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Le TIRAGE ASTROLOGIQUE DU TAROT: Méthode pratique d'art divinatoire
Le TIRAGE ASTROLOGIQUE DU TAROT: Méthode pratique d'art divinatoire
Le TIRAGE ASTROLOGIQUE DU TAROT: Méthode pratique d'art divinatoire
Livre électronique872 pages7 heures

Le TIRAGE ASTROLOGIQUE DU TAROT: Méthode pratique d'art divinatoire

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À propos de ce livre électronique

Le Tirage astrologique du Tarot s'adresse autant au Tarologue débutant qu’au professionnel.

Ce livre aborde TOUT ce qui touche de près ou de loin à ce genre de tirage. Le lecteur découvrira que l’accent a été mis sur la facilité à lire un jeu, et ce, grâce à l’invention des « Mini-jeux ». Il n’est plus question de deviner, mais bien d’appliquer une méthode de lecture pour obtenir une grande justesse divinatoire.

• Dans ce livre, Kris Hadar enseigne l’interprétation des cartes de Tarot en « utilisant » les premiers jeux italiens. Grâce à ses connaissances historiques, il démontre que les Tarots italiens ont imité un Tarot français et que plusieurs cartes avaient, à l’origine, un sens culturel différent et bien plus intéressant.

• En remontant aux sources de l’astrologie, vous apprendrez les bases essentielles et les définitions des Maisons.

• Vous y découvrirez aussi les clefs pour réaliser un bon tirage, les différents codes pour comprendre les cartes et leurs rencontres, sans oublier les diverses techniques pour rendre ce tirage professionnel.

Un livre qui montre que les fondements de l’astrologie antique peuvent offrir au Tarot un tirage d’une très grande richesse.

En cadeau, Kris Hadar vous révèle la Structure pythagoricienne qui a permis de concevoir le jeu de Tarot et il démontre pourquoi ce dernier est constitué de 78 cartes : 22 majeures et 56 mineures, et que la structure des mineures repose sur 4 couleurs, elles-mêmes composées de 4 figures et de 10 cartes numérales.
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie4 mai 2022
ISBN9782897923532
Le TIRAGE ASTROLOGIQUE DU TAROT: Méthode pratique d'art divinatoire
Auteur

Kris Hadar

Avec ce quatrième livre, Le Tirage astrologique du Tarot, Kris Hadar ajoute la pierre majeure qui manquait à son œuvre tarologique. L’interprétation de ce type de tirage est toujours restée superficielle pour la plupart des Tarologues, parce que les règles pour lire l’avenir avec le Tarot sont difficilement applicables à une Roue astrologique. Cet ouvrage montre qu’il est maintenant possible de se servir des concepts de l’astrologie, tout en obtenant une précision d’interprétation aussi grande, sinon plus, qu’avec le tirage en croix.

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    Aperçu du livre

    Le TIRAGE ASTROLOGIQUE DU TAROT - Kris Hadar

    Une approche du tarot suivi d’une étude historique de chaque arcane

    Chapitre 1

    Quelques notions à partager

    Mon premier ouvrage sur le Tarot est paru en 1986, et j’ai enseigné cet art à temps plein durant vingt-deux ans. Trouver les meilleures techniques d’apprentissage du Tarot fut pour moi une constante préoccupation. À travers mes différents livres traitant du sujet, je n’ai pas arrêté de divulguer l’expérience et les leçons que j’en ai retirées. Avec ce nouveau livre sur l’art divinatoire avec le Tarot, j’offre une synthèse sur le Tirage astrologique.

    1. L’image d’une carte de tarot et ses relations avec le tarologue

    Qu’est-ce qu’une carte de Tarot ? Une image composée d’éléments symboliques ! Voici ce qu’exprime le dictionnaire Robert¹ sur le mot symbole :

    Ce qui représente autre chose en vertu d’une correspondance analogique ;

    Objet ou fait naturel perceptible, identifiable, qui évoque, par sa forme ou sa nature, une association d’idées « naturelle » avec quelque chose d’abstrait ou d’absent ;

    Ce qui, en vertu d’une convention arbitraire, correspond à une chose ou à une opération qu’il désigne ;

    Personne qui incarne, qui personnifie de façon exemplaire.

    Cela illustre parfaitement le mécanisme qui nous permet de pratiquer l’interprétation d’un tirage avec des cartes de Tarot.

    Les mêmes cartes de Tarot n’auront pas la même définition selon le sujet traité par un tirage, mais elles serviront à faire des comparaisons, des rapprochements, des rapports ou encore des correspondances analogiques entre ce qu’elles personnalisent et l’objet du tirage.

    Les éléments entrant dans la composition de l’image sont autant de clefs qui nous permettent de réaliser des associations d’idées avec des pensées, des messages, des faits en rapport avec des éléments de vie qui demeurent insaisissables ou impénétrables pour le Consultant.

    La structure et le code utilisés pour construire l’image permettent au Tarologue de mettre en relief ce qui correspond à une chose ou à une opération qui fait l’objet d’un tirage de cartes.

