Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Grammaire du nengee Introduction aux langu es alu u, ndyuka et pamaka Laurence Goury Bettina Migge Grammaire du nengee Introduction aux langues aluku, ndyuka et pamaka La collection « Didactiques» propose des ouvrages pratiques ou pédagogiques. Ouverte à toutes les thématiques, sans frontières disClfJ!inaires, elle offre à un public élargi des outils éducatifs ou des mises au point méthodologiques qui favorisent l'application des résultats de la recherche menée dans les pays du Sud Elle s'adresse aux chercheurs, enseignants et étudiants mais aussi aux praticiens, décideurs et acteurs du développement JEAN-PHILIPPE CHIPPAUX Directeur de la collection chippauxœdakarird.sn Parus dans la collection [> 1セactiques Venins de serpent et envenimations Jean-Philippe Chippaux Les procaryotes Taxonomie et description des genres (cédérom) Jean-Louis Garcia, Pierre Roger Photothèque d'entomologie médicale (cédérom) Jean-Pierre Hervy, Philippe Bousses. Jacques Brunhes Lutte contre la maladie du sommeil et soins de santé primaire Claude Laveissière, André Garcia, Bocar Sané Outils d'enquête alimentaire par entretien Élaboration au Sénégal Marie-Claude Dop et al Awna parikwaki Introduction à la langue palikur de Guyane et de l'Amapà Michel Launey Grammaire du nengee Introduction aux langues aluku, ndyuka et pamaka Laurence Gour Bettina Mi e IRD Éditions INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DËVELOPPEMENT Collection セ I[) ACTIQUES Paris, 2003 Préparation éditoriale et mise en page Aline Mathieu / Gris Souris Maquette Intérieure Pierre Lopez Maquette de couverture Michelle Saint-Léger Photo de couverture: Bettina Migge, d'après des tableaux de Sakante Ally: 1. Mi wani si san na lobi te mi anga i e libi. 2. Fu i wani sabi sa na iobi, i mu tow fi i hii libi. 3. Holi taanga ape ide. Wansi taa wan e teki, i na e daay luku. © IRD Éditions. 2003 ISBN: 2-7099-1529-4 ISSN : 1142-2580 Réimpression 2005 La 101 du 1er JUillet 1992 (code de la propriété intellectuelle, premiére partie) n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L. 122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans le but d'exemple ou d'illustration, « toute representation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite" (alinéa 1er de l'article L 122-4) Mセ -------------- Sommaire PRÉSENTATION DE L'OUVRAGE ET DES LANGUES 7 Chapitre 1 Les sons 28 Chapitre 2 Les salutations. cィ。ーゥエイセ 51 3 Le nom et ses déterminations 61 Chapitre 4 Le verbe et sa conjugaison . . . . . ... 84 Chapitre 5 La localisation et autres concepts apparentés 115 Chapitre 6 Les phrases . . .. 135 Chapitre 7 La mise en relief, l'emphase, l'intensité 162 ANNEXES. 175 LEXIQUE NENGE(E) - FRANÇAIS 245 LEXIQUE FRANÇAIS - NENGE(E) 256 BIBLIOG RAPHIE 267 INDEX. 272 TABLE DES MATIÈRES . 5 275 SURINAM セ⦅Maキ。ャ saramaka ndjuka kalr'na セャゥュ。ーッ c-... セM ana 1 --- { kali'na arawak ・M M G ][BGセ ⦅NiイGB créole aluku saramaka ndjuka aluku __ヲKMセヲ M j créole \ BRÉSIL Langues régionales de Guyane française Amérindiennes: famille caribe : famille tupi-guarani: wayampi émérillon (teko) Créoles: base lexicale anglaise aluku ndjuka paramaka saramaka famille arawak: Créole: base lexicale française kali'na wayana palikur arawak (Iokono) 6 Grammaire du nengee créole guyanais Asiatique: hmong -- Habitat épars N o o r N I セ Présentation de l'ouvrage et des langues POURQUOI CE LIVRE? AVERILSSEfVlENT AUX LECIEURS_ Les populations businenge, ou Noirs Marrons, sont de plus en plus nombreuses et jouent un rôle de plus en plus important dans la société guyanaise. Depuis plusieurs années déjà, le besoin de mieux connaître les langues et les cultures businenge s'exprime de façon pressante, à l'extérieur comme à l'intérieur des communautés. Plusieurs études en anthropologie et en histoire sont déjà disponibles. On peut par exemple suivre l'histoire de la formation des groupes de Noirs Marrons dans les ouvrages de W. S. M. HOOGBERGEN (1990). On peut comprendre la genèse du peuple aluku à travers la thèse de K. BILBY (1990). R. PRICE, dans Les Premiers Temps (1994), raconte à travers le double témoignage des anciens et des archives, l'histoire de la formation des différents clans saamaka. Les domaines de l'erhnosanré et de l'ethnobotanique sont également couverts par des études récentes (voir les travaux de D. VERNON et de M. FLEURY). En ce qui concerne la langue des Businenge cependant, les données disponibles sont encore rares. Si les articles et les ouvrages strictement linguistiques ne manquent pas (voir les publications de G. HUTIAR, B. MIC;C;E, L. GOURY), ceux-ci restent difficilement accessibles à un large public en raison des problématiques très spécifiques qui y sont abordées. Ce livre est donc l'occasion de combler des lacunes en termes de diffusion des connaissances sur les langues des Noirs Marrons. Ce livre se veut une présentation simple, mais non simpliste, de la grammaire des trois variantes de langues précédemment citées: le ndyuka, l'aluku et le pamaka, auxquelles on fait référence sous le terme « nenge(e) 1 ». Contrairement 1 Ce terme sera explicité dans la partie historique de cette introduction, et dans le chapitre sur les sons. Nous l'utilisons dans son sens le plus répandu, qui renvoie il la langue parlée par les communautés businenge. Nous ne l'utilisons pas dans son sens restreint de style formel de I'aluku, du ndyuka ou du pamaka (tel que l'uri lise par exemple A. Pakosie). 7 Introduction à ce qu'on a coutume de penser, les langues businenge ne sont ni plus simples ni plus complexes que d'autres, c'est la raison pour laquelle il nous a semblé important de décrire avec le plus de précision possible une grande partie de leurs structures. Cet ouvrage n'est pas une méthode de langue: les deux auteurs sont linguistes et formées à la description des langues, et ne sont en aucun cas des pédagogues capables de réaliser une méthode d'apprentissage comportant une progression, des exercices, etc. Nous avons cependant essayé de donner quelques clés qui faciliteraient la compréhension du nenge(e). En fait, ce livre est avant tout une base linguistique pour qui veut connaître la grammaire de cette langue, ou encore pour les enseignants qui souhaitent en savoir plus sur la langue de leurs élèves. Les différentes parties de la langue sont décrites de façon précise, même si nous ne prétendons pas en 200 pages décrire toutes les formes de variation qui peuvent exister. Le public visé Cet ouvrage s'adresse plus spécifiquement aux enseignants et aux personnes qui, dans leur pratique professionnelle ou personnelle sont en contact avec le nenge(e), et qui souhaitent en comprendre un peu mieux le fonctionnement. Il s'adresse également aux locuteurs du nenge(e) qui s'intéressent à leur langue, tout particulièrement à ceux qui sont sollicités pour donner des cours dans les diverses institutions, ou aux membres des associations qui œuvrent à la promotion du nenge(e). Il peut également servir à établir des passerelles avec le français dans le processus d'apprentissage de la langue dominante. Le public visé est donc avant tout non spécialiste, raison pour laquelle nous avons tenté de rendre les explications les plus claires possible, aux dépens parfois de certaines subtilités de l'analyse linguistique. La méthodologie de description Il nous a semblé nécessaire de sortir du carcan de la grammaire française et d'utiliser une méthodologie et une terminologie linguistiques pour décrire le nenge(e) en tant que tel. Vouloir à tout prix faire entrer la syntaxe du nenge(e) dans les 8 Grammaire du nengee cadres de la grammaire française est une entreprise vouée à l'échec puisque ces langues sont typologiquement assez éloignées, même si on retrouve beaucoup de points communs entre elles. Les exemples Les nombreux exemples présentés systématiquement (traduits mot à mot, et en français courant) sont là pour compléter l'explication et la rendre plus concrète. Le choix d'exemplifier abondamment chaque phénomène grammatical a été fait pour donner au lecteur un large éventail de contextes, et faciliter ainsi son contact avec la langue. Ces exemples sont tous issus de corpus enregistrés puis transcrits par les auteurs, ils n'ont pas été construits pour illustrer tel ou tel point de grammaire, mais sont des extraits de discours spontanés, de récits de vie, de contes, etc. Leur caractère parfois artificiel peut venir de l'absence totale de contexte imposée par le format « exemple ». La démarche comparative La description précise des structures du nenge(e) pourra être la base d'une érude comparative avec le français. Certaines indications sont d'ailleurs parfois données par les auteurs. Une précaution cependant: le transfert des structures de la langue maternelle sur la langue seconde (ici, du nenge(e) sur le français) est loin d'être le seul mécanisme en jeu dans l'apprentissage d'une langue étrangère chez les enfants. Il faut donc se garder des généralisations hâtives, et des comparaisons qui viseraient à prédire les erreurs présumées des apprenants, à partir de la seule différence entre une construction en nenge(e) et l'équivalent en français. Cet ouvrage devrait cependant permettre des passerelles entre les structures de la langue des élèves et les structures de la langue du maître et de l'école, à travers l'acquisition du vocabulaire métalinguistique. Par exemple, un enfant non francophone comprendra d'autant mieux ce qu'est un « verbe» en français si on lui explique qu'il y en a aussi dans sa propre langue. Et il sera capable d'identifier les marques de conjugaison en français si on lui a d'abord montré comment cela fonctionne dans sa propre langue, ou au moins si l'enseignant est conscient de la façon dont cela fonctionne dans la langue de l'élève. 9 Les lexiques Les lexiques en annexe permettent de ne pas se perdre dans les explications linguistiques, ni dans les exemples en nenge(e) : chaque mot nenge(e) est référencé et indexé dans le lexique Nenge(e) - français ou Français - nengete). Ces lexiques n'ont pas vocation à être exhaustif, : le vocabulaire du nenge(e) ne se résume pas aux quelques 600 mots présentés ici. QU'EST-CE QUE セI ヲHegn el Les termes utilisés en Guyane pour renvoyer aux langues parlées par les communautés de Noirs Marrons du fleuve et de la côte sont si nombreux qu'il a fallu faire un choix que nous justifierons ici, en adoptant des critères historiques et linguistiques. Il était hors de question de reprendre le terme trop connu de taki taki qui, pour diverses raisons, devrait être abandonné: - taki taki n'est pas une aurodénornination et n'est pas utilisé par les locuteurs entre eux pour désigner leur propre langue. En revanche, ils l'utilisent face aux étrangers, considérant que c'est le seul terme que ceux-ci comprennent. C'est un terme étranger qui apparaît dans les textes pour la première fois en 1808 2 , période à laquelle les Anglais avaient des forts en Afrique où se côtoyaient soldats africains et anglais. Ces derniers, pour se moquer de l'accent des soldats africains parlant anglais, disaient qu'ils parlaient une sorte de ta/kee talleee. Ce terme est donc l'équivalent des nombreuses appellations péjoratives utilisées en français pour parler des langues créoles ou du français d'Afrique, telles gue « baragouin », « petit nègre », « patois» et autres ... 1àki taki est un terme raciste, et qui l'est d'autant plus qu'il signifie, en nenge(e) « faire du bruit, bavarder»: aucun peuple au monde ne traite sa propre langue de bavardage, ce terme appliqué à la langue est donc bien une invention extérieure; 2 Sous la forme talkeetalleec, dam E'dinburgh Review. Il est par ailleurs utilisé pour désigner d'autres créoles de base lexicale anglaise. 10 Grammaire du nengee - l'utilisation d'un tel terme sous-entend une absence de structure, un lexique pauvre, une langue pauvre: ces idées som fréquemment véhiculées à propos des langues créoles, généralement considérées comme dépourvues de grammaire. Il est bien entendu qu'une langue utilisée par une communauté de plus de 60000 personnes comme l'est celle des Ndyuka, Aluku et Pamaka confondus, et ce depuis plus de trois siècles, est aussi riche que n'importe quelle autre langue. Elle présente une grammaire et un vocabulaire qui lui permettent d'exprimer absolument taus les besoins de la société qui la véhicule, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les rituels religieux, les réunions politiques, etc. Il suffit pour s'en convaincre de prendre la peine de lire avec attention les quelques 200 pages de cet ouvrage, qui est loin d'être exhaustif; - taki taki est un terme globalisant qui ne permet pas d'appréhender la complexité de la réalité des langues des Noirs Marrons, au nombre de quatre. Il entraîne une confusion supplémentaire en renvoyant, la plupart du temps, au sranan tango, qui n'est nullement une langue originaire du fleuve, mais bien la langue des Créoles surinamais. Alors que les langues du fleuve peuvent prétendre au statut de langue régionale en Guyane, le sranan tango est une langue étrangère dans ce département. En revanche, elle est la langue véhiculaire de la population multilingue du Surinam. Elle tend également à le devenir à Saint-Laurent du Maroni dans les contacts interethniques, mais n'est pas du tout utilisée dans les échanges entre les différentes communautés Ndyuka, Aluku et Pamaka, et en particulier dans les vil1ages du Maroni. Chaque langue est nommée par autodénornination, c'est-à-dire de la façon dont les locuteurs eux-mêmes se réfèrent à leur langue: c'est la raison pour laquel1e nous parlons d'aluku tango, de ndyuka tango, de pamaka tango (et non pas paramaka), et de saamaka tango (et non pas sararnaka), Le Ir! n'existe pas dans les langues businenge, sa présence signale un mot étranger soit sranan tango, soit néerlandais. La difficulté qui se pose alors est de trouver un terme unique pour désigner ces variantes. Bien que taut à fait conscientes des différences' qui peuvent exister entre le ndyuka, l'aluku et le pamaka, nous souhaitions réaliser un ouvrage qui montre la complexité et la richesse de ces langues au delà des variations lexicales Bettina Migge travaille SUt le parnaka, et connaît très bien les autres variantes ; Laurence COUtY travaille Sllt le ndyuka, dans ses variantes de Cottica et de Grand Sann. ,J 11 Introduction ou phonologiques propres à chacune. Le terme « nengete) » nous a été suggéré, entre autres personnes, par le groupe des médiateurs culturels et bilingues de J'Éducation nationale, et nous semble coïncider assez bien avec une volonté de rassembler les langues du fleuve sous un même nom, tout en ne faisant pas abstracrion de lems différences: d'où le (e), puisque les Ndyuka parlent nengee, alors que les Aluku et les Pamaka parlent nenge", La meilleure façon de comprendre les relations linguistiques qu'entretiennent entre elles l'aluku, le ndyuka et le pamaka, mais aussi le saamaka, le sranan tongo, est de les aborder à travers l'histoire du Surinam, terre de naissance de ces différentes langues. L'HISTOIRE DES LANGUES _ _DUILEUVE Toutes les langues créoles'i parlées par les différentes communautés businenge sont originaires du Surinam et se sont formées lors du contact entre les premiers colons anglais et les esclaves originaires de différentes régions d'Afrique. Cette rapide présentation historique examine les éléments de l'histoire de la colonisation et de J'esclavage au Surinam qui ont donné naissance à toutes ces langues. Si certaines explications peuvent sembler contradictoires selon les auteurs cités, c'est qu'il n'existe pas encore de consensus sur cette partie de l'histoire qui ne peut qu'être reconstruite à partir de documents anciens souvent fragmentaires. Par ailleurs, selon l'approche des auteurs (strictement historique, comme J. Arends, ou linguistique, comme N. Smith), les hypothèses avancées peuvent varier. Les premiers esclaves ont été « importés» au Surinam en 1651, au début du développement de la production de canne à sucré. , l'our plus de détailssur les variationspbOllO/Ogiques entre itluku, IIdyuki/ et pnmalea, voir chnp. L, p. 46. , On oppose généralement, d'un point de vue histotique et sociologique, les populations créoles de Guyane et du Surinam aux populations noires marronnes ou businenge. Cependant. d'un point de vue linguistique, toutes parlent des langues créoles. 6 Un très récent article de]. AIŒNlJS (2002) réexamine l'histoire de l'esclavage au Surinam à la lumière de sources historiques encore pen exploitées, et remet en cause certains faits énoncés ici, en particulier la période de présence de l'anglais sur le sol surinamien : d'après]. A1U'NDS (2002), les Anglais étaient déjà présents de tlçon substantielle avant 165 l, et sour restés majoritaires jusqu'à la fin du XVII" siècle. 12 Grammaire du nengee Ces premiers esclaves venaient de la Barbade. Ils éraient alors peu nombreux, étaient importés de colonies anglaises, et exploités dans des plantations anglaises. Les colons qui en étaient propriétaires parlaient différents dialectes régionaux de l'anglais, et dans leurs interactions avec les esclaves, utilisaient soit un pidgin? anglais, soit une variété d'anglais langue seconde. Sur ces plantations se côtoient d'anciens esclaves venant de la Barbade, qui donc ont déjà eu un contact continu avec l'anglais ou un créole anglais, et des esclaves récemment « importés » d'Afrique, qui parlent plusieurs langues africaines selon leur région d'origine: ces deux types de communautés vont jouer un rôle dans la transmission de la langue. Cette première donnée historique explique pourquoi les langues businenge font partie de ce que l'on appelle les « langues créoles de base lexicale anglaise» : les premiers colons installés au Surinam étaient anglais. En 1667, la colonie tombe aux mains des Hollandais, elle y restera jusqu'en 1975, date de l'indépendance du Surinam. Cependant, la forte présence des Anglais (selon J. ARENDS, 2002) jusqu'à la fin du XVIIe siècle, expliquerait la part considérable de vocabulaire d'origine anglaise dans les créoles du Surinam. Le tableau suivant (SMITH, 1987) montre la répartition des différentes langues en jeu dans le vocabulaire de plusieurs créoles anglais du Surinam", sranan 77,14 % 3,7% 17,58 0/0 1,59 % anglais portugais hollandais africains (N. SMITH, 1987 : 119 -les pourcentages saamaka ndyuka SOIl[ 76,47 5,04 15,97 2,52 % % % 0/0 49,94 34,88 10,46 4.74 % % 0/0 % calculés par rapport aux étymologies identifiécs.) L'apport des langues africaines peut être détaillé en fonction de la région d'origine des esclaves, et de J'époque à laquelle ceux-ci ont été amenés au Surinam (ARENDS, 1995; POSTMA, 1990). On appelle pidgin une langue d'échange, langue véhiculaire qui n'est pas la langue maternelle d'un groupe particulier et n'est utilisée que dans des contextes spécifiques (le commerce, les marchés, la traite). 7 Il fàut rajouter aussi les langues amérindiennes, non estimées par N. Smith mais qui ont joué un rôle non négligeahle dans l'apport lexical. 8 13 Introduction Entre 1651 et 1700 • Les esclaves sont majoritairement originaires de Loango". Cette période correspond à la formation du créole (début de l'économie de plantation), et l'influence du kikongo sur le sranan est attestée (kikongo : groupe kongo des langues bantu). • Sensiblement à la même époque, on note une provenance majoritaire des esclaves de la Côte des Esclaves!", ce qui se traduit par une influence des langues du groupe gbe 11 sur le créole en formation. Bettina MIGGE montre à travers plusieurs publications (1998 a ; 1998 b ; 2000 ; 2002 ; 2003) l'influence de différentes langues gbe dans les structures du pamaka actuel. D'autres personnes (ARENDS, 1995, 1989, 1986; BRUYN, 1995; SMITH, 2001) ont fait des recherches sur l'influence des langues gbe dans les créoles du Surinam. À partir de 1720-1740 Plus tardivement, les archives indiquent des vagues d'importation de la Côte de l'Or I 2 , et après 1740 de la Côte au Venc' ': la formation du créole étant déjà largement entamée à cette époque, on peut imaginer que l'influence des langues rwi (Côte de l'Or) (sous-groupe akan) et ga (sous-groupe kwa!") est moindre dans la structure. Les traces de ces langues sont à rechercher plutôt dans le vocabulaire. La fiabilité des récentes études historiques et démographiques permet de conclure à une relative homogénéité dans l'origine des esclaves et donc des langues africaines importées au Surinam à l'époque de la formation ou de la consolidation du créole: le kikongo et des langues gbe, essentiellement. Selon Arends, ce terme renvoie à la zone qui va du Sud-Cameroun jusqu'à Cabinda, au nord de l'actuel Angola, avec pour la traite hollandaise la région au nord de la rivière Zaïre, les régions côtières du Congo et du Zaïre. et le Sud du Caban. 9 10 Côre des Esclaves: Est du Togo, Bénin et Ouest du Nigéria (golfe du Bénin, entre Lomé et Lagos). Le groupe gbe fait partie de la branche kwa des langues Niger-Congo. Le terme" gbe", qui veut dire « langue ", a été proposé par le linguiste africaniste Capo en 1')77 pour renvoyer au continuum dialectal comportant des langues telles que l'aja, l'ajarado, lewe-Iou, le Foja, etc. Y. Moriino (communication personnelle) préfère parler de langues ewe-Ion. Il 12 Côte de l'Or: Centre et Esr-Chana. jusqu'à Accra. 13 Pour la traite hollandaise, correspond au Libéria et à la Côte d'Ivoire. Kwa est le nom d'une très large Famille de langues dont font partie le twi (parlé au Sud-Chanal, et le gbc. 14 14 Grammaire du nengee On peut donc estimer que dès la deuxième moitié du XVIIe siècle, un créole de base lexicale anglaise, et sous influence des langues gbe et du kikongo, était parlé dans les plantations au Surinam. Cette donnée est fondamentale pour le reste de l'histoire de ces langues. En 1664-1665, deux cents Juifs portugais réfugiés du Brésil s'installent autour de la rivière Surinam avec leurs esclaves! 'j. Cet événement explique la présence du portugais dans les créoles businenge en général, et dans le saamaka en particulier. En effet, ces colons juifs parlaient le portugais, l'espagnol, et sûrement le judéeespagnol. Les plantations juives, le long de la rivière Surinam, représentaient alors un tiers de l'aire de plantation. D'après SMITH (1987), le contact entre les esclaves des plantations juives, parlant portugais ou un créole portugais, et les esclaves des plantations anglaises ou hollandaises parlant un créole anglais, aurait provoqué la relexification 16 du créole de base anglaise vers le portugais. Il se serait alors parlé dans les plantations juives une langue, disparue depuis, qui était connue à l'époque sous le nom de « djutongo », Les esclaves qui marroneront plus tard des plantations juives (voir ci-dessous) auraient donc parlé le « djutongo », ancêtre du saamaka. Nous avons jusque-là présenté l'histoire telle qu'on pense qu'elle s'est déroulée sur les plantations au Surinam, c'est-à-dire celle qui explique la création du « créole surinamien des plantations'? », qui est l'ancêtre direct du sranan tongo actuel. Un autre élément fondamental dans l'histoire de ce pays doit être abordé maintenant, celui du marronnage. Le terme de marronnage est issu d'un mot espagnol, cimarrôn; qui désigne dès les premiers temps de la colonisation le bétail retourné à l'état sauvage. W S. M. Hoogbergerr'", spécialiste de l'histoire des Noirs Marrons au Surinam, parle de trois étapes dans le processus du marronnage : 15 Des études récentes (ARENDS, 2002) remettent en cause le rôle et le nombre des esclaves amenés pat les colons juifs au Surinam. 16 Ce terme désigne le processus linguistique pat lequel tout ou une partie du vocabulaire d'une langue donnée est changé pour le vocabulaire d'une aune langue. 17 Pour reprendre Je terme utilisé dans la lirrérature linguistique sur les créoles du Surinam (Surinamese Plantation Creole). 18 À lire par exemple: W. S. M. Hoogbergen. The Boni Marcan W'ars in Suriname. Leiden : 1990. 15 Introduction 1re étape un esclave s'évade, à proximité de sa plantation, dans la forêt secondaire qui l'entoure, ou kapuweri!" ; d'autres le rejoignent, le retour est possible, on parle de « petit marronnage » ; 2e étape les fugitifs se déplacent pour n'être pas repérés, ils s'écartent des plantations et commencent à cultiver; les décompositions/ recornpositions de groupes sont fréquentes; 3 e étape les fugitifs réussissent à se nourrir et s'éloignent réellement, ils deviennent de véritables marrons. Les premières traces de groupes de Marrons remontent avant 1667, sur les fleuves Suriname et Saramacca ; une communauté de plusieurs centaines de personnes est attestée vers 1650-1660. Les ancêtres des Saamaka auraient fui les plantations des fleuves Suriname, de la crique Para et de leurs affluents aux alentours de 1690-1700. Pour une histoire très détaillée de ce groupe, nous renvoyons au très beau livre de Richard Priee, Les Premiers Temp?-o. Étant donné leur localisation, on peut imaginer que ces esclaves marrons appartenaient aux plantations juives, ee qui explique alors que le portugais joue un rôle important dans son lexique. En 1710, on atteste une fuite massive d'esclaves que leurs maîtres avaient cachés dans les bois pour échapper à un impôt, ce qui donnera naissance à la communauté ndyuka. D'après Diane Vernon, on peut expliquer ainsi l'origine du nom de ce groupe 2 1: Ndyuka River est le nom donné par les bakaa (les blancs) au Tapanahony, sur lequel s'installe le premier groupe en 1790, après la signature des traités de paix, dans le village de Kijoo Kondee. Le Tapanahony est le pays ndyuka traditionnel et rituel. Au siècle suivant, des groupes s'installeront sur les fleuves Cottica et Commewijne. Les traités de paix ont donné naissance à un peuple qui s'autodénornine « Ndyuka », et qui est connu du gouvernement au début de son histoire sous le nom de Aukaner, d'après le nom de la plantation où ont été signés les traités, la plantation Auka. Ce nom, Aukaners, donnera l'appelation okanisi, fréquemment employée par les Ndyuka pour se désigner. 19 20 Origine portugaise de ce terme: capoetra (jachère) > kapuweri. Édition française au Seuil, Paris, 1994. 21 11 existe un certain flottement aurour de cette dénomination. Pour certains, le nom du lieu originel est" ndyuka ", mais les gens s'appellent" dyuka », Pour d'autres, appeler les gens « dyuka » est très péjoratif: 16 Grammaire du nengee En 1712, un petit groupe qui tente de vivre sur les marges des zones cultivées dans l'est de la colonie est repéré. On pense qu'il s'agit des ancêtres des Aluku (ou Boni, selon le nom de l'un de leurs chefs). Contrairement aux Ndyuka et aux Saamaka, les Aluku ne signeront jamais de traités de paix avec les Hollandais, ce qui eut pour conséquence des guerres sanglantes pendant toute la fin du XVIII" siècle qui entraînèrent leur fuite vers le Haut-Maroni (ou fleuve Lawa) où se trouvent maintenant leurs villages traditionnels. Il est difficile de déterminer à quelle période s'est établi le groupe pamaka. D'après les archives coloniales, les Pamaka auraient fui les plantations plus tardivement, vers 1760 ou plus tard (voir MIGGE, 1998 a : 52). Les autorités hollandaises ne les ont découverts qu'au XIX" siècle parce qu'ils se cachaient dans la forêt pour fuir les troupes coloniales mais aussi les Ndyuka, qui à cette époque dominaient les autres groupes. D'après leur propre tradition orale et celle des Aluku, les Pamaka auraient partagé une partie de leur histoire avec ces derniers: ils auraient fait partie des mêmes groupes lors de la fuite des plantations, avant de se séparer par la suite. Ils auraient alors marché vers l'intérieur le long de la rivière Ternpari, et plus tard, lorsque la vie devint moins dangereuse, ils se seraient installés sur les îles et les rives du Maroni, autour de la crique Pararnacca, d'où le nom de ce groupe. En 1760, débutent les négociations de paix entre le gouvernement hollandais et les Saamaka, puis les Ndyuka : ceux-ci s'engagent alors à ne plus accueillir de nouveaux fugitifs. La signature des traités est une étape importante vers la formation des groupes dans leur dimension ethnique. Les esclaves fugitifs, les premiers ancêtres des Noirs Marrons, parlent vraisemblablement le créole qui s'est formé sur les plantations, c'est-à-dire soit un créole de base anglaise dans les plantations hollandaises, soit un créole relexifié en portugais pour les plantations des rivières Surinam et Saramacca. À la suite d'une histoire différente pour chaque groupe, la langue, au départ commune, s'est reconstruite, diversifiée, suffisamment pour que chaque groupe reconnaisse la langue de l'autre et ses différences, mais pas encore assez radicalement pour qu'il n'y ait plus d'intercompréhension entre les langues. Par ailleurs, les esclaves restés sur les plantations, et qui sont devenus les Créoles du Surinam acruel, ont eux aussi continué à parler le créole des plantations, mais en raison d'un contact permanent avec le néerlandais, langue officielle pendant la colonisation hollandaise, ce créole s'est transformé lui aussi dans une direction 17 Introduction différente des langues businenge. Pour résumer cette histoire un peu complexe, on peut reprendre ce schéma présenté dans l'ouvrage de B. MIGGE (I998 a : 45). Créole des plantations au Surinam, formation vers 1680-1720 22 saamaka séparation vers 1690 matawai/:' séparation vers 1690 ndyuka séparation vers 1710 aluku séparation vers 1712 kwinti séparation vers 1740 pamaka séparation vers 1760 sranan tongo : descendant direct du Créole des plantations Figure 1 Les Créoles du Surinam LES CONSÉQUENCES LINGUISTIQUES ____DE CETTE HISTOIRE Si l'on résume ce que l'histoire des Noirs Marrons au Surinam nous a appris, on peut en retenir plusieurs éléments qui sont directement illustrés dans les rapports qu'entretiennent les différentes langues businenge : - le ndyuka, l'aluku et le pamaka sont originaires d'une même langue, le créole des plantations, mais en raison de la séparation des groupes de fugitifs dès le Nous reproduisons ici fidèlement le tableau présenté dans la thèse de B. MICCE (I998 a), mais tous les auteurs ne sont pas d'accord sur la date de formation du créole des plantations. N. SMITH (CARl.lN et AIŒNDS, 2002) fait remonter son origine aux années 1665-1670. II n'y a pas non plus de consensus clair il propos des dates de séparation des différents groupes de Marrons. 22 23 Les Matawai, ainsi que les Kwinri, sont deux groupes qui résident presque essentiellement au Surinam. 18 Grammaire du nengee début du marronnage, cette langue s'est scindée en plusieurs variantes, qui vont recevoir des influences différentes au cours de leur histoire. Cette différenciation s'illustre essentiellement dans le système phonologique et dans le lexique: aluku, pamaka impur eau fàire prendre montrer appeler ndyuka basa basâa wâta meki teki soli wataa kali meke teke soy kay Pour plus de détails sur Les variations dialectales entre aluku, ndyuka et pamaka, voir Le chapitre 1, p. 46 - les ancêtres des Saamaka s'enfuirent de plantations où l'on parlait portugais, ce qui explique que plus de 34 % du vocabulaire de cette langue soit d'origine portugaise: poule fèmme homme boire pluie ndyuka saamaka osu foo uman man diingi alen gallia mujè worru bebè ryuba (port. (port. (port. (port. (port. gaLhina) muLher) homem) beber) chuva) - les esclaves qui sont restés sur les plantations et qui ont été libérés au moment de l'abolition de l'esclavage (et dont les descendants sont les actuels Créoles du Surinam) ont continué de parler le créole des plantations qui, sous l'influence, entre autres, du néerlandais, a évolué un peu différemment des langues businenge. Cette langue est devenue le sranan tongo actuel. On montre ci-dessous quelques différences phonologiques ou lexicales: trauail table ptZin OISe/lU ndyuka sranan tongo wooko tafaa beele foo wroko tafra brede fowru 19 Introduction froid pourri pouvoir écrire charbon koo poli poy kowru pori sikiifi kan skriti koo faya korfaya Conclusion Le choix de faire un ouvrage intitulé « nenge(e) », n'est donc pas arbitraire, et les auteurs connaissent l'histoire et la situation de ces langues. On connaît en particulier la force identitaire et culturelle que véhiculent chacune des variantes, et l'importance que donnent les locuteurs à ce qui permet de les distinguer de l'autre groupe. Cependant, en tant que linguistes, il nous faut accepter que ces langues sont des variantes proches, et les traiter comme telles dans une grammaire qui rende compte de la stabilité de leurs structures. Afin de respecter ces différences, qui souvent n'entravent pas une explication plus générale, nous avons choisi de retranscrire les exemples tels que nous les avons recueillis, c'est la raison pour laquelle certains sont en parnaka, d'autres en aluku, et d'autres encore en ndyuka. ÉCRITURES DANS LES LANGUES _____________BUSlli ENGE l'écriture d'Afaka Le ndyuka est sans aucun doute la seule langue créole ayant possédé un système d'écriture syllabique propre, créé par l'un des membres de la communauté. Vers 1908, un Ndyuka de Benanoe (sur le bas Tapanahony), Afaka, fait un rêve dans lequel un Blanc lui donne un morceau de papier et le charge de dessiner une écriture pour le bien de sa communauté. Il s'exécute et élabore un alphabet de 56 symboles qui représentent chacun une syllabe de la langue, soit consonnevoyelle (CV), soit voyelle (V), qui sont les schémas les plus fréquents en ndyuka. 20 Grammaire du nengee Il garde dans un premier temps ce système caché, mais l'apparition de la comète de Halley en 1910 est pour lui le signe qu'il faut divulguer son écriture. On connaît cette histoire d'Afaka lui-même à travers ses écrits. On sait aussi qu'il travaillait avec les missionnaires. Ce système est appris par son beau-frère (et d'autres hommes: les bukuman), qui le divulguera à un missionnaire lors d'un séjour à l'hopital de Paramaribo. D'autres « Blancs », avec qui Afaka et son beau-frère ont été en contact, apprirent également l'alphabet. En 1918, Afaka fait le voyage vers Diitabiki pour soumettre son alphabet au Grand Man, mais meurt durant ce voyage. C'est alors Morssink, l'un des missionnaires, qui décide d'aller montrer l'alphabet au Gaanman Amakti. Celui-ci le refuse complètement, et plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce refus: -l'alphabet était l'œuvre d'un « wisi-wasi man fu bil0 24 », c'est-à-dire un « bon à rien» du bas Tapanahony. Or, une animosité partageait à cette époque les gens du bilo se (bas Tapanahony) et ceux du opu se (haut Tapanohony) ; - des étrangers (et qui plus est, des missionnaires) connaissaient l'alphabet avant lui, ce qui a pu être interprété par le Gaanman Amakti comme un manque de respect de l'autorité traditionnelle; - autre raison avancée: les symboles employés par Afaka à des fins phonétiques étaient en fait des symboles sacrés qui auraient été « profanés» par cette utilisation. Quelles que soient les véritables raisons du refus du Gaanman de reconnaître cet alphabet, c'est certainement ce refus qui est à l'origine de l'absence d'extension de cette écriture, et de son abandon progressif En 1918, Morssink, le missionnaire qui s'était rendu dans le village d'Afaka, avait rencontré une trentaine de personnes, hommes, femmes et enfants qui utilisaient cette écriture. Il ne restait plus, entre 1969 et 1974, période à laquelle Dubelaar, un paléographe auteur de plusieurs articles, a visité le Tapanahony, qu'une quinzaine de bukuman. Les figures 2 et 3 présentent deux extraits de l'article de C. N. Dubelaar et A. Pakosie. Le premier document est une reproduction du système syllabique dans l'ordre original; le second est un texte écrit dans l'écriture d'Afaka par le capitaine Kago, un des rares bukuman qu'a rencontré l'auteur, et représente une liste des dons fait à l'esprit d'Akanfu. H Littéralement , wisi wasi man fu bilo inutile/homme/pour/en aval 21 Introduction Figure 2 Liste des symboles d'Maka dans l'ordre original OUBELAAR et PAKOSIE (1993 : 242) L'étude de ces documents permet de faire quelques hypothèses sur la représentation de la langue par son auteur, mais également sur un état de langue d'il y a presque un siècle. La régularüé du système syllabique ndyuka permet de représenter la presque totalité de la langue au moyen des symboles d'Afaka. Les cas de figures qui ne rentrent pas dans le système canonique sont donc intéressants à étudier. On note par exemple qu'Afaka ne prend pas la peine de créer deux symboles pour transcrire certaines syllabes comportant les sons [0] et lu]' par exemple [bol et [bu], ou encore [fa] et [fu]. En revanche, les syllabes [po] et [pu] ont chacune leur propre symbole. On peut faÎre la même remarque pour l'alternance des voyelles le] et li] dans certains contextes : [li] et [le] sont représentées par le même symbole. On peut imaginer qu'à l'époque d'Afaka, loi et lui étaient des 22 Grammaire du nengee i」lセ ""11 (\M Ul1 ct セuQ 'ci xセ (fOP:Ifl-XlJt,/7Jd ruc.A?B OIセヲエ 1 Figure 3 Paiements ou dons à l'esprit Akanfu. DUBELAAR et PAKOSIE (1993 : 248) Transcription en ndyuka: A Gadu fu Akanfu / den kali Congosarnanbangi je Baa Tau / gi tu pangi je Toso / fu Agill1ihaka / wan liti sopi Bunwai / wan pangi / wan liri sopi / Lili wan liti sopi / wan pangi / Suden / wan pangi / wan litI sopi je Wengiwengi / Akoimi / Goda 010 Traduction l'Il fiançaù : Le Dieu d'Akanfu qu'ils appellent Gongosamanbangi Baa Tau / a donné deux pagnes Tosa / de Agimibaka / un litre de rhum Bunwai / un pagne / un lirre de rhum / Lili un litre de rhum / un pagne / 5udcn / un pagne / un litre de rhum Wengiwengi / Akoimi / Goda 010 23 Introduction voyelles très proches, voire identiques dans certains contextes. On fera la même observation pour Iii et lei. Ces variations se retrouvent encore aujourd'hui dans les différences entre aluku et ndyuka : comparez al. kumoto 1 ndy. komoto « sortir », ou bien al. meki 1 ndy. meke. Afaka ne propose pas de symboles pour les syllabes à voyelles longues, qui sont pourtant distinctives en ndyuka : dans quelques cas, il les représente au moyen de deux syllabes, l'une comportant le groupe CV, et l'autre la voyelle seule, comme dans les exemples suivants. deesi, remède sera écrit de-e-si : Jeele, peur sera écrit fe-e-le : On remarque la même convention pour les diphtongues qui seront norées en deux syllabes: futuboy, serviteur sera écrit fu-tu-bo-i: jànowdu, avoir besoin de sera écrit jà-no-u-du : Nous ne rentrerons pas plus dans le détail de l'analyse phonologique de l'écriture d'Afaka, nous renvoyons pour cela à des articles plus spécialisés (voir DUBELAAR et PAKOSIE, 1993; GOURY, 2002 a). L'écriture d'Afaka, unique dans le domaine des langues créoles, revêt une importance toute particulière dans le passage des langues à tradition orale vers l'écrit, même si aujourd'hui un système syllabique ne serait sûrement pas retenu pour transcrire la langue. 24 Grammaire du ョ│セ・ L'écriture du nenge(e) aujourd'hui Le nenge(e) est, comme la plupart des langues du monde, une langue de tradition orale. Elle n'a pas encore fait l'objet d'un passage à l'écrit systématique, mais cette problématique est plus que jamais à l'ordre du jour, que ce soit en Guyane ou au Surinam: en septembre 2002, ont eu lieu à Cayenne les Deuxièmes rencontres sur l'écriture des langues businenge 25. L'écrit est loin d'être étranger aux différentes communautés businenge, qui sont depuis longtemps en contact avec des écrits dans des langues étrangères. En particulier, les missionnaires protestants de l'église de Herrenhütter ont toujours utilisé les écrits en sranan tongo pour divulguer leur message. Cette tradition continue même en Guyane française où beaucoup des écrits, qu'il s'agisse d'affiches, ou de documents divers, sont rédigés également en sranan tongo, de façon plus ou moins cohérente. Aujourd'hui, les enfants sont scolarisés en français, ou en néerlandais, et apprennent à écrire dans ces langues. Par ailleurs, en Guyane comme au Surinam, l'utilisation de l'écrit en nenge(e) tongo est de plus en plus tépandu. Le problème du passage à l'écrit se pose à deux niveaux: celui de l'orthographe et d'une norme acceptée par l'ensemble de la communauté; celui du niveau de langue transcrit à l'écrit. Si le nenge(e) n'a pas encore d'orthographe normée régie par une académie en Guyane, au Surinam en revanche, les travaux de G. HUTTAR et M. HUTTAR (1994) ont donné lieu à des choix graphiques qui font référence. L'orthographe qui est employée dans cet ouvrage est proche de celle de G. Huttar et M. Huttar et c'est elle qui a été adoptée à l'issue des Deuxièmes rencontres sur l'ecriture des langues businenge. Elle est une étape particulière dans cette réflexion, et sera peut-être amenée à changer au fil du temps. Par ailleurs, elle ne correspond pas forcément à toutes les conventions orthographiques utilisées jusqu'à présent pour transcrire ces langues. Cependant, on peut penser que, si modifications il y a, elles seront minimes et ne perturberont pas le lecteur. L'important est de bien comprendre les règles de prononciation qui accompagnent chaque symbole de 25 Colloque organisé par Tom Dinguiou, de l'Associarion Marna Bobi, avec la collaboration de i'IRD, à l'IRD - Guyane, en septembre 2002. 25 Introduction l'alphabet: ainsi, toute modification apportée ensuite dans le code utilisé ne posera pas de problèmes si les règles de prononciation ont été bien comprises. L'orthographe utilisée est présentée tout au long du chapitre sur les sons, avec les indications correspondantes sur la prononciation. Le problème du niveau de langue à transcrire à l'écrit est autrement plus complexe que celui de la simple adoption d'une norme. Contrairement là aussi aux idées reçues, bien que n'ayant pas de tradition écrite, le nenge(e) présente des registres de langue plus ou moins formels, certains étant parfaitement inaccessibles aux non initiés, même à l'intérieur des communautés. Savoir choisir le bon registre de langue en fonction de la situation est l'un des apprentissages les plus importants et les plus longs des enfants businenge. S'il n'y a donc pas de variante écrite, il existe très clairement une conscience de plusieurs registres de langue n'ayant pas tous la même valeur sociale. Et la question qui se pose à l'heure des discussions sur le passage à l'écrit du nenge(e) est celle-ci: quel niveau de langue va-t-on représenter? Cette question n'est pas triviale, et aura forcément des implications sociales qui mettront en scène l'inévitable querelle des anciens et des modernes. Certains genres sont extrêmement structurés, doit-on s'en servir comme base pour un passage à l'écrit, ou doit-on au contraire transcrire un niveau de langue le plus proche possible de celui de la vie de tous les jours? Le registre de langue quotidien montre une tendance à la disparition de certaines voyelles ou consonnes: doit-on, dans une transcription écrite, garder ces phénomènes propres à l'oral, ou au contraire rétablir les formes pleines? Nous ferons remarquer à cette occasion que le français a choisi plusieurs options face à la distorsion entre prononciation orale et morphologie: dans certains cas, l'élision est retransmise telle quelle à l'écrit (j'ai, er non pas *je ai), alors que dans d'autres non (tu as, et non pas "t'as, alors que la prononciarion esr généralement bien celle-ci: [ta]). I! ne nous appartient nullement ici de résoudre ces problèmes qui devront être discutés par les locuteurs des communautés eux-mêmes. I! est cependant important de souligner que le nenge(e) certes n'a pas de tradition écrite, mais présente des différences de registres formels tout aussi complexes, qui jouent un rôle fondamental dans la sociéré/", 26 Voir les travaux récents de B. !\1igge. 26 Grammaire du nengee Quelques remarques sur les conventions d'écriture utilisées dans cet ouvrage Comme on l'a précisé dans cette introduction, les auteurs sont tout à fait conscientes que le ndyuka, l'aluku et le pamaka sont trois variantes de nenge(e) qui présentent des différences phonologiques et lexicales (voir chap. l , p. 46). Lors de la transcription des nombreux exemples qui illustrent chacun des chapitres, ainsi que dans l'écriture des mots de nenge(e) à l'intérieur d'un paragraphe linguistique, nous avons choisi les conventions suivantes: - les exemples sont transcrits tels qu'ils ont été recueillis: s'ils ont été recueillis auprès d'un locuteur pamaka, ils sont écrits en pamaka, de même pour l'aluku et le ndyuka. La grande majorité des exemples sont tirés d'enregistrements de conversations spontanées recueillies par les auteurs au cours de leurs enquêtes linguistiques. Quelques exemples viennent des sessions de terrain et de conversations spontanées non enregistrées; -les mots de nengeie) présentés dans les textes d'explication linguistique en français sont écrits avec les deux orthographes possibles, soit au moyen de parenthèses, comme dans nenge(e), tafa(a), wataia), soit en répétant le mot entier (comme dans meki/meke ; seni/sende). La forme sans parenthèse est en aluku ou pamaka, et la première forme des paires avec barre oblique est en aluku ; -les traductions en français ou les mots dans d'autres langues sont écrits en iralique, par exemple: sikiifi, écrire; - les notations orthographiques sont présentées entre chevrons simples: < p > note la lettre p. 27 Introduction 1 Les sons Afin de bien comprendre la transcription écrite qui est utilisée dans cet ouvrage et de bien prononcer les exemples en langue, il est nécessaire de comprendre comment s'organisent les sons. S'il peut paraître un peu rébarbatif, ce chapitre est essentiel à plus d'un titre: - d'une part, les apprenants d'une langue étrangère doivent faire l'effort de prononcer le mieux possible celle-ci. Or, notre oreille étant habituée à un certain système phonologique, nous entendons mal les sons qui ne font pas partie de notre langue. D'où les explications détaillées données ci-dessous; - d'autre part, il est important pour les enseignants d'avoir une idée précise du système des sons de la langue de leurs élèves, pour les mêmes raisons évoquées plus haut: ceux-ci n'ayant pas la même langue que l'enseignant, certains sons ou certaines combinaisons de sons vont leur échapper, ce qui entraîne rapidement des problèmes de compréhension. L'enseignant conscient des différences pourra alors mettre le doigt sur certains points sensibles. Le système des sons sera abordé de la façon suivante: dans la première partie, nous décrivons les voyelles et les consonnes, et nous expliquons les règles de prononciation de ces phonèmes. Dans une deuxième partie, nous décrivons rapidement la syllabe, unité minimale dans laquelle s'organisent les sons et notion importante dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Dans une partie un peu annexe, nous abordons le domaine des tons: on montrera comment, en nenge(e), chaque syllabe possède sa propre hauteur mélodique, cette hauteur étant discriminatoire et permettant parfois de distinguer deux mots de sens différents. Enfin, une quatrième partie présentera les principales différences phonologiques entre les trois formes de nenge(e) présentes en Guyane: l'aluku, le ndyuka, le pamaka. Les conventions de transcriptions utilisées sont celles de l'alphabet phonétique international: -les formes entre crochets droits correspondent à une transcription phonétique 27 : [jikiifi] ; 27 La transcription phonétique reproduit exactement les sons prononcés, avec le maximum de détails phoniques. Elle utilise les caractères de l'alphabet phonétique international (API) et vaut pour toutes les langues du monde. 28 Grammaire du nengee - les formes entre barres obliques correspondent à une transcription phonologig ue2H : 1sikiifi/. Les lettres sont notées entre chevrons: < n > renvoie à la lettre n, < ty> à la lettre gui est utilisée pour transcrire, dans l'orthographe retenue, le phonème Ie/. Pour une bonne lecture de la transcription phonétique, nous vous conseillons de vous réftrer systématiquement au Guide des notations phonétiques en page 30 et sur le rabat de couverture. uliS CONSOI\JNES On compte 17 consonnes en nenge(e). Les consonnes suivantes se prononcent comme en français: p poti [pori] b bobi jafa 1 !afaa29 gansi kankan goon [oo liba mata neti [bobi] [tafa] 1 [tafaa] t d k g f 1 m n [dânçi] [kâqkân] [gooI]po [foo] [liba] [mato] [neri] mettre sem bouteille danser peigne abattis oiseau fleuve conte nuit Les autres consonnes sont présentées ci-dessous avec les règles de prononciation correspondantes: III W : se prononce comme dans kiwi, ou comme en anglais (dans water). wata 1 wataa awasa [wara] 1 [wataa] [awasa] eau chant et danse businenge 28 L'écriture phonologique est le résultat d'une analyse du système des sons d'une langue particulière. Elle ne retranscrit que ce qui est pertinenr dans la langue, c'est-à-dire cc qui va permerrre de faire du sens. Voir par exemple la description du /s/ en nenge!e) pOLLr comprendre la différence entre phonétique (prononciation) et phonologie (analyse). Voir page 46 de ce chapitre à propos de la variation dialectale: le premier mot est en aluku et en parnaka, et le deuxième en ndyuka. 29 30 Attention, le < g > ne se prononce jamais [3] comme dans page. 29 Les sons Guide des notations phonétiques Équivalents dans la prononciation française des signes phonétiques (API) utilisés Ce guide des notations phonétiques est repris en rabat de couverture. Les symboles phonétiques qui correspondent à la même lettre en français ne sont pas recensés ici (par exemple [a], qui correspond à < a ». Symbole utilisé Prononciation française la plus proche [a] un peu comme < an > dans enjànt [6] un peu comme < on > dans pont le] comme < é > dans écrire [E] un peu comme les gens du Sud de la France prononcent < ai > dans pain lu] comme < ou > dans loup [u] pas d'équivalent en français: correspond à un lu] prononcé avec de l'air qui passe par le nez (nasalisé) [n lcl < ch > dans chat un < ch > plus chuinté, comme < ch > dans ich en allemand un peu comme < ng > dans parking, ou comme < ng > dans king en anglais [P] comme < gn > dans pagne, ou < ni > dans panier [e] équivaut à peu près à < teh > en français Ll-] comme < dj > dans 7àdjikhistan, ou < j > dans jean (le pantalon) < y > dans yéti comme < ge > dans page 30 Grammaire.du nengee Y : se prononce comme < y > dans yéti, ou comme -c-il » dans aiL On le trouve dans des mots comme : III yee wowoyo III S : entendre marché le < s > se prononce toujours [sJ, entre deux voyelles ou en initiale de mot. Il existe une tègle de prononciation propte au nenge(e) qui implique que le s devant un [iJ ou un [eJ se prononce [çJ ou [n, comme dans les mots suivants: busi, forêt sikoo, école se prononce se prononce [buçiJ [çikoo] En pamaka, cette tègle s'étend à la voyelle [eJ dans les mots sen, honte se, côté qUi se prononce qUi se prononce [JêlJJ [JeJ Ce phénomène appelé « palatalisation » est très répandu dans les langues. C'est ce qui explique pourquoi les locuteurs de nenge(e) qui apprennent le français peuvent avoir tendance à prononcer: assiette allocation [aJjëtJ [alokajjô] [n Par ailleurs, il est important de voir qu'en nenge(e), la différence entre et [s] ne permet pas de distinguer des mots différents, contrairement au français qui distingue sac [sak] et chaque [jak]. Un mot comme « chapeau» pourra donc être prononcé [sapo] ou [japo] par un locuteur de nenge(e). h : le h est véritablement aspiré en nenge(e), il se prononce comme une consonne à part entière, comme en anglais ou en allemand. Par ailleurs, il peut être ajouté devant une voyelle initiale pour un effet emphatique. VtJir chap. 7, p. 165 sur l1li l'emphase. how, sabre ebi, lourd se prononce peut se prononcer [how] [hebi] ty et dy : ces deux sons n'existent pas en français, mais sont proches de sons connus dans d'autres langues: Il lセウ 31 sons < ty> correspond à [cl en phonétique et se prononce à peu près comme < teh > < dy > correspond à [J] et se prononce un peu comme < dj > (comme dans djinn). Quelques mots: tyobo, sale dyonko, somnoler l1li se prononce se prononce [cobol [Jo1)ko] ny : se prononce comme < gn > en français, et se trouve dans un mot comme: nyan, manger nyoni, petit se prononce se prononce [pa1)] [jioni] n à la fin d'un mot: cette consonne est la seule pouvant se trouver à la fin d'un mot, ou à la fin d'une syllabe dans un rnot". Elle se prononce différemment selon le contexte dans lequel elle se trouve: II - à la fin absolue d'un mot ou d'une phrase, quand il n'est suivi d'aucun autre son: n se prononce [1)], comme le font les gens du Sud de la France, qui prononcent « pain » [pÈ1)]. C'est un n qui s'articule au fond de la gorge et non pas au niveau des dents. Ainsi: Ion, courir mun, mois se prononce se prononce [J01)] [miirj] Cette prononciation particulière explique pourquoi certaines graphies ont choisi d'écrire < ng > à la fin de ces mots, parce qu'en effet ce son [1)] semble être un Inl suivi d'un Ig/. Dans la mesure où c'est un phénomène complètement automatique, une sorte de réflexe des locuteurs, il n'est pas nécessaire de surcharger la graphie, une règle simple qui explique cette prononciation suffit; - à la fin d'une syllabe et devant une autre consonne: le n est influencé par la consonne qui le suit, et va se prononcer différemment selon la nature de cette consonne: n panpila, papier menbee, se souvenir se prononce se prononce se prononce lm] devant un p ou b 32 : [pârnpila] [rnêmbec] Par exemple, le mot dyonko cité plus haut est composé de deux syllabes, dyon-ko, et le n est à la fîn de la première syllabe. 