Theorie Et Pratique de La Privatisation
Theorie Et Pratique de La Privatisation
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ler avril 1993
Fuat Andie
Consultant aupres de l'ONUDI
V.93-83649 37178
- 2 -
Para1rapbes ~
PREFACE 3
IN1'RODUCTION 1 - 9 4
Chapitre&
PREFACE
2. Evaluer les motifs de privatiser les entreprises publiques dans les pays
developpes et les pays en developpement;
7. Faire des recOlllll8Ddations Sur les mesures futures a prendre dans lea pays
en developpement et dans lea pays qui av~ient auparavant une economie
planifiee.
Le rapport ci-apres suit lea sept points du mandat, qui sont toutefois
abordes dans un ordre legerement different. Les considerations theoriques
{point 1) sont traitees au chapitre I. Les motifs de privat~sation des
entreprises publiques {point 2) sont examines principalement. au chapitre II.
Les diverses methodes de privatisation font l'objet du chapitre III. LeF
expe~iences recentes de la privatisation et leur comparaison (points 4.ec 5)
sont presentees au chapitre IV. Le fondement quantitatif de la decision de
privatiser (point 5) est analyse au chapitre V. Le chapitre VI conclut par
des recoamandations relatives aux mesures futures a prendre (point 7). Une
selection d'etudes recentes consacrees a la question est donnee au
chapitre VII.
- 4 -
Additif
nmtODUCTI<llf
3. Les entreprises publiques ont longtemps fascine les economistes, qui leur
ont consacre de nombreuses etudes, tantot pour les defendre, tantot pour les
critiquer. D'une fa~on generale, on considere aujourd'hui qu'elles ont sur
l'economie un effet plus negatif que positif. Elles ont opere une lourde
ponction sur les budgets, freine !'expansion du secteur prive, et precipite la
deterioration du bien-etre general.
s. La privatisation, qui a fait ses premiers pas au debut des annees 80,
progresse aujourd'hui dans le monde entier; elle touche les entreprises
publiques des pays en developpement et des pays developpes avec wie vigueur et
un succes variables. Le pionnier en la matiere, inconstestablement, a ete la
Grande-Bretagne, mais beaucoup d'autres pays lui ont emboite le pas. La
France et l'Espagne en Europe; le Bresil, le Chili, le Honduras, le Mexique et
la Jama1que en Amerique latine et dans les Cara1bes; le Japon, la Tha11ande,
Singapour, la Malaisie, Sri Lanka, la Turquie en Asie et au Moyen-Orient sont
devenus des partisan& notables de la privatisation. Certains de ces pays sont
parvenus concretement a transferer les avoirs d'entreprises publi1ces au
secteur prive, tandis que d'autres hesitent encore a mettre en oeuvre les
politiques officiellement acceptees 1/. Avec les evenements survenus en
Europe orientale en 1989, la privatisation a acquis une dimension nouvelle en
devenant l'element cle du passage de l'economie planifiee a l'economie de
marche.
8. Le demantelement du secteur public, dans ces payE, est une sorte d'arme a
double tranchant. La privatisation est le passage oblige de l'edification,
qui sera longue et difficile, d'une economie de marche sur les ruines de la
planification centrale. Mais pour que la privatisation progresse
efficacement, il faut que preexiste \Dle economie de marche, meme sous une
forme mixte, avec les mecanismes qui lui sont propres - fixation des prix par
le marche, institutions financieres, bourse des valeurs, marches des changes,
ainsi qu'un certain degre de libre-echange. En outre, pour fonctionner
efficacement, les economies de marche reposent sur des regles et des
institutions regissant la propriete et les contrats, la comptabilite et la
faillite, la fiscalite, les regimes de retraite et de ch0mage, le marche du
travail, la reglementation des banques et les marches financiers. Or, dans
leurs tentatives pour passer a l'economie de marche, les pays a economie
planifiee commencent tout juste a reflechir a la plupart de ces questions.
13. ChacWle des ces contraintes a des consequ~nces plus ou moins subtiles
pour l'efficacite interne de l'entrepriee. La dispersion de l'actionnariat,
ou les interets des mandants ne coincident pas necessairement, peut entrainer
wt controle sous-optimal, car l'information a Wl cout. Cela signlfie que les
dirigeants risquent de ne pas toujours agir au mieux des interets des
- 9 -
actionnaires. Toutefois, du fait que les actions sont negociables, leur prix
sera revelateur de la ~niere dont les di~igeants reussissent par rapport au
contrat optimal, c'est-a-dire la mesure dans laquelle ils auront atteint le
plus haut degre d'efficacite interne. 11 peut en resulter une menace de prise
de controle, entrainant une augmentation de l'efficacite interne, une hausse
du prix des actions et, en consequence, des plus-values. Autrement dit, cette
menace aura pour effet de dissuader les di~igeants de poursuivre des
politiques ne servant pas les interets des actionnaires, et elle assurera done
l'efficacite interne J/. L'effet motivant de la faillite sur l'efficacite
interne est ambigu; devant une menace de faillite, les dirigeants, quelque
decision qu'ils prennent, seront amenes a faire jouer leur pouvoir
d'appreciation a court terme, sans se preoccuper de l'efficacite interne de
l'entreprise. La fail!:te n'aura un role important qu'en periode de demande
deprimee ou de concurrence intense sur le marche.
15. Si l'on suppose que le controle des dirigeants est aussi efficace dans
les deux regimes de propriete, on peut soutenir que la propriete publique peut
avoir pour avantage de corriger les ecarts de la ~rise de decision et de
mettre en place des structures incitatives appropriees pour les dirigeants des
entreprises pub1iques. Toutefois, dans le regime de la propriete publique, la
collecte des informations necessaires pour controler la perfonnance des
dirigeants est confiee a un organisme unique, tandis que dans le regime de
propriete privee, cette tache est generBlement assuree par de nombreuses
personnes et institutions qui sont souvent des specialistes en la matiere, et
sont done bien placees pour trouver une grande quantite d'informations
utiles. Autrement dit, la collecte de l'information devient plus efficace
dans le regime de la propriete privee, d'ou la possibilite d'une meilleure
methode de controle et d'une plus grande efficacite interne.
17. Deux groupes suppli..nentaires entrent alors en jeu : les ho11111es politiques
et les bureaucrates. On aboutit ainsi a une hierarchie de la surveillance
des entreprises publiques comprenant quatre categories i le public, les ho1m1es
politiques elus, les bureaucrates non elus, et les dirigeants des entreprises
concernees - dont chacune a une fonction d'utilite escom,tee distincte
qu'elle essaie de maximiser, et aucune n'ayant acces a des informations
identiques. 11 en resulte des sous-optimalites, c'est-a-dire une inefficacite
interne de l'entreprise.
19. Si, du fait qu'elles ne sont pas identiques pour tous, les informations
necessai.res a la surveillance des entreprises publiques par divers groupes
dont chacun cherche a maximiser son objectif particulier donnent lieu a des
inefficacites dans les societes democratiques, on peut s'attendre, d'apres la
21 Les etudes sur ce sujet sont tres nombre~ses. Les travaux suivants
fournissent des analyses exhaustives : Thomas E. Brocherding, ed., Bud&ets and
Bureaucrats; Ibe Sources of Govenunen._t__Growth (Durham, NC, Duke Univ. Press,
1977); Albert Breton, Economic Ibeory of Representative Government (Chicago,
Aldine, 1974); Ramon Cao-Garcia, Explorations towards an Economic Tbeory of
Political Systems (New York, Uni. Press of America, 1983); et Dennis Mueller,
Public Choice (Cambridge Univ. Press, 1979).