    Les cartes de Tarot sont des personnages de théâtre qui personnifient de façon exemplaire les situations vécues par une personne au cours d’un tirage.

    Définir ainsi l’image d’une carte de Tarot expose les problématiques rencontrées par tous ceux qui en donnent une définition, qu’elle soit divinatoire ou non. Elle explique ainsi la cacophonie qu’il en résulte. Il va de soi que les gens du Moyen-Âge détenaient une interprétation personnelle des symboles, une perception originale de leur univers, des valeurs et un mode de vie souvent diamétralement opposés à celui du XXIe siècle. Il ne faut pas perdre de vue que chaque Tarologue a un vécu particulier et qu’il détient des connaissances différentes de celles des autres ; sans oublier qu’il doit être capable de se détacher de ses soucis personnels pour éviter d’en faire la projection sur son client.

    Est-ce que cela sous-entend qu’il est impossible de pratiquer une divination objective ? Dieu merci, non, car l’expérience démontre que les cartes sortent en fonction de la perception qu’en a le Tarologue. Si, pour lui, un arcane particulier identifie l’amour, c’est toujours lui qui sortira pour en parler… En fait, ce n’est pas le Consultant qui fait sortir les cartes, mais bien le Tarologue !

    Le problème réel qui se pose est double :

    La capacité qu’a le Tarologue d’oublier ses problèmes pour être complètement disponible au Consultant. Cela dépend du contrôle qu’il a sur ses pensées. Pour y parvenir, il n’existe aucune recette. On a cette capacité ou non. On peut la développer, mais on ne peut l’inventer ;

    La connaissance intrinsèque des dessins des cartes acquise par le Tarologue. Ce dernier point est perfectible. Plus l’image qu’a le Tarologue des éléments graphiques de la carte est claire, plus le Tarot lui deviendra intelligible au cours d’un tirage. Rien n’est jamais définitif. Même si j’ai une très bonne connaissance des cartes de Tarot pour les avoir étudiées et réétudiées durant une vie entière, ces derniers temps, j’ai encore découvert un code qui offre une nouvelle perception des arcanes, et donc, de nouvelles connaissances.

    La bonne attitude est évidente :

    Toujours étudier le Tarot avec les cartes étalées devant soi. Il en va de même lorsqu’on fait des lectures sur le sujet, des travaux de réflexions ou des méditations, etc.

    Lire sur le Moyen-Âge pour en comprendre les mœurs, les us et les coutumes, mais surtout la manière dont pensaient les gens du XIIe et du XIIIe siècle.

    Exemple significatif : un étrange rouet

    Ovide, Filles de Minyas filant la laine dans Métamorphoses, 1385

    Le dessin de cette image ressemble à s’y méprendre à l’arcane de LA·ROVE·DE·FORTVNE. Quels liens culturels existerait-il entre eux ? Est-ce que filer la laine est une métaphore pour expliquer les incertitudes de la vie ? Faut-il apprendre à utiliser les événements bruts de l’existence, tout comme la fileuse prend la laine écrue pour la carder, la filer, la mettre en fuseau, puis en écheveau ? Si LA·ROVE·DE·FORTVNE repose sur ce concept, alors, pour les gens du Moyen-Âge, la destinée n’est pas une fatalité, mais bien des circonstances ni bonnes ni mauvaises qui demandent à savoir en saisir les fils, à les monter sur une navette et à les utiliser pour façonner le dessin de notre existence sur la trame de notre métier à tisser… À nous de savoir faire tourner la roue de la vie à notre avantage.

    Vous conviendrez que la notion karmique souvent accolée à cette carte ne correspondrait pas à la vision existentialiste qu’en avaient les gens de cette époque.

    Apprendre à connaître ses cartes dans leurs détails les plus intimes, c’est aussi savoir les écouter quand elles nous parlent. Écouter, c’est être ouvert à un discours qui nous est audible. C’est perdre ses œillères pour saisir ce qui a priori nous dépassait et, donc, arrêter de voir dans un tirage ce qui nous arrange, mais plutôt le vécu de la personne qui consulte. C’est finalement être ouvert, autant de l’intérieur que de l’extérieur.

    La conséquence d’un tel état d’esprit est simple :

    Quand l’arcane devient intime, il n’est plus nécessaire de se protéger derrière des définitions divinatoires apprises par cœur – notions qui, neuf fois sur dix, ne correspondent pas au cas particulier du tirage –, mais tout simplement de bien saisir comment les concepts divinatoires de la carte nous suggèrent toujours les mots justes pour expliquer parfaitement la réalité particulière que vit ou vivra le Consultant.

    Dès l’instant où l’esprit du Tarologue est libéré des mots, l’intellect peut librement se concentrer sur la manière d’exprimer ce qui doit être dit au cours de la consultation.

    On en revient à cette notion simple : une carte comprise est une carte sue. Elle nous devient aussi familière que devrait l’être notre nom. Mieux encore : notre prénom ! C’est pour cela que, durant des années, je me suis évertué à résumer les cartes par quelques mots-clefs qui ont pour mission d’entretenir un contact privilégié avec la connaissance exacte de l’arcane. Attention : ces mots-clefs ne sont pas des mots appris par cœur, mais des mots visuels que l’on identifie en regardant simplement la carte.

