J.
DUSSOUCHET
Professeur de grammaire au lycée Henri IV.
C O U R S PRIMAIRE
DE
Grammaire Française
Théorie
1134 Exercices
133 Rédactions
RÉDIGÉ CONFORMÉMENT AUX PROGRAMMES OFFICIELS
ET COMPLÉTÉ PAR
DES NOTIONS DE COMPOSITION ET DE VERSIFICATION
UNE HISTOIRE DES LITTÉRATURES ANCIENNES ET MODERNES
AVEC DES EXTRAITS DES PRINCIPAUX ÉCRIVAINS
COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE
BREVET
ÉLÉMENTAIRE
AVERTISSEMENT
Ce livre, destiné au Cours supérieur et au Cours complémentaire de nos écoles, s'inspire de la même méthode que les cours
précédents.
La Partie théorique, très courte (135 pages à peine sur 448),
est pourtant très complète. Les règles, toujours déduites des
exemples, sont condensées dans une formule claire et facile à retenir, et suivies, lorsqu'il y a lieu, d'un Commentaire en petit texte.
Une histoire résumée de la langue française, des notions
d'étymolo
nymes, des synonymes, des gallicismes, etc., précèdent la grammaire
proprement dite. Cette disposition permet de rendre dès le début
plus intéressants et plus variés les exercices sur chaque partie
du discours.
Nous avons particulièrement insisté sur l'étude de la proposition:
nous avons passé en revue et résolu maints petits problèmes d'analyse des mots, et notre théorie de l'analyse des propositions est
conforme, en tous points, aux prescriptions de l'arrêté ministériel
du 25 juillet 1910 concernant, la nomenclature grammaticale.
Les Exercices, au nombre de 1 134, comprennent :
292 Groupes de mots ou de phrases détachées pour l'application
immédiate de la règle.
232 Textes suivis sur l'orthographe de règles et l'orthographe
d'usage. Ces morceaux, empruntés pour la plupart aux Comptes
rendus des examens du brevet élémentaire, sont accompagnés de
nombreuses questions d'intelligence et de grammaire, conformément à l'arrêté ministériel du 8 août 1903.
402 Exercices de grammaire et de vocabulaire sur les familles
de mots, sur le sens propre et le sens figuré, les homonymes, les
synonymes, sur l'analyse, etc.
75 Exercices d'élocution pour l'explication des idées et des
mots, pour la construction des phrases, etc.
133 Rédactions, lettres, récits, descriptions, questions de morale,
petites analyses littéraires, etc.
Tous ces exercices sont divisés en deux séries. Nous comprenons
sous le nom d'Exercices complémentaires ceux qui visent à la fois
plusieurs points de la grammaire et demandent des connaissances
plus étendues.
Enfin nous avons donné dans la dernière partie :
1° Des Notions de composition, de versification et de littérature;
2° Un Abrégé d'histoire littéraire avec extraits des auteurs cités ;
3° Une liste complète des homonymes, une liste de paronymes,
de synonymes et de familles de mots.
Nous avons à remercier, en finissant, M. Roy, directeur de l'École
communale et du Cours complémentaire de Saint-Maur-des-Fossés
(Seine), qui nous a prêté, pour l'ensemble de ce travail et surtout
pour le choix et la composition des Exercices, le précieux concours
d'un sens pédagogique très éclairé et d'un labeur infatigable.
GRAMMAIRE FRANÇAISE
COURS SUPÉRIEUR
INTRODUCTION
HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE
I. Géographie. — La langue française comprend tout le
domaine de la France actuelle, à l'exception d'une seule province,
la Bretagne, où plus d'un million d'habitants parlent une langue
connue sous le nom de bas breton et qui est d'origine celtique.
A cette exception importante on peut en ajouter quelques autres :
1° dans les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin,
1100 000 habitants parlent l'alsacien, d'origine germanique;
2° dans le département du Nord, 175000 habitants parlent le
flamand, également d'origine germanique; 3° dans le département des Basses-Pyrénées, 140 000 habitants parlent le basque,
idiome fort ancien dont l'origine est inconnue; 4° dans le département des Pyrénées-Orientales (ancienne province du Roussillon),
plus de 270 000 habitants parlent le catalan, dérivé du latin;
5° enfin, dans l'île de Corse, plus de 200 000 habitants parlent
un dialecte très voisin du génois.
Ajoutons que la plupart des habitants des régions que nous
venons de citer sont aujourd'hui bilingues et qu'à côté de leur
langue régionale, ils parlent le français.
2. Si le domaine de la langue française ne s'étend pas sur
tout le territoire actuel de la France, en revanche il comprend
à l'étranger plusieurs territoires importants : une partie de
la Belgique, le Luxembourg, la Suisse romande, les hautes
vallées du Piémont et les îles Normandes qui appartiennent
à l'Angleterre. Il faut y ajouter, hors d'Europe, les colonies
anglaises du Canada et de l'île Maurice, la république d'Haïti,
qui ont conservé l'usage du français; sans parler de nos
propres colonies (Antilles françaises, Algérie, Tunisie, Guyane,
Sénégal, Cochinchine, Madagascar, Congo, etc.). En résumé,
la langue française est parlée par 60 000 000 d'hommes environ.
3. Dans toute l'étendue de notre territoire, tous les gens cultivés parlent le français; tous les paysans comprennent le français, mais parlent des patois assez différents les uns des autres et
même du français.
A ce point de vue on peut diviser la France en deux grandes
régions, à peu près limitées par une ligne qui irait de l'embouchure de la Gironde au cours de l'Ain. Au nord de cette ligne
six groupes de patois : le normand, le poitevin, le picard, le
wallon, le lorrain, le bourguignon-champenois. Ce sont les patois
français.
Au sud de cette ligne, les patois sont plus vivants et plus répandus; ce sont : le gascon, le limousin, l'auvergnat, le languedocien
et le provençal. On a donné à ces patois le nom commun de putois
provençaux.
4. Introduction du latin en Gaule. — Chacun sait
que les premiers habitants de la Gaule, à notre connaissance,
furent les Gaulois, qui parlaient une langue de la famille celtique,
c'est-à-dire parente des idiomes que nous entendons aujourd'hui,
en France, dans la bouche des Bas-Bretons, — et, en Angleterre,
dans l'Ecosse, l'Irlande et le pays de Galles.
Dans le premier siècle avant l'ère chrétienne, les Romains, sous
la conduite de César, conquirent la Gaule et la réduisirent en province romaine. Bien supérieurs aux Gaulois par la science et la
civilisation, les Romains, quoique moins nombreux, imposèrent
aux vaincus la langue latine avec le joug romain, de même que
nous imposons peu à peu le français aux Arabes d'Algérie.
5. Mais à Rome, comme en France aujourd'hui, il y avait deux
langues en présence : 1° celle du peuple et des paysans, le latin
vulgaire, en un mot; — 2° celle des savants, des écrivains et des
lettrés, que l'on désigne sous le nom de latin classique ou latin
littéraire. Toutes deux employaient souvent des mots différents
pour exprimer la même idée : tandis que le latin classique, par
exemple, disait equus, pour signifier un cheval, le latin vulgaire
disait caballus, d'où nous avons fait le français cheval; tandis que
le latin classique disait via, le latin vulgaire disait camminus, d'où
nous avons fait chemin
C'est naturellement le latin vulgaire que les soldats romains,
apportèrent aux paysans gaulois; et, dès les premiers siècles de
notre ère, il avait supplanté le celtique par toute la Gaule, à l'exception de l'Armorique et de quelques points isolés.
Celui-ci disparut donc de la Gaule en laissant cependant quelques faibles traces de son passage. On peut citer comme emprunts
au celtique : alouette, bec, bouleau, bruyère, claie, dune, grève,
jarret, lande, lieue, quai, etc.
C'est un total d'un peu plus de trente mots.
Nous devons aussi au celtique notre ancien mode de numération
par 20 (six-vingts, quinze-vingts, quatre-vingts, etc.).
6. Langue romane. — Dès le cinquième siècle, le latin vulgaire transformé par la prononciation gauloise, renforcé par une
foule de mots germaniques, commence à apparaître comme une
langue distincte, que les savants du temps appellent dédaigneusement lingua romana rustica (c'est-à-dire le latin rustique, celui
des paysans), d'où nous avons fait la langue romane pour désigner
ce nouvel idiome.
Quant aux Barbares germains qui envahirent la Gaule, ils abandonnèrent l'allemand pour adopter la langue des Gallo-Romains
qu'ils avaient vaincus. Bien des motifs expliquent comment les
Franks abandonnèrent le francique pour le latin : en premier lieu,
le petit nombre des vainqueurs, la grande supériorité intellectuelle
des vaincus, enfin la conversion des Franks au christianisme.
7. Mais si le germanique ne parvint pas à supplanter la langue
romane, il la força à adopter un grand nombre de mots germaniques. Ces mots représentent les catégories d'idées les plus
diverses : cependant la guerre, la navigation, la chasse y prennent
la part la plus considérable.
8. Langue d'oïl et langue d'oc. — De même que le latin
vulgaire donna en Gaule le français, en Italie il devint l'italien,
en Espagne l'espagnol. En France même, le latin vulgaire, la
langue romane, se partagea en deux grands groupes séparés par
une ligne imaginaire qui irait de la Gironde à Lyon. Au nord de
cette ligne il donna la langue d'oïl ou français; au sud, il donna
la langue d'oc ou provençal.
Ces noms proviennent de l'habitude, fréquente au moyen âge, de désigner les langues par le signe d'affirmation oui : les termes de langue d'oïl
et de langue d'oc viennent de ce que oui se disait
oïl au nord, oc au midi,
Le poète italien Dante écrivait vers la fin duXIIIesiècle : « Les uns affirment
en disant oc; les autres (les Italiens), si; d'autres, oïl. »
9. Dialectes de la langue d'oc. — La langue d'oc comprenait : à l'ouest, le gascon, qui se rapproche de l'espagnol;
dans les Pyrénées-Orientales, le catalan; dans l'Aude et l'Hérault,
le languedocien; au nord, le limousin, l'auvergnat et le rouergat
assez proches du français; à l'est, le provençal et le dauphinois,
enfin le savoyard, qui se rattache aussi aux dialectes du sud de la
langue d'oïl, avec lesquels il forme un groupe intermédiaire que
l'on a appelé franco-provençal. Tous ces dialectes ont été parlés
et écrits jusqu'au XIVe siècle; mais la sanglante guerre des Albigeois et la défaite du Midi portèrent un coup fatal à la langue d'oc
En 1272, le Languedoc passe à la France, et l'introduction du
français suit de près cette annexion.
10. Dialectes de la langue d'oïl. — La langue du nord.
la langue d'oïl, était à son tour partagée en plusieurs dialectes.
Chaque province avait des mots particuliers, des tournures propres;
chaque idiome provincial tendait à devenir une langue à part.
On y distingue cependant à l'est le groupe champenois-bourguignon et le lorrain; au nord le wallon; au nord-ouest le picard et
plus au sud le normand; au sud-ouest le poitevin et le saintongeais;
au centre le français ou dialecte de l'Ile-de-France.
11. Tant que les rois capétiens, humbles seigneurs de l'Ile-deFrance et de l'Orléanais, restent dépourvus de toute influence hors
de leur domaine royal (c'est-à-dire depuis leXesiècle jusqu'au XIIe),
le dialecte français n'a, hors de ces deux provinces, aucune notoriété. Mais dès le XIIe siècle les rois de France commencent à
s'agrandir aux dépens de leurs voisins : ils s'annexent successivement le Berry (1101), la Touraine (1203), la Normandie (1204),
la Champagne (1284), la Picardie (1463), et apportent avec eux,
dans ces nouvelles provinces, le dialecte de l'Ile-de-France, le fran-
5
çais, qui remplace alors dans chacune d'elles les dialectes indigènes,
et ne tarde point, étant la langue du roi, à être adopté comme un
modèle de bon ton
12. Rebelle à cette invasion, le peuple seul, dans chaque province, garde son ancien dialecte et refuse d'accepter le français.
Les patois que nous trouvons aujourd'hui dans les campagnes
de la Normandie, de la Picardie, de la Bourgogne, etc., ne sont
donc point, comme on le croit communément, du français littéraire corrompu dans la bouche des paysans ; ce sont les débris des
anciens dialectes provinciaux que les événements politiques ont
fait déchoir du rang de langues écrites à celui de patois.
Ces dialectes de la langue d'oil, surtout le normand et le picard,
ont laissé de nombreuses traces en français. E x . : normand et
picard : benêt, bercail, bouquet, caillou, camus, écaille, flaque,
pouliche, quai, trique, etc.
13. Résumé de l'histoire du français populaire.
— En somme, on voit que le français n'est nullement formé des
débris du celtique, et l'on peut ainsi résumer son histoire : le
latin vulgaire, transporté en Gaule par les soldats de César, étouffe
promptement la langue indigène, le celtique, et donne naissance,
par de lentes et insensibles transformations, à un idiome nouveau,
la langue romane, auquel les Barbares ajoutent un certain nombre
de mots germaniques relatifs au régime féodal, à la guerre, à la
chasse.
De cette langue romane, assez diverse suivant les régions, un
dialecte, celui de l'Ile-de-France, supplanta peu à peu tous les
autres et devint au XIVe siècle la langue française.
14. Mots d'origine étrangère et d'origine savante.
— A ce fonds ancien de la langue, qu'on appelle le français populaire, sont venues s'adjoindre, du XIIe au XIXe siècle, deux catégories de mots nouveaux : mots d'origine étrangère, mots d'origine savante.
1. Mots étrangers. — Les mots étrangers, ont été importés
par diverses circonstances politiques, dont les principales sont :
1° Au XIIIe siècle, les croisades et le commerce avec l'Orient,
qui ont introduit chez nous un petit nombre de mots arabes ou
orientaux :
alcali,
alcool,
algèbre,
amiral,
café,
châle,
chiffre,
échec,
gazelle,
girafe,
hasard,
magasin.
matelas,
nacre,
orange,
safran,
sultan,
taffetas,
turban,
zéro, etc.
2° Au XVIe, nos guerres d'Italie et l'influence de la Renaissance,
qui nous ont apporté plus de cinq cents termes d'origine italienne,
surtout de guerre et d'art :
affront,
alerte,
arlequin,
arquebuse,
balustre,
banque,
barricade,
bastion,
bilan,
bombe,
bourrasque,
boussole,
bravade,
cabinet,
caporal,
carafe,
caricature,
cartouche,
charlatan,
citadelle,
colonel,
escrime,
fantassin,
fresque,
lazzi, etc.
3° Au XVIIe, l'influence de l'Espagne sur la cour de Louis XIII,
qui nous donna quelques mots espagnols :
abricot,
alcôve,
alezan,
anchois,
camarade,
casque,
caramel,
chocolat,
cigare,
épagneul,
guitare,
hamac,
jonquille,
mérinos,
parade, etc.
4° Nos guerres avec l'Allemagne au XVIIe et auXVIIIesiècle, qui
ont importé :
balle,
bière,
blocus,
boulevard,
cauchemar,
espiègle,
gangue,
halte,
havresac,
houx,
képi,
obus,
rosse,
sabre,
valser, etc.
5° Enfin, dans notre siècle, les relations d'industrie, de commerce, de société, qui furent la cause première d'une invasion de
mots anglais, tels que :
bol,
break,
budget,
cabine,
clown,
club,
confortable,
dock,
jury,
lingot,
moire,
pamphlet,
paquet,
rail,
speech,
sport,
tilbury,
verdict,
whist,
yacht, etc.
Ajoutons encore que nous devons à l'Asie les mots :
bambou,
banane,
brahme,
cangue
casoar,
cornac,
datura,
jasmin,
jungle,
lama,
palanquin,
lilas,
paria,
orang-outang, thé, etc.
colibri,
condor,
jaguar,
ouragan,
palissandre,
quinquina,
Et à l'Amérique :
acajou,
ananas,
cacao,
caïman,
canot,
caoutchouc,
sapajou,
tapioca,
tomate, etc.
15. — II. M o t s s a v a n t s . — A côté du français populaire, qui
est l'œuvre du peuple, — et des mots étrangers importés en France
par les circonstances politiques, — il faut distinguer une troisième
couche de mots, celle qui a été créée par les savants depuis le
XIe siècle et qui s'augmente tous les jours. Ce français des savants
se compose de mots empruntés directement par eux soit au grec
(comme autopsie, anthropologie, microscope, cosmographie), soit
au latin (comme relation, proportion, préméditation, précession,
coordination, etc.). Cette importation de mots grecs et latins,
postérieure à la naissance de la langue et très considérable du
XIIIe au XVe siècle, grâce à l'influence des clercs et au développement de la connaissance du latin, a été surtout excessive au XVIe siècle, où les érudits de la Renaissance forgèrent ainsi plusieurs milliers de mots nouveaux, parfois mal formés, et dont un grand nombre
fut proscrit par Malherbe et les grands écrivains du XVIIe siècle.
16. Doublets. — La formation de notre langue est donc le
résultat d'une double action : l'action populaire et l'action savante.
Ces deux actions, s'exerçant d'une manière indépendante, ont souvent tiré deux ou plusieurs mots français du même mot latin.
Ainsi foison et fusion viennent tous deux de fusionem; mais le
premier a été formé par le peuple, le second par les savants. Ces
doubles dérivations d'un même mot s'appellent des doublets. En
voici quelques exemples
MOT LATIN
acrem,
cumulare,
decimam,
fragilem,
hospitalem,
legalitatem,
liberare,
mobilem,
rigidum,
strictum,
MOT POPULAIRE
aigre,
combler,
dîme,
frêle,
hôtel,
loyauté,
livrer,
meuble,
raide,
étroit,
MOT SAVANT
âcre,
cumuler.
décime.
fragile.
hôpital.
légalité.
libérer.
mobile.
rigide.
strict.
17. Mots
d'origine historique,
onomatopées. En dehors de l'influence du latin et des langues étrangères, le
français a créé quelques mots empruntés à des souvenirs historiques, ou formés par imitation des sons. De là deux classes de
mots, peu nombreux du reste : les mots d'origine historique et les
onomatopées.
1° Les mots d'origine historique désignent presque
toujours des importations nouvelles : par exemple, les étoffes,
madras, indienne, nankin, mousseline, cachemire, calicot, perse,
damas, andrinople, rouennerie, gaze, etc., de Madras, Inde, Nankin, Mossoul, Cachemire, Calicut, Perse, Damas, Andrinople,
Rouen, Gaza, lieux où ces tissus furent fabriqués pour la première
fois; — des végétaux : dahlia, fleur dédiée au botaniste Dahl, par
Cavanilles, en 1789; cantaloup, melon récolté à Cantaluppo, villa
des papes, aux environs de Rome; fuchsia, plante ainsi appelée à
cause de Léonard Fuchs, botaniste bavarois du XVIe siècle;
mag
plante importée du Japon en Europe par le P. Camelli; nicotine,
suc vénéneux du tabac qu'on appela d'abord nicotiane, à cause
de J. Nicot (1530-1600) qui introduisit le tabac en France, etc.;
— des inventions : guillotine, macadam, mansarde, stras, ainsi
nommées d'après leurs inventeurs, le docteur Guillotin, l'ingénieur anglais Mac Adam, l'architecte Mansard, le joaillier Stras.
On peut encore citer : jérémiade, allusion aux lamentations du
prophète Jérémie; — cognac, curaçao, guinée, qui indiquent la
provenance; — cordonnier (pour cordouanier), proprement « qui
travaille le cuir de Cordoue »; etc.
2° Les onomatopées sont des mots forgés pour imiter un
son, un geste; par exemple : les cris d'animaux, croasser, japper;
— la parole humaine, babiller, caqueter, chuchoter, marmotter;
— divers bruits naturels, clapoter, croquer, crac, fanfare, glouglou,
flic flac, pan pan, etc. ; — quelques interjections, bah, qui donne
ébahir; hue, qui donne huer, etc.; — le langage des enfants, qui
redoublent volontiers la syllabe principale d'un mot : fanfan
(d'enfant), papa, maman, etc.
18. Statistique de la langue française. — L a dernière
édition (1878) du Dictionnaire de l'Académie française contient
environ 32 000 mots; sur ces 32 000 mots, 20 000 sont d'origine
savante ou d'origine étrangère; 12 000 seulement composent
ce que nous appelons le français d'origine populaire. Sur ces
12 000 mots, 9000 environ, tels que pauvrette, faiblir, maigrir,
EXERCICES
EXERCICES.
BUT ET DÉFINITION DE LA GRAMMAIRE
19. Nous parlons à l'aide de propositions, qui sont composées de mots, et les mots à leur tour sont composés de
sons et d'articulations que l'on représente par des lettres.
20. La grammaire est la réunion des règles suivies par
une langue pour former les mots, modifier leur forme et les
réunir en propositions.
ÉTUDE DES MOTS
DES SONS ET DE L'ALPHABET
21. Mots. — Pour parler et pour écrire on se sert de mots.
22. Lettres. — Ces mots sont formés d'un ou de plusieurs
sons, qu'on représente dans l'écriture par des signes appelés lettres.
23. Alphabet. — On compte vingt-six lettres en français :
a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t,
u, v, w, x, y, z.
La réunion de toutes ces lettres s'appelle alphabet.
24. Il y a deux sortes de lettres : les voyelles et les consonnes.
25. Voyelles. — On appelle voyelle un son qui peut se
prononcer sans le secours d'aucun autre.
Il y a six voyelles en français : a, e, i, o, u, y.
26. Toutes les voyelles peuvent être brèves ou longues
selon qu'on les prononce vite ou lentement.
Ainsi :
a est long dans pâte et bref dans patte.
e
—
bête
—
jette.
i
—
gîte
—
petite.
o
—
côte
—
note.
u
—
flûte
—
butte.
27. Voyelles nasales. — Toute voyelle suivie de deux consonnes dont
la première est m ou n (comme 0 dans tomber ou conter) est prononcée
en partie par le nez, et est appelée pour cette raison voyelle nasale.
28. Il en est de même quand n ou m terminent le mot, comme dans
an, en, vin. ton, un, daim, nom, etc.
29. Trois sortes d'e. — Il y a trois sortes d'e :
L'e muet, qui se prononce à peine, comme dans : table, porte,
scierie.
L'e fermé, qui se prononce la bouche presque fermée, comme
dans : café, bonté, cocher, chanter, nez.
L'e ouvert, qui se prononce la bouche plus ouverte, comme
dans : terre, mer, enfer, procès, succès.
30. Y . — L ' Y dans le corps d'un mot et précédé d'une voyelle
se prononce comme deux i : pays, moyen, joyeux (qui se prononcent pai-is, moi-ien, joi-ieux).
\ Dans tous les autres cas il se prononce comme u n i : yeux,
analyse, jury.
REMARQUE. — Dans les mots Bayard, Bayonne, bruyère, Cayenne
La Fayette, Mayence, Mayenne, mayonnaise et quelques autres, l'y
quoique précédé d'une voyelle, se prononce comme i dans aïeul.
31. Diphtongues.— On appelle diphtonguelaréunion de deux ou trois
voyelles qui se prononcent par une seule émission de voix, comme ui dans
huile. Ui, composé des voyelles u et i, est une diphtongue.
Les principales diphtongues sont ia, ié, io, ieu, oi, ui, oua, oue, oui.
Ex. : piano, pied, pioche, lieu, loi, lui, etc.
32. Consonnes. — On appelle consonne ou articulation un son qui varie suivant les mouvements de la langue, des
lèvres, etc.
Il y a vingt consonnes qui sont : b, c, d, f, g, h, j , k, l, m, n, p,
q, r, s, t, v, w, x, z.
33. C h , p h , t h . — Il faut ajouter à ces vingt lettres les consonnes composées ch, ph, th, que l'on entend dans chanvre, philosophie, thème.
34. Les consonnes peuvent se produire en arrière dans le palais
ou l'arrière-bouche, contre les dents, entre les lèvres, sur les bords
ou à l'extrémité de la langue. De là quatre sortes de consonnes :
C, K, Q, G, H, consonnes qui se produisent dans le palais, sont pour
cette raison appelées palatales.
T, D, S, Z, N, L, R, consonnes qui se prononcent contre les dents, sont
pour cette raison appelées dentales.
P, B, F, V, M, consonnes qui se produisent à l'aide des lèvres, sont
pour cette raison appelées labiales.
Ch, j , consonnes qui se produisent à l'extrémité de la langue, sont pour
cette raison appelées marginales.
35. H. — La consonne h est muette ou aspirée.
Elle est muette lorsqu'elle ne se fait pas sentir dans la prononciation. Ex. : l'homme, l'habitude (qu'on prononce comme s'il
y avait l'omme, l'abitude).
Elle est aspirée lorsqu'elle empêche l'élision, comme dans la
haine, — ou la liaison, comme dans les héros.
36. S y l l a b e s . — On appelle syllabe une voyelle seule ou
jointe à d'autres lettres qui se prononcent d'un seul coup. Ainsi
bon n'a qu'une syllabe, i-gno-rant en a trois.
37. On appelle : MONOSYLLABE, un mot d'une syllabe : un, bon, point.
DISSYLLABE, un mot de deux syllabes : classe, che-val.
TRISSYLLABE, un mot de trois syllabes : é-co-le, cha-ri-té.
POLYSYLLABE, en général, un mot de plusieurs syllabes : la-bou-reur
hi-ron-del-le, dé-so-bé-is-san-ce.
On appelle syllabe muette celle qui est terminée par un e muet, comme
me dans j'aime.
38. Signes orthographiques. — Les signes orthographiques
sont : les accents, le tréma, l'apostrophe, la cédille et le trait d'union.
39. Accents. — Il y a trois sortes d'accents : l'accent aigu,
l'accent grave et l'accent circonflexe.
L'accent aigu ( ') se met sur les é fermés : bonté, café, été. Mais on n'en
met pas sur l'e fermé de rocher, chanter, nez.
L'accent grave (`) se met sur les è ouverts : mère, progrès. Mais on
n'en met pas sur l'e ouvert de terre, mer.
L'accent grave se met aussi sur à (préposition), sur ù dans où (adverbe)
et sur à dans deçà, déjà, voilà, etc.
L'accent circonflexe (^) se met sur les voyelles longues : pâte, fête
gîte, côte, flûte.
40. Tréma. — Le tréma (.. ) se place sur les voyelles e, i, u, lorsqu'elles doivent être prononcées séparément : ciguë, maïs, Saül.
41. Apostrophe. — L'apostrophe (') marque la suppression
des voyelles a, e, i, devant un autre mot qui commence par une
voyelle ou une h muette : l'épée, l'honneur, j'arrive, s'il vient.
42. Cédille. — La cédille (ç) se place sous le c devant a, o, u,
pour lui donner le son de s : façade, leçon, reçu.
43. Trait d'union. — Le trait d'union (-) sert à réunir plusieurs mots en un seul : chef-lieu, arc-en-ciel.
EXERCICES
44. Étymologie. — L'étymologie est l'explication du sens
propre des mots.
On arrive au sens propre des mots par l'étude des divers
éléments dont ils sont composés.
Les divers éléments qui composent les mots sont : la
racine et les affixes.
45. Racine. — On appelle racine l'élément primitif d'un
mot, la syllabe qui représente l'idée originelle. Ainsi, dans
mortel, mort est la racine.
Il faut soigneusement distinguer le radical de la racine. Le radical est le mot dépourvu de ses désinences de genre, de nombre, de temps,
de mode, etc. Ainsi, dans finir, fin est à la fois la racine et le radical;
mais dans dé finissons, fin est la racine, et défin iss le radical, auquel on
ajoute la désinence verbale ons pour marquer la première personne du
pluriel.
46. Affixes. — Les affixes sont les éléments qui s'ajoutent au radical pour en modifier le sens et former des mots
nouveaux.
On les divise en deux classes : les préfixes et les suffixes.
Préfixes. — Les préfixes sont les particules qui précèdent le radical, comme dé dans définir.
Suffixes. — Les suffixes sont les particules qui suivent
le radical, comme ir dans définir.
47. En s'ajoutant au radical, les préfixes forment des
mots composés; les suffixes forment des mots dérivés.
De là deux procédés de formation de la langue française :
1° la composition, 2° la dérivation.
48. L'ensemble de tous les dérivés et composés qui proviennent d'une même racine ou d'un même radical constitue
une famille de mots.
49. Les mots composés peuvent être formés non seulement par l'addition d'un préfixe à un mot simple, comme
délier, renier, mais encore par la réunion de plusieurs mots
simples, comme loup-cervier, contre-coup.
I. — COMPOSITION DES NOMS
50. Noms. — Le français crée des noms nouveaux à l'aide de
mots déjà existants, en réunissant :
1° Soit deux noms : borne-fontaine, fourmi-lion, oiseau- mouche,
timbre-poste, etc.;
2° Soit un nom et un adjectif ou un participe : basrelief, basse-cour, libre-échange, morte-saison, etc. ;
3° Soit un v e r b e et son c o m p l é m e n t : abat-jour, cachenez, cure-dent, porte-monnaie, garde-manger, laissez-passer, ouïdire, etc. ;
4° Soit un nom et un m o t i n v a r i a b l e : sous-préfet, avantcoureur, après-midi, etc. ;
5° Soit un v e r b e et un a d v e r b e ou un adjectif employé
adverbialement : réveille-matin, passe-partout, gagne-petit, etc.;
6° Soit deux noms avec une p r é p o s i t i o n : arc-en-ciel, œilde-bœuf, tête-à-tête, etc.
La préposition est parfoissous-entendue:timbre-poste.
Certains mots n'entrent dans aucune des catégories précédentes; tels sont : sot-l'y-laisse, quant-à-soi, sauve-qui-peut, etc.
RÉDACTION.
51. Adjectifs. — On forme des adjectifs composés en
1° Soit deux adjectifs : sourd-muet, aigre-doux.
2° Soit un adjectif et un adverbe ou un adjectif pris adverbialement : bien-aimé, maladroit, clairvoyant.
3° Soit un verbe et son c o m p l é m e n t : tout-puissant, fainéant,
vermoulu.
52. Verbes. — On forme des verbes composés en faisant
suivre ou précéder le verbe d'un nom ou d'un adjectif. Tels sont :
boule verser, (verser en boule) ;
bour soufler,
(souffler et le radical boud (comparer bouder) qui exprime
une idée de gonflement) ;
col porter,
(porter au cou) ;
main tenir,
(tenir avec la main) ;
manœuvrer,
(faire œuvre de la main);
(poudrer de sel, en lat. sal), etc.
sau poudrer,
53. La composition par les préfixes est de beaucoup la plus
importante.
54. Les principaux préfixes sont : ab (abs, av, a), ad (a, ac, af,
ag, al, an, ap, ar, as, at), anté, béné (bien), bis (bi), circum
dé), en (em), entre, ex (é, es, ef), extra, fors, in (im, il, ir), inter,
intro, male, més, mi, non, ob, outre, par, pour, pré, pro, re, rétro,
sous, sub (suc, suf, sug, sup, su), super, sur, sus, trans (tra, très,
tré), tri, ultra, vice.
(
COMPOSITION DES ADJECTIFS ET DES VERBES
COMPOSITION DES ADJECTIFS ET DES VERBES.
55. A b (abs, av, a) marque l'éloignement, le point de départ,
la cause : absence (être loin de), s'abstenir (se tenir loin de), aveugle
(ab-oculus, sans yeux), abréger (rendre bref).
56. A d (par abréviation a ou ac, af, ag, al, an, ap, ar, as, at,
d'après la consonne initiale du mot composé), marque le rapprochement, la tendance : amener, accroître, adopter, afficher, aggraver, allonger, annoter, apprendre, arriver, assiéger, atteindre.
57. Anté signifie avant et ne se trouve que dans quelques mots :
antécédent, antédiluvien.
58. Bénê (en français bien) a donné bénédiction, bénévole;
bienfait, bienheureux, bienveillant (pour bien veuillant ou voulant).
59. B i s (et bi) signifie deux fois et a formé bisaïeul, biscornu,
biscuit, bivalve.
60. C i r c u m (en français circon) signifie autour : circumnavigation, circonscrire, circonvenir.
61. C i s signifie en deçà et a formé cisalpin, cisjuran.
62. Com (en composition com, con, col, cor, co) signifie avec,
ensemble. On le trouve dans combattre, compère, confrère, concitoyen, consentir, collatéral, correspondre, corrompre, coaccusé.
63. Contra (en français contre) marque tantôt l'opposition,
tantôt le retour, l'échange; il a formé contradiction, contrebande,
contrefaçon, contrôle (pour contre-rôle).
64. Dis (dif, di; — et en français : dés, dé) marque séparation,
cessation. On le trouve dans les mots disjoindre, disparaître,
difforme;
colorer, dépayser.
65. En (ou em) signifie dans et sert à former une foule de mots :
encablure, enchaîner, etc.; embarquer, empocher, etc.
66. Entre marque l'idée de réciprocité et signifie aussi à moitié.
11 sert à former les mots : entre côte, entre-détruire, entremêler
entrevoir, etc.
67. Ex (é, es, ef), ordinairement réduit à é dans les mots d'origine populaire, marque l'extraction, l'augmentation, l'accomplissement de l'action. On le trouve dans les mots : ébarber, édenter,
essouffler, effeuiller, exhausser, exposition.
Ex, au sens moderne de jadis, est d'un emploi fréquent : ex-ministre,
ex-professeur.
68. Extra, en dehors de, se trouve dans peu de mots : extrafin, extraordinaire.
PRÉFIXES BÊNÉ, BÎS, CIRCUM, ETC.
69. F o r s ou For, quelquefois Hors, ou Hor (du lat. foris,
signifie hors de) : forbannir, forfaire, forcené (anc. forsené, hors
du sens), faubourg (anc. franç. forsbourg, en dehors de l'enceinte);
— hormis.
70. In (im, il, ir) a tantôt le sens prépositionnel dans : injecter,
importer, imposer, illuminer, irruption; — tantôt le sens négatif :
innocent (lat. nocens, nuisible), impatient, illettré, irrégulier.
71. Inter, qui signifie entre, a passé en français dans les mots :
interdiction, interrompre, interjection, interrègne.
72. Intro, qui signifie en dedans, ne se trouve que dans les
mots : introduire, introduction.
73. Malé (en français mal, mau) outre le sens de mauvais a
aussi le sens négatif ; il se trouve dans malédiction, maléfice, maladroit, malgré; maudit.
74. Més (du latin minus, moins) par abréviation mé, a un
sens diminutif ou péjoratif. On le trouve dans les mots : mésintelligence, mésallier, mécontent, mécréant (vieux participe de croire), etc.
75. Mi (du latin médium, moitié) a formé les mots : minuit,
milieu.
76. Non a formé les mots : nonchalant (de chaloir, être chaud,
ardent), nonobstant, nonpareil.
77. O b (oc, op) a le sens de négation, d'opposition. Il a formé
les mots : objecter, obstacle, occuper, opprimer.
78. Outre, signifie au delà et marque l'excès : outrecuidance
(cuider, vieux mot, croire), outrepasser.
PRÉFIXES FORS, IN, INTER, ETC.
79. Par marque le superlatif, et souvent exprime aussi l'idée
latine de per (au milieu de). On le trouve dans les mots :
par
80. Pour signifie en avant et sert à former quelques composés :
pourchasser, poursuivre, etc.
81. Pré signifie avant, en avant. On le trouve dans : prédisposer, prélever, préposer, préétablir, prévenir, prévoir, etc.
82. Pro (forme latine de pour) se trouve dans les mots :
83. Re et R é marquent renouvellement, redoublement, retour
en arrière. En voici des exemples : rabattre, ravoir, raccorder,
rebâtir, remonter, réagir, etc.
84. Rétro (en arrière) se trouve dans rétrograder, rétrospectif, etc.
85. Sous (et sou) sert à former les mots soustraire, soulever,
souvenir, etc.
86. Sub (suc, suf, sug, sup, su), préfixe latin qui signifie audessous, se trouve dans : subdiviser, succéder, suffixe, supprimer,
supposer, sujet, etc.
pro
PRÉFIXES P A R , P O U R , P R É , P R O , R E , ETC.
87. Super (en français sur) a le sens d'au-dessus; il a formé
quelques mots : superficie, superfin, superflu.
88. Sur (forme française du précédent) employé comme adverbe
marque l'excès; comme préposition, il garde son sens originel
d'au-dessus de : surbaissé, suraigu, surveiller, sursaut, survenir, etc.
89. Sus (du latin susum, en haut) se trouve dans les mots :
susmentionné, susnommé, suspendre, susceptible, etc.
90. Trans (tra, tres, tré) signifie au delà et se trouve dans
les mots : transmettre, traduire, tressaillir, trépas, etc.
91. Tri (en français tré) signifie trois et a formé : trépied,
triangle, trident, tricolore.
92. Ultra (au delà) s'emploie pour marquer l'exagération :
ultra-royaliste, ultramontain.
93. V i c e (du latin vice, à la place de) sert à former les mots :
vice-amiral, vice-recteur, et par abréviation : vicomte.
PRÉFIXES S U P E R , S U R , S U S , T R A N S , ETC.
94. Accent tonique. — Nous allons maintenant étudier la
dérivation des noms, des adjectifs, des verbes et des adverbes.
Mais il importe de faire auparavant une remarque générale sur
la dérivation en français :
On ne prononce jamais avec la môme force toutes les syllabes
d'un même mot; ainsi, quand nous disons : marchez, cherchons,
nous prononçons la dernière syllabe plus fortement que la première, tandis qu'au contraire dans marche, cherche, nous appuyons
sur la première, parce que la dernière syllabe est muette. Cette
élévation de la voix sur une syllabe particulière dans chaque mot
s'appelle accent tonique, et la syllabe qui reçoit cette élévation
de la voix, cet accent tonique, s'appelle la syllabe a c c e n t u é e ou
t o n i q u e . Les autres syllabes du mot sont dites i n a c c e n t u é e s
ou a t o n e s . Ainsi, dans aimable, ma est la syllabe accentuée,
ai et ble sont inaccentuées, sont atones; dans charretier, tier est
accentué, char et re sont atones.
95. En français l'accent n'occupe toujours qu'une de ces deux
places ; la dernière syllabe, quand la terminaison est masculine
(chanteur, aimer, finir); l'avant-dernière, quand la terminaison
est féminine (raide, porche, voyage).
96. Quand un mot simple, tel que chandelle (qui est accentue
sur el), donne un mot dérivé tel que chandelier (qui est accentué
sur ier), la syllabe el, qui était accentuée dans le mot simple, devient naturellement inaccentuée dans le mot dérivé, et e perd alors
dans chandelier le son plein qu'il avait dans chandelle.
De même, pour rendre sonore au présent de l'indicatif l'e muet
des infinitifs app-e-ler, rej-e-ter, ach-e-ter, p-e-ler, m-e-ner, tantôt
le français double la consonne (j'appelle, je rejette) et donne ainsi
à l'e plus de sonorité; tantôt il place un accent grave sur l'e :
j'achète, je pèle, je mène.
97. Souvent cet affaiblissement du son de la voyelle a amené le
changement de la voyelle elle-même : ainsi ai, qui est accentué
dans faim, est inaccentué dans le dérivé famine.
Cette règle explique pourquoi la diphtongue iè de lièvre est devenue e
dans l e vraut, et pourquoi l'on dit l e vrette et non l iè vrette. Cette alternance de la voyelle accentuée et de la voyelle atone se retrouve dans un
grand nombre de mots : ainsi cheval e rie, pâtiss e rie, veng e resse, à côté de
cheval ie r, pâtissier, veng eu r; et dans les verbes acqu é rir, t e nir, v e nir,
à côté de acqu ie rs, l ie ns, v ie ns; — m ou rir, m ou voir, p ou voir, à
côté de m eu rs, m eu s, p eu x; de même on a vil e nie, m e notte, p a nier, à
côté de vil ai n, m ai n, p ai n, etc.
ACCENT TONIQUE
DERIVATION
98. L e français forme des m o t s d é r i v é s en a j o u t a n t des suffixes a u x m o t s déjà existants. A i n s i de colonne on forme colonnade a v e c le suffixe a d e , de laver, lavage a v e c le suffixe a g e .
I.
-
DÉRIVATION
DES NOMS
99. 1° DÉRIVATION PAR LES SUFFIXES. — Les principaux suffixes
qui servent à former des noms sont : ade, age, aie, ail, am (aine),
aire, aison (ison), al, ance, ande (ende), ant (ent), ard, at, ateur,
ation (ition), atoire,ature,é, ée, er (ier),eric, esse, eur (isseur),euse
(isseuse), ie, ien, is, ise, isme, iste, ment, oir (oire), on, té, (été ou ité),
ure; auxquels il faut ajouter les suffixes diminutifs : aille, as,
asse, eau (elle), et (ette), on (illon, eron), ot, ule.
100. Ade. Ce suffixe exprime ordinairement une réunion d'objets
de même espèce, comme barricade, balustrade (réunion de barriques, de balustres) ; — ou l'action et le résultat de l'action, comme
passade, promenade.
101. Age marque ordinairement : soit une collection d'objets de
même espèce : herbage, feuillage (collection d'herbes, de feuilles),
•— soit un état : veuvage, esclavage (état de veuve, d'esclave),—
soit enfin simplement le résultat de l'action, brigandage, pèlerinage (résultat de l'action du brigand, du pèlerin),
102. A i e indique ordinairement une collection d'objets :aunaie,
châtaigneraie, chênaie.
103. A i l marque le lieu, l'instrument
portail.
: épouvantail,
éventail,
104. A i n (fém. aine) désigne : soit des personnes : chapelain
(qui dessert une chapelle), châtelain (qui habite un châtel, un
château), — soit des noms collectifs: quatrain (quatre), neuvaine
(neuf jours de prières), vingt aine, trentaine.
105. Aire marque l'agent et sert à former des mots comme
mousquetaire, bibliothécaire, molaire, etc.
106. A i s o n (ison). Ces suffixes marquent ordinairement
l'action; mais il faut noter que ison s'ajoute surtout aux verbes
du 2 e groupe, et aison aux autres verbes : comparaison, terminaison, liaison, pendaison, garnison, guérison, trahison, etc.
DÉRIVATION DES NOMS.
107. Ance est le suffixe que le français ajoute au radical du
participe présent pour en former un nom : de naissant, vengeant,
obéissant, etc., il tire naissance, vengeance, obéissance. De même
croissance, surveillance, croyance, alliance, viennent des participes
croissant, surveillant, croyant, alliant.
108. Ande et ende sont deux suffixes latins qui ajoutent au
mot l'idée de devant être : multiplicande (qui doit être multiplié),
dividende (qui doit être divisé).
109. Ant et ent sont deux suffixes du participe présent latin;
on les retrouve dans fabricant, adhérent.
110. Ard : on le retrouve dans billard, de bille; brassard, de
bras; cuissard, de cuisse; canard, de cane; et au féminin dans
poularde, de poule, etc.
111.
At (É) marque la dignité, la profession : marquisat,
généralat,
Anciennement, on se servait non de at, mais de é, qui avait le
même sens : comté, de comte; duché, de duc; évêché, d'évêque.
112. Ateur (eur en français populaire) marque l'agent : libérateur, conservateur.
113. Ation ou ition (réduits souvent à tion, ion). Ce suffixe
n'est que le suffixe aison (ison) sous une forme latine (ationem,
itionem). Il marque l'action exprimée par le verbe : fondation,
abolition, inclination, tradition, etc.
114. Atoire a donné oire, oir en français populaire : conservatoire, laboratoire.
115. Ature a donné ure en français populaire :
courbature.
tablature,
116. Ée marque la quantité contenue dans le mot simple : assiettée, gorgée, platée, bouchée, signifient proprement plein
parties de la journée : matinée (de matin), soirée (de soir).
SUFFIXES A T , ATEUR, ATION, ATOlRE, ATURE, É, ÉE. 37
117. Er, ier sert à former : 1° soit des noms de végétaux : poirier (poire), pommier (pomme), cerisier (cerise), citronnier (citron);
— 2° soit des noms de métiers : potier (qui fait des pots) chamelier
(de charnel, ancienne forme de chameau), huissier (gardien de l'huis,
terme de notre vieille langue, qui signifie porte, et qui est resté
dans l'expression judiciaire, audience à huis clos, où le public
n'entre pas) ; — 3° soit des noms de réceptacles : encrier, sablier
(où l'on place l'encre, le sable).
118. Erie marque l'état, la situation, le local où s'exerce une
industrie, souvent cette industrie même. C'est en réalité un suffixe composé de ie et de ier ou eur réduits à er. Cependant le français a ajouté par analogie ce suffixe* à des noms qui n'étaient terminés ni en eur, ni en ier, comme lampiste, lampisterie, espièglerie,
fourberie, effronterie, loterie.
119. Esse marque la qualité. Mais cette forme unique a remplacé en français deux suffixes latins, dont l'un servait à former
le féminin des noms : tigresse, princesse, et l'autre à créer des
noms abstraits tirés des adjectifs : faiblesse, bassesse.
SUFFIXES ER, 1ER, ERIE, ESSE.
12o. E u r (isseur). Ce suffixe, très fécond en français, marque
l'agent ou la qualité et s'ajoute surtout au radical du verbe en er
ou ir pour former des mots nouveaux. Pour les verbes en ir, comme
finir, finissons, on intercale iss entre le radical et la terminaison :
chasseur, danseur, changeur, diviseur, bâtisseur, blanchisseur,
envahisseur, etc. Il sert aussi à former des mots tirés des adjectifs
ou des noms : douceur, fraîcheur, grandeur, largeur, ampleur,
sénateur.
121. E u s e (isseuse). Ce suffixe est le féminin de eur et de eux :
berceuse; repasseuse, faucheuse, batteuse, moissonneuse, balayeuse,
ouvreuse, veilleuse.
122. le marque la qualité, la profession, le pays : maladie,
Normandie.
123. ien indique la profession, la secte. Il sert aussi à former
des noms de peuples, de familles, de races : milicien,
musicien,
pharmacien, grammairien, paroissien, Nubien, Autrichien, Norvégien, Italien, Parisien, Mérovingien.
124. Is. Ce suffixe marque le résultat de l'action exprimée par
le verbe :hachis est proprement ce qu'on a haché; de même gâchis
de gâcher, cliquetis de cliqueter, coulis de couler, (pont-) levis de
lever, logis de loger, abatis de abattre, roulis de rouler, etc.
125. Ise est une autre forme du suffixe esse : il s'ajoute de
même aux adjectifs pour marquer l'état ou la qualité : franchise,
friandise, gourmandise, marchandise, etc.
126. Isme marque une opinion politique, philosophique ou
religieuse, une tournure propre à telle ou telle langue. On le
trouve dans : catholicisme, royalisme, protestantisme, fatalisme,
pédantisme, gallicisme, etc.
127. Iste. Ce suffixe, proche parent du précédent, marque
l'emploi, la conviction, et s'ajoute au radical des noms ou des
verbes en iser : algébriste, capitaliste, monarchiste, etc.
128. M e n t . Ce suffixe marque le résultat de l'action exprimée
par le verbe et s'ajoute au radical du verbe, en intercalant un e
euphonique: ainsi de hurler, on tire hurl-e-ment; d'abattre,
abatt-e-ment;
129. Font exception les verbes en ir et en re qui intercalent iss
ou ss entre le radical et la terminaison. Ainsi rugir et accroître,
qui font à l'imparfait rug-iss-ais, accroi-ss-ais, font de même
leurs dérivés en ss : rug-iss-ement, accroi-ss-ement, tandis que
rendre et consentir font je rendais, consentais, et, par suite,
rendement, consentement.
DÊB1VAT10N DES NOMS.
130. O i r (oire) indique l'endroit où se passe l'action exprimée
par le verbe : parl oir (l'endroit où l'on parle), ou l'instrument
qui sert à accomplir l'action : rasoir, nageoire, mâchoire (ce qui
sert à raser, à nager, à mâcher).
Pour les verbes en ir (du type finir), il faut intercaler iss: rôtir,
polir, font rôt-iss-oire, pol-iss-oir, non rôt oire, poloir, parce que
ces verbes font à l'imparfait rôt-iss-ais, pol-iss-ais.
131. O n forme des noms à l'aide des verbes ayant l'infinitif
en er, comme dans brouillon, de brouiller; plongeon, de plonger.
132. T é (été ou ité). Ce suffixe marque la qualité et s'ajoute aux
adjectifs pour former des noms abstraits: fermeté, légèreté, netteté;
— facilité, timidité.
133. U r e marque le résultat de l'action exprimée par le verbe :
blessure de blesser, parure de parer, serrure de serrer, allure de
aller. On ajoute ure au radical du verbe, sauf pour les verbes en
ir qui intercalent iss, ainsi moisir, meurtrir, brunir, bouffir, font
mois-iss-ure, meurtr-iss-ure, brun-iss-ure, bouff-iss-ure.
Ce suffixe s'ajoute aussi aux adjectifs : froid ure, droiture, doublure, courbure, verdure, etc.
DÉRIVATION
DES
NOMS.
134. S U F F I X E S DIMINUTIFS. — Il nous reste à étudier une classe
particulière de suffixes, ceux qui marquent la diminution et que
l'on appelle pour cette raison des suffixes diminutifs. Tels sont,
par exemple, illon dans négrillon (petit nègre) ou eau dans chevreau
simple nègre, chèvre, sont des diminutifs.
Les suffixes diminutifs, ou simplement les diminutifs, sont
au nombre de sept :aille, as, el (eau, elle), et (ette, elet), on (illon,
eron), ot.
135. A i l l e diminue le sens du nom simple en y ajoutant souvent une idée de dépréciation et de mépris : valetaille (de valet),
ferraille (de fer), etc.
136. A s , a s s e , ajoutent souvent aussi au nom simple une idée
de dépréciation : plâtras (de plâtre), coutelas (de coutel, ancienne
forme de couteau), paperasse (de papier), paillasse (de paille), etc.
137. E a u (au féminin elle) : chevreau (de chèvre), dindonn eau
(de dindon), lionceau (de lion), baleineau (de baleine), etc., et au
féminin prunelle (de prune), rondelle (de rond), margelle (de
marge).
138. Souvent même le français intercale, entre le mot simple et
la terminaison eau, un nouveau diminutif, le suffixe et, ce qui
donne ainsi au nom une double diminution : un jeune loup, par
exemple, sera non pas un louveau, mais un louv-et-eau.
De même que bel est une forme plus ancienne que beau, de même ce
suffixe eau était el à l'origine de la langue, d'où le féminin en elle. Cette
vieille forme a souvent persisté à côté de la nouvelle dans les mots dérivés :
ainsi châtel ain, batel i e r , oisel e u r , ont gardé la forme du vieux français
châtel, batel, oisel, pour c h â t e a u , b a t e a u , o i s e a u .
(petite
SUFFIXES A I L L E , A S , EAU.
139. Et, e t t e , marquent la
aucune idée de dépréciation ou
jardin), cochet (petit coq); — de
sonnette (chanson), maisonnette
diminution, mais sans y ajouter
de mépris; ainsi : jardinet (petit
même avec le féminin ette : chan(maison).
Quand on veut marquer un degré encore plus faible que celui
qui est exprimé par et, on ajoute à et le diminutif eau, qui était
el dans le vieux français; on intercale alors cet el entre le nom
et le diminutif : ainsi tarte a donné, non pas tart-ette, mais tart-
elette.
140. O n , que nous avons vu plus haut, est souvent employé
comme diminutif : raton (petit rat), chaton (petit chat), ânon
(petit âne), ourson (petit ours), fleuron (fleur).
Mais d'ordinaire on se trouve renforcé par un autre diminutif,
qui est tantôt ill, comme dans carp-ill-on (petite carpe), tantôt er,
comme dans mouch-er-on (de mouche).
141. O t se retrouve dans : îlot, de île; angelot, de ange; goulot, de gueule.
142. U l e se trouve dans des mots de formation savante ov ule,
globule, gland ule, etc.; souvent il est précédé d'un c :
corpuscu
SUFFIXES ET, ON, OT, ULE
143. La dérivation des noms peut aussi avoir lieu, sans le secours
des suffixes, par les adjectifs, par les verbes, par les participes.
144. I. DÉRIVATION PAR LES A D J E C T I F S . — Le français emploie
comme noms quelques adjectifs en plaçant simplement l'article
devant. Ces mots ainsi formés sont en général des noms abstraits
du masculin : beau, faible, fort, haut, riche, vrai, juste, etc., donnent
le beau, le faible, le fort, le haut, etc.
145. II. DÉRIVATION PAR LES V E R B E S . — Le français forme des
noms dérivés à l'aide des verbes de deux manières. — 1° En
employant l'infinitif comme nom : ainsi devoir, souvenir, rire,
toucher, vouloir, etc., deviennent le devoir, le souvenir, le rire, etc.,
— 2° En retranchant le suffixe verbal er, ir ou re : ainsi oublier,
aider, accorder, rôtir, rabattre, etc., donnent oubli, aide, accord,
rôt, rabat, etc.
146. III. D É R I V A T I O N PAR LES PARTICIPES. — Le français forme
des noms en employant comme nom le participe présent. E x . :
Tranchant, servant, commençant, etc., donnent : le tranchant, le
servant, le commençant, etc.
147. Le français crée des noms nouveaux à l'aide du participe
passé : ainsi de reçu, dû, fait, réduit, participes passés de recevoir, devoir, faire, réduire, il tire un reçu, un dû, un fait, un réduit.
148. Mais c'est surtout à former des noms féminins que sert
cette dérivation : une tranchée, une volée, une entrée, une vue,
une battue, une crue, une tenue, une revue, etc., viennent du
participe passé féminin de trancher, voler, entrer, voir, battre,
croître, tenir, revoir, etc., et notre langue possède plusieurs centaines de noms formés sur ce modèle.
DÉRIVATION
SANS
SUFFIXES.
149. Le français forme des adjectifs dérivés en ajoutant à un
mot simple un des suffixes : able, ain, ais (aise), al (el), ard (arde),
âtre, aud, é, er, esque, et, eux, ible, if, in, ique, ois, ot, u.
150. Able. Ce suffixe marque la possibilité, la qualité : applicable, remarquable, serviable, épouvantable.
151. Ain. Ce suffixe sert à former quelques adjectifs qui peuvent
aussi être employés comme noms : mondain, hautain, certain.
152. A i s (fém. aise) sert à former surtout des noms de peuples,
d'habitants : Français, Irlandais, Marseillais,
Milanais.
153. A i (ou el). Ce suffixe signifie qui tient à la nature de :
colossal, pyramidal, colonial, oriental. — La seconde forme a le
même sens : additionnel, mortel.
154. Ard (fém. arde) a un sens dépréciatif : criard, bavard.
155. Âtre
bleuâtre.
marque
dépréciation, diminution :
blanchâtre,
156. A u d marque exagération en mal de telle ou telle qualité
et s'ajoute surtout aux adjectifs : lourdaud, courtaud.
157. É marque la possession et sert à former une trentaine
d'adjectifs qu'il ne faut pas confondre avec les participes passés
des verbes en er : affairé, azuré, étoilé, perlé, ailé, âgé, titré.
158. E r ou ier (fém. ère). Ce suffixe marque la qualité et s'ajoute
surtout aux noms : gaucher, passager, mensonger; princier, journalier; hospitalier, fourragère, cochère, routière.
159. Esque marque la qualité : romanesque, chevaleresque.
160. E t marque diminution et est souvent renforcé par el
(elet) : doucet, rouget, propret; aigrelet, rondelet.
161. Eux (fém. euse). Ce suffixe, un des plus usités de notre
langue, marque la qualité, la possession : bourbeux, hasardeux,
courageux, honteux, pierreux, poudreux, marécageux.
SUFFIXES A B L E , A I N , A I S , A L , ETC.
162. Ible. Ce suffixe est une autre forme du suffixe able déjà
étudié plus haut; il marque la possibilité, la qualité : admissible,
corrigible, lisible, exigible, faillible, paisible.
163. If sert à former des adjectifs tirés des verbes et marquant
l'action, la faculté d'agir : offensif, pensif, tardif, inventif.
164. In marque l'origine, la qualité : salin (sel, en latin sal),
cristallin, enfantin, blondin.
165. Ique. Ce suffixe marque l'origine, la qualité, et s'ajoute
surtout aux mots savants terminés en ie, comme académie, chimie, etc. On le trouve dans les mots : arabique, algébrique, syllabique, périodiqu
166. O i s marque le lieu d'habitation, d'origine, et sert à former
surtout des noms de peuples : Suédois, Gaulois, bourgeois.
167. O t marque diminution, bellot, pâlot,
vieillot.
168. U marque la possession : barbu, bossu, chevelu, touffu.
SUFFIXES
ET,
EUX,
186. — Ot. — U. — Avec ces suffises
suivants :
beau,
vieux,
fourche,
croc,
touffe,
poil,
crêpe,
bourre,
pâle,
barbe,
ventre,
mousse,
IBLE, IF,
ETC.
formez des adjectifs dérivés des mots
bosse,
pointe,
tête,
feuille
branche,
herbe,
corne,
patte.
169. Le français forme des verbes dérivés en ajoutant les terminaisons verbales er et ir ou les suffixes iser, oyer, à des noms
ou à des adjectifs déjà existants. Ainsi de bombe on forme bomber,
de jaune, jaunir; de poète, poétiser; de foudre, foudroyer.
Ces terminaisons ne s'ajoutent pas seulement aux mots simples, mais aux
mots dérivés ou composés; ainsi bombe donne bombarde, d'où l'on tire
bombarder; fou (fol) donne folâtre, d'où l'on tire folâtrer. Le mot simple
content donne le composé mécontent, qui avec la terminaison verbale fait
mécontenter; de même, chemin donne le dérivé cheminer et le composé
acheminer, etc.
170. E r semble plus spécialement réservé aux noms : bomber,
gorger, sabler, sabrer, meubler, ébarber, englober, ébrancher.
Cependant un certain nombre de verbes en er sont aussi tirés d'adjectifs; tels sont : affol er, épur er, jalous er.
171. Ir s'ajoute surtout aux adjectifs pour former des verbes
nouveaux; par exemple, mince, rond, ferme, etc., donnent : amincir, arrondir, affermir.
Cette terminaison est renforcée par un c dans les mots suivants : durcir,
éclair cir, raccour cir.
172. Iser s'ajoute aux noms et aux adjectifs et indique ordinairement que la qualité marquée par l'adjectif passe au complém e n t : civil iser, favor iser, centraliser, aromatiser, martyr iser, égal iser.
173. O y e r . Ce suffixe s'ajoute surtout aux noms et marque
l'action du mot primitif; ainsi coud oyer, c'est pousser avec le
coude; guerroyer, c'est faire la guerre, etc. On le trouve dans :
charroyer, foudroyer, rudoyer, tournoyer.
On trouve aussi la forme ayer, eyer, éier, dans bég ayer, grass eyer,
174. Les verbes, comme les noms et les adjectifs, peuvent aussi
prendre un sens diminutif en intercalant entre le radical et la
terminaison verbale les suffixes asse, on, ot.
175. A s s e : crevasser, p a s s e r .
176. O n : chantonner, grisonner, mâchonner.
177. O t : frisotter, trembloter, vivoter.
p
SUFFIXES A S S E , O N , OT.
178. On forme des adverbes dérivés On ajoutant aux adjectifs
féminins le suffixe ment, mais les adjectifs en ant, ent, changent
cette finale en am, em. Les adverbes ainsi formés marquent la
manière. Tels sont : adroitement, amèrement, agilement, admirablement, constamment,
élégamment,
prudemment, éloquemment,
etc.
