Commissaire Aux Comptes
Commissaire Aux Comptes
Commissaire Aux Comptes
1-
PRSENTATION
Les fonctions du commissaire aux comptes ont connu une vritable mutation. De
contrleur des comptes, il est devenu le conseil des dirigeants.
3-
Le droit dinformation
Le commissaire aux comptes doit non seulement tre convoqu toutes les
assembles dactionnaires et recevoir les mmes informations que ces derniers,
mais aussi tre convoqu aux sances du conseil dadministration qui arrtent les
comptes de lexercice coul. Pour que le commissaire soit mme de juger ces
comptes, les dirigeants doivent tenir sa disposition tous les documents qui
seront soumis aux actionnaires, un mois avant la convocation de lassemble. Le
commissaire aux comptes a le droit de sexprimer devant lassemble. La
participation du commissaire aux autres runions du conseil reste facultative.
La seule reconnaissance du droit dinformation resterait insuffisante, car cest
une prrogative qui suppose que les dirigeants sy plient volontairement. Le
commissaire se voit donc reconnatre de larges pouvoirs dinvestigation.
lvolution du rle de cet organe, tout en renforant son utilit pour les membres
du conseil dadministration.
5-
En France, cest surtout la mission dalerte du commissaire aux comptes qui est
en fait, dans certaines circonstances, un soutien apprciable pour
ladministrateur dissident.
6-
La loi du 1er mars 1984 confie aux commissaires au comptes une mission dalerte
des dirigeants lorsquils constatent des faits de nature compromettre la
continuit de lexploitation.
Lalerte a surtout pour objectif de mettre les dirigeants en face de leur
responsabilit, en les incitants prendre des mesures de redressement. Les
dirigeants sont en effet, le plus souvent, conscients des difficults, mais ils
peuvent tarder ragir. Le commissaire doit donc formellement dclencher
lalerte, quand il a connaissance de faits de nature compromettre la continuit
de lexploitation.
Ces faits peuvent tre prciss. Le commissaire doit considrer lensemble de
la gestion, et non la survenance dun seul fait ngatif qui pourrait tre
contrebalanc par dautres facteurs favorables. Cest donc bien la cessation des
paiements qui doit poindre pour justifier le dclenchement de lalerte, ou encore,
un ensemble convergent de faits significatifs conduisant une rupture de
lquilibre des flux financiers. Il peut paratre regrettable que le commissaire ait
attendre cette imminence pour dclencher une alerte qui gagnerait tre mise
en uvre ds lapparition des premires difficults.
Les conditions de lalerte combines lobligation du commissaire aux comptes
de ne pas simmiscer dans la gestion conduisent conclure que ce processus ne
doit pas tre engag, si la gestion de lentreprise, aussi inopportune soit-elle,
nest pas de nature compromettre sa sant financire immdiate. Cette
conclusion de relative troitesse du domaine de lalerte est cependant quilibre
par son mcanisme et par les responsabilits qui dcoulent de sa mise en uvre.
8-
Le commissaire aux comptes a tout intrt dclencher une alerte en raison des
responsabilits quil encourt ; les dirigeants ont alors, leur tour, tout intrt
tenir compte de ses avertissements.
En effet, le commissaire aux comptes qui ne dclenche pas lalerte engage sa
responsabilit envers tous ceux qui auront subir les consquences de
louverture du redressement judiciaire, ce qui lincite agir, dautant plus quil
aura t averti par lun des membres du conseil dadministration. Il ne pourra
alors pas prtendre avoir ignor la situation de la socit si un administrateur lui
en a formellement fait part.
Lincitation mettre en uvre lalerte est encore augmente par limmunit de
principe dont jouit le commissaire pour ce dclenchement. Il ne sera, en effet,
responsable que sil a provoqu une alerte de mauvaise foi, ou en commettant
une faute lourde (assimilable au dol). Si le commissaire a connaissance de faits
tels quils sont de nature lui faire envisager la procdure, on peut estimer quil
peut la dclencher sans engager sa responsabilit, puisque lexistence de ces
faits justifie en elle-mme une ventuelle erreur. Le dclenchement, tort, mais
de bonne foi, nest pas non plus de nature justifier une mise en jeu de la
responsabilit du commissaire aux comptes.
La situation des membres du conseil dadministration est loppos de celle du
commissaire aux comptes dans cette procdure dalerte : sils y mettent entrave
ou sils ny rpondent pas de manire satisfaisante, ils encourent une
responsabilit de droit commun.
De plus, il est vraisemblable que le passif que les dirigeants ont laiss se
constituer entre le moment o ils auraient d rpondre positivement la
procdure du commissaire et la date finale du dpt de bilan sera plus facilement
mis leur charge. Le fait de ne pas rpondre aux demandes du commissaire est
constitutif dune faute, dont le lien avec certains lments du passif nest pas
difficile rapporter. En cas de mise en cause de la responsabilit des dirigeants
sur le fondement de larticle 180 de la loi de 1985, le dfaut de rponse lalerte
du commissaire serait sans doute analys comme une faute de gestion
susceptible de justifier une condamnation payer une partie du passif. Cest
exactement lanalyse qua retenue la jurisprudence anglaise du nouveau droit de
la faillite.
10-