Publications by Tassanee A.
Plants in 16th and 17th Century, De Gruyter, 2023
Alleau, Tassanee. "A Bridge to the Underworld? An Explanation of the Act of Digging up Plant Root... more Alleau, Tassanee. "A Bridge to the Underworld? An Explanation of the Act of Digging up Plant Roots in Early Modern Medical Fictions". Plants in 16th and 17th Century: Botany between Medicine and Science, edited by Fabrizio Baldassarri, Berlin, Boston: De Gruyter, 2023, pp. 71-98. https://doi.org/10.1515/9783110739930-005
Tassanee Alleau
A Bridge to the Underworld? An Explanation of the Act of Digging up Plant
Roots in Early Modern Medical Fictions - The Underground Myth: Defining the “Medical Fiction”
This chapter explores why the underground or the subterranean is a recurring theme in several ‘medical fictions’ of the early-modern period. First, though, a definition of ‘medical fiction’ is needed. If, as Margaret Healy stresses in her book Fictions of Disease in Early Modern England, disease is a “recurring nightmare of great fiction”, a persistent theme of the texts she discusses is the Underworld. These medical fictions were, according to her, discourses “which could simultaneously embrace and (by prescribing prevention and cure) intervene in multiple areas of life”, such as political and religious matters. Medical fictions might be verse, epic poetry (derived from oral tradition), plays or even myths containing legendary and ancient medical notions.
These texts give us clues that inform a cultural understanding of diseases and their remedies. Some of these fictions offer substantial information on how medicine was theorized and practiced in the early modern period. This study will focus on the example of the mandrake, as it exemplifies the extent to which a subterranean plant, or the parts of a plant found underground, that is the roots, served as key elements in the definition and description of plants and their use as cures in the early modern period. By concentrating on the rhetorical aspects of texts about the mandrake, this case study will uncover the broader metaphors used to convey information on vegetal medicine.
Cahiers du Genre, 2023
Numéro Cahiers du Genre, vol. 1, n° 74 : "Déméter et Koré. Actualisations féministes d'un mythe" ... more Numéro Cahiers du Genre, vol. 1, n° 74 : "Déméter et Koré. Actualisations féministes d'un mythe" disponible sur Cairn https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre.htm (certains textes sont en libre accès, voir sommaire)
Dans cet article nous envisageons de relire le mythe Déméter-Koré à l’aube du « Grand Siècle » en France et d’appréhender ses différentes réécritures à travers la renaissance du lien puissant entre monde végétal, souterrain et corps féminin. Nous étudions Déméter, figure de la femme-mère nourricière, divinité des récoltes et sa fille, Koré, personnification du cycle semis/moisson, symbole de la métamorphose du végétal, dans la peinture classique. Nous observons que la misogynie et la moralisation de la société réabsorbent le mythe ancien, en ne gardant que certains aspects de sa célébration : l’allégorie de la récolte ou bien à l’opposé, la femme aux Enfers et la mort. Nous nous interrogerons donc sur ce recul et les implications d’une résurgence de cultes païens dans la société chrétienne.
Women and plants or the paradoxical power of the subterranean and the terrestrial
A re-reading of the Demeter-Kore myth at the dawn of the French “Grand Siècle” (17th century)
This article aims to re-examine the Demeter-Kore myth at the dawn of the “Grand Siècle” in France and to understand its various rewritings through the revival of the powerful link between the realm of plants, the subterranean and the female body. We look at Demeter, the figure of the nurturing woman-mother, deity of the harvest, and her daughter, Kore, personification of the sowing/harvesting cycle, symbol of plant metamorphosis, through classical painting. We observe that misogyny and the moralizing forces in society reappropriate the ancient myth by keeping only certain aspects of its celebration: the allegory of the harvest or, on the contrary, the woman in the underworld and death. We will therefore question this setback and the consequences of a resurgence of pagan cults in Christian society.
https://www.fabula.org/actualites/115125/cahiers-du-genre-dossier-demeter-et-kore-actualisations-feministes-d-un-mythe.html
ALLEAU Tassanee, « Les femmes et les plantes ou le pouvoir paradoxal du souterrain et du terrestre. Une relecture du mythe Déméter-Koré à l’aube du Grand Siècle (xviie siècle) », Cahiers du Genre, 2023/1 (n° 74), p. 127-172. URL : https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-cahiers-du-genre-2023-1-page-127.htm
Revue Circé, n°15, 2022
Résumé : Le De historia stirpium de Leonhart Fuchs est surtout connu pour son apport innovant en ... more Résumé : Le De historia stirpium de Leonhart Fuchs est surtout connu pour son apport innovant en histoire de la botanique à la Renaissance. Notre travail met en avant la pratique médicale de Fuchs dont l’approche s’oriente vers le rétablissement d’un corps sain et vertueux grâce aux propriétés et bienfaits des plantes. Mais que pouvaient bien apporter les plantes au corps du patient malade ? Le médecin-naturaliste choisit le règne végétal pour soigner plutôt que toute autre méthode thérapeutique. Nous nous interrogerons alors sur le rééquilibrage des humeurs du corps par les plantes comme moyen de maintenir le corps et l’âme vertueux en nous questionnant sur les intrications entre morale et religion dans le contexte de la Réforme dans le Saint Empire romain germanique.
Mots-clés : botanique, médecine, herbier, corps, Leonhart Fuchs.
ISSN : 2263-956X
Lien :
http://www.revue-circe.uvsq.fr/alleau-vertus-du-corps-et-vertus-des-plantes/
Revue Interdisciplinaire des Travaux sur les Amériques (RITA) n°14, 2021
Exemples d'exploration de la matérialité des plantes dans les récits de Jean-Baptiste Labat (XVII... more Exemples d'exploration de la matérialité des plantes dans les récits de Jean-Baptiste Labat (XVII e-XVIII e siècle) Examples of the exploration of plants materiality in the writings of Jean-Baptiste Labat (XVII th-XVIII th Century) Article publié dans la Revue Interdisciplinaire des Travaux sur les Amériques (RITA) n°14, septembre 2021 : http://www.revue-rita.com/articlesvaria14/exemples-d-exploration-de-la-materialite-des-plantes-dans-les-recits-de-jean-baptiste-labat-xviie-xviiie-siecle-tassanee-alleau.html
Résumé Cet article apporte un nouveau regard sur l'écriture de l'histoire naturelle, culturelle, matérielle et visuelle des objets végétaux à l'époque moderne dans le cadre du « Nouveau Monde ». Pour cela, nous puisons nos exemples dans les publications des journaux des voyages aux Caraïbes écrits par Jean-Baptiste Labat entre le XVII e et le XVIII e siècle en analysant le discours produit par le colon européen sur de tels objets. Nous étudions ainsi les plantes d'une part, traces souvent imperceptibles, témoins muets de l'histoire, et les personnes, d'autre part, exécutant les tâches difficiles des plantations ; autant d'indices des usages et des pratiques des sociétés autochtones et des esclaves amenés par les colons européens sur des objets « non occidentaux ».
Sciences et société France et Angleterre 1680-1789, 2020
Sommaire :
https://www.atlande.eu/histoire-moderne/737-sciences-et-societe-france-et-angleterre-1... more Sommaire :
https://www.atlande.eu/histoire-moderne/737-sciences-et-societe-france-et-angleterre-1680-1789-9782350306674.html
Rédaction des chapitres :
La nature et l’énigme du vivant / La médecine / La
cosmographie et la géologie / l’historiographie de l’histoire des sciences de la nature / Les
femmes, la nature et les sciences /Navires et Académies embarquées / Trading-zones et
jardins botaniques / L’herbier / Le microscope / Espaces connectés et histoire globale /
9 notices bibliographiques (Buffon, les Jussieu, Thouin, Linné, Daubenton, Banks, Cook)
INTRODUCTION ...........................................15
HISTORIOGRAPHIE ........................................23
REPÈRES
CADRE CHRONOLOGIQUE ....................................41
THÉMATIQUES
L’EXPÉRIENCE .............................................51
SCIENCE ET RELIGION ......................................55
LES SCIENCES ET LE SERVICE DE L’ÉTAT ........................61
LES SCIENCES ET LA GUERRE .................................67
L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ...............................73
LE SPECTACLE DES SCIENCES DANS L’ESPACE PUBLIC ..............81
SCIENCE, TECHNIQUES ET RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ............. 89
SCIENCE ET RÉVOLUTION ....................................95
DOMAINES DE RECHERCHE
LES MATHÉMATIQUES .......................................99
LA NATURE ET L’ÉNIGME DU VIVANT ..........................113
Observer et classifier la nature ........................113
Le naturaliste, les sciences et les espace de sociabilité en France et en Angleterre .............................119
La zoologie et l'expérience de l'altérité..................123
Les politiques environnementales ........................128
LE SYSTÈME DU MONDE EN 1680: L’EMPREINTE DU CARTÉSIANISME ............... 131
LA DYNAMIQUE DE HUYGENS ................................137
LA DYNAMIQUE DE NEWTON ................................145
LA PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE (1680-1730) ....................155
L’ÉLECTRICITÉ ...........................................163
L’ASTRONOMIE ...........................................167
LA THÉORIE DE LA LUMIÈRE ................................177
LA CHIMIE ..............................................185
LA MÉDECINE ............................................193
L’ANIMISME ET LE VITALISME ...............................201
LE MESMÉRISME ..........................................203
COSMOGRAPHIE ET GÉOLOGIE ...............................205
OUTILS
LIEUX ET INSTITUTIONS
Académies et sociétés savantes ..........................215
Capitales scientifiques : Paris et Londres ..................236
Laboratoires et cabinets ................................243
Les cafés ..............................................248
Trading Zones : Le Jardins des plantes de Paris et les Kew Gardens ....................................251
Navires, Académies embarquées, expéditions naturalistes et voyages scientifiques ........... 257
Les premiers voyages “scientifiques” .......................260
Les acteurs et actrices des expéditions ......................264
Histoires connectées : Science et World History .............266
Des espaces connectés ..................................266
Une histoire globale de la consommation ...................269
Lieux d’échanges et de transmission: réception et diffusion des sciences ........................275
ACTEURS
Les figures du savant ...................................285
Les femmes, la nature et les sciences .....................289
Le technicien invisible ..................................296
Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783) .....................301
Joseph Banks (1743-1820) ................................303
Joseph Black (1733-1804) ................................304
Pierre Bouguer (1698-1758) ..............................306
Robert Boyle (1627-1691) ...............................307
Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon dit Buffon (1707-1788) ...................308
Émile du Châtelet (1706-1749) ...........................312
James Cook (1728-1779) .................................313
Louis Jean-Marie Daubenton (1716-1799) ..................315
Jean Theophilus Désaguliers (1683-1744) ..................316
Denis Diderot (1713-1784) ...............................317
Robert Hooke (1635-1703) ...............................318
Christian Huygens (1629-1695) ...........................319
Antoine de Jussieu (1686-1758) ...........................321
Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) ...................322
Bernard de Jussieu (1699-1777) ...........................323
Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829).....................324
Pierre Simon Laplace (1749-1827) .........................326
Antoine Lavoisier (1743-1794) ............................327
Marie-Anne Lavoisier, née Paulze (1758-1836) ..............328
Carl Linnaeus, devenu Carl von Linné (1707-1778) ......... 329
Isaac Newton (1642-1727) ...............................330
Jean-Antoine Nollet, alias l'Abbé Nollet (1700-1770) ...... 333
Henry Oldenburg (1619-1677) ............................334
Joseph Priestly (1733-1804) .............................334
John Roebuck (1718-1794) ...............................336
André Thouin (1747-1824) ...............................337
James Watt (1736-1819) .................................338
OBJETS
Le télescope ..........................................341
Le microscope ..........................................342
La pompe à air .........................................348
La machine à vapeur ....................................349
L'herbier et la flore ...................................352
Les aérostats ..........................................357
L’Encyclopédie ........................................358
Les instruments scientifiques ............................362
CHRONOLOGIE ..........................................369
BIBLIOGRAPHIE ..........................................385
GLOSSAIRE ............................................... 407
INDEX ....................................................423
Conference Presentations / Colloques / Seminars by Tassanee A.
From ancient to local knowledge about the root system of plants in Europe and in the colonies (16... more From ancient to local knowledge about the root system of plants in Europe and in the colonies (16th-18th c.)
ABSTRACT
Did the arrival of foreign and exotic roots from the colonies radically change local practices and customs ? The presentation will explore the construction of botanical knowledge in Europe and the colonies, through multiple examples of the root system of plants and the relationship to their place of growth. Since the 16th century, the conception of the plant has been based on the theory of the galenic humours. This universal model distinguished plants according to their therapeutic virtues and roots were particularly used for their laxative and purgative, hot and dry qualities. The root was a discriminating criterion that made it possible to identify and name a plant after its harvest.
Observers, physicians and naturalists of early modern times, began to examine local plants, in their own country or abroad. They questioned the ancient knowledge of plants and their roots, in the texts of Galen, Dioscorides, Pliny the Elder or Theophrastus. Direct observation systematically changed the naturalist's view of the territory of plant growth, and a complex notion of "environment" was introduced. In spite of everything, the theory of humours and some stereotypes linked to the natural elements (water, earth, air, fire) remained prevalent. The roots of plants, consumed as medicine and food, were the focus of attention until the middle of the 18th century. For physicians, the roots are the organs that, close to the earth, collect underground resources and keep the plant alive. These epistemological transformations did not prevent certain beliefs from persisting.