    Par exemple : nous voyons dans le dessin de la carte LE·BASTELEVR, une table avec des objets dessus.

    Si nous définissons ces objets comme des éléments utiles à la démonstration que semble faire le personnage, il n’est pas nécessaire d’apprendre par cœur que LE·BASTELEVR symbolise tous « les éléments » indispensables à une action. Il nous suffit de regarder la carte pour nous en rappeler. N’étant pas bêtement prisonniers des définitions, nous pouvons facilement comprendre que dans une situation de recherche d’emploi, ces éléments deviennent « les moyens » pour trouver du travail ; dans le cas d’un projet, ils sont « les instruments » de la pensée ; pour une construction, ils deviennent « les outils » pour bâtir ; et pour un individu, ils symbolisent « sa potentialité » ou « ses compétences innées ».

    Pour parvenir à cette gymnastique, il suffit d’avoir parfaitement compris le dessin, mais aussi, et surtout, d’avoir compris de quoi l’on parle. Eh oui, vous avez remarqué que les mots utilisés changent suivant la situation décrite. Si nous conservons le même mot appris par cœur, dans certains cas, il deviendrait absurde. Par exemple, on ne dira pas à une femme qui se questionne sur un homme qu’il a « tous les outils » pour la satisfaire. Pourquoi ? Ce langage est vulgaire, surtout si la Consultante se questionne sur sa capacité à être comprise. Le mot « outil » peut être assimilé à de l’argent, à son physique, à une chose, etc. On dira que cet homme a toutes les « capacités » pour la saisir psychologiquement. Il est plus agréable de centrer le discours sur l’essence de la relation que sur sa mécanique physique.

    De telles nuances de langage peuvent dérouter un jeune Tarologue, alors voici la clef pour « toujours réussir une bonne interprétation » :

    Avant de parler, il faut « toujours » visualiser la situation que l’on veut décrire et, ensuite, dans ses explications, il faut « toujours » introduire son sujet. Par exemple, pour un tirage en lien avec une rencontre affective, le sujet est « la rencontre affective ». Le Tarologue « imagine » une rencontre affective et il doit se dire intérieurement : « La rencontre affective va… » ou encore « La rencontre affective se fera… » En regardant la ou les cartes, le Tarologue verra alors une réponse s’imposer dans son esprit en fonction de son « sujet ».

    C’est simple et imparable :

    Le Tarologue est naturellement un être sensible et imaginatif. Se représenter une image d’une situation lui est facile, surtout s’il parvient à « devenir » le Consultant et à vivre sa situation… tout en continuant de regarder ses cartes. Pourquoi ? Parce qu’il ne faut à aucun moment que l’imaginaire prenne le dessus sur la création mentale engendrée par le dessin de la carte. Ce dessin ramène toujours le Tarologue à la réalité de l’interprétation. Il est le lien entre lui et le Consultant. Le Tarologue qui se déconnecte de la carte laisse libre cours à l’inconscient pour extrapoler, donc il invente ou même fait de la projection à propos de ce qu’il désire, souhaite ou déteste.

    Le Tarologue qui parle du tirage en « introduisant » son sujet en vient à employer les mots adaptés à la situation particulière qu’il décrit. C’est la seule manière de ne jamais se retrouver hors sujet et d’avoir à perdre le temps de la consultation à récupérer les mauvais mots dits.

    Il va de soi qu’un Tarologue ne doit jamais exprimer au Consultant ce qui ne rentre pas dans le cadre imparti par la définition de la carte. N’oubliez jamais qu’il faut apprendre à ne pas mélanger l’« essence » de sa carte et ses « conséquences », sinon vous tomberez facilement dans l’extrapolation… Par exemple, si la carte LE·BASTELEVR définit les « éléments » nécessaires à toute action, il est évident que l’on peut en déduire que le personnage a une « habileté » naturelle pour s’en servir. Cette « habileté » ne doit pas être prise pour une « compétence maîtrisée », mais bien comme une « potentialité à l’état brut ». Ce n’est pas parce que l’on a l’« habileté » naturelle à dessiner que pour autant l’on possède la « maîtrise » de cet art !

    En agissant ainsi, vous ne ressentirez jamais le besoin d’inventer pour expliquer ce que vous ne comprenez pas, ou tout simplement pour vous sécuriser… On ne doit jamais combler le vide de son incompétence avec des mots dénués de sens.

    L’objectif de cet ouvrage n’est pas de vous apprendre à connaître les cartes de Tarot. Mon ouvrage Mon premier livre de Tarot² fut écrit pour cela. Ici, je veux vous rappeler que les descriptions des cartes sur le plan divinatoire ne sont que des aide-mémoire. Si nous ne parlons pas le même langage, il est évident que les techniques divinatoires enseignées ne seront pas comprises.

