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Université.
tère de l'Êdu-cation et sont appelées maternelle. Les SGE comprennent ;
Potket, J. (2014). « Le Comité national de soutien à. la parentalité : ethno-
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gra-pliie de l" élaboration d'une politique publique ». Dans C. Martin (dir.)
etc. L année passée à la- ma-ternetle est considérée comme une année de
« Être un bon parent >f. Une injonction contemporaine. Rennes : Presses de
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d.'études, après le secondaire, dans un collège d" enseignement général et
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professionnel (CEGEP) ou une formation équivalente reconnue (ME
Wilder, S. (2014). « EfFects of parental învolvement on a.cademic achîevement ; a. meta-synthesis ». Educationdl Review, 66, 3, p. 377-397.
2013) ; renseignante de ma.temelle doit avoir un diplôme universitaire de
premier cycle en éducation préscolaire et enseignement primaire (MELS,
2012) ; les SGIVtS sont sous la responsabilité d'une éducatrice qui a, au
Professeure régulière en Ëd.ucadon. préscolaire, Université du Québec en Outaouais.
Piofesseure titulaire en Éducation ^ la pedce enfance, Université du Québec à
Montréal,
Chercheuse, Direction régionale de sancé publique du CIUSSS du Cencre-Sud-del'IIe-de-Moncréal.
120
121
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathalie Bigras et Isabelle Laurin
minimum, terminé ce qui est appelé le secondaire quatre (un an avant
l'obtention. du diplôme de fin cii études secondaLrcs (CSÊ, 2012). Tandis
ma.ternelle. Des études australiennes ont identifié des lacunes sur le plan
que la maternelle est gratuite, les SGE de la petite enfance et les SGMS
à ce moment (Cartmel &C Grieshaber, 2014 ; Dockett &c Perry, 2016),
en milieu scolaire demandent aux parents une participation financière.
alors que des recherches danoises ont noté que le personnel de ces services
de la communication entre les familles et le service d'accueil périscolaire
joue un- rôle importa.nt dans l'expérience de tfansition (Brostrom 2002 ;
La transition des enfants et des familles
Jensen, Hansen &: Brostrôm, 2013).
Afin de soutenir le passage entre les SGÉ et la maternelle, plusieurs
Les études québécoises, états-uniennes et allemandes montrent des
pratiques de transition sont mises en place, notamment par les CPE et
résultats similaires quant aux transitions vécues par les enfants et leurs
les écoles (Horizon 0-5, 2014 ; Lehrer, Bigras & Laurin, sous presse ;
Petrakos &: Lehrer, 2011 ; Ruel et al., 2015), dont le partage des obser-
familles lors de leur passage à l'école. Elles sont caractérisées par une formalisadon d'objectifs d'apprentissage, le passage d'une approche pédagoglque axée sur le jeu vers une initiation à linstruction directe, une
intégration dans un groupe comptant un plus grand nombre d enfants et
va.tions ou des éva-luations des enfants à l'aide d'outîls de tfansition
(Horizon 0-5, 2014), Une transition réussie requiert des felations de
confiance, de respect mutuel, de collaboration et de pouvoir partagé entre
une relation avec Fadulte basée davantage sur l'éducation que sur l affec-
tous les acteurs (Dockett, 2014 ; Perry, 2014). Mais si les enseignantes se
tion et le soin (Rimm-Kaufma.n &: Pianta, 2000). Pour les parents, cette
positionnent comme des expertes et si les familles et les éducaEuces sont
transition est aussi associée à. des changements id.entltaires, rela.tionnels
perçues comme ayant besoin de conseils, mi déséquilibre de pouvoir peut
et contextuels Importants, surtout quand il s'agit de leur premier enfant
caractériser ces relations (Petriwskyj, 2014).
(Griebel &: Niesel, 2013 : Petrakos & Lehrer, 2011). D'abord, en deve-
En résumé, les relations avec les familles semblent un élément fonda-
nant des « parents d élève », ils perdent leur contrôle sur l enfant tout en
mental dans la transition vers la matemeUe, Pourtant, peu de recherches
ayant la responsabilité d'assurer son succès scolaire. Ensuite, ils doivent
abordent ce sujet de multiples points de vue (Fabian 8>C Dunlop, 2006 ;
créer de nouvelles relations de confiance avec le personnel de l'école.
Peters, 2010), ce qui nous amène à poser la question suivante : comment
Enfin, ils ont à composer a.u quotidien avec les exigences et les horaires de
la transition d'un CPE vers la. maternelle est-elle vécue du point de vue
F école, de leur travail et de leur famille. Les parents qui font état de liens
de la mère, de l'éducatrice de CPE, de l'1 enseignante de maternelle et des
de proximité avec les éducatrices ainsi que d'une communication régu-
éducatrices du SGMS ?
lière concernant leur enfant se sentent plus en confiance lors de l entrée à.
Pécole (Griebel &: Niesel, 2013).
La relation paren.t-enseign.ante diffère grand.em.ent de la relation
pajent-éduca.trice. En SGE, des interactions directes ont lieu quotidien-
nement (Canrin, 2008 ; Coutu et al,, 2010 ; Rlvard & Lavoîe, 2009),
Cadre théorique et méthodologie
L'approche narrative, que nous avons adoptée, postule que les êtres
humains comprennent et donnent sens à leurs vies et à leurs expériences
alors qu'il n'y a que trois rencontres annuelles obligatoires en mater-
sous forme de récits (Bruner, 1991) et que la réalité est une construction
nelle : en début d-année scolaire (septembre), une réunion de parents
sociale fluide, à. multiples facettes enracinées dans un contexte spécifique
avec l'enseignante ; lors de la remise du premier bulletin (novembre), une
rencontre ind.ivid.ueUe ; plus tard. (mars), une dernière rencontre indivl-
duelle uniquem.en.t pour les parents d enfants qui éprouvent des difficultes (Bergeron &C Deskndes, 201 l).
(Spector-Mersel, 2010). Elle emprunte certaines techniques aux études
littéraires pour analyser les récits (Chase, 2005 ; Wa-tson, 2007) : le ch-erclieur tente de comprendre pourquoi et comment le récit est construit,
ce qu'il réalise et Finfluence de Fauditoire sur ce qui est raconté O^ells,
Même s'il est généralement admis que les parents communiquent
oralement avec l éducatrice du SGMS au quotidien (Petrakos &c Lehrer,
2011), Cette d.éma-rch.e permet de conserver la complexité des récits indi-
viduels, de questionner leur contexte sodo-historique de production et
2011), à notre connaissance, aucune étude québécoise n'a exploré les
de performance, ainsi que l'influence du chercheur sur leur contenu et
relations entre les familles et le SGMS pendant la. transition vers la.
leur forme (Chase, 2005).
