Sebastien Poulain et Nathalie Caron (Professeure en histoire et civilisation des Etats-Unis, UFR d'études anglophones, Sorbonne université), Café doctorant « L'horizon des jeunes chercheur·se·s », animé par Gabriel Redon (doctorant et représentant au Conseil de l'ED), 14h00-15h00, jeudi 3 juin 2021, Journées des Doctorant·es de l’école doctorale Cultures & Sociétés, le 3 et le 4 juin 2021, Paris Est Sup, Université Gustave Eiffel et Université Paris Est Créteil Val de Marne
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L horizon des jeunes chercheur se s
1. Journées des Doctorant·es de l’école
doctorale Cultures & Sociétés
le 3 et le 4 juin 2021
Café doctorant « L'horizon des jeunes chercheur·se·s »
jeudi 3 juin 2021 de 14h00 à 15h15
Invité·e·s :
- Nathalie Caron, Professeure en histoire et civilisation des Etats-Unis,
UFR d'études anglophones, Sorbonne université
- Sébastien Poulain, Doctrix, Humanitudes, Doc’Door.
Animation : Gabriel Redon, doctorant et représentant au
Conseil de l'ED
Contact : Constance Robert-Murail, Représentant·es des
doctorant·es au Conseil de l'ED 2021 - 2023
Paris Est Sup,
Université Gustave
Eiffel et Université
Paris Est Créteil Val
de Marne
2. 2
Jeudi 3 juin
10h30 Accueil
Ouverture de la journée par Claire Oger
11h 1. Interventions suivies d'un temps d'échanges
Crys Aslanian : La Pratique du Plateau-Radio Comme Faire-Monde Collectif. Labo LIS, direction Martin Laliberté.
Salomé Dahan : Buenos Aires dans la littérature argentine au tournant du XXIe siècle. Labo IMAGER, direction Graciela
Villanueva.
Marie Bretagnolle : Illustrer Tolkien : la Terre du Milieu du texte à l’image. Labo LIS, direction Vincent Ferré et Isabelle
Gadoin.
12h30 Pause du midi
14h Café doctorant "L'horizon des jeunes chercheur·se·s«
Invité·e·s : Nathalie Caron et Sébastien Poulain.
15h15 2. Interventions suivies d'un temps d'échanges
Matthieu Niango : Le métier de citoyens. Labo LIS, direction Patrick Savidan.
Clément Carnielli : Fiscalité, citoyenneté et inégalités à Bologne à la fin du XIVe siècle. Labo ACP, direction Giuliano
Milani.
Lucia Vinuesa : Emancipation et violence politique. Analyse de la pensée philosophique contemporaine à la lumière des
réflexions d’Étienne Balibar et Jacques Rancière . Labo LIS, direction Patrick Savidan.
17h 3. Interventions suivies d'un temps d'échanges
Agatino Lo Castro : Etudes des idiolectalismes à partir des œuvres de Gabriel Okoundji. Labo LIS, direction Yolaine
Parisot, Cettina Rizzo, Rossana De Angelis.
Aboubacri N'Gaïde : Le sujet et le sacré dans les littératures africaines postcoloniales. Labo LIS, direction Papa Samba
Diop.
Simona Locic : Métamorphoses du conte de fées dans la littérature contemporaine de langue française. Labo LIS,
direction Marie-Emmanuelle Plagnol et Marina Mureșanu
18h30 Clôture
Vendredi 4 juin
10h30 Accueil
10h45 4. Interventions suivies d'un temps d'échanges
Naoual Nazaf : La professionnalisation des assistants familiaux et le paradoxe du lien d’attachement. Une recherche
ethnographique dans le Nord. Labo LIRTES, direction Eric Debarbieux.
Elisabeth Donnaint : La construction des compétences émotionnelles chez les étudiants en soins infirmiers : L’expérience
subjective comme ressource. Labo LIRTES, direction Alain Mouchet.
Claude Lassalzede : Le changement de point de vue par déplacement corporel au service de la compréhension à l'école
élémentaire. Labo LIRTES, direction Alain Mouchet.
Myrna Insua : Apparaître. Le statut de la parole du survivant dans la construction de la mémoire. Labo IMAGER, direction
de Graciela Villanueva
12h30 Pause du midi
14h Café doctorant "Tout ce que j'aurais aimé savoir pour préparer l'après-thèse" Invité·e·s : Konstantinos Eleftheriadis,
Vivien Krystkowiak, Pauline Labey, Xavier Levoin et Amélie Mazé.
16h 5. Interventions suivies d'un temps d'échanges
Kevin Courcelle : Musique et narration à travers les jeux : Super-univers musicaux et motifs inter-jeux dans les jeux de
rôle Final Fantasy. Labo LISAA, direction Martin Laliberté.
Assia Alami : La vie quotidienne des femmes de la bourgeoisie dans l'Angleterre du XVe siècle. Labo LISAA, direction
Marie-Francoise Alamichel.
Silvia Boraso : La représentation du paysage dans le roman haïtien du XIXe siècle. Labo LIS, direction Yolaine Parisot.
18h Clôture
Clôture de la journée par Claire Oger et Anne-Emmanuelle Veïsse
Suivie d'un moment de partage informel
Liens visio-conférence :
Comité d'organisation
Jeudi : https://cap-
visio.zoom.us/j/89180035554
Vendredi : https://cap-
visio.zoom.us/j/85871230205
Marie Fontaine-Gastan Simona
Locic Clarisse Madiot
Constance Robert-Murail
4. Formation doctorale
• Etudes doctorales :
Sciences de l’information et de la communication : Les
radios alternatives : l’exemple de Radio Ici et Maintenant
Phénomène de communication global : producteurs,
message, réception
Approche qualitative, ethnographique et compréhensive
Socio-histoire des médias + sociologie politico-religieuse
Question : condition socio-économique pour créer une
communication médiatique alternative
8. 8
Association Humanitudes
Association Humanitudes
- Ateliers
« valorisation de la
thèse »
- Petits déj’ pro
- Newsletter
- FB, Twitter
- Conseils
- Groupes de travail
- Système
d’information
- Wiki
- Elevator pitch
- Visites en entreprise
- Guide du réseau
http://humanitudes.com/
13. 13
Chargé de recherche
Campus dans la ville
Chargé de communication : veille informative et concurrentielle,
communication numérique (blogs, réseaux sociaux).
Chargé de projet : création d’une webradio, de vidéo, d’un tiers lie
d’habitation, d’une application, d’un wiki.
Chargé de recherche : benchmarking, rédacteur en chef, rédaction
d’articles, organisation de séminaires et ateliers.
18. Evolution des effectifs à l’Université: personnels et
étudiants
18
MIQUELARD-GARNIER Guillaume, « Evolution des effectifs à l’Université: personnels et étudiants », blog.educpros.fr, 10 novembre 2015, http://blog.educpros.fr/guillaume-miquelard-et-paul-francois/2015/11/10/evolution-des-
effectifs-a-luniversite-personnels-et-etudiants/
LAROUSSERIE David, « Les avancées en trompe-l’œil de la loi de programmation de la recherche, censée empêcher le décrochage de la France », lemonde.fr, 16 novembre 2020 à 18h30 - Mis à jour le 17 novembre 2020 à 16h15,
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/11/16/loi-de-programmation-de-la-recherche-des-avancees-en-trompe-l-il_6059962_1650684.html
Postes de Maître de conférences
62 500 enseignant·e·s-chercheur·e·s (EC) titulaires + 19 000 EC non-titulaires + 130 000 vacataires
Note de la DGRH, Enseignement supérieur, n° 4, mai 2020, https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/statistiques/38/6/Note_DGRH_n4_Mai_2020_-_Enseignants_non_permanents_2018-2019_1299386.pdf
22. Les CDD de la recherche
En 2018‐2019, 18 881 enseignants contractuels non permanents étaient en fonction dans les
établissements publics de l’enseignement supérieur (ESR), soit 23 % de l’ensemble des personnels
enseignants. S’y ajoutent près de 130 000 enseignants vacataires. Face à cette armée, on compte
seulement 62 500 enseignants titulaires.
1. Les enseignants-chercheurs vacataires Effectif 2019 : 127 952
2. Les contractuels LRU (Art L954‐ 3) Effectif 2019 : 1 590, soit 8 % des enseignants-chercheurs
non permanents.
3. Les enseignants-chercheurs associés Effectifs 2019 : 2 300 (12 % des E-C non titulaires).
4. Les doctorants‐ contractuels Effectif 2019 : 15 629 (soit 37 % des E-C non titulaires)
5. Les lecteurs et les maîtres de langues Effectifs 2019 : 885 (5 % des E-C non titulaires).
6. Les attachés temporaires d‘enseignement et de recherche (Ater) Effectifs 2019 : 4 591 (24 % des
E-C non titulaires)
7. Les professeurs contractuels sur emplois vacants du second degré Effectifs 2019 : 1 267 (7 %
des E-C non titulaires)
8. Les enseignants-chercheurs invités Effectifs 2019 : 1429 (8 % des E-C non titulaires)
22
Catherine Piraud-rouet, « Enseignants-chercheurs : 50 nuances de précarité », campusmatin.com, mercredi 05 mai 2021, https://www.campusmatin.com/metiers-
carrieres/personnels-statuts/pratiques/enseignants-chercheurs-50-nuances-de-precarite.html
23. Trois nouveaux types de contrats :
• Primo, le contrat de projet : un CDD qui vise à répondre à une demande d’expertise ponctuelle liée à un besoin
temporaire d’activité.
• Secundo, le CDI de mission scientifique : un nouveau contrat de droit public qui va permettre aux établissements de
recruter des personnels pour mener à bien des opérations de recherche. Avec à la clé, la fin du couperet des 6 ans, au
terme desquels il fallait requalifier un CDD en CDI, quelles que soient les incertitudes liées aux financements. Il s’agit
d’un outil plus souple et facilitant pour la recherche, où de nombreux projets peuvent courir sur 9 ans. La première
vague de recrutements pourrait se tenir au printemps 2021.
• Enfin, le nouveau dispositif de chaire de professeurs juniors, dit tenure track. Parcours qui, après un parcours de
pré-titularisation, devrait permettre à ses titulaires d’intégrer directement le corps des directeurs de recherche ou des
professeurs d’université (PR). C’est annoncé comme un dispositif d’attractivité destiné à attirer les talents et
augmenter le nombre d’encadrants, mais cette mesure devra faire l’objet d’une utilisation prudente et maîtrisée au vu
des contextes de chaque établissement.
23
Catherine Piraud-rou, « Les évolutions législatives récentes rebattent les cartes », campusmatin.com, mardi 19 janvier 2021, https://www.campusmatin.com/metiers-
carrieres/personnels-statuts/carrieres-a-l-universite-les-evolutions-legislatives-recentes-rebattent-les-cartes.html
Marie-Béatrice Celabe est la
nouvelle présidente de Sup’DRH
24. Tenure track
24
Marine Dessaux, « États-Unis, Allemagne, France : la « tenure track » à l'épreuve des faits », lundi 22 juin 2020, https://www.campusmatin.com/metiers-carrieres/personnels-
statuts/etats-unis-allemagne-france-la-tenure-track-a-l-epreuve-des-faits.html
« La LPPR présente la chaire de professeur junior comme
une récompense, un plus qui ferait venir des chercheurs
actuellement à l’étranger, qui ont souvent des salaires
plus élevés qu’en France et qui ne se déplaceraient pas
en l’absence de conditions attractives.
