dbo:abstract
|
- Héraclius (en latin Flavius Heraclius Augustus), en grec Ἡράκλειος (Hērakleios), né vers ou en 575 et mort le 11 février 641, est un empereur romain d'Orient de 610 à 641. Il est le fondateur de la dynastie des Héraclides qui règne sur l'Empire pendant plus d'un siècle (610-711). Le règne d'Héraclius est l'un des plus fondamentaux de l'histoire byzantine. Il intervient à un tournant de l'évolution de l'Empire. Dernier empereur de l'époque romaine tardive, il arrive au pouvoir en 610 au terme d'une rébellion dirigée par son père, Héraclius l'Ancien, contre l'empereur Phocas, qui a renversé et tué Maurice quelques années plus tôt. Toutes les premières années de son règne sont consacrées, avec la plus grande énergie, à une lutte à mort contre les armées Sassanides qui ont profité des désordres internes de l'Empire pour assaillir et conquérir ses provinces orientales, puis menacer Constantinople avec l'aide des Avars dans les Balkans. Grâce à son habileté stratégique et diplomatique, Héraclius renverse progressivement la situation et parvient à reconquérir l'ensemble des territoires perdus, ainsi qu'à conclure la paix avec les Sassanides entre 628 et 630. Pendant quelques années, Héraclius jouit d'une brève période de paix. Il se consacre au rétablissement de l'autorité byzantine en Orient et tente, sans succès, de réconcilier les différentes branches du christianisme qui coexistent depuis trois siècles au sein de son Empire. Cependant, en 633-634, une nouvelle menace apparaît. Les armées des Arabes, dirigés par les héritiers et compagnons de Mahomet, et portés par une nouvelle religion, l'islam, se lancent à l'assaut du Proche et du Moyen-Orient. Encore épuisé par la guerre contre les Perses qui l'a laissé exsangue, l'Empire cède rapidement. La défaite du Yarmouk en 636 oblige Héraclius à abandonner à nouveau la province de Syrie, la Palestine et bientôt l'Égypte, qui constituaient les dernières positions levantines et africaines romaines, ainsi que des territoires clés pour l'économie et l'agriculture de l'Empire. Sans ressources militaires et financières, il ne peut que constater l'effondrement de l'œuvre de son règne et l'abandon des territoires orientaux extra-anatoliens. À sa mort, en 641, l'Empire byzantin entre dans une nouvelle ère. Ses provinces orientales sont perdues ou en passe de l'être. Les Balkans voient l'installation progressive des Slaves qui menacent le contrôle byzantin dans la région tandis que la séparation entre l'ancien monde romain occidental et l'Empire d'Orient s'affirme. Le grec a alors définitivement supplanté le latin comme langue du pouvoir et de l'administration sous Héraclius. Un premier schisme religieux apparaît entre Rome et Constantinople, tandis que les anciennes structures administratives héritées de l'Empire romain sont contraintes à une transformation profonde qui s'étale sur toutes les décennies à venir. En dépit de la période sombre dans laquelle s'enfonce l'Empire au milieu du VIIe siècle, Héraclius a laissé l'image d'un empereur combattant, déterminé et capable d'audace stratégique pour rétablir une situation compromise face aux Sassanides. Dans l'imaginaire chrétien occidental, il devient un symbole de la défense de la chrétienté et en devint aussi un plusieurs siècles plus tard pour les Croisades, tandis que la tradition historique musulmane a largement épargné celui qui a pourtant été un adversaire de l'islam. (fr)
- Héraclius (en latin Flavius Heraclius Augustus), en grec Ἡράκλειος (Hērakleios), né vers ou en 575 et mort le 11 février 641, est un empereur romain d'Orient de 610 à 641. Il est le fondateur de la dynastie des Héraclides qui règne sur l'Empire pendant plus d'un siècle (610-711). Le règne d'Héraclius est l'un des plus fondamentaux de l'histoire byzantine. Il intervient à un tournant de l'évolution de l'Empire. Dernier empereur de l'époque romaine tardive, il arrive au pouvoir en 610 au terme d'une rébellion dirigée par son père, Héraclius l'Ancien, contre l'empereur Phocas, qui a renversé et tué Maurice quelques années plus tôt. Toutes les premières années de son règne sont consacrées, avec la plus grande énergie, à une lutte à mort contre les armées Sassanides qui ont profité des désordres internes de l'Empire pour assaillir et conquérir ses provinces orientales, puis menacer Constantinople avec l'aide des Avars dans les Balkans. Grâce à son habileté stratégique et diplomatique, Héraclius renverse progressivement la situation et parvient à reconquérir l'ensemble des territoires perdus, ainsi qu'à conclure la paix avec les Sassanides entre 628 et 630. Pendant quelques années, Héraclius jouit d'une brève période de paix. Il se consacre au rétablissement de l'autorité byzantine en Orient et tente, sans succès, de réconcilier les différentes branches du christianisme qui coexistent depuis trois siècles au sein de son Empire. Cependant, en 633-634, une nouvelle menace apparaît. Les armées des Arabes, dirigés par les héritiers et compagnons de Mahomet, et portés par une nouvelle religion, l'islam, se lancent à l'assaut du Proche et du Moyen-Orient. Encore épuisé par la guerre contre les Perses qui l'a laissé exsangue, l'Empire cède rapidement. La défaite du Yarmouk en 636 oblige Héraclius à abandonner à nouveau la province de Syrie, la Palestine et bientôt l'Égypte, qui constituaient les dernières positions levantines et africaines romaines, ainsi que des territoires clés pour l'économie et l'agriculture de l'Empire. Sans ressources militaires et financières, il ne peut que constater l'effondrement de l'œuvre de son règne et l'abandon des territoires orientaux extra-anatoliens. À sa mort, en 641, l'Empire byzantin entre dans une nouvelle ère. Ses provinces orientales sont perdues ou en passe de l'être. Les Balkans voient l'installation progressive des Slaves qui menacent le contrôle byzantin dans la région tandis que la séparation entre l'ancien monde romain occidental et l'Empire d'Orient s'affirme. Le grec a alors définitivement supplanté le latin comme langue du pouvoir et de l'administration sous Héraclius. Un premier schisme religieux apparaît entre Rome et Constantinople, tandis que les anciennes structures administratives héritées de l'Empire romain sont contraintes à une transformation profonde qui s'étale sur toutes les décennies à venir. En dépit de la période sombre dans laquelle s'enfonce l'Empire au milieu du VIIe siècle, Héraclius a laissé l'image d'un empereur combattant, déterminé et capable d'audace stratégique pour rétablir une situation compromise face aux Sassanides. Dans l'imaginaire chrétien occidental, il devient un symbole de la défense de la chrétienté et en devint aussi un plusieurs siècles plus tard pour les Croisades, tandis que la tradition historique musulmane a largement épargné celui qui a pourtant été un adversaire de l'islam. (fr)
|