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Guide sur l’exploration et l’exploitation minières pour les communautés autochtones T A M É N A T E N E X P M L E O G R A N I O T O U R E E X P L T E I A T N I O F E R M Le contenu de cette publication ou de ce produit peut être reproduit, en tout ou en partie et par quelque moyen que ce soit, sous réserve que la reproduction soit effectuée uniquement à des fins personnelles ou publiques mais non commerciales, sans frais ni autre permission, à moins d’avis contraire. On vous demande seulement : – de faire preuve de diligence afin d’assurer l’exactitude du matériel reproduit; – d’indiquer le titre complet du matériel reproduit et le nom de l’organisation d’origine; – d’indiquer que la reproduction est une copie d’un document officiel publié par le gouvernement du Canada et que la reproduction n’a pas été faite en affiliation avec le gouvernement du Canada ni avec son aval. La reproduction et la distribution à des fins commerciales est interdite sans l’autorisation écrite de l’administrateur des droits d’auteur de la Couronne du gouvernement du Canada, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC). Pour de plus amples renseignements, communiquez avec TPSGC au 613-996-6886 ou à l’adresse droitdauteur.copyright@tpsgc-pwgsc.gc.ca. © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2013 No de cat. M37-54/2012F (Imprimé) ISBN 978-1-100-99927-2 No de cat. M37-54/2012F-PDF (En ligne) ISBN 978-1-100-99928-9 Ce guide est aussi disponible sur Internet à : ACPE : www.pdac.ca AMC : www.mining.ca CAMA : www.aboriginalminerals.com AADNC : www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100034828/1100100034832 RNCan : www.rncan.gc.ca/mineraux-metaux/autochtones/bulletins/4161 This publication is also available in English under the title: Exploration and Mining Guide for Aboriginal Communities 1 2 3 4 Avis au lecteur : Ce guide a été élaboré à partir d’informations qui étaient à jour au moment de sa rédaction. Les partenaires du projet n’offrent aucune garantie quelle qu’elle soit quant au contenu du document, et n’acceptent aucune responsabilité, qu’elle soit accessoire, consécutive, financière ou autre, à propos de l’utilisation de ce document. PRÉFACE Le présent document actualise et remplace la première version intitulée Guide d’information minière pour les communautés autochtones publiée en 2006. C’était un projet de partenariat entre le Secteur des minéraux et des métaux de Ressources naturelles Canada, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, l’Association minière du Canada, l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs et la Canadian Aboriginal Minerals Association. Cette nouvelle version du Guide a été élaborée à la suite de l’étude des commentaires des utilisateurs sur la version de 2006 et dans le cadre d’un processus ayant fait appel à un comité consultatif. Ce comité était composé des partenaires d’origine dans la rédaction du Guide d’information minière pour les communautés autochtones et de représentants d’organismes autochtones, de l’industrie minière, de la société civile, du gouvernement et des milieux universitaires. Ce guide a été conçu pour être utilisé comme document évolutif et outil complémentaire aux ressources existantes. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION vi 1. EXPLORATION MINÉRALE 1 1.1 Qu’est-ce que l’exploration minérale? 2 1.2 En quoi consistent les activités d’exploration minérale? 4 1.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’exploration minérale? 11 1.4 Lois et règlements 13 1.5 Répercussions environnementales et sociales 14 1.6 Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer à l’exploration minérale? 19 1.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 21 1.8 Une expérience pour les communautés : Athabasca Basin Development Limited Partnership 25 2. AMÉNAGEMENT ET CONSTRUCTION 27 2.1 Qu’est-ce que l’aménagement d’une mine? 28 2.2 En quoi consistent les activités d’aménagement? 29 2.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’aménagement d’une mine? 34 2.4 Lois et règlements 35 2.5 Répercussions environnementales et sociales 37 2.6 Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer à l’aménagement d’une mine? 43 2.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 45 2.8 Une expérience pour les communautés : Nuna Group of Companies 51 3. EXPLOITATION D’UNE MINE 3.1 Qu’est-ce que l’exploitation d’une mine? 53 54 3.2 En quoi consistent les activités d’exploitation d’une mine? 56 3.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’exploitation d’une mine? 59 3.4 Lois et règlements 60 3.5 Répercussions environnementales et sociales 62 3.6 Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer à l’exploitation d’une mine? 66 3.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 66 3.8 Une expérience pour les communautés : la mine de diamants Diavik 70 TABLE OF CONTENTS 4. FERMETURE D’UNE MINE ET RESTAURATION 4.1 Qu’est-ce que la fermeture d’une mine? 73 74 4.2 En quoi consistent les activités de fermeture d’une mine? 76 4.3 Quels sont les principaux intervenants dans la fermeture d’une mine? 79 4.4 Lois et règlements 80 4.5 Répercussions environnementales et sociales 82 4.6 Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer à la fermeture d’une mine? 85 4.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 85 4.8 Une expérience pour les communautés : la fermeture de la mine Polaris 87 GLOSSAIRE 91 AUTRES RESSOURCES 95 INTRODUCTION de nos automobiles et composantes d’équipement électronique dans nos maisons, comme les ordinateurs, les chaînes stéréo et les télévisions. Nous vous présentons la deuxième édition du Guide sur l’exploration et l’exploitation minières pour les communautés autochtones. La société dépend des mines qui lui fournissent les minéraux et les métaux nécessaires à la fabrication d’objets que nous utilisons quotidiennement, comme les camions, les véhicules tout-terrain, les bateaux et les maisons. On peut facilement reconnaître les produits issus de l’extraction des minéraux et des métaux dans notre vie de tous les jours. Le câblage de cuivre dans nos maisons, le nickel dans nos éviers en acier inoxydable, le gypse dans nos murs, la silice dans les vitres de nos fenêtres et le sel que nous utilisons dans notre nourriture; tous proviennent de l’extraction de minéraux et métaux de la terre. En outre, divers autres métaux tels le zinc, l’argent, l’or, les métaux du groupe platine et les éléments des terres rares sont utilisés dans la production de plusieurs pièces L’extraction minière fait partie de la vie et de l’économie des communautés autochtones depuis des générations. Les peuples autochtones ne faisaient pas qu’utiliser les roches telles quelles, ils en tiraient également des matériaux à diverses fins, notamment pour fabriquer des outils, des armes et des objets décoratifs. Ils extrayaient des roches pour se procurer du cuivre natif, du silex, du chert, du sel, de la stéatite, de l’obsidienne et de l’ocre pour n’en nommer que quelques-uns. Ils échangeaient ces matières contre d’autres denrées grâce à un vaste réseau de troc dans toute l’Amérique. Le cuivre servait à fabriquer des pointes de harpon et de lance pour pêcher. Le silex permettait d’allumer des feux et de fabriquer des couteaux, des grattoirs, des pointes de lance et de flèche. L’ocre rouge a servi dans la peinture rupestre à dessiner des pictogrammes sur les rochers dans le but d’illustrer des histoires d’esprits et de rencontres sacrées et de servir de leçons pour les générations futures. L’extraction et l’utilisation des minéraux ont, à divers degrés, toujours fait partie de la culture autochtone. TABLE OF CONTENTS MINE ClOSURE Les activités d’exploration et d’exploitation minières peuvent contribuer de façon importante à la prospérité et au bien-être des communautés autochtones. Au Canada, de nombreuses communautés autochtones sont situées à proximité de projets d’exploration et de mines en exploitation. Pour de nombreuses communautés autochtones, l’exploitation des ressources naturelles, y compris les ressources minérales, constitue le principal moteur du développement socio-économique et de la diversification de l’économie régionale. L’exploration minérale offre des possibilités d’emploi et d’acquisition de compétences selon le stade d’avancement du projet. Bien planifiée, une mine peut générer des bénéfices qui lui survivront et renforceront l’autonomie de la communauté. les Territoires du Nord-Ouest et les réserves indiennes, où elles relèvent du gouvernement fédéral par l’intermédiaire d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (AADNC). Le gouvernement fédéral a une compétence partagée sur certains domaines connexes (p. ex. la taxation et l’environnement) et une compétence exclusive sur d’autres domaines comme les exportations, le contrôle de l’investissement étranger et tout ce qui a trait au nucléaire. Il y a de l’exploration et du développement minier dans toutes les régions du pays, et la population toujours croissante des jeunes Autochtones devrait pouvoir bénéficier des activités liées à l’exploitation minière d’un océan à l’autre. Le but de ce guide Ce guide d’information vise à aider les Autochtones à mieux comprendre le cycle de la mise en valeur des ressources minérales et à prendre part aux activités connexes à l’exploration et à l’exploitation minières. Il est divisé en quatre chapitres qui correspondent Le Canada est l’un des plus grands pays aux principales phases du cycle de mise miniers au monde. Il produit plus de en valeur des minéraux : exploration minérale, aménagement et construction, 60 minéraux et métaux. Actuellement, les mines sont du ressort des provinces exploitation d’une mine, fermeture et des territoires, sauf pour le Nunavut, d’une mine et restauration. Les chapitres peuvent être présentés ensemble ou utilisés séparément. Un glossaire des termes donne la définition des mots qui apparaissent en caractères gras dans le texte. Chaque chapitre comporte les huit sections suivantes : 1. Qu’est-ce que...? Explication du but de chaque phase du cycle de mise en valeur des minéraux. 2. En quoi consistent les activités? Description détaillée des activités et des processus; où et quand ces activités sont exécutées. 3. Quels sont les principaux intervenants? Liste des intervenants et brève description de leurs rôles et responsabilités. 4. Lois et règlements : exigences réglementaires générales, lois, licences et permis qui s’appliquent à chacune des étapes du cycle de mise en valeur des minéraux. 5. Répercussions environnementales et sociales : répercussions environnementales et sociales possibles des activités minières et moyens envisagés pour les surveiller et les atténuer. 6. Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer? Modes et moyens de participation des communautés à chaque phase du cycle de mise en valeur des minéraux; présentation d’une série d’outils, de pratiques exemplaires et de conseils pratiques pour permettre aux communautés d’être informées, de participer et de s’engager. 7. Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés : toute la gamme des possibilités économiques et des occasions d’affaires qui s’offrent aux communautés autochtones. 8. Une expérience pour les communautés : exemples de stratégies et d’expériences réussies de communautés autochtones engagées dans le développement minier. Aller plus à fond Du début à la fin, le cycle de mise en valeur des minéraux peut s’échelonner sur une très longue période. Dans chaque phase, le travail peut durer plusieurs années et coûter des centaines de millions de dollars. Chaque phase peut mener à la prochaine, c’està-dire que la prochaine phase ne commencera pas tant que les travaux TABLE OF CONTENTS MINE ClOSURE de la phase précédente n’ont pas donné de résultats positifs. On peut facilement dire que l’exploration est « axée sur les résultats », car sans résultats positifs, un projet ne peut passer à la prochaine étape. Après la découverte d’une ressource minérale, de nombreux facteurs déterminent la faisabilité d’une exploitation, y compris le prix du minéral sur les marchés internationaux. La plupart des projets d’exploration ne dépassent pas le stade d’exploration avancée. En fait, la probabilité qu’un gîte minéral devienne un jour une mine est très faible, on l’estime à environ 1 sur 10 000. Considérations environnementales propre, des sites réhabilités et des écosystèmes en santé. Les objectifs de l’IMV sont d’améliorer la performance environnementale du secteur minier, de promouvoir l’innovation dans l’exploitation minière et de positionner le secteur minier canadien au premier rang mondial dans le domaine des technologies et des pratiques minières écologiques. Bien que plusieurs de ses activités soient réglementées et que de nombreux particuliers et entreprises mettent en place leur propre cadre de responsabilité sociale, l’industrie minière canadienne a adopté des mesures volontaires pour protéger l’environnement : L’industrie et les gouvernements • L’Association canadienne des se sont engagés à faire en sorte prospecteurs et entrepreneurs que le développement minier au a élaboré e3Plus : Un cadre Canada se fasse dans le respect de d’exploration responsable, qui l’environnement à tous les stades du inclut une trousse d’outils intitulée cycle de mise en valeur des minéraux. L’excellence environnementale Sous le leadership collaboratif de Ressources naturelles Canada (RNCan), en exploration. La trousse contient des lignes directrices pour les l’Initiative mines vertes (IMV) activités d’exploration et les réunit les parties intéressées afin de pratiques environnementales développer des technologies vertes, des (www.pdac.ca/e3plus). processus et des connaissances pour appuyer l’exploitation minière durable. • L’initiative Vers le développement La vision de l’IMV est de favoriser minier durable (VDMD) de la mise au point d’innovations qui l’Association minière du Canada permettront à l’exploitation minière (AMC) demande à tous les de ne laisser derrière elle que de l’eau membres de l’AMC de mesurer leur performance environnementale et sociale à l’aide d’un certain nombre d’indicateurs et de rendre compte des résultats. Ces résultats sont ensuite vérifiés par des tierces parties indépendantes. Le programme tout entier a été préparé en collaboration avec un groupe consultatif des communautés d’intérêts, composé d’un large éventail de représentants de la société civile, y compris des communautés autochtones et des organisations non gouvernementales (www.mining.ca). Développement économique Chaque phase du cycle de mise en valeur des minéraux offre des possibilités économiques aux communautés. Il peut s’agir d’assistance aux travaux de prospection ou de géologie sur le terrain, de préparation des échantillons de forage, de travaux d’excavation et de creusage de tranchées avec de la machinerie lourde, et de services de traiteur et d’hébergement durant l’exploration, d’emplois directs à la mine durant les phases de construction et d’exploitation, et d’emplois indirects, par exemple dans le domaine du transport, de l’entretien des routes ainsi que de la surveillance environnementale après la fermeture de la mine. Chaque communauté autochtone est unique et aura recours à ses propres outils pour repérer et saisir les possibilités économiques. Savoir traditionnel Dans toutes les phases de mise en valeur des ressources minérales, le savoir traditionnel est une contribution essentielle des communautés autochtones. Celles-ci puisent dans leurs connaissances traditionnelles pour fournir de l’information sur l’utilisation traditionnelle des terres, avertir les prospecteurs et entrepreneurs des comportements migratoires de la faune et désigner les zones sensibles (pour la chasse, les sites culturels, les parcours migratoires, etc.). Ce savoir traditionnel peut aussi servir dans le cadre d’évaluations environnementales pour déterminer les répercussions environnementales d’une activité et évaluer la gravité de celles-ci. Relations et partenariats Les relations et partenariats entre l’industrie minière et les Autochtones ont énormément évolué à la suite de la conclusion d’ententes aux différents stades du cycle de la mise en valeur des minéraux. Ces ententes se sont avérées avantageuses pour certains groupes et communautés autochtones et pour des sociétés minières. Le type d’entente varie selon la communauté, TABLE OF CONTENTS MINE ClOSURE la province ou le territoire et le stade d’avancement du projet. Au stade de l’exploration, des accords d’exploration, des protocoles d’entente ou des lettres d’intention peuvent être signés afin d’établir un protocole entre une communauté et une société d’exploration, lequel définit les termes de leur collaboration. Il existe une importante distinction entre les sociétés d’exploration et celles d’exploitation minière, en ce que les sociétés d’exploration ne génèrent pas de revenus. Au stade de l’aménagement d’une mine, les parties entament la négociation d’accords plus formels, par exemple une entente sur les répercussions et les avantages (ERA), laquelle comporte des clauses sur l’emploi et la formation, des débouchés garantis au moyen de contrats réservés et de coentreprises, des considérations sociales et culturelles, des dispositions en matière de financement et d’autres dispositions. 1 EXPLORATION MINÉRALE 1.1 Qu’est-ce que l’exploration minérale? 1.2 En quoi consistent les activités d’exploration minérale? 1.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’exploration minérale? 1.4 Lois et règlements 1.5 Répercussions environnementales et sociales 1.6 Comment les communautés autochtones peuventelles participer à l’exploration minérale? 1.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 1.8 Une expérience pour les communautés : Athabasca Basin Development Limited Partnership 1 EXPLORATION MINÉRALE Il faut plusieurs phases de travaux d’exploration fructueux impliquant des investissements croissants, pour découvrir un gîte minéral et en faire une mine en exploitation (consulter la section 1.2 pour une description des phases). Cela signifie que la plupart des projets ne font l’objet que de travaux d’exploration limités. Ce chapitre porte sur le but de l’exploration minérale, les principales activités et les intervenants ainsi que sur les possibilités de participation qui s’offrent aux communautés autochtones. 1.1 Qu’est-ce que l’exploration minérale? L’exploration minérale est la première étape du cycle de mise en valeur des minéraux. Elle consiste à chercher de nouveaux gîtes minéraux. Elle a pour objet la découverte de nouvelles sources de métaux ou de minéraux utiles et économiquement exploitables, comme les minéraux industriels (p. ex. la silice servant à fabriquer du verre et l’argile à la base de la céramique), le fer et les métaux de base comme le plomb, le zinc et le cuivre, les éléments des terres rares utilisés dans la haute technologie, et les métaux précieux et les pierres précieuses (p. ex. l’or, le platine et le diamant). L’exploration peut se faire dans des endroits très différents. Il peut s’agir d’un secteur où on n’a pas encore découvert de minéraux (exploration primaire ou préliminaire) ou d’une zone à proximité d’une mine en exploitation ou d’une mine fermée. L’exploration peut être menée sur une propriété minière en exploitation pour augmenter les réserves minérales déjà découvertes et exploitées ou sur des propriétés déjà explorées, mais en utilisant de nouvelles approches et technologies. L’étape de l’exploration commence par la localisation de vastes étendues pouvant receler un type particulier de gîte minéral exploitable. Cette étape initiale consiste à étudier les cartes (p. ex. les cartes géologiques), les levés, les rapports et les dossiers d’évaluation produits par des universités ou les commissions géologiques du Canada, des provinces et des territoires. Taux de réussite À l’origine de toute nouvelle mine, il y a d’abord eu un projet d’exploration. La plupart des projets d’exploration toutefois ne se rendront pas au stade de l’exploitation minière. Le taux de réussite est extrêmement faible pour la prospection et les projets d’exploration primaire. Un prospecteur serait extrêmement chanceux de découvrir un gîte qui deviendra une mine durant sa vie. On estime que moins d’un indice minéralisé sur dix mille conduit à l’aménagement d’une mine. Durée L’exploration est un processus très lent et méthodique. Lorsqu’un programme d’exploration mène à la découverte d’un indice prometteur, au moins sept à dix ans s’écoulent avant qu’une nouvelle mine entre en exploitation. Dans certains cas, cette période est encore plus longue en raison de divers facteurs, dont la volonté des investisseurs de financer des activités d’exploration plus avancée au fil des ans. Une propriété peut être explorée à nombre de reprises par des sociétés différentes sans succès. À tout moment, la société d’exploration ou ses investisseurs peuvent considérer que les gains potentiels ne justifient plus leur investissement. Ils peuvent abandonner le projet, vendre la propriété à une autre société (les propriétés peuvent changer plusieurs fois de détenteur durant l’exploration) ou choisir de détenir la propriété jusqu’à ce que les conditions du marché s’améliorent ou que la conjoncture économique justifie une exploration plus poussée. Faits et chiffres Les sociétés d’exploration peuvent être des entreprises à propriétaire unique (prospecteur) ou des sociétés ouvertes. Une société privée obtient des fonds d’investisseurs privés qui sont disposés à faire des placements à haut risque. Une société ouverte obtient des fonds pour ses programmes d’exploration en vendant des actions au public par l’ intermédiaire des marchés boursiers (comme la Bourse de Toronto). Financement de l’exploration Durant l’exploration, les petites sociétés d’exploration ou groupes de prospecteurs financent leurs projets uniquement en faisant appel à des Faits et chiffres Le taux de réussite est extrêmement faible pour les projets d’exploration primaire. Moins d’un indice minéralisé sur dix mille conduit à l’ aménagement d’une mine. investisseurs privés ou en se tournant vers les marchés boursiers. Au Canada, ils lèvent habituellement des fonds en s’inscrivant à la Bourse de Toronto (TSX et Bourse de croissance TSX). Certaines restrictions s’appliquent à la façon de dépenser les fonds ainsi obtenus. À la différence des grandes sociétés minières, les sociétés d’exploration et les prospecteurs n’ont pas de mine en exploitation ni autres sources de revenus. Ils dépendent totalement du marché des capitaux pour financer leurs projets d’exploration. Elle se fait habituellement au cours de l’été alors qu’il y a peu ou pas de couverture neigeuse. C’est un domaine où la concurrence est féroce et où, par conséquent, tout est gardé secret jusqu’à ce que le prospecteur détienne les droits miniers. Il y a toute une gamme d’activités de prospection et d’exploration préliminaire : un prospecteur peut marcher dans les bois avec un marteau brise-roche et un sac à dos, ou utiliser des outils géophysiques simples. Il peut aussi examiner et ramasser à la main Les grandes sociétés minières procèdent des échantillons de roche et de sol pour aussi à des programmes d’exploration analyse minérale ou chimique. qui visent surtout à augmenter les réserves minérales de mines existantes. Les levés géoscientifiques de base, Elles lèvent aussi des fonds sur les comme la cartographie géologique et marchés boursiers et utilisent les profits la couverture par satellite, servent à de leurs exploitations minières pour orienter la recherche d’un gîte minéral financer les activités d’exploration ou ayant une valeur économique. Les acquérir des propriétés de prospecteurs commissions géologiques fédérales, ou de petites sociétés minières. provinciales et territoriales produisent la plupart des cartes géologiques au 1.2 En quoi consistent Canada. Les prospecteurs et géologues les activités d’exploration utilisent ces cartes géologiques pour minérale? trouver les zones les plus propices à la découverte de minéraux qui pourrait Prospection et conduire à une mine. De bonnes cartes exploration préliminaire géologiques peuvent aider à réduire La prospection a très peu d’incidences, considérablement la durée des c’est la recherche initiale d’indices travaux d’exploration. minéralisés et de gîtes possibles. Au cours des travaux de prospection et d’exploration préliminaire, les membres de la communauté peuvent remarquer une activité accrue dans le secteur ainsi que des vols d’avions et d’hélicoptères. Dans certaines régions, des levés géophysiques aériens sont effectués au moyen d’un hélicoptère ou d’un étrange aéronef à voilure fixe remorquant un « oiseau », qui survole un territoire quadrillé. Ce pourrait être le premier indice le plus évident qu’un secteur intéresse les explorateurs. Lorsque les zones d’exploration sont éloignées de toute collectivité ou des installations et services, les prospecteurs établissent généralement un petit camp d’exploration. Le camp peut comporter quelques petites tentes ou des maisonsroulottes qui peuvent rester sur place pendant quelques saisons selon la durée des activités de prospection et d’exploration préliminaire, et le nombre de personnes qui y travaillent. De petits avions servent habituellement à approvisionner les camps en zone éloignée, à transporter les échantillons et les équipes d’exploration. Ces activités ne signifient pas qu’une mine sera aménagée, mais plutôt qu’il y a des gens qui cherchent des indices de métaux et de minéraux exploitables. Acquisition des droits miniers/ jalonnement de claims Lorsqu’un prospecteur fait une découverte prometteuse, il veut acquérir les droits miniers ou jalonner les claims miniers. Au Canada, toutes les provinces et tous les territoires exigent une forme de permis pour acquérir les droits miniers. Ce permis peut habituellement être obtenu au bureau du registraire minier. Une fois les claims jalonnés et les droits miniers acquis, le prospecteur