"163. Botanical Investigations & Agricultural Enlightenment II", panel organisé par Sarah BENHARRECH de l'University of Maryland et April G. SHELFORD de l'American University, Washington DC.
https://www.isecs-roma2023.net/fr
LES SAVOIRS SUR LES PLANTES DANS LES AMÉRIQUES À L'ÉPOQUE MODERNE
https://congresida2023.scien... more LES SAVOIRS SUR LES PLANTES DANS LES AMÉRIQUES À L'ÉPOQUE MODERNE
https://congresida2023.sciencesconf.org/resource/page/id/8
Organisation : Tassanee Alleau (CESR - Université de Tours) et Antoine Duranton (CRH - EHESS)
Les différentes colonisations européennes des Amériques ont été à l’origine d’une circulation sans précédent de plantes entre les deux continents et de savoirs sur celles-ci. Ces savoirs, enjeux et théâtre des relations de domination en cours, concernent autant les plantes américaines qui arrivent en Europe, notamment celles médicinales, que les plantes européennes qui sont transplantées et adaptées à grande échelle sur le continent américain. Cet atelier vise à mettre en relief ces processus de savoirs-pouvoirs en cherchant les continuités parmi des historiographies qui bien souvent distinguent espaces ibérique, français et anglais. Nous souhaitons nous intéresser autant aux techniques concrètes de mise en circulation et de transplantation de ces espèces végétales que les représentations liées à celles-ci, à travers les divers traités de botaniques. Enfin, notre objectif est aussi de montrer que les tentatives d’acclimatation et les découvertes botaniques, dans les colonies ou en Europe, mettent en lumière transmission, échanges et transferts des savoirs pratiques et théoriques sur les plantes à l’époque moderne.
Intervenant.e.s
• Cedric Cerruti (CRHIA - La Rochelle Université) et Maria Patricia Mariño (Universidad Nacional de Misiones) - Sources pour l’étude de la circulation des savoirs ethnobotaniques dans la culture matérielle du territoire jésuite guarani
• Marion Pellier (CESR - Université de Tours) - Description, observation et appropriation. Les étapes de la circulation du savoir médico-médicinal au Brésil (XVIe-XVIIe siècles)
• Marie Vesco (IHEAL CREDA - Université Sorbonne Nouvelle) - Soigner en périphérie : Circulation des végétaux et des savoirs thérapeutiques dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIIème siècle)
• Jan Synowiecki (HisTeMé - Université de Caen Normandie) - Des pépinières françaises au New Jersey et en Caroline : Michaux en Amérique du Nord
"Les femmes et les savoirs botaniques : à la racine d’une émancipation au XVIIe siècle"
Au XVII... more "Les femmes et les savoirs botaniques : à la racine d’une émancipation au XVIIe siècle"
Au XVIIe siècle, « [La nature] était personnifiée par un être féminin, par exemple Dame Nature, et était tour à tour dame prudente, une impératrice, une mère, etc. », nous dit Carolyn Merchant dans La mort de la Nature. Le jardin est vu comme un apanage féminin, système de domination patriarcale où la femme est limitée à la gestion du jardin et du foyer. John Rea, horticulteur de Kinlet en Angleterre (1605 ?-1677) rédige Flora, seu de Florum Cultura, or a complete Florilege. Sa flore s’adresse aux ladies d’une élite à qui il donne des conseils pour planter, récolter et entretenir un jardin. Le but récréatif de la « botanique » pour les femmes la restreint au « jardinage », tandis qu’une économie domestique naît de l’agronomie à destination des femmes chez Nicolas de Bonnefons. Ce dernier est l’auteur d'un livre populaire intitulé Le jardinier françois […] Dédié aux dames (Amsterdam, Jean Blaeu, 1654). Ce livre ménager révèle les plaisirs et la curiosité d’une élite envers les choses de la nature, autrefois réservées à la paysannerie. Le jardin des femmes, à travers ces sources, traités d'horticulture et florilèges, ouvre une réflexion sur un schéma d'oppression des femmes. Néanmoins, chez Bonnefons ou Rea, il est aussi considéré comme un espace d’émancipation et de maîtrise de la culture des fruits et légumes, un domaine où les femmes ont acquis une forme de souveraineté, dans le but de gagner un petit pécule, pour le réinvestir immédiatement dans l'entretien de leur jardin, afin de produire leur propre nourriture. De nombreux passages évoquent la physiologie des plantes et leur système racinaire, preuve que le « jardinage » n’est pas simplement une activité de loisir, mais également une succession de gestes techniques et de savoirs pratiques. Nous nous intéressons à ces savoirs complexes autour de la racine des plantes à fruits ou à légumes, savoirs qui n’existent pas sans règles de conduite imposées aux corps féminins. La symbolique du jardin ou de la pépinière (nursery) peut parfois renvoyer la femme à des stéréotypes (faiblesses et impuretés). Entre espace de liberté et espace d’injonctions, la femme à la pépinière suit les prescriptions de ceux qui font de la « botanique ». Dans cette communication, nous abordons une partie de la recherche doctorale en cours, en observant les pratiques et les savoirs botaniques par les prismes du genre, de l’histoire des sciences, de l’histoire culturelle et matérielle des plantes.
Université de Bretagne occidentale, LABERS
Pour la 6ᵉ fois, les rencontres doctorales de l’Association des Doctorant-es du Centre d’études s... more Pour la 6ᵉ fois, les rencontres doctorales de l’Association des Doctorant-es du Centre d’études supérieures de la Renaissance auront lieu les 1er et 2 juin 2023 à Tours. Planifiées sur deux journées, les rencontres s’intitulent : « L’Empire des sens. Vers un paysage sensoriel à la Renaissance », et destinées aux jeunes chercheurs et jeunes chercheuses, ouvertes à la fois aux doctorant.es, aux jeunes docteur.es et aux étudiant.es de master Recherche.
Comité d’organisation : Tassanee Alleau, Virginie Hulet Vimar et Aymeric Gaubert.
https://adcesr.hypotheses.org/436
Paper :
Splendour and misery of a plant : cassava and its sensory qualities across the ocean i... more Paper :
Splendour and misery of a plant : cassava and its sensory qualities across the ocean in early modern times (For the Early Modern Sensory Experiences EMSE 2022 at Kellogg College, University of Oxford )
Physicians and naturalists used their senses and particularly olfactory, tactile, gustatory and visual elements to decide which use to make of a plant. Botanical and medical theories came from their sensory study of the plant. Soon after cassava was discovered, it was recognized as a useful root and crops were made to feed settlers and slaves. Naturalists, both in colonies and in Europe, described in different ways this shrub producing long edible tuberous roots. Cassava became a transcultural object of trade, and its analysis offers new perspectives to the historian using the tools of cultural and material history. In this paper, I will talk about my doctoral research in progress in which I study plant roots as a material to understand human activities and thoughts. The case of “manioc” relies on biased sources written by colonizers or European naturalists who had only heard of it. Cassava allows us to approach sensory experiences through the lens of race and social class, as we pay a closer look at the practices around the plant.
Titre : Les discours sur l’“Autre” et le végétal en Indianocéanie : une approche par l’histoire c... more Titre : Les discours sur l’“Autre” et le végétal en Indianocéanie : une approche par l’histoire culturelle, environnementale et coloniale (XVIIe-XVIIIe s.)
“Ceux qui liront cette Histoire [de la grande île de Madagascar] n’y trouveront pas de choses dignes d’admiration, comme en lisant celle de la Chine, du Japon […]”, explique Etienne de Flacourt-Bizet en 1661. Pourtant l’intérêt d’établir des colonies dans les îles de l’océan Indien (« isle de France », « isle Bourbon », Madagascar) se fait de plus en plus pressant face à l’échec des implantations françaises en Amérique. La France y développe des plantations (bois noir pour la poudre canon par exemple) et y acclimate des cultures sylvicoles, sucrières, vivrières, qui répondent aux “besoins du service du Roi”. Le végétal devient le prétexte à la servitude d’une population locale et d’esclaves, soumis à des lois qui paraissent dans des Codes et des Ordonnances. On y relève toute une myriade de termes renvoyant à l’importance de la découverte de nouveaux végétaux et à la primauté du végétal acclimaté au détriment des plantes endémiques, refaçonnant ainsi le paysage et silençant des pans entiers d’usages locaux et de pratiques autochtones. Cette communication se propose d’évoquer les discours sur l’asservissement et sur le végétal en confrontant leur altérité face aux colonisateurs et cela, en se penchant sur trois types de discours : les discours juridiques (textes de lois), les discours scientifiques et les discours ethnographiques (récits et relations de voyage, traités botaniques, comptes rendus des collections de curiosités). Les approches culturelles et coloniales favorisent ainsi le dialogue entre les sources pour mettre en évidence les rapports du colon à l’Autre, en particulier lorsqu’il s’agit d’étudier l’extrême altérité : l’altérité végétale. Nous envisageons ainsi l’analyse de l’enracinement culturelle des idées, des appropriations de savoirs et des permanences symboliques qui fournissent un imaginaire assignant l’Autre et le végétal à des notions de « services », de « besoins » et de marchandisation au profit de la colonie.
Savoirs et conflits (XVIe-XIXe siècle)
Knowledge and Conflicts (XVIth-XIXth centuries)
Tassanee... more Savoirs et conflits (XVIe-XIXe siècle)
Knowledge and Conflicts (XVIth-XIXth centuries)
Tassanee Alleau
Doctorante contractuelle et chargée de cours,
Centre d’études supérieures de la Renaissance,
CNRS-UMR 7323, Tours
tassanee.alleau@univ-tours.fr
La construction des nouveaux savoirs botaniques aux Antilles françaises dans un contexte colonial conflictuel (XVIIe-XVIIIe siècle)
Plusieurs types de situations conflictuelles permettent aux missionnaires naturalistes d’élaborer des savoirs botaniques et/ou médicinaux. En effet, de « vieilles guerres » traversent les territoires des Antilles selon Jean-Baptiste Du Tertre : celles des sociétés autochtones entre elles, d’une part, et celles des colons, d’autre part. Car c’est en observant les Premières Nations faire la guerre que les naturalistes découvrent l’utilité de certains végétaux pour faire des objets tels que des armes, des embarcations, des remèdes, des ressources alimentaires, etc. Et l’usage des plantes par la société caraïbe révèle aux botanistes des savoir-faire qui sont immédiatement intégrés à leurs témoignages écrits. Ils découvrent aussi de nouvelles plantes lorsque des Français fuyant les Anglais s’exilent vers les îles refuges en apportant de nouvelles espèces. Dans cette perspective, les conflits sont un cadre propice à l’intensification des identifications des ressources végétales, à l’appropriation de nouveaux spécimens par la circulation des objets végétaux, des pratiques et des savoirs botaniques et à l’adaptation de ces savoirs aux situations coloniales. Par la mise en œuvre de procédés d’ « accommodation », nous pouvons interroger les rapports des sociétés coloniales à la nature.
En effet, les vieilles querelles et controverses « savantes » sont toujours bien présentes. Qu’il s’agisse de se méfier d’une nouvelle racine purgative venue d’Amérique du Sud, ou de considérer qu’un traitement provenant d’Europe n’aura pas d’effet sur une fièvre venue des îles, les missionnaires naturalistes tels que Jean-Baptiste du Tertre et Jean-Baptiste Labat expérimentent, examinent et adaptent leurs méthodes et les savoirs dont ils sont les témoins ou les porteurs. Ces phénomènes donnent lieu à de nombreux syncrétismes et aux mélanges culturels.
Ces reconfigurations coloniales offrent aux chercheurs et chercheuses la possibilité de considérer les transpositions, les permanences ou bien les discontinuités et les ruptures dans la construction des nouveaux savoirs botaniques des XVIIe et XVIIIe siècles.
Dominer la nature par l’image, XVe-XVIIIe siècles (14h30-15h30 – salle 2 – table-ronde)
Carte bl... more Dominer la nature par l’image, XVe-XVIIIe siècles (14h30-15h30 – salle 2 – table-ronde)
Carte blanche pour une table-ronde à quatre voix : Tassanee Alleau, Perrine Camus-Joyet, Jean-Baptiste Ortlieb, Jan Synowiecki
https://lamop.hypotheses.org/7245
Les images sont souvent produites dans, ou issues d’un cadre savant voire scientifique lui-même en étroit lien avec le politique. D’une part, elles sont proposées avec la finalité de représenter le réel ce qui participe de la fixation de normes de perceptions. D’autre part, elles sont parfois élaborées avec la revendication
d’un rapport direct avec l’objet représenté censé légitimer la fiabilité de la représentation. La puissance qui leur est accordée masque en revanche souvent les intentions et les choix qui préexistent à l’élaboration de ces figurations. La table-ronde que nous proposons vise donc à interroger, en historien-nes, les apports
de l’image en histoire environnementale : comment et dans quelle mesure, les images sont-elles des sources pertinentes et complémentaires aux textes pour étudier la dynamique de domination de la nature ?
Construite autour de quatre intervenant-es, cette table ronde permettra de questionner les images, qu’il s’agisse de cartes manuscrites sur des espaces nouvellement investigués (marges de l’Etat, territoires en exploration), de dessins, de gravures comprises dans les herbiers et les récits de voyages, des illustrations
dans les traités de botanique et de médecine et tout autre corpus iconographique relevant des études visuelles (cf. Daniela Bleichmar, Visible Empire, 2012) sur la nature entre XIIIe et XVIIIe siècles. Dans les champs disciplinaires se rapportant à la culture visuelle, la réflexion de chercheur.ses outre-atlantique est riche sur la fabrication et l’utilisation des images, ainsi que sur les techniques pour observer, décrire, maîtriser et “posséder la nature”. C’est dans ce cadre-là que nous proposons d’interroger les images. Jan Synowiecki s’intéressera à la ville, Tassanee Alleau aux territoires coloniaux, Perrine Camus-Joyet aux espaces de montagne alpins, et Jean-Baptiste Ortlieb aux sommets vosgiens, les trois derniers appréhendés en tant que zones marginalisées.
Tassanee Alleau est doctorante en histoire au CESR (CNRS-UMR 7323). Sa thèse, dirigée par Pascal Brioist et Concetta Pennuto, interroge les symboliques du végétal et du racinaire, les appropriations des savoirs botaniques, et la circulation des plantes, du point de vue européen et colonial à l’époque moderne.
Perrine Camus-Joyet est doctorante en histoire à l’Université Grenoble-Alpes et membre du LARHRA (UMR 5190). Sa thèse porte sur les figurations des Alpes entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle dans une optique d’étude du rapport politique et savant aux territoires de montagne.
Jean-Baptiste Ortlieb est doctorant en histoire à l’université de Strasbourg et à l’université d’Anvers, membre de SAGE (UMR 7363) et ENVIRHUS. Sa thèse porte sur les sommets des Vosges méridionales entre XIIIe et XVIIIe selon une approche environnementale.