179. Le grec nous fournit la plupart des mots nouveaux que les
besoins scientifiques ou industriels de notre temps introduisent
journellement dans la langue. Ces mots sont tantôt formés de
deux mots simples, comme migraine, de hémi-cranion (mot à
mot demi-crâne) ; tantôt d'un mot simple précédé d'un préfixe,
ainsi theatron(théâtre),précédé de amphi (autour), nous a donné
amphithéâtre.
180. Les mots grecs le plus souvent employés dans la composition par les mots simples sont :
aêr
agros
algos
anémos
anthrôpos
archaios,
archê
aristos
astron
autos
baros
biblion
bios
cacos
céphale
chronos
cosmos
crateia
dêmos
g aster
gê
graphia
hippos
hydôr
(air),
(champ),
(douleur),
(vent),
(homme),
(ancien),
(pouvoir),
(supérieur),
(astre),
(soi-même),
(pesanteur),
(livre),
(vie),
(mauvais),
(tête),
(temps),
(monde),
(force),
(peuple),
(estomac),
(terre),
(description),
(cheval),
(eau),
isos
lithos
logos
métron
micros
monos
nécros
néos
nomos
orthos
phagein
pherein
philos
polis
poly
phobos
phôs (photos)
prôtos
scopia
technê
télé
théos
thermos
zôon
(égal),
(pierre),
(science),
(mesure),
(petit),
(seul),
(mort),
(nouveau),
(loi),
(droit),
(manger),
(porter),
(ami),
(ville),
(plusieurs),
(crainte),
(lumière),
(premier),
(vue),
(art),
(loin),
(dieu),
(chaleur),
(animal), etc.
181. Ces mots ont donné des composés tels que
aéro lithe,
agro nome,
anémo mètre,
anthropo logie,
archéo logie,
astro logie,
astro nomie,
auto cratie,
baro mètre,
bibliophile,
bio graphe,
caco graphie,
chrono mètre,
cosmo graphie,
en céphale,
géo graphie,
géo métrie,
hydro phile,
micro mètre,
nécro logie,
ortho graphe,
phil anthrope,
philo logie,
poly syllabe,
thermo mètre,
zoo lithe,
zoo logie.
182. Mais en grec, comme en latin, la composition est bien plus
abondante par les préfixes. Les principaux sont : a, amphi, ana,
anti, apo, archi, cata, dia, dis, dys, en, épi, eu, hyper, hypo, méta,
para, péri, pro, pros, syn.
183. A marque privation, négation : acéphale (sans tête), apétale
(sans pétale), atome (qu'on ne peut couper), atonie (sans force), etc.
184. Amphi a une double origine : amphi (autour) et amphô
(deux); de là deux sens différents : 1° amphithéâtre-, — 2° amphi bie.
185. A n a signifie à travers, contre, différemment
anagramme.
:
anachorète,
186. Anti (contre, à l'opposé) donne : antiphrase, antarctique,
antagoniste, etc.
187. Apo (en fr. ap ou aph) marque l'éloignement : apogée,
aphélie, etc.
188. Archi marque la supériorité, la suprématie : archevêque,
archange, etc.
189. C a t a (contre, en bas) donne : catalepsie, catalogue, catacombes, etc.
190. D i a (à travers, complètement) donne : diamètre, dialecte,
diaphane, diaphragme, etc.
191. D i s (en fr. dis et di) marque le redoublement : diptère,
dipode, dissyllabe, etc.
192. D y s (difficile, mal) a donné : dyspepsie, dysenterie, etc.
193. En (en fr. em et en) a donné : embolie, emphase, enthousiasme, etc.
194. Épi (en fr. épi, éph, év) signifie vers, sur. Ex. : éphémère,
épiderme, épidémie, épi gramme, évêque, etc.
195. Eu (en fr. eu et ev) signifie bien, bon. On le trouve dans :
Eugène, eucharistie, euphonie, évangile, etc.
196. Hyper (au-dessus de, à l'excès) a formé : hyper bole, hypertrophie, etc.
197. Hypo (au-dessous de) a formé hypocrisie, hypo thèque, etc.
198. Méta signifie après, au delà, en changeant. Ex. :
métaphysiq
199. Para (en fr. para et par) signifie à côté, au delà. Ex. :
200. Péri (autour de) se trouve dans périmètre,
péristyle, période, etc.
périphrase
201. Pro (vers, en avant) a donné : problème, programme, etc.
202. Pros (vers) a donné : prosodie, prosélyte, etc.
203. Syn (en fr. syn et syl, sym, sy) signifie avec, ensemble,
et a formé les mots : syntaxe, synonyme, syllabe, sympathie, symétrie, système, etc.
p
204. La langue scientifique doit encore au grec deux suffixes :
ose et ite.
Ose (grec osis) indique l'ensemble des affections qui peuvent
atteindre la partie du corps indiquée par le radical : dermatose
(maladie de la peau), gastrose (maladie de l'estomac), névrose
(maladie des nerfs).
Ite (grec itis) indique une maladie inflammatoire : bronchite,
hépatite, laryngite, pharyngite,
méningite.
Ite (grec itès) désigne des minéraux : anthracite, alunite.
RECAPITULATION.
RÉCAPITULATION.
205. On appelle famille de mots la réunion de tous les mois
qui se rattachent à une même racine.
Ainsi terre est un mot primitif qui a donné naissance aux mots :
terrer, terreau, terrasse, déterrer, souterrain, etc. Ces mots dérivés
ou composés tirés d'une racine unique {terre) forment ce qu'on
appelle une famille de mots.
206. En résumé, nous avons vu qu'on arrive au sens propre des mots en
étudiant les éléments dont ils sont formés, c'est-à-dire la racine et les
affixes. Mais il ne suffit pas toujours de décomposer un mot et d'en connaître les divers éléments pour en bien comprendre le sens; ce sens a varié,
parfois même dès l'origine.
En empruntant la plus grande partie de son vocabulaire au latin, notre
langue ne s'est pas contentée d'un calque servile, d'un simple mot à mot;
elle a aussi fait une part à l'imagination. Tantôt elle n'a pris que le sens
figuré de l'expression latine : ainsi scrupulus, le petit caillou qui, entré
dans la chaussure, blesse le pied du marcheur, est devenu le scrupule,
l'inquiétude d'une conscience timorée; stipulari, qui signifiait rompre la
paille (stipula), a donné stipuler, arrêter par un contrat, parce qu'on rompait une paille quand on faisait une convention.
Parfois le sens s'est tellement détourné de son origine, qu'on a peine à
renouer la chaîne entre le mot primitif et le mot dérivé; ainsi bureau, diminutif de bure, désignait autrefois une étoffe grossière. Cette étoffe, qui
recouvrait d'ordinaire une table à écrire, a fini par donner son nom au
meuble, à la pièce même où l'on écrit, enfin aux personnes qui s'y réunissent. Cadran, qui désignait autrefois le plan toujours carré (quadrantem)
du cadran solaire, continue à désigner le plan ordinairement rond de nos
horloges.
Le sens s'est aussi étendu : à l'origine, buisson ne désignait qu'un fourré
de buis; cabriole, le saut de la chèvre (capriola); camelote, une étoffe en
poil de chameau; lange, lanière, une étoffe ou une courroie de laine; linge,
linceul, une étoffe de lin; acharner, c'était donner aux chiens ou aux faucons
le goût de là chair, par suite les exciter; attraper, c'était prendre dans une
trappe; l'huissier était d'abord celui qui ouvre l'huis (la porte); le déluré
(anc. déleurré) était le faucon qui ne se laissait plus prendre au leurre;
le trompeur désignait le charlatan qui appelle le public à son de trompe;
et la toilette, qui désigne aujourd'hui l'habillement, la parure, l'action de se
nettoyer, de se vêtir, enfin le meuble garni de tout ce qui sert à la parure,
à la propreté, n'offrait que l'idée d'une petite toile, d'une petite serviette de
toile; ce sens primitif se retrouve encore dans la toilette des tailleurs, morceau
de toile qui sert à envelopper leur ouvrage.
Souvent aussi le sens s'est restreint, rétréci : harnais, qui désignait
l'équipement du cheval et du cavalier, ne désigne plus que celui du cheval ;
crin s'appliquait également aux cheveux de l'homme et au poil des animaux; maquignon s'appliquait aux marchands en général, il est aujourd'hui réservé aux marchands de chevaux; tout ce qu'on mangeait s'appelait
viande (du latin vivenda, ce dont on peut vivre), maintenant ce mot est
restreint au sens de chair; ramoner, c'était nettoyer avec un balai fait de
petites branches ou ramons, aujourd'hui c'est seulement nettoyer la cheminée.
207. On voit que la comparaison, la métaphore, ont joué un grand rôle
dans ces variations de sens, et il ne faudrait pas croire que l'esprit en était
1. Voyez Dictionnaire étymologique de A. Brachet, introduction; — la Vie des
mots, A. Darmesteter; — Essai de sémantique, M. Bréal.
toujours exclu. Ainsi : la feuille d'arbre donna son nom à la feuille de papier,
grâce à la minceur qui les caractérise toutes deux; le bélier, le mouton, qui
frappent du front, devinrent la machine de guerre qui battait les tours, la
masse de fer qui sert à enfoncer les pieux; le cap est maintenant la tête
(caput) qui s'avance dans la mer; le goupillon, qui lançait l'eau bénite,
rappela la queue du renard (goupil en vieux fr.); le chasseur qui s'embarrassait dans les ronces, le raisonneur qui s'embrouillait dans son raisonnement, furent comparés au cheval qui s'embarrasse dans son licou ou
pays fit penser au front et s'appela la frontière; la large, bouclier des Gaulois,
réduit à une petite plaque de métal munie d'un verrou, est devenue chez
les Français modernes une petite targe, une targette; enfin, un assemblage
de branches, de rameaux, s'appela d'abord un ramage; puis le nom s'étendit
au chant des oiseaux perchés sur la ramée, et de là au babil des enfants; le
sens primitif a subsisté dans : une étoffe à ramages.
HOMONYMES. PARONYMES. SYNONYMES. ANTONYMES.
67
1. — HOMONYMES.
208. Les homonymes sont des mots qui se prononcent de
la même manière, bien qu'ils n'aient pas la même signification, comme abaisse et abbesse, amande et amende.
Bien différents des synonymes, qui n'ont entre eux qu'une
ressemblance de sens, les homonymes ne se ressemblent que
par le son.
209. Voici quelques exemples d'homonymes[1]:
1. Abord, n. m., accès, voisinage. — Abhorre, v. : il abhorre.
2. Air, n. m., fluide, vent. — Air, n. m., physionomie, manière.
— Aire, n. f., surface. — Aire, n. f., nid de l'aigle. — Ère, n. f.,
époque. — Erre, v. : il erre. — Haire, n. f., chemise de crin. —
Hère, n. m., pauvre diable. — Erre, n. f., train, allure : aller
grand'erre.
3. Amande, n. f., fruit. — Amende, n. t., peine pécuniaire. —
Amende, v. : il s'amende.
4. Vain, adj., qui n'a pas de consistance. — Vainc, du verbe
vaincre. — Vin, n. m., jus du raisin. — Vingt, adj. numéral. —
Vint, du verbe venir.
5. Ver, n. m., insecte. — Vair, n. m., fourrure blanche et grise.
— Vert, adj., de la couleur de l'herbe. — Verre, n. m., verre à
boire, verre à vitre. — Vers, n. m., assemblage de mots mesurés
et cadencés selon certaines règles. — Vers, préposition.
1. Voir à la fin du volume la liste complète des homonymes.
HOMONYMES,
HOMONYMES.
210. On appelle p a r o n y m e s les mots dont la prononciation est assez
voisine pour qu'on soit exposé à les confondre, tel que goûte et goutte,
mâtin et matin, etc. On appelle aussi p a r o n y m e s des mots qui ont une
ressemblance de son encore plus éloignée, tels que anoblir et ennoblir,
consommer et consumer.
De là, deux classes de p a r o n y m e s : les paronymes prochains et les
paronymes éloignés.
2 1 1 . Voici des exemples de paronymes prochains :
1. Bailler, donner à bail. — Bâiller, ouvrir largement la bouche.
2. Boite, du verbe boiter. — Boîte, n. f., petit coffre.
2 1 2 . Voici quelques exemples de paronymes éloignés :
1. Abstraire, faire abstraction. — Distraire, détourner l'esprit.
2. Appareiller, ordinairement mettre à la voile. — Apparier, assortir
par couple.
213- On appelle synonymes[1]des mots qui ont entre eux
de grandes ressemblances de sens. Cependant, les mots dits
synonymes n'ont jamais un sens identique.
Ainsi abattre, démolir, renverser, ruiner, détruire, sont synonymes; mais, en remontant à leur signification primitive, on voit
que chacun de ces mots ajoute une idée particulière à l'idée générale de faire tomber. Abattre, c'est jeter à bas; démolir, c'est jeter
à bas une construction; renverser, c'est mettre à l'envers ou sur le
côté; ruiner, c'est faire tomber par morceaux; détruire, c'est faire
disparaître ce qui avait été agencé, construit.
1. Voir à la fin du volume une liste de paronymes et de synonymes.
SYNONYMES.
SYNONYMES.
SYNONYMES.
SYNONYMES.
SYNONYMES.
SYNONYMES.
214. O n appelle antonymes ou contraires des mots qui
ont un sens opposé. A i n s i beauté est l ' a n t o n y m e de laideur.
Chaque mot français a presque toujours un ou plusieurs contraires dans la langue; la liste en serait donc trop longue pour
trouver ici sa place. En voici cependant quelques exemples :
abaisser,
antipathie,
abondance,
audace,
acheter,
accorder,
accuser,
achever,
affirmer,
affection,
ancien,
assembler,
augmenter,
barbarie,
relever,
sympathie,
disette,
timidité,
vendre,
refuser,
défendre,
commencer,
nier,
haine,
nouveau,
disperser,
diminuer,
civilisation,
belliqueux,
blâmer,
bonheur,
bonté,
clair,
construire,
court,
flexible,
habileté,
joli,
noir,
orgueilleux,
récompense,
stérile,
pacifique,
approuver,
malheur,
méchanceté,
obscur,
détruire,
long,
rigide,
maladresse,
laid,
blanc,
modeste,
punition,
fécond.
ANTONYMES.
ANTONYMES.
FIGURES DE GRAMMAIRE
215. On appelle figures de grammaire des manières de
parler qui s'écartent de la construction ordinaire de la phrase.
216. Les figures de grammaire les plus usitées sont :
l'inversion, l'ellipse, le pléonasme, la syllepse.
1° L'inversion est une transposition, un changement dans
l'ordre grammatical des mots ou des phrases. E x . : A tous les
cœurs bien nés, que la patrie est chère! L'ordre grammatical serait :
Que la patrie est chère à tous les cœurs bien nés ! C'est une inversion de mots
A qui venge son père, il n'est rien d'impossible. Pour : Il n'est
rien d'impossible à qui..., etc. C'est une inversion de phrase.
L'inversion est surtout usitée en poésie; en général elle soutient
la phrase poétique et lui donne une marche plus ferme et plus
noble.
2° L'ellipse est le retranchement de quelques termes nécessaires à la construction, mais inutiles au sens. E x . : Le crime fait
la honte, et non pas l'échafaud; c'est-à-dire l'échafaud ne fait pas
la honte.
Cette figure donne presque toujours une grande rapidité au
discours; mais pour que l'ellipse soit bonne, il faut que l'esprit
puisse facilement suppléer les mots sous-entendus.
3° Le pléonasme est le contraire de l'ellipse : c'est une surabondance de mots inutiles pour le sens, mais qui donnent plus de
force à la phrase.
Ex. : Je l'ai vu, dis-je, vu, de m e s propres yeux vu, ce qui
s'appelle vu. De mes propres yeux est un pléonasme qui donne
plus d'énergie à l'expression en insistant sur l'idée.
Le pléonasme est un défaut quand il n'est qu'un surcroît de mots inutiles. C'est ainsi qu'on ne doit pas dire : monter en haut, descendre en bas.
4° La syllepse consiste à faire accorder un mot, non avec
celui auquel il se rapporte grammaticalement, mais avec celui que
l'esprit a en vue. E x . : La plupart croiront que le bonheur est dans
la richesse; la plupart, signifiant la plus grande part ou partie,
est en réalité au singulier, mais le verbe s'accorde avec le complément sous-entendu : des hommes.
On cite encore comme exemple de syllepse cette phrase de
Bossuet : Quand le peuple hébreu entra dans la terre promise, tout
y célébrait leurs ancêtres.
PLÉONASME. SYLLEPSE.
INVERSION.
ELLIPSE.
FIGURES DE GRAMMAIRE.
[A lire et à consulter par les Élèves de 2e Année]
217. On appelle gallicismes les idiotismes de la langue française, c'est-à-dire les façons de s'exprimer propres à notre langue,
et qui présentent quelque particularité
Cette particularité d'expression peut se trouver soit dans le sens figuré,
soit dans la construction syntaxique de la phrase. Ainsi cette proposition:
Il a le cœur sur la main, n'a rien qui répugne à notre syntaxe; mais l'image
hardie qu'elle évoque est propre au français et serait intraduisible dans
toute autre langue. C'est un gallicisme de figure. Au contraire, dans :
J'ai entendu dire cela à votre père, chaque mot a son sens propre, la phrase
n'a rien de figuré; mais à est explétif et presque impossible à expliquer
grammaticalement. C'est un gallicisme de syntaxe.
218. Gallicismes de syntaxe. — Ces gallicismes sont
presque tous des phrases explétives, ou des formes elliptiques,
qu'il faut redresser et compléter si l'on veut les analyser. Ainsi :
Coiffé à la Titus, aux enfants d'Édouard, à la malcontent, etc.,
signifie coiffé à la façon de Titus, des enfants d'Édouard, d'un
malcontent[1], etc.
Fait à la diable, fait à la manière du diable.
Mon âme est un gallicisme euphonique : mon est mis pour ma.
Cela ne laisse pas de nous inquiéter : ici laisse a le sens de cesser,
de s'abstenir, de discontinuer, et est par conséquent verbe intransitif.
Si j'étais que de vous est mis pour si j'étais vous, et que de est
explétif.
Ce que c'est que de nous : phrase explétive; de est surabondant.
Il n'y voit pas : ici y est explétif.
Il y va de notre salut, c'est-à-dire notre salut est en jeu.
Se fâcher tout de bon, c'est-à-dire sérieusement, tout à fait.
Il a tenu bon, c'est-à-dire il a résisté.
Avoir beau faire, avoir beau dire, c'est-à-dire agir ou parler
en vain.
La bailler bonne ou belle à quelqu'un, c'est-à-dire essayer
de lui en faire accroire.
A la queue leu leu, c'est-à-dire à la queue loup loup (leu signifiant loup en picard), à la suite les uns des autres.
219. Gallicismes de figure. — Ces gallicismes proviennent le plus souvent d'une ellipse, d'un pléonasme ou d'une
1. Les malcontents, nom donné à ceux qui, après la Saint-Barthélémy, se groupèrent autour du duc d'Alençon, et qui portaient les cheveux presque ras.
inversion. Il faut alors, pour les analyser, suppléer à l'ellipse, retrancher le pléonasme, faire disparaître l'inversion et surtout bien
dégager le sens figuré. Ainsi battre la campagne, qui se dit d'un
malade en délire, est une métaphore qui rappelle les chasseurs
ou les soldats ennemis qui courent les champs.
Voici quelques exemples de gallicismes de figure :
1° E n t r e c h i e n e t l o u p , au petit jour, le soir ou le matin, quand
le temps est si sombre qu'on ne saurait distinguer un chien d'avec un loup.
2° N e p l u s s a v o i r où d o n n e r d e l a t ê t e . Donner de la tête
signifie au propre frapper, heurter de la tête; au figuré, ne plus savoir où
donner de la tête signifie donc ne plus savoir où frapper, ne plus savoir
que faire.
3° B a t t r e q u e l q u ' u n à p l a t e c o u t u r e , c'est-à-dire le battre
complètement, au point d'aplatir les coutures de son habit.
4° M o n t e r s u r s e s g r a n d s c h e v a u x , se mettre en colère, montrer
de la sévérité dans ses paroles. Cette expression remonte au temps de la chevalerie. On distinguait alors deux espèces de chevaux : le palefroi et le destrier. Le palefroi était le cheval de parade ; le destrier, le cheval de bataille,
plus grand et plus fort que le palefroi. Quand un chevalier montait sur son
destrier, c'était pour la bataille ou le tournoi. De là le sens de se mettre
en colère.
5° C h a c u n a s a m a r o t t e . La marotte était une espèce de sceptre surmonté d'une tête et garni de grelots; c'est l'attribut de la Folie et c'était
celui des fous des rois. Cette locution signifie donc chacun a sa folie.
6° A v o i r m a i l l e à p a r t i r a v e c q u e l q u ' u n , c'est-à-dire avoir un
différend avec quelqu'un, s'explique facilement grâce à l'histoire de la
langue. La maille, monnaie de billon carrée qui avait cours sous les rois
capétiens, était la plus petite de toutes les monnaies; quand on voulait la
partir (la partager), on ne pouvait que se quereller, puisqu'il n'y avait
aucune unité monétaire au-dessous d'elle. Du reste ce mot maille, qui
entre aujourd'hui dans plusieurs gallicismes, était autrefois d'un usage
courant et signifiait un demi-denier. On dit encore un pince-maille, n'avoir
ni sou (autrefois ni denier) ni maille, etc.
7° U n homme d e sac et d e corde. On enfermait les condamnés
dans un sac lié par le haut avec une corde : de là le sens de scélérat, de
bandit.
8° M é n a g e r l a chèvre et le chou, rappelle le conte où un batelier doit passer dans son bac un loup, une chèvre et un chou, et il ne doit
les passer que séparément. Quel moyen de préserver la chèvre du loup
ou le chou de la chèvre?
9° Être sur les dents, c'est-à-dire être accablé de fatigue. Le
cheval est sur les dents quand, fatigué, il appuie ses dents sur le mors.
10° Parler f r a n ç a i s c o m m e une v a c h e e s p a g n o l e . En ce sens,
vache est, dit-on, une corruption de Basque, dont un ancien nom est voce.
Comme il y a des Basques en France et en Espagne, on a dit d'abord parler
français comme un Basque espagnol.
11° Prendre sans vert rappelle un jeu autrefois en usage au mois
de mai. Ceux qui le jouaient devaient porter, tout le mois, une feuille
verte, cueillie le jour même; chaque joueur pris sans être muni de cette
feuille était puni de quelque amende. De là l'expression prendre sans vert,
c'est-à-dire prendre au dépourvu.
12° On en mettrait la main au feu. Allusion aux anciennes
épreuves par le feu. On mettrait la main au feu pour une personne ou une
chose, sûr d'avance que la main ne brûlerait pas, de même que ne brûlait
pas, croyait-on, la main de l'innocent.
13° A bon chat bon rat, c'est-à-dire bien attaqué, bien défendu.
14° Une bonne moitié, une bonne lieue, c'est-à-dire largement la
moitié, largement une lieue.
15° Rompre en visière, rompre sa lance dans la visière du casque
de son adversaire (comme Montgommery à Henri II, en 1559); au figuré,
attaquer, contredire brusquement quelqu'un en face.
On voit par ces exemples que la plupart de nos gallicismes de figure
sont des expressions venues de notre vieille langue et détournées peu à
peu de leur sens primitif. On les emploie et on les cite à tout propos aujourd'hui, en comprenant d'instinct le sens général et figuré qu'elles représentent; mais on serait souvent bien en peine de les analyser et de rendre
raison de chacun des termes pris à part.
GALLICISMES DE FIGURE.
GALLICISMES DE FIGURE.
GALLICISMES
DE
FÏGUliË.
DE
LA PONCTUATION
220. L a ponctuation sert à distinguer, au moyen de différents signes, les phrases ou les membres de phrase.
Les signes de ponctuation sont : la virgule ( , ) , le
point-virgule ( ; ), les deux-points (:), le point (.), le
point
d'interr
pension (...)*les parenthèses (( )), les guillemets (« ») et le
tiret ( - ) .
221. L a virgule (,) sert à séparer les sujets, les attributs,
les compléments de m ê m e nature, les verbes, quand ces mots
ne sont pas unis p a r et, ni, ou.
E x . : Le mulet, l'âne, le cheval, sont des quadrupèdes. — Le
chien est doux, caressant, fidèle. — Le bois du pommier, du
poirier, du merisier est employé en ébénisterie. — L'attelage
suait, soufflait, était rendu.
L a virgule sert encore à séparer les mots mis en apostrophe,
les appositions et tout membre de phrase qu'on peut retrancher sans nuire au sens.
E x . : Jean, sois plus attentif. — Marie, élève laborieuse,
sera récompensée. — Ces roses, que j'ai cueillies, sont belles.
R E M A R Q U E . — On met une virgule pour remplacer un verbe sous-entendu.
E x . : On a toujours raison; le destin, toujours tort.
222. L e point-virgule ( ; ) sert à séparer des membres de
phrase d'une certaine étendue, mais liés entre e u x par le sens.
E x . : L'estime des sots n'est rien; l'estime des gens d'esprit,
peu de chose; l'estime des honnêtes gens est la seule dont on
puisse être fier.
(O. F E U I L L E T . )
223. L e s deux-points ( : ) annoncent : 1 ° U n e citation.
E x . : Pythagore disait : « Mon ami est un autre moi-même ».
2° Une énumération. E x . : Voici les cinq parties du monde :
l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique et l'Océanie.
3° L e développement d e l'idée contenue dans le membre
de phrase précédent. E x . :
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
224, L e point (.) se m e t à la fin d'une phrase. E x . : L'oisiveté est la mère de tous les vices.
225. Le point d'interrogation (?) se met à la fin d'une
phrase qui renferme une demande, une question. E x . : Où
est-il? Qu'est-il devenu?
226. Le point d'exclamation (!) se met à la fin d'une
phrase qui marque la surprise, la terreur, la joie, l'admiration
Ex. : Au voleur! au feu! quelle joie! et après les interjections :
hélas! ah! etc., excepté après ô : Ô ma patrie!
227. Les points de suspension (...) indiquent une réticence, une interruption. Ex. :
Je devrais sur l'autel où ta main sacrifie,
Te.... Mais du prix qu'on m'offre il me faut contenter.
RACINE.
Dans une citation, ils indiquent qu'on passe quelques mots inutiles.
228. La parenthèse (( )) sert à enfermer les mots qui
forment au milieu de la phrase un sens distinct et isolé. E x . :
La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom),
Faisait aux animaux la guerre. L A FONTAINE.
229. On dit qu'on ouvre la parenthèse, quand on se sert du
premier signe ((), et qu'on la ferme, quand on se sert du
second ()).
230. Les guillemets ( « » ) se mettent au commencement
et à la fin d'une citation.
Ex. : Sur son lit de mort, Louis XIV s'adressant à son
arrière-petit-fils disait : « Pour avoir trop aimé la guerre, j'ai
fait le malheur du royaume ».
231. Le tiret (- ) sert, dans un dialogue, à indiquer le
changement d'interlocuteur, et à remplacer les mots : dit-il,
répondit-il. E x . :
Est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore?
— Nenni. — M'y voici donc? — Point du tout. — M'y voilà?
— Vous n'en approchez point.
LA FONTAINE.
DE LA
PONCTUATION.
DE LA PONCTUATION
LES MOTS — LA PHRASE
232. Différentes espèces de mots. — Il y a neuf espèces
de mots en français : le nom, l'article, l'adjectif, le pronom, le
verbe, l'adverbe, la préposition, la conjonction, l'interjection.
233. Mots variables. — Le nom, l'article, l'adjectif, le
pronom, le verbe sont des mots variables, c'est-à-dire des mots
dont la terminaison peut changer. Ex. : Le, les; cheval, chevaux; chante, chantons; etc.
234. Mots invariables. — L'adverbe, la préposition, la
conjonction, l'interjection sont des mots invariables,
c'est-à-di
Souvent, pour, mais, ah! (Ces mots s'écrivent toujours ainsi.)
235. Phrase. — La phrase est une réunion de mots
formant un sens complet. Elle est comprise entre deux points.
236. Fonctions des mots dans la proposition. — Le nom
peut être : sujet, attribut, mis en apostrophe, mis en apposition ou complément d'un nom, d'un adjectif, d'un pronom, d'un adverbe, complément
direct ou complément indirect d'un verbe.
Le pronom qui remplace le nom, et l'adjectif, le verbe à l'infinitif, le
participe, etc., quand ils sont employés comme noms, ont la plupart des
fonctions du nom.
L'article se rattache toujours au nom.
L'adjectif qualificatif peut être épithète ou attribut. Employé comme
adverbe, il forme un complément de manière.
Le pronom a les mêmes fonctions que le nom et de plus il est parfois employé d'une manière explètive, c'est-à-dire surabondante.
Le verbe rattache au sujet l'attribut et le complément.
L'adverbe est le plus souvent complément exprimant une circonstance.
La préposition et la conjonction servent à unir les mots ou les
propositions.
L'interjection est un mot isolé, une exclamation.
237. Proposition. — On appelle proposition l'expression
d'une pensée, d'un jugement. Ainsi quand nous disons : Le chien
est utile, nous faisons une proposition.
238. On compte ordinairement dans une phrase autant de propositions qu'il y a de verbes à un mode personnel, exprimés ou
sous-entendus.
Ainsi dans la phrase : Le chien est utile, il n'y a qu'une seule
proposition. Mais dans : Je crois — que le chien est utile, —
quand il garde la maison, il y a trois propositions.
239. Incise. — On appelle incise une proposition ordinairement peu
étendue, qui peut être intercalée dans une autre proposition. Ainsi, dans :
L'argent, dit le sage, ne fait pas le bonheur, la proposition dit le sage
est une proposition incise ou intercalée. L'incise se met entre deux virgules.
240. Coordonnées. — On dit que les propositions sont coordonnées quand elles sont unies par une conjonction, sans que
l'une soit nécessaire pour compléter le sens de l'autre, comme
dans : Mon père est juste et sa bonté est infinie.
241. Proposition elliptique. — Une proposition est dite elliptique
quand il y a un ou plusieurs mots sous-entendus. Ainsi, dans :vousparlez
comme mon frère; comme mon frère est une proposition elliptique,
parce que parle est sous-entendu : vous parlez comme mon frère (parle).
242. Il y a trois sortes de propositions : la proposition indépendante, la proposition principale et la proposition subordonnée.
1 ° La proposition indépendante est celle dont le verbe
ne dépend d'aucune autre proposition et qui a par elle-même
un sens complet. E x . : Le chien est utile.
2° La proposition principale est celle dont dépendent
d'autres propositions, qu'on appelle propositions subordonnées. E x . : Je crois que le chien est utile. (Je crois est une
proposition principale.)
3° La proposition subordonnée est celle qui s'ajoute
à la proposition principale ou à une autre proposition pour en
compléter le sens. E x . : Je crois que le chien est utile. —
J'entends le chien qui aboie. (Que le chien est utile et qui aboie
sont des subordonnées.)
PROPOSITIONS.
PROPOSITIONS.
PROPOSITIONS.
243. Formes des propositions
propositions sont subordonnées :
subordonnées. — Les
1° Lorsqu'elles se rattachent au verbe d'une autre proposition
par une conjonction, une locution conjonctive, un mot interrogatif.
Ex. : Je veux — que vous veniez. — Il lit — pendant que vous
jouez. — Dites-moi — quelle heure il est.
2° Lorsqu'elles se rattachent à un nom ou à un pronom d'une
autre proposition par un pronom relatif. Ex : On aime
qui travaille.
l'enfant
244. Fonctions des propositions subordonnées. — La
proposition subordonnée remplit le plus souvent les fonctions
suivantes :
1° Complément direct d'objet. — E x . : Je crois — que vous
aimez la lecture. Dites-moi — qui est cet homme.
2° Complément indirect d'objet. — Ex. : Chaque jour, il faut
songer — que la mort approche.
3° Complément exprimant une circonstance. — Ex. : Nous commencerons — quand vous arriverez (circ. de temps). Lisez plus
haut — afin qu'on entende mieux (circ. de but).
245. La proposition subordonnée peut être aussi :
1° Complément du nom ou du pronom. — Ex. : C'est cet élève — qui
aura le prix; — c'est lui — dont je parle.
2° Complément d'un adjectif ou d'un adverbe. — Ex. : je suis heureux
— que vous veniez; il est plus fort — que vous ne croyez; il travaille mieux
— qu'on ne le dit.
3° Sujet d'une autre proposition. — Ex. : Il est certain — que je partirai
demain.
4° Attribut d'une autre proposition. — Ex. : Mon sentiment est — que
vous avez raison.
5° Apposition d'une autre proposition : On n'est pas toujours heureux
par le fait — qu'on est riche.
REMARQUE. — Au point de vue de la forme des propositions subordonnées, il convient de mentionner encore la proposition participe et la proposition infinitive, celle-ci, d'ailleurs, rare. Ex. : Les parts étant faites,
le lion parla ainsi (la première partie de la phrase est une proposition
participe; le nom parts en est le sujet).
On entend les chevaux hennir à l'écurie (la seconde partie de la phrase
est une proposition infinitive dont le sujet (les chevaux) est, en outre,
complément du verbe qui précède [entend), condition indispensable, d'ailleurs, pour qu'il y ait une proposition infinitive).
PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.
PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.
PROPOSITIONS
SUBORDONNÉES,
246. Termes de la proposition. — Une proposition
renferme : 1 ° Sujet et verbe : Jules travaille; 2° Sujet,
verbe et attribut : Jules est studieux; 3° Sujet, verbe et
complément : Jules fait son devoir.
Quand je dis : Venez, le sujet vous est sous-entendu.
247. Le sujet indique l'être qui est ou qui fait quelque
chose. Ex. : Jules est studieux, il travaille (Jules et il sont
sujets).
Le verbe indique que l'on est ou que l'on fait quelque
chose. Ex. : Jules est studieux, il travaille (est et travaille
sont des verbes).
L'attribut indique la qualité attribuée au nom. Ex. :
Jules est studieux (studieux est attribut).
Le complément est un mot ou un groupe de mots qui
s'ajoutent soit au sujet, soit au verbe, soit à l'attribut pour en
compléter le sens.
Ainsi dans : Le travail de l'abeille est utile à l'homme, — de l'abeille
est complément du sujet le travail, à l'homme est complément de
l'attribut utile. Dans : L'abeille butine le miel sur les fleurs, le miel
est complément direct d'objet du verbe butine et les fleurs est complément indirect de lieu de ce verbe.
248. A p p o s i t i o n . — On appelle apposition un nom qui s'ajoute aux
différents termes de la proposition comme une sorte d'adjectif; par
exemple, fils de Charlemagne, dans : Louis, fils de Charlemagne,
fut surnommé le Débonnaire.
249. Mot m i s en a p o s t r o p h e .
un mot ou des mots qui ne se
proposition; par exemple, mes
s'entr'aide; et Rodrigue dans :
— On appelle mot mis en apostrophe
rattachent à aucun des termes de la
amis, dans : Mes amis, il faut qu'on
Rodrigue, as-tu du cœur?
SUJET
—. VEBBE
— ATTRIBUT
—
COMPLÉMENT.
SUJET — VERBE — ATTRIBUT
— COMPLÉMENT.
250. L'analyse nous apprend à décomposer une phrase,
c'est-à-dire à en considérer isolément les mots ou/les propositions pour étudier la forme et la fonction des mots, la
nature et la fonction des propositions.
251. Il y a deux sortes d'analyses : l'analyse des mots et
l'analyse des propositions.
I. — ANALYSE DES MOTS
252. L'analyse des mots sert à faire connaître la forme
des mots et à indiquer leur fonction dans la phrase.
1° La forme des mots, c'est-à-dire s'ils sont noms, adjectifs ou verbes,
articles ou pronoms, etc., et aussi s'ils sont du masculin ou du féminin, au singulier ou au pluriel, etc.;
2° La fonction des mots, c'est-à-dire s'ils sont sujets ou compléments, etc.
ANALYSE DES MOTS.
ANALYSE DES MOTS.
ANALYSE
DES MOTS
ANALYSE
DES MOTS.
253. L'analyse des
propositions sert à faire connaître
la n a t u r e et la fonction des propositions, ainsi q u e le rapport
des m o t s entre e u x d a n s la m ê m e p r o p o s i t i o n .
T o u t e proposition renferme les t e r m e s s u i v a n t s : 1 ° Sujet
et verbe; 2° Sujet,
plément
254.
verbe et attribut; 3° Sujet,
verbe e t com-
(voir § 246).
Sujet. —
Il c o n v i e n t de r e m a r q u e r
que le
sujet
peut être :
1° u n nom : Bayard fut un héros.
2° u n pronom : Je suis
laborieux.
3° u n infinitif
: Mentir est honteux.
4° u n mot employé comme nom : Les paresseux sont méprisés.
Le blessé est expirant. Un peu suffira.
REMARQUE. — Nous avons vu § 245 que le sujet peut même être une
proposition : E x . : Il est certain qu'il partira demain.
255. On appelle sujet, dans l'analyse des propositions, le sujet accompagné de ses compléments, c'est-à-dire de tous les mots qui lui sont unis
avec ou sans préposition et qui servent à compléter l'idée qu'il représente.
Ainsi dans : l e s b o n s a m i s sont rares, le c h e v a l d e m o n p è r e est beau,
les bons amis, le cheval de mon père sont les sujets des propositions.
256. Verbe. — Il c o n v i e n t de r e m a r q u e r que, outre le
v e r b e être, les v e r b e s c o m m e sembler, paraître,
passer
pour,
être regardé
de l ' a t t r i b u t : Pierre
comme,
devenir,
rester,
etc., p e u v e n t être suivis
est docile, la vie parait
courte.
257. Attribut. — Il c o n v i e n t de r e m a r q u e r q u e l ' a t t r i b u t
p e u t être :
1° u n nom : Bayard fut un héros.
2° u n adjectif o u u n participe : Je suis laborieux; vous me semblez
résolu à bien
travailler.
3° u n pronom : L'élève bavard est celui-là.
4° u n infinitif
: Tricher n'est pas jouer.
5° un mot invariable : Ce sera bien.
6° une expression q u i a le sens d ' u n adjectif : Ces blés sont en
herbe. La maison est à louer.
REMARQUE. — L'attribut est attribut du sujet dans les exemples précédents, mais il existe aussi des attributs de complément. E x . : Je le crois
riche. Qui t'a couronné roi? Riche, attribut de le; roi, attribut de t'.
257 bis. On appelle attribut, dans l'analyse des propositions, l'attribut
accompagné de ses compléments, c'est-à-dire de tous les mots qui lui sont
unis avec ou sans préposition et qui servent à compléter l'idée qu'il représente. Ainsi dans : Le cheval est u t i l e à l ' h o m m e , ce livre est c e l u i d e
mon frère, ces mots, utile à l'homme, celui de mon frère, sont les attributs
des propositions.
ANALYSE DES PROPOSITIONS.
DU NOM
Fermier — Cheval
— Voiture.
258. Le nom est un mot qui sert à nommer les personnes,
les animaux ou les choses. E x . : fermier, cheval, voiture.
Quand je dis : Le fermier attelle le cheval à la voiture, je nomme :
une personne : le fermier;
un animal : le cheval;
une chose : la voiture.
Ces trois mots fermier, cheval, voiture sont des noms.
259. Il y a deux sortes de noms : le nom commun et le nom
propre.
Le nom commun est celui qui convient à toutes les personnes, à tous les animaux ou à toutes les choses de la même
espèce, comme enfant, chien, fleuve.
Le nom propre est celui qui ne convient qu'à une personne, à un animal ou à une chose prise en particulier,
comme Louis, Médor, Seine.
260. La première lettre d'un nom propre doit être une
majuscule ou grande lettre.
261. Noms concrets, noms abstraits. — Les noms servent à désigner
tous les êtres. Parmi ces êtres, les uns sont des êtres ou des objets qui
tombent sous nos sens, c'est-à-dire que nous pouvons voir ou toucher :
les noms qui les désignent sont des noms concrets : homme, Paul, cheval;
— les autres sont des idées ou des sentiments et ne peuvent être ni vus
ni touchés; les noms qui les désignent sont des noms abstraits, paresse,
courage, lenteur.
262. Noms collectifs. — On appelle noms collectifs ceux
qui expriment un assemblage, une collection de personnes,
d'animaux ou de choses, comme foule, troupeau, multitude.
263. Noms composés. — On appelle noms composés des
noms formés de plusieurs mots qui ne désignent qu'une seule
et même chose, comme chef-d'œuvre, arrière-pensée.
mm.
NOM
NOM.
DU GENRE DANS LES NOMS.
Le père, la mère. — Le lion, la lionne.
264. Le genre est la différence, la distinction que l'on fait
entre les êtres mâles ou femelles. Il y a en français deux
genres : le masculin et le féminin.
Il y avait en latin un troisième genre, le neutre, dont nous retrouverons dans notre langue quelques traces dans les pronoms. (Voir page 212.)
FORMATION DU FÉMININ DANS LES NOMS.
Marchand, marchande. — Berger, bergère.
Paysan, paysanne. — Prince, princesse.
Chanteur, chanteuse.
265. On forme le féminin des noms en ajoutant un
e
muet au masculin : marchand, marchande; villageois,
villageoise; cousin, cousine.
266. Les noms terminés en er forment leur féminin en
ère, avec un accent grave : berger, bergère; ouvrier, ouvrière.
267. La plupart des noms terminés par n et t redoublent
cet n et ce t au féminin : paysan, paysanne; chat, chatte;
comédien, comédienne.
268. Les noms en ain, in et quelques noms en an font exception à
cette règle : Romain fait Rom aine; cous in, cousine; fais an, fais ane;
Persan, Persane, etc., sans redoubler l'n.
269. Une vingtaine de noms forment leur féminin en
ajoutant esse au masculin : nègre, négresse; hôte, hôtesse;
prince, princesse.
270. Les noms terminés en eur forment leur féminin :
En euse, comme chanteur, chanteuse; buveur, buveuse;
En ice, comme directeur, directrice; ambassadeur,
ambassadrice;
En esse, comme chasseur, chasseresse; docteur, doctoresse.
Cette finale esse ne s'ajoute qu'à huit ou neuf mots en eur : bailleur,
défendeur, demandeur, enchanteur, pécheur, auxquels il faut ajouter devin,
dont une forme peu usitée, devineur, a donné devineresse. — Vendeur,
fait vendeuse et venderesse, chasseur fait chasseuse et chasseresse.
271. Les noms tels que auteur, écrivain, peintre, professeur, etc., qui désignent des professions le plus souvent exercées par des hommes, manquent d'une forme distincte pour
le féminin. On dit une femme auteur, une femme peintre, etc.
272. On emploie parfois des noms complètement différents
pour désigner les deux sexes : homme, femme; père, mère;
cheval, jument, etc.
La plupart des animaux n'ont qu'un seul nom, masculin ou féminin,
pour désigner le mâle et la femelle. Ainsi l'on dit : le rossignol, la grive,
le geai, le renne, la girafe, etc. — Pour préciser le genre on est obligé
d'ajouter le mot mâle ou femelle et de dire : le rossignol mâle, le rossignol
femelle', la girafe mâle, la girafe femelle, etc.
273. Les noms canard, compagnon, dindon, mulet, vieillard, etc., ont pour féminin : cane, compagne, dinde, mule,
vieille, etc.
FORMATION DU
FÉMININ.
NOMS DES DEUX GENRES.
MASCULIN.
274..Aide, celui qui aide.
Aune, arbre.
Cartouche, ornement de ' sculpture, etc.
Crêpe, étoffe de deuil, légère et comme
frisée.
Critique, celui qui juge les œuvres d'art.
Enseigne, officier de marine.
Finale, morceau d'ensemble qui termine une symphonie.
Garde, celui qui garde; soldat de la
garde.
Greffe, lieu où l'on conserve les pièces
d'un procès; anciennement poinçon
pour écrire.
Guide, personne qui conduit; modèle.
Livre, volume, ouvrage.
Manche, poignée d'un instrument, d'un
outil.
Manœuvre, ouvrier qui travaille de ses
mains.
Mémoire, état de sommes dues; pl. relation historique.
Mode, manière d'être.
Moule, modèle creux qui doit donner
une forme à une matière en fusion.
Mousse, jeune apprenti marin.
Office, service, charge; cérémonie de
l'Église.
Page, j . homme au service d'un seigneur.
Paillasse, bouffon.
FÉMININ.
Aide, assistance; celle qui aide.
Aune, ancienne mesure.
Cartouche, charge d'arme à feu.
Crêpe, pâte frite.
[ Critique, art de juger. Jugement porté
sur une œuvre.
Enseigne, marque; drapeau.
Finale, dernière syllabe ou dernière lettre d'un mot.
Garde, action de garder; femme qui
soigne les malades.
Greffe, action de greffer; œil d'une branche
qu'on insère dans une autre branche.
Guide, lanière pour diriger les chevaux.
Livre, ancien poids, ancienne monnaie.
Manche, partie du vêtement qui couvre
le bras.
Manœuvre, action de manœuvrer.
Mémoire, faculté de se souvenir.
Mode, manière de s'habiller, d'agir, etc.
Moule, coquillage de mer.
Mousse, plante; écume.
Office, chambre où l'on range tout ce
qui dépend du service de la table.
Page, un des côtés d'un feuillet de papier.
Paillasse, sac plein de paille pour les
lits.
Parallèle, ligne parallèle à une autre.
Parallèle, comparaison entre deux personnes, deux choses; cercle de la
sphère.
Pendule, poids suspendu à oscillations Pendule, horloge.
régulières.
Physique, constitution naturelle de l'homme. Physique, science qui étudie la propriété
des corps.
Poêle, fourneau; voile.
Poêle, ustensile de cuisine.
Poste, fonction, emploi; lieu où l'on est Poste, administration publique pour le
placé.
transport des lettres; relais de chevaux pour voyager.
Pourpre, couleur d'un beau rouge; ma- Pourpre, teinture rouge violacée; étoffe
teinte en pourpre; dignité de souveladie.
rain, de cardinal.
Relâche, repos, suspension de travail, de Relâche, en marine, action de relâcher; un
représentation théâtrale.
endroit où l'on peut relâcher.
Solde, complément d'un payement;marchandises
défraîchies
Solde, paye des
soldats. vendues au
Somme, sommeil.
Souris, action de sourire.
Statuaire, artiste qui fait des statues.
Tour, action de tourner; machine de
tourneur; trait de ruse.
Trompette, celui qui joue de la trompette.
Vague (adj. pris comme nom), chose
indéfinie.
Somme, total; quantité d'argent; fardeau.
Souris, petit animal rongeur.
Statuaire, art de faire des statues.
Tour, monument très élevé; pièce du
jeu des échecs.
Trompette, instrument à vent.
Vague, renflement
sur les eaux.
produit par le vent
rab
MASCULIN.
FÉMININ.
Vapeur, bateau marchant à l'aide de la
vapeur.
Vase, ustensile pour contenir les liquides, etc.
Voile, étoffe destinée à couvrir, à cacher
quelque chose.
Vapeur, liquide amené par la chaleur à
l'état gazeux.
Vase, bourbe.
Voile, toile attachée aux voiles d'un navire; le navire lui-même.
Aigle, amour, orgue, délice, chose, couple.
275. Aigle, au propre et au figuré, est du masculin :
L'aigle est fier et courageux. — Cet homme est un aigle.
Aigle est du féminin quand il désigne l'aigle femelle et
dans le sens d'enseigne militaire et d'armoiries : Les aigles
romaines.
276. Amour et orgue sont du masculin au singulier :
un bel amour, — un grand orgue; et du féminin au pluriel :
de belles amours, de grandes orgues.
Au pluriel, on tolère le masculin : de beaux amours, de grands orgues.
277. Délice et d é l i c e s sont deux mots différents; le premier, peu
usité, est masculin singulier; le second est féminin pluriel : un délice
enivrant, de grandes délices.
278. Chose (dans quelque chose de...) est toujours suivi
d'un adjectif masculin. Ex. : Voilà quelque chose de fâcheux.
Mais on dira : Quelque chose que je lui ai dite, je n'ai pu le convaincre, parce qu'ici quelque chose signifie quelle que soit la chose
que, etc.
279. Couple est du masculin quand il désigne deux êtres
unis. Ex. : Un couple d'amis, un heureux couple.
Il est du féminin quand il signifie simplement le nombre
deux. Ex. : Une couple d'œufs.
GENRE DE QUELQUES NOMS.
Foudre, Pâques, Gens.
280. Foudre, feu du ciel, est du féminin. Ex. : La
foudre sillonne les nues.
Il est du masculin dans les expressions figurées. E x . :
Un foudre de guerre; — un foudre d'éloquence.
Foudre dans le sens de grand tonneau est du masculin. Ex. :
Un foudre de bière.
281. Pâques peut s'employer au masculin ou au féminin. Ex. : A
Pâques prochain ou à Pâques prochaines. Mais il est féminin dans
Pâques fleuries (le dimanche des Rameaux).
Il est aussi féminin au singulier quand il désigne la fête des Juifs :
Faire la pâque.
Les mots automne, enfant, hymne, œuvre, période et quelques autres
sont aussi des deux genres. Orge est maintenant toujours du féminin.
282. Gens, au pluriel, signifie en général les personnes et
veut au féminin l'adjectif qui le précède immédiatement.
Ex. : Les bonnes gens; quelles gens êtes-vous?
Mais il veut au masculin l'adjectif qui le suit ou qui ne
le précède pas immédiatement. Ex. : Les gens de ce pays
sont bons; ces gens sont tous ennuyeux. — Heureux les gens
qui travaillent! — Tous les gens que foi vus.
On tolère actuellement dans toutes les constructions, l'accord de l'adjectif au féminin avec le mot gens. E x . : Instruits ou instruites par
l'expérience, les vieilles gens sont soupçonneux ou soupçonneuses.
GENRE DE QUELQUES NOMS.
GENRE DE QUELQUES NOMS.
DU NOMBRE DANS LES NOMS.
U n h o m m e , une gerbe.
Des h o m m e s , des gerbes.
283. L e nombre est la différence, la distinction q u e l'on
fait entre une chose seule et plusieurs choses réunies.
284. Il y a d e u x nombres : le singulier et le pluriel.
Un nom est au s i n g u l i e r q u a n d il ne désigne qu'une
seule personne, un seul animal ou u n e s e u l e chose,
c o m m e : l'homme, le chien, la gerbe.
U n n o m est a u pluriel q u a n d il désigne plusieurs personnes, plusieurs a n i m a u x ou plusieurs choses, c o m m e :
les hommes, les chiens, les gerbes.
S
285. On forme ordinairement le pluriel des noms en ajoutant un
au singulier.
E x . : Un homme,
des hommes;
un enfant, des
enfants.
286. L e s noms terminés au singulier par s, x, z, ne changent
pas au pluriel.
E x . : Un fils, des fils; une voix, des voix; un nez, des nez.
FORMATION DU
PLURIEL.
FORMATION DU PLURIEL EN X, EN AL ET EN AIL.
Des noyaux, des feux, des bijoux.
Des chevaux, des bals, des éventails,
des t r a v a u x .
287. Les noms terminés au singulier par au ou par eu prennent
X au pluriel. Ex. : Un noyau, des noyaux; un bateau, des bateaux;
un feu, des feux.
Il faut excepter landau, sarrau et bleu qui prennent s au pluriel : des
landaus, des sarraus, des bleus.
288. Les sept noms suivants terminés en ou prennent
un x au pluriel :
un
un
un
un
bijou,
caillou,
chou,
genou,
des bijoux;
des caillou x;
des chou x;
des genou x.
un hibou,
un joujou,
un pou,
des
hiboux;
des joujou x;
des pou x.
Les autres noms en ou prennent un s au pluriel.
Ex. : Un clou, des clous; un verrou, des verrous.
289. La plupart des noms terminés au singulier par al font
aux
au pluriel. E x . : Un cheval, des chevaux; un mal, des
maux.
290. L e s n o m s bal, cal, carnaval, chacal, festival, régal, forment leur pluriel en als avec un s. E x . : un bal, des bals;
un cal, des cals; un carnaval, des carnavals, etc.
291. Les noms terminés en ail forment leur pluriel avec
un s. E x . : un éventail, des éventail s; un portail, des portails.
Mais bail, corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail
font leur pluriel en a u x : Des baux, des coraux, des émaux,
des soupiraux, des travaux, des vantaux, des vitraux.
Bestiaux sert de pluriel à bétail.
EXERCICES.
PLURIEL DES NOMS BN A L ET EN AIL.
NOMS A DOUBLE
PLURIEL.
Aïeuls et aïeux. — Ciels et cieux.
Œils et yeux.
292. Aïeul, dans le sens d'ancêtres, a pour pluriel aïeux.
Ex. : Les Gaulois sont nos aïeux.
Mais, pour désigner le grand-père paternel et le grandpère maternel, il fait aïeuls. Ex. : Cet enfant a encore ses
deux aïeuls.
293. Ciel fait au pluriel cieux. Ex. : Les étoiles brillent
dans les cieux.
Il fait ciels : 1° En terme de peinture : Ce peintre fait bien les ciels;
2° Dans le sens de climat : Nice est sous un des beaux ciels de l'Europe; 3° Dans les expressions ciels de lit, ciels de carrière.
294. Œil fait yeux. Ex. : J'ai mal aux yeux.
On dit aussi au figuré : les yeux du pain, du bouillon, du
fromage, etc.
Mais on emploie œils et non yeux pour désigner de petites lucarnes
appelées œils-de-bœuf, ainsi que quelques plantes (œils-de-chèvre) et
certaines pierres précieuses (œils-de-serpent, œils-de-chat).
295. Travail fait travaux : Il a terminé ses travaux.
Quand il désigne une machine destinée à maintenir les
chevaux vicieux, il fait au pluriel travails.
296. Ail fait au pluriel aulx dans le langage ordinaire.
Il a des aulx dans son jardin; — mais en botanique on préfère ails.
AÏEUX,
CIEUX,
YEUX
297. Quelques noms ne s'emploient qu'au singulier. Ce sont :
1° Des noms de métaux : argent, platine. — 2° Des noms abstraits :
la modestie, la justice, la candeur. — 3° Des noms de sciences et
d'art : Y agriculture, la chimie, V astronomie. — 4° Des mots employés comme des noms : le beau, le vrai, le boire, le manger.
298. Témoin ne prend pas la marque du pluriel au commencement d'une phrase et dans l'expression : à témoin : Témoin les
blessures qu'il a reçues. — Je vous prends tous à témoin,
299. Certains noms au contraire ne s'emploient qu'au pluriel,
tels sont : abois, aguets, armoiries, arrérages, catacombes, décombres,
dépens, entrailles, fiançailles, frais, funérailles, matériaux, mœurs,
obsèques, ténèbres, vivres, etc.
300. Parfois le même mot change de sens suivant qu'il est employé au
singulier ou au pluriel. Ainsi, assise, pierre qui sert de base à un mur;
assises, session d'une cour criminelle. — Ciseau, instrument de menuisier,
de sculpteur; ciseaux, instrument de tailleur. — Lunette, verre destiné à
grossir les objets; lunettes, double verre destiné à aider la vue, etc.
NOMS
INVARIABLES.
PLURIEL
DES NOMS
ÉTRANGERS.
Des accessits, des m u s é u m s , des in-folio.
301. Les noms tirés des langues étrangères prennent la
marque du pluriel lorsqu'un long usage les a rendus tout
à fait français. Ainsi l'on écrit au pluriel : des album s, des
accessit s, des pensum s, des spécimen s, des zéro s, des numéros, des alinéas, des alléluias, etc.
REMARQUE. — Cette règle s'applique surtout aux noms que l'Académie a déjà francisés par l'emploi des accents; par exemple ténor,
mémento, muséum, débet, etc. — Carbonaro, dilettante, lazarone,
font au pluriel en français comme en italien : carbonari, dilettanti,
lazaroni.
302. Cependant on écrit sans s les noms composés, comme :
des ex-voto, des in-folio, des post-scriptum, etc.
ACCESSIT. MUSÉUM.
IN-FOLIO.
PLURIEL DES NOMS COMPOSÉS.
Chef-lieu, arc-en-ciel, coffre-fort.
303. On appelle noms composés des noms formés de la
réunion de deux ou plusieurs mots, comme chef-lieu,
arc-en-ciel, coffre-fort.
On peut aussi supprimer le trait d'union et écrire : chef lieu, arc en ciel,
coffre fort.
304. Quand les noms composés sont écrits en un seul mot,
comme portemanteau, contrevent, ils suivent la règle du pluriel des noms simples : des portemanteaux, des contrevents.
Il faut excepter gentilhomme, bonhomme, monsieur, qui font au pluriel : gentilshommes, bonshommes, messieurs.
REMARQUE. — Le nom et l'adjectif peuvent seuls prendre la marque
du pluriel : tout autre mot : verbe, adverbe, préposition, reste invariable.
305. Si le nom composé est formé de deux noms, ils
prennent tous deux la marque du pluriel. Ex. : Un chef-lieu,
des chefs-lieux; un chou-fleur, des choux-fleur s.
Il faut excepter les reine s-Claude, etc.
Dans les noms composés d'un mot étranger et d'un nom,
ce dernier seul prend la marque du pluriel : des électro-aimants,
des Gallo-Romains; des Anglo-Saxons, des tragi-comédies, etc.
306. Si les deux noms sont unis par une préposition,
le premier seul prend la marque du pluriel. Ex. : Un arcen-ciel, des arcs-en-ciel; un chef-d'œuvre, des chefs-d'œuvre.
Quand la préposition est sous-entendue, la règle reste la
même : Un hôtel-Dieu, des hôtel s-Dieu, un timbre-poste, des
timbres-poste (c'est-à-dire pour la poste).
Il faut excepter les mots coq-à-l'âne, pied-à-terre, tête-à-tête, etc., dont
les deux noms restent invariables. (Ces mots supposent toujours une ellipse :
des propos où l'on passe du coq à l'âne, des endroits oùl'onmet pied à terre;
des entretiens tête à tête.)
307. Si le nom composé est formé d'un nom et d'un
adjectif, ils prennent tous deux la marque du pluriel.
Ex. : Un coffre-fort, des coffres-forts; une basse-taille, des
basses-tailles.
II faut en excepter quelques locutions telles que grand'mère, terre-plein,
chevau-léger (proprement cheval-léger). Dans ces mots, le pluriel se forme
comme pour les noms composés écrits en un seul mot, c'est-à-dire que le
dernier mot prend seul la marque du pluriel : des grand'mères, des terrepleins, des chevau-légers.
PLURIEL DES NOMS COMPOSES.
Serre-frein, contre-coup, passe-partout.
308. Si le nom composé est formé d'un nom et d'un
verbe, le nom seul prend la marque du pluriel. Ex. : Un
serre-frein, des serre-freins; un prête-nom, des prête-noms.
Il faut excepter les mots tels que : abat-jour, brise-glace, casse-tête, coupegorge, couvre-feu, crève-cœur, gagne-pain, perce-neige, pèse-lait, portedrapeau, porte-monnaie, porte-montre, prie-Dieu, trouble-fête, etc., qui
s'écrivent au pluriel comme au singulier. On décompose ainsi ces mots :
un instrument qui abat le jour, qui brise la glace, etc. De là leur invariabilité.
309. Font aussi exception les mots composés avec le verbe
garder, tels que garde-chasse, garde-meuble, etc. Garde prend
un s au pluriel lorsque le mot désigne une personne, un gardien : un garde-chasse, des gardes-chasse; mais il reste invariable quand il désigne un instrument, un objet : un gardemanger, des garde-manger.
