R. P. G a yra ud , J . C. Treg lia , L. Va llau ri *
Assemblages de céramiques égyptiennes
et témoins de production, datés par
les fouilles d’Istabl Antar, Fustat (IXe–Xe siècles)
Mots clés : Egypte abbasside, dépotoirs, production, consommation.
**Résumé : Le matériel présenté provient de plusieurs fosses
dépotoirs découvertes lors des fouilles du plateau d’Istabl’Antar.
Ces assemblages d’époque abbasside associent à des vaisselles
qui s’inscrivent dans la tradition antique, (sigillées d’Assouan,
amphores, vaisselles culinaires en pâte alluviale), un répertoire
glaçuré et émaillé qui témoigne de l’acquisition de nouvelles techniques et d’un savoir-faire d’inspiration orientalisante.
La présence d’un dépotoir de production de petites bouteilles
globulaires, démontre pour la première fois l’existence d’un artisanat potier à l’emplacement de la première capitale, Fustat.
Palabras clave: Egipto abbasí, basureros, producción, consumo.
**** Resumen: El material presentado procede de varios
basureros descubiertos durante la excavación de la mesa de
IstabL’Antar. Estos conjuntos de época abbasí se combinan con
tiestos que siguen la tradición antigua (cerámica sigilada de
Asuán, ánforas, platos culinarios realizados con pastas de barro
La fouille d’Istabl `Antar se poursuit depuis
deux décennies sur un plateau au sud de la ville
du Caire et concerne le quartier méridional de la
première capitale fondée par les Arabes lors de la
conquête de l’Égypte : Fustat1. Cette recherche est
conduite dans le cadre du programme de fouille de
l’Institut français d’Archéologie orientale du Caire
(IFAO), auquel collabore entre autres, le Laboratoire d’Archéologie Médiévale Méditerranéenne
d’Aix-en-Provence.
Les données chronologiques.
La chronologie du site a été établie sur la base
des indications souvent très claires fournies par la
stratigraphie, qui recèle plusieurs scellements, tels le
1. Cf. Gayraud 1986, 1987, 1990, 1995, 1998.
aluvial), un repertorio de vidriados y esmaltados que atestiguan
la adquisición de nuevas técnicas y tecnología llena de influencias orientales. La presencia de un testar para la producción
de pequeñas botellas globulares denota por la primera vez la
industria de cerámica local en el lugar de la primera capital
en Fustat.
Key words: Abbasid Egypt, waste dump, production, consumption.
*Abstract: The material presented comes from several waste
pits discovered during the excavation of the Istabl’Antar plateau. These assemblages from the Abbasid age are combined
with crockery following the ancient tradition (sigillated pottery from Assouan, amphorae, culinary dishes made with alluvial clay paste), a glazed, enamelled repertoire bearing witness
to the acquisition of new techniques and know-how full of
eastern influences. The presence of a waste dump for the production of small globe-shaped bottles shows for the first time
the existence of a local pottery craft industry on the site of the
first capital Fustat.
niveau d’incendie du milieu du VIIIe siècle présent
partout sur la fouille, ou encore l’aqueduc construit
entre 762 et 769 qui traverse le terrain en diagonale. A cela s’ajoutent d’autres indices tels les ostraca
en langue arabe, les monnaies et surtout les poids et
timbres de verre qui donnent des jalons de chronologie absolue. Ce que nous savons par ailleurs des
céramiques ou du verre –étudié par Danièle Foyconfirme cette chronologie. Enfin, chaque fois que
cela a été possible, des « faits » archéologiques ont
été mis en corrélation avec des événements historiques relatés par les sources. Les grandes phases
chronologiques du site sont présentées ici en faisant
état de l’évolution des céramiques.
- c. 641 : fondation de la ville de Fustat et de
la mosquée qui portera le nom du conquérant de
l’Égypte, Amr ibn al-`Âs. Lorsque les fouilles ont
* Jean-Christophe Tréglia
Laboratoire d’Archéologie Médiévale Méditerranéenne
(UMR 6572, CNRS-Université de Provence). Ingénieur d’Etude
treglia@mmsh.univ-aix.fr
Lucy Vallauri
Laboratoire d’Archéologie Médiévale Méditerranéenne
(UMR 6572, CNRS-Université de Provence). Ingénieur de Recherche
vallauri@mmsh.univ-aix.fr
Actas del VIII Congreso Internacional de Cerámica Medieval. Ciudad Real ( 2009 ) TOMO I / 171-192
171
commencé en mars 1985, le contexte archéologique a immédiatement fourni des données céramologiques nouvelles. L’idée d’implanter cette
fouille en ce lieu où nous supposions que s’étaient
trouvés les quartiers méridionaux de la ville, était
un peu un pari. Il s’agissait de mettre au jour les
niveaux relatifs à la fondation de la ville (c. 641)
lesquels n’avaient pas été atteints lors des fouilles
précédentes pratiquées dans le secteur central de
Fustat2. De ce fait, le matériel trouvé dans ces niveaux du milieu du VIIe siècle, et même celui de
la première moitié du siècle suivant, était encore
qualifié de « copte ». La fouille a donc apporté
ici des éléments nouveaux permettant de redater
l’ensemble de ces céramiques –y compris les sigillées locales et les amphores LRA 5-6 et LRA
7. Les indications chronologiques étaient claires et
indiscutables : les toutes premières couches contenaient également des ostraca arabes et un fragment
de stuc signé par un décorateur arabe et musulman (`Abd al-Rahmân, c. 650), ainsi que de nombreuses monnaies arabes, byzantines et sans doute
arabisées (imitation et sur-frappe). Ces premiers
éléments ont permis d’ouvrir vers les premiers
siècles de l’Islam égyptien la chronologie de nombreuses céramiques et de montrer que la conquête
arabe n’a pas été une rupture sur ce plan, ce dont
on pouvait se douter.
- 750 : niveau d’incendie reconnu sur la totalité
de la fouille et qui correspond à celui allumé par
le dernier calife omeyyade Marwân II en fuite à la
fin du mois de juillet 750. C’est alors que disparaît l’habitat dans toute cette zone, à l’exception
du secteur N-E de la fouille. Ce niveau d’incendie
même s’il n’avait pu être daté aurait eu une importance particulière car il scelle sur toute la surface
de la fouille (près de deux hectares) les couches sur
lesquelles il repose. On peut donc séparer le matériel céramique de part et d’autre de cette ligne
chronologique. Mais il n’est pas qu’une séparation,
et parce qu’il est présent sur toute la fouille, il est
aussi un lien entre des couches de compositions
très différentes et fort éloignées les unes des autres,
dont il met en évidence l’identité chronologique.
