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Sceaux d'Iznik REB 1991

Revue des études byzantines Les sceaux du musée d'Iznik Jean-Claude Cheynet Résumé REB 49 1991 France p. 219-235, 4 pl. J.-C. Cheynet, Les sceaux du musée d'Iznik. — Dix-huit sceaux byzantins sont actuellement conservés au musée d'Iznik. La plupart des pièces, réparties entre le 6e et le 12e siècle, étaient jusqu'à maintenant inconnues, notamment les plombs de Marin stratège des Arméniaques, de Jean Radènos et de Jean Spondylès, ainsi qu'un sceau en caractères latins, dont l'interprétation fait difficulté. Citer ce document / Cite this document : Cheynet Jean-Claude. Les sceaux du musée d'Iznik. In: Revue des études byzantines, tome 49, 1991. pp. 219-235. doi : 10.3406/rebyz.1991.1841 http://www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1991_num_49_1_1841 Document généré le 19/10/2015 LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK Jean-Claude CHEYNET Les musées provinciaux turcs renferment fréquemment des sceaux byzantins en quantité modeste. Ils présentent le plus souvent l'avantage, par rapport à des collections plus importantes, de fournir le lieu de trouvaille des plombs. Même en l'absence d'une telle information, on peut présumer qu'ils proviennent de la circonscription qui dépend du musée. Pour cette raison, un inventaire systématique des sceaux conservés dans ces musées sera d'un grand intérêt. Il serait ainsi possible de vérifier « le principe de territorialité des sceaux»1, à savoir que les plombs circulent rarement hors de la circonscription où ils ont été émis, exception faite de Constantinople. Si des patronymes apparaissaient à plusieurs reprises dans une même collection locale, cela constituerait un indice important d'une implantation locale de la famille. Enfin, il peut être intéressant de connaître la répartition chronologique pour la confronter à ce que nous savons de l'histoire de la région. * Abréviations utilisées : Konstantopoulos, Molybdoboulld : K. M. Konstantopoulos, Βυζαντιακά μολυβ866ουλλα του έν 'Αθήναις Έθνικοΰ νομισματικού Μουσείου, Athènes 1917. Laurent, Corpus, II et V : V. Laurent, Le Corpus des sceaux de l'empire byzantin, II : L'administration centrale, Paris 1981 ; V, L'Église, Paris 1963-1972. Laurent, Vatican : V. Laurent, Les sceaux byzantins du Médaillier Vatican, Cité du Vatican 1962. Seibt, Bleisiegel : W. Seibt, Die byzantinische Bleisiegel in Österreich; I. Kaiserhof, Vienne 1978. Skylitzès : Ioannis Scylitzae Synopsis historiarum, éd. I. Thurn, CFHB V, BerlinNew York 1973. Skylitzès Continué : Ή Συνέχεια της χρονογροφίας τοΰ 'Ιωάννου Σκυλίτζ-η, éd. Ε. T. Tsolakès, Thessalonique 1968. Théophane : Theophanis Chronographia, 1-2, éd. C. de Boor, Leipzig 1883-1885. Zacos-Veglery : G. Zacos-A. Veglery, Byzantine Lead Seals, Bale 1972. Zacos, II : G. Zacos, Byzantine Lead Seals, II, Berne 1984. 1. Cf. J.-C1. Cheynet- Cécile Morrisson, Lieux de trouvailles et circulation des sceaux, Studies in Byzantine Sigillography, II, 1990, p. 105-136. Revue des Études Byzantines 49, 1991, p. 219-235. 220 J.-C. CHEYNET Une première enquête m'a fait connaître les réserves du musée d'Iznik; qu'il me soit permis ici de remercier les Services Culturels turcs qui m'ont donné l'autorisation nécessaire et le Directeur du musée ainsi que ses collaborateurs qui ont mis à ma disposition tout le matériel recherché. Je souhaite également remercier W. Seibt, qui a bien voulu me donner son opinion sur les sceaux n° 12 et n° 17. Le trop petit nombre de pièces, dix-huit, interdit tout commentaire sur les points évoqués plus haut. Toutefois on peut observer une répartition équilibrée de la collection sur toute la période byzantine depuis le 6e siècle, à l'exception du 13e siècle, alors que Nicée était devenue le centre d'un État. Les pièces sont publiées dans l'ordre chronologique. n° 1 Sceau de l'éparque Inv. 3569. Des. : sceau fortement échancré aux orifices du canal ; épaisse bordure de feuillage. Dia. : 18 (champ); 22 (total). Inédit. À l'avers, croix latine à gauche, quadrupède regardant vers la gauche (dromadaire plutôt que cheval portant un cavalier?). Au revers, monogramme composé autour d'un Π, très proche du type Zacos-Veglery, n° 114. Solution : έπαρχου 6e siècle. L'épaisse bordure des deux faces du plomb et le monogramme composé autour d'une lettre sont caractéristiques d'une haute époque, ne dépassant pas le 6e siècle ou le début du suivant. La fonction de ce plomb reste à déterminer, car l'éparque, lorsqu'il appose sa marque sur les poids-étalons de verre ou estampille, à partir de la fin du 6e siècle l'argenterie, ne manque pas de mentionner son nom pour confirmer la garantie qu'il offre2. 