Les noms composés qui ont déjà s
un brise-lames, un compte-goutte s,
un porte-liqueurs, un vide-poches,
qui brise les lames, qui compte les
au singulier ne changent pas au pluriel :
un gobe-mouches, un porte-allumettes,
un presse-papiers, etc., c'est-à-dire
gouttes, etc.
310. Si le nom composé est formé d'un nom et d'un
mot invariable, le nom seul prend la marque du pluriel.
Ex. : Un contre-coup, des contre-coups; un avant-coureur, des
avant-coureurs; un vice-président, des vice-présidents.
311. Le nom composé reste invariable s'il n'est formé ni
d'un nom ni d'un adjectif. E x . : des in-douze, des passepartout, des va-et-vient.
312. En résumé, pour former le pluriel des noms composés qui
sont, la plupart du temps, des expressions elliptiques, il faut avant
tout examiner le sens qu'ils expriment. Ainsi l'on écrira des serretête, parce qu'on n'y serre qu'une tête, mais un chasse-mouches,
parce que ce balai sert à chasser les mouches; des abat-jour, parce
qu'ils abattent le jour, mais un porte-clefs, parce qu'il porte plusieurs clefs.
PLVRISL
DBS NOMS COMPOSÉS.
PLURIEL DES NOMS COMPOSÉS.
PLURIEL
DES NOMS
PROPRES.
Les Corneilles, les Bourbons, les Amériques.
313. Les noms propres de personnes ne prennent pas la
marque du pluriel. E x . : Les deux Corneille étaient frères.
On tolère maintenant que les noms propres précédés de l'article pluriel
prennent la marque du pluriel. E x . : Les deux Corneille s.
Mais ils prennent la marque du pluriel lorsqu'ils sont
employés comme noms communs. E x . : Les Corneilles, les
Racines sont rares (c'est-à-dire les poètes comme Corneille,
comme Racine).
314. De même on écrira toujours avec un s :
La famille des Bourbons, des Condés.
Le musée possède des Raphaël s, des Rembrandt s.
On exceptera cependant des noms propres comme La Bruyère, La
Fontaine, Le Brun, dont la forme même exclut l'idée du pluriel.
315. Les noms propres de pays prennent toujours la
marque du pluriel : Les deux Guinée s, les deux Amériques.
PLURIEL DES NOMS PROPRES.
148
ACCORD ET COMPLÉMENT DU NOM.
La reine mère. — La main de Paul.
316. Quand deux noms désignent la même personne
ou la même chose, le second s'accorde avec le premier en
genre et en nombre.
Ex. : La reine mère; les soldats laboureurs; Turenne est un
héros; Jeanne d'Arc est une héroïne.
Dans ces exemples, le second nom est apposition ou attribut.
317. On appelle complément d'un nom le mot qui complète le sens de ce nom à l'aide des prépositions de, à, en,
dans, etc.
Ainsi dans : la main de Paul, un fusil à aiguille, une maison
en briques, l'arrivée dans la ville, la lutte pour la liberté;
de Paul est le complément de main; à aiguille est le complément de fusil; en briques, le complément de maison; etc.
318. Le complément d'un nom se met, selon le sens,
au singulier ou au pluriel.
Ainsi l'on écrira au singulier : marchand de lait (qui vend
du lait), — et au pluriel marchand de pommes (qui vend des
pommes); un fruit à noyau (qui a un noyau); mais un fruit à
pépins (qui a des pépins).
Mais on écrira indifféremment au singulier ou au pluriel : Des habits
de femme ou de femme s. — Des confitures de groseille ou de groseille s. —
Des femmes en bonnet blanc ou en bonnets blancs. — Des marchandises
de toute espèce ou de toute s espèce s.
I
ACCORD ET COMPLÉMENT DU
NOM.
ACCORD ET COMPLÉMENT
DU
NOM.
ACCORD
ET COMPLÉMENT
DU
NOM.
ACCORD ET COMPLÉMENT DU NOM.
HÊCAP1TULAT10N
DV NOM.
RÉCAPITULATION DV NOM.
RÉCAPITULATION
DU
NOM.
RÉCAPITULATION
DU NOM
RÉCAPITULATION
DU NOM.
RECAPITULATION
DU NOM.
DE L'ARTICLE
Le père, la m è r e , les enfants.
Un père, une m è r e , des enfants.
319. L'article est un mot qui se met devant le nom pour
indiquer s'il est pris dans un sens défini, indéfini ou partitif.
Ex. : Le père, la mère, les enfants (sens défini).
Un père, une mère, des enfants (sens indéfini).
Manger du pain, de la viande (sens partitif).
L'article prend le genre et le nombre du nom auquel il
se rapporte.
Il y a trois sortes d'articles : l'article défini, l'article indéfini et l'article partitif.
320. L'article défini est :
Le
pour le masculin singulier : le soleil.
La
pour le féminin singulier : la lune.
pour le masculin pluriel : les jours.
pour le féminin pluriel : les nuits.
321. L'article défini se met devant les noms dont le sens est
déterminé, comme cheval dans : Le cheval de mon père est noir.
Article défini élidé. — Article défini contracté.
322. L'article défini le, la est élidé devant les mots commençant par une voyelle ou une h muette et s'écrit alors
avec une apostrophe (').
Ex. : l'enfant, l'histoire (pour le enfant, la histoire).
323. L'article défini est contracté quand le ou les est
combiné avec les mots à et de.
Les articles définis contractés sont :
Au, mis pour à le
Aux, mis pour à les.
Du, mis pour de le
Des, mis pour de les.
324. Au et du se mettent devant les noms
singuliers commençant par une consonne ou une
Ex. : Au père, au héros, du père, du héros.
Aux et des se mettent au pluriel devant tous
qu'ils commencent par une voyelle ou par une
Ex. : Aux enfants, des mères.
masculins
h aspirée.
les noms,
consonne.
ARTICLE
ÊLIDÊ. ARTICLE
CONTRACTÉ.
325. L'article indéfini est :
Un
pour le masculin singulier : un père.
Une
pour le féminin singulier : une mère,
pour le masculin pluriel : des pères.
pour le féminin pluriel : des mères.
326. L'article indéfini se met devant les noms dont le sens
est vague, peu précis, comme oiseau dans : L'aigle est un
oiseau,
L'article défini sert à désigner des objets connus ou donnés pour tels;
l'article indéfini sert à désigner un objet dont il n'a pas encore été question ou un être considéré séparément parmi ceux de son espèce. Il ne faut
pas confondre un article indéfini avec un adjectif numéral. Le premier
n'exprime qu'une indication vague, sans aucune idée d'unité ou de pluralité : un maître doit être patient, c'est-à-dire tout maître doit être, etc. Le
second sert à marquer la quantité : il y en a un ou deux.
ACCORD DE
VARTICLE.
ACCORD DE
L'ARTICLE.
332. L'article partitif est :
Du, de l' pour le masculin singulier : du pain, de l'argent.
De la
pour le féminin singulier : de la viande.
Des
pour le pluriel des deux genres : prenez des livres de
la bibliothèque; cueillez des roses de votre jardin.
333. L'article partitif se met devant les noms qui désignent
une partie d'un tout, une certaine quantité indéterminée.
Quand le nom pris dans un sens partitif est précédé d'un adjectif, l'article se remplace par la préposition d e : Je mange de bon pain ; de bonne
viande; de bons fruits.
Cependant on tolère : du bon pain, de la bonne viande, des bons fruits.
REMARQUE. — Il ne faut pas confondre du, de l', de la, article partitif,
avec d u , d e l', d e la, article défini. E x . : Le goût d u vin, d e l'alcool,
de l a bière (article défini); donnez-moi du vin, de l'alcool, de la bière
(article partitif).
D e s peut être article défini, indéfini ou partitif. Ex. : Le goût d e s
fruits (article défini); achetez d e s fruits (article indéfini, pluriel de un);
— achetez d e s fruits de ma récolte (article partitif, c'est-à-dire de les fruits
de ma récolte ou parmi ceux de ma récolte). On voit que le sens partitif de
des est caractérisé ici par le complément.
Quant à de qui remplace l'article devant les noms partitifs précédés
d'un adjectif, comme dans : Je mange de bon pain, il faut l'analyser; de,
préposition, mis pour du, article partitif se rapportant à pain, masculin
singulier.
166 EMPLOI DE L'ARTICLE DEVANT PLUS, MOINS, MIEUX.
334. Devant les adverbes plus, moins et mieux on emploie
le, la, les quand il y a comparaison avec un autre objet.
Ex. : La rose est la plus belle des fleurs. Les gazelles sont les
plus agiles des quadrupèdes.
Mais le peut rester invariable lorsqu'on veut exprimer une
qualité portée au plus haut degré, sans aucune idée de comparaison. Ex. : Cette rivière n'a pas débordé, même quand
elle a été le plus haute.
ARTICLE DEVANT PLUS, MOINS, MIEUX.
REVISION PB L'ARTICLE.
REVISION DE
L'ARTICLE.
DE L'ADJECTIF
Le cheval blanc. — Mon cheval.
335. L'adjectif est un mot que l'on ajoute au nom pour
en préciser le sens.
Ainsi, quand on dit cheval blanc, blanc précise le sens de cheval
en faisant connaître comment est le cheval : blanc est un adjectif.
Quand on dit mon cheval, mon précise aussi le sens de cheval,
en indiquant l'animal qui m'appartient : mon est aussi un adjectif.
336. On distingue six sortes d'adjectifs : les adjectifs qualificatifs, numéraux, démonstratifs, possessifs, indéfinis
et interrogatifs.
ADJECTIFS QUALIFICATIFS
Le cheval blanc. — Le chien fidèle.
337. Les adjectifs qualificatifs expriment la qualité,
c'est-à-dire la manière d'être. Ex. : le cheval blanc, le chien
fidèle.
338. Ces adjectifs prennent les deux genres et les deux
nombres. Ex. : grand, féminin grande; grand, pluriel grand s.
ADJECTIF QUALIFICATIF.
ADJECTIF QUALIFICATIF,
FORMATION
Un
homme
DU FÉMININ
savant,
DANS
une
LES ADJECTIFS.
femme
173
savante.
339. Pour former le féminin des adjectifs on ajoute un
e muet au masculin.
Ex. : Un homme savant, une femme savante. — Un fils
poli, une fille polie.
340. Quand l'adjectif est déjà terminé au masculin par un e muet, il ne
change pas au féminin.
Ex. : Un chemin large, une rue large. — Un père juste, une mère
juste.
341. Les adjectifs aigu, ambigu, contigu, exigu, suraigu,
prennent au féminin un e surmonté d'un tréma (ë).
E x . : Cri aigu, douleur aiguë.
342. Les adjectifs terminés en el, eil, ul, en, et, on, ot, s,
doublent au féminin la consonne finale l, n, t, s, avant de
prendre l'e muet. Ex. :
cruel
— cruelle.
bon
— bonne.
pareil
— pareille.
sot
— sotte.
nulle.
nul
—
ancien
muet
— ancienne.
—
muette.
gras
—
gros
épais
— grosse.
— épaisse.
grasse.
343. Cependant les adjectifs niais, ras, gris, dévot, idiot, manchot, etc.,
font niaise, rase, grise, dévote, idiote, manchote, sans redoubler la
consonne finale.
Fat et dispos n'ont pas de féminin.
344. Beau, nouveau, fou, mou, vieux, font au féminin
belle, nouvelle, folle, molle, vieille.
Ces adjectifs font aussi, au masculin, bel, nouvel, fol, mol, vieil,
devant un nom commençant par une voyelle ou une h muette.
DU FÉMININ
DANS LES
ADJECTIFS.
Un bateau léger, une barque légère.
345. Les adjectifs en er ne redoublent pas la consonne
finale, mais changent au féminin er en ère avec un accent
grave sur l'e. Ex. :
léger
passager
— légère.
— passagère.
premier
régulier
—
—
première.
régulière.
346. Six adjectifs en et ne redoublent pas la consonne finale,
mais prennent un accent grave sur l'e qui précède le t. Ex. :
complet
concret
discret
— compl ète.
— concr ète.
— discr ète.
inquiet
replet
secret
— inqui ète.
— repl ète.
— secr ète.
347. Les adjectifs terminés par x changent cet x en se
au féminin. Ex. :
affreux
heureux
— affreuse.
— heureuse.
joyeux
jaloux
—
—
joyeuse,
jalouse.
DU FÉMININ DANS LES ADJECTIFS.
Un garçon rieur, une fille rieuse.
Un air plaintif, une voix plaintive.
348. L e s adjectifs en e u r forment leur féminin de q u a t r e
manières :
1 ° L e s uns s u i v e n t l a règle générale et ajoutent u n e au
masculin : meilleur, meilleure,
antérieur,
antérieure;
2 ° D ' a u t r e s , e t ce sont les plus n o m b r e u x , c h a n g e n t
e u r en e u s e : voleur, voleuse, trompeur, tromp euse;
3 ° D ' a u t r e s c h a n g e n t e u r en e r e s s e : vengeur, veng eresse.
4 ° D ' a u t r e s enfin c h a n g e n t t e u r en t r i c e : conducteur,
conductrice;
consolateur,
consolatrice.
349. L e s adjectifs terminés p a r f forment leur féminin
craintive;
en c h a n g e a n t f en v e . E x . : bref, brève; craintif,
neuf,
neuve.
350. E X C E P T I O N S . — Quelques adjectifs forment
féminin d'une manière irrégulière. A i n s i :
leur
F a u x , r o u x , d o u x font au féminin fausse, rousse, douce.
B l a n c , f r a n c , s e c , f r a i s font au féminin blanche, franche,
sèche, fraîche.
T u r c , p u b l i c , c a d u c changent c en que au féminin : turque,
publique, caduque — G r e c fait grecque.
H é b r e u fait au féminin hébraïque qui ne se dit que des choses.
L o n g fait longue, o b l o n g , oblongue.
B é n i n , m a l i n font au féminin bénigne, maligne, — f a v o r i ,
coi, font favorite, coite — T i e r s fait tierce.
DU FÉMININ DANS LES
ADJECTIFS.
FORMATION
DU PLURIEL
DANS LES
ADJECTIFS.
Des enfants sages. — Des devoirs oraux.
351. On forme le pluriel des adjectifs en ajoutant un
S au singulier, comme dans les noms. Ex. : Un homme
grand, des hommes grands; — un enfant sage, des enfants sages.
352. Quand l'adjectif est terminé au singulier par s ou x , il ne change
pas au pluriel. Ex. : un arbre gros, des arbres gros; — un homme heureux, des hommes heureux.
353. Les adjectifs terminés en eau font leur pluriel en
eaux.
Ex. : Un fruit nouveau, des fruits nouveaux.
354. Les adjectifs terminés en eu et en ou prennent s
au pluriel : bleu, bleu s; fou, fou s; mais hébreu fait hébreu x.
REMARQUE. — L'adjectif tout perd le t au pluriel : tous.
aux.
355. Les adjectifs terminés en al font leur pl. en
Ex. : Un devoir oral, des devoirs oraux.
DU PLURIEL DANS LES ADJECTIFS.
COMPARATIF. — SUPERLATIF.
Plus noir. Très noir.
356. L'adjectif est au comparatif quand il exprime la qualité avec une idée de comparaison.
357. On forme le comparatif en ajoutant plus à l'adjectif, quand
on veut marquer la supériorité : Mon cheval est plus noir que le
vôtre; — moins, quand on veut marquer l'infériorité : Mon cheval est moins noir que le vôtre; — aussi, quand on veut marquer
l'égalité : Mon cheval est aussi noir que le vôtre.
358. REMARQUE. — Bon, mauvais, petit, ont pour comparatifs meilleur,
pire, moindre. On dit aussi plus mauvais, plus petit; mais on ne dit pas
plus bon.
359. L'adjectif est au superlatif quand il exprime la qualité
au plus haut degré : Mon cheval est très noir (superlatif absolu).
— Voici le plus noir de vos chevaux (superlatif relatif).
360. On forme le superlatif soit avec très, bien, fort, extrêmement, etc., soit avec le plus, le moins, le mieux, etc.
Nous avons encore en français quelques comparatifs latins qui ont à peu
près perdu chez nous le sens du comparatif, mais qui ne peuvent être
précédés de plus; ce sont : majeur, mineur, antérieur, intérieur, citérieur,
inférieur, postérieur, ultérieur, extérieur, supérieur. La langue française
a aussi formé quelques superlatifs en issime, à l'imitation des Latins :
sérénissime, richissime, rarissime, illustrissime, etc. Telle est l'origine du
mot généralissime.
COMPARATIF
— SUPERLATIF
ACCORD DE L'ADJECTIF
QUALIFICATIF
183
Le père est b o n . L a m è r e est bonne.
361. L'adjectif se m e t a u m ê m e genre e t au m ê m e n o m b r e
q u e le n o m ou p r o n o m a u q u e l il se rapporte. E x . : Le père
est bon, — la mère est bonne, — ils sont bons.
362. L ' a d j e c t i f qui se rapporte à plusieurs noms se m e t au
pluriel. E x . : Le riche et le pauvre sont é g a u x devant la loi.
363. Si les n o m s sont de différents genres, l'adjectif se m e t
au masculin pluriel. E x . : Le père et la mère sont prudents,
364. Q u a n d d e u x ou plusieurs noms m a r q u e n t une
gradation et q u ' o n v e u t spécialement fixer l ' a t t e n t i o n sur le
dernier, on donne à l'adjectif le genre et le n o m b r e de ce dernier n o m : Cet élève a montré un zèle, une application étonnante.
ACCORD DE VADJECTIF
QUALIFICATIF.
ACCORD DE L'ADJECTIF
APRÈS
A V O I R L'AIR.
365. Après l'expression avoir l'air, l'adjectif s'accorde,
d'après le sens, avec le mot air ou avec le nom précédent. Ainsi l'on pourra dire : Cette femme a l'air contente
ou content; parce que l'adjectif content peut s'appliquer
aussi bien à la femme qu'à l'air, à la mine.
Mais on dira : Cette femme a l'air sourde, parce que sourde
ne peut s'appliquer qu'à la femme.
366. REMARQUE. — Plusieurs adjectifs, selon qu'ils sont placés avant ou
après le nom, prennent une signification différente; en voici quelques
exemples :
Air faux, c'est-à-dire hypocrite, dissimulé. — Faux air, c'est-à-dire
apparence.
É c r i v a i n m é c h a n t , c'est-à-dire mordant. — Méchant écrivain, c'està-dire sans talent.
H o m m e bon, c'est-à-dire qui a de la bonté. — Bon homme, c'est-àdire qui a de la bonhomie, de la naïveté.
H o m m e b r a v e , c'est-à-dire courageux.— Brave homme, c'est-à-dire
bon et obligeant.
H o m m e g r a n d , c'est-à-dire de haute taille. — Grand homme, c'està-dire supérieur aux autres.
H o m m e h o n n ê t e , c'est-à-dire poli. — Honnête homme, c'est-à-dire
qui a de la probité.
H o m m e p a u v r e , c'est-à-dire qui n'est pas riche. — Pauvre homme,
c'est-à-dire qui inspire de la pitié.
L i v r e t r i s t e , c'est-à-dire qui porte à la tristesse. — T r i s t e livre, c'està-dire mauvais.
M e r h a u t e , c'est-à-dire quand la marée est montée. — Haute mer,
c'est-à-dire la mer loin du bord.
T e r m e s p r o p r e s , c'est-à-dire convenables au sujet. — Propres
t e r m e s , c'est-à-dire les mômes termes sans y rien changer.
Voix c o m m u n e , c'est-à-dire sans distinction. — C o m m u n e voix
(d'une), c'est-à-dire à l'unanimité.
ACCORD DB QVBLQVBS ADJECTIFS
ACCORD DE L'ADJECTIF
QUALIFICATIF,
187
Des cerises aigres-douces.
Des enfants courtvêtus.
367. Lorsqu'un adjectif composé est formé de deux
adjectifs ou d'un adjectif et d'un participe, les deux parties
s'accordent avec le nom. Ex. : Des cerises aigres-douces.
On tolère maintenant que les adjectifs composés comme court-vêtu
mort-né, nouveau-né, nouveau-venu, premier-né, dernier-né, etc.,
s'écrivent en un seul mot ; ils suivent alors la règle générale. E x . : Des
enfants courtvêtus, une brebis mortnée, une fille nouveaunée.
Les participes passés ci-joint, ci-inclus, qui forment une
sorte d'adjectif composé, restent invariables quand ils sont placés
1° en tête de la phrase; 2° dans le corps de la phrase devant un
nom non déterminé : E x . : Ci-joint la lettre de votre père — Vous
trouverez ci-inclus copie de sa lettre.
La règle est la même pour approuvé, attendu, excepté, non compris,
oui, passé, supposé, vu.
On tolère maintenant l'accord facultatif pour tous ces participes :
ci-joint ou ci-jointes les pièces demandées, je vous envoie ci-joint ou
ci-jointe copie du mémoire.
368. Les adjectifs employés adverbialement restent invariables. Ex. : Elles chantent juste; ces livres coûtent cher
REMARQUE. — Après les verbes être, sembler, devenir, paraître, l'adjectif
n'est jamais employé adverbialement. E x . : Nos parents nous sont chers.
ACCORD DE QUELQUES ADJECTIFS.
Nu, demi, franc, grand, possible.
369. Nu. — L'adjectif nu joint au nom par un trait
d'union reste invariable. Ex. : Bu-pieds, nu-tête.
Dans tout autre cas, il s'accorde avec le nom en genre
et en nombre. Ex. : Les pieds nus ; la têtenue ; la nue propriété1.
On tolère aussi nus pieds, nue tête.
370. Demi. — L'adjectif demi joint au nom par un trait
d'union reste invariable. Ex. : Une demi-livre, une demi-heure.
On tolère aussi une demie heure, des demies heures.
Placé après le nom, il s'accorde en genre, mais reste au
singulier. Ex. : Une livre et demie; deux heures et demie.
Demi, placé après un nom au pluriel, reste au singulier, parce
qu'il s'accorde, en réalité, avec le nom sous-entendu pris au singulier. Ex. : Deux heures et demie.
371. Demi employé comme nom est du masculin.
Ex. : Deux demis valent un entier.
Mais, quand ce mot signifie la moitié de l'heure, il est du
féminin. Ex. : Cette horloge sonne les demies.
Demi employé comme adverbe est toujours invariable.
Ex. : Une femme demi-morte, des yeux à demi fermés.
Mi et semi sont des adverbes et par conséquent toujours invariables. Ex. : La mi-janvier, à mi-jambe; une ouverture semi-circulair
372. Franc, dans franc de port, est invariable quand il
précède le nom. Ex. : Vous recevrez franc de port la lettre
que je vous envoie.
Placé après le nom, il s'accorde. Ex. : Cette lettre est
franche de port.
Cependant on tolère l'accord ou l'invariabilité dans tous les cas.
373. Grand reste invariable dans quelques locutions,
telles que grand'mère, grand'route, grand 'messe, grand'chose.
374. Possible, précédé de le plus, le moins, le mieux, etc., forme une
locution adverbiale et reste invariable : Il a rassemblé le plus de
livres possible.
1. La nue propriété est la propriété d'un bien sans les revenus.
ACCORD DE QUELQUES
ADJECTIFS.
NOMS ET ADJECTIFS
DÉSIGNANT
LA
COULEUR.
Des robes olive. Des y e u x bleu foncé.
375. Les noms employés comme adjectifs pour désigner
la couleur restent invariables.
Ex. : Des étoffes noisette, des robes olive, des rubans
ponceau.
On écrit cependant des robes roses, parce que rose est devenu un
véritable adjectif. Il en est de même pour mauve : des rubans mauves.
376. Deux adjectifs réunis pour désigner la couleur restent
invariables. Ex. : Des cheveux châtain clair, des yeux bleu
foncé (c'est-à-dire d'un châtain clair, d'un bleu foncé).
COMPLÉMENT
DE
L'ADJECTIF.
Avide de louanges. Utile à l ' h o m m e .
377. On appelle complément d'un adjectif le mot qui
complète le sens de cet adjectif.
Ainsi, dans : avide de louanges, utile à l'homme, louanges
est le complément de avide; homme, le complément de utile.
Le complément de l'adjectif peut être aussi un infinitif : curieux
de voir, habile à prévoir, etc. — Quand l'adjectif exprime une
comparaison, la proposition incomplète commençant par que est le
complément du comparatif. E x . : Il est plus savant (ou moins savant,
ou aussi savant) que Pierre. Que Pierre est le complément du comparatif.
FONCTIONS DE L'ADJECTIF QUALIFICATIF.
Le v r a i mérite est modeste.
378. L'adjectif qualificatif épithète, attribut, employé
comme nom, comme adverbe. — L'adjectif qualificatif
s'appelle épithète quand il est joint au nom sans l'intermédiaire d'un verbe; dans le cas contraire, il s'appelle attribut.
Ainsi dans : Le vrai mérite est modeste, vrai est une épithète, modeste un attribut.
379. Mais l'adjectif qualificatif peut être employé comme
nom et il remplit alors les mêmes fonctions que le nom dans
la proposition.
Ex, : Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire (sot, adjectif, employé comme nom, est d'abord sujet, puis complément
direct d'objet).
La main du riche doit être secourable (riche, adjectif employé
comme nom, est complément d'un nom).
380. L'adjectif qualificatif, employé comme adverbe,
modifie alors le verbe et joue le rôle d'un complément de circonstance. Ex. : chanter juste, parler haut, voir clair, coûter
cher.
FONCTIONS
DE VADJECTIF
QUALIFICATIF.
ADJECTIFS
NUMÉRAUX.
Quatre enfants. — Le premier bateau.
381. Les adjectifs numéraux marquent le nombre,
l'ordre ou le rang. Ex. : Quatre enfants, le premier bateau.
Quand on dit quatre enfants, le premier bateau, les mots quatre
et premier servent à marquer le nombre des enfants et l'ordre des
bateaux. Quatre et premier sont des adjectifs numéraux.
Il y a deux sortes d'adjectifs numéraux : les adjectifs
numéraux cardinaux et les adjectifs numéraux ordinaux.
382. On appelle adjectifs numéraux cardinaux ceux
qui expriment le nombre ou la quantité, comme un, deux,
trois, quatre, zéro, dix, cent, mille, etc.
Ex. : Deux hommes; trois soldats; dix chevaux,
383. On appelle adjectifs numéraux ordinaux ceux qui
marquent l'ordre, le rang, comme premier, second ou
deuxième, troisième, quatrième, dixième, centième, etc.
Ex. : Le premier homme; le quatrième enfant.
Les adjectifs numéraux ordinaux se forment des adjectifs numéraux cardinaux à l'aide de la terminaison ième : douzième, trentième,
centième. On dit néanmoins premier, second, mais dans l'adjectif
composé on dit unième, deuxième, vingt-unième, vingt-deuxième.
384. Noms de nombres. — Aux adjectifs numéraux il faut rattacher :
1° Les noms de nombres qui marquent une certaine quantité, tels
que dizaine, centaine, douzaine, millier, million, milliard, etc.
2° Les noms ou adjectifs qui indiquent une idée de multiplication,
tels que : le double, double; le triple, triple; le quintuple, quintuple;
le sextuple, sextuple; le décuple, décuple, le centuple, centuple, etc.
3° Les noms qui marquent la partie d'un tout, la fraction d'un
entier : le quart, le tiers, le demi, le dixième, le centième, etc.
385. Les adjectifs ordinaux s'accordent en genre et en
nombre avec le nom auquel ils se rapportent. Ex. : Les premières maisons; la seconde ville; la trentième année.
386. Les adjectifs ordinaux indiquent l'ordre, le rang; mais,
par exception, on emploie les nombres cardinaux pour désigner le rang d'un souverain dans une dynastie, les jours du
mois, l'heure, le chapitre d'un livre, etc. : Le deux avril, le
trois juillet (non le deuxième avril, le troisième juillet);
ADJECTIFS
NUMÉRAUX.
Charles douze (non Charles le douzième); il est trois heures
(et non pas la troisième heure); chapitre quatre (et non pas
chapitre quatrième).
Toutefois, l'adjectif premier fait exception dans deux cas, ou
plutôt représente seul la règle (François premier, le premier juillet), et n'a point été supplanté par un.
196
ADJECTIFS
NUMÉRAUX
CARDINAUX.
Vingt. Cent. Mille.
387. Les adjectifs numéraux cardinaux sont invariables,
excepté un, vingt et cent,
Un fait au féminin une. Ex. : Deux coffres et une boîte.
388. Vingt et cent s'écrivent avec un s lorsqu'ils sont
précédés d'un autre nombre qui les multiplie.
Ex. : Quatre-vingts hommes, deux cents soldats.
Ils sont invariables quand ils sont suivis d'un autre nombre.
Ex. : Quatre-vingt-trois, deux cent trente.
Ils sont encore invariables lorsqu'ils sont employés comme
adjectifs numéraux ordinaux. Ex. : Page quatre-vingt, l'an
huit cent (c'est-à-dire page quatre-vingtième, Van huit centième.)
(On tolère le pluriel de vingt et cent dans tous les cas : E x . : Quatrevingts-trois, deux cents trente; Van mil neuf cents; quatre-vingtsdix, etc.)
389. Mille est invariable : quatre mille francs.
Mais on peut l'écrire mil ou mille quand il exprime
la date de l'année, le millésime.
Ex. : L'an mille neuf cent ou Van mil neuf cent.
390. Mille, signifiant une mesure de chemin, est un nom et prend la
marque du pluriel. E x . : Deux milles d'Angleterre font un peu plus
de trois kilomètres.
VINGT.
CENT.
MILLE.
ADJECTIFS
Ce
blé,
cet
DÉMONSTRATIFS.
homme,
cette
plaine.
391. Les adjectifs démonstratifs servent à montrer
la personne, l'animal ou la chose dont on parle.
Ex. : Ce blé, cet homme, cette plaine.
392. Les adjectifs démonstratifs sont :
Ce, cet, pour le masculin singulier : Ce livre, cet homme.
Cette pour le féminin singulier : Cette table.
Ces pour le pluriel des deux genres : ces livres, ces tables.
REMARQUE. — On met cet au lieu de ce devant les mots qui
commencent par une voyelle ou une h muette : cet enfant,
cet homme.
ADJECTIFS
POSSESSIFS.
Mon p r i x , m a couronne.
393. Les adjectifs possessifs servent à marquer la
possession. Ex. : Mon prix, ma couronne.
Les adjectifs possessifs sont :
Masculin.
Mon,
ton,
son,
Notre
votre,
leur.
Féminin.
I
Ma,
ta,
sa,
Notre,
votre,
leur.
Pluriel (des 2 genres).
I
Mes,
tes,
ses,
Nos,
vos,
leurs.
394. Mon, ton, son s'emploient au féminin, au lieu de
ma, ta, sa, devant un mot qui commence par une voyelle ou
une h muette : mon âme, ton image, son histoire.
Votre, vos s'emploient par respect au lieu de ton, ta, tes. Ainsi, l'on
dit, en s'adressant à une seule personne : votre cheval, votre chapeau;
vos chevaux, vos chapeaux.
395. Les adjectifs possessifs, mon, ton, son, etc., se remplacent par l'article quand il s'agit d'une chose inséparable
de la personne, et quand le sens de la phrase indique clairement le possesseur. Ex. : J'ai la jambe enflée; J'ai mal
à la tête (et non pas ma jambe, ma tête).
396. Quand le possesseur est indiqué par le pronom
réfléchi se, l'article est de rigueur à la place de l'adjectif
possessif : Il s'arrache les cheveux.
Rarement on supprime se : Il arrache ses cheveux.
397. Le nom de l'objet possédé, précédé de leur, se met tantôt au singulier, tantôt au pluriel, selon que le nom contient l'idée de singulier ou
de pluriel. E x . : Les villageois sortent de leurs maisons (les maisons d'eux).
— Mon père et ma mère sortent de leur maison (la maison d'eux).
Mais on peut dire indifféremment : Ils ont ôté leur chapeau ou leurs
chapeaux; les cochers sont sur leur siège ou leurs sièges, etc.
ADJECTIFS
POSSESSIFS.
ADJECTIFS
INDÉFINIS,
INTERROGATIFS.
Aucune lettre. Quelle heure est-il?
398. Les adjectifs indéfinis indiquent que le nom est
employé d'une manière vague, indéfinie. Ex. : Aucune lettre
n'est arrivée, quelque malheur nous menace.
399. Les adjectifs indéfinis sont : aucun, autre, certain,
chaque, maint, même, nul, plusieurs, quel, quelque, quelconque,
tel, tout.
REMARQUE. — Certain est adjectif indéfini quand ii signifie un, quelque,
comme dans certain homme, certain renard. Lorsqu'il signifie sûr, assuré,
il est adjectif qualificatif, comme dans j'en suis certain. Il est pronom
indéfini dans : certains le pensent.
400. Les adjectifs interrogatifs marquent une interrogation. Ex. : Quelle heure est-il? — quels devoirs avez-vous?
Les adjectifs interrogatifs sont : quel, quelle, quels, quelles.
Ces mots peuvent être aussi adjectifs exclamatifs : Quel malheur !
ADJECTIFS INDÉFINIS, INTERROGATIFS.
CHAQUE. — MÊME.
203
Chaque. — Même.
401. Chaque étant un adjectif et chacun étant un pronom, on ne doit pas employer chaque sans le faire suivre
d'un nom. Ex. : Chaque pays a ses usages.
Il faut dire : Ces fruits valent un franc chacun, et non chaque.
402. Même est adjectif ou adverbe.
1 ° Même est adjectif, et par conséquent variable
lorsqu'il se rapporte à un nom ou à un pronom.
Ex. : Les mêmes hommes, les hommes eux-mêmes.
2° Même est adverbe, et par conséquent invariable,
quand il modifie un verbe ou un adjectif.
Ex. : Les mères aiment même les défauts de leurs enfants.
— Les guerres même justes sont toujours regrettables.
403. Même, quand il est placé après plusieurs noms, peut
s'accorder avec le dernier ou rester invariable.
Ex. : Les vieillards, les femmes, les enfants mêmes ou
même furent égorgés.
CHAQUE. MÊME.
QUELQUE. — QUEL QUE.
404. Quelque est adjectif ou adverbe.
1° Quelque est adjectif, et par conséquent variable,
quand il se rapporte à un nom.
Ex. : Quelque temps, quelque mal, quelques hommes,
quelques bonnes mères.
2° Quelque est adverbe, et par conséquent invariable,
quand il modifie un adjectif, un participe ou un adverbe.
Ex. : Quelque puissants qu'ils soient; quelque grands que
vous soyez (c'est-à-dire si puissants que..., si grands que...).
Quelque ne modifie pas toujours l'adjectif qui le suit; ainsi on
écrira avec un s : quelques grands efforts qu'il ail faits; quelques
vains lauriers que promette la guerre, etc. Ici quelque se rapporte
à efforts et lauriers.
405. Quelque est encore adverbe, et par conséquent
invariable, quand il est suivi d'un adjectif numéral.
Ex. : J'ai rencontré quelque vingt personnes; il vivait
quelque cent ans avant J.-C. (c'est-à-dire environ vingt personnes, à peu près cent ans).
406. Il ne faut pas confondre quelque avec la locution
quel que, qui s'écrit en deux mots et qui est toujours suivie
d'un verbe au subjonctif. Ex. : Quel que soit votre bonheur;
quelles qu'aient été vos infortunes. — Quel s'accorde alors
avec le nom auquel il se rapporte.
QUELQUE. QUEL QUE.
407. Tout est adjectif ou adverbe.
1° Tout est adjectif, et par conséquent variable,
quand il se rapporte à un nom ou à un pronom.
Ex. : Toute femme; je les ai tous vus; toute honnête personne.
2° Tout est adverbe, et par conséquent invariable,
quand il modifie un adjectif, un participe ou un adverbe.
Il a, dans ce cas, le sens de quelque, tout à fait.
Ex. : Tout utile qu'elle est, la richesse ne fait pas le bonheur
(c'est-à-dire quelque utile que..., etc.). L'année tout entière,
des journées tout entières.
On dit de même : Ces gens sont tout yeux, tout oreilles, c'està-dire ne sont qu'yeux et qu'oreilles.
408. Tout, placé devant un adjectif ou un participe féminin
commençant par une consonne ou unehaspirée, prend l'accord.
Ex. : Elle est toute surprise; elles étaient toutes honteuses.
409. Tout, suivi de l'adjectif autre, varie quand il se rapporte à un
nom exprime ou sous-entendu : Demandez-moi toute autre chose; —
toute autre eût été effrayée (c'est-à-dire toute chose autre..., toute femme
autre).
Mais il reste invariable quand il se modifie à l'adjectif autre et qu'il
est précédé ou suivi de un, une : Londres est tout autre chose que Paris
(c'est-à-dire une chose tout à fait autre); — Donnez-moi une tout autre
réponse. Dans ce cas, tout signifie tout à fait.
410. Tout s'emploie aussi avec la signification de chaque;
alors il n'est pas suivi de l'article.
Ex. : Toute peine mérite salaire; tout homme est sujet
à la mort.
Dans ce cas, tout s'accorde avec le nom qui, d'après l'Académie,
peut se mettre au singulier ou au pluriel : à tout moment, de toute
part, de toute sorte, de tout côté, à tout propos, de tout point, en
tout point, en toute occasion, à toute heure, etc. On écrit aussi :
à tous moments, de toutes parts, de toutes sortes, etc.
wqr.
RÉCAPITULATION DES ADJECTIFS.
ADJECTIFS (6 sortes)
1° Qualificatifs.
2° Numéraux.
3° Démonstratifs.
4° Possessifs.
5° Indéfinis.
6° Interrogatifs.
ANALYSE
411. Fonctions des adjectifs dans la proposition.
— Les adjectifs qualificatifs, numéraux, démonstratifs, possessifs, indéfinis et interrogatifs précisent
le sens du nom; l'adjectif qualificatif est épithète ou attribut.
Quand certains adjectifs sont employés comme noms, ils
peuvent remplir les mêmes fonctions que le nom, c'est-àdire être sujets, attributs, compléments, etc.
RÉCAPITULATION
DES
ADJECTIFS.
RÉCAPITULATION
DES
ADJECTIFS.
DU
PRONOM
P a u l est étourdi;
m a i s il deviendra raisonnable.
412. Le pronom est un mot qui tient la place du nom.
Le pronom prend le genre et le nombre du nom dont il
tient la place.
REMARQUES. — 1° Dans H fait chaud; cela est mal, les pronoms il et
cela ne remplaçant ni un nom masculin, ni un nom féminin, sont du genre
neutre. (Voir REMARQUE n° 414.) 2° Les pronoms prennent différentes formes
selon leur genre, leur nombre ou leur fonction (cas sujet ou cas complément) : Paul est étourdi, mais il (cas sujet) deviendra raisonnable; ma mère
arrive, je la (cas compl. dir.) vois; je lui (cas compl. ind.) écrirai une lettre;
l'enfant qui (cas sujet) est là; l'enfant que (cas compl. dir.) je vois, etc.
413. Il y a six sortes de pronoms :
Les pronoms personnels, les pronoms démonstratifs,
les pronoms possessifs, les pronoms relatifs, les pronoms
interrogatifs et les pronoms indéfinis.
4 1 4 . R E M A R Q U E SUR LE GENRE DES PRONOMS. — Le pronom est du masculin
ou du féminin, selon le genre du nom qu'il remplace. Mais quand un pronom ne désigne ni une personne, ni un animal, ni une chose déterminée,
on dit qu'il est du genre neutre.
Voici quelques exemples de pronoms du genre neutre :
Il fait chaud; Il est bon d'être charitable; Je vous le dis; Êtes-vous souffrante? Oui, je le suis; Vous venez avec moi, j'en suis content; il faut travailler : songez-y; C'est beau; Ceci ou cela me convient; Lisez ce que vous
voulez; ce qui vous plaît; je n'ai rien à vous dire; À quoi êtes-vous bon?
A chacun le sien.
DU PRONOM.
PRONOMS
PERSONNELS.
Je sais que tu lui écris.
415. Les pronoms personnels désignent les personnes
en indiquant le rôle que ces personnes jouent dans le discours. E x . : Je sais que tu lui écris.
Dans cette phrase il y a trois personnes : — La première est celle qui
parle : je sais. — La seconde, celle à qui l'on parle : tu écris. — La troisième, celle de qui l'on parle : lui.
416. Les pronoms personnels sont :
Singulier :
Pluriel :
1 r e personne : J e , me, moi.
Nous.
2e
—
T u , te, toi.
Vous.
3e
—
Il,
elle, lui, le, la, soi.
Ils, e l l e s , eux, les,
Des deux nombres : 3 e personne : Se, en, y.
leur.
417. Pour donner plus de force à l'expression, on joint
aux pronoms personnels l'adjectif même; on a alors les pronoms composés : moi-même, toi-même, lui-même, nousmêmes, etc.
4 1 8 . Vous s'emploie par politesse au lieu de tu; mais l'adjectif reste au
singulier. E x . : Paul, vous êtes sage.
4 1 9 . Nous s'emploie parfois à la place de je, soit comme marque d'autorité : Nous décrétons; — soit dans le langage familier : On Va réprimandé
souvent, mais nous sommes opiniâtre. — Alors l'adjectif reste au singulier.
Le pronom est explétif dans Prends-moi ce livre.
PRONOMS
PERSONNELS.
216
PRONOMS PERSONNELS
LE, L A , L E S , L E U R , E N , Y .
Les élèves travaillent, le m a î t r e les loue.
Il leur donne l e u r s p r i x .
420. Le, la, les, pronoms, ressemblent à le, la, les, articles. Mais le, la, les, pronoms, ne sont jamais suivis d'un nom.
Ainsi dans : Les élèves travaillent, le maître les loue, le premier
les est article parce qu'il se rapporte à élèves; le second les est pronom parce qu'il tient la place de élèves.
421. Quand le pronom le représente un nom déterminé,
il s'accorde avec ce nom : Êtes-vous la malade? Je la suis.
Êtes-vous les soldats qui ont battu l'ennemi? Nous les sommes.
Mais le pronom le est du genre neutre et reste invariable
quand il représente un adjectif ou un nom pris adjectivement.
Ex. : Madame êtes-vous malade? Je le suis. — Êtes-vous
soldats? Nous le sommes.
422. Leur est pronom lorsqu'il signifie à eux, à elles; il
accompagne alors le verbe et ne prend jamais d's.
Ex. : Il leur parle.
Leur est adjectif lorsqu'il signifie d'eux, d'elles, et peut alors
prendre- la marque du pluriel. Ex. : Il leur donne leurs prix.
Dans cette phrase, le premier leur est pronom, parce qu'il tient la
place de élèves; le second leurs est adjectif, parce qu'il se rapporte
à prix.
423. Le, la, les, leur, pronoms, sont toujours placés avant
ou après un verbe : je te la donne, prends-la; dis-leur que je
leur accorde cette faveur.
424. En est pronom lorsqu'il est mis pour de lui, d'elle,
d'eux, etc. Ex. : J'aime cet enfant et /"en suis aimé.
En est adverbe quand il signifie de là. Ex. : J'en viens; — il
est préposition quand il signifie dans. Ex. : Je suis en France.
425. Y est pronom quand il signifie à cette chose, à ces
choses, à cela.
Ex. : L'affaire est importante, j'y donnerai tous mes soins.
Y est adverbe quand il signifie ici, là. Ex. : Tu y cours.
426. Lorsqu'on parle des animaux ou des choses, il faut se
servir de préférence des pronoms en, y, et non des pronoms de lui, d'elle, d'eux, à lui, à elle. Ex. : Cet arbre est grand
on en ferait un mât. — Cette chaise est cassée, j'y ferai
remettre un pied (et non je lui ferai remettre un pied).
427. S e , soi, s'appellent aussi pronoms réfléchis parce
qu'ils rappellent toujours le sujet de la proposition. Ex. :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
PRONOMS PERSONNELS.
EMPLOI DES PRONOMS PERSONNELS.
428. Si le verbe à l'impératif a deux pronoms pour compléments,
l'un direct, l'autre indirect, le complément direct se place le premier. Ex. : Dites-le-moi. — Montrez-la-lui.
Mais le complément indirect s'énonce le premier: l ° A v e c les
pronoms nous, vous : Apportez-nous-le; — 2° Quand le sens est
négatif : Ne me te dites pas.
429. Lui et leur font exception et se placent après le pronom
employé comme complément direct. Ex. : Ne le lui dites pas; Ne
la leur montrez pas.
430. Soi s'emploie au lieu de lui, elle :
1° Après un pronom indéfini (on, chacun, personne, etc.) : O n
ne doit jamais parler de soi.
2° Après un verbe impersonnel ou un infinitif. E x . : Il f a u t
penser à soi. — Ê t r e toujours content de soi est une sottise.
3° Avec un nom de chose au singulier : Cette faute entraîne
après soi bien des regrets.
Si le nom est au pluriel, on ne peut employer soi : Ces fautes
entraînent après elles bien des regrets (et non entraînent après
soi).
EMPLOI
DES -PRONOMS
PERSONNELS.
EMPLOI DES PRONOMS PERSONNELS.
431. Quand le pronom remplace deux ou plusieurs noms
de personnes grammaticalement différentes, il se met à la première personne, s'il y en a une; sinon il se met à la deuxième.
Ex. : Vous, lui et moi, nous sommes fort âgés; — toi et lui,
vous êtes malheureux.
432. Moi, toi, lui, eux, soi s'emploient comme sujets :
1 ° Quand ils sont mis en apposition devant un pronom de la
même personne. Ex. : Toi tu travailles et moi je joue; je vous
le dis, moi.
2° Quand ils sont unis avec un nom. Ex. : Mon avocat et moi
sommes de cet avis.
3° Pour marquer une opposition : Lui pense ainsi, mais eux
pensent autrement.
4° Dans les propositions elliptiques. E x . : Pensez-vous comme
moi? (s.-ent. je pense). — On a souvent besoin d'un plus petit
que soi (s.-ent. est).
EMPLOI DES PRONOMS PERSONNELS.
PRONOMS
DÉMONSTRATIFS
Mon cheval e s t m o i n s b e a u que c e l u i - c i .
433. Les pronoms démonstratifs remplacent le nom
en montrant la personne, l'animal ou la chose dont on parle.
Ex. : Mon cheval est moins beau que celui-ci.
434. Les pronoms démonstratifs sont ;
Singulier :
Ce, ceci,
Celui, celle,
Celui-ci,
celui-là
Celle-ci, celle-là,
Dans le style familier cela se contracte en
Les pronoms ce, ceci, cela sont du genre
Pluriel :
cela,
Ceux,
Celles.
Ceux-ci,
ceux-là,
Celles-ci,
celles-là.
ça : Donnez-moi ça.
neutre.
435. REMARQUES. — Ce est pronom et du neutre: l°Lorsqu'il
accompagne un verbe. Ex. : Ce doit être son frère. Est-ce lui ?
2° Lorsqu'il est placé devant les pronoms qui, que, quoi,
dont. Ex. : Je ferai ce que vous voudrez.
Ce est adjectif démonstratif, quand il est placé devant un nom. E x . :
Ce livre.
436. Il ne faut pas confondre se, pronom personnel, avec
ce, adjectif ou pronom démonstratif.
Se peut être remplacé par soi, lui, elle, eux, elles. E x . : Ce
lilas se fane (c'est-à-dire : Ce lilas fane soi). — Ce malade se
plaint (c'est-à-dire : Ce malade plaint lui).
PRONOMS
DÉMONSTRATIFS.
EMPLOI
DES PRONOMS
DÉMONSTRATIFS.
Celui-ci. Celui-là.
437. Les pronoms démonstratifs celui, ceux, celle,
celles sont toujours suivis d'un pronom relatif ou d'un complément. E x . :
Cet élève est celui qui aura le premier prix.
Les défauts de Henri IV étaient ceux d'un homme aimable;
ses vertus étaient celles d'un grand homme.
438. Celui, celle, ceux celles ne peuvent pas être suivis d'un simple
adjectif ou d'un participe. Ainsi, au lieu de dire : J'ai lu votre lettre
et celle destinée à mon frère, il faut dire avec le relatif : J'ai lu votre
lettre et celle qui est destinée à mon frère.
439. Dans une phrase où il y a deux noms énoncés, les pronoms démonstratifs celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles-ci,
servent à désigner le dernier nom exprimé; celui-là, cellelà, ceux-là, celles-là servent à désigner le premier.
Ex. : Cicéron et Démosthène furent deux grands orateurs;
celui-ci (Démosthène) était grec, celui-là (Cicéron) était romain.
440. Lorsque ceci, cela sont mis en opposition, ceci désigne l'objet qui est le plus près de nous, et cela l'objet
qui en est le plus éloigné. Ex. : Prenez ceci, laissez cela.
441. Ceci s'applique aussi à ce qui va suivre, cela à ce qui
précède, dans les phrases telles que : N'oubliez pas ceci : aidetoi, le ciel t'aidera. — L'orgueil est un grand défaut, retenez
bien cela.
CELUI-CI,
CELUI-LA,
CECI,
CELA
PRONOMS
POSSESSIFS.
Ce livre est plus beau que le vôtre.
442. Les pronoms possessifs remplacent le nom en
marquant la possession.
Ex. : Ce livre est plus beau que le vôtre.
443. Les pronoms possessifs sont :
Singulier.
le
le
le
le
le
le
mien,
tien,
sien,
nôtre,
vôtre,
leur,
la mienne,
la tienne,
la sienne,
la nôtre,
la vôtre,
la leur.
Pluriel.
les
les
les
les
les
les
miens,
tiens,
siens,
nôtres,
vôtres,
leurs.
les
les
les
les
les
les
miennes,
tiennes,
siennes,
nôtres,
vôtres,
leurs.
444. R E M A R Q U E . — Les adjectifs possessifs notre, votre, ne
prennent pas d'accent circonflexe et accompagnent un
nom. — Les pronoms possessifs le nôtre, le vôtre, prennent un
accent circonflexe et remplacent un nom.
Ex. : Nous n'avons plus notre cheval; mais vous avez le vôtre.
Le v ô t r e , l a v ô t r e , l e s v ô t r e s s'emploient par politesse au lieu
de le lien, la tienne, les tiens. Ainsi l'on dit en s'adressant à une
seule personne : Voici mon cheval, mais je préfère le vôtre; voici
mes chevaux, mais je préfère les vôtres.
EMPLOI DES PRONOMS POSSESSIFS.
Un mien cousin; la maison est tienne.
445. Les pronoms possessifs remplacent le nom; cependant
ils peuvent quelquefois être joints à un nom : un mien cousin;
la maison est tienne;
Au travers d'un mien pré certain ânon passa. ( R A C I N E . )
Ils sont alors de véritables adjectifs.
446. Le mien et le tien peuvent, s'employer au neutre
au singulier pour indiquer ce qui appartient à chacun. Ex. :
Deux frères ne devraient jamais distinguer le tien et le mien.
447. Les pronoms possessifs s'emploient aussi comme noms
au pluriel pour désigner les parents, les amis. Ex. : Toi et les
tiens; vous et les vôtres; moi et les miens, etc.
PRONOMS
RELATIFS.
Le chêne que j'ai vu est grand.
448. Les pronoms relatifs unissent le nom ou le pronom dont ils tiennent la place avec le membre de phrase qui
les suit. Ex. : Le chêne que j'ai vu est grand.
449. Les pronoms relatifs sont : qui, que, quoi, dont, où
(invariables) et lequel (qui varie en genre et en nombre) :
SINGULIER
Masculin :
lequel,
duquel,
auquel,
Féminin :
laquelle,
de laquelle,
à laquelle.
PLURIEL
Masculin :
lesquels,
desquels,
auxquels,
Féminin :
lesquelles,
desquelles,
auxquelles.
Le pronom relatif où ne se dit que des choses et peut être précédé des prépositions par, de, jusque. Il a, dans ce cas, le sens de
auquel, dans lequel, etc. Ex. : Le pays où je suis né.
Quoi est toujours du genre neutre. — Dans ce qui ..., ce que ....
ce dont..., qui, que, dont sont du neutre.
450. Le mot que le pronom relatif représente est appelé son
antécédent. Ainsi dans : Le chêne que j'ai vu, chêne est l'antécédent de que.
451. REMARQUE. — Que est pronom lorsqu'il peut être
remplacé par lequel, laquelle, lesquels, lesquelles. Ex. : Voici la
rose que j'ai cueillie (c'est-à-dire laquelle j'ai cueillie).
Que est adverbe lorsqu'il signifie combien ou seulement. E x . :
Que de belles roses j'ai cueillies ! Ne lisons que de bons livres.
Que est conjonction lorsqu'il ne signifie ni lequel ni combien.
Ex. : Je crois que vous êtes heureux.
QUI, QUE, QUOI, DONT, LEQUEL.
PRONOMS INTERROGATIFS.
Q u i ê t e s - v o u s ? — Lequel préférez-vous?
452. L e s p r o n o m s qui, que, quoi, lequel, etc. s e r v e n t égalem e n t à interroger ; on les appelle alors pronoms interrogatifs.
E x . : Qui êtes-vous? — Que demandez-vous? — A quoi êtesvous bon? — Voici deux accusés, lequel est coupable?
453. L e s p r o n o m s interrogatifs n'ont p a s
d'antécédent.
454. Qui interrogatif ne désigne que des personnes et peut être
sujet, complément ou attribut. Ex. : Qui a fait cela? — Qui accuset-on? — De qui parlez-vous?— Qui est-il? — Qui êtes-vous?
455. Que interrogatif ne désigne que des choses et est du
neutre. Il peut être attribut et complément direct ou indirect.
Ex. : Que se passe-t-il? — Que demandez-vous? — Que sert-il de
parler sans nécessité?
456. Lequel, laquelle, lesquels, etc., employé interrogativement, peu
élèves est le plus studieux? — Lequel préférez-vous? — Avec lequel
des deux êtes-vous venu?
EMPLOI
DES PRONOMS
RELATIFS.
C'est toi qui parles, c'est nous qui écoutons.
J'aime les sciences auxquelles je m'applique.
457. Le pronom relatif est toujours du même genre,
du môme nombre et de la même personne que son antécédent. Ex. : C'est toi qui parles, c'est nous qui écoutons.
458. Qui peut s'employer sans antécédent comme sujet et
comme complément; dans ce cas, il ne s'applique qu'aux personnes et est toujours du masculin singulier. Ex. : Qui sert
bien son pays n'a pas besoin d'aïeux. — A qui venge son père
il n'est rien d'impossible. — Choisis qui tu voudras.
459. Qui précédé d'une préposition peut s'employer comme
complément indirect; mais alors il ne se dit que des personnes
ou des choses personnifiées. Ex. : L'enfant à qui tout cède est
le plus malheureux (et non l'enfant auquel...). — 0 rochers
escarpés! je n'ai que vous à qui je puisse me plaindre.
460. Que s'emploie comme complément direct d'objet :
L'homme que vous avez vu; les livres que vous lisez.
Que s'emploie aussi comme complément indirect exprimant une
circonstance : Vannée qu'il fit si froid; du temps que les bêtes parlaient (c'est-à-dire durant laquelle..,, dans lequel...).
461. Lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, etc., précédés d'une préposition, se disent surtout des choses. Ex. :
Les sciences auxquelles je m'applique (et non les sciences à
qui...).
462. Quoi ne se dit que des choses et s'emploie ordinairement comme
complément indirect avec ce, rien, etc., comme antécédent. Il est
toujours du neutre. Ex. : Ce à quoi nous pensons; c'est en quoi vous
vous trompez; il n'est rien à quoi je ne sois disposé.
L'antécédent est souvent sous-entendu. E x . : Voici à quoi je pense;
dites-moi en quoi je peux vous servir.
463. Dont, quand il marque l'origine, l'extraction, la sortie
ne se dit que des personnes. Ex. : La famille illustre dont il
descend; la maison dont je sors (ici maison signifie race, famille)
464. D'où marque l'extraction, la sortie, mais ne se dit que
des choses. Ex. : Le pays d'où je viens; la maison d'où je sors
(ici maison signifie habitation, demeure).
D'où s'emploie aussi au lieu de dont pour marquer une conclusion : C'est un fait d'où je conclus (et non pas : dont je conclus).
EMPLOI DES PRONOMS
RELATIFS.
EMPLOI
DES PRONOMS
RELATIFS
PRONOMS
INDÉFINIS.
Quelqu'un est venu; on nous l'a dit.
465. Les pronoms indéfinis désignent une personne ou
une chose d'une manière vague, indéfinie,
Ex. : Quelqu'un est venu; on nous Va dit.
466. Les pronoms indéfinis sont : on ou Von, chacun, autrui,
personne, rien, quelqu'un, quiconque, l'un, Vautre, tout, certain, plusieurs, etc.
467. Le mot personne est un p r o n o m et du masculin lorsqu'il n'est
accompagné ni de l'article ni d'aucun adjectif. Ex. : Personne n'est
venu. — Autrement il est un nom du féminin. Ex. : Cette personne
est venue.
468. Le mot
de l'article
Le mot
l'article ou
rien est pronom neutre lorsqu'il n'est accompagné ni
ni d'un adjectif. E x . : Je n'ai rien vu.
rien est un n o m masculin lorsqu'il est accompagné de
d'un adjectif. Ex. : Un songe, un rien, tout lui fait peur.
469. Les adjectifs indéfinis aucun, autre, certains, nul, tel,
tout, plusieurs, etc.. peuvent s'employer sans être suivis d'un
nom et deviennent alors pronoms indéfinis.
Ex. : Plusieurs ont pleuré; tout est perdu, etc.
470. Certain est pronom indéfini au pluriel, quand il signifie quelques-uns. Ex. : Certains l'affirment.
Autrement il est adjectif indéfini. Ex. : Certain homme, certain auteur; — ou adjectif qualificatif. E x . : J'en suis certain.
4 7 1 . Tel, employé comme pronom, a le sens de celui et ne se dit pas
au pluriel. E x . : Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
PRONOMS INDÉFINIS.
EMPLOI
DES PRONOMS
INDÉFINIS.
L e s abeilles bâtissent chacune
sa ou leur cellule.
472. Le pronom chacun placé avant le verbe se construit
avec son, sa, ses. Ex. : Chacun doit parler à son tour.
473. Lorsque chacun est placé après le verbe, il se construit indifféremment avec son, sa, ses, ou avec leur, leurs.
Ex. : Remettez ces livres-là chacun à sa ou à leur place. Les
abeilles bâtissent chacune sa ou leur cellule.
474. La locution l'un l'autre exprime la réciprocité et
prend les deux genres et les deux nombres. Ex. : Ils s'aiment
l'un l'autre. — Elles se nuisent les unes aux autres.
Dans ce cas l'un est sujet et l'autre est complément direct 011
indirect.
475. L'un et l'autre n'expriment pas la réciprocité, mais
simplement l'idée de deux personnes ou de deux choses. Ex. :
Ils sont malades l'un et l'autre.
476. Le pronom on est ordinairement du masculin singulier; mais, lorsqu'il désigne une femme, l'adjectif qui s'y rapporte se met au féminin : A votre âge, ma fille, on est bien
curieuse.
Après et, si, ou, on met Von au lieu de on : Si /'on savait tout.
A moins que on ne soit suivi de le, la, les : Qu'il parle et on
léco
CHACUN,
L'UN L'AUTRE,
L'UN
ET L'AUTRE,
ON.
RÉCAPITULATION
PRONOMS (6 sortes),
DES PRONOMS.
1°
2°
3°
4°
5°
6°
Personnels.
Démonstratifs.
Possessifs.
Relatifs.
Interrogatifs.
Indéfinis.
RÉCAPITULATION
DES PRONOMS.
RÉCAPITULATION
DES PRONOMS.
DU VERBE
Le cheval est utile.
