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Les ponts Vergniais

2019

Sous la direction de : Cilles Bienvenu Martial Monteil Hélène Rousteau-Chambon N s T R U I R E ! a EPeEUlfs ?RaoB üqs- k{L Les ponts Vergniais Bernard EsptoN en 1850, alors qu'il est domicilié à Lyon comme Le brevet des Ponts Vergniais dans le cas de ses brevets précédents, est son quabrevet en brevet. récédents râpport avec la u l'indusétà.rt pl,r, .t, t"p d'éPoque trie. ie te*t. du sont muets en ce qui concerne le montage des arcs torzième et l'assemblage des voussoirs entre eux' Il faut d'emblée souligner que Ia structure de fois des aspects intéressants, utiles, et des détails illogiques, voire contre-pro- ces aïcs présente à la situent donc au-dessus du tablief' Le mot u suspendu, est probablement choisi à dessein: l'inventeur se ProPose en effet, dans la )ustification de son invention annexée à sa demande de brevet, de concurrencer efficacement les ponts suspendus dont l'usage s'est très répandu en France depuis leur introàuction vingt-cinq années plus tôt et ductifs. L'inventeur a très probablement pris conscience que ses ârc senter des problèmes transversal, il y a tout sement latérai' Presens éver- celui deux (l) en prévoyant un contreventement for*. de quelques entretoises qui lient les façons: ,o,,, ..rtr. è.,*; (2) en donnant à la section des arcs une forme en H, c'est-à-dire qui prend deux arcs en compte la nécessité d'une rigidité-d-ans le sens ,rr.rr,r.À.I'. Dans le sens longitudinal, I'inventeur de 70 m d'ouverture, soit la moins audacieuse Iité construcrive des Ponts. fo fois qualifié « ments. La b du xrf s.a lui en attribue vingt-et-un On sait eur, Par- ns docu- français entre 1832 et 1866. Celui du pout nLlercule' qu'il dépose ûrtZ. t ./- p " 6r'non/ /c- &*/"-rrAarr q e..,-,/'t'/ '-/- " ? Gt'uad â;ot " ,ü.A. : / l//a,-,/ / Lérrj+/ f,,,ilt -" '/ 444 Droit et éconotnie de la coustruction Le pont sur le Lignon et connexions lyonnaises À to,,t. nouveile iuvention, il faut un protorype pour expérimenter en vraie grandeur. Ce sera le ponr Saint-Clément sur le Lignon à Saint-Etiennele-Molard (Loire)6. Vergniais a été déclaré adjudicataire le 27 février 1851 pour la construction d'un pont selon sou système pour la somtne forfaitaire de 30 000 francsT. L'épreuve de mise en charge et de réception, le 26 aoùt 1852,futréalisée en présence d'un aréopage inusuel de témoins de haut raug: Ie préfet de la Loire, Ie directeur général de I'Agriculture et du Commerce, Ia presque totalité des membres du Conseil général, le sous-préfet de Roanne et l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. L'agent voyer en chef du département en a dressé un procès-verbal détaillé et laudaceur (Godefin, 1853-1554, p. 416-42r) qui a été largement utilisé par la suite pour Ia Promotion du système. On v apprend que l'ouverture de ce pont était de 3l m et que le chargement, en trois tas de sable, représentait au total près de 76 r ot455 kg par mt dè surface projetée du tablier, soit bien plus que ce qui était exigé pour les ponts suspendus. Ce pont aurait subsisté jusqu'en 1939. La constitution â., *., du pont du Lignon diftre quelque peu de Ia disposition décrite dans Ie brevet de 1850: la raideur transversale n'y est plus procurée Par une section en H, mais Par une n côte d'arrêre [rlr] en saillie» disposée perpendiculairemert au plarl des arcs. Cette disposition, qui sera retenue pour tous les