Books by Van Troi Tran
À travers deux expositions universelles, celle de 1889 et celle de 1900, au cours desquelles les ... more À travers deux expositions universelles, celle de 1889 et celle de 1900, au cours desquelles les visiteurs ont « engouffré une masse gargantuesque de victuailles », ce travail s’attache à suivre dans des « lieux vivants », le marché de la restauration, les consommateurs en mouvement, les pratiques plus populaires comme les pique‐niques sur les pelouses ou les usages mondains dans des restaurants gastronomiques. Si l’historiographie des expositions est bien fournie et que les travaux sur l’alimentation ne manquent pas, personne n’avait encore songé à croiser ces deux traditions. Sous l’angle de la consommation alimentaire, une activité qui répond à un besoin physiologique mais qui est aussi porteuse de nombreuses significations culturelles et sociales, le livre avance l’idée qu’au delà de leur dimension symbolique et de leurs stratégies représentationnelles, les expositions universelles doivent être avant tout appréhendées en tant qu’espaces vivants qui impliquent une gestion biopolitique de la part des organisateurs, une économie affective dans la pratique du marché de la restauration et une expérience corporelle des lieux pour les visiteurs. Alors que les travaux actuels sur les méga‐événements tendent à proposer soit une analyse de leurs retombées économiques, soit un regard critique qui déconstruit la construction de discours et d’identités, il apparaît plus pertinent de se pencher sur l’épaisseur temporelle de l’événement et sur l’épaisseur anthropologique d’une telle manifestation autour de l’alimentation.
Patrimoines et sensibilités. Ce volume propose un chassé-croisé entre ces deux termes qui, contin... more Patrimoines et sensibilités. Ce volume propose un chassé-croisé entre ces deux termes qui, continuellement recomposent et redéfinissent le sens et l’expérience des pratiques culturelles. D’un côté, les processus de patrimonialisation peuvent être universellement interprétés comme des tentatives de mise en forme de sensibilités pour leur garantir un rôle social, légitimer leur contenu culturel ou même conférer une effectivité politique. Patrimoine des sensibilités. D’un autre côté, la demande de patrimonialisation, d’authentification ne serait-elle pas d’abord et avant tout une réponse à des sensibilités, voire même des anxiétés, d’ordre politique, individuel et collectif ? Sensibilité des patrimoines. Le travail de patrimonialisation croise inévitablement un entrelacs de sensibilités qui lui donnent une impulsion ou contre lesquelles il se heurte. Fluctuantes, irréductibles, souterraines, évanescentes, irrationnelles, explosives ou imprévisibles les sensibilités attestent de la complexité et de la variabilité de forces qui s’imbriquent et s’impriment sur les pratiques culturelles. Dans les processus de mise en forme et de transmission mis de l’avant dans les patrimoines, s’articulent, se greffent, et se créent continuellement des sensibilités, qu’elles soient intensités affectives et émotionnelles ou expériences corporelles, sensorielles, sensuelles des individus et des sociétés. Ce que ce livre explore, c’est ce jeu complexe entre d’une part la transmission et la mise en valeur des héritages culturels, et d’autre part l’incontournable présence sensible qui se met en jeu dans la chair du monde, au sein de l’effectivité des pratiques, discours et représentations qui s’y tiennent et, par le fait même, la réactualisent continuellement. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage collectif, qui voyagent entre différentes aires géographiques et culturelles et différentes époques historiques, empruntent donc les chemins multiples du sensible pour offrir un regard neuf et dynamique sur le phénomène du patrimoine. Cet objet de recherche qui apparaît trop souvent comme statique, muséifié, voire passéiste, s’engage ici continuellement sur des recalibrages et des reconfigurations au présent par son inévitable travail sur les sensibilités émotionnelles, affectives et corporelles. Car le patrimoine n’est jamais, comme il voudrait bien souvent se présenter, qu’une préservation nostalgique d’un temps, d’un espace ou d’une culture devant les hordes envahissantes de l’uniformisation culturelle, il est un sens du monde qui performe la culture, refait les catégories, donne de nouveaux espaces, et de nouveaux temps.
Préfacé par Pascal Ory, ce livre réunit les textes de : Laurent Gohary, Pierrette Lafond, Tatjana Barazon, Martine Freedman, Richard Desnoilles, Jean-François Plante, Van Troi Tran, David N. Bernatchez et Vincent Auzas.
