Grammaire du nengee
Introduction aux langu es
alu u, ndyuka et pamaka
Laurence Goury
Bettina Migge
Grammaire du nengee
Introduction aux langues
aluku, ndyuka et pamaka
La collection « Didactiques» propose des ouvrages pratiques ou pédagogiques.
Ouverte à toutes les thématiques, sans frontières disClfJ!inaires, elle offre à un public élargi des
outils éducatifs ou des mises au point méthodologiques qui favorisent l'application des résultats
de la recherche menée dans les pays du Sud
Elle s'adresse aux chercheurs, enseignants et étudiants mais aussi aux praticiens, décideurs et
acteurs du développement
JEAN-PHILIPPE
CHIPPAUX
Directeur de la collection
chippauxœdakarird.sn
Parus dans la collection
[> 1セactiques
Venins de serpent et envenimations
Jean-Philippe Chippaux
Les procaryotes Taxonomie et description des genres (cédérom)
Jean-Louis Garcia, Pierre Roger
Photothèque d'entomologie médicale (cédérom)
Jean-Pierre Hervy, Philippe Bousses. Jacques Brunhes
Lutte contre la maladie du sommeil
et soins de santé primaire
Claude Laveissière, André Garcia, Bocar Sané
Outils d'enquête alimentaire par entretien
Élaboration au Sénégal
Marie-Claude Dop et al
Awna parikwaki
Introduction à la langue palikur de Guyane et de l'Amapà
Michel Launey
Grammaire du nengee
Introduction aux langues
aluku, ndyuka et pamaka
Laurence
Gour
Bettina
Mi
e
IRD Éditions
INSTITUT DE RECHERCHE
POUR LE DËVELOPPEMENT
Collection
セ
I[)
ACTIQUES
Paris, 2003
Préparation éditoriale et mise en page
Aline Mathieu / Gris Souris
Maquette Intérieure
Pierre Lopez
Maquette de couverture
Michelle Saint-Léger
Photo de couverture:
Bettina Migge, d'après des tableaux de Sakante Ally:
1. Mi wani si san na lobi te mi anga i e libi.
2. Fu i wani sabi sa na iobi, i mu tow fi i hii libi.
3. Holi taanga ape ide. Wansi taa wan e teki, i na e daay luku.
© IRD Éditions. 2003
ISBN: 2-7099-1529-4
ISSN : 1142-2580
Réimpression 2005
La 101 du 1er JUillet 1992 (code de la propriété intellectuelle, premiére partie) n'autorisant, aux termes des
alinéas 2 et 3 de l'article L. 122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à
l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d'autre part, que les analyses et les
courtes citations dans le but d'exemple ou d'illustration, « toute representation ou reproduction intégrale
ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite"
(alinéa 1er de l'article L 122-4)
Mセ
--------------
Sommaire
PRÉSENTATION DE L'OUVRAGE ET DES LANGUES
7
Chapitre 1
Les sons
28
Chapitre 2
Les salutations.
cィ。ーゥエイセ
51
3
Le nom et ses déterminations
61
Chapitre 4
Le verbe et sa conjugaison . . . .
. ... 84
Chapitre 5
La localisation et autres concepts apparentés
115
Chapitre 6
Les phrases
. . .. 135
Chapitre 7
La mise en relief, l'emphase, l'intensité
162
ANNEXES.
175
LEXIQUE NENGE(E) - FRANÇAIS
245
LEXIQUE FRANÇAIS - NENGE(E)
256
BIBLIOG RAPHIE
267
INDEX.
272
TABLE DES MATIÈRES
.
5
275
SURINAM
セ⦅Maキ。ャ
saramaka
ndjuka
kalr'na
セャゥュ。ーッ
c-... セM
ana
1 ---
{
kali'na
arawak ・M M G ][BGセ ⦅NiイGB
créole
aluku
saramaka
ndjuka
aluku
__ヲKMセヲ M j
créole
\
BRÉSIL
Langues régionales de Guyane française
Amérindiennes:
famille caribe :
famille tupi-guarani: wayampi
émérillon (teko)
Créoles: base lexicale anglaise
aluku
ndjuka
paramaka
saramaka
famille arawak:
Créole: base lexicale française
kali'na
wayana
palikur
arawak (Iokono)
6
Grammaire du nengee
créole guyanais
Asiatique:
hmong
--
Habitat épars
N
o
o
r
N
I
セ
Présentation
de l'ouvrage
et des langues
POURQUOI CE LIVRE?
AVERILSSEfVlENT AUX LECIEURS_
Les populations businenge, ou Noirs Marrons, sont de plus en plus nombreuses et
jouent un rôle de plus en plus important dans la société guyanaise. Depuis plusieurs
années déjà, le besoin de mieux connaître les langues et les cultures businenge
s'exprime de façon pressante, à l'extérieur comme à l'intérieur des communautés.
Plusieurs études en anthropologie et en histoire sont déjà disponibles. On peut
par exemple suivre l'histoire de la formation des groupes de Noirs Marrons dans
les ouvrages de W. S. M. HOOGBERGEN (1990). On peut comprendre la genèse
du peuple aluku à travers la thèse de K. BILBY (1990). R. PRICE, dans Les
Premiers Temps (1994), raconte à travers le double témoignage des anciens et des
archives, l'histoire de la formation des différents clans saamaka. Les domaines de
l'erhnosanré et de l'ethnobotanique sont également couverts par des études
récentes (voir les travaux de D. VERNON et de M. FLEURY).
En ce qui concerne la langue des Businenge cependant, les données disponibles sont
encore rares. Si les articles et les ouvrages strictement linguistiques ne manquent
pas (voir les publications de G. HUTIAR, B. MIC;C;E, L. GOURY), ceux-ci restent
difficilement accessibles à un large public en raison des problématiques très
spécifiques qui y sont abordées. Ce livre est donc l'occasion de combler des lacunes
en termes de diffusion des connaissances sur les langues des Noirs Marrons.
Ce livre se veut une présentation simple, mais non simpliste, de la grammaire
des trois variantes de langues précédemment citées: le ndyuka, l'aluku et le
pamaka, auxquelles on fait référence sous le terme « nenge(e) 1 ». Contrairement
1 Ce terme sera explicité dans la partie historique de cette introduction, et dans le chapitre sur les sons.
Nous l'utilisons dans son sens le plus répandu, qui renvoie il la langue parlée par les communautés
businenge. Nous ne l'utilisons pas dans son sens restreint de style formel de I'aluku, du ndyuka ou
du pamaka (tel que l'uri lise par exemple A. Pakosie).
7
Introduction
à ce qu'on a coutume de penser, les langues businenge ne sont ni plus simples
ni plus complexes que d'autres, c'est la raison pour laquelle il nous a semblé
important de décrire avec le plus de précision possible une grande partie de leurs
structures.
Cet ouvrage n'est pas une méthode de langue: les deux auteurs sont linguistes
et formées à la description des langues, et ne sont en aucun cas des pédagogues
capables de réaliser une méthode d'apprentissage comportant une progression,
des exercices, etc.
Nous avons cependant essayé de donner quelques clés qui faciliteraient la compréhension du nenge(e). En fait, ce livre est avant tout une base linguistique pour
qui veut connaître la grammaire de cette langue, ou encore pour les enseignants
qui souhaitent en savoir plus sur la langue de leurs élèves.
Les différentes parties de la langue sont décrites de façon précise, même si nous ne
prétendons pas en 200 pages décrire toutes les formes de variation qui peuvent
exister.
Le public visé
Cet ouvrage s'adresse plus spécifiquement aux enseignants et aux personnes qui,
dans leur pratique professionnelle ou personnelle sont en contact avec le
nenge(e), et qui souhaitent en comprendre un peu mieux le fonctionnement.
Il s'adresse également aux locuteurs du nenge(e) qui s'intéressent à leur langue,
tout particulièrement à ceux qui sont sollicités pour donner des cours dans les
diverses institutions, ou aux membres des associations qui œuvrent à la promotion
du nenge(e). Il peut également servir à établir des passerelles avec le français dans
le processus d'apprentissage de la langue dominante.
Le public visé est donc avant tout non spécialiste, raison pour laquelle nous
avons tenté de rendre les explications les plus claires possible, aux dépens parfois
de certaines subtilités de l'analyse linguistique.
La méthodologie de description
Il nous a semblé nécessaire de sortir du carcan de la grammaire française et d'utiliser
une méthodologie et une terminologie linguistiques pour décrire le nenge(e) en
tant que tel. Vouloir à tout prix faire entrer la syntaxe du nenge(e) dans les
8
Grammaire du nengee
cadres de la grammaire française est une entreprise vouée à l'échec puisque ces
langues sont typologiquement assez éloignées, même si on retrouve beaucoup de
points communs entre elles.
Les exemples
Les nombreux exemples présentés systématiquement (traduits mot à mot, et en
français courant) sont là pour compléter l'explication et la rendre plus concrète.
Le choix d'exemplifier abondamment chaque phénomène grammatical a été fait
pour donner au lecteur un large éventail de contextes, et faciliter ainsi son
contact avec la langue. Ces exemples sont tous issus de corpus enregistrés puis
transcrits par les auteurs, ils n'ont pas été construits pour illustrer tel ou tel point
de grammaire, mais sont des extraits de discours spontanés, de récits de vie, de
contes, etc. Leur caractère parfois artificiel peut venir de l'absence totale de
contexte imposée par le format « exemple ».
La démarche comparative
La description précise des structures du nenge(e) pourra être la base d'une érude
comparative avec le français. Certaines indications sont d'ailleurs parfois données
par les auteurs.
Une précaution cependant: le transfert des structures de la langue maternelle
sur la langue seconde (ici, du nenge(e) sur le français) est loin d'être le seul
mécanisme en jeu dans l'apprentissage d'une langue étrangère chez les enfants.
Il faut donc se garder des généralisations hâtives, et des comparaisons qui viseraient
à prédire les erreurs présumées des apprenants, à partir de la seule différence
entre une construction en nenge(e) et l'équivalent en français.
Cet ouvrage devrait cependant permettre des passerelles entre les structures de
la langue des élèves et les structures de la langue du maître et de l'école, à travers
l'acquisition du vocabulaire métalinguistique. Par exemple, un enfant non francophone comprendra d'autant mieux ce qu'est un « verbe» en français si on lui
explique qu'il y en a aussi dans sa propre langue. Et il sera capable d'identifier
les marques de conjugaison en français si on lui a d'abord montré comment cela
fonctionne dans sa propre langue, ou au moins si l'enseignant est conscient de
la façon dont cela fonctionne dans la langue de l'élève.
9
Les lexiques
Les lexiques en annexe permettent de ne pas se perdre dans les explications linguistiques, ni dans les exemples en nenge(e) : chaque mot nenge(e) est référencé
et indexé dans le lexique Nenge(e) - français ou Français - nengete). Ces lexiques
n'ont pas vocation à être exhaustif, : le vocabulaire du nenge(e) ne se résume pas
aux quelques 600 mots présentés ici.
QU'EST-CE QUE セI ヲHegn el
Les termes utilisés en Guyane pour renvoyer aux langues parlées par les communautés de Noirs Marrons du fleuve et de la côte sont si nombreux qu'il a fallu
faire un choix que nous justifierons ici, en adoptant des critères historiques et
linguistiques.
Il était hors de question de reprendre le terme trop connu de taki taki qui, pour
diverses raisons, devrait être abandonné:
- taki taki n'est pas une aurodénornination et n'est pas utilisé par les locuteurs
entre eux pour désigner leur propre langue. En revanche, ils l'utilisent face aux
étrangers, considérant que c'est le seul terme que ceux-ci comprennent. C'est un
terme étranger qui apparaît dans les textes pour la première fois en 1808 2 , période
à laquelle les Anglais avaient des forts en Afrique où se côtoyaient soldats africains
et anglais. Ces derniers, pour se moquer de l'accent des soldats africains parlant
anglais, disaient qu'ils parlaient une sorte de ta/kee talleee. Ce terme est donc
l'équivalent des nombreuses appellations péjoratives utilisées en français pour
parler des langues créoles ou du français d'Afrique, telles gue « baragouin »,
« petit nègre », « patois» et autres ... 1àki taki est un terme raciste, et qui l'est
d'autant plus qu'il signifie, en nenge(e) « faire du bruit, bavarder»: aucun
peuple au monde ne traite sa propre langue de bavardage, ce terme appliqué à
la langue est donc bien une invention extérieure;
2 Sous la forme talkeetalleec, dam E'dinburgh Review. Il est par ailleurs utilisé pour désigner d'autres
créoles de base lexicale anglaise.
10
Grammaire du nengee
- l'utilisation d'un tel terme sous-entend une absence de structure, un lexique
pauvre, une langue pauvre: ces idées som fréquemment véhiculées à propos des
langues créoles, généralement considérées comme dépourvues de grammaire. Il est
bien entendu qu'une langue utilisée par une communauté de plus de 60000 personnes comme l'est celle des Ndyuka, Aluku et Pamaka confondus, et ce depuis
plus de trois siècles, est aussi riche que n'importe quelle autre langue. Elle présente
une grammaire et un vocabulaire qui lui permettent d'exprimer absolument
taus les besoins de la société qui la véhicule, aussi bien dans la vie quotidienne
que dans les rituels religieux, les réunions politiques, etc. Il suffit pour s'en
convaincre de prendre la peine de lire avec attention les quelques 200 pages de
cet ouvrage, qui est loin d'être exhaustif;
- taki taki est un terme globalisant qui ne permet pas d'appréhender la complexité
de la réalité des langues des Noirs Marrons, au nombre de quatre. Il entraîne une
confusion supplémentaire en renvoyant, la plupart du temps, au sranan tango, qui
n'est nullement une langue originaire du fleuve, mais bien la langue des Créoles
surinamais. Alors que les langues du fleuve peuvent prétendre au statut de langue
régionale en Guyane, le sranan tango est une langue étrangère dans ce département.
En revanche, elle est la langue véhiculaire de la population multilingue du
Surinam. Elle tend également à le devenir à Saint-Laurent du Maroni dans les
contacts interethniques, mais n'est pas du tout utilisée dans les échanges entre
les différentes communautés Ndyuka, Aluku et Pamaka, et en particulier dans
les vil1ages du Maroni.
Chaque langue est nommée par autodénornination, c'est-à-dire de la façon dont
les locuteurs eux-mêmes se réfèrent à leur langue: c'est la raison pour laquel1e
nous parlons d'aluku tango, de ndyuka tango, de pamaka tango (et non pas
paramaka), et de saamaka tango (et non pas sararnaka), Le Ir! n'existe pas dans
les langues businenge, sa présence signale un mot étranger soit sranan tango,
soit néerlandais.
La difficulté qui se pose alors est de trouver un terme unique pour désigner ces
variantes. Bien que taut à fait conscientes des différences' qui peuvent exister
entre le ndyuka, l'aluku et le pamaka, nous souhaitions réaliser un ouvrage qui
montre la complexité et la richesse de ces langues au delà des variations lexicales
Bettina Migge travaille SUt le parnaka, et connaît très bien les autres variantes ; Laurence COUtY
travaille Sllt le ndyuka, dans ses variantes de Cottica et de Grand Sann.
,J
11
Introduction
ou phonologiques propres à chacune. Le terme « nengete) » nous a été suggéré,
entre autres personnes, par le groupe des médiateurs culturels et bilingues de
J'Éducation nationale, et nous semble coïncider assez bien avec une volonté de
rassembler les langues du fleuve sous un même nom, tout en ne faisant pas
abstracrion de lems différences: d'où le (e), puisque les Ndyuka parlent nengee,
alors que les Aluku et les Pamaka parlent nenge",
La meilleure façon de comprendre les relations linguistiques qu'entretiennent
entre elles l'aluku, le ndyuka et le pamaka, mais aussi le saamaka, le sranan
tongo, est de les aborder à travers l'histoire du Surinam, terre de naissance de ces
différentes langues.
L'HISTOIRE DES LANGUES
_ _DUILEUVE
Toutes les langues créoles'i parlées par les différentes communautés businenge
sont originaires du Surinam et se sont formées lors du contact entre les premiers
colons anglais et les esclaves originaires de différentes régions d'Afrique. Cette
rapide présentation historique examine les éléments de l'histoire de la colonisation et de J'esclavage au Surinam qui ont donné naissance à toutes ces langues.
Si certaines explications peuvent sembler contradictoires selon les auteurs cités,
c'est qu'il n'existe pas encore de consensus sur cette partie de l'histoire qui ne peut
qu'être reconstruite à partir de documents anciens souvent fragmentaires. Par
ailleurs, selon l'approche des auteurs (strictement historique, comme J. Arends,
ou linguistique, comme N. Smith), les hypothèses avancées peuvent varier.
Les premiers esclaves ont été « importés» au Surinam en 1651, au début du
développement de la production de canne à sucré.
, l'our plus de détailssur les variationspbOllO/Ogiques entre itluku, IIdyuki/ et pnmalea, voir chnp. L, p. 46.
, On oppose généralement, d'un point de vue histotique et sociologique, les populations créoles de
Guyane et du Surinam aux populations noires marronnes ou businenge. Cependant. d'un point de
vue linguistique, toutes parlent des langues créoles.
6 Un très récent article de]. AIŒNlJS (2002) réexamine l'histoire de l'esclavage au Surinam à la lumière
de sources historiques encore pen exploitées, et remet en cause certains faits énoncés ici, en particulier
la période de présence de l'anglais sur le sol surinamien : d'après]. A1U'NDS (2002), les Anglais étaient
déjà présents de tlçon substantielle avant 165 l, et sour restés majoritaires jusqu'à la fin du XVII" siècle.
12
Grammaire du nengee
Ces premiers esclaves venaient de la Barbade. Ils éraient alors peu nombreux,
étaient importés de colonies anglaises, et exploités dans des plantations
anglaises. Les colons qui en étaient propriétaires parlaient différents dialectes
régionaux de l'anglais, et dans leurs interactions avec les esclaves, utilisaient soit
un pidgin? anglais, soit une variété d'anglais langue seconde.
Sur ces plantations se côtoient d'anciens esclaves venant de la Barbade, qui donc
ont déjà eu un contact continu avec l'anglais ou un créole anglais, et des esclaves
récemment « importés » d'Afrique, qui parlent plusieurs langues africaines selon
leur région d'origine: ces deux types de communautés vont jouer un rôle dans
la transmission de la langue.
Cette première donnée historique explique pourquoi les langues businenge font
partie de ce que l'on appelle les « langues créoles de base lexicale anglaise» : les
premiers colons installés au Surinam étaient anglais.
En 1667, la colonie tombe aux mains des Hollandais, elle y restera jusqu'en
1975, date de l'indépendance du Surinam. Cependant, la forte présence des
Anglais (selon J. ARENDS, 2002) jusqu'à la fin du XVIIe siècle, expliquerait la part
considérable de vocabulaire d'origine anglaise dans les créoles du Surinam. Le
tableau suivant (SMITH, 1987) montre la répartition des différentes langues en
jeu dans le vocabulaire de plusieurs créoles anglais du Surinam",
sranan
77,14 %
3,7%
17,58 0/0
1,59 %
anglais
portugais
hollandais
africains
(N. SMITH, 1987 : 119 -les pourcentages
saamaka
ndyuka
SOIl[
76,47
5,04
15,97
2,52
%
%
%
0/0
49,94
34,88
10,46
4.74
%
%
0/0
%
calculés par rapport aux étymologies identifiécs.)
L'apport des langues africaines peut être détaillé en fonction de la région d'origine des esclaves, et de J'époque à laquelle ceux-ci ont été amenés au Surinam
(ARENDS, 1995; POSTMA, 1990).
On appelle pidgin une langue d'échange, langue véhiculaire qui n'est pas la langue maternelle
d'un groupe particulier et n'est utilisée que dans des contextes spécifiques (le commerce, les marchés,
la traite).
7
Il fàut rajouter aussi les langues amérindiennes, non estimées par N. Smith mais qui ont joué un
rôle non négligeahle dans l'apport lexical.
8
13
Introduction
Entre 1651 et 1700
• Les esclaves sont majoritairement originaires de Loango". Cette période
correspond à la formation du créole (début de l'économie de plantation), et
l'influence du kikongo sur le sranan est attestée (kikongo : groupe kongo des
langues bantu).
• Sensiblement à la même époque, on note une provenance majoritaire des
esclaves de la Côte des Esclaves!", ce qui se traduit par une influence des langues
du groupe gbe 11 sur le créole en formation. Bettina MIGGE montre à travers
plusieurs publications (1998 a ; 1998 b ; 2000 ; 2002 ; 2003) l'influence de
différentes langues gbe dans les structures du pamaka actuel. D'autres personnes
(ARENDS, 1995, 1989, 1986; BRUYN, 1995; SMITH, 2001) ont fait des recherches
sur l'influence des langues gbe dans les créoles du Surinam.
À partir de 1720-1740
Plus tardivement, les archives indiquent des vagues d'importation de la Côte de
l'Or I 2 , et après 1740 de la Côte au Venc' ': la formation du créole étant déjà largement entamée à cette époque, on peut imaginer que l'influence des langues rwi
(Côte de l'Or) (sous-groupe akan) et ga (sous-groupe kwa!") est moindre dans la
structure. Les traces de ces langues sont à rechercher plutôt dans le vocabulaire.
La fiabilité des récentes études historiques et démographiques permet de conclure
à une relative homogénéité dans l'origine des esclaves et donc des langues africaines
importées au Surinam à l'époque de la formation ou de la consolidation du créole:
le kikongo et des langues gbe, essentiellement.
Selon Arends, ce terme renvoie à la zone qui va du Sud-Cameroun jusqu'à Cabinda, au nord de
l'actuel Angola, avec pour la traite hollandaise la région au nord de la rivière Zaïre, les régions
côtières du Congo et du Zaïre. et le Sud du Caban.
9
10
Côre des Esclaves: Est du Togo, Bénin et Ouest du Nigéria (golfe du Bénin, entre Lomé et Lagos).
Le groupe gbe fait partie de la branche kwa des langues Niger-Congo. Le terme" gbe", qui veut
dire « langue ", a été proposé par le linguiste africaniste Capo en 1')77 pour renvoyer au continuum
dialectal comportant des langues telles que l'aja, l'ajarado, lewe-Iou, le Foja, etc. Y. Moriino (communication personnelle) préfère parler de langues ewe-Ion.
Il
12
Côte de l'Or: Centre et Esr-Chana. jusqu'à Accra.
13
Pour la traite hollandaise, correspond au Libéria et à la Côte d'Ivoire.
Kwa est le nom d'une très large Famille de langues dont font partie le twi (parlé au Sud-Chanal,
et le gbc.
14
14
Grammaire du nengee
On peut donc estimer que dès la deuxième moitié du XVIIe siècle, un créole de
base lexicale anglaise, et sous influence des langues gbe et du kikongo, était parlé
dans les plantations au Surinam. Cette donnée est fondamentale pour le reste de
l'histoire de ces langues.
En 1664-1665, deux cents Juifs portugais réfugiés du Brésil s'installent autour de
la rivière Surinam avec leurs esclaves! 'j. Cet événement explique la présence du
portugais dans les créoles businenge en général, et dans le saamaka en particulier.
En effet, ces colons juifs parlaient le portugais, l'espagnol, et sûrement le judéeespagnol. Les plantations juives, le long de la rivière Surinam, représentaient
alors un tiers de l'aire de plantation. D'après SMITH (1987), le contact entre les
esclaves des plantations juives, parlant portugais ou un créole portugais, et les
esclaves des plantations anglaises ou hollandaises parlant un créole anglais, aurait
provoqué la relexification 16 du créole de base anglaise vers le portugais. Il se serait
alors parlé dans les plantations juives une langue, disparue depuis, qui était connue
à l'époque sous le nom de « djutongo », Les esclaves qui marroneront plus tard
des plantations juives (voir ci-dessous) auraient donc parlé le « djutongo »,
ancêtre du saamaka.
Nous avons jusque-là présenté l'histoire telle qu'on pense qu'elle s'est déroulée
sur les plantations au Surinam, c'est-à-dire celle qui explique la création du
« créole surinamien des plantations'? », qui est l'ancêtre direct du sranan tongo
actuel. Un autre élément fondamental dans l'histoire de ce pays doit être abordé
maintenant, celui du marronnage.
Le terme de marronnage est issu d'un mot espagnol, cimarrôn; qui désigne dès
les premiers temps de la colonisation le bétail retourné à l'état sauvage.
W S. M. Hoogbergerr'", spécialiste de l'histoire des Noirs Marrons au Surinam,
parle de trois étapes dans le processus du marronnage :
15 Des études récentes (ARENDS, 2002) remettent en cause le rôle et le nombre des esclaves amenés
pat les colons juifs au Surinam.
16 Ce terme désigne le processus linguistique pat lequel tout ou une partie du vocabulaire d'une
langue donnée est changé pour le vocabulaire d'une aune langue.
17 Pour reprendre Je terme utilisé dans la lirrérature linguistique sur les créoles du Surinam
(Surinamese Plantation Creole).
18
À lire par exemple: W. S. M. Hoogbergen. The Boni Marcan W'ars in Suriname. Leiden : 1990.
15
Introduction
1re étape un esclave s'évade, à proximité de sa plantation, dans la forêt secondaire
qui l'entoure, ou kapuweri!" ; d'autres le rejoignent, le retour est possible,
on parle de « petit marronnage » ;
2e étape
les fugitifs se déplacent pour n'être pas repérés, ils s'écartent des plantations et commencent à cultiver; les décompositions/ recornpositions
de groupes sont fréquentes;
3 e étape
les fugitifs réussissent à se nourrir et s'éloignent réellement, ils deviennent
de véritables marrons.
Les premières traces de groupes de Marrons remontent avant 1667, sur les fleuves
Suriname et Saramacca ; une communauté de plusieurs centaines de personnes
est attestée vers 1650-1660.
Les ancêtres des Saamaka auraient fui les plantations des fleuves Suriname, de la
crique Para et de leurs affluents aux alentours de 1690-1700. Pour une histoire
très détaillée de ce groupe, nous renvoyons au très beau livre de Richard Priee,
Les Premiers Temp?-o. Étant donné leur localisation, on peut imaginer que ces
esclaves marrons appartenaient aux plantations juives, ee qui explique alors que
le portugais joue un rôle important dans son lexique.
En 1710, on atteste une fuite massive d'esclaves que leurs maîtres avaient cachés dans
les bois pour échapper à un impôt, ce qui donnera naissance à la communauté
ndyuka. D'après Diane Vernon, on peut expliquer ainsi l'origine du nom de ce
groupe 2 1: Ndyuka River est le nom donné par les bakaa (les blancs) au
Tapanahony, sur lequel s'installe le premier groupe en 1790, après la signature
des traités de paix, dans le village de Kijoo Kondee. Le Tapanahony est le pays
ndyuka traditionnel et rituel. Au siècle suivant, des groupes s'installeront sur les
fleuves Cottica et Commewijne. Les traités de paix ont donné naissance à un
peuple qui s'autodénornine « Ndyuka », et qui est connu du gouvernement au
début de son histoire sous le nom de Aukaner, d'après le nom de la plantation
où ont été signés les traités, la plantation Auka. Ce nom, Aukaners, donnera
l'appelation okanisi, fréquemment employée par les Ndyuka pour se désigner.
19
20
Origine portugaise de ce terme: capoetra (jachère) > kapuweri.
Édition française au Seuil, Paris, 1994.
21 11 existe un certain flottement aurour de cette dénomination. Pour certains, le nom du lieu originel
est" ndyuka ", mais les gens s'appellent" dyuka », Pour d'autres, appeler les gens « dyuka » est très
péjoratif:
16
Grammaire du nengee
En 1712, un petit groupe qui tente de vivre sur les marges des zones cultivées
dans l'est de la colonie est repéré. On pense qu'il s'agit des ancêtres des Aluku
(ou Boni, selon le nom de l'un de leurs chefs). Contrairement aux Ndyuka et
aux Saamaka, les Aluku ne signeront jamais de traités de paix avec les
Hollandais, ce qui eut pour conséquence des guerres sanglantes pendant toute
la fin du XVIII" siècle qui entraînèrent leur fuite vers le Haut-Maroni (ou fleuve
Lawa) où se trouvent maintenant leurs villages traditionnels.
Il est difficile de déterminer à quelle période s'est établi le groupe pamaka.
D'après les archives coloniales, les Pamaka auraient fui les plantations plus tardivement, vers 1760 ou plus tard (voir MIGGE, 1998 a : 52). Les autorités hollandaises
ne les ont découverts qu'au XIX" siècle parce qu'ils se cachaient dans la forêt pour
fuir les troupes coloniales mais aussi les Ndyuka, qui à cette époque dominaient
les autres groupes. D'après leur propre tradition orale et celle des Aluku, les Pamaka
auraient partagé une partie de leur histoire avec ces derniers: ils auraient fait
partie des mêmes groupes lors de la fuite des plantations, avant de se séparer par la
suite. Ils auraient alors marché vers l'intérieur le long de la rivière Ternpari, et plus
tard, lorsque la vie devint moins dangereuse, ils se seraient installés sur les îles et les
rives du Maroni, autour de la crique Pararnacca, d'où le nom de ce groupe.
En 1760, débutent les négociations de paix entre le gouvernement hollandais et
les Saamaka, puis les Ndyuka : ceux-ci s'engagent alors à ne plus accueillir de
nouveaux fugitifs. La signature des traités est une étape importante vers la
formation des groupes dans leur dimension ethnique.
Les esclaves fugitifs, les premiers ancêtres des Noirs Marrons, parlent vraisemblablement le créole qui s'est formé sur les plantations, c'est-à-dire soit un créole de
base anglaise dans les plantations hollandaises, soit un créole relexifié en portugais
pour les plantations des rivières Surinam et Saramacca.
À la suite d'une histoire différente pour chaque groupe, la langue, au départ
commune, s'est reconstruite, diversifiée, suffisamment pour que chaque groupe
reconnaisse la langue de l'autre et ses différences, mais pas encore assez radicalement
pour qu'il n'y ait plus d'intercompréhension entre les langues.
Par ailleurs, les esclaves restés sur les plantations, et qui sont devenus les Créoles
du Surinam acruel, ont eux aussi continué à parler le créole des plantations, mais
en raison d'un contact permanent avec le néerlandais, langue officielle pendant
la colonisation hollandaise, ce créole s'est transformé lui aussi dans une direction
17
Introduction
différente des langues businenge. Pour résumer cette histoire un peu complexe,
on peut reprendre ce schéma présenté dans l'ouvrage de B. MIGGE (I998 a : 45).
Créole des plantations au Surinam,
formation vers 1680-1720 22
saamaka
séparation vers 1690
matawai/:'
séparation vers 1690
ndyuka
séparation vers 1710
aluku
séparation vers 1712
kwinti
séparation vers 1740
pamaka
séparation vers 1760
sranan tongo :
descendant direct du Créole
des plantations
Figure 1
Les Créoles du Surinam
LES CONSÉQUENCES LINGUISTIQUES
____DE CETTE HISTOIRE
Si l'on résume ce que l'histoire des Noirs Marrons au Surinam nous a appris, on
peut en retenir plusieurs éléments qui sont directement illustrés dans les rapports
qu'entretiennent les différentes langues businenge :
- le ndyuka, l'aluku et le pamaka sont originaires d'une même langue, le créole
des plantations, mais en raison de la séparation des groupes de fugitifs dès le
Nous reproduisons ici fidèlement le tableau présenté dans la thèse de B. MICCE (I998 a), mais
tous les auteurs ne sont pas d'accord sur la date de formation du créole des plantations. N. SMITH
(CARl.lN et AIŒNDS, 2002) fait remonter son origine aux années 1665-1670. II n'y a pas non plus
de consensus clair il propos des dates de séparation des différents groupes de Marrons.
22
23
Les Matawai, ainsi que les Kwinri, sont deux groupes qui résident presque essentiellement au Surinam.
18
Grammaire du nengee
début du marronnage, cette langue s'est scindée en plusieurs variantes, qui vont
recevoir des influences différentes au cours de leur histoire. Cette différenciation
s'illustre essentiellement dans le système phonologique et dans le lexique:
aluku,
pamaka
impur
eau
fàire
prendre
montrer
appeler
ndyuka
basa
basâa
wâta
meki
teki
soli
wataa
kali
meke
teke
soy
kay
Pour plus de détails sur Les variations dialectales entre aluku, ndyuka et pamaka,
voir Le chapitre 1, p. 46
- les ancêtres des Saamaka s'enfuirent de plantations où l'on parlait portugais,
ce qui explique que plus de 34 % du vocabulaire de cette langue soit d'origine
portugaise:
poule
fèmme
homme
boire
pluie
ndyuka
saamaka
osu foo
uman
man
diingi
alen
gallia
mujè
worru
bebè
ryuba
(port.
(port.
(port.
(port.
(port.
gaLhina)
muLher)
homem)
beber)
chuva)
- les esclaves qui sont restés sur les plantations et qui ont été libérés au moment
de l'abolition de l'esclavage (et dont les descendants sont les actuels Créoles du
Surinam) ont continué de parler le créole des plantations qui, sous l'influence,
entre autres, du néerlandais, a évolué un peu différemment des langues businenge.
Cette langue est devenue le sranan tongo actuel.
On montre ci-dessous quelques différences phonologiques ou lexicales:
trauail
table
ptZin
OISe/lU
ndyuka
sranan tongo
wooko
tafaa
beele
foo
wroko
tafra
brede
fowru
19
Introduction
froid
pourri
pouvoir
écrire
charbon
koo
poli
poy
kowru
pori
sikiifi
kan
skriti
koo faya
korfaya
Conclusion
Le choix de faire un ouvrage intitulé « nenge(e) », n'est donc pas arbitraire, et
les auteurs connaissent l'histoire et la situation de ces langues. On connaît en
particulier la force identitaire et culturelle que véhiculent chacune des variantes,
et l'importance que donnent les locuteurs à ce qui permet de les distinguer de
l'autre groupe.
Cependant, en tant que linguistes, il nous faut accepter que ces langues sont des
variantes proches, et les traiter comme telles dans une grammaire qui rende
compte de la stabilité de leurs structures.
Afin de respecter ces différences, qui souvent n'entravent pas une explication
plus générale, nous avons choisi de retranscrire les exemples tels que nous les
avons recueillis, c'est la raison pour laquelle certains sont en parnaka, d'autres en
aluku, et d'autres encore en ndyuka.
ÉCRITURES DANS LES LANGUES
_____________BUSlli ENGE
l'écriture d'Afaka
Le ndyuka est sans aucun doute la seule langue créole ayant possédé un système
d'écriture syllabique propre, créé par l'un des membres de la communauté.
Vers 1908, un Ndyuka de Benanoe (sur le bas Tapanahony), Afaka, fait un rêve
dans lequel un Blanc lui donne un morceau de papier et le charge de dessiner
une écriture pour le bien de sa communauté. Il s'exécute et élabore un alphabet
de 56 symboles qui représentent chacun une syllabe de la langue, soit consonnevoyelle (CV), soit voyelle (V), qui sont les schémas les plus fréquents en ndyuka.
20
Grammaire du nengee
Il garde dans un premier temps ce système caché, mais l'apparition de la comète
de Halley en 1910 est pour lui le signe qu'il faut divulguer son écriture. On
connaît cette histoire d'Afaka lui-même à travers ses écrits. On sait aussi qu'il
travaillait avec les missionnaires. Ce système est appris par son beau-frère (et
d'autres hommes: les bukuman), qui le divulguera à un missionnaire lors d'un
séjour à l'hopital de Paramaribo. D'autres « Blancs », avec qui Afaka et son beau-frère
ont été en contact, apprirent également l'alphabet. En 1918, Afaka fait le voyage
vers Diitabiki pour soumettre son alphabet au Grand Man, mais meurt durant ce
voyage. C'est alors Morssink, l'un des missionnaires, qui décide d'aller montrer
l'alphabet au Gaanman Amakti. Celui-ci le refuse complètement, et plusieurs
hypothèses sont avancées pour expliquer ce refus:
-l'alphabet était l'œuvre d'un « wisi-wasi man fu bil0 24 », c'est-à-dire un « bon
à rien» du bas Tapanahony. Or, une animosité partageait à cette époque les gens
du bilo se (bas Tapanahony) et ceux du opu se (haut Tapanohony) ;
- des étrangers (et qui plus est, des missionnaires) connaissaient l'alphabet avant
lui, ce qui a pu être interprété par le Gaanman Amakti comme un manque de
respect de l'autorité traditionnelle;
- autre raison avancée: les symboles employés par Afaka à des fins phonétiques
étaient en fait des symboles sacrés qui auraient été « profanés» par cette utilisation.
Quelles que soient les véritables raisons du refus du Gaanman de reconnaître cet
alphabet, c'est certainement ce refus qui est à l'origine de l'absence d'extension
de cette écriture, et de son abandon progressif En 1918, Morssink, le missionnaire
qui s'était rendu dans le village d'Afaka, avait rencontré une trentaine de personnes,
hommes, femmes et enfants qui utilisaient cette écriture. Il ne restait plus, entre
1969 et 1974, période à laquelle Dubelaar, un paléographe auteur de plusieurs
articles, a visité le Tapanahony, qu'une quinzaine de bukuman.
Les figures 2 et 3 présentent deux extraits de l'article de C. N. Dubelaar et
A. Pakosie. Le premier document est une reproduction du système syllabique
dans l'ordre original; le second est un texte écrit dans l'écriture d'Afaka par le
capitaine Kago, un des rares bukuman qu'a rencontré l'auteur, et représente une
liste des dons fait à l'esprit d'Akanfu.
H
Littéralement ,
wisi wasi man fu bilo
inutile/homme/pour/en aval
21
Introduction
Figure 2
Liste des symboles d'Maka dans l'ordre original
OUBELAAR et PAKOSIE (1993 : 242)
L'étude de ces documents permet de faire quelques hypothèses sur la représentation de la langue par son auteur, mais également sur un état de langue d'il y a
presque un siècle. La régularüé du système syllabique ndyuka permet de représenter
la presque totalité de la langue au moyen des symboles d'Afaka. Les cas de figures
qui ne rentrent pas dans le système canonique sont donc intéressants à étudier.
On note par exemple qu'Afaka ne prend pas la peine de créer deux symboles
pour transcrire certaines syllabes comportant les sons [0] et lu]' par exemple [bol
et [bu], ou encore [fa] et [fu]. En revanche, les syllabes [po] et [pu] ont chacune
leur propre symbole. On peut faÎre la même remarque pour l'alternance des
voyelles le] et li] dans certains contextes : [li] et [le] sont représentées par le
même symbole. On peut imaginer qu'à l'époque d'Afaka, loi et lui étaient des
22
Grammaire du nengee
i」lセ
""11
(\M Ul1
ct セuQ
'ci xセ
(fOP:Ifl-XlJt,/7Jd
ruc.A?B OIセヲエ
1
Figure 3
Paiements ou dons à l'esprit Akanfu.
DUBELAAR et PAKOSIE (1993 : 248)
Transcription en ndyuka:
A Gadu fu Akanfu / den kali Congosarnanbangi je
Baa Tau / gi tu pangi je
Toso / fu Agill1ihaka / wan liti sopi
Bunwai / wan pangi / wan liri sopi / Lili wan liti sopi / wan pangi / Suden / wan pangi / wan litI sopi je
Wengiwengi / Akoimi / Goda 010
Traduction
l'Il
fiançaù :
Le Dieu d'Akanfu qu'ils appellent Gongosamanbangi
Baa Tau / a donné deux pagnes
Tosa / de Agimibaka / un litre de rhum
Bunwai / un pagne / un lirre de rhum / Lili un
litre de rhum / un pagne / 5udcn / un pagne / un litre de rhum
Wengiwengi / Akoimi / Goda 010
23
Introduction
voyelles très proches, voire identiques dans certains contextes. On fera la même
observation pour Iii et lei. Ces variations se retrouvent encore aujourd'hui dans les
différences entre aluku et ndyuka : comparez al. kumoto 1 ndy. komoto « sortir »,
ou bien al. meki 1 ndy. meke.
Afaka ne propose pas de symboles pour les syllabes à voyelles longues, qui sont
pourtant distinctives en ndyuka : dans quelques cas, il les représente au moyen
de deux syllabes, l'une comportant le groupe CV, et l'autre la voyelle seule,
comme dans les exemples suivants.
deesi, remède sera écrit de-e-si :
Jeele, peur sera écrit fe-e-le :
On remarque la même convention pour les diphtongues qui seront norées en
deux syllabes:
futuboy, serviteur sera écrit fu-tu-bo-i:
jànowdu, avoir besoin de sera écrit jà-no-u-du :
Nous ne rentrerons pas plus dans le détail de l'analyse phonologique de l'écriture d'Afaka, nous renvoyons pour cela à des articles plus spécialisés (voir
DUBELAAR et PAKOSIE, 1993; GOURY, 2002 a).
L'écriture d'Afaka, unique dans le domaine des langues créoles, revêt une importance toute particulière dans le passage des langues à tradition orale vers l'écrit,
même si aujourd'hui un système syllabique ne serait sûrement pas retenu pour
transcrire la langue.
24
Grammaire du ョ│セ・
L'écriture du nenge(e)
aujourd'hui
Le nenge(e) est, comme la plupart des langues du monde, une langue de tradition
orale. Elle n'a pas encore fait l'objet d'un passage à l'écrit systématique, mais cette
problématique est plus que jamais à l'ordre du jour, que ce soit en Guyane ou au
Surinam: en septembre 2002, ont eu lieu à Cayenne les Deuxièmes rencontres sur
l'écriture des langues businenge 25.
L'écrit est loin d'être étranger aux différentes communautés businenge, qui sont
depuis longtemps en contact avec des écrits dans des langues étrangères. En
particulier, les missionnaires protestants de l'église de Herrenhütter ont toujours
utilisé les écrits en sranan tongo pour divulguer leur message. Cette tradition
continue même en Guyane française où beaucoup des écrits, qu'il s'agisse d'affiches,
ou de documents divers, sont rédigés également en sranan tongo, de façon plus
ou moins cohérente. Aujourd'hui, les enfants sont scolarisés en français, ou en
néerlandais, et apprennent à écrire dans ces langues.
Par ailleurs, en Guyane comme au Surinam, l'utilisation de l'écrit en nenge(e)
tongo est de plus en plus tépandu.
Le problème du passage à l'écrit se pose à deux niveaux: celui de l'orthographe
et d'une norme acceptée par l'ensemble de la communauté; celui du niveau de
langue transcrit à l'écrit.
Si le nenge(e) n'a pas encore d'orthographe normée régie par une académie en
Guyane, au Surinam en revanche, les travaux de G. HUTTAR et M. HUTTAR
(1994) ont donné lieu à des choix graphiques qui font référence. L'orthographe
qui est employée dans cet ouvrage est proche de celle de G. Huttar et M. Huttar
et c'est elle qui a été adoptée à l'issue des Deuxièmes rencontres sur l'ecriture des
langues businenge. Elle est une étape particulière dans cette réflexion, et sera
peut-être amenée à changer au fil du temps. Par ailleurs, elle ne correspond pas
forcément à toutes les conventions orthographiques utilisées jusqu'à présent pour
transcrire ces langues. Cependant, on peut penser que, si modifications il y a,
elles seront minimes et ne perturberont pas le lecteur. L'important est de bien
comprendre les règles de prononciation qui accompagnent chaque symbole de
25 Colloque organisé par Tom Dinguiou, de l'Associarion Marna Bobi, avec la collaboration de
i'IRD, à l'IRD - Guyane, en septembre 2002.
25
Introduction
l'alphabet: ainsi, toute modification apportée ensuite dans le code utilisé ne
posera pas de problèmes si les règles de prononciation ont été bien comprises.
L'orthographe utilisée est présentée tout au long du chapitre sur les sons, avec
les indications correspondantes sur la prononciation.
Le problème du niveau de langue à transcrire à l'écrit est autrement plus complexe
que celui de la simple adoption d'une norme. Contrairement là aussi aux idées
reçues, bien que n'ayant pas de tradition écrite, le nenge(e) présente des registres
de langue plus ou moins formels, certains étant parfaitement inaccessibles aux
non initiés, même à l'intérieur des communautés. Savoir choisir le bon registre
de langue en fonction de la situation est l'un des apprentissages les plus importants
et les plus longs des enfants businenge.
S'il n'y a donc pas de variante écrite, il existe très clairement une conscience de
plusieurs registres de langue n'ayant pas tous la même valeur sociale. Et la question
qui se pose à l'heure des discussions sur le passage à l'écrit du nenge(e) est celle-ci:
quel niveau de langue va-t-on représenter? Cette question n'est pas triviale, et aura
forcément des implications sociales qui mettront en scène l'inévitable querelle
des anciens et des modernes. Certains genres sont extrêmement structurés, doit-on
s'en servir comme base pour un passage à l'écrit, ou doit-on au contraire transcrire
un niveau de langue le plus proche possible de celui de la vie de tous les jours?
Le registre de langue quotidien montre une tendance à la disparition de certaines
voyelles ou consonnes: doit-on, dans une transcription écrite, garder ces phénomènes propres à l'oral, ou au contraire rétablir les formes pleines?
Nous ferons remarquer à cette occasion que le français a choisi plusieurs options
face à la distorsion entre prononciation orale et morphologie: dans certains cas,
l'élision est retransmise telle quelle à l'écrit (j'ai, er non pas *je ai), alors que dans
d'autres non (tu as, et non pas "t'as, alors que la prononciarion esr généralement
bien celle-ci: [ta]).
I! ne nous appartient nullement ici de résoudre ces problèmes qui devront être
discutés par les locuteurs des communautés eux-mêmes. I! est cependant important
de souligner que le nenge(e) certes n'a pas de tradition écrite, mais présente des
différences de registres formels tout aussi complexes, qui jouent un rôle fondamental dans la sociéré/",
26
Voir les travaux récents de B. !\1igge.
26
Grammaire du nengee
Quelques remarques sur les conventions d'écriture
utilisées dans cet ouvrage
Comme on l'a précisé dans cette introduction, les auteurs sont tout à fait
conscientes que le ndyuka, l'aluku et le pamaka sont trois variantes de nenge(e)
qui présentent des différences phonologiques et lexicales (voir chap. l , p. 46). Lors
de la transcription des nombreux exemples qui illustrent chacun des chapitres, ainsi
que dans l'écriture des mots de nenge(e) à l'intérieur d'un paragraphe linguistique,
nous avons choisi les conventions suivantes:
- les exemples sont transcrits tels qu'ils ont été recueillis: s'ils ont été recueillis
auprès d'un locuteur pamaka, ils sont écrits en pamaka, de même pour l'aluku
et le ndyuka. La grande majorité des exemples sont tirés d'enregistrements de
conversations spontanées recueillies par les auteurs au cours de leurs enquêtes
linguistiques. Quelques exemples viennent des sessions de terrain et de conversations spontanées non enregistrées;
-les mots de nengeie) présentés dans les textes d'explication linguistique en français
sont écrits avec les deux orthographes possibles, soit au moyen de parenthèses,
comme dans nenge(e), tafa(a), wataia), soit en répétant le mot entier (comme
dans meki/meke ; seni/sende). La forme sans parenthèse est en aluku ou pamaka, et la première forme des paires avec barre oblique est en aluku ;
-les traductions en français ou les mots dans d'autres langues sont écrits en iralique,
par exemple: sikiifi, écrire;
- les notations orthographiques sont présentées entre chevrons simples: < p >
note la lettre p.
27
Introduction
1
Les sons
Afin de bien comprendre la transcription écrite qui est utilisée dans cet ouvrage
et de bien prononcer les exemples en langue, il est nécessaire de comprendre
comment s'organisent les sons.
S'il peut paraître un peu rébarbatif, ce chapitre est essentiel à plus d'un titre:
- d'une part, les apprenants d'une langue étrangère doivent faire l'effort de
prononcer le mieux possible celle-ci. Or, notre oreille étant habituée à un certain
système phonologique, nous entendons mal les sons qui ne font pas partie de
notre langue. D'où les explications détaillées données ci-dessous;
- d'autre part, il est important pour les enseignants d'avoir une idée précise du
système des sons de la langue de leurs élèves, pour les mêmes raisons évoquées
plus haut: ceux-ci n'ayant pas la même langue que l'enseignant, certains sons
ou certaines combinaisons de sons vont leur échapper, ce qui entraîne rapidement
des problèmes de compréhension. L'enseignant conscient des différences pourra
alors mettre le doigt sur certains points sensibles.
Le système des sons sera abordé de la façon suivante: dans la première partie, nous
décrivons les voyelles et les consonnes, et nous expliquons les règles de prononciation de ces phonèmes. Dans une deuxième partie, nous décrivons rapidement
la syllabe, unité minimale dans laquelle s'organisent les sons et notion importante
dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Dans une partie un peu annexe,
nous abordons le domaine des tons: on montrera comment, en nenge(e), chaque
syllabe possède sa propre hauteur mélodique, cette hauteur étant discriminatoire et
permettant parfois de distinguer deux mots de sens différents. Enfin, une quatrième
partie présentera les principales différences phonologiques entre les trois formes de
nenge(e) présentes en Guyane: l'aluku, le ndyuka, le pamaka.
Les conventions de transcriptions utilisées sont celles de l'alphabet phonétique
international:
-les formes entre crochets droits correspondent à une transcription phonétique 27 :
[jikiifi] ;
27 La transcription phonétique reproduit exactement les sons prononcés, avec le maximum de détails
phoniques. Elle utilise les caractères de l'alphabet phonétique international (API) et vaut pour toutes
les langues du monde.
28
Grammaire du nengee
- les formes entre barres obliques correspondent à une transcription phonologig ue2H : 1sikiifi/.
Les lettres sont notées entre chevrons: < n > renvoie à la lettre n, < ty> à la lettre
gui est utilisée pour transcrire, dans l'orthographe retenue, le phonème Ie/.
Pour une bonne lecture de la transcription phonétique, nous vous conseillons de vous
réftrer systématiquement au Guide des notations phonétiques en page 30 et sur
le rabat de couverture.
uliS CONSOI\JNES
On compte 17 consonnes en nenge(e).
Les consonnes suivantes se prononcent comme en français:
p
poti
[pori]
b
bobi
jafa 1 !afaa29
gansi
kankan
goon
[oo
liba
mata
neti
[bobi]
[tafa] 1 [tafaa]
t
d
k
g
f
1
m
n
[dânçi]
[kâqkân]
[gooI]po
[foo]
[liba]
[mato]
[neri]
mettre
sem
bouteille
danser
peigne
abattis
oiseau
fleuve
conte
nuit
Les autres consonnes sont présentées ci-dessous avec les règles de prononciation
correspondantes:
III W :
se prononce comme dans kiwi, ou comme en anglais (dans water).
wata 1 wataa
awasa
[wara] 1 [wataa]
[awasa]
eau
chant et danse businenge
28 L'écriture phonologique est le résultat d'une analyse du système des sons d'une langue particulière.
Elle ne retranscrit que ce qui est pertinenr dans la langue, c'est-à-dire cc qui va permerrre de faire
du sens. Voir par exemple la description du /s/ en nenge!e) pOLLr comprendre la différence entre
phonétique (prononciation) et phonologie (analyse).
Voir page 46 de ce chapitre à propos de la variation dialectale: le premier mot est en aluku et en
parnaka, et le deuxième en ndyuka.
29
30
Attention, le < g > ne se prononce jamais [3] comme dans page.
29
Les sons
Guide des notations phonétiques
Équivalents dans la prononciation française
des signes phonétiques (API) utilisés
Ce guide des notations phonétiques est repris en rabat de couverture.
Les symboles phonétiques qui correspondent à la même lettre en français ne
sont pas recensés ici (par exemple [a], qui correspond à < a ».
Symbole utilisé
Prononciation française la plus proche
[a]
un peu comme < an > dans enjànt
[6]
un peu comme < on > dans pont
le]
comme < é > dans écrire
[E]
un peu comme les gens du Sud de la France
prononcent < ai > dans pain
lu]
comme < ou > dans loup
[u]
pas d'équivalent en français:
correspond à un lu] prononcé avec de l'air
qui passe par le nez (nasalisé)
[n
lcl
< ch > dans chat
un < ch > plus chuinté,
comme < ch > dans ich en allemand
un peu comme < ng > dans parking,
ou comme < ng > dans king en anglais
[P]
comme < gn > dans pagne, ou < ni > dans panier
[e]
équivaut à peu près à < teh > en français
Ll-]
comme < dj > dans 7àdjikhistan,
ou < j > dans jean (le pantalon)
< y > dans
yéti
comme < ge > dans page
30
Grammaire.du nengee
Y : se prononce comme < y > dans yéti, ou comme -c-il » dans aiL On le trouve
dans des mots comme :
III
yee
wowoyo
III S :
entendre
marché
le < s > se prononce toujours [sJ, entre deux voyelles ou en initiale de mot.
Il existe une tègle de prononciation propte au nenge(e) qui implique que le s
devant un [iJ ou un [eJ se prononce [çJ ou [n, comme dans les mots suivants:
busi, forêt
sikoo, école
se prononce
se prononce
[buçiJ
[çikoo]
En pamaka, cette tègle s'étend à la voyelle [eJ dans les mots
sen, honte
se, côté
qUi se prononce
qUi se prononce
[JêlJJ
[JeJ
Ce phénomène appelé « palatalisation » est très répandu dans les langues. C'est
ce qui explique pourquoi les locuteurs de nenge(e) qui apprennent le français
peuvent avoir tendance à prononcer:
assiette
allocation
[aJjëtJ
[alokajjô]
[n
Par ailleurs, il est important de voir qu'en nenge(e), la différence entre
et [s]
ne permet pas de distinguer des mots différents, contrairement au français qui
distingue sac [sak] et chaque [jak]. Un mot comme « chapeau» pourra donc être
prononcé [sapo] ou [japo] par un locuteur de nenge(e).
h : le h est véritablement aspiré en nenge(e), il se prononce comme une consonne
à part entière, comme en anglais ou en allemand. Par ailleurs, il peut être ajouté
devant une voyelle initiale pour un effet emphatique. VtJir chap. 7, p. 165 sur
l1li
l'emphase.
how, sabre
ebi, lourd
se prononce
peut se prononcer
[how]
[hebi]
ty et dy : ces deux sons n'existent pas en français, mais sont proches de sons
connus dans d'autres langues:
Il
lセウ
31
sons
< ty> correspond à [cl en phonétique et se prononce à peu près comme < teh >
< dy > correspond à [J] et se prononce un peu comme < dj > (comme dans
djinn). Quelques mots:
tyobo, sale
dyonko, somnoler
l1li
se prononce
se prononce
[cobol
[Jo1)ko]
ny : se prononce comme < gn > en français, et se trouve dans un mot comme:
nyan, manger
nyoni, petit
se prononce
se prononce
[pa1)]
[jioni]
n à la fin d'un mot: cette consonne est la seule pouvant se trouver à la fin d'un
mot, ou à la fin d'une syllabe dans un rnot". Elle se prononce différemment
selon le contexte dans lequel elle se trouve:
II
- à la fin absolue d'un mot ou d'une phrase, quand il n'est suivi d'aucun autre son:
n se prononce [1)], comme le font les gens du Sud de la France, qui prononcent
« pain » [pÈ1)]. C'est un n qui s'articule au fond de la gorge et non pas au niveau
des dents. Ainsi:
Ion, courir
mun, mois
se prononce
se prononce
[J01)]
[miirj]
Cette prononciation particulière explique pourquoi certaines graphies ont choisi
d'écrire < ng > à la fin de ces mots, parce qu'en effet ce son [1)] semble être un Inl
suivi d'un Ig/. Dans la mesure où c'est un phénomène complètement automatique,
une sorte de réflexe des locuteurs, il n'est pas nécessaire de surcharger la graphie,
une règle simple qui explique cette prononciation suffit;
- à la fin d'une syllabe et devant une autre consonne: le n est influencé par la
consonne qui le suit, et va se prononcer différemment selon la nature de cette
consonne:
n
panpila, papier
menbee, se souvenir
se prononce
se prononce
se prononce
lm]
devant un p ou b 32
:
[pârnpila]
[rnêmbec]
Par exemple, le mot dyonko cité plus haut est composé de deux syllabes, dyon-ko, et le n est à la
fîn de la première syllabe.
31
32 En français, on retrouve les traces de cette règle qui a dû s'appliquer à un stade ancien de la
langue: le préfixe privatif in-, comme dans incapable, se prononçait irn- devant p ou b, comme
dans impossible ou imberbe.
32
Grammaire du nengee
se prononce
se prononce
se prononce
n
konde, village
banti, pneu
ln]
[1)]
se prononce
se prononce
se prononce
n
beenki, assiette
diingi, boire
devant un
t
ou un d :
[kônde]
[bânri]
devant un k ou un g :
[beêl)ki]
[dill)gi]
________liS_VDYEillS
_
Le nenge(e) possède 5 voyelles de base et 5 voyelles longues ou doubles.
Voyons d'abord les voyelles de base: i, e, a,
suivante:
ml
te
a
go
mu
[mi]
[te]
0,
u, qui se prononcent de la façon
mot, Je
quand
il, elle
aller
devoir
[a]
[go]
[mu]
Les voyelles longues
Les voyelles longues ou doubles correspondent au redoublement des voyelles
ci-dessus. Cerre distinction entre voyelle simple et voyelle double est très importante puisqu'elle permet de distinguer beaucoup de mots en nenge(e) :
di, lorsque
te, jusqu il
fa, comment
fo, quatre
buku, livre
est
est
est
est
est
différent
différent
différent
différent
différent
de
de
de
de
de
dii, trois
tee, queue
faa, fOrmulepolie
foo, oiseau
buuku, pantalon
C'est aussi l'une des différence entre le ndyuka d'un côté, et laluku et le pamaka
de l'autre: beaucoup de mots ndyuka qui ont une voyelle longue en finale ont
une voyelle courre en aluku et en pamaka.
Plus de détailssur lesdifférences de prononciation ou de vocabulaire sontprésentés à
1"fin de cettepartie, p. 46.
33
Les sons
Les voyelles nasalisées
Lorsque les voyelles précèdent une consonne nasale (rn, n), elles onr tendance à
être influencées par celle-ci et se nasalisent, c'est-à-dire qu'elles se prononcent
avec de l'air qui passe par la bouche et par le nez (un peu comme dans le an [a]
de dam, ou le on [5] de pont).
nyan, manger
kon, venir
den, ils, elles
sikin, corps
supun, cuillère
se
se
se
se
se
prononce
prononce
prononce
prononce
prononce
l./Ü!)]
[k5!)]
[dêij]
[çikiIJ]
[su PU!)]
Dans la mesure où la prononciation nasale de la voyelle devant une consonne
nasale (rn, n, ji, !)) est automatique, on ne la transcrit pas dans l'orthographe.
Mais il faut connaître la règle pour bien prononcer.
Les diphtongues
Il existe deux types de diphrongues-" en nenge(e) : celles qui se terminent par [jl,
et celles qui se terminent par lwl Selon la convention graphique choisie, on les
transcrit au moyen d'une consonne. respectivement < y> et < w » .34
On les trouve par exemple dans des mots comme:
gowtu
[gowtuJ
[how]
[kaj]
[pajmârj]
[koj]
[retej]
how
kay
payman
koy
tetey
or
sabre
appeler
dette
promenade
corde
Comparaison des voyelles
du français et du nenge(e)
On comparera ici les voyelles telles qu'elles existent à l'oral: elles sont au nombre de
] 4 en français (et non pas 5, comme on a coutume de le croire -les « 5 voyelles »
diphwnguc CSt une voyelle (lui sc transforme au cours de sa prononciation. P,H exemple. elle
commence par un la] et se ferme en [il > diphrongu« 'ai'. Les diphtongues n'existent pas en français.
Elles existent en revanche en anglais. comme dans boy. ail".
.J.J Une
H
Ci-rtaincs graphi,,, uriliscnr des voyelles, respccrivcmcnr i er u.
34
Grammaire du nengee
du français sont des lettres, er non pas des sons), er 14 en nenge(e), mais les deux
sysrèmes ne correspondent pas du tout. Ne sont comptabilisées que les voyelles
phonologiques, c'est-à-dire celles qui permettent de distinguer des mors de sens
différent.
Les sons existent dans les deux langues
et ont la même valeur phonologique .'
Iii
lei
lai
loi
lui
français
nenge(e)
He
Ag!