De nombreux éléments ont permis de cerner la
date de ce niveau d’incendie. Dans les couches
le précédant, se trouvent des monnaies de bron2. Voir les travaux de A. Bahgat (Bahgat, Gabriel 1921),
`Abd al-Tawwâb, G. Scanlon ou encore M. Kawatoko.
172
ze (fels) issues de la réforme monétaire du calife
omeyyade `Abd al-Malik (post 693) et qui portent
comme seul décor le credo musulman (shahâda). A
ceci viennent s’ajouter un nombre conséquent de
timbres et de poids de verre au nom de `Ubayd Allah ibn al-Habhâb (724-734) ou de son fils al-Qâsim (734-742), tout deux intendants des finances.
Au-dessus du niveau d’incendie ont été recueillis
un timbre de verre au nom du calife abbasside alMansûr (754-775) ainsi que d’autres fels dont les
inscriptions présentent une graphie encore identique à celle de l’époque omeyyade –elle changera
complètement vers 780. Si l’on ajoute la toponymie ancienne (Istabl dans Le livre des Patriarches)
du lieu ainsi que sa topographie, la fouille se situe
bien dans les quartiers méridionaux de Fustat, sur
les hauteurs qui dominent la ville, que le dernier
calife omeyyade Marwân II voulut embraser pour
châtier son opposition politique, dans les derniers
jours de juillet 750.
- courant IXe s. : la nécropole tombe à l’abandon sans subir alors de destructions décelables dans
la fouille. Des artisans et des chiffonniers s’installent
dans cet espace vacant. Les restes d’un four ayant
produit des petites bouteilles a été mis au jour. En
ce qui concerne l’évolution des céramiques, le début du IXe siècle marque un profond changement :
l’apparition de la glaçure. Ce que nous savons de la
fin du VIIIe siècle ne nous permet de dire que cette
céramique n’existe pas encore, et le fait que nous
n’en ayons pas recueilli dans ces niveaux difficilement identifiables n’exclue pas qu’elle puisse déjà
exister. Là encore, c’est le niveau d’incendie qui fait
foi : aucune glaçure avant 750. Un point important
est à souligner : ces premières glaçures apparaissent
sur des céramiques qui sont certaines sigillées fabriquées avec de l’argile kaolinitique d’Assouan. Ce
qui n’implique pas pour autant qu’elles soient faites
en Nubie –au contraire : les plus grosses quantités
de ces céramiques ayant été trouvées à Alexandrie
et à Fustat. Cela pose plusieurs questions, entre
autres : un transfert de savoir-faire (d’Iraq ?), le rôle
du potier par rapport à l’intervention d’un décorateur, qui possède sans doute la technique de la
glaçure, la localisation des ateliers, l’évidence sans
doute trompeuse de l’origine géographique de
l’argile, enfin l’adaptation rapide de certains ateliers
à une technique nouvelle mais pourtant maîtrisée
(voir la variété des couvertes : glaçure plombifère,
émail stannifère et glaçure à l’antimoine).
R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
- c. 870-880 : l’aqueduc abbasside est modifié
à son extrémité : il n’alimente plus la citerne et la
construction d’une nouvelle branche accolée au
mur initial indique que son eau est détournée vers
un point plus oriental, sans doute l’aqueduc que venait alors de construire le gouverneur Ibn Tûlûn et
qui alimentait son complexe princier dont il ne reste
aujourd’hui que la célèbre mosquée. Cette période
montre un nouveau changement dans le domaine
céramique. On assiste à un abandon des premières
glaçures et de la tradition des sigillées dans les formes notamment, au profit de nouvelles formules qui
révèlent sans conteste les influences directes de la
Chine des T’ang. Les profils, parois tronconiques et
pieds cylindriques hauts, et les décors, emploi des «
trois couleurs » (sançay) ou de l’émail blanc suggérant la porcelaine, montrent bien d’où viennent les
modèles. C’est également à partir des niveaux du
dernier tiers du IXe siècle qu’ont été recueillis des
tessons irakiens décorés au lustre métallique, dits «
de Sâmarrâ » (en fait plutôt de Basra).
- c. 973 : L’Égypte a été conquise par les Fatimides en 969, mais le calife chiite al-Mu`izz et
sa famille n’arrivent dans leur nouvelle capitale, Le
Caire, qu’en juillet 973, transportant dans des cercueils l’ensemble des défunts de leur famille. Les
mausolées abbassides vont être restaurés et certains
agrandis, et les restes de leurs occupants déposés
dans une vaste fosse. Cette tâche va être confiée à
Taghrîd, mère du futur calife al-`Azîz. Une pierre
de fondation a été trouvée in situ à la fin des années 1920 et corrobore cette réoccupation d’une
nécropole.
- c. 1070 : au cours d’une longue période de
troubles sociaux et politiques où les épidémies font
des ravages, l’autorité du calife al-Mustansir est réduite à néant. C’est durant cette période que les
quartiers résidentiels au sud de la ville ont été abandonnés par leurs habitants, et qu’ils ont été livrés
au pillage dans le but de fournir des matériaux aux
personnes construisant dans Le Caire, désormais
ville accessible à tous.
- c. 1095 : un 5e aqueduc mis au jour par la
fouille a permis de dater une dernière phase d’habitat un peu particulière, puisqu’il s’agit d’une sorte
de centre religieux, une “zawiyya” fondée autour
d’un ermite, le cheikh al-Atfîhî. C’est le vizir alAfdal qui fait construire pour son guide spirituel
ce dernier aqueduc à son retour d’une campagne
à Alexandrie.
- XIIe s. : une nouvelle fois des artisans dont
des potiers et des chiffonniers s’installent sur le plateau vide de toute autre occupation importante, du
moins dans cette zone. Si la fouille n’a pu atteindre l’aire de leurs ateliers, elle a du moins permis
de recueillir une grande quantité d’indices : barres
d’enfournement, tripodes, déchets de cuisson, produits semi-finis tels les biscuits engobés et moutons
de coupes incisées sous glaçure.