    La description des cartes sert à vous rappeler les définitions développées dans mes autres ouvrages. Cependant, certains lecteurs ouvriront ce livre sans les connaître. Il est donc important d’expliquer le dessin des arcanes pour mettre en évidence les « réflexes » divinatoires qui devront être acquis pour être utilisés avec dextérité au cours d’un tirage. Par respect pour mes fidèles lecteurs, la description des dessins des arcanes se fera sous un nouvel angle, toujours dans l’objectif d’apporter un regard différent sur la connaissance véhiculée par le Tarot. Dans ce livre, ce sera la quête du Tarot originel à travers les premières cartes connues, celles des Tarots italiens.

    Par contre, les tableaux résumés sur la définition des cartes sont les mêmes que ceux de mes autres livres.

    2. Le jeu de tarot

    Soulever l’importance de l’image dans la pratique de la divination, c’est nécessairement se questionner sur les jeux de Tarot qui sont utilisés. Loin de moi l’idée de soulever une polémique qui n’aurait pas sa place dans ce livre, mais il m’apparaît évident que des Tarots inventés au XXIe siècle ne détiendront jamais la symbolique de ceux originellement conçus. Mes recherches favorisent les Tarots de la lignée dite de « Marseille ». Certes, on peut effectivement rétorquer que même ces Tarots ont subi des modifications à travers le temps, mais il n’en demeure pas moins qu’ils restent dans le « canon » dit « de Marseille ». Parmi les jeux de Tarot que l’on trouve présentement dans le commerce, l’on peut citer le Tarot de Païen, celui de Dodal, de Conver, de Grimaud, de Fournier. Personnellement, je vous recommande…

    Le véritable Tarot de Marseille³

    restauré par Kris Hadar

    … parce qu’il s’inscrit dans la Tradition de Marseille, et, surtout, parce qu’il remet en lumière des symboles qui se sont altérés depuis son origine tout en offrant une restauration qui tient compte de la pratique divinatoire. Son dos facilite la manipulation des cartes, et le détail de ses couleurs aide à l’interprétation d’un tirage.

    3. Les principes qui ont présidé à la définition divinatoire des cartes de tarot

    Vous conviendrez avec moi qu’il est impossible d’affirmer qu’une personne est bonne ou mauvaise. Elle est tout simplement elle-même. Que nous l’aimions ou non, c’est un être humain original. C’est notre système de valeurs qui nous dit si elle cadre ou non avec nous. Changez ce cadre et, du jour au lendemain, vous changerez d’opinion vis-à-vis d’elle. Il en va de même des cartes de Tarot. Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Certes, certaines d’entre elles nous dérangent, car elles symbolisent nos peurs collectives, ou encore ce que culturellement nous valorisons ou condamnons. Il se peut que cette irritation découle d’un manque de connaissance sur la période de l’histoire pendant laquelle elles furent conçues ou encore du lieu où elles furent conçues. Pour nous en convaincre, jetons un coup d’œil critique, mais rapide, sur les différents préjugés véhiculés sur les arcanes majeurs du Tarot :

    LE·BASTELEVR : À l’origine, un jongleur n’est pas quelqu’un qui fait des tours et qui illusionne les gens. Au XIIe siècle, c’est un artiste qui exprime avec intelligence et subtilité le savoir dont il est dépositaire, et il le fait avec art. Par la suite, sa profession se perdra pour laisser la place aux illusionnistes des foires qui exploiteront la crédulité de leur public ;

    LA·PAPESSE : Ce terme est en contradiction avec le dessin de l’arcane, qui conduit à penser à une hérésie. Légende ou non, LA·PAPESSE ne fait pas (ou ne fait plus⁴) partie de l’histoire de l’Église chrétienne, et il n’existait pas à l’époque un mouvement féministe réclamant le droit à une femme d’être Pape. En fait, le dessin nous montre une femme qui « réfléchit » avec un livre posé sur ses genoux. Les caractères religieux semblent anachroniques si l’on ignore que la femme fut toujours considérée comme celle qui est en contact intime avec la divinité. Pour les anciens, elle a toujours été la messagère des dieux.

    L’IMPERATRICE : Elle indique un pouvoir, celui de l’esprit sur la matière. Toutefois, prenons acte que si notre société actuelle valorise l’intellect au détriment du manuel, au Moyen-Âge, c’était l’élégance du savoir-faire qui était admiré. On appelait cela : le Gai Savoir. Ainsi, si une carte devait définir l’âme, ce serait L’IMPERATRICE. Le Moyen-Âge est grec et celte. Pythagore est présent dans les pensées de l’époque. C’est lui le premier qui définit l’âme en répondant au Tyran de Syracuse qu’il était un philosophe, c’est-à-dire celui qui étudie la Sofia : la « Sagesse ». L’âme est sagesse et l’âme est connaissance. Pour Pythagore, il suffit de purifier son corps pour avoir accès à la sagesse de son âme. C’est Platon qui introduisit l’idée que le corps est mauvais et que ce dernier s’opposerait à l’âme, idée reprise par la jeune Église chrétienne avec le concept du péché originel. C’est au XIIe siècle, avec des Papes comme Grégoire X et des penseurs de l’Église comme saint Thomas d’Aquin, que l’idée de rédemption passant par « son » propre salut fit son chemin. C’est la carte de L’HERMITE qui en symbolise la démarche.