122
123
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathafie Bigras etlsabeile Launn
S'inscrivant dans la recherche doctorale de la première auteure, nous
présentons ici une étude de cas narrative et longitudinale d'un enfant,
fréquenté son groupe durant les deux premières semaines d école et y sont
retournés à partir de la mi-novembre.
Daniel. L'étude s'esr déroulée de mars 2014, quand- il était accueilli en
CPE, jusqu au mois de Janvier 2015 alors qu'il fréquentait la maternelle.
Le groupe de participants est constitué de sa. mère, son éd-ucatrice de
CPE, son enseignante de maternelle et ses deux éducatrices de SGMS.
tes données
Les données proviennent de dix entretiens individuels et de six documents écrits de communication avec la famille. Les entretiens se sont
déroulés à quatre moments Importants de la transition : en février, après
Le site et tes participantes
Finscripuon de l'enfant à l'école (mère et éducatrice du CPE) ; en juin,
Le CPE est situé dans un quartier dit « défavorisé » au niveau éco-
après la rencontre autour de l'ourîl de transition (mère et éducatrice du
nonùque et « vulnérable » au plan de la maturité scolaire ou du déve-
CPE) ; en septembre, après la rentrée à l'école et la rencontre de groupe
loppement des enfants (ASSM-DSP, 2008 ; Simard état., 2013). Û est
classe (mère, enseignante de maternelle et éducatrice du SGMS) ; et en
fréquenté par une soixantaine d-'enfaûts de moins de cinq ans. L'école
décembre, après la. remise du premier bulletin scolaire et la rencontre
(publique), située à. proximité, comprend, outre les classes de primaire,
trois classes de maternelle. L'accueil périscolaire se fait dans un autre bâti-
individuelle parenc-enseignante (mère, enseignante de maternelle et édu-
ment à un. coin de rue de Fécole.
Céline, la mère de Daniel et de sa jumelle (DelpKine), vit avec son
Les documents analysés sont : l) les agendas de communication
famille-CPE et famille-école ; 2) deux versions de l'outil de transiuon
nouveau conjoint, les enfants étant en garde partagée avec leur père et
Passage à l'école, la pfermère complétée par l'éducatrice du CPE et F autre
catrice du SGMS).
sa conjointe. Elle détient un certificat d-'études professionnelles, étudie
complétée par la. mère ; 3) la première communica.tion officielle de l'en-
au niveau collégial en techniques d'éducation à l'enfance a. temps partiel
seignante (évaluation de l'adaptation et du comportement de Fenfant)
transmise à la famille en octobre ; 4) le premier bulletin (évaluation de
et travaille comme remplaçante dans le CPE fréquenté par ses enfants,
Cette situation particulière de Céline se doit d'être soulignée. En effet,
la familiarité de Céline avec la culture de l'éducation de la. petite en&nce,
ses compétences et apprentissages) partagé avec la famille à la fin de
novembre.
a-insi. que ses relations en tant que collègue de travail (au statut pouvant
être perçu comme inférieur de remplaçante non qualifiée) dans le CPE
peuvent mfluencer son expérience de transition et celle de l'éduca.triœ de
son enfant (Emilie).
Ëmilie, Féducamce de Daniel, travaille au CPE depuis sept ans. Elle a
une formation en technique d'éducation à l'enfanœ. IsabeUe, son enseignante de maternelle, a dlx-huit années d'expérieû-ce d'enseignement au
préscoiaire. Anne-Marië, éducatrice de SGMS, sans formation, a tfente-
cinq ans d'expérience professionnelle en garderie et en SGMS (vingt-six
ans en. SGMS, dont vingt au préscolaire). Elle travaille les midis et après
l école avec un. groupe d'enfants que Daniel a. fréquenté de mi-septembre
à mi-novembre. Denise, éd-ucatrice de SGMS, a la même forma.tion col-
léglale quEmilie. Elle est engagée dans le domaine depuis vingt-sept ans.
Elle travaille seulement les midis, étant responsable du groupe qui ne
Lanalyse
Plutôt que de décontexmaliser les récits en codes et en catégories,
l'analyse narrative consiste à en dégager les thèmes sans perdre de vue la
nature holistique des récits, la temporalité utilisée par le narrateur et les
relations entre les thèmes (Bold, 2012 ; Gubrium 8£ Holstein, 2009 ;
Riessman, 2007 ; Wls, 2011). Compte tenu de la nature muluvocale
de cette recherche, les différents récits et les documents sont comparés
afin de vérifier la façon dont les expériences similaires, ou difFérentes,
sont relatées selon chaque narratrice. La finalité d'une recherche narratlve
n'est jamais conclusive (Bell, 2002 ; Webster et Menova, 2007) ; il est
recommandé de permettre au lecteur de tirer ses propres interprétations
(Chase, 2005).
fréquente pas le SGMS avant ou après l'école. Daniel et sa jumelle ont
Tous les pré noms sont des pseudonymes.
124
125
Une étude de cas québécoise
Jeanne Lehrer, Nathalie Bigras etlsabeiie Laurin
Résultats et discussion
se comporteront comme a.u CPE, Daniel de façon plus turbulente et
Delphine plus calme. Mais ils « prendront un coup de vieux » et dle a
Cette section débutera par l'analyse thématique des entretiens et
peur de perdre ses bébés, de ne plus recevoir de câUn-s et de perdre la qua-
documents, du CPE vers la maternelle. Ensuite, l analyse comparative
llté du temps passé avec eux, à. cause des devoirs. Mais elle est contente
présentera- les éléments qui ont retenu notre a.ttention dans les propos des
de l'accueil reçu à l'école : la secrétaire a tout de suite reconnu « les deux
participantes et les documents sur la transition de l3 enfant, les relations et
petits jumeaux ».
la communication, entre la famille et les professionnelles, en lien avec la
littérature scientifique interna.tionale.
Du centre de la petite enfance...
Le point de vue de CéHne (mère)
• La trajisition prochaine
• La relation parent-éducatrice
Céline utilise le mot « adorable » pour décrire Èmilie, l'éclucatrice
de Daniel et sa collègue, et semble confiante dans la future relation avec
l'enseignante. Elle se perçoit comme très sociable et capable de solliciter
l éducatrice quand elle en a besoin, présageant qu'il en sera de même avec
Fenseignajite.
