MONICA PRETI
« Nei suoi poemi
non si legge ma si vede »
Voir l’Arioste ?
❦
Monica Preti
L
a mise en relation du Roland furieux avec les arts visuels apparaît comme
une constante traditionnelle de la lecture de l’Arioste. Dès le XVIe siècle,
Orazio Toscanella remarquait : « nei suoi poemi non si legge ma si vede1 ».
À quatre siècles de distance, l’un des fondateurs de la critique positiviste
moderne, Pio Rajna, dans ses Fonti dell’Orlando Furioso2, recourt volontiers à
l’analogie de l’Ut pictura poesis dans sa tentative d’élaboration d’une « science
de la création artistique » appliquée au poème3. De fait, une lecture attentive du
texte de Rajna met en évidence un recours constant aux métaphores issues des
arts visuels. Elles permettent à l’auteur de saisir l’œuvre dans sa réalité formelle
et de recomposer le processus de création dans sa matérialité (notamment la
reprise et l’amplification de motifs antérieurs). L’étude minutieuse du mécanisme
de l’invention, entendue non plus au sens romantique d’« inspiration », mais
selon les critères d’un positivisme soucieux de décrire les lois immuables qui
sous-tendent le phénomène créateur, emprunte sans doute son modèle aux
sciences de la nature. Il reste que l’analogie picturale et architecturale est mise
à profit dès qu’il s’agit de caractériser le processus en question, et de le rendre
sensible au lecteur. Ce qui nous intéresse, ici, c’est de constater combien,
même dans la perspective du positivisme le plus strict, l’application de ce type
d’analogie au Roland furieux peut se révéler efficace. Certes, si l’approche de
Pio Rajna emprunte le détour de « l’art pour l’art », c’est qu’il s’agit d’abord
pour lui d’envisager l’œuvre en tant qu’objet, afin de la constituer ensuite en
objet de science. Il n’en reste pas moins que le premier temps de sa démarche
correspondait à l’intuition de certaines des caractéristiques essentielles du
poème. De fait, la fortune critique de cette approche ne s’est jamais démentie
par la suite. En 1985, dans son article « Ludovico Ariosto e la cultura figurativa
del suo tempo », Remo Ceserani a dressé un premier relevé de la question et
indiqué diverses directions de recherche4. La première concerne les influences
réciproques qui lièrent l’Arioste et les artistes de son temps ; la seconde envisage
le Roland furieux comme prétexte, argument ou exemple invoqué dans les
débats d’alors relatifs au thème de l’Ut pictura poesis ; la dernière s’intéresse à la
fortune figurative du Roland furieux, à partir du XVIe siècle et jusqu’à l’époque
la plus récente. Les études rassemblées ici apportent leur contribution à ces
perspectives de recherche. Le troisième volet du présent recueil étend d’ailleurs
l’enquête, au-delà des arts figuratifs, aux retentissements du poème dans
d’autres domaines : art du jardin, théâtre et opéra.
· « NEI
SUOI POEMI NON SI LEGGE MA SI VEDE
»
21
La question des échanges d’influence artistique entre l’Arioste et ses
contemporains a été amplement traitée, et sous divers angles d’approche.
Récemment encore, quelques études ont apporté de nouvelles propositions et
stimulé la réflexion5. Comme l’a souligné Vincenzo Farinella6, nous devons
nous garder de poser des questions insolubles, lesquelles ne peuvent aboutir
qu’à des falsifications historiques7 : rechercher d’hypothétiques équivalences
entre le poème et des sources visuelles, ainsi que certains ont pu le faire dans les
peintures de Dosso Dossi, de Giorgione ou de Titien, dans celles de Raphaël, de
Mantegna ou de Piero di Cosimo, et convoquer des œuvres sans lien direct avec
l’Arioste, comme ces soi-disant portraits dont on sait que leur identification
est bien problématique8. Il s’agit plutôt de repérer certains cas précis ou du
moins probables, d’interroger telle ou telle allusion textuelle se rapportant à la
mémoire figurative du poète, mais qui ne trouvent qu’occasionnellement une
expression explicite, citations plus ou moins couvertes que les contemporains
avisés étaient à même de saisir, comme ils comprenaient à demi-mot les allusions
littéraires dont l’Arioste aimait ponctuer ses strophes. À ce point, il importe
d’envisager l’art non pas tant comme le « miroir fidèle d’une époque », dans le
sillage de l’interprétation romantique, que dans ses interactions, comme une
sorte de « fenêtre ouverte » ou de « transparent » où viennent jouer les influences
du monde environnant9, sur le mode de l’osmose et de l’échange, dans toute la
complexité des rapports que l’on peut relever entre culture visuelle et culture
littéraire, mémoire subjective et mémoire collective ou encore entre réalités
et aspirations d’une société donnée. Trois études abordent ici cette dernière
question des points de contact entre expression poétique et représentations
sociales, et ce à trois niveaux : dans le cadre de la société de cour ferraraise
d’abord, dans les jeux savants des rapports entre fiction et autobiographie chez
l’Arioste, mise en scène à la fois personnelle et sociale, dans la confrontation,
enfin, à travers le processus de composition du Roland furieux, des événements
de l’histoire contemporaine et de l’écriture du poème10.