Jan Synowiecki est normalien, agrégé et docteur en histoire et civilisations de l’EHESS. Il est ATER à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et a publié un livre issu de sa thèse, Paris en ses jardins. Nature et culture urbaines au XVIIIe siècle (éditions Champ Vallon, 2021).
Communication pour le congrès de la SFHST du 21-23 avril 2021
Société française d'histoire des s... more Communication pour le congrès de la SFHST du 21-23 avril 2021
Société française d'histoire des sciences et des techniques
Tassanee Alleau Doctorante contractuelle et chargée de cours, Centre d'études supérieures de la Renaissance, CNRS-UMR 7323, Tours tassanee.alleau@univ-tours.fr
Titre : « La racine comme outil épistémologique : histoires naturelles de la plante souterraine, XVI e-XVIII e siècle », 22 avril
Dans cette communication, il s'agirait d'aborder l'un des enjeux de la thèse en cours « À la racine des pratiques et des savoirs : histoires naturelles de la plante souterraine à l'époque moderne ». En effet, une partie de la recherche envisage la partie souterraine des plantes comme un outil épistémologique. À travers la racine, nous cherchons à voir si celle-ci est déterminante dans la reconnaissance des végétaux et dans les diverses tentatives de catégorisations botaniques. L'examen des racines dans les traités naturalistes ou les traités médicaux permet aussi d'interroger les techniques d'observation des botanistes et d'apprécier leur expérience du sensible comme moyen d'étudier la plante. La partie souterraine est souvent copieusement décrite par ses différents aspects : poilue, velue, odoriférante, puante, lisse, blanche, noire, livide, sombre, grosse ou petite. Les naturalistes se demandent alors si la racine est ce qui permet au reste de la plante de se nourrir, ou si c'est par les radicelles que la plante respire et se meut. La racine est un objet de savoirs et de savoir-faire qui intéresse les botanistes dans leur compréhension de la physiologie de la plante et particulièrement avec l'apparition d'instruments optiques comme le microscope.
https://sfhst.hypotheses.org/congres
Programme complet https://drive.google.com/file/d/1crIc3McrEpNre321xJg9Bp4WtIJXdH6a/view?usp=sharing
Programme Communication Libre https://drive.google.com/file/d/1F7QQmuP6y9hkMV1FBt0Um0wT7MZMg8yr/view?usp=sharing
« Odeur malplaisante, feuilles velues, tige rougissante et racine aigrette » : la preuve par les ... more « Odeur malplaisante, feuilles velues, tige rougissante et racine aigrette » : la preuve par les sens dans les herbiers du XVIe s. (Leonard Fuchs et William Turner)
Journée d'études La Preuve (ADCESR) organisée par Clément Beuvier, Sébstien Bujeaud et Pierre Peresson.
Cueillir, goûter, sentir, toucher, observer, décrire, cultiver. Tel est le processus d’appropriation de la plante utilitaire par les savants de l’époque moderne. La preuve de l’utilité d’une plante s’appuie sur les sens et sur la recension des découvertes des Auctoritates précédentes. L’articulation vérité/connaissances s’élabore autour d’un discours argumenté et d’illustrations « sur le vif » venant étayer un usage particulier des plantes. Car les « praticiens » récoltent et examinent les végétaux en se risquant notamment à les consommer. Les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe au XVIIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et gestes faisant office de preuves. Dans leur praxis raisonnée et sensorielle les médecins botanistes convoquent les fondements de la médecine humorale et galénique ainsi qu’une vision plus sensible et organique de la plante. Avec cette gamme de particularités physiques attribuées aux plantes, ils cherchent à apporter des preuves tangibles, concrètes et matérielles en décrivant une nature du détail, parfois de l’invisible. La communication proposera, à travers un corpus limité à deux « herbaria », d’explorer cette volonté de ne plus seulement imiter les autorités anciennes, mais de corriger leurs erreurs et d’établir des formes répétées de vérification dans le but de donner la description « la plus vraie » qui soit.
Mots-clés : végétal, plantes, herbiers, histoire naturelle, botanique, pratiques et savoirs
Abstract
https://rsa.confex.com/rsa/21virtual/meetingapp.cgi/Session/4789
To fully understand th... more Abstract
https://rsa.confex.com/rsa/21virtual/meetingapp.cgi/Session/4789
To fully understand the making and meaning of Early Modern botanical or medical theory concerning roots and plants, the historian must grasp their symbolic and folkloric stories. This cultural dimension of the underground plant serves as a comprehensive tool for writing a “natural history” of plants such as Mandrake or Deadly Nightshade. The description of their harvest is often a narrative “topos” used in herbals to foster devotion, faith, and morality, as remedies of the Renaissance pharmacopeia for some specific illnesses, particularly those related to sexuality, fertility, melancholy and social behaviors. Thus, the “underground” plant is linked to the “underworld”, through the axis mundi imagery, the root being the bridge with the mundus subterraneus, a reversed world. The act of digging in the soil is structured with magical rituals and gestures around the roots, rhizomes, or tubers which are dedicated to warding off threats related to death or evil spirits.
* RSA Virtual Registration Grant awarded by the RSA board committee
RSA Virtual 2021 : Panel Session "Subterranean Fictions: Early Modern Underworlds and Otherworlds"
Session Monitors
Lexie McNabb Cook
Columbia University
Miguel Ibáñez Aristondo
Villanova University
The early modern period writ large is often characterized as a moment of horizontal exploration of the earth's surface: the intensification of long-distance trade, conquest of the high seas, imperial expansion, a transformation in cartography and the representation of territory, and most of all, global interconnectivity. Studies of early modern worlds only occasionally consider downwardly-oriented histories, narratives, and imaginaries. Hardly a match for the fantasies of omnipotence that aerial views provide, the underground is a realm of darkness, occlusion, and embeddedness as well as inversion, accumulation, and intensification. This panel will primarily concern itself with digging downwards, that is, the history of imagining, speculating about, and even divining worlds below our feet.
Seminaire EHESS Histoire des sciences et de la medecine coloniales 2020 2021 (organisation Romain... more Seminaire EHESS Histoire des sciences et de la medecine coloniales 2020 2021 (organisation Romain Tiquet et Christelle Rabier):
Le séminaire vise à explorer l'état de l'historiographie de la médecine et des savoirs coloniaux et leurs prolongements postcoloniaux, dans une perspective comparatiste géographique et impériale. Après un premier séminaire Histoire de la médicalisation européenne : médecines en situation coloniale et post-coloniale puis de deux ans d'enquêtes Enquête collective : mémoires coloniales de Marseille (I et II), ce nouveau séminaire entend réunir, en présence sur Marseille et à distance, les spécialistes et les étudiant-es intéressé-es par le renouvellement des études coloniales des sciences et de la médecine depuis une dizaine d'années, en particulier à partir de nouvelles questions, et de nouveaux terrains - collections muséales, bases de données génétiques, archives privées, archives hospitalières, etc.
Material and Visual Culture Seminar Series, 2020
Material and Visual Culture Seminar Series
Fostering interdisciplinary discussion on approaches t... more Material and Visual Culture Seminar Series
Fostering interdisciplinary discussion on approaches to material and visual culture, every wednesday, Semester 1, 17:00-18:00 BST.
28 OCTOBER: Scientific Knowledge
Session Chair: Peter Davidson
Tassanee Alleau (Université François Rabelais, Tours)
‘At the root’ of practices and knowledge : natural histories of the underground plant-object in a visual iconographic database
Journée d’études Sens interdits : le goût, le toucher et l’odorat dans la littérature française des XVe et XVIe siècles, 2021
Titre : « L’odeur de ceste herbe bruslée fait uriner & purge la matrice », L’Histoire des Plantes... more Titre : « L’odeur de ceste herbe bruslée fait uriner & purge la matrice », L’Histoire des Plantes de Jacques Daléchamps, un instrument de la transmission de la matérialité végétale par les sens au XVIe siècle
« Les racines de ceste Plante ne sentent pas si bon » dit Jacques Daléchamps reprenant Matthioli, au sujet du meum (cerfeuil des Alpes). Malgré leur aspect velu, échauffant, piquant, âpre, aigre, vineux, amer, les « praticiens » de la botanique récoltent et examinent les végétaux en se risquant à les consommer. Ils cherchent à les décrire « sur le vif », par l’observation, l’odorat, le goût et le toucher. A l’époque moderne, les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et de gestes faisant office de preuves. Les médecins botanistes convoquent un travail étymologique, des champs lexicaux anthropomorphiques ainsi que les fondements de la médecine humorale et galénique dans une vision plus sensible et organique des plantes. Ils leur attribuent une gamme de particularités physiques et des caractéristiques propres à l’être humain, en brossant le portrait d’une nature du détail, parfois de l’invisible. Par cette entrée dans la sphère du sensoriel, les naturalistes veulent corriger les erreurs du passé, mais les savoirs de la Renaissance côtoient de près les héritages des auctoritates médiévaux et antiques. C’est aussi un idéal du corps et ses modèles de vertus morales qui se dégagent de l’écriture des « herbaria » du XVIe siècle et cette communication proposera une mise en lumière de ce travail d’humaniste à l’aune de l’ « homme sentant » (Robert Mandrou), à travers ses échanges et la circulation des savoirs.
Talks and communications by Tassanee A.
Conférence le 28 janvier 2022 (10h20-11h15), Lycée Choiseul, Tours :
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"Histoire de la racine des... more Conférence le 28 janvier 2022 (10h20-11h15), Lycée Choiseul, Tours :
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"Histoire de la racine des plantes à l'époque moderne : Aliment, médicament, marchandise ou poison ?"
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Résumé : La racine (tubercule, rhizome, etc.) est un élément du végétal qui se trouve partout dans les ouvrages imprimés de cuisine, de médecine, de botanique et même dans les récits de voyages aux Amériques. Elle est un objet qui questionne et fascine les médecins-naturalistes et les botanistes entre le XVIe et le XVIIIe siècle. La partie souterraine de la plante est en effet à la fois poison et rémède, aliment et amulette, marchandise recherchée ou passée sous silence. L'étude des usages et du commerce de la racine permet de se rendre compte des permanences ou des ruptures dans la pensée moderne de certaines croyances sur le végétal et met en lumière des lieux d'échanges et de transferts entre l'Europe et les colonies du Nouveau Monde.
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Lien et programmation : https://lessalonsdechoiseul.com/
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Publications by Tassanee A.
Tassanee Alleau
A Bridge to the Underworld? An Explanation of the Act of Digging up Plant
Roots in Early Modern Medical Fictions - The Underground Myth: Defining the “Medical Fiction”
This chapter explores why the underground or the subterranean is a recurring theme in several ‘medical fictions’ of the early-modern period. First, though, a definition of ‘medical fiction’ is needed. If, as Margaret Healy stresses in her book Fictions of Disease in Early Modern England, disease is a “recurring nightmare of great fiction”, a persistent theme of the texts she discusses is the Underworld. These medical fictions were, according to her, discourses “which could simultaneously embrace and (by prescribing prevention and cure) intervene in multiple areas of life”, such as political and religious matters. Medical fictions might be verse, epic poetry (derived from oral tradition), plays or even myths containing legendary and ancient medical notions.
These texts give us clues that inform a cultural understanding of diseases and their remedies. Some of these fictions offer substantial information on how medicine was theorized and practiced in the early modern period. This study will focus on the example of the mandrake, as it exemplifies the extent to which a subterranean plant, or the parts of a plant found underground, that is the roots, served as key elements in the definition and description of plants and their use as cures in the early modern period. By concentrating on the rhetorical aspects of texts about the mandrake, this case study will uncover the broader metaphors used to convey information on vegetal medicine.
Dans cet article nous envisageons de relire le mythe Déméter-Koré à l’aube du « Grand Siècle » en France et d’appréhender ses différentes réécritures à travers la renaissance du lien puissant entre monde végétal, souterrain et corps féminin. Nous étudions Déméter, figure de la femme-mère nourricière, divinité des récoltes et sa fille, Koré, personnification du cycle semis/moisson, symbole de la métamorphose du végétal, dans la peinture classique. Nous observons que la misogynie et la moralisation de la société réabsorbent le mythe ancien, en ne gardant que certains aspects de sa célébration : l’allégorie de la récolte ou bien à l’opposé, la femme aux Enfers et la mort. Nous nous interrogerons donc sur ce recul et les implications d’une résurgence de cultes païens dans la société chrétienne.
Women and plants or the paradoxical power of the subterranean and the terrestrial
A re-reading of the Demeter-Kore myth at the dawn of the French “Grand Siècle” (17th century)
This article aims to re-examine the Demeter-Kore myth at the dawn of the “Grand Siècle” in France and to understand its various rewritings through the revival of the powerful link between the realm of plants, the subterranean and the female body. We look at Demeter, the figure of the nurturing woman-mother, deity of the harvest, and her daughter, Kore, personification of the sowing/harvesting cycle, symbol of plant metamorphosis, through classical painting. We observe that misogyny and the moralizing forces in society reappropriate the ancient myth by keeping only certain aspects of its celebration: the allegory of the harvest or, on the contrary, the woman in the underworld and death. We will therefore question this setback and the consequences of a resurgence of pagan cults in Christian society.
https://www.fabula.org/actualites/115125/cahiers-du-genre-dossier-demeter-et-kore-actualisations-feministes-d-un-mythe.html
ALLEAU Tassanee, « Les femmes et les plantes ou le pouvoir paradoxal du souterrain et du terrestre. Une relecture du mythe Déméter-Koré à l’aube du Grand Siècle (xviie siècle) », Cahiers du Genre, 2023/1 (n° 74), p. 127-172. URL : https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-cahiers-du-genre-2023-1-page-127.htm
Mots-clés : botanique, médecine, herbier, corps, Leonhart Fuchs.