• La démarche Passage à l'école
Pendant la période de fréquentation du CPE, les récits de Céline
portent sur le temps. Elle explique qu'elle a le temps de parler avec l'éducatrice et d'avoir un bilan de la journée de Daniel, qui peut être un peu
turbulent et agressif ou de inauva-ise humeur à cause de la garde partagée
mais qui a hâte de débuter l'école. Elle a peur qu une fois à la maternelle, l'organisation du matin a- la maison devienne plus rigide et quelle
ne puisse plus prendre le temps de profiter de ses enfants avant de les
conduire à. lécole : « Je suis beaucoup, on prend notre temps, comme
Céline a rencontré ÊmlUe avec le père des enfants, pour le bilan des
forces et des difiicultés de Daniel pendant dbc minutes mais, pour elle, ce
n était pas suffisant. Elle avait prévu de regarder le document tranquiUement à la maison mais elle ne Fa pas fait et se sent mal à cet égard.
Le point de vue d'Emiiie (éducatrice du CPE)
• La transition prochaine
le matin Je les laisse déjeuner, on prend beaucoup notre temps, mais là
Emilie affirme que Daniel est curieux et aime apprendre. II est inté-
avec Fécole ça va vraiment faire comme : non, non, non,go,go,go, go .
ressé par les chiffres, les lettres et les formes mais il a besoin d. encoura-
Dan-s la. société en plus quon est aujourd'hui, c'est plus go" ».
gement pour persévérer. EUe pense que les premières semaines seront un
Les horaires de travail de Célme, variables au CPE, lui permettent
peu difficiles parce qu'il a des d.îfficultés avec la nouveauté et les chan-
d'y conduire parfois les enfanrs plus tard. Le changement sera. grand avec
gements. À son. avis. 11 sera « courageux et confiant », et sa. mère pourra
l'entrée à l'école. Elle est un peu inquiète quant à la « coupure » entre
accorder plus d'attention à Delphine qui risque d'être plus timide.
ses jumeaux (même s'ils ont été dans des groupes d-i£Féren.ts depuis leur
entrée en CPE).
Elle explique qu elle commence toujours une acdvité-projet en février
sur le thème de l'école. Les enfants y travaillent au moins une fois par
Concernant les activités de transition proposées, elle a particulière-
semaine afin de parler de l'école et de leurs émotions au sujet de cette
ment apprécié une rencontre au CPE avec une enseignante qui a confirmé
proch.alne étape et ils présentent cette activité lors de la fête de fin d'an-
aux parents quils n auraient pas le droit d'entrer dans l'école avec leur
née, la fête de la graduation . Émilie dit également que Daniel a hâte de
enfant. Les parents ont été apaisés, dlt-elle, parce qu'elle leur a dit que le
commerLcer l'école, qu'il pose des questions concernant la materneUe et
personnel enseignant serait là. pour bien s'occuper des enfants et que ces
les amis qui vont y aller avec lui. Elle interprète ses questions comme une
derniers allaient s'adapter à ce changement. Elle s) est aussi sentie rassu-
inquiétude de sa part et y répond de façon à. le rassurer.
rée, lors de la réunion à Fécole en juin, de rencontrer les autres parents :
elle en connaissait certains depuis longtemps. Daniel a reçu un cra.yon et
une gamme, il était vraknent fier car il « devient grand ». Céline pense
qu'il aimera l'école parce qu'il veut apprendre à écrire et que ses enfants
126
Cetce sorte de cérémonie de collatlon de grades en fin d'année est une pratique courante dans plusieurs services de garde pour souligner la fin du parcours des enfaûts
avant l entrée à lécoLe maternelle.
127
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathatie Bigras et Isabelle Laurin
Au printemps, Émilie est préoccupée par le manque de commun.ica-
ce qui autoriserait Fécole à contacter le CPE. Daniel a dessiné son auto-
tlon et les frictlons entre les parents de Daniel, ainsi que par les répercus-
portrait. Emille a indiqué ses intérêts : « le coin bloc, auto, bonhomme
sions possibles sur les enfants une fois à Fécole. L'été, elle est très contente
et le coin. art plastique (dessin, pâte à modeler, peinture). Il aime rendre
de la participation des deux pajents à la rencontre concernant Passage
service et faire rire ceux qui Fen-tourent ». EUe a noté que les relations
à l'êcole et à la fête de la gra.duation, disant qu'elle aurait aimé que ses
avec les autres sont faciles, mais que Daniel a besoin de soutien pour
propres paretits divorcés participent ensemble aux événements scolaires.
respecter les consignes, exprimer ses émotions et s adapter aux clia-nge-
• La relation parent-éd-ucatrice
Les récits d'Émilie présentent Céline comme un parent collaborateur
et Daniel comme un enfant en train- de s'améllorer. Le fait que Daniel
est souvent agité ou agressif nécessite la collaboration de sa mère, décrite
comme ouverte à. ses observations et conseils : Daniel continue à dessîner à la maison avec sa mère comme il a. appris à faire a.u CPE. De plus,
Céline l'a inscrit à. des cours de karaté pour qu'il évacue son énergie et
développe son auto contrôle, stratégie quelles ont trouvée ensemble, et
Émllie s efforce de recréer l'environnement des cours de karaté dans le
CPE. Elle parle du progrès de Daniel au fil de l'année et dit : « d'ici la fin
ments. Les sphères motrice et créadve constituent ses forces, ainsi que
la. sphère logico-math-ématique, Èmilie ayant ajouté : « défi, reconnaître
les chiffres » ; aucun. problème de langage n'est signalé. Pour l'attentionconcentration., Daniel aurait besoin de soutien pour attendre son. tour et
se calmer lors d un conflit.
... Vers la maternelle
Le point de vue de Céline (mère)
• La. rentrée de Daniel
de l'été on ira beaucoup travailler Faffectif, tout ce qui est ses émotions,
Célme a. eu lopportunité de vivre deux entrées scolaires très difFé-
ses sentiments, de s'ouvrir encore plus, d'accepter encore plus de l'alde
rentes ; tandis que sa fille a pleuré lors de la première journée, son fils a.
qu'on peut lui offrir ». Céline fera de même à. la maison « jusqu'à la fin de
vécu une entrée facile, ce qui. l'a conduit à. di.re que Daniel était un bébé
Fannée pour aussi s'assurer qu'il soit prêt ».