Certes, comme l’ont remarqué Pio Rajna11 et Gennaro Savarese12 après lui, le
« spectacle qu’offraient les palais princiers » de la Renaissance italienne ainsi
que « la suite de scènes champêtres et urbaines » peintes par les artistes du temps
composaient une ample moisson d’images où l’Arioste eut tout loisir de puiser.
Mais, au-delà, le dialogue et la collaboration entre les arts ont pu se nourrir des
représentations politiques qui marquaient en profondeur le contexte italien,
comme en témoigne la célébration concordante des vertus civiques de Lucrèce
Borgia dans la Mélissa de Dosso Dossi et dans le poème de l’Arioste13 (fig. 1). Plus
tard, dans la Florence du début du XVIIe siècle, l’iconographie politique grandducale eut de nouveau recours à l’œuvre et à la figure du poète14.
D’autre part, le « cas Arioste – Dosso Dossi15 » pose la question du paragone,
il introduit le thème de la comparaison des arts, lié à la doctrine classique
de l’Ut pictura poesis qui devait nourrir les controverses esthétiques bien audelà du XVIe siècle16. Les célèbres stances des peintres anciens et modernes, au
chant XXXIII du Roland furieux, peuvent être relues à la lumière de ces débats17.
En interprète avisé de la tradition antique, l’Arioste restitue son véritable
sens à la célèbre formule de Simonide rapportée par Plutarque : « la peinture
est une poésie muette et la poésie une peinture parlante18 », et préfigure les
22
MONICA PRETI
INTRODUCTION
Fig. 1
Giovanni di Lutero,
dit Dosso Dossi, Mélissa,
vers 1518, huile sur toile,
Rome, Galleria Borghese
développements de Lessing, Du Bos et Bellori. Le problème est moins celui de
l’imitation que des catégories spécifiques que les arts ont reçues en partage. La
succession temporelle est le domaine du poète, la simultanéité spatiale celui
du peintre. L’ironie savante du poète et sa maîtrise du verbe lui permettent de
jouer de ces catégories. Les noms des peintres anciens, la sonorité de ces signes
abstraits qui nous ont transmis leur mémoire, élèvent l’instant de la peinture à
une forme particulière d’immortalité (O. F., XXXIII 1, 7-8). Mais, dans le même
temps, le Roland furieux investit ironiquement les arts figuratifs d’un surprenant
privilège, celui de peindre les choses futures. L’Arioste, il est vrai, attribue
ce pouvoir de prophétie à un « enchantement ». C’est Merlin qui a ordonné
aux démons d’exécuter les peintures de la Roche-Tristan dont la description
suit les stances des « peintres anciens et modernes », représentation anticipée
des guerres d’Italie, et dont Gustave Doré donna une traduction « littérale »
(fig. 2). En projetant les événements de l’époque dans la prédiction magique
d’un présent du passé, futur antérieur que Merlin s’efforce en vain de conjurer,
l’Arioste se joue de l’ordre du temps. La poésie échappe à l’histoire et la fiction,
affranchie des limites du temps, accède à l’infini du récit. Cet illusionnisme
narratif a son étiologie propre : poésie et peinture n’apparaissent plus comme
· « NEI
SUOI POEMI NON SI LEGGE MA SI VEDE
»
23
Fig. 2
Gustave Doré, dessin pour
l’en-tête du chant XXIII, issu
d’un volume de 36 dessins
originaux pour l’édition du
Roland furieux (Paris, Hachette,
1879, in-folio), plume et
encre noir, Paris, Bibliothèque
nationale de France, Réserve
des livres rares
des arts rivaux, elles appartiennent l’une comme l’autre à la même dimension
de l’illusoire, au monde des enchantements trompeurs, et sont appelées comme
telles à susciter des mirages. Ainsi, en orchestrant la mise en scène du rapport
entre mots et images, l’Arioste fait de son poème « le miroir tout ensemble
ironique et magique de sa propre écriture et de la vie humaine19 ».