Peer-reviewed articles by Van Troi Tran
This article draws on an ethnographic fieldwork of the Shanghai World Expo in 2010. It examines t... more This article draws on an ethnographic fieldwork of the Shanghai World Expo in 2010. It examines the socio-material life of three brands of refreshments featured at the 2010 World Expo: the local Chinese water purification company Litree, the dairy Inner-Mongolian dairy manufacturer Yili and the soft-drink multinational Cola-Cola. Whereas international events play nowadays a key role in the intensification of the circulation of information, this article rather pays attention to the carnal dimension of the Expo and to the importance of the sensuous experience of the event in the promotion of these brands. It shows that a close attention to the materiality of branding practices and the varieties of a brand’s existence can unveil a universe of constant tensions, uncertainties and immanent adjustments, even in the pacified and sanitized ecology of the World Expo.
French Cultural Studies, May 2015
This paper examines the lively dynamics that take place in a colonial exhibition by focusing on t... more This paper examines the lively dynamics that take place in a colonial exhibition by focusing on the food consumption of the “natives” than were showcased in reconstituted villages. It will to show that and attention to daily routines and situated practices such as food consumption throws a new light on the culture and politics of the colonial exhibits. It will show that in the context of colonial exhibitions, food was indeed a political issue, not just in the obvious sense of food as a symbol or embodiment of colonial power, Western imperialism or cultural Orientalism, but in the more material sense of being an object of constant tensions that draws attention to the vulnerability of bodies and also uncovers oppositions and negotiations in the daily and mundane governance of what “natives” were eating and drinking.
Ethnologie française, Jan 2014
"Cet article porte sur l’expérience de restaurateurs qui opéraient un établissement dans des pavi... more "Cet article porte sur l’expérience de restaurateurs qui opéraient un établissement dans des pavillons nationaux à l’exposition universelle de Shanghai en 2010. Il met en lumière les spécificités pragmatiques de la restauration dans le cadre d’un événement international exceptionnel, la première exposition universelle en Chine, où l’ensemble des activités des restaurateurs était continuellement soumise à un lourd encadrement restrictif de règles, de contrôles et d’inspections quotidiennes. Dans les cuisines en arrière-scène de l’utopie cosmopolite made in China, on découvre alors un espace social traversé de tensions, de controverses, de frustrations, d’incertitudes, et de négociations serrées qui peuplent le quotidien de ce vaste laboratoire de la mondialisation.
The article focuses on the experience of foreign restaurant managers who operated a venue integrated to national pavilions at the Shanghai World Expo in 2010. It highlights the specific practicalities of managing in a restaurant in the context of an international event of exceptional scale (the first universal exhibition ever held in China) where the whole range of activities of restaurateurs was constantly subjected to a hefty framework of regulations, controls and daily inspections. In the backstage kitchens of this cosmopolitan utopia made in China, one unveils a social space rife with tensions, controversies, frustrations, uncertainties, and tough negotiations that interspersed the daily life of this vast laboratory of globalization."
Food and Foodways, Nov 2013
This article examines the wine exhibits at the Paris Universal Exhibitions of 1889 and 1900. It s... more This article examines the wine exhibits at the Paris Universal Exhibitions of 1889 and 1900. It shows that these exhibits can be construed as political and economic apparatuses for the stabilization of the wine market in a context of profound uncertainties at the turn of the twentieth century, in a time of fraud, adulteration scandals and a growing international competition. The fin-de-siècle Universal Exhibitions were the occasion for French winemakers to reassert the inalienable singularity of their products, restrict the use of brand names before the first legislations on the appelations d’origine, and showcase the natural and cultural specificities of wine producing regions. The exhibitions of 1889 and 1900 were thus engineered as a perfect market where production was made visible, commercial interactions were pacified, and consumers had the opportunity to quickly compare samples from the various products on display.
Distinktion: Scandinavian Journal of Social Theory, 2013
The Shanghai World Expo attracted over 73 million visitors from May to October 2010 making it the... more The Shanghai World Expo attracted over 73 million visitors from May to October 2010 making it the most popular international exhibition in history. Aside from its many spectacular features, the Shanghai World Expo also became famous for its waiting lines, averaging over 4 hours for the most popular pavilions. This paper proposes an examination of those slow, too slow, human gatherings. From classical crowd psychology to the recent political theorizing of multitudes, the bulk of reflections carried forward on crowd phenomena has mainly paid attention to the (hyper)active, noisy, protesting crowds. In this article, I will use the example of these exceptional queues holding many thousands of longing visitors on the site of the 2010 World Expo in order to assert the need for an examination of the stagnant, inactive and at times bored crowd. Another set of actants come into play: instead of riot control forces, molotov cocktails, gas masks, barricades and demonstrators, we have security guards, hats, umbrellas, water bottles, guardrails, watches, VIP passes, and customers.
