ASSOCIATION MARCEL HICTER
POUR LA DÉMOCRATIE CULTURELLE - FMH
ANALYSE D’UNE FORMATION CULTURELLE ENGAGÉE
6/6 PROCESSUS DE FORMATION ET MÉTHODOLOGIQUE
Par Milena Dragicevic-Sesic
JUILLET 2012
ANALYSE D’UNE FORMATION CULTURELLE ENGAGÉE
Par Milena Dragicevic-Sesic,
6/6 PROCESSUS DE FORMATION ET MÉ-
intervenante dans le cadre du Diplôme européen
THODOLOGIE
l
e programme ITTACA a plusieurs dimensions/niveaux :
- développement du cadre
- projet éducationnel pilote
- projet culturel européen
Nous ne traiterons ici que du développement du cadre en
nous basant sur les expériences d’ITTACA en tant que projet
éducationnel pilote : ITTACA en tant que projet culturel sera
abordé ailleurs, p. ex. dans le catalogue, l’exposition, etc.
Le projet éducationnel pilote d’ITTACA était basé sur les
méthodes d’éducation active, comme c’est la norme dans
les processus de formation continue. Lors de la conceptualisation de la pédagogie du programme, plusieurs méthodes
de formation ont été initialement mises en avant, laissant
l’espace pour que d’autres méthodes “apparaissent” et
prouvent leur intérêt au cours du processus éducationnel.
capable de mobiliser les gens. Le critère habituel : l’expression du projet sous forme de produit1 a été remplacée par la
nécessité de l’exprimer sous forme de processus.
Il y avait quatre axes pédagogiques dans le programme ITTACA : le projet, les séminaires (séances en résidence avec
des conférences, des interactions au sein du groupe et un
processus d’analyse critique), un site Internet interactif et
des pratiques de formation individuelles (développement
du projet et tâches individuelles).
Mais la formation des artistes basée sur un projet a ses limites (car très individualisé). Pour rendre ce type d’apprentissage cohérent et systématique, le processus de formation
d’ITTACA était complété par d’autres approches sous forme
de séminaires. Chaque séminaire devait représenter une
plateforme où les membres du groupe s’entraîneraient, se
La méthode principale était la formation en rapport avec
le projet : la sélection des candidats ne se faisait pas tant
sur le mérite artistique que sur le projet qu’ils proposaient.
Naturellement, il fallait que le projet présente la possibilité
d’une formation rapide : le contexte social élargi (groupes
socieux adéquats, environnement urbain), l’importance critique pour le débat philosophique/économique/politique
en Europe et dans le monde, et, bien sûr, une idée artistique
ou culturelle/intellectuelle qui semblait provocatrice ou
soutiendraient et serviraient de tuteurs les uns aux autres.
Cette formation entre collègues se fonde sur des interrogations, des débats, des analyses et des échanges. Pour
ce type d’enseignement, la sélection des participants et la
définition des critères sont des éléments fondamentaux. La
meilleure solution est de choisir un groupe de personnes
entre lesquelles les interactions ne sont pas seulement possibles mais activement recherchées, un groupe qui partage
les mêmes valeurs et styles de travail. Une deuxième solution est de choisir des personnes diverses et complémen-
taires, pour qui travailler ensemble représente un défi. Une
sélection aléatoire des participants dans un programme de
la sorte peut en menacer le développement ou requérir une
approche hautement individualisée envers chaque participant, limitant les possibilités d’un travail de groupe.
La formation assistée comprend des explications et de la
provocaiton, au moyen de différents outils d’apprentissage
(ateliers), et le besoin d’observation active et d’activité dans
des contextes variés et inhabituels. Le fait de placer des artistes et des professionnels de la culture en dehors de leur
environnement culturel habituel, sur les franges du contexte
européen ou dans des situations inattendues, les force à
penser autrement, et la situation de séminaire (le re-groupement d’individus sélectionnés autour d’un programme) y
prépare. Par conséquent, les interactions et les expériences
en matière d’enseignement au cours des séminaires doivent
être multiples et différentes à chaque séance en fonction du
contexte (culturel, urbain, social et politique).