ou la société d’exploration a le droit exclusif d’explorer le territoire visé pendant une période de temps déterminée. Cela NE signifie PAS que le prospecteur ou la société d’exploration possède le terrain, mais seulement que personne d’autre ne peut mener des travaux d’exploration ou aménager une mine sur ces terrains jalonnés. Pour qu’un claim demeure en règle, des dépenses d’une valeur minimale doivent être consacrées à l’exécution de travaux et à la préparation de rapports d’évaluation qui seront déposés auprès de l’organisme gouvernemental approprié. Ces rapports d’évaluation, qui portent sur les résultats des travaux du prospecteur ou de la société d’exploration, peuvent être consultés par le public, dans les bureaux miniers du gouvernement provincial, territorial ou fédéral concerné. Si aucune somme n’a été engagée dans le claim depuis un laps de temps donné, ce dernier expire et les droits qui lui sont rattachés retournent à la Couronne, après quoi, les terres visées peuvent être à nouveau jalonnées. Chaque autorité compétente a ses propres règles concernant les travaux d’exploration admissibles comme dépenses aux Faits et chiffres fins du maintien des droits miniers. Toute partie des terres de la Couronne qui n’est pas expressément protégée du développement minier, y compris les terres traditionnellement utilisées par les peuples autochtones, peut être jalonnée. Où peut-on jalonner un claim? Les terres de la Couronne ouvertes à l’activité minière peuvent être jalonnées, y compris celles utilisées traditionnellement par les peuples et les communautés autochtones. Les terres de la Couronne sont administrées et régies par les gouvernements (droits d’exploitation du sous-sol et droits miniers). Les droits miniers sur plus de 90 % du territoire canadien sont actuellement détenus par les gouvernements. Ces derniers louent les droits miniers à des particuliers et à des sociétés, pourvu que ceux-ci respectent certaines conditions et obligations. Ailleurs que sur les terres de la Couronne, dans certaines circonstances (habituellement relatives à la notification préalable), la prospection et le jalonnement peuvent être permis là où la surface est propriété privée, mais où les droits miniers relèvent de la Couronne. Un terrain privé est tout terrain appartenant à un particulier ou à une société privée plutôt qu’à la Couronne. Parmi les zones qui ne sont généralement pas ouvertes à l’acquisition de droits miniers, il y a les : • terrains situés dans un plan de lotissement enregistré, un morcellement ou un site urbain; • parcs ou autres zones protégées; • terrains déjà jalonnés par un autre prospecteur ou une compagnie minière; • terrains occupés par un immeuble ou une résidence. Les terres des réserves indiennes ne peuvent être jalonnées, sauf au Québec et en Colombie-Britannique où le jalonnement de claims est requis même sur des réserves afin d’acquérir les droits d’exploration. Le modèle de droits sur les minéraux dans les réserves indiennes est complexe et varié, entre les provinces et à l’intérieur des provinces. Dans la plupart des cas, le travail est régi par le Règlement sur l’exploitation minière dans les réserves indiennes (consulter la section « Autres ressources » à la fin de ce guide pour le lien). Dans certains cas, les règlements provinciaux s’appliquent. Dans certaines régions du Canada (p. ex. au Nunavut), les peuples aux particuliers ou aux sociétés d’acquérir des droits miniers en sélectionnant un claim sur une carte électronique sur Internet plutôt qu’en jalonnant le claim sur le terrain. autochtones possèdent les droits de surface et les droits miniers, conformément aux accords de revendication territoriale et d’autonomie. Ces accords peuvent contenir des dispositions particulières concernant les activités minières. Comment peut-on jalonner un claim? Il y a différentes façons de jalonner un claim et d’acquérir les droits miniers. Dans certains territoires ou provinces, le jalonnement des claims miniers se fait sur le terrain (jalonnement physique) : on pose des repères au moyen de piquets enfoncés dans le sol ou d’entailles sur des arbres existants pour marquer les limites du terrain à explorer, et des étiquettes sont fixées aux repères pour identification. Le claim doit ensuite être enregistré au bureau du registraire minier avec une carte indiquant les limites du claim ainsi que le paiement des droits miniers. Dans certaines provinces (ColombieBritannique, Québec, Terre-Neuve-etLabrador et Nouveau-Brunswick), le jalonnement peut se faire au moyen d’un système électronique qui permet Fermeture et restauration des sites d’exploration préliminaire Les travaux de prospection et d’exploration préliminaire comportent surtout la collecte d’échantillons et des levés géophysiques qui ont des incidences minimales sur l’environnement et les communautés. Si le projet n’avance pas au prochain stade d’exploration, le site sera réhabilité et l’équipement sera enlevé. Les travaux d’exploration préliminaire n’ont habituellement pas de répercussions importantes à long terme sur le territoire. Exploration détaillée La plupart des projets d’exploration ne se rendent pas à ce stade. Une exploration plus détaillée sera entreprise si les résultats de la phase précédente sont assez encourageants pour que la société puisse justifier des dépenses supplémentaires auprès des investisseurs et des partenaires afin de poursuivre le projet. À ce stade, la communauté peut remarquer un accroissement des travaux sur le terrain et du nombre d’hélicoptères ou de petits avions qui transportent du matériel spécial. Les principales activités à ce stade sont décrites ci-dessous. Échantillonnage et forage Durant la phase d’exploration détaillée, les anomalies géophysiques peuvent Levés géophysiques, excavation être vérifiées par forage au diamant Faits et chiffres de tranchées, échantillonnage et des échantillons plus volumineux en rainure, échantillonnage et représentatifs d’une occurrence Au fur et à mesure que géochimique, coupe de lignes minéralisée peuvent être prélevés. Ces le projet d’exploration De nombreux gîtes minéraux ou travaux aident la société d’exploration à progresse, la communauté métalliques ne sont pas visibles à la évaluer l’étendue et la forme de la zone peut non seulement surface, mais se trouvent sous le sol, minéralisée. Une foreuse à diamant remarquer une activité le till glaciaire, les sédiments, ce qui comporte un trépan circulaire incrusté intensifiée sur le terrain, constitue le « mort-terrain », ou sous de diamants qui sert à couper la roche d’autres formations rocheuses. Afin jusqu’à un kilomètre ou plus sous mais aussi un hélicoptère le sol pour extraire des échantillons de vérifier la présence de minéraux ou un avion transportant cylindriques de roche, nommés ou de métaux sous la surface, on des antennes ou d’autres utilise des techniques avancées « carottes de forage », habituellement instruments spéciaux. Il d’un diamètre d’environ quatre à comme les levés géophysiques et peut aussi y avoir des cinq centimètres. La carotte de forage le carottage ou forage au diamant. bénéfices économiques ressemble à une tige solide en roche En préparation de ces travaux, un accrus pour les quadrillage est tracé sur le terrain ou à un gros manche à balai. Le forage à l’aide de lignes étroites dans les nécessite un grand investissement communautés au plan zones boisées, ou de rangées de financier de la société d’exploration. de l’ emploi et des piquets en terrain découvert, c’est Le coût par mètre foré (généralement occasions d’affaires. la coupe de lignes. Une fois ce plusieurs centaines de dollars par mètre quadrillage terminé, des instruments une fois tous les coûts comptabilisés) géophysiques sont passés au-dessus dépend du lieu des travaux, du type du quadrillage pour effectuer des de roche forée, du diamètre du trou levés géophysiques détaillés. D’autres et du type de foreuse utilisée. Pour travaux de détail sont aussi exécutés, y une saison, le coût d’un programme compris de la cartographie géologique de forage peut dépasser 100 000 $ et ou l’excavation de tranchées atteindre un million de dollars ou plus (découpage ou creusement d’un long pour un projet plus important. Les fossé dans le sol pour examiner la échantillons de forage sont envoyés géologie sous la surface). à un laboratoire pour l’analyse de leur contenu minéral. Si les résultats montrent de bonnes teneurs pour le métal ou minéral désiré, un programme de forage plus important pourrait être entrepris afin de mieux définir la taille globale et la teneur du gîte minéral. et des forages pour déterminer le potentiel exploitable du gîte minéral de devenir une mine et, si ces résultats sont suffisamment encourageants, pour justifier la poursuite de l’exploration et Travaux de base sur l’environnement entreprendre des travaux d’envergure Bien que les études de base sur plus coûteux. Normalement, la société l’environnement soient habituellement a recours à un consultant indépendant effectuées au stade de l’exploration pour produire une évaluation avancée, on encourage les sociétés à économique préliminaire (ou étude de réaliser un certain nombre de travaux délimitation de l’étendue) afin d’obtenir de base sur l’environnement durant à ce stade une indication préliminaire la phase d’exploration détaillée. Ces du potentiel économique. Dans études, qui consistent en des analyses plusieurs cas cependant, cette première de sol, de la végétation, de la faune évaluation conclura que le gîte n’est et de l’eau, peuvent comprendre la pas assez important pour continuer collecte d’échantillons d’eau pour le projet d’exploration. des analyses ou la reconnaissance de zones culturelles à protéger et Fermeture et restauration d’un site d’exploration à éviter si nécessaire. Les données de base ainsi recueillies servent de Si le projet ne dépasse pas ce stade, points de référence pour déterminer la société d’exploration démantèle les répercussions d’un projet au ses installations et restaure le site fil du temps et sont utilisées dans conformément aux conditions l’évaluation environnementale si le rattachées aux autorisations, licences et projet passe à l’étape suivante. Les permis. En plus des exigences prévues connaissances traditionnelles et les par la loi, on encourage les sociétés études sur l’utilisation traditionnelle à consulter les Principes et lignes des terres sont aussi utiles au cours des directrices de l’industrie sur la gérance de l’environnement en exploration. programmes d’exploration. Pour plus d’information, consulter Évaluation préliminaire du gîte la trousse d’outils sur la gérance Pendant et après l’exécution des environnementale dans le programme travaux sur le terrain, la société e3 Plus : L’exploration minière d’exploration examine attentivement les responsable (www.pdac.ca/e3plus). résultats des levés, de l’échantillonnage Parmi les pratiques recommandées, il y a : • le remblayage des excavations et le colmatage des trous de forage; • le démantèlement des camps, l’enlèvement des déchets et du matériel excédentaire du secteur; • la restauration des zones perturbées par les activités d’exploration. prélevés pour traitement et analyse de leurs caractéristiques métallurgiques afin de déterminer la possibilité de récupérer économiquement les minéraux de valeur du gîte. L’échantillon est habituellement expédié hors site à un laboratoire spécialisé pour analyse, bien que le concassage soit parfois fait sur place pour faciliter l’expédition. Travail de nature environnementale Tout comme les autres activités Exploration avancée sur le terrain, le travail de nature Si la phase d’exploration détaillée a environnementale se poursuit à ce donné des résultats positifs, le projet stade. Ce travail est important pour les peut passer au stade de l’exploration projets d’exploration avancée alors que avancée. D’autres facteurs influencent les sociétés utiliseront cette information la décision de poursuivre l’exploration, de base pour réaliser une évaluation comme le prix des métaux et la capacité plus exhaustive des répercussions de la société d’exploration d’obtenir environnementales exigée par la loi un financement supplémentaire. avant d’aménager une mine. La société Les activités comporteront plus de d’exploration a avantage à recueillir travaux sur le terrain et des forages ces données le plus tôt possible. supplémentaires ainsi que la collecte Dans certains territoires et provinces, d’échantillons de roche plus volumineux l’évaluation environnementale pour analyse (échantillonnage en vrac), peut inclure une évaluation des peut-être sous terre dans de rares cas. répercussions sociales. Échantillonnage en vrac L’échantillonnage en vrac est le prélèvement d’une grande quantité de roche pour analyse. Des échantillons minéralisés volumineux et représentatifs pouvant atteindre 10 000 tonnes (mais habituellement de 100 à 200 tonnes) sont Préfaisabilité Des études de préfaisabilité, incluant les travaux techniques de conception préliminaire, sont menées à ce stade pour évaluer la viabilité du projet, les principaux risques et les zones à explorer plus à fond. C’est une étape intermédiaire pour justifier une étude de faisabilité complète plus onéreuse. Si les résultats des travaux d’exploration avancée sont très positifs, la société peut passer directement à l’étude de faisabilité sans réaliser d’étude de préfaisabilité. De la même façon, dans certaines circonstances, une société peut faire une étude théorique avant une étude de préfaisabilité pour savoir si les résultats justifient l’étude de préfaisabilité. Fermeture et restauration Si les résultats du programme d’exploration avancée ne justifient pas d’autres investissements dans une évaluation plus précise et des études techniques plus poussées, la société pourrait ne pas vouloir passer à la prochaine étape. Comme pour les phases d’exploration préliminaire et détaillée, le site sera fermé et restauré (consulter « Fermeture et restauration d’un site d’exploration » à la page 9.). 1.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’exploration minérale? Les petites sociétés d’exploration exécutent la plupart des activités d’exploration. Les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral appuient l’exploration minérale en produisant des cartes et des rapports géologiques qui sont ensuite mis à la disposition des prospecteurs et des sociétés d’exploration pour les guider vers les zones pouvant receler un potentiel minier. De plus, certains gouvernements provinciaux et territoriaux soutiennent les prospecteurs et, du même coup, l’exploration minérale préliminaire par des programmes spéciaux de formation et une aide financière limitée. Les gouvernements jouent également un rôle sur le plan réglementaire en administrant les claims miniers et en octroyant les permis d’exploration. Un programme d’incitation fiscale est parfois aussi offert par les gouvernements pour stimuler les activités d’exploration dans une province ou un territoire. EXPLORATION MINÉRALE : QUELS SONT LES PRINCIPAUX INTERVENANTS? Rôles et responsabilités possibles Communautés • Tenir des discussions avec la société d’exploration concernant les possibilités d’emploi, les occasions d’affaires et les travaux de base sur l’ environnement, comme les études d’impact sur la pêche, la végétation et la faune pour les projets d’exploration avancée • Formuler des commentaires devant une commission ou une agence de délivrance des permis qui voudra connaître l’ opinion et les préoccupations de la population locale sur les conséquences de l’ octroi d’un permis (l’ existence d’une commission/agence dépend de la portée et du stade d’avancement du projet d’exploration) • Les aînés ou les autorités locales pourraient être en mesure de recommander de bons sites pour l’ établissement d’un camp et désigner les endroits à éviter, comme les sites cérémoniels, les territoires de chasse et de piégeage • Dresser un inventaire des compétences et de la formation des membres de la communauté et établir un programme de formation • Mettre sur pied des entreprises d’exploration ou d’autres entreprises reliées aux futures activités potentielles Gouvernements (provincial, territorial, fédéral) • Produire et fournir des cartes et des rapports géologiques, géochimiques et géophysiques pour guider la prospection et l’ exploration • Administrer les claims miniers et délivrer les permis pour les travaux d’exploration • Effectuer, le cas échéant, des visites des lieux pour vérifier l’ application des lois et des règlements • Fournir des incitatifs fiscaux et des programmes pour encourager l’ investissement dans l’ exploration minérale Prospecteurs • Rechercher des indices minéralisés ou des occurrences de minéralisation • Utiliser les cartes et les rapports gouvernementaux pour orienter les travaux de terrain Petites sociétés d’exploration • Axées sur la découverte de gîtes minéraux et métalliques dans le but de les vendre à une grande société minière ou de former un partenariat pour le développement • Les fonds pour leurs projets sont levés sur le marché des actions • Il s’agit de petites sociétés habituellement cotées en bourse, pas assez grandes pour exploiter une mine et dépourvues de flux de rentrées Grandes sociétés minières • Rechercher de nouveaux gîtes minéraux ou métalliques pour l’ expansion de mines existantes ou l’ aménagement de nouvelles mines • Il s’agit de grandes sociétés normalement cotées en bourse, possédant l’ expertise et les fonds pour aménager, construire et exploiter une mine, possédant habituellement des propriétés minérales ou métallifères importantes et diversifiées Entrepreneurs/ • Fournir des biens et services, par exemple : Sociétés de forage fournisseurs de services Entreprises de logistique – fourniture de biens et services (habituellement de la collectivité la plus rapprochée), p. ex. installer et approvisionner les camps, fournir les services de transport par avion, de jalonnement de claims, de coupe de lignes Services d’hélicoptères Compagnies de levés géophysiques Interprétation de données de télédétection et de photographies aériennes (certaines sociétés d’exploration le font à l’ interne) Études des sédiments glaciaires et de la dispersion glaciaire Services géologiques Services de traiteur Entreprises locales – hébergement, entreposage de la carotte de sondage ou du matériel; fourniture de combustible, gaz propane, provisions, services de terrassement (rétrocaveuse, chargeuse frontale, petit bulldozer), transport (camion tandem, camion de transport, débusqueuse, véhicule tout-terrain, motoneige), coupe de lignes, décapage du couvert végétal et du sol et déblaiement des sites de forage Services de laboratoire Services environnementaux – études environnementales préliminaires et exigences en matière d’essais conformément aux permis d’utilisation des terres, etc. Associations industrielles (provinciales, territoriales, nationales) • S’attaquer aux problèmes communs et parler d’une seule voix au public et au gouvernement • Représenter les intérêts des sociétés d’exploration • Produire des documents d’information, donner de la formation aux membres de l’ industrie et à d’autres sur les thèmes de la responsabilité sociale d’entreprise, l’ action sociale, la diffusion de l’ information, etc. • Travailler avec les gouvernements sur les questions d’utilisation des terres, de taxation et d’autres politiques et questions touchant la mise en valeur des ressources minérales 1.4 Lois et règlements Cette section porte sur les exigences juridiques et réglementaires générales de même que sur les champs de compétence, les licences et les permis rattachés à l’étape de l’exploration minérale. Que sont les champs de compétence? Les règlements concernant les permis d’exploration varient selon la province ou le territoire. Il faut d’abord se renseigner auprès de l’autorité compétente pour se conformer aux règlements en vigueur. La gestion des ressources minérales et des activités d’exploration et d’exploitation minières relève des provinces et du Yukon. Au Nunavut, dans Faits et chiffres les Territoires du Nord-Ouest Les terres autochtones et les réserves indiennes, elle prennent de plus en plus incombe au gouvernement fédéral d’importance. Au Nunavut par l’intermédiaire d’Affaires autochtones et Développement par exemple, les Inuits du Nord Canada (AADNC). possèdent de vastes étendues nommées « terres inuites », dont ils détiennent les droits de surface et, dans certains cas, les droits d’utilisation du sous-sol. La Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI) supervise l’ utilisation des terres inuites au Nunavut. Là où il y a négociation de revendications territoriales, le gouvernement fédéral prend des mesures temporaires pour protéger les droits des Autochtones dans l’ attente d’un règlement. Source : www.tunngavik.com (en anglais seulement). Il existe deux catégories de terres pouvant être explorées, soit les terres de la Couronne et les terres privées où les droits miniers sur le sous-sol appartiennent à la Couronne. Le gouvernement fédéral, par l’intermédiaire d’AADNC, a la responsabilité des terres de la Couronne fédérale au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et les réserves indiennes, et la législation fédérale gouverne l’utilisation de ces terres. Les provinces et le Yukon ont la responsabilité des terres de la Couronne à l’intérieur de leurs limites et leur législation régit l’utilisation et l’aliénation de ces terres. Les gouvernements contrôlent les droits de surface et souterrains pour les terres de la Couronne provinciales, territoriales et fédérales. Quels sont les licences et les permis exigés? Les exigences concernant les permis d’exploration varient selon la province et le territoire et le genre de travaux d’exploration prévus. Le tableau qui suit montre des exemples de permis susceptibles d’être exigés pour différentes activités à toutes les étapes de l’exploration. 1.5 Répercussions environnementales et sociales Cette section aborde les répercussions environnementales et sociales possibles de l’exploration minérale sur les communautés, les moyens de surveiller et d’atténuer ces répercussions, ainsi que la participation des communautés. LICENCES ET PERMIS Activité Permis exigibles Prospection de base • Permis de prospection Levés aériens • Aucun Jalonnement de claims ou acquisition en ligne • Le claim doit être enregistré conformément aux exigences en vigueur dans la région Exploration au sol et forage • Divers permis émis conformément à la législation minière en vigueur (selon l’ ampleur des travaux et du projet) Déboisement • Permis de déboisement Établissement d’un camp et d’un programme de forage • Divers permis normalement exigés pour des projets d’envergure prévoyant l’ établissement d’un camp Aménagement d’une route d’accès, stockage de combustible, creusement de tranchées d’ exploration • Divers permis peuvent être exigés Quelles sont les répercussions territoriales et fédérales et respecter environnementales possibles? les communautés près desquelles Les répercussions environnementales de l’exploration minérale, en particulier celles de l’exploration préliminaire, sont généralement minimes. L’industrie minière canadienne est un chef de file en matière de pratiques d’exploration sûres et respectueuses de l’environnement. Les sociétés comprennent qu’elles doivent mener leurs travaux en respectant les droits d’autrui, en assurant la sécurité et en veillant à ne pas nuire à la faune, à la flore et à la qualité de l’eau. Outre les bonnes pratiques volontaires, les sociétés d’exploration doivent se conformer aux lois provinciales, elles exécutent leurs travaux. Ces mesures, qui permettent d’atténuer les répercussions environnementales, ne les éliminent pas totalement. Le tableau qui suit présente les principales répercussions et les moyens de les atténuer. Il est important de souligner que les répercussions varient selon le stade d’exploration. Quelle surveillance environnementale faut-il effectuer? La surveillance environnementale est un moyen d’évaluer les répercussions environnementales des activités d’exploration après l’application de mesures d’atténuation. Elle devrait se faire durant toutes les phases de mise en valeur des ressources minérales. Au cours de l’exploration, comme les activités sont d’une envergure relativement réduite avec peu de répercussions, la société d’exploration se charge presque entièrement de la surveillance environnementale qui peut porter sur les aspects suivants : • aire de stockage des combustibles; • élimination adéquate des déchets; • conservation de la nourriture hors de la portée des animaux; • élimination de tous les déchets après le départ des foreuses; • qualité de l’eau des cours d’eau locaux (ruisseaux, criques, lacs, rivières, étangs, etc.). RÉPERCUSSIONS ENVIRONNEMENTALES Type Utilisation des terres Activités et répercussions possibles • Construction d’un camp • Coupe de lignes • Programmes de forage (exploration détaillée et avancée) • Stockage de combustible • Construction de routes pour l’ exploration avancée Qualité de • Déchets des programmes de forage (boues) l’ eau • Trous de forage Faune • Animaux attirés par les déchets et la nourriture • Comportements migratoires perturbés par la présence d’humains • Comportements migratoires perturbés par le bruit des hélicoptères, avions et foreuses Mesures d’atténuation • Se conformer aux règlements gouvernementaux pour les camps, les routes • Minimiser la superficie • Rétablir la végétation (selon la région et les circonstances) • Prévoir l’ évacuation des résidus de forage • Suivre les normes de stockage du combustible • Établir un plan d’intervention en cas de déversement • Planifier soigneusement le programme de forage pour prévenir la pollution de l’ eau • Éliminer les déchets conformément aux règlements locaux • Sensibiliser les équipes de travailleurs à la faune environnante • Éloigner les avions des parcours migratoires • Planifier le calendrier du programme pour éviter les périodes critiques pour la faune (p. ex. vêlage des caribous) Les