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REPUBLIQUE DE GUINEE Travail-Justice-Solidarité DT-N o 02-2024 BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE DOSSIER BAUXITE COMPOSANTE ECONOMIQUE 2024 OBSERVATOIRE GUINEEN DES MINES ET METAUX (OGMM) DOSSIER DE RECHERCHE SUR L’EXPLOITATION DE LA BAUXITE Adresse : Conakry/ Commune de Matoto Téléphone : +224 666 20 98 45 Site web : www.ogmmguinee.org 1 AVERTISSEMENT « L’Observatoire Guinéen des Mines et Métaux (OGMM) n’entend ni approuver ni désapprouver les idées émises dans ce document. Celles-ci doivent être considérées comme propres à leurs auteurs ». L’Observatoire Guinéen des Mines et Métaux (OGMM) est une organisation à caractère scientifique qui évolue dans le domaine des ressources naturelles en Afrique. Il s’agit d’un groupe de recherche dédié spécifiquement aux problématiques majeures du secteur extractif en République de Guinée. Par son approche singulière, l’observatoire vise à promouvoir la réalisation de l’exploitation responsable et rationnelle des ressources naturelles minières et énergétiques. Sa mission principale consiste à suivre, puis à accompagner les parties prenantes du secteur extractif dans leur processus de prise de décisions stratégiques. Mohamed CISSE Doctorant en Sciences Economiques à L'Université numérique Cheick Hamidou KANE (Sénégal), chercheur résident à l’OGMM et Responsable de la Commission Intelligence Economique et Développement Communautaire.  Ce document a été réalisé de septembre à décembre 2023 et rendu public en décembre de la même année. Pour nous citer : Mohamed CISSE (2023), « Bauxite, Croissance Economique et Développement Humain en Guinée », OGMM, Dossier Bauxite, Guinée, 2024, p.25 OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 2 SOMMAIRE AVERTISSEMENT ....................................................................................................................................... 1 RESUME .................................................................................................................................................... 3 ABSTRACT ................................................................................................................................................ 3 INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 4 I. REVUE DOCUMENTAIRE ................................................................................................................... 6 II. ANALYSE CONJONCTURELLE DE L’EXPLOITATION BAUXITIQUE EN REPUBLIQUE DE GUINEE ........ 8 1. Des enjeux stratégiques ............................................................................................................... 8 2. Des enjeux socioéconomiques ....................................................................................................... 9 III. ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L’IMPACT DE L’EXPLOITATION BAUXITIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE .............................................................................................. 15 1. Fondements théoriques ............................................................................................................... 15 2. Implications des résultats ............................................................................................................ 17 CONCLUSION ........................................................................................................................................ 21 ANNEXE ................................................................................................................................................. 22 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 24 OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 3 RESUME Les réflexions sur la contribution de l’exploitation minière sur le bien-être socioéconomique des Guinéens aboutissent à beaucoup d’affirmations qui demeurent des opinions. Ces opinions peuvent justifier des politiques publiques dont les buts peuvent être atteints par chance ou ne pas être atteints par le fait que les hypothèses sur lesquelles l’action publique s’est fondée n’étaient pas scientifiquement prouvées. L’Observatoire Guinéen des Mines et Métaux (OGMM), dans sa vocation de contribution à l’amélioration de la gouvernance des ressources extractives, a ouvert un dossier sur la bauxite guinéenne dont le présent article constitue la dimension économique. L’exploitation bauxitique a été analysée de manière conjoncturelle et à travers des analyses économétriques afin de déterminer ses impacts de court et long terme sur la croissance économique, le développement humain et le réchauffement climatique. Les différents résultats significatifs ou non ont été analysés avant d’émettre des points d’implication de politiques. La production bauxitique impacte à court terme la croissance économique (positivement mais non significativement), le développement humain (négativement et significativement) et le réchauffement climatique (négativement et non significativement). A long terme, la production bauxitique impacte la croissance économique (positivement mais non significativement), le développement humain (négativement et significativement) et le réchauffement climatique (négativement et non significativement). De ces résultats, les implications de politiques en matière de renforcement de capacités de l’administration fiscale, l’effectivité des transferts infranationaux, le rapatriement des revenus de l’exportation et le strict respect des Plans de Gestion Sociale et Environnementale des sociétés minières ont été mises en exergue. Mots clés : Mines, Bauxite, Croissance économique, Développement Humain, Agriculture, Climat. JEL Ressources Epuisables et Développement Economique Q3.32 ………………………………………………………………………………………….. ABSTRACT Reflections on the contribution of mining to the socio-economic well-being of Guineans result in a lot of assertions that remain opinions. These views can justify public policies whose goals may be achieved randomly or not by the fact that the assumptions underpinned the action and not a scientific truth. The Guinean Observatory of Mines and Metals (OGMM), in its vocation to contribute to the improvement of the governance of extractive resources, has opened a file on Guinean bauxite, of which this article constitutes the economic dimension. Bbauxite mining was analyzed on a cyclical basis and through econometric analyses to determine its short- and long-term impacts on economic growth, human development, and global warming. The various results, whether significant or not, were analyzed before issuing policy implication points. Bauxitic production has a short-term impact on economic growth (positively but not significantly), human development (negatively and significantly), and global warming (negatively and not significantly). In the long term, bauxite production impacts economic growth (positively but not significantly), human development (negatively and significantly), and global warming (negatively and not significantly). From these results, the implications of policies in terms of capacity building of tax administration, the effectiveness of subnational transfers, the repatriation of export