisation du sexe tarifé et de la pornographisation de l’espace public.
The Trivialization of Prostitution : The Engine Driving Sex Trafficking and a Brake on Feminist Struggle for Equality
The phenomenon of women trafficking for the purpose of sexual exploitation is developing within the context of a new patriarchal order which, by trivializing the commodification of the body and of sexuality, normalizes prostitution. This process appears as acceptable by virtue of an assumed « right to sex » on the part of males and the injunction of the sexual liberation of women, even their “right” to practice prostitution. In order to impose its normative model upon all women, this reconstructed patriarchal regime, building on the economic liberalization of our societies, refuses any interference in the development of these markets. Thus, the patriarchal-neoliberalist alliance goes hand-in-hand with ideologies of individualism and free choice in order to prevent the struggle against women trafficking for the purpose of sexual exploitation, and even to favor such exploitation. Finally, the authors expose their theory of patriarchy’s double dynamic, which they illustrate through an analysis of the contemporary trivialization paid sex and the pornographization of public space.
Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! (un extrait de l’ouvrage), 2019
Extrait de l'ouvrage « Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda, rapports de sexe... more Extrait de l'ouvrage « Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda, rapports de sexe et génocide des Tutsi », publié avec l’aimable autorisation des éditions Syllepse.
Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles dans les milieux d'enseignement supérieur, 2019
" Cet ouvrage constitue la mémoire écrite du premier symposium bilingue canadien sur la violence ... more " Cet ouvrage constitue la mémoire écrite du premier symposium bilingue canadien sur la violence sexuelle dans les milieux d’enseignement supérieur, tenu à l’Université du Québec à Montréal les 30 et 31 mai 2018 (Montréal, Canada). Bien que d’autres événements scientifiques dans ce domaine aient été tenus ailleurs au Canada au cours des dernières années, celui-ci demeure néanmoins le premier qui soit officiellement bilingue. Ce symposium pluridisciplinaire se voulait un outil de mobilisation de la communauté scientifique et des collectivités autour de la problématique de la violence sexuelle dans les milieux d’enseignement supérieur (VSMES). Notre objectif était de diffuser les plus récentes connaissances issues du milieu de la recherche et des pratiques probantes afin de guider l’élaboration, l’implantation et l’évaluation des politiques institutionnelles ainsi que des mesures préventives des établissements d’enseignement supérieur au Canada. " (Bergeron, 2019, p.1)
Quatrième de couverture :
En 1994, un génocide d'une intensité inouïe fauche près d'un millio... more Quatrième de couverture :
En 1994, un génocide d'une intensité inouïe fauche près d'un million de vies en cent jours au Rwanda. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres. Les femmes connaissent un sort particulier. Elles sont violées et tuées ou violées et réduites en esclavage sexuel par les soldats, les miliciens, les politiciens ou par de simples quidams.
En adoptant une perspective féministe, l'autrice expose les soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre et de génocide. Elle nous permet de comprendre comment des hommes et des femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes aussi monstrueux.
C'est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d'une femme - qu'elle soit tutsi, française ou québécoise - et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale. Elles sont aussi bien psychologiques que physiques. Tout un continuum de violences les enjoint de rester à une place subalterne, les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection et les fait vivre dans une peur diffuse, mais constante.
Au Rwanda, l'endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation de l'« Autre », les médias de la haine propageant la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d'un charme maléfique et d'une sexualité dévorante au service de leur « race ». L'ennemie « femme » apparaît toujours différente de l'ennemi-tout-court. Sociologue féministe spécialiste de la violence sexuelle dans différents contextes, Sandrine Ricci est actuellement chercheuse sur les violences sexuelles en milieu universitaire, à l'Université du Québec à Montréal. Ses recherches pour sa thèse portent sur la notion de culture du viol, sa trajectoire, ses définitions et ses représentations sociales.
Table des matières détaillée :
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE DE CHRISTINE DELPHY
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
CHAPITRE 1 HISTOIRE(S) D‘UN GÉNOCIDE ANNONCÉ
Des monstres ordinaires
Une société aliénée
La thèse de la revanche du peuple opprimé
Les représentations d’un génocide rural à la machette ou l’orientalisme version « Afrique noire »
La colonisation du Rwanda et la racialisation des clivages sociaux
Au cœur du message ethniste : le mythe de l'antériorité des Hutu
Le mythe du Tutsi, pasteur « hamite » né pour commander
La figure du « Hutu simple paysan naïf »
La révolution hutu, les premiers massacres contre les Tutsi et la République
Le Tutsi devenu colonisateur du Rwanda
De la traque des rebelles du FPR à l’élimination des cafards
Le point de bascule
L’Occident : de l’indifférence à la complicité
L’hypothèse du double génocide, vulgate négationniste
CHAPITRE 2 DIABOLISATION ET SEXUALISATION DES FEMMES ENNEMIES : LE RÔLE DE LA PROPAGANDE HAINEUSE
La boussole féministe
Des Batutsikazi à la beauté légendaire, puissantes et maléfiques
Des femmes ennemies hypersexualisées
Deshumaniser pour mieux exterminer
Quid de la participation des femmes aux exactions ?
Trois femmes au banc des accusé.e.s
L’importance d’une analyse féministe de l’implication criminelle des femmes
Les mots qui tuent… en toute impunité
CHAPITRE 3 CONCEVOIR LA GUERRE CONTRE LES FEMMES : DU GÉNOCIDE AU FÉMINICIDE
Pourquoi parler de féminicide ?
Violences sexuelles en situation de conflit armé : historiques, stratégiques, politiques
Le continuum de la violence envers les femmes, mécanisme de contrôle
Violence et sexualité : nommer le problème, nommer les enjeux
Quelle définition des violences sexuelles en situation de guerre et de génocide ?
Typologie des violences sexuelles en contexte de conflit armé
De quel droit ?
CHAPITRE 4 LE TEMPS DU TRAUMATISME : RÉCITS DE L’HORREUR
Le récit de la vie « avant »
« Mon histoire c’est le chagrin » (Liliane)
« Je vous ai dit qu’on a commencé le génocide en 1959 » (Henriette)
« Et comme c’était le temps de la ségrégation » (Denise)
« Avant, on était bien avec les voisins, on partageait » (Liliane)
« Après 90, c’est là que les problèmes ont vraiment commencé » (Consolatrice)
Le récit des cent jours
« Il n’y avait pas moyen d’y échapper… tout était fait, préparé à l’avance » (Providence)
« Partez, partez avec ta fille ! » (Henriette)
« Le viol, c’est quelque chose dont j’avais toujours peur » (Providence)
« Il a fait tout ce qu’il veut sur moi » (Alice)
« Tu vois comment nous sommes des hommes ? » (Libérata)
« Tu veux voir la matrice d’une femme tutsi ? » (Libérata)
La division sexuelle du génocide
Vivre avec les conséquences de la haine
« Vers la fin du génocide, j’étais à moitié morte » (Providence)
« Ils s’arrangeaient pour envoyer des hommes qui portaient le virus » (Providence)
« L’enfant ne sait pas qu’il est Hutu » (Espérance)
« J’étais traumatisée. J’ai perdu la tête » (Alice)
« Tout le monde est mort, je suis seule » (Alice)
« Après, on a commencé la vie difficile, avec les maisons détruites » (Assumpta)
La lutte pour l’égalité
CHAPITRE 5 QUAND RÉCONCILIATION RIME AVEC LIBÉRATION DES GÉNOCIDAIRES
Quelle réconciliation ? « Nous sommes obligés de vivre ensemble »
« Si la personne qui a tué mon père a gardé toujours sa maison… » (Consolatrice)
« On voyait les enfants des Interahamwe qui étaient là et qui t’ont maltraitée » (Alice)
Les Gacaca et la libération des génocidaires
« On a libéré tous les prisonniers que j’avais accusés » (Henriette)
Le repentir des bourreaux : « du théâtre »
« Nous avons commencé à témoigner, les gens ont commencé à mourir » (Assumpta)
« La guerre n’est pas finie, je te jure ! » (Alice)
« Alors qu’est-ce qui va se passer au Rwanda ? » (Sandrine)
L’exil, pour fuir la haine et se reconstruire
« Je suis venue ici parce qu’il me cherche » (Liliane)
« Ici, je suis bien, j’ai la paix » (Providence)
Le pardon : une condition de la réconciliation ?