31 32 En français, on retrouve les traces de cette règle qui a dû s'appliquer à un stade ancien de la langue: le préfixe privatif in-, comme dans incapable, se prononçait irn- devant p ou b, comme dans impossible ou imberbe. 32 Grammaire du nengee se prononce se prononce se prononce n konde, village banti, pneu ln] [1)] se prononce se prononce se prononce n beenki, assiette diingi, boire devant un t ou un d : [kônde] [bânri] devant un k ou un g : [beêl)ki] [dill)gi] ________liS_VDYEillS _ Le nenge(e) possède 5 voyelles de base et 5 voyelles longues ou doubles. Voyons d'abord les voyelles de base: i, e, a, suivante: ml te a go mu [mi] [te] 0, u, qui se prononcent de la façon mot, Je quand il, elle aller devoir [a] [go] [mu] Les voyelles longues Les voyelles longues ou doubles correspondent au redoublement des voyelles ci-dessus. Cerre distinction entre voyelle simple et voyelle double est très importante puisqu'elle permet de distinguer beaucoup de mots en nenge(e) : di, lorsque te, jusqu il fa, comment fo, quatre buku, livre est est est est est différent différent différent différent différent de de de de de dii, trois tee, queue faa, fOrmulepolie foo, oiseau buuku, pantalon C'est aussi l'une des différence entre le ndyuka d'un côté, et laluku et le pamaka de l'autre: beaucoup de mots ndyuka qui ont une voyelle longue en finale ont une voyelle courre en aluku et en pamaka. Plus de détailssur lesdifférences de prononciation ou de vocabulaire sontprésentés à 1"fin de cettepartie, p. 46. 33 Les sons Les voyelles nasalisées Lorsque les voyelles précèdent une consonne nasale (rn, n), elles onr tendance à être influencées par celle-ci et se nasalisent, c'est-à-dire qu'elles se prononcent avec de l'air qui passe par la bouche et par le nez (un peu comme dans le an [a] de dam, ou le on [5] de pont). nyan, manger kon, venir den, ils, elles sikin, corps supun, cuillère se se se se se prononce prononce prononce prononce prononce l./Ü!)] [k5!)] [dêij] [çikiIJ] [su PU!)] Dans la mesure où la prononciation nasale de la voyelle devant une consonne nasale (rn, n, ji, !)) est automatique, on ne la transcrit pas dans l'orthographe. Mais il faut connaître la règle pour bien prononcer. Les diphtongues Il existe deux types de diphrongues-" en nenge(e) : celles qui se terminent par [jl, et celles qui se terminent par lwl Selon la convention graphique choisie, on les transcrit au moyen d'une consonne. respectivement < y> et < w » .34 On les trouve par exemple dans des mots comme: gowtu [gowtuJ [how] [kaj] [pajmârj] [koj] [retej] how kay payman koy tetey or sabre appeler dette promenade corde Comparaison des voyelles du français et du nenge(e) On comparera ici les voyelles telles qu'elles existent à l'oral: elles sont au nombre de ] 4 en français (et non pas 5, comme on a coutume de le croire -les « 5 voyelles » diphwnguc CSt une voyelle (lui sc transforme au cours de sa prononciation. P,H exemple. elle commence par un la] et se ferme en [il > diphrongu« 'ai'. Les diphtongues n'existent pas en français. Elles existent en revanche en anglais. comme dans boy. ail". .J.J Une H Ci-rtaincs graphi,,, uriliscnr des voyelles, respccrivcmcnr i er u. 34 Grammaire du nengee du français sont des lettres, er non pas des sons), er 14 en nenge(e), mais les deux sysrèmes ne correspondent pas du tout. Ne sont comptabilisées que les voyelles phonologiques, c'est-à-dire celles qui permettent de distinguer des mors de sens différent. Les sons existent dans les deux langues et ont la même valeur phonologique .' Iii lei lai loi lui français nenge(e) He Ag! セ、 ;!ba(a) école .i!b.i!ttis orange rouge Qli !!kM oeuf rêre traverser huile pêche Le son existe dans les deux langues mais n'a pas la même valeur phonologique .' - les nasales nenge(e) français [a] lai 161 [6] man Ion homme COUrIr En français, lai er 161 sont phonologiques, c'est-à-dire qu'elles font partie des sons qui permettent de disringuer des mors: pan [pa] n'est pas la même chose que PLl;' [pa] ; pont [pô] n'est pas la même chose que pot [po]. En nenge(e) en revanche, les deux sons existent dans la langue, il sont prononcés différemmem de ]'équivalent français, mais ils ne permettem pas de disringuer des mors, parce qu'ils sont provoqués par la présence d'un Inl jusre après: il n'existe pas de mor [uman] qui serait différem de [umârj] en nenge(e). - les voyelles serni-ouverres Isemi-fermées français lei !fi les lair nenge(e) [el [E] [ede] [fEnse] 1 lfunsee] rêre fenêtre En français, lei er lEI, qui correspondenr respectivement à < é > er < è >, permettenr de disringuer des mors de sens différenrs, même si de plus en plus 35 Les sons cette distinction se perd. En nenge(e), le [E] n'est qu'une prononciation possible de lei dans certains contextes, mais ne permet pas de distinguer des mots. La différence entre lei et lEI est très difficile à entendre pour les personnes ne parlant pas français, parce que les deux sons sont très proches. Les sons n'existent qu'en français: - le son Iy], qui correspond à la lettre < u > : son articulation est proche de li], il peur parfois être confondu avec cette voyelle; - les sons [œ] et [0], que l'on trouve respectivement dans œufet eux, n'existent pas en nenge(e), les mots qui se distinguent seulement par cette différence sont très difficiles à entendre et à prononcer pour beaucoup d'étrangers qui apprennent le français; - le son [E] de main n'existe pas en nenge(e). Par ailleurs, la différence entre lai < an >, 161 < on >, et lEI < in > est souvent difficile à entendre pour les personnes ne parlant pas français. Là encore, c'est un point de la phonologie qui devra être traité avec une attention particulière. Les sons n'existent qu'en nenge(e) : - les voyelles longues Comme on l'a vu plus haut, la longueur vocalique permet de distinguer des mots de sens ditférenrs en nenge(e), alors qu'en français elle n'a pas de sens particulier : un francophone va donc souvent ne pas les entendre dans les mots en nenge(e), et ne fera pas la différence entre: baka bakaa baaka dos/derrière Blanc noir - les diphrongues Elles n'existent pas en français, mais sont fréquentes en nenge(e) (Voir p. 34 de ce chapitre, pour leur description et des exemples). Les deux systèmes vocaliques, celui du français et celui du nenge(e) sont donc relativement différents, et l'absence de prise en compte de ces différences, en particulier dans un contexte d'apprentissage de l'une des deux langues, peut produire des failles dans la communication. 36 Grammaire du nengee Deux types de différences sont à prendre en compte dans ce cas: - le son n'existe pas dans l'une ou l'autre langue, donc l'apprenant ne l'entend pas, ou alors le confond avec un son qu'il connaît dans sa propre langue. Cela peut être le cas du [y], confondu avec li] ; - le son existe dans la langue du locuteur, mais celui-ci ne sert pas à distinguer des mots de sens différents, il n'est pas donc pas perçu comme pertinent par l'apprenant. C'est la différence qui existe entre /s/ et /J/ en français, et qui n'existe pas en nenge(e). Il faut rajouter à cette liste des sons du nenge(e) quelques sons relativement rares mais qu'on peut cependant rencontrer. IIIZ Il existe dans quelques ze anzaw /nzaw azin' anzema mots plus ou moins fréquents: mer éléphant vinaigre (mot en nenge(e) d'origine hollandaise) phénomène surnaturel'" II1II V Ce son se trouve surtout dans les idéophones. On le trouve par exemple dans un mot comme: ancêtre (Iernrnel" avo idéophone 38 qui exprime l'idée de grande vitesse valaw vann idéophone qui exprime j'idée de puanteur On a vu plus haut une règle particulière pour le s, qu'on a appelée tègle de palatalisation. ]j sc trouve que cette règle s'applique aussi pour le [z] devant un li] , on prononceta donc azin [a3(1)] . 1) .>6 Lueur visible la nuit, qui laisse entendre qu'un wisiman, personnage malveillant qui utilise des connaissances ésotériques, est en train de passer dans l'air. 17 Ce mot est aussi souvent prononcé afo. Les idéophones sont une catégorie de mots qui n'existent pas en français. Ils sc rapprochent des onomatopées, mais peuvent tenvoyer à autre chose qu'à du bruit (une couleur, une sensation ... ). .18 Plusde détailsdans le chapitre 7, p. 169 et le document annexe. 37 Lessons - - - t!! ------------------------ gb; kp Ces deux sons, hérités des langues africaines, ont tendance à être remplacés en nenge(e) moderne par les sons gw ct kw. On en donnera quand même quelques exemples: gbagba gbegbe kpolon kpitii !Ill forêt régénérée type de bois léger idéophone qui marque une chute, une fin idéophone qui marque J'idée de densité pour certaines matières (cheveux, tissu, copeaux, erc.] consonnes prénasalisées En début de mot, on trouve une série de consonnes complexes qui commencent par une nasale pour ensuite changer cl' articulation (rnb, nd, ng, etc.). Ces consonnes sont aussi un héritage africain. Ces sons ne se trouvent que dans quelques mots, et uniquement à J'initiale de mot: quand une nasale précède une occlusive à l'intérieur d'un mot, elle ne fait pas partie de la même syllabe. [mboma] [nzaw] [jijuka] [rj goma] cursse éléphant ndyuka amidon Tableau récapitulatif des consonnes phonologiques du nenge(e) 38 Mセ Grammaire du nengee AUTRES PARTICULARITÉS DU SYSTÈME DES SONS _____EM NENG E(E) Absence de Irl Le nenge(e) ne connaît pas le son [rJ, ni comme celui du français, ni roulé. C'est d'ailleurs une des choses qui le distingue nettement du sranan tongo, qui possède un [r] proche de celui de pero en espagnol. Les mots en contact Tout comme en français, la prononciation des mots est parfois très différente selon qu'ils sont prononcés isolément ou en contact avec d'autres mots. Pour donner un exemple en français: je ne sais pas se prononce dans certaines régions [Jsepa] Et en nenge(e) : A be se prononce 0 dede. iI/PAssF./FUT/ mort JI serait mort. Certaines transformations des pronoms personnels sont systématiques, on en donnera quelques exemples ici: Il mi be se prononce [rube] Mi be taygi i. je/rAssUdirelroi [mbetajgii] Je t'anais dit. + se prononce [we] lIIIu+e U e diingi ko6. nous/ ASp 39 /boire/ café i!I!1 1 se prononce [je] + e Pe i e go ? où/ tu/AS1'/aller .\'J [wedi ll)gikofi] On boit le caft. [pejego] Où tu vas? As!' : aspect. l'our des défi/ifs sur (II Cilt<,<orie de l'aspret, rolr chllp. 4, p. 89. 39 - - - - - - - - - - - - Lessons _. __._._--_._--- se prononce [aj] Fa a e go ? comment/ça/ ASP/ aller se prononce [wo] IIIIIU+O U 0 gwe. nous/rtrr/partir .. 1 + [faajgo] Comment ça va ? [wogwe] On partira. se prononce [jo] 0 10 gwe? [jogwe] Til partiras? tu/FUT/partir se prononce [aw] Pe a 0 go? où/il/FUT/aller [peawgo] Où est-ce qu'il va aller? Le pronom personnel en provoque souvent des modifications de la voyelle qui le précède, comme dans les exemples suivants: se prononce [neerj] .. na + en [sawenoneenen] Sa Weno na en nen. Mme/Weno/c'est/son/nom Son nom c'est Sa Wéno. .. anga + en se prononce [âIJgeeIJ] San i 0 du anga en ? que/tu/FuT/faire/aveclle [saioduârjgeen] Qu'est-ce que tu vasjàire avec? Un autre exemple de transformation systématique est celui de la préposition fu, dont la voyelle change en fonction de la voyelle qui suit: lIilI se prononce [fjeIJ] fu + en anga a fini futu fu en [âIJgaafinifutufjeIJ] aveclle/fin/jambe/pour/lui avec sa jambe fine. . . II1II fu + i se prononce [fii] Gaan tangi fu i ye. grand/merci/pour/roi/ 40 Grammaire du nengee [gaâIJtâIJgifiiye] Merci beaucoup. • pronom personnel + négation La forme a ou an de négation provoque des changements de prononciation des pronoms personnels qui la précédent, par exemple: U an go. 1PL/NEC/aller [wâq go] On n'y estpas allé. Par ailleurs en aluku, la négation subit des changements phonologiques lorsqu'elle est suivie des marques de conjugaison. Cet aspect est abordé en page 48 de ce chapitre. Il faut être attentif à la façon dont le mot est prononcé dans une phrase pour bien comprendre le sens du message. Selon les contextes et la norme orthographique retenue, ces changements peuvent apparaître dans la graphie, mais ce n'est pas systématique. Les verbes se terminant par une consonne nasale Certains verbes qui se terminent par un /n/ présentent une particularité lorsqu'ils sont suivis du pronom de troisième personne objet en. Afin de faciliter la prononciation, on insère la syllabe mi (en ndyuka) ou m (en aluku/pamaka) entre le verbe et le pronom: fon, frapper nyan, manger A fom en. il/frapper/lui en pamaka A fomi en. il/frapper/lui en ndyuka et aluku l" A nyam en. il/manger/1ui pamaka A nyami en. il/mange/ lui en ndyuka et en aluku Il i'« frappé. Il l'afrappé. Il l'a mangé. Il l'a mangé. Ini wan man kiimi en goon. chaque/un/homme/nettoyer + phon/son/abattis Chacun nettoyait son abattis. 42 On dit aussi en aluku [afojrj]. 41 POUR RÉSUMER L'alphabet du nenge(e) a ; b ; d ; dy ; e ; f; g ; h ; i ; k ; 1; f i ; n ny ; 0 ; p ; s ; t ; ty ; li ; (v) ; w ; y ; (z), Les règles de prononciation • s tend à se prononcer [ç] (ch) devant un i on écrit busi on prononce [buçi] • n à la fin d'un mot se prononce [D] (ng) on écrit man on prononce [mân] • une voyelle devant un n se prononce légèrement nasale on écrit uman on prononce [umâïj] lASYLLABE Dans la mesure où cet ouvrage risque d'intéresser des enseignants, nous présenterons rapidement ce qu'est la syllabe en nenge(e), puisque c'est une notion importante dans l'apprentissage de l'écriture et de la lecture pour les enfants. Même si la méthode syllabique n'est plus appliquée, les jeux de mots et les premiers pas vers la lecture en français font souvent appel à cette notion. Attention, la syllabe telle qu'elle est présentée ici correspond à un concept de l'oral, et non pas de l'écrit. Une des syllabes les plus fréquentes en nenge(e) est celle construite sur le modèle consonne-voyelle (CV), comme dans bo-to, (CV-CV) canot. 42 GrammaÎre du nengee セM セM D'autres modèles sont également possibles, nous en présenterons quelques-uns, la liste n'est pas exhaustive: V une voyelle unique, comme pour le pronom a de 30' personne du singulier; CVV une consonne suivie d'une voyelle longue, comme dans le mot foo, oiseau ou une consonne suivie d'une diphtongue, comme dans le mot セ L acheter; CVC une syllabe terminée par une consonne qui est toujours Inl, comme dans le mot ken, canne à sucre ou encore pikin, en{ànt; CCV le groupe de consonnes initiales comporte obligatoirement une semiconsonne, généralement Iw/, comme dans gwe, J'en aller, kwaka, couac": Ces syllabes apparaissent rarement seules (comme dans les exemples cités plus haut qui sont des mots monosyllabiques), et se combinent généralement pour donner des mots bi-, tri- ou quadrisyllabiques (à deux, trois ou quatre syllabes). Une des particularités du système syllabique du nenge{e) est l'absence de groupes de consonnes comme on peut le rencontrer en français. Le nenge{e) réintroduit systématiquement une voyelle entre deux consonnes. C'est une caractéristique qui le différencie aussi du sranan. On peut comparer: nengete) sranan français sikiift tafafa) somoko/sumoko sineki skrift tafra smoko sneki écrire table fumée serpent On peut imaginer que dans le contexte de l'apprentissage du français, la présence de groupes consonnantiques va provoquer des troubles de compréhension et de reproduction. Ce phénomène a été très peu décrit dans des langues créoles comme le nenge{e), qui se trouve être l'une des rares langues de ce groupe à posséder des tons, tout 41 Le couac est de la semoule de manioc toastée, produit de base de l'alimentation 43 Les sons l'Il Cuyalle. comme le saamaka. Plusieurs familles de langues sont connues pour être tonales: certaines langues africaines, certaines langues asiatiques comme le hmong, parlé en Guyane. Mais tout d'abord, essayons de comprendre ce que sont les tons, phénomène très difficile à entendre pour une oreille européenne peu habituée à cette gymnastique sonore. Dans une langue à tons, chaque syllabe possède, en plus des consonnes et des voyelles, une mélodie propre qui permet de la distinguer des autres. Donnons des exemples en chinois. Le trait au dessus de la voyelle note quatre types différents de tons. ma ma ma mà avec avec avec avec un un un un ton ton ton ton haut uni montant descendant-montant descendant mère lin cheval insulter En chinois, les consonnes et les voyelles ne suffisent donc pas à distinguer des mots de sens différent, il faut aussi prendre en compte la mélodie de chaque mot. Le nenge(e) possède deux hauteurs mélodiques: un ton haut, et un ton bas. Et cette différence entre ton haut et ton bas est parfois capitale pour la compréhension du discours. Un des phénomènes les plus frappants est celui de la négation, qui se marque au moyen de na ou de a 42 . Cette forme a de nombreux sens en nenge(e), et il faut être attentif au contexte dans lequel elle s'emploie. On la repère facilement lorsqu'il s'agit de la négation, en particulier devant un verbe. Plus de détails dans le chap. 4, p. 103 et 105. En revanche, quand on veut exprimer les notions de c'est ... ou ce n'est pas ... les choses se compliquent dans la mesure où on utilise ce même na, avec un ton bas pour dire c'est... , et un ton haut pour dire ce Il 'est pas ... , comme dans les exemples suivants: na mi baala être/mon/frère C'est mon frère na mi baala ne pas être/mon/frère Ce n'est pas mon frère Cette forme abrégée est de loin la plus courante, Ce qlle nOLIs présentons ici sur la négation pOlir illustrer les tons vaut surtout pOlir le ndyuka, car le parnaka et l'aluku ont une forme de négation un pell différente, qui varie entre a ou an. 42 44 Grammaire du nengee Dans le deuxième exemple, nâ est prononcé avec un ton nettement plus haut (indiqué par l'accent aigu) que dans le premier, et l'ensemble de la courbe intonarive de la phrase se trouve affecté par cette différence de ton. Cette construction est suffisamment fréquente dans la conversation courante pour qu'on y prête attention. Par ailleurs, chaque mot possède sa propre hauteur mélodique. On en donnera quelques exemples: l'accent aigu note que la voyelle se prononce plus haute, alors que la voyelle sans accent est basse: buba tidé subi bigi peau aujourd'hui monter gros woéké séépi nanâsi éslde travail jilet ananas hier Il est certes difficile d'apprendre par cœur chaque mot et son schéma tonal, mais il est important, là encore, d'écouter la façon dont les gens prononcent. Pour une oreille peu habituée à discriminer une hauteur mélodique pour chaque syllabe, la différence de hauteur s'entend plutôt comme une différence d'accent. Ainsi, là où se trouve un ton haut, on a l'impression que la syllabe est accentuée. En tant que locuteurs de français, nous avons tendance à accentuer la dernière syllabe d'un mot ou d'un groupe de mots, puisque c'est ainsi que cela fonctionne dans notre langue. Les mots n'ont pas d'accent propre, cela dépend du contexte dans lequel ils se trouvent. Prononcez par exemple: > c'est < son> qui porte l'accent > c'est < blanche> qui porte l'accent la maison la maison blanche C'est très différent en nenge(e), puisque chaque syllabe a sa propre mélodie, et le ton haut, qui correspond en quelque sorte à notre façon de percevoir l'accent, n'est pas toujours à la fin du mot ni du groupe de mots. Dans la mesure où l'étude systématique du système tonal n'a pas été encore réalisée, nous ne noterons les tons que dans les cas où l'opposition est importante pour la compréhension. Dans certains cas en effet, seule la présence du ton permet de distinguer deux mots de sens différents. C'est le cas par exemple pour : séo : bord soé : mouton paresseux 45 les sons Le premier mot a une première syllabe plus haute que la deuxième, alors que le deuxième mot suit le schéma inverse, c'est la deuxième syllabe qui est plus haute. bukù : champienon bùku : livre La première syllabe du mot pour champignon est basse, et la deuxième est haute. Le mot pour livre a les mêmes consonnes et les mêmes voyelles, mais il se distingue de champignon par le fait que la mélodie est inversée: c'est la première syllabe qui est haute et la seconde qui est basse. kaî 1 kây : le premier est le verbe tomber, avec un ton haut sur le Iii, et le deuxième le verbe appeler, en ndyuka, avec un ron haut sur le lai. Ces quelques exemples sont destinés à attirer l'attention des lecteurs sur ce phénomène bien particulier du nenge(e), et non pas à enseigner le système tonal du nenge(e). Plus de détails peuvent être trouvés dans des publications scientifiques (voir bibliographie). LES DIFFÉRENCES DIALECTALES ENTRE LES FORMES _______0 f NE I\JM Mセ eg Comme nous l'avons précisé dès l'introduction, le choix d'une appellation commune pour parler de l'aluku, du ndyuka'l" et du pamaka ne doit pas masquer le fait que les auteurs sont attentives aux différences linguistiques qui existent entre ces variantes. Nous terminerons ce chapitre sur les sons en présentant les principales différences phonologiques. 4.1 Les éléments de cc paragraphe sont tirés de l'article de K. Bu uv (2002). Il existe "galement des diHerences dialecrologiques il l'intérieur du ndyuka, D'après plusieurs personnes. les Ndyuka de la région de Con ica ont un parler un peu il part, ou bien qui se rapproche du parler de Opuse (le haut Tapanahony). Des differences existent par ailleurs entre Opuse (haut Tap.urahony) et Bilose (bas "lapanahony), 44 46 Grammaire du nengee La longueur vocalique Comme on l'a déjà dit en page 33 sur les voyelles longues, l'aluku, le pamaka et le ndyuka présentent des différences dans le rraitement de la dernière syllabe de cerrains mots 45. On citera les exemples suivants: ndyuka waraa bos6o got6o nengée aluku/pamaka wata b6so g6to nénge eau brosse canal ー・セッョ ・ Mais attention, ce n'est pas généralisable, rous les mots se terminanr par une voyelle longue en ndyuka n'ont pas forcément une voyelle brève en aluku/pamaka : ndyuka bakaa awaa aluku/pamaka bakaa awaa Européen auiara (palmier sp.) De même, tous les mots se terminant par une voyelle brève en aluku/pamaka n'ont pas torcément une voyelle longue en ndyuka : ndyuka monde koko aluku/pamaka monde koko lundi frapper à la porte La compréhension n'est pas gênée par ce phénomène, mais votre interlocuteur identifiera tout de suite quelle variante vous parlez. Par ailleurs, cette variarion explique le choix d'écrire « nenge(e) » dans ce livre, les auteurs ne pouvant pas prendre parti pour l'une ou l'autre des prononciarions. Cette solution n'est cependant pas à retenir dans la normalisation de l'orrhographe des langues businenge : les Aluku et les Pamaka écriront < nenge >, et les Ndyuka écriront < nengee >, ce qui ne gêne en rien la compréhension. Variation vocalique en fin de mot Il existe une variation entre Iii et lei en fin de mot entre le ndyuka er l'aluku, le pamaka, comme dans : 45 Cette différence de prononciation est souvent J'occasion de blagues de la part des Aluku envers les Ndyuka, les premiers s'amusant à rallonger systémariquement les voyelles finales des mots pour se moquer des derniers. 47 Lessons セ meke (ndyuka) teke (ndyuka) meki (aluku/pamaka) teki (aluku/pamaka) セ faire prendre Présence ou non d'un III intervocalique Le [1] entre deux voyelles de l'al uku et du pamaka a tendance à disparaître en ndyuka, comme dans les mots suivants: kali (aluku/parnaka) セ kay (ndyuka) appeler weli (aluku/parnaka) セ wey (ndyuka) porter Cette variation existe également à l'intérieur même du ndyuka, en fonction de la région d'origine du locuteur, mais est moins systématique qu'entre l'aluku/pamaka et le ndyuka. Isl devant iiI Si l'aluku et le pamaka prononcent automatiquement [J] devant ri], il n'en va pas de même pour le ndyuka qui, dans une prononciation un peu attentive, garde le [s] dans ce contexte. C'est particulièrement vrai pour le ndyuka de la région de Cottica, qui ne palatalise pas le Isl devant IiI (c'est-à-dire qui conserve la prononciation [si], et non pas [ji], Formes de la négation La marque de négation na46, qui apparaît toujours devant le verbe, est plus ou moins influencée par le contexte phonétique proche selon les variantes: 11II En aluku: na est très perméable à la voyelle qui suit. Quand le verbe est au futur et est précédé de mi na 0 go > [mi no je/NF.clFUT/alier 46 0 go] 0, alors na devient nô : Je n'iraipas. Pour p!us de détail. sur cette marque. voir chap. 4, p. 103. 48 Grammaire du ns.ngee Quand le verbe est précédé de la voyelle mi na e nyan > [mi ne e nyan]. é 7 , alors na + e se prononce né e. Je refùse de manger. je/NÉclAspl manger Par ailleurs, l'aluku et le pamaka présentent une forme de négation que n'a pas le ndyuka : an. IIII! En ndyuka et en pamaka : la voyelle de la négation est complètement imperméable à la voyelle suivante: mi na e go [minajgo] Je refuse d'y aller 1je ny vaispas. mi na [minawgo] Je n'iraipas. 0 go e est plutôt la voyelle suivant la négation qui change, et tend à se prononcer plus rapidement (lei se prononce [j] ; 0 se prononce [wJ). Ces détails ont étéprésentés page 39 de ce chapitre. les différences lexicales Nous ne ferons pas ici la liste exhaustive des differences lexicales entre aluku, ndyuka et pamaka. Ce que l'on peut dire cependant, c'est que l'aluku ayant des contacts plus fréquents avec le français (à travers l'administration sur le fleuve) et le créole guyanais, les mots empruntés récemment sont plus souvent d'origine françaisé 8 , alors que le ndyuka, en raison du contact intense avec le Surinam (et donc avec le sranan et le néerlandais), emprunte plus facilement au néerlandais. Cependant, étant donné les échanges constants entre les Aluku et le Surinam, qui se sont un peu espacés depuis la chute économique de ce pays49, les termes d'origine néerlandaise sont compris. Jusqu'à récemment, la frontière entre Surinam et Guyane était un concept complètement étranger aux populations businenge. Ces différences sont rapidement cernées, et une oreille avertie repère assez facilement la variante de langue de son interlocuteur. 47 Qui marque la notion de {{ être en train de 48 C'est le cas par exemple du vocabulaire scolaire à Maripasoula. », Paramaribo a longtemps éré le centre d'attraction des Aluku qui préféraient y vivre plutôr que de rester en Guyane. en raison de la plus grande proximité avec leur culture er de l'aspect plus vivant de cerre ville. 19 49 Les 5005 Tour au long de cet ouvrage, les exemples présenrés sont indifféremment en aluku, en ndyuka ou en pamaka, en fonction des données de chacun des auteurs. Nous espérons que les locuteurs des différentes langues businenge ne nous en tiendront pas rigueur: nous avons essayé, dans la mesure de nos possibilités, de rendre compte des différences, mais nous ne sommes pas locutrices natives d'aucune des variantes, des choses ont donc pu nous échapper. 50 Grammaire du nengee 1 Les salutations Ce chapitre présente plusieurs éléments utiles pour rentrer en contact avec les personnes businenge. Il s'agit des salutations, des remerciements, des termes d'adresse, et des présentations. ⦅セsalutailons (GI OD1J-__ Dans la culture businenge, il est très important de saluer les gens de façon appropriée car les salutations qu'on utilise avec une personne montrent comment on l'évalue. Les salutations diffèrent selon l'heure du jour. Quand on rencontre une personne pendant la matinée, jusqu'à onze heures ou midi, il faut constater qu'on s'est réveillé (weki) et demander si, ou comment, la personne a bien passé la nuit (doo en). A : Sa Yunkumofu, u weki 00 ! B: Iya?"; u weki yee! Da u doo en (mooy'i2) ? Mme y, vous êtes réveillée50 ! Oui, nous sommes réveillée! Est-ceque vous avez bien passé la nuit ? A : Iya, u doo en (mooy) yee 'i.\ ! U seefi ? Oui, nous avons bien passé la nuit ! Vous aussi? B : Iya, u doo en (mooy) yee ! Oui, nous avons bien passé la nuit. A : Eeya. Oui. Pour plus de détails sur baa, 00 et yee. voir chap. 7, p. 165-166. \0 Nous donnons pout ces exemples des traductions littérales qui n'ont pas tOUjOlLfS de correspondance en français. \1 On entend souvent ytl au lieu de iya. Le dernier montre plus de respeCL \Z On peut aussi trouver dans certaines variantes la lorme mooyn. \; Dans ces salutations longues, on peut aussi remplacer yee par baa, ou bien rajouter baa après yee. 51 Les salutations / Quand les personnes se connaissent bien et/ou se rencontrent souvent, on utilise l'un ou l'autre. A : Sa Yunkumofu, u weki 00 ! f'vflJ/l' y, fJOUS êtes réueillée ! B : Iya, u weki yee ! Oui, nous sommes réueillee ! A: Eeya. Oui. A: Sa Yunkumofu, da u doo en ? (mooy) Est-ce que 1l0US allez bien passé la nuit, MinI' Y ? B : Iya, u doo en (rnooy) yee ! Oui, nous {wons bien passé la nuit. Et IlOUS aussi? (U seefi, u doo en mooy ?) A : Iya, u doo en (rnooy) yee ! Oui, nous auons bien passé la nuit! A: Eeya. Oui. De temps en temps, on entend aussi les échanges suivants: A : Sa Yunkumofu, fa i 54 siibi/weki ? M?" y, comment as-tu dormi! tes-tu réueillëe] B : Mi siibi/weki rnooy, yee. J'ai bien dormi/je me suis bien rëueillee : A: Eeya. Oui. A : Sa Yunkumofu, da i siibi mooy ? Mme Y, tu as bien dormi? B : Iya, mi siibi mooy, yee ! Da i seefi (i siibi mooy) ? Oui, j'ai bien dormi! Et toi, tu as bien dormi? A: Eeya. Oui. A: A booko u (baka) 00 mma! Il jàit de nouveau jour, Madame! B : Iya, a booko u (baka) yee ! Oui, il jàit de nouveau jour! A: A kiin? u baka Le jour nous rallume, Madame ! 00 mma. B : Iya, a kiin u baka yee ! Oui, il nous rallumr: 14 Dans ce contexte, i et Il Attention: le kiin se prononce [tchii] dans ce contexte particulier. li sont possibles, mais u montre plus de respect qne i. 52 Grammaire du nengee L'après-midi, jusqu'à la tombée de la nuit (vers 19 heures), on utilise les salutations survantes : A : Sa Saifende, u miti 00 Mme 5., nous nous rencontrons ! Oui, nous nous rencontrons ! ! B : Iya, u miti yee ! A: Eeya. Oui. Le soir, on utilise encore une autre salutation: A : Sa Saifende, a tapu u B : Iya, a tapu u yee ! A: Eeya. 00 ! M'" 5., elle (la nuit) nous a couvert! Elle nous Oui. il couvert efJèctivement! Quand c'est la première fois que les personnes se rencontrent dans la journée ou si la dernière rencontre date un peu, il est important de s'enquérir de la santé. Généralement, cette demande est initiée par la personne qui répond aux premières salutations (B)'56. Matinée A : Sa Moyboto, u weki 00 ! B : Iya, u weki yee ! Da u doo en (rnooy) ? A: Iya, u doo en (rnooy) yee ! U seef (u doo en mooy) ? B : Iya, u doo en (rnooy) baa. Da u de? A : Iya, u de yee. U seefi de ? B : Iya, u de baa. B : Eeya. Iv!''' M, lIOlIS êtes réveillée! Oui, I/OUS sommes bien réveillés! Est-ce que vous avez bien passé la nuit? Oui, nous avons bien passé la nuit! 1/ous aussi? Oui, merci. Alors, vous allez bien? Oui, nous allons bien! Et vous même? Oui, ça va, merci. Oui. Après-midi A : Sa Moyboro, u miti B : Iya, u miti yee ! 00 Da u de? A : Iya, u de yee ! U seefi de ? ! Mme M: quelle rencontre! Oui, effèctil'ement, nous nous rencontrons ! 1/ous allez bien? Oui, nous allons bien! Et vOUJ' ? >6 On peut aussi entendre la question suivante: A : Da i/u de mooy? Ti. uas / /JOus tillez bien' 13 : Iya, milu de mooy ye ! Oui je uais/ nousallonsbien ! 53 Les salutations Oui, ça va merci. B : Iya, u de baa. A: Eeya. Oui. Soirée A: Nda Makeba, a tapu u 00 ! M. !vI.. elle (la nuit) nous a couvert. B : Iya, a tapu u yee ! Da u de? Elle nous a coIl vert. effictivement! A : Iya, u de yee ! U seefi de ? Oui, nous allons bien! Et vous? B : Iya, u de baa. Oui, nous allons bien. A: Eeya. Oui. Vous allez bien ? Lorsque la dernière rencontre date de plusieurs mois ou années, on échange les salutations suivantes: A: Wada Bienvenue! 00. B : Fiiman, baa / yee / 00. Les salutations présentées ci-dessus sont régulièrement utilisées au village - kondeie) - et au campement - kanpu - sur le fleuve, er sur la côte, Dans les zones urbaines, elles sont normalement utilisées entre les grandes personnes et avec les grandes personnes comme un signe important de respect. Avec les personnes âgées jusqu'à peu près 45 ans, ou avec les personnes qu'on connaît très bien, même les anciens, on peut aussi échanger les salutations suivantes: A : Baa Biga, fa u/i tan? M. Biga, comment tu vas / vous allez? 011 A : Baa Biga, fa a e go ? M. Biga, ça va bien? ou A: Sa Yunku, fa u/i du ? Mme Yunl:u, comment ça va ? B : Saaf(i)saafi !/ Saflio ! Mi de (oo) ! Wan wan namo ! Mi/u de namo ! 50 wanse-wanse ! U de a wan ana ya baa ! Doucement doucement ! Doucement! Je vais bien ! Ça va un pell ! Ça va, comme toujours. Comme ci, comme ça. Alorspas du tout bien / comme toujours. 54 Grammaire du nengee Si on n'est pas sûr du statut social de la personne, ou si on ne la connaît qu'à peine, il est toujours plus prudent de s'adresser à elle avec les autres salutations, parce qu'elles sont le signe d'un maximum de respect. Parmi les jeunes, et particulièrement les hommes, on entend souvent les échanges suivants: A : On fa (sisa) ? Alors (sœur, amie) ? ou A: Fa a waka? B : Mi de (00) ! Comment ça va ? Saaf(i)saafi ! Saaflio ! On entend encore d'autres salutations parmi les jeunes, mais celles-ci sont difficiles à relever étant donné la forte variation et leurs changements rapides. Employer ces salutations avec les grandes personnes est un signe d'ignorance ou un manque de respect. Par contre, ces dernières les utilisent avec les jeunes pour créer une situation plus détendue. enオar ェvanャセla MAISQl\L __ Après l'échange des salutations appropriées, il est de coutume d'offrir un siège à la personne qui vient d'arriver. Dans les situations un peu officielles, la personne va dire: A : Bangi de, Sa Moyboto. JIY a un tabouret, Mme M ! ou A: Sa Moyboto, teki/teke bangi! Mme M., prends un tabouret! B : Iya mma! (et la personne s'assoit) Merci beaucoup. ou B : U na 0 sidon ete, baa dda/mma. A: Iya, baa. B : Mi gi i daa, baa mma. 55 Les$alutation$ On ne s'assoit pas pour le moment, merci. D'accord. Je vous remercie, Madame. Dans les situations plus informelles, on dit: A : 1 ân sidon, no ? ou A: Sidon no! ou A: Bangi ? ! ou A: Bangi de! B : Eyee ! (et la personne s'assoit) ou B : èéè/nono-", a pasa mi e pasa ! Tu ne t'assois pas? Assieds-toi! Un banc? Il Y a des bancs. Oui. Non, je ne jàis que passer. Ensuite, on demande généralement des nouvelles de la famille proche (conjoint, parents), et des autres connaissances communes: A : Fa fu Sa Baakoto ? (a de mooy?) Et Mme B., est-ce qu'elle va bien? B : A de (rnooy) ! ou B : Iya a de mooy yee ! et/ou B : A de anda/a bilo ... Oui elle va bien! Elle va bien ! Elle est chez elle/sur la côte. AU DÉPART Lorsqu'on quitte un endroit ou une maison où l'on a eu une conversation avec une ou plusieurs personnes, il est im poli de disparaître sans échanger d'au revoir. Dans les situations un peu formelles on dit: A : A bun, da mi 0 kornoto fosi. A bun, da mi 0 go a osu fosi. A bun, da mi 0 go taki anga den sama de. A bun, da mi de dise fosi 57 Bon, je vais partir! Bon, je vais retourner à la maison. Bon, je vais parler avec cespersonnes. Bon (en indiquant un endroit), je suis là-bas pour le moment. Les deux mors. èéè et nono, sont possibles. Le dernier montre plus de respect. 56 Grammaire du nengee Dans les contextes informels on peut aussi dire simplement : A: A bun, (da) mi 0 O.K., je m'en vais. gwe. Ensuite, l'échange peut continuer ainsi: Tu par;'? B. l 0 gwe ? A: Iya, wan taa dey baka. Oui, on se revoit un autre jour. B : A bun, da i gi den taa wan odi, yee. O.«, salue bien les autres! A: Iya. Oui. B : Da i tan mooy, yee. Alors portes-toi bien ! A: l seefi. Toi aussi. B: Iya. Oui. Ou de façon plus brève: B : A bun,(da) gaantangi fi i/u yee. A: a na daa. Merci pour votre visite. Non, de rien. Souvent on ajoute aussi: A/B : A bun, moo lati yee. ou A bun, da moymoy, yee. Olt A bun, da tamaa (baka), yee. Olt A bun, da u taki so, yee. B/A: A bun. C'est bon, il plus tard. Merci, à la prochaine. Merci, à demain. Merci, on se comprend. èéè, La nuit, on A/B A/B ou A/B A/B o.K souhaite aussi une bonne nuit: : Da i/u siibi mooy, yee ! Dors / dormez / dormons bien ! : Ifu seefi (siibi mooy ye) ! Toi/vous aussi, dors/ dormez bien! : Da i/u doo en mooy yee ! Dors / dormez / dormons bien! : Ifu seefi (doo en moy yee) ! Toi/vous aussi, dors 1 dormez bien! Si on offre quelque chose à quelqu'un, l'échange suivant se déroule: A : Sa Linda, (luku ya) mi tya wan pikin sani kon gi i. 57 tes ウセャオエ。ゥッョ M'" L., regarde, j'ai apporté quelque chosepour toi. B : (Ohoo.) ayi gaantangi ft i yee (sisa) ! A: èéè B : A bigi te a bigi baa. A : A na wan sani baa. ou A : A a de Eu gi da baa. ou A: (èéè) a na daa (marna). (excl. de surprise) Merci beaucoup, mon amie! Non. Vraiment, c'est très bien. Ce n'est rien! Il n'y a pas de quoi! Non, je t'en prie! Pour des remerciements plus importants et honorifiques, on demande l'assistance d'une personne qui fera les remerciements à la place du receveur: « Baa Yeni, yeepi mi gi daa ... » (M Yeni, aide-moi à remercier). Si le donneur n'est pas seul et que son cadeau est important, on ne négligera pas de remercier les autres membres de son groupe, même s'ils n'y sont pour rien, pour qu'ils ne se sentent pas mis à l'écart. (Diane Vernon, communication personnelle). Lorsqu'on s'adresse à quelqu'un, c'est un signe de respect d'ajouter à son (prélnom le titre qui correspond à son âge et statut social. A : Ba Aliga, u rniti 00 ! B : Iya u miti yee, Tii Mbaay. M. A.. nous nous rencontrons ! Oui, nous nous rencontrons M. M. Le tableau l présente les termes d'adresse en nengele) : Tableau 1 Termes d'adresse ....-.-....._."-"k Féminin Masculin Sens Sa Ba pour les personnes de la même génération que le locuteur / utilisé par les grandes personnes pour s'adresser aux jeunes et en parler. Tia Tii/Tiu pour les personnes de la génération des parents du locuteur, à peu près / utilisé par les grandes personnes (âgées ou de haut statut social) pour s'interpeller entre elles ou parler d'elles. Mma Nda/Dda/Ppa pour les personnes âgées et celles qui ont un statut social élevé. 58 Grammaire du nengee L'utilisation exacte de ces termes demande la connaissance de plusieurs règles très complexes, elles-mêmes impliquant une bonne connaissance des personnes et des relations qu'elles entretiennent. Mais notre but ici n'est pas de les donner toutes. Nda et Tiu sont plus utilisés chez les Ndyuka que dans les autres groupes. Dans l'usage courant, les titres Tia et Tiu sont souvent remplacés par les termes d'origine hollandaise ou sranan tongo, Tante « tante" et Omu " oncle », En dehors de Sa et Ba, tous les titres peuvent aussi être utilisés sans le nom. Les jeunes omettent souvent ces titres entre eux. A: U weki 00, Nda. B : Iya, u weki yee, Tia. Bonjour, Monsieur. Oui bonjour. Madame. Les gens portant un titre traditionnel ou un titre professionnel sont généralement appelés par leur titre, soit en combinaison avec leur nom, soit sans nom. Les titres professionnels ne sont généralement pas utilisés dans la famille et parmi les gens proches. A : Gaanman, u doo en mooy ? Gaanman, vous avez bien dormi? B : Iya u doo en mooy ye, kabiten 'ï8! Oui. nous avons bien dormi, Capitaine. Les titres suivants sont courants: titre Gaanman kabiten basia metfrles met me data siste opasi sens chef suprême tête du lignage ou sous-lignage assistant du capitaine ou du Caanrnan enseignante G￯セ enseignant maire médecin infirmière infirmier '8 On entend aussi kapiten. \9 On entend aussi les termes mesti et yeefrow, d'origine néerlandaise. 59 Les salutations LES セnqjャa nes￉rp __ Si on demande le nom de quelqu'un, c'est un signe de respect de présenter son propre nom, avant ou après la question: A : Fa de e kali/kay i nen ? B : De e kali/kay mi (nen) Ba Yeni. ou B : A Ba Yeni, de e kali/kay mi (nen). ou B : (A) mi na Ba Yeni. A : Mi na Sa Baakoto. ou A : Na mi de e kali/kay Sa Saafika. Comment est-ce qu'on t'appelle? On m'appelle M. Yeni. Moi, c'est M. Yeni. Je suis Mn" Baakoto. Moi, on ln 'appelle Sa Saafika. Les questions suivantes sont possibles aussi, mais impliquent une situation plus informelle, ou carrément hostile: A : Fa i nen ? Quel est ton nom? ou A : Da sama na i/yu ? Et toi, tu es qui? ____._PD URL 0 NCLURE Les salutations sont très torrnelles en nenge(e), et très codifiées. C'est une règle de conduire indispensable à respecter, et qui marque les relations que l'on entretient ensuite avec les gens. Les enfants doivent eux aussi, tout au long de leur apprentissage, apprendre à les utiliser à bon escient pour devenir de bons Businenge. La formule très répandue « Fa a e go ? n, ou bien « On fa ? » doit être utilisée avec beaucoup de précaution, uniquement avec les jeunes, et jamais avec les grandes personnes, car c'est le signe d'un manque de respect envers celles-ci. 60 Grammaire du nengee Il Le nom et ses déterminations On présenrera dans cene panie commenr s'organise le groupe nominal: qu'est-ce qu'un nom, quelles sonr les déterminations que l'on peut lui ajouter, quels sonr les procédés pour construire de nouveaux noms? Enfin, on terminera par la description des pronoms, c'est-à-dire ces petits mots qui peuvenr remplacer le nom dans une phrase. Dans un premier temps, on donnera quelques indications sur la composition du vocabulaire, qui montre la diversité des influences lors de la création de cene langue créole. LA COMPOSITION .セ l G ⦅ u d _ La préseuration historique (voir introduction) a montré à quel point la formation du nenge(e) et des créoles du Surinam en général a été l'occasion d'influences diverses, aussi bien du point de vue des langues européennes que de cel ui d'autres types de langues, africaines en particulier. Ce paragraphe permettra de comprendre concrètemenr ce qu'impliquent ces influences multiples. Nous redonnons ici le tableau de N. du lexique nengefc) : SMITH 76,47 % anglais portugais néerlandais langues africaines 5,04 % 15,97 % 2,52 0/0 Mots d'origine anglaise: man alen < < man ram homme pluie 61 Lenom et ses détermlnetions (I987), qui montre la composition diingi bigi < < drink big boire gros Mots d'origine portugaise . kaba subi kaabita pilen < < < < acabar finir subir monter cabrita chèvre plral piranha Mots d'origine néerlandaise. muliki nati weti < < < moeilijk dijjicile nat mouillé wit blanc Actuellement, le néerlandais prend une place de plus en plus importante en nenge(e), et de nombreux mots lui sont empruntés (comme par exemple les termes politiques). 11 est parfois difficile de savoir si un mot est d'origine néerlandaise ou anglaise en raison de la parenté entre ces deux langues. Par exemple, un mot comme sikoo, gui désigne l'école, peut venir de scbool en anglais, ou de school en néerlandais 60. Mots d'origine africaine: KIKONCO: kwasi mutete lèpre sac en ftuille que l'on porte sur le dos GRE: gogo aduu 1atuu le derrière mot que Ion dit en enlaçant quelqu'un que l'on n'a pas vu depuis longtemps TWI: kokobe UWll lèpre ftuille 60 Pour une étude précise de J'origine des mots des créoles du Surinam. nOLIs renvoyons il la thèse de N. SM!T!! (I ')Sl). 62 Grammaire du nengee Le gbe, qui a plutôt influencé les structures (voir MIGGE, 2003), n'a pas laissé beaucoup de traces dans le lexique: ce sont plutôt les langues parlées plus tardivement par les esclaves, au cours du XVII!" siècle (comme le kikongo et le rwi), qui se retrouvent dans le vocabulaire. On fera également apparaître dans la composition du vocabulaire nenge(e) l'origine amérindienne, et en particulier caribe, de certains mots, appartenant essentiellement aux champs lexicaux de la faune et de la flore, ou des techniques. La comparaison du lexique nenge(e) avec celui du tiriyo, langue caribe parlée sur le Tapanahony où sont implantés les villages traditionnels ndyuka, montre des emprunts nombreux. On en donnera quelques exemples: cache-sexepour une adolescente tamis couleuvre à manioc liane à nivréesG1 Tiriyo keweyu manare rnatapi ineku Nenge(e) kwey manali matapi neko LES CATÉGORIES DE MOIS On appelle « parties du discours » les différentes catégories dans lesquelles les mots d'une langue se regroupent: en français, on trouve la catégorie du nom, du verbe, de l'adjectif, etc. Le nenge(e) présente quelques particularités par rapport aux catégories généralement connues dans les langues européennes. Par exemple, ce qu'on traduit par un adjectif en français (rouge, beau, lourd ... ) correspond à une classe de verbes en nenge(e) (1ebi, être rouge, moy, être beau, ebi, être lourd... ) qui peuvent se conjuguer directement'<. Seuls trois mots en nenge(e) semblent être exclusivement des adjectifs et ne peuvent pas se conjuguer: gaan haw pikin important, grand vœux petit 61 Il s'agit d'une liane dont on extrait lin poison pour pratiquer des nivrées, c'est-à-dire des empoisonnements qui facilitent la capture des poissons. 62 Pourplus de détail.__ sur la conjugaison des uerbes (et donc desacijectifi), uoir le chapitre 4, p. 84. 63 Le nom et ses déterminations Par ailleurs, certains mots n'appartiennent à aucune catégorie propre, mais « deviennent» des noms ou des verbes en fonction du contexte. Par exemple, le mot wooko désigne à la fois le travail et le verbe travailler, comme dans les exemples suivants: A wooko e weli en. lei travaiU A5p 63 /fatiguerllui Le travaille jàtigue. A uman e wooko a ini a goon. lai femme/ ASP/ traual ller! dans/intérieur Ile/abattis't" La jèmme travaille tÎ l'abattis. Lorsque wooko est un nom, il est précédé de l'article. Lorsque wooko est un verbe, il peur apparaître seul ou accompagné des mots e, 0, sa, ben qui seront décrits au chapitre 4, et qui marquent les conjugaisons. LE NOM _ _fLSfSOÉIERMillAIIO NS Le nom est un mot invariable (il ne varie ni en genre ni en nombre), et est souvent précédé d'un article. Les articles Les articles définis singulier et pluriel Il existe deux articles définis qui indiquent respectivement le défini singulier et le défini pluriel: a et den. Le gente n'est pas marqué par l'article (voir plus bas). a pikin den pikin 6.\ l'entant les enjants Pourplus de détai! sur l'aspea, voir dMp. 4, p. 89. 64 Champ où sonr pratiquées des cultures sur brûlis. 64 Grammaire du nengee Attention: seule l'alternance a 1 den marque la différence de nombre, tous les autres éléments de la phrase restent invariables: a gaan osu den gaan osu la grande maison lesgrandes maisons C'est très différent de ce qui se passe en espagnol ou en portugais, par exemple, pequerias casas). où chaque mot de la phrase va être marqué par le pluriel Hャ。セ En revanche, ce n'est pas si différent de ce que l'on trouve à l'oral en français, qui dit : la poule les poules la petite poule les petites poules [lapul] [lepul] [1!ptitpul] [lfptitpul] En fait, seule l'alternance [a] 1 [el dans l'article marque le passage du singulier au pluriel en français! L'indéfini • L'indéfini singulier se marque par wan, un : wan pikin un enfànt • Si l'on redouble wan, on obtient alors deux mots différents: 1. wan wan se prononce [wâwârj]. Utilisé devant un nom, il veut dire quelque: Mi fende wan wan manyan ete. jel trouver 1q uelq uelmanguelencore J'ai trouvé encore quelques mangues. 2. wawan [wawârj] : utilisé après un nom ou un pronom, il veut dire seul, comme dans: Mi wawan 0 go koti alisi. moilseul/FUT1aller!couper!riz Moi seulej'irai couper du riz. • Si l'on combine wan + un numéro, on obtient une quantité indéfinie, ce qu'on traduit en français par environ, à peu près: Mi si wan dii bofoo. moi/voir/un/trois/tapir J'ai uu à peu près trois tapirs. 65 Le nom et ses déterminations La combinaison de wan + tu est maintenant figée en nenge(e), et s'utilise également fréquemment pour dire quelques, un ou deux: Te mi be go a busi, mi be si wantu pingo. quand/je/PASSÉ/aller/à/forêt/je/PAssÉ/voir/quelque/cochon bois QUtzndje suis allé en forêt, j'ai vu un ou deux cochons bois. • L'indéfini pluriel, comme le partitif, se marque par une absence d'article: Di mi go ape, mi si pikin a ini a osu. quand/je/aller/là/je/voir/enfant/à/dans/laI maison Quand j'y suis allé, j'ai vu des enjants dans la maison. Alisi de a ini a bali. riz!être/à/danslle/bidon IL y a du riz dans Le bidon. Le genre Le genre n'est pas marqué par J'article mais pour les êtres animés et les choses sexuées, on peut le préciser au moyen des mots man « homme; masculin » et uman « femme; féminin» qui seront placés directement avant le nom qu'ils déterminent. Par exemple: a a a a a Le fils de ou L'homme lafiLLe de ou La fèmme Le chien La chienne Le cocotier mâle (dont Le fruit n'a pas de chair) manpikin umanpikin man dagu uman dagu man kokonoto Il faut bien prendre garde à ]'ordre des mots, parce que a umanpikin, La fiLLe de, n'est pas du tout ['équivalent de a pikin uman, La jeune fèmme. Dans umanpikin, pikin désigne L'enfànt de, alors que dans pikin uman, pikin est un adjectif qui signifie petit. On le verra aussi avec les adjectifs, et avec la phrase, l'ordre des mots joue un rôle très important en nenge(e), il faut donc y être attentif. En ce qui concerne les déterminations du nom (genre, adjectifs, génitif), il faut se rappeler que ce qui détermine est avant ce qui est déterminé. Par exemple l'adjectif, qui détermine le nom, est toujours placé avant celui-ci. 66 Grammaire du nengee les démonstratifs Le démonstratif en nenge(e) permet de distinguer trois niveaux de distance par rapport au locuteur ? : ce qui est tout près (ici) ce qui est à une distance intermédiaire (là) ce qui est loin (là-bas) ya de and a ICl là là-bas POlir plus de détails, voir le chapitre 5, p. 117 Les adjectifs démonstratifs Ils sont composés de l'article défini (singulier: a ; pluriel: den), suivi du nom, puis de l'adverbe locatif dont la liste est donnée ci-dessus. Par exemple: a pikin ya cet enfànt / den pikin ya / ces enfànts a pikin de cet entant-là / den pikin de / ces enfànts-Ià a pikin anda cet enfànt là-bas / den pikin anda / ces enfànts là-bas Comme il n'y a pas de règle d'accord en nenge(e), ni en genre ni en nombre, cette construction peut servir pour absolument tous les noms. On peut également utiliser les adjectifs démonstratifs avec une valeur temporelle, comme en français. Deux remarques sont à laire dans ce cas: - seuls ya et de peuvent être utilisés avec un sens temporel ; - la distance temporelle peur être alors dans le passé ou dans l'avenir: c'est le contexte général qui va permettre l'interprétation. 65 Ces trois niveaux correspondent il ce que l'on a en espagnol avec este, est' et aquel. I.e français fait aussi cerre distinction avec les adverbes, mais elle disparaît lorsqu'on enrre dam la catégorie des adjectifs démonstratifs. Pour plus de détails sur le sens des démonsrrarifs, nous renvoyons au chapitre 5 sur la local isarion. 