autres ponts Vergniais construits, est décrite dans une adclition au brevet initial déposée Ie 16 aoirt 1852, soit dix jours avillt l'essâi' Avec le succès éclatant de Ia mise en charge du pont sur [e Lignon, Vergniais, qui envisage de rem- pl"..r p"t,on, oir il Ie pourrait les ponts suspendus par des ponts selon solt système, Peut entâmer Lme vaste campagne de promotion. Un peintre paysagiste et lithographe lyonnais réputé, Nicolas Victor Fonville (l S05- 1 856) n a reproduit dans un paysage fort ingénieusement tracé Ie pont du Lignon 'B' On peur éÀettre l'hypothèse qu'il s'agit probablement à'tln. *.rlrr. commandée par Vergniais à I'artiste' Cette lithographie a été reproduite par Marrey (Marrey, ti9O, p. 132) er, indice témoignânt de sa difÂxion, un exemplaire se retrouve dans les co[lections du musée de Bolognee. Dès l'automne 1852, de nombreux articles, probablement signés par des rédacteurs de complaisance, paraissent dans la presse généra-le et vantent les méritent des ponrc d'Hercule. Ainsi, le 27 novemb re 1852, L'Illustration donne un compte-rendu dithyrambique de l'inauguration du pont du Lignon et des festivités qui s'ensuivirent, mais surtout publie une vue d'un projet gigantesque de pont Vergniais qui surplomberait la Saône à Lyon en une seule grande arche jetée entre la colline de Fouwière et le plateau des Chartreux - projet utopique qui ne fut jamais réalisé mais qui trouvait eucore écho dans la presse lyonnaise en l856to. La Compagnie Française des Ponts Vergniais En France, à cette époque, et dans d'autres pays d'ailleurs, le financement de la construction des po pâ pa pe nt Par Ia concession, publics locaux, à des s Privées, du droit de r franchir les Ponts (Belthonnet, 2009, p. 46-47). Le projet grandiose de Vergniais de substituer son système de ponts en fonte aux ponts suspendus va nécessiter la créacion d'une société Pour étudier les projets, les financer et les réaliser. Une correspondance provenant des archives personnelles de l'ingé- nieur autrichien, originaire du Trentin, Alois (Luigi) Negrellill indique que, dès janvier 1853, Vergniais était monté à Paris et cherchait la caution d'éminents ingénieurs pour créer une société. Celle-ci, la Compagnie Française des Ponts Vergniais, est constituée le 2l mai 1853 en I'éude du notaire Casimir Noël à Paris. Elle a 2l rue Louis-le-Grand, et les premiers gérants en sont et associés-fonclateurs Vergniais et uu certain Gaultierr2. Il s'ensuit un appel à souscrire les actions de la société pour cônstitu.t son capital. Celui-ci est fixé à l0 millions de francs, mais la souscription initiale, qui son siège à Paris, Les ponts en Belgiquera. Il semblerait que la souscription ait donné lieu à une certaine spéculation en vue de l'entrée en boursel5, ce qui n'a rien d'éconnant étant donné que la Compagnie a pris soin de présenter comme argument de souscription à son capital le fait qu'elle était en tractation pour construire url pont long de 700 m sur Ia Seine à Caudebec-en-Caux pour un montant forfaitaire de 3,75 millions de francst6. Un proiet pharaonique s'il en est: uCe travail se composerà de quatre palties: un premier pont, appuyé d'une part au rochers, enjarnbera la route et les lrabitations et portera sur la culée cle Ia rive; un deuxième pont, portant de cette nêrne culée et d'une jetée de 250 m de développen'rent, abordera la culée de l'autre rive, laissant rür passage arui navires à voiles; tr.n troisième