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published in Studii di gramatică contrastivă 1 : 43-51 (2004). Le présent et le conditionnel dans l’expression d’une possibilité épistémique : étude contrastive français – anglais – basque Gerd Jendraschek Equipe de Recherche en Syntaxe et Sémantique Université de Toulouse Le Mirail jendraschek@hotmail.com 1. Introduction La notion modale de ‘possibilité’ peut recevoir différentes interprétations selon le type de modalité. Dans E1, pouvoir exprime six différents types de possibilité. E1. a. Pierre peut (= est capable de) courir le marathon en deux heures. b. Si tu veux, tu peux (= es autorisé à) manger une glace. c. Quand il fait beau, on peut (= il est possible d’) aller à la piscine. d. Malheureusement, des erreurs peuvent arriver (= arrivent parfois). e. Cela fait longtemps qu’il est parti, il peut rentrer (= je suppose qu’il rentre) à tout moment. f. Les auteurs de ce crime peuvent être (= sont peut-être) des gens du village. Ces six emplois peuvent être regroupés selon différents critères. Ce regroupement correspond à une classification avec des traits binaires : T1. Les différentes interprétations de la notion de ‘possibilité’ possibilité non-épistémique épistémique radicale externe interne déterminée aléthique évidentielle validationnelle indéterminée capacité (être capable/ en mesure de) déontique : permission, autorisation ou droit inhérent/ inaliénable (être autorisé à, avoir le droit de) possibilité générale, circonstances favorables possiblité logique possibilité basée sur indices objectifs possibilité selon jugement subjectif (avoir la possibilité/ l’occasion de/ il est possible de) (certains…/ …parfois…/ il arrive que…) (il est raisonnable de supposer que…) (peut-être/ on ne peut pas exclure que…) Les relations entre les catégories morphologiques (notamment temps et modes) et les catégories modales sont différentes selon les langues. En basque, le présent et le conditionnel ne sont pas employés de la même manière qu’en français et en anglais. Les formes du basque correspondant à peut et pourrait expriment fréquemment une possibilité épistémique. Le choix du présent ou du conditionnel ne dépend pas de « l’épistémicité », mais de la distinction entre un scénario réel et virtuel. 2. Scénarios réels E2 est une traduction de l’anglais vers le basque. La version originale est donnée sous a., la « retraduction » littérale du basque en anglais sous b. On constate que le conditionnel en anglais (could) a été traduit par un simple présent (dezaket) en basque. E2. BAS Gaurkoan aujourd’hui neure ma bizitza-ko vie-de negozio-rik affaire-de handi-en-a grand-plus-le egin dezake-t. faire le.peux-je1 a. orig.: ‘This could well be the day I make the biggest deal of my career.’ b. lit.: ‘Today I can (= am able to)/may do the biggest deal in my life.’ (Rowling/Mendiguren, Harry Potter eta sekretuen ganbera) On peut dire qu’en anglais et en français, on essaie d’éviter l’ambiguïté. L’anglais distingue entre can et may, ce dernier étant clairement épistémique. Dans could, basé sur can, le conditionnel permet une interprétation « épistémicisée » (Gresset 2001:2), alors que dans might le conditionnel et la valeur sémantique de may s’additionnent pour fournir une expression épistémique par excellence (Gresset 2001:13). Le français est moins catégorique que l’anglais à refuser une interprétation épistémique lorsque pouvoir est au présent, mais dans la plupart de ces cas, une interprétation aléthique semble plus appropriée. C’est ce que montre un test de substitution dans E3. E3. FRA Il peut faire relativement froid dans les pays du sud s’ils sont montagneux; il peut pleuvoir énormément durant la saison des pluies dans les pays d’Asie. a. épist.: « Il fait/pleut peut-être /il se peut qu’il fasse/pleuve… » b. aléth.: « Il arrive qu’il fasse/pleuve… » (www.quebecadoption.net/adoption/ voyage/voyapporter.html) Alors que peut en tant qu’auxiliaire précédant le verbe lexical est en général nonépistémique, les périphrases peut-être et il se peut sont épistémiques. Dans son interprétation aléthique, pouvoir peut être périphrasé par il arrive que : c’est l’interprétation qui semble plus plausible en l’occurrence. Cela change lorsque pouvoir est au conditionnel, comme dans E4. L’interprétation épistémique sera alors favorisée. E4. FRA