Docteur de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), Rachid ID YASSINE est Maître de conférences au Centre d’étude des religions (UFR CRAC) de l’université Gaston Berger (Sénégal). Professeur invité à Sciences Po Lyon (France), il a enseigné à l’université de Perpignan (France, 2007-2015) avant d’intervenir à l’université Saint-Louis de Bruxelles (Belgique). Chercheur associé au Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (EHESS/CNRS) et rapporteur du Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs Afrique / Diasporas (UGB), il coordonne l’Observatoire africain du religieux. Diplômé en sociologie, anthropologie et sciences des religions, il travaille actuellement sur l’islam et le pluralisme (Europe, Maghreb et Afrique subsaharienne). Consultant, expert international, membre de diverses associations scientifiques et auteurs de plusieurs articles, il a publié L’Islam d’Occident ? (Halfa, 2012), Musulmans et Catalans, une identité incertaine ? (Trabucaire, 2014) et Repenser l’identité (Halfa, 2015, traduit en anglais Rethinking Identity).
Essay of critical sociology on the identity fact
What about the identity? We talk about it so mu... more Essay of critical sociology on the identity fact
What about the identity? We talk about it so much and so badly that we do not even bother to know ‘what it is’! The term works as a suitcase, it crams everything that it is unable to explain or that, for reasons of convenience or more often of dishonesty, we do not wish to know or maybe only indirectly. This term is ideologically charged and politically connotated to such an extent that many scientists have striped it of their vocabulary.
This essay presents itself as an overview of the question in a critical and innovative perspective. It does not simply revisit knowledge on ‘what is identity’, but is also proposing to rethink this phenomenon in the light of our historical conditions. Through this questioning, it is about reconnecting or reconciling with this term that carries so many sneaky dangers, legitimate concerns and negative illusions. Indeed, identity is deadly as we would say. It can lead to the worst of crimes or, more simply, to ordinary mediocrities of racism and alterophobia.
This book assumes optimistically a series of theoretical propositions could not only break with all essentialist reading of identity, but also to help better understand the reality that it covers.
Essai de sociologie critique du fait identitaire
L’identité ? On en parle tant et si mal qu’on n... more Essai de sociologie critique du fait identitaire
L’identité ? On en parle tant et si mal qu’on ne se donne même plus la peine de savoir « ce que c’est » ! Le mot fonctionne comme une valise, on y met tout ce que l’on ne parvient pas à expliciter ou que, par commodité ou malhonnêteté, on ne souhaite pas faire savoir. Ce terme est idéologiquement chargé et politiquement connoté à tel enseigne que maints scientifiques l’ont rayé de leur vocabulaire.
Cet essai se présente comme un état des lieux de la question dans une perspective critique et innovante. Il ne se contente pas de revisiter les connaissances acquises sur « ce qu’est l’identité », mais se propose également de repenser ce phénomène à l’aune de nos conditions historiques. Il s’agit, à travers ce questionnement, de renouer ou de se réconcilier avec ce terme qui peut conduire au pire des crimes ou aux médiocrités ordinaires du racisme et de l’altérophobie.
Ce livre décline avec optimisme une série de propositions théoriques susceptibles non seulement de rompre avec toute lecture essentialiste du fait identitaire, mais aussi d’aider à mieux comprendre la réalité que celui-ci recouvre.
À l’issue d’une ethnographie de longue durée sur la vie religieuse, culturelle, sociale et politi... more À l’issue d’une ethnographie de longue durée sur la vie religieuse, culturelle, sociale et politique des musulmans des Pyrénées-Orientales, l’auteur a poursuivi ses recherches en la prolongeant d’une enquête quantitative visant à «mesurer» les représentations sociales relatives à l’actuelle présence de l’islam sur ce territoire. Or il est certains objets qui ne se prêtent pas aisément à la quantification, et les opinions sont bien de ceux-là. L’opinion publique locale est ainsi interrogée sur la catalanité ou l’islamité, sur le port du voile ou encore sur la construction de mosquées en Catalogne française. Que pense-t-on, dans notre département français, des Catalans, de leur rapport aux musulmans, à l’islam ou à la religion en général? Que pense-t-on des musulmans du Roussillon, de leur rapport aux Catalans, au territoire ou à la langue catalane? Catalans ou non, musulmans ou non, quel rapport la population locale entretient-elle avec la catalanité ou la laïcité, la visibilité de l’islam ou l’intégration des musulmans? L’ouvrage fournit les principaux résultats d’une enquête inédite. Il invite à dépasser les replis identitaires et à consolider le pluralisme serein – au moins culturellement – de la société nordcatalane. En abordant frontalement, mais calmement, la question sensible du fait identitaire, l’auteur démontre combien nos identités sont ce que nous en faisons, qu’elles se meuvent et se rencontrent, peuvent se marier ou se déchirer. Les faits sont durs, des musulmans naissent, habitent et travaillent, vivent, meurent et sont inhumés en territoire euro-franco-catalan. Pourtant, être à la fois musulman et catalan relève-t-il encore de l’incertitude?
"Comprendre les enjeux liés à la présence musulmane en Occident nécessite de lever une série d’ob... more "Comprendre les enjeux liés à la présence musulmane en Occident nécessite de lever une série d’obstacles et de respecter certaines conditions que ce livre propose d’examiner. Toute étude sérieuse de la question se doit en effet d’obéir à des règles scientifiques élémentaires mais pas toujours simples.
