Sous la direction de
:
Cilles Bienvenu
Martial Monteil
Hélène Rousteau-Chambon
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EPeEUlfs ?RaoB
üqs- k{L
Les ponts Vergniais
Bernard EsptoN
en 1850, alors qu'il est domicilié à Lyon comme
Le brevet des Ponts Vergniais
dans le cas de ses brevets précédents, est son quabrevet en
brevet.
récédents
râpport avec la
u l'indusétà.rt pl,r, .t, t"p
d'éPoque
trie. ie te*t. du
sont muets en ce qui concerne le montage des arcs
torzième
et l'assemblage des voussoirs entre eux'
Il faut
d'emblée souligner que Ia structure de
fois des aspects intéressants,
utiles, et des détails illogiques, voire contre-pro-
ces aïcs présente à la
situent donc au-dessus du tablief' Le mot u suspendu, est probablement choisi à dessein: l'inventeur se ProPose en effet, dans la )ustification
de son invention annexée à sa demande de brevet,
de concurrencer efficacement les ponts suspendus
dont l'usage s'est très répandu en France depuis
leur introàuction vingt-cinq années plus tôt et
ductifs. L'inventeur a très probablement pris
conscience que ses ârc
senter des problèmes
transversal, il y a tout
sement latérai'
Presens
éver-
celui
deux
(l) en prévoyant un contreventement
for*. de quelques entretoises qui lient les
façons:
,o,,,
..rtr. è.,*; (2) en donnant à la section
des arcs une forme en H, c'est-à-dire qui prend
deux arcs
en compte la nécessité d'une rigidité-d-ans le sens
,rr.rr,r.À.I'. Dans le sens longitudinal, I'inventeur
de 70 m d'ouverture, soit la moins audacieuse
Iité construcrive des Ponts.
fo
fois qualifié «
ments. La b
du xrf s.a lui en attribue vingt-et-un
On sait
eur, Par-
ns docu-
français
entre 1832
et 1866. Celui du pout nLlercule' qu'il dépose
ûrtZ. t
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444
Droit et éconotnie de la coustruction
Le pont sur le Lignon et connexions
lyonnaises
À to,,t. nouveile iuvention, il faut un protorype
pour expérimenter en vraie grandeur. Ce sera le
ponr Saint-Clément sur le Lignon à Saint-Etiennele-Molard (Loire)6. Vergniais a été déclaré adjudicataire le 27 février 1851 pour la construction
d'un pont selon sou système pour la somtne forfaitaire de 30 000 francsT. L'épreuve de mise en
charge et de réception, le 26 aoùt 1852,futréalisée
en présence d'un aréopage inusuel de témoins de
haut raug: Ie préfet de la Loire, Ie directeur général
de I'Agriculture et du Commerce, Ia presque totalité des membres du Conseil général, le sous-préfet de Roanne et l'ingénieur en chef des Ponts et
Chaussées. L'agent voyer en chef du département
en a dressé un procès-verbal détaillé et laudaceur
(Godefin, 1853-1554, p. 416-42r) qui a été largement utilisé par la suite pour Ia Promotion du
système. On v apprend que l'ouverture de ce pont
était de 3l m et que le chargement, en trois tas de
sable, représentait au total près de 76 r ot455 kg
par mt dè surface projetée du tablier, soit bien plus
que ce qui était exigé pour les ponts suspendus. Ce
pont aurait subsisté jusqu'en 1939. La constitution
â., *., du pont du Lignon diftre quelque peu de
Ia disposition décrite dans Ie brevet de 1850: la
raideur transversale n'y est plus procurée Par une
section en H, mais Par une n côte d'arrêre [rlr] en
saillie» disposée perpendiculairemert au plarl des
arcs. Cette disposition, qui sera retenue pour tous
les autres ponts Vergniais construits, est décrite
dans une adclition au brevet initial déposée Ie
16 aoirt 1852, soit dix jours avillt l'essâi'
Avec le succès éclatant de Ia mise en charge du
pont sur [e Lignon, Vergniais, qui envisage de rem-
pl"..r p"t,on,
oir il Ie pourrait les ponts suspendus
par des ponts selon solt système, Peut entâmer Lme
vaste campagne de promotion. Un peintre paysagiste et lithographe lyonnais réputé, Nicolas Victor
Fonville (l S05- 1 856) n a reproduit dans un paysage
fort ingénieusement tracé Ie pont du Lignon 'B' On
peur éÀettre l'hypothèse qu'il s'agit probablement
à'tln. *.rlrr. commandée par Vergniais à I'artiste'
Cette lithographie a été reproduite par Marrey
(Marrey, ti9O, p. 132) er, indice témoignânt de
sa difÂxion, un exemplaire se retrouve dans les co[lections du musée de Bolognee.