67 Le nom et ses déterminations a dey ya a dey de cejour-ci. aujourd'hui cejour-là (dans le[utur ou le passé) Les pronoms démonstratifs On trouve deux pronoms démonstratifs, qui correspondent à seulement deux degrés d'éloignement par rapport au locuteur : disi ce qui est près du locuteur, il portée de sa main / ce dont on vient de parler dari ce qui est plus loin ou très loin / ce dont on a parlé il y a un pent moment So omen Gaanman mi sabi ; disi e kon sigisi. ainsi/combien/ Gaanmanl je/ connaître/celui-là/ASP/ven ir/ six Voilà combien de Gaanman je connais ,. celui-ci (celui qui est actuellement en poste), c'est le sixième Na taygi en dati. NEc/dire/lui/cela Ne lui raconte pas cela (ce dont on a parlé avant). Sous l'influence du sranan tongo. disi et dari sont parfois utilisés comme adjectifs démonstratifs à la place de ya et anda : a man disi a man dari a man ya cet homme a man anda cet homme-là Sur l'emploi de disi et dati dans le mécanisme d'emphase, voir le chapitre 7. Les possessifs Les adjectifs possessifs Les noms peuvent être précédés d'un adjectif possessif. Presque tous ont deux formes: une forme longue et une forme courte. La forme longue sert généralement à insister, à mettre l'emphase. Dans le discours courant, on utilise la forme brève: 68 Grammaire du nengee Tableau II Les adjectifs possessifs Forme longue Forme courte 1re sing. ml m 2 e sing. yu 3e sing. en l'e plur, e son, sa, ses notre, nos 1 un 66 u e den 3 plur. mon, ma, mes ton, ta, tes u e 2 plur, , votre, vos de leurs Voir aussi le tableau III qui présente les pronoms personnels pour comparaison (chap. 3, p. 81). Les adjectifs possessifs précèdent le nom qu'ils déterminent, et ne varient ni en genre ni en nombre, ce qui entraîne une certaine ambiguïté: mi baala peut en effet vouloir dire « mon frère » ou « mes frères ». Si le contexte est assez explicite, on n'a pas besoin de préciser davantage. En revanche, s'il est important de préciser le nombre, on a recours à la stratégie suivante: -le nom du possédé est mis au pluriel (c'est-à-dire précédé de l'article pluriel den) ; - le pronom possessif est précédé par fu, pour; - le groupe fu + pronom suit le nom du possédé. Par exemple: mon frère ou mes frères « lesfrères de moi », mes frères mi baala den baala fu mi C'est également cette stratégie qui est utilisée lorsqu'on veut dénombrer l'objet possédé: den dii baala fu mi les/trois/frère/ deimoi mes troisfrères (litt. les trois frères de moi; 66 Utilisé surtout en aluku. 69 Le nom et ses déterminations La forme qui correspondrait à la structure du français, mes trois frères, est agtamrnaricale (ce que note l'astérisque) : • mi dii baala mes/ trois/ frère Ceci est valable pour routes les personnes, et tous les nombres. Les pronoms possessifs L'équivalent de le mien, le sien... en français se construit en nenge(e) à partir de la forme du Eu + pronom personnel, comme dans les exemples suivants: Kabiten S. anga du Eu u go a busi anda. Capi taine/ S/ avec! celui/ pour/ nous/ aller/à/ forêt/là-bas Le capitaine S. et le nôtre sont allés en forêt là-bas. La forme di fu + pronom se trouve aussi, mais elle est plus rare, se rencontre essentiellement à l'écrit et est le résultat d'une influence du sranan rongo. [extrait d'un conte transcrit et publié par le SIL] : Bubu taki : « We, di fi i lasi, ne i si i teke di Eu mi », tigre/dire/bon/le tien/perdre/alors/ru/voir/ru/prendre/le mien Tigre dit : « Bon, le tien est perdu, alors tu r1S pris le mien », Cette forme du Eu est aussi fréquemment utilisée avant un nom et on traduit alors par celui/celle de... : Den taki a du fu Gaanman sitanpu na a bun wan. ils/ direlle/celui/pour/ Gaanmanl tampon/être/le/bon/un Ils disent que le tampon du Gaanman (litt. celui du Gaanman, de tampon), c'est le bon. Les autres façons de déterminer le nom D'autres mots peuvent se placer avant le nom pour le déterminer: - les numéraux, comme tu, deux, dii, trois, fo, quatre... ; - des quantificateurs comme son, certains, ala, tout, ibi(i), chaque, tyaypi, beaucoup. La liste est fournie dans le lexique, et dans la mesure où ils n'impliquent pas de comportement particulier, nous ne les passerons pas en revue dans cette partie. 70 Grammaire du nengee Une façon particulière de compter .. les mois et les jours de la semaine Les nombres servent en nenge(e) à compter les mois, et à compter les jours de la semaine. - Les mois: on commence par le mois de janvier, qui est donc le premier fosi mun janvier tu mun flvrier mars dii mun twaa1ufu mun décembre Certains de ces mois ont des noms propres qui renvoient à une caractéristique climatique de la période à laquelle ils correspondent. - Les jours de la semaine sont en fait un mélange de deux systèmes, celui du néerlandaisv/, et celui du portugais. Le système néerlandais possède un nom pour chaque jour (comme en français), alors que le système portugais compte les jours. En nenge(e) on aura alors: monde lundi tudewooko mardi (litt. 2 e jour de travail)iJH diidewooko mercredi (litt. 3e jour de travail) fodewooko jeudi (litt. 4" jour de travail) vendredi feeda sata(a) Jdmedi sonde dimanche le complément du nom Le nom peut aussi être déterminé par un autre nom qui aura alors la fonction de « complément du nom », La mise en relation de deux noms dépendants peut expnmer: - la possession (l'enfant de ma sœur) ; - les parties du corps (le cou de la femme) ; Ou un mélange d'origine anglaise ou néerlandaise: monde semble venir de Monday (anglais). En revanche, feeda semble plus proche de vrijdag que de Fridav, ct sataa plus proche de zaterdagque de Saturdav. 67 Si le nenge(e) a retenu le principe du système portugais (qui compte les jours), il ne l'a pas copié tel quel puisque qu'il est décalé d'un jour. Mardi est 3a jéim en portugais. 68 71 Le nom et ses déterminations - la relation de parenté (le frère de B.) ; - la relation de contenu-contenant (la bouteille de rhum) ; etc. Il y a deux façons de fabriquer des compléments du nom en nenge(e). • avec fu : a kownu fu a kondee leiroildellel pays Le roi du pays a pikin fu a kownu leienfan tldellel roi Le fils du roi Cette construction ressemble à celle du français, avec fu (équivalent de de en français) qui sert à mettre en relation deux noms. Il en existe également une autre, qui ressemble plus à l'anglais. • on juxtapose les deux noms, dans un ordre fixe Cette construction consiste à juxtaposer les deux groupes nominaux, et dans ce cas, l'ordre est très important et est l'inverse de celui de la forme précédcnte't" ! a kownu pikin lelroil enfant l'enfant du roi dont l'ordre est différent de a pikin fu a kownu leienfant/ dellel roi l'entant du roi Casserole de riz ou casserole à riz? Une petite particularité du nenge(e) : lorsqu'on met ensemble deux mots qui marquent une relation de contenant/contenu, l'ordre dans lequel on combine les mots va avoir une incidence sur le sens. 69 Pour comparaison, on peut donner l'équivalent en anglais: the son or the king le/enfant/de/le/roi the king's son le/roi-génitif! enfant 72 Grammaire du ョセァ・ Si je prends le mot pour riz (alisi) et le mot pour casserole (paru) et que je les combine ensemble, j'ai deux possibilités: a alisi pa tu > la casserole à riz = celle dans laquelle j'ai l'habitude de cuire le riz, celle qui est spécialement faite pour cuire le riz, et dans laquelle je peux, éventuellement, cuire autre chose si j'ai besoin; a patu alisi > la casserole de riz = celle dans laquelle je vois qu'il y a du riz au moment où je parle. Le français marque aussi cette différence de sens avec l'emploi de deux prépositions différentes, à et de. Le nom et l'adjectif Même si l'adjectif est plutôt un verbe en nenge(e)l°, on peur le combiner à un nom pour apporter des précisions sur la couleur, la taille, la forme, la valeur. .. L'adjectif est toujours placé avant le nom qu'il détermine, et comme on l'a déjà précisé, ne varie pas quelque soit le genre ou le nombre du nom qu'il accompagne: Da i wasi den tyobo sani. alors/tu/laver/les/sales/choses Alors tu laves lesaffiires sales. wan takuu sineki unimauvais/serpent un serpent dangereux Si plusieurs adjectifs accompagnent le même nom, tous sont placés avant ce nom, mais leur ordre n'est pas fixe: a pikin raya sineki leiperi tI jaune/serpent a taya pikin sineki leijaune/peti t/ serpent le petit serpentjaune 70 Puisqu'il se conjugue comme un verbe, au passé, au futur. .. .ᄋNWセ COMMENT CRÉER DE NOUVEAUX MOTS ______セ Q j n ENGllE}----Dans cette partie nous parlerons de la façon de faire des mots composés ou des mots dérivés à partir des mots déjà existants dans la langue. les mots composés Les mots composés en neng(e) sont des mots fabriqués à partir de deux, trois (ou plus) mots joints. On en trouve beaucoup pour désigner les parties du corps, les localisations ... La particularité de ces mots est qu'il faut les considérer comme une seule unité, et non pas comme des mots juxtaposés. On donnera les exemples suivants, et d'autres apparaîtront dans le lexique en annexe. koofaya charbon koo, charbon + faya, fèu ftu de charbon mata tiki pilon mata, mortier + tiki, bâton bâton de mortier baka osu patu pot de chambre baka, derrière + osu, maison + patu, pot pot de derrière La maison maka sii ayn futu l'aine maka épine + sii graine + ayn œil + futu pied-jambe Des mots composés à partir du vocabulaire du corps Les termes des parties du corps sont le siège de nombreuses compositions, mais peuvent aussi servir de base à des composés. Nous proposons ici d'en présenter quelques-uns. Mot simple: ede, La tête Le mot ede, qui désigne la tête, peut servir à former d'autres mots qui ont un rapport avec le corps: ede wiwii / ede uwii : tête - feuille 74 Grammaire dunengee Les cheveux ede bon: tête - os le crâne fesi ede : face - tête lefront baka ede : dos - tête le dos de la tête (l'occiput) rnindi ede / rnindii ede : moitié - tête le milieu de la tête Le mot qui désigne la tête, ede, sert aussi à fabriquer d'autres mots composés qui n'ont rien à voir avec le corps, mais qui tous renvoient à quelque chose qui est devant (au sens propre comme au sens figuré), ou qui est au-dessus (au sens propre comme au sens figuré). Ede Kabiten : tête - capitaine le capitaine chefll ede osu : tête - maison la jàçade de la maison ede se : tête - côté la partie haute du viffage boto ede : pirogue - tête l'avant de la pirogue tiki ede : bâton - tête le bout du bâton bon ede : arbre - tête la cime de l'arbre On remarque que le mot ede n'apparaît pas toujours dans la même position, il peut être au début ou à la fin du composé. L'ordre respecté dans les mots composés est le même que celui des compléments du nom: le premier désigne ce qui caractérise, le second ce qui est caractérisé. Par exemple: boto ede : la tête (ou l'avant) est caractérisée par le bateau, il ne s'agit pas de n'importe quelle « tête », mais d'une « tête » de bateau. On l'appelle aussi Fositen Kabiten, ou encore Hoofdkabiten, mm le plus courant formé sur une base néerlandaise. 71 75 Le nom et ses détenninations le capitaine est caractérisé par « tête », il ne s'agit pas de n'importe quel capitaine mais de celui qui est à la tête du groupe ethnique, ou le premier adjoint du Gaanman. Ede Kabiten : Mot simple : mofu, la bouche Le mot pour bouche, mofu, sert à former d'autres mots qui renvoient à certaines parties du corps: buba mofu : peau - bouche les lèvres ondo mofu /ondoo mofu : partie entre le coup et la bouche fond - bouche sikin mofu : corps - bouche la joue tapu mofu : haut - bouche le haut de la bouche mofu wata / mofu wataa . la salive eau - bouche mofu winta: bouche - vent l'haleine Le mot mofu sert aussi à fabriquer d'autres mots composés qui ne relèvent pas des parties du corps, mais qui tous reprennent l'idée d'entrée, de bord. wata mofu / wataa mofu: le bord du fleuve eau - bouche kiiki mofu : crique - bouche l'embouchure de la crique busi mofu : forêt - bouche l'orée de la [orê» goni mofu : fusil - bouche le bout du canon bata mofu / bataa mofu: bouteille - bouche le bord de la bouteille how mofu : sabre - bouche la lame 76 Grammaire du nengee bali mofu : bidon - bouche l'ouverture du bidon Ces mots sont tous composés selon le même modèle: le mot mofu, qui désigne une ouverture, une embouchure, est précédé d'un autre terme (par exemple goni, busi) qui spécifie ou détermine de quelle ouverture ou embouchure il s'agit. Mot simple : ana, le membre supérieur Le mot ana désigne le membre supérieur, c'est-à-dire la partie qui va de l'épaule au bout des doigts. Ce mot permet de composer des mots qui désignent d'autres parties du corps. tapu ana: haut - membre supérieur le haut du bras (avant l'épaule) neki ana : cou - membre supérieur le poignet le coude koko ana : nœud - membre supérieur la paume bee ana: ventre - membre supérieur ondo ana / ondoo ana : les aisselles dessous - membre supérieur baka ana: dos - membre supérieur le dos de la main Le mot ana sert aussi à fabriquer d'autres mots composés: udu ana: bois - membre supérieur la branche le bras de la crique kiiki ana : crique - membre supérieur Mot simple: futu, le membre inftrieur Le mot futu en nengeie) désigne le membre inférieur, c'est-à-dire la partie qui va de la cuisse jusqu'à la pointe des pieds. Ce mot va servir à fabriquer des composés qui renvoient à d'autres parties du corps: baka futu : le talon dos/derrière - membre inférieur 77 Le nom et ses déterminations baka futu tetey Le tendon d'Achille dos/derrière - membre inférieur - corde neki futu : cou - membre inférieur la cheoille bee futu : La plante du pied ventre - membre inférieur Le tibia tiki futu : bâton - membre inférieur borna futu : cuisse - membre inférieur La cuisse On trouve des mots composés à partir de futu qui ne désignent pas des parties du corps, mais dans lesquels on retrouve le sens de « pied, base» : dii futu : trois - membre inférieur trépied que L'on poseau-dessus du feu futu patu : casserole à pieds membre inférieur - casserole futu pasi : petit chemin (dans lequel on va à pied). membre inférieur - chemin Cette liste est loin d'être exhaustive mais peut donner une idée du fonctionnement de la composition en nenge(e) dans le domaine spécifique des parties du corps. Les mots dérivés On appelle ({ mot dérivé» un mot construit par adjonction d'un suffixe, qui peut faire changer de catégorie le mot en question (un verbe devient un nom, par exemple). Il y a plusieurs façons de dériver un nom en nenge(e) : • au moyen de -rnan Lorsqu'on ajoure -rnan à un verbe ou un nom, on construit: -l'agent d'une action fufuu fufuuman voler le voleur 78 Grammaire du nengee renbete) tenbe(e)man sculpter le sculpteur dongo dongoman descendre celui qui veut aller à « bilo » (en bas) - celui qui a une propriété exprimée par le nom a kokobe a kokobeman la lèpre le lépreux a faagi a faagiman les règles la femme qui a ses règles a bee a beeman le ventre la femme enceinte - celui qui habite le lieu exprimé par le nom: soolan soolanman'? Saint-Laurent l'habitant de Saint-Laurent pamaka pamakaman le pays pamaka l'homme qui habite le pays pamaka Parfois, la dérivation n'est plus très claire: a ati a atiman le cœur la personne agressive Ce procédé est très actif et permet de créer beaucoup de nouveaux mots en nenge(e). Attention, dans ces cas, le suffixe -rnan n'a rien à voir avec le mot man qui désigne l'homme. Preuve en sont les dérivés comme faagiman « femme qui a ses règles », ou beeman « femme enceinte », qui ne peuvent évidemment pas s'appliquer à une personne de sexe masculin. • -man et -uman Dans certains dérivés -rnan s'oppose à -urnan : - l'opposition -rnan / -uman désigne le sexe de la personne qui a la propriété ou qui exerce l'activité: 72 Pour désigner une femme de Saint-Laurent ou une femme parnaka, on dit généralement soolanuman et pamakauman. 79 Le nom et .$e$idéterminatlons a obiaman a obia uman" l'homme magicien la femme magicienne - l'emploi de -urnan implique une connotation sexuelle négative par rapport à l'emploi de -rnan : a wakaman a waka uman/" le voyageur l'épouse adultère La dérivation en -uman est beaucoup moins fréquente que celle en -rnan. • -nenge(e) Le terme nengele), qui désigne non seulement la langue mais surtout la personne qui la parle (de Neger « nègre» en néerlandais), est utilisé dans des mots dérivés avec le sens de personne, sachant que le point de référence dans les sociétés nenge(e) est l'homme noir. a pikinenge(e) a rnanengefe) den businenge(e) a sikoonengete) pikin, petit + -nengete) man, homme + -nenge(e) busi, forêt + -nengete) sikoo, école + -nenge(e) l'enfant l'homme les Noirs Marrons les enseignants Ce dernier mot est un cas limite de composition récente où l'usage n'a pas encore décidé s'il s'agit d'un seul mot - sikoonenge(e) - ou de deux mots encore séparés: sikoo nengeie). • -pe Les mots composés avec le suffixe -pe désignent principalement des lieux: siibipe belipe tanpe lanpe siibi, dormir + -pe beli, enterrer + -pe tan, habiter + -pe lan, aborder + -pe le lit le cimetière 75 le domicile l'endroit du fleuve où l'on aborde Uman semblerait avoir là aussi une valeur plus lexicale que l'équivalent masculin man, d'où le choix de le séparer de la base précédente. 74 Même chose que précédemment. 73 75 Les businenge n'ont traditionnellement pas de cimetière au sens où nous l'entendons. Ce terme est nouveau, et très fréquent par exemple à Saint-Laurent. 80 Grammaire du nengee LES PRONOMS PERSONNELS Le groupe nominal peut être remplacé, dans une phrase, par un pronom personnel : A pikinenge(e) e bali. leienfant/ Asplcrier l'enfant crie A e bali. il crie il!Asp/crier Le tableau III présente les pronoms personnels selon: 1. la personne (je, Fe personne; tu, 2 e personne ... ) 2. le nombre (singulier ou pluriel) 3. la fonction (sujet, objet direct, indirect. .. ) Tableau III Les pronoms persormels" Personne Singulier Sujet Fe 2 e 3e Pluriel 1re 2e 3e Autre (objet direct ou indirect) . mil m il yun a = il = = je tu ml me = il yu78 = en = wï7 9 1 u = nous Wi8D 1 u 8l = vous u / un den 1 de = ils den u / un te le 1 lui = = = nous vous les 1 leur 76 Voir aussi le chap. l , p. 39 pour la forme des pronoms personnels en contact avec d'autres mots. 77 Utilisé sans emphase essentiellement en ndyuka. 78 Idem. 79 Ndyuka (rarement employé dans les autres variantes). 80 Idem. 81 Utilisé surtout en aluku. 81 - seule la troisième personne du singulier a deux formes distinctes selon sa fonction, a (pour le sujet), et en (polir toutes les autres fonctions) ; セ si l'on reprend le tableau II des adjectifs possessifs présenté plus haut, on remarque qu'il est très semblable: il n'y a donc [iualement qu'une seule liste de formes personnelles à apprendre, et quelques petites spécificités (les formes courantes ou emphatiques, les deux formes de troisième personne ... ). Les pronoms personnels réfléchis Pour former le pronom réfléchi, le nenge(e) utilise le pronom personnel suivi immédiatement de l'adjectif seefi, même, qui reste invariable en genre et en nombre comme les autres adjectifs: mi seefi i seefi en seefi moi-même toi-même lui-même u seefi den seefi nous-mêmes vous-mêmes eux-mêmes Den seefi, na en den be e du. eux/même/c' est/lui/ils/PAssf:lAsp!tàire Eux-mêmes, c'est ce qu'ils étaient en train defaire. Ma foo lobi wooko, i seefi sabi foo, hii dey a e kapata peesi. mais/oiseau/aimer!travailler/m/même/savoir!oiseau/ tout/jour/ il!Asp/gratter!endroit Mais Oiseau aime travailler, toi-même tu connais Oiseau, il passe ses journées à gratter partout. Le pronom réfléchi s'utilise beaucoup moins fréquemment en nenge(e) qu'en français. Par exemple, on n'emploie jamais le réfléchi pour dire « je me lave » : l'équivalent sera mi e wasi, lirt., je lave. En fait, le réfléchi a essentiellement un rôle emphatique, il sert à mettre en évidence le fait que c'est cette personne (moi, toi, lui ... ) et pas une autre, qui est concernée par l'action, en particulier quand ce n'est pas prévu: Mi be wani kali en, neen mi koli mi seefi. je/PAssÉ/vouloir/tromper/lui/alors/je/tromper! moi/même J'ai voulu lui fàire une blague, et c'est moi-même qui suis attrapé. 82 Grammaire du nengee __ POUR CONilURLSUR LE ⦅セn Le fonctionnemem principal du nom en nenge(e) peut se résumer à ces principes: - le nom est invariable, il ne varie ni en genre ni en nombre; - il peut être remplacé par un pronom dans toutes ses fonctions; -lorsque deux noms se suivent et que l'un détermine l'autre, il faut être attemif à l'ordre des mots pour comprendre le sens général. Lorsqu'il n'y a pas de mot emre les deux noms, celui qui détermine est placé avant celui qui est déterminé; en revanche, lorsque les deux mots som reliés par fu, le nom déterminé est placé avant celui qui le détermine; - le nenge(e) possède des ressources propres pour créer des mots nouveaux, par dérivation au moyen de suffixes comme -rnan, -pe, ou par composition Cà partir du vocabulaire du corps par exemple). 83 Le nom et ses déterminations Il L e verbe et sa conjugaison Ce chapitre présente la plus importante information sur le verbe en nenge(e). En particulier, on parle de sa conjugaison, de la négation, des équivalents du verbe être et des adjectifs prédicatifs (elle est intelligente). En nenge(e), le verbe ne change jamais de forme. Les notions temporelles comme le passé et le futur, les notions aspectuelles (en train de, etc.) et celles de la modalité (pouvoir, oouloir; etc.) sont généralement exprimées par des mots indépendants qui précèdent le verbe principal de la phrase, comme par exemple les formes du verbe alter précèdent le verbe pour indiquer le futur en français parlé (je vais manger). Remarque préliminaire par rapport à la conjugaison du français Les informations qui vont être présentées dans ce chapitre correspondent au sens que peuvent avoir les différentes formes du verbe en nenge(e). La conjugaison du français entraîne beaucoup de confusion entre sens et forme du verbe conjugué: par exemple, le passé composé s'appelle « composé» parce qu'on utilise en français une forme composée d'un auxiliaire et d'un participe passé, mais sa valeur est celle de l'accompli. Dans le cas du nenge(e), presque taures les formes verbales sont « composées » puisqu'elles se forment avec un mot de type auxiliaire et une base verbale. Ce que nous décrivons ici sont les valeurs de ces différentes formes. Il faut être vigilant et surtout ne pas plaquer les catégories verbales du français, qui sont dénommées selon des critères à la fois de sens (imparfait) et de forme (passé « composé »}, Ainsi, lorsqu'on dit que he a une valeur de « passé », cela indique qu'il peut se traduire par diverses formes verbales du français en fonction du contexte (imparfait, plus-que-parfait, etc.), mais que dans tous les cas, sa valeur est celle de renvoyer à un événement du passé. 84 Grammaire du nengee LE TEMPS Il Y a deux marqueurs de temps en nenge(e), be et o. Be indique toutes les notions du passé (qui correspondent aux temps passé composé, imparfait, plus-que-parfait du français), et 0 marque le futur. Le verbe sans marque de conjugaison Une des particularités du nenge(e) est que le verbe qui apparaît sans aucune marque de conjugaison n'a pas forcément une valeur de présent. Nous distinguerons deux cas pour traiter ce point. a) En dehors de tout contexte temporel clairement exprimé Généralement, les verbes dynamiques, qui expriment une situation impliquant un type de changement82 , sont interprétés au passé (prétérit) lorsqu'ils ne sont pas précédés d'une marque de conjugaison et lorsque le contexte temporel n'est pas exprimé. Par exemple: Sa Yunkumofu, i siibi mooy ? Mmc/Y./vous/dormir/bien Mme Y., vous avez bien dormi? A kay a doti tyobo ala en sikin ! elle/ tom berlàlterre/salir/tour/son/corps Elle est tombée par terre et s'esttoute salie! A boketi fi en de ? A feegete en tuu. lei seau/ pour/elle/là/elle/ oublier/le/vrai Son seau Là ? Elle L'a oublié, c'est vrai. Un petit nombre de verbes, en l'absence de contexte, ont une interprétation au présent. Ce sont des verbes qui expriment effectivement des événements qui n'impliquent pas de changmenr, sauf sous l'intervention d'un événement extérieur, comme sabi, savoir, wani, uoulolr, lobi, aimer, etc. Ils sont souvent appelés des verbes « statiques », 82 11 s'agit de verbes comme nyan, manger, sikiifi, écrire, gwe, s'en aller, siibi, dormir, etc. 85 le verbe et sa conjugaison U abi wan gaan langa bataa. nous/avoir /un/ très/grand/bouteille On en a une très grande bouteille. AM. i gey? c'est/M./tulressembler C'est à M. que tu ressembles? Les verbes adjectifs (p. 109 de ce chapitre) sont un type de verbes statiques, et entrent dans cette catégorie: en l'absence de toute marque temporelle, ils sont interprétés au présent. A taanga gi mi. il!être difficile/à/moi C'est difficile pour moi. Ma a kayeni tiki moo bun. rnais/le/Kayeni/bâton/plus/bon Mais le jvセケ・ョゥXS est meilleur. b) Dans un contexte temporel déterminé Lorsque le contexte temporel est précisé soit par un adverbe, soit par une phrase précédente, l'interprétation du verbe sans marque se fera en fonction de ce contexte. Dans ce cas, si le contexte est explicitement au présent, les verbes dynamiques s'inrerprèteronr au présent. De même, si le contexte est explicitement passé, les verbes adjectifs et les verbes statiques s'interprèteronr au passé. C'est très clair dans les contes et les récits de vie, dans lesquels le contexte est donné par une phrase introductive, et où les verbes qui suivent n'ont pas forcément de marque de conjugaison et sont interprétés par rapport au contexte. Cela marche aussi pour le futur: un verbe sans marque de conjugaison sera interprété au futur si le contexte est explicitement au futur. Pour illustrer ceci, nous donnerons le début de l'extrait d'un conte en ndyuka. Elitin 84 ! Daytin! Baa Tigii be de teee. Da sani â de fu a nyan, angii kii en. M./Tigre/PAssÉ/être/très/alors/chose/NEG/être/pour/il/manger/faim/tuer/lui S.J Variété de manioc cultivé, Manihot esculenta. s, Formules d'introduction des contes. 86 Grammaire du nengee A â poy fende nyanyan, a â poy fende den meti, den meti e Ion gi en. il/NEG/ pouvoi r/trouver/nourriture/il/NEC/pouvoir/trouver/les/animaux/ les/animaux/ ASP/ courir/àllui Il était une flis M. Tigre. Il n'avait rien à manger, il mourait de jàim. Il n'arrivait pas à trouver de nourriture, il n'arrivait pas à trouver de gibier, les animaux le fuyaient. La première phrase porte explicitement une marque de passé, be (voir page suivante), qui permet de définir le contexte temporel. Les quatre verbes suivants ne portent pas de marque de conjugaison, mais le contexte fait que l'on doit les interpréter au passé, même pour les verbes statiques comme de, être, ou poy, pouvoir. Cette différence de fonctionnement avec le verbe en français (où le temps « non marqué » est généralement le présent) doit être sérieusement prise en compte. Par exemple, lorsqu'il s'agit de faire produire aux enfants en nenge(e) la légende d'une image sur laquelle se déroule une action, le verbe employé ne doit pas être utilisé sans marque de conjugaison, sinon la phrase renvoie non pas à l'action en cours sur l'image, mais à un événement qui s'est déjà déroulé. Pour décrire l'action en cours, qui correspond à un des sens du présent en français, il faut impérativement utiliser la marque d'aspect e, décrite page 90 de ce chapitre. Par exemple: Soit une image montrant deux hommes en train de couper un arbre: - la légende en français dira « Ils coupent l'arbre" ; - si on traduit en nenge(e) avec la légende suivante: Den koti a udu. ils/couper/leiarbre cela signifie « Ils coupèrent l'arbre ", et cela ne peut donc pas renvoyer à l'image. Il faut donc traduire : Den e koti a udu. ils/ ASP/ couper/leiarbre Ils sont en train de couper l'arbre. La bonne compréhension du fonctionnement de la conjugaison en nenge(e) est vraiment fondamentale avant toute utilisation de cette langue à l'école. 87 Le verbe et sa conjugaison Passé: be La fonction primaire de be est de signaler que l'action décrite par le verbe principal de la phrase a été finie dans le passé (avant le moment de l'énonciation). A be dongo anga en boto. il/PASSÉ/descendre la rivière/aveclson/bateau Il a descendu la rivière avec son bateau. Den be dansi a hii neti langa. ils/PASSÉ/danser/laito utel nuit!longue Ils ont dansé toute la nuit. A he gi mi a toli. elle/PASSÉ/raconter/ moi/la/histoire Elle m'a raconté l'histoire. Quand deux actions se suivent chronologiquement, he accompagne le verbe qui exprime l'événement le plus ancien. Cet usage de he ressemble à celui du plus-que-parfait du français. Di mi doo osu, a he nyan kaha. quand/je/ arriver/ maison/il/PASSÉ/manger/déjà Quand je suis arrivé à la maison, il avait déjà mangé. Mi be sabi leysi kaha, di mi kon go a sikoo. je/ PASSÉ/savoir/ li re/déj à/quand/je/venir/aller/école Je savais déjà lire quandje suis allé à l'école. Be a aussi une utilisation qui n'est pas strictement temporelle: il sert en quelque sorte à planter le décor, et signale que l'information exprimée par le verbe suivant fait partie du contexte d'un autre événement. A man, di he naki a pikin taa dey, den sooto en eside. le/homme/qui/PAssÉ/battre/leienfant/ autre/ jour/ils/fermer/1 ui/hier L 'homme, qui a battu l'enjànt l'autre jour, ils l'ont mis en prison. Futur: 0 La particule 0 indique qu'une action est située dans l'avenir. En utilisant personne qui parle montre qu'elle est certaine que l'action se passera. 88 Grammaire du nengee 0, la Mi 0 tan ya wan hii mun. je/rtrr/ rester!ici/ uni entier!mois Je resterai ici tout un mois. Tamaa, mi 0 go a wowoyo (efu gadu wani). demain/je/ FUT/aller!à/ marché/si/Dieu/vouloir Demain j'irai au marché (si Dieu veut). Te i leli bun a sikoo, da i 0 feni wan bunbun wooko. si/tufapprendre/bien/à/école/ alors/tu/FUT!trouver!un/bon-bonitravail Si tu travailles bien à l'école, tu vas trouver un bon travail. Te u paati den sani ya, a 0 fende tu bataa a ini. quand/nous/ partager/les/chose/ici/elle/FUT/trouver! deux/bouteille/à/i nténeur Quand on distribuera ces choses, il lui restera deux bouteille;'. Te u kaba nyan, da u 0 go a goon. quand/nous/finir! manger!alors/ nous/sur/aller /à/ champ Quand on aura fini de manger, on va aller à l'abattis. Dans ces deux derniers exemples, la présence du deuxième verbe conjugué au futur implique l'interprétation du premier au futur également, même s'il ne porte aucune marque. L'aspect exprime la manière dont un événement se déroule. Alors que le temps permet de repérer un événement sur un axe par rapport à un moment donné (présent, futur, passé), l'aspect envisage comment se déroule un événement: il dure, il est ponctuel, il est entièrement réalisé, il est sur le point de se réaliser, il se répète, etc. Les langues matérialisent certaines de ces valeurs dans la conjugaison des verbes. En français, la différence entre le passé composé et l'imparfait est une différence aspecruelle : tous les deux renvoient à du passé, mais le passé composé indique que l'action dont on parle est accomplie et peut avoir des conséquences sur le moment où je parle (par exemple: j'ai mangé - en conséquence de quoi je n'ai 89 l., カセ・エ sa CQnjugaison plus faim). Lirnparfair indique que l'action était en cours de déroulement, on ne s'intéresse pas au fait qu'elle soit terminée ou non (par exemple: je mangeais tranquiLLement mon gâteau quand il est entre). En nenge(e), e et kaba indiquent l'aspect. Imperfectif: e La particule e a plusieurs significations. • e peut indiquer que l'action décrite par le verbe est en train de se dérouler. C'est l'équivalent du progressif anglais (Fm eating: « Je suis en train de manger ») Nownow mi e wasi beenki. maintenant/je/Asp/laver/vaisselle Maintenant, je suis en train de laucr la uaisselle. A : Pe i e go ? B : Mi e go a liba. où/ tuf AS!'/aller/je/Asp/go/à/ rivière A : Tu uas où ? B : Je nais/suis en train d'aller à la rivière. • e est aussi utilisé pour décrire des activités se déroulant dans une période plus étendue que le présent mais qui contient le présent. Den dey ya ala sama e paandi goon. les/jour/ici/tout/ personnelASP/ plan ter/champ Cesjours-ci, tout le monde est en train de planter à l'abattis. Mi e hangi fi en teee ye ! je/ASP/être faim/pour/elle-illtrès/ assertion Elle/il me mûnque beaucoup. • On peut aussi employer e pour indiquer qu'une action prend place régulièrement ou qu'une situation est permanente ou habituelle. Ala dey den umanpikin e siibi den ganda. tous/jour/les/femme/Asp/balayer/leur/cour Tous lesjours, lesfèmmes balayent leurs cours. Te i e pas a na a bak, den sikowtu e luku den panpila fi i. q uand/tuf ASP/passer/à/le/bac!les/policiers/ ASP/regarder/l es/papiers/pour/toi Si tu ptlSses pûr le bac, lespoliciers regûrdent tes papiers. 90 Grammaire du nengee A : Pe Mma M. e tan? B : A e tan na Mana. où/Mme M/ASf'/habiter elle/Asp/habiter/à/Mana A : Où est-ce que Mme M. habite? B : ELLe habite à Mana. Aja sama e sabi a toli de. tau tl personnelASP!savoir/laihistoire/là Tout Le monde connaît cette histoire-Là. Lhabituel peut aussi s'exprimer avec le mot lobi, aimer. Te mamanten a e [obi nyan beele. q uand/ma tin/ elle/xsr:/ aimer/manger/ pain Le matin, elle mange du pain. • e est aussi employé dans les phrases exprimant des vérités générales et des prescriptions comme, par exemple, les instructions pout faire la cuisine. Dagu e bali, foo e singi. chien/AS!'/aboyer/oiseau/ASP/chanter Les chiens aboient et Les oiseaux chantent. Te i kaba kiin a fisi, i e kwinsi wan lemiki na en, i e wasi en puu a lemiki baka, ne en i e iti wataa na en ... q uand/ru/ finir/ nettoyer/leipoisson/tu/ASP/ presser/ uni citron/à/lui/tu/AS!'/ laver/leienlever/citron/arrière/puis/ tuf ASP/j errer/eau/à/l ui Quand tu as nettoyé Le poisson. tu presses un citron dessus, tu Le laues pour enleuer Le citron, et puis tu mets de L'eau dessus. . . • Lorsqu'un adjectif est précédé de e, on le traduit en français par le verbe devenir + adjectif: le sujet est en train d'acquérir cette propriété. En ede uwii e weti namo. sa /tête/cheveux/Asp/ètre blanc/continuellement Ses cheveux ne cessent de devenir blancs. Te i wasi i koosi anga a wasimasini, da den e gaandi gaw. quandltu/laver/tan/vètement/avec/la/machine à laver/ alors/ils/ASf'/vieillir/vite Quand tu Laves tes vêtements à La machine à Laver, ils uieillissent plus vite. Safisafi u e sabi den sani de. doucemen t-doucernen t/ nous/ASP/savoirlles/chose/là Peu à peu, nous allons savoir ces choses. 91 Le verbe et sa conjugaison A alen e nati den koosi. la!pluie! Asr!mouiller!les!vêtement La pluie est en train de mouiller les vêtements. • e sert également à marquer que l'événement est sur le point d'avoir lieu, ou va commencer. Dyonso ala sama e bay en. bientôt/tout/monde!Asr!acheter!3SG Tout le monde va se mettre à l'acheter. Ala sama e sabi en. tout!monde/ASI'!savoir!3sG Tout le monde va 1apprendre. Complétif: kaba Quand kaba suit le verbe il exprime le sens de déjà en français, c'est-à-dire qu'il indique que l'action décrite par le verbe est achevée ou que l'état est déjà en place et a des conséquences pour le présent. Fosi dati, wan taa wan be dede kaba. premier!cel ni-là/ un! autre! un!PASSÉ!mourir!déjà Avant celui-là, un autre était déjà mort. Na tu taon mi kan ya kaba, ma noyti a de a osu. c'est/deux! fois!je!venirlici!déjà! mais!jamais!il!être!à!maison Cela jàit déjà deux ftis que je suis passé ici, mais il n'y a jamais personne à la maison. A di i sabi ala den sani kaba, da u nâ a fu taki moo. c'est!si!tu! savoir! ta ut! les!chose! déjà!alors! nous/use/ avoir! pour/dire! pl us Comme tu connais déjà toutes ces choses, ce n'est plus la peine d'en discuter. Attention: selon la place qu'il a dans la phrase, le mot kaba a des sens différents. En particulier, lorsqu'il est verbe principal, kaba a le sens de finir. A eside mi kaba a wooko. c'est!hier!je!finir/le/ travail C'est hier que j'a! fini le travail. 92 Grammaire du nengee D'autres valeurs aspectuelles Deux autres verbes, bigin / bikin, commencer et kon, venir, indiquent des distinctions aspectuelles secondaires. Bigin, commencer à, marque le début d'un événement et kon, devenir, exprime l'atteinte ou la réalisation d'un état. Eside a bigin koti a goon. hier /il!commencer!couper!le/champ Hier, il a commencé à abattre les arbres. A inpi kon dee kaba. la/chemise/venir!sec!déjà La chemise est déjà sèche. . ---.lA Mill2ALITÉ. La modalité exprime les sentiments, les attitudes et les opinions du locuteur par rapport à l'événement dont il parle. Les notions de désir, d'obligation, de nécessité, de capacité etc., correspondent à la modalité. Obligation: mu, musu, musu tu, abi tu • mu exprime une obligation, qu'il s'agisse d'une instruction, d'un ordre, ou d'un fait naturel (quelque chose qui doit arriver) : - obligation forte: La mère donne des instructions à l'enfant : 1 mu go wasi den beenki kisi wata na a boketi mooy pori. tuf devoir /aller!laver/les/vaisselle/prendre/eau/à/le/seau/bien/mettre Tu dois aller lauer la vaisselle et bien mettre de l'eau dam le seau. Te i meki wan pikin, da i mu solugu en. silru/ tàire/ un/enfant/alors/ ru/devoir!occuper!lui Si tu as un entant, tu es obligé de t'en occuper. 93 Le verbe et sa conjugaison - obligation faible : A mu lobi kelem na en ana efu so a soo na 0 betee. il!devoir/ app liquer/crème/à/ son/bras/silainsi/ la/blessure/x EC/FUT/améliorer ILdoit/del/rait mettre de la crème sur son bras, sinon la blessure ne guérira pas. • L'expression abi Fu (ou la forme abrégée a Fu) indique également une obligation et peur remplacer mu sans produire de différence de sens. A abi Fu gi mi mi moni. elle/ avoir! pour/donner!moi/mon/argen t Elle doit me donner mon argent. Ala dey den pikin abi Fu go a sikoo. lOU tI jour/les/enfan t/ avoit /pour/aller/à/ école Tous lesjours les enjants doiuent aller à l'école, Den be abi Fu yeepi mi paandi goon. ils/PASSF.! a voir!pour!aider!moi/cultiver/champ ILs del/aient m'aider à planter l'abattis. • Pour augmenter la force d'une obligation ou en montrer la certitude, c'est musu qui remplace mu. Musu Fu exprime une obligation qui est encore plus fane que musu, ou dont le locuteur est encore plus certain. - obligation forte: Te i yeepi mi, da mi musu (Fu) yeepi i tu. sil ru/ aider/moi/alors/je/ DEVOIR/ (pou r)/aider/ toi/aussi Si tu m'aides, je mis obligé de t'aider aussi. - obligation faible/modalité épistémique : Dans ces exemples, musu n'a pas le sens « d'être obligé de », mais renvoie à l'opinion que se fait le locuteur sur ce qu'il dit (je suppose que, je suis sûr que, ctc.). Den e ley gi i, den musu (Fu) sabi a toli de. ils/ASP/mentir! à/ ta i/ils/D EV() 1R/(pour) /savoir/la/hislOire/là Ils ne te disent pas la vérité, je suis sûr qu'ils connaissent (ils doivent connaître) cette histoire-là. Den musu Fu de a osu nownow. ils/DEvolri../pour/être/à/ maison/maintenant Ils sont fôrcément Il la maison maintenant. (Étant donné l'heure, je suis sûr qu'ils sont à la maison). 94 Grammaire du nengee Nécessité: abi/de fanowdu La nécessitéest indiquée en nenge(e) par le mot fànowdu, besoin, qui peur s'employer comme verbe à parr entière, ou alors précédé de abi, avoir, ou de, être. Te i tan a busi, i fanowdu wan goni. quand/ru/resrerlà/forêr/ru/avoir besoin/un/fusil Quand tu habites en fOrêt, tu as besoin d'un jùsil. Kay den pikin kon, mi abi den fanowdu. appeler/les/ enfanr/venirlje/avoir /eux/besoin Appelle les enjànts, j'ai besoin d'eux. A de fanowdu (Fu) mi go a Pareys. il!être/besoin/pour/ moi/ailer/à/Paris Il est nécessaire que je me rende à Paris/en France. Capacité 1 : sabi Comme en français, l-a capacité qui dépend d'un savoir spécial est exprimée par le verbe savoir, sabi 8S en nenge(e). Sa Dudu sabi leysi bun. Mme D.lsavoir/lire/bien Mme Dudu sait bien lire. Den pikin Fu Soolan an sabi tya boto. les/en fan t/ pour/Saint-Lauren t/N EC/ savoi ri porter/pirogue Les enfarus de Saint-Laurent ne savent pas conduire une pirogue. Capacité 2 : man/poyet sa Man ou poy, et sa expriment des capacités qui sont soit liées aux conditions physiques ou psychologiques d'une personne, soit celles qui résultent des contraintes imposées de l'extérieur, comme les règles de conduire sociale'", • man/poy sont généralement utilisés dans les phrases négatives. Pour plus de détails sur la négation, voir p. 103 de ce chapitre. 8> l.e verbe sabi peut aussi être abrégé en sa. Man et poy sont des variantes dialectales: en aluku et parnaka, on utilise man et en ndyuka, on emploie plutôt poy que man. 86 95 Le verbe et sa conjugaison Den koosi dii tumisi, mi a man bay den nownow. les/vêtement/cheri trop/je/NEc/pouvo i ri acheterIles/maintenant Les vêtements sont trop chers. je ne peux pas les acheter maintenant. U a poy tya i, a boto lay teee. nous/NEC/ pouvoir/porterIrai/laipirogue/charger lttès Nous ne pouvons pas t'amener, la pirogue est tellement pleine! • sa ou la combinaison sa man/sa poy est plutôt utiliséedans les phrases affirmatives. U sa tya i, a boto in lay ete. nous/MOD/porter/ toilla/pirogue/NEc/charger!encore Nous pouvons t'amener, la pirogue n'estpas encore pleine. A sani de, i sa poy du en ? lai chose/là/ tuf MaD/ pouvoir/ fairelle Ça, tu pourrais le jàire ? • Dans les questions, man/poy peuvent s'employer, mais sa ou la combinaison sa man-poy est généralement préférée. A sa sikiifi a biifi ya gi mi ? elle/ver» pouvoir!écrire/la/lettre/ici/ pour!moi Est-ce qu'elle pourrait écrire cette lettre pour moi? A sa poy sikiifi a biifi ya gi mi ? elle/MoD/pouvoir/écrirella/lettre/ici/pour moi Est-ce qu'elle pourrait écrire cette lettre pour moi? A man sikiifi a biifi ya gi mi ? elle/ pouvoir/écrirellallettre/ici/pour moi Est-ce qu'elle peut écrire cette lettre pour moi ? Permission: sa, man/poy Man/poyet sa signifient aussi qu'une activité est possible dans le sens où elle n'est pas interdite V. On trouve aussi la particule mag, auoir droit, qui vienr du néerlandais et qui marque une inrerdicrion plus forre que man. Mag est couramment employée dans les zones urbaines. 1 a mag taagi den a sani de. T ul N Fcl devoir! raco nterl eux/lal chose/là Til Ile dois pas leur raconter cette chose-Iii. 87 96 Grammaire du nengee Te i toow anga wan sama, da i na 0 man libi anga taa sama moo. siltuf marier!avec!unipersonnelalors/tu/NEC/FUT/ pouvoir/vivre/ avec!autre/personnelplus Si tu te maries, tu ne peux pLus vivre avec une autre personne. Gaanman taki u a poy wooko gowtu ya moo. Gaanman/ dire/nous/NEC/ pouvoir!travailler! or!ici/plus Le Gaanman dit qu'on ne doit pLus travaiLLer L'or ici. Mi mma taki mi sa nyan den kuku ya. mal mère/dire/je/MoD/manger!les/biscui rs/ici Ma mère m'a dit que je pouvais manger ces biscuits. Den sa diingi a wataa ya ? ils/MOD/boire/la/eau/ici Est-ce qu'on peut boire cette eau? Possibilité: sa Finalement, sa peut aussi exprimer que le locuteur n'est pas certain que l'activité décrite par le verbe principal aura lieu. Den sa gi i a wooko. ils/MOD/donner/toi/le/travail C'est possible qu'ils te donnent Le travaiL. Mi sa holi den wantu dey ma na fu ala ten. je/MoD/renir/les/un, deux/jour/mais/NEC/pour/rout/temps Je pourrais Les garder quelques jours, mais pas pour toujours. Efu moni de, Ba Joni sa go a Pareys taa wiki. si/argent/là/M. Joni/MoD/aller!à/Paris/autre/semaine S'il y a de L'argent, M. Joni ira à Paris La semaine prochaine. En nenge(e) actuel, l'adverbe kande, peut-être, peut également exprimer l'incertitude. Il est employé en début de phrase avec le verbe au futur (marqué par 0) ou au mode de possibilité avec sa. Alen sa kai tide pluie/j-rori/tomber/aujourd'bui C'est possible qu'il pLeuve aujourd'hui. Kande alen 0 kai tide. Kande alen sa kai tide. 97 Le Vèrbe et sa conjugaison Désir: wani Le mot wani exprime le désir et l'intention de faire quelque chose. Mi mma wani go a opu. malmère/désirer!aller!à/en haut Ma mère aimerait aller au village. A osu e wani booko namo. la/maison/ ASP/ désirer/casser/ con tinuellement La maison est en train de se dégrader. CONCLUSION: Pout exprimer son opinion, sa volonté ou son désir, bref, pour « modaliser » son discours, on peut utiliser en nenge(e) les formes du tableau IV comme auxiliaires, c'est-à-dire avant le verbe principal. Tableau IV Formes de modalité Auxiliaire Équivalent en français mu devoir, être obligé abi fu devoir musu devoir (emphatique) certitude musu fu devoir (très emphatique) fanowdu avoir besoin de abi fanowdu avoir besoin de de fanowdu être nécessaire sabi être capable de, savoir fàire . . . man / poy pouvoir (négation + questions) sa pouvoir, être possible que, être permis waru vouloir, désirer, souhaiter 98 Grammaire du nengee COMBINER LES PARTIC ULES D'ASPECT, ___DfIEMPS ET DIMDllE_ Dans ce paragraphe, on présente plusieurs possibilités importantes pour combiner les marqueurs du temps, de l'aspect et de la modalité. Habituel dans le passé: be e Le marqueur du passé be est combiné avec celui de l'aspect e pour signaler qu'une action se déroulait régulièrement ou pendant un certain temps dans le passé. B. be e muliki u tee. B/PASSe)ASP/embêter!nous/très B. nous embêtait tellement! A so Ppa S. be e du a sani te den seeka en. c'est/ ainsi/M. S.lPASSUAsr/fairella/chose/jusqu' à/ils/réparer!la C'était comme ça que M. S. avait jàit la chose[usqu 'à ce qu'ils l'aient réparée [la portel Capacité habituelle: e man/poy La capacité habituelle est exprimée avec le marqueur de l'habituel (e) et celui de capacité (man/poy). Mi na e man tii, fa a ana fu mi ya kisi mankeli, je/NEG/ASP/ pouvoir!condui rel commelle/bras/pour!moi/ici/attraper! mal Je ne peux pas conduire parce que ma main est blessée. Obligation habituelle: mu/musu e La combinaison d'un marqueur d'obligation avec celui de l'habituel signifie une obligation qui est devenue habituelle. AJa yuu a mu e baka kwaka kon gi en. taut/heure/elle/devoir!AS 1'/ cuire/couac/venir!pour/elle Elle doit tout le temps jàire du couac pour elle. 99 Le verbe et sa conjugaison A musu e lobi a sani bika a e diingi en ala dey. il/devoir/ASP/ aimer/Ia/chose/parce que/il/Asp/boire/le/ tour/jour Il doit aimer ça parce qu'il en boit tous lesjours. Désir habituel: e wani Un désir qui exisre pendanr une cerraine période est exprimé avec le marqueur d'habiruel e er celui du désir wani. Den dey ya a na e wani meki bakisi moo, les/jour/ ici/il/NEC/ ASP/vouloir/faire/ panier/ plus Cesjours-ci, il n plus envie de fàire des paniers. a Capacité dans l'avenir: 0 man/poy Lorsque le marqueur de capaciré est précédé de celui du turur, on parle d'une capaciré dans le fur ur. Den fo boto ya, den 0 man tya a simenti ? les/q uatre/ pirogue/ ici/ ils/FUT/pouvoir/ porter/ leicimen r Ces quatre pirogues, elles vont être capables de porter le ciment? l'irréel: be 0 La combinaison be 0 est urilisée pour exprimer une hypothèse sur une siruarion dans le passé qui n'a pas eu lieu (conrrefacrualiré). Cela correspond plus ou moins au conditionnel du français. Gaan gadu, i si fa i be 0 booko a taa wan ayn anga a tiki ? grandidieu/ ru/voir/ comme/ ru/PASSÉ/FUT/casser/ le/aurre/ un/œil/ avec/le/bâton Mon Dieu, tu as 1!1l comment tu asfàilli creverl'œil de l'autre avec le bâton? 1 be 0 wani boli gi mi ? ru/PAssf)FUT/désirer/cuire/pour/ moi Tu aurais souhaité me fàire à manger? Dans les phrases condirionnelles (voir chapirre 6, p. 160), be esr généralemenr placé devanr le verbe de la phrase qui conrienr la condirion irréelle, er le verbe de la phrase exprimanr le résulrar irréel est précédé par be o. 100 Grammaire du nengee Efu den be seli a busi, u be 0 kaba a soso. si/ils/PASSÉ/vendrella/ forêt/ nous/PASSÉ/FUT/finir! à/ rien S'ils avaient vendu la fàrêt, nous aurions tout perdu. En parlant d'une personne qui était à l'hôpital et voulait repartir à la maison: Efu a be 0 gwe a osu, a dede a be 0 dede ! si/il/ PAssÉIFuT/partir!à/ maison/c'est/mourir/il/PASSÉ!FUT/mourir S'il était rentré à la maison, il serait sûrement mort! Capacité irréelle: Be o/sa man Une capacité irréelle est signalée par be en combinaison avec sa ou 0 man/poy : A àn be 0 man komoto ? il/NEC/PASSÉ!FUT/pouvoir!partir Il n'aurait pas pu partir? Den be sa man kweki en ? ils/PASSlô/MOD/ pouvoir!élever!le Ils auraient été capables de l'éleuer ? Désir irréel: be otse wani La combinaison du marqueur d'irréel be exprime le désir irréel. 0 ou be sa avec celui du désir (wani) A sama â be 0 wani go a dansi. lai personne/NEc/ PASSF! FUT/vouloir/aller/à/danse La personne n'aurait pas voulu aller à la dame. 1 be sa wani tan anga en ? tu/PAssÉ/MoD/vouloir/habiter/avecllui Tu aurais quand même voulu habiter avec lui ? Obligation dans le passé: be mu (irréel) vs be abi tu (réel) La combinaison be mu exprime une obligation qui était ignorée ou qui risque d'être ignorée. 101 Le verbe et sa conjugaÎ50n MLセ Mi be mu boli nyanyan gi den ma mi a be abi ten, je/pAssr/ devoi ricui rel nourri ture/ pourleuxl mais/ ェ・OneH[ーasセZ avoir 1temps Il }illait que je leur fisse à manger, mais je n'ai pas eu le temps. A ini a mun ya den be mu puu en baaka. àl intérieur Ilel mois/ici/ils/pAss rJdevoir1enlever1sonldeuil Ils devaient jàire sa levée de deuil ce mois-ci. Ou alors, be mu est utilisé pour décrire les désirs irréels: Les hommes se baladent en Forêt; en voyant un tapir, l'un dit: Wan goni be mu de Eu mi sutu a bofoo de. uni fusi IIPASSÉ!devoir1êtrelpour Ijel tirer/lei tapi ri là Si seulement on nuait eu un fusil, j'aurais tiré ce tapir-là 1 Mi be mu naki en anga tiki. je/pAsSÉIdevoi riFra pper l1al avec/bâte n j'aurais dû la frapper avec un bâton. Par contre, la combinaison be abi Eu exprime toujours une situation réelle qui s'est vraiment déroulée dans le passé. Di mi be nyoni, mi be abi Eu tiiki koosi gi mi mma. quand/je/pAssf:/peri t/je/pAsstiavoirl pourl repasser 1pour 1mal mère QUlllldj'étais petit, j'étais obligé de repasser pour ma mère. La combinaison de be musu ou be musu Eu indique une obligation Forte dans le passé. Wani a à wani a dataa be musu Eu deesi en. vouloir1eHe/NFel vouloi rIlel médeci n/pASSÉIdevoir 1pour1soigner1elle Qu'elle le veuille ou non, le médecin était obligé de la soigner. Capacité obligatoire: mu man Lorsqu'on parle d'une capacité obligatoire, c'est le marqueur d'obligation mu et celui de la capacité man qui précèdent le verbe. 1 mu man saka i seefi pikin so. tu/devoi ripouvoirIbaisser/ toil même/ peulai nsi Tu dois être capable de t'adapter lin peu. 102 Grammaire du nengee Capacité dans le passé: be man/poy Pour parler d'une capacité que quelqu'un avait dans le passé, c'est le marqueur de passé be qui est juxtaposé avec l'un des marqueurs de capacité. Ma a an be man feni a panpila ? mais/il /N EC/PASSÉ/ pouvoir/rrouver/le/ papier l'dais il n'avait pas pu avoir de papiers (de carte de sejour) ? 1 be sa leysi en gi den sama. tu/ PASSÉ/ MOD/lire/le/ pour/les/personne Tu pouvais Le Lire pour Les personnes. _____LANÉ GMIDN_ Les mots nono, kwetikweti sont équivalents du non en français. Nono, kwetikweti montrent plus de respect que èéè et sont presque obligatoires dans le discours formel. èéè, Ces différents termes sont employés pour la négation de la phrase et, comme non en français, ils se trouvent toujours au début de la phrase. Les accents sur èéè correspondent aux tons i uoir chap. 1, p. 43), et indiquent le schéma mélodique avec lequel on doit prononcer le mot. Èéè baa, mi na oman feni a sowtu moni de. non/ politesse/je/re EC/FUT/capacité/trouver/la/sorte/argent/là Non, je ne peux pas trouuer cet argent-Là. Kwetikweti, u an yee a sani de. non/ nous/N EU entendre/la/chose/là Non, on n'a pilS entendu ça. A: Den gwe kaba? B : Nono, den na e gwe ete. ils/ partir/déjà/non/ils/NE(;/ ASP/ partir/encore A : Ils sont déjà partis ? B : Non, ils ne sont pm encore en train de pnrtir. 