revenues and the strict compliance with the Social and Environmental Management Plans of mining companies were highlighted. Keywords : Mining, Bauxite, Economic Growth, Human Development, Agriculture, Climate. JEL Exhaustible Resources and Economic Development Q3.32 OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 4 INTRODUCTION La rationalisation de l’exploitation des ressources extractives reste la préoccupation des pays riches en ressources naturelles. La Guinée, à l’instar d’autres pays riches en ressources naturelles, est confrontée à un problème de gestion durable par l’exploitation dans un environnement préservé. Les études réalisées montrent que la dégradation de la nature est au-delà des limites acceptables et que les engagements dans le plan de gestion environnemental ne correspondent pas aux actes posés sur le terrain (AMINES, 2023). Au-delà des atteintes à l’environnement[1], il est également établi que l’exploitation minière affecte les droits de l’Homme[2]. Les impacts de l’extraction des ressources minières ne sont pas ignorés par les autorités publiques par ce qu’ils font un jugement de type coût-avantage dans l’espoir de faire des ressources naturelles un levier de diversification et de développement accéléré. Dans cette dynamique d’engagement étatique en faveur du développement, plusieurs goulets d’étranglement existent de nature à compromettre les efforts des acteurs liés au processus d’exploitation. La mauvaise rédaction des lois, la mauvaise négociation des contrats, la corruption dans le contrôle et l’évaluation des engagements sont des maux pointés du doigt par des acteurs selon le pays. Par ailleurs, des réformes allant dans le sens l’amélioration de la Gouvernance sont saluées notamment l’amélioration des codes miniers, la révision des contrats pour plus d’intérêts pour les citoyens, le renforcement des mécanismes de contrôle et de collecte des recettes fiscales, la définition d’un prix de référence en dépit de l’applicabilité de la dernière soulevée par des acteurs et des options de négociation commerciale intra société. Bien que dotée d’importantes ressources naturelles, la Guinée a un niveau de développement qui ne reflèterait pas cette potentialité. Pour une meilleure compréhension du rapport entre la dynamique économique et l’exploitation des ressources minières, le présent document de recherche se focalise sur l’extraction et l’exportation de la bauxite. La bauxite constitue une matière première pour l’alumine dont la Guinée exporte et cette dernière qui est un produit semi-fini rentre dans la transformation pour obtenir l’aluminium. C’est un minerai entrant dans la liste limitée de minerai de transition avec ses produits finis. La Guinée dispose de plus du quart des réserves mondiales de bauxite (KPMG, 2013) et occupe la deuxième place en termes d’exportation de ce minerai à l’état brut avec plus de 100 millions de tonnes d’exportation en 2022. Les statistiques montrent également que cette exportation représente plus de 90% des exportations guinéennes et moins de 20% du revenu de l’Etat avec un montant estimé à moins de 600 millions US en 2021[3]. Avec plus de 100 millions de tonnes produites en 2022 et le niveau de dégradation de l’environnement de vie des zones impactées par l’exploitation, il est utile de s’interroger sur les acquis d’une telle exploitation. L’intérêt de la présente recherche portant sur l’exploitation de la bauxite, la question principale est donc formulée comme suit : Quel est l’impact de l’exploitation de la bauxite sur le développement socioéconomique en Guinée ? OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 5 Pour répondre à cette question principale, un certain nombre d’objectifs spécifiques sont suivis. Il s’agit successivement de déterminer l’impact de l’exploitation de la bauxite sur : o la croissance économique en Guinée ; o le développement humain en Guinée ; o le réchauffement climatique en Guinée. Les hypothèses de recherches sont que : H1 : à court et à long terme, l'exploitation de la bauxite a un impact positif et significatif sur la croissance économique[4]. H2 : l'exploitation de la bauxite a un impact négatif[5] et significatif sur le développement humain à court terme et un impact positif et significatif à long terme. H3 : à court et long termes, l'exploitation de la bauxite an un impact négatif et significatif sur le réchauffement climatique[2]. La présente recherche suit une méthodologie qui part de la revue documentaire, la mobilisation des données secondaires sur l’exploitation des bauxites et l’évolution de l’économie nationale, et des entretiens avec des autorités du monde minier. Ces informations permettront de faire une première représentation graphique des données soumises à l’analyse avant de procéder à une régression économétrique sur Eviews pour des fins d’approfondissement[6]. La période d’étude part de 1990 à 2022 soit sur 33 ans d’exercice. Pour ce faire, l’accent sera mis sur les quelques productions relatives à la production bauxitique en Guinée (I), les faits stylisés de l’exploitation de la bauxite (II) et l’estimation de l’impact de l’exploitation de la bauxite sur le développement socioéconomique (III). OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 6 I. REVUE DOCUMENTAIRE Selon statista, 16 pays se sont distingués dans la production de la bauxite de 2013 à 2021 parmi lesquels cinq (05) se sont distingués en termes de production à savoir l’Australie (103 millions de tonnes), la Chine (90 millions de tonnes), la Guinée (86 millions de tonnes), le Brésil (33 millions de tonnes) et l’Inde (17,4 millions de tonnes)[7]. La même publication note que le rapport de production entre Bauxite et Aluminium est de 50% par étape c’est-à-dire que quatre (04) tonnes de bauxite séchées sont nécessaires pour la production de deux (02) tonnes d’alumines qui aboutissent à la production d’une (01) tonne de métal aluminium primaire. Ces processus génèrent de la valeur ajoutée à chaque étape donc une source de développement pour les acteurs qui en bénéficient notamment les employeurs, les bailleurs, l’Etat, les actionnaires et la société elle-même à travers la capacité d’autofinancement. L’analyse de l’impact de l’exploitation de la Bauxite sur les Droits Humains a montré que les sociétés minières abusent des communautés en s’appuyant sur la « protection ambiguë des droits fonciers ruraux par la législation » sans compensation adéquate pour l’expropriation (HRW, 2018). Cela causerait des situations économiques délétères en ce sens que la migration générée crée des problèmes d’accès à la terre cultivable, à l’eau et à un cadre de vie propice. Les frustrations socioéconomiques provoquent des manifestations qui aboutissent à des violences. Selon cette organisation, l’augmentation de la production bauxitique prime sur les questions d’ordre social et environnemental[8]. Timidribe Tanyobe Emmanuel, Mulungo Mfuende, Mapale Talizo Justin, NGUMBI KITETE Casimir (2020), dans l’article « Exploitation minière et développement des territoires de Faradje et de Watsa en République Démocratique du Congo, un siècle après la découverte du gisement », s’interrogent sur le niveau de développement après un siècle d’exploitation minière dans les zones concernées. La ruée vers l’Or s’expliquerait par la chute des prix des produits caféines et d’huile sur le marché international. Ces produits impactaient la vie des communautés depuis l’indépendance avant que le choc exogène n’affecte la rentabilité. Ce phénomène combiné de l’importation des produits agricoles de l’Uganda, où l’agriculture est davantage soutenue, a accéléré l’abandon de l’agriculture pour des raisons de compétitivité et la précarité des logements sociaux par l’arrivée massive pour l’exploitation aurifère. L'impact de la réforme des cadres légaux et institutionnels du secteur minier congolais sur l'évolution des pratiques et l'amélioration des conditions de vie des populations a été évalué dans la thèse de doctorat intitulée « Gouvernance du secteur minier et enjeux de développement en République du Congo » (M. MAZALTO, 2010). Bien qu'orientée vers la gouvernance, cette thèse partage l'intérêt de l'impact de l'exploitation sur le bien-être socioéconomique. 