    L’EMPEREVR : L’image de cette carte révèle le pouvoir d’un empereur s’identifiant à la guerre. On est loin des définitions traditionnelles de cet arcane que sont la « matière » et le « travail ». Il ne faut cependant pas perdre de vue que, de tout temps, le pouvoir du masculin est synonyme de conquête et de possession ! L’empereur Charlemagne en est le digne représentant !

    LE·PAPE : Il représente dans la chrétienté le pouvoir de Dieu s’incarnant dans le temporel. Hors de l’Église, point de salut ! Elle identifie la rédemption ou la sanction. Mais, en soi, de quel pape parlons-nous ? Il fut une période où il existait plusieurs papes en même temps : le pape d’Antioche, le pape de Constantinople, le pape de Rome… De quel pape parle-t-on, ici ?

    L’AMOVREVX : Les jeux de l’amour et du hasard sont personnalisés par la jeunesse, si tant que le désir est le propre de cette période qu’est l’adolescence. Il est vrai que la vieillesse est encore associée à la laideur, surtout pour la femme au Moyen-Âge qui, en perdant sa fraîcheur, est automatiquement associée au mal.

    LE·CHARIOT : Il est le conquérant par excellence. Le chariot avec deux roues nous rappelle les divinités des stades antiques. Le vainqueur était adulé des foules et béni des dieux. Il symbolise la victoire sur l’adversité.

    LA·IVSTICE : La justice angoisse. Elle est toujours associée à l’État et à ses injustices. Elle fut et est encore l’instrument du gouvernement, et la victime est toujours le peuple. Dans l’inconscient des gens, elle ne symbolise pas l’égalité, mais bien la condamnation. Dans bien des pays, l’accusé est initialement considéré comme un coupable et c’est lui qui doit faire la preuve de son innocence. La machine judiciaire est insensible, même au bon sens humain, car la loi est la loi, puisqu’elle est toujours : la raison d’État ! Pourtant, au Moyen-Âge, elle juge en fonction de la juste compensation.

    L’HERMITE : Il identifie celui qui s’est retiré de la société, justement dans son ermitage. Il est le Zarathoustra de Nietzsche. De tout temps, il personnalise la spiritualité, la sagesse et le savoir, notamment celui des remèdes issus de l’étude de la nature. Au Moyen-Âge, l’ermite est un homme de Dieu, mais surtout pas, comme le pensent certains Tarologues, un pèlerin. Il y en a plusieurs qui sont canonisés par l’Église.

    LA·ROVE·DE·FORTVNE : Cette carte est aujourd’hui accolée à la notion de fatalité. Si cela avait toujours été le cas, elle devrait se nommer : LA·ROVE·DE·L’INFORTVNE. Au Moyen-Âge, ce dessin est relié à un hasard aveugle, parce qu’elle souligne la « bonne fortune » de l’existence. La chance est bien celle que l’on se crée par le travail et la volonté.

    LA·FORCE : La rencontre d’une femme avec un lion est surprenante, car le lion symbolise le pouvoir chevaleresque masculin qui réalise des exploits au nom de sa dame ! Ces surprises sont fréquentes au XIIe siècle – surtout en Occitanie – où la femme obtient un statut d’égalité avec l’homme. Justement, la femme vertueuse amène le lion masculin à diriger son combat vers une noble cause.

    LE·PENDV : Cet arcane est incompréhensible. Il est toujours associé à la trahison, à l’esclavage, à la déception, à la désillusion, alors qu’au Moyen-Âge, il personnalisait l’esprit « mystique », la foi, l’abnégation. C’est son dessin qui force une interprétation négative alors que, dans les faits, c’est le don de soi pour une noble cause. Il définit une manière de penser et non une condamnation physique.

    L’Arcane-Sans-Nom : Cette carte fait peur. Pourtant, au Moyen-Âge, la mort n’effraye pas les gens : elle fait partie intégrante du quotidien. Elle symbolise l’identité, car si la chair est putrescible, le squelette est durable. Mourir, c’est rejoindre Dieu : quelle magnifique finalité ! Ce n’est qu’avec les épidémies du XIVe siècle que le squelette devient pour la première fois un symbole macabre et funeste avec sa pourriture et sa déchéance, et en prime son lot de douleurs.

    LA·TEMPERANCE : Les anges firent très tôt partie de la hiérarchie divine. Ils apparurent comme des messagers ou des Esprits servant l’œuvre de Dieu. D’une manière générale, ils ne sont que des intermédiaires entre Dieu et les hommes. Ils sont porteurs d’un message, mais ils interviennent rarement dans l’existence des hommes (sauf comme dans le cas de Sodome et Gomorrhe).

