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CONSEIL GENERAL DE L'ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE

QUEL AVENIR POUR LES LOGEMENTS DE LODS DANS LE


QUARTIER DE LA GRAND'MARE A ROUEN ?



par
Christian QUEFFLEC Ingnieur gnral des Ponts, des Eaux et des Forts
Jean-Armand CALGARO Ingnieur gnral des Ponts, des Eaux et des Forts
avec la participation de
Pierre CARLOTTI Directeur du dpartement Scurit, Structures, Feu du CSTB
Dhionis DHIMA Chef adjoint de la division Ingnierie de la Scurit du CSTB


Mission n007921-01
Le 25 aot 2011
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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Page de garde : Un aspect du quartier de la Grand'Mare Rouen en 2011.

Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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RESUME DE LA MISSION ET PROPOSITIONS


Deux enfants gs de cinq mois et deux ans et demi sont morts mercredi aprs-midi (20 juillet 2011)
dans l'incendie d'un appartement d'un immeuble d'un grand ensemble Rouen, qui a entran un dbut de
polmique sur la qualit de ces constructions datant de la fin des annes 1960. En effet, ce drame fait suite une
srie de sinistres dont le feu est l'origine, qui a ponctu la vie, dj longue de ces btiments.
Ce drame n'a pas manqu d'interpeler la puissance publique. Le secrtaire d'Etat charg du logement,
Benoist Apparu, par note du 27 juillet 2011, a demand au Conseil gnral de l'environnement et du
dveloppement durable (CGEDD), avec l'appui du Centre Scientifique et Technique du Btiment, de dresser un
tat des lieux des btiments construits entre 1968 et 1970 par l'architecte Marcel Lods.
Les incendies ne sont pas chose rare dans l'habitat. Le feu peut avoir pour origine une maladresse ou
une malveillance ; il peut aussi tre d un mauvais fonctionnement d'un matriel. Mais dans le cas prsent, tous
les observateurs sont tonns par la rcurrence des sinistres, si bien qu'il est naturel de se demander si les
constructions en cause, Rouen, ne prsentent pas une plus grande vulnrabilit que des btiments plus courants,
et si elles ne ncessitent pas des dispositifs particuliers de protection. Il s'agit l de l'un des rares exemples de
construction de logements en ossature d'acier et en panneaux lgers, et ces btiments, emblmatiques des
recherches des annes 1970 sur la modernisation du secteur de la construction, l'amlioration des conditions de
travail sur le chantier et la qualit de l'habitat, symbolisent les espoirs du milieu de la construction, concepteurs
et entreprises, d'une priode qui n'a pas encore livr tous ses fruits. C'est ce qui explique qu'un de ces btiments
ait t inscrit sur la liste supplmentaire des Monuments Historiques.
Le rapport commence par une prsentation du systme mis au point par Lods, Depondt, Beauclair
architectes, en collaboration avec les grands reprsentants de l'Industrie de l'Acier, de l'Aluminium Franais, de
Pechiney-Saint-Gobain, de Saint-Gobain. Il insiste sur les apports de cette opration qui a recherch
promouvoir la recherche architecturale en liaison avec le dveloppement des procds industriels. Il explique les
volutions et les succs du systme GEAI, puis il en vient ses faiblesses. Celles-ci sont apparues assez
rapidement : son comportement face au feu. La recherche de solutions s'est concrtise par la formation, dans les
annes 1981-83, d'une Commission nationale d'experts. Face un projet dont le permis de construction a t
obtenu en 1967, avant la parution de l'arrt du 10 septembre 1970 sur la protection des btiments d'habitation
contre l'incendie, elle a imagin un mode particulier de protection, convenant plus particulirement aux
btiments en acier, la protection de la structure par les parois de sparation, des parois doubles, entre les
logements et entre les logements et la cage d'escalier. D'autres dispositions y ont t ajoutes : des casquettes
pour accrotre le C+D, des moyens de dtection de l'incendie et d'alerte des pompiers.
Malgr ces travaux d'autres incendies sont survenus, dcrits autant que possible dans le rapport. Pour se
faire aujourd'hui une opinion, compte-tenu de l'anciennet de l'ouvrage et des multiples interventions
successives, la prsente mission n'a pu disposer ni d'un ensemble de plans jour, ni d'un descriptif complet des
ouvrages. Elle a du raliser un travail d'archologie technique en examinant successivement ce qu'a t le projet
de base, les prescriptions qui ont t dictes pour complter les ouvrages en place, celles qui ont t
commandes, celles qui ont t excutes et la faon dont elles ont t excutes. Ce travail laisse nanmoins
une part d'incertitude sur les matriaux en place et sur leur mode de pose. Nanmoins, l'avis des experts qui ont
eu vivre les diffrents sinistres ou les interprter, ainsi que les membres de la prsente mission aboutissent
aux mmes constats. Si dans les derniers sinistres, le principe de l'isolement intrieur du logement en feu et de la
protection par les parois de la partie interne de la structure a fonctionn, on continue dplorer un
dveloppement rapide, trop rapide du feu, par l'extrieur, si bien que les logements Lods ne peuvent rester en
l'tat. Si l'on veut les conserver, il faut leur apporter des modifications notables. Ces modifications, si elles
doivent s'inspirer de l'esprit de la rglementation incendie des btiments d'habitation (arrt du 31 janvier 1986),
ne pourront pas prendre la lettre les rgles indiques dans ce texte, compte-tenu des caractristiques des
btiments (position de la structure, constitution des cloisons sparatives, dimensions de la cage d'escalier). Les
membres de la mission proposent d'adopter une approche s'appuyant sur la dfinition claire d'exigences
atteindre, une approche dite encore avec mesures compensatoires, visant obtenir un degr de scurit
quivalent ceux des btiments courants, et pour cela, d'tudier la rduction de la masse combustible en place,
ainsi que la pose de systmes capables d'teindre le feu ds sa parution, du type sprinkler ou brouillard d'eau,
installs dans chacune des pices habitables. Ils demandent aussi que soient passs en revue tous les dtails
techniques (accrochage plafond-faade, gaines de ventilation et de chauffage, protection de la poutre de rive,
casquette pour le C+D, protection latrale des faades) pour voir s'il n'y a pas l des ncessits d'amlioration, et
de considrer simultanment la scurit incendie et la scurit structurelle.
Le dernier propritaire des logements Verre et Acier de la Grand'Mare, l'Immobilire Basse Seine a
ralis en 2006 des efforts importants pour rhabiliter cette opration. Cependant, quel que soit l'intrt
historique de ces btiments, les rdacteurs ne sont pas pour leur conservation tout prix. Il pourrait tre dcid
de n'en conserver que trois cinq plots, sur lesquels seraient ports tous les efforts, et qui pourraient tre affects
d'autres fonctions qu' du logement. Mais ce jour, la comprhension des phnomnes et la recherche de
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solutions alternatives apparat lgitime ; elle est souhaite par le propritaire qui a dj lanc des tudes en ce
sens. Les dcisions dfinitives pourront alors tre prises en fonction des cots de travaux, de la scurit obtenue,
de la dure de vie projete pour les btiments, de leur adaptation aux nouvelles ralits d'aujourd'hui (mode de
vie, conomie d'nergie). Les solutions devraient tre soumises aux autorits en charge des questions de scurit
du ministre de l'Intrieur. Le temps consacr ces tudes doit tre bref. D'ici l, il y a lieu de reprendre toutes
les recommandations du Service dpartemental d'Incendie et de Secours concernant les adresses, les voies accs,
la maintenance des dispositifs de dtection, d'alerte et de dsenfumage. Nous recommandons aussi au bailleur,
d'informer les habitants de manire rgulire, sur les risques d'incendie et les conduites tenir, en s'inspirant des
campagnes de l'Institut national de prvention et d'ducation pour la sant (INPES) et de faire de la pdagogie en
faisant passer systmatiquement dans les logements, une quipe spcialise dans la prvention des incendies
d'habitation.
Pour finir, il faut noter que la construction en acier est utilise de manire trs courante dans le domaine
des bureaux, sans consquences dramatiques et que depuis la construction des btiments de Lods, des immeubles
d'habitation en ossature d'acier ont t raliss, sans problme notre connaissance. Ces remarques justifient de
donner un temps pour la recherche de solutions adaptes, mais en fonction des rsultats des enqutes en cours et
des expriences du pass, aucune ventualit ne peut tre limine.


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Une vue de la Grand'Mare Rouen en 2011.

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UN NOUVEAU DRAME DANS LE QUARTIER DE LA
GRAND'MARE


DES FAITS RECURRENTS DANS UNE ARCHITECTURE SINGULIERE

"Deux enfants gs de cinq mois et deux ans et demi sont morts mercredi aprs-midi (20 juillet 2011)
dans l'incendie d'un appartement d'un immeuble d'un grand ensemble Rouen, qui a entran un dbut de
polmique sur la qualit de ces constructions datant de la fin des annes 1960.
Selon les pompiers, l'incendie a pris peu avant 13 heures pour une raison encore indtermine, au
deuxime tage d'un immeuble situ dans le quartier de la Grand'Mare, sur les hauteurs de la ville. Il s'est ensuite
propag au troisime tage avant d'tre maitris, en moins d'une heure par les pompiers. Les pompiers ont
retrouv deux enfants sans vie dans l'appartement o le feu pris. Durant l'incendie, trois personnes, dont la
mre des victimes et son troisime enfant, ont saut des fentres du deuxime tage pour chapper au feu et sept
autres ont t lgrement intoxiques. Les autorits ont ordonn par prcaution l'vacuation de 18 appartements
voisins dont les locataires ont t accueillis dans le centre culturel Andr Malraux situ proximit. Ces
habitants ont pu ensuite remonter dans leurs appartements pour chercher des affaires avant d'tre relogs par le
bailleur social qui gre l'immeuble.
Des voisins se sont dits choqus, rappelant que plusieurs personnes taient dcdes la suite
d'incendies dans cet ensemble d'immeubles de verre et d'acier, depuis leur construction, par l'architecte Marcel
Lods, la fin des annes 1960. "Les incendies se propagent une vitesse phnomnale dans ces immeubles qu'il
faut raser", a assur l'AFP Patrice Baray, un ancien pompier. J ean Frenel, un retrait qui habite un pavillon
proche des immeubles, a confi que ces immeubles avaient t rnovs "trois fois" sans que leur scurit ne
s'amliore, selon lui. "Il faut que a cesse, que les autorits nationales, rgionales et municipales prennent des
dcisions", a-t-il dclar l'AFP. De son ct, le maire PS de Rouen, Valrie Fourneyron, qui s'est rendue sur
place, comme le prfet de Seine-Maritime, Rmi Caron, a rappel que la grande majorit des 25 immeubles
"verre et acier" avaient t rhabilits entre 2006 et 2008. "Les enqutes en cours permettront de dterminer si de
nouveaux travaux de scurit incendie sont ncessaires", a-t-elle dclar dans un communiqu, et qu'elle
attendait de la J ustice que toute la lumire soit faite. Elle a confirm qu'elle venait d'obtenir l'autorisation de
dmolir les trois immeubles de cet ensemble qui n'avaient pas fait l'objet d'une rhabilitation, dont l'un est inscrit
l'inventaire des Monuments Historiques.
La police de Rouen a t charge de l'enqute et des experts doivent se rendre sur place jeudi pour tenter
de dterminer l'origine du sinistre." (Ct ROUEN du 27-07-2011)
Ce drame, ainsi relat par AFP, n'a pas manqu d'interpeler la puissance publique. Le secrtaire d'Etat
charg du logement, Benoist Apparu, par note du 27 juillet 2011, a demand au Conseil gnral de
l'environnement et du dveloppement durable (CGEDD), avec l'appui du Centre Scientifique et Technique du
Btiment, de dresser un tat des lieux des btiments construits entre 1968 et 1970 par l'architecte Marcel Lods.
Les incendies ne sont pas chose rare dans l'habitat. Le feu peut avoir pour origine une maladresse ou
une malveillance ; il peut aussi tre d un mauvais fonctionnement d'un matriel. Mais dans le cas prsent, tous
les observateurs sont tonns par la rcurrence des sinistres, si bien qu'il est naturel de se demander si les
constructions concernes Rouen ne prsentent pas une plus grande vulnrabilit que des constructions plus
courantes, et ne ncessitent pas des dispositions techniques particulires. Il s'agit l de l'un des rares exemples de
construction de logements en ossature d'acier et en panneaux lgers, qui ont marqu les recherches franaises
pour l'amlioration du secteur du btiment, l'accroissement de la productivit, l'amlioration des conditions de
travail sur le chantier, et la qualit de l'habitat.
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L'opration de la Grand'Mare Rouen : Une portion du plancher du troisime tage, reprsentant la surface d'un appartement de
90 m2 environ est en train d'tre mis en place au dessus des planchers du premier et deuxime tages dj fixs.