103 Le verbe et sa conjugaison Les formes de négation verbale rencontrées en nenge(e) sont les suivantes: na, â, ân, n0 88 (cette dernière est moins fréquente). Elles correspondent à la forme française « ne ... pas, ne ... plus ». Elles précèdent toujours le verbe. Si le verbe est modifié par les particules de temps (be, 0), d'aspect (e) ou de modalité (mu, wani etc.), nâ ou â(n) est placé avant celles-ci. Généralement, â(n) est utilisé pour les verbes (ou auxiliaires) qui commencent avec une consonne, et nâ est employée avec les verbes ou particules commençant par une voyelle. En revanche, la variation entre â et ân est dialectale: â est utilisé par les Ndyuka, et ân par les Aluku et les Pamaka. U â paati den kuku ete ? vous/NEc/distribuer/les/biscuits/encore VOus n'avez pas encore distribué les biscuits? Mi ân sabi, baa. je/NEG/savoir/ politesse Je ne sais pas. U na e nyan moo ? vous/NEG/AsP/manger!plus VOus ne mangez plus? Soolan nâ abi sali sikoo gi ala den pikin. Saint-Laurent/NEC/avoir/suŒr! école/ pour!tout/les/enfant Saint-Laurent n'a pas suffisamment d'écoles pour tous les enjànts. Nownow a siki, a nâ 0 man koti a goon gi i. maintenant/il! malade/il/uze/sur/ pouvoir!couper/leichampipour/toi Maintenant il est malade, il ne peut pas jàire l'abattis pour toi. 1 ân be mu ley gi mi Eu a sani ya. tu/N EG/PASSÉ!devoir! mentir/à /moi/pour/la/chose/ici Tu ne devrais pas me mentir à propos de ça. Si on veut mettre l'emphase sur la négation, et dans les phrases impératives négatives, c'est nâ, prononcé avec emphase, qui est obligatoire. No peut être un emprunt au sranan tongo, surtout dans le parler des jeunes hommes. Il peut être aussi une réminiscence d'un état plus ancien de la langue, surtout chez les grandes personnes. Il est systématiquement employé dans les textes anciens comme ceux écrits en écriture d'Afaka, et ceux en créole ancien (voir ARFNDS et PERI., 1995). 88 104 Grammaire du nengee Di a kon ya, na wan sani a tya kon gi mi. quand/elle/venir/ici/NEC/une/chose/elle/ porter/venir!donner/ moi Quand elle est venue ici, elle ne m'arien amené. Mi na wani a sani ya seefi. je/NEc/vouloir!la/chose/ ici/ même Je n'en veux même pas. Na holi a sani de 0100 ! NEC/ tenir!la/ chose/là-bas/ plus N'y touche plus! LES ÉQUIVALENTS DU VERBE ÊTRE .LN NE NGllEL----Le verbe être en français est réalisé par deux éléments en nenge(e), na (ou a) et de, qui ont des fonctions différentes. Nous attirons votre attention ici sur la différence de traitement du verbe être qui existe entre Je français et le nenge(e), puisque le nenge(e) présente deux verbes là où le français n'en a qu'un, être. C'est certainement un des points de la langue qui peut poser le plus de problèmes. Il est donc extrêmement dangereux, dans ce contexte précis, d'essayer de faire des comparaisons entre les deux langues, en particulier à l'école, parce que les correspondances entre nenge(e) et français sont loin d'être évidentes. na/a Les deux formes, na et a, coexistent dans les trois variantes aluku, ndyuka et pamaka. Elles se distribuent selon des critères qui semblent liés au discours (rapidité, emphase, etc.). Nous retranscrivons les deux indifféremment dans les exemples, en fonction des productions des locuteurs, mais il faut avoir conscience que na et a ont la même fonction dans ce contexte précis. La fonction première de na est de mettre des éléments divers de la phrase en relief, comme l'expression « c'est.i.qui/que » en français (voir chap. 7, p. 162). 105 Na Ba Biga faa a goon gi mi. c'est/M. Biga/défricher/Je/abattis/ pour/moi C'est M. Biga qui a jàit l'abattis pour moi. Na Kuu a e tan. c'est/Kourou/il!Asp/habiter C'est à Kourou qu'il habite. Comme le verbe être en français, na pellt mettre en relation deux nominaux. Dans ce cas, on traduira (n)a soit par être, soit par c'est. Na exprime alors: - qu'il existe une identité entre les deux groupes nominaux (dans l'exemple, et Mme Yunku) : je Mi na Ma Yunku. je/ être/M mc Yunku. Je suis Mnle Yunku. Disi na a moo bunkopu wan. celui-cil c' est/le/plus/bon marché/un Celui-ci est Le meilleur marché. - ou que le premier nominal a la propriété décrite par le deuxième: En na wan metres. elle/être/un/ maîtresse ELLe, c'est une maîtresse. Den mma na wan sama fu Apatu. leur/mère/être/unefpersonneldei Aparou Leur mère est une personne d'Apatou. Den koosi ya na fu u. les/vêtement/ici/être/pour/ nous Ces vêtements, ils sont à nous. A boto, a fu mi. la/ pirogue/c'est/pour/moi La pirogue, c'est à moi. Attention: contrairement à être en français, na n'est pas un verbe. Il ne peur pas se conjuguer en temps (avec 0), en aspect (avec e), ni en modalité (avec mu, wani, etc.), Il ne pellt pas non plus être précédé de la négation. 106 Grammàire du nengee Lorsqu'on veut préciser le temps, le mode ou l'aspect, na est remplacé par de. A 0 de wan bunbun honriman. iI/FUT/ être/ un/bien-bien/chasseur Il va être un bon chasseur. La phrase "a grammaire. 0 na wan bunbun hontiman n'est pas possible, c'est une faute de On peut éventuellement trouver be, la marque de passé, avec na, mais dans ce cas elle suit le verbe être (alors que, comme on l'a vu plus haut, be précède normalement le verbe) : L. na be wan metres, L./être/PASSOune/maîtresse L. était une maîtresse. Pour exprimer la négation avec na, la négation et na sont réalisées dans une seule marque, qui a alors la forme na : L. na wan metres. L./n'être pas/une/maîtresse L. n'est pas une maitresse. L. a na wan metresë", L./ elle/ n'être pas/une/maîtresse L., ce n'est pas une maùresse. Quand un jour de la semaine est identifié avec l'équivalent de aujourd'hui ou demain, na est normalement omis. Tide, monde. aujourd'hui/lundi Aujourd'hui, c'est lundi. de de fonctionne comme un véritable verbe être, contrairement à na qui n'est pas un verbe. Il a plusieurs sens, tous liés au fait « d'être» : 89 Forme spécifique au parnaka. En ndyuka. cene torrne est considérée comme incorrecte. 107 Le verbe et sa conjugaison • être de localisation = être quelque part Si de précède un complément de lieu (comme a sikoo, à l'école), il exprime que la personne ou l'objet est localisé dans]'endroit en question. Mamanten, den pikin de a sikoo. matin/les/enfan tl être/à/école Pendant la matinée, les enfànts sont à l'école. A supun de na a tafa tapu. lai cuillère/être/ à/l a/table/au-dessus La cuillère est sur la table. Den de ape. ils/être/là-bas Ifs sont là-bas. • description d'un état = être d'une certaine façon de décrit un état lorsqu'il est employé avec: - certains adjectifs qui expriment un état (voir p. 112, les adjectif statifiJ Ala en ede uwii be de baakabaaka. tous/sai tête/cheveux/PAsSÉ/être/noir-noir Tous ses cheveux étaient encore noirs. Tia sikin de felefelefele. tante/corps/être/ mou et beau Le corps de la tante est bien conservé. - les adverbes: A de 50. il/être/ainsi Il est comme ça. - les nombres (prix) : A meti de tin elo. la/viande/être/dix/ euros La viande est à 10 euros. • existence Lorsque de est placé à la fin d'une phrase, il exprime l'existence, et équivaut à la formule il y a en français. 108 Grammaire dll·nengee Attention: on construit la phrase différemment du français. Si 1'011 parle d'une chose X pour dire qu'il yen a, on dira: - en français: ily a du x, et dans ce cas, X est l'objet; - en nenge(e) : X est, existe, et dans ce cas, X est sujet. Tide, sikoo a de. aujourd' hui/ école/NEC/exister Aujourd'hui, il ny a pas d'école. Nyanyan de. nourri ture/exister Ily a à manger. A goon mu de. lei champidevoir/existe If doit y avoir un champ. Le sens de « il y a " peut aussi être exprimé avec le verbe abi en nenge(e), l'équivalent de avoir dans « il y a » en français. Avec cette formule, la phrase en nenge(e) et celle en français sont similaires: A abi nyanyan. il!avoir/ nourrirure Il y a à manger. les « verbes adjectifs» simples En français, les adjectifs doivent être précédés du verbe être (la maison est grande). En nenge(e), les mots qui expriment ces concepts sont généralement des verbes, ce qui fait qu'ils il ont pas besoin du support du verbe être et peuvent se conjuguer directement avec les marques de temps, d'aspect, etc. (chap. 3, p. 6.3, pour les exceptions). A liba baala. le/fleuve/être large Le fleuve est large. 109 le verbe et sa conjugaison A nefi saapu. leIcouteau/être aiguisé Le couteau est aiguisé. Dyonson, den manyan 0 lepi. bientôr/les/rnangue/rurr/être mûr Bientôt, les mangues seront mûres. Di a ppa dede, a be gaandi teee. quandlle/vieux/ mourir/il! PASSFJ vieillir/ très Quand le vieux est mort, il était déjà vraiment très vieux. A meti bonkopu. la/viande/être bon marché. La viande est bon marché. Plusieurs de ces verbes adjectifs peuvent aussi prendre un objet, tout comme un verbe transitif" : A saapu a nefi. elle/ aiguiser /le/couteau t'lIe a aiguisé le couteau. Certains verbes adjectifs comme moy, belle/beau, bien, bun, bien et belangrijk, important (néerl.) peuvent apparaître avec et sans de. S'ils sont utilisés sans de, ils décrivent une caractéristique physique du sujet. A pikin ya moy tee. leIenfant/ici/ être beaultrès Cet enfant est très beau. A baysigi bun ete. le/vélo/ être bon/encore Le vélo est encore bon. S'ils sont employés avec de, ils décrivent l'état du sujet, et fonctionnent alors plutôt comme des adverbes. A : Fa fi i sisa ? B : A de moy. commen il pour/ ta/ sœur/elle/ être/bien A : Comment va ta sœur? B : Elle Vil bien. 90 Un verbe rransirif comporte un complément d'objet direct, comme manger. voir, etc. 110 Grammaire du nengee • Formes de comparaison La forme comparative du verbe adjectif simple (plus beffe) est généralement faite avec le mot moo. Moo suit le verbe adjectif simple si les deux entités de la comparaison sont mentionnées dans la phrase. La comparaison est forcément de supériorité, il n'existe pas de terme équivalent à moins. Sa Yunku osu bigi moo a osu ru Sa Linda 91• Mme Yunku/maison/grand/plus/la/maison/pour/Mme Linda La maison de Mme y est plus grande que la maison de Mme L. A fatu moo mi. il/être gros/plus/moi Il est plus gros que moi. Pour dire que quelque chose est « trop gros gâter» derrière le verbe adjectif. » par exemple on peut mettre poli « A faru poli. il/être gros/gâter Il est trop gros (obèse). Si le point de référence de la comparaison -le nominal qui suit moo - n'est pas exprimé, ou bien pour exprimer le superlatif, moo est placé devant le verbe adjectif. En nefi moo saapu. son/cou teau/ plus/aiguisé Son couteau est plus aiguisé. Na a moo saapu neefi. c' est/le/plus/aiguisé/ couteau C'est le couteau le plus aiguisé. Légalité entre deux choses ou personnes est exprimée avec le mot eke ou enke 92 • 91 Dans le parler courant, on remplace souvent a osu fu Sa Linda avec du fu Sa Linda (osu) Pour plus de d<'tails sur du fu, uoir dans le chapitre 3, p. 70. 92 E(n)ke veut également dire" comme si » ou « à la manière de ", comme dans les exemples suivants: A e nyan enke fa a be lasi a busi. il!ASP/manger!ainsi/commel il!PASSf!perdre/ à/ forêt Il mange comme si! s'était perdu dans la forêt. Mi e boli enke fa mi mma be leli mi. je/ASP/cuisiner/ainsi/comme/mal mère/PAS.SUenseigner/moi .Je cuisine comme me l'a enseigné ma mère. 111 Le \IIilrbe èt sa conjllgaiso/l A moyeke mi. il!être beauf comme/ moi Il est aussi beau que moi. Les adjectifs statifs Pour finir, on décrira les adjectifs redoublés. Les adjectifs redoublés sont toujours précédés par de, être. Ils décrivent les caractéristiques visibles de l'état (physique ou mental) du sujet. lis sont employés pour décrire deux états principaux: -les états qui résultent d'une activité: A pasi be de mekimeki di a kon ya. le/ chemi n/ PASSÉ/être/faire- faire/ quand/il/arriver/ici Le chemin était déjà fait quand il est arriué ici. A uwii fu mi de lusulusu kaba. les/ cheveux/pour/moi/ être/lâché-lâché/ déjà Mes cheueux sont déjà lâchés. - et les états qui sont perçus comme extraordinaires pour le sujet: Il a plu très fon et quelqu'un a oublié de ramener une chemise qui avait été posée sur un arbre pour sécher quelques heures avant. Quand un enfant la ramène à la maison plus tard, sa mère s'exclame: A de deedee ete. elle/ être/sec-sec!encore Elle (la chemise) est encore sèche (dans un état de sécheresse). Plusieurs personnes sont en train de jouer; tout à coup, une personne, comme toujours, utilise une stratégie extraordinaire et gagne le jeu. Alors l'un des joueurs dit à un autre: U be de sabisabi. nous/PASSÉ/être/savoir-savoir On le sauait (qu'il allait faire quelque chosepour gagnoJ. Quelqu'un vient pour aiguiser un couteau et une autre personne dit: A de saapusaapu kaba. il!être/tranchant-tranchant/ déjà Il est déjà tranchant. 112 Grammaire du nengee Les verbes approximatifs Certains verbes, en particulier ceux qui décrivent des propriétés (comme les adjectifs en français), peuvent aussi être redoublés pour exprimer qu'une caractéristique est seulement à moitié réalisée, ou approximative. Ces éléments redoublés ressemblent aux adjectifs statifs redoublés, mais ils fonctionnent comme des verbes, et par conséquent, ils ne sont pas précédés par de, être. A atuku ya lepilepi. le/corossol/ici/mûr-mûr Ce corossolest à moitié mûr. A dagu ya fatufatu. le/chien/ici/gros-gros Ce chien est un peu gros. Avec certains verbes, le redoublement exprime plutôt un sens distributif (plusieurs). A inpi ya piitipiiti. la/chemise/ici/déchirer-déchirer Cette chemise est déchirée à plusieurs endroits. Den woon nyanyan a udu ya. les/vers/ manger-manger/le/bois/ici Les vers ont entamé ce bois à plusieurs endroits. POUR CONCLURE SUR LEV ERBE ..N⦅セ __.. __ a) Pour conjuguer un verbe en nenge(e) on utilise: - la base verbale invariable ; - des mots qui marquent: le temps (be, 0), l'aspect (e), la modalité (sa, poy, mu .. .), et qui apparaissent toujours avant le verbe; - la combinaison de plusieurs marques de temps, aspect ou mode se fait dans un ordre strict. b) Si le contexte temporel n'est pas explicite, le verbe sans marque de conjugaison a une valeur de prétérit pour les verbes dynamiques, et une valeur de présent ャ・カイ「セNᄋ」I|ェオァ。Dッョ 113 pour les verbes statiques et les verbes adjectifs, qui sont une sous-classe des verbes statiques. Lorsque le contexte temporel est explicite, c'est celui-ci qui détermine la valeur du verbe sans marque de conjugaison. c) La négation se marque aussi par une particule ni/â ou àn, placée avant le verbe et toutes les autres particules. d) Le verbe être en français est exprimé par deux mots en nenge(e), selon le sens: naja et de. e) Ce qui correspond aux adjectifs en français sont en fait des verbes en nenge(e) et se conjuguent comme des verbes. f) Les verbes adjectifs redoublés précédés de de, être expriment des états. g) Les verbes adjectifs redoublés qui ne sont pas précédés de de expriment les propriétés à moitié réalisées ou bien le distributif. 114 Grammaire du nengee .- La localisation et autres concepts apparentés Ce chapitre traite'i.l : - la localisation absolue (par ex. nord, sud, etc.) ; - les adverbes locatifs (par ex. ici, là-bas) ; - la localisation relative (par ex. devant, au-dessous, etc.) ; - les expressions direcrionnelles (par ex. aller vers, venir de) ; - les prépositions non locatives (par ex. pour). ュ⦅セlocausmiᅵnabsolue La localisarion absolue se réfère aux points cardinaux reconnus par une sociéré. Le nenge(e) a plusieurs termes qui appartiennenr à cerre carégorie. Il y a deux rermes qui correspondent aux norions de « lever du soleil» er « coucher du soleil ». nyun san er san dongo. Cependant, ces termes ne font pas parrie du vocabulaire quoridien. lis sont généralement utilisés seulement dans les contextes riruels. Quand le guérisseur applique à un malade les bains purificateurs, il lui demande: Taanpu gi fesi go na san dongo. être debout/donner/ visage/vers/à/soleil! descendre Mets-toiJàce au soleilcouchant. De plus, le nenge(e) a aussi deux mors pour désigner les norions de « gauche» er « droite », kukuru se ana er leti se ana. Mais comme san dongo er nyun san, 93 Cette partie a été élaborée grâce au travail d'Aline Awenkina, médiatrice bilingue ndyuka à l'école Arnapa de Saint-Laurent, et d'Hélène Awenkina, médiattice bilingue ndyuka à l'école de la Charbonnière de Saint-Laurent-du-Maroni, à l'occasion d'un stage de formation IRD/CEFISEM/Rectorat de Guyane. 115 La localisation et autres concepts apparentés kukutu se et leti se ne sont pas souvent utilisés pour localiser quelque chose. En nenge(e), comme dans beaucoup de langues du monde, on préfère localiser quelque chose ou une personne par rapport à une autre en utilisant des termes plus concrets (voir le Tableau 5). A saanan, den wagi e ley na a kukutu se ana Eu a pasi. à/Surinam/les/voiture/ASP/conduire/à/leigauche/côté/main/de/leichemin Au Surinam, les uoitures roulent du côtégauche de la rue. Parlant de la situation routière au Surinam en Guyane: A saanan, den wagi e ley na a taa se (Eu a pasi). à/Surinam/les/vol ture/ASP/condui relà/leiautre/côté/(de/le/chemin) Au Surinam, les voitures roulent de l'autre côté (iz gauche) de la rue. Finalement, il n'y a pas de mots qui correspondent exactement aux points cardinaux nord, sud, est, ouest. Les points de repère importants sont bilotse), l'aval (la région vers la côte), et opufse) l'amont (la région intérieure). A liba e Ion komoto a opu e go a bilo. lelf1euve/ASP/courir!sortir de/à/l' amont/ASP/aller/à/l'aval Le fleuve coule de l'intérieur (l'amont) versla côte (l'aval). Biloise) et oputse) sont aussi employés comme mots localisateurs relatifs. Dans cet usage, c'est-à-dire en dehors du contexte du fleuve, ils expriment qu'un endroit est situé avant (bilo] ou après (opu) un autre. Apatu de a opuse Eu Mayma Konde. Aparou/être/à/amont/pour!Maima Konde Apatou est après Maima Konde (est en amont de). Te i komoto a Soolan, da Sinemali de bilose Eu Cayenne. sil tuf partir/de/Sain t - Laurent/ alors/Sinnamary/être/avan t/ pour/Cayenne Sinnamary est avant Cayenne quand tu viens de Saint-Laurent. On trouve aussi les termes ondo(se)/ondoo(se), aval, et tapu (se), amont, qui sont des emprunts au sranan tongo et sont fréquemment utilisés en nenge(e). Ces termes sont également utilisés pour localiser différents endroits sur la côte: Jenjen pasi de a tapu se Eu Soolan. Saint-Jean/route/être/à/amon t/ côté/pour/Sain t - Laurent La route de Saint-Jean est en amont de Saint-Laurent. 116 Grammaire du nengee Ppadok de na ondoo se fu Soolan, Paddock/être/à/ aval/côté/pour/Sain t-Lauren t. Le quartier Paddock estdans la partie aval de Saint-Laurent. LES ADVE RB ES LOCATLK _ Les adverbes locatifs servent à désigner et à montrer un endroit ou un objet dans l'espace repéré par rapport à celui qui parle. Il y a quatre adverbes locatifs en nenge(e) : - ya, ici, décrit l'endroit où se trouve la personne qui parle, ou un endroit très proche; - de et ape, là, désignent un endroit qui est un peu plus loin de la personne qui parle. Ape est obligatoire dans les contextes d'emphase (par ex. après na, c'est) et après le verbe de, être; -l'adverbe anda, là-bas, désigne un lieu qui est très loin de l'endroit où a lieu la conversation. Kon ya! venir/ici Viens ici ! Den kasaba tiki fi i de ya. les/manioc! bâton/pour/ toi/ être/ ici Tes bâtonsde maniocsont ici. Na ape mi pori den baana. c'est/là/je/mettre/les/plantain C'estlà que j'ai mis les plantains. Luku de, den meyse fi en e nay pangi. regarder/là/les/filles/pour/elle/Asp/broder /pagne Regarde là, ses filles brodent des pagnes. A mi anga en be go a goon anda. c'est/ je/avec!elIe/PASSÉ!aller/ à/abattis/là-bas C'estelle et moi qui étionsallées à l'abattis tout là-bas. 117 La localisation et autres concepts apparenté$ En osu an de ape, a de anda. sai maison/re EC/ êtrellà/elle/être/ là-bas Sa maison n'est pas là, elle est là-bas. Quand une personne compare plusieurs objets qui se trouvent dans son champ de vision à plusieurs distances différentes, les adverbes locatifs sont combinés avec les pronoms démonstratifs disi, celui-ci/celle-ci et dati, celui-là/celle-là: Le locuteur A est en train de montrer une crique au locuteur B : A : Iya ; a pikin kiiki di i e si de. oui/la/petite/crique/que/tufASP/voir!là Oui; la petite crique que tu vois là. B : 00 disi ya ? oh/celle-ci/ici Oh, celle-ci ? Den tu goon fu abaa kon miti anga disi ya. les/deux/abattis/pour!en face/venir /rencan trer! avec!celui-ci/ici Les deux abrutis d'en fice se rejoignent avec celui-ci. Disi/dati désignent l'objet en question, et les adverbes locatifs qui les suivent indiquent la distance par rappon à la personne qui parle. Si l'on fait référence à plusieurs objets, on utilise l'article pluriel den devant disi/dati (par ex. den dati de, ceux-là) ; voir chap. 3. Les objets qui se trouvent dans le dos de la personne qui parle sont toujours désignés par disi/dati anda. ___ LA LOC ALl5AHruiREUlli\LL _ Dans la localisation relative, un objet (ou une personne) est localisé dans l'espace en relation avec un ou plusieurs autrets) objetls) ou personne(s). La localisation est généralement exprimée avec un groupe nominal introduit par la préposition (n)a 94 , d'un nom de lieu, et d'un mot localisateur qui précise l'endroit. セT na introduit aussi les compléments de temps, mais dans cc contexte précis. il n'est alors pas obligatoire; U 0 kon baka (na) fodewooko. Nous reuiendronsjeudi. nous/rt.rr/venir/à nouveau/Iàl/jcudi NolIS uiendrons ,/ cinq heures. U 0 kon (na) feyfi yuu. nous/FUT/venir/ (à) 118 Grammaire du nengee Dans l'exemple suivant par exemple, la préposition na introduit le groupe nominal, le nom de lieu est a tafaa, et le mot localisateur est tapu, qui veut dire dessus/partie supérieure: Poti a buku na a rafaa tapu. mettrelleilivrel àllaitab leiau -dessus Mets le liuresur la table. On note ici une différence avec le français: en français, c'est la préposition qui indique la localisation (devant, derrière, dessus ... ) : sur la table. En nenge(e), on a besoin de deux éléments: - la préposition neutre nala, qui ne sert qu'à introduire les autres mots, et qui n'apporte aucune information sur le type de localisation; - un mot localisateur qui va préciser de quel type de localisation il s'agit, et qui se place après le nom de lieu: na a tafaa tapu. Si l'on veut être encore plus précis, on peut ajouter à tout cela les adverbes locatifs sur le dessus de cette table-ci. que l'on a décrits plus haut : na a tafaa tapu セ Plusieurs des mots localisateurs sont liés aux parties du corps: le tableau V présente les mots localisateurs les plus fréquemment utilisés. Tableau V Les mots localisateurs Mot localisateur fesi baka lasi tapu ede ondo(o) se bansa rrn mindi(i) aba(a) sikin mofu Sens avant (litt. le visage) derrière (litt. le dos) l'arrière de (litt. le derrière) sur, au-dessus (litt. le dessus de) sur, en haut de (litt. tête) sous (litt. le dessous de) à côtéde (litt. le côte') à côtéde (litt. le côtédu corps) dedans, à l'intérieur de (litt. l'intérieur de) au milieu, entre, parmi (litt. la partie juste au-dessus de la hanche) en face de, sur (litt. l'autre côté) à l'extérieurde (litt. corps) au début de, à l'entréede, à l'extrémité de (litt. bouche) 119 Lalocalisation et autre$ ·(oncepts apparentés Devant La notion de visage: « devant» est exprimée au moyen du mot fesi, qui désigne le 1 â mu ley na a gaan lanti fesi. tu/NEC/ devoir/ men tir/à/le/grand/gouvernement/visage. Tu ne dois pas mentir jàce aux agents du gouvernement. Pori en go na a lanreli fesi. mettre/le/aller/à/ la/lan tern e/visage Mets-le devant la lampe. Dans le contexte particulier de la maison, on n'utilise pas fesi mais l'expression na a doo mofu : En baygisi fika na a doo mofu. son/vélo/rester/à/la/portelen trée Son vélo est resté devant la maison. Derrière En général, la notion de « derrière» est exprimée par le mot baka, le dos mais dans quelques contextes comme, par exemple, celui de la pirogue, c'est le mot lasi, le derrière qui est utilisé pour désigner l'arrière de la pirogue. Den de na a osu baka. ils/être/à/la/ maison/dos Ils sont derrière la maison. Na a sama di e tya a masini e sidon na a boto lasi. c'est/la/personne/qui/Asr/porter/la/machine/ASP/asseoir/à/pirogue/derrière C'est la personne qui conduit qui s'assoit à l'arrière de la pirogue. Pour d'autres contextes, par exemple à propos d'un objet comme un bidon, on utilise le mot gogo: Wan 010 de na a balin gogo. unitrou/être/à/bidon/derrière Il y a un trou dans le fimd du bidon. 120 Grammaire du nengee Dessus Le mot tapu 95, le dessus de, est généralement employé pour rendre l'idée de se rrouver placé sur quelque chose. Là encore, dans certains cas particuliers, on utilise d'aurres mors localisareurs : si le lieu concerné est un arbre, par exemple, c'est le mot ede, tête qui remplace tapu. A nyanyan fi i de na a tafa tapu ye. laInourriture/ pour/roi/êrre/ à/la/table/au-dessus de/emphase Ton repas est sur la table, d'accord. A foo de na a bon ede. le/a iseau/ êrre/ à/la/ arb reltête L'oiseau est sur l'arbre. 1 nen de na a panpila tapu. ton/nom/être/à/le/papier/dessus Ton nom est sur la ftuille. Sous l'influence du sranan tango, tapu est souvent utilisé sur la Côte comme une préposition, à la place de na : i nen de tapu a panpila. Dessous Le mot ondo(o) a généralement le sens de dessous, et s'emploie comme suit: Den e holi wan gaan kuutu na a kabiten osu ondoo. i1s/ASP/ teni r/ unI grandI réunion/à/la/capitaine/maison/dessous Ifs tiennent une réunion importante sous la maison du capitaine. Selon le type de lieu dont il s'agit, ondoio) peut aussi vouloir dire le fond: Da i go kibii en, te a yu pakaa ondoo, fu a â mu fende en. alors/ tuf aller/cacher/lui/j usqu' à/à/ ta/hotte/dessous/ pOUr/iI/NEC/devoir/ trouver/lui Alors tu le caches, jusqu'au Jônd de ta hotte, pour qu'il ne puisse pas le trouver. 95 À ne pas confondre avec le verbe tapu, arrêter, couvrir, jèrmer : 1 tapu de ? Tu t arrêtes là ? tul arrêter/là Tapu a nyanyan gi mi. Couvre la nourriture pour moi. couvrir/la/nourriture/donner/moi Tapu a doo 1 fermer/la/porre Ferme la porte! 121 La localisation et autres contèpts apparent.s À côté de Pour désigner" le côté de quelque chose» ou la notion d'« à côté de », on emploie généralement le mot localisateur se. Mais dans le contexte d'une maison ou d'un corps, c'est le terme bansa qui est utilisé: Luku de, a kai na a bangi se. Regarder/là-bas/illtomber!à/le/tabouret/côté Regarde, il est tombé à côté du tabouret. A fasi den uku fika na a osu bansa. elle/ accrocher/les/ligne/rester/ à/ leimaison/côté Elle a accroché les lignes à côté de la maison. Intérieur Ini, intérieur est le seul mot localisateur qui peut suivre directement la préposition (na), mais, souvent, il est aussi présent après le nom de lieu. Den bataa de a ini a saka (ini). les/bouteille/être/à/intérieur/le/sac/in térieur Les bouteilles sont dans le sac. Au milieu de Au sens le plus général, le mot mindi(i) signifie au milieu de quelque chose. Saka mi na a foto mindii. laisser!moi/à/la/ville/milieu Laisse-moi au milieu de la nille. Combiné avec un nom au pluriel, il exprime une des deux notions rendues en français par « entre» ou " parmi », A dagu e siibi na den tu sutuu mindii. leichien/ ASP/ dormir/à/les/deux/chaise/ milieu Le chien dors entre les (deux) chaises. Wan hii yuu langa mi taanpu na den sama de mindii. unien tier/heure/long/je/rester debou t/ à/les/ perso nne/l à-bas/ milieu Je suis restéeparmi cesgens-là pendant une heure. 122 Grammaire du nengee On trouve aussi plusieurs expressions où mindi(i) précède le nom. Ces expressions ressemblent à des mots composés. \/Oir chap. 3, p. 74 pour une description des mots composés en nenge(e). A de a mindii wataa, elle/ être/à/milieu/eau Elle est au milieu de la rivière. En face de Généralement, le mot abata) exprime la notion de « en face de ,,% : Ba L. e tan na lameli abaa. M. L./ AS!'lrester/à/ mairielen face M. 1. habite en [ace de la mairie. Autres localisations Les phrases suivantes présentent quelques exemples des usages divers des mots localisateurs sikin et mofu. U fasi a panpila na a osu sikin. nous/ mettre/le/ papier/à/leimaison/extérieur On a accroché l'affiche à la maison. A sa a e sikiifi na a bata sikin. c' est/ comme ça/il!AS!'/ écrire/à/le/bourei Ile/extérieur Il est écrit sur la bouteille. lè rnamanten a e sidon a wata mofu. q uand/ ma tin/elle/AS!'/s'asseoir/à/eau/en trée Le matin, elle est assise à côté du fleuve. A pikin kan a mi na a bakadina mofu. lei enfant/venir/à/ moi/à/le/ après-rn idi/bord L 'enjaru est venu chez moi vers la fin de l'après-midi (J 8 heures). 96 Le verbe abata) signifIe" par dessus quelque chose» et trauerser. 1 â mil dyonbo aba a goto. tu/NF<;/ devoir! saute ri tra verser/lel canal. Tu ne dois pas sauter par-dessus le canal. Den pikin wawan â mil abaa a sitaati. les/enfanrs/seul/ NFC;/devoir/rraverser/la/ rue Les enjants ne doiucnt pas trauerser la route tout seuls. 123 La localisation et autres concepts apparentés Les mots localisateurs sont souvent omis si le type de localisation est déterminable à partir du contexte. S'il est clair que les bouteilles sont sur la table (et non pas dessous, ou à côte), on omet tapu : Den bataa de na a tafaa tapu. les/bouteille/être/ à/la/table/dessus Les bouteilles sont sur la table. Den bataa de na a tafaa. les/bouteille/ être/à/la/table Les bouteilles sont sur la table. Il Ya par ailleurs beaucoup de constructions avec la préposition na dans lesquelles on ne trouvera jamais de mot localisateur, comme dans les exemples suivants: A susu de na en futu. lai chaussure/être/à/ son/pied La chaussure est à SOli pied. Wan 010 de na a panpila. uni trou/être/à/ lei pap ier Ï] y Cl un trou dam le papier. Les mots localisateurs peuvent aussi fonctionner comme noms principaux d'un groupe locatif. Dans ce contexte, le nom de lieu est soit omis - parce qu'il est compris à partir du contexte -, soit attaché au mot localisateur par la préposition possessive (fu)97. Par exemple, il est sur l'arbre peut se traduire par: A de na a bon ede. il!être/à/le/arbre/ tête A de na a ede fu a bon. il!être/à/la/tête/ po ur/leiarbre A de na a ede. il!être/à/la/tête 97 Lorsque Fu. dans cette construction. suit le mot localisateur ini, il Iaur rajouter se > ini se. Sinon. ini peur être employé seul: A de a ini se fu a osu. 1/ est à l'intérieur de la maison. illêtre/à/i nrérieur/ côtél pour/lalmai son. Go a ini (se). Entre 1 aller 1à/i n térieur/ (côté) 124 Grammaire du nengee LES PARTie ULES _nlRECIlQl\J1\J lセe ⦅sセe Les particules directionnelles expriment la direction, l'origine, etc. d'un mouvement décrit par le verbe principal de la phrase. En nenge(e), ces particules sont historiquement liées aux verbes mais lorsqu'elles suivent le verbe principal de la phrase, elles fonctionnent comme des prépositions dans le parlé actuel. Le tableau VI présente une liste des particules directionnelles. Tableau VI Les particules directionnelles Particule directionnelle Sens go, gwe kon lontu kornoro puu towe pasa doo à (litt. aller à) à (litt. venir de) autour de (litt. rond) (venant) de (litt. partir, sortir) (extraire) de (litt. tirer, enlever) horsde (litt. jeter de) par, passantpar (litt. passer par) à (litt. arriver à) Éloignement par rapport au locuteur: go 1 gwe x • La particule go décrit que le mouvement exprimé par le verbe principal de la phrase part du point de référence (qui correspond souvent à l'endroit OÜ se trouve la personne qui parle, mais ce n'est pas obligatoire) vers un autre endroit. Cet endroit est exprimé par le complément de lieu qui suit go. On analyse ainsi le premier exemple de la façon suivante: - mouvement exprimé par le verbe: waka, marcher; - direction exprimée par la particule: go, aller à ; - complément de lieu: a sikoo, à l'école. 125 La Ioc:alisatlon et autres concepts apparentés Den pikin waka go a sikoo. les/enfant/marcher/aller à/à/école Les enjants sont allés à l'école. hi den kasaba go a ini a baki ini. jeter/les/manioc!aller à/à/intéricur/baq uer! intérieur Jette les maniocs dans le baquet. Dyunta den tiki go na a taa se. empiler/les/bâton/aller à/àlle/autre/côté Empile les bâtons de l'autre côté. Le mot gwe est employé pour mettre l'emphase sur le fait que la personne est partie du point de référence, ou si l'on ne veut pas préciser le but du déplacement. Eside a tya den pikin fi en gwe. hier/ il!porter/les/enfan t/ pour/I ui/ partir à Hier, il a emmené ses enfants. (on ne précise pas où) Dyonson mi 0 toto a balin gwe (ya). bientôt/je/FuT/pousserlle/bidon/partir à/(ici) Bientôt, je vais enlever le bidon (d'ici). Rapprochement: kon . x . .·-- La particule kon exprime que le mouvement se fait en direction du point de référence. Si kon n'est pas suivi d'un complément de lieu, il est sous-entendu qu'on parle de l'endroit où se trouve la personne qui parle. A an mu poti futu kan a pe mi de. il/NEC/ devoir/mettre/pied/venir à/à/lieu/je/être Il ne doit pas mettre les pieds où je me trouve. Lon kan! courir/venir à Viens! (sous-entendu: vers moi qui parle) Mouvement circulaire: lontu @ Lontu exprime que le mouvement se fait autour de quelque chose ou d'une manière circulaire. 126 Grammaire du nengee Eside mi si fa den sikowtu waka lontu mi osu. hier/je/voir/comme/les/ policier!marcher/autour/mal maison Hier, j'ai vu lespoliciers fàire le tour de ma maison en marchant. Hii dey a e ley lontu a ini a kondee. tout/jour/il/ ASP/ conduire/ au tour/à/in térieur/le/village Taure la journée if tourne dans le village (en vélo, en voiture). Extraction: komoto / puu / towe セ Pour décrire que l'on SOrt d'un lieu, c'est le mot komoto qui esr employé. Di a wasi en osu, a puu ala sani kornoto na en. quand/illlaver/sai maison/il/enlever/tout/chose/venir de/à/le Quand if a lavé sa maison, il en a enleve toutes j'Ô affàires. Di a kai komoto na en sodoo, a booko en futu. q uand/elle/tomber/de/à/sai maison sur pilotis/elle/casser/sa/jambe Quand elle est tombée en dehors de sa maison sur pilotis, elle s'est casséla jambe. Pour décrire le mouvement d'extraction proprement dit, on utilise le mot puu. Mi 0 piiri a panpila puu a mi kayee. je/rur/déch irerlle/papier/de/à/ mon/cahier Je mis arracha la feuille de mon cahier. La particule towe foncrionne différemment de celles décrires ci-dessus dans la mesure où elle intervient à la fin de la phrase, et non pas jusre après le verbe. Par ailleurs, son emploi se restreint au contexte des éléments liquides (kandi, verser) ou des choses coupées (koti couper, faa, couper des arbres) : A kandi ala a wataa towe. elle/verser /tout/la/eau/jeter Elle a renversé (par terre) toute l'eau. A koti den uwii towe. il/couper/les/cheveux/jeter Il a enlevé tous les cheveux. A faa ala den bon towe. il!couper des arbres/les/arbres/jeter Il a coupé tous les arbres. 127 La localisation et autres concepts apparentês --g-.=.age: pasa La particule pasa exprime la notion de « par» et « passer par» en français. Tide, a ley pasa ya. aujourd' hui/ elle/ conduire/par/ici Aujourd'hui elle est passéepar ici en voiture. Den diki a pasi pasa na a ze ondoo. ils/creuserlle/chemin/par/à/leiocéan/dessous Ifs ont creusé le chemin en dessous de l'océan. Langa a beele pasa na a fensee. passer/le/pain/par/à/la/fenêtre Passe le pain par la jènêtre. -----..D l'atteinte: doo La particule doo décrit la limite ou le point final d'un mouvement. Il est souvent combiné avec les particules go et kon qui le précèdent. Hali a saka kon doo ya. tirer/leisac/venir/j usqu' à/ici Tire le sacjusqu'ici. A dongo doo a bilo saaa. il/descendre en bateau/jusqu'à/la côte/doucement Il est doucement descendu jusqu'à la côte. EN CONCLUSIOI\J ____5 urャlゥcasmoセ⦅ Les façons d'exprimer la localisation en nenge(e) sont parfois très différentes du français. Ce qu'il faut retenir: - ce sont les notions d'amont (opuse) et d'aval (bilose) qui servent de référent spatial absolu en nenge(e). Ils jouent le même rôle que les points cardinaux de notre culture; 128 Grammaire du nengee - les adverbes locatifs distinguent trois degrés de distance par rapport au locuteur (là où le français n'en a que deux) : ya de ou ape anda - le complément de lieu se construit toujours avec une préposition « neutre », na, + le nom de lieu, + un mot localisateur qui précise le type de localisation: na a batafa) ini na a tafala) tapu na a ze ondo(ol dans la bouteille sur la table sous la mer - pour certains types de lieux, on utilise un mot localisateur spécial (par exemple, na a bon ede, litt. sur la tête de l'arbre pour dire sur l'arbre) ; - pour décrire un mouvement, on utilise trois éléments: • un verbe qui précise le type de mouvement (marcher, courir. .. ), • une particule directionnelle (directement issue d'un verbe de déplacement) qui précise le sens du mouvement (centrifuge, centripète, circulaire ... ), セ • un complément de lieu (qui n'est pas obligatoire), même lorsqu'il y a un déplacement ou un mouvement, le complément de lieu est toujours introduit par la préposition na, à la différence du français qui présente plusieurs prépositions dans ce cas (aller à, sortir de, passer PM... ). Ce sont les particules directionnelles qui indiquent la direction, et pas la préposition. LES PRÉPOSITIONS t'illlLlO CAT1VES En page 118 de ce chapitre, nous avons vu l'existence d'une préposition neutre, na. En nenge(e), il y a plusieurs autres notions (par ex. la possession nominale, l'instrumental, etc.) qui sont exprimées avec une préposition. Le tableau VII présente une liste des prépositions non locatives. 129 La localisation et autres COJ'lcepts.apparentés Tableau VII Les prépositions non locatives Préposition Sens anga avec (instrumental, manière, accompagnement) fu possessIOn gl à, pour te jusqu'à bab après (temporel) fosi avant (temporel) sondete) sans boyti en dehors de, sauf fanafu depuis anga La préposition anga introduit trois rôles sémanriques : - un instrumenr avec lequel une action est accomplie: A ondoo en goon anga how. elle/couper les herbes/son/champiavec!machette Elle a coupé les herbes dans son champ avec la machette. - la manière dont une activité est accomplie: Anga switi u e diingi kofi. avec!sucre/nous/Asp/boire/café C'est avec du sucre qu'on boit le café. -l'accompagnemenr : Eside, Sa M. anga Ba G. dongo te a Soolan. hier/Mme M.lavec!M. G./descendre/jusqu' à/Saint- Laurent Hier, M'" M. a descendu le fleuve jusqu'à Saint-Laurent avec M. G. ou bien Eside, Sa M. dongo te a Soolan anga Ba G. Anga permet aussi de relier deux noms (ou deux groupes nominaux) : dans ce cas, il exprime le sens de et ou ou en français. U 0 nyan a fisi ya anga den guluntu fi i. nOUS/FUT/mangerlle/poisson/ici/aveclles/légumes/pour/ toi On va manger ce poisson et/avec tes légumes. 130 Grammaire du nengee Kofi anga te, sowtu wan moo switi ? café/ et/ thé/quel/ uni plus/ doux Qu'est-ce que tu préfires, le Ctlfl ou le thé? Cependant, au contraire de etet ou en français, anga ne peut relier deux phrases entières. fu La préposition fu indique une relation possessive entre deux groupes norninaux'". Le nom qui suit fu désigne le possesseur et le nom qui le précède désigne la chose ou la personne qui est possédée. A gwe anga a boto fu mi ppa. il/ partir!avec/lai pirogue/pour/ mon/ père Il est parti avec la pirogue de mon père. En combinaison avec le mot toli, histoire, fu exprime le sens de « traitant de », Den â gi mi a toli fu a sani de ete. ils/NEC/donner/ moi/laihistoire/ pour/laichose/là/ encore Ils ne m'ont pas encore raconte l'histoire à propos de ça. gi L, fonction de la préposition gi est d'introduire plusieurs rôles sémamiques comme: - la personne qui reçoit quelque chose: A wenkiman soya buku gi mi. le/vendeur/montre/le/livre/à/ moi Le vendeur m 'a montré le livre. - le bénéficiaire d'une activité: Den pikin wasi ala den beenki gi mi. les/enfant/laver/tout/la/vaisselle/pour/moi Les enjànts ont lavé toute la vaissellepour moi/à ma place. - celui qui expérimente une émotion: A nyanyan switi gi mi tee. lai nourriture/doux/ pour/ moi/très Le repas me plaît beaucoup. La possession est aussi exprimée par la juxtaposition simple de deux noms, par ex. : mi pra boto, /11 ph'ogue de mon père (voir aussi chap. 3, p. 71 sur le complémenr du nom). 98 131 La locali5atlon et autres concepts apparentés On trouve aussi d'autres emplois de gi : A fufuuman Ion gi a sikowtu. le/voleur/courir/de/le/ policier Le uoleur a fui le policier.' Mi ân sabi gi en. je/NEC/savoir/ sur/lui Je ne sais pas ce qu'il va fàire / ce qu'il pense. te Le mot te introduit les compléments indiquant une période temporelle, avec le sens de «jusqu'à ce que » : Neen den seni en go na Alibina te bakadina pii. puis/ ils/envoyer/lui/aller/ à/ Albina/jusq u' à/après-midi/tard (idéophone) Puis ils l'ont envoyé à Albina jusque tard dans l'après-midi. ou le résultat d'une action ou d'un processus: Den fufuu ala te a kaba gwolon. ils/voler/ tout/ jusq u' à/ il/fin ir/complètemen t (idéophone) Us ont tout volé, jusqu 'ri la dernière chose. Den feti anga en teee den ân be man moo. ils/Iutter/avec!elle/jusqu' à/ ils/NE(;/PASSÉ/ pouvoir/ plus Ils ont lutté avec ellejusqu â ce qu'ils n'en puissent plus. Pour mettre l'emphase sur la durée d'une période ou d'action, la voyelle de te est allongée. Dans ces cas, te fonctionne à la fois comme un idéophone (adverbe spécial) et une particule grammaticale. VrJir chllp. 7, p. 169 et le document en annexe. En combinaison avec doo, te indique l'étendue d'une action ou d'un lieu: Den taagi ala sama te doo Gaanman. ils/dire/tout/ personne/jusq u' à/arriver/Gaanman Ils l'ont raconté ri tout le monde, jusqu au Gaanman. A abi komoto ya te doo Bolimofu. il/avoir/ sortir de/ici/jusqu'à/arriver/Bolimofu Il (le Gaanman) est propriétaire (du terrain) depuis ici jusqu 'lIU saut Bolimoji« 132 GrammaIre du nengee Temporalité Fosi et baka expriment les notions « avant » et « après » avec un sens temporel. Baka twalufu yuu, mi 0 de a osu. après/12/heure/jeIFur/être/à/maison Après midi, je serai à la maison. Baka fu di mi kon feni a panpila fu a busi, ap rès/pour/quand/je/venir/trouver/le/papier/ pourIla/ forêt/ mi tya wantu sama wooko na en. je/porter/quelque/ personne/travailler/à/lui Après avoir jàit lespapiers pour le terrain en flrêt, j'y ai amené quelques personnes pour y travailler (l'or). Lameli na e opo fosi seybin yuu. mai rie/NEC/ASP/ouvrir/sept/heure La mairie n ouvre pas avant sept heures. Te i komoto a Kayeni kon, da i e kisi Ijakubo fosi i e kisi Soolan. siltufpartir/à/Cayenne/venir/alors/tu/ASP/obrenir/Iracoubo/avant/tu/ASP/ obtenir/Saint-Laurent Si tu viens de Cayenne, lracoubo est auant Saint-Laurent. En fosi be abi a sowtu wagi de. elle/ premier/PASSÉ/avoir/le/sorte/ voiture/là-bas. Elle était la première à avoir eu cette voiture là. Remarque: conception du temps et de l'espace Ces deux notions sont souvent liées: en français par exemple, on « localise » souvent une notion temporelle en faisant un geste. Pour exprimer quelque chose qui aura lieu dans le futur, on montre plutôt devant soi, alors que le passé se situerait plutôt derrière. Cette métaphore n'est pas possible en nenge(e), puisque le mot utilisé pour après est baka, qui signifie dos, ou derrière quelque chose. Attention donc, en particulier avec les enfants, à l'utilisation des gestes ou des métaphores pour [lire passer certains concepts, temporels ou spatiaux: ceux-ci sont généralement très déterminés culturellement et rarement interchangeables. 133 La localisation セエ。オイ・ウ 」ッョセーエウ apparentés Autres prépositions Les prépositions sonde(e), sans. boyti, excepté, sauf,' et fanafu, depuis (dans un sens temporel ou spatial) sont des emprunts récents au néerlandais, et sont fréquemment utilisées dans la langue courante. Aja mamanten u e nyan beele sonde kasi. tout/matin/nous/ASP/manger/ pai n/ sans/fromage Tous les matins, on fmlnge le pain sans ji-omage. Mi a poy tan sondee mi e wooko. je/NEC/pouvoir/rester/sans/je/AS!'/rravailler Je ne peux pas restersans travailler. Boyti Mma 1. ala sama poti wan moni kaba. en dehors de/Mme L./tout/personne/meme/un/argent/finir En dehors de Mme L., tout le monde a déjà versé un peu d'argent. U e luku i fanalu twalfu yuu te anga dii yuu bakadina. nous/AS!'/regarder/ toi/depuis/ I2/heure/jusqu' à/ avec/trois/heure/aprèsmidi On t'attendra de midi jusqu'à trois heures de l'après-midi. Quelques emplois particuliers de prépositions Fika 99 , employé après un verbe, joue le rôle d'une préposition qui signifie avant: A kon a bilo fika mi. elle/venir/à/aval/avant/moi Elle est venue à Saint-Laurent avant moi. A sabi ley wagi fika mi. elle/savoir/conduire/voiture/avan t/ ma i Elle a su conduire avant moi. 99 Fika a aussi le sem de laissrr derrière soi, abandonner A fika mi. il/laisser/moi 11 m'a laissee. A gwe fika en kondee il/s'en aller/laisserlson/village fi >1 Moni kaba fika mi argen r/f,nir/laisser/moi je 11 (li 134 Grammaire du nengee ab,lI/donné son village. plus diligent. I Les phrases Ce chapitre traite l'ordre des mots ou des groupes de mots dans la phrase, les questions, et les mots divers pour joindre plusieurs phrases. oRDセqmsャdlr . Comme en français, l'ordre de base en nenge(e) est Sfujet) V(erbe) O'(bjet). Sujet + verbe + objet Le sujet de la phrase est placé devant le verbe et l'objet suit le verbe. Cet ordre est maintenu si l'objet est un pronom, contrairement au français, où le pronom objet se place obligatoirement avant le verbe: je k vois, 'et non pas *je vois k. Den pikinenge e lobi switi sii. SUJET VERBE OBJET les/enfants/AS!'/aimerl sucré/graine Les enjànts aiment les bonbons, Den pikinenge e lobi den. SUJET VERBE OBJET les/enfants/ASP/aimerlles Les enjànts les aiment. Sujet + verbe + bénéficiaire + objet Dans les cas où le verbe est suivi de deux groupes nominaux, l'un ayant la fonction d'objet direct, et l'autre ayant la fonction d'objet indirect ou bénéficiaire, l'ordre est alors différent du français: le bénéficiaire (qui correspond à l'objet indirect en français) suit directement le verbe. 135 Les phrases Mi soli SUJET VERBE den sikowtu ala mi panpila. BENEFICIAIRE OBJET je/ montrer/les/policiers/tout/mes/ papiers J'ai montré tous mes papiers aux policiers. Dans ces phrases où le groupe complément bénéficiaire n'est introduit par aucune préposition, l'ordre des mots est capital pOut comprendre le sens de la phrase: seule la syntaxe permet de reconnaitre la fonction de chacun des constituants impliqués autour du verbe. Le bénéficiaire peut aussi être introduit par une préposition (gi) comme en français. Dans ce cas le groupe prépositionnel suit l'objet (voir chap. 5, p. 131). Den soli a buku gi mi. ils/montrer/le/livre/à/ moi Ils m'ont montré Le Livre. Autres compléments Les mots ou les groupes des mots indiquant une localité, une direction ou un autre concept apparenté (voir chapitre 5 sur La Localisation) suivent le verbe, ou le bénéficiaire ou l'objet s'il y en a un : Den sama koti (Wall goon) a ini a tabiki ini. SUJET OBJET VERBE LOCALITÉ les/personnelcouper!unichamp/ à/intérieur/la/île/intérieur Les gens ont ftit un abattis à L'intérieur de l'île. Mi soli en a buku a osu. SUJET VERBE BENEFICIAIRE OBJET LOCALITÉ je/ montrer/lui/le/livre/à/ maison Je Lui ai montré Le Livre à La maison. A waka komoto na en osu. SUJET VERBE DIRECTION elle/ marcher!sortir/à/sai maison Il sortit de sa maison. A セ den sani gi mi. SUJET VERBE OBJET BENEFICIAIRE il!payer!les/chose/pour/moi ILa payé Les trucs pour moi. 136 Grammaire du nengee Autre ordre des mots possible: la mise en relief Cependant, il Y a aussi des phrases qui ne respectent pas cet ordre de base. Lorsqu'on met en relief un groupe de mots (voir chap. 7, p. 162), il change généralement de position dans la phrase: les mots en relief se trouvent au début de la phrase après na ou a qui joue alors le même rôle que l'expression « c'est ... qui/que» en français: Na wan goon den sama koti a ini a tabiki ini. FOCUS + OBJET SUJET VERBE LOCALITÉ C'est un abattis que lesgens ontfàit à l'intérieur de l'île. A ini a tabiki ini den sama koti wan goon. FOCUS + LOCALITÉ SUJET OBJET COUPER C'est à l'intérieur de l'île que lesgens ont fàit un abattis. Si le sujet est mis en relief, il reste dans sa position au début de la phrase, mais il est précédé de na. Na den sama (ra) koti (wan goon) a ini a tabiki ini. FOCUS + SUJET COUPER OBJET LOCALITÉ Ce sont cesgens-ci qui ont fàit un abattis à l'intérieur de l'île. Remarque: Le français, à l'oral, utilise également beaucoup ce type de construction. Contrairement en effet à ce que nous fait croire la grammaire, qui décrit le français écrit, nous utilisons très rarement, dans le discours, des phrases du type « le vélo de ma sœur est cassé », À l'oral, on aura tendance à présenter d'abord l'information ancienne, pour terminer par l'information nouvelle que l'on souhaite apporter: La veille, j'ai parlé à mon interlocuteur de ma sœur, qui a eu un accident de vélo. J'annonce aujourd'hui une nouvelle information à ce propos, le fait que son vélo soit cassé. Tu sais, ma sœur, son vélo, il est cassé. 137 Lorsqu'on veut insister sur une information nouvelle, on utilise une structure proche de celle du nenge(e) : C'est ma sœur qui a cassé son uélo. (na mi sisa ... ) C'est son vélo qui est cassé, à ma sœur. (na en baysigi ... ) Il est bien cassé, son vélo, à ma sœur. (na booko en baysigi booko...) Si, en français, la modification de l'ordre des mots est une caractéristique fondamentale de la différence entre l'oral et l'écrit, en nenge(e), elle correspond aussi à une différence de registre de langue. Elle sera à prendre en compte dans le passage à l'écrit et la mise en forme de textes. Place des adverbes Les adverbes (lioir chapitre 7) suivent généralement le verbe ou l'objet s'il y en a un : A nyan (a sani de) tee. il!manger/les/chose/là/très Il a beaucoup mangé (de ce truc là). Mais certains adverbes comme naamo, tout le temps et nnarno, absolument peuvent aussi être placés au début de la phrase: A mu kon a mi nnamo. elle/devoir/venir/à/ mailabsolumen t Elle doit absolument venir chez moi. Nnamol-nnamo) a mu kon a mi. absolument-absolument/elle/devoir/venir/à/moi Elle doit absolument venir chez moi. Les jours de la semaine et les mots comme hier, demain, etc. peuvent être placés soit au début, soit à la fin de la phrase. ° Munde a kon ya. lundilil!FuT/venir/ici Il viendra lundi. ° A kon ya rnunde. il/FUT/venir/ici/lundi Il viendra lundi. 138 Grammaire du nengee Les phrases passives'P? Il existe deux façons de former des phrases passives en nenge(e), si l'on prend le terme de « passif» dans son sens large comme on l'utilise en linguistique, à savoir celui de phrase où l'agent de l'action n'est pas explicité: - le verbe est actif mais son sujet est le pronom den ou li : Den nyan a meti ya. ils/manger/leianimal/ici On mange cet animal. U na e booko a domi so ! nous/NÉC/ASP/casseriJe/cassave/ainsi On ne casse pas la cassave comme ça ! Den na e diingi sopi a ini boto. ils/NEC/Asp/boire/rhum/à/intérieur/pirogue On ne boit pas de rhum dans la pirogue. - le « patient » est sujet du verbe: Dans ce cas, contrairement au français, on ne peut pas rajouter dans la phrase l'agent au moyen de « par. .. » (comme dans Pierre est battu par Paub. Beele sa nyan a ini a osu ya. pain/MoD/manger/à/intérieur/le/maison/ici C'est possible de manger du pain dans cette maison-ci. Sopi na e diingi na ini a boto. rhum/NEC/AsP/boire/à/intérieur/le/pirogue Le rhum ne se boit pas dans la pirogue. - le sujet est Je complément circonstanciel d'un verbe intransitifl'". construction impossible en français: Kayeni na be ego. Cayenne/NEc/PAssf:lASP/aller On n'allait pas à Cayenne.( "Cayenne n'était pas allée). 100 La construction passive en français consiste à faire monter le complément d'objet direct à la piace du sujet, à mettre le verbe à la forme passive (avec l'auxiliaire être), et à reléguer le sujet en place de complément introduit par « par" ; Le chat mange la souris; La souri, est mangée par le chat. 101 Un verbe intransitif ne comportc pas de complément direct, comme courir, arriver, rougir, cre., mais pent être accompagné de compléments circonstanciels. 