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Billie Holiday

Une vie de souffrance au chant comme au disque, Billie Holiday n’a jamais été réellement égalée… L’âme blues, le cœur fissuré, le corps brisé, elle reste encore aujourd’hui la complainte ultime drapée dans la soie ou dans la douleur.

Celle qui naquit le 7 avril 1915 fut un cri avant tout… Même dans ses instants les plus doux. Billie Holiday est un genre à elle seule de l’histoire du jazz. Certes chanteuse elle fut, mais de ce chant qu’on capte dans les effluves d’un solo de saxophone. Comme un torrent qui n’a finalement que peu à voir avec… le chant ? Cette voix si atypique dérangeait. Dérange encore d’ailleurs. Éraillée ? Distordue ? Décalée ? Délavée ? Une voix comme la mise en son d’une existence qui ne fut qu’une longue souffrance qu’elle coucha sur le papier en 1956, trois ans avant sa mort, dans son autobiographie Lady Sings The Blues.

Viol, prostitution, prison, alcool, drogue, les perles de désolation et de pénitence que Billie Holiday enfilera durant ses 44 années passées sur terre sur le collier de sa vie feraient rêver n’importe quel bon scénariste hollywoodien en manque d’inspiration… Mais c’est évidemment toute cette matière qui sort de sa bouche et de sa plume. Et c’est dans cette même plaie béante que les plus grands créateurs de l’idiome jazz voudront plonger leurs propres désarrois. De Lester Young à Duke Ellington en passant par Mal Waldron, Count Basie, son complice le pianiste Teddy Wilson et tant d’autres, ils serviront tous la poésie de Billie avec une générosité faisant écho au mal être de leur muse d’une session ou de toute une vie.

L’art de Billie Holiday fut si personnel qu’il ne put que s’inscrire dans une souffrance plus générale. Celle de la communauté afro-américaine. Impossible de ne pas évoquer la pierre angulaire de son œuvre, la découverte en 1939, de Strange Fruit un texte bouleversant sur le lynchage d’un noir dans le sud de l’Amérique. Un fruit étrange que cette forme accroché aux branches d’un arbre… Un fruit étrange qui n’est autre que le corps de ce pendu… Mis en musique par le pianiste Sonny White, ce poème choc signé Lewis Allen devient l’un des hymnes de la chanteuse.

Un autre hymne, une autre histoire : la rencontre entre Lady Day et le saxophoniste Lester Young, l’une des associations les plus démentielle de l’histoire du jazz. De 1937 à 1941, leur complicité accouchera d’une cinquantaine de merveilles, émouvantes et tendres en surface, mais si troublées et fissurées dans leur cœur.

Finalement, les étiquettes de feeling, envoûtant, émouvant, tout semble avoir été créé pour le chant de Billie Holiday, plus blues que jazz au bout du compte… Dans ces enregistrements pour le label Verve (le sublime Lady Sings The Blues en 1956, Songs For Distingué Lovers en 1957, et le controversé Lady In Satin en 1958 où sa voix sent déjà la mort), elle atteint le sommet de cette palette de sensations, entre émotion pure et souffrance intense. Lorsqu’elle se tait définitivement, le 17 juillet 1959, Billie Holiday peut enfin reposer en paix…

© MZ/Qobuz

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