Vincent BERNARD
Vincent has worked as a researcher in dendrochronology/archaeology (CNRS) since 2001 and a scientific consultant for Dendrotech since 2007.
His research is concentrated in the study of ancient forest ecosystems by examining the relationship between humans, woodlands and climate. This is based on forest management, technology development and biological aspects of trees and forests. This approach of examining the anthropogenic impact on the natural environment is dendro-archaeology, utilising old trees as its source material (living trees, subfossil trunks, archaeological wood and historical timbers, charcoal or dried woods).
In this context, Vincent’s research concentrates on the period of the Holocene in north-western France with three main themes:
• Long-term-tree-ring chronologies calibration
• Dendro-typological characteristics (signatures) of woodland, coppicing and trimming
• Climate influences on forest and human activities development
Address: UMR 6566 CReAAH
Université de Rennes 1
Campus de Beaulieu
bat. 24/25
35042 Rennes cedex
France
His research is concentrated in the study of ancient forest ecosystems by examining the relationship between humans, woodlands and climate. This is based on forest management, technology development and biological aspects of trees and forests. This approach of examining the anthropogenic impact on the natural environment is dendro-archaeology, utilising old trees as its source material (living trees, subfossil trunks, archaeological wood and historical timbers, charcoal or dried woods).
In this context, Vincent’s research concentrates on the period of the Holocene in north-western France with three main themes:
• Long-term-tree-ring chronologies calibration
• Dendro-typological characteristics (signatures) of woodland, coppicing and trimming
• Climate influences on forest and human activities development
Address: UMR 6566 CReAAH
Université de Rennes 1
Campus de Beaulieu
bat. 24/25
35042 Rennes cedex
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Papers by Vincent BERNARD
Dès 1941, Iversen analysait les charbons de bois contenus dans les sols naturels du Danemark à des fins de reconstitution de paléoenvironnements. Depuis cette époque, les particules microscopiques carbonisées aéroportées (de moins de 2 μm de diamètre) ont été largement utilisées pour interpréter l’histoire des feux et pour aider à reconstituer la végétation durant le Quaternaire. Parmi les travaux les plus importants au regard de leur ancienneté et de leur portée, mentionnons ceux de Tolonen (1978), Clark (1988), Whitlock et Bartlein (2004) et Power et al. (2008). La fréquence élevée de microcharbons décelés sur les lames palynologiques représente des incendies survenus sur une aire qui reste cependant difficile à définir autour du point de sondage (Blackford, 2000; Lynch, Clark et Stocks, 2004; Higuera et al., 2007; Peters et Higuera, 2007).
Les charbons de bois représentent un matériel organique extrêmement résistant à la minéralisation biologique et pouvant se conserver fort longtemps dans les sols (Marguerie, 1992; Hopkins et al., 1993; Zackrisson, Nilsson et Wardle, 1996; Carcaillet, 2001; Talon et al., 2005). L’étude de leurs assemblages permet de dater les perturbations qui en sont à l’origine et de préciser la composition de la végétation originale. Les échantillons sont habituellement prélevés dans des coupes ou des carottes. La répartition de la végétation au moment du feu est inconnue. Cette étude de la production de pièces suivant immédiatement un incendie vise à déterminer dans quelle mesure elles peuvent fournir une représentation de la structure du peuplement forestier qui les a mises en place.
Les premières déterminations des charbons de bois archéologiques remontent au 19e siècle. C’est dans les Alpes italiennes à partir de 1864, puis en Suisse, en Allemagne en 1896 et en Hongrie qu’ont été effectuées les analyses les plus anciennes. En France, Dangeard (1899) détermine des charbons de bois conservés dans un tumulus breton. En 1903, Fliche (in Breuil, 1903) détermine les charbons de bois du gisement préhistorique du Mas-d’Azil (Ariège, France). L’observation des charbons de bois se fait alors en microscopie à transmission sur des coupes minces dont la réalisation est fastidieuse. Fietz (1933), puis Stieber (1957) et Western (1963) développent l’utilisation du microscope à réflexion ou épiscopique autorisant une observation directe des charbons sur cassures fraîches. Cette technique rapide, simple et efficace a considérablement amélioré le rendement de la méthode. Aucun traitement préalable n’est requis et l’analyse de grandes quantités de charbons est ainsi rendue possible. En 1967, Dimbleby expose parallèlement les techniques d’observation par lumière transmise et réfléchie.