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LE MODELE GEAI


S'il est vrai que l'action humaine est souvent dterminante dans le dveloppement d'un incendie, cet tat
constitue un fait social, une donne prendre en compte par les dcideurs et les constructeurs. L'habitat doit
donc possder, face l'incendie, une certaine robustesse. Le modle GEAI ne semble pas avoir cette qualit et il
serait assez naturel de demander sa dmolition, ce qui sera le cas si l'analyse des faits dmontre indubitablement
des faiblesses sans solution. Cependant, ce projet peu courant sur le plan de la technique possde une place
indniable dans l'histoire franaise des techniques de construction. Il en est venu reprsenter le travail et les
espoirs de plusieurs gnrations de constructeurs et sans doute encore, une voie de recherche encore capable
d'tre une source de progrs conomique et social. Cet aspect doit aussi tre examin avant toute destruction. Le
fait que l'un des plots de la Grand'Mare ait t inscrit sur la liste supplmentaire des monuments historiques
montre un rel intrt des professionnels pour ces btiments.


LE GROUPEMENT GEAI

L'acronyme GEAI recouvrait d'abord une association guide par une ambition : aboutir dvelopper
une technique de construction fonde sur le principe d'lments lgers, fabriqus en usine en grandes sries,
entirement finis, moduls, aisment transportables et permettant, par simple assemblage sec, la composition
de btiments modernes et confortables (habitations, bureaux, hpitaux, htels et usines). Le Groupement pour
l'Etude d'une Architecture Industrialise (GEAI) fut constitu, en 1962, l'instigation de R. Lacharme, alors
Directeur Gnral des Industries du Verre de la Compagnie de Saint-Gobain. Le groupement, une socit civile,
se constitua autour de la socit d'architectes M. Lods, P. Depondt, H. Beauclair, des reprsentants de l'Industrie
de l'Acier, de l'Aluminium Franais, de Pechiney-Saint-Gobain, de Saint-Gobain. Elle se donna pour but de
promouvoir la recherche architecturale en liaison avec le dveloppement des procds industriels.
Des recherches s'engagrent. Elles aboutirent, au bout de quatre ans, la construction Aubervilliers
d'un prototype exprimental de construction industrialise, qui fut prsent la presse, le 7 novembre 1966, en
prsence de M. Olivier Guichard, dlgu l'Amnagement du Territoire. Ds lors, beaucoup d'espoirs furent
mis dans ces travaux. Des personnalits de la Dlgation l'Amnagement du Territoire et l'Action rgionale,
comme du Ministre de l'Equipement, furent amens penser que les techniques utilises, comme la flexibilit
du modle, pouvaient favoriser l'laboration de formes nouvelles d'urbanisme, fort utiles dans le remodelage des
mtropoles d'quilibre ou des aires urbaines rgionales, dans la structuration des villes nouvelles, comme dans
l'industrie du btiment qui pouvait voir son organisation notablement modifie par les nouvelles conceptions
contenues dans le systme GEAI. L'accueil fut trs favorable, car il s'inscrivait dans les recherches du
Mouvement Moderne pour utiliser au maximum les potentialits de l'industrie. Il le fut par la puissance publique
qui cherchait favoriser l'industrialisation de la construction pour accrotre la productivit du secteur. Il le fut
par les architectes alors en activit ; ils allaient faire de ces recherches un outil de conception qui allait aboutir
un mouvement typique de l'poque des annes 1970-1980, dit de l'Architecture prolifrante. L'quipe constitue
autour de Lods ne fut pas la seule s'engager dans cette voie mais elle fut l'une des plus emblmatiques.
Dans le prototype, on trouvait dj les caractres suivants :
- une structure avec des poteaux en acier, un plancher acier constitus d'lments tridimensionnels, assembls au
sol sur le chantier par nappes de grandes surfaces et leves aprs incorporation des rseaux de gaines de
chauffage, de ventilation et d'lectricit ;
- un habillage par des faades en matriaux inaltrables, notamment aluminium et du double-vitrage, ce qui
permettait une grande flexibilit d'emploi ;
- une division des plateaux par un cloisonnement mis en place aprs finition du btiment, permettant une
distribution intrieure adaptable la demande et transformable suivant les besoins d'utilisation ;
- un quipement pour le chauffage, la ventilation, la climatisation bas sur des units de chauffage air puls par
appartement auquel il tait possible d'adjoindre, sans modification de l'installation, des units individuelles de
rfrigration, et si, on le dsirait, un conditionnement d'air intgral comprenant chauffage, rfrigration,
humidification et ventilation.
Dans sa prsentation du prototype, l'quipe annonait qu'une pr-srie permettrait de raliser des
constructions avec les prestations gnrales existantes dans le prototype exprimental prsent, "prestations d'un
niveau bien suprieur celles couramment offertes dans les constructions H.L.M.", et que dans l'avenir, lorsque
les investissements industriels seront justifis par la demande, on aboutirait un abaissement des prix des
lments produits en usine, comparable celui obtenu dans toute production en srie. Quatre ou cinq points de
production devaient suffire pour couvrir l'ensemble du territoire. La lgret des lments de construction
constituait, selon les auteurs, un facteur favorable au transport, et la simplicit du montage sans appareil de
levage onreux, devait autoriser la construction conomique aussi bien de grands ensembles que de petits
groupes.
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Aprs ce btiment complet construit Aubervilliers en 1966, une petite prsrie fut ralise Noyon, un
petit btiment d'habitation.


LA GRAND'MARE A ROUEN

La ralisation de la Grand'Mare Rouen, de 500 logements de type HLM, dans le cadre d'un
programme exprimental du ministre de la Construction, allait constituer le vritable lancement du systme
GEAI. L encore, l'accueil fut extrmement favorable ; cette occasion, l'quipe reut le prix international de
l'architecture "Reynold" et le premier prix du Concours de la Socit Nationale du Logement de Belgique.

Les points de doctrines
Le projet de la Grand'Mare Rouen ne peut se comprendre que par la connaissance des objectifs
poursuivis. Lods utilisa pour dfendre ses ides le biais de textes et de confrences. Ils sont la source de notre
comprhension de son projet et nous aide le replacer dans son temps. Encore une fois, Lods ne fut pas le seul
explorer de nouvelles voies pour faire voluer le secteur du btiment mais, par sa persvrance, il fait
indubitablement partie des quipes en pointe de la recherche l'poque. On sent nanmoins un intrt plus grand
pour les ides gnrales que pour les dtails. L'lan central de son action est exprim dans cette phrase de
Thophile Gautier, de 1850, cite par Lods en 1968 : "On crera une architecture nouvelle l'instant mme o
l'on utilisera les moyens nouveaux que propose l'industrie nouvelle."
L'industrialisation
Pour Lods, l'industrialisation totale du btiment est une ncessit absolue. Il faut tenter d'appliquer au
btiment des mthodes de fabrication conformes aux principes admis depuis longtemps dans l'industrie : tudes
longues, nombreux prototypes successifs, outillage prcis et puissant avec, par voie de consquence, emploi de
matires premires susceptibles d'exploiter fond l'action de la machine aboutissant des conomies de main
d'uvre. Cet appel l'industrie s'explique par l'analyse de la situation : l'obligation pour le btiment de faire face
des programmes entirement nouveaux et d'une ampleur sans prcdent. Lods mentionne les tentatives de
certains architectes : les textes de Le Corbusier, les essais d'Henri Sauvage (avant la Guerre 14-18), les "package
houses" de Walter Gropius, mais reproche ces expriences de ne pas s'tre dvelopper l'chelle souhaitable. Il
leur manquait deux lments essentiels : le temps, l'argent. "Ajoutons qu'elles se droulaient dans un climat
hostile de la part de la profession et indiffrent de la part du public."
L'amlioration des conditions de travail
Lods intgrait dans l'expression du problme de la construction la question de la main d'uvre et de ses
conditions de travail. Il pensait que l'utilisation plus massive du travail en usine et du simple montage des
lments de construction sur le chantier allait modifier considrablement la nature des tches accomplir et leur
environnement, et en consquence, l'intrt et la comptence des ouvriers. "L'emploi des techniques plus
savantes, exigeant de la part des excutants plus de connaissances, tendra faire revenir vers le btiment des
ouvriers valables qui, bien qu'ayant t forms en vue de la construction et aux frais de la profession, s'loignent
trop souvent de celle-ci pour se diriger vers les usines leur offrant des conditions de travail plus en rapport avec
leurs prfrences".
La construction lgre
Lods tait un des partisans de la construction en acier, bien qu'il utilist galement le bton comme
matriau de construction dans nombre de ses projets. "Notons que la pice de bton demeure lourde et fragile.
Les artes sont frquemment paufres - elles sont irrparables. Pas question de pices lgres, transportables,
maniables, assemblables, par des moyens simples. Pas de questions de subtilits, de profils complexes
Rsultat : le btiment en bton prfabriqu n'a pas permis la forte rduction des prix depuis longtemps."
Des matriaux pour l'industrie
Pour Lods, la recherche du bon matriau tait en rapport avec les capacits de mise en forme de
l'industrie dont il constatait les bons rsultats. "L'industrie, dans la fabrication des objets, a obtenu le rsultat. Au
cours de quelques dizaines d'annes seulement, elle a bel et bien effondr ses prix de revient tout en augmentant
la qualit produite et en levant la qualit. Pour y parvenir, elle a class les matriaux qu'elle employait non
seulement suivant leur prix de revient (encore que cette notion n'ait pas t nglige), mais bien par leurs facults
d'accueillir l'action de la machine, tenant compte que celle-ci tait capable, grce aux conomies de main
d'uvre rsultant de son emploi, de combler, et au-del, l'augmentation du prix de revient provoqu par l'emploi
d'un matriau cher. Les pices produites par la machine possdent un autre avantage. Elles sont capables de
performances auxquelles ne sauraient prtendre celles fabriques l'aide des seuls matriaux anciens. Les ctes
rigoureuses de l'acier, les profils complexes et prcis de l'aluminium extrud, la perfection de l'assemblage de
deux feuilles soudes l'une l'autre, le revtement de matire plastique d'une face de cloison en panneau de
particules utilisant bois et matire plastique, toutes ces solutions et vingt autres encore sont autant des
possibilits offertes par les matriaux industrialiss."
"Si, de plus, nous notons que les conomies massives de main d'uvre permises par l'emploi intense de
la machine apparaissent au moment mme o, d'une part, la main d'uvre hautement qualifie dont disposait le
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btiment de jadis disparait - quels que soient les efforts de formation d'une main d'uvre nouvelle ou les
tentatives de remplacement par l'importation de main-d'uvre trangre - et o l'amplitude des programmes nous
oblige une production accrue, nous devrons bien admettre que le recours au "multiplicateur machine s'impose
plus que jamais."
La construction par lments
Lods relevait que l'objectif et la caractristique actuelle du monde de l'industrie taient de produire des
objets, ventuellement complexes, c'est -dire des ensembles achevs, autonomes, utilisables tel quel. Il voyait l
une diffrence fondamentale avec l'objet de la construction : le btiment. "La rgle pour la fabrication de l'objet
est la suivante. Etude fond, quel que soit le prix de revient et le temps engag (certains fabricants d'autos ont
aujourd'hui en tude le modle qu'ils sortiront dans cinq ans) d'un seul objet - nous disons bien un objet -. Celui-
ci, une fois mis au point, sera lanc et le nombre d'exemplaires identiques sera de dizaines de milliers, voire
mme de centaine de milliers. Il est facile, dans ces conditions, d'amortir tudes et prototypes quel que soit leur
prix. Le btiment n'en est pas l. Il ne se rpte pas identiquement lui-mme. Les programmes sont multiples,
les missions sont complexes. Il ne s'agit pas de celle plus que simple d'une voiture, d'un rfrigrateur ou d'une
machine laver Il s'agit de permettre le droulement de toutes les volutions de la vie. Dans un btiment, on
nat, on meut, on vit, on est jeune aussi bien que vieux, malade ou bien portant, occup un dur travail ou
totalement inactif Il faut pouvoir volont y avoir chaud ou froid, pouvoir l'ouvrir pour jouir de la nature, le
fermer pour s'isoler, l'claircir, l'obscurcir, que sais-je encore Il est encore d'autres diffrences entre btiment
et objet. Le btiment est dans la dpendance du climat - l'objet ne l'est pas. Le btiment est li troitement au
terrain, au site -l'objet ne l'est pas. Enfin, une dernire diffrence - la plus profonde - le btiment doit tre non
seulement compos en lui-mme en vue de sa mission complexe, mais compos avec les btiments qui
l'entourent pour raliser l'harmonie indispensable au fonctionnement normal de la cit.
Un moyen existe qui permet de concilier ces inconciliables. Faire en usine non pas des btiments -
comme on a tent de le faire - mais des lments de construction aussi complets, aussi parfaits qu'on le peut
imaginer, intgrant le maximum de fonctions et de possibilits et offrant les possibilits d'assemblages les plus
nombreuses. Procdant de la sorte, on va exploiter au maximum les avantages de la fabrication en usine :
outillage trs complet, bonnes conditions de travail, rendement lev, contrle minutieux possible tout en
conservant la possibilit de rduire au minimum les oprations "chantiers" qui -quelle que soit la perfection de
l'organisation - prsenteront toujours des alas et enfin -point essentiel - production de "pices" permettant de
"composer" le plus grand nombre de types de btiments."
Lods participait ainsi sa manire au dbat entre industrialisation ferme et industrialisation ouverte,
sans parvenir cette dernire, comme on le verra dans ses uvres. Il se heurtait "l'ternelle question de la
composition architecturale".
La flexibilit
Lods notait que l'poque avait introduit un changement fondamental dans le travail de l'architecte : la
question de la flexibilit. " Notre poque offre l'architecture, la fois des programmes passionnants et des
moyens d'une richesse inconnue jusqu' prsent. Mais elle lui impose aussi des exigences nouvelles. Notre temps
en effet possde cette caractristique particulire d'une rapidit d'volution sans prcdent Fini le temps o
l'architecte, terminant la construction d'un immeuble, grand ou petit, pouvait se dire qu'il avait satisfait
totalement son programme et que son uvre allait demeurer valable durant cinquante ans, voire davantage.
Nous n'en sommes plus l. Nous devons aujourd'hui satisfaire au programme pos tout en rservant la facult de
faire face au nouveau qui peut fondre sur nous au bout de quelques annes." "C'est une architecture "adaptable"
que nous avons l'imprieux devoir de crer aujourd'hui. Et pour elle, la construction lgre, les lments mobiles,
les formes modifiables sont une ncessit absolue. Faut-il ajouter que ce ne sont pas les refends porteurs, souds
entre eux jamais (il cote plus cher de dmolir du bton que de le faire), qui vont permettre aux btiments de
devenir de plus en plus adaptables ? C'est au contraire, les plans libres, les cloisons mobiles, les faades
modifiables qui seront la rgle demain. C'est facile avec les matriaux nouveaux, impossible (sauf quel prix)
avec les matriaux anciens." "Ce n'est pas seulement facile c'est fait dj. On a - ds 1935 - modifi une
disposition intrieure et une faade du Club Roland Garros Buc, quinze jours de son inauguration, la suite
d'une modification de programme formule en dernire heure" "Ces modifications, ralises intervalles
espacs, ne sont pas les seules. Il faut aussi envisager pour demain des modifications de plus en plus frquentes
pouvant tre ralises d'heure en heure. Cloisons clipsables, quipements mobiles seront la rgle, si l'on veut
pouvoir utiliser un logis la fois dans le cadre du calme de la vie quotidienne et dans celui - tout oppos - d'une
fte familiale. Ceci, qui vaut pour le logis vaut tout autant pour l'cole, la mairie, les locaux administratifs"
"Telles sont les exigences de la civilisation prsente. Celle de demain toute chance de les accentuer. Alors,
allons nous enfin admettre que l'architecture, si elle veut redevenir ce qu'elle n'aurait jamais d cesser d'tre, soit,
l'exemple du pass, qu'un serviteur trs obissant et non pas un patron ? Cette vue de simple bon sens balaie
tout jamais les absurdes principes ayant abouti donner le pas des formes, matriaux et techniques dont
l'emploi se justifiait en vue de l'accomplissement d'une certaine mission mais qui ont perdu toute valeur en face
d'une mission nouvelle."
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Le travail collectif
Cet tat d'esprit explique en trs grande partie le projet de la Grand'Mare Rouen. Il faut rappeler qu'il
tait partag par le groupe architectes-industriels runis par Roger Ducharme, Directeur Gnral des Industries
du verre de Saint-Gobain, la Socit Saint-Gobain, Pechiney Saint-Gobain, l'Otua, l'Aluminium Franais et la
Socit d'Architectes Lods, Depondt, Beauclair.
La premire exprience du systme GEAI consista raliser 500 logements dans la ZAC de la
Grand'Mare Rouen. Lods considra, que bien que limite, et n'ayant pas pu reposer sur le rendement d'un
outillage puissant, elle tait "parfaitement comptitive en prix (respect du prix plafond, zone A, toutes dpenses
confondues 1,25% prs) pour une prestation de qualit leve, tout en ne disposant que d'un outillage
sommaire sans rapport avec celui qui eut t ralisable pour une srie plus importante". Au dire de Lods, ce fut
une exprience collective qui dura cinq ans. Il n'oubliait jamais de remercier ceux qui y avaient particip.
"L'opration, lance par le Ministre de l'Equipement et la Direction de la Construction, a exig une
collaboration troite avec, d'une part, la Direction de l'Equipement Rouen, d'autre part, l'Office Municipal
d'H.L.M. de Rouen, dont le prsident M. Nicole et le directeur M. Duval ont manifest d'un bout l'autre une
comprhension profonde des difficults rsultant de la nouveaut de l'exprience et, enfin, des ralisateurs : la
C.F.E.M. et son directeur M. Roret, assumant la fois la fourniture de la charpente et le montage de l'ensemble,
les socits Studal, Tunzini, Sopaland, Vermiculite, Sylvex et tout l'ensemble des fournisseurs."