Aussi, cela fait plus d’une décennie que les musulmans d’Occident ne cessent d’affirmer leur identité occidentale, tandis que tout particulièrement en Europe, le débat public succombe aux tentations populiste et raciste. Plus une expression positive, enthousiaste et sereine d’une identité musulmane se généralise sur le terrain, plus les imaginaires en jeu sont tiraillés. C’est comme s’ils s’éloignaient dans les discours, chaque fois que les faits et les pratiques les rapprochent. Le danger est là, dans ce déni d’un « Islam d’Occident ».
Pour y faire face, d’aucuns s’évertuent à présenter les musulmans des sociétés occidentales comme une « grande majorité silencieuse ». C’est là par exemple, un défaut d’acuité que l’auteur entend démontrer. Il défend au contraire que c’est en réalité la grande majorité de nos sociétés qui ne les entend pas. Aussi ce livre espère-t-il être une agréable occasion de le faire.
"
Issiaka-P. L. Lalèyê (dir.), Culture et religion en Afrique, au seuil du 21ième siècle. Conscienc... more Issiaka-P. L. Lalèyê (dir.), Culture et religion en Afrique, au seuil du 21ième siècle. Conscience d’une renaissance ?, Dakar, CODESRIA, 2015.
Il ne faut pas entendre « l’occidentalisme » comme le pendant de l’Orientalisme d’Edward Saïd, co... more Il ne faut pas entendre « l’occidentalisme » comme le pendant de l’Orientalisme d’Edward Saïd, comme le rejet ambivalent d’un Occident fantasmé que l’on voudrait dominer. Cette définition que certains tentent d’imposer s’oppose à celle qu’incarne historiquement le mouvement réformateur russe du XIXème siècle qui incitait à l’adoption des valeurs culturelles de l'Occident. Il s’agit donc bien d’un fondamentalisme culturel, d’un ensemble de dispositions esthétiques, mythiques et idéologiques qui ici, concourent à asseoir la domination d’un Occident fabuleux que l’on veut dominant. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que l’islam apparaît au devant de la scène médiatique comme figure de résistance « belliqueuse » à une hégémonie occidentale « bienveillante », seulement après la Guerre froide.
in Gilles HOLDER et Moussa SOW (dir.), L’Afrique des laïcités. État, religion et pouvoirs au Sud du Sahara, Bamako / Aix en Provence, Éditions de Tombouctou / IRD, 2014
C’est l’expérience religieuse du pouvoir politique des pays de tradition chrétienne et islamique ... more C’est l’expérience religieuse du pouvoir politique des pays de tradition chrétienne et islamique qu’il convient de relire, pour penser la laïcité dans l’islam, sans comparatisme réducteur et loin des logiques partisanes et des clivages simplificateurs. Si les catégories d’appréhension et d’appréciation du religieux et du politique diffèrent, la terminologie des sciences sociales a largement été produite à partir des sociétés occidentales. En empruntant cette terminologie, on s’aperçoit sans anachronisme qu’en islam et comme l’exige la laïcité, religion et politique n’ont jamais vraiment été confondus.
in Nilüfer GÖLE (ed.), Islam and Public Controversy in Europe, Surrey, Ashgate, 2014, Feb 2014
In Europe, Muslims variously express their religiosity and cultural products of consumption serve... more In Europe, Muslims variously express their religiosity and cultural products of consumption serve as convenient supports for exhibition. However, this overt display of Islamic identity is associated to a latent identification with the European culture. Besides the overflowing industrial imagination which stamp Halal on water bottles, egg cartons, cosmetics and even cakes for cats or pies for dogs , Muslims – women or men, and even both together – eat ham, drink beer, do theater, listening to heavy-metal and glide with a surfboard. As European culture, the "Islamic culture" sustains a religious recess that this disruptive use of Halal illustrates. Moreover, unreal, it exists only as imaginary. Thus the reference to Sharia tacitly serves for Muslims to legitimize, on a symbolic mode, the resort to the same cultural practices that their non-Muslims “coculturonists”. Disregarding this acculturation, the French controversy over the Halal meat paradoxically participates in the construction of a European public space where religious pluralism is equally necessary that a common political culture.
in Fatiha Kaoues, Chrystal Vanel, Vincent Vilmain et Aurélien Fauches (dir.), Religions et frontières, Paris, CNRS Editions, 2012
Longtemps, les religions ont été confinées à des espaces géographiques particuliers : christianis... more Longtemps, les religions ont été confinées à des espaces géographiques particuliers : christianisme en Occident, islam en Afrique du Nord et au Moyen Orient, bouddhisme en Asie, chamanisme chez les peuples dits « primitifs ». À l’heure de la mondialisation, les religions, comme les ressources marchandes et humaines, traversent les frontières. Ainsi, le bouddhisme s’exporte en France, le protestantisme évangélique est présent en Afrique du Nord et au Moyen Orient, des mormonismes se déploient de plus en plus en dehors des États-Unis d’Amérique. En dépassant les frontières géographiques, les religions renversent aussi les frontières de nos assignations identitaires et culturelles : ainsi, on peut se dire musulman et occidental, juif et noir, français et néo-chamane. Traversant les frontières temporelles et géographiques, mais aussi symboliques, les analyses de cet ouvrage nous transportent aux quatre coins du monde et nous font visiter des périodes et des croyances anciennes, comme actuelles. Leurs auteurs se défient également des bornes disciplinaires et recourent dans leurs études à des outils d’analyse scientifiques variés, empruntant aussi bien à l’histoire, à la géographie, à la sociologie, qu’à l’anthropologie.