    LE·DIABLE : Qui oserait penser que LE·DIABLE n’effrayait personne au XIIe siècle ? Il était pourtant perçu comme un serviteur de Dieu qui révélait la lumière, et non cette entité abjecte décrite par les inquisiteurs. Cette dernière fut créée en 1223 par le pape Grégoire IX, pour servir ses desseins contre ceux qui lisaient les Saintes Écritures dans un sens qui desservait les intérêts de l’Église, comme ce fut le cas des cathares. Il ne faut pas mélanger le concept du Diable qui avec ses bois est le Dieu Cernunnos des Celtes, avec Satan et Lucifer. LE·DIABLE apparaissait ici pour être un initiateur ouvrant la voie au Paradis.

    LA·MAISON·DIEV : S’il existe un arcane qui draine son lot de préjugés, c’est bien lui ! Foudre, destruction et cataclysme sont des mots employés par la plupart des Tarologues qui l’interprètent. Son nom l’indique : elle est la demeure de Dieu, et hors de l’Église, point de salut ! Cet arcane symbolise la terre d’où sont issus tous les êtres et la capacité qu’ils ont de la modeler pour y ériger les temples à sa gloire. Il explique le dépassement de soi qui est nécessaire pour atteinte le Ciel. Il donne un avertissement : il est illusoire de vouloir demeurer dans ce monde où tout ce qui vit ou se construit finit inévitablement par mourir ou se détruire, seul le Temple intérieur construit à la gloire de Dieu est éternel !

    L’ESTOILLE : Cet arcane avec ses sept planètes autour d’un astre lumineux décrit sans ambiguïté le Ciel, ce Ciel qui influence et interagit avec tout ce qui vit sur Terre. Un fait remarquable pour le XIIe siècle, quand on pense à Giordano Bruno, disciple de Copernic, qui eut l’audace d’émettre l’hypothèse que les étoiles étaient des astres semblables au Soleil et qui fut brûlé vif en 1600, ou même à Galilée, qui fut condamné en 1633 pour avoir soutenu que la Terre tournait autour du Soleil. Le concept de cette carte illustre la nature, mais aussi le Jardin d’Éden d’où furent chassés Adam et Ève… Géographiquement, pour les croyants de l’époque, ce jardin se situait sur Terre, en Mésopotamie !

    LA·LVNE : Cet arcane et le suivant offrent l’illusion que l’astrologie structure le jeu de Tarot. Sa définition reste classique, quoique les rayons de lumière qui jaillissent d’elle laissent croire à une éclipse. C’est une illusion. Pourtant, c’est bien avec une écrevisse et non un crabe que les gens du Moyen-Âge décrivaient le signe du Cancer. D’une manière générale, cet arcane conserve les définitions que la plupart des gens lui donnent depuis toujours. Mais son identité, est-elle vraiment celle qu’on pense ?

    LE·SOLEIL : La lumière du Soleil qui nous regarde de face aveugle celui qui ne s’en protège pas les yeux. On y voit deux enfants qui sont protégés par un mur. Est-ce que ces enfants définissent la constellation des Gémeaux et les briques, des lingots d’or ? C’est incroyable de voir combien cette carte dissimule son principe originel, au point qu’elle est rattachée spontanément à l’amour.

    LE·IVGEMENT : Le nom de cet arcane induit en erreur. Ici, il n’est pas question de jugement dans le sens d’une sanction. L’arcane fait allusion au jugement de Dieu, comme cela est décrit dans le roman de Tristan et Iseult. C’est Dieu qui révèle celui qui a su avoir grâce à ses yeux. De la même façon, cette carte ne parle pas de résurrection des morts, mais bien de l’adoubement de l’enfant rentrant dans LE·MONDE de l’adulte où il pourra, tel un chevalier, accomplir des exploits pour sa collectivité.

    LE·MONDE : Ce dessin est surprenant ; une femme se retrouve dans une mandorle, alors qu’habituellement s’y retrouve le Christ. Est-ce le signe d’une hérésie, et par le fait même l’indice que le Tarot appartient à des impies ? Bien sûr que non, mais personne ne sait comment était cette carte originellement. Il est vrai que durant le XIe et XIIe siècle, grâce au culte marial et à l’Amour courtois, la femme retrouve sa véritable place auprès de son compagnon qu’est l’homme. Comme nous en trouvons la trace dans l’œuvre alchimiste, la femme au sexe voilé symbolise l’androgynie, exprimant la fusion de la conscience avec l’âme. C’est l’androgyne primitive qui a retrouvé sa moitié complémentaire. Il symbolise le miracle de l’amour, celui qui transcende l’être.

    LE·FOL : Voici un étrange arcane prétendument inclassable parce qu’il n’a pas de numéro. Il n’est ni folie ni raison ! Au Moyen-Âge, on ne sortait pas des villages entourés de forêts sombres et inquiétantes. Elles étaient inévitablement le lieu de toutes les magies ou diableries. Il fallait être fou pour les traverser afin de découvrir le merveilleux inconnu ! Il est clair que LE·FOL est la seule carte du Tarot qui, à l’image d’un pèlerin, parcourt LE·MONDE ! Il est nécessairement, « le pas comme nous ».

    Ces quelques réflexions ont pour objectif de vous ouvrir l’esprit à d’autres concepts qui ne font plus partie de notre vie. Elles soulignent la pertinence de laisser de côté nos conceptions pour s’ouvrir à de nouvelles… ne serait-ce que pour le Consultant qui a recours à cet Art royal et qui attend SES réponses, et non les NÔTRES.