gouvernements encouragent les sociétés à discuter de surveillance environnementale avec les communautés autochtones locales, à obtenir leurs suggestions et leur collaboration pour les activités de surveillance et, si possible, à intégrer un membre de la communauté dans l’équipe de surveillance. Le remblayage des tranchées est une bonne pratique. La surveillance des zones de stockage du combustible doit inclure les zones où se fait le ravitaillement en combustible si elles diffèrent de l’aire de stockage. positives. Le tableau qui suit dresse la liste des répercussions possibles afin d’aider les communautés à comprendre et à anticiper les effets de l’exploration pour elles. Une des répercussions possibles de l’exploration consiste en des attentes irréalistes dans les communautés quant à l’ouverture d’une mine. Il importe de se rappeler que la plupart des activités d’exploration n’aboutissent pas à une exploitation minière. Il faut mentionner que les activités et toutes leurs répercussions possibles peuvent varier selon le stade Les sociétés doivent également se d’avancement du projet d’exploration, conformer aux exigences liées à leurs et elles tendent à être plus importantes permis ou licences d’exploration. Des à mesure qu’un projet avance dans le inspecteurs gouvernementaux visiteront cycle du développement minéral. probablement les sites d’exploration pour vérifier la conformité à ces exigences et à tous les règlements pertinents. Dans le cas de projets d’envergure en exploration, des plans d’intervention en cas de déversement (de carburant par exemple) et d’élimination des déchets peuvent être exigés. Quelles sont les répercussions sociales possibles? Au stade de l’exploration, les répercussions sociales sont susceptibles d’être minimes et tendent à être RÉPERCUSSIONS SOCIALES Type Sociales Activités et répercussions possibles Absences • Moins de temps consacré aux activités prolongées du traditionnelles domicile pour • Les travailleurs sont séparés de leurs familles pendant plusieurs jours ou travailler au semaines loin • Problèmes conjugaux • Possibilité de rencontrer de nouvelles personnes Économiques Hausse du niveau d’emploi Culturelles • Davantage de possibilités de formation et de développement des compétences • Agrandissement de l’ écart entre les personnes employées et celles au chômage Solution • Planification des activités en fonction des horaires de travail • Création de groupes ou de programmes de soutien pour atténuer les problèmes familiaux • Mise en évidence de modèles de comportement positifs au travail dans la communauté Hausse des revenus • Départ des membres de la communauté • Établissement ou encouragement avec des emplois bien payés à l’ établissement de programmes • L’ augmentation des revenus dans d’intervention et de groupes de soutien la communauté peut provoquer des en toxicomanie problèmes sociaux accrus Achats sur place • L’ augmentation des activités d’exploration peut entraîner une hausse des achats auprès des entreprises et fournisseurs locaux, au bénéfice de l’ économie locale • Pouvoir d’achat accru • Préparation et communication d’une liste de biens et services (type, qualité et quantités) requis pour éviter les malentendus et encourager l’ achat sur place • Incitation à la mise sur pied de petites entreprises, d’organismes de formation et de soutien Présence d’étrangers dans la communauté • Différences culturelles des travailleurs venus d’ailleurs • Les nouvelles idées et technologies peuvent créer de nouvelles possibilités, mais aussi perturber le mode de vie traditionnel • Séances de sensibilisation culturelle données par des membres de la communauté afin que les personnes de l’ extérieur se familiarisent avec les valeurs et les traditions de la communauté Chasse et pêche • Possibilité de perturbation des périodes de chasse et de pêche en raison des activités d’exploration minérale • La société d’exploration réduit les activités aériennes ou sur le terrain susceptibles de perturber la migration des oiseaux et d’autres animaux 1.6 Comment les communautés autochtones peuventelles participer à l’exploration minérale? L’exploration minérale peut jouer un rôle important dans le développement d’une communauté et favoriser une sensibilisation accrue et la compréhension de certaines possibilités offertes. De nouvelles possibilités apparaissent au fur et à mesure de l’avancement du projet au cours des phases subséquentes du cycle de développement minéral. Bien que les travaux d’exploration préliminaire n’aient généralement qu’une portée et une durée limitées, ils n’en recèlent pas moins la possibilité de renforcer les compétences locales en permettant à des individus d’avoir un emploi intéressant à court terme. Ils favorisent le développement d’une base de connaissances liées à l’industrie minière. Il ne faut pas oublier que les sociétés d’exploration minérale n’ont pas de revenus durant l’exploration. Quelle que soit la portée du projet, les communautés et les sociétés d’exploration doivent entretenir un dialogue constant. La plus importante contribution de la communauté durant la phase d’exploration se fait habituellement en communiquant avec la compagnie chargée de la réalisation du projet. Les gouvernements encouragent les prospecteurs et les sociétés d’exploration à échanger directement avec les communautés et leurs membres, à commencer par le chef et le conseil de bande. Le partage d’information sur des projets particuliers peut aussi inclure d’autres groupes tels les conseils tribaux, les gouvernements inuits et les organisations autochtones régionales ou provinciales. Il en va de l’intérêt de tous d’entamer des discussions précoces avec les membres de la communauté autochtone. Cela permet à la communauté et à la société d’exploration de connaître les ressources et les priorités de chacun. La société peut expliquer ce qu’implique le projet, où il est situé et qui fera le travail. En recevant et en communiquant l’information, les parties intéressées peuvent cerner des problèmes ou des éléments conflictuels potentiels et travailler ensemble à les résoudre et à promouvoir les avantages mutuels. Faits et chiffres Il peut s’avérer crucial pour les communautés de s’impliquer dès le début des travaux. La Première Nation de Kasabonika Lake a participé activement au processus d’exploration par des bulletins, des réunions, des émissions de radio et des sondages. Elle a aussi négocié une approche « par étapes » de la mise en œuvre du processus d’exploration. Pour plus d’information sur l’approche recommandée à l’industrie, consulter le document Engagement précoce des Autochtones : un guide à l’intention des promoteurs de grands projets de ressources (www.mpmo-bggp. gc.ca/desc/aboriginal-autochtonesfra.php). Les membres de la communauté doivent pouvoir poser des questions, faire part de leurs préoccupations et se renseigner sur le processus d’exploration et ses divers stades. Voici d’importantes questions à poser : • Quelles sont les répercussions prévues sur le territoire, quelles sont les activités et y a-t-il des cartes? • Y aura-t-il des avantages pour les communautés locales? Ces avantages seront-ils permanents ou temporaires? • Quelles sont les répercussions positives et négatives potentielles et comment pouvons-nous les maximiser ou les atténuer? • Quelles sont les possibilités d’emploi et les occasions d’affaires? • Comment les communautés peuventelles participer au processus d’évaluation des répercussions environnementales et sociales? 20 • Comment le promoteur du projet répondra-t-il aux préoccupations de la communauté? Le fait d’avoir des réponses à ces questions permet aux communautés de mieux se préparer à l’éventualité que le projet d’exploration passe à la prochaine phase (aménagement et construction) et entraîne des investissements plus considérables. Les communautés peuvent aussi souhaiter que les sociétés d’exploration fassent des présentations orales, traduites dans une langue autre que l’anglais ou le français si nécessaire, pour que tous les membres de la communauté puissent vraiment comprendre ce qui se passe. Faits et chiffres Qu’est-ce que l’ obligation de consulter? L’ obligation de consulter appartient au gouvernement dans son ensemble. La Couronne a une obligation légale de consulter et, le cas échéant, de prévoir les accommodements nécessaires lorsqu’elle envisage des actions susceptibles d’avoir un effet préjudiciable sur les droits ancestraux ou issus de traités établis ou potentiels, notamment dans le cadre de l’ approbation de projets de développement touchant les terres et les ressources. L’ obligation de la Couronne porte par exemple sur les travaux du gouvernement qui permettent à des projets d’aller de l’ avant (comme les autorisations). Bien qu’il s’agisse d’une obligation de la Couronne, les tierces parties ont aussi un rôle à jouer. Par exemple, la Couronne peut tenir compte de l’ implication d’une compagnie lorsqu’elle détermine les obligations de consultation. Il est aussi essentiel que les groupes autochtones participent activement et contribuent au processus de consultation en expliquant comment leurs droits pourraient être lésés, en exprimant leurs préoccupations et en fournissant l’ information en temps opportun. Pour plus d’information, voir www.aadncaandc.gc.ca/fra/1100100014649. 1.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés Faits et chiffres Cette section porte sur l’emploi et les autres retombées économiques pour les communautés autochtones pendant la phase d’exploration. Quelles sont les possibilités d’emploi? Durant la phase d’exploration du cycle de mise en valeur des minéraux, les possibilités d’emploi s’avèrent parfois peu nombreuses et les périodes de travail ne durent souvent que quelques semaines à quelques mois. Elles permettent toutefois aux membres de la communauté d’acquérir de l’expérience et des compétences utiles, souvent applicables dans d’autres projets ou d’autres secteurs de l’économie. La durée de l’emploi dépend du stade du projet et des résultats positifs obtenus. Les communautés connaîtront les possibilités d’emploi en communiquant dès le début avec les sociétés d’exploration. Elles peuvent aider les sociétés en leur offrant un local pour les entrevues et un endroit pour afficher publiquement les postes disponibles. Les communautés peuvent La proximité des communautés autochtones par rapport à d’importants projets d’exploration et d’exploitation minières est source de nombreux avantages pour les peuples autochtones et l’ industrie. Les communautés autochtones sont de plus en plus considérées comme des fournisseurs clés de main-d’œuvre, de biens et de services dans le secteur des minéraux et des métaux. aussi répertorier les capacités et les acquis de leurs membres en matière de formation et d’éducation. Les petites sociétés d’exploration n’embauchent habituellement que quelques employés à temps plein et il s’agit normalement de spécialistes (géologues, géophysiciens, foreurs, pilotes) qui ont une formation collégiale ou universitaire. Cependant, la réalisation des projets exige aussi des employés moins spécialisés (assistants aux travaux sur le terrain, personnel affecté aux camps, coupeurs de lignes, prospecteurs et échantillonneurs). Les projets d’exploration comprennent parfois des travaux environnementaux de base (études sur les pêches et la faune) qui offrent aussi des possibilités d’emploi aux communautés environnantes. Tous les employés locaux engagés dans le cours de ces travaux sont formés et équipés par les sociétés pour exécuter leurs tâches efficacement et en toute sécurité. Le tableau ci-dessous donne des exemples d’emplois susceptibles d’être disponibles aux divers stades de l’exploration. EXEMPLES D’EMPLOIS Emploi Conditions d’exercice Remarques Assistant aux travaux sur le terrain • Être en assez bonne forme physique, capable de lire et d’écrire • Travail à l’ extérieur, peut devoir marcher sur des distances considérables avec un sac à dos plein d’échantillons ou de roches Aide-foreur • Être en assez bonne forme physique, capable de lire et d’écrire, expérience un atout pour l’ embauche • Capable de manipuler des boîtes de carottes et des tiges de forage, qui peuvent être lourdes; habituellement, travail par quarts Coupeur de lignes • Être en assez bonne forme physique, capable d’utiliser un compas, capable de lire et d’écrire • Capable d’utiliser une hache, une machette, une scie à chaîne, un compas Aide de cuisine • Capable de travailler dans une cuisine avec de la nourriture Cuisinier • Capable de cuisiner, de planifier des repas et de diriger une cuisine Responsable de la • Capable d’organiser l’ entrée et logistique du camp la sortie de marchandises, de combustible, d’échantillons, etc., capable de lire et d’écrire Assistant en géophysique • Être en assez bonne forme physique, bon en calcul, connaissances en informatique Camionneur • Permis de conduire (pour la conduite de camions) Manœuvre en terrassement • Permis de faire fonctionner une ou plusieurs machines requises – chargeuse frontale, bulldozer, rétrocaveuse, débusqueuse • Exige habituellement le permis d’opérateur de machinerie lourde Mécanicien • Expérience avec moteur à essence ou diesel • Qualification formelle non obligatoire, tant que le candidat possède les connaissances, l’ expérience et les compétences Soudeur • Capable de bien faire de la soudure Charpentier/ menuisier • Capable de travailler le bois Contrôleur environnemental • Capable de lire et d’écrire, être en assez bonne forme physique Concierge • Capable de s’occuper des bâtisses/ tentes dans les camps Préposé à l’ entretien • Capable de nettoyer les camps, les baraquements, les tentes Pour plus de détails sur les emplois offerts durant la phase d’exploration, consulter le Guide des ressources humaines de l’industrie minière à l’intention des communautés autochtones (www. aboriginalmining.ca/fr/exploration/ careers.asp). Les activités d’exploration peuvent aussi offrir des possibilités de formation aux communautés autochtones. Dans certains cas, les communautés ont • Travail à l’ extérieur, doit souvent marcher sur des distances considérables au cours d’une journée élaboré leurs propres programmes de formation pour enseigner la prospection. Avec leurs connaissances du territoire, les membres de la communauté locale sont d’excellents candidats à la carrière de prospecteur. Quels sont les autres avantages économiques? La phase d’exploration comporte des retombées économiques pour les communautés. Les sociétés utilisent couramment un service de logistique pour des activités telles que l’installation du camp, le transport et les services de traiteur. Si une entreprise de ce type existe dans une communauté des environs, elle sera bien placée pour fournir des biens et services à la société d’exploration. Il ne faut pas oublier que les projets d’exploration doivent être réalisés dans des délais serrés et avec des budgets limités et qu’ils ne produisent habituellement pas de flux de rentrées. Aussi, les règles du marché boursier empêchent les sociétés d’acquitter des frais qui ne sont pas directement reliés à l’exploration. Habituellement, les communautés n’ont pas le temps de démarrer des entreprises offrant des services aux sociétés d’exploration. Elles peuvent toutefois demander aux sociétés d’exploration de les informer des projets prévus pour les prochaines saisons afin d’être prêtes à profiter d’éventuels avantages économiques. Chaque communauté est unique et profite différemment des retombées économiques. Parmi les possibilités d’affaires offertes par l’exploration, il y a un certain nombre de d’entreprises en sous-traitance et de fournisseurs de services : • creusement et excavation de tranchées à l’aide de machinerie lourde; • restauration des sites, abattage et plantation d’arbres; • coupe de lignes; • construction et entretien des camps; • cuisine, logement et services de traiteur; • expédition, services d’hélicoptères et d’avions; • location d’équipement et de véhicules, approvisionnement en combustible; • contrats de forage; • services de transport et d’expédition; • études environnementales préliminaires. Certaines communautés ont mis sur pied leurs propres entreprises de prospection et de forage. Ces activités recèlent un potentiel de retombées économiques. S’il découvre des échantillons encourageants et que les analyses montrent des résultats positifs, le prospecteur peut intéresser des sociétés d’exploration à la formation d’une coentreprise ou à prendre une option d’achat sur la propriété pour assurer la poursuite des travaux. Les gouvernements encouragent les communautés et les sociétés d’exploration à collaborer étroitement le plus tôt possible afin d’établir des alliances et des partenariats pour la formation, l’emploi et la création d’entreprises. À mesure que le projet d’exploration avance, elles peuvent entamer des négociations pouvant mener à des ententes (p. ex. lettre d’intention, protocole d’entente). Bien que des ententes formelles ou légales ne soient pas requises, c’est une excellente occasion pour les parties de nouer des relations (consulter la section 2.7 pour une description des différents types d’ententes). 1.8 Une expérience pour les communautés : Athabasca Basin Development Limited Partnership La société de placement Athabasca Basin Development Limited Partnership (ABDLP) de Wollaston Lake, en Saskatchewan, est détenue à part entière par les Autochtones de l’Athabasca. Son portefeuille est principalement composé d’actions dans le secteur des services d’exploration et d’exploitation minières, surtout pour l’uranium et la potasse. La société en commandite appartient à sept communautés du Grand Nord de la Saskatchewan : Fond du Lac, Black Lake et Hatchett Lake Denesuline qui détiennent environ 70 % de la société au moyen d’une structure d’actionnariat semblable à celle d’une société ouverte et Campsell Portage, Uranium City, Stony Rapids et Wollaston Lake, où est établi le siège social de la société. Faits et chiffres La société recherche des investissements durables, bien gérés et d’une bonne valeur pour ses actionnaires. Les investissements sont axés sur le secteur de l’exploration et l’exploitation minières et comportent la propriété partielle ou entière d’entreprises de construction (Points Athabasca), d’exploitation minière souterraine (Mudjatik Thyssen Mining), de sécurité (Athabasca Basin Security), de forage au diamant (Team Drilling), de logistique (Points North), d’électricité (Flyer Electric), d’entretien des routes (Lonona Contracting) et de transport aérien (West Wind Aviation). Depuis sa création en 2002, ABDLP et son groupe de sociétés emploient désormais plus de 1000 personnes – la plupart des Autochtones – et leurs revenus consolidés ont récemment excédé 75 millions de dollars. Des possibilités s’offrent aux peuples autochtones dans le domaine des services destinés à l’ exploration minérale. Les sociétés d’exploration font appel à des entrepreneurs à tous les stades de l’ exploration, y compris des prospecteurs, des coupeurs de lignes, des employés de services de traiteur, des fournisseurs de matériel, des travailleurs de la construction et d’entretien pour les camps. 25 Responsabilité sociale d’entreprise ABDLP est une entreprise socialement responsable, soucieuse de contribuer au mieux-être de la collectivité. La société en commandite a élaboré une stratégie d’investissement dans les communautés qui vise à augmenter les retombées pour la région d’Athabasca, en Saskatchewan, tout en améliorant la vie de ses résidants. ABDLP travaille activement dans les communautés où elle exerce ses activités par des dons directs, en participant à des activités communautaires et en offrant directement des emplois et de la formation aux membres des communautés. La société attribue sa réussite à l’établissement de partenariats avec d’autres sociétés dynamiques et prospères qui ont fait leurs preuves en offrant un excellent service à la clientèle. Prix En 2008, ABDLP a été la première société à recevoir le Prix Skookum Jim de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. Ce prix reconnaît les réalisations et les services exceptionnels d’une entreprise autochtone dans le secteur des services destinés à l’industrie minière canadienne, d’une société autochtone d’exploration ou d’exploitation minière canadienne, ou de particuliers ayant contribué de manière importante à l’industrie minière. 2 AMÉNAGEMENT ET CONSTRUCTION D’UNE MINE 2.1 Qu’est-ce que l’aménagement d’une mine? 2.2 En quoi consistent les activités d’aménagement? 2.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’aménagement d’une mine? 2.4 Lois et règlements 2.5 Répercussions environnementales et sociales 2.6 Comment les communautés autochtones peuventelles participer à l’aménagement d’une mine? 2.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 2.8 Une expérience pour les communautés : Nuna Group of Companies 2 AMÉNAGEMENT ET CONSTRUCTION (ou d’exploitation). Divers facteurs influent sur la rentabilité d’un gîte, dont les suivants : • emplacement de la ressource; • accessibilité de la ressource; • volume de la ressource; • valeur de la ressource; Cette section porte sur le but de l’aménagement d’une mine, les principaux intervenants et les activités liées à cette étape du cycle de mise en valeur des minéraux de même que sur les possibilités de participation des communautés autochtones. 2.1 Qu’est-ce que l’aménagement d’une mine? Si l’exploration donne des résultats positifs, le projet passe à la phase d’aménagement d’une mine. Cette étape importante consiste à établir avec précision la valeur potentielle d’un gîte minéral découvert durant la phase d’exploration afin de déterminer la rentabilité de son exploitation et, si tel est le cas, de construire la mine. L’aménagement d’une mine n’est entrepris que si le gîte est suffisamment grand et son exploitation assez rentable pour permettre le remboursement des coûts de construction (coûts en capital) et des coûts de production • type de minéral; • accès aux infrastructures (routes, pistes d’atterrissage); • prix des minéraux et des métaux sur le marché; • distance par rapport aux marchés et aux points de ravitaillement; • possibilité d’exploiter la ressource en respectant l’environnement et de manière socialement responsable; • régime de réglementation (p. ex. taxes et paiement de redevances); • présence d’une main-d’œuvre qualifiée. L’évaluation comporte toute une série d’études géologiques, techniques et économiques détaillées et l’analyse des données pour approfondir les connaissances de la société minière sur les ressources (c.-à-d. la forme et la taille du gîte minéral ainsi que la quantité de métaux ou de minéraux). La société se fonde sur cette information pour prendre d’importantes décisions concernant la construction • type de mine; • taille de la mine (les coûts sont proportionnels aux dimensions de la mine), mine de surface/ d’une mine. C’est à ce stade que la à ciel ouvert versus société minière passe à la conception du mine souterraine; plan de la mine et des installations. Une • endroit (plus l’endroit est éloigné, fois que l’évaluation et la planification plus les coûts sont élevés); sont terminées, que la décision • ampleur des travaux et temps d’aménager la mine a été prise et que requis pour exécuter les essais, les permis nécessaires ont été obtenus, recueillir les données, mener la construction peut commencer. les études environnementales et obtenir les permis. Délais L’aménagement d’une mine peut s’échelonner sur 7 à 10 ans, selon l’endroit où elle est située, la complexité et l’ampleur des travaux d’aménagement, la réglementation régionale et le processus d’examen. En général, il faut : La réalisation des essais, des études et l’obtention des permis peuvent coûter environ 10 millions de dollars, mais cette somme peut atteindre 100 millions de dollars lorsque des installations spéciales sont nécessaires sur place pour • de deux à trois ans pour les analyses et effectuer d’autres essais et recueillir les études (études environnementales des données supplémentaires, comme dans le cas des mines et études de faisabilité); de diamants. Les coûts de • de un à trois ans pour l’évaluation construction tournent souvent environnementale et l’obtention autour de 100 millions de dollars. des permis; • de deux à quatre ans pour construire la mine et les infrastructures auxiliaires. Coûts Les coûts d’aménagement d’une mine dépendent des facteurs suivants : Faits et chiffres Les coûts de construction d’une mine sont très élevés, surtout lorsqu’il s’agit d’une mine de grande taille et éloignée qui présente des défis technologiques. Les coûts de construction et de mise en exploitation des mines de diamants Ekati et Diavik dans les Territoires du Nord-Ouest se sont élevés respectivement à 750 millions de dollars et à 1,3 milliard de dollars. Sources : www.bhpbilliton.com/ home/businesses/diamonds/ Pages/default.aspx et www.diavik.ca (en anglais seulement). 