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Les Épieurs d'Ombre Quotes

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Les Épieurs d'Ombre Les Épieurs d'Ombre by Cyrille Mendes
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Les Épieurs d'Ombre Quotes Showing 1-21 of 21
“Immobile, sidérée par le voyage de cette rame – propulsée dès sa sortie de la station PRYTÆK à l’intérieur d’un conduit tubulaire façonné avec un matériau transparent et inaltérable – la jungle s’anime d’un regard métallique quand celle-ci dénude brièvement ses parois oblongues, entre deux bouquets d’arbres.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“En réponse à cette sorcellerie, les lames runiques de Skynth s’illuminèrent et se couvrirent d’une fine pellicule glacée alors qu’une litanie enflait dans les rangs des défenseurs :

Si les Dieux d’Yskaz le veulent…
L’on siégera à leur droite
Sous les étoiles cristallines et moirées
Dans les glaces scintillantes

Si les Dieux d’Yskaz le veulent…
L’on passera à leur gauche
Sur les brisants nuées pâles et mouvantes
Dans les Landes Figées

Si les Dieux d’Yskaz le veulent…

Le peuple d’Yskaz affectionnait les runes de froid au combat et l’on disait volontiers dans les cinq royaumes que le baiser d’une lame en acier d’Yskaz était plus froid que la mort elle-même.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“D’un tempérament courageux, prompt au galop, l’alezan brûlé au front étoilé n’était pas à son égard un simple cheval parmi d’autres. Ils entretenaient une amitié riche et complexe, révélatrice d’identité et de caractère particulier. C’est alors qu’il passait la brosse dure sur la robe du cheval que l’idée lui vint. Il se rappela avoir entendu quelquefois le Haut Chevalier appeler son noir rouanné Courroux ; Gurœv nommait sobrement son destrier à la robe gris souris Plume et Kardys le forestier appelait son chien Noiraud.
Caressant de la main le front de l’équidé, Trys lui murmura :
- Si je t’appelais Égide, d’accord ?
Croisant son regard, il sembla à Trys que les yeux de l’hongre pétillaient de joie. Les oreilles dressées, naseaux frémissants, Égide poussa doucement son museau contre l’épaule de Trys en signe d’assentiment.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“En un sens, le titre d’ancien, utilisé à son adresse par l’homme des bois, le ravit. C’est la reconnaissance implicite du peuple des bois à son égard, l’offre respectueuse de partager une existence en ces terres. Opinant du chef, Gibbie soutient :
- J’ai les paumes pleines de farine.
- Mes doigts sont percés d’échardes, agrée simplement Kardys.
Les bruits reprennent dans le moulin, chacun revenant à ce qu’il faisait. Le grand forestier poursuit :
- Alors, c’en était bien un…
- Un Pâle-de-la-Nuit, réaffirme lugubrement le meunier.
Et d’ajouter à la cantonade, avant de se replonger dans sa chope :
- Je l’ai vu et entendu comme je vous vois.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“La plaine fit place à des rocailles parsemées de frêles arbustes et de fougères rabougries. Puis défilèrent sous les sabots ferrés de noires coulées basaltiques, d’où affleuraient nombre de cristaux de roche et de sardoines. Terres entrecoupées de loin en loin par des fissures traîtresses, franchies en sautant par-dessus au triple galop !
Lieu singulier, qui voyait s’ériger de-ci de-là des monuments : temples abandonnés, à demi ensevelis et aux toits empourprés tant ceux-ci étaient drus de joubarbe. Tours en ruines, venteuses, ceintes par le lierre et débordantes de ravenelle…
Sites mystérieux du Vieil Empire, dont ils ne s’approchèrent jamais et où ils ne firent pas étape.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Yeux mi-clos, il humait à présent dans les souffles du large l’âcreté du sel, il écoutait les vents siffler à son oreille, messagers rafraîchissants annonciateurs d’orage. Célian sentait à travers le tissu du hamac la peau réchauffée de Nyssa toujours endormie, sa longue chevelure princière apanagée de la lumière du jour.
L’agile équipage de l’Astéropée, muscles tendus, œuvrait d’un bel ensemble autour des écoutes, habitué à manœuvrer les cordages et les voiles sur les mâts protégés de plusieurs couches d’huile de lin ; mais à cet instant les marins qui prenaient leur quart étaient allongés sur le pont pour admirer le lever de soleil.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Le cœur du vieux fennec finit par se laisser aller à l’exultation comme Haouda retirait un poignard fiché jusqu’à la garde dans le plastron d’un adepte de l’Obscur.