139 Les phrases ulavセ⦅ EXPRIMER DES SENTIMENTS, DES RÉACTIONS, ERQillLQliLCHillL Les réactions corporelles, les maladies ainsi que quelques émotions sont perçues comme un agent qui agit sur la personne (qui est alors considérée comme l'expérimentateur de cette réaction, ou de cette émotion). Dans ces constructions, les mots qui désignent la réaction corporelle, la maladie ou l'émotion se trouvent dans la position du sujet, et la personne qui l'expérimente se trouve dans la position de l'objet (après le verbe). La phrase est dans ces cas précis organisée de façon très différente du français. En français en effet, celui qui expérimente la douleur, l'émotion est considéré comme un possesseur, sujet du verbe avoir, alors que l'émotion, la douleur, sont traitées linguistiquement comme des choses possédées: Till faim, j'ill mal, j'ill honte ... Alors que l'équivalent en nenge(e) serait: La faim me tue, la douleur me mange, la honte me prend ... Voir ci-dessous pour lesformes en nenge(e) Il est cependant difficile d'en déduire quoi que ce soit sur les modes de pensée de chacune des cultures. On se contentera d'une interprétation strictement linguistique: pour parler d'un événement qui met en œuvre un agent, un patient, voire un bénéficiaire, les langues ont à leur disposition plusieurs procédés syntaxiques pour relater cet événement. Le français en utilise un, et le ndyuka un autre. les réactions corporelles Ces réactions, comme la faim, la soif, la fatigue, les besoins, sont exprimées avec le verbe kii, tuer: Hangi セ SUJET VERBE OBJET kii mi! faim/ ASP/tuer/moi J'ai jàim ! (litt. la jàim me tue 140 Grammaire dut!ellgee .0. On peut remplacer hangi par: pour dire j'ai soif pour dire j'ai sommeil wataa/wata, eau, siibi, sommeil, Kaka/ pisi e kii mi. excrément/ urine/ ASP/ tuer! me j'ai envie d'aller aux toilettes. Les douleurs corporelles Elles sont généralement décrites avec le mot nyan, manger ou moins fréquemment avec le mot ati, jàire mal. Mi ede e nyan mi. mal tête/ ASP/ manger! moi j'ai mal à la tête (litt. La tête me mange). On peut remplacer ede par; bee, ventre, tifi, dent, sikin, corps pour dire j'ai mal au ventre pour dire j'ai mal aux dents pour dire j'ai mal au corps. Il y a beaucoup de mots composés qui sont fabriqués avec nyan comme par exemple; nyan pina, souffrir; nyan moni, détourner de l'argent; nyan fakansi, prendre des vacances. Les maladies, la honte Lorsqu'on contracte une maladie ou que l'on a honte, on utilise le verbe kisi, attraper. Malalia/feba e wani kisi a pikin ya. paludisme/fièvre/ ASP/ vouloir /attraper!le/ enfan il ici Cet entant est en train de délJelopper le paludisme/une fièlJre. Syen kisi den sama te ! honte/attraper/les/personneltrès Les gens ont eu très honte. 141 Le5 phl'35eS L'évaluation Pour exprimer une évaluation ou ses sentiments à propos de quelque chose ou de quelqu'un, le terme qui désigne « l'évaluateur » est introduit par le mot gi, pour (voir chap. 5, p. 131). A ogii gi mi. il/être horrible/pour/moi Je le trouve horrible. Amoy gi mi. il/être beau/pour/moi Je le trouve beau. La colère L'expérience de la colère est exprimée par la locution « cœur qui brûle» : Di a si a sani en hati boon teen. quand/elle/voir/laichose/ son/cœur/brûler/très Quand elfe a VII ça, elfe s'est beaucoup fiîchée. Le bonheur et le plaisir L'expression du bonheur et du plaisir se fait au moyen de poolo, piisi et breyti (influence du sranan tongo) : Mi poolo (gi en) teen. je/être heureux/pour! elle/très Je suis très heureux (pour elfe). A piisi anga mi. elle/se réjouir/avec/moi Elfe s'est réjouie avec moi. Den breyti (fi i). ils/heureux/pour/toi Ils sont heureux (polir toîï, 142 Grammaire du nengee les ordres Ils se donnent au moyen de phrases impératives qui se caractérisent, comme en français, par une absence du sujet: Tapu mofu! Fermer/bouche Silence ! Fika en! Laisser/la Laisse-la tranquille! Meki a gwe. faire/le/partir Fais-la partit: le résultat d'une action Finalement, pour décrire un état qui résulte d'une action, on peut employer: - soit une phrase active (B) : A : Fa fu a kuku ? commen tl pourllei gâteau Comment est le gdteau ? B : U baka en kaba. nousl préparer gâteau/le/ déjà On l'a déjà préparé. - soit une construction exprimant l'état/le résultat de l'action (voir chap. 4, p. 112) A kuku baka kaba. lei gâteaul cuirel déjà Le gdteau est déjà prêt (On a fini de le préparer). A kuku de bakabaka kaba, lei gâteaul êtrel cuire-cuire/déjà Le gdteau est déjà (dans l'état d'être) préparé. 143 Lts phrsstS POSER DES.QUESTIONS En nenge(e), on peut construire une question de plusieurs façons: - soit en prenant des phrases déclaratives (eLle va bien) et en les énonçant avec une intonation montante à la fin de la phrase: A de mooy ? ELIe va bien? - soit en utilisant les mots interrogatifs et une intonation interrogative. Le tableau VIII présente une liste des mots interrogatifs en nenge(e). Comme en français, le mot interrogatif est généralement placé au début de la phrase et change selon le mot ou groupe des mots qu'il remplace. San i e du ?102 quoi/tufAsp/faire Qu'est-ce que tu fàis ? Tableau VIII Les mots interrogatifs Mot interrogatif Sens sama san pe ondi (on) sowtu on yuu / on ten fa omen (fu)sayde qui qu01 où quel/s), quelleis) quel quand comment combien pourquoi la personne Pour poser une question à propos d'une personne, on emploie sama, ou l'expression sama anga sama, qui avec qui, lorsqu'on interroge à propos de plusieurs personnes. 102 San i ecsr prononcé [saye]. 144 Grammaire du nengêe Sama sikiifi a sani de ? qui/écrire/laichose/là Qui a écrit cette chose-là? Sama anga sama de a kondee ete? qui/avec!qui/être/à/village/encore Qui est encore au village? Sama a naki ? qui/il/battre Qui est-ce qu'il a battu? La chose ou l'action San est utilisé pour poser une question à propos d'une chose: San a gi i ? que/elle/donner/toi Qu est-ce qu'elle t'a donné? et à propos d'une action: San a 0 du gi i ? que/elle/FUT/faire/pour/toi Qu'est-ce qu'elle va fàire pour toi? Le lieu Le mot pe (et plus rarement on pe) pose une question à propos d'un lieu. Pe a wasiduku de ? où/laiserviette/être Où est la serviette? Pe a kai komoto ? où/elle/tomber/sortir de D'où est-ce qu'elle est tombée? Comme on l'a décrit dans le chapitre sur la localisation (voir chapitre 5), ce qui permet de préciser le sens du mouvement est le terme situé juste après le verbe (ici kornoto, qui indique un mouvement de l'extérieur vers le locuteur, d'où la traduction « tomber de »}, Le mor interrogatif, lui, ne change pas de forme, quel que soit le sens du déplacement. 145 Pe te den 0 ley go ? où/ j usqu'à/ ils/ HJT/ conduire/aller [usqu'où est-ce qu'ils iront ? Pe te den 0 ley kon ? où/ j usqu'à/ ils/FUT/conduire/ven ir Jusqu'où est-ce qu'ifs viendront? Lequel? Les mots interrogatifs (on) sowtu, quelle sorte de, et ondi, que! sont utilisés pour distinguer parmi plusieurs êtres vivants, choses, ou concepts. Ondi pikin nay a pangi ya ? quel/ enfan t/ coudre/leIpagne/ici Que! enjànt a jàit ce pagne? Ondi kuutu i 0 go ? quel/réunion/tu/rt.rr/aller A quelle réunion vas-tu aller ? Sowtu koosi ne en ? q uel/vêrement/ c'est/le C'est que! vêtement ? On sowtu meti a tya gwe ? quel/ sorte/animal!elle/ porter/partir Que! anima! est-ce qu'elle a amené? Le temps On ten est employé pour demander des informations sur le temps en général (le mois, l'année, erc.). On ten i 0 kaba sikoo ? qud/ temps/ tu/FUT /finirlécole Quand est-ce que tu vasfinir l'ecole(finir la formation) ? On yuu est plus spécifiquement employé pour demander l'horaire d'un événement. On yuu den wenki 0 tapu ? quel/heure/les/ magasin/FuT/fermer A quelle heure est-ce que les magasins vont jèrmer ? 146 Grammaire du nengee Lorsqu'on pose une question à propos d'un jour précis. c'est 00 dey qui est employé. 00 dey a seeka a wagi fi i ? quel/ jour/ill réparer/laIvoiture/pour/toi Quand/Quel jour a-t-il réparé ta voiture? Dans le cas des mois, des années et des semaines, c'est oodi ou (00) sowtu plutôt que on qu'on utilise. Oodi mun den be1i en ? quel/ mois/ils/enterrer /le Quel mois est-ce qu'ifs l'ont enterré? La manière Pour poser des questions sur la manière de faire quelque chose ou d'être, on emploie le mot fa. Fa i e feoi wao boto fu go a opu ? comment/tuf ASP!trou ver! un/bateau/ pour/aller!à/l'amont Comment tu trouves un bateau pour aller aux villages en amont ? Fa den e nay a buuku ? comment/ils/ASP/coudre/le/pantalon Comment est-ce qu'ifs cousent le pantalon? Fa a e tan ? comment/illASI'/être Comment va-t-if ? Fa a bigi ? comment/il/être grandI Quelle est sa taille ?103 \0.\ On utilise aussi la question suivante: San na en maliki/mayki ? quoil c'es tisaimarque Quelle est sa taille ' 147 les phrases Une opinion Si l'on demande à une personne X d'exprimer son opinion, on peut le faire: - soit avec les phrases fax si .../ fa X pakiseli... ? comment tu vois.. .! qu'est-ce que t1I penses de... ? Fa i e si a felon ? comment/tu/Asr/voir!le/film Qu'est-ce que tu penses du film? Fa u pakiseli (fu) a sani ya ? commen t/vous/ penser/pour!la/chose/ici Qu'est-ce que vous pensez de cette chose-là? - soit avec le verbe pakiseli fu, penser de : San u pakiseli fu san u mu du anga a moni di u piki ? que/vous/penser/pour!que/ nous/devoir/faire/avec/leiargent/ quelnous/collecter Qu'est-ce que vous pensez qu'on doit jàire avec l'argent qu'on a collecté? La quantité Omen permet de poser une question à propos d'une quantité (d'objets, d'argent, de temps...). Omen apeesina i wani ? combien/orange/tu/vouloir Tu veux combien d'oranges? Omen mun u 0 tan ? combien/mois/vous/j' UT/rester Combien de mois resterez-vous? Omen mi mu pay i (fu den napi de) ? combien/je/devoir! payer! toi/pour/les/ napi/là Combien je te dois pour ces napis-là ? Omen yuu peut aussi être employé pour demander l'heure, à la place de on yuu. Omen/on yuu u 0 miti ? combien/quel/heure/nous/FUT/rencon trer À quelle heure est-ce qu'on se voit ? 148 Grammairedll ョ・ セ Pourquoi Avec (fu) sayde 104 , on se renseigne sur la raison d'une action. (Fu) sayde i lati so ? pourquoiltu/retard/comme ça Pourquoi est-ce que tu es en retard? Autres types de questions On peut aussi poser des questions à propos d'une chose ou d'une personne dont l'expression se fait avec une préposition (avec quoi?, pour qui? ... ). Dans ce cas, la préposition est placée avant le mot interrogatif: Anga sama a e libi ? avec!qui/il!Asr/vivre Avec qui il est marié? Si la personne à qui l'on s'adresse veut demander une explication supplémentaire ou n'a pas compris le message, elle peut utiliser le mot interrogatif san, quoi, mais il est plus poli d'employer le mot abii ou la phrase san i/u raki, qu'est-ce que tu as/vous avez dit ? A : Mi 0 go bay ... je/rur/aller/acheter/ . Je vais aller acheter . Le locuteur B n'a pas compris ce que la personne veut acheter, et il répond par: B : Abii, nda ? Pardon, Monsieur? Ou B: Nda, san u raki ? Monsieur!q uoi/vous/dire Monsieur, qu'est-ce que vous avez dit ? Ou encore B: San? Quoi? 104 Ce mot est une contraction de l'expression fu san ede, litt. pour quelle raison (le mot pour raison étant le même que celui pour tête). 149 Les phrasl!$ Lorsque san, pe, sowtu sont employés seuls, le mot on, quelles précède souvent 105. B : On san? Quoi? O(n) pe ? ' , 0 u. JOINDRE PLUSIEURS PHRASES LA COORDINATIOI'J ET LA SUlillRDJl\JATION En nenge(e) il y a plusieurs mots qui servent à coordonner deux phrases ou à subordonner une phrase à une autre. Le tableau IX présente ces mots et leur sens. Tableau IX Mots pour joindre des phrases Mot Sens neen da soseefi ma toku ofu(efu) wansi(fa) pe fu et, puis puis de même mais quand même ou bien que (même Sl) au lieu de parce que (pour cette raison) parce que (pour cette raison) parce que (pour cette raison) en conséquence en conséquence pour (fàire) à cause de bika want omdati meki daarom fu fu + (nom) + ede 105 Au lieu de (on) san? on entend aussi ondi sani ), quel]» chose? 150 Grammaire du nengee Tableau IX (suite) Mot Sens taki que qui, que, quand quand si (condition) jusqu'à ce que (condition temporelle) depuis à cause de, depuis di te efu solanga sinsten fu di Propositions indépendantes successives: neen Le mot neen a le sens de et (puis) en français l OG. Il relie deux phrases exprimant des actions qui ont eu lieu l'une après l'autre. Il semble que neen est préféré pour l'énumération d'événements successifs qui ont déjà eu lieu dans le passé. Les événements projetés (pour le futur) sont généralement reliés par da (voir cidessous). Contrairement à et en français, neen ne peut pas relier deux mots ou deux groupes de mots. Cette fonction est réalisée par anga en nenge(e) (voir chap. 5, p. 130). Den poti a dey te a kaba, neen den diki den mma pori a baka, ils/rnetrre/le/jour/j usqu'à/il! finir! puis/ils/lever!leur/mère/mettre/à/dos/ neen den waka komoto na a sabana. et/ils/marcher!de/à/laisavane Ils sepréparèrent un jour, puis ils mirent leur mère sur le dos et ils partirent de la savane. Propositions indépendantes consécutives: da Da signifie alors en français et relie deux phrases exprimant des actions différentes qui vont avoir lieu successivement, la seconde étant souvent la conséquence ou 106 Souvent aussi prononcé [ Ile]. 151 Les phrases la suite logique de la première. Au conrraire de neen, da esr généralement employé pour relier les événements projetés (ceux qui sont placés dans l'avenir par le discours) 107. U e go akisi a uman, da a uman de fi ju. vous/ ASP/ aller/ demander/la/femme/alors/laifemme/êrre/ pour/tu Tu vas demander la femme (en mariage), et la femme est à toi. Souvent, lors de l'énumération de plusieurs phrases décrivant des actions qui ont eu lieu ou qui vont avoir lieu successivement, seule la toute dernière est introduite par une conjonction (da, neen). Taa dey, u go a foto, u puu moni, u bay autre/jour/nous/aller!à/ville/ nous/enlever! argent/nous/acheter/ sani, ne en u go luku wan film. chose/puis/nous/aller/ regarder/un/film L'autre jour, on est allé en ville, on a pris de l'argent, on a acheté des choses, et puis on est allé regarder un film. Coordination sans marque exprimée Dans le cas où on l'on parle de deux actions qui ont le même sujet et qui se passent en même temps ou successivement, les phrases peuvent être coordonnées au moyen de la particule e. Hii dey a e waka e taki lawlaw sani. tout/jour/il!ASP/ marcher/ ASP/ parler/fou-fouichose Toute la journée, il tourne en rond et raconte des choses insensées. Mais si les deux phrases ont le même agent (sujet) et le même patient (objet), ceux-ci ne sont généralement pas répétés dans la deuxième phrase. [A booko ala den sii fu mi] [ () [SUJET VERBE OBJET] [SUJET VERBE OBJET] elle/casser/ tous/ les/frui tl po ur/mai/ manger Elle a récolté tous mes fruits et les a mangés. 107 Da a aussi le sens de alors : Da fa U 0 du a sani ? alors/comment/ nous/ FUT / faire/Ia/ chose Alors, comment est-ce qu'on lia[aire ça ? 152 nyan ()]. A hali a inpi piiti. il/ tirer!la/chemise/déchirer JI a tiré ma chemise et il l'a déchirée. A naki a bata booko. elle/battre/la/bouteille/casser Elle a tapé sur la bouteille et l'a cassée. Den sutu den meti kii. ils/tirer sur/lestanimal/tuer Ils ont tiré sur les animaux et les ont tués. Soseefi Il a le sens de « de même », Enke fa den busikonde sama mu leli faansi, comme/comment/les/Noirs Marrons/personneldevoir/apprendre/français/ soseefi den faansiman be mu leli nenge. même façon/les/Français/PAssÉ/devoir! apprendre/nenge(e) Tout comme les Businenge doivent apprendre lefrançais, de même les Français devraient apprendre le nenge(e). A edeman a mu abi hey fasi soseefi a a mu abi bigi ayn fu sani. le/directeur/NEC/devoir!avoir/haur/manière/de même/elle/NEC/devoir! avoir/grandetœil/pour!chose La directrice ne doit pas êtrearrogante, et de même elle ne doit pas être avide. Le mot ma, mais Il introduit une phrase qui exprime un contraste avec celle qui la précède. A kay mi kon ma mi a go. il/ appeler! moi/venir!mais/je/NEc/aller JI m'a appelé mais je n'y suispas allé. Les mots ma, toku ou ma toku Pour indiquer qu'une acrion a lieu contrairement à ce à quoi on s'attendait, on utilise les mots ma, toku ou ma toku. 153 Lesphrases Dii leysi mi seni mofu gi den raki a osu booko (ma) toku den a kon. trois/ fois/je/envoyer!message/chez/ eux/ dirella/maison/casser!mais/quand même/ ils/NEC/venir Trois[ois j'ai envoyé un mmage disant que la maison est cassée, mais pourtant ils ne sont pas venus. le mot ofu ou efu, ou Il relie deux phrases exprimant un choix San i e du ? 1 e subi efu i e saka ? quel tuf Asp/faire/tu/AS!'/monter/ou/tu/ASP/descendre Qu'est-ce que tu jàis ? Tu montes ou tu descends? le mot wansi (fa) Wansi (fa) (souvent aussi énoncé winsi) exprime aussi un contraste. Il correspond à « même si " en français. Wansi fa mi a bun den abi mi fanowdu. même si/comment/je/NEc/bon/ils/avoir/moi/besoin Même si je ne suis pas bon, ils ont besoin de moi. Wansi den kuutu a toli baka toku sa a na 0 abi yeepi. même si/ils/délibérer sur/la/histoire/encore/quand même/il/NEl;/ FUT/ avoir/aide Même s'ils se disputent à propos de l'histoire encore une/ois, ça ne chaneera rien. le mot pe fu. au lieu de Pe fu réalise le sens de « au lieu de » en français. Pe fi i yeepi i eygi fami, i e feti fu gudu wan hii taa sama. où/pour/ toi/aider!ta/ prop rel tàmille/ru/ ASP /1 utter/ pour/enrichir/ uneftout/autre/persan ne Au fieu d'aider les membres de ta propre jàmille, tu fais beaucoup d'effOrts pour enrichir quelqu'un autre (d'une autre .fàmille). Pe fu a fasi a tetey ya, a fasi en te anda. a ù/ po ur/ iIlfixerIle/ liane / ici/ iIlfixer/le/ jusqu' à/là- bas Au fieu de fixer la corde ici, il l'a fixée jusque là-bas, 154 Grammaire du nengee Les mots bika, want et omdati, parce que Les mots bika, want et omdati, parce que introduisent une phrase explicative: la phrase qui contient bika, want et omdati donne la raison de l'action ou de l'état décrits dans la première phrase. Les mots want et omdati, originaires du néerlandais, sont fréquemment employés par les gens qui vivent en ville. Mi na e feele na wan fotoman bika je/NEc/AsP/être peur/NEC/un/personne de Paramaribo/parce quel na afiika u ala e komoto. c'est/ Afrique/nous/tout!ASP/sortir Je n'ai peur d'aucune personne de Paramaribo parce que nous sommes tous originaires d'Afrique. Mi faa den boon de towe want/orndati den be tapu mi pasi. je/couper les arbres/les/arbre/là/jeter/parce que/iis/PAssÉ/fermer/ mon/chemin J'ai coupé ces arbres-là parce qu'ils avaient bloqué mon chemin. Les mots meki et daarom Mdci et daarom introduisent une phrase exprimant une conséquence. Daarom, originaire du néerlandais, est fréquenr parmi les gens urbanisés. A fa a alen be kai rneki mi a man kon ya moo eside. c'est/ comme/laipluie/PAssf:ltomber/ pour cause/je/NEc/capacitél venir!ici/plus/hier Comme il pleuvait, je n'ai pas pu venir hier. A man de e lobi kosi sama daarom mi in wani go de lawlaw. le/homme/là/ASP/aimer/insulrer!personnelc'est pourquoi/je/r, Ec/vouloir/ aller/là/ facile-facile Cet homme-là aime insulter les gens, c'est pour ça que je ne veux pas y aller souvent. Au lieu de meki on peut aussi utiliser dari meki. Afa sama pori moni kaba, dari meki i mu pori wan sani tu. tour/ personnelmettre/argent/déjà/ça/ pour cause/tuf devoir! mettre/ unef chose/aussi Comme tout le monde a déjlz contribué, il [ant que tu donnes quelque chose aussi. 155 les phrases Le mot fu, pour (faire) Le mot Fu, pour (jàire) introduit une phrase qui exprime la cause ou la raison d'une action. A go a busi fu suku wan baaFu. il!aller/ à/ forêt/ pour/chercher!une/viande Il est parti en fàrêt pour chercher de la L'imide. A udu kai fu naki mi kii. le/bois/tom ber/pour/battre/moi/tuer L'arbre est tombé et m'a presque tué. Lorsque la cause d'une action est le fait d'une personne ou d'une chose, fu précède le mot ou le groupe de mots exprimant la raison, et ede, raison les suit. Den e dyalusu gi mi fu mi wagi ede. ils/AsP/être jaloux/de/moi/pour/ ma/voiture/ raison Ils sont jaloux de moi à cause de ma uoiture. Na fi i ede meke mi 0 gwe. c'est/pour/toi/ raison/faire/je/t-u t' s'en aller C'est à cause de toi que je m'en irai. Le mot fu di Fu di exprime une cause (comme bika) ou a le sens de fu/sinsten) : « depuis» (voir fana- A fu di a e gi mi rnoni, mi mu boygi gi en ? c'est/pour/que/il!AS!'/donner! moi/argent/je/devoir/abaisser! pourllui Parce qu'il me donne l'argent, je dois m'abaisser deuani lui? Fu di den begin wooko gowtu taa dey, a tu kilo den feni kaba. pour/q ue/ils/cornmencer/travai11er! or! autre/ jour/ c'est! deux/kilo/ ils/trouvent/déjà Depuis qu'ils ont commencé à trauailler l'or l'autre jour, c'estdeux kilos d'or qu'ils ont trouué déjà. Pour finir, Fu introduit aussi les compléments des verbes qualificatifs: difficile de ... , c'est bien de ... ». A taanga fu tya santi anga ldoywagi. il!être difficile/pour/porter!sable/ avec/brouette Il est difficile de transporter du sable at.ec une brouette. 156 GrammaÎre du nengee « c'est A giili (fu sani) ! il/être avide/pour!chose IL est avide! Autres moyens de subordonner des phrases Taki Comme que en français, raki, après les verbes de « dire» et les verbes de perception, introduit la phrase complétive objet du verbe en question. Dans ce contexte précis, il perd le sens de dire que, et a uniquement le sens de que. Mi sabi kaba raki alibi fu den taanga. je/savoir! déjà/quella/vie/pour/eux/ difficile Je sais que Leur vie est difficiLe. A yee raki a an man go na a stage. elle/ entendre/q ue/ elle/ N EC/ pouvoir/aller/ à/le/stage ELLe a entendu qu'elle ne pouvait pas aller au stage. A tya kaagi gi Gaanman raki den na e libi bun anga en. elle/ porter!plainte/à/Gaanman/q ue/ ils/ N EC/ ASP/vivre/bien/avec!elle ELLe s'estplainte au Gaanman qu'ifs ne La traitaient pas bien. Contrairement à que en français, raki introduit aussi les citations directes: Di a kon a bali raki : « Mi wini den! » q ua nd/ il/venir!il/crier/ quelje/ gagner!eux Quand il est venu, il a crié « Je Les ai battus/conuaincus ! » Les relatifs Di introduit les phrases relatives nominales (qui, que), locatives (où), temporelles (quand). A pikin di booko a bataa kisi toobi anga en mma. 1e/ enfant/qui/casser/la/bouteille/recevoir! problème/avec!saimère L'enfànt qui a cassé La bouteille a eu des problèmes avec sa mère. A keti di a hali koti be moy. lai chaîne/q ue/ elle/tirer/couper!PAssÉ/belle La chaîne qu'elle a cassée était beLLe. 157 A yuu di den kon u be de a ganda. la/heure/quand/ i ls/venir/ nous/PASSJÔJêtre/à/dehors À l'heure où ils sont venus, nous étions dehors. Den sama, di mi anga den e tan ya, lobi diingi bii. les/personnes/qui/je/avec/ils/ Asp/habiter/ici/ aimer/boire/bière Les gens avec lesquels}Zl(lbite ici aiment boire de la bière. A peesi di mi e tan abi wan moy kiiki. laiplace/où/je/ASP/habi terlavoir/une/belle/criq ue La localité où j'habite a une belle crique. La phrase relative locative peut aussi être introduite par le mot pe, où. Na a peesi pe mi be si a busikaw. c'est/laiplace/ où/je/ PAssÉ/voirlle/tapir C'est l'endroit où j'avais uu le tapir. Dans le parler actuel, di peut être remplacé par san dans les autres contextes. Cette option est basée sur la construction correspondante en sranan tango, et elle est généralement employée par les gens qui ont beaucoup de contact avec cette langue. Deux façons d'exprimer la temporalité: différence entre di et te Là où le français utilise essentiellement la conjonction quand, le nenge(e) a deux formes possibles, di et te, qui semblent avoir des sens proches mais qui, dans certains contextes, ne sont absolument pas interchangeables. Par exemple, on peut dire: Di mi be de pikinengee... quand/je/PAssE/être/enfant Quand j'étais enjànt. . . mais on ne peut pas dire: *Te mi be de pikinengee.. quand/je/PAssE/être/enfant Au début de la phrase, di signifie quand L'événement ou l'état décrit par la phrase introduite par di permet de repérer un autre événement (ou un état) dans le temps. La phrase qui désigne le premier évènement dans le temps est introduite par di, et la seconde n'est pas marquée: 158 Grammaire du nengee Di u si a nanasi, u nyami en wanten. quand/ nous/voir/le/ananas/ nous/manger/le/immédiatement Dès qu'on a vu l'ananas, on l'a mangé. Di u 0 go a foto, u 0 bay susu. quand/nous/FUT/aller/ à/ville/ nous/FUT/acheter/ chaussures Quand on ira à Paramaribo, on achètera des chaussures. Au début de la phrase, te, comme di, signifie quand Comme dans le cas de di, J'événement ou l'état décrit par la phrase introduite par te repère dans le temps un autre événement ou un autre état (décrit dans la deuxième phrase). Te cependant apporte une nuance supplémentaire et peut se traduire en français par« à chaque fois que» : à chaque fois que l'évènement décrit dans la phrase introduite par te a lieu, alors J'évènement décrit dans la phrase suivante a lieu aussi. Les exemples sont parlants: Te u feni beele nyan na a mamanten, da u e diingi bun te. quand/nous/trouver/pain/ manger/à/leimatin/alors/nous/Asp/boire/bonlthé Quand (à chaque fàis que) nous mangeons du pain le matin, on fait un bon petit déjeuner. Di mi be nyoni, te u be go a soolan, u be siibi a sineysi. quand/je/PAssÉ/peti t/ quand/nous/PASSÉ/aller/ à/Saint-Laurent/ nous/PASSÉ/dormir/à/chinois Quand jëtais petit, quand (à chaque fàis que) on allait à Saint-Laurent, on dormait au village chinois. Te u go a beli, u mu tya nyanyan. quand/nous/aller/à/en terremen il nous/devoir/amener/ nourriture Quand (à chaque fàis que) on va à un enterrement, on doit amener de la nourriture. Te est aussi employé en parlant d'une action unique (non habituelle) qui aura lieu dans l'avenir. Te i (0) go da i gi den taa wan odi. quand/tu/ FUT/aller/puis/tuf donnerlles/autre/un/bonjour Quand tu y vas, salue-les. 159 Lesphrases Remarque: l'ordre des propositions introduites par te, di, fu di est libre et n'entraîne pas de changement de sens : Une grande personne parle à ses petits-enfants: Te u be go a foto, da u be booko wan faru. q uand/ nous/PASSÉ/à/ville/alors/ nous/PASSÉ/casser! unigraisse Quand nous sommes allés à Paramaribo, on s'est bien amusés. > U be booko wan faru te u be go a foto. Les phrases conditionnelles Les phrases conditionnelles en nenge(e) SOnt introduites par le mot ejù. On distingue deux types de conditionnelles. Les conditionnelles réelles Le verbe de la phrase introduite par efu est toujours la base verbale nue, et dans la phrase suivante, on trouve le verbe avec le marqueur du futur (0). Ef(u) i muliki mi, mi nâ 0 yeepi i moo. sil tufénerver!moi/je/NEC/FUT/aider!toi/plus Si tu m'énerues, je ne t'aiderai plus. « Que tu le veuilles ou non » en français est exprimé par l'expression wani i a wani : Wani i â wani, i a fu go. vouloir! tU/NEC/vouloir/ru/ avoir /pour/aller Que tu le veuilles ou non, tu dois y aller. Les conditionnelles irréelles Le marqueur du passé (be) précède le verbe de la phrase introduite par efu. Dans la phrase suivante le verbe est modifié par les marqueur be et 0 dans cet ordre (voir chap. 4, p. 100). Efu li be si en, u be 0 akisi en. sil nous/PAsSÉ/voir/le/ nous/PASSÉ!J;Ur/demander/lui Si on lavait vu, on lui aurait demandé. 160 Grammaire du nengee La condition temporelle Le mot solanga introduit une condition temporelle, et on le traduira par que ... " « tant Solanga i na kon fu u kuutu na wan fu den man de na si/tU/NEG/venir/pour/nous/discuter/NEG/un/pour/les/hommellà/NEG/ mu go a ini a busi moo. devoir/aller/à/intérieurlla/forêt/plus Tant que tu ne viens pas pour une discussion, aucun de ces hommes-là ne doit plus continuer à travailler en forêt. POUR CONCLURE Ce chapitre a montré quelle était l'organisation de la phrase en nenge(e). Il faut retenir les informations suivantes: -l'ordre des mots en nenge(e) est généralement SUJET VERBE OBJET l'enfant mange l'ananas Cet ordre est fixe quelle que soit la nature des constituants (groupe nominal, ou pronom) ; - lorsqu'il a deux compléments, le verbe est d'abord suivi du complément qualifié d'objet indirect en français, puis de l'objet direct. SUJET VERBE 01 00 la mère donne à l'enfant l'ananas a uman e gi a pikin a nanas! - cet ordre est souvent bouleversé par des procédés de mise en valeur de certains compléments (voir le chapitre 1, p. 162 sur l'emphase) ; - il existe en nenge(e), comme en français, beaucoup de mots servant à relier les phrases soit par coordination, soit par subordination. 1 La mise en relief, l'emphase, l'intensité Dans ce chapitre, on présente comment on peut mettre en relief divers mots, quelles sont les différentes stratégies utilisées pour indiquer l'emphase et l'intensité, et quelle est l'utilisation des autres adverbes fréquents. Certains des éléments présentés ici ont déjà été abordés dans d'autres parties, mais il nous a semblé important de rassembler tous ces phénomènes dans un même chapitre étant donné le rôle qu'ils jouent en nenge(e). セlei r N ENRELLEf En nenge(e), il est possible de mettre en relief toutes les parties du discours qui ont un sens indépendant: un nom, un verbe, un adjectif (redoublé), un adverbe, une phrase locative. Le mot ou les groupes des mots mis en relief sont placés en début de phrase et sont introduits par la particule naja qui indique le relief. Dans ce contexte, naja joue le même rôle que c'esten français: - Nominal: Na apodon, a1a sarna e lobi. c'est/wassaye/toute/personne/ASP/aimer C'est le wassaye que tout le monde aime. - Adjectif (redoublé) : A opoopo a be fika a doo. c'est/ ouvert-ouvert/iIlPAssf:llaisser/la/porte C'est ouvert qu'il a laissé la porte. - Adverbe: Na 50 a de nda. c'est/comme ça/illêtre/Monsieur C'est comme ça, Monsieur. 162 Grammaire du nengee - Groupe de mots introduits par une préposition locative: Na a ini a osu a e kiibi en moni. c' est/à/intérieur/la/ maison/elle/ASP/cacher! son/argent C'est dans la maison qu'elfe cache son argent. Na Kuu den e tan. c'est/ Kourou/ils/Asp/habiter C'est à Kourou quils habitent. Lorsque le verbe est mis en relief, il est toujours répété dans la phrase. A baka a be baka wan kuku. c'est/ cuire/elle/PASSFJcuire/unigâteau Elfe a (bel et bien) f!Ji1 un gâteau. Le sujet de la phrase ne change pas de position lorsqu'il est mis en relief. Na den oloman 0 go a 010. c'est/les/fossoyeurs/FuT/aller/à/trou Ce sont lesfossoyeurs qui feront l'enterrement. Lorsque le pronom personnel a, il, elfe est mis en relief, il change de forme et devient en (voir chap. 3, p. 81). Na en 0 ho li a les. c'est/ elle/rt.rr/tenir/Ia/leçon C'est elfe qui fera la leçon. Pour indiquer le passé ic'etait en français), le marqueur de passé, be, est placé après na/a. Na be mi ppa di poti mi a sikoo. c'est/PASSÉ/mon/père/ qui/mettre/ moi/à/école C'était mon père qui m'a mis à l'école. Na be haw how. c'est!PASSÉ!vieux/sab te C'était un vieux sabre. Dans les constructions en relief, la négation est réalisée soit en mettant un ton haut sur na (voir chap. 1, p. 43), soit en plaçant la particule de la négation na après le marqueur de relief (voir chap. 4, p. 105). Na mi diingi a meliki. ce n'est pas/mail boire/lellait Ce n'estpas moi qui ai bu le lait. 163 La Ml$llen セャ ヲゥ l'eMphase. "Intensité A na mi diingi a meliki. c'est/NEC/moi/boirelle/lait Ce n'estpas moi qui ai bu Le Lait. On peut également mettre en relief l'un des membres d'une relation d'identité (voir aussi chap. 4, p. 105). Comme en français, qui utilise deux fois le verbe être, on utilise dans ces phrases deux fois na, la première fois pour mettre en relief et la deuxième fois pour mettre en relation les deux termes de l'identité. Na en na a met fu mi. c'est/l ui/ c'estlle/maître/pour! moi C'est Lui qui est mon maître (à L'écoLe). En nenge(e) il est également possible d'attirer l'attention sur un objet ou une personne en mettant le mot dari derrière le groupe nominal. Cette construction est l'équivalent de « en ce qui concerne... » en français. Mi dari an lobi en. je/ToP/NEc/aimer/le En ce qui me concerne, je ne L'aimepas. AJa den osu dari den 0 booko den puu. touslles/maison/TOP/ils/FUT/casser!elles/enlever En ce qui concerne toutes Les maisons, ils Les enlèueront. Comme on l'a déjà fait remarqué dans le chapitre sur l'organisation de la phrase, le tàit d'utiliser des constructions qui mettent en relief certaines parties de l'information est un phénomène très courant en nenge(e) mais en français également : le changement de l'ordre des mots est une des plus grandes différences entre le français écrit et le français oral (voir chap. 6, p. 131). _ _ _ _セ l O e セmML p fiASE __ En nenge(e) il y a des moyens phonologiques et lexicaux pour indiquer l'emphase. Procédés phonologiques Pour mettre l'emphase sur un verbe ou un nominal commençant par une voyelle, il est fréquent d'ajouter la consonne [h]. 164 Sans emphase opo iti akisi ede Avec emphase hopo hiti hakisi hede Sens ouvrir, lever jeter demander tête Lorsque le mot commence par une consonne, c'est la consonne qui est allongée'P". Sans emphase gaan paata fika Avec emphase ggaan ppaata ffika Sens grand plat rester Particules emphatiques Il Ya cinq particules qui sont fréquemment employées en nenge(e) pour mettre l'emphase sur toute une phrase. Tous ces mots se trouvent toujours à la fin de la phrase. Les particules ye(e) et et aux ordres. 00 ajoutent de l'emphase aux déclarations, aux demandes A abi takuu libi yee ! elle/avoir/ mal/vielassertion Elle est mauvaise! Na takitaki a mi yeesi ye ! ce n'est pas/parler-parler/à/ma/oreille/assertion Ne me casse pas les oreilles. tu entends ? Le locuteur attend quelqu'un depuis un moment. Quand il n'a plus la patience d'attendre il dit: Mi 0 gwe oo! je/FUT/partir!assertion (j'en ai assez) Je vais partir! lOB Dans le cas particulier du mor be qui indique le passé. c'est une consonne nasale qui est insérée à la fin pour insister : Di a ben de teee ... quand/iI;PAssËlêrre/inrensiré Il était une/ois il y a très longtemps... Gi mi a nefi 00 ! donner/moi/leicouteau/assertion Donne-moi le couteau! Le locuteur appelle pour la deuxième fois un enfant qui n'a pas réagi à son premier appel : Melisa 00 ! Bon, Mélissa! Contrairement à yete) et 00, la particule baa ajoute un sens de politesse. Baya moy koto de gi mi baa ! acheter/la/belle/robellà/ pour/ moi/politesse S'il te plaît, achète cette belle robe pour moi! La particule no peut correspondre au tag de l'anglais (le locuteur s'interroge sur la validité de son assertion) : 1 a sabi no ? tu/NEc/savoir/tag Iii ne saispas, n'est-ce pas? A an de a osu no ? il/NEC/être/à/maison/tag Il n'estpas à la maison, n'est-ce pas? No peut aussi être utilisé pour indiquer l'impatience du locuteur : X accepte de faire quelque chose pour Y, mais au bout d'un moment, il n'a toujours rien fait. y s'impatiente et lui dit: Kan koti a sani gi mi no ! venir/couperlle/chose/à/moi/non Bon, tu le coupespour moi ou non? Enfin, no est utilisé pour exiger quelque chose de quelqu'un: X veut aller quelque part mais n'a pas de moyen de transport : Tya mi no! porter/moi/non Allez, emmène-moi! Kan dansi wan mofu anga mi no ! venir/danser/un/bout/avec/moi/non Allez, viens danser un peu avec moi! 166 Grammaire 、オョ・セ Ces deux derniers usages sonr plurôr irrespecrueux, il faur donc éviter de les employer avec des personnes importantes, voire même avec des personnes qu'on ne connaît pas. Lexèmes d'insistance Les mots tuu, vrai et seefi, même, soi-même permettenr d'insister sur taure la phrase. On peur augmenrer leur force en les redoublanr. Mi â sabi en seefi, je/NEG/savoir/leimême Je ne le connais même pas. A waka â bun seefiseefi. le/voyage/NEG/bien/même-même Le voyage n'est pas agréable du tout. Amoy tuu, il/être beau/vrai Il est vraiment beau. Mi nâ go de tuutuu. je/NF.G!aller/là/vrai-vrai Vraiment, je n'y suis pas allé. .1'JNTEN5UÉ _ Linrensiré d'une action ou d'une propriété peur être indiquée par les adverbes (page suivanre) ou par des constructions spéciales (p. 170). Les adverbes indiquant l'intensité L'adverbe te (et ses autre formes: teeee(n)) est le marqueur d'intensité le plus général. Il indique l'inrensité d'une propriété, d'une période temporelle, et d'une action (voir aussi p. 170) : A swaki te. il/être faible/très Il est trèsfaible. 167 Mi tan teeee. jelresterltrès Je suis resté très longtemps. Den naki en teeen. ils/battre/le/très Ils l'ont battu trèsfort/très longtemps. Parallèlement à te, on emploie aussi la locution adverbiale fu toku pour indiquer l'intensité. Den e puu den a soo fu toku. ils/AsPltirerlles/à/bord du fleuve/emphase Ils (lespoliciers) les ont attrapés (mis au bord du fleuve) en grand nombre. Lintensité est le plus souvent indiquée par les idéophones en nenge(e) (voir page suivante). L'intensité exagérée De plus, le nenge(e) a plusieurs mots qui indiquent une intensité exagérée (trop en français). Les mots tumisi et pasa maliki peuvent modifier les verbes indiquant les propriétés et les actions. A feti ya ogii tumisi. lallutte/ici/être horrible/ trop Cette lutte est trop horrible. A sama ya don pasa maliki. laipersonne/ici/être stupide/dépasserllimite Cette personne est trop stupide. A e fufuu pasa maliki. elle/ASP/volerldépasser/limite Elle vole trop. Tumisi modifie aussi les adverbes comme langa, long et taanga, fort: Mi na 0 man tan langa tumisi. je/NEC/FUT/pouvoir/resterllong/ trop Je ne peux pas rester trop longtemps. 168 Pour certains verbes désignant des propriétés, comme fatu, gros par exemple, c'est le mot poli, gâter qui peut aussi exprimer la notion de « trop », A pikin ya fatu poli. le/enfant/ici/être gros/gâter Cet enfant est trop gros. Le verbe rnoo, dépasser est utilisé lorsqu'on veut signifier qu'une chose ou une personne devient une lourde charge. La « charge» fonctionne comme le sujet de moo et la personne souffrant se trouve dans la position de l'objet. A nyanyan e moo mi. la/ nourriture/Asr/dépasser/ moi Il y a trop de nourriture pour moi. (litt. la nourriture me dépasse) Den pikin e moo den metres. les/enfant/Asr/dépasser/les/maîtresse Les maîtresses sont dépassées par les enfants. A wooko e moo den kabiten. le/travail/Asr/dépasser/Ies/chef de lignage Les chefi de lignage ont trop de travail. les idéophones Cette catégorie de mots n'existe pas en français. En revanche, les idéophones sont nombreux dans les langues africaines, et dans certaines langues amérindiennes de la région. Il s'agit d'adverbes spéciaux qui indiquent l'intensité, ou qui décrivent plus précisément et d'une manière onomatopéique le sens des verbes qu'ils modifient. Contrairement aux adverbes réguliers, chaque idéophone peut généralement modifier seulement un verbe, ou un groupe de verbes très limité. Phonologiquement, ils se distinguent souvent des autres mots de la langue parce qu'ils contiennent des phonèmes rarement rencontrés (comme par exemple /v/, ou /zl), ou parce qu'ils ont recours à des voyelles très allongées. Les idéophones peuvent modifier les verbes exprimant des propriétés comme les couleurs, les caractéristiques physiques etc. Généralement, ils suivent directement le verbe qu'ils modifient. A wataamun switi minimini. la/pastèque/être doux/très sucré La pastèque est très sucrée. L'adverbe de degré so est parfois inséré entre le verbe et l'idéophone. A weti so faaan. il/être blanc/comme ça/très blanc Il est très très blanc. Certains idéophones peuvent être utilisés sans le verbe qu'ils modifient si le contexte est assez explicite. Dans ce cas, c'est le verbe de, être qui remplace le verbe, et l'idéophone suit généralement l'adverbe so. A bakaa ya, a de so faann. la/Européen/ici/elle/être/comme ça/idéophone (blanc) Cette Européenne, elfe est très blanche. Les idéophones peuvent aussi modifier un adjectif épithète dans le groupe nominal. Gi mi a weti faann buuku. donner/ moi/le/blanc/idéophone/pantalon Donne-moi le pantalon qui est très blanc. La liste donnée en annexe présente quelques idéophones courants qui modifient les verbes exprimant des propriétés. Autres moyens d'indiquer l'intensité • Une façon fréquente d'indiquer une grande intensité est d'ajourer à une proposition une phrase détaillant la dimension de l'intensité; cette phrase est introduite par le mot tetee), jusqu'à. Dans ces contextes, te fonctionne comme un adverbe et une préposition en même temps. Mi dansi teee mi a be man rnoo. je/danser/ très/je/NEc/PASSÉ/pouvoir!plus J'ai dansé jusqu'à ce que je n en puisse plus. A seeka ala en sani te a kaba gbongbolon. elle/préparer!toutes/ses/chose/j usqu' à/ il!finir!idéophone Elfe a préparé toutes ses afJàiresjusqu'à ce que ce soit fini. 170 Grammalrèdu nengtllil A gudu te a na sipowtu (rnoo). elle/être riche/jusqu'à/il/nec/blague/plus Elle est tellement riche, c'estpas une blague! Souvent, la phrase détaillant la dimension de l'intensité est une répétition de la proposition introduit par te. Pour remercier quelqu'un: A bigi te a bigi. il/être grand/jusqu'à/il/être grand C'est vraiment une bonne chose ce que tu as fàit pour moi. Di a tan te a tan, a suku boto fu go a opu baka. quand/il/rester/jusq u'à/ill rester/il/ chercher/pirogue/pour/aller/ à/ en amont/de nouveau Après être restélongtemps, il a cherché une pirogue pour retourner au village. • Il est aussi fréquent d'ajouter la négation dans la répétition. Parlant d'un repas: A switi te a an switi moo. il/être doux/jusqu'à/il/Nïxj/être doux/plus C'est tellement bon, ça ne pourrait pas être meilleur. • Une autre possibilité est de mettre en reliefle verbe (voir p. 162) en ajoutant la négation et soit l'adjectif pikin, petit pour signifier une grande intensité, soit gaan, grand pour signifier une petite intensité. Na pikin booko a wagi fi en booko. ce n'est pas/petit/casser/la/voiture/pour/il/casser Ce n'est pas qu'un peu qu'elle est cassée sa voiture! A na gaan tyobo a osu fi i tyobo. c'est/NEG/grand/ être sale/la/ maison/pour/rai/être sale là maison n'estpas très sale. • Pour finir, il est aussi possible d'exprimer la proposition dans une phrase relative verbale introduite par di (que, qUt) qui modifie une phrase nominale avec le même contenu. A don di a don meki en an man kon anga fesi. la/bêtise/que/il/être stupide/faire que/il/NEG/pouvoir/venir/avec!visage Comme il est très stupide, il ne peut pas avancer. On peut aussi ajouter l'adverbe gaan, très dans la phrase nominale pour augmenter l' intensité. A gaan ryobo di a dagu tyobo da i tya en kon a ini mi osu ! la/très/sale/que/le/chien/être sale/alors/tu/amenerIle/venirlà/intérieur/ ma/maison Ce chien est tellement sale, et toi tu l'amènes dans ma maison! AUTRES ADVERBES Il Ya plusieurs adverbes qui sont fréquemment utilisés en nenge(e). Ils sont donnés dans le tableau X. Tableau X Adverbes Adverbe Traduction moo ne ... plus; en plus. ete encore beyna namo 1 nnamo presque wan mofu un peu baka à nouveau continuellement, absolument • Moo est toujours placé à la fin de la phrase. Dans les phrases négatives l'adverbe moo indique la notion de ne ... plus en français. Mi â lobi en moo. je/NEC/aimer!le/plus Je ne l'aime plus. U nâ e si den ogiiman moo. nous/NEC/Asr/voir!les/gangster! plus On ne voit plus lesgansters. Dans les phrases positives moo a la même signification que en plus en français. U e pakiseli san u abi fu du moo. nous/ASP/penser! quoi/nous/avoir!pour/faire/plus On est en train de réfléchir à ce qu'on doit encorefaire. • Ladverbe ete exprime la notion de après l'objet s'il y en a un. « encore ». Il peut être placé devant ou U abi ete tu bangi. nous/avoir/encore/deux/banc On a encore deux bancs. Mi basi e suku tu wookoman ete. mon/chef/ASP/chercher!deux/travailleur!encore Mon chefcherche encore deux personnes. an kon ete. la/voiture/NEG/venir! encore La voiture n'estpas encore venue. A wagi • Le mot beyna, d'origine néerlandaise, veut dire presque. A beyna tu mun a tan fika na Holland kaba. C' est/ presque/ deux/mois/il/habiter!rester!à/Hollande/déjà Ça fait déjà presque deux mois qu'il est en Hollande. A goo e holi beyna tu titi oli. la/gourde/ASP/porter!presq ue/deux/litre/huile La gourde peut presque contenir deux litres d'huile. Nownow, beyna a soso busikonde sama e tan a Soolan. maintenant/presque/c'est/seulement/Noirs Marrons/Asp/habiterl à/Saint-Laurent Maintenant, il n y a presque que les Noirs Marrons qui habitent à Saint-Laurent. • Ladverbe namo (ou la forme emphatique nnarno) indique qu'une action a lieu continuellement. Il est placé à la fin de la phrase. A e kon a mi naamo. elle/ASP/venirlà/moi/continuellement Elle n arrête pas de venir chez moi. Mi de namo. je/ être/ continuellement Je suis comme toujours. Lorsque l'emphase est sur la consonne, nnamo signifie absolument. 1 mu kon a mi nnamo. tuf devoir/venir/à/moi/absolument Tu dois absolument venir chez moi. Enfin, namo a également le sens de seulement, et lorsqu'il suit le pronom personnel ou le nom, il marque aussi de l'emphase: En namo 0 kon, lui/seulement/fut/venir JI n y a que lui qui viendra. • Lexpression wan mofu signifie un peu ou une ftis. Kon dansi wan mofu. veni r/danser/ un/bo uche Vl'ens danser un peu. • Ladverbe baka exprime la répétition d'une action. Cette notion est souvent traduite en français par le préfixe re- devant un verbe. Tya en kon baka ! amenerlle/venir/de nouveau Ramène-le! Annexes Ar'\It\lEXE 1 : LES 1DÉO PH Ol'iES- _ Cette annexe présente une liste des idéophones les plus courants, les verbes qu'ils modifient, et des exemples d'emploi. Les plus nombreux concernent les verbes ou adjectifs exprimant une qualité, une propriété physique ou morale. Verbe Idéophone Sens baaka dyilidyili brillant En uwii baaka dyilidyili. Ses cheveuxsont d'un noir brillant. piifo) très noir En fesi baaka piio. Son visage est très noir. baau très bleu guun très vert Exemple weti faaan très blanc Na wan weti bakaa so faaan. C'est un Européen très blanc. lebi nyaaan très rouge En inpi lebi nyaaan. Sa chemise est très rouge. baala bababaa très large A sitaati baala bababaa. La rue est très large. boyoo badaa très large En baka de so badaa. Son dos est très large. bengee très maigre A boy de mangi(i) bengee. Cegarçon-là est très maigre. pokii très maigre mangi(i) 175 Verbe Idéophone Sens Exemple deni pepepe très épais M'potomane kon deni pepepe. Mon porte-monnaie s'est beaucoup épaissi. fini nekeneke trèsfin A tiki ya fini nekeneke. Ce bâton est trèsfin. deki boboboo très gros En buba mofu deki boboboo, Ses lèvres sont très grosses. fatu/bigi guguguu très gros En bee bigi/fatu bububuu. Son ventre est très gros. bububuu gusuu putuu gindin très gros et dur A uman bee bigi gindin. Le ventre de la femme est très gros et dur. (se mois de grossesse) bigi gudyuu très grande A osu Fu den bigi gudyuu. Leur maison est très grande. nyoni tititii tout petit A pisi gowtu ya nyoni tititii. Cette pièce d'or est toute petite. pikin toyn miniature A pikin toyn sani ya i e gi mi ? C'est cette chose miniature que tu me donnes? satu kokokoo très court A man ya satu kokokoo. Cet homme est très petit. kukukuu très court et gros A de satu kukukuu. Elle est très petite et grosse. tototoo très court A koti en uwii satu tototoo. Il a coupé ses cheveux très court. langa lagaa très long A boto langa lagaa. La pirogue est très longue. langa tiloo très grand et maigre A sama ya langa tiloo. Cette personne est très grande et maigre. Verbe Idéophone Sens taanpu tententen Exemple tout droit et long A sitaati taanpu tiloo. tout droit Den nosu fu den bakaa e taanpu tententen. La rue est toute droite. Les nez des Blancs sont pointus et tout droits. lonru koo ligii yuwii parfàitement rond Den koti en lontu ligii. très froid A wataa koo yuwii. Ils l'ont coupé parfàitement rond. L'eau est trèsfroide. pii complètement Baala, a sama de dede pii. Mon frère, cette personne-là est morte. mort dede faya complètement A kondele) koo pii. Le village est complètement mort. mort tyentyen brûlant A patu faya tyentyen. La casserole est brûlante. dee nati nati kasaa très sec et dur En sikin de so kasaa. potoo petee trop mouillé et mou A kwaka nati so potoo. timoo très mouillé A inpi nati timoo. Son corps est très sec. Le couac est trop mouillé. La chemise est très mouillée. tyimutyimu trempé jusqu tyobo fukufuku aux os très sale Mi sikin nati tyimutyimu. Je suis trempé jusqu'aux os. Den fika a osu tyobo fukufuku. Ils ont laissé la maison très sale. kiin gelelelee très propre A wata ya kiin gelelelee. Cette eau est très propre. malamala très clair A peesi kiin malamala. Il fiât vraiment jour. Verbe taanga Idéophone Sens Exemple kelekele sans imperfection En fesi kiin kelekele. Son visage est parfàit. felefele propre Den koosi fi en kiin felefele. Ses vêtements sont très soignés. kpakpakpaa très dur A paanga ya taanga kpakpakpaa. Cette planche est très dure. kakakaa très dur et sec Den beele ya taanga kakakaa. Ces pains sont très durs et secs. suaki bodoo affaibli En sikin suaki bodoo. Il (son corps) est affaibli. pu kolokolo complètement nue En ede pii kolokolo. Sa tête est chauve. folio peler AJa en sikin e pii folio. Son corps est en train de peler. gaandi fukufuku très vieux A papa ya gaandi fukufuku. Cet homme est très vieux. yunku petepete très jeune A beybi yunku petepete. Le bébé est très jeune. gaata liyee très glissant Den siton gaata liyee. Les pierres sont très glissantes. melle très mœlleux A inpi gaata so melle. La chemise est très mœlleuse. maamaa complètement A bakuba lepi maamaa. mûr La banane est complètement mûre. lepi Den manyan lepi nyann. Les mangues sont mûres. nyann malamala presque mûr A atuku de so malamala. Le corossol n'estpas encore mûr. naati presque mûr A manyan lepi naati. La mangue est presque mûre. 178 Gram.maire dIl ョ・セ Verbe Idéophone Sens Exemple switi mmmuru très sucré A bakuba ya switi minimini. Cette banane est très sucrée. beenki nyanyanya très brillant A patu e beenki nyanyanya. La casserole brille. moy silli très propre A e weli en koosi moy silli. Elle est habillée d'une jàçon très soignée. bedee très attirante, bien en chair A uman ya moy bedee. Cette jèmme est bien attirante. wawan toyltoo complètement Mi wawan toy de ya. seul Je suis complètement seul ici. ala.. . fiya/fuu tout A nyan ala sani fiya. Il a tout mangé. sentir très mauvais A nyanyan tingi vaan. La nourriture sent très mauvais. tingilsumee vaan vili vili sentir mauvais En koosi sumee vilivili. Ses vêtements sentent mauvais. lay pilipili très chargé A boto lay pilipili, La pirogue est très chargée. fuu gbaa très pleine A gaasi fuu gbaa. Le verre est plein (jusqu'à ras bord.) gedegede Ala Ba Dede ayn fuu gedegede anga asisi. Les yeux de M. Dede étaient remplis de cendre. kinkin En bee fuu kinkin. Son estomac est plein (de nourriture). complètement A doo sooto kinkin. La porte est complètement jèrmée. jèrmé sooto/tapu kollo Certains idéophones s'utilisent directement avec les verbes signifiant être (de, na), ou tan, rester. tan/de (sidon) tyokoo triste A sidon de so tyokoo. Il est assis là, tout triste. dyiaann sans crainte A na e feele sani, a de so dyiaann. Elle n'ajamais peur, elle est sans crainte. dyadya flexible A de so dyadya. Elle est trèsflexible et n'a pas de crainte. lekee kodyoo trèsfaible A de ape kodyoo. Il n'estpas en bon état. poypoy très ridé En fesi de so poypoy. Son visage est très ridé. partout, en désordre Den udu de na a goon tyakataa. fanyaa fanyafanya pas coiffé En uwii e tan so fanyaa/fanyafanya. piyopiyo urat tyakataa na/de Les bois sont partout dans l'abattis. Ses cheveux ne sont pas coiffés. En na wan piyopiyo pamaka sama. Il est un vrai Pamaka. fuu anga uwii/de dufuu lontu palla plein de poils Ala en sikin fuu anga uwii dufuu. tout autour Boomiki lontu a peeti mofu palla. Son corps a plein de poils. Il y a plein de fleurs tout autour de 1assiette. opo/de gbelegedee complètement A goon de a wan mongo ede, ouvert a de gbelegedee. L'abattis est sur une montagne, il est complètement ouvert. Les idéophones qui décrivent des actions (et non plus des propriétés comme précédemment) se trouvent généralement après le verbe et ses compléments (objet, bénéficiaire, complément de lieu, etc.) : A naki en na en baka ede gbow. elle/battre/le/ à/son/occiput/bang Elle l'a frappé sur l'occiput, bang! Mais l'idéophone peut aussi être placé entre l'objet et le complément de lieu. A naki en gbow na en baka ede. elle/battrelle/bang/à/son/ occiput Elle l'a frappé, bang! sur l'occiput. Ce type d'idéophones est très fréquent en nenge(e), la liste ci-dessous en donne quelques exemples: tapu firmer avec [oree waka A tapu a doo gban. Elle a firmé la porte avec ftrce. buabua marcher avec bruit A waka kon buabua. Il est arrivé en marchant avec beaucoup de bruit. dyakata tituber A waka komoto na a osu dyakata. Il sortit en titubant de la maison. Di a duungu a waka sengisengi. Quand il était ivre, il marchait en titubant. sengisengi tollo directement Waka go a osu tollo, Rentre à la maison directement sans t'arrêter. Ion valaw s'enfuir A Ion go a ini a busi valaw. Elle s'enfuit dans la brousse. lon/seki fififi très vite A dagu Ion fififi. Le chien courait très vite. kon wollo directement Neen dii yuu neti a meki wollo. Et puis à trois heures du matin, elle a accouché sans problème. seki vuguvugu secouer de long en kirge A seki den koosi vuguvugu. Elle secoua lesvêtements de long en kirge. opo pala directement A opo na en sutuu pala di den kali en. IL s'est Levé directement de sa chaise quand ils L'ont appeLé. teki paa fèrmement A teki a sani paa. IL a pris La chose fèrmement. koti/naki dyow faire vite A koti en dyow na en ana. Elfe L'a coupérapidement. A laya nyanyan na en peeti dyow. vite et sansprudence IL a mis La nourrituresur L'assiette, flac! lay/kandi koti v/felen poti/tyatya vilivili filifili kai complètement A koti a rneti velen. Elfe a complètement coupé La viande. répandre un peu A poti a sawtu na a patu filifili. IL a répandu un peu de sel dans La casserole. A siton kai a ini a watata) dubuu, La pierre est tombée dans L'eau. dubuu objet Lourd qui tombe dans L'eau filli un peu A alen e kai filli. IL bruine. si/sabi kelle très bien Mi sabi en kelle, Je Le connais très bien. yee/fustan lobi (ana) falafala caresser doucement A lobi en ana na a pikin baka ede falafala. Elfe a caressé La tête de L'enfant doucement. luku duun observer Mi luku en duun di a du a sani. Je L'ai observé quand il a fait ça. pay gbelen (gbelen) sonnantes et trébuchantes A paya muntolo gbelen. IL a payé Le moteur en espèces sonnantes et trébuchantes. booko gbollogbollo casser en mille A gaasi booko gbollogbollo. morceaux Le verre s'est cassé en mille morceaux. saka/poti kedee puu sumoko pitii avecprudence 1 mu saka a patu kedee. Tu doisposer la casserole avecprudence. très enjùmé A goon puu sumoko pitii. L'abattisa fizit beaucoup de fumée. dansi/ beyfi titi titi trembler Di a si a sikowtu, ala en sikin e dansi tititi. Quand elle a vu lepolicier, tout son corps s'est mis à trembler. fika gagagaa très visible A sipiki fika na a paanga gagagaa. Le clou dépasse de la planche. tout près Fa i kon a mi tapu so gagagaa. Comment tu peux me coller comme ça ? fasi (fika) gindin gmgm complètement A pepeka fasi fika na a udu gingin/gindin. La tronçonneuse est enfoncée restée complètement enfOncée Mm I.e bois. A wagi fasi (fika) na a tokotoko kankan. La voiture s'est bien embourbée. kankan tapu/kaba gbolon fini Mi tapu de gbolon. Je m'arrêteici. Enfin, certains idéophones ne s'attachent pas à un verbe particulier mais servent pour toute la phrase. C'est le cas dans l'exemple suivant: kodo Den winki e opo preis kodo. les/magasins/Asplleverlprix/continuellement Les magasins n'arrêtentpas d'augmenter les prix. 11t3 ___セocuments ANNEXE 2 : SONORES Les textes qui vous sont présentés dans cette annexe sont la transcription des enregistrements présentés sur le CD audio qui accompagne le livre. Il s'agit d'enregistrements réalisés par/avec la collaboration des auteurs, dans des situations différentes: - l'enregistrement en aluku (plage 1) est à la base de la publication du conte Napi Tutu, publié aux éditions CRDP Guyane. Afin de proposer une version écrite la plus proche possible de la version orale, les auteurs (Philippe Dakan et Seefiann Deie) ont souhaité travailler à partir d'un document sonore qui les mettait en situation de conteur (Philippe Dakan) et de pikiman « répondeur» (Seefiann Deie). C'est un extrait de cette situation d'enregistrement, réalisée à Cayenne en 2002, que nous vous proposons ici. La transcription et la traduction sont adaptées de Napi Tutu, l'enfant, la flûte et le diable. Contes de tradition orale en Guyane. CRDP Guyane, 2003 ; -l'enregistrement en ndyuka (plage 2) a été réalisé par Madame Suzanne Pinas en février 1999, auprès de l'un de ses voisins sur le CD8 (Mana), en collaboration avec L. Goury. Nous ne présentons ici qu'un court extrait d'un conte, Sapakaa anga Nkola (Lézard et Escargot), raconté en présence de plusieurs personnes du voisinage qui interviennent régulièrement; - l'enregistrement en pamaka (plage 3) a été réalisé en septembre par B. Migge à Lokaloka, sur le fleuve Maroni. Le conte, dit par M. Toma de Lokaloka, retrace l'histoire de Asabisanimoogaaman, un homme très malin qui réussit à devenir roi grâce à ses énigmes. Que les locuteurs de ces enregistrements soient vivement remerciés ici pour leur collaboration et leur patience. 