Le loup mange l'agneau.
477. Le verbe est un mot qui marque que l'on est ou que
l'on fait quelque chose. Ex. : Le cheval est utile; le loup
mange l'agneau.
Dans cette phrase : Le cheval est utile, le mot est est verbe,
— le mot utile est attribut; — le mot cheval est sujet. Dans :
Le loup mange l'agneau, le mot mange est verbe; — le mot loup
est sujet; — le mot agneau est complément d'objet, c'est-à-dire
le mot sur lequel porte l'action exprimée par le verbe mange.
478. REMARQUE. — On considère comme locutions verbales les
faim, avoir soif, avoir peur, avoir soin, avoir droit, prendre part, chercher
querelle, faire grâce, rendre compte, tenir tête, faire face, etc., qui ont le
sens de verbes simples et ne se décomposent pas dans l'analyse.
On considère aussi comme locutions verbales les expressions formées de
deux verbes dont le premier est employé comme auxiliaire de l'infinitif.
Ex. : Je dois partir, je vais écrire, il laisse tomber, il fait venir, il vient de
sortir, etc.
exp
DU VERBE.
SUJET.
Le berger garde le troupeau.
479. On appelle sujet le mot représentant la personne ou
la chose qui est ou qui fait quelque chose.
Quand on dit : Le berger garde le troupeau, le mot berger,
qui indique celui qui fait l'action de garder, s'appelle sujet
du verbe.
480. REMARQUE. — Le sujet peut être : un nom, un mot
employé comme nom, un pronom, un infinitif. (Voir § 254.)
481. On reconnaît le sujet d'un verbe en faisant devant ce verbe la
question : qui est-ce qui? pour les personnes et les animaux, et qu'estce qui? pour les choses.
Ex. : Le maître parle. — L'encre est noire.
Qui est-ce qui parle? le maître. — Maître est sujet de parle.
Qu'est-ce qui est noire? l'encre. — Encre est sujet de est.
SUJET.
ATTRIBUT.
Le chien est docile.
482. On appelle attribut le mot ou l'expression qui indique
la qualité attribuée au nom.
Ex. : Le chien est docile : docile est attribut de chien.
Cet homme passait pour un savant : savant est attribut de
homme.
Cet enfant est en colère : en colère est attribut de enfant.
Dans Je le crois riche : riche est attribut du complément le.
483. L ' a t t r i b u t peut être ; un nom, un adjectif, un pronom, un infinitif,
un participe, un mot invariable, ou une expression jouant le rôle
d'un adjectif. L'attribut du sujet est ordinairement joint au sujet par
le verbe être ou par l'un des verbes sembler, devenir, paraître, passer
pour, rester, demeurer, être regardé comme, etc. (Voir § 257.)
484. L'attribut, quand il est mot variable, s'accorde toujours en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte.
Ex. : L'herbe est verte; ces nombres sont égaux.
COMPLÉMENT
DIRECT.
Jean donne du pain.
485. On appelle complément d'un verbe le mot qui complète l'idée exprimée par ce verbe. E x . : Jean donne du pain.
486. Le verbe peut avoir deux sortes de compléments; le
complément direct et le complément indirect.
487. Le complément direct complète la signification du
verbe directement, c'est-à-dire sans le secours d'un autre mot :
Jean donne du pain. Pain est un complément direct.
On dit, dans ce cas, que pain exprime l'objet de l'action marquée
par donne; pain est donc complément direct d'objet, c'est-à-dire
le mot sur lequel porte directement l'action exprimée par le verbe
donne.
488. On reconnaît le complément direct d'objet en faisant après le
verbe la question qui? ou quoi? pour trouver l'objet de l'action.
Ex. : Paul aime son père. — Paul aime les fruits.
Paul aime qui? son père. — Père est compl. direct d'objet.
Paul aime quoi ? les fruits. — Fruits est compl. direct d'objet.
COMPLÉMENT
DIRECT.
COMPLÉMENT
INDIRECT.
Jean donne du pain au pauvre.
489. Le complément indirect est celui qui complète la
signification du verbe par un moyen indirect, c'est-à-dire avec
le secours de certains mots, tels que à, de, etc., qu'on appelle,
prépositions. E x . : Jean donne du pain au pauvre. Pauvre est
un complément indirect.
490. On reconnaît le complément indirect d'un verbe en faisant après
ce verbe les questions à qui ? ou à quoi ? — de qui ? ou de quoi ? —
par qui F ou par quoi ? — pour qui ? ou pour quoi ? etc.
Ex. : Je parle à Pierre. — Je parle à qui ? à Pierre. — Pierre
est complément indirect de parle. — (On pourrait dire ici que
Pierre est complément indirect d'objet.)
Le complément indirect peut être aussi un pronom ou un verbe
à l'infinitif. E x . : Qui vous a dit cela? — Je lis pour m'instruire.
— Vous et instruire sont compléments indirects.
NOTA. — Chacun des pronoms me, te, se, nous, vous peut être
un cas complément indirect sans être construit avec une préposition. — E x . : On me le donne; tu nous enverras ce livre. —
Les pronoms lui, leur, en, y sont toujours compléments indirects.
COMPLÉMENT
INDIRECT
COMPLÉMENT
EXPRIMANT
LA
CIRCONSTANCE.
Jean donne du pain au pauvre avec plaisir.
491. Parfois un complément, généralement indirect, s'ajoute
au verbe pour exprimer une circonstance de lieu, de temps, de
manière, de cause, de prix, etc.
Ex. : Jean donne du pain au pauvre avec plaisir.
Plaisir est, dans ce cas, complément indirect de manière.
492. On reconnaît le complément de circonstance en faisant après le
verbe la question où ? quand ? comment ? pourquoi ? combien, etc.
Ex. : Je me promène le matin à la campagne.
Je me promène quand? le matin. — Matin, compl. de temps — Où?
à la campagne — Campagne, compl. de lieu.
493. Deux ou plusieurs verbes peuvent avoir un complément commun, si ces verbes n'exigent pas des compléments de
forme différente : L'enfant doit chérir et respecter ses parents.
Dans cette phrase, parents peut servir de complément à la fois
aux deux verbes chérir et respecter, parce qu'on dit chérir quelqu'un, respecter quelqu'un.
Mais on ne dira pas : L'enfant doit obéir et respecter ses parents,
parce qu'obéir veut un complément indirect; il faut alors exprimer les deux compléments à part en disant : L'enfant doit respecter ses parents et leur obéir.
COMPLÉMENT EXPRIMANT
LA
CIRCONSTANCE.
RADICAL. TERMINAISON.
NOMBRES.
PERSONNES.
494. Radical, terminaison. — On distingue dans les
verbes deux parties distinctes : le radical et la terminaison.
1 ° Le radical est la partie du mot qui ne change pas dans
les verbes à conjugaison régulière.
2° La terminaison est la partie du mot qui s'ajoute au
radical pour indiquer les divers changements de nombres, de
personnes, de modes, de temps.
Ainsi, dans je march-e, nous march-ons, vous march-erez, le radical est march..., et les syllabes ...e, ...ons, ...erez qui suivent le
radical sont des terminaisons.
495. Nombres. — Les verbes ont deux nombres : le singulier : je marche, tu lis, il mange; le pluriel : nous marchons, vous lisez, ils mangent.
496. Personnes. — L'action qu'exprime le verbe peut être
faite, soit par la personne qui parle, soit par la personne à qui
l'on parle, soit par la personne de qui on parle. Il y a donc trois
personnes dans les verbes : 1re pers. Je suis. Nous sommes. —
2 e pers. Tu es. Vous êtes. — 3 e pers. Il est. Ils sont.
MODES.
497. Le mode est la manière dont le verbe présente l'état
ou l'action qu'il exprime.
Il y a six modes en français : Vindicatif, le conditionnel,
l'impératif, le subjonctif, l'infinitif et le participe
1 ° Le mode indicatif indique simplement que l'action a
lieu, a eu lieu ou aura lieu. Ex. : Je marche, tu lisais, il écrira.
2° Le mode conditionnel indique que l'action aurait lieu,
si une certaine condition, exprimée ou sous-entendue, était
remplie. Ex. : Je sortirais, s'il faisait beau.
3° Le mode impératif exprime le commandement. Ex. :
Marche, lisons, écoutez.
4° Le mode subjonctif présente l'action d'une manière
douteuse, parce qu'elle dépend toujours d'une autre action.
Ex. : Je veux que tu viennes.
5° Le mode infinitif présente simplement l'action d'une
manière vague, de temps indéterminé, sans distinction de
nombre ni de personne. Ex. : Lire, faire, remplir.
6° Le mode participe tient à la fois du verbe et de l'adjectif. Ex. : Aimant, aimé.
498. Le mode infinitif et le mode participe, qui n'indiquent
pas les personnes, sont dits modes impersonnels ; les autres
modes, qui indiquent les personnes, sont dits modes personnels.
TEMPS.
Je marche, j'ai marché, je marcherai.
499. Le temps est la série des formes que prend le verbe
pour marquer à quel moment se fait la chose dont on parle.
Il y a trois temps principaux : le présent, le passé et le
futur.
500. Le présent marque que l'action se fait au moment où
l'on parle. Ex. : Je marche aujourd'hui.
501. Le passé marque que l'action a été faite. Ex. : J'ai
marché hier.
On distingue cinq sortes de passés : l'imparfait, le passé
simple, le passé composé, le passé antérieur et le plus-queparfait.
1° L'imparfait exprime une action actuellement passée, mais
qui ne l'était pas encore quand une autre s'est faite : Je lisais quand
vous êtes entré.
2° Le passé simple exprime une action faite à une époque déterminée, complètement passée au moment ou l'on parle : Je lus hier
toute la journée.
3° Le passé composé exprime une action faite à une époque
indéterminée, sans précision : J'ai lu ce livre autrefois.
4° Le passé antérieur exprime une action faite immédiatement avant une autre également passée : Quand j'eus lu ce livre,
je sortis.
5° Le plus-que-parfait exprime une action faite avant une
autre également passée : J'avais lu ce livre quand je sortis.
REMARQUE. — L'impératif passé indique qu'une action doit
être accomplie avant un temps déterminé : Ayez fini dans une
heure; ayons tout réglé avant quatre heures.
502. Le futur marque que l'action se fera. E x . : Je marcherai demain.
On distingue deux sortes de futurs : le futur simple et le futur
antérieur.
1° Le futur simple marque simplement que l'action se fera :
Je lirai ce livre.
2° Le futur antérieur marque que l'action se fera avant une
autre qui est à faire : J'aurai lu ce livre quand vous viendrez.
TBMPS.
VERBES
AUXILIAIRES.
J'ai aimé. — Je suis aimé.
503. On appelle auxiliaires les verbes être et avoir, lorsqu'ils aident à conjuguer les autres verbes. Ex. : Je suis venu,
j ' a i dormi.
On appelle temps simples les temps conjugués sans
l'auxiliaire être ou avoir. Ex. : J'aime, j'aimais, que j'aime.
On appelle temps composés les temps conjugués avec
l'auxiliaire être ou avoir. E x . : J'ai aimé, je serais aimé.
504. REMARQUE. — Avoir et être sont auxiliaires dans j'ai aimé, je
suis aimé; mais ils ne sont plus auxiliaires dans j'ai un cheval, je
suis content. — Ai marque alors la possession comme le ferait le
verbe posséder; suis marque l'existence.
505. On peut considérer comme auxiliaires certains verbes tels que
devoir, aller, venir de, faire, laisser, falloir, etc., construits avec un infinitif comme dans ces locutions verbales • Il devait venir; je vais sortir;
il vient de parler; je lui fais faire son devoir; il laissa tomber sa proie {sa
proie, compl. dir. d'objet de laissa tomber). (Voir § 478.)
VERBES
AUXILIAIRES.
506. — CONJUGAISON DU VERBE AVOIR.
IMPÉRATIF
INDICATIF
[J'ai, j'eus,
PRÉSENT
[aujourd'hui]
3'
ai
Tu
as
Il ou elle a
Nous
avons
Vous
avez
Ils ou (
Elles ) ° n t
IMPARFAIT
«F
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
avais
avais
avait
avions
aviez
avaient
PASSÉ SIMPLE
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
[hier]
eus
eus
eut
eûmes
eûtes
eurent
FUTUR
[demain]
J'
aur ai
Tu
auras
Il
aura
Nous
aurons
Vous
aurez
Ils
auront
j'aurai un prix]
[Aie un prix]
PASSÉ
COMPOSÉ
[J'ai
T u as
Il ou elle a
Nous avons
Vous avez
Ils ou (
Elles ) ° n t
PRÉSENT
eu
eu
eu
eu
eu
eu
Aie
Ayons
Ayez
eu
eu
eu
eu
eu
eu
Que j '
Que tu
Qu'il
Que n.
Que v.
Qu'ils
aie
aies
ait
ayons
ayez
aient
eu
eu
eu
eu
eu
eu
IMPARFAIT
Que j '
Que tu
Qu'il
Que n.
Que v .
Qu'ils
eusse
eusses
eût
eussions
eussiez
eussent
FUTUR
ANTÉRIEUR
J'aur ai
T u auras
Il aura
Nous aurons
V o u s aurez
lls auront
eu
eu
eu
eu
eu
eu
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
aur ais
aurais
aurait
aurions
auriez
auraient
eu
eu
eu
eu
eu
eu
eu
PLUS-QUE-PARFAIT
Que j'eusse
Que tu eusses
Qu'il eût
Que n. eussions
Que v . eussiez
Qu'ils eussent
eu
eu
eu
eu
eu
eu
INFINITIF
PRÉSENT
Avoir
PASSÉ
| Avoir
eu
PARTICIPE
[L'enfant
PASSÉ1
J'aur ais
Tu aurais
II aurait
Nous aurions
Vous auriez
[Ils auraient
PASSÉ
Que j ' a i e
Que tu aies
Qu'il ait
Que n. ayons
Q u e vous ayez
Qu'ils aient
[Avoir un prix est honorable]
CONDITIONNEL
[J'aurais un prix, si je travaillais]
PRÉSENT
que j'aie eu un prix]
PRÉSENT
[Il fallait que j'eusse, que j'eusse
un prix]
PASSÉ
ANTÉRIEUR
J'eus
T u eus
Il eut
Nous eûmes
V o u s eûtes
Ils eurent
eu
eu
eu
SUBJONCTIF
[Il faut que j'aie,
PLUS-QUE-PARFAIT
[J'avais
T u avais
Il a v a i t
Nous avions
V o u s aviez
Ils avaient
PASSÉ
Aie
Ayons
Ayez
eu
eu
' eu
eu
eu
eu
ayant eu un prix
des éloges]
PRÉSENT
Ayant
mérite
PASSÉ
| Ayant
PARTICIPE
eu
PASSÉ
E u ; fém. eue.
1.Autre forme du conditionnel passé: J'eusse eu; tu eusses eu; il eût eu; nous eussions
eu; vous eussiez eu; ils eussent eu.
EXERCICES.
VERBES
507.
AUXILIAIRES.
— CONJUGAISON DU V E R B E ÊTRE.
INDICATIF
IMPÉRATIF
[Je suis, je fus, je serai sage]
PRÉSENT
aujourd'hui]
COMPOSÉ
Je
suis
I J'ai
Tu
es
T u as
Il ou elle est
Il
ou elle a
Nous
sommes
Nous avons
Vous
êtes
Vous avez
Ils ou )
Ils ou )
Elles \ s o n t
Elles \ o n t
IMPARFAIT
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
étais
étais
était
étions
étiez
étaient
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
Il
J'avais
T u avais
avait
Nous avions
Vous aviez
Ils avaient
PASSÉ
Sois
Soyons
Soyez
Aie
Ayons
Ayez
été
été
été
SUBJONCTIF
eté
[Il faut que je sois, que j'aie été sage]
été
été
été
été
été
été
PASSÉ
ANTÉRIEUR
I J'eus
T u eus
Il
eut
Nous eûmes
Vous eûtes
Ils eurent
FUTUR
[demain]
Je
ser ai
Tu
seras
Il
sera
Nous
serons
Vous
serez
Ils
seront
PRÉSENT
été
été
été
été
été
PLUS-QUE-PARFAIT
PASSÉ SIMPLE
[hier]
fus
fus
fut
fûmes
fûtes
furent
[Sois sage]
PASSÉ
été
été
été
été
été
été
FUTUR
Il
ANTÉRIEUR
J'aur ai
T u auras
aura
Nous aurons
Vous aurez
Ils auront
été
été
été
été
été
été
PRÉSENT
Que je
Que tu
Qu'il
Que n.
Que v .
Qu'ils
PASSÉ
sois
sois
soit
soyons
soyez
soient
Que j ' a i e
Que tu aies
Qu'il ait
Que nous ayons
Que vous ayez
Qu'ils aient
été
été
été
été
été
été
Il fallait que je fusse, que j'eusse été sage]
IMPARFAIT
Que je
Que tu
Qu'il
Que n.
Que v .
Qu'ils
PLUS-QUE-PARFAIT
fusse
fusses
fût
fussions
fussiez
fussent
Que j ' e u s s e
Que tu eusses
Qu'il eût
Que n. eussions
Que v . eussiez
Qu'ils eussent
été
été
été
été
été
été
INFINITIF
[Tu
dois être sage]
PRÉSENT
Être
PASSÉ
Avoir
été
CONDITIONNEL
[Je serais sage, si j'étais en classe]
[J'aurais été sage, si j'avais été en classe]
PRÉSENT
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
ser ais
serais
serait
serions
seriez
seraient
PARTICIPE
[Paul, étant sage, travaille bien]
PASSÉ 1
Il
PRÉSENT
PASSÉ
J'aur ais
été
T u aurais
été
Étant
Ayant
aurait
été
Nous aurions été
PARTICIPE PASSÉ INVARIABLE
Vous auriez
été
Été.
Ils auraient
été I
été
1. Autre forme du conditionnel passé : J'eusse été; tu eusses été; il eût été; nous eussions
été; vous eussiez été; ils eussent été.
EXERCICES
CONJUGAISON.
Aimer — finir — rompre.
508. Conjuguer un verbe, c'est en donner à la suite les
différents temps à tous leurs nombres et à toutes leurs personnes.
509. Au point de vue de la conjugaison, les verbes de forme
active sont répartis en trois groupes:
Au premier groupe appartiennent les verbes qui ont l'indicatif présent terminé par e et l'infinitif présent par er
(aimer, chanter, etc.).
Au deuxième groupe appartiennent les verbes à l'infinitif
en ir qui ont l'indicatif présent terminé par is et le participe présent en issant (finir, grandir, etc.).
Au troisième groupe appartiennent tous les autres verbes
(recevoir, rompre, perdre, conclure, acquérir, cueillir, etc.).
Le français comprend (si l'on prend pour base le Dictionnaire de l'Académie) environ 4 000 verbes simples (nous laissons de côté les composés)
dont 3 600 se terminent en e r (type aimer); — 330 en ir (avec l'imparfait
en issais (type finir); — 28 en ir (avec l'imparfait en ais), 13 verbes en
oir et 50 verbes en re, qui constituent le 3 e groupe des verbes envisagés
au point de vue de leur conjugaison. Le premier groupe comprend donc à
lui seul les quatre cinquièmes des verbes français.
Comme on l'a vu (§ 169), notre langue crée des verbes à l'aide des noms
et des adjectifs, en ajoutant aux premiers la terminaison er : fête, fêter,
— gant, ganter, — lard, larder, — camp, camper; — en ajoutant aux
seconds la terminaison ir : maigre, maigrir, — cher, chérir, — bleu, bleuir,
— pâle, pâlir. Les verbes en er s'augmentent des verbes nouveaux formés avec les noms, les verbes en ir (type finir) s'augmentent des verbes
nouveaux formés avec les adjectifs; les conjugaisons de ces sortes de
verbes sont donc des conjugaisons vivantes puisqu'elles se prêtent encore
chaque jour à de nouvelles formations.
Les verbes en ir, qui n'intercalent pas iss entre leur radical et leur terminaison, et les verbes en oir et en re sont, au contraire, incapables de
s'augmenter de verbes nouveaux et, depuis l'origine de la langue, le français n'a pas ajouté un seul verbe de ce groupe au petit nombre de ceux
que le latin lui avait légués. Les conjugaisons de ces sortes de verbes peuvent donc, à bon droit, être appelées conjugaisons mortes.
EXERCICES.
CONJUGAISON.
PREMIER
510.
VERBE
MODÈLE
DE
CONJUGAISON.
Aimer. (Radical aim — Terminaison er.)
IMPÉRATIF
INDICATIF
[Aime le travail]
[ J'aime, j'aimai, j'aimerai le travail]
PRÉSENT
[aujourd'hui]
J'
Tu
Il ou elle
Nous
Vous
Ils ou )
Elles )
PASSE
COMPOSÉ
aime
J'ai
aimes
T u as
aim e
Il
ou elle a
aimons
Nous avons
aimez
Vous avez
Ils ou )
a i m e n t
|Elles ) o n t
PRÉSENT
aimé
aimé
aim é
aimé
aimé
aimé
Aim e
Aim ons
Aim e z
PASSÉ
Aie
Ayons
Ayez
SUBJONCTIF
[Il faut que j'aime, que j'aie aiméletravail]
PRÉSENT
IMPARFAIT
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
PLUS-QUE-PARFAIT
aim ais
J'avais
aim ais
T u avais
aim ait Il a v a i t
aimions
Nous avions
aimiez
V o u s aviez
a i m aient Ils avaient
Q. j ' a i m e
aim é Q. t u a i m es
aim é Qu'il a i m e
a i m é Q. n. a i m ions
a i m é Q v . a i m iez
a i m é Qu'ils a i m ent
aimé
PASSÉ SIMPLE
PASSÉ
[hier]
ANTÉRIEUR
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
aimai
aim as
aima
aim âmes
aim âtes
aimèrent
J'eus
T u eus
II eut
Nous eûmes
V o u s eûtes
Ils eurent
FUTUR
FUTUR
ANTÉRIEUR
aimerai
aimeras
aimera
aimerons
aimerez
aimeront
J'aurai
T u auras
II aura
Nous aurons
V o u s aurez
Ils auront
CONDITIONNEL
aimé
aimé
aimé
aimé
aimé
aimé
PASSÉ
Que j ' a i e
Que t u aies
Qu'il
ait
Que n. ayons
Que v . ayez
Qu'ils aient
aimé
aim é
aimé
aim é
aim é
aim é
[Il fallait que j'aimasse, que {'eusse aimé
le travail]
aimé
IMPARFAIT
aim é
a i m é Q. j ' a i m a s s e
a i m éQ. t u aim asses
aimé Qu'il aim ât
a i m é Q. n. aim assions
Q. v . a i m a s s i e z
Qu'ils a i m assent
[demain]
aim é
aim é
aim é
PLUS-QUE-PARFAIT
Que j'eusse
Que tu eusses
Qu'il eût
Que n. eussions
Que v. eussiez
Qu'ils eussent
aimé
aim é
aim é
aimé
aimé
aim é
INFINITIF
[Tu dois aimer le travail]
PRÉSENT
A i m er.
PASSÉ
Avoir
aim é
PARTICIPE
[J'aimerais le travail si j'étais bien portant][Les élèves aimant, ayant aimé le travail
sont heureux]
PRÉSENT
J'
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
PASSÉ 1
PRÉSENT
PASSÉ
a i m er ais J'aurais
aim é
a i m er ais
T u aurais
aim é A i m ant
Ayant
aim er ait Il aurait
aim é
aim er ions Nous aurions aim é
PARTICIPE PASSÉ PASSIF
aim er iez Vous auriez
aim é
aim er aient Ils auraient
aimé
A i m é ; fém. aim ée.
aim é
1. Autre forme du conditionnel passé : J'eusse aimé; tu eusses aimé; il eût aime;
nous eussions aimé ; vous eussiez aime; ils eussent aimé.
PREMIER GROUPE DES VERBES.
REMARQUES
SUR CERTAINS
VERRES.
267
M e n e r , je m è n e . — C é d e r , je cède.
A p p e l e r , j ' a p p e l l e . — Jeter, je jette.
P e r c e r , nous perçons. — V e n g e r , nous v e n g e o n s .
511. Les verbes comme mener, céder, qui ont un e muet
ou un é fermé à l'avant-dernière syllabe de l'infinitif, changent cet e muet ou cet é fermé en è ouvert lorsqu'il est suivi
d'une syllabe muette : mener, céder, révéler, compléter,
abréger, font je mène, je cède, je révèle, je complète,
j'abrège.
Cependant les verbes qui ont un accent aigu à l'infinitif le gardent
au futur et au conditionnel : céder, je céderai, je céderais.
512. Les verbes suivants en eler, eter, redoublent la consonne l ou t devant un e muet et font : j'amoncelle, je jetterai, etc. :
amonceler.
appeler,
atteler,
banqueter,
bosseler,
briqueter,
cacheter,
canneler,
caqueter,
carreler,
chanceler,
ciseler,
colleter,
déchiqueter,
denteler,
empaqueter,
ensorceler,
épeler,
étinceler,
feuilleter,
ficeler,
fureter,
haleter,
javeler,
jeter,
morceler,
museler,
niveler,
râteler,
renouveler,
ressemeler,
ruisseler,
souffleter,
tacheter,
voleter.
5 1 3 . Acheter, becqueter, bourreler, breveter, celer, crocheter, décolleter, démanteler, écarteler, épousseter, étiqueter, geler, harceler,
inquiéter,
prendre un accent grave sur l'e : je cèle, il gèle, nous achèterons, etc.
514. Les verbes comme percer, effacer, tracer, etc.
prennent une cédille sous le c toutes les fois que cette lettre est
devant un a ou un 0 : je perçais, nous effaçons.
515. Les verbes comme venger, manger, loger, etc.,
prennent e muet après le g toutes les fois que cette lettre est
devant un a ou un 0 : je vengeais, nous mangeons.
516. Dans les verbes en éer, ier, comme créer, prier, les
voyelles é, i font partie du radical. Ces verbes font donc je
crée, je créerai, je prierai; — que nous créions, que nous
pri ions, etc.
517. Les verbes en oyer, uyer, comme employer, essuyer,
changent l'y en i devant un e muet : je coudoie, j'emploie,
j'essuie, etc.
REMARQUES SUR CERTAINS VERBES.
518. Les verbes en ayer, eyer, comme payer, grasseyer,
gardent ordinairement partout l'y : je paye, je payerai, je
grasseye, je grasseyerai.
Cependant les verbes en ayer peuvent changer l'y en i à la
troisième personne du singulier et à la troisième personne du
pluriel du présent de l'indicatif, ainsi qu'au futur et au présent du conditionnel. Ex, : Elle balaie. — Il balaiera. —
Ils paient. — Elle paierait. On peut aussi écrire : je paierai,
j'essaierai, etc.
REMARQUES SUR CERTAINS VERBES.
REMARQUES
SUR CERTAINS
VERBES.
DEUXIÈME
519.
VERBE
MODÈLE
DE
CONJUGAISON.
FINIR. (Radical fin — Terminaison ir.)
IMPERATIF
INDICATIF
[Je finis, j'ai fini, je finirai
PRÉSENT
[aujourd'hui]
Je
fin
is
Tu
finis
Il ou elle fin it
Il
Nous
finissons
Vous fin iss ez
Ils ou
Ils
Elles
finissent
IMPARFAIT
mon devoir)
PASSÉ
COMPOSÉ
fin
J'ai
i
T u as
fini
ou elle a fin i
Nous avons
fini
V o u s avez fin i
ou
°nt
fini
Elles
PLUS-QUE-PARFAIT
Je
finissais
J'avais
fini
Tu
fin
iss ais
T u avais
fin
i
Il
fin
iss ait Il a v a i t
fin
i
Nous
finissions
Nous avions
fini
Vous fin iss iez V o u s aviez fin i
Ils
fin
iss aient Ils a v a i e n t fin i
PASSÉ SIMPLE
[hier]
Je
fin
is
Tu
fin
is
Il
finit
Il
Nous fin îmes
V o u s fin îtes
Ils
finirent
PASSÉ
ANTÉRIEUR
(J'eus
fin
i
T u eus
fin
i
eut
fini
Nous eûmes fin i
V o u s eûtes fin i
Ils eurent
fini
FUTUR
FUTUR
[demain]
Je
fin
ir ai
Tu
fin
ir as
Il
finira
Il
Nous
finirons
Vous fin ir e z
Ils
finiront
Ils
ANTÉRIEUR
J'aurai
fin
i
T u auras
fin
i
aura
fini
Nous aurons
fini
Vous aurez fin i
auront
fini
CONDITIONNEL
[Je finirais mon devoir,
si j'avais le temps]
PRÉSENT PASSÉ 1
Je fin ir ais J'aurais fin i
Tu
fin
ir ais
T u aurais
fin
i
Il fin ir
ait Il aurait
fini
Nous
finirions
Nous aurions
fini
Vous fin ir iez
V o u s auriez fin i
Ils
finiraient
Ils
auraient
fini
[Finis, aie fini ton devoir]
PRÉSENT
PASSÉ
Finis
Fin iss ons
Fin iss e z
Aie
Ayons
Ayez
fin
fini
i
fin i
SUBJONCTIF
[Il faut que je finisse,
que j'aie fini mon devoir]
PRÉSENT
PASSÉ
Q. je
finisse
Q. tu fin iss es
Qu'il
finisse
Q. n. fin iss ions
Q. v. fin iss iez
Qu'ils
finissent
Que j ' a i e
fini
Que tu aies
fin
i
Qu'il ait
fini
Que nous ayons fin i
Que vous a y e z fin i
Qu'ils aient
fini
[Il fallait que je finisse,
que j'eusse fini mon devoir]
IMPARFAIT
PLUS-QUE-PARFAIT
Q. je
finisse
Q. tu
finisses
Qu'il
finît
Q. n. fin issions
Q. v .
finissiez
Qu'ils fin issent
Que j'eusse
fini
Que tu eusses
fini
Qu'il eût
fini
Que n. eussions fin i
Que v . eussiez fini
Qu'ils eussent fin i
INFINITIF
[Finir son devoir est bien]
PRÉSENT
PASSÉ
Fin ir
Avoir
fini
PARTICIPE
[On loue les élèves
finissant, ayant fini leurs devoirs]
PRÉSENT
Fin iss ant
PASSÉ
Ayant
fin
i
P A R T I C I P E PASSÉ PASSIF
F i n i ; fém. fin ie.
1. Autre forme du conditionnel passé : J'eusse fini ; tu eusses fini : il eût fini ; nous eussions
fini; vous eussiez fini; ils eussent fini.
DEUXIÈME
GROUPE DES VERBES.
REMARQUES SUR CERTAINS
VERBES.
520. Bénir a deux participes, béni, bénie, e t bénit,
bénite : ce dernier, qui n'est plus aujourd'hui qu'adjectif, est
usité seulement dans le langage religieux : pain bénit, eau
bénite.
521. Fleurir a d e u x formes, l'une régulière, fleurissant,
l'autre irrégulière, florissait, florissant, qui s'emploie au figuré
dans le sens de briller, prospérer.
522. Haïr ne s'écrit sans tréma qu'au singulier de Vindicatif présent : j e hais, t u hais, il hait, et à la deuxième personne du singulier de l'impératif : hais.
Les verbes en ir qui n'intercalent pas, comme finir, la syllabe iss
après le radical (finissons, finissant), sont classés parmi les verbes
du troisième groupe. (Voir page 279.)
TROISIÈME
523.
VERBE
MODÈLE
DE
CONJUGAISON.
ROMPRE. (Radical romp — Terminaison re.)
INDICATIF
IMPÉRATIF
[ Je romps, je rompis, je romprai le silence]
[Romps le silence]
PRÉSENT
[aujourd'hui]
Je
romps
Tu
romps
Il ou elle romp t Il
Nous
rompons
Vous
rompez
Ils ou )
Elles
rompent
IMPARFAIT
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
PRÉSENT
PLUS-QUE-PARFAIT
rompais
J'avais
rompu
rompais
T u avais
rompu
r o m p a i t Il a v a i t
rompu
romp ions Nous avions romp u
rompiez
Vous aviez r o m p u
romp aient Ils avaient romp u
PASSÉ SIMPLE
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
PASSÉ
[hier]
rompis
rompis
r o m p i t Il
romp îmes
rompîtes
romp irent
FUTUR
FUTUR
CONDITIONNEL
PASSÉ
rompe
rompes
rompe
rompions
rompiez
rompent
Que j ' a i e
Que tu aies
Qu'il ait
Que n. ayons
Que v . a y e z
Qu'ils aient
rompu
—u
—u
—u
—u
—u
PASSÉ 1
r o m p r a i s J'aurais
r o m p r a i s T u aurais
r o m p r a i t Il aurait
rompr ions N . aurions
rompr iez V . auriez
rompraient Ils auraient
[Il fallait que je rompisse,
que j'eusse rompu le silence]
IMPARFAIT
Que je
Que tu
Qu'il
Que n.
Que v .
Qu'ils
PLUS-QUE-PARFAIT
rompisse
rompisses
rompît
romp issions
rompissiez
rompissent
Que j'eusse
rompu
Que t u eusses
—u
Qu'il eût
—u
Que n. eussions — u
Que v . eussiez
—u
Qu'ils eussent
—u
INFINITIF
[Rompre le silence est parfois nécessaire]
PRÉSENT
Rompre
PASSÉ
Avoir
rompu
PARTICIPE
[Je romprais le silence,
si c'était nécessaire]
PRÉSENT
PRÉSENT
Que je
Que tu
Qu'il
Que n.
Que v .
Qu'ils
romp u
rompu
romp u
PASSÉ
ANTÉRIEUR
J'eus
rompu
T u eus
rompu
eut
rompu
Nous eûmes romp u
Vous eûtes r o m p u
Ils eurent
romp u
[demain]
ANTÉRIEUR
Je
rompr ai
J'aurai
romp u
Tu
rompr as
T u auras
romp u
Il
r o m p r a Il aura
rompu
Nous
r o m p r o n s Nous aurons romp u
Vous
rompr ez Vous aurez romp u
Ils
r o m p r o n t Ils auront
rompu
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
PASSÉ
COMPOSÉ
Romp s
Aie
J'ai
rompu
Rompons
Ayons
T u as
rompu Romp ez
Ayez
ou elle a romp u
Nous avons r o m p u
SUBJONCTIF
Vous avez
rompu
Ils ou }
[Il faut que je rompe,
o n t rom
u
P
Elles
que j'aie rompu le silence]
[En rompant le silence
on rend parfois service]
rompu
PRÉSENT
PASSÉ
rompu
Ayant
rompu
rompu Rompant
romp u
PARTICIPE PASSÉ PASSIF
romp u
rompu
R o m p u ; fém. romp ue.
1. Autre forme du conditionnel passé : J'eusse rompu; tu eusses rompu; il eût rompu;
nous eussions rompu; vous eussiez rompu; ils eussent rompu.
TROISIÈME
GROUPE DES VERBES.
REMARQUES SUR CERTAINS VERBES.
524. Remarques sur certains verbes du troisième
groupe. — 1° Les verbes dont le radical est terminé par
un d, comme entendre, coudre, perdre, mordre, gardent le d
à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif :
il entend, il cou d, il per d, il mord. Dans ce cas, le d tient lieu
de t.
2° Les verbes en indre et en soudre perdent le d aux
deux premières personnes du singulier du présent de l'indicatif : je crain s, je pein s, tu absous; à la troisième personne,
ils s'écrivent régulièrement : il craint, il peint, il absout.
3° Les verbes en aître et en oître, comme connaître,
croître, prennent l'accent circonflexe sur i chaque fois que cet
i est suivi d'un t : il connaît, il croît, je connaîtrai, tu
croîtras.
4° Plaire, complaire, déplaire, prennent un accent
circonflexe à la 3 e personne du singulier du présent de l'indicatif : il plaît, il complaît, il déplaît.
5° Tous les verbes en e ndre prennent un e, sauf rép a ndre et
ép a ndre qui s'écrivent avec un a.
6° Il ne faut pas confondre les verbes à l'infinitif en ire avec
les verbes à l'infinitif en ir qui se conjuguent comme finir.
Tous les verbes en ire (excepté bruire, écrire, maudire et rire)
ont leur participe présent terminé par sant (prononcé zant) :
conduire, conduisant, luiire, luisant.
7° Il ne faut pas confondre les participes passés cru (du verbe
croire) et crû (du verbe croître); ce dernier a un accent circonflexe.
TROISIÈME GROUPE DES VERBES.
525. Remarques sur certains verbes du troisième
groupe (Suite). — 1 ° Les verbes comme recevoir,
apercevoir, etc., prennent une cédille sous le ç devant 0, u :
j'aperçois, je reçus.
2° Pouvoir, valoir, vouloir, se terminent par un x à
la première et à la deuxième personne du présent de l'indicatif : je peux, tu peux; je vaux, tu vaux; je veux, tu
veux.
Dans ce cas l'x tient lieu de s.
3° Pouvoir et voir prennent deux r au futur simple et au
présent du conditionnel : je pourrai, je verrai; je pourrais,
je verr ais.
4° Devoir, redevoir, mouvoir, prennent un accent
circonflexe sur l'u du participe passé masculin : dû, redû, mû.
REMARQUES SUR LA CONJUGAISON.
526. R E M A R Q U E S GÉNÉRALES SUR LES GROUPES DE V E R B E S . —
On a vu, par les leçons et les exercices qui précèdent, que :
1° Le 1 e r groupe des verbes de forme active, considérés au point
de vue de leur conjugaison, comprend les verbes en er dont la
première personne du singulier de l'indicatif présent se termine
par e. Ex. : aimer, chanter (j'aime, je chante).
On peut appeler ce 1 e r groupe de verbes le groupe des verbes en e.
2° Le 2 e groupe des verbes de forme active comprend les verbes
en ir dont la première personne du singulier de l'indicatif présent
se termine par is et qui ont le participe présent en issant. Ex. :
finir, grandir (je finis, je grandis, finissant, grandissant).
On peut appeler ce 2e groupe de verbes le groupe des verbes en is.
3° Le 3 e groupe des verbes de forme active, envisagés quant à
leur conjugaison, comprend :
1° les verbes en ir qui n'intercalent pas dans leur conjugaison
iss entre leur radical et leur terminaison (et qui ont le participe
présent en ant). Ex. : mentir, sentir, partir, dormir, courir, mourir, tenir, venir, acquérir, etc., qui font à la première personne
du singulier de l'indicatif présent : je men s, je sen s, je par s, je dor s,
je cour s, je meur s, je tien s, je vien s, j'acquier s, etc. ;
2° les verbes en oir comme voir, recevoir, apercevoir, qui font
à la première personne du singulier de l'indicatif présent :
je vois, je reçois, j'aperçois, etc.;
3° les verbes en re, comme rompre, conclure, paraître, lire, écrire,
mettre, etc., qui font à la première personne du singulier de l'indicatif présent : je romps, je conclus, je parais, je lis, j'écris, je mets, etc.
On peut appeler ce 3e groupe de verbes le groupe des verbes en s.
Dans certains verbes, toutefois, l'x tient lieu de s. : je peu x, je
vau x, je veu x.
REMARQUE. — Quelques verbes en ir, comme cueillir, offrir, ouvrir,
souffrir, etc., rangés dans le 3e groupe, ont, dans leur conjugaison, certaines terminaisons des verbes du 1 e r groupe : je cueill e, jo
' fr e, tu ouvre s,
il souffr e, cueille (impératif), etc. Cueillir et ses composés ont aussi le
futur en erai : je cueillerai. Mais ils se distinguent des verbes du 1 e r groupe
' fr irai, que j'ouvr isse, etc.
dans la plupart de leurs temps : je cueill is, jo
Le verbe vaincre s'écrit à la 3e personne du singulier de l'indicatif présent : il vainc, sans t.
VERBES
CONJUGUÉS
Aiment-ils?
INTERROGATIVEMENT.
Aurais-je reçu?
527. Pour conjuguer un verbe interrogativement, on met le
pronom sujet après le verbe dans les temps simples : Aimentils? Recevez-vous? ou après l'auxiliaire dans les temps composés : Ai-je aimé? Aurais-je reçu?
REMARQUE. — Les verbes ne peuvent se conjuguer interrogativement qu'au mode indicatif et au mode conditionnel.
528. Quand le verbe est terminé par un e muet à la première personne du singulier du présent de l'indicatif, on
remplace cet e muet par l'e fermé. Aimé-je?
529. Quand le verbe est terminé par une voyelle à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif, on met
un t entre le verbe et le pronom: Aime-t-il? A-t-il? Aimera-t-il?
REMARQUE. — On peut aussi écrire sans trait d'union entre le
verbe et le pronom : aiment ils, aurai je reçu, ai je aimé, recevez
vous, aime-t-il, aimera-t il. Mais on le maintient dans aimé-je,
puissé-je, etc.
530. Pour conjuguer un verbe négativement, c'est-à-dire
avec la négation ne... pas, ne... point, il suffit :
1 ° Pour les temps simples, d'intercaler ne entre le pronom
et le verbe : je ne veux pas, tu ne veux pas, etc.
2° Pour les temps composés, de placer le mot pas ou point
entre l'auxiliaire et le participe : je n'ai pas voulu, je n'aurais
pas voulu, etc.
Dans les verbes conjugués à la lois interrogativement et négativement, le pronom s'unit au verbe avec ou sans trait d'union. Ex. :
N'aimez-vous pas votre mère? — Ne savent-ils pas leur leçon? (Ou
n'aimez vous pas.... Ne savent ils pas..., etc.)
531. Quand la tournure interrogative est désagréable à
l'oreille, comme dors-je, vends-je, veux-je, etc., on se sert de
la locution est-ce que. E x . : Est-ce que je dors? est-ce que je
vends? est-ce que je veux?
VERBES CONJUGUÉS INTERROGATIVEMENT.
TERMINAISONS COMMUNES.
IND.
IMPAR.
1re p
ais,
ai,
2e p. s,
ais,
as,
(communes à tous les verbes)
38 p
ait,
a,
ons,
1 r e p . ons, ions,
28 p. ez
iez,
ez,
3e p. ent, aient,
ont,
282
TERMINAISONS
COMMUNES.
Terminaisons
IND.
P
IMPAR.
SUBJ.
PRES.
PRES.
ais,
ais,
ait,
ions,
iez,
aient,
e,
es,
e,
ions,
iez,
ent.
COND.
SUBJ.
PRES.
PRES.
FUTUR
RES.
38 p
ait,
1re p. ons, ions,
e
2 p. ez
iez,
3e p. ent, aient,
COND.
FUTUR
PRES.
a,
ons,
ez,
ont,
ait,
ions,
iez,
aient,
e,
ions,
iez,
ent.
532. Présent de l'indicatif. — La deuxième personne
du singulier du présent de l'indicatif se termine par un s : Tu
aimes, tu finis, tu reçois, tu romps.
Rappelons que tu peux, tu vaux, tu veux font exception.
533. La troisième personne du présent de l'indicatif se termine souvent par un t : il finit, il reçoit, il rompt.
Les verbes en er font exception : il chante, il loue, n'ont pas de t.
Mais ce t reparaît dans le verbe conjugué interrogativement :
chante-t-il ? aime-t-il ?
Dans quelques verbes, comme il perd, il rend, il vend, etc., le
t est remplacé par un d.
534. Les trois personnes du pluriel sont ordinairement
terminées en ons, ez, ent.
535. Imparfait. — Dans tous les verbes, les terminaisons de l'imparfait sont les mêmes : ais, ais, ait, ions,
iez, aient.
536. Passé simple. — Le passé simple a un t à la troisième personne, sauf dans les verbes en er : il aima.
Ce t reparaît dans la tournure interrogative : aima-t-il?
Il y a toujours un accent circonflexe sur la première et la
deuxième personne du pluriel : nous aimâmes, vous reçûtes.
537. Futur. — Dans tous les verbes, on forme le futur
de la même manière, c'est-à-dire en ajoutant à l'infinitif du
verbe le présent de l'indicatif du verbe avoir (ai, as, a, etc.) :
d'où aimerai, as, a.
Mais au pluriel on retranche av : aimer (av) ons, aimer(av)ez,gement
recevoir,
etc.
Dansverbes
Les
de
les
je vrecevrai.
verbes
en
avoir
u. en
et
Exceptions
savoir
oir, onfont
:retranche
jej'aurai,
pourvoirai,
oi
je saurai,
: jedevoir,
prévoirai.
parjeledevrai;
chan-
TERMINAISONS
COMMUNES.
283
538. Conditionnel présent. — On forme le conditionnel
(comme le futur) d'une manière identique pour tous les verbes:
c'est-à-dire en ajoutant ais, ait, ions, iez, aient à l'infinitif
du verbe.
On dit : je devrais, je recevrais, j'aurais, je saurais, etc.
539. Impératif. — La deuxième personne du singulier de
l'impératif se termine par un e (et non par es) dans les verbes
en er : chante, aime; — ainsi que dans les verbes avoir,
savoir, cueillir, offrir, ouvrir, tressaillir et leurs composés,
qui font aie, sache, cueille, offre, ouvre, tressaille.
Mais l's reparaît devant un mot commençant par une voyelle,
tel que y ou en. E x . : Chante s-en une partie, cueille s-en.
Aller, qui fait va à l'impératif, prend aussi un s comme dans va s-y.
Tous les autres verbes ont leur impératif singulier terminé
pars : finis, reçois, romps.
540. Imparfait du subjonctif. — L'imparfait du subjonctif a toujours un accent circonflexe à la 3e personne du singulier : qu'il
aimât, qu'il finît, etc.
541. T e m p s composés. — Pour former les temps composés on emploie les auxiliaires avoir ou être avec le participe passé.
Avoir et être perdent alors leur sens propre de posséder, d'exister, et ne marquent plus que le temps.
REMARQUES SUR LES VERBES.
REMARQUES SUR LES VERBES.
REMARQUES SUR LES VERBES.
REMARQUES SUR LES VERBES.
REMARQUES SUR LES VERBES.
RÉCAPITULATION
DU VERBE
Personnes — Nombres — Modes — Temps.
Verbes
AVOIR.
auxiliaires. . . . ÊTRE.
VERBE.
1°
Verbes du type AIMER : Présent en e.
Conjugaison.
2° Verbes du type FINIR.
(3 groupes de verbes)
3° Tous l e s a u t r e s
verbes.
Présent en is.
p a r ti c i pe en issant.
Conjugaison interrogative : aimé-je?aima-t-il?
542. Fonctions du verbe à l'infinitif dans la proposition. — Le verbe à l'infinitif, employé comme
nom, peut être sujet, attribut, complément d'un nom ou d'un
adjectif, complément d'un verbe, etc. Ex. : Mentir (sujet) est
honteux; le moment de partir (compl. d'un nom) est arrivé;
il sait jouer (compl. direct), etc.
DU VERBE.
RÉCAPITULATION,
RÉCAPITULATION
DU
VERBE.
FORME ACTIVE
ET SENS TRANSITIF.
293
Le loup mange l'agneau;
le bon écolier obéit à son maître.
543. F O R M E A C T I V E . — L e v e r b e à la f o r m e a c t i v e présente une a c t i o n f a i t e p a r le sujet.
D a n s : Le loup m a n g e l'agneau, l'action de manger est f a i t e
par le sujet le loup : ce sujet le loup est agissant; il j o u e un
rôle actif. O n dit alors q u e l e v e r b e mange est à la f o r m e a c t i v e .
Q u a n d j e dis : Le loup bondit sur sa proie, le verbe bondir,
qui m a r q u e une action faite par le sujet, est également un
verbe à la f o r m e a c t i v e .
ou
544. L e s v e r b e s e m p l o y é s à la forme active sont t r a n s i t i f s
intransitifs.
545. U n v e r b e à la forme active est t r a n s i t i f q u a n d l'action
faite p a r le sujet passe sur un complément direct ou indirect
d'objet : E x . : Le maître récompense cet élève; le bon écolier
obéit à son maître.
Dans : Le maître récompense cet élève, le verbe récompense est
dit transitif direct, parce que l'action faite par le sujet passe sur
un complément direct d'objet. — Dans : Le bon écolier obéit à son
maître, le verbe obéit est dit transitif indirect parce que l'action
faite par le sujet passe sur un complément indirect d'objet.
FORME ACTIVE ET SENS
TRANSITIF.
FORME PASSIVE.
295
L'agneau a été m a n g é par le loup.
546. FORME PASSIVE. — Un verbe est à la forme passive
quand il exprime une action subie, supportée par le sujet
Ex. : L'agneau a été mangé par le loup.
547. Tout verbe transitif peut être employé à la forme passive à la condition que ce verbe ait un complément direct d'objet.
Manger est verbe actif dans : le chat mange la souris; il devient
verbe passif dans : la souris est mangée par le chat.
On voit que, pour faire passer une phrase de l'actif au passif, on
prend le complément direct d'objet de la forme active pour en faire
le sujet de la forme passive.
548. Le verbe à la forme passive se conjugue à l'aide de
l'auxiliaire être, suivi d'un participe passé, qui est l'attribut
du sujet et qui s'accorde avec lui.
Ex. : Je suis aimé, elle est aimée, ils sont aimés, etc.
FORME PASSIVE
FORME
PASSIVB
549. M O D È L E D E CONJUGAISON : ÊTRE AIMÉ.
IMPÉRATIF
INDICATIF
[Je suis, je jus,
je serai aimé par mes parents]
PRÉSENT
[aujourd'hui]
Je suis
T u es
Il est
N . sommes
Vous êtes
Ils sont
PASSÉ
COMPOSÉ
aim é J'ai été
aim é T u as été
aim é Il a été
aim és N . avons été
aim és V o u s a v e z été
aim és Ils o n t été
IMPARFAIT
J'étais
T u étais
Il était
Nous étions
Vous étiez
Ils étaient
PRÉSENT
PASSÉ
Sois
aim é A i e été
aim é
aim és A y o n s été
aim és
aim é Soyons
Soyez
aim
és
A
y
e
z
été
aim és
aim é
aim é
aim és
SUBJONCTIF
aim és
[Il faut que je sois,
aim és
que j'aie été aimé par mes parents]
PLUS-QUE-PARFAIT
aim é J ' a v a i s été
aim é T u a v a i s été
aim é Il a v a i t été
aim és N . avions été
aim és V . aviez été
aim és Ils a v a i e n t été
PASSÉ SIMPLE
| Sois aimé par les parents]
aim é
aim é
aimé
aimés
aim és
aimés
PRÉSENT
Que je sois
Que t u sois
Qu il soit
Q. n. soyons
Que v . soyez
Qu'ils soient
PASSÉ
aim é Que j ' a i e été
— é Que tu aies été
— é Qu'il ait été
— és Q. n. ayons été
— és Que v . ayez été
— és Qu'ils aient été
aimé
aim é
aim é
aim és
aim és
aim és
PASSÉ
[hier]
ANTÉRIEUR
[Il fallait que je fusse,
que j'eusse été aimé par mes parents]
Je fus
aim é J'eus été
aim é
T u fus
aim é T u eus été
aim é
IMPARFAIT
PLUS-QUE-PARFAIT
Il fut
aim é Il eut été
aim é
aimé
Nous fûmes aim és N . eûmes été
aim es Q. je fusse aim é Que j'eusse été
—é
Vous fûtes aim és V . eûtes été
aim es Q. t u fusses — é Q . tu eusses été
— é Qu'il eût été
—é
Ils furent
aim és Ils eurent été
aim és Qu'il fût
Q. n. fussions — és Q . n. eussions été — és
FUTUR
FUTUR
Q. v . fussiez — és Q . v . eussiez été — é s
Qu'ils fussent — és|Qu'ils eussent été — és
[demain]
ANTÉRIEUR
Je serai
aim é J'aurai été
aim é
T u seras
aim é T u auras été
aim é
INFINITIF
Il sera
aim é Il aura été
aim é
[Il faut être aimé de ses parents]
Nous serons aim és N . aurons été a i m és
V o u s serez a i m és V . aurez été
a i m és
PRÉSENT
PASSÉ
Ils seront
aim és Ils auront été a i m és
Être
aim é A v o i r été
aim é
CONDITIONNEL
[Je serais aimé par mes parents
si j'étais laborieux]
PRÉSENT
Je serais
T u serais
Il serait
N . serions
Vous seriez
Ils seraient
PASSÉ 1
aim é J'aurais été
aim é T u aurais été
aim é Il aurait été
aim és N . aurions été
aim és V . auriez été
aim és Ils auraient été
PARTICIPE
[Étant aimé de ses parents,
il est heureux]
aim é
PRÉSENT
PASSÉ
aim é
a i m é A y a n t été
aim é É t a n t
aim és
PARTICIPE PASSÉ
aim és
aim és
A i m é ; fém. aim ée.
aim é
1. Autre forme du conditionnel passé : J'eusse été aimé, tu eusses été aimé,il eût été aimé, nous
eussions été aimes, vous eussiez été aimés, ils eussent été aimés.
FORME PASSIVE
FORME ACTIVE
ET SENS
INTRANSITIF.
Paul dort; le chien aboie.
550. Un verbe à la forme active est intransitif quand ce
verbe suffit à lui seul pour exprimer l'action faite parle sujet.
Ex. : Paul dort, le chien aboie.
Dans Paul dort, le verbe dort exprime entièrement l'action
par le sujet Paul; cette action reste dans le sujet; elle ne
pas sur un complément d'objet.
Il en est de même dans : Le chien aboie. Le verbe aboyer
pour exprimer complètement l'action qu'il représente et pour
quer ce que fait le sujet le chien.
Les verbes dort et aboie sont des verbes intransitifs.
faite
passe
suffit
indi-
5 5 1 . REMARQUE. — Un verbe peut être intransitif avec un complément exprimant la circonstance. E x . : Le chien aboie avec force.
552. Les temps composés des verbes intransitifs sont formés
tantôt avec l'auxiliaire être, tantôt avec l'auxiliaire avoir,
Ex. : Je suis arrivé,j'aidormi.
553. Quelques v e r b e s i n t r a n s i t i f s se conjuguent toujours avec
l'auxiliaire être. Exemples : aller, arriver, décéder, éclore,
mourir
D'autres, tels que courir, dormir, languir, marcher, vivre, succomber, etc., ne prennent que l'auxiliaire avoir.
D'autres enfin, tels que descendre, passer, tomber, accourir, demeurer, disparaître, apparaître, rester, etc., prennent tantôt avoir
et tantôt être, selon qu'on veut exprimer une action ou un état.
Ex. : Il a passé en Afrique au mois de mai (c'est-à-dire : C'est au
mois de mai qu'il a fait l'action d'aller en Afrique). — Il est passé
en Afrique depuis vingt ans (c'est-à-dire : Il est résidant en Afrique
depuis vingt ans).
554. Lorsque ces verbes s'emploient au sens transitif, ils
prennent naturellement l'auxiliaire avoir : Ilamonté l'escalier.
— Nous avons descendu nos livres. — Il a passé la rivière.
Quelques verbes comme demeurer, échapper, expirer, rester,
convenir, changent d'auxiliaire en changeant de sens.
Par exemple convenir (dans le sens de plaire) prend l'auxiliaire
avoir : Ce discours ne m'a pas convenu; mais, dans le sens de faire
une convention, il prend l'auxiliaire être : Nous sommes convenus
d'agir ainsi.
555. Dans les verbes intransitifs conjugués avec être, le participe passé s'accorde toujours avec le sujet du verbe. Ex. :
Il est arrivé, elle est arrivée, ils sont arrivés, etc.
FORME ACTIVE ET SENS
INTRANSITIF.
Il ne faut pas confondre un verbe intransitif conjugué avec être,
comme il est venu, il est resté, avec un verbe à la forme passive,
comme il est blâmé, il est pris. Le verbe intransitif est au temps
passé, le verbe à la forme passive au temps présent.
FORME ACTIVE ET SENS INTBANSITIF.
VERBE
INTRANSITIF.
556. MODÈLE D E CONJUGAISON : TOMBER.
Radical tomb
Terminaison er.
INDICATIF
IMPÉRATIF
[Je tombe, je tombai en chemin)
PRÉSENT
[aujourd'hui]
Je
tombe
Tu
tomb es
I l tomb e
Il
Nous tomb ons
Vous t o m b ez
Ils
Ils
Elles
tombent
IMPARFAIT
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
tomb
tomb
tomb
tomb
tomb
tomb
tombe
pas
en
chemin]
PASSÉ
COMPOSÉ
Je suis
tombé
T u es
tomb é
est
tomb é
N . sommes
tombés
V o u s êtes
t o m b és
sont
t o m b és
Elles sont
t o m b ées
PRÉSENT
PASSÉ
Tomb e
T o m b ons
Tomb ez
Sois
Soyons
Soyez
tomb é
t o m b és
t o m b és
SUBJONCTIF
[Il ne faut pas que je tombe,
que je sois tombé en chemin]
PLUS-QUE-PARFAIT
ais
J'étais
ais
T u étais
ait
Il
était
ions
N . étions
iez
V . étiez
aient
Ils étaient
PASSÉ SIMPLE
[Ne
tomb
tomb
tomb
tomb
tomb
tomb
é
é
é
és
és
és
PRÉSENT
PASSÉ
Q. je t o m b e
Q. tu t o m b es
Qu'il tombe
Q. n. t o m b ions
Q. v . t o m b iez
Qu'ils t o m b ent
Que je sois
Que tu sois
Qu'il soit
Q . n. soyons
Q . v . soyez
Qu'ils soient
tomb é
tomb é
tombé
t o m b és
tomb és
t o m b és
PASSÉ
[hier]
Je
t o m b ai
Tu
tomb as
Il
tomb a
Il
Nous t o m b âmes
Vous tomb âtes
Ils
tombèrent
ANTÉRIEUR
[Il ne fallait pas que je tombasse,
que je fusse tombé en chemin]
Je fus
tomb é
T u fus
tomb é
IMPARFAIT
PLUS-QUE-PARFAIT
fut
t o m b é Q. je t o m b asse
Que je fusse
tomb
N . fûmes
tomb és
Q. t u t o m b asses
Q. tu fusses
tomb
Vous fûtes
t o m b és Qu'il t o m b ât
Qu'il fût
tomb
Ils furent
tombés
Q. n. t o m b assions Q. n. fussions
tomb
Q. v . t o m b assiez Q. v. fussiez
tomb
FUTUR
FUTUR
Qu ils t o m b assent Qu'ils fussent
tomb
[demain]
ANTÉRIEUR
Je
tomb er ai
Je serai
tomb é
INFINITIF
Tu
tomb er as
T u seras
tomb é
Il
t o m b e r a Il sera
tombé
[Il ne faut pas tomber en chemin]
Nous t o m b er ons N . serons
tomb és
Vous t o m b er e z
Vous serez
tomb és
PRÉSENT
PASSÉ
Ils
t o m b er ont Ils seront
tomb és
T o m b er
Être t o m b é
CONDITIONNEL
PARTICIPE
[Je tomberais en chemin,
si je n'y prenais garde]
PRÉSENT
Je
Tu
Il
Nous
Vous
Ils
PASSÉ 1
tomb er ais
Je serais
tomb er ais T u serais
t o m b e r a i t Il serait
t o m b er ions N . serions
tomb er iez V . seriez
t o m b er aient Ils seraient
é
é
é
és
és
és
tomb é
tomb é
tombé
t o m b és
t o m b és
tomb és
[Les soldats tombant en chemin
sont recueillis par l'ambulance]
PRÉSENT
T o m b ant
PASSÉ
|
Étant
tomb é
PARTICIPE PASSÉ
T o m b é ; fém. T o m b ée
1. Autre forme du conditionnel passé : Je fusse tombé, tu fusses tombé, il fût tombé, nous fussions tombés; vous fussiez tombés, Ils fussent tombés.
