Why film one’s culture? Ritual as patrimony in Brazilian Amazonia. This article examines three de... more Why film one’s culture? Ritual as patrimony in Brazilian Amazonia. This article examines three detailed case studies (Karajá, Enawenê-nawê, Suruí of Rondônia) in which films of collective and spectacular ritual are produced as a means to display Amazonian indigenous “culture”. The article examines the reasons for the choice of particular rituals as the incarnation of culture; the political and symbolic implications of the performance of culture; the modalities through which films are produced; the choice of spectators for this culture-on-film and the play of revelation and concealment of ritual knowledge which the filmic media enables. The creation of cultural patrimony, which occurs within the framework of relations with Brazilian and international society, fits into a key dynamic of Amazonian social reproduction and inter-ethnic relations, that is, the drive to integrate alterity.
Journée d’étude commune Fabriq’Am - Etnomat à Barcelone
, 4 - 5 février 2016 Organisateurs: M. Ma... more Journée d’étude commune Fabriq’Am - Etnomat à Barcelone , 4 - 5 février 2016 Organisateurs: M. Martínez Mauri, Jordi Tomas, Hélios Pujol, Cédric Yvinec.
Les artefacts ont une place imprécise dans les catégories du patrimoine culturel, du type de celle de l’Unesco: le patrimoine matériel correspond essentiellement à des biens architecturaux et/ou uniques (œuvres d’art), par nature peu mobiles; le patrimoine immatériel, comme son nom l’indique, semble les exclure, au profit des savoirs et processus permettant éventuellement de les produire. Cependant de nombreux objets sont souvent invoqués comme support permettant d’affirmer et de matérialiser des identités sociales et culturelles –qu’il s’agisse de vêtements, de nourritures, d’outils ou d’ornements. Ces objets doivent être pris en compte comme des agents culturels (Bennet 2010 ; Braun et Whatmore 2010; Latour 2006; Miller 2005). Dans des situations où des identités ethniques, sociales et culturelles peuvent apparaître fragiles –puisqu’on entend les défendre à travers un processus de patrimonialisation –la matérialité même des objets permet de présenter ces identités comme stables. En outre, dans la mesure où la patrimonialisation implique souvent de donner à voir la « culture» à un regard extérieur, la matérialité des artefacts peut en faire des instruments plus aisés et plus directs pour exhiber «culture», par comparaison avec les « savoir» ou les «technique» qui président à leur fabrication. Parfois certains objets d’origine coloniale, y compris certains qui furent d’abord imposés comme des signes de marginalisation peuvent être adoptés au point d’être ensuite revendiqués comme patrimoine des sociétés colonisées, souvent en les détournant de leur finalité première –c’est par exemple le cas de vêtements introduits par les Espagnols dans l’Amérique coloniale. On peut supposer que tous les objets produits par les membres d’un groupe social ou ethnique sont, dans une certaine mesure, porteurs de la «culture» de ce groupe. Cependant, dans la mesure où le processus de patrimonialisation implique une présentation synthétique et «résumée» de la culture, seuls certains objets sont sélectionnés comme emblème de cette culture, tant au sein du groupe, que par divers agents extérieurs (institutions nationales ou internationales chargées de l’inventaire du patrimoine, anthropologues, touristes, consommateurs sur différents marchés, groupes ethniques voisins, éventuellement concurrents sur le marché de la culture et de l’ethnicité, etc.). Cette sélection ouvre plusieurs questions qui méritent d’être traitées au moyen d’une comparaison appuyée sur des cas ethnographiques.
Why film one’s culture? Ritual as patrimony in Brazilian Amazonia. This article examines three de... more Why film one’s culture? Ritual as patrimony in Brazilian Amazonia. This article examines three detailed case studies (Karajá, Enawenê-nawê, Suruí of Rondônia) in which films of collective and spectacular ritual are produced as a means to display Amazonian indigenous “culture”. The article examines the reasons for the choice of particular rituals as the incarnation of culture; the political and symbolic implications of the performance of culture; the modalities through which films are produced; the choice of spectators for this culture-on-film and the play of revelation and concealment of ritual knowledge which the filmic media enables. The creation of cultural patrimony, which occurs within the framework of relations with Brazilian and international society, fits into a key dynamic of Amazonian social reproduction and inter-ethnic relations, that is, the drive to integrate alterity.