- c. XIVe s. : quelques poches, fonds de fosse résiduels, indiquent l’existence ponctuelle de dépotoirs
qui ont pu être enlevés dans les années 1940 par les
ramasseurs d’engrais azoté formés par les couches
organiques décomposées. Des “fonds de cabanes”
attestant l’existence d’un “habitat informel”. C’est
à ce type d’habitat misérable qu’il faut rattacher le
niveau d’occupation dégagé à mi-hauteur du comblement de la citerne de l’aqueduc abbasside.
L’étude céramologique.
Tous ces niveaux bien caractérisés, ainsi que les
couches qui les composent, ont fourni un matériel
de fouille abondant et très diversifié du fait de la
bonne conservation des éléments organiques dans
ce milieu aride et stable depuis des siècles. La céramique est l’un des principaux matériels de fouille,
ne serait-ce que par la masse qu’elle représente. La
situation des excavations dans la capitale d’une des
plus importantes provinces du monde musulman,
quand elle n’a pas été capitale d’un vaste empire
comme sous les Fatimides, permet de penser que
les céramiques étudiées ont valeur de modèle pour
l’Égypte. Toutes les productions égyptiennes qui
ont eu une quelconque importance et qui ont été
susceptibles d’être commercialisées et donc exportées, sont présentes à Fustat. Il y a là une sorte de
“centralisme” qui aidera beaucoup à l’établissement
d’une typologie générale.
Le travail entrepris sur le matériel céramique
issu d’Istabl Antar, a bénéficié d’un premier tri et
d’une classification par pâte, revêtement et formes,
enregistrés par R.-P. Gayraud lors des campagnes
de fouilles. Une première approche a été réalisée
dans le cadre d’une thèse et concernait les niveaux
des sondages pratiqués en 1985 et 1986 sous forme
de comptages et pourcentage en nombre de tessons
(VOGT, 1995 et 1997). Par la suite la démarche a
été différente et depuis 6 ans a privilégié des ensembles clos, choisis en fonction de leur position
stratigraphique.
Actas del VIII Congreso Internacional de Cerámica Medieval. Ciudad Real ( 2009 ) TOMO I
173
Dans le but de livrer un large aperçu du matériel recueilli lors de ces fouilles et de formuler les
problématiques qui s’y rattachent, notre sélection
porte sur quelques exemples qui ponctuent l’ensemble de la chronologie exposée : céramiques de
production d’un dépotoir de four et assemblages
recueillis dans des fosses dont le remplissage homogène fournit des ensembles clos cohérents.
A ce stade de l’enquête, plus d’un millier de
pièces ont été recensées et classées par assemblages au sein d’une première sélection qui associent
différentes catégories de céramiques en usage entre
l’époque omeyyade et le début de l’époque fatimide.
Il convient de souligner que, pour ces périodes,
la caractérisation des pâtes demeure un exercice difficile en l’absence de fouille d’ateliers, à l’exception
de la découverte en 1913 de fours du XIVe s. autour
de la mosquée Abul-Su’ud (BAHGAT & MASSOUL, 1930: 24-31) et de données archéométriques
contrairement aux époques précédentes (HAYES,
1972 ; RODZIEWICZ, 1976 ; RODZIEWICZ
& RAWSKA-RODZIEWICZ, 2005 ; EGLOFF,
1977 ; BALLET & PICON, 1987 ; BALLET &
MAHMOUD, 1987 ; EMPEREUR & PICON,
1989 et 1992 ; BALLET et alii, 1991 ; BALLET &
VICHY, 1992 ; LECUYOT & PIERRAT, 1992 ;
PIERRAT, 1996 ; GEMPELER, 1992 ; BAILEY,
1996 ; BALLET, 1997). De fait notre classification,
établie à partir d’observations visuelles et des définitions proposées par P. Ballet et M. Picon, permet
de distinguer trois tendances de pâtes : l’argile alluviale élaborée à partir des limons du Nil, l’argile
rose et fine kaolinitique de la région d’Assouan,
enfin les argiles calcaires affleurant sur les rives du
lac Mariout, l’oasis de Dakhla et au Caire même.
Chacun de ces groupes semble se décliner, suivant la destination fonctionnelle des poteries en
une large variété de productions, par de probables
mélanges de préparation dont on pressent l’existence. Cette tradition technique attestée en 1930
est encore observée de nos jours chez les derniers
potiers de Fustat3.
On observe par exemple dans le cas des vases de
stockage et des grands bassins de préparation l’em3. Bahgat, Massoul 1930, 16-17 : voir les formules fournies par un
céramiste indigène du Vieux-Caire : Pâte à gargoulettes, mélange d’argile
de Tabbin (Guizeh) soit 80, du limon du Nil, 30 et argile calcaire du
Mukattam, 10 (Le Caire). Pâte pour vernis plombeux servant à la
fabrication des ustensiles de cuisine : mélange d’argile d’Aswan, 40, de
Tabbin, 40, sable, 30, limon du Nil, 30 (voir aussi Golvin et al. 1982).
174
ploi d’une argile alluviale à dégraissant végétal, mais
aussi pour la confection des ustensiles culinaires, le
recours à des argiles beaucoup plus fines, micacées.
Les pâtes calcaires, plus ou moins sableuses paraissent dévolues à la fabrication de gargoulettes ainsi
qu’aux vaisselles de table avec ou sans revêtement.
Les marnes épurées de couleur beige/verdâtre qui
permettent d’obtenir des parois de type « coquille
d’œuf », sont semble-t-il réservées aux vases à eau,
avec ou sans filtre. Mais la quasi absence d’analyses
géochimiques ou pétrographiques se fait cruellement ressentir pour ces périodes islamiques. Il faut
noter toutefois que quelques échantillons ont été
analysés sur diverses catégories de matériel égyptien provenant des fouilles anciennes de Fustat ou
de Tebtynis conservé en Italie et dans divers musées
européens (ARIAS, BERTI & LIVERANI, 1974
), des fouilles récentes de Fustat (KEALL & MASON, 1990) ainsi que des séries effectuées sur les
« bacini » importés d’Egypte en Italie (BERTI &
MANNONI, 1998: 309-311 ; BLAKE et alii, 1989:
242-268). Au vu de la complexité mise en lumière
par l’existence de dégraissants ajoutés, de l’épuration de certaines pâtes et des mélanges constatés de
terres, en particulier pour les céramiques glaçurées,
on a préféré s’en tenir à évoquer des familles de
pâte soit kaolinitique, soit alluviale ou calcaire.