Dès l'automne 1852, de nombreux articles,
probablement signés par des rédacteurs de complaisance, paraissent dans la presse généra-le et
vantent les méritent des ponrc d'Hercule. Ainsi,
le 27 novemb re 1852, L'Illustration donne un
compte-rendu dithyrambique de l'inauguration
du pont du Lignon et des festivités qui s'ensuivirent, mais surtout publie une vue d'un projet
gigantesque de pont Vergniais qui surplomberait la Saône à Lyon en une seule grande arche
jetée entre la colline de Fouwière et le plateau des
Chartreux - projet utopique qui ne fut jamais réalisé mais qui trouvait eucore écho dans la presse
lyonnaise en l856to.
La Compagnie Française
des Ponts Vergniais
En France, à cette époque, et dans d'autres pays
d'ailleurs, le financement de la construction des
po
pâ
pa
pe
nt Par Ia concession,
publics locaux, à des
s Privées, du droit de
r franchir les Ponts
(Belthonnet, 2009, p. 46-47). Le projet grandiose de Vergniais de substituer son système de
ponts en fonte aux ponts suspendus va nécessiter
la créacion d'une société Pour étudier les projets,
les financer et les réaliser. Une correspondance
provenant des archives personnelles de l'ingé-
nieur autrichien, originaire du Trentin, Alois
(Luigi) Negrellill indique que, dès janvier 1853,
Vergniais était monté à Paris et cherchait la caution d'éminents ingénieurs pour créer une société.
Celle-ci, la Compagnie Française des Ponts
Vergniais, est constituée le 2l mai 1853 en
I'éude du notaire Casimir Noël à Paris. Elle a
2l
rue Louis-le-Grand, et les
premiers gérants en sont
et
associés-fonclateurs
Vergniais et uu certain Gaultierr2. Il s'ensuit un
appel à souscrire les actions de la société pour
cônstitu.t son capital. Celui-ci est fixé à l0 millions de francs, mais la souscription initiale, qui
son siège à Paris,
Les ponts
en Belgiquera. Il semblerait que la souscription
ait donné lieu à une certaine spéculation en vue
de l'entrée en boursel5, ce qui n'a rien d'éconnant
étant donné que la Compagnie a pris soin
de
présenter comme argument de souscription à son
capital le fait qu'elle était en tractation pour
construire url pont long de 700 m sur Ia Seine à
Caudebec-en-Caux pour un montant forfaitaire
de 3,75 millions de francst6. Un proiet pharaonique s'il en est:
uCe travail se composerà de quatre palties: un
premier pont, appuyé d'une part au rochers, enjarnbera la route et les lrabitations et portera sur la culée
cle Ia rive; un deuxième pont, portant de cette nêrne
culée et d'une jetée de 250 m de développen'rent,
abordera la culée de l'autre rive, laissant rür passage
arui navires à voiles; tr.n troisième pont de 85 rn
continnera la pente; et neufponts successifs, de
30 rn chacun, attrèneront doucement cette pente
à la plaine n.
Ce pont « monumental » n'a évidemment
jamais été construit.
Vergniais
445
Mais Vergniais et Gaultier, avant même que lâ
Compagnie air été offïcialisée, ont prospecté des
projets qui se sont avérés fructueux: il en est ainsi
du pont de Manne (f)rôme), sur la Bourne, près
de Saint-Nazaire en Royans. Le Conseil général de
la Drôme, en sa réunion 28 avril I853, a rendu un
avis favorable pour la reconstruction, par ull pont
Vergniais de 55 m cle portée, du pont de Manne
sur [a Bourne qui marque la limite entre la Drôme
et I'Isère, et ce avec I'assentiment du concessionnairel7. Faisant suite à cette délibération, une décision ministérielle du 30 juillet lg!{18 xlltorisa la
Compagnie à constnrire ce pont, ce qui fût fait
(fig. t). Le pont Vergniais sur Ia Bourne existait
encore en 19421).