90% des mines du Congo sont encore exploitées de manière artisanale[9]. Le Conseil mondial de l'or s'est également concentré sur l'impact de l'exploitation minière de l'or. Le World Gold Council, dans son rapport de 2013, montre que la contribution de l’Or à l’économie mondiale équivaut à 83,1 milliards de dollars soit l’équivalent du PIB du Ghana et de la Tanzanie. Dans le même contexte, les emplois en lien avec l’industrie de l’Or ont évolué pour atteindre 4,2 millions[10]. L’exploitation minière touche également l’environnement et les collectivités locales au Gabon où l’eau constitue une source principale d’activités des citoyens du Haut-Egooue (M.E. AFIYO, 2011a). De la pêche à l’agriculture, les citoyens se trouvent affectés dans leurs activités économiques. Pour améliorer cet état de fait, le respect de l’environnement, l’implication des communautés dans la vie de la société et la compensation des habitants déplacés sont entre autres recommandations émise par l’étude (M.E. AFIYO, 2011b). OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 7 En Août 2020, une étude d’impact économique du secteur minier guinéen, qui visait à évaluer les résultats de réformes de la décennie 2010-2020, a été menée par le Ministère des Mines et de la Géologie. Selon cette étude, le nombre de société est passé de 6 à 17 dans la période et spécifiquement dans la filière bauxitique avec 340 sociétés en phase d’exploration dont la grande partie se trouve dans l’Or. Selon le rapport : « la plus importante des investissements est réalisée au cours des 5 dernières années, pour un montant total de 6,2 milliards de dollars, soit près de 97% des investissements de la décennie »[11]. La bauxite représente 87,9% de ces investissements, soit 5,6 milliards de dollars. Selon le rapport, "il y a un doublement de la production aurifère, passant de 14,7 tonnes en 2010 à 26,8 tonnes en 2020, grâce à de nouveaux investissements qui ont permis la construction d'une nouvelle usine de production par la société Ashanti Anglogold de guinée". Le secteur de l'or, quant à lui, engrange 12,1% des investissements. La moyenne annuelle est de 14,2 tonnes. Sur cette période, l'emploi direct en Guinée est passé de 6 110 à 16 340. En ce qui concerne les emplois indirects, leur nombre est passé de 12 906 à 34 515. La taille des ménages dans ces zones est supérieure à la moyenne, soit 6,6 personnes sur 5 personnes. Selon cette étude de dix ans, les revenus publics liés aux mines ont augmenté de 115 millions de dollars en 2010 à 397 millions de dollars en 2019. Ensuite, l’étude soutient que le Centre Africain de Développement Minier (CADM) sera installé en Guinée et sera chargé de superviser la stratégie de mise en œuvre de la vision minière africaine. La qualité de vie des citoyens est affectée par l'opacité et le faible niveau technique des administrateurs (B. Campbell, 2011). Les soulèvements populaires sont également une preuve de la compréhension des enjeux par les citoyens et de l'expression d'un éveil de conscience au niveau des acteurs sociaux. Le gouvernement a demandé la renégociation des contrats miniers en avril 2007 en partie en raison de cette situation[12]. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 8 II. ANALYSE CONJONCTURELLE DE L’EXPLOITATION BAUXITIQUE EN REPUBLIQUE DE GUINEE L’objectif de l’exploitation minière de manière générale, et spécifiquement l’exploitation de la bauxite devrait être l’amélioration du niveau de bien-être socioéconomique surtout avec la transformation de la bauxite. La réalité Guinéenne nous dira ce qui en est de manière approfondie. Pour y arriver, il importe de mettre en exergue des enjeux stratégiques en lien avec la transformation des produits bauxitiques mais aussi l’observation de l’évolution corolaire avec les indicateurs économiques. 1. Des enjeux stratégiques La question de la transformation des produits bauxitiques et de substitution d’énergie conduisent les décideurs guinéens à la revue des défis liés aux minerais de transition et minerais stratégiques. Selon le gouvernement du Québec[13], sont considérés comme minerais critiques « ceux qui revêtent aujourd’hui une importance économique pour des secteurs clés de notre économie, qui présentent un risque élevé en matière d’approvisionnement et qui n’ont pas de substituts offerts commercialement » et comme minerais stratégiques « les substances minérales nécessaires à la mise en œuvre de différentes politiques du Québec ». Par ailleurs, des spécialistes soutiennent que le caractère stratégique ou critique est fonction de la position du pays selon qu’il soit demandeur ou porteur. Le minerai est ainsi critique pour un pays qui en a besoin et qui en sollicite et stratégique pour un pays qui en dispose et qui doit en tirer un profit au-delà de la simple commercialisation. Quant aux minéraux de transition, ils représentent des minerais utilisés dans le processus de transfert entre l’énergie fossile et l’énergie des ressources minérales ou énergie propre. Le cuivre, le fer et le zinc sont entre autres éléments constitutifs de ces minerais qui permettraient le caractère recyclable de l’énergie[14]. La question qui demeure en la matière est de savoir que font les Etats Africains en général, et la Guinée en particulier, face à cette nouvelle ère de positionnement stratégique. Avons-nous une vision, un plan stratégique ou une stratégie dont la mise en œuvre est claire et mesurable ? Si la vision minière africaine prévoit les liens, les investissements et la diversification dans le sixième cluster/précepte (OXFAM International, 2017), le délai donné pour la transition énergétique (échéance 2050) peut-il permettre aux Etats porteurs de ces ressources d’épuiser leur stock physique au profit d’un nouveau paradigme au risque de voir ces ressources devenir inutile ? A l’affirmatif, l’on noterait que la course à l’accélération de l’extraction est lancée quel que soit l’impact que cela pourrait générer d’autant plus que l’Etat guinéen s’était clairement inscrit dans la logique d’augmentation de la production laissant ainsi au second plan les dimensions sociales et environnementales. De la tendance de l’exportation guinéenne et du focus de l’Etat Guinéen, la course au revenu du secteur