ISSN : 2263-956X
Lien :
http://www.revue-circe.uvsq.fr/alleau-vertus-du-corps-et-vertus-des-plantes/
Résumé Cet article apporte un nouveau regard sur l'écriture de l'histoire naturelle, culturelle, matérielle et visuelle des objets végétaux à l'époque moderne dans le cadre du « Nouveau Monde ». Pour cela, nous puisons nos exemples dans les publications des journaux des voyages aux Caraïbes écrits par Jean-Baptiste Labat entre le XVII e et le XVIII e siècle en analysant le discours produit par le colon européen sur de tels objets. Nous étudions ainsi les plantes d'une part, traces souvent imperceptibles, témoins muets de l'histoire, et les personnes, d'autre part, exécutant les tâches difficiles des plantations ; autant d'indices des usages et des pratiques des sociétés autochtones et des esclaves amenés par les colons européens sur des objets « non occidentaux ».
https://www.atlande.eu/histoire-moderne/737-sciences-et-societe-france-et-angleterre-1680-1789-9782350306674.html
Rédaction des chapitres :
La nature et l’énigme du vivant / La médecine / La
cosmographie et la géologie / l’historiographie de l’histoire des sciences de la nature / Les
femmes, la nature et les sciences /Navires et Académies embarquées / Trading-zones et
jardins botaniques / L’herbier / Le microscope / Espaces connectés et histoire globale /
9 notices bibliographiques (Buffon, les Jussieu, Thouin, Linné, Daubenton, Banks, Cook)
INTRODUCTION ...........................................15
HISTORIOGRAPHIE ........................................23
REPÈRES
CADRE CHRONOLOGIQUE ....................................41
THÉMATIQUES
L’EXPÉRIENCE .............................................51
SCIENCE ET RELIGION ......................................55
LES SCIENCES ET LE SERVICE DE L’ÉTAT ........................61
LES SCIENCES ET LA GUERRE .................................67
L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ...............................73
LE SPECTACLE DES SCIENCES DANS L’ESPACE PUBLIC ..............81
SCIENCE, TECHNIQUES ET RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ............. 89
SCIENCE ET RÉVOLUTION ....................................95
DOMAINES DE RECHERCHE
LES MATHÉMATIQUES .......................................99
LA NATURE ET L’ÉNIGME DU VIVANT ..........................113
Observer et classifier la nature ........................113
Le naturaliste, les sciences et les espace de sociabilité en France et en Angleterre .............................119
La zoologie et l'expérience de l'altérité..................123
Les politiques environnementales ........................128
LE SYSTÈME DU MONDE EN 1680: L’EMPREINTE DU CARTÉSIANISME ............... 131
LA DYNAMIQUE DE HUYGENS ................................137
LA DYNAMIQUE DE NEWTON ................................145
LA PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE (1680-1730) ....................155
L’ÉLECTRICITÉ ...........................................163
L’ASTRONOMIE ...........................................167
LA THÉORIE DE LA LUMIÈRE ................................177
LA CHIMIE ..............................................185
LA MÉDECINE ............................................193
L’ANIMISME ET LE VITALISME ...............................201
LE MESMÉRISME ..........................................203
COSMOGRAPHIE ET GÉOLOGIE ...............................205
OUTILS
LIEUX ET INSTITUTIONS
Académies et sociétés savantes ..........................215
Capitales scientifiques : Paris et Londres ..................236
Laboratoires et cabinets ................................243
Les cafés ..............................................248
Trading Zones : Le Jardins des plantes de Paris et les Kew Gardens ....................................251
Navires, Académies embarquées, expéditions naturalistes et voyages scientifiques ........... 257
Les premiers voyages “scientifiques” .......................260
Les acteurs et actrices des expéditions ......................264
Histoires connectées : Science et World History .............266
Des espaces connectés ..................................266
Une histoire globale de la consommation ...................269
Lieux d’échanges et de transmission: réception et diffusion des sciences ........................275
ACTEURS
Les figures du savant ...................................285
Les femmes, la nature et les sciences .....................289
Le technicien invisible ..................................296
Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783) .....................301
Joseph Banks (1743-1820) ................................303
Joseph Black (1733-1804) ................................304
Pierre Bouguer (1698-1758) ..............................306
Robert Boyle (1627-1691) ...............................307
Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon dit Buffon (1707-1788) ...................308
Émile du Châtelet (1706-1749) ...........................312
James Cook (1728-1779) .................................313
Louis Jean-Marie Daubenton (1716-1799) ..................315
Jean Theophilus Désaguliers (1683-1744) ..................316
Denis Diderot (1713-1784) ...............................317
Robert Hooke (1635-1703) ...............................318
Christian Huygens (1629-1695) ...........................319
Antoine de Jussieu (1686-1758) ...........................321
Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) ...................322
Bernard de Jussieu (1699-1777) ...........................323
Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829).....................324
Pierre Simon Laplace (1749-1827) .........................326
Antoine Lavoisier (1743-1794) ............................327
Marie-Anne Lavoisier, née Paulze (1758-1836) ..............328
Carl Linnaeus, devenu Carl von Linné (1707-1778) ......... 329
Isaac Newton (1642-1727) ...............................330
Jean-Antoine Nollet, alias l'Abbé Nollet (1700-1770) ...... 333
Henry Oldenburg (1619-1677) ............................334
Joseph Priestly (1733-1804) .............................334
John Roebuck (1718-1794) ...............................336
André Thouin (1747-1824) ...............................337
James Watt (1736-1819) .................................338
OBJETS
Le télescope ..........................................341
Le microscope ..........................................342
La pompe à air .........................................348
La machine à vapeur ....................................349
L'herbier et la flore ...................................352
Les aérostats ..........................................357
L’Encyclopédie ........................................358
Les instruments scientifiques ............................362
CHRONOLOGIE ..........................................369
BIBLIOGRAPHIE ..........................................385
GLOSSAIRE ............................................... 407
INDEX ....................................................423
Conference Presentations / Colloques / Seminars by Tassanee A.
ABSTRACT
Did the arrival of foreign and exotic roots from the colonies radically change local practices and customs ? The presentation will explore the construction of botanical knowledge in Europe and the colonies, through multiple examples of the root system of plants and the relationship to their place of growth. Since the 16th century, the conception of the plant has been based on the theory of the galenic humours. This universal model distinguished plants according to their therapeutic virtues and roots were particularly used for their laxative and purgative, hot and dry qualities. The root was a discriminating criterion that made it possible to identify and name a plant after its harvest.
Observers, physicians and naturalists of early modern times, began to examine local plants, in their own country or abroad. They questioned the ancient knowledge of plants and their roots, in the texts of Galen, Dioscorides, Pliny the Elder or Theophrastus. Direct observation systematically changed the naturalist's view of the territory of plant growth, and a complex notion of "environment" was introduced. In spite of everything, the theory of humours and some stereotypes linked to the natural elements (water, earth, air, fire) remained prevalent. The roots of plants, consumed as medicine and food, were the focus of attention until the middle of the 18th century. For physicians, the roots are the organs that, close to the earth, collect underground resources and keep the plant alive. These epistemological transformations did not prevent certain beliefs from persisting.
"163. Botanical Investigations & Agricultural Enlightenment II", panel organisé par Sarah BENHARRECH de l'University of Maryland et April G. SHELFORD de l'American University, Washington DC.
https://www.isecs-roma2023.net/fr
https://congresida2023.sciencesconf.org/resource/page/id/8
Organisation : Tassanee Alleau (CESR - Université de Tours) et Antoine Duranton (CRH - EHESS)
Les différentes colonisations européennes des Amériques ont été à l’origine d’une circulation sans précédent de plantes entre les deux continents et de savoirs sur celles-ci. Ces savoirs, enjeux et théâtre des relations de domination en cours, concernent autant les plantes américaines qui arrivent en Europe, notamment celles médicinales, que les plantes européennes qui sont transplantées et adaptées à grande échelle sur le continent américain. Cet atelier vise à mettre en relief ces processus de savoirs-pouvoirs en cherchant les continuités parmi des historiographies qui bien souvent distinguent espaces ibérique, français et anglais. Nous souhaitons nous intéresser autant aux techniques concrètes de mise en circulation et de transplantation de ces espèces végétales que les représentations liées à celles-ci, à travers les divers traités de botaniques. Enfin, notre objectif est aussi de montrer que les tentatives d’acclimatation et les découvertes botaniques, dans les colonies ou en Europe, mettent en lumière transmission, échanges et transferts des savoirs pratiques et théoriques sur les plantes à l’époque moderne.
Intervenant.e.s
• Cedric Cerruti (CRHIA - La Rochelle Université) et Maria Patricia Mariño (Universidad Nacional de Misiones) - Sources pour l’étude de la circulation des savoirs ethnobotaniques dans la culture matérielle du territoire jésuite guarani
• Marion Pellier (CESR - Université de Tours) - Description, observation et appropriation. Les étapes de la circulation du savoir médico-médicinal au Brésil (XVIe-XVIIe siècles)
• Marie Vesco (IHEAL CREDA - Université Sorbonne Nouvelle) - Soigner en périphérie : Circulation des végétaux et des savoirs thérapeutiques dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIIème siècle)
• Jan Synowiecki (HisTeMé - Université de Caen Normandie) - Des pépinières françaises au New Jersey et en Caroline : Michaux en Amérique du Nord
Au XVIIe siècle, « [La nature] était personnifiée par un être féminin, par exemple Dame Nature, et était tour à tour dame prudente, une impératrice, une mère, etc. », nous dit Carolyn Merchant dans La mort de la Nature. Le jardin est vu comme un apanage féminin, système de domination patriarcale où la femme est limitée à la gestion du jardin et du foyer. John Rea, horticulteur de Kinlet en Angleterre (1605 ?-1677) rédige Flora, seu de Florum Cultura, or a complete Florilege. Sa flore s’adresse aux ladies d’une élite à qui il donne des conseils pour planter, récolter et entretenir un jardin. Le but récréatif de la « botanique » pour les femmes la restreint au « jardinage », tandis qu’une économie domestique naît de l’agronomie à destination des femmes chez Nicolas de Bonnefons. Ce dernier est l’auteur d'un livre populaire intitulé Le jardinier françois […] Dédié aux dames (Amsterdam, Jean Blaeu, 1654). Ce livre ménager révèle les plaisirs et la curiosité d’une élite envers les choses de la nature, autrefois réservées à la paysannerie. Le jardin des femmes, à travers ces sources, traités d'horticulture et florilèges, ouvre une réflexion sur un schéma d'oppression des femmes. Néanmoins, chez Bonnefons ou Rea, il est aussi considéré comme un espace d’émancipation et de maîtrise de la culture des fruits et légumes, un domaine où les femmes ont acquis une forme de souveraineté, dans le but de gagner un petit pécule, pour le réinvestir immédiatement dans l'entretien de leur jardin, afin de produire leur propre nourriture. De nombreux passages évoquent la physiologie des plantes et leur système racinaire, preuve que le « jardinage » n’est pas simplement une activité de loisir, mais également une succession de gestes techniques et de savoirs pratiques. Nous nous intéressons à ces savoirs complexes autour de la racine des plantes à fruits ou à légumes, savoirs qui n’existent pas sans règles de conduite imposées aux corps féminins. La symbolique du jardin ou de la pépinière (nursery) peut parfois renvoyer la femme à des stéréotypes (faiblesses et impuretés). Entre espace de liberté et espace d’injonctions, la femme à la pépinière suit les prescriptions de ceux qui font de la « botanique ». Dans cette communication, nous abordons une partie de la recherche doctorale en cours, en observant les pratiques et les savoirs botaniques par les prismes du genre, de l’histoire des sciences, de l’histoire culturelle et matérielle des plantes.
Université de Bretagne occidentale, LABERS
Comité d’organisation : Tassanee Alleau, Virginie Hulet Vimar et Aymeric Gaubert.
https://adcesr.hypotheses.org/436
Splendour and misery of a plant : cassava and its sensory qualities across the ocean in early modern times (For the Early Modern Sensory Experiences EMSE 2022 at Kellogg College, University of Oxford )
Physicians and naturalists used their senses and particularly olfactory, tactile, gustatory and visual elements to decide which use to make of a plant. Botanical and medical theories came from their sensory study of the plant. Soon after cassava was discovered, it was recognized as a useful root and crops were made to feed settlers and slaves. Naturalists, both in colonies and in Europe, described in different ways this shrub producing long edible tuberous roots. Cassava became a transcultural object of trade, and its analysis offers new perspectives to the historian using the tools of cultural and material history. In this paper, I will talk about my doctoral research in progress in which I study plant roots as a material to understand human activities and thoughts. The case of “manioc” relies on biased sources written by colonizers or European naturalists who had only heard of it. Cassava allows us to approach sensory experiences through the lens of race and social class, as we pay a closer look at the practices around the plant.
“Ceux qui liront cette Histoire [de la grande île de Madagascar] n’y trouveront pas de choses dignes d’admiration, comme en lisant celle de la Chine, du Japon […]”, explique Etienne de Flacourt-Bizet en 1661. Pourtant l’intérêt d’établir des colonies dans les îles de l’océan Indien (« isle de France », « isle Bourbon », Madagascar) se fait de plus en plus pressant face à l’échec des implantations françaises en Amérique. La France y développe des plantations (bois noir pour la poudre canon par exemple) et y acclimate des cultures sylvicoles, sucrières, vivrières, qui répondent aux “besoins du service du Roi”. Le végétal devient le prétexte à la servitude d’une population locale et d’esclaves, soumis à des lois qui paraissent dans des Codes et des Ordonnances. On y relève toute une myriade de termes renvoyant à l’importance de la découverte de nouveaux végétaux et à la primauté du végétal acclimaté au détriment des plantes endémiques, refaçonnant ainsi le paysage et silençant des pans entiers d’usages locaux et de pratiques autochtones. Cette communication se propose d’évoquer les discours sur l’asservissement et sur le végétal en confrontant leur altérité face aux colonisateurs et cela, en se penchant sur trois types de discours : les discours juridiques (textes de lois), les discours scientifiques et les discours ethnographiques (récits et relations de voyage, traités botaniques, comptes rendus des collections de curiosités). Les approches culturelles et coloniales favorisent ainsi le dialogue entre les sources pour mettre en évidence les rapports du colon à l’Autre, en particulier lorsqu’il s’agit d’étudier l’extrême altérité : l’altérité végétale. Nous envisageons ainsi l’analyse de l’enracinement culturelle des idées, des appropriations de savoirs et des permanences symboliques qui fournissent un imaginaire assignant l’Autre et le végétal à des notions de « services », de « besoins » et de marchandisation au profit de la colonie.