Dans les années 1940, les questions fondamentales de l’anthracologie, comme la signification paléoécologique des assemblages identifiés, sont déjà posées par des chercheurs britanniques (Salisbury et Jane, 1940; Godwin et Tansley, 1941). L’analyse de grandes quantités de charbons, devenue ainsi possible, fait de l’anthracologie une approche efficace pour l’étude des relations entre les sociétés humaines et leur milieu, pour celle des connaissances sur l’économie du bois de feu, des usages, des techniques et des modes de gestion de la végétation ligneuse et ceci dès la préhistoire. Les charbons de bois constituent d’excellents marqueurs des milieux exploités et des formations végétales qui s’y développent.
Les premiers travaux synthétiques sur les charbons de bois d’origine anthropique ont été menés dans le sud de la France, en Italie puis dans la Péninsule Ibérique, à la suite de la thèse de Vernet (1972) et de ses étudiants (Chabal et al., 1999). Marguerie (1992) aborde l’étude des paléoenvironnements atlantiques et plus particulièrement les relations homme- milieu dans le nord-ouest de la France par la palynologie à laquelle il adjoint l’étude des charbons de bois archéologiques.
– de relevés archéologiques exhaustifs et critiques des charpentes et des bâtiments étudiés, incluant la mise en évidence des phases de construction, des reprises et des éléments réemployés ;
– des mensurations et des descriptions morphologiques et physio- logiques précises des bois architecturaux ;
– d’un relevé des indices de mise en œuvre des structures (marques, traces d’établissage, indices de levage, sens du chevillage, orientation des mi-bois...).
Cette recherche sous-entend qu’un temps énorme doit être consacré à l’analyse des données, mais aussi et surtout au terrain. On ne peut donc pas prétendre réaliser à la fois l’ensemble de ces observations et le prélèvement des échantillons dendrochronologiques en une ou deux journées, de même qu’on ne pourra prétendre faire une étude de charpente sur la seule lecture des marques de charpentier. L’étude des bois normands médiévaux que nous proposons ici résume donc plus de dix ans de recherche conduite sur environ 30 édifices répartis en Haute et en Basse- Normandie, soit 49 charpentes distinctes dont on retrouvera l’essentiel des informations dans les thèses de Frédéric Épaud et Vincent Bernard. Sur ces 49 charpentes, 40 ont pu bénéficier d’une analyse dendrochronologique, réalisée le plus souvent par le laboratoire de l’UMR 6566 à Rennes, mais aussi pour quelques autres par le CEDRE de Besançon et Archéolabs de Saint-Bonnet-de-Chavagne. Ces analyses ont été financées par la Conservation régionale des Monuments historiques de Haute-Normandie, le Service régional d’archéologie de Basse-Normandie et le Centre de recherche sur les Monuments historiques.""
Mais ailleurs, le recul des vieilles forêts caducifoliées au profit de taillis plus jeunes, plus productifs incombe véritablement à l’homme. A Pléchâtel (35), la construction de 4 grands bâtiments et de vastes enclos pendant le 27e s. av. n. è. a nécessité l’abattage de milliers d’arbres (Tinevez, 2004). Au terme d’un siècle d’occupation, la vitesse de croissance des chênes favorisée par l’ouverture du milieu forestier a été multipliée par trois. Pourtant, ces pratiques sylvo-pastorales -essartages, brûlis, cultures et pacquage- au sein de forêts secondaires fragilisent considérablement les sols qu’il faudra donc abandonner pendant plusieurs siècles pour favoriser leur régénération ; parfois, ce processus reste incomplet sur des terrains particulièrement pauvres, entrainant la mise en place pérenne d’une lande régressive, comme dans les Monts d’Arrée dès l’âge du Fer (Gaudin, 2004).