C’est un contresens, à l’origine, la tenure track n’est pas
une récompense, c’est une façon différente de gérer les
carrières et les postes », prévient Christine Musselin.
Universitarisation
(déministérialisation)
Localisation
(dénationalisation)
Précarisation
(défonctionnarisation)
25. A l’origine
de la loi
LPR !
REFORMES SOUHAITABLES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR FRANÇAIS ET
ELEMENTS D’UNE STRATEGIE DE CHANGEMENT Contribution de Robert Gary-Bobo
Professeur d’économie à l’ENSAE Le 16 novembre 2016 Source :
https://www.wikileaks.org/macron-emails//fileid/50687/18178 « Nous présenterons nos
idées en deux parties. 1. Ce qu’il serait souhaitable de faire. 2. Eléments d’une stratégie de
changement (et de communication). Il semble important de séparer les deux choses ;
savoir où on va (cela peut être utile parfois) et comment on y va (par des chemins parfois
un peu sinueux, pour faire avaler la pilule au malade récalcitrant). Donc la première partie
de ce texte fera hurler les âmes sensibles car elle ne prend aucune précaution oratoire; il
faut avoir la patience d’arriver jusqu’à la seconde partie pour avoir un peu de baume au
cœur. 1. Ce qui serait souhaitable 1A. Réforme du financement de l’université : développer
le crédit aux étudiants, augmenter les droits d’inscription. Le nerf de la guerre. Disette
budgétaire. Les universités françaises sont financièrement exsangues. Il faudrait monter à
au moins 2% du PIB pour l’enseignement supérieur, juste pour avoir une chance de
ressembler un peu aux pays les plus avancés en Europe de ce point de vue (Angleterre ---
pas de comparaison avec la Slovaquie svp) et on sera encore loin des Etats-Unis ! Hausse
des droits d’inscription. Il n’y a rien à espérer du budget de l’Etat qui soit à la hauteur des
besoins (sauf de vaines promesses). Les entreprises et la classe dirigeante française se
méfient de l’université. Il ne reste que la contribution des ménages. Il faut donc augmenter
les droits d’inscription. Un étudiant coûte entre 8000 et 15000 euros par an. Cela donne
l’ordre de grandeur des droits vers lesquels on irait : entre 4000 et 8000 euros par an et par
étudiant, avec un taux de subvention publique d’au moins 50%. Développement du crédit
aux étudiants. Il n’est pas souhaitable (et sans doute pas possible politiquement), pour de
nombreuses raisons, d’augmenter les droits sans en même temps mettre en place un
grand système de crédit aux étudiants supervisé par l’autorité publique. Par ailleurs, il
parait souhaitable de financer plus largement la vie étudiante et l’autonomie étudiante. Il y
a de nombreux arguments économiques et éthiques (mais oui !) qui peuvent être mis en
avant pour justifier le recours au crédit, accompagné de hausses substantielles de droits
(voir les écrits à ce sujet de Gary-Bobo et Alain Trannoy et l’opuscule de Gary-Bobo à
paraître aux presses de Sciences Po en 2017, joint en annexe, et intitulé: Performance
sociale, financement et réformes de l’enseignement supérieur). Impliquer les banques Il
semble que les grandes banques commerciales soient les mieux placées pour développer
le crédit aux étudiants : c’est leur métier ; elles ont un réseau ; il faut administrer 2,5
millions de comptes. Elles développeront ce crédit aux étudiants si on leur accorde un
cadre légal et réglementaire approprié. Il faut sans doute que le prêteur à l’étudiant
devienne un créancier privilégié. Il faut que l’Etat, les services fiscaux, acceptent de
sécuriser ces crédits d’une certaine manière (au besoin en reprenant les crédits à
problèmes). Nous vivons pour quelques années dans une période de taux d‘intérêt
historiquement bas : il faut en profiter pour faire démarrer ce système. Prêts à
remboursement contingents au revenu
25
Les prêts que nous recommandons sont essentiellement des crédits à remboursement contingent au revenu : les étudiants
ne remboursent, une fois leurs études terminées, que si leurs revenus passent un certain seuil (à discuter) et les
amortissements peuvent être progressifs. Donc, pas d’étudiants au chômage contraints de rembourser, pas de faillite
personnelle due aux dettes étudiantes (sauf cas extrêmes). Ce système est en vigueur en Australie et en Angleterre (nota
bene : il a été inventé par des travaillistes). La pompe à finance L’idée est que l’argent doit arriver directement dans les
caisses de l’université où l’étudiant s’inscrit. Au moment de remplir son dossier d’inscription, l’étudiant(e) choisit une banque
qui lui prête le montant de ses droits d’inscription au moins (c’est un droit à la première inscription en fac) et dans le même
mouvement, il (elle) signe un chèque à l’ordre de son université, du montant des droits, tiré sur la banque choisie pour le
prêt. 1B. Parachever l’autonomie : gouvernance ; fusions, carrières ; concurrence ; sélection à l’entrée. Le maître mot est ici
de réaliser une véritable autonomie (plus ou moins sur le modèle des universités publiques américaines, comme l’Université
de Californie). Les séquelles de la loi Pécresse La loi Pécresse ou loi LRU de 2007 a fait une partie du chemin seulement
vers l’autonomie des universités. Cette loi a répondu au souci des présidents d’université d’avoir enfin les moyens de
gouverner. Elle a créé une situation de déséquilibre des pouvoirs où les présidents sont trop puissants et où les conseils
universitaires restent dans leurs ornières habituelles, sans que soient créées des incitations à développer un bon
enseignement et une bonne recherche. La loi LRU révisée par Fioraso n’a rien arrangé. Réaliser une véritable autonomie
grâce à une gouvernance équilibrée Quand on utilise des fonds publics, une large autonomie ou une liberté accrue doit
nécessairement s’accompagner d’une plus grande responsabilité sociale. En effet, qu’est ce qui assure que l’intérêt général
est (vraiment) représenté? Par ailleurs, pas d’autonomie réelle sans ressources propres (qui viennent du marché ; cf. ci-
dessus). Au surplus, dans le système français actuel, qu’est ce qui incite les universités à recruter de bons chercheurs et de
bons enseignants ? Il faut se poser la question. Séparation des pouvoirs à la Montesquieu D’une certaine manière, il
faudrait prendre le meilleur des deux modèles : celui des grandes écoles, avec leur direction centralisée autoritaire,
représentant plus ou moins directement la tutelle, et celui de l’université vue comme partenariat de professeurs cooptés,
mais sans autonomie administrative. Il faudrait de vrais conseils d’administration (CA) représentant les tutelles (et l’intérêt
public), aux effectifs limités, composé pour l’essentiel de membres extérieurs rémunérés, avec un président qui est un
manager professionnel de l’enseignement supérieur (pas forcément choisi parmi les professeurs de l’université). Mais il faut
contrebalancer ce pouvoir exécutif : il faut donc un vrai sénat académique réunissant les professeurs titulaires (et eux seuls
: car il faut désyndicaliser les universités); s’occupant de recrutement (sur les postes ouverts par la présidence) et des
promotions d’enseignants (proposant les titularisations), déterminant la politique scientifique, et la politique d’enseignement
par un dialogue avec le CA et la présidence. Un prévôt (vice-président) devrait représenter les professeurs au CA. Au lieu
de s’évertuer à piloter le système universitaire d’en haut, sans d’ailleurs y parvenir, les hauts fonctionnaires de la rue
Descartes devraient venir siéger dans les CA des établissements, et y faire leur travail, voire directement les administrer,
mais en respectant le pouvoir académique, car ils ne peuvent pas s’y substituer sans risques à long terme. La tragédie des
COMUE Les COMUE ont été créées pour permettre à une administration centrale en déclin (Descartes), incapable de
reconnaître sa perte de contrôle (« on n’y arrive plus avec 80 contrats »), de se survivre à elle-même pour quelque temps
encore — pas pour remonter la France dans le classement de Shanghai. Le classement d’une université est une question
de rapport ou ratios (nombre de pages publiées pondérées par chercheur) et non pas une question de taille. Les grandes
COMUE, en prétendant créer des ensembles totalement disproportionnés, de véritables mammouths universitaires, ne
pourront survivre, au mieux, que sous la forme de confédérations très lâches — sauf peut-être quelques exceptions : là où il
semble que l’idée de coopération intelligente ait pris le dessus sur la tentation de bâtir une bureaucratie (à Paris), ou bien
lorsque la taille reste raisonnable (en
26. province). Il faut arrêter de miser sur les COMUE. Arrêter d’inciter à la fusion. Cela semble peine perdue
dans l’état actuel de systèmes de gouvernance hétérogènes (Polytechnique, Paris Sud, … Saclay !).
Réglons d’abord les questions de gouvernance des écoles et universités, laissées en suspens depuis plus
de 5 ans, avant de prétendre bâtir des géants universitaires (au sens figuré). Renoncer à
l’interventionnisme et à la centralisation : vive le laissez-faire ! Au lieu de chercher à piloter l’enseignement
supérieur par le haut («mettre de l’ordre dans la carte des masters » et autres choses de ce genre), la rue
Descartes devrait se mêler de ce qui est utile, et qu’elle ne fait pas (faire la carte des chercheurs et des
recherches produites, faire sérieusement des évaluations s’appuyant sur des statistiques…) et laisser jouer
la concurrence. Les COMUE sont au fond le produit d’un diagnostic erroné : ce sont la gouvernance et les
incitations individuelles engendrées par le système qui ne vont pas ; ce n’est pas une question d’échelle ou
de masse critique. C’est aussi une question d’idéologie, plus ou moins égalitariste ou uniformisatrice. Les
établissements ne feront pas partout la même chose au même niveau, avec les mêmes méthodes et avec
le même succès. L’inégalité et la dualisation (des établissements) sont un état de fait qui va s’intensifier
sans que personne n’y puisse rien changer — et ce n’est pas le gouvernement ou la rue Descartes qui
pourront décider qui réussira et même combien réussiront. D’ores et déjà, dans l’enseignement supérieur
français, l’égalité, c’est seulement pour les élèves moyens et faibles… et il y a de l’égalité dans la pauvreté.