La Compagnie prospecte beaucoup, mais
les commandes ne suivent pas toujours. En
août 1853, le Conseil général de la Drôme a
débattu d'une proposition de construire le pont
sur l'Eygues à Curnier en système Vergniais2o.
Cette proposition est adoptée lors de la session
d'août 1854 du Conseil général2t, mais il n'existe
pas de trace du début de sa réalisation. De même,
tlaal1 ta:
^11?ila
t).tt:t ,,. ,tttr,,.rÿ
Fig. 1. Pont Vergrriais à Pont-de-Manne (DrÔme), sur la Bourne (coll. B. Espion),
446
Droit ct économie de Ia coustruction
profftant de la catastrophe du pont suspendu de
Penney sur le Rhône en Suisse, qui s'est écroulé Ie
27 mai 1853 lors cle son inauguration2', le gouvernement genevois adopte la proposition de la
Compagnie de reconstruire le pont suivant son système2l, mais cela ne serâ pas suivi de commande.
Fin 1853, la Compagnie reçoit [a caution du
Conseil des ponts et chaussées qui l'autorise nà
exécuter des ponts partout où elle le jugera convenabler2a. Parmi les autres formes de soutien du
Corps, il y a lieu de souligner le détachement
auprès de Ia Cornpagnie, acté dès début 1854,
de deux de ses ingénieursr5: l'ingénieur en chef
Jean-François Vauquelin26 et I'ingénieur ordinaire de 2"classe Jean Pugnet27. Vauquelin
publie un Mémoire sur les ponts Wrgniais en 1854
(Vauquelin, 1854; Vauquelin, 1855), mais il faut
surtout souligner l'important traitemenÉ8 donné
aux ponts Vergnais par Bresse (1822-1883), ingé.rieui d.. Pont-s et Ciraussées ec répétiteur à l'École
polytechnique et à I'École des ponts et chaussées,
dans son célèbre traité sur les pièces courbes publié
en 1854 (Bresse, 1854, p. 126-147).
Les actionnaires de la Compagnie sont invités
à effectuer leur deuxième versement de 100 francs
par acrion entre le l" et Ie 15 mai 1854. Et le titre
des actions de 500 francs, libéré de 200 francs,
est émis le 15 mai 1854, signé par les gérants
Vergniais et Gaultier et par Vauquelin, membre
du Conseil de surveillance.
1854 est l'année au cours de laquelle la
a
r!,
Compagnie engrange plusieurs concessions imp<'rtartes en son nom propre. Le 29 juillet 1854, un
décret impérial autorise la mise en adjudication
de deux ponts dans la comde la co
ur-Seine (Seine-et-Marne)'e,
mune d
autre sur la Noue du Bois du
l'un sur
jour,
un autre décret impérial
même
Chêne. Le
autorise la mise en adjudication de deux autres
ponts dans le même département, l'un sur la
M"..r. à Isles-les-Villeno1,, I'autre sur le Grand
Morin à Esbly3o. Que [a Compagnie ait été
adjudicataire ou concessionnaire de ces quatre
ponts est âttesté Pâr diverses sottrces3l, mais il
est par ailleurs établi que ces Poltts ne seront Pas
conitruits en système Vergniais (Badois, 1875).
Par contre, le 15 novemb re 1854, un décret impé-
rial fixe d'utilité publique la constructiou d'un
pont sur le grand bras de la Seine à Saint-Ouen,
Cwz
(-
en remplacement d'un bac de Saint-Ouen à
Gennevilliers et accepte la soumission directement présentée par Ia Compagnie, moyennant la
concession d'un péage d'une durée de soixantequinze ans. Le pont de Saint-Ouen se composait
de deux travées de 65 m de portée (Badois, 1875)
et a été soumis aux épreuves réglementaires en
novembre 185G2. Cependant, pour augmenter
la largeur du pont, les arches «Vergniais» furent
déjà démontées en 1863, et le pont à detx travées
remplacé pâr un autre pont à quatre travées avec
arches en fonte de 31,5 m de portée et de système
different (Badois, 1875, p. ll7).