D’un autre point de vue, celui de la réception du Roland furieux au XVIe siècle, le
canon de l’Ut pictura poesis et le thème du paragone entre les arts conduisirent les
24
MONICA PRETI
INTRODUCTION
commentateurs à associer métaphoriquement la lecture du poème aux grandes
galeries et collections princières européennes, ainsi qu’aux théâtres de mémoire
qui tentaient alors d’édifier pour l’esprit des architectures capables de contenir
l’univers entier20. Le Roland furieux devient une sorte de miroir universel : sur
la scène de ce théâtre allégorique, les personnages et les événements défilent
pour se cristalliser à l’improviste en situations gnomiques, constellations de
figures chargées d’un enseignement moral. Ce n’est pas l’effet du hasard si,
en recourant à cette clé de lecture, Orazio Toscanella, dans l’introduction de
ses Bellezze del Furioso, intègre la lecture du poème et sa puissance d’évocation
au champ de l’expérience visuelle : « Nei suoi poemi non si legge ma si vede il
fuoco delle arse città, il sangue degli uccisi, il filo delle arme, l’ali dei venti, e dei
cavalli21. » Chez Galilée, ce n’est plus seulement tel ou tel épisode qui se trouve
interprété en termes visuels, mais l’ensemble du poème, transposé idéalement
dans l’espace et comparé à un édifice, « guardaroba », « tribuna » ou « galleria
regia »22. La tradition des arts de mémoire favorisait ce genre d’équivalence.
Ainsi, dans les compartiments de l’espace mnémonique, les paradigmes de
l’écriture et de la figuration en venaient à se superposer.
Au XVIe siècle, ce jeu de correspondances entre facultés intellectuelles, pratique
littéraire et expérience figurative trouva un terrain privilégié dans les ateliers
d’imprimeurs éditeurs et il influença l’art du livre. Les illustrations s’adaptèrent
aux modalités de lecture propres à l’époque. Le morcellement de l’unité du
Fig. 3
Orlando furioso di M. Lodovico
Ariosto. Nuovamente adornato
di figure di rame da Girolamo
Porro, Padovano, Venise,
Francesco de’ Franceschi,
1584, chant I, Cologny
(Genève), Fondation Martin
Bodmer
· « NEI
SUOI POEMI NON SI LEGGE MA SI VEDE
»
25
poème en une succession d’épisodes à visée allégorique se répercuta bientôt
dans le dispositif des éditions illustrées, où chaque séquence narrative se trouva
dotée d’une entière autonomie, et même d’un nouveau sens23. Dans les ateliers
vénitiens, en particulier, l’imposante machinerie narrative de l’Arioste fut
analysée, démontée et reconstruite. De Giolito à Valvassori, des pleines pages de
Vincenzo Valgrisi à la collaboration de Francesco de’ Franceschi et de Girolamo
Porro (fig. 3) qui marque l’apogée de cette expérience, l’invention d’un espace
de représentation multinarratif s’attacha à restituer la complexité du récit,
chaque vignette ou planche traitant simultanément plusieurs épisodes24.
Qui plus est, à la même époque, la fortune iconographique du Roland furieux
procéda pour une bonne part de ces mêmes éditions illustrées, comme en
témoignent les exemples précoces des fresques inspirées du poème dans la région
des Alpes italiennes25 ou des céramiques historiées de Xanto Avelli à Urbino,
dès les premières décennies du XVIe siècle26. Mais, dans ce dernier cas, l’artiste se
préoccupe moins de restituer fidèlement son modèle littéraire que d’accomplir
une synthèse des sources gravées les plus diverses. Tour de force de composition
ou jeu subtil de références destiné à un public avisé, la question reste ouverte.