Il en est de même pour les revêtements transparents à base de plomb (SCANLON, 1998: 23 note
14), jaune citron, vert fluorescent (à l’antimoine ?),
ou blanc opacifiés à l’étain, pour les glaçures dites plombo-alcalines ou encore les engobes et les
oxydes colorants (manganèse, cuivre et fer) dont
la composition exacte n’a pas encore fait l’objet
d’analyses de laboratoire. Au sein de cette grande
diversité de productions indigènes, les rares céramiques d’importation (porcelaine de Chine ou les
lustres métalliques mésopotamiens), ont été identifiées séparément et sont des précieux jalons pour
établir une typo chronologie des céramiques égyptiennes de ces périodes.
Le dépotoir du four.
Ce lambeau de four dont ne subsiste qu’une
partie du fond du foyer, a été mis au jour dans le
secteur nord lors du dégagement du mausolée B9.
Lors de la fouille, un comptage a été entrepris sur
les rebuts mêmes, les moutons et les céramiques associées dans les niveaux environnants. Sur un total
de 2721 tessons, la production du four, composée
R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
Fig. 1
Actas del VIII Congreso Internacional de Cerámica Medieval. Ciudad Real ( 2009 ) TOMO I
175
Fig. 2
176
R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
exclusivement de bouteilles représente 53% soit
1447 tessons (fig. 1 ; fig. 2 n° 1). Ces petits conteneurs dont la trace a été suivie depuis le début de
la fouille, semblent être les prototypes, au IXe s.,
des vases dits “sphéro-coniques”, dont l’usage paraît
couvrir une grande partie de l’aire culturelle arabomusulmane. Très fréquents au Proche-Orient, ces
récipients sont également attestés en Ifriqiya à Raqqada (GRAGUEB, 2006), à Tahert, (MOKRANI,
1997: 279 fig. 6, 282 fig. 34 et 38, 283 fig. 58) au
IXe s. Un exemplaire probablement importé d’Ifriqiya a été découvert dans le Sud de la France sur
le site de Ruscino (MARICHAL, 1995: 24 fig. 13)
où fut également récemment découvert un lot de
sceaux de correspondance en plomb en caractères
coufiques (MARICHAL & SÉNAC, 2005). D’une
façon singulière ces vases paraissent en revanche
absents du répertoire typologique des céramiques
d’al-Andalus (ROSSELLÓ, 1991).
Tous les individus comptabilisés sont brisés et
présentent des cassures vives. Certains, déformés
et fissurés correspondent incontestablement à des
déchets de cuisson (fig. 2 n° 2). Ces récipients
globulaires à paroi épaisse, qui ont suscité une bibliographie foisonnante4 et pour lesquels diverses
fonctions ont été évoquées (feu grégeois5, lampe,
éolipile, flacon à mercure, bouteille de bière...), forment une série homogène et offrent une capacité
moyenne de 38 cl. Le col présente presque toujours
un léger renflement et leur base est marquée par un
anneau étroit peu prononcé qui les distingue des
types à base pointue que l’on rencontre en Egypte
durant les périodes ayyoubide et mamelouke. On
constate la présence marginale de types carénés au
niveau de l’épaule (fig. 1 n° 8 et 17) et d’exemplaires de plus grande dimension (fig. 1 n° 28-29).
La pâte, fine, dure et non grésée pourrait avoir été
élaborée à partir de mélanges d’argiles. Contrairement aux types égyptiens plus tardifs, ces vases sont
dépourvus de décor.
La datation de ces rebuts d’atelier repose sur
l’association, dans le dépotoir, d’un bol en pâte
kaolinitique d’Assouan peinte (KUBIAK, 19901991: 82) (fig. 2 n° 4), d’une coupelle à glaçure
monochrome verte (fig. 2 n° 5), d’un fond et d’un
4. Cf. les synthèses bibliographiques dans François 1999, 31-33 et
Gragueb-Chatti 2006, fig. 37.
5. Notons que les centaines de grenades en terre du navire génois de la
Lomellina, coulé en 1516 dans la rade de Villefranche (France), plaident
en faveur d’une utilisation de ces petits récipients comme armes
incendiaires (Thirion 1987, 9-11 Pl. 1-5).
bord de plat glaçurés en pâte kaolinitique (fig. 2 n°
6-7). Le fond de plat porte un décor constitué de
taches vertes et de rinceaux bruns cloisonnés par
des bandes blanches opaques, épaisses et rugueuses
qui évoquent un émail mal cuit ou un engobe. Ce
type est signalé à Alexandrie par M. Rodziewicz
(1978 et 1983). La même association de vaisselles
fines est représentée dans la fosse 66 aux côtés de
fragments de bouteilles globulaires. On note également la présence d’un fragment de coupe en sigillée
d’Assouan décoré de chevrons estampés. Le lot est
complété par une variante tardive d’amphore bag
shape et par de quelques ustensiles culinaires, tous
en pâte alluviale (fig.2 n° 9-12) où l’on distingue la
présence d’une variante tardive de casserole à bord
coupé caractérisée par des anses atrophiées (fig. 2
n° 12). On note également deux coupelles en pâte
alluviale (fig. 2 n° 13-14).
Cet assemblage propose de situer la formation
de ce dépotoir de production vers la fin du IXe
s. Il constitue le premier témoignage certain, pour
l’époque abbasside, de l’existence d’une activité
potière sur le site même d’Istabl Antar. D’autres
rebuts de cuisson (FFS ware6, pseudo-céladon,) témoignent, pour des périodes plus récentes, de la
permanence de cet artisanat à l’emplacement de
l’ancien cimetière dynastique fatimide.
Les fosses.
Quatre fosses ont été retenues à titre d’exemples
pour cette présentation et concernent une période
charnière qu’il conviendrait de situer entre le dernier tiers du IXe et la première moitié du Xe s. Les
trois premières F78, F65, F66 se situent dans l’angle
sud du mausolée B7 fondé entre 750 et 765. Leur
remplissage fournit une chronologie qui renvoie au
IXe s. et pour les fosses 78 et 66 des éléments indiquent clairement le dernier tiers du IXe s. Les trois
comblements montrent cependant des faciès différents résultant soit d’un faible nombre d’individus
soit d’une occupation particulière.
Dans la fosse 78 qui regroupe 59 Nombre Minimum d’Individus, les céramiques en argile kaolinitique d’Assouan font part égale avec celles façonnées en argile calcaire et avec celles en argile
alluviale. Les formes des sigillées tardives et les techniques héritées de la période byzantine des ateliers
6. Fatimid Fustat Sgraffito selon l’appellation proposée par G. Scanlon
pour cette production à décor incisée sous glaçure en pâte siliceuse.