pont de 85 rn continnera la pente; et neufponts successifs, de 30 rn chacun, attrèneront doucement cette pente à la plaine n. Ce pont « monumental » n'a évidemment jamais été construit. Vergniais 445 Mais Vergniais et Gaultier, avant même que lâ Compagnie air été offïcialisée, ont prospecté des projets qui se sont avérés fructueux: il en est ainsi du pont de Manne (f)rôme), sur la Bourne, près de Saint-Nazaire en Royans. Le Conseil général de la Drôme, en sa réunion 28 avril I853, a rendu un avis favorable pour la reconstruction, par ull pont Vergniais de 55 m cle portée, du pont de Manne sur [a Bourne qui marque la limite entre la Drôme et I'Isère, et ce avec I'assentiment du concessionnairel7. Faisant suite à cette délibération, une décision ministérielle du 30 juillet lg!{18 xlltorisa la Compagnie à constnrire ce pont, ce qui fût fait (fig. t). Le pont Vergniais sur Ia Bourne existait encore en 19421). La Compagnie prospecte beaucoup, mais les commandes ne suivent pas toujours. En août 1853, le Conseil général de la Drôme a débattu d'une proposition de construire le pont sur l'Eygues à Curnier en système Vergniais2o. Cette proposition est adoptée lors de la session d'août 1854 du Conseil général2t, mais il n'existe pas de trace du début de sa réalisation. De même, tlaal1 ta: ^11?ila t).tt:t ,,. ,tttr,,.rÿ Fig. 1. Pont Vergrriais à Pont-de-Manne (DrÔme), sur la Bourne (coll. B. Espion), 446 Droit ct économie de Ia coustruction profftant de la catastrophe du pont suspendu de Penney sur le Rhône en Suisse, qui s'est écroulé Ie 27 mai 1853 lors cle son inauguration2', le gouvernement genevois adopte la proposition de la Compagnie de reconstruire le pont suivant son système2l, mais cela ne serâ pas suivi de commande. Fin 1853, la Compagnie reçoit [a caution du Conseil des ponts et chaussées qui l'autorise nà exécuter des ponts partout où elle le jugera convenabler2a. Parmi les autres formes de soutien du Corps, il y a lieu de souligner le détachement auprès de Ia Cornpagnie, acté dès début 1854, de deux de ses ingénieursr5: l'ingénieur en chef Jean-François Vauquelin26 et I'ingénieur ordinaire de 2"classe Jean Pugnet27. Vauquelin publie un Mémoire sur les ponts Wrgniais en 1854 (Vauquelin, 1854; Vauquelin, 1855), mais il faut surtout souligner l'important traitemenÉ8 donné aux ponts Vergnais par Bresse (1822-1883), ingé.rieui d.. Pont-s et Ciraussées ec répétiteur à l'École polytechnique et à I'École des ponts et chaussées, dans son célèbre traité sur les pièces courbes publié en 1854 (Bresse, 1854, p. 126-147). Les actionnaires de la Compagnie sont invités à effectuer leur deuxième versement de 100 francs par acrion entre le l" et Ie 15 mai 1854. Et le titre des actions de 500 francs, libéré de 200 francs, est émis le 15 mai 1854, signé par les gérants Vergniais et Gaultier et par Vauquelin, membre du Conseil de surveillance. 1854 est l'année au cours de laquelle la a r!, Compagnie engrange plusieurs concessions imp<'rtartes en son nom propre. Le 29 juillet 1854, un décret impérial autorise la mise en adjudication de deux ponts dans la comde la co ur-Seine (Seine-et-Marne)'e, mune d autre sur la Noue du Bois du l'un sur jour, un autre décret impérial même Chêne. Le autorise la mise en adjudication de deux autres ponts dans le même département, l'un sur la M"..r. à Isles-les-Villeno1,, I'autre sur le Grand Morin à Esbly3o. Que [a Compagnie ait été adjudicataire ou