Quoi qu’il en soit, nous retrouvons ici la problématique de la traduction, de la
transposition, voire de la recréation qui s’opèrent d’un art à l’autre.
Dans une note de son journal, Eugène Delacroix a remarqué que, dans le cas de
l’Arioste, la perfection même de l’écriture semblait faire obstacle à sa traduction
en images27. Cependant, l’une des constantes caractéristiques de ce chef-d’œuvre
a été de susciter, jusqu’à nos jours, ses propres lecteurs et interprètes, non seulement dans les arts figuratifs mais dans la plupart des domaines de la création.
Le XVIIIe siècle offre plus d’un exemple de la prolifération d’images que le
poème a pu engendrer28. En France, au lendemain de la Révolution, une
nouvelle génération d’artistes continua de puiser à cette source. C’est à travers
une longue méditation et une fréquentation assidue du Roland furieux et de
ses éditions illustrées qu’Ingres conçut son admirable traduction visuelle
de l’épisode de Roger délivrant Angélique (O. F., X 92-110)29. Dans d’autres
domaines de la création artistique, on observera plus loin comment Molière
s’appropria les vers de l’Arioste à l’occasion des fêtes des Plaisirs de l’Isle enchantée,
à Versailles, au mois de mai 1664 (moment éphémère d’une métaphore poétique
et politique)30, et l’on verra que les « pérégrinations musicales » du Roland
furieux à travers l’imaginaire des librettistes d’opéra au XVIIe et au XVIIIe siècle31
manifestent à leur tour le jeu complexe de ces transpositions. Avec le Sacro
Bosco de Bomarzo (fig. 4), enfin, s’opère la translation dans l’espace de l’art
du jardin, non tant des épisodes du Roland furieux que de sa structure même
et des figures de son style, dans l’ordre d’une « troisième nature », domaine
des métamorphoses32. Une « coïncidence finale possible » se dessine en ce lieu
« entre l’interprétation/commentaire et la structure narrative du Roland furieux,
en une sorte d’historicisation et exaltation de l’interprète/lecteur, en mesure, de
manière très moderne, d’accueillir l’ordonnancement de la structure narrative
ariostesque : une sorte de décomposition analytique en hommage, donc, à
un chef-d’œuvre qui eut la possibilité, y compris de cette manière, de créer
ses propres lecteurs33 ». Et nous voyons la puissance de suggestion visuelle du
poème, la contagion de sa fantasia, se manifester jusque dans l’expression des
26
MONICA PRETI
INTRODUCTION
· « NEI
réticences d’un positiviste comme Rajna, dans la conclusion à la préface à la
seconde édition de son étude sur les sources du Roland furieux : « Les idées ne me
font pas peur ; seulement, quand il s’agit de science, […] je crains les conceptions
subjectives ; j’ai peur de ce phénomène qui nous induit à voir dans les nuages
des dragons, des géants, des armées, des châteaux, qui se forment pour un
instant dans notre imagination et bientôt se transforment et se dissipent34. »
1. O. TOSCANELLA, Bellezze del Furioso di M.
Lodovico Ariosto; scielte da Oratio Toscanella: con
gli argomenti, e allegorie de i canti: con l’allegorie
dei nomi proprii principali dell’opera: e co i luochi
communi dell’autore del medesimo, Venetia,
appresso Pietro de’ Franceschi, & Nepoti, 1574.
2. P. RAJNA, Le fonti dell’Orlando Furioso: Ricerche
e studii, Florence, Sansoni, 1876. Une seconde
édition fut publiée en 1900. Une réimpression
de cette seconde édition, augmentée d’inédits,
a été publiée par Francesco Mazzoni (Florence,
Sansoni, 1975). Je remercie Lina Bolzoni d’avoir
signalé à mon attention le livre de Rajna et
cette piste de réflexion.
3. P. RAJNA, 1975, op. cit. note 2, p. 65.
4. R. CESERANI, « Ludovico Ariosto e la cultura
figurativa del suo tempo », in Studies in the
Italian Renaissance, Essays in memory of Arnolfo
B. Ferruolo, sous la dir. de G. P. BIASIN,
A. N. MANCINI et N. J. PERELLA, Naples, Società
Editrice Napoletana, 1985, p. 145-166, avec
une riche bibliographie antérieure.