Dans le cadre du séminaire, une question est élémentaire
sur le plan pédagogique : l’ouverture face aux différences
dans un contexte européen et global, la capacité à apprendre à partir de la diversité et des différences. Les défis
culturels contemporains ne peuvent pas être perçus selon
une perspective locale. Bien que le programme se concentrait sur des actions pouvant de façon réaliste être appliquées au niveau local, ses composantes essayaient d’ouvrir
d’autres horizons. Ceci peut paraître contradictoire, mais
en fait ça ne l’est pas. Pour les artistes engagés, le slogan
écologique “Pensez globalement, agissez localement” n’est
pas approprié. Leur slogan serait plutot : “Prenez connaissance et comprenez les défis globaux, soyez capables d’agir
localement de façon significative, parfois à contre-courant
des changements globaux.” Cette ouverture doit être obtenue non seulement par le choix des participants (diversité),
des intervenants (de pays, profils et idéologies différents)
et des lieux d’accueil pour les séminaires, mais également
par le contenu du projet, qui devrait, même s’il reste très
local dans sa réalisation – être prêt à évoluer et à changer
en fonction des idées et des résultats issus des différents
séminaires2.
Le troisième cadre – les pratiques d’enseignement individuel – requiert de la différenciation et une conception
individualisée des méthodes d’enseignement pour chaque
participant au programme. Apprendre en recherchant, apprendre en lisant ou apprendre en “voyageant” devrait procurer la distance nécessaire de la formation en rapport avec
le projet selon lequel toutes ces formes d’apprentissage
peuvent être présentes mais sont trop intrinsèquement
liées au processus du projet ou négligées lorsque le temps
ou d’autres impératifs de gestion prennent le dessus. Définir des méthodes de formation individuelles (et des contenus) qui soient adéquats paraît crucial quand il s’agit de
formation professionnelle continue des artistes engagés et
des professionnels de la culture – beaucoup plus que pour
les éducateurs, les avocats ou les ingénieurs, non seulement
parce qu’un artiste est un “être sensible”, mais parce que sa
façon de travailler, en dehors des institutions et dans différents contextes sociaux et culturels, exige un savoir plus
spécifique que ce qui est nécessaire au sein des “cultures
de l’entreprise” (principalement des outils et un savoir-faire
pour être un professionnel compétent).
C’est peut-être la raison pour laquelle des cours sous forme
de stages, bien que populaires dans la formation continue
des professionnels, ne sont pas développés pour les artistes
et les professionnels de la culture travaillant sur des projets
artistiques/culturels. De tels cours devraient être hautement individualisés et spécialisés et, dans ce cas, leur coût
en rendrait le financement impossible.
Dans le cadre d’ITTACA, la formation individuelle la plus évidente était le voyage. Non seulement la plupart des projets
contenaient une dimension liée à l’idée de voyage (Kate
Rich, Vahidai Ramujkic) ou du voyage/déplacement dans
une ville (Christian Nold, Agenzia-2) - , mais ils ont aussi
montré que le voyage est important tant globalement que
localement (car ils parlent de la circulation des biens et des
personnes, des obstacles rencontrés et des émotions liés à
la notion de voyage).
Chaque projet nécessitait un arrière-plan théorique différent (psychologie des émotions, géographie économique,
sociologie, études en communication, études sur la sécurité, urbanisme), différentes méthodes de réalisation (en raison de la nature si différente des divers projets – du projet
individuel ayant pour ambition de créer des réseaux sociaux
par le biais du voyage, au projet impliquant la participation
d’une communauté à Turien p. ex. – il était impossible de regrouper les projets ou les artistes d’après un dénominateur
commun - , et différents types de présentation de “produits”
(Internet, produits, livres, conférences, textes, etc.).
Cela signifie que ce genre de cadre éducationnel exige un
coaching sensible, capable de comprendre les différentes
disciplines et de s’adapter aux différents besoins, en mettant les participants en relation avec des institutions et des
personnes potentiellement intéressantes.