in Bruno Gaudelet (dir.), Religions et modernité, Perpignan, PUP, 2012
Les actes du Cinquième Parlement Catalan des Religions sont sortis. Ils rassemblent les contribut... more Les actes du Cinquième Parlement Catalan des Religions sont sortis. Ils rassemblent les contributions des sociologues, anthropologues, philosophes, théologiens responsables religieux et politiques. Chacun pourra découvrir la qualité des interventions et entrer au cœur même des débats. Un ouvrage accessible au grand public, aussi bien qu’aux chercheurs.
in Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain (dir.), L'histoire des minorités est-elle une histoire marginale ?, Paris, PUPS, 2008
Cet ouvrage pose, à travers une approche critique des sciences humaines, les enjeux épistémologiq... more Cet ouvrage pose, à travers une approche critique des sciences humaines, les enjeux épistémologiques et méthodologiques des études consacrées au fait minoritaire. Il examine la pertinence du concept de minorité selon les périodes et les contextes politiques et revient sur les dynamiques qui guident les rapports des minorités à la majorité ou des minorités entre elles. Les contributions publiées ici montrent que, loin d’être marginale, l’histoire des minorités est au contraire essentielle pour éclairer celle des cultures majoritaires. Certains groupes minoritaires revendiquent aujourd’hui légitimement leur appartenance à l’Histoire. Entre souci de visibilité et tendance à la victimisation, leur attitude est ambiguë. Ainsi, écrire sa propre histoire constitue un enjeu fondamental dans les processus de construction identitaire et pose la question du rapport à l’Autre dans les sociétés modernes. S’agit-il dès lors pour les minorités de s’intégrer à l’histoire majoritaire ou bien de développer une histoire qui leur soit propre ? La discipline historique est en effet parfois perçue comme un instrument de domination au service de la majorité, sentiment qui favorise l’émergence de mémoires minoritaires tant émancipatrices qu’exclusives. Confronté à ce conflit, ce livre contribue à restituer à l’histoire son ambition intégratrice et fédératrice face à un contexte propice aux guerres des mémoires. Il touche indéniablement, mais dans le cadre d’une approche distanciée, aux questions identitaires si prégnantes de ce début de XXIe siècle. Il est l'oeuvre, de haute tenue scientifique, de jeunes étudiants-chercheurs européens et américains qui ont réfléchi sur ces questions, dirigés par deux brillants agrégés d’histoire et doctorants à l’École pratique des hautes études (Sorbonne), Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain.
Conscient de sa marginalite, Abdennour Bidar dans son ouvrage Comment sortir de la religion ? s’i... more Conscient de sa marginalite, Abdennour Bidar dans son ouvrage Comment sortir de la religion ? s’interroge ainsi : « qui aujourd’hui oserait dire que le temps du religieux est fini ? C’est pourtant le premier objet de ce livre ». Et pour ce faire, le propos ne saurait se vouloir scientifique. D’ailleurs l’auteur ne se reclame guere de la science et des methodes rigoureuses qui la caracterisent : Abdennour Pierre Bidar est un philosophe. Il signe ici une œuvre de philosophie qui ne cherche null...
L'id??e au principe de cet ouvrage est simple: retracer une et non pas l'histoire de l&... more L'id??e au principe de cet ouvrage est simple: retracer une et non pas l'histoire de l'humanit??. La singularit?? du propos r??side dans la tentative audacieuse d'inverser l'ordre symbolique qui pr??side ?? l'??criture de l'histoire. Les vaincus, les faibles, les domin??s font l'histoire, ils ...
1Dès les premières pages, le lecteur est quelque peu effaré par le langage et l'emploi de ce... more 1Dès les premières pages, le lecteur est quelque peu effaré par le langage et l'emploi de certaines notions qui l'invitent d'emblée à penser qu'il s'agit là « de positions que certains jugeront radicales ». « Race et camps » ! Ce sont les deux principaux concepts sur lesquels cet essai ...
Michel Agier nous invite a une anthropologie ni nouvelle, ni neuve, mais renouvelee. Elle n’est p... more Michel Agier nous invite a une anthropologie ni nouvelle, ni neuve, mais renouvelee. Elle n’est pas nouvelle, parce qu’elle reste ici, dans ce livre, une discipline scientifique qui entend assumer son passe et son heritage intellectuel. Le parcours de l’anthropologie l’a en effet conduite d’un ethnocentrisme inconscient a la conscience des cultures avec laquelle elle s’est evertuee a depasser l’universalisme etrique de ses pionniers. Elle n’est pas non plus neuve, parce que l’anthropologie d’...
Essay of critical sociology on the identity fact
What about the identity? We talk about it so mu... more Essay of critical sociology on the identity fact
What about the identity? We talk about it so much and so badly that we do not even bother to know ‘what it is’! The term works as a suitcase, it crams everything that it is unable to explain or that, for reasons of convenience or more often of dishonesty, we do not wish to know or maybe only indirectly. This term is ideologically charged and politically connotated to such an extent that many scientists have striped it of their vocabulary.
This essay presents itself as an overview of the question in a critical and innovative perspective. It does not simply revisit knowledge on ‘what is identity’, but is also proposing to rethink this phenomenon in the light of our historical conditions. Through this questioning, it is about reconnecting or reconciling with this term that carries so many sneaky dangers, legitimate concerns and negative illusions. Indeed, identity is deadly as we would say. It can lead to the worst of crimes or, more simply, to ordinary mediocrities of racism and alterophobia.
This book assumes optimistically a series of theoretical propositions could not only break with all essentialist reading of identity, but also to help better understand the reality that it covers.