2. Sur ce point, cf. en dernier lieu D. Feissel, Le préfet de Constantinople, les poids-étalons et les estampillages de l'argenterie au vie et au vne siècle, Revue numismatique, 6e série, 28, 1986, p. 119-142. LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 221 n° 2 N. Inv. 1491. Dia. : 19 (champ); 23 (total). Des. : fortes échancrures aux orifices du canal et à gauche du champ ; champ bordé d'une double couronne de feuillage. Inédit. Avers et revers identiques : monogrammes constitués autour d'un Ν et surmontés d'une croisette. Solution incertaine. Le monogramme est proche du type le plus habituel des monogrammes se lisant 'Ιωάννου (type Zacos-Veglery, n° 235), mais celui-ci manque de Γω nécessaire, à moins d'admettre soit que le graveur ait considéré que le ο remplissait ce manque, mais une telle équivalence serait inhabituelle à une si haute époque, soit que la base du Ν avec l'A, pouvait former un ω. Une solution possible serait Άνανίου, mais le prénom Ananias est rare, quoique attesté3, à cette époque. 6e siècle. n°3 N. Inv. 3568. Dia. : 16 (champ); 19 (total). Des. : flan ovale ; frappe décentrée ; épaisse bordure de feuillage. Inédit. Avers et revers identiques, entourés d'une bordure de gros points, composés d'un monogramme cruciforme : au centre un Φ, à droite un H, à gauche un E, de forme carrée et gravé à l'envers, au sommet un V avec au-dessous un 0, un Ρ ou un Γ, à la base un A. À Solution 7e siècle. incertaine. 3. Zacos-Veglery, n° 1110. 222 J.-C. CHEYNET n° 4 Léonce Inv. 3948. Dia. : 21 (champ); 23 (total). Des. : profonde échancrure de la partie supérieure du canal ; décentré vers la gauche ; bordure de gros points ; gravure très nette au revers. Inédit. À l'avers, Vierge tenant l'Enfant, entre deux croix. Les traits des visages de la Vierge et de l'Enfant, d'une grande netteté, sont esquissés par des lignes de points. Au revers, monogramme cruciforme ; au sommet Τ et X , à la base Λ, aux deux extrémités de la barre horizontale Ν et E. Solution certaine : Λεοντίου. 7e siècle. On remarquera la forme carrée et non pas ronde du epsilon, ce qui est un signe d'ancienneté. Le type de la Vierge représentée entre deux croix est assez fréquent avant l'iconoclasme (voir, à titre d'exemple, Zacos-Veglery, nos 2940, 2941, 2944...). n° 5 Théodore, patrice et exarque Inv. 3566. Dia. : 25 (champ); 27 (total). Des. : légères échancrures aux orifices du canal; sceau rogné sur le pourtour; points d'oxydation. Inédit, mais des pièces proches, voir le commentaire. À l'avers, monogramme mariai, de type Laurent V (Θεοτόκε βοήθει), avec, dans les cantons, le prénom du propriétaire du sceau : Θ6-ΟΔ.ρ-ω. Au revers, monogramme cruciforme comportant en son centre un CO, au sommet un Τ surmontant un P, à la base un A, à droite un K, à gauche un Ρ (solution certaine : πατρικίω), avec, dans les cantons, la fonction : G-ΞΑ-ΡΧ-ω. Θεοτόκε βοήθει Θεοδώρω πατρικίφ και LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 223 7e siècle (fin) -8e siècle (début). La datation et, en conséquence, l'éventuelle identification du propriétaire de cette bulle sont délicates. La gravure du prénom dans les cantons se rencontre le plus souvent dans la première moitié du 8e siècle4, ce qui invite à placer le plomb à cette époque. En l'absence de toute précision d'ordre géographique, le sceau est, en principe, attribuable soit à un exarque d'Afrique, soit à un exarque d'Italie. Cependant, aucun exarque d'Afrique du nom de Théodore ne peut entrer en ligne de compte, mais il est vrai que la liste des exarques est lacunaire après 