Le quatrième cadre : le site Internet en tant qu’outil de dialogue et de formation a été conçu comme méthode d’apprentissage entre collègues et comme forme de coaching.
Trois possibilités ont été exploitées dans le programme et
au-delà:
a) site Internet interactif (difficile d’utilisation)
b) groupe de dialogue
c) blog
Pour différentes raisons, il semblerait que le groupe de
dialogue était la forme la plus appropriée pour rassembler
un groupe d’artistes engagés – le site Internet et le blog
demandaient une approche plus pro-active tandis que le
groupe de dialogue permettait une communication plus
libre, facile et sensible à la dynamique de chacun.
Qu’est-ce qui était nécessaire mais faisait défaut dans le processus de formation ?
Journal de formation : un compte-rendu personnel du
processus pourrait être un outil précieux dans le processus
d’apprentissage actif. Cependant, au moyen de films qui
documentent le processus de façon plus subtile, sans nécessairement rationaliser les résultats de la formation, il est
possible de retracer le processus d’apprentissage.
En conclusion : en utilisant le vocabulaire des projets développés dans le cadre d’ITTACA, on pourrait dire que l’apprentissage a commencé par :
une promenade ;
s’est poursuivi par des réunions, des rencontres fortuites
en chemin ;
s’est développé par l’intermédiaire de transferts – stimulants, interrogateurs ;
a généré un “savoir commun” ;
a fini temporairement avec un processus de présentation
(emballage du produit) ;
et a gagné un nouveau “public hybride” (point de départ
du nouveau processus de formation)
QUESTIONS PRINCIPALES
a/ Notion du “projet”
Le caractère inapproprié de la notion de projet (emprunté à
la gestion de projets d’entreprise) dans les processus artistiques, où les sensations et les buts non fixés préalablement
(intuition des résultats possibles) sont plus souhaitables
qu’un “cadre de projet” clairement défini, était évident
même au début du programme ITTACA. Ainsi, pour développer et appliquer une méthodologie de formation en
rapport direct avec un projet, il est nécessaire d’analyser la
notion de projet dans le contexte de l’activisme artistique.
Tant les autorités publiques que le marché exigent que
les projets artistiques/culturels soient présentés dans un
vocabulaire du produit : vision précise/mission/objectifs/
groupes cible/budgets/temps de réalisation. Cette logique
administrative du projet culturel impose des résultats tangibles, des produits et des résultats concrets prévisibles
(que le financement provienne d’un organisme public – de
l’Union européenne, d’un ministère national – ou du mécé-
nat) avec des critères clairs d’évaluation.
Cependant, la logique des projets artistiques, et particulièrement de ceux qui impliquent la participation de la
communauté, tient davantage de la logique du processus
artistique, qui relève plus de la pensée utopique. L’intuition,
les éléments de surprise, l’incertitude du temps nécessaire
à la réalisation, autrement dit, des faits indépendants de la
volonté de l’artiste, sont les caractéristiques principales de
ce type de projets, d’autant plus que les projets artistiques
engagés sont des processus qui se veulent “démocratiques”
et “relationnels” et, par là, doivent être flexibles et adaptables aux circonstances extérieures, aux participants, etc.
Par conséquent, la méthodologie du processus artistique
– en relation avec la communauté – nécessite différentes
“structures” de présentation, différentes modalités et aussi
différentes méthodes pédagogiques et de coaching.
Logique du projet
Logique du processus artistique
Concret, pensée précise
Pensée utopique
Tout est défini à l’avance – Sens de l’objectif – résultat
produit
incertain
L’éthique en tant que justi- Dimension éthique intrinfication
sèque à l’oeuvre d’art
Equipe pédagogique – (sélection)
contrôle et surveillance de
l’évolution
Equipe pédagogique – sélection basée sur l’intuition.