Le devoir de mémoire
CHAPITRE 6 TÉMOIGNER POUR RÉSISTER À L’HORREUR ET SE RECONSTRUIRE
« Si je garde ça… je peux être folle » (Libérata)
Un lourd mandat mémoriel
« Mais à qui le dire ? » (Esther)
« Prends avec toi la violence que nous avons connue » (Libérata)
Le partage dans les groupes de femmes : la solidarité féminine en action
« C'est bien de faire des associations parce que là on se dégage » (Providence)
Les rescapées en exil : quel partage ?
Comment écouter ?
Le témoignage pour lutter contre l’impunité
Une culture de la pondération
Le monde des rescapé.e.s
Anticiper l’avenir
(RE)INTRODUIRE DE LA RATIONALITE
BIBLIOGRAPHIE
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Illustration page couverture M éditeur : Hannah Höch, Hände
En 1994, le Rwanda devient tristement célèbre à cause d’un génocide d’une intensité inouïe qui fa... more En 1994, le Rwanda devient tristement célèbre à cause d’un génocide d’une intensité inouïe qui fauche près d’un million de vies en cent jours, sur une population estimée à 7 ou 8 millions. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres et des tortures. Cette tragédie s’associe à des violences dont l’amplitude et la cruauté laissent les survivants et les survivantes aux prises avec de gravissimes séquelles physiques et morales. Dans la masse des productions intellectuelles sur ces événements, peu s’intéressent à l’expérience spécifique des femmes, peu adoptent une analyse des rapports sociaux de sexe pour les comprendre. Les plus jeunes rescapées avaient 8 et 11 ans en 1994. Certaines sont ainsi restées plusieurs mois les esclaves sexuelles de soldats, de miliciens, de politiciens ou de simples quidams. Toutes ont perdu des proches, enfant, époux, père, mère, frère, sœur…
Le viol représente l’un des actes de violence qui reçoit le plus d’attention de la part des médias et de l’opinion publique, en même temps qu’il souffre de la désinformation chronique opérée par des discours souvent empreints de clichés et de sensationnalisme.
La perspective féministe de l'auteure l’amène à prendre la mesure des soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre. Pour comprendre comment ces hommes et ces femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes si monstrueux, ne faut-il pas, en effet, cette figure de l’Autre, tutsi, colonisateur, femme, imputables d’un problème politique ? Au Rwanda, l’endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation des Tutsi. Les médias de la haine ont propagé la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d’un charme maléfique et d’une sexualité dévorante au service de leur « race ». L’ennemi « femme » apparaît toujours différent de l’ennemi-tout-court.
Ricci, Sandrine. 2017. « Céder n'est pas consentir » : apports de Nicole-Claude Mathieu à une pen... more Ricci, Sandrine. 2017. « Céder n'est pas consentir » : apports de Nicole-Claude Mathieu à une pensée critique du consentement des femmes à l'oppression, pp. 173-181, in Dominique Bourque et Johanne Coulombe (dir.), Nicole-Claude Mathieu (1937-2014). Penser « l'arraisonnement des femmes »vivre en résistance, Les Éditions sans fin.
Référence : Ricci, S. (2017). "Abus", dans S. Zaccour et M. Lessard (dir.), Dictionnaire critique... more Référence : Ricci, S. (2017). "Abus", dans S. Zaccour et M. Lessard (dir.), Dictionnaire critique du sexisme linguistique (p. 15-21). Montréal : Éditions Somme toute.
Recension : Tanguay, M. (2019). Compte rendu de [Suzanne Zaccour et Michaël Lessard (dir.), Dictionnaire critique du sexisme linguistique, Montréal, Éditions Somme Toute, 2017, 260 p.] Recherches féministes, 32 (1), 248–250. https://doi.org/10.7202/1062239ar
Ricci, Sandrine (2015). « Quand le sourire de la diversité cache les rapports de domination », d... more Ricci, Sandrine (2015). « Quand le sourire de la diversité cache les rapports de domination », dans Hamrouni, Naïma et Chantal Maillé, Le sujet du féministe est-il blanc ? Femmes racisées et recherche féministe, pp. 175-193. Montréal : Éditions du remue-ménage.
Trafficking women for commercial sexual exploitation is one the world’s fastest-growing area of c... more Trafficking women for commercial sexual exploitation is one the world’s fastest-growing area of criminal activity, and a phenomenon that generates colossal profits. Our research shows the extent to which trafficking for sexual exploitation is made invisible by a shroud of silence stemming from various factors, including the impenetrability and violence of the criminal underworld, ineffective laws, a general lack of resources for prevention and control, poorly equipped front-line community workers and the increasing trend to normalize the commodification of women’s bodies and sexuality. Whether or not trafficking is involved, the prostitution industry thrives by appropriating women who are viewed as merchandise – even perishable goods – given the turnover demanded by a market (customers) with an insatiable appetite for young bodies. The purpose of this chapter is to share some results of our qualitative research on sex trafficking. First, it exposes the various factors acknowledged as being directly connected with the growth of trafficking in women for the purpose of sexual exploitation to satisfy the rising demand for fresh ‘goods’ in the sex industry. Then, it presents our analysis of the life stories of women trafficked or exploited in different sectors of the sex industry within Canada, from luring and recruitment to exiting sexual slavery.
Les violences à caractère sexuel : représentations sociales, accompagnement, prévention, 2018
Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M.-F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... Parent, S. (20... more Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M.-F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... Parent, S. (2018). Les principaux constats de l’enquête ESSIMU portant sur la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec, dans S. Bergheul et M. Fernet (dir.), Les violences à caractère sexuel : représentations sociales, accompagnement, prévention (p. 183-210). Québec : Presses de l’Université du Québec.
Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989, 2010
Chapitre dans "Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989" ouvra... more Chapitre dans "Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989" ouvrage collectif (M. Blais, F. Dupuis-Déri, L. Kurtzman, D. Payette)
Ce texte reprend quelques-unes des communications proposées par des groupes de femmes.