Terrassements, pieux Trindel-Pieux Paris
Semelles, dallages, gouts La Construction Normande, 76-Grand Quevilly
Structures, planchers mtalliques S.A. C.F.E.M. Paris
Couverture M. Thommeret et Fils, 76 t-Aubin-ls-Elbeuf
Escalier S.A. "Trougounat", 93-Vaujours
Faades vitres Ateliers de Construction prfabriques de Maxville, Paris
Faades opaques Diem, Paris
Dalles de sol Beron Silvex, 51-Tinqueux
Dalles de plafond La Vermiculite et la Perlite, 92-Nanterre
Cloisons sches Dispano, 76-Rouen
Cloisons sparatives Sopaland, Paris
Cloisons de caves Menuiserie Devilloise, 76-Deville-ls-Rouen.
Plomberie, sanitaire, chauffage, ventilation Tunzini, Paris
Electricit Saunier-Duval, Paris
Antennes de tlvision Portenseigne, 93-Bagnolet
Vide-ordures Lancery, 92-Villeneuve-la-Garenne
Vitrerie-miroiterie Miroiterie Bret, Paris
Liste des entreprises ayant particip la construction de l'opration de la Grand'Mare.


La ralisation du projet de la Grand'Mare Rouen
Le processus de construction
L'opration de la Grand'Mare fut l'occasion de repenser totalement le mode de fabrication d'un btiment
et le travail sur le chantier. Lods y consacra beaucoup de place dans son argumentaire.
"Tout d'abord, un point essentiel : le principe gnral adopt fut : augmentation par tous les moyens des
oprations d'atelier (dont le rendement est certain) ; diminution par tous les moyens des oprations de chantier
(dont le rendement est plus douteux). Pour obtenir ce rsultat, on dcida de fabriquer l'extrieur, dans les usines
de "production", le maximum d'lments de construction et d'appareils de toute nature. C'est ainsi que les
lments de treillis sont intgralement produits "en usine". Les appareils de climatisation et de chauffage, les
lments de plafond, les lments de revtement de sol, les cloisons, les faades (tant les parties pleines que les
chssis), le sont galement. De plus, sont inclus dans ladite production le maximum d'oprations annexes. C'est
ainsi que les appareils de distribution d'air arrivent totalement quips ; il n'y a plus rellement qu' les monter.
De mme, les verres Tg sont poss dans les chssis l'usine de fabrication mme, etc.
Cette partie des oprations acheve, le mme principe est appliqu aux oprations faites dans l'usine
foraine o les matriaux pralablement prfabriqus vont subir, soit une dernire transformation, soit un simple
assemblage avant leur mise en place dfinitive. C'est ainsi que les lments de treillis apports sur les camions,
sont assembls jusqu' constituer un ensemble reprsentant la surface totale d'un appartement, que les lments
constitutifs joignant entre eux certains appareils de plomberie, sont prpars, couds, ajusts, assembls, dans
l'usine foraine, etc.
Ceci fait, nous en arrivons aux oprations qu'il faut bien faire "sur place". C'est ce qui reste du
"chantier" d'antan. Encore n'est-ce plus un vritable chantier, puisqu'on n'y "fabrique" pas les lments
constitutifs du btiment l'aide de matires premires livres "ouvres" - une importante main d'uvre de
finition et de mise en place, mais qu'on y "pose" seulement des lments livrs finis. Le "chantier" est devenu
"atelier de montage" et les oprations qui s'y font sont trs rduites. On se borne y saisir les diffrents lments
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que nous venons de dcrire et les mettre en place avec des moyens aussi simples, rapide et rduits que
possible."


Les lments de planchers en provenance de l'usine de fabrication.
On aperoit, au loin, des btiments en cours de construction avec leur faade dj en place aux deux tages suprieurs.


La description des ouvrages
Dans les textes de prsentation, il n'existe pas de descriptions prcises des lments mis en place et de
dtails techniques montrant les diffrents assemblages, pourtant si important dans le travail qui nous occupe.
Lods insiste davantage sur le processus de construction et donc l'ordre d'apparition et de mise en place des
lments. On a bien l la description d'un mcano et la prsentation de solutions des exigences. Il appuie son
raisonnement, parfois, sur des comparaisons avec des modes de construction "anciens".
Le systme de fondation
L'utilisation de systmes lgers diminue les charges sur le sol, mais ils exigent de prendre davantage en
considration les effets du vent et les effets de basculement. "Le systme de fondation adapt dpend
videmment du terrain - il varie suivant que celui-ci est rsistant ou friable. Quel que soit le terrain, une rgle est
observer. Les points d'appui doivent pouvoir rsister, non seulement - comme c'est le cas habituel - la
compression, mais bien aussi la traction. Pour les anciens btiments, tant donn le poids invraisemblable que
reprsentait la construction - couramment trente-cinq tonnes de matriaux mis en uvre par tte d'habitant - on
n'avait se soucier de l'action du vent que dans une certaine mesure. Sauf pour les btiments trs hauts, la
rsultante des deux composantes : gravit et action du vent tombait peu prs fatalement dans le tiers central du
polygone de sustentation. Moyennant quoi la stabilit tait mesure. Le systme de prfabriqu lourd a dj
rduit le poids des constructions. Il n'en est pas moins vrai qu'une nouvelle rduction apparat avec les btiments
GEAI dont le poids se tient entre le quart et le cinquime des btiments courants anciens. De ce fait, l'action du
vent peut trs bien amener un btiment tendre au renversement. Il faut donc que les points d'appuis soient
solidaires du sol Il n'y l aucune difficult - les systmes sont nombreux, efficaces et peu coteux."
Ossature gnrale
"Celle-ci est mtallique, constitue par des profils du commerce, ralise en acier "Corten". Rappelons
que ce mtal offre cette particularit de voir son oxydation interrompue ds la formation en surface d'une
pellicule impermable s'intercalant entre l'atmosphre oxydante et l'acier oxydable. La charpente n'st pas peinte ;
elle prend avec le temps une couleur brune trs agrable. Les pales sont prpares en usine et assembles sur
place. La seule caractristique signaler est que les efforts de contreventement sont absorbs par l'ossature
centrale et que les liaisons gnrales sont assures par les planchers qui constituent, aprs leur assemblage, un
tout solidaire"

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La structure en cours de montage.
On voit les planchers en poutres treillis croises et les poteaux associs pour former des pales de contreventement.
Ces pales sont situes l'extrieur des rectangles des planchers et liaisonnes aux poutres de rives par des consoles.


La structure en cours de montage. On voit les lments de planchers avec leurs poutres de rive et leurs poutres croises rticules,
maintenus par les pales de contreventement.


La structure en cours de montage. On aperoit en partie centrale les limons de l'escalier.