- 11 -
theorie des choix publics, que la propriete publique dans les regimes
dictatoriaux, autrement dit dans les pays a economie dirigee, soit plus
importante que dans les democraties, si l'on considere les sources par
l'intermediaire desquelles sont re~ues les informations necessaires a la
s~rveiilance ~/. Ce sont essentiellement les medias, les entrepreneurs
politiques eux-m;mes, la bureaucratie et !'experience des individus. Dans une
societe democratique, la liberte des medias est assuree constitutionnellement,
ce qui rend la partialite improbable. De plus, l'individu a acces
simultanement a des informations de diverses sources. Dans un regime
dictatorial, la regle optimale est celle de la censure, qui permet de
controler la circulation de !'information et de la falsifi~r dans l'interet
des honmes politiques et des bureaucrates. On ne cherche pas a mettre en
evidence les imperfections de l'Etat OU les malversations et a en informer le
public. La coalition au pouvoir n'est pas incitee a mettre en oeuvre des
progranmes pour ameliorer le rapport cout/efficacite. Toutes les informations
du systeme visent a maximiser ]a preference du dictateur et de la coalition
qui le soutient. 11 n'y a aucun moyen de faire contrepoids a cette
information, contrairement a ce qui se passe dans les democraties.
L'information emane d'une source unique et partiale. Le citoyen se trouve
done prive d'informations sur un cadre de reference qui lui permettrait
d'evaluer les resultats du secteur public. Qui plus est, le dictateur
lui~eme sera prive de bien des informations neressaires pour evaluer la
performance technique dE ses fonctionnaires, simplement parce que ces
informations ne seront pas produites dans le systeme, du fait que personne ne
sera incite a les recueillir.
22. 11 n'y a pas lieu ici d'entrer dans le detail des theories de la
concu!'rence et de son impact sur le bien-etre; de nombreuses analyses lui sont
ccnsacrees dans les ecrits sur la micro-economie. Disons simplement que c'est
un oysteme incitatif et un mecanisme de decouverte dans un monde a
l'information imparfaite qui fait obstacle a la conception de contrats
d'incitatior. et engendre des inefficacites. La concurrence, en faisant en
SOrtP que les systemes incitatifs soient plus sensibles a l'effort et en
permettant des remunerations qui dependent de la performance, favorise
l'efficacite et aide a reduire les deficiences.
D. Politique de reglementation
E. RP!!U!rq,ues finales
C. Objectifs de l'Etat
l.Q/ Ces objectifs sont clairement enonces dans C. Vuylsteke ''Methods and
implementation", Banque mondiale, op. cit., vol. I, (Washington, D.C., 1988,
technical paper N• 88), p. 57-58 et exposes en detail dans E. Berg et
M. Shirley, "Divestiture in developing countries", Banque mondiale
(Washington, D.C., 1985, Discussion pap~r N• 11).
- 16 -
33. Quels que soient le~ objectifs poursuivis, toute mesure prise en vue de
la privatisation doit tenir compte du fait que l'enjeu n'est pas simplement de
vendre des actions a de nouveaux proprietaires. La privatisation n'est pas
justiciable d'une approche dogmatique et cbaque cas doit etre examine en
fonction de SeS merites. La privatisation d'une compagnie aerienne OU d'un
complexe de production d'electricite OU d'energie nationaux devra obeir a
d'autres regles que la privatisation de petites OU moyennes entreprises
manufacturieres, car la situation de l'industrie et du marche ainsi que la
technologie sont tres differentes pour les deux. 11 est vrai qu'en general
les techniques de privatisation dependent des objectifs de l'Etat, mais la
situation de l'entreprise susceptible d'etre privatisee, son secteur, et les
caracteristiques du pays determinent fe fa~on decisive le recours a telle ou
telle technique. On pourrait faire ~aloir que certaines entreprises
publiques, aussi inefficaces soient-elles, sont indispensables pour la defense
nationale. Les entreprises d'utilite publique, une fois privatisees, risquent
de devenir rapidement des monopoles, a moins que la privatisation s'accompagne
d'une serie d'arrangements subsidiaires visant a redefinir les politiques de
reglementation.
35. Quelle que soit la modalite choisie en derniere analyse, l'accent doit
etre mis sur la simplicite, la souplesse, la rapidite et la transparence.
doivent etre faites a ce propos. D'une part, les pertes d'emploi en question
soot un phenomene a court terme, car si l'on tient compte de la creation
indirecte d'emplois a long terme, il peut y avoir en 'fait expansion globale de
l'emploi dans l'economie 11/. D'autre part, dans le cadre des programmes
actuels d'ajustement structurel, qui demandent une restructuration des
entrepxises publiques, il y aura de toute maniere un~ reduction de l'emploi,
meme lorsque les entreprises publiques continueront d'appartenir a l'Etat. En
realite, il ~e faudrait pas aborder la question en y voyant une consequence de
la privatisation, ma.is plutot le resultat de la restructuration des
entreprises publiques, quel que soit le regime de propriete IZ/. Cela dit, il
s'agit d'une question extremement delicate qui suscite une opposition
politique a la privati£ation.
A. lutro4uctiOD
40. Une question implicite, dans les considerations qui precedent, etait de
savoir Si les mecanismes du marche etaient OU non a !'oeuvre dans un pays
donne. La privatisation est le transfert de la propriete et du controle d'une
entreprise ou d'une activite du secteur public au secteur prive. L'accent est
mis sur les activites du secteur public, et non seulement sur les entreprises
d'Etat, et le fait de prendre en compte le controle autant que la propriete
indique clairement que le veritable probleme est bil!D pose.
41. Si l'on peut etre d'accord avec le principe selon lequel l'objectif de la
privatisation est de promouvoir le libre jeu du marche, on n'est pas oblige
d'accepter l'idee que le meilleur moyen d'atteindre cet objectif est, dans
tous les cas, de vendre les entreprises publiques. Beaucoup depend du stade
de developpement du pays en cause ainsi que de la situation des industries
considerees. 11 est cependant possible d'elaborer un plan d'action generique
qui serait applicable grosso modo dans tous les cas. 11 faudrait evidemnent y
introduire des variantes, mais elles ne devraient pas modifier radicalement
ies etapes logiques examinees ici lJ/.
48. Les activites correspondant a cette etape devraient en fait etre menees
en mime temps que celles de la sixieme etape et relever de l'administration et
de l'organe legislatif. Elles comprennent ;
1. Il:an.&.fert de propriete
5~. Si le transfert de propriete peut avoir des objP.ctifs a court terme conme
la debudgetisation, le fait que le plan de privatisation est execute de fa~on
concentree et pragmatique temoigne qu'il ne s'agit pas seulement d'une mesure
marginale en reponse a une evaluation en cours des differentes entreprises
publiques.