Knowledge and Conflicts (XVIth-XIXth centuries)
Tassanee Alleau
Doctorante contractuelle et chargée de cours,
Centre d’études supérieures de la Renaissance,
CNRS-UMR 7323, Tours
tassanee.alleau@univ-tours.fr
La construction des nouveaux savoirs botaniques aux Antilles françaises dans un contexte colonial conflictuel (XVIIe-XVIIIe siècle)
Plusieurs types de situations conflictuelles permettent aux missionnaires naturalistes d’élaborer des savoirs botaniques et/ou médicinaux. En effet, de « vieilles guerres » traversent les territoires des Antilles selon Jean-Baptiste Du Tertre : celles des sociétés autochtones entre elles, d’une part, et celles des colons, d’autre part. Car c’est en observant les Premières Nations faire la guerre que les naturalistes découvrent l’utilité de certains végétaux pour faire des objets tels que des armes, des embarcations, des remèdes, des ressources alimentaires, etc. Et l’usage des plantes par la société caraïbe révèle aux botanistes des savoir-faire qui sont immédiatement intégrés à leurs témoignages écrits. Ils découvrent aussi de nouvelles plantes lorsque des Français fuyant les Anglais s’exilent vers les îles refuges en apportant de nouvelles espèces. Dans cette perspective, les conflits sont un cadre propice à l’intensification des identifications des ressources végétales, à l’appropriation de nouveaux spécimens par la circulation des objets végétaux, des pratiques et des savoirs botaniques et à l’adaptation de ces savoirs aux situations coloniales. Par la mise en œuvre de procédés d’ « accommodation », nous pouvons interroger les rapports des sociétés coloniales à la nature.
En effet, les vieilles querelles et controverses « savantes » sont toujours bien présentes. Qu’il s’agisse de se méfier d’une nouvelle racine purgative venue d’Amérique du Sud, ou de considérer qu’un traitement provenant d’Europe n’aura pas d’effet sur une fièvre venue des îles, les missionnaires naturalistes tels que Jean-Baptiste du Tertre et Jean-Baptiste Labat expérimentent, examinent et adaptent leurs méthodes et les savoirs dont ils sont les témoins ou les porteurs. Ces phénomènes donnent lieu à de nombreux syncrétismes et aux mélanges culturels.
Ces reconfigurations coloniales offrent aux chercheurs et chercheuses la possibilité de considérer les transpositions, les permanences ou bien les discontinuités et les ruptures dans la construction des nouveaux savoirs botaniques des XVIIe et XVIIIe siècles.
Carte blanche pour une table-ronde à quatre voix : Tassanee Alleau, Perrine Camus-Joyet, Jean-Baptiste Ortlieb, Jan Synowiecki
https://lamop.hypotheses.org/7245
Les images sont souvent produites dans, ou issues d’un cadre savant voire scientifique lui-même en étroit lien avec le politique. D’une part, elles sont proposées avec la finalité de représenter le réel ce qui participe de la fixation de normes de perceptions. D’autre part, elles sont parfois élaborées avec la revendication
d’un rapport direct avec l’objet représenté censé légitimer la fiabilité de la représentation. La puissance qui leur est accordée masque en revanche souvent les intentions et les choix qui préexistent à l’élaboration de ces figurations. La table-ronde que nous proposons vise donc à interroger, en historien-nes, les apports
de l’image en histoire environnementale : comment et dans quelle mesure, les images sont-elles des sources pertinentes et complémentaires aux textes pour étudier la dynamique de domination de la nature ?
Construite autour de quatre intervenant-es, cette table ronde permettra de questionner les images, qu’il s’agisse de cartes manuscrites sur des espaces nouvellement investigués (marges de l’Etat, territoires en exploration), de dessins, de gravures comprises dans les herbiers et les récits de voyages, des illustrations
dans les traités de botanique et de médecine et tout autre corpus iconographique relevant des études visuelles (cf. Daniela Bleichmar, Visible Empire, 2012) sur la nature entre XIIIe et XVIIIe siècles. Dans les champs disciplinaires se rapportant à la culture visuelle, la réflexion de chercheur.ses outre-atlantique est riche sur la fabrication et l’utilisation des images, ainsi que sur les techniques pour observer, décrire, maîtriser et “posséder la nature”. C’est dans ce cadre-là que nous proposons d’interroger les images. Jan Synowiecki s’intéressera à la ville, Tassanee Alleau aux territoires coloniaux, Perrine Camus-Joyet aux espaces de montagne alpins, et Jean-Baptiste Ortlieb aux sommets vosgiens, les trois derniers appréhendés en tant que zones marginalisées.
Tassanee Alleau est doctorante en histoire au CESR (CNRS-UMR 7323). Sa thèse, dirigée par Pascal Brioist et Concetta Pennuto, interroge les symboliques du végétal et du racinaire, les appropriations des savoirs botaniques, et la circulation des plantes, du point de vue européen et colonial à l’époque moderne.
Perrine Camus-Joyet est doctorante en histoire à l’Université Grenoble-Alpes et membre du LARHRA (UMR 5190). Sa thèse porte sur les figurations des Alpes entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle dans une optique d’étude du rapport politique et savant aux territoires de montagne.
Jean-Baptiste Ortlieb est doctorant en histoire à l’université de Strasbourg et à l’université d’Anvers, membre de SAGE (UMR 7363) et ENVIRHUS. Sa thèse porte sur les sommets des Vosges méridionales entre XIIIe et XVIIIe selon une approche environnementale.
Jan Synowiecki est normalien, agrégé et docteur en histoire et civilisations de l’EHESS. Il est ATER à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et a publié un livre issu de sa thèse, Paris en ses jardins. Nature et culture urbaines au XVIIIe siècle (éditions Champ Vallon, 2021).
Société française d'histoire des sciences et des techniques
Tassanee Alleau Doctorante contractuelle et chargée de cours, Centre d'études supérieures de la Renaissance, CNRS-UMR 7323, Tours tassanee.alleau@univ-tours.fr
Titre : « La racine comme outil épistémologique : histoires naturelles de la plante souterraine, XVI e-XVIII e siècle », 22 avril
Dans cette communication, il s'agirait d'aborder l'un des enjeux de la thèse en cours « À la racine des pratiques et des savoirs : histoires naturelles de la plante souterraine à l'époque moderne ». En effet, une partie de la recherche envisage la partie souterraine des plantes comme un outil épistémologique. À travers la racine, nous cherchons à voir si celle-ci est déterminante dans la reconnaissance des végétaux et dans les diverses tentatives de catégorisations botaniques. L'examen des racines dans les traités naturalistes ou les traités médicaux permet aussi d'interroger les techniques d'observation des botanistes et d'apprécier leur expérience du sensible comme moyen d'étudier la plante. La partie souterraine est souvent copieusement décrite par ses différents aspects : poilue, velue, odoriférante, puante, lisse, blanche, noire, livide, sombre, grosse ou petite. Les naturalistes se demandent alors si la racine est ce qui permet au reste de la plante de se nourrir, ou si c'est par les radicelles que la plante respire et se meut. La racine est un objet de savoirs et de savoir-faire qui intéresse les botanistes dans leur compréhension de la physiologie de la plante et particulièrement avec l'apparition d'instruments optiques comme le microscope.
https://sfhst.hypotheses.org/congres
Programme complet https://drive.google.com/file/d/1crIc3McrEpNre321xJg9Bp4WtIJXdH6a/view?usp=sharing
Programme Communication Libre https://drive.google.com/file/d/1F7QQmuP6y9hkMV1FBt0Um0wT7MZMg8yr/view?usp=sharing
Journée d'études La Preuve (ADCESR) organisée par Clément Beuvier, Sébstien Bujeaud et Pierre Peresson.
Cueillir, goûter, sentir, toucher, observer, décrire, cultiver. Tel est le processus d’appropriation de la plante utilitaire par les savants de l’époque moderne. La preuve de l’utilité d’une plante s’appuie sur les sens et sur la recension des découvertes des Auctoritates précédentes. L’articulation vérité/connaissances s’élabore autour d’un discours argumenté et d’illustrations « sur le vif » venant étayer un usage particulier des plantes. Car les « praticiens » récoltent et examinent les végétaux en se risquant notamment à les consommer. Les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe au XVIIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et gestes faisant office de preuves. Dans leur praxis raisonnée et sensorielle les médecins botanistes convoquent les fondements de la médecine humorale et galénique ainsi qu’une vision plus sensible et organique de la plante. Avec cette gamme de particularités physiques attribuées aux plantes, ils cherchent à apporter des preuves tangibles, concrètes et matérielles en décrivant une nature du détail, parfois de l’invisible. La communication proposera, à travers un corpus limité à deux « herbaria », d’explorer cette volonté de ne plus seulement imiter les autorités anciennes, mais de corriger leurs erreurs et d’établir des formes répétées de vérification dans le but de donner la description « la plus vraie » qui soit.
Mots-clés : végétal, plantes, herbiers, histoire naturelle, botanique, pratiques et savoirs
https://rsa.confex.com/rsa/21virtual/meetingapp.cgi/Session/4789
To fully understand the making and meaning of Early Modern botanical or medical theory concerning roots and plants, the historian must grasp their symbolic and folkloric stories. This cultural dimension of the underground plant serves as a comprehensive tool for writing a “natural history” of plants such as Mandrake or Deadly Nightshade. The description of their harvest is often a narrative “topos” used in herbals to foster devotion, faith, and morality, as remedies of the Renaissance pharmacopeia for some specific illnesses, particularly those related to sexuality, fertility, melancholy and social behaviors. Thus, the “underground” plant is linked to the “underworld”, through the axis mundi imagery, the root being the bridge with the mundus subterraneus, a reversed world. The act of digging in the soil is structured with magical rituals and gestures around the roots, rhizomes, or tubers which are dedicated to warding off threats related to death or evil spirits.
* RSA Virtual Registration Grant awarded by the RSA board committee
RSA Virtual 2021 : Panel Session "Subterranean Fictions: Early Modern Underworlds and Otherworlds"
Session Monitors
Lexie McNabb Cook
Columbia University
Miguel Ibáñez Aristondo
Villanova University
The early modern period writ large is often characterized as a moment of horizontal exploration of the earth's surface: the intensification of long-distance trade, conquest of the high seas, imperial expansion, a transformation in cartography and the representation of territory, and most of all, global interconnectivity. Studies of early modern worlds only occasionally consider downwardly-oriented histories, narratives, and imaginaries. Hardly a match for the fantasies of omnipotence that aerial views provide, the underground is a realm of darkness, occlusion, and embeddedness as well as inversion, accumulation, and intensification. This panel will primarily concern itself with digging downwards, that is, the history of imagining, speculating about, and even divining worlds below our feet.
Le séminaire vise à explorer l'état de l'historiographie de la médecine et des savoirs coloniaux et leurs prolongements postcoloniaux, dans une perspective comparatiste géographique et impériale. Après un premier séminaire Histoire de la médicalisation européenne : médecines en situation coloniale et post-coloniale puis de deux ans d'enquêtes Enquête collective : mémoires coloniales de Marseille (I et II), ce nouveau séminaire entend réunir, en présence sur Marseille et à distance, les spécialistes et les étudiant-es intéressé-es par le renouvellement des études coloniales des sciences et de la médecine depuis une dizaine d'années, en particulier à partir de nouvelles questions, et de nouveaux terrains - collections muséales, bases de données génétiques, archives privées, archives hospitalières, etc.
Fostering interdisciplinary discussion on approaches to material and visual culture, every wednesday, Semester 1, 17:00-18:00 BST.
28 OCTOBER: Scientific Knowledge
Session Chair: Peter Davidson
Tassanee Alleau (Université François Rabelais, Tours)
‘At the root’ of practices and knowledge : natural histories of the underground plant-object in a visual iconographic database
« Les racines de ceste Plante ne sentent pas si bon » dit Jacques Daléchamps reprenant Matthioli, au sujet du meum (cerfeuil des Alpes). Malgré leur aspect velu, échauffant, piquant, âpre, aigre, vineux, amer, les « praticiens » de la botanique récoltent et examinent les végétaux en se risquant à les consommer. Ils cherchent à les décrire « sur le vif », par l’observation, l’odorat, le goût et le toucher. A l’époque moderne, les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et de gestes faisant office de preuves. Les médecins botanistes convoquent un travail étymologique, des champs lexicaux anthropomorphiques ainsi que les fondements de la médecine humorale et galénique dans une vision plus sensible et organique des plantes. Ils leur attribuent une gamme de particularités physiques et des caractéristiques propres à l’être humain, en brossant le portrait d’une nature du détail, parfois de l’invisible. Par cette entrée dans la sphère du sensoriel, les naturalistes veulent corriger les erreurs du passé, mais les savoirs de la Renaissance côtoient de près les héritages des auctoritates médiévaux et antiques. C’est aussi un idéal du corps et ses modèles de vertus morales qui se dégagent de l’écriture des « herbaria » du XVIe siècle et cette communication proposera une mise en lumière de ce travail d’humaniste à l’aune de l’ « homme sentant » (Robert Mandrou), à travers ses échanges et la circulation des savoirs.
Talks and communications by Tassanee A.
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"Histoire de la racine des plantes à l'époque moderne : Aliment, médicament, marchandise ou poison ?"
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Résumé : La racine (tubercule, rhizome, etc.) est un élément du végétal qui se trouve partout dans les ouvrages imprimés de cuisine, de médecine, de botanique et même dans les récits de voyages aux Amériques. Elle est un objet qui questionne et fascine les médecins-naturalistes et les botanistes entre le XVIe et le XVIIIe siècle. La partie souterraine de la plante est en effet à la fois poison et rémède, aliment et amulette, marchandise recherchée ou passée sous silence. L'étude des usages et du commerce de la racine permet de se rendre compte des permanences ou des ruptures dans la pensée moderne de certaines croyances sur le végétal et met en lumière des lieux d'échanges et de transferts entre l'Europe et les colonies du Nouveau Monde.