セ、
;!ba(a)
école
.i!b.i!ttis
orange
rouge
Qli
!!kM
oeuf
rêre
traverser
huile
pêche
Le son existe dans les deux langues
mais n'a pas la même valeur phonologique .'
- les nasales
nenge(e)
français
[a]
lai
161
[6]
man
Ion
homme
COUrIr
En français, lai er 161 sont phonologiques, c'est-à-dire qu'elles font partie des
sons qui permettent de disringuer des mors: pan [pa] n'est pas la même chose
que PLl;' [pa] ; pont [pô] n'est pas la même chose que pot [po]. En nenge(e) en
revanche, les deux sons existent dans la langue, il sont prononcés différemmem
de ]'équivalent français, mais ils ne permettem pas de disringuer des mors, parce
qu'ils sont provoqués par la présence d'un Inl jusre après: il n'existe pas de mor
[uman] qui serait différem de [umârj] en nenge(e).
- les voyelles serni-ouverres Isemi-fermées
français
lei
!fi
les
lair
nenge(e)
[el
[E]
[ede]
[fEnse] 1 lfunsee]
rêre
fenêtre
En français, lei er lEI, qui correspondenr respectivement à < é > er < è >,
permettenr de disringuer des mors de sens différenrs, même si de plus en plus
35
Les sons
cette distinction se perd. En nenge(e), le [E] n'est qu'une prononciation possible
de lei dans certains contextes, mais ne permet pas de distinguer des mots.
La différence entre lei et lEI est très difficile à entendre pour les personnes ne
parlant pas français, parce que les deux sons sont très proches.
Les sons n'existent qu'en français:
- le son Iy], qui correspond à la lettre < u > : son articulation est proche de li],
il peur parfois être confondu avec cette voyelle;
- les sons [œ] et [0], que l'on trouve respectivement dans œufet eux, n'existent
pas en nenge(e), les mots qui se distinguent seulement par cette différence sont
très difficiles à entendre et à prononcer pour beaucoup d'étrangers qui apprennent le français;
- le son [E] de main n'existe pas en nenge(e). Par ailleurs, la différence entre
lai < an >, 161 < on >, et lEI < in > est souvent difficile à entendre pour les
personnes ne parlant pas français. Là encore, c'est un point de la phonologie qui
devra être traité avec une attention particulière.
Les sons n'existent qu'en nenge(e) :
- les voyelles longues
Comme on l'a vu plus haut, la longueur vocalique permet de distinguer des
mots de sens ditférenrs en nenge(e), alors qu'en français elle n'a pas de sens particulier : un francophone va donc souvent ne pas les entendre dans les mots en
nenge(e), et ne fera pas la différence entre:
baka
bakaa
baaka
dos/derrière
Blanc
noir
- les diphrongues
Elles n'existent pas en français, mais sont fréquentes en nenge(e) (Voir p. 34 de
ce chapitre, pour leur description et des exemples).
Les deux systèmes vocaliques, celui du français et celui du nenge(e) sont donc
relativement différents, et l'absence de prise en compte de ces différences, en
particulier dans un contexte d'apprentissage de l'une des deux langues, peut
produire des failles dans la communication.
36
Grammaire du nengee
Deux types de différences sont à prendre en compte dans ce cas:
- le son n'existe pas dans l'une ou l'autre langue, donc l'apprenant ne l'entend
pas, ou alors le confond avec un son qu'il connaît dans sa propre langue. Cela
peut être le cas du [y], confondu avec li] ;
- le son existe dans la langue du locuteur, mais celui-ci ne sert pas à distinguer
des mots de sens différents, il n'est pas donc pas perçu comme pertinent par
l'apprenant. C'est la différence qui existe entre /s/ et /J/ en français, et qui n'existe
pas en nenge(e).
Il faut rajouter à cette liste des sons du nenge(e) quelques sons relativement rares
mais qu'on peut cependant rencontrer.
IIIZ
Il existe dans quelques
ze
anzaw /nzaw
azin'
anzema
mots plus ou moins fréquents:
mer
éléphant
vinaigre (mot en nenge(e) d'origine hollandaise)
phénomène surnaturel'"
II1II V
Ce son se trouve surtout dans les idéophones. On le trouve par exemple dans un
mot comme:
ancêtre (Iernrnel"
avo
idéophone 38 qui exprime l'idée de grande vitesse
valaw
vann
idéophone qui exprime j'idée de puanteur
On a vu plus haut une règle particulière pour le s, qu'on a appelée tègle de palatalisation. ]j sc
trouve que cette règle s'applique aussi pour le [z] devant un li] , on prononceta donc azin [a3(1)] .
1)
.>6 Lueur
visible la nuit, qui laisse entendre qu'un wisiman, personnage malveillant qui utilise des
connaissances ésotériques, est en train de passer dans l'air.
17
Ce mot est aussi souvent prononcé afo.
Les idéophones sont une catégorie de mots qui n'existent pas en français. Ils sc rapprochent des
onomatopées, mais peuvent tenvoyer à autre chose qu'à du bruit (une couleur, une sensation ... ).
.18
Plusde détailsdans le chapitre
7,
p. 169 et le document annexe.
37
Lessons
- - -
t!!
------------------------
gb; kp
Ces deux sons, hérités des langues africaines, ont tendance à être remplacés en
nenge(e) moderne par les sons gw ct kw. On en donnera quand même quelques
exemples:
gbagba
gbegbe
kpolon
kpitii
!Ill
forêt régénérée
type de bois léger
idéophone qui marque une chute, une fin
idéophone qui marque J'idée de densité
pour certaines matières (cheveux, tissu, copeaux, erc.]
consonnes prénasalisées
En début de mot, on trouve une série de consonnes complexes qui commencent
par une nasale pour ensuite changer cl' articulation (rnb, nd, ng, etc.). Ces
consonnes sont aussi un héritage africain. Ces sons ne se trouvent que dans
quelques mots, et uniquement à J'initiale de mot: quand une nasale précède une
occlusive à l'intérieur d'un mot, elle ne fait pas partie de la même syllabe.
[mboma]
[nzaw]
[jijuka]
[rj goma]
cursse
éléphant
ndyuka
amidon
Tableau récapitulatif
des consonnes phonologiques du nenge(e)
38
Mセ
Grammaire du nengee
AUTRES PARTICULARITÉS
DU SYSTÈME DES SONS
_____EM NENG E(E)
Absence de Irl
Le nenge(e) ne connaît pas le son [rJ, ni comme celui du français, ni roulé. C'est
d'ailleurs une des choses qui le distingue nettement du sranan tongo, qui possède
un [r] proche de celui de pero en espagnol.
Les mots en contact
Tout comme en français, la prononciation des mots est parfois très différente
selon qu'ils sont prononcés isolément ou en contact avec d'autres mots.
Pour donner un exemple en français:
je ne sais pas
se prononce dans certaines régions
[Jsepa]
Et en nenge(e) :
A be
se prononce
0 dede.
iI/PAssF./FUT/ mort
JI serait mort.
Certaines transformations des pronoms personnels sont systématiques, on en
donnera quelques exemples ici:
Il
mi
be
se prononce [rube]
Mi be taygi i.
je/rAssUdirelroi
[mbetajgii]
Je t'anais dit.
+
se prononce [we]
lIIIu+e
U e diingi ko6.
nous/ ASp 39 /boire/ café
i!I!1 1
se prononce [je]
+ e
Pe i e go ?
où/ tu/AS1'/aller
.\'J
[wedi ll)gikofi]
On boit le caft.
[pejego]
Où tu vas?
As!' : aspect. l'our des défi/ifs sur (II Cilt<,<orie de l'aspret, rolr chllp. 4, p. 89.
39
- - - - - - - - - - - -
Lessons
_. __._._--_._---
se prononce [aj]
Fa a e go ?
comment/ça/ ASP/ aller
se prononce [wo]
IIIIIU+O
U 0 gwe.
nous/rtrr/partir
.. 1
+
[faajgo]
Comment ça va ?
[wogwe]
On partira.
se prononce [jo]
0
10 gwe?
[jogwe]
Til partiras?
tu/FUT/partir
se prononce [aw]
Pe a 0 go?
où/il/FUT/aller
[peawgo]
Où est-ce qu'il va aller?
Le pronom personnel en provoque souvent des modifications de la voyelle qui
le précède, comme dans les exemples suivants:
se prononce [neerj]
.. na + en
[sawenoneenen]
Sa Weno na en nen.
Mme/Weno/c'est/son/nom Son nom c'est Sa Wéno.
.. anga + en
se prononce [âIJgeeIJ]
San i 0 du anga en ?
que/tu/FuT/faire/aveclle
[saioduârjgeen]
Qu'est-ce que tu vasjàire avec?
Un autre exemple de transformation systématique est celui de la préposition fu,
dont la voyelle change en fonction de la voyelle qui suit:
lIilI
se prononce [fjeIJ]
fu + en
anga a fini futu fu en
[âIJgaafinifutufjeIJ]
aveclle/fin/jambe/pour/lui avec sa jambe fine. . .
II1II
fu + i
se prononce [fii]
Gaan tangi fu i ye.
grand/merci/pour/roi/
40
Grammaire du nengee
[gaâIJtâIJgifiiye]
Merci beaucoup.
• pronom personnel + négation
La forme a ou an de négation provoque des changements de prononciation des
pronoms personnels qui la précédent, par exemple:
U an go.
1PL/NEC/aller
[wâq go]
On n'y estpas allé.
Par ailleurs en aluku, la négation subit des changements phonologiques lorsqu'elle
est suivie des marques de conjugaison. Cet aspect est abordé en page 48 de ce
chapitre.
Il faut être attentif à la façon dont le mot est prononcé dans une phrase pour
bien comprendre le sens du message. Selon les contextes et la norme orthographique retenue, ces changements peuvent apparaître dans la graphie, mais ce
n'est pas systématique.
Les verbes se terminant
par une consonne nasale
Certains verbes qui se terminent par un /n/ présentent une particularité lorsqu'ils sont suivis du pronom de troisième personne objet en. Afin de faciliter la
prononciation, on insère la syllabe mi (en ndyuka) ou m (en aluku/pamaka)
entre le verbe et le pronom:
fon, frapper
nyan, manger
A fom en.
il/frapper/lui
en pamaka
A fomi en.
il/frapper/lui
en ndyuka et aluku l"
A nyam en.
il/manger/1ui
pamaka
A nyami en.
il/mange/ lui
en ndyuka et en aluku
Il i'« frappé.
Il l'afrappé.
Il l'a mangé.
Il l'a mangé.
Ini wan man kiimi en goon.
chaque/un/homme/nettoyer + phon/son/abattis
Chacun nettoyait son abattis.
42
On dit aussi en aluku [afojrj].
41
POUR RÉSUMER
L'alphabet du nenge(e)
a ; b ; d ; dy ; e ; f; g ; h ; i ; k ; 1; f i ; n
ny ; 0 ; p ; s ; t ; ty ; li ; (v) ; w ; y ; (z),
Les règles de prononciation
• s tend à se prononcer [ç] (ch) devant un i
on écrit busi
on prononce [buçi]
• n à la fin d'un mot se prononce [D] (ng)
on écrit man
on prononce [mân]
• une voyelle devant un n se prononce légèrement nasale
on écrit uman
on prononce [umâïj]
lASYLLABE
Dans la mesure où cet ouvrage risque d'intéresser des enseignants, nous présenterons rapidement ce qu'est la syllabe en nenge(e), puisque c'est une notion
importante dans l'apprentissage de l'écriture et de la lecture pour les enfants.
Même si la méthode syllabique n'est plus appliquée, les jeux de mots et les premiers
pas vers la lecture en français font souvent appel à cette notion. Attention, la
syllabe telle qu'elle est présentée ici correspond à un concept de l'oral, et non pas
de l'écrit.
Une des syllabes les plus fréquentes en nenge(e) est celle construite sur le modèle
consonne-voyelle (CV), comme dans bo-to, (CV-CV) canot.
42
GrammaÎre du nengee
セM
セM
D'autres modèles sont également possibles, nous en présenterons quelques-uns,
la liste n'est pas exhaustive:
V
une voyelle unique, comme pour le pronom a de 30' personne du singulier;
CVV une consonne suivie d'une voyelle longue, comme dans le mot foo, oiseau
ou une consonne suivie d'une diphtongue, comme dans le mot セ L
acheter;
CVC une syllabe terminée par une consonne qui est toujours Inl, comme dans
le mot ken, canne à sucre ou encore pikin, en{ànt;
CCV le groupe de consonnes initiales comporte obligatoirement une semiconsonne, généralement Iw/, comme dans gwe, J'en aller, kwaka, couac":
Ces syllabes apparaissent rarement seules (comme dans les exemples cités plus
haut qui sont des mots monosyllabiques), et se combinent généralement pour
donner des mots bi-, tri- ou quadrisyllabiques (à deux, trois ou quatre syllabes).
Une des particularités du système syllabique du nenge{e) est l'absence de
groupes de consonnes comme on peut le rencontrer en français. Le nenge{e)
réintroduit systématiquement une voyelle entre deux consonnes. C'est une
caractéristique qui le différencie aussi du sranan. On peut comparer:
nengete)
sranan
français
sikiift
tafafa)
somoko/sumoko
sineki
skrift
tafra
smoko
sneki
écrire
table
fumée
serpent
On peut imaginer que dans le contexte de l'apprentissage du français, la présence
de groupes consonnantiques va provoquer des troubles de compréhension et de
reproduction.
Ce phénomène a été très peu décrit dans des langues créoles comme le nenge{e),
qui se trouve être l'une des rares langues de ce groupe à posséder des tons, tout
41
Le couac est de la semoule de manioc toastée, produit de base de l'alimentation
43
Les sons
l'Il
Cuyalle.
comme le saamaka. Plusieurs familles de langues sont connues pour être tonales:
certaines langues africaines, certaines langues asiatiques comme le hmong, parlé
en Guyane. Mais tout d'abord, essayons de comprendre ce que sont les tons,
phénomène très difficile à entendre pour une oreille européenne peu habituée à
cette gymnastique sonore.
Dans une langue à tons, chaque syllabe possède, en plus des consonnes et des
voyelles, une mélodie propre qui permet de la distinguer des autres.
Donnons des exemples en chinois. Le trait au dessus de la voyelle note quatre
types différents de tons.
ma
ma
ma
mà
avec
avec
avec
avec
un
un
un
un
ton
ton
ton
ton
haut uni
montant
descendant-montant
descendant
mère
lin
cheval
insulter
En chinois, les consonnes et les voyelles ne suffisent donc pas à distinguer des mots
de sens différent, il faut aussi prendre en compte la mélodie de chaque mot.
Le nenge(e) possède deux hauteurs mélodiques: un ton haut, et un ton bas. Et cette
différence entre ton haut et ton bas est parfois capitale pour la compréhension du
discours.
Un des phénomènes les plus frappants est celui de la négation, qui se marque au
moyen de na ou de a 42 . Cette forme a de nombreux sens en nenge(e), et il faut être
attentif au contexte dans lequel elle s'emploie. On la repère facilement lorsqu'il
s'agit de la négation, en particulier devant un verbe.
Plus de détails dans le chap. 4, p. 103 et 105.
En revanche, quand on veut exprimer les notions de c'est ... ou ce n'est pas ... les
choses se compliquent dans la mesure où on utilise ce même na, avec un ton bas
pour dire c'est... , et un ton haut pour dire ce Il 'est pas ... , comme dans les
exemples suivants:
na mi baala
être/mon/frère
C'est mon frère
na mi baala
ne pas être/mon/frère
Ce n'est pas mon frère
Cette forme abrégée est de loin la plus courante, Ce qlle nOLIs présentons ici sur la négation pOlir
illustrer les tons vaut surtout pOlir le ndyuka, car le parnaka et l'aluku ont une forme de négation
un pell différente, qui varie entre a ou an.
42
44
Grammaire du nengee
Dans le deuxième exemple, nâ est prononcé avec un ton nettement plus haut
(indiqué par l'accent aigu) que dans le premier, et l'ensemble de la courbe
intonarive de la phrase se trouve affecté par cette différence de ton. Cette
construction est suffisamment fréquente dans la conversation courante pour
qu'on y prête attention.
Par ailleurs, chaque mot possède sa propre hauteur mélodique. On en donnera
quelques exemples: l'accent aigu note que la voyelle se prononce plus haute,
alors que la voyelle sans accent est basse:
buba
tidé
subi
bigi
peau
aujourd'hui
monter
gros
woéké
séépi
nanâsi
éslde
travail
jilet
ananas
hier
Il est certes difficile d'apprendre par cœur chaque mot et son schéma tonal, mais
il est important, là encore, d'écouter la façon dont les gens prononcent.
Pour une oreille peu habituée à discriminer une hauteur mélodique pour chaque
syllabe, la différence de hauteur s'entend plutôt comme une différence d'accent.
Ainsi, là où se trouve un ton haut, on a l'impression que la syllabe est accentuée.
En tant que locuteurs de français, nous avons tendance à accentuer la dernière
syllabe d'un mot ou d'un groupe de mots, puisque c'est ainsi que cela fonctionne
dans notre langue. Les mots n'ont pas d'accent propre, cela dépend du contexte
dans lequel ils se trouvent. Prononcez par exemple:
> c'est < son> qui porte l'accent
> c'est < blanche> qui porte l'accent
la maison
la maison blanche
C'est très différent en nenge(e), puisque chaque syllabe a sa propre mélodie, et
le ton haut, qui correspond en quelque sorte à notre façon de percevoir l'accent,
n'est pas toujours à la fin du mot ni du groupe de mots.
Dans la mesure où l'étude systématique du système tonal n'a pas été encore
réalisée, nous ne noterons les tons que dans les cas où l'opposition est importante
pour la compréhension. Dans certains cas en effet, seule la présence du ton permet
de distinguer deux mots de sens différents. C'est le cas par exemple pour :
séo : bord
soé : mouton paresseux
45
les sons
Le premier mot a une première syllabe plus haute que la deuxième, alors que le
deuxième mot suit le schéma inverse, c'est la deuxième syllabe qui est plus haute.
bukù : champienon
bùku : livre
La première syllabe du mot pour champignon est basse, et la deuxième est haute.
Le mot pour livre a les mêmes consonnes et les mêmes voyelles, mais il se distingue
de champignon par le fait que la mélodie est inversée: c'est la première syllabe
qui est haute et la seconde qui est basse.
kaî 1 kây : le premier est le verbe tomber, avec un ton haut sur le Iii,
et le deuxième le verbe appeler, en ndyuka, avec un ron haut sur le lai.
Ces quelques exemples sont destinés à attirer l'attention des lecteurs sur ce
phénomène bien particulier du nenge(e), et non pas à enseigner le système tonal
du nenge(e). Plus de détails peuvent être trouvés dans des publications scientifiques
(voir bibliographie).
LES DIFFÉRENCES
DIALECTALES
ENTRE LES FORMES
_______0 f NE I\JM Mセ eg
Comme nous l'avons précisé dès l'introduction, le choix d'une appellation
commune pour parler de l'aluku, du ndyuka'l" et du pamaka ne doit pas masquer
le fait que les auteurs sont attentives aux différences linguistiques qui existent
entre ces variantes. Nous terminerons ce chapitre sur les sons en présentant les
principales différences phonologiques.
4.1 Les
éléments de cc paragraphe sont tirés de l'article de K. Bu uv (2002).
Il existe "galement des diHerences dialecrologiques il l'intérieur du ndyuka, D'après plusieurs
personnes. les Ndyuka de la région de Con ica ont un parler un peu il part, ou bien qui se rapproche
du parler de Opuse (le haut Tapanahony). Des differences existent par ailleurs entre Opuse (haut
Tap.urahony) et Bilose (bas "lapanahony),
44
46
Grammaire du nengee
La longueur vocalique
Comme on l'a déjà dit en page 33 sur les voyelles longues, l'aluku, le pamaka et
le ndyuka présentent des différences dans le rraitement de la dernière syllabe de
cerrains mots 45. On citera les exemples suivants:
ndyuka
waraa
bos6o
got6o
nengée
aluku/pamaka
wata
b6so
g6to
nénge
eau
brosse
canal
ー・セッョ ・
Mais attention, ce n'est pas généralisable, rous les mots se terminanr par une voyelle
longue en ndyuka n'ont pas forcément une voyelle brève en aluku/pamaka :
ndyuka
bakaa
awaa
aluku/pamaka
bakaa
awaa
Européen
auiara (palmier sp.)
De même, tous les mots se terminant par une voyelle brève en aluku/pamaka
n'ont pas torcément une voyelle longue en ndyuka :
ndyuka
monde
koko
aluku/pamaka
monde
koko
lundi
frapper à la porte
La compréhension n'est pas gênée par ce phénomène, mais votre interlocuteur
identifiera tout de suite quelle variante vous parlez. Par ailleurs, cette variarion
explique le choix d'écrire « nenge(e) » dans ce livre, les auteurs ne pouvant pas
prendre parti pour l'une ou l'autre des prononciarions. Cette solution n'est cependant pas à retenir dans la normalisation de l'orrhographe des langues businenge :
les Aluku et les Pamaka écriront < nenge >, et les Ndyuka écriront < nengee >,
ce qui ne gêne en rien la compréhension.
Variation vocalique en fin de mot
Il existe une variation entre Iii et lei en fin de mot entre le ndyuka er l'aluku, le
pamaka, comme dans :
45 Cette différence de prononciation est souvent J'occasion de blagues de la part des Aluku envers
les Ndyuka, les premiers s'amusant à rallonger systémariquement les voyelles finales des mots pour
se moquer des derniers.
47
Lessons
セ
meke (ndyuka)
teke (ndyuka)
meki (aluku/pamaka)
teki (aluku/pamaka)
セ
faire
prendre
Présence ou non
d'un III intervocalique
Le [1] entre deux voyelles de l'al uku et du pamaka a tendance à disparaître en
ndyuka, comme dans les mots suivants:
kali (aluku/parnaka) セ kay (ndyuka)
appeler
weli (aluku/parnaka) セ wey (ndyuka)
porter
Cette variation existe également à l'intérieur même du ndyuka, en fonction de la
région d'origine du locuteur, mais est moins systématique qu'entre l'aluku/pamaka
et le ndyuka.
Isl devant iiI
Si l'aluku et le pamaka prononcent automatiquement [J] devant ri], il n'en va
pas de même pour le ndyuka qui, dans une prononciation un peu attentive,
garde le [s] dans ce contexte. C'est particulièrement vrai pour le ndyuka de la
région de Cottica, qui ne palatalise pas le Isl devant IiI (c'est-à-dire qui conserve
la prononciation [si], et non pas [ji],
Formes de la négation
La marque de négation na46, qui apparaît toujours devant le verbe, est plus ou
moins influencée par le contexte phonétique proche selon les variantes:
11II
En aluku:
na est très perméable à la voyelle qui suit.
Quand le verbe est au futur et est précédé de
mi na 0 go > [mi no
je/NF.clFUT/alier
46
0
go]
0,
alors na devient nô :
Je n'iraipas.
Pour p!us de détail. sur cette marque. voir chap. 4, p. 103.
48
Grammaire du ns.ngee
Quand le verbe est précédé de la voyelle
mi na e nyan > [mi ne e nyan].
é 7 , alors
na + e se prononce né e.
Je refùse de manger.
je/NÉclAspl manger
Par ailleurs, l'aluku et le pamaka présentent une forme de négation que n'a pas
le ndyuka : an.
IIII!
En ndyuka et en pamaka :
la voyelle de la négation est complètement imperméable à la voyelle suivante:
mi na e go
[minajgo]
Je refuse d'y aller 1je ny vaispas.
mi na
[minawgo]
Je n'iraipas.
0
go
e est plutôt la voyelle suivant la négation qui change, et tend à se prononcer plus
rapidement (lei se prononce [j] ; 0 se prononce [wJ). Ces détails ont étéprésentés
page 39 de ce chapitre.
les différences lexicales
Nous ne ferons pas ici la liste exhaustive des differences lexicales entre aluku,
ndyuka et pamaka. Ce que l'on peut dire cependant, c'est que l'aluku ayant des
contacts plus fréquents avec le français (à travers l'administration sur le fleuve)
et le créole guyanais, les mots empruntés récemment sont plus souvent d'origine
françaisé 8 , alors que le ndyuka, en raison du contact intense avec le Surinam (et
donc avec le sranan et le néerlandais), emprunte plus facilement au néerlandais.
Cependant, étant donné les échanges constants entre les Aluku et le Surinam,
qui se sont un peu espacés depuis la chute économique de ce pays49, les termes
d'origine néerlandaise sont compris. Jusqu'à récemment, la frontière entre
Surinam et Guyane était un concept complètement étranger aux populations
businenge.
Ces différences sont rapidement cernées, et une oreille avertie repère assez facilement la variante de langue de son interlocuteur.
47
Qui marque la notion de {{ être en train de
48
C'est le cas par exemple du vocabulaire scolaire à Maripasoula.
»,
Paramaribo a longtemps éré le centre d'attraction des Aluku qui préféraient y vivre plutôr que de
rester en Guyane. en raison de la plus grande proximité avec leur culture er de l'aspect plus vivant
de cerre ville.
19
49
Les 5005
Tour au long de cet ouvrage, les exemples présenrés sont indifféremment en
aluku, en ndyuka ou en pamaka, en fonction des données de chacun des auteurs.
Nous espérons que les locuteurs des différentes langues businenge ne nous en
tiendront pas rigueur: nous avons essayé, dans la mesure de nos possibilités, de
rendre compte des différences, mais nous ne sommes pas locutrices natives
d'aucune des variantes, des choses ont donc pu nous échapper.
50
Grammaire du nengee
1
Les salutations
Ce chapitre présente plusieurs éléments utiles pour rentrer en contact avec les
personnes businenge. Il s'agit des salutations, des remerciements, des termes
d'adresse, et des présentations.
⦅セsalutailons
(GI OD1J-__
Dans la culture businenge, il est très important de saluer les gens de façon
appropriée car les salutations qu'on utilise avec une personne montrent comment on l'évalue. Les salutations diffèrent selon l'heure du jour.
Quand on rencontre une personne pendant la matinée, jusqu'à onze heures ou
midi, il faut constater qu'on s'est réveillé (weki) et demander si, ou comment,
la personne a bien passé la nuit (doo en).
A : Sa Yunkumofu, u weki
00
!
B: Iya?"; u weki yee!
Da u doo en (mooy'i2) ?
Mme y, vous êtes réveillée50 !
Oui, nous sommes réveillée!
Est-ceque vous avez bien passé la nuit ?
A : Iya, u doo en (mooy) yee 'i.\ !
U seefi ?
Oui, nous avons bien passé la nuit !
Vous aussi?
B : Iya, u doo en (mooy) yee !
Oui, nous avons bien passé la nuit.
A : Eeya.
Oui.
Pour plus de détails sur baa,
00
et yee. voir chap. 7, p. 165-166.
\0 Nous donnons pout ces exemples des traductions littérales qui n'ont pas tOUjOlLfS de correspondance
en français.
\1
On entend souvent ytl au lieu de iya. Le dernier montre plus de respeCL
\Z
On peut aussi trouver dans certaines variantes la lorme mooyn.
\; Dans ces salutations longues, on peut aussi remplacer yee par baa, ou bien rajouter baa après yee.
51
Les salutations
/
Quand les personnes se connaissent bien et/ou se rencontrent souvent, on utilise
l'un ou l'autre.
A : Sa Yunkumofu, u weki
00
!
f'vflJ/l'
y,
fJOUS
êtes réueillée !
B : Iya, u weki yee !
Oui, nous sommes réueillee !
A: Eeya.
Oui.
A: Sa Yunkumofu, da u doo en ?
(mooy)
Est-ce que 1l0US allez bien passé
la nuit, MinI' Y ?
B : Iya, u doo en (rnooy) yee !
Oui, nous {wons bien passé
la nuit.
Et IlOUS aussi?
(U seefi, u doo en mooy ?)
A : Iya, u doo en (rnooy) yee !
Oui, nous auons bien passé la nuit!
A: Eeya.
Oui.
De temps en temps, on entend aussi les échanges suivants:
A : Sa Yunkumofu, fa i 54 siibi/weki ? M?" y, comment as-tu dormi!
tes-tu réueillëe]
B : Mi siibi/weki rnooy, yee.
J'ai bien dormi/je me suis bien
rëueillee :
A: Eeya.
Oui.
A : Sa Yunkumofu, da i siibi mooy ? Mme Y, tu as bien dormi?
B : Iya, mi siibi mooy, yee !
Da i seefi (i siibi mooy) ?
Oui, j'ai bien dormi!
Et toi, tu as bien dormi?
A: Eeya.
Oui.
A: A booko u (baka)
00
mma!
Il jàit de nouveau jour, Madame!
B : Iya, a booko u (baka) yee !
Oui, il jàit de nouveau jour!
A: A kiin? u baka
Le jour nous rallume, Madame !
00
mma.
B : Iya, a kiin u baka yee !
Oui, il nous rallumr:
14
Dans ce contexte, i et
Il
Attention: le kiin se prononce [tchii] dans ce contexte particulier.
li
sont possibles, mais u montre plus de respect qne i.
52
Grammaire du nengee
L'après-midi, jusqu'à la tombée de la nuit (vers 19 heures), on utilise les salutations
survantes :
A : Sa Saifende, u miti
00
Mme 5., nous nous rencontrons !
Oui, nous nous rencontrons !
!
B : Iya, u miti yee !
A: Eeya.
Oui.
Le soir, on utilise encore une autre salutation:
A : Sa Saifende, a tapu u
B : Iya, a tapu u yee !
A: Eeya.
00
!
M'" 5., elle (la nuit) nous a couvert!
Elle nous
Oui.
il
couvert efJèctivement!
Quand c'est la première fois que les personnes se rencontrent dans la journée ou
si la dernière rencontre date un peu, il est important de s'enquérir de la santé.
Généralement, cette demande est initiée par la personne qui répond aux premières
salutations (B)'56.
Matinée
A : Sa Moyboto, u weki 00 !
B : Iya, u weki yee !
Da u doo en (rnooy) ?
A: Iya, u doo en (rnooy) yee !
U seef (u doo en mooy) ?
B : Iya, u doo en (rnooy) baa.
Da u de?
A : Iya, u de yee. U seefi de ?
B : Iya, u de baa.
B : Eeya.
Iv!''' M,
lIOlIS êtes réveillée!
Oui, I/OUS sommes bien réveillés!
Est-ce que vous avez bien passé la nuit?
Oui, nous avons bien
passé la nuit! 1/ous aussi?
Oui, merci.
Alors, vous allez bien?
Oui, nous allons bien! Et vous même?
Oui, ça va, merci.
Oui.
Après-midi
A : Sa Moyboro, u miti
B : Iya, u miti yee !
00
Da u de?
A : Iya, u de yee !
U seefi de ?
!
Mme M: quelle rencontre!
Oui, effèctil'ement,
nous nous rencontrons !
1/ous allez bien?
Oui, nous allons bien!
Et vOUJ' ?
>6 On peut aussi entendre la question suivante:
A : Da i/u de mooy?
Ti. uas / /JOus tillez bien'
13 : Iya, milu de mooy ye !
Oui je uais/ nousallonsbien !
53
Les salutations
Oui, ça va merci.
B : Iya, u de baa.
A: Eeya.
Oui.
Soirée
A: Nda Makeba, a tapu u
00
!
M.
!vI.. elle (la nuit) nous a couvert.
B : Iya, a tapu u yee !
Da u de?
Elle nous a coIl vert. effictivement!
A : Iya, u de yee !
U seefi de ?
Oui, nous allons bien!
Et vous?
B : Iya, u de baa.
Oui, nous allons bien.
A: Eeya.
Oui.
Vous allez bien ?
Lorsque la dernière rencontre date de plusieurs mois ou années, on échange les
salutations suivantes:
A: Wada
Bienvenue!
00.
B : Fiiman, baa / yee /
00.
Les salutations présentées ci-dessus sont régulièrement utilisées au village
- kondeie) - et au campement - kanpu - sur le fleuve, er sur la côte, Dans les
zones urbaines, elles sont normalement utilisées entre les grandes personnes et
avec les grandes personnes comme un signe important de respect.
Avec les personnes âgées jusqu'à peu près 45 ans, ou avec les personnes qu'on connaît
très bien, même les anciens, on peut aussi échanger les salutations suivantes:
A : Baa Biga, fa u/i tan?
M. Biga, comment tu vas / vous allez?
011
A : Baa Biga, fa a e go ?
M. Biga, ça va bien?
ou
A: Sa Yunku, fa u/i du ?
Mme Yunl:u, comment ça va ?
B : Saaf(i)saafi !/
Saflio !
Mi de (oo) !
Wan wan namo !
Mi/u de namo !
50 wanse-wanse !
U de a wan ana ya baa !
Doucement doucement !
Doucement!
Je vais bien !
Ça va un pell !
Ça va, comme toujours.
Comme ci, comme ça.
Alorspas du tout bien / comme toujours.
54
Grammaire du nengee
Si on n'est pas sûr du statut social de la personne, ou si on ne la connaît qu'à
peine, il est toujours plus prudent de s'adresser à elle avec les autres salutations,
parce qu'elles sont le signe d'un maximum de respect.
Parmi les jeunes, et particulièrement les hommes, on entend souvent les
échanges suivants:
A : On fa (sisa) ?
Alors (sœur, amie) ?
ou
A: Fa a waka?
B : Mi de (00) !
Comment ça va ?
Saaf(i)saafi !
Saaflio !
On entend encore d'autres salutations parmi les jeunes, mais celles-ci sont difficiles
à relever étant donné la forte variation et leurs changements rapides.
Employer ces salutations avec les grandes personnes est un signe d'ignorance ou
un manque de respect. Par contre, ces dernières les utilisent avec les jeunes pour
créer une situation plus détendue.
enオar ェvanャセla
MAISQl\L __
Après l'échange des salutations appropriées, il est de coutume d'offrir un siège à
la personne qui vient d'arriver. Dans les situations un peu officielles, la personne
va dire:
A : Bangi de, Sa Moyboto.
JIY a un tabouret, Mme M !
ou
A: Sa Moyboto, teki/teke bangi!
Mme M., prends un tabouret!
B : Iya mma! (et la personne s'assoit) Merci beaucoup.
ou
B : U na 0 sidon ete, baa dda/mma.
A: Iya, baa.
B : Mi gi i daa, baa mma.
55
Les$alutation$
On ne s'assoit pas
pour le moment, merci.
D'accord.
Je vous remercie, Madame.
Dans les situations plus informelles, on dit:
A : 1 ân sidon, no ?
ou
A: Sidon no!
ou
A: Bangi ? !
ou
A: Bangi de!
B : Eyee ! (et la personne s'assoit)
ou
B : èéè/nono-", a pasa mi e pasa !
Tu ne t'assois pas?
Assieds-toi!
Un banc?
Il Y a des bancs.
Oui.
Non, je ne jàis que passer.
Ensuite, on demande généralement des nouvelles de la famille proche (conjoint,
parents), et des autres connaissances communes:
A : Fa fu Sa Baakoto ? (a de mooy?) Et Mme B., est-ce qu'elle va bien?
B : A de (rnooy) !
ou
B : Iya a de mooy yee !
et/ou
B : A de anda/a bilo ...
Oui elle va bien!
Elle va bien !
Elle est chez elle/sur la côte.
AU DÉPART
Lorsqu'on quitte un endroit ou une maison où l'on a eu une conversation avec
une ou plusieurs personnes, il est im poli de disparaître sans échanger d'au revoir.
Dans les situations un peu formelles on dit:
A : A bun, da mi 0 kornoto fosi.
A bun, da mi 0 go a osu fosi.
A bun, da mi 0 go taki anga
den sama de.
A bun, da mi de dise fosi
57
Bon, je vais partir!
Bon, je vais retourner à la maison.
Bon, je vais parler
avec cespersonnes.
Bon (en indiquant un endroit),
je suis là-bas pour le moment.
Les deux mors. èéè et nono, sont possibles. Le dernier montre plus de respect.
56
Grammaire du nengee
Dans les contextes informels on peut aussi dire simplement :
A: A bun, (da) mi
0
O.K., je m'en vais.
gwe.
Ensuite, l'échange peut continuer ainsi:
Tu par;'?
B. l 0 gwe ?
A: Iya, wan taa dey baka.
Oui, on se revoit un autre jour.
B : A bun, da i gi den taa wan odi, yee. O.«, salue bien les autres!
A: Iya.
Oui.
B : Da i tan mooy, yee.
Alors portes-toi bien !
A: l seefi.
Toi aussi.
B: Iya.
Oui.
Ou de façon plus brève:
B : A bun,(da) gaantangi fi i/u yee.
A:
a na daa.
Merci pour votre visite.
Non, de rien.
Souvent on ajoute aussi:
A/B : A bun, moo lati yee.
ou
A bun, da moymoy, yee.
Olt
A bun, da tamaa (baka), yee.
Olt
A bun, da u taki so, yee.
B/A: A bun.
C'est bon, il plus tard.
Merci, à la prochaine.
Merci, à demain.
Merci, on se comprend.
èéè,
La nuit, on
A/B
A/B
ou
A/B
A/B
o.K
souhaite aussi une bonne nuit:
: Da i/u siibi mooy, yee !
Dors / dormez / dormons bien !
: Ifu seefi (siibi mooy ye) !
Toi/vous aussi, dors/ dormez bien!
: Da i/u doo en mooy yee ! Dors / dormez / dormons bien!
: Ifu seefi (doo en moy yee) ! Toi/vous aussi, dors 1 dormez bien!
Si on offre quelque chose à quelqu'un, l'échange suivant se déroule:
A : Sa Linda, (luku ya) mi tya
wan pikin sani kon gi i.
57
tes
ウセャオエ。ゥッョ
M'" L., regarde, j'ai apporté
quelque chosepour toi.
B : (Ohoo.) ayi gaantangi ft i yee (sisa) !
A: èéè
B : A bigi te a bigi baa.
A : A na wan sani baa.
ou A : A a de Eu gi da baa.
ou A: (èéè) a na daa (marna).
(excl. de surprise)
Merci beaucoup, mon amie!
Non.
Vraiment, c'est très bien.
Ce n'est rien!
Il n'y a pas de quoi!
Non, je t'en prie!
Pour des remerciements plus importants et honorifiques, on demande l'assistance
d'une personne qui fera les remerciements à la place du receveur: « Baa Yeni,
yeepi mi gi daa ... » (M Yeni, aide-moi à remercier). Si le donneur n'est pas seul
et que son cadeau est important, on ne négligera pas de remercier les autres
membres de son groupe, même s'ils n'y sont pour rien, pour qu'ils ne se sentent
pas mis à l'écart. (Diane Vernon, communication personnelle).
Lorsqu'on s'adresse à quelqu'un, c'est un signe de respect d'ajouter à son (prélnom
le titre qui correspond à son âge et statut social.
A : Ba Aliga, u rniti 00 !
B : Iya u miti yee, Tii Mbaay.
M. A.. nous nous rencontrons !
Oui, nous nous rencontrons M. M.
Le tableau l présente les termes d'adresse en nengele) :
Tableau 1
Termes d'adresse
....-.-....._."-"k
Féminin
Masculin
Sens
Sa
Ba
pour les personnes de la même génération que
le locuteur / utilisé par les grandes personnes
pour s'adresser aux jeunes et en parler.
Tia
Tii/Tiu
pour les personnes de la génération des parents
du locuteur, à peu près / utilisé par les grandes
personnes (âgées ou de haut statut social)
pour s'interpeller entre elles ou parler d'elles.
Mma
Nda/Dda/Ppa
pour les personnes âgées et celles qui ont
un statut social élevé.
58
Grammaire du nengee
L'utilisation exacte de ces termes demande la connaissance de plusieurs règles
très complexes, elles-mêmes impliquant une bonne connaissance des personnes
et des relations qu'elles entretiennent. Mais notre but ici n'est pas de les donner
toutes.
Nda et Tiu sont plus utilisés chez les Ndyuka que dans les autres groupes. Dans
l'usage courant, les titres Tia et Tiu sont souvent remplacés par les termes
d'origine hollandaise ou sranan tongo, Tante « tante" et Omu " oncle »,
En dehors de Sa et Ba, tous les titres peuvent aussi être utilisés sans le nom. Les
jeunes omettent souvent ces titres entre eux.
A: U weki
00,
Nda.
B : Iya, u weki yee, Tia.
Bonjour, Monsieur.
Oui bonjour. Madame.
Les gens portant un titre traditionnel ou un titre professionnel sont généralement
appelés par leur titre, soit en combinaison avec leur nom, soit sans nom. Les
titres professionnels ne sont généralement pas utilisés dans la famille et parmi les
gens proches.
A : Gaanman, u doo en mooy ?
Gaanman, vous avez bien dormi?
B : Iya u doo en mooy ye, kabiten 'ï8! Oui. nous avons bien dormi,
Capitaine.
Les titres suivants sont courants:
titre
Gaanman
kabiten
basia
metfrles
met
me
data
siste
opasi
sens
chef suprême
tête du lignage ou sous-lignage
assistant du capitaine ou du Caanrnan
enseignante Gセ
enseignant
maire
médecin
infirmière
infirmier
'8
On entend aussi kapiten.
\9
On entend aussi les termes mesti et yeefrow, d'origine néerlandaise.
59
Les salutations
LES セnqjャa nesrp
__
Si on demande le nom de quelqu'un, c'est un signe de respect de présenter son
propre nom, avant ou après la question:
A : Fa de e kali/kay i nen ?
B : De e kali/kay mi (nen) Ba Yeni.
ou
B : A Ba Yeni, de e kali/kay mi (nen).
ou
B : (A) mi na Ba Yeni.
A : Mi na Sa Baakoto.
ou
A : Na mi de e kali/kay Sa Saafika.
Comment est-ce qu'on t'appelle?
On m'appelle M. Yeni.
Moi, c'est M. Yeni.
Je suis Mn" Baakoto.
Moi, on
ln
'appelle Sa Saafika.
Les questions suivantes sont possibles aussi, mais impliquent une situation plus
informelle, ou carrément hostile:
A : Fa i nen ?
Quel est ton nom?
ou
A : Da sama na i/yu ?
Et toi, tu es qui?
____._PD URL 0 NCLURE
Les salutations sont très torrnelles en nenge(e), et très codifiées. C'est une règle de
conduire indispensable à respecter, et qui marque les relations que l'on entretient
ensuite avec les gens.
Les enfants doivent eux aussi, tout au long de leur apprentissage, apprendre à les
utiliser à bon escient pour devenir de bons Businenge. La formule très répandue
« Fa a e go ? n, ou bien « On fa ? » doit être utilisée avec beaucoup de précaution,
uniquement avec les jeunes, et jamais avec les grandes personnes, car c'est le signe
d'un manque de respect envers celles-ci.
60
Grammaire du nengee
Il
Le nom
et ses déterminations
On présenrera dans cene panie commenr s'organise le groupe nominal: qu'est-ce
qu'un nom, quelles sonr les déterminations que l'on peut lui ajouter, quels sonr les
procédés pour construire de nouveaux noms? Enfin, on terminera par la description
des pronoms, c'est-à-dire ces petits mots qui peuvenr remplacer le nom dans une
phrase.
Dans un premier temps, on donnera quelques indications sur la composition du
vocabulaire, qui montre la diversité des influences lors de la création de cene
langue créole.
LA COMPOSITION
.セ l G ⦅ u d
_
La préseuration historique (voir introduction) a montré à quel point la formation
du nenge(e) et des créoles du Surinam en général a été l'occasion d'influences
diverses, aussi bien du point de vue des langues européennes que de cel ui
d'autres types de langues, africaines en particulier. Ce paragraphe permettra de
comprendre concrètemenr ce qu'impliquent ces influences multiples.
Nous redonnons ici le tableau de N.
du lexique nengefc) :
SMITH
76,47 %
anglais
portugais
néerlandais
langues africaines
5,04 %
15,97 %
2,52 0/0
Mots d'origine anglaise:
man
alen
<
<
man
ram
homme
pluie
61
Lenom et ses détermlnetions
(I987), qui montre la composition
diingi
bigi
<
<
drink
big
boire
gros
Mots d'origine portugaise .
kaba
subi
kaabita
pilen
<
<
<
<
acabar finir
subir
monter
cabrita chèvre
plral
piranha
Mots d'origine néerlandaise.
muliki
nati
weti
<
<
<
moeilijk dijjicile
nat
mouillé
wit
blanc
Actuellement, le néerlandais prend une place de plus en plus importante en
nenge(e), et de nombreux mots lui sont empruntés (comme par exemple les
termes politiques).
11 est parfois difficile de savoir si un mot est d'origine néerlandaise ou anglaise
en raison de la parenté entre ces deux langues. Par exemple, un mot comme
sikoo, gui désigne l'école, peut venir de scbool en anglais, ou de school en néerlandais 60.
Mots d'origine africaine:
KIKONCO:
kwasi
mutete
lèpre
sac en ftuille que l'on porte sur le dos
GRE:
gogo
aduu 1atuu
le derrière
mot que Ion dit en enlaçant quelqu'un que l'on n'a pas vu
depuis longtemps
TWI:
kokobe
UWll
lèpre
ftuille
60 Pour une étude précise de J'origine des mots des créoles du Surinam. nOLIs renvoyons il la thèse
de N. SM!T!! (I ')Sl).
62
Grammaire du nengee
Le gbe, qui a plutôt influencé les structures (voir MIGGE, 2003), n'a pas laissé
beaucoup de traces dans le lexique: ce sont plutôt les langues parlées plus tardivement par les esclaves, au cours du XVII!" siècle (comme le kikongo et le rwi),
qui se retrouvent dans le vocabulaire.
On fera également apparaître dans la composition du vocabulaire nenge(e)
l'origine amérindienne, et en particulier caribe, de certains mots, appartenant
essentiellement aux champs lexicaux de la faune et de la flore, ou des techniques.
La comparaison du lexique nenge(e) avec celui du tiriyo, langue caribe parlée sur
le Tapanahony où sont implantés les villages traditionnels ndyuka, montre des
emprunts nombreux. On en donnera quelques exemples:
cache-sexepour une adolescente
tamis
couleuvre à manioc
liane à nivréesG1
Tiriyo
keweyu
manare
rnatapi
ineku
Nenge(e)
kwey
manali
matapi
neko
LES CATÉGORIES DE MOIS
On appelle « parties du discours » les différentes catégories dans lesquelles les
mots d'une langue se regroupent: en français, on trouve la catégorie du nom,
du verbe, de l'adjectif, etc.
Le nenge(e) présente quelques particularités par rapport aux catégories généralement connues dans les langues européennes. Par exemple, ce qu'on traduit par
un adjectif en français (rouge, beau, lourd ... ) correspond à une classe de verbes
en nenge(e) (1ebi, être rouge, moy, être beau, ebi, être lourd... ) qui peuvent se
conjuguer directement'<. Seuls trois mots en nenge(e) semblent être exclusivement des adjectifs et ne peuvent pas se conjuguer:
gaan
haw
pikin
important, grand
vœux
petit
61 Il s'agit d'une liane dont on extrait lin poison pour pratiquer des nivrées, c'est-à-dire des empoisonnements qui facilitent la capture des poissons.
62 Pourplus de détail.__ sur la conjugaison des uerbes (et donc desacijectifi), uoir le chapitre 4, p. 84.
63
Le nom et ses déterminations
Par ailleurs, certains mots n'appartiennent à aucune catégorie propre, mais
« deviennent» des noms ou des verbes en fonction du contexte. Par exemple, le
mot wooko désigne à la fois le travail et le verbe travailler, comme dans les
exemples suivants:
A wooko e weli en.
lei travaiU A5p 63 /fatiguerllui
Le travaille jàtigue.
A uman e wooko a ini a goon.
lai femme/ ASP/ traual ller! dans/intérieur Ile/abattis't"
La jèmme travaille tÎ l'abattis.
Lorsque wooko est un nom, il est précédé de l'article. Lorsque wooko est un
verbe, il peur apparaître seul ou accompagné des mots e, 0, sa, ben qui seront
décrits au chapitre 4, et qui marquent les conjugaisons.
LE NOM
_ _fLSfSOÉIERMillAIIO NS
Le nom est un mot invariable (il ne varie ni en genre ni en nombre), et est souvent
précédé d'un article.
Les articles
Les articles définis singulier et pluriel
Il existe deux articles définis qui indiquent respectivement le défini singulier et
le défini pluriel: a et den. Le gente n'est pas marqué par l'article (voir plus bas).
a pikin
den pikin
6.\
l'entant
les enjants
Pourplus de détai! sur l'aspea, voir dMp. 4, p. 89.
64 Champ où sonr pratiquées des cultures sur brûlis.
64
Grammaire du nengee
Attention: seule l'alternance a 1 den marque la différence de nombre, tous les
autres éléments de la phrase restent invariables:
a gaan osu
den gaan osu
la grande maison
lesgrandes maisons
C'est très différent de ce qui se passe en espagnol ou en portugais, par exemple,
pequerias casas).
où chaque mot de la phrase va être marqué par le pluriel Hャ。セ
En revanche, ce n'est pas si différent de ce que l'on trouve à l'oral en français,
qui dit :
la poule
les poules
la petite poule
les petites poules
[lapul]
[lepul]
[1!ptitpul]
[lfptitpul]
En fait, seule l'alternance [a] 1 [el dans l'article marque le passage du singulier
au pluriel en français!
L'indéfini
• L'indéfini singulier se marque par wan, un :
wan pikin
un enfànt
• Si l'on redouble wan, on obtient alors deux mots différents:
1. wan wan se prononce [wâwârj]. Utilisé devant un nom, il veut dire quelque:
Mi fende wan wan manyan ete.
jel trouver 1q uelq uelmanguelencore
J'ai trouvé encore quelques mangues.
2. wawan [wawârj] : utilisé après un nom ou un pronom, il veut dire seul,
comme dans:
Mi wawan 0 go koti alisi.
moilseul/FUT1aller!couper!riz
Moi seulej'irai couper du riz.
• Si l'on combine wan + un numéro, on obtient une quantité indéfinie, ce qu'on
traduit en français par environ, à peu près:
Mi si wan dii bofoo.
moi/voir/un/trois/tapir
J'ai uu à peu près trois tapirs.
65
Le nom et ses déterminations
La combinaison de wan + tu est maintenant figée en nenge(e), et s'utilise également
fréquemment pour dire quelques, un ou deux:
Te mi be go a busi, mi be si wantu pingo.
quand/je/PASSÉ/aller/à/forêt/je/PAssÉ/voir/quelque/cochon bois
QUtzndje suis allé en forêt, j'ai vu un ou deux cochons bois.
• L'indéfini pluriel, comme le partitif, se marque par une absence d'article:
Di mi go ape, mi si pikin a ini a osu.
quand/je/aller/là/je/voir/enfant/à/dans/laI maison
Quand j'y suis allé, j'ai vu des enjants dans la maison.
Alisi de a ini a bali.
riz!être/à/danslle/bidon
IL y a du riz dans Le bidon.
Le genre
Le genre n'est pas marqué par J'article mais pour les êtres animés et les choses
sexuées, on peut le préciser au moyen des mots man « homme; masculin » et
uman « femme; féminin» qui seront placés directement avant le nom qu'ils
déterminent. Par exemple:
a
a
a
a
a
Le fils de ou L'homme
lafiLLe de ou La fèmme
Le chien
La chienne
Le cocotier mâle (dont Le fruit n'a pas de chair)
manpikin
umanpikin
man dagu
uman dagu
man kokonoto
Il faut bien prendre garde à ]'ordre des mots, parce que a umanpikin, La fiLLe de,
n'est pas du tout ['équivalent de a pikin uman, La jeune fèmme. Dans umanpikin,
pikin désigne L'enfànt de, alors que dans pikin uman, pikin est un adjectif qui
signifie petit.
On le verra aussi avec les adjectifs, et avec la phrase, l'ordre des mots joue un rôle
très important en nenge(e), il faut donc y être attentif. En ce qui concerne les
déterminations du nom (genre, adjectifs, génitif), il faut se rappeler que ce qui
détermine est avant ce qui est déterminé. Par exemple l'adjectif, qui détermine le
nom, est toujours placé avant celui-ci.
66
Grammaire du nengee
les démonstratifs
Le démonstratif en nenge(e) permet de distinguer trois niveaux de distance par
rapport au locuteur ? :
ce qui est tout près (ici)
ce qui est à une distance intermédiaire (là)
ce qui est loin (là-bas)
ya
de
and a
ICl
là
là-bas
POlir plus de détails, voir le chapitre 5, p. 117
Les adjectifs démonstratifs
Ils sont composés de l'article défini (singulier: a ; pluriel: den), suivi du nom,
puis de l'adverbe locatif dont la liste est donnée ci-dessus.
Par exemple:
a pikin ya
cet enfànt
/ den pikin ya
/ ces enfànts
a pikin de
cet entant-là
/ den pikin de
/ ces enfànts-Ià
a pikin anda
cet enfànt là-bas
/ den pikin anda
/ ces enfànts là-bas
Comme il n'y a pas de règle d'accord en nenge(e), ni en genre ni en nombre,
cette construction peut servir pour absolument tous les noms.
On peut également utiliser les adjectifs démonstratifs avec une valeur temporelle,
comme en français. Deux remarques sont à laire dans ce cas:
- seuls ya et de peuvent être utilisés avec un sens temporel ;
- la distance temporelle peur être alors dans le passé ou dans l'avenir: c'est le
contexte général qui va permettre l'interprétation.
65 Ces trois niveaux correspondent il ce que l'on a en espagnol avec este, est' et aquel. I.e français fait
aussi cerre distinction avec les adverbes, mais elle disparaît lorsqu'on enrre dam la catégorie des
adjectifs démonstratifs. Pour plus de détails sur le sens des démonsrrarifs, nous renvoyons au chapitre 5
sur la local isarion.
67
Le nom et ses déterminations
a dey ya
a dey de
cejour-ci. aujourd'hui
cejour-là (dans le[utur ou le passé)
Les pronoms démonstratifs
On trouve deux pronoms démonstratifs, qui correspondent à seulement deux
degrés d'éloignement par rapport au locuteur :
disi
ce qui est près du locuteur, il portée de sa main / ce dont on
vient de parler
dari
ce qui est plus loin ou très loin / ce dont on a parlé il y a un
pent moment
So omen Gaanman mi sabi ; disi e kon sigisi.
ainsi/combien/ Gaanmanl je/ connaître/celui-là/ASP/ven ir/ six
Voilà combien de Gaanman je connais ,. celui-ci (celui qui est actuellement
en poste), c'est le sixième
Na taygi en dati.
NEc/dire/lui/cela
Ne lui raconte pas cela (ce dont on a parlé avant).
Sous l'influence du sranan tongo. disi et dari sont parfois utilisés comme adjectifs
démonstratifs à la place de ya et anda :
a man disi
a man dari
a man ya
cet homme
a man anda cet homme-là
Sur l'emploi de disi et dati dans le mécanisme d'emphase, voir le chapitre 7.
Les possessifs
Les adjectifs possessifs
Les noms peuvent être précédés d'un adjectif possessif. Presque tous ont deux
formes: une forme longue et une forme courte. La forme longue sert généralement
à insister, à mettre l'emphase. Dans le discours courant, on utilise la forme
brève:
68
Grammaire du nengee
Tableau II
Les adjectifs possessifs
Forme longue
Forme courte
1re sing.
ml
m
2 e sing.
yu
3e sing.
en
l'e
plur,
e
son, sa, ses
notre, nos
1 un 66
u
e
den
3 plur.
mon, ma, mes
ton, ta, tes
u
e
2 plur,
,
votre, vos
de
leurs
Voir aussi le tableau III qui présente les pronoms personnels pour comparaison
(chap. 3, p. 81).
Les adjectifs possessifs précèdent le nom qu'ils déterminent, et ne varient ni en
genre ni en nombre, ce qui entraîne une certaine ambiguïté: mi baala peut en
effet vouloir dire « mon frère » ou « mes frères ». Si le contexte est assez explicite,
on n'a pas besoin de préciser davantage.
En revanche, s'il est important de préciser le nombre, on a recours à la stratégie
suivante:
-le nom du possédé est mis au pluriel (c'est-à-dire précédé de l'article pluriel den) ;
- le pronom possessif est précédé par fu, pour;
- le groupe fu + pronom suit le nom du possédé.
Par exemple:
mon frère ou mes frères
« lesfrères de moi », mes frères
mi baala
den baala fu mi
C'est également cette stratégie qui est utilisée lorsqu'on veut dénombrer l'objet
possédé:
den dii baala fu mi
les/trois/frère/ deimoi
mes troisfrères (litt. les trois frères de moi;
66
Utilisé surtout en aluku.
69
Le nom et ses déterminations
La forme qui correspondrait à la structure du français, mes trois frères, est agtamrnaricale (ce que note l'astérisque) :
• mi dii baala
mes/ trois/ frère
Ceci est valable pour routes les personnes, et tous les nombres.
Les pronoms possessifs
L'équivalent de le mien, le sien... en français se construit en nenge(e) à partir de
la forme du Eu + pronom personnel, comme dans les exemples suivants:
Kabiten S. anga du Eu u go a busi anda.
Capi taine/ S/ avec! celui/ pour/ nous/ aller/à/ forêt/là-bas
Le capitaine S. et le nôtre sont allés en forêt là-bas.
La forme di fu + pronom se trouve aussi, mais elle est plus rare, se rencontre
essentiellement à l'écrit et est le résultat d'une influence du sranan rongo.
[extrait d'un conte transcrit et publié par le SIL] :
Bubu taki : « We, di fi i lasi, ne i si i teke di Eu mi »,
tigre/dire/bon/le tien/perdre/alors/ru/voir/ru/prendre/le mien
Tigre dit : « Bon, le tien est perdu, alors tu r1S pris le mien »,
Cette forme du Eu est aussi fréquemment utilisée avant un nom et on traduit
alors par celui/celle de... :
Den taki a du fu Gaanman sitanpu na a bun wan.
ils/ direlle/celui/pour/ Gaanmanl tampon/être/le/bon/un
Ils disent que le tampon du Gaanman (litt. celui du Gaanman, de tampon),
c'est le bon.
Les autres façons de déterminer le nom
D'autres mots peuvent se placer avant le nom pour le déterminer:
- les numéraux, comme tu, deux, dii, trois, fo, quatre... ;
- des quantificateurs comme son, certains, ala, tout, ibi(i), chaque, tyaypi, beaucoup.
La liste est fournie dans le lexique, et dans la mesure où ils n'impliquent pas de
comportement particulier, nous ne les passerons pas en revue dans cette partie.
70
Grammaire du nengee
Une façon particulière de compter ..
les mois et les jours de la semaine
Les nombres servent en nenge(e) à compter les mois, et à compter les jours de
la semaine.
- Les mois: on commence par le mois de janvier, qui est donc le premier
fosi mun
janvier
tu mun
flvrier
mars
dii mun
twaa1ufu mun
décembre
Certains de ces mois ont des noms propres qui renvoient à une caractéristique
climatique de la période à laquelle ils correspondent.
- Les jours de la semaine sont en fait un mélange de deux systèmes, celui du
néerlandaisv/, et celui du portugais. Le système néerlandais possède un nom
pour chaque jour (comme en français), alors que le système portugais compte
les jours. En nenge(e) on aura alors:
monde
lundi
tudewooko
mardi (litt. 2 e jour de travail)iJH
diidewooko
mercredi (litt. 3e jour de travail)
fodewooko
jeudi (litt. 4" jour de travail)
vendredi
feeda
sata(a)
Jdmedi
sonde
dimanche
le complément du nom
Le nom peut aussi être déterminé par un autre nom qui aura alors la fonction
de « complément du nom », La mise en relation de deux noms dépendants peut
expnmer:
- la possession
(l'enfant de ma sœur) ;
- les parties du corps (le cou de la femme) ;
Ou un mélange d'origine anglaise ou néerlandaise: monde semble venir de Monday (anglais). En
revanche, feeda semble plus proche de vrijdag que de Fridav, ct sataa plus proche de zaterdagque
de Saturdav.
67
Si le nenge(e) a retenu le principe du système portugais (qui compte les jours), il ne l'a pas copié
tel quel puisque qu'il est décalé d'un jour. Mardi est 3a jéim en portugais.
68
71
Le nom et ses déterminations
- la relation de parenté (le frère de B.) ;
- la relation de contenu-contenant (la bouteille de rhum) ; etc.
Il y a deux façons de fabriquer des compléments du nom en nenge(e).