Nul doute que la Compagnie ait cherché à proposer la construction de ponts de son système en
divers endroits, mais seule la découverte fortuite
de documents dans des archives locales révèlera ces
projets qui ne connurent pas de sr.rite. Les archives
municipales de Nantes33 recèlent aiusi une Proposition de la Compagnie, faite de sa propre initiative
le 19 juin 1855, pour construire - pour la somme
forfaitaire 528 000 francs - le pont Haudaudine,
ur pont à quatre travées de 36 m chacune, Pour
frurchir Ie bras de la Loire dit u de la Madeleine r.
Des problèmes de trésorerie semblent s'annoncer clès décembre 1854, cat la Compagnie ouvre
une souscription de 12 500 âctions de 100 francs à
partir du 20 décembre, et Vergniais cède les droits
de ses brevets sous forme de 5 000 certificâts qui
ne sont accessibles qu'aux anciens actionnâires en
règle de vetsement des deux premières tranchesr4.
Mais les problèmes semblent encore plus critiques fin 1855. L'assemblée générale des actionnaires du 6 décembre 1855 acte la démission de
Gaultier comflre co-gérant et la désignation de
Vauquelin comme co-gérant avec Vergniais35.
Elle désigne également au conseil de surveillance
Émile Martinr6 et Bibas fils, banquier. Cette
d'un nouvel appel
de capitaux auquel souscrivent tous les acrionnaires présents. Le journal L'Indépendance belge
du 24 décembre 1855 détaille les noms et qualités des membres du cottseil de surveillance de la
Compagnie à cette date:
- Général de division marquis d'Hautpoul, grand
assemblée décide également
-
référendaire du Sénat;
Vice-amiral comte Cary, sénateur;
Vicomte de Suleau, sénateur;
Les ponts
de
Marquis de Puységur, officier d'ordonnance
S.
M. l'Empereur;
Casimir NoëI, notaire honoraire;
Pinondel de la Bertoche, propriétaire;
Émile Martin, industriel;
Gauthier d'Hauteserve, cotlseiller maître à Ia
Vergniais
447
accusateur: «dans l'affaire des ponts Vergniais'
[e
i'ai été trompé d'une manière indigne par MM'
,r,^rqrri, d'h"utPoul, de Suleau, Noël
le
mon ancien camarade42' et
è"."fti.t d'HÀt.s.r,.
.ro,"ilt. -, V",rqrr.îi.,
-
[sic]a3'
(Thuilliet'
197
4'
P. 3r7).
Diffusion du Pont Vergniais
hors de France
Un avis inséré dans diverses livraisons del.,- Gazette
)r, iriOunnu*de décembre 1 854 et janvie r l855aa
indique que Vergniais était détenteur de brevets
àrr.r',r.rr,.-.,-un" Étrt,'5' Et la promotion de ses
réception
ponts par I'inventeur avait débuté dès la
du pont du Lignon.
Aü tlî
Allemagne
6us
NOJ*
l.
f
ât/L-/
Cr'/2- 4 r,{
7
448 Droit
et économie de la constructiot.t
et la Ligurie (Royaurne de Sardaigne). I1 n'a-pas
encore èté possible d'établir si ces ponts ont effectivement été construits.
ni
James, qui mentionne ce Pont sans donner
1980-1981,
(James,
ni
sources
beaucoup de détails
Espagne
Comme c'est le cas dans d'autres pays, le plus
sur le Lignon.
Le même entrePreneur Buquoy reçut,
Par
arrêté royal du 16 décembre 1858, la concession
des péages p
tions de l'École polytechnique de Madrid5l' II a été
restauré pour présentation lors d'une exposition
de modèlis historiques qui s'est tenue à l'étê 2017
ïl'Escuela dt Caminos de Madrids2' Un peu plus
ard, en 1859, N. Valdés dans son mônumental
Manual del Ingeniero (Valdés, 1859' p. 773-775)
présente un projet de pont Vergniais à construire
iur le Rio Pasig à Murille (Philippines)5i'
Belgique
C'est en Belgique que le pont Vergniais semble
avoir trouvé, ho., de Fta.tc., ses plus remarquables
applications. Deux ponts de ce rype y furent
construits.
un Pont
su
Vergniaiss6.
de36mch
p. 165). Les travaux de construction du pont
ànt été adjugés à Buquoy pour 205 000 francs'
IIs ont débuté en 1859, et la mise en service a eu
lieu le 28 février 1861. Les parties métalliques
ont été coulées chez Cockerill. On notera que les
pylônes de ce pont sont également en métal, alors
(u'ils sont en maçonnerie Pour les autres projets
connus de ponts Vergniais. Le péage, pourtânt
lucratif, a été aboli en 1895. Dès 1892, on avait
pris conscience que le pont, qui était à voie 11ique
et à circulatioi alternée, devenait insuffisant
pour accommoder le trafic. Un deuxième pont'
ionstruit non loin du premier, fut mis en sewice
en 1912. Les deux Ponts furent détruits en L9l4
(Bodson, 1979, p. 164-169).