    Remarquez qu’à aucun moment ces concepts ne sont considérés comme bons ou mauvais. Ils sont des aspects particuliers de la vie de tout un chacun et ils symbolisent toutes les étapes à franchir pour aller au bout de sa quête.

    Dans le même ordre d’idées, ne regardez jamais le Tarot avec l’œil de la superstition, et encore moins avec celui des préjugés. Le Tarot n’est ni divin ni satanique, il est tout simplement merveilleux.

    4. Un mot sur les cartes inversées

    Certaines personnes se plaisent à répandre le bruit que de retourner sur elles-mêmes les cartes, c’est-à-dire de les inverser, est diabolique. Faisons preuve de sérieux ! Ce n’est pas parce que nous nous trouvons dans le monde de la divination qui fut longtemps l’apanage des devins, puis des sorciers et sorcières de tout acabit qu’il faut maintenant exorciser nos peurs collectives en criant : Retro Satana à tous ceux et celles qui touchent aux cartes. Et oui, tant et aussi longtemps que la science ne nous aura pas apporté d’explications « crédibles », acceptons qu’il existe dans la divination des aspects qui nous échappent. La question est restée depuis toujours dans mon esprit : pourquoi cette carte est-elle pigée au lieu d’une autre ? Et pourtant… c’est toujours la bonne carte qui sort ! Il y a bien une magie, mais elle n’est due ni aux forces du mal ni aux forces du bien. Ce sont des principes qui sont à notre disposition, tout comme il existe un principe de vie qui échappe à tout entendement. C’est l’individu qui l’utilise et qui y donne une bonne ou une mauvaise orientation ! Inverser les cartes comporte un intérêt technique évident : la capacité de savoir si le principe symbolisé par l’arcane s’exprime dans le bon sens ou dans le mauvais sens. C’est simple et facile et cela évite de le « deviner » subjectivement.

    Mais pour inverser les cartes, il faut respecter des règles simples :

    Le principe de la carte RESTE le même, qu’elle soit à l’endroit ou à l’envers ! Sinon, on se trouverait avec cette aberration de devoir identifier non pas vingt-deux principes, mais bien quarante-quatre… et, encore, nous aurions des principes qui se contrediraient et même se répéteraient.

    À l’endroit, le principe de la carte s’exprime avec toute sa puissance et le Consultant peut la contrôler, ou du moins l’orienter à sa convenance.

    À l’envers, le principe de la carte s’exprime avec toutes ses contradictions et le Consultant en a perdu le contrôle. Il doit se ressaisir pour reprendre la maîtrise des conséquences qu’il a engendrées.

    L’inversion des cartes est rendue possible, parce que chacun d’entre nous peut infléchir sa destinée pour faire en sorte qu’elle soit ce que nous voulons… Évidemment, ceci en fonction de qui nous sommes vraiment.

    Cette manière de procéder a l’avantage de mettre en évidence les difficultés vécues ou à vivre par le Consultant et de révéler les circonstances favorables qui vont l’aider à affronter son existence. Bien plus, elle indique les moyens pour s’en sortir.

    Certains Tarologues sont craintifs d’utiliser les cartes inversées, car parfois elles indiquent sans complaisance une réalité difficilement acceptable, tels le viol, la mort, la violence, etc. Parvenir à les exprimer dans une consultation est toujours délicat. Cela fait peur… surtout s’ils se trompent !

    Il est difficile de rassurer une personne qui débute, mais ma longue pratique m’a démontré que JAMAIS un tirage ne m’a trahi. Certes, il m’est arrivé d’en faire une mauvaise interprétation, mais ces erreurs m’ont appris ceci :

    Si je respecte la technique, je n’erre pas ;

    Si je ne comprends pas certaines cartes, je ne dois pas masquer mon incompréhension avec des réponses toutes faites ou sorties de nulle part. Neuf fois sur dix, ce sont elles qui sont les sources d’erreurs ;

    Corollaire : il vaut mieux se taire que de dire n’importe quoi ;

    L’erreur est humaine, mais l’expérience démontre qu’elle influence rarement le résultat du tirage. Ce sont les détails qui ne sont pas toujours justes, même si, malheureusement, ce sont justement les détails dont se souviennent les Consultants ;

    Et… finalement, que la fatale destinée n’existe pas. Nous pouvons la modifier, encore faut-il informer le Consultant de son libre arbitre.

    5. Un dernier mot

    Vous trouverez toujours sur votre route des gens, Tarologues ou non, qui allégueront qu’il n’existe pas de technique pour lire le Tarot, que le Tarot est un art et non une science, en oubliant que le mot science vient du latin : scientia « connaissance », de scire « savoir ». Évidemment, ce mot peut avoir plusieurs applications. Le Robert dit que la science est aussi un savoir-faire que donnent les connaissances (expérimentales ou livresques) jointes à l’habileté. De plus, au XVe siècle, la science de quelque chose est un Art ou une pratique qui nécessite des connaissances et des règles. Quant au mot art, justement, il exprime un talent, mais aussi un savoir-faire. Le Robert ajoute : « ensemble de moyens, de procédés conscients qui tendent à une fin. » Or, sans connaissance et sans technique, il n’y a pas de véritable expression artistique. Demandez au violoniste qui pratique ses gammes tous les jours pour développer sa technique s’il sait conjuguer son art avec excellence !