concessionnaire de ces quatre ponts est âttesté Pâr diverses sottrces3l, mais il est par ailleurs établi que ces Poltts ne seront Pas conitruits en système Vergniais (Badois, 1875). Par contre, le 15 novemb re 1854, un décret impé- rial fixe d'utilité publique la constructiou d'un pont sur le grand bras de la Seine à Saint-Ouen, Cwz (- en remplacement d'un bac de Saint-Ouen à Gennevilliers et accepte la soumission directement présentée par Ia Compagnie, moyennant la concession d'un péage d'une durée de soixantequinze ans. Le pont de Saint-Ouen se composait de deux travées de 65 m de portée (Badois, 1875) et a été soumis aux épreuves réglementaires en novembre 185G2. Cependant, pour augmenter la largeur du pont, les arches «Vergniais» furent déjà démontées en 1863, et le pont à detx travées remplacé pâr un autre pont à quatre travées avec arches en fonte de 31,5 m de portée et de système different (Badois, 1875, p. ll7). Nul doute que la Compagnie ait cherché à proposer la construction de ponts de son système en divers endroits, mais seule la découverte fortuite de documents dans des archives locales révèlera ces projets qui ne connurent pas de sr.rite. Les archives municipales de Nantes33 recèlent aiusi une Proposition de la Compagnie, faite de sa propre initiative le 19 juin 1855, pour construire - pour la somme forfaitaire 528 000 francs - le pont Haudaudine, ur pont à quatre travées de 36 m chacune, Pour frurchir Ie bras de la Loire dit u de la Madeleine r. Des problèmes de trésorerie semblent s'annoncer clès décembre 1854, cat la Compagnie ouvre une souscription de 12 500 âctions de 100 francs à partir du 20 décembre, et Vergniais cède les droits de ses brevets sous forme de 5 000 certificâts qui ne sont accessibles qu'aux anciens actionnâires en règle de vetsement des deux premières tranchesr4. Mais les problèmes semblent encore plus critiques fin 1855. L'assemblée générale des actionnaires du 6 décembre 1855 acte la démission de Gaultier comflre co-gérant et la désignation de Vauquelin comme co-gérant avec Vergniais35. Elle désigne également au conseil de surveillance Émile Martinr6 et Bibas fils, banquier. Cette d'un nouvel appel de capitaux auquel souscrivent tous les acrionnaires présents. Le journal L'Indépendance belge du 24 décembre 1855 détaille les noms et qualités des membres du cottseil de surveillance de la Compagnie à cette date: - Général de division marquis d'Hautpoul, grand assemblée décide également - référendaire du Sénat; Vice-amiral comte Cary, sénateur; Vicomte de Suleau, sénateur; Les ponts de Marquis de Puységur, officier d'ordonnance S. M. l'Empereur; Casimir NoëI, notaire honoraire; Pinondel de la Bertoche, propriétaire; Émile Martin, industriel; Gauthier d'Hauteserve, cotlseiller maître à Ia Vergniais 447 accusateur: «dans l'affaire des ponts Vergniais' [e i'ai été trompé d'une manière indigne par MM' ,r,^rqrri, d'h"utPoul, de Suleau, Noël le mon ancien camarade42' et è"."fti.t d'HÀt.s.r,. .ro,"ilt. -, V",rqrr.îi., - [sic]a3' (Thuilliet' 197 4' P. 3r7). Diffusion du Pont Vergniais hors de France Un avis inséré dans diverses livraisons del.,- Gazette )r, iriOunnu*de décembre 1 854 et janvie r l855aa indique que Vergniais était détenteur de brevets àrr.r',r.rr,.