Journée d’étude commune Fabriq’Am - Etnomat à Barcelone
, 4 - 5 février 2016 Organisateurs: M. Ma... more Journée d’étude commune Fabriq’Am - Etnomat à Barcelone , 4 - 5 février 2016 Organisateurs: M. Martínez Mauri, Jordi Tomas, Hélios Pujol, Cédric Yvinec.
Les artefacts ont une place imprécise dans les catégories du patrimoine culturel, du type de celle de l’Unesco: le patrimoine matériel correspond essentiellement à des biens architecturaux et/ou uniques (œuvres d’art), par nature peu mobiles; le patrimoine immatériel, comme son nom l’indique, semble les exclure, au profit des savoirs et processus permettant éventuellement de les produire. Cependant de nombreux objets sont souvent invoqués comme support permettant d’affirmer et de matérialiser des identités sociales et culturelles –qu’il s’agisse de vêtements, de nourritures, d’outils ou d’ornements. Ces objets doivent être pris en compte comme des agents culturels (Bennet 2010 ; Braun et Whatmore 2010; Latour 2006; Miller 2005). Dans des situations où des identités ethniques, sociales et culturelles peuvent apparaître fragiles –puisqu’on entend les défendre à travers un processus de patrimonialisation –la matérialité même des objets permet de présenter ces identités comme stables. En outre, dans la mesure où la patrimonialisation implique souvent de donner à voir la « culture» à un regard extérieur, la matérialité des artefacts peut en faire des instruments plus aisés et plus directs pour exhiber «culture», par comparaison avec les « savoir» ou les «technique» qui président à leur fabrication. Parfois certains objets d’origine coloniale, y compris certains qui furent d’abord imposés comme des signes de marginalisation peuvent être adoptés au point d’être ensuite revendiqués comme patrimoine des sociétés colonisées, souvent en les détournant de leur finalité première –c’est par exemple le cas de vêtements introduits par les Espagnols dans l’Amérique coloniale. On peut supposer que tous les objets produits par les membres d’un groupe social ou ethnique sont, dans une certaine mesure, porteurs de la «culture» de ce groupe. Cependant, dans la mesure où le processus de patrimonialisation implique une présentation synthétique et «résumée» de la culture, seuls certains objets sont sélectionnés comme emblème de cette culture, tant au sein du groupe, que par divers agents extérieurs (institutions nationales ou internationales chargées de l’inventaire du patrimoine, anthropologues, touristes, consommateurs sur différents marchés, groupes ethniques voisins, éventuellement concurrents sur le marché de la culture et de l’ethnicité, etc.). Cette sélection ouvre plusieurs questions qui méritent d’être traitées au moyen d’une comparaison appuyée sur des cas ethnographiques.
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Papers by Cedric Yvinec
in which films of collective and spectacular ritual are produced as a means to display Amazonian indigenous “culture”. The article examines the reasons for the
choice of particular rituals as the incarnation of culture; the political and symbolic implications of the performance of culture; the modalities through which films are produced; the choice of spectators for this culture-on-film and the play of revelation and concealment of ritual knowledge which the filmic media enables. The creation of cultural patrimony, which occurs within the framework of relations with Brazilian and international society, fits into a key dynamic of Amazonian social reproduction and inter-ethnic relations, that is, the drive to integrate alterity.
Conference Presentations by Cedric Yvinec
, 4 - 5 février 2016 Organisateurs: M. Martínez Mauri, Jordi Tomas, Hélios Pujol, Cédric Yvinec.
Les artefacts ont une place imprécise dans les catégories du patrimoine culturel, du type de celle de l’Unesco: le patrimoine matériel correspond essentiellement à des biens architecturaux et/ou uniques (œuvres d’art), par nature peu mobiles; le patrimoine immatériel, comme son nom l’indique, semble les exclure, au profit des savoirs et processus permettant éventuellement de les produire.
Cependant de nombreux objets sont souvent invoqués comme support permettant d’affirmer et de matérialiser des identités sociales et culturelles –qu’il s’agisse de vêtements,
de nourritures, d’outils ou d’ornements. Ces objets doivent être pris en compte comme des agents culturels (Bennet 2010
; Braun et Whatmore 2010; Latour 2006; Miller 2005).
Dans des situations où des identités ethniques, sociales et culturelles peuvent apparaître fragiles –puisqu’on entend les défendre à travers un processus de patrimonialisation –la matérialité même des objets permet de présenter ces identités comme stables. En outre, dans la mesure où la patrimonialisation implique souvent de donner à voir la «
culture» à un regard extérieur, la matérialité des artefacts peut en faire des instruments plus aisés et plus directs pour exhiber «culture», par comparaison avec les «
savoir» ou les «technique» qui président à leur fabrication.