• avec fu :
a kownu fu a kondee
leiroildellel pays
Le roi du pays
a pikin fu a kownu
leienfan tldellel roi
Le fils du roi
Cette construction ressemble à celle du français, avec fu (équivalent de de en
français) qui sert à mettre en relation deux noms.
Il en existe également une autre, qui ressemble plus à l'anglais.
• on juxtapose les deux noms, dans un ordre fixe
Cette construction consiste à juxtaposer les deux groupes nominaux, et dans ce cas,
l'ordre est très important et est l'inverse de celui de la forme précédcnte't" !
a kownu pikin
lelroil enfant
l'enfant du roi
dont l'ordre est différent de
a pikin fu a kownu
leienfant/ dellel roi
l'entant du roi
Casserole de riz ou casserole à riz?
Une petite particularité du nenge(e) : lorsqu'on met ensemble deux mots qui
marquent une relation de contenant/contenu, l'ordre dans lequel on combine
les mots va avoir une incidence sur le sens.
69
Pour comparaison, on peut donner l'équivalent en anglais:
the son or the king
le/enfant/de/le/roi
the king's son
le/roi-génitif! enfant
72
Grammaire du ョセァ・
Si je prends le mot pour riz (alisi) et le mot pour casserole (paru) et que je les
combine ensemble, j'ai deux possibilités:
a alisi pa tu
> la casserole à riz
= celle dans laquelle j'ai l'habitude de cuire le riz,
celle qui est spécialement faite pour cuire le riz,
et dans laquelle je peux, éventuellement,
cuire autre chose si j'ai besoin;
a patu alisi
> la casserole de riz
= celle dans laquelle je vois qu'il y a du riz
au moment où je parle.
Le français marque aussi cette différence de sens avec l'emploi de deux prépositions
différentes, à et de.
Le nom et l'adjectif
Même si l'adjectif est plutôt un verbe en nenge(e)l°, on peur le combiner à un
nom pour apporter des précisions sur la couleur, la taille, la forme, la valeur. ..
L'adjectif est toujours placé avant le nom qu'il détermine, et comme on l'a déjà
précisé, ne varie pas quelque soit le genre ou le nombre du nom qu'il accompagne:
Da i wasi den tyobo sani.
alors/tu/laver/les/sales/choses
Alors tu laves lesaffiires sales.
wan takuu sineki
unimauvais/serpent
un serpent dangereux
Si plusieurs adjectifs accompagnent le même nom, tous sont placés avant ce
nom, mais leur ordre n'est pas fixe:
a pikin raya sineki
leiperi tI jaune/serpent
a taya pikin sineki
leijaune/peti t/ serpent
le petit serpentjaune
70
Puisqu'il se conjugue comme un verbe, au passé, au futur. ..
.ᄋNWセ
COMMENT CRÉER
DE NOUVEAUX MOTS
______セ Q j n
ENGllE}----Dans cette partie nous parlerons de la façon de faire des mots composés ou des
mots dérivés à partir des mots déjà existants dans la langue.
les mots composés
Les mots composés en neng(e) sont des mots fabriqués à partir de deux, trois
(ou plus) mots joints. On en trouve beaucoup pour désigner les parties du corps,
les localisations ... La particularité de ces mots est qu'il faut les considérer
comme une seule unité, et non pas comme des mots juxtaposés. On donnera les
exemples suivants, et d'autres apparaîtront dans le lexique en annexe.
koofaya
charbon
koo, charbon + faya, fèu
ftu de charbon
mata tiki
pilon
mata, mortier + tiki, bâton
bâton de mortier
baka osu patu
pot de chambre
baka, derrière + osu, maison + patu, pot
pot de derrière La maison
maka sii ayn futu
l'aine
maka épine + sii graine + ayn œil +
futu pied-jambe
Des mots
composés à partir du vocabulaire du corps
Les termes des parties du corps sont le siège de nombreuses compositions, mais
peuvent aussi servir de base à des composés. Nous proposons ici d'en présenter
quelques-uns.
Mot simple: ede, La tête
Le mot ede, qui désigne la tête, peut servir à former d'autres mots qui ont un
rapport avec le corps:
ede wiwii / ede uwii :
tête - feuille
74
Grammaire dunengee
Les cheveux
ede bon:
tête - os
le crâne
fesi ede :
face - tête
lefront
baka ede :
dos - tête
le dos de la tête (l'occiput)
rnindi ede / rnindii ede :
moitié - tête
le milieu de la tête
Le mot qui désigne la tête, ede, sert aussi à fabriquer d'autres mots composés qui
n'ont rien à voir avec le corps, mais qui tous renvoient à quelque chose qui est
devant (au sens propre comme au sens figuré), ou qui est au-dessus (au sens
propre comme au sens figuré).
Ede Kabiten :
tête - capitaine
le capitaine chefll
ede osu :
tête - maison
la jàçade de la maison
ede se :
tête - côté
la partie haute du viffage
boto ede :
pirogue - tête
l'avant de la pirogue
tiki ede :
bâton - tête
le bout du bâton
bon ede :
arbre - tête
la cime de l'arbre
On remarque que le mot ede n'apparaît pas toujours dans la même position, il
peut être au début ou à la fin du composé. L'ordre respecté dans les mots
composés est le même que celui des compléments du nom: le premier désigne
ce qui caractérise, le second ce qui est caractérisé. Par exemple:
boto ede :
la tête (ou l'avant) est caractérisée par le bateau,
il ne s'agit pas de n'importe quelle « tête »,
mais d'une « tête » de bateau.
On l'appelle aussi Fositen Kabiten, ou encore Hoofdkabiten, mm le plus courant formé sur une
base néerlandaise.
71
75
Le nom et ses détenninations
le capitaine est caractérisé par « tête »,
il ne s'agit pas de n'importe quel capitaine
mais de celui qui est à la tête du groupe ethnique,
ou le premier adjoint du Gaanman.
Ede Kabiten :
Mot simple : mofu, la bouche
Le mot pour bouche, mofu, sert à former d'autres mots qui renvoient à certaines
parties du corps:
buba mofu :
peau - bouche
les lèvres
ondo mofu /ondoo mofu : partie entre le coup et la bouche
fond - bouche
sikin mofu :
corps - bouche
la joue
tapu mofu :
haut - bouche
le haut de la bouche
mofu wata / mofu wataa . la salive
eau - bouche
mofu winta:
bouche - vent
l'haleine
Le mot mofu sert aussi à fabriquer d'autres mots composés qui ne relèvent pas
des parties du corps, mais qui tous reprennent l'idée d'entrée, de bord.
wata mofu / wataa mofu: le bord du fleuve
eau - bouche
kiiki mofu :
crique - bouche
l'embouchure de la crique
busi mofu :
forêt - bouche
l'orée de la [orê»
goni mofu :
fusil - bouche
le bout du canon
bata mofu / bataa mofu:
bouteille - bouche
le bord de la bouteille
how mofu :
sabre - bouche
la lame
76
Grammaire du nengee
bali mofu :
bidon - bouche
l'ouverture du bidon
Ces mots sont tous composés selon le même modèle: le mot mofu, qui désigne
une ouverture, une embouchure, est précédé d'un autre terme (par exemple goni,
busi) qui spécifie ou détermine de quelle ouverture ou embouchure il s'agit.
Mot simple : ana, le membre supérieur
Le mot ana désigne le membre supérieur, c'est-à-dire la partie qui va de l'épaule
au bout des doigts. Ce mot permet de composer des mots qui désignent d'autres
parties du corps.
tapu ana:
haut - membre supérieur
le haut du bras (avant l'épaule)
neki ana :
cou - membre supérieur
le poignet
le coude
koko ana :
nœud - membre supérieur
la paume
bee ana:
ventre - membre supérieur
ondo ana / ondoo ana :
les aisselles
dessous - membre supérieur
baka ana:
dos - membre supérieur
le dos de la main
Le mot ana sert aussi à fabriquer d'autres mots composés:
udu ana:
bois - membre supérieur
la branche
le bras de la crique
kiiki ana :
crique - membre supérieur
Mot simple: futu, le membre inftrieur
Le mot futu en nengeie) désigne le membre inférieur, c'est-à-dire la partie qui va
de la cuisse jusqu'à la pointe des pieds. Ce mot va servir à fabriquer des composés
qui renvoient à d'autres parties du corps:
baka futu :
le talon
dos/derrière - membre inférieur
77
Le nom et ses déterminations
baka futu tetey
Le tendon d'Achille
dos/derrière - membre inférieur - corde
neki futu :
cou - membre inférieur
la cheoille
bee futu :
La plante du pied
ventre - membre inférieur
Le tibia
tiki futu :
bâton - membre inférieur
borna futu :
cuisse - membre inférieur
La cuisse
On trouve des mots composés à partir de futu qui ne désignent pas des parties
du corps, mais dans lesquels on retrouve le sens de « pied, base» :
dii futu :
trois - membre inférieur
trépied que L'on poseau-dessus du feu
futu patu :
casserole à pieds
membre inférieur - casserole
futu pasi :
petit chemin (dans lequel on va à pied).
membre inférieur - chemin
Cette liste est loin d'être exhaustive mais peut donner une idée du fonctionnement
de la composition en nenge(e) dans le domaine spécifique des parties du corps.
Les mots dérivés
On appelle ({ mot dérivé» un mot construit par adjonction d'un suffixe, qui peut
faire changer de catégorie le mot en question (un verbe devient un nom, par
exemple).
Il y a plusieurs façons de dériver un nom en nenge(e) :
• au moyen de -rnan
Lorsqu'on ajoure -rnan à un verbe ou un nom, on construit:
-l'agent d'une action
fufuu
fufuuman
voler
le voleur
78
Grammaire du nengee
renbete)
tenbe(e)man
sculpter
le sculpteur
dongo
dongoman
descendre
celui qui veut aller à
«
bilo
»
(en bas)
- celui qui a une propriété exprimée par le nom
a kokobe
a kokobeman
la lèpre
le lépreux
a faagi
a faagiman
les règles
la femme qui a ses règles
a bee
a beeman
le ventre
la femme enceinte
- celui qui habite le lieu exprimé par le nom:
soolan
soolanman'?
Saint-Laurent
l'habitant de Saint-Laurent
pamaka
pamakaman
le pays pamaka
l'homme qui habite le pays pamaka
Parfois, la dérivation n'est plus très claire:
a ati
a atiman
le cœur
la personne agressive
Ce procédé est très actif et permet de créer beaucoup de nouveaux mots en
nenge(e).
Attention, dans ces cas, le suffixe -rnan n'a rien à voir avec le mot man qui
désigne l'homme. Preuve en sont les dérivés comme faagiman « femme qui a ses
règles », ou beeman « femme enceinte », qui ne peuvent évidemment pas
s'appliquer à une personne de sexe masculin.
• -man et -uman
Dans certains dérivés -rnan s'oppose à -urnan :
- l'opposition -rnan / -uman désigne le sexe de la personne qui a la propriété ou
qui exerce l'activité:
72 Pour désigner une femme de Saint-Laurent ou une femme parnaka, on dit généralement
soolanuman et pamakauman.
79
Le
nom et .$e$idéterminatlons
a obiaman
a obia uman"
l'homme magicien
la femme magicienne
- l'emploi de -urnan implique une connotation sexuelle négative par rapport à
l'emploi de -rnan :
a wakaman
a waka uman/"
le voyageur
l'épouse adultère
La dérivation en -uman est beaucoup moins fréquente que celle en -rnan.
• -nenge(e)
Le terme nengele), qui désigne non seulement la langue mais surtout la personne
qui la parle (de Neger « nègre» en néerlandais), est utilisé dans des mots dérivés
avec le sens de personne, sachant que le point de référence dans les sociétés
nenge(e) est l'homme noir.
a pikinenge(e)
a rnanengefe)
den businenge(e)
a sikoonengete)
pikin, petit + -nengete)
man, homme + -nenge(e)
busi, forêt + -nengete)
sikoo, école + -nenge(e)
l'enfant
l'homme
les Noirs Marrons
les enseignants
Ce dernier mot est un cas limite de composition récente où l'usage n'a pas encore
décidé s'il s'agit d'un seul mot - sikoonenge(e) - ou de deux mots encore séparés:
sikoo nengeie).
• -pe
Les mots composés avec le suffixe -pe désignent principalement des lieux:
siibipe
belipe
tanpe
lanpe
siibi, dormir + -pe
beli, enterrer + -pe
tan, habiter + -pe
lan, aborder + -pe
le lit
le cimetière 75
le domicile
l'endroit du fleuve où l'on aborde
Uman semblerait avoir là aussi une valeur plus lexicale que l'équivalent masculin man, d'où le
choix de le séparer de la base précédente.
74 Même chose que précédemment.
73
75 Les businenge n'ont traditionnellement pas de cimetière au sens où nous l'entendons. Ce terme
est nouveau, et très fréquent par exemple à Saint-Laurent.
80
Grammaire du nengee
LES PRONOMS
PERSONNELS
Le groupe nominal peut être remplacé, dans une phrase, par un pronom personnel :
A pikinenge(e) e bali.
leienfant/ Asplcrier
l'enfant crie
A e bali.
il crie
il!Asp/crier
Le tableau III présente les pronoms personnels selon:
1. la personne (je, Fe personne; tu, 2 e personne ... )
2. le nombre (singulier ou pluriel)
3. la fonction (sujet, objet direct, indirect. .. )
Tableau III
Les pronoms persormels"
Personne
Singulier
Sujet
Fe
2
e
3e
Pluriel
1re
2e
3e
Autre (objet direct ou indirect)
.
mil m
il yun
a = il
=
=
je
tu
ml
me
=
il
yu78 =
en
=
wï7 9 1 u
=
nous
Wi8D 1 u
8l
=
vous
u / un
den 1 de
=
ils
den
u / un
te
le 1 lui
=
=
=
nous
vous
les 1 leur
76
Voir aussi le chap. l , p. 39 pour la forme des pronoms personnels en contact avec d'autres mots.
77
Utilisé sans emphase essentiellement en ndyuka.
78
Idem.
79
Ndyuka (rarement employé dans les autres variantes).
80
Idem.
81
Utilisé surtout en aluku.
81
- seule la troisième personne du singulier a deux formes distinctes selon sa
fonction, a (pour le sujet), et en (polir toutes les autres fonctions) ;
セ
si l'on reprend le tableau II des adjectifs possessifs présenté plus haut, on
remarque qu'il est très semblable: il n'y a donc [iualement qu'une seule liste de
formes personnelles à apprendre, et quelques petites spécificités (les formes
courantes ou emphatiques, les deux formes de troisième personne ... ).
Les pronoms personnels réfléchis
Pour former le pronom réfléchi, le nenge(e) utilise le pronom personnel suivi
immédiatement de l'adjectif seefi, même, qui reste invariable en genre et en
nombre comme les autres adjectifs:
mi seefi
i seefi
en seefi
moi-même
toi-même
lui-même
u seefi
den seefi
nous-mêmes
vous-mêmes
eux-mêmes
Den seefi, na en den be e du.
eux/même/c' est/lui/ils/PAssf:lAsp!tàire
Eux-mêmes, c'est ce qu'ils étaient en train defaire.
Ma foo lobi wooko, i seefi sabi foo, hii dey a e kapata peesi.
mais/oiseau/aimer!travailler/m/même/savoir!oiseau/ tout/jour/
il!Asp/gratter!endroit
Mais Oiseau aime travailler, toi-même tu connais Oiseau,
il passe ses journées à gratter partout.
Le pronom réfléchi s'utilise beaucoup moins fréquemment en nenge(e) qu'en
français. Par exemple, on n'emploie jamais le réfléchi pour dire « je me lave » :
l'équivalent sera mi e wasi, lirt., je lave.
En fait, le réfléchi a essentiellement un rôle emphatique, il sert à mettre en évidence le fait que c'est cette personne (moi, toi, lui ... ) et pas une autre, qui est
concernée par l'action, en particulier quand ce n'est pas prévu:
Mi be wani kali en, neen mi koli mi seefi.
je/PAssÉ/vouloir/tromper/lui/alors/je/tromper! moi/même
J'ai voulu lui fàire une blague, et c'est moi-même qui suis attrapé.
82
Grammaire du nengee
__ POUR CONilURLSUR LE
⦅セn
Le fonctionnemem principal du nom en nenge(e) peut se résumer à ces principes:
- le nom est invariable, il ne varie ni en genre ni en nombre;
- il peut être remplacé par un pronom dans toutes ses fonctions;
-lorsque deux noms se suivent et que l'un détermine l'autre, il faut être attemif
à l'ordre des mots pour comprendre le sens général. Lorsqu'il n'y a pas de mot emre
les deux noms, celui qui détermine est placé avant celui qui est déterminé; en
revanche, lorsque les deux mots som reliés par fu, le nom déterminé est placé
avant celui qui le détermine;
- le nenge(e) possède des ressources propres pour créer des mots nouveaux, par
dérivation au moyen de suffixes comme -rnan, -pe, ou par composition Cà partir
du vocabulaire du corps par exemple).
83
Le nom et ses déterminations
Il
L e verbe
et sa conjugaison
Ce chapitre présente la plus importante information sur le verbe en nenge(e).
En particulier, on parle de sa conjugaison, de la négation, des équivalents du
verbe être et des adjectifs prédicatifs (elle est intelligente).
En nenge(e), le verbe ne change jamais de forme. Les notions temporelles
comme le passé et le futur, les notions aspectuelles (en train de, etc.) et celles de
la modalité (pouvoir, oouloir; etc.) sont généralement exprimées par des mots
indépendants qui précèdent le verbe principal de la phrase, comme par exemple
les formes du verbe alter précèdent le verbe pour indiquer le futur en français
parlé (je vais manger).
Remarque préliminaire
par rapport à la conjugaison
du français
Les informations qui vont être présentées dans ce chapitre correspondent au sens
que peuvent avoir les différentes formes du verbe en nenge(e). La conjugaison du
français entraîne beaucoup de confusion entre sens et forme du verbe conjugué:
par exemple, le passé composé s'appelle « composé» parce qu'on utilise en français
une forme composée d'un auxiliaire et d'un participe passé, mais sa valeur est
celle de l'accompli. Dans le cas du nenge(e), presque taures les formes verbales sont
« composées » puisqu'elles se forment avec un mot de type auxiliaire et une base
verbale. Ce que nous décrivons ici sont les valeurs de ces différentes formes.
Il faut être vigilant et surtout ne pas plaquer les catégories verbales du français,
qui sont dénommées selon des critères à la fois de sens (imparfait) et de forme
(passé « composé »}, Ainsi, lorsqu'on dit que he a une valeur de « passé », cela
indique qu'il peut se traduire par diverses formes verbales du français en fonction
du contexte (imparfait, plus-que-parfait, etc.), mais que dans tous les cas, sa valeur
est celle de renvoyer à un événement du passé.
84
Grammaire du nengee
LE TEMPS
Il Y a deux marqueurs de temps en nenge(e), be et o. Be indique toutes les
notions du passé (qui correspondent aux temps passé composé, imparfait,
plus-que-parfait du français), et 0 marque le futur.
Le verbe
sans marque de conjugaison
Une des particularités du nenge(e) est que le verbe qui apparaît sans aucune
marque de conjugaison n'a pas forcément une valeur de présent.
Nous distinguerons deux cas pour traiter ce point.
a) En dehors de tout contexte temporel clairement exprimé
Généralement, les verbes dynamiques, qui expriment une situation impliquant
un type de changement82 , sont interprétés au passé (prétérit) lorsqu'ils ne sont
pas précédés d'une marque de conjugaison et lorsque le contexte temporel n'est
pas exprimé. Par exemple:
Sa Yunkumofu, i siibi mooy ?
Mmc/Y./vous/dormir/bien
Mme Y., vous avez bien dormi?
A kay a doti tyobo ala en sikin !
elle/ tom berlàlterre/salir/tour/son/corps
Elle est tombée par terre et s'esttoute salie!
A boketi fi en de ? A feegete en tuu.
lei seau/ pour/elle/là/elle/ oublier/le/vrai
Son seau Là ? Elle L'a oublié, c'est vrai.
Un petit nombre de verbes, en l'absence de contexte, ont une interprétation au
présent. Ce sont des verbes qui expriment effectivement des événements qui
n'impliquent pas de changmenr, sauf sous l'intervention d'un événement
extérieur, comme sabi, savoir, wani, uoulolr, lobi, aimer, etc. Ils sont souvent
appelés des verbes « statiques »,
82
11 s'agit de verbes comme nyan, manger, sikiifi, écrire, gwe, s'en aller, siibi, dormir, etc.
85
le verbe et sa conjugaison
U abi wan gaan langa bataa.
nous/avoir /un/ très/grand/bouteille
On en a une très grande bouteille.
AM. i gey?
c'est/M./tulressembler
C'est à M. que tu ressembles?
Les verbes adjectifs (p. 109 de ce chapitre) sont un type de verbes statiques, et
entrent dans cette catégorie: en l'absence de toute marque temporelle, ils sont
interprétés au présent.
A taanga gi mi.
il!être difficile/à/moi
C'est difficile pour moi.
Ma a kayeni tiki moo bun.
rnais/le/Kayeni/bâton/plus/bon
Mais le jvセケ・ョゥXS
est meilleur.
b) Dans un contexte temporel déterminé
Lorsque le contexte temporel est précisé soit par un adverbe, soit par une phrase
précédente, l'interprétation du verbe sans marque se fera en fonction de ce
contexte. Dans ce cas, si le contexte est explicitement au présent, les verbes
dynamiques s'inrerprèteronr au présent. De même, si le contexte est explicitement passé, les verbes adjectifs et les verbes statiques s'interprèteronr au passé.
C'est très clair dans les contes et les récits de vie, dans lesquels le contexte est
donné par une phrase introductive, et où les verbes qui suivent n'ont pas forcément de marque de conjugaison et sont interprétés par rapport au contexte.
Cela marche aussi pour le futur: un verbe sans marque de conjugaison sera
interprété au futur si le contexte est explicitement au futur.
Pour illustrer ceci, nous donnerons le début de l'extrait d'un conte en ndyuka.
Elitin 84 !
Daytin!
Baa Tigii be de teee. Da sani â de fu a nyan, angii kii en.
M./Tigre/PAssÉ/être/très/alors/chose/NEG/être/pour/il/manger/faim/tuer/lui
S.J
Variété de manioc cultivé, Manihot esculenta.
s, Formules d'introduction des contes.
86
Grammaire du nengee
A â poy fende nyanyan, a â poy fende den meti, den meti e Ion gi en.
il/NEG/ pouvoi r/trouver/nourriture/il/NEC/pouvoir/trouver/les/animaux/
les/animaux/ ASP/ courir/àllui
Il était une flis M. Tigre. Il n'avait rien à manger, il mourait de jàim.
Il n'arrivait pas à trouver de nourriture, il n'arrivait pas à trouver de gibier,
les animaux le fuyaient.
La première phrase porte explicitement une marque de passé, be (voir page
suivante), qui permet de définir le contexte temporel. Les quatre verbes suivants
ne portent pas de marque de conjugaison, mais le contexte fait que l'on doit les
interpréter au passé, même pour les verbes statiques comme de, être, ou poy,
pouvoir.
Cette différence de fonctionnement avec le verbe en français (où le temps « non
marqué » est généralement le présent) doit être sérieusement prise en compte.
Par exemple, lorsqu'il s'agit de faire produire aux enfants en nenge(e) la légende
d'une image sur laquelle se déroule une action, le verbe employé ne doit pas être
utilisé sans marque de conjugaison, sinon la phrase renvoie non pas à l'action en
cours sur l'image, mais à un événement qui s'est déjà déroulé. Pour décrire
l'action en cours, qui correspond à un des sens du présent en français, il faut
impérativement utiliser la marque d'aspect e, décrite page 90 de ce chapitre.
Par exemple:
Soit une image montrant deux hommes en train de couper un arbre:
- la légende en français dira « Ils coupent l'arbre" ;
- si on traduit en nenge(e) avec la légende suivante:
Den koti a udu.
ils/couper/leiarbre
cela signifie
«
Ils coupèrent l'arbre ", et cela ne peut donc pas renvoyer à l'image.
Il faut donc traduire :
Den e koti a udu.
ils/ ASP/ couper/leiarbre
Ils sont en train de couper l'arbre.
La bonne compréhension du fonctionnement de la conjugaison en nenge(e) est
vraiment fondamentale avant toute utilisation de cette langue à l'école.
87
Le verbe et sa conjugaison
Passé: be
La fonction primaire de be est de signaler que l'action décrite par le verbe principal
de la phrase a été finie dans le passé (avant le moment de l'énonciation).
A be dongo anga en boto.
il/PASSÉ/descendre la rivière/aveclson/bateau
Il a descendu la rivière avec son bateau.
Den be dansi a hii neti langa.
ils/PASSÉ/danser/laito utel nuit!longue
Ils ont dansé toute la nuit.
A he gi mi a toli.
elle/PASSÉ/raconter/ moi/la/histoire
Elle m'a raconté l'histoire.
Quand deux actions se suivent chronologiquement, he accompagne le verbe
qui exprime l'événement le plus ancien. Cet usage de he ressemble à celui du
plus-que-parfait du français.
Di mi doo osu, a he nyan kaha.
quand/je/ arriver/ maison/il/PASSÉ/manger/déjà
Quand je suis arrivé à la maison, il avait déjà mangé.
Mi be sabi leysi kaha, di mi kon go a sikoo.
je/ PASSÉ/savoir/ li re/déj à/quand/je/venir/aller/école
Je savais déjà lire quandje suis allé à l'école.
Be a aussi une utilisation qui n'est pas strictement temporelle: il sert en quelque
sorte à planter le décor, et signale que l'information exprimée par le verbe suivant
fait partie du contexte d'un autre événement.
A man, di he naki a pikin taa dey, den sooto en eside.
le/homme/qui/PAssÉ/battre/leienfant/ autre/ jour/ils/fermer/1 ui/hier
L 'homme, qui a battu l'enjànt l'autre jour, ils l'ont mis en prison.
Futur:
0
La particule 0 indique qu'une action est située dans l'avenir. En utilisant
personne qui parle montre qu'elle est certaine que l'action se passera.
88
Grammaire du nengee
0,
la
Mi
0
tan ya wan hii mun.
je/rtrr/ rester!ici/ uni entier!mois
Je resterai ici tout un mois.
Tamaa, mi 0 go a wowoyo (efu gadu wani).
demain/je/ FUT/aller!à/ marché/si/Dieu/vouloir
Demain j'irai au marché (si Dieu veut).
Te i leli bun a sikoo, da i 0 feni wan bunbun wooko.
si/tufapprendre/bien/à/école/ alors/tu/FUT!trouver!un/bon-bonitravail
Si tu travailles bien à l'école, tu vas trouver un bon travail.
Te u paati den sani ya, a 0 fende tu bataa a ini.
quand/nous/ partager/les/chose/ici/elle/FUT/trouver! deux/bouteille/à/i nténeur
Quand on distribuera ces choses, il lui restera deux bouteille;'.
Te u kaba nyan, da u 0 go a goon.
quand/nous/finir! manger!alors/ nous/sur/aller /à/ champ
Quand on aura fini de manger, on va aller à l'abattis.
Dans ces deux derniers exemples, la présence du deuxième verbe conjugué au
futur implique l'interprétation du premier au futur également, même s'il ne
porte aucune marque.
L'aspect exprime la manière dont un événement se déroule. Alors que le temps
permet de repérer un événement sur un axe par rapport à un moment donné
(présent, futur, passé), l'aspect envisage comment se déroule un événement: il
dure, il est ponctuel, il est entièrement réalisé, il est sur le point de se réaliser, il
se répète, etc. Les langues matérialisent certaines de ces valeurs dans la conjugaison des verbes.
En français, la différence entre le passé composé et l'imparfait est une différence
aspecruelle : tous les deux renvoient à du passé, mais le passé composé indique
que l'action dont on parle est accomplie et peut avoir des conséquences sur le
moment où je parle (par exemple: j'ai mangé - en conséquence de quoi je n'ai
89
l.,
カセ・エ
sa CQnjugaison
plus faim). Lirnparfair indique que l'action était en cours de déroulement, on
ne s'intéresse pas au fait qu'elle soit terminée ou non (par exemple: je mangeais
tranquiLLement mon gâteau quand il est entre).
En nenge(e), e et kaba indiquent l'aspect.
Imperfectif: e
La particule e a plusieurs significations.
• e peut indiquer que l'action décrite par le verbe est en train de se dérouler.
C'est l'équivalent du progressif anglais (Fm eating: « Je suis en train de manger »)
Nownow mi e wasi beenki.
maintenant/je/Asp/laver/vaisselle
Maintenant, je suis en train de laucr la uaisselle.
A : Pe i e go ? B : Mi e go a liba.
où/ tuf AS!'/aller/je/Asp/go/à/ rivière
A : Tu uas où ? B : Je nais/suis en train d'aller à la rivière.
• e est aussi utilisé pour décrire des activités se déroulant dans une période plus
étendue que le présent mais qui contient le présent.
Den dey ya ala sama e paandi goon.
les/jour/ici/tout/ personnelASP/ plan ter/champ
Cesjours-ci, tout le monde est en train de planter à l'abattis.
Mi e hangi fi en teee ye !
je/ASP/être faim/pour/elle-illtrès/ assertion
Elle/il me mûnque beaucoup.
• On peut aussi employer e pour indiquer qu'une action prend place régulièrement ou qu'une situation est permanente ou habituelle.
Ala dey den umanpikin e siibi den ganda.
tous/jour/les/femme/Asp/balayer/leur/cour
Tous lesjours, lesfèmmes balayent leurs cours.
Te i e pas a na a bak, den sikowtu e luku den panpila fi i.
q uand/tuf ASP/passer/à/le/bac!les/policiers/ ASP/regarder/l es/papiers/pour/toi
Si tu ptlSses pûr le bac, lespoliciers regûrdent tes papiers.
90
Grammaire du nengee
A : Pe Mma M. e tan? B : A e tan na Mana.
où/Mme M/ASf'/habiter
elle/Asp/habiter/à/Mana
A : Où est-ce que Mme M. habite? B : ELLe habite à Mana.
Aja sama e sabi a toli de.
tau tl personnelASP!savoir/laihistoire/là
Tout Le monde connaît cette histoire-Là.
Lhabituel peut aussi s'exprimer avec le mot lobi, aimer.
Te mamanten a e [obi nyan beele.
q uand/ma tin/ elle/xsr:/ aimer/manger/ pain
Le matin, elle mange du pain.
• e est aussi employé dans les phrases exprimant des vérités générales et des
prescriptions comme, par exemple, les instructions pout faire la cuisine.
Dagu e bali, foo e singi.
chien/AS!'/aboyer/oiseau/ASP/chanter
Les chiens aboient et Les oiseaux chantent.
Te i kaba kiin a fisi, i e kwinsi wan lemiki na en, i e wasi en puu a
lemiki baka, ne en i e iti wataa na en ...
q uand/ru/ finir/ nettoyer/leipoisson/tu/ASP/ presser/ uni citron/à/lui/tu/AS!'/
laver/leienlever/citron/arrière/puis/ tuf ASP/j errer/eau/à/l ui
Quand tu as nettoyé Le poisson. tu presses un citron dessus, tu Le laues pour
enleuer Le citron, et puis tu mets de L'eau dessus. . .
• Lorsqu'un adjectif est précédé de e, on le traduit en français par le verbe devenir
+ adjectif: le sujet est en train d'acquérir cette propriété.
En ede uwii e weti namo.
sa /tête/cheveux/Asp/ètre blanc/continuellement
Ses cheveux ne cessent de devenir blancs.
Te i wasi i koosi anga a wasimasini, da den e gaandi gaw.
quandltu/laver/tan/vètement/avec/la/machine à laver/
alors/ils/ASf'/vieillir/vite
Quand tu Laves tes vêtements à La machine à Laver, ils uieillissent plus vite.
Safisafi u e sabi den sani de.
doucemen t-doucernen t/ nous/ASP/savoirlles/chose/là
Peu à peu, nous allons savoir ces choses.
91
Le verbe et sa conjugaison
A alen e nati den koosi.
la!pluie! Asr!mouiller!les!vêtement
La pluie est en train de mouiller les vêtements.
• e sert également à marquer que l'événement est sur le point d'avoir lieu, ou
va commencer.
Dyonso ala sama e bay en.
bientôt/tout/monde!Asr!acheter!3SG
Tout le monde va se mettre à l'acheter.
Ala sama e sabi en.
tout!monde/ASI'!savoir!3sG
Tout le monde va 1apprendre.
Complétif: kaba
Quand kaba suit le verbe il exprime le sens de déjà en français, c'est-à-dire qu'il
indique que l'action décrite par le verbe est achevée ou que l'état est déjà en
place et a des conséquences pour le présent.
Fosi dati, wan taa wan be dede kaba.
premier!cel ni-là/ un! autre! un!PASSÉ!mourir!déjà
Avant celui-là, un autre était déjà mort.
Na tu taon mi kan ya kaba, ma noyti a de a osu.
c'est/deux! fois!je!venirlici!déjà! mais!jamais!il!être!à!maison
Cela jàit déjà deux ftis que je suis passé ici, mais il n'y a jamais personne
à la maison.
A di i sabi ala den sani kaba, da u nâ a fu taki moo.
c'est!si!tu! savoir! ta ut! les!chose! déjà!alors! nous/use/ avoir! pour/dire! pl us
Comme tu connais déjà toutes ces choses, ce n'est plus la peine d'en discuter.
Attention: selon la place qu'il a dans la phrase, le mot kaba a des sens différents.
En particulier, lorsqu'il est verbe principal, kaba a le sens de finir.
A eside mi kaba a wooko.
c'est!hier!je!finir/le/ travail
C'est hier que j'a! fini le travail.
92
Grammaire du nengee
D'autres valeurs aspectuelles
Deux autres verbes, bigin / bikin, commencer et kon, venir, indiquent des
distinctions aspectuelles secondaires. Bigin, commencer à, marque le début d'un
événement et kon, devenir, exprime l'atteinte ou la réalisation d'un état.
Eside a bigin koti a goon.
hier /il!commencer!couper!le/champ
Hier, il a commencé à abattre les arbres.
A inpi kon dee kaba.
la/chemise/venir!sec!déjà
La chemise est déjà sèche.
. ---.lA Mill2ALITÉ.
La modalité exprime les sentiments, les attitudes et les opinions du locuteur
par rapport à l'événement dont il parle. Les notions de désir, d'obligation, de
nécessité, de capacité etc., correspondent à la modalité.
Obligation:
mu, musu, musu tu, abi tu
• mu exprime une obligation, qu'il s'agisse d'une instruction, d'un ordre, ou d'un
fait naturel (quelque chose qui doit arriver) :
- obligation forte:
La mère donne des instructions à l'enfant :
1 mu go wasi den beenki kisi wata na a boketi mooy pori.
tuf devoir /aller!laver/les/vaisselle/prendre/eau/à/le/seau/bien/mettre
Tu dois aller lauer la vaisselle et bien mettre de l'eau dam le seau.
Te i meki wan pikin, da i mu solugu en.
silru/ tàire/ un/enfant/alors/ ru/devoir!occuper!lui
Si tu as un entant, tu es obligé de t'en occuper.
93
Le verbe et sa conjugaison
- obligation faible :
A mu lobi kelem na en ana efu so a soo na 0 betee.
il!devoir/ app liquer/crème/à/ son/bras/silainsi/ la/blessure/x EC/FUT/améliorer
ILdoit/del/rait mettre de la crème sur son bras, sinon la blessure ne guérira pas.
• L'expression abi Fu (ou la forme abrégée a Fu) indique également une obligation
et peur remplacer mu sans produire de différence de sens.
A abi Fu gi mi mi moni.
elle/ avoir! pour/donner!moi/mon/argen t
Elle doit me donner mon argent.
Ala dey den pikin abi Fu go a sikoo.
lOU tI jour/les/enfan t/ avoit /pour/aller/à/ école
Tous lesjours les enjants doiuent aller à l'école,
Den be abi Fu yeepi mi paandi goon.
ils/PASSF.! a voir!pour!aider!moi/cultiver/champ
ILs del/aient m'aider à planter l'abattis.
• Pour augmenter la force d'une obligation ou en montrer la certitude, c'est
musu qui remplace mu. Musu Fu exprime une obligation qui est encore plus
fane que musu, ou dont le locuteur est encore plus certain.
- obligation forte:
Te i yeepi mi, da mi musu (Fu) yeepi i tu.
sil ru/ aider/moi/alors/je/ DEVOIR/ (pou r)/aider/ toi/aussi
Si tu m'aides, je mis obligé de t'aider aussi.
- obligation faible/modalité épistémique :
Dans ces exemples, musu n'a pas le sens « d'être obligé de », mais renvoie à
l'opinion que se fait le locuteur sur ce qu'il dit (je suppose que, je suis sûr que, ctc.).
Den e ley gi i, den musu (Fu) sabi a toli de.
ils/ASP/mentir! à/ ta i/ils/D EV() 1R/(pour) /savoir/la/hislOire/là
Ils ne te disent pas la vérité, je suis sûr qu'ils connaissent (ils doivent connaître)
cette histoire-là.
Den musu Fu de a osu nownow.
ils/DEvolri../pour/être/à/ maison/maintenant
Ils sont fôrcément Il la maison maintenant.
(Étant donné l'heure, je suis sûr qu'ils sont à la maison).
94
Grammaire du nengee
Nécessité: abi/de fanowdu
La nécessitéest indiquée en nenge(e) par le mot fànowdu, besoin, qui peur s'employer
comme verbe à parr entière, ou alors précédé de abi, avoir, ou de, être.
Te i tan a busi, i fanowdu wan goni.
quand/ru/resrerlà/forêr/ru/avoir besoin/un/fusil
Quand tu habites en fOrêt, tu as besoin d'un jùsil.
Kay den pikin kon, mi abi den fanowdu.
appeler/les/ enfanr/venirlje/avoir /eux/besoin
Appelle les enjànts, j'ai besoin d'eux.
A de fanowdu (Fu) mi go a Pareys.
il!être/besoin/pour/ moi/ailer/à/Paris
Il est nécessaire que je me rende à Paris/en France.
Capacité 1 : sabi
Comme en français, l-a capacité qui dépend d'un savoir spécial est exprimée par
le verbe savoir, sabi 8S en nenge(e).
Sa Dudu sabi leysi bun.
Mme D.lsavoir/lire/bien
Mme Dudu sait bien lire.
Den pikin Fu Soolan an sabi tya boto.
les/en fan t/ pour/Saint-Lauren t/N EC/ savoi ri porter/pirogue
Les enfarus de Saint-Laurent ne savent pas conduire une pirogue.
Capacité 2 : man/poyet sa
Man ou poy, et sa expriment des capacités qui sont soit liées aux conditions
physiques ou psychologiques d'une personne, soit celles qui résultent des
contraintes imposées de l'extérieur, comme les règles de conduire sociale'",
• man/poy sont généralement utilisés dans les phrases négatives.
Pour plus de détails sur la négation, voir p. 103 de ce chapitre.
8> l.e verbe sabi peut aussi être abrégé en sa.
Man et poy sont des variantes dialectales: en aluku et parnaka, on utilise man et en ndyuka, on
emploie plutôt poy que man.
86
95
Le verbe et sa conjugaison
Den koosi dii tumisi, mi a man bay den nownow.
les/vêtement/cheri trop/je/NEc/pouvo i ri acheterIles/maintenant
Les vêtements sont trop chers. je ne peux pas les acheter maintenant.
U a poy tya i, a boto lay teee.
nous/NEC/ pouvoir/porterIrai/laipirogue/charger lttès
Nous ne pouvons pas t'amener, la pirogue est tellement pleine!
• sa ou la combinaison sa man/sa poy est plutôt utiliséedans les phrases affirmatives.
U sa tya i, a boto in lay ete.
nous/MOD/porter/ toilla/pirogue/NEc/charger!encore
Nous pouvons t'amener, la pirogue n'estpas encore pleine.
A sani de, i sa poy du en ?
lai chose/là/ tuf MaD/ pouvoir/ fairelle
Ça, tu pourrais le jàire ?
• Dans les questions, man/poy peuvent s'employer, mais sa ou la combinaison
sa man-poy est généralement préférée.
A sa sikiifi a biifi ya gi mi ?
elle/ver» pouvoir!écrire/la/lettre/ici/ pour!moi
Est-ce qu'elle pourrait écrire cette lettre pour moi?
A sa poy sikiifi a biifi ya gi mi ?
elle/MoD/pouvoir/écrirella/lettre/ici/pour moi
Est-ce qu'elle pourrait écrire cette lettre pour moi?
A man sikiifi a biifi ya gi mi ?
elle/ pouvoir/écrirellallettre/ici/pour moi
Est-ce qu'elle peut écrire cette lettre pour moi ?
Permission: sa, man/poy
Man/poyet sa signifient aussi qu'une activité est possible dans le sens où elle
n'est pas interdite V.
On trouve aussi la particule mag, auoir droit, qui vienr du néerlandais et qui marque une
inrerdicrion plus forre que man. Mag est couramment employée dans les zones urbaines.
1 a mag taagi den a sani de.
T ul N Fcl devoir! raco nterl eux/lal chose/là
Til Ile dois pas leur raconter cette chose-Iii.
87
96
Grammaire du nengee
Te i toow anga wan sama, da i na 0 man libi anga taa sama moo.
siltuf marier!avec!unipersonnelalors/tu/NEC/FUT/ pouvoir/vivre/
avec!autre/personnelplus
Si tu te maries, tu ne peux pLus vivre avec une autre personne.
Gaanman taki u a poy wooko gowtu ya moo.
Gaanman/ dire/nous/NEC/ pouvoir!travailler! or!ici/plus
Le Gaanman dit qu'on ne doit pLus travaiLLer L'or ici.
Mi mma taki mi sa nyan den kuku ya.
mal mère/dire/je/MoD/manger!les/biscui rs/ici
Ma mère m'a dit que je pouvais manger ces biscuits.
Den sa diingi a wataa ya ?
ils/MOD/boire/la/eau/ici
Est-ce qu'on peut boire cette eau?
Possibilité: sa
Finalement, sa peut aussi exprimer que le locuteur n'est pas certain que l'activité
décrite par le verbe principal aura lieu.
Den sa gi i a wooko.
ils/MOD/donner/toi/le/travail
C'est possible qu'ils te donnent Le travaiL.
Mi sa holi den wantu dey ma na fu ala ten.
je/MoD/renir/les/un, deux/jour/mais/NEC/pour/rout/temps
Je pourrais Les garder quelques jours, mais pas pour toujours.
Efu moni de, Ba Joni sa go a Pareys taa wiki.
si/argent/là/M. Joni/MoD/aller!à/Paris/autre/semaine
S'il y a de L'argent, M. Joni ira à Paris La semaine prochaine.
En nenge(e) actuel, l'adverbe kande, peut-être, peut également exprimer l'incertitude. Il est employé en début de phrase avec le verbe au futur (marqué par 0)
ou au mode de possibilité avec sa.
Alen sa kai tide
pluie/j-rori/tomber/aujourd'bui
C'est possible qu'il pLeuve aujourd'hui.
Kande alen 0 kai tide.
Kande alen sa kai tide.
97
Le Vèrbe et sa conjugaison
Désir: wani
Le mot wani exprime le désir et l'intention de faire quelque chose.
Mi mma wani go a opu.
malmère/désirer!aller!à/en haut
Ma mère aimerait aller au village.
A osu e wani booko namo.
la/maison/ ASP/ désirer/casser/ con tinuellement
La maison est en train de se dégrader.
CONCLUSION:
Pout exprimer son opinion, sa volonté ou son désir, bref, pour « modaliser » son
discours, on peut utiliser en nenge(e) les formes du tableau IV comme auxiliaires,
c'est-à-dire avant le verbe principal.
Tableau IV
Formes de modalité
Auxiliaire
Équivalent en français
mu
devoir, être obligé
abi fu
devoir
musu
devoir (emphatique) certitude
musu fu
devoir (très emphatique)
fanowdu
avoir besoin de
abi fanowdu
avoir besoin de
de fanowdu
être nécessaire
sabi
être capable de, savoir fàire . . .
man / poy
pouvoir (négation + questions)
sa
pouvoir, être possible que, être permis
waru
vouloir, désirer, souhaiter
98
Grammaire du nengee
COMBINER
LES PARTIC ULES D'ASPECT,
___DfIEMPS ET DIMDllE_
Dans ce paragraphe, on présente plusieurs possibilités importantes pour combiner
les marqueurs du temps, de l'aspect et de la modalité.
Habituel dans le passé: be e
Le marqueur du passé be est combiné avec celui de l'aspect e pour signaler qu'une
action se déroulait régulièrement ou pendant un certain temps dans le passé.
B. be e muliki u tee.
B/PASSe)ASP/embêter!nous/très
B. nous embêtait tellement!
A so Ppa S. be e du a sani te den seeka en.
c'est/ ainsi/M. S.lPASSUAsr/fairella/chose/jusqu' à/ils/réparer!la
C'était comme ça que M. S. avait jàit la chose[usqu 'à ce qu'ils l'aient
réparée [la portel
Capacité habituelle: e man/poy
La capacité habituelle est exprimée avec le marqueur de l'habituel (e) et celui de
capacité (man/poy).
Mi na e man tii, fa a ana fu mi ya kisi mankeli,
je/NEG/ASP/ pouvoir!condui rel commelle/bras/pour!moi/ici/attraper! mal
Je ne peux pas conduire parce que ma main est blessée.
Obligation habituelle: mu/musu e
La combinaison d'un marqueur d'obligation avec celui de l'habituel signifie une
obligation qui est devenue habituelle.
AJa yuu a mu e baka kwaka kon gi en.
taut/heure/elle/devoir!AS 1'/ cuire/couac/venir!pour/elle
Elle doit tout le temps jàire du couac pour elle.
99
Le verbe et sa conjugaison
A musu e lobi a sani bika a e diingi en ala dey.
il/devoir/ASP/ aimer/Ia/chose/parce que/il/Asp/boire/le/ tour/jour
Il doit aimer ça parce qu'il en boit tous lesjours.
Désir habituel: e wani
Un désir qui exisre pendanr une cerraine période est exprimé avec le marqueur
d'habiruel e er celui du désir wani.
Den dey ya a na e wani meki bakisi moo,
les/jour/ ici/il/NEC/ ASP/vouloir/faire/ panier/ plus
Cesjours-ci, il n plus envie de fàire des paniers.
a
Capacité dans l'avenir: 0 man/poy
Lorsque le marqueur de capaciré est précédé de celui du turur, on parle d'une
capaciré dans le fur ur.
Den fo boto ya, den 0 man tya a simenti ?
les/q uatre/ pirogue/ ici/ ils/FUT/pouvoir/ porter/ leicimen r
Ces quatre pirogues, elles vont être capables de porter le ciment?
l'irréel: be
0
La combinaison be 0 est urilisée pour exprimer une hypothèse sur une siruarion
dans le passé qui n'a pas eu lieu (conrrefacrualiré). Cela correspond plus ou moins
au conditionnel du français.
Gaan gadu, i si fa i be 0 booko a taa wan ayn anga a tiki ?
grandidieu/ ru/voir/ comme/ ru/PASSÉ/FUT/casser/ le/aurre/ un/œil/
avec/le/bâton
Mon Dieu, tu as 1!1l comment tu asfàilli creverl'œil de l'autre avec le bâton?
1 be 0 wani boli gi mi ?
ru/PAssf)FUT/désirer/cuire/pour/ moi
Tu aurais souhaité me fàire à manger?
Dans les phrases condirionnelles (voir chapirre 6, p. 160), be esr généralemenr
placé devanr le verbe de la phrase qui conrienr la condirion irréelle, er le verbe
de la phrase exprimanr le résulrar irréel est précédé par be o.
100
Grammaire du nengee
Efu den be seli a busi, u be 0 kaba a soso.
si/ils/PASSÉ/vendrella/ forêt/ nous/PASSÉ/FUT/finir! à/ rien
S'ils avaient vendu la fàrêt, nous aurions tout perdu.
En parlant d'une personne qui était à l'hôpital et voulait repartir à la maison:
Efu a be 0 gwe a osu, a dede a be 0 dede !
si/il/ PAssÉIFuT/partir!à/ maison/c'est/mourir/il/PASSÉ!FUT/mourir
S'il était rentré à la maison, il serait sûrement mort!
Capacité irréelle: Be o/sa man
Une capacité irréelle est signalée par be en combinaison avec sa ou
0
man/poy :
A àn be
0 man komoto ?
il/NEC/PASSÉ!FUT/pouvoir!partir
Il n'aurait pas pu partir?
Den be sa man kweki en ?
ils/PASSlô/MOD/ pouvoir!élever!le
Ils auraient été capables de l'éleuer ?
Désir irréel: be otse wani
La combinaison du marqueur d'irréel be
exprime le désir irréel.
0
ou be sa avec celui du désir (wani)
A sama â be
0 wani go a dansi.
lai personne/NEc/ PASSF! FUT/vouloir/aller/à/danse
La personne n'aurait pas voulu aller à la dame.
1 be sa wani tan anga en ?
tu/PAssÉ/MoD/vouloir/habiter/avecllui
Tu aurais quand même voulu habiter avec lui ?
Obligation dans le passé:
be mu (irréel) vs be abi tu (réel)
La combinaison be mu exprime une obligation qui était ignorée ou qui risque
d'être ignorée.
101
Le verbe
et sa conjugaÎ50n
MLセ
Mi be mu boli nyanyan gi den ma mi a be abi ten,
je/pAssr/ devoi ricui rel nourri ture/ pourleuxl mais/ ェ・OneH[ーasセZ
avoir 1temps
Il }illait que je leur fisse à manger, mais je n'ai pas eu le temps.
A ini a mun ya den be mu puu en baaka.
àl intérieur Ilel mois/ici/ils/pAss rJdevoir1enlever1sonldeuil
Ils devaient jàire sa levée de deuil ce mois-ci.
Ou alors, be mu est utilisé pour décrire les désirs irréels:
Les hommes se baladent en Forêt; en voyant un tapir, l'un dit:
Wan goni be mu de Eu mi sutu a bofoo de.
uni fusi IIPASSÉ!devoir1êtrelpour Ijel tirer/lei tapi ri là
Si seulement on nuait eu un fusil, j'aurais tiré ce tapir-là
1
Mi be mu naki en anga tiki.
je/pAsSÉIdevoi riFra pper l1al avec/bâte n
j'aurais dû la frapper avec un bâton.
Par contre, la combinaison be abi Eu exprime toujours une situation réelle qui
s'est vraiment déroulée dans le passé.
Di mi be nyoni, mi be abi Eu tiiki koosi gi mi mma.
quand/je/pAssf:/peri t/je/pAsstiavoirl pourl repasser 1pour 1mal mère
QUlllldj'étais petit, j'étais obligé de repasser pour ma mère.
La combinaison de be musu ou be musu Eu indique une obligation Forte dans
le passé.
Wani a à wani a dataa be musu Eu deesi en.
vouloir1eHe/NFel vouloi rIlel médeci n/pASSÉIdevoir 1pour1soigner1elle
Qu'elle le veuille ou non, le médecin était obligé de la soigner.
Capacité obligatoire: mu man
Lorsqu'on parle d'une capacité obligatoire, c'est le marqueur d'obligation mu et
celui de la capacité man qui précèdent le verbe.
1 mu man saka i seefi pikin so.
tu/devoi ripouvoirIbaisser/ toil même/ peulai nsi
Tu dois être capable de t'adapter lin peu.
102
Grammaire du nengee
Capacité dans le passé: be man/poy
Pour parler d'une capacité que quelqu'un avait dans le passé, c'est le marqueur
de passé be qui est juxtaposé avec l'un des marqueurs de capacité.
Ma a an be man feni a panpila ?
mais/il /N EC/PASSÉ/ pouvoir/rrouver/le/ papier
l'dais il n'avait pas pu avoir de papiers (de carte de sejour) ?
1 be sa leysi en gi den sama.
tu/ PASSÉ/ MOD/lire/le/ pour/les/personne
Tu pouvais Le Lire pour Les personnes.
_____LANÉ GMIDN_
Les mots
nono, kwetikweti sont équivalents du non en français. Nono,
kwetikweti montrent plus de respect que èéè et sont presque obligatoires dans
le discours formel.
èéè,
Ces différents termes sont employés pour la négation de la phrase et, comme
non en français, ils se trouvent toujours au début de la phrase.
Les accents sur èéè correspondent aux tons i uoir chap. 1, p. 43), et indiquent le
schéma mélodique avec lequel on doit prononcer le mot.
Èéè baa, mi na oman feni a sowtu moni de.
non/ politesse/je/re EC/FUT/capacité/trouver/la/sorte/argent/là
Non, je ne peux pas trouuer cet argent-Là.
Kwetikweti, u an yee a sani de.
non/ nous/N EU entendre/la/chose/là
Non, on n'a pilS entendu ça.
A: Den gwe kaba? B : Nono, den na e gwe ete.
ils/ partir/déjà/non/ils/NE(;/ ASP/ partir/encore
A : Ils sont déjà partis ?
B : Non, ils ne sont pm encore en train de pnrtir.
103
Le verbe et sa conjugaison
Les formes de négation verbale rencontrées en nenge(e) sont les suivantes: na,
â, ân, n0 88 (cette dernière est moins fréquente).
Elles correspondent à la forme française
«
ne ... pas, ne ... plus
».
Elles précèdent toujours le verbe. Si le verbe est modifié par les particules de
temps (be, 0), d'aspect (e) ou de modalité (mu, wani etc.), nâ ou â(n) est placé
avant celles-ci.
Généralement, â(n) est utilisé pour les verbes (ou auxiliaires) qui commencent
avec une consonne, et nâ est employée avec les verbes ou particules commençant par une voyelle. En revanche, la variation entre â et ân est dialectale: â est
utilisé par les Ndyuka, et ân par les Aluku et les Pamaka.
U â paati den kuku ete ?
vous/NEc/distribuer/les/biscuits/encore
VOus n'avez pas encore distribué les biscuits?
Mi ân sabi, baa.
je/NEG/savoir/ politesse
Je ne sais pas.
U na e nyan moo ?
vous/NEG/AsP/manger!plus
VOus ne mangez plus?
Soolan nâ abi sali sikoo gi ala den pikin.
Saint-Laurent/NEC/avoir/suŒr! école/ pour!tout/les/enfant
Saint-Laurent n'a pas suffisamment d'écoles pour tous les enjànts.
Nownow a siki, a nâ 0 man koti a goon gi i.
maintenant/il! malade/il/uze/sur/ pouvoir!couper/leichampipour/toi
Maintenant il est malade, il ne peut pas jàire l'abattis pour toi.
1 ân be mu ley gi mi Eu a sani ya.
tu/N EG/PASSÉ!devoir! mentir/à /moi/pour/la/chose/ici
Tu ne devrais pas me mentir à propos de ça.
Si on veut mettre l'emphase sur la négation, et dans les phrases impératives négatives,
c'est nâ, prononcé avec emphase, qui est obligatoire.
No peut être un emprunt au sranan tongo, surtout dans le parler des jeunes hommes. Il peut être
aussi une réminiscence d'un état plus ancien de la langue, surtout chez les grandes personnes. Il est
systématiquement employé dans les textes anciens comme ceux écrits en écriture d'Afaka, et ceux
en créole ancien (voir ARFNDS et PERI., 1995).
88
104
Grammaire du nengee
Di a kon ya, na wan sani a tya kon gi mi.
quand/elle/venir/ici/NEC/une/chose/elle/ porter/venir!donner/ moi
Quand elle est venue ici, elle ne m'arien amené.
Mi na wani a sani ya seefi.
je/NEc/vouloir!la/chose/ ici/ même
Je n'en veux même pas.
Na holi a sani de 0100 !
NEC/ tenir!la/ chose/là-bas/ plus
N'y touche plus!
LES ÉQUIVALENTS DU VERBE ÊTRE
.LN NE NGllEL----Le verbe être en français est réalisé par deux éléments en nenge(e), na (ou a) et
de, qui ont des fonctions différentes.
Nous attirons votre attention ici sur la différence de traitement du verbe être qui
existe entre Je français et le nenge(e), puisque le nenge(e) présente deux verbes
là où le français n'en a qu'un, être. C'est certainement un des points de la langue
qui peut poser le plus de problèmes. Il est donc extrêmement dangereux, dans
ce contexte précis, d'essayer de faire des comparaisons entre les deux langues, en
particulier à l'école, parce que les correspondances entre nenge(e) et français
sont loin d'être évidentes.
na/a
Les deux formes, na et a, coexistent dans les trois variantes aluku, ndyuka et
pamaka. Elles se distribuent selon des critères qui semblent liés au discours
(rapidité, emphase, etc.). Nous retranscrivons les deux indifféremment dans les
exemples, en fonction des productions des locuteurs, mais il faut avoir conscience
que na et a ont la même fonction dans ce contexte précis.
La fonction première de na est de mettre des éléments divers de la phrase en relief,
comme l'expression « c'est.i.qui/que » en français (voir chap. 7, p. 162).
105
Na Ba Biga faa a goon gi mi.
c'est/M. Biga/défricher/Je/abattis/ pour/moi
C'est M. Biga qui a jàit l'abattis pour moi.
Na Kuu a e tan.
c'est/Kourou/il!Asp/habiter
C'est à Kourou qu'il habite.
Comme le verbe être en français, na pellt mettre en relation deux nominaux.
Dans ce cas, on traduira (n)a soit par être, soit par c'est.
Na exprime alors:
- qu'il existe une identité entre les deux groupes nominaux (dans l'exemple,
et Mme Yunku) :
je
Mi na Ma Yunku.
je/ être/M mc Yunku.
Je suis Mnle Yunku.
Disi na a moo bunkopu wan.
celui-cil c' est/le/plus/bon marché/un
Celui-ci est Le meilleur marché.
- ou que le premier nominal a la propriété décrite par le deuxième:
En na wan metres.
elle/être/un/ maîtresse
ELLe, c'est une maîtresse.
Den mma na wan sama fu Apatu.
leur/mère/être/unefpersonneldei Aparou
Leur mère est une personne d'Apatou.
Den koosi ya na fu u.
les/vêtement/ici/être/pour/ nous
Ces vêtements, ils sont à nous.
A boto, a fu mi.
la/ pirogue/c'est/pour/moi
La pirogue, c'est à moi.
Attention: contrairement à être en français, na n'est pas un verbe. Il ne peur pas
se conjuguer en temps (avec 0), en aspect (avec e), ni en modalité (avec mu,
wani, etc.), Il ne pellt pas non plus être précédé de la négation.
106
Grammàire du nengee
Lorsqu'on veut préciser le temps, le mode ou l'aspect, na est remplacé par de.
A
0
de wan bunbun honriman.
iI/FUT/ être/ un/bien-bien/chasseur
Il va être un bon chasseur.
La phrase "a
grammaire.
0
na wan bunbun hontiman n'est pas possible, c'est une faute de
On peut éventuellement trouver be, la marque de passé, avec na, mais dans ce cas
elle suit le verbe être (alors que, comme on l'a vu plus haut, be précède normalement le verbe) :
L. na be wan metres,
L./être/PASSOune/maîtresse
L. était une maîtresse.
Pour exprimer la négation avec na, la négation et na sont réalisées dans une seule
marque, qui a alors la forme na :
L. na wan metres.
L./n'être pas/une/maîtresse
L. n'est pas une maitresse.
L. a na wan metresë",
L./ elle/ n'être pas/une/maîtresse
L., ce n'est pas une maùresse.
Quand un jour de la semaine est identifié avec l'équivalent de aujourd'hui ou
demain, na est normalement omis.
Tide, monde.
aujourd'hui/lundi
Aujourd'hui, c'est lundi.
de
de fonctionne comme un véritable verbe être, contrairement à na qui n'est pas
un verbe. Il a plusieurs sens, tous liés au fait « d'être» :
89
Forme spécifique au parnaka. En ndyuka. cene torrne est considérée comme incorrecte.
107
Le verbe et sa conjugaison
• être de localisation
=
être quelque part
Si de précède un complément de lieu (comme a sikoo, à l'école), il exprime que
la personne ou l'objet est localisé dans]'endroit en question.
Mamanten, den pikin de a sikoo.
matin/les/enfan tl être/à/école
Pendant la matinée, les enfànts sont à l'école.
A supun de na a tafa tapu.
lai cuillère/être/ à/l a/table/au-dessus
La cuillère est sur la table.