-.,-un" Étrt,'5' Et la promotion de ses réception ponts par I'inventeur avait débuté dès la du pont du Lignon. Aü tlî Allemagne 6us NOJ* l. f ât/L-/ Cr'/2- 4 r,{ 7 448 Droit et économie de la constructiot.t et la Ligurie (Royaurne de Sardaigne). I1 n'a-pas encore èté possible d'établir si ces ponts ont effectivement été construits. ni James, qui mentionne ce Pont sans donner 1980-1981, (James, ni sources beaucoup de détails Espagne Comme c'est le cas dans d'autres pays, le plus sur le Lignon. Le même entrePreneur Buquoy reçut, Par arrêté royal du 16 décembre 1858, la concession des péages p tions de l'École polytechnique de Madrid5l' II a été restauré pour présentation lors d'une exposition de modèlis historiques qui s'est tenue à l'étê 2017 ïl'Escuela dt Caminos de Madrids2' Un peu plus ard, en 1859, N. Valdés dans son mônumental Manual del Ingeniero (Valdés, 1859' p. 773-775) présente un projet de pont Vergniais à construire iur le Rio Pasig à Murille (Philippines)5i' Belgique C'est en Belgique que le pont Vergniais semble avoir trouvé, ho., de Fta.tc., ses plus remarquables applications. Deux ponts de ce rype y furent construits. un Pont su Vergniaiss6. de36mch p. 165). Les travaux de construction du pont ànt été adjugés à Buquoy pour 205 000 francs' IIs ont débuté en 1859, et la mise en service a eu lieu le 28 février 1861. Les parties métalliques ont été coulées chez Cockerill. On notera que les pylônes de ce pont sont également en métal, alors (u'ils sont en maçonnerie Pour les autres projets connus de ponts Vergniais. Le péage, pourtânt lucratif, a été aboli en 1895. Dès 1892, on avait pris conscience que le pont, qui était à voie 11ique et à circulatioi alternée, devenait insuffisant pour accommoder le trafic. Un deuxième pont' ionstruit non loin du premier, fut mis en sewice en 1912. Les deux Ponts furent détruits en L9l4 (Bodson, 1979, p. 164-169). Conclusions constituent une courte Pâge, mais fort intéressante, de I'histoire de la construc- Les ponts Vergniais pont empon-é par les eaux en septembre 185055' capitalisme spéculatif effréné (Proudhon, I 854' Les pouts Vergniais 449 Fig. 2. Pont de Namêche (Belgique), sur la Meuse (cl. Ponts-et-chaussées, coll. Bibliotheca Andana) p. 330-331),qui.iouissait de l'appui de l'État, mais qui périclite rapidernent. Quelles peuvent être les raisons de ce fiasco technico-financier ? E n I 859, les Nouuelles Annales dc la Construction condamuaieut vivement les ponts en fonte, et les ponts Vergniais en particulier: « [' '.] l'expérience s'est bien définitivement prononcée contre les ponts en fonte, tatrt ceux dtt système Vergniais, àorr, on connaît les mauvais résultats, que ceux du système Martin [...] ,t' et, en 1861, « les ponts en arc supérieur, avec tablier suspendu, connus sous le nom de pont Vergniais, sont aujourd'hui à peu près oubliés»'8. Badois ajoute: nQuelques ponts seulement ont été construits dans ce système, auquel on peut trouver plus d'une imperfection' (Badois, 1875, p. 117). Ces « mauvais 1(5611x15» et «imperfections» ne sont pas explicités. A contra' rio, il fart faire remarquer que les ponts sur la Lignon et sur la Bourne ont perduré jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et les deux ponts belges jusqu'en 1914. Les raisons de leur abandon sont donc à chercher ailleurs que dans une éventuelle faiblesse technique, et ce n'est certainement pas I'idée originale de Vergniais - pont à arc supérieur avec tablier suspendu à l'arc - qui est en câuse, puisqtre cette forme de pont est totljours d'actualité. Les raisons citées par Badois pour le remplacement du pont de Saint-Ouen