Actas del VIII Congreso Internacional de Cerámica Medieval. Ciudad Real ( 2009 ) TOMO I
177
Fig. 3
178
R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
Fig. 4
Actas del VIII Congreso Internacional de Cerámica Medieval. Ciudad Real ( 2009 ) TOMO I
179
de Haute-Egypte (groupe O) perdurent avec pour
seul revêtement un engobe rouge fin et très couvrant. Un gros bol est peint en rouge et noir selon
la même tradition mais avec un profil différent (fig.
3 n° 3) (PIERRAT, 1991: 190a-c ; KAWATOKO,
1992: 241, 283 ; MARCHAND, 2000: 273-274).
Les formes engobées regroupent des coupes et
coupelles finement tournées et carénées ainsi qu’un
fond ombiliqué de vase (fig. 3 n°1-2). Des coupes
évasées aux profils carénés identiques, recouvertes
de glaçure transparente jaune, sont peintes en vert
et brun de motifs informels parfois sur engobe. Une
coupe à parois concaves est traitée selon le même
principe de bichromie indiquant une production
synchrone (fig. 3 n° 4-5). La glaçure monochrome
verte est également présente sur un bol au profil
nouveau qui annonce des formes de l’époque fatimide (fig. 3 n°6). Identifiées pour la première fois
à Alexandrie, à Kôm El-Dikka (RODIEWICZ,
1978: 338-345 ; 1983), ces premières glaçures monochromes ou peintes sur pâte kaolinitique sont
particulièrement bien reconnues au Caire dans
l’ensemble des fouilles américaines et du Service
des Antiquités Egyptiennes de Fustat au sein des
puisards ou reliquats de couches conservés dans
cette zone basse de la ville (SCANLON, 1998 ;
KAWATOKO, 1992: 355-357). Elles sont aussi
présentes de façon ponctuelle et résiduelle dans
les diverses excavations urbaines et dans les fouilles
récentes de la citadelle et de la muraille ayyoubide
(PRADINES et alii, 2002). Si leur diffusion est attestée au Fayyoum (ROUSSET & MARCHAND,
1999; 2000; 2001), sur le lieu de pèlerinage d’Abu
Mina (ENGEMAN, 1990-1991) et jusqu’au golfe
d’Aqaba, Caesarae (WHITCOMB, 1989), voire
jusqu’à Beyrouth7, le problème de leur lieu de
fabrication reste encore non résolu à ce jour en
l’absence de découverte de four et en raison de
leur faible représentation en Nubie ou en Haute
Egypte (PIERRAT, 1991, 1992 ; JOËL, 1992). A
cette problématique géographique s’ajoute celle
chronologique de leur date d’apparition qu’il
convient de placer selon les observations faites à
partir des stratigraphies d’Istabl Antar après 750,
date de la couche de l’incendie qui ne compte
aucune céramique glaçurée, et le début du IXe s.
(GAYRAUD, 1997 ; 2003 ; 2006: 103-108).
7. Etude en cours de G. Homsky sur le matériel provenant des fouilles
de la Place des Martyrs, Thèse en co-tutelle sous la direction de P. Ballet,
Université de Poitiers et Université Saint-Joseph, Beyrouth.
180
Avec l’emploi de la glaçure plombifère est associée une nouvelle technique de revêtement opacifié à l’étain qui apparaît sur des bords et fonds de
coupes tronconiques évasées reposant sur un pied
annulaire, dont la forme est de tradition orientale
(fig. 3 n°7-8). Les décors de coulures sont peints
en vert turquoise et brun sur l’argile sableuse beige dont il est difficile de préciser la composition,
sans doute calcaire à la base. Qualifiée autrefois de
« Fayyumi Ware », cette appellation impropre ne
repose sur aucune découverte de production dans
cette zone. Ces vaisselles au décor néanmoins stéréotypé sont aussi fréquentes dans les fouilles égyptiennes, au Caire même et à Fustat (KAWATOKO,
1992: 361, 405 ; BERNUS-TAYLOR, 1995: 66,
67, n°9) à Alexandrie, Abu Mina (ENGEMAN,
1990-1991: 67, fig. 4-6). Leur diffusion est attestée
assez largement jusqu’à Beyrouth. On les retrouve
aussi en Italie du Nord, en réemploi comme bacini
à S. Piero a Grado de Pise daté du dernier quart du
Xe s.-début XIe s. et sur la Torre Civica de Pavie
datée du XIe s. (BLAKE & AGUZZI, 1990 ; BERTI, 1998: 308, fig. 12). L’association de céramiques
décorées à glaçure plombifère avec celles sur émail
stannifère est également observée à Tebtynis dans le
Fayyoum dans la stratigraphie de la maison X datée
du IXe - début du Xe s. (ROUSSET & MARCHAND, 2000: 427, fig. 43 n-o, fig. 50).
Au sein de la catégorie en pâte calcaire épaisse
et granuleuse, un ensemble de vases coniques profonds, à fond étroit et large ouverture percée de
deux trous au niveau du col est remarquable (fig.
3 n° 9-10 et fig.10). Cette forme déclinée en plusieurs dimensions semble correspondre à un usage
bien spécifique mais qui demeure inconnu.Tous ces
vases portent un décor tracé en noir sur un engobe
dilué et clair avec des motifs très couvrants, géométriques, floraux et de belles représentations naturalistes tels des oiseaux et un paysage de palmiers.
Cette série récurrente dans plusieurs fosses de la
même période, témoigne d’une tradition indigène
à la fois pour la forme, qui renvoie à un répertoire
propre aux périodes pharaoniques, que pour le décor qui n’est pas sans évoquer les peintures coptes.
Des vases comparables ont déjà été signalés dans les
fouilles de Fustat et datés du IXe-Xe s. (KUBIAK
& SCANLON, 1989: 36, fig. 49).
Les vases à filtres en pâte granuleuse claire ou
rosée ont un profil bien particulier, un fond concave très marqué un col très haut en entonnoir, un
R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
cordon à la jonction du raccord de la panse tournée en deux fois (fig. 3 n°11). Ils sont dépourvus
d’anse et le filtre convexe est simplement percé de
trous ou décoré avec des petits points imprimés à
l’aiguille. Des formes analogues et un filtre à décor
de points disposés en croix ont été répertoriés dans
le comblement des puits datés par G. T. Scanlon
du VIII-IXe s. (SCANLON, 1986: 95 fig. 1-6 et
7d). La tasse tronconique à une anse appartient à la
même production (fig. 3 n° 12).