« Je te dois une fière chandelle, capitaine, songea-t-il en passant l’arme à son ceinturon. Ah, je ne suis qu’un renard du désert, je vieillis... »
Oublieux de ses blessures, jappant à en réveiller les gens d’Asferyl, son fils courait sur la plage.
« Bientôt la relève. Mais pas encore… »”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“La nuit, il n’y avait presque aucun signe du Grand Désert d’Harmat qui l’environnait, car tout était très noir. Aux limites de sa perception il ressentait une absence, dans l’espace qui happait les mouvements pour les renvoyer, indécis : l’Obscurité !
Elle était là, dans le Grand Désert d’Harmat, patiente et vigilante ; le jeune Sorcelier, par anticipation, frissonna. Seuls témoins tangibles, les plis de ses vêtements où le sable s’était infiltré, comme partout sur sa personne, dans sa bouche, son nez, au coin des yeux, sur ses oreilles, sa peau...
Par ces particules granulaires, ces simples grains à la rondeur naturelle, infimes et innombrables, il retrouva son affirmation au Grand Désert et repoussa plus loin la menace de l’Obscur.
Vaincu par une saine fatigue et noyé de sérénité, Célian alla se coucher sous l’œil bienveillant de son mentor.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“- J’aidais justement Ghezumi et Kassergh à bâter l’hypocras : du vin au miel avec de la cannelle et du gingembre mélangé à du musc, de l’ambre gris, de la cardamome, du poivre long, de la graine de paradis et de la fleur de muscade. On ne trouve cette variété qu’à Chaz.
- J’ignorais que les sujets de Sahr’Lim consommaient l’hypocras, avoua le hérisson géant.
- Ha ! Certes non, nous n’en buvons pas ! le détrompa Dazhirk d’un ton affable. Mais cela se vend bien dans l’empire de Tawag, demandez donc à votre compagne.
- Effectivement les gens de notre empire en sont friands, affirma Selamawit, et il arrive aussi que les sujets du royaume de Kambu l’achètent quand ils s’approchent de nos frontières.
- C’est pourquoi j’en transporte souvent, cela assure déjà les frais de caravane. Mais c’est très délicat au départ, confia Dazhirk avec un regard soucieux vers les lézards géants qui acceptaient docilement leur chargement.
- Comment cela ? questionna Nyssa.
- Il faut soigneusement sangler les lézards, jeune damoiselle, répondit-il après un silence pendant lequel il scruta attentivement la jeune fille. Ni trop lâche, ni trop serré avec ces reptiles dont le corps se gonfle une fois chargé. Puis, il faut équilibrer très exactement les charges, les envelopper dans une toile épaisse qui les protège de la lumière et de la chaleur, enfin ficeler correctement le tout. Cela fait, on peut alors accomplir des journées entières de voyage sans crainte de semer tout le chargement au long du parcours ou de le renverser, ce qui casserait les récipients et nous ferait perdre notre investissement.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Reprenant une goulée de cervoise, le capitaine s’essuya les lèvres avec sa manche, se pencha vers Célian en posant une main sur la table. Dans ses yeux brillaient une joie écumante, une envie presque palpable de les accompagner, alors qu’il reprenait d’un ton confident :
- Tout jeune, il m’a été dévoilé un fait essentiel : il y a toujours deux chemins. Un chemin facile qui est vite parcouru et, un autre, plus difficile. Dur et semé d’embûches mais dont la récompense est à la hauteur des efforts.
- C’est vrai, approuva le hérisson picotier-colporteur en replongeant son museau dans une purée de carottes accompagnée de feuilles de laitue.
- Choisir le plus dur chemin est éprouvant. On y gagne au moins un caractère bien trempé. Tu verras, Célian, bien des choses dans ta vie… Sache qu’une erreur n’en est pas une si on apprend de celle-ci.
- Je tiendrai compte de vos conseils, capitaine Ghyralem, assura sagement le Sorcelier.
- Alors ça ira, moussaillon.