FORME ACTIVE ET SENS
INTRANSITIF.
FORME ACTIVE ET SENS
INTRANSJT1F.
FORME
PRONOMINALE.
Il se flatte. — Je me rappelle cette date.
557. FORME PRONOMINALE. — Un verbe est employé à la
forme pronominale quand il se conjugue avec deux pronoms de la même personne. Ex. : Il se flatte — je me rappelle
cette date — ils se battent — cela se vend cher.
558. Quand l'action se reporte, se réfléchit sur le sujet, on
appelle ce verbe pronominal réfléchi.
Ainsi, il se flatte, tu te blesses, je me rappelle, sont des verbes
pronominaux réfléchis (il flatte lui, tu blesses toi, je rappelle
à mol).
Quand plusieurs sujets font l'un sur l'autre l'action marquée
par le verbe, ce verbe s'appelle pronominal réciproque.
Ainsi, dans : Le loup et le chien se battent, se battent est un verbe
pronominal réciproque (ils se battent l'un l'autre).
Mais il y a des verbes employés à la forme pronominale qui
ne sont ni réfléchis, ni réciproques.
Ex. : S'emparer, s'enfuir, s'évanouir, se repentir, s'écrou
ler, etc., qui ont toujours la forme pronominale; s'apercevoir
de, se douter de, s'attendre à, etc.; se vendre, se louer, etc.
On ne peut pas dire, en effet : j'empare moi, tu enfuis toi, il écroule
soi, etc. De même quand je dis : Cette viande se vend cher, on ne
peut pas tourner par : Cette viande vend soi-même cher.
559. Voici les principaux verbes ayant toujours la forme pronominale :
s'abstenir,
s'accouder,
s'accroupir,
s'adonner,
s'agenouiller,
s'agriffer,
s'aheurter,
s'arroger,
se blottir,
se cabrer,
se dédire,
se défier,
se démener,
se désister,
s'ébahir,
s'écrier,
s'écrouler,
s'emparer,
s'empresser,
s'en aller,
s'enquérir,
s'enquêter,
s'évader,
s'évanouir,
s'évertuer,
s'extasier,
se gargariser,
se gendarmer,
s'ingénier,
s'ingérer,
se méfier, .
se méprendre,
se moquer,
s'opiniâtrer,
se parjurer.
se ratatiner,
se raviser,
se rebeller.
se récrier,
se réfugier,
se remparer,
se rengorger,
se repentir,
se souvenir, etc.
560. Les verbes à la forme pronominale se conjuguent avec
deux pronoms; ces pronoms doivent toujours être de la même
FORME PRONOMINALE.
personne, puisque c'est le sujet qui supporte lui-même l'action qu'il accomplit (je me lève, tu te nuis, etc.).
Cependant il n'y a qu'un seul pronom à l'impératif, à l'infinitif et au participe : repens-toi, se repentir, se repentant,
s'étant repenti.
561. Les verbes à la forme pronominale forment toujours
leurs temps composés avec l'auxiliaire être.
Ex. : Nous nous sommes repentis; — elles se seront blâmées.
FORME PRONOMINALE.
VERBE
À
LA
FORME
PRONOMINALE.
562. MODÈLE D E CONJUGAISON : SE REPENTIR
Radical repent | Terminaison ir.
IMPÉRATIF
INDICATIF
[Je me repens, je me repentis,]
[je me repentirai de ma faute]
[Repens-toi de ta faute]
PRÉSENT
PRÉSENT
PASSÉ
[aujourd'hui]
. COMPOSÉ
Je me repen
s
Je me suis repent i
T u te repen
s
T u t'es
— i
Il se repen t
Il
s'est
— i
N . n. repent ons N . n sommes — is
V v . repent e z
Vous v . êtes
— is
Ils se r e p e n t e n t
Ils
se sont
—is
IMPARFAIT
Je me
T u te
Il se
N. n.
V. v.
Ils se
PLUS-QUE-PARFAIT
repent ais
Je m'étais repent i
repent ais
T u t'étais
— i
repent ait
Il
s'était
— i
repent ions
N . n. étions
— is
repentiez
V . v . étiez
—is
r e p e n t a i e n t Ils s'étaient
—is
PASSÉ SIMPLE
[hier]
Je me repent is
T u te repent is
Il se r e p e n t i t
Il
N . n. r e p e n t î m e s
V . v . repentîtes
Ils se repent irent
FUTUR
[
PASSÉ
R e p e n s-toi.
R e p e n t ons-nous.
Repent ez-vous.
[Inusité.]
SUBJONCTIF
[Il faut que je me repente,
que je me sois repenti de ma faute]
PRÉSENT
PASSÉ
Q. je me r e p e n t e
Q. tu te repentes
Qu'il se repente
Q. n. n. repentions
Q. v . v . r e p e n t i e z
Qu'ils se repentent
Q.je me sois
repent i
Q. tu te sois
— i
Qu'il se soit
— i
Q . n. n. soyons
— is
Q. v . v . soyez
— is
Qu'ils se soient
— is
PASSÉ
[Il fallait que je me repentisse,
ANTÉRIEUR
que je me fusse repenti de ma faute]
Je me fus repent i
T u te fus
— i
IMPARFAIT
PLUS-QUE-PARFAIT
se fut
—i
Q . je me fusse r e p e n t i
N . n. fûmes
— i s Q. j . me repentisse
—i
V . v . fûtes
— i s Q. t u te repent isses Q. tu te fusses
Qu'il se fût
—i
Ils se furent
— is Qu'il se repentît
Q. n. n. repent issions Q. n. n. fussions
— is
Q. v. v. repent issiez Q. v . v . fussiez
— is
FUTUR
Q.'ils se repentissent Qu'ils se fussent
— is
ANTÉRIEUR
[demain]
Je me repent ir ai
Je me serai repent i
T u te repent ir as
T u te seras
— i
Il se r e p e n t i r a Il se sera
—i
N . n. repent ir ons N . n. serons
— is
V . v . repent ir e z
V . v . serez
— is
Ils se r e p e n t i r o n t Ils se seront
—is
INFINITIF
[Il faut se repentir de sa faute]
PRÉSENT
Se repent ir
PASSÉ
S'être repenti
CONDITIONNEL
[Je me repentirais
si j'avais commis une faute]
PRÉSENT
Je me
T u te
Il se
N . n.
V. v.
Ils se
PASSÉ1
r e p e n t i r a i s Je me serais r e p e n t i
repent ir ais
T u te serais
— i
repent ir ait Il se serait
— i
repent ir ions N . n. serions
— is
repent ir iez V . v . seriez
— is
repent ir aient Ils se seraient — is
PARTICIPE
[L'enfant se repentant de sa faute
mérite son pardon]
PASSÉ
PRÉSENT
Se repent ant.
S'étant repent i.
PARTICIPE PASSÉ
R e p e n t i ; fém. r e p e n t i e .
1. Autre forme du conditionnel passé : Je me fusse repenti, tu te fusses repenti, il se fût
repenti, nous nous fussions repentis, vous vous fussiez repentis, ils se fussent repentis.
FORME PRONOMINALE.
FORME PRONOMINALE.
VERBE
IMPERSONNEL.
Il neige. — Il pleut. — Il tonne.
563. Le verbe impersonnel exprime une action qu'on ne
peut attribuer à aucun sujet, à aucune personne déterminée.
Ex. : Il neige, — il pleut, — il tonne.
564. Le verbe impersonnel ne s'emploie qu'à la troisième
personne du singulier, et il est toujours précédé du pronom
neutre il.
Ce verbe est aussi appelé verbe unipersonnel, parce qu'il n'a
qu'une seule personne.
565. REMARQUE. — Outre les verbes impersonnels par
nature, comme il pleut, il neige, on peut employer impersonnellement d'autres verbes.
Ex. : Il fait beau; il convient d'obéir; il y a longtemps.
566. M O D È L E D E CONJUGAISON : TONNER
Radical tonn
|
Terminaison er
SUBJONCTIF
INDICATIF
PRÉSENT
Il tonn e
PASSÉ COMPOSÉ
| Il a tonn é
IMPARFAIT
PLUS-QUE-PARFAIT
Il avait tonn é
Il tonn ait
PASSÉ SIMPLE
PRÉSENT
Qu'il tonn e
IMPARFAIT
PLUS-QUE-PARFAIT
Qu'il tonn ât
Qu'il eût tonn é
PASSÉ ANTÉRIEUR
INFINITIF
Il eut tonn é
Il tonn a
FUTUR
FUTUR ANTÉRIEUR
Il aura tonn é
tonn er a
PASSE
PRÉSENT
PASSÉ
Il aurait tonn é
PASSÉ (2e forme).
Il eût tonn é
Avoir tonn é
Tonn er
PARTICIPE
CONDITIONNEL
Il tonn e rait
PASSÉ
Qu'il ait tonn é
PRESENT
Tonn ant
PASSE
Ayant tonn é
PASSÉ
Tonn é.
VERBE IMPERSONNEL.
PARTICULARITÉS
DE CONJUGAISON.
567. Un certain nombre de verbes ne se conjuguent pas
exactement d'après les modèles précédents de conjugaison
des verbes à la forme active :
(aimer; finir; rompre).
Dans les verbes qui se conjuguent exactement sur ces modèles,
le radical reste invariable et les terminaisons seules changent selon
les temps, les modes et les personnes (chanter, chantons, chanterai]
grandir, grandissais, grandirions). Au contraire, dans certains
verbes, le radical ne s'écrit pas de la même manière à tous les temps
(tenir, je tiens, — vouloir, veuillez, je veux; — savoir, sache, je
sus, etc.).
568. REMARQUE. —On appelle verbe défectif un verbe qui manque
de certains modes, de certains temps ou de certaines personnes.
PARTICULARITÉS DE CONJUGAISON
DE CERTAINS VERBES
CLASSÉS PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE AVEC LES PRINCIPALES DIFFICULTÉS
DE LEUR CONJUGAISON
Absoudre, Ind. prés. j'absous, il
absout, n. absolvons, ils absolvent; Imparf. j'absolvais ; pas de passé simp. ; Fut.
j'absoudrai. — Cond. prés, j'absoudrais.
— lmpér. absous, absolvons, absolvez. —
Subj. prés. que j'absolve, que n. absolvions. Pas d'Imparf. du subj. — Part.
absolvant, absous, absoute.
abstenir (s'), comme tenir.
accroire, comme croire, usité seulement à l'inf. prés.
accroître, comme croître, mais le
part. pass. (accru) ne prend pas d'accent
circonflexe.
acquérir, Ind. prés. j'acquiers, il
acquiert, n. acquérons, ils acquièrent;
Imparf. j'acquérais ; Passé simp. j'acquis ;
Fut. j'acquerrai. — Cond. prés. j'acquerrais. — Impér. acquiers, acquérons, acquérez. — Subj. prés. que j'acquière,
qu'il acquière, que nous acquérions, qu'ils
acquièrent; Imparf. que j'acquisse, que
n. acquissions. — Part. acquérant, acquis, acquise.
simp. j ' a l l a i ; Passé comp. je suis allé {on
dit aussi, en employant le verbe être,
j ' a i été) ; Fut. j'irai. — Cond. prés. j'irais.
— Impér. va, allons, allez. — Subj. prés.
que j'aille, que n. allions, qu'ils aillent;
Imparf. que j'allasse, que n. allassions.
— Part. allant, allé, allée.
Ce verbe a emprunté ses temps à
différents verbes latins (vado, ire,
et peut-être adnare ou allare);
de là ses changements de radical.
a s s a i l l i r , Ind. prés. j'assaille, n. assaillons; Imparf. j'assaillais, n. assaillions ; Passé simp. j'assaillis ; Fut. j'assaillirai. — Cond. prés. j'assaillirais. —
Impér. assaille, assaillons, assaillez. —
Subj. prés. que j'assaille, que n. assaillions, qu'ils assaillent; Imparf. que
j'assaillisse, que n. assaillissions. — Part.
assaillant, assailli, assaillie.
a s s e o i r , Indic. prés. j'assieds, il assied, n. asseyons, ils asseyent; Imparf.
P o u r l e c h a n g e m e n t d e r a d i c a l : j'asseyais, n. asseyions; Passé simp. j'asa c q u ie rs, a c q u é r a n t
v o y . sis ; Fut. j'assiérai (on dit aussi j'asseyerai,
n. asseyerons). — Cond. prés. j'assiérais
Accent tonique.
(on dit aussi j'asseyerais, n. asseyerions,
etc.).
— Subj. prés. que j'asseye, que
aller, Ind. prés. je vais, tu vas, il va,
a. allons, ils v o n t ; Imparf. j ' a l l a i s ; Passé noua asseyions, qu'ils asseyent; Imparf.
PARTICULARITÉS DE CONJUGAISON.
cluions, qu'ils concluent; Imparf. que
je conclusse, que n. conclussions. —
Part. concluant, conclu, conclue.
conduire, Ind. prés. je conduis, n.
conduisons; Imparf. je conduisais; Passé
simp. je conduisis; Fut. je conduirai. —
Cond. prés. je conduirais. — Impér.
conduis, conduisons, conduisez. — Subj.
prés. que je conduise, que n. conduisions; Imparf. que je conduisisse, que
Boire, Ind. prés. je bois, n. buvons; nous conduisissions. — Part. conduisant,
Imparf. je buvais; Passé simp. je bus; conduit, conduite.
Fut. je boirai. — Cond. prés. je boirais.
confire, Ind. prés. je confis, n. con— Impér. bois, buvons, buvez. — Subj.
prés. que je boive, que n. buvions; Im- fisons; Imparf. je confisais; Passé simp.
je
confis; Fut. je confirai. — Cond. prés.
parf. que je busse, que n. bussions. —
je confirais. — Impér. confis, confisons,
Part. buvant, bu, bue.
confisez. — Subj. prés. que je confise,
Le composé imboire n'est plus usité que n. confisions; Imparf. inusité. —
qu'au participe passé imbu : être Part. confisant, confit, confite.
connaître, Ind. prés. je connais, il
imbu de mauvais principes.
connaît, n. connaissons; Imparf. je conbouillir, Indic. prés. je bous, il bout. naissais; Passé simp. je connus; Fut. je
n. bouillons; Imparf. je bouillais; Passé connaîtrai. — Cond. prés. je connaîtrais,
simp. je bouillis; Fut. je bouillirai. — — Impér. connais, connaissons, connaisCond. prés. je bouillirais. — Impér. bous, sez. — Subj. prés. que je connaisse, que
bouillons, bouillez. — Subj. prés. que je n. connaissions; Imparf. que je conbouille, qu'il bouille, que n. bouillions; nusse, que n. connussions. — Part.
Imparf. que je bouillisse, que n. bouil- connaissant, connu, connue.
lissions. — Part. bouillant, bouilli,
conquérir, comme acquérir.
bouillie.
construire, comme conduire.
braire, ce verbe ne s'emploie guère
contraindre, comme craindre.
(dit l'Académie) qu'à l'infinitif et aux
contredire, comme dire, excepté
troisièmes personnes de l'indicatif pré- à la 2 e pers. du plur. de l'ind. prés.
sent, du futur et du conditionnel : braire,
il brait, ils braient, il braira, ils brai- v. contredisez, et de l'impér. contredisez.
coudre, Ind. prés. je couds, il coud,
ront, il brairait, ils brairaient.
n. cousons; Imparf. je cousais; Passé
bruire, ce verbe n'a que les formes simp. je cousis ; Fut. je coudrai. — Cond.
suivantes : bruire, il bruit, il bruissait, prés. je coudrais. — Impér. couds, couils bruissaient. Bruyant (formé de bruire, sons, cousez. — Subj. prés. que je couse,
comme fuyant de fuir) est plutôt au- que n. cousions; Imparf. que je coujourd'hui un adjectif qu'un participe sisse, que n. cousissions. — Part. couprésent.
sant, cousu, cousue.
Ceindre, comme peindre.
courir, Ind. prés. je cours, il court,
n.
courons; Imparf. je courais; Passé
chaloir, vieux mot qui ne s'emploie
qu'impersonnellement et ne se dit guère simp. je courus; Fut. je courrai. — Cond.
prés.
je courrais. — Impér. cours, couque dans cette phrase : Il ne m'en chaut
rons, courez. — Subj. prés. que je coure,
(je ne m'en soucie guère).
qu'il coure, que n. courions ; Imparf. que
choir (tomber), ce verbe ne s'emploie je courusse, que n. courussions. — Part.
qu'à l'infinitif et dans un petit nombre courant, couru, courue.
de cas ; Fut. il cherra. — Part. pas. chu.
Outre courir, notre vieille langue avait
clore, ce verbe n'a que : le part. passé aussi la forme courre, qu'on retrouve
clos, close; les trois personnes du singu- dans chasse à courre (chasse à courir).
lier du prés. de l'indic. je clos, tu clos, il
couvrir, comme ouvrir.
clôt; le fut. je clorai, etc.; le cond. prés.
craindre, Ind. prés. je crains, il
je clorais, etc.; l'impér. sing. clos; le craint, n. craignons; Imparf. je craisubj. prés. que je close et les temps gnais; Passé simp. je craignis; Fut. je
composés.
craindrai. — Cond. prés. je craindrais.
conclure, Ind. prés. je conclus, n. — Impér. crains, craignons, craignez. —
concluons; Imparf. je concluais, n. con- Subj. prés. que je craigne, que n. craicluions; Passé simp. je conclus; Fut. je gnions; Imparf. que je craignisse, que
conclurai. — Cond. prés. je conclurais. — n. craignissions. — Part. craignant,
Impér. conclus, concluons, concluez. — craint, crainte.
croire, Ind. prés. je crois, il croit,
Subj. prés. que je conclue, que n. conque j'assisse, que n. assissions. — Part.
asseyant, assis, assise.
Ce verbe se conjugue aussi de la manière suivante : Ind. prés. j'assois (sans
e intérieur), n. assoyons, ils assoient;
Imparf. j'assoyais; Fut. j'assoirai, etc.).
astreindre, comme peindre.
atteindre, comme peindre.
PARTICULARITÉS
DE CONJUGAISON.
n. croyons, ils croient; Imparf. je
croyais, n. croyions; Passé simp. je crus;
Fut. je croirai. — Cond. prés. je croirais.
— Impér. crois, croyons, croyez. —
Subj. prés. que je croie, que n. croyions,
que vous croyiez, qu'ils croient; Imparf.
que je crusse, que n. crussions. — Part.
croyant, cru, crue.
croître, Ind. prés. je croîs, il croît,
n. croissons; Imparf. je croissais; Passé
simp. je crûs; Fut. je croîtrai. — Cond.
prés. je croîtrais. — Impér. croîs, croissons, croissez. — Subj. prés. que je
croisse, que n. croissions; Imparf. que
je crusse, que n. crussions — Part. croissant, crû, crue.
cueillir, Ind. prés. je cueille, n.
cueillons; Imparf. je cueillais, n. cueillions ; Passé simp. je cueillis ; Fut. je cueillerai. — Cond. prés. je cueillerais. — Impér. cueille, cueillons, cueillez. — Subj.
prés. que je cueille, que n. cueillions;
Imparf. que je cueillisse, que n. cueillissions. — Part. cueillant, cueilli, cueillie.
cuire, comme conduire.
dusse, que n. dussions; — Part. devant,
dû, due.
dire, Ind. prés. je dis, il dit, n. disons,
v. dites, ils disent; Imparf. je disais ;
Passé simp. je dis; Fut. je dirai. — Cond.
prés. je dirais. — Impér. dis, disons, dites, — Subj. prés. que je dise, que n.
disions; Imparf. que je disse, que n. dissions. — Part. disant, dit, dite. — Le
composé redire est le seul qui fasse la
2 e pers. du plur. en tes : vous redites.
Les autres suivent la règle générale :
vous contredisez, vous dédisez. Maudire
redouble l's : nous maudi ss ons, vous
maudi ss ez.
dissoudre, comme absoudre.
distraire, comme traire.
dormir, Ind. prés. je dors, n. dormons; Imparf. je dormais; Passé simp. je
dormis; Fut. je dormirai. — Cond. prés.
je dormirais. — Impér. dors, dormons,
dormez. — Subj. prés. que je dorme, que
n. dormions; Imparf. que je dormisse,
que n. dormissions. — Part. dormant,
dormi.
Déchoir, Ind. prés. je déchois, n.
déchoyons, ils déchoient; pas d'Imp.;
Passé simp. je déchus; Fut. je décherrai,
— Cond. prés. je décherrais. — Impér.
déchois, déchoyons déchoyez. — Subj.
prés. que je déchoie, que n. déchoyions
qu'ils déchoient; Imparf. que je déchusse, que nous déchussions. — Part.
déchu, déchue, pas de part. prés. (On
dit aussi au futur, je déchoirai, n. déchoirons, et au cond. je déchoirais, n.
déchoirions).
décroître, comme croître, mais le
Part. pas. (décru) ne prend pas d'accent
circonflexe.
dédire, comme dire, excepté à la 2 e
pers. du plur. de l'Ind. prés. v . dédisez,
et de l'Impér. dédisez.
déduire, comme conduire.
défaillir, ce verbe ne s'emploie
qu'aux temps composés et aux temps
simples suivants : Ind. prés. je défaille, n.
défaillons, v. défaillez, ils défaillent; Imparf. je défaillais, n. défaillions; Passé
simp. je défaillis, n. défaillîmes; Fut.
(peu usité), je défaudrai. — Cond. prés.
(peu usité), je défaudrais. — Subj. prés.
que je défaille. — Imparf. que je défaillisse. — Part. prés. défaillant.
déteindre, comme peindre.
détruire, comme conduire.
devoir, Ind. prés. je dois, n. devons,
v. devez, ils doivent; Imparf. je devais,
n. devions; Passé simp. je dus, n. dûmes;
Fut. je devrai, n. devrons. — Cond. Prés.
je devrais, n. devrions. — Impér. dois,
devons, devez. — Subj. prés, que je
doive, que n. devions; Imparf. que je
Échoir, ce verbe se conjugue sur déchoir. Il n'est usité qu'au Part. prés.
échéant; au part. pass. échu; à la 3 e personne du prés. de l'indic. il échoit; au
passé simp. j ' é c h u s ; au fut. j'écherrai;
au cond. prés. j'écherrais; à l'imparf. du
subj. que j'échusse.
éclore, ce verbe n'a que les formes
suivantes : Ind. prés. il éclôt, ils éclosent.
Fut. il éclora. — Cond. prés. il éclorait.
— Subj. prés. qu'il éclose, qu'ils
éclosent.
— Part.
écrire, Ind. prés. j'écris, il écrit, n.
écrivons, ils écrivent; Imparf. j'écrivais
Passé simp. j'écrivis; Fut. j'écrirai. —
Cond. prés. j'écrirais. — Impér. écris,
écrivons, écrivez. — Subj. prés. que
j'écrive, que n. écrivions; Imparf. que
j'écrivisse, que n. écrivissions. — Part.
écrivant, écrit, écrite.
élire, comme lire.
émettre, comme mettre.
émouvoir, comme mouvoir, mais le
Part. pas. (ému) n'a pas d'accent circonflexe.
empreindre, comme craindre.
enduire, comme conduire.
enfreindre, comme peindre.
enquérir (s'), comme acquérir.
ensuivre (s'), comme suivre, mais
n'est usité qu'aux 3es pers. : il s'ensuit,
elles s'ensuivent.
envoyer, Ind. prés. j'envoie, il
j'envoyais, n. envoyions; Passé simp.
j ' e n v o y a i ; Fut. j'enverrai. — Cond. prés.
j'enverrais. — Impér. envoie, envoyons,
I envoyez. — Subj. prés. que j'envoie, que
envoie,
PARTICULARITÉS DE CONJUGAISON.
n. envoyions, qu'ils envoient; Imparf.
Geindre, comme craindre.
que j'envoyasse, que n. envoyassions. —
g é s i r (être couché). Ce verbe n'est
Part. envoyant, envoyé, envoyée.
plus en usage à l'infinitif; on emploie
épreindre, comme peindre.
seulement : il gît, n. gisons, ils gisent,
équivaloir, comme valoir.
il gisait, gisant. Ci-gît veut donc dire :
éteindre, comme peindre.
ici est couché.
étreindre, comme peindre.
exclure, comme conclure.
instruire, comme conduire.
Faillir, plusieurs temps de ce verbe
interdire, comme dire, excepté à
tels que le prés. de l'ind., l'imparfait et la 2 e pers. du plur. de l'Ind. prés. v . interle futur, sont peu usités. — Ind. prés. disez, et de l'Impér. interdisez.
je faux, il faut, n. faillons, ils taillent;
i s s i r , n'est en usage qu'au Part. pas.
Imparf. je taillais, n. faillions; Passé
simp. je faillis; Fut. je faudrai. — Cond. issu, issue. En blason, on emploie le part.
prés. je faudrais. — Impér. (peu usité). prés. issant.
— Imparf. du subj. que je faillisse,
Joindre, Ind. prés. je joins, il joint,
que n. faillissions. — Part. faillant,
n. joignons; Imparf. je joignais; Passé
failli.
simp. je joignis; Fut. je joindrai. —
faire, Ind. prés. je fais, n. faisons, v. Cond. prés. je joindrais. — Impér. joins,
faites, ils font; Imparf. je faisais; Passé joignons, joignez. — Subj. prés. que je
simp. je fis; Fut. je ferai. — Cond. prés. joigne, que n. joignions; Imparf. que je
je ferais. — Impér. fais, faisons, faites. — joignisse, que n. joignissions. — Part.
Subj. prés. que je fasse, que n. fassions; joignant, joint, jointe.
Imparf. que je fisse, que n. fissions. —
Part. faisant, fait, faite.
Lire, Ind. prés. je lis, n. lisons; Imfalloir, Ind. prés. il faut; Imparf. parf. je lisais; Passé simp. je lus; Fut.
il fallait; Passé simp. il fallut; Passé je lirai. — Cond. prés. je lirais. — Impér.
comp., il a fallu; Fut. il faudra, — Cond. lis, lisons, lisez. — Subj. prés. que je lise,
prés. il faudrait. — Subj. prés. qu'il que n. lisions, qu'ils lisent; Imparf. que
faille; Imparf. qu'il fallût. — Part. je lusse, que n. lussions. — Part. lisant,
fallu.
lu, lue.
Le radical de ce verbe prend un d
euphonique au futur et au conditionnel. Il en est de même
pour tenir, venir, valoir, vouloir, etc.
feindre, comme craindre.
férir (frapper), n'a conservé que le
participe passé féru. L'infinitif est resté
dans l'expression sans coup férir.
fleurir, il a deux formes : l'une
régulière, fleurissais, fleurissant; l'autre
irrégulière, florissais, florissant.
forfaire, usité seulement à
l'inf.
et au part. passé, forfait.
frire, ce verbe, outre le prés. de l'inf.
a aussi les trois personnes du sing. du
prés. de l'ind., je fris, tu fris, il frit; le
fut. je frirai; le cond. prés. je frirais; la
seconde personne du sing. de l'impér.
fris; le part. pas. frit, frite. On supplée
aux temps et aux personnes qui manquent
en plaçant le verbe faire devant l'infinitif
frire; n. faisons frire, v. faites frire.
fuir, Ind. prés. je fuis, n. fuyons, ils
fuient; Imparf. je fuyais, n. fuyions;
Passé simp. je fuis; Fut. je fuirai. —
Cond. prés. je fuirais. — Impér. fuis,
fuyons, fuyez. — Subj. prés. que je fuie,
que n. fuyions, qu'ils fuient; Imparf.
que je fuisse, que n. fuissions. — Part.
fuyant, fui, fuie.
luire, ce verbe au part. pass. fait lui.
Il n'a ni Passé simp., ni imparf. du subj.
— Pour les autres temps il se conjugue
comme nuire.
Maudire, Ind. prés. Je maudis,
n. maudissons; Imparf. je maudissais,
n. maudissions; Passé simp. je maudis,
n. maudîmes; Fut. je maudirai. — Cond.
prés. je maudirais. — Impér. maudis,
maudissons, maudissez. — Subj. prés.
que je maudisse; Imparf. que je maudisse, que tu maudisses, qu'il maudît. —
Part. maudissant, maudit, maudite.
médire, comme dire, excepté à la
2 e pers. du plur. de l'ind. prés. vous médisez, et de l'Impér. médisez.
mentir, Ind. prés. je mens, n. mentons; Imparf. je mentais; Passé simp. je
mentis; Fut. je mentirai. — Cond. prés.
je mentirais. — Impér. mens, mentons,
mentez. — Subj. prés. que je mente,
que n. mentions; Imparf. que je mentisse, que n. mentissions. - Part. mentant, menti.
messeoir, comme seoir.
mettre, Ind. prés. je mets, n. mettons; Imparf. je mettais; Passé simp.
je mis; Fut. je mettrai. — Cond. prés.
je mettrais. — Impér. mets, mettons,
mettez. — Subj. prés. que je mette,
que n. mettions; Imparf. que je misse,
PARTICULARITÉS
que n. missions. — Part. mettant, mis,
mise.
m o u d r e , Ind. prés. je mouds, tu
mouds, il moud, n. moulons, v. moulez,
ils moulent; Imparf. je moulais; Passé
simp. je moulus; Fut. je moudrai. —
Cond. prés. je moudrais.— Impér. mouds,
moulons, moulez. — Subj. prés. que je
moule, que n. moulions, qu'ils moulent;
Imparf. que je moulusse, que n. moulussions. — Part. moulant, moulu,
moulue.
mourir, Ind. prés. je meurs, il meurt,
n. mourons, ils meurent; Imparf. je
mourais; Passé simp. je mourus; Fut. je
mourrai. — Cond. prés. je mourrais.
— Impér. meurs, mourons, — Subj.
prés. que je meure, que n. mourions,
qu'ils meurent; Imparf. que je mourusse, que n. mourussions. — Part. mourant, mort, morte.
mouvoir, Ind. prés. je meus, n.
mouvons, ils m e u v e n t ; Imparf. j e mouv a i s ; Passé simp. je m u s ; Fut. je mouvrai. — Cond. prés. je mouvrais. — Impér.
meus, mouvons, mouvez. — Subj. prés.
que j e meuve, que n. mouvions, qu'ils
m e u v e n t ; Imparf. que je musse, que
n. mussions. — Part. mouvant, mû, mue.
DB
CONJUGAISON.
ouvrir, Ind. prés. j'ouvre, n. ouvrons; Imparf. j ' o u v r a i s ; Passé
simp.
j ' o u v r i s ; Fut. j'ouvrirai. — Cond. prés.
j'ouvrirais. — Impér. ouvre, ouvrons, ouvrez. — Subj. prés. que j'ouvre, que n. ouvrions; Imparf. que j'ouvrisse, que n.
ouvrissions. — Part. ouvrant, ouvert,
ouverte.
P a î t r e , Ind. prés. je pais, il paît, n.
paissons; Imparf. je paissais; Fut. je
paîtrai. — Cond. prés. je paîtrais. — Impér. pais, paissons, paissez. — Subj. prés.
que je paisse, que n. paissions. — Part.
paissant. — Ce verbe n'a point de passé
simp. ni d'imparf. du subj.
p a r a î t r e , Ind. prés. je parais, n. paraissons; Imparf. je paraissais; Passé
simp. je parus ; Fut. je paraîtrai. — Cond.
prés. je paraîtrais. — Impér. parais,
paraissons, paraissez. — Subj. prés. que
je paraisse, que n. paraissions; Imparf.
que je parusse, que n. parussions. —
Part. paraissant, paru, parue.
partir, Ind. prés. je pars, n. partons;
Imparf. je partais; Passé simp. je partis; Fut. je partirai. — Cond. prés. je
partirais. — Impér. pars, partons, partez.
— Subj. prés. que je parte, que n. partions; Imparf. que je partisse, que
n. partissions. — Part. partant, parti,
Pour l a différence de radical entre partie.
meurs et mourons,
meus
et
m o u vons, v o y . A c c e n t tonique. Ce verbe avait primitivement le
sens de partager, qui subsiste
Naître, Indic. prés. je nais, il naît,
dans la locution avoir maille à
n. naissons; Imparf. je naissais; Passé
simp. je naquis; Fut. je naîtrai. — Cond.
partir (à partager) avec quelqu'un.
prés. je naîtrais. — Impér. nais, naissons,
naissez. — Subj. prés. que je naisse, que
n. naissions; Imparf. que je naquisse,
que n. naquissions. — Part. naissant, né,
née.
nuire, Indic. prés. je nuis, n. nuisons; Imparf. je nuisais; Passé simp.
je nuisis; Fut. je nuirai. — Cond. prés.
je nuirais. — Impér. nuis, nuisons, nuisez.
— Subj. prés. que je nuise, que n. nuisions; Imparf. que je nuisisse, que n.
nuisissions. — Part. nuisant, nui.
Offrir, Indic. prés. j'offre, n. offrons;
Imparf. j'offrais; Passé simp. j'offris;
Fut. j'offrirai. — Cond. prés. j'offrirais.
— Impér. offre, offrons, offrez. — Subj.
prés. que j'offre, que n. offrions; Imparf.
que j'offrisse. — Part. offrant, offert,
offerte.
oindre, comme joindre.
ouïr (entendre), ce verbe n'est usité
qu'à l'in fin. prés. ouïr; au part. passé,
ouï; au passé simp. j'ouïs, tu ouïs, e t c . ;
à l'imparf. du subj. que j'ouïsse, que
tu ouïsses, etc.
peindre, Ind. prés. je peins, n. peignons; Imparf. je peignais; Passé simp.
je peignis ; Fut. je peindrai. — Cond. prés.
je peindrais. — Impér. peins, peignons,
peignez. — Subj. prés. que je peigne, que
n. peignions; Imparf. que je peignisse,
que n. peignissions. — Part. peignant,
peint, peinte.
plaindre, Ind. prés. je plains, n.
plaignons; Imparf. je plaignais; Passé
simp. je plaignis; Fut. je plaindrai. —
Cond. prés. je plaindrais, — Subj. prés.
que je plaigne, que n. plaignions; Imparf.
que je plaignisse, que n. plaignissions.
— Part. plaignant, plaint, plainte.
plaire, Ind. prés. je plais, tu plais, il
plaît, n. plaisons; Imparf. je plaisais;
Passé simp. je plus; Fut. je plairai. —
Cond. prés. je plairais. — Impér. plais,
plaisons, plaisez. — Subj. prés. que je
plaise, que n. plaisions; Imparf. que je
plusse, que n. plussions. — Part. plaisant,
plu.
pleuvoir, Ind. prés. il pleut; Imparf. il pleuvait; Passé simp. ilplut ;Fut. Il
PARTICULARITÉS DE CONJUGAISON.
pleuvra. — Cond. prés., il pleuvrait. — I restreindre, comme craindre.
Subj. prés. qu'il pleuve; Imparf. qu'il
reteindre, comme craindre.
plût. — Part. pleuvant, plu.
rire, Ind. prés. je ris, n. rions; Impoindre (piquer ou commencer), -parf. je riais, n. riions; Passé simp. je
comme joindre. Ce verbe ne s'emploie ris; Fut. je rirai. — Cond. prés. je rirais.
guère qu'à l'infinitif présent et au futur. — Impér. ris, rions, riez. — Subi. prés.
pourvoir, comme voir; mais le passé que je rie, qu'il rie, que n. riions;
simp. est je pourvus, le fut. je pour- Imparf.
que je risse, que n. rissions. —
voirai, le cond. prés. je pourvoirais.
Part, riant, ri.
pouvoir, Ind. prés. je peux ou je
puis, il peut, n. pouvons, ils peuvent; ImSaillir, dans le sens de sauter, l'ait
parf. je pouvais; Passé simp. je pus; Fut. au futur : je saillirai; dans le sens de
je pourrai. — Cond. prés. je pourrais. — s'avancer en dehors, être en saillie, il
Impér. inusité. — Subj. prés. que je saillera.
puisse, que n. puissions, Imparf. que
satisfaire, comme faire.
je pusse, que n. pussions, — Part: pousavoir, Ind. prés. je sais, n. savons,
vant, pu
ils savent ; Imparf. je savais ; Passé simp.
prédire, comme dédire.
je sus; Fut. je saurai. — Cond. prés.
prendre, Ind. prés. je prends, tu je saurais. — Impér. sache, sachons,
prends, il prend, n. prenons, v. prenez, sachez. — Subj. prés. que je sache, que
ils prennent; Imparf. je prenais; Passé n. sachions, qu'ils sachent; Imparf. que
simp. je pris ; Fut. je prendrai. — Cond. je susse, que n. sussions. — Part. saprés. je prendrais. — Impér. prends, chant, su, sue.
prenons, prenez. — Subj. prés. que je
prenne, que n. prenions, qu'ils prennent;
Imparf. que je prisse, que n. prissions. Le futur saurai est pour sa v rai,
- Part. prenant, pris, prise.
comme aurai est pour a v rai.
prévaloir, comme valoir; excepté
L'autre participe présent savant
au Subj. prés. que je prévale, que n. prévalions.
est maintenant employé comme
prévoir, comme voir, excepté au
adjectif.
Fut. je prévoirai, n. prévoirons, et au
Cond. prés. je prévoirais, n. prévoirions.
sentir, Ind. prés. je sens, n. sentons;
promouvoir, usité seulement aux
temps composés : j ' a i promu, etc., et à la Imparf. je sentais; Passé simp. je sentis;
Fut. je sentirai. — Cond. prés. je
forme passive : ils sont promus.
sentirais. — Impér. sens, sentons, sentez.
Quérir, usité seulement à l'Infinitif. — Subj. prés. que je sente, que n. sentions; Imparf. que je sentisse. — Part.
sentant, senti, sentie.
Ravoir, n'est usité qu'au Prés. de
seoir, ce verbe, dans le sens d'être
l'infinitif.
convenable, s'emploie encore dans cerredire, comme dire.
tains temps, et toujours à la troisième
refaire, comme faire.
personne du sing. ou du plur. ; il sied,
repaître, comme paître; il a de ils siéent, il seyait, il siéra, il siéplus un Passé simp. je me repus, n. n. re- rait, etc.
pûmes, et un Part. pas. repu, repue.
servir, Ind. prés. je sers, n. servons,
requérir, comme acquérir.
lmparf. je servais; Passé simp.
je
résoudre, Ind. prés. je résous, il servis; Fut. je servirai. — Cond. prés.
je
servirais.
—
Impér.
sers,
servons,
serrésout, n. résolvons, ils résolvent; Imparf. je résolvais; Passé simp. je résolus; vez. — Subj. prés. que je serve, que
Fut. je résoudrai. — Cond. prés. je résou- n. servions; Imparf. que je servisse, que
drais. — Impér. résous, résolvons, résol- n. servissions. — Part. servant, servi,
vez. — Subj. prés. que je résolve, que servie.
n. résolvions; lmparf. que je résolusse,
sortir, Ind. prés. je sors, n. sortons;
que n. résolussions. — Part. résolvant, Imparf. je sortais; Passé simp. je sortis;
résolu ou résous (on dit ainsi brouil- Fut. je sortirai. — Cond. prés. je sortilard résous en pluie), résolue ou ré- rais. — Impér. sors, sortons, sortez. —
soute.
Subj. prés. que je sorte, que n. sortions;
ressortir, comme sortir dans le Imparf. que je sortisse, que n. sortissions,
qu'ils sortissent. — Part. sortant,
cas de sortir de nouveau. Mais quand il
signifie être du ressort de, il se conjugue sorti, sortie.
comme finir; je ressortis, nous
ressort souffrir,
iss ons,Ind.
etc.prés. je souffre, n.
souffrons; Imparf. je souffrais; Passé
simp. je souffris; Fut. je souffrirai. —
ressouvenir (se), comme venir.
PARTICULARITÉS DE CONJUGAISON.
Cond. prés. je souffrirais. — Impér. souffre, souffrons, souffrez. — Subj. prés.
que je souffre, que n. souffrions;
Imparf. que je souffrisse, que n. souffrissions. — Part. souffrant, souffert,
soufferte.
sourdre (sortir de terre, se dit en
parlant des sources), ne s'emploie qu'à
l'inf. prés. et à la 3 e pers. du prés. de
l'ind.
suffire, Ind. prés. je suffis, tu suffis,
il suffit, n. suffisons, v . suffisez, ils suffisent; Imparf. je suffisais; Passé simp.
je suffis, n. suffîmes; Fut. je suffirai, n.
suffirons. — Cond. prés. je suffirais,
n. suffirions. — Impér. suffis, suffisons,
suffisez. — Subj. prés. que je suffise,
que n. suffisions; Imparf. que je suffisse,
que n. suffissions. — Part. suffisant,
suffi.
suivre, Ind. prés. je suis, n. suivons;
Imparf. je suivais; Passé simp. je suivis; Fut. je suivrai. — Cond. prés. je
suivrais. — Impér. suis, suivons, suivez.
— Subj. prés. que je suive, que n. suivions; Imparf. que je suivisse, que
n. suivissions. — Part. suivant, suivi,
suivie.
n. tressaillions, Passé simp. je tressaillis; Fut. je tressaillirai. — Cond.
prés. je tressaillirais. — Impér. tressaille,
tressaillons, tressaillez. — Subj.
prés.
que je tressaille, que n. tressaillions;
Imparf.
que je tressaillisse, que n.
tressaillissions. — Part. tressaillant,
tressailli.
Vaincre, Ind. prés. je vaincs, il
vainc, n. vainquons, ils vainquent; Imparf. je vainquais, Passé simp. je vainquis; Fut. je vaincrai. — Cond. prés. je
vaincrais. — Impér. vaincs, vainquons,
vainquez. — Subj. prés. que je vainque,
que n. vainquions; Imparf. que je vainquisse, que n. vainquissions. — Part.
vainquant, vaincu, vaincue
valoir, Ind. prés. je vaux, il vaut, n.
valons; Imparf. je valais; Passé simp.
je v a l u s ; Fut. je vaudrai. — Cond. prés.
je vaudrais. — Impér. vaux, valons,
valez. — Subj. prés. que je vaille, que
n. valions, qu'ils vaillent; Imparf. que
je valusse, que n. valussions. — Part.
valant, valu, value.
venir, Ind. prés. je viens, il vient, n.
venons, ils viennent; Imparf. je venais;
Passé simp. je vins, n. vînmes; Fut. je
T a i r e , Ind. prés. je tais, il tait, n. tai- viendrai. — Cond. prés. je viendrais. —
sons, ils taisent; Imparf. je taisais; Subj. prés. que je vienne, que n. venions,
Passé simp. je t u s ; Fut. je tairai. — qu'ils viennent; Imparf. que je vinsse,
Cond. prés. je tairais. — Impér. tais, qu'il vînt, que n. vinssions. — Part.
taisons, taisez. — Subj. prés. que je venant, venu, venue.
taise, que n. taisions; Imparf. que je
tusse, que n. tussions. — Part. taisant,
Pour la différence de radical entre
tu, tue.
viens et venons, voy. Accent toteindre, comme peindre.
nique.
tenir, Ind. prés. je tiens, il tient,
n.tenons, ils tiennent; Imparf. je tenais;
Passé simpl. je tins, il tint. n. tînmes ils
vêtir, Ind. prés. je vêts, il vêt, n. vêtinrent; Fut. je tiendrai. — Cond. prés. tons, ils v ê t e n t ; lmparj. je vêtais; Passé
je tiendrais. — Impér. tiens, tenons, simp. je vêtis; Fut. je vêtirai. — Cond.
tenez. — Subj. prés. que je tienne, prés. je vêtirais. — Impér. vêts, vêtons,
que n. tenions, qu'ils tiennent; Imparf. vêtez. — Subj. prés. que je vête, que n.
que je tinsse, qu'il tînt, que n. tinssions. vêtions; Imparf. que je vêtisse, que
— Part. tenant, tenu, tenue.
n. vêtissions. — Part. vêtant, vêtu, v ê tue.
Pour la différence de radical entre
tiens et tenons, voy. Accent tonique.
vivre, Ind. prés. je vis, n. vivons, ils
v i v e n t ; Imparf. je vivais; Passé simp. je
vécus; Fut. je vivrai. — Cond. prés. je
vivrais. — Impér. vis, vivons, vivez. —
traire, Ind. prés. je trais, il trait, Subj. prés. que je vive, que n. vivions,
n. trayons, v. trayez, ils traient; Imparf. qu'ils v i v e n t ; Imparf. que je vécusse,
je trayais, nous trayions; Fut. je trairai. que n. vécussions, qu'ils vécussent. —
— Cond. prés. je trairais. — Impér. trais, Part. vivant, vécu, vécue.
trayons, trayez. — Subj. prés. que je
voir, Ind. prés. je vois, il voit, n.
traie, que n. trayions, que v. trayiez,
qu'ils traient. — Part. trayant, trait, voyons, ils voient; Imparf. je voyais,
traite. — Ce verbe n'a point de passé n. voyions ; Passé simp. je vis ; Fut. je verrai. — Cond. prés. je verrais. — Impér.
simp. ni d'imparf. du subjonctif.
vois, voyons, voyez. — Subj. prés. que
tressaillir, Ind. prés. je tressaille, je voie, que n. voyions, qu'ils voient;
que je visse, qu'il vît, que n. visn. treissaillons ; Imparf. je tressaillais. Imparf.
PARTICULARITÉS DE CONJUGAISON.
sions, qu'ils vissent. — Part. voyant, vu,
vue.
vouloir, Ind. prés. je veux, il veut,
n. voulons, ils veulent; Imparf. je voulais; Passé simp. je voulus; Fui. je voudrai. — Cond. prés. je voudrais. — Impér.
veux (ou veuille), voulons (ou veuillons),
voulez (ou veuillez). — Subj. prés. que
je veuille, que n. voulions, qu'ils veuil-
lent; Imparf. que je voulusse, que n.
voulussions. — Part. voulant, voulu,
voulue.
Outre le participe voulant, ce verbe
en avait autrefois un second,
veuillant, qu'on retrouve altéré
dans bien veillant, mal veillant.
RÉCAPITULATION.
Formes
Verbe
Sens
1° active.
2° passive.
3° pronominale.
impersonnel.
transitif.
Intransitif.
EXERCICES
EXERCICES.
EXERCICES.
EXERCICES
EXERCICES.
EXERCICES.
EXERCICES.
ACCORD DU VERBE AVEC LE SUJET,
Mon frère lit, vous chantez.
Le frère et la sœur lisent.
569. Le verbe se met au même nombre et à la même personne que son sujet.
Ex. : Mon frère lit; vous chantez.
Lit est à la 3e personne du singulier, parce que son sujet frère
est à la 3e personne du singulier.
Chantez est à la 2e personne du pluriel, parce que son sujet vous
est à la 2e personne du pluriel.
570. Quand il y a deux sujets au singulier, on met le
verbe au pluriel.
Ex. : Le frère et la sœur lisent.
Lisent est au pluriel parce qu'il a pour sujets frère et sœur, deux
singuliers qui valent un pluriel.
571. Quand les sujets sont de différentes personnes, s'il y a
une première personne, le verbe se met à la première personne
du pluriel.
Ex. : Vous et moi nous sommes contents.
S'il n'y a pas de première personne, le verbe se met à la
seconde personne du pluriel.
Ex. : Vous et lui vous êtes sages.
ACCORD DU VBRBB.
330
ACCORD
DU VERBE
AVEC
LE
SUJET.
La plupart écrivent trop vite.
572. Après la plupart, le plus grand nombre, une infinité
de, et les adverbes de quantité beaucoup, peu, moins, assez,
trop, etc., le verbe se met au pluriel.
Ex. : La plupart écrivent trop vite.
Beaucoup se trompent.
573. Plus d'un veut le verbe au singulier, bien que ce mot éveille
l'idée du pluriel. Ex. : Plus d'un brave mordait la poussière.
574. L e v e r b e peut se m e t t r e au s i n g u l i e r ou au p l u r i e l
après plusieurs sujets qui forment une é n u m é r a t i o n ou qui s o n t
unis par comme, ainsi que, de même que, etc.
E x . : Un regard, un serrement de main suffit ou suffisent pour
relever le courage du
malheureux.
La vérité, comme la lumière,
est inaltérable
ou sont
inaltérables
Le chat, ainsi que le tigre, est un carnivore ou sont des
carnivores.
ACCORD DU
VERBE.
ACCORD
DU VERBE AVEC LE
SUJET.
N i l'un ni l'autre ne viendront.
575. L e verbe se m e t ordinairement a u pluriel après d e u x
sujets unis par ni ou par ou. E x . : Ni l'or ni la grandeur ne
nous rendent heureux. — Le courage o u le bonheur ont pu
faire des héros.
Mais si l'idée qu'exprime le verbe ne peut être attribuée qu'à l'un
des deux sujets, le verbe se met au singulier. Ex. : Ni Pierre ni
André ne sera premier dans cette composition. — Corneille ou Racine
est l'auteur de ces vers.
576. L e verbe se m e t au pluriel après ni l'un ni
l'autre s'il y a action c o m m u n e des d e u x sujets. E x . : Ni l'un
ni Vautre ne viendront; — et au singulier si l'action ne
peut être attribuée q u ' à l'un des d e u x sujets. E x . : Ni l'un
ni l'autre n'obtiendra le premier
prix.
577. L'un et l'autre e m p l o y é c o m m e sujet v e u t ordinairement le verbe au pluriel. E x . : L'un et l'autre sont morts.
L e pluriel est de rigueur quand l'un et l'autre, ni l'un
ni l'autre sont placés après le v e r b e : Ils voulurent l'un et
Vautre tenter la fortune. — Ils n'obtiendront le prix ni l'un
ni l'autre.
578. Mais l'un ou l'autre v e u t le v e r b e a u singulier.
Ë x . : L'un ou l'autre a raison.
ACCORD DU VERBE AVEC
CE
SUJET.
C'est vous. — Ce sont eux.
579. L e v e r b e être précédé de c e (c'est, c'était, etc.) reste au
s i n g u l i e r q u a n d il est suivi d'un ou plusieurs noms au singulier. E x . : C'est la pluie et le brouillard qui attristent l'Angleterre.
Le verbe être précédé de ce reste encore au singulier quand
il est suivi d'un pronom de la première ou de la seconde personne
du pluriel. E x . : C'est nous qui sommes coupables. — C'est vous
qui venez.
580. Quand les noms sont au pluriel ou quand les pronoms
sont à la troisième personne du pluriel, le verbe être se met de
préférence au pluriel. E x . : Ce sont les généraux qui dirigent
les soldats — Ce sont eux qui m'ont accusé.
ACCORD DU VERBE
EMPLOI DES MODES.
EMPLOI DES MODES DANS LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.
[Seulement à lire et à consulter.]
5 8 1 . Le verbe de la p r o p o s i t i o n s u b o r d o n n é e est ordinairement au
subjonctif; mais il peut être aussi à l'indicatif ou au conditionnel.
582. 1° P r o p o s i t i o n s s u b o r d o n n é e s rattachées par une conjonction, une locution c o n j o n c t i v e ou un m o t i n t e r r o g a t i f . — Le verbe de la
proposition subordonnée se met ordinairement à l'indicatif ou au conditionnel après une conjonction s i m p l e ou un m o t i n t e r r o g a t i f . Ex. : Je
viendrai quand il vous plaira. — Savez-vous où il est?
Le verbe de la proposition subordonnée se met ordinairement au subjonctif après une locution c o n j o n c t i v e : Je me lève avant qu'il fasse jour; il
marche bien, quoiqu'il soit boiteux.
Mais cette règle n'est pas absolue et elle comporte un certain nombre
d'exceptions, que nous devons indiquer.
583. Les locutions conjonctives qui suivent veulent toujours après elles
l'indicatif ou le conditionnel :
A mesure que, ainsi que, attendu que, aussi bien que, aussitôt que, autant
que, de même que, depuis que, dès que, durant que, outre que, parce que,
pendant que, tandis que, vu que.
Ex. : Il avance à mesure que vous reculez; il partira aussitôt que vous
serez parti, e t c . — Il avancerait à mesure que vous reculeriez; il partirait
aussitôt que vous seriez parti; etc.
584. Les locutions conjonctives de façon que, de manière que, de sorte
que, en sorte que, si ce n'est que, sinon que, tellement que, se construisent
tantôt avec l'indicatif, tantôt avec le subjonctif.
1° Elles se construisent avec l'indicatif quand la phrase exprime un fait
positif, certain : Cet enfant s'est conduit de telle sorte que ses parents sont
contents.
2° Elles se construisent avec le subjonctif quand la phrase exprime un
fait douteux, et qui pourrait bien ne pas avoir lieu : Faites en sorte qu'il
vienne; conduisez-vous de telle sorte que tout le monde soit content de vous.
585. Les locutions conjonctives qui suivent veulent toujours après elles
le subjonctif :
Afin que, à moins que, avant que, en cas que, bien que, de peur que, de
crainte que, loin que, non que, pour que, pour peu que, pourvu que, jusqu'à
ce que, quoique, si peu que, sans que, soit que, supposé que.
Ex. : J'irai le voir avant qu'il parte. La terre ne s'épuise jamais, pourvu
qu'on sache la cultiver.
586. Lorsque deux propositions sont unies par la conjonction que, le
second verbe se met tantôt au subjonctif, tantôt à l'indicatif, selon l'idée
exprimée par le premier verbe.
EMPLOI
DES
MODES.
587. On emploie le subjonctif : 1° Après les verbes qui expriment le
doute, le désir, la crainte, la surprise, la supposition, la volonté, la possibilité. Ex. : Je doute qu'il sache sa leçon. — Je désire qu'il vienne. — Je
crains qu'il ne parte. — Je suis surpris que vous soyez arrivé. — Je suppose
qu'il lise ce livre. — Je veux qu'il sorte.
2° Après les verbes employés interrogativement ou accompagnés d'une
négation. Ex. : Croyez-vous qu'il parte? — Pensez-vous qu'il vienne? —
Je ne prétends pas qu'il sorte. — Je ne présume pas qu'il soit arrivé.
3° Après les verbes impersonnels il faut, il importe, il convient, il est possible, etc., et en général après tous ceux qui expriment la volonté, la supposition, le doute. Ex. : Il faut qu'il vienne. — Il importe qu'il soit ici.
— Il convient qu'il sorte. — Il est possible qu'il dorme, etc.
588. Mais on emploie l'indicatif même après les verbes qui expriment la
supposition, la volonté, lorsqu'on considère la chose dont il s'agit comme
très probable. E x . : Je suppose qu'il Ht le livre que vous lui avez prêté. —
Je prétends qu'il est là.
589. La règle est la même après un verbe conjugué interrogativement
ou accompagné d'une négation, lorsqu'on considère la chose dont il s'agit
comme certaine ou très probable. Ainsi l'on dira : Croyez-vous enfin que
Louis est arrivé? (parce que l'on regarde comme certaine l'arrivée de Louis).
— Vous ne dites pas que Jacques est mon ami (parce que j'affirme que
Jacques est mon ami).
590. On emploie encore l'indicatif après les verbes impersonnels, tels
que il est certain, il est probable, il est clair, qui expriment la certitude,
la probabilité, etc. E x . : Il est certain que la terre est gelée. — Il est probable que le ciel s'éclaircira.
La négation détruisant la certitude ou la probabilité les mêmes verbes
conjugués négativement voudraient après eux le subjonctif. E x . : Il n'est
pas certain que la terre soit gelée. — Il n'est pas probable que le ciel s'éclaircisse.
5 9 1 . Propositions subordonnées rattachées par un pronom relatif. — Après un pronom relatif dans les phrases qui expriment la volonté,
le désir, le doute, la négation, l'interrogation, le verbe de la proposition
subordonnée se met au subjonctif. E x . : Je veux un serviteur qui
m'obéisse. — Connaissez-vous quelqu'un qui soit vraiment heureux? —
Allez dans une retraite où vous soyez tranquille.
592. Le verbe se met également au subjonctif quand le pronom relatif est
précédé du mot seul ou d'un superlatif. Ex. : Votre frère est le seul qui
soit habile. — Il est l'homme le plus adroit que je connaisse.
593. Ces deux règles ne souffrent d'exceptions qu'au cas où le verbe de
la proposition subordonnée ou de la proposition principale renferme une
affirmation absolue : Ex. : J'ai trouvé un serviteur qui m'obéit. — Allez
dans cette retraite où vous serez tranquille. — De ces deux hommes c'est
le plus adroit que je connais.
EMPLOI
DES TEMPS
DU SUBJONCTIF.
337
[Seulement à lire et à consulter.]
594. Si le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur de l'indicatif, le verbe de la proposition subordonnée se met :
1° Au présent du subjonctif quand l'action est encore à
faire. Ex. : Je défends qu'il vienne. — Je défendrai qu'il vienne
demain — Il est le seul qui soit prêt. — Ce sera le seul qui soit
prêt.
2° Au passé du subjonctif quand l'action est déjà faite.
Ex. : Je doute que vous ayez pu le faire. — Je douterai toujours
que vous ayez pu le faire hier. — C'est le seul qui ait été prêt. —
Ce sera le seul qui ait été prêt.
595. Si le verbe de la proposition principale est à l'un des temps
du passé, le verbe de la proposition subordonnée se met :
1° À l'imparfait du subjonctif quand l'action est encore
à faire. Ex. : Je voulais qu'il vînt. — J'aurais voulu qu'il vînt
demain. — Je voulais un serviteur qui fût dévoué. — J'aurais
voulu un serviteur qui fût dévoué.
2° Au pius-que-parfait du subjonctif quand l'action
est déjà faite. Ex. : Je ne savais pas que vous eussiez déjà lu ce
livre. — Je n'aurais pas voulu qu'il eût fait cette déclaration hier.
— C'était la seule lettre que j'eusse reçue. — Il aurait été le seul
élève que j'eusse récompensé.
596. REMARQUE. — Si le verbe de la proposition principale est
au conditionnel présent, le verbe de la proposition subordonnée se
met également bien au présent ou à l'imparfait du subjonctif.
Ex. : Il faudrait qu'il vienne ou qu'il vînt.
597. Ces règles ne souffrent qu'une exception :
Quand la phrase exprime l'idée d'une condition, on se sert
dans la proposition subordonnée du présent, de l'imparfait ou du
plus-que-parfait du subjonctif, selon le temps de la proposition
exprimant la condition.
Ex. : Je ne crois pas qu'il le fasse si on le lui défend.
Je ne crois pas qu'il le fît si on le lui défendait.
Je ne croirai jamais qu'il l'eût fait si on le lui avait défendu.
CONCORDANCE
DES
TEMPS.
PROPOSITION
PROPOSITION
PRINCIPALE
SUBORDONNÉE
T e m p s présent
ou f u t u r ,
Je doute, je douterai.
Présent du Subjonctif.
Qu'il le fasse.
Passé du Subjonctif.
Qu'il Fait fait.
T e m p s passés.
Imparfait du Subjonctif.
Je
Qu'il le fît.
Plus-que-parfait du Subjonctif.
Qu'il l'eût fait.
doutais, je doutai, j'ai)
douté, j'avais douté, j'aurai)
douté, j'aurais douté.
Présent du
Conditionnel.
Je douterais.
Présent ou Imparfait du Subjonctif.
Qu'il le fasse ou qu'il le fît.
EMPLOI DU SUBJONCTIF.
DU
VERBE.
RECAPITULATION.
RÉCA PJTULAT10N.
LE
PARTICIPE.
Des enfants caressant leur mère.
Des enfants caressants.
598. Le participe est un mode du verbe qui tient, qui
participe, à la fois, du verbe et de l'adjectif.
Il y a deux sortes de participes : le participe présent et le
participe passé.
599. Le participe présent se termine toujours en ant
et est invariable. Ex. : Des enfants caressant leur mère.
