Anaïs Jomat
Champs de recherche : #actes de langage ; #discoursdehaine ; #cyberharcèlement ; #Philosophiedulangage ; #philosophiedel’action ; #théoriedudroit ; #philosophie féministe
• Docteure en philosophie, UCLouvain Saint-Louis Bruxelles ; professeure agrégée de philosophie ; qualifiée aux fonctions de maitre de conférence (CNU)
Ma thèse de doctorat, intitulée « L’excuse et les vicissitudes de l’action humaine : une approche en termes de langage ordinaire » se situait à la croisée de la philosophie du langage, de la philosophie de l’action, et de la théorie du droit : ce travail, mené sous la direction de V. Aucouturier, entendait trouver dans l’œuvre de J. L. Austin, mais aussi dans la théorie de la défaisabilité de H. L. A Hart, ainsi que dans la pensée de S. Cavell, des ressources pour penser les manières hétérogènes dont nos actes ou nos paroles peuvent ou non être qualifiés d’"in-intentionnels". À cet effet, il s’agissait d’analyser le jeu de langage des « excuses » – autrement dit des diverses manières dont (re)qualifions parfois rétrospectivement nos actions lorsque celle-ci tournent mal – pour interroger le concept d’intentionnalité à la lumière d’une philosophie de l’action renouvelée.
Plus récemment, mes recherches se concentrent sur la question du cyberharcèlement et des discours de haine en ligne. Si elle est désormais au cœur du débat public, la notion de « cyberharcèlement » est pourtant loin d’être univoque et recouvre une pluralité de situations et de pratiques langagières différentes : « trolling », raids numériques, « flaming » intimidation, diffamation, « revenge porn », « doxxing », injures, menaces, etc. – la variété des usages de la violence en ligne se fait de plus en plus difficile à saisir, ce qui fragilise en partie sa prise en charge, tant au niveau juridique qu’au niveau des politiques publiques élaborées pour y répondre. Le concept de « harcèlement », forgé à l’origine pour répondre à la problématique du harcèlement moral ou sexuel hors-ligne, est-il à même de saisir les spécificités des phénomènes concernés ? La différence entre harcèlement « hors ligne » et harcèlement « en ligne » réside-t-elle simplement dans une dichotomie tranchée entre le caractère « virtuel » ou « réel » des espaces dans lesquels il s’insère ? Est-il encore pertinent de raccrocher le cyberharcèlement, comme on le fait souvent, à la catégorie des discours de haine, ou faut-il revoir cette classification ? C’est à ces questions que je m'intéresse dans le cadre de mes recherches post-doctorales.
2023 : Dr. in Philosophy, currently teaching at University Saint-Louis, Bruxelles
2016-2023 : PhD. in Philosophy, University Saint-Louis, Bruxelles.
2014 : French Competitive Exam "Agrégation de philosophie"
2012 : Master's Degree in Philosophy, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
2010 : Bachelor's Degree in Philosophy, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Bachelor's Degree in Sociology, Université Paris-VII Diderot
• Field of specialization : ordinary language philosophy - philosophy of action - feminist speech act theory - hate speech in online contexts.
• Title of the thesis : "L'excuse et les vicissitudes de l'action humaine : une approche en termes de langage ordinaire" (J.L. Austin, H.L.A Hart, S. Cavell).
At the intersection between philosophy of language, philosophy of action, and law theory, my research focuses on the relationship between meaning and intentionality. Drawing on the work of J.L. Austin on “excuses”, but also on H.L.A Hart’s theory of defeasibility, and on the thought of S. Cavell, this work is interested in the circumstances in which our acts or words can be taken to be "unintentional". Following a line of inquiry developed by J.L. Austin, the aim is to undertake an analysis of the ordinary language of excuses – i.e., of the various ways in which we retrospectively describe our actions when they go wrong – in order to reassess the concept of intentionality in the light of a revised philosophy of action.