Si durant l’époque gauloise, des parcelles de taillis semblent entretenues à proximité des habitats pour les besoins quotidiens, des forêts de chênes, peut-être plus éloignées ou soumises à davantage de contraintes dans leur exploitation, sont bien en mesure de livrer de gros fûts pour des besoins collectifs, d’ordre symbolique ou militaire, comme pour la forteresse de Paule (22 ; Menez, 2008) ou le pont de Visseiche (35 ; Leroux et alii, 2002) durant le 1er siècle av. n. è.
Pourtant, cette situation ne cessera de se dégrader pendant l’Antiquité, et la forêt médiévale bretonne, funeste lambeau de l’Argoat, semble bien plus appartenir à la mythologie que toutes les légendes nées de Brocéliande.
BERNARD V., 2003, North-western French Neolithic dendrochronology : prospects for a 2000 year oak chronology, Meas. Sci. Technol., 14, 1510-1515.
GAUDIN L., 2004, Les transformations spatio-temporelles de la végétation du nord-ouest de la France depuis la fin de la dernière glaciation. Reconstitutions paléo-paysagères. Thèse de doctorat, Université de Rennes 1, 2 tomes, 768 p.
LAPORTE L., BERNARD V., BIZIEN¬-JAGLIN C., BLANCHET S., DIETSCH-SELLAMI M.-F., GUITTON V., GUYODO J.-N., HAMON G., MADIOUX P., NAAR S., NICOLLIN F., NOSLIER A., OBERLIN C., QUESNEL L., 2003, Aménagements du Néolithique moyen dans le marais de Dol, au pied de la butte de Lillemer (Ille-et-Vilaine) : les apports d’un programme de prospection thématique, Revue Archéologique de l’Ouest, n° 20, 127-153.
LEROUX G., GAUME E., GEBHARDT A., JEAN S., LABAUNE F., LAVIER C., PERRAULT C., 2002, Le franchissement de la seiche par la voie antique Rennes (Condate)-Angers (Juliomagus) fouille, datation et typologie du pont-long de La Basse Chaussée à Visseiche (Ille-et-Vilaine). Revue archéologique de l'Ouest, no19, Rennes : 129-170.
MENEZ Y., 2008, Le Camp de Saint-Symphorien à Paule (Côtes-d’Armor) et les résidences de l’aristocratie du second âge du Fer en France septentrionale, Thèse soutenue à l’Université de Paris I – Panthéon Sorbonne, UFR d’Archéologie, 2 vol. texte et illustration, Paris : 559 et 573 p.
TINEVEZ J.-Y., 2004, Le site de La Hersonnais à Pléchâtel (Ille-et-Vilaine) : un ensemble de bâtiments collectifs du Néolithique final,Travaux 5 de la SPF, Paris : 172 p.
Histoire, CNRS-université Rennes I, à Rennes, les 27 et 28 octobre 2004, à l’initiative de Vincent Bernard, chercheur CNRS. La thématique du colloque touche à des terrains et à des formes d’occupation du sol considérés, déjà dans l’Antiquité, comme marginales à l’espace cultivé (ager ) mais dont les ressources participent à l’équilibre du système agropastoral illustré par la trilogie canonique ager, silva, saltus, l’espace cultivé, la forêt et la
friche, c’est-à-dire l’espace cultivé laissé en repos.
L’ouvrage issu de ce colloque est d’autant plus attendu que les manifestations scientifiques qui se sont tenues depuis en traitant de ce sujet n’ont pas été forcément centrées sur la Gaule
romaine et n’ont pas pris en compte toutes les zones rurales marginales étudiées ici. Le colloque de Rennes est un colloque d’archéologues, où se croisent les données des sciences
du paléo-environnement, relatives à la paléobotanique et à la paléofaune, les données archéologiques relatives à l’habitat et aux activités agro-pastorales et artisanales et les données historiques livrées par les textes, l’épigraphie, l’iconographie, etc.
L’ouvrage regroupe dix-huit contributions structurées en quatre parties thématiques :
1°) Marais et zones humides,
2°) Du Massif armoricain à la haute montagne,
3°) L’exploitation de la forêt et
4°) De l’importance du couvert forestier