184 Grammaire du nengee ALUKU Extrait de Napi tutu. L'enfant, la flûte et le diable enregistré au Laboratoire des sciences sociales de /'IRD, Cayenne, décembre 2002. conteur Philippe Dakan ; pikiman Seefiann Deie durée: 4' Résumé de ce qui précède: En dépit de l'interdiction formelle de sa mère qu'il accompagne à l'abattis, un enfant construit une petite flûte avec le napi et nargue le diable en sifflant sans cesse une petite mélodie. La mère s'enfuit et laisse l'enfant seul. Le diable arrive. A didibi e kon, a opo na pe te a be de na en kama. A sani di wi e taki ya. A e waka dyuwaa, dyuwaa e seki ala dori, e booko udu e kon, ala foo e Fee, ala meti e Ion kibi na udu. Aja sani e kibi, ala den meti na ini a busi e kibi. A pikin e boomi a tutu namo. - Fa a e boomi en ?1 « Naania naania atensa. N aania naania atensa. aide tamiantaa, 1Losu, tosutosu ankamaa. » A didibi waka te a doo. A doo na pe a pikin de na ini a goon e boomi a tutu. Namo a bali taagi a pikin taki ... - Fa a bali ? - Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i boomi a tutu de ete wan leysi. A pikin ân du tu, a boomi en baka : « Naania naania atensa. Naania naania atensa. aide tamiantaa. Tosu, tosutosu ankamaa », A didibi taagi en baka : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo go na a udu tapu de, da i boomi en ete wan leysi », 1 En italique: les interventions du pikiman. 185 Annexes A pikin dyonpo go tyakala, a boomi en. - Fu mannenge jà. - A boomi en baka : « Naania naania atensa. Naania naania atensa. Olele tamiantaa. Tosu, tosutosu ankarnaa ». A didibi taagi en ete wan leysi baka. - Fa a taagi en ? A taki : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo kon na mi tango tapu ya, da i boomi a tutu de ete wan leysi ». A pikin dyonpo go na en tongo rapu ryakala. A boomi en bab. A boorni en baka kaba. Naania naania atensa. Naania naania atensa. Olele tamiantaa, Tosu, tosutosu ankamaa. « » Papa sentcn di wi e taagi ya. A didibi guli a pikin gbolo. - Gbolo te ne en bee il de anda. - A guli en gbolo. - Te na a bee ini. - Gbolo a guli en mi baala. Namo, da a marna a Ion di a be e Ion de, - A rnama e Ion namo. - A Ion te na konde na a tata. Di a doo, na anga ala 50 a bali taki : « Ooho papa, wi de anga ogi. Di wi wooko tee wan bun pisi, neen a pikin taki namo a a meki wan na pi tutu fu en. Neen mi bali en tee mi weli, papa. Namo di a meki en, neen a boomi en tata. 1 si, neen a didibi nyami a pikin fu wi yee. Fa a de, a kii a pikin fu wi yee. Da na 50 miti Wl yee". Necn a tata raki : " Mi wani si a sani ya. Fa a didibi ya kii a pikin fu wi. Mi wani en », 51 186 Grammaire du nengee A tata an du tu, a teki en goni saka, teki en how, teki en pali. Bogolo, a go a boto. A tata puu, a puu, a puu, a e puu namo, dyuwaa, dyuwaa, a e puu, a e puu fu tee neen a doo na a goon mofu. A tey en boto mooyn te kaba. A waka, futu san mi nyan mi an gi yu, a waka, a waka, a waka, a e waka. Kon wi taki na waka mo. Na di na a mu e waka, beyna na Ion a e Ion. - Esi waka. Esi waka. Baka esi waka da na Ion. Iya. Neen a waka, te a e doo na a goon. A an si a didibi, na wan sani a si. - A an si sama. - Na wan sama a si. - A si sani. - Na wan sani. an A taki : « Mi musu go luku pe a didibi ya e tan a waka, te a doo na a didibi konde. ». A teki furu. A waka, a waka, A taanpu, a lukuluku, a taki : « A sani ya mi wani si a sani ya, fa a didibi ya kii a pikin fu mi, fa a nyarni en ». Le père, armé de trois bouteilles, et le diable, armé de trois bâtons, entrent dans un terrible combat qui provoque une succession de tempêtes nocturnes et d'accalmies lumineuses dans toute la région. Le père arrive finalement à tuer le diable et à libérer son fils... qui se remet à jouer de plus belle du napi tutu. Son père le corrige, non pour punir son entêtement, mais pour lui en faire comprendre les limites à partir desquelles il met ses proches en danger. Traduction 2 Le diable alors se mit en route à pas de géant: « Pam ! Pam ! Pam ! » faisaient ses pas sur le sol en l'ébranlant. Le diable arrachait les arbres sur son passage, les oiseaux s'envolaient et perdaient leurs plumes, tous les animaux couraient en tous sens se réfugier dans les fourrés. Tous se cachaient là où ils pouvaient. Nous reproduisons ici fidèlemenr la traducrion proposée par N. Launey dans la version du conre publiée par le CRDP. Ce n'est pas une traduction littérale: celle-ci est proposée p. 189 et suivantes. 2 187 Annexes Le diable arriva à l'abattis et lança à l'enfant : « Si tu es homme comme je le suis, alors joue encore une fois de ta flûte! ». Et l'enfant n'hésita pas une seconde et joua de nouveau: Naania naania atensa. Naania naania atensa. Olele tamiantaa. Tosu, tosutosu ankamaa », « Le diable lui dit alors: « Si tu es homme comme je le suis, alors saute sur ce tronc d'arbre et joue encore! ». L'enfant sauta sur le tronc d'arbre et joua de nouveau: « Naania naania atensa. Naania naania atensa. ülele tamiantaa. Tosu, tosutosu ankamaa ». Le diable lui dit une troisième fois : « Si tu es homme comme je le suis, alors saute sur ma langue et joue encore! ». Sans hésiter l'enfant sauta sur la langue du diable et joua encore une fois: « Naania naania atensa. Naania naania atensa. Olele tamiantaa. Tosu, tosutosu ankamaa ». Et avant que j'aie fini de dire ces mots le diable l'avait avalé. Pendant ce temps, la mère, qui courait de toutes ses forces, était arrivée au village. Elle prévint le père de ce qui était arrivé: « Nous avons travaillé jusqu'à ce que l'enfant dise qu'il voulait fabriquer une flûte en napi. Je lui ai dit de ne pas le faite mais il l'a fait quand même et il en a joué! Maintenant notre fils a été mangé par le diable! ». - Je veux voir de mes propres yeux ce qui s'est passé, répondit le pète. Comment ce diable a-t-il pu tuer notre enfant ? Le père prit donc son « goni saka » que nous appelons aussi « karaasu » et qui est son sac de chasseur, dans lequel il met tout ce dont il a besoin en cas de danger 188 Grammaire du nengee ou pour survivre dans la forêt, Il prit son sabre et sa pagaie, sauta dans sa pirogue, rama longtemps jusqu'au dégrad' de son abattis. Il attacha soigneusement sa pirogue pour qu'elle ne s'en aille pas. Il courut jusqu'à l'abattis où il ne trouva nen 111 personne. Il chercha encore et finit par se dire: « Je vais aller chez le diable », Il marcha longtemps jusqu'au repaire du diable. « Enfin, se dit-il, je vais voir de mes propres yeux comment ce diable a pu manger mon fils ! » Traduction mot à mot Les abréviations utilisées dans la transcription mot à mot correspondent à des notions décrites dans la grammaire: = futur (chap. 4, p. 88) PASSÉ = temps passé (chap. 4, p. 88) ASP = aspect (chap. 4, p. 90) MOD = modalité (chap. 4, p. 93) NEC = négation (chap. 4, p. 103). FUT A didibi e kon, a opo na pe te a be de na en kama. A sani di wi e taki ya. le/diable/ASP/venirlil!leverlà/lieu/j usqu' à/il! passé/être/à/son/lit/laichose/quel nous/ASP/dire/ici Le diablea/riva, il se leva delà où il était, dansson lit. Ma parole, il selève bel et bien! A e waka dyuwaa, dyuwaa e seki ala doti, e booko udu e kon, il/ASP/marcherlidéophones/ASP/secouerltout/terre/ASP/casserlbois/ASP/venir ala foo e Fee, ala meti e Ion kibi na udu. tout/oiseau/ASP/volerltout/animal!ASP/courir!cacher!à/bois Il marchait dyuwaa, dyuwaa, en fàisant trembler le sol, en cassantles arbres sur son passage, tous les oiseauxs'envolaient, tous les animaux couraient se cacherdans les arbres. Ala sani e kibi, ala den meti na ini a busi e kibi. A pikin e boomi a tutu namo. tout!chose/ASP/cacher/tout/les/animal/à/intérieur/la/forêt/ASP/cacher/leienfant/ ASP/soufflerlJalf1ûte/sans cesse Tous se cachaient, tous les animaux jùyaient dans la[orêt pour se cacher. Et l'enfànt ne cessait pas de soufflerdans saflûte. 3 Terme local qui désigne le débarcadère ou le ponton. 189 Annexes - Fa a e boomi en ? comment/il!ASP/soufflerllui Comment est-ce qu'il soufflait? Naania naania atensa. Naania naania atensa. Olele tarniantaa. Tosu, tosutosu ankamaa », - « A didibi waka te a doo, A doo na pe a pikin de na ini a goon e boomi a tutu. leidiable/ marcher!j usqu'à/il!arriver/il!arriver!à/endroit/le/enfant/être/à/intérieur/ leiabattis/AsP/souffler!lalflûte Le diabLe se mit en marche jusqu'à arriver à L'abattis où l'enfimt jouait de La flûte. Namo a bali taagi a pikin taki ... entretemps/il!appeler!direlle/enfant/dire ALors iLinterpella L'enfant et Luidit : - Fa a bali? comment/il!crier Comment l'interpella-t-il ? Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i boomi a tutu de ete wan leysi. » si/tu/homme/comme/comment/je/homme/alors/tufsouffle/lelfl ûte/ -Ià/ encore/ une/fois « Si tu es un homme comme je Le suis, joue encore une flis de cette flûte. » - « A pikin in du tu, a boomi en baka : ャ・Oョヲ。エneHセゥイオウAッ¢ nouveau L'enfant n'hésita pas et se remit à jouer: Naania naania atensa naania naania atensa. aiele tamiantaa. Tosu, tosutosu ankamaa « ». A didibi taagi en baka : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo go le/diable/dire/lui/à nouveau/si/tu/homme/comme/comment/je/homme/alors/ ru/sauter/aller/ na a udu tapu de, da i boorni en ete wan Ieysi ». àlle/ arbre/dessusllà/alors/ tufsoufflerll ui/ encore/uneffois Le diable Luidit de nouveau: « Si tu es un homme comme je Le suis, alors saute en haut de cet arbre, et joue encore une flis », 190 Grammaire du nengee A pikin dyonpo go ryakala, a boomi en. leienfant/sauter/aller/idéophone/illsouffler!l ui/ L'enjànt sauta tyakala, et il se mit à jouer. - Fu mannenge fa. pour/homme/manière Pour jàire comme un homme. - A boomi en baka : illsouffler/lui/à nouveau Il joua à nouveau: « Naania naania atensa, naania naania arensa, aide tamiantaa. Tosu, tosutosu ankamaa ». A didibi taagi en ete wan leysi baka. leidiable/parler/lui/encore/une/fois/de nouveau Le diable lui redit encore une fOis. - Fa a taagi en ? comment/il/dire/lui Comment il lui parla ? - A taki : « Efu i mannenge eke fa mi mannenge, da i dyonpo kon na mi tongo il/dire/si/tu/homme/comme/commentlje/homme/alors/tu/sauter/venir/àlma/langue tapu ya, da i boomi a tutu de ete wan leysi ». dessus/ici/alorsltu/souffler/laiflûte/là!encore/uneffois Il lui dit : « Si tu es un homme comme je le suis, alors saute sur ma langue et joue encore une fOis », A pikin dyonpo go na en tongo tapu tyakala, A boomi en baka : leienfan tI sauter/aller/à/ sa/langue/ dessus/idéophone/il/ souffler !la/encore L'enjànt sauta sur sa langue tyakala, et se remit à jouer de la flûte. « Naania naania atensa, naania naania atensa. aide tamiantaa, 'Iosu, tosutosu ankamaa », 191 Annexes Papa senten di wi e taagi ya. A didibi guli a pikin gbolo. papaldepuis/q ue/ nous/ ASP/ dire/ici/le/diable/avaler/leIenfant/idéophone Avant que je n'aie le temps de finir ces mots, le diable avait déjà avalé l'entant. - Gbolo te ne en bee anda. idéophone/jusqu'à/à/son/ventre/là-bas Jusqu'à ce qu'il soit dans son ventre. - A guli en gbolo. il/avaler/lui/idéophone/ Il l'auala gbolo. - Te na a bee ini. jusqu'à/à/le/ventre/intérieur Jusque dans ses entrailles. - Gbolo a guli en mi baala. idéophone/il/avaler/lui/mon/frère Gbolo il l'auala comme ça, mon ami! Namo, da a marna a Ion di a be e Ion de, entreremps/alors/ la/ mèrella/course/quelelle/ passé/ ASP/ courir/là/ Pendant ce temps, la mère, qui courait de toutes ces [orees... - A mma e Ion namo. laImère/ ASP/ courir/sans cesse. La mère na pas arrêté de courir. - a Ion re na konde na a tata. elle/ courir/jusqu'à/à/village/à/le/père ... était arrivée au village, chez le père. Di a doo, na anga ala so a bali taki : "Ooho papa, wi de anga ogi. quand/elle/ arriver/c'est/ avec! tout/ainsi/leIcri/dire/oho/papal nous/être/avec! mal Quand ellearriva, c'est d'un cri quelle dit: « Oho, papa, il nous arrive un malheur! Di wi wooko tee wan bun pisi, ne en a pikin taki namo a 0 meki quand/ nous/ travailler/jusqu'à/ uri/bon/moment/alors/leIenfant/dire/sans cesse/ il/rut/faire wan napi tutu Eu en. un/napilflûte/pour/lui Nous avons travaillé jusqu'à ce que l'enfant dise qu'il voulait jàbriquer une flûte en napi. 192 Grammaire du nengee Neen mi bali en tee mi weli, Namo di a meki en, neen a boomi en tata. alors/je/crierllui/jusqu'à/je/fatiguer/entre-temps/que/il!fairelle/alors/il!souffier/ le/papa Je lui ai crié de ne pas le faire, mais il l'a fait quand même et il en a joué. 1 si, neen a didibi nyami a pikin fu wi yee. tu/voir/alorslle/diable/manger/leienfant/pour/nous/entendre Tu vois, et maintenant notre fils a été mangé par le diable! Fa a de, a kii a pikin fu wi yee. Da na so miti wi yee. comme/il/être/il!tuer!le/enfant/pour/nous/entendre/alors/c'est/ainsi/ rencontrer! nous/entendre Comme il est, il a tué notre enfant, tu entends. C'est ce qui nous arrive! » Neen a tata taki : « Mi wani si a sani ya. Fa a didibi ya kii a pikin fu wi. alors/leipère/dire/je/vouloir/voir/la/chose/ -ci/ comment/leidiable/-ci/tuer/le/ enfant/pour/moi Mi wani si en », je/vouloir!voir!lui Alors le père dit : « Je veux voir cette chose, je veux voir comment le diable a tué notre enfant ». A tata an du tu, a teki en goni saka, teki en how, teki en pali. leipère/NEC/faire/aussi/il/prendre/ son/fusil/sac!prendre/son/sabre/prendre/saipagaie Le père n'hésitapas, il prit sa gibecière, il prit son sabre et sa pagaie. Bogolo, a go na boto. idéophone/il!aller/à/pirogue Et il sauta bogolo dans sapirogue. A tata puu, a puu, a puu, a e puu namo, dyuwaa, dyuwaa, a e puu, leipère/ramer!il! ramer/il!ramer!il! ASP/ ramer! sans cesse/idéophones/il!ASP/ ramer! a e puu fu tee neen a doo na a goon mofu. il!ASP/ ramer! pour/très/ alors/il!arriver!àlle/abattis/orée Le père se mit à ramer, à ramer, il rama dyuwaa, dyuwaa, jusqu'à arriver à l'entrée de son abattis. A tey en boto mooyn te kaba. il!attacher/sai pirogue/bien/jusqu'à/ finir Il amarra bien sa pirogue. 193 Annexes A waka, futu san mi nyan mi ân gi yu, a waka, a waka, a waka, a e waka. il/marcher!pied/ce quelje/ manger!je/NEc/donner!toi/ il/ marcher/il/ marcher/ il/ ASP/ marcher JI marcha pendant vraiment très longtemps, je ne te raconte pas comme il auait mal aux pieds, il marcha, il marcha. Kon wi taki nâ waka mo. Na di na a mu e waka, venir! nous/dire/NEC/marcher!plus/c'est/quand/c'est/il/devoir/ ASP/ marcher/ beyna na Ion a e Ion. presque/c'est/ courir!il/ ASP/courir 011 Ile peut même plus dire qu'il marchait, c'était presque une course qu'il jàisait. - Esi waka rapide/marche Une marche rapide. - Esi waka. rapide/marche Une marche rapide. - Baka esi waka da na Lon. après/rapide/marche/alors/c'est/ course Après la marche rapide, c'est la course. - Ira. Oui. Neen a waka tee a e doo na goon. alors/il/ marcher/jusqu'à/il/ ASP/arriver/à/ abattis Alors il marcha rapidement jusqu'à arriuer à l'abattis. A ân si a didibi, nâ wan sani a si, il/NEC/voir/le/diable/n EC/unef chose/il/voir/ Il ne vit ptlS de diable, il ne vit rien. - A an si sama. il/NEC/voir/ personne Il ne vit persollne. - Nâ wan sama a si. NEC/une/personne/il/voir Il ne vit personne. 194 Grammaire du nengee - A dn si sani. il!NEC/voir/chose. Il ne vit rien. - Nâ wan sani. NEC/ unef chose Rien du tout. A raki : « Mi musu go luku pe a didibi ya e tan ». il!dire/je/devoir/aller/voir/où/le/diable/-cil ASP/ rester Il se dit : « Je dois aller voir où se trouve ce diable », A teki futu, A waka, a waka, a waka, te a doo na a didibi konde. il!prendre/pied/il! marcher/il/marcher/il/marcher/jusqu'à/il/ arriver/à/leidiable/ pays Il reprit sa marche à pied, il marcha, marcha, jusqu'à arriver au pays du diable. A taanpu, a lukuluku, a raki : « A sani ya mi wani si a sani ya, il!debout/il! regarder-regarder/il!dire/laichose/-ci/je/vouloir/voir/la/chose/-ci fa a didibi ya kii a pikin fu mi, fa a nyami en », comen t/le/diable/ -cslruer !le/enfant/pour/moi/comment/il!manger!lui lise tint debout, il regarda bien et dit: « Enfin, je vais voir de mes propresyeux comment ce diable a pu tuer et manger mon enfànt ». 195 Annexes NDYUKA Extrait de Sapakaa anga Nkola. Le lézard et l'escargot enregistré par S. P, Mana, février 1999. conteur: A.p, originaire de Diitabiki. durée: 5: Cet enregistrement est un extrait de conte. Il est raconté dans des circonstances inhabituelles (la journée, en dehors de tout contexte rituel), ce qui explique pourquoi les contraintes formelles liées au conte ne sont pas respectées (comme la présence d'un pikiman, les formules d'introduction, erc.). Les auditeurs interviennent parfois (ce sont les passages en italique). Résumé de ce qui précède: Sapakaa (le lézard) a été envoyé par Cadu (Dieu) pour trouver le voleur qui pille ses champs. Il a trouvé Nkola (l'escargot), et doit le ramener à Cadu pour que celui-ci le juge. Ils sont en chemin, Nkola marche doucement et Sapakaa le porte de temps en temps, le fait souvent tomber, ce qui entraîne des querelles. « Ape den waka tee, den 0 go fu go ahaa wan tinha. We a don fu Sapakaa, ape a he waka go, da na ape a he mu waka kon haka. » -Na 50. - Nono. Neen a teke taa pasi. Neen wan gaan tinha fu abaa komoto ya tee eke gaan pasi so, ma na udu tapu i e ahaa. Neen Nkola taki : « We i sabi, mi 0 ahaa ya. Mi see6 sa waka », - A tinba de na wan gaan urataa ? - Gaan wataa, gaan liha ! Wan gaan bigi liba see6. Ka! dyulu vugu, di i futu na 0 kisi ! Neen den waka tee. Sapakaa e 6i taki Nkola na e waka gaw. Na a boon ati di Sapakaa teke. Paa ! A diki Nkola haka. A e tyay te fu kaba. A pasa di den e pasa giiti de pa pa tup ! Tup ! (rires) Teke waka a wataa ! 196 Grammaire du nengee Da den ka! ! -lya. - Ho ! Nkola ! Sapakaa ! A Ion di a e Ion de. A di a go komoto a soo, neen a daay luku Nkola. « Ho, Nkola, pe i de ? » A taki : « Baala, a pina i e pina mi ! M'raki m'sa abaa. Nownow i nati ala mi koosi ! Da fa mi 0 du gwe ? » Sapakaa taki : « Winsi anga a nati koosi u 0 doo a gadu ». -A kaba. - Nkola taki : « Oho, a mi a e miti so ». -A miti en. - Neen den waka, den e waka, den waka baka teee go doo a wan peesi. We neen Sapakaa raki : « Nkola ? » Neen a piki. Neen a raki : « 1 sa san mi be wani ? » Neen a taki : « Nono ». Neen a taki : « Mi be wani subi go na a udu ana de. Da mi be o bali ya, da gadu be 0 yee taki mi e kon kaba ». 0 bali . Te m'be Neen Nkola raki : « Ha ! Baala, kaba ye. Yu 0 subi go anda fi i komoto ka! ? Ma mi eke a nkola sa subi go anda », Neen a taki : « Ma di i 0 subi go, da fa i te mi 0 bali da i 0 yee ». 0 bali ? » A taki : « Mi ? A te mi go Neen den de na a sani de teee. Sapakaa sa ede rneke a i wani Nkola go, a e biibi raki di a 0 go, a ni 0 saka moo. Neen den de na a sani de te fu kaba fi en. Ne a taki : « Da i go no ? Ma efu i di 0 go, neen i i saka, mi 0 sokoo yu ! » A taki : « Mi 0 saka ». Neen a subi. Nkola subi te go na a udu ede. Da i sa yee wan sani e bali. Den e raki : « Neen a bali : A sani na Nkola e bali a bali de ? » Ni taa sani, na a bali fi en. « Dyoo tepi ! Dyoo tepi ! », Neen pe gadu de, neen a taki : tepi ! » 197 Annexes « He ? Sani rneke so ? » A bali baka : « Dyoo - Nkola e bali so ? - Nkola e bali ! A ten de, Sapakaa de a doti dise. En neki e weli fu toko. San na en ? Nkola 0 gwe ? A na 0 fende en fu tyay go gi gadu ! -A e kaka ede! - A e kaka en ede e luku en. A e kaka ede narno. A di a bali tee, neen Sapakaa taki : « Baala 0 », Neen Nkola piki : « « Saka! A yee kaba Neen a ta(ki) : « Eeye », », Fa u de i de seiker taki gadu yee ? » A taki : « A yee ! ». Neen Nkola yee, a saka fu a saka. Ha, na ogii, a a wani saka ! - A a wani saka moo. - Sapakaa, en ati de ape, ala en ayn e koti wataa. - A na 0 fende en tyaa go ! - A na fende en fu a tyay go gi gadu. 0 A taki : c Oho, na mi a e miti so ! » Te fu kaba, a taki : « Baala, efu i a e saka, mi i a mu sokoo mi, mi 0 saka » Neen a taki : c 0 sokoo yu ». Nkola taki : « Eée, Ha, we da i e saka kon no ? » Neen na a feti di a e feti fu saka, teee, neen pe Sapakaa de, neen a si eke a e abaa fu teke wan taa udu ana, neen na boon ati di Sapakaa 0 teke. Neen a koti wan gaan langa tiki, neen dzow ! A pasa Nkola e pasa, paa gbuu ! A komoto kai. Neen Sapakaa go, neen hup, ne a kisi en, ne a e fiingi a baka. A di den waka teee, ne Nkola taki : « Eée, ala mi baka e tan nati nati Neen Nkola taki : « We na a sani di i e du, a i seefi e fooseli i seefi. ». » « Na oli mi oli yu. Ma di i waka tee, da mi seefi a na kon weli. Neen na sweti di i sweti, na en e Ion a i baka, saka mi ! » Neen Sapakaa taki : « Iya ». San ede rneke Sapakaa wani tyaa a nkola ? A nkola na e waka gaw. Dusi, a be teke dii mun fu go. Ma da a dii mun e kon kaba, da den a doo mindii fu pasi 198 Grammaire du nengee ete. Da en ati de de a piiti taki gadu sende en, da a go fika. 0 kon na en anga a boon ati, bika di a -Agofika. - Neen den de tee, den e waka, den e waka, den e waka te. Ehen, Sapakaa taki : " Oho ! Masaa gadu a mi, a sani ya a baala ya baka », A daay. A â taygi en moo seefi taki : « Nkola, i â si, mi en ! Hup ! Lolo lolo! Neen prrrr... 0 0 diki yu miti so. Mi ». 0 diki A diki en, a kisi - A e ton anga en. - A e Ion anga en, te kisi wan pisi. Nkola taki : « A sani ya, eée baa, a sani di e miti mi ya, a wan taanga sani », Neen na pe den 0 go fu go pasa, neen Nkola de a pe ye, a ana di a way so. Neen a lenge lenge fika a wan tiki tapu. A di Sapakaa Ion, te a taanpu, wooo, a â si Nkola, - A d si Nkola. - Ne a Ion daay baka. Neen a Ion fu teee, a kon doo a pe a e pasa, neen Nkola taki : « Baala, on fa ? » A daay en ede. A raki : Neen a taki : « « Baala, na mi, on fa ? » Sama e taki anga mi de ? » Ne Nkola taki: "Baala, we na mi. Baa Sapakaa, pe i e go ? » A taki : " Nkola, na i e taki anga mi ? » A taki : « Eeye A taki : « Baala, na yu mi e Ion suku so ! », » Oh baala, m'de ya ! Na a Ion di i e Ion anga mi di mi doo ya, neen i si mi oli na a tiki ana ya. » « - Aay Nkola bun moo ipi sama ! -Oho. - Bika efu na mi, mi d be 0 piki i seefi. - « Ne i si mi oli na a tiki ana ya. A taki : « Nono », 199 Annexes » « Dan, a na a fa. Da i sabi san i 0 du ? » A taki : « Waka ! » Neen de waka, den e waka, den e waka, den e waka. Den e waka fu tee, a mun di Sapakaa he teke, a mun pasa. (Après maintes péripéties et querelles, Sapakaa va réussir à ramener Nkola à Gadu. Celui-ci, en guise de remerciement, demande à Sapakaa de choisir sa récompense: il choisit de devenir sourd, pour ne plus rien entendre. Quant à Nkola, qui choisit lui aussi sa punition, il demande à Gadu de lui mettre la bouche à l'envers.) Traduction La traduction proposée ici n'est pas une traduction mot à mot. L'histoire est racontée de façon à être la plus proche possible de la version ndyuka, mais adaptée au français. - Là où ils se trouvaient, ils marchèrent pendant longtemps avant de devoir traverser un étang. Cet idiot de Sapakaa ! Il devrait normalement passer par le même chemin qu'à l'aller. - C'est comme ça. - Et bien non, il prend un autre chemin. Alors il se retrouve face à un étang très large à traverser, comme d'ici jusqu'au grand chemin là-bas, mais qu'on doit traverser sur un arbre. Alors Nkola dit: « Bon tu sais, je vais traverser ici. Je peux marcher seul », - Cet étang, c'estune grande étendue d'eau? - Une grande étendue d'eau, une grande rivière. Une rivière vraiment très grande et profonde, où tu peux te noyer 'Dyulu vugu', parce que tu n'as pas pied. Alors ils se mettent en marche. Sapakaa sent que Nkola ne marche pas vite, ce qui le met en colère. Alors paa? ! Il reprend Nkola sur son dos. Ille porte, et à un moment, il heurte quelque chose, pa pa tup ! Tup ! - (rires) - Ils se retrouvent dans l'eau et tombent. - Oui. Les idéophones n'ayant pas toujours de traduction en français, nous gardons leur forme ndyuka. (voir l'annexe sur les idéophones pour plus de détails). 4 200 Grammaire du nengee - Nkola ! Sapakaa ! Il se met à courir! Quand il arrive sur le bord, il se retourne pour chercher Nkola. « Ho, Nkola, où es-tu? » Nkola dit: « Frère, tu me fais vraiment souffrir! Je t'ai dit que je pouvais traverser tout seul! Maintenant tu as mouillé tous mes vêtements! Alors comment je vais faire pour aller voir Dieu? » Sapakaa dit: Tant pis pour les vêtements mouillés, on ira chez Dieu. « » - C'est comme ça. - Nkola dit: « Oh, il n'y a qu'à moi que ça arrive, ça ! » - C'est à lui que ça arrive! - Alors ils se remettent à marcher, ils marchent longtemps, jusqu'à arriver à un endroit. Alors Sapakaa dit: « Nkola », Celui-ci répond. Il dit : « Tu sais ce que je voudrais? Nkola répond: « Non » ». Sapakaa dit: « Je voudrais monter à cette branche d'arbre, là, et alors je crierai. Comme ça, Dieu entendra que je suis déjà en train d'arriver », Alors Nkola dit: « Ha frère, arrête, tu entends. Tu vas monter là-haut au risque de tomber? Il vaut mieux que ce soit moi, qui suis un escargot, qui monte là-haut ». Alors il dit: « Mais quand tu seras en haut, comment tu vas faire pour crier? » Il dit: « Moi? Je vais te montrer comment je vais crier quand je serai en haut, alors tu entendras », Ils discutent longtemps de cette affaire, parce que Sapakaa ne veut pas que Nkola monte. Il croit qu'une fois qu'il sera en haut, il ne redescendra pas. Alors ils n'arrêtent pas de se disputer. Pourquoi Sapakaa ne veut pas que Nkola monte? C'est parce qu'il croit que, lorsqu'il sera en haut, il ne redescendra plus. C'est pour cela qu'ils se disputent longtemps. Alors il dit: Il dit: « « Bon, tu Je descendrai y vas? Mais si tu ne redescends pas, je te pousse! » », Alors Nkola monte, il monte jusqu'à la cime de l'arbre. Alors on entend quelque chose qui crie. 201 Annexes On se dit: « C'est Nkola qui crie comme ça ? » C'est bien cela, c'est son cri. n crie: « Dyooo tepi ! Dyooo tepi », Dieu, depuis là où il est, se dit: à nouveau: « Dyoo repi »... « Hé, qu'est-ce que c'est que cela? » Nkola crie - Nkola crie comme ça ? - Nkola crie! Pendant ce temps-là, Sapakaa est par terre, à côté. Il a vraiment mal au cou à force de regarder en l'air. Qu'est-ce qui se passe ? Nkola va s'en aller? Il ne le trouvera plus pour l'emmener à Dieu! - Il se tord la tête. - Il n'arrête pas de se tordre la tête pour le voir. Au bout d'un moment, Sapakaa dit: « Oh frère! » Alors Nkola répond: « Oui? » « Descends, il a entendu. « Comment peux-tu être sûr qu'il a entendu? » » Il dit: « Il a entendu », Alors Nkola l'écoute, et il descend. Ah, ce n'est pas mal, il ne veut plus descendre! - JI ne veut plus descendre! - Sapakaa, lui, il souffre là, il a les larmes aux yeux. - JI ne va plus le trouver pour le ramener! - Il ne va plus le trouver pour le ramener à Dieu! Il dit: « Oh, c'est à moi que ça arrive, ça ! » Finalement, il dit: Nkola répond: Alors il dit: « « « Frère, si tu ne descends pas, je vais te pousser. » Non, tu n'as pas besoin de me pousser, je vais descendre. Bon, alors tu descends, oui? » » Alors Nkola essaie de descendre au plus vite. De J'endroit où il est, Sapakaa croit voir Nkola traverser pour attraper une autre branche. Alors il se met en colère. Il prend un très grand bâton, et dzow ! Voilà ce qui se passe avec Nkola, paa gbuu ! Il descend en tombant! Alors Sapakaa l'attrape et hup l, le lance derrière son dos. 202 Grammaire du nengee Au bout d'un moment, alors qu'ils ont marché pendant longtemps, Sapakaa? dit: "Mon dos est complètement mouillé ». Alors Nkola dit : " Bon, c'est toi qui l'as voulu, c'est de ta faute si tu fais des efforts. Moi je m'accroche à toi, si tu marches longtemps, ça ne me fatigue pas. Tu es vraiment en train de suer, c'est la sueur qui coule dans con dos, descendsmoi l » Alors Sapakaa dit: " D'accord », Pourquoi Sapakaa veur porter Nkola ? Parce qu'il ne marche pas assez vire. Sapakaa avait mis trois mois pour arriver. Mais alors que le troisième mois est déjà presque là, ils ne sont même pas arrivés à la moirié du chemin. Il est inquiet, parce que Dieu va se mettre en colère contre lui, parce qu'il l'a envoyé, er qu'il reste trop longtemps. - Il reste trop longtemps. - Alors ils sont là, ils marchent, ils marchent, ils marchent longtemps... Sapakaa dit: « Oho, Dieu, c'est à moi que cette chose-là va arriver. Je vais le porter à nouveau ». Il ne le prévient même plus: « Nkola, tu ne sais pas, je vais te porter lève, il l'attrape, l'enroule et se mer à courir vite, prrrr..... ». Il le sou- - IL court avec Lui. - Il court avec lui, pendant un certain temps. Nkola dit: vraiment, c'est une sacrée histoire ! » « Ce qui m'arrive, non Partout où ils passent, Nkola est là, avec le bras qui balance comme ça. Soudain, il reste accroché au bour d'une branche. Sapakaa continue de courir, et quand il s'arrête, wooo, il ne voit plus Nkola. Alors il repart dans l'aurre sens en courant, il court longtemps, jusqu'à arriver à l'endroit où il était passé. Alors Nkola dit: « Frère, comment ça va ? » Sapakaa coume la tête. Nkola dit: « Sapakaa dit: Frère, c'est moi, comment ça va ? » « Qui me parle là ? » 5 Le conteur dit Nkola, mais il semblerait qu'il s'agisse ici plutôt de Sapakaa qui se plaint d'avait le dos tour mouillé. 203 Annexes Nkola répond: « Frère, bon, c'est moi. Sapakaa, où tu vas? Sapakaa dit: « Nkola dit: Oui» « Sapakaa dit: « » Nkola, c'est toi qui me parles? » Frère, c'est toi que je cherche comme ça ! » Oh frère, je suis ici! C'est pendant cette course que tu as faite avec moi que je me suis retrouvé accroché ici, et tu vois je pends après cette branche» « - Et bien, Nkola est bien meilleur que beaucoup de personnes! -Oho! - Parceque si ça avait été moi, je n'aurais même pas répondu! « Alors tu vois, je pends à cette branche... » {( Bon, on ne peur pas faire autrement. Alors tu sais ce que tu vas faire? » Nkola dit: c Sapakaa dit: Non» « Avance! » Alors ils se remirent à marcher, et ils marchèrent, marchèrent très longtemps, et dépassèrent le mois que Sapakaa avait prévu pour le retour. Traduction mot à mot Nous vous proposons ci-dessous une traduction mot à mot du texte pour comprendre comment les mots s'articulent en phrases. La traduction, un peu différente de celle donnée précédemment, est plus proche du texte ndyuka. - Ape den waka tee, den 0 go Eu go abaa wan tin ha. où/i1s/ marcher/rrès/ils/rtrr/ aller/ pour!aller! traverser/unIétang Là où ils se trouvaient, ils marchèrent pendant longtemps avant de devoir traverser un étang. We a don Eu Sapakaa, ape a he waka go, da na ape a be mu waka kon haka. bon/le/idiot/de/S.!où/il/PASSÉ/marcher/aller! alors/ c' est/ OÙ/il/PASSÉ/devoir/ marcher!venir!de nouveau Cet idiot de Sapakaa ! Il devrait normalement passerpar le même chemin qu'à l'aller! -Naso. c'est/ ainsi C'est comme ça. 204 Grammaire du nengee - Nono, neen a teke taa pasi. non/alors/il/prendre/autre/chemin/ Et bien non, il prend un autre chemin. Neen wan gaan tinba fu abaa komoto ya te eke gaan pasi so, lors/un/grand/étang/pour/traverser/sorrir/ici/jusqu'à/comme/grand/chemin/ainsi ma na udu tapu i e abaa. mais/à/bois/dessus/tufASP/traverser Alors il se retrouveJàce à un grand étang à traverser, comme la largeur entre ici et le grand chemin, mais que tu dois traversersur un morceau de bois. Neen Nkola taki : « We i sabi, mi 0 abaa ya. Mi seefi sa waka », alors/Nkola/dire/bon/ru/savoir/je/FuT/traverser/ici/je/mème/Müo/marcher Alors Nkola dit: « Bon tu sais, je vais traverser ici. Je peux marcher seul )J. - A tinba de na uian gaan uiataa ? lei étang/là/c'est/unefgrande/eau Cet étang, c'est une grande étendue d'eau? - Gaan wataa, gaan liba ! Wan gaan bigi liba seefi ! Kai dyulu vugu, di i futu na 0 kisi. grande/eau/grande/rivière// une/très/grosse/rivière/ même// tomber/idéophone/ que/ton/pied/NEG/FUT/ attraper Une grande étendue d'eau, une grande rivière! Une rivière vraiment très grosse, où tu peux tomber dyulu vugu, parce que tu n'aspas pied. Neen den waka tee. Sapakaa e fii taki Nkola nâ e waka gaw. alo rs/ ils/ marcher!très//Sapakaa/ASP/sentir/ q ue/Nkola/NEG/ASP/marcher!vite Alors ils marchent pendant pas mal de temps. Sapakaa sent que Nkola ne marche pas vite. Na a boon ati di Sapakaa teke. c'est/le/brûlé/cœur/q ue/Sapakaa/ prendre Il se met en colère. Paa ! A diki Nkola baka. A e tyay te fu kaba. idéophone/il!soulever/Nkola/de nouveau/JillASP/ porter/jusq u' à/pour!finir Paa, il soulève Nkola à nouveau. Ille porte jusqu'au bout. A pasa di den e pasa giiti de pa pa tup ! tup ! lei passage/que/il!ASP/ passer!heurter!là/idéophones Au moment où ils passent, il se heurte là pa pa tup tup ! 205 Annexes Teke waka a wataa ! prendre/marcher/à/eau Ils se mettent à marcher dans l'eau! Da den kaî! alors/ils/tomber Et ils tombent! - Iya Oui. - Ho ! Nkola ! Sapakaa ! A Ion di a e Ion de. Di a go komoto a soo, neen a daay luku Nkola. Oh/Nkola/Sapakaa//la/course/que/il!ASP/courir/là//quand/il/aller/sortir/à/bord/ alors/il/tourner/regarder/Nkola Ho ! Nkola !Sapakaa ! Il se met à courir! Au moment où il sort sur le bord, il se retourne et cherche Nkola. Ho, Nkola, pe i de ? » oh/Nkola/oùltu/être « Ho, Nkola, où es-tu ? » « A tOO : « Baala a pina i e pina mi ! M'tOO m'sa abaa. Nownow i nati ala mi koosi. 3sG/dire//frère/ c'est/souffrir/tu/ASP/souffrir/ moi//je/dire/je/MoD/traverser// maintentant/tu/mouiller/tout/mon/habit Il dit: « Frère tu me fais vraiment souffrir! Je t'ai dit que je pouvais traverser! Maintenant, tu as mouillé tous mes vêtements! Da fa mi 0 du gwe ? » Sapakaa tOO : « Winsi anga a nati koosi u 0 doo a gadu. » alors/comment/je/FUT/faire/ aller // Sapakaa/dire// même/avec/leimouillé/habit/n ous/sur/ arriver/à/dieu Alors comment je vaisfaire pour y aller? » Sapakaa dit : « Même avec les vêtements mouillés, on arrivera chez Dieu », -A kaba il/finir C'estfini. 206 Grammaire du nengee - Nkola taki : « Oho, a mi a e miti so ». Nkola/dire//oho/c'est/ moi/ il!ASP/arriver/ ainsi Nkola dit: « Oh, c'est à moi que ça arrive, ça ». -A miti m. il!arriverllui C'est ce qui lui arrive. - Neen den waka, den e waka, den waka baka teee go doo a wan peesi. alors/ils/ marcher/ils/ASP/marcherlils/marcher/à nouveau/très/aller/arriver/à/ uni endroit Alors ils se remettent à marcher, à marcher longtemps, jusqu il arriver à un endroit. We neen Sapakaa taki : « Nkola ? » Neen a piki. bonialors/Sapakaa/dire//Nkola/alorslil!répondre Alors Sapakaa dit: « Nkola », Alors il répond. Neen a raki : « I sa san mi be wani ? » Neen a taki : « Nono ». alors/il/dire//tu/savoirlce que/je/PAssÉ/vouloiri/alors/il!dire// non Alors il dit: « Tu sais ce que je voudrais? » Alors il dit: « Non ». Neen a taki : « Mi be wani subi go na a udu ana de, da mi be 0 bali ». alors/il/dire//je/PAssÉ/vouloirimonter/ aller/à/le/arbre/ main/là/alors/je/PASSÉ/ FUT/crier Alors il dit: « Je voudrais monter à cette branche d'arbre là, et alorsje crierai », Te m'be 0 bali ya, da gadu be 0 yee taki mi e kon kaba. quand/je/PASsÉ/FUT/crierlici/alors/dieu/PAssÉ/FUT/entendre/que/je/ASP/venir/déjà « Quand j'aurai crié depuis ici, alors Dieu entendra que je suis déjà en train d'arriver », Neen Nkola taki : « Ha baala, kaba ye. Yu 0 subi go anda fi i kornoto kaî ? alors/Nkola/ dire//ha/frère/finir/entendre// tu/FUT/monter/ aller/là-bas/pour/ tu/sortir/tomber Alors Nkola dit: « Ha fière, arrête tu entends. » « 7ù vas monter là-haut au risque de tomber ? Ma mi eke a nkola sa subi go anda. » mais/je/comme/le/escargot/MoD/monter/allerllà-bas Mais moi. en tant qu'escargot, je peux monter là-haut ». 207 Annexes Neen a taki : « Ma di i 0 subi go, da fa i 0 bali ? » alors/il!dire/ / mais/ q uand/tu/FUT/monter!aller/ alors/ comment/tu/FUT/crier Alors il dit: « Mais quand tu iras en haut, comment tu vas crier? » A taki : « Mi ? A te mi go te mi 0 bali da i 0 yee », il/dire// moi//c'est/quand/je/alier/quand/je/FuT/crier/alors/tu/FUT/entendre Il dit: « Moi? Quand je serai en haut et que je vais crier, alors tu entendras ». Neen den de na a sani de teee. Sapakaa sa ede meke a â wani Nkola go, alors/ils/être/à/latchose/là/très//Sapakaa/ce q ue/ raison/faire/il!NEG/vouloir! escargot! aller a e biibi taki di a 0 go, a nâ 0 saka moo. il!ASP /croire/quel quand/il/sur/ aller/il/nsc/rur/ descendre/plus Alors ils discutent de cetteaffàirependant longtemps. Ce qui fait que Sapakaa ne veut pas que Nkola monte, c'estqu'il croit que quand il s'en ira, il ne redescendra plus. Neen den de na a sani de te fu kaba fi en. alors/ ils/être/ àlla/ chose/là/jusqu'à/ pour/finir! pour/lui Alors ils sont dans cette affaire jusqu'au bout. Ne a taki : « Da i go no ? Ma efu i di 0 go, neen i â saka, mi 0 sokoo yu ! alors/il! dire//alors/ tuf aller! non/ /mais/siltuf quand/sur/ aller/ alors/tu/NEG/ descendre/je/rtrr/pousser/toi Alors il dit: « Bon, tu y vas? Mais si. quand tu y vas, tu ne descendspas, je te pousse.' » » A taki : « Mi 0 saka », 3SG/dire//je/FuT/descendre Il dit : « Je descendrai », Neen a subi. Nkola subi te go na a udu ede. Da i sa yee wan sani e bali. alors/il/monter!/Nkola/monter!j usqu' à/ aller/à/le/arbre/ tête//alors/ tu/MüD/ entendre/une!chose/ASP/crier Alors il monte. Nkola monte jusqu'à la cime de l'arbre. Alors on entend quelque chosequi crie. Den e taki : « A sani na Nkola e bali a bali de ? » N â taa sani, na a bali fi en. ils/ASP/dire/ /Ia/ chose/c'est/Nkola/ASP/crier!le/cri/là//NEG/autre/chose/c'est! le/cri/ dellui On dit: « Cette chose, c'estNkola qui crie comme ça ? )) Ce n'estpas autre chose, c'est bien son cri. 208 Grammaire du nengee Neen a bali : « Oyooo tepi ! Oyoo tepi l», Neen pe gadu de, neen a raki : « He ! Sani meke so ? » alors/il/crier//idéophone//alors/où/Dieu/être/ alors/il/dire//chose/faire/ainsi Alors il crie: « Dyooo tepi ! Dyoo tepi ! », Alors de là où il est, Dieu dit: « Quelle chosefait cela? li A bali baka : « Dyo tepi ! » il/crier!de nouveau//idéophone Il crie à nouveau « Dyo tepi ! ». - Nkola e bali so ? Nkola/ASP/crier! ainsi Nkola crie comme ça ? - Nkola e bali ! A ten de, Sapakaa de a doti dise. En neki e weli fu toko. Nkola/ASP/crier! /leltempsllà/Sapakaa/être/à/sol/côté//son/cou/Asp/fatiguer/ emphase Nkola crie! Pendant ce temps-là, Sapakaa estpar terre, à côté. Son cou est vraiment fatigué! San na en ? Nkola 0 gwe ? A na 0 fende en fu tyay go gi gadu ! que/c'est/lui/ /Nkola/rtrr/aller/ /il/NEG/FUT/trouver!lui/pour!porter!aller! donner!dieu Quèst-ce qui sepasse? Nkola va s'enjùir ? Il ne le trouveraplus pour l'emmener à Dieu ? -A e kaka ede! il/ASP/courberltête Il se tord la tête! - A e kaka en ede e luku en. A e kaka ede namo. il/ASP/courber/sa/tête/ASP/regarder!lui/ /il/ ASP/courber/tête/continu Il se tord la tête pour le voir. Il n'arrête pas de se tordre la tête. A di a bali tee, neen Sapakaa raki : « Baa1a 0 », Neen Nkola piki : « Eeye », c'est/quand/il/crier!très/alors/Sapakaa/dire//frère/ho//alors/nkola/répondre//oui C'est quand il a crié longtemps que Sapakaa dit: « Frère, ho ! ». Alors Nkola répond: « Oui », « Saka, a yee kaba, » Ne a raki : « Fa u de i de seiker taki gadu yee ? » descendre/il/entendre/déjà/ /alors/il/dire/ /comment/nous/être/tufêtre/sûr! quel dieu/entendre « Descends, il a entendu. », Alors il dit: « Là où on est, tu essûr que Dieu a entendu ? » 209 Annexes A taki : « A yee ! » Neen Nkola yee, a saka fu a saka. il!dire//il! entendre//alors/Nkola/ entendre/il!descendre/pour /il/ descendre JI dit: « JI a entendu », Alors Nkola entend, il descend. Ha, na ogii, a a wani saka ! ah/NEG/mal!il!NEG/vouloir/descendre Ah, ce n'estpas mal, il ne veut pas descendre! - A d wani saka moo. il/NEC/vouloir!descendre/plus JI ne veut plus descendre! - Sapakaa en ati de ape, ala en ayn e koti wataa, Sapakaa/son/cœur/être/là/tout/son/œil/ASP/couper!eau Sapakaa souffre là, il a les larmes aux yeux. - A nd 0 fende en tyaa go ! 3SC/NEC/FUT/ trouver!lui/porter/aller JI ne le trouvera pas pour l'emmener. A na 0 fende en fu a tyay go gi gadu. A taki : « Oho, na mi a e miti so ! » il/NEC/FUT/trouver!lui/pour/il/porter/aller!donner!dieu/ /il!dire//oho/c'est/ moi/il!ASP/arriver!ainsi JI ne le trouvera pas pour l'emmener voir Dieu. JI se dit : « 0170, c'està moi que ça arrive ça ! » Te fu kaba, a taki: « Baala, efu i a e saka, mi 0 sokoo yu », Nkola taki : « Eée, i a mu sokoo mi, mi 0 saka ». jusqu'à/pour/finir/il/dire//frère/si/ tu/NEC/ASP/descendre/je/rtrr/pousser/tu// Nkola/dire// non/tu/NEC/ devoir!pousser/je/je/rtrr/descendre Finalement, il dit : « Frère, si tu ne descends pas, je vais te pousser », Nkola dit: « Non, tu n'aspas besoin de me pousser, je vais descendre ii. Neen a taki : « Ha, we da i e saka kon no ? » Neen na a feti di a e feti fu saka, teee. alors/il/dire/ /ah/bonialors/ tuf ASP/descendre/venir!non//alors/ c'est/la/lutte/q ue/ il/Asp/lutter!pour/descendre/très/ Alors il dit : « Ah, bon, alors tu descends? ». Alors il essaie de descendre vite. 210 Grammaire du nengee Neen pe Sapakaa de, neen a si eke a e abaa Eu teke wan taa udu ana, neen na boon ati di Sapakaa 0 teke. alors/où/Sapakaa/être/alors/ il/voir/comme/ il!ASP/ traverser! pour/prendre/ uniau tre/ arbre/main/alors/c'est/ brûlé/cœur/q ue/ Sapakaa/rur/ prendre Alors de là où il est, Sapakaa voit comme s'il traversait pour prendre une autre branche, alors Sapakaa va se mettre en colère. Neen a koti wan gaan langa tiki, neen dzow ! A pasa Nkola e pasa, paa gbuu ! A komoto kai. alors/il!couper! uni très/long/bâ ton/alors/ idéophone// c' est/ passer!Nkola/ASP/ passer!idéophone/fil/sortir! tomber Alors il coupe un très long bâton, et dzow ! Nkola a vraiment dépassé les limites, paa gbuu ! Il tombe en descendant! Neen Sapakaa go, neen hup, ne a kisi en, ne a e fiingi a baka. alors/Sapakaa/aller/alo rs/idéophone/il!attraper!1 ui/ alors/il/ASP/lancer/à/ dos Alors Sapakaa avance, puis hup !, il l'attrape et le lance sur son dos. A di den waka teee, ne Nkola taki : « Eée, ala mi baka e tan nati nati. » c' est/ q uand/ ils/marcher!très/ alors/Sapakaa/dire/non/tout/mon/dos/ASP/rester! mouiller!mouiller C'est quand ils ont marché pendant longtemps que Nkola dit : « Non, tout mon dos est mouillé! » Neen Nkola taki : « We na a sani di i e du, a i seefi e fooseli i seefi, alors/Nkola/dire/ /bon/ c' est/la/chose/q ue/tu/Asp/faire/ c' est/ toi/même/ASP/ s'efforcer/ toi/même Alors Nkola dit: « Bon, c'est ce que tu jàis, c'esttoi-même qui te force. Na oli mi oli yu. Ma di i waka tee, da mi seefi a na kon weli. c'est/tenir/je/tenir/toi//mais/ quand/tuf marcher/très/ alors/je/même/il/NEG/venir! fatiguer/ Je te tiens vraiment. Mais si tu marches longtemps, alors moi ra ne va pas me jàtiguer. Neen na sweti di i sweti, na en e Ion a i baka, saka mi ! » Neen Sapakaa taki : « Iya », alors/ c'est/ sueur/quel tuf suer! c'est/ elle/ASP/courir!à/ tuf dos/descendre/moi//alors/ Sapakaa/dire/ /oui Tu es vraiment en train de suer, c'estla sueur qui coule dans ton dos, descendsmoi! » Alors Sapakaa dit: « D'accord ». 211 Annexes San ede rneke Sapakaa wani tyaa a nkola ? A nkola na e waka gaw. quelle/raison/faire/Sapakaa/vouloir! porter/leiescargot//le/escargot/NEC/ASP/ marcher!vite Pourquoi Sapakaa veut porter Nkola ? Nkola ne marche pas vite. Dusi a be teke dii mun fu go. Ma da a dii mun e kon kaba, da den a doo mindii fu pasi ete. celui-ci/iI/PAssÉ/prendre/trois/moisi pour/aller! /mais/alors/le/3/moisiASP/venir/ finir!alors/ils/NEC/arriver!moitié/pour/chemin/encore IL (Sapakaa) avait mis trois mois pour arriver. Mais Le troisième mois (du retour) était déjà presque Là, et ils n'étaient même pas encore arrivés à La moitié du chemin. Da en ati de de a piiti taki gadu 0 kon na en anga a boon ati, bika di a sende en, da a go fika. alors/son/cœur/là/être/à/ déchirer!q ue/ dieu/FUT/venir!à/lui/avec/le/brûlé/cœur/ parce que/quand/il/envoyer/lui/alors/il/aller/rester IL est inquiet, parce que Dieu va se mettre en colère contre Lui, parce qu'il L'a envoyé et qu'il va rester trop Longtemps. -Agofika. iI/aller/abandonner IL va rester. - Neen den de tee, den e waka, den e waka, den e waka te. alors/ils/ être/là/très/ils/ASP/marcher/ils/ASP/marcher/ils/ASP/ marcher/très ALors ils sont Là, ils marchent, ils marchent, ils marchent Longtemps... Ehen, Sapakaa taki : « Oho ! Masaa gadu a mi, a sani ya 0 rniti so . Mi 0 diki a baala ya baka. » A daay. ehen/Sapakaa/dire//oho/maître/dieu/c'est/moi/laichose/là/FUT /arriver!ainsi/je/ FUT/soulever/le/frère/là/de nouveau/ /il/tourner Ehen, Sapakaa dit: « Obo, Dieu, c'està moi que cette chose-Là va arriver. Je vais remettre cefrère-Là sur mon dos ». ILse retourne. A a taygi en moo seefi taki : « Nkola, i a si, mi 0 diki yu », A diki en, a kisi en! Hup ! Lolo lolo! Neen prrrr... iI/NEC/dire/lui/ plus/ même/q ue/ /Nkola/tu/NEC/voir/je/FUT/soulever!toi//il! soulever/lui/lui/attraper/lui/idéophones IL ne Lui dit même plus : « Nleola, tu n'as pas vu, je vais te souLever ». IL Le soulèue, il L'attrape, l'enroule et se met à courir vite. 212 Grammaire du nengee A e Ion anga en, te kisi wan pisi. Nkola taki : « A sani ya, eée baa, a sani di e miti mi ya, a wan taanga sani », il/ASP/courir!avec/lui/jusq u' à/attraper!unimorceau//Nkola/dire//Ia/ chose/là/ non/s'il vous plaît/la/chose/que/ASP/arriver!moi/ici/c'est/un/fort/chose Il court avec lui, pendant un certain temps. Nkola se dit: « Ce qui m'arrive, vraiment, c'est trop[ort ! » Neen na pe den 0 go fu go pasa, neen Nkola de a pe ye, a ana di a way so. alors/ c'est/ où/ils/FUT/aller!pour/aller! passer/ alors/Nkola/être/àllieu/entendre/ le/bras/que/il/flotter/ainsi Alors là où ils vont passer, Nkola est là, tu vois, avec le bras qui flotte comme ça. Neen a lenge lenge fika a wan tiki tapu. A di Sapakaa Ion, te a taanpu, wooo, a a si Nkola alors/il/pendre/pendre/laisser!à/un/bâton/dessus/ c'est/ quand/Sapakaa/courir! jusqu'à/il! debout/idéophone/il/rcsc/voir /Nkola Et il se retrouve pendu au bout d'une branche. Quand il a fini sa course et qu'il s'arrête, uiooo, Sapakaa ne voit pas Nkola. - A d si Nleola. il/NEG/voir!Nkola Il ne voit plus Nkola. - Ne a Ion daay baka. Neen a Ion fu teee, a kon doo a pe a e pasa, neen Nkola raki : « Baala, on fa ? » alors/il!courir!tourner/de nouveau//alors/il!courir!pour/très/il/vient/arriver! à/ lieu/il/ASP/ passer!alors/Nkola/dire//frère/ interrogatif/ comment Alors il retourne en courant, il court longtemps, jusqu'à arriver à l'endroit où il était passé. Alors Nkola dit: « Frère, comment ça va ? » A daay en ede. A raki : anga mi de? « Baala, na mi, on fa ? » Neen a taki : « Sama e taki » il/rourner/sa/rêre/ /il/dire//frère/c'est/ moi/interrogatif/comment//alors/il/dire// qui/ASP/parler! avec/moi/là Alors il (Sapakaa) tourne la tête. II(Nkola) dit: va ? », Alors il dit : « Qui me parle là ? » 213 Annexes « Frère, c'est moi, comment ça Ne Nkola taki: «Baala, we na mi. Baa Sapakaa, pe i e go ? » A taki : « Nkola, na i e taki anga mi ? » alors/Nkola/dire//frère/bon/c'est/ moi//M./Sapakaa/où/ ru/ ASP/aller!/il/dire/ Nkola/c'est/roi/ASP/parler!avec!moi Alors Nkola dit: « Frère, bon, c'estmoi. M. Sapakaa, où tu vas ? » II(Sapakaa) dit: « Nkola, c'esttoi qui me parles? » A taki : « Eeye », A raki : « Baala, na yu mi e Ion suku so ! » il!dire// 0 ui/ / il/dire//frère/ c'est/toi /je/ASP/courir/chercher!ainsi Il dit: « Oui ». Il (Sapakaa) dit: « Frère, c'esttoi que je cherche comme ça ! » Oh baala, m'de ya ! Na a Ion di i e Ion anga mi di mi doo ya, neen i si mi oli na a tiki ana ya. » oh/frère/je/être/là//c'est/laicourse/quelru/ ASP/courir!avec!moi/quand/ru/arriver! ici!alors/ ru/voir!je/ tenir/à/le/bâton/bras/ici « Oh frère, je suis ici ! C'est cette course que tu as flûte avec moi qui jàit que je suis arrivé ici, alors tu voisje suis accrochéaprès cette branche. » « - Ay Nkola bun mon ipi sama ! Ay/Nkola/bon/plus/beaucoup/personne Aye, Nkola est bien meilleur que beaucoup de personnes! - Oho! Oho! - Bika efu na mi, mi â be 0 piki i seefi. parce q ue/ silc'est! moi/je/NEG/PASSÉ/FUT/répo ndre/to i/même Parce que si ça avait été moi, je ne t'aurais même pas répondu! Ne i si mi oli na a tiki ana ya ». « Dan, a na a fa. Da i sabi san i 0 du ? » alors/ru/voir/je/tenir/à/le/bâton/bras/ici//alors/ il/NEG/avoir!comment//alors/ tuf savoir/ce q ue/ ru/FUT/faire/ « Alors tu vois, je pends à cette branche. » « Bon, il n'y a pas d'autres moyens. Alors tu sais ce que tu vasjàire ? » - « A raki : « Nono », A taki : « Waka ! » il/dire// non//il/dire/marcher Il dit: « Non », Il dit: « Avance! » 214 Grammaire du nengee Neen de waka, den e waka, den e waka, den e waka. Den e waka fu tee, a mun di Sapakaa be teke, a mun pasa. alorslilslmarcher1ilslASP 1marcher! ilslASP1marcher1ilslASP1marcher! ilslASP 1 marche rIpourltrès/lelmoisIque/SapakaalAsp/prendre/lel moisIpasser Alors ils se remirent en marche, ils marchèrent très longtemps, et dépassèrent le mois que Sapakaa avait prévu pour le retour. 