Agit comme soutien des
débats et aide au développement
Evaluation des résultats du Evaluation de la contribuprojet
tion du processus selon
les critères développés au
cours du procsessus de réalisation
Psychologie
individuelle
très importante
Sélection sur la base du cri- Sélection sur la base du
tère de gestion du projet
sujet, de la question traitée
Contrôle
Documentation du processus
Des événements imprévus
peuvent être gérables ) ils
modifient la structure du
projet mais pas le sens
Des événements imprévus
remettent souvent le projet en question – le sens du
projet est modifié
b/ Questions éthiques
Paradoxalement, la popularité parmi les donateurs et les
mécènes de l’”art critique”, de l’art socialement engagé,
etc. soulève la question de l’honnêteté de la décision de
pratiquer ce type d’art. La question de savoir comment
empêcher qu’un “thème” sociopolitique – par exemple la
misère humaine – ne soit utilisé et détourné pour rendre
des artistes d’art contemporain “à la mode” et redynamiser
les conversations dans des cercles d’art blasés et “décadents”, en quête de nouvelles sensations, représente un réel
dilemme d’ordre éthique.
Les thèmes qui dominent dans beaucoup de biennales sont
souvent en rapport avec différents thèmes et contextes
sociopolitiques. Les oeuvres d’art exposées ne prennent
tout leur sens qu’à l’appui d’explications faisant partie intégrale de l’oeuvre d’art en soi. En analysant le “contenu” des
biennales, on se rend compte que le pourcentage d’oeuvres
“concrètes”, provocatrices, et politiques est beaucoup plus
porteur de sens que les oeuvres aux sujets soi-disant “universels”. Ceci dit, cela n’a aucun impact sur les processus,
même sur une prise de conscience réelle, plus permanente,
dans le contexte de la vie de tous les jours. Mais on ne peut
pas négliger le fait que c’est plus la réflexion “d’atelier” que la
réflexion engagée qui n’est pas communiquée en dehors du
monde de l’art. Ceci limite la signification et les influences
de l’art.
Les cinq projets d’ITTACA utilisent un thème réel – qui est
une bonne façon d’accéder au monde de l’art. Mais en
même temps, les tites de leurs projets sont ironiques (commerce sauvage contre commerce équitable; Agenzia contre
institution culturelle, etc.), ou alors il y a la réification, sous
forme d’instructions, d’outils ou d’un manuel, etc., d’une
idée qui n’est habituellement pas abordée dans l’art. Les
titres, comme les projets eux-mêmes, tentent de montrer et
d’interroger le monde contemporain, technocrate et administratif, où l’individu dispose de moins en moins de liberté
dans ses choix.
Mais la question principale est la suivante : est-ce que le
programme a réussi à remettre en question l’éthique et la
base éthique de ses propres projets ? Il semblerait que, en
fin de compte, il appartienne à chaque participant de repenser les questions éthiques et de les conceptualiser dans
son propre travail3.
mémoriser et transmettre une performance, ou même de la
faire acquérir par les musées ? Beaucoup d’artistes ont essayé d’apporter une réponse (les plus connues sont Lia Perjovski, qui est en train de créer un musée de la performance
à Bucarest, et Marina Abramovic, qui tente de conserver la
mémoire des performances en les rejouant elle-même).
Le programme ITTACA comprend cinq projets engagés
d’art conceptuel différents avec cinq thèmes et cinq méthodologies de développement distincts demandant chacun
une élaboration de la politique de présentation (politique
de représentation). Représenter l’oeuvre et son résultat –
l’oeuvre qui est fortement contextualisée en dehors de son
contexte – soulève de nouveau des questions d’ordre logistique mais surtout d’ordre éthique.
Si on tient compte du fait que le partenaire de ce projet est
le Casino Luxembourg, un centre d’arts visuels, ce n’était pas
tellement surprenant que la forme de présentation choisie
soit une exposition accompagnée d’une publication. Mais
les artistes ont surtout défini et exprimé leurs projets sous
la forme très concrète d’INSTRUCTIONS : des plans de villes,
des manuels, des services d’agence, des notices d’instruction pour l’utilisation des produits emballés, etc. Les instructions étaient liées aux questions fondamentales liées à
la vie au sein d’une société et d’une ville : comment virer
de l’argent, comment apprendre une langue, comment se
repérer dans une ville.