• Docteure en philosophie, UCLouvain Saint-Louis Bruxelles ; professeure agrégée de philosophie ; qualifiée aux fonctions de maitre de conférence (CNU)
Ma thèse de doctorat, intitulée « L’excuse et les vicissitudes de l’action humaine : une approche en termes de langage ordinaire » se situait à la croisée de la philosophie du langage, de la philosophie de l’action, et de la théorie du droit : ce travail, mené sous la direction de V. Aucouturier, entendait trouver dans l’œuvre de J. L. Austin, mais aussi dans la théorie de la défaisabilité de H. L. A Hart, ainsi que dans la pensée de S. Cavell, des ressources pour penser les manières hétérogènes dont nos actes ou nos paroles peuvent ou non être qualifiés d’"in-intentionnels". À cet effet, il s’agissait d’analyser le jeu de langage des « excuses » – autrement dit des diverses manières dont (re)qualifions parfois rétrospectivement nos actions lorsque celle-ci tournent mal – pour interroger le concept d’intentionnalité à la lumière d’une philosophie de l’action renouvelée.
Plus récemment, mes recherches se concentrent sur la question du cyberharcèlement et des discours de haine en ligne. Si elle est désormais au cœur du débat public, la notion de « cyberharcèlement » est pourtant loin d’être univoque et recouvre une pluralité de situations et de pratiques langagières différentes : « trolling », raids numériques, « flaming » intimidation, diffamation, « revenge porn », « doxxing », injures, menaces, etc. – la variété des usages de la violence en ligne se fait de plus en plus difficile à saisir, ce qui fragilise en partie sa prise en charge, tant au niveau juridique qu’au niveau des politiques publiques élaborées pour y répondre. Le concept de « harcèlement », forgé à l’origine pour répondre à la problématique du harcèlement moral ou sexuel hors-ligne, est-il à même de saisir les spécificités des phénomènes concernés ? La différence entre harcèlement « hors ligne » et harcèlement « en ligne » réside-t-elle simplement dans une dichotomie tranchée entre le caractère « virtuel » ou « réel » des espaces dans lesquels il s’insère ? Est-il encore pertinent de raccrocher le cyberharcèlement, comme on le fait souvent, à la catégorie des discours de haine, ou faut-il revoir cette classification ? C’est à ces questions que je m'intéresse dans le cadre de mes recherches post-doctorales.
2023 : Dr. in Philosophy, currently teaching at University Saint-Louis, Bruxelles
2016-2023 : PhD. in Philosophy, University Saint-Louis, Bruxelles.
2014 : French Competitive Exam "Agrégation de philosophie"
2012 : Master's Degree in Philosophy, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
2010 : Bachelor's Degree in Philosophy, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Bachelor's Degree in Sociology, Université Paris-VII Diderot
• Field of specialization : ordinary language philosophy - philosophy of action - feminist speech act theory - hate speech in online contexts.
• Title of the thesis : "L'excuse et les vicissitudes de l'action humaine : une approche en termes de langage ordinaire" (J.L. Austin, H.L.A Hart, S. Cavell).
At the intersection between philosophy of language, philosophy of action, and law theory, my research focuses on the relationship between meaning and intentionality. Drawing on the work of J.L. Austin on “excuses”, but also on H.L.A Hart’s theory of defeasibility, and on the thought of S. Cavell, this work is interested in the circumstances in which our acts or words can be taken to be "unintentional". Following a line of inquiry developed by J.L. Austin, the aim is to undertake an analysis of the ordinary language of excuses – i.e., of the various ways in which we retrospectively describe our actions when they go wrong – in order to reassess the concept of intentionality in the light of a revised philosophy of action.
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Papers by Anaïs Jomat
du problème des objets intentionels, à partir des travaux de la philosophe britannique Elisabeth Anscombe. Faire passer les objets intentionels au crible de la grammaire, cela signifie mettre en évidence les limites – logiques – que le langage dicte à notre ontologie, tout en prenant garde de tracer ces limites depuis nos pratiques ordinaires, et non en amont de celles-ci.
– issues of a pragmatics of expression.