6455; de plus, si le sceau est bien du 8e siècle, l'exarcat de Carthage a disparu sous les coups des Arabes. En revanche, plusieurs Théodore, patrices et exarques d'Italie, sont connus6 : Théodore dit «Calliopa» fut exarque en ca. 643-645 et ca. 653-666. V. Laurent lui attribue sans hésiter le plomb de Théodore, apo éparchôn et e(x)arque d'Italie, conservé dans la collection du Vatican7. La précision géographique s'explique ici par le risque de confusion avec la province d'Afrique. Un autre plomb au nom de Théodore, patrice et exarque, a été publié par V. Laurent et par G. Zacos et A. Veglery8. La légende est proche de celle de notre sceau : nom, titre et fonctions sont identiques, mais le monogramme mariai est cantonné par τφ δούλω σου, et le revers comporte une légende sur six lignes; on peut toutefois penser qu'il s'agit du même Théodore que celui cité par notre pièce. V. Laurent a attribué cette pièce au Théodore, également patrice, qui exerça la fonction d'éparque ca. 678-687. L'absence de toute précision géographique, qui serait encore nécessaire à cette date pour distinguer l'Italie de l'Afrique, et la datation du sceau que nous estimons plus tardive — mais ce dernier critère est évidemment fragile — nous invitent à chercher un troisième éparque, du nom de Théodore. Il se trouve qu'un Théodore, potrice et stratège de Sicile, fut envoyé par Justinien II à Ravenne pour châtier les habitants qui avaient massacré le précédent exarque9. Théodore aurait séjourné plusieurs mois ; n'aurait-il pas occupé, au moins temporairement, le poste d'exarque? Dans ce cas, c'est à lui que nous attribuerions ce sceau. 4. Nombreux exemples dans Zacos-Veglery : n°* 1867, 1912, 1982, 2162, 2167... Le sceau de plusieurs archevêques de Chypre est disposé de la même façon, et l'un d'eux, Jean, est attesté par ailleurs sous le règne de Justinien II (Laurent, Corpus, V/2, 1480-1481). 5. Ch. Diehl, L'Afrique byzantine (533-709), Paris 1896, p. 597. 6. Voir la liste des exarques dans T. S. Brown, Gentlemen and Officers, imperial Administration and aristocratie Power in Byzantine Italy, A. D. 554-800, Rome 1984, p. 277. 7. Laurent, Vatican, n° 99 et commentaire, p. 100-101. 8. Ibidem, n° 100; Zacos-Veglery, n°2448; les éditeurs de cette dernière pièce adoptent eux aussi une datation plus tardive que celle choisie par V. Laurent, mais ne rejettent pas l'identification proposée par ce dernier. 9. Brown, op. cit., p. 65. 224 J.-C. CHEYNET n° 6 Anonyme Inv. 3563. Dia. : 21 ; épaisseur 6. Des. : mauvaise frappe qui a décentré l'avers vers le haut; couronne de feuillage. Inédit. À l'avers, Vierge tenant l'Enfant, debout, entre deux arbustes (cyprès ?). Au revers, monogramme cruciforme d'un type rare ; au sommet, Τ surmonté d'un O, sur la haste un Ο ; à la base Β fermé ; aux extrémités de la barre horizontale, Θ avec un H inscrit et G avec un Κ inscrit. Solution : Θεοτόκε βοήθει. 7e-8e siècle. Le type iconographique de la Vierge se trouve également représenté sur des sceaux de Justinien II et Théodose III (Zacos-Veglery, nos 29 et 32). n° 7 Théophane, patrice et protospathaire impérial Inv. 1005. Dia. : 30. Provenance : Bayindir Köyü (près d'Iznik). Des. : fortement rogné sur le pourtour ; échancrures marquées aux orifices du canal. Inédit. À l'avers, monogramme mariai, de type Laurent V (Θεοτόκε βοήθει), cantonné par le tétrasyllabe habituel (τω σφ δούλω). Au revers, légende sur six lignes : + Θ60 + ΘεοΦΑΝ6ΙΠΑ φάνει παf PIKICOSB τρικίω και βACIAIKCOn ασιλικω πΡωΤΟΟΠ ρωτοσπ.ΘΑΡ.. [α]θαρ[ίω]. ■+■ Θεοτόκε βοήθει τω σω δούλω Θεοφάνη, πατρικίω και βασιλικω πρωτοσπαθαρίω. Planche I Planche II 10 Planche III 11 12 A 13 14 15 Planche IV 16 ^ 17 ;:.