54. La vente d'actions peut se faire par offre de vente ou par offre d'achat.
Dans la premiere methode, les parts sont offertes a un prix fixe; dans la
seconde, il y a appel d'offres pour des actions au-dessus d'un prix minimum
donne. La valeur ulterieure des actions est determinee par les ventes sur les
marches f~nanciers. En raison de la difficulte qu'il y a a etablir
correctement la valeu~ boursiere d'une entreprise publique en !'absence des
informations necessaires, l'une et l'autre methodes peuvent soulever des
problemes. A un prix trop faible, des offres peuvent conduire a un exces de
souscriptions, ce qui necessiterait un mode quelconque de rationnement. Un
prix substantiellement inferieur au prix du marche ulterieur donnarait aux
heureux acheteurs la possibilite de realiser des gains interessants en capital
apres la privatisation. Ce probleme, cependant, peut etre evite par une vente
- 21 -
des actions par lots laissant ainsi le marche determiner le cours fait avant
que la majorite des actions ne soient placees. En cas d'excedent de
souscriptions dans une offre publique d'achatt l'exes de la demande peut etre
contenu en attribuant les actions au plus offrant et le prix de l'action
devient le prix d'exercice. L'insuffisance de souscriptions a pour effet de
fixer la valeur de l'action au prix minimal et les agents de placement
reprennent les actions restantes.
2. Sous-traitance
59. Pour differentes raisons, les Etats donnent de plus en plus la preference
a la sous-traitance. Pour eux, le risque lie a la propriete des actiis
n'entre guere en ligne d~ compte, car ces actifs sont cres diversifies. En
revanche, du fait qne le secteur prive a un avantage comparatif en ce qui
concerne la gestion et peut-etre les connaissances technologiques, l'Etat peut
reduire les couts caracteristiques de ses difficultes de gestion. Les
contrats presentent en outre l'avantage d'etre renegociables, ce qui reduit
les couts imputables a des erreurs de prise de decision. Enfin, des
restrictions legales peuvent exiger (ou etre censees exiger) des directives de
l'Etat dans un secteur determine, c011111e la sante, l'education ou les services
d'utilite publique.
3. Attrition
60. 11 existe une forme plus discrete de privatisation, qui consiste pour
l'Etat a modifier &implement sa IDP~iere de lancer de nouveaux projets et a
permettre au secteur prive d" .. ~stir dans des domaines qui etaient
jusqu'alors reserves au sect~ur public. Par un phenomene d'attrition, au
cours du temps, l'Etat controle de moins en moins d'operations.
4. Concurrence
64. Une hypothese implicite, dans la discussion qui precede, est que la
privatisation a lieu dans tme economie mixte ou il y a tm secteur prive, aussi
modeste soit-il, et ou fonctionne un marche des capitaux, aussi faible
soit-il. Privatiser consiste alors pour l'essentiel a redefinir les limites
des secteurs prive et public.
65. Dans les pays a economie planifiee (ou encore dirigee), la privatisation
prend de nouvelles dimensions. L'economie de marche repose sur des
institutions et des regles qui Ont ete ~ise& en place il y a tm siecle OU
plus, et dont le droit de propriete et le droit des contrats, les regles
comptables et les regles applicable& a la faillite, les codes des impots, la
legislation du travail, et la supervision des marches bancaires et financiers
sont les plus evidentes. Les pays a economie dite mixte ont done deja un
cadre juridique et institutionnel d'economie de marche, de sorte qu'ils n'ont
pas besoin d'en creer un de toutes pieces. En revanche, les pays a economie
auparavant planifiee, devront mettre en place un tel cadre avant ou au plus
tard pendant !'operation de privatisation. Autrement dit, une privatisation
rapide a toutes les chances d'etre !'exception et non la regle. La seule
volonte de privatiser ne transformera pas tme economie socialiste en economie
capitaliste.
66. Les pays a economie auparavant planif iee sont confrontes a des problemes
et a des dangers majeurs. Un article recent les resume COlllDe suit .1.5./
Dans quel ordre les controles des prix devraient-ils itre abandonnes
de fa~on a eviter de graves inegalites et une eventuelle violence ?
Probleme de la propriete
68. Dans les pays a economie planifiee, le controle des entreprises est entre
les mains des dirigeants et des salaries, qui en sont proprietaires, sauf en
uroit. Pour pouvoir vendre les entreprises, l'Etat doit d'abord en reprendre
le controle, ce qui revient a les renationaliser, chose impossible. C'est
done aux dirigeants des entreprises, et non a l'Etat, qu'il appartient de
prendre l'initiative de privatiser.
69. Les droits de proprietes sont tellement estompes qu'il est impossible de
s'y retrouver dans l'entremelement des fournisseurs, services des
administrations locales et elements appar~enant a l'e-atreprise elle-meme. Il
est difficile de savoir ou coamence et ou finit l'entreprise ou l'Etat.
Or&anisation irrationnelle
Bureaucratie d'Etat
71. La bureaucratie d'Etat s'est tellement etendue que l'execution des plans
de privatisation depend de la creation de nouveaux organismes a partir de
rien. Ils manquent de personnel qui, en outre, met mauvaise &rice a approuver
tout accord par crainte d'etre marques politiquement.
Marches financiers
79. De plus, la privatisation suscite une opposition aux reformes, chez tous
ceux qui risquent d'etre perdants dans !'operation, a savoir les bureaucrates,
les salaries et les dirigeants des entreprises. Une privatisation soud~ine
peut mettre un terme a cette opposition et les proprietaires prives peuvent
agir plus rapidement et plus efficacement pour relancer l'economie, mais elle
cree inevitablement des injustices, certains groupes s'enrichis8ant aux depens
des autres, et meme de l'Etat. Ces injustices entament le soutien du public
aux reformes economiques.
80. En =esume, il n'existe pas de formule simple toute faite pour privatiser
les economies auparavant planifiees. Il semble que chaque pays ait choisi une
methode differente. Les diverses modalites de privatisation seront passees en
revue a !'occasion de l'exar.ien de !'experience de certains pays.
E. RP11U1rques finales
82. Cela dit, quel que soit le debat, i1 faut examiner la realite. Si nous
devions dire d'un pays 1u'il n'a rien fait dans le domaine de la
privatisation, nous commettr~ons l'erreur grave de ne pas tenir compte des
conditions dans lesquelles s'effectuent les operations economiques, tant dans
le secteur public que dans le secteur prive. On peut voir dans certains pays
que la restructuration des entreprises publiques entrainera une plus grande
sujet1on aux mecanismes du marche. Il semblerait dans le secteur prive que
l'on se tourne moins vers le marche au niveau de l'intervention et de la
reglementation de l'Etat, bien que la venue a maturite du systeme economique
debouche en general sur des mecanismes naturels en faveur de conditions du
marche "plus parfaites".
A. Introduction
B. Grande-Bretagne 18/
.lii/ Cette section s'appuie sur les travaux suivants : David Clementi,
"Privatization in industrialized countries: the experience of the United
Kingdom", Privatization: Policies. Methods and Procedures, Banque asiatique de
developpement (Manille, Philippines, 1985); Cento Veljanovski, Sellin1 the
State: Privatization in Brit..ain, Weidenfeld et Nicolson (Londres, 1987); et
John Vickers et George Yarrow, Privatization; An Economic Analysis, The MIT
Press, (Cambridge, Mass, 1988).