extractif sans corridor stratégique à la politique publique finirait par substituer la vie dans les zones impactées. Dans l’hypothèse pessimiste que les plans mondialisés n’atteignent pas leur l’objectif escompté (Millénaire pour le développement, Objectif de Développement Durable…) dans le temps imparti, l’on se convaincrait que les 25 ans de transition énergétique ne seront pas respectés et que le pays devrait se définir un plan intégré de production afin de maximiser les retombées tout en assurant les capacités d’absorption. Dans cette éventualité comme dans l’autre, la transformation des produits sur place demeure une préoccupation largement partagée par les OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 9 guinéens. Si les uns insistent sur la contrainte énergétique, les autres estiment que la volonté ferme de l’Etat et la diversification de sa politique énergétique permettraient de répondre à une telle contrainte énergétique. De plus, les pays en développement sont indirectement soumis à des sanctions en raison de l'influence des puissances économiques sur l'exploitation des ressources minières. La Guerre d'Ukraine a eu un impact négatif sur les sociétés minières à capitaux russes en Guinée[15]. Le congrès américain a voté une loi interdisant l'exportation de cobalt en République démocratique du Congo en raison de l'exploitation minière par l’utilisation des minières[16] avant qu’une délégation de cette institution n’effectue une mission diplomatique dite « stratégique » en Août 2023[17]. La rivalité Whashigton-Pekin étant le cœur de telles actions. La Guinée étant concernée par ces minerais critiques, la prise en compte de la dimension stratégique de l’exploitation de la bauxite et du fer devient un passage obligé pour l’Etat guinéen surtout dans le domaine de la diplomatie (voire la composante géopolitique du dossier bauxite de l’OGMM). 2. Des enjeux socioéconomiques Pour l’appréciation de la contribution de l’exploitation de la bauxite sur le développement socioéconomique, un ensemble d’agrégats sont mis en exergue afin de tirer une première appréciation de la dynamique avant de procéder à l’approfondissement par la régression économétrique. Evolution des exportations guinéennes en millions USD de 2016 à 2020 6 000,00 5 000,00 4 000,00 3 000,00 2 000,00 1 000,00 2015 Exportation Bauxite 2016 2017 2018 Autre Exportation Minière 2019 2020 Exportations non minières Source : représentation de l’auteur sur les données de l’INS Guinée. Il arrive que l’exploitation de la bauxite soit au-dessus des autres exploitations minières matérialisant ainsi la prédominance, dans la période d’analyse, de l’exploitation de la bauxite sur les autres exploitations minières notamment l’Or, le Diamant et autres ressources minières. De 2017 à 2019, les exportations de bauxite étaient au-dessus des exportations des autres produits miniers. Pour 2018 et 2019, les exportations de bauxite (2 081,40 à 2 228,70 millions USD) représentaient près du double de celles des autres produits miniers (1 053,40 à 1 290,27 millions USD). Dans la même période, les exportations de bauxite ont dépassé les 50% des OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 10 exportations guinéennes (51% en 2018 et 55% en 2019) avant de retomber dans les 33% en 2020. Entre 2019 et 2020, les autres exportations minières ont repris le dessus de manière exponentielle passant ainsi de 32% à 60% des exportations totales. Cette reprise considérable d’exportations des autres produits miniers s’explique par l’intérêt grandissant des sociétés pour les exploitations semi-industrielles et industrielles de l’Or mais aussi des efforts de réformes dans le secteur d’exploitation artisanale de l’Or. Ce changement de prédominance entre la bauxite et les autres produits miniers n’a pas eu d’impact sur la diversification de l’économie entre 2016 et 2020. Pour en illustrer, la part des exportations minières est passée de 69% en 2016 à 93% en 2020. Une telle tendance préoccupe d’autant plus que le secteur non minier ne contribue qu’à hauteur de 7% en 2020 malgré les potentialités agricoles (pêche, agriculture, élevage) ainsi que les contributions du secteur secondaire qui reste également un défi. Les exportations non minières sont passées de 31% en 2015 à 7% en 2020. Cela matérialise la forte atteinte de la Guinée du syndrome Hollandais malgré la création des fonds destinés au développement des collectivités où les exploitations agricoles constituent l’essentiel des activités économiques. Ces chiffres s’alignent sur les conclusions de la recherche sur les mécanismes de ciblage et de priorisation des besoins (M. Cissé, 2023a) selon laquelle les fonds destinés au développement local ont plus servi les infrastructures qui ne servent pas directement les activités économiques des communautés locales[18]. La position tragique de la Guinée est une opportunité certaine d’industrialisation voire même de positionnement en termes d’exportation des produits dans la sous-région. Une analyse des avantages comparatifs permettrait une révision de stratégie d’industrialisation de l’Etat sur les leviers qui positionnerait la Guinée comme pays exportateur déterminant dans les pays limitrophes et dans les pays de la CEDEAO. Cette potentialité sous régionale semble peu exploitée au su des avantages liés à la communauté économique qui est un modèle. Faudrait-il porter un regard sur le mouvement des produits agricoles dans les pays limitrophes car si les acteurs étatiques estiment qu’il y a des avancées continues en matières agricoles, la problématique du principe d’exhaustivité et la réalité des données posent des interrogations. Il est établi que les exportations des produits bauxitiques ou miniers augmentent plus que proportionnellement que les exportations de produits agricoles[3]. A titre d’exemple, la valeur ajoutée agricole a évolué, entre 2019 à 2020, de 32 626,5 milliards GNF à 34 967,2 milliards GNF soit 7,2% de croissance mais moins que proportionnellement par rapport à l’augmentation des productions bauxitiques en tonnes de la même période qui sont passées de 70 173 326 à 87 776 199 soit une augmentation de 25,1%. Conformément à ce qui a été exprimé ci-haut, les priorités des autorités guinéennes étaient effectivement l’augmentation de la production dans la période d’analyse avant de mettre l’accent sur les dimensions sociales et environnementales ainsi que la diversification à partir des revenus tirés de ces exploitations bauxitiques. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 11 2.2. Recettes minières et non minières de l’Etat Evolution des parts des recettes minières et non minières dans les recettes publiques guinéennes 30000 000 25000 000 20000 000 15000 000 10000 000 5000 000 2015 2016 2017 Recettes Non Minières de l'Etat 2018 2019 2020 2021 Recettes Minières de l'Etat Source : représentation de l’auteur sur les données de l’INS Guinée. De 2015 à 2020, les recettes minières de l’Etat n’ont jamais dépassé 20% des recettes totales de l’Etat malgré que les exportations minières aient représenté 93% des exportations totales en 2020. Dans la même période, les recettes minières sont passées de 11,1% à 17,3% avec un pic observé en 2018 à 19,9%. Cela signifie que les recettes minières de l’Etat ont représenté au plus 20% des recettes totales sur la période d’analyse. Les investissements dans le domaine de téléphonie et les innovations dans les branches du Transport et Communication ainsi que dans l’intermédiation financière et assurances ont soutenu les contributions des secteurs non miniers dans les recettes de l’Etat. La contribution du secteur tertiaire est passée de 43 460,6 milliards GNF à 50 275,2 milliards GNF de 2019 à 2020. Cette contribution a presque doublé (1,68 fois la valeur 2015) entre 2015 et 2020 passant ainsi de 29 956,4 à 50 275,2 milliards GNF. Evolution du taux de croissance des recettes de l'Etat de 2016 à 2021 80% 60% 40% 20% 0% -20% 2016 2017 2018 2019 2020 2021 -40% Recettes Non Minières de l'Etat Recettes Minières de l'Etat Source : représentation de l’auteur sur les données de l’INS Guinée. L’analyse des recettes abordée en termes d’évolution des recettes par rapport aux années précédentes, l’on constate l’instabilité dans l’évolution des recettes de l’Etat de 2016 à 2021. Sur la période, la tendance haussière des recettes est maintenue pour les recettes non minières OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 12 mais avec des taux variables (de 31% à 60%). Il y a constance dans l’augmentation du montant mais l’instabilité dans la tendance du taux de croissance du même montant. Pour les recettes minières, l’on constate des baisses de recettes (-16%) en 1019 et (-3%) en 2020. Globalement, le taux de croissance des recettes est passé de 7% en 2016 à 30% en 2021. Cela matérialise également l’instabilité des recettes minières de l’Etat qui sont étroitement liées aux prix des produits miniers à l’international. Au-delà de l’instabilité des recettes minières et non minières, la corruption est également indiquée comme source d’inefficacité dans la mobilisation des recettes minières (PCQVP, 2023). 2.3. Exportation de la bauxite, Croissante économique et IDH Evolution des taux de croissance économique, de l'exportation bauxitique et de l'IDH de 2016 à 2020 120,0% 100,0% 80,0% 60,0% 40,0% 20,0% 0,0% -20,0% 2016 2017 2018 2019 2020 Taux de croissance des Exportations de Bauxite 48,1% 113,9% 10,2% 7,1% 31,9% Taux de croissance PIB -1,6% 20,0% 14,8% 14,0% 6,6% Taux de croissance IDH 5,4% 5,2% 0,0% 3,9% 0,0% Source : représentation de l’auteur sur les données de l’INS Guinée. La comparaison des taux de croissances du PIB, de l’IDH et des exportations de bauxite montre que la production bauxite augmente plus que proportionnellement par rapport au PIB et à l’IDH. Pour la bauxite, le taux de croissance varie entre 7,1% et 113 ,9% selon les années. Pour le PIB, la variation se situe entre -1,6% et 20,0% tandis que l’IDH évolue de 0,0% à 5,4%. Ces données montrent que le taux de croissance des exportations bauxitiques donc de la production bauxitique (la différence étant faible) est de loin élevé par rapport au taux de croissance économique et celui de l’IDH. Avec l’observation graphique, on constate que ces trois indicateurs n’ont pas d’évolution corolaire, ce qui signifie que l’évolution de l’un ne nécessite pas forcément l’évolution de l’autre dans le même sens. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 13 Taux moyen de croissance de l'exportation des bauxites, de croissance économique et de l'IDH sur la période 2016-2020 2,9% 10,7% 42,2% Taux de croissance des Exportations de Bauxite Taux de croissance PIB Taux de croissance IDH Source : représentation de l’auteur sur les données de l’INS Guinée. Dans la même période allant de 2016 à 2020, le taux moyen de croissance des exportations bauxitiques est de 42,2%, 10,7% pour le taux de croissance économique et de 2,9% pour le taux de croissance de l’IDH. Sur la période 2016-2020, la croissance de l’exportation bauxitique représente près de quatre (04) fois celle du PIB qui représente à son tour plus de trois (03) fois celle de l’IDH. Les exportations de bauxites se sont beaucoup accrues que le taux de croissance et l’indice de développement humain. 2.4. Capacité énergétique Evolution de la puissance énergétique en MW de 2015 à 2021 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 61% 62% 47% 48% 38% 86% 89% 60% 60% 61% 40% 40% 39% 39% 61% 55% 39% 65% 42% 35% 0% 2015 2016 Hyraulique 2017 2018 Thermique 2019 2020 2021 Puissance disponible Source : représentation de l’auteur sur les données de l’INS Guinée fournies par Electricité de Guinée (EDG). OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 14 De 2015 à 2021, La capacité énergétique est restée dominée par l’énergie hydroélectrique à au moins 60% des capacités existantes. En 2021, la part de l’hydroélectrique s’est établi à 65%. Le reste de la capacité est occupé par l’énergie thermique qui occupait en 2021 35% des capacités installées en Méga Watt. Sur les capacités totales installées en 2021 (1240 MW), seulement 42% était disponible à l’utilisation. Cette puissance disponible est passée de 47% en 2015 à 42% en 2021 passant par les pics de 85% en 2018 à 89% en 2019. Exceptées les années 2018 et 2019, la puissance disponible est restée au-dessus de la capacité thermique installée et en deçà de la capacité hydraulique installée. Ce qui s’explique par des déperditions pendant le transport et des éventuelles pannes ou problèmes d’approvisionnement. La valeur 2017 de la puissance disponible étant indisponible. Selon des spécialistes, en 2020, la production de bauxite occupe 53% des demandes d’énergie dans la production des minerais en Guinée[19]. La demande d’énergie du secteur minier était à environ 862,591 MWh par an soit une puissance installée de 246 MW ou près de 25,55% de capacités énergétiques installées et 46,77% de la puissance énergétique disponible. Les statistiques qui précèdent interpellent davantage sur la nécessité d’investissement et de diversification des sources énergétiques mais aussi la minimisation voire l’élimination des pertes dans le transport de l’énergie car tout projet de transformation de la bauxite sur place nécessite l’augmentation considérable de la puissance énergétique disponible voire l’augmentation de la part de consommation de l’industrie minière dans les puissances énergétiques disponibles. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 15 ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L’IMPACT DE L’EXPLOITATION BAUXITIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE III. Pour l’impact de l’exploitation des bauxites sur l’économie guinéenne, une suite d’estimations est faite après des tests de validité du modèle d’analyse d’impacts. Il sera question, sur la base des modèles spécifiés, de mettre en rapport l’exploitation (exportation) de la bauxite sur les variables de bien-être socioéconomique, du développement humain et du réchauffement climatique. 1. Fondements théoriques Les fondements théoriques sont relatifs aux modèles approuvés qui seront spécifiés. 