    Certes, tout le monde n’a pas le talent pour devenir un violoniste de grand renom, mais tout le monde peut apprendre à jouer de la musique s’il intègre les techniques de bases et les règles de l’art qui président à l’expression de toute pratique. À quoi servent les écoles d’art, de science, de littératures, etc., sinon à apprendre les rudiments indispensables à une discipline particulière !

    Je me souviens d’avoir rencontré à dix-huit ans un grand philosophe et champion d’échec de France. Seul son prénom me revient : Richard. Je lui fis part de la richesse que j’avais au fond de moi et que je ne parvenais pas à exprimer. Il me répondit avec une lapalissade : « À quoi sert une pensée si l’on ne maîtrise pas les moyens pour l’exprimer ? » C’est à partir de ce jour que j’ai pris conscience qu’il fallait que je travaille pour acquérir ces moyens, au lieu de passer mon temps à pleurer sur mon sort pour justifier ma fainéantise. Sans travail, effort et discipline, on ne parvient à rien ! Tous ceux qui vous disent le contraire sont des cancres qui cachent leur incompétence derrière des propos dilatoires.

    D’autres vous diront que le Tarot ne dit pas toujours la vérité et qu’il se trompe. C’est effectivement facile de trouver un coupable, au lieu d’avoir la franchise de dire « j’ai mal lu ou je n’ai pas voulu voir ce qu’il voulait dire ». De plus, des gens vous convaincront qu’il faut se laisser guider par son ressenti pour ne pas s’encombrer de règles inutiles. Entre nous, comment peut-on écrire sa pensée sans se préoccuper des règles grammaticales ? De la même manière, comment peut-on lire un texte ? C’est justement lorsque l’on possède parfaitement la syntaxe de son langage qu’il est possible de se libérer de sa rigueur et d’en exposer sa finesse. Observez et vous prendrez conscience que ce genre de Tarologues évite judicieusement la précision pour rester vague, général, tout en étant terriblement compréhensif et paternaliste.

    On retrouve chez ces Tarologues un mot fort à la mode qui sert à justifier les erreurs d’interprétations ou la surprenante exactitude : la synchronicité, terme qui est devenu très rapidement à la mode, et pour cause ! Il signifie que si j’interprète le Tarot avec justesse, c’est que le Tarologue et le Consultant étaient « en synchronicité parfaite », soit, en d’autres mots, sur la même longueur d’onde. Toutefois, la pratique du Tarot ne consiste pas à être en résonance télépathique avec son client pour lui dire ce qu’il sait déjà, mais bien d’être hors de lui pour voir ce qu’il ignore !

    Un ignorant, pour justifier ses lacunes, voudra toujours vous persuader que la technique enseignée est trop compliquée. Quand j’entends un violoniste faire chanter son instrument, je suis en admiration en sachant le nombre d’heures de pratique qu’il a fallu pour qu’il soit au faîte de son art. Lorsque j’apprenais le Tarot, je passais des journées entières à faire des tirages sur ma vie, au point tel que je savais qu’ils ne voulaient plus rien dire. Mais je m’efforçais de tous les lire pour intégrer le mécanisme d’interprétation du Tarot et y avoir recours avec dextérité. Comme vous le voyez, dans l’excellence, il n’y a pas de recettes, sinon le travail et l’assiduité. Tous les beaux parleurs de la terre ne pourront jamais escamoter ce fait.

    Il va de soi que le « clairvoyant » qui utilise le Tarot comme déclencheur de vision n’est pas concerné par ce qui vient d’être dit.

    Pour conclure, face à ces beaux parleurs, souvenez-vous toujours des proverbes suivants :

    L’air ne fait pas la chanson ;

    A beau mentir qui vient de loin ;

    À l’œuvre on connaît l’ouvrier ;

    Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ;

    Les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs ;

    La critique est aisée, et l’art est difficile…

    Et ce dernier proverbe s’applique particulièrement quand cet art fait appel à un savoir !

    Loin de moi l’idée de vouloir détenir la vérité. À l’image du diamant, elle a des reflets multiples. Il est possible d’apporter une réflexion qui identifie la forfaiture de certains pseudo-Tarologues.

    Le Tarot est une langue, symbolique, certes, mais une langue écrite. Il détient ses règles, sa syntaxe, sa grammaire, sa conjugaison, etc. Tout comme le propose la réforme de l’orthographe, il est facile d’exclure de la langue écrite tout ce qui fait sa richesse et sa culture pour favoriser l’incompétence de certains professeurs et la fainéantise de certains élèves, appuyés par certains politiciens en mal de popularité. Un exemple va illustrer parfaitement mes propos. Le mot hôpital a un accent circonflexe. On demande aux

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