2.2 En quoi consistent les activités d’aménagement? Durant cette phase du cycle de mise en valeur des minéraux, la société minière intensifie ses activités et accroît ses investissements afin de préciser les caractéristiques du gîte minéral et de déterminer la rentabilité de son exploitation (développement viable). Selon l’emplacement et le type de minéral, les activités d’aménagement comprendront plusieurs des activités menées durant la phase d’exploration avancée, mais à plus grande échelle, c’est-à-dire plus d’échantillons, plus de trous de forage et plus d’essais sur le terrain pour définir les caractéristiques du gîte minéral. Évaluation environnementale Une évaluation environnementale est exigée par le gouvernement pour examiner les répercussions possibles d’un projet sur l’environnement tout au long de sa durée de vie. Les sociétés doivent soumettre une évaluation environnementale dans le cadre du processus d’obtention d’un permis d’exploitation minière. Pour plus d’information au sujet de l’évaluation environnementale, consulter la section 2.5, « Répercussions environnementales et sociales ». Études de faisabilité Les études de faisabilité sont une série d’études de planification et de rapports d’évaluation préparées par la société minière à partir des données géologiques, techniques, économiques, juridiques et autres renseignements sur le site minier. Les études de faisabilité visent à évaluer la viabilité financière et technique, les risques financiers et la solidité du projet. Ces études comportent habituellement les éléments suivants : ÉTUDES DE FAISABILITÉ Caractéristique de la géologie et des ressources • Quelle est la taille du gîte ou l’ importance de la ressource? • Quelle est la teneur en minéraux ou en métaux du gîte? Planification de l’ exploitation minière • Qu’est-ce qui sera extrait? • Quelle sera la méthode d’exploitation (mine à ciel ouvert/de surface ou souterraine)? • Quel sera l’ équipement d’exploitation? Essais de traitement et conception de l’ usine de traitement • Quelle est la meilleure méthode d’extraction des minéraux ou métaux (par exemple) de la roche hôte? • Y aura-t-il une usine de fusion? • Quels résidus miniers seront produits? Planification des infrastructures • Faut-il construire des routes, des pistes d’atterrissage, des camps et d’autres installations? Planification de la gestion des eaux et des résidus • Quels sont les besoins en matière d’approvisionnement en eau? • Quelles sont les exigences en matière de qualité des eaux évacuées? • Comment peut-on évacuer les résidus de manière sûre? Planification environnementale et socio-économique • Quels sont les principaux problèmes soulevés par les études environnementales et socio-économiques? • Comment est-il prévu de résoudre ces problèmes dans les plans? Accords avec les communautés • Quelles sont les ententes requises et avec qui? Fermeture de la mine et restauration du site • Quelles sont les meilleures approches en matière de fermeture et de restauration? • Quels plans de transition de la main-d’œuvre sont requis? Estimation des coûts d’exploitation • Combien d’employés faudra-t-il embaucher? • Quel type et quelle quantité d’équipements et de fournitures faudra-t-il pendant l’ exploitation? • Quels seront les coûts annuels d’exploitation? Coûts en capital • Quels sont les coûts liés à la planification, à l’ obtention des permis et à la construction des installations? Analyse financière • Quels seront les coûts des emprunts nécessaires pour construire et exploiter la mine? • Quels seront les coûts et les revenus annuels? • Quels sont les profits envisagés ou les pertes prévues? Plan de fermeture et de restauration Au stade de l’aménagement et de la construction, un élément important de la planification est l’élaboration d’un plan de fermeture et de restauration du futur site minier. Il s’agit d’un rapport détaillé indiquant comment un site minier sera nettoyé et remis en état au terme de son exploitation. Les répercussions immédiates de la fermeture sur toutes les composantes d’un site minier doivent être considérées et faire partie intégrante des critères de conception établis pendant les études techniques détaillées d’un projet. Tout plan de fermeture et de restauration doit prévoir le démantèlement des installations, la gestion des résidus miniers, l’élimination des produits chimiques et des hydrocarbures, la consolidation des talus de stériles, la fermeture des fosses et la revégétation des terres. Les provinces et les territoires ont adopté des règles concernant la restauration et la fermeture d’un site minier ainsi que l’exigence de fournir une garantie financière pour couvrir les coûts de fermeture. Cette garantie financière peut être exigée avant le début de la construction. Si les coûts Faits et chiffres Il est essentiel de prendre en considération la sécurité des travailleurs et la protection de l’ environnement local pendant le processus de planification. Un plan de fermeture et de restauration décrit comment une société minière prévoit réhabiliter un site après l’ épuisement du minerai et la fermeture de la mine. • réunions et consultations dans le prévus pour la fermeture de la mine et cadre du processus d’évaluation la restauration du site sont trop élevés, environnementale et des demandes la société minière peut décider de ne de permis et de licences. pas passer à la mise en production. La méthode de calcul et les formes Les consultations donnent aux membres acceptables de garantie financière varient selon la province ou le territoire. des communautés la possibilité de présenter leur point de vue sur un projet, de poser des questions, de Obtention des permis communiquer leurs préoccupations et À mesure que les activités de signaler les répercussions possibles. d’aménagement s’intensifient, certains Les communautés ont alors l’occasion permis doivent être obtenus. Si les de participer activement au projet et résultats des études de faisabilité d’avoir un sentiment d’appropriation sont encourageants et révèlent une vis-à-vis du projet. exploitation minière potentielle, la société minière présente une description du projet aux gouvernements ou aux commissions régionales. Le processus d’évaluation environnementale est alors mis en place et doit être complété avant de passer à l’étude de faisabilité concluante ou finale et au lancement de la construction. Négociation d’ententes Diverses ententes sont négociées par les Participation communautaire sociétés minières et les communautés et consultations à cette étape, entre autres des ententes Diverses formes de consultation sur les répercussions et les avantages sont souvent utilisées à l’étape de (ERA) ou leur équivalent. Même si, l’aménagement d’une mine : en général, des ententes officielles ne sont pas exigées par la loi, elles • assemblées et audiences publiques; constituent pour les sociétés minières et les communautés autochtones une • journées portes ouvertes; occasion d’établir de bonnes relations. • ateliers; La section « Possibilités d’emploi et • groupes de discussion; autres avantages économiques pour les • entrevues; communautés » contient plus de détails sur ces types d’ententes. Financement du projet services, etc. sont donc conditionnelles Après avoir déterminé le coût final du à la décision de la société minière projet, la société minière doit en assurer d’entreprendre la construction de le financement. Pour ce faire, elle utilise la mine. l’étude de faisabilité finale/concluante pour démontrer aux investisseurs Construction la viabilité du projet et obtenir le La société minière ne pourra financement. Les sociétés minières entreprendre la construction de la mine doivent emprunter auprès des banques qu’après avoir obtenu tous les permis ou émettre des actions en bourse pour requis des agences gouvernementales obtenir les fonds nécessaires. Les ainsi que les capitaux suffisants pour la grandes sociétés minières peuvent construction. Le stade de l’aménagement être en mesure de s’autofinancer à de la mine peut s’étendre sur plusieurs même les revenus générés par d’autres années selon la complexité du projet. exploitations minières. Les travaux de construction visent l’aménagement de l’ensemble des installations, y compris la mine, l’usine Décision d’investir de traitement (usine de concentration) La décision finale d’investir, c’est-àet toutes les infrastructures connexes. dire de construire la mine, est prise L’aménagement des infrastructures une fois l’étude de faisabilité finale comprend la construction de toutes les terminée, le financement du projet assuré et les permis obtenus. Le conseil installations nécessaires à l’exploitation, outre la mine et l’usine de traitement. d’administration de la société minière C’est la phase du projet qui exige le plus prend la décision finale d’entreprendre la construction de la mine. d’argent et qui crée le plus d’emplois. Bien qu’il soit difficile de croire qu’un projet ayant nécessité autant de travail, d’argent et de temps puisse ne pas se concrétiser, le conseil d’administration peut décider d’annuler ou de retarder la réalisation du projet en raison de la conjoncture incertaine sur les marchés de produits de base. Les ententes conclues jusqu’alors par la société minière avec les communautés autochtones, les fournisseurs de Activités courantes durant la phase de construction : • préparation du site; • déblaiement et préparation initiale pour l’exploitation minière (c.-à-d. enlèvement des morts-terrains, construction des aires destinées à l’usine de traitement et aux parcs de résidus); • construction de locaux d’hébergement; • construction d’installations de traitement, de bureaux, etc.; • aménagement de routes, de pistes d’atterrissage, de lignes de transport d’énergie, d’une voie ferrée; • mise sur pied de programmes de formation du personnel; • installation du matériel de protection de l’environnement. 2.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’aménagement d’une mine? Le tableau ci-dessous donne un aperçu des principaux intervenants et de leurs rôles et responsabilités possibles durant l’aménagement d’une mine. AMÉNAGEMENT D’UNE MINE : QUELS SONT LES PRINCIPAUX INTERVENANTS? Rôles et responsabilités possibles Communautés • Réaliser des travaux d’échantillonnage et d’analyse pour la surveillance environnementale • Négocier des partenariats ou des ERA avec les sociétés minières • Créer des entreprises et des possibilités d’emploi, p. ex. coentreprises • Fournir des ouvriers pour la construction Gouvernements (provincial, territorial, fédéral) • Établir les règles pour la délivrance des permis, gérer le processus de délivrance des permis et délivrer les permis requis • Mener le processus d’évaluation environnementale Petites sociétés d’exploration • En général, vendre leurs intérêts dans une propriété à une grande société minière; plus rarement, aménager une mine Grandes sociétés minières • Diriger et exploiter les projets miniers • Principaux intervenants à ce stade Entrepreneurs/ • Consulter des firmes d’experts-conseils : réaliser des études de faisabilité, fournisseurs de services des travaux de conception détaillée, des activités de gérance de construction et de gestion de projet • Fournisseurs de matériel – fabriquer et vendre le matériel et l’ équipement • Entreprises de construction – construire des routes, des barrages, des usines et des ateliers, des bâtisses, des bureaux, des pipelines et d’autres installations Associations industrielles (provinciales, territoriales, nationales) • Représenter les intérêts du promoteur minier • Influencer les politiques gouvernementales en matière d’exploitation minière • Fournir une tribune pour le partage de la recherche et des pratiques exemplaires Quels sont les licences et les permis exigés? 2.4 Lois et règlements Cette section porte sur les exigences réglementaires générales, les licences, les permis et les baux qui peuvent s’appliquer à l’aménagement d’une mine. La réglementation touchant l’aménagement d’une mine est complexe et varie selon les provinces, les territoires et les réserves indiennes. Cependant, elle vise toujours à garantir que l’aménagement de la mine se fera de manière à bénéficier à la population et à atténuer les effets négatifs potentiels sur l’environnement. Au Canada, les exigences concernant les licences et les permis ainsi que leurs modalités d’application varient selon les autorités compétentes. Les autorités réglementaires provinciales et territoriales sont généralement responsables d’octroyer les permis. Le gouvernement fédéral, par l’intermédiaire d’AADNC, administre les permis et les licences au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et les réserves indiennes. Plusieurs ministères fédéraux exigent des permis, des licences ou des autorisations qui s’appliquent aux projets miniers. Les principaux permis visent l’utilisation des terres et de l’eau, les plans de fermeture d’une mine et de restauration du site minier et la construction de camps miniers. Le tableau qui suit donne un aperçu des autorisations, des licences et des permis habituellement exigés dans le cours de l’aménagement d’une mine. PRINCIPAUX PERMIS, LICENCES ET AUTORISATIONS POUR L’ AMÉNAGEMENT Eau • Des organismes provinciaux et territoriaux se chargent habituellement d’établir les critères en matière d’évacuation des eaux et d’octroyer les permis d’utilisation de l’ eau (généralement d’après les lignes directrices du Conseil canadien des ministres de l’ environnement) • Les permis de construction d’ouvrages franchissant des cours d’eau sont délivrés conformément à la Loi sur la protection des eaux navigables Poissons • Autorisation requise conformément à l’ article 35 de la Loi sur les pêches en cas de risque élevé de dommages à l’ habitat du poisson • Autorisation requise conformément à l’ article 36 de la Loi sur les pêches si des substances nocives seront déversées dans un cours d’eau • Pêches et Océans Canada a élaboré diverses lignes directrices afin d’aider les promoteurs de projet Faune • La Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs s’applique aux perturbations possibles des espèces sauvages migratrices et la Loi sur les espèces en péril, à celles concernant les espèces menacées • Les provinces et les territoires ont également mis en œuvre un vaste ensemble de politiques et de mesures législatives portant sur la faune et les espèces menacées Construction et aménagement d’une mine • Permis de construction de bâtiments • Licences ou permis concernant les explosifs • Autorisation ministérielle provinciale ou territoriale permettant les travaux d’excavation • Permis d’utilisation des terres pour la construction de la mine et des infrastructures • Permis pour la construction d’une piste d’atterrissage, d’une route d’accès ou d’une ligne de transport d’électricité • Permis pour toute installation de fabrication d’explosifs Qu’est-ce qu’un bail minier? Un bail minier donne à une société minière le droit d’accès à une parcelle de terrain et le droit d’y aménager une mine. Il décrit les limites à l’intérieur desquelles certaines infrastructures peuvent être construites ou aménagées (p. ex. parcs de résidus ou haldes de stériles) et fixe les exigences pour une exploitation respectueuse de l’environnement. Chaque bail requiert un plan de fermeture de la mine et de restauration du site, des droits annuels de location et des dépôts de garantie. 2.5 Répercussions environnementales et sociales Les baux sont délivrés par les provinces et les territoires, sauf au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et les réserves indiennes, où les baux sont délivrés par le gouvernement fédéral, par l’intermédiaire d’AADNC. Il existe des lois distinctes en matière de droit minier pour chacune des 10 provinces canadiennes et le Yukon, alors que le Règlement sur l’exploitation minière au Canada s’applique dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Le Règlement sur l’exploitation minière dans les réserves indiennes s’applique dans les réserves indiennes. Cette section porte sur les répercussions environnementales et sociales possibles de l’aménagement d’une mine sur les communautés. Elle explique aussi le but de l’évaluation environnementale qui doit être effectuée pour tous les projets miniers au Canada. Elle décrit aussi les types de surveillance environnementale, les mesures d’atténuation des répercussions environnementales de même que les possibilités de participation qui s’offrent aux communautés. La durée du bail minier varie selon la province ou le territoire. Elle est de 20 à 30 ans dans la plupart des provinces ou territoires. Un bail peut être renouvelé, mais certains gouvernements imposent des conditions de renouvellement comme la présence d’une mine en exploitation ou d’une mine fermée sur la propriété visée, la zone de concession minière doit avoir été arpentée, etc. Quelles sont les répercussions environnementales possibles? Les travaux d’aménagement diffèrent selon la mine, tout comme leurs répercussions sur l’environnement. Il est cependant possible d’atténuer ces répercussions au moyen de techniques de pointe, d’une planification adéquate et d’une surveillance environnementale rigoureuse. Le tableau qui suit décrit les répercussions environnementales possibles de l’aménagement d’une mine. RÉPERCUSSIONS ENVIRONNEMENTALES Type Activités et répercussions possibles Mesures d’atténuation Utilisation des terres • Aménagement de routes d’accès et de lignes de transport d’électricité, accès non contrôlé au site minier • Construction de bâtiments, d’ateliers, d’une usine de traitement et d’un camp permanent • Échantillonnage en vrac et importants programmes de forage • Stockage de combustible et de produits chimiques • Élaboration d’un plan afin de réduire la perturbation des terrains attribuable aux routes • Installation de barrières de sécurité • Prise en considération du point de vue des communautés sur la conception et l’ emplacement des bâtiments • Utilisation minimale des terres • Planification détaillée visant à minimiser la perturbation des terres • Respect des normes de stockage de combustible • Plans d’intervention en cas de déversement • Programmes de gestion des combustibles Qualité de l’ air • Poussière des routes et des activités d’aménagement du site • Arrosage des routes pour réduire les émissions de poussière Qualité de l’ eau • Effets sur la qualité de l’ eau de surface et souterraine • Maîtrise du drainage • Respect des normes d’évacuation des eaux usées • Surveillance de la qualité de l’ eau • Recherche d’autres sources d’eau Faune • Animaux attirés par les déchets et la nourriture • Perturbation des voies de migration en raison de la présence humaine, du bruit des avions et des dynamitages • Répercussions sur les poissons et les pêcheries • Programmes de gestion des déchets • Utilisation des études environnementales préliminaires pour comprendre le comportement de la faune dans le secteur • Sensibilisation des employés et des entrepreneurs à leurs responsabilités à l’ égard de la faune • Protection des zones de frai et d’élevage de poissons • Établissement de zones d’interdiction de pêche et de chasse Éléments culturels • Perturbation de sites archéologiques et patrimoniaux • Désignation et protection des sites archéologiques et patrimoniaux Quelles études environnementales faut-il mener? Des études environnementales préliminaires doivent généralement être effectuées dans le cadre de l’évaluation environnementale. Elles commencent dès l’étape de l’exploration et comprennent la description détaillée du milieu. Par ailleurs, l’évaluation socioéconomique détermine la durabilité sociale et économique tout au long des phases d’aménagement, d’exploitation et au-delà de la fermeture de la mine. Les études portent sur les éléments suivants, par exemple : • archéologie; • utilisation des terres; • qualité de l’eau; • hydrologie superficielle et souterraine; • végétation; • faune; • administrateurs; • savoir traditionnel; • terrain; • aspects socio-économiques; • qualité de l’air; • ressources aquatiques (pêches); • hydrogéologie; • bruit; • sols; • drainage rocheux acide et lixiviation des métaux; • habitats du poisson. Qu’est-ce qu’une évaluation environnementale? Une évaluation environnementale est un processus mené pour déterminer et évaluer les répercussions environnementales possibles d’un projet avant sa réalisation. L’évaluation environnementale vise à prévenir les effets négatifs d’un projet sur l’environnement avant qu’ils ne surviennent ou à les atténuer. Elle sert aussi à intégrer les facteurs sociaux et environnementaux dans le processus décisionnel. En raison des autorisations réglementaires requises pour la réalisation des projets miniers, les lois fédérales autant que les lois provinciales exigent une forme quelconque d’évaluation environnementale. Dans le Nord, la plupart des projets miniers sont évalués par des comités d’examen des répercussions établis conformément à la législation fédérale. Les accords de revendications territoriales ont entraîné la création de nouveaux modèles d’évaluation environnementale dans le Nord. Ces processus ont en commun les éléments suivants : • ils s’appliquent aux gouvernements territoriaux et fédéral et, le cas échéant, autochtones; • les comités d’examen réalisent les évaluations environnementales et présentent leurs recommandations au gouvernement; • les comités sont composés de membres désignés par le gouvernement (fédéral et territorial) et les organismes autochtones; • les groupes autochtones ont un rôle précis à jouer dans ces processus; • les évaluations sont indépendantes des décideurs. La Loi canadienne sur l’évaluation environnementale comprend une description complète du processus d’évaluation environnementale au niveau fédéral. Elle indique quand une telle évaluation doit être réalisée et quelles responsabilités incombent aux ministères fédéraux concernés. Quelques ministères fédéraux sont chargés d’approuver certaines composantes d’un projet. Ces ministères sont les autorités responsables qui doivent veiller à ce que l’évaluation environnementale soit effectuée. Ils ne peuvent approuver une quelconque partie du projet avant que l’évaluation environnementale soit terminée. En général, le processus fédéral d’évaluation environnementale comprend les tâches suivantes : • détermination de la nécessité de l’évaluation environnementale, ce qui ne tient pas compte des effets probables du projet, mais consiste uniquement à voir si la loi s’applique; • identification des intervenants concernés; • planification de l’évaluation environnementale; • réalisation de l’étude et préparation du rapport d’évaluation environnementale; • examen du rapport d’évaluation environnementale par les ministères fédéraux concernés; • prise de décision au sujet de l’évaluation environnementale par les autorités responsables; • mise en œuvre d’un programme d’atténuation et de surveillance, s’il y a lieu. L’évaluation environnementale peut utiliser pleinement le savoir traditionnel des peuples autochtones. Il incombe à la société minière concernée de réunir les éléments pertinents du savoir traditionnel ou de permettre leur prise en considération. Le savoir traditionnel peut servir à déterminer les effets environnementaux d’un projet et leur gravité. Il sert aussi à guider le choix des moyens pour atténuer ces effets. Les provinces, le Yukon et le gouvernement fédéral indiquent dans leurs lois respectives quand et comment réaliser une évaluation environnementale ou un examen des répercussions. Le gouvernement du Canada les entreprend lorsque certaines autorisations fédérales sont requises, alors que les provinces et les territoires le font quand leurs lois exigent des permis. Quelle surveillance environnementale faut-il effectuer? La surveillance environnementale vise à détecter le plus tôt possible toute répercussion négative et à prendre des mesures correctives dans les plus brefs délais. Les sociétés minières sont habituellement chargées de l’effectuer, d’en analyser les résultats et de communiquer ces derniers aux organismes gouvernementaux concernés ou, parfois, à des organismes de surveillance des communautés. Au stade de l’aménagement d’une mine, la surveillance environnementale comprend la surveillance de la qualité de l’eau et des débits d’eau, de la qualité de l’air ainsi que de l’habitat des poissons; elle peut aussi inclure les modifications de la végétation. La qualité de l’air est surveillée pour son incidence possible sur la faune et les humains. Les résultats de cette surveillance sont analysés scientifiquement. Il arrive souvent que des habitants de la région reçoivent une formation sur les procédures d’échantillonnage et d’analyse. Par exemple, la surveillance peut cibler tout changement touchant directement les peuplements végétaux ainsi que la présence ou l’absence d’espèces non indigènes. Quelles sont les répercussions sociales possibles? L’aménagement d’une mine offre des possibilités d’emploi et des occasions d’affaires dans une communauté et il peut également avoir des répercussions sociales positives ou négatives. Le tableau qui suit décrit certains effets de l’aménagement d’une mine au plan social. RÉPERCUSSIONS SOCIALES Type Activités et répercussions possibles Solution Sociales Travail par quarts • Moins de temps consacré aux activités ou en rotation traditionnelles • Les travailleurs peuvent être séparés de leurs familles pendant plusieurs jours ou semaines • Possibilité de rencontrer de nouvelles personnes Investissement • L’ investissement socialement socialement responsable volontaire de la société responsable minière peut augmenter les avantages localement; il est important que ces avantages soient collectifs et qu’ils ne provoquent pas la dépendance ni ne favorisent certains groupes particuliers • Planifier des activités en fonction des horaires de travail • Mettre en place des groupes ou des programmes de soutien pour atténuer les problèmes familiaux Hausse des revenus • Organiser des ateliers sur la gestion du budget, l’épargne, les services bancaires, etc. • Établir ou inciter l’établissement de programmes d’intervention et de groupes de soutien en toxicomanie • Voir à ce que l’investissement socialement responsable se fasse avec la participation pleine et transparente des personnes visées • Évaluer les priorités, les résultats anticipés et la durabilité • Travailler avec la dynamique changeante de la communauté Économiques Mise en place • Accroissement des occasions d’affaires • Améliorer les infrastructures d’alliances et de • Augmentation de la prospérité de communautaires, là où c’est possible partenariats avec la communauté la communauté Hausse du • Augmentation des possibilités de • Mettre en évidence des modèles de niveau d’emploi formation et de développement comportement positifs au travail dans des compétences la communauté Achats locaux Culturelles • Création de modèles de comportement positifs • Agrandissement de l’écart entre les personnes employées et celles au chômage • La hausse des revenus dans la communauté peut provoquer l’accroissement des problèmes sociaux • Les communautés peuvent tirer avantage de la vente de biens et services Présence • Différences culturelles des travailleurs d’étrangers dans venus d’ailleurs la communauté • Perturbations du mode de vie traditionnel Accroissement • Toute croissance soudaine de la de la population population peut exercer une forte par migration pression sur les services existants Changements • Les changements peuvent être culturels rapides rapides avec le développement des infrastructures, des routes et l’offre de nouveaux biens et services aux communautés locales • Déterminer les biens et services requis par la société minière • Explorer la possibilité de partenariats et de renforcement des capacités pour les petites et moyennes entreprises • Organiser des séances de sensibilisation culturelle données par des membres de la communauté afin que les personnes de l’extérieur se familiarisent avec les valeurs et les traditions de la communauté • Établir des partenariats, promouvoir le développement durable et la conservation du savoir traditionnel 2.6 Comment les communautés autochtones peuventelles participer à l’aménagement d’une mine? peuvent aussi être organisées. Les aînés autochtones visitent souvent le site pour mieux voir ce qui est proposé sur ce qui peut être considéré comme leur territoire traditionnel. Faits et chiffres En plus de se L’évaluation environnementale conformer aux régimes La participation active des communautés donne aux communautés une réglementaires des est extrêmement importante durant possibilité de jouer un rôle important les phases d’aménagement et de dans la phase d’aménagement. paliers provinciaux, construction du cycle de mise en valeur L’information et les commentaires territoriaux et fédéral, les des minéraux alors qu’elles peuvent fournis par les communautés peuvent sociétés d’exploration et se préparer en vue d’un nombre modifier les résultats du projet. d’exploitation minières croissant d’activités, de répercussions adoptent volontairement et d’avantages liés au projet. À l’étape Pour tirer pleinement profit des de bonnes pratiques de de l’aménagement d’une mine, des consultations, les communautés consultations officielles sont menées peuvent se préparer de la gestion environnementale, auprès des collectivités avoisinantes, manière suivante : y compris l’ application autochtones et non autochtones. des connaissances Les communautés autochtones • déterminer les répercussions traditionnelles en réponse peuvent formuler des commentaires possibles à prendre en compte aux préoccupations des après avoir pris connaissance de la pendant l’élaboration d’un projet; communautés quant description détaillée du projet, réunir • répertorier les compétences des aux effets possibles de les connaissances traditionnelles et membres des communautés élaborer des accords de participation l’ exploitation minière. intéressés à travailler dans ou des ententes sur les répercussions et une mine; les avantages avec la société minière. • entreprendre la formation appropriée; En s’engageant de cette façon dans le • déterminer les possibilités d’affaires processus, les communautés peuvent et les capacités des communautés comprendre toutes les ramifications dans ce domaine; d’un projet, soumettre les questions qui préoccupent leurs membres et • déterminer les services et la mains’assurer que le promoteur comprend d’œuvre dont les promoteurs les répercussions du projet du point ont besoin; de vue de la communauté et du savoir traditionnel. Des visites des lieux • établir des moyens de communication un élément important d’une étude aux fins des consultations, p. ex. le d’impact qui touche de nombreux recours à des personnes-ressources clés; aspects. Par exemple, les connaissances traditionnelles peuvent contribuer au • évaluer les besoins en matière renforcement des capacités requises de conseils et d’information. Faits et chiffres pour les études d’impact dans les De plus, le fait d’avoir des plans de communautés autochtones et sensibiliser Les peuples autochtones développement et de construction les collectivités non autochtones. peuvent travailler de d’infrastructures communautaires concert avec la société déjà préparés avant les travaux Les autorités provinciales et territoriales minière pour que toutes d’aménagement minier sera ainsi que des ministères fédéraux les précautions soient d’une grande valeur pour la peuvent avoir des programmes pour prises afin de protéger communauté par la suite. Les aider les communautés et les particuliers les sites historiques et les communautés devraient amorcer à tirer profit des possibilités qu’offre des discussions avec les organismes l’aménagement d’une mine. Par ailleurs, lieux sacrés, ainsi que les gouvernementaux appropriés dès les communautés peuvent former voies de migration et les le début du processus de demande des comités chargés d’étudier les territoires de piégeage, de permis. répercussions de l’aménagement avant le début de d’une mine et de voir à ce qu’elles l’ exploitation minière. Le savoir traditionnel représente soient reconnues et atténuées. Ces un aspect majeur de la comités peuvent se pencher sur de participation des Autochtones. nombreuses questions : Leurs connaissances renseignent • examen de l’énoncé des les promoteurs sur l’utilisation répercussions environnementales; traditionnelle des terres, les habitudes de migration de la faune et les zones • surveillance des répercussions sensibles pour les communautés environnementales et socio(zones de chasse, sites culturels, économiques; voies de migration, etc.). En outre, • mieux-être des communautés; ces connaissances peuvent aider • développement des occasions à déterminer les répercussions d’affaires; environnementales, leur importance • formation et recrutement; et les moyens d’atténuer les effets négatifs possibles. Le savoir traditionnel • viabilité des communautés après est de plus en plus reconnu comme la fermeture de la mine. 44 2.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés que professionnelle, sont alors disponibles (voir le tableau sur la main-d’œuvre et l’éducation ci-dessous). Les promoteurs et leurs entrepreneurs sont les principaux employeurs. Les fournisseurs de services et les industries secondaires procèdent aussi à l’embauche de travailleurs. Cette section porte sur les possibilités d’emploi et les avantages économiques qu’offre l’aménagement d’une mine aux communautés autochtones et sur les pratiques exemplaires visant à maximiser les possibilités économiques. La société minière et les communautés doivent collaborer étroitement à la Quelles sont les possibilités première occasion afin d’établir de d’emploi? bonnes relations et des partenariats Les communautés peuvent connaître une en matière de formation et d’emploi. hausse considérable de l’emploi pendant Pour que les communautés profitent pleinement des possibilités d’emploi, l’aménagement d’une mine, selon la elles doivent compter des membres taille de la mine. Divers emplois, tant pour la main-d’œuvre non qualifiée formés et disponibles pour travailler. MAIN-D’ŒUVRE ET ÉDUCATION Type de main-d’œuvre Débutante Semi-qualifiée Niveau d’éducation exigé • Diplôme d’études secondaires ou l’ équivalent • Si aucun membre de la communauté n’a atteint ce niveau, cette dernière peut demander à la société minière de renoncer temporairement à cette exigence • Cela peut encourager les jeunes à demeurer à l’ école et leur permettre d’atteindre le niveau d’éducation exigé • Diplôme d’études secondaires ou l’ équivalent • Une certaine expérience du travail Qualifiée • Diplôme d’études collégiales • Certification pour les métiers Professionnelle • Diplôme universitaire Exemples • Aides de corps de métiers • Conducteurs de machinerie lourde • Services d’entretien ménager • Employés d’entrepôt • Adjoints administratifs • Métiers • Métiers • Coordonnateurs de sécurité • Techniciens de l’ environnement • Gestionnaires • Ingénieurs • Géologues • Scientifiques • Comptables Pour une bonne description des emplois disponibles pendant les phases d’aménagement et de construction, consulter le Guide des ressources humaines de l’industrie minière à l’intention des communautés autochtones sur le site www. aboriginalmining.ca/fr/development/ careers.asp. Quelles sont les autres possibilités économiques? Les communautés peuvent profiter d’importantes retombées économiques pendant l’aménagement et la construction d’une mine surtout dans le secteur de l’aménagement des infrastructures et l’installation des services publics. La liste ci-dessous donne un aperçu des principales occasions d’affaires : • exploitation minière à forfait (souterraine et à ciel ouvert); • fourniture de marchandises (p. ex. combustible, équipement de sécurité); • services de traiteur et d’entretien ménager; • services sur les sites; • arpentage; • transport par camion; • services de construction; • services de recyclage et de collecte des déchets; • soutien technique pour transport aérien; • entretien aéroportuaire; • entretien des routes; • services de laboratoire; • experts-conseils (p. ex. dans le secteur environnemental, socioéconomique, du développement communautaire); • biens et services associés à des projets communautaires (p. ex. une patinoire intérieure). Les occasions d’affaires augmentent au fur et à mesure que progresse l’aménagement d’une mine. Les communautés peuvent s’y préparer en posant les questions suivantes : • Quelles sont les entreprises existantes? • Quelles entreprises seront nécessaires? • Quelles sont les capacités de la communauté? Les communautés peuvent contribuer activement à augmenter et à diversifier les possibilités de développement économique. Elles peuvent entre autres : • engager un professionnel de la gestion d’entreprises pour maximiser les retombées d’un projet. Ces compétences peuvent être disponibles dans la communauté ou bien celle-ci devra chercher à l’extérieur pour combler ce besoin; des coentreprises avec des entreprises établies. Les coentreprises consistent en une simple entente d’affaires entre deux sociétés ou entre une communauté autochtone et une entreprise pouvant fournir des biens ou services à une société minière. • consulter directement leurs membres pour déterminer quelles entreprises pourraient les intéresser et cerner les possibilités susceptibles d’être durables après la fermeture de la mine (p. ex. transport, services aux entreprises); L’entente de coentreprise définit la relation entre les deux parties, précise les possibilités de formation et d’emploi et indique comment seront répartis les profits tirés des activités de la coentreprise. • renforcer leurs propres capacités en Les coentreprises constituent un matière d’entreprises et de formation; excellent moyen pour les entreprises • faire preuve de créativité et locales de se préparer à profiter des d’imagination dans le cours des occasions d’affaires que présente négociations d’ententes; l’aménagement d’une mine. • entamer des discussions sur la création Elles permettent aux entreprises de partenariats avec le promoteur de la des communautés d’accroître et de diversifier leurs activités afin mine le plus tôt possible; d’être en mesure de satisfaire à la • dresser l’inventaire des actifs de demande de biens et services de la la communauté; part des promoteurs miniers. Les • parler aux membres d’autres coentreprises fournissent, par exemple, communautés; un soutien logistique et divers biens • adopter des perspectives à long et services ─ approvisionnement en terme (concernant la fermeture, combustible, services de traiteur et la formation, la planification d’entretien ménager, experts-conseils stratégique des ressources). en environnement, etc. De plus, en multipliant les occasions d’affaires, elles Coentreprises augmentent les possibilités de formation Au début, les communautés pour les résidants des communautés. autochtones peuvent vouloir fonder 47 Faits et chiffres Rescan Tahltan Environnemental Consultants (RTEC) est une coentreprise entre la Tahltan Nation Development Corporation (TNDC) et Rescan. La société RTEC effectue des évaluations environnementales relatives à des projets sur le territoire Tahltan. Elle offre des services d’experts-conseils en environnement (pêcheries, analyses des sols, qualité de l’ air), des évaluations des risques écologiques, des études de suivi des effets sur l’ environnement, la gestion des résidus, des services de fermeture et de restauration des sites, le traitement des eaux et des études sociales et économiques. TNDC a établi des partenariats avec plus de 20 sociétés qui œuvrent dans divers secteurs : construction de ponts, communications, forages, environnement, soins médicaux, construction de pipelines et de lignes électriques, sécurité et transport. Implanter une solide assise commerciale dans une communauté va de pair avec le développement progressif des capacités. L’ouverture, à moins de cinq ans d’intervalle, de deux grandes mines de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest en témoigne bien. En acquérant de l’expérience pendant l’aménagement de la première mine, les communautés et les entreprises locales ont pu accroître de beaucoup leurs capacités et profiter davantage des possibilités qui se sont présentées pendant l’aménagement de la seconde mine. Les entreprises se développent davantage lorsque des contrats à long terme sont offerts pendant l’exploitation d’une mine. Négociation d’ententes avantageuses Les communautés autochtones et les sociétés minières peuvent négocier entre elles un certain nombre d’ententes à toute étape du cycle de mise en valeur des minéraux. Les communautés et les sociétés minières élaborent des ententes (lettres d’intention, protocoles d’entente, ententes sur les répercussions et les avantages ou accords de participation) qui sont mutuellement bénéfiques. Bien qu’elles partagent certains éléments, chaque entente est élaborée en fonction des besoins spécifiques des parties et de la phase du projet. Protocoles d’entente et accords d’exploration Ces ententes peuvent porter sur : • l’embauche préférentielle de travailleurs autochtones; • la formation; • les possibilités d’instruction et d’apprentissage; • le développement économique et les occasions d’affaires; • les programmes sociaux, culturels et de soutien communautaire; • la protection des sites ayant une importance spirituelle ou culturelle; • l’indemnisation en cas d’effets néfastes sur l’environnement. Lettre d’intention Souvent considérée comme la première entente, une lettre d’intention est un document qui établit par écrit l’intention sérieuse des sociétés de réaliser certaines activités. C’est la reconnaissance de la volonté et de la capacité de faire affaire ensemble, et cette démarche montre un désir de conclure d’autres ententes si la société minière découvre un gîte économique. La lettre d’intention n’est pas un contrat exécutoire, mais elle peut être une étape préalable à un arrangement commercial. Ces ententes peuvent être négociées à un stade précoce de l’exploration et de l’aménagement d’une mine. Elles établissent les principes de collaboration entre les parties pour leur bénéfice mutuel. C’est un moyen simple de favoriser la compréhension entre une communauté et une société d’exploration. Au fur et à mesure que progresse le projet minier, les protocoles d’entente ou accords d’exploration peuvent mener à la conclusion d’un accord plus formel, comme une entente sur les répercussions et les avantages. Ententes sur les répercussions et les avantages et accords de participation Lorsqu’une société s’engage à développer une propriété, elle peut engager le processus de mise en place d’ententes sur les répercussions et les avantages ou d’accords de participation avec les communautés autochtones concernées. Ces ententes peuvent notamment comprendre des directives sur l’embauche, les possibilités d’affaires, la formation et les bourses d’études. Elles peuvent prévoir l’embauche préférentielle d’Autochtones et des programmes de formation Faits et chiffres La Voisey’s Bay Nickel Company a négocié des ententes distinctes sur les répercussions et les avantages avec la Nation innue et la Labrador Inuit Association. Dans ces ententes, des objectifs précis ont été fixés en matière d’emplois pour les Autochtones et d’occasions d’affaires pour les sociétés et coentreprises autochtones. Les sociétés autochtones ont obtenu des contrats d’approvisionnement et de construction totalisant plus de 500 millions de dollars. Source : Voisey’s Bay Nickel Company. à l’intention des membres des communautés. Elles peuvent également inclure des dispositions pour le partage des revenus et le versement de sommes d’argent pour couvrir les coûts associés à l’administration de l’entente. Une entente pourra aussi expliquer le processus d’appel d’offres pour les contrats commerciaux, donner un aperçu de tout traitement préférentiel des entreprises autochtones locales et préciser les exigences rattachées au fractionnement d’importants contrats. Ces ententes deviennent des contrats confidentiels au sens de la loi. Elles ne sont rendues publiques que si les communautés et la société minière y consentent. Faits et chiffres Detour Gold et la Métis Nation of Ontario ont signé une entente sur les répercussions et les avantages portant sur l’ aménagement et l’ exploitation du projet aurifère Detour Lake dans le nord-est de l’ Ontario. C’est la première entente de ce type entre une société minière et une communauté métisse. Elle détermine comment la communauté métisse profitera de la mise en œuvre du projet Detour Lake tout au long de la vie de la mine, y compris l’ emploi et les occasions d’affaires, les initiatives de formation et d’éducation et la participation financière dans le projet. L’ entente sur les répercussions et les avantages prévoit aussi la création d’un programme de bourses à l’ intention des Métis au Collège Boréal et au Northern College. Elle traduit l’ engagement de Detour Gold en faveur de la protection de l’ environnement et de la faune ainsi que son soutien aux pratiques sociales et culturelles de la communauté dans un esprit de coopération constante. Sources : www.detourgold.com et http://metisnation.org (en anglais seulement). 50 2.8 Une expérience pour les communautés : Nuna Group of Companies Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut et a étendu ses activités en Saskatchewan et en Ontario. L’embauche et la formation des Inuits, des Autochtones et du personnel local sont une des priorités du groupe Nuna, si bien que, parmi les propriétaires et les entrepreneurs, le plus haut pourcentage de résidants locaux est employé dans les projets où Nuna Le groupe Nuna offre une large gamme est concerné. Ses programmes de formation continue permettent non de services, y compris l’exploitation minière à forfait, des services de seulement l’augmentation du bassin de main-d’œuvre qualifiée, mais forage, la fourniture de produits pour la construction et l’exploitation minière, aussi la formation de gestionnaires le soutien sur le terrain, des contrats de opérationnels compétents pour l’avenir. formation par simulateur d’opérateurs Les effectifs du groupe Nuna peuvent de machinerie lourde et la construction parfois dépasser 600 personnes travaillant à divers projets dans de routes d’hiver. le Nord. Nuna a réussi à recruter plus de 55 % de personnel nordique Les communautés et leur participation dans ses opérations au cours des dernières années. Tous les Inuits inscrits en vertu de l’Accord sur les revendications Le groupe Nuna comprend aussi territoriales du Nunavut sont actionnaires de la Nunasi Corporation, plusieurs coentreprises et partenariats une société de développement fructueux avec des groupes autochtones économique inuite à l’échelle du de tout le Canada. Cette diversité offre des possibilités d’emplois Nunavut chargée de mettre sur pied durables aux personnes possédant les des entreprises qui profitent aux actionnaires tant au plan social compétences nécessaires transférables à d’autres projets de Nuna dans d’autres et qu’économique. communautés, provinces et territoires. Depuis sa création, le groupe Nuna a Cela ouvre la voie à l’acquisition collaboré avec la plupart des sociétés des compétences nécessaires à exploitantes de ressources dans les l’exercice des métiers ou à la création Le groupe Nuna a été formé en 1993. Les Inuits détiennent 51 % des intérêts dans le groupe qui est composé de la Nunasi Corporation (25,5 %), de la Kitikmeot Corporation (25,5 %) et du Nuna Management Group (49 %). d’entreprises durables à long terme. Dans tous les cas, Nuna procède d’abord à l’embauche de la maind’œuvre autochtone locale, suivie par le recrutement de travailleurs issus des communautés touchées par le projet, pour terminer avec des travailleurs autochtones venus d’ailleurs, selon les besoins et la capacité économique du projet. Démarche fructueuse Les travaux en cours sont supervisés chaque jour par la direction pour une gestion rigoureuse des coûts et du calendrier de réalisation du projet pour répondre aux objectifs des clients et leur donner pleine satisfaction. La communication est constante entre toutes les parties concernées, et les clients reçoivent régulièrement des rapports détaillés d’avancement des travaux à chaque étape de réalisation du projet. Pour plus d’information, visiter le site www.nunalogistics.com (en anglais seulement). 3 EXPLOITATION D’UNE MINE 3.1 Qu’est-ce que l’exploitation d’une mine? 3.2 En quoi consistent les activités d’exploitation d’une mine? 3.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’exploitation d’une mine? 3.4 Lois et règlements 3.5 Répercussions environnementales et sociales 3.6 Comment les communautés autochtones peuventelles participer à l’exploitation d’une mine? 3.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 3.8 Une expérience pour les communautés : la mine de diamants Diavik 3 EXPLOITATION D’UNE MINE Cette section porte sur le but, les principales activités, le cadre juridique de l’exploitation d’une mine, les principaux intervenants qui y sont liés ainsi que les possibilités de participation qui s’offrent aux communautés autochtones. 3.1 Qu’est-ce que l’exploitation d’une mine? L’exploitation d’une mine, qui représente la troisième étape du cycle de mise en valeur des minéraux, consiste à extraire des minéraux ayant une valeur économique, au profit des actionnaires, des divers intervenants et de la société en général. Une mine est en exploitation lorsqu’on y retire du sol de la roche et de la terre afin d’en extraire un produit vendable à la sortie de l’usine de traitement. Il existe deux principaux types d’exploitation minière : la mine souterraine et la mine à ciel ouvert. On utilise une mine à ciel ouvert lorsque la ressource minérale se trouve à la surface ou près de la surface du sol. Une mine souterraine est construite lorsque la ressource minérale se situe trop loin en profondeur pour exploiter une mine à ciel ouvert en toute sécurité. Les mines souterraines requièrent des puits artificiels et des rampes inclinées pour accéder au minerai et l’extraire. Toute mine comporte quatre zones principales de travail consacrées respectivement à l’excavation, au traitement des minerais, au confinement des déchets et aux services auxiliaires. L’enlèvement de la terre et de la roche contenant les minéraux se fait dans les zones d’excavation. Dans l’usine de traitement ou de concentration, on concentre la roche contenant les matières vendables. Certaines mines ne comportent aucune usine de traitement, leur minerai est expédié hors du site minier pour être traité ailleurs. Les installations de confinement des déchets comprennent des aires destinées aux stériles et aux matériaux rejetés par l’usine de traitement (résidus). Enfin, les services auxiliaires englobent notamment les ateliers de réparations, les laboratoires d’analyse où est déterminée la qualité du minerai, les vestiaires, les quartiers d’habitation, les entrepôts et les bureaux de l’administration. Toute société minière se fixe des taux d’extraction et de traitement pour s’assurer que l’ensemble des coûts de production sera couvert par la vente des minéraux. Les taux d’extraction et de traitement sont évalués dans le cadre de l’étude de faisabilité, réalisée avant l’aménagement de la mine. Ils ont plus précisément pour objet de déterminer une rentabilité maximale en établissant un équilibre entre les capitaux investis, la taille du corps minéralisé et la durée de vie de la mine. Une production excessive et trop rapide peut entraîner une hausse des coûts et une baisse des profits, alors qu’une production trop faible et trop lente risque de nuire à la rentabilité de la mine en raison des ventes réduites. La mine et l’usine de traitement doivent être conçues et construites pour permettre une exploitation équilibrée. L’ensemble des revenus doit au moins couvrir les dépenses d’exploration et de construction. Parmi les facteurs influant sur la longévité d’une mine, mentionnons les suivants : • prix des produits de base (déterminé par la demande sur les marchés mondiaux); • coûts et taux de production; • qualité (teneur) et quantité de minerai permettant l’exploitation rentable du gisement; • taille et forme du corps minéralisé à exploiter; • rentabilité maximale des taux d’extraction; • méthodes, équipement et coûts d’extraction; • profondeur de l’exploitation minière sous la surface; • conditions du sol et sûreté des travaux; • endroit où est située la mine. Durée La durée de vie d’une mine peut totaliser quelques années seulement ou s’échelonner sur des décennies. Les activités d’exploitation d’une mine peuvent être saisonnières ou s’étendre sur toute l’année, et l’expédition de ses produits peut être saisonnière lorsque la mine est difficile d’accès. Coûts L’exploitation minière repose sur une variété de ressources, comme la main-d’œuvre, les capitaux, l’énergie et d’autres éléments auxquels des coûts sont toujours associés. Pendant l’exploitation d’une mine, les coûts les plus élevés sont habituellement liés à Faits et chiffres En général, lorsque le prix des métaux est élevé, une roche à teneur plus faible devient économiquement