1.1. Modèles spécifiés Ce papier de travail s’intéresse à trois niveaux d’interaction avec pour variables endogènes le taux de croissance économique, l’indice de développement humain et le réchauffement climatique. La variable d’intérêt que représente l’exportation de la bauxite qui représente la production bauxitique est appliquée à ces variables endogènes après validations des conditions d’acceptation des modèles. Avant d’y arriver, il importe de déterminer l’ancrage théorique de ces modèles. o La croissance économique Le modèle de croissance est celui de Mankiw, Romer et Weil (1992) qui est un modèle de Solow augmenté. Son expression générale est la suivante[20] : 𝑌𝑡 = 𝐾(𝑡)𝑎 𝐻(𝑡)𝑏 (𝐴𝐿)(𝑡)1−𝑎−𝑏 Où Yt est le niveau de la production, At le niveau de la technologie, Kt le capital physique, Ht le capital humain et Lt le travail. La spécification de ce modèle aboutit à : Cr = f (XBAU, VAAGRI, TECUP, BPC) Cr : Taux de croissance économique VAAGRI : Valeur ajoutée agricole BPC : Balance de paiement courant XBAU : Exportation de la bauxite TECUP : terre cultivée en permanence o L’économie de bien-être et développement humain Le Programme des Nations Unies pour le Développement a publié le rapport sur le développement humain en 1990 produit par Amartya Sen et Mahbub Ul Haq. Ce travail qui met l’homme au cœur du développement a abouti à la détermination de l’indice de développement humain (IDH), qui comble des limites notées dans l’appréciation du PIB par la prise en compte des dimensions santé, éducation et ressources monétaires[21]. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 16 Dans le présent article, il sera question de la fonction suivante : IDH = f (XBAU, VAAGRI, Cr) IDH : indice de développement humain XBAU : Exportation de la bauxite VAAGRI : Valeur ajoutée agricole Cr : taux de croissance économique o Le réchauffement climatique Le réchauffement climatique est représenté par l’émission du CO2. Des études entamées depuis des années 1800 par des savants Joseph Fourier, John Tyndall et Svante Arrhinus dans les années 1900 ont conduit à la prise en compte progressive des enjeux climatiques (Charney,1979). Les études ont montré que les émissions de CO2 liées aux activités humaines peuvent provoquer un réchauffement de la planète amplifiant ainsi l’effet de serre naturel[22]. Dans le présent article, la fonction suivante a été estimée : CO2 = f (XBAU, VAAGRI, Cr) CO2 : Dioxyde de carbone proxy du Réchauffement climatique XBAU : Exportation de la bauxite VAAGRI : Valeur ajoutée agricole Cr : taux de croissance économique 1.2. Validités du modèle La validation du modèle implique, dans un premier temps, l’utilisation des tests pertinents selon les résultats de normalité des séries et de stationnarité pour le choix du modèle approprié puis, la vérification de spécification, de stabilité, d’Hétéroscédasticité, de corrélation ou de cointégration selon le cas. o Normalité et Stationnarité Les tests de Dickey Fuller Augmenté (ADF), de Phillips Perron (PP) et de Kwiatkowski-PhillipsSchmidt-Shin (KPSS) avec tendance et constance, avec constance et sans tendance ni constance. Les résultats des trois (03) sont résumés dans le tableau ci-dessous. Pour ADF, il a été question des tests de Akaike Info Criterion, Schwarz Info Criterion et Hannan-Quinn Criterion pour aboutir au choix du modèle. Les séries sont stationnaire à niveau et intégrées d’ordre 1. Le modèle approprié est donc le modèle ARDL pour les trois estimations en vue. Dans la résolution des problèmes de décalage, le modèle est plus approprié que les autres modèles[23]. o Spécification, Stabilité, Hétéroscédasticité et Cointégration Les coefficients de détermination ou présomption de qualité des modèles sont au-delà de 98%. Ce qui signifie que les éléments d’un modèle expliquent le comportement de la variable OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 17 endogène à plus de 98%. Il en est ainsi pour l’IDH (99,39%), la Cr (98,17%) et le CO2 (99,31%). Les tests de significativité, d’Hétéroscédasticité (Breusch-Pagan-Godfrey, White, ARCH), de stabilité de RAMSEY, de Normalité de résidus, de cointégration des bornes et le corrélogramm des résidus (Bruit blanc) attestent de l’acceptation des résultats issus de la régression. 2. Implications des résultats L’estimation et le test de cointégration ont permis de déterminer les dynamiques de court terme et les coefficients de long terme. 2.1. Exploitation bauxitique et croissance économique Cr = f (XBAU, VAAGRI, TECUP, BPC) o Dynamique de court terme L’exploitation bauxitique impacte positivement mais non significativement la croissance économique à court terme. Ce résultat peut s’expliquer par le retard de rapatriement des produits de la vente de bauxite. Le prix de transfert peut également contribuer à minimiser l’effet de la production bauxitique sur la croissance économique. A rappeler que tout le secteur extractif apporte, en 2021, 16,7% du PIB. A cela, s’ajoute le non rapatriement effectif de la valeur indiquée à l’exportation (tout secteur confondu) d’où la décision gouvernementale à rapatrier au moins 50% des recettes d’exportation. Le flux de revenu en devise devrait contribuer à l’amélioration du taux de change en faveur du franc guinéen rendant ainsi l’obtention de la devise moins chère pour les importateurs guinéens. Pour un pays dépendant de l’importation, un tel soulagement se traduit par la baisse des prix des produits importés, si d’autres déterminants de prix des produits importés n’évoluent pas en contresens (le coût de dédouanement par exemple). Le conseil des Ministres du 08 décembre 2022 a décidé le rapatriement de 50% des recettes d’exportation suivi d’un communiqué de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG)[24]. La valeur ajoutée de l’agriculture impacte significativement et positivement la croissance économique. L’augmentation de la valeur ajoutée de l’agriculture d’une unité implique l’augmentation du taux de croissance économique de 0,80. Il est ainsi visible que le potentiel croissance de l’agriculture est supérieur au potentiel croissance de la production bauxitique. Un projet d’agriculture génère son impact positif et significatif trois (03) ans après son démarrage. Ce temps latent correspond à la moyenne des phases projets des business plans agricoles qui varie de deux (2) à trois (3) ans. La croissance économique d’une année a un effet positif sur celle des années (coefficient allant de 0,47 à 1,84) qui suivent mais non significatif (probabilité allant de 8,57% à 16,86%). Cela soulève un problème de capitalisation des réformes qui génèrent des expansions ou l’amenuisement des effets de la croissance d’une année par la qualité de l’instrument de politique économique utilisé. La balance des paiements courant n’impacte pas significativement la croissance économique et son effet est négatif pour l’année de réalisation et positif pour les deux années qui suivent. Ce changement de signe pourrait s’expliquer par les mesures gouvernementales de renversement de tendance afin que les exportations prennent le dessus sur les importations. