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Ouvrage dirigé par
Pierre Philippe-Meden et Vanille Roche-Fogli
SPECTACLE
VIVANT ET
NEUROSCIENCES
Ouvrage publié avec la complicité de la Maison des sciences de l’Homme
Paris Nord et de la Société française d’ethnoscénologie.
Les éditions Deuxième époque sont subventionnées par la région Occitanie.
© Deuxième époque – 2019
17, rue Marceau
34 000 Montpellier
isbn : 978-2-37769-064-0
issn de la collection « Linearis » : 2647-8811
éditions
Deuxième époque
DES MÊMES AUTEURS
Pierre Philippe-Meden
Du Sport à la scène. Le naturisme de Georges Hébert (1875-1957), préface de Bernard
Andrieu, postface de Jean-Marie Pradier, coll. « Corps de l’Esprit », Presses universitaires
de Bordeaux, Pessac, 2017, 404 p.
Avec Rachid Mountasar, Corps, culture et apprentissage, Horizons/Théâtre, no 7, Presses
universitaires de Bordeaux (Pessac), 2016, 114 p.
Érotisme et sexualité dans les arts du spectacle vivant, coll. « Les anthropopages »,
L’Entretemps, Lavérune, 2015, 254 p.
Vanille Roche-Fogli
« L’approche sensible et corporelle dans le travail de Delphine Eliet à l’École du Jeu :
la technique de confirmation intuitive et corporelle et l’apprentissage perceptif »,
P.e.r.f.o.r.m.a.n.c.e., vol. 2, no 1-2, « Théâtre Éducation », printemps-automne 2015, non
paginé, <http://www.p-e-r-f-o-r-m-a-n-c-e.org/?p=1051&lang=fr>. Consulté le
11 décembre 2018.
Avec Justine Paris, L’Apprentissage entre initiation et expérience, quel rapport à la
connaissance ?, Traits d’union, no 5, revue électronique, 2015, 69 p.
L’ensemble des contributeurs souhaite
que cet ouvrage collectif réponde au moins
en partie aux questions formulées par les
étudiants en arts du spectacle vivant (cirque,
danse, théâtre), lesquels participent au
renouvellement de leur discipline par leurs
recherches interdisciplinaires. Nous tenons à
remercier l’ensemble des participants, communicants, auditeurs, chercheurs et artistes
qui ont contribué au succès de la journée
« Neuroscènes », le 25 octobre 2015, à la
Maison des sciences de l’Homme Paris Nord.
Elle n’aurait pu avoir lieu sans le soutien de
la M.S.H. – Paris Nord, du campus Condorcet Paris-Aubervilliers, de la Société française
d’ethnoscénologie (SOFETH) et du Thalim.
Notre reconnaissance va, bien entendu, aux
éditions Deuxième époque, qui ont immédiatement encouragé et soutenu la publication
de cet ouvrage. Nos remerciements les plus
vifs à Rita Cuypers, pour ses relectures et ses
traductions attentives.
PIERRE PHILIPPE-MEDEN ET VANILLE ROCHE-FOGLI
Neuroscènes
« Il est maintenant trois heures du matin.
Cette fois-ci je n’arrive pas à dormir
car mes neurones miroirs
flottent toujours partout et dansent avec délice.
POST RÉFLEXIONS
Toute la journée, pendant le tournage du film, j’ai profité
de l’ouverture d’esprit et de la légèreté de la performance
du merveilleux professeur Giacomo Rizzolatti.
Quels charmants individus.
L’homme chercheur et découvreur 1. »
Constitué en 2011, dans le cadre du thème « Création, pratiques,
publics 2 » de l’axe « Industrie de la culture et arts », à la Maison des sciences
de l’Homme – Paris Nord (M.S.H. – P.N.), le réseau des doctorants et
des jeunes chercheurs en arts du spectacle vivant et ethnoscénologie avait,
parmi ses objectifs initiaux — nombreux —, la valorisation des travaux
1. Jan Fabre, 29 novembre 2012. Citation écrite sur l’un des murs de l’exposition
« Jan Fabre, Stigmata », au musée d’Art contemporain de Lyon, du 30 septembre 2016
au 15 janvier 2017.