• La. démarche Passage à l'école
Émilie note que l'a.unosphère de la rencontre est tendue à cause de la
présence des deux parents. Elle insiste sur le fait que Céline semble accepter
Févaluation qu elle a. faite de Daniel : elle n'« a pas de difficulté à me croire »,
elle est « d'accord avec moi » à. propos de l'outil Passage à fécole de Daniel.
au CPE, mais que maintenant en tant qu élève de raatemelle, « il est
comme en apprentissage de devenir un petit garçon, pis d-e se préparer
pour le secondaire pis la vie adulte ».
• La communication parent-enseignante
Les commentaires négatifs de Céline concernent des situations ou des
lacunes « bizarres ». Par exemple, elle n a pas reçu assez vite suiiisamment
d information de l'école : « Ça s est quand même bien passé, il était super
Selon les documents de communication CPE-maison
positif [.,.] l'insécurité a plus été de ma part à moi, parce qu'il y a des
• L agenda
parents qui me parlaient, pis on s'est rendu compte qu on avait pas visité
L'agenda semble être un outil unidirectionnel, rempli par l'éducatrice
et occasionnellement signé par la mère. Selon ce document, Ih-umeur
de Daniel est souvent très bonne, sa participation et son respect des
consignes sont va.ria.bles. Il y a aussi des commentaires positifs et négatifs
sur son comportement, sur son état de santé et quelques messages et rap-
pels atDc parents (joyeuses fêtes ; journée rose/rouge/blan-c pour la SaintValentin ; bonne fête Daniel).
• Le document Passage à l'école (complété par Emilie)
Le document est complet, la dernière page Indiquant qu'il n'y a pas
eu de suivi particulier pour Daniel. Elle n'est pas signée par le parent,
128
Fécoie [en juin], [...] fait qu'on savait pas où était la classe, on savait
même pas qui était le professeur de notre enfant ».
Son anxiété s'est prolongée quelques semaines jusqu'à la. réunion de
parents en septembre, quand elle a visité la classe de ses enfants. Elle
aurait aimé qu elle ait lieu avant la- première journée. Elle s'est sentie mal
a. l aisé : la. réunion dans la classe avec l'enseignante était brève ; ceUe-cl
a « parlé un. peu va.guemen.t, comment ça allait se passer, les livres, mais
[...] e était limité ». Elle n a pas non plus discuté avec lenseignante parce
qu'elle n'a pas voulu faire la queue pour attendre, elle ne voulait pas la.
déranger.
129
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathalie Bigras et Isabette Laurin
Lors de la. réunion, les parents des trois classes de maternelle étaient
• La communication parent-service de garde
rassemblés dans un même local. Cela a inquiété Céline car etle ne pouvait
En septembre, Céline dit avoir éprouvé des difficultés à expliquer les
pas identifier ceux de la classe de ses enfants. Elle explique avec un petit
horaires des enfants au respon.sa.ble du SGMS ainsi qu'à l enseignante et
rire d'inconfort que, vivant dans un quartier défavorisé, il importe pour
aux éducateurs (à cause de la garde partagée des enfants et de son. horaire
elle de connaître la culture des autres parents. Elle exprime aussi le désir
de travail variable). Elle d-éplore aussi l'absence de comm.unication avec
d'Identifier les amis de ses enfants.
les éducateurs du SGM1S : l'éducatrice de Daniel se contente de dire
En septembre, elle dit qu'il y a « zéro communication » avec Fenseignante qu'elle aurait aimé rencontrer pour présenter son enfant et qu il a
qu'il a passé une bonne journée. Céline doit aller chercher l'information
auprès de ses enfants, ce quelle trouve difficile.
manqué de temps pour parler avec les autres parents : « Je trouve qu'il n'y
En décembre, c'est encore le cas. Depuis qu'elle a arrêté de travail-
a pas eu, je sais pas, peut-être une rencontre un peu avec chaque parent,
1er, ses enfants fréquentent ce semce uniquement le midi, elle ne croise
un petit dix minutes, ou faire une rencontre justement globale pis parler
donc plus l'ed.uca.tri ce. Elle a appris pajr les enfants qu'ils auraient changé
un peu avec les parents ».
d.'éducateurs à deux reprises (sans sa.voir pourquoi).
Céline n'aime pas le fait de ne pas pouvoir rentrer dans la cour d école.
Elle précise aussi qu'liabltuée aux communications verbales quotidiennes
avec Ênulie, elle a eu des difficultés à comprendre l'agenda de F école. Elle
trouve « bizarre » que son garçon reçoive des autocollants, chaque jour,
disant qu'il a passé une belle journée : « là à d-ate, U a juste des collants,
mais mon garçon est quand même quelqu'un de très actif, qui bouge, qui
des fois il peut être brusque à pousser, pis des ch.oses comme ça, je trouve
que e est bizarre qu il a. juste des collants, peut-être ça va bien ».
En décembre, Céline est enceinte et ne travaille plus, e est pourquoi
les enfants ne fréquentent plus le SGMS, le matin et après la classe. Cela
lui permet d'aUer les chercher plus tôt et de saluer l'enseignante de loijti
a-près l'école, mais la communication passe encore surtout par l'agenda et
elle attend avec impatience le petit déjeuner dans la classe qui s annonce
sous peu. Toutefois : « Quand qu'ils ont vraiment quelque chose à. me
dire, ben Daniel va. toujours venir me voir, il va dire : "Maman, maman,
• S'adapter au fonctionnement de l'école
Bien qu elle en ait parlé avant l'entrée à l'école, Céline s est dite sur"
prise de devoir amener les enfants à une heure fixe et trouve compliqué
qu en cas d absence, eUe doive informer à la fois l'école et le SGMS.
Elle s interroge sur la rénovation de la cour en a.utomn.e (et non, en
été), quand les enfants sont présents, et qu'en même temps on annonce
des restrictions budgétaires, notamment pour les petits déjeuners. Elle
remet en question certains chobc, comme celui de planter des arbres dans
la cour, et trouve dangereux Fajout de barres en métal et de roches. Elle
ne pense pas pouvoir vraiment s'impliquer dans l'écolcj ses enfants étant
seulement en maternelle.