Λ 18 LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 225 8e siècle. L'épigraphie nous conduit à proposer cette date : le β fermé, le X avec des empattements obliques10 deviennent exceptionnels après 800. On connaît, au 8e siècle, le sceau d'un Théophane, patrice et logothète général, dont les caractéristiques épigraphiques sont proches de celles de notre pièce. Cette similitude suggère que le logothète est peut-être identique à notre personnage11. n° 8 Grégoire (?), patrice et comte de l'Opsikion Inv. 3791. Dia. : 27. Des. : flan fortement rogné et sans doute trop petit, ce qui a fait disparaître le tiers supérieur de l'inscription. // collection Zacos, nos 1962 et 3113A. Éd. Zacos-Veglery, nos 1962 et 3113A. À l'avers, monogramme dont est seulement conservée la partie inférieure (Κύριε βοήθει, d'après les exemplaires mieux conservés de la collection Zacos), cantonné par le tétrasyllabe habituel (τω σω δούλω). Au revers, légende sur cinq lignes dont la première a disparu. . . .TP/. . [πα]τρ(ικίω) του' [(και) κο]θε[ο]M/TOV0e . μ(ίτη) Φ/.ΟΨΙΚ φ(υλάκτου) [β(ασιλικοΰ)] ΌψικIOV ίου. + Κύριε βοήθει τφ σω δούλω Γρηγορίω (?), πατρικίω και κομίτη του θεοφύλακτου βασιλικού Όψικίου. 8e siècle (seconde moitié). À cette époque, le comte de l'Opsikion reste toujours un des principaux chefs de l'armée ; la haute dignité de patrice lui est normalement conférée, car il est chargé d'arrêter les raids arabes menés encore jusqu'aux abords de la capitale. Le nom du comte a disparu avec la partie supérieure du plomb ; on peut toutefois conjecturer qu'il s'appelait Grégoire, car le sceau de ce dernier (Zacos-Veglery, nos 1962 et 3113A) présente les mêmes caractéristiques épigraphiques : lettres nettement gravées, le Β de grande taille du monogramme ; mais la répartition différente des lettres implique que notre sceau soit issu d'un autre boullôtèrion. Il s'agit de Grégoire 10. Sur la datation d'après l'épigraphie, cf. N. Oikonomides, A Collection of Dated Byzantine Lead Seals, Washington D. C. 1986, p. 158-164 et, pour le X , p. 162-163. 11. Laurent, Corpus, II, n°286; Zacos-Veglery, n° 2509 avec reproduction photographique. 226 J.-C. CHEYNET Mousoulakios, attesté comme chef des Opsikianoi en 777/778 12. Ce Grégoire est le premier fonctionnaire connu pour avoir obtenu les dignités combinées d'anthypatos et patrice. n°9 Marinos, patrice et stratège des Arméniaques Inv. 3565. Dia. : 26. Des. : flan trop petit qui a fait perdre la partie supérieure de la légende ; au revers le sceau est oblitéré sur le pourtour ; larges échancrures aux orifices du canal ; bordure de feuillage. Inédit. À l'avers, monogramme mariai, de type Laurent V (Θεοτόκε βοήθει), avec dans les cantons le tétrasyllabe habituel (τω σω δούλω). Au revers, légende sur cinq lignes en partie mutilées : ..ΑΡΙΝω [+Μ]αρίνω . . . PIKICOS [πατ]ρικίω (και) . . .ΑΤΙΓω [στρ]ατιγω ..NAPMGN [τώ]ν Άρμεν. ΑΚωΝ [ι]ακών + Θεοτόκε βοήθει τω σω δούλω Μαρίνω, πατρικίω και στρατηγώ των Άρμενιακών. 8e siècle (fin) -9e siècle (début). Marinos est à distinguer du stratège homonyme, lui aussi patrice, qui fortifia Thessalonique en 86213. n° 10 Iôannikios Inv. 3570. Dia. : 20 (champ); 22 (total). Des. : Plomb échancré aux orifices du canal; pressé sur l'avers gauche ; fine couronne de points. Inédit. À l'avers, la Vierge tenant le médaillon de l'enfant, de type Nikopoios ; ce motif devint fort populaire au 11e siècle, après la 12. Théophane, éd. De Boor, p. 451. Sur l'identification de Mousoulakios avec le comte de l'Opsikion mentionné par les sceaux de la collection Zacos, cf. J. Haldon, Byzantine Praetorians. An Administrative, Institutional and Social Survey of the Opsikion and Tagmata, c. 580-900, Bonn 1984, p. 360. 13. Marinos, stratège de Thessalonique connu par une inscription ; sur cette inscription et sur nos connaissances à propos de ce Marinos, cf. G. Kiourtzian, cidessous, p. 247-253. LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 227 redécouverte d'une icône dans l'église des Blachernes sous Romain III, mais notre sceau porte une représentation d'un type plus ancien14. Dans le champ, Μ||Θ. À la circonférence, invocation traditionnelle .... ROH0eiTCOCCO Au revers, buste de saint Anastase, tenant la croisette des martyrs. Dans la partie supérieure du champ, Θ- AN -A || T-AC-IC : ό άγιος 'Αναστάσιος, et dans la partie inférieure, + ICOANVKH. 