Ethnologies, 2007
Les études récentes portant sur les expositions universelles ont énormément privilégié leur carac... more Les études récentes portant sur les expositions universelles ont énormément privilégié leur caractère réifiant ou folklorisant dans le travail de cadastration des identités culturelles à l’intérieur de pavillons nationaux, ainsi que les représentations matérielles de ces expositions, qu’elles soient d’ordre architectural, ethnographique ou commercial. Cet article insistera donc sur un autre aspect des expositions universelles, celui des espaces non muséaux que sont les grandes fêtes, les spectacles de divertissement et les lieux de consommation alimentaire que l’on retrouvait dans la section coloniale de l’Exposition universelle de Paris de 1889. Cela nous permettra d’appréhender différentes dynamiques interculturelles à l’intérieur de la dialectique des expositions universelles, entre leur caractère inclusif qui favorise une interpénétration des cultures orientée vers l’utopie planétaire d’une grande civilisation à l’échelle mondiale, et leur caractère exclusif qui tend au contraire à enfermer les différentes communautés culturelles représentées dans des archétypes muséifiants. Il apparaît ainsi qu’à travers ces trois dispositifs de rencontre de l’altérité, le contact interculturel se voit intégré dans un discours globalisant qui ne conduit pas tant au rejet du colonisé dans l’altérité qu’à une récupération dans la rationalité coloniale française de la mission civilisatrice. La documentation utilisée comprendra des récits de visites à l’Exposition de 1889 qui abordent les différents lieux et manifestations susnommés.
Material Culture Review/Revue de la culture …, Jan 1, 2004
Conserveries mémorielles, 2007
Cet article utilise l’exemple de l’utilisation des dispositifs visuels à l’Exposition universelle... more Cet article utilise l’exemple de l’utilisation des dispositifs visuels à l’Exposition universelle de Shanghai en 2010 pour développer une réflexion sur le rôle des écrans tant dans la fabrique d’environnements artificiels, un phénomène qui caractérise la pratique des Expositions universelles depuis le XIXe siècle, que dans l’expérience de la visite qui se trouve diffractée par la prolifération et la démocratisation des écrans. Alors que les Expositions universelles semblent officiellement incarner de grands discours consensuels sur la marche du progrès, un examen attentif de la vie des images animées qui peuplent leurs écologies nous amène au cœur d’un événement qui est aussi riche d’ouvertures, de multiplicités et de virtualités.
Conserveries mémorielles, 2010
Book chapters by Van Troi Tran
Pearce, C. et al. (ed.), Meet Me at the Fair: A World's Fair Reader, Pittsburgh: ETC, Press
Uploads
Books by Van Troi Tran
Préfacé par Pascal Ory, ce livre réunit les textes de : Laurent Gohary, Pierrette Lafond, Tatjana Barazon, Martine Freedman, Richard Desnoilles, Jean-François Plante, Van Troi Tran, David N. Bernatchez et Vincent Auzas.
Peer-reviewed articles by Van Troi Tran
The article focuses on the experience of foreign restaurant managers who operated a venue integrated to national pavilions at the Shanghai World Expo in 2010. It highlights the specific practicalities of managing in a restaurant in the context of an international event of exceptional scale (the first universal exhibition ever held in China) where the whole range of activities of restaurateurs was constantly subjected to a hefty framework of regulations, controls and daily inspections. In the backstage kitchens of this cosmopolitan utopia made in China, one unveils a social space rife with tensions, controversies, frustrations, uncertainties, and tough negotiations that interspersed the daily life of this vast laboratory of globalization."
Book chapters by Van Troi Tran
Préfacé par Pascal Ory, ce livre réunit les textes de : Laurent Gohary, Pierrette Lafond, Tatjana Barazon, Martine Freedman, Richard Desnoilles, Jean-François Plante, Van Troi Tran, David N. Bernatchez et Vincent Auzas.
The article focuses on the experience of foreign restaurant managers who operated a venue integrated to national pavilions at the Shanghai World Expo in 2010. It highlights the specific practicalities of managing in a restaurant in the context of an international event of exceptional scale (the first universal exhibition ever held in China) where the whole range of activities of restaurateurs was constantly subjected to a hefty framework of regulations, controls and daily inspections. In the backstage kitchens of this cosmopolitan utopia made in China, one unveils a social space rife with tensions, controversies, frustrations, uncertainties, and tough negotiations that interspersed the daily life of this vast laboratory of globalization."