Quelques vases en pâte beige marneuse très fine,
de type « egg-shell », montrent de nouveaux profils
orientalisant avec un épaulement fortement caréné
qui n’est pas sans évoquer les formes qui se sont
développées en Andalus et au Maghreb, en Ifryquia
(GRAGUEB, 2006: fig. 23, G5, fig. 122, 123, 124,
I). Les anses à poucier simple ou à deux boudins accolés, et les éléments de filtres découpés et ajourés
préfigurent les vases à filtres ouvragés de l’époque
fatimide (SCANLON, 1986: fig. 9 et 178) (fig. 3
n°13-16).
Les vases en pâte alluviale plus grossière, à goulot cylindrique et anses, continuent une tradition
de décor de gros points ocre sur engobe blanc.
Pourtant certains montrent l’adoption de forme à
carène orientalisante (fig. 3 n°17-18).
Les amphores sont illustrées par quatre exemplaires tous différents : un col de Late Roman 7 en
pâte alluviale brune de la Moyenne vallée du Nil
(GAYRAUD, 2003: 558-559), un autre à lèvre biseautée et un col de petite amphore en pâte rouge
alluviale micacée (fig. 4 n°1-2) auxquels s’ajoute
un fond ovoïde en argile rose d’Assouan. La céramique culinaire regroupe une casserole à bord
coupé à laquelle on peut associer un couvercle qui
se rattachent à des productions généralisées dans le
Proche-Orient depuis au moins le Ve s. et dont on
a ici la dernière production égyptienne (fig. 4 n°6
et n°10). Les marmites globulaires à large ouverture en pâte rouge micacée ont des cols courts
ponctués de coulures d’engobe blanc (fig. 4 n° 35). S’y ajoutent des petits modules globulaires aux
parois cannelées, des coupelles à lèvre en gorge, des
couvercles à bord arrondi, des jattes recouvertes
d’engobe (fig. 4 n° 8, 11-14). Un pied annulaire et
haut de brûle encens, dont la paroi extérieure est
8. Cette pratique de recouvrir l’encensoir de chaux sur toutes les parois
est constamment observée dans le matériel d’Istabl-Antar comme celui
de Tebtynis. Un test à l’acide a provoqué l’effervescence de ce carbonate
de calcium.
couverte d’engobe peint en brun, a conservé de la
chaux à l’intérieur et sous le pied (fig. 4 n°9)8. Le
récipient tronconique au profil toujours incomplet
est reconnu dans les typologies de Fustat et de Tebtynis (KAWATOKO, 1992: 251, n°21 ; ROUSSET
& MARCHAND, 2000: 421, fig. 38t). Ce petit
objet à fonction apotropaïque fait partie du répertoire traditionnel en Egypte et demeure toujours
en fonction (HENEIN, 1992: 21 n°26). Un exceptionnel plat à feu muni d’un cordon horizontal et
d’une languette de préhension évoque des formes
réalisées en pierre ollaire (fig. 4 n° 7), tandis qu’un
large bassin à bord épaissi en bandeau et intérieur
lissé renvoie aux formes d’époque omeyyade. Cette
batterie de cuisine est attestée par ailleurs dans les
fouilles de Tebtynis, dans les niveaux de la maison X
datés de la fin du IXe-Xe s. (ROUSSET & MARCHAND, 2001: 449-461).
Si cet ensemble d’Istabl-Antar regroupe essentiellement des productions locales, la présence de
deux fragments de coupe en lustre mésopotamien
corrobore la datation et l’influence orientale dans
le nouveau répertoire des formes et l’emploi de
nouvelles techniques de revêtement.
Un autre exemple d’associations est fourni dans
la fosse 65 qui réunit 15 NMI, dont une coupe
à carène en argile rose brulée (fig. 5 n°2) et des
vases à filtre en pâte calcaire grossière à haut col
en entonnoir et en pâte alluviale rouge engobée
de blanc (fig. 5 n°1 et 3). La pièce complète, sans
anse et à filtre convexe percé de trous a le même
profil que celles de la fosse 78. De plus elle porte
un décor épigraphique en arabe, réglé au niveau de
l’épaulement, peint en rouge qui montre l’intégration d’une nouvelle culture dans les pratiques indigènes. Sur un exemplaire comparable qui provient
d’un puits de Fustat daté de la fin du IXe s. le mot
« jiza » (Giza) a été reconnu (SCANLON, 1986: 56,
145, fig. 177, pl. XXXIIId) ainsi que sur un autre
fragment issu du même site cairote (KAWATOKO,
1992: 251 n°11, 291). Les marmites globulaires et
à col court en pâte rouge micacée ne comportent
pas d’anse et dans un cas un col porte un décor
ponctué à l’engobe blanc (fig. 5 n°4-6). Un petit
pot et une jatte s’ajoutent à ce lot de céramiques
communes (fig. 5 n°7-8).
Dans la fosse 66, soit 70 NMI, les vaisselles culinaires en pâte rouge fine micacée dominent avec
un répertoire qui associe une marmite profonde à
anses horizontales et bord coupé (fig. 6 n°7) à des
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Fig. 5
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R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
Fig. 6
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Fig. 7
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R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
marmites d’un type nouveau à col court et lèvre
biseauté rentrante (fig. 6 n° 8-10). Les languettes de
préhension isolées ou reliées à un cordon horizontal
caractérisent cette production soignée. Le col et la
panse sont ponctués de taches et de grandes spirales
peintes en blanc comme on peut aussi l’observer
dans les fouilles de Fustat sur des exemplaires comparables (KAWATOKO, 1992: 249). Des plats à feu
complètent ce vaisselier (fig. 7 n° 5-6). On retrouve
toujours des coupes en argile d’Assouan engobées,
dont l’une carénée et guillochée (PIERRAT, 1991:
fig. 49a.) et un gros bol (fig. 6 n° 1-2), une coupe
carénée à décor vert et brun sous glaçure et une
autre à glaçure verte toujours en argile rose kaolinitique ainsi qu’une coupe en pâte alluviale à engobe
rouge (fig. 6 n° 3). Les vases à filtres convexes percés
d’une couronne ou spirale de trous, en pâte rouge
ou beige grossière coexistent encore avec un autre
caréné en pâte beige marneuse fine pourvu d’une
anse trifide (fig. 6 n° 4-6).