Les champs nuageux domineront la journée de jeudi. Il pourrait pleuvoir, essentiellement sur l’ouest mais également au centre du pays. a. épist.: « Il se peut qu’il pleuve, essentiellement… » b. aléth.: « Il arrive qu’il pleuve… » (www.tiscali.lu/FR/news/news/news.asp?id= 108010) En anglais, it can rain est aléthique (ou de toute façon non-épistémique), it may rain est épistémique, dans it might rain le conditionnel renforce l’incertitude, et it could rain est un « cas d’ambiguïté », « intermédiaire entre le radical et l’épistémique » (Gresset 2001:2). En basque, la situation est différente. Le présent peut, comme le conditionnel 2 , exprimer une possibilité épistémique, comme l’a déjà montré E2. E5-E8 montrent qu’un présent du potentiel épistémique en basque se traduit souvent mieux par un conditionnel en français, et par les auxiliaires épistémiques may/might en anglais. 1 Pour rendre les exemples basques plus accessibles pour un public général, les gloses des mots basques ont été simplifiées, et les détails complexes de la morphologie (comme par exemple l’ergativité ou l’accord des verbes) ont été négligés. 2 Le conditionnel basque est exprimé par une catégorie morphologique que les grammairiens basques appellent ‘hypothétique’ (Rebuschi (1997:139) ou ‘éventuel’ (Allières 1979:63). E5. BAS Afganistan-go Afghanistan-de errege ohi-a-ren bozeramaile roi ancien-le-de porte.parole ere erabaki-a aussi décision-la kritikatu critiqué bera-gatik, même-à.cause.de orain maintenant beraiek eux du a espero zuten espéré avaient batek un arrazoi raison zail-ago izan daiteke-elako difficile-plus être peut-parce.que errege-a-ren itzulera. roi-le-de retour « Un porte-parole de l’ancien roi d’Afghanistan a aussi critiqué la décision pour la même raison, parce que maintenant, le retour du roi peut/pourrait être plus difficile qu’ils avaient espéré. » (Euskaldunon Egunkaria, 14/11/2001) E6. BAS Gobernu-ak gouvernement-le izango luke aurait bide-a chemin-le jende-a gens-le(s) egin du-en-arengatik fait a-ce.que-à.cause.de dezake-en-arengatik il.le.peut-ce.que-à.cause.de dezake-ela il.le.peut-que uste croire irekita ouvert baino que egin faire edo egin ou faire du-en-arengatik a-ce.que-à.cause.de atxilotze-ko. arrêter-pour « Le gouvernement aurait la voie ouverte pour arrêter les gens pour ce qu’ils peuvent/pourraient faire ou pour ce qu’il croit qu’ils peuvent/pourraient faire plutôt que pour ce qu’ils ont fait. » (Euskaldunon Egunkaria, 15/11/2001) E7. BAS Atzo hier inor ez personne ne zen eraso-a-ren était attaque-la-de baina, Janin herri-ko iturri-en mais Jénine village-de source-des egon daiteke être peut erantzule egin responsable faire arabera, selon Hamas talde-a Hamas groupe-le eraso-a-ren atzean. attaque-la-de derrière « Hier, personne n’a revendiqué l’attaque, mais, selon des sources du village de Jénine, le groupe Hamas peut/pourrait être derrière l’attaque. » (Euskaldunon Egunkaria, 30/11/2001) E8. BAS Frantziak soldadu-a-k bida-i France soldats-les envoyé Boli ivoire ditu elle.les.a Kosta-ra, Yamoussoukro-ko côte-à Yamoussoukro-de istilu-ek combat-les ditzakete-n sei-ehun ils.les.peuvent-qui six-cent frantziarr-ak Français-les eta et kanpotarr-ak babeste-ko étranger-les protéger-pour asmo-z. intention-avec kaltetu affecter gainontzeko restant « La France a envoyé des soldats en Côte d’Ivoire, en vue de protéger les sixcent Français et les autres étrangers qui peuvent/pourraient être affectés par les combats à Yamoussoukro. » (Euskaldunon Egunkaria, 24/09/2002) 3. Scénarios virtuels Même si le présent de pouvoir peut, dans certains cas, recevoir une interprétation épistémique dans les traductions françaises, il semble évident que ce n’est pas l’interprétation préférée. Pour réduire l’ambiguïté et souligner la valeur épistémique, le français a recours au conditionnel, aux tournures impersonnelles (il/ça se peut/pourrait que), et à une lexicalisation à partir de pouvoir, à savoir peut-être (cf. maybe en anglais). En basque par contre, le présent du potentiel est indistinctement épistémique, aléthique, ou ‘radical’ (capacité, occasion etc.). Le conditionnel du potentiel en basque ne sert alors pas à souligner l’épistémicité, mais exprime une éventualité soumise à la réalisation d’un scénario pour l’instant virtuel. Ainsi, dans E9, le cotexte précédant l’exemple