Is there room for something like a philosophy of language in the work of G. Deleuze? Looking back to his 1969 piece, Logique du sens, what seems to be primarily at stake for him in the analysis of language is the problem of the ontological nature of sense, which he describes, referring to the Stoics, as an « incorporeal event » or a « surface effect ». At the time, Deleuze seeks to distance himself, according to a view that still owes much to structural linguistics, from a propositional picture of logic that he locates in the analytical tradition. The relevant issue is not to investigate the grounds of logic, but to understand how meaning can take effect at the shared surface of propositions and things. Eleven years later however, in Mille Plateaux, his views on the efficiency of expression seem to have shifted: departing from a picture of meaning as an incorporeal "language effect", it evolves to that of an incorporeal act of speech, in reference to pragmatics and to J.L. Austin's illocutionary force. The purpose of this paper is to analyse the consequences of such a conceptual shift, in order to clarify Deleuze's relationship to philosophy of language.
Traductions / Translations by Anaïs Jomat
être dans les mêmes relations que les objets. Penser qu’ils le
peuvent ne serait pas faux mais impossible ». Certains y voient
quelque chose de romantique ou de mystérieux : la structure
du sens serait manifeste, mais resterait indicible. Or, Frege
s’est trompé. Au fond, il confond le catégoriel et le relationnel.
Cet article cherche d’abord à comprendre les raisons de cette
distinction, puis à expliquer la confusion qui en résulte.
Dans cet article Elizabeth Anscombe s’attaque à l’objection suivant laquelle les remarques grammaticales de Wittgenstein – qui norment les usages et rejettent certaines formulations comme étant des non-sens – seraient arbitraires. Plus précisément, puisque Wittgenstein semble dire que le sens des mots et en particulier les règles de la grammaire dépendent de nous, les humains, et de nos pratiques et donc soutenir un certain idéalisme linguistique (suivant lequel les mots du langage créent les réalités qu’ils désignent) dans quelle mesure le sens des mots ou des signes n’est-il pas purement arbitraire ?
Events by Anaïs Jomat
Talks by Anaïs Jomat
26 avril 2019
24-26 octobre 2018
du problème des objets intentionels, à partir des travaux de la philosophe britannique Elisabeth Anscombe. Faire passer les objets intentionels au crible de la grammaire, cela signifie mettre en évidence les limites – logiques – que le langage dicte à notre ontologie, tout en prenant garde de tracer ces limites depuis nos pratiques ordinaires, et non en amont de celles-ci.
– issues of a pragmatics of expression.
Is there room for something like a philosophy of language in the work of G. Deleuze? Looking back to his 1969 piece, Logique du sens, what seems to be primarily at stake for him in the analysis of language is the problem of the ontological nature of sense, which he describes, referring to the Stoics, as an « incorporeal event » or a « surface effect ». At the time, Deleuze seeks to distance himself, according to a view that still owes much to structural linguistics, from a propositional picture of logic that he locates in the analytical tradition. The relevant issue is not to investigate the grounds of logic, but to understand how meaning can take effect at the shared surface of propositions and things. Eleven years later however, in Mille Plateaux, his views on the efficiency of expression seem to have shifted: departing from a picture of meaning as an incorporeal "language effect", it evolves to that of an incorporeal act of speech, in reference to pragmatics and to J.L. Austin's illocutionary force. The purpose of this paper is to analyse the consequences of such a conceptual shift, in order to clarify Deleuze's relationship to philosophy of language.
être dans les mêmes relations que les objets. Penser qu’ils le
peuvent ne serait pas faux mais impossible ». Certains y voient
quelque chose de romantique ou de mystérieux : la structure
du sens serait manifeste, mais resterait indicible. Or, Frege
s’est trompé. Au fond, il confond le catégoriel et le relationnel.
Cet article cherche d’abord à comprendre les raisons de cette
distinction, puis à expliquer la confusion qui en résulte.
Dans cet article Elizabeth Anscombe s’attaque à l’objection suivant laquelle les remarques grammaticales de Wittgenstein – qui norment les usages et rejettent certaines formulations comme étant des non-sens – seraient arbitraires. Plus précisément, puisque Wittgenstein semble dire que le sens des mots et en particulier les règles de la grammaire dépendent de nous, les humains, et de nos pratiques et donc soutenir un certain idéalisme linguistique (suivant lequel les mots du langage créent les réalités qu’ils désignent) dans quelle mesure le sens des mots ou des signes n’est-il pas purement arbitraire ?
26 avril 2019
24-26 octobre 2018