Une tenure track à la française L’université française ne dispose pas aujourd’hui des outils juridiques dont
elle a besoin pour son développement et son insertion dans le marché international des chercheurs, des
enseignants et des idées. Il faut permettre aux établissements d’aller sur le marché des docteurs avec des
offres de tenure track : services d’enseignement réduits, salaires en hausse et titularisation —ou non—
après évaluation, au bout de 7 ans, pour des jeunes qui demain constitueront la nouvelle élite intellectuelle
du pays. Il n’existe pas en droit public français, ni en droit du travail privé, d’instrument contractuel
permettant de faire des offres crédibles aux jeunes chercheurs de niveau international: actuellement, les
établissements innovants font du bricolage et créent une regrettable insécurité juridique. La tenure track ne
doit pas nécessairement être la norme partout ni pour tous : elle devrait l’être dans les établissements et
les départements qui prétendent « jouer dans la cour des grands » en recherche. La liberté de
sélection…et l’ « orientation » Un complément indispensable des réformes proposées ci-dessus est la
liberté pour tous les établissements d’enseignement supérieur de sélectionner leurs étudiants. C’est un
point essentiel et cela ne signifie nullement qu’il y aura un rationnement de l’accès aux études : car il y a de
la place ! Les établissements pourront redéployer les ressources consommées dans la gestion de la
sélection par l’échec (car le redoublement coûte cher !). Plus encore, redresser la qualité des
enseignements de licence classiques est une mission sacrée car la dévalorisation des diplômes est à
l’oeuvre et c’est la source d’un coût social considérable qui mine la réputation de l’université auprès du
public. Il faut donc permettre aux universités de sélectionner dans la plupart, sinon toutes, leurs formations.
Il faut le faire aussi pour leur permettre de lutter à armes égales avec les écoles, petites ou grandes. Créer
des genres d’IUT un peu partout Il faut développer l’enseignement supérieur professionnalisé du type DUT
et (ou) les licences dites professionnelles. C’est ce à quoi aspire un large public. Inutile de revenir sur
l’absurdité, maintes fois démontrée, qui consiste à inscrire en lettres classiques, en droit ou en géographie,
un étudiant qui été refusé en IUT de techniques de gestion. Les directeurs d’IUT sont-ils malthusiens et
jaloux de leur privilège de sélection? Créons alors au sein des universités, ou à côté, des instituts du même
genre, qui feront le même genre de travail, sous un nom un peu différent. Cela sera socialement utile ; cela
coûtera aussi des ressources substantielles, qui ne pourront bien évidemment pas être investies
ailleurs…Mais cela réglera une très grande part du problème de la « sélection-orientation », cela délestera
les premiers cycles classiques, dont il faut redresser la dignité. 1C. Réforme de structure : faut-il mettre fin
aux dualismes ? Grandes écoles-universités. Grands organismes (recherche) et université. Examinons
enfin les deux exceptions françaises, sous forme de deux dualismes : grandes écoles et universités d’une
part ; recherche et enseignement d’autre part. Dualité des grandes écoles et des universités De
nombreuses personnes veulent mettre fin au dualisme des grandes écoles et universités ; qui crée ou
entretient des inégalités soi-disant scandaleuses. C’est une mauvaise idée. La raison première est qu’il
n’est pas de bonne politique de détruire ce qui marche à peu près bien (et à plus forte raison ce
26
qui marche très bien) au profit d’une idée d’égalisation dont la réalisation est hasardeuse. L’enseignement supérieur est
par nature une machine à fabriquer des inégalités : il produit des futurs riches et distingue des individus en leur
décernant un diplôme. Il faut donc avant tout travailler à la réalisation de l’égalité des chances véritables et de ce point
de vue, l’enseignement secondaire, le primaire est même la maternelle sont les secteurs où il faut prioritairement faire
porter l’effort. Avec la politique de laisser-faire décrite ci-dessus, les universités les plus ambitieuses pourront
commencer à enfin lutter à armes égales avec les écoles ; un objectif de la réforme est bien de leur permettre de
restaurer leur dignité aux yeux de toute la société. Cela passe par la possibilité de sélectionner à l’entrée et par celle de
prélever des droits d’inscription, qui rétabliront les conditions d’une saine concurrence. Lorsque les écoles
commenceront à voir émerger les concurrents, elles seront forcées de bouger à leur tour. Bien peu, en effet, à l’instar de
Sciences Po, ont fait leur révolution. Il se peut que le modèle de la grande école d’ingénieur classique à la française soit
déjà sur le déclin : laissons faire, voire, accompagnons discrètement le mouvement, en permettant à la concurrence
d’émerger. Ce dualismelà va se diluer avec le temps : inutile de heurter de front des intérêts conservateurs très
puissants. Dualité enseignement supérieur-recherche Une plaie française — mais ce n’est pas vécu ainsi par les agents
du CNRS, qui y voient un grand avantage, sauf qu’ils sont mal payés et que leurs carrières sont lentes : c’est un triste
privilège dans ces conditions de n’avoir pas de cours à donner. Il y aussi la crainte légitime que certaines universités
soient incapables de soutenir sérieusement la recherche ; la peur des chercheurs de prendre un risque incontrôlable en
cas de changement dans la structure du pouvoir. On doit pouvoir continuer à réunir les laboratoires et les chercheurs
aux établissements d’enseignement supérieur, mais à nouveau, en prenant soin de ne pas détruire ce qui marche à peu
près bien (ou très bien parfois) au nom du rêve d’un avenir meilleur (et lâcher la proie pour l’ombre). Il faut donc
poursuivre et faire évoluer des formes d’association souples entre universités et labos qui permettent de produire de la
bonne recherche. La question la plus délicate est celle des statuts des personnels. Il faut appliquer aux agents des
grands organismes la « clause du grand-père » (les anciens gardent leurs droits acquis) ; mais permettre à tous d’opter
pour des formules de rapprochement avec l’université intéressantes pour eux (enseignement contre rémunération) ;
cesser de recruter de la manière traditionnelle des chercheurs à vie. Le CNRS devrait poursuivre sa transformation en
agence de moyens et cesser complètement de recruter des personnels administratifs ou techniques avec un statut de
fonctionnaire. Passons maintenant à une esquisse de stratégie de changement et de communication. 2. Eléments d’une
stratégie de changement et de communication A peu près tout ce qui est proposé ci-dessus est politiquement sensible.
On sait que les groupes syndicaux étudiants peuvent aller assez loin dans la protestation. Cela a laissé des traces dans
l’histoire. La prudence peut être exagérée du personnel politique de la droite traditionnelle (le Chirac d’après Noël 86)
s’explique sans doute en partie par l’idée que les étudiants peuvent catalyser le mécontentement. Il y a peut-être tout de
même des astuces qui permettent de faire passer ces réformes, avec un peu de courage. Nous soumettons ce qui suit à
votre jugement. 2A. Crédit et droits d’inscription : faire les choses dans le bon ordre et avec gradualisme Comment faire
passer la pilule de la hausse des droits d’inscription ? Commencer bien sûr par le crédit : ne pas mettre la charrue avant
les boeufs Il faut certainement commencer par assurer le développement du crédit aux étudiants. Assurer un large
accès à un crédit à remboursement contingent pas cher, distribué par les banques —mais aussi à la Poste. Arranger le
coup avec les banques et le ministère des finances. Le crédit, sous un plafond, sera un droit pour tout bachelier au
moment de sa première inscription dans l’enseignement supérieur. L’objectif affiché est de développer l’autonomie des
jeunes. On aimerait bien pouvoir mettre en place le présalaire étudiant (réclamé par l’UNEF depuis 1945) pour aider
enfin vraiment la jeunesse de ce pays mais ce n’est pas très réaliste : où sont les moyens et qui va payer ? Et ceux,
nombreux, qui échouent par manque de sérieux, devraient-ils rembourser ? En réalité, les étudiants qui touchent des
salaires doivent 10 ans à l’Etat en principe (ENA, ENS, Polytechnique): on n’a rien sans engagement. Mais
réfléchissons : beaucoup d’étudiants sont de futurs riches (médecins, avocats, futurs cadres, etc.) ; beaucoup, au moins,
échapperont à la condition ouvrière ou à la condition modeste de leurs parents — c’est le but des études. Les étudiants
pourront donc payer (rembourser) plus tard, sur leurs futurs revenus, les dépenses d’aujourd’hui. Cela sera
27. 27
possible pour tout étudiant, même issu de milieux modestes. Tout cela est très faisable avec des taux
d’intérêt bas (on peut montrer des simulations). Avec le prêt à remboursement contingent l’étudiant(e) est
assuré(e) de ne rembourser que si il (elle) trouve un travail assez rémunérateur. Et en plus, on ne
supprimera pas les bourses sur critères sociaux, bien évidemment (au contraire). Rien de tout cela n’est
antisocial. Au contraire, cela met tout le monde, « fils de bourgeois » et autres, sur un pied de plus grande
égalité. On ne peut pas supprimer l’aide des parents mais on peut la rendre partiellement inutile — à
condition d’être prêt à rembourser plus tard, ce qui est « normal ». Le maître mot ici c’est autonomie,
liberté de la jeunesse. Le système investit dans ses jeunes ; il investit dans le capital humain ; il croît en
l’avenir. Tous les parents du pays deviennent collectivement « actionnaires » de tous les jeunes et
investissent dans leurs projets d’étude en leur prêtant de l’argent. La sécurité sociale c’est aussi un
échange entre générations. Y aller doucement mais commencer tout de suite avec les droits d’inscription Il
y a urgence à trouver des ressources nouvelles pour les universités et il faut se jeter à l’eau. Les droits
d’inscription devraient être portés à 1000 euros par étudiant et par an dans les trois années de licence. En
master, c’est déjà plus que 1000 euros (cf. les « masters internationaux »). On pourra laisser les
établissements fixer leurs droits en master sous un plafond réglementaire (du genre 10000 euros, ou
moins, si cela paraît trop). Les étudiants auront droit à un prêt de 1000 euros de la banque de leur choix
(au besoin, de la poste) pour une première inscription. On peut laisser la possibilité d’opter pour une
redevance payable à l’Etat à la fin des études, pour frais de scolarité, pendant plusieurs années, et qui
apparaîtra sur la feuille d’impôt ou sur la feuille de paye (retenue à la source) mais on pourra aisément
faire en sorte que ce soit plus intéressant d’emprunter à une banque. La souscription du prêt ne sera pas
obligatoire : on pourra payer les frais d’inscription cash, mais on ne devra pas encourager cela (car c’est
plus facile à faire pour ceux dont les parents « ont les moyens »). Donc le paiement cash sera découragé
par une petite majoration. Tous les étudiants devront donc 1000 euros de droits (à la prochaine rentrée).
Même les élèves d’IUT. Mais personne ne sera obligé de débourser cette somme tout de suite. Si j’étais
fils d’ouvrier et que je venais de me faire refuser l’entrée en IUT, et qu’une université m’offrait de rentrer
dans une formation de technicien supérieur bien organisée, avec des débouchés, qui sélectionne à
l’entrée, où je serai bien encadré et où on me demande 1000 euros, j’y cours ! En fait, je suis même prêt à
payer beaucoup plus pour avoir un bon salaire et un bon job dans 2 ou 3 ans. On peut imaginer maintenir
dans chaque université quelques formations de licence quasi-gratuites (250 euros) dans les grandes
disciplines, à côté de formations payantes, avec une capacité minimum, comme un « droit opposable »
pour des bacheliers à s’inscrire en fac. L’ancien système à côté du nouveau. Ces formations gratuites
seront bientôt désertées, sauf par les militants de l’UNEF, qui mettent 6 ans à faire une licence. Le point
crucial est ici de permettre aux universités d’innover et d’espérer gagner des recettes nouvelles. Instaurer
la sélection mine de rien Il faut instaurer la sélection sans faire de vagues en réglant du même coup la
lancinante question du diplôme national, auquel sont si attachés les syndicats (et l’UNEF au premier chef).