Employé comme adjectif, le participe présent est dit adjectif verbal, et s'accorde avec le nom. Ex. : Ces enfants sont
caressants; — Cette personne est obligeante.
600. Le participe présent marque l'action et est ordinairement :
1 ° Accompagné d'un complément direct ou indirect. Ex. :
Les marteaux frappant l'enclume; les élèves sortant de la classe.
2° Précédé de la préposition en. Ex. : Ils sortent en riant.
3° Suivi d'un adverbe. Ex. : Une fille obéissant bien; des
esprits agissant toujours.
601. L'adjectif verbal marque l'état et est ordinairement :
1 ° Accompagné du verbe être. Ex. : celle fleur est charmante.
2° Précédé d'un adverbe. E x . : Une fille bien obéissante; des
esprits toujours agissants.
Quand le sens n'indique pas clairement s'il doit y avoir accord,
on peut à volonté laisser invariable ou faire accorder la forme en...
ant. Ainsi l'on écrira également bien : Des sauvages vivent, errant
ou errants dans les bois.
Le participe présent employé comme nom prend naturellement
la marque du pluriel : Des passants, des tranchants, des débitants.
Il ne faut pas confondre les participes présents, tels que fabriquant, négligeant, adhérant, différant, extravaguant, etc., avec
les adjectifs ou noms verbaux : fabricant, négligent, adhérent,
différent, extravagant, etc. Les premiers sont régulièrement formés, par le français, des verbes fabriquer, négliger, adhérer, différer,
extravaguer. Les seconds sont de véritables adjectifs tirés
directem
DU PARTICIPE.
PARTICIPE PRÉSENT. ADJECTIF VERBAL.
PARTICIPE
PRÉSENT.
ADJECTIF
VERBAL.
PARTICIPE
AVEC
L'AUXILIAIRE
ÊTRE.
347
L a porte ouverte, les fenêtres fermées.
L e s enfants sont a i m é s . — L e s hirondelles
sont parties.
602. Quand le participe passé est joint au nom sans
l'aide d'un auxiliaire, il s'accorde toujours avec ce nom
en genre et en nombre. Ex. : La porte ouverte, les fenêtres
fermées.
603. On tolère que certains participes passés, comme
excepté, attendu, passé, ci-inclus, ci-joint, supposé, vu, etc.,
placés avant le nom, s'accordent avec ce nom ou restent
invariables. Ex. : Exceptée ou excepté sa mère. — Passée
OU p a s s é l ' é p o q u e , e t c .
(Voir page 187.)
Mais l'accord est de rigueur quand ces mots sont placés
après le nom. Ex. : Sa mère exceptée, l'époque passée, etc.
604. Le participe passé employé avec l'auxiliaire être
s'accorde avec le sujet en genre et en nombre.
Ex. : Les enfants sont aimés. — Les hirondelles sont parties.
605. Dans les verbes impersonnels conjugués avec être,
le participe, s'accordant avec le sujet apparent il et non avec
le sujet réel, ne change jamais.
Ex. : Il est survenu une tempête. — Il est arrivé des
malheurs.
PARTICIPE AVEC L'AUXILIAIRE ÊTRE.
PARTICIPE AVEC L'AUXILIAIRE ÊTRE.
PARTICIPE
AVEC
L'AUXILIAIRE
AVOIR.
Voici l e s fleurs que j ' a i coupées.
Ces enfants ont bien m a r c h é .
606. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir
s'accorde avec son complément direct d'objet quand il
en est précédé.
Ex. : Voici les fleurs que j'ai coupées. — Que de services je
lui ai rendus! — Quelle réponse a-t-il faite?
607. Le participe passé reste toujours invariable quand le
complément direct d'objet suit le participe au lieu de le précéder, ou quand il n'y a pas de complément direct d'objet.
Ex. : J'ai porté la lettre; j'ai vu des roses; nous avons vu
et entendu.
Quand le complément direct d'objet est un nom collectif, le participe
passé peut à volonté s'accorder avec le collectif ou avec le complément du collectif. Ex. : La foule d'hommes que j'ai vue ou vus.
608. Les verbes intransitifs, n'ayant jamais de complément direct d'objet, le participe passé de ces verbes conjugués avec avoir est toujours invariable. Ex. : Ces enfants ont
bien marché.
609. Quelques verbes sont employés tantôt comme intransitifs, tantôt comme transitifs. Lorsqu'ils sont employés
comme transitifs directs, leur participe passé peut varier.
Ainsi on écrira avec accord : Cet homme nous a fidèlement
servis (c'est-à-dire a servi nous, comp. dir. d'objet). — Voilà
les chagrins que vous a valus votre paresse. — Les dangers
que j'ai courus sont nombreux.
Mais on écrira sans accord : Ces livres nous ont beaucoup
servi (c'est-à-dire ont servi à nous). — Les deux heures que
j'ai couru m'ont essoufflé. — Dix mille francs! cette maison ne
les a jamais valu (dix mille francs, compl. de prix).
6 1 0 . Le participe passé des verbes vivre, dormir, régner, coûter, est toujours invariable. Ex. : Les jours qu'on a vécu dans l'oisiveté sont perdus.
— Les heures qu'elle a dormi l'ont reposée, etc. (c'est comme s'il y avait :
pendant lesquels on a vécu..., pendant lesquelles elle a dormi; jours et heures
ne sont pas des compléments directs d'objet).
611. Les verbes impersonnels conjugués avec avoir
n'ayant point de complément direct d'objet, leur participe
passé est invariable. Ex. : il a neigé, il a plu, il a tonné.
Le participe passé des verbes employés comme verbes impersonnels reste également invariable. Ex. : Les grandes chaleurs qu'il
a fait. — Les inondations qu'il y a eu.
PARTICIPE AVEC L'AUXILIAIRE
AVOIR.
PARTICIPE AVEC L'AUXILIAIRE
AVOIR
354
PARTICIPE
DES VERBES A LA FORME
PRONOMINALE.
La maison s'est écroulée. — Elle s'est levée.
Elles se sont nui.
612. Les verbes pronominaux non réfléchis, tels que
s'écrouler, s'emparer, s'évanouir, se cabrer, se repentir, etc.,
font toujours accorder leur participe passé avec le sujet.
Ex. : La maison s'est écroulée; nous nous sommes évanouis;
elle ne s'est aperçue de rien ; les blés se sont bien vendus cette année.
Le verbe s'arroger, qui a un complément direct d'objet, suit la règle
n° 613.
613. Dans les verbes pronominaux réfléchis ou réciproques, l'auxiliaire être étant mis pour avoir, le participe
passé suit les règles du participe passé avec avoir, c'est-àdire qu'il s'accorde avec son complément direct d'objet
quand ce complément le précède.
Ex. : Elle s'est levée, ils se sont levés (c'est-à-dire : elle a
levé elle, ils ont levé eux).
6 1 4 . Quand le complément direct d'objet suit, le participe du verbe pronominal reste naturellement invariable. E x . : Elle s'est brûlé le doigt
(elle a brûlé le doigt à elle).
Mais on dira avec accord : Elle s'est brûlée au doigt (c'est-à-dire
elle a brûlé elle au doigt).
615. Les verbes transitifs indirects employés à la
forme pronominale ont leur participe toujours invariable puisqu'ils n'ont pas de complément direct d'objet.
Ex. : Bien des rois se sont succédé sur le trône. — Elles se
sont nui (c'est-à-dire : ont succédé à eux, ont nui à elles).
PARTICIPE
DES VERBES
A LA FORME
PRONOMINALE
PARTICIPE
DES VERBES
A LA FORME
PRONOMINALE.
PARTICIPE
DES VERBES
A LA FORME
PRONOMINALE.
PARTICIPE
PASSÉ
SUIVI
D'UN
INFINITIF.
Ces femmes, je les ai entendues chanter.
616. Quand le participe est suivi d'un infinitif, il s'accorde
s'il a pour complément direct d'objet le nom ou pronom qui
précède. Ex. : Ces femmes, je les ai entendues chanter (c'està-dire j'ai entendu ces femmes chantant). Mais il reste invariable s'il a pour complément direct d'objet l'infinitif qui
suit. Ex. : Les romances que j'ai entendu chanter, c'est-à-dire
j'ai entendu chanter ces romances). — Les fruits que je me
suis laissé prendre.
(On tolère actuellement l'accord ou l'invariabilité dans tous les cas : Les
romances que j'ai entendu ou entendues chanter; les fruits que je
me suis laissé ou laissés prendre.)
617. Le participe t'ait suivi d'un infinitif constitue une locution verbale
dans laquelle le participe fait est toujours invariable.
618. Les participes dû, pu, voulu, etc., sont invariables
lorsqu'on peut sous-entendre un verbe après eux. E x . : Je lui
ai rendu tous les services que j'ai pu et que j'ai dû (sous-entendu
lui rendre). —. Je lui ai lu tous les livres qu'il a voulu (sousentendu que je lusse).
Mais on écrira : J'ai payé les sommes que j'ai dues.
PARTICIPE
PASSÉ SUIVI D'UN
INFINITIF.
PARTICIPE PASSÉ SUIVI D'UN
INFINITIF
REMARQUES
SUR L'ACCORD
DES
PARTICIPES.
Des services, personne ne m'en a rendu.
Le peu de nourriture qu'il a prise ou pris.
619. Le participe passé précédé de en reste invariable. Ex. :
Des services, personne ne m'en a rendu.
L'accord a lieu quand le pronom en est précédé d'un adverbe
de quantité. E x . : Plus il a eu de livres, plus il en a lus. —
Autant il a attaqué d'ennemis, autant il en a vaincus.
620. Quand le, pronom neutre, signifiant cela, précède le participe, celuici est toujours invariable. E x . : Elle est plus malade que je ne
621. Le participe passé précédé de la locution le peu varie
selon le sens de cette locution :
1 ° Lorsque le peu signifie une quantité petite mais suffisante, le participe s'accorde avec le nom. Ex. : Le peu de
nourriture qu'il a prise l'a sauvé (c'est-à-dire cette quantité de
nourriture, si petite qu'elle fût, a suffi pour le sauver).
2° Lorsque le peu signifie l'insuffisance, le manque, le participe reste invariable. E x . : C'est le peu de nourriture qu'il a
pris qui a causé sa mort (c'est-à-dire c'est la trop petite quantité
de nourriture qui, etc.).
REMARQUES SUR LES
PARTICIPES.
REMARQUES SUR LES PARTICIPES.
REMARQUES SUR LES
PARTICIPES.
RÉCAPITULATION
DU
PARTICIPE.
622. Fonctions du participe dans la proposition. — Le participe employé comme nom peut être : sujet, attribut, complément, etc.
Ex. : L'ignorant (sujet) est malheureux; — le paresseux est toujours
un ignorant (attribut); — les vieillards regrettent le passé (compl.
direct d'objet), etc.
623. Le participe employé comme adjectif peut être épithète du
nom ou en être l'attribut. E x . : Les enfants polis et obligeants (épithète de enfants) sont aimables; — mes enfants, vous serez polis
et obligeants (attribut de vous).
624. Le participe présent précédé de en est un complément indirect
de manière. Ex. : Ils se réchauffent en jouant (compl. ind. de man.).
RÉCAPITULA T10N.
DU
PARTICIPE.
DE L'ADVERBE
Le lièvre court vite. — La rose est très belle.
625. L'adverbe est un mot invariable qui sert à modifier
la signification du verbe, de l'adjectif ou d'un autre adverbe.
Quand on dit : Le lièvre court vite; la rose est très belle, le mot
vite marque comment court le lièvre; le mot très marque combien
la rose est belle. — Le mot vite et le mot très sont des adverbes.
REMARQUE. — L'adverbe joue le rôle d'un complément exprimant
la circonstance (lieu, temps, manière, etc.).
626. On distingue des adverbes de lieu, de temps, de manière,
de quantité, d'affirmation, de négation et de doute.
627. Les principaux adverbes de lieu sont : ici, là, y, ou, en,
loin, ailleurs, deçà, delà, partout, çà, dessus, dedans, dehors, etc.
Ex. : Je partirai d'ici pour aller partout où tu voudras; restez
là; allons ailleurs.
628. Les principaux adverbes de temps sont : quand, depuis,
demain,
souvent, toujours, maintenant, jamais, aujourd'hui,
encore, hier, jadis, alors, longtemps, enfin, etc.
Ex. : J'irai demain; il lit toujours.
629. Les principaux adverbes de manière sont : bien, mal,
ainsi, comme, plutôt, exprès, etc.
Il faut joindre à ces adverbes ceux qui se forment à l'aide d'un
adjectif féminin auquel on joint la terminaison ment. E x . : Il
mourut courageusement (c'est-à-dire d'une manière courageuse); il
vécut sagement (c'est-à-dire d'une manière sage) ; il agit prudemment;
il parle savamment.
630. Les adverbes de manière en ment peuvent, comme les
adjectifs dont ils dérivent, être employés au comparatif et au
superlatif : clairement, — plus clairement, — très clairement
ou le plus clairement.
631. Les adjectifs employés comme adverbes de manière ont
également le comparatif et le superlatif : chanter juste, — p l u s
juste, — t r è s juste ou le plus juste.
632. Les adverbes de manière bien et mal forment leur comparatif et
leur superlatif irrégulièrement : bien fait au comparatif mieux,
au superlatif le mieux (ou très bien); — mal fait pis ou plus mal,
— le pis ou le plus mal (ou très mal). Il ne faut pas confondre pis
adverbe avec pire adjectif comparatif de mauvais : Il n'est pire
eau que l'eau qui dort.
DE L'ADVERBE.
633. Les principaux adverbes de quantité sont : assez, trop,
peu, beaucoup, très, tant.
634. Les principaux adverbes d'affirmation sont : oui, certes,
vraiment, etc. Ex. : Viendrez-vous? Oui. — Cette pensée est vraiment belle.
635. Les principaux adverbes de négation sont : non, ne, pas,
point, rien. Ex. : Non, je ne veux pas.
Nous n'avons réellement que deux adverbes de négation, non et
ne; les autres mots, tels que pas, point, goutte, etc., ne sont que
des noms (un pas, un point, une goutte), employés adverbialement, comme termes de comparaison.
636. Les principaux adverbes de doute sont : peut-être, probablement. E x . : Il sera probablement ici demain.
Peut-être est une ellipse pour cela peut être, ce qui nous explique
pourquoi l'on peut mettre que après cet adverbe. Ex. : Peut-être
que je viendrai, c'est-à-dire cela peut être que je..., etc.
637. REMARQUE. — Des adverbes peuvent quelquefois s'employer
interrogativement : Combien êtes-vous? Où allez-vous? etc.
DB L'ADVERBE.
LOCUTIONS ADVERBIALES.
638. On appelle locution adverbiale une réunion de mots
équivalant à un adverbe. Ex. : A l'envi, au delà, tout à fait, etc.
Les principales locutions adverbiales sont :
à contre-temps,
au dehors,
en deçà,
sans cesse,
à demi,
au-dessus,
ici-bas,
sens dessus dessous,
à l'envi,
au-dessous,
ne... pas,
sur-le-champ,
à peu près,
au delà,
ne... que,
tour à tour,
à présent,
d'abord,
pêle-mêle,
tout à coup,
à propos,
de suite,
peu à peu,
tout à fait, etc.
639. De suite, tout de suite. — De suite signifie sans interruption, l'un après l'autre. E x . : Il ne peut dire deux mots de suite.
— Tout de suite signifie immédiatement, sans attendre. Ex.:
Partons tout de suite.
640. Plus tôt, plutôt. — Plus tôt en deux mots signifie avant,
exprime une idée de temps et est l'opposé de plus tard. Ex.. : Il
est arrivé plus tôt que vous. — Plutôt en un seul mot exprime une
idée de préférence. Ex. : Plutôt la mort que le déshonneur.
641. Tout à coup, tout d'un coup. — Tout à coup signifie
soudainement, et tout d'un coup signifie en une seule fois. Ex. :
Tout à coup je me sentis frappé; la maison s'est écroulée tout d'un
coup.
642. On supprime pas et point après ne, quand la phrase renferme une expression telle que nul, personne, jamais, etc., dont
le sens est négatif. Ex. : Je ne vois personne; il ne vient jamais;
nul ne l'écoute.
REMARQUE. — Dans l'analyse des propositions, les locutions comparatives adverbiales plus ... que, aussi ... que, autant que, comme,
moins ... que, etc., subordonnent la seconde proposition à la précédente pour compléter la comparaison. Ainsi dans : Paul est plus
savant — que Pierre, la locution plus ... que unit la principale :
Paul est plus savant à la subordonnée elliptique complément d'adjectif : que Pierre (n'est savant) qui complète la comparaison.
DE L'ADVERBE.
N E DANS
LES PROPOSITIONS
SUBORDONNÉES.
643. On peut à volonté supprimer ou employer la négation ne dans les
propositions subordonnées dépendant des verbes ou des locutions
suivantes :
Empêcher, défendre, éviter que, etc. E x . : Défendre qu'on vienne,
ou qu'on ne vienne.
Craindre, désespérer, avoir peur, de peur que, etc. : De peur qu'il
aille ou qu'il n'aille.
Douter, constater, nier que, etc. E x . : Je ne doute pas que la chose
soit vraie ou ne soit vraie.
Il tient à peu, il ne tient pas à, il s'en faut que, etc. E x . : Il ne
tient pas à moi que cela se fasse ou ne se fasse.
644. On peut aussi supprimer ou employer la négation ne après les
comparatifs et les mots indiquant une comparaison : autre, autrement que, etc. E x . :
L'année a été meilleure qu'on l'espérait ou qu'on ne l'espérait.
Les résultats sont autres qu'on le croyait ou qu'on ne le croyait.
645. De même, après les locutions à moins que, avant que. E x . : A moins
qu'on accorde le pardon ou qu'on n'accorde le pardon.
646. Fonctions de l'adverbe dans la proposition.
— Dans la proposition, l'adverbe peut être attribut, complément d'un nom ou d'un adjectif, complément exprimant la
circonstance.
Ex. : C'est assez (attrib.); — la fête de demain (compl. d'un
nom) sera belle; — le sage vit content de peu (compl. d'un adjectif); cet élève a répondu parfaitement (compl. de manière).
DE L'ADVBRBB.
DE LA PRÉPOSITION
J e p a r l e à P i e r r e . — Je v i e n s de Paris.
647. La préposition est un mot invariable qui sert à unir
un mot à son complément.
Ex. : Je parle à Pierre; je viens de Paris; le livre de Paul
648. Les principales prépositions sont :
à,
contre,
dès,
envers,
parmi,
sous,
après,
dans,
devant,
hors,
pendant, sur,
avant,
de,
durant,
malgré,
pour,
vers,
avec,
depuis,
en,
outre,
sans,
voici,
chez,
derrière,
entre,
par,
selon,
voilà.
649. REMARQUE. — 1 ° Il ne faut pas confondre à, préposition,
avec a, troisième personne du singulier du verbe avoir; à, préposition, est marqué d'un accent grave. E x . : Il monte à cheval; —
a, verbe, n'a pas d'accent et peut être remplacé par avait, aura,
aurait, etc. E x . : Il a un livre.
2° Dès, préposition, prend un accent grave. E x . : Il se lève dès
l'aurore; — des, article, n'a pas d'accent. E x . : Les feuilles des
arbres.
650. On appelle locution prépositive une réunion de
mots équivalant à une préposition.
Les principales locutions prépositives sont :
à cause de,
au dedans de,
auprès de, jusqu'à,
à côté de,
au-dessous de,
autour de, le long de,
afin de,
au-dessus de,
en face de,
loin de,
à force de,
au-devant de, faute de,
près de,
à l'égard de, au lieu de,
grâce à,
quant à,
à travers,
au prix de,
hors de,
vis-à-vis de, etc.
DE LA PRÉPOSITION.
EMPLOI
DE QUELQUES
PRÉPOSITIONS.
377
651. De est explétif dans les expressions comme : la ville
de Paris, rien de nouveau, vingt hommes de tués, il est honteux
de mentir, etc.
652. Durant peut se placer avant ou après son complément : durant une heure ou une heure durant.
Durant est en réalité un participe présent du verbe durer. On dit
de même : pendant le procès et le procès étant pendant.
653. Au travers est toujours suivi de la préposition de.
Ex. : Il se fit jour au travers de l'armée ennemie.
A travers n'en est pas suivi. Ex. : Il marchait à travers
les épines.
654. Il ne faut pas confondre près de avec prêt à.
Près de signifie sur le point de ou à coté de. Ex. : Il est
près de sortir; je suis près de ma mère.
Prêt à est un adjectif et signifie disposé à. Ex. : Il est
prêt à sortir.
655. Voici annonce ce qu'on va dire. Ex. : Voici ce que je
vous apporte : une histoire, une grammaire et un atlas.
Voici se met après un pronom : le voici, nous voici.
Voilà rappelle ce qu'on vient de dire. Ex. : Travaillez,
voilà ce que je vous répéterai sans cesse.
La langue française a tiré de son propre fonds des prépositions à
l'aide des noms, des adjectifs et des verbes. E x . : malgré, sauf, voici,
voilà (pour vois-ici, vois-là), attendu, excepté, durant, pendant, etc.
Les locutions prépositives sont formées, pour la plupart, soit à
l'aide de noms, soit à l'aide d'adverbes, suivis de la préposition de :
en face de, à force de, faute de, loin de, autour de, au-devant de,
vis-à-vis de, etc.
DE LA PRÉPOSITION.
DE LA CONJONCTION
Le cheval et le bœuf sont utiles.
656. La conjonction est un mot invariable qui sert à
réunir deux mots de la même espèce ou deux propositions.
Ex. : Le cheval et le bœuf sont utiles; — aimons Pierre
puisqu'il est bon.
657. Les principales conjonctions sont :
car,
cependant,
comme,
donc,
et,
lorsque,
mais,
néanmoins,
ni,
or,
ou,
pourquoi,
puis,
puisque,
quand,
que,
quoique,
si,
sinon,
toutefois, etc.
658. REMARQUES. — 1° Que est pronom relatif quand il
signifie lequel, laquelle, lesquels, lesquelles. Ex. : L'enfant que
j'aime.
Que est adverbe lorsqu'il signifie combien. E x . : Que je
suis content!
Que est conjonction lorsqu'il sert à joindre deux membres
de phrase. E x . : Je crois que Pierre est sage.
2° O ù , adverbe, marque le lieu et prend un accent grave.
Ex. : Je sais où vous allez. — Ou, conjonction, signifie ou
bien et ne prend pas d'accent. E x . : Mon frère ou moi.
3° Si est adverbe lorsqu'il signifie tant, tellement. E x . : La
France est si belle! — Dans les autres cas il est conjonction.
Ex. : Je sortirai si le temps est beau.
659. On appelle locution conjonctive une réunion de
mots équivalant à une conjonction.
Les principales locutions conjonctives sont :
afin que,
ainsi que,
alors que,
à moins que,
après que,
attendu que,
au moins,
au reste,
avant que,
bien que,
de même que,
de peur que,
depuis que,
de sorte que,
dès que,
en effet,
jusqu'à ce que,
ou bien,
parce que,
par conséquent,
pendant que,
pour que,
pourvu que,
sans que,
selon que,
soit que,
tandis que,
vu que, etc.
DE LA CONJONCTION.
CONJONCTIONS
DE COORDINATION
— DE
SUBORDINATION.
DE LA CONJONCTION.
EMPLOI DE QUELQUES CONJONCTIONS.
664. Que forme avec la négation ne une locution adverbiale
équivalant à seulement. Ex. :
Un loup n'avait que les os et la peau.
(LA FONTAINE.)
665. Ne que suivi de de prend le sens de tout à l'heure, à l'instant.
Ex. : Il ne fait que de rentrer (c.-à-d. il rentre à l'instant).
666. Quand, quant à. — Quand, conjonction, signifie quoique,
lorsque. Ex. : Je viendrai quand même il pleuvrait. — Je partirai
quand j'aurai fini.
Quant suivi de à est une locution prépositive qui signifie pour,
en ce qui concerne, à l'égard de. E x . : Quant à moi, je n'en ferai
rien.
667. Parce que, par ce que. — Parce que (en deux mots)
signifie par la raison que. Ex. : Je me tais, parce que j'ai tort.
Par ce que (en trois mots) signifie par la chose que, d'après la
chose que. E x . : Je suis averti par ce que mon père m'a dit (c'està-dire par cela que mon père m'a dit).
668. Quoique, quoi que. —Quoique (en un seul mot) signifie
bien que. Ex. : Quoique paresseux, il réussit assez bien.
Quoi que (en deux mots) signifie quelle que soit la chose que.
Ex. : Quoi que vous disiez, il fait la sourde oreille.
DE L'INTERJECTION
Holà! hé! descendez.
669. L'interjection est un cri, une exclamation.
Quand on dit : Holà! hé ! descendez. — A h ! prenez
garde! ces mots holà! hé! ah! sont des cris, des exclamations. — On appelle ces mots des interjections.
670. Les principales interjections sont :
P o u r e x p r i m e r la joie :
Ah ! bon !
—
la douleur :
Aïe! ah! hélas !
—
la crainte :
Ha ! hé ! ho !
—
l'admiration :
Ah! eh ! oh !
—
l'aversion :
Fi!
fi donc!
—
le s o u l a g e m e n t :
Ouf !
P o u r encourager :
Allons ! courage !
P o u r appeler :
Holà ! hé !
671. Il faut ajouter à cette liste un grand nombre de mots
qui s'emploient comme interjections, tels que : peste, miséricorde, ferme, soit, suffit, etc.
Les termes employés dans le langage familier et dans le style
comique, tels que : jarni, morbleu, palsambleu, corbleu, diantre, etc.,
ne sont que des jurons où le nom de Dieu et de diable a été à dessein
défiguré, supprimé ou remplacé par bleu: jarnibleu (je renie Dieu);
morbleu (mort de Dieu) ; palsambleu (par le sang de Dieu) ; corbleu (par le corps de Dieu); diantre (diable), etc. De même
morguie
DE L'INTERJECTION.
NOTIONS DE COMPOSITION
672. On appelle composition 1 action de composer, c'est-à-dire
d'exprimer et de disposer convenablement ses idées sur un sujet
donné.
La composition comprend l'invention, la disposition, l'élocution
ou le style.
673. L'invention consiste à trouver un sujet et les idées qui
s'y rapportent.
D'ordinaire les élèves n'ont qu'à travailler sur un sujet donné;
il faut donc d'abord bien comprendre ce sujet; puis se représenter
les diverses circonstances : le temps, le lieu, les personnes, etc. ;
enfin noter au passage les idées qui s'offrent à l'esprit.
674. La disposition est l'art de mettre en ordre ses idées.
Quelque sujet qu'on traite, il faut d'abord faire un plan, c'est-àdire fixer la place des diverses parties du développement et l'enchaînement naturel qui les lie les unes aux autres. Tout ouvrage
doit avoir un commencement, un milieu et une fin.
675. Dans un discours, le c o m m e n c e m e n t s'appelle exorde.
Dans une pièce de théâtre, c'est l'exposition.
Dans tout ouvrage le milieu est la partie importante, celle
qui comporte le plus de développement.
La fin doit être le résumé ou la conclusion de l'ouvrage. Dans
un discours c'est la péroraison.
Mais ces trois parties commencement, milieu et fin ne doivent
pas être isolées les unes des autres. Il faut qu'elles s'enchaînent
et qu'on passe naturellement de l'une à l'autre par des transitions
676. L'élocution ou le style. Ces mots désignent tous deux
la manière de s'exprimer, mais élocution s'applique surtout à
l'expression de la pensée par la parole, et style 1 à l'expression de
la pensée par l'écriture.
677. Il faut que le style s'adapte naturellement au sujet traité;
il sera donc simple, tempéré, sublime, selon que la pensée sera
familière, élégante ou gracieuse, touchante ou terrible.
La simplicité ne doit pas être de la platitude ou de la trivialité;
ne doit pas tomber dans l'emphase.
1. Style vient du latin stylus, espèce de poinçon dont les anciens se servaient pour
écrire sur des tablettes de cire.
QUALITÉS
GÉNÉRALES DU STYLE.
678. Les qualités générales du style sont : la clarté, la correction, la précision, la concision, le naturel, la noblesse et l'harmonie.
1° La clarté est la principale qualité du style; quand on écrit
il faut avant tout se faire comprendre. Le défaut contraire à la
clarté est l'obscurité;
2° La correction consiste à construire les phrases selon les
règles de la grammaire et à n'employer que des mots usités dans
la bonne langue courante;
3° La précision consiste à rendre chaque idée par l'expression juste, sans détails inutiles;
4° La concision nous fait employer le moins de mots possible pour exprimer notre pensée. Elle donne de la fermeté au
style; mais exagérée, elle produit l'obscurité;
5° Le naturel est la simplicité, l'absence d'affectation. On y
arrive en écrivant comme on sent, comme on parle, sans recherche
des mots ambitieux, ni des constructions extraordinaires;
6° La noblesse est une certaine dignité du style qu'on obtient
en évitant toute expression basse ou vulgaire;
7° L'harmonie est un concours, une suite de sons agréables à
l'oreille.
On doit éviter avec soin la rencontre de certains sons qui semblent se
heurter dans la phrase; cependant on dispose parfois les mots de manière
à imiter par les sons ce que ces mots représentent : l'essieu crie et se rompt.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? (RACINE. 1 )
C'est ce qu'on appelle harmonie imitative.
FIGURES
679. On entend par figures certaines manières de parler qui
ajoutent plus de force, de vivacité, de grâce à l'expression de la
pensée.
On distingue les FIGURES DE GRAMMAIRE, les FIGURES DE MOTS,
et les FIGURES DE PENSÉES.
1 ° FIGURES DE GRAMMAIRE
680. Les figures d e grammaire modifient la construction
grammaticale : 1° En changeant l'ordre des mots (inversion); —
2° en retranchant quelques termes nécessaires à la construction,
mais inutiles au sens (ellipse); — 3° en accumulant des mots
inutiles au sens, mais qui donnent plus de force à la phrase {pléonasme); — 4° en faisant accorder un mot, non avec celui auquel
il se rapporte, mais avec celui que l'esprit a en vue (syllepse).
MÉTAPHORE.
MÉTONYMIE.
Nous n'insisterons pas sur ces figures de grammaire qui ont
déjà été traitées (§ 216).
2 ° FIGURES
DE
MOTS
681. Les figures de mots consistent à détourner les mots
de leur sens propre pour leur en donner un autre plus nouveau
et plus frappant. Les figures de mots tiennent aux mots, aux
expressions mêmes; si on les change, la figure disparaît.
On les appelle aussi tropes (du grec trepô, je tourne).
Les principales figures de mots, ou tropes, sont : la métaphore
et la métonymie.
1° La métaphore (du grec métaphora, transposition) fait
passer un mot de son sens propre à un autre sens qui lui est appliqué par comparaison. Par exemple, si l'on dit : Condé s'élance
comme un lion sur les Espagnols, il y a comparaison; mais si l'on
dit : Condé, ce lion, s'élance sur les Espagnols, il y a métaphore.
Cette figure est d'un usage fréquent, même dans le langage
familier. On dit : une parole claire, un rayon d'espérance,
b o u i l l a n t de colère, voler au combat, etc.
2° La métonymie (du grec metonumia, changement de nom)
consiste à prendre : La cause pour l'effet : Bacchus pour le vin;
Cérès pour les moissons, etc.
L'effet pour la cause : boire la mort dans une coupe empoisonnée,
c'est-à-dire le poison qui donne la mort.
Le contenant pour le contenu : boire une carafe, c'est-à-dire le
contenu d'une carafe.
Le signe pour la chose signifiée : la robe, pour la magistrature;
la couronne pour la royauté.
Le lieu où une chose se fait pour la chose elle-même; du bordeaux, du Champagne, du gruyère, pour du vin de Bordeaux, de
Champagne, du fromage de Gruyère, etc.
L'abstrait pour le concret : La jeunesse est souvent étourdie,
c'est-à-dire les jeunes gens sont souvent étourdis.
Le possesseur pour la chose possédée : Cet homme a été incendié.
Le souverain pour la monnaie frappée à son effigie : Un louis,
un napoléon.
La rhétorique connaît bien d'autres figures de mots; nous n'en citons
ici que trois pour mémoire :
1° La catachrèse (du grec catachrèsis, abus) est une métaphore nécessaire à l'expression d'une idée pour laquelle il n'y a pas de mot dans la
langue. Ainsi le mot glace signifiant en propre la surface unie de l'eau
ALLUSION.
ANTITHÈSE.
COMPARAISON.
gelée, on a, faute d'un autre mot, appelé glace le verre poli d'un miroir.
On dit de même par catachrèse : une plume de fer, le ciel de lit, une feuille
de papier, les yeux du bouillon, etc.
2° La synecdoque ou synecdoche, (du grec sunecdochê, compréhension),
est une espèce de métonymie qui consiste à prendre le moins pour le plus
ou le plus pour Je moins. Par exemple :
Le genre pour l'espèce : les mortels, pour les hommes.
La partie pour le tout : cent voiles, pour cent vaisseaux.
Le singulier pour le pluriel : le Français est brave, c'est-à-dire les Français sont braves.
La matière pour la chose qui en est faite le fer, pour l'épée; l'airain,
pour le canon.
3° L'antonomase (du grec antonomasis, substitution du nom) consiste
à employer :
Un nom commun pour un nom propre : l'orateur romain, pour Cicéron;
l'aigle de Meaux, pour Bossuet.
Un nom propre pour un nom commun : un Crésus, pour un homme fort
riche; un Mécène, pour un protecteur des lettres.
3° FIGURES DE PENSEES
682. Les figures de pensées consistent dans la pensée
même, dans le tour et le mouvement qu'on donne à ses idées.
Nous avons vu que la figure de mots disparaît si le mot lui-même
est changé ; on peut changer les mots sans que la figure de pensée
cesse de subsister.
Les principales figures de pensées sont : l'allusion, l'antithèse,
la comparaison, l'euphémisme, la gradation, l'hyperbole, l'imprécation, l'ironie, la périphrase, la prosopopée, la réticence.
1° L'allusion éveille par l'idée qu'on exprime une idée qu'on
n'exprime pas :
Son livre est d'agréments un fertile trésor,
Tout ce qu'il a touché se convertit en or,
dit Boileau en parlant d'Homère, et ce dernier vers fait allusion
au roi Midas, qui avait reçu des dieux le pouvoir de convertir en
or tout ce qu'il touchait.
2° L'antithèse consiste à opposer les mots aux mots, les pensées aux pensées pour leur donner plus de force par le contraste. E x .
Et monté sur le faite, il aspire à descendre.
(CORNEILLE.)
Le temps, cette image mobile
De l'immobile éternité
(J.-B. R O U S S E A U . )
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
(RACINE.)
3° L a comparaison consiste à rapprocher les objets pour en
marquer les ressemblances; c'est le contraire de l'antithèse. La
390
EUPHÉMISME.
GRADATION.
HYPERBOLE.
ETC.
comparaison est ordinairement amenée par l'une des expressions
ainsi, comme, tel que, de même que, etc. E x . : Cet enfant est gai
comme un pinson. Les deux objets comparés s'appellent les termes
de la comparaison. C'est enfant et pinson dans l'exemple précédent.
4° L'euphémisme est une sorte de périphrase qui voile, sous
des expressions adoucies, les idées tristes ou désagréables. Ainsi :
Ils ont vécu, pour ils sont morts.
5° La gradation consiste à accroître ou à diminuer graduellement les idées, les images, comme on le fait pour les couleurs
dans la peinture. Il y a gradation ascendante quand chaque terme
est plus fort que le précédent; et gradation descendante quand
chaque terme est plus faible que le précédent.
Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre.
(LA FONTAINE.)
6° L'hyperbole exagère l'expression d'une idée pour la faire
mieux entendre.
J'ai vu, dit-il, un chou plus grand qu'une maison;
Et moi, dit Vautre, un pot aussi grand qu'une église.
(LA FONTAINE.)
7° L ' i m p r é c a t i o n est une malédiction inspirée par la fureur
ou le désespoir. On cite parmi les belles imprécations celles de
Camille contre Rome dans l'Horace de Corneille.
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
et celles de Joad contre Mathan dans l'Athalie de Racine.
Sors donc de devant moi, monstre d'impiété !
8° L ' i r o n i e est une sorte de raillerie par laquelle on exprime
le contraire du sentiment qu'on éprouve ou de l'idée qu'on veut
faire entendre. On dit familièrement; c'est un beau coup que vous
avez fait là, pour : c'est une maladresse que vous avez faite. Oreste
furieux contre sa destinée dit dans l'Andromaque de Racine :
Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance !
9° La périphrase consiste à désigner les choses sans les nommer,
à l'aide de plusieurs mots ou circonlocutions. Ainsi : le Jardin
de la France, pour la Touraine; la Ville éternelle, pour Rome sont
des périphrases.
10° La prosopopée donne la vie et la parole aux êtres inanimés, aux absents, aux morts. On cite souvent la fameuse prosopopée de Fabricius dans le Discours sur les Lettres de J.-J. Rousseau :
Ô Fabricius ! qu'eût dit votre grande âme, si pour votre malheur
rappelé à la vie..., etc.
LITTÉRATURE.
1 1 ° L a r é t i c e n c e est une i n t e r r u p t i o n b r u s q u e de la phrase,
qui donne plus de force à ce q u ' o n v o u l a i t dire, en a f f e c t a n t d e le
taire :
Je devrais sur l'autel où la main sacrifie
Te.... Mais du prix qu'on m'offre il faut me contenter.
(RACINE.
Athalie.)
LITTÉRATURE
683. O n a p p e l l e l i t t é r a t u r e l ' e n s e m b l e des p r o d u c t i o n s littéraires considérées à d i v e r s e s é p o q u e s et c h e z différents p e u p l e s .
Les p r o d u c t i o n s littéraires se d i v i s e n t en d e u x g r a n d e s classes :
les o u v r a g e s en vers et les o u v r a g e s en prose.
On appelle vers, en français, une suite de m o t s r y t h m é e et mesurée s u i v a n t le n o m b r e de s y l l a b e s .
On a p p e l l e prose u n e forme de discours non assujettie à l a mesure et au r y t h m e du v e r s .
NOTIONS
DE
VERSIFICATION
684. La versification est l'art ou la manière de faire des vers.
On appelle v e r s une série de mots arrangés suivant une cadence déterminée.
On appelle mesure le nombre déterminé de syllabes que l'on compte
dans un vers.
On appelle rime le retour du même son à la fin de deux ou de
685. Mesure. — Le vers français est syllabique, c'est-à-dire que l'on
compte les syllabes sans s'inquiéter si elles sont longues ou brèves.
Compter le nombre de syllabes qui composent un vers, c'est le scander.
Une syllabe muette ne compte pas à la Un du vers, ni dans l'intérieur
du vers quand elle est élidée.
Dans les imparfaits et les conditionnels, les trois dernières lettres ent
ne comptent pas dans la mesure : voulaient, voudraient. Il en est de même
au pluriel du subjonctif dans les auxiliaires, qu'ils aient, qu'ils soient.
lesquels sont monosyllabes.
686. Quand deux voyelles se rencontrent dans l'intérieur d'un vers, il se
produit soit une élision, soit un hiatus.
687. Élision. — L'élision est le retranchement d'une syllabe.
L'e muet à la fin des mots, quand il est immédiatement suivi d'une
voyelle ou d'une h muette, ne compte pas dans la mesure du vers : on
dit alors qu'il y a élision. Ex. :
Prêtez-moi l'un et l'autre uns oreille attentive.
(RACINE).
DE
LA
VERSIFICATION.
688. Les mots comme vie, joie, risée, vue, etc., qui ont un e muet précédé d'une voyelle, ne peuvent entrer dans le corps du vers qu'à condition
d'élider cet e muet. E x . :
Vous prenez pour génie une ardeur de rimer.
Hector tomba sous lui. Troie expira sous vous.
Si l'élision ne peut avoir lieu, comme dans les joies,
voient, ils prient, etc., où l'e muet est protégé par une
ces mots n'ont d'autre place qu'à la fin du vers. E x . :
J'entends déjà frémir les deux mers étonné es
De voir leurs flots unis au pied des Pyrénées.
(BOILEAU.)
(RACINE.)
les destinées, ils
consonne finale,
(BOILEAU.)
689. Hiatus. — On appelle hiatus la rencontre d'une voyelle finale,
autre que e muet, avec la voyelle initiale d'un mot suivant. L'hiatus est
interdit; ainsi l'on ne peut dire dans un vers : tu es, tu auras, il va à Paris,
si elle veut.
690. La conjonction et suivie d'une voyelle fait également hiatus, parce
que le t ne se prononce pas. Ainsi l'on ne peut dire en vers : sage et heureux, et il vient.
691. Césure. — La césure est un repos de la voix à l'intérieur du
vers après une syllabe fortement accentuée.
692. La césure doit toujours suivre une syllabe accentuée. Une syllabe
muette ne peut donc jamais se trouver à la césure. Ainsi le vers suivant
serait vicieux :
L'ingrat, il me laisse cet embarras funeste.
11 devient régulier si l'on met, en transposant les mots :
(RACINE.)
Il me laisse, l'ingrat, cet embarras funeste.
693. Rime. — On appelle rime l'uniformité de son et d'articulation
dans la syllabe tonique de deux mots. Ainsi belle rime avec rebelle, loisir
avec plaisir, destinée avec fortunée.
694. La rime est dite masculine quand elle a lieu entre deux syllabes
non suivies d'un e muet. E x . :
C'est pour toi que je marche; accompagne mes pas
Devant ce fier lion qui ne te connaît pas.
(RACINE.)
La rime est dite féminine quand les deux syllabes sont suivies d'un e
muet ou d'un équivalent : ent, es, qui ne compte pas dans la mesure. E x . :
Mon père mille fois m'a dit dans mon enfance
Qu'avec nous tu juras une sainte alliance.
(RACINE.)
695. R E M A R Q U E . — Les troisièmes personnes du pluriel de l'imparfait et
du conditionnel en aient sont rangées parmi les rimes masculines.
Au contraire voient, croient, déploient, essaient, dans lesquels l'e compte
pour une syllabe, et allient, oublient, etc., forment des rimes féminines.
696. Enjambement. — Lorsque le sens ne se complète pas à la fin
du vers, il faut rejeter quelques mots au commencement du vers suivant :
c'est ce qu'on appelle emjambement,
POÉSIE LYRIQUE. POÉSIE ÉPIQUE.
697. Vers de différentes mesures. — Les vers français peuvent
avoir de une à douze syllabes.
Le vers de douze syllabes s'appelle aussi vers alexandrin, ou grand vers,
ou vers héroïque.
Le vers de dix syllabes s'appelle aussi décasyllabe.
698. On appelle vers libres les vers dans lesquels on entremêle différentes mesures. Dans ces sortes de vers, les rimes sont ordinairement
mêlées. Les chœurs d'Esther et d'Athalie, les Fables de La Fontaine sont
écrits en vers libres.
I. —
LA POÉSIE
699. On distingue cinq sortes (le poésie : la Poésie lyrique, la
Poésie épique, la Poésie dramatique, la Poésie didactique, la Poésie
légère.
700. La Poésie lyrique est celle qui comprend tous les poèmes
susceptibles d'être chantés. Elle était ainsi appelée parce que les
Grecs chantaient les vers en s'accompagnant de la lyre.
La poésie lyrique comprend l'Ode, l'Hymne, la Chanson auxquels
on peut rattacher les Chants nationaux, les Chœurs des tragédies,
l'Elégie, les Cantates, etc.
701. La Poésie épique célèbre une légende nationale ou un
fait historique, auquel elle mêle le merveilleux, c'est-à-dire qu'elle
fait intervenir des dieux, des déesses, etc., à côté des héros ou des
personnages qu'elle met en scène.
On comprend d'après cela que le poème épique ait réussi surtout dans les sociétés primitives où le merveilleux pouvait être cru.
Les principales épopées sont l'Iliade et l'Odyssée d'Homère,
l'Enéide de Virgile, la Pharsale de Lucain, la Chanson de Roland,
la Divine Comédie du Dante, le Roland furieux de l'Arioste, les
Lusiades de Camoëns, la Jérusalem délivrée du Tasse, le Paradis
perdu de Milton, la Messiade de Klopstock.
Quand un poète traite un sujet frivole ou de peu d'importance,
dans le ton solennel et avec les grands vers de l'épopée, il fait un
poème Héroï-comique. Dans ce genre on cite le Lutrin de Boileau.
702. La Poésie dramatique est celle qui représente sur
le théâtre une action vraie ou imaginaire.
Dramatique vient du mot grec drama, qui veut dire action.
La poésie dramatique comprend trois genres principaux : la
Tragédie, la Comédie et le Drame.
La Tragédie est une pièce de théâtre en vers, dans laquelle
figurent des personnages illustres, qui est propre à exciter la ter*
POÉSIE
DRAMATIQUE.
POÉSIE
DIDACTIQUE.
reur et la pitié, et qui se termine ordinairement par un événement
funeste.
La Comédie est la représentation des caractères et des mœurs
des hommes, ou simplement d'une suite d'incidents plaisants.
A côté de la comédie se trouve le Vaudeville, comédie légère où
le dialogue est entremêlé de couplets chantés.
Le Drame est une pièce de théâtre en vers ou en prose, d'un
genre mixte entre la tragédie et la comédie.
On appelle Mélodrame un drame mêlé de musique.
703. Une règle générale commune à la tragédie, à la comédie et
au drame, c'est que l'action soit une. Autrefois elle devait se passer
en un jour et dans un même lieu. C'est ce qu'on appelait la règle
des trois unités : unité d'action, de temps, de lieu. Boileau l'a formulée dans ces deux vers :
Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. (Art poétique.)
Cette règle étroite subie à regret par nos poètes classiques, n'est
plus observée aujourd'hui que pour l'unité d'action.
704. La Poésie didactique est celle qui se propose d'instruire
le lecteur, de lui enseigner quelques vérités utiles. Les Géorgiques
de Virgile, l'Art poétique d'Horace, l'Art poétique de Boileau sont
des poèmes didactiques.
On peut rattacher à ce genre :
L'Epître, qui est une lettre en vers sur un sujet moral ou littéraire ;
La Satire, qui critique ou tourne en ridicule les vices des hommes
ou les défauts d'une œuvre littéraire;
La Fable, ou Apologue, qui est un récit allégorique destiné à
faire accepter une vérité morale.
705. On appelle Poésies fugitives de petites pièces de vers
que leur peu d'étendue et l'actualité du sujet semblent destiner
à un oubli rapide. On range parmi les poésies fugitives : l'Idylle,
sorte de petit poème sur un sujet champêtre; l'Églogue, poésie
pastorale en forme de dialogue; le Sonnet, le Rondeau, le Triolet,
la Ballade, le Madrigal, l'Épigramme, etc.
II. —
LA PROSE
706. La prose se divise en cinq genres principaux : l'Éloquence,
l'Histoire, la Philosophie, la Lettre, le Roman.
ÉLOQUENCE.
HISTOIRE.
PHILOSOPHIE.
1° L'Éloquence est la faculté de bien dire et de persuader.
Cette faculté est le plus souvent naturelle; cependant elle peut être
aussi acquise, et la Rhétorique donne les règles qui peuvent aider
à former l'orateur.
Le genre oratoire comprend :
L'Éloquence politique, qui traite des grands intérêts du pays;
L'Éloquence de la chaire, qui comprend les sermons, les oraisons
funèbres, les panégyriques;
L'Éloquence du barreau, qui comprend les plaidoyers, les réquisitoires, les mercuriales ou discours de rentrée des tribunaux;
L'Éloquence académique comprend les discours prononcés lors
de la réception d'un nouveau membre à l'Académie, les éloges des
savants ou des littérateurs décédés, etc.
2° L'Histoire est le récit des événements de la vie d'un peuple.
Ce genre, outre l'histoire proprement dite, comprend : les Chroniques, récits des événements contemporains; — les Mémoires,
qui ont pour objet de raconter des événements auxquels l'auteur
lui-même s'est trouvé mêlé ; — les Biographies, récits de la vie
et des travaux des personnages connus; — les Annales, récits
des événements année par année.
3° La Philosophie s'occupe de la recherche de la vérité,
elle étudie le principe et la raison des choses. Parmi les philosophes, on range les Moralistes qui écrivent des Pensées, des Maximes,
des Réflexions, des Portraits, etc.
4° La Lettre est un écrit qu'on adresse à une personne absente,
pour lui communiquer ce qu'on ne peut lui dire de vive voix;
c'est donc une sorte de conversation à distance qui peut prendre
tous les tons et traiter tous les sujets.
5° Le Roman est une œuvre d'imagination, en prose, où l'auteur
cherche à exciter l'intérêt, soit par la singularité des aventures,
soit par la peinture des mœurs et des passions.
On peut rattacher au roman le Conte, où le merveilleux joue un
rôle, et la Nouvelle, qui n'est qu'un court récit de quelque aventure
intéressante.
ABRÉGÉ D'HISTOIRE LITTÉRAIRE
707. Notre langue n'est que du latin défiguré, transformé dans
la suite des siècles. D'un autre côté la littérature latine a emprunté
la plupart de ses formes et de ses sujets à la littérature grecque.
Il est donc naturel de faire précéder l'histoire de la littérature
française par un coup d'œil sur la littérature grecque et sur la littérature latine.
I. — L I T T É R A T U R E G R E C Q U E
708. P O É S I E É P I Q U E . — H o m è r e . — Les plus anciens monuments
de la littérature grecque sont l'lliade et l'Odyssée, deux poèmes épiques
attribués à Homère.
On ne sait rien de la vie, ni même de l'origine du poète. Certains auteurs
le font naître à Smyrne ou à Chios, vers l'an mille avant notre ère, et la
P r i a m aux pieds d'Achille.
Le grand Priam entre sans être aperçu; il s'arrête près d'Achille, saisit
ses genoux et baise les mains terribles, homicides, qui lui ont tué plus
d'un fils.... Achille est stupéfait en apercevant Priam semblable aux dieux.
Les autres aussi sont frappés de stupeur, et se regardent entre eux. Priam
supplie Achille en ces mots :
« Souviens-toi de ton père, Achille égal aux dieux. Il est du même âge
que moi, et sur le funeste seuil de la vieillesse. Et peut-être des peuples
voisins l'assiègent et l'accablent, et il n'y a personne pour écarter de lui
la guerre et la mort. Mais du moins, en entendant dire que tu vis, il se
réjouit dans son cœur, et de plus il espère tous les jours qu'il reverra son
cher fils revenu de Troie. Pour moi, je suis le plus infortuné des hommes;
car j'avais engendré des fils très braves, dans la vaste Troie, et pas un
d'eux ne me reste. J'en avais cinquante, quand vinrent les fils des Achéens;
la plupart ont péri sous les coups impétueux de Mars. Mais celui qui seul
me restait, qui défendait la ville et nous-mêmes, voilà que tu l'as tué
naguère, comme il combattait pour son pays; tu as tué Hector! C'est à
cause de lui que je viens en ce moment vers les vaisseaux des Achéens,
pour le racheter de tes mains; et j'apporte une immense rançon. Eh bien,
respecte les dieux, Achille, et aie pitié de moi, en souvenir de ton père.
Je suis plus à plaindre que lui, car j'ai eu le courage de faire ce que n'a
jamais fait un autre mortel vivant sur la terre : j ' a i approché de ma bouche
la main de l'homme qui a tué mes enfants. »
Il dit; et, Achille en songeant à son père, sent naître le besoin de pleurer. Il prend par la main le vieillard et l'écarte doucement de lui. Tous
deux se livrent à leurs souvenirs : Priam regrette Hector, et pleure abondamment, prosterné aux pieds d'Achille. Achille, à son tour, pleure sur
son père, et parfois aussi sur Patrocle. E t leurs gémissements remplissent les demeures. HOMÈRE. (Iliade, chant X X I V , vers 447 et suivants.)
LITTÉRATURE
GRECQUE.
tradition le représente vieux et aveugle, errant de ville en ville et chantant ses vers. Quelques critiques ont contesté l'existence même d'Homère,
et prétendu que ces deux poèmes n'étaient qu'une collection de chants composés par des aèdes inconnus.
L'Iliade est un poème épique en 24 chants. Elle a pour sujet la colère
d'Achille contre Agamemnon, le chef des Grecs accourus au siège de Troie.
Le héros dépouillé de sa part de butin, refuse de combattre désormais,
s'enferme dans sa tente et assiste impassible aux désastres des Grecs. Il ne
sort de son inaction que pour venger la mort de son ami Patrocle et tuer
Hector, le plus fier soutien de la ville assiégée. Le vieux Priam vient dans
la tente d'Achille pour racheter le corps de son fils, et le poème se termine par les funérailles du héros troyen. L'Iliade est une épopée guerrière
où le poète, dans une langue souple et harmonieuse, nous peint les rudes
combats, les passions violentes, la foi naïve d'un siècle encore presque
barbare.
L'Odyssée est aussi un poème épique en 24 chants. C'est le récit des
aventures d'Ulysse (en grec Odusseus) et de son retour dans sa patrie à
Ithaque, dix ans après la prise de Troie. Le héros, d'abord retenu par la
déesse Calypso, aborde enfin dans l'île des Phéaciens. Il y est bien accueilli,
grâce à la jeune Nausicaa, fille du roi Alcinoüs; il raconte à ses hôtes les
dangers qu'il a courus chez les Cyclopes, dans le palais de la magicienne
Circé. Les Phéaciens le transportent à Ithaque où le héros est reconnu
par son fils Télémaque, par le porcher Eumée, par son chien Argus.
Il tue les prétendants qui aspiraient à la main de Pénélope et se fait
enfin reconnaître de sa fidèle compagne et de son vieux père Laërte.
Ces longs et intéressants récits de voyage, ces aventures dramatiques
ou touchantes, ces épisodes si variés donnent à l'Odyssée un charme
pénétrant.
709. T R A G É D I E . — Après la poésie épique, la poésie lyrique, sorte de
poésie chantée et souvent accompagnée de danses, assouplit la langue
et prépare la voie à la poésie scénique. Des chants et des chœurs célébrés
en l'honneur de Bacchus sortent peu à peu la tragédie et la comédie. L'une
et l'autre ont la même origine poétique et religieuse : le chant, d'abord
solennel ou grossier, tourne à l'action et le drame se constitue, ici pompeux et grave, là joyeux et satirique. La tragédie se résume dans trois
grands noms : Eschyle, Sophocle, Euripide. Eschyle (526-456 avant J.-C.)
est considéré comme le père de la tragédie grecque. Il avait composé
80 pièces environ; il n'en reste que 7, parmi lesquelles on cite surtout
l'Orestie, suite de 3 pièces sur le même sujet : le meurtre d'Agamemnon,
la punition de Clytemnestre et les remords d'Oreste. Eschyle excelle à
peindre les catastrophes fatales et la puissance inexorable du destin; son
style grave, majestueux, s'élève souvent jusqu'au sublime. Sophocle
(495-406) avait composé une centaine de tragédies : sept seulement sont
arrivées jusqu'à nous : Œdipe-roi, Œdipe à Colone, Antigone, etc. Ses
personnages sont plus hommes que ceux d'Eschyle; ils ont leurs passions,
leurs caractères, et excitent plus vivement la pitié ou l'admiration. Euripide (480-406) est le peintre des passions et le plus pathétique des poètes.
Il avait composé 75 tragédies; nous en possédons 18, dont les principales
LITTÉRATURE
GRECQUE
sont : Médée, Andromaque, Alceste, Iphigénie à Aulis, Hippolyte. Racine
s'est inspiré de ces deux dernières pièces pour son Iphigénie et sa Phèdre.
Son style est élégant et facile, avec lui la tragédie se fait plus humaine
et plus tendre, et compatit à toutes les souffrances de la passion.
7 1 0 . COMÉDIE. — La comédie, née des fêtes de Bacchus, comme la
tragédie, fut d'abord un chant licencieux qui ouvrait le banquet (comos)
en l'honneur du dieu. Plus tard elle devint satirique et bouffonne et brilla
à Athènes au V e siècle avec Aristophane. Aristophane avait composé
54 comédies; 1 1 seulement ont survécu : il faut citer les Nuées, les Guêpes
(imitées par Racine dans les Plaideurs), les Grenouilles, Plutus. La plupart sont des pamphlets politiques écrits avec une audace inouïe et une
verve incomparable.
7 1 1 . H I S T O I R E . — Les anciennes légendes où l'imagination avait plus
de part que le souci de la vérité s'accommodaient du langage des poètes :
le vers donnait à la fable un charme de plus. Mais du jour où l'on se préoccupa d'avoir des récits vrais et sérieux, la prose seule put être employée.
Hérodote, né vers 484, après les guerres médiques, a raconté dans un
style simple et naïf la lutte de la Grèce contre les Perses. Son ouvrage,
divisé en neuf livres, abonde en digressions, en légendes merveilleuses.
L'auteur, qui avait beaucoup voyagé, a rattaché à son sujet l'histoire de
chacun des peuples étrangers dont il parle et la description de leur pays.
Il a eu pour continuateur Thucydide (.471) qui, dédaignant la crédulité
de son prédécesseur, a raconté la Guerre du Péloponèse non en poète, mais
en moraliste et en homme d'Etat. Il juge et explique les événements avec
une véracité scrupuleuse et dans un style nerveux et concis.
7 1 2 . P H I L O S O P H I E . — Les premiers philosophes grecs avaient cherché
dans la nature l'explication de l'origine des êtres; mais lorsque la religion
traditionnelle fut discréditée, les sophistes parurent qui proclamèrent que
sur toute chose on peut soutenir le pour et le contre. C'est contre eux que
s'éleva Socrate (469), le véritable fondateur de la philosophie. Il eut deux
disciples illustres: Xénophon et Platon. Xénophon (435-355), a composé
des ouvrages d'histoire; les Helléniques, l'Anabase, ou retraite des Dix
Mille, la Cyropédie, ou éducation de Cyrus; des traités philosophiques :
le Banquet, les Entretiens mémorables de Socrate, etc. Dans un style souple,
plein de grâce, il expose avec simplicité les conseils d'une sagesse pratique; il aime l'ordre, la règle, le bon sens. Platon (427-347) a publié
de nombreux dialogues où son maître Socrate est toujours le principal
interlocuteur : le Criton, le Phèdon, la République, les Lois, etc. Tous
ont une merveilleuse variété de ton et de style; tous enseignent, dans une
prose admirable, la morale la plus élevée et la plus pure.
7 1 3 . A r i s t o t e (384-322), né à Stagyre, colonie grecque sur la côte de
la Macédoine, fut le plus illustre disciple de Platon; c'est avant tout un
profond philosophe et un savant universel. Il enseignait en se promenant,
de là le nom de péripatéticien. Il nous reste de lui : la Logique, l'Histoire
des animaux, la Poétique, etc. Il avait été le précepteur d'Alexandre.
LITTÉRATURE
LATINE.
7 1 4 . É L O Q U E N C E . — Chez les Grecs, disait Fénelon, tout dépendait du
peuple et le peuple dépendait de la parole. C'est d'abord à Athènes, grâce
à la constitution démocratique de la ville et aux progrès de la philosophie
et de l'histoire, que l'éloquence se développe et arrive au plus haut point
de perfection avec Démosthène (385-322), qui a été surnommé le prince
des orateurs et a bien mérité son surnom. Ses plaidoyers et ses harangues
sont des chefs-d'œuvre d'une logique puissante et d'une éloquence passionnée, mais ses discours politiques expriment avec une force et une
noblesse incomparables les idées d'honneur, de devoir, de patrie. Ses
principaux discours sont les Philippiques, qui sont dirigées contre l'ennemi de la Grèce, Philippe de Macédoine, et le Discours de la Couronne.