Essai de sociologie critique du fait identitaire
L’identité ? On en parle tant et si mal qu’on n... more Essai de sociologie critique du fait identitaire
L’identité ? On en parle tant et si mal qu’on ne se donne même plus la peine de savoir « ce que c’est » ! Le mot fonctionne comme une valise, on y met tout ce que l’on ne parvient pas à expliciter ou que, par commodité ou malhonnêteté, on ne souhaite pas faire savoir. Ce terme est idéologiquement chargé et politiquement connoté à tel enseigne que maints scientifiques l’ont rayé de leur vocabulaire.
Cet essai se présente comme un état des lieux de la question dans une perspective critique et innovante. Il ne se contente pas de revisiter les connaissances acquises sur « ce qu’est l’identité », mais se propose également de repenser ce phénomène à l’aune de nos conditions historiques. Il s’agit, à travers ce questionnement, de renouer ou de se réconcilier avec ce terme qui peut conduire au pire des crimes ou aux médiocrités ordinaires du racisme et de l’altérophobie.
Ce livre décline avec optimisme une série de propositions théoriques susceptibles non seulement de rompre avec toute lecture essentialiste du fait identitaire, mais aussi d’aider à mieux comprendre la réalité que celui-ci recouvre.
À l’issue d’une ethnographie de longue durée sur la vie religieuse, culturelle, sociale et politi... more À l’issue d’une ethnographie de longue durée sur la vie religieuse, culturelle, sociale et politique des musulmans des Pyrénées-Orientales, l’auteur a poursuivi ses recherches en la prolongeant d’une enquête quantitative visant à «mesurer» les représentations sociales relatives à l’actuelle présence de l’islam sur ce territoire. Or il est certains objets qui ne se prêtent pas aisément à la quantification, et les opinions sont bien de ceux-là. L’opinion publique locale est ainsi interrogée sur la catalanité ou l’islamité, sur le port du voile ou encore sur la construction de mosquées en Catalogne française. Que pense-t-on, dans notre département français, des Catalans, de leur rapport aux musulmans, à l’islam ou à la religion en général? Que pense-t-on des musulmans du Roussillon, de leur rapport aux Catalans, au territoire ou à la langue catalane? Catalans ou non, musulmans ou non, quel rapport la population locale entretient-elle avec la catalanité ou la laïcité, la visibilité de l’islam ou l’intégration des musulmans? L’ouvrage fournit les principaux résultats d’une enquête inédite. Il invite à dépasser les replis identitaires et à consolider le pluralisme serein – au moins culturellement – de la société nordcatalane. En abordant frontalement, mais calmement, la question sensible du fait identitaire, l’auteur démontre combien nos identités sont ce que nous en faisons, qu’elles se meuvent et se rencontrent, peuvent se marier ou se déchirer. Les faits sont durs, des musulmans naissent, habitent et travaillent, vivent, meurent et sont inhumés en territoire euro-franco-catalan. Pourtant, être à la fois musulman et catalan relève-t-il encore de l’incertitude?
"Comprendre les enjeux liés à la présence musulmane en Occident nécessite de lever une série d’ob... more "Comprendre les enjeux liés à la présence musulmane en Occident nécessite de lever une série d’obstacles et de respecter certaines conditions que ce livre propose d’examiner. Toute étude sérieuse de la question se doit en effet d’obéir à des règles scientifiques élémentaires mais pas toujours simples.
Aussi, cela fait plus d’une décennie que les musulmans d’Occident ne cessent d’affirmer leur identité occidentale, tandis que tout particulièrement en Europe, le débat public succombe aux tentations populiste et raciste. Plus une expression positive, enthousiaste et sereine d’une identité musulmane se généralise sur le terrain, plus les imaginaires en jeu sont tiraillés. C’est comme s’ils s’éloignaient dans les discours, chaque fois que les faits et les pratiques les rapprochent. Le danger est là, dans ce déni d’un « Islam d’Occident ».
Pour y faire face, d’aucuns s’évertuent à présenter les musulmans des sociétés occidentales comme une « grande majorité silencieuse ». C’est là par exemple, un défaut d’acuité que l’auteur entend démontrer. Il défend au contraire que c’est en réalité la grande majorité de nos sociétés qui ne les entend pas. Aussi ce livre espère-t-il être une agréable occasion de le faire.
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Issiaka-P. L. Lalèyê (dir.), Culture et religion en Afrique, au seuil du 21ième siècle. Conscienc... more Issiaka-P. L. Lalèyê (dir.), Culture et religion en Afrique, au seuil du 21ième siècle. Conscience d’une renaissance ?, Dakar, CODESRIA, 2015.
Il ne faut pas entendre « l’occidentalisme » comme le pendant de l’Orientalisme d’Edward Saïd, co... more Il ne faut pas entendre « l’occidentalisme » comme le pendant de l’Orientalisme d’Edward Saïd, comme le rejet ambivalent d’un Occident fantasmé que l’on voudrait dominer. Cette définition que certains tentent d’imposer s’oppose à celle qu’incarne historiquement le mouvement réformateur russe du XIXème siècle qui incitait à l’adoption des valeurs culturelles de l'Occident. Il s’agit donc bien d’un fondamentalisme culturel, d’un ensemble de dispositions esthétiques, mythiques et idéologiques qui ici, concourent à asseoir la domination d’un Occident fabuleux que l’on veut dominant. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que l’islam apparaît au devant de la scène médiatique comme figure de résistance « belliqueuse » à une hégémonie occidentale « bienveillante », seulement après la Guerre froide.