10e siècle (seconde moitié). Saint Anastase est peu fréquemment représenté sur les sceaux. On supposera que Iôannikios, dont le nom dénote l'homme d'Église, dépendait d'un couvent placé sous ce vocable ; le motif de la Vierge lui serait plus personnel, à moins que le couvent n'ait contenu également une église ou une chapelle dédiée à celle-ci. Aucun monastère de saint Anastase n'est connu en Bithynie et, à Constantinople, le seul dont les sources fassent mention était en activité au 5e siècle15. n° 11 Georges, ostiaire impérial et ek prosôpou Inv. 3683. Dia. : 19 (champ); 23 (total). Des. : large échancrure à l'orifice supérieur du canal ; pressé et étiré sur les deux faces, sinon lettres nettement gravées ; couronne de points. Inédit. À l'avers : Vierge de face, en buste, peut-être de type Nikopoios (cf. le sceau suivant). Dans le champ, MP 0V À la circonférence, formule habituelle d'invocation partiellement oblitérée : + 0KGROI0GI ΤωΟωΔ.. Au revers, légende sur quatre lignes, précédée et suivie d'un losange de boules accosté de tirets : ΓβωΡΓ, .OCTHA PICOSGK npoc/ Γεωργ(ίω) [β(ασιλικω)] οστηαρίω και εκ προσ(ώπου) Γεωργίίο βασιλικώ όστιαρίω και έκ προσώπου. 14. W. Seibt, Der Bildtypus der Theotokos Nikopoios, Δώρημα, στον Ι. Κχρχγιχνόπουλο, ρ. 551-564. Pour des exemples de représentation de la Vierge Nikopoios du 10e siècle, voir p. 564, nos 14 et 15. 15. R. Janin, Églises et monastères [de Constantinople]2, Paris 1969, p. 26-27. 228 J.-C. CHEYNET 10e siècle (seconde moitié). On remarquera quelques lettres bouletées caractéristiques de cette époque. Georges semble inconnu par ailleurs et ne peut être rapproché de 1 Ostiaire Georges dont le sceau est nettement antérieur16. n° 12 Isaïe Inv. 3684. Dia. : 14 (champ); 17 (total). Des. : surfrappé, traces d'une légende circulaire au sommet du champ, à droite. Inédit. À l'avers, buste de saint Nicolas. Dans le champ, O-NI-K|| . -ΛΑ -OC : ό άγιος Νικ[ό]λαος. Au revers, légende mutilée sur quatre lignes. + 06.. +Θερ[μέ] IPOCTAT προστάτ(α), OVAATGH φύλα(τ)τε ΉCA..CCO σαϊ(αν) ...Λ + Θερμέ προστάτα, φύλαττε Ήσαϊαν... 11e siècle. L'épithète θερμός προστάτης est fréquemment accolée à saint Nicolas dans de nombreux textes hagiographiques, mais n'est employée qu'une fois en sigillographie, sur un sceau que publia V. Laurent17. On pourrait songer à une autre restitution Θερμ(ών), c'est-à-dire qu'Isaïe serait évêque de Thermai, qui dépendait de la métropole de Syracuse18. Mais les plombs des évêques siciliens achèvent de disparaître au début du 10e siècle, lorsque les Arabes sont devenus maîtres de toute l'île. La fin de la légende, sans doute métrique, ne peut être reconstituée utilement; les lettres restantes pourraient former l'invocation bien connue τφ σω δούλω, mais cette invocation est, en principe, liminaire. On notera enfin un emploi précoce de la ligature IP. Le prénom Isaïe est d'un usage exclusivement ecclésiastique. 16. Zacos, II, η» 153. 17. Vatican, n° 229, avec un commentaire plus complet sur l'emploi de cette invocation. 18. Un seul plomb d'un évêque de Thermai est connu; cf. Laurent, Corpus, V/l, n°901. LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 229 n° 13 N., protospathaire épi tou Chrysotriklinou et tourmarque de Paphlagonie (?) Inv. 3564. Dia. : 24 (champ); 26 (total). Des. : sceau rogné dans sa partie gauche ; pressé sur les deux faces. Acheté en 1977. Inédit. À l'avers, saint Jean Prodrome, en buste, tenant dans sa main gauche une grande croix processionnelle bouletée ; geste de la main droite indistinct; longue barbe habituelle. Dans le champ, Θ-ItO-rfi ΔΡ-Μ : (ό άγιος) Ίω(άννης) (ό) Πρ(ό)δρ(ο)μ(ος). Au revers : légende sur cinq lignes précédée d'un losange de boules accosté de tirets. KÂMICI ΑΟΠΑΘΘΠ . Τ£*ΓΛΚΛ. Τ ΧΡΜΑΡ . Π ΑΦ. Α. Καμ£(τζ)η (πρωτο)σπαθ(αρίο>) έπ[ί] του Χρ(υσοτρι)γλ'ί[ν(ου)] (και) τουρμάρ[χ(η)] Παφ[λ]α[γ- Καμύτζη (?) πρωτοσπαθαρίω έπί του Χρυσοτρικλίνου και τουρμάρχη Παφλαγονίας. 