- 28 -
89. D'importants textes legislatifs ont ete promulgues pour supprimer les
obstacles a la concurrence. L'introduction des appels d'offre dans la
sous-traitance pour la fourniture de services publics (ramassage des ordures,
restauration collective, nettoyage, construction, travaux d'entretien, etc.) a
brise le quasi-monopole dont jouissaient les employes du secteur public. Le
transfert de l'entreprise au secteur prive a reduit le besoin d'emprunt du
secteur public et la vente d'actifs a permis a l'Etat de se procurer des
ressources sans avoir a emettre d'emprunt. La privatisation a soustrait les
dirigeants a toute interference politique. Elle a egalement ete un excellent
moyen de renforcer l'actionnariat en proposant des actions au grand public
au-dessous du pair et avec des primes supplementaires pour le petit
actionnaire. La vente de logements finances par le secteur public a egalement
ete un element important de la promotion de la propriete privee.
taxes aurait coute davantage si l'on tient compte des pertes de bien-itre
imputable& a la distorsion de !'affectation des ressources pour des causes
autres que la fiscalite. La demonstration est done faite que la vente d'wie
quantite donnee d'actions a des prix plus eleves presenterait, du point de vue
de l'efficacit~ de la repartition des ressources, non seulement tousles
avantages d'une imposition forfaitaire, mais aussi celui d'etre plus juste ].!l/.
93. Cet argument, tout d'abord, ignore les consequences inequitables d'un
imp0t forfaitaire. Ensuite, meme si l'effet initial de la vente d'actions sur
la repartition de la richesse a pu, lui aussi, etre inequitable, la li~re
negociation de c•s actions en bourse aurait de toute maniere modifie cette
repartition. Il convient toutefois d'ajouter que les methodes de
privatisation appliquees depuis lors visent a eliminer l'inconvenient
mentionne ci-dessus. Par exemple, la vente prochaine de la moitie de la part
de 48 1 que l'Etat detient encore dans British Telecom doit s'effectuer a un
prix proche du prix du marche qui sera detel'l!tine lorsque les acheteurs
institutionnels auront soumis leurs offres. La remise dont beneficieront les
petits investisseurs sera minime 2JJ../.
c . .cllill 2.2./
95. La privatisation n'est pas une nouveaute au Chili; elle ya precede les
privatisations faites en Grande-Bretagne, qui est consideree cOllllle un pionnier
dans ce domaine. Le developpement du secteur public au Chili a coanence avec
les difficultes economiq·.es provoquees par la Grande Crise. Ces difficultes
ont conduit a la creati~n en 1939 de la CORFO (Corporaci6n de Fomento), dont
98. Au cours de la premiere phase (1974-1975), les societes qui avaient ete
confisquees par 1'£tat ont ete restituees a leurs anciens proprietaires, et
celles qui avaient ete creees par l'Etat ont ete mises aux encheres. La
plupart des transactions n'ont done pas comporte de transferts financiers.
99. La deuxieme phase (1975-1983) a ete guidee elle aussi par le souci de
limiter les deficits budgetaires. Les entreprises publiques ont continue
d'etre vendues aux encheres, et leur acquisition a ete financee par l'Etat.
Apres la vente aux encheres, des negociations directes etaient engagees avec
le soumissionnaire le mieux place, et un pret direct etait consenti a
l'acheteur, une fois verse l'acompte requis. Les transactions ont concerne de
grandes entreprises nationales et etrangeres et des cooperatives de salaries;
aucun investisseur individuel n'a participe a cette phase de la
privatisation. En meme temps, une partie a ete confiee a des paysans par
l'intermediaire de cooperatives co11111unales, et une partie a ete vendue dans
de .. eL~neres.
102. La cinquieme phase (coaaencee en 1990) est iM~e phase de statu quo. Il y
a un groupe d'entreprises publiques (notaaaent dans l'ex.raction miniere et le
commerce, les cbemins de fer et les services postaux) pour lesquell~s le
consensus necessaire a la privatisation n'a pas ete atteint. Il existe aussi
de tres nombreuses entreprises pour lesquelles l'Etat n'a pas annonce
clairement son intention de privatiser, par crainte surtout que, une fois ces
entreprises aux mains du secteur prive, l'application de transformations
technologiques radicales n'entraine des licenciements massifs ou qu'il faille
des subventions pour assurer une rentabilite mini.male. Un autre argument est
aussi que les fonctions dont s'acquittent ces entrenrises relevent de la
sphere du secteur public, auquel il est preferable de les confier. Il semble
que le statu quo resulte plus de !'absence de volonte politique et de
preoccupations d'ordre ideologique que de tout autre motif, si l'on considere
que la privatisation realisee jusqu'ici a profite a la fois a l'Etat et a
!'ensemble de l'economie.
104. Du fait que la CORFO s'occupait des entreprises d'Etat, c'est en son sein
qu'a ete creee l'organisme charge de veilleur aux operations de
privatisation. L'administration centrale fixait les objectifs du prograt1111e de
demantelement. Ces objectifs etaient soumis au Conseil de la CORFO, qui
- 32 -
D. tlexique 2.!J/
111. La methode habituelle de vente n'a pas ete une offre publique de vente,
car les marches des capitaux n'etaient pas suffisannent developpes pour
pennettre de diriger efficacement la vente des actions. Au lieu de cela, les
entreprises ont ete vendues sur enchere privee permettant ainsi au
gouvernement federal de decider du prix en dernier ressort. Les principes de
la "desincorporaci6n" sont definis par la Co11111ission de privatisation qui
E. Boocluru .26/
114. COlmlte dans la plupart des pays d'Amerique latine, le Honduras avait, dans
les annees 60 et 70, une politique economique dominee par l'Etat, qui assumait
la responsabilite du developpement au aoyen de ses propres entreprises. A
cela s'ajoutait une politique de remplacement des importations qui protegeait
la production interieure des entreprises publiques ec privees par des tarif s
et des subventions exorbitants aux depens du cons~teur, qui payait un prix
~leve pour des biens d'origine local~ de qualite mediocre. Le marcbe comnun
centramericain n'a fait qu'intensifier cette situation. La CORADI
(Corporaci6n Nacional de Desarrollo Industrial) en vint a regrouper des
entreprises industrielles et c01111erciales actives dans des domaines aussi
divers que l'botellerie, les acieries, les laboratoires, les cbantiers navels,
les meubles, les produits laitiers et les raffineries de sucre. Quelques-unes
seulement de ces entreprises etaient rentables, la grande aajorite etant
exploitees a perte. La CONADI, ainsi que d'autres etablissements
sUbventionnes par l'Etat dans les sectetJs de la finance, du c011111erce et de
!'agriculture, sont devenus insolvable&, des depenses importantes devaient
etre engagees &implement pour les mainteni~ a flot. 11 fallait done faire
quelque chose.
deux du secteur public, deux du secteur prive, et deux des salaries. Sa tache
est de surveiller le processus. La Commission de !'evaluation est une
c0111111ission fiscale comprenant deG representants du Ministere des finances, de
la Banque centrale, du secteur prive, et du bureau du Verificateur general des
comptes. Les rapports d'evaluation de chaque entreprise publique sont
examines dans un premier temps par le conseil d'adainistration puis par la
Comaission d'evaluation qui determine le prix de vente. Le Groupe de trava:l
technique est charge de veiller ace que l'entreprise n'a pas de dettes et est
degagee de toutes contraintes juridiques et financieres. 11 evalue ses
actifs, reconaande une strategie de demantelement ainsi que le prix de vente
approprie. Son rapport constitue le plan de transfert qui est souais a
!'approbation des dirigeants de l'entreprise a privatiser. Ce plan est
ensuite revu et approuve par la Coa111ission d'evaluation. L'autorisation
definitive de demanteler, d'adopter la strategie et le prix de vente incombe
au conseil d'administration de l'entreprise. La decision est alors rendue
publique.