Québec university communities are facing intensified pressure to address the incidence of sexual ... more Québec university communities are facing intensified pressure to address the incidence of sexual violence on campus. The ESSIMU (Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire) survey (2016) revealed that one third of respondents (students and employees from six universities, all genders combined) reported having experienced at least one form of sexual violence since arriving at university, committed by someone affiliated with the same university. As the issue is becoming increasingly institutionalized, a process that often erodes activism, this article highlights the role feminist activism has played in placing sexual violence on university campuses on the political agenda. From the dual perspective of feminist activists and researchers on the ESSIMU team, the article explores the backdrop of this mobilization, and the network of feminist resistance that fostered the ESSIMU study, itself a significant contribution to the increased recognition of sexual violence in universities. It also considers the role of university and government institutions in (re)producing such violence and the role of media in making it a public issue.
***** Problématisant l'institutionnalisation croissante de la lutte contre la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec, l'article rappelle notamment ce que le travail de mise sur pied d’ESSIMU et les avancées récentes dans ce dossier (incluant la loi 22.1) doivent aux actions étudiantes et féministes.
Article paru en février 2019 dans le magazine Spirale, hors-série n° 2, « Femmes et violence de m... more Article paru en février 2019 dans le magazine Spirale, hors-série n° 2, « Femmes et violence de masse », co-dirigé par Nadia Myre et Jean-Philippe Uzel.
Dans la somme des productions intellectuelles sur le génocide qui a décimé le Rwanda en 1994, peu adoptent une analyse féministe pour comprendre la victimisation des femmes dans ce contexte. Or, le génocide des Tutsi recouvre un féminicide de grande ampleur. Les attaques dont les femmes Tutsi ont été l'objet revêtent un caractère spécifique, à l'intersection du genre, de l'ethnisme et du colonialisme. Insistant sur l'importance d'appréhender la rationalité des rapports de pouvoir à l'oeuvre dans les phénomènes de violence, ce texte expose un rouage central de la machine génocidaire qui concerne la construction sexuée de l'ennemi, alors que l'ennemi « femme » apparaît différent de « l'ennemi-tout-court ».
Experiencing sexual violence is an important risk factor for trauma symptoms, and these symptoms ... more Experiencing sexual violence is an important risk factor for trauma symptoms, and these symptoms significantly impair psychosocial functioning. Sexual and gender minority university students are more likely than their heterosexual and cisgender peers to experience sexual violence (e.g., sexual harassment, unwanted sexual contact, or sexual coercion) while attending university, but research on the consequences of these experiences is needed to inform service provision to these vulnerable populations. Using a large-scale study of university-based sexual violence in Quebec, the current study examined how gender and sexual minority status were associated with the severity of trauma symptoms among students who experienced sexual violence (N = 1,196). Findings indicated that compared with their cisgender peers, gender minority students experienced significantly higher levels of trauma symptoms as a result of sexual violence, controlling for the severity of sexual violence behaviors experienced and other variables. Among cisgender women, but not cisgender men, sexual minority identity was also associated with higher levels of trauma symptoms, controlling for severity of sexual violence behaviors experienced and other variables. Furthermore, gender of perpetrator and amount of sexual violence moderated the associations between sexual identity and trauma symptoms among cisgender women. These findings not only suggest that gender minority and some sexual minority university students are more likely to experience sexual violence, but that they are also more likely to experience negative psychological sequelae as a consequence of these experiences. Ultimately, these findings may suggest the need for services that are more supportive of the specific needs of gender and sexual minority students with regard to sexual violence.
This study, “Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire,” conducted in 2... more This study, “Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire,” conducted in 2016 with 9,284 respondents from six francophone Quebec universities, provided a portrait of sexual violence taking place in a university context. This article presents a summary of the results extracted from the research report (Bergeron et al., 2016).
Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M. F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... & Damant, D. (2018). Violence sexuelles en milieu universitaire: Synthèse des résultats de l’enquête ESSIMU au Québec. Canadian Woman Studies, 32(1-2).
Purpose: Sexual violence is a pervasive problem on university campuses. Although previous work ha... more Purpose: Sexual violence is a pervasive problem on university campuses. Although previous work has documented greater vulnerability for sexual violence among sexual and gender minority students , little is known about contextual variation in vulnerability to this kind of violence. The goals of the current study were (1) to identify vulnerability among sexual and gender minority students with regard to sexual violence, and (2) to explore if the context of this violence differs across sexual and gender minority status. Methods: Undergraduate students (ages 18–24) from six francophone universities in Quebec, Canada (N = 4,264) completed online questionnaires regarding their experience of sexual violence, as well as the context of these acts (e.g., the gender of the perpetrator, the status of the perpetrator, and the location of the violence). They also provided information regarding their sexual and gender minority status. Binary logistic regressions were conducted to assess for variation in experiencing sexual violence across sexual and gender minority status. Results: Transgender/nonbinary students generally reported higher levels of sexual violence than their cisgender peers, while variation occurred with regard to vulnerability across sexual identity subgroups. Few differences in context were observed across sexual minority identity. Transgender/ nonbinary students were significantly more likely to report sexual violence in athletic contexts and during volunteering activities compared to their cisgender peers. Conclusions: Findings highlight the higher levels of vulnerability for sexual violence among gender minority and some sexual minority university students. They also point to the contexts in which such violence occurs, suggesting specific strategies for prevention.
Labrys, études féministes/estudos feministas, Jan 2011
À partir d’entrevues menées auprès de 60 informatrices actives au sein du mouvement des femmes au... more À partir d’entrevues menées auprès de 60 informatrices actives au sein du mouvement des femmes au Québec (MFQ), cet article soulève un double questionnement concernant la capacité du MFQ de conserver son pouvoir de mobilisation autour d’un Nous femmes rassembleur et de soutenir des pratiques et des interventions féministes concertées, tout en développant une sensibilité à la diversité des positions occupées par les femmes dans la société et à la pluralité de leurs expériences. Plus précisément, il s’intéresse au sens que des actrices-clés du mouvement donnent à leur adhésion au féminisme et à leur participation au MFQ afin de mettre en lumière l’évolution, le cas échéant, de leurs convictions féministes au fil des années ainsi que les recompositions idéologiques et militantes induites par une telle évolution.
Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouv... more Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouvel ordre patriarcal qui, en banalisant la marchandisation du corps et de la sexualité, normalise la prostitution. Ce processus apparaît engagé en vertu d’un présumé « droit au sexe » des hommes et de l’injonction à la libération sexuelle des femmes, voire de leur « droit » de se prostituer. Pour imposer un modèle normatif à l’ensemble des femmes, ce régime patriarcal recomposé, épaulé par le mouvement de libéralisation économique de nos sociétés, refuse toute entrave au développement des marchés. L’alliance patriarcat-néolibéralisme s’appuie sur l’idéologie de l’individualisme et du libre choix pour freiner la lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle, et même la favoriser. Enfin, les auteures exposent leur théorie du double mouvement de l’ordre patriarcal, afin de l’articuler à une analyse de la banalisation du sexe tarifé et de la pornographisation de l’espace public.