Planchers
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"Ceux-ci, arrivant en lments transportables sur camion, sont amens l'atelier forain o ils sont
disposs, dans l'ordre impos par leur numrotage, sur un vaste chssis d'une surface gale celle d'un
appartement, le dit chssis tant capable d'un dplacement horizontal et d'un dplacement vertical. L'assemblage
se fait par des boulons dont les crous sont serrs par une cl canon mue pneumatiquement. On met ensuite en
place les conduits destins amener l'air chaud aux emplacements d'mission prvus dans le plan ; on ajuste,
enfin, les balcons et les parties de faade destines recevoir des chssis ouvrants."
"Le chssis support de montage maintenu jusque-l, grce des vrins hydrauliques, une hauteur
permettant aux ouvriers de circuler au-dessous, est alors abaiss et l'ensemble du plancher vient reposer sur une
remorque glisse auparavant sous lui. Celle-ci attele un tracteur, va le conduite au pied du btiment o il doit
tre mont. Le plancher est, alors, saisi par une grue l'aide d'un systme d'accrochage fix sur deux points
seulement, mont et prsent l'endroit exact o il doit tre assembl l'ossature. Son dplacement dans l'espace
est assur par les seules manuvres de la grue. Les ouvriers, monts sur l'ossature, assurent un point de
concordance sur un angle, puis sur un autre - les petits poteaux de soutien sont ce moment-l dresss. Le
plancher est ensuite abaiss jusqu'au contact avec les ttes des poteaux. Ds qu'il est sa place, il est fix par
boulonnage. L'opration entre l'enlvement du plancher de sa remorque et la fin de sa mise en place occupe trois
hommes. Sa dure est de l'ordre d'un quart d'heure.
Cette opration tant rpte tous les tages, on met enfin le dernier plancher supportant la couverture
sa place et immdiatement aprs on pose l'tanchit. Le btiment tant ainsi au sec, on monte les faades du
dernier tage. On dispose ds cet instant d'un local clos et couvert dans lequel toutes les oprations ultrieures
pourront se drouler l'abri. Elles sont faites par des ouvriers en espadrilles et en gants."
Ceci nous conduit une premire constatation. Si, comme c'est le cas dans les btiments classiques,
l'ossature - pales et planchers - est toujours monte de bas en haut, c'est de haut en bas, au contraire qu'on
procdera pour effectuer dans l'ordre couverture et pose des faades. Les escaliers sont, naturellement, poss en
mme temps que l'ossature centrale. Ils assurent la circulation d'un tage l'autre, ce qui supprime les chelles.
Cette faon de faire n'est pas nouvelle mais, enfin, il importe de la signaler en passant."
On entreprend alors, l'approvisionnement dans chaque tage des diffrents lments composant le
btiment. Cet approvisionnement se fait par l'intermdiaire d'une grue tlescopique montant les lments
soigneusement emballs dans les containers. Ceux-ci sont introduits par un angle laiss libre cet effet dans les
faades. Il n'y plus qu' les charger sur un chariot ad hoc, les amener leurs lieux d'emploi, les dbarrasser de
leurs tuis et utiliser leur contenu. Ceci amne matrialiser une observation faite il y a longtemps dans les
chantiers amricains : "Le chantier moderne ne comportera pas de gravois, il comportera des emballages."
L'opration numro un consiste mettre en place sur les treillis de planchers les dalles de revtement de
sol. Elles sont poses sur des cales en plastiques les isolant de l'ossature et jointoyes ensuite.
On entreprend tout de suite aprs la pose du plafond constitu par des plaques de "Vermiculite". Celles-
ci reoivent les agrafes ncessaires par une opration simple ralise la machine en un temps trs court ; les
plaques ayant reu les agrafes femelles sont passes au poseur qui introduit les agrafes mles. Entre les dalles de
revtement de plafond et l'ossature des cales ont galement t interposes de faon couper, dans toute la
mesure du possible, la transmission du son. Il est noter que les systmes d'accrochage ont fait de la part des
architectes, l'objet de trs longues recherches. Celles-ci ont abouti la mise au point d'un systme la fois
efficace, rapide et rsistant aux preuves du feu auxquelles le plancher a t soumis.
Les cloisons sont, ensuite, poses aux endroits dtermins par le plan. La raret des points d'appui
intermdiaires permet une libre disposition du local. Il en rsulte, pour les occupants qui le jugeraient propos,
la facult de runir deux pices - de les sparer - en quelque sorte d'avoir leur disposition un btiment
"serviteur obissant" au lieu d'avoir l'habituel "btiment type", dont les dispositions sont fixes tout jamais,
sauf travaux considrables entreprendre pour les modifier tant soit peu. Les cloisons, livres finies, se posent
sec. Elles sont fixes par des lisses hautes et basses. Les moyens de fixation ont galement fait l'objet de longues
tudes et ralisation en prototypes par les architectes eux-mmes avant tout essai de pose."

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L'accrochage de deux lments de plancher, entre eux, et au poteau extrieur l'aide d'un gousset de fixation.


Accrochage de la tle priphrique de calfeutrement, du potelet du garde corps, du garde-corps et des rails de guidage des volets et
de la fentre.




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Photographie en cours de construction montrant les lments de planchers, la tle priphrique de calfeutrement, le gousset et le
poteau, le garde-corps et les rails de guidage. On voit galement les conduits horizontaux de chauffage passant dans les treillis.


Faades.
"Les parties pleines comprennent les panneaux dcrits plus haut. Les parties ouvrantes comprennent un
double systme de fermeture : 1 Des chssis coulissants sur un rail haut et bas, escamotables intgralement dans
les trumeaux. Leur tanchit pneumatique est assure par l'emboitement des profils et par des joints plastiques.
2 - Des volets galement coulissants en aluminium ondul, brillant, rflchissant les rayons solaires, sectionns
en deux par la main-courante des balcons, ceci afin d'en rduire la longueur et d'viter les flexions pouvant
provoquer des vibrations. La manuvre des volets peut tre faite sans qu'il soit besoin d'ouvrir intgralement la
fentre. Dans chacune des pices, les parties ouvrantes sont gales aux 2/3 de la surface de la paroi extrieure."

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Une photographie de la faade avec ses panneaux, ses vitrages et ses volets coulissants.

Chauffage et ventilation
"Le chauffage est prvu par circulation d'air chaud. La cadence de renouvellement est calcule raison
de deux fois et demie le volume de chaque pice par heure. Les calories sont, dans l'opration de Rouen, amens
au btiment l'aide de canalisations ayant leur origine dans une chaufferie centrale desservant toute la ZUP et au
sujet de laquelle nous n'avons pas intervenir. A l'aide de ces calories, l'air pris l'extrieur est amen pour
chaque btiment une temprature de 20 dans une station de prchauffage situe au rez-de-chausse. Ainsi
trait, il est ensuite amen par des caniveaux horizontaux et des gaines verticales dans chacun des appartements.
Le complment de chauffage destin obtenir la temprature dfinitive dsire est obtenu grce au
passage de l'air dans une batterie de chauffe alimente en eau chaude et dont le locataire la commande. Nous
aboutissons de la sorte la facult, pour l'occupant, de jouer sur la "temprature de l'air introduit sans pour autant
disposer d'une action sur son "volume". Grce cela, la ventilation correcte des appartements est assure en
permanence.
L'orientation des filets d'air est obtenue grce des chicanes prvues dans la canalisation d'amene en
amont de l'orifice de sortie de la bouche. L'orientation des dites chicanes a t dtermine empiriquement sur le
prototype initial en observant la marche de filets d'air chaud colors par un fumigne. Le rsultat est le suivant :
l'air chaud lche l'ensemble de la surface vitre et se rabat ensuite horizontalement sur le plafond pour se diriger
ensuite vers les pices de service dans lesquelles il est aspir raison d'une fois et demie par heure, et conduit,
enfin l'extrieur. On obtient de la sorte, un courant constant venant des pices d'habitation et allant vers les
pices de service : cuisines, W.-C., salles d'eau. Les odeurs n'ont, du fait de l'orientation de ce circuit, aucune
chance de revenir vers les pices d'habitation. De plus, la permanence d'une lgre surpression dans les pices
d'habitation s'oppose l'entre de l'air extrieur."

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Un dtail de la faade et du plancher montrant le passage de l'air de chauffage ou de refroidissement dans son cheminement
horizontal et son cheminement vertical prs de la faade.

Electricit
"Les cbles d'alimentation des interrupteurs des points lumineux et des prises de courant sont amens du
compteur jusqu' la verticale des points d'utilisation dans le vide rserv la partie haute des cloisons et
descendus ensuite dans la cloison elle-mme jusqu' la hauteur qui convient."

Finition
"Il n'y a aucune finition. Les cloisons sont, pour partie, revtues d'une pellicule de bois laisse
apparente. Les autres sont revtues d'une pellicule de matire plastique. Les portes sont livres peintes. Le
plafond est laiss dans sa couleur naturelle Donc, aucun travail de peinture, rebouchages, finitions diverse,
nettoyages, calfeutrements, etc., sur place."

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La mise en place des faux-plafonds, et celle des cloisons.

L'isolement phonique
"Il est extrmement dsagrable d'tre oblig de subir les bruits du voisin. On a obvi cet inconvnient
en sparant entre eux les appartements par deux cloisons. Une cloison double existe galement entre les
appartements et le palier de circulation entourant l'escalier. Chaque appartement est, en fait, indpendant des
appartements voisins.
Aprs les inconvnients du bruit, viennent les inconvnients des odeurs. Nous connaissons tous les
escaliers dans lesquels se rpandent les odeurs de cuisine Nous connaissons aussi les faades qui, suivant
l'orientation du vent, transmettent d'un local l'autre ces mmes odeurs. Nous pensons que ces deux
inconvnients disparatront en grande partie grce l'aspiration dans les pices de service de l'air souill et de
son vacuation en toiture."

Les conclusions
Pour Lods, l'opration de la Grand'Mare n'est que l'une des tapes de la transformation du secteur du
btiment. L encore, il compare ses efforts aux progrs raliss par le mode industriel dont le plus glorieux
d'alors est le secteur de l'industrie automobile. "Il ne faut pas considrer l'opration de Rouen comme une fin,
mais bien comme un dbut La voie dans laquelle nous nous engageons avec le procd GEAI rvle chaque
jour des possibilits nouvelles." "Il devrait en tre de l'volution du btiment comme il en a t de toutes les
volutions de l'industrie. Au cours de celle-ci, la rsolution de chaque problme a eu pour rsultat principal d'en
poser plusieurs autres, chacun d'eux tant gnrateur d'un progrs. Pour illustrer cette notion par une image,
disons que nous en sommes au point o en tait, pour l'auto, la voiture modle "T" de Ford ou de la Citron de
1919 L'vocation de tels exemples prte sourire aujourd'hui Il faut, pourtant, reconnatre "l'araigne"
d'Henri Ford et l'engin - combien sommaire - d'Andr Citron, un immense mrite : ils ont ouvert la voie au
progrs. S'ils n'avaient pas exist, il n'y aurait pas eu aujourd'hui une Ford courant aux 24 Heures du Mans et
Citron n'aurait pas sorti ni la traction, ni la DS 21 qui en fut la suite. Rptons donc que nous devons considrer
l'opration dcrite ici comme un dbut et que sa signification profonde est d'ouvrir la porte aux recherches
futures."


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Le plan de positionnement des lments de structure pour une partie de btiment.

Plan d'tage d'un btiment type.

Principe d'association de plusieurs btiments.

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Vue d'ensemble d'un btiment termin la Grande-Mare Rouen.


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LE MODELE GEAI



Mise en place d'un lment de plancher du systme GEAI. Photographie utilise en prsentation du modle innovation.

Le modle GEAI, agr en 1973, est le prolongement des recherches et ralisations, dans le cadre de la
socit civile d'tude GEAI, avec les architectes Lods, Depondt, Beauclair et un groupe d'industriels, l'Otua,
l'Aluminium Franais, Pechiney St-Gobain et St-Gobain. La ralisation de 500 logements HLM en 1968 la
Grand'Mare Rouen (O.P.H.L.M. de la ville de Rouen) donna lieu l'attribution, leurs auteurs, de deux prix
internationaux d'architecture. Cette notorit permit Paul Depondt de dvelopper, en 1969, le systme aux
Etats-Unis. Il ralisa des prototypes d'tudes, 487 logements Chicago (pour la ville de Chicago), et 230
logements dans le Campus Universitaire de New York. Ces oprations parallles allaient permettre un travail
d'tudes et d'observations avant d'entreprendre un nouveau programme de 1600 logements avec l'aide du plan
construction.