exploitable. Par contre, lorsqu’il est faible, seule une roche dont la teneur est élevée pourra être utilisée comme minerai. Faits et chiffres la main-d’œuvre; suivent l’énergie, les combustibles et l’équipement (machinerie lourde, trépans, pneus, pièces de rechange, etc.). L’endroit où est située une mine influe grandement sur les coûts de construction et d’exploitation. Lorsqu’elle est éloignée, son exploitant doit parfois aménager une route d’hiver pour assurer l’approvisionnement et le transport du minerai ou des concentrés, de même qu’une centrale électrique au diesel pour produire de l’énergie. L’un des coûts importants rattachés à une mine éloignée est celui du transport aérien des ouvriers en direction et en provenance de la mine. Lorsque la mine est située dans une région plus rapprochée des Source : www.cfpvaldor.qc.ca. agglomérations, il est parfois possible d’utiliser les réseaux routiers et électriques existants ou de conclure une entente par laquelle le gouvernement s’engage à aménager une route d’accès et des lignes de transport d’énergie pour contribuer à réduire les coûts. Pour répondre aux besoins des sociétés minières et des mineurs, le gouvernement du Québec, de concert avec divers organismes, a élaboré un programme de formation pour l’ exploitation minière souterraine. Ce programme dispense la formation à des étudiants cris en collaboration avec la Commission scolaire crie. 3.2 En quoi consistent les activités d’exploitation d’une mine? Embauche Les sociétés doivent engager des entrepreneurs et des employés réguliers lorsqu’elles ouvrent une mine. Elles annoncent alors les postes dans les journaux locaux, régionaux ou nationaux, selon les types d’emplois vacants. Certaines sociétés ont signé des ententes, comme des ententes sur les répercussions et les avantages, selon lesquelles elles s’engagent à collaborer directement avec des groupes autochtones afin de trouver et d’embaucher des candidats parmi eux, comme dans le cas du projet de la baie de Voisey, à Terre-Neuve-et-Labrador, des mines de diamants Diavik et Ekati, dans les Territoires du Nord-Ouest, des mines Raglan, au Québec, Musselwhite, en Ontario, et Eskay Creek, en Colombie-Britannique. Lorsque les communautés environnantes ne comptent aucun candidat possédant les compétences et les qualifications professionnelles requises, les sociétés doivent chercher à « l’extérieur » et étendent le recrutement des candidats au niveau régional, national ou même international. Elles préfèrent néanmoins trouver de la main-d’œuvre locale, soit des employés qui habitent déjà à proximité des sites miniers et qui connaissent bien leur région, sa géographie et son climat. un nouvel équipement fonctionne adéquatement. Tous les équipements d’extraction et de traitement doivent être mis en service avant la production à pleine capacité d’une exploitation. Production Formation Les nouveaux employés d’une mine suivent tous une séance d’orientation avant d’entrer en fonction afin de se familiariser avec leur travail, mais surtout pour assurer leur sécurité. Ils peuvent aussi recevoir une formation en milieu de travail de même qu’une formation sur les différences culturelles, dans divers métiers, à titre d’apprentis, à des fins d’alphabétisation ou une formation en dynamique de la vie. Les cours peuvent être donnés en classe, au moyen de logiciels, par un enseignement individualisé ou en mentorat. Certaines sociétés concluent des partenariats avec les communautés locales, le gouvernement et d’autres intervenants en vue d’offrir des programmes de formation dans la communauté, tandis que d’autres collaborent à la mise en œuvre de cours techniques avec des établissements collégiaux ou des écoles. Mise en service La mise en service comprend des essais visant à déterminer si une nouvelle installation, un nouveau procédé ou Pendant l’exploitation minière, on doit extraire de la roche stérile afin de récupérer le minerai. L’extraction et le traitement du minerai ont un coût, de même que l’extraction de la roche stérile, si bien que pour rentabiliser une mine, il faut extraire le plus de minerai et le moins de stériles possibles. Au début de l’exploitation d’une mine, beaucoup de stériles doivent être excavés pour pouvoir atteindre le minerai. Dans une mine souterraine, ces travaux d’excavation constituent l’aménagement préalable à la production (la préproduction) et dans une mine à ciel ouvert, c’est le décapage préparatoire. Cette étape initiale de l’exploitation dure entre quelques jours et plus d’un an selon le volume de matériaux à enlever et la vitesse de l’excavation. On peut dire d’une mine qu’elle est en exploitation lorsqu’une quantité suffisante de stériles a été enlevée et, que le minerai est exposé et expédié à l’usine de traitement. Pendant l’exploitation d’une mine, il faut continuellement enlever les morts-terrains et extraire des stériles pour récupérer plus de minerai. Ces travaux sont essentiels au maintien de la production. L’exploitation à pleine capacité sousentend généralement que les taux moyens d’extraction et de traitement correspondent ou sont supérieurs aux taux cibles fixés au cours de l’étude de faisabilité. Une amélioration de la conjoncture sur les marchés peut inciter une mine à accroître ses ventes ou hausser le prix de son produit. Les sociétés tentent alors d’augmenter la production. Elles le font parfois pendant une courte durée avec les effectifs et l’équipement existants, mais tout accroissement permanent requiert un agrandissement de la mine. • l’agrandissement de l’usine de traitement pour traiter plus de minerai; • la modification de l’usine de traitement pour accélérer la production; • la réalisation de travaux d’exploration supplémentaires pour découvrir d’autres réserves de minerai. Mais lorsque l’économie est faible et que les sociétés minières n’ont pas facilement accès à des prêts abordables, les mines peuvent connaître une période de ralentissement, ce qui peut signifier : • la diminution de la superficie exploitée; Agrandissement et ralentissement d’une mine • la réduction de la production minière; Lorsque l’économie se porte bien et que le financement est facilement accessible, les sociétés minières en profitent pour prendre de l’essor, ce qui implique entre autres : • la vente d’actifs; • l’agrandissement de la mine existante; • l’ouverture d’autres chantiers miniers; • l’achat d’équipement supplémentaire et l’embauche d’autres employés; • la réduction des emplois et des contrats de service; • l’interruption des travaux d’exploration. 3.3 Quels sont les principaux intervenants dans l’exploitation d’une mine? Le tableau ci-dessous énumère les principaux intervenants et résume leurs rôles et responsabilités à l’étape de l’exloitation d’une mine. EXPLOITATION D’UNE MINE : QUELS SONT LES PRINCIPAUX INTERVENANTS? Rôles et responsabilités possibles Communautés • Revoir et mettre en œuvre les dispositions de leur entente avec la société minière pour stimuler les occasions d’affaires • Passer en revue les dispositions de l’entente en matière d’appel d’offres (les sociétés minières fractionnent parfois les contrats, ce qui offre plus de possibilités aux communautés autochtones) • Discuter des possibilités d’affaires avec la société minière • Constamment évaluer et mettre en œuvre des moyens de maximiser les possibilités de formation, les emplois et les occasions d’affaires Gouvernements (provincial, territorial, fédéral) • Inspecter les sites d’exploitation pour vérifier l’application des dispositions des permis, des licences ou des autorisations • Percevoir les redevances et les taxes Petites sociétés d’exploration • Vendre en tout ou en partie leurs intérêts dans une propriété à une grande société minière, sauf en de rares exceptions Grandes sociétés minières • Planifier, aménager, gérer et exploiter une mine (propriétaire unique ou majoritaire) • Vendre le produit • Visiter les communautés concernées et leur fournir des mises à jour sur l’exploitation de la mine • Aider à concevoir et offrir des programmes de formation dans les communautés Entrepreneurs/ • Sociétés d’experts-conseils – fournir une expertise et des services spécialisés, fournisseurs de services p. ex. mécanique des roches et des sols, sécurité, ingénierie, santé au travail et ergonomie, relations de travail, etc. • Fabricants et fournisseurs d’équipement – assemblage, mise en service et entretien de l’équipement • Services d’hélicoptère • Préparation d’explosifs sur place • Services géologiques • Services de traiteur Associations industrielles • Représenter les intérêts de l’industrie minière (provinciales, territoriales, • Influencer les politiques minières des gouvernements nationales) • Fournir une tribune pour le partage de la recherche et des pratiques exemplaires Clientèle • Clientèle immédiate : usines de fusion, affineries, aciéries et diverses usines de fabrication • Clientèle finale : les acheteurs au détail qui utilisent tous les produits de consommation quotidienne contenant des minéraux extraits du sol. Ce sont eux qui influent sur les marchés et les prix de vente 3.4 Lois et règlements Cette section porte sur les dispositions législatives et réglementaires générales visant l’exploitation d’une mine. Les licences et les permis exigés pour l’exploitation d’une mine varient selon l’autorité compétente régissant la mine. Les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral adoptent des lois et des règlements afin que les sociétés exploitent leurs mines de manière sûre et respectueuse de l’environnement. Les sociétés, pour leur part, sont tenues de s’y conformer. Quelles sont les conditions des baux? Les baux sont délivrés par les provinces et les territoires, sauf au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et les réserves indiennes, où le gouvernement fédéral exerce la compétence par l’intermédiaire d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. Les baux fixent les limites des terrains où certains ouvrages peuvent être érigés ou aménagés (p. ex. parcs de résidus, haldes de stériles) et établissent les exigences environnementales concernant l’exploitation. Ils comportent aussi un plan de fermeture et de restauration et sont assortis de frais annuels et d’un important dépôt de garantie. La durée d’un bail varie d’une province ou d’un territoire à l’autre. La durée d’un bail octroyant les droits d’exploitation du sous-sol peut atteindre 21 ans selon l’autorité compétente et celle d’un bail accordant les droits de surface peut s’étendre jusqu’à 30 ans. Certains gouvernements imposent des conditions de renouvellement, comme la présence d’une mine en exploitation ou d’une mine fermée sur la propriété visée. Quelles sont les conditions liées aux licences et aux permis? Il incombe aux organismes gouvernementaux d’accorder les licences, les permis et les autorisations et d’assurer le respect des conditions qui sont incluses. En général, les lois environnementales fédérales qui touchent le plus souvent l’exploitation minière sont les suivantes : • Loi canadienne sur la protection de l’environnement; • Loi sur les pêches; • Loi sur les explosifs; • Loi sur la protection des eaux navigables. Par exemple, l’exploitation des mines de métaux est assujettie au Règlement sur les effluents des mines de métaux, conformément à la Loi sur les pêches. Il existe également des règlements provinciaux et territoriaux dont l’application est surveillée par les inspecteurs des mines. Voici une liste de certains permis, licences et autres instruments de réglementation pouvant être requis pour exploiter une mine, ainsi que le gouvernement qui en est responsable : • autorisation afférente aux pêches, accordée par Pêches et Océans Canada et permettant à une société de modifier l’habitat du poisson; • permis lié aux eaux navigables, délivré par la Garde côtière préalablement à la construction de tout ouvrage dans un lac ou autre cours d’eau jugé navigable; • permis relatif aux explosifs, délivré par Ressources naturelles Canada pour permettre l’entreposage et la préparation d’explosifs sur un site minier et fixer les distances obligatoires par rapport aux immeubles et aux cours d’eau; • licence pour l’utilisation d’eau, accordée par les provinces et les territoires et autorisant l’utilisation d’eau, l’élimination des déchets et l’évacuation des eaux usées; • permis de carrière, provincial ou territorial, préalable à l’exploitation d’une carrière; • permis de granulats, exigé par les provinces et les territoires préalablement à l’extraction et à l’utilisation de granulats; • permis de ligne de transport, exigé par les provinces et les territoires pour aménager une nouvelle ligne de transport d’énergie; • permis d’eaux usées domestiques, délivré par les provinces et les territoires et permettant le traitement et l’évacuation des eaux usées domestiques des sites miniers. Autres instruments de réglementation Il n’est pas obligatoire de conclure des ententes, comme une entente sur les répercussions et les avantages (ERA), pour obtenir des autorisations réglementaires concernant des zones non incluses dans des accords globaux sur les terres et l’autonomie gouvernementale. Toutefois, les gouvernements recommandent fortement aux sociétés minières de le faire. Les ERA peuvent comporter diverses dispositions dont Faits et chiffres Les exploitants des mines diamantifères des Territoires du NordOuest ont mis en œuvre des programmes de consultation dans les communautés. Ils ont également conclu des accords de participation avec des communautés autochtones. Les comités informent les communautés et produisent des rapports annuels. Des réunions de mise à jour sont tenues annuellement dans chacune des communautés participantes. Faits et chiffres Dans le cadre d’une Entente de surveillance des répercussions socio-économiques conclue entre Diavik Diamond Mines Inc. et le gouvernement des Territoires du NordOuest – entente ratifiée par les cinq groupes autochtones avoisinants – Diavik finance un conseil consultatif de surveillance environnementale qui donne des avis et supervise les questions d’ordre environnemental. Le conseil est composé en majorité de membres nommés par les communautés autochtones. certaines touchent la surveillance environnementale; elles prévoient souvent une participation active des communautés autochtones à la surveillance des répercussions. L’obtention d’une autorisation réglementaire peut nécessiter la conclusion d’une entente sur la surveillance des répercussions entre les organismes gouvernementaux, les Premières Nations et les sociétés minières. 3.5 Répercussions environnementales et sociales Cette section aborde les répercussions environnementales et sociales possibles d’une exploitation minière sur les communautés, les moyens de les surveiller et de les Quelles sont les répercussions environnementales possibles? Au cours de chaque phase du cycle de mise en valeur des minéraux, on tente de réduire et d’atténuer le plus possible les répercussions des activités sur l’eau, la terre, l’air, la faune et les gens. À l’étape de la mise en production d’une mine, les répercussions possibles sont bien connues et peuvent être atténuées efficacement en faisant appel au savoir traditionnel et aux technologies appropriées. Le tableau suivant présente les répercussions environnementales possibles d’une exploitation minière et les mesures d’atténuation. RÉPERCUSSIONS ENVIRONNEMENTALES Type Activités et répercussions possibles Mesures d’atténuation Utilisation • Perturbation des terres par les activités • Se conformer à l’approbation requise des des terres minières, c.-à-d. excavations minières, organismes réglementaires • Il y a des règles strictes concernant stockage des résidus • Dépôts de résidus et digues à résidus l’emplacement, la construction et l’exploitation Qualité de l’ air 62 atténuer, ainsi que les commentaires et les suggestions des communautés. • Poussière des routes et des activités minières • Émissions des camions et des génératrices du site • Arroser les routes pour réduire les émissions de poussière • Surveiller les émissions pour déterminer les effets sur la végétation et la qualité de l’air Qualité de l’ eau • De la saleté, des roches ou de l’eau contaminée ou sale entrent dans les ruisseaux ou les lacs • Répercussions sur les débits d’eau • Établir un plan de gestion de l’eau (doit être approuvé par le gouvernement) • Informer les employés et les entrepreneurs sur le plan de gestion de l’eau • Surveiller la qualité de l’eau et rétablir les débits d’eau Faune • Animaux attirés par les déchets et la nourriture • Perturbation des voies de migration en raison de la présence humaine, du bruit des avions et des dynamitages • Répercussions sur les poissons et les pêcheries • Utiliser les pratiques exemplaires d’incinération des déchets alimentaires et autres rebuts • Évacuer les déchets qui ne peuvent être incinérés • Établir un plan de gestion des déchets et de formation des employés pour aider à réduire les répercussions sur la faune • Observer le comportement des animaux et modifier les activités d’exploitation, le cas échéant • Éviter certaines activités pendant les périodes de migration • Protéger les zones de frai et d’élevage de poissons Éléments culturels • Perturbation de sites archéologiques et patrimoniaux • Protéger les terres; désigner et protéger les sites archéologiques et patrimoniaux Quelle surveillance environnementale faut-il effectuer? la société minière peut prendre des mesures pour prévenir les répercussions à long terme. Certains changements Les sociétés et les gouvernements sont immédiatement observés (p. ex. surveillent continuellement les activités dans les échantillons d’eau), tandis que minières pour vérifier la performance d’autres ne sont confirmés qu’après environnementale, démontrer la une longue période (p. ex. surveillance conformité aux règlements en matière de la faune). Les critères permettant de d’environnement, améliorer les déterminer un changement sont fondés pratiques opérationnelles et sauvegarder sur les études environnementales de les intérêts des sociétés minières et base entreprises au début des travaux des collectivités environnantes. Si des d’exploration avancée. changements négatifs sont détectés, 63 Pendant l’exploitation des mines, les gouvernements et les sociétés surveillent les éléments suivants : • eaux usées; • faune; • qualité de l’air; • qualité de l’eau et quantité; • milieu aquatique; • pêches et habitat du poisson; • activités de restauration. Les résultats de la surveillance peuvent fournir des éléments utiles aux échanges constants entre la société minière et les communautés des environs. Des représentants autochtones de la région peuvent participer à ces études et programmes de surveillance ou en être responsables. Cela peut se faire par des ententes informelles ou au moyen d’un comité de surveillance plus officiel de la communauté. Il est possible, bien que non fréquent, que des organismes de surveillance indépendants soient mis sur pied pour s’assurer que les sociétés respectent les exigences de la réglementation et que les organismes de réglementation accomplissent leur mandat. 64 Quelles sont les répercussions sociales possibles? L’exploitation d’une mine comporte des risques et des avantages pour les communautés avoisinantes. En connaissant bien ces risques et avantages, les communautés sont en mesure de réduire les éventuelles répercussions négatives et de tirer le maximum des retombées qu’offre le développement minier. Le tableau qui suit résume certaines répercussions positives et négatives et les mesures d’atténuation indiquées. RÉPERCUSSIONS SOCIALES Type Sociales Activités et répercussions possibles Travail par quarts ou en rotation • Moins de temps consacré aux activités traditionnelles • Les travailleurs sont séparés de leurs familles pendant plusieurs jours ou semaines Solution • Planification des activités en fonction des horaires de travail • Mise en place de groupes ou de programmes de soutien pour atténuer les problèmes familiaux causés par la séparation • Prise en compte de la nouvelle dynamique dans la communauté Économiques Mise en place • Accroissement des occasions d’affaires • Amélioration des infrastructures d’alliances et • Augmentation de la prospérité de communautaires, là où c’est possible de partenariats la communauté avec la communauté Hausse du • Possibilités de formation et de • Mise en évidence de modèles de niveau d’emploi développement des compétences comportement positifs au travail dans • Création de modèles de comportement la communauté positifs Culturelles Hausse des revenus • Agrandissement de l’écart entre les • Établissement ou encouragement personnes employées et celles à l’établissement de programmes au chômage d’intervention et de groupes de soutien • L ’augmentation soudaine des revenus en toxicomanie • Campagne d’information dans la communauté peut entraîner une hausse de la toxicomanie Économie basée sur les salaires • Plus d’argent dans la communauté • Prospérité des entreprises locales • Amélioration de la situation financière des personnes • Répartition équitable des emplois entre toutes les communautés Présence d’étrangers dans la communauté • Augmentation de la population • Financement accru des activités traditionnelles • Pressions sur les services existants • Aggravation des problèmes sociaux existants • Séances de sensibilisation culturelle données par des membres de la communauté afin que les personnes de l’extérieur se familiarisent avec les valeurs et les traditions de la communauté • Appui et maintien des activités traditionnelles 3.6 Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer à l’exploitation d’une mine? Faits et chiffres La direction de la mine Raglan a révisé sa politique de développement durable en ce qui concerne l’ exploitation d’un site en milieu nordique. La politique vise à faire valoir les caractéristiques de la mine, son emplacement géographique et le partenariat avec les communautés inuites du Nunavik. Source : www.xstratanickelraglan.ca. L’exploitation minière offre aux communautés des possibilités de participation à long terme. À ce stade, les sociétés minières et les communautés entretiennent probablement des rapports positifs si les activités d’engagement ont été réalisées avec succès au cours des étapes précédentes. Ces activités d’engagement peuvent favoriser le renforcement et le développement communautaire pendant la phase d’exploitation. Le type et l’importance de la participation de la communauté dépendent de plusieurs facteurs et peuvent varier d’une communauté à l’autre. Les sociétés et les communautés peuvent envisager de communiquer et d’échanger de l’information régulièrement. Ainsi, des représentants des sociétés minières peuvent se rendre dans les communautés pour les tenir au courant des activités d’exploitation. Ils peuvent aussi aider à préparer les communautés à la fermeture de la mine, qui est la prochaine phase dans le cycle de vie de la mine. Ils peuvent aussi publier des mises à jour dans des bulletins d’information et des quotidiens locaux, organiser des visites de la mine pour les jeunes, les aînés et l’ensemble des communautés, rencontrer les agents d’emploi travaillant dans les communautés, offrir de la formation dans la communauté et se réunir avec les chefs et les conseils de bande. De plus, ces représentants peuvent se rendre dans les écoles locales pour encourager les étudiants à ne pas décrocher et participer à des ateliers sur les carrières pendant lesquels ils renseignent les étudiants sur les emplois disponibles et la formation requise. Ils peuvent par ailleurs visiter les communautés pour mieux connaître le mode de vie de leurs employés. 3.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés Cette section explique les possibilités d’emploi et les autres avantages économiques qu’apporte l’exploitation d’une mine aux membres des communautés autochtones. On y décrit les types d’emploi, les salaires et les possibilités de formation de même que les moyens dont disposent les communautés pour accroître leurs chances de profiter des emplois et des autres retombées économiques qui s’offrent à elles. Quelles sont les possibilités d’emploi? L’industrie minière offre des possibilités de carrière diversifiées, que ce soit dans les métiers ou les domaines spécialisés. Les salaires varient aussi, mais le salaire moyen dans les mines est le plus élevé parmi tous les secteurs industriels au Canada. Les salaires varient selon le type de mine, l’endroit où elle est située, le genre d’emploi ainsi que selon l’offre et la demande de personnel. Les possibilités d’emploi et de formation pour les communautés sont habituellement les plus avantageuses au stade de l’exploitation d’une mine. Le pourcentage de la main-d’œuvre locale active augmente considérablement alors Le tableau suivant énumère les que la mine emploie des centaines et principaux types d’emplois dans même des milliers de travailleurs. une exploitation minière. EMPLOIS TYPIQUES DANS UNE EXPLOITATION MINIÈRE Mineurs Charpentiers/menuisiers Techniciens en informatique Conducteurs de machinerie lourde Géologues Gestionnaires des ressources humaines Tuyauteurs Experts en sécurité Agents de sécurité Spécialistes en environnement Commis Coordonnateurs de santé et sécurité Comptables Essayeurs Employés d’entretien Administrateurs Camionneurs Travailleurs de la construction Techniciens de laboratoire Électriciens Ouvriers en terrassement Agents des relations communautaires Soudeurs Infirmières Foreurs et dynamiteurs Arpenteurs Avocats Mécaniciens Ingénieurs et techniciens Préposés à la commercialisation Spécialistes des TI Techniciens en instrumentation Cuisiniers et personnel des services de traiteur Recrutement Les sociétés établissent des procédures et des normes pour le recrutement d’employés. Elles tiennent des entrevues et s’assurent que tout employé potentiel se soumet à un examen médical et à une vérification de sécurité. Les relations qu’établissent les communautés avec les sociétés minières leur permettent d’être au fait des postes à pourvoir actuels et futurs. Une communauté peut aussi former un comité des ressources humaines comprenant des représentants de la société minière pour assister les membres de la communauté dans leurs démarches d’emploi. Tout un monde de possibilités peut s’ouvrir à une personne embauchée par une société minière. D’importantes possibilités s’offrent aux nouveaux employés, de la formation de base à l’amélioration de compétences et de la planification de carrière à la formation d’apprenti. La formation donnera aux membres des communautés des compétences à long terme, souvent transférables, qui profiteront à la viabilité de leurs communautés. Faits et chiffres Le Conseil des ressources humaines de l’ industrie minière propose une série d’outils qui sont pertinents pour les employeurs, les employés potentiels et les dirigeants locaux dans les communautés autochtones : • le Guide des ressources humaines de l’industrie minière à l’intention des communautés autochtones contient de l’information sur les ressources en formation et les possibilités de carrière; • Explorez vos ressources : un site Web qui fait la promotion des carrières dans l’industrie minière; • le Programme des titres de compétences de l’industrie minière canadienne conçu pour déterminer les exigences en matière de compétences et de formation pour les emplois dans l’industrie minière à travers le Canada; • L’essentiel des mines : Un programme de formation sur l’employabilité destiné aux Autochtones est un programme de préparation au marché du travail portant sur les compétences essentielles et les aptitudes au travail exigées par l’industrie minière pour combler les postes de premier échelon. Source : www.mihr.ca/fr/. 