Den de ape.
ils/être/là-bas
Ifs sont là-bas.
• description d'un état
=
être d'une certaine façon
de décrit un état lorsqu'il est employé avec:
- certains adjectifs qui expriment un état (voir p. 112, les adjectif statifiJ
Ala en ede uwii be de baakabaaka.
tous/sai tête/cheveux/PAsSÉ/être/noir-noir
Tous ses cheveux étaient encore noirs.
Tia sikin de felefelefele.
tante/corps/être/ mou et beau
Le corps de la tante est bien conservé.
- les adverbes:
A de 50.
il/être/ainsi
Il est comme ça.
- les nombres (prix) :
A meti de tin elo.
la/viande/être/dix/ euros
La viande est à 10 euros.
• existence
Lorsque de est placé à la fin d'une phrase, il exprime l'existence, et équivaut à la
formule il y a en français.
108
Grammaire dll·nengee
Attention: on construit la phrase différemment du français. Si 1'011 parle d'une
chose X pour dire qu'il yen a, on dira:
- en français: ily a du x, et dans ce cas, X est l'objet;
- en nenge(e) : X est, existe, et dans ce cas, X est sujet.
Tide, sikoo a de.
aujourd' hui/ école/NEC/exister
Aujourd'hui, il ny a pas d'école.
Nyanyan de.
nourri ture/exister
Ily a à manger.
A goon mu de.
lei champidevoir/existe
If doit y avoir un champ.
Le sens de « il y a " peut aussi être exprimé avec le verbe abi en nenge(e), l'équivalent de avoir dans « il y a » en français. Avec cette formule, la phrase en
nenge(e) et celle en français sont similaires:
A abi nyanyan.
il!avoir/ nourrirure
Il y a à manger.
les « verbes adjectifs» simples
En français, les adjectifs doivent être précédés du verbe être (la maison est grande).
En nenge(e), les mots qui expriment ces concepts sont généralement des verbes,
ce qui fait qu'ils il ont pas besoin du support du verbe être et peuvent se conjuguer
directement avec les marques de temps, d'aspect, etc. (chap. 3, p. 6.3, pour les
exceptions).
A liba baala.
le/fleuve/être large
Le fleuve est large.
109
le verbe et sa conjugaison
A nefi saapu.
leIcouteau/être aiguisé
Le couteau est aiguisé.
Dyonson, den manyan 0 lepi.
bientôr/les/rnangue/rurr/être mûr
Bientôt, les mangues seront mûres.
Di a ppa dede, a be gaandi teee.
quandlle/vieux/ mourir/il! PASSFJ vieillir/ très
Quand le vieux est mort, il était déjà vraiment très vieux.
A meti bonkopu.
la/viande/être bon marché.
La viande est bon marché.
Plusieurs de ces verbes adjectifs peuvent aussi prendre un objet, tout comme un
verbe transitif" :
A saapu a nefi.
elle/ aiguiser /le/couteau
t'lIe a aiguisé le couteau.
Certains verbes adjectifs comme moy, belle/beau, bien, bun, bien et belangrijk,
important (néerl.) peuvent apparaître avec et sans de. S'ils sont utilisés sans de,
ils décrivent une caractéristique physique du sujet.
A pikin ya moy tee.
leIenfant/ici/ être beaultrès
Cet enfant est très beau.
A baysigi bun ete.
le/vélo/ être bon/encore
Le vélo est encore bon.
S'ils sont employés avec de, ils décrivent l'état du sujet, et fonctionnent alors
plutôt comme des adverbes.
A : Fa fi i sisa ? B : A de moy.
commen il pour/ ta/ sœur/elle/ être/bien
A : Comment va ta sœur? B : Elle Vil bien.
90
Un verbe rransirif comporte un complément d'objet direct, comme manger. voir, etc.
110
Grammaire du nengee
• Formes de comparaison
La forme comparative du verbe adjectif simple (plus beffe) est généralement faite
avec le mot moo. Moo suit le verbe adjectif simple si les deux entités de la comparaison sont mentionnées dans la phrase. La comparaison est forcément de
supériorité, il n'existe pas de terme équivalent à moins.
Sa Yunku osu bigi moo a osu ru Sa Linda 91•
Mme Yunku/maison/grand/plus/la/maison/pour/Mme Linda
La maison de Mme y est plus grande que la maison de Mme L.
A fatu moo mi.
il/être gros/plus/moi
Il est plus gros que moi.
Pour dire que quelque chose est « trop gros
gâter» derrière le verbe adjectif.
»
par exemple on peut mettre poli
«
A faru poli.
il/être gros/gâter
Il est trop gros (obèse).
Si le point de référence de la comparaison -le nominal qui suit moo - n'est pas
exprimé, ou bien pour exprimer le superlatif, moo est placé devant le verbe
adjectif.
En nefi moo saapu.
son/cou teau/ plus/aiguisé
Son couteau est plus aiguisé.
Na a moo saapu neefi.
c' est/le/plus/aiguisé/ couteau
C'est le couteau le plus aiguisé.
Légalité entre deux choses ou personnes est exprimée avec le mot eke ou enke 92 •
91 Dans le parler courant, on remplace souvent a osu fu Sa Linda avec du fu Sa Linda (osu) Pour
plus de d<'tails sur du fu, uoir dans le chapitre 3, p. 70.
92
E(n)ke veut également dire" comme si » ou « à la manière de ", comme dans les exemples suivants:
A e nyan enke fa a be lasi a busi.
il!ASP/manger!ainsi/commel il!PASSf!perdre/ à/ forêt
Il mange comme si! s'était perdu dans la forêt.
Mi e boli enke fa mi mma be leli mi.
je/ASP/cuisiner/ainsi/comme/mal mère/PAS.SUenseigner/moi
.Je cuisine comme me l'a enseigné ma mère.
111
Le \IIilrbe èt sa conjllgaiso/l
A moyeke mi.
il!être beauf comme/ moi
Il est aussi beau que moi.
Les adjectifs statifs
Pour finir, on décrira les adjectifs redoublés. Les adjectifs redoublés sont toujours
précédés par de, être. Ils décrivent les caractéristiques visibles de l'état (physique
ou mental) du sujet. lis sont employés pour décrire deux états principaux:
-les états qui résultent d'une activité:
A pasi be de mekimeki di a kon ya.
le/ chemi n/ PASSÉ/être/faire- faire/ quand/il/arriver/ici
Le chemin était déjà fait quand il est arriué ici.
A uwii fu mi de lusulusu kaba.
les/ cheveux/pour/moi/ être/lâché-lâché/ déjà
Mes cheueux sont déjà lâchés.
- et les états qui sont perçus comme extraordinaires pour le sujet:
Il a plu très fon et quelqu'un a oublié de ramener une chemise qui avait
été posée sur un arbre pour sécher quelques heures avant. Quand un
enfant la ramène à la maison plus tard, sa mère s'exclame:
A de deedee ete.
elle/ être/sec-sec!encore
Elle (la chemise) est encore sèche (dans un état de sécheresse).
Plusieurs personnes sont en train de jouer; tout à coup, une personne,
comme toujours, utilise une stratégie extraordinaire et gagne le jeu. Alors
l'un des joueurs dit à un autre:
U be de sabisabi.
nous/PASSÉ/être/savoir-savoir
On le sauait (qu'il allait faire quelque chosepour gagnoJ.
Quelqu'un vient pour aiguiser un couteau et une autre personne dit:
A de saapusaapu kaba.
il!être/tranchant-tranchant/ déjà
Il est déjà tranchant.
112
Grammaire du nengee
Les verbes approximatifs
Certains verbes, en particulier ceux qui décrivent des propriétés (comme les
adjectifs en français), peuvent aussi être redoublés pour exprimer qu'une caractéristique est seulement à moitié réalisée, ou approximative. Ces éléments
redoublés ressemblent aux adjectifs statifs redoublés, mais ils fonctionnent
comme des verbes, et par conséquent, ils ne sont pas précédés par de, être.
A atuku ya lepilepi.
le/corossol/ici/mûr-mûr
Ce corossolest à moitié mûr.
A dagu ya fatufatu.
le/chien/ici/gros-gros
Ce chien est un peu gros.
Avec certains verbes, le redoublement exprime plutôt un sens distributif (plusieurs).
A inpi ya piitipiiti.
la/chemise/ici/déchirer-déchirer
Cette chemise est déchirée à plusieurs endroits.
Den woon nyanyan a udu ya.
les/vers/ manger-manger/le/bois/ici
Les vers ont entamé ce bois à plusieurs endroits.
POUR CONCLURE
SUR LEV ERBE ..N⦅セ
__.. __
a) Pour conjuguer un verbe en nenge(e) on utilise:
- la base verbale invariable ;
- des mots qui marquent: le temps (be, 0), l'aspect (e), la modalité (sa, poy, mu .. .),
et qui apparaissent toujours avant le verbe;
- la combinaison de plusieurs marques de temps, aspect ou mode se fait dans un
ordre strict.
b) Si le contexte temporel n'est pas explicite, le verbe sans marque de conjugaison
a une valeur de prétérit pour les verbes dynamiques, et une valeur de présent
ャ・カイ「セNᄋ」I|ェオァ。Dッョ
113
pour les verbes statiques et les verbes adjectifs, qui sont une sous-classe des
verbes statiques. Lorsque le contexte temporel est explicite, c'est celui-ci qui
détermine la valeur du verbe sans marque de conjugaison.
c) La négation se marque aussi par une particule ni/â ou àn, placée avant le
verbe et toutes les autres particules.
d) Le verbe être en français est exprimé par deux mots en nenge(e), selon le sens:
naja et de.
e) Ce qui correspond aux adjectifs en français sont en fait des verbes en nenge(e)
et se conjuguent comme des verbes.
f) Les verbes adjectifs redoublés précédés de de, être expriment des états.
g) Les verbes adjectifs redoublés qui ne sont pas précédés de de expriment les
propriétés à moitié réalisées ou bien le distributif.
114
Grammaire du nengee
.-
La localisation
et autres concepts
apparentés
Ce chapitre traite'i.l :
- la localisation absolue (par ex. nord, sud, etc.) ;
- les adverbes locatifs (par ex. ici, là-bas) ;
- la localisation relative (par ex. devant, au-dessous, etc.) ;
- les expressions direcrionnelles (par ex. aller vers, venir de) ;
- les prépositions non locatives (par ex. pour).
ュ⦅セlocausmiᅵnabsolue
La localisarion absolue se réfère aux points cardinaux reconnus par une sociéré.
Le nenge(e) a plusieurs termes qui appartiennenr à cerre carégorie.
Il y a deux rermes qui correspondent aux norions de « lever du soleil» er « coucher du soleil ». nyun san er san dongo. Cependant, ces termes ne font pas parrie du vocabulaire quoridien. lis sont généralement utilisés seulement dans les
contextes riruels.
Quand le guérisseur applique à un malade les bains purificateurs, il lui demande:
Taanpu gi fesi go na san dongo.
être debout/donner/ visage/vers/à/soleil! descendre
Mets-toiJàce au soleilcouchant.
De plus, le nenge(e) a aussi deux mors pour désigner les norions de « gauche»
er « droite », kukuru se ana er leti se ana. Mais comme san dongo er nyun san,
93 Cette partie a été élaborée grâce au travail d'Aline Awenkina, médiatrice bilingue ndyuka à l'école
Arnapa de Saint-Laurent, et d'Hélène Awenkina, médiattice bilingue ndyuka à l'école de la Charbonnière
de Saint-Laurent-du-Maroni, à l'occasion d'un stage de formation IRD/CEFISEM/Rectorat de Guyane.
115
La localisation et autres concepts apparentés
kukutu se et leti se ne sont pas souvent utilisés pour localiser quelque chose. En
nenge(e), comme dans beaucoup de langues du monde, on préfère localiser
quelque chose ou une personne par rapport à une autre en utilisant des termes
plus concrets (voir le Tableau 5).
A saanan, den wagi e ley na a kukutu se ana Eu a pasi.
à/Surinam/les/voiture/ASP/conduire/à/leigauche/côté/main/de/leichemin
Au Surinam, les uoitures roulent du côtégauche de la rue.
Parlant de la situation routière au Surinam en Guyane:
A saanan, den wagi e ley na a taa se (Eu a pasi).
à/Surinam/les/vol ture/ASP/condui relà/leiautre/côté/(de/le/chemin)
Au Surinam, les voitures roulent de l'autre côté (iz gauche) de la rue.
Finalement, il n'y a pas de mots qui correspondent exactement aux points cardinaux nord, sud, est, ouest. Les points de repère importants sont bilotse), l'aval
(la région vers la côte), et opufse) l'amont (la région intérieure).
A liba e Ion komoto a opu e go a bilo.
lelf1euve/ASP/courir!sortir de/à/l' amont/ASP/aller/à/l'aval
Le fleuve coule de l'intérieur (l'amont) versla côte (l'aval).
Biloise) et oputse) sont aussi employés comme mots localisateurs relatifs. Dans
cet usage, c'est-à-dire en dehors du contexte du fleuve, ils expriment qu'un
endroit est situé avant (bilo] ou après (opu) un autre.
Apatu de a opuse Eu Mayma Konde.
Aparou/être/à/amont/pour!Maima Konde
Apatou est après Maima Konde (est en amont de).
Te i komoto a Soolan, da Sinemali de bilose Eu Cayenne.
sil tuf partir/de/Sain t - Laurent/ alors/Sinnamary/être/avan t/ pour/Cayenne
Sinnamary est avant Cayenne quand tu viens de Saint-Laurent.
On trouve aussi les termes ondo(se)/ondoo(se), aval, et tapu (se), amont, qui
sont des emprunts au sranan tongo et sont fréquemment utilisés en nenge(e).
Ces termes sont également utilisés pour localiser différents endroits sur la côte:
Jenjen pasi de a tapu se Eu Soolan.
Saint-Jean/route/être/à/amon t/ côté/pour/Sain t - Laurent
La route de Saint-Jean est en amont de Saint-Laurent.
116
Grammaire du nengee
Ppadok de na ondoo se fu Soolan,
Paddock/être/à/ aval/côté/pour/Sain t-Lauren t.
Le quartier Paddock estdans la partie aval de Saint-Laurent.
LES ADVE RB ES
LOCATLK _
Les adverbes locatifs servent à désigner et à montrer un endroit ou un objet dans
l'espace repéré par rapport à celui qui parle. Il y a quatre adverbes locatifs en
nenge(e) :
- ya, ici, décrit l'endroit où se trouve la personne qui parle, ou un endroit très
proche;
- de et ape, là, désignent un endroit qui est un peu plus loin de la personne qui
parle. Ape est obligatoire dans les contextes d'emphase (par ex. après na, c'est) et
après le verbe de, être;
-l'adverbe anda, là-bas, désigne un lieu qui est très loin de l'endroit où a lieu la
conversation.
Kon ya!
venir/ici
Viens ici !
Den kasaba tiki fi i de ya.
les/manioc! bâton/pour/ toi/ être/ ici
Tes bâtonsde maniocsont ici.
Na ape mi pori den baana.
c'est/là/je/mettre/les/plantain
C'estlà que j'ai mis les plantains.
Luku de, den meyse fi en e nay pangi.
regarder/là/les/filles/pour/elle/Asp/broder /pagne
Regarde là, ses filles brodent des pagnes.
A mi anga en be go a goon anda.
c'est/ je/avec!elIe/PASSÉ!aller/ à/abattis/là-bas
C'estelle et moi qui étionsallées à l'abattis tout là-bas.
117
La
localisation et autres concepts apparenté$
En osu an de ape, a de anda.
sai maison/re EC/ êtrellà/elle/être/ là-bas
Sa maison n'est pas là, elle est là-bas.
Quand une personne compare plusieurs objets qui se trouvent dans son champ
de vision à plusieurs distances différentes, les adverbes locatifs sont combinés
avec les pronoms démonstratifs disi, celui-ci/celle-ci et dati, celui-là/celle-là:
Le locuteur A est en train de montrer une crique au locuteur B :
A : Iya ; a pikin kiiki di i e si de.
oui/la/petite/crique/que/tufASP/voir!là
Oui; la petite crique que tu vois là.
B : 00 disi ya ?
oh/celle-ci/ici
Oh, celle-ci ?
Den tu goon fu abaa kon miti anga disi ya.
les/deux/abattis/pour!en face/venir /rencan trer! avec!celui-ci/ici
Les deux abrutis d'en fice se rejoignent avec celui-ci.
Disi/dati désignent l'objet en question, et les adverbes locatifs qui les suivent
indiquent la distance par rappon à la personne qui parle.
Si l'on fait référence à plusieurs objets, on utilise l'article pluriel den devant
disi/dati (par ex. den dati de, ceux-là) ; voir chap. 3. Les objets qui se trouvent
dans le dos de la personne qui parle sont toujours désignés par disi/dati anda.
___ LA LOC ALl5AHruiREUlli\LL
_
Dans la localisation relative, un objet (ou une personne) est localisé dans l'espace
en relation avec un ou plusieurs autrets) objetls) ou personne(s). La localisation est
généralement exprimée avec un groupe nominal introduit par la préposition (n)a 94 ,
d'un nom de lieu, et d'un mot localisateur qui précise l'endroit.
セT
na introduit aussi les compléments de temps, mais dans cc contexte précis. il n'est alors pas obligatoire;
U 0 kon baka (na) fodewooko.
Nous reuiendronsjeudi.
nous/rt.rr/venir/à nouveau/Iàl/jcudi
NolIS uiendrons ,/ cinq heures.
U 0 kon (na) feyfi yuu.
nous/FUT/venir/ (à)
118
Grammaire du nengee
Dans l'exemple suivant par exemple, la préposition na introduit le groupe nominal,
le nom de lieu est a tafaa, et le mot localisateur est tapu, qui veut dire dessus/partie
supérieure:
Poti a buku na a rafaa tapu.
mettrelleilivrel àllaitab leiau -dessus
Mets le liuresur la table.
On note ici une différence avec le français: en français, c'est la préposition qui
indique la localisation (devant, derrière, dessus ... ) : sur la table.
En nenge(e), on a besoin de deux éléments:
- la préposition neutre nala, qui ne sert qu'à introduire les autres mots, et qui
n'apporte aucune information sur le type de localisation;
- un mot localisateur qui va préciser de quel type de localisation il s'agit, et qui
se place après le nom de lieu: na a tafaa tapu.
Si l'on veut être encore plus précis, on peut ajouter à tout cela les adverbes locatifs
sur le dessus de cette table-ci.
que l'on a décrits plus haut : na a tafaa tapu セ
Plusieurs des mots localisateurs sont liés aux parties du corps: le tableau V présente
les mots localisateurs les plus fréquemment utilisés.
Tableau V
Les mots localisateurs
Mot localisateur
fesi
baka
lasi
tapu
ede
ondo(o)
se
bansa
rrn
mindi(i)
aba(a)
sikin
mofu
Sens
avant (litt. le visage)
derrière (litt. le dos)
l'arrière de (litt. le derrière)
sur, au-dessus (litt. le dessus de)
sur, en haut de (litt. tête)
sous (litt. le dessous de)
à côtéde (litt. le côte')
à côtéde (litt. le côtédu corps)
dedans, à l'intérieur de (litt. l'intérieur de)
au milieu, entre, parmi
(litt. la partie juste au-dessus de la hanche)
en face de, sur (litt. l'autre côté)
à l'extérieurde (litt. corps)
au début de, à l'entréede, à l'extrémité de (litt. bouche)
119
Lalocalisation et autre$ ·(oncepts apparentés
Devant
La notion de
visage:
«
devant» est exprimée au moyen du mot fesi, qui désigne le
1 â mu ley na a gaan lanti fesi.
tu/NEC/ devoir/ men tir/à/le/grand/gouvernement/visage.
Tu ne dois pas mentir jàce aux agents du gouvernement.
Pori en go na a lanreli fesi.
mettre/le/aller/à/ la/lan tern e/visage
Mets-le devant la lampe.
Dans le contexte particulier de la maison, on n'utilise pas fesi mais l'expression
na a doo mofu :
En baygisi fika na a doo mofu.
son/vélo/rester/à/la/portelen trée
Son vélo est resté devant la maison.
Derrière
En général, la notion de « derrière» est exprimée par le mot baka, le dos mais
dans quelques contextes comme, par exemple, celui de la pirogue, c'est le mot
lasi, le derrière qui est utilisé pour désigner l'arrière de la pirogue.
Den de na a osu baka.
ils/être/à/la/ maison/dos
Ils sont derrière la maison.
Na a sama di e tya a masini e sidon na a boto lasi.
c'est/la/personne/qui/Asr/porter/la/machine/ASP/asseoir/à/pirogue/derrière
C'est la personne qui conduit qui s'assoit à l'arrière de la pirogue.
Pour d'autres contextes, par exemple à propos d'un objet comme un bidon, on
utilise le mot gogo:
Wan 010 de na a balin gogo.
unitrou/être/à/bidon/derrière
Il y a un trou dans le fimd du bidon.
120
Grammaire du nengee
Dessus
Le mot tapu 95, le dessus de, est généralement employé pour rendre l'idée de se
rrouver placé sur quelque chose. Là encore, dans certains cas particuliers, on utilise
d'aurres mors localisareurs : si le lieu concerné est un arbre, par exemple, c'est le
mot ede, tête qui remplace tapu.
A nyanyan fi i de na a tafa tapu ye.
laInourriture/ pour/roi/êrre/ à/la/table/au-dessus de/emphase
Ton repas est sur la table, d'accord.
A foo de na a bon ede.
le/a iseau/ êrre/ à/la/ arb reltête
L'oiseau est sur l'arbre.
1 nen de na a panpila tapu.
ton/nom/être/à/le/papier/dessus
Ton nom est sur la ftuille.
Sous l'influence du sranan tango, tapu est souvent utilisé sur la Côte comme
une préposition, à la place de na : i nen de tapu a panpila.
Dessous
Le mot ondo(o) a généralement le sens de dessous, et s'emploie comme suit:
Den e holi wan gaan kuutu na a kabiten osu ondoo.
i1s/ASP/ teni r/ unI grandI réunion/à/la/capitaine/maison/dessous
Ifs tiennent une réunion importante sous la maison du capitaine.
Selon le type de lieu dont il s'agit, ondoio) peut aussi vouloir dire le fond:
Da i go kibii en, te a yu pakaa ondoo, fu a â mu fende en.
alors/ tuf aller/cacher/lui/j usqu' à/à/ ta/hotte/dessous/ pOUr/iI/NEC/devoir/
trouver/lui
Alors tu le caches, jusqu'au Jônd de ta hotte, pour qu'il ne puisse pas le trouver.
95
À ne pas confondre avec le verbe tapu, arrêter, couvrir, jèrmer :
1 tapu de ?
Tu t arrêtes là ?
tul arrêter/là
Tapu a nyanyan gi mi.
Couvre la nourriture pour moi.
couvrir/la/nourriture/donner/moi
Tapu a doo 1
fermer/la/porre
Ferme la porte!
121
La localisation et autres contèpts apparent.s
À côté de
Pour désigner" le côté de quelque chose» ou la notion d'« à côté de », on emploie
généralement le mot localisateur se. Mais dans le contexte d'une maison ou d'un
corps, c'est le terme bansa qui est utilisé:
Luku de, a kai na a bangi se.
Regarder/là-bas/illtomber!à/le/tabouret/côté
Regarde, il est tombé à côté du tabouret.
A fasi den uku fika na a osu bansa.
elle/ accrocher/les/ligne/rester/ à/ leimaison/côté
Elle a accroché les lignes à côté de la maison.
Intérieur
Ini, intérieur est le seul mot localisateur qui peut suivre directement la préposition (na), mais, souvent, il est aussi présent après le nom de lieu.
Den bataa de a ini a saka (ini).
les/bouteille/être/à/intérieur/le/sac/in térieur
Les bouteilles sont dans le sac.
Au milieu de
Au sens le plus général, le mot mindi(i) signifie au milieu de quelque chose.
Saka mi na a foto mindii.
laisser!moi/à/la/ville/milieu
Laisse-moi au milieu de la nille.
Combiné avec un nom au pluriel, il exprime une des deux notions rendues en
français par « entre» ou " parmi »,
A dagu e siibi na den tu sutuu mindii.
leichien/ ASP/ dormir/à/les/deux/chaise/ milieu
Le chien dors entre les (deux) chaises.
Wan hii yuu langa mi taanpu na den sama de mindii.
unien tier/heure/long/je/rester debou t/ à/les/ perso nne/l à-bas/ milieu
Je suis restéeparmi cesgens-là pendant une heure.
122
Grammaire du nengee
On trouve aussi plusieurs expressions où mindi(i) précède le nom. Ces expressions
ressemblent à des mots composés. \/Oir chap. 3, p. 74 pour une description des
mots composés en nenge(e).
A de a mindii wataa,
elle/ être/à/milieu/eau
Elle est au milieu de la rivière.
En face de
Généralement, le mot abata) exprime la notion de
«
en face de
,,% :
Ba L. e tan na lameli abaa.
M. L./ AS!'lrester/à/ mairielen face
M. 1. habite en [ace de la mairie.
Autres localisations
Les phrases suivantes présentent quelques exemples des usages divers des mots
localisateurs sikin et mofu.
U fasi a panpila na a osu sikin.
nous/ mettre/le/ papier/à/leimaison/extérieur
On a accroché l'affiche à la maison.
A sa a e sikiifi na a bata sikin.
c' est/ comme ça/il!AS!'/ écrire/à/le/bourei Ile/extérieur
Il est écrit sur la bouteille.
lè rnamanten a e sidon a wata mofu.
q uand/ ma tin/elle/AS!'/s'asseoir/à/eau/en trée
Le matin, elle est assise à côté du fleuve.
A pikin kan a mi na a bakadina mofu.
lei enfant/venir/à/ moi/à/le/ après-rn idi/bord
L 'enjaru est venu chez moi vers la fin de l'après-midi (J 8 heures).
96
Le verbe abata) signifIe" par dessus quelque chose» et trauerser.
1 â mil dyonbo aba a goto.
tu/NF<;/ devoir! saute ri tra verser/lel canal.
Tu ne dois pas sauter par-dessus le canal.
Den pikin wawan â mil abaa a sitaati.
les/enfanrs/seul/ NFC;/devoir/rraverser/la/ rue
Les enjants ne doiucnt pas trauerser la route tout seuls.
123
La localisation et autres concepts apparentés
Les mots localisateurs sont souvent omis si le type de localisation est déterminable
à partir du contexte. S'il est clair que les bouteilles sont sur la table (et non pas
dessous, ou à côte), on omet tapu :
Den bataa de na a tafaa tapu.
les/bouteille/être/ à/la/table/dessus
Les bouteilles sont sur la table.
Den bataa de na a tafaa.
les/bouteille/ être/à/la/table
Les bouteilles sont sur la table.
Il Ya par ailleurs beaucoup de constructions avec la préposition na dans lesquelles
on ne trouvera jamais de mot localisateur, comme dans les exemples suivants:
A susu de na en futu.
lai chaussure/être/à/ son/pied
La chaussure est à SOli pied.
Wan 010 de na a panpila.
uni trou/être/à/ lei pap ier
Ï] y Cl un trou dam le papier.
Les mots localisateurs peuvent aussi fonctionner comme noms principaux d'un
groupe locatif. Dans ce contexte, le nom de lieu est soit omis - parce qu'il est
compris à partir du contexte -, soit attaché au mot localisateur par la préposition
possessive (fu)97. Par exemple, il est sur l'arbre peut se traduire par:
A de na a bon ede.
il!être/à/le/arbre/ tête
A de na a ede fu a bon.
il!être/à/la/tête/ po ur/leiarbre
A de na a ede.
il!être/à/la/tête
97
Lorsque Fu. dans cette construction. suit le mot localisateur ini, il Iaur rajouter se > ini se.
Sinon. ini peur être employé seul:
A de a ini se fu a osu.
1/ est à l'intérieur de la maison.
illêtre/à/i nrérieur/ côtél pour/lalmai son.
Go a ini (se).
Entre 1
aller 1à/i n térieur/ (côté)
124
Grammaire du nengee
LES PARTie ULES
_nlRECIlQl\J1\J lセe
⦅sセe
Les particules directionnelles expriment la direction, l'origine, etc. d'un mouvement décrit par le verbe principal de la phrase. En nenge(e), ces particules sont
historiquement liées aux verbes mais lorsqu'elles suivent le verbe principal de la
phrase, elles fonctionnent comme des prépositions dans le parlé actuel. Le
tableau VI présente une liste des particules directionnelles.
Tableau VI
Les particules directionnelles
Particule directionnelle
Sens
go, gwe
kon
lontu
kornoro
puu
towe
pasa
doo
à (litt. aller à)
à (litt. venir de)
autour de (litt. rond)
(venant) de (litt. partir, sortir)
(extraire) de (litt. tirer, enlever)
horsde (litt. jeter de)
par, passantpar (litt. passer par)
à (litt. arriver à)
Éloignement par rapport au locuteur:
go 1 gwe
x
•
La particule go décrit que le mouvement exprimé par le verbe principal de la
phrase part du point de référence (qui correspond souvent à l'endroit OÜ se trouve
la personne qui parle, mais ce n'est pas obligatoire) vers un autre endroit. Cet
endroit est exprimé par le complément de lieu qui suit go. On analyse ainsi le
premier exemple de la façon suivante:
- mouvement exprimé par le verbe: waka, marcher;
- direction exprimée par la particule: go, aller à ;
- complément de lieu: a sikoo, à l'école.
125
La Ioc:alisatlon et autres concepts apparentés
Den pikin waka go a sikoo.
les/enfant/marcher/aller à/à/école
Les enjants sont allés à l'école.
hi den kasaba go a ini a baki ini.
jeter/les/manioc!aller à/à/intéricur/baq uer! intérieur
Jette les maniocs dans le baquet.
Dyunta den tiki go na a taa se.
empiler/les/bâton/aller à/àlle/autre/côté
Empile les bâtons de l'autre côté.
Le mot gwe est employé pour mettre l'emphase sur le fait que la personne est partie
du point de référence, ou si l'on ne veut pas préciser le but du déplacement.
Eside a tya den pikin fi en gwe.
hier/ il!porter/les/enfan t/ pour/I ui/ partir à
Hier, il a emmené ses enfants. (on ne précise pas où)
Dyonson mi 0 toto a balin gwe (ya).
bientôt/je/FuT/pousserlle/bidon/partir à/(ici)
Bientôt, je vais enlever le bidon (d'ici).
Rapprochement: kon
.
x . .·--
La particule kon exprime que le mouvement se fait en direction du point de
référence. Si kon n'est pas suivi d'un complément de lieu, il est sous-entendu
qu'on parle de l'endroit où se trouve la personne qui parle.
A an mu poti futu kan a pe mi de.
il/NEC/ devoir/mettre/pied/venir à/à/lieu/je/être
Il ne doit pas mettre les pieds où je me trouve.
Lon kan!
courir/venir à
Viens! (sous-entendu: vers moi qui parle)
Mouvement circulaire: lontu
@
Lontu exprime que le mouvement se fait autour de quelque chose ou d'une
manière circulaire.
126
Grammaire du nengee
Eside mi si fa den sikowtu waka lontu mi osu.
hier/je/voir/comme/les/ policier!marcher/autour/mal maison
Hier, j'ai vu lespoliciers fàire le tour de ma maison en marchant.
Hii dey a e ley lontu a ini a kondee.
tout/jour/il/ ASP/ conduire/ au tour/à/in térieur/le/village
Taure la journée if tourne dans le village (en vélo, en voiture).
Extraction: komoto / puu / towe
セ
Pour décrire que l'on SOrt d'un lieu, c'est le mot komoto qui esr employé.
Di a wasi en osu, a puu ala sani kornoto na en.
quand/illlaver/sai maison/il/enlever/tout/chose/venir de/à/le
Quand if a lavé sa maison, il en a enleve toutes j'Ô affàires.
Di a kai komoto na en sodoo, a booko en futu.
q uand/elle/tomber/de/à/sai maison sur pilotis/elle/casser/sa/jambe
Quand elle est tombée en dehors de sa maison sur pilotis,
elle s'est casséla jambe.
Pour décrire le mouvement d'extraction proprement dit, on utilise le mot puu.
Mi 0 piiri a panpila puu a mi kayee.
je/rur/déch irerlle/papier/de/à/ mon/cahier
Je mis arracha la feuille de mon cahier.
La particule towe foncrionne différemment de celles décrires ci-dessus dans la
mesure où elle intervient à la fin de la phrase, et non pas jusre après le verbe. Par
ailleurs, son emploi se restreint au contexte des éléments liquides (kandi, verser)
ou des choses coupées (koti couper, faa, couper des arbres) :
A kandi ala a wataa towe.
elle/verser /tout/la/eau/jeter
Elle a renversé (par terre) toute l'eau.
A koti den uwii towe.
il/couper/les/cheveux/jeter
Il a enlevé tous les cheveux.
A faa ala den bon towe.
il!couper des arbres/les/arbres/jeter
Il a coupé tous les arbres.
127
La localisation et autres concepts apparentês
--g-.=.age:
pasa
La particule pasa exprime la notion de
«
par» et
«
passer par» en français.
Tide, a ley pasa ya.
aujourd' hui/ elle/ conduire/par/ici
Aujourd'hui elle est passéepar ici en voiture.
Den diki a pasi pasa na a ze ondoo.
ils/creuserlle/chemin/par/à/leiocéan/dessous
Ifs ont creusé le chemin en dessous de l'océan.
Langa a beele pasa na a fensee.
passer/le/pain/par/à/la/fenêtre
Passe le pain par la jènêtre.
-----..D
l'atteinte: doo
La particule doo décrit la limite ou le point final d'un mouvement. Il est souvent
combiné avec les particules go et kon qui le précèdent.
Hali a saka kon doo ya.
tirer/leisac/venir/j usqu' à/ici
Tire le sacjusqu'ici.
A dongo doo a bilo saaa.
il/descendre en bateau/jusqu'à/la côte/doucement
Il est doucement descendu jusqu'à la côte.
EN CONCLUSIOI\J
____5 urャlゥcasmoセ⦅
Les façons d'exprimer la localisation en nenge(e) sont parfois très différentes du
français. Ce qu'il faut retenir:
- ce sont les notions d'amont (opuse) et d'aval (bilose) qui servent de référent
spatial absolu en nenge(e). Ils jouent le même rôle que les points cardinaux de
notre culture;
128
Grammaire du nengee
- les adverbes locatifs distinguent trois degrés de distance par rapport au locuteur
(là où le français n'en a que deux) :
ya
de ou ape
anda
- le complément de lieu se construit toujours avec une préposition « neutre »,
na, + le nom de lieu, + un mot localisateur qui précise le type de localisation:
na a batafa) ini
na a tafala) tapu
na a ze ondo(ol
dans la bouteille
sur la table
sous la mer
- pour certains types de lieux, on utilise un mot localisateur spécial (par exemple,
na a bon ede, litt. sur la tête de l'arbre pour dire sur l'arbre) ;
- pour décrire un mouvement, on utilise trois éléments:
• un verbe qui précise le type de mouvement (marcher, courir. .. ),
• une particule directionnelle (directement issue d'un verbe de déplacement)
qui précise le sens du mouvement (centrifuge, centripète, circulaire ... ),
セ
• un complément de lieu (qui n'est pas obligatoire),
même lorsqu'il y a un déplacement ou un mouvement, le complément de lieu
est toujours introduit par la préposition na, à la différence du français qui présente
plusieurs prépositions dans ce cas (aller à, sortir de, passer PM... ). Ce sont les
particules directionnelles qui indiquent la direction, et pas la préposition.
LES PRÉPOSITIONS
t'illlLlO CAT1VES
En page 118 de ce chapitre, nous avons vu l'existence d'une préposition neutre,
na.
En nenge(e), il y a plusieurs autres notions (par ex. la possession nominale,
l'instrumental, etc.) qui sont exprimées avec une préposition. Le tableau VII
présente une liste des prépositions non locatives.
129
La localisation et autres COJ'lcepts.apparentés
Tableau VII
Les prépositions non locatives
Préposition
Sens
anga
avec (instrumental, manière, accompagnement)
fu
possessIOn
gl
à, pour
te
jusqu'à
bab
après (temporel)
fosi
avant (temporel)
sondete)
sans
boyti
en dehors de, sauf
fanafu
depuis
anga
La préposition anga introduit trois rôles sémanriques :
- un instrumenr avec lequel une action est accomplie:
A ondoo en goon anga how.
elle/couper les herbes/son/champiavec!machette
Elle a coupé les herbes dans son champ avec la machette.
- la manière dont une activité est accomplie:
Anga switi u e diingi kofi.
avec!sucre/nous/Asp/boire/café
C'est avec du sucre qu'on boit le café.
-l'accompagnemenr :
Eside, Sa M. anga Ba G. dongo te a Soolan.
hier/Mme M.lavec!M. G./descendre/jusqu' à/Saint- Laurent
Hier, M'" M. a descendu le fleuve jusqu'à Saint-Laurent avec M. G.
ou bien Eside, Sa M. dongo te a Soolan anga Ba G.
Anga permet aussi de relier deux noms (ou deux groupes nominaux) : dans ce
cas, il exprime le sens de et ou ou en français.
U 0 nyan a fisi ya anga den guluntu fi i.
nOUS/FUT/mangerlle/poisson/ici/aveclles/légumes/pour/ toi
On va manger ce poisson et/avec tes légumes.
130
Grammaire du nengee
Kofi anga te, sowtu wan moo switi ?
café/ et/ thé/quel/ uni plus/ doux
Qu'est-ce que tu préfires, le Ctlfl ou le thé?
Cependant, au contraire de etet ou en français, anga ne peut relier deux phrases
entières.
fu
La préposition fu indique une relation possessive entre deux groupes norninaux'".
Le nom qui suit fu désigne le possesseur et le nom qui le précède désigne la chose
ou la personne qui est possédée.
A gwe anga a boto fu mi ppa.
il/ partir!avec/lai pirogue/pour/ mon/ père
Il est parti avec la pirogue de mon père.
En combinaison avec le mot toli, histoire, fu exprime le sens de
«
traitant de
»,
Den â gi mi a toli fu a sani de ete.
ils/NEC/donner/ moi/laihistoire/ pour/laichose/là/ encore
Ils ne m'ont pas encore raconte l'histoire à propos de ça.
gi
L, fonction de la préposition gi est d'introduire plusieurs rôles sémamiques comme:
- la personne qui reçoit quelque chose:
A wenkiman soya buku gi mi.
le/vendeur/montre/le/livre/à/ moi
Le vendeur m 'a montré le livre.
- le bénéficiaire d'une activité:
Den pikin wasi ala den beenki gi mi.
les/enfant/laver/tout/la/vaisselle/pour/moi
Les enjànts ont lavé toute la vaissellepour moi/à ma place.
- celui qui expérimente une émotion:
A nyanyan switi gi mi tee.
lai nourriture/doux/ pour/ moi/très
Le repas me plaît beaucoup.
La possession est aussi exprimée par la juxtaposition simple de deux noms, par ex. : mi pra boto,
/11 ph'ogue de mon père (voir aussi chap. 3, p. 71 sur le complémenr du nom).
98
131
La locali5atlon et autres concepts apparentés
On trouve aussi d'autres emplois de gi :
A fufuuman Ion gi a sikowtu.
le/voleur/courir/de/le/ policier
Le uoleur a fui le policier.'
Mi ân sabi gi en.
je/NEC/savoir/ sur/lui
Je ne sais pas ce qu'il va fàire / ce qu'il pense.
te
Le mot te introduit les compléments indiquant une période temporelle, avec le
sens de «jusqu'à ce que » :
Neen den seni en go na Alibina te bakadina pii.
puis/ ils/envoyer/lui/aller/ à/ Albina/jusq u' à/après-midi/tard (idéophone)
Puis ils l'ont envoyé à Albina jusque tard dans l'après-midi.
ou le résultat d'une action ou d'un processus:
Den fufuu ala te a kaba gwolon.
ils/voler/ tout/ jusq u' à/ il/fin ir/complètemen t (idéophone)
Us ont tout volé, jusqu 'ri la dernière chose.
Den feti anga en teee den ân be man moo.
ils/Iutter/avec!elle/jusqu' à/ ils/NE(;/PASSÉ/ pouvoir/ plus
Ils ont lutté avec ellejusqu â ce qu'ils n'en puissent plus.
Pour mettre l'emphase sur la durée d'une période ou d'action, la voyelle de te
est allongée. Dans ces cas, te fonctionne à la fois comme un idéophone (adverbe
spécial) et une particule grammaticale. VrJir chllp. 7, p. 169 et le document en
annexe.
En combinaison avec doo, te indique l'étendue d'une action ou d'un lieu:
Den taagi ala sama te doo Gaanman.
ils/dire/tout/ personne/jusq u' à/arriver/Gaanman
Ils l'ont raconté ri tout le monde, jusqu au Gaanman.
A abi komoto ya te doo Bolimofu.
il/avoir/ sortir de/ici/jusqu'à/arriver/Bolimofu
Il (le Gaanman) est propriétaire (du terrain) depuis ici jusqu 'lIU saut
Bolimoji«
132
GrammaIre du nengee
Temporalité
Fosi et baka expriment les notions
«
avant
»
et
«
après
»
avec un sens temporel.
Baka twalufu yuu, mi 0 de a osu.
après/12/heure/jeIFur/être/à/maison
Après midi, je serai à la maison.
Baka fu di mi kon feni a panpila fu a busi,
ap rès/pour/quand/je/venir/trouver/le/papier/ pourIla/ forêt/
mi tya wantu sama wooko na en.
je/porter/quelque/ personne/travailler/à/lui
Après avoir jàit lespapiers pour le terrain en flrêt,
j'y ai amené quelques personnes pour y travailler (l'or).
Lameli na e opo fosi seybin yuu.
mai rie/NEC/ASP/ouvrir/sept/heure
La mairie n ouvre pas avant sept heures.
Te i komoto a Kayeni kon, da i e kisi Ijakubo fosi i e kisi Soolan.
siltufpartir/à/Cayenne/venir/alors/tu/ASP/obrenir/Iracoubo/avant/tu/ASP/
obtenir/Saint-Laurent
Si tu viens de Cayenne, lracoubo est auant Saint-Laurent.
En fosi be abi a sowtu wagi de.
elle/ premier/PASSÉ/avoir/le/sorte/ voiture/là-bas.
Elle était la première à avoir eu cette voiture là.
Remarque:
conception du temps et de l'espace
Ces deux notions sont souvent liées: en français par exemple, on « localise » souvent une notion temporelle en faisant un geste. Pour exprimer quelque chose
qui aura lieu dans le futur, on montre plutôt devant soi, alors que le passé se
situerait plutôt derrière.
Cette métaphore n'est pas possible en nenge(e), puisque le mot utilisé pour après
est baka, qui signifie dos, ou derrière quelque chose. Attention donc, en particulier avec les enfants, à l'utilisation des gestes ou des métaphores pour [lire passer certains concepts, temporels ou spatiaux: ceux-ci sont généralement très
déterminés culturellement et rarement interchangeables.
133
La
localisation セエ。オイ・ウ
」ッョセーエウ
apparentés
Autres prépositions
Les prépositions sonde(e), sans. boyti, excepté, sauf,' et fanafu, depuis (dans un
sens temporel ou spatial) sont des emprunts récents au néerlandais, et sont fréquemment utilisées dans la langue courante.
Aja mamanten u e nyan beele sonde kasi.
tout/matin/nous/ASP/manger/ pai n/ sans/fromage
Tous les matins, on fmlnge le pain sans ji-omage.
Mi a poy tan sondee mi e wooko.
je/NEC/pouvoir/rester/sans/je/AS!'/rravailler
Je ne peux pas restersans travailler.
Boyti Mma 1. ala sama poti wan moni kaba.
en dehors de/Mme L./tout/personne/meme/un/argent/finir
En dehors de Mme L., tout le monde a déjà versé un peu d'argent.
U e luku i fanalu twalfu yuu te anga dii yuu bakadina.
nous/AS!'/regarder/ toi/depuis/ I2/heure/jusqu' à/ avec/trois/heure/aprèsmidi
On t'attendra de midi jusqu'à trois heures de l'après-midi.
Quelques emplois particuliers
de prépositions
Fika 99 , employé après un verbe, joue le rôle d'une préposition qui signifie avant:
A kon a bilo fika mi.
elle/venir/à/aval/avant/moi
Elle est venue à Saint-Laurent avant moi.
A sabi ley wagi fika mi.
elle/savoir/conduire/voiture/avan t/ ma i
Elle a su conduire avant moi.
99
Fika a aussi le sem de laissrr derrière soi, abandonner
A fika mi.
il/laisser/moi
11 m'a laissee.
A gwe fika en kondee
il/s'en aller/laisserlson/village
fi
>1
Moni kaba fika mi
argen r/f,nir/laisser/moi
je
11 (li
134
Grammaire du nengee
ab,lI/donné son village.
plus diligent.
I
Les phrases
Ce chapitre traite l'ordre des mots ou des groupes de mots dans la phrase, les
questions, et les mots divers pour joindre plusieurs phrases.
oRDセqmsャdlr
.
Comme en français, l'ordre de base en nenge(e) est Sfujet) V(erbe) O'(bjet).
Sujet + verbe + objet
Le sujet de la phrase est placé devant le verbe et l'objet suit le verbe. Cet ordre
est maintenu si l'objet est un pronom, contrairement au français, où le pronom
objet se place obligatoirement avant le verbe: je k vois, 'et non pas *je vois k.
Den pikinenge
e lobi switi sii.
SUJET
VERBE
OBJET
les/enfants/AS!'/aimerl sucré/graine
Les enjànts aiment les bonbons,
Den pikinenge
e lobi den.
SUJET
VERBE OBJET
les/enfants/ASP/aimerlles
Les enjànts les aiment.
Sujet + verbe + bénéficiaire + objet
Dans les cas où le verbe est suivi de deux groupes nominaux, l'un ayant la fonction
d'objet direct, et l'autre ayant la fonction d'objet indirect ou bénéficiaire, l'ordre
est alors différent du français: le bénéficiaire (qui correspond à l'objet indirect
en français) suit directement le verbe.
135
Les phrases
Mi
soli
SUJET VERBE
den sikowtu
ala mi panpila.
BENEFICIAIRE
OBJET
je/ montrer/les/policiers/tout/mes/ papiers
J'ai montré tous mes papiers aux policiers.
Dans ces phrases où le groupe complément bénéficiaire n'est introduit par aucune
préposition, l'ordre des mots est capital pOut comprendre le sens de la phrase:
seule la syntaxe permet de reconnaitre la fonction de chacun des constituants
impliqués autour du verbe.
Le bénéficiaire peut aussi être introduit par une préposition (gi) comme en français.
Dans ce cas le groupe prépositionnel suit l'objet (voir chap. 5, p. 131).
Den soli a buku gi mi.
ils/montrer/le/livre/à/ moi
Ils m'ont montré Le Livre.
Autres compléments
Les mots ou les groupes des mots indiquant une localité, une direction ou un
autre concept apparenté (voir chapitre 5 sur La Localisation) suivent le verbe, ou
le bénéficiaire ou l'objet s'il y en a un :
Den sama koti
(Wall goon) a ini a tabiki ini.
SUJET
OBJET
VERBE
LOCALITÉ
les/personnelcouper!unichamp/ à/intérieur/la/île/intérieur
Les gens ont ftit un abattis à L'intérieur de l'île.
Mi
soli
en
a buku a osu.
SUJET VERBE BENEFICIAIRE OBJET
LOCALITÉ
je/ montrer/lui/le/livre/à/ maison
Je Lui ai montré Le Livre à La maison.
A
waka komoto na en osu.
SUJET VERBE DIRECTION
elle/ marcher!sortir/à/sai maison
Il sortit de sa maison.
A
セ
den sani gi mi.
SUJET VERBE OBJET
BENEFICIAIRE
il!payer!les/chose/pour/moi
ILa payé Les trucs pour moi.
136
Grammaire du nengee
Autre ordre des mots possible:
la mise en relief
Cependant, il Y a aussi des phrases qui ne respectent pas cet ordre de base.
Lorsqu'on met en relief un groupe de mots (voir chap. 7, p. 162), il change
généralement de position dans la phrase: les mots en relief se trouvent au début
de la phrase après na ou a qui joue alors le même rôle que l'expression « c'est ...
qui/que» en français:
Na wan goon
den sama
koti
a ini a tabiki ini.
FOCUS + OBJET
SUJET
VERBE
LOCALITÉ
C'est un abattis que lesgens ontfàit à l'intérieur de l'île.
A ini a tabiki ini
den sama koti
wan goon.
FOCUS + LOCALITÉ
SUJET
OBJET
COUPER
C'est à l'intérieur de l'île que lesgens ont fàit un abattis.
Si le sujet est mis en relief, il reste dans sa position au début de la phrase, mais
il est précédé de na.
Na den sama (ra)
koti
(wan goon)
a ini a tabiki ini.
FOCUS + SUJET
COUPER
OBJET
LOCALITÉ
Ce sont cesgens-ci qui ont fàit un abattis à l'intérieur de l'île.
Remarque:
Le français, à l'oral, utilise également beaucoup ce type de construction.
Contrairement en effet à ce que nous fait croire la grammaire, qui décrit le
français écrit, nous utilisons très rarement, dans le discours, des phrases du type
« le vélo de ma sœur est cassé », À l'oral, on aura tendance à présenter d'abord
l'information ancienne, pour terminer par l'information nouvelle que l'on
souhaite apporter:
La veille, j'ai parlé à mon interlocuteur de ma sœur, qui a eu un accident
de vélo. J'annonce aujourd'hui une nouvelle information à ce propos, le
fait que son vélo soit cassé.
Tu sais, ma sœur, son vélo, il est cassé.
137
Lorsqu'on veut insister sur une information nouvelle, on utilise une structure
proche de celle du nenge(e) :
C'est ma sœur qui a cassé son uélo. (na mi sisa ... )
C'est son vélo qui est cassé, à ma sœur. (na en baysigi ... )
Il est bien cassé, son vélo, à ma sœur. (na booko en baysigi booko...)
Si, en français, la modification de l'ordre des mots est une caractéristique fondamentale de la différence entre l'oral et l'écrit, en nenge(e), elle correspond
aussi à une différence de registre de langue. Elle sera à prendre en compte dans
le passage à l'écrit et la mise en forme de textes.
Place des adverbes
Les adverbes (lioir chapitre 7) suivent généralement le verbe ou l'objet s'il y en a un :
A nyan (a sani de) tee.
il!manger/les/chose/là/très
Il a beaucoup mangé (de ce truc là).
Mais certains adverbes comme naamo, tout le temps et nnarno, absolument peuvent
aussi être placés au début de la phrase:
A mu kon a mi nnamo.
elle/devoir/venir/à/ mailabsolumen t
Elle doit absolument venir chez moi.
Nnamol-nnamo) a mu kon a mi.
absolument-absolument/elle/devoir/venir/à/moi
Elle doit absolument venir chez moi.
Les jours de la semaine et les mots comme hier, demain, etc. peuvent être placés
soit au début, soit à la fin de la phrase.
°
Munde a kon ya.
lundilil!FuT/venir/ici
Il viendra lundi.
°
A kon ya rnunde.
il/FUT/venir/ici/lundi
Il viendra lundi.
138
Grammaire du nengee
Les phrases passives'P?
Il existe deux façons de former des phrases passives en nenge(e), si l'on prend le
terme de « passif» dans son sens large comme on l'utilise en linguistique, à savoir
celui de phrase où l'agent de l'action n'est pas explicité:
- le verbe est actif mais son sujet est le pronom den ou
li :
Den nyan a meti ya.
ils/manger/leianimal/ici
On mange cet animal.
U na e booko a domi so !
nous/NÉC/ASP/casseriJe/cassave/ainsi
On ne casse pas la cassave comme ça !
Den na e diingi sopi a ini boto.
ils/NEC/Asp/boire/rhum/à/intérieur/pirogue
On ne boit pas de rhum dans la pirogue.
- le
«
patient
»
est sujet du verbe:
Dans ce cas, contrairement au français, on ne peut pas rajouter dans la phrase
l'agent au moyen de « par. .. » (comme dans Pierre est battu par Paub.
Beele sa nyan a ini a osu ya.
pain/MoD/manger/à/intérieur/le/maison/ici
C'est possible de manger du pain dans cette maison-ci.
Sopi na e diingi na ini a boto.
rhum/NEC/AsP/boire/à/intérieur/le/pirogue
Le rhum ne se boit pas dans la pirogue.
- le sujet est Je complément circonstanciel d'un verbe intransitifl'". construction
impossible en français:
Kayeni na be ego.
Cayenne/NEc/PAssf:lASP/aller
On n'allait pas à Cayenne.( "Cayenne n'était pas allée).
100 La construction passive en français consiste à faire monter le complément d'objet direct à la piace
du sujet, à mettre le verbe à la forme passive (avec l'auxiliaire être), et à reléguer le sujet en place de
complément introduit par « par" ; Le chat mange la souris; La souri, est mangée par le chat.
101 Un verbe intransitif ne comportc pas de complément direct, comme courir, arriver, rougir, cre.,
mais pent être accompagné de compléments circonstanciels.
139
Les phrases
ulavセ⦅
EXPRIMER DES SENTIMENTS,
DES RÉACTIONS,
ERQillLQliLCHillL
Les réactions corporelles, les maladies ainsi que quelques émotions sont perçues
comme un agent qui agit sur la personne (qui est alors considérée comme l'expérimentateur de cette réaction, ou de cette émotion).
Dans ces constructions, les mots qui désignent la réaction corporelle, la maladie
ou l'émotion se trouvent dans la position du sujet, et la personne qui l'expérimente
se trouve dans la position de l'objet (après le verbe).
La phrase est dans ces cas précis organisée de façon très différente du français.
En français en effet, celui qui expérimente la douleur, l'émotion est considéré
comme un possesseur, sujet du verbe avoir, alors que l'émotion, la douleur, sont
traitées linguistiquement comme des choses possédées:
Till faim, j'ill mal, j'ill honte ...
Alors que l'équivalent en nenge(e) serait:
La faim me tue, la douleur me mange, la honte me prend ...
Voir ci-dessous pour lesformes en nenge(e)
Il est cependant difficile d'en déduire quoi que ce soit sur les modes de pensée de
chacune des cultures. On se contentera d'une interprétation strictement linguistique: pour parler d'un événement qui met en œuvre un agent, un patient, voire
un bénéficiaire, les langues ont à leur disposition plusieurs procédés syntaxiques
pour relater cet événement. Le français en utilise un, et le ndyuka un autre.
les réactions corporelles
Ces réactions, comme la faim, la soif, la fatigue, les besoins, sont exprimées avec
le verbe kii, tuer:
Hangi
セ
SUJET
VERBE OBJET
kii
mi!
faim/ ASP/tuer/moi
J'ai jàim ! (litt. la jàim me tue
140
Grammaire dut!ellgee
.0.
On peut remplacer hangi par:
pour dire j'ai soif
pour dire j'ai sommeil
wataa/wata, eau,
siibi, sommeil,
Kaka/ pisi e kii mi.
excrément/ urine/ ASP/ tuer! me
j'ai envie d'aller aux toilettes.
Les douleurs corporelles
Elles sont généralement décrites avec le mot nyan, manger ou moins fréquemment
avec le mot ati, jàire mal.
Mi ede e nyan mi.
mal tête/ ASP/ manger! moi
j'ai mal à la tête (litt. La tête me mange).
On peut remplacer ede par;
bee, ventre,
tifi, dent,
sikin, corps
pour dire j'ai mal au ventre
pour dire j'ai mal aux dents
pour dire j'ai mal au corps.
Il y a beaucoup de mots composés qui sont fabriqués avec nyan comme par
exemple; nyan pina, souffrir; nyan moni, détourner de l'argent; nyan fakansi,
prendre des vacances.
Les maladies, la honte
Lorsqu'on contracte une maladie ou que l'on a honte, on utilise le verbe kisi,
attraper.
Malalia/feba e wani kisi a pikin ya.
paludisme/fièvre/ ASP/ vouloir /attraper!le/ enfan il ici
Cet entant est en train de délJelopper le paludisme/une fièlJre.
Syen kisi den sama te !
honte/attraper/les/personneltrès
Les gens ont eu très honte.
141
Le5 phl'35eS
L'évaluation
Pour exprimer une évaluation ou ses sentiments à propos de quelque chose ou
de quelqu'un, le terme qui désigne « l'évaluateur » est introduit par le mot gi,
pour (voir chap. 5, p. 131).
A ogii gi mi.
il/être horrible/pour/moi
Je le trouve horrible.
Amoy gi mi.
il/être beau/pour/moi
Je le trouve beau.
La colère
L'expérience de la colère est exprimée par la locution
«
cœur qui brûle» :
Di a si a sani en hati boon teen.
quand/elle/voir/laichose/ son/cœur/brûler/très
Quand elfe a VII ça, elfe s'est beaucoup fiîchée.
Le bonheur et le plaisir
L'expression du bonheur et du plaisir se fait au moyen de poolo, piisi et breyti
(influence du sranan tongo) :
Mi poolo (gi en) teen.
je/être heureux/pour! elle/très
Je suis très heureux (pour elfe).
A piisi anga mi.
elle/se réjouir/avec/moi
Elfe s'est réjouie avec moi.
Den breyti (fi i).
ils/heureux/pour/toi
Ils sont heureux (polir toîï,
142
Grammaire du nengee
les ordres
Ils se donnent au moyen de phrases impératives qui se caractérisent, comme en
français, par une absence du sujet:
Tapu mofu!
Fermer/bouche
Silence !
Fika en!
Laisser/la
Laisse-la tranquille!
Meki a gwe.
faire/le/partir
Fais-la partit:
le résultat d'une action
Finalement, pour décrire un état qui résulte d'une action, on peut employer:
- soit une phrase active (B) :
A : Fa fu a kuku ?
commen tl pourllei gâteau
Comment est le gdteau ?
B : U baka en kaba.
nousl préparer gâteau/le/ déjà
On l'a déjà préparé.
- soit une construction exprimant l'état/le résultat de l'action (voir chap. 4, p. 112)
A kuku baka kaba.
lei gâteaul cuirel déjà
Le gdteau est déjà prêt (On a fini de le préparer).
A kuku de bakabaka kaba,
lei gâteaul êtrel cuire-cuire/déjà
Le gdteau est déjà (dans l'état d'être) préparé.
143
Lts phrsstS
POSER DES.QUESTIONS
En nenge(e), on peut construire une question de plusieurs façons:
- soit en prenant des phrases déclaratives (eLle va bien) et en les énonçant avec
une intonation montante à la fin de la phrase:
A de mooy ?
ELIe va bien?
- soit en utilisant les mots interrogatifs et une intonation interrogative. Le
tableau VIII présente une liste des mots interrogatifs en nenge(e). Comme en
français, le mot interrogatif est généralement placé au début de la phrase et
change selon le mot ou groupe des mots qu'il remplace.
San i e du ?102
quoi/tufAsp/faire
Qu'est-ce que tu fàis ?
Tableau VIII
Les mots interrogatifs
Mot interrogatif
Sens
sama
san
pe
ondi
(on) sowtu
on yuu / on ten
fa
omen
(fu)sayde
qui
qu01
où
quel/s), quelleis)
quel
quand
comment
combien
pourquoi
la personne
Pour poser une question à propos d'une personne, on emploie sama, ou l'expression
sama anga sama, qui avec qui, lorsqu'on interroge à propos de plusieurs personnes.
102
San i ecsr prononcé [saye].
144
Grammaire du nengêe
Sama sikiifi a sani de ?
qui/écrire/laichose/là
Qui a écrit cette chose-là?
Sama anga sama de a kondee ete?
qui/avec!qui/être/à/village/encore
Qui est encore au village?
Sama a naki ?
qui/il/battre
Qui est-ce qu'il a battu?
La chose ou l'action
San est utilisé pour poser une question à propos d'une chose:
San a gi i ?
que/elle/donner/toi
Qu est-ce qu'elle t'a donné?
et à propos d'une action:
San a 0 du gi i ?
que/elle/FUT/faire/pour/toi
Qu'est-ce qu'elle va fàire pour toi?
Le lieu
Le mot pe (et plus rarement on pe) pose une question à propos d'un lieu.
Pe a wasiduku de ?
où/laiserviette/être
Où est la serviette?