in Gilles HOLDER et Moussa SOW (dir.), L’Afrique des laïcités. État, religion et pouvoirs au Sud du Sahara, Bamako / Aix en Provence, Éditions de Tombouctou / IRD, 2014
C’est l’expérience religieuse du pouvoir politique des pays de tradition chrétienne et islamique ... more C’est l’expérience religieuse du pouvoir politique des pays de tradition chrétienne et islamique qu’il convient de relire, pour penser la laïcité dans l’islam, sans comparatisme réducteur et loin des logiques partisanes et des clivages simplificateurs. Si les catégories d’appréhension et d’appréciation du religieux et du politique diffèrent, la terminologie des sciences sociales a largement été produite à partir des sociétés occidentales. En empruntant cette terminologie, on s’aperçoit sans anachronisme qu’en islam et comme l’exige la laïcité, religion et politique n’ont jamais vraiment été confondus.
in Nilüfer GÖLE (ed.), Islam and Public Controversy in Europe, Surrey, Ashgate, 2014, Feb 2014
In Europe, Muslims variously express their religiosity and cultural products of consumption serve... more In Europe, Muslims variously express their religiosity and cultural products of consumption serve as convenient supports for exhibition. However, this overt display of Islamic identity is associated to a latent identification with the European culture. Besides the overflowing industrial imagination which stamp Halal on water bottles, egg cartons, cosmetics and even cakes for cats or pies for dogs , Muslims – women or men, and even both together – eat ham, drink beer, do theater, listening to heavy-metal and glide with a surfboard. As European culture, the "Islamic culture" sustains a religious recess that this disruptive use of Halal illustrates. Moreover, unreal, it exists only as imaginary. Thus the reference to Sharia tacitly serves for Muslims to legitimize, on a symbolic mode, the resort to the same cultural practices that their non-Muslims “coculturonists”. Disregarding this acculturation, the French controversy over the Halal meat paradoxically participates in the construction of a European public space where religious pluralism is equally necessary that a common political culture.
in Fatiha Kaoues, Chrystal Vanel, Vincent Vilmain et Aurélien Fauches (dir.), Religions et frontières, Paris, CNRS Editions, 2012
Longtemps, les religions ont été confinées à des espaces géographiques particuliers : christianis... more Longtemps, les religions ont été confinées à des espaces géographiques particuliers : christianisme en Occident, islam en Afrique du Nord et au Moyen Orient, bouddhisme en Asie, chamanisme chez les peuples dits « primitifs ». À l’heure de la mondialisation, les religions, comme les ressources marchandes et humaines, traversent les frontières. Ainsi, le bouddhisme s’exporte en France, le protestantisme évangélique est présent en Afrique du Nord et au Moyen Orient, des mormonismes se déploient de plus en plus en dehors des États-Unis d’Amérique. En dépassant les frontières géographiques, les religions renversent aussi les frontières de nos assignations identitaires et culturelles : ainsi, on peut se dire musulman et occidental, juif et noir, français et néo-chamane. Traversant les frontières temporelles et géographiques, mais aussi symboliques, les analyses de cet ouvrage nous transportent aux quatre coins du monde et nous font visiter des périodes et des croyances anciennes, comme actuelles. Leurs auteurs se défient également des bornes disciplinaires et recourent dans leurs études à des outils d’analyse scientifiques variés, empruntant aussi bien à l’histoire, à la géographie, à la sociologie, qu’à l’anthropologie.
in Bruno Gaudelet (dir.), Religions et modernité, Perpignan, PUP, 2012
Les actes du Cinquième Parlement Catalan des Religions sont sortis. Ils rassemblent les contribut... more Les actes du Cinquième Parlement Catalan des Religions sont sortis. Ils rassemblent les contributions des sociologues, anthropologues, philosophes, théologiens responsables religieux et politiques. Chacun pourra découvrir la qualité des interventions et entrer au cœur même des débats. Un ouvrage accessible au grand public, aussi bien qu’aux chercheurs.
in Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain (dir.), L'histoire des minorités est-elle une histoire marginale ?, Paris, PUPS, 2008
Cet ouvrage pose, à travers une approche critique des sciences humaines, les enjeux épistémologiq... more Cet ouvrage pose, à travers une approche critique des sciences humaines, les enjeux épistémologiques et méthodologiques des études consacrées au fait minoritaire. Il examine la pertinence du concept de minorité selon les périodes et les contextes politiques et revient sur les dynamiques qui guident les rapports des minorités à la majorité ou des minorités entre elles. Les contributions publiées ici montrent que, loin d’être marginale, l’histoire des minorités est au contraire essentielle pour éclairer celle des cultures majoritaires. Certains groupes minoritaires revendiquent aujourd’hui légitimement leur appartenance à l’Histoire. Entre souci de visibilité et tendance à la victimisation, leur attitude est ambiguë. Ainsi, écrire sa propre histoire constitue un enjeu fondamental dans les processus de construction identitaire et pose la question du rapport à l’Autre dans les sociétés modernes. S’agit-il dès lors pour les minorités de s’intégrer à l’histoire majoritaire ou bien de développer une histoire qui leur soit propre ? La discipline historique est en effet parfois perçue comme un instrument de domination au service de la majorité, sentiment qui favorise l’émergence de mémoires minoritaires tant émancipatrices qu’exclusives. Confronté à ce conflit, ce livre contribue à restituer à l’histoire son ambition intégratrice et fédératrice face à un contexte propice aux guerres des mémoires. Il touche indéniablement, mais dans le cadre d’une approche distanciée, aux questions identitaires si prégnantes de ce début de XXIe siècle. Il est l'oeuvre, de haute tenue scientifique, de jeunes étudiants-chercheurs européens et américains qui ont réfléchi sur ces questions, dirigés par deux brillants agrégés d’histoire et doctorants à l’École pratique des hautes études (Sorbonne), Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain.
