Vers une définition des lésions professionnelles attribuables à une exposition aux vibrations à des fins de surveillance

L’exposition professionnelle aux vibrations est un risque souvent rencontré dans les milieux de travail. Il en découle des atteintes sévères à la santé d’ordre neurologique, vasculaire ou musculo-squelettique. En plus de leur impact sur la santé et la qualité de vie des travailleurs et des travailleuses, ces atteintes peuvent occasionner de longues absences du travail et des coûts d’indemnisation importants.

En milieu de travail, les sources d’exposition aux vibrations sont nombreuses. Il peut s’agir d’équipements mobiles, de véhicules, d’outils ou encore, de contact avec de la machinerie ou de l’outillage vibrant fixe. Selon le cas, il est question de deux types de vibrations : les vibrations au corps entier (VCE) qui touchent principalement le dos et la région cervicale et les vibrations au système mains-bras (VMB) qui affectent les épaules et les membres supérieurs.

Pour prévenir les atteintes liées à l’exposition aux vibrations, des mesures de contrôle sont disponibles, mais leur déploiement nécessite une connaissance préalable des milieux de travail où il existe un risque d’exposition aux vibrations.

Au Québec, outre les données de la littérature scientifique et les données d’enquête populationnelles, les données de lésions professionnelles déclarées pour une indemnisation à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), peuvent être exploitées pour identifier les milieux de travail plus à risque. Cependant, il n’existe pas actuellement de définition standardisée permettant de capter adéquatement les lésions professionnelles qui seraient attribuables à une exposition aux vibrations.

Ce rapport méthodologique a pour objectif de proposer aux autorités de santé publique ayant un mandat de surveillance de l’état de santé de la population et de ses déterminants, une définition afin d’identifier, à partir du fichier des lésions professionnelles de la CNESST, les lésions déclarées et acceptées par la Commission, vraisemblablement attribuables à une exposition aux vibrations. Ce rapport s’inscrit dans la continuité de rapports similaires, réalisés depuis quelques années, exploitant les données lésionnelles à des fins de surveillance des troubles musculo-squelettiques (INSPQ, 2010) et de la surdité professionnelle (INSPQ, 2014).

La définition se base sur l’exploitation de quatre variables disponibles au fichier des lésions, selon un algorithme reposant sur le croisement de ces variables. Il s’agit de la nature et du siège de la lésion, du genre d’événement, et de l’agent à l’origine de la lésion.

Il est important de souligner que les données lésionnelles proviennent d’une compilation de données issues des fichiers administratifs de la CNESST. Ces derniers ne sont pas conçus, a priori, à des fins de surveillance. Ils comportent donc des limites qui leur sont propres, et qui peuvent affecter la définition proposée.

Toutefois, à la lumière de l’analyse exploratoire des données lésionnelles recensées au Québec entre 1997 et 2015 et étayée dans ce rapport, la définition proposée semble capter adéquatement les lésions vraisemblablement attribuables à une exposition aux vibrations.

Cette définition permettrait d’alimenter des indicateurs de surveillance qui pourront être exploités par divers préventionnistes, afin de mieux connaître les milieux de travail avec une plus forte fréquence de lésions attribuables à une exposition aux vibrations.

Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-550-93595-7

Notice Santécom

Date de publication