Schma montrant la distribution de logement sur un plateau dans le systme GEAI.

En 1973, Paul Depondt prsenta le concours des modles Innovation. Le projet fut retenu pour ses
apports technologiques et l'originalit du systme de construction. Le modle montrait des avances par rapport
au projet de la Grand'Mare, notamment en matire de structure. Les plateaux taient dsormais dgags de tout
point porteur. La structure par points porteurs, placs l'extrieur des espaces amnags, permettait d'obtenir
des portes allant de 7,20 9,60 mtres. Le modle comportait des faades avec des portes-fentres coulissantes
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toute hauteur, en aluminium anodis avec vitrage "Super Triver", ouverture intgrale sur l'extrieur, et des
panneaux sandwichs coefficient d'isolation trs lev, revtement extrieur auto-lavable "skinplate" (garantie
10 ans), une protection solaire et une occultation de nuit par volets coulissants extrieurs. L'tanchit de la
toiture terrasse tait ralise en monocouche sur isolant de 15 cm de laine de roche. Les plafonds taient
constitus de roche minrale agglomre, vermiculite modle dcoration. Le modle proposait des sols par
planchers bois sur isolant, avec tapis aiguillet class imputrescible. Il utilisait comme cloisonnement des
cloisons sches aisment dmontables de 35 et 50 millimtres en lments simples ou doubles, avec un grand
choix de revtements. En plomberie-sanitaire, aucune canalisation n'tait apparente ; la distribution se faisait
sous gaine visitable. La lecture des compteurs d'eau froide pouvait se faire distance sur plateau centralis. Il
tait prvu une production d'eau chaude autonome la cellule, par deux chauffe-eau (un dans la cuisine et l'autre
dans une salle de bains). Le chauffage et la ventilation utilisait le principe du double flux. L'immeuble bnficiait
d'un chauffage de base l'aide d'une pompe chaleur et des batteries additionnelles, le complment tant assur
par convecteurs lectriques thermostatiques par pice. Le chauffage de base tait intgr dans les charges
communes et le complment tait la charge de chaque logement. Les gaines techniques taient regroupes dans
le noyau central du btiment (lectricit MT et BT, compteurs, tlphone, tlvision, FM et VO dans un local
isol). Il tait prvu un ascenseur simple ou double suivant le type de btiment. Au rez-de-chausse, on trouvait
les locaux techniques avec un garage vlos et local pour les voitures d'enfants. Les celliers taient incorpors
aux logements.


Clich de Michel Moch, photographe,
montrant la flexibilit du btiment avec la vue d'un plateau libre, "espace d'aujourd'hui et de demain".


Une photographie des grands espaces permis par la structure, pour montrer la flexibilit du logement.




Le jury nota la grande flexibilit du projet. Le matre d'ouvrage disposait dornavant d'un grand plateau
libre pour mettre en place le cloisonnement. Le jury souligna galement qu'il s'agissait d'un des trs rares cas,
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pour le secteur H.L.M., d'un btiment collectif construit " sec", c'est--dire sans autre bton coul en place que
celui des fondations. Il remarqua la solution de chauffage lectrique li une ventilation par pompe chaleur,
pouvant ventuellement, fonctionner en t en climatisation. Le couple qualit-prix fut jug satisfaisant ainsi que
le dlai d'excution. Sur le plan de l'architecture, le systme s'appuyait sur une combinatoire de composants
modulaires normaliss. Le mode de construction partir de composants fut jug simple, propre, rapide. On
pouvait raliser six logements par jour. Les matriaux utiliss taient jugs de longue dure (aluminium anodis,
acier, Triver, bois, pltre). On attendait un bon confort acoustique grce aux doubles cloisons entre logements et
logements et espaces communs, les canalisations isoles dans les gaines, les planchers sur isolant fibreux de 30
mm. On attendait galement un bon confort thermique grce l'isolation pousse du btiment, de la propret, de
la scurit et de l'conomie par le tout lectrique, avec rcupration calorifique par pompe chaleur. On notait la
possibilit de bnficier d'un rafrachissement de l'air en t.

Les ralisations
Aprs l'achvement des 500 logements de la Grand'Mare, raliss dans le cadre de l'agence Lods-
Depont-Beauclair, l'quipe du procd GEAI, anime par P. Depondt, poursuivit ses travaux de recherche dans la
mme voie. Le procd fut adapt aux Etats-Unis o 490 logements furent raliss Chicago et 230 logements
dans le campus universitaire de New-York Brockport.
En France, plusieurs programmes se suivirent, dont 220 logements Villepinte, 280 Rouen dans le
cadre d'une rnovation urbaine et 400 logements Elancourt, dans la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-
Yvelines, puis un nouveau chantier de 700 logements Rouen.



La ralisation d'Elancourt avec le modle innovation GEAI.

L'intrt du modle selon ses concepteurs
L'quipe insistait tout d'abord sur le plateau libre, lment de base de l'architecture, la conception
modulaire avec une trame de 1,20 mtre, le prix, 695 francs le mtre carr habitable, prix novembre 1971 pour la
rgion parisienne. Les amliorations avaient ports, essentiellement, sur la recherche d'une plus grande flexibilit
dans l'espace et dans le temps, ce qu'ils appelaient l'volutivit. Ce but avait pu tre en partie atteint grce
plusieurs options fondamentales prises au dpart l'occasion du projet de la Grand'Mare Rouen, mais d'autres
ides venaient les complter pour augmenter la flexibilit du procd.
En matire d'architecture, le principe directeur de la conception consistait se baser sur un principe
d'assemblage d'lments type "mccano" au lieu de composer, comme d'anciennes mthodes, par volume. Les
architectes pensaient que la dimension rduite et adapte des composants entirement parachevs en usine, leur
modulation, leur standardisation et celle des joints qui les relient, autorisaient un grand nombre de combinaisons
possibles partir d'un nombre limit d'lments, et donc une varit des projets. Ils soulignaient aussi toute
l'importance dans le procd de l'assemblage sec de ses lments, qui permettait une modification dans leur
rpartition, aprs ralisation.
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La flexibilit et l'volutivit
Ils rappelaient que la flexibilit et volutivit des plans avaient dj t obtenues de manire apprciable
des plans Rouen grce deux facteurs : premirement, la disposition de la structure verticale ponctuelle, soit
dans le noyau central, soit la priphrie, extrieurement aux faades, et la prsence, l'intrieur des
appartements, d'un seul poteau dans la plupart des cas, deuximement, le caractre et le mode de pose des
cloisons, des lments moduls poss sec, postrieurement au plancher et au plafond.
A Elancourt et dans les divers autres projets, les modifications apportes dans le principe de structure
permirent d'augmenter la flexibilit et l'volutivit des plans. Une poutraison unidirectionnelle, considrablement
allge par rapport au plancher de la Grand'Mare Rouen permettait de franchir de grandes portes : 7,20 mtres
au lieu de 4,50 mtres Rouen. Les plateaux de plancher offraient une nappe ininterrompue de 400 mtres carrs
environ s'articulant en couronne autour du noyau central (o se trouvaient places les circulations verticales), et
l'ossature verticale ponctuelle tait systmatiquement rejete l'extrieur du btiment, librant ainsi
compltement la surface et autorisant toutes les compositions de plans ou rpartitions de logements au gr du
programme. La flexibilit rside donc dans l'organisation des volumes autour d'une cage d'escalier, et galement
dans l'organisation des plans l'intrieur mme des appartements. D'autre part, les concepteurs rappelaient que la
pose des lments de plafond (vermiculite), du plancher et du revtement de sol avait lieu avant la pose des
cloisons. Cette chronologie dans l'ordre du montage ainsi que dans le systme simplifi de la pose sec des
cloisons, laissaient l'utilisateur la libert de modifier son gr leur emplacement. Selon ce texte de 1973, dans
la ralisation de Rouen, de nombreux locataires auraient d'ailleurs modifi l'emplacement des cloisons suivant
leurs gots et leurs besoins. L'Office d'H.L.M. de la ville de Rouen avait galement procd des
transformations de plan. La demande s'tant modifie au cours de la ralisation, l'Office modifia la rpartition
des appartements : des 5 pices attenants par exemple furent transforms en sept-pices plus trois-pices.


L'tage courant famille A, o le noyau central dessert deux paliers comportant chacun deux trois-pices et deux deux-pices pour
une application Elancourt.


Flexibilit de la faade
Dans les derniers projets en cours de ralisation, la poutraison priphrique ou poutre de rive faisait
galement office de bandeau de faade, liminant ainsi toute pice intermdiaire de raccordement entre la
structure et la faade ; seule une lisse basse, fixe la poutre de rive recevait les lments de faades. Cette
poutre de rive comportait des percements prvus l'avance suivant un rythme rgulier de 1,20 (trame de la
structure et de la faade), qui permettaient de recevoir indiffremment des lments vitrs ou des lments
opaques avec des possibilits de modifier la rpartition de ces lments aprs la ralisation du btiment.
L'limination de joints humides en faade rendait cette dmarche facile puisque la jonction se faisait par liaison
mcanique.
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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La flexibilit du systme fut utilise dans le programme d'Elancourt. Certains locaux dj raliss, du
rez-de-chausse, initialement prvus pour recevoir des locaux sociaux, changrent d'affectation ; une socit
envisagea d'y installer ses bureaux. Les panneaux de faade furent dmonts et remplacs par d'autres panneaux
correspondant au nouveau programme.

L'tage courant famille B, o le noyau central dessert deux trois-pices et deux deux-pices, deux trois-pices d'angle et deux quatre-
pices d'angle pour une application Elancourt.




La critique
Le systme GEAI fut l'objet d'une analyse de la valeur effectue, en 1977, par le bureau APTE
(Application des Techniques d'Entreprises). Les apprciations furent particulirement bonnes, cependant le texte
comportait un paragraphe mentionnant les interrogations en matire de scurit incendie. "C'est l'aspect le plus
controvers malgr certains essais favorables. Par contre les solutions seraient trs acceptables si se
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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dveloppaient des exigences d'alarme et de dtection ainsi que d'extinction, car il serait possible d'utiliser
l'espace des faux-plafonds et les espaces entre cloisons ; il semble que ce soit la voie dvelopper dans l'avenir
si l'on veut assurer la scurit des biens et si l'on veut pallier les grandes distances des logements aux centres de
secours des pompiers". Ces recommandations allaient tre partiellement suivies par la suite. Un autre
paragraphe attirait l'attention sur la liaison faade-plancher qui assurait mal la fonction d'isolation et constituait
un pont thermique. Le consultant proposait comme solutions d'utiliser soit une poutre isolante, soit de renforcer
l'isolation thermique dans le vide de plancher, ce qui, selon lui, aurait l'avantage d'augmenter l'indpendance
thermique entre logements.