Pe a kai komoto ?
où/elle/tomber/sortir de
D'où est-ce qu'elle est tombée?
Comme on l'a décrit dans le chapitre sur la localisation (voir chapitre 5), ce qui
permet de préciser le sens du mouvement est le terme situé juste après le verbe
(ici kornoto, qui indique un mouvement de l'extérieur vers le locuteur, d'où la
traduction « tomber de »}, Le mor interrogatif, lui, ne change pas de forme, quel
que soit le sens du déplacement.
145
Pe te den 0 ley go ?
où/ j usqu'à/ ils/ HJT/ conduire/aller
[usqu'où est-ce qu'ils iront ?
Pe te den 0 ley kon ?
où/ j usqu'à/ ils/FUT/conduire/ven ir
Jusqu'où est-ce qu'ifs viendront?
Lequel?
Les mots interrogatifs (on) sowtu, quelle sorte de, et ondi, que! sont utilisés pour
distinguer parmi plusieurs êtres vivants, choses, ou concepts.
Ondi pikin nay a pangi ya ?
quel/ enfan t/ coudre/leIpagne/ici
Que! enjànt a jàit ce pagne?
Ondi kuutu i 0 go ?
quel/réunion/tu/rt.rr/aller
A quelle réunion vas-tu aller ?
Sowtu koosi ne en ?
q uel/vêrement/ c'est/le
C'est que! vêtement ?
On sowtu meti a tya gwe ?
quel/ sorte/animal!elle/ porter/partir
Que! anima! est-ce qu'elle a amené?
Le temps
On ten est employé pour demander des informations sur le temps en général (le
mois, l'année, erc.).
On ten i 0 kaba sikoo ?
qud/ temps/ tu/FUT /finirlécole
Quand est-ce que tu vasfinir l'ecole(finir la formation) ?
On yuu est plus spécifiquement employé pour demander l'horaire d'un événement.
On yuu den wenki 0 tapu ?
quel/heure/les/ magasin/FuT/fermer
A quelle heure est-ce que les magasins vont jèrmer ?
146
Grammaire du nengee
Lorsqu'on pose une question à propos d'un jour précis. c'est 00 dey qui est
employé.
00 dey a seeka a wagi fi i ?
quel/ jour/ill réparer/laIvoiture/pour/toi
Quand/Quel jour a-t-il réparé ta voiture?
Dans le cas des mois, des années et des semaines, c'est oodi ou (00) sowtu plutôt
que on qu'on utilise.
Oodi mun den be1i en ?
quel/ mois/ils/enterrer /le
Quel mois est-ce qu'ifs l'ont enterré?
La manière
Pour poser des questions sur la manière de faire quelque chose ou d'être, on
emploie le mot fa.
Fa i e feoi wao boto fu go a opu ?
comment/tuf ASP!trou ver! un/bateau/ pour/aller!à/l'amont
Comment tu trouves un bateau pour aller aux villages en amont ?
Fa den e nay a buuku ?
comment/ils/ASP/coudre/le/pantalon
Comment est-ce qu'ifs cousent le pantalon?
Fa a e tan ?
comment/illASI'/être
Comment va-t-if ?
Fa a bigi ?
comment/il/être grandI
Quelle est sa taille ?103
\0.\
On utilise aussi la question suivante:
San na en maliki/mayki ?
quoil c'es tisaimarque
Quelle est sa taille '
147
les phrases
Une opinion
Si l'on demande à une personne
X
d'exprimer son opinion, on peut le faire:
- soit avec les phrases fax si .../ fa X pakiseli... ? comment tu vois.. .! qu'est-ce que
t1I penses de... ?
Fa i e si a felon ?
comment/tu/Asr/voir!le/film
Qu'est-ce que tu penses du film?
Fa u pakiseli (fu) a sani ya ?
commen t/vous/ penser/pour!la/chose/ici
Qu'est-ce que vous pensez de cette chose-là?
- soit avec le verbe pakiseli fu, penser de :
San u pakiseli fu san u mu du anga a moni di u piki ?
que/vous/penser/pour!que/ nous/devoir/faire/avec/leiargent/
quelnous/collecter
Qu'est-ce que vous pensez qu'on doit jàire avec l'argent qu'on a collecté?
La quantité
Omen permet de poser une question à propos d'une quantité (d'objets, d'argent,
de temps...).
Omen apeesina i wani ?
combien/orange/tu/vouloir
Tu veux combien d'oranges?
Omen mun u 0 tan ?
combien/mois/vous/j' UT/rester
Combien de mois resterez-vous?
Omen mi mu pay i (fu den napi de) ?
combien/je/devoir! payer! toi/pour/les/ napi/là
Combien je te dois pour ces napis-là ?
Omen yuu peut aussi être employé pour demander l'heure, à la place de on yuu.
Omen/on yuu u 0 miti ?
combien/quel/heure/nous/FUT/rencon trer
À quelle heure est-ce qu'on se voit ?
148
Grammairedll ョ・ セ
Pourquoi
Avec (fu) sayde 104 , on se renseigne sur la raison d'une action.
(Fu) sayde i lati so ?
pourquoiltu/retard/comme ça
Pourquoi est-ce que tu es en retard?
Autres types de questions
On peut aussi poser des questions à propos d'une chose ou d'une personne dont
l'expression se fait avec une préposition (avec quoi?, pour qui? ... ). Dans ce cas,
la préposition est placée avant le mot interrogatif:
Anga sama a e libi ?
avec!qui/il!Asr/vivre
Avec qui il est marié?
Si la personne à qui l'on s'adresse veut demander une explication supplémentaire
ou n'a pas compris le message, elle peut utiliser le mot interrogatif san, quoi,
mais il est plus poli d'employer le mot abii ou la phrase san i/u raki, qu'est-ce que
tu as/vous avez dit ?
A : Mi
0
go bay ...
je/rur/aller/acheter/ .
Je vais aller acheter
.
Le locuteur B n'a pas compris ce que la personne veut acheter, et il répond par:
B : Abii, nda ?
Pardon, Monsieur?
Ou
B: Nda, san u raki ?
Monsieur!q uoi/vous/dire
Monsieur, qu'est-ce que vous avez dit ?
Ou encore
B: San?
Quoi?
104 Ce mot est une contraction de l'expression fu san ede, litt. pour quelle raison (le mot pour raison
étant le même que celui pour tête).
149
Les phrasl!$
Lorsque san, pe, sowtu sont employés seuls, le mot on, quelles précède souvent 105.
B : On san?
Quoi?
O(n) pe ?
' ,
0 u.
JOINDRE PLUSIEURS PHRASES
LA COORDINATIOI'J
ET LA SUlillRDJl\JATION
En nenge(e) il y a plusieurs mots qui servent à coordonner deux phrases ou à
subordonner une phrase à une autre. Le tableau IX présente ces mots et leur sens.
Tableau IX
Mots pour joindre des phrases
Mot
Sens
neen
da
soseefi
ma
toku
ofu(efu)
wansi(fa)
pe fu
et, puis
puis
de même
mais
quand même
ou
bien que (même Sl)
au lieu de
parce que (pour cette raison)
parce que (pour cette raison)
parce que (pour cette raison)
en conséquence
en conséquence
pour (fàire)
à cause de
bika
want
omdati
meki
daarom
fu
fu + (nom) + ede
105
Au lieu de (on) san? on entend aussi ondi sani ), quel]» chose?
150
Grammaire du nengee
Tableau IX
(suite)
Mot
Sens
taki
que
qui, que, quand
quand
si (condition)
jusqu'à ce que
(condition temporelle)
depuis
à cause de, depuis
di
te
efu
solanga
sinsten
fu di
Propositions indépendantes successives:
neen
Le mot neen a le sens de et (puis) en français l OG. Il relie deux phrases exprimant
des actions qui ont eu lieu l'une après l'autre. Il semble que neen est préféré pour
l'énumération d'événements successifs qui ont déjà eu lieu dans le passé. Les
événements projetés (pour le futur) sont généralement reliés par da (voir cidessous). Contrairement à et en français, neen ne peut pas relier deux mots ou
deux groupes de mots. Cette fonction est réalisée par anga en nenge(e) (voir
chap. 5, p. 130).
Den poti a dey te a kaba, neen den diki den mma pori a baka,
ils/rnetrre/le/jour/j usqu'à/il! finir! puis/ils/lever!leur/mère/mettre/à/dos/
neen den waka komoto na a sabana.
et/ils/marcher!de/à/laisavane
Ils sepréparèrent un jour, puis ils mirent leur mère sur le dos et ils partirent
de la savane.
Propositions indépendantes consécutives:
da
Da signifie alors en français et relie deux phrases exprimant des actions différentes
qui vont avoir lieu successivement, la seconde étant souvent la conséquence ou
106
Souvent aussi prononcé [ Ile].
151
Les phrases
la suite logique de la première. Au conrraire de neen, da esr généralement
employé pour relier les événements projetés (ceux qui sont placés dans l'avenir
par le discours) 107.
U e go akisi a uman, da a uman de fi ju.
vous/ ASP/ aller/ demander/la/femme/alors/laifemme/êrre/ pour/tu
Tu vas demander la femme (en mariage), et la femme est à toi.
Souvent, lors de l'énumération de plusieurs phrases décrivant des actions qui ont
eu lieu ou qui vont avoir lieu successivement, seule la toute dernière est introduite par une conjonction (da, neen).
Taa dey, u go a foto, u puu moni, u bay
autre/jour/nous/aller!à/ville/ nous/enlever! argent/nous/acheter/
sani, ne en u go luku wan film.
chose/puis/nous/aller/ regarder/un/film
L'autre jour, on est allé en ville, on a pris de l'argent, on a acheté des choses,
et puis on est allé regarder un film.
Coordination sans marque exprimée
Dans le cas où on l'on parle de deux actions qui ont le même sujet et qui se passent
en même temps ou successivement, les phrases peuvent être coordonnées au moyen
de la particule e.
Hii dey a e waka e taki lawlaw sani.
tout/jour/il!ASP/ marcher/ ASP/ parler/fou-fouichose
Toute la journée, il tourne en rond et raconte des choses insensées.
Mais si les deux phrases ont le même agent (sujet) et le même patient (objet),
ceux-ci ne sont généralement pas répétés dans la deuxième phrase.
[A
booko
ala den sii fu mi]
[ ()
[SUJET
VERBE
OBJET]
[SUJET VERBE OBJET]
elle/casser/ tous/ les/frui tl po ur/mai/ manger
Elle a récolté tous mes fruits et les a mangés.
107
Da a aussi le sens de alors :
Da fa U 0 du a sani ?
alors/comment/ nous/ FUT / faire/Ia/ chose
Alors, comment est-ce qu'on lia[aire ça ?
152
nyan ()].
A hali a inpi piiti.
il/ tirer!la/chemise/déchirer
JI a tiré ma chemise et il l'a déchirée.
A naki a bata booko.
elle/battre/la/bouteille/casser
Elle a tapé sur la bouteille et l'a cassée.
Den sutu den meti kii.
ils/tirer sur/lestanimal/tuer
Ils ont tiré sur les animaux et les ont tués.
Soseefi
Il a le sens de
«
de même
»,
Enke fa den busikonde sama mu leli faansi,
comme/comment/les/Noirs Marrons/personneldevoir/apprendre/français/
soseefi den faansiman be mu leli nenge.
même façon/les/Français/PAssÉ/devoir! apprendre/nenge(e)
Tout comme les Businenge doivent apprendre lefrançais, de même les Français
devraient apprendre le nenge(e).
A edeman a mu abi hey fasi soseefi a a mu abi bigi ayn fu sani.
le/directeur/NEC/devoir!avoir/haur/manière/de même/elle/NEC/devoir!
avoir/grandetœil/pour!chose
La directrice ne doit pas êtrearrogante, et de même elle ne doit pas être
avide.
Le mot ma, mais
Il introduit une phrase qui exprime un contraste avec celle qui la précède.
A kay mi kon ma mi a go.
il/ appeler! moi/venir!mais/je/NEc/aller
JI m'a appelé mais je n'y suispas allé.
Les mots ma, toku ou ma toku
Pour indiquer qu'une acrion a lieu contrairement à ce à quoi on s'attendait, on
utilise les mots ma, toku ou ma toku.
153
Lesphrases
Dii leysi mi seni mofu gi den raki a osu booko (ma) toku den a kon.
trois/ fois/je/envoyer!message/chez/ eux/ dirella/maison/casser!mais/quand
même/ ils/NEC/venir
Trois[ois j'ai envoyé un mmage disant que la maison est cassée,
mais pourtant ils ne sont pas venus.
le mot ofu ou efu, ou
Il relie deux phrases exprimant un choix
San i e du ? 1 e subi efu i e saka ?
quel tuf Asp/faire/tu/AS!'/monter/ou/tu/ASP/descendre
Qu'est-ce que tu jàis ? Tu montes ou tu descends?
le mot wansi (fa)
Wansi (fa) (souvent aussi énoncé winsi) exprime aussi un contraste. Il correspond
à « même si " en français.
Wansi fa mi a bun den abi mi fanowdu.
même si/comment/je/NEc/bon/ils/avoir/moi/besoin
Même si je ne suis pas bon, ils ont besoin de moi.
Wansi den kuutu a toli baka toku sa a na 0 abi yeepi.
même si/ils/délibérer sur/la/histoire/encore/quand
même/il/NEl;/ FUT/ avoir/aide
Même s'ils se disputent à propos de l'histoire encore une/ois,
ça ne chaneera rien.
le mot pe fu. au lieu de
Pe fu réalise le sens de
«
au lieu de
»
en français.
Pe fi i yeepi i eygi fami, i e feti fu gudu wan hii taa sama.
où/pour/ toi/aider!ta/ prop rel tàmille/ru/ ASP /1 utter/ pour/enrichir/
uneftout/autre/persan ne
Au fieu d'aider les membres de ta propre jàmille, tu fais beaucoup d'effOrts
pour enrichir quelqu'un autre (d'une autre .fàmille).
Pe fu a fasi a tetey ya, a fasi en te anda.
a ù/ po ur/ iIlfixerIle/ liane / ici/ iIlfixer/le/ jusqu' à/là- bas
Au fieu de fixer la corde ici, il l'a fixée jusque là-bas,
154
Grammaire du nengee
Les mots bika, want et omdati,
parce que
Les mots bika, want et omdati, parce que introduisent une phrase explicative:
la phrase qui contient bika, want et omdati donne la raison de l'action ou de
l'état décrits dans la première phrase. Les mots want et omdati, originaires du
néerlandais, sont fréquemment employés par les gens qui vivent en ville.
Mi na e feele na wan fotoman bika
je/NEc/AsP/être peur/NEC/un/personne de Paramaribo/parce quel
na afiika u ala e komoto.
c'est/ Afrique/nous/tout!ASP/sortir
Je n'ai peur d'aucune personne de Paramaribo parce que nous sommes tous
originaires d'Afrique.
Mi faa den boon de towe want/orndati den be tapu mi pasi.
je/couper les arbres/les/arbre/là/jeter/parce que/iis/PAssÉ/fermer/
mon/chemin
J'ai coupé ces arbres-là parce qu'ils avaient bloqué mon chemin.
Les mots meki et daarom
Mdci et daarom introduisent une phrase exprimant une conséquence. Daarom,
originaire du néerlandais, est fréquenr parmi les gens urbanisés.
A fa a alen be kai rneki mi a man kon ya moo eside.
c'est/ comme/laipluie/PAssf:ltomber/ pour cause/je/NEc/capacitél
venir!ici/plus/hier
Comme il pleuvait, je n'ai pas pu venir hier.
A man de e lobi kosi sama daarom mi in wani go de lawlaw.
le/homme/là/ASP/aimer/insulrer!personnelc'est pourquoi/je/r, Ec/vouloir/
aller/là/ facile-facile
Cet homme-là aime insulter les gens, c'est pour ça que je ne veux pas y aller
souvent.
Au lieu de meki on peut aussi utiliser dari meki.
Afa sama pori moni kaba, dari meki i mu pori wan sani tu.
tour/ personnelmettre/argent/déjà/ça/ pour cause/tuf devoir! mettre/
unef chose/aussi
Comme tout le monde a déjlz contribué, il [ant que tu donnes quelque
chose aussi.
155
les phrases
Le mot fu, pour (faire)
Le mot Fu, pour (jàire) introduit une phrase qui exprime la cause ou la raison
d'une action.
A go a busi fu suku wan baaFu.
il!aller/ à/ forêt/ pour/chercher!une/viande
Il est parti en fàrêt pour chercher de la L'imide.
A udu kai fu naki mi kii.
le/bois/tom ber/pour/battre/moi/tuer
L'arbre est tombé et m'a presque tué.
Lorsque la cause d'une action est le fait d'une personne ou d'une chose, fu précède
le mot ou le groupe de mots exprimant la raison, et ede, raison les suit.
Den e dyalusu gi mi fu mi wagi ede.
ils/AsP/être jaloux/de/moi/pour/ ma/voiture/ raison
Ils sont jaloux de moi à cause de ma uoiture.
Na fi i ede meke mi 0 gwe.
c'est/pour/toi/ raison/faire/je/t-u t' s'en aller
C'est à cause de toi que je m'en irai.
Le mot fu di
Fu di exprime une cause (comme bika) ou a le sens de
fu/sinsten) :
«
depuis» (voir fana-
A fu di a e gi mi rnoni, mi mu boygi gi en ?
c'est/pour/que/il!AS!'/donner! moi/argent/je/devoir/abaisser! pourllui
Parce qu'il me donne l'argent, je dois m'abaisser deuani lui?
Fu di den begin wooko gowtu taa dey, a tu kilo den feni kaba.
pour/q ue/ils/cornmencer/travai11er! or! autre/ jour/ c'est! deux/kilo/
ils/trouvent/déjà
Depuis qu'ils ont commencé à trauailler l'or l'autre jour, c'estdeux kilos d'or
qu'ils ont trouué déjà.
Pour finir, Fu introduit aussi les compléments des verbes qualificatifs:
difficile de ... , c'est bien de ... ».
A taanga fu tya santi anga ldoywagi.
il!être difficile/pour/porter!sable/ avec/brouette
Il est difficile de transporter du sable at.ec une brouette.
156
GrammaÎre du nengee
«
c'est
A giili (fu sani) !
il/être avide/pour!chose
IL est avide!
Autres moyens de subordonner des phrases
Taki
Comme que en français, raki, après les verbes de « dire» et les verbes de perception, introduit la phrase complétive objet du verbe en question. Dans ce
contexte précis, il perd le sens de dire que, et a uniquement le sens de que.
Mi sabi kaba raki alibi fu den taanga.
je/savoir! déjà/quella/vie/pour/eux/ difficile
Je sais que Leur vie est difficiLe.
A yee raki a an man go na a stage.
elle/ entendre/q ue/ elle/ N EC/ pouvoir/aller/ à/le/stage
ELLe a entendu qu'elle ne pouvait pas aller au stage.
A tya kaagi gi Gaanman raki den na e libi bun anga en.
elle/ porter!plainte/à/Gaanman/q ue/ ils/ N EC/ ASP/vivre/bien/avec!elle
ELLe s'estplainte au Gaanman qu'ifs ne La traitaient pas bien.
Contrairement à que en français, raki introduit aussi les citations directes:
Di a kon a bali raki : « Mi wini den! »
q ua nd/ il/venir!il/crier/ quelje/ gagner!eux
Quand il est venu, il a crié « Je Les ai battus/conuaincus !
»
Les relatifs
Di introduit les phrases relatives nominales (qui, que), locatives (où), temporelles (quand).
A pikin di booko a bataa kisi toobi anga en mma.
1e/ enfant/qui/casser/la/bouteille/recevoir! problème/avec!saimère
L'enfànt qui a cassé La bouteille a eu des problèmes avec sa mère.
A keti di a hali koti be moy.
lai chaîne/q ue/ elle/tirer/couper!PAssÉ/belle
La chaîne qu'elle a cassée était beLLe.
157
A yuu di den kon u be de a ganda.
la/heure/quand/ i ls/venir/ nous/PASSJÔJêtre/à/dehors
À l'heure où ils sont venus, nous étions dehors.
Den sama, di mi anga den e tan ya, lobi diingi bii.
les/personnes/qui/je/avec/ils/ Asp/habiter/ici/ aimer/boire/bière
Les gens avec lesquels}Zl(lbite ici aiment boire de la bière.
A peesi di mi e tan abi wan moy kiiki.
laiplace/où/je/ASP/habi terlavoir/une/belle/criq ue
La localité où j'habite a une belle crique.
La phrase relative locative peut aussi être introduite par le mot pe, où.
Na a peesi pe mi be si a busikaw.
c'est/laiplace/ où/je/ PAssÉ/voirlle/tapir
C'est l'endroit où j'avais uu le tapir.
Dans le parler actuel, di peut être remplacé par san dans les autres contextes.
Cette option est basée sur la construction correspondante en sranan tango, et
elle est généralement employée par les gens qui ont beaucoup de contact avec
cette langue.
Deux façons d'exprimer la temporalité:
différence entre di et te
Là où le français utilise essentiellement la conjonction quand, le nenge(e) a deux
formes possibles, di et te, qui semblent avoir des sens proches mais qui, dans certains
contextes, ne sont absolument pas interchangeables. Par exemple, on peut dire:
Di mi be de pikinengee...
quand/je/PAssE/être/enfant
Quand j'étais enjànt. . .
mais on ne peut pas dire:
*Te mi be de pikinengee..
quand/je/PAssE/être/enfant
Au début de la phrase, di signifie quand L'événement ou l'état décrit par la
phrase introduite par di permet de repérer un autre événement (ou un état) dans
le temps. La phrase qui désigne le premier évènement dans le temps est introduite par di, et la seconde n'est pas marquée:
158
Grammaire du nengee
Di u si a nanasi, u nyami en wanten.
quand/ nous/voir/le/ananas/ nous/manger/le/immédiatement
Dès qu'on a vu l'ananas, on l'a mangé.
Di u 0 go a foto, u 0 bay susu.
quand/nous/FUT/aller/ à/ville/ nous/FUT/acheter/ chaussures
Quand on ira à Paramaribo, on achètera des chaussures.
Au début de la phrase, te, comme di, signifie quand Comme dans le cas de di,
J'événement ou l'état décrit par la phrase introduite par te repère dans le temps un
autre événement ou un autre état (décrit dans la deuxième phrase). Te cependant
apporte une nuance supplémentaire et peut se traduire en français par« à chaque
fois que» : à chaque fois que l'évènement décrit dans la phrase introduite par te
a lieu, alors J'évènement décrit dans la phrase suivante a lieu aussi. Les exemples
sont parlants:
Te u feni beele nyan na a mamanten, da u e diingi bun te.
quand/nous/trouver/pain/ manger/à/leimatin/alors/nous/Asp/boire/bonlthé
Quand (à chaque fàis que) nous mangeons du pain le matin,
on fait un bon petit déjeuner.
Di mi be nyoni, te u be go a soolan, u be siibi a sineysi.
quand/je/PAssÉ/peti t/ quand/nous/PASSÉ/aller/ à/Saint-Laurent/
nous/PASSÉ/dormir/à/chinois
Quand jëtais petit, quand (à chaque fàis que) on allait à Saint-Laurent,
on dormait au village chinois.
Te u go a beli, u mu tya nyanyan.
quand/nous/aller/à/en terremen il nous/devoir/amener/ nourriture
Quand (à chaque fàis que) on va à un enterrement, on doit amener
de la nourriture.
Te est aussi employé en parlant d'une action unique (non habituelle) qui aura
lieu dans l'avenir.
Te i (0) go da i gi den taa wan odi.
quand/tu/ FUT/aller/puis/tuf donnerlles/autre/un/bonjour
Quand tu y vas, salue-les.
159
Lesphrases
Remarque: l'ordre des propositions introduites par te, di, fu di est libre et
n'entraîne pas de changement de sens :
Une grande personne parle à ses petits-enfants:
Te u be go a foto, da u be booko wan faru.
q uand/ nous/PASSÉ/à/ville/alors/ nous/PASSÉ/casser! unigraisse
Quand nous sommes allés à Paramaribo, on s'est bien amusés.
> U be booko wan faru te u be go a foto.
Les phrases conditionnelles
Les phrases conditionnelles en nenge(e) SOnt introduites par le mot ejù. On
distingue deux types de conditionnelles.
Les conditionnelles réelles
Le verbe de la phrase introduite par efu est toujours la base verbale nue, et dans
la phrase suivante, on trouve le verbe avec le marqueur du futur (0).
Ef(u) i muliki mi, mi nâ 0 yeepi i moo.
sil tufénerver!moi/je/NEC/FUT/aider!toi/plus
Si tu m'énerues, je ne t'aiderai plus.
«
Que tu le veuilles ou non
»
en français est exprimé par l'expression wani i a wani :
Wani i â wani, i a fu go.
vouloir! tU/NEC/vouloir/ru/ avoir /pour/aller
Que tu le veuilles ou non, tu dois y aller.
Les conditionnelles irréelles
Le marqueur du passé (be) précède le verbe de la phrase introduite par efu. Dans
la phrase suivante le verbe est modifié par les marqueur be et 0 dans cet ordre
(voir chap. 4, p. 100).
Efu li be si en, u be 0 akisi en.
sil nous/PAsSÉ/voir/le/ nous/PASSÉ!J;Ur/demander/lui
Si on lavait vu, on lui aurait demandé.
160
Grammaire du nengee
La condition temporelle
Le mot solanga introduit une condition temporelle, et on le traduira par
que ... "
«
tant
Solanga i na kon fu u kuutu na wan fu den man de na
si/tU/NEG/venir/pour/nous/discuter/NEG/un/pour/les/hommellà/NEG/
mu go a ini a busi moo.
devoir/aller/à/intérieurlla/forêt/plus
Tant que tu ne viens pas pour une discussion, aucun de ces hommes-là
ne doit plus continuer à travailler en forêt.
POUR CONCLURE
Ce chapitre a montré quelle était l'organisation de la phrase en nenge(e). Il faut
retenir les informations suivantes:
-l'ordre des mots en nenge(e) est généralement
SUJET
VERBE
OBJET
l'enfant
mange
l'ananas
Cet ordre est fixe quelle que soit la nature des constituants (groupe nominal, ou
pronom) ;
- lorsqu'il a deux compléments, le verbe est d'abord suivi du complément
qualifié d'objet indirect en français, puis de l'objet direct.
SUJET
VERBE
01
00
la mère
donne
à l'enfant
l'ananas
a uman
e gi
a pikin
a nanas!
- cet ordre est souvent bouleversé par des procédés de mise en valeur de certains
compléments (voir le chapitre 1, p. 162 sur l'emphase) ;
- il existe en nenge(e), comme en français, beaucoup de mots servant à relier les
phrases soit par coordination, soit par subordination.
1
La mise en relief,
l'emphase,
l'intensité
Dans ce chapitre, on présente comment on peut mettre en relief divers mots,
quelles sont les différentes stratégies utilisées pour indiquer l'emphase et l'intensité,
et quelle est l'utilisation des autres adverbes fréquents. Certains des éléments
présentés ici ont déjà été abordés dans d'autres parties, mais il nous a semblé
important de rassembler tous ces phénomènes dans un même chapitre étant
donné le rôle qu'ils jouent en nenge(e).
セlei r N
ENRELLEf
En nenge(e), il est possible de mettre en relief toutes les parties du discours qui
ont un sens indépendant: un nom, un verbe, un adjectif (redoublé), un adverbe,
une phrase locative. Le mot ou les groupes des mots mis en relief sont placés en
début de phrase et sont introduits par la particule naja qui indique le relief.
Dans ce contexte, naja joue le même rôle que c'esten français:
- Nominal:
Na apodon, a1a sarna e lobi.
c'est/wassaye/toute/personne/ASP/aimer
C'est le wassaye que tout le monde aime.
- Adjectif (redoublé) :
A opoopo a be fika a doo.
c'est/ ouvert-ouvert/iIlPAssf:llaisser/la/porte
C'est ouvert qu'il a laissé la porte.
- Adverbe:
Na 50 a de nda.
c'est/comme ça/illêtre/Monsieur
C'est comme ça, Monsieur.
162
Grammaire du nengee
- Groupe de mots introduits par une préposition locative:
Na a ini a osu a e kiibi en moni.
c' est/à/intérieur/la/ maison/elle/ASP/cacher! son/argent
C'est dans la maison qu'elfe cache son argent.
Na Kuu den e tan.
c'est/ Kourou/ils/Asp/habiter
C'est à Kourou quils habitent.
Lorsque le verbe est mis en relief, il est toujours répété dans la phrase.
A baka a be baka wan kuku.
c'est/ cuire/elle/PASSFJcuire/unigâteau
Elfe a (bel et bien) f!Ji1 un gâteau.
Le sujet de la phrase ne change pas de position lorsqu'il est mis en relief.
Na den oloman 0 go a 010.
c'est/les/fossoyeurs/FuT/aller/à/trou
Ce sont lesfossoyeurs qui feront l'enterrement.
Lorsque le pronom personnel a, il, elfe est mis en relief, il change de forme et
devient en (voir chap. 3, p. 81).
Na en 0 ho li a les.
c'est/ elle/rt.rr/tenir/Ia/leçon
C'est elfe qui fera la leçon.
Pour indiquer le passé ic'etait en français), le marqueur de passé, be, est placé
après na/a.
Na be mi ppa di poti mi a sikoo.
c'est/PASSÉ/mon/père/ qui/mettre/ moi/à/école
C'était mon père qui m'a mis à l'école.
Na be haw how.
c'est!PASSÉ!vieux/sab te
C'était un vieux sabre.
Dans les constructions en relief, la négation est réalisée soit en mettant un ton
haut sur na (voir chap. 1, p. 43), soit en plaçant la particule de la négation na
après le marqueur de relief (voir chap. 4, p. 105).
Na mi diingi a meliki.
ce n'est pas/mail boire/lellait
Ce n'estpas moi qui ai bu le lait.
163
La Ml$llen セャ ヲゥ
l'eMphase. "Intensité
A na mi diingi a meliki.
c'est/NEC/moi/boirelle/lait
Ce n'estpas moi qui ai bu Le Lait.
On peut également mettre en relief l'un des membres d'une relation d'identité
(voir aussi chap. 4, p. 105). Comme en français, qui utilise deux fois le verbe être,
on utilise dans ces phrases deux fois na, la première fois pour mettre en relief et
la deuxième fois pour mettre en relation les deux termes de l'identité.
Na en na a met fu mi.
c'est/l ui/ c'estlle/maître/pour! moi
C'est Lui qui est mon maître (à L'écoLe).
En nenge(e) il est également possible d'attirer l'attention sur un objet ou une
personne en mettant le mot dari derrière le groupe nominal. Cette construction
est l'équivalent de « en ce qui concerne... » en français.
Mi dari an lobi en.
je/ToP/NEc/aimer/le
En ce qui me concerne, je ne L'aimepas.
AJa den osu dari den 0 booko den puu.
touslles/maison/TOP/ils/FUT/casser!elles/enlever
En ce qui concerne toutes Les maisons, ils Les enlèueront.
Comme on l'a déjà fait remarqué dans le chapitre sur l'organisation de la phrase,
le tàit d'utiliser des constructions qui mettent en relief certaines parties de l'information est un phénomène très courant en nenge(e) mais en français également :
le changement de l'ordre des mots est une des plus grandes différences entre le
français écrit et le français oral (voir chap. 6, p. 131).
_ _ _ _セ l O e
セmML p
fiASE __
En nenge(e) il y a des moyens phonologiques et lexicaux pour indiquer l'emphase.
Procédés phonologiques
Pour mettre l'emphase sur un verbe ou un nominal commençant par une voyelle,
il est fréquent d'ajouter la consonne [h].
164
Sans emphase
opo
iti
akisi
ede
Avec emphase
hopo
hiti
hakisi
hede
Sens
ouvrir, lever
jeter
demander
tête
Lorsque le mot commence par une consonne, c'est la consonne qui est allongée'P".
Sans emphase
gaan
paata
fika
Avec emphase
ggaan
ppaata
ffika
Sens
grand
plat
rester
Particules emphatiques
Il Ya cinq particules qui sont fréquemment employées en nenge(e) pour mettre
l'emphase sur toute une phrase. Tous ces mots se trouvent toujours à la fin de la
phrase.
Les particules ye(e) et
et aux ordres.
00
ajoutent de l'emphase aux déclarations, aux demandes
A abi takuu libi yee !
elle/avoir/ mal/vielassertion
Elle est mauvaise!
Na takitaki a mi yeesi ye !
ce n'est pas/parler-parler/à/ma/oreille/assertion
Ne me casse pas les oreilles. tu entends ?
Le locuteur attend quelqu'un depuis un moment. Quand il n'a plus la
patience d'attendre il dit:
Mi 0 gwe oo!
je/FUT/partir!assertion
(j'en ai assez) Je vais partir!
lOB Dans le cas particulier du mor be qui indique le passé. c'est une consonne nasale qui est insérée
à la fin pour insister :
Di a ben de teee ...
quand/iI;PAssËlêrre/inrensiré
Il était une/ois il y a très longtemps...
Gi mi a nefi 00 !
donner/moi/leicouteau/assertion
Donne-moi le couteau!
Le locuteur appelle pour la deuxième fois un enfant qui n'a pas réagi à son
premier appel :
Melisa 00 !
Bon, Mélissa!
Contrairement à yete) et
00,
la particule baa ajoute un sens de politesse.
Baya moy koto de gi mi baa !
acheter/la/belle/robellà/ pour/ moi/politesse
S'il te plaît, achète cette belle robe pour moi!
La particule no peut correspondre au tag de l'anglais (le locuteur s'interroge sur
la validité de son assertion) :
1 a sabi no ?
tu/NEc/savoir/tag
Iii ne saispas, n'est-ce pas?
A an de a osu no ?
il/NEC/être/à/maison/tag
Il n'estpas à la maison, n'est-ce pas?
No peut aussi être utilisé pour indiquer l'impatience du locuteur :
X accepte de faire quelque chose pour Y, mais au bout d'un moment, il n'a
toujours rien fait. y s'impatiente et lui dit:
Kan koti a sani gi mi no !
venir/couperlle/chose/à/moi/non
Bon, tu le coupespour moi ou non?
Enfin, no est utilisé pour exiger quelque chose de quelqu'un:
X veut aller quelque part mais n'a pas de moyen de transport :
Tya mi no!
porter/moi/non
Allez, emmène-moi!
Kan dansi wan mofu anga mi no !
venir/danser/un/bout/avec/moi/non
Allez, viens danser un peu avec moi!
166
Grammaire 、オョ・セ
Ces deux derniers usages sonr plurôr irrespecrueux, il faur donc éviter de les
employer avec des personnes importantes, voire même avec des personnes qu'on
ne connaît pas.
Lexèmes d'insistance
Les mots tuu, vrai et seefi, même, soi-même permettenr d'insister sur taure la
phrase. On peur augmenrer leur force en les redoublanr.
Mi â sabi en seefi,
je/NEG/savoir/leimême
Je ne le connais même pas.
A waka â bun seefiseefi.
le/voyage/NEG/bien/même-même
Le voyage n'est pas agréable du tout.
Amoy tuu,
il/être beau/vrai
Il est vraiment beau.
Mi nâ go de tuutuu.
je/NF.G!aller/là/vrai-vrai
Vraiment, je n'y suis pas allé.
.1'JNTEN5UÉ
_
Linrensiré d'une action ou d'une propriété peur être indiquée par les adverbes
(page suivanre) ou par des constructions spéciales (p. 170).
Les adverbes indiquant l'intensité
L'adverbe te (et ses autre formes: teeee(n)) est le marqueur d'intensité le plus
général. Il indique l'inrensité d'une propriété, d'une période temporelle, et
d'une action (voir aussi p. 170) :
A swaki te.
il/être faible/très
Il est trèsfaible.
167
Mi tan teeee.
jelresterltrès
Je suis resté très longtemps.
Den naki en teeen.
ils/battre/le/très
Ils l'ont battu trèsfort/très longtemps.
Parallèlement à te, on emploie aussi la locution adverbiale fu toku pour indiquer
l'intensité.
Den e puu den a soo fu toku.
ils/AsPltirerlles/à/bord du fleuve/emphase
Ils (lespoliciers) les ont attrapés (mis au bord du fleuve) en grand nombre.
Lintensité est le plus souvent indiquée par les idéophones en nenge(e) (voir page
suivante).
L'intensité exagérée
De plus, le nenge(e) a plusieurs mots qui indiquent une intensité exagérée (trop
en français).
Les mots tumisi et pasa maliki peuvent modifier les verbes indiquant les propriétés
et les actions.
A feti ya ogii tumisi.
lallutte/ici/être horrible/ trop
Cette lutte est trop horrible.
A sama ya don pasa maliki.
laipersonne/ici/être stupide/dépasserllimite
Cette personne est trop stupide.
A e fufuu pasa maliki.
elle/ASP/volerldépasser/limite
Elle vole trop.
Tumisi modifie aussi les adverbes comme langa, long et taanga, fort:
Mi na 0 man tan langa tumisi.
je/NEC/FUT/pouvoir/resterllong/ trop
Je ne peux pas rester trop longtemps.
168
Pour certains verbes désignant des propriétés, comme fatu, gros par exemple,
c'est le mot poli, gâter qui peut aussi exprimer la notion de « trop »,
A pikin ya fatu poli.
le/enfant/ici/être gros/gâter
Cet enfant est trop gros.
Le verbe rnoo, dépasser est utilisé lorsqu'on veut signifier qu'une chose ou une
personne devient une lourde charge. La « charge» fonctionne comme le sujet de
moo et la personne souffrant se trouve dans la position de l'objet.
A nyanyan e moo mi.
la/ nourriture/Asr/dépasser/ moi
Il y a trop de nourriture pour moi. (litt. la nourriture me dépasse)
Den pikin e moo den metres.
les/enfant/Asr/dépasser/les/maîtresse
Les maîtresses sont dépassées par les enfants.
A wooko e moo den kabiten.
le/travail/Asr/dépasser/Ies/chef de lignage
Les chefi de lignage ont trop de travail.
les idéophones
Cette catégorie de mots n'existe pas en français. En revanche, les idéophones
sont nombreux dans les langues africaines, et dans certaines langues amérindiennes de la région.
Il s'agit d'adverbes spéciaux qui indiquent l'intensité, ou qui décrivent plus précisément et d'une manière onomatopéique le sens des verbes qu'ils modifient.
Contrairement aux adverbes réguliers, chaque idéophone peut généralement
modifier seulement un verbe, ou un groupe de verbes très limité.
Phonologiquement, ils se distinguent souvent des autres mots de la langue parce
qu'ils contiennent des phonèmes rarement rencontrés (comme par exemple /v/,
ou /zl), ou parce qu'ils ont recours à des voyelles très allongées.
Les idéophones peuvent modifier les verbes exprimant des propriétés comme les
couleurs, les caractéristiques physiques etc. Généralement, ils suivent directement le verbe qu'ils modifient.
A wataamun switi minimini.
la/pastèque/être doux/très sucré
La pastèque est très sucrée.
L'adverbe de degré so est parfois inséré entre le verbe et l'idéophone.
A weti so faaan.
il/être blanc/comme ça/très blanc
Il est très très blanc.
Certains idéophones peuvent être utilisés sans le verbe qu'ils modifient si le
contexte est assez explicite. Dans ce cas, c'est le verbe de, être qui remplace le
verbe, et l'idéophone suit généralement l'adverbe so.
A bakaa ya, a de so faann.
la/Européen/ici/elle/être/comme ça/idéophone (blanc)
Cette Européenne, elfe est très blanche.
Les idéophones peuvent aussi modifier un adjectif épithète dans le groupe
nominal.
Gi mi a weti faann buuku.
donner/ moi/le/blanc/idéophone/pantalon
Donne-moi le pantalon qui est très blanc.
La liste donnée en annexe présente quelques idéophones courants qui modifient
les verbes exprimant des propriétés.
Autres moyens d'indiquer l'intensité
• Une façon fréquente d'indiquer une grande intensité est d'ajourer à une
proposition une phrase détaillant la dimension de l'intensité; cette phrase est
introduite par le mot tetee), jusqu'à.
Dans ces contextes, te fonctionne comme un adverbe et une préposition en
même temps.
Mi dansi teee mi a be man rnoo.
je/danser/ très/je/NEc/PASSÉ/pouvoir!plus
J'ai dansé jusqu'à ce que je n en puisse plus.
A seeka ala en sani te a kaba gbongbolon.
elle/préparer!toutes/ses/chose/j usqu' à/ il!finir!idéophone
Elfe a préparé toutes ses afJàiresjusqu'à ce que ce soit fini.
170
Grammalrèdu nengtllil
A gudu te a na sipowtu (rnoo).
elle/être riche/jusqu'à/il/nec/blague/plus
Elle est tellement riche, c'estpas une blague!
Souvent, la phrase détaillant la dimension de l'intensité est une répétition de la
proposition introduit par te.
Pour remercier quelqu'un:
A bigi te a bigi.
il/être grand/jusqu'à/il/être grand
C'est vraiment une bonne chose ce que tu as fàit pour moi.
Di a tan te a tan, a suku boto fu go a opu baka.
quand/il/rester/jusq u'à/ill rester/il/ chercher/pirogue/pour/aller/ à/
en amont/de nouveau
Après être restélongtemps, il a cherché une pirogue pour retourner au village.
• Il est aussi fréquent d'ajouter la négation dans la répétition.
Parlant d'un repas:
A switi te a an switi moo.
il/être doux/jusqu'à/il/Nïxj/être doux/plus
C'est tellement bon, ça ne pourrait pas être meilleur.
• Une autre possibilité est de mettre en reliefle verbe (voir p. 162) en ajoutant la
négation et soit l'adjectif pikin, petit pour signifier une grande intensité, soit
gaan, grand pour signifier une petite intensité.
Na pikin booko a wagi fi en booko.
ce n'est pas/petit/casser/la/voiture/pour/il/casser
Ce n'est pas qu'un peu qu'elle est cassée sa voiture!
A na gaan tyobo a osu fi i tyobo.
c'est/NEG/grand/ être sale/la/ maison/pour/rai/être sale
là maison n'estpas très sale.
• Pour finir, il est aussi possible d'exprimer la proposition dans une phrase relative
verbale introduite par di (que, qUt) qui modifie une phrase nominale avec le
même contenu.
A don di a don meki en an man kon anga fesi.
la/bêtise/que/il/être stupide/faire que/il/NEG/pouvoir/venir/avec!visage
Comme il est très stupide, il ne peut pas avancer.
On peut aussi ajouter l'adverbe gaan, très dans la phrase nominale pour augmenter
l' intensité.
A gaan ryobo di a dagu tyobo da i tya en kon a ini mi osu !
la/très/sale/que/le/chien/être sale/alors/tu/amenerIle/venirlà/intérieur/
ma/maison
Ce chien est tellement sale, et toi tu l'amènes dans ma maison!
AUTRES ADVERBES
Il Ya plusieurs adverbes qui sont fréquemment utilisés en nenge(e). Ils sont donnés
dans le tableau X.
Tableau X
Adverbes
Adverbe
Traduction
moo
ne ... plus; en plus.
ete
encore
beyna
namo 1 nnamo
presque
wan mofu
un peu
baka
à nouveau
continuellement, absolument
• Moo est toujours placé à la fin de la phrase. Dans les phrases négatives
l'adverbe moo indique la notion de ne ... plus en français.
Mi â lobi en moo.
je/NEC/aimer!le/plus
Je ne l'aime plus.
U nâ e si den ogiiman moo.
nous/NEC/Asr/voir!les/gangster! plus
On ne voit plus lesgansters.
Dans les phrases positives moo a la même signification que en plus en français.
U e pakiseli san u abi fu du moo.
nous/ASP/penser! quoi/nous/avoir!pour/faire/plus
On est en train de réfléchir à ce qu'on doit encorefaire.
• Ladverbe ete exprime la notion de
après l'objet s'il y en a un.
«
encore
».
Il peut être placé devant ou
U abi ete tu bangi.
nous/avoir/encore/deux/banc
On a encore deux bancs.
Mi basi e suku tu wookoman ete.
mon/chef/ASP/chercher!deux/travailleur!encore
Mon chefcherche encore deux personnes.
an kon ete.
la/voiture/NEG/venir! encore
La voiture n'estpas encore venue.
A wagi
• Le mot beyna, d'origine néerlandaise, veut dire presque.
A beyna tu mun a tan fika na Holland kaba.
C' est/ presque/ deux/mois/il/habiter!rester!à/Hollande/déjà
Ça fait déjà presque deux mois qu'il est en Hollande.
A goo e holi beyna tu titi oli.
la/gourde/ASP/porter!presq ue/deux/litre/huile
La gourde peut presque contenir deux litres d'huile.
Nownow, beyna a soso busikonde sama e tan a Soolan.
maintenant/presque/c'est/seulement/Noirs Marrons/Asp/habiterl
à/Saint-Laurent
Maintenant, il n y a presque que les Noirs Marrons qui habitent
à Saint-Laurent.
• Ladverbe namo (ou la forme emphatique nnarno) indique qu'une action a
lieu continuellement. Il est placé à la fin de la phrase.
A e kon a mi naamo.
elle/ASP/venirlà/moi/continuellement
Elle n arrête pas de venir chez moi.
Mi de namo.
je/ être/ continuellement
Je suis comme toujours.
Lorsque l'emphase est sur la consonne, nnamo signifie absolument.
1 mu kon a mi nnamo.
tuf devoir/venir/à/moi/absolument
Tu dois absolument venir chez moi.
Enfin, namo a également le sens de seulement, et lorsqu'il suit le pronom personnel
ou le nom, il marque aussi de l'emphase:
En namo 0 kon,
lui/seulement/fut/venir
JI n y a que lui qui viendra.
• Lexpression wan mofu signifie un peu ou une ftis.
Kon dansi wan mofu.
veni r/danser/ un/bo uche
Vl'ens danser un peu.
• Ladverbe baka exprime la répétition d'une action. Cette notion est souvent
traduite en français par le préfixe re- devant un verbe.
Tya en kon baka !
amenerlle/venir/de nouveau
Ramène-le!
Annexes
Ar'\It\lEXE 1 :
LES 1DÉO PH Ol'iES-
_
Cette annexe présente une liste des idéophones les plus courants, les verbes qu'ils
modifient, et des exemples d'emploi.
Les plus nombreux concernent les verbes ou adjectifs exprimant une qualité,
une propriété physique ou morale.
Verbe
Idéophone Sens
baaka
dyilidyili
brillant
En uwii baaka dyilidyili.
Ses cheveuxsont d'un noir brillant.
piifo)
très noir
En fesi baaka piio.
Son visage est très noir.
baau
très bleu
guun
très vert
Exemple
weti
faaan
très blanc
Na wan weti bakaa so faaan.
C'est un Européen très blanc.
lebi
nyaaan
très rouge
En inpi lebi nyaaan.
Sa chemise est très rouge.
baala
bababaa
très large
A sitaati baala bababaa.
La rue est très large.
boyoo
badaa
très large
En baka de so badaa.
Son dos est très large.
bengee
très maigre
A boy de mangi(i) bengee.
Cegarçon-là est très maigre.
pokii
très maigre
mangi(i)
175
Verbe
Idéophone
Sens
Exemple
deni
pepepe
très épais
M'potomane kon deni pepepe.
Mon porte-monnaie s'est beaucoup
épaissi.
fini
nekeneke
trèsfin
A tiki ya fini nekeneke.
Ce bâton est trèsfin.
deki
boboboo
très gros
En buba mofu deki boboboo,
Ses lèvres sont très grosses.
fatu/bigi
guguguu
très gros
En bee bigi/fatu bububuu.
Son ventre est très gros.
bububuu
gusuu
putuu
gindin
très gros et dur A uman bee bigi gindin.
Le ventre de la femme est très gros
et dur. (se mois de grossesse)
bigi
gudyuu
très grande
A osu Fu den bigi gudyuu.
Leur maison est très grande.
nyoni
tititii
tout petit
A pisi gowtu ya nyoni tititii.
Cette pièce d'or est toute petite.
pikin
toyn
miniature
A pikin toyn sani ya i e gi mi ?
C'est cette chose miniature que tu me
donnes?
satu
kokokoo
très court
A man ya satu kokokoo.
Cet homme est très petit.
kukukuu
très court
et gros
A de satu kukukuu.
Elle est très petite et grosse.
tototoo
très court
A koti en uwii satu tototoo.
Il a coupé ses cheveux très court.
langa
lagaa
très long
A boto langa lagaa.
La pirogue est très longue.
langa
tiloo
très grand
et maigre
A sama ya langa tiloo.
Cette personne est très grande et maigre.
Verbe
Idéophone Sens
taanpu
tententen
Exemple
tout droit
et long
A sitaati taanpu tiloo.
tout droit
Den nosu fu den bakaa e taanpu
tententen.
La rue est toute droite.
Les nez des Blancs sont pointus
et tout droits.
lonru
koo
ligii
yuwii
parfàitement
rond
Den koti en lontu ligii.
très froid
A wataa koo yuwii.
Ils l'ont coupé parfàitement rond.
L'eau est trèsfroide.
pii
complètement Baala, a sama de dede pii.
Mon frère, cette personne-là est morte.
mort
dede
faya
complètement A kondele) koo pii.
Le village est complètement mort.
mort
tyentyen
brûlant
A patu faya tyentyen.
La casserole est brûlante.
dee
nati
nati
kasaa
très sec
et dur
En sikin de so kasaa.
potoo
petee
trop mouillé
et mou
A kwaka nati so potoo.
timoo
très mouillé
A inpi nati timoo.
Son corps est très sec.
Le couac est trop mouillé.
La chemise est très mouillée.
tyimutyimu trempé
jusqu
tyobo
fukufuku
aux os
très sale
Mi sikin nati tyimutyimu.
Je suis trempé jusqu'aux os.
Den fika a osu tyobo fukufuku.
Ils ont laissé la maison très sale.
kiin
gelelelee
très propre
A wata ya kiin gelelelee.
Cette eau est très propre.
malamala
très clair
A peesi kiin malamala.
Il fiât vraiment jour.
Verbe
taanga
Idéophone
Sens
Exemple
kelekele
sans
imperfection
En fesi kiin kelekele.
Son visage est parfàit.
felefele
propre
Den koosi fi en kiin felefele.
Ses vêtements sont très soignés.
kpakpakpaa très dur
A paanga ya taanga kpakpakpaa.
Cette planche est très dure.
kakakaa
très dur et sec Den beele ya taanga kakakaa.
Ces pains sont très durs et secs.
suaki
bodoo
affaibli
En sikin suaki bodoo.
Il (son corps) est affaibli.
pu
kolokolo
complètement
nue
En ede pii kolokolo.
Sa tête est chauve.
folio
peler
AJa en sikin e pii folio.
Son corps est en train de peler.
gaandi
fukufuku
très vieux
A papa ya gaandi fukufuku.
Cet homme est très vieux.
yunku
petepete
très jeune
A beybi yunku petepete.
Le bébé est très jeune.
gaata
liyee
très glissant
Den siton gaata liyee.
Les pierres sont très glissantes.
melle
très mœlleux
A inpi gaata so melle.
La chemise est très mœlleuse.
maamaa
complètement A bakuba lepi maamaa.
mûr
La banane est complètement mûre.
lepi
Den manyan lepi nyann.
Les mangues sont mûres.
nyann
malamala
presque mûr
A atuku de so malamala.
Le corossol n'estpas encore mûr.
naati
presque mûr
A manyan lepi naati.
La mangue est presque mûre.
178
Gram.maire dIl ョ・セ
Verbe
Idéophone
Sens
Exemple
switi
mmmuru
très sucré
A bakuba ya switi minimini.
Cette banane est très sucrée.
beenki
nyanyanya
très brillant
A patu e beenki nyanyanya.
La casserole brille.
moy
silli
très propre
A e weli en koosi moy silli.
Elle est habillée d'une jàçon très soignée.
bedee
très attirante,
bien en chair
A uman ya moy bedee.
Cette jèmme est bien attirante.
wawan
toyltoo
complètement Mi wawan toy de ya.
seul
Je suis complètement seul ici.
ala.. .
fiya/fuu
tout
A nyan ala sani fiya.
Il a tout mangé.
sentir très
mauvais
A nyanyan tingi vaan.
La nourriture sent très mauvais.
tingilsumee vaan
vili vili
sentir mauvais En koosi sumee vilivili.
Ses vêtements sentent mauvais.
lay
pilipili
très chargé
A boto lay pilipili,
La pirogue est très chargée.
fuu
gbaa
très pleine
A gaasi fuu gbaa.
Le verre est plein (jusqu'à ras bord.)
gedegede
Ala Ba Dede ayn fuu gedegede
anga asisi.
Les yeux de M. Dede étaient remplis
de cendre.
kinkin
En bee fuu kinkin.
Son estomac est plein (de nourriture).
complètement A doo sooto kinkin.
La porte est complètement jèrmée.
jèrmé
sooto/tapu
kollo
Certains idéophones s'utilisent directement avec les verbes signifiant être (de, na),
ou tan, rester.
tan/de
(sidon)
tyokoo
triste
A sidon de so tyokoo.
Il est assis là, tout triste.
dyiaann
sans crainte
A na e feele sani, a de so dyiaann.
Elle n'ajamais peur, elle est sans crainte.
dyadya
flexible
A de so dyadya.
Elle est trèsflexible et n'a pas de crainte.
lekee
kodyoo
trèsfaible
A de ape kodyoo.
Il n'estpas en bon état.
poypoy
très ridé
En fesi de so poypoy.
Son visage est très ridé.
partout,
en désordre
Den udu de na a goon tyakataa.
fanyaa
fanyafanya
pas coiffé
En uwii e tan so fanyaa/fanyafanya.
piyopiyo
urat
tyakataa
na/de
Les bois sont partout dans l'abattis.
Ses cheveux ne sont pas coiffés.
En na wan piyopiyo pamaka sama.
Il est un vrai Pamaka.
fuu anga
uwii/de
dufuu
lontu
palla
plein de
poils
Ala en sikin fuu anga uwii dufuu.
tout autour
Boomiki lontu a peeti mofu palla.
Son corps a plein de poils.
Il y a plein de fleurs tout autour
de 1assiette.
opo/de
gbelegedee
complètement A goon de a wan mongo ede,
ouvert
a de gbelegedee.
L'abattis est sur une montagne,
il est complètement ouvert.
Les idéophones qui décrivent des actions (et non plus des propriétés comme
précédemment) se trouvent généralement après le verbe et ses compléments
(objet, bénéficiaire, complément de lieu, etc.) :
A naki en na en baka ede gbow.
elle/battre/le/ à/son/occiput/bang
Elle l'a frappé sur l'occiput, bang!
Mais l'idéophone peut aussi être placé entre l'objet et le complément de lieu.
A naki en gbow na en baka ede.
elle/battrelle/bang/à/son/ occiput
Elle l'a frappé, bang! sur l'occiput.
Ce type d'idéophones est très fréquent en nenge(e), la liste ci-dessous en donne
quelques exemples:
tapu
firmer avec
[oree
waka
A tapu a doo gban.
Elle a firmé la porte avec ftrce.
buabua
marcher avec
bruit
A waka kon buabua.
Il est arrivé en marchant
avec beaucoup de bruit.
dyakata
tituber
A waka komoto na a osu dyakata.
Il sortit en titubant de la maison.
Di a duungu a waka sengisengi.
Quand il était ivre, il marchait
en titubant.
sengisengi
tollo
directement
Waka go a osu tollo,
Rentre à la maison directement
sans t'arrêter.
Ion
valaw
s'enfuir
A Ion go a ini a busi valaw.
Elle s'enfuit dans la brousse.
lon/seki
fififi
très vite
A dagu Ion fififi.
Le chien courait très vite.
kon
wollo
directement
Neen dii yuu neti a meki wollo.
Et puis à trois heures du matin,
elle a accouché sans problème.
seki
vuguvugu
secouer de
long en kirge
A seki den koosi vuguvugu.
Elle secoua lesvêtements de long en kirge.
opo
pala
directement
A opo na en sutuu pala di den kali en.
IL s'est Levé directement de sa chaise
quand ils L'ont appeLé.
teki
paa
fèrmement
A teki a sani paa.
IL a pris La chose fèrmement.
koti/naki
dyow
faire vite
A koti en dyow na en ana.
Elfe L'a coupérapidement.
A laya nyanyan na en peeti dyow.
vite et
sansprudence IL a mis La nourrituresur L'assiette, flac!
lay/kandi
koti
v/felen
poti/tyatya vilivili
filifili
kai
complètement A koti a rneti velen.
Elfe a complètement coupé La viande.
répandre un
peu
A poti a sawtu na a patu filifili.
IL a répandu un peu de sel
dans La casserole.
A siton kai a ini a watata) dubuu,
La pierre est tombée dans L'eau.
dubuu
objet Lourd
qui tombe
dans L'eau
filli
un peu
A alen e kai filli.
IL bruine.
si/sabi
kelle
très bien
Mi sabi en kelle,
Je Le connais très bien.
yee/fustan
lobi (ana)
falafala
caresser
doucement
A lobi en ana na a pikin baka ede
falafala. Elfe a caressé La tête de L'enfant
doucement.
luku
duun
observer
Mi luku en duun di a du a sani.
Je L'ai observé quand il a fait ça.
pay
gbelen
(gbelen)
sonnantes et
trébuchantes
A paya muntolo gbelen.
IL a payé Le moteur en espèces
sonnantes et trébuchantes.
booko
gbollogbollo casser en mille A gaasi booko gbollogbollo.
morceaux
Le verre s'est cassé en mille morceaux.
saka/poti
kedee
puu sumoko pitii
avecprudence 1 mu saka a patu kedee.
Tu doisposer la casserole avecprudence.
très enjùmé
A goon puu sumoko pitii.
L'abattisa fizit beaucoup de fumée.
dansi/
beyfi
titi titi
trembler
Di a si a sikowtu, ala en sikin e dansi
tititi. Quand elle a vu lepolicier, tout
son corps s'est mis à trembler.
fika
gagagaa
très visible
A sipiki fika na a paanga gagagaa.
Le clou dépasse de la planche.
tout près
Fa i kon a mi tapu so gagagaa.
Comment tu peux me coller comme ça ?
fasi (fika)
gindin
gmgm
complètement A pepeka fasi fika na a udu
gingin/gindin. La tronçonneuse est
enfoncée
restée complètement enfOncée Mm I.e bois.
A wagi fasi (fika) na a tokotoko kankan.
La voiture s'est bien embourbée.
kankan
tapu/kaba
gbolon
fini
Mi tapu de gbolon.
Je m'arrêteici.
Enfin, certains idéophones ne s'attachent pas à un verbe particulier mais servent
pour toute la phrase. C'est le cas dans l'exemple suivant:
kodo
Den winki e opo preis kodo.
les/magasins/Asplleverlprix/continuellement
Les magasins n'arrêtentpas d'augmenter les prix.
11t3
___セocuments
ANNEXE 2 :
SONORES
Les textes qui vous sont présentés dans cette annexe sont la transcription des
enregistrements présentés sur le CD audio qui accompagne le livre.
Il s'agit d'enregistrements réalisés par/avec la collaboration des auteurs, dans des
situations différentes:
- l'enregistrement en aluku (plage 1) est à la base de la publication du conte
Napi Tutu, publié aux éditions CRDP Guyane. Afin de proposer une version
écrite la plus proche possible de la version orale, les auteurs (Philippe Dakan et
Seefiann Deie) ont souhaité travailler à partir d'un document sonore qui les
mettait en situation de conteur (Philippe Dakan) et de pikiman « répondeur»
(Seefiann Deie). C'est un extrait de cette situation d'enregistrement, réalisée à
Cayenne en 2002, que nous vous proposons ici. La transcription et la traduction
sont adaptées de Napi Tutu, l'enfant, la flûte et le diable. Contes de tradition
orale en Guyane. CRDP Guyane, 2003 ;
-l'enregistrement en ndyuka (plage 2) a été réalisé par Madame Suzanne Pinas en
février 1999, auprès de l'un de ses voisins sur le CD8 (Mana), en collaboration
avec L. Goury. Nous ne présentons ici qu'un court extrait d'un conte, Sapakaa
anga Nkola (Lézard et Escargot), raconté en présence de plusieurs personnes du
voisinage qui interviennent régulièrement;
- l'enregistrement en pamaka (plage 3) a été réalisé en septembre par B. Migge
à Lokaloka, sur le fleuve Maroni. Le conte, dit par M. Toma de Lokaloka, retrace l'histoire de Asabisanimoogaaman, un homme très malin qui réussit à devenir roi grâce à ses énigmes.