• Les évaluations
Céline dit qu'elle a rempli et retourné la version parent du document
Passage a l'école de Fécole au début de l'année. Ce fut facile bien que
Isabelle, elle a quelque chose à te dire". Là, après ça.. Je rentre dans l'école
certains énoncés ne soient pas dairs et qu'elle en ait discuté avec son
et à ce moment-là je peux communiquer avec Isabelle ». Mais, « dès que
compagnon.
je recommence à. travailler ça. va. être fin! ». Les communications verbales
Au sujet de la. première comm.unica.tion, en octobre, Céline raconte
et écrites semblent porter sur des problèmes de sancé ou des accidents, et
qu'elle est passée par le sac à dos des enfants. Bien qu elle ait apprécié que
des informations pratiques.
deiDC copies lui aient été remises (pour elle et pour le père), le contenu
Lors de l entretien de décembre, Céline continue la comparaison avec
manquait de clarté : « est-ce que j ai quelque chose à faire à la maison ? »
le CPE : « au moins le CPE c'est vraiment, tu peux rentrer [.. .] tu peux
Elle a eu du mal à remplir la section destinée aux parents : « Je savais
avoir un contact ce qui est de deux secondes [. ..] l'union était plus forte
pas comment répondre [...] je savais pas quoi écrire, est-ce quil fallait
que j écrive que justement il est pas clair, mais en même temps tu veux
au niveau du CPE )>.
pas dire à un professeur [...] "excusez-moi je comprends pas la clarté au
niveau de ça" ».
Il s'agk de l'équivalent d'un « smiley », un système rapide pour l'enseignante de signa1er des problèmes de comportement aux parents.
130
131
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathalie Bigras et IsabeUe Laurin
Elle est allée à l'école pour la rencontre individuelle autour du bulletin. Les enfants ont présenté leurs travaux et elle était contente qu ils aient
reçu des B. Elle semblait essayer de se convaincre de la « normalké » de
son sentiment que les enseignantes ne connaissent pas assez les enfants :
« J'aî l'irapresslon qu'ils connaissent pas beaucoup les enfants encore [...]
parce que des fois elle me parlait des enfants pis je reconnaissais pas mes
enfants, Je trouvais ça bizarre, mais en même temps je comprends ils ont
beaucoup d) élèves, [..J je trouvais ça bizarre [...] mais en même temps
c'est normal ».
les observa.tîons de Daniel coïncident avec les siennes et qu'elle n'a. pas eu
à le consulter depuis le début de l'année.
• La communication enselgnante-service de garde
Isabelle affirme qu'elle n a pas à communiquer à propos de Daniel
avec les éducatrices du SGMS : elles ne « sont ja.ma.is venues à moi pour
me dire, "bon lui une petite problématique, y a quelque chose qui va
pas », et elle a limpression qu'il est « à. son affaire »,
• Les évaluations
Isabelle dit que, même si elle voit les parents de loin le matin ou après
Le point de vue d'Isabetle (enseignante)
l école, elle n'a pas vraiment de contact avec eux, à part lors de la ren"
contre autour d-u bulletin. À propos de la première communication, elle
• La rentrée de Daniel
mejtitionne « les deux petits points qui accrochaient », le fait qu'à. certains
En septembre, Isabelle aborde davantage l'adaptation de Daniel, elle
confirme que la rentrée « n a pas été trop difficile », qu'il était content de
moments il parle trop, er qu'il devrait « travailler un peu les chiffres ».
Au sujet du bulletin, elle évoque surtout la rencontre qui s est déroulée
venir à l'école, et qull travaille bien, connaît la routine, respecte les règles
dans une « super belle a.tmosplière », « on communiquait bien, ils étaient
et s'est déjà. fait des am.is. Pendant les jeux, « quelquefois [...] il est plus
intéressés à ce que Daniel faisait », Elle se dît satisfaite de l'implication et
actif, des fois II fait des petites choses mais rien de catastrophique pis si
du suivi des parents.
on F avertit, ha.bituellemetit ça se replace ».
• La communication parent-enseignante
Isabelle pense que la. transition s'est également bien passée pour les
parents. Le père est venu avec sa campagne pour aider lors d une actî-
vite de confection de compote de pommes (en septembre elle ne voyait
qu eux le matin et le soir). Selon Isabelle, les parents savent qu'ils peuvent
se sentir à- l'aise pour communiquer avec elle, « on le dit à la. réunion, de
communiquer avec nous, pis qu'ils sentent à. Faise ».
Les éducatrices du SGMS
• Anne-Marie (éducatrice du SGMS)
En septembre, Anne-Marie dit elle aussi que, contrairement à sa sœur,
Daniel a vécu une rentrée sans difficulté. Il est sockbie et participe bien
mais elle ne le voit qu'une semaine sur deux et comme Dardel était avec
une autre éd.uca.trice durant les deux premières semaines de F année, elle
ne le connaît pas très bien encore. Elle note toutefois qu'il nest pas du
En décembre, Isabelle était au courant que la. mère et la belle-mère
tout perturbé lorsqu'il revient de la semaine passée avec son père. Elle
de Daniel attendaient chacune un bébé et pensait que cela- pourrait avoir
échange avec sa mère le soir quand elle vient chercher son fils, et lui
un. impact, mais « pour l'instant ça va bien [. ..] des fois il peut avoir
rapporte les activités auxquelles Daniel a participé. Pour elle, c'est « la
des petits changements dans leurs comportements [...] mais, en tout cas
seule interaction qu'on a ensemble parce que j'ai- pas de problème ».
pour l'instant, ça va bien ». Pour elle, la routine de garde alternée semble
Lenseignante lui a. demandé si cela se passait bien avec Daniel et elle lui a
bien établie et « il y a un bon- suivi d un côté de l autre ». Elle a noté que
Daniel raconte qu'il fait beaucoup d'activités avec ses deux parents.
répondu par l'aJÏirmadve. Anne-Marie a participé à une rencontre Passage
à l'école et trouve dommage qu'elle n'ait vu aucun cahier. Elle souhaiterait
• Les documents Passage à l'êcole
que les éducateurs de SGMS communiqueût avec le CPE, tout comme
Pour Isabelle, le fait que les parents lui aient remis les documents
les enseignantes.
Passage à l'école est « déjà un bon pas ». Ils sont utilisés pour diviser les
enfants en groupes-classes et ne sont consultés qu'en cas de problème.
EUe apprécie de pouvoir contacter Féducatrice et de ne pas être obligée de
recommencer à. zéro si l'enfant a. des besoins particuliers. Elle précise que
132
• Denise (seconde éducatrice du SGMS)
De son côté, Denise présente Daniel comme un enfant obéissant,
attentif et protecteur avec sa sœur. Ce n'est pas « un enfant à. problème ».