Les nouvelles formations ne seront pas des licences, elles seront des bachelors (cela existe déjà : rien
d’extraordinaire). Les bachelors pourront sélectionner à l’entrée comme ils voudront et faire payer des
droits (au départ 1000 euros). Ils donneront l’équivalence de la licence, soit un diplôme national, quand
c’est justifié, et la possibilité de postuler en master bien sûr. A côté du nouveau survivra donc l’ancien :
des formations de licence non-sélectives et quasi-gratuites qui donnent le même diplôme national
qu’avant. On pourra même exiger dans un premier temps que les universités maintiennent ouvertes au
moins quelques formations de licence selon le mode ancien : au nom de la « défense du service public
contre la marchandisation », mais en même temps, on doit permettre aux universités d’innover et
d’affronter la concurrence internationale en Europe, etc, etc. La carte des diplômes évoluera en réponse à
la demande et les équipes universitaires feront leurs choix en fonction de leurs possibilités et de leurs
effectifs étudiants. Les établissements continueront à toucher d’importantes subventions publiques (les
mêmes qu’avant au moins). Il se peut que des universités n’évoluent pas, tandis que d’autres évoluent
très vite. Là encore : laisser faire. Les étudiants se précipiteront dans les formations sélectives et payantes
qui correspondent à leurs niveaux et à leurs aspirations (y compris des formations professionnalisées
courtes adaptées aux publics les plus mal préparés à l’enseignement supérieur). Cela deviendra difficile
de contester, et la contestation ira sur un autre terrain
Il faut bannir du vocabulaire les mots de concurrence et
d’excellence, détestés par les syndicats d’enseignants et
d’étudiants. Remplacer ces mots systématiquement par ouverture et
diversité. Dans un système ouvert et divers, on répond aux
demandes des jeunes et des familles, on permet à chacun d’aller
aussi loin que ses capacités le permettent. La sélection ne signifie
pas exclusion mais plutôt orientation. En contrepartie les universités
devront ouvrir des formations adaptées aux étudiants mal préparés,
issus des séries de bac techno ou pro. Il n’y aura aucun
rationnement, aucune exclusion. 2B. Réforme de la gouvernance :
rien d’obligatoire. Permettre aux établissements d’opter pour un
nouveau système Le maître mot ici aussi est la liberté d’option On
ne forcera pas les universités à se réformer : on proposera à celles
qui le souhaitent (en manifestant éventuellement ce souhait par un
vote) de se doter de nouvelles institutions ; c’est à dire sortir du
cadre Edgar Faure – Savary – Pécresse modifié Fioraso, qui restera
en place là où une majorité le souhaite. Le gouvernement mettra un
peu de sucre dans le café, pour rendre plus agréable la perspective
d’un « saut dans l’inconnu ». Par ce moyen, on permettra à la
gauche traditionnelle de continuer à contrôler certains
établissements en s’appuyant sur des coalitions syndicales alliant
personnel ATOS, enseignants et représentants étudiants. Faire la
part du feu de cette manière est donc ce qui anéantira l’essentiel
des oppositions à la réforme. Une grande part du blocage vient en
effet de ce qu’il faut, à tout prix semble-t-il, que l’UNEF, le SNESup
et d’autres syndicats puissent continuer à contrôler des bastions
universitaires, et de ce que l’UNEF est protégée « en haut lieu » en
tant que pépinière de cadres du PS. Pendant ce temps, d’autres
universités pourront adhérer à un autre système dont nous avons ci-
dessus dessiné les possibles grandes lignes. Lorsque le
mouvement sera engagé les facs réfractaires voudront aussi se
doter des nouvelles institutions pour ne pas louper le coche. Mais
cela prendra du temps— le temps que ces gens se disputent entre
eux et règlent leurs comptes. Créer une nouvelle catégorie
d’établissement public ? Libérer les énergies universitaires Peut-être
faut-il créer une nouvelle catégorie d’établissement public qui
pourrait s’appeler « université autonome » (l’idée d’autonomie
universitaire devrait plaire à la gauche, la vraie). Un cadre assez
général qui permette aux établissements de paramétrer leurs
institutions en respectant plusieurs principes importants (dont la
sacro-sainte séparation des pouvoirs universitaire et exécutif décrite
cidessus, qui est extrêmement importante pour assurer un équilibre
de très long terme : pensons à Harvard, créée au 17ème siècle). En
adhérant au mouvement des universités autonomes, les professeurs
accepteraient le principe de la sélection à l’entrée, de la tarification
des études (droits d’inscription), de recrutements et titularisations
suivant le principe d’une tenure track à la française (crucial, mais
sans que ces dispositions concernent obligatoirement tous les
recrutements d’enseignants), la séparation des pouvoirs entre sénat
académique et CA ; une représentation forte des tutelles dans le CA
; la nature managériale de la présidence. A cela il faut ajouter bien
sûr : les « responsabilités et compétences élargies », le droit de
signer des contrats de travail de droit commun, la propriété des
bâtiments et des terrains, l’autonomie budgétaire et peut être même
un affranchissement plus grand encore de certaines règles du droit
public classique, sans enfin exclure la signature de contrats avec les
collectivités territoriales et le gouvernement. La question de la
propriété intellectuelle (brevets) et de la création d’entreprises
innovantes auprès ou dans l’université reste une question majeure
qui demande une réflexion approfondie. De même, le problème des
relations avec le secteur privé reste matière à discussion (on nous
permettra de ne pas ouvrir ici cette boîte de Pandore). Le maître mot
ici, c’est la libération des énergies des universitaires et des
chercheurs (paraphrasant les slogans de droite sur les « énergies »
entrepreneuriales). Permettre à un « miracle universitaire » de
s’accomplir (car il est à portée de la main). On fait le pari que la
France retrouvera sa position dans les premières places en
quelques années si on change les règles du jeu de manière
intelligente et qu’on accepte de récompenser les efforts et le talent.
2C. Réforme des grands organismes et des grandes écoles Fin
programmée et lente du chercheur à vie et du jacobinisme
scientifique Il y a peu à redouter d’une réforme prudente des grands
organismes. Il s’agit d’évoluer progressivement vers un situation où
le CNRS ne fait que financer des postes, des chaires ou même
seulement des rachats partiels de service d’enseignement dans la
population des enseignantschercheurs. Le CNRS cesserait d’avoir
la prétention de monopoliser et de piloter la recherche au niveau
national, comme le jacobinisme des pères fondateurs l’imaginait,
sans jamais y être tout à fait parvenu. Il cessera de recruter
directement petit à petit
28. 28
Le CNRS a un rôle à jouer comme agence de moyens et devrait s’appuyer sur les établissements
(universités et écoles) qui prétendent faire une recherche de niveau international. Le soutien à la recherche
pourra prendre la forme de chaires et laboratoires cofinancés par l’université et le CNRS. On pourra recruter
des jeunes chercheurs sur des postes de recherche (avec moins d’enseignement) et pour lesquels le CNRS
versera de l’argent de manière récurrente aux universités (co-financements de postes ; cela existe déjà).
Mais on mettra en extinction la gestion directe de personnels. On arrêtera ce folklore des comités nationaux
accordant au compte-goutte des promotions, et les concours nationaux de recrutement. Plus de chercheurs
à vie, mais des contrats renouvelables d’enseignants-chercheurs avec le CNRS (décharge de service contre
pages publiées, de type IUF). A court terme, les choix des agents du CNRS doivent rester optionnels et sur
une base volontaire: maintien des droits acquis et « clause du grand-père ». De toute façon, les chercheurs
du CNRS sont très mal payés. Donc s’ils refusent d’évoluer, on économisera de l’argent public. Ceux qui
voudront (et qui auront les talents nécessaires) pourront faire de l’enseignement et être payés en plus pour
cela. Cela semble assez simple. Grande écoles : de la circonspection ; laisser faire les bactéries Toutes les
écoles, petites ou grandes, n’ont pas fait leur « révolution » comme Sciences Po. L’Ecole Polytechnique n’a
pas encore rencontré son Richard Descoings. Les écoles d’ingénieur classiques sont souvent assez petites,
gérées de manière autoritaire. Elles sont souvent la propriété (de facto sinon de jure) d’un corps de l’Etat.
Elles tiennent leur corps enseignant dans une position subalterne (des « laquais en livrée »). Elles n’ont pas
été conçues pour développer la recherche. Elles ont une tutelle séparée qui leur octroie des avantages qui
sont de véritables privilèges, et cela suffit sans doute à susciter en leur sein la peur du changement. Les
écoles évoluent trop lentement, voire se laissent un peu ringardiser car elles se reposent sur leurs lauriers :
un prestige ancien, très francofrançais, lié au soutien de la République technocratique, à la « religion » des
concours. Il est vrai aussi que tout semble (pour le moment) très bien marcher pour de nombreuses écoles:
leurs élèves trouvent les meilleurs jobs, se partagent les postes les mieux payés, alors, pourquoi changer ?
C’est en effet un argument important qui invite à la prudence. Il ne faut pas détruire ce qui marche. Il se peut
que le modèle des grandes écoles d’ingénieur françaises soit déjà sur le déclin pour diverses raisons, mais
ce n’est pas ressenti clairement sur le terrain (les Romains ne savaient pas qu’ils étaient en décadence).
Lorsqu’elles seront confrontées à une concurrence de plus en plus forte de l’étranger et des universités,
désormais autorisées à sélectionner leurs étudiants, les écoles seront forcées d’évoluer. Il sera difficile de
les convaincre d’évoluer spontanément de l’intérieur. Les écoles qui voudront développer la recherche et
véritablement s’associer des universitaires pourront être tentées d’adhérer à un système de gouvernance
proche de celui qui est décrit plus haut, et qui respecte un pouvoir académique. Il y aura convergence lente
avec l’université. Les grandes écoles publiques coûtent cher par tête d’étudiant (privilèges dus au soutien
des ministères de tutelle autres que le MESR). Elles devraient prélever des droits d’inscription élevés. Cela
permettrait de rééquilibrer progressivement leur taux de subvention. Si elles continuent de verser des soldes
ou des salaires aux élèves, elles doivent appliquer strictement le principe de l’engagement décennal (10 ans
pour le service public) et exiger le remboursement de la pantoufle qui devrait au surplus être majorée de
droits d’inscription de l’ordre de 20000 euros par an ! Difficile en effet d’admettre qu’on fasse payer les
étudiants de licence alors que privilèges et complaisance perdurent au sein de l’élite.