215 Annexes PAMAKA Lay toli : Asabisanimoogaaman Celui qui en sait plus que le chef enregistré par S.M., habitation près de Loka/oka, septembre 2002 Conteur: Toma de Lokaloka Transcription: Simon B. Sanna durée: 12' Le conte est raconté pendant la matinée dans une habitation en face du village Lokaloka, juste au bord du fleuve Maroni. 6 Quatre personnes sont présentes. Une personne joue le rôle du pikiman (litt. « celui qui répond »), et répond relativement régulièrement au conteur pour lui donner du feedback. Le texte écrit ne retient que les interventions qui semblent pertinentes. Comme la majorité des hommes, les deux hommes, le conteur et la personne qui intervient utilisent quelques éléments de sranan tongo, le créole de la côte, et de néerlandais. « Neen di den bakaa kon a mi, neen mi akisi den raki : « Di gadu meki goontapu, manenge anga uman sama fosi tya kownu a ini a goontapu? » Den neygi bakaa, u go a Lokaloka. Neen mi taki : « Manenge anga uman, sama fosi tya kownu a goontapu? » Wan fu den taki den no sabi, neen a taagi den taa wan a faansi, neen den taki den no sabi, Adam be de enke kownu, den piki en. Neen mi taygi den taki nee, Adam no pee kownu a goontapu, Adam pee papa fu, mma fu Eva. Na uman fosi pee kownu a goontapu. Wan kodo man be de kownu. Na di a de kownu, da a e holi en seefi bigi fasi, da a poti wan weti ne en konde. Te i go ne en konde i mu gi wan lay toli. Efu i puu en, a 0 doo i ede. Da a e kii neygenneneygetig sama fu lay toli, no wan sama man puu en toli. Neen na wan pikin man den e kali Asabisanimoogaaman. Neen a e sutudeli tee. A e go a sikoo, soso denki a e denki fa a mu go a Kownuapuulaytoli konde, Neen di a denki tee, neen a kali pakiseli te neen a taki no, mi mma, mi 0 go a Kownuapuulay konde. En na wan kodo boy en mma meki. an Neen en mma krey, ne en a taki : « Pikin, mi no wani i go a Kownuapuulay konde bika sayde, Kownuapuulay abi wan wet. Te i go de i 0 gi en wan lay 6 Ça c'est la raison pour laquelle, au début de l'histoire on entend le bruit fort d'un moteur. 216 Grammaire du nengee toli efu a puu en, a 0 doo i ede, na i wawan mi abi H. A boy taki, we tokuso mi wani go. Asabisanimoogaaman. Neen a mma pakiseli te san fu a du, neen a baka dii pankuku, neen a poti fugefitifi a ini den pankuku. Neen di a poti fugefiti a ini den pankuku, da a denki a boy be 0 nyan den fu a be dede fu a be feni a pikin beli. Neen a boy an nyan den pankuku. Neen m'manten, a boy be a wan dagu den e kali Afida, neen a teki a Afida, neen den lusu, neen den waka te tin yuu. Neen den doo wan bigi kriki. Angi e kii en, neen a taki a 0 nyan den dii pankuku di en mma baka gi en. Di a teki a tasi enke fa a frou holi a tasi de puu den pankuku, neen lusu bee kisi en, an man nyan den, neen a poti den pankuku so, neen a gwe a weysey fika en anga dagu, neen te fu a kon a dagu nyan ala den dii pankuku. » - la tuant, angi kii a dagu tok - Neen te fu a kon a dagu dede. Di a dagu dede, dii feefee kon sidon ne en, den dii feefee dede, seybin dyankoo kon sidon, neen den seybin dyankoo dede, neen a boy kon, neen a sidon neen a taki a toli ya, mi 0 teki en meki wan lay toli fu go a Kownuapuulay kaba. - Yaaa - We i sabi fa fu meki a toli ya fu a kon wan lay toli ? - Mhmm efu da beyna i 0 puu ala a hii toli taagi kownu kaba. - We i 0 gi en ma i an puu en, i mu gi en wan lay toli fu a kalopu a tapu wan lay toli di ne en mu puu gi i. - Ne en mu puu gi i. - Ma efu u na e pakiseli fa i 0 gi a lay toli de. - Migge, da i mu yeepi mi denki tu fa fu meki a lay toli. - Da i sa fa a boy du? Neen di a sidon denki a sani tee. - セョエ a man be e stuka fu a sani ya a a fu stuka omen langa 00, omu. - A taki a sani ya, mi 0 meki en wan toli go a Kownuapuulay taki Afida kii diidii, diidii kii seybi, a wan lay toli, - A toon wan lay toli tuu. - 1 yee fa a gi en, Afida na a dagu, Afida kii diidii, diidii kii seybin, da a de wan toli kaba. 217 Annexes - A de toan toli tuu. - Da a feni wan toli fu go na kownu konde, neen di a komoto, neen a waka te twalufu yuu, neen ân feni wan sani fu nyan, neen a si wan sani fu nyan, neen a si wan bon enke fa a manyan bon de ya abi mooy nyanyan. Neen a subi go ne en, a nyam en, a sii switi, neen di a saka kon a doti a feni wan gaan pisi gowtu. Neen a taanpu, neen a taki a toli ya mi 0 meki en wan lay toli go a Kownuapuulay. - A fil1i tu kaba. - Ma ân meki dati ete, ma efu na i fa i wan lay roli ? 0 denki i 0 rneki so wan toli fu a kon - A si toan mooy bon, neen a lerin go a tapu, neen di a saka, a fil1i toan pisi gowtu. - A bon abi mooy sii, neen a nyan wan, neen a nyan a sii di a si, neen di a saka, neen a feni wan pisi gowtu, da a 0 meki toli fu kon wan lay toli. - Disi moo fokop man, oom TOma. - Neen i sa fa a meki en, neen a taki « Mi be nyan fu a bon. A be switi ma di mi nyan fu a lutu, a moo switi », A kon wan toli. A kon, a feni tu toli fu go a Kownuapuulay. 50 da di a waka te. Feyfi yuu bakadina, da a doo Kownuapuulay konde. Da Kownuapuulay de na aba enke fa den konde de anda, da a doo na a se ya. Ma now boto an de fu a aba go. A sidon e denki taki « Gadu pe te mi kon ya da boto ân de, fa mi 0 du », Neen a de ape e denki te neen a si wan gaan dede kau e kon. Neen a teki wan tiki, neen a holi a dede kaw kon. Neen a sidon na a dede kaw tapu. Neen a dede kow tusu en saala te na Kownuapuulay lanpe. Neen di a doo, neen a taki a sani ya, mi 0 teki en fu wan lay toli, fa i 0 meki en. - A man seefi be leoni tuu, YOl1. - We, a man, yee en nen now Asabisanimoogaaman, a man go a sikoo twalufu yali, a no man sikiifi en nen. A no man leli, soso politiki a e denki. - Eyee - Ya, ondoofeni, i sabi, a e leli so, i sa fa a meki en. A taki wan dede wan e poti wan libi wan na aba liba. A feni wan toli, a kon, a feni dii toli fu a go na Kownuapuulay ma di a doo, da anga kownu a gi toli, a gi den roli fu en, 218 Grammaire du nengee kownu an puu na wan. Neen kownu taagi en taki: « We luku, mi be denki yu a wan pikin boy, ma ala dati ya, a wan bigiman. Ma den toli di i kon a mi ebi. Ma mi 0 ondosuku den toli fi i. 1 0 gi mi dii dey fu ondosuku den toli fi i », A taki : « Iya », Neen a gwe a osu, ma da kownu seefi, a na pikin sama. - A gaan manenge, gaan sama - Neen di a go a osu da a be a dii bedinde, ma den dii bedinde fi en, a uman. Da den dii bedinde fi en, piimisi fi i, - .l'a omu. - Den no sabi san na rnasra/, den no makandi anga masra nooyti. Neen Kownuapuulay kali a laastebedinde f' en, neen a taki : « Go na Asabisanimoogaaman, dai taagi en takiala sani san di a wani i e gi en. Da a 0 puu den toli gi i, i kon taagi mi, dami 0 feni en kii », Neen a bedinde go, neen a taki : « Asabisanimoogaaman, kownu seni mi kon a i fu i puu den toli gi mi. Neen fi i sa puu ala den koosi ai sikin da i tan siibi anga mi a mi bedi ? » Neen a taki « Aii. Mi kan du en », Neen a puu koosi, neen den didon. Piimisi fi i anga a Frou, - Ya omu. - Neen a makandi anga en. Neen di a makandi anga en te a kaba, neen a raki da i taagi mi a toli fu i fu mi go taagi kownu, neen a taki : « Te i go taagi Kownuapuulay taki "wan donman no kon ya, dati na a toli" », Neen a frou lafu, neen a gwe. Neen di a go, neen a taagi Kownuapuulay taki : « A Asabisanimoogaaman taki "wan donman no kon ya, na dati na a toli », Neen a taki: « A ley. A na den toli de a be taki taa neti. » A seni a tweede wan kon soseefi, Dii neti a seni a laaste wan kon soseefi, A fika en seefi, now en seefi 0 go. - A mu go si tu san na a tuu. - Neen di a go a fo neri a kon. A kalopu doo. A boy opo doo, a taki : « San, kownu, a i kon a mi osu ? » A gi en bangi. A taki : « We mi kon ai». Kownu Asabisanimoogaaman, we manenge no de kownu a goontapu, mi wawan be de kownu a goontapu, da mi 0 dede. A so a taki mi 0 dede, da i 0 toon kownu, da manenge 0 kisi kownu na a goontapu. - A dati a kownu taagi en. 7 Dans le sens de compagnon/mari - un homme avec lequel on a des relations sexuelles. 219 Annexes Eyee, da mi kon a i, begi i fu i puu den toli fi i gi mi fu mi sabi den. » Neen a taki : « Aii, we kownu i taki rnooy, ma mi wani begi i fi i sa puu den kosi fi i a i sikin, da i tan siibi anga mi ya », Neen a taki : « Iya », - « - TOma, a patu e kuku ohoo. - A na faya, a e kuku, a na so, a so a 0 boli gaw. Neen a taki : « Iya, mi sa didon. Piimisi fi i, - l'a omu. - Den wooko makandi, ma a wan sani. A kownu an be go a man wanten. Neen a kownu ondobuuku di a e weki en ondokoto anga den taa umanpikin, a na a wan. - Eyee, a taa modeli a e meki, speciel. - We neen di a kaba, neen a teki den seeka en seefi, kiin en seefi, Neen Asabisanimoogaaman, neen a teki a ondobuuku f' en, neen a kiibi ne en bedi ondo. Neen a taki fu a puu den toli gi en. Neen Asabisanimoogaaman puu ala den toli mooy gi en te a kaba leti fa mi be taagi i. Neen a poolo di a poolo, neen a taki : « A bun, mi gwe. Da tamaa neti mi 0 seni kaa i », Neen di a go, a kali den bodigal fu en di e kii sarna. « Da u go teki Asabisanimoogaaman. A be gi wantu toli ya. Ma mi go feni den toli now. Tide lasiti dey fi en. » Neen den go teki en. Di a kon a sidon. Kownu taki den toli, a puu den te a kaba prisisi den toli a puu. Asabisanimoogaaman taki : « A bun. Mi si taki lasiti dey fu mi ma mi wani akisi Kownuapuulay wan sani : "Te i 0 kii wan foo, san i mu gi en ? » Neen a taki a an sabi, gaan se fu den sama taki i mu gi en wata. Neen a taki : « We, eside, Asabisanimoogaaman 0 gi Kownuapuulay wan toli baka. A 0 gi en a ini pe den 0 kii en. Eside mi be go a onti, mi kii wan dia, a dia buba de, ma a sikin no de. Da meki den puu a toli gi en ». - Wan lasti wan ! - Wan lasti wan, neen no wan sama sabi a toli. Neen a taagi Kownuapuulay taki : « Seni den suudati fi i go a ondo mi bedi, go teki a dia buba kon gi i ». Neen den suudati go, ne en di den go, neen den si kownu ondo koto lebi nyaaa fa i si den kon doo, a opo den opo en so. A kownu donpu gwolow komoto na a sutuu a dede pii. A dati meki Asabisanimoogaaman toon kownu. A dati ede manenge kisi kownu a goontapu. A so a toli waka. 220 Grammaire du nengee Traduction libre par Marion Sanna « Lorsque Les BLancssont venus me voir, je Leurai posé une question: « Quand Dieu a jàit Le monde, ce sont Les hommes ou Les fèmmes qui régnaient sur Le monde? » Avec Les neufBlancs, nous allions à LokaLoka. Alors, j'ai demandé: « Ce sont Les hommes ou Lesfèmmes qui régnaient sur Le monde? » L'un d'entre eux répondit qu'il ne sauait pas, puis iLposa La question {lUX autres en fiançais. Ils répondirent qu'ils ne savaient pas, ils répondirent qu'Adam était comme un roi. ALorsje Leurai dit qu'ils se trompaient: « Adam n'est pas représenté comme un roi mais comme un père pour tous, et Eve est L'image d'une mère », IL est vrai que ce sont Les fèmmes qui ont régné dans Le monde et non Les hommes. Un seul homme fut roi. Lorsqu'il était roi, il s'est montré grossier, cruel, ingrat. IL a été jusqu'à mettre une Loi dans son royaume: quand tu t'apprêtais à t'aventurer dans son royaume, tu devais Lui raconter une histoire (avec une énigme) et sil trouvait La réponse, il te coupait La tête. C'est comme ça qu'il a tué quatre-vingtdix-neuf individus qui Lui ont raconté des histoires dont il trouvait L'énigrne. Personne n'a été capable de trouver L'énigme de ses histoires. Un jeune homme, qu'on appelait il-sauoir-cbose-plus-chef un étudiant, élèue brillant, passait son temps à réfléchir à La manière de se rendre dans ce royaume. À fOrce de réfléchir, il prit une résolution et dit à sa mère qu'il allait au royaume de ce roi. IL était L'unique fils de sa mère. Celle-ci se mit à pleurer en Lui disant: « Mon fiLs, je ne veux pas que tu ailles dans ce royaume parce que ce roi y a mis une Loi. Les aventuriers qui y vont doivent Lui raconter une histoire, s'il ne trouue pas L'énigme, il te coupera La tête. Personne n'en revient vivant, je t'en supplie, tu es mon unique enjànt ». Son fils Lui répondit: « Comprends-moi ma mère, je souhaite vivre cette expérience, et voir à quoi ressemble ce royaume », Sa mère se demanda ce qu'elle devrait jàire pour empêcher son fiLs de partir. ELLe trouva une triste solution. La mère prépara trois gâteaux traditionnels (à base de riz, de bacoue, de sel et de sucre) en Les empoisonnant. Ainsi elle croyait que son enjànt mangerait Les gâteaux, de jàçon à ce qu'il meure chez elle et qu'elle puisse enterrer son fils. Mais Le jeune homme ne mangea pas Les gâteaux. ILavait un chien qu'on appelait Afida. Très tôt Le matin, il prit son chien et ils partirent à L'aventure. Ils marchèrent jusqu'à dix heures et s'arrêtèrent près d'une rivière. IL avait très jàim, et se dit qu'il allait manger Les trois gâteaux que sa mère Lui avait préparés. ILprit Le sac de La même jàçon que sa mère Le Lui auait donné et sortit Les trois gâteaux du sac. D'un seuLcoup, il eut La diarrhée, et ne pouvant se retenir, il Les reposa et sëLoigna quelques 221 Annexes instants. Le temps qu'il revienne, le chien avait tout mangé puisque lui aussi avait trèsjàim. » - C'est normal, le chien avait faim. - Avant qu'il ne revienne, son chien était déjà mort. Alors que le chien était mort, trois mouches s'approchèrent. Elles moururent immédiatement. Sept corbeaux vinrent se poser, et il leur arriva la même choseque les mouches. En revenant, legarçon sedit qu'il se servirait de cettehistoirepour accéder au royaume. - Oui - Tu sais comment jàire pour que l'histoire devienne une histoire pour accéder au royaume? - Mhmm, tu pourrais presque raconter toute l'histoire pour accéder dans ce royaume. - Tu devras la raconter sans lui donner le moindre détail. Tu devras jàire en sorte que ça ressemble à une histoire puisque c'est lui qui devra trouver lënigme. - Puisque c'est lui qui devra trouver l'énigme. - Il jàut que tu réfléchisses à la manière dont tu raconteras cette histoire. - Migge, il faut que tu m'aides à faire cette histoire. - Est-ce que tu sais comment le garçon s'en est sorti ? Il est resté quelques heures à réfléchir à la mort de son chien. Il avait réfléchi aux conséquences de son aventure. Maintenant, il devait réfléchir à deux jàis avant de prendre une décision. Il se dit que cette histoire était incroyable, et qu'il allait s'en servir pour aller chez le roi-ilenlever-énigme: Afida en a tué trois, et trois en ont tué sept. C'est une uraie histoire. - Ça devient une vraie histoire. - Tu comprends comment il raconta l'histoire, Afida est le chien, Afida en a donné trois, trois en ont tué sept. C'est une véritable histoire. - C'est vraiment une histoire. - Donc il s'est inventé une histoirepour accéderau royaume du roi. Il marcha jusqu'à douze heures et ne trouva rien à se mettre sous la dent. Soudain, il aperçut quelque chose à manger, il crut voir un arbre. Comme le manguier ici qui a de belles mangues. Il grimpa dans l'arbre, en cueillit quelques-unes et constata qu'elles étaient très sucrées. En redescendant, il trouva un peu d'or, il resta immobile quelques instants. 222 Grammaire du nengee Puis il se dit, voici une histoire de plus pour mon aventure. - Ça lui fait deux histoires. - Mais il n'a pas encore transformé cette histoire, si tu étais à sa place, comment aurais-tu fait pour que ça devienne une histoire? - Il Y avait un joli arbre, alors il grimpa dans l'arbre, quand il redescendit, il trouva un peu d'or. - L'arbre avait de beaux ftuits alors il en mangea un, et en redescendant, il trouva de l'or. Il va faire en sorte que cette histoire elle ressemble à une histoire pour accéder au royaume. - Celle-ci est vraiment terrible, n'est-ce pas, mon oncle? - Sais-tu comment ils] estpris pour faire l'histoire ? Il dit: « Il a survécu grâce à un arbre, c'était délicieux mais lorsqu'il goûta la racine, c'était encoreplus délicieux >J. Et voilà, encore une histoire de plus. En gros, if a deux histoires pour accéder au royaume. Il marcha longuement, et n'arriva qu'à cinq heures de l'après-midi près du lieu. Mais notre ami le roi vivait de l'autre coté, comme les villages situés là-bas. Pauvre de lui, il n] avait pas de pirogue pour l'amener de l'autre coté. Il s'assitdésespérément en se disant: « Mon dieu, j'aurais fait tout ce long et stérile voyagepour ne pas pouvoir y accéder! » Puis il aperçut une vache morte qui descendait la rivière. Aussitôt il prit un bâton et retint la vache. Il s'assit dessus, la vache lui servit de pirogue, et le transporta jusqu'aux abords du royaume. En descendant de la vache, il se dit que cette histoire en fèrait une de plus. Et si tu te trouvais à saplace, comment la fèrais-tu ? - Cet homme était très intelligent, quelle connaissance ! « On comprend le nom de cet homme, Asabisanimoogaaman >J. Ce monsieur a étudié durant douze années mais il est incapable d'écrire son nom ou de lire. La seule chosequi l'intéresse est la politique. - -Oui - Oui, il apprit à faire des histoires par de multiples recherches, tu sais comment est-ce qu'il s'yprend? Il dit : « Un mort traversa un vivant, un mort vint en aide à un vivant », Il a trouvé une histoire de plus, au total, il a trois histoires pour aller au royaume de Kownuapuulay. En arrivant, le roi et lui se mirent à se raconter des histoires. En racontant ses histoires, le roi était incapable de trouver les solutions. Le roi lui dit : « Écoute, je pensais que tu étais un petit garçon mais je m'aperçois que 223 Annexes tu es un homme. Je te l'avoue, tes histoires sont très difficiles. Mais je ferai des recherches à propos de tes histoires. Accorde-moi trois jours pour pouvoir ftire des recherches sur tes histoires ». fi répondit: « Je te lesaccorde ». Après cesaccords, le roi rentra chez lui, c'était un homme âgé/important. - C'est un homme, un adulte. - Il avait trois servantes qui étaient aussi desfemmes. Je m'excuse, les trois servantes ne savaient pas vivre avec un homme, elles n'avaient jamais couché avec un homme. Le roi convoqua la plus jeune de ses servantes et lui ordonna d'aller voir Asabisanimoogaaman et de lui dire qu'elle était à sa disposition. « De cetteftçon, il te racontera les histoires et te donnera lessolutions, etje pourrai le tuer. )) La servante alla trouver Asabisanimoogaaman et lui dit: « Je viens de la part du roi pour que tu me donnes les solutions des histoires que tu lui avais racontées ». Puis Asabisanimoogaaman lui dit: « Je voulais te demander une ftveur; pourrais-tu te déshabiller et passer la nuit avec moi? )) Puis elle répondit: « Bien sûr, que je peux le ftire ii. Puis ils se déshabillent et se couchent. Excusez-nous. -Oui - Puis ilspassèrentla nuit bouche contrebouche dans les brasl'un de l'autre. Quand ils eurent fini, sans perdre de temps, la servante lui demanda les histoirespour qu'elle puisse les rapporter au roi. Le jeune homme lui dit : « Quand tu iras le voir, tu lui diras qu'une dupe n'estpas venue ici ! ii La femme se mit à sourire et repartit chez le roi. En arrivant, elledit tout de suite au roi: « Asabisanimoogaaman m'a dit de te dire qu'une dupe n'était pas venue ici l » Alors le roi répondit: « Il ment, ce ne sont pas ces histoiresqu'il m'avait racontées ». La nuit suivante, il envoya la deuxième servante qui revint comme la première sans aucune explication; ainsi de même pour la troisième. Il n'avait plus qu'à y aller lui-même. - Il devra s'y rendre lui-même pour constater que c'est vrai. - Quand le roi alla chez le jeune homme, ce jùt la quatrième nuit. Il frappa à la porte du jeune homme. En ouvrant la porte, ce dernier s'étonna: « Monsieur le roi, vous, chez moi! )) Il lui donna un banc et commença à discuter. Il répondit: « Je suis venu te voir ii. Les deux hommes, le roi et Asabisanimoogaaman, étaient ftce à ftee. « Il n'y a aucun autre roi, moi seul suis roi dans ce monde, donc je vais mourir. Il a été écrit ainsi, je vais mourir. Tu vas devenir roi et les hommes auront un roi dans ce monde », 224 Grammaire du nengee - C'est le discours que le roi lui a tenu. - Il a dit : « Oui, c'estpourquoi je suis venu te demander les solutions de tes histoires, pour qu'au moins avant que je ne meure, je puisse les connaître ii. Alors le jeune homme répondit: « D'accord, vous m'avez convaincu, mais j'ai moi aussi une faveur à vous demander, pourriez-vous vous déshabiller et passer cette nuit avec moi? » Le roi répondit: « J'y consens », - Toma, la casserole bout fortement. - Ce n'estpas à cause du feu, la cuisson sefait aussi, tu peux être tranquille. Le roi répondit: « Oui, je pourrai dormir ii. Excusez-nous. -Oui - Ils secouchèrent, mais quelque chose était différent. Auparavant, le roi n'avaitjamais dormi avec un homme. Lorsqu'il se réveilla, ses sous-vêtements et les sous-vêtements desfemmes ne se ressemblaient guère. - Oui, ses sous-vêtements sont différents. - Lorsqu'ils eurent fini, le roi prit ses vêtements et les arrangea puis il fit sa toilette. Pendant ce temps, Asabisanimoogaaman cacha son slip sous le lit. Puis le roi lui demanda les solutions des histoires, comme promis, il lui donna les solutions comme il le lui avait dit auparavant. Le roi était tellement content qu'il ne sepréoccupa plus de rien, et ne remarqua pas que sa culotte avait disparu. Il lui dit simplement : « C'est très bien, je pars,. demain soir, je t'enverrai chercher ii. En rentrant, il convoqua ses gardes du corps qui assassinent les gens. Il leur dit d'aller chercher Asabisanimoogaaman parce qu'il avait raconté quelques histoires et que maintenant lui-même était capable de trouver les solutions. Lorsqu'ils le ramenèrent, il s'assit tranquillement. Le roi raconta les histoires en donnant les solutions. Il était tout joyeux parce qu'il se croyait vainqueur. Asabisanimoogaaman lui dit : « C'est très bien, je vois qu'aujourd'hui est mon dernier jour mais je voudrais tout de même poser une question au roi: "Quand on souhaite tuer une poule, qu'est-ce qu'on doit lui donner? ii Le roi répondit qu'il ne savait pas mais que la majorité desgens répondait qu'ilfallait lui donner de l'eau. Et il dit: « Hier, - Asabisanimoogaaman va raconter une fois de plus une autre histoire au roi. Ilia racontera ou ils le tueront. Hier, j'ai été à la chasse, j'ai tué une biche. Comme preuve, j'ai toujours sa peau mais le corps n'y estplus. Qu'on trouve la réponsepour lui! » - La dernière! 225 Annexes - Mince, aucune personne n'a été capable de donner la solution. Puis il demanda au roi d'envoyer sespoliciers chercher la peau de la biche chez lui. Les policiers allèrent chercher la peau, mais en cherchant ils trouvèrent le slip de notre cher roi. Son slip étaitfàcile à reconnaître parce qu'il brillait d'un rouge vif Les policiers comprirent alors ce que signifiait l'histoire. En revenant, ils brandirent le sous-vêtement. Du coup, le roi s'euanouit et fut tué par le choc. C'est de cette façon qu'Asabisanimoogaaman devint le roi des hommes dans le monde. C'est ainsi que s'estdéroulée l'histoire. Traduction mot à mot Neen di den bakaa kon a mi, neen mi akisi den taki: « Di Gadu rneki goontapu, alors/quand/les/Blancs/ven ir/à/ moi/ alors/je/demander!eux/que/quand/dieu/faire/ monde Lorsque lesBlancs sont venus me voir, je leur ai posé une question: « Quand Dieu a fait le monde, manenge anga uman sama fosi tya kownu a ini a goontapu ? » Den neygi Bakaa, homme/avec!femme/ qui/ avant/amener/roi/à/dans/le/monde/les/neuf/Blanc ce sont les hommes ou lesjèmmes qui régnaient sur le monde? » Avec les neufBlancs, u go a Lokaloka. Neen mi taki : « Manenge anga uman, sama fosi tya kownu a goontapu? » nous/aller!à/Lokalokalalors/je/dire/homme/aveC!femme/qui/avantlamener!roi/à/ monde nous allions à Lokaloka. Alors, j'ai demandé: « Ce sont les hommes ou lesfemmes qui régnaient sur le monde? » Wan fu den taki den no sabi, neen a taagi den taa wan a faansi, neen den taki uni pour/eux/ dire/ils/N Éd savoir/puis/il!raconter/les/autre/ un/à/ français/ puis/ ils/dire L'un d'entre eux répondit qu'il ne savait pas, puis il posa la question aux autres en français. den no sabi, Adam be de enke kownu, den piki en. Neen mi taygi den taki nee, ils/NÉC/ savoir!Adam/PASSÉ!être/comme/ roi/ils/ répondre/lui/puis/je/raconter! eux/ dire/non Ils répondirent qu'ils ne savaient pas, ils répondirent qu'Adam était comme un roi. Alors je leur ai dit qu'ils se trompaient : 226 Grammaire du nengee Adam no pee kownu a goontapu, Adam pee papa fu, mma fu Eva, na uman fosi AdamJNEG/jouer/ roi/à! monde!Adam/jouer/père!pour/mère!pour/Eva/c'esr/temme/avant « Adam n'estpas représenté comme un roi mais comme un père pour tous, et Eve est l'image d'une mère », ILest vrai que ce sont Les fèmmes pee kownu a goontapu. Wan kodo man be de kownu. Na di a de kownu, da jouer /roi/à/monde/uniseul/homme/PASSElêtre/ roi/ c'est/ quand/il/être/roi/ puis qui ont régné dans Le monde, et non Les hommes. Un seuLhomme jùt roi. Lorsqu'il était roi, a e holi en seefi bigi fasi, da a poti wan weti ne en konde, Te i go ne en konde, il/ASP/tenir/lui/même/grandifaçon/ puis/il/ mettre/un/loi/à/son/pays/ quand/tuf aller!à/son/pays il s'est montré grossier, cruel ingrat. ILa été jusqu'à mettre une Loi dans son royaume: quand tu t'apprêtais à t'aventurer dans son royaume, i mu gi wan lay toli. Efu i in puu en, a 0 doo i ede, da a e kii neygenenneygentig sama tuf devoir! donner! unef énigme/histoire/siltu/NEG/enlever/lui/ il/FUT/couper/ ton/ tête/ puis/ il/ASP/tuer!99/personne tu devais Lui raconter une histoire (avec énigme) et s'il trouvait La réponse, il te coupait La tête. C'est comme ça qu'il a tué quatre-oingt-dix-neufindividus fu lay toli, no wan sama man puu en toli. Neen na wan pikin man den e kali pour/énigme/histoire/N EG/ uni personnelcapable/ enlever!son/ histoire/puis/c'est / un/petit/homme/ils/ASP/appeler qui Lui ont raconté des histoires dont il trouvait L'énigme à Leurs histoires. Personne n'était capable de trouver l'énigme de ses histoires. Un jeune homme qu'on appelait Asabisanimoogaaman. Neen a e sutudeli tee. A e go a sikoo, soso denki a e denki il-savoir-chose-plus-chef/puis/il/ASP/ étudier/beaucoup/il!ASP/ aller/à/école/ seulement/réfléchir!il/ASP/ réfléchir Il-sait-plus-de-choses-que-le-chef un étudiant, élëue brillant passait son temps à réfléchir 227 Annelles fa a mu go a Kownuapuulaytoli konde. Neen di a denki tee, neen a kali pakiseli te commentlil/devoir/aller/à/ roi-il-enlever-énigme-histoire/pays/ puis/quand/il! réfléchir/beaucoup/ puis/ il/appeler/ réfléchir/beaucoup tÎ la manière de se rendre au roytlume du Roi-qui-enlève-I'énigme-de-I'histoire. À force de réfléchir, il prit une résolution neen a taki no, mi mma, mi 0 go a Kownuapuulay konde. En na wan kodo boy en puis/il! dire/ non/mal mère/je/sur /aller/à/ roi-il-enlever-énigme-histoire/pays/lui/ c'est/uniseul/garçon/sa et dit Stl mère qu'il irait au ro)'tlUme de ce roi. ILetait l'unique fils de sa mère. à mma meki. Neen en mma krey, neen a taki : ({ Pikin, mi no wani i go a Kownuapuulay konde. mère/accoucher/puis/saimère/pleurer/puis/elle/dire/enfant/je/NL:,c/vouloir/ tuf aller/à/roi-il-enlever-énigme-histoire/pays Sa mère se mit tÎ pleurer en Lui disant : " Mon fils, je ne veux pm que tu ailles dans ce roytlume, Bika sayde, Kownuapuulay abi wan wet. Te i go de i 0 gi en wan lay toli. car/ pourquoi/roi-il-enlever-énigme/avoir /unlloi/quand/tufaller/là-bas/ tuf FUT/ donner/lui/ unef énigme/histoire parce que ce roi y tl mis une loi. Les auenturiers qui y vont doivent Lui raconter une histoire (auec énigme), Efu a puu en, a 0 doo i ede, na i wawan mi abi ». A boy taki, we tokuso mi wani go, si/il!enlever/ elle/il/FUT/couper/ta/ tête/ c'est/ toi/ seul/je/avoir/leigarçon/dire/alors/ quand-même/je/vouloir/aller s'il trouve Lënigme, il te coupera la tête. Personne n'en revient uiuant, je t'en supplie, tu es mon unique enfànt ». Son fils Lui répondit: « Comprends-moi ma mère, je souhaite vivre l'expérience, voir tÎ quoi ressemble ce roytlume ». Asabisanimoogaaman. Neen a mma pakiseli te san fu a du, neen a baka dii pankuku, il-savoir-chose-plus-chef/puis/laimère/ réflechir/j usqu' à/ quoi/ pour/ elle/ fàire/ puis/elle/ préparer/trois/gatea li La mère se demanda ce qu'elle deuait fàire pour empêcher son fils de partir. 228 Grammaire du nengee Elle trouva une triste solution. Elle prépara trois gâteaux traditionnels (à base de riz, de bacoue, de sel et de sucre), neen a poti fugefitifi a ini den pankuku. Neen di a poti fugefiti a ini den pankuku, puis/elle/mettre/ poison/à!danslles/gâteau/puis/ quand/elle/mettre/poison/à/dans/ les/gâteau et les empoisonna. Elle les empoisonna, da a denki a boy be 0 nyan den fu a be dede fu a be feni a pikin beli. puis/elle/penserlle/garçon/PAssÉ!l'UT/ manger!eux/ pour/il!PAssÉ/mourir! po ur/elle/PAssFJtro uverIle/ enfant/en terrer parce qu'elle croyait que son enfant mangerait lesgâteaux, qu'il mourrait chez elle et qu'elle pourrait enterrer son fils. Neen a boy an nyan den pankuku. Neen mrnanten, a boy be a wan dagu den e kali Alida, puis/leigarçon/NÉc/manger!les/gâteau/puis/ matin/le/garçon/PAssf:/a voir! unichien/ils/ASP/appeler!Afida Mais le jeune homme ne mangea pas lesgâteaux. Il avait un chien qu'on appelait Afida. neen a teki a Alida, neen den lusu, neen den waka te tin yuu. Neen den doo wan bigi kriki. puis/il!prendrelle/Afida/puis/ils/ partir!puis/ils/marcher!jusq u'à/ 1O/heures/puis / ils/arriver!une/grandelrivière. Très tôt le matin, il prit son chien et ilspartirent à l'aventure. Ils marchèrentjusqu'à dix heures et s'arrêtèrentprès d'une rivière. Angi e kii en, neen a taki a 0 nyan den dii pankuku di en mma baka gi en. faim/ASP/ tuerllui/puis/il!dire/il! l'UT/ manger/les/trois/gâteau/q ue/ sai mère/ préparer!donnerllui Il avait trèsfaim, et se dit qu'il allait manger les trois gâteaux que sa mère lui avait préparés. Di a teki a tasi enke fa a frow holi a tasi de puu den pankuku, quand/il!prendre/le/sac/comme/cornrnenr/la/femme/tenir/leisac/là-bas/retirer! les/gâteau Il prit le sac de la même façon que sa mère le lui avait donné et sortit les trois gâteaux du sac. 229 Annexes neen lusubee kisi en, ân man nyan den, neen a poti den pankuku so, puis/diarrhée/attraper/lui/NÉG/capable/manger/eux/ puis/il!mettre/les/gâteau/ comme ça D'un seul coup, il eut la diarrhée, et ne pouvant se retenir, il les reposa neen a gwe a weysey fika en anga dagu, neen te fu a kon a dagu nyan ala den dii pankuku. puis/ il/ parrir!à/WC/laisser!lui/avec!chien/puis/quand/pour/il/venir!le/chien/ manger/tous/les/trois/gâteau et s'éloigna quelques instants. Le temps qu'il revienne, le chien avait tout mangé parce que lui aussi avait trèsfaim. - l'a want, angi kii a dagu tok a ui/ car!faim/ tuer /lei chien /d' accord C'est normal, le chien avait faim. - Neen te fu a kon a dagu dede. Di a dagu dede, dii feefee kon sidon ne en, puis/quand/pour/il/venir!le/chien/mourir!quand/leichien/mourir!trois/mouche/ venir/asseoir!à/lui Avant qu'il ne revienne, son chien était déjà mort. Alors que le chien était mort, trois mouches se posèrent sur lui. den dii feefee dede, seybin dyankoo kon sidon, neen den seybin dyankoo dede, leitrois/ mouche/mourir!sept/ corbeau/venir!asseoir!puis/les/sept/corbeau/mourir Elles moururent immédiatement. Sept corbeaux vinrent seposer, et il leur arriva la même chose qu'aux mouches. neen a boy kon, neen a sidon neen a taki a toli ya, mi 0 teki en meki wan lay toli puis/ leigarçon/venir!puis/il!asseoir/ puis/il!dire/le/histoire/ -ci/je/rur/ prendre/ elle/faire/ unef énigme/histoire En revenant, le garçon se dit qu'il se servirait de cette histoire fu go a Kownuapuulay kaba. pour/aller/à/ roi-il-enlever-énigme/déjà pour accéderau royaume. - l'aaa. Oui. 230 Grammaire du nengee - We i sabi fa fu rneki a toli ya fu a kon wan lay toli ? alors/tu/savoir!comment/pour!fairelle/histoire/-cil pour!elle/devenir/uniénigme/ histoire Tu sais comment jàire pour que l'histoire devienne une histoire pour accéder au royaume? - Mhmm efù da beyna i 0 puu ala a hii toli taagi kownu kaba. Mm/silpuis/ presque/tu/FUT/retirer!tous/le/entier/histoire/raconter/roi/ déjà Mhmm, tu pourrais presque raconter toute l'histoire pour accéder à ce royaume. - We i 0 gi en ma i an puu en, i mu gi en wan lay toli fu a kalopu a tapu, alors/tu/rtrr/donner!lui/mais/tu/N(,G/enlever/l ui/ tuf devoir! donner/lui/uni énigme/histoire/pour!le/coller!à/en haut Tu devras la raconter sans lui donner le moindre détail. Tu devras jàire en sorte que ça wan lay toli di ne en mu puu gi i. uniénigme/histoire/que/àll ui/ devoir/enlever! donner!toi ressemble à une histoire dont il devra trouver l'énigme. - Ne en mu puu gi i. c'est/lui/devoir/retirer/donner!ru Puisque c'est lui qui devra trouver l'énigme. - Ma efu u na e pakiseli, fa i 0 gi a lay toli de. mais/si/ nous/NÉG/ASP/ réfléchir/comment/tuf l' UT/donner/le/énigme/histoire/ -là Il fiJUt que tu réfléchisses à la manière dont tu raconteras cette histoire. - Migge, da i mu yeepi mi denki tu fa lu meki a lay toli. Migge/alors/ tuf devoir /aider/ moi/réfléchir/aussi/commen t/ pour/fairelle/ énigme/ histoire Migge, iljàut que tu m'aides à jàire cette histoire. - Da i sa fa a boy du ? Neen di a sidon denki a sani tee. puis/ tufsavoir!commentlle/garçon/faire/alors/quand/il!asseoir!réfléchir/laichose/ beaucoup Est-ce que tu sais comment le garçon s'en est sorti? Il est resté quelques heures à réfléchir à la mort de son chien. 231 Annexes - want a man be e stuka fu a sani ya a a fu stuka omen langa 00, omu. car!le/homme/PASSÉ/ASP/étudier!po ur/la/chose/-ci/il/avoir /pour/étudier/ combien/long/EMP/oncle Il avait réfléchi aux conséquences de son aventure. Maintenant, il doit y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision. - A taki a sani ya, mi 0 rneki en wan toli go a Kownuapuulay taki : « Afida kii diidii, il!dire/la/chose/ -ci/je/rur/ faire/le/ unef histoire/aller/à/roi-il-enlever-énigme/ dire/Afida/tuer!trois-trois Il se dit que cette histoire est incroyable, je vais m'en servir pour aller chez Roi-quienlève-l'énigme et dire: « Afida en a tué trois, diidii kii seybi », A wan lay toli. rrois-trois/ tuer!sept/c'est/un/énigme/histoire et trois en ont tué sept », C'est une vraie histoire. - A toon uran lay toli tuu. il!devenir! uniénigme/histoire/vraiment C'est devenu une vraie histoire. - 1 yee fa a gi en, Afida na a dagu, Afida kii diidii, diidii kii seybin, tuf entendre/ comment/il/ donner!le/Afida/ c'estlle/chien/Afida/ tuer!trois- trois/ trois- trois/tuer!sept/ Tu comprends comment il raconta l'histoire, Afida est le chien, Afida en a tué trois-trois, trois-trois en ont tué sept. da a de wan toli kaba. puis/il/êrre/un/histoire/déjà C'est une vraie histoire. - A de toan toli tuu. il!êrre/ un /histoire/vraiment C'est vraiment une histoire. - Da a feni wan toli fu go na kownu konde, neen di a komoto, neen a waka te twalufu yuu puis/il! trouver! un/histoire/pour/aller!à/ roi/ pays/ puis/quand/il!sortir/puis/il! marcher/jusqu'à/douze heures C'est comme ça qu'il s'estinventé une histoire pour accéder au royaume du roi. Il marcha jusqu'à douze heures, 232 Grammaire du nengee neen in feni wan sani fu nyan, neen a si wan sani fu nyan, neen a si wan bon puis/NÉG/trouver/une/chose/pour/manger!puis/il/voir! unef chose/pour!manger! puis/ i1/voir! unIarbre et ne trouva rien à se mettre sous fa dent. Soudain, il aperçut quelque chose à manger, il crut voir un arbre, enke fa a manyan bon de ya, a abi mooy nyanyan. Neen a subi go ne en, a nyam en, a sii switi, comme/comment/le/manguier/arbre/être/ici/il!avoir!beau/fruit/ puis/i1/ monter! aller!à/le/il/mangerlle/le/fruit!sucré comme ce manguier ici qui a de belles mangues. Il grimpa dans l'arbre et en cueillit quelques-unes. Il constata qu'elles étaient très sucrées. neen di a saka kon a doti a feni wan gaan pisi gowtu. Neen a taanpu, neen a taki puis/quand/il/descendre/venir/àlterre/il!trouver!unigrandimorceau/or! puis/il! rester-debout!puis/i1/ dire En redescendant, il trouva un peu d'or, il resta immobile quelques instants. a toli ya mi 0 meki en wan lay toli go a Kownuapuu1ay. la/histoire/ -ci/je/rur/faire/le/ unefénigme/histoire/aller/ àIroi-il-enlever-énigme Puis il se dit, voilà une histoire de plus pour mon aventure. - A fini tu kaba. illtrouver!deuxldéjà Ça lui en fait deux déjà. - Ma ân meki dati ete, ma efu na i fa i 0 denki i 0 meki so wan toli fu a kon wan lay toli ? mais/NÉG/faire/ celai déjà/mais/silc'est/toi/comment/tuf FUT / réfléchir/tu/st.rr/ faire/ comme ça/ une/histoire/pour/elle/venir!une/énigme/histoire Mais il n'a pas encore transjormé cette histoire, si tu avais été à sa place, comment aurais-tu fait pour qu'elle devienne une histoire? - A si wan mooy bon, neen a krin go a tapu, neen di a salza, a fini wan pisi gowtu. il/voir! uni beau/arbre/puis/i1/ monter/aller/à/en haut!puis/q uand/ il!descendre/ i1/trouver! uni morceau/or Il y avait un bel arbre avec de beaux fruits, il grimpa dessus, et, en redescendant, il trouva un morceau d'or. 233 Annexes - A bon abi mooy sii, neen a nyan wan, neen a nyan a sii di a si, neen di a saka le/arbre/avoir/beau/fruit/puis/illmanger/un/puis/illmanger/le/fruit/qui/il/voir/ quand/il/descendre L'arbre avait de beaux fruits, alors il en mangea un, neen a feni wan pisi goutu, da a 0 meki toli fu kon wan lay toli. puis/ il/trouver/unI morceau/or/ puis/ il/FUT/faire/histoire/ pour/venir/unef énigme/histoire et en redescendant, il trouva de l'or. Il va faire en sorte que cette histoire ressemble à une histoire (avec une énigme). - Disi moo fokop man, oom TOma. cecil plus/ difficile/homme/oncle/Toma Celle-ci est vraiment terrible, n'est-cepas, mon oncle? - Neen i sa fa a meki en, neen a raki « Mi be nyan fu a bon. A be switi puis/tu/savoir/comment/il/faire/lui/puis/il/dire/je/PAssÉ/manger/pour/le/arbre/ il/PASSÉ/sucré. Sais-tu comment il sy est pris pour faire l'histoire? Il dit: « Il a survécu grâce à un arbre, c'était délicieux, ma di mi nyan fu a lutu, a mon switi. » A kon wan toli. A kon, a feni mais/quand/je/manger/pour/la/racine/il/plus/sucré/il/venir/une/histoire/il/venir/ il/trouver mais lorsqu'il goûta la racine, c'était encoreplus délicieux », Et voilà, encore une histoire de plus. tu toli fu go a Kownuapuulay. So da di a waka te. Feyfi yuu bakadina, deux/histoire/pour/allerlà/roi-il-enlever-énigme/ainsi/puis/quand/il/marcher/ beaucoup/cinq/heure/après-midi En gros, il a deux histoirespour accéder au royaume. Il marcha longuement, et n'arriva qu'à cinq heures de l'après-midi près du lieu. da a doo Kownuapuulay konde. Da Kownuapuulay de na aba enke fà den konde de anda, puis/ il/arrive/ roi-il-enlever-énigme/pays/puis/ro i-il-enlever-énigme/être/ à/ en face/comme/comment/les/pays/être/là-bas Mais notre ami le roi vit de l'autre côté, comme les villages situés là-bas. 234 Grammaire du nengee da a doo na a se ya. Ma now boto ân de fu a aba go. puis/il!arriverlà/le/côté/-cilmais/maintenant!pirogue/NÉG/être/ pour/il/traverser/aller Pauvre de lui, il n'y avait pas pirogue pour l'amener de l'autre côté. A sidon e denki raki : « Gadu pe te mi kon ya da boto ân de, il!asseoir/ASP/réfléchir /dire/ dieu/où/jusq u'à/je/venir/ici/ puis/ pirague/NÉG/être Désespéré, il s'assitet se dit: « Mon dieu, j'aurais fait tout ce long et stérile voyage pour ne pas pouvoir y accéder! » fa mi 0 du », Neen a de ape e denki te neen a si wan gaan dede kaw e kon, comment/je/sur /faire/puis/il!être/là-bas/ASP/réfléchir/beaucoup/puis/il/voir/ unef grande/morte/vache/ASP/venir Puis il aperçut une vache morte qui descendait la rivière. Neen a teki wan tiki, neen a holi a dede kaw kon. Neen a sidon na a dede kaw tapu, puis/il!prendre/ un/bâton/puis/il!tenir!laimourir/vache/venir/puis/il!asseoir/ à/ la/ mourir/vache/au-dessus. Aussitôt il prit un bâton et retint la vache. Il s'assitdessus, Neen a dede kow tusu en saala te na Kownuapuulay lanpe. puis/Ia/morte/vache/pousser/le/tout drai r/jusqu'à/à/ rai- il-enlever-énigme/ débarcadère'' la vache lui servit de pirogue, et le transporta jusqu'aux abords du royaume. Neen di a dao, neen a raki a sani ya, mi 0 teki en fu wan lay roli, fa i 0 meki en. puis/quand/il!arrive/puis/il!dire/la!chose/-ci/je/FUT/ prendre!lui/pour/ un/énigme/histoire/comment/tu/FUT/faire/elle En descendant de la vache, il se dit que cette histoire en ferait une de plus. Et si tu te trouvais à sa place, qu'est-ce que tu en ferais ? - A man seefi be koni tuu, yon. le/homme/même/PASSFJin telligen t/vrairnent/in terjectio n Cet homme était très intelligent, quelle connaissance! - We, a man yee en nen now Asahisanimoogaaman, a man go alors/le/homme/entendre/son/nom/maintenanr/il-savoir-chose-pl us-chef! le/homme/aller « On comprend le nom de cet homme, Asabisanimoogaaman » . Ce monsieur 8 Le lieu où l'on met les pirogues, lave la vaisselle, descend dans le fleuve, etc. 235 Annexes a sikoo twalufu yali, a no man sikiifi en nen. A no man leli, soso politiki a e denki. à/ école/douze/année/il/NÉG/capable/écrire/son/nom/il/ NÉC/capa ble/ apprendre/seulement/politique/il!ASP/réfléchir a étudié durant douze années mais il est incapable d'écrire son nom ou de lire. La seule chosequi l'intéresse est la politique. -Eyee Oui - Ya, ondoofeni, i sabi, a e leli so, i sa fa a meki en. A taki : oui/recherche/il/savoirlil/ASP/apprendre/comme çJnJsavoir/commentlil/faire/le/il!dire Oui, il apprit à fàire des histoirespar de multiples recherches, sais-tu comment il sy prend? wan dede wan e pori wan libi wan na aba liba », A feni wan toli, unI mort/unI ASP/meme/un/vivre/un/à/en face/rivière/il!trouver/ un/histoire Il dit : « Un mort fit traverser un vivant, un mort vint en aide à un vivant », Il avait trouvé une histoire de plus, « a kon, a feni dii toli fu a go na Kownuapuulay ma di a doo, il!venir/il/trouver/trois/histoire/ pour/il! aller/ à/ roi-il-enlever-énigme/mais/ quand/il/arriver au total, il avait trois histoirespour aller au royaume de Kownupuulai. En arrivant, an da anga kownu a gi roli, a gi den toli fu en, kownu puu na wan. puis/avec!roi/il!donner/histoire/il!donner/les/histoire/pour/lui/roi/NÉelenlever/ NÉe/un le roi et lui se mirent à se raconter des histoires. Il lui raconta ses histoires, et le roi jùt incapable de trouver les solutions. Neen kownu taagi en taki : « We luku, mi be denki yu a wan pikin boy, puis/ roi/ raconrer/lui/quelalors/ regarder/je/PAssÉ/réfléchir/tufêtre/unI petit/garçon Le roi lui dit: « Écoute, je pensais que tu étais un petit garçon ma ala dati ya, a wan bigiman. Ma den toli di i kon a mi ebi. mais/ tout/cecil -cilc'est/ unef grande personnelmais/les/histoire/que/tu/venir/ à/moi/lourd mais je m'aperçois que tu es un homme. Je te l'avoue. tes histoires sont très difficiles. 236 Grammaire du nengee Ma mi 0 ondosuku den toli fi i, 1 0 gi mi dii dey fu ondosuku den toli fi i." mais/je/FuT/rechercher/les/histoire/pour/toi/je/FuT/donner/toi/trois/jour/ pour/rechercher/les/histoire/pour/toi Mais je ferai des recherches à propos de tes histoires. Accorde-moi trois jours pour pouvoir faire des recherches sur tes histoires. » A raki : « Iya ». Neen a gwe a osu, ma da kownu seefi, a nâ pikin sama. il!dire/oui/puis/il!partir/à/maison/mais/puis/roi/ même/il/NËG/petite/personne Il répondit: « Je te les accorde ». Après ces accords, le roi rentra chez lui, c'était un homme dgélimportant. - A gaan manenge, gaan sama c'est/grand/homme/grande/personne C'est un homme, un adulte. - Neen di a go a osu da a he a dii bedinde, ma den dii hedinde puis/quand/il!aller/à/maison/alors/iI!PAssÉ/avoir/trois/servante/mais/les/trois/ servante Il avait trois servantes qui étaient aussi sesfemmes. fi en, a uman. Da den dii hedinde fi en, piimisi fi i, pour/lui/c'est/femme/ puis/les/ trois/servante/pour/lui/pardon/pour/toi Mais les trois servantes, je m'excuse, - l'a omu. Oui/aîné Oui. - Den no sahi san na masra, den no makandi anga masra nooyti. elles/NËG/savoir/quoi/être/homme/elles/ NËG/ensemble/avec/homme/jamais Elles ne savaient pas ce qu'était un homme, elles n'avaient jamais couché avec un homme. Neen Kownuapuulay kali a laaste hedinde f' en, neen a raki : puis/roi-il-enlever-énigme/appeler/Ie/ dernier/servante/pour /1 ui/ puis/il/di rel Le roi convoqua la plus jeune de ses servantes, « Go na Asahisanimoogaaman, da i taagi en raki ala sani san di a wani i e gi en ». aller/à/il-savoir-chose-plus-chef/puis/ru/raconter/lui/que/toure/chose/ q uoi/que/il/vouloir/tu/ASP/donner/lui il Vil voir Asabisanimoogaaman et dis-lui que tu es à sa disposition. » 237 Annexes Da a 0 puu den toli gi i, i kon taagi mi, da mi 0 feni en kii. » Neen a bedinde go, puis/il/FUT/ retirer/les/histoire/donner/toi/ tu/venir!raconter! moi/ puis/je/FUT/ trouver/le/tuer!alors/la/servante/aller De cette[açon, il te racontera les histoires et te donnera les solutions, et je pourrai le tuer. neen a taki : « Asabisanimoogaaman, kownu seni mi kon a i fu i puu den toli gi mi.» puis/i1/dire/ il-savoir-chose-plus-chef/roi/envoyer!moi/venir!à/toi/pour! tuf enlever! les/histoire/donner/moi La servante alla trouver Asabisanimoogaaman et lui dit: « Je viens de la part du roi pour que tu me donnes les solutions des histoires que tu lui as racontées ». Neen Asabisanimoogaaman taki: "Ma mi wani begi i wan sani puis/il-savoir-chose-plus-chef/dire/mais/je/vouloir/demander/toi/une/chose Puis Asabisanimoogaaman lui dit: « Je voudrais te demander une jàveur ; fi i sa puu a1a den koosi a i sikin da i tan siibi anga mi a mi bedi ? » Neen a taki « Aii. pour!tu/MüD/enlever! tout/les/vêtement/à/ton/corps/puis/tuf rester! dormir/ avec!moi/à/ mon/lit/ puis/elle/dire/oui pourrais-tu te déshabiller et passer la nuit avec moi? » Puis elle répondit: « Bien sûr Mi kan du en », Neen a puu koosi, neen den didon. Piimisi fi i anga a frow, je/ pouvoir!faire/le/puis/il/enlever/vêtement/puis/ils/aller au litl pardon/ pour! ta i/avec!la/fem me que je peux le jàire », Alors ils se déshabillèrent et se couchèrent. Excusez-nous, - Ya omu. Oui/aîné Oui. - Neen a makandi anga en. Neen di a makandi anga en te a kaba, puis/i1/ensemble/avec!1ui/ puis/quand/il/ensemble/avec!lui/j usqu' à/il/ finir puis ils passèrent la nuit bouche contre bouche dans les bras l'un de l'autre. Quand ils eurent fini, sansperdre de temps, 238 Grammaire du nengee neen a taki da i taagi mi a toli fu i fu mi go taagi kownu, neen a taki : puis/il/dire/ puis/tufdire/ moilla/histoire/pour/toi/pour/moi/ aller/raconter! roi/ puis/il/dire la servante lui demanda leshistoirespour qu'elle puisse les rapporter au roi. Le jeune homme lui dit: Te i go taagi Kownuapuulay raki wan donman no kon ya, dati na a toli >1. quand/tu/aller/raconter/roi-il-enlever-énigme/dire/un/idiot/NÉC/venir/ici/ cela/être/la/histoire « Quand tu iras le voir, tu lui diras que ce n'estpas une dupe qui est venue ici ! » « Neen a frow lafu, neen a gwe. Neen di a go, neen a taagi Kownuapuulay taki : puis/la/ femme/ rire/puis/elle/ partir/ puis/quand/elle/aller / puis/elle/ raco nter/ roi-il-enlever-énigme/q ue La femme se mit à sourire et repartit chez le roi. En arrivant, elle dit tout de suite au roi: « A Asabisanimoogaaman taki wan donman no kon ya, na dati na a toli >1. le/il-savoir-chose- plus-chef/ dire/ uniperso nne-stupide/NÉc/venir! ici/ c'est!cela/c'est/la/histoire « Ce Asabisanimoogaaman m'a dit de te dire que ce n'estpas une dupe qui est venue ici l » Neen a taki : « A ley. A na den toli de a he taki taa neti >1. A seni a tweede wan kon soseefi. puis/il/ dire/ il/mentir!iI/NÉc/les/histoire/-là/il/PASSÉ/dire/ autre/soir!il/envoyer/ le/deuxième/un/venir/en même temps Alors le roi répondit: « Il ment, ce ne sont pas ces histoires qu'il m'avait racontées La nuit suivante, il envoya la deuxième servante, Dii neti a seni a laaste wan kon soseefi. A fika en seefi, now en seefi 0 go. trois/ soir/il/envoyerlla/dernier! un/venir/en même temps/il/rester/lui/même/ maintenant/lui/même/FUT/aller qui revint comme la première sans aucune explication ; ainsi de même pour la troisième. Il n'avait plus qu'à y aller lui-même. - A mu go si tu san na a tuu. il/devoir! aller!voir/ aussi/quoi/être/la/vérité Il devra sy rendre lui-même pour constater que c'est vrai. 239 Annexes ». - Neen di a go a fo neti a kon. A kalopu doo. A boy opo doo, puis/quand/illaller/à/quatre/soir/illvenir/illfrapper/porte/le/garçon/ouvrir/porte Quand le roi alla chez le jeune homme, c'était la quatrième nuit. Il frappa à la porte du jeune homme. En ouvrant la porte, a taki : « San, kownu, a i kon a mi osu ? » A gi en bangi. A taki : « We mi kon a i. » il!dire/ quoi/ roi/ c'est/ tu/venir/à/malmaison/il!donner/lui/chaise/ il!dire/ alors/ je/venir/à/toi il s'étonna: « Monsieur le roi, vous, chez moi! » Il lui donna un banc et commença à discuter. Il répondit: « Je suis venu te voir », Kownu Asabisanimoogaaman : « We manenge no de kownu a goontapu, ml wawan roi/il-savoir-chose-plus-chef/alors/homme/NÉC/être/ roi/ à/ monde/moi/seul Les deux hommes, le roi et Asabisanimoogaaman, sont face à face. « Il n'y a aucun autre roi, be de kownu a goontapu, da mi 0 dede, A so a taki mi 0 dede, PASSÉ/être/roi/à!monde/puis/je/sur/mourir/c'est/comme çaJilldire/je/sur/ mourir moi seul suis roi dans ce monde, et je vais mourir. Il a été écrit ainsi, je vais mourir. da i 0 toon kownu da manenge 0 kisi kownu na a goontapu. » pUiS/tu/FuT/devenir/roi/puis/homme/FuT/recevoir/roi/à!le/monde Alors tu deviendras roi et les hommes auront un roi dans ce monde. » - A dati a kownu taagi en. c'est! celalle/ roi/ dire/lui C'est le discours que le roi lui a tenu. - « Eyee, da mi kon a i, begi i fu i puu den toli fi i gi mi fu mi sabi den. » oui/puis/je/venir/à/toi/demander/toi/pour/tu/enlever/les/histoire/pour/toi/ donner/moi/pour/je/savoir/les « Oui, c'estpourquoi je suis venu te demander les solutions de tes histoires, pour qu'au moins avant que je meure, je puisse les connaître ». Neen a taki : « Aii, we kownu i taki mooy, ma mi wani begi i fi i sa puu puis/ il!dire/oui/alors/ roi/ tuf dire/bien/mais/ je/vouloi r/demander/toi/ pour/ toi/ Müo/enlever Puis il répondit: « D'accord, vous m'avez convaincu, mais j'ai moi aussi une faveur à vous demander, 240 Grammaire du nengee den kosi fi i a i sikin, da i tan siibi anga mi ya ». Neen a raki : « Iya ». les/vêtement/pour/toi/LOCiton corps/puis/tu/rester!dormir/avec!moi/ ici/ puis/il dire/oui pourrais-tu te déshabiller et passer cette nuit avec moi? )) Le roi répondit: « J'y consens », - TOma, a patu e kuku oboo. Tomalla/casserole/Asp/bouillir TOma, la casserole bout firtement. - A na faya, a e kuku, a na so, a so a 0 boli gaw. c'est/NÉG/chaud/il/Asp/bouillir!c'est/NÉG/comme ça/ c' est/ comme ça/ il/FUT/bouillir!vite Ce n'estpas à cause du feu, la cuisson sefait aussi, tu peux être tranquille. Neen a raki : « Iya, mi sa didon. Piirnisi fi i, puis/il/dire/oui/je/Moo/mettre au lit/pardon/pour/toi Le roi répondit: « Oui, je peux me coucher ». - Ytz omu. oui/oncle Oui - Den wooko makandi, ma a wan sani. ils/travailler!ensemble/mais/c'est/unefchose/ Excusez-nous, ils se couchèrent, mais il y avait quelque chose de différent. A kownu an be go a man wanten. Neen a kownu ondobuuku lei roi/NÉG/PASSÉ/aller!à/homme/jamais/puis/leiroi/slip Auparavant, le roi n'avait jamais dormi avec un homme. di a e weki en ondokoto anga den taa umanpikin, a na a wan. quand/il/ASP/réveiller!son/ sous-vêtement/avec/les/autre/femme/il/NÉG/avoir/un Lorsqu'il se réoeilla, ses sous-vêtements et les sous-vêtements des femmes ne se ressemblaient guère. - Eyee, a taa modeli a e meki speciel. ouille/autre/sous-vêtement/il/ASP/faire/ spécial Oui, ses sous-vêtements sont différents. 