7 1 5 . Après la chute d'Athènes et l'asservissement de la Grèce aux Macédoniens, l'antique patrie des arts et des lettres semble avoir perdu sa
fécondité. On peut encore citer Plutarque (50-120 ap. J.-C.), à la fois
moraliste et historien, qui a laissé des Œuvres morales, et les Vies parallèles des hommes illustres de la Grèce et de Rome. Ce dernier ouvrage a
été popularisé en France par la traduction d'Amyot. Partout l'auteur
montre une âme honnête, et surtout sincèrement attachée à sa patrie.
II. — LITTÉRATURE LATINE.
716. La littérature romaine est née de la littérature grecque. C'est vers
le milieu du IIIe siècle avant notre ère que Rome se mit aux leçons des
Grecs et essaya de les imiter ou plutôt de les copier dans l'épopée, la tragédie, la satire.
7 1 7 . COMÉDIE. — La comédie conserva du moins une originalité relative
et arriva de bonne heure à la perfection avec Plaute et Térence. Plaute
(227-184) d'abord entrepreneur de spectacles, puis commerçant, puis manœuvre dans un moulin, enfin poète comique, nous a laissé vingt pièces
inspirées du grec; les principales sont l'Amphytrion, imité par Molière,
l'Aulularia, qui est l'original de V Avare de Molière, etc. Dans toutes ces
pièces, l'intrigue est vivement menée, les caractères sont pris sur le vif;
le dialogue est plein d'une verve, souvent trop libre, mais toujours amusante. Térence (185-159), né à Carthage, nous a laissé six pièces d'un
style plus élégant, d'un ton plus délicat que celui de Plaute, mais avec
moins de force comique. Citons l'Andrienne, Phormion, imité par Molière
dans les Fourberies de Scapin; les Adelphes, où Molière a pris la donnée
de l'École des maris, etc.
7 1 8 . É L O Q U E N C E . —Pendant que la langue poétique brillait au théâtre
avec Plaute et Térence, la prose se montrait surtout dans l'éloquence;
sans rien perdre de la force et de la véhémence propres aux luttes du
Forum, elle prenait de la souplesse et de l'éclat; enfin Cicéron (106-43)
l'amenait à la perfection. Ce grand orateur a excellé dans tous les genres :
plaidoyers, harangues politiques, œuvres didactiques, œuvres philosophiques; il a tout traité en maître et atteint partout la perfection; sa prose
LITTÉRATURE
LATINE.
est restée le type du latin classique. On cite ses plaidoyers contre Verrès;
ses discours politiques contre Catilina; ses traités de rhétorique et de
philosophie : les Tusculanes, le Traité des devoirs, la République, les Dialogues sur l'amitié, et sur la Vieillesse, etc.
7 1 9 . H I S T O I R E . — C'est seulement après Cicéron que l'histoire fit son
apparition à Rome avec Tite-Live. César (100-44), dans ses Commentaires, Salluste, dans Jugurtha, avaient déjà donné l'exemple d'une élégante concision. Tite-Live (50 av. J.-C.-19 ap. J.-C.) par l'ampleur
de son œuvre, par sa sincérité, son impartialité, et surtout par la dramatique émotion avec laquelle il a reproduit les grandes luttes intestines de
la République, a été l'historien national du peuple romain et le plus grand
prosateur de son temps. Ses Annales comprenaient 142 livres partagés
en décades; il nous en reste 35. Tacite, né sous les empereurs, (54-119
ap. J.-C.) est un penseur profond, un historien perspicace. Son style, nerveux, pittoresque est d'une extrême concision. Il a écrit : les Mœurs des
Germains, les Annales, etc.
720. P O É S I E . — A la fin de la république romaine, la poésie est représentée par Lucrèce; au commencement de l'empire, par Virgile et Horace.
L u c r è c e (95-51), dans son poème De la nature des choses, a exposé,
avec un enthousiasme inspiré de la doctrine d'Épicure, l'origine du monde
et des sociétés.
7 2 1 . V i r g i l e (70-18 av. J.-C.), né à Andes, près de Mantoue, est le plus
Neptune calme la tempête.
Cependant aux mugissements des flots courroucés Neptune s'aperçut que
la tempête avait été déchaînée, et la mer remuée jusque dans ses profondeurs : le dieu vivement ému, lève son front calme à la surface des eaux,
et, promenant ses regards sur la plaine liquide, il voit la flotte d'Énée
dispersée sur toute la mer, et les Troyens accablés par les flots et par les
torrents qui tombent du ciel. Il appelle à lui les vents Eurus et Zéphire, et
leur parle en ces termes : « Est-ce donc votre origine qui vous inspire une
pareille audace? Osez-vous bien, sans mon ordre, vents téméraires bouleverser le ciel et la terre, et soulever ces masses énormes? Je devrais vous
mais mieux vaut calmer d'abord l'agitation des flots. Désormais
je réserve à vos méfaits un autre châtiment. »
Ainsi parle Neptune, et, en un instant, il calme la fureur des vagues,
dissipe les nuages amoncelés, et ramène le soleil. De même, on voit souvent une sédition éclater dans un grand peuple, et la multitude transportée de colère, faire voler pierres et brandons, mais qu'en cet instant
vienne à paraître un homme recommandable par sa piété et les services
rendus au pays, la foule se tait, et, immobile, lui prête une oreille attentive : il parle, et sa parole maîtrise les esprits et adoucit les cœurs. Ainsi
tombe tout le bruit des vagues, aussitôt que le dieu, jetait les yeux sur
la mer, et portant la sérénité devant lui, lance ses coursiers, et abandonne
les rênes à son char qui vole sur les eaux. V I R G I L E . (Énéide, chant I.)
LITTÉRATURE
FRANÇAISE.
401
grand poète de cette époque. Venu à Rome, il entra en relations avec
Mécène qui le recommanda à Auguste. Ses premières œuvres sont les
Bucoliques ou Églogues. Il écrivit ensuite les Géorgiques, poème didactique en 4 chants sur l'agriculture. Enfin, à la prière d'Auguste, il composa
l'Enéide et y travailla douze ans; la mort le surprit avant qu'il ait pu y
mettre la dernière main. Dans ce poème épique, l'auteur raconte les aventures d'Énée qui, après la prise de Troie, erra longtemps sur les mers et
vint enfin s'établir en Italie, où il fonda Albe, le berceau de l'empire
romain. Virgile excelle dans l'expression des affections tendres : l'amitié,
l'amour, la reconnaissance ; et son style est partout d'une irréprochable
perfection. Horace (65 av.-8 ap. J.-C.), contemporain et ami de Virgile,
jouissant comme lui de la faveur d'Auguste et de Mécène, a composé des
odes, des satires et des épîtres. L'Épître aux Pisons est un modèle de
goût et de bon sens, dont Boileau s'est souvent inspiré dans son Art
Poétique.
722. Nous citerons encore Phèdre (30 av. J.-C.-44 ap. J.-C.), fabuliste de talent, qui a mis en vers les fables du grec Esope et que notre
La Fontaine a de beaucoup dépassé, même en le traduisant.
7 2 3 . P H I L O S O P H I E . — Sénèque (3-67 ap. J.-C.). Philosophe stoïcien,
né à Cordoue, précepteur de Néron, a composé de nombreux traités de
morale : de la Brièveté de la vie, de la Tranquillité de l'âme, des Bienfaits, etc.
Son style, qui a du trait et de la concision, vise un peu trop à l'effet et
recherche les pointes, l'antithèse.
724. A cette époque, les sciences, encore dans l'enfance, ont un illustre
représentant, Pline l'ancien (23-79 ap. J.-C.), né à Côme, qui mourut
en voulant voir de près l'éruption du Vésuve. Il a composé en 67 livres
une Histoire Naturelle, qui est une véritable encyclopédie de toutes les
connaissances de son temps.
III. — LITTÉRATURE
FRANÇAISE
725. Nous diviserons l'étude de la littérature française en cinq
grandes périodes; le Moyen âge, la Renaissance, le dix-septième,
le dix-huitième et le dix-neuvième siècle.
I.
-
MOYEN ÂGE
726. On sait qu'après la Conquête de la Gaule par Jules César
(50 av. J.-C.), l'usage du latin y devint général. De ce latin modifié
par la prononciation gauloise, et envahi par une foule de mots
germaniques, naquit à la longue une langue nouvelle qu'on appela
la langue romane. Les premières traces de cette vieille langue se
trouvent dans les lexiques, ou glossaires de Reichenau et de Cassel
et dans les fameux serments de Strasbourg, que prêtèrent Louis le
402
CHANSON DE ROLAND.
VILLEHARDOUIN.
JOINVILLE.
Germanique à son frère Charles le Chauve, et l'armée de Charles
le Chauve à Louis le Germanique (842,.
727. POÉSIE. — Du XIe au XIIIe siècle se développe une littérature originale, une poésie lyrique, gracieuse et brillante, une
poésie épique grandiose dont la Chanson de Roland reste
l'expression la plus parfaite. C'est une chanson de geste, c'est-à-dire
un poème épique dont le sujet est emprunté à notre histoire nationale. Elle raconte en 4 000 vers la défaite et la mort de Roland,
neveu de Charlemagne, à Roncevaux, dans une gorge des Pyrénées; puis la vengeance que l'empereur tira du traître Ganelon
et des Sarrasins victorieux. L'auteur en est inconnu.
728. Mais l'esprit chevaleresque s'affaiblit et l'esprit bourgeois, prompt
à la satire, donne naissance au Roman de Renart, véritable épopée
burlesque composée par différents poètes du XIIe et du XIIIe siècle. Le
héros, le mystificateur universel, c'est le goupil surnommé Renart, personnification de l'esprit de ruse et de fourberie; sa victime ordinaire est le
loup (Ysengrin). Le Roman de la Rose se divise en deux parties : la
première, par Guillaume de Lorris (1236), est le code de l'amour courtois;
la seconde, par Jean de Meung (1275), est une violente satire du temps.
729. HISTOIRE. — L'histoire ne fut d'abord qu'un rameau
détaché des chansons de geste. Villehardouin (1150-1213) est
le premier qui ait adopté la prose et dégagé définitivement l'histoire du roman de chevalerie. Il a raconté simplement la Conquête
de Constantinople, récit de la quatrième croisade à laquelle il a
pris part comme diplomate et comme soldat. Joinville (12241319), après avoir été le fidèle compagnon de saint Louis, en
Egypte, raconte, à 85 ans, l'histoire de ce grand roi avec un abandon plein de grâce et dans un style pittoresque.
730. Au siècle suivant, les historiens ne sont plus, comme
mais des écrivains bien informés qui se montrent déjà soucieux
d'une certaine critique. On peut citer Jean Froissart (13371410), chroniqueur de profession. Il a voyagé en Angleterre, en
Italie, en Flandre, etc., pour rassembler les matériaux de ses
chroniques qui embrassent trois quarts de siècle, de 1325 à 1400.
Après lui vient C o m m i n e s (1445-1509), un diplomate qui raisonne en philosophe sur les événements racontés dans ses Mémoires
Chambellan de Charles le Téméraire, puis attaché à Louis X I ,
dont il fut l'ami, il estime surtout les gens habiles.
731. T H É Â T R E . — Le théâtre au moyen âge a produit des
Vil
FROISSART. COMMINES. VILLON.
œuvres nombreuses, drames et comédies. Le drame liturgique est
né dans l'église au XIe siècle et fut d'abord représenté dans le
sanctuaire même, aux fêtes solennelles. Au XVe siècle, apparaissent
les Mystères, pièces dont le sujet était emprunté à l'Ecriture Sainte
ou à la Vie des Saints et qui étaient jouées par une association,
dite des Confrères de la Passion; ces représentations furent interdites en 1545. Au XIVe siècle, la puissante corporation de la Basoche,
formée des clercs des procureurs au Parlement, s'adonne aux
représentations dramatiques, surtout à celles des moralités et des
farces. La Farce de maître Pathelin est le chef-d'œuvre de ce genre.
Les sotties étaient des comédies satiriques représentées par la
libre et joyeuse compagnie des Enfants sans souci. Les sotties
furent interdites par François I er dès 1540.
732. POÉSIE LYRIQUE. — La poésie lyrique à la fin du moyen âge a
pour représentant François Villon (1431-1463), cité avec éloge par
Boileau. Le sentiment qui domine dans ses vers c'est une pitié touchante
pour les pauvres gens et une crainte douloureuse de la vieillesse et de la
mort. Son œuvre capitale, le Grand Testament (1461), contient de belles
ballades, dont la plus célèbre est La Ballade des dames du temps jadis.
II.
-
LA RENAISSANCE
733. Le XVIe siècle est une des périodes les plus importantes de notre
histoire littéraire. Nos auteurs, affinés par le contact de l'Italie, vont enfin
comprendre et imiter les chefs-d'œuvre de l'antiquité grecque et latine.
C'est le siècle de la Renaissance, c'est-à-dire du renouvellement des lettres
françaises. C'est aussi le siècle de la Réforme qui ouvre aux esprits des
horizons nouveaux et leur fait contracter des habitudes de libre examen et
de discussion.
734. P O É S I E . — Clément Marot (1495-1544) est le seul
poète original de la première moitié du XVIe siècle. Sans être un
novateur, il s'élève bien au-dessus de ses contemporains par la
facilité, le naturel, la grâce et la délicatesse de ses meilleures
poésies. Il excelle dans l'épigramme, le rondeau, le madrigal, et
surtout les épîtres badines. Deux fois emprisonné comme protestant, il dut enfin chercher un asile à Genève, puis à Turin où il
mourut. C'est Clément Marot qui marque la transition entre le
moyen âge et la Renaissance. Après lui, Ronsard (1524-1585),
par la force du talent, par l'éclat du succès, est le maître incontesté de la poésie du XVIe siècle. Il était le chef d'un groupe de
poètes, Baïf, Du Bellay, Belleau, Jodelle, etc., qui s'appelaient euxmêmes la Pléiade et qui rêvaient de donner à la France une littérature égale aux chefs-d'œuvre grecs qu'ils admiraient. Il a
CLÉMENT
MAROT.
RONSARD.
publié des Odes, des sonnets, des Élégies et un poème épique la
Franciade.
Les deux Richesses.
Riche ne suis, certes, je le confesse,
Bien né pourtant, et nourri 1 noblement :
Mais je suis lu du peuple et gentillesse 2
Par tout le monde, et dit-on : « C'est Clément. »
Maints vivront peu, moi éternellement.
Et toi tu as prés, fontaines et puits,
Bois, champs, châteaux, rentes et gros appuis.
C'est de nous deux la différence et l'être.
Mais tu ne peux être ce que je suis :
Ce que tu es, un chacun le peut être.
CLÉMENT MAROT.
La Rose.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui, ce matin, avoit desclose 3
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu, ceste vesprée 4 ,
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme, en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las! L a s 5 ! ses beautez laissé cheoir
O vrayment marastre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre age fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à ceste fleur, la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
RONSARD.
Sonnet.
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu devisant et filant.
Direz, chantant mes vers et vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. »
Lors vous n'aurez servante oyant 6 telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et, fantome sans os,
Par les ombres myrteux 7 , je prendrai mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain;
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
RONSARD.
1. Élevé. — 2. Noblesse, comparez gentilhomme. — 3. Desclose, entr'ouvert. —
4. Vespré , soirée. — 5. Las! Hélas! — 6. Oyant, entendant. — 7. Myrteux, à l'ombre
des myrtes des Champs-Élysées, dans les Enfers des anciens.
RABELAIS.
MONTAIGNE.
MALHERBE.
405
e
735. P R O S E . — La renaissance de la prose au XVI siècle est
aussi rapide que celle de la poésie. Le français ne se contente plus
des longs romans d'aventures; il va devenir la langue des philosophes, des savants, des historiens, et son vocabulaire y gagnera
en souplesse et en étendue. Rabelais (1495-1553), né à Chinon,
a mérité d'être mis au nombre de nos grands écrivains par l'abondance extraordinaire de son vocabulaire, par ses idées neuves et
hardies, par son style à la fois élégant et familier. Il est l'auteur
d'une sorte de roman allégorique, la Vie de Gargantua et de Pantagruel, tissu d'aventures bouffonnes, qui recouvre une satire
profonde des vices, des ridicules et des abus de son temps. Aussi
érudit que Rabelais, mais moins exubérant, Montaigne (15331592), né près de Bergerac, a composé sous le titre d'Essais, un
ouvrage en trois livres, également remarquable par l'originalité de
la pensée et de la forme, écrit dans le ton d'une causerie vive et
familière et traitant sans ordre déterminé les plus hautes questions de la philosophie morale. Sa devise favorite est : « Que sais-je? »
III.
D I X - S E P T I È M E SIÈCLE
736. On divise le XVIIe siècle en deux périodes : la première, qui
va de 1600 à 1660, comprenant le règne de Henri IV et les ministères de Richelieu et de Mazarin; la seconde, qui s'étend de 1660 à
la mort de Louis X I V (1715). C'est cette dernière qui a particulièrement mérité le titre de Siècle de Louis XIV.
Première période (1600-1660).
737. P O É S I E L Y R I Q U E . — Malherbe (1550-1628), né à
Caen, occupe une grande place dans l'histoire de notre littérature.
Aussi grammairien que poète, il a voulu corriger les hardiesses de
Ronsard et de la Pléiade et faire prévaloir quelques règles dictées
par le juste sentiment de la simplicité, de l'harmonie; il a proscrit
Consolation à Du Perrier.
Ta douleur, Du Perrier, sera donc éternelle !
Et les tristes discours
Que te met en l'esprit l'amitié paternelle,
L'augmenteront-toujours !
Le malheur de ta fille au tombeau descendue,
Par un commun trépas,
Est-ce quelque dédale où ta raison perdue
Ne se retrouve pas?
ACADÉMIE
FRANÇAISE.
l'hiatus et l ' e n j a m b e m e n t , exigé que l ' h é m i s t i c h e fût n e t t e m e n t
m a r q u é ; il a imposé la richesse des rimes, la noblesse des e x p r e s sions, enfin banni n o m b r e de m o t s e m p r u n t é s au grec, a u l a t i n , à
l'italien, à l ' e s p a g n o l . C o m m e p o è t e , il ne s'est e x e r c é q u e d a n s
le genre l y r i q u e ; plusieurs de ses Stances et de ses Odes sont
remarquables.
738. Les réformes de Malherbe ne pouvaient atteindre qu'au matériel de
la langue; l'influence des salons allait faire l'éducation du goût et donner
par suite au français un tour plus fin, plus délicat. L'Hôtel de Rambouillet où trônaient la marquise de Rambouillet, et sa fille, la belle Julie
d'Angennes, était alors le rendez-vous de tous les gens d'esprit distingué : Balzac, Vaugelas, Benserade, Mlle de Scudéry, La Rochefoucauld,
Voiture, etc.
739. A côté de ce cénacle indépendant naissait un salon officiel, l'Académie française, instituée par Richelieu en 1635. C'était d'abord une
société de lettrés qui, à l'exemple des habitués de l'hôtel de Rambouillet,
mais dans un but exclusivement littéraire, se réunissaient chez Conrart
pour s'entretenir de nouvelles, de belles-lettres, et lire leurs ouvrages avant
de les publier. Sous le nom d'Académie française, le cardinal voulut établir cette Compagnie comme la règle vivante, l'arbitre souverain du bon
usage et du bon goût. Il lui donna une organisation, des statuts et lui
Je sais de quels appas son enfance était pleine :
Et n'ai pas entrepris,
Injurieux ami, de soulager ta peine
Avecque son mépris.
Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin :
Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.
La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles;
On a beau la prier,
La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles,
Et nous laisse crier.
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre
Est sujet à ses lois;
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend point nos rois.
De murmurer contre elle, et perdre patience.
Il est mal à propos :
Vouloir ce que Dieu veut, est la seule science
Qui nous met en repos.
MALHERBE.
DESCARTES.
PASCAL.
407
confia la mission de rédiger un Dictionnaire de la langue française; Chapelain en fit le plan.
740. P H I L O S O P H I E . — D e s c a r t e s (1596-1650), né à la
H a i e , en T o u r a i n e , et m o r t en S u è d e , où il a v a i t été a t t i r é p a r
la reine Christine, a r e n o u v e l é l ' é t u d e de la philosophie e t des
m a t h é m a t i q u e s . Il est s u r t o u t célèbre p a r son Discours de la
Méthode (1637), le premier c h e f - d ' œ u v r e de notre prose française.
S a philosophie, le « cartésianisme » consiste à d o u t e r provisoirem e n t de t o u t p o u r reconstruire l'édifice sur de n o u v e l l e s b a s e s en
ne se fiant q u ' à l ' é v i d e n c e .
7 4 1 . P a s c a l (1623-1662), né à C l e r m o n t - F e r r a n d , d o n n a , dès
son enfance, c o m m e D e s c a r t e s , des m a r q u e s d ' u n e a p t i t u d e e x c e p tionnelle a u x m a t h é m a t i q u e s . Il défendit le Jansénisme c o n t r e les
a t t a q u e s des Jésuites p a r les célèbres Lettres provinciales (16561 6 5 7 ) . Q u a n d il m o u r u t , à trente-neuf ans, il laissa les f r a g m e n t s
d ' u n g r a n d o u v r a g e qui o n t été publiés sous le n o m de Pensées.
Son s t y l e , plein d ' u n e fine ironie dans les Provinciales,
est h a r d i ,
t o u r m e n t é et s o u v e n t s u b l i m e d a n s les Pensées.
742. T R A G É D I E . — Depuis la première tentative de tragédie classique
faite par Jodelle en 1552, ce genre était devenu, grâce surtout à Alexandre
Hardy (1570-1632), plus dramatique et plus intéressant pour la foule, mais
la composition en était toujours confuse et compliquée. D'ailleurs, l'influence de l'Italie et de l'Espagne se faisait sentir chez tous les écrivains
de l'époque et entachait le goût avec les pointes d'esprit, les concetti et la
déclamation.
L ' h o m m e d a n s l'infini.
Que l'homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine
majesté; qu'il éloigne sa vue des objets bas qui l'environnent, qu'il regarde cette éclatante lumière mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers; que la terre lui paraisse comme un point, au prix du vaste
tour que cet astre décrit, et qu'il s'étonne de ce que ce vaste tour luimême n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que les astres
qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si notre vue s'arrête là,
que l'imagination passe outre : elle se lassera plus tôt de concevoir que la
nature de fournir. Tout ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible
dans l'ample sein de la nature. Nulle idée n'en approche. Nous avons beau
enfler nos conceptions au delà des espaces imaginables, nous n'enfantons
que des atomes au prix de la réalité des choses : c'est une sphère infinie
dont le centre est partout, la circonférence nulle part.
Que l'homme étant revenu à soi considère ce qu'il est au prix de ce qui
est; qu'il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature;
et que, de ce petit cachot où il se trouve logé, j'entends l'univers, il
apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même à son juste
prix. Qu'est-ce qu'un homme dans l'infini?
PASCAL. (Pensées.)
CORNEILLE.
BOILEAU.
743. Pierre Corneille (1606-1684), né à Rouen, a été notre
premier et notre plus grand poète tragique. Il fit représenter une
comédie, Mélite, en 1629, puis il donna successivement : Cléandre,
la Veuve, la Galerie du Palais, etc. Enfin parut le Cid (1636), le
premier chef-d'œuvre de notre théâtre. Le sujet, emprunté à l'Espagne, n'était pas neuf, mais Corneille y montrait la passion aux
prises avec le devoir, et prêtait à ses personnages un langage
héroïque et des traits sublimes inconnus jusqu'alors. C'est par le
même mérite que brillent surtout les tragédies d'Horace, de Cinna,
de Polyeucte, représentées de 1640 à 1643 et qui valurent à l'auteur
le surnom de Grand. Les pièces qui suivirent furent moins heureuses. Tout le théâtre de Corneille a pour caractère essentiel
l'héroïsme et l'élévation du sentiment. C'est une véritable école
de vertu; les hommes y sont toujours représentés non pas tels
qu'ils sont, mais tels qu'ils devraient être.
Deuxième période (1660-1715).
744. C'est la période vraiment classique de notre histoire littéraire. La littérature subit le prestige de Louis X I V et accepte
spontanément sa souveraine influence. C'est le temps des satires
et des épîtres de Boileau, des tragédies de Racine, des comédies
de Molière, des lettres de Mme de Sévigné, des prédications et
des écrits de Bossuet, de Bourdaloue et de Fénelon.
745. POÉSIE. — Boileau-Despréaux (1636-1711) se
donna pour mission de combattre les mauvais écrivains qui se
Les différents âges de l'homme.
Le temps, qui change tout, change aussi nos humeurs,
Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs.
Un jeune homme, toujours bouillant dans ses caprices,
Est prompt à recevoir l'impression des vices,
Est vain dans ses discours, volage en ses désirs,
Rétif à la censure, et fou dans les plaisirs.
L'âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage,
Se pousse auprès des grands, s'intrigue, se ménage,
Contre les coups du sort songe à se maintenir,
Et loin, dans le présent regarde l'avenir.
La vieillesse chagrine incessamment amasse,
Garde, non pas pour soi, les trésors qu'elle entasse;
Marche, en tous ses desseins, d'un pas lent et glacé;
Toujours plaint le présent et vante le passé;
Inhabile aux plaisirs dont la jeunesse abuse,
Blâme en eux les douceurs que l'âge lui refuse.
BOILEAU. (Art poétique, III.)
MOLIÈRE.
trouvaient alors en possession de la faveur publique. Il a écrit
douze Satires et douze Epîtres, un poème héroï-comique, le Lutrin
et un Art poétique en quatre chants, dans lequel il trace avec
méthode les règles de la poésie. Esprit solide plutôt que brillant,
Boileau doit être respecté pour son talent de poète, la sûreté de
son goût, et la noblesse de son caractère.
746. Molière (1622-1673) est le plus grand des comiques
français. Acteur et poète entraîné vers le théâtre par un goût irrésistible, il courut la province pendant douze ans, revint à Paris et
y donna d'abord les Précieuses ridicules (1659). Encouragé par le
succès il fit représenter un grand nombre de comédies, les unes en
Chrysale.
Vos livres éternels ne me contentent pas ;
Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats,
Vous devriez brûler tout ce meuble inutile,
Et laisser la science aux docteurs de la ville ;
M'ôter, pour faire bien, du grenier de céans,
Cette longue lunette à faire peur aux gens,
Et cent brimborions dont l'aspect importune;
Ne point aller chercher ce qu'on fait dans la lune,
Et vous mêler un peu de ce qu'on fait chez vous,
Où nous voyons aller tout sens dessus dessous.
Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes,
Qu'une femme étudie et sache tant de choses.
Former aux bonnes mœurs l'esprit de ses enfants,
Faire aller son ménage, avoir l'œil sur ses gens,
Et régler la dépense avec économie,
Doit être son étude et sa philosophie.
Nos pères, sur ce point, étaient gens bien sensés,
Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez
Quand la capacité de son esprit se hausse
A connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse.
Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ;
Leurs ménages étaient tout leur docte entretien,
Et leurs livres, un dé, du fil et des aiguilles,
Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles.
Les femmes d'à présent sont bien loin de ces mœurs :
Elles veulent écrire, et devenir auteurs;
Nulle science n'est pour elles trop profonde,
Et céans beaucoup plus qu'en aucun lieu du monde;
Les secrets les plus hauts s'y laissent concevoir,
Et l'on sait tout chez moi, hors ce qu'il faut savoir.
M O L I È R E . (Femmes savantes, acte II.)
RACINE.
vers, les autres en prose; les plus célèbres sont: L'École des Maris,
L'École des femmes, Le Misanthrope, L'Avare, Tartufe, Le Bourgeois
Gentilhomme, Les Femmes savantes, Le Malade imaginaire. C'est
pendant la représentation de cette dernière pièce qu'il fut saisi
d'une crise qui devait l'emporter, le 17 février. Sa profonde connaissance du cœur humain, sa verve comique entraînante, sa langue
libre, hardie et toujours naturelle lui assurent le premier rang
parmi les auteurs comiques de tous les temps.
747. Jean Racine (1639-1699), né à la Ferté-Milon, a été
avec Corneille le plus grand de nos poètes tragiques. Son premier
chef-d'œuvre, Andromaque, est de 1667. Puis viennent l'amusante
comédie des Plaideurs et les tragédies : Britannicus, Mithridate,
Phèdre (1677), etc. A cette époque, il renonça au théâtre et ce
n'est qu'à la prière de Madame de Maintenon qu'il composa plus
Songe d'Athalie.
Un songe (me devrais-je inquiéter d'un songe?)
Entretient dans mon cœur un chagrin qui le ronge.
Je l'évite partout, partout il me poursuit.
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit :
Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté;
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage
Pour réparer des ans l'irréparable outrage :
« Tremble, m'a-t-elle dit, fille digne de moi,
Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille. » En achevant ces mots épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se baisser,
Et moi je lui tendais les mains pour l'embrasser;
Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange
D'os et de chair meurtris et traînés dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
... Dans ce désordre à mes yeux se présente
Un jeune enfant couvert d'une robe éclatante,
Tel qu'on voit des Hébreux les prêtres revêtus.
Sa vue a ranimé mes esprits abattus;
Mais lorsque, revenant de mon trouble funeste,
J'admirais sa douceur, son air noble et modeste,
J'ai senti tout à coup un homicide acier,
Que le traître en mon sein a plongé tout entier.
- RACINE. (Athalie, acte II.)
LA FONTAINE.
BOSSUET.
tard, pour les jeunes filles de St-Cyr, Esther (1689) et Athalie (1691).
Le style de Racine est élégant, harmonieux; de ses œuvres se
dégage un charme pénétrant qui n'exclut cependant ni la force ni
la grandeur.
748. La Fontaine (1621-1695), né à Château-Thierry, a laissé
un recueil de Fables qui lui a valu une place parmi nos plus grands
poètes. Les sujets de ces fables sont le plus souvent empruntés
à Ésope et à Phèdre; mais il a agrandi son sujet et a fait de la
fable, comme il le dit lui-même, « une ample comédie à cent actes
divers ». Son style est plein d'une grâce badine et d'une malicieuse bonhomie.
749. P R O S E . — La prose, renouvelée par Descartes, brille d'un
aussi vif éclat que la poésie, Bossuet, Bourdaloue, Fénelon, Massillon, La Rochefoucauld, La Bruyère et bien d'autres donnent à
notre langue une perfection qu'elle n'avait jamais atteinte.
750. É L O Q U E N C E . — L'éloquence de la chaire arrive à son
apogée avec Bossuet (1627-1704). Né à Dijon, il fut précepteur
du fils de Louis X I V , et évêque de Meaux. Il a écrit le Traité de la
connaissance de Dieu et de soi-même, le Discours sur l'histoire
universelle, etc. Mais il est surtout célèbre par ses Sermons et
ses Oraisons funèbres. On cite entre autres celles de Henriette
de France, de Henriette d'Angleterre et du grand Condé. Son
Condé à Rocroy.
A la veille d'un si grand jour, et dès la première bataille, il est tranquille, tant il se
trouve dans son naturel; et on sait que le lendemain, à l'heure marquée, il fallut réveiller
d'un profond sommeil cet autre Alexandre. Le voyez-vous comme il vole, ou à la victoire, ou à la mort? Aussitôt qu'il eut porté de rang en rang l'ardeur dont il était animé,
on le vit presque en même temps pousser l'aile droite des ennemis, soutenir la nôtre
ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l'Espagnol victorieux,
porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à
ses coups.
Restait cette redoutable infanterie de l'armée d'Espagne, dont les gros bataillons
serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches,
demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux
de toutes parts. Trois fois le jeune vainqueur s'efforça de rompre ces intrépides combattants; trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines, qu'on voyait
porté dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu'une âme guerrière est maîtresse
du corps qu'elle anime; mais enfin il faut céder. C'est en vain qu'au travers des bois,
avec sa cavalerie toute fraîche, Beck précipite sa marche pour tomber sur nos soldats
épuisés : le prince l'a prévenu, les bataillons enfoncés demandent quartier, mais la victoire
va devenir plus terrible pour le duc d'Enghien que le combat.
Pendant qu'avec un air assuré, il s'avance pour recevoir la parole de ces braves gens,
ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque; leur
effroyable décharge met les nôtres en furie; on ne voit plus que carnage; le sang enivre
le soldat, jusqu'à ce que ce grand prince, qui ne put voir égorger ces lions comme de
timides brebis, calma les courages, et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner.
BOSSUET. (Oraison funèbre du prince de Condé.)
FÉNELON. LA ROCHEFOUCAULD.
style, vif dans les sermons, atteint au sublime dans les oraisons
funèbres. Son rival dans la chaire, Bourdaloue (1632-1704), né
à Bourges, est surtout remarquable par la vigueur de sa logique.
Son égalité continue, sa diction châtiée, ses allusions piquantes
aux personnages de son temps l'ont fait préférer à Bossuet par ses
contemporains. Plus tard M a s s i l l o n (1663-1742), né à Hyères,
évêque de Clermont, mérita par ses Sermons d'être compté au
nombre de nos meilleurs prédicateurs. On cite particulièrement son
Petit Carême, et, parmi ses Oraisons funèbres, celle de Louis X I V .
751. Fénelon (1651-1715), né dans le Périgord, supérieur à
Bourdaloue et à Massillon, a été l'un des plus grands prosateurs
du XVIIe siècle. Il s'était fait connaître par un Traité de l'éducation
des filles, lorsqu'il fut nommé précepteur du duc de Bourgogne,
fils du grand Dauphin (1689) ; c'est pour lui qu'il écrivit ses Fables,
ses Dialogues des morts et peut-être son Télémaque où se trouvent
bien des critiques indirectes du gouvernement de Louis XIV.
Relégué dans son archevêché de Cambrai, il écrivit le Traité de
l'existence et des attributs de Dieu, la Lettre à l'Académie ou Lettre
sur les occupations de l'Académie française, et divers autres ouvrages.
Son style simple, coulant, semble avoir emprunté au grec cette
grâce élégante qu'on a appelée l'atticisme.
752. MORALISTES. — On appelle ainsi les auteurs qui écrivent
sur les mœurs, sur les travers ou les préjugés des hommes. La
Rochefoucauld (1613-1680), né à Paris, est un moraliste.
Dans un livre célèbre, les Maximes, il s'est efforcé de prouver
que, dans toutes ses actions, l'homme n'obéit qu'à l'amour-propre
La grotte de Calypso.
La grotte de la déesse était taillée dans le roc, en voûte pleine de
rocailles et de coquilles; elle était tapissée d'une jeune vigne qui étendait
ses branches souples également de tous côtés. Les doux zéphyrs conservaient en ce lieu, malgré les ardeurs du soleil, une délicieuse fraîcheur :
des fontaines coulant avec un doux murmure sur des prés semés d'amarantes et de violettes, formaient en divers lieux des bains aussi purs et
aussi clairs que le cristal. Mille fleurs naissantes émaillaient les tapis verts
dont la grotte était environnée. Là, on trouvait un bois de ces arbres
touffus qui portent des pommes d'or et dont la fleur, qui se renouvelle
dans toutes les saisons, répand le plus doux de tous les parfums. Ce bois
semblait couronner ces belles prairies et formait une nuit que les rayons
du soleil ne pouvaient percer. Là, on n'entendait jamais que le chant
des oiseaux ou le bruit d'un ruisseau qui, se précipitant du haut d'un
rocher, tombait à gros bouillons pleins d'écume, et s'enfuyait au travers
FÉNELON. (Télémaque.)
de la prairie.
LA
Mme
BRUYÈRB.
DE
SÉVIGNÉ.
et à l ' i n t é r ê t personnel. L a B r u y è r e (1645-1695), né à P a r i s ,
est aussi un m o r a l i s t e , m a i s m o i n s pessimiste q u e L a R o c h e f o u c a u l d . P r é c e p t e u r d u petit-fils d u g r a n d C o n d é , il publia sur la
société d'alors une suite d ' o b s e r v a t i o n s et de p o r t r a i t s o r i g i n a u x ,
i n t i t u l é s les Caractères, ou les mœurs de ce siècle. C ' e s t un des
livres les m i e u x écrits, les p l u s fins et les plus v a r i é s de notre l a n g u e .
753.
Mme
de
S é v i g n é (1626-1696) a laissé
Le
des
Lettres,
gourmand.
Cliton n'a jamais eu en toute sa vie que deux affaires, qui est de dîner
le matin et de souper le soir; il ne semble né que pour la digestion; il n'a
de même qu'un entretien : il dit les entrées qui ont été servies au dernier
repas où il s'est trouvé; il dit combien il y a eu de potages, et quels potages;
il place ensuite le rôt et les entremets; il se souvient exactement de quels
plats on a relevé le premier service; il n'oublie pas les hors-d'œuvre, le
fruit et les assiettes; il nomme tous les vins et toutes les liqueurs dont il
a bu; il possède le langage des cuisines autant qu'il peut s'étendre, et
il me fait envie de manger à une bonne table où il ne soit point; il a surtout un palais sûr, qui ne prend point le change, et il ne s'est jamais vu
exposé à l'horrible inconvénient de manger un mauvais ragoût ou de
boire un vin médiocre. C'est un personnage illustre dans son genre et qui a
porté le talent de se bien nourrir jusqu'où il pouvait aller; on ne reverra
plus un homme qui mange tant et qui mange si bien ; aussi est-il l'arbitre
des bons morceaux, et il n'est guère permis d'avoir du goût pour ce qu'il
désapprouve. Mais il n'est plus : il s'est fait du moins porter à table jusqu'au
dernier soupir; il donnait à manger le jour qu'il est mort; quelque part
où il soit, il mange; et, s'il revient au monde, c'est pour manger.
LA BRUYÈRE. (De l'homme.)
Les
foins.
Vous savez qu'on fait les foins; je n'avais pas d'ouvriers; j'envoie dans
cette prairie, que les poètes ont célébrée, prendre tous ceux qui travaillaient,
pour venir nettoyer ici; vous n'y voyez encore goutte; et, en leur place,
j'envoie mes gens faner. Savez-vous ce que c'est que faner? Il faut que je
vous l'explique : faner est la plus jolie chose du monde, c'est retourner du
foin en batifolant dans une prairie; dès qu'on en sait tant, on sait faner.
Tous mes gens y allèrent gaiement; le seul Picard me vint dire qu'il n'irait
pas, qu'il n'était pas entré à mon service pour cela, que ce n'était pas son
métier, et qu'il aimait mieux s'en aller à Paris. Ma foi! la colère m'a monté
à la tête. Je songeai que c'était la centième sottise qu'il m'avait faite; qu'il
n'avait ni cœur, ni affection; en un mot, la mesure étaif comble. Je l'ai pris
au mot, et, quoi qu'on m'ait pu dire pour lui, je suis demeurée ferme
comme un rocher, et il est parti. C'est une justice de traiter les gens selon
leurs bons ou mauvais services. Si vous le revoyez, ne le recevez point, ne
le protégez point, ne me blâmez point, et songez que c'est le garçon du
monde qui aime le moins à faner, et qui est le plus indigne qu'on le traite
bien.
MME DE SÉVIGNÉ.
DE RETZ.
SAINT-SIMON.
pour la plupart adressées à sa fille, Mme de Grignan. Ces lettres
écrites avec une verve, un esprit étincelants, racontent tous les
événements dont la cour et la ville étaient le théâtre et sont une
image fidèle de la société du temps.
754. MÉMOIRES. — A défaut de l'histoire, le XVIIe siècle en
lègue à la postérité les matériaux dans une longue suite de
Mémoires dont plusieurs ont une réelle valeur littéraire. Il faut citer
ceux du cardinal de Retz, et surtout ceux de Saint-Simon
(1675-1755,) qui a laissé des Mémoires sur les dernières années du
règne de Louis XIV et sur la Régence. Le style souvent incorrect,
est toujours énergique et éclatant; l'auteur dépeint ses personnages avec une netteté, une profondeur, une passion qui l'ont
fait comparer à Tacite.
IV. — DIX-HUITIÈME
SIÈCLE
e
755. AuXVIII siècle, la littérature ne s'occupe plus uniquement
de la peinture des passions et des caractères; elle va se mêler aux
discussions, aux luttes de toutes sortes, et devenir une arme de
combat. On écrira pour détruire les préjugés, les superstitions,
les abus, pour répandre les idées de justice, de bienfaisance, de
progrès matériel et moral.
756. PROSE. — Voltaire (1694-1778), né à Paris, fit repréCharles XII.
C'est peut-être le seul de tous les hommes, et jusqu'ici le seul de tous
les rois, qui ait vécu sans faiblesse; il a porté toutes les vertus des héros
à un excès où elles sont aussi dangereuses que les vices opposés. Sa fermeté, devenue opiniâtreté, fit ses malheurs dans l'Ukraine, et le retint
cinq ans en Turquie : sa libéralité, dégénérant en profusion, a ruiné la
Suède; son courage, poussé jusqu'à la témérité, a causé sa mort; sa justice a été quelquefois jusqu'à la cruauté, et, dans les dernières années, le
maintien de son autorité approchait de la tyrannie. Ses grandes qualités,
dont une seule eût pu immortaliser un autre prince, ont fait le malheur de
son pays. Il n'attaqua jamais personne; mais il ne fut pas aussi prudent
qu'implacable dans ses vengeances. Il a été le premier qui ait eu l'ambition d'être conquérant sans avoir l'envie d'agrandir ses états : il voulait
gagner des empires pour les donner. Sa passion pour la gloire, pour la
guerre et pour la vengeance, l'empêcha d'être bon politique, qualité sans
laquelle on n'a jamais vu de conquérant. Avant la bataille et après la victoire, il n'avait que de la modestie; après la défaite, que de la fermeté,
dur pour les autres comme pour lui-même, comptant pour rien la peine et
la vie de ses sujets, aussi bien que la sienne; homme unique plutôt que
grand homme, admirable plutôt qu'à imiter. Sa vie doit apprendre aux
rois combien un gouvernement pacifique et heureux est au-dessus de tant
de gloire.
VOLTAIRE. (Histoire de Charles XII,)
VOLTAIRE. MONTESQUIEU ROUSSEAU.
senter en 1718 sa tragédie d'Œdipe dont le succès fut très grand.
Forcé de s'exiler en Angleterre à la suite d'une querelle avec le
chevalier de Rohan, il y publia La Henriade, poème épique en
10 chants. Rentré en France en 1729, il se mit à combattre les
préjugés de son temps et de son pays, défendit la liberté de conscience, prêcha la tolérance, l'égalité de tous devant la loi; mais
s'attaqua violemment à la religion. Il donna entre autres ouvrages
les tragédies de Brutus, Zaïre, Alzire, Mérope, L'Orphelin de la
Chine, Tancrède; l'Histoire de Charles XII, les Lettres philosophiques, ou Lettres sur les Anglais; Le Siècle de Louis XIV, etc.
Voltaire avait d'abord séjourné en Champagne chez Mme du
Châtelet et, de 1750 à 1753, en Prusse, à la cour de Frédéric II.
Quand il se fut définitivement établi dans sa terre de Ferney, il
donna encore de grandes œuvres historiques et dramatiques, et
par ses Lettres, par ses opuscules, exerça sur l'opinion en Europe
une véritable royauté. De retour à Paris, accueilli avec enthousiasme, il y mourut le 30 mai 1778. Esprit universel, Voltaire a
abordé tous les genres, mais il excelle surtout dans la prose où
son style est simple, naturel, d'une vivacité incroyable, d'une
clarté absolue.
757. Montesquieu (1689-1755), né au château de la Brède,
près de Bordeaux, a publié trois ouvrages célèbres : les Lettres
persanes, les Considérations sur les causes de la grandeur des
Romains et de leur décadence, l'Esprit des lois. Le premier est une
espèce de roman satirique par lettres; les deux autres sont des
études de politique où il compare entre elles les législations des
différents peuples anciens et modernes, et en fait ressortir l'esprit
général.
758. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), né à Genève,
se fit connaître à trente-huit ans par la publication d'un discours
paradoxal et brillant sur cette question proposée par l'académie de
Dijon : « Si le rétablissement des sciences et des lettres a contribué
à corrompre ou à épurer les mœurs », Rousseau voulut démontrer
que la civilisation avait été plus nuisible qu'utile à l'humanité.
Cette même idée fait encore le fond de plusieurs de ses ouvrages :
le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi
les hommes, la Lettre à d'Alembert sur les spectacles, le Contrat
social où il s'efforce de démontrer que l'état politique conforme à
la nation est la république et non pas la monarchie; Émile ou de
l'Éducation où il affirme que l'enfant doit être livré à lui-même, à
sa propre nature qui est essentiellement bonne. Il a aussi écrit un
roman : Julie ou la Nouvelle Héloïse, des Confessions et les Rêve-
BUFFON.
DIDEROT.
ries d'un promeneur solitaire. Les plus belles pages de Rousseau
lui ont été inspirées par son amour ardent pour la nature, et c'est
à lui que se rattachent plusieurs écrivains descriptifs de notre
temps. D'un autre côté, ses révoltes contre la société, ses hardies
conceptions politiques servies par une éloquence enflammée ont
eu une grande influence sur la Révolution française
759. Buffon (1707-1788), né à Montbard, intendant du Jardin
du roi (Jardin des Plantes), a écrit une Histoire naturelle, également remarquable par l'éclat des descriptions, par l'ordre qui préside à cette vaste composition et par l'exactitude des moindres
détails. Ce livre peut passer pour un des chefs-d'œuvre de notre
langue. Citons encore son fameux Discours sur le style, prononcé
lors de sa réception à l'Académie française.
760. Diderot (1715-1784), né à Langres, conçut et organisa
la grande œuvre de l'Encyclopédie, publiée avec la collaboration
du géomètre d'Alembert. Il resta pendant vingt ans le rédacteur
principal et l'intrépide directeur de cette immense publication, à
laquelle collaborèrent aussi Voltaire, Condillac, Helvétius, d'Holbach, Turgot, Buffon, etc. Cette lourde tâche ne l'empêcha pas de
publier de nombreux ouvrages : le Neveu de Rameau, le Paradoxe
sur le comédien, etc. Ses comptes rendus des salons de peinture
(salons qui datent de 1673) inaugurèrent en France un genre nouveau : la critique d'art.
Le lac de Bienne.
Les rives du lac de la Bienne sont plus sauvages et romantiques que
celles du lac de Genève, parce que les rochers et les bois y bordent l'eau
de plus près; mais elles ne sont pas moins riantes. S'il y a moins de culture de champs et de vignes, moins de villes et de maisons, il y a aussi
plus de verdure naturelle, plus de prairies, d'asiles ombragés, de bocages,
des contrastes plus fréquents et des accidents plus rapprochés. Comme il
n'y a pas sur ces heureux bords de grandes routes commodes pour les voitures, le pays est peu fréquenté par les voyageurs, mais il est intéressant
pour des contemplatifs solitaires qui aiment à s'enivrer à loisir des charmes
de la nature, et à se recueillir dans un silence que ne trouble aucun
autre bruit que le cri des aigles, le ramage entrecoupé de quelques
oiseaux, et le roulement des torrents qui tombent de la montagne. Ce beau
bassin, d'une forme presque ronde, enferme dans son milieu deux petites
îles, l'une habitée et cultivée, d'environ une demi-lieue de tour, l'autre
plus petite, déserte et en friche, et qui sera détruite à la fin par les transports de terre qu'on ôte sans cesse pour réparer les dégâts que les vagues
et les orages font à la grande....
ROUSSEAU. (Rêveries d'un promeneur solitaire.)
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE. CHÉNIER. MIRABEAU.
761. B e r n a r d i n de S a i n t - P i e r r e (1737-1814), né au
Havre, alla d'abord à l'Ile de France ou Maurice en qualité d'ingénieur. A son retour, lié avec Rousseau, comme lui enthousiaste
de la nature, il écrivit le récit de son voyage et publia ensuite
l'Arcadie, sorte de poème en prose, les Études de la nature, les
Harmonies de la nature. Dans tous ces ouvrages, mais surtout
dans son immortel roman de Paul et Virginie, il fait preuve d'un
merveilleux talent de description.
762. THÉÂTRE. —Le théâtre, où Voltaire n'a vu qu'un moyen de propager ses idées philosophiques, sourit un moment aux gracieux badinages
de Marivaux dans Le Jeu de l'amour et du hasard, L'Épreuve, etc., puis
prend le ton du pamphlet politique avec Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui fait applaudir par la bourgeoisie,
même par la noblesse, de violentes réclamations contre l'inégalité sociale :
« Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie;...
vous vous êtes donné la peine de naître, rien de plus.... »
763. P O É S I E . — Cette période est assez pauvre en poètes.
La poésie lyrique a cependant quelques représentants célèbres :
Jean-Baptiste Rousseau, Lebrun, Louis Racine, et surtout André
Chénier (1762-1794), né à Constantinople, d'un père français et
d'une mère grecque. Il a composé des Idylles, des Élégies où l'on
retrouve tout le charme des plus délicates inventions du génie
grec. Il composa aussi des Iambes contre la Terreur qui sévissait
alors. Arrêté et condamné à mort, il fut exécuté le 25 juillet 1794.
— Son frère, Marie-Joseph Chénier, a composé quelques
VIII,
tragédies dans un style déclamatoire : Charles IX, Henri
Caïus Gracchus, etc.
764. É L O Q U E N C E . — L'éloquence de la chaire, florissante au
siècle précédent, tend à disparaître au milieu des convulsions
politiques de cette époque, mais l'éloquence de la tribune renaît
et produit un grand orateur, Mirabeau (1749-1791), né près de
Nemours. Député du tiers aux États généraux, il affirma son génie
et son autorité dès les premières séances de cette assemblée et
contribua à l'abolition des privilèges de l'ancien régime. Il mourut
au moment où il se rapprochait de la royauté dont il ne voulait
pas la chute.
V. — DIX-NEUVIÈME
SIÈCLE
765. Au XIXe siècle, la littérature, après la tourmente révolutionnaire, va subir, elle aussi, sa révolution. Une sorte de renaissance
se produit; les jeunes auteurs, les romantiques, rejettent résolument les théories traditionnelles, les règles surannées; les sciences
prennent chaque jour plus d'importance et contribuent à donner à
CHATEAUBRIAND. Mme DE STAËL.
l'histoire, à la critique une précision inconnue jusqu'alors; enfin
va régner une force puissante, universelle : le journalisme.
766. PROSE. — Deux grands écrivains se dégagent de la foule :
Chateaubriand et Mme de Staël. Chateaubriand (1768-1848),
né à Saint-Malo, émigré, combattit l'Empire et se montra, après
la Restauration, comme ministre, comme ambassadeur, comme
polémiste, le serviteur dévoué de la monarchie. Il est l'un des écrivains qui ont exercé le plus d'influence sur la littérature, dans la
première moitié du XIXe siècle. Ses plus importants ouvrages sont :
le Génie du Christianisme où il montre que le christianisme est
une source féconde de l'art et de là poésie; trois romans : Atala,
René, les Aventures du dernier des Abencérages, et la belle épopée
en prose des Martyrs. Après sa mort on a publié ses Mémoires
d'Outre-tombe. La richesse de son imagination, l'éclat de ses descriptions sont incomparables.
767. Mme de Staël (1766-1817), fille de Necker, ministre de
Louis X V I , fut le disciple enthousiaste des philosophes et surtout
de Rousseau, elle protesta contre l'Empire et passa la plus grande
partie de sa vie en exil. Elle a écrit deux romans : Delphine et
Corinne ou l'Italie, et divers ouvrages de politique et de philosophie, notamment De l'Allemagne.
Les F r a n c s .
Tout l'appareil de l'armée romaine ne servait qu'à rendre l'armée des
ennemis plus formidable, par le contraste d'une sauvage simplicité.
Parés de la dépouille des ours, des veaux marins, des aurochs et des
sangliers, les Francs se montraient de loin comme un troupeau de bêtes
féroces. Une tunique courte et serrée laissait voir toute la hauteur de leur
taille, et ne leur cachait pas le genou. Les yeux de ces barbares ont la
couleur d'une mer orageuse; leur chevelure blonde, ramenée en avant sur
leur poitrine, et teinte d'une liqueur rouge, est semblable à du sang et à
du feu. La plupart ne laissent croître leur barbe qu'au-dessus de la bouche,
afin de donner à leurs lèvres plus de ressemblance avec le mufle des dogues
et des loups. Les uns chargent leur main droite d'une longue framée, et
leur main gauche d'un bouclier qu'ils tournent comme une roue rapide;
d'autres, au lieu de ce bouclier, tiennent une espèce de javelot nommé
angon, où s'enfoncent deux fers recourbés; mais tous ont à la ceinture la
redoutable francisque, espèce de hache à deux tranchants dont le manche
est recouvert d'un dur acier : arme funeste que le Franc jette en poussant
un cri de mort, et qui manque rarement de frapper le but qu'un œil intrépide a marqué.
Ces barbares, fidèles aux usages des anciens Germains, s'étaient formés
en coin, leur ordre accoutumé de bataille.
CHATEAUBRIAND.(LesMartyrs.)
LAMARTINE.
768. POÉSIE. — Lamartine (1790-1869), né à Mâcon, devint
célèbre par la publication des Premières Méditations poétiques,
recueil aussi remarquable par la sincérité et l'élévation des sentiments que par l'harmonieuse perfection des vers. On retrouve les
mêmes qualités dans les Nouvelles Méditations, les Harmonies
poétiques, Jocelyn, etc. Ses meilleurs ouvrages en prose sont :
le Voyage en Orient, l'Histoire des Girondins, Geneviève,
l'harmonie de la forme, l'élévation de la pensée, et la tendre mélan-
Retour au pays natal.
Ô vallons paternels, doux champs, humble chaumière,
Au bord penchant des bois suspendue aux coteaux,
Dont l'humble toit caché sous les touffes de lierre,
Ressemble au nid sous les rameaux ;
Gazons entrecoupés de ruisseaux et d'ombrages,
Seuil antique où mon père, adoré comme un roi,
Comptait ses gras troupeaux rentrant des pâturages,
Ouvrez-vous, ouvrez-vous!c'est moi.
Oui, je reviens à toi, berceau de mon enfance,
Embrasser pour jamais tes foyers protecteurs.
Loin de moi les cités et leur vaine opulence !
Je suis né parmi les pasteurs.
Enfant, j'aimais comme eux à suivre dans la plaine
Les agneaux pas à pas, égarés jusqu'au soir;
A revenir comme eux baigner leur blanche laine
Dans l'eau courante du lavoir.
J'aimais les voix du soir dans les airs répandues,
Le bruit lointain des chars gémissant sous leur poids,
Et le sourd tintement des cloches suspendues
Au cou des chevreaux dans les bois.
Beaux lieux, recevez-moi sous vos sacrés ombrages!
Vous qui couvrez le seuil de rameaux éplorés,
Saules contemporains, courbez vos longs feuillages
Sur le frère que vous pleurez.
Reconnaissez mes pas, doux gazons que je foule,
Arbres que dans mes jeux j'insultais autrefois;
Et toi qui loin de moi te cachais à la foule,
Triste écho, réponds à ma voix.
Je ne viens pas traîner dans vos riants asiles
Les regrets du passé, les songes du futur :
J'y viens vivre, et, couché sous vos berceaux fertiles,
Abriter mon repos obscur.
LAMARTINE. (Méditations poétiques.)
Graziella.
VICTOR HUGO.
colie des sentiments. Élu député en 1833, il devint membre du
gouvernement provisoire en 1848 et rentra dans la vie privée après
les événements de 1851.
769. Victor H u g o (1802-1885), né à Besançon, fut le plus
grand génie poétique du XIXe siècle. Il publia à 18 ans un premier
recueil d'Odes et Ballades, puis un second en 1826. Le drame de
Cromwell avec sa préface retentissante parut en 1827. Dans cette
préface Victor Hugo écrivit une sorte de manifeste du romantisme.
Cette école voulait secouer le joug des anciennes conventions :
suppression de la règle des trois unités (d'action, de temps et de
Oceano nox.
Oh 1 combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis!
Combien ont disparu, dure et triste fortune!
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle Océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages!
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages,
Et d'un souffle il a tout dispersé sous les flots :
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots!
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues!
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus!
Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur cœur!
Où sont-ils les marins sombres dans les nuits noires?
0 flots, que vous savez de lugubres histoires!
Flots profonds, redoutés des mères à genoux!
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
VICTORHUGO.(Les Rayonsetles Ombres.)
MUSSET.
lieu), mélange sur la scène du comique au tragique, du beau au laid
ou au grotesque; recherche de la vérité historique, des costumes
authentiques, versification plus libre, etc. Le succès de ses drames
Hernani, Le Roi s'amuse, Ruy-Blas, Les Burgraves, etc.) fut parfois
contesté, mais nul poète lyrique ne s'est élevé plus haut, n'a fait
preuve d'un talent plus souple, plus varié, d'une imagination
plus riche que Victor Hugo dans Les Orientales, Les Feuilles d'automne, Les Chants du crépuscule, Les Voix intérieures, etc., et la
poésie épique dans les temps modernes, en France, n'a rien produit de comparable à La Légende des Siècles. Victor Hugo a écrit
aussi plusieurs ouvrages en prose, notamment Le Rhin, et des
romans : Notre-Dame de Paris, Les Misérables, etc.
770. Musset (1810-1857), né à Paris, a chanté les faiblesses
et les souffrances de son époque avec une poignante émotion; il a
donné en vers Namouna, le Spectacle dans un fauteuil, des Poésies
nouvelles, et en prose des Comédies et Proverbes, la Confession
d'un enfant du siècle, des Contes et Nouvelles, et diverses études
d'art et de littérature.
Les paysans aux jeux de Bade.
L'abreuvoir est public, et qui veut vient y boire.
J'ai vu les paysans, fils de la Forêt Noire,
Leurs bâtons à la main, entrer dans ce réduit.;
Je les ai vus penchés sur la bille d'ivoire,
Ayant à travers champs couru toute la nuit,
Fuyards désespérés de quelque honnête lit;
Je les ai vas, debout, sous la lampe enfumée,
Avec leur veste rouge et leurs souliers boueux,
Tournant leurs grands chapeaux entre leurs doigts calleux,
Poser sous les râteaux la sueur d'une année,
Et là, muets d'horreur devant la Destinée,
Suivre des yeux leur pain qui courait devant eux !
Dirai-je qu'ils perdaient? Hélas!ce n'était guères.
C'était bien vite fait de leur vider les mains.
Ils regardaient alors toutes ces étrangères,
Cet or, ces voluptés, ces belles passagères,
Tout ce monde enchanté de la saison des bains,
Qui s'en va sans poser le pied sur les chemins.
Ils couraient, ils partaient, tout ivres de lumière,
Et la nuit sur leurs yeux posait son noir bandeau.
Ces mains vides, ces mains qui labourent la terre,
Il fallait les étendre, en rentrant au hameau,
Pour trouver à tâtons les murs de la chaumière,
L'aïeule au coin du feu, les enfants au berceau.
A. DE MUSSET.(Poésiesnouvelles.)
A. DE VIGNY.
THÉOPHILE
GAUTIER
771. Alfred d e Vigny (1799-1863), né à Loches, philosophe
plutôt pessimiste, excelle dans l'analyse et la peinture des sentiments. Son œuvre comprend les Poèmes antiques et modernes;
deux drames : Chatterton et La Maréchale d'Ancre; deux romans:
Cinq-Mars et Servitude et grandeur militaires.