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Lien et programmation : https://lessalonsdechoiseul.com/
Tassanee Alleau
A Bridge to the Underworld? An Explanation of the Act of Digging up Plant
Roots in Early Modern Medical Fictions - The Underground Myth: Defining the “Medical Fiction”
This chapter explores why the underground or the subterranean is a recurring theme in several ‘medical fictions’ of the early-modern period. First, though, a definition of ‘medical fiction’ is needed. If, as Margaret Healy stresses in her book Fictions of Disease in Early Modern England, disease is a “recurring nightmare of great fiction”, a persistent theme of the texts she discusses is the Underworld. These medical fictions were, according to her, discourses “which could simultaneously embrace and (by prescribing prevention and cure) intervene in multiple areas of life”, such as political and religious matters. Medical fictions might be verse, epic poetry (derived from oral tradition), plays or even myths containing legendary and ancient medical notions.
These texts give us clues that inform a cultural understanding of diseases and their remedies. Some of these fictions offer substantial information on how medicine was theorized and practiced in the early modern period. This study will focus on the example of the mandrake, as it exemplifies the extent to which a subterranean plant, or the parts of a plant found underground, that is the roots, served as key elements in the definition and description of plants and their use as cures in the early modern period. By concentrating on the rhetorical aspects of texts about the mandrake, this case study will uncover the broader metaphors used to convey information on vegetal medicine.
Dans cet article nous envisageons de relire le mythe Déméter-Koré à l’aube du « Grand Siècle » en France et d’appréhender ses différentes réécritures à travers la renaissance du lien puissant entre monde végétal, souterrain et corps féminin. Nous étudions Déméter, figure de la femme-mère nourricière, divinité des récoltes et sa fille, Koré, personnification du cycle semis/moisson, symbole de la métamorphose du végétal, dans la peinture classique. Nous observons que la misogynie et la moralisation de la société réabsorbent le mythe ancien, en ne gardant que certains aspects de sa célébration : l’allégorie de la récolte ou bien à l’opposé, la femme aux Enfers et la mort. Nous nous interrogerons donc sur ce recul et les implications d’une résurgence de cultes païens dans la société chrétienne.
Women and plants or the paradoxical power of the subterranean and the terrestrial
A re-reading of the Demeter-Kore myth at the dawn of the French “Grand Siècle” (17th century)
This article aims to re-examine the Demeter-Kore myth at the dawn of the “Grand Siècle” in France and to understand its various rewritings through the revival of the powerful link between the realm of plants, the subterranean and the female body. We look at Demeter, the figure of the nurturing woman-mother, deity of the harvest, and her daughter, Kore, personification of the sowing/harvesting cycle, symbol of plant metamorphosis, through classical painting. We observe that misogyny and the moralizing forces in society reappropriate the ancient myth by keeping only certain aspects of its celebration: the allegory of the harvest or, on the contrary, the woman in the underworld and death. We will therefore question this setback and the consequences of a resurgence of pagan cults in Christian society.
https://www.fabula.org/actualites/115125/cahiers-du-genre-dossier-demeter-et-kore-actualisations-feministes-d-un-mythe.html
ALLEAU Tassanee, « Les femmes et les plantes ou le pouvoir paradoxal du souterrain et du terrestre. Une relecture du mythe Déméter-Koré à l’aube du Grand Siècle (xviie siècle) », Cahiers du Genre, 2023/1 (n° 74), p. 127-172. URL : https://www-cairn-info.proxy.scd.univ-tours.fr/revue-cahiers-du-genre-2023-1-page-127.htm
Mots-clés : botanique, médecine, herbier, corps, Leonhart Fuchs.
ISSN : 2263-956X
Lien :
http://www.revue-circe.uvsq.fr/alleau-vertus-du-corps-et-vertus-des-plantes/
Résumé Cet article apporte un nouveau regard sur l'écriture de l'histoire naturelle, culturelle, matérielle et visuelle des objets végétaux à l'époque moderne dans le cadre du « Nouveau Monde ». Pour cela, nous puisons nos exemples dans les publications des journaux des voyages aux Caraïbes écrits par Jean-Baptiste Labat entre le XVII e et le XVIII e siècle en analysant le discours produit par le colon européen sur de tels objets. Nous étudions ainsi les plantes d'une part, traces souvent imperceptibles, témoins muets de l'histoire, et les personnes, d'autre part, exécutant les tâches difficiles des plantations ; autant d'indices des usages et des pratiques des sociétés autochtones et des esclaves amenés par les colons européens sur des objets « non occidentaux ».
https://www.atlande.eu/histoire-moderne/737-sciences-et-societe-france-et-angleterre-1680-1789-9782350306674.html
Rédaction des chapitres :
La nature et l’énigme du vivant / La médecine / La
cosmographie et la géologie / l’historiographie de l’histoire des sciences de la nature / Les
femmes, la nature et les sciences /Navires et Académies embarquées / Trading-zones et
jardins botaniques / L’herbier / Le microscope / Espaces connectés et histoire globale /
9 notices bibliographiques (Buffon, les Jussieu, Thouin, Linné, Daubenton, Banks, Cook)
INTRODUCTION ...........................................15
HISTORIOGRAPHIE ........................................23
REPÈRES
CADRE CHRONOLOGIQUE ....................................41
THÉMATIQUES
L’EXPÉRIENCE .............................................51
SCIENCE ET RELIGION ......................................55
LES SCIENCES ET LE SERVICE DE L’ÉTAT ........................61
LES SCIENCES ET LA GUERRE .................................67
L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ...............................73
LE SPECTACLE DES SCIENCES DANS L’ESPACE PUBLIC ..............81
SCIENCE, TECHNIQUES ET RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ............. 89
SCIENCE ET RÉVOLUTION ....................................95
DOMAINES DE RECHERCHE
LES MATHÉMATIQUES .......................................99
LA NATURE ET L’ÉNIGME DU VIVANT ..........................113
Observer et classifier la nature ........................113
Le naturaliste, les sciences et les espace de sociabilité en France et en Angleterre .............................119
La zoologie et l'expérience de l'altérité..................123
Les politiques environnementales ........................128
LE SYSTÈME DU MONDE EN 1680: L’EMPREINTE DU CARTÉSIANISME ............... 131
LA DYNAMIQUE DE HUYGENS ................................137
LA DYNAMIQUE DE NEWTON ................................145
LA PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE (1680-1730) ....................155
L’ÉLECTRICITÉ ...........................................163
L’ASTRONOMIE ...........................................167
LA THÉORIE DE LA LUMIÈRE ................................177
LA CHIMIE ..............................................185
LA MÉDECINE ............................................193
L’ANIMISME ET LE VITALISME ...............................201
LE MESMÉRISME ..........................................203
COSMOGRAPHIE ET GÉOLOGIE ...............................205
OUTILS
LIEUX ET INSTITUTIONS
Académies et sociétés savantes ..........................215
Capitales scientifiques : Paris et Londres ..................236
Laboratoires et cabinets ................................243
Les cafés ..............................................248
Trading Zones : Le Jardins des plantes de Paris et les Kew Gardens ....................................251
Navires, Académies embarquées, expéditions naturalistes et voyages scientifiques ........... 257
Les premiers voyages “scientifiques” .......................260
Les acteurs et actrices des expéditions ......................264
Histoires connectées : Science et World History .............266
Des espaces connectés ..................................266
Une histoire globale de la consommation ...................269
Lieux d’échanges et de transmission: réception et diffusion des sciences ........................275
ACTEURS
Les figures du savant ...................................285
Les femmes, la nature et les sciences .....................289
Le technicien invisible ..................................296
Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783) .....................301
Joseph Banks (1743-1820) ................................303
Joseph Black (1733-1804) ................................304
Pierre Bouguer (1698-1758) ..............................306
Robert Boyle (1627-1691) ...............................307
Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon dit Buffon (1707-1788) ...................308
Émile du Châtelet (1706-1749) ...........................312
James Cook (1728-1779) .................................313
Louis Jean-Marie Daubenton (1716-1799) ..................315
Jean Theophilus Désaguliers (1683-1744) ..................316
Denis Diderot (1713-1784) ...............................317
Robert Hooke (1635-1703) ...............................318
Christian Huygens (1629-1695) ...........................319
Antoine de Jussieu (1686-1758) ...........................321
Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) ...................322
Bernard de Jussieu (1699-1777) ...........................323
Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829).....................324
Pierre Simon Laplace (1749-1827) .........................326
Antoine Lavoisier (1743-1794) ............................327
Marie-Anne Lavoisier, née Paulze (1758-1836) ..............328
Carl Linnaeus, devenu Carl von Linné (1707-1778) ......... 329
Isaac Newton (1642-1727) ...............................330
Jean-Antoine Nollet, alias l'Abbé Nollet (1700-1770) ...... 333
Henry Oldenburg (1619-1677) ............................334
Joseph Priestly (1733-1804) .............................334
John Roebuck (1718-1794) ...............................336
André Thouin (1747-1824) ...............................337
James Watt (1736-1819) .................................338
OBJETS
Le télescope ..........................................341
Le microscope ..........................................342
La pompe à air .........................................348
La machine à vapeur ....................................349
L'herbier et la flore ...................................352
Les aérostats ..........................................357
L’Encyclopédie ........................................358
Les instruments scientifiques ............................362
CHRONOLOGIE ..........................................369
BIBLIOGRAPHIE ..........................................385
GLOSSAIRE ............................................... 407
INDEX ....................................................423
ABSTRACT
Did the arrival of foreign and exotic roots from the colonies radically change local practices and customs ? The presentation will explore the construction of botanical knowledge in Europe and the colonies, through multiple examples of the root system of plants and the relationship to their place of growth. Since the 16th century, the conception of the plant has been based on the theory of the galenic humours. This universal model distinguished plants according to their therapeutic virtues and roots were particularly used for their laxative and purgative, hot and dry qualities. The root was a discriminating criterion that made it possible to identify and name a plant after its harvest.
Observers, physicians and naturalists of early modern times, began to examine local plants, in their own country or abroad. They questioned the ancient knowledge of plants and their roots, in the texts of Galen, Dioscorides, Pliny the Elder or Theophrastus. Direct observation systematically changed the naturalist's view of the territory of plant growth, and a complex notion of "environment" was introduced. In spite of everything, the theory of humours and some stereotypes linked to the natural elements (water, earth, air, fire) remained prevalent. The roots of plants, consumed as medicine and food, were the focus of attention until the middle of the 18th century. For physicians, the roots are the organs that, close to the earth, collect underground resources and keep the plant alive. These epistemological transformations did not prevent certain beliefs from persisting.
"163. Botanical Investigations & Agricultural Enlightenment II", panel organisé par Sarah BENHARRECH de l'University of Maryland et April G. SHELFORD de l'American University, Washington DC.
https://www.isecs-roma2023.net/fr
https://congresida2023.sciencesconf.org/resource/page/id/8
Organisation : Tassanee Alleau (CESR - Université de Tours) et Antoine Duranton (CRH - EHESS)
Les différentes colonisations européennes des Amériques ont été à l’origine d’une circulation sans précédent de plantes entre les deux continents et de savoirs sur celles-ci. Ces savoirs, enjeux et théâtre des relations de domination en cours, concernent autant les plantes américaines qui arrivent en Europe, notamment celles médicinales, que les plantes européennes qui sont transplantées et adaptées à grande échelle sur le continent américain. Cet atelier vise à mettre en relief ces processus de savoirs-pouvoirs en cherchant les continuités parmi des historiographies qui bien souvent distinguent espaces ibérique, français et anglais. Nous souhaitons nous intéresser autant aux techniques concrètes de mise en circulation et de transplantation de ces espèces végétales que les représentations liées à celles-ci, à travers les divers traités de botaniques. Enfin, notre objectif est aussi de montrer que les tentatives d’acclimatation et les découvertes botaniques, dans les colonies ou en Europe, mettent en lumière transmission, échanges et transferts des savoirs pratiques et théoriques sur les plantes à l’époque moderne.
Intervenant.e.s
• Cedric Cerruti (CRHIA - La Rochelle Université) et Maria Patricia Mariño (Universidad Nacional de Misiones) - Sources pour l’étude de la circulation des savoirs ethnobotaniques dans la culture matérielle du territoire jésuite guarani
• Marion Pellier (CESR - Université de Tours) - Description, observation et appropriation. Les étapes de la circulation du savoir médico-médicinal au Brésil (XVIe-XVIIe siècles)
• Marie Vesco (IHEAL CREDA - Université Sorbonne Nouvelle) - Soigner en périphérie : Circulation des végétaux et des savoirs thérapeutiques dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIIème siècle)
• Jan Synowiecki (HisTeMé - Université de Caen Normandie) - Des pépinières françaises au New Jersey et en Caroline : Michaux en Amérique du Nord
Au XVIIe siècle, « [La nature] était personnifiée par un être féminin, par exemple Dame Nature, et était tour à tour dame prudente, une impératrice, une mère, etc. », nous dit Carolyn Merchant dans La mort de la Nature. Le jardin est vu comme un apanage féminin, système de domination patriarcale où la femme est limitée à la gestion du jardin et du foyer. John Rea, horticulteur de Kinlet en Angleterre (1605 ?-1677) rédige Flora, seu de Florum Cultura, or a complete Florilege. Sa flore s’adresse aux ladies d’une élite à qui il donne des conseils pour planter, récolter et entretenir un jardin. Le but récréatif de la « botanique » pour les femmes la restreint au « jardinage », tandis qu’une économie domestique naît de l’agronomie à destination des femmes chez Nicolas de Bonnefons. Ce dernier est l’auteur d'un livre populaire intitulé Le jardinier françois […] Dédié aux dames (Amsterdam, Jean Blaeu, 1654). Ce livre ménager révèle les plaisirs et la curiosité d’une élite envers les choses de la nature, autrefois réservées à la paysannerie. Le jardin des femmes, à travers ces sources, traités d'horticulture et florilèges, ouvre une réflexion sur un schéma d'oppression des femmes. Néanmoins, chez Bonnefons ou Rea, il est aussi considéré comme un espace d’émancipation et de maîtrise de la culture des fruits et légumes, un domaine où les femmes ont acquis une forme de souveraineté, dans le but de gagner un petit pécule, pour le réinvestir immédiatement dans l'entretien de leur jardin, afin de produire leur propre nourriture. De nombreux passages évoquent la physiologie des plantes et leur système racinaire, preuve que le « jardinage » n’est pas simplement une activité de loisir, mais également une succession de gestes techniques et de savoirs pratiques. Nous nous intéressons à ces savoirs complexes autour de la racine des plantes à fruits ou à légumes, savoirs qui n’existent pas sans règles de conduite imposées aux corps féminins. La symbolique du jardin ou de la pépinière (nursery) peut parfois renvoyer la femme à des stéréotypes (faiblesses et impuretés). Entre espace de liberté et espace d’injonctions, la femme à la pépinière suit les prescriptions de ceux qui font de la « botanique ». Dans cette communication, nous abordons une partie de la recherche doctorale en cours, en observant les pratiques et les savoirs botaniques par les prismes du genre, de l’histoire des sciences, de l’histoire culturelle et matérielle des plantes.