F. ftalaisie 2.11
123. Lorsque les actions ont ete offertes dans le public, elles ont ete
limitees au depart aux citoyens malais, avec des contingents speciaux pour les
etablissements Bumiputra approuves par l'Etat et pour les salaries, un maximum
par actionnaire, et des actions speciales pour l'Etat. Dans un cas, cela a
donne a l'Etat le droit d'avoir voix au cbapitre dans les assemblees generales
et de desi,ner un cer~ain nombre des directeurs de l'entreprise, ainsi que des
presidents et des cadres de !'administration. Par la suite, il a ete autorise
de faire des offres aux societes internationales d'investissement, et les
investisseurs etrangers ont ete autorises a acquerir des actions Sur le marche
secondaire apres admission des societes a la bourse de Kuala Lumpur. Dans un
troisieme cas, UI& monopole nature! appartenant a l'Etat a ete remplace par un
monopole prive, la societe nouvellement constituee ayant pris une
participation de 51 %; les actifs innobiliers, ainsi que les terrains et
bitiments ont ete loues par l'Etat; et un contrat de gestion a ete conclu.
Des actions ont ete ensuite offertes au public, avec un contingent special
pour les salaries.
- 38 -
G. ~oslqvagpie 1JS./
126. 11 est inutile de se demander quels sont les objectifs de la
privatisation dans un pays dont l'economie etait planifiee et qui opere Wl
revirement a peu pres total pour se convertir a l'economie de marche. 11 va
falloir passer d'un systeme dans lequel a peu pres tout appartenait a l'Etat a
une situation dominee par la pr.opriete privee. L'element fondamental de cette
reforme est la privatisation, qui prend alors une dimension entierement
ideologique. Ce qui est interessant, par consequent, c'est d'observer comment
le processus de transformation est per~u et mis en oeuvre lorsque les
institutions favorisant le passage sans heurts a une democratie de type
occidental a l'economie axee sur le marche ont ete absentes pendant des
decennies et sont mises en place a partir de rien. La Tchecoslovaquie a
repondu a ce defi en introduisant des propositions ambitieuses de reforme
economique prevoyant des mesures de stabilisation anti-inflationnistes, la
liberalisation de nombreux prix interieurs, prix a l'exportation et operations
exterieures courantes, en encouragent les investissements directs prives de
l'etranger, en rendant les entreprises publiques financierement responsables
et leurs dirigeants comptables des resultats obtenus, et en protegeant ceux
qui ne peuvent manquer de patir de !'ensemble du process•.16 d'ajustement 2,!l/.
2..8/ Cette section s' inspire de Milan Jurceka "Public finance in the
process of the transformation of the Czechoslovak economy", document prepare
pour le 47eme congres de l'Institut international de finances publiques,.1991;
David Manasian, "Don't give up now: a survey of business in eastern Europe",
Tbe Economist (21 septembre 1991); Dusan Treska (Directeur de projet de la
privatisation, Ministere federal des finances, Prague), "Why and how to
privatize in post-co111nunist countries: the case of Czechoslovakia", sans date;
UNIDO Czechoslovakia; Industrial Transformation and Reeeneration, Vienne,
1992; et Martin Kupka, "Transformation of Ownership in Czechoslovakia", Soviet
Studies, vol. 44, N° 2, 1992.
c) Coentreprises.
130. Environ la moitie des quelque 2000 entreprises qui doivent etre
privatisees lors de la premiere des deux "vagues" au debut de 1992 seront
vendues au moyen de bons d'investissement. Il faut d'ahord que l'entreprise
soit constituee en societe pour que ses actifs puissent etre detenus sous
fonne d'actions. Ne peuvent etre privatisees par l'intennediaire de bons les
entreprises, expressement e~umerees sur des listes speciales, qui sont
considerees comme etant d'interet public. Il s'agit des compagnies
d'electricite et des fournieseurs de services publics vitaux, coD1De la
majorite des hopitaux. En outre, une partie seulement de l'entreprise peut
etre vendue par hons, si la restitution des hiens entre en jeu ou si l'Etat
decide d'en vendre une partie au comptant. En general, la restitution a la
priorite.
131. Les hons sont contenus dans un carnet qui represente un compte de _1000
points. Ce carnet peut etre achete pour 1000 couronnes (non remhoursables),
soit environ 30 dollars des Etats-Unis, ce qui permet d~ couvrir le cout de
!'operation. Le nomhre de bons est le meme pour tous. Les points servent a
l'achat des actions des societes que choisissent les investisseurs lorsque les
informations sur la privatisation par bons et les plans detailles sont
publies. Les bons ne sont pas negocies, mais les actions le seront des
qu'elles seront re~ues (Une bourse des valeurs devraient fonctionner vers le
milieu de 1992).
- 40 -
132. Les particuliers peuvent demander n'importe quel nombre d'actions dans
n'importe quelle entreprise a privatiser. Le prix de chaque action et le
nombre d'actions dont chaque acheteur potentiel se portera acquereur sont
exprimes en points. Si, lors de la premiere offre, il n'y a pas suffisanment
de souEcriptions, le prix reste inchange. S'il y a trop de souscriptions, les
ordres sont annules et l'enregistrement des points des investisseurs reste
valables pour les offres suivantes. Le prix est ajuste au cours de plusieurs
tours successifs jusqu'a ce que l'on trouve celui qui correspond aux points
enregistres au depart et que toutes les actions soient distribuees. En
d'autres termes, la "valeur" de l'entreprise est determinee en points par la
demande d'actions de la part des investisseurs prives.
B. l'olocne JJJ./
141. Les certificats d'un montant egal sont distribues sans frais a tous les
citoyens polonais residant dans le pays. Ils peuvent etre utilises pour
acquer1r des actions creees a la suite de la comnercialisation. !ls peuvent
etre egalement utilises pour acquerir des participations dans des fonds
mutuels d'investissement qui dispusent d'actions a l'issue de la
commercialisation. Les certificats peuvent encore etre utilises pour acquerir
des entreprises OU des elements integres des actifs des entreprises d'Etat.
142. Des petites entreprises telles que les boutiques, les restaurants, les
appartements, etc., ont ete d'abord transferees aux autorites locales qui sont
devenues responsables de leur privatisation. Le transfert de droits de
propriete a des personnes privees a commence rapidement et a donne des
resultats remarquables. Les petites entreprises se sont multipliees. Alors
qu'en 1988 il existait en Pologne environ 650 000 entreprises non constituees
en societes, leur nombre d'apres les estimations a grimpe jusqu'a 1 400 000 a
la fin de 1991.
I. Alletnagne orientale DI
147. Ce processus est confie a la Treuhand, l'organisme d'Etat qui a ete mis
en place lors de la derniere administration qui a precede !'unification. La
Treuhand est le proprietaire legal de la plupart des biens qui appartenaient
auparavant a l'Etat. Elle a pour mission de les privatiser et de les
reorganiser en les vendant Sur le marche. Elle tient la liste, disponible
notammcnt sur disquette d'ordinateur, des entreprises offertes a la
privatisation. Les services d'utilite publique sont exclus; ils ont ete remis
aux municipalites. La plupart des forets ont egalement ete restituees aux
collectivites locales, bien que la Treuhand detiennent encore des terres
privatisables.