Faades
Panneaux opaques Dimension 1,20 mx 2,50 m. Ils sont constitus d'un parement intrieur en tle d'acier
galvanis prlaqu, d'une me en polyurthane expans de 50 mmconstituant l'isolation,
d'un parement extrieur en tle d'acier revtu de "skinplate" autolavable. Un cadre
aluminium, porteur de joints tubulaires assure l'tanchit primtrale.
Coefficient d'isolation thermique K=0,75 W/m2.C
Les chssis vitrs Toute hauteur en aluminiumlectrophorse, coulissant l'extrieur devant les panneaux
opaques et permettant l'ouverture totale des baies Vitrage supertriver.
Doubles vitrages dans chssis mtalliques coulissants tanchit amliore.
Coefficient d'isolation thermique K=3,4 W/m2.C.
Les baies vitres reprsentent un peu plus du tiers de la surface totale des faades.
Les garde-corps Montants en aluminiumfixs la charpente et barreaudage en aluminiumanodis.
Les volets coulissants Dimensions : 1,20 mx 2,50 men tle galvanise laque forme et assemble en usine.
Comme les chssis vitrs, ils coulissent l'extrieur, passant devant les panneaux opaques
dans un profil d'aluminiumfix la charpente. Leur ouverture tlscopique permet un
dgagement total des baies.
Toiture Droulage d'une couche de laine de verre paisseur 10 cmsur le faux-plafond vermiculite ;
en plus panneaux isolants sous tanchit.
Coefficient d'isolation thermique K=0,4 W/m2.C
Planchers Droulage d'une couche de laine de verre paisseur 10 cmsur le faux-plafond vermiculite.
Coefficient d'isolation thermique K=0,4 W/m2.C
Poutres de rive Ponts thermiques Correction par collage sur poutres de rives de laine de roche paisseur 4 cm.
Les sols
Appartements Le revtement de sol est un tapis aiguillet imputrescible de classement suprieur U2,
class difficilement inflammable. Les cuisines ont une protection supplmentaire (lment
PVC ou caoutchouc).
Halls d'entre Circulations et locaux communs rez-de-chausse reoivent un revtement thermostatique.
Cloisons Leur mise en uvre ralise aprs la pose des sols et des plafonds autorise une grande
mobilit de ces cloisons. Les cloisons distributives et sparatives sont poses de panneaux
de particules assembls sec. Elles sont aisment dmontables.
Entre chaque appartement, dans le vide d'air mnag entre la double cloison, est plac un
matelas de laine minrale incombustible, qui a pour effet de renforcer l'isolation phonique
entre appartements. Leur classement est incombustible ou coupe feu selon emploi.
Les blocs portes Toute hauteur. Ce sont des portes prfabriques et laques en usine, de mme que les
huisseries mtalliques.
Plomberie-
sanitaire
Eau chaude Un chauffe-eau accumulation de 100 l ou 150 l est prvu pour la salle de bains. Il est situ
dans le cellier proximit immdiate de celle-ci.
Pour la cuisine, un autre chauffe-eau de 15 l est prvu. Il est situ dans le meuble vier.
Chauffage-
ventilation
Chauffage de fond Chauffage de fond par pompe chaleur monobloc en terrasse, fonctionnant nergie
lectrique, et permettant d'obtenir 18C l'intrieur par -7C de temprature extrieure.
Soufflage d'air neuf prchauff dans les pices principales.
Extraction de l'air vici dans les pices de service. Rcupration par la pompe chaleur des
calories de l'air extrait avant rejet et transfert de celles-ci l'air neuf insuffl. Aration
permanente, taux de renouvellement de 1 1,2 volume par heure.
Des batteries de rsistances lectriques, en amont et en aval des condenseurs, compltent s'il
y a lieu la puissance fournie par les pompes, de manire que l'air souffl permette de
maintenir lui seul une temprature de base d'environ 15/16C en moyenne.
(Sur le groupe Rondeux-Dambourney, ralis par l'OPHLM de la Ville de Rouen, qui
comportait 2 btiments R+8 et 3 btiments R+9, le coefficient G1 thorique calcul tait de
0,66 W/m3 habitable.C.)
Chauffage de
complment
Par convecteurs munis de thermostats permettant le rglage individuel de la temprature
pice par pice.
Elments de descriptif pour le systme GEAI.
Cette liste est tire d'un document d'information ayant servi pour l'analyse de la valeur du procd, effectue en 1977.
On constate quelques contradictions avec d'autres documents, par exemple sur la position des fentres.
Cette liste permet toutefois d'avoir des indications sur ce quoi on peut s'attendre en matire d'ouvrages raliss.


Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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La Grand'Mare. Une photographie prise en contre-plonge d'un dtail des menuiseries et de la casquette de faade.
On voit, gauche, la face infrieure de la casquette introduite en 1982-83 pour obtenir un dbut de "C+D", ainsi que la glissire
haute des menuiseries coulissantes.
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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L'tat de la faade aprs l'incendie du premier tage de 2011.
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COUPS DU SORT OU DEFAILLANCE DE CONCEPTION ?


LES PREMIERS SINISTRES

Dans les textes prsents par les quipes de conception, la question de l'incendie est totalement absente.
Le permis de construire a t obtenu, le 13 septembre 1967, sans consultation pralable des Services d'Incendie
et de Secours. Les btiments furent raliss entre 1968 et 1970. Le 23 fvrier 1975, l'opration connut un premier
sinistre important au 4e tage du 12 rue J ean-Philippe Rameau, ravageant l'ensemble du niveau concern. Puis le
6 mai 1981, un second sinistre important eut lieu au 1er tage du 23 rue J ean-Philippe Rameau. Le feu se
propagea par l'intrieur et par l'extrieur, tous les niveaux ; il y eut deux morts. Le 18 mai 1981, on cra un
poste avanc du CSP Gambetta au 3 rue Richard Delalande, avec un engin d'incendie et trois hommes. Le 26
juin 1981, le maire prit un arrt interdisant l'occupation des immeubles.


LES COMPLEMENTS DE PROTECTION DE 1981

Ce fut une dcision trs importante qui conduisit la cration d'une Commission d'experts, charge de
dbattre des mesures prconises par le bureau d'tudes B.E.F.S. Engineering, ayant comme objectif de parvenir
pour ces btiments de la Grand'Mare atteindre un niveau de scurit quivalent un immeuble rpondant aux
prescriptions de l'arrt du 10 septembre 1970. La commission se runit de dcembre 1981 fvrier 1983 ; il y
eut une runion le 18 dcembre 1981, le 14 mai 1982, le 1er dcembre 1982 et le 10 fvrier 1983. Il existe un
compte-rendu de la runion tenue le 10 dcembre 1981, extrmement important par ce qu'il fait le point des
problmes de protection contre l'incendie des immeubles de Lods, des solutions envisages et donc des
modifications prvues du projet. Les dispositions envisages "pour assurer l'ensemble immobilier "J ean-
Philippe Rameau" Rouen La Grand'Mare, une protection contre l'incendie convenable" furent prsents par
BEFS Ingineering. Il fut dcid que les conclusions retenues devaient tre galement transposables aux
constructions des ensembles immobiliers des Ppinires et Rondeux Dambourney Rouen et l'opration
d'Elancourt.

Le texte est repris ici en son intgralit.
"Poteaux
Poteaux extrieurs
Il est confirm qu'il n'est pas utile de les protger compte-tenu des lments suivants :
- les poteaux au droit des parties opaques sont protgs des flammes ;
- pour les quelques poteaux au droit des fentres, il a t vrifi qu'en cas d'lvation de temprature excessive de l'un d'eux, un report de
charge pouvait se faire sur les autres poteaux ;
- les parties extrieures peuvent tre plus facilement protges par l'intervention des pompiers.
Poteaux intrieurs
Ils sont situs pour la plupart dans le vide existant entre les doubles cloisons sparant les logements entre eux ou sparant les
logements des circulations communes. La stabilit au feu requise doit tre recherche, soit en traitant le poteau lui-mme, soit en s'assurant
que chaque lment de la double cloison qui le protge prsente, en place, les caractristiques coupe-feu exiges (1 heure).
Solutions retenues
Rouen - La Grand'Mare - Groupe Jean Philippe Rameau
En partie courante, les cloisons existantes prsentent le degr coupe-feu requis. En consquence, sous rserve d'amliorer la
liaison entre les cloisons et le plafond en vermiculite, notamment par la ralisation d'une protection du systme d'accrochage de la cloison, et
ventuellement par le changement du systme d'accrochage, il n'apparat pas ncessaire de protger directement le poteau par projection d'un
enduit ou par gainage en matriau de protection au feu
Rouen -Rondeaux Dambourney et Ppinires
Les cloisons sont insuffisantes pour assurer elles seules la protection requise. Leur remplacement primitivement envisag
pourrait tre vit si :
- les liaisons cloisons/plafonds sont amliores comme il est dit pour l'opration de la Grand'Mare ;
- les poteaux sont traits par application, selon la technique convenable, d'une paisseur suffisante de Progypsol ou analogue.
Dans les deux cas ci-dessus (Grand'Mare et Rondeaux-Ppinires) les dispositifs retenus pour amliorer la liaison cloisons
plafonds seront soumis la commission constitue ce jour.
NB : Pour les poteaux situs dans les logements (placards ou pices habitables) leur protection doit tre galement assure,
comme cela semble dj tre le cas.

Plafonds et planchers
La stabilit au feu des planchers est assure par la protection apporte par le faux-plafond en dalles de vermiculite. Un essai
ralis par le CTICM dans des configurations voisines de faux-plafonds a montr que malgr la destruction locale de la vermiculite,
l'ensemble des surfaces des trous pouvant atteindre la dimension d'une plaque, la structure teste conservait encore une certaine rsistance.
Cependant l'attention du matre d'ouvrage devra tre spcialement attire sur la ncessit de veiller au bon maintien en place des plaques de
vermiculite, notamment dans les parties communes et locaux de service (dplacements dus aux mouvements normaux du btiment et
dplacement accidentel rsultant de chocs ou de manipulation lors de l'intervention des services d'entretien).
Ces remarques sont valables pour toutes les oprations GEAI.
Le plnumexistant entre plancher et faux-plafond doit tre recoup afin d'viter la transmission latrale du feu et des gaz de
combustion.
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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Lorsque le procd utilise des poutres me pleine, ces dernires assurent le recoupement. Par contre, il convient d'assurer ce
recoupement au droit des poutres en treillis qui se trouvent l'aplomb des cloisons sparatives des logements. Dans les ensembles Rouen
Rondeaux Dambourney et Ppinires, ce recoupement sera ralis selon les dispositions retenues Elancourt, c'est--dire essentiellement en
remontant la cloison le long de la poutre au moyen d'un dcrochement en baonnette.
En ce qui concerne la Grand'Mare, il conviendra, en outre, d'effectuer le recoupement horizontal, au droit des planchers, du vide
existant entre les cloisons sparatives des logements. Ce recoupement sera excut par la mthode prconise par BEFS consistant en la
projection de pltre sur un nergalto formant une sorte d'enveloppe, non seulement sur la hauteur du plancher, mais encore sur une hauteur
telle que soit largement recouverte la jonction cloison/plafond.

Cage d'escalier Escalier
La cage
Pour toutes les oprations GEAI, il s'agit de btiments de 3e famille au sens de l'arrt du 10 septembre 1970, tous situs dans le
secteur d'intervention d'un centre de secours dot d'une chelle de hauteur suffisante. Rglementairement parlant, les escaliers de tels
btiments n'ont pas tre encloisonns ou mis l'abri des fumes (encloisonnement de l'escalier et dsenfumage des circulations horizontales
correspondantes). La protection contre les consquences de l'enfumage se prsente donc exactement de la mme faon que dans un btiment
traditionnel. Par contre, la prsence de cloisons bois sur toute la hauteur de la cage d'escalier aggrave le risque d'incendie dans la cage
d'escalier elle-mme. Pour pallier ce risque, il a t dcid d'adopter les mesures suivantes :
- dans les btiments comportant au plus six tages sur rez-de-chausse les revtements des cloisons du rez-de-chausse donnant sur l'escalier
devront tre incombustibles car ce sont les incendies dans les rez-de-chausse et les locaux techniques qui prsentent le plus de risque ;
- dans les btiments comportant plus de six tages sur rez-de-chausse, les cloisons des cages d'escalier seront revtues d'un matriau
incombustible et les portes des locaux des vide-ordures seront pare-flamme de degr 1/2 heure et munies d'un ferme porte (sauf si la
fermeture du vidoir lui-mme est pare-flamme de degr 1/2 heure).
Dans tous les btiments, une dtection des fumes sera tablie dans les cages d'escalier ainsi que dans des locaux rceptacles de
vide-ordures, et une alarme asservie la dtection sera mise en place tous les niveaux, le signal tant renvoy dans le logement du gardien
du groupe d'habitation.
La solution retenir sera la mme que celle mise en place Elancourt.
Les escaliers
L'exigence de stabilit au feu des paliers et voles d'escaliers (prcise l'article 12 de l'arrt du 10 septembre 1970) a t
reconsidre l'occasion de travaux mens par la commission charge d'tablir la nouvelle rglementation relative la protection contre
l'incendie des btiments d'habitation. Les dispositions suivantes sont dsormais retenues. Les lments constitutifs de l'escalier, marches,
voles et paliers doivent pouvoir tre utiliss par les services de secours aprs un incendie ; sont considrs comme rpondant cette
prescription les escaliers mtalliques avec marches et contre marches solidaires ainsi que les escaliers sans contre marche dont les marches
sont fixs en deux points distants au moins de 0,50 mtre.
Il n'est donc pas ncessaire de modifier les escaliers tels que raliss. Cependant, et ceci est valable pour toutes les oprations
GEAI :
- afin d'viter un risque de dcrochage de la vole d'escalier au cours de l'incendie, il devra tre tudi le renforcement ventuel en partie
haute de la vole, des assemblages avec le palier ;
- afin de limiter les dformations du palier sous l'action d'un incendie, le faux plafond en dalles de vermiculite sera tabli sous toute la
surface du palier.