La céramique commune en pâte alluviale regroupe des pots globulaires à raies de tournage
servant de décor et à petit col qui préfigurent la
production aux Xe et XIe s. (fig. 7 n° 2-3). Les plats
à feu (fig. 7 n° 5-6), bassin (fig. 7 n° 1), des brûle encens sur pied (fig. 7 n° 12), une amphore bag shape
(fig. 7 n° 4) et une autre avec un dipinti, des amphorettes, des godets de noria dont plusieurs déformés
à la cuisson sont accompagnés de petites bouteilles
globulaires du même type que celles produites dans
le four d’Istabl-Antar (fig. 7 n° 7-8).
Au sein de cet ensemble, la présence de plusieurs coupes complètes émaillées est remarquable. Ces pièces de diverses dimensions en pâte
beige recouverte d’un bel émail blanc, présentent
le même profil tronconique sur pied annulaire
bas (fig. 7 n° 9-10 et fig. 10). L’une d’entre elles,
décorée en vert et brun, porte un motif quadrilobé autour d’un médaillon central en coufique
à hampes (al-mulk li-llâh? « La royauté à Dieu »).
Laforme comme le type de décor sont illustrés sur
des fonds de coupes conservés dans les collections
Keir et Benaki où l’eulogie est identifiée comme «
baraka » (GRUBE, 1976: 116-117, n°74-75 ; PHILON, 1980: 48, fig. 94 ; 54, fig. 112, 113, Plate
IIIB). L’exemplaire traité en blanc monochrome
montre à l’évidence une imitation de porcelaine
chinoise tant par sa couleur que par son profil, et
renvoie également à ce qui se fait au même moment dans le domaine iraquien.
Le quatrième ensemble clos, la fosse 41 liée
au fonctionnement du hammam, présente un tout
autre faciès et réunit 166 NMI. Des séries conséquentes sont bien représentées en particulier les
pâtes beiges, fines et marneuses (26,5%), celles en
argile rose kaolinitique à glaçure jaune opacifiée ou
celles émaillées en pâte beige (18%) et les pâtes alluviales qui totalisent 40% de l’ensemble.
La nouveauté du répertoire en pâte beige fine
est à souligner et a permis de dresser une première
typologie de ces vases à liquide d’une très grande
finesse comparable à une coquille d’œuf. Les vases à filtres sont de deux modèles. Le premier à col
tronconique haut et panse globulaire sensiblement
carénée est muni d’un filtre placé à la jonction du
col et de la panse et d’un fond plat tournassé (fig.
8 n° 1-3). L’anse verticale faite de un à trois boudins accolés est attachée sous la lèvre épaissie et
sur l’épaulement marqué par un ressaut résultant
du collage de la forme tournée en deux parties
(OLMER, 1932: Pl. I, A ; SCANLON, 1986: 103,
fig. 29 ; KAWATOKO, 1992: 309). Le second type,
connu seulement dans sa partie supérieure, comporte un filtre haut concave collé à quelques centimètres du rebord effilé et forme une sorte de coupelle supérieure mettant en relief le filtre ouvragé
(fig. 8 n° 6-8) (OLMER, 1932: Pl. I, C ; SCANLON, 1986: fig. 178b et c ; KAWATOKO, 1992:
299). Certains exemplaires mieux conservés dans
d’autres fosses, indiquent une forme plus trapue
que la précédente. D’autres vases sans filtre et à col
imposant parfois facetté, (fig. 8 n° 4-5), des flacons à
deux anses évoquant la verrerie (fig. 8 n° 9-10), des
décors de guillochis ou de cordons témoignent de
la part de créativité des artisans qui s’exprime dans
la prouesse technique du tournage, l’élégance des
formes et des détails décoratifs dont le filtre en est
la meilleure expression. Ces petits chefs d’œuvre rivalisent de finesse, dans la découpe géométrique, ou
en cartouche épigraphique rehaussés d’incisions.
L’autre série concerne des bols profonds à lèvre
droite en bandeau, marquée par un ressaut souligné
dans un cas de guillochis (fig. 8 n° 11-12). D’autres
bols de même volume sont en pâte beige plus grossière et adoptent un profil comparable si ce n’est la
lèvre triangulaire inclinée vers l’intérieur (fig. 8 n°
13). S’ajoutent à ce groupe, des vases à filtre convexes, un col de jarre exceptionnel par sa hauteur et
divers vases à liquides à deux anses ou paroi incisée
et cordons pincés.
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Fig. 8
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Fig. 9
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Fig. 10
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Les céramiques en argile rose kaolinitique ne
regroupent plus que des formes à glaçure opacifiée
et des bols sans revêtement à lèvre effilée et sur petit pied d’une tout autre esthétique que les sigillées.
Les sigillées à glaçure du IXe s. ne font plus partie du répertoire, et de nouvelles formes de petites
coupelles à lèvre triangulaire avec ou sans guillochis, bols (fig. 8 n° 14-15), coupes à marli (fig. 8 n°
18) apparaissent (KUBIAK & SCANLON, 1989:
43, fig. 59, 60). Elles sont revêtues sur toutes les surfaces et même sous le pied soit d’une glaçure jaune
citron transparente, soit plus opacifiée avec du jaune tirant au vert (un collage entre deux tessons du
même vase montre cette altération de la glaçure),
parfois tachetée de gouttes de cuivre. Les gros bols
rappellent les formes réalisées en pâte beige marneuse mais avec un autre traitement de surface (fig.
8 n° 17). Un pot cylindrique à marli est ponctué
de taches d’engobe blanc sur le marli et le fond (fig.
8 n° 16). Cette forme nouvelle sans anse n’est pas
sans rapport avec les « pots de chambre » à une anse
retrouvés dans les fouilles de Fustat (SCANLON,
1998: 35-36, 47 fig. 29-30, 52-53 fig. 58-59). Trois
lampes à bec canal et réservoir caréné munies d’une
anse à poucier sont recouvertes d’une glaçure jaune
ou verte.
Dans la même série en pâte rose granuleuse,
une coupe à paroi hémisphérique reposant sur un
pied annulaire est ornée de coulures brun, jaune
vert rayonnant autour d’un motif triangulaire (fig.
