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Eminem

Fils unique d’une mère qui l’a eu à seulement 17 ans, Marshall Bruce Mathers III grandit sans son père, qui fuit le foyer rapidement après la naissance du bambin en 1972. Celui que l’on surnomme « Rabbit » ne connait pas une enfance radieuse : il tombera même plusieurs jours dans le coma, frappé violemment à seulement 10 ans par ses camarades d’école qui en ont fait leur souffre-douleur... Suite à cet incident, il doit réapprendre les gestes quotidiens et les déménagements se succèdent à outrance.


C’est finalement à Detroit que sa mère décide de jeter l’ancre. Marshall préfère alors fréquenter les battles de rap à l’Est de Motor City plutôt que les bancs de l’école. A 17 ans, il abandonne pour de bon sa scolarité et se fait appeler Eminem. Il parvient à se construire une notoriété locale et forme avec son ami Proof le collectif D-12. Eminem travaille ses rimes et ses compositions alors qu’il enchaîne en parallèle plusieurs petits boulots. Il arrive malgré tout à sortir en 1996 son premier album : Infinite. A l’époque, c’est un échec retentissant car on reproche au MC de ne pas avoir un style qui lui est propre. Eminem tombe dans une lourde dépression, sombre dans l’alcool et la drogue et fait une tentative de suicide. Il n’en oublie pas la musique pour autant puisqu’il forme avec Royce da 5’9" le groupe Bad Meets Evil. De plus, la meilleure chose qui soit arrivée dans la carrière d’Eminem ne tarde pas à arriver : Jimmy Iovine, patron du label Interscope Records, appelle Dr Dre pour le mettre en contact avec le rappeur blanc. Eminem ne le sait pas encore, mais sa carrière vient de prendre un tournant radical. Ses collaborations avec le producteur de Compton vont accoucher de ce qui se fera de mieux en termes de hip hop dans les années 2000.


C’est en 1997 que The Slim Shady EP voit le jour. La recette du succès d’Eminem est déjà plantée à travers les titres qui le composent : Slim Shady, son alter-ego violent, misogyne et homophobe, mais aussi un profond anti-américanisme ancré dans un univers de pauvreté, de drogue et de violence. Le deuxième album du rappeur sort en 1999 sous le nom de The Slim Shady LP. Dr Dre ayant flairé la perle, il s’occupe de l’intégralité des productions et ne laisse personne s’approcher de son poulain. Cette fois, une avalanche de titres proviennent du LP : Rock Bottom, ’97 Bonnie & Clyde, Guilty Conscience, My Name Is, If I Had, Brain Damage… Eminem vient de faire exploser les verrous du game et montre au monde entier l’étendue de son talent.



Seulement un an plus tard sort The Marshall Mathers LP. Même s’il est moins aggressif que son illustre prédécesseur, cet opus réveille les associations qui voient en Eminem un personnage en faveur de la violence envers les femmes ou encore les homosexuels. Jamais rassasié, Marshall n’a pas mis de côté D-12 et Devil’s Night arrive en 2001, comme pour mieux préparer la bombe qui se profile à l’horizon…
Car The Eminem Show fait bien l’effet d’une explosion lors de sa sortie en 2002. Ce quatrième album n’est rien d’autre qu’une immense avalanche de hits. Entre Superman, ‘Till I Collapse, White America, Sing For A Moment, Hailie’s Song ou encore When The Music Stops, il est nécessaire de plonger plusieurs fois les oreilles à l’intérieur de ce trésor pour le digérer entièrement. Cependant, Slim Shady semble parfois prendre le pas sur Eminem et des problèmes d’addictions viennent saupoudrer sa carrière, alors que les medias ne l’aident pas en l’attaquant souvent de toutes parts. Le rappeur n’en est pas moins à son apogée et il impose le respect auprès de ses pairs. A la même période sort 8 Miles, film autobiographique où le MC incarne son propre rôle. Loin d’être mauvais, le long métrage est en plus doté d’une bande originale détonante.  


Durant l’année 2004 est elle aussi marquée par la patte du rappeur de Detroit qui sort à la fois D12 World avec son collectif et Encore. Sur ce dernier, on peut entendre les fidèles du MC tels que 50 Cents ou encore D-12, alors que Dr Dre orchestre bien évidemment l’ensemble. Avec Encore, Eminem s’assoie une fois pour toute sur le trône du rap de son époque. Rien ni personne ne lui résistent, même s’il semble s’essouffler. C’est pourquoi il met alors fin provisoirement à sa carrière solo et préfère travailler dans l’ombre, s’occupant de production de nouveaux artistes, notamment Obie Trice.


C’est en 2009 qu’Eminem revient sur l’avant de la scène avec Relapse. Malheureusement, le rappeur n’est plus aussi impressionnant qu’à son heure de gloire et ses problèmes d’addiction n’ayant jamais vraiment cessé ne lui facilitent pas la tâche. Sont ensuite publiés Recovery (2010) et The Marshall Mathers LP 2 (2013) qui montrent tous deux un meilleur visage de l’artiste. © AR/Qobuz

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