11e siècle. L'écrasement des lettres les rend peu lisibles, à commencer par celles du nom initial. On attendrait que le premier caractère de la légende soit la croisette traditionnelle, mais il semble que ce soit un K. La troisième lettre aussi est déformée ; on hésite entre un CO ou un M, cette dernière solution me semblant préférable. On est amené à reconstituer ainsi le nom : Καμι ; cela suggère Καμύτζης : ce qui paraît un C sur l'inscription transcrirait en réalité un ζ. Les Kamytzai sont bien connus : Eustathe fut un des généraux les plus actifs d'Alexis Comnène, entre 1095 et 1117. En 1082, un certain Kamyrès, homme d'âge et d'expérience, fut envoyé par le sultan de Nicée, avec sept mille hommes, au secours d'Alexis Comnène attaqué par les Normands. P. Gautier se demandait s'il était identique à Eustathe Kamytzès19, hypothèse qu'il faut probablement rejeter, car, si 19. P. Gautier, Alexiade, IV, index, p. 62, avec toutes les références aux activités de Kamyrès et Kamytzès. 230 J.-C. CHEYNET Kamyrès avait déjà un certain âge en 1082, il ne devait plus être actif trente ans plus tard. Kamyrès pourrait être le père d'Eustathe, car un notable étranger (le chef turc Kamyrès) était facilement intégré à l'aristocratie byzantine dont firent partie les Kamytzai. Le Kamyrès de VAlexiade est-il identique au propriétaire de notre sceau, à supposer notre lecture exacte? Il semble que non, pour plusieurs raisons. La frappe du sceau semble antérieure à la décennie 1080. Un officier du sultan aurait difficilement occupé une fonction dans l'administration byzantine, même si nous savons que des chefs turcs se sont établis en Asie Mineure, au nom des autorités byzantines officielles ou éventuellement rebelles, lorsque, par exemple, Nicéphore Mélissènos installa des garnisons turques dans les villes de Phrygie. Enfin, le titre de protospathaire (ou de spathaire impérial, le A se distinguant mal du R), s'il est bien adapté à la modeste fonction d'un tourmarque, dans la seconde moitié du 11e siècle, semble insuffisant pour un des principaux lieutenants du sultan. Le Kamytzès de notre sceau serait donc un homonyme inconnu dans les autres sources. La circonscription où le tourmarque exerçait sa fonction n'est pas non plus d'une lecture assurée, car, si les trois premières lettres (Π, A, Φ) ne font pas difficulté et suggèrent le toponyme Paphlagonie, la quatrième lettre ne ressemble pas à un A, étant apparemment de forme carrée ; elle est toutefois écrasée. Le doute sur cette lettre ne permet pas de confirmer avec certitude la lecture. Que le nom d'une tourma soit identique à celui du thème auquel elle appartient n'est pas une anomalie, car on connaît, par exemple, une tourma du Paradounabon, une autre de Dyrrachion20. Voilà une preuve qu'il faut manier avec prudence l'argument selon lequel un thème n'est pas encore créé quand on connaît seulement une tourma à son nom, puisque les deux circonscriptions peuvent coexister. n° 14 Anthès (?), spatharocandidat impérial Inv. 4104. Dia. : 15. Plomb trouvé à Kizilköy (près de Yeni§ehir). Des. : pressé et totalement oblitéré sur les bords droit et gauche de chaque face. Inédit. À l'avers, saint en buste indistinct; traces de lettres à droite, ΠΑ. -T : [6 άγιος] Πα[ν]τ(ελέήμων) ? 20. Zacos, II, η» 530 (Paradounabon), n» 222 (Dyrrachion). LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 231 Au revers : légende sur quatre ou cinq lignes : + AN "Av.HRC. . [θ]η β(ασιλικω) σ[πα. APO . . θ]αρο[κα-] ΝΔ ... νδ[ιδ(άτω)] "Ανθη βασιλικω σπαθαροκανδιδάτω. 11e siècle. Le prénom d'Anthès, peu fréquent, est toutefois attesté à cette époque, notamment parmi les Alyatai21. n° 15 Jean Karantènos Inv. 3686. Dia. : 14 (champ) ; 18 (total). Des. : sceau bien centré, légèrement échancré aux orifices du canal. Inédit. À l'avers, saint Jean Prodrome, dont le nimbe est constitué de points, tenant une longue croix processionnelle terminée par trois perles. Dans le champ, ICO-O- ifl -ΡΔ-Μ : Ίω(άννης) ό Πρ(ό)δρ(ο)μ(ος). Au revers, légende métrique sur cinq lignes : ΠΡΟ ΠρόΔΡ0Μ6 δρόμε CS Π 61(0 σ(κέ)πε Ίω(άννην) ΤΟΚΑΡ τό(ν) Καρ(α)ΝΤΙ ντΐ(νον). Πρόδρομε, σκέπε Ίωάννην τον Καραντΐνον. 11e siècle (seconde moitié). Les Karantènoi occupèrent les plus hautes charges de l'armée depuis le 10e siècle, lorsque le patrice Théodore K., amiral de la flotte de Basile II, fut vainqueur de Kourtikios, qui combattait pour le compte de Bardas Sklèros22. Au siècle suivant, ils devinrent apparentés à la famille impériale des Argyroi par Constantin K., duc d'Antioche, durant le règne de son beau-frère, Romain III23. Nicéphore K. fut à la même époque, en 1031, stratège de Nauplie24, et un homonyme, duc de Skopje en 21. Anthès Alyatès fut un des plus fidèles compagnons de Bardas Sklèros (Skylitzès, p. 315, 318). 