Université de Bretagne occidentale, LABERS
Comité d’organisation : Tassanee Alleau, Virginie Hulet Vimar et Aymeric Gaubert.
https://adcesr.hypotheses.org/436
Splendour and misery of a plant : cassava and its sensory qualities across the ocean in early modern times (For the Early Modern Sensory Experiences EMSE 2022 at Kellogg College, University of Oxford )
Physicians and naturalists used their senses and particularly olfactory, tactile, gustatory and visual elements to decide which use to make of a plant. Botanical and medical theories came from their sensory study of the plant. Soon after cassava was discovered, it was recognized as a useful root and crops were made to feed settlers and slaves. Naturalists, both in colonies and in Europe, described in different ways this shrub producing long edible tuberous roots. Cassava became a transcultural object of trade, and its analysis offers new perspectives to the historian using the tools of cultural and material history. In this paper, I will talk about my doctoral research in progress in which I study plant roots as a material to understand human activities and thoughts. The case of “manioc” relies on biased sources written by colonizers or European naturalists who had only heard of it. Cassava allows us to approach sensory experiences through the lens of race and social class, as we pay a closer look at the practices around the plant.
“Ceux qui liront cette Histoire [de la grande île de Madagascar] n’y trouveront pas de choses dignes d’admiration, comme en lisant celle de la Chine, du Japon […]”, explique Etienne de Flacourt-Bizet en 1661. Pourtant l’intérêt d’établir des colonies dans les îles de l’océan Indien (« isle de France », « isle Bourbon », Madagascar) se fait de plus en plus pressant face à l’échec des implantations françaises en Amérique. La France y développe des plantations (bois noir pour la poudre canon par exemple) et y acclimate des cultures sylvicoles, sucrières, vivrières, qui répondent aux “besoins du service du Roi”. Le végétal devient le prétexte à la servitude d’une population locale et d’esclaves, soumis à des lois qui paraissent dans des Codes et des Ordonnances. On y relève toute une myriade de termes renvoyant à l’importance de la découverte de nouveaux végétaux et à la primauté du végétal acclimaté au détriment des plantes endémiques, refaçonnant ainsi le paysage et silençant des pans entiers d’usages locaux et de pratiques autochtones. Cette communication se propose d’évoquer les discours sur l’asservissement et sur le végétal en confrontant leur altérité face aux colonisateurs et cela, en se penchant sur trois types de discours : les discours juridiques (textes de lois), les discours scientifiques et les discours ethnographiques (récits et relations de voyage, traités botaniques, comptes rendus des collections de curiosités). Les approches culturelles et coloniales favorisent ainsi le dialogue entre les sources pour mettre en évidence les rapports du colon à l’Autre, en particulier lorsqu’il s’agit d’étudier l’extrême altérité : l’altérité végétale. Nous envisageons ainsi l’analyse de l’enracinement culturelle des idées, des appropriations de savoirs et des permanences symboliques qui fournissent un imaginaire assignant l’Autre et le végétal à des notions de « services », de « besoins » et de marchandisation au profit de la colonie.
Knowledge and Conflicts (XVIth-XIXth centuries)
Tassanee Alleau
Doctorante contractuelle et chargée de cours,
Centre d’études supérieures de la Renaissance,
CNRS-UMR 7323, Tours
tassanee.alleau@univ-tours.fr
La construction des nouveaux savoirs botaniques aux Antilles françaises dans un contexte colonial conflictuel (XVIIe-XVIIIe siècle)
Plusieurs types de situations conflictuelles permettent aux missionnaires naturalistes d’élaborer des savoirs botaniques et/ou médicinaux. En effet, de « vieilles guerres » traversent les territoires des Antilles selon Jean-Baptiste Du Tertre : celles des sociétés autochtones entre elles, d’une part, et celles des colons, d’autre part. Car c’est en observant les Premières Nations faire la guerre que les naturalistes découvrent l’utilité de certains végétaux pour faire des objets tels que des armes, des embarcations, des remèdes, des ressources alimentaires, etc. Et l’usage des plantes par la société caraïbe révèle aux botanistes des savoir-faire qui sont immédiatement intégrés à leurs témoignages écrits. Ils découvrent aussi de nouvelles plantes lorsque des Français fuyant les Anglais s’exilent vers les îles refuges en apportant de nouvelles espèces. Dans cette perspective, les conflits sont un cadre propice à l’intensification des identifications des ressources végétales, à l’appropriation de nouveaux spécimens par la circulation des objets végétaux, des pratiques et des savoirs botaniques et à l’adaptation de ces savoirs aux situations coloniales. Par la mise en œuvre de procédés d’ « accommodation », nous pouvons interroger les rapports des sociétés coloniales à la nature.
En effet, les vieilles querelles et controverses « savantes » sont toujours bien présentes. Qu’il s’agisse de se méfier d’une nouvelle racine purgative venue d’Amérique du Sud, ou de considérer qu’un traitement provenant d’Europe n’aura pas d’effet sur une fièvre venue des îles, les missionnaires naturalistes tels que Jean-Baptiste du Tertre et Jean-Baptiste Labat expérimentent, examinent et adaptent leurs méthodes et les savoirs dont ils sont les témoins ou les porteurs. Ces phénomènes donnent lieu à de nombreux syncrétismes et aux mélanges culturels.
Ces reconfigurations coloniales offrent aux chercheurs et chercheuses la possibilité de considérer les transpositions, les permanences ou bien les discontinuités et les ruptures dans la construction des nouveaux savoirs botaniques des XVIIe et XVIIIe siècles.
Carte blanche pour une table-ronde à quatre voix : Tassanee Alleau, Perrine Camus-Joyet, Jean-Baptiste Ortlieb, Jan Synowiecki
https://lamop.hypotheses.org/7245
Les images sont souvent produites dans, ou issues d’un cadre savant voire scientifique lui-même en étroit lien avec le politique. D’une part, elles sont proposées avec la finalité de représenter le réel ce qui participe de la fixation de normes de perceptions. D’autre part, elles sont parfois élaborées avec la revendication
d’un rapport direct avec l’objet représenté censé légitimer la fiabilité de la représentation. La puissance qui leur est accordée masque en revanche souvent les intentions et les choix qui préexistent à l’élaboration de ces figurations. La table-ronde que nous proposons vise donc à interroger, en historien-nes, les apports
de l’image en histoire environnementale : comment et dans quelle mesure, les images sont-elles des sources pertinentes et complémentaires aux textes pour étudier la dynamique de domination de la nature ?
Construite autour de quatre intervenant-es, cette table ronde permettra de questionner les images, qu’il s’agisse de cartes manuscrites sur des espaces nouvellement investigués (marges de l’Etat, territoires en exploration), de dessins, de gravures comprises dans les herbiers et les récits de voyages, des illustrations
dans les traités de botanique et de médecine et tout autre corpus iconographique relevant des études visuelles (cf. Daniela Bleichmar, Visible Empire, 2012) sur la nature entre XIIIe et XVIIIe siècles. Dans les champs disciplinaires se rapportant à la culture visuelle, la réflexion de chercheur.ses outre-atlantique est riche sur la fabrication et l’utilisation des images, ainsi que sur les techniques pour observer, décrire, maîtriser et “posséder la nature”. C’est dans ce cadre-là que nous proposons d’interroger les images. Jan Synowiecki s’intéressera à la ville, Tassanee Alleau aux territoires coloniaux, Perrine Camus-Joyet aux espaces de montagne alpins, et Jean-Baptiste Ortlieb aux sommets vosgiens, les trois derniers appréhendés en tant que zones marginalisées.
Tassanee Alleau est doctorante en histoire au CESR (CNRS-UMR 7323). Sa thèse, dirigée par Pascal Brioist et Concetta Pennuto, interroge les symboliques du végétal et du racinaire, les appropriations des savoirs botaniques, et la circulation des plantes, du point de vue européen et colonial à l’époque moderne.
Perrine Camus-Joyet est doctorante en histoire à l’Université Grenoble-Alpes et membre du LARHRA (UMR 5190). Sa thèse porte sur les figurations des Alpes entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle dans une optique d’étude du rapport politique et savant aux territoires de montagne.
Jean-Baptiste Ortlieb est doctorant en histoire à l’université de Strasbourg et à l’université d’Anvers, membre de SAGE (UMR 7363) et ENVIRHUS. Sa thèse porte sur les sommets des Vosges méridionales entre XIIIe et XVIIIe selon une approche environnementale.
Jan Synowiecki est normalien, agrégé et docteur en histoire et civilisations de l’EHESS. Il est ATER à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et a publié un livre issu de sa thèse, Paris en ses jardins. Nature et culture urbaines au XVIIIe siècle (éditions Champ Vallon, 2021).
Société française d'histoire des sciences et des techniques
Tassanee Alleau Doctorante contractuelle et chargée de cours, Centre d'études supérieures de la Renaissance, CNRS-UMR 7323, Tours tassanee.alleau@univ-tours.fr
Titre : « La racine comme outil épistémologique : histoires naturelles de la plante souterraine, XVI e-XVIII e siècle », 22 avril
Dans cette communication, il s'agirait d'aborder l'un des enjeux de la thèse en cours « À la racine des pratiques et des savoirs : histoires naturelles de la plante souterraine à l'époque moderne ». En effet, une partie de la recherche envisage la partie souterraine des plantes comme un outil épistémologique. À travers la racine, nous cherchons à voir si celle-ci est déterminante dans la reconnaissance des végétaux et dans les diverses tentatives de catégorisations botaniques. L'examen des racines dans les traités naturalistes ou les traités médicaux permet aussi d'interroger les techniques d'observation des botanistes et d'apprécier leur expérience du sensible comme moyen d'étudier la plante. La partie souterraine est souvent copieusement décrite par ses différents aspects : poilue, velue, odoriférante, puante, lisse, blanche, noire, livide, sombre, grosse ou petite. Les naturalistes se demandent alors si la racine est ce qui permet au reste de la plante de se nourrir, ou si c'est par les radicelles que la plante respire et se meut. La racine est un objet de savoirs et de savoir-faire qui intéresse les botanistes dans leur compréhension de la physiologie de la plante et particulièrement avec l'apparition d'instruments optiques comme le microscope.
https://sfhst.hypotheses.org/congres
Programme complet https://drive.google.com/file/d/1crIc3McrEpNre321xJg9Bp4WtIJXdH6a/view?usp=sharing
Programme Communication Libre https://drive.google.com/file/d/1F7QQmuP6y9hkMV1FBt0Um0wT7MZMg8yr/view?usp=sharing
Journée d'études La Preuve (ADCESR) organisée par Clément Beuvier, Sébstien Bujeaud et Pierre Peresson.
Cueillir, goûter, sentir, toucher, observer, décrire, cultiver. Tel est le processus d’appropriation de la plante utilitaire par les savants de l’époque moderne. La preuve de l’utilité d’une plante s’appuie sur les sens et sur la recension des découvertes des Auctoritates précédentes. L’articulation vérité/connaissances s’élabore autour d’un discours argumenté et d’illustrations « sur le vif » venant étayer un usage particulier des plantes. Car les « praticiens » récoltent et examinent les végétaux en se risquant notamment à les consommer. Les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe au XVIIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et gestes faisant office de preuves. Dans leur praxis raisonnée et sensorielle les médecins botanistes convoquent les fondements de la médecine humorale et galénique ainsi qu’une vision plus sensible et organique de la plante. Avec cette gamme de particularités physiques attribuées aux plantes, ils cherchent à apporter des preuves tangibles, concrètes et matérielles en décrivant une nature du détail, parfois de l’invisible. La communication proposera, à travers un corpus limité à deux « herbaria », d’explorer cette volonté de ne plus seulement imiter les autorités anciennes, mais de corriger leurs erreurs et d’établir des formes répétées de vérification dans le but de donner la description « la plus vraie » qui soit.
Mots-clés : végétal, plantes, herbiers, histoire naturelle, botanique, pratiques et savoirs
https://rsa.confex.com/rsa/21virtual/meetingapp.cgi/Session/4789
To fully understand the making and meaning of Early Modern botanical or medical theory concerning roots and plants, the historian must grasp their symbolic and folkloric stories. This cultural dimension of the underground plant serves as a comprehensive tool for writing a “natural history” of plants such as Mandrake or Deadly Nightshade. The description of their harvest is often a narrative “topos” used in herbals to foster devotion, faith, and morality, as remedies of the Renaissance pharmacopeia for some specific illnesses, particularly those related to sexuality, fertility, melancholy and social behaviors. Thus, the “underground” plant is linked to the “underworld”, through the axis mundi imagery, the root being the bridge with the mundus subterraneus, a reversed world. The act of digging in the soil is structured with magical rituals and gestures around the roots, rhizomes, or tubers which are dedicated to warding off threats related to death or evil spirits.