signale un scénario (« la guerre ») qui n’est qu’une hypothèse. (Contexte: PAKISTAN. Talibanen erregimena zilegitzat jotzen duen herrialde bakarretakoa da. Bi milioi errefuxiatu afganistandar ditu, eta gerrarik piztuko balitz herritar askok hara joko lukete. Afganistanerako merkantziak bertatik sartzen dira. Baina Gobernuak onartu du Estatu Batuei Afganistani erasotzen laguntzea. Horrek… « Le Pakistan est un des seuls pays à considérer le régime des Talibans comme légitime. Il a deux millions de réfugiés afghans, et si une guerre éclatait, beaucoup de citoyens s’y dirigeraient. Les marchandises à destination de l’Afghanistan entrent par là. Mais le gouvernement a accepté d’aider les Etats-Unis à attaquer l’Afghanistan. Cela... ») E9. BAS Horrek cela bi ondorio deux conséquence taliban-en mendeku-a, eta Taliban-des vengeance-la et ekar apporter liezazkioke Islamabad-i: il.les.lui.pourrait Islamabad-à herritarr-en citoyen-des altxamendu-a. soulèvement-le « Cela pourrait avoir deux conséquences pour Islamabad : la vengeance des Talibans, et le soulèvement des citoyens. » (Euskaldunon Egunkaria, 19/09/2001) On trouve alors le conditionnel (liezazkioke) parce que la guerre n’a pas encore commencé. Mais même si la guerre éclatait, les conséquences énumérées ne seraient pas des certitudes, ce qui explique l’emploi de –ke. On trouverait le présent (diezazkioke) si la guerre avait déjà commencé. Dans les deux cas, il s’agit d’une interprétation épistémique. De la même façon, en E10, le « scénario virtuel », ce sont les « facteurs » qui ne sont pas encore développés. Quand ces facteurs seront réalisés, il est possible qu’ils causent l’échec. E10. BAS «Orain eta maintenant et maiatz-a mai-le The New York Timesek3— The New York Times ikuskatzaile-en observateur-des bitarte-an» — entretemps-dans nazioarteko international misio-a-ren mission-la-de faktore-ak lantzen facteur-les développer idatzi écrit du a arma arme porrot-a eragin lezakete-n échec-le causer ils.le.pourraient-qui jardungo du Bushek. s’activera Bush « D’ici mai – a écrit le New York Times – Bush s’activera à développer les facteurs qui pourraient causer l’échec des observateurs internationaux d’armes. » (Euskaldunon Egunkaria, 07/03/2002) Lorsque le scénario est virtuel, mais les conséquences ne font l’objet de doutes, semblent plus ou moins certaines, au moins suffisamment certaines pour pouvoir être affirmées sans précautions, c’est le conditionnel qu’on emploie. C’est le cas de E11. Regardons d’abord l’exemple dans sa totalité, en précisant que les temps-modes choisis dans la traduction sont des équivalences structurelles, et pas nécessairement pragmatiques. L’analyse porte exclusivement sur l’original basque. E11. Egiptoko presidentea honako bake plana aurkeztekoa da AEBetako presidenteari:  PANeko 4 segurtasun zerbitzuak berregituratuko dira, erreforma politikoak egin eta bozak 2002aren amaieran.  Ondoren, estatu palestinarra sortuko litzateke 2003ko hasieran, eta PANek Osloko akordioetan aurreikusten ziren lurrak izango lituzke.  Estatu palestinarra NBEn onartuko litzateke.  Israel 1967an okupatutako lurraldeetatik erabat erretiratzeko negoziazioak hasiko lirateke. « Le président égyptien va présenter au président des Etats-Unis le plan de paix suivant :  Les services de sécurité de l’Autorité Palestinienne seront restructurés, faire des réformes politiques et des élections fin 2002.  Ensuite, un état palestinien serait crée début 2003, et l’Autorité Palestinienne aurait les terres prévues dans les accords d’Oslo.  L’état palestinien serait admis à l’ONU.  Des négotiations commenceraient pour que Israël se retire complètement des territoires occupés en 1967. » (Euskaldunon Egunkaria, 06/06/2002) Au début, le scénario est introduit. Il s’agit d’un « plan » qui n’a pas encore été présenté, encore moins réalisé. C’est seulement si ce plan se réalisait, que les conséquences deviendrait pertinentes. Le suffixe –ek (New York Times-ek ; Bush-ek) signale le sujet d’une construction transitive. C’est la marque du cas ‘ergatif’. 