2. Coordonné par Cécile Vallet de l’université Paris 13, Jean-François Dusigne et Stéphane
Poliakov de l’université Paris 8, ce thème « fédère des programmes visant à rendre compte,
dans leur multiplicité, de modalités et processus propres aux pratiques performatives et spectaculaires dans les temps et les lieux les plus divers. Les programmes accueillis contribuent,
par la théorisation des expériences pratiques, à une meilleure connaissance des “incarnations
de l’imaginaire” de groupes ou communautés culturels du monde entier, y compris les expériences les plus proches, en veillant à lever les pièges de l’ethnocentrisme, à contextualiser
chaque domaine, en repérant spécificités et interférences entre les cultures, en considérant les
enjeux historiques, esthétiques, sociaux et politiques, ainsi que les conditions matérielles et
économiques. », site de la M.S.H. – P.N., <https://www.mshparisnord.fr/programmes/presentation-des-axes/axe-1-industries-de-la-culture-et-arts/>. Consulté le 13 février 2018.
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3. Programme complet de la journée « Neuroscènes » sur Calenda, le calendrier des lettres
et sciences humaines et sociales, <https://calenda.org/341954>. Consulté le 13 février 2018.
4. Jean-François Peyret et Jean-Didier Vincent, Faust. Une histoire naturelle, Odile
Jacob, Paris, 2000.
5. Jean-François Peyret et Alain Prochiantz, La Génisse et le Pythagoricien, Traité des
formes : d’après « Les Métamorphoses » d’Ovide, t. I, Odile Jacob, Paris, 2002 ; Jean-François
Peyret et Alain Prochiantz, Les Variations de Darwin, Odile Jacob, Paris, 2005.
6. Kitsou Dubois, Application des techniques de la danse à l’entraînement du vol en apesanteur, thèse sous la direction de Jean-Marie Pradier, université Paris 8, Saint-Denis, 1999.
à l’université fédérale de Rio de Janeiro, au Brésil. Or, si depuis quelques
années nous constatons cet intérêt grandissant pour les rencontres entre arts
du spectacle vivant et neurosciences, la biologie ou l’éthologie, le nombre
des publications en langue française privilégiant cette perspective et destiné
aux étudiants en études théâtrales, chorégraphiques et circassiennes, reste
assez peu élevé ou difficilement accessible.
Malgré tous ces points de contact entre le milieu des arts du spectacle
vivant et celui des sciences de la vie, des malentendus peuvent se multiplier,
de part et d’autre. Les recherches croisant ces champs disciplinaires
soulèvent de nombreuses questions. Parmi les plus significatives : comment
mettre en place des protocoles d’expérience permettant aux artistes et
aux chercheurs d’étudier les connaissances implicites des performers ?
Quelle conscience les neuroscientifiques ont-ils de la variabilité des
résultats qui pourrait découler d’une même étude impliquant des acteurs
de différentes écoles de jeu (kathakali, butô, mime corporel, etc.) ? En
quoi la pratique du spectacle vivant met-elle en jeu ce que le metteur
en scène Eugenio Barba nomme « les connaissances implicites », dans
le domaine des sciences de la vie ? Pourquoi les acteurs sont-ils perçus
comme sincères par certains, et menteurs par d’autres ? La lecture des
articles de vulgarisation scientifique est-elle suffisante pour les chercheurs
en arts du spectacle vivant ? Une thèse de doctorat qui ne repose pas
sur des expérimentations est-elle valable ? Comment reconnaître une
donnée scientifique d’une donnée parascientifique ? Pour faire de la veille
documentaire, quelles revues consultez-vous régulièrement ? La maîtrise
de l’anglais est-elle nécessaire si l’on s’intéresse aux neurosciences ? Quels
sont les aspects du spectacle vivant qui seraient intéressants à étudier pour
les neurosciences ? En quoi l’approche scientifique du corps peut-elle être
un frein à l’imaginaire ? L’émotion vraie fait-elle plus forte impression que
l’émotion jouée par l’acteur ? Le même corps peut-il se faire l’interprète
de cultures différentes ? Qu’en est-il de la mémoire du corps ? Comment
l’ethnoscénologie combine-t-elle anthropologie, esthétique et sciences
de la vie ? Les contributeurs réunis apportent des éléments de réponse,
sinon d’éclaircissement.
Sans doute revenait-il à Jean-Marie Pradier de commencer l’ouvrage,
tant son implication pour le développement des recherches interdisciplinaires en études théâtrales est pionnière et se poursuit depuis plusieurs
années. Ainsi dans son article intitulé « Théâtre et neurosciences : entre
effet de mode, malentendus et recherche innovante » pose-t-il la question
princeps : l’intérêt croissant pour les neurosciences, manifesté dans les
études théâtrales, est-il signe d’un changement de paradigme nécessaire,
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de recherche menés dans une perspective interdisciplinaire et internationale.