* RSA Virtual Registration Grant awarded by the RSA board committee
RSA Virtual 2021 : Panel Session "Subterranean Fictions: Early Modern Underworlds and Otherworlds"
Session Monitors
Lexie McNabb Cook
Columbia University
Miguel Ibáñez Aristondo
Villanova University
The early modern period writ large is often characterized as a moment of horizontal exploration of the earth's surface: the intensification of long-distance trade, conquest of the high seas, imperial expansion, a transformation in cartography and the representation of territory, and most of all, global interconnectivity. Studies of early modern worlds only occasionally consider downwardly-oriented histories, narratives, and imaginaries. Hardly a match for the fantasies of omnipotence that aerial views provide, the underground is a realm of darkness, occlusion, and embeddedness as well as inversion, accumulation, and intensification. This panel will primarily concern itself with digging downwards, that is, the history of imagining, speculating about, and even divining worlds below our feet.
Le séminaire vise à explorer l'état de l'historiographie de la médecine et des savoirs coloniaux et leurs prolongements postcoloniaux, dans une perspective comparatiste géographique et impériale. Après un premier séminaire Histoire de la médicalisation européenne : médecines en situation coloniale et post-coloniale puis de deux ans d'enquêtes Enquête collective : mémoires coloniales de Marseille (I et II), ce nouveau séminaire entend réunir, en présence sur Marseille et à distance, les spécialistes et les étudiant-es intéressé-es par le renouvellement des études coloniales des sciences et de la médecine depuis une dizaine d'années, en particulier à partir de nouvelles questions, et de nouveaux terrains - collections muséales, bases de données génétiques, archives privées, archives hospitalières, etc.
Fostering interdisciplinary discussion on approaches to material and visual culture, every wednesday, Semester 1, 17:00-18:00 BST.
28 OCTOBER: Scientific Knowledge
Session Chair: Peter Davidson
Tassanee Alleau (Université François Rabelais, Tours)
‘At the root’ of practices and knowledge : natural histories of the underground plant-object in a visual iconographic database
« Les racines de ceste Plante ne sentent pas si bon » dit Jacques Daléchamps reprenant Matthioli, au sujet du meum (cerfeuil des Alpes). Malgré leur aspect velu, échauffant, piquant, âpre, aigre, vineux, amer, les « praticiens » de la botanique récoltent et examinent les végétaux en se risquant à les consommer. Ils cherchent à les décrire « sur le vif », par l’observation, l’odorat, le goût et le toucher. A l’époque moderne, les pratiques sont diverses, cherchant à transcrire une réalité/matérialité qui sort du cadre prescriptif médicinal que l’on prête aux herbiers et traités botaniques du XVIe siècle et introduisant un espace d’expérimentations. La plante devient un objet qui doit être éprouvé et le savoir passe d’une somme de connaissances issues des historiae à une somme de pratiques et de gestes faisant office de preuves. Les médecins botanistes convoquent un travail étymologique, des champs lexicaux anthropomorphiques ainsi que les fondements de la médecine humorale et galénique dans une vision plus sensible et organique des plantes. Ils leur attribuent une gamme de particularités physiques et des caractéristiques propres à l’être humain, en brossant le portrait d’une nature du détail, parfois de l’invisible. Par cette entrée dans la sphère du sensoriel, les naturalistes veulent corriger les erreurs du passé, mais les savoirs de la Renaissance côtoient de près les héritages des auctoritates médiévaux et antiques. C’est aussi un idéal du corps et ses modèles de vertus morales qui se dégagent de l’écriture des « herbaria » du XVIe siècle et cette communication proposera une mise en lumière de ce travail d’humaniste à l’aune de l’ « homme sentant » (Robert Mandrou), à travers ses échanges et la circulation des savoirs.
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"Histoire de la racine des plantes à l'époque moderne : Aliment, médicament, marchandise ou poison ?"
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Résumé : La racine (tubercule, rhizome, etc.) est un élément du végétal qui se trouve partout dans les ouvrages imprimés de cuisine, de médecine, de botanique et même dans les récits de voyages aux Amériques. Elle est un objet qui questionne et fascine les médecins-naturalistes et les botanistes entre le XVIe et le XVIIIe siècle. La partie souterraine de la plante est en effet à la fois poison et rémède, aliment et amulette, marchandise recherchée ou passée sous silence. L'étude des usages et du commerce de la racine permet de se rendre compte des permanences ou des ruptures dans la pensée moderne de certaines croyances sur le végétal et met en lumière des lieux d'échanges et de transferts entre l'Europe et les colonies du Nouveau Monde.
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Lien et programmation : https://lessalonsdechoiseul.com/
10h30 Présentation des sujets de thèse par les nouveaux doctorants et nouvelles doctorantes
[Modérateurs : Tassanee ALLEAU & Rémi DEMOEN]
Giandamiano BOVI – Littérature
Réception et imitation de Catulle dans la poésie du XVIe siècle en Italie (dir. Chiara LASTRAIOLI & Mariella BONVICINI)
Aymeric GAUBERT- Histoire
Les graffitis de la forteresse royale de Loches (XIVe-XVIIe siècles). Gestes, techniques et interprétations : de l’expression lapidaire aux humanités numériques (dir. Benoist PIERRE)
Virginie HULET – Histoire
La culture alimentaire de la volaille dans l’Europe du Nord-Ouest entre le Moyen Âge et l’époque moderne (dir. Bruno LAURIOUX)
Cynthia RODRIGUES – Histoire de l’art. De la carrière à l’autel : l’art des retables et la construction des images sacrées après la Réforme catholique (XVIIe – XVIIIe s.) en Val de Loire (dir. Marion BOUDON MACHUEL)
11h30 Présentation des doctorants et doctorantes de l’ADCESR et discussion autour du doctorat
[Modérateurs : Tassanee ALLEAU, Constance BRIAND & Rémi DEMOEN]
12h30 Déjeuner
14h30 Assemblée Générale de l’ADCESR
18h Cocktail
https://adcesr.hypotheses.org/421
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03364590
Le geste au travail et le travail du geste (XVe – XVIIe siècles)
Rendez-Vous de l’Histoire 2021
Centre d’études supérieures de la Renaissance - UMR 7323
Cet appel à communication s’insère dans le cadre de l’appel à projets pour le Lab du Jeune Chercheur des Rendez-Vous de l’Histoire 2021 (“Le Travail”), proposé par l’ADCESR (Association des Doctorants du CESR). Nous invitons donc tous les docteurs ayant soutenu leur thèse depuis moins de 5 ans au CESR et les doctorant-es du CESR/Université de Tours à envoyer une proposition. Il s’agira d’une table ronde comprenant un panel de 4 à 5 personnes sur 90 minutes. Les interventions devront durer entre 10 et 15 min afin de pouvoir laisser un temps de discussion. Vos propositions de communication prendront la forme d’un résumé de 15 lignes maximum (300 mots max), accompagné d’un titre provisoire et d’une courte biobibliographie (nom, prénom, titre universitaire, titre la thèse, directeur/directrice, mail et téléphone). Votre proposition sera soumise par mail en format Word ou OpenOffice (.doc, .docx, .odt) aux adresses suivantes : tassanee.alleau@univ-tours.fr et marion.pellier@univ-tours.fr
Dates de soumission : du 26 janvier 2021 au 28 février 2021.
Comité de lecture :
Tassanee Alleau
tassanee.alleau@univ-tours.fr
Marion Pellier
marion.pellier@univ-tours.fr
Aspirant à un gouvernement meilleur, les érudits de la Renaissance (Thomas More, la Boétie, Leonhart Fuchs ou William Turner) ont gravé leurs idéaux dans le champ du politique, de la philosophie, la théologie, la médecine et la littérature. Une approche plurielle mettant en dialogue le gouvernement idéal de soi avec celui du corps social, offre un écho à notre conscience politique contemporaine.
Le gouvernement de l’âme par les plantes dans les herbiers des médecins
botanistes de la Réforme au XVIe siècle (Leonhart Fuchs et William Turner)
Le médecin moderne veut faire de l’homme chrétien l’incarnation de l’être sain dans
son corps et dans son esprit, « excellent tant en noblesse, comme en resplendeur de
vertu » (L. Fuchs). Cependant, l’on s’inquiète de voir un médecin-botaniste de la
Renaissance prescrire à son lecteur une plante toxique pour expulser toute
malfaisance (venin de serpent, peste, chancres ou vermines…) afin de rester digne de
Dieu, « goddes worthy creatures » (W. Turner). Ainsi, c’est un idéal du corps et ses
modèles de vertus morales qui se dégagent de l’écriture des « herbiers » du XVIe
siècle, dans lesquels les naturalistes « réformés » comme William Turner ou Leonhart
Fuchs, s’opposent à toutes les dérives et à tous les abus, profanes, charlatans et
superstitieux. Le savoir botanique serait un outil plus rationnel que les prières pour le
salut de son âme, et donc un moyen de se gouverner soi-même, idée très
foucaldienne. Cela invite à s’interroger sur le gouvernement corps/esprit ainsi que sur
le cadre politique et religieux de la publication des herbiers. Dans cette communication,
il s’agirait de réfléchir autour de l’étude du soin du corps organique changeant (entre
santé et maladie) par les plantes (les simples) comme offrant la perspective d’une
forme de gouvernement idéal de l’âme dans le contexte de la Réforme.
Dépôt du document de travail de la communication : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02963844
Enregistrement audio : http://rdv-histoire.com/programme/le-gouvernement-ideal-la-renaissance-de-soi-au-collectif?fbclid=IwAR34JDM2cGx_cQ35X8oA83X3qYW7yeLRL3wsPlqG5UAnfoFEJCVn2WuW0aA
Le souper est un livre qui réunit plusieurs contributions sous la direction de Françoise Le Borgne et d’Alain Montandon, publié dans la collection « Littératures » du laboratoire Celis (Centre de recherches sur les littératures et la sociopoétique) des Presses universitaires Blaise Pascal. Les études de ce recueil se complètent pour offrir des regards pluriels et interdisciplinaires croisant histoire, études littéraires et ne négligeant aucune représentation, qu’il s’agisse de lettres, de poèmes ou d’œuvres picturales. [...]
L’herbier ou herbarium est depuis le xvie siècle un outil heuristique construit autour d’un ensemble de savoirs vernaculaires, anciens et nouveaux, dont les étapes d’identification, de classification et de figuration par la gravure ou le dessin conduisent en deux siècles à la science dite botanique. L’ouvrage qui traite des plantes ou le contenant qui les conserve est un objet de la culture matérielle et visuelle devenu un instrument de pouvoir pour les instances qui les commanditent, instaurant un climat de compétition scientifique entre les pays qui produisent des connaissances sur les végétaux, et tout particulièrement dans le contexte des expéditions scientifiques, des plantations coloniales et donc des politiques économiques et sanitaires. Par un long processus d’enquête et de taxonomie, les herbiers sont le reflet des sociétés occidentales et de leurs idéologies. Ils ouvrent la voie à la théorisation de stéréotypes classificatoires de races, d’espèces, de genres, parfois finalistes et ethnocentrées.
https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/%C3%A9cologies-et-environnements/non-humains/l%E2%80%99herbier%C2%A0-un-instrument-du-contr%C3%B4le-de-la-nature-xvie-xviiie-si%C3%A8cle
https://journals.openedition.org/lectures/44863
Tassanee Alleau, « Amélie Bescont, Lucile Richard (dir.), « Judith Butler : Une politique du sensible », Raisons politiques (revue de théorie politique), n°76, novembre 2019 », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 20 octobre 2020, consulté le 20 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/lectures/44863
Le postulat de départ est celui-ci : mêler histoire du commerce et histoire des sciences, histoire économique et histoires culturelles, savoirs commerciaux et savoirs scientifiques (botaniques). Par le prisme du commerce des plantes, il est possible de reconstituer la géographie impériale que ce commerce fait naître, il est également possible de penser les réseaux marchands comme des moyens de développer l’histoire des sciences et du commerce autour de ses acteurs, de ses intermédiaires et de ses consommateurs. Cette « nouvelle » façon de voir les choses offre des possibilités de recherche élargies et enrichissantes dans une historiographie récente qui donne la part belle aux études sur la colonialisation et le postcolonialisme et au décentrement du regard occidental vers le reste du monde. Un « nouveau monde » émergent jaillit de l’écriture de l’histoire dans laquelle la négation de l’Autre, dans toutes ses formes, n’est plus permise... https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02621149
https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-02616836
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https://openedition.org/31682
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In this research blog, Tassanee Alleau, contractual doctoral student at the Centre d'études supérieures de la Renaissance (UMR 7323, Doctoral School of Humanities and Languages) will write about many subjects around the research in the history of sciences fields. From objects of « nature », whether vegetable, human or animal, this academic blog will question uses, knowledge, gestures and practices in the context of various natural histories and through different prisms such as: the historical development of scientific research, the history of science and medicine, the history of treatises and herbaria, the history of the places where science is developed, including social, cultural and symbolic history or the history of the sensible. The blog will focus on subjects in mixed disciplines, mixed sources, diverse areas of investigation and periods of study. Through the writing of her PhD thesis: « »At the root » of practice and knowledge: natural histories of the underground plant in modern times (1530-1735) » under the supervision of Pascal Brioist and Concetta Pennuto, the editor of this blog wants to deal with both methodology and stages of her PhD research, with popular science in the history studies, with critical summaries of books as well as with thoughts in the fields of the visible and the invisible in nature. This blog will try to help writing natural histories from a broad perspective but as close to the historical realities as possible.
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https://openedition.org/31682
[Version complète du diaporama accessible sur UNIVOAK]
Les images sont souvent produites dans, ou issues d’un cadre savant voire scientifique lui-même en étroit lien avec le politique. D’une part, elles sont proposées avec la finalité de représenter le réel ce qui participe de la fixation de normes de perceptions. D’autre part, elles sont parfois élaborées avec la revendication d’un rapport direct avec l’objet représenté censé légitimer la fiabilité de la représentation. La puissance qui leur est accordée masque en revanche souvent les intentions et les choix qui préexistent à l’élaboration de ces figurations. La table-ronde que nous proposons vise donc à interroger, en historien-nes, les apports de l’image en histoire environnementale : comment et dans quelle mesure, les images sont-elles des sources pertinentes et complémentaires aux textes pour étudier la dynamique de domination de la nature ?
Atelier Savoirs de la main, communications faites en 2021 et en 2022.
Lien externe : https://histoiresnat.hypotheses.org/2565