29. La longue histoire de la précarité
29
Maira Abreu et François Boureau, « Précarité de la recherche dans les années 1970-1980. Récit de « hors-statuts » en lutte », contretemps.eu, 24 avril 2021,
https://www.contretemps.eu/precarite-recherche-luttes-universite-hors-statuts/
31. Dernières publications (tribunes !)
Une-candidate-MCF-qui-voudrait-juste-un-poste-et-pouvoir-enfin-dormir, « La seule et unique
revendication doit être la création de postes », 12 avril 2021, http://blog.educpros.fr/doctrix/2021/04/12/la-
seule-et-unique-revendication-doit-etre-la-creation-de-postes/
Collectif Les Jaseuses, Eva Debray, Fabrice Flipo, Marys Renné Hertiman, Irène Pereira, Jean-Luc Richard,
Mathias Kusnierz, Carole Reynaud-Paligot, Ivan Sainsaulieu, « Réguler le recours au travail précaire dans
l’ESR », 9 avril 2021, http://blog.educpros.fr/doctrix/2021/04/09/reguler-le-recours-au-travail-precaire-dans-
lesr/
Lucie Laplace, « Une pelletée de plus pour enterrer la nouvelle génération de l’ESR », 30 janvier 2021,
http://blog.educpros.fr/doctrix/2021/01/30/une-pelletee-de-plus-pour-enterrer-la-nouvelle-generation-de-l-esr-
par-lucie-laplace/
Lucie Laplace, « Qui ne dit mot consent », 31 janvier 2021, http://blog.educpros.fr/doctrix/2021/01/31/qui-
ne-dit-mot-consent-par-lucie-laplace/
Sebastien Poulain, « Les bonnes résolutions doctorales », 30 janvier 2021,
http://blog.educpros.fr/doctrix/2021/01/20/les-bonnes-resolutions-doctorales/
31
32. Recommandations sur l’enseignement :
• Maintien du CNU
• Carte professionnelle d’enseignant annuelle (pas une simple attestation en papier)
• Les Mooc doivent être des compléments mais pas des outils de substitutions.
• Limitation du nombre d’étudiant.e.s par classe.
• Accès à l’ENT de l’université pour tout.e enseignant.e (et formation).
• Adresse mail de l’université pour tout.e enseignant.e.
• Normalisation des offres d’emploi d’enseignant.e.s vacataires.
• Généralisation des prises électriques dans les salles de cours.
• Priorité aux doctorant.e.s et docteur.e.s pour enseigner à l’université. Il y a parfois beaucoup de
profils d’enseignant.e.s non chercheurs.ses. Or, l’université doit avant tout diffuser les savoirs
issus de la recherche.
• Transparence dans tous les processus de recrutement : qui est membre du jury ? Quels sont les
candidats ? Qui a eu le poste ? Justification minimale du non recrutement.
32
33. Recommandations pour la recherche :
• Maintien et renforcement de la liberté de
la recherche sur tous les sujets.
• Maintien et renforcement de la liberté
d’expression sur tous les sujets.
• Création de lieux de socialisation pour les
doctorant.e.s et docteur.e.s de type maison
du doctorat : vie associative, bureau,
entreprenariat…
• Maintien du CNU.
• Adresse mail de l’université pour tout.e
chercheur.se.
• Accès à l’ENT de l’université pour tout.e
chercheur.se (et formation).
33
Recommandations économiques :
• Rémunérations mensuelles
• Remboursement du transport
• Fourniture de la bureautique (ordinateur, micro, caméra, câble
HDMI)
• Paiement d’un abonnement à internet
• Rémunération des heures de préparation, de correction, de
surveillance
• Augmentation de l’heure brute après l’obtention doctorat
• Droits sociaux associés aux cotisations sociales
• Davantage de création de postes compte-tenu de l’augmentation des
étudiant.e.s.
• Moyens similaires dans toutes les universités sur tous les territoires.
• Exonération totale des frais d’inscription des doctorant.e.s.
• Limitation des financements de doctorats et post-doctorats fléchés
par le gouvernement.
• Sanctuarisation du budget de la recherche doctorale
• l’emploi de niveau doctoral couvert par une convention de branche
ou un accord interprofessionnel en vertu de l’article 2221-2 du code
de travail
34. LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES
Gilles Aldon, professeur agrégé de l’enseignement du second degré à l’Ecole normale supérieure de
Lyon Juan Alonso Aldama, maître de conférences en sciences du langage et sémiotique, Faculté des
Sciences humaines et sociales, Sorbonne Université Paris Descartes Anne-Sophie Barthez,
directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle Valérie Brunetière,
professeure en Sciences du langage Faculté des Sciences humaines et sociales, Sorbonne
Université Paris Descartes Paul Cassia, professeur de droit à l’Université Panthéon-Sorbonne
Véronique Champeil-Desplats, professeure de droit public, Université Paris-Nanterre Philippe
Choquet, directeur général du groupe UniLasalle et président de la FESRIC Hervé Christofol, co-
secrétaire général du SNESUP-FSU Georges Debregeas, biophysicien, directeur de recherches au
CNRS - Laboratoire Jean Perrin, Sorbonne Université Angèle Delpech, vice-présidente chargée de la
défense des droits à la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) Bruno
Devauchelle, chercheur rattaché au laboratoire Techniques Numériques pour l’Education (TECHNE),
Université de Poitiers Maïa Fansten, sociologue, maîtresse de conférences à l’Université Paris
Descartes Alain Favennec, secrétaire général de la FA-ENESR Nathalie Frayon, secrétaire nationale
du SNPTES, bibliothécaire, Université de Strasbourg Mehdi Gharsallah, conseiller stratégique pour le
numérique à la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle
Jérôme Giordano, secrétaire national du SNPTES, maître de conférences, Université d’Aix Marseille
Stéphane Gouret, directeur général adjoint, Ecole de design Nantes-Atlantique Ninon Grangé, maître
de conférences en philosophie, Université Paris 8 Julien Grenet, directeur de recherches au CNRS,
professeur à l’Ecole d’économie de Paris Juliette Guirado, directrice de l’Agence d’Urbanisme et de
Développement de la Guyane (AUDEG) Corinne Hahn, professeure au département Information and
Operation Management, ESCP Europe Hugo Harari-Kermadec, maître de conférences au
département d’économie et de gestion, ENS Paris-Saclay Anahi Lamine, secrétaire fédéral du
syndicat étudiant Solidaires étudiants Mélanie Luce, présidente de l’Union nationale des étudiants de
France (UNEF) Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation, spécialiste des sciences de
l’éducation et de la pédagogie, Université Lyon 2 Jean-Baptiste Meyer, directeur de recherches à
l’IRD, sociologue Eric Millard, professeur de droit public, Université Paris-Nanterre Christine
Musselin, directrice de recherche au CNRS sur l’enseignement supérieur en France et à l’étranger,
professeure, Science Po Paris Marion Payet, étudiante référente en faculté de droit, Université de La
Réunion Sébastien Poulain, professeur en sciences de l’éducation et de la communication à
l’université Paris 8, membre de Docsansposte, cofondateur des blogs Doctrix Xavier Sense,
directeur, IUT Paris Descartes Jacques Smith, délégué national de l’Union nationale inter-
universitaire (UNI) Jan Spurk, sociologue, professeur des universités, Université Paris Descartes
Marie-Pierre Thoubans, coordinatrice générale de l’association Droit au savoir Stéphanie Tralongo,
enseignante-chercheuse, Université Lyon 2 Agnès Van Zanten, directrice de recherche au CNRS et
sociologue de l’éducation Christophe Voilliot, co-secrétaire général du SNESUP-FSU
L'Avis « Pour un enseignement supérieur
respecteux des droits fondamentaux : se
doter des moyens de cette ambition » a été
adopté lors de l'Assemblée plénière du 27
mai 2021. (Adoption à l'unanimité)
34
Dans cet avis, la Commission nationale consultative des droits de l'homme
(CNCDH) montre que le manque généralisé de moyens accordés à
l’enseignement supérieur remet en question le respect des droits
fondamentaux. Il se manifeste par des inégalités d'accès à l'information,
des traitements différenciés et par un manque de transparence en
matière d’orientation. Il entrave également l'accueil et l'accompagnement
des étudiants et limite de façon croissante la liberté académique.
Parmi les 14 recommandations qu’elle formule, la CNCDH invite à
renforcer les systèmes d’orientation publics, notamment à l’adresse des
élèves de milieux sociaux défavorisés, et s'interroge sur les conséquences
de la non-anonymisation du lycée d’origine dans ParcourSup. Elle
recommande également une vigilance accrue
concernant le mode de financement par appel à projet qui s'est
généralisé dans les dernières années.
Avis "Pour un enseignement supérieur respectueux des droits fondamentaux : se doter des moyens de cette ambition"
(A - 2021 - 7), 27/05/21, https://www.cncdh.fr/sites/default/files/a_-_2021_-_7_-
_enseignement_superieur_respectueux_des_droits_fondamentaux_mai_2021.pdf
35. 35
Recommandation n°1 : Pour mettre en œuvre un « ascenseur social » effectif, mieux aider les
futurs étudiants dans leurs choix et leur permettre de disposer de l’ensemble des informations, la
CNCDH recommande au ministère de l’Éducation nationale de renforcer les systèmes d’orientation
publics, notamment à l’adresse des élèves de milieux sociaux défavorisés.
Recommandation n°2 : La CNCDH recommande au ministère de l’Éducation nationale de généraliser
et de renforcer les systèmes d’accompagnement comme le tutorat et le mentorat.
Recommandation n°3 : La CNCDH recommande une augmentation des capacités d’accueil dans les
filières sous tension, accompagnée des moyens humains et financiers adaptés.
Recommandation n°4 : Pour limiter l’impact des discriminations liées au lieu de résidence et de
scolarisation, la CNCDH recommande une anonymisation du lycée d’origine dans ParcourSup.
Recommandation n°5 : La CNCDH recommande que l’affectation dans les établissements
d’enseignement supérieur par le biais de ParcourSup tienne compte des résultats du baccalauréat.
Recommandation n°6 : La CNCDH recommande de publier, en amont de la procédure de sélection,
les critères de classement appliqués par les établissements pour l’année en cours.
Recommandation n°7 : La CNCDH recommande de renforcer l’accompagnement des étudiants en
situation de handicap, notamment dans le déploiement des pédagogies numériques.
Recommandation n°8 : La CNCDH encourage la mise en place d’une plateforme en accès libre,
indépendante des GAFAM.
Recommandation n°9 : La CNCDH alerte sur l’impérieuse nécessité de renforcer les services de
santé, notamment mentale, au sein des établissements de l’enseignement supérieur en leur octroyant
des moyens conséquents et pérennes.
Recommandation n°10 : La CNCDH exprime le besoin d’un plan de recherche portant sur l’usage du
numérique dans l’enseignement supérieur, qui pourrait tirer parti des travaux de l’UNESCO, des
expériences et des études menées en France et à l’étranger
Recommandation n°11 : Les établissements doivent veiller à mettre en place des formations sur les
nouveaux outils numériques à destination des enseignants et des personnels administratifs.
Recommandation n°12 : La CNCDH recommande de ne pas imposer le recours au numérique et de
laisser aux enseignants la liberté d’en user au service de leurs stratégies pédagogiques.
Recommandation n°13 : La CNCDH recommande l’adoption systématique d’une charte de propriété
intellectuelle au sein des établissements de l’enseignement supérieur, à l’image de celle adoptée par
l’Université d’Angers.
Recommandation n°14 : La CNCDH alerte sur les effets des financements sur appels à projets qui
précarisent les chercheurs et restreignent l’innovation et la liberté de la recherche.