En attestent ses colloques thématiques organisés sur « L’apprentissage et la
sensorialité » (2010-11) ; « Le sport, le théâtre et les arts vivants » (2012) ;
« L’érotisme et la sexualité dans les arts du spectacle » (2014). En témoignent,
également, ses journées d’étude sur des questions épistémologiques et
méthodologiques : « La performance et les arts : vers une nouvelle interdisciplinarité », et « Parcours des docteurs en ethnoscénologie » (2014), qui
aboutirent sur la journée d’études « Neuroscènes 3 », dont le présent ouvrage
rend compte de l’intérêt universitaire, artistique et scientifique.
L’objectif de cette journée consistait à envisager et interroger, les
multiples relations interdisciplinaires possibles entre les arts du spectacle
vivant (cirque, danse, théâtre) et les sciences de la vie. En dehors du
monde universitaire, des artistes trouvent une source de stimulation forte
chez des scientifiques : le metteur en scène Claude Régy et le biologiste
Jean Claude Ameisen, ou bien le metteur en scène Eugenio Barba — qui
a appris du biologiste Henri Laborit la notion de niveau d’organisation
essentielle pour comprendre la notion de pré-expressivité de l’acteur dans
son anthropologie théâtrale. Pensons également aux collaborations du
metteur en scène Jean-François Peyret et des neurobiologistes Jean-Didier
Vincent 4 et Alain Prochiantz 5 ou de la chorégraphe Kitsou Dubois et
des chercheurs du Centre national d’études spatiales 6. Des recherches
universitaires se sont multipliées sur les relations entre arts du spectacle
vivant et neurosciences en Angleterre, à Malte, en Italie, au Brésil, etc. De
2009 à 2013, à l’université de la Sapienza de Rome, un cycle de conférences
s’est tenu autour du thème « Teatro e neuroscienze ». Chez Palgrave
MacMillan, depuis 2011, est publiée une collection intitulée « Cognitives
Studies in Literature and Performance ». Un master international, « Science
of Performative Creativity », a été créé à l’université de Malte. Un séminaire
sur le thème « Danse et science » se tient régulièrement au Centre national
de la danse à Pantin. Plus récemment, en novembre 2016, a été créé, par
une équipe multidisciplinaire, un premier laboratoire expérimental liant
théâtre, neurosciences et technologies, sous le nom de « Limbiseen Lab »,
ou se borne-t-il à accompagner le développement spectaculaire et médiatisé
des recherches sur le cerveau ? Mettant en évidence les malentendus entre
cultures scientifiques et artistiques qui résultent d’extrapolations théoriques,
d’expérimentations balbutiantes et d’oublis de travaux antérieurs, il montre
comment il conviendrait de revoir l’organisation des programmes d’enseignement et de recherche pour que spécialistes de différentes disciplines
scientifiques et praticiens des arts croisent leurs savoirs, leurs exigences
épistémologiques et méthodologiques. Suivant Jean-Marie Pradier, ce qui
est nouveau dans la perspective soutenue ici n’est pas une rupture de paradigme, mais un déplacement sociologique des rapports de force au sein de
l’institution universitaire.
Dans le champ des arts du spectacle vivant, le cirque est singulier
pour la prise de risque qu’il suppose, les compétences multiples des
circassiens et leurs performances motrices en termes de coordination,
de perception et de contrôle moteur. Dans l’article « Pour une approche
cognitive du cirque », Philippe Goudard montre que l’on ignore toujours
l’essentiel des différents registres d’activités sensori-motrices et psychocognitives des artistes de cirque, alors que des recherches scientifiques
sont consacrées au cirque depuis les années quatre-vingt dans les
universités françaises. La réflexion de Philippe Goudard prolonge ainsi
celle de Jean-Marie Pradier, lorsqu’il observe que beaucoup des résultats
scientifiques obtenus peuvent être oubliés et leur oubli entretenu par
l’aménagement de l’archipel universitaire qui souvent ne dispose pas des
passerelles qui faciliteraient la circulation entre les disciplines.