Parfois certains objets d’origine coloniale, y compris certains qui furent d’abord imposés comme des signes de marginalisation peuvent être adoptés au point d’être ensuite
revendiqués comme patrimoine des sociétés colonisées, souvent en les détournant de leur finalité première
–c’est par exemple le cas de vêtements introduits par les Espagnols dans l’Amérique coloniale.
On peut supposer que tous les objets produits par les membres d’un groupe social ou ethnique sont, dans une certaine mesure, porteurs de la «culture» de ce groupe. Cependant, dans la mesure où le processus de patrimonialisation implique une présentation synthétique et
«résumée» de la culture, seuls certains objets sont sélectionnés comme emblème de cette culture, tant au sein du groupe, que par divers agents extérieurs (institutions nationales ou internationales chargées de l’inventaire du patrimoine, anthropologues, touristes,
consommateurs sur différents marchés, groupes ethniques voisins, éventuellement concurrents sur le marché de la culture et de l’ethnicité, etc.). Cette sélection ouvre plusieurs questions qui méritent d’être traitées au moyen d’une comparaison appuyée sur des cas ethnographiques.
http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/1194/files/2015/11/Appel-Barcelone.pdf
in which films of collective and spectacular ritual are produced as a means to display Amazonian indigenous “culture”. The article examines the reasons for the
choice of particular rituals as the incarnation of culture; the political and symbolic implications of the performance of culture; the modalities through which films are produced; the choice of spectators for this culture-on-film and the play of revelation and concealment of ritual knowledge which the filmic media enables. The creation of cultural patrimony, which occurs within the framework of relations with Brazilian and international society, fits into a key dynamic of Amazonian social reproduction and inter-ethnic relations, that is, the drive to integrate alterity.
, 4 - 5 février 2016 Organisateurs: M. Martínez Mauri, Jordi Tomas, Hélios Pujol, Cédric Yvinec.
Les artefacts ont une place imprécise dans les catégories du patrimoine culturel, du type de celle de l’Unesco: le patrimoine matériel correspond essentiellement à des biens architecturaux et/ou uniques (œuvres d’art), par nature peu mobiles; le patrimoine immatériel, comme son nom l’indique, semble les exclure, au profit des savoirs et processus permettant éventuellement de les produire.
Cependant de nombreux objets sont souvent invoqués comme support permettant d’affirmer et de matérialiser des identités sociales et culturelles –qu’il s’agisse de vêtements,
de nourritures, d’outils ou d’ornements. Ces objets doivent être pris en compte comme des agents culturels (Bennet 2010
; Braun et Whatmore 2010; Latour 2006; Miller 2005).
Dans des situations où des identités ethniques, sociales et culturelles peuvent apparaître fragiles –puisqu’on entend les défendre à travers un processus de patrimonialisation –la matérialité même des objets permet de présenter ces identités comme stables. En outre, dans la mesure où la patrimonialisation implique souvent de donner à voir la «
culture» à un regard extérieur, la matérialité des artefacts peut en faire des instruments plus aisés et plus directs pour exhiber «culture», par comparaison avec les «
savoir» ou les «technique» qui président à leur fabrication.
Parfois certains objets d’origine coloniale, y compris certains qui furent d’abord imposés comme des signes de marginalisation peuvent être adoptés au point d’être ensuite
revendiqués comme patrimoine des sociétés colonisées, souvent en les détournant de leur finalité première
–c’est par exemple le cas de vêtements introduits par les Espagnols dans l’Amérique coloniale.
On peut supposer que tous les objets produits par les membres d’un groupe social ou ethnique sont, dans une certaine mesure, porteurs de la «culture» de ce groupe. Cependant, dans la mesure où le processus de patrimonialisation implique une présentation synthétique et
«résumée» de la culture, seuls certains objets sont sélectionnés comme emblème de cette culture, tant au sein du groupe, que par divers agents extérieurs (institutions nationales ou internationales chargées de l’inventaire du patrimoine, anthropologues, touristes,
consommateurs sur différents marchés, groupes ethniques voisins, éventuellement concurrents sur le marché de la culture et de l’ethnicité, etc.). Cette sélection ouvre plusieurs questions qui méritent d’être traitées au moyen d’une comparaison appuyée sur des cas ethnographiques.
http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/1194/files/2015/11/Appel-Barcelone.pdf