5. Dans ce sens, les apports récents de Vincenzo
Farinella sont particulièrement stimulants et
pertinents : V. FARINELLA, Dipingere farfalle. Giove,
Mercurio e la virtù di Dosso Dossi: un elogio
dell’otium e della pittura per Alfonso I d’Este,
Florence, Polistampa, 2007 ; ID., « Una nota sul
rapporto di Ludovico Ariosto con le arti figurative », in La Parola et l’immagine. Studi in onore di
Gianni Venturi, sous la dir. de M. ARIANI, A. BRUNI,
A. DOLFI et A. GAREFFI, Florence, Olschki, 2011,
p. 203-215 ; ID., « Venere sull’Eridano di Battista
Dossi e Girolamo da Carpi: un nuovo dipinto ariostesco per la delizia del Belvedere? », in
L’uno e l’altro Ariosto in Corte e nelle Delizie, actes
coll. (X Settimana di Alti Studi Rinascimentali, Ferrare, Biblioteca Comunale Ariostea,
12-15 décembre 2007), sous la dir. de G. VENTURI,
Ferrare, Olschki, 2011, p. 215-226. Dans un
article récent, Floriana Conte propose une
approche méthodologique différente, en tentant une description du lexique ekphrastique du
poème pour en déduire les connaissances et les
intérêts de l’Arioste dans le domaine des arts
figuratifs : F. CONTE, « Ispirazione figurativa e lessico ecfrastico nell’Orlando furioso », Annali della
Scuola Normale di Pisa, Classe di Lettere e
Filosofia, serie IV, IX, 1, Pise, 2004, p. 139-165.
6. V. FARINELLA, 2011, art. cit. note 5, p. 204.
7. Sur la notion de vérité en histoire, voir :
C. GINZBURG, « Montrer et citer. La vérité de l’histoire », Le Débat. Histoire – Politique – Société,
56, Paris, Gallimard, septembre-octobre 1989,
p. 43-54. Version remaniée d’un essai précédemment publié sous le titre « Ekphrasis and
quotation », Tijdschrift voor filosofie, 50e année,
1, Louvain, Hoger instituut voor Wijsbegeerte,
mars 1988, p. 3-19.
8. Voir, dans ce volume, l’article de Gianni
Venturi.
9. La question est posée en ces termes par
Marco Folin dans sa contribution au présent
volume.
10. Voir, dans ce volume, les articles de Marco
Folin, Michel Paoli et Marco Dorigatti.
11. P. RAJNA, 1975, op. cit. note 2, p. 381.
12. G. SAVARESE, « Ariosto “vitruviano”: il Furioso
e le arti visive » [1978], in ID., Il Furioso e la
cultura del Rinascimento, Rome, Bulzoni, 1984,
p. 53-70, notamment p. 57.
13. Voir, dans ce volume, l’article de Vincenzo
Farinella.
14. Pour cet exemple de fortune figurative du
poème de l’Arioste, voir l’article de Massimiliano
Rossi dans ce volume.
15. G. VENTURI, « Il parallelo tra le arti. Il caso
Ariosto-Dosso », in L’intelligenza della passione.
Scritti per Andrea Emiliani, Bologne, Minerva
Edizioni, 2001, p. 647-657 ; publié ensuite in L’età
di Alfonso I e la pittura del Dosso, actes coll. (Ferrare,
Palazzina di Marfisa d’Este, 9-12 décembre 1998),
sous la dir. d’A. GHINATO, Modène, Panini, 2004,
p. 45-55.
16. Voir le livre désormais « classique » de
R. W. LEE, Ut pictura poesis. Humanisme et théorie
de la peinture, XVI-XVIIIe siècle [1967], trad. par
M. BROCK, Paris, Macula, 1991, ainsi que l’anthologie de textes Le Paragone. Le Parallèle des
arts, textes trad. de l’italien par L. FALLAY D’ESTE,
Paris, Klincksieck, 1992.
17. C’est la lecture qu’en proposent, en suivant des parcours différents, Andrea Gareffi et
Lina Bolzoni : voir leurs articles dans ce volume.