The Trivialization of Prostitution : The Engine Driving Sex Trafficking and a Brake on Feminist Struggle for Equality
The phenomenon of women trafficking for the purpose of sexual exploitation is developing within the context of a new patriarchal order which, by trivializing the commodification of the body and of sexuality, normalizes prostitution. This process appears as acceptable by virtue of an assumed « right to sex » on the part of males and the injunction of the sexual liberation of women, even their “right” to practice prostitution. In order to impose its normative model upon all women, this reconstructed patriarchal regime, building on the economic liberalization of our societies, refuses any interference in the development of these markets. Thus, the patriarchal-neoliberalist alliance goes hand-in-hand with ideologies of individualism and free choice in order to prevent the struggle against women trafficking for the purpose of sexual exploitation, and even to favor such exploitation. Finally, the authors expose their theory of patriarchy’s double dynamic, which they illustrate through an analysis of the contemporary trivialization paid sex and the pornographization of public space.
La pensée féministe contemporaine apparaît de plus en plus diversiiée, complexe, voire divergente... more La pensée féministe contemporaine apparaît de plus en plus diversiiée, complexe, voire divergente, selon les disciplines, les conjonctures et les locutrices. Elle se déploie à travers de multiples courants théoriques, vocabulaires et référents conceptuels, engendrant diverses critiques et propositions analytiques. Certaines de celles-ci entraînent avec elles le déclin de l’idée d’éga- lité comme notion centrale des analyses féministes, au proit de nouvelles problématiques soutenues par diverses revendications identitaires ou par le refus de la bicatégorisation sexuelle. Dans cette mouvance apparaissent une prise de distance face à la dimension politique du féminisme et une diiculté à conceptualiser le Nous femmes [1]. D’autres propositions théoriques travaillent, comme c’est le cas dans le présent article, à la reconceptualisation d’un Nous femmes constitué par la division sexuelle du travail, mais également traversé par les clivages socioéconomiques, ethniques, religieux, culturels, générationnels et d’orientation sexuelle. L’ambition est alors de développer un féminisme politique inclusif que nous désignons, pour notre part, sous le vocable de féminisme solidaire [2]. [POUR LA SUITE, LIRE LE TEXTE...]
BERGERON, M., HÉBERT, M., RICCI, S., GOYER, M.-F., DUHAMEL, N., KURTZMAN, L., AUCLAIR, I., CLENNE... more BERGERON, M., HÉBERT, M., RICCI, S., GOYER, M.-F., DUHAMEL, N., KURTZMAN, L., AUCLAIR, I., CLENNETT-SIROIS, L., DAIGNEAULT, I., DAMANT, D., DEMERS, S., DION, J., LAVOIE, F., PAQUETTE, G. et S. PARENT (2016). Violences sexuelles en milieu universitaire au Québec : Rapport de recherche de l’enquête ESSIMU. Montréal : Université du Québec à Montréal.
Les résultats présentés dans le présent rapport de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) sont ... more Les résultats présentés dans le présent rapport de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) sont extraits de la banque de données de la recherche intitulée « Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant.es, enseignant.es et employé.es », qui a permis d’établir un portrait des violences sexuelles se déroulant en milieu universitaire. Une équipe de chercheures de l’UQAM et deux partenaires, soit le Regroupement québécois des CALACS (RQCALACS) et le Service aux collectivités de l’UQAM, ont mis sur pied ce projet de recherche. L’équipe de l’UQAM a ensuite entrepris des démarches pour étendre l’enquête à d’autres universités. Au final, cette enquête d’envergure provinciale regroupe 12 chercheures provenant des 6 universités québécoises suivantes : Université du Québec à Montréal, Université de Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke, Université du Québec en Outaouais et Université du Québec à Chicoutimi. Un total de 9 284 personnes, étudiant ou travaillant dans ces 6 universités, a répondu au questionnaire en ligne entre février et mai 2016.
La sortie médiatique d’Yves Boisvert contre la chercheuse Manon Bergeron et l’enquête ESSIMU s’ap... more La sortie médiatique d’Yves Boisvert contre la chercheuse Manon Bergeron et l’enquête ESSIMU s’appuie sur une vision restreinte de la science.
Une énorme polémique précède la sortie nord-américaine sur Netflix du film français Mignonnes, de... more Une énorme polémique précède la sortie nord-américaine sur Netflix du film français Mignonnes, de Maïmouna Doucouré, qui ferait selon plusieurs la promotion de la sexualisation de filles de 11 ans. Comment en est-on arrivé à un tel malentendu ?
Il faut se garder de simplement considérer les violences sexuelles, telles que celles qui sont co... more Il faut se garder de simplement considérer les violences sexuelles, telles que celles qui sont commises par les soldats russes en Ukraine, comme la conséquence de « dérapages » individuels. En tant qu’armes de guerre les violences sexuelles affectent physiquement et émotionnellement les femmes, qui en sont les principales cibles; et en tant qu’outils stratégiques, elles constituent une façon d’atteindre des objectifs assez diversifiés pour imposer une domination politique.
Alors que s’amorcent les activités visant à commémorer le 25e anniversaire du génocide des Tutsi ... more Alors que s’amorcent les activités visant à commémorer le 25e anniversaire du génocide des Tutsi du Rwanda, des discours révisionnistes circulent, au Québec comme ailleurs, et il est parfois difficile de les détecter. Diverses voix critiques s’indignent par exemple au sujet de la série Black Earth Rising diffusée sur Netflix (titre en français : Passé sous silence). Ce thriller judiciaire véhiculerait, en creux, une thèse révisionniste : celle d’un double génocide qui aurait atteint symétriquement Tutsi et Hutu. À l’instar de l‘expression « génocide rwandais », on peut reprocher à cette thèse de poursuivre l’objectif d’effacement inhérent au projet génocidaire dont il importe de rappeler qu’il visait spécifiquement les Tutsi en raison de cette identité abusivement établie comme « ethnique » par le pouvoir colonial.
Avec ce texte, je propose un bref retour sociohistorique sur ces mobilisations, afin d’exposer le... more Avec ce texte, je propose un bref retour sociohistorique sur ces mobilisations, afin d’exposer le maillage de résistance féministe qui a rendu possible la mise sur pied de l'équipe de recherche ESSIMU et contribué de manière décisive aux avancées en matière de lutte contre la culture du viol en milieu universitaire. Cet angle d’approche m’amène à éclairer le rôle des institutions dans la (re)production de ce que l’on qualifie désormais de culture du viol dans les établissements d’enseignement supérieur.
Dans une lettre intitulée « Génocide, dites-vous…» parue dans Le Devoir du 23 mars, l'ex-juge And... more Dans une lettre intitulée « Génocide, dites-vous…» parue dans Le Devoir du 23 mars, l'ex-juge André Denis a estimé opportun de dresser un parallèle entre le «Québec-bashing» d'un Andrew Potter et cette immense «faillite de l'humanité» que représente le génocide des Tutsi du Rwanda, selon l’expression de Roméo Dallaire. Si M. Denis voulait braquer le projecteur sur le rôle que jouent effectivement les mots dans le processus de construction sociale de la haine ethnique, il s’y est bien mal pris avec cette lettre dont la brièveté et l’évidente spontanéité ne sauraient excuser l’outrance. Un peu plus et on avait droit au génocide annoncé des «nègres blancs d’Amérique».
