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The ecological emergency can be described as a combination of four categories: climate change, degradation of biodiversity, increasing pollution and scarcity of natural resources. As a consequence of the industrial revolution, these... more
The ecological emergency can be described as a combination of four categories: climate change, degradation of biodiversity, increasing pollution and scarcity of natural resources. As a consequence of the industrial revolution, these phenomena appear to be linked to the many technological innovations industrialized by engineers during the 19th century. This profession is still based, to some extent, on an anthropocentric universe where nature must be controlled in the name of progress and where "Science" appears as a neutral entity. While surveys indicate a largely depoliticized public, there has nevertheless been a growing militant and ecological commitment among engineers in recent years. It is therefore possible to question the trajectories that lead these individuals from their training to their participation in collective actions. We can also seek to understand the social determinants of these ecological commitments. We sought to answer these questions through a qualitative method based on some twenty semi-directive interviews with committed engineers, students and graduates, and teachers in engineering schools. We also conducted a study of documents – press articles, minutes of meetings, manifestos, engineering school brochures. It appears that engineers face challenges during their training and careers, both on the job market and in terms of raising awareness of environmental issues. It is their patterns of perception and interpretation of the world which are then transformed and which give rise to a new repertoire of action in the service of the ecological cause, the « cause engineering ».
L’urgence écologique peut être décrite comme une combinaison de quatre catégories : le changement des climats, la dégradation de la biodiversité, l’augmentation des pollutions et la pénurie des ressources naturelles. Conséquences de la... more
L’urgence écologique peut être décrite comme une combinaison de quatre catégories : le changement des climats, la dégradation de la biodiversité, l’augmentation des pollutions et la pénurie des ressources naturelles. Conséquences de la révolution industrielle, ces phénomènes résultent notamment des nombreuses innovations technologiques industrielles conduites par les ingénieurs au cours du XIXe siècle. Cette profession est encore fondée, dans une certaine mesure, sur un univers anthropocentrique caractéristique de la « modernité » au sein duquel la nature doit être maîtrisée au nom du progrès et grâce à la « Science » perçue comme une entité neutre. Alors que les enquêtes indiquent un corps peu intéressé par les questions d'ordre politique, on observe pourtant ces dernières années une dynamique dans l’engagement écologiste des ingénieurs, incarnée par la création concomitante de nombreuses structures militantes (e.g. Ingénieur·es engagé·es, La Bascule, Together for Earth ou encore Pour un réveil écologique). On peut dès lors s’interroger sur les formes prises par ces trajectoires menant les ingénieurs sur la voie des actions collectives militantes. On peut aussi chercher à comprendre les séquences narratives qui guident ces engagements écologistes. Afin de répondre à ces interrogations, nous avons mis en œuvre d'une méthode biographique fondée sur une vingtaine d'entretiens narratifs avec des ingénieurs, élèves et diplômés, engagés dans des structures militantes associatives et partisanes à Paris, Bordeaux et Toulouse. Nous avons également pris en compte un ensemble de matériaux produit par les organisations militantes (e.g. manifestes, comptes rendus de réunion, témoignages). Nous pouvons identifier trois séquences distinctes fondées respectivement sur une perspective de déclassement, une sensibilisation « scientifique » et une quête d’identité professionnelle. Un turning point se dessine alors, objectivé par des bifurcations individuelles et collectives, notamment soutenu par un travail de redéfinition du métier d’ingénieur dans un contexte d’urgence écologique.
L’urgence écologique peut être décrite comme une combinaison de quatre catégories : le changement des climats, la dégradation de la biodiversité, l’augmentation des pollutions et la pénurie des ressources naturelles. Conséquences de la... more
L’urgence écologique peut être décrite comme une combinaison de quatre catégories : le changement des climats, la dégradation de la biodiversité, l’augmentation des pollutions et la pénurie des ressources naturelles. Conséquences de la révolution industrielle, ces phénomènes résultent notamment des nombreuses innovations technologiques industrielles conduites par les ingénieurs au cours du XIXe siècle. Cette profession est encore fondée, dans une certaine mesure, sur un univers anthropocentrique caractéristique de la « modernité » au sein duquel la nature doit être maîtrisée au nom du progrès et grâce à la « Science » perçue comme une entité neutre. Alors que les enquêtes indiquent un corps peu intéressé par les questions d'ordre politique, on observe pourtant ces dernières années un renouvellement des organisations et des pratiques militantes écologistes spécifiques aux ingénieurs. On peut dès lors s'interroger sur les processus cognitifs de cadrage mis en œuvre par les ingénieurs et appliqués à la cause, à la configuration des différentes organisations militantes ainsi qu'aux innovations tactiques réalisées. Nous avons cherché à répondre à ces interrogations à l'aide d'une méthode biographique fondée sur une vingtaine d'entretiens narratifs avec des ingénieurs, élèves et diplômés, engagés dans des structures militantes associatives et partisanes à Paris, Bordeaux et Toulouse. Nous avons également pris en compte un ensemble de matériaux produit par les organisations militantes (e.g. manifestes, comptes rendus de réunion, témoignages). On peut alors distinguer trois effets distincts du militantisme "vert" sur les ingénieurs : d'une part un processus de politisation produit dans et par les mobilisations, d'autre part la ré-évaluation de la représentation des rapports « Science – Société », et enfin la pratique d'un mode d'action militant original qui pourrait s'assimiler à un « cause engineering ».
This paper explores three different forms of negotiation implemented by environmentalist engineers between their professional work and their environmental activism. These engineers, members of environmentalist organizations, appropriate... more
This paper explores three different forms of negotiation implemented by environmentalist engineers between their professional work and their environmental activism. These engineers, members of environmentalist organizations, appropriate in different ways this conceptual professional boundary that separates and opposes the social worlds of engineering and activism. The article draws from narrative interviews with 50 environmentalist engineers that focused on the dynamics of these negotiations and their effects on biographical trajectories. The process of conforming, shifting or overstepping the boundary between profession and activism is linked to the framing of environmental causes. The precarious balances these engineers strike between work and activism thus depend on three factors: the emergence (or not) of a professional reflexivity, the adoption (or not) of a political interpretation and the reaction of hierarchical superiors and company management.
This article looks at the language used by French engineers involved in militant organisations to express the ecological cause. While the delimitation of the problem taken up is part of a diagnosis shaped by the authorities and scientific... more
This article looks at the language used by French engineers involved in militant organisations to express the ecological cause. While the delimitation of the problem taken up is part of a diagnosis shaped by the authorities and scientific cause builders, the explanation of the causal chains of responsibility and the claims in terms of carbon frugality give rise to interpretative divergences shared between a technical vision presented as disencumbered from the social space and a critical political apprehension of social and economic structures. The interest in the circulation of language allows us to highlight a process of politicisation at work in the militant formulations. This process is established according to two distinct modalities, depending on the one hand on the perception schemes integrated during the primary socialization and on the other hand on the biographical experience of ordeals generating phases of latency.