JJ.I Pour l'etude de ces solutions, voir Marek Kozak, op. cit.
152. Enfin, il faut souligner que le processus de privatisation n'est pas mis
en oeuvre in abstracto, mais en meme temps que les dispositions de la
politique d'unification de l'Allemagne. Une composante de cette derniere a
ete la conversion de la monnaie au pair, ce qui s'est traduit par une
augmentation spectaculaire des salaires. L'introduction du systeme de
conventions collectives de l'Allemagne de l'Ouest a egalement entraine une
politique de haute technologie et de hauts salaires qui a servi a compenser
les differences entre les deux regions du pays unifie. Ces deux facteurs ont
provoque une hausse considerable des couts salariaux, qui ont atteint des
niveaux depassant largement le cout d'opportunite de la main d'oeuvre, et une
forte reduction de la valeur marchande des actifs a privatiser, ce qui a pu
dissuader la Treuhand de les vendre. Il est toutefois fort probable que s'ils
avaient ete vendus, les nouveaux proprietaires auraient restructure le
processus de production et en auraient fait des entreprises rentables.
J. Bongrie Jl/
154. La Hongrie avait deja experimente, depuis 1968, des politiques et une
gestion faisant appel aux mecanismes du marche, par consequent sa situation
n'est pas depourvue d'originalite. Aujourd'hui, des mesures sont prises pour
retablir l'equilibre financier et renforcer la competiti~ite de l'economie.
Des reformes des institutions financieres ont ete introduites relativement
tot. En 1987 a ete mis en place un systeme bancaire a deux niveaux, qui est
devenu par la suite 1Dl systeme a part entiere. Des obligations de societes
ont ete emises en 1983 et plusieurs nouveaux fonds d'investissement ont ete
crees au milieu des annees 80 pour fournir des capitaux aux petites et
moyennes entreprises nouvellement creees. La loi sur les societes de 1989 a
ouvert la voie a !'emission et a l'echange d'actions qui ont presque
inlllediatement cree un marche des valeurs. Avec la promulgation en 1990 de la
loi sur les titres, la Bourse des valeurs de Budapest a ete officiellement
rouverte. Les prix, les importations et les devises ont coamence a etre
liberalises. Les differeets partis s'accordent actuellement a reconnaitre
qu'il n'y aura de reprise economique que si l'on precede a une privatisation.
157. L'Agence est aidee par des conseillers qui agissent en son nom et
orchestrent l'ens~le du processus de privatisation. La privatisation de la
plupart des entreprises s'effectue par une combinaison de placement de titres
dans le secteur prive et d'emissions dans le public, leurs titres etant
ensuite cotes en bourse et une partie des actions etant reservees aux
investisseurs etrangers. L'objectif est d'acceder a des capitaux nouveaux et
de developper les activites; procurer des recettes a l'Etat n'est pas un
objectif inaediat. Les entreprises qui ne sont pas rentables mais qui peuvent
etre revitalisees par \Dle reduction de la production, des effectifs et par une
rest~cturation complete recevront des capitaux nouveaux, en particulier de la
part des investisseurs etrangers sous fonne de coentreprises.
159. 11 est enccre un peu tot pour evaluer les resultats du processus de
privatisation. 11 a ete unanimement admis qu'en avril 1992 environ 10 1 du
patrimoine national avait ete privatise, le principal changement dans la
structure de la propriete etant les transformations d'entreprises et la
creation de nouvelles societes. Les effets de la privatisation de l'economie
dans son ensemble ont plutot varie. L'indicence sur les exportations a ete
nettement positive. La Bongrie a reussi a placer sur les marches de la
C0111Dunaute europeenne les exportations auparavant destinees aux pays de
l'ancienne Union sovietique. Les entreprises tant etrangeres que nationales
semblent avoir joue un role important dans cette evolution. La Hongrie, COlllDe
la Tchecoslovaquie, a egalement beneficie de considerables investissements
etrangers (1,1 milliard de dollars des Etats-Unis en septembre 1992).
Neanmoins, l'approche de la privatisation par le gouvernement continue d'etre
ambivalente.
38/ Cette section •'inspire de la Banque mondiale, op. cit., vol. II.
- 47 -
161. Trois methodes ont ete utilisees : Vente des actifs apres liquidation des
entreprises; location des installations industrielles au secteur prive, les
entreprises publiques restant proprietaires; et attraction de nouveaux
investissements prives en permettant a des investisseurs prives d'acquerir des
actions des entreprises publiques, l'Etat conservant une participation
•inoritaire. Dans ce dernier cas, il fallait au prealable que l'Etat regle
les dettes de l'entreprise, OU bien qu'il convertisse les creances en prises
de participation. De nouvelle& actions etaient alors emises a !'intention
d'investisseurs qualifies. Les investissements etrangers etaient consideres
d'un oeil favorable.
163. Les resultats se sont fait attendre et les succes ont ete mitiges. Dans
les quatre premieres annees qui ont suivi la decision de priv~tiser, onze
entreprises seulement ont ete privatisees selon l'une des quatre methodes.
Bien qu'il n'y ait pas eu d'evaluation de l'efficacite economique du processus
de privatisation, il semble que les entreprises vendues fonctionneront
efficacement et augmenteront la production pour le marche interieur et pour
!'exportation en ayant un avantage concurrentiel. La formule de la location a
entraine des pertes d'emplois directs dans un cas et un monopole sans
changement des prix dans un autre, la pratique etant ainsi financierement
benefique pour l'entreprise. Peut-etre l'Etat n'a-t-il pas pris le temps de
mettre en place une politique et un cadre reglementaire pour la mise en oeuvre
du progra11111e de privatisation et a-t-il adopte une approche pragmatique
consistant a appliquer rapidement un accord de location favorable a
l'entreprise privee afin de donner une impulsion au processus de privatisation.
1. Le critere de rentabilite
P(NVA)p
~ 1
P(NVA)g
2. Critere d'efficacite
= Critere d'efficacite et
= Valeur actuelle des salaires attendus apres la privatisation.
176. Du point de vue du surplus social, le meme critere peut etre exprime
comme suit :
P(NVA)p - P(W)p ~ 1
P(NVA)g - P(W)g
!l indique que le surplus social apres la privatisation devrait etre superieur
~u surplus social d'avant la privatisation.
179. Bien que la theorie considere que les prix de reference des apports et
des produits refletent de fa~on plus appropriee les penuries et revelent avec
plus de precision les couts et les avantages sociaux, leur application dans
les pays ou les donnees statistiques sont inexistantes ou ne sont pas fiables
risque de donner lieu a des obstacles insurmontables. Il est done preferable
de les utiliser avec parcimonie et de fonder principalement l'evaluation sur
les prix reels, en faisant quelques ajustements lorsque c'est necessaire.
L'ideal serait toutefois d'appliquer les pri.x de reference des devises, de la
main d'oeuvre et du taux d'interet et de comparer la rentabilite c011111erciale
(IRR) a la rentabilite nationale ou sociale (SRR). Si le calcul de la
premiere s'appuie sur les pri.x du marche, celui de la seconde devrait
s'inspirer des prix de reference ~/.