Dans le dossier des violences sexuelles en milieu universitaire, les réponses institutionnelles o... more Dans le dossier des violences sexuelles en milieu universitaire, les réponses institutionnelles oscillent l'attentisme et la précipitation. En réaction à la série d'agressions sexuelles commises contre des étudiantes dans les résidences de l'Université Laval, la ministre de l'Enseignement supérieur Hélène David a annoncé son souhait de tenir des consultations sur cette question, incluant au sein-même des institutions d'enseignement postsecondaire. Si l'initiative semble a priori prometteuse, on ne peut que déplorer la période choisie par la ministre et craindre que son échéancier expéditif mine sa cueillette d'information.
Face à la mobilisation sociale et à la colère qui gronde, plusieurs personnalités médiatiques ont... more Face à la mobilisation sociale et à la colère qui gronde, plusieurs personnalités médiatiques ont entrepris de réfuter le fait qu'au Québec, nous «baignerions dans "la culture du viol"», pour reprendre la formule de Lysiane Gagnon dans une chronique parue sous le titre La «culture du viol», vraiment ?.
Critique de la position d'Amnistie internationale qui se positionne pour la dépénalisation totale... more Critique de la position d'Amnistie internationale qui se positionne pour la dépénalisation totale de la prostitution.
Lorsque nous parviennent des nouvelles alarmantes mettant en lumière le recrutement de jeunes fug... more Lorsque nous parviennent des nouvelles alarmantes mettant en lumière le recrutement de jeunes fugueuses dans l’industrie du sexe ou encore l’exploitation sexuelle de femmes migrantes dans des salons de massage par de vastes réseaux de traite humaine, on se demande comment de telles situations s’avèrent possibles dans notre société dite avancée et ce qu’on devrait faire pour les contrer. Dans un texte publié par La Presse+, la chargée de cours en Sociologie et chercheure à l’Institut de recherche et d’études féministes, Sandrine Ricci, insiste sur l’idée que la lutte contre l’exploitation sexuelle passe par la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales et qu’on peut ainsi concevoir le projet de loi 70 comme un frein à la lutte contre l’exploitation sexuelle.
Outre les normes de virilité et de masculinité agressives auxquelles sont soumis les athlètes, fo... more Outre les normes de virilité et de masculinité agressives auxquelles sont soumis les athlètes, force est de constater que le milieu du sport et le traitement de la nouvelle sportive sont gangrenés par la culture du viol. Une culture où l’on déresponsabilise l’agresseur, questionne la crédibilité de la victime, blâme une féminité qui appellerait à l’agression, exige le silence autour de la violence sexuelle notamment pour ne pas gâcher la réputation de l’équipe ou la noblesse du sport. Tout se passe comme si la victime pénalisait l’ensemble des amateurs de sport et la brillante carrière sportive des athlètes en passant aux aveux. Le cas du viol collectif de Steubenville est emblématique en la matière. Plus récemment, une chronique sportive nous offrait une autre facette de cette tendance à banaliser la violence sexuelle contre les femmes.
Dagenais Huguette, « Sandrine Ricci, Lyne Kurtzman et Marie-Andrée Roy : La traite des femmes à d... more Dagenais Huguette, « Sandrine Ricci, Lyne Kurtzman et Marie-Andrée Roy : La traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle : entre le déni et l'invisibilité », Nouvelles Questions Féministes 1/ 2014 (Vol. 33), p. 125-130.
Brief presented to the Standing Committee on the Status of Women for its study on violence agains... more Brief presented to the Standing Committee on the Status of Women for its study on violence against young women and girls in Canada
Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant.es, enseignant.es et employé.es [Study on sexuality, security and interactions in a university setting (ESSIMU): What students and employees are saying]
Mémoire présenté au Comité permanent de la condition féminine, dans le cadre de son étude sur la ... more Mémoire présenté au Comité permanent de la condition féminine, dans le cadre de son étude sur la violence envers les jeunes femmes et les filles au Canada
Ce webinaire vous permettra d’en connaître davantage sur les multiples formes de violence à carac... more Ce webinaire vous permettra d’en connaître davantage sur les multiples formes de violence à caractère sexuel vécues dans un contexte d’enseignement supérieur. Il explorera également les outils théoriques utiles pour comprendre et contrer ces violences, particulièrement celles qui se produisent de manière indirecte ou sans contact physique.
Colloque "Femmes, rapports de sexe et génocide des Tutsi (Rwanda 1994-2014)" organisé par le Rése... more Colloque "Femmes, rapports de sexe et génocide des Tutsi (Rwanda 1994-2014)" organisé par le Réseau québécois en études féministes (RéQEF)
Webconférence présentée par la Chaire VSSMES, 2021
Loin de sa mission première, l’université joue un rôle central dans la production et la reproduct... more Loin de sa mission première, l’université joue un rôle central dans la production et la reproduction de violences, parmi lesquelles figure un ensemble de réalités sociales que l’on peut rattacher à l’idée de culture du viol. Après des clarifications définitionnelles et un retour sur la carrière de cette notion depuis son émergence aux États-Unis jusqu’à sa popularisation récente au Québec, la présentation ouvre sur les enjeux structurels de la violence sexuelle en milieu universitaire. Il s’agira de faire un pas de côté par rapport aux dimensions interpersonnelles de ce problème social pour adopter un cadrage systémique qui renvoie aux causes de la culture du viol, de son inscription à l'université néolibérale et aux conditions de son renversement.
Première initiative du genre au Québec, cette recherche indépendante permet d’établir un portrait... more Première initiative du genre au Québec, cette recherche indépendante permet d’établir un portrait des violences sexuelles se déroulant en contexte universitaire au Québec.
Mot d'ouverture
Maîtresse de cérémonie : Lyne Kurtzman, agente de développement du Service aux collectivités (UQAM)
Courtes allocutions des partenaires du projet ESSIMU
- Francine Descarries, professeure du Département de sociologie de l’UQAM et directrice du Réseau québécois en études féministes (RéQEF) - Marcel Simoneau, directeur du Service aux collectivités de l’UQAM - Nathalie Duhamel, coordonnatrice du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)
Dévoilement des résultats et des recommandations par l'équipe de recherche de l'UQAM
- Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie et chercheure principale d’ESSIMU - Martine Hébert, professeure au Département de sexologie - Sandrine Ricci, chargée de cours du Département de sociologie et coordonnatrice du RéQEF
(À partir de 10 min 30)
Discussion sur la culture du viol le 20 août 2020, en direct sur Facebook... more (À partir de 10 min 30) Discussion sur la culture du viol le 20 août 2020, en direct sur Facebook, suite à la projection de "Sans frapper", un documentaire de Alexe Poukine, diffusé dans le cadre de Cinéma sous les étoiles, une invitation de Funambules Médias.
Intervention à l'occasion du Lancement de l'ouvrage collectif intitulé "PENSER « l’arraisonnement... more Intervention à l'occasion du Lancement de l'ouvrage collectif intitulé "PENSER « l’arraisonnement des femmes », Vivre en RÉSISTANCE. Nicole-Claude Mathieu (1937-2014)", paru en décembre 2017 aux Éditions sans fin (Dominique Bourque et Johanne Coulombe, dir.). Y figure mon texte « Céder n'est pas consentir » : apports de Nicole-Claude Mathieu à une pensée critique du consentement des femmes à l’oppression".