22. Ibidem, p. 322. 23. J.-F. Vannier, Familles byzantines : les Argyroi, Paris 1975, p. 42. 24. Skylitzès, p. 386, 387, 389. 232 J.-C. CHEYNET 107325. En fait, la seconde moitié du 11e siècle marqua un certain déclin des Karantènoi, qui s'accentua au siècle suivant dans la mesure où ils ne paraissent pas liés aux Comnènes26. Au 13e siècle, ils fournirent des membres éminents à l'Église réfugiée à Nicée, lorsque l'un des leurs, Manuel, occupa le trône patriarcal27. Des sceaux au nom de Jean K. ont déjà été publiés par Konstantopoulos (Molybdoboulla, nos 640 et 640 β) qui les a datés des lle-12e siècles ; l'un était au motif de la Vierge, l'autre à celui de saint Nicolas. Le plomb de Jean K., conservé au musée d'Iznik, étant à l'effigie de saint Jean Prodrome, nous pensons avoir affaire à un troisième homonyme, distinct des deux précédents. Remarquons dans la légende l'abréviation S = καί, banale pour abréger la conjonction de coordination, mais qui est plus rarement utilisée pour rendre compte de cette syllabe dans le corps d'un mot; un autre exemple de cet emploi se trouve dans l'abréviation de Μακεδονία28. n° 16 Jean Spondylès, protospathaire, juge et mystolekiès Inv. 3685. Dia. : 15 (champ); 18 (total). Des. : sceau légèrement décentré sur la droite ; échancrures au canal et dans la partie supérieure gauche ; fine bordure de points. Inédit. À l'avers, buste de saint Jean Chrysostome, en tenue d'évêque, bénissant de la main droite et tenant de la main gauche un livre serti de perles. Dans le champ, Ιω-0-..ΤΟΜ, [(Ό άγιος)] Ίω(άννης) ό [Χρυσό]στομ(ος) . Au revers, légende sur six lignes, précédée d'une croisette : + KER0 + Κ(ύρι)ε β(οήθ)ει ΙωΑΟΠΑΘ/ Ίω(άννη) (πρωτο)σπαθ(αρίω) KPIT/SMV κριτ(η) (καί) μυCTOAGKT/ στολέκτ(η) ΤωΟΠΟΝ τω ΣπονAVA/ δύλ(η). + Κύριε βοήθει 'Ιωάννη πρωτοσπαθαρίω, κριτή και μυστολέκτη τω Σπονδύλη. 25. Skylitzès Continué, p. 163. 26. Pour une liste plus complète des Karantènoi tardifs, voir Vannier, op. cit., p. 42 n. 1. 27. Sur les Karantènoi du 13e siècle, cf. V. Laurent, Un prostagma impérial faussement attribué à l'empereur Jean VI Cantacuzène, BEB 22, 1964, p. 250-253. 28. Zacos, II, n° 225, lecture corrigée par N. Oikonomidès, À propos d'une nouvelle publication de sceaux byzantins, BEB 44, 1986, p. 265. LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 233 11e siècle (seconde moitié). La famille Spondylès est bien représentée en sigillographie. La dernière mise au point a été faite par W. Seibt à propos du sceau de Basile Spondylès29. Il apparaît que les Spondylai atteignirent leur plus grande prospérité au 11e siècle, exerçant de hautes fonctions civiles, à l'exception de Michel, catépan d'Antioche sous Romain III, qui semble bien avoir été à l'origine de la fortune de la lignée. W. Seibt mentionne deux sceaux d'un Jean S., le premier sur lequel il s'intitule chartulaire du dioikètès et ôreiarios, le second où il est commerciaire de Drista, ce dernier sceau portant l'effigie de saint Nicolas. Ce Jean S. aurait fait carrière dans le second quart du 11e siècle. En raison de cette datation et de la différence des saints protecteurs, il nous semble que le mystolektès Jean S. soit à distinguer de l'homonyme signalé par W. Seibt, ce qui n'a rien d'étonnant, compte tenu de la banalité du prénom et du nombre important de Spondylai vivant au 11e siècle. La fonction de mystolektès n'est pas attestée dans les laktika parvenus jusqu'à nous et apparaît au 11e siècle. Elle est peut-être apparentée à celle de mystographe, connue antérieurement, et dans ce cas son titulaire aurait exercé quelque activité juridique30. n° 17 Anonyme Inv. 3567. Dia. : 21 (champ); 24 (total). Des. : Rogné sur le pourtour, pressé sur la partie gauche du revers. Inédit. À l'avers, Vierge de type Nikopoios, en buste, tenant des deux mains le médaillon de l'Enfant. Dans le champ, traces de lettres. Au revers, légende en caractères latins : SCS S(an)c(torum) STPHANI t(e)phani .TOMA et Toma. 1 Γ siècle (fin)- 12e siècle (début). Le type de ce sceau, écrit en caractères latins, mais dont l'avers est typiquement byzantin, suggère qu'il a été conçu en Occident, mais dans une zone où l'influence byzantine restait forte. On pense à l'Italie normande. Cependant, 29. Seibt, Bleisiegel, n° 163. 