aPrès moins de dixans d'exploitation (Badois, 1875, p. ll7) ou par Bodsorl pour justifier Ie dédoublernent du pont de Namêche (Bodson, 1979) pointent vers une première cause objective: Ieur incapacité à accommoder un trafic croissalt, et probablement un charroi qui s'alourdissait, certainement sur les voies de grande communicatiou. Il faut surtout rappeler que la décennie 1850 voit, en particulier en France, l'introducrion rapide et grandissante du fer laminé pour la construction de ponts à poutres, que celles-ci soient des poutres en «tôle», reconstituées âu moyen de plats laminés, ou des potttres en treillis, comme le pont de Kehl par exemple. Et le mode d'assemblage des charpentes métalliques devient à cette occasion le rivet posé à chaud. Le fer, qui dispose de meilIeures caractérisciques mécaniques que la fonte et autorise d'autres formes structurales que I'arc, devenu en outre indtrstriellement disponible en grande quantité, rend rapidement obsolète l'usage de Ia fonte pour les ponts. En ce qui concerne la faillite de la compagnie, on peut très certainement ajouter des causes liées 450 Dtoit et éconotrie de la coustructiotr ]. A. C. Bnr,ssr,, Recherches Analytiques sur.la Flexion et la Résistance des Pièces Courbes' Paris, Maller-Bachellier Er Carilian Gceury et Dalmont, 1854. M. Curor et al., Le Paysage cle l'Industrie' Bruxelles, Archives d'Architecture Moderne' 1975, photo rf 77. S. DBs'cqenrs, B. LrrtorNr, LArchitecture et les Ingénieurs, Paris, Éditions du Moniteur, 1980' conseil cl'administration moclerne, était majori- n E'xamen d'un nouveau système de ponts suspendus, dénom- S.-C. Grn,mo on CeuonNterr-G' ry més par l-'inventeur: Ponts d'Hercule Moniteur Industriel, îasc. 1717, L852' o ONV '' Ie Übet ein treues System von Hângebrücken'' 127 177-182' (xxxflD, 1853, P. u -, Dingler's ?olytechnisches Journal, dû y perdre leur investissement' P. J. GooerrN, n P âffi"i.tl. du po Trauaux Remerciements Pubtics la récePtion Annales des 1853-1854' p.4r6-42t. of the iron bridge -J. G. J,tr'lrs, nThe»,evolution Trarcactions of the Newcomen ,.,ti.., to 1850 12, 1980-1981, P. 67-l0l' B. Mennrv, Les Ponts Modernes xvtff'xtf s, Paris' Picard,1990. A. Mr,Norzlser' u Puente projectado segun el Society, de cet arricle. sistemea de MrVergniais», Reaista de Obras Publicas, n" 5, 1854, P. 65-67 ' D BibliograPhie 'Ë;Tâiîi,ïl;',1?i, 19, 1981, p.53-63. E. P. J. Pnouonort, Manuel du Spéculataur à la Bourse, Paris, Gamier, 1854' audfo ntaine, Lrège' P a:ul J. Srer<r<e, H is to ire de C b Gothier, 1957. A. Tnurrnnn, Économie et société niuernaises au début du,vrd s., Paris, Mouton, 1974' N. VeroÉs, Manual del Ingeniero' Paris' p. rr4-t25. A. BenrrroNNnr, « Petite histoire des routes et des ponts à péage en France de l'Antiquité à nos jo.r.rr, ioui métnoire, f 7,2009, p' 40'51' M. BoosoN, Petite Histoire dt chez l'auteur, 1979. Namêche au xN s'' J. Dumaine, 1859. du Système J. F. VeuquruN, Mémoire Explicatr'f 1854' Chaix, des Ponts-Wrgniais, Paris, n Mémoire Explicatif du Système des Ponts- -, Vergniais », Aniales des Chemins Wcinaux'Xl' t855, P. l2l-148. Les ponts Vergniais 451 Nores Brevet 10395 délivré le 26 octobre 1850' 2. C'est I'un des aspects originaux de ce rype de pont: on a certes déjà construit depuis longternps en France de nornbreux ponts avec arcs en fonte, mais les arcs se situaient alors toujours sous le tablier' l. 78. Gazette des Tribunaux du 23 décembre 1854' 19. Voir http:i/jewishtraces.org/le-ceutre-daccueilde-pont-de-manue 20. Courrier de la Drôme et de lArdàche 3. L'effondrement, le 16 avrit 1850, du pont suspendu de la Basse Chaîne à Angers, qui fait plus de 200 victimes, servita fort opportunément d'argumert' entre âutres, pout la promotion des ponts Vergniais' 8 septembre 1854. 