Conclusions
constituent une courte Pâge,
mais fort intéressante, de I'histoire de la construc-
Les ponts Vergniais
pont empon-é par les eaux en septembre 185055'
capitalisme spéculatif effréné (Proudhon, I 854'
Les pouts Vergniais
449
Fig. 2. Pont de Namêche (Belgique), sur la Meuse (cl. Ponts-et-chaussées, coll. Bibliotheca Andana)
p. 330-331),qui.iouissait
de
l'appui
de
l'État, mais
qui périclite rapidernent.
Quelles peuvent être les raisons de ce fiasco
technico-financier ?
E n I 859, les Nouuelles Annales dc la Construction
condamuaieut vivement les ponts en fonte, et les
ponts Vergniais en particulier: « [' '.] l'expérience
s'est bien définitivement prononcée contre les
ponts en fonte, tatrt ceux dtt système Vergniais,
àorr, on connaît les mauvais résultats, que ceux du
système Martin [...] ,t' et, en 1861, « les ponts en
arc supérieur, avec tablier suspendu, connus sous
le nom de pont Vergniais, sont aujourd'hui à peu
près oubliés»'8. Badois ajoute: nQuelques ponts
seulement ont été construits dans ce système,
auquel on peut trouver plus d'une imperfection'
(Badois, 1875, p. 117). Ces « mauvais 1(5611x15» et
«imperfections» ne sont pas explicités. A contra'
rio, il fart faire remarquer que les ponts sur la
Lignon et sur la Bourne ont perduré jusqu'à la
Seconde Guerre mondiale et les deux ponts belges
jusqu'en 1914. Les raisons de leur abandon sont
donc à chercher ailleurs que dans une éventuelle
faiblesse technique, et ce n'est certainement pas
I'idée originale de Vergniais - pont à arc supérieur avec tablier suspendu à l'arc - qui est en
câuse, puisqtre cette forme de pont est totljours
d'actualité. Les raisons citées par Badois pour le
remplacement du pont de Saint-Ouen aPrès moins
de dixans d'exploitation (Badois, 1875, p. ll7)
ou par Bodsorl pour justifier Ie dédoublernent du
pont de Namêche (Bodson, 1979) pointent vers
une première cause objective: Ieur incapacité à
accommoder un trafic croissalt, et probablement
un charroi qui s'alourdissait, certainement sur les
voies de grande communicatiou.
Il faut surtout rappeler que la décennie 1850
voit, en particulier en France, l'introducrion rapide
et grandissante du fer laminé pour la construction
de ponts à poutres, que celles-ci soient des poutres
en «tôle», reconstituées âu moyen de plats laminés, ou des potttres en treillis, comme le pont de
Kehl par exemple. Et le mode d'assemblage des
charpentes métalliques devient à cette occasion
le rivet posé à chaud. Le fer, qui dispose de meilIeures caractérisciques mécaniques que la fonte
et autorise d'autres formes structurales que I'arc,
devenu en outre indtrstriellement disponible en
grande quantité, rend rapidement obsolète l'usage
de Ia fonte pour les ponts.
En ce qui concerne la faillite de la compagnie,
on peut très certainement ajouter des causes liées
450 Dtoit et éconotrie
de la coustructiotr
]. A. C. Bnr,ssr,,
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S.-C. Grn,mo on CeuonNterr-G'
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més par l-'inventeur: Ponts d'Hercule
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Les ponts
Vergniais
451
Nores
Brevet 10395 délivré le 26 octobre 1850'
2. C'est I'un des aspects originaux de ce rype de pont:
on a certes déjà construit depuis longternps en France
de nornbreux ponts avec arcs en fonte, mais les arcs se
situaient alors toujours sous le tablier'
l.