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 18 o Coefficients de long terme A long terme, aucune variable exogène n’impacte significativement la croissance économique. Par contre, les effets sont plutôt négatifs bien que non significatifs excepté celui de la production bauxitique. Bien que non significatif, il importe de se demander sur les raisons possibles d’un tel changement de signe pour le projet d’agriculture entre le court et le long terme. A ce propos, l’insuffisance des domaines aménagés et la non viabilisation des projets pourraient expliquer qu’un projet ne continue pas à produire ses effets sur la croissance économique à long terme. Pour la production ou l’exportation de la bauxite (l’écart très faible entre les deux), le parrainage, la mauvaise utilisation des ressources voire la corruption pourraient expliquer que les exportations continuent avec l’effet négatif de la production sur l’environnement et que les mesures de compensation ne soient pas au rendez-vous pour atténuer et générer la compensation dans d’autres secteurs économiques. La force de rattrapage du modèle est de -3,16 c’est-à-dire que le temps de correction d’un déséquilibre s’inscrit dans l’année. Cela veut dire qu’un déséquilibre d’une année est corrigé par cycle de trois mois. Autrement, en trois (03) mois, le retard de réalisation des variables exogènes pour impacter la croissance économique est corrigé. 2.2. Exploitation bauxitique et Développement humain IDH = f (XBAU, VAAGRI, Cr) o Dynamique de court terme La production bauxitique impacte négativement et significativement le développement humain (au sens de l’IDH) à court terme (-0,8). Cela signifie que l’augmentation de la quantité produite est en contre sens de l’amélioration du niveau de vie des guinéens. L’IDH est constitué des sous indices rattachés à la vie, à l’éducation et au revenu. La production bauxitique voire la production minière de manière générale, selon les données existantes, impacte plus l’environnement général qu’elle ne lui apporte. En plus, elle impacte l’éducation dans les zones d’exploitation par les délocalisations avec des moyens dérisoires mais aussi par l’abandon scolaire surtout dans des ménages non sollicités pour l’emploi minier. La valeur ajoutée d’agriculture (-0,57) et la croissance économique (-0,17) ont également un impact négatif et significatif sur le développement humain. Des productions d’agriculture échapperaient aux marchés guinéens compte tenu du différentiel de prix par rapport aux pays limitrophes. Les devises obtenues de ces ventes ne circulent non plus par voie officielle, ce qui affecte les statistiques sur les rendements agricoles mais aussi le bien-être des citoyens qui verront leur niveau de vie (Sous-indice vie de l’IDH) baissé malgré la production des produits dans leurs communes. La terre cultivée en permanence impacte positivement et significativement le développement humain par le fait de la capitalisation des productions antérieures et le maintien des populations dans une habitude de fourniture en produits et de partages de la rente au niveau local. Si la valeur ajoutée ne profite pas et que la superficie permanemment cultivée profite à l’IDH, il OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 19 importe de considérer la part des terres cultivées permanemment dans la valeur ajoutée tout en créant les conditions pour la viabilité des projets agricoles. La viabilité ne saurait aussi s’obtenir si le secteur ne bénéficie pas d’unités de transformation qui pourraient amplifier la valeur ajoutée et soutenir durablement la croissance économique. La faible industrialisation du secteur ne plaide pas en faveur du maintien d’une trajectoire de production et d’intensification des rendements. o Coefficients de long terme La production bauxitique impacte négativement et significativement le développement humain (au sens de l’IDH) à long terme (-0,61). Ce résultat, surprenant corrobore le fait que la production bauxite n’impacte pas la croissance économique à long terme mais aussi la préférence de l’Etat guinéen à la quantité qu’à la qualité. Il a été référé dans les faits stylisés, ci-haut, que l’Etat avait pour priorité, le défi de la production avant de remettre le curseur sur les normes ESG. Les outils créés pour la capitalisation des revenus issus de l’exploitation minière ne sont pas orientés dans les activités de viabilisation économique des projets mais plutôt dans « le ciment ». Si la part considérable du montant n’est pas orientée vers les secteurs qui occupent essentiellement les populations, l’impact de la redistribution ou de la diversification resterait dans l’appréciation de l’image des villes ou communes et non la vie quotidienne de ses populations. Il y a également un écart entre la part qui devrait aller à ce fonds et le montant qui est effectivement versé (M. Cissé, 2023b). La croissance économique (-0,13) et la valeur ajoutée de l’agriculture (-0,79) impactent négativement le développement humain à long terme. L’utilisation du fruit de la croissance peut expliquer l’impact négatif de celle-ci sur le développement humain. Quant à la valeur ajoutée de l’agriculture, le manque de viabilité des projets agricoles dû, généralement, par le manque ou insuffisance d’aménagement agricole serait à l’origine de cet impact négatif sur le développement humain. Le rendement étant faible et les cultures ne couvrant pas la véritable contribution des promoteurs, les projets d’agriculture contribuent à renforcer la souscapitalisation et le niveau faible du revenu des promoteurs, toute chose qui baisserait l’indice de développement humain. Par ailleurs, l’augmentation des terres cultivée en permanence (0,14) impacte significativement et positivement l’indice de développement humain en Guinée. Contrairement à la valeur ajoutée d’une terre qui peut ne peut être cultivée l’année qui suit, l’augmentation des terres cultivées en permanence est synonyme de viabilité car le projet d’agriculture serait maintenu dans le temps, créant ainsi l’opportunité d’impacts durables. La force de rattrapage du modèle -1,41. Cela veut dire qu’un déséquilibre d’une année est corrigé dans trois trimestre. Autrement, le retard de réalisation des variables exogènes est corrigé dans l’année soit dans sept (07) mois. 2.3. Exploitation bauxitique et Réchauffement climatique CO2 = f (XBAU, VAAGRI, Cr) o Dynamique de court terme La production bauxitique a un rapport avec le réchauffement climatique. Le réchauffement climatique est une fonction décroissante de l’exploitation bauxitique à court terme. L’effet de la OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 20 production bauxitique d’une année contribue à baisser le réchauffement climatique (baisse de l’émission du CO2) de 0,0031 dans l’année qui suit. Si le coefficient est relativement faible à l’échelle numérique, il est considérable à l’échelle climatique[22]. Ce résultat qui peut paraitre surprenant dans les renommées collectives, peut se comprendre par la prise en compte d’un certain nombre d’exigence par les sociétés bauxitiques notamment l’alignement aux standards internationaux mais aussi le déroulement des opérations de reboisement dans les zones d’exploitation. Cela peut s’expliquer par le fait que depuis 1990, il y a eu une évolution continue dans la qualité des intrants des machines ainsi que la qualité des équipements d’exploitation qui polluent moins que les anciennes générations d’équipement[25]. En plus, l’adhésion des sociétés minières à des normes ESG plus exigeantes les amène à s’imposer une démarche profitable à la durabilité. La valeur ajoutée de l’agriculture impacte positivement mais non significativement le réchauffement