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En 1994, un génocide d'une intensité inouïe fauche près d'un million de vies en cent jours au Rwanda. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres. Les femmes connaissent un sort particulier. Elles sont violées et tuées ou violées et réduites en esclavage sexuel par les soldats, les miliciens, les politiciens ou par de simples quidams.
En adoptant une perspective féministe, l'autrice expose les soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre et de génocide. Elle nous permet de comprendre comment des hommes et des femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes aussi monstrueux.
C'est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d'une femme - qu'elle soit tutsi, française ou québécoise - et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale. Elles sont aussi bien psychologiques que physiques. Tout un continuum de violences les enjoint de rester à une place subalterne, les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection et les fait vivre dans une peur diffuse, mais constante.
Au Rwanda, l'endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation de l'« Autre », les médias de la haine propageant la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d'un charme maléfique et d'une sexualité dévorante au service de leur « race ». L'ennemie « femme » apparaît toujours différente de l'ennemi-tout-court. Sociologue féministe spécialiste de la violence sexuelle dans différents contextes, Sandrine Ricci est actuellement chercheuse sur les violences sexuelles en milieu universitaire, à l'Université du Québec à Montréal. Ses recherches pour sa thèse portent sur la notion de culture du viol, sa trajectoire, ses définitions et ses représentations sociales.
Table des matières détaillée :
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE DE CHRISTINE DELPHY
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
CHAPITRE 1 HISTOIRE(S) D‘UN GÉNOCIDE ANNONCÉ
Des monstres ordinaires
Une société aliénée
La thèse de la revanche du peuple opprimé
Les représentations d’un génocide rural à la machette ou l’orientalisme version « Afrique noire »
La colonisation du Rwanda et la racialisation des clivages sociaux
Au cœur du message ethniste : le mythe de l'antériorité des Hutu
Le mythe du Tutsi, pasteur « hamite » né pour commander
La figure du « Hutu simple paysan naïf »
La révolution hutu, les premiers massacres contre les Tutsi et la République
Le Tutsi devenu colonisateur du Rwanda
De la traque des rebelles du FPR à l’élimination des cafards
Le point de bascule
L’Occident : de l’indifférence à la complicité
L’hypothèse du double génocide, vulgate négationniste
CHAPITRE 2 DIABOLISATION ET SEXUALISATION DES FEMMES ENNEMIES : LE RÔLE DE LA PROPAGANDE HAINEUSE
La boussole féministe
Des Batutsikazi à la beauté légendaire, puissantes et maléfiques
Des femmes ennemies hypersexualisées
Deshumaniser pour mieux exterminer
Quid de la participation des femmes aux exactions ?
Trois femmes au banc des accusé.e.s
L’importance d’une analyse féministe de l’implication criminelle des femmes
Les mots qui tuent… en toute impunité
CHAPITRE 3 CONCEVOIR LA GUERRE CONTRE LES FEMMES : DU GÉNOCIDE AU FÉMINICIDE
Pourquoi parler de féminicide ?
Violences sexuelles en situation de conflit armé : historiques, stratégiques, politiques
Le continuum de la violence envers les femmes, mécanisme de contrôle
Violence et sexualité : nommer le problème, nommer les enjeux
Quelle définition des violences sexuelles en situation de guerre et de génocide ?
Typologie des violences sexuelles en contexte de conflit armé
De quel droit ?
CHAPITRE 4 LE TEMPS DU TRAUMATISME : RÉCITS DE L’HORREUR
Le récit de la vie « avant »
« Mon histoire c’est le chagrin » (Liliane)
« Je vous ai dit qu’on a commencé le génocide en 1959 » (Henriette)
« Et comme c’était le temps de la ségrégation » (Denise)
« Avant, on était bien avec les voisins, on partageait » (Liliane)
« Après 90, c’est là que les problèmes ont vraiment commencé » (Consolatrice)
Le récit des cent jours
« Il n’y avait pas moyen d’y échapper… tout était fait, préparé à l’avance » (Providence)
« Partez, partez avec ta fille ! » (Henriette)
« Le viol, c’est quelque chose dont j’avais toujours peur » (Providence)
« Il a fait tout ce qu’il veut sur moi » (Alice)
« Tu vois comment nous sommes des hommes ? » (Libérata)
« Tu veux voir la matrice d’une femme tutsi ? » (Libérata)
La division sexuelle du génocide
Vivre avec les conséquences de la haine
« Vers la fin du génocide, j’étais à moitié morte » (Providence)
« Ils s’arrangeaient pour envoyer des hommes qui portaient le virus » (Providence)
« L’enfant ne sait pas qu’il est Hutu » (Espérance)
« J’étais traumatisée. J’ai perdu la tête » (Alice)
« Tout le monde est mort, je suis seule » (Alice)
« Après, on a commencé la vie difficile, avec les maisons détruites » (Assumpta)
La lutte pour l’égalité
CHAPITRE 5 QUAND RÉCONCILIATION RIME AVEC LIBÉRATION DES GÉNOCIDAIRES
Quelle réconciliation ? « Nous sommes obligés de vivre ensemble »
« Si la personne qui a tué mon père a gardé toujours sa maison… » (Consolatrice)
« On voyait les enfants des Interahamwe qui étaient là et qui t’ont maltraitée » (Alice)
Les Gacaca et la libération des génocidaires
« On a libéré tous les prisonniers que j’avais accusés » (Henriette)
Le repentir des bourreaux : « du théâtre »
« Nous avons commencé à témoigner, les gens ont commencé à mourir » (Assumpta)
« La guerre n’est pas finie, je te jure ! » (Alice)
« Alors qu’est-ce qui va se passer au Rwanda ? » (Sandrine)
L’exil, pour fuir la haine et se reconstruire
« Je suis venue ici parce qu’il me cherche » (Liliane)
« Ici, je suis bien, j’ai la paix » (Providence)
Le pardon : une condition de la réconciliation ?
Le devoir de mémoire
CHAPITRE 6 TÉMOIGNER POUR RÉSISTER À L’HORREUR ET SE RECONSTRUIRE
« Si je garde ça… je peux être folle » (Libérata)
Un lourd mandat mémoriel
« Mais à qui le dire ? » (Esther)
« Prends avec toi la violence que nous avons connue » (Libérata)
Le partage dans les groupes de femmes : la solidarité féminine en action
« C'est bien de faire des associations parce que là on se dégage » (Providence)
Les rescapées en exil : quel partage ?
Comment écouter ?
Le témoignage pour lutter contre l’impunité
Une culture de la pondération
Le monde des rescapé.e.s
Anticiper l’avenir
(RE)INTRODUIRE DE LA RATIONALITE
BIBLIOGRAPHIE
+++
Illustration page couverture M éditeur : Hannah Höch, Hände
Le viol représente l’un des actes de violence qui reçoit le plus d’attention de la part des médias et de l’opinion publique, en même temps qu’il souffre de la désinformation chronique opérée par des discours souvent empreints de clichés et de sensationnalisme.
