Programme Alerte de l’Ordre des pharmaciens du Québec Partie 1 – Portrait actuel du programme et vue d’ensemble des stratégies comparables au Canada et à l’international
Les opioïdes constituent un enjeu important de santé publique au Québec. Plusieurs stratégies ont été mises en place afin d’aider les professionnels de la santé à prendre en charge la population atteinte de trouble d’utilisation de substances ou à risque de mésusage. Comme les pharmaciens et pharmaciennes ont un rôle de premier plan dans la prise en charge de ces personnes, le programme Alerte a été créé par l’Ordre des pharmaciens du Québec en 1985. Il s’agit d’un outil qui aide les pharmaciens et pharmaciennes à faire un suivi adéquat de la patientèle à risque d’une utilisation non appropriée des médicaments, notamment en jumelant le patient à une seule pharmacie et à un seul prescripteur. Ce document sert à établir un bilan du programme tel qu’il est présentement et à dresser un portrait des programmes similaires existant dans d’autres provinces canadiennes et aux États-Unis.
À propos du programme Alerte au Québec :
- Depuis le début des années 2000, on constate une croissance annuelle du nombre d’alertes d’environ 6 % par année, principalement des alertes concernant le changement d’une pharmacie désignée.
- Le nombre d'alertes pour abus de médicaments est resté stable.
- On constate une diminution des alertes pour fausses ordonnances ou ordonnances falsifiées, possiblement en raison de la consultation du Dossier santé Québec depuis 2014-2015.
- Le nombre d’alertes concernant spécifiquement les opioïdes est resté assez stable.
À propos d’autres programmes au Canada et aux États-Unis :
- Plusieurs provinces et États opèrent également des programmes de suivi des prescriptions qui permettent de suivre l’évaluation des prescriptions de substances contrôlées et de fournir un portrait populationnel de la consommation de substances psychoactives.
- Très peu d’informations sur l’efficacité de ces programmes ainsi que sur leurs effets sur la santé publique ont été publiées.
- L’évaluation de l’efficacité des divers programmes de restriction et leur capacité réelle de limiter les abus de médicaments s’avère nécessaire.
- Certains aspects méritent particulièrement d’être explorés, comme le risque de diriger les patients vers des sources d’approvisionnement non sécuritaires.
- Ces évaluations permettraient de produire des indicateurs de performance qui faciliteraient l’identification des éléments nécessitant d’être actualisés ou améliorés.