climatique. L’agriculture est à son état cellulaire en Guinée et la politique nationale en la matière est plus orientée vers les petites exploitations familiales que l’optique industriel. Pour ces derniers, la production est moins mécanisée malgré l’utilisation des produits phytosanitaires. La réalisation de la croissance économique impacte également le réchauffement climatique (0,010). Cette dimension intègre tous les secteurs productifs de l’économie notamment les secteurs primaires, secondaires et tertiaires. Autrement, tous les secteurs productifs réunis impactent positivement et significativement (probabilité de t-statistic 3,95% au seuil de 5%). o Coefficients de long terme A long terme, il y a une évolution contraire entre l’exploitation bauxitique et le réchauffement climatique et l’impact est non significatif. Cela signifie que les deux variables évoluent en sens inverse mais moins significativement au seuil de 5%. Cela peut s’expliquer par les mêmes raisons antérieures. Pour la valeur ajoutée de l’agriculture (-0,01), le sens de l’impact est inverse entre le court terme et le long terme mais toujours non significativement. A long terme, la production agricole impacte négativement l’émission du CO2 tandis qu’à court terme, elle impacte positivement et non significativement. La croissance économique (-0,02) impacte négativement et non significativement le réchauffement climatique à long terme. Cela signifie que la croissance économique augmente avec la baisse du réchauffement climatique. La croissance économique est essentiellement portée par les secteurs primaires et tertiaires à 72% avec 36,5% pour le secteur tertiaire où la part du transport est de 5,1% (INS, 2021)[26]. La croissance économique guinéenne est donc portée par les secteurs qui polluent moins car le secteur industriel, dont l’industrie extractive, n’apporte que 28% du PIB avec 16,7% pour tout le secteur extractif réuni. Les superficies des terres cultivées en permanence impactent positivement et significativement (0,09) le réchauffement climatique à long terme. Cela signifie que plus la superficie de terres cultivées en permanence augmente, plus le réchauffement climatique augmente. La force de rattrapage du modèle -0,94. Cela veut dire qu’un déséquilibre d’une année est corrigé dans l’année qui suit. En d’autres termes, le déséquilibre du modèle est corrigé dans l’année qui suit la constatation du déséquilibre. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 21 CONCLUSION La production bauxite est une activité qui impacte différemment la vie des guinéens selon qu’on soit à l’horizon de court terme ou de long terme. A court terme, sur la croissance économique, la production bauxitique a un impact positif mais non significatif. L’agriculture a un potentiel d’impact plus élevé sur la croissance économique que la production bauxitique. A long terme, ni la bauxite ni l’agriculture n’impacte significativement la croissance économique. Le signe de la production bauxitique reste positif à long terme bien que non significatif. A court et à long terme, la production bauxitique, la production agricole et la croissance économique ont un impact négatif et significatif sur le développement humain. Par contre, les superficies de terres cultivées en permanence impactent positivement et significativement le développement humain. La production bauxitique a un impact négatif et significatif sur le réchauffement climatique à court terme et un impact négatif et non significatif à long terme. Quant à l’effet des terres cultivées en permanence, elles ont un impact positif et non significatif à court terme et un impact significatif et positif à long terme. Au su des résultats qui précèdent, des implications de politiques sont les suivantes : o renforcer les capacités institutionnelles et techniques de l’administration fiscale pour optimiser les recettes publiques liées à l’exploitation bauxitique et qualifier la qualité des dépenses publiques ; o veiller sur l’application de la décision sur le rapatriement des recettes d’exportation sur le secteur bauxitique en particulier et sur le secteur minier en général ; o veiller sur l’effectivité du transfert des 15% du revenu minier à l’ANAFIC et du transfert effectif de ce montant aux collectivités suivant la fonction de péréquation afin d’éviter le syndrome hollandais à l’économie guinéenne ; o prioriser les secteurs productifs porteurs de croissance dans les transferts infranationaux et paiements locaux issus de l’exploitation bauxitique (minière en général) afin d’impulser une dynamique soutenue de croissance intégrée ; o viabiliser les projets agricoles par l’incubation, le conseil et l’appui à la commercialisation afin d’augmenter et consolider les terres cultivées en permanence ; o systématiser le contrôle et l’application des lois et règlements sur le respect des Plans de Gestion Sociale et Environnement des sociétés minières et o cartographier la chaine de valeur global de la bauxite pour un positionnement stratégique sur le sous-jacent, son produit fini et les produits dérivés. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 22 ANNEXE o Tests de stationnarité A NIVEAU SERIES I(i) PP KPSS ADF PP KPSS -3.865** -3.846** 0.329** -5.074** -15.960** 0.329** (-3.563) (-2.957) (0.463) (-1.953) (-1.952) (0.463) -3.549** -2.378** 0.191** -2.424** 8.232** 8.232** (-2.986) (-1.951) (0.463) (-1.956) (-1.952) (-1.952) 2.048 1.469 0.638 -5.912** -5.912** 0.250** (-1.953) (-1.952) (0.463) (-1.952) (-1.952) (0.463) EMISSION CO2 1.241 1.650 0.117** 0.640 -3.495** 0.137** (-1.955) (-1.952) (0.146) (-1.95) (-1.952) (0.146) I (1) IDH 5.003 5.045 0.120** -5.702** -3.430** 0.184** I(1) (-1.952) (-1.952) (0.146) (-2.960) (-1.952) (0.463) TERRE CULTIVEE 2.130 4.254 0.099** -3.709** -3.536** 0.183** (-1.195) (-1.952) (0.146) (-2.960) (-2.960) (0.463) VA AGRICOLE -0.037 -0.056 0.175** -5.990** -6.120** 0.083** (-1.952) (-1.952) (0.463) (-1.952) (-1.952) (0.146) X BAUXITE 6.302 5.404 0.523 -4.165** -4.415** 0.179** (-1.952) (-1.952) (0.463) (-3.563) (-3.563) (0.463) TXCR BPC CHOMAGE ADF DIFFERENCE I (0) I (0) I (1) I(1) I(1) I(1) Source : Tableau récapitulatif des tests de stationnarité. **stationnaire au seuil de 5%. OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 23 o Cointégration Court et Long Terme OGMM – BAUXITE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN EN GUINEE 24 BIBLIOGRAPHIE [1] M. Sauveterre, « Quels sont les impacts de l’exploitation minière sur l’environnement ? - Guide Industries ». Consulté le: 28 novembre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://guide-industries.com/exploitation/2022/01/quels-sont-les-impacts-delexploitation-miniere-sur-lenvironnement/ [2] « Exploitation minière et droits humains – Comité pour les droits humains en Amérique latine ». Consulté le: 28 novembre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.cdhal.org/ressources/exploitation-miniere-et-droits-humains/ [3] H.-P. Company, « ANNUAIRE STATISTIQUE DE L’ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021 ». [4] J. Mamiarisoa, R. Floris, M. Radimilahy, et V. Randrianjafy, « IMPACTS SOCIOÉCONOMIQUES DE L’EXPLOITATION MINIÈRE SUR LA POPULATION. 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