Poutre de rive
Compte tenu des observations effectues aprs les incendies survenus Rouen qui ont permis de constater qu'en dpit du passage
du feu par les baies, il n'avait pas t relev d'importantes dformations des poutres de rives, et aprs discussions de la valeur des essais dj
effectus, la commission a estim qu'une telle poutre tait susceptible de prsenter , en cas d'incendie, une stabilit suffisante.
Cependant, les participants se sont mis d'accord sur l'intrt de raliser un essai qui permettrait de tester efficacement cet lment
de construction et d'avoir des lments plus prcis quant la stabilit relle de cette poutre de rive.
Les conditions d'un tel essai devraient tre soigneusement dfinies et se rapprocher le plus possible de la ralit et notamment
reproduire une pice du logement avec les cloisons rellement en place, normalement meuble, la poutre teste tant charge.

Gaines et conduits
Le problme important est celui pos par la prsence du conduit de distribution d'air chaud dans le plnum. En ce qui concerne la
Grand'Mare, la commission a constat qu'il ne lui appartenait pas de prendre parti sur le choix du mode de chauffage qui pourrait tre adopt
selon les propositions de BEFS en remplacement du chauffage existant pour des motifs relevant uniquement d'efficacit et de rendement
thermique.
Elle observe que l'installation de chauffage existant peut tre conserve ds lors que l'on interpose convenablement des clapets
coupe-feu entre la gaine de soufflage verticale et les gaines de distribution horizontales, afin d'viter le refoulement des fumes et gaz de
combustion et de rtablir le degr coupe-feu des planchers traverss.
Pour les oprations Rouen Rondeaux Dambourney et Ppinires, il n'est pas ncessaire de sortir les conduits horizontaux de
distribution d'air chaud hors du plnumds lors que des clapets de degr coupe-feu convenable sont placs sur ces conduits de manire
interdire le passage des fumes et gaz de combustion d'un logement un autre logement.
Electricit
Les installations devront tre conformes aux normes NFC 14100 et NFC 15100.
Vide ordures
DEFS prvoit une ventilation mcanique des locaux vide-ordures du groupe J ean Philippe Rameau - La Grand'Mare. Cette
exigence a paru excessive aux membres de la commission. Une ventilation naturelle suffit.
Mesures diverses
La commission attire l'attention des matres d'ouvrage sur l'importance que revt l'information des occupants en ce qui concerne
leur comportement l'gard des dispositifs de scurit mis en place (dtecteurs, alarmes, ferme-portes). Il est galement indispensable de
prvoir un entretien scrupuleux et un contrle efficace de toutes les installations automatiques ou non concourant la scurit.
Ainsi qu'il a t dit au chapitre Planchers-Plafonds, la continuit des plafonds en dalles de vermiculite devra tre rgulirement
contrle."

La ralisation des travaux
En 1983, la ralisation des travaux de mise en scurit eut lieu, sans consultation pralable des Services
d'Incendie et de Secours, sous le contrle de SOCOTEC. Il y eut :
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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- l'installation de dflecteurs mtalliques dans le prolongement des planchers et au droit des parties vitres
(amlioration du C+D pour viter la propagation du feu par les faades) ;
- une protection des poteaux mtalliques situs dans les vides de construction au moyen de VERMIPAN
(panneaux de vermiculite) ;
- une amlioration de la rsistance au feu des cloisons et des portes des locaux du rez-de-chausse ;
- le remplacement du doublage des cloisons des cages d'escaliers par des cloisons VERMIPAN ;
- le remplacement des systmes de fixation (clips) des cloisons sparatives des logements afin de restituer la
rsistance au feu de l'ensemble ;
- l'obturation des interstices par de la laine de roche ;
- la mise en place d'un faux-plafond en vermiculite au niveau des paliers ;
- le renforcement de l'assemblage des parties hautes des voles des escaliers avec les paliers ;
- l'installation d'un dsenfumage des cages d'escaliers command par la dtection incendie, un fusible et une
commande manuelle au rez-de-chausse ;
- le remplacement d'une des deux cloisons sparatrices des appartements par une cloison VERMIPAN ;
- le recoupement par projection des plnums au niveau des cloisons sparatives des logements entre eux et avec
la cage d'escalier ;
- le remplacement du chauffage air puls par un chauffage individuel par arotherme ;
- la mise en place d'un systme d'alarme incendie avec :
- des dtecteurs d'incendie, dans chaque logement (avec bouche cre dans les imposes des portes des
chambres), l'occupant ayant la possibilit d'annuler l'alarme gnrale, dans les circulations palires, en partie
haute des cages d'escaliers, dans les locaux risques du rez-de-chausse ;
- des bris de glace, dans chaque logement, au rez-de-chausse, dans les circulations palires ;
- un contrat de gardiennage et de veille 24h/24 ;
- une amlioration de l'accs des secours et de la dfense extrieure contre l'incendie.
Les 28 juillet 1983 et 24 septembre 1983, une dlgation de la Commission Nationale de la Scurit
vint sur place et donna un avis favorable. Au cours d'une visite, la Commission Nationale d'Experts fit le constat
que, dans le btiment 23, l'paisseur minimale du Vermipan protgeant les poteaux mtalliques situs dans les
vides de la construction tait de 16 mm. Comme un essai de caractrisation effectu le 21 juillet 1983 au CTICM
pour 19 mm avait montr une stabilit au feu de 1 heure 20 minutes, l'paisseur choisie fut juge satisfaisante
compte-tenu des caractristiques des cloisons sparant deux logements. En ce qui concerne la ventilation
mcanique contrle, les bouches d'extraction et les conduits jusqu' la gaine technique, il avait t propos une
bouche d'extraction VIM, dont un essai de tenue au feu au CSTB ralis en septembre 1983, n'avait pas encore
t ralis. En attendant les rsultats de l'essai, le CSTB proposa la pose d'un clapet coupe-feu 1 heure au droit de
la gaine technique de chaque logement. Des discussions eurent lieu sur les bouches en position horizontal, o en
cas de feu, il pouvait y avoir une dilatation diffrente du conduit et de la bouche d'extraction, et donc un passage
du feu et de la fume. Le procs-verbal du 28 juillet 1983 mentionne galement la ralisation des bouches de
transfert dans les impostes des portes de chaque pice de chaque logement, demandes pour permettre aux
fumes d'incendie d'tre dtectes plus rapidement par le dtecteur incendie situ dans l'entre des logements.
Un procs-verbal tabli par l'office HLM de la ville de Rouen en date du 28 juillet 1983 confirme que
l'ensemble des exigences rclames par la commission ministrielle a t ralis et immdiatement la
Commission a mis un avis favorable pour que l'interdiction d'habiter prise par Monsieur le Maire de Rouen par
arrt du 26 juin soit leve pour le btiment du 23 rue J ean-Philippe Rameau, et par extension aux autres
btiments.
Dans ces annes, l'opration connut encore deux sinistres. Le 3 septembre 1985, un troisime sinistre
important eut lieu au 1er tage du 3 rue Richard Delalande o un appartement fut dtruit. Le 6 mars 1986, un
quatrime sinistre important se dclara au 4e tage du 13 rue J ean-Philippe Rameau o un appartement fut
dtruit suite un suicide.


LE FEU DEJOUE LES PREDICTIONS

Le cas d'lancourt
L'opration d'lancourt connut dans la nuit du 10 octobre 2000 un sinistre terrible, sans mort certes,
mais avec l'effondrement total du btiment sur lui-mme en quelques heures. Dans la revue Face au risque
n368 de dcembre 2000, Ren Dosne en fit un compte-rendu prcis, si difiant qu'il mrite d'tre repris en
totalit.

"Dans la nuit du 10 octobre dernier, un violent feu d'appartement se dclare Elancourt (78) dans un immeuble d'habitation en
acier de six tages et entrane son effondrement total quelques heures plus tard. Seule, la connaissance par les sapeurs-pompiers du risque
particulier qu'il reprsentait a permis de ne dplorer aucune victime.
Il est un peu plus de 2 heures, ce mardi 10 octobre, lorsqu'un incendie clate dans le cellier d'un appartement du rez-de-chausse
de l'immeuble. Ds son arrive, le premier engin de secours se trouve confront un feu violent. Les flammes s'chappent dj par les baies
et lchent la faade. Sur toutes les faces de la construction, de nombreux occupants ne manifestent aux fentres. Heureusement, deux autres
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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engins pompes, trois chelles pivotantes et deux ambulances (VSAB) sont prvues au dpart des secours. Leur engagement rapide va viter
que l'incendie ne tourne au drame. L'escalier est impraticable. Prs de 80 occupants doivent tre vacus. Au moyen d'chelles, coulisse ou
pivotantes, des familles entires vont tre arraches au btiment qui fume de toutes parts. Tous seront pris en charge et rassembls dans le
gymnase voisin. L'incendie, violent, sera matris en moins d'une heure, par trois petites lances, alors que les derniers occupants posent le
pied sur le sol.
Equips d'appareils respiratoires isolants, les sauveteurs mnent des reconnaissances approfondies dans chaque appartement, afin
de s'assurer qu'aucune victime n'y subsiste. A divers endroits, des points chauds apparaissent. C'est en ouvrant une nouvelle fois
l'appartement situ immdiatement au dessus du feu, vers 3 heures 20, qu'un sapeur pompier est confront un embrasement gnralis. Cet
appartement avait t visit trente minutes plus tt, lors de l'attaque initiale du feu. L'attaque se renforce immdiatement, par l'escalier et par
l'extrieur, pour tenter de contenir le feu dans ce volume. Mais il est probable qu'il grimpe dj dans les niveaux suprieurs, en empruntant
les nombreux vides existant dans les cloisons et les faux-plafonds. D'autres ouvertures de portes provoquent le mme phnomne.
La structure du btiment donne des signes de fatigue.
Malgr le danger permanent d'encerclement des quipes d'attaque, les sauveteurs, arms de deux petites lances par tage,
progressent et tentent de tenir dans ce btiment enfum o le feu est peu accessible. Pourtant, il est partout : sous les planchers, dans les
plafonds, dans les murs Il faudrait dmanteler toutes les parois pour le mettre jour. Dehors, vers 3 heures, un vent trs violent s'est lev et
souffle en rafales, aggravant encore la situation. Aprs plus de deux heures de lutte, conduite de l'intrieur et de l'extrieur avec des lances-
canon et des grosses lances, il faut se rendre l'vidence : le feu n'est pas contrl. Les premires flammes apparaissent en toiture. Il est alors
prs de 6 heures. La situation devient critique pour les quipes qui se battent pied pied l'intrieur. En diffrents points, la structure donne
des signes de fatigue. Le repli est ordonn ; l'attaque va maintenant s'effectuer par l'extrieur, avec des moyens renforcs.
Quatre lances-canon manuvrent sur chacune des faces, alors que les trois chelles pivotantes et un fourgon sont reculs.
L'embrasement gnralis des trois derniers tages libre de longues flammes, couches par les rafales de vent. Heureusement, celui-ci
souffle en direction d'un parking de trois niveaux de bton. Les immeubles voisins, dont certains sont du mme type, ne sont pas menacs.
Lentement, mthodiquement, ce sont les biens, les souvenirs et le cadre de vie d'une quarantaine de familles qui disparaissent dans les
flammes.
Le jour se lve bientt sur un immeuble recroquevill sur lui-mme, les faades affaisses vers l'intrieur, rduit un tage Au
centre, l o se trouvaient l'escalier et l'atrium, un amalgame de dcombres vomit une fume cre.
Une centaine de sapeurs-pompiers servant une trentaine d'engins ont t engags au plus fort du sinistre, qui n'a fait qu'un brl
lger parmi les sauveteurs.
Aprs quelques reprises de feu dans les jours suivants, les oprations prendront fin le 16 octobre.
Un incendie compltement atypique.
L'incendie n'a heureusement pas fait de victimes, malgr l'heure particulirement dfavorable (taux d'occupation maximum) et
l'impraticabilit de l'escalier. Cela tient essentiellement aux enseignements tirs d'un prcdent sinistre survenu quelques annes plus tt dans
l'un des btiments de cette mme cit. L encore, les secours s'taient trouvs confronts une situation dlicate, l'incendie se propageant au
cur des parois. L'ensemble de l'immeuble tait plac sous dtection automatique d'incendie (circulations et appartements), avec report chez
le gardien charg de dclencher l'alarme. Le fait d'tre rpertori chez les sapeurs-pompiers dclenchait l'envoi de trois engins-pompe, de
trois chelles et de deux VSAB. Face au mode de construction du btiment, chaque seconde comptait !
L'incendie a clat au niveau le plus bas, dans un cellier o fonctionnait, semble-t-il, un lave-linge, endroit le plus propice
soumettre l'ensemble de l'immeuble aux produits de combustion (flammes, fumes, gaz chauds). C'est l que la particularit de la
construction intervient : l'essentiel des lments porteurs en acier sont masqus dans les cloisons et les faux plafonds. Ces espaces mettent en
communication, par le jeu de dformations dues la chaleur, les niveaux entre eux, sans que cela soit clairement visible. Les flammes ont
lch la faade sur plusieurs mtres au-dessus de l'appartement en feu, dformant les panneaux de faade, mettant jour la mousse isolante.
Les faux-plafonds, d'une quarantaine de centimtres de hauteurs, parcourus de gaines, ont, eux aussi, vhicul flammes et gaz chauds.
Progressivement, l'ensemble du btiment s'est rempli de gaz brlants et de fumes, s'accumulant aux derniers niveaux, n'attendant qu'une
ouverture de porte, par exemple, pour s'embraser.
Pour les sauveteurs, ce sinistre est atypique. La lutte contre un feu d'appartement dans un immeuble traditionnel s'opre partir de
la cage d'escalier, appuye en faade par une ou plusieurs lances protgeant du feu les baies des niveaux suprieurs (sans diriger les lances
sur les baies embrases !).
Contrler la cage d'escalier et les faades (sur rue, cour, courette) revient matriser les vecteurs de propagation, donc le feu
lui-mme. Ici, le contrle de l'escalier et des faades n'empchait pas le feu de progresser l'intrieur des murs. L'ossature d'acier, qui ne
bnficiait d'aucune protection spcifique telle qu'il en existe aujourd'hui, ne s'est effondre qu'aprs plus de deux heures de feu. Plus que
l'emploi de celle-ci, c'est la conception globale du btiment qui semble en cause. Escalier non encloisonn, atriumdu rez-de-chausse au 6e
tage, emploi d'isolant de mousse de polyurthane dans les parois, mauvais recoupements ont entran la perte de la construction. D'autres
immeubles semblables composent cette cit. Les occupants se sont rassembls en association de copropritaires."