4. 23. Le Salut Public ût 24. Le Salut Public ût2l Voir http://bases-brevetsl ge'inpi'fr 5. Cette interprétation est basée sur la plalche 2 du brevet de 1850. 6. Une illustration de ce pont a été publiée par Deswarte et Lemoine (1981, p. 8l) qui lui attribttent erronétnent une ouvefture de 36 m. génieur et agert voyer en chei Conseil général du d. Ia Loire, session de 1851' p' 17-18' 8. L'Europe Artisre du 6 fevrier 1853' 9. Voir http://collezioni. genusbononiae'it/products/ dettaglio/ 1 5834 juin 1853' 10. Le Salut Public du l0 juin 1853, du l8 dr 24 iuin 1853, du 21 décembre 1853' du 16 novembre 1856. I 1. Voir https://negrelli.prirniero'tn'it/it/archive/ I l_1022_000 72. Le Salut Puhlic ùt 10 juin 1B53 précise: nLa [...] co[lpte parmi ses mernbres fondateurs un lronrme dont l. ttorn est naturalisé à Lyon' celui de société M. Gautier [slc], p'arent des entrepreneurs de tr:ursports' qui ont a.quis sur notre place une notoriété des plus impoftantes r. 13. Counier de la Drôme et de lArdècbe du7 iuin 1853' loitt . 1853; Le Salur PubLic, Jowttal 7 juil 1853; LeMémorialdAixdu12juin a,., e 14. L'Indrpendance BeLge du 2 15. Le dz LTon dt août 1853' 22. Catastrophe rete Iustre génér'al Henri des ponts suspendus 8 octobre 1853' décembre 1853' 25. L'Ingénieur, 1854-1855, P. 63. 26. Jearr-François Vauquelin (1791-1876)' X 1810 - PE C 1812. 1865), PS(C 1842' Sa mise en et 7. Rapport adressé par M. [e préfet au Conseil géneral I'inMM' de Rapports délibérations, des Procè'slverbal -Déprr,.-.rri d't3l la Drôme et de l'Ardèche dt 21. Courrier de e dans les Annal'es 54 ir-1858. des 28. est ren 1854, p. 147). 29. Bulletin des Lois, 30. Bulktin des Lois, ff f 211, 1854, p' 234-235 ' 212, 1854, p' 239-240' 31. e.g. La Reuue municipale p. tiet-Vez; dt I décembre 1854' Gazeüe des Tribunaux du 23 décembre 1854. 32. Le Salut Public du,76 novembre 1856' 33. Fonds 1 0 900, contenant un beau clessin colorié du proiet, signé Vauquelin. 34. Gazette drs Tribunaux du 31 décembre 1854' du 8 janvier 1855, du 27 janvier 1855' 35. Le Moniteur d.e l',4ssutance du 8 décernbre 1855' le créateur fonderies à en 1854. II oir il aidera 1853"' juin 1853' Tintamane du 12juin 1853' 16. e.g. Courtiet de la Drôme et de I'Ardàche dtr 2iuilil853' Après Ia clôture de la souscription' Ôn ,rârlu. ..r"or. ,nention de ce proiet dans Le Salut Public d,o 10.iuin 1853, L'Indépendance Belge dtt 13 juin 1853... avril7853' 77 . Cowrier dz la Drôme et de lArdèche ùt25 estin.ré Le coût de la coustruction dans la soumission est à 70 000 francs. Ponts et à son fils Pierre-Émile Martin (1824-191, à développer production de Martin procedé le f,meux I 861 d.e partir à'acier. Des forges de Fourchambault étaient déjà sortis plusieurs faneux Ponts en fonte' 37. Gazette des Tribunaux du 20 février 1856' 38. Gazette des Tribunaux du 1 aoitl856; Tec hno logisTe, | 857, P. 62-64. 39. Gazette des Tribunattx du 9 mai 1858 40. Gazette des Tribunaux du 28 iuin 1858 Le 452 Droit et économie de Ia coustruction 41. Journal f 4' p' 56-58' http://cdp.upm.es/R/?object-id= Voir 51. 50. Reaista de Obras Publicas, 1854, fficiel du7 août 1874, P' 5668' 42.