78. Gazette des Tribunaux du 23 décembre 1854'
19. Voir http:i/jewishtraces.org/le-ceutre-daccueilde-pont-de-manue
20. Courrier de la Drôme et de lArdàche
3. L'effondrement, le 16 avrit 1850, du pont suspendu
de la Basse Chaîne à Angers, qui fait plus de 200 victimes, servita fort opportunément d'argumert' entre
âutres, pout la promotion des ponts Vergniais'
8 septembre 1854.
4.
23. Le Salut Public
ût
24. Le Salut Public
ût2l
Voir http://bases-brevetsl ge'inpi'fr
5. Cette interprétation est basée sur la plalche 2 du
brevet de 1850.
6. Une illustration de ce pont a été publiée par Deswarte
et Lemoine (1981, p. 8l) qui lui attribttent erronétnent
une ouvefture de 36 m.
génieur et agert voyer en chei Conseil général du
d. Ia Loire, session de 1851' p' 17-18'
8. L'Europe Artisre du 6 fevrier 1853'
9. Voir http://collezioni. genusbononiae'it/products/
dettaglio/ 1 5834
juin 1853'
10. Le Salut Public du l0 juin 1853, du l8
dr
24 iuin 1853,
du
21 décembre 1853' du
16 novembre 1856.
I 1. Voir https://negrelli.prirniero'tn'it/it/archive/
I l_1022_000
72. Le Salut Puhlic
ùt
10
juin 1B53 précise: nLa
[...] co[lpte parmi ses mernbres fondateurs
un lronrme dont l. ttorn est naturalisé à Lyon' celui de
société
M. Gautier [slc], p'arent des entrepreneurs de tr:ursports'
qui ont a.quis sur notre place une notoriété des plus
impoftantes r.
13. Counier de la Drôme et de lArdècbe
du7 iuin 1853'
loitt . 1853; Le Salur PubLic, Jowttal
7 juil 1853; LeMémorialdAixdu12juin
a,., e
14. L'Indrpendance BeLge du 2
15. Le
dz LTon
dt
août 1853'
22. Catastrophe rete
Iustre génér'al Henri
des ponts suspendus
8 octobre 1853'
décembre 1853'
25. L'Ingénieur, 1854-1855, P. 63.
26. Jearr-François Vauquelin (1791-1876)'
X 1810 - PE C 1812.
1865), PS(C 1842' Sa mise en
et
7. Rapport adressé par M. [e préfet au Conseil géneral
I'inMM'
de
Rapports
délibérations,
des
Procè'slverbal
-Déprr,.-.rri
d't3l
la Drôme et de l'Ardèche dt
21. Courrier de
e dans les Annal'es
54 ir-1858.
des
28.
est
ren
1854, p. 147).
29. Bulletin des Lois,
30.
Bulktin
des
Lois,
ff
f
211, 1854, p' 234-235 '
212, 1854, p' 239-240'
31. e.g. La Reuue municipale
p. tiet-Vez;
dt I décembre 1854'
Gazeüe des Tribunaux du
23 décembre 1854.
32. Le Salut Public du,76 novembre 1856'
33. Fonds
1
0 900, contenant un beau clessin colorié du
proiet, signé Vauquelin.
34. Gazette drs Tribunaux du 31 décembre 1854' du
8 janvier 1855, du 27 janvier 1855'
35. Le Moniteur
d.e l',4ssutance
du 8 décernbre 1855'
le créateur
fonderies à
en 1854. II
oir il aidera
1853"'
juin 1853'
Tintamane du 12juin 1853'
16. e.g. Courtiet de la Drôme et de I'Ardàche dtr
2iuilil853' Après Ia clôture de la souscription' Ôn
,rârlu. ..r"or. ,nention de ce proiet dans Le Salut
Public d,o 10.iuin 1853, L'Indépendance Belge dtt
13 juin 1853...
avril7853'
77 . Cowrier dz la Drôme et de lArdèche ùt25
estin.ré
Le coût de la coustruction dans la soumission est
à 70 000 francs.
Ponts et
à
son fils Pierre-Émile Martin (1824-191, à développer
production
de
Martin
procedé
le
f,meux
I
861
d.e
partir
à'acier. Des forges de Fourchambault étaient déjà sortis
plusieurs faneux Ponts en fonte'
37. Gazette des Tribunaux du 20 février 1856'
38. Gazette des Tribunaux
du
1
aoitl856;
Tec hno logisTe, | 857, P. 62-64.