18. Plutarque, De gloria Atheniensium, III,
346 f – 347 c.
19. Voir infra l’article de Lina Bolzoni, p. 195.
20. À ce sujet, voir : L. BOLZONI, La stanza della
Fig. 4
Bomarzo, il Sacro Bosco :
la tortue et la statue
de la Renommée
Photographie de François
Sagnes
memoria. Modelli letterari e iconografici nell’età
della stampa, Turin, Einaudi, 1995, chap. V :
« Come tradurre le parole in immagini: memoria e invenzione » (pour l’Arioste en particulier
p. 210-217) ainsi que l’article du même auteur
dans ce volume.
21. Voir supra, note 1.
22. Cité par Lina Bolzoni dans son article,
voir infra, p. 184.
23. Sur la perte de sens ou tout au moins sur
l’autonomie de la tradition figurée par rapport
aux sources textuelles, voir l’article de Marcello
Ciccuto dans ce volume.
24. À ce sujet, voir : I. ANDREOLI, « L’Orlando
Furioso “tutto ricorretto et di nuove figure adornato”. L’edizione Valgrisi (1556) nel contesto
della storia editoriale ed illustrativa del poema
fra Italia e Francia nel Cinquecento », in Autour
du livre ancien italien en Normandie, sous la dir.
de S. FABRIZIO-COSTA, Berne, Berlin, Bruxelles,
Francfort, New York, Oxford et Vienne, Peter
Lang (Liminares), 2011, p. 35-114. Sur Girolamo
SUOI POEMI NON SI LEGGE MA SI VEDE
»
27
Porro plus en particulier, je me permets de renvoyer à mon article dans le présent recueil.
25. Voir, dans ce volume, l’article de Federica
Caneparo.
26. Voir, dans ce volume, l’étude que Timothy
Wilson consacre au peintre en majoliques
Francesco Xanto Avelli.
27. « J’établis que, en général, ce ne sont pas les
plus grands poètes qui prêtent le plus à la peinture ; ceux qui y prêtent le plus sont ceux qui
donnent une plus grande place aux descriptions.
La vérité des passions et du caractère n’y est pas
nécessaire. Pourquoi l’Arioste, malgré des sujets
très propres à la peinture, incite-t-il moins que
Shakespeare et lord Byron, par exemple, à représenter en peinture ses sujets ? Je crois que c’est,
d’une part, parce que les deux Anglais, bien
qu’avec quelques traits principaux qui sont frappants pour l’imagination, sont souvent plus
ampoulés et boursouflés. L’Arioste, au contraire,
peint tellement avec les moyens de son art, il
abuse si peu du pittoresque, de la description
interminable qu’on ne peut rien lui dérober »
(E. DELACROIX, Journal, 1822-1863, Paris, Plon,
1996, Supplément au Journal, p. 880).
28. Sur l’influence du Roland furieux dans les
arts figuratifs du XVIIIe siècle, voir l’article de
Marie-Anne Dupuy-Vachey dans ce volume.
29. C’est bien de « traduction » que parle
Théophile Gautier à propos de l’étude du Roger
délivrant Angélique d’Ingres (Paris, musée du
Louvre, R.F. 2520) lors de l’Exposition universelle de 1855 : « Quelle charmante fantaisie que
le Roger délivrant Angélique ! Nous doutons
que l’Arioste ait été jamais mieux traduit »
(Th. GAUTIER, Le Moniteur universel, 12 et 14 juillet 1855).
30. Voir, dans ce volume, l’article de Pascal
Torres.
31. Pour l’analyse d’un premier échantillon
de livrets d’opéra, voir l’article de Roberta Ziosi
dans ce volume.
32. Voir, dans ce volume, la lecture que propose Gilles Polizzi de l’Arioste à Bomarzo.
33. Voir infra l’article de Marcello Ciccuto,
p. 144.
34. « Delle idee non ho paura; bensì, là dove si
tratta di scienza, […] ho paura delle concezioni
subiettive; ho paura di quel fenomeno per cui
nelle nubi ci accade di veder draghi, giganti,
eserciti castelli, che, vissuti un momento nella
nostra fantasia, bentosto si trasformano e si dissolvono » (P. RAJNA, 1975, op. cit. note 2, p. XIV).