Des thèses interdisciplinaires qui interrogent les pratiques du metteur en
scène, de l’acteur ou l’expérience du spectateur à la lumière des découvertes
contemporaines en sciences cognitives ont été soutenues récemment : La
relazione attore-spettatore : storia, ipotesi e sperimentazione per lo studio del
livello neurobiologico par Gabriele Sofia 7 ; L’Expérience théâtrale comme
expérience de transformation : théâtre et neuroscience des émotions par
Dorys Calvert 8. Le parcours de Gabriele Sofia est un cas exemplaire de
recherche d’équilibre interdisciplinaire par un jeune chercheur, dont il
témoigne dans « Spectacle vivant et neurosciences cognitives : questions
épistémologiques ». D’après lui, aujourd’hui,
« l’étude de la relation acteur-spectateur peut être approfondie
à la lumière de trois modèles cognitifs : 1) il existe une connexion
directe entre perception et action, 2) la conscience n’est pas le
résultat du travail du cerveau seul, mais un processus circulaire
entre être humain et environnement, 3) la description des
processus cognitifs nécessite le dépassement de la dichotomie
logique entre intérieur et extérieur. »
En écho aux questions épistémologiques qu’il soulève, Dorys Calvert
et José Otavio Pompeu posent de nouvelles perspectives méthodologiques
en s’appuyant sur « l’usage de la technologie de biofeedback dans le
travail de l’acteur » pour la mesure et l’enregistrement de divers signaux
biologiques (activité électrodermale, fréquence cardiaque, température,
etc.), de manière simple et non invasive, dans la pratique du théâtre
— depuis l’entraînement de l’acteur à la pédagogie théâtrale et à la
construction d’une partition scénique.
Un courant minoritaire — pluridisciplinaire — change de statut
et devient une autorité reconnue. La multiplication et la diversité des
recherches doctorales interdisciplinaires actuelles viennent l’attester.
Vanille Roche-Fogli recadre les perspectives épistémologiques et méthodologiques précédemment évoquées dans « une approche neurocognitive
de l’incarnation d’un personnage et du travail préparatoire de l’acteur ».
Elle s’intéresse plus précisément à la notion d’incarnation dans l’art de
l’acteur, au croisement des questionnements des neuroscientifiques et
des artistes de théâtre dans leur recherche de dépassement d’une vision
dualiste du vivant ou de la dichotomie intérieur/extérieur. S’appuyant
sur son expérience en pédagogie théâtrale dans les entreprises de santé,
Isabelle Catherine démontre l’intérêt « du jeu théâtral dans la formation
des médecins », où comment améliorer la relation médecin-patient et
l’alliance thérapeutique pour les malades et leurs familles :
« [D]ans le cadre du dispositif d’annonce de la maladie, les
formations incluant la pratique théâtrale permettent d’améliorer la relation médecin-patient et l’alliance thérapeutique
pendant l’entretien dans lequel le médecin doit jouer son rôle
de soignant savant et répondre à des attentes de la part du
patient et de leurs familles. »
7. Thèse sous la direction de Clelia Falletti et Jean-Marie Pradier, université
Paris 8 (Saint-Denis), université de Rome (Rome [Italie]), 2011.
8. Thèse sous la direction de Christine Hamon-Siréjols, université de la SorbonneNouvelle, Paris, 2014.
La fertilisation croisée entre les recherches artistiques et les recherches
en sciences de la vie indiquent, outre des renouvellements notionnels,
des processus socialisants et professionnalisants.
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Faute de cursus pluridisciplinaire institutionnalisé pour les études en
arts du spectacle, alors qu’il en existe pour les études sportives dans les
U.F.R. – STAPS 9, rares sont les chercheurs qui associent en eux-mêmes
les compétences requises dans les sciences de la vie et dans les arts
du spectacle vivant. Corinne Jola est de ceux-là — qui ont poursuivi
d’une part une formation en neurosciences cognitives, d’autre part une
formation en études chorégraphiques et danse. Sous le titre « Scientifiques,
interprètes, publics : différents modes de création de sens », elle revient
sur les travaux récents en neurosciences qui prennent la danse comme
objet pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau et le
comportement humain. Elle insiste sur les biais méthodologiques dans
les recherches menées jusqu’alors sur les neurones miroirs, par exemple,
le biais méthodologique de l’observation passive d’une action. Elle défend
l’observation neuroscientifique directe de la performance vivante, la
connaissance incarnée de la danse pour la recherche et l’approfondissement
des concepts de « chorégraphie expérimentale » et de « neurosciences
incarnées ». Psychologue et danseuse spécialiste des processus cognitifs en
jeu dans l’improvisation, Cécile Vallet présente dans son article intitulé
« Improviser ? De l’intuition à l’approche expérimentale », les conditions
sur lesquelles repose un protocole expérimental ayant pour objet les
questions d’attention, de sélection et de contrôle des actions. Comment
une réponse cohérente s’élabore-t-elle dans l’improvisation ? Comment
l’attention s’y définit-elle ? Comment les choix d’actions s’y opèrent-ils ?