Trois domaines principaux ont été couverts : les questions
socioéconomiques (virement d’argent ; commerce sauvage
– importance des réseaux sociaux – secteur IV); les questions sociales (voisinage sans histoire – donnant un sens
aux banlieues et engendrant des “événements” pour la
mémoire collective) et les questions politiques (la région de
Schengen, région de contrôle – technologie).
Il semblerait qu’en fin de compte, la publication et les films
documentaires aient été évalués et choisis comme la meilleure forme possible de présentation pour divers projets
engagés où le processus doit être documenté et représenté.
L’exposition avec présentation des “produits” n’était évidemment pas la forme de présentation la plus appropriée pour
les résultats.
CONCLUSION
Cadre et méthodes du programme pour la formation professionnelle dans le domaine de l’activisme social des artistes.
c/ Présentation de projets–“performances” conceptuels
Le problème méthodologique de présentation de projets de
“performance” conceptuels est un des points qui suscitent
le plus de débats dans les pratiques et les politiques liées à
l’art contemporain. Comment est-ce possible de conserver,
Le principal résultat à long terme d’ITTACA : on a réussi à
mettre sur pied la création d’un programme de formation
(qui devrait être extrêmement spécifique et innovateur)
avec des outils de méthodologie.
Pour le développement professionnel de l’artiste, nous ne
disposons pas d’outils d’une telle complexité en Europe.
Leur développement professionnel continu répond généralement à des besoins spécifiques (pour les initier à de nouvelles technologies, leur donner l’occasion de suivre des
“masters” dans leur spécialité, les munir de connaissances
en termes de “gestion” et d’esprit d’entreprise, allant de la
gestion du projet à la fixation des prix et à l’exportation des
oeuvres d’art).
Le contenu du programme éducationnel doit :
- mettre en évidence le type de connaissance requis dans
le développement professionnel de l’artiste
- mettre en évidence les compétences requises pour permettre aux artistes d’intervenir socialement
- augmenter la conscience des artistes pour l’activisme
social
- élargir les plateformes des artistes engagés locaux
- créer un réseau européen d’art engagé
Cadre du programme de formation
1. La première formation doit avoir plusieurs dimensions :
- échanges mutuels – chacun doit apprendre à
connaître les idées et les techniques des autres
- auto-évaluation de la pratique artistique actuelle
- pensée critique dans l’Europe contemporaine et études
de cas sur l’activisme social
- exposition des idées du projet et débat
2. La formalisation de la phase intermédiaire de formation
est également nécessaire:
- par l’intermédiaire du site Internet – communication entre
collègues
- par la communucation avec l’équipe de conseillers, “tuteurs” spécialisés dans leur discipline, ou de penseurs – selon le type de projets et de candidats sélectionnés
- développement des projets individuels de chaque artiste
participant au programme
3. Deuxième formation :
- approfondissement des principales questions communes
et développement de la compréhension du contexte
4. Travail intermédiaire :
- développement du projet
5. Projet accompli (présentation locale) :
- avec la participation de tous les acteurs du programme
(puisque, dans le cadre de la formation, les projets engagés auprès des communautés doivent être expérimentés et
évalués sur place)
1 Même les donateurs les plus généreux demandent
toujours des résultats concrets, précisés à l’avance.
2 C’est tout à fait à l’opposé de la majorité des cadres
éducationnels non-académiques existants dans ce domaine: voir l’approche d’A. Boal ou E. Barba sur la formation et l’éducation des artistes et des professionnels de
la culture, selon laquelle enseignants et étudiants partagent les mêmes valeurs et intérêts (le théâtre étant la
forme artistique principale).
3 La logique d’ITTACA selon laquelle l’artiste alternatif
traite de sujets en marge de la société et reçoit, pour ce
faire, de vastes sommes d’argent de l’Union européenne
pour travailler sur son projet et s’exprimer dans le cadre
de trois ou quatre séminaires, etc., est contradictio in adjecto.