Que les locuteurs de ces enregistrements soient vivement remerciés ici pour leur
collaboration et leur patience.
184
Grammaire du nengee
ALUKU
Extrait de Napi tutu.
L'enfant, la flûte et le diable
enregistré au Laboratoire des sciences sociales
de /'IRD, Cayenne, décembre 2002.
conteur Philippe Dakan ; pikiman Seefiann Deie
durée: 4'
Résumé de ce qui précède:
En dépit de l'interdiction formelle de sa mère qu'il accompagne à l'abattis, un
enfant construit une petite flûte avec le napi et nargue le diable en sifflant sans
cesse une petite mélodie. La mère s'enfuit et laisse l'enfant seul. Le diable arrive.
A didibi e kon, a opo na pe te a be de na en kama. A sani di wi e taki ya. A e
waka dyuwaa, dyuwaa e seki ala dori, e booko udu e kon, ala foo e Fee, ala meti
e Ion kibi na udu. Aja sani e kibi, ala den meti na ini a busi e kibi.
A pikin e boomi a tutu namo.
- Fa a e boomi en ?1
« Naania naania atensa.
N aania naania atensa.
aide tamiantaa,
1Losu, tosutosu ankamaa.
»
A didibi waka te a doo. A doo na pe a pikin de na ini a goon e boomi a tutu.
Namo a bali taagi a pikin taki ...
- Fa a bali ?
- Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i boomi a tutu de ete wan leysi.
A pikin ân du tu, a boomi en baka :
« Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
aide tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa
»,
A didibi taagi en baka : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo go
na a udu tapu de, da i boomi en ete wan leysi »,
1
En italique: les interventions du pikiman.
185
Annexes
A pikin dyonpo go tyakala, a boomi en.
- Fu mannenge jà.
- A boomi en baka :
« Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
Olele tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankarnaa
».
A didibi taagi en ete wan leysi baka.
- Fa a taagi en ?
A taki : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo kon na mi tango
tapu ya, da i boomi a tutu de ete wan leysi ».
A pikin dyonpo go na en tongo rapu ryakala. A boomi en bab.
A boorni en baka kaba.
Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
Olele tamiantaa,
Tosu, tosutosu ankamaa.
«
»
Papa sentcn di wi e taagi ya. A didibi guli a pikin gbolo.
- Gbolo te ne en bee il de anda.
- A guli en gbolo.
- Te na a bee ini.
- Gbolo a guli en mi baala.
Namo, da a marna a Ion di a be e Ion de,
- A rnama e Ion namo.
- A Ion te na konde na a tata.
Di a doo, na anga ala 50 a bali taki : « Ooho papa, wi de anga ogi. Di wi wooko
tee wan bun pisi, neen a pikin taki namo a a meki wan na pi tutu fu en. Neen
mi bali en tee mi weli, papa. Namo di a meki en, neen a boomi en tata. 1 si, neen
a didibi nyami a pikin fu wi yee. Fa a de, a kii a pikin fu wi yee. Da na 50 miti
Wl yee".
Necn a tata raki : " Mi wani si a sani ya. Fa a didibi ya kii a pikin fu wi. Mi wani
en »,
51
186
Grammaire du nengee
A tata an du tu, a teki en goni saka, teki en how, teki en pali. Bogolo, a go a
boto. A tata puu, a puu, a puu, a e puu namo, dyuwaa, dyuwaa, a e puu, a e puu
fu tee neen a doo na a goon mofu. A tey en boto mooyn te kaba.
A waka, futu san mi nyan mi an gi yu, a waka, a waka, a waka, a e waka. Kon
wi taki na waka mo. Na di na a mu e waka, beyna na Ion a e Ion.
-
Esi waka.
Esi waka.
Baka esi waka da na Ion.
Iya.
Neen a waka, te a e doo na a goon. A an si a didibi, na wan sani a si.
- A an si sama.
- Na wan sama a si.
- A
si sani.
- Na wan sani.
an
A taki : « Mi musu go luku pe a didibi ya e tan
a waka, te a doo na a didibi konde.
».
A teki furu. A waka, a waka,
A taanpu, a lukuluku, a taki : « A sani ya mi wani si a sani ya, fa a didibi ya kii
a pikin fu mi, fa a nyarni en ».
Le père, armé de trois bouteilles, et le diable, armé de trois bâtons, entrent dans
un terrible combat qui provoque une succession de tempêtes nocturnes et
d'accalmies lumineuses dans toute la région. Le père arrive finalement à tuer le
diable et à libérer son fils... qui se remet à jouer de plus belle du napi tutu. Son
père le corrige, non pour punir son entêtement, mais pour lui en faire comprendre les limites à partir desquelles il met ses proches en danger.
Traduction 2
Le diable alors se mit en route à pas de géant: « Pam ! Pam ! Pam ! » faisaient
ses pas sur le sol en l'ébranlant. Le diable arrachait les arbres sur son passage, les
oiseaux s'envolaient et perdaient leurs plumes, tous les animaux couraient en
tous sens se réfugier dans les fourrés. Tous se cachaient là où ils pouvaient.
Nous reproduisons ici fidèlemenr la traducrion proposée par N. Launey dans la version du conre
publiée par le CRDP. Ce n'est pas une traduction littérale: celle-ci est proposée p. 189 et suivantes.
2
187
Annexes
Le diable arriva à l'abattis et lança à l'enfant :
«
Si tu es homme comme je le suis, alors joue encore une fois de ta flûte!
».
Et l'enfant n'hésita pas une seconde et joua de nouveau:
Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
Olele tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa »,
«
Le diable lui dit alors:
«
Si tu es homme comme je le suis, alors saute sur ce tronc d'arbre et joue encore!
».
L'enfant sauta sur le tronc d'arbre et joua de nouveau:
« Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
ülele tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa ».
Le diable lui dit une troisième fois : « Si tu es homme comme je le suis, alors
saute sur ma langue et joue encore! ». Sans hésiter l'enfant sauta sur la langue
du diable et joua encore une fois:
« Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
Olele tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa
».
Et avant que j'aie fini de dire ces mots le diable l'avait avalé.
Pendant ce temps, la mère, qui courait de toutes ses forces, était arrivée au village.
Elle prévint le père de ce qui était arrivé: « Nous avons travaillé jusqu'à ce que
l'enfant dise qu'il voulait fabriquer une flûte en napi. Je lui ai dit de ne pas le
faite mais il l'a fait quand même et il en a joué! Maintenant notre fils a été
mangé par le diable! ».
- Je veux voir de mes propres yeux ce qui s'est passé, répondit le pète. Comment
ce diable a-t-il pu tuer notre enfant ?
Le père prit donc son « goni saka » que nous appelons aussi « karaasu » et qui est
son sac de chasseur, dans lequel il met tout ce dont il a besoin en cas de danger
188
Grammaire du nengee
ou pour survivre dans la forêt, Il prit son sabre et sa pagaie, sauta dans sa
pirogue, rama longtemps jusqu'au dégrad' de son abattis. Il attacha soigneusement
sa pirogue pour qu'elle ne s'en aille pas. Il courut jusqu'à l'abattis où il ne trouva
nen 111 personne.
Il chercha encore et finit par se dire:
«
Je vais aller chez le diable
»,
Il marcha longtemps jusqu'au repaire du diable. « Enfin, se dit-il, je vais voir de
mes propres yeux comment ce diable a pu manger mon fils ! »
Traduction mot à mot
Les abréviations utilisées dans la transcription mot à mot correspondent à des
notions décrites dans la grammaire:
= futur (chap. 4, p. 88)
PASSÉ = temps passé (chap. 4, p. 88)
ASP = aspect (chap. 4, p. 90)
MOD = modalité (chap. 4, p. 93)
NEC = négation (chap. 4, p. 103).
FUT
A didibi e kon, a opo na pe te a be de na en kama. A sani di wi e taki ya.
le/diable/ASP/venirlil!leverlà/lieu/j usqu' à/il! passé/être/à/son/lit/laichose/quel
nous/ASP/dire/ici
Le diablea/riva, il se leva delà où il était, dansson lit. Ma parole, il selève bel et bien!
A e waka dyuwaa, dyuwaa e seki ala doti, e booko udu e kon,
il/ASP/marcherlidéophones/ASP/secouerltout/terre/ASP/casserlbois/ASP/venir
ala foo e Fee, ala meti e Ion kibi na udu.
tout/oiseau/ASP/volerltout/animal!ASP/courir!cacher!à/bois
Il marchait dyuwaa, dyuwaa, en fàisant trembler le sol, en cassantles arbres sur
son passage, tous les oiseauxs'envolaient, tous les animaux couraient se cacherdans
les arbres.
Ala sani e kibi, ala den meti na ini a busi e kibi. A pikin e boomi a tutu namo.
tout!chose/ASP/cacher/tout/les/animal/à/intérieur/la/forêt/ASP/cacher/leienfant/
ASP/soufflerlJalf1ûte/sans cesse
Tous se cachaient, tous les animaux jùyaient dans la[orêt pour se cacher. Et l'enfànt
ne cessait pas de soufflerdans saflûte.
3
Terme local qui désigne le débarcadère ou le ponton.
189
Annexes
- Fa a e boomi en ?
comment/il!ASP/soufflerllui
Comment est-ce qu'il soufflait?
Naania naania atensa.
Naania naania atensa.
Olele tarniantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa »,
- «
A didibi waka te a doo, A doo na pe a pikin de na ini a goon e boomi a tutu.
leidiable/ marcher!j usqu'à/il!arriver/il!arriver!à/endroit/le/enfant/être/à/intérieur/
leiabattis/AsP/souffler!lalflûte
Le diabLe se mit en marche jusqu'à arriver à L'abattis où l'enfimt jouait de La flûte.
Namo a bali taagi a pikin taki ...
entretemps/il!appeler!direlle/enfant/dire
ALors iLinterpella L'enfant et Luidit :
- Fa a bali?
comment/il!crier
Comment l'interpella-t-il ?
Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i boomi a tutu de ete wan leysi. »
si/tu/homme/comme/comment/je/homme/alors/tufsouffle/lelfl ûte/ -Ià/ encore/
une/fois
« Si tu es un homme comme je Le suis, joue encore une flis de cette flûte. »
- «
A pikin in du tu, a boomi en baka :
ャ・Oョヲ。エneHセゥイオウAッ¢
nouveau
L'enfant n'hésita pas et se remit à jouer:
Naania naania atensa
naania naania atensa.
aiele tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa
«
».
A didibi taagi en baka : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo go
le/diable/dire/lui/à nouveau/si/tu/homme/comme/comment/je/homme/alors/
ru/sauter/aller/
na a udu tapu de, da i boorni en ete wan Ieysi ».
àlle/ arbre/dessusllà/alors/ tufsoufflerll ui/ encore/uneffois
Le diable Luidit de nouveau: « Si tu es un homme comme je Le suis, alors saute en
haut de cet arbre, et joue encore une flis »,
190
Grammaire du nengee
A pikin dyonpo go ryakala, a boomi en.
leienfant/sauter/aller/idéophone/illsouffler!l ui/
L'enjànt sauta tyakala, et il se mit à jouer.
- Fu mannenge fa.
pour/homme/manière
Pour jàire comme un homme.
- A boomi en baka :
illsouffler/lui/à nouveau
Il joua à nouveau:
« Naania naania atensa,
naania naania arensa,
aide tamiantaa.
Tosu, tosutosu ankamaa
».
A didibi taagi en ete wan leysi baka.
leidiable/parler/lui/encore/une/fois/de nouveau
Le diable lui redit encore une fOis.
- Fa a taagi en ?
comment/il/dire/lui
Comment il lui parla ?
- A taki : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo kon na mi tongo
il/dire/si/tu/homme/comme/commentlje/homme/alors/tu/sauter/venir/àlma/langue
tapu ya, da i boomi a tutu de ete wan leysi ».
dessus/ici/alorsltu/souffler/laiflûte/là!encore/uneffois
Il lui dit : « Si tu es un homme comme je le suis, alors saute sur ma langue et joue
encore une fOis »,
A pikin dyonpo go na en tongo tapu tyakala, A boomi en baka :
leienfan tI sauter/aller/à/ sa/langue/ dessus/idéophone/il/ souffler !la/encore
L'enjànt sauta sur sa langue tyakala, et se remit à jouer de la flûte.
« Naania naania atensa,
naania naania atensa.
aide tamiantaa,
'Iosu, tosutosu ankamaa
»,
191
Annexes
Papa senten di wi e taagi ya. A didibi guli a pikin gbolo.
papaldepuis/q ue/ nous/ ASP/ dire/ici/le/diable/avaler/leIenfant/idéophone
Avant que je n'aie le temps de finir ces mots, le diable avait déjà avalé l'entant.
- Gbolo te ne en bee anda.
idéophone/jusqu'à/à/son/ventre/là-bas
Jusqu'à ce qu'il soit dans son ventre.
- A guli en gbolo.
il/avaler/lui/idéophone/
Il l'auala gbolo.
- Te na a bee ini.
jusqu'à/à/le/ventre/intérieur
Jusque dans ses entrailles.
- Gbolo a guli en mi baala.
idéophone/il/avaler/lui/mon/frère
Gbolo il l'auala comme ça, mon ami!
Namo, da a marna a Ion di a be e Ion de,
entreremps/alors/ la/ mèrella/course/quelelle/ passé/ ASP/ courir/là/
Pendant ce temps, la mère, qui courait de toutes ces [orees...
- A mma e Ion namo.
laImère/ ASP/ courir/sans cesse.
La mère na pas arrêté de courir.
- a Ion re na konde na a tata.
elle/ courir/jusqu'à/à/village/à/le/père
... était arrivée au village, chez le père.
Di a doo, na anga ala so a bali taki : "Ooho papa, wi de anga ogi.
quand/elle/ arriver/c'est/ avec! tout/ainsi/leIcri/dire/oho/papal nous/être/avec! mal
Quand ellearriva, c'est d'un cri quelle dit: « Oho, papa, il nous arrive un malheur!
Di wi wooko tee wan bun pisi, ne en a pikin taki namo a 0 meki
quand/ nous/ travailler/jusqu'à/ uri/bon/moment/alors/leIenfant/dire/sans cesse/
il/rut/faire
wan napi tutu Eu en.
un/napilflûte/pour/lui
Nous avons travaillé jusqu'à ce que l'enfant dise qu'il voulait jàbriquer une flûte
en napi.
192
Grammaire du nengee
Neen mi bali en tee mi weli, Namo di a meki en, neen a boomi en tata.
alors/je/crierllui/jusqu'à/je/fatiguer/entre-temps/que/il!fairelle/alors/il!souffier/
le/papa
Je lui ai crié de ne pas le faire, mais il l'a fait quand même et il en a joué.
1 si, neen a didibi nyami a pikin fu wi yee.
tu/voir/alorslle/diable/manger/leienfant/pour/nous/entendre
Tu vois, et maintenant notre fils a été mangé par le diable!
Fa a de, a kii a pikin fu wi yee. Da na so miti wi yee.
comme/il/être/il!tuer!le/enfant/pour/nous/entendre/alors/c'est/ainsi/ rencontrer!
nous/entendre
Comme il est, il a tué notre enfant, tu entends. C'est ce qui nous arrive! »
Neen a tata taki : « Mi wani si a sani ya. Fa a didibi ya kii a pikin fu wi.
alors/leipère/dire/je/vouloir/voir/la/chose/ -ci/ comment/leidiable/-ci/tuer/le/
enfant/pour/moi
Mi wani si en »,
je/vouloir!voir!lui
Alors le père dit : « Je veux voir cette chose, je veux voir comment le diable a tué
notre enfant ».
A tata an du tu, a teki en goni saka, teki en how, teki en pali.
leipère/NEC/faire/aussi/il/prendre/ son/fusil/sac!prendre/son/sabre/prendre/saipagaie
Le père n'hésitapas, il prit sa gibecière, il prit son sabre et sa pagaie.
Bogolo, a go na boto.
idéophone/il!aller/à/pirogue
Et il sauta bogolo dans sapirogue.
A tata puu, a puu, a puu, a e puu namo, dyuwaa, dyuwaa, a e puu,
leipère/ramer!il! ramer/il!ramer!il! ASP/ ramer! sans cesse/idéophones/il!ASP/ ramer!
a e puu fu tee neen a doo na a goon mofu.
il!ASP/ ramer! pour/très/ alors/il!arriver!àlle/abattis/orée
Le père se mit à ramer, à ramer, il rama dyuwaa, dyuwaa, jusqu'à arriver à l'entrée
de son abattis.
A tey en boto mooyn te kaba.
il!attacher/sai pirogue/bien/jusqu'à/ finir
Il amarra bien sa pirogue.
193
Annexes
A waka, futu san mi nyan mi ân gi yu, a waka, a waka, a waka, a e waka.
il/marcher!pied/ce quelje/ manger!je/NEc/donner!toi/ il/ marcher/il/ marcher/
il/ ASP/ marcher
JI marcha pendant vraiment très longtemps, je ne te raconte pas comme il auait
mal aux pieds, il marcha, il marcha.
Kon wi taki nâ waka mo. Na di na a mu e waka,
venir! nous/dire/NEC/marcher!plus/c'est/quand/c'est/il/devoir/ ASP/ marcher/
beyna na Ion a e Ion.
presque/c'est/ courir!il/ ASP/courir
011 Ile peut même plus dire qu'il marchait, c'était presque une course qu'il jàisait.
- Esi waka
rapide/marche
Une marche rapide.
- Esi waka.
rapide/marche
Une marche rapide.
- Baka esi waka da na Lon.
après/rapide/marche/alors/c'est/ course
Après la marche rapide, c'est la course.
- Ira.
Oui.
Neen a waka tee a e doo na goon.
alors/il/ marcher/jusqu'à/il/ ASP/arriver/à/ abattis
Alors il marcha rapidement jusqu'à arriuer à l'abattis.
A ân si a didibi, nâ wan sani a si,
il/NEC/voir/le/diable/n EC/unef chose/il/voir/
Il ne vit ptlS de diable, il ne vit rien.
- A an si sama.
il/NEC/voir/ personne
Il ne vit persollne.
- Nâ wan sama a si.
NEC/une/personne/il/voir
Il ne vit personne.
194
Grammaire du nengee
- A dn si sani.
il!NEC/voir/chose.
Il ne vit rien.
- Nâ wan sani.
NEC/ unef chose
Rien du tout.
A raki : « Mi musu go luku pe a didibi ya e tan ».
il!dire/je/devoir/aller/voir/où/le/diable/-cil ASP/ rester
Il se dit : « Je dois aller voir où se trouve ce diable »,
A teki futu, A waka, a waka, a waka, te a doo na a didibi konde.
il!prendre/pied/il! marcher/il/marcher/il/marcher/jusqu'à/il/ arriver/à/leidiable/ pays
Il reprit sa marche à pied, il marcha, marcha, jusqu'à arriver au pays du diable.
A taanpu, a lukuluku, a raki : « A sani ya mi wani si a sani ya,
il!debout/il! regarder-regarder/il!dire/laichose/-ci/je/vouloir/voir/la/chose/-ci
fa a didibi ya kii a pikin fu mi, fa a nyami en »,
comen t/le/diable/ -cslruer !le/enfant/pour/moi/comment/il!manger!lui
lise tint debout, il regarda bien et dit: « Enfin, je vais voir de mes propresyeux
comment ce diable a pu tuer et manger mon enfànt ».
195
Annexes
NDYUKA
Extrait de Sapakaa anga Nkola.
Le lézard et l'escargot
enregistré par S. P, Mana, février 1999.
conteur: A.p, originaire de Diitabiki.
durée: 5:
Cet enregistrement est un extrait de conte. Il est raconté dans des circonstances
inhabituelles (la journée, en dehors de tout contexte rituel), ce qui explique
pourquoi les contraintes formelles liées au conte ne sont pas respectées (comme
la présence d'un pikiman, les formules d'introduction, erc.). Les auditeurs interviennent parfois (ce sont les passages en italique).
Résumé de ce qui précède:
Sapakaa (le lézard) a été envoyé par Cadu (Dieu) pour trouver le voleur qui pille
ses champs. Il a trouvé Nkola (l'escargot), et doit le ramener à Cadu pour que
celui-ci le juge. Ils sont en chemin, Nkola marche doucement et Sapakaa le
porte de temps en temps, le fait souvent tomber, ce qui entraîne des querelles.
« Ape den waka tee, den 0 go fu go ahaa wan tinha. We a don fu Sapakaa, ape
a he waka go, da na ape a he mu waka kon haka. »
-Na 50.
- Nono. Neen a teke taa pasi. Neen wan gaan tinha fu abaa komoto ya tee eke
gaan pasi so, ma na udu tapu i e ahaa.
Neen Nkola taki : « We i sabi, mi
0
ahaa ya. Mi see6 sa waka »,
- A tinba de na wan gaan urataa ?
- Gaan wataa, gaan liha ! Wan gaan bigi liba see6. Ka! dyulu vugu, di i futu
na 0 kisi !
Neen den waka tee. Sapakaa e 6i taki Nkola na e waka gaw. Na a boon ati di
Sapakaa teke. Paa ! A diki Nkola haka. A e tyay te fu kaba. A pasa di den e
pasa giiti de pa pa tup ! Tup !
(rires)
Teke waka a wataa !
196
Grammaire du nengee
Da den ka! !
-lya.
- Ho ! Nkola ! Sapakaa ! A Ion di a e Ion de. A di a go komoto a soo, neen a
daay luku Nkola.
« Ho, Nkola, pe i de ? » A taki : « Baala, a pina i e pina mi ! M'raki m'sa abaa.
Nownow i nati ala mi koosi ! Da fa mi 0 du gwe ? »
Sapakaa taki : « Winsi anga a nati koosi u
0
doo a gadu
».
-A kaba.
- Nkola taki :
«
Oho, a mi a e miti so
».
-A miti en.
- Neen den waka, den e waka, den waka baka teee go doo a wan peesi.
We neen Sapakaa raki :
«
Nkola ? » Neen a piki.
Neen a raki :
«
1 sa san mi be wani ? »
Neen a taki :
«
Nono
».
Neen a taki : « Mi be wani subi go na a udu ana de. Da mi be
o bali ya, da gadu be 0 yee taki mi e kon kaba ».
0
bali . Te m'be
Neen Nkola raki : « Ha ! Baala, kaba ye. Yu 0 subi go anda fi i komoto ka! ?
Ma mi eke a nkola sa subi go anda »,
Neen a taki : « Ma di i 0 subi go, da fa i
te mi 0 bali da i 0 yee ».
0
bali ? » A taki :
«
Mi ? A te mi go
Neen den de na a sani de teee. Sapakaa sa ede rneke a i wani Nkola go, a e
biibi raki di a 0 go, a ni 0 saka moo. Neen den de na a sani de te fu kaba fi
en. Ne a taki : « Da i go no ? Ma efu i di 0 go, neen i i saka, mi 0 sokoo yu ! »
A taki :
«
Mi
0
saka
».
Neen a subi. Nkola subi te go na a udu ede. Da i sa yee wan sani e bali.
Den e raki :
«
Neen a bali :
A sani na Nkola e bali a bali de ? » Ni taa sani, na a bali fi en.
«
Dyoo tepi ! Dyoo tepi ! »,
Neen pe gadu de, neen a taki :
tepi ! »
197
Annexes
«
He ? Sani rneke so ? » A bali baka :
«
Dyoo
- Nkola e bali so ?
- Nkola e bali ! A ten de, Sapakaa de a doti dise. En neki e weli fu toko. San
na en ? Nkola 0 gwe ? A na 0 fende en fu tyay go gi gadu !
-A e kaka ede!
- A e kaka en ede e luku en. A e kaka ede narno. A di a bali tee, neen Sapakaa
taki : « Baala 0 »,
Neen Nkola piki :
«
«
Saka! A yee kaba
Neen a ta(ki) :
«
Eeye
»,
»,
Fa u de i de seiker taki gadu yee ? »
A taki : « A yee ! ».
Neen Nkola yee, a saka fu a saka. Ha, na ogii, a a wani saka !
- A a wani saka moo.
- Sapakaa, en ati de ape, ala en ayn e koti wataa.
- A na 0 fende en tyaa go !
- A na
fende en fu a tyay go gi gadu.
0
A taki :
c
Oho, na mi a e miti so ! »
Te fu kaba, a taki : « Baala, efu i a e saka, mi
i a mu sokoo mi, mi 0 saka »
Neen a taki :
c
0
sokoo yu
».
Nkola taki : « Eée,
Ha, we da i e saka kon no ? »
Neen na a feti di a e feti fu saka, teee, neen pe Sapakaa de, neen a si eke a e
abaa fu teke wan taa udu ana, neen na boon ati di Sapakaa 0 teke. Neen a koti
wan gaan langa tiki, neen dzow ! A pasa Nkola e pasa, paa gbuu ! A komoto
kai. Neen Sapakaa go, neen hup, ne a kisi en, ne a e fiingi a baka.
A di den waka teee, ne Nkola taki :
«
Eée, ala mi baka e tan nati nati
Neen Nkola taki : « We na a sani di i e du, a i seefi e fooseli i seefi.
».
»
« Na oli mi oli yu. Ma di i waka tee, da mi seefi a na kon weli. Neen na sweti
di i sweti, na en e Ion a i baka, saka mi ! »
Neen Sapakaa taki :
«
Iya
».
San ede rneke Sapakaa wani tyaa a nkola ? A nkola na e waka gaw. Dusi, a be
teke dii mun fu go. Ma da a dii mun e kon kaba, da den a doo mindii fu pasi
198
Grammaire du nengee
ete. Da en ati de de a piiti taki gadu
sende en, da a go fika.
0
kon na en anga a boon ati, bika di a
-Agofika.
- Neen den de tee, den e waka, den e waka, den e waka te.
Ehen, Sapakaa taki : " Oho ! Masaa gadu a mi, a sani ya
a baala ya baka », A daay.
A â taygi en moo seefi taki : « Nkola, i â si, mi
en ! Hup ! Lolo lolo! Neen prrrr...
0
0
diki yu
miti so. Mi
».
0
diki
A diki en, a kisi
- A e ton anga en.
- A e Ion anga en, te kisi wan pisi.
Nkola taki :
«
A sani ya, eée baa, a sani di e miti mi ya, a wan taanga sani
»,
Neen na pe den 0 go fu go pasa, neen Nkola de a pe ye, a ana di a way so.
Neen a lenge lenge fika a wan tiki tapu. A di Sapakaa Ion, te a taanpu, wooo,
a â si Nkola,
- A d si Nkola.
- Ne a Ion daay baka. Neen a Ion fu teee, a kon doo a pe a e pasa, neen Nkola
taki : « Baala, on fa ? »
A daay en ede. A raki :
Neen a taki :
«
«
Baala, na mi, on fa ? »
Sama e taki anga mi de ? »
Ne Nkola taki: "Baala, we na mi. Baa Sapakaa, pe i e go ? »
A taki : " Nkola, na i e taki anga mi ? »
A taki :
«
Eeye
A taki :
«
Baala, na yu mi e Ion suku so !
»,
»
Oh baala, m'de ya ! Na a Ion di i e Ion anga mi di mi doo ya, neen i si mi oli
na a tiki ana ya. »
«
- Aay Nkola bun moo ipi sama !
-Oho.
- Bika efu na mi, mi d be 0 piki i seefi.
- «
Ne i si mi oli na a tiki ana ya.
A taki :
«
Nono
»,
199
Annexes
» «
Dan, a na a fa. Da i sabi san i
0
du ? »
A taki : « Waka ! »
Neen de waka, den e waka, den e waka, den e waka. Den e waka fu tee, a mun
di Sapakaa he teke, a mun pasa.
(Après maintes péripéties et querelles, Sapakaa va réussir à ramener Nkola à
Gadu. Celui-ci, en guise de remerciement, demande à Sapakaa de choisir sa
récompense: il choisit de devenir sourd, pour ne plus rien entendre. Quant à
Nkola, qui choisit lui aussi sa punition, il demande à Gadu de lui mettre la
bouche à l'envers.)
Traduction
La traduction proposée ici n'est pas une traduction mot à mot. L'histoire est
racontée de façon à être la plus proche possible de la version ndyuka, mais adaptée
au français.
- Là où ils se trouvaient, ils marchèrent pendant longtemps avant de devoir
traverser un étang. Cet idiot de Sapakaa ! Il devrait normalement passer par le
même chemin qu'à l'aller.
- C'est comme ça.
- Et bien non, il prend un autre chemin. Alors il se retrouve face à un étang très
large à traverser, comme d'ici jusqu'au grand chemin là-bas, mais qu'on doit
traverser sur un arbre.
Alors Nkola dit:
«
Bon tu sais, je vais traverser ici. Je peux marcher seul
»,
- Cet étang, c'estune grande étendue d'eau?
- Une grande étendue d'eau, une grande rivière. Une rivière vraiment très grande
et profonde, où tu peux te noyer 'Dyulu vugu', parce que tu n'as pas pied.
Alors ils se mettent en marche. Sapakaa sent que Nkola ne marche pas vite, ce
qui le met en colère. Alors paa? ! Il reprend Nkola sur son dos. Ille porte, et à
un moment, il heurte quelque chose, pa pa tup ! Tup !
- (rires)
- Ils se retrouvent dans l'eau et tombent.
- Oui.
Les idéophones n'ayant pas toujours de traduction en français, nous gardons leur forme ndyuka.
(voir l'annexe sur les idéophones pour plus de détails).
4
200
Grammaire du nengee
- Nkola ! Sapakaa ! Il se met à courir! Quand il arrive sur le bord, il se retourne
pour chercher Nkola.
«
Ho, Nkola, où es-tu?
»
Nkola dit: « Frère, tu me fais vraiment souffrir! Je t'ai dit que je pouvais traverser
tout seul! Maintenant tu as mouillé tous mes vêtements! Alors comment je vais
faire pour aller voir Dieu? »
Sapakaa dit:
Tant pis pour les vêtements mouillés, on ira chez Dieu.
«
»
- C'est comme ça.
- Nkola dit:
«
Oh, il n'y a qu'à moi que ça arrive, ça ! »
- C'est à lui que ça arrive!
- Alors ils se remettent à marcher, ils marchent longtemps, jusqu'à arriver à un
endroit.
Alors Sapakaa dit:
«
Nkola
»,
Celui-ci répond.
Il dit : « Tu sais ce que je voudrais?
Nkola répond:
«
Non
»
».
Sapakaa dit: « Je voudrais monter à cette branche d'arbre, là, et alors je crierai.
Comme ça, Dieu entendra que je suis déjà en train d'arriver »,
Alors Nkola dit: « Ha frère, arrête, tu entends. Tu vas monter là-haut au risque de
tomber? Il vaut mieux que ce soit moi, qui suis un escargot, qui monte là-haut ».
Alors il dit:
«
Mais quand
tu
seras en haut, comment tu vas faire pour crier?
»
Il dit: « Moi? Je vais te montrer comment je vais crier quand je serai en haut,
alors tu entendras »,
Ils discutent longtemps de cette affaire, parce que Sapakaa ne veut pas que
Nkola monte. Il croit qu'une fois qu'il sera en haut, il ne redescendra pas. Alors
ils n'arrêtent pas de se disputer. Pourquoi Sapakaa ne veut pas que Nkola
monte? C'est parce qu'il croit que, lorsqu'il sera en haut, il ne redescendra plus.
C'est pour cela qu'ils se disputent longtemps.
Alors il dit:
Il dit:
«
«
Bon,
tu
Je descendrai
y vas? Mais si tu ne redescends pas, je te pousse!
»
»,
Alors Nkola monte, il monte jusqu'à la cime de l'arbre. Alors on entend quelque
chose qui crie.
201
Annexes
On se dit:
«
C'est Nkola qui crie comme ça ? » C'est bien cela, c'est son cri.
n crie: « Dyooo tepi ! Dyooo tepi »,
Dieu, depuis là où il est, se dit:
à nouveau: « Dyoo repi »...
«
Hé, qu'est-ce que c'est que cela?
»
Nkola crie
- Nkola crie comme ça ?
- Nkola crie! Pendant ce temps-là, Sapakaa est par terre, à côté. Il a vraiment
mal au cou à force de regarder en l'air. Qu'est-ce qui se passe ? Nkola va s'en
aller? Il ne le trouvera plus pour l'emmener à Dieu!
- Il se tord la tête.
- Il n'arrête pas de se tordre la tête pour le voir. Au bout d'un moment, Sapakaa
dit: « Oh frère! »
Alors Nkola répond:
«
Oui?
»
«
Descends, il a entendu.
«
Comment peux-tu être sûr qu'il a entendu?
»
»
Il dit: « Il a entendu », Alors Nkola l'écoute, et il descend. Ah, ce n'est pas mal,
il ne veut plus descendre!
- JI ne veut plus descendre!
- Sapakaa, lui, il souffre là, il a les larmes aux yeux.
- JI ne va plus le trouver pour le ramener!
- Il ne va plus le trouver pour le ramener à Dieu!
Il dit:
«
Oh, c'est à moi que ça arrive, ça ! »
Finalement, il dit:
Nkola répond:
Alors il dit:
«
«
«
Frère, si tu ne descends pas, je vais te pousser.
»
Non, tu n'as pas besoin de me pousser, je vais descendre.
Bon, alors tu descends, oui?
»
»
Alors Nkola essaie de descendre au plus vite. De J'endroit où il est, Sapakaa croit
voir Nkola traverser pour attraper une autre branche. Alors il se met en colère.
Il prend un très grand bâton, et dzow ! Voilà ce qui se passe avec Nkola, paa
gbuu ! Il descend en tombant! Alors Sapakaa l'attrape et hup l, le lance derrière
son dos.
202
Grammaire du nengee
Au bout d'un moment, alors qu'ils ont marché pendant longtemps, Sapakaa?
dit: "Mon dos est complètement mouillé ».
Alors Nkola dit : " Bon, c'est toi qui l'as voulu, c'est de ta faute si tu fais des
efforts. Moi je m'accroche à toi, si tu marches longtemps, ça ne me fatigue pas.
Tu es vraiment en train de suer, c'est la sueur qui coule dans con dos, descendsmoi l »
Alors Sapakaa dit: " D'accord
»,
Pourquoi Sapakaa veur porter Nkola ? Parce qu'il ne marche pas assez vire.
Sapakaa avait mis trois mois pour arriver. Mais alors que le troisième mois est
déjà presque là, ils ne sont même pas arrivés à la moirié du chemin. Il est inquiet,
parce que Dieu va se mettre en colère contre lui, parce qu'il l'a envoyé, er qu'il
reste trop longtemps.
- Il reste trop longtemps.
- Alors ils sont là, ils marchent, ils marchent, ils marchent longtemps...
Sapakaa dit: « Oho, Dieu, c'est à moi que cette chose-là va arriver. Je vais le porter
à nouveau ».
Il ne le prévient même plus: « Nkola, tu ne sais pas, je vais te porter
lève, il l'attrape, l'enroule et se mer à courir vite, prrrr.....
».
Il le sou-
- IL court avec Lui.
- Il court avec lui, pendant un certain temps. Nkola dit:
vraiment, c'est une sacrée histoire ! »
«
Ce qui m'arrive, non
Partout où ils passent, Nkola est là, avec le bras qui balance comme ça. Soudain,
il reste accroché au bour d'une branche. Sapakaa continue de courir, et quand il
s'arrête, wooo, il ne voit plus Nkola.
Alors il repart dans l'aurre sens en courant, il court longtemps, jusqu'à arriver à
l'endroit où il était passé. Alors Nkola dit: « Frère, comment ça va ? » Sapakaa
coume la tête.
Nkola dit:
«
Sapakaa dit:
Frère, c'est moi, comment ça va ? »
«
Qui me parle là ? »
5 Le conteur dit Nkola, mais il semblerait qu'il s'agisse ici plutôt de Sapakaa qui se plaint d'avait le
dos tour mouillé.
203
Annexes
Nkola répond:
«
Frère, bon, c'est moi. Sapakaa, où tu vas?
Sapakaa dit:
«
Nkola dit:
Oui»
«
Sapakaa dit:
«
»
Nkola, c'est toi qui me parles? »
Frère, c'est toi que je cherche comme ça ! »
Oh frère, je suis ici! C'est pendant cette course que tu as faite avec moi que je
me suis retrouvé accroché ici, et tu vois je pends après cette branche»
«
- Et bien, Nkola est bien meilleur que beaucoup de personnes!
-Oho!
- Parceque si ça avait été moi, je n'aurais même pas répondu!
«
Alors tu vois, je pends à cette branche... »
{( Bon, on ne peur pas faire autrement. Alors tu sais ce que tu vas faire? »
Nkola dit:
c
Sapakaa dit:
Non»
«
Avance!
»
Alors ils se remirent à marcher, et ils marchèrent, marchèrent très longtemps, et
dépassèrent le mois que Sapakaa avait prévu pour le retour.
Traduction mot à mot
Nous vous proposons ci-dessous une traduction mot à mot du texte pour
comprendre comment les mots s'articulent en phrases. La traduction, un peu
différente de celle donnée précédemment, est plus proche du texte ndyuka.
- Ape den waka tee, den 0 go Eu go abaa wan tin ha.
où/i1s/ marcher/rrès/ils/rtrr/ aller/ pour!aller! traverser/unIétang
Là où ils se trouvaient, ils marchèrent pendant longtemps avant de devoir traverser
un étang.
We a don Eu Sapakaa, ape a he waka go, da na ape a be mu waka kon haka.
bon/le/idiot/de/S.!où/il/PASSÉ/marcher/aller! alors/ c' est/ OÙ/il/PASSÉ/devoir/
marcher!venir!de nouveau
Cet idiot de Sapakaa ! Il devrait normalement passerpar le même chemin qu'à
l'aller!
-Naso.
c'est/ ainsi
C'est comme ça.
204
Grammaire du nengee
- Nono, neen a teke taa pasi.
non/alors/il/prendre/autre/chemin/
Et bien non, il prend un autre chemin.
Neen wan gaan tinba fu abaa komoto ya te eke gaan pasi so,
lors/un/grand/étang/pour/traverser/sorrir/ici/jusqu'à/comme/grand/chemin/ainsi
ma na udu tapu i e abaa.
mais/à/bois/dessus/tufASP/traverser
Alors il se retrouveJàce à un grand étang à traverser, comme la largeur entre ici et
le grand chemin, mais que tu dois traversersur un morceau de bois.
Neen Nkola taki : « We i sabi, mi 0 abaa ya. Mi seefi sa waka »,
alors/Nkola/dire/bon/ru/savoir/je/FuT/traverser/ici/je/mème/Müo/marcher
Alors Nkola dit: « Bon tu sais, je vais traverser ici. Je peux marcher seul
)J.
- A tinba de na uian gaan uiataa ?
lei étang/là/c'est/unefgrande/eau
Cet étang, c'est une grande étendue d'eau?
- Gaan wataa, gaan liba ! Wan gaan bigi liba seefi ! Kai dyulu vugu, di i futu
na 0 kisi.
grande/eau/grande/rivière// une/très/grosse/rivière/ même// tomber/idéophone/
que/ton/pied/NEG/FUT/ attraper
Une grande étendue d'eau, une grande rivière! Une rivière vraiment très grosse, où
tu peux tomber dyulu vugu, parce que tu n'aspas pied.
Neen den waka tee. Sapakaa e fii taki Nkola nâ e waka gaw.
alo rs/ ils/ marcher!très//Sapakaa/ASP/sentir/ q ue/Nkola/NEG/ASP/marcher!vite
Alors ils marchent pendant pas mal de temps. Sapakaa sent que Nkola ne marche
pas vite.
Na a boon ati di Sapakaa teke.
c'est/le/brûlé/cœur/q ue/Sapakaa/ prendre
Il se met en colère.
Paa ! A diki Nkola baka. A e tyay te fu kaba.
idéophone/il!soulever/Nkola/de nouveau/JillASP/ porter/jusq u' à/pour!finir
Paa, il soulève Nkola à nouveau. Ille porte jusqu'au bout.
A pasa di den e pasa giiti de pa pa tup ! tup !
lei passage/que/il!ASP/ passer!heurter!là/idéophones
Au moment où ils passent, il se heurte là pa pa tup tup !
205
Annexes
Teke waka a wataa !
prendre/marcher/à/eau
Ils se mettent à marcher dans l'eau!
Da den kaî!
alors/ils/tomber
Et ils tombent!
- Iya
Oui.
- Ho ! Nkola ! Sapakaa ! A Ion di a e Ion de. Di a go komoto a soo, neen a
daay luku Nkola.
Oh/Nkola/Sapakaa//la/course/que/il!ASP/courir/là//quand/il/aller/sortir/à/bord/
alors/il/tourner/regarder/Nkola
Ho ! Nkola !Sapakaa ! Il se met à courir! Au moment où il sort sur le bord, il se
retourne et cherche Nkola.
Ho, Nkola, pe i de ? »
oh/Nkola/oùltu/être
« Ho, Nkola, où es-tu ? »
«
A tOO : « Baala a pina i e pina mi ! M'tOO m'sa abaa. Nownow i nati ala mi
koosi.
3sG/dire//frère/ c'est/souffrir/tu/ASP/souffrir/ moi//je/dire/je/MoD/traverser//
maintentant/tu/mouiller/tout/mon/habit
Il dit: « Frère tu me fais vraiment souffrir! Je t'ai dit que je pouvais traverser!
Maintenant, tu as mouillé tous mes vêtements!
Da fa mi 0 du gwe ? » Sapakaa tOO : « Winsi anga a nati koosi u 0 doo a
gadu. »
alors/comment/je/FUT/faire/ aller // Sapakaa/dire// même/avec/leimouillé/habit/n
ous/sur/ arriver/à/dieu
Alors comment je vaisfaire pour y aller? » Sapakaa dit : « Même avec les vêtements mouillés, on arrivera chez Dieu »,
-A kaba
il/finir
C'estfini.
206
Grammaire du nengee
- Nkola taki : « Oho, a mi a e miti so ».
Nkola/dire//oho/c'est/ moi/ il!ASP/arriver/ ainsi
Nkola dit: « Oh, c'est à moi que ça arrive, ça ».
-A miti m.
il!arriverllui
C'est ce qui lui arrive.
- Neen den waka, den e waka, den waka baka teee go doo a wan peesi.
alors/ils/ marcher/ils/ASP/marcherlils/marcher/à nouveau/très/aller/arriver/à/ uni
endroit
Alors ils se remettent à marcher, à marcher longtemps, jusqu il arriver à un endroit.
We neen Sapakaa taki : « Nkola ? » Neen a piki.
bonialors/Sapakaa/dire//Nkola/alorslil!répondre
Alors Sapakaa dit: « Nkola », Alors il répond.
Neen a raki : « I sa san mi be wani ? » Neen a taki : « Nono ».
alors/il/dire//tu/savoirlce que/je/PAssÉ/vouloiri/alors/il!dire// non
Alors il dit: « Tu sais ce que je voudrais? » Alors il dit: « Non ».
Neen a taki : « Mi be wani subi go na a udu ana de, da mi be 0 bali ».
alors/il/dire//je/PAssÉ/vouloirimonter/ aller/à/le/arbre/ main/là/alors/je/PASSÉ/
FUT/crier
Alors il dit: « Je voudrais monter à cette branche d'arbre là, et alorsje crierai »,
Te m'be 0 bali ya, da gadu be 0 yee taki mi e kon kaba.
quand/je/PASsÉ/FUT/crierlici/alors/dieu/PAssÉ/FUT/entendre/que/je/ASP/venir/déjà
« Quand j'aurai crié depuis ici, alors Dieu entendra que je suis déjà en train
d'arriver »,
Neen Nkola taki : « Ha baala, kaba ye. Yu 0 subi go anda fi i kornoto kaî ?
alors/Nkola/ dire//ha/frère/finir/entendre// tu/FUT/monter/ aller/là-bas/pour/
tu/sortir/tomber
Alors Nkola dit: « Ha fière, arrête tu entends. » « 7ù vas monter là-haut au
risque de tomber ?
Ma mi eke a nkola sa subi go anda. »
mais/je/comme/le/escargot/MoD/monter/allerllà-bas
Mais moi. en tant qu'escargot, je peux monter là-haut ».
207
Annexes
Neen a taki : « Ma di i 0 subi go, da fa i 0 bali ? »
alors/il!dire/ / mais/ q uand/tu/FUT/monter!aller/ alors/ comment/tu/FUT/crier
Alors il dit: « Mais quand tu iras en haut, comment tu vas crier? »
A taki : « Mi ? A te mi go te mi 0 bali da i 0 yee »,
il/dire// moi//c'est/quand/je/alier/quand/je/FuT/crier/alors/tu/FUT/entendre
Il dit: « Moi? Quand je serai en haut et que je vais crier, alors tu entendras ».
Neen den de na a sani de teee. Sapakaa sa ede meke a â wani Nkola go,
alors/ils/être/à/latchose/là/très//Sapakaa/ce q ue/ raison/faire/il!NEG/vouloir!
escargot! aller
a e biibi taki di a 0 go, a nâ 0 saka moo.
il!ASP /croire/quel quand/il/sur/ aller/il/nsc/rur/ descendre/plus
Alors ils discutent de cetteaffàirependant longtemps. Ce qui fait que Sapakaa ne veut
pas que Nkola monte, c'estqu'il croit que quand il s'en ira, il ne redescendra plus.
Neen den de na a sani de te fu kaba fi en.
alors/ ils/être/ àlla/ chose/là/jusqu'à/ pour/finir! pour/lui
Alors ils sont dans cette affaire jusqu'au bout.
Ne a taki : « Da i go no ? Ma efu i di 0 go, neen i â saka, mi 0 sokoo yu !
alors/il! dire//alors/ tuf aller! non/ /mais/siltuf quand/sur/ aller/ alors/tu/NEG/
descendre/je/rtrr/pousser/toi
Alors il dit: « Bon, tu y vas? Mais si. quand tu y vas, tu ne descendspas, je te
pousse.' »
»
A taki : « Mi 0 saka »,
3SG/dire//je/FuT/descendre
Il dit : « Je descendrai »,
Neen a subi. Nkola subi te go na a udu ede. Da i sa yee wan sani e bali.
alors/il/monter!/Nkola/monter!j usqu' à/ aller/à/le/arbre/ tête//alors/ tu/MüD/
entendre/une!chose/ASP/crier
Alors il monte. Nkola monte jusqu'à la cime de l'arbre. Alors on entend quelque
chosequi crie.
Den e taki : « A sani na Nkola e bali a bali de ? » N â taa sani, na a bali fi en.
ils/ASP/dire/ /Ia/ chose/c'est/Nkola/ASP/crier!le/cri/là//NEG/autre/chose/c'est!
le/cri/ dellui
On dit: « Cette chose, c'estNkola qui crie comme ça ? )) Ce n'estpas autre chose,
c'est bien son cri.
208
Grammaire du nengee
Neen a bali : « Oyooo tepi ! Oyoo tepi l», Neen pe gadu de, neen a raki :
« He ! Sani meke so ? »
alors/il/crier//idéophone//alors/où/Dieu/être/ alors/il/dire//chose/faire/ainsi
Alors il crie: « Dyooo tepi ! Dyoo tepi ! », Alors de là où il est, Dieu dit:
«
Quelle chosefait cela?
li
A bali baka : « Dyo tepi ! »
il/crier!de nouveau//idéophone
Il crie à nouveau « Dyo tepi !
».
- Nkola e bali so ?
Nkola/ASP/crier! ainsi
Nkola crie comme ça ?
- Nkola e bali ! A ten de, Sapakaa de a doti dise. En neki e weli fu toko.
Nkola/ASP/crier! /leltempsllà/Sapakaa/être/à/sol/côté//son/cou/Asp/fatiguer/
emphase
Nkola crie! Pendant ce temps-là, Sapakaa estpar terre, à côté. Son cou est vraiment
fatigué!
San na en ? Nkola 0 gwe ? A na 0 fende en fu tyay go gi gadu !
que/c'est/lui/ /Nkola/rtrr/aller/ /il/NEG/FUT/trouver!lui/pour!porter!aller!
donner!dieu
Quèst-ce qui sepasse? Nkola va s'enjùir ? Il ne le trouveraplus pour l'emmener à Dieu ?
-A e kaka ede!
il/ASP/courberltête
Il se tord la tête!
- A e kaka en ede e luku en. A e kaka ede namo.
il/ASP/courber/sa/tête/ASP/regarder!lui/ /il/ ASP/courber/tête/continu
Il se tord la tête pour le voir. Il n'arrête pas de se tordre la tête.
A di a bali tee, neen Sapakaa raki : « Baa1a 0 », Neen Nkola piki : « Eeye »,
c'est/quand/il/crier!très/alors/Sapakaa/dire//frère/ho//alors/nkola/répondre//oui
C'est quand il a crié longtemps que Sapakaa dit: « Frère, ho ! ». Alors Nkola
répond: « Oui
»,
« Saka, a yee kaba, » Ne a raki : « Fa u de i de seiker taki gadu yee ? »
descendre/il/entendre/déjà/ /alors/il/dire/ /comment/nous/être/tufêtre/sûr! quel
dieu/entendre
« Descends, il a entendu. », Alors il dit: « Là où on est, tu essûr que Dieu a entendu ? »
209
Annexes
A taki : « A yee ! » Neen Nkola yee, a saka fu a saka.
il!dire//il! entendre//alors/Nkola/ entendre/il!descendre/pour /il/ descendre
JI dit: « JI a entendu », Alors Nkola entend, il descend.
Ha, na ogii, a a wani saka !
ah/NEG/mal!il!NEG/vouloir/descendre
Ah, ce n'estpas mal, il ne veut pas descendre!
- A d wani saka moo.
il/NEC/vouloir!descendre/plus
JI ne veut plus descendre!
- Sapakaa en ati de ape, ala en ayn e koti wataa,
Sapakaa/son/cœur/être/là/tout/son/œil/ASP/couper!eau
Sapakaa souffre là, il a les larmes aux yeux.
- A nd 0 fende en tyaa go !
3SC/NEC/FUT/ trouver!lui/porter/aller
JI ne le trouvera pas pour l'emmener.
A na
0 fende en fu a tyay go gi gadu. A taki : « Oho, na mi a e miti so ! »
il/NEC/FUT/trouver!lui/pour/il/porter/aller!donner!dieu/ /il!dire//oho/c'est/
moi/il!ASP/arriver!ainsi
JI ne le trouvera pas pour l'emmener voir Dieu. JI se dit : « 0170, c'està moi que ça
arrive ça ! »
Te fu kaba, a taki: « Baala, efu i a e saka, mi 0 sokoo yu », Nkola taki :
« Eée, i a mu sokoo mi, mi 0 saka ».
jusqu'à/pour/finir/il/dire//frère/si/ tu/NEC/ASP/descendre/je/rtrr/pousser/tu//
Nkola/dire// non/tu/NEC/ devoir!pousser/je/je/rtrr/descendre
Finalement, il dit : « Frère, si tu ne descends pas, je vais te pousser », Nkola dit:
« Non, tu n'aspas besoin de me pousser, je vais descendre ii.
Neen a taki : « Ha, we da i e saka kon no ? » Neen na a feti di a e feti fu
saka, teee.
alors/il/dire/ /ah/bonialors/ tuf ASP/descendre/venir!non//alors/ c'est/la/lutte/q ue/
il/Asp/lutter!pour/descendre/très/
Alors il dit : « Ah, bon, alors tu descends? ». Alors il essaie de descendre vite.
210
Grammaire du nengee
Neen pe Sapakaa de, neen a si eke a e abaa Eu teke wan taa udu ana, neen na
boon ati di Sapakaa 0 teke.
alors/où/Sapakaa/être/alors/ il/voir/comme/ il!ASP/ traverser! pour/prendre/ uniau
tre/ arbre/main/alors/c'est/ brûlé/cœur/q ue/ Sapakaa/rur/ prendre
Alors de là où il est, Sapakaa voit comme s'il traversait pour prendre une autre
branche, alors Sapakaa va se mettre en colère.
Neen a koti wan gaan langa tiki, neen dzow ! A pasa Nkola e pasa, paa
gbuu ! A komoto kai.
alors/il!couper! uni très/long/bâ ton/alors/ idéophone// c' est/ passer!Nkola/ASP/
passer!idéophone/fil/sortir! tomber
Alors il coupe un très long bâton, et dzow ! Nkola a vraiment dépassé les limites,
paa gbuu ! Il tombe en descendant!
Neen Sapakaa go, neen hup, ne a kisi en, ne a e fiingi a baka.
alors/Sapakaa/aller/alo rs/idéophone/il!attraper!1 ui/ alors/il/ASP/lancer/à/ dos
Alors Sapakaa avance, puis hup !, il l'attrape et le lance sur son dos.
A di den waka teee, ne Nkola taki : « Eée, ala mi baka e tan nati nati. »
c' est/ q uand/ ils/marcher!très/ alors/Sapakaa/dire/non/tout/mon/dos/ASP/rester!
mouiller!mouiller
C'est quand ils ont marché pendant longtemps que Nkola dit : « Non, tout mon
dos est mouillé! »
Neen Nkola taki : « We na a sani di i e du, a i seefi e fooseli i seefi,
alors/Nkola/dire/ /bon/ c' est/la/chose/q ue/tu/Asp/faire/ c' est/ toi/même/ASP/
s'efforcer/ toi/même
Alors Nkola dit: « Bon, c'est ce que tu jàis, c'esttoi-même qui te force.
Na oli mi oli yu. Ma di i waka tee, da mi seefi a na kon weli.
c'est/tenir/je/tenir/toi//mais/ quand/tuf marcher/très/ alors/je/même/il/NEG/venir!
fatiguer/
Je te tiens vraiment. Mais si tu marches longtemps, alors moi ra ne va pas me jàtiguer.
Neen na sweti di i sweti, na en e Ion a i baka, saka mi ! » Neen Sapakaa
taki : « Iya »,
alors/ c'est/ sueur/quel tuf suer! c'est/ elle/ASP/courir!à/ tuf dos/descendre/moi//alors/
Sapakaa/dire/ /oui
Tu es vraiment en train de suer, c'estla sueur qui coule dans ton dos, descendsmoi! » Alors Sapakaa dit: « D'accord ».
211
Annexes
San ede rneke Sapakaa wani tyaa a nkola ? A nkola na e waka gaw.
quelle/raison/faire/Sapakaa/vouloir! porter/leiescargot//le/escargot/NEC/ASP/
marcher!vite
Pourquoi Sapakaa veut porter Nkola ? Nkola ne marche pas vite.
Dusi a be teke dii mun fu go. Ma da a dii mun e kon kaba, da den a doo
mindii fu pasi ete.
celui-ci/iI/PAssÉ/prendre/trois/moisi pour/aller! /mais/alors/le/3/moisiASP/venir/
finir!alors/ils/NEC/arriver!moitié/pour/chemin/encore
IL (Sapakaa) avait mis trois mois pour arriver. Mais Le troisième mois (du retour)
était déjà presque Là, et ils n'étaient même pas encore arrivés à La moitié du chemin.
Da en ati de de a piiti taki gadu 0 kon na en anga a boon ati, bika di a
sende en, da a go fika.
alors/son/cœur/là/être/à/ déchirer!q ue/ dieu/FUT/venir!à/lui/avec/le/brûlé/cœur/
parce que/quand/il/envoyer/lui/alors/il/aller/rester
IL est inquiet, parce que Dieu va se mettre en colère contre Lui, parce qu'il L'a
envoyé et qu'il va rester trop Longtemps.
-Agofika.
iI/aller/abandonner
IL va rester.
- Neen den de tee, den e waka, den e waka, den e waka te.
alors/ils/ être/là/très/ils/ASP/marcher/ils/ASP/marcher/ils/ASP/ marcher/très
ALors ils sont Là, ils marchent, ils marchent, ils marchent Longtemps...
Ehen, Sapakaa taki : « Oho ! Masaa gadu a mi, a sani ya 0 rniti so . Mi 0
diki a baala ya baka. » A daay.
ehen/Sapakaa/dire//oho/maître/dieu/c'est/moi/laichose/là/FUT /arriver!ainsi/je/
FUT/soulever/le/frère/là/de nouveau/ /il/tourner
Ehen, Sapakaa dit: « Obo, Dieu, c'està moi que cette chose-Là va arriver. Je vais
remettre cefrère-Là sur mon dos ». ILse retourne.
A a taygi en moo seefi taki : « Nkola, i a si, mi 0 diki yu », A diki en, a kisi
en! Hup ! Lolo lolo! Neen prrrr...
iI/NEC/dire/lui/ plus/ même/q ue/ /Nkola/tu/NEC/voir/je/FUT/soulever!toi//il!
soulever/lui/lui/attraper/lui/idéophones
IL ne Lui dit même plus : « Nleola, tu n'as pas vu, je vais te souLever ». IL Le soulèue,
il L'attrape, l'enroule et se met à courir vite.
212
Grammaire du nengee
A e Ion anga en, te kisi wan pisi. Nkola taki : « A sani ya, eée baa, a sani di e
miti mi ya, a wan taanga sani »,
il/ASP/courir!avec/lui/jusq u' à/attraper!unimorceau//Nkola/dire//Ia/ chose/là/
non/s'il vous plaît/la/chose/que/ASP/arriver!moi/ici/c'est/un/fort/chose
Il court avec lui, pendant un certain temps. Nkola se dit: « Ce qui m'arrive,
vraiment, c'est trop[ort ! »
Neen na pe den 0 go fu go pasa, neen Nkola de a pe ye, a ana di a way so.
alors/ c'est/ où/ils/FUT/aller!pour/aller! passer/ alors/Nkola/être/àllieu/entendre/
le/bras/que/il/flotter/ainsi
Alors là où ils vont passer, Nkola est là, tu vois, avec le bras qui flotte comme ça.
Neen a lenge lenge fika a wan tiki tapu. A di Sapakaa Ion, te a taanpu,
wooo, a a si Nkola
alors/il/pendre/pendre/laisser!à/un/bâton/dessus/ c'est/ quand/Sapakaa/courir!
jusqu'à/il! debout/idéophone/il/rcsc/voir /Nkola
Et il se retrouve pendu au bout d'une branche.
Quand il a fini sa course et qu'il s'arrête, uiooo, Sapakaa ne voit pas Nkola.
- A d si Nleola.
il/NEG/voir!Nkola
Il ne voit plus Nkola.
- Ne a Ion daay baka. Neen a Ion fu teee, a kon doo a pe a e pasa, neen
Nkola raki : « Baala, on fa ? »
alors/il!courir!tourner/de nouveau//alors/il!courir!pour/très/il/vient/arriver! à/
lieu/il/ASP/ passer!alors/Nkola/dire//frère/ interrogatif/ comment
Alors il retourne en courant, il court longtemps, jusqu'à arriver à l'endroit
où il était passé. Alors Nkola dit: « Frère, comment ça va ? »
A daay en ede. A raki :
anga mi de?
«
Baala, na mi, on fa ? » Neen a taki :
«
Sama e taki
»
il/rourner/sa/rêre/ /il/dire//frère/c'est/ moi/interrogatif/comment//alors/il/dire//
qui/ASP/parler! avec/moi/là
Alors il (Sapakaa) tourne la tête. II(Nkola) dit:
va ? », Alors il dit : « Qui me parle là ? »
213
Annexes
«
Frère, c'est moi, comment ça
Ne Nkola taki: «Baala, we na mi. Baa Sapakaa, pe i e go ? » A taki :
« Nkola, na i e taki anga mi ? »
alors/Nkola/dire//frère/bon/c'est/ moi//M./Sapakaa/où/ ru/ ASP/aller!/il/dire/
Nkola/c'est/roi/ASP/parler!avec!moi
Alors Nkola dit: « Frère, bon, c'estmoi. M. Sapakaa, où tu vas ? » II(Sapakaa)
dit: « Nkola, c'esttoi qui me parles? »
A taki : « Eeye », A raki : « Baala, na yu mi e Ion suku so ! »
il!dire// 0 ui/ / il/dire//frère/ c'est/toi /je/ASP/courir/chercher!ainsi
Il dit: « Oui ». Il (Sapakaa) dit: « Frère, c'esttoi que je cherche comme ça ! »
Oh baala, m'de ya ! Na a Ion di i e Ion anga mi di mi doo ya, neen i si mi
oli na a tiki ana ya. »
oh/frère/je/être/là//c'est/laicourse/quelru/ ASP/courir!avec!moi/quand/ru/arriver!
ici!alors/ ru/voir!je/ tenir/à/le/bâton/bras/ici
« Oh frère, je suis ici ! C'est cette course que tu as flûte avec moi qui jàit que je suis
arrivé ici, alors tu voisje suis accrochéaprès cette branche. »
«
- Ay Nkola bun mon ipi sama !