Audition en vue de formuler des recommandations auprès du gouvernement en réaction à une Note de cadrage : « Projet d’avis sur le
droit et l’accès à l’enseignement supérieur à l’heure du numérique » (titre provisoire) pour février 2021, Soraya Amrani-Mekki et Arnaud
Gaillard (co-rapporteur.e.s), Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), Paris, lundi 16 novembre 2020 de 15h00
à 17h00, https://fr2.slideshare.net/SebastienPoulain/audition-cncdh-lenseignement-suprieur-lheure-du-numrique-239437096
36. Docteur·e·s sans poste: de la vocation à la vacation
Le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la Recherche organise la «précarisation galopante» des universitaires et «menace la qualité de nos recherches» fustigent des collectifs de docteur·e·s sans poste mobilisés contre la
loi. «Et si nous cessions de faire vivre vos établissements au prix de notre exploitation, qu’en serait-il, Madame la ministre, de l'excellence de l'enseignement, de l'attractivité de la recherche française que vous vantez tant?» DEPUIS
DÉCEMBRE 2019, LES PERSONNELS DE L’UNIVERSITÉ se mobilisent contre les réformes des retraites et de l’assurance-chômage, mais aussi contre le projet de loi réformant nos universités publiques (Loi de programmation pluriannuelle de la Recherche– LPPR). Si nous – docteur·e·s sans poste –, nous
nous engageons dans la grève et multiplions les actions symboliques, c’est aussi pour dénoncer la précarisation galopante de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), qui menace la qualité de nos recherches ainsi que la transmission des savoirs aux étudiant·e·s, toujours plus
nombreux·ses à l’Université.
De nos jours, le plus haut des diplômes universitaires ne protège ni du mal-emploi, ni du chômage, bien au contraire. Cinq ans après leur doctorat, 14 % des docteur·e·s sont au chômage, contre 13 % pour les titulaires d’un master, et moins de 10 % pour les diplômé·e·s des écoles d’ingénieurs et de
commerce. Pour celles et ceux qui ont trouvé un emploi, il s’agit d’un contrat à durée déterminée dans 45 % des cas, et même dans 55 % des cas pour les docteur·e·s travaillant au sein de l’ESR.
Une mise en concurrence permanente
Une fois docteur·e·s, c’est un véritable parcours du combattant qui commence, jalonné de multiples procédures de sélection encore trop souvent opaques, et parfois discriminatoires !
Depuis la fin des années 1990, le nombre de postes de maîtres de conférences (MCF) publiés chaque année par les universités a chuté de manière drastique (- 65%) alors que le nombre d’étudiant·e·s a augmenté de 15 %. Les perspectives dans les organismes publics de recherche ne sont guère plus
réjouissantes. Ainsi, le CNRS, qui proposait plus de 550 postes de chargé·e·s de recherche au concours en 2000, n’en publiait plus que 240 en 2020, soit une diminution de 56 % en 20 ans !
La réduction des postes renforce mécaniquement une mise en concurrence exacerbée. Pour étoffer notre dossier, nous devons multiplier les tâches à l’infini : communiquer dans des colloques et journées d’études ; s’intégrer à des réseaux de recherche ; organiser des événements académiques ;
publier nos recherches ; et enseigner. En décembre dernier, le PDG du CNRS, Antoine Petit, se félicitait du caractère « darwinien » de la future LPPR, mais pour nous, docteur·e·s sans poste et enseignant·e·s-chercheur·e·s précaires, ce darwinisme scientifique est déjà à l’œuvre dans notre quotidien.
Une précarité qui s'immisce dans nos vies
À défaut de postes pérennes, nos possibilités d’obtenir des contrats à durée déterminée sont rares. Quand nous ne l’avons pas déjà été pendant nos thèses, nous pouvons candidater à des postes d’Attachés Temporaires d’Enseignement et de Recherche(ATER), mais ces CDD d’un an ne sont
renouvelables qu’entre une et trois fois selon nos statuts et tendent eux aussi à diminuer (-27 % entre 2005 et 2013). Nous candidatons également à des post-doctorats, c’est-à-dire des contrats de recherche qui durent généralement de six mois à un an et demi. Mais ces derniers sont rares, et très
inégalement distribués, souvent au gré de procédures opaques. Faute de mieux, beaucoup continuent donc à faire de la recherche dans des conditions indignes (travail bénévole, missions courtes, parfois sans contrat, rémunération en nature ou en maigres indemnités journalières…).
Pour continuer à enseigner, la difficulté est tout aussi grande. Le ministère estime que l’Université emploie plus de 20 000 enseignant·e·s non-permanent·e·s, auxquels il faut ajouter plus de 130 000 chargés d'enseignement vacataires. Ces vacataires sont des enseignant·e·s qui travaillent dans des
conditions révoltantes : non accès aux congés payés, aux allocations chômage et à l’assurance maladie ; « contrats » - qui s’avèrent être de simples fiches de renseignements - souvent signés après les heures de cours effectuées ; absence de mensualisation des paiements ; non-prise en charge des
frais de transports, etc. Payé·e·s 41,41 euros bruts de l’heure de cours, ces vacations sont en réalité rémunéré·e·s... 26 centimes en dessous du SMIC horaire, si l’on considère le temps de travail réel (réunions pédagogiques, préparation des cours, correction des copies, etc.). Si ces situations
indignent, elles deviennent pourtant la norme : les vacataires assurent l’équivalent du volume d’enseignement de 13 000 postes de MCF et représentent aujourd’hui en moyenne plus du quart des personnels enseignants.
Dans ces conditions, il nous faut parfois recourir à des emplois alimentaires, transformer nos allocations chômage en mode de financement routinier de nos recherches et, pour ne pas prendre de retard dans cette compétition constante, travailler sans arrêt. Ce sur-travail, généralement invisible, souvent
gratuit ou mal rémunéré, entraîne des maux physiques et mentaux importants - trop souvent occultés - et impacte directement nos vies. Selon les disciplines, l’âge moyen d’obtention du doctorat varie entre 30 et 34 ans, et le temps écoulé entre la soutenance et le recrutement (quand il a lieu !) s'accroît
inexorablement, à des âges de la vie supposés être ceux de la stabilisation professionnelle, résidentielle et familiale.
Dans cet océan de précarité, certain·e·s sont en première ligne. Face à un système universitaire qui ne prête qu’aux riches, les femmes, les étranger·e·s, les diplomé·e·s issu·e·s des classes populaires et les docteur·e·s des universités non-franciliennes sont déjà les grand·e·s perdant·e·s de cette
précarisation croissante.
La précarité pour seul horizon ?
Ainsi, pour les docteur·e·s sans poste, les réformes actuelles ne font qu’aggraver une situation déjà catastrophique. La réforme de l’assurance-chômage réduit nos droits aux allocations alors que Pôle Emploi est souvent notre principale ressource. Ensuite, nos cotisations en pointillés induites par
l’enchaînement des contrats précaires ne nous donneront droit qu’à une retraite dérisoire avec la mise en œuvre de cette retraite par points. Enfin, la casse de l’Université publique de qualité se fait toujours plus impitoyable avec le projet de la LPPR qui institutionnalise la précarité. En créant des
« contrats de projet », calqués sur les « CDI de mission » du secteur du BTP, la LPPR proposera des contrats de 5 à 6 ans, le temps d’une recherche, sans certitude sur leur prolongation. La construction d’une Université privatisée, qui ne finance que « l’excellence » - non plus définie par la
communauté scientifique mais par les décideurs politiques et les financeurs privés - et qui délaisse les savoirs jugés improductifs, va de fait précariser ses personnels, et fragiliser toutes et tous les étudiant·e·s !
Nous, docteur·e·s sans poste, nous demandons au Gouvernement, au-delà du retrait et de l’abandon de ces réformes en cours :
la titularisation de celles et ceux qui font fonction d’enseignant·e·s-chercheur·e·s au quotidien, mais sans jouir de conditions de travail décentes, et qui travaillent même souvent dans une illégalité entretenue par l’institution universitaire.
la création massive de postes d’enseignant·e·s-chercheur·e·s pour pouvoir proposer une formation de qualité et encadrer décemment les étudiant·e·s toujours plus nombreux·ses à s’inscrire à l’Université.
Les racines de cette précarité sont structurelles ; elles dépendent de choix politiques, et non de notre hypothétique illégitimité ! L’excellence que les ministres successifs appellent de leurs vœux, nous la mettons en œuvre à chaque instant. Et pourtant, ils nous privent des moyens d'une excellence
pérenne et sereine ! Certes, les connaissances sont produites, les savoirs sont transmis, les diplômes sont obtenus. Mais au prix de quels sacrifices ? Et si nous cessions de faire vivre vos établissements au prix de notre exploitation, qu’en serait-il aujourd’hui, Madame la ministre, de l'excellence de
l'enseignement et de l'attractivité de la recherche française que vous vantez tant ?
Une version longue de la tribune est accessible ici.
SIGNATAIRES: Tribune des docteur·e·s sans poste, membres des collectifs universitaires suivants : Précaires de l’ESR de Rouen ; Collectif Marcel Mauss – Association des doctorant.e.s en sciences sociales de Bordeaux ;
Précaires de l’Université de Caen Normandie ; Doctorant-es et non titulaires de Lyon 2 ; Précaires de l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens ; Précaires de l’ESR de Bordeaux ; Précaires de l’Université Paris 13 (Seine Saint Denis) ; Précaires de l'enseignement de la recherche Ile-de-
France ; Mobdoc/Les Doctorant.e.s Mobilisé.e.s pour l'Université Paris 1 ; Groupe de Défense et d'Information des Chercheurs et Enseignants Non-Statutaires de l'Université de Strasbourg (Dicensus) ; Non-Titulaires de Paris 3 en lutte ; Précaires du Mirail-Université Toulouse Jean Jaurès ;
Précaires mobilisé-e-s de Paris 8 ; Précaires de l’Université de Poitiers ; Collectif Docteur.e.s sans poste ; A'Doc - Association des Jeunes Chercheur·es de Franche Comté ; Travailleur·e·s précaires de l’ESR d’Aix-Marseille ; Précaires de l’ESR d’Évry.
36
« Docteur·e·s sans poste: de la vocation à la vacation », 2 mars 2020, https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/020320/docteur-e-s-sans-
poste-de-la-vocation-la-vacation
37. Arrêt maladie collectif des précaires de la
section de science politique de l'Université
de Lille
Bonjour,
Par le présent mail, nous vous informons que 16 arrêts maladie ont été déclarés parmi les précaires du département de science
politique de l'Université de Lille (soit 38 jours cumulés) pour la journée du 31 mai 2021, jour du rendu des notes du second semestre
dans notre faculté. Ces arrêts maladie illustrent l'état physique et psychologique des précaires du département de science politique de
l'Université de Lille après une année de surcharge globale de travail, d'un manque de prise en compte de la dégradation des conditions
de travail et des multiples réorganisations du passage du présentiel au distanciel.