241 Annexes - We neen di a kaba, neen a teki den seeka en seefi, kiin en seefi. alors/puis/quand/il/finir/puis/il/prendre/les/préparer!l ui/même/nettoyer /lui/même Lorsqu'ils eurent fini, le roi prit ses vêtements et lesarrangea, puis il fit sa toilette. Neen Asabisanimoogaaman, neen a teki a ondobuuku f' en, neen a kiibi ne en bedi puis/il-savoir-chose-plus-chef/ puis/il/prendre/leislip/ pour/lui/puis/il! cacher/à/son/lit Pendant ce temps, Asabisanimoogaaman cacha son slip sous le lit. ondo. Neen a taki fu a puu den toli gi en. Neen Asabisanimoogaaman sous/puis/il/dire/pour/il/enleverlles/histoire/donner/lui/puis/il-savoir-chose-plus-chef Puis le roi lui demanda les solutions des histoires; comme prévu, il lui puu ala den toli mooy gi en te a kaba leti fa mi be taagi i. enlever/toutlles/histoire/bien/donner/le/jusqu'à/il/finir/comment/je/PAssÉ/ raconter/toi donna les solutions comme il le lui avait dit auparavant. Neen a poolo di a poolo, neen a taki : « A bun, mi gwe. Da tamaa neti mi 0 seni puis/il! réjouir/que/il/réjouir/ puis/ il!dire/il/bon/je/partir! puis/demain/soir/je/ FUT/envoyer Le roi était tellement content qu'il ne sepréoccupa plus de rien, et ne remarqua pas que sa culotte avait disparu. Il lui dit simplement: « C'est très bien, je pars. Demain soir, kaa i », Neen di a go, a kali den bodigal fu en di e kii sama. appeler/toi/puis/quand/il/aller/il!appeler/les/gardes du corps/pour/lui/ quelASP/tuer/personne je t'enverrai chercher ». En rentrant, il convoqua ses gardes du corps qui assassinent lesgens. Da u go teki Asabisanimoogaaman. A be gi wantu toli ya. puis/nous/aller/prendre/il-savoir-chose-plus-chef/il!PAssÉ/donner!quelque/ histoire/ici Il leur dit d'aller chercher Asabisanimoogaaman parce que celui-ci avait raconté quelques histoires, « Ma mi go feni den toli now. Tide [asiti dey fi en. » Neen den mais/ je/aller! trouver!les/histoire/maintenan tl au jou rd' hui/dernier/jou r/pour/ lui/puis/ils et maintenant le roi était capable de trouver les solutions. 242 Grammaire du nengee go teki en. Di a kon a sidon. Kownu taki den toli, a puu den te a kaba prisisi den toli a puu. aller/prendre/leiquand/il!venir fil! asseoir/roi/dire/les/histoire/ il! enlever/les/jusqu'à/ il!finir/plaisir/les/histo ire/il/enlever Lorsqu'ils le ramenèrent, il s'assit tranquillement. Le roi raconta les histoires en donnant les solutions. Il était tout joyeux parce qu'il se croyait vainqueur. Asahisanimoogaaman taki : « A bun. Mi si taki lasiti dey Eu mi ma mi wani il-savoir-chose-plus-chef/dire/il!bien/je/voir/dire/dernier/jour/pour/moi/ mais/je/vouloir Asabisanimoogaaman lui dit: « C'est très bien, je vois qu'aujourd'hui est mon dernier jour mais je voudrais tout de même akisi Kownuapuulay wan sani : ( Te i 0 kii wan foo, san i mu gi en ? » demander/roi-il-enlever-énigme/une/chose/quand/tu/FuT/tuer/ un/oiseau/quoi/tu/devoir/donner/ lui poser une question au roi: Quand on veut tuer une poule, qu'est-ce qu'on doit lui donner? » Neen a taki a an sabi, gaan se Eu den sama taki i mu gi en wata, puis/il! dire/il!NÉG/savoir/grande/côté/po ur/les/ personneldire/tuf devoir! donner/lui/eau Le roi répondit que la majorité des gens disait qu'on devait lui donner de l'eau. Neen a taki : « We, eside, Asabisanimoogaaman 0 gi Kownuapuulay wan toli haka. puis/il/dire/alors/hier/il-savoir-chose-plus-chef/FUT/donner/roi-il-enlever-énigme/ une/histoire/de nouveau Et il dit: « Hier, - Asabisanimoogaaman va raconter une flis de plus une autre histoire au roi, A 0 gi en a ini pe den 0 kii en. Eside mi be go a onti, il!FuT/donner/lui/à/dans/où/ils/FuT/tuerlle/hier/je/PAssÉ/aller/à/chasse il la racontera là où ils le tueront. Hier, je suis allé à la chasse, mi kii wan dia, a dia buba de, ma a sikin no de. Da meki den puu a toli gi en », je/tuer/un/biche/la/biche/peau/exister/ mais/lei corps/NÉG/être/ puis/faire/ils/ enlever/la/histoire/donner/lui j'ai tué une biche. Comme preuve, j'ai toujours sa peau mais le corps n'y est plus. Qu'on trouve la réponsepour lui! 243 Annexes - lVtln lasti wan! un/dernier!un La dernière! - Wan lasti wan, neen no wan sama sabi a toli. Neen a taagi Kownuapuulay unIdernier! unIpuis/NÉc/un/personnelsavoir/le/histoire/puis/il!raconter/ roi-il-enlever-énigme Mince, aucune personne ne jùt capable de donner id solution. ALors il demanda au roi taki : « Seni den suudati fi i go a ondo mi bedi, go teki a dia buba kon dire/envoyer!les/policier!pour/ tuf aller!à/ sous/ montlit! aller!prendre/la/biche/ peau/venir d'envoyer ses policiers chercher La peau de id biche chez Lui. gi i ». Neen den suudati go, neen di den go, neen den si kownu ondokoto donner/ toit Puis/ lestpolicier/aller!puis/q uand/ils/aller! puis/ ils/voir/ roi/ sous-vêtement Les policiers allèrent chercherLa peau et en cherchant, ils trouvèrent Le slip de notre cher roi. lebi nyaaa fa i si den kon doo, a opo den opo en so. A kownu rouge/idéophone/commen t!tu/voir/ ils/venir!arriver! c' est/lever/ils/lever/le/ comme ça/le/roi Son slip était faciLe à reconnaîtreparce quïL brillait d'un rouge vif Les policiers comprirent ce que signifiait L'histoire. En revenant, ils brandirent Le sous-vêtement en L'air. donpu gwolow komoto na a sutuu a dede pii. A dati meki rornber/idéophone/dehors/à/letchaise/ il/ mourir!idéophone/c'est/ cela/faire Du coup, Le roi s'évanouit et [ut tué par Le choc. C'est de cettefaçon Asabisanimoogaaman toon kownu. A dari ede manenge kisi kownu a goontapu, il-savoir-chose-plus-chef/devenir!roi/c'est/ celaIraison/homme/recevoir! roi/à/monde qu'Asabisanimoogaaman devint Le roi des hommes dans Le monde. A so a toli waka. c'est!comme ça/lethistoire/marcher C'est ainsi que s'est déroulée l'histoire. 244 Grammaire du nengee Lexique Nenge(e) - Français Ce lexique minimal regroupe les mots utilisés dans les exemples, ainsi que d'autres qui font partie du vocabulaire de base du nenge(e) tango. Remarque: sauf indication contraire, lorsqu'il y a une différence dialectale entre aluku, pamaka et ndjuka, le premier mot est en aluku/pamaka, et le deuxième est en ndyuka. (h)angi, faim / être en manque de a, il, elle, article défini singulier a(bi), avoir aba 1 abaa, traverser abal abaa (se), en face agina, riz agu, cochon domestique ala, tout Alabu セ Alabii, Arabe alen, pluie alisi, riz Aluma, Allemand ana, main / bras anda, là-bas anga, avec, et ape, là apodon, wassaye ati, cœur atirnan, personne agressive atuku, corossol avo, ancêtre masculin ayn, œil azin, vinaigre ba, morceau de canne à sucre Ba(a), terme d'adressepour un homme de même âge que le locuteur et jeune (J 6-40 ans) baa, s'il vous plaît baaka, deuil baaka, noir baala, étalé baala, frère / cousin baala, large baana, banane plantain baaw, bleu baka, dos / derrière / après baka futu tetey, tendon d'Achille Bakaa, Blanc, Européen (non Businenge) bakadina, après-midi baki, récipient, baquet bali ou balin, bidon bali, crier, annoncer bangi, banc bansa, côté du corps (jlanc), côté extérieur de la maison basi, chef basia, assistant du Gaaman et du kabiten boso / bosoo, brosse bosooko, T-shirt boto, beurre boto, pirogue boygi, apaiser boyti, sauf, en dehors de buba, peau Basili, Brésil buba mofu, lèvre bata / bataa, bouteille buku, champignon / moisi buku ede, se cogner la tête buku pasi, déblayer buku, livre bun, bon bunkopu, bon marché busi, forêt businenge / businengee, Noir Marron bay, acheter baysigi, bicyclette bee (de anga bee), être enceinte bee, lignage bee, ventre beele, pain beeman, fimme enceinte beenki, vaisselle beey, coiffer begin セ bigi(n), commencer bete / betee, meilleur bete / betee, ridiculiser bigi, gros bii, bière bii(bi), croire biifi, lettre bilo, en aval bobi, sein bofo / boloo, tapir boketi, seau boli, cuire boliman, cuisinière, fèmme booko, casser buuku, pantalon buulu, sang dagu, chien dansi, danser, remuer data / dataa, médecin, personnel médical en général dati, cela Dda, terme d'adressepour un homme âgé (+ 60 ans) et de statut social élevé de, être (localisation, attribution de propriété) de, là dede, mourir, être mort dee, sec deesi, médicament deesi, soigner deki, épais den, ifs, e!les / eux / article défini pluriel dey,jour di, quand / pronom relatif dia, biche didon, être a!longé dii, cher dii, trois diidewooko, mercredi diingi, boire diipi, a!ler vers le côté diki, creuser dipi, être profond disi, celui-ci don, stupide dongo, descendre la rivière doo, arriver do on, tambour du, faire du Fu, celui de, ce!le de duku, serviette dunsu, mi!le duungu, être saoûl duungu, sombre dyonko, somnoler dyonson, bientôt dyunta, empiler ebi セ ibi, lourd ede, en haut ede, raison ede, tête ede uwii, cheveu edeman, chef, leader non èéè, eeya /eeye, oui enke セ eke, comme esi, vite eside, hier ete, encore fa, comment faa, déboiser faagi, menstruation faagiman, femme qui a ses règles faaka, drapeau Faansi, France / fiançais Faansi Se, Guyane faawe, loin famii, fami!le fanafu, depuis fanga, attraper fanowdu, avoir besoin de fasi, accrocher fasi, manière fatu, gras / graisse / huile faya, épicé faya, fe u faya, très chaud feeda, vendredi feegete, oublier feele, avoir peur feke, léger feni / fende, trouver fense / fensee, fenêtre fesi, visage / devant / avant feti, lutter Gaanman, chefsuprême fetiman, combattant gaanto, pouce feyfi, cinq fii, être libre gaapu, empoigner gaasama, ancien fii, sentir fiingi, lancer fika, rester finga, doigt de main et de pied fini, fin fisi, poisson fo, quatre fodewooko, jeudi foluku, peuple Fon, battre, piler foo, oiseau fosi, avant / premier foto, Paramaribo fowtow, photo fowtu, faute gaasi, herbe Fu, pour fufuu, voler fufuuman, voleur gi odi, dire bonjour gi toli, raconter futu, pied / jambe giin, râper giiti, toucher, frotter gaasl, verre gaata, glisser gadu, dieu gafa, prier ganda, cour, dehors, endroit où habitent des gens gaw, vite gbe gbe, bois léger gende / gendee, être prétentieux gengen, cloche (église) gi, à, pour, de gi, donner gi bee, engrosser gi faya, allumer giili, avidité / être avide fuu, être plein / remplir fuufeli, embêter go, aller fuuku, jeter un mauvais sort gogo, fisse fuuku, tôt golingo, gorge fuukufuuku, poumons gongosa, ragots, potins gaan, être grand / très gaan tangi, merci goni, fusil goniman, chasseur / époux (homme) gaandi, être âgé goo, gourde gaanenge / gaanengee, être impertinent goo, pousser, croître goofu, être impoli / être rugueux (surjace) kaku, gagu, bégaiement goon, abattis (champ cultivé) kaJi / kay, appeler goontapu, le monde, la terre kan, peigner kan, pot goto / gotoo, canal gowtu, or kande, peut-être kankan, peigne kanpu, campement gudu, biens guli / gwili, avaler guluntu, légume kapiten (kabiten), capitaine gwe, s'en aller kasaba, manioc haw, vieux kasi, armoire hii, entier kasi, fromage holi, tenir kawsi, pinceau how, sabre kayee, cahier ibi / ibii, chaque kee, pleurer ini / inii, chaque Keol, Créole keti, chaîne kii, tuer kini, genou kisi, attraper / prendre / obtenir kofi, café kofu, poing koko, bouton koko, faire un nœud koko, frapper (à la porte) / ini, intérieur inpi, chemise iti, jeter iya, oui (poli) kaabita, chèvre kaabu, crabe kaabu, gratter (des herbes) / racler kaagi, plainte kaaka, ombre kaakiti, force, pouvoir kaasi, gratter / réprimander kaba, finir kado, cadeau kai, tomber kaka, être courbé donner un coup de poing koko, nœud koko, noyau, graine koko lanpu, lampe à huile kokohe, lèpre kokobeman, lépreux kaka, excrément, déféquer kokonoto, noix de coco kakafoo, coq koli, tromper quelqu'un 249 lebi, être rouge / être brun (personne) komoto, sortir de kon, venir leli, apprendre konde / kondee, viLLage / pays / viLLe lepi, mûr koni, être inteLligent / inteLligence lesi, paresseux koo, calme lesipeki, respect / respecter koo, Jroid koo, tortue lay, ail leti, droit /juste ley, conduire ley, mensonge / mentir leysi, fois leysi, Lire liba, fleuve libi, vie / vivre linga, anneau lobi, aimer lobi, oindre Ion, courir lontu, jaire Le tour Ion tu, rond / autour loto, abîmé, gâté lowe, s'enfuir luku, regarder lutu, racine ma, mats maandi, être offinsé / s'offinser de makisita, moustique makiri, êtrepuissant malalia, paludisme malenge, handicapé rnamanten, matin man, personne (générique) / personne mâle lay, charger(une pirogue) man, pouvoir koosi, vêtement kosi, insulter koti, couper kownu, roi koy, sepromener kpolon, fin [idéophone} kuku, biscuit / cuire (bouillir) kuku, cuisine kukutu, gauche / corrompu Kuli, Indien (d'Inde) kuutu, réunion / discuter / porterplainte / calomnier kwaka, couac kwasi, Lèpre kweki, éleuer kwetikweti, absolument pas kwey, pagne des[eunes fiLLes langa, Long lanti, gouvernement / public lasi, arrière lati, tard law,fo u lawman, personnefoLLe 250 Gridnmafre du netlgèe manali, tamis moni, argent manenge / manengee, homme rnoo, plus / dépasser mangi / mangii, maigre moy,joli manpikin, garçon / fils mu, devoir manyan, mangue / manguier muliki, difficile / énerver masi, écraser mun, mois / lune masini, machine munde / monde, lundi matapi, couleuvre à manioc musu, devoir / certitude mati, ami naki, frapper, battre mato, conte namo, pas plus / seulement may(n), belle-mère nanasi, ananas mazonzon, cervelle nanay, aiguille me, matre nanga, ongle meki / meke, jàire nati, mouillé menbe / menbee, se souvenir / penser nay, coudre met, maître neen, ensuite met(r)es, maîtresse nefi, couteau rneti, viande / animal neki, cou neki ana, poignet neko, liane à nivrée meyse, jeune fille mi, je / me / moi mindi / mindii, moitié miti, rencontrer miti mofu ou rneki mofu, être d'accord, se mettre d'accord mm a, mère Mma, terme d'adresse pour une jèmme dgée (+ de 60 ans) et de statut social élevé nen, nom nenge / nengee, personne, langue (businenge) neti, nuit nongo, proverbe nono, non (poli) nosu, nez mofu, bouche now, maintenant mofu, message nownow, maintenant mofu, mot noyti, jamais mofu, ouverture nyan, manger mongi / mongii, singe nyanyan, nourriture nyoni, petit nyun san, lever du soleil pasa, passer pasi, chemin payman, paiement nzaw, éléphant obiaman, homme avec des forces surnaturelles - pee, Jouer peesi, endroit peeti, assiette obiaurnan, jèmme avec des[orees surnaturelles odi, salut ogi / ogii, mauvais, méchant oli, tenir 010, trou olornan, fOssoyeur omen, combien omu, oncle (terme d'adresse) ondi, quelle ondo / ondoo, dessous ondoo, défricher onten, quand ontirnan, chasseur opasi, infirmier opo, lever / ouvrir opu, en amont osu, maison paandi, planter paata, êtreplat paati, partager pakiseli, réfléchir pali, pagaie pangi, pagne panpila, papier / documents d'identité panya, éparpiller pen, douleur pii, tard [idéophone] nyun, nouveau gイ。ュゥセ 252 du nengee pii, peler piirnisi, pardon piisii, plaisir piiti, déchirer piki, répondre pikiman, littéralement « le répondeur » (personne qui joue le rôle d'interlocuteur dans les leuutu ou les contes) pikin, enfànt / petit pikinenge / pikinengee, enfant pilen, piranha pina, êtrepauvre pinda, arachide pingo, cochon bois pipi, penis pisi, pièce plSI, uriner pooti, êtrepauvre popoy, vagin poti, mettre poy, pouvoir Ppa, terme d'adresse pour un homme âgé (+ 60 ans) puu, arracher, enlever Sa, forme d'adresse pour une femme de même âge ou jeune saafi セ saafisaafi セ saaflio, doucement sikin, corps sikoo, école Saanan, Surinam sikoonenge 1 sikoonengee, enseignant / personnel de l'ecole saanti, mépriser sikoo man, élève saapu, aiguISer sikoo urnan, institutrice sabi, savoir sikowtu, policier safisafi, doucement sineki, serpent safu, ètre doux Sineysi, Chinois saka, descendre / déposer (un dossier) singi, chanter saka, sac sipali, épargner sali 1 say, être suffisant sipali, raie sama, personne / qui? sipiki 1 sipikii, clou same, public sipiki 1 sipikii, miroir san, quoi? sisa, sœur san, soleil siste, infirmière san dongo, coucher du soleil sitaafu, punir / prison sani, chose / afJàire sitaati, rue sata 1 sataa, samedi sitee, défi / parier sayde, pourquoi so, ainsi se, côté sodoo, pilotis seefi, même soli, montrer seeka, réparer / résoudre (un problème) soli 1 soy, montrer seepi, filet solugu, s'occuper de seli, vendre son, certain seni 1 sende, Clwoyer sonde, dimanche seybin, sept sonde 1 sondee, sans SI, soo, bord uotr sibi, balayer soo, mouton paresseux sidon, s asseoir Soolan, Saint-Laurent siibi, dormir sooto, enfermer à dé / clé sikiifi, écrire soso, seulement 253 soso kaali, sans raison tapu, au-dessus de / en haut sowtu, sorte de tapu, fermer subi, monter tata, père suku, chercher te, jusqu'à ce que / quand sukuu, récurer te, thé sukuu, sucre te, très sumee, odeur tee, queue sumee, sentir teki / teke, prendre sungu, se noyer ten, temps supun, cuillère tenbe / tenbee, art susu, chaussure tenbeman/ tenbeeman, artiste sutuu, chaise tetey, corde suwa, amer / acide tey, lier suwa (anga), rape suwaki, faible Tia, terme d'adresse pour une femme tide, aujourd'hui sweti, transpirer tifi,dent switi, être doux / être sucré tii, mener switi, sucre Tiifo), terme d'adresse pour un homme switimofu, gibier / viande (40-60 ans) syen, avoir honte tiiki, repasser taa, autre tiiman, conducteur / leader taagi, raconter, dire tiingi, puer taanpu, être debout tiki, bâton tabiki, île tikii, chatouiller tafa / tafaa, table todo, grenouille taki, parler toli, histoire taki, que tomati, tomate takiman, porte-parole tone, léger handicap mental taku / takuu, mauuais, méchant tongo, langue tamaa, demain toobi, problème tan, rester toon, fois Tante, tante (terme d'adresse) tooto, ancêtre 254 toto, pousser way, souffler / s'éloigner tow, se marier weiylse, toilettes towe, jeter wegi, peser tudewooko, mardi weki, se réveiller turnisi, trop we1i, jàtigue / être jàtigué twaalufu, douze we1i / wey, porter un uêtement tya, apporter wenki / winki, magasin tyaypi, beaucoup wenkiman, uendeur tyobo, sale weti, blanc udu, bois wiki, semaine uku, pêcher / ligne, hameçon uman,jèmme wini, gagner winti, esprit umanpikin, fille, jèmme wisiwasi, bon à rien waan, chaud wiwii / uwii, jèuille / chelieu wagi, voiture wooko, travail / travailler waka, marcher wookoman, travailleur wakaman, voyageur wakauman, jèmme adultère woon, ver wowoyo, marché wan, un, une wowtu, mot wan wan, quelques-uns ya, ICl wansi / winsi, même si ya, OUI wanten, soudain yali, an wantu, quelques-uns Yanpaneysi, [auanais / javanais wasi, laver yee, entendre / comprendre wasirnasini, machine à laver yeepi, aider wata / wataa, eau yesi, oreille wawan, seul yonku, être jeune wawasi, guêpe yuu, heure waway, éventail ze, mer wani, vouloir 255 Lexique Français - Nenge(e) Ce lexique minimal regroupe les mots utilisés dans les exemples, ainsi que d'autres qui font partie du vocabulaire de base du nenge(e) tango. Il n'a pas la prétention d'être exhaustif et ne représente qu'une petite partie du vocabulaire des langues businenge. Remarque: sauf indication contraire, lorsqu'il ya une différence dialectale entre aluku, pamaka er ndjuka, le premier mot esr en aluku et en pamaka, et le deuxième est en ndyuka. à, gi allonger (s'J, didon abattis (champ cultivé), goon allumer, gi faya abîmé, gâté, loto amont,opu absolument pas, kwetikweti amer / acide, suwa accord (se mettre d'), miti mofu ou meki mofu ami, mati accrocher, fasi ananas, nanasi an, yali acheter, bay ancêtre, rooto âgé (être), gaandi ancêtre masculin, avo agressive (personne), atiman ancien, gaasama aider, yeepi animal/viande, rneti aiguille, nanay anneau, linga azgUlser, saapu apaiser, boygi ail, lay appeler, kali / kay aimer, lobi apprendre, leli ainsi, so après, baka Allemagne, Aluma après-midi, bakadina aller, go Arabe, Alabu ou Alabii aller vers le côté, diipi arachide, pinda 256 Grammaire du nengee argent, moni armoire, kasi arrière, lasi arriver, doo art, tenbe 1 tenbee artiste, tenbemanl tenbeeman assiette, peeti assistant du Gaanman et du kabiten, basia attraper, fanga attraper 1prendre 1 obtenir, kisi au-dessus de, tapu aujourd'hui, tide autour de, lontu autre, taa aval, bilo avaler, guli 1 gwili avant, fosi avant, devant, fesi avec, anga avidité 1 être avide, giili avoir, a(bi) balayer, sibi bananeplantain, baana banc, bangi bâton, tiki battre, piler, Eon beaucoup, tyaypi bégaiement, kalm, gagu belle-mère, rnaytn) besoin de (avoir), fanowdu beurre, boto 257 biche, dia bicyclette, baysigi bidon, bali ou balin biens. gudu bientôt, dyonson bière, bii biscuit, kuku blanc, weti Blanc, Européen, non Businenge, Bakaa bleu, baaw boire, diingi bois, udu bois léger, gbe gbe bon, bun bon à rien, wisiwasi bon marché, bunkopu bord, soo bouche, mofu bouteille, bata 1 bataa bouton, koko Brésil, Basili brosse, boso 1 bosoo brun (être), pour une personne, lebi cadeau, kado café, kofi cahier, kayee calme, koo campement, kanpu canal, goto 1 gotoo capitaine, kapiten ou kabiten casser, booko cela, dati celui de, celle de, du fu cochon domestique, agu celui-ci, disi cœur, ati certain, son cogner la tête (se), buku ede cervelle, mazonzon coiffir, beey chaîne, keti combattant, fetiman chaise, sutuu combien,omen champignon / moisi, buku comme, enke ou eke chanter, singi commencer, begin ou bigi(n) chaque, ibi (ou) ini / ibii (ou) ibii comment, fa charger (une pirogue), lay comprendre, yee chasseur, ontiman conducteur / leader, tiiman chasseur / époux (homme), goniman conduire, ley chatouiller, tikii conte, mato chaud, waan coq, kakafoo chaussure, susu chef, basi corde, tetey corossol, atuku chefsuprême, Gaanman corps, sikin chef, leader, edeman côté, se chemin, pasi côté du corps (flanc), côté extérieur de la maison, bansa chemise, inpi cou, neki cher, dii couac, kwaka chercher, suku coucher du soleil, san dongo cheveu, ede uwii coudre, nay chèvre, kaabita couleuvre à manioc, matapi chien, dagu couper, koti Chinois, Sineysi courbé (être), kaka chose / ajfàire, sani cinq, feyfi cour, dehors, endroit où habitent des gens, ganda clé / [ermer à clé, sooto courir, Ion cloche (église), gengen cousin, frère, baala clou, sipiki / sipikii couteau, nefi cochon bois, pingo crabe, kaabu 258 Grammaire du oengeé Créole, Keol creuser, diki crier, annoncer, bali croire, bii(bi) cuillère, supun cuire, boli / kuku cuisine, kuku cuisinière, femme, boliman danser. remuer, dansi de, gi déblayer, buku pasi déboiser, faa debout (être), taanpu déchirer, piiti défi / parier, sitee défricher, ondoo demain, tamaa déposer un dossier, saka dent, tifi depuis, fanafu descendre, saka descendre la rivière, dongo dessous, ondo / ondoo deuil, baaka deuoir, mu ; musu dieu, gadu difficile, muliki dimanche, sonde dire bonjour, gi odi doigt de main et de pied, finga donner, gi dormir, siibi lセャ、ア|・ 259 Françaî5 - Nenge(e} dos / derrière, baka doucement, saaf - saafisaafi - saaflio safisafi douleur, pen douze, twaalufu doux (être), safu drapeau, faaka droit / juste (être), leti eau, wata / wataa école, sikoo écraser, masi écrire. sikiifi éléphant, nzaw elève, sikoo man élever, kweki éloigner (s'), way embêter, fuufeli empiler, dyunta empoigner, gaapu encore, ete enceinte (être), de anga bee endroit, peesi énerver; gêner, muliki enfant, pikinenge / pikinengee enfant / petit, pikin engrosser, gi bee enleuer, arracher, puu enseignant. personnel de L'école, sikoonenge / sikoonengee ensuite, neen entendre / comprendre, yee entier, hii ennoyer, seni / sende épais, deki épargner, sipali éparpiller, panya épicé, faya esprit, winti et, anga étalé (être), baala être (localisation, attribution de propriété), de éventail, waway excrément 1 déflquer. kaka ftlce (en fàce de), aba / abaa fàible, suwaki fàim 1 être en mtmque de, (h)angi fàire, du ; meki / rneke fàire le tour, lontu faire un nœud, koko fàmille, famii fàtigue 1 êtrefàtigué, weli fàute, fowtu fèmme, uman fèmme adultère, wakauman fèmme avec desfOrces surnaturelles, obiauman fèmme enceinte, beeman fèmme qui a ses règles. faagiman fenêtre, fense / fensee fèrmer. tapu fèsse, gogo fèu, faya fèuille 1 cheveu, wiwii / uwii filet, seepi fille, umanpikin 260 Grammaire du nengil!!! fin [idéopbone], kpolon fin, fini finir, kaba fleuve, liba fois. leysi ; toon fOrce, pouvoir, kaakiti fOrêt, busi fOrme d'adresse pour une fèmme de même âge ou jeune, Sa fOssoyeur, olornan fOu 1personnefOlie, law / lawman France 1[rançais, Faansi frapper (à la porte) 1 donner un coup de poing, koko ftapper. battre, naki ftère 1cousin, baala ftoid, koo ftomage, kasi fusil, goni gagner, wini garçon1fils. manpikin gauche 1 corrompu, kukutu genou, kini gibier 1 viande, switimofu ou sitimofu glisser, gaata gorge, golingo gourde, goo gouvernement 1public, lanti graisse 1 êtregras, fatu grand (être), gaan gratter (des herbes) 1 racler, kaabu gratter 1 réprimander; kaasi grenouilfe, todo jeter, iti gros, bigi jeter, towe guêpe, wawasi jeter un mauvais sort, fuuku Guyane, Faansi Se jeudi, fodewooko handicapé, malenge jeune (être), yonku / yonkuu handicap mental léger. tone jeune filfe, meyse haut, tapu / ede joli, moy herbe. gaasi Jouer, pee heure, yuu jour, dey hier, eside jusqu'à ce que / quand, te histoire, toli là, ape homme, manenge / manengee là, de homme avec des forces surnaturelles, obiaman là-bas, anda honte (avoir), syen ou sen lancer, fiingi huile, fatu langue, tongo let, ya lampe à huile, koko lanpu large, baala il, elfe, article défini singulier, a laver, wasi île, tabiki léger, feke ils, elles / eux / article défini pluriel, den légume, guluntu impertinent (être), gaanenge / gaanengee lèpre, kokobe impoli (être), goofu lèpre, kwasi Indien (d'Inde), Kuli lépreux, kokobeman infirmier, opasi lettre, biifi ゥョヲイュ│セ lever du soleil, nyun san siste institutrice, sikoo uman lever / ouvrir, opo insulter, kosi lèvre, buba mofu intérieur, ini liane à nivrée, neko intelligent (être) / intelfigence, koni libre (être), jamais, noyti lier, tey Javanais / javanais, Yanpaneysi lignage, bee je / me / moi, mi lire, leysi 261 fii livre, buku médicament, deesi loin, faawe meilleur, bete / betee long,langa même, seefi lourd, ebi セ ibi même si, wansi / winsi lundi, munde / monde mener, tii lune / mois, mun mensonge / mentir, ley lutter, feti menstruation, faagi machine, masini mépriser, saanti machine à laver, wasimasini mer, ze magasin, wenki / winki merci, gaan tangi maigre, mangi / mangii mercredi, diidewooko main / bras, ana mère, mma maintenant, now message, mofu maintenant, nownow mettre, poti matre, me mille, dunsu mats, ma miroir, sipiki / sipikii maison, osu mois / lune, mun maître, met moitié, mindi / mindii maîtresse, metlrjes monde / terre, goontapu manger, nyan monter, subi mangue / manguier, manyan montrer, soli / soy manière, fasi morceau de canne à sucre, ba manioc, kasaba mot, wowtu marché, wowoyo mouillé, nati marcher, waka mourir, être mort, la mort, dede mardi, tudewooko moustique, makisita marier (se), tow mouton paresseux, soo matin, mamanten mûr, lepi mauvais, méchant, ogi / ogii nez, nosu mauvais, méchant, taku / takuu nœud, koko médecin, personnel médical en général, data / dataa noir, baaka 262 GrammaIre du nengee Noir Marron, businenge / businengee noix de coco, kokonoto nom, nen non, èéè non (poli), nono nourriture. nyanyan nouveau, nyun noyau, graine, koko noyer (se), sungu nuit, neti odeur, sumee œil, ayn offensé(être) / s'offenser de, maandi oindre, lobi oiseau, foo ombre, kaaka oncle (terme d'adresse), omu ongLe, nanga or, gowtu oreille, yesi oublier, feegete oui, eeya /eeye OUI, ya oui (poli), iya ouverture, mofu pagaie, pali pagne, pangi pagne desjeunes filles, kwey paiement, payman pain, beele paludisme, malalia pantalon, buuku papier / documents d'identité, panpila 263 lexique Français- Nenge(e) Paramaribo, foto pardon, piimisi paresseux, lesi parler, taki partager, paari pas plus / seulement, namo passer, pasa pauvre, pina ; pooti peau, buba pêcher/ Ligne, hameçon, uku peigne, kankan peigner. kan peler. pii penis, pipi penser, menbe / menbee père, tata personne, nenge / nengee personne (générique) / personne mâle, man personne / qui ?, sama peser, wegi petit, nyoni peuple, foluku peur (avoir), feele peut-être, kande photo, fowtow pièce, pisi pied / jambe, futu pilotis, sodoo pinceau, kawsi piranha, pilen pirogue, boto plainte, kaagi plaisir, piisii planter, paandi plat (être), paata pleurer, kee pluie, alen plus / dépasser, moo poignet, neki ana poing, kofu poisson, fisi policier, sikowtu porter, tya porter un vêtement, weli / wey pot, kan pouce, gaanto poumons, fuukufuuku pour, fu ; gi pourquoi, sayde ; fusayde pousser, toto pousser, croître, goo pouvOIr, man POUVOIr, poy premier, fosi prendre, teki / teke prendre soin de, s'occuper de, solugu prétentieux (être), gende / gendee prier, gafa problème, toobi profond (être), dipi promener (se), koy proverbe, nongo public, same puer, tiingi puissance/ êtrepuissant, makiti punir / prison, sitaafu quand, onten quand / pronom relatif, di quatre, fo que, taki quelle, ondi quelques-uns, wan wan quelques-uns, wantu queue, tee quoi ?, san racine, lutu raconter, gi toli raconter, dire, taagi ragots, potins, gongosa raie, sipali raison, ede rape, suwa (anga) râper, giin récipient, baquet, baki récurer, sukuu réfléchir, pakiseli regarder, luku remplir / êtreplein, fuu rencontrer, rniti réparer / résoudre (un problème), seeka repasser, tiiki répondre, piki 'répondeur' (personne qui joue le rôle d'interlocuteur dans les réunions formelles ou les contes), pikiman respect / respecter, lesipeki rester, fika s 'en aller, gwe sentir, fii rester, tan sentir, sumee réunion / discuter / porter plainte / calomnier, kuutu sept, seybin réveiller (se), weki serviette, duku ridiculiser, bete / betee seul, wawan serpent, sineki riz, agina, seulement, soso riz, alisi s'il vous plaît, baa roi, kownu singe, mongi / mongii rond / autour, lontu sœur, sisa rouge (être), lebi soigner, deesi rue, sitaati soleil, san rugueux (être), goofU sombre, duungu s'enfùir, lowe somnoler, dyonko sabre, how sorte de, sowtu sac, saka sortir de, kumoto / kornoto Saint-Laurent, Soolan soudain, wanten sale, tyobo souffler, way salut,odi samedi, sata / sataa sang, buulu sans, sonde / sondee sans raison, soso kaali saoûl (être), duungu souvenir (se), menbe / menbee stupide, don sucre, sukuu sucre / être sucré, switi suffir / être suffisant, sali / say Surinam, Saanan s'asseoir, sidon table, tafa / tafaa sauf en dehors de, boyti tambour, doon savoir, sabi tamis, manali seau, boketi tante (terme d'adresse), Tante sec, dee tapir, bofo / bofoo sein, bobi tard, lati semaine, wiki tard [idéophone}, pii temps, ten trop, tumisi tendon d'Achille, baka futu tetey trou, tenir, (h)oli trouver, feni / fende terme d'adresse pour un homme (40-60 ans), Tii(o) T-shirt, bosooko terme d'adresse pour un homme âgé (+ 60 ans), Ppa terme d'adresse pour un homme âgé (+ 60 ans) et de statut social élevé, Dda terme d'adresse pour un homme de même age que Le Locuteur et jeune (J 6-40 ans), Ba(a) 010 tuer, kii un, une, wan uriner, pisi vagin, popoy uaisselle, beenki vendeur, wenkiman vendre, seli terme d'adresse pour une [emme, Tia vendredi, feeda terme d'adresse pour une jèmme âgée (+ de 60 ans) et de statut social éLevé, Mma venir, kon tête, ede vêtement, koosi toilettes, welylse viande, meti tomate, tomati vie / vivre, libi kai vieux, haw tortue, koo viLLage / pays / uille, konde / kondee tôt, fuuku vinaigre, azin toucher, frotter, giiti tout, ver, woon verre, gaasi thé, te tomber, ventre, bee visage / devant / avant, fesi ala transpirer, sweti trauail / trauailler. wooko trauailleur, wookoman traoerser. aba / abaa très, te ; gaan très chaud, faya trois, dii tromper quelqu'un, koli 266 Grammaire du nengee vite, esi ; gaw uoir, SI voiture, wagi uoler; fufuu voleur, fufuuman uouloir, wani voyageur, wakaman wassaye, apodon Bibliographie OUVRAG ES ET ARTIC LES DEL INUWSIlOillc., 1989 Marrons er esclaves de Guyane: y,a-r-il deux rypes de créolisarion ? Etudes Créoles, 12 (I) : 107-117. ALLEYNE M. j., 1986 Genesis and developmenr of the equarive copula in Sranan », In Muysken P., Smith N. (éd.) : Substrata versus universals in creolegenesis, Amsterdam, J. Benjamins: 103-128. ARENDS _ 1995 Granzmaticalization in creoles: the deuelopment ofdeterminers and relative clauses in Sranan. Amsterdam, IFOTT, coll. Srudies in language and language use. BRUYN A., « j., 1989 Symaetic deuelopment in Sranan. Dissertarion non publiée, univ. carholique de Nijmegen. ARENDS ARENDS DUBELAAR C. N., 1992 The Ajàka script: an indigenous syllabic script ofthe Ndjuka ofthe Tapanahony River, Suriname. With a commented bibliography. Paper presented at the Soesrerberg Congress. C. N., PAKOSIE A., 1993 Kago Buku : notes by Captain Kago from Tabiki, Tapanahoni River, Suriname, wrirrcn in the aurochronic syllabic Ataka script. Nieuioe IVest Indische Gids, 67 (3/4) : 239-279. DUBELAAR j., 2002 « dé-hisroricisarion » de la créoJogenèse. Etudes Créoles, 25 (I): 143-156. La J., PERL M., 1995 Early Suriname Creole Texts. Franckfurt, Vervuerr. ARENDS J., MUYSKEN P., SMITH N. (éd.), 1995 Pidgins and Creoles. An introduction. Amsterdam, J. Benjamins. ARENDS K., 2002 « L'aluku : un créole surinamien en territoire français ». In : Langues de Guyane, n° spécial de Amerindia, 26/27 : 279-292. BUBY 267 CARLIN E. B., ARENDS J., 2002 Atlas ufthe languages ofSuriname. Leiden, KITLV GONGGRI]P J., 1960 The evolution of a Djuka-script in Surinam. Nieuwe IVest lndische Gids, 40 : 63-72. L., 1999 Restructuration grammaticaLe dans Les Langues creoles: Le casdu ndjuka, un creole de base lexicale anglaise. HUTTAR G., HUTTAR Mo, 1997 GOURY « Reduplication in Ndyuka ». ln Spcars, Winford (éd.) : The structure and status ofPidgins and Creoles. Thèse doct., univ. Paris VII. Amsterdam, J. Benjamins: 395-414. L., 2002 a Langues businenge de Guyane française: de la tradition orale à l'écriture, présentation de diverses expériences à travers le temps ». In Caubet D., Chaker 5., Sybille J. (éd.) : Codification des Langues de France, Paris. l'Harmattan: 179-181. MIGGE GOURY « GOURY L., 2002 b Prédication en ndjuka : la copule thématique na ». In Morel M. A. (éd.) : Les lançues d'Amérique, n° spécial de FaitJde Langue, 20 (1) : 175-] 86. « GOURY B., 1998 a Substrate influence in the formation ofthe Surinamese plantation creole : a consideration ofsociohistorical data and Linguistic data from Ndyuka and Gbe. Presented for the Degree Doctor of Philosophy, univ. Ohio. MIGGE Bo, 1998 b Suhstrate influence in creole formation: the origin of give-type seriai verbs constructions in the Surinamese plantation creole. }PCL, 13 (2) : 2] 5-265. s., 2000 The origin of the Syntax and Scmanrics of Property irems in the Surinamese plantation creole In Mc Whoner (éd.) : MIGGE L., 2002 c « « Un exemple de restructuration grammaticale: le morphème de en ndjuka In : Langues de Guyane, n° spécial de Amerindia, 26/27 : 293-3] 8. ». Limguage changeand Language contact in Pidgins and Creoles, Amsterdam, J. HUTll\R G., 1987 Benjamins: 201-234. The Afaka script: an indigenous creole syllabary ». In Flemminl;; I. (éd.) : MIGGE The thirteenth LACUS forum 1986. « « Lake Bluff. (Il.), Linguistic association of Canada and the United Srares : ] 67 -] 77. HUTTAR G., 1988 NoM on Kwinti. A Creole ofCentral Suriname. Occasional paper at the Society for Caribbean linguistics, 20. HUTTAR Go, 1992 « Afaka and his creole syllabary », ». s., 2001 Communicaring gender in the Eastern Marcon Creole ». In Hellinger M., Bussman H. (éd.) : Gender across LanguageJ, Amsterdam, J. Benjamins: 85-104. MIGGE B., 2002 The origin of the copulas(dln)a and de in the Eastern Maroon Creole. Diachronica, 19 (1) : 81-133. univ. Texas-Arlington : 593-604. B; 2003 a The origin of predicate reduplication in the Suriname Eastern Maroon Creole ». In Kouwenberg S., (éd.) : G., HUTTAR M., 1994 Ndyuka. Londres; New York, Routledge. Tioice as meaninçju]. Reduplication in Pidgins, CreoTes and other contact LanguageJ, Londres, Bartlebridge : 61-71. InShinJa, HwangJ., Merrifield W R. (éd.), Language in Context : essaysjorRobert E. Longacre. Dallas, SIL; HUTTAR 268 MIGGE « 2003 b CreolefOrmation as langague contact: the case ofSuriname Creoles. Amsterdam, J. Benjamins. MIGGE B., ANElL! S., 1994 Mato. Contes des Aloukous de Guyane. Conseil international de la langue française; Mi Wani Sabi. ANElL! S., 1990 Nongo, proverbes aloukous. [Saint-Laurent-du-Maroni], les Deux fleuves. 1993 Lexique français - bushinenge et/ bushinenge - .français. Grand Sanri, impr. Multi print, BINDAULT M., CENTRE RÉGIONAL DE DOCUMENTATION PÉDAGOGIQUE, 2003 N., 1987 The genesis ofthe creole languages ofSurinam. Unpublished dissertation, univ, Amsterdam. SMITH SHANKS L., KOANTING E.D, VELANTIE CT, 1994 A buku lu okanisi anga ingiisi wowtu. Paramaribo, SIL. Wakaman buku Paramaribo, SIL, 1993. Beibel. Okanisi tango Wycliff Bible Translators. Paramaribo, SIL, 1999. Kololu anga meti Ecole de la Charbonnière, coll. Graines d'écrivains. Napi Tutu. L'entant, la flûte et le diable. CRDP, coll. Contes et tradition orale en Guyane. Teli! Ecole de la Charbonnière, coll. Graines d'écrivains. T., 2000 U gende. Saint-Laurent-du-Maroni, le Printemps des poètes. Amina anga a obia doon Ecole de la Charbonnière, coll. Graines d'écrivains. DINGUIOU OUVRAGES OU ARTICLES D'HISTOIRE ET D'ANTHROPOLOGIE J., 1995 Demographie factors in the formation of Sranan », ln Arends J. (éd.) The early stages ofcreolization, Amsterdam, J. Benjamins: 233-285. ARENDS « 269 Bi!>llographie T., 1994 Les relations entre Français et Bonis en Guyane [rançaise : processus de colonisation et dépendance à trauers le problème.frontalier du Maroni (1836-1983). Mémoire de maîtrise d'histoire, univ. Toulouse-Le Mirail. BELLARDIE BILBY K., 1987 HOOGBERGEN W. S. M., 1990 Les Boni et les communes: un problème d'intégration. Equinoxe, 24 : 100-111. The Boni Marcon Wilrs in Suriname. Leiden, E. J. Brill. HURAUlT j., 1970 BIlBY K., 1989 a « La transmission du savoir chez les Boni », ln De Groot 5., Hoogbergen w., Bilby K. (éd.) : Sur les traces de Boni, Cayenne, Conseil régional de Guyane: 21-22. BILBY K., 1989 b Africains de Guyane. Paris, Mouton. HURAULT j., 1%1 Les noirs réfùgiés boni de la Guyane Française. Dakar, IFAN. POSTMAJ.,1990 La musique aluku. ln Jean-Louis M. P., Collomb G. (éd.) : Musiques en Guyane, Cayenne, Bureau du patrimoine ethnologique: 49-72. BILBY K., 1990 The remaking ofthe Aluku : culture, politics, and Maroon ethnicity in French South America. Unpublished dissertation, univ. John Hopkins. Baltimore (MaL). BILBY K., DELPECH B., FLEURY M., VERNON D., 1988 Vocabulaire alimentaire en usage chez les Aluku et Ndjuka du bassin du Maroni. Cayenne, Orstorn. BILBY K., DELPECH B., FLEURY M., VERNON D., 1989 L'alimenlation des Noirs Marrons du bassin du Maroni, vocabulaire, pratiques, représentations. Cayenne, Orstom. The dutch in the atlantic slave trade, 1600- 1815. Cambridge, Cambridge university press. PRICE R., 1975 Saramaka social structure: analysis ora Maroon society in Surinam. Rio Pied ras, lnstiture of caribbean studies of the university of Puerto Rico. PRICE R., 1990 Altzbis world. Baltimore (MaL), John Hopkins university press. PRICE R., 1994 Les premiers temps. Paris, le Seuil. PRICE R., 2002 Maroons in Surinam and Guyane: How many and where ? Nl'W Wést lndian Guide, 76 ( 1). PRICE R., PRICE S., 2003 FLEURY M., 1986 Les Marrons. Montpellier, Vent d'Ailleurs. Les plantes alimentaires de cueillette chez les Boni de Guyane française. Cayenne, Orstom. PRICE R., PRICE S. (éd.), 1992 FLEURY M., 1991 « Busi-nenge », les hommes-tarit. Essai d'ethnobotanique chez lesaluku (boni) l'Il Guvane[rançaisc. Thèse docr., univ. Paris VI. 270 Grammaire du nengee Stedmans Surinam: lifè in an eightl'l'n-century slaue society. An abridged, modernized edition ofnarratives ofSurinam, by John Gabriel Stedman. Baltimore (MaL), John Hopkins university press. PRICE S., 1993 VERNON Coioiues and Calabashes. Ann Arbor (Mich.), university of Michigan press. PRICE S., PRICE R., 1999 Française. Paris, Orstom. VERNON Marcon Arts. Cultural vitality in the African Diaspora. Boston, Beacon. H. U. E., W, 1988 D., 1985 Bakuu : le mal moderne. Un culte de sorcellerie chez les Marrons Ndjuka du Suriname. Mémoire EHESS, Paris. THODEN VAN VELZEN VERNON VAN WETERING « The great jàther and the danger: religious cuits, material[arces and collectivefimtasies in the world ofthe Surinamese Maroons. D., 1992 Les représentations du corps chez les noirs marrons ndjuka du Surinam et de la Guyane D., 1987 Payer n'est pas mourir. " Le sens des prestations dans une médecine traditionnelle. Mémoire DEA anthropologie, EHESS. Paris. D., 1990 Dordrecht, Foris. VERNON TOULEMONDE-NIAUSSAT Sorne prominent features of Ndjuka Maroon medecine. Nieuwe W'eJt Indische Gids, avr. 90 : 209-220. M., 1993 Anthropologie des dynamiques intcrculturelles et de dévéloppement dans la région frontalière du bas Maroni. VERNON Thèse docr., univ. François Rabelais, Tours. Money magic in a modernizing Marcon society. Tokyo, ILCCA. 271 Bibliographie D., 1985 accent 45 comparatif accompli 84 complément du nom Afaka 20-24 agent 78, 139-140, 152 alphabet aluku 20-21, 26, 42 7,11-12,17-20,41, 46- 50, 24, 27-28, 33, 104-105, 184 amérindien 10, 12-13, 15,17,61-62,72,90,166 adjectif 63, 66-69, 73, 82, 84, 86, 91,108,109,110-114,162,170 adjectif démonstratif 68, 69 adjectif statif 112-114 adverbe .... 67,86,97, 110, 115, 117-119, 129,138,162,167-170,172-174 adverbe locatif 67, 115, 117-119,124,129 article 64-69, 118 aspect 84,89-93,99, 104-109, 113 84, 98, 104 base verbale 113 bénéficiaire 131, 155, 136, 140, 180 Boni capacité 17 93, 95, 99-103 212 100, 160 conjugaison consonne 71, 72, 75 92 conditionnel 41, 64, 84-87,89,113-114 20, 26, 28, 29-34, 38, 41-44,46,104,164-165,174 coordination 150, 152, 161 créole 10-20,24,43,49,61 défini 64, 67 démonstratifs 67 (uoir aussi adjectifi démonstratits/pronoms démonstratifi) 67 adjectif possessif auxiliaire complétif 63, 169 anglais III désir dialecte 93, 98, 100-102 (voir variation dialectale) diphtongue 24, 34, 36, 43 directionnel 115, 125, 129 djutongo dynamique écriture égalité emphase espace état 15 85, 86, 113 20-28, 42 111 31,68,104-105,117, 126,132,162,164-166,174 117, 118, 133 92-93, 108, 110, 112, 114, 143,155,158-159 existence 108 nasal (consonnes ou voyelles) 30, 34-35,38,41-42 français (comparaison avec le) 8-9, 29-32, 34-37, 39, 43, 45, 63, 65, 67-70, 72, 84-85, 87-89, 98, 100, 103, 105-106, 109, 112, 119, 129-131, 133, 135-140, 158, 169 futur 48, 66, 84-86, 88-89, 97,100,133,151,160 gbe 14-15,62- 63 genre 64, 66-67, 69, 73, 82, 83 habituel 90, 91, 99, 100 identité 106, 164 idéophone 37-38,132, J68-169, 170, 175 (annexe) imperfectif 90 indéfini 65-66 intensité 162, 167-172 intransitif 139 invariable 64-65, 82, 83, 113 irréel 100-102, 160 kikongo 14- J5, 62-63 langues africaines localisation 74, 108, 115, 118-119, 123-124, 128-129 marronnage 15-16,19 mélodie modalité 13-14, 38, 44,61-62, 169 44-46 84,93-94,98, 104, 106, 113 mot composé mot dérivé 74-78, 80, 123, 141 74, 78-80 mot interrogatif 144-147 mot localisateur 116, 118-119, 121-124, 129 ndyuka ........ 7,11-13,16-24,33,38,41, 46-50,59,63,86, 104-105, 140, 184 néerlandais Il, 17, 19,25,49, 61,62,71,80,134,155,173 nécessité 93, 95 négation 41, 44, 48, 49, 84, 103-104,106-107,114,163,171 Noir Marron nom 7,10-11,15-18,80 60, 61, 63-64, 69-73, 78-79,83,124,130,131,162 nombre 64-65,67-71,73,81-83, 108 obligation objet direct objet indirect .. o kamsl oral 93-94,98-99,101,102 81,135-137,161 135, 161 16 25-26, 34, 42, 65, 137-138, 184 ordre des mots orthographe . pa 1ara l'rsanon 66,72-73,75, 83,135-138,161,164 25-27, 29. 34, 47 31,37 (note) pamaka ....... 7,11-12,14,17-20,27,28, 31,33,41,46-50,79,104-105, 184 partitif passé passif patient permission phonème phonétique 66 84-88, 89, 99, 100-103, 107,133,151,160,163 139 139, 140, 152 96 28,29, 169 28-30 phonologique 12, 19,24,27, 28-29,35-38,41,46,164-165,169 pidgin 13 pluriel 64-67,69,81,118 '" 68 (voir aussi adjectilponcssiflpronorn possessifi relief (mise en) saamaka 7,11-13,15-19,44 singulier 64-65, 67, 69, 81-82 sranantongo 11-15, 18-19,25,39, 43,49,59,68,70,116,121,142,158 possessif .., possession 71, 129, 130 possibilité 97 portugais 13, 15-17, 19,61, 62, 65, 71 préposition 40, 115, 118-119, 121-122,124-125,129-132, 134,136,149,163,170 présent 85-87, 89-90, 92, 113 prétérit 85, 113 progressif 90 prononciation 25-26,28-29, 30-36, 39, 41-42, 48 pronoms 61,65,69-70, 82,135,139,161 pronoms démonstratifs pronoms personnels 68, 118 59-41, 81-82,163,174 pronoms possessifs propriété 69-70 79,91,106,113-114 statique 150 sujet 81,91, 109, 110, 112, 135, 137,139,140,143,152,161,163,169 supériorité III superlatif III syllabe 20, 22, 24, 28,32,38,41,42-47 raki taki temps 10, II 85,87,89,99,104,106-107, 109,113,133,146,158,159 tons 28, 45-46, 103, 163 transi tif 110 variation dialectale verbe verbe être 101-102,160 voyelles 82 157-158, 171 relexification 15 274 Grammaire du nengee 86, 109-111, 114 verbe approximatif réel 46,95 (note), 104 41, 63-64, 84-93, 95,97,98,100,104,113 verbe adjectif 112-114, 162 relatif 85-87, 112-114 subordination redoublé (adjectif) réfléchi 105,137,162-164,171 voyelle longue voyelle nasalisée 113 105-109,114 22, 24, 26, 28, 31, 33-36, 40, 42-49 33,36,47 34 Table des matières PRÉSENTATION DE L'OUVRAGE ET DES LANGUES 7 Pourquoi ce livre? 7 Qu'est-ce que le nenge(e) ? . 10 L'histoire des langues du fleuve 12 Les conséquences linguistiques de cette histoire 18 Écritures dans les langues businenge .. . 20 L'écriture d'Afaka 20 L'écriture du nenge(e) aujourd'hui 25 1. LES SONS . Les consonnes . Les voyelles . 28 . 29 . Les voyelles longues . 33 . 33 Les voyelles nasalisées. . Les diphtongues 34 . 34 Comparaison des voyelles du français et du nenge(e) 35 Quelques sons rares . 37 Autres particularités du système des sons en nenge(e) Absence de Irl Les mots en contact 39 39 . 39 Les verbes se terminant par une consonne nasale 41 Pour résumer . . 42 La syllabe. . Les tons 42 .43 275 Tablede5rnatière5 Les différences dialectales entre les formes de nenge(e} La longueur vocalique . 46 . 47 Variation vocalique en fin de mot . . 47 Présence ou non d'un III intervocalique Isl devant Iii 48 .. . Formes de la négation . . Les différences lexicales . .. . ...... 51 Salutations (gi odi) .......................... 51 En arrivant à la maison .... 55 Au départ . . 56 Remercier quelqu'un (gi daa) . Termes d'adresse et titres 57 . Les présentations 58 .............60 Pour conclure . 3. LE NOM ET SES DÉTERMINATIONS Les catégories de mots . 61 .. . Le nom et ses déterminations . .. Les possessifs.............. . . Le complément du nom .. Le nom et l'adjectif.. . Comment créer de nouveaux mots en nenge(e} Les mots d é r i v é s . . . . . . . . . . . 64 67 68 Les autres façons de déterminer le nom Les mots composés 63 64 Les articles. Grammaire dunengee 60 ... 61 La composition du v o c a b u l a i r e . . . . 276 48 ... 49 2. LES SALUTATIONS Les démonstratifs 48 69 . 71 73 74 74 ... 78 Les pronoms personnels . Les pronoms personnels réfléchis.... 81 . . Pour conclure sur le nom . . 83 4. LE VERBE ET SA CONJUGAISON 84 Le temps . 85 Le verbe sans marque de conjugaison . 85 Passé: be Futur: . 0 L'aspect 88 88 . . Imperfectif: e .. 82 89 . . Complétif: kaba 90 . 92 D'autres valeurs aspectuelles .. 93 La modalité 93 Obligation: mu, musu (fu), abi fu . . 93 Nécessité: abi/de fanowdu Capacité 1 : sabi 95 .. . Capacité 2 : man/poyet sa . 95 . Permission: sa, man/poy 95 . Possibilité: sa . Désir: wani . 96 . 97 . 98 " Combiner les particules d'aspect, de temps et de mode 99 Habituel dans le passé: be e 99 Capacité habituelle: e man/poy 99 Obligation habituelle: mu/musu e 99 Désir habituel: e wani ." 100 Capacité dans l'avenir: 0 man/poy 100 L'irréel: be 0 . 100 Capacité irréelle: be o/sa man Désir irréel: be o/sa wani Obligation dans le passé: be mu (irréel) vs be abi fu (réel) 271 101 . 101 101 Capacité obligatoire: mu man . 102 Capacité dans le passé. be man/poy La négation . 103 . ... 103 Les équivalents du verbe être en nenge(e) 105 naja . de ... 107 Les « verbes adjectifs» .. . Les « verbes adiectifs » simples Les adjectifs statifs 105 109 . 109 . ... 112 Les verbes approximatifs 113 Pour conclure sur le verbe . 113 5. LA LOCALISATION ET AUTRES CONCEPTS APPARENTÉS. ............. .... .. 115 La localisation absolue .. 115 Les adverbes locatifs ... . La localisation relative. ...... 118 Devant . 117 ... 120 Derrière. . 120 Dessus. . Dessous 121 .. 121 À côté de 122 Intérieur. .... 122 Au milieu de ................. 122 En face de ..... .... 123 Autres localisations ... 123 Les particules directionnelles .. 125 Éloignement par rapport au locuteur: go/gwe Rapprochement: kon Mouvement circulaire: lontu. 278 Grammaire du nengee ... 125 . .. 126 . ...... 126 Extraction: komoto 1 puu 1 towe 127 Passage: pasa 128 Atteinte: doo ... . 128 En conclusion sur la localisation 128 Les prépositions non locatives . 129 anga . 130 tu . 131 gi . te . Temporalité 131 132 " 133 Autres prépositions. 134 Quelques emplois particuliers de prépositions 134 6. LES PHRASES . . Ordre des mots 135 . 135 Sujet + verbe + objet 135 Sujet + verbe + bénéficiaire + objet... 135 Autres compléments...... . . 136 Autre ordre des mots possible: la mise en relief 137 Place des adverbes .' 138 Les phrases passives..... . . Exprimer des sentiments, des réactions, évaluer quelque chose 140 Les réactions corporelles. '" Les douleurs corporelles La maladie, la honte L'évaluation......... 140 . . 142 . Le bonheur et le plaisir . " Le résultat d'une action 279 Table desmatières 141 141 '" La colère Les ordres 139 . . 142 142 143 143 Poser des questions . 144 La personne ... 144 La chose ou l'action 145 Le lieu . Lequel? . . 145 '" 146 Le temps.... . La manière Une opinion 146 . . La quantité. 147 . 148 . . '" 148 Pourquoi? . 149 Autres types de questions 149 Joindre plusieurs phrases: la coordination et la subordination 150 Propositions indépendantes successives: neen 151 Propositions indépendantes consécutives: da 151 Coordination sans marque exprimée Soseefi........... Le mot ma, mais Les mots ma, toku ou ma toku Le mot ofu ou efu, ou .. . 152 153 ... 153 . 153 .. 154 Le mot wansi (fa) .. 154 Le mot pe fu, au lieu de . Les mots bika, want et omdati, parce que Les mots meki et daarom 155 . 155 Le mot fu, pour (faire) 156 Le mot fu di . Autres moyens de subordonner les phrases Deux façons d'exprimer la temporalité: différence entre di et te Les phrases conditionnelles Pour conclure 156 . 157 . .. 158 ........... 160 . .280 154 '" 161 7. LA MISE EN RELIEF, L'EMPHASE, L'INTENSITÉ 162 Mettre en relief 162 L'emphase 164 Procédés phonologiques Particules emphatiques Lexèmes d'insistance 164 165 167 L'intensité 167 Les adverbes indiquant l'intensité L'intensité exagérée Les idéophones Autres moyens d'indiquer l'intensité 168 168 169 170 Autres adverbes 172 ANNEXES: Les idéophones . 175 Documents sonores ALUKU NDYUKA PAMAKA 184 185 196 216 LEXIQUE NENGE(E) - FRANÇAIS 245 LEXIQUE FRANÇAIS - NENGE(E) 256 BIBLIOGRAPHIE 267 INDEX 272 281 LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX Figure 1. Les créoles du Surinam 18 Figure 2. Liste des symboles d'Afaka dans l'ordre original 22 Figure 3. Paiements ou dons à l'esprit Akanfu .. 23 Tableau 1. Termes d'adresse . 58 Tableau Il. Les adjectifs possessifs 69 Tableau /II. Les pronoms personnels 81 Tableau IV. Formes de modalité 98 Tableau V. Les mots localisateurs . Tableau VI. Les particules directionnelles 125 Tableau VII. Les prépositions non locatives. . Tableau V/II. Les mots interrogatifs .. Tableau . ,X. Mots pour joindre des phrases Tableau X. Adverbes........................ 59, Av. Emile Didier 05003 Gap Cedex Tél. 04 92 53 1700 Dépôt legal 400 JUIn 2005 Imprimé en France 282 Grammaire du nengee 119 . . 130 144 150 172 Guide des notations phonétiques Équivalents dans la prononciation française des signes phonétiques (API) utilisés Les symboles phonétiques qui correspondent à la même lettre en français ne sont pas recensés ici (par exemple [a], qui correspond à < a». Symbole utilisé Prononciation française la plus proche [â] un peu comme < an > dans enjànt [5] un peu comme < on > dans pont le] comme < [E] un peu comme les gens du Sud de la France prononcent < ai > dans pain lu] comme < ou > dans loup [u] pas d'équivalent en français: correspond à un lu] prononcé avec de l'air qui passe par le nez (nasalisé) [J] < ch > dans [ç] un < ch > plus chuinté, comme < ch > dans ich en allemand > dans écrire é chat un peu comme < ng > dans parking, ou comme < ng > dans king en anglais [Pl comme < gn > dans pagne, ou < ni > dans panier [cl équivaut à peu près à < teh > en français comme < dj > dans 7àdjikhistan, ou < j > dans jean (le pantalon) yéti [j] < y > dans [3] comme < ge > dans page Lau ren ce Goury. lingUISte a l'IRD, poursurt des recher ches su r le ndyuka dans le cadre du C nue d'etudes des langues indigènes d 'Amenque (Ceha) . Bettin a M 99 • est mal re de conference à la Joh nn Wolfgang Goe he UnlYernt.'lt à Francf Ra tache au Ceha, eU étudie d pUIS 1995 tes lan g u s businenge au Surinam et en Guyane françaiS . 35 € 158 2·7099-1529-4 IS5N 1142-2580