Pour elle, les deux enfants s adaptent bien. Ils sont matures et auton.omes,
133
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathalie Bi'gras et Isabelle Laurin
ce qu'elle attribue au « background des parents ». Bien qu'elle n> ait a.ucun
• La première communication
contact avec ces derniers., car elle travaille seulement les midis, elle sent
Elle est envoyée à la maison en octobre afin d'informer les parents de
« quils sont derrière eux ». S il y avait un problème, eUe pourrait les
l'adaptadon et du comportement de Fenfant à l'école (Gouvernement
rencontrer mais ce n'est pas le cas. Elle ajoute qu'ils n'ont eu aucune dif-
du Québec, 2016). C'est une page divisée en trois sections complétées
ficulté avec les multiples transitions qu'ils ont vécues entre les groupes de
par l'enseignante, avec trois options de réponse (oui, parfois, non). On y
service de garde. Contrairement à Ann.e-M^arie, elle trouve normal de ne
lit que Daniel s'adapte bien selon la plupart des items de la section « En
pas voir les documents écrits parce que le rendement scolaire des enfants
classe, votre enfant », à part « respecte les règles de fonctionnement »
ne concerne pas le SG.MS : « Le service de garde, c'est entre les périodes
où Isabelle a indiqué « parfois » et a ajouté : « jasette ». À la deuxième,
[...] Des fois les enfants, ils peuvent avoir de la misère pour écrire pis lire
« Avec Fe-nseignante, votre enfant », on apprend qu il communique spon-
mais nous autres e est pas ça notre problème ».
tanément et qu'il respecte parfois les consignes. A la troisième, « Avec
Les documents de communication école-familie
les autres enfants, votre enfant », Daniel semble bien intégré avec ses
pairs. À la section « Commentaires des parents », Céline a rempli : « mon
enfant aime l'école » (ou-i) ; « mon enfant parle de ses amis » (oui et par-
• L, agenda.
L, agenda compte sue pages qui sont complétées entre septembre et
décembre 2014. Quatre pages présentent des calendriers mensuels, avec
des autocollants et les initiales des deux parents, ainsi que la légende créée
fois), « mon enfant raconte ce qu'il vit à. Fécole » (parfois). Elle a ajouté :
« Daniel parle seulement d'EloÏ, il Faime beaucoup ».
• Le premier bulletin
par Céline et répétée chaque mois, indiquant l'horalre de fréquentation
Le bulletin est standardisé pour l'ensemble des classes de maternelle
du SGMS. On y trouve de brefs commentaires sur Daniel (attention à
(MELS, 2011) : une page et demie, essentiellement consacrée aux rensei-
lajasette ; bonne participation), un bref échange initié par renseignante
gnements d.émographiques, et une section sur l'assiduité non complétée.
(bonnes vacances) ou par Céline (changement à l'horaîre du SGMS et
Toutes les compétences de la première étape sont évaluées, Daniel obtient
état de santé de Daniel). Les autres intervenants d-e l'école (enseignant
des B/(il se développe adéquatement). Isabelle a ajouté ce comm-entalre
d'éducatlon physique et infirmière) ajoutent des messages en forme de
adressé aux parents et à l'enfant : « Dani&l est à Faise dans la classe. Il
formulaire à cocher.
participe bien aux activités et s applique énormément dans ce qu'il fait. Il
• La version parent du Passage à l'école
Ce petit livret a été conçu pour les enfants .qui n ont pas fréquenté de
SGE (CASIOPE, 2016), mais cette école a demandé à tous les parents de
le compléter. Céluie y a ajouté des informations sur la. page couverture (le
nom du CPE et le fait que Daniel a fréquenté un service de garde « fa.tiuliai » auparavant). Elle a aussi inscrit que la langue parlée à la maison est le
français. Le document est divisé en quatre sections : mes émotions ; mes
relations avec les autres ; mes activités et mes Jeux ; mon langage, mes habi-
aime faire rire et parler avec ses ajnis. Cependant, il doit faire attention à.
la jasette qui prend le dessus parfois lorsqu'il travaille car elle le retarde.
Il aime dessiner et est très créatlf. Bravo Daniel pour ce beau travail et
continue'! »
Analyse comparative des points de vue
La construction de {'enfant
letés et mes connaissances. On y apprend que Daniel s'adapte facilement
Lors de la fréquentation de Daniel du CPE, sa mère et son éducatrice
aux changements, quil a. de la difHculté à exprimer ses émotions, qu'il a
le présentent comme un garçon gérant parfois difficilement ses émotions
besoin d'aide pour attendre et qu'il crie quand il est frustré ; que ses parents
et son comportement, mais qui manifeste un intérêt pour Fécole et de
se sentent heureux et inquiets face à sa rentrée scolaire ; que ses relations
la motivation à apprendre. L'éduca.trice trouve quil est peu confiant et
avec les autres sont habituellement aisées, mais qu'il a. parfois besoLn. d'aide
persévérant face aux difficultés et qu'il a du mal à s adapter aux situations
pour respecter les consignes et trouver une solution lors d'un conflit ; qu'il
nouvelles, comme l'indique aussi l'agenda d-u CPE, alors que les docu-
aime dessiner, faire semblant, chanter, grlmper, sauter et courir ; que la plu-
ments Passage à Vécole complétés par l'éduca.trice et la mère présentent un
part des items concernant les habiletés et connaissances sont aisés pour lui.
enfant « prêt pour l'école » mais qui rencontre certains défis. Céline et
134
135
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer^ Nathafie Bigras et Isabelle Laurin
EmiUe semblent d accord sur les forces et défis de Daniel, mise à part sa
réaction à la nouveauté.
Dès son entrée à la maternelle, Penseignante évoque un garçon
agréable qui suit les consignes et travaille fort, bien quil soit plus actif
pendant la période de jeux, tout comme l indiquent les documents de
L'analyse montre aussi des différences au niveau des relations de pouvoir et à la construction de Fidentité de mère d'enfant en CPE ou d'élève
en maternelle. Au CPE, Céline, la mère, est une collègue cTÊmilie et
elles partagent, du moins pour partie, une même culture professionnelle.