4 Palestinako Aginte Nazionale = Autorité Nationale de Palestine 3 E12. BAS Egipto-ko presidente-a honako bake plan-a aurkeztekoa da Egypte-de président-le suivant paix plan-le va.présenter AEB-etako USA-des presidente-a-ri: président-le-à « Le président égyptien va présenter au président des Etats-Unis le plan de paix suivant » La condition est maintenant connue, suivent les conséquences envisagées. La première conséquence du plan serait la restructuration des services de sécurité. Elle est présenté au futur, comme si le plan était déjà une réalité. C’est peut-être une expression d’optimisme, il se peut que ce premier pas est plus probable que les étapes suivantes. E13. PAN-eko segurtasun ANP-de sécurité zerbitzu-ak service-les erreforma politiko-a-k egin eta réforme politique-les faire et berregituratuko dira, seront.restructurés boz-ak vote-les 2002-a-ren 2002-le-de amaiera-n. fin-à « Les services de sécurité de l’Autorité Palestinienne seront restructurés, faire des réformes politiques et des élections fin 2002. » Les prochains pas n’existent que dans l’imagination, l’auteur devient prudent en choisissant le conditionnel. Comme il s’agit de conséquences prévues, et non pas seulement éventuelles, c’est le conditionnel (litzateke, lituzke, lirateke) qu’il emploie. E14. Ondoren, estatu ensuite état 2003-ko 2003-de palestinarr-a sortuko litzateke palestinien-le serait.crée hasiera-n, début-à eta et PAN-ek Oslo-ko ANP Oslo-de akordio-etan aurreikusten zire-n lurr-ak accord-dans.les prévu étaient-qui terre-les izango lituzke. aurait « Ensuite, un état palestinien serait crée début 2003, et l’Autorité Palestinienne aurait les terres prévues dans les accords d’Oslo. » E15. Estatu palestinarr-a NBE-n état palestinien-le ONU-à onartuko litzateke. serait.admis « L’état palestinien serait admis à l’ONU. » E16. Israel Israël 1967-an okupatutako lurralde-etatik erabat erretiratze-ko 1967-en occupés territoire-des totalement retirer-pour negoziazio-a-k hasiko lirateke. négotiation-les commenceraient « Des négotiations commenceraient pour que Israël se retire complètement des territoires occupés en 1967. » 4. Conclusion On voit que le conditionnel simple en basque, à la différence du français, est resté proche de sa fonction de base, à savoir l’expression d’une apodose irréelle. A la différence du conditionnel du potentiel, on pourrait parler d’un ‘épistémique objectif’. Il y a toujours une part de croyance, d’incertitude, mais le locuteur reste neutre. Il n’y a pas de « peut-être », mais plutôt un « si tout se passe comme prévu ». Cette différence est visible dans E17. E17. BAS Agintari autorité Gaza Gaza eta et militar militaire israeldarr-ek israélien-les aitortu avoué dute-n-ez, ils.l’ont-ce.que-selon inbaditze-ko operazio-a korapilotsua litzateke, envahir-pour opération-la compliqué serait hutsune oso handia eragin lezake soldadu-en vide très grand causer elle.le.pourrait soldat-des artean. entre « Selon ce qu’ont avoué les autorités militaires israéliennes, l’opération d’envahir le Gaza serait compliquée, et pourrait causer de grandes pertes parmi les soldats. » (Euskaldunon Egunkaria, 24/09/2002) Le scénario virtuel est l’invasion de Gaza. Si l’armée israélienne envahissait le Gaza, il est presque évident que ce serait compliqué, les autorités militaires israéliennes n’ont pas de doutes sur cette conséquence. Les pertes parmi les soldats par contre sont moins évidentes, ce n’est qu’une probabilité. La relation entre les structures mentionnées et leurs fonctions dans le cadre de la modalité épistémique est résumée dans T2. T2. Temps-modes et modalités épistémiques conséquence certaine présent, futur scénario réel (du) conditionnel simple scénario virtuel, (luke) hypothétique conséquence incertaine présent potentiel (dezake) conditionnel potentiel (lezake) Bibliographie Allières, Jacques 1979, Manuel Pratique de Basque. Paris: Picard. Gresset, Stéphane 2001, « MIGHT/COULD et le possible épistémique ? Ou l’interchangeabilité à l’épreuve du texte ». www.univpau.fr/ANGLAIS/alaes/modaux02/gresset.pdf Hualde, José Ignacio & Urbina, Jon Ortiz de (eds.) 2003, A Grammar of Basque. Berlin/New York : Mouton de Gruyter. King, Alan R. 1994, The Basque language. A practical introduction. Reno: University of Nevada Press. King, Alan R. & Elordi, Begotxu Olaizola 1996, Colloquial Basque. A Complete Language Course. London; New York: Routledge. Kleiber, Georges 1981, "L’emploi "sporadique" du verbe pouvoir en français". David & Kleiber (eds.), La notion sémantico-logique de modalité. Paris: Klincksieck; 183-201. 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