30. N. Oikonomidès, Les listes de préséance byzantines des ixe et Xe siècles, Paris 1972, p. 325 n. 223. 234 J.-C. CHEYNET parmi les sceaux publiés par A. Engel31, aucun ne se rapproche du nôtre : ou l'avers est de qualité et dans ce cas la pièce date des débuts de la domination normande et le revers est encore en grec, ou la pièce est plus tardive avec une légende latine et l'avers est de gravure médiocre. S'il venait d'Italie, on pourrait imaginer que le plomb aura été abandonné dans les environs de Nicée, 1096-1097, à l'occasion du siège entrepris par l'armée des Croisés, qui comprenait un important contingent de Normands, sous les ordres de Bohémond de Tarente. La légende du sceau laisse supposer qu'il appartenait au membre d'un monastère consacré à ces saints. Compte tenu de la qualité de l'avers, qui semble issu d'un boullôtèrion byzantin, si ce n'est constantinopolitain, une autre hypothèse vient à l'esprit : il s'agirait du sceau d'un couvent de moines latins établis dans l'Empire. Mais ni l'Olympe de Bithynie, ni la capitale n'ont connu d'établissement comparable au couvent des Amalfitains à l'Athos. n° 18 Eumathios Philokalès Inv. 3687. Dia. : 20. Des. : plomb cassé dans sa partie supérieure ; bordure de points. Inédit. Au droit, légende sur trois lignes dont la première a disparu : [Εύ]ΜΑΘ. μάθ[ι> OC ος Au revers, même configuration : ΟΦΙ ό ΦιΛΟΚΑ λοκάAHC λης. Εύμάθιος ό Φιλοκάλης. 12e siècle (seconde moitié). Depuis que l'ancêtre de la famille avait obtenu la charge de protovestiaire sous Basile II, en dépit de la colère de ce dernier face aux abus de pouvoir de son protégé, les Philokalai n'ont cessé d'être au premier rang de l'administration byzantine jusqu'en 1204. Ils ont laissé de nombreux sceaux, dont la dernière 31. A. Engel, Recherches sur la numismatique et la sigillographie des Normands de Sicile et d'Italie, Paris 1882. LES SCEAUX DU MUSÉE D'IZNIK 235 liste a été relevée par W. Seibt (Bleisiegel, nos 149 et 173). Ce dernier connaît deux Eumathios Philokalès différents : le premier, général bien connu d'Alexis Comnène, vécut à la fin du 11e siècle et au début du 12e siècle, le second devint éparque de Constantinople sous Alexis Ange, donc après 1195. V. Laurent a fait connaître un troisième Eumathios Philokalès, grammatikos et grand-père d'un sébaste selon son sceau32; il n'est pas nécessairement le grand-père de l'éparque, son contemporain, car ce dernier apparaît comme l'un des personnages les plus riches et les plus influents de son époque, et il est invraisemblable qu'il ait laissé végéter son grand-père dans la modeste condition de grammatikos. Il faut donc admettre qu'un autre Philokalès, mais pas nécessairement prénommé Eumathios, fut titré sébaste à la fin du 12e siècle, en une période où cette dignité devint accessible à des fonctionnaires qui n'étaient pas apparentés à la famille impériale, condition indispensable auparavant. Lequel des Eumathios a émis notre plomb? D'après les critères épigraphiques (taille et forme des lettres), le sceau doit être, en principe, daté de la seconde moitié du 12e siècle, et le général d'Alexis est donc à éliminer. Aucun argument décisif ne permet de choisir entre les deux Eumathios restants ; toutefois nous préférons l'attribuer au plus riche des deux. A quelle occasion fut émis ce sceau privé? L'hypothèse qu'Eumathios ait exercé une charge dans le thème de l'Opsikion n'est pas à exclure, car des fonctionnaires utilisèrent leur sceau privé, même dans l'exercice de leur charge. Nous pourrions aussi y voir un indice, très fragile tant qu'il ne trouverait pas d'autre confirmation, de relations entre ce Philokalès et la Bithynie, par exemple à titre de propriétaire local. Jean-Claude Cheynet C.N.R.S.-URA 186 32. Laurent, Corpus, II, n° 1192.