Leurs récits respectifs montrent une symétrie des rapports de pouvoir
portement, contrairement a. Emille. Toutefois, Céline semble sceptique
entre professionnelle et parent : Êmilie présente la mère comme un
parent ouvert qui l'informe afin de l'aider ; Céline se présente de la même
à ce sujet tandis que les deux éducatrices de SGMS le décrivent aussi
manière, soulignant qu'il était de sa responsabilité comme parent de se
comme un garçon « obéissant » et « sans problèmes ».
montrer disponible et ouverte. Elle pense aussi que sa future relation avec
communica.tion de Fécole. Elle ne semble pas se préoccuper de son com-
Alasuutari et ses collègues (2014) ont montré le rôle de la documentation. et de l'évaluation (conversations éducatrices-parents a.utour des docu-
l'enseignante sera d'un aussi bon niveau, ce qu'elle attribue à sa personnalité et son ouverture.
ments) dans la construction de normes et de l'image du « bon enfant en
A la matemeUe, on note un écart entre les récits de l'enseignante, des
SGE ». Les récits qui chevauchent deux milieux éducatifs indiquent ctiffé-
éducatrices du SGMS et de la mère. Isabelle se dit très satisfaite de l'im-
rentes perceptions de l'enfant. Tandis que ces deux perspectives pourraient
plication et du suivi des parents de Daniel, et semble montrer un désir
refl-éter une réelle maturation de l'enfant, elles pourraient être attribuées à
d établir des relations de confiance et de collaboration, souligné dans la
des attentes institutionnelles dlfFérentes. En effet, le programme éducatif
littérature (Dockett, 2014 ; Perry, 2014). Par contre, sa façon de décrire
de la petite enfance, axé sur le d.éveloppement global des enfants (MFA,
2007) et les documents de communication utilisés par le CPE orientent
le rôle des parents au sujet des communications (agenda.) : « les parents
doivent apposer leurs initiales pour nous dire qu'ils ont pris connaissance
possiblement le regard de l'éducatrice vers ses défis socio-émotionnels. Le
du petit collant, du message de sa journée », indique un déséquilibre de
moindre temps accordé au jeu dans la classe de maternelle ainsi que l'inté-
pouvoir entre elle et eux. Malgré les intentions explicitées par le personnel de l école, le pouvoir n'est pas partagé de façon égale avec les familles
rêt et les aptitudes de Daniel pour les apprentissages scolaires pourraient
contribuer à. l image d'un « bon. élève ». Le fait que le ratio augmente de
(Petriwskyj, 2014). Quant aux éducatrices du SGMS, elles rapportent
10 pour l à 20 pour l et le manque d occasions d'échanges entre parents
de brefs échanges ou une absence de liens, ce qui témoigne a.u.tant de
et professionneUes à. l'école pourrait également amener Fenseignante et les
la place périphérique du SGMS par rapport à. l'école, que d'une vision
deux éd-ucatrices du périscolaire à. distinguer rapidement les enfants « à
de la communication avec des familles se limitant aux cas d-e difficultés
problèmes » et à ne communiquer qu'à leur propos, entre elles et avec les
rencontrées par les enfants.
familles. Daniel ne figure pas dans cette catégorie,
Les échanges Informels quotidiens au CPE relatés par l'éducatrlce et
la mère, com-m-e les échanges formels, par écrit, qui ont lieu seulement
La communication avec /es professionneftes
L'analyse des récits révèle des similîtud-es et des différences dans le
contenu des échanges. En effet, dans chacun des milieux éducatifs, de
l'information, est transmise par le personnel au sujet de la journée de l'enfaut. Toutefois, au CPE, Finformation est détaillée sur le sommeil, l'appéfit et les activités quotidiennes ; à l'école, elle se résume à un autocollant
indiquant que ienfant a passé une belle journée. Au CPE, l'éducatrice et
la. mère rapportent un travail de collaboration visant à soutenir Daniel
dans ses comportements et apprentissages, et une continuité des activités
en cas de problème (souvent de santé) ou pour des informadons logistiques, décrits par le personnel de l'école et la mère, font écho aux résultats des reckerches antérieures (Befgeron &C Deslandes, 2011 ; Cantm,
2008 ; Coutu et ai, 2010 ; Planta &c Cox 1999 ; Rlmm-Kaufman &
Planta. 2000 ; Rivard- &C Lavole, 2009). Les expériences racontées par
Céline lors de l'entrée à. l'école témoignent en effet de sa déception (en
comparaison avec sa relation, au CPE, avec ÉmUîe, l'éducatrice d.e son
fils (mais aussi sa collègue). EUe qualifie de faibles et inappropriées les
informations provenant de l'enseignante et du SGMS et les opportunités
d'échanges verbaux. Bien que rassurée lors de son arrêt de travail qui lui
entre la maison et le service de garde dans une relation bldirectlonn-elle.
Rien de tel à la ma.ternelle.
permet d'accécler davantage à l'enseignante, la transition entre un mode
136
137
Une étude de cas québécoise
Joanne Lehrer, Nathalie Bigras etSsabelie Laurin
de commumcation orale et une communica.uon écrite semble difficile
pour elle. Céline craint de déranger l'enseignante lors de la réunion de
parents, s interroge sur les meilleurs moments pour communiquer ses
insatisfactions et ses questionnements et veut savoir si elle a quelque
chose à faire à la. ma.ison pour aider son fils. En outre, elle ne se sent
pas suffisamment intégrée à l'école pour participer aux discussions de la
communauté des parents, nota.m.ment sur Fa.ménagement d-e la cour. On
pourrait expliquer cette incertitude et ce sentiment de perte par le fait
qu elle n a plus de relation privilégiée, comme e était le cas avec l'éducatrice de son enfant au CPE. Il semble que l'expérience vécue par Céline
au CPE module ses attentes envers l'école, et génère de la fru.stra.tion.
Elle semble perdre son rôle de collabora-trice avec les professionnelles.
Contrairement à létude de Ghebel et Niesel (2013) qui a montré un lien
de continuité entre les relations de confiance chez les parents en SGÊ et
celles relevées lors de Fentrée scolaire, ces résultats suggèrent que cette
confiance des parents au niveau des SGÊ peut susciter de fortes attentes
de collabora.tion qui. seront remises en cause à l'école.