39. Gazette des Tribunattx du 9 mai 1858
40. Gazette des Tribunaux du 28
iuin 1858
Le
452
Droit et économie de Ia coustruction
41. Journal
f 4' p' 56-58'
http://cdp.upm.es/R/?object-id=
Voir
51.
50. Reaista de Obras Publicas, 1854,
fficiel du7 août 1874, P' 5668'
42.Émile Martin est polytechnicien (X l8I2), tout
cornme Vauquelin (X 1810).
5o
43. Il s'agit probablement d'Edmé Gauthier d'Hauteserve (t7Y95-tg68), conseiller maître à [a Cour cles
52.
comptes de 1820-1868.
44. Gazette d'es Tribunaux du 23 décernbre 1854'
p. t236, du 31 décembre 1854, p' 1263, du 8-9 janvier 1855, p.29, ùt27 ianvier 1855, p' 9l'
rappe
uiri
d'Ét^t, oi, il frl
et I'Italie
mYriade
45. Il faut
ne sont pa,
éPoser le
brevet.
46. Y
r
oir htt2s://negrelli.prirniero' tn'it/ it/archive/
l_1022_000
47. Annali delle
Naples, 1853, p.
ed Agronomo, Mil
48. Gazette de Sauoie
du 4luin 1854;
Riuista
Turin, 1855,
del 18531870'
Florence'
1855,
Aprite
del
3
1854, Tornata
p.3601-3602.
49.
Atti
949 Erfunc=dbin-j
ump-full
Exposition
arquitictura !
E1SI de Carni
Ingenieria'
oteca de la
, du 7 juin
doute pas
sans
n'est
modèle
Ce
.
au 17 septembr e 2017
est fait déjà mention d'un modèle dans le
Coarrier de la Drôme et de lArdèche du 2 juin 1853 et
d'un modèle exposé lors de l'Exposition universellede
Paris de 1855 dans la Reuue de Paris du 1 juin 1855'
uniqueiil
p.2r2.
53. Il est à noter que ce pro.iet est toujours mis en
exergue par [e chroniquettr dans sa recension dtt
dans les Nouuelles Annales dz la
Construction, 1863, P. 17254. Pasinomie, Bruxelles, 1852, n" 414, p' 393'
fivreïe ü^ldèt p"tu.
55. Pasinomie, Bruxelles, 1854,
P. 781'
del Parlamento subalpino, sessione
Contem?oranea,
9
n" 520' p' 403'
56. Pasinomie, Bruxelles, 1858, n" 527,
57. Nouuelles Annalzs de
p' 412'
la Constuction, 5, n'8'1859'
p.131.
58. Nouuelles Anndks de
P.27.
la Construction, T, n" 3'1867'
BiograPhie des
auteurs
1245
constfliction' Ptocessus' atteurs'
d'euxi è rne
co
ngtès
fran
c oP h o n
e
truction (Lyon' 2014)' Paris'
Picard, 2016, P. 461-47 0'
Madrid'
CoNSrRurnr
ENrru AurreurÉ
rr
I
Époeur coNïEMpoRATNE a
Après les actes des congrès de Paris (2010) et Lyon (2016),les actes de
celui de Nantes (21-23 i;uin2017) permertenr de poursuivre l'investigation de l'histoire de la construction. lJne fois encore l'interdisciplinarité a été le maître-mot du congrès ; une fois encore, praticiens de
la construction et chercheurs qui étudient l'histoire de la construction, dans la longue durée et à l'échelle de territoires multiples, ont pu
croiser leurs regards sur des thématiques traditionnelles à ce domaine
- matériaux, processus de construction, droit et économie, métiers et
acteurs... -, ou sur des thèmes propres aux laboratoires de recherche
nantais et ligériens (constructions maritimes et fluviales, ambiances).
Cent onze articles, dus à des chercheurs yenant de quinze pays, sont
ici réunis et répartis en onze thèmes traditionnels ou plus originaux en
matière d'histoire de la construction.
Construire ! Entre Antiquité et Epoque contemporainr- comme les vo-
lumes précédents, s'adresse aussi bien aux professionnels de la
construction, architectes du patrimoine, chercheurs, archéologues,
qu au amateurs et à tous ceux qui yeulent comprendre l'évolution de
notre environnement constructif qu'il soit ancien, ou plus récent,
patrimonialisé ou non.
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