À cela s'est ajoutée la charge induite par les corrections des examens du second semestre aboutissant à des situations intenables (allant
jusqu'à plus de 400 copies à corriger pour certain·e·s). L'accumulation subie par les doctorant·e·s, docteur·e·s sans postes, vacataires,
post-doc et ATER depuis plusieurs années (austérité, LPR, pandémie, manque de postes, absence totale d'horizons professionnels et
bas salaires) ont provoqué la détresse dans laquelle nous nous trouvons. Nous nous mettons en arrêt aujourd'hui en pensant aussi
à tout.es celles et ceux qui mènent leurs recherches sans contrat de travail et ne peuvent pas faire reconnaître leur souffrance au
travail, ainsi qu’à toutes les fois où nous nous sommes retrouvé.es dans cette situation.
Cet arrêt maladie collectif ne fait que signaler la situation globale que connait l'Université aujourd'hui. Nous appelons nos collègues
précaires d'autres composantes et universités à se joindre à notre ras le bol. En guise d'avertissement, nous prévenons nos
collègues titulaires mais surtout le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche que si la situation n'évolue pas, ce mode
d'action est appelé à se répéter.
Ça y est : l'université craque.
Le collectif des précaires du département de science politique de l'Université de Lille
PS : pour tous les collectifs de précaires qui s'intéressent à l'action, n'hésitez pas nous contacter à l'adresse suivante :
contact.lille@precairesesr.fr
37
38. Appel à témoignages « Soutenances »
• Nous recherchons des témoignages de difficultés vécues au moment de la
soutenance de thèse ainsi que les solutions qui ont pu être trouvées, en particulier
dans le cas de soutenances qui ne se passent pas très bien.
• Nous sommes intéressé·e·s par toute information concernant la possibilité de
remettre en question un rapport de soutenance ou le comportement des jurys. Tout
témoignage ou retour sera bien entendu anonyme. Ecrivez-nous à
bureau@ancmsp.com 38
39. « Doctorat: un an après,
où en est la prolongation de nos financements? »
Il y a un an, le 23 avril 2020, lors de la première vague de l’épidémie, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annonçait la prolongation des contrats doctoraux considérant que “dans une telle
situation, il est primordial de soutenir les doctorants, qui contribuent de manière essentielle à la recherche”. Pourtant, le soutien affiché par le ministère peine à se concrétiser.
Douze mois plus tard, à nouveau confiné·es, nous, doctorant·es, attendons toujours la prolongation de nos contrats, par ailleurs censée pallier… les effets du premier confinement uniquement.
Cette attente est insupportable. Elle ajoute incertitude, angoisse et anxiété à une situation qui affecte déjà la prévisibilité de l’activité scientifique et pèse particulièrement sur les jeunes chercheurs et chercheuses,
travailleurs et travailleuses précaires de la recherche scientifique. Elle retarde la compensation, tant attendue, de l’interruption des parcours doctoraux imputable à la crise sanitaire. Les difficultés engendrées, déjà
recensées à plusieurs reprises, sont multiples : un accès limité, voire impossible, à nos terrains d’enquête, à nos données empiriques ou au matériel nécessaire à notre recherche, des déplacements nationaux et
internationaux entravés, la diminution des occasions et la fermeture de certains espaces de discussion et d’échange scientifiques avec les pairs... Pour les doctorant·es, en particulier celles et ceux d’entre nous
dont le contrat de travail arrivera à échéance à la fin de l’été, le fait de n’avoir pas pu réunir, comme prévu, l’intégralité de nos matériaux rend irréalisables les tâches attendues de nous à ce stade de nos parcours,
que l’on songe à la rédaction de nos thèses, à la valorisation de nos résultats ou à la recherche d’emploi. Face aux exigences du marché ultra-compétitif qu’est celui de l’enseignement supérieur et de la recherche,
cette situation génère de grandes difficultés.
En ces temps difficiles où la détresse étudiante est, à juste titre, déplorée, force est de constater que la détresse doctorante n’est pas moins vive. La pression exercée par nos établissements quant aux délais
d’achèvement des thèses, dans un contexte où les financements doctoraux sont rares, et déjà bien trop courts, s’ajoute à l’inquiétude de devoir travailler sans revenu durant de longues périodes et produit une
situation insoutenable où se mêlent découragement et sentiment d’abandon.
Or, l’annonce de la prolongation des contrats doctoraux avait suscité de l’espoir. L’espoir, pour des doctorant·e·s entravé·e·s dans leurs missions, de se voir permettre de mener à bien des thèses dans
lesquelles elles et ils se sont investis sans ménager leur peine, malgré la complexité de la situation sanitaire. L’espoir de rattraper le temps confisqué par la pandémie, grâce à la perspective de plusieurs mois de
financement supplémentaires. Aujourd’hui, pourtant, une partie des bénéfices que devaient générer ces prolongations est déjà perdue : face au mutisme et à l’inaction du MESRI, nombreux·ses sont les
doctorant·e·s qui consacrent aux campagnes de recrutement d’ATER un temps conséquent et précieux, alors même que leur intérêt premier aurait été de pouvoir se réengager pleinement dans leurs recherches
contrariées par la Covid. L’incertitude financière et matérielle concernant les ressources dont elles et ils pourront disposer pour vivre et travailler l’année prochaine, ou la suivante, est omniprésente et perturbe les
travaux en cours autant qu’elle nuit à la santé mentale des doctorant·e·s. Au-delà, c’est l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche qui pâtit aujourd’hui, et pâtira demain, de l’inaction
ministérielle. Dans l’immédiat, la prévision des charges de cours et les recrutements d'ATER sont perturbés et la disponibilité des doctorant-es pour participer à l’activité scientifique de leurs laboratoires s’est
amoindrie. A long terme, les parcours de thèse perturbés par la Covid, nécessairement allongés et difficiles, seront une épine dans le pied des unités de recherche, et la production scientifique de l’ensemble des
universités françaises ne pourra qu’en souffrir.
Il est donc plus que temps d’agir. Pour célébrer dignement l’anniversaire de votre déclaration, Mme la Ministre, vous vous devez de transformer vos promesses en actes. Nous demandons à votre ministère
d’instruire au plus vite les demandes de prolongation que les établissements dont vous avez la tutelle vous ont adressées il y a de nombreux mois. Nous vous appelons également à exiger des écoles doctorales
qu’elles procèdent à la réinscription automatique et gratuite des doctorant·es, qu’elles multiplient les aides financières à la réalisation de périodes de terrain, et à œuvrer pour faciliter les détachements de
l’Education Nationale pour les doctorant·es fonctionnaires.
PREMIERS SIGNATAIRES : Collectif des doctorant·es de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris ; Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC) ; Le Bureau de l’Association nationale des candidats aux métiers de
la science politique (ANCMSP) ; Groupe de Réflexion et d’Action des Jeunes Chercheur·e·s pour la prolongation des contrats de recherche (GRAJC) ; Association ENthèSe ; Collectif des doctorant·es du Centre
Maurice Halbwachs ; Les Doctorant.e.s Mobilisé.e.s pour l'Université de Paris 1 ; Collectif Doctoral de Sorbonne Université
39
« Doctorat: un an après, où en est la prolongation de nos financements? », : LE BLOG DE COLLECTIFS DE DOCTORANT.ES ET DE NON-TITULAIRES DE L’ESR, 29 AVR. 2021, https://blogs.mediapart.fr/collectifs-de-doctorantes-et-de-
non-titulaires-de-lesr/blog/290421/doctorat-un-apres-ou-en-est-la-prolongation-de-nos-finan
40. Dans le monde de la recherche et en dehors (associations, entreprises, collectivités
territoriales), il y a de plus en plus d’appels à projets.
Proposition : créer des formations pour apprendre à y répondre dans les écoles
doctorales ! 40
44. Wiki à faire dans toutes les disciplines !
Maîtres et Maîtresses de conférences
• Remplir à partir de la grille suivante
UNIVERSITE / SECTION(S) CNU / N° POSTE
• Profil :
• Mots clés du poste
• composition du comité de sélection
• date d’examen des dossiers
• date d’audition
• nb de dossiers reçus
• liste des candidat·es auditionnées
• classement des candidat·es
44
UNIVERSITE PARIS 3 (SORBONNE NOUVELLE) /
SECTION(S) CNU 19 et 71 / N° POSTE 4322
Profil : Culture, communication et numérique en situation
d'apprentissage.
•Mots clés du poste
•composition du comité de sélection: Eric Maigret, Nelly
Quemener, Alan Ouakrat, Gerome Guibert, Eric Grillo, Julien
Mesangeau, Franck Rebillard, Cecile Leguy (Internes) ; Brigitte
Simonnot, Virginie Julliard, Anne-Sophie Beliard, Sophie Turbé,
Maud Simonet, Coralie Le Caroff, Marion Coville, Hervé Glévarec
(Externes)
•date d’examen des dossiers : 15 avril
•date d’audition : 11 mai
•nb de dossiers reçus : 90 dossiers recevables
•liste des candidat·es auditionné·es : Clément Combes, Lucie
Delias, Sophie Dubec, Alexie Geers, Camila Moreira Cesar,
Bruno Vetel
•classement des candidat·es :
1) MOREIRA CESAR Camila 2) DELIAS Lucie 3) COMBES
Clément 4) VETEL Bruno 5) DUBEC Sophie 6) GEERS Alexie
Exemple
46. Rappel sur les auditions
Les candidat.es sont en droit de demander les rapports établis quant à leur candidature auprès du contact administratif du poste en question.
Si vous n’avez pas été auditionné·e, vous pouvez demander les deux rapports des rapporteur·ses, les motifs pour lesquels vous n’avez pas été
auditionné·e, et l’avis motivé unique sur l’ensemble des candidatures.
Si vous avez été auditionné·e, vous pouvez demander les deux rapports des rapporteur·se·s, l’avis motivé sur votre candidature et l’avis motivé unique
sur l’ensemble des candidatures.
•
Ces documents vous sont communicables à compter de la fin des travaux du comité de sélection, qui a officiellement lieu quand celui-ci transmet
ses documents au conseil académique (ou conseil d’administration restreint) de l’établissement, c’est-à-dire à peu près maintenant. Ils sont
légalement opposables : si on ne vous les transmet pas ou de façon incomplète dans un délai de deux mois, ou si les décisions sont
insuffisamment motivées à vos yeux, vous pouvez déposer un recours au tribunal administratif pour excès de pouvoir et demander l’annulation du
concours (le plus souvent, le poste sera réouvert au concours quelques mois plus tard). N’hésitez pas à nous écrire si vous envisagez de telles
démarches, ou à demander conseil aux syndicats. Vous avez deux mois, à partir de la réception des documents, pour déposer un tel recours.
•
Notons qu’une fois classé·e premier·e, le concours n’est pas complètement terminé. Le conseil académique de l’établissement (ou le conseil
d’administration restreint) se réunit et statue sur la liste des candidat·es transmise par le comité de sélection. Il ne peut pas évaluer les mérites
scientifiques des candidat·es, mais seulement leur adéquation au profil de poste et à la stratégie de l’établissement. Il ne peut pas changer l’ordre
du classement, mais seulement raccourcir la liste des classé·es, voire ne garder aucun·e candidat·e. Si vous êtes concerné·e par cette décision,
vous pourrez également demander les documents justificatifs sous deux mois, et demander l’annulation du concours auprès du tribunal
administratif.
