[Version longue prépublication] Nous nous proposons d’examiner, à travers l'étude de deux ouvrages écrits par d'importants agronomes français, les liens épistémologiques entre observation, explication et prescription dans les... more
[Version longue prépublication]
Nous nous proposons d’examiner, à travers l'étude de deux ouvrages écrits par d'importants agronomes français, les liens épistémologiques entre observation, explication et prescription dans les sciences agronomiques françaises juste avant le tournant de la modernisation, en nous intéressant à la manière particulière dont celles-ci articulent ces trois aspects à l’intérieur d’une théorie moderne des sciences appliquées. Cette approche repose sur une hypothèse méthodologique : le fait qu’une explicitation du cadre épistémologique de la science agronomique dominante puisse permettre de mieux caractériser les formes concrètes prises par la modernisation agricole en France, en tant que l’agronomie a pu servir à la fois de source de connaissance et d’autorité justificatrice dans la conduite de ce processus. Pour éprouver cette hypothèse, nous avons choisi de porter notre attention sur deux textes qui nous semblent à la fois caractéristiques de ce que l’on pourrait appeler une épistémologie modernisatrice, tout en étant par ailleurs suffisamment réflexifs et nuancés pour en ressentir les problèmes.