Le repas se poursuivit et Axys conta une vieille histoire de Chaz à propos d’un lièvre féérique, facile à apercevoir mais impossible à attraper.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Le pâle sourire d’Ysaëlle fut sa seule réponse, l’accord muet taisant les élans protecteurs de son cœur. Nul à Bron ne souhaitait voir le bon peuple d’Ethyr abandonné aux cruautés du sort. Les temps à venir seraient difficiles ; la guerre, fatalité mêlée de domination et de deuils, c’était dans l’esprit du peuple d’Ethyr le manque, la terreur, les maladies, la douleur et l’agonie. Déjà, sa pensée doutait que la quête d’Axys, même couronnée de succès, puisse changer le sort qui avait frappé le royaume par la venue du Khazrug. Déjà, elle sentait poindre le regret et la peur, souhaitant que Célian restât auprès d’elle, sa seule famille. Néanmoins, Ysaëlle ne fit part de son trouble à personne, ne voulant pas décourager le groupe sur le départ par un simple pressentiment.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Leurs têtes surgirent presque en même temps du haut de la combe aux loups et ils marquèrent un temps d’arrêt... L'arbre était si haut qu'ils ne pouvaient en distinguer la cime.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Quand viendrait Kardys, il se promit d’aider le grand homme à ranger tout le bois.
« Je suis resté trop longtemps à lire, se jugea-t-il, j’ai négligé de forger mon corps. Si je dois un jour être un vrai épieur d’ombre, il me faut être plus fort. »
Il se jugeait sévèrement, comme beaucoup de jeunes de son âge.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Il reprit une gorgée du liquide chaud et désaltérant. Noiraud avait fini, et retourna seul auprès du feu. Le forestier hocha la tête à l’adresse de son chien.
- Il sait ce qui est bon, exprima Kardys. Et il n’a pas peur du feu.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“- Ouille, je crois que je me suis cassé quelque chose ! dit piteusement Célian.
- Rien d’autre que ton amour-propre, je dirais, dit Axys qui partit d’un grand fou rire. Sauter sur la branche, quelle bonne idée !
- Ravi que ça te plaise ! dit Célian avant d’en rigoler aussi.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“La Féérie et l’Obscur jouaient de concert, se livrant au Destin ils gagnèrent l’Existence. – Songe de la Dame-Sylve.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“- C’est une arme à énergie, expliqua l’homme qui avait perçu son intérêt. En avez-vous déjà vu, jeune homme ?
- Non, avoua l’épieur d’ombre.
- Un seul rayon vous troue l’harnois d’un chevalier comme du papier, précisa l’homme d’un ton docte.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“L’impératrice Tarunesh inclina son visage généreux aux traits réguliers à son adresse, bien que le jeune Sorcelier ne puisse affirmer si c’était en signe de remerciement ou une simple notification de sa remarque. Le Dejazmach Elias sembla vouloir en tirer parti :
- Voyez, Ô Reine des Rois, une bête fauve et quoi d’autre par-dessus le marché ! Permettez-moi de risquer ma vie plutôt que d’exposer votre auguste personne inutilement…
Il y eut des murmures d’approbation mais Célian nota que Nyssa, qui à son grand plaisir le rejoignait, ne partageait visiblement pas l’avis d’Elias.
- Votre inquiétude n’est pas de mise, Dejazmach, s’exclama Tarunesh avec une douceur voilée, ses yeux brillants emplis d’assurance. Le jour où une bête des herbes grasses aura ma vie, je ne serai effectivement plus digne de régner ! Assez perdu de temps.
Selamawit, Mengistu, escortez notre Nigiste Negest ! commanda le Dejazmach Elias en se redressant vivement, se tournant vers les guerriers et la foule assemblés derrière lui.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“- Une victoire aussi inattendue que bienvenue, commenta d’une voix sépulcrale un Académicien – être fantomatique, dont le corps était parcouru de petites lueurs brillantes.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“... une sorte de fauve de la Vieille Sylve chevauché par une femme...”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre
“Dès qu’ils eurent pénétrés dans cette partie de la Vieille Sylve, se révélèrent bien des désagréments : l’ancienne sente menant à la combe aux loups était effacée avec l’accroissement de la végétation, de vieux arbres avaient finalement cédés sous l’assaut combiné des insectes, du temps et du climat et, ce qui n’était pas le moindre des obstacles, la lumière du soleil projetait un chiche éclairage, du fait de l’abondance des ramées composant la voûte forestière.”
Cyrille Mendes, Les Épieurs d'Ombre