Les résultats obtenus par l’expérimentation mise en place par Cécile Vallet
indiquent que
« la nature de la consigne joue un rôle discriminant dans la
stratégie d’effort attentionnel des sujets : le coût attentionnel est
moindre quand les sujets sont libres d’improviser et sont libres
d’allouer leurs ressources attentionnelles où bon leur semble. »
rappelle que la manière de travailler en interdisciplinarité — ses difficultés,
ses limites et ses succès — reste avant tout une histoire de rencontre et de
partage, une aventure humaine et sociale.
Pierre Philippe-Meden
Pierre Philippe-Meden est chercheur associé à l’équipe d’accueil
« Scènes du monde, création, savoirs critiques » de l’université Paris 8 –
Vincennes Saint-Denis. Docteur en esthétique, sciences et technologies
des arts, spécialité : danse et théâtre, et porteur de projets scientifiques
à la Maison des sciences de l’Homme Paris Nord, ses travaux de recherche
portent sur les problématiques d’écologie corporelle dans l’histoire des
arts du spectacle vivant (cirque, danse, théâtre). Il a enseigné l’histoire de
la santé, l’histoire de l’éducation physique et du sport, ainsi que l’anthropologie des pratiques corporelles, à l’université d’Artois, à l’université
Claude-Bernard Lyon-1 et au centre Teilhard-de-Chardin. Il anime la
Société française d’ethnoscénologie (http://www.sofeth.com). Dernières
publications : « Training pour une prière charnelle chez Jerzy Grotowski
(1933-1999) », dans Tony Froissart et Cyril Thomas (dir.), Arts du cirque
et du spectacle vivant. Les formations en arts du cirque et en activités physiques
artistiques, vol. 1, Éditions et presses universitaires de Reims, Reims, 2018,
pp. 111-121 ; « Georges Hébert (1875-1957). A Naturalist’s Invention
of Body Ecology », Body Ecology and Emersive Leisure, coll. « Ethics and
Sport », Routledge (Angleterre), 2018, pp. 37-51 ; Du Sport à la scène : le
naturisme de Georges Hébert (1875-1957), coll. « Corps de l’Esprit », Presses
universitaires de Bordeaux, Pessac, 2017.
Vanille Roche-Fogli
9. Unité de formation et de recherche en sciences et techniques des activités physiques
et sportives.
Vanille Roche-Fogli est doctorante en Études théâtrales à l’université
Paris 3 Sorbonne-Nouvelle et au sein du laboratoire THALIM. Sa
thèse porte sur l’épistémologie d’une approche cognitive de l’art de
l’acteur. Elle a dirigé, pendant deux ans, une revue interdisciplinaire
de jeunes chercheurs, Traits d’union. Elle a enseigné l’analyse du spectacle au sein du département de Médiation culturelle de l’université
Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Dernières publications : « L’approche
sensible et corporelle dans le travail de Delphine Eliet à l’École du Jeu :
la technique de confirmation intuitive et corporelle et l’apprentissage
perceptif », P.e.r.f.o.r.m.a.n.c.e., vol. 1-2, no 2, 2015, <http://p-e-r-f-or-m-a-n-c-e.org/?p=1051&lang=fr> (consulté le 21 décembre 2018) ;
avec Justine Paris (dir.), Traits d’Union la revue du BDP3, n° 5, 2015,
<http://www.revuetraitsdunion.org/wp-content/uploads/Revue-TraitsdUnion-numero-5.pdf> (consulté le 21 décembre 2018).
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Elle discute l’orientation de l’attention pendant l’improvisation au
regard des théories de l’action. Neurocognitiviste et danseuse, Iris ChabrierTrinkler revient sur ses expériences poursuivies au cœur d’un atelier pour
« mesurer les effets de la danse contemporaine sur des personnes atteintes
de la maladie de Huntington ». Ses travaux démontrent scientifiquement
les avantages de l’exercice hebdomadaire de la danse pour le bien-être, le
comportement et le cerveau, sur une durée de cinq mois, avec une réduction
des troubles moteurs et de la dépression. Son témoignage personnel explicite combien, derrière toute recherche scientifique, se trouve un chercheur,
c’est-à-dire un être humain vivant engagé dans la recherche. Elle nous