68 de travail. Les sociétés remboursent alors habituellement une partie, sinon la totalité, des frais liés aux cours, au matériel d’apprentissage et aux Faits et chiffres déplacements lorsque les employés réussissent la formation. Ce Tli Cho Air a acheté son Quelles sont les possibilités de soutien financier peut autant viser propre avion Dash 7 qui formation en milieu de travail? un colloque d’une heure qu’un a coûté des millions et Les programmes de formation peuvent programme universitaire complet être adaptés à chaque communauté en suivi à distance. a depuis remporté deux fonction des relations de travail ou des contrats pluriannuels ententes existantes entre la communauté Parfois, les sociétés minières créent de plusieurs millions de et la société minière. Les mines des programmes spécialement dollars pour desservir les comptent habituellement un certain conçus pour leurs employés : mines Ekati et Diavik. La nombre de postes pour les apprentis programmes d’alphabétisation, compagnie assure tous les des métiers. Les apprentis travaillent d’achèvement des études avec compagnon pendant une certaine secondaires ou d’obtention d’un services de vols réguliers période et ils sont rémunérés pendant certificat d’équivalence, formation aux communautés Tlicho qu’ils apprennent un métier particulier préparatoire à l’exercice d’un de Whati, Wekweeti et en cours d’emploi. Une formation métier, formation en milieu Gameti en partenariat propre au poste est aussi disponible communautaire, formation en avec Air Tindi, qui pour les non-apprentis, y compris la dynamique de la vie, séances s’occupe de toutes les formation concernant l’équipement, d’information au sujet de opérations de vol. les procédures et leur importance par la toxicomanie ou de la rapport à l’ensemble du processus. désintoxication et cours de Source : Tli Cho Air. perfectionnement en gestion. Les sociétés soutiennent également les employés qui désirent suivre une Quels sont les autres avantages économiques? formation à l’externe afin d’améliorer leur rendement au travail. Une telle Les possibilités pour les entreprises formation doit généralement être autochtones qui ont fourni des services aux étapes de l’exploration et de suivie hors des heures de travail, l’aménagement s’avèrent encore plus mais, dans certains cas, les employés intéressantes et profitables à plus peuvent prendre des congés payés ou long terme à l’étape de l’exploitation. sans traitement lorsque la formation n’est donnée que pendant les heures Faits et chiffres Pour ses mines d’uranium dans le nord de la Saskatchewan, Cameco a élaboré un énoncé de principes fixant à 35 % l’ objectif d’approvisionnement auprès d’entreprises autochtones établies dans le Nord pour l’ ensemble des biens et services. La société a embauché un spécialiste en affaires pour aider les communautés à créer des entreprises et à trouver des ressources financières ou des partenaires commerciaux. Source : Procuring From SMEs in Local Communities, A Good Practice Guide for the Australian Mining, Oil and Gas Sectors, 2010 (en anglais seulement). 70 Pendant l’aménagement d’une mine, la durée des contrats se situe généralement entre un et trois ans, alors que pendant son exploitation elle peut atteindre cinq ans ou plus, sans compter les renouvellements. Comme à l’étape de l’aménagement et de la construction, les communautés doivent continuer de poser des questions importantes au sujet des occasions d’affaires, des capacités de la communauté et des partenariats ou coentreprises possibles. Les occasions d’affaires qui s’offrent aux communautés sont énumérées dans la section 2.7. Les communautés doivent examiner les dispositions des ententes qu’elles ont conclues avec des sociétés minières, dont les ententes sur les répercussions et les avantages qui peuvent entrer en vigueur, car ces accords visent à favoriser les occasions d’affaires. Elles devraient aussi passer en revue les dispositions de ces ententes qui concernent les appels d’offres, car les sociétés minières peuvent parfois fractionner les contrats pour offrir davantage de possibilités aux plus petites entreprises autochtones. Les communautés doivent aussi s’adresser aux organismes des gouvernements locaux, provinciaux et fédéral pour de l’aide et des ressources. 3.8 Une expérience pour les communautés : la mine de diamants Diavik La société Diavik Diamond Mines Inc. administre et exploite la mine de diamants Diavik, à 300 kilomètres au nord-est de Yellowknife, dans un environnement des plus isolés et difficiles au monde : la toundra subarctique des Territoires du NordOuest au Canada. Aperçu des communautés Avant l’aménagement de la mine, cinq groupes autochtones de la région, soit la Première Nation des Dogrib, la Première Nation des Dénés Yellowknives, la Kitikmeot Inuit Association, l’Alliance métis North Slave et la Première Nation des Dénés Lutsel K’e, ont conclu des ententes de participation avec la société Diavik. Ces ententes ont renforcé les liens entre les parties et officialisé l’engagement de Diavik à mettre en valeur le potentiel des communautés, à accroître leur autonomie à long terme et leur durabilité économique. La plupart des ententes sont administrées par des comités officiels de mise en œuvre qui évaluent de façon indépendante la performance de la société Diavik au plan socioculturel et économique et qui recommandent des améliorations, le cas échéant. Participation des communautés La mine emploie environ 1100 personnes dont 55 % d’entre eux vivent dans des communautés nordiques. Près de la moitié de la main-d’œuvre nordique est autochtone. En plus de la création d’emplois locaux, Diavik représente aussi des retombées pour les entreprises locales. Jusqu’au milieu de 2012, la somme des dépenses effectuées dans le Nord a atteint 3,8 milliards de dollars. Par ailleurs, plus de 70 % de l’ensemble des dépenses liées à la construction et à l’exploitation depuis l’an 2000 ont été effectuées auprès d’entreprises nordiques. Les communautés jouent un rôle officiel sur le plan de la surveillance et agissent à titre consultatif par l’intermédiaire d’un comité consultatif chargé de la surveillance environnementale, conformément à une entente en matière d’environnement. Ce comité comprend des représentants des cinq groupes autochtones susmentionnés, des gouvernements et de Diavik Diamond Mines Inc. Les communautés sont également représentées au Diavik Communities Advisory Board (comité consultatif de Diavik auprès des communautés) conformément à l’entente de surveillance socio-économique et au sein de comités de mise en œuvre des accords de participation. 71 Avantages économiques et occasions d’affaires Les communautés ont bénéficié de nombreux avantages économiques et d’occasions d’affaires grâce aux liens qui se sont tissés avec la société Diavik. Deux fois l’an, Diavik publie un rapport sur l’entente de surveillance socio-économique comprenant un compte rendu détaillé des avantages pour la population nordique en ce qui a trait à la formation, à l’emploi et aux occasions d’affaires. Au cours de la première moitié de 2012, les dépenses effectuées auprès d’entreprises du Nord ont atteint 146,7 millions de dollars, ou 62 % du total des dépenses s’élevant à 237,6 millions de dollars. Sur ce total, 61,7 millions de dollars ont été dépensés auprès d’entreprises autochtones. Depuis l’an 2000, les dépenses cumulatives dans le Nord atteignent maintenant 3,8 milliards de dollars, ou 70 % des dépenses totales. Emploi Au cours de la première moitié de 2012, les effectifs nordiques de Diavik comptaient environ 642 personnes, 378 de plus que dans le plan initial. Le nombre d’employés autochtones était d’environ 291, 131 de plus que dans le plan initial. Pour plus d’information, visitez www.diavik.ca. 4 FERMETURE D’UNE MINE ET RESTAURATION 4.1 Qu’est-ce que la fermeture d’une mine? 4.2 En quoi consistent les activités de fermeture d’une mine? 4.3 Quels sont les principaux intervenants dans la fermeture d’une mine? 4.4 Lois et règlements 4.5 Répercussions environnementales et sociales 4.6 Comment les communautés autochtones peuventelles participer à la fermeture d’une mine? 4.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés 4.8 Une expérience pour les communautés : la fermeture de la mine Polaris 4 FERMETURE D’UNE MINE ET RESTAURATION Les mines ferment pour différentes raisons, mais les deux raisons les plus communes sont : • l’épuisement des réserves de minerai; • la faiblesse du prix des minéraux ou des métaux, ce qui rend la mine non rentable. Cette section explique en quoi consiste la fermeture d’une mine et les raisons pour lesquelles toute mine ferme inévitablement. Elle aborde aussi le rôle essentiel d’un plan de fermeture et de restauration, les exigences juridiques et réglementaires, les activités et les principaux intervenants liés à la fermeture d’une mine ainsi que les possibilités qui s’offrent aux Autochtones de participer à ces activités. 4.1 Qu’est-ce que la fermeture d’une mine? Cette étape est la dernière du cycle de mise en valeur des minéraux. L’exploitation d’un gisement minéral a une durée de vie limitée en raison de la nature même de cette ressource. Certains gisements sont très grands et leur exploitation peut durer plus de 50 ans, alors que d’autres ne demeurent en exploitation que quelques années seulement. Le processus de fermeture d’une mine est la conversion d’une mine en exploitation à une mine fermée, de manière ordonnée, sûre et respectueuse de l’environnement. Les écosystèmes des zones perturbées par les activités de la mine doivent être remis dans un état correspondant à un environnement sain qui se prête à l’activité humaine. Bien que la fermeture d’une mine représente la dernière étape du cycle minier, sa planification commence de nos jours avant l’étape de l’aménagement. Au Canada, tous les ordres de gouvernement appliquent des lois et des règlements qui régissent le processus de fermeture. La fermeture d’une mine est généralement l’une des questions les plus débattues par les gouvernements, les sociétés et le public. Les communautés sont préoccupées par l’héritage qu’une mine laissera après sa fermeture. Tous les intervenants souhaitent qu’il n’y ait pas de sites contaminés, ce qu’on désigne maintenant comme les problèmes hérités. tout leur possible pour prendre en considération le point de vue et les préoccupations du public exprimés pendant les consultations. En vertu de la législation en vigueur, les propriétaires de mine sont tenus de présenter un plan de fermeture et de restauration aux gouvernements provinciaux, territoriaux ou fédéral. Délais Les délais fixés pour fermer une mine reposent sur de nombreux facteurs dont la taille de la mine, la complexité des activités d’exploitation, les répercussions environnementales de l’exploitation et l’ampleur de l’examen imposé par la réglementation. En général, la fermeture d’une mine prend entre deux et dix ans. Toutefois, si des activités à long terme de surveillance ou de traitement sont nécessaires, le processus de fermeture peut durer des dizaines d’années. Le plan de fermeture et de restauration est toujours élaboré en fonction d’un site minier donné. La société y explique comment elle fermera le site et le remettra autant que possible dans son état antérieur à l’exploitation. Les activités de fermeture et de restauration tiennent compte des décisions prises quant à chacun des composants prévus et mis en place pendant l’aménagement de la mine, entre autres : Qu’est-ce qu’un plan de fermeture et de restauration? • routes et pistes d’atterrissage; La planification de la fermeture est entreprise au moment de la planification initiale de la mine. Quant au plan final, son élaboration peut nécessiter des années d’étude et de travaux techniques détaillés. Le public prend habituellement connaissance des plans proposés lors de consultations organisées dans le cadre de l’évaluation environnementale d’un projet minier. Les sociétés minières font généralement • bâtiments et autres ouvrages; • installations d’évacuation des résidus; • installations de gestion des stériles, carrières et mines à ciel ouvert; • installations et aires d’entreposage de produits pétroliers et chimiques; • pipelines et lignes de transport d’électricité; • installations et aires d’élimination des eaux usées et des déchets; Faits et chiffres Lorsqu’une mine a épuisé ses réserves minérales, la zone perturbée doit être nettoyée et régénérée conformément au plan de fermeture de la mine et de restauration du site. • systèmes de drainage de la mine et du site minier; • chantiers de la mine; • puits de la mine, galeries d’accès (passages) et descenderies; • qualité de l’eau sur le site, dont celle des effluents de la mine; • recyclage des matériaux; • revégétation du site. Un plan de fermeture d’une mine et de restauration du site doit également : • indiquer comment la restauration progressive du site minier sera réalisée pendant l’exploitation de la mine; • contenir une estimation des coûts pour la fermeture de la mine et la restauration du site; • inclure un plan de fermeture temporaire de la mine; • comprendre un plan de surveillance du site après la fermeture de la mine; • garantir que le site sera laissé dans un état qui nécessitera peu ou pas d’entretien et de maintenance à long terme. Un plan de fermeture doit être souple pour permettre l’emploi de nouvelles techniques scientifiquement éprouvées dans les méthodes de protection et de réduction des risques pour l’environnement, tout en assurant le respect des obligations. Les meilleurs plans résultent d’une bonne communication et de consultations entre les gouvernements, les sociétés et les communautés concernés. 4.2 En quoi consistent les activités de fermeture d’une mine? Mise hors service Au terme de l’exploitation, la plupart des employés d’une mine sont progressivement mis à pied en vue de la fermeture. Des effectifs peu nombreux demeurent en poste afin de mettre l’équipement définitivement hors service. Le plan de fermeture de la mine indique les diverses compétences requises pour mettre l’équipement hors service et l’enlever. Avant la mise hors service, le propriétaire d’une mine doit en informer les diverses parties concernées, dont les employés et leurs représentants, s’il y a lieu, les différents ordres de gouvernement (municipal, provincial, territorial et fédéral), les médias, les associations minières et tout autre organisme intéressé. Il doit aussi effectuer l’examen final du plan de fermeture et soumettre tout changement nécessaire à l’approbation des organismes de réglementation concernés. Démantèlement Le démantèlement suit la mise hors service de la mine. Il est effectué par de petites équipes qui démontent les installations et les équipements d’extraction et de traitement. Le démantèlement comprend les activités suivantes : • purge des équipements mobiles contenant des fluides hydrauliques et de l’huile; • purge des canalisations; • enlèvement et récupération du matériel et des pièces vendables; • nettoyage et récupération des bâtiments; • récupération des matériaux, des outils et des produits consommables entreposés (c.-à-d. huiles, graisse, etc.); • élimination adéquate de tous les déchets. Faits et chiffres Elliot Lake, en Ontario, est un bon exemple d’une collectivité qui a su créer de nouveaux emplois et une nouvelle utilisation des terres. En 1996, la dernière des 12 mines d’uranium de l’ endroit a fermé et 4500 emplois ont été perdus. En faisant preuve d’imagination et d’innovation, les habitants d’Elliot Lake ont transformé cette ancienne ville minière en un paradis pour les retraités. Ils ont aussi créé une coentreprise avec la Première Nation de Serpent River en vue de construire une école des beaux-arts. La ville compte même une station locale consacrée à la restauration minière et à la recherche environnementale. Ce genre de transformation n’est pas réalisable dans toutes les communautés, mais il montre qu’en faisant preuve de créativité et d’imagination une communauté peut tirer profit de la fermeture d’une mine. Restauration Une fois les activités minières terminées, la restauration consiste à remettre les terres perturbées à l’état le plus rapproché Faits et chiffres possible de leur état initial. Cette tâche est entreprise soit Le maïs et le canola pendant l’exploitation de la mine poussent en abondance (restauration progressive) ou après dans des champs qui sa fermeture. Tout site minier doit étaient autrefois un être restauré conformément à la parc de résidus de réglementation pertinente, ce qui • les installations de confinement des l’ ancienne mine Copper nécessite généralement un certain résidus doivent faire périodiquement Cliff près de Sudbury, nombre de travaux, y compris le l’objet d’activités de surveillance et réaménagement paysager, la remise en Ontario. C’est un de maintenance; en place de la terre végétale et la exemple des innovations plantation d’herbes, d’arbres ou de • les techniques de restauration doivent importantes dans les être surveillées. couvertures végétales indigènes. technologies minières vertes et les pratiques minières durables. Postfermeture Source : Ressources naturelles Canada. Des travaux reliés à l’environnement se poursuivent bien après la fin de l’exploitation minière. La durée des travaux et de la surveillance postérieure à la fermeture d’une mine dépend des répercussions et des résultats. Des travaux d’entretien et de maintenance à long terme sont parfois requis après la fermeture de certaines mines, notamment lorsque : • les eaux rejetées doivent être traitées; 4.3 Quels sont les principaux intervenants dans la fermeture d’une mine? Le tableau ci-dessous énumère les principaux intervenants et résume leurs rôles et responsabilités à l’étape de la fermeture d’une mine et de la restauration du site. FERMETURE D’UNE MINE : QUELS SONT LES PRINCIPAUX INTERVENANTS? Rôles et responsabilités possibles Communautés • Les employés, les familles et les entreprises touchés par la fermeture participent activement à des discussions ouvertes et transparentes avec le gouvernement et l’industrie Gouvernements (provincial, territorial, fédéral) • Organiser et encourager des échanges francs avec les communautés, le public et les groupes d’intérêt • Assurer l’application des lois et des règlements en matière d’exploitation minière et des conditions des permis liés aux activités de la mine • Évaluer les plans de fermeture et faire des suggestions • Utiliser les fonds déposés en garantie par la société minière avant la mise en production de la mine, si la fermeture n’est pas conforme Prospecteurs • Sans objet Petites sociétés d’exploration • Sans objet Grandes sociétés minières • Assumer la responsabilité de la fermeture complète de la mine et de la restauration du site minier au plan environnemental • Organiser et encourager des échanges francs avec les communautés, le public et les groupes d’intérêt • Mettre en œuvre le plan de fermeture, exécuter et superviser les travaux de démantèlement et de fermeture • Veiller à ce que la restauration soit achevée afin que les sommes initialement mises de côté (dépôt de garantie) puissent être remises à la société minière Entrepreneurs/expertsconseils • Fournir des services Associations industrielles (provinciales, territoriales, nationales) • Influencer les politiques gouvernementales en matière d’exploitation minière • Fournir une tribune pour le partage de la recherche et des pratiques exemplaires 4.4 Lois et règlements Cette section traite des champs de compétence, des responsabilités et des obligations relatifs à la fermeture d’une mine ainsi que des conditions rattachées aux licences et aux permis de fermeture. Qui est responsable de la fermeture d’une mine? Responsabilités Le propriétaire autorisé de la mine est responsable de la fermeture, du démantèlement, de la restauration et de la postfermeture. Les gouvernements provinciaux et fédéral doivent s’assurer que les sociétés minières donnent une garantie suffisante (dépôt ou cautionnement) qu’elles seront en mesure d’assumer les frais de restauration, y compris les frais de mise hors service, de fermeture et de postfermeture. L’ensemble de ces coûts doit être supporté par les exploitants et non par le gouvernement comme c’est arrivé dans le passé dans le cas de mines abandonnées que les gouvernements ont dû prendre en charge. Faits et chiffres Une mine abandonnée ou orpheline est un site minier négligé qui n’a pas été fermé en bonne et due forme et qui n’a pas de propriétaire responsable. Ces sites existent parce que la fermeture ou l’ abandon est survenu avant la mise en place des règles actuelles. La responsabilité du site retourne à la Couronne, soit au niveau provincial ou fédéral selon le champ de compétence. Heureusement, cela ne se produit plus de nos jours, car la réglementation actuelle tient les propriétaires de mine responsables de leur restauration. L’ évaluation et la restauration des mines orphelines ou abandonnées au Canada suscitent un grand intérêt. En mettant en œuvre l’ Initiative nationale pour les mines orphelines ou abandonnées (INMOA) en 2002, le gouvernement canadien a démontré son engagement à régler cette importante question. L’ INMOA est un comité composé de représentants de l’ industrie minière canadienne, des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral, d’organisations non gouvernementales et de groupes autochtones. Dans le cadre de cette initiative, des principes directeurs ont été élaborés et publiés dans une brochure intitulée Pratiques exemplaires pour la participation des collectivités pour permettre aux collectivités de contribuer de façon significative à la planification et à l’ exécution de la restauration des mines orphelines et abandonnées. Pour plus d’information, visitez le site Web de l’ INMAO à www.abandoned-mines.org. 80 Champ de compétence Dans les provinces et au Yukon, les lois et règlements des gouvernements provinciaux et territoriaux régissent la fermeture de mines. Le gouvernement fédéral est responsable de la fermeture de mines au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et les réserves indiennes. Dans les deux territoires, en plus des lois et des règlements fédéraux, une grande partie de la responsabilité incombe maintenant aux conseils locaux de cogestion. Principales mesures législatives fédérales en matière de fermeture de mines : • Loi canadienne sur la protection de l’environnement; • Loi sur les pêches; habituellement de nouveaux permis pour la fermeture et la restauration. Le permis de restauration vise toutes les activités de démantèlement et de restauration. Il peut aussi mentionner d’autres conditions et méthodes particulières concernant la restauration des mines à ciel ouvert, des excavations souterraines et des aires de stockage de résidus et de stériles d’un site donné. Ce type de permis doit comprendre un plan de surveillance des répercussions environnementales, une évaluation de la stabilité des digues, un plan de caractérisation du site minier et une garantie financière. Par ailleurs, certains ordres de gouvernement peuvent exiger des permis visant la qualité de l’air et les eaux usées d’un site donné. Le plan de surveillance préparé par le propriétaire de la mine doit être approuvé par l’organisme • loi sur les eaux des Territoires gouvernemental qui assure le respect du Nord-Ouest et du Nunavut; de la législation sur le site minier. • politiques en matière de restauration Lorsque deux gouvernements sont concernés, un comité de supervision des sites miniers du Nunavut et des peut être composé de représentants Territoires du Nord-Ouest. des organismes provinciaux et Quelles sont les conditions liées fédéraux chargés des questions environnementales et minières ainsi aux licences et aux permis? que de membres du public. Au moment de l’arrêt d’une exploitation minière, les organismes gouvernementaux délivrent • Loi canadienne sur l’évaluation environnementale; Faits et chiffres Myra Falls est la seule mine à être située dans un parc provincial en Colombie-Britannique. Toutes les activités minières et la restauration et la réhabilitation éventuelles sont régies par un permis d’utilisation du parc. La surveillance constante de l’ environnement et de la sécurité est intégrée au fonctionnement de la mine. Non seulement la vocation récréative du parc n’est pas affectée, des visites guidées de la mine sont devenues une importante attraction pour les visiteurs du parc. Source : www.nyrstar.com. Lorsque la société minière satisfait aux exigences des autorités gouvernementales concernant le démantèlement et remplit tous les engagements de son plan de fermeture, elle reçoit des autorités une attestation écrite qui la dégage de ses responsabilités, et le site est ensuite considéré comme fermé. 