Ay/Nkola/bon/plus/beaucoup/personne
Aye, Nkola est bien meilleur que beaucoup de personnes!
- Oho!
Oho!
- Bika
efu na mi,
mi â be 0 piki i seefi.
parce q ue/ silc'est! moi/je/NEG/PASSÉ/FUT/répo ndre/to i/même
Parce que si ça avait été moi, je ne t'aurais même pas répondu!
Ne i si mi oli na a tiki ana ya ». « Dan, a na a fa. Da i sabi san i 0 du ? »
alors/ru/voir/je/tenir/à/le/bâton/bras/ici//alors/ il/NEG/avoir!comment//alors/
tuf savoir/ce q ue/ ru/FUT/faire/
« Alors tu vois, je pends à cette branche. » « Bon, il n'y a pas d'autres moyens. Alors
tu sais ce que tu vasjàire ? »
- «
A raki : « Nono », A taki : « Waka ! »
il/dire// non//il/dire/marcher
Il dit: « Non », Il dit: « Avance! »
214
Grammaire du nengee
Neen de waka, den e waka, den e waka, den e waka. Den e waka fu tee,
a mun di Sapakaa be teke, a mun pasa.
alorslilslmarcher1ilslASP 1marcher! ilslASP1marcher1ilslASP1marcher! ilslASP 1
marche rIpourltrès/lelmoisIque/SapakaalAsp/prendre/lel moisIpasser
Alors ils se remirent en marche, ils marchèrent très longtemps, et dépassèrent le
mois que Sapakaa avait prévu pour le retour.
215
Annexes
PAMAKA
Lay toli : Asabisanimoogaaman
Celui qui en sait plus que le chef
enregistré par S.M., habitation près de Loka/oka,
septembre 2002
Conteur: Toma de Lokaloka
Transcription: Simon B. Sanna
durée: 12'
Le conte est raconté pendant la matinée dans une habitation en face du village
Lokaloka, juste au bord du fleuve Maroni. 6 Quatre personnes sont présentes.
Une personne joue le rôle du pikiman (litt. « celui qui répond »), et répond relativement régulièrement au conteur pour lui donner du feedback. Le texte écrit
ne retient que les interventions qui semblent pertinentes. Comme la majorité
des hommes, les deux hommes, le conteur et la personne qui intervient utilisent
quelques éléments de sranan tongo, le créole de la côte, et de néerlandais.
« Neen di den bakaa kon a mi, neen mi akisi den raki : « Di gadu meki goontapu,
manenge anga uman sama fosi tya kownu a ini a goontapu? » Den neygi
bakaa, u go a Lokaloka. Neen mi taki : « Manenge anga uman, sama fosi tya
kownu a goontapu? » Wan fu den taki den no sabi, neen a taagi den taa wan a
faansi, neen den taki den no sabi, Adam be de enke kownu, den piki en. Neen
mi taygi den taki nee, Adam no pee kownu a goontapu, Adam pee papa fu,
mma fu Eva. Na uman fosi pee kownu a goontapu. Wan kodo man be de
kownu. Na di a de kownu, da a e holi en seefi bigi fasi, da a poti wan weti ne
en konde. Te i go ne en konde i mu gi wan lay toli. Efu i
puu en, a 0 doo i
ede. Da a e kii neygenneneygetig sama fu lay toli, no wan sama man puu en toli.
Neen na wan pikin man den e kali Asabisanimoogaaman. Neen a e sutudeli
tee. A e go a sikoo, soso denki a e denki fa a mu go a Kownuapuulaytoli konde,
Neen di a denki tee, neen a kali pakiseli te neen a taki no, mi mma, mi 0 go
a Kownuapuulay konde. En na wan kodo boy en mma meki.
an
Neen en mma krey, ne en a taki : « Pikin, mi no wani i go a Kownuapuulay
konde bika sayde, Kownuapuulay abi wan wet. Te i go de i 0 gi en wan lay
6
Ça c'est la raison pour laquelle, au début de l'histoire on entend le bruit fort d'un moteur.
216
Grammaire du nengee
toli efu a puu en, a 0 doo i ede, na i wawan mi abi H. A boy taki, we tokuso
mi wani go. Asabisanimoogaaman. Neen a mma pakiseli te san fu a du, neen
a baka dii pankuku, neen a poti fugefitifi a ini den pankuku. Neen di a poti
fugefiti a ini den pankuku, da a denki a boy be 0 nyan den fu a be dede fu a
be feni a pikin beli. Neen a boy an nyan den pankuku. Neen m'manten, a boy be
a wan dagu den e kali Afida, neen a teki a Afida, neen den lusu, neen den waka te
tin yuu. Neen den doo wan bigi kriki. Angi e kii en, neen a taki a 0 nyan den
dii pankuku di en mma baka gi en. Di a teki a tasi enke fa a frou holi a tasi
de puu den pankuku, neen lusu bee kisi en, an man nyan den, neen a poti den
pankuku so, neen a gwe a weysey fika en anga dagu, neen te fu a kon a dagu
nyan ala den dii pankuku. »
- la tuant, angi kii a dagu tok
- Neen te fu a kon a dagu dede. Di a dagu dede, dii feefee kon sidon ne en,
den dii feefee dede, seybin dyankoo kon sidon, neen den seybin dyankoo dede,
neen a boy kon, neen a sidon neen a taki a toli ya, mi 0 teki en meki wan lay
toli fu go a Kownuapuulay kaba.
- Yaaa
- We i sabi fa fu meki a toli ya fu a kon wan lay toli ?
- Mhmm efu da beyna i 0 puu ala a hii toli taagi kownu kaba.
- We i 0 gi en ma i an puu en, i mu gi en wan lay toli fu a kalopu a tapu wan
lay toli di ne en mu puu gi i.
- Ne en mu puu gi i.
- Ma efu u na e pakiseli fa i 0 gi a lay toli de.
- Migge, da i mu yeepi mi denki tu fa fu meki a lay toli.
- Da i sa fa a boy du? Neen di a sidon denki a sani tee.
-
セョエ
a man be e stuka fu a sani ya a a fu stuka omen langa
00,
omu.
- A taki a sani ya, mi 0 meki en wan toli go a Kownuapuulay taki Afida kii
diidii, diidii kii seybi, a wan lay toli,
- A toon wan lay toli tuu.
- 1 yee fa a gi en, Afida na a dagu, Afida kii diidii, diidii kii seybin, da a de
wan toli kaba.
217
Annexes
- A de toan toli tuu.
- Da a feni wan toli fu go na kownu konde, neen di a komoto, neen a waka
te twalufu yuu, neen ân feni wan sani fu nyan, neen a si wan sani fu nyan,
neen a si wan bon enke fa a manyan bon de ya abi mooy nyanyan. Neen a subi
go ne en, a nyam en, a sii switi, neen di a saka kon a doti a feni wan gaan pisi
gowtu. Neen a taanpu, neen a taki a toli ya mi 0 meki en wan lay toli go a
Kownuapuulay.
- A fil1i tu kaba.
- Ma ân meki dati ete, ma efu na i fa i
wan lay roli ?
0
denki i
0
rneki so wan toli fu a kon
- A si toan mooy bon, neen a lerin go a tapu, neen di a saka, a fil1i toan pisi
gowtu.
- A bon abi mooy sii, neen a nyan wan, neen a nyan a sii di a si, neen di a
saka, neen a feni wan pisi gowtu, da a 0 meki toli fu kon wan lay toli.
- Disi moo fokop man, oom TOma.
- Neen i sa fa a meki en, neen a taki « Mi be nyan fu a bon. A be switi ma di
mi nyan fu a lutu, a moo switi », A kon wan toli. A kon, a feni tu toli fu go a
Kownuapuulay. 50 da di a waka te. Feyfi yuu bakadina, da a doo
Kownuapuulay konde. Da Kownuapuulay de na aba enke fa den konde de anda,
da a doo na a se ya. Ma now boto an de fu a aba go. A sidon e denki taki
« Gadu pe te mi kon ya da boto ân de, fa mi 0 du », Neen a de ape e denki te
neen a si wan gaan dede kau e kon. Neen a teki wan tiki, neen a holi a dede
kaw kon. Neen a sidon na a dede kaw tapu. Neen a dede kow tusu en saala te
na Kownuapuulay lanpe. Neen di a doo, neen a taki a sani ya, mi 0 teki en fu
wan lay toli, fa i 0 meki en.
- A man seefi be leoni tuu, YOl1.
- We, a man, yee en nen now Asabisanimoogaaman, a man go a sikoo twalufu yali, a no man sikiifi en nen. A no man leli, soso politiki a e denki.
- Eyee
- Ya, ondoofeni, i sabi, a e leli so, i sa fa a meki en. A taki wan dede wan e
poti wan libi wan na aba liba. A feni wan toli, a kon, a feni dii toli fu a go na
Kownuapuulay ma di a doo, da anga kownu a gi toli, a gi den roli fu en,
218
Grammaire du nengee
kownu an puu na wan. Neen kownu taagi en taki: « We luku, mi be denki yu
a wan pikin boy, ma ala dati ya, a wan bigiman. Ma den toli di i kon a mi ebi.
Ma mi 0 ondosuku den toli fi i. 1 0 gi mi dii dey fu ondosuku den toli fi i »,
A taki : « Iya », Neen a gwe a osu, ma da kownu seefi, a na pikin sama.
- A gaan manenge, gaan sama
- Neen di a go a osu da a be a dii bedinde, ma den dii bedinde fi en, a uman.
Da den dii bedinde fi en, piimisi fi i,
- .l'a omu.
- Den no sabi san na rnasra/, den no makandi anga masra nooyti. Neen
Kownuapuulay kali a laastebedinde f' en, neen a taki : « Go na Asabisanimoogaaman,
dai taagi en takiala sani san di a wani i e gi en. Da a 0 puu den toli gi i, i kon taagi
mi, dami 0 feni en kii », Neen a bedinde go, neen a taki : « Asabisanimoogaaman,
kownu seni mi kon a i fu i puu den toli gi mi. Neen fi i sa puu ala den koosi
ai sikin da i tan siibi anga mi a mi bedi ? » Neen a taki « Aii. Mi kan du en »,
Neen a puu koosi, neen den didon. Piimisi fi i anga a Frou,
- Ya omu.
- Neen a makandi anga en. Neen di a makandi anga en te a kaba, neen a raki
da i taagi mi a toli fu i fu mi go taagi kownu, neen a taki : « Te i go taagi
Kownuapuulay taki "wan donman no kon ya, dati na a toli" », Neen a frou
lafu, neen a gwe. Neen di a go, neen a taagi Kownuapuulay taki : « A
Asabisanimoogaaman taki "wan donman no kon ya, na dati na a toli », Neen a
taki: « A ley. A na den toli de a be taki taa neti. » A seni a tweede wan kon soseefi,
Dii neti a seni a laaste wan kon soseefi, A fika en seefi, now en seefi 0 go.
- A mu go si tu san na a tuu.
- Neen di a go a fo neri a kon. A kalopu doo. A boy opo doo, a taki : « San,
kownu, a i kon a mi osu ? » A gi en bangi. A taki : « We mi kon ai». Kownu
Asabisanimoogaaman, we manenge no de kownu a goontapu, mi wawan be
de kownu a goontapu, da mi 0 dede. A so a taki mi 0 dede, da i 0 toon kownu,
da manenge 0 kisi kownu na a goontapu.
- A dati a kownu taagi en.
7
Dans le sens de compagnon/mari - un homme avec lequel on a des relations sexuelles.
219
Annexes
Eyee, da mi kon a i, begi i fu i puu den toli fi i gi mi fu mi sabi den. »
Neen a taki : « Aii, we kownu i taki rnooy, ma mi wani begi i fi i sa puu den
kosi fi i a i sikin, da i tan siibi anga mi ya », Neen a taki : « Iya »,
- «
- TOma, a patu e kuku ohoo.
- A na faya, a e kuku, a na so, a so a 0 boli gaw. Neen a taki : « Iya, mi sa didon.
Piimisi fi i,
- l'a omu.
- Den wooko makandi, ma a wan sani. A kownu an be go a man wanten.
Neen a kownu ondobuuku di a e weki en ondokoto anga den taa umanpikin,
a na a wan.
- Eyee, a taa modeli a e meki, speciel.
- We neen di a kaba, neen a teki den seeka en seefi, kiin en seefi, Neen
Asabisanimoogaaman, neen a teki a ondobuuku f' en, neen a kiibi ne en bedi
ondo. Neen a taki fu a puu den toli gi en. Neen Asabisanimoogaaman puu ala
den toli mooy gi en te a kaba leti fa mi be taagi i. Neen a poolo di a poolo,
neen a taki : « A bun, mi gwe. Da tamaa neti mi 0 seni kaa i », Neen di a go,
a kali den bodigal fu en di e kii sarna. « Da u go teki Asabisanimoogaaman. A
be gi wantu toli ya. Ma mi go feni den toli now. Tide lasiti dey fi en. » Neen
den go teki en. Di a kon a sidon. Kownu taki den toli, a puu den te a kaba prisisi
den toli a puu. Asabisanimoogaaman taki : « A bun. Mi si taki lasiti dey fu mi
ma mi wani akisi Kownuapuulay wan sani : "Te i 0 kii wan foo, san i mu gi
en ? » Neen a taki a an sabi, gaan se fu den sama taki i mu gi en wata. Neen
a taki : « We, eside, Asabisanimoogaaman 0 gi Kownuapuulay wan toli baka.
A 0 gi en a ini pe den 0 kii en. Eside mi be go a onti, mi kii wan dia, a dia
buba de, ma a sikin no de. Da meki den puu a toli gi en ».
- Wan lasti wan !
- Wan lasti wan, neen no wan sama sabi a toli. Neen a taagi Kownuapuulay
taki : « Seni den suudati fi i go a ondo mi bedi, go teki a dia buba kon gi i ».
Neen den suudati go, ne en di den go, neen den si kownu ondo koto lebi nyaaa
fa i si den kon doo, a opo den opo en so. A kownu donpu gwolow komoto na
a sutuu a dede pii. A dati meki Asabisanimoogaaman toon kownu. A dati ede
manenge kisi kownu a goontapu. A so a toli waka.
220
Grammaire du nengee
Traduction libre
par Marion Sanna
« Lorsque Les BLancssont venus me voir, je Leurai posé une question: « Quand Dieu
a jàit Le monde, ce sont Les hommes ou Les fèmmes qui régnaient sur Le monde? » Avec
Les neufBlancs, nous allions à LokaLoka. Alors, j'ai demandé: « Ce sont Les hommes ou
Lesfèmmes qui régnaient sur Le monde? » L'un d'entre eux répondit qu'il ne sauait pas,
puis iLposa La question {lUX autres en fiançais. Ils répondirent qu'ils ne savaient pas,
ils répondirent qu'Adam était comme un roi. ALorsje Leurai dit qu'ils se trompaient:
« Adam n'est pas représenté comme un roi mais comme un père pour tous, et Eve est
L'image d'une mère », IL est vrai que ce sont Les fèmmes qui ont régné dans Le monde
et non Les hommes. Un seul homme fut roi. Lorsqu'il était roi, il s'est montré grossier,
cruel, ingrat. IL a été jusqu'à mettre une Loi dans son royaume: quand tu t'apprêtais
à t'aventurer dans son royaume, tu devais Lui raconter une histoire (avec une énigme)
et sil trouvait La réponse, il te coupait La tête. C'est comme ça qu'il a tué quatre-vingtdix-neuf individus qui Lui ont raconté des histoires dont il trouvait L'énigrne.
Personne n'a été capable de trouver L'énigme de ses histoires. Un jeune homme, qu'on
appelait il-sauoir-cbose-plus-chef un étudiant, élèue brillant, passait son temps à
réfléchir à La manière de se rendre dans ce royaume. À fOrce de réfléchir, il prit une
résolution et dit à sa mère qu'il allait au royaume de ce roi. IL était L'unique fils de
sa mère. Celle-ci se mit à pleurer en Lui disant: « Mon fiLs, je ne veux pas que tu
ailles dans ce royaume parce que ce roi y a mis une Loi. Les aventuriers qui y vont
doivent Lui raconter une histoire, s'il ne trouue pas L'énigme, il te coupera La tête.
Personne n'en revient vivant, je t'en supplie, tu es mon unique enjànt ». Son fils Lui
répondit: « Comprends-moi ma mère, je souhaite vivre cette expérience, et voir à
quoi ressemble ce royaume »,
Sa mère se demanda ce qu'elle devrait jàire pour empêcher son fiLs de partir. ELLe
trouva une triste solution. La mère prépara trois gâteaux traditionnels (à base de riz,
de bacoue, de sel et de sucre) en Les empoisonnant. Ainsi elle croyait que son enjànt
mangerait Les gâteaux, de jàçon à ce qu'il meure chez elle et qu'elle puisse enterrer son
fils. Mais Le jeune homme ne mangea pas Les gâteaux. ILavait un chien qu'on appelait
Afida. Très tôt Le matin, il prit son chien et ils partirent à L'aventure. Ils marchèrent
jusqu'à dix heures et s'arrêtèrent près d'une rivière. IL avait très jàim, et se dit qu'il
allait manger Les trois gâteaux que sa mère Lui avait préparés. ILprit Le sac de La
même jàçon que sa mère Le Lui auait donné et sortit Les trois gâteaux du sac. D'un
seuLcoup, il eut La diarrhée, et ne pouvant se retenir, il Les reposa et sëLoigna quelques
221
Annexes
instants. Le temps qu'il revienne, le chien avait tout mangé puisque lui aussi avait
trèsjàim. »
- C'est normal, le chien avait faim.
- Avant qu'il ne revienne, son chien était déjà mort. Alors que le chien était mort,
trois mouches s'approchèrent. Elles moururent immédiatement. Sept corbeaux vinrent
se poser, et il leur arriva la même choseque les mouches.
En revenant, legarçon sedit qu'il se servirait de cettehistoirepour accéder au royaume.
- Oui
- Tu sais comment jàire pour que l'histoire devienne une histoire pour accéder au
royaume?
- Mhmm, tu pourrais presque raconter toute l'histoire pour accéder dans ce
royaume.
- Tu devras la raconter sans lui donner le moindre détail. Tu devras jàire en sorte
que ça ressemble à une histoire puisque c'est lui qui devra trouver lënigme.
- Puisque c'est lui qui devra trouver l'énigme.
- Il jàut que tu réfléchisses à la manière dont tu raconteras cette histoire.
- Migge, il faut que
tu
m'aides à faire cette histoire.
- Est-ce que tu sais comment le garçon s'en est sorti ? Il est resté quelques heures à
réfléchir à la mort de son chien. Il avait réfléchi aux conséquences de son aventure.
Maintenant, il devait réfléchir à deux jàis avant de prendre une décision. Il se dit
que cette histoire était incroyable, et qu'il allait s'en servir pour aller chez le roi-ilenlever-énigme: Afida en a tué trois, et trois en ont tué sept. C'est une uraie histoire.
- Ça devient une vraie histoire.
- Tu comprends comment il raconta l'histoire, Afida est le chien, Afida en a donné
trois, trois en ont tué sept. C'est une véritable histoire.
- C'est vraiment une histoire.
- Donc il s'est inventé une histoirepour accéderau royaume du roi. Il marcha jusqu'à
douze heures et ne trouva rien à se mettre sous la dent. Soudain, il aperçut quelque
chose à manger, il crut voir un arbre. Comme le manguier ici qui a de belles mangues.
Il grimpa dans l'arbre, en cueillit quelques-unes et constata qu'elles étaient très
sucrées. En redescendant, il trouva un peu d'or, il resta immobile quelques instants.
222
Grammaire du nengee
Puis il se dit, voici une histoire de plus pour mon aventure.
- Ça lui fait deux histoires.
- Mais il n'a pas encore transformé cette histoire, si tu étais à sa place, comment
aurais-tu fait pour que ça devienne une histoire?
- Il Y avait un joli arbre, alors il grimpa dans l'arbre, quand il redescendit, il
trouva un peu d'or.
- L'arbre avait de beaux ftuits alors il en mangea un, et en redescendant, il trouva de
l'or. Il va faire en sorte que cette histoire elle ressemble à une histoire pour accéder au
royaume.
- Celle-ci est vraiment terrible, n'est-ce pas, mon oncle?
- Sais-tu comment ils] estpris pour faire l'histoire ? Il dit: « Il a survécu grâce à un
arbre, c'était délicieux mais lorsqu'il goûta la racine, c'était encoreplus délicieux >J.
Et voilà, encore une histoire de plus. En gros, if a deux histoires pour accéder au
royaume. Il marcha longuement, et n'arriva qu'à cinq heures de l'après-midi près du
lieu. Mais notre ami le roi vivait de l'autre coté, comme les villages situés là-bas.
Pauvre de lui, il n] avait pas de pirogue pour l'amener de l'autre coté. Il s'assitdésespérément en se disant: « Mon dieu, j'aurais fait tout ce long et stérile voyagepour
ne pas pouvoir y accéder! » Puis il aperçut une vache morte qui descendait la rivière.
Aussitôt il prit un bâton et retint la vache. Il s'assit dessus, la vache lui servit de
pirogue, et le transporta jusqu'aux abords du royaume. En descendant de la vache, il
se dit que cette histoire en fèrait une de plus. Et si tu te trouvais à saplace, comment
la fèrais-tu ?
- Cet homme était très intelligent, quelle connaissance !
« On comprend le nom de cet homme, Asabisanimoogaaman >J. Ce monsieur a
étudié durant douze années mais il est incapable d'écrire son nom ou de lire. La seule
chosequi l'intéresse est la politique.
-
-Oui
- Oui, il apprit à faire des histoires par de multiples recherches, tu sais comment
est-ce qu'il s'yprend? Il dit : « Un mort traversa un vivant, un mort vint en aide à
un vivant », Il a trouvé une histoire de plus, au total, il a trois histoires pour aller
au royaume de Kownuapuulay. En arrivant, le roi et lui se mirent à se raconter des
histoires. En racontant ses histoires, le roi était incapable de trouver les solutions. Le
roi lui dit : « Écoute, je pensais que tu étais un petit garçon mais je m'aperçois que
223
Annexes
tu es un homme. Je te l'avoue, tes histoires sont très difficiles. Mais je ferai des
recherches à propos de tes histoires. Accorde-moi trois jours pour pouvoir ftire des
recherches sur tes histoires ». fi répondit: « Je te lesaccorde ». Après cesaccords, le roi
rentra chez lui, c'était un homme âgé/important.
- C'est un homme, un adulte.
- Il avait trois servantes qui étaient aussi desfemmes. Je m'excuse, les trois servantes
ne savaient pas vivre avec un homme, elles n'avaient jamais couché avec un homme.
Le roi convoqua la plus jeune de ses servantes et lui ordonna d'aller voir
Asabisanimoogaaman et de lui dire qu'elle était à sa disposition. « De cetteftçon, il
te racontera les histoires et te donnera lessolutions, etje pourrai le tuer. )) La servante
alla trouver Asabisanimoogaaman et lui dit: « Je viens de la part du roi pour que
tu me donnes les solutions des histoires que tu lui avais racontées ». Puis
Asabisanimoogaaman lui dit: « Je voulais te demander une ftveur; pourrais-tu te
déshabiller et passer la nuit avec moi? )) Puis elle répondit: « Bien sûr, que je peux
le ftire ii. Puis ils se déshabillent et se couchent. Excusez-nous.
-Oui
- Puis ilspassèrentla nuit bouche contrebouche dans les brasl'un de l'autre. Quand ils
eurent fini, sans perdre de temps, la servante lui demanda les histoirespour qu'elle
puisse les rapporter au roi. Le jeune homme lui dit : « Quand tu iras le voir, tu lui
diras qu'une dupe n'estpas venue ici ! ii La femme se mit à sourire et repartit chez le
roi. En arrivant, elledit tout de suite au roi: « Asabisanimoogaaman m'a dit de te dire
qu'une dupe n'était pas venue ici l » Alors le roi répondit: « Il ment, ce ne sont pas ces
histoiresqu'il m'avait racontées ». La nuit suivante, il envoya la deuxième servante qui
revint comme la première sans aucune explication; ainsi de même pour la troisième.
Il n'avait plus qu'à y aller lui-même.
- Il devra s'y rendre lui-même pour constater que c'est vrai.
- Quand le roi alla chez le jeune homme, ce jùt la quatrième nuit. Il frappa à la
porte du jeune homme. En ouvrant la porte, ce dernier s'étonna: « Monsieur le roi,
vous, chez moi! )) Il lui donna un banc et commença à discuter. Il répondit: « Je
suis venu te voir ii. Les deux hommes, le roi et Asabisanimoogaaman, étaient ftce à
ftee. « Il n'y a aucun autre roi, moi seul suis roi dans ce monde, donc je vais mourir.
Il a été écrit ainsi, je vais mourir. Tu vas devenir roi et les hommes auront un roi
dans ce monde »,
224
Grammaire du nengee
- C'est le discours que le roi lui a tenu.
- Il a dit : « Oui, c'estpourquoi je suis venu te demander les solutions de tes histoires,
pour qu'au moins avant que je ne meure, je puisse les connaître ii. Alors le jeune
homme répondit: « D'accord, vous m'avez convaincu, mais j'ai moi aussi une faveur
à vous demander, pourriez-vous vous déshabiller et passer cette nuit avec moi? » Le
roi répondit: « J'y consens »,
- Toma, la casserole bout fortement.
- Ce n'estpas à cause du feu, la cuisson sefait aussi, tu peux être tranquille. Le roi
répondit: « Oui, je pourrai dormir ii. Excusez-nous.
-Oui
- Ils secouchèrent, mais quelque chose était différent. Auparavant, le roi n'avaitjamais
dormi avec un homme. Lorsqu'il se réveilla, ses sous-vêtements et les sous-vêtements
desfemmes ne se ressemblaient guère.
- Oui, ses sous-vêtements sont différents.
- Lorsqu'ils eurent fini, le roi prit ses vêtements et les arrangea puis il fit sa toilette.
Pendant ce temps, Asabisanimoogaaman cacha son slip sous le lit. Puis le roi lui
demanda les solutions des histoires, comme promis, il lui donna les solutions comme
il le lui avait dit auparavant. Le roi était tellement content qu'il ne sepréoccupa plus
de rien, et ne remarqua pas que sa culotte avait disparu. Il lui dit simplement :
« C'est très bien, je pars,. demain soir, je t'enverrai chercher ii. En rentrant, il
convoqua ses gardes du corps qui assassinent les gens. Il leur dit d'aller chercher
Asabisanimoogaaman parce qu'il avait raconté quelques histoires et que maintenant
lui-même était capable de trouver les solutions. Lorsqu'ils le ramenèrent, il s'assit
tranquillement. Le roi raconta les histoires en donnant les solutions. Il était tout
joyeux parce qu'il se croyait vainqueur. Asabisanimoogaaman lui dit : « C'est très
bien, je vois qu'aujourd'hui est mon dernier jour mais je voudrais tout de même poser
une question au roi: "Quand on souhaite tuer une poule, qu'est-ce qu'on doit lui
donner? ii Le roi répondit qu'il ne savait pas mais que la majorité desgens répondait
qu'ilfallait lui donner de l'eau. Et il dit: « Hier, - Asabisanimoogaaman va raconter
une fois de plus une autre histoire au roi. Ilia racontera ou ils le tueront. Hier, j'ai
été à la chasse, j'ai tué une biche. Comme preuve, j'ai toujours sa peau mais le corps
n'y estplus. Qu'on trouve la réponsepour lui! »
- La dernière!
225
Annexes
- Mince, aucune personne n'a été capable de donner la solution. Puis il demanda au
roi d'envoyer sespoliciers chercher la peau de la biche chez lui. Les policiers allèrent
chercher la peau, mais en cherchant ils trouvèrent le slip de notre cher roi. Son slip
étaitfàcile à reconnaître parce qu'il brillait d'un rouge vif Les policiers comprirent
alors ce que signifiait l'histoire. En revenant, ils brandirent le sous-vêtement. Du coup,
le roi s'euanouit et fut tué par le choc. C'est de cette façon qu'Asabisanimoogaaman
devint le roi des hommes dans le monde. C'est ainsi que s'estdéroulée l'histoire.
Traduction mot à mot
Neen di den bakaa kon a mi, neen mi akisi den taki: « Di Gadu rneki goontapu,
alors/quand/les/Blancs/ven ir/à/ moi/ alors/je/demander!eux/que/quand/dieu/faire/
monde
Lorsque lesBlancs sont venus me voir, je leur ai posé une question: « Quand Dieu a
fait le monde,
manenge anga uman sama fosi tya kownu a ini a goontapu ? » Den neygi
Bakaa,
homme/avec!femme/ qui/ avant/amener/roi/à/dans/le/monde/les/neuf/Blanc
ce sont les hommes ou lesjèmmes qui régnaient sur le monde? » Avec les neufBlancs,
u go a Lokaloka. Neen mi taki : « Manenge anga uman, sama fosi tya kownu a
goontapu? »
nous/aller!à/Lokalokalalors/je/dire/homme/aveC!femme/qui/avantlamener!roi/à/
monde
nous allions à Lokaloka. Alors, j'ai demandé: « Ce sont les hommes ou lesfemmes
qui régnaient sur le monde? »
Wan fu den taki den no sabi, neen a taagi den taa wan a faansi, neen den taki
uni pour/eux/ dire/ils/N Éd savoir/puis/il!raconter/les/autre/ un/à/ français/ puis/
ils/dire
L'un d'entre eux répondit qu'il ne savait pas, puis il posa la question aux autres en
français.
den no sabi, Adam be de enke kownu, den piki en. Neen mi taygi den taki nee,
ils/NÉC/ savoir!Adam/PASSÉ!être/comme/ roi/ils/ répondre/lui/puis/je/raconter!
eux/ dire/non
Ils répondirent qu'ils ne savaient pas, ils répondirent qu'Adam était comme un roi.
Alors je leur ai dit qu'ils se trompaient :
226
Grammaire du nengee
Adam no pee kownu a goontapu, Adam pee papa fu, mma fu Eva, na uman fosi
AdamJNEG/jouer/ roi/à! monde!Adam/jouer/père!pour/mère!pour/Eva/c'esr/temme/avant
« Adam n'estpas représenté comme un roi mais comme un père pour tous, et Eve
est l'image d'une mère », ILest vrai que ce sont Les fèmmes
pee kownu a goontapu. Wan kodo man be de kownu. Na di a de kownu, da
jouer /roi/à/monde/uniseul/homme/PASSElêtre/ roi/ c'est/ quand/il/être/roi/ puis
qui ont régné dans Le monde, et non Les hommes. Un seuLhomme jùt roi. Lorsqu'il
était roi,
a e holi en seefi bigi fasi, da a poti wan weti ne en konde, Te i go ne en konde,
il/ASP/tenir/lui/même/grandifaçon/ puis/il/ mettre/un/loi/à/son/pays/ quand/tuf
aller!à/son/pays
il s'est montré grossier, cruel ingrat. ILa été jusqu'à mettre une Loi dans son royaume:
quand tu t'apprêtais à t'aventurer dans son royaume,
i mu gi wan lay toli. Efu i in puu en, a 0 doo i ede, da a e kii neygenenneygentig
sama
tuf devoir! donner! unef énigme/histoire/siltu/NEG/enlever/lui/ il/FUT/couper/
ton/ tête/ puis/ il/ASP/tuer!99/personne
tu devais Lui raconter une histoire (avec énigme) et s'il trouvait La réponse,
il te coupait La tête. C'est comme ça qu'il a tué quatre-oingt-dix-neufindividus
fu lay toli, no wan sama man puu en toli. Neen na wan pikin man den e kali
pour/énigme/histoire/N EG/ uni personnelcapable/ enlever!son/ histoire/puis/c'est
/ un/petit/homme/ils/ASP/appeler
qui Lui ont raconté des histoires dont il trouvait L'énigme à Leurs histoires.
Personne n'était capable de trouver l'énigme de ses histoires.
Un jeune homme qu'on appelait
Asabisanimoogaaman. Neen a e sutudeli tee. A e go a sikoo, soso denki a e denki
il-savoir-chose-plus-chef/puis/il/ASP/ étudier/beaucoup/il!ASP/ aller/à/école/
seulement/réfléchir!il/ASP/ réfléchir
Il-sait-plus-de-choses-que-le-chef un étudiant, élëue brillant passait son temps
à réfléchir
227
Annelles
fa a mu go a Kownuapuulaytoli konde. Neen di a denki tee, neen a kali
pakiseli te
commentlil/devoir/aller/à/ roi-il-enlever-énigme-histoire/pays/ puis/quand/il!
réfléchir/beaucoup/ puis/ il/appeler/ réfléchir/beaucoup
tÎ la manière de se rendre au roytlume du Roi-qui-enlève-I'énigme-de-I'histoire.
À force de réfléchir, il prit une résolution
neen a taki no, mi mma, mi 0 go a Kownuapuulay konde. En na wan kodo
boy en
puis/il! dire/ non/mal mère/je/sur /aller/à/ roi-il-enlever-énigme-histoire/pays/lui/
c'est/uniseul/garçon/sa
et dit Stl mère qu'il irait au ro)'tlUme de ce roi. ILetait l'unique fils de sa mère.
à
mma meki. Neen en mma krey, neen a taki : ({ Pikin, mi no wani i go a
Kownuapuulay konde.
mère/accoucher/puis/saimère/pleurer/puis/elle/dire/enfant/je/NL:,c/vouloir/ tuf
aller/à/roi-il-enlever-énigme-histoire/pays
Sa mère se mit tÎ pleurer en Lui disant : " Mon fils, je ne veux pm que tu ailles
dans ce roytlume,
Bika sayde, Kownuapuulay abi wan wet. Te i go de i 0 gi en wan lay toli.
car/ pourquoi/roi-il-enlever-énigme/avoir /unlloi/quand/tufaller/là-bas/ tuf FUT/
donner/lui/ unef énigme/histoire
parce que ce roi y tl mis une loi. Les auenturiers qui y vont doivent Lui raconter
une histoire (auec énigme),
Efu a puu en, a 0 doo i ede, na i wawan mi abi ». A boy taki, we tokuso mi
wani go,
si/il!enlever/ elle/il/FUT/couper/ta/ tête/ c'est/ toi/ seul/je/avoir/leigarçon/dire/alors/
quand-même/je/vouloir/aller
s'il trouve Lënigme, il te coupera la tête. Personne n'en revient uiuant, je t'en supplie,
tu es mon unique enfànt ». Son fils Lui répondit: « Comprends-moi ma mère, je
souhaite vivre l'expérience, voir tÎ quoi ressemble ce roytlume ».
Asabisanimoogaaman. Neen a mma pakiseli te san fu a du, neen a baka dii
pankuku,
il-savoir-chose-plus-chef/puis/laimère/ réflechir/j usqu' à/ quoi/ pour/
elle/ fàire/ puis/elle/ préparer/trois/gatea li
La mère se demanda ce qu'elle deuait fàire pour empêcher son fils de partir.
228
Grammaire du nengee
Elle trouva une triste solution. Elle prépara trois gâteaux traditionnels
(à base de riz, de bacoue, de sel et de sucre),
neen a poti fugefitifi a ini den pankuku. Neen di a poti fugefiti a ini den
pankuku,
puis/elle/mettre/ poison/à!danslles/gâteau/puis/ quand/elle/mettre/poison/à/dans/
les/gâteau
et les empoisonna. Elle les empoisonna,
da a denki a boy be 0 nyan den fu a be dede fu a be feni a pikin beli.
puis/elle/penserlle/garçon/PAssÉ!l'UT/ manger!eux/ pour/il!PAssÉ/mourir!
po ur/elle/PAssFJtro uverIle/ enfant/en terrer
parce qu'elle croyait que son enfant mangerait lesgâteaux, qu'il mourrait chez elle
et qu'elle pourrait enterrer son fils.
Neen a boy an nyan den pankuku. Neen mrnanten, a boy be a wan dagu den e
kali Alida,
puis/leigarçon/NÉc/manger!les/gâteau/puis/ matin/le/garçon/PAssf:/a voir!
unichien/ils/ASP/appeler!Afida
Mais le jeune homme ne mangea pas lesgâteaux. Il avait un chien qu'on appelait
Afida.
neen a teki a Alida, neen den lusu, neen den waka te tin yuu. Neen den doo
wan bigi kriki.
puis/il!prendrelle/Afida/puis/ils/ partir!puis/ils/marcher!jusq u'à/ 1O/heures/puis
/ ils/arriver!une/grandelrivière.
Très tôt le matin, il prit son chien et ilspartirent à l'aventure. Ils marchèrentjusqu'à
dix heures et s'arrêtèrentprès d'une rivière.
Angi e kii en, neen a taki a 0 nyan den dii pankuku di en mma baka gi en.
faim/ASP/ tuerllui/puis/il!dire/il! l'UT/ manger/les/trois/gâteau/q ue/ sai mère/
préparer!donnerllui
Il avait trèsfaim, et se dit qu'il allait manger les trois gâteaux que sa mère lui
avait préparés.
Di a teki a tasi enke fa a frow holi a tasi de puu den pankuku,
quand/il!prendre/le/sac/comme/cornrnenr/la/femme/tenir/leisac/là-bas/retirer!
les/gâteau
Il prit le sac de la même façon que sa mère le lui avait donné et sortit les trois
gâteaux du sac.
229
Annexes
neen lusubee kisi en, ân man nyan den, neen a poti den pankuku so,
puis/diarrhée/attraper/lui/NÉG/capable/manger/eux/ puis/il!mettre/les/gâteau/
comme ça
D'un seul coup, il eut la diarrhée, et ne pouvant se retenir, il les reposa
neen a gwe a weysey fika en anga dagu, neen te fu a kon a dagu nyan ala
den dii pankuku.
puis/ il/ parrir!à/WC/laisser!lui/avec!chien/puis/quand/pour/il/venir!le/chien/
manger/tous/les/trois/gâteau
et s'éloigna quelques instants. Le temps qu'il revienne, le chien avait tout mangé
parce que lui aussi avait trèsfaim.
- l'a want, angi kii a dagu tok
a ui/ car!faim/ tuer /lei chien /d' accord
C'est normal, le chien avait faim.
- Neen te fu a kon a dagu dede. Di a dagu dede, dii feefee kon sidon ne en,
puis/quand/pour/il/venir!le/chien/mourir!quand/leichien/mourir!trois/mouche/
venir/asseoir!à/lui
Avant qu'il ne revienne, son chien était déjà mort. Alors que le chien était mort,
trois mouches se posèrent sur lui.
den dii feefee dede, seybin dyankoo kon sidon, neen den seybin dyankoo dede,
leitrois/ mouche/mourir!sept/ corbeau/venir!asseoir!puis/les/sept/corbeau/mourir
Elles moururent immédiatement. Sept corbeaux vinrent seposer, et il leur arriva la
même chose qu'aux mouches.
neen a boy kon, neen a sidon neen a taki a toli ya, mi 0 teki en meki wan
lay toli
puis/ leigarçon/venir!puis/il!asseoir/ puis/il!dire/le/histoire/ -ci/je/rur/ prendre/
elle/faire/ unef énigme/histoire
En revenant, le garçon se dit qu'il se servirait de cette histoire
fu go a Kownuapuulay kaba.
pour/aller/à/ roi-il-enlever-énigme/déjà
pour accéderau royaume.
- l'aaa.
Oui.
230
Grammaire du nengee
- We i sabi fa fu rneki a toli ya fu a kon wan lay toli ?
alors/tu/savoir!comment/pour!fairelle/histoire/-cil pour!elle/devenir/uniénigme/
histoire
Tu sais comment jàire pour que l'histoire devienne une histoire pour accéder au
royaume?
- Mhmm efù da beyna i 0 puu ala a hii toli taagi kownu kaba.
Mm/silpuis/ presque/tu/FUT/retirer!tous/le/entier/histoire/raconter/roi/ déjà
Mhmm, tu pourrais presque raconter toute l'histoire pour accéder à ce royaume.
- We i 0 gi en ma i an puu en, i mu gi en wan lay toli fu a kalopu a tapu,
alors/tu/rtrr/donner!lui/mais/tu/N(,G/enlever/l ui/ tuf devoir! donner/lui/uni
énigme/histoire/pour!le/coller!à/en haut
Tu devras la raconter sans lui donner le moindre détail. Tu devras jàire en sorte
que ça
wan lay toli di ne en mu puu gi i.
uniénigme/histoire/que/àll ui/ devoir/enlever! donner!toi
ressemble à une histoire dont il devra trouver l'énigme.
- Ne en mu puu gi i.
c'est/lui/devoir/retirer/donner!ru
Puisque c'est lui qui devra trouver l'énigme.
- Ma efu u na e pakiseli, fa i 0 gi a lay toli de.
mais/si/ nous/NÉG/ASP/ réfléchir/comment/tuf l' UT/donner/le/énigme/histoire/ -là
Il fiJUt que tu réfléchisses à la manière dont tu raconteras cette histoire.
- Migge, da i mu yeepi mi denki tu fa lu meki a lay toli.
Migge/alors/ tuf devoir /aider/ moi/réfléchir/aussi/commen t/ pour/fairelle/ énigme/
histoire
Migge, iljàut que tu m'aides à jàire cette histoire.
- Da i sa fa a boy du ? Neen di a sidon denki a sani tee.
puis/ tufsavoir!commentlle/garçon/faire/alors/quand/il!asseoir!réfléchir/laichose/
beaucoup
Est-ce que tu sais comment le garçon s'en est sorti? Il est resté quelques heures à
réfléchir à la mort de son chien.
231
Annexes
- want a man be e stuka fu a sani ya a a fu stuka omen langa 00, omu.
car!le/homme/PASSÉ/ASP/étudier!po ur/la/chose/-ci/il/avoir /pour/étudier/
combien/long/EMP/oncle
Il avait réfléchi aux conséquences de son aventure. Maintenant, il doit y réfléchir
à deux fois avant de prendre une décision.
- A taki a sani ya, mi 0 rneki en wan toli go a Kownuapuulay taki : « Afida
kii diidii,
il!dire/la/chose/ -ci/je/rur/ faire/le/ unef histoire/aller/à/roi-il-enlever-énigme/
dire/Afida/tuer!trois-trois
Il se dit que cette histoire est incroyable, je vais m'en servir pour aller chez Roi-quienlève-l'énigme et dire: « Afida en a tué trois,
diidii kii seybi », A wan lay toli.
rrois-trois/ tuer!sept/c'est/un/énigme/histoire
et trois en ont tué sept », C'est une vraie histoire.
- A toon uran lay toli tuu.
il!devenir! uniénigme/histoire/vraiment
C'est devenu une vraie histoire.
- 1 yee fa a gi en, Afida na a dagu, Afida kii diidii, diidii kii seybin,
tuf entendre/ comment/il/ donner!le/Afida/ c'estlle/chien/Afida/ tuer!trois- trois/
trois- trois/tuer!sept/
Tu comprends comment il raconta l'histoire, Afida est le chien, Afida en a tué
trois-trois, trois-trois en ont tué sept.
da a de wan toli kaba.
puis/il/êrre/un/histoire/déjà
C'est une vraie histoire.
- A de toan toli tuu.
il!êrre/ un /histoire/vraiment
C'est vraiment une histoire.
- Da a feni wan toli fu go na kownu konde, neen di a komoto, neen a waka
te twalufu yuu
puis/il! trouver! un/histoire/pour/aller!à/ roi/ pays/ puis/quand/il!sortir/puis/il!
marcher/jusqu'à/douze heures
C'est comme ça qu'il s'estinventé une histoire pour accéder au royaume du roi.
Il marcha jusqu'à douze heures,
232
Grammaire du nengee
neen in feni wan sani fu nyan, neen a si wan sani fu nyan, neen a si wan bon
puis/NÉG/trouver/une/chose/pour/manger!puis/il/voir! unef chose/pour!manger!
puis/ i1/voir! unIarbre
et ne trouva rien à se mettre sous fa dent. Soudain, il aperçut quelque chose à manger,
il crut voir un arbre,
enke fa a manyan bon de ya, a abi mooy nyanyan. Neen a subi go ne en, a nyam
en, a sii switi,
comme/comment/le/manguier/arbre/être/ici/il!avoir!beau/fruit/ puis/i1/ monter!
aller!à/le/il/mangerlle/le/fruit!sucré
comme ce manguier ici qui a de belles mangues. Il grimpa dans l'arbre et en cueillit
quelques-unes. Il constata qu'elles étaient très sucrées.
neen di a saka kon a doti a feni wan gaan pisi gowtu. Neen a taanpu, neen a taki
puis/quand/il/descendre/venir/àlterre/il!trouver!unigrandimorceau/or! puis/il!
rester-debout!puis/i1/ dire
En redescendant, il trouva un peu d'or, il resta immobile quelques instants.
a toli ya mi 0 meki en wan lay toli go a Kownuapuu1ay.
la/histoire/ -ci/je/rur/faire/le/ unefénigme/histoire/aller/ àIroi-il-enlever-énigme
Puis il se dit, voilà une histoire de plus pour mon aventure.
- A fini tu kaba.
illtrouver!deuxldéjà
Ça lui en fait deux déjà.
- Ma ân meki dati ete, ma efu na i fa i 0 denki i 0 meki so wan toli fu a kon
wan lay toli ?
mais/NÉG/faire/ celai déjà/mais/silc'est/toi/comment/tuf FUT / réfléchir/tu/st.rr/
faire/ comme ça/ une/histoire/pour/elle/venir!une/énigme/histoire
Mais il n'a pas encore transjormé cette histoire, si tu avais été à sa place, comment
aurais-tu fait pour qu'elle devienne une histoire?
- A si wan mooy bon, neen a krin go a tapu, neen di a salza, a fini wan pisi
gowtu.
il/voir! uni beau/arbre/puis/i1/ monter/aller/à/en haut!puis/q uand/ il!descendre/
i1/trouver! uni morceau/or
Il y avait un bel arbre avec de beaux fruits, il grimpa dessus, et, en redescendant, il
trouva un morceau d'or.
233
Annexes
- A bon abi mooy sii, neen a nyan wan, neen a nyan a sii di a si, neen di a saka
le/arbre/avoir/beau/fruit/puis/illmanger/un/puis/illmanger/le/fruit/qui/il/voir/
quand/il/descendre
L'arbre avait de beaux fruits, alors il en mangea un,
neen a feni wan pisi goutu, da a 0 meki toli fu kon wan lay toli.
puis/ il/trouver/unI morceau/or/ puis/ il/FUT/faire/histoire/ pour/venir/unef
énigme/histoire
et en redescendant, il trouva de l'or. Il va faire en sorte que cette histoire ressemble
à une histoire (avec une énigme).
- Disi moo fokop man, oom TOma.
cecil plus/ difficile/homme/oncle/Toma
Celle-ci est vraiment terrible, n'est-cepas, mon oncle?
- Neen i sa fa a meki en, neen a raki « Mi be nyan fu a bon. A be switi
puis/tu/savoir/comment/il/faire/lui/puis/il/dire/je/PAssÉ/manger/pour/le/arbre/
il/PASSÉ/sucré.
Sais-tu comment il sy est pris pour faire l'histoire? Il dit: « Il a survécu grâce à
un arbre, c'était délicieux,
ma di mi nyan fu a lutu, a mon switi. » A kon wan toli. A kon, a feni
mais/quand/je/manger/pour/la/racine/il/plus/sucré/il/venir/une/histoire/il/venir/
il/trouver
mais lorsqu'il goûta la racine, c'était encoreplus délicieux », Et voilà, encore une
histoire de plus.
tu toli fu go a Kownuapuulay. So da di a waka te. Feyfi yuu bakadina,
deux/histoire/pour/allerlà/roi-il-enlever-énigme/ainsi/puis/quand/il/marcher/
beaucoup/cinq/heure/après-midi
En gros, il a deux histoirespour accéder au royaume. Il marcha longuement, et
n'arriva qu'à cinq heures de l'après-midi près du lieu.
da a doo Kownuapuulay konde. Da Kownuapuulay de na aba enke fà den konde
de anda,
puis/ il/arrive/ roi-il-enlever-énigme/pays/puis/ro i-il-enlever-énigme/être/ à/
en face/comme/comment/les/pays/être/là-bas
Mais notre ami le roi vit de l'autre côté, comme les villages situés là-bas.
234
Grammaire du nengee
da a doo na a se ya. Ma now boto ân de fu a aba go.
puis/il!arriverlà/le/côté/-cilmais/maintenant!pirogue/NÉG/être/ pour/il/traverser/aller
Pauvre de lui, il n'y avait pas pirogue pour l'amener de l'autre côté.
A sidon e denki raki : « Gadu pe te mi kon ya da boto ân de,
il!asseoir/ASP/réfléchir /dire/ dieu/où/jusq u'à/je/venir/ici/ puis/ pirague/NÉG/être
Désespéré, il s'assitet se dit: « Mon dieu, j'aurais fait tout ce long et stérile voyage
pour ne pas pouvoir y accéder! »
fa mi 0 du », Neen a de ape e denki te neen a si wan gaan dede kaw e kon,
comment/je/sur /faire/puis/il!être/là-bas/ASP/réfléchir/beaucoup/puis/il/voir/
unef grande/morte/vache/ASP/venir
Puis il aperçut une vache morte qui descendait la rivière.
Neen a teki wan tiki, neen a holi a dede kaw kon. Neen a sidon na a dede
kaw tapu,
puis/il!prendre/ un/bâton/puis/il!tenir!laimourir/vache/venir/puis/il!asseoir/ à/
la/ mourir/vache/au-dessus.
Aussitôt il prit un bâton et retint la vache. Il s'assitdessus,
Neen a dede kow tusu en saala te na Kownuapuulay lanpe.
puis/Ia/morte/vache/pousser/le/tout drai r/jusqu'à/à/ rai- il-enlever-énigme/
débarcadère''
la vache lui servit de pirogue, et le transporta jusqu'aux abords du royaume.
Neen di a dao, neen a raki a sani ya, mi 0 teki en fu wan lay roli, fa i 0 meki en.
puis/quand/il!arrive/puis/il!dire/la!chose/-ci/je/FUT/ prendre!lui/pour/
un/énigme/histoire/comment/tu/FUT/faire/elle
En descendant de la vache, il se dit que cette histoire en ferait une de plus.
Et si tu te trouvais à sa place, qu'est-ce que tu en ferais ?
- A man seefi be koni tuu, yon.
le/homme/même/PASSFJin telligen t/vrairnent/in terjectio n
Cet homme était très intelligent, quelle connaissance!
- We, a man yee en nen now Asahisanimoogaaman, a man go
alors/le/homme/entendre/son/nom/maintenanr/il-savoir-chose-pl us-chef!
le/homme/aller
« On comprend le nom de cet homme, Asabisanimoogaaman » . Ce monsieur
8
Le lieu où l'on met les pirogues, lave la vaisselle, descend dans le fleuve, etc.
235
Annexes
a sikoo twalufu yali, a no man sikiifi en nen. A no man leli, soso politiki a e
denki.
à/ école/douze/année/il/NÉG/capable/écrire/son/nom/il/ NÉC/capa ble/
apprendre/seulement/politique/il!ASP/réfléchir
a étudié durant douze années mais il est incapable d'écrire son nom ou de lire.
La seule chosequi l'intéresse est la politique.
-Eyee
Oui
- Ya, ondoofeni, i sabi, a e leli so, i sa fa a meki en. A taki :
oui/recherche/il/savoirlil/ASP/apprendre/comme çJnJsavoir/commentlil/faire/le/il!dire
Oui, il apprit à fàire des histoirespar de multiples recherches,
sais-tu comment il sy prend?
wan dede wan e pori wan libi wan na aba liba », A feni wan toli,
unI mort/unI ASP/meme/un/vivre/un/à/en face/rivière/il!trouver/ un/histoire
Il dit : « Un mort fit traverser un vivant, un mort vint en aide à un vivant »,
Il avait trouvé une histoire de plus,
«
a kon, a feni dii toli fu a go na Kownuapuulay ma di a doo,
il!venir/il/trouver/trois/histoire/ pour/il! aller/ à/ roi-il-enlever-énigme/mais/
quand/il/arriver
au total, il avait trois histoirespour aller au royaume de Kownupuulai.
En arrivant,
an
da anga kownu a gi roli, a gi den toli fu en, kownu
puu na wan.
puis/avec!roi/il!donner/histoire/il!donner/les/histoire/pour/lui/roi/NÉelenlever/
NÉe/un
le roi et lui se mirent à se raconter des histoires. Il lui raconta ses histoires, et le roi
jùt incapable de trouver les solutions.
Neen kownu taagi en taki : « We luku, mi be denki yu a wan pikin boy,
puis/ roi/ raconrer/lui/quelalors/ regarder/je/PAssÉ/réfléchir/tufêtre/unI petit/garçon
Le roi lui dit: « Écoute, je pensais que tu étais un petit garçon
ma ala dati ya, a wan bigiman. Ma den toli di i kon a mi ebi.
mais/ tout/cecil -cilc'est/ unef grande personnelmais/les/histoire/que/tu/venir/
à/moi/lourd
mais je m'aperçois que tu es un homme. Je te l'avoue. tes histoires sont très difficiles.
236
Grammaire du nengee
Ma mi 0 ondosuku den toli fi i, 1 0 gi mi dii dey fu ondosuku den toli fi i."
mais/je/FuT/rechercher/les/histoire/pour/toi/je/FuT/donner/toi/trois/jour/
pour/rechercher/les/histoire/pour/toi
Mais je ferai des recherches à propos de tes histoires.
Accorde-moi trois jours pour pouvoir faire des recherches sur tes histoires. »
A raki : « Iya ». Neen a gwe a osu, ma da kownu seefi, a nâ pikin sama.
il!dire/oui/puis/il!partir/à/maison/mais/puis/roi/ même/il/NËG/petite/personne
Il répondit: « Je te les accorde ».
Après ces accords, le roi rentra chez lui, c'était un homme dgélimportant.
- A gaan manenge, gaan sama
c'est/grand/homme/grande/personne
C'est un homme, un adulte.
- Neen di a go a osu da a he a dii bedinde, ma den dii hedinde
puis/quand/il!aller/à/maison/alors/iI!PAssÉ/avoir/trois/servante/mais/les/trois/
servante
Il avait trois servantes qui étaient aussi sesfemmes.
fi en, a uman. Da den dii hedinde fi en, piimisi fi i,
pour/lui/c'est/femme/ puis/les/ trois/servante/pour/lui/pardon/pour/toi
Mais les trois servantes, je m'excuse,
- l'a omu.
Oui/aîné
Oui.
- Den no sahi san na masra, den no makandi anga masra nooyti.
elles/NËG/savoir/quoi/être/homme/elles/ NËG/ensemble/avec/homme/jamais
Elles ne savaient pas ce qu'était un homme, elles n'avaient jamais couché
avec un homme.
Neen Kownuapuulay kali a laaste hedinde f' en, neen a raki :
puis/roi-il-enlever-énigme/appeler/Ie/ dernier/servante/pour /1 ui/ puis/il/di rel
Le roi convoqua la plus jeune de ses servantes,
« Go na Asahisanimoogaaman, da i taagi en raki ala sani san di a wani i e gi en ».
aller/à/il-savoir-chose-plus-chef/puis/ru/raconter/lui/que/toure/chose/
q uoi/que/il/vouloir/tu/ASP/donner/lui
il Vil voir Asabisanimoogaaman et dis-lui que tu es à sa disposition. »
237
Annexes
Da a 0 puu den toli gi i, i kon taagi mi, da mi 0 feni en kii. »
Neen a bedinde go,
puis/il/FUT/ retirer/les/histoire/donner/toi/ tu/venir!raconter! moi/ puis/je/FUT/
trouver/le/tuer!alors/la/servante/aller
De cette[açon, il te racontera les histoires et te donnera les solutions, et je pourrai
le tuer.
neen a taki : « Asabisanimoogaaman, kownu seni mi kon a i fu i puu den toli
gi mi.»
puis/i1/dire/ il-savoir-chose-plus-chef/roi/envoyer!moi/venir!à/toi/pour! tuf enlever!
les/histoire/donner/moi
La servante alla trouver Asabisanimoogaaman et lui dit: « Je viens de la part
du roi pour que tu me donnes les solutions des histoires que tu lui as racontées ».
Neen Asabisanimoogaaman taki: "Ma mi wani begi i wan sani
puis/il-savoir-chose-plus-chef/dire/mais/je/vouloir/demander/toi/une/chose
Puis Asabisanimoogaaman lui dit: « Je voudrais te demander une jàveur ;
fi i sa puu a1a den koosi a i sikin da i tan siibi anga mi a mi bedi ? »
Neen a taki « Aii.
pour!tu/MüD/enlever! tout/les/vêtement/à/ton/corps/puis/tuf rester! dormir/
avec!moi/à/ mon/lit/ puis/elle/dire/oui
pourrais-tu te déshabiller et passer la nuit avec moi? » Puis elle répondit: « Bien sûr
Mi kan du en », Neen a puu koosi, neen den didon.
Piimisi fi i anga a frow,
je/ pouvoir!faire/le/puis/il/enlever/vêtement/puis/ils/aller au litl pardon/
pour! ta i/avec!la/fem me
que je peux le jàire », Alors ils se déshabillèrent et se couchèrent. Excusez-nous,
- Ya omu.
Oui/aîné
Oui.
- Neen a makandi anga en. Neen di a makandi anga en te a kaba,
puis/i1/ensemble/avec!1ui/ puis/quand/il/ensemble/avec!lui/j usqu' à/il/ finir
puis ils passèrent la nuit bouche contre bouche dans les bras l'un de l'autre.
Quand ils eurent fini, sansperdre de temps,
238
Grammaire du nengee
neen a taki da i taagi mi a toli fu i fu mi go taagi kownu, neen a taki :
puis/il/dire/ puis/tufdire/ moilla/histoire/pour/toi/pour/moi/ aller/raconter! roi/
puis/il/dire
la servante lui demanda leshistoirespour qu'elle puisse les rapporter au roi.
Le jeune homme lui dit:
Te i go taagi Kownuapuulay raki wan donman no kon ya, dati na a toli >1.
quand/tu/aller/raconter/roi-il-enlever-énigme/dire/un/idiot/NÉC/venir/ici/
cela/être/la/histoire
« Quand tu iras le voir, tu lui diras que ce n'estpas une dupe qui est venue ici ! »
«
Neen a frow lafu, neen a gwe. Neen di a go, neen a taagi Kownuapuulay taki :
puis/la/ femme/ rire/puis/elle/ partir/ puis/quand/elle/aller / puis/elle/ raco nter/
roi-il-enlever-énigme/q ue
La femme se mit à sourire et repartit chez le roi. En arrivant, elle dit tout de suite
au roi:
« A Asabisanimoogaaman taki wan donman no kon ya, na dati na a toli >1.
le/il-savoir-chose- plus-chef/ dire/ uniperso nne-stupide/NÉc/venir! ici/
c'est!cela/c'est/la/histoire
« Ce Asabisanimoogaaman m'a dit de te dire que ce n'estpas une dupe qui est
venue ici l »
Neen a taki : « A ley. A na den toli de a he taki taa neti >1.
A seni a tweede wan kon soseefi.
puis/il/ dire/ il/mentir!iI/NÉc/les/histoire/-là/il/PASSÉ/dire/ autre/soir!il/envoyer/
le/deuxième/un/venir/en même temps
Alors le roi répondit: « Il ment, ce ne sont pas ces histoires qu'il m'avait racontées
La nuit suivante, il envoya la deuxième servante,
Dii neti a seni a laaste wan kon soseefi. A fika en seefi, now en seefi 0 go.
trois/ soir/il/envoyerlla/dernier! un/venir/en même temps/il/rester/lui/même/
maintenant/lui/même/FUT/aller
qui revint comme la première sans aucune explication ; ainsi de même pour la
troisième. Il n'avait plus qu'à y aller lui-même.
- A mu go si tu san na a tuu.
il/devoir! aller!voir/ aussi/quoi/être/la/vérité
Il devra sy rendre lui-même pour constater que c'est vrai.
239
Annexes
».