GUIDE DE FONCTIONNEMENT DU COMITE DE SELECTION DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PREVU PAR L’ARTICLE L.952-6-1 DU CODE
DE L’EDUCATION ET PAR LES ARTICLES 9 A 9-2 DU DECRET n° 84-431 DU 6 JUIN 1984 : https://www.galaxie.enseignementsup-
recherche.gouv.fr/ensup/comite_selection/guideCOMSEC2018.pdf
Un tribunal administratif peut annuler un recrutement : https://ancmsp.com/le-ta-annule-un-recrutement-a-l-iep-de-lille-pour
46
47. Doctorat et chômage : le guide de
l’ANCMSP
Diffusé par l'ANCMSP le mardi 23 février 2021
https://ancmsp.com/doctorat-et-chomage-le-guide-de-l-ancmsp
47
49. 49
précaires ESR, Facs et Labos en Lutte, Academia,
Université ouverte, RogueESR, Groupe J-P Vernant,
SciencesDebout, Sciences en marche, Sauvons
l’Université, Marche pour les sciences, Sauvons la
recherche, ANCMSP
50. Définition : Des docteur.e.s sans poste, c’est-à-dire des docteur.e.s sans emplois
durables au sein des universités et des organismes de recherche (CNRS, INRA,
INED…) et qui manifestent leur mécontentement face à la diminution du nombre de
postes dans l’Enseignement supérieur et la recherche.
Actions :
• Des Assemblées générales
• Des tribunes
• De l’échange d’information
• De la communication numérique
50
Docteur.e.s sans poste
51. Une liste de diffusion
Environ 150
fils de
discussion
pour Doc
sans poste
Ile de France
pour environ
120
chercheurs.
ses surtout
en 2016 et
2018
51
55. 55
Thésard-es Podcast
@Thesard_es
🎙 Le podcast qui fait parler les
doctorant-es en SHS Toque
universitaire Livres
Nouvel ép. le jeudi, toutes les 3
semaines
thesard.es@gmail.com -
Marianne Le Gagneur
@mariannelega
&
Jeanne Perrier @ap_jeanne
56. 56
Le Doctorat part en
Live ·
@doctorat_en. Talk-
show sur l'actualité du
Doctorat réalisé
parMathilde Maillard
@biendansmathese.
biendansmathese.com.
57. Programme B est un podcast de Binge Audio présenté par Thomas
Rozec. Ces épisodes ont été produits en mars 2021. Réalisation :
Alexandre Ferreira. Production et édition : Lorraine Besse.
Générique : François Clos et Thibault Lefranc. Identité sonore Binge
Audio : Jean-Benoît Dunckel (musique) et Bonnie El Bokeili (voix).
Identité graphique : Sébastien Brothier et Thomas Steffen (Upian).
Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction :
David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.
57
https://www.binge.audio/podcast/programme-b/quavons-nous-fait-de-la-recherche
59. Numérique et ESR
• Critique des humanités numériques, Variations, 19, 2016, https://journals.openedition.org/variations/670
• Appel à contribution, « Technologies numériques et apprentissages », revue RESET, https://journals.openedition.org/reset/2416
• Appel à contribution, « Le numérique entre à l’école : l’enseignement de l’informatique des années 1960 à nos jours », Cahiers d'histoire du Cnam, https://technique-
societe.cnam.fr/le-numerique-entre-a-l-ecole-l-enseignement-de-l-informatique-des-annees-1960-a-nos-jours-1216413.kjsp
• L'université à l'ère numérique: E-formation, E-recherche, E-gouvernance, Actes du colloque international (28 Février- 01 Mars 2013), Institut Universitaire de la Recherche
Scientifique / Université Mohamed V, Rabat, Presses universitaires, 2013, 191 pages., http://iurs.um5.ac.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=276:luniversite-
a-lere-numerique&catid=7:publications
• Un collectif d'universitaires, « Non à la télésurveillance des examens », Libération, 12 mai 2020 à 12:36, https://www.liberation.fr/debats/2020/05/12/non-a-la-telesurveillance-
des-examens_1788119
• BARATS Christine et WILHELM Carsten, étude traitant des technologies de communication et de la confidentialité dans des situations de distanciation et de confinement,
https://hujipolicy.fra1.qualtrics.com/jfe/form/SV_eJTba1uKt8zqSix?Q_Language=FR
• BROCCOLICHI Sylvain, DORMOY-RAJRAMANAN Christelle, JOIGNEAUX Christophe, MIERZEJEWSKI Stéphan et ZAID Abdelkarim (responsables scientifiques),
séminaire FELIS (Formation des enseignant.e.s et lutte contre les inégalités scolaires : des politiques aux pratiques)
• CLAVERT Frédéric, "Séminaire Fichet-Heynlin: « HISTOIRE et transformations numériques dans l’enseignement supérieur et la recherche » (26 mars 2014)", L'histoire
contemporaine à l'ère numérique, 27 mars 2014, https://histnum.hypotheses.org/2062
• COURTIVRON (de) Hugues et RAOULT Jean-Pierre, Avis, « Etat d’urgence sanitaire : le droit à l’éducation à l’aune de la Covid-19 », Commission nationale consultative des
droits de l'homme, 26/05/2020, https://www.cncdh.fr/sites/default/files/avis_2020_-_7_-_avis_droit_education_et_eus.pdf
• FLIPO Fabrice, DOBRÉ Michelle, MICHOT Marion, La face cachée du numérique : l'impact environnemental des nouvelles technologies, Paris, Éditions de L’Échappée, 2013
• FOREST Philippe, L’Université en première ligne. A l’heure de la dictature numérique, Gallimard, Collection Tracts, n° 18, 2020
• MILLER Marine, « Les mooc font pschitt », Le Monde des Idées, 21 octobre 2017, https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/22/les-mooc-font-pschitt_5204379_3232.html
• PROULX Serge, La participation numérique : une injonction paradoxale, Les Presses des Mines, 2020
• POULAIN Sebastien, « 2014, l’année des Moocs », Doctrix, 20 janvier 2014, http://blog.educpros.fr/doctrix/2014/01/20/2014-lannee-des-moocs/
• POULAIN Sebastien, Audition en vue de formuler des recommandations auprès du gouvernement en réaction à une Note de cadrage : « Projet d’avis sur le droit et l’accès à
l’enseignement supérieur à l’heure du numérique » (titre provisoire) pour février 2021, Soraya Amrani-Mekki et Arnaud Gaillard (co-rapporteur.e.s), Commission nationale
consultative des droits de l'homme (CNCDH), Paris, lundi 16 novembre 2020 de 15h00 à 17h00, https://fr2.slideshare.net/SebastienPoulain/audition-cncdh-lenseignement-
suprieur-lheure-du-numrique-239437096
• ROBERT Pascal, « Distanciel n’est pas raison », Hermes, · 10/11/2020, https://hermes.hypotheses.org/4421
• VALLUY Jérôme, « Libre accès aux savoirs et accès ouvert aux publications », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 11, 2017 :
http://journals.openedition.org/rfsic/3194 59
60. Difficultés de doctorant.e.s et docteur.e.s
• ANCMSP, « Cartographie des conditions d’emploi des vacataires et confinement », https://framaforms.org/cartographie-des-conditions-demploi-des-vacataires-et-confinement-1548172193
• ANDès & CJC, Guide du doctorat, https://spartacus-idh.com/076.html
• BONNAFOUS-BOUCHER Maria (sous la direction de), Evolutions des études doctorales. Eléments de débat pour le doctorat en SHS, Alliance Athéna, octobre 2019 http://www.alliance-athena.fr/IMG/pdf/rapport_doctorat_shs_m._bonnafous-
boucher-_a._athe_na_octobre_2019_.pdf
• FUSI Mathieu, « Contribution de Dr Mathieu Fusi à l’atelier de réflexion sur le doctorat le 11 juin 2019 à Lyon », docdoorblog.wordpress.com, 5 juin 2019,
https://docdoorblog.wordpress.com/2019/06/05/contribution-de-dr-mathieu-fusi-a-latelier-de-reflexion-sur-le-doctorat-le-11-juin-2019-a-lyon/
• Humanitudes, Le guide du réseau doctoral. Jeunes chercheurs développez votre stratégie professionnelle !, Crédit coopératif - Université Paris Ouest - Région Ile-de-France, Nanterre, décembre 2013,
http://www.u-paris10.fr/medias/fichier/guide-v13-repro_1389280596957-pdf, 40 pages
• LESTAVEL Thomas, « Le blues des doctorants », Alternatives Economiques, n°372, 26/10/2017, https://www.alternatives-economiques.fr/blues-doctorants/00081214
• MATTHEWS David, « French PhD students’ pay for teaching falls below minimum wage », timeshighereducation.com, 31 mai 2019, https://www.timeshighereducation.com/news/french-phd-students-
pay-teaching-falls-below-minimum-wage
• NAY Olivier, Le rôle du Conseil national des universités dans le recrutement des enseignants-chercheurs en France, rapport du bureau de la CP-CNU, 24 janvier 2015,
https://www.academia.edu/11553849/Le_r%C3%B4le_du_Conseil_national_des_universit%C3%A9s_dans_le_recrutement_des_enseignants_chercheurs_en_France
• POUBLAN Arnaud, « Atelier de réflexion sur le doctorat le 11 juin 2019 à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Compte-rendu d’Arnaud Poublan », docdoorblog.wordpress.com, 2 juillet 2019,
https://docdoorblog.wordpress.com/2019/07/02/atelier-de-reflexion-sur-le-doctorat-le-11-juin-2019-a-luniversite-jean-moulin-lyon-3-compte-rendu-darnaud-poublan/
• POULAIN Sebastien, « Le gouvernement français doit faire honneur aux étudiant.e.s, doctorant.e.s et docteur.e.s étranger.ère.s », Doctrix, 28 novembre 2018,
http://blog.educpros.fr/doctrix/2018/11/28/inscriptions-doctorants-etrangers/
• POULAIN Sebastien, Qui veut la peau des docteurs ? Voyage au bout de la jungle des chasseurs de têtes !, Doctrix le 30 avril 2013, http://blog.educpros.fr/doctrix/2013/04/30/qui-veut-la-peau-des-
docteurs-voyage-au-bout-de-la-jungle-des-chasseurs-de-tetes/.
• POULAIN Sebastien, Bilan de compétence°: valorisation professionnelle du doctorat, Bureau d’Aide à l’Insertion Professionnelle (BAIP) - Direction Partenariat et Insertion Professionnelle - Université
Paris I Panthéon-Sorbonne, mars 2011, http://doctrix2012.files.wordpress.com/2011/12/etude-bilan-de-compc3a9tence-sebastien-poulain.pdf et https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/bilan-de-comptence-
valorisation-professionnelle-du-doctorat
• SIGALO SANTOS Luc et LEBROU Vincent, « La thèse : les causes collectives d’une « épreuve personnelle » », educpros.fr/doctrix, 17 octobre 2019 22:14, http://blog.educpros.fr/doctrix/2019/10/17/la-
these-les-causes-collectives-d-une-epreuve-personnelle-par-luc-sigalo-santos-et-vincent-lebrou/
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