180. Les mesures dont il est question a la section precedente sont necessaires
mais insuffisantes pour evaluer !'impact le plus important (principalement les
effets indirects) de la privatisation sur !'ensemble de l'economie. Il faut
egalement evaluer et quantifier autant que possible !'impact de la
privatisation sur le produit brut et l'emploi, sur le budget de l'Etat, sur
l'epargne et la cons011111ation, et enfin sur les gains de devises. Nul doute la
aussi que ces calculs vaudront autant que les hypotheses qui les sous-tendent.
Il est done moins soubaitable d'avoir une valeur numerique unique que de
calculer des Ii.mites superieure et inferieure dans differentes hypotheses.
!.es decideurs disposeraient alors de parametres dans le cadre desquels ils
peuvent souh:iter operer. Les methodes pratiques de quantHication des effets
macro-economiques sont les suivantes
d) Iaux de croissance
Delta NVA
I =
Delta NDP
a) F.mploi direct
= F.mploiprivatise
= F.mploinon privatise
= F.mploidans !'administration centrale resultant de fonds degages
ou de recettes accrues
b) F.mploi indirect
c) F.mploi total
3. Traitements et salaires
181. Les gains realises par l'Etat sont egaux a la difference entre les
paiements effectues au titre du service de la dette et les subventions aux
entreprises, augmentees des recouvrements d'impots escomptes et de la
reduction des depenses correspondant a des prets (interet et principal) ce qui
peut s'exprimer cODllle suit :
OU G
p
= Gain net de l'Etat du fait de la privatisation
sg = Subventions versees avant la privati~ation
Delta NVA x t
132. On peut calculer cet impRct en utilisant les estimations des propensions
marginales a consoamer et a epargner pour l'ensemble de l'economie. Ainsi :
183. Les effets sur la balance des paiements peuvent etre ventiles coame
suit ; Les elements precedes du signe (+) enregistrent des effets favorables,
et ceux qui sont precedes du signe (-) subissent des repercussions
defavorables.
188. 11 est desonnais tout a fait evident que les conditions suivantes doivent
etre remplies pour reussir la privatisation :
B. La privatisation et l'QNUDI
191. Etant donne son expertise propre, l'ONUDI peut apporter une assistance
utile aux pays dans lesquels la privatisation est en cours ou est probable a
deux niveaux principaux : celui de la politique macro-economique et celui du
niveau micro-economique de l'entreprise. En outre, un secteur qui releve de
l'un et de l'autre types d'assistance est celui de la mise en valeur des
ressources humaines et de la formation 95./. Au niveau macro-economique,
l'ONUDI est a meme de fournir les services suivants :
192. Les types suivants d'assistance technique peuvent etre fournis au niveau
de l'entreprise :
194. Les listes sont completes et couvrent tous les sujets. Sans aucun doute,
etant donne ses ressources limitees, l'ONUDI ne peut fournir une expertise
dans tous les domaines avec \1112 vigueur et une efficacite egales. 11 est par
consequent legitime de poser la question : OU reside la force de l'ONUDI?
Dans quels domaines l'ONUDI peut-elle fournir une assistance technique
qu'aucune autre organisation concurrente, internationale ou bilaterale, ne
peut apporter ?
197. Pendant des annees, l'ONlJD! (et d'autres organismes d'aide multilaterale
OU bilaterale) ont aide les pays en developpement a elaborer des plans
industriels normatifs et a creer des institutions (principalement des
ministeres de l'industrie) qui tendaient a etre dirigistes et
interventionnistes. Le bilan des reussites est trop maigre et trop espace.
Plus les gouvernements et les entreprises d'Etat re~oivent une aide, plus les
activites du secteur public etouffent le secteur prive et empechent son
developpement. E.n fait, le secteur prive est devenu une annexe dd secteur
public et n'a pas ete en mesure de repondre a !'evolution rapide de
l'environnement international.
198. Au debut des annees 80, on s'est rendu compte que cette approche de la
croissance economique et du developpement n'etait ni valable ni utile. La
Banque mondiale principalement, mais aussi l'AID ont coaaence a envisager UDe
reorientation de !'assistance, de telle sorte qu'elle donne au secteur pri~~
le premier role dans la promotion du dynamisme economique.
201. La GSDI est une approche de bon sens. Elle est actuellement appliquee a
titre experimental dans plusieurs pays africains. Sur d'autres continents,
des pays sont egalements miirs pour cette experience. Les pays d'Europe
orientale et les anciens membres de l'Union sovietique ont egalement le plus
grand besoin de restructurer leurs politiques industrielle~. La GSDI, en
raison de sa souplesse, peut et doit permettre de former la base d'une future
assistance technique aces pays. Apres avoir soigneusement examine l'approche
et son application dans un certain nombre de pays africains, on peut dire que
l'ONUDI devrait l'adopter cODDe la procedure type dans ses operations.
2. La pre et postprivatisation
202. La privatisation en tant que telle est un maillon de la chaine de la
restructuration industrielle. Certaines des entreprises qui sont candidates a
un transfert de propriete auront a se preparer a la privatisation. Cette
preparation, appelee ici preprivatisation, peut demander une reorganisation,
unP. revitalisation ou une rationalisation avant le transfert de l'entreprise
au secteur prive. 11 est evident que l'ONUDI a la capacite voulue pour aider
les entreprises dans ce processus. En outre. certaines des entreprises, .Qui
avaient ete con~ues a l'origine pour la production d'armement, devront etre
desormais converties a la fabrication de produits civils. L8 encore, l'ONUDI
peut et doit jouer UJl role primordial dans l'aide ace Stade de la conversion.
203. Si l'ONUDI peut apporter une aide dens !'elaboration des mesures et dans
l'application du processus de privatisation (qui est plutot un travail
comptable et juridique), elle peut etre plus efficace au stade de la
- 61 -
postprivatisation. En d'autres termes, elle peut preter son expertise qui est
irrempla~able a la restructuration interne de l'entreprise apres la
privatisation afin d'assurer que cette entreprise travaille efficacement et
dans de bonnes conditions de competitivite. A ce niveau, les entreprises
auront besoin d'une aide a la gestion de la production, a la formation de
cadres administratifs et techniques, aux techniques de vente et d'exportation,
a l'acquisition de technologies nouvelles et a toute une serie d'autres
elements au niveau de la aicro-f!conomie. L'ONUDI est exceptionnellement bien
placee pour apporter une aide particulierement dans ces phases de
postprivatisation.
3. Formation
4. Consultations
D. Re--rques fjnnles
207. Ces quatre domaines presque exclusifs peuvent constituer une tres large
base d'action pour l'ONUDI. Si la strategie est bien con~ue et bien
coordonnee avec celle de la Banque mondiale et avec les activites du PNUD
visant a developper le nouveau secteur prive, l'ONUDI s'engagera dans la voie
d'une assistance technique efficace. En outre, les directeurs de l'ONUDI par
pays peuvent jouer un role encore plus actif dans !'identification de la
demande d'assistance technique dans les pays ou ils sont en poste !1]/.