- Neen di a go a fo neti a kon. A kalopu doo. A boy opo doo,
puis/quand/illaller/à/quatre/soir/illvenir/illfrapper/porte/le/garçon/ouvrir/porte
Quand le roi alla chez le jeune homme, c'était la quatrième nuit.
Il frappa à la porte du jeune homme. En ouvrant la porte,
a taki : « San, kownu, a i kon a mi osu ? » A gi en bangi.
A taki : « We mi kon a i. »
il!dire/ quoi/ roi/ c'est/ tu/venir/à/malmaison/il!donner/lui/chaise/ il!dire/ alors/
je/venir/à/toi
il s'étonna: « Monsieur le roi, vous, chez moi! »
Il lui donna un banc et commença à discuter. Il répondit: « Je suis venu te voir »,
Kownu Asabisanimoogaaman : « We manenge no de kownu a goontapu,
ml wawan
roi/il-savoir-chose-plus-chef/alors/homme/NÉC/être/ roi/ à/ monde/moi/seul
Les deux hommes, le roi et Asabisanimoogaaman, sont face à face.
« Il n'y a aucun autre roi,
be de kownu a goontapu, da mi 0 dede, A so a taki mi 0 dede,
PASSÉ/être/roi/à!monde/puis/je/sur/mourir/c'est/comme çaJilldire/je/sur/ mourir
moi seul suis roi dans ce monde, et je vais mourir. Il a été écrit ainsi, je vais mourir.
da i 0 toon kownu da manenge 0 kisi kownu na a goontapu. »
pUiS/tu/FuT/devenir/roi/puis/homme/FuT/recevoir/roi/à!le/monde
Alors tu deviendras roi et les hommes auront un roi dans ce monde. »
- A dati a kownu taagi en.
c'est! celalle/ roi/ dire/lui
C'est le discours que le roi lui a tenu.
- « Eyee, da mi kon a i, begi i fu i puu den toli fi i gi mi fu mi sabi den. »
oui/puis/je/venir/à/toi/demander/toi/pour/tu/enlever/les/histoire/pour/toi/
donner/moi/pour/je/savoir/les
« Oui, c'estpourquoi je suis venu te demander les solutions de tes histoires,
pour qu'au moins avant que je meure, je puisse les connaître ».
Neen a taki : « Aii, we kownu i taki mooy, ma mi wani begi i fi i sa puu
puis/ il!dire/oui/alors/ roi/ tuf dire/bien/mais/ je/vouloi r/demander/toi/ pour/ toi/
Müo/enlever
Puis il répondit: « D'accord, vous m'avez convaincu, mais j'ai moi aussi une
faveur à vous demander,
240
Grammaire du nengee
den kosi fi i a i sikin, da i tan siibi anga mi ya ».
Neen a raki : « Iya ».
les/vêtement/pour/toi/LOCiton corps/puis/tu/rester!dormir/avec!moi/ ici/
puis/il dire/oui
pourrais-tu te déshabiller et passer cette nuit avec moi? ))
Le roi répondit: « J'y consens »,
- TOma, a patu e kuku oboo.
Tomalla/casserole/Asp/bouillir
TOma, la casserole bout firtement.
- A na faya, a e kuku, a na so, a so a
0 boli gaw.
c'est/NÉG/chaud/il/Asp/bouillir!c'est/NÉG/comme ça/ c' est/ comme ça/
il/FUT/bouillir!vite
Ce n'estpas à cause du feu, la cuisson sefait aussi, tu peux être tranquille.
Neen a raki : « Iya, mi sa didon. Piirnisi fi i,
puis/il/dire/oui/je/Moo/mettre au lit/pardon/pour/toi
Le roi répondit: « Oui, je peux me coucher ».
- Ytz omu.
oui/oncle
Oui
- Den wooko makandi, ma a wan sani.
ils/travailler!ensemble/mais/c'est/unefchose/
Excusez-nous, ils se couchèrent, mais il y avait quelque chose de différent.
A kownu an be go a man wanten. Neen a kownu ondobuuku
lei roi/NÉG/PASSÉ/aller!à/homme/jamais/puis/leiroi/slip
Auparavant, le roi n'avait jamais dormi avec un homme.
di a e weki en ondokoto anga den taa umanpikin, a na a wan.
quand/il/ASP/réveiller!son/ sous-vêtement/avec/les/autre/femme/il/NÉG/avoir/un
Lorsqu'il se réoeilla, ses sous-vêtements et les sous-vêtements des femmes
ne se ressemblaient guère.
- Eyee, a taa modeli a e meki speciel.
ouille/autre/sous-vêtement/il/ASP/faire/ spécial
Oui, ses sous-vêtements sont différents.
241
Annexes
- We neen di a kaba, neen a teki den seeka en seefi, kiin en seefi.
alors/puis/quand/il/finir/puis/il/prendre/les/préparer!l ui/même/nettoyer /lui/même
Lorsqu'ils eurent fini, le roi prit ses vêtements et lesarrangea, puis il fit sa toilette.
Neen Asabisanimoogaaman, neen a teki a ondobuuku f' en, neen a kiibi ne
en bedi
puis/il-savoir-chose-plus-chef/ puis/il/prendre/leislip/ pour/lui/puis/il!
cacher/à/son/lit
Pendant ce temps, Asabisanimoogaaman cacha son slip sous le lit.
ondo. Neen a taki fu a puu den toli gi en. Neen Asabisanimoogaaman
sous/puis/il/dire/pour/il/enleverlles/histoire/donner/lui/puis/il-savoir-chose-plus-chef
Puis le roi lui demanda les solutions des histoires; comme prévu, il lui
puu ala den toli mooy gi en te a kaba leti fa mi be taagi i.
enlever/toutlles/histoire/bien/donner/le/jusqu'à/il/finir/comment/je/PAssÉ/
raconter/toi
donna les solutions comme il le lui avait dit auparavant.
Neen a poolo di a poolo, neen a taki : « A bun, mi gwe. Da tamaa neti mi 0 seni
puis/il! réjouir/que/il/réjouir/ puis/ il!dire/il/bon/je/partir! puis/demain/soir/je/
FUT/envoyer
Le roi était tellement content qu'il ne sepréoccupa plus de rien, et ne remarqua pas
que sa culotte avait disparu. Il lui dit simplement: « C'est très bien, je pars.
Demain soir,
kaa i », Neen di a go, a kali den bodigal fu en di e kii sama.
appeler/toi/puis/quand/il/aller/il!appeler/les/gardes du corps/pour/lui/
quelASP/tuer/personne
je t'enverrai chercher ». En rentrant, il convoqua ses gardes du corps qui assassinent
lesgens.
Da u go teki Asabisanimoogaaman. A be gi wantu toli ya.
puis/nous/aller/prendre/il-savoir-chose-plus-chef/il!PAssÉ/donner!quelque/
histoire/ici
Il leur dit d'aller chercher Asabisanimoogaaman parce que celui-ci avait raconté
quelques histoires,
«
Ma mi go feni den toli now. Tide [asiti dey fi en. » Neen den
mais/ je/aller! trouver!les/histoire/maintenan tl au jou rd' hui/dernier/jou r/pour/
lui/puis/ils
et maintenant le roi était capable de trouver les solutions.
242
Grammaire du nengee
go teki en. Di a kon a sidon. Kownu taki den toli, a puu den te a kaba prisisi
den toli a puu.
aller/prendre/leiquand/il!venir fil! asseoir/roi/dire/les/histoire/ il! enlever/les/jusqu'à/
il!finir/plaisir/les/histo ire/il/enlever
Lorsqu'ils le ramenèrent, il s'assit tranquillement. Le roi raconta les histoires en
donnant les solutions. Il était tout joyeux parce qu'il se croyait vainqueur.
Asahisanimoogaaman taki : « A bun. Mi si taki lasiti dey Eu mi ma mi wani
il-savoir-chose-plus-chef/dire/il!bien/je/voir/dire/dernier/jour/pour/moi/
mais/je/vouloir
Asabisanimoogaaman lui dit: « C'est très bien, je vois qu'aujourd'hui
est mon dernier jour mais je voudrais tout de même
akisi Kownuapuulay wan sani : ( Te i 0 kii wan foo, san i mu gi en ? »
demander/roi-il-enlever-énigme/une/chose/quand/tu/FuT/tuer/
un/oiseau/quoi/tu/devoir/donner/ lui
poser une question au roi: Quand on veut tuer une poule, qu'est-ce qu'on doit lui
donner? »
Neen a taki a an sabi, gaan se Eu den sama taki i mu gi en wata,
puis/il! dire/il!NÉG/savoir/grande/côté/po ur/les/ personneldire/tuf devoir!
donner/lui/eau
Le roi répondit que la majorité des gens disait qu'on devait lui donner de l'eau.
Neen a taki : « We, eside, Asabisanimoogaaman
0
gi Kownuapuulay wan toli
haka.
puis/il/dire/alors/hier/il-savoir-chose-plus-chef/FUT/donner/roi-il-enlever-énigme/
une/histoire/de nouveau
Et il dit: « Hier, - Asabisanimoogaaman va raconter une flis de plus une autre
histoire au roi,
A 0 gi en a ini pe den 0 kii en. Eside mi be go a onti,
il!FuT/donner/lui/à/dans/où/ils/FuT/tuerlle/hier/je/PAssÉ/aller/à/chasse
il la racontera là où ils le tueront. Hier, je suis allé à la chasse,
mi kii wan dia, a dia buba de, ma a sikin no de.
Da meki den puu a toli gi en »,
je/tuer/un/biche/la/biche/peau/exister/ mais/lei corps/NÉG/être/ puis/faire/ils/
enlever/la/histoire/donner/lui
j'ai tué une biche. Comme preuve, j'ai toujours sa peau mais le corps n'y est plus.
Qu'on trouve la réponsepour lui!
243
Annexes
- lVtln lasti wan!
un/dernier!un
La dernière!
- Wan lasti wan, neen no wan sama sabi a toli. Neen a taagi Kownuapuulay
unIdernier! unIpuis/NÉc/un/personnelsavoir/le/histoire/puis/il!raconter/
roi-il-enlever-énigme
Mince, aucune personne ne jùt capable de donner id solution.
ALors il demanda au roi
taki : « Seni den suudati fi i go a ondo mi bedi, go teki a dia buba kon
dire/envoyer!les/policier!pour/ tuf aller!à/ sous/ montlit! aller!prendre/la/biche/
peau/venir
d'envoyer ses policiers chercher La peau de id biche chez Lui.
gi i ». Neen den suudati go, neen di den go, neen den si kownu ondokoto
donner/ toit Puis/ lestpolicier/aller!puis/q uand/ils/aller! puis/ ils/voir/ roi/
sous-vêtement
Les policiers allèrent chercherLa peau et en cherchant, ils trouvèrent
Le slip de notre cher roi.
lebi nyaaa fa i si den kon doo, a opo den opo en so. A kownu
rouge/idéophone/commen t!tu/voir/ ils/venir!arriver! c' est/lever/ils/lever/le/
comme ça/le/roi
Son slip était faciLe à reconnaîtreparce quïL brillait d'un rouge vif Les policiers
comprirent ce que signifiait L'histoire. En revenant, ils brandirent Le sous-vêtement
en L'air.
donpu gwolow komoto na a sutuu a dede pii. A dati meki
rornber/idéophone/dehors/à/letchaise/ il/ mourir!idéophone/c'est/ cela/faire
Du coup, Le roi s'évanouit et [ut tué par Le choc. C'est de cettefaçon
Asabisanimoogaaman toon kownu. A dari ede manenge kisi kownu a goontapu,
il-savoir-chose-plus-chef/devenir!roi/c'est/ celaIraison/homme/recevoir!
roi/à/monde
qu'Asabisanimoogaaman devint Le roi des hommes dans Le monde.
A so a toli waka.
c'est!comme ça/lethistoire/marcher
C'est ainsi que s'est déroulée l'histoire.
244
Grammaire du nengee
Lexique
Nenge(e) - Français
Ce lexique minimal regroupe les mots utilisés dans les exemples, ainsi que d'autres
qui font partie du vocabulaire de base du nenge(e) tango.
Remarque: sauf indication contraire, lorsqu'il y a une différence dialectale entre
aluku, pamaka et ndjuka, le premier mot est en aluku/pamaka, et le deuxième
est en ndyuka.
(h)angi, faim / être en manque de
a, il, elle, article défini singulier
a(bi), avoir
aba 1 abaa, traverser
abal abaa (se), en face
agina, riz
agu, cochon domestique
ala, tout
Alabu セ Alabii, Arabe
alen, pluie
alisi, riz
Aluma, Allemand
ana, main / bras
anda, là-bas
anga, avec, et
ape, là
apodon, wassaye
ati, cœur
atirnan, personne agressive
atuku, corossol
avo, ancêtre masculin
ayn, œil
azin, vinaigre
ba, morceau de canne à sucre
Ba(a), terme d'adressepour un homme
de même âge que le locuteur et
jeune (J 6-40 ans)
baa, s'il vous plaît
baaka, deuil
baaka, noir
baala, étalé
baala, frère / cousin
baala, large
baana, banane plantain
baaw, bleu
baka, dos / derrière / après
baka futu tetey, tendon d'Achille
Bakaa, Blanc, Européen
(non Businenge)
bakadina, après-midi
baki, récipient, baquet
bali ou balin, bidon
bali, crier, annoncer
bangi, banc
bansa, côté du corps (jlanc),
côté extérieur de la maison
basi, chef
basia, assistant du Gaaman
et du kabiten
boso / bosoo, brosse
bosooko, T-shirt
boto, beurre
boto, pirogue
boygi, apaiser
boyti, sauf, en dehors de
buba, peau
Basili, Brésil
buba mofu, lèvre
bata / bataa, bouteille
buku, champignon / moisi
buku ede, se cogner la tête
buku pasi, déblayer
buku, livre
bun, bon
bunkopu, bon marché
busi, forêt
businenge / businengee, Noir Marron
bay, acheter
baysigi, bicyclette
bee (de anga bee), être enceinte
bee, lignage
bee, ventre
beele, pain
beeman, fimme enceinte
beenki, vaisselle
beey, coiffer
begin セ bigi(n), commencer
bete / betee, meilleur
bete / betee, ridiculiser
bigi, gros
bii, bière
bii(bi), croire
biifi, lettre
bilo, en aval
bobi, sein
bofo / boloo, tapir
boketi, seau
boli, cuire
boliman, cuisinière, fèmme
booko, casser
buuku, pantalon
buulu, sang
dagu, chien
dansi, danser, remuer
data / dataa, médecin,
personnel médical en général
dati, cela
Dda, terme d'adressepour un homme
âgé (+ 60 ans) et de statut social
élevé
de, être (localisation, attribution de
propriété)
de, là
dede, mourir, être mort
dee, sec
deesi, médicament
deesi, soigner
deki, épais
den, ifs, e!les / eux / article défini pluriel
dey,jour
di, quand / pronom relatif
dia, biche
didon, être a!longé
dii, cher
dii, trois
diidewooko, mercredi
diingi, boire
diipi, a!ler vers le côté
diki, creuser
dipi, être profond
disi, celui-ci
don, stupide
dongo, descendre la rivière
doo, arriver
do on, tambour
du, faire
du Fu, celui de, ce!le de
duku, serviette
dunsu, mi!le
duungu, être saoûl
duungu, sombre
dyonko, somnoler
dyonson, bientôt
dyunta, empiler
ebi セ ibi, lourd
ede, en haut
ede, raison
ede, tête
ede uwii, cheveu
edeman, chef, leader
non
èéè,
eeya /eeye, oui
enke セ eke, comme
esi, vite
eside, hier
ete, encore
fa, comment
faa, déboiser
faagi, menstruation
faagiman, femme qui a ses règles
faaka, drapeau
Faansi, France / fiançais
Faansi Se, Guyane
faawe, loin
famii, fami!le
fanafu, depuis
fanga, attraper
fanowdu, avoir besoin de
fasi, accrocher
fasi, manière
fatu, gras / graisse / huile
faya, épicé
faya, fe u
faya, très chaud
feeda, vendredi
feegete, oublier
feele, avoir peur
feke, léger
feni / fende, trouver
fense / fensee, fenêtre
fesi, visage / devant / avant
feti, lutter
Gaanman, chefsuprême
fetiman, combattant
gaanto, pouce
feyfi, cinq
fii, être libre
gaapu, empoigner
gaasama, ancien
fii, sentir
fiingi, lancer
fika, rester
finga, doigt de main et de pied
fini, fin
fisi, poisson
fo, quatre
fodewooko, jeudi
foluku, peuple
Fon, battre, piler
foo, oiseau
fosi, avant / premier
foto, Paramaribo
fowtow, photo
fowtu, faute
gaasi, herbe
Fu, pour
fufuu, voler
fufuuman, voleur
gi odi, dire bonjour
gi toli, raconter
futu, pied / jambe
giin, râper
giiti, toucher, frotter
gaasl, verre
gaata, glisser
gadu, dieu
gafa, prier
ganda, cour, dehors, endroit où
habitent des gens
gaw, vite
gbe gbe, bois léger
gende / gendee, être prétentieux
gengen, cloche (église)
gi, à, pour, de
gi, donner
gi bee, engrosser
gi faya, allumer
giili, avidité / être avide
fuu, être plein / remplir
fuufeli, embêter
go, aller
fuuku, jeter un mauvais sort
gogo, fisse
fuuku, tôt
golingo, gorge
fuukufuuku, poumons
gongosa, ragots, potins
gaan, être grand / très
gaan tangi, merci
goni, fusil
goniman, chasseur / époux (homme)
gaandi, être âgé
goo, gourde
gaanenge / gaanengee, être impertinent
goo, pousser, croître
goofu, être impoli / être rugueux (surjace)
kaku, gagu, bégaiement
goon, abattis (champ cultivé)
kaJi / kay, appeler
goontapu, le monde, la terre
kan, peigner
kan, pot
goto / gotoo, canal
gowtu, or
kande, peut-être
kankan, peigne
kanpu, campement
gudu, biens
guli / gwili, avaler
guluntu, légume
kapiten (kabiten), capitaine
gwe, s'en aller
kasaba, manioc
haw, vieux
kasi, armoire
hii, entier
kasi, fromage
holi, tenir
kawsi, pinceau
how, sabre
kayee, cahier
ibi / ibii, chaque
kee, pleurer
ini / inii, chaque
Keol, Créole
keti, chaîne
kii, tuer
kini, genou
kisi, attraper / prendre / obtenir
kofi, café
kofu, poing
koko, bouton
koko, faire un nœud
koko, frapper (à la porte) /
ini, intérieur
inpi, chemise
iti, jeter
iya, oui (poli)
kaabita, chèvre
kaabu, crabe
kaabu, gratter (des herbes) / racler
kaagi, plainte
kaaka, ombre
kaakiti, force, pouvoir
kaasi, gratter / réprimander
kaba, finir
kado, cadeau
kai, tomber
kaka, être courbé
donner un coup de poing
koko, nœud
koko, noyau, graine
koko lanpu, lampe à huile
kokohe, lèpre
kokobeman, lépreux
kaka, excrément, déféquer
kokonoto, noix de coco
kakafoo, coq
koli, tromper quelqu'un
249
lebi, être rouge / être brun (personne)
komoto, sortir de
kon, venir
leli, apprendre
konde / kondee, viLLage / pays / viLLe
lepi, mûr
koni, être inteLligent / inteLligence
lesi, paresseux
koo, calme
lesipeki, respect / respecter
koo, Jroid
koo, tortue
lay, ail
leti, droit /juste
ley, conduire
ley, mensonge / mentir
leysi, fois
leysi, Lire
liba, fleuve
libi, vie / vivre
linga, anneau
lobi, aimer
lobi, oindre
Ion, courir
lontu, jaire Le tour
Ion tu, rond / autour
loto, abîmé, gâté
lowe, s'enfuir
luku, regarder
lutu, racine
ma, mats
maandi, être offinsé / s'offinser de
makisita, moustique
makiri, êtrepuissant
malalia, paludisme
malenge, handicapé
rnamanten, matin
man, personne (générique) / personne
mâle
lay, charger(une pirogue)
man, pouvoir
koosi, vêtement
kosi, insulter
koti, couper
kownu, roi
koy, sepromener
kpolon, fin [idéophone}
kuku, biscuit / cuire (bouillir)
kuku, cuisine
kukutu, gauche / corrompu
Kuli, Indien (d'Inde)
kuutu, réunion / discuter / porterplainte
/ calomnier
kwaka, couac
kwasi, Lèpre
kweki, éleuer
kwetikweti, absolument pas
kwey, pagne des[eunes fiLLes
langa, Long
lanti, gouvernement / public
lasi, arrière
lati, tard
law,fo u
lawman, personnefoLLe
250
Gridnmafre du netlgèe
manali, tamis
moni, argent
manenge / manengee, homme
rnoo, plus / dépasser
mangi / mangii, maigre
moy,joli
manpikin, garçon / fils
mu, devoir
manyan, mangue / manguier
muliki, difficile / énerver
masi, écraser
mun, mois / lune
masini, machine
munde / monde, lundi
matapi, couleuvre à manioc
musu, devoir / certitude
mati, ami
naki, frapper, battre
mato, conte
namo, pas plus / seulement
may(n), belle-mère
nanasi, ananas
mazonzon, cervelle
nanay, aiguille
me, matre
nanga, ongle
meki / meke, jàire
nati, mouillé
menbe / menbee, se souvenir / penser
nay, coudre
met, maître
neen, ensuite
met(r)es, maîtresse
nefi, couteau
rneti, viande / animal
neki, cou
neki ana, poignet
neko, liane à nivrée
meyse, jeune fille
mi, je / me / moi
mindi / mindii, moitié
miti, rencontrer
miti mofu ou rneki mofu, être d'accord,
se mettre d'accord
mm a, mère
Mma, terme d'adresse pour une jèmme
dgée (+ de 60 ans) et de statut
social élevé
nen, nom
nenge / nengee, personne,
langue (businenge)
neti, nuit
nongo, proverbe
nono, non (poli)
nosu, nez
mofu, bouche
now, maintenant
mofu, message
nownow, maintenant
mofu, mot
noyti, jamais
mofu, ouverture
nyan, manger
mongi / mongii, singe
nyanyan, nourriture
nyoni, petit
nyun san, lever du soleil
pasa, passer
pasi, chemin
payman, paiement
nzaw, éléphant
obiaman, homme avec des forces
surnaturelles
-
pee, Jouer
peesi, endroit
peeti, assiette
obiaurnan, jèmme avec des[orees
surnaturelles
odi, salut
ogi / ogii, mauvais, méchant
oli, tenir
010, trou
olornan, fOssoyeur
omen, combien
omu, oncle (terme d'adresse)
ondi, quelle
ondo / ondoo, dessous
ondoo, défricher
onten, quand
ontirnan, chasseur
opasi, infirmier
opo, lever / ouvrir
opu, en amont
osu, maison
paandi, planter
paata, êtreplat
paati, partager
pakiseli, réfléchir
pali, pagaie
pangi, pagne
panpila, papier / documents d'identité
panya, éparpiller
pen, douleur
pii, tard [idéophone]
nyun, nouveau
gイ。ュゥセ
252
du nengee
pii, peler
piirnisi, pardon
piisii, plaisir
piiti, déchirer
piki, répondre
pikiman, littéralement « le répondeur »
(personne qui joue le rôle
d'interlocuteur dans les leuutu
ou les contes)
pikin, enfànt / petit
pikinenge / pikinengee, enfant
pilen, piranha
pina, êtrepauvre
pinda, arachide
pingo, cochon bois
pipi, penis
pisi, pièce
plSI,
uriner
pooti, êtrepauvre
popoy, vagin
poti, mettre
poy, pouvoir
Ppa, terme d'adresse pour un homme
âgé (+ 60 ans)
puu, arracher, enlever
Sa, forme d'adresse pour une femme de
même âge ou jeune
saafi セ saafisaafi セ saaflio, doucement
sikin, corps
sikoo, école
Saanan, Surinam
sikoonenge 1 sikoonengee,
enseignant / personnel de l'ecole
saanti, mépriser
sikoo man, élève
saapu, aiguISer
sikoo urnan, institutrice
sabi, savoir
sikowtu, policier
safisafi, doucement
sineki, serpent
safu, ètre doux
Sineysi, Chinois
saka, descendre / déposer (un dossier)
singi, chanter
saka, sac
sipali, épargner
sali 1 say, être suffisant
sipali, raie
sama, personne / qui?
sipiki 1 sipikii, clou
same, public
sipiki 1 sipikii, miroir
san, quoi?
sisa, sœur
san, soleil
siste, infirmière
san dongo, coucher du soleil
sitaafu, punir / prison
sani, chose / afJàire
sitaati, rue
sata 1 sataa, samedi
sitee, défi / parier
sayde, pourquoi
so, ainsi
se, côté
sodoo, pilotis
seefi, même
soli, montrer
seeka, réparer / résoudre (un problème)
soli 1 soy, montrer
seepi, filet
solugu, s'occuper de
seli, vendre
son, certain
seni 1 sende, Clwoyer
sonde, dimanche
seybin, sept
sonde 1 sondee, sans
SI,
soo, bord
uotr
sibi, balayer
soo, mouton paresseux
sidon, s asseoir
Soolan, Saint-Laurent
siibi, dormir
sooto, enfermer à dé / clé
sikiifi, écrire
soso, seulement
253
soso kaali, sans raison
tapu, au-dessus de / en haut
sowtu, sorte de
tapu, fermer
subi, monter
tata, père
suku, chercher
te, jusqu'à ce que / quand
sukuu, récurer
te, thé
sukuu, sucre
te, très
sumee, odeur
tee, queue
sumee, sentir
teki / teke, prendre
sungu, se noyer
ten, temps
supun, cuillère
tenbe / tenbee, art
susu, chaussure
tenbeman/ tenbeeman, artiste
sutuu, chaise
tetey, corde
suwa, amer / acide
tey, lier
suwa (anga), rape
suwaki, faible
Tia, terme d'adresse pour une femme
tide, aujourd'hui
sweti, transpirer
tifi,dent
switi, être doux / être sucré
tii, mener
switi, sucre
Tiifo), terme d'adresse pour un homme
switimofu, gibier / viande
(40-60 ans)
syen, avoir honte
tiiki, repasser
taa, autre
tiiman, conducteur / leader
taagi, raconter, dire
tiingi, puer
taanpu, être debout
tiki, bâton
tabiki, île
tikii, chatouiller
tafa / tafaa, table
todo, grenouille
taki, parler
toli, histoire
taki, que
tomati, tomate
takiman, porte-parole
tone, léger handicap mental
taku / takuu, mauuais, méchant
tongo, langue
tamaa, demain
toobi, problème
tan, rester
toon, fois
Tante, tante (terme d'adresse)
tooto, ancêtre
254
toto, pousser
way, souffler / s'éloigner
tow, se marier
weiylse, toilettes
towe, jeter
wegi, peser
tudewooko, mardi
weki, se réveiller
turnisi, trop
we1i, jàtigue / être jàtigué
twaalufu, douze
we1i / wey, porter un uêtement
tya, apporter
wenki / winki, magasin
tyaypi, beaucoup
wenkiman, uendeur
tyobo, sale
weti, blanc
udu, bois
wiki, semaine
uku, pêcher / ligne, hameçon
uman,jèmme
wini, gagner
winti, esprit
umanpikin, fille, jèmme
wisiwasi, bon à rien
waan, chaud
wiwii / uwii, jèuille / chelieu
wagi, voiture
wooko, travail / travailler
waka, marcher
wookoman, travailleur
wakaman, voyageur
wakauman, jèmme adultère
woon, ver
wowoyo, marché
wan, un, une
wowtu, mot
wan wan, quelques-uns
ya,
ICl
wansi / winsi, même si
ya,
OUI
wanten, soudain
yali, an
wantu, quelques-uns
Yanpaneysi, [auanais / javanais
wasi, laver
yee, entendre / comprendre
wasirnasini, machine à laver
yeepi, aider
wata / wataa, eau
yesi, oreille
wawan, seul
yonku, être jeune
wawasi, guêpe
yuu, heure
waway, éventail
ze, mer
wani, vouloir
255
Lexique
Français - Nenge(e)
Ce lexique minimal regroupe les mots utilisés dans les exemples, ainsi que d'autres
qui font partie du vocabulaire de base du nenge(e) tango. Il n'a pas la prétention
d'être exhaustif et ne représente qu'une petite partie du vocabulaire des langues
businenge.
Remarque: sauf indication contraire, lorsqu'il ya une différence dialectale entre
aluku, pamaka er ndjuka, le premier mot esr en aluku et en pamaka, et le deuxième
est en ndyuka.
à, gi
allonger (s'J, didon
abattis (champ cultivé), goon
allumer, gi faya
abîmé, gâté, loto
amont,opu
absolument pas, kwetikweti
amer / acide, suwa
accord (se mettre d'), miti mofu
ou meki mofu
ami, mati
accrocher, fasi
ananas, nanasi
an, yali
acheter, bay
ancêtre, rooto
âgé (être), gaandi
ancêtre masculin, avo
agressive (personne), atiman
ancien, gaasama
aider, yeepi
animal/viande, rneti
aiguille, nanay
anneau, linga
azgUlser, saapu
apaiser, boygi
ail, lay
appeler, kali / kay
aimer, lobi
apprendre, leli
ainsi, so
après, baka
Allemagne, Aluma
après-midi, bakadina
aller, go
Arabe, Alabu ou Alabii
aller vers le côté, diipi
arachide, pinda
256
Grammaire du nengee
argent, moni
armoire, kasi
arrière, lasi
arriver, doo
art, tenbe 1 tenbee
artiste, tenbemanl tenbeeman
assiette, peeti
assistant du Gaanman et du kabiten,
basia
attraper, fanga
attraper 1prendre 1 obtenir, kisi
au-dessus de, tapu
aujourd'hui, tide
autour de, lontu
autre, taa
aval, bilo
avaler, guli 1 gwili
avant, fosi
avant, devant, fesi
avec, anga
avidité 1 être avide, giili
avoir, a(bi)
balayer, sibi
bananeplantain, baana
banc, bangi
bâton, tiki
battre, piler, Eon
beaucoup, tyaypi
bégaiement, kalm, gagu
belle-mère, rnaytn)
besoin de (avoir), fanowdu
beurre, boto
257
biche, dia
bicyclette, baysigi
bidon, bali ou balin
biens. gudu
bientôt, dyonson
bière, bii
biscuit, kuku
blanc, weti
Blanc, Européen, non Businenge, Bakaa
bleu, baaw
boire, diingi
bois, udu
bois léger, gbe gbe
bon, bun
bon à rien, wisiwasi
bon marché, bunkopu
bord, soo
bouche, mofu
bouteille, bata 1 bataa
bouton, koko
Brésil, Basili
brosse, boso 1 bosoo
brun (être), pour une personne, lebi
cadeau, kado
café, kofi
cahier, kayee
calme, koo
campement, kanpu
canal, goto 1 gotoo
capitaine, kapiten ou kabiten
casser, booko
cela, dati
celui de, celle de, du
fu
cochon domestique, agu
celui-ci, disi
cœur, ati
certain, son
cogner la tête (se), buku ede
cervelle, mazonzon
coiffir, beey
chaîne, keti
combattant, fetiman
chaise, sutuu
combien,omen
champignon / moisi, buku
comme, enke ou eke
chanter, singi
commencer, begin ou bigi(n)
chaque, ibi (ou) ini / ibii (ou) ibii
comment, fa
charger (une pirogue), lay
comprendre, yee
chasseur, ontiman
conducteur / leader, tiiman
chasseur / époux (homme), goniman
conduire, ley
chatouiller, tikii
conte, mato
chaud, waan
coq, kakafoo
chaussure, susu
chef, basi
corde, tetey
corossol, atuku
chefsuprême, Gaanman
corps, sikin
chef, leader, edeman
côté, se
chemin, pasi
côté du corps (flanc), côté extérieur de
la maison, bansa
chemise, inpi
cou, neki
cher, dii
couac, kwaka
chercher, suku
coucher du soleil, san dongo
cheveu, ede uwii
coudre, nay
chèvre, kaabita
couleuvre à manioc, matapi
chien, dagu
couper, koti
Chinois, Sineysi
courbé (être), kaka
chose / ajfàire, sani
cinq, feyfi
cour, dehors, endroit où habitent des
gens, ganda
clé / [ermer à clé, sooto
courir, Ion
cloche (église), gengen
cousin, frère, baala
clou, sipiki / sipikii
couteau, nefi
cochon bois, pingo
crabe, kaabu
258
Grammaire du oengeé
Créole, Keol
creuser, diki
crier, annoncer, bali
croire, bii(bi)
cuillère, supun
cuire, boli / kuku
cuisine, kuku
cuisinière, femme, boliman
danser. remuer, dansi
de, gi
déblayer, buku pasi
déboiser, faa
debout (être), taanpu
déchirer, piiti
défi / parier, sitee
défricher, ondoo
demain, tamaa
déposer un dossier, saka
dent, tifi
depuis, fanafu
descendre, saka
descendre la rivière, dongo
dessous, ondo / ondoo
deuil, baaka
deuoir, mu ; musu
dieu, gadu
difficile, muliki
dimanche, sonde
dire bonjour, gi odi
doigt de main et de pied, finga
donner, gi
dormir, siibi
lセャ、ア|・
259
Françaî5 - Nenge(e}
dos / derrière, baka
doucement, saaf - saafisaafi - saaflio safisafi
douleur, pen
douze, twaalufu
doux (être), safu
drapeau, faaka
droit / juste (être), leti
eau, wata / wataa
école, sikoo
écraser, masi
écrire. sikiifi
éléphant, nzaw
elève, sikoo man
élever, kweki
éloigner (s'), way
embêter, fuufeli
empiler, dyunta
empoigner, gaapu
encore, ete
enceinte (être), de anga bee
endroit, peesi
énerver; gêner, muliki
enfant, pikinenge / pikinengee
enfant / petit, pikin
engrosser, gi bee
enleuer, arracher, puu
enseignant. personnel de L'école,
sikoonenge / sikoonengee
ensuite, neen
entendre / comprendre, yee
entier, hii
ennoyer, seni / sende
épais, deki
épargner, sipali
éparpiller, panya
épicé, faya
esprit, winti
et, anga
étalé (être), baala
être (localisation, attribution de
propriété), de
éventail, waway
excrément 1 déflquer. kaka
ftlce (en fàce de), aba / abaa
fàible, suwaki
fàim 1 être en mtmque de, (h)angi
fàire, du ; meki / rneke
fàire le tour, lontu
faire un nœud, koko
fàmille, famii
fàtigue 1 êtrefàtigué, weli
fàute, fowtu
fèmme, uman
fèmme adultère, wakauman
fèmme avec desfOrces surnaturelles,
obiauman
fèmme enceinte, beeman
fèmme qui a ses règles. faagiman
fenêtre, fense / fensee
fèrmer. tapu
fèsse, gogo
fèu, faya
fèuille 1 cheveu, wiwii / uwii
filet, seepi
fille, umanpikin
260
Grammaire du nengil!!!
fin [idéopbone], kpolon
fin, fini
finir, kaba
fleuve, liba
fois. leysi ; toon
fOrce, pouvoir, kaakiti
fOrêt, busi
fOrme d'adresse pour une fèmme de
même âge ou jeune, Sa
fOssoyeur, olornan
fOu 1personnefOlie, law / lawman
France 1[rançais, Faansi
frapper (à la porte) 1 donner un coup
de poing, koko
ftapper. battre, naki
ftère 1cousin, baala
ftoid, koo
ftomage, kasi
fusil, goni
gagner, wini
garçon1fils. manpikin
gauche 1 corrompu, kukutu
genou, kini
gibier 1 viande, switimofu ou
sitimofu
glisser, gaata
gorge, golingo
gourde, goo
gouvernement 1public, lanti
graisse 1 êtregras, fatu
grand (être), gaan
gratter (des herbes) 1 racler, kaabu
gratter 1 réprimander; kaasi
grenouilfe, todo
jeter, iti
gros, bigi
jeter, towe
guêpe, wawasi
jeter un mauvais sort, fuuku
Guyane, Faansi Se
jeudi, fodewooko
handicapé, malenge
jeune (être), yonku / yonkuu
handicap mental léger. tone
jeune filfe, meyse
haut, tapu / ede
joli, moy
herbe. gaasi
Jouer, pee
heure, yuu
jour, dey
hier, eside
jusqu'à ce que / quand, te
histoire, toli
là, ape
homme, manenge / manengee
là, de
homme avec des forces surnaturelles,
obiaman
là-bas, anda
honte (avoir), syen ou sen
lancer, fiingi
huile, fatu
langue, tongo
let,
ya
lampe à huile, koko lanpu
large, baala
il, elfe, article défini singulier, a
laver, wasi
île, tabiki
léger, feke
ils, elles / eux / article défini pluriel, den
légume, guluntu
impertinent (être), gaanenge / gaanengee
lèpre, kokobe
impoli (être), goofu
lèpre, kwasi
Indien (d'Inde), Kuli
lépreux, kokobeman
infirmier, opasi
lettre, biifi
ゥョヲイュ│セ
lever du soleil, nyun san
siste
institutrice, sikoo uman
lever / ouvrir, opo
insulter, kosi
lèvre, buba mofu
intérieur, ini
liane à nivrée, neko
intelligent (être) / intelfigence, koni
libre (être),
jamais, noyti
lier, tey
Javanais / javanais, Yanpaneysi
lignage, bee
je / me / moi, mi
lire, leysi
261
fii
livre, buku
médicament, deesi
loin, faawe
meilleur, bete / betee
long,langa
même, seefi
lourd, ebi セ ibi
même si, wansi / winsi
lundi, munde / monde
mener, tii
lune / mois, mun
mensonge / mentir, ley
lutter, feti
menstruation, faagi
machine, masini
mépriser, saanti
machine à laver, wasimasini
mer, ze
magasin, wenki / winki
merci, gaan tangi
maigre, mangi / mangii
mercredi, diidewooko
main / bras, ana
mère, mma
maintenant, now
message, mofu
maintenant, nownow
mettre, poti
matre, me
mille, dunsu
mats, ma
miroir, sipiki / sipikii
maison, osu
mois / lune, mun
maître, met
moitié, mindi / mindii
maîtresse, metlrjes
monde / terre, goontapu
manger, nyan
monter, subi
mangue / manguier, manyan
montrer, soli / soy
manière, fasi
morceau de canne à sucre, ba
manioc, kasaba
mot, wowtu
marché, wowoyo
mouillé, nati
marcher, waka
mourir, être mort, la mort, dede
mardi, tudewooko
moustique, makisita
marier (se), tow
mouton paresseux, soo
matin, mamanten
mûr, lepi
mauvais, méchant, ogi / ogii
nez, nosu
mauvais, méchant, taku / takuu
nœud, koko
médecin, personnel médical en général,
data / dataa
noir, baaka
262
GrammaIre du nengee
Noir Marron, businenge / businengee
noix de coco, kokonoto
nom, nen
non, èéè
non (poli), nono
nourriture. nyanyan
nouveau, nyun
noyau, graine, koko
noyer (se), sungu
nuit, neti
odeur, sumee
œil, ayn
offensé(être) / s'offenser de, maandi
oindre, lobi
oiseau, foo
ombre, kaaka
oncle (terme d'adresse), omu
ongLe, nanga
or, gowtu
oreille, yesi
oublier, feegete
oui, eeya /eeye
OUI, ya
oui (poli), iya
ouverture, mofu
pagaie, pali
pagne, pangi
pagne desjeunes filles, kwey
paiement, payman
pain, beele
paludisme, malalia
pantalon, buuku
papier / documents d'identité, panpila
263
lexique Français- Nenge(e)
Paramaribo, foto
pardon, piimisi
paresseux, lesi
parler, taki
partager, paari
pas plus / seulement, namo
passer, pasa
pauvre, pina ; pooti
peau, buba
pêcher/ Ligne, hameçon, uku
peigne, kankan
peigner. kan
peler. pii
penis, pipi
penser, menbe / menbee
père, tata
personne, nenge / nengee
personne (générique) / personne mâle,
man
personne / qui ?, sama
peser, wegi
petit, nyoni
peuple, foluku
peur (avoir), feele
peut-être, kande
photo, fowtow
pièce, pisi
pied / jambe, futu
pilotis, sodoo
pinceau, kawsi
piranha, pilen
pirogue, boto
plainte, kaagi
plaisir, piisii
planter, paandi
plat (être), paata
pleurer, kee
pluie, alen
plus / dépasser, moo
poignet, neki ana
poing, kofu
poisson, fisi
policier, sikowtu
porter, tya
porter un vêtement, weli / wey
pot, kan
pouce, gaanto
poumons, fuukufuuku
pour, fu ; gi
pourquoi, sayde ; fusayde
pousser, toto
pousser, croître, goo
pouvOIr, man
POUVOIr, poy
premier, fosi
prendre, teki / teke
prendre soin de, s'occuper de, solugu
prétentieux (être), gende / gendee
prier, gafa
problème, toobi
profond (être), dipi
promener (se), koy
proverbe, nongo
public, same
puer, tiingi
puissance/ êtrepuissant, makiti
punir / prison, sitaafu
quand, onten
quand / pronom relatif, di
quatre, fo
que, taki
quelle, ondi
quelques-uns, wan wan
quelques-uns, wantu
queue, tee
quoi ?, san
racine, lutu
raconter, gi toli
raconter, dire, taagi
ragots, potins, gongosa
raie, sipali
raison, ede
rape, suwa (anga)
râper, giin
récipient, baquet, baki
récurer, sukuu
réfléchir, pakiseli
regarder, luku
remplir / êtreplein, fuu
rencontrer, rniti
réparer / résoudre (un problème), seeka
repasser, tiiki
répondre, piki
'répondeur' (personne qui joue le rôle
d'interlocuteur dans les réunions
formelles ou les contes), pikiman
respect / respecter, lesipeki
rester,
fika
s 'en aller, gwe
sentir,
fii
rester, tan
sentir, sumee
réunion / discuter / porter plainte /
calomnier, kuutu
sept, seybin
réveiller (se), weki
serviette, duku
ridiculiser, bete / betee
seul, wawan
serpent, sineki
riz, agina,
seulement, soso
riz, alisi
s'il vous plaît, baa
roi, kownu
singe, mongi / mongii
rond / autour, lontu
sœur, sisa
rouge (être), lebi
soigner, deesi
rue, sitaati
soleil, san
rugueux (être), goofU
sombre, duungu
s'enfùir, lowe
somnoler, dyonko
sabre, how
sorte de, sowtu
sac, saka
sortir de, kumoto / kornoto
Saint-Laurent, Soolan
soudain, wanten
sale, tyobo
souffler, way
salut,odi
samedi, sata / sataa
sang, buulu
sans, sonde / sondee
sans raison, soso kaali
saoûl (être), duungu
souvenir (se), menbe / menbee
stupide, don
sucre, sukuu
sucre / être sucré, switi
suffir / être suffisant, sali / say
Surinam, Saanan
s'asseoir, sidon
table, tafa / tafaa
sauf en dehors de, boyti
tambour, doon
savoir, sabi
tamis, manali
seau, boketi
tante (terme d'adresse), Tante
sec, dee
tapir, bofo / bofoo
sein, bobi
tard, lati
semaine, wiki
tard [idéophone}, pii
temps, ten
trop, tumisi
tendon d'Achille, baka futu tetey
trou,
tenir, (h)oli
trouver, feni / fende
terme d'adresse pour un homme
(40-60 ans), Tii(o)
T-shirt, bosooko
terme d'adresse pour un homme âgé
(+ 60 ans), Ppa
terme d'adresse pour un homme âgé
(+ 60 ans) et de statut social élevé,
Dda
terme d'adresse pour un homme de
même age que Le Locuteur et jeune
(J 6-40 ans), Ba(a)
010
tuer, kii
un, une, wan
uriner, pisi
vagin, popoy
uaisselle, beenki
vendeur, wenkiman
vendre, seli
terme d'adresse pour une [emme, Tia
vendredi, feeda
terme d'adresse pour une jèmme âgée
(+ de 60 ans) et de statut social
éLevé, Mma
venir, kon
tête, ede
vêtement, koosi
toilettes, welylse
viande, meti
tomate, tomati
vie / vivre, libi
kai
vieux, haw
tortue, koo
viLLage / pays / uille, konde / kondee
tôt, fuuku
vinaigre, azin
toucher, frotter, giiti
tout,
ver, woon
verre, gaasi
thé, te
tomber,
ventre, bee
visage / devant / avant, fesi
ala
transpirer, sweti
trauail / trauailler. wooko
trauailleur, wookoman
traoerser. aba / abaa
très, te ; gaan
très chaud, faya
trois, dii
tromper quelqu'un, koli
266
Grammaire du nengee
vite, esi ; gaw
uoir, SI
voiture, wagi
uoler; fufuu
voleur, fufuuman
uouloir, wani
voyageur, wakaman
wassaye, apodon
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accent
45
comparatif
accompli
84
complément du nom
Afaka
20-24
agent
78, 139-140, 152
alphabet
aluku
20-21, 26, 42
7,11-12,17-20,41,
46- 50, 24, 27-28, 33, 104-105, 184
amérindien
10, 12-13,
15,17,61-62,72,90,166
adjectif
63, 66-69, 73, 82, 84, 86,
91,108,109,110-114,162,170
adjectif démonstratif
68, 69
adjectif statif
112-114
adverbe .... 67,86,97, 110, 115, 117-119,
129,138,162,167-170,172-174
adverbe locatif
67, 115,
117-119,124,129
article
64-69, 118
aspect
84,89-93,99, 104-109, 113
84, 98, 104
base verbale
113
bénéficiaire
131, 155, 136, 140, 180
Boni
capacité
17
93, 95, 99-103
212
100, 160
conjugaison
consonne
71, 72, 75
92
conditionnel
41, 64,
84-87,89,113-114
20, 26, 28, 29-34, 38,
41-44,46,104,164-165,174
coordination
150, 152, 161
créole
10-20,24,43,49,61
défini
64, 67
démonstratifs
67 (uoir aussi adjectifi
démonstratits/pronoms démonstratifi)
67
adjectif possessif
auxiliaire
complétif
63, 169
anglais
III
désir
dialecte
93, 98, 100-102
(voir variation dialectale)
diphtongue
24, 34, 36, 43
directionnel
115, 125, 129
djutongo
dynamique
écriture
égalité
emphase
espace
état
15
85, 86, 113
20-28, 42
111
31,68,104-105,117,
126,132,162,164-166,174
117, 118, 133
92-93, 108, 110, 112, 114,
143,155,158-159
existence
108
nasal (consonnes ou voyelles)
30,
34-35,38,41-42
français (comparaison avec le)
8-9,
29-32, 34-37, 39, 43, 45, 63, 65,
67-70, 72, 84-85, 87-89, 98, 100,
103, 105-106, 109, 112, 119,
129-131, 133, 135-140, 158, 169
futur
48, 66, 84-86, 88-89,
97,100,133,151,160
gbe
14-15,62- 63
genre
64, 66-67, 69, 73, 82, 83
habituel
90, 91, 99, 100
identité
106, 164
idéophone
37-38,132, J68-169,
170, 175 (annexe)
imperfectif
90
indéfini
65-66
intensité
162, 167-172
intransitif
139
invariable
64-65, 82, 83, 113
irréel
100-102, 160
kikongo
14- J5, 62-63
langues africaines
localisation
74, 108, 115, 118-119,
123-124, 128-129
marronnage
15-16,19
mélodie
modalité
13-14, 38,
44,61-62, 169
44-46
84,93-94,98, 104, 106, 113
mot composé
mot dérivé
74-78, 80, 123, 141
74, 78-80
mot interrogatif
144-147
mot localisateur
116, 118-119,
121-124, 129
ndyuka ........ 7,11-13,16-24,33,38,41,
46-50,59,63,86, 104-105, 140, 184
néerlandais
Il, 17, 19,25,49,
61,62,71,80,134,155,173
nécessité
93, 95
négation
41, 44, 48, 49, 84,
103-104,106-107,114,163,171
Noir Marron
nom
7,10-11,15-18,80
60, 61, 63-64, 69-73,
78-79,83,124,130,131,162
nombre
64-65,67-71,73,81-83, 108
obligation
objet direct
objet indirect
..
o kamsl
oral
93-94,98-99,101,102
81,135-137,161
135, 161
16
25-26, 34, 42, 65, 137-138, 184
ordre des mots
orthographe
.
pa 1ara l'rsanon
66,72-73,75,
83,135-138,161,164
25-27, 29. 34, 47
31,37 (note)
pamaka ....... 7,11-12,14,17-20,27,28,
31,33,41,46-50,79,104-105, 184
partitif
passé
passif
patient
permission
phonème
phonétique
66
84-88, 89, 99, 100-103,
107,133,151,160,163
139
139, 140, 152
96
28,29, 169
28-30
phonologique
12, 19,24,27,
28-29,35-38,41,46,164-165,169
pidgin
13
pluriel
64-67,69,81,118
'"
68
(voir aussi adjectilponcssiflpronorn possessifi
relief (mise en)
saamaka
7,11-13,15-19,44
singulier
64-65, 67, 69, 81-82
sranantongo
11-15, 18-19,25,39,
43,49,59,68,70,116,121,142,158
possessif ..,
possession
71, 129, 130
possibilité
97
portugais
13, 15-17, 19,61, 62, 65, 71
préposition
40, 115, 118-119,
121-122,124-125,129-132,
134,136,149,163,170
présent
85-87, 89-90, 92, 113
prétérit
85, 113
progressif
90
prononciation
25-26,28-29, 30-36,
39, 41-42, 48
pronoms
61,65,69-70,
82,135,139,161
pronoms démonstratifs
pronoms personnels
68, 118
59-41,
81-82,163,174
pronoms possessifs
propriété
69-70
79,91,106,113-114
statique
150
sujet
81,91, 109, 110, 112, 135,
137,139,140,143,152,161,163,169
supériorité
III
superlatif
III
syllabe
20, 22, 24,
28,32,38,41,42-47
raki taki
temps
10, II
85,87,89,99,104,106-107,
109,113,133,146,158,159
tons
28, 45-46, 103, 163
transi tif
110
variation dialectale
verbe
verbe être
101-102,160
voyelles
82
157-158, 171
relexification
15
274
Grammaire du nengee
86, 109-111, 114
verbe approximatif
réel
46,95 (note), 104
41, 63-64, 84-93,
95,97,98,100,104,113
verbe adjectif
112-114, 162
relatif
85-87, 112-114
subordination
redoublé (adjectif)
réfléchi
105,137,162-164,171
voyelle longue
voyelle nasalisée
113
105-109,114
22, 24, 26,
28, 31, 33-36, 40, 42-49
33,36,47
34
Table
des matières
PRÉSENTATION DE L'OUVRAGE ET DES LANGUES
7
Pourquoi ce livre?
7
Qu'est-ce que le nenge(e) ?
.
10
L'histoire des langues du fleuve
12
Les conséquences linguistiques de cette histoire
18
Écritures dans les langues businenge
..
.
20
L'écriture d'Afaka
20
L'écriture du nenge(e) aujourd'hui
25
1. LES SONS
.
Les consonnes
.
Les voyelles
.
28
.
29
.
Les voyelles longues
.
33
.
33
Les voyelles nasalisées.
.
Les diphtongues
34
.
34
Comparaison des voyelles du français et du nenge(e)
35
Quelques sons rares
.
37
Autres particularités du système des sons en nenge(e)
Absence de Irl
Les mots en contact
39
39
. 39
Les verbes se terminant par une consonne nasale
41
Pour résumer .
. 42
La syllabe.
.
Les tons
42
.43
275
Tablede5rnatière5
Les différences dialectales entre les formes de nenge(e}
La longueur vocalique
.
46
.
47
Variation vocalique en fin de mot
. . 47
Présence ou non d'un III intervocalique
Isl devant Iii
48
..
.
Formes de la négation .
.
Les différences lexicales
.
..
.
...... 51
Salutations (gi odi)
.......................... 51
En arrivant à la maison
.... 55
Au départ
.
.
56
Remercier quelqu'un (gi daa)
.
Termes d'adresse et titres
57
.
Les présentations
58
.............60
Pour conclure
.
3. LE NOM ET SES DÉTERMINATIONS
Les catégories de mots .
61
..
.
Le nom et ses déterminations
.
..
Les possessifs..............
.
.
Le complément du nom ..
Le nom et l'adjectif.. .
Comment créer de nouveaux mots en nenge(e}
Les mots d é r i v é s . . . . . . . . . . .
64
67
68
Les autres façons de déterminer le nom
Les mots composés
63
64
Les articles.
Grammaire dunengee
60
... 61
La composition du v o c a b u l a i r e . . . .
276
48
... 49
2. LES SALUTATIONS
Les démonstratifs
48
69
.
71
73
74
74
... 78
Les pronoms personnels
.
Les pronoms personnels réfléchis....
81
.
.
Pour conclure sur le nom .
.
83
4. LE VERBE ET SA CONJUGAISON
84
Le temps
.
85
Le verbe sans marque de conjugaison
.
85
Passé: be
Futur:
.
0
L'aspect
88
88
.
.
Imperfectif: e ..
82
89
.
.
Complétif: kaba
90
.
92
D'autres valeurs aspectuelles
.. 93
La modalité
93
Obligation: mu, musu (fu), abi fu .
.
93
Nécessité: abi/de fanowdu
Capacité 1 : sabi
95
..
.
Capacité 2 : man/poyet sa .
95
.
Permission: sa, man/poy
95
.
Possibilité: sa .
Désir: wani
.
96
. 97
. 98
"
Combiner les particules d'aspect, de temps et de mode
99
Habituel dans le passé: be e
99
Capacité habituelle: e man/poy
99
Obligation habituelle: mu/musu e
99
Désir habituel: e wani ."
100
Capacité dans l'avenir: 0 man/poy
100
L'irréel: be 0
. 100
Capacité irréelle: be o/sa man
Désir irréel: be o/sa wani
Obligation dans le passé: be mu (irréel) vs be abi fu (réel)
271
101
.
101
101
Capacité obligatoire: mu man
.
102
Capacité dans le passé. be man/poy
La négation
.
103
.
... 103
Les équivalents du verbe être en nenge(e)
105
naja
.
de
... 107
Les « verbes adjectifs» ..
.
Les « verbes adiectifs » simples
Les adjectifs statifs
105
109
.
109
.
... 112
Les verbes approximatifs
113
Pour conclure sur le verbe
.
113
5. LA LOCALISATION
ET AUTRES CONCEPTS APPARENTÉS.
............. .... .. 115
La localisation absolue
.. 115
Les adverbes locatifs ...
.
La localisation relative.
...... 118
Devant
.
117
... 120
Derrière.
.
120
Dessus.
.
Dessous
121
.. 121
À côté de
122
Intérieur.
.... 122
Au milieu de
................. 122
En face de .....
.... 123
Autres localisations
... 123
Les particules directionnelles
.. 125
Éloignement par rapport au locuteur: go/gwe
Rapprochement: kon
Mouvement circulaire: lontu.
278
Grammaire du nengee
... 125
.
.. 126
.
...... 126
Extraction: komoto 1 puu 1 towe
127
Passage: pasa
128
Atteinte: doo
... .
128
En conclusion sur la localisation
128
Les prépositions non locatives
.
129
anga
. 130
tu
.
131
gi
.
te
.
Temporalité
131
132
"
133
Autres prépositions.
134
Quelques emplois particuliers de prépositions
134
6. LES PHRASES
.
.
Ordre des mots
135
.
135
Sujet + verbe + objet
135
Sujet + verbe + bénéficiaire + objet...
135
Autres compléments......
.
.
136
Autre ordre des mots possible: la mise en relief
137
Place des adverbes .'
138
Les phrases passives..... .
.
Exprimer des sentiments, des réactions,
évaluer quelque chose
140
Les réactions corporelles.
'"
Les douleurs corporelles
La maladie, la honte
L'évaluation.........
140
.
.
142
.
Le bonheur et le plaisir
.
"
Le résultat d'une action
279
Table desmatières
141
141
'"
La colère
Les ordres
139
.
.
142
142
143
143
Poser des questions
.
144
La personne
... 144
La chose ou l'action
145
Le lieu
.
Lequel? . .
145
'"
146
Le temps....
.
La manière
Une opinion
146
.
.
La quantité.
147
.
148
.
. '" 148
Pourquoi?
.
149
Autres types de questions
149
Joindre plusieurs phrases:
la coordination et la subordination
150
Propositions indépendantes successives: neen
151
Propositions indépendantes consécutives: da
151
Coordination sans marque exprimée
Soseefi...........
Le mot ma, mais
Les mots ma, toku ou ma toku
Le mot ofu ou efu, ou
..
.
152
153
... 153
.
153
.. 154
Le mot wansi (fa)
.. 154
Le mot pe fu, au lieu de
.
Les mots bika, want et omdati, parce que
Les mots meki et daarom
155
.
155
Le mot fu, pour (faire)
156
Le mot fu di
.
Autres moyens de subordonner les phrases
Deux façons d'exprimer la temporalité:
différence entre di et te
Les phrases conditionnelles
Pour conclure
156
. 157
.
.. 158
........... 160
.
.280
154
'" 161
7. LA MISE EN RELIEF, L'EMPHASE, L'INTENSITÉ
162
Mettre en relief
162
L'emphase
164
Procédés phonologiques
Particules emphatiques
Lexèmes d'insistance
164
165
167
L'intensité
167
Les adverbes indiquant l'intensité
L'intensité exagérée
Les idéophones
Autres moyens d'indiquer l'intensité
168
168
169
170
Autres adverbes
172
ANNEXES:
Les idéophones
.
175
Documents sonores
ALUKU
NDYUKA
PAMAKA
184
185
196
216
LEXIQUE NENGE(E) - FRANÇAIS
245
LEXIQUE FRANÇAIS - NENGE(E)
256
BIBLIOGRAPHIE
267
INDEX
272
281
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figure 1. Les créoles du Surinam
18
Figure 2. Liste des symboles d'Afaka dans l'ordre original
22
Figure 3. Paiements ou dons à l'esprit Akanfu ..
23
Tableau 1. Termes d'adresse
.
58
Tableau Il. Les adjectifs possessifs
69
Tableau /II. Les pronoms personnels
81
Tableau IV. Formes de modalité
98
Tableau V. Les mots localisateurs
.
Tableau VI. Les particules directionnelles
125
Tableau VII. Les prépositions non locatives.
.
Tableau V/II. Les mots interrogatifs ..
Tableau
.
,X. Mots pour joindre des phrases
Tableau X. Adverbes........................
59, Av. Emile Didier
05003 Gap Cedex
Tél. 04 92 53 1700
Dépôt legal 400
JUIn 2005
Imprimé en France
282
Grammaire du nengee
119
.
.
130
144
150
172
Guide des notations phonétiques
Équivalents dans la prononciation française
des signes phonétiques (API) utilisés
Les symboles phonétiques qui correspondent à la
même lettre en français ne sont pas recensés ici
(par exemple [a], qui correspond à < a».
Symbole
utilisé
Prononciation française
la plus proche
[â]
un peu comme < an > dans enjànt
[5]
un peu comme < on > dans pont
le]
comme <
[E]
un peu comme les gens
du Sud de la France prononcent
< ai > dans pain
lu]
comme < ou > dans loup
[u]
pas d'équivalent en français:
correspond à un lu] prononcé
avec de l'air qui passe par le nez
(nasalisé)
[J]
< ch > dans
[ç]
un < ch > plus chuinté,
comme < ch > dans ich
en allemand
> dans écrire
é
chat
un peu comme < ng >
dans parking,
ou comme < ng >
dans king en anglais
[Pl
comme < gn > dans pagne,
ou < ni > dans panier
[cl
équivaut à peu près à < teh >
en français
comme < dj > dans 7àdjikhistan,
ou < j > dans jean (le pantalon)
yéti
[j]
< y > dans
[3]
comme < ge > dans page
Lau ren ce Goury.
lingUISte a l'IRD, poursurt des recher ches su r le ndyuka dans le cadre du
C nue d'etudes des langues indigènes
d 'Amenque (Ceha) .
Bettin a M 99 •
est mal re de conference à la
Joh nn Wolfgang Goe he UnlYernt.'lt
à Francf
Ra tache au Ceha, eU
étudie d pUIS 1995 tes lan g u s
businenge au Surinam et en Guyane
françaiS .
35 €
158 2·7099-1529-4
IS5N 1142-2580