772. Après ces quatre grands poètes, il faut encore citer Théophile Gautier (1811-1872), né à Tarbes, l'un des plus fervents
romantiques. Il a publié plusieurs recueils de poésies, dont le plus
remarquable est : Émaux et Camées, où chaque pièce est en effet
ciselée comme une pierre fine. Il a laissé aussi des récits de
voyages et des romans : Le Capitaine Fracasse, Le Roman de la
Momie, etc.
La m o r t d u l o u p .
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé;
Le loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang,
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
A L F R E D DE V I G N Y . (Poésies, C a l m a n n - L é v y , édit.)
P r e m i e r sourire du printemps.
Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes
Sournoisement, lorsque tout dort,
Il repasse les collerettes
Et cisèle des boutons-d'or.
Sur le cresson de la fontaine
Où boit le cerf, l'oreille au guet
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite
Et que son règne va finir,
A u seuil d'avril tournant la tête
Il dit : « Printemps, tu peux venir i »
T H . G A U T I E R . (Poésies, Charpentier, édit.)
POÈTES.
HISTORIENS.
ROMANCIERS.
773- Quelques autres écrivains méritent d'être cités après ces grands
poètes. Ce sont, avec des talents divers : Casimir Delavigne, auteur des
Messéniennes et de pièces de théâtre : Les Vêpres Siciliennes, Louis XI,
Les Enfants d'Édouard; —Béranger, le chansonnier populaire; — Auguste
Barbier, l'énergique auteur des Iambes; — Brizeux, le poète de la Bretagne; — Leconte de Lisle, auteur des Poèmes antiques et des Poèmes
barbares; etc.
Nous ne pouvons passer sous silence les trois auteurs suivants : S u l l y P r u d h o m m e , l'auteur des Épreuves; des Solitudes, etc., — F r a n ç o i s
C o p p é e , auteur du Passant, de Severo Torelli, du Luthier de Crémone, etc.,
— J o s é - M a r i a d e H é r é d i a , qui excella dans le sonnet.
774. HISTOIRE. — L'histoire et la critique littéraire ont été renouvelées
au XIXe siècle par quelques écrivains de premier ordre : Augustin Thierry :
Dix Ans d'études historiques, Récits des temps mérovingiens ; — Michelet :
Histoire de France, Révolution Française, etc.; — Thiers : Histoire de
la Révolution, du Consulat et de l'Empire; — Henri Martin : Histoire
de France.
775. É L O Q U E N C E . — L'éloquence parlementaire se développe sous le
gouvernement constitutionnel, puis sous la République. Citons Guizot,
Thiers, Montalembert, Berryer, Jules Favre, Gambetta, Jules Simon, etc.
776. ROMAN. — Le roman est cultivé par Balzac, Alexandre Dumas père,
Prosper Mérimée, George Sand, X. Marmier, Octave Feuillet, Cherbuliez,
Edmond About, Alphonse Daudet, etc.
7 7 7 . T H É Â T R E . — La comédie a pour représentants Scribe, Émile Augier,
Alexandre Dumas fils, Labiche, Victorien Sardou, Pailleron, etc. Enfin le
drame héroïque nous offre deux noms : Henri de Bornier et Edmond Rostand
L'aurore
La nue était d'or pâle; et, d'un ciel doux et frais,
Sur les jaunes bambous, sur les rosiers épais,
Sur la mousse gonflée et les safrans sauvages,
D'étroits rayons filtraient à travers les feuillages.
Un arome léger d'herbe et de fleur montait;
Un murmure infini dans l'air subtil flottait :
Chœur des esprits cachés, âmes de toutes choses,
Qui font chanter la source et s'entr'ouvrir les roses;
La mer était sereine, et sur la houle claire
L'aube vive dardait sa flèche de lumière ;
La montagne nageait dans l'air éblouissant
Avec ses verts coteaux de maïs mûrissant,
Et ses cônes d'azur, et ses forêts bercées
Aux brises du matin sur les flots élancées;
Et l'île, rougissante et lasse du sommeil,
Chantait et souriait aux baisers du soleil.
LECONTE DE LISLE. (Poèmes barbares, Lemerre, édit.)
LISTE DES PRINCIPAUX
A
A, P. avoir,
à, prép.,
ah! interj.,
as, v. avoir,
ha! interj.
HOMONYMES.
bar, poisson,
ancre, v. ancrer,
encre (pour écrire). Bar, ville,
bard, civière,
barre (de bois),
appas, attraits,
barres, v. barrer.
appât, amorce.
après, prép.,
apprêt, préparatif.
are, mesure,
abaisse, v. abaisser, arrhes, gages,
abbesse (d'un cou- art, méthode.
vent).
hart, lien.
ache, plante,
au, pour à le,
hache (tranchante). aulx, plur. d'ail,
hache, P. hacher.
eau, liquide,
haut, élevé,
aie, P. avoir,
ho, interj.,
ais, planche.
ô, interj.,
es, v. être,
oh, interj.,
est, p. éïre,
os (du corps).
haie (d'épines)
hais, v. haïr.
auspice, présage,
auspices, protection,
air, vent,
hospice, refuge.
air, manière,
air, musique,
autan, vent,
aire, place,
autant, adv.,
aire, nid,
ôtant, v. ôter.
ère, époque,
erre, allure,
a v a n t , prép.,
erre, v. errer,
a v e n t (de Noël).
haire , chemise de
crin,
hère, sans fortune.
allié, uni,
B
allier, faire alliance,
Allier, rivière,
h allier (le), buisson
B a h ! interj.,
épais.
bas, peu élevé,
bas, chaussure,
amande, fruit,
bât, selle,
amende, peine.
bats, v. battre.
anche (de clarinette).
hanche, os du bas- bai, rouge brun
sin.
baie, golfe,
baie, fruit,
bey (de Tunis).
ancre (4e navire),
bière, cercueil,
bière, boisson.
bon (de poste),
bon, adj.,
bond, s a u t .
bourg, village,
bourre (de fusil),
bourre, P. bourrer.
C
sans, prép.,
sens, v. sentir,
sens, sens dessus dessous.
cep (de vigne).
ces, adj. dém.,
saie, vêtement,
sais, v. savoir,
sept, six plus un,
ses, adj. poss.
cerf, quadrupède.
serf, esclave,
serre (chaude)
serre (d'aigle),
serre, v. serrer,
sert, v. servir.
cet, adj. dém.,
cette, adj. dém.,
Cette, ville,
Seth, fils d'Adam
Cal, durillon,
cale (de navire),
cale, v. caler,
chaîne (de fer),
cale, support,
chêne, arbre.
Calle (la), en Algérie.
Caen, ville,
c a m p (d'une armée),
kan, marché,
quand, adv. et conj.,
quant à, prép.
chair
(humaine),
chaire, à prêcher,
cher, chéri,
Cher, rivière,
chère, nourriture.
chaos, confusion,
c h a m p , terrain,
cahot (d'une
voi- chant (des oiseaux).
ture).
cane, f. de canard,
canne, bâton,
Cannes, ville,
canne, v. canner
car, conj.,
carre, v. carrer,
quart d'heure.
cent, dix fois dix,
gang (des mines),
chas (d'une aiguille),
chat, quadrupède,
schah (de Perse).
chaume, paille,
chaume, v. chaumer.
chôme, v. chômer.
chaud, non froid,
c h a u x (Ave).
cour (de ferme),
chœur (de chanteurs),
cours, v. courir,
cœur (humain)
courre, poursuivre,
cours (d'un fleuve),
cours (de chimie),
cire (d'abeille),
court, peu long,
cirre (de la vigne)
court, v. courir.
sire, seigneur.
clause (d'un traité), crains, v. craindre,
craint, v. craindre,
dose, fermée.
crin (de cheval).
clore, v. fermer,
chlore, gaz.
coin (de fer),
coing, fruit.
col (de chemise),
colle (de pâte),
colle, v. coller.
croît, v. croître.
croit, v. croire,
croix (de fer),
croix
(d'honneur).
cuir, peau,
cuire, v. cuire.
D
dépend, v. dépendre, enseigne, y. enseidépens, frais.
gner.
ente, greffe,
hante, v. hanter
défaire, détruire,
défère, v. déférer.
déferre, v. déferrer. envi, à l'envi,
envie, désir,
envie, v. envier.
dessein, intention,
dessin, tracé.
éphore (à Sparte),
devin, qui prédit,
effort (musculaire)
devins, v. devenir,
étai, appui,
devint, v. devenir.
étaie, v. étayer
différant, v. différer, étais, v. être,
était, v. être,
différend, démêlé,
été, v. être,
différent, dissemété, saison.
blable.
doigt (de la main), étaim, laine fine,
étain, métal,
dois, v. devoir,
éteins, v. éteindre,
doit, v. devoir.
éteint, v. éteindre.
dom, titre d'honneur,
étang, amas d'eau,
don, présent,
donc, conj.,
étant, v. être,
dont, pron. relat.
étend, v. étendre.
comptant, v. compDais (d'un trône),
ter,
dé (à coudre),
content, satisfait,
dé (à jouer),
contant, v. conter.
des, p. de les,
dès, prép.,
compte, calcul,
dey
(d'Alger).
dore, v. dorer,
compte, v. compter,
dors, v. dormir,
comte, litre,
dans, prép.,
dort, v. dormir.
conte, récit,
dent (pour manger).
conte, v. conter.
douer, pourvoir,
date, époque,
doué, v. douer,
coke, charbon,
date, v. dater,
Douai, ville.
coq, oiseau,
datte, fruit.
coque, coquille.
cor, instrument,
cor, durillon,
corps
(humain),
cors (du cerf).
cote, taxe,
cotte, jupe,
quote, part.
cou (de cygne),
coud, v. coudre.
coup, choc,
coût, prix.
déceler, révéler,
desceller, arracher,
desseller,ôterla selle.
E
être, verbe,
être (suprême),
hêtre, arbre.
exaucer (des vœux),
exhausser (un mur).
F
égard, déférence,
Faim (avoir faim),
égare, v. égarer.
décent, modeste,
feins, v. feindre,
descend, v. descenfeint, v. feindre,
dre.
écho, son.
fin, rusé,
écot, quote-part.
fin, extrémité.
décor, ornement,
décore, v. décorer.
enceigne, v. enceindre,
enseigne,
drapeau, faire, créer,
fer, métal,
dépare, v. déparer, enseigne, porte-drapeau,
Fère (la), ville,
départ (d'un voyageur).
ferre, v. ferrer.
faite, v. faire,
faîte, sommet,
faites, v. faire,
fête, réjouissance.
frai (de poisson),
frais, froid,
frais, dépenses,
fraye, v. frayer.
fard (sur les joues),
phare, à feu fixe.
G
fasse, v. faire,
face, visage,
fasce (de l'écu).
hâle (de la mer),
hale, v. haler,
halle, marché.
lis, v. lire,
lit, couche
lire, v. lire,
lyre, instrument.
I
Il, pron.,
île, de Jersey,
Gard, rivière,
Ill rivière,
gare, v. garer,
Ille, rivière,
gare (de chemin de fer)
lsle, rivière.
gare ! interj.
faut, v. falloir,
gai, joyeux,
faux, pas vrai,
faux (du faucheur). gué (d'une rivière),
guet, surveillance. Jarre, grand vase,
jars, mâle de l'oie.
fausse, v. fausser,
grâce, agrément,
fausse, fém. de faux,
Mais, noir et luisant,
grâce, faveur,
fosse (profonde).
jet (d'eau),
Grasse, ville,
grasse, fém. de gras, geai, oiseau.
fi, interj.,
fie, v.fier,
graisse, v. graisser,
L
fit, v. faire.
graisse (de porc),
Grèce, contrée.
M
Mein (le), rivière.
main, organe,
maint, plusieurs.
mai, mois,
maie, pétrin,
mais, conj.,
mes, adj. poss.,
mets, nourriture,
mets, p. mettre.
maître, possesseur,
mestre (de camp),
mètre, mesure,
mettre, placer.
Lac (d'eau douce)
laque (s.f.),gomme,
laque (s. m.), de maire (du village).
Chine.
mer (du Nord),
mère (de l'enfant)
lai, petit poème,
mal, douleur,
lai, laïque,
mal, adv.,
laid, difforme,
laie (du sanglier). malle, coffre.
foi, confiance,
H
lait (de chèvre),
foie, viscère,
lé (d'une étoffe),
mi, en musique,
fois, une fois,
Hérault, rivière,
legs (d'un testateur), mi, moitié,
Foix, ville, comté.
héraut (d'armes), les, art.,
mie (du pain),
héros, demi-dieu.
mis, v. mettre,
lez, près de.
fond (de sac),
mit, v. mettre.
fond, v. fondre,
heur, bonne fortune, leur, adj. poss.,
fonds, propriété,
heure (du jour),
leurre, tromperie, mil, millet,
font, v. faire,
heurt, choc,
leurre, v. leurrer.
mil, mille,
fonts (baptismaux). Eure, rivière.
mille, dix fois cent,
mille, mesure.
Nice, champ clos,
haute, fém. de haut, lisse, v. lisser,
for, tribunal,
hôte,quil o g e ,
mire de canon,
lisse, uni, poli.
fore, v. forer,
ôte, v. ôter.
mire, p. mirer,
fors, excepté,
mirent, p. mettre,
fort, robuste,
lie, v. l i e r ,
[myrrhe, parfum.
fort, forteresse.
hâle, v. hâler,
lie (de vin).
fiction (fabuleuse),
G r a y , ville,
fixions, v. fixer.
gré, bonne volonté,
grès, pierre dure.
fil, a coudre,
file, rangée,
guère, peu,
file, v. filer.
guerre, lutte.
mord, p. mordre,
mors, frein,
mort, fin de la vie,
Maur (St-), ville,
Maure, peuple.
houx, arbre vert.
mou, pas dur,
moud, p. moudre,
moue, grimace,
moût, vin doux.
Paît, v. paître,
pais, v. paître,
paix, tranquillité.
P
poids, pesanteur,
peine, douleur,
pois, légume,
pêne, verrou,
penne, grosse plume. poix, résine brûlée,
p o u a h ! interj.
p e u h ! interj.,
peu, adv.,
peut, v. pouvoir,
peux, v. pouvoir.
p a y e , salaire,
mur, muraille,
p a y e , v. payer.
mure, v. murer,
mûr, à point,
pain, aliment,
mûre (du
mûrier). peins, v. peindre,
peint, v. peindre,
pin, arbre.
N
pair, égal,
Noie, v. noyer,
pair (de France),
noix (du noyer).
paire, couple,
perd, v. perdre,
ni, conj.,
perds, v. perdre,
nie, v. nier,
père (de l'enfant),
nid (des oiseaux). pers, vert-bleu.
pic, en pointe,
pic, montagne,
pic, oiseau,
pique, lance,
police, v. policer,
pique, carte à jouer, police, surveillance,
pique, v. piquer.
polisse, v. polir.
pinçon (sur la peau), pond, v. pondre,
pinçons, v. pincer, ponds, v. pondre,
pont (sur la rivière)
pinson, oiseau.
pie, oiseau,
pis, adv., plus mal,
pis (de la vache).
porc, cochon,
pore (de la peau),
port (de mer).
plaid,
plaid,
plaie,
plais,
plaît,
P a u , ville,
peau (de chèvre),
pot, vase,
Pô, fleuve.
écossais,
plaidoirie,
blessure,
v. plaire,
v. plaire.
noyé, v. noyer,
pan (d'un mur),
noyer, submerger,
paon, oiseau,
noyer, arbre à noix. pends, v. pendre,
pend, v. pendre.
nui, v. nuire,
nuit, obscurité,
panser (une plaie), plain, uni, plat,
plains, v. plaindre,
Nuits, ville.
penser, réfléchir.
plaint, v. plaindre,
plein, rempli.
par, prép.,
pare, v. parer,
O
pars, v. partir,
Oing, graisse de porc, part, partie,
part, v. partir.
oint, consacré,
Ouen (St-), ville.
parc, bois,
or, conj.,
P a r q u e (des enfers),
parque, v. parquer
or, métal,
A u r e , vallée,
hors, excepté.
pause, repos,
pause, v. pauser,
pose, v. poser,
ou, conj.,
pose (d'un tapis).
où, adv.,
août, mois,
boue, bêche,
peine, v. peiner,
poing, main fermée.
point, v. poindre,
point, négation,
point
(d'appui).
point (d'interrogation).
près, prép.,
prêt, disposé,
prêt (d'une somme).
prie, v. prier,
pris, v. prendre,
pris, v. prendre,
p l a i n t e , gémissement,
prix, valeur.
plinthe (de
serie).
menui-
provin (de la vigne),
Provins, ville,
plan, surface plane. provint, v. provenir
plan (de campagne)
plant (de vigne).
pu, v. pouvoir,
pue, v. puer,
pus, v. pouvoir,
plu, v. plaire,
pus (d'une
plaie).
plu, v. pleuvoir,
plus, adv.,
plus, v. plaire,
puis, adv.,
plut, v. pleuvoir.
puis, p. pouvoir,
puits, réservoir
P u y , ville.
roue (d'une
d'eau, voiture), celle, fém. de celui.
roux, jaune-rouge.
S
soufre (jaune),
soufre, p. soufrer,
sellier (fait des sel- souffre, P. souffrir
les),
respiration,
cellier (pour le vin). soupir,
soupire, v. soupirer.
Saignée (du bras),
saignez, v. saigner,
ceignez, v. ceindre, serein, pur, calme, statue [de marbre),
Quoi, pron.,
serin, oiseau.
coi, immobile.
statue, p. statuer,
sain, en bon état,
statu (quo), même
saint, consacré,
session (d'une
as-\ statut, règlement.
R
sein, milieu,
semblée).
seing, signature,
cession, abandon.
Raie, poisson,
Sein, île,
suie (de cheminée),
ceins, v. ceindre,
rais, de roue,
suis, v. être et suivre,
si, conj.,
ceint, v. ceindre,
R é , île,
suit, v. suivre.
si, en musique,
cinq, quatre et un.
rets, filet,
scie, pour scier,
rez (de chaussée).
sur, prép.,
saine, fém. de sain, sis, situé,
sur, acide,
six,
cinq
et
un,
raisonner, réfléchir. scène, (d'un théâsûr, certain.
ci,
pour
ici.
tre),
résonner, retentir.
Seine (fleuve),
T
cène (de
Jésus- signe, indication,
rang (d'arbres),
cygne, oiseau.
rends, v. rendre,
Christ).
rend, v. rendre,
Taie (d'oreiller),
sale, malpropre,
site, pittoresque,
tait, v. taire,
sale, v. saler,
raine, grenouille,
cite, v. citer,
tes, adj. poss.,
salle, grande pièce. Scythe, peuple,
reine, souveraine,
têt, tesson.
rêne, guide,
satire,
pièce
de
vers,
renne, quadrupède,
tain (d'une glace),
soi, pron.,
satyre, anc. demi-dieu.
Rennes, ville.
teins, v. teindre,
soie, fil d'un ver,
teint, v. teindre,
sois, v. être,
ri, v. rire,
teint, coloris,
soit, conj.,
saur, séché et salé,
ris, le rire,
saure, jaune brun, souhait, vœu, désir. Tain, ville,
ris (de veau),
thym, plante,
sors, v. sortir,
ris (d'une voile),
tin, support,
sort, v. sortir,
sol, terrain,
ris, v. rire,
tin, plante.
sort, destinée.
sol (en musique),
rit, v. rire,
tins, v. tenir,
sole,
poisson,
riz, graine.
tint, v. tenir.
saut, bond,
sole (d'un cheval).
sceau, grand cachet,
rauque, enroué,
tante, sœur du père.
Sceaux, ville,
son, adj, poss.,
roc, rocher,
tente, pavillon,
seau, vase,
son, bruit,
Roch (Saint),
tente, p. tenter.
sot, sans esprit.
son (du blé),
roque (je), aux échecs.
sont, v. être.
scel, sceau, emtard, pas assez tôt,
Q
preinte,
romps, v. rompre,
scelle, v. sceller,
rompt, v. rompre,
rond, cercle,
sel (de cuisine),
rond, circonférence. selle (d'un cavalier),
selle, v. seller,
cèle, v. celer.
roue, v. rouer.
souri, v. sourire,
souris, v. sourire,
souris, petit animal,
souris, rire léger,
sourit, p. sourire.
tare, défaut,
tare, p. tarer.
teinte, nuance,
teinte, P. teindre,
tinte, P. tinter,
tîntes, v. tenir.
tour, bâtiment,
tour, d'un tourneur.
tan (du chêne),
tour (à tour),
tant, adv.,
tourd, poisson,
taon, grosse mouche, Tours, ville.
temps, durée,
tends, v. tendre,
tournoi
(militaire),
tend, v. tendre.
t o u r n o i e , v. tournoyer,
tournois, monnaie.
taire, garder le silence,
vainc, v. vaincre,
vin (de raisin),
vingt, deux fois dix,\
vins, P. venir,
vint, v. venir.
vert, fourrage.
veut, v. vouloir,
v e u x , v. vouloir,
vœu, souhait.
vaine, fém. de vain, vice, défaut,
veine, vaisseau sanguin.vice, à la place de,
vis (de pressoir),
visse, v. visser,
v a n , corbeille,
visse, v. voir.
ter, troisième
fois,
vends, p. vendre,
trace, du v. tracer,
terre, notre globe.
voie, chemin moyen,
Thrace, anc. contrée. vend, v. vendre,
voie, v. voir,
v e n t , air, souffle.
tirant, p. tirer,
tribu, peuplade,
vois, v. voir,
t y r a n , maître absolu. tribut, impôt.
vante, v. vanter,
voix
(humaine).
vente, v. venter,
thon, poisson,
troc, échange,
volé, p. voler,
v e n t e (de marchandises).
ton, adj. posses.,
troque, v. troquer.
voler, dérober,
ton, manière,
volet (d'une fenêtre).
trop, adv.,
tonds, v. tondre,
v a u , à vau-l'eau,
trot (d'un cheval), V a u d , canton suisse, vautre, v. vautrer,
tond, v. tondre.
v a u x , plur. de val,
vôtre, pron.
tu, pron.,
taure, génisse,
v a u x , v. valoir,
tu, v. taire,
tords, v. tordre,
v e a u (d'une vache), voue, p. vouer,
tord, v. tordre,
tue, v. tuer,
vous, pron.
vos, adj. poss.
tore, moulure,
tus, v. taire,
tors, tordu,
vair, fourrure,
tut, v. taire.
Z
ver (de terre),
tort, erreur.
verre
(transparent), Zéphire, vent perV
vers (d'un poète),
toue, petit bateau,
sonnifié dans la
tous, plur. de t o u t , Vain, présomptueux, vers, prép.,
mythologie.
t o u x (sèche).
vaincs, v. vaincre, vert, couleur d'herbe, zéphir, vent doux.
Principaux Paronymes.
allusion, à qq. chose, épurer (la literie).
Abcès, amas de pus, affilé, qui a le fil,
accès, abord, appro- effilé, mince, allongé. illusion, erreur.
che.
avènement, arrivée,
ameublement, mobilier.
affluence, foule,
événement, circonaccident, événement, influence, ascendant. ameublissement (des
terres).
stance importante.
incident, ce qui survient.
alléger (le poids),
Charrier, voiturer.
allégir, amincir.
charroyer, transporadjonction,
addiappareiller, mettre
à la voile,
ter.
tion,
apparier, unir par paire.
injonction, ordre.
allocation (d'une
somme),
allocution , harangue.
coasser, crier, en parlant
affermer (une terre),
nouilles.
apurer (un compte),
affirmer (un fait).
des
croasser, crier, en Écharde (dans la
chair),
parlant des corécharpe (du maire).
beaux.
écorcer (un chêne),
colorer (un mensonécosser (des pois).
ge),
éclaircir (un fait),
colorier (une
eséclairer (l'escalier).
tampe).
confirmer, assurer, effraction, fracture,
infraction, violation.
conformer,
rendre
égaler (un rival),
conforme.
égaliser (un
checonjecture, opinion,
min).
conjoncture, circonémersion, réapparistances,
tion,
c o n s o m m e r , dé- immersion,
plontruire,
geon.
consumer, brûler.
éminent, élevé,
menacontinuation (de la imminent,
çant.
guerre),
excursion (en forêl), procéder, provenir
incursion (en pays
de.
ennemi).
préposition, mot invariable,
exporter, porter
proposition,
jugedehors,
ment.
importer,
introduire.
prescrire, imposer,
proscrire, chasser.
Flairer, sentir,
prévenir, avertir,
fleurer, exhaler.
provenir, résulter.
Gradation (descen- Recouvrer (la vue),
dante),
recouvrir (une maigraduation (d'un
son).
thermomètre).
repartir (en voyage),
répartir (une somInculper, accuser,
me).
inculquer, graver.
risque, danger,
infecter,
empester, rixe, querelle.
continuité (du tra- enduire (de
gou- infester, ravager.
Sarcler (un champ),
vail).
dron),
cercler (une
barLacune,
vide,
rique).
coralline, coquillage, induire (en erreur).
lagune, lac.
cornaline,
agate épancher (son coeur),
stalactite,
concréétancher (le sang).
rouge.
Pédale (de bicytion pierreuse à la
éruption (d'un volclette) .
voûte d'un soutercymbale (retentissante), can),
pétale (de fleur).
rain.
timbale, gobelet.
irruption
(de
la
stalagmite, concréfoule).
plier (une lettre),
tion sur le sol d'un
Décocher, lancer,
évasion, fuite,
ployer (une bransouterrain.
décrocher, détacher. invasion, envahisseche,)
Vénéneux (suc),
ment.
dégoûter, de dégoût,
v e n i m e u x (serpent).
portion, partie,
dégoutter, de goutte. évolution (de troupes),
potion, remède.
verdeur (de la jeurévolution
(de
discuter, débattre,
nesse).
disputer, contester.
1789).
précéder, devancer, verdure (des prés).
Synonymes les plus usuels.
Abaisser, rabaisser, ravaler, dégrader, déprimer, avilir, humilier.
Abattement, accablement, langueur, découragement, désespoir.
Abattre, renverser, ruiner, détruire.
Abolir, abroger, révoquer, casser, infirmer, annuler.
Abondance, aisance, richesse, opulence.
Abrégé, sommaire, précis, résumé, extrait, analyse, manuel, somme.
Acariâtre, hargneux, querelleur.
Accélérer, presser, hâter, dépêcher, expédier.
Accompagner, escorter, suivre.
Accorder, réunir, raccommoder, réconcilier.
Accoutrement, habillement, habit, vêtement.
Accusateur, dénonciateur, délateur.
Achevé, parfait, fini, accompli, consommé.
Activité, vitesse, rapidité, célérité, vélocité, promptitude, diligence
Adoucir, modérer, tempérer, mitiger, modifier.
Affirmer, assurer, confirmer, attester, certifier, prétendre, avancer, soutenir, garantir, répondre, promettre.
Affreux, horrible, laid, hideux, effroyable, épouvantable.
Agriculteur, cultivateur, colon,
Aigre, acide, acerbe, âcre, acrimonieux, amer, rude, âpre, austère.
Air, mine, physionomie, visage, port, prestance, maintien, contenance.
Ajustement, parure, toilette.
Aliment, nourriture, subsistance.
Alliance, confédération, coalition, ligue, parti, faction, cabale, intrigue,
brigue, complot, conspiration, conjuration.
Allure, marche, démarche.
Amas, tas, monceau.
Ambassadeur, envoyé, député.
Ambigu, équivoque, louche, amphibologique.
Amour, tendresse, inclination, amitié, affection, attachement.
Amusement, plaisir, jeu, divertissement, récréation, réjouissance.
Analogie, ressemblance, similitude, conformité.
Ancêtres, prédécesseurs, devanciers.
Ancien, antique, vieux.
Anciennement, autrefois, jadis.
Angoisse, anxiété, transe.
Antérieur, précédent, antécédent.
Apaiser, calmer, pacifier.
Apathie, indolence, indifférence, insensibilité.
Apologie, défense, justification.
Appât, amorce, leurre, embûche, piège, lacs, filet, rets.
Apprendre, enseigner, instruire, informer.
Approbation, suffrage, consentement, permission, autorisation, agrément.
Appui, aide, assistance, secours.
Aptitude, talent, penchant, inclination, goût, capacité, disposition.
Assembler, joindre, unir.
Attention, application, réflexion, méditation.
Attristé, contristé, affligé, fâché, mortifié.
Augmenter, accroître, agrandir, étendre, grossir, enfler.
Austère, sévère, rigoureux, rude, dur.
Autorité, puissance, empire, pouvoir, influence, ascendant, crédit.
Avare, attaché, intéressé, sordide, ladre, chiche, mesquin, avaricieux.
Avéré, juste, vrai, véritable.
Avertissement, avis, conseil.
Avis, opinion, sentiment, pensée.
Avisé, prudent, circonspect.
Balbutier, bégayer, bredouiller.
Barbarie, cruauté, férocité, inhumanité.
Bataille, combat, action.
Belliqueux, guerrier, militaire, martial.
Besoin, pauvreté, disette, indigence, misère, nécessité, dénuement.
Bizarre, étrange, extraordinaire, rare, singulier.
Blafard, livide, hâve, blême, pâle.
Blâmer, désapprouver, réprouver, condamner, désavouer, censurer, critiquer, fronder réprimander, reprendre, corriger.
Bonheur, plaisir, bien-être, béatitude, prospérité, félicité.
Bonté, bénignité, bienveillance, bienfaisance, douceur, mansuétude, humanité, philanthropie, charité.
Bourg, bourgade, village, hameau.
Bourrasque, orage, tempête, ouragan, tourmente.
Bout, extrémité, fin.
Brigand, larron, fripon, voleur, escroc, filou.
Cacher, celer, taire, dissimuler, déguiser, couvrir, voiler, envelopper,
pallier, farder.
Calme, tranquillité, paix, repos, quiétude.
Caprice, fantaisie, humeur, boutade, saillie.
Caresser, flatter, cajoler, flagorner, amadouer.
Carnage, boucherie, massacre, tuerie.
Cas, circonstance, conjoncture, occasion, occurrence.
Casser, rompre, briser, fracasser.
Catalogue, liste, rôle, nomenclature, dénombrement, état, mémoire, inventaire, répertoire.
Caverne, grotte, antre, tanière.
Changeant, variable, inconstant, léger, volage, versatile.
Changement, variation, mutation, vicissitude, révolution, innovation.
Changer, échanger, troquer, permuter.
Char, chariot, charrette, véhicule.
Charme magie, enchantement, conjuration, sort, sorcellerie, sortilège,
maléfice, ensorcellement, fascination.
Châtier (le style), revoir, retoucher, corriger, limer, polir.
Chemin, route, voie.
Circonférence, circuit, enceinte, enclos, tour.
Clair, évident, manifeste, public, notoire.
Clarté, lueur, lumière, éclat, splendeur.
Cœur, courage, valeur, vaillance, bravoure, intrépidité, hardiesse.
Commandement, ordre, prescription, précepte, injonction.
Commencement, naissance, origine, source.
Commun, ordinaire, vulgaire, trivial.
Compassion, commisération, miséricorde, pitié.
Concours, affluence, foule, presse, multitude.
Constant, ferme, stable, inébranlable, inflexible.
Construire, bâtir, édifier, élever.
Contestation, différend, démêlé, dispute, discussion, controverse, débat.
altercation, querelle, conflit, lutte, combat, guerre, bisbille, noise, grabuge, rixe.
Continuer, persister, persévérer.
Conversation, entretien, colloque, conférence, dialogue.
Côte, bord, rive.
Court, bref, concis, laconique, succinct, sommaire, abrégé.
Crainte, appréhension, inquiétude, alarme, peur, épouvante, effroi, frayeur,
terreur.
Crime, faute, forfait, péché, délit.
Danger, péril, risque, hasard.
Décadence, ruine, chute, renversement.
Déclarer, annoncer, découvrir, manifester, révéler, dévoiler, déceler.
Dédier, consacrer, vouer.
Délicatesse, finesse, subtilité, pénétration, sagacité, perspicacité.
Délivrer, affranchir, débarrasser, dégager, dépêtrer, défaire.
Démesuré, énorme, excessif, immodéré, outré, exorbitant, monstrueux.
Dénigrer, noircir, discréditer, décrier, diffamer, déshonorer.
Désert, inhabité, solitaire, sauvage.
Désirer, souhaiter, vouloir, soupirer, convoiter.
Dessein, intention, résolution, volonté, propos, parti.
Détestable, abominable, exécrable.
Détruire, exterminer, abolir, anéantir.
Dévaster, ravager, désoler, ruiner, saccager, infester.
Différence, dissemblance, distance, disproportion, inégalité, disparité, variété, diversité, distinction, séparation.
Différer, tarder, retarder, reculer, remettre, renvoyer.
Difficulté, obstacle, empêchement, embarras, opposition, résistance, barrière, traverse, entraves, anicroche, accroc.
Distinguer, discerner, démêler.
Docte, érudit, habile, savant, lettré, instruit.
Dommage, tort, préjudice, détriment.
Don, présent, gratification, cadeau.
Durable, permanent, constant, stable.
Écarter, éloigner, détourner, séparer.
Émeute, sédition, mutinerie, insurrection, rébellion, révolte, soulèvement,
troubles.
Emploi, ministère, charge, office, fonction.
Entendre, comprendre, concevoir.
Enterrement, convoi, obsèques, funérailles.
Enthousiasme, exaltation, transport, ravissement.
Environner, entourer, envelopper, ceindre, enceindre, enclore, enfermer.
Équité, justice, droiture.
Erreur, égarement, sophisme, malentendu, illusion, méprise, mécompte,
bévue, préjugé, prévention.
Esclave, captif, prisonnier.
Estimer, évaluer, apprécier, priser.
Établir, instituer, fonder, ériger.
Éternel, perpétuel, continuel, immortel, sempiternel.
Étourdi, évaporé, éventé, écervelé, imprudent, inconsidéré, malavisé.
Événement, accident, aventure.
Évident, certain, sûr, assuré, positif, formel, authentique, constant, indubitable, incontestable.
Exactitude, justesse, précision.
Exciter, provoquer, aiguillonner, stimuler, animer, encourager.
Faux, fallacieux, menteur, mensonger, trompeur, insidieux, captieux.
Flexible, souple, docile.
Fondement, base, appui, soutien, support, pivot.
Fracas, tumulte, vacarme, bruit.
Gâter, corrompre, dépraver, pervertir.
Gémissement, plainte, lamentation, complainte, jérémiade, doléance.
Gouvernement, administration, régime, régie, règlement, direction, conduite,
gestion, maniement, intendance.
Habileté, art, industrie, savoir-faire, adresse, dextérité, entregent, politique, souplesse, finesse, finasserie, raffinement, subtilité, ruse, artifice,
astuce, perfidie.
Habitude, coutume, usage, accoutumance, us.
Haine, antipathie, éloignement, aversion, dégoût, répugnance, malveillance, inim
Hardiesse, audace, témérité, effronterie.
Histoire, annales, fastes, archives, chroniques, mémoires, commentaire,
relation.
Honnête, civil, poli, affable, gracieux, courtois.
Honte, déshonneur, infamie, turpitude, ignominie, opprobre.
Illustre, célèbre, fameux, renommé.
Image, figure, portrait, effigie.
Imperfection, faute, défaut, défectuosité, vice, ridicule.
Impétueux, fougueux, véhément, emporté, violent.
Impie, irréligieux, incrédule.
Impôt, imposition, tribut, contribution, taxe.
Inaction, inactivité, inertie, oisiveté, loisir, désœuvrement.
Inattention, inadvertance, mégarde, méprise.
Incapacité, insuffisance, inaptitude, inhabileté, maladresse, gaucherie.
Incertitude, doute, indécision, irrésolution, perplexité.
Incommode, fâcheux, importun.
Inénarrable, ineffaçable, indicible, inexprimable.
Inespéré, inattendu, inopiné, imprévu.
Inflexible, inexorable, impitoyable, implacable.
Joli, mignon, gentil, gracieux.
Luxe, faste, magnificence, somptuosité, splendeur, pompe.
Maison, château, hôtel, palais, maisonnette, chaumière, cabane, hutte,
cahute, baraque, bicoque, chalet, villa, cottage.
Mal, peine, douleur, souffrance, amertume, tourment, affliction, désolation, tristesse, mélancolie, chagrin, ennui, malaise, inquiétude, déplaisir,
mécontentement.
Malheur, infortune, adversité, disgrâce, misère, détresse, accident, revers,
échec, traverse, calamité, catastrophe, désastre, mésaventure.
Mauvais, méchant, malicieux, malin.
Obscur, sombre, ténébreux.
Offense, injure, affront, insulte, outrage, indignité, avanie, incartade,
algarade.
Orgueilleux, superbe, suffisant, présomptueux, avantageux, important,
glorieux, vain, dédaigneux, fier, haut, hautain, altier, impérieux, Arrogant, rogne, insolent.
Prodige, miracle, merveille.
Proscrire, bannir, exiler, reléguer, confiner.
Récompense, prix, rémunération, rétribution, honoraires, salaire, paye,
solde, gages, appointements, traitement, émoluments, pension.
Redemander, réclamer, revendiquer.
Redonner, rendre, restituer, remettre.
Regret, repentir, repentance, remords.
Stérile, infécond, infertile, infructueux, ingrat.
Stupide, hébété, imbécile, idiot, inepte, sot, insensé, fou, déraisonnable,
absurde, extravagant, niais, nigaud, benêt, badaud, dadais, bête, abruti,
âne, ignorant, balourd, lourdaud.
Surpris, étonné, consterné, étourdi, confondu, interdit, déconcerté,
stupéfait,
Tombe, tombeau, sépulcre, sépulture.
User, employer, se servir.
Vrai, droit, loyal, franc, sincère, cordial, ouvert, rond, simple, naïf, ingénu,
candide, innocent.
Exemples de familles de mots.
A g i r (du latin agere). Radical, ag, act, ig : agir, agissant, agent, agence, agenda,
agile, agilité, agilement, agiter, agitateur, agitation, réagir; — acte, actes, acteur,
actrice, actif, activité, activement, inactif, inactivité, action, actionnaire, actionner,
réaction, réactionnaire, réactif, rétroactif, rétroaction, exaction, exact, exactitude,
exacteur, exactement, rédacteur, rédaction, actuel, actuellement, entr'acte, transaction; — exiger, exigible, exigibilité, exigeant, exigence, exigu, exiguïté, rédiger,
transiger, prodigalement, prodigue, prodigalité, prodiguer, prodige, prodigieusement, prodigieux.
A r c (du latin arcus) : arcade, arceau, arche, archet, archer, franc-archer, arçon,
désarçonner, arc-boutant, arc-doubleau, arc-en-ciel; — arquer, arquebuse,
arquebuser,
Autre (du latin aller) : autrui, altruisme, autrement, autrefois; — altérer,
altérant, altérable, inaltérable, altération, désaltérer; — alterne, alterner, alternant, alternat, alternatif, alternativement, alternation; subalterne.
S a i g n e r (du latin balneare). Radical bain, baign, baln : bains, — baigner,
baigneur, baignoire ; — balnéaire, balnéation.
Battre (du latin batuere) : bat, batte, battage, battant, batteur, batteuse,
batterie, battoir, battu, battue, batture; batail, bataille, batailler, batailleur,
bataillon; abattre, abatage, abatis, abattement, abatteur, abattoir, abatture,
abat-son, abat-vent, abat-voix; combattre, combat, combattant, combativité;
débattre, débat; s'ébattre, ébat, ébattement; rabattre, rabat, rabattage, rabatteur, rabat-joie ; rabattre.
B o i r e (du latin bibere, en latin populaire biberare, faire boire). Radical boi,
buv, breuv, bib : boisson, déboire, emboire, embu, pourboire; — buvable, imbuvable, buvard, b u v e t t e , buvetier, buveur, b u v o t e r ; — breuvage, abreuver;
abreuvement,
C a m p (du latin campus). Radical camp, champ; camper, campement, décamper,
campagne, campagnard, campagnol; — champ, champêtre, Champagne, champignon, champart, champarter, champarteur.
C é d e r (du latin cedere, cessum, s'en aller, abandonner). Radical ced, cess :
cédant, accéder, concéder, décéder, excéder, intercéder, précéder, procéder, rétrocéder, succéder; antécédent, e x c é d a n t ; précédent, procédé, prédécédé, procédure; — cession, cessionnaire, concession, concessionnaire; accès, accessible,
inaccessible, accessoire, accessit, antécesseur, ancêtre, décès, prédécès, excès,
excessif, excessivement; intercesseur, intercession, prédécesseur, procession, processionnaire, processionnel, processionnellement, procès, processif; succès,
insuccès, successeur, succession, successif, successivement.
C h a i r (du latin caro, carnem). Radical char, car : charnage, charnel, charnellement, charneux, charnier, charnu, charnure; charogne; charcutier, charcuterie,
acharner, acharnement, décharné, écharné, écharnement, écharnoir, écharnure;
— carné, carnage, carnassier, carnassière, carnation, carnaval, carnier, Carnivore;
incarné, incarnat, incarnadin, incarnation.
C h è v r e (du latin capram). Radical chev, capr, cabr; chèvre, chevreau,
chevrotant; — caprice, capricieux, capricieusement, capricorne; — cabri, cabriole,
cabriolet, cabrioleur.
chevr
C l a i r (du lalin clarus). Radical clair, clar : clairement, clairet, clairière, clairon;
claire-voie, clair-obscur, clairsemé, clairvoyant, clairvoyance, éclair, éclairer,
éclairage, éclaireur, éclaircir, éclaircie, éclaircissement; — clarté, clarifier, clarification, clarine, clarinette; déclarer, déclaration, déclaratif.
C œ u r (du lalin cor, cordis) : écœurer, écœurement, cordial, cordialement,
cordialité, cordiforme; accorder, accord, accordable, accordailles, accordeur,
accordoire, concorde, concorder, concordance, concordat; désaccord, désaccorder;
discorde, discorder, discord, discordant, discordance ; raccorder, raccord; courage,
courageux, courageusement; décourager, découragement, encourager, encouragement.
C r o i r e (du latin credere, creditum). Radical croi, cré, cred : accroire, décroire,
croyant, croyance, croyable, incroyable; — créance, créancier, mécréant;— credo,
crédule, incrédule, incrédulité, crédibilité, crédit, créditer, créditeur; accréditer;
décréditer; discréditer, discrédit.
C u i r (du latin corium). Radical cuir, cor : cuirasse, cuirasser, cuirassier;
— coriace; excorier, excoriation; corroyer, corroyage, corroyeur; courroie, curée
(pour cuirée).
D e n t (du latin dens, dentem) : dentaire, dental, denté, denteler, dentelé, dentelle, dentellière, dentelure, dentier, dentiste, dentition, denture; dentifrice,
e n d e n t é ; surdent, trident.
D e u x (du latin duos). Radical deux, duo, double, dupl : deuxième, deuxièmem e n t ; — duo, duel, duelliste, dualité, dualisme; — double, doubler, doublet, doublement, doublon, doublure; dédoubler, dédoublement, redoubler, redoublement;
— duplicata, duplicité, réduplication.
D i r e (du latin dicere, dictum). Radical dis, dict : diseur, médisant, médisance;
— dicton, diction, dictionnaire; bénir, bénisseur, bénédiction, bénédicité, bénit.
dentirost
bénitier, benoît, bénédictin, contredire, contradicteur, contradiction, contradictoire; dédire, dédit; édit, édicter; indicible, interdire, interdiction, interdit; maudire, malédiction; prédire, prédiction; redire, redite; susdit.
Écrire (du latin, scribere, scriptum). R a d i c a l : écri, scri : écrit, écriture,
tion; circonscrire, circonscription; descriptif, description; inscrire, inscription;
manuscrit; prescrire, prescription, proscrire, proscription, proscripteur, proscrit,
rescrit; souscrire, souscription, souscripteur, suscription; transcrire, transcription, transcripteur.
écri
Faire (du latin facere, factum). Radical fai, foc, fec, fic : faisable, faiseur,
fainéant, fainéanter, fainéantise; affaire, affairer, bienfait, bienfaiteur, bienfaisance; contrefait, contrefaire; défaire, défaite; forfait, forfaiture; malfaire, malfaisant, malfaiteur, méfait; parfaire, parfait; parfaitement, imparfait, imparfaitem e n t ; refaire, refait; satisfaire, satisfait; — facteur, facture, manufacture, façon,
façonner, contrefaçon, contrefacteur; facile, facilement, facilité; — perfection,
imperfection, perfectionner, réfection, réfectoire; — artifice, artificier, artificiel,
artificiellement, bénéfice, bénéficier, bénéficiaire; édifice, maléfice, sacrifice;
difficile, difficilement.
Lier (du latin ligare, ligatum). Radical : lie, lig : liant, liaison, liaisonner, liane,
liasse, lien, lieur, liure; allié, alliance, alliage; délier; mésallier, mésalliance;
rallier, ralliement, relier, relieur, reliure; — obliger, obligation, obligatoire, obligeance, obligeamment, obligeant; désobliger, désobligeant, désobligeance,désobli
irréligion, irréligieux, irréligieusement.
Lire (du latin legere, lectum). Radical li, lig, lect : lire, relire, élire, réélire,
liseur, lisible, lisiblement, illisible; — intelligent, intelligence, intelligemment,
intelligible, intelligiblement, inintelligent, inintelligence, inintelligible; mésintelligence; éligible, rééligible, éligibilité, inéligible; élite, élu; diligent, diligemment, diligence; colliger, négliger, négligent, négligence, négligemment; — collecte, collection, collecteur, collectif, collectivement; collège, collégien, collégial;
légion, légionnaire; lecteur, leçon, légende, légendaire; électeur, électorat, électif,
électoral, élection; élégant, élégance, é l é g a m m e n t ; intellect, intellectif, intellect u e l ; dilection, prédilection, sélection; cueillir, accueillir, recueillir, recueillem e n t ; accueil, recueil, cueillette; récolte, récolter; sacrilège, sortilège.
Main (du latin manus). Radical main, mon, men : mainlevée, mainmise, mainmorte, maintenir, maintenant, maintien; — manier, maniable, maniement, manipule, manipuler, manipulateur, manipulation ; remanier, remaniement ; m a n œ u v r e ,
m a n œ u v r e r ; manuel, manuellement, manucure, manufacture, manufacturier,
manumission, m a n u t e n t i o n ; — menotte, emmenotter.
M u e r (du latin mutare, changer) : mue, m u a b l e ; commuer, c o m m u a b l e ;
i m m u a b l e ; remuer, remuage, remuant, r e m u e m e n t ; — mutabilité, immutabilité,
commutation, commutatif, incommutable, incommutabilité, permuter, permutation, permutable, p e r m u t a n t ; transmutation.
O r d r e (du latin ordo, ordinis). R a d i c a l ordr, ordon, ordin : désordre, sousordre, contre-ordre; — ordonner, ordonnance, ordonnancer, ordonnancement;
ordonnateur, coordonner, désordonné, subordonner, subordonné, insubordonné;
— ordinal, ordinaire, extraordinaire, ordinairement, extraordinairement; ordination, ordinand, ordinant, coordination, subordination, insubordination.
P a r t (du latin partem) : partage, partager, partageable, partageant,
copartageant,
partition, participe; parcelle, parcellaire; particule, particulier, particulièrement,
particulariser, particularité, partial, impartial, partialité, partiellement, impar-
tialité, impartiellement; départir, départ, département, départemental; répartir,
répartiteur, répartition; repartir, repartie.
Plier (du latin plicare). Radical pli, ploi, pliq : pliage, plieur, plioir; déplier,
replier, repli, rempli, pliant; — ployer, déployer, déploiement; employer, emploi,
employé, remployer, remploi; — appliquer, application, applicable, appliqué,
inappliqué; compliquer, complication, complice, complicité; expliquer, explication, explicateur, explicatif, explicite, explicitement; impliquer, impliqué, implication, implicite, implicitement; répliquer, réplique; simple, simplicité, simplifier,
simplification, multiple, multiplier, multipliable, multiplication, multiplicateur,
multiplicande, multiplicité.
Poser (du latin pausare, avec emprunt à ponere, positum) : posage, pose, posé,
posément, poseur, position, positif, positivement, positivisme, positiviste, poste,
postal, postier, postillon, posture; apposer, apposition, aposter, apostille,
posteur ; déposer, déposant, dépositaire, déposition, déponent, dépôt; disposer,
disposition, dispositif, disponible, disponibilité, dispos; décomposer, décomposition;
entreposer, entrepositaire, entreposeur, entrepôt; exposer, exposant, exposition;
imposer, imposant, imposable, imposition, imposteur, imposte, impôt; indisposer,
indisposé, indisposition; interposer, interposition; juxtaposer, juxtaposition;
opposer, opposant, opposable, opposite, opposition ; préposer, préposé, prépositif
préposition, prévôt, prévôtal, prévôté, prédisposer, prédisposition, présupposer,
présupposition; proposer, proposable, proposition, propos; reposer, repos,
supposition, suppôt, superposer, superposition; transposer, transpositeur, transposition.
apo
re
Presser (du latin premere, pressum). Radical, press, prim, prein : presser,
presse, pressier, pressoir, pression, pressure, pressurer, pressurage; répression,
répressif, suppression; compresse, compression, compressif, compressible,com
oppresser, dépression; expression, exprès, expressément, expressif,
expressivement;
réimpression; — réprimander, réprimande, réprimer, supprimer, comprimer,
opprimer, déprimer; exprimer, exprimable, inexprimable; imprimer, imprimeur,
imprimerie, réimprimer; — épreindre, épreinte, empreindre, empreinte.
Régir (du latin regere, rectum). Radical, reg, rig, rec, roi : régent, régence,
régenter, régie, régisseur, régime, régiment; enrégimenter; règle, régler, règlement, réglementer, réglementaire, réglette, régleur, régule, régulier, régulièrement, régulariser, régularisation, régularité, régulateur, dérégler, dérèglement;
irrégulier, irrégulièrement, irrégularité; — corriger, corrigible; diriger, dirigeable; ériger, érigible; incorrigible, incorrigibilité, recorriger; rigidité; — correct, correctement, correcteur, correctif, correction, correctionnelle,correcti
recteur, rectorat, rectoral; rectangle, rectangulaire, rectifier, rectification,
rectilign
roitelet, royal, royalement, royaliste, royaume, royauté; régale, régalien, régicide;
région, régional; reine; règne, régner, régnicole, interrègne.
Sang (du latin sanguis, sanguinis) : sanguin, sanguinaire, sanglant, sanguinolent, sanguine, sangsue, ensanglanter, exsangue, consanguin, consanguinité; —
saigner, saignement, saignée, saigneur.
Sel (du latin sal). Radical sel, sal, sau : sel; — salant, salade, saladier, salage,
salaire, salarié, salaison, saler, saleron, saleur, salière, salin, saline, saloir, salure;
salicoque, salifiable; salpêtre, salpêtrer, salpêtrier, salpêtrière; dessaler, ressaler;
— sauce, saucer, saucière, saucisse, saucisson; sauner, saunage, saunier, saunerie;
saugrenu, saumâtre, saupiquet, saupoudrer.
Seoir (du latin sedere, sessum). Radical se, si, sed, sid, ses, sièg : seoir, séant,
séance, asseoir, bienséant, bienséance, malséant, messeoir, messéant, messéance,
préséance, rasseoir, surseoir, surséance; — sis, assis, assise, assises, assiette, rassis,
sursis; — sédentaire, obséder, posséder; — assidu, assidûment, assiduité, dissident,
dissidence, insidieux, insidieusement, obsidional, présider, président, présidence,
présidial ; résider, résident, résidence, résidu, subside, subsidiaire, subsidiairement;
— sessile, session, obsession, possession, possessif, possessoire; — siège, siéger;
assiéger, assiégeant, assiégé.
Sept (du latin septem) : septième, septièmement, septante, septennaire, septennal, septennalité, septennat, septembre, septembriseur, septentrion, septentrional,
septimanie; septuor, septuple, septupler, septuagénaire, septuagésime; — semaine,
semainier.
Spectacle (du latin spectaculum, venu lui-même de spectare, fréquentatif de
specio, spectum, voir, regarder). Radical spect, spec, spic : spectateur, spectatrice,
spectre, spectral; aspect, circonspect, circonspection, expectant, exportation,
inspecter, inspecteur, inspection, perspective, prospectus; respect, respectable,
respectif, respectivement, respectueux, respectueusement, irrespectueux, irrespectueusement, rétrospectif, suspecter, suspect; — espèce, spécial, spécialement, spécialité, spécieux, spécifier, spécification, spécifique, spécimen; spéculer, spéculateur, spéculatif, spéculation; — épice, épicier, épicerie; aruspice, auspice, frontispice, perspicace, perspicacité ; dépit, dépiter, répit; suspicion, soupçon, soupçonner, soupçonneux.
T e m p s (du latin tempus, temporis) : temps, contretemps, printemps, printanier,
quatre-temps; — temporaire, temporairement; temporiser, temporiseur, temporisation, temporisateur; temporel, temporellement, temporalité; contemporain,
contemporanéité.
T e r r e (du latin terra) : terrain, terrasse, terrasser, terrassement, terrassier,
terrestre, terreux, terrien, terrier, terreau, terrer, terrine, terrinée, terrir, territoire, territorial; atterrir, atterrage, atterrissage, atterrissement, atterrer,
déterrer, enterrer, enterrement, parterre, souterrain, Méditerranée, terre-neuve,
terre-noix, terre-plein.
Valoir (du latin valere, adjectif validus). Radical val, vaill, vau : valoir, valable,
valeur, valeureux, value; évaluer, évaluation; équivaloir, équivalent, équivalence; prévaloir; valide, validité, invalide, valider, invalider, convalescent,
convalescence, valétudinaire, — vaillant, vaillamment, vaillance; — vaurien,
ravauder, ravaudage, ravaudeur, ravaudeuse, ravauderie.
Vivre (du latin vivere, victum) : vivres, vivant, vif, vivace, vivacité, viveur,
vivement, vivoter; aviver, raviver, revivre; — vie, viable, viabilité; — vital,
vitalité, vivifier, vivifiant, vivification, revivifier, revivification, vivisection,
vivipare; — survivre, survivant, survivance, survivancier, survie, victuailles; —
avitailler, avitaillement, ravitailler, ravitaillement; — viande, viander, viandis,
vivandier, vivandière, convier, convive.
Voix (du latin vox, vocem) : voyelle; — vocal, vocaliser, vocalisation, vocalises,
vocable, vocatif, vocation, vocabulaire, vocifèrer, vocifération ; — convoquer,
convocation, équivoque, équivoquer; évocation; invoquer, invocation; provoquer,
provocation, provocateur; révoquer, révocation, révocable, irrévocable; —avocat,
avocasser, avocasserie.
TABLE ALPHABÉTIQUE
TABLE ALPHABÉTIQUE.
TABLE
ALPHABÉTIQUE,
TABLE DES MATIÈRES
Préface.
Histoire
çaise
de
la
langue fran1
B u t et définition de la grammaire
Des sons et de l'alphabet. . . .
Notions d'étymologie usuelle. .
Composition
Accent tonique
Dérivation
Mots tirés du grec
Familles de mots
Variations de sens
Homonymes. — Paronymes. -—
Synonymes. — A n t o n y m e s . .
Figures de grammaire. . . . .
Gallicismes
Ponctuation . . . . . . . . .
Espèces de m o t s
Propositions
. . .
11
12
16
17
31
33
58
64
65
67
81
84
90
94
95
Sujet, verbe, attribut, complé103
ment
Analyse des mots
. 106
Analyse des propositions. . . . 1 1 1
D u nom
Nom commun, nom propre.
114
. . 114
Noms concrets, noms abstraits.
Noms collectifs, noms composés.
Du genre dans les n o m s . . . .
Formation du féminin. . . . .
Noms des deux genres. . . .' .
Genre de quelques n o m s . . . .
Du nombre dans les n o m s . . .
Formation du pluriel. . . . .
Noms à double pluriel. . . . .
Noms invariables. . . . . . .
Pluriel des noms étrangers. . .
Pluriel des noms composés. . .
Pluriel des noms propres. . . .
Accord et complément du nom.
Récapitulation du n o m . . . .
De l'article
Article défini
Article élidé, article contracté. .
Article indéfini
Accord de l'article
Article partitif
Article devant plus, moins, mieux
Révision de l'article
D e l'adjectif
Adjectifs qualificatifs
Formation du féminin dans les
adjectifs qualificatifs . . . .
114
114
118
119
122
124
129
129
134
136
138
140
146
148
153
159
159
160
162
163
165
166
168
170
170
173
Formation du pluriel dans les
adjectifs qualificatifs. . . .
Comparatif. — Superlatif. . .
Accord de l'adjectif qualificatif.
Noms et adjectifs désignant la
couleur
Complément de l'adjectif. . .
Adjectif qualificatif, épithète,
attribut, etc
Adjectifs numéraux
Adjectifs démonstratifs
Adjectifs possessifs
Adjectifs indéfinis
Adjectifs interrogatifs
Fonctions et analyse des adjectifs
.
Récapitulation des adjectifs. .
Du pronom
179
181
183
190
191
192
194
198
199
201
201
209
209
212
Pronoms personnels
214
Emploi des pronoms personnels. 219
Pronoms démonstratifs. . . . 223
Pronoms possessifs. . . . . . 227
Pronoms relatifs
229
Pronoms interrogatifs
231
Pronoms indéfinis
235
Récapitulation des pronoms. . 239
Du verbe
242
Sujet
244
Attribut
246
Complément direct
247
Complément indirect
249
Complément exprimant la circonstance
251
Radical, terminaison, nombres,
personnes
253
Modes
254
Temps
•. 255
Verbes auxiliaires. . . . . . .
257
Verbe avoir
258
Verbe être
260
Conjugaison
262
Verbes en e
265
Remarques sur les verbes du
premier groupe
267
Verbe en
is
271
Remarques sur les verbes du
deuxième groupe
273
Troisième groupe des verbes. . 274
Remarques sur les verbes du
troisième groupe
275
Verbes conjugués interrogativement 280
Terminaisons communes. . . . 282
Récapitulation du verbe. . . . 289
Forme active et sens transitif. . 293
Forme passive
295
Forme active et sens intransitif. 299
Forme pronominale
Verbe impersonnel
Particularités de conjugaison. .
Exercices sur les verbes. . . . 320
Accord du verbe avec le sujet. . 328
Emploi des modes dans les
subordonnées
335
Emploi des temps du subjonctif. 337
Récapitulation générale du verbe 340
Le participe
343
Participe présent. — Adjectif
verbal
343
Participe passé avec l'auxiliaire
347
être
Participe passé avec l'auxiliaire
avoir
.
. 350
Participe passé des verbes à la
forme pronominale
. . 354
Participe passé suivid'uninfinitif. 3 5 8
Participe passé précédé de en, .
Participe passé précédé de le peu.
Fonction du participe dans la
proposition
Récapitulation du participe. .
De
De
De
De
l'adverbe
la préposition
la conjonction . . . . . .
l'interjection
361
361
365
365
368
375
379
384
Notions de composition . . . 386
Qualités générales du style. . .
Figures de mots
Figures de pensées
Littérature
387
388
389
391
Notions de versification. . . . 391
La poésie
393
La prose
394
A b r é g é d'histoire littéraire . 396
Littérature grecque
396
Littérature latine
399
Littérature française. — Moyen
âge
401
Renaissance . .
403
Dix-septième siècle
405
Dix-huitième siècle
414
Dix-neuvième siècle
417
Liste des principaux homonymes
424
Principaux paronymes . . . .
Synonymes les plus usuels. . .
Exemples de familles de mots. .
Table alphabétique : 1° Extraits;
2° Sujets de rédaction
429
430
433
442