La perspective féministe de l'auteure l’amène à prendre la mesure des soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre. Pour comprendre comment ces hommes et ces femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes si monstrueux, ne faut-il pas, en effet, cette figure de l’Autre, tutsi, colonisateur, femme, imputables d’un problème politique ? Au Rwanda, l’endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation des Tutsi. Les médias de la haine ont propagé la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d’un charme maléfique et d’une sexualité dévorante au service de leur « race ». L’ennemi « femme » apparaît toujours différent de l’ennemi-tout-court.
Recension : Tanguay, M. (2019). Compte rendu de [Suzanne Zaccour et Michaël Lessard (dir.), Dictionnaire critique du sexisme linguistique, Montréal, Éditions Somme Toute, 2017, 260 p.] Recherches féministes, 32 (1), 248–250. https://doi.org/10.7202/1062239ar
Ce texte reprend quelques-unes des communications proposées par des groupes de femmes.
*****
Problématisant l'institutionnalisation croissante de la lutte contre la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec, l'article rappelle notamment ce que le travail de mise sur pied d’ESSIMU et les avancées récentes dans ce dossier (incluant la loi 22.1) doivent aux actions étudiantes et féministes.
Dans la somme des productions intellectuelles sur le génocide qui a décimé le Rwanda en 1994, peu adoptent une analyse féministe pour comprendre la victimisation des femmes dans ce contexte. Or, le génocide des Tutsi recouvre un féminicide de grande ampleur. Les attaques dont les femmes Tutsi ont été l'objet revêtent un caractère spécifique, à l'intersection du genre, de l'ethnisme et du colonialisme. Insistant sur l'importance d'appréhender la rationalité des rapports de pouvoir à l'oeuvre dans les phénomènes de violence, ce texte expose un rouage central de la machine génocidaire qui concerne la construction sexuée de l'ennemi, alors que l'ennemi « femme » apparaît différent de « l'ennemi-tout-court ».
Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M. F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... & Damant, D. (2018). Violence sexuelles en milieu universitaire: Synthèse des résultats de l’enquête ESSIMU au Québec. Canadian Woman Studies, 32(1-2).
The Trivialization of Prostitution : The Engine Driving Sex Trafficking and a Brake on Feminist Struggle for Equality
The phenomenon of women trafficking for the purpose of sexual exploitation is developing within the context of a new patriarchal order which, by trivializing the commodification of the body and of sexuality, normalizes prostitution. This process appears as acceptable by virtue of an assumed « right to sex » on the part of males and the injunction of the sexual liberation of women, even their “right” to practice prostitution. In order to impose its normative model upon all women, this reconstructed patriarchal regime, building on the economic liberalization of our societies, refuses any interference in the development of these markets. Thus, the patriarchal-neoliberalist alliance goes hand-in-hand with ideologies of individualism and free choice in order to prevent the struggle against women trafficking for the purpose of sexual exploitation, and even to favor such exploitation. Finally, the authors expose their theory of patriarchy’s double dynamic, which they illustrate through an analysis of the contemporary trivialization paid sex and the pornographization of public space.
En 1994, un génocide d'une intensité inouïe fauche près d'un million de vies en cent jours au Rwanda. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres. Les femmes connaissent un sort particulier. Elles sont violées et tuées ou violées et réduites en esclavage sexuel par les soldats, les miliciens, les politiciens ou par de simples quidams.
En adoptant une perspective féministe, l'autrice expose les soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre et de génocide. Elle nous permet de comprendre comment des hommes et des femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes aussi monstrueux.
C'est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d'une femme - qu'elle soit tutsi, française ou québécoise - et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale. Elles sont aussi bien psychologiques que physiques. Tout un continuum de violences les enjoint de rester à une place subalterne, les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection et les fait vivre dans une peur diffuse, mais constante.
Au Rwanda, l'endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation de l'« Autre », les médias de la haine propageant la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d'un charme maléfique et d'une sexualité dévorante au service de leur « race ». L'ennemie « femme » apparaît toujours différente de l'ennemi-tout-court. Sociologue féministe spécialiste de la violence sexuelle dans différents contextes, Sandrine Ricci est actuellement chercheuse sur les violences sexuelles en milieu universitaire, à l'Université du Québec à Montréal. Ses recherches pour sa thèse portent sur la notion de culture du viol, sa trajectoire, ses définitions et ses représentations sociales.
Table des matières détaillée :
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE DE CHRISTINE DELPHY
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
CHAPITRE 1 HISTOIRE(S) D‘UN GÉNOCIDE ANNONCÉ
Des monstres ordinaires
Une société aliénée
La thèse de la revanche du peuple opprimé
Les représentations d’un génocide rural à la machette ou l’orientalisme version « Afrique noire »
La colonisation du Rwanda et la racialisation des clivages sociaux
Au cœur du message ethniste : le mythe de l'antériorité des Hutu
Le mythe du Tutsi, pasteur « hamite » né pour commander
La figure du « Hutu simple paysan naïf »
La révolution hutu, les premiers massacres contre les Tutsi et la République
Le Tutsi devenu colonisateur du Rwanda
De la traque des rebelles du FPR à l’élimination des cafards
Le point de bascule
L’Occident : de l’indifférence à la complicité
L’hypothèse du double génocide, vulgate négationniste
CHAPITRE 2 DIABOLISATION ET SEXUALISATION DES FEMMES ENNEMIES : LE RÔLE DE LA PROPAGANDE HAINEUSE
La boussole féministe
Des Batutsikazi à la beauté légendaire, puissantes et maléfiques
Des femmes ennemies hypersexualisées
Deshumaniser pour mieux exterminer
Quid de la participation des femmes aux exactions ?
Trois femmes au banc des accusé.e.s
L’importance d’une analyse féministe de l’implication criminelle des femmes
Les mots qui tuent… en toute impunité
CHAPITRE 3 CONCEVOIR LA GUERRE CONTRE LES FEMMES : DU GÉNOCIDE AU FÉMINICIDE
Pourquoi parler de féminicide ?
Violences sexuelles en situation de conflit armé : historiques, stratégiques, politiques
Le continuum de la violence envers les femmes, mécanisme de contrôle
Violence et sexualité : nommer le problème, nommer les enjeux
Quelle définition des violences sexuelles en situation de guerre et de génocide ?
Typologie des violences sexuelles en contexte de conflit armé
De quel droit ?