4.5 Répercussions environnementales et sociales Cette section porte sur les répercussions environnementales et sociales que la fermeture d’une mine risque d’avoir sur une communauté, sur les moyens de surveiller l’environnement et d’atténuer ces répercussions de même que sur le point de vue des communautés et les mesures prises par celles-ci. Quelles sont les répercussions environnementales possibles? D’importants progrès ont été effectués sur le plan des techniques et des méthodes de restauration des sites miniers, ce qui a permis de réduire au minimum de nombreux types de répercussions néfastes. Les sociétés minières et les gouvernements collaborent dans le but d’élaborer des stratégies plus économiques de fermeture à long terme. Le tableau ci-dessous présente les principales répercussions de la fermeture d’une mine sur l’environnement. RÉPERCUSSIONS ENVIRONNEMENTALES Type Activités et répercussions possibles Mesures d’atténuation Utilisation • Stabilité à long terme des haldes de stériles des terres et des talus • Ouvrages de confinement des résidus • Inspections annuelles jusqu’à ce que la stabilité définitive soit démontrée • Surveillance et entretien périodiques Qualité de l’ eau • Traitement de l’ eau • Drainage rocheux acide ou lixiviation des métaux Quelle surveillance environnementale faut-il effectuer? Programme de surveillance En fonction du plan approuvé, un programme de surveillance sert à évaluer l’efficacité des mesures de restauration et d’atténuation suite à la fermeture d’un site minier ainsi qu’à déterminer les mesures correctives à prendre, s’il y a lieu. La société minière, de concert avec les gouvernements, élabore un programme de surveillance environnementale visant l’application du Règlement sur les effluents des mines de métaux et le respect des conditions rattachées à l’approbation réglementaire. Dans le cas de certains sites, un comité comprenant des représentants des gouvernements, de la société minière et des communautés concernées est mis sur pied afin de surveiller les progrès. demeure responsable du site ainsi que de l’exécution des travaux de restauration résultant de répercussions environnementales pouvant survenir après la fermeture du site. La période de surveillance peut être prolongée afin de s’assurer que les objectifs de restauration sont atteints. Vérifications environnementales et pratiques courantes La société minière ou une entreprise indépendante est généralement chargée d’effectuer des inspections et des vérifications de conformité visant les activités des entrepreneurs pendant les travaux de mise hors service, de démantèlement et de restauration. En outre, des organismes gouvernementaux de réglementation effectuent, eux aussi, des vérifications dans le but de confirmer l’efficacité des programmes d’inspection et la conformité au plan de fermeture. Les pratiques exemplaires quant aux La durée de la période de surveillance mesures réglementaires et volontaires est évaluée et confirmée à la fermeture consistent notamment en des politiques, d’une mine. Elle est déterminée d’après des programmes, des technologies, de la recherche sur la restauration les répercussions possibles et les risques environnementaux. Lorsque et d’autres mesures qui s’avèrent l’entretien et la maintenance d’un économiques et écologiques pour site minier doivent être faits à long un site donné. terme, la société minière concernée Durée la perte de revenus pour les membres des communautés des environs. Elle a également des répercussions directes et indirectes sur l’emploi, les affaires et la vente de biens et services à l’échelle locale. Ces répercussions économiques peuvent aggraver les problèmes sociaux ou même en provoquer de nouveaux. En se préparant à la fermeture d’une mine dès sa mise en exploitation, les communautés ont plus de facilité à en atténuer les répercussions. Faits et chiffres La Première Nation de Fort McKay, en Alberta, a participé à un projet de recherche avec Syncrude Ltd. afin de déterminer la possibilité de transformer en prairie des sites restaurés de sables bitumineux et d’y gérer un troupeau de bisons des bois. Chaque année, Syncrude aide la communauté à organiser la capture des bisons; les animaux sont ensuite donnés au Beaver Creek Wood Bison Ranch, qui est cogéré par Syncrude et la Première Nation de Fort McKay. Le ranch compte environ 300 animaux qui paissent sur des terres restaurées après l’ exploitation minière de Syncrude. Source : www. Syncrude.ca. (en anglais seulement) Quelles sont les répercussions sociales possibles? Les répercussions immédiates de la fermeture d’une mine sont la mise à pied des employés de la mine et Le tableau ci-dessous décrit certaines répercussions sociales possibles et les moyens de les atténuer. RÉPERCUSSIONS SOCIALES Type Sociales Activités et répercussions possibles Diminution des capacités de la communauté Solution • Perte de services sociaux • Trouver de nouvelles ressources et de nouveaux moyens de mettre en valeur les capacités de la communauté Économiques Perte d’emplois • Diminution des revenus • Compétences inutilisées • Appuyer la réalisation de nouvelles possibilités économiques Culturelles • Réorientation vers les • Acquérir des compétences, compétences traditionnelles principalement grâce aux aînés Fin de la période d’emploi 4.6 Comment les communautés autochtones peuvent-elles participer à la fermeture d’une mine? La fermeture d’une mine s’avère souvent une période difficile pour les communautés voisines touchées. Pour composer avec les répercussions d’une fermeture, les communautés doivent s’y préparer bien à l’avance en communiquant avec la société minière et le gouvernement, en se renseignant sur le processus de fermeture et en présentant leur point de vue. Cette planification précoce avec la société minière permettra aux communautés de faire avancer la réalisation de leurs objectifs à long terme bien avant la fermeture de la mine. Elles se doivent d’élaborer des stratégies pour atténuer les retombées négatives de la fermeture, en s’assurant un soutien financier, si possible, et en trouvant de nouvelles possibilités d’emploi et d’autres occasions d’affaires. Même pendant sa fermeture, une mine peut générer des revenus dans la communauté sous forme d’emplois dans les domaines de la restauration, de l’entretien et de la surveillance environnementale à long terme. De nouvelles avenues sur le plan économique et de l’emploi peuvent se présenter après la fermeture d’une mine, notamment lorsque les communautés sont en mesure d’attirer d’autres industries grâce à leur main-d’œuvre qualifiée. 4.7 Possibilités d’emploi et autres avantages économiques pour les communautés Cette section porte sur les possibilités d’emploi et autres avantages économiques qui s’offrent aux communautés autochtones lors de la fermeture d’une mine. Elle fournit aussi de l’information sur le recyclage professionnel. Quelles sont les possibilités d’emploi? Seuls quelques emplois sont généralement disponibles à l’étape de la fermeture d’une mine. Il s’agit surtout : • d’ouvriers de métiers – démantèlement de l’équipement; • de conducteurs de machinerie lourde et de mécaniciens – travaux de terrassement nécessaires à la restauration; Faits et chiffres Les peuples autochtones peuvent participer à diverses activités liées à la réhabilitation, à la surveillance et à la gestion d’un site minier. Pour fermer et réhabiliter adéquatement un site, il faut parfois entreprendre des travaux à long terme de traitement et d’entretien. Il est alors nécessaire de surveiller et d’évaluer les sites afin de réduire les risques pour les communautés et l’ environnement. Comme certaines communautés sont situées à proximité de sites miniers, leurs membres sont souvent les mieux placés pour effectuer la surveillance, la gestion et l’ évaluation des sites. • d’inspecteurs – travaux d’inspection, d’échantillonnage et de vérification prévus dans le plan de sécurité et le plan environnemental; Faits et chiffres L’ industrie et les gouvernements ont collaboré à l’ élaboration de programmes visant à offrir de la formation, un recyclage professionnel et de nouvelles possibilités de carrière aux employés mis à pied. Les compétences acquises pendant l’ exploitation d’une mine peuvent permettre à un employé de travailler dans d’autres domaines (divers métiers, construction, techniques médicales, administration, etc.). • d’agents de sécurité et de secouristes – conformément aux lois et aux plans de gestion appropriés. Quelles sont les autres avantages économiques? Les avantages économiques de la fermeture d’une mine sont moindres que ceux qui résultent de son aménagement et de son exploitation. Par ailleurs, les entreprises des communautés ont acquis une bonne expérience de la fourniture de biens et services au cours des étapes précédentes. Les communautés doivent faire preuve d’imagination et de créativité pour profiter des avantages économiques limités qu’offre la fermeture d’une mine. Ces emplois sont principalement offerts par des entrepreneurs. En général, des ententes sont conclues en vue de l’embauche, dans la région, d’employés qualifiés dans le domaine du démantèlement et de la restauration. Par ailleurs, un petit nombre d’employés réguliers Les occasions d’affaires se présentent peut demeurer en poste afin de notamment dans les domaines suivants : superviser l’exécution de ces tâches. • restauration des sites; Recyclage professionnel Une formation sur la surveillance environnementale peut être donnée afin de permettre aux Autochtones de participer à l’évaluation d’un site et à la diffusion des résultats. La formation peut aussi porter sur la participation et les capacités sociales de la communauté afin de garantir à cette dernière que les plans et les activités de réhabilitation sont conformes à ses valeurs et à ses intérêts. • plantation d’arbres; • aménagement de réseaux de drainage; • échantillonnage et analyse de l’eau; • possible traitement continu de l’eau; • démantèlement de lignes de transport d’énergie; • services de sécurité continus sur le site. Il est crucial pour les communautés de voir au-delà de la fermeture de la mine d’autres possibilités de croissance économique. La fermeture d’une mine est généralement prévisible, ce qui permet aux communautés de planifier la diversification de leur économie et la mise en œuvre de nouvelles activités économiques des années avant la fermeture. Quelle que soit la nouvelle assise économique envisagée (tourisme, fabrication, agriculture, etc.), les communautés doivent planifier rigoureusement l’établissement et la mise à profit des compétences de leurs membres. Nombre de communautés ont connu la fermeture d’une mine. Celles de Port Hardy, en Colombie-Britannique, d’Elliot Lake, en Ontario et de Kimberley, en Colombie-Britannique, entre autres, constituent d’excellents exemples de collectivités minières ayant su diversifier leur économie. La fermeture d’une mine peut représenter une occasion d’exploiter dans d’autres secteurs les compétences et le potentiel acquis pendant les diverses étapes du cycle minier. de 20 ans, ce tableau a symbolisé l’ère moderne de l’industrie minière canadienne. La mine Polaris témoigne de l’ambition, de la créativité et | du succès des habitants du Nord canadien. Le récit de la découverte du gisement Polaris, ainsi que de l’aménagement et de l’exploitation de la mine du même nom, est passionnant. Celui de la fermeture et de la restauration de la mine, pour sa part, montre l’importante contribution d’une communauté minière lors des consultations, des travaux de l’office des eaux, des activités de surveillance et des travaux sur le site minier. Historique 4.8 Une expérience pour les communautés : la fermeture de la mine Polaris La mine souterraine de zinc-plomb Polaris a été aménagée dans la Petite île Cornwallis, au Nunavut, dans l’Extrême-Arctique canadien, à 75 degrés de latitude nord et 97 degrés de longitude ouest et à environ 1400 kilomètres du pôle Nord, ce qui en faisait l’exploitation de métaux communs la plus septentrionale au monde. La communauté la plus proche est celle de Resolute Bay, à environ 100 kilomètres au sud-est. Des immeubles d’un rouge intense au-dessus desquels flotte un immense drapeau du Canada contrastent avec le blanc de la neige. Pendant plus Elle a fermé comme prévu en septembre 2002, après 21 ans d’exploitation, en raison de l’épuisement du gisement, et Faits et chiffres Grâce à la formation et à l’ expérience, les compétences acquises dans l’ industrie minière peuvent être appliquées à d’autres secteurs de l’ économie, souvent dans la même communauté. Source : Ressources naturelles Canada. en septembre 2004, un programme de 53 millions de dollars sur deux ans de démantèlement et de restauration du site prenait fin. La mine Polaris était l’une des exploitations les moins étendues au Canada, sa superficie n’atteignant qu’environ 170 hectares. À la surface, elle comptait notamment une barge sur laquelle se trouvait le concentrateur, une centrale électrique, des installations d’entretien, des vestiaires, un entrepôt et des bureaux administratifs ainsi qu’un bâtiment où l’équivalent en concentrés de 11 mois de production pouvait être stocké, un ensemble de logements pouvant accueillir jusqu’à 220 employés, un dispositif de chargement de navire et une piste d’atterrissage. Fermeture de la mine et restauration du site minier En 2002, au terme des activités de production commerciale, un important projet de démantèlement et de restauration a été entrepris à la mine, celui-ci devant se conclure avant octobre 2004. Un plan de fermeture détaillé a été élaboré d’après les résultats de travaux d’évaluation environnementale exécutés sur le site en 1999 et en 2000. Après de longues consultations impliquant les organismes de réglementation et le public, les gouvernements du Nunavut et du Canada ont accordé les autorisations requises. En septembre 2002, des travaux de démolition ont été entrepris sur le site. En avril 2003, la restauration des sites contaminés par des métaux et des hydrocarbures a commencé. Les matériaux provenant des bâtiments démolis ont été déposés dans une carrière à ciel ouvert et recouverts. La majeure partie du matériel et des matériaux restants a été enlevée en septembre 2004. Un petit camp, plusieurs conteneurs maritimes et certains équipements lourds se trouvent encore sur le site pour permettre la réalisation des derniers travaux et des programmes de contrôle permanent. SNC-Lavalin était l’entrepreneur général chargé de la démolition des ouvrages et du nettoyage du site, tandis que Gartner Lee Limited fournissait les ressources techniques dont la société avait besoin pour obtenir les autorisations de fermeture et superviser la restauration environnementale du site. Participation des Autochtones La société a activement encouragé la communauté autochtone du Nunavut à participer aux activités de fermeture. Initialement, les Autochtones ont contribué au processus de fermeture lors de consultations avec les communautés concernées, soit celles de Resolute Bay et de Grise Fiord. Des représentants se sont déplacés jusque dans les communautés pour présenter l’ébauche des plans de fermeture, recueillir des commentaires et fournir des précisions sur le processus et les procédures de fermeture. Les membres des communautés ont été invités à visiter le site, et leur point de vue sur l’utilisation passée et à venir des terres a servi à fixer des objectifs de rétablissement de la qualité du sol propres au site. L’Office des eaux du Nunavut a nommé un coordonnateur, qui a séjourné dans la communauté pendant l’élaboration des plans et qui a ensuite visité le site plusieurs fois pendant les travaux de démolition et de restauration afin d’informer la communauté sur les activités en cours. Avantages pour les Autochtones sur le plan de l’économie, de l’emploi et des occasions d’affaires Les soumissions pour les travaux à effectuer sur le site devaient inclure une composante de contenu nordique afin que les habitants du Nord profitent d’une partie des retombées économiques des contrats. SNC-Lavalin a chargé la firme inuite de sous-traitance Qikiqtaaluk Corporation de fournir les conducteurs de machinerie, les mécaniciens et les manœuvres. Des résidants de la région ont également été embauchés et formés aux fins de l’évaluation environnementale du site et pour aider Gartner Lee Limited à superviser et à déterminer l’efficacité des travaux de restauration en 2003. Après la fermeture de la mine, des résidants de la région ont contribué à la surveillance environnementale du site. Certains d’entre eux ont, par ailleurs, été embauchés par d’autres sociétés minières à titre de conducteurs de machinerie et de mécaniciens ainsi que pour surveiller et encadrer des activités de restauration environnementale. Pour plus de renseignements, visitez le site www.teck.com (en anglais seulement). GLOSSAIRE Actionnaire Propriétaire d’actions (titres représentant une fraction du capital social) d’une société. Autorité compétente ou champ de compétence Étendue de l’autorité ou des pouvoirs d’un gouvernement. Bail minier Contrat légal qui confère le droit d’exploiter une mine et d’extraire les minéraux ou autres éléments conformément aux dispositions relatives à la durée, au prix, à l’emplacement ou aux redevances. Claim minier ou concession minière Droit exclusif accordé au titulaire de rechercher et d’exploiter les substances minérales dans les limites d’un territoire. Coentreprise Partenariat ou association visant souvent le partage des risques ou de l’expertise dans le cadre d’un projet donné. Consultation Processus d’information permettant aux peuples autochtones de présenter des points de vue d’importance sur les projets miniers afin que les sociétés minières et les gouvernements en tiennent compte. Corps minéralisé Masse minéralisée dont les caractéristiques et les limites économiques ont été examinées. Coûts en capital Coûts généralement rattachés aux installations et équipements industriels et non aux approvisionnements en biens non durables, comme le carburant par exemple. Déchets Toute substance inutilisable ou sans valeur. Dépenses Sommes d’argent dépensées pour exécuter les activités d’exploration sur une propriété. Droits d’exploitation du sous-sol Droits d’exploitation des ressources existantes sous la surface du sol. Droits de surface Étude de faisabilité concluante Tout droit sur le territoire autre que les droits miniers ou droits d’exploitation du sous-sol. Analyse détaillée des aspects économiques d’un projet utilisée auprès des institutions bancaires à des fins de financement. Droits miniers ou droits sur les minéraux Droits de propriété sur les ressources dans le sous-sol d’un territoire donné. Garantie Caractère de ce qui est durable. Entente écrite en vertu de laquelle une société minière s’engage à payer une somme d’argent donnée si elle n’effectue pas certaines activités adéquatement (p. ex. restauration). Échantillonnage en vrac Héritage Durabilité Prélèvement d’une grande quantité de roche minéralisée, souvent de centaines de tonnes, effectué afin de mener des essais de traitement de minerai. Échantillonnage géochimique Méthode de mesure des propriétés chimiques des composants du sol (terre, eau, roche, mousse). Entente sur les répercussions et les avantages (ERA) Entente contractuelle habituellement conclue entre une communauté ou une entité autochtone et une société minière. Essayeur Analyste qui effectue des analyses chimiques sur des échantillons de minerai ou de minéraux pour déterminer leur composition. Étude de faisabilité Tout ce qui est transmis par un ancêtre ou un prédécesseur ou qui est issu du passé. Indice Occurrence minéralisée qui a été localisée, mais dont l’étendue est inconnue. Infrastructures Installations, équipements, routes et aménagements de base nécessaires au fonctionnement d’une exploitation, comme une mine. Intervenant Partie concernée ayant un intérêt dans un projet. Levé géophysique Méthode scientifique de prospection qui mesure les propriétés physiques (p. ex. magnétisme, conductivité électrique) des formations rocheuses. Analyse visant à déterminer si l’exploitation d’une mine s’autofinancera et produira des bénéfices. TABLE OF CONTENTS MINE ClOSURE Métallurgique Stériles Minerai Roches ne présentant aucune concentration en éléments utiles ou partie du minerai dont la teneur est trop faible pour être traitée de manière rentable. Relatif à l’extraction de métaux contenus dans des minerais. Masse rocheuse de laquelle un ou des minéraux peuvent être extraits de manière rentable. Surveiller Option d’achat Teneur Entente sur l’achat d’une propriété conclue entre un vendeur et une autre partie souhaitant poursuivre l’exploration de la propriété. Observer attentivement; superviser. Concentration d’un minéral utile dans chaque tonne de minerai, exprimée en onces par tonne pour les métaux précieux et en pourcentage pour les autres métaux. Produit de base Terres de la Couronne Protocole d’entente Terres appartenant à l’ensemble des Canadiens et qui sont gérées et régies par les gouvernements (droits de surface et droits miniers). Substance utile (p. ex. métal) pouvant être vendue ou échangée sur le marché. Document créant une entente entre une communauté et une société minière ou d’exploration dans lequel les parties établissent des principes de collaboration à leur avantage mutuel. Réhabiliter Opération visant à pallier les effets environnementaux de l’exploitation minière. Till Sédiments mixtes que des glaciers ont déposés et qui n’ont pas été remaniés par les eaux de fonte. Usine de fusion Installation où le minerai est traité à haute température pour en extraire des métaux. Vendable Résidus Ce qui est rejeté d’une usine de traitement après l’extraction de la majeure partie des minéraux de valeur. Restauration Remise en état de sites miniers pour en rétablir l’aspect, l’usage ou l’état d’origine. Qui peut être vendu. AUTRES RESSOURCES Sites du gouvernement fédéral Ressources naturelles Canada : www.rncan.gc.ca/accueil Affaires autochtones et Développement du Nord Canada : www.aadnc-aandc.gc.ca Agence canadienne d’évaluation environnementale : www.ceaa-acee.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=D75FB358-1 Ministère de la Justice : http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/C-15.2/index.html Pêches et Océans Canada : www.dfo-mpo.gc.ca/index-fra.htm Certains des sites qui suivent sont en anglais seulement. Hyperliens vers les sites de ministères et d’organismes provinciaux et territoriaux responsables des ressources naturelles et de l’activité minière Terre-Neuve-et-Labrador : www.nr.gov.nl.ca/nr/mines/index.html Québec : www.mrn.gouv.qc.ca/accueil.jsp Ontario : www.mndm.gov.on.ca/fr/mines-et-des-mineraux Saskatchewan : www.er.gov.sk.ca Nouveau-Brunswick : www.gnb.ca/0078/minerals/index-f.aspx Alberta : www.energy.alberta.ca/minerals/1084.asp Manitoba : www.manitoba.ca/iem/mrd/index.fr.html Territoires du Nord-Ouest : www.iti.gov.nt.ca/mineralsoilgas/index.shtml Nouvelle-Écosse : www.gov.ns.ca/natr/meb Île-du-Prince-Édouard : www.gov.pe.ca/finance/eam-info/dg.inc.php3 Yukon : www.emr.gov.yk.ca Nunavut : www.edt.gov.nu.ca Sites sur l’environnement www.pdac.ca/e3plus www.pdac.ca/pdac/good-practices.html www.ccme.ca/about/index.fr.html Associations minières canadiennes L’Association minière du Canada : www.mining.ca/site/index.php/fr/ L’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs : www.pdac.ca Canadian Aboriginal Minerals Association : www.aboriginalminerals.com/ Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole : www.cim.org Associations minières provinciales et territoriales Colombie-Britannique : www.amebc.ca/Home.aspx, www.mining.bc.ca Yukon : www.yukonminers.ca Alberta : www.acr-alberta.com Northwest Territories and Nunavut Chamber of Mines : www.miningnorth.com Ontario : www.oma.on.ca/en Québec : www.amq-inc.com, www.aemq.org, www.minalliance.ca Nouvelle-Écosse : www.prospectors.ns.ca TABLE OF CONTENTS MINE ClOSURE Terre-Neuve-et-Labrador : www.miningnl.com Saskatchewan Mining Association : www.saskmining.ca Programmes d’aide aux prospecteurs Manitoba : www.manitoba.ca/iem/mrd/busdev/incentives/mpap-toc.fr.html Québec : www.mrn.gouv.qc.ca/ministere/affaires/affaires-autochtones.jsp Possibilités de carrières dans l’industrie minière www.mihr.ca/fr/ Entreprises autochtones www.native-invest-trade.com/index_basic.shtml www.ccab.com www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100032796/1100100032800 http://metisportals.ca/ecodev www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100032802/1100100032803 Ententes sur les répercussions et les avantages www.ibacommunitytoolkit.ca/ www.miningguide.ca www.rncan.gc.ca/mineraux-metaux/autochtones/bulletins/3400 Obligation de consulter Affaires autochtones et Développement du Nord Canada : www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100014664 Accords de revendications territoriales et d’autonomie gouvernementale Entente concernant une nouvelle relation entre le gouvernement du Québec et les Cris du Québec (Paix des Braves) : www.autochtones.gouv.qc.ca/relations_autochtones/ententes/cris/entente_ cris_20020207.pdf Entente définitive des Nisga’as : www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100031292 Accord-cadre définitif entre le gouvernement du Canada, le Conseil des Indiens du Yukon et le gouvernement du Yukon : www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1297278586814 Règlement sur l’exploitation minière dans les réserves indiennes http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/C.R.C.,_ch._956/index.html TABLE OF CONTENTS MINE ClOSURE Notes Notes TABLE OF CONTENTS