208. Ces suggestions ne sont pas exhaustive&; elles ne s'adressent pas non
plus a la totalite des moyens dont dispose sur place l'ONUDI. En outre,
l'ONUDI ne souhaitera pas necessairement aborder tousles domaines indiques
ci-dessus. Mais l'idee centrale est que l'ONUDI peut et devrait jouer un role
important dans les efforts de privatisation des pays en developpement et des
pays ex-socialistes. En derniere analyse, la reorganisation et la
revitalis~tion du secteur industriel et la formati~d dans de nombreux domaines
figurent parmi les activites principales de l'ONUDI.
209. Pour resumer ce qui a ete expose dans les pages qui precedent, on peut
dire que la privatisation est le retour a la motivation du secteur prive en
faveur de la rentabilite de toute activite qui avait decline du fait de
!'intervention de l'Etat, que ce soit sous la forme de propriete publique des
entreprises, d'une reglementation excessive, OU SOUS COUVert de transferer la
propriete des moyens de production a la collectivite.
211. Bien que ce document porte essentiellement sur la privatisation dans des
economies mixtes ou capitalistes, et que le cas de trois pays ex-socialistes
seulement - l'un d'eux tres particulier - ait ete examine, il faut faire ici
certaines observations generales a leur propos. D'une part, les pays
ex-socialistes et ceux de l'ex-URSS n'ont pratiquement pas d'experience qui
permettrait de tirer des conclusions les concernant. Pourtant, il est clair
que s'ils choisissent le capitalisme, il faut qu'ils se rendent comptE - et le
plus tot sera le mieux - qu'il ne pP.ut y avoir de capitalisme sans
capitalistes. Mais ces derniers ont besoin de nombreuses institutions, cOlllDe
des institutions financie~es et des droits de propriete bien definis, et de la
possibilite d'acceder a l'epargne - interieure OU etrangere - pour mettre en
route la machine capitaliste. La privatisation sera dans les ex-pays
socialistes Wle condition necessaire mais tres insuf f isante de la
transformation necessaire.
212. Plusieurs pays d'Europe orientale ont avance de fa~on notable sur la voie
de la privatisation, avec des resultats plus OU moins heureux. En Hongrie,
par exemple, la privatisation a consiste pour l'essentiel a vendre les actifs
pour lesquels il y aurait des acbeteurs nationaUX OU etrangers. Le SUCCeS
initial de !'experience hongroise ne devrait pas inciter les adversaires de la
privatisation dans les pays ex-socialistes a conclure que c'est la le moyen le
plus facile de faire passer toutes les entreprises publiques au secteur
pr1ve. 11 y a dans tous ces pays des entreprises qui ne sont pas vendables.
L'approche de la Tchecoslovaquie, qui consiste a creer des fonds mutuels et a
mettre des actions a la disposition du public (par la vente OU par don)
pourrait fort bien constituer un moyen plus rapide de privatiser. Aucune des
methodes essayees ou mises en oeuvre en Europe orientale n'est facile et sans
faille. Le passage au capitalisme ne manquera pas d'etre douloureux, et la
privatisation fait partie integrante de ce processus douloureux.
213. Dans les pays dont l'economie est pour l'essentiel "capitaliste", la
privatisatior est un moyen de reformer. Comme nous l'avons repete a ~~intes
reprises dans ce rapport, il s'agit de faire reculer les frontieres de l'Etat
et d 'etendre la propriete et les portefeuilles pri,res en transferant la
propriete publique et en rempla~ant les reglements qui etouffent !'initiative
privee par des reglements qui aident le secteur prive a prosperer.
un secteur des assurances, des droits de propriete bien definis ont ete mis en
place par un longue evolution historique. Ce sont autant d'elements qui
favorisent le processus. En revanche, l'experience des pays en developpement
a ete inegale, simplement parce que ces prealables sont presents a des degres
divers.
215. La privatisation n'est pas un remede a tous les maux. C'est une methode
et, coaae pour toute methode, son application requiert un certain nombre de
conditions prealables, qui sont, brievement :
217. L'experience acquise dans le passe par les pays a economie de marche
conduit a faire les recomaandations suivantes :
218. Les problemes qui se posent dans les pays qui avaient jusqu'ici une
economie dirigee sont beaucoup plus complexes. De nombreux pays membres de
l'ex-URSS vont probablement choisir la privatisation co11111e methode de
transformation; pourtant, ce sont les moins prets de tous pour un transfert
rapide des actifs publics au secteur prive. Pour que la transition soit aussi
efficace et douce que possible :
b) Ils devront faire une distinction entre les marches des echanges
prives et la production industrielle privee;
219. Dans le chapitre precedent, nous avons presente quelques suggestions que
l'ONUDI pourrait prendre en compte dans !'assistance technique qu'elle apporte
a la privatisation et a la restructuration de l'industrie. Ces suggestions
etaient basees sur !'expertise propre de !'Organisation. Etant donne son
experience de !'assistance technique dans de nombreux pays en developpement et
la qualite de son personnel, l'ONUDI peut et doit jouer 1lll role important en
aidant les economies en developpement, aussi bien que les economies
centralisees, dans leur effort de privatisation et de restructuration
industrielle. Elle pourra ainsi envisager egalement de renforcer sa
collaboration et sa coordination ave~ d'autres organismes d'aide bilaterale et
multilaterale, COlllDe la Banque mondiale et l'USAID. L'tllle et l'autre ont joue
1lll role actif depuis quelque temps en fournissant une assistance technique et
des prets pour l'ajustement structure! de l'economie et pour le developpement
du secteur prive.
221. Ces suggestions ne sont pas exhaustives; elles ne s'adressent pas non
plus a la totalite des moyens dont dispose sur place l'ONUDI. En outre,
l'ONUDI ne souhaitera pas necessairement aborder tousles domaines indiques
ci-dessus. Mais l'idee centrale est que l'ONUDI peut et devrait jouer un role
important dans les efforts de privatisation des pays en developpement et des
pays ex-socialistes. En derniere analyse, la reorganisation et la
revitalisation du secteur industriel et la formation dans de nombreux domaines
figurent parmi les activites principales de l'ONUDI.
On peut sans doute remonter deux siecles en arr1ere jusqu'a "La richesse des
nations" d'Adam Smith pour trouver le fondement theorique de la
privatisation. Plus pres de nous, au vingtieme siecle, on peut fort bien
considerer que le pilier theorique de la privatisation est le travail de Hayek
("The Use of Knowledge in Society", American Economic Review, vol. 35, 1945).
Abdel-Rahman, Ibrahim Helmy and Mohanmed Sultan Abu Ali, "Role of the Public
and Private Sectors with Special Reference to Privatization: The Case of
Egypt", in S. El-Naggar ed., Privatization and Structural Adjustment in
Arab Countries, Washington, D.C., International Monetary Fund, 1989.
Akerlof, George, et al., "East Germany in ~rom the Cold", Brookings Papers on
Economic Activity, January 1991.
Andie, Fuat M., "The Case for Privatization: Some Methodological Issues", in
D.J. Gayle and J.N. Goodrich eds., Privatization and Deregulation in
Global Perspective, New York, Quorum Books, 1990.
Baron, D.P. and R.B. Myerson, "Regulating a Monopolist with Unknown Costs",
Econometrica, vol. SO, 1982.
Boardman, A.E. and A.R. Vining, "A Compari3on of the Performance of Private,
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Colombia University, Faculty of Conmerce, 1987 (Working Paper 1206).
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Carnevale, Francesca, "Buying Back into Mexico's Banks", Trade finance, N° 96,
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