Les professfonnelies et (es caractéristiques de la famHte
Un milieu « défavorisé
Les caractéristiques du quartier ne figurent pas dans les récits des
acteurs lorsque les enfants fréquentent le CPE. Ce n est qu'une fois son
enfant entré à la maternelle que Céline mentionn-e explicitement la situation de F école « en milieu défavorisé » et les « cultures » des autres parents,
étant rassurée de côtoyer des parents connus, Isabelle et Denise n abordent
pas directement la question, mais certains de leurs énoncés suggèrent des
non-dits sous-Jacents à leurs jugemerLts positifs de la famille de Daniel :
lorsqu'IsabeUe affirme que c'est « déjà. un bon pas » que les parents aient
remis le document Passage à l'école, e est en comparaison avec d autres
parents qui ne l'ont pas fait ; de même quand Denise explique que le
comportement qu elle juge positif de Daniel est le fruit de l'encadrement
des parents. La façon dont ce métaréck (Bamberg, 2004 ; Zilber et al.,
2008) concernant les milieux défavorisés est intériorisé par les narratrices
pourrait faire Fobjet d'une autre analyse (Lehrer, BIgras &: Laurin, 2016).
L'absence de mention de ces caractéristiques au CPE nous in.tdgue, l ana-
lyse d'autres cas de cette étude pourra permettre de tester deux hypothèses explicatives. D'une part, le moindre salaire des édu.ca.trices et
leurs conditions de travail pourraient faire en sorte que, davantage que
Plusieurs récits des participantes, tant au CPE qu'à Fécole, relèvent
que Daniel vit dans une famlUe recomposée. Èmilie, l'éducatrice de CPE,
les enseignants, elles partagent avec les familles certaines caractéristiques
soclo démo graphiques (et le fait cThabiter dans le même quartier), même
présente cette situation familiale comme une source d'inquiétude à cause
si cette hypothèse n'explique pas le jugement des éduca.trices du. SGMS.
des problèmes de comm-unica.tion entre les parents et l'impa.ct qu'elle
D autre part, la culture et Forganisation scolaires auraient pour consé-
observe sur Daniel. Elle se dit rassurée quand les d-eux parents semblent
avoir résolu certaines difficultés à. la fin de l'année. A l'école, Céline
quence que les enseignants Jugent plus ra.pldement les familles et, tout
explique ses difficultés de communication avec le SGM.S sur les horaires
ou sans « problèmes », alors que les interactions quotidiennes et l'absence
comme pour les enfants, les répartissent en deux grandes catégories : avec
des enfants par la complexité de son organisation familiale. Elle signale
d évaluation et d-'enjeux scolaires au CPE favoriseraient la connaissance et
aussi son soulagement au moment de recevoir deux copies des communi-
la prise en compte de la diversité de toutes les familles.
cations écrites, l'une pour elle et l'autre pour le père. Pour les trois inter-
venantes de l'école, Daniel semble bien adapté aux routines d'une garde
partagée ; l ijtnplication des parents est Jugée positivement, autant dans
la. vie des deux enfants qu'en lien avec leurs tâches attendues : vérifî.er
l'agenda et se montrer « intéressés » lors des rencontres. Il semble ici que
l&s comportements des parents soient Jugés, mais pas la structure de la
fa.miU.e. Pour expliquer cette différence entre le récit en CPE et à l'école,
on peut penser que les difficultés de l'enfant perçues par l'éduca.trice du
CPE soient relatives à la séparation très récente des parents, l'enseignante
ayant eu de son côté le sentiment d'une situation familiale plus apaisée et
d un im.pa.ct moins important sur un enfant d'âge scolaire.
138
Passage à i'écofe
Lanalyse des documents Passage à l'école et des récits concernant
sa. démarche indique des interprétations variées sur leurs visées. Pour
Êmilie, remplir cet outil suscite une certaine fierté et valide son professîonnalisme, en ciblant les aspects à travailler avec Daniel, et lui permet
d-e s'assurer qu'il soit prêt pour l'école. Pour Céline, qui a accordé une
grande importance à bien répondre, c'est une opportunité pour échanget avec l'éducatrice sur les forces et les défis d-e son fils. Pour lenseignante, l'utilisation de ces documents est autre : répartition des enfants
en groupes-classes et recours uniquement en cas de problèmes. Elle ne
139
Une étude de cas québécoise
Jeanne Lehrer, Nathalie Bi'gras et Isabelle Laurin
semble pas concevoir l utilité de la. version parent, surtout si l éducatrice
et ailleurs : comment mieux planifier la transition des parents afin d-e
du SGÈ complète le document. Par contre, l'éduca-trice du SGJMS semble
prendre en. compte leurs attentes et leurs expériences de proximité et de
se sentir exclue de la démarche ; ce n'est pas le cas de l'autre éducatrice
communlca.tion bidirectionnelle en CPE ? Comment transférer les expé-
pour laquelle le rendement scolaire de Daniel ne fait pas partie de ses
riences des enfants au CPE afin de mettre en lumière leurs forces et leurs
responsabilités. Si les documents nous informent de quelques Intérêts et
intérêts ? Comme.n.t uiclure davantage les SGMS dans les pratiques de
défis de Daniel, nous questlon-nons sa pertinence comme outil de transi-
transition ? Comment continuer de se préoccuper des enfants dits vulné-
tion. II est préoccupant que lenseignante ne perçoive pas son utilité pour
rables, sans stigm.a.tiser des quartiers entiers ?
les enfants ne présentant pas de « problématiques », ce qui pourrait indiquer une conception instrumentale de la collaboration avec les familles
(Garnier, 2010). Plutôt que soutenir la transition de tous les enfants, cet
outil semble davantage servir à repérer ceux qui ne se conforment pas aux
attentes, selon une vision de la maturité scolaire (Farran, 2011 ; lorio &
Pamell, 2015) et non celle d'une transition où les écoles doivent se rendre
prêtes à accueillir tous les enfants (et leurs familles) (Dockett & Perry,
2009 ; Planta &C Kraft-Sayre, 2003).
Ainsi ce document ne sert pas à transmettre les forces de l'enfant au
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Bien que limitée et teintée de nos subjectîvîtés, cette étude de cas
apporte une compréhension approfond.ie des regards croisés, sur la tran."
sidon d'un CPE vers la maternelle, d une mère, d'une éducatrice de CPE,
d'une enseig-nante de maternelle et de deux éducatrices de SGMS d'un
même enfant. Elle permet de comprendre comment l'enfant, la famille,
les pratiques de transition et le quartier sont construits à. travers des récits
d'expérience et de réfléchir sur la. façon dont cette transition est vécue au
Québec.
Nous conclurons avec quelques questions pouvant être utiles au
niveau de la pratique, de la politique et des recherches futures, au Québec
140
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