Émile Martin est polytechnicien (X l8I2), tout cornme Vauquelin (X 1810). 5o 43. Il s'agit probablement d'Edmé Gauthier d'Hauteserve (t7Y95-tg68), conseiller maître à [a Cour cles 52. comptes de 1820-1868. 44. Gazette d'es Tribunaux du 23 décernbre 1854' p. t236, du 31 décembre 1854, p' 1263, du 8-9 janvier 1855, p.29, ùt27 ianvier 1855, p' 9l' rappe uiri d'Ét^t, oi, il frl et I'Italie mYriade 45. Il faut ne sont pa, éPoser le brevet. 46. Y r oir htt2s://negrelli.prirniero' tn'it/ it/archive/ l_1022_000 47. Annali delle Naples, 1853, p. ed Agronomo, Mil 48. Gazette de Sauoie du 4luin 1854; Riuista Turin, 1855, del 18531870' Florence' 1855, Aprite del 3 1854, Tornata p.3601-3602. 49. Atti 949 Erfunc=dbin-j ump-full Exposition arquitictura ! E1SI de Carni Ingenieria' oteca de la , du 7 juin doute pas sans n'est modèle Ce . au 17 septembr e 2017 est fait déjà mention d'un modèle dans le Coarrier de la Drôme et de lArdèche du 2 juin 1853 et d'un modèle exposé lors de l'Exposition universellede Paris de 1855 dans la Reuue de Paris du 1 juin 1855' uniqueiil p.2r2. 53. Il est à noter que ce pro.iet est toujours mis en exergue par [e chroniquettr dans sa recension dtt dans les Nouuelles Annales dz la Construction, 1863, P. 17254. Pasinomie, Bruxelles, 1852, n" 414, p' 393' fivreïe ü^ldèt p"tu. 55. Pasinomie, Bruxelles, 1854, P. 781' del Parlamento subalpino, sessione Contem?oranea, 9 n" 520' p' 403' 56. Pasinomie, Bruxelles, 1858, n" 527, 57. Nouuelles Annalzs de p' 412' la Constuction, 5, n'8'1859' p.131. 58. Nouuelles Anndks de P.27. la Construction, T, n" 3'1867' BiograPhie des auteurs 1245 constfliction' Ptocessus' atteurs' d'euxi è rne co ngtès fran c oP h o n e truction (Lyon' 2014)' Paris' Picard, 2016, P. 461-47 0' Madrid' CoNSrRurnr ENrru AurreurÉ rr I Époeur coNïEMpoRATNE a Après les actes des congrès de Paris (2010) et Lyon (2016),les actes de celui de Nantes (21-23 i;uin2017) permertenr de poursuivre l'investigation de l'histoire de la construction. lJne fois encore l'interdisciplinarité a été le maître-mot du congrès ; une fois encore, praticiens de la construction et chercheurs qui étudient l'histoire de la construction, dans la longue durée et à l'échelle de territoires multiples, ont pu croiser leurs regards sur des thématiques traditionnelles à ce domaine - matériaux, processus de construction, droit et économie, métiers et acteurs... -, ou sur des thèmes propres aux laboratoires de recherche nantais et ligériens (constructions maritimes et fluviales, ambiances). Cent onze articles, dus à des chercheurs yenant de quinze pays, sont ici réunis et répartis en onze thèmes traditionnels ou plus originaux en matière d'histoire de la construction. Construire ! Entre Antiquité et Epoque contemporainr- comme les vo- lumes précédents, s'adresse aussi bien aux professionnels de la construction, architectes du patrimoine, chercheurs, archéologues, qu au amateurs et à tous ceux qui yeulent comprendre l'évolution de notre environnement constructif qu'il soit ancien, ou plus récent, patrimonialisé ou non. 'd"z a-- tu ".8 d< àO .'s ;:##,;"iffi uNtvERstrÉ DE NANTES AFHC Asuiolbn ftâ.cophon€ dhl*dêbdl@ àrtÉ àa kaùrchc d Arc;éolqie ArctÉa..i.n .. Hsùt4 Nantes Mêtropole + nantes ensa - architecture PAYS DE LA LOIRE J> 5lF C -d-9 a 0-V-o È.i'tr i=É =z Éditions Picard ISBN : 978-2-7084- 1048-0 79 € TTC France www editions-picard [r il[I[[[ffi[il|[ilil 3