Conscient de sa marginalite, Abdennour Bidar dans son ouvrage Comment sortir de la religion ? s’i... more Conscient de sa marginalite, Abdennour Bidar dans son ouvrage Comment sortir de la religion ? s’interroge ainsi : « qui aujourd’hui oserait dire que le temps du religieux est fini ? C’est pourtant le premier objet de ce livre ». Et pour ce faire, le propos ne saurait se vouloir scientifique. D’ailleurs l’auteur ne se reclame guere de la science et des methodes rigoureuses qui la caracterisent : Abdennour Pierre Bidar est un philosophe. Il signe ici une œuvre de philosophie qui ne cherche null...
L'id??e au principe de cet ouvrage est simple: retracer une et non pas l'histoire de l&... more L'id??e au principe de cet ouvrage est simple: retracer une et non pas l'histoire de l'humanit??. La singularit?? du propos r??side dans la tentative audacieuse d'inverser l'ordre symbolique qui pr??side ?? l'??criture de l'histoire. Les vaincus, les faibles, les domin??s font l'histoire, ils ...
1Dès les premières pages, le lecteur est quelque peu effaré par le langage et l'emploi de ce... more 1Dès les premières pages, le lecteur est quelque peu effaré par le langage et l'emploi de certaines notions qui l'invitent d'emblée à penser qu'il s'agit là « de positions que certains jugeront radicales ». « Race et camps » ! Ce sont les deux principaux concepts sur lesquels cet essai ...
Michel Agier nous invite a une anthropologie ni nouvelle, ni neuve, mais renouvelee. Elle n’est p... more Michel Agier nous invite a une anthropologie ni nouvelle, ni neuve, mais renouvelee. Elle n’est pas nouvelle, parce qu’elle reste ici, dans ce livre, une discipline scientifique qui entend assumer son passe et son heritage intellectuel. Le parcours de l’anthropologie l’a en effet conduite d’un ethnocentrisme inconscient a la conscience des cultures avec laquelle elle s’est evertuee a depasser l’universalisme etrique de ses pionniers. Elle n’est pas non plus neuve, parce que l’anthropologie d’...
Le Sénégal représente la porte saharienne de la pénétration islamique en Afrique noire, cette pér... more Le Sénégal représente la porte saharienne de la pénétration islamique en Afrique noire, cette périphérie subsaharienne de l’islam ne pèse pas moins de 230 millions d’âmes et abrite un important foyer d’expansion du monde musulman. Le Sénégal n’a jamais été un pays d’islam particulièrement « bruyant », à l’image de ses voisins du Nigéria, du Soudan et plus récemment du Mali. Il n’en a pas moins développé une culture particulière d’islam qui lui a valu une réputation qui est allée au-delà de ses frontières. On parle alors de l’« islam à la sénégalaise », facteur de régulation sociopolitique, dont le modèle pourrait être un trait de fabrique que le Sénégal pourrait « vendre » au reste du monde à l’image de sa précoce expérience démocratique à partir des quatre communes (Saint-Louis, Gorée, Dakar, Rufisque)...
Observatoire International du Religieux, Bulletin n°4, Sciences Po / CERI / GSRL / CNRS, janvier 2017, pp. 15-24.
Rachid Id Yassine (dir.), « Religiosités musulmanes francophones dans le monde », Revue Histoire,... more Rachid Id Yassine (dir.), « Religiosités musulmanes francophones dans le monde », Revue Histoire, monde et cultures religieuses, 2015/4 n°36, Paris, Karthala, février 2016.
Ruixat - Revue transdisciplinaire en sciences sociales, Oct 2012
Ruixat est une revue transdisciplinaire de sciences sociales dont l’objet principal est d’investi... more Ruixat est une revue transdisciplinaire de sciences sociales dont l’objet principal est d’investir l’espace catalan. Le but de ce périodique est de décrypter des phénomènes que peu voient et débattent, et ainsi, de communiquer, non sur ce qui fait polémique, mais bien sur ce qui constitue souvent la cécité et l’amnésie locale. Dans un temps où les frontières ne sont plus exclusivement physiques, les découpages sociaux que l’on fabrique et que l’on subit apparaissent comme les enjeux principaux de ce qui fait lien, ou plus dramatiquement, de ce qui ne le fait plus.
L’ambition première de Ruixat est de faire état de ces cartographies sociales pour penser la Cité.
Ont contribué :
Jean‐Paul Carrère // Intervention sociale dans les quartiers populaires de Perpignan 1972‐2012 : un regard d’acteur.
Jean‐Luc Panek // Déclin de la mixité sociale dans les établissements scolaires perpignanais.
Pierre Jimenez // L’expérience d’un travail de groupe chemin faisant...
Rachid Id Yassine // Les musulmans en Catalogne française, d’hier à demain ?
David Giband // Dépasser la frontière ou quand l’espace frontalier se rêve territoire.
Dominique Sistach // Au fin fond des « bordels » de Catalogne : les clients roussillonnais de la prostitution.
Alain Tarrius // Perpignan et les nouveaux étrangers.
Ahmed Boubeker // Les mondes de l’immigration des héritiers. Ancrages et transmigration.
Michel Kokoreff // Drogues, trafics, imaginaire de la guerre : des quartiers aux cartels.