8 n° 20 et fig. 10). Le décor est peint sous une glaçure jaune verdâtre transparente qui couvre aussi
la surface sous le pied (ABDEL TAWWAB, 1998:
59, fig.4 ; PHILON, 1980: 48-49, fig. 95-97, plate
IIIA). Il rappelle également les modèles diffusés sur
la Torre Civica de Pavie et le campanile de l’abbaye
de Pomposa (BERTI & MANNONI, 1998: 308 ;
BALLARDINI, 1964: 158, fig. 158). Ces trois couleurs qui renvoient à l’influence chinoise Tang, sont
néanmoins des créations locales bien éloignées de
leur prototype. Il en est de même pour les décors
polychromes sur émail où la réinterprétation de ce
qui se fait à la même époque en Iran ou en Mésopotamie est assez frustre.
Les coupes, bols et coupelles en pâte calcaire à
fond opacifié blanc ou en pâte rose recouverte de
glaçure transparente jaune sont ornées des taches,
points ou coulures informelles en vert, brun, jaune
(fig. 8 n° 19, 21, fig. 10) (KUBIAK & SCANLON,
1989: 40 fig. 56).
Un changement est aussi notable dans la vaisselle culinaire qui rassemble des séries de marmites
globulaires à col en bandeau et dont la panse est
scandée de raies de tournage (fig. 9 n° 1). Si les marmites et couvercles à bord coupé subsistent en petit
nombre, une nouvelle forme à anses plates horizontales et tenon de préhension fait son apparition
mais sans revêtement, évoquant le répertoire levantin (fig. 9 n°7). Un prototype est attesté en Cilicie
(Xanthos) dès le début du VIIe s. (PELLEGRINO,
à paraître). Cette forme qui est bien reconnue avec
de la glaçure dans les contextes des 12e-13e s. est
attestée dans les stratigraphies de Caesarae dès la
première moitié du Xe s. Elle fait aussi partie du
vaisselier d’un puits daté de la fin du Xe-première
moitié du XIe s. associant des coupes émaillées,
incisées et à décor de lustre d’origine égyptienne
(LESTER et alii, 1999: 234-235, fig. 1d). Les séries de gros bols en argile alluviale dont certains
reprennent le profil des bols en argile calcaire, les
pots globulaires, les coupelles à paroi hémisphérique ou tronconique, les grands bassins, un tuyau
montrent une rapidité d’exécution d’une vaisselle
d’usage courant et fonctionnelle avant tout (fig. 9
n° 2-4, 6, 8-11). Les vases à liquides globulaires et à
goulot en pâte rouge alluviale sont cependant plus
soignés avec des ondes incisées sur un fond d’engobe blanc. Les amphores à deux anses s’éloignent
de la tradition des amphores LRA 5-6 et ont sur
la panse oblongue une bande d’engobe blanc qui
se retrouve sur des petites amphores en pâte rouge
micacée d’un tout autre style (fig. 9 n° 5).
Les associations de nouvelles formes, de revêtements diversifiés et de modes décoratifs constatés
dans la fosse 41 se démarquent nettement de celles
observées dans les fosses précédemment décrites
et datées dans le IXe s. Le nouveau répertoire «
islamique » qui domine tant en céramique à pâte
beige fine, qu’en pâte kaolinitique à glaçure jaune
citron ou émail peint, tout comme la spécificité
des séries de céramiques culinaires et alluviales
autorisent une datation dans la première moitié
du Xe s.
Cette chronologie relative est par ailleurs corroborée par l’étude d’autres fosses d’époque fatimide
qui ne sont pas présentées ici mais qui fournissent
de nouvelles associations en particulier celles des
céramiques incisées sous glaçure en pâte blanche
artificielle (FFS wares) et la production égyptienne
au lustre métallique qui caractérisent le XIe s. Les
Actas del VIII Congreso Internacional de Cerámica Medieval. Ciudad Real ( 2009 ) TOMO I
189
importations de porcelaine chinoise sont caractéristiques de ces assemblages au sein desquels on repère également quelques traceurs plus rares tels que
les gourdes à décor moulé, produites probablement
en Syrie ou en Irak.
Conclusion.
En guise de conclusion, nous aimerions reprendre quelques points qui nous semblent fondamentaux.
L’intérêt de cette fouille dans le cadre d’une
recherche céramologique est d’avoir un site vierge de toute occupation avant la conquête arabe,
du moins dans la partie concernée par la fouille,
et dans ses alentours. Il fallait à tout prix isoler
une chronologie qui ne laisse aucun doute quant
à sa fiabilité, et ceci pour bien montrer l’absence
de rupture, et une continuité évidente, bien longtemps après que le pays soit passé sous tutelle arabe. Naturellement se pose alors la question de la
légitimité du terme « céramique islamique » employée pour désigner un matériel qui n’est encore
que l’aboutissement de ce qui précède. La naissance de cette céramique islamique n’est pas antérieure au dernier tiers du IXe siècle, en Égypte du
moins, et procède en fait plus d’une orientalisation
que d’une islamisation.
190
La datation de l’introduction de la glaçure est
encore un acquit important de la fouille. Elle met
en difficulté des datations sans doute trop optimistes qui concernent des céramiques attribuée au
VIIIe siècle.
L’apparition de cette technique nouvelle sur
des céramiques appartenant à un courant ancien
et finissant, pose de sérieuses questions de savoirfaire et de provenance. D’un côté l’argile vient de
la région d’Assouan où l’on a trouvé des ateliers
de sigillées. De l’autre, les exemplaires glaçurés sont
peu nombreux dans le sud de la vallée du Nil, alors
qu’ils abondent à Fustat et à Alexandrie. A Fustat on
remarque également des céramiques dont on peut
penser que la pâte est issue d’un mélange d’argile
d’Assouan et d’alluvions du Nil. On sait également
que les potiers de Fustat emploient « traditionnellement » de l’argile d’Assouan qu’ils importent. Mais
de quand date cette pratique ? Au vu de certains
profils de coupes, il est clair que ce sont les mêmes
tourneurs qui fabriquent des sigillées et des céramiques à glaçure. Se sont-ils déplacés et installés à
Fustat ? Autant de questions auxquelles on ne peut
pour l’instant répondre. Mais s’il est trop tôt pour
ce faire, la formulation de telles questions contient
déjà un début de réponse et montre pour le moins
une évolution de nos connaissances en la matière.
R. P. GAYRAUD et alii: ASSEMBLAGES DE CÉRAMIQUES ÉGYPTIENNES ET TÉMOINS DE PRODUCTION, DATÉS PAR...
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