CHAPITRE 4 LE TEMPS DU TRAUMATISME : RÉCITS DE L’HORREUR
Le récit de la vie « avant »
« Mon histoire c’est le chagrin » (Liliane)
« Je vous ai dit qu’on a commencé le génocide en 1959 » (Henriette)
« Et comme c’était le temps de la ségrégation » (Denise)
« Avant, on était bien avec les voisins, on partageait » (Liliane)
« Après 90, c’est là que les problèmes ont vraiment commencé » (Consolatrice)
Le récit des cent jours
« Il n’y avait pas moyen d’y échapper… tout était fait, préparé à l’avance » (Providence)
« Partez, partez avec ta fille ! » (Henriette)
« Le viol, c’est quelque chose dont j’avais toujours peur » (Providence)
« Il a fait tout ce qu’il veut sur moi » (Alice)
« Tu vois comment nous sommes des hommes ? » (Libérata)
« Tu veux voir la matrice d’une femme tutsi ? » (Libérata)
La division sexuelle du génocide
Vivre avec les conséquences de la haine
« Vers la fin du génocide, j’étais à moitié morte » (Providence)
« Ils s’arrangeaient pour envoyer des hommes qui portaient le virus » (Providence)
« L’enfant ne sait pas qu’il est Hutu » (Espérance)
« J’étais traumatisée. J’ai perdu la tête » (Alice)
« Tout le monde est mort, je suis seule » (Alice)
« Après, on a commencé la vie difficile, avec les maisons détruites » (Assumpta)
La lutte pour l’égalité
CHAPITRE 5 QUAND RÉCONCILIATION RIME AVEC LIBÉRATION DES GÉNOCIDAIRES
Quelle réconciliation ? « Nous sommes obligés de vivre ensemble »
« Si la personne qui a tué mon père a gardé toujours sa maison… » (Consolatrice)
« On voyait les enfants des Interahamwe qui étaient là et qui t’ont maltraitée » (Alice)
Les Gacaca et la libération des génocidaires
« On a libéré tous les prisonniers que j’avais accusés » (Henriette)
Le repentir des bourreaux : « du théâtre »
« Nous avons commencé à témoigner, les gens ont commencé à mourir » (Assumpta)
« La guerre n’est pas finie, je te jure ! » (Alice)
« Alors qu’est-ce qui va se passer au Rwanda ? » (Sandrine)
L’exil, pour fuir la haine et se reconstruire
« Je suis venue ici parce qu’il me cherche » (Liliane)
« Ici, je suis bien, j’ai la paix » (Providence)
Le pardon : une condition de la réconciliation ?
Le devoir de mémoire
CHAPITRE 6 TÉMOIGNER POUR RÉSISTER À L’HORREUR ET SE RECONSTRUIRE
« Si je garde ça… je peux être folle » (Libérata)
Un lourd mandat mémoriel
« Mais à qui le dire ? » (Esther)
« Prends avec toi la violence que nous avons connue » (Libérata)
Le partage dans les groupes de femmes : la solidarité féminine en action
« C'est bien de faire des associations parce que là on se dégage » (Providence)
Les rescapées en exil : quel partage ?
Comment écouter ?
Le témoignage pour lutter contre l’impunité
Une culture de la pondération
Le monde des rescapé.e.s
Anticiper l’avenir
(RE)INTRODUIRE DE LA RATIONALITE
BIBLIOGRAPHIE
+++
Illustration page couverture M éditeur : Hannah Höch, Hände
Le viol représente l’un des actes de violence qui reçoit le plus d’attention de la part des médias et de l’opinion publique, en même temps qu’il souffre de la désinformation chronique opérée par des discours souvent empreints de clichés et de sensationnalisme.
La perspective féministe de l'auteure l’amène à prendre la mesure des soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre. Pour comprendre comment ces hommes et ces femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes si monstrueux, ne faut-il pas, en effet, cette figure de l’Autre, tutsi, colonisateur, femme, imputables d’un problème politique ? Au Rwanda, l’endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation des Tutsi. Les médias de la haine ont propagé la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d’un charme maléfique et d’une sexualité dévorante au service de leur « race ». L’ennemi « femme » apparaît toujours différent de l’ennemi-tout-court.
Recension : Tanguay, M. (2019). Compte rendu de [Suzanne Zaccour et Michaël Lessard (dir.), Dictionnaire critique du sexisme linguistique, Montréal, Éditions Somme Toute, 2017, 260 p.] Recherches féministes, 32 (1), 248–250. https://doi.org/10.7202/1062239ar
Ce texte reprend quelques-unes des communications proposées par des groupes de femmes.
*****
Problématisant l'institutionnalisation croissante de la lutte contre la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec, l'article rappelle notamment ce que le travail de mise sur pied d’ESSIMU et les avancées récentes dans ce dossier (incluant la loi 22.1) doivent aux actions étudiantes et féministes.
Dans la somme des productions intellectuelles sur le génocide qui a décimé le Rwanda en 1994, peu adoptent une analyse féministe pour comprendre la victimisation des femmes dans ce contexte. Or, le génocide des Tutsi recouvre un féminicide de grande ampleur. Les attaques dont les femmes Tutsi ont été l'objet revêtent un caractère spécifique, à l'intersection du genre, de l'ethnisme et du colonialisme. Insistant sur l'importance d'appréhender la rationalité des rapports de pouvoir à l'oeuvre dans les phénomènes de violence, ce texte expose un rouage central de la machine génocidaire qui concerne la construction sexuée de l'ennemi, alors que l'ennemi « femme » apparaît différent de « l'ennemi-tout-court ».
Bergeron, M., Hébert, M., Ricci, S., Goyer, M. F., Duhamel, N., Kurtzman, L., ... & Damant, D. (2018). Violence sexuelles en milieu universitaire: Synthèse des résultats de l’enquête ESSIMU au Québec. Canadian Woman Studies, 32(1-2).
The Trivialization of Prostitution : The Engine Driving Sex Trafficking and a Brake on Feminist Struggle for Equality
The phenomenon of women trafficking for the purpose of sexual exploitation is developing within the context of a new patriarchal order which, by trivializing the commodification of the body and of sexuality, normalizes prostitution. This process appears as acceptable by virtue of an assumed « right to sex » on the part of males and the injunction of the sexual liberation of women, even their “right” to practice prostitution. In order to impose its normative model upon all women, this reconstructed patriarchal regime, building on the economic liberalization of our societies, refuses any interference in the development of these markets. Thus, the patriarchal-neoliberalist alliance goes hand-in-hand with ideologies of individualism and free choice in order to prevent the struggle against women trafficking for the purpose of sexual exploitation, and even to favor such exploitation. Finally, the authors expose their theory of patriarchy’s double dynamic, which they illustrate through an analysis of the contemporary trivialization paid sex and the pornographization of public space.
Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant.es, enseignant.es et employé.es [Study on sexuality, security and interactions in a university setting (ESSIMU): What students and employees are saying]
Mot d'ouverture
Maîtresse de cérémonie : Lyne Kurtzman, agente de développement du Service aux collectivités (UQAM)
Courtes allocutions des partenaires du projet ESSIMU
- Francine Descarries, professeure du Département de sociologie de l’UQAM et directrice du Réseau québécois en études féministes (RéQEF)
- Marcel Simoneau, directeur du Service aux collectivités de l’UQAM
- Nathalie Duhamel, coordonnatrice du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)
Dévoilement des résultats et des recommandations par l'équipe de recherche de l'UQAM
- Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie et chercheure principale d’ESSIMU
- Martine Hébert, professeure au Département de sexologie
- Sandrine Ricci, chargée de cours du Département de sociologie et coordonnatrice du RéQEF
Période de questions
Discussion sur la culture du viol le 20 août 2020, en direct sur Facebook, suite à la projection de "Sans frapper", un documentaire de Alexe Poukine, diffusé dans le cadre de Cinéma sous les étoiles, une invitation de Funambules Médias.
Y figure mon texte « Céder n'est pas consentir » : apports de Nicole-Claude Mathieu à une pensée critique du consentement des femmes à l’oppression".