On 1 May this year the principal of a catholic high school in Dakar sent out an email informing p... more On 1 May this year the principal of a catholic high school in Dakar sent out an email informing parents that students would only, as of next year, be allowed to wear "the usual uniform, with no headwear either for girls or boys. This sparked lively controversy over headscarves in Senegalese catholic schools. Some people openly voiced support and others condemnation for the stance taken by the sisters of Saint-Joseph de Cluny.
Rayanna Tall, proviseure de l’établissement catholique d’enseignement secondaire, l’Institution S... more Rayanna Tall, proviseure de l’établissement catholique d’enseignement secondaire, l’Institution Sainte-Jeanne d’Arc de Dakar, a informé par courriel, le 1er mai dernier, les parents d’élèves qu’à la rentrée prochaine la seule tenue autorisée pour les élèves serait « l’uniforme habituel avec la tête découverte aussi bien pour les filles que pour les garçons ». S’ensuivit une vive polémique sur le port du « voile » dans les écoles catholiques du Sénégal, chacun étant invité à soutenir ou condamner cette décision des sœurs de Saint-Joseph de Cluny qui, au fond, interroge le modèle sénégalais de laïcité.
Serigne Sylla (dir.), La Plume du Sociologue, n°2, Saint-Louis, Université Gaston Berger, septemb... more Serigne Sylla (dir.), La Plume du Sociologue, n°2, Saint-Louis, Université Gaston Berger, septembre 2013.
On peut s’apercevoir plus profondément que, dans ce qu’il implique comme lecture du social en par... more On peut s’apercevoir plus profondément que, dans ce qu’il implique comme lecture du social en particulier et du monde en général, le vocable de « religion », d’origine gréco-latine, est difficilement insérable dans d’autres univers culturels. En fait, pour l’éminent linguiste Émile Benveniste, il ne fait aucun doute que « c’est le latin religio, qui demeure, dans toutes les langues occidentales, le mot unique et constant, celui pour lequel aucun équivalent ou substitut n’a jamais pu s’imposer ». La religion semble en effet être « un concept européanocentrique ».
La religion ? Le terme est galvaudé, trituré et employé dans tous les sens. Tout le monde en use ... more La religion ? Le terme est galvaudé, trituré et employé dans tous les sens. Tout le monde en use et en abuse pour qualifier des réalités très différentes et pas toujours précises, loin s’en faut. Dans la variété des discours, le mot a l’avantage de servir toutes les évidences sur lesquels reposent des intérêts de diverse nature et pas toujours assumés, loin s’en faut. Par delà le langage – si tant est qu’on puisse s’en défaire, même illusoirement si nécessaire – à quelle réalité (pas forcément empirique) renvoie-t-il donc ? Partons d’une évidence : la religion existe bien ! Mais alors, d’où vient-elle ? A-t-elle d’ailleurs toujours été là ? Et le sera-t-elle pour toujours ? Autrement dit, est-elle constitutive de toute société humaine ? La religion ne caractériserait-elle pas l’humanité et son organisation sociale ?
La présence de l’islam en Occident ne perturbe que les tenants d’une lecture culturaliste, qu’ils... more La présence de l’islam en Occident ne perturbe que les tenants d’une lecture culturaliste, qu’ils soient d’ailleurs partisans du choc ou du dialogue des civilisations, indépendamment de leur adhésion ou non à une religion.
La culture islamique en tant que telle ne saurait exister, tout comme il n’existe pas de cuisine ... more La culture islamique en tant que telle ne saurait exister, tout comme il n’existe pas de cuisine islamique, de vêtement islamique ou de musique islamique en dehors de son inscription dans l’effectivité d’une culture donnée. En une phrase, l’islam n’est pas une culture...
ce livre fait le point sur la construction et la continuité d'un "territoire circulatoire" sud eu... more ce livre fait le point sur la construction et la continuité d'un "territoire circulatoire" sud européen support à l'apparition d'un "peuple nomade" transmigrant de la "mondialisation par le bas" (Afghans, Syriens, Géorgiens, Russes, Ukrainiens, Balkaniques, Marocains, hommes et femmes, pour la mondialisation entre pauvres en Europe de produits électroniques du Sud-est asiatique )
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What about the identity? We talk about it so much and so badly that we do not even bother to know ‘what it is’! The term works as a suitcase, it crams everything that it is unable to explain or that, for reasons of convenience or more often of dishonesty, we do not wish to know or maybe only indirectly. This term is ideologically charged and politically connotated to such an extent that many scientists have striped it of their vocabulary.
This essay presents itself as an overview of the question in a critical and innovative perspective. It does not simply revisit knowledge on ‘what is identity’, but is also proposing to rethink this phenomenon in the light of our historical conditions. Through this questioning, it is about reconnecting or reconciling with this term that carries so many sneaky dangers, legitimate concerns and negative illusions. Indeed, identity is deadly as we would say. It can lead to the worst of crimes or, more simply, to ordinary mediocrities of racism and alterophobia.
This book assumes optimistically a series of theoretical propositions could not only break with all essentialist reading of identity, but also to help better understand the reality that it covers.
L’identité ? On en parle tant et si mal qu’on ne se donne même plus la peine de savoir « ce que c’est » ! Le mot fonctionne comme une valise, on y met tout ce que l’on ne parvient pas à expliciter ou que, par commodité ou malhonnêteté, on ne souhaite pas faire savoir. Ce terme est idéologiquement chargé et politiquement connoté à tel enseigne que maints scientifiques l’ont rayé de leur vocabulaire.
Cet essai se présente comme un état des lieux de la question dans une perspective critique et innovante. Il ne se contente pas de revisiter les connaissances acquises sur « ce qu’est l’identité », mais se propose également de repenser ce phénomène à l’aune de nos conditions historiques. Il s’agit, à travers ce questionnement, de renouer ou de se réconcilier avec ce terme qui peut conduire au pire des crimes ou aux médiocrités ordinaires du racisme et de l’altérophobie.
Ce livre décline avec optimisme une série de propositions théoriques susceptibles non seulement de rompre avec toute lecture essentialiste du fait identitaire, mais aussi d’aider à mieux comprendre la réalité que celui-ci recouvre.
Aussi, cela fait plus d’une décennie que les musulmans d’Occident ne cessent d’affirmer leur identité occidentale, tandis que tout particulièrement en Europe, le débat public succombe aux tentations populiste et raciste. Plus une expression positive, enthousiaste et sereine d’une identité musulmane se généralise sur le terrain, plus les imaginaires en jeu sont tiraillés. C’est comme s’ils s’éloignaient dans les discours, chaque fois que les faits et les pratiques les rapprochent. Le danger est là, dans ce déni d’un « Islam d’Occident ».
Pour y faire face, d’aucuns s’évertuent à présenter les musulmans des sociétés occidentales comme une « grande majorité silencieuse ». C’est là par exemple, un défaut d’acuité que l’auteur entend démontrer. Il défend au contraire que c’est en réalité la grande majorité de nos sociétés qui ne les entend pas. Aussi ce livre espère-t-il être une agréable occasion de le faire.
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What about the identity? We talk about it so much and so badly that we do not even bother to know ‘what it is’! The term works as a suitcase, it crams everything that it is unable to explain or that, for reasons of convenience or more often of dishonesty, we do not wish to know or maybe only indirectly. This term is ideologically charged and politically connotated to such an extent that many scientists have striped it of their vocabulary.
This essay presents itself as an overview of the question in a critical and innovative perspective. It does not simply revisit knowledge on ‘what is identity’, but is also proposing to rethink this phenomenon in the light of our historical conditions. Through this questioning, it is about reconnecting or reconciling with this term that carries so many sneaky dangers, legitimate concerns and negative illusions. Indeed, identity is deadly as we would say. It can lead to the worst of crimes or, more simply, to ordinary mediocrities of racism and alterophobia.
This book assumes optimistically a series of theoretical propositions could not only break with all essentialist reading of identity, but also to help better understand the reality that it covers.
L’identité ? On en parle tant et si mal qu’on ne se donne même plus la peine de savoir « ce que c’est » ! Le mot fonctionne comme une valise, on y met tout ce que l’on ne parvient pas à expliciter ou que, par commodité ou malhonnêteté, on ne souhaite pas faire savoir. Ce terme est idéologiquement chargé et politiquement connoté à tel enseigne que maints scientifiques l’ont rayé de leur vocabulaire.
Cet essai se présente comme un état des lieux de la question dans une perspective critique et innovante. Il ne se contente pas de revisiter les connaissances acquises sur « ce qu’est l’identité », mais se propose également de repenser ce phénomène à l’aune de nos conditions historiques. Il s’agit, à travers ce questionnement, de renouer ou de se réconcilier avec ce terme qui peut conduire au pire des crimes ou aux médiocrités ordinaires du racisme et de l’altérophobie.
Ce livre décline avec optimisme une série de propositions théoriques susceptibles non seulement de rompre avec toute lecture essentialiste du fait identitaire, mais aussi d’aider à mieux comprendre la réalité que celui-ci recouvre.
Aussi, cela fait plus d’une décennie que les musulmans d’Occident ne cessent d’affirmer leur identité occidentale, tandis que tout particulièrement en Europe, le débat public succombe aux tentations populiste et raciste. Plus une expression positive, enthousiaste et sereine d’une identité musulmane se généralise sur le terrain, plus les imaginaires en jeu sont tiraillés. C’est comme s’ils s’éloignaient dans les discours, chaque fois que les faits et les pratiques les rapprochent. Le danger est là, dans ce déni d’un « Islam d’Occident ».
Pour y faire face, d’aucuns s’évertuent à présenter les musulmans des sociétés occidentales comme une « grande majorité silencieuse ». C’est là par exemple, un défaut d’acuité que l’auteur entend démontrer. Il défend au contraire que c’est en réalité la grande majorité de nos sociétés qui ne les entend pas. Aussi ce livre espère-t-il être une agréable occasion de le faire.
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Observatoire International du Religieux, Bulletin n°4, Sciences Po / CERI / GSRL / CNRS, janvier 2017, pp. 15-24.
L’ambition première de Ruixat est de faire état de ces cartographies sociales pour penser la Cité.
Ont contribué :
Jean‐Paul Carrère // Intervention sociale dans les quartiers populaires de Perpignan 1972‐2012 : un regard d’acteur.
Jean‐Luc Panek // Déclin de la mixité sociale dans les établissements scolaires perpignanais.
Pierre Jimenez // L’expérience d’un travail de groupe chemin faisant...
Rachid Id Yassine // Les musulmans en Catalogne française, d’hier à demain ?
David Giband // Dépasser la frontière ou quand l’espace frontalier se rêve territoire.
Dominique Sistach // Au fin fond des « bordels » de Catalogne : les clients roussillonnais de la prostitution.
Alain Tarrius // Perpignan et les nouveaux étrangers.
Ahmed Boubeker // Les mondes de l’immigration des héritiers. Ancrages et transmigration.
Michel Kokoreff // Drogues, trafics, imaginaire de la guerre : des quartiers aux cartels.