Dans la description qui en tait faite, il s'agissait d'un immeuble d'habitation de six tages regroupant
une quarantaine d'appartements, constitu d'une ossature d'acier sur laquelle tait accroche une faade double
peau avec remplissage isolant de mousse de polyurthane ou de laine minrale. Les recoupements intrieurs
taient en pais panneaux de particules de bois agglomr. Les planchers taient en bac acier nervur galement
recouverts de panneaux en bois, port par des poutres en treillis mtalliques comprises dans un volume sous
plafond dans lequel trouvait place un rseau de gaines de ventilation. L'escalier tait en acier avec revtement en
bois sur les marches. Il formait, avec les circulations intrieures une sorte d'atrium central, un seul volume non
recoup. Pour Dosne, avec ses nombreux espaces vides dans les murs et les faux-plafonds, ce btiment tait de
mme nature que les tablissements scolaires de type "Pailleron", tristement clbres. Il lui faisait aussi penser
aux incendies qui se dclarrent dans deux foyers Sonacotra de quatre tages, "rassemblant le cocktail ossature
acier non protg, panneaux sandwich, mousse isolante, cloisons d'agglomr". Le premier occasionna la mort
de trois occupants et la destruction complte de deux engins de secours ; le second, en Seine Saint-Denis,
combattu des heures durant, progressa dans les vides du btiment et entrana un tel degr de dommages que le
btiment dut tre dmoli.
Dans un article de la revue ISOREL de mai 1973, un article a t consacr au modle GEAI, sous le
titre Le GEAI Trappes-Elancourt, une technique d'avant-garde. Le journaliste se flicitait de la collaboration
technique entre ISOREL S.A. et le cabinet d'architecture qui avait permis de mettre au point des solutions de
planchers et de cloisonnements dbouchant sur un march de 30.000 m2 de planchers CELOGIL H et de
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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100.000 m2 de cloisons Fontex finitions koto, sipo et acajou. "On pose ainsi 3m2 de cloisons pour 1m2 de
planchers alors que sur un plancher traditionnel, le rapport est de 0,50 m2 de cloisons pour 1 m2 de planchers." Il
n'eut pas alors le reflex de penser que ce choix allait accrotre considrablement la masse combustible,
particulirement nfaste en cas d'incendie, car susceptibles de pyrolyse. Par ailleurs, on trouve une description
prcise du mode de construction. "Dans un atelier de montage situ proximit immdiate du btiment, on
procde au montage d'une plate-forme de 100 m2 environ quivalent la surface d'un appartement. Cette plate-
forme est constitue d'un solivage de poutres-treillis espaces de 1,20 mtre sur lesquelles sont fixs des bacs
acier qui recevront le plancher sec. Dans cet atelier se fait galement la mise en place des gaines de chauffage et
ventilation. Dans l'atelier de montage, on procde galement la mise en place des rails de fixation de la faade
sur lesquels seront monts les panneaux de faade (tle d'acier prlaque, extrieur en aluminium revtu de
"Skinplate". Sont galement mis en place les rails de coulissement des chssis vitrs et des volets ainsi que les
rambardes. Pendant ce temps, le noyau central du btiment est difi, de mme que les voles d'escalier. Le
plateau d'appartement est alors crochet par un appareil de levage (camion grue) qui procde la mise en place
de ce plateau sur le noyau central. Chaque plate-forme est fixe la structure centrale par quelques boulons. Les
poteaux perpendiculaires extrieurs sont raccords entre eux par l'intermdiaire d'une platine chaque mise en
place d'une nouvelle plate-forme. Chaque tage comporte six appartements. Avant la fermeture complte des
faades, on approvisionne les diffrents tages de colis de CELOGIL H qui serviront raliser le platelage. Le
btiment tant clos, la pose des planchers peut commencer :
- une couche de laine minrale est droule sur les bacs acier ;
- puis les panneaux de planchers CELOGIL H (fixs les uns aux autres par encollage des rainures et pose d'une
languette de fixation) sont mis en place ;
- une moquette grande largeur (4 mtres) vient recouvrir l'ensemble.
On procde alors la pose des plafonds (plaque de vermiculite accroche la structure). Le chantier est
prt pour la mise en place des cloisons. Les panneaux Fontex, approvisionns par des nacelles de manutention
l'intrieur des btiments, sont monts avec un systme driv du systme SONOMO (couvre-joints en
contreplaqu moul et semelles U en PVC). La distribution complte d'un appartement de type F4 s'effectue en
une journe par une quipe de deux poseurs."

Les infortunes du groupe Jean-Philippe Rameau Rouen
Les oprations de Rouen connurent aussi des sinistres rptition. Le 17 octobre 2002, suite deux
sinistres importants en septembre 2002 aux immeubles "Les Ppinires" Rouen Rive Gauche, le Directeur
dpartemental des Services d'Incendie et de Secours crivit au prfet en rappelant les interventions les plus
marquantes et en proposant la dmolition des immeubles.
Le 12 dcembre 2004, les btiments de la Grand'Mare changrent de propritaire. L'OPAC de Rouen
cda un ensemble de 19 plots comportant chacun 20 logements, soit 380 logements au total, l'Immobilire
Basse Seine. A l'poque, le nombre de logements vides tait de l'ordre de la moiti. Ce passage de tmoin se fit
dans le cadre de la rhabilitation du quartier de la Grand'Mare, une opration ralise avec la participation de
l'ANRU, la demande de la Ville de Rouen et de l'Etat. Il fut alors convenu que la rhabilitation de ce
patrimoine devait se faire dans le respect de l'architecture d'origine.
Les capacits portantes de la structure selon l'tude de 2004 du CTICM
En avril 2004, le CTICM reut la commande de vrifier l'aptitude l'emploi de l'ossature mtallique. Le
rapport permet d'en avoir une description plus prcise. L'ouvrage tudi est un btiment, de type R+4, haut de
14,5 mtres, de 23,7 mtres dans sa plus grande largeur et de 19,2 mtres dans sa plus petite. Il possde une
structure classique compose de poteaux, planchers et pales de stabilit en croix de Saint-Andr. Les poteaux
sont en HEA 180 pour les pales, HEA 120 pour les poteaux priphriques, HEB 100 pour les autres. Les croix
de Saint-Andr sont ralises en doubles cornires de 80x8. L'lment de base du plancher fait 2,40 x3,60
mtres. Il s'agit d'un systme tridimensionnel de poutres croises, de 310 mm de hauteur, composs d'une nappe
suprieure et d'une nappe infrieure en treillis souds de rond de diamtre 10 mm ; ces deux nappes sont dcales
dans les deux sens de 150 mm ; elles sont relies par un laage oblique soud en rond de diamtre 8 mm. Le
"sommier" ainsi constitu est bord sur ses quatre faces par des cornires 60x40x5, liaisonnes par des plats de
16x8. A chaque coin du "sommier, un fer UPN plac verticalement permet l'attache sur les poteaux du btiment.
Comme le CTICM ne disposait pas d'indication sur la nature de l'acier Corten, il fit l'hypothse, qu'en
fonction de la date de construction, il devait s'agir d'un acier du type S235. La vrification a t faite en
introduisant, outre le poids propre des lments mtalliques modliss, des charges permanentes estimes
51kg/m2 pour les dalles de plancher, 2kg/m2 pour les dalles du plafond, 20,1 kg/m2 pour les cloisons de faade
et les cloisons de sparation, des charges d'exploitation, s'agissant d'un btiment d'habitation, de 1500 N/m2 en
partie courante et de 2500 N/m2 pour les paliers. La carte de vent des Rgles NV65 (avril 2000), situant Rouen
en zone 2 et la carte des zones de neiges en zone 1A, la pression dynamique de base (du vent) a t fixe 600
N/m2, et la neige normale 350 N/m2. En se rfrant aux rgles CM66, les calculs effectus par le CTICM
aboutirent aux rsultats suivants : pour les planchers, les flches, sous charges d'exploitation et sous combinaison
ELS sont infrieures aux flches admissibles, les contraintes l'ELU prsentent un lger dpassement
(271>240), trs localis au niveau des appuis, explicable par leur excentration par rapport aux poteaux, le laage
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en rond de diamtre 8, prsente des risques de flambement au niveau des appuis (sauf prendre en cause la tle
de 5 mm liaisonnant dans les angles les nappes suprieure et infrieure et l'encastrement des ronds). Pour les
poteaux, la contrainte maximale calcule l'ELU est infrieure la limite d'lasticit, et certains poteaux
intrieurs HEB 100 prsentent un faible dpassement du critre de flambement (1,15>1) avec hypothse de pied
articul. Le CTICM a attir l'attention de certaines constatations faites lors de visites sur place: la corrosion d'un
certain nombre de poteaux (pieds de poteaux), de certaines consoles support de plancher, de certains boulons
extrieurs. Le rapport cite une recommandation pour l'utilisation des aciers patinables du Centre Belgo-
Luxembourgois d'Information de l'Acier. "L'exprience a montr que les parties de construction en acier
patinable (CORTEN) exposes une humidit permanente sont trs menaces. Les dpts de salets, les
coulements insuffisants sont les principales causes de dtrioration. Pour les poteaux, une protection de surface
est ncessaire sur une hauteur d'environ 15 cm, en raison des effets capillaires." Il en a conclu que la structure
tait cependant "relativement saine", tout en notant qu'elle avait t calcule au plus juste, surtout si l'on sait que
les charges climatiques ont t modifies en 2000.
La stabilit au feu selon l'tude de 2004 du CTICM
Courant 2004, l'Immobilier Basse Seine passa commande au CTICM d'une tude sur la stabilit au feu
de la structure. Celle-ci fut mene en prenant comme rfrence les prescriptions de la Commission d'experts de
1983, en constatant sur le terrain, sur les lments de constructions accessibles, si ces prescriptions avaient t
excutes, et en prenant comme autre rfrence l'arrt du 10 septembre 1970. Dans celui-ci, le titre 6 prvoyait,
pour les btiments de la troisime catgorie, une stabilit au feu d'une heure pour les lments porteurs verticaux,
et un degr coupe-feu d'une heure pour les planchers. Les diffrents lments de la structure furent passs au
crible.
La Commission d'experts prvoyait que les poteaux intrieurs, placs l'intrieur de cloisons
sparatives soient protgs par une protection du type PROGYPSOL (matriau base de pltre et vermiculite).
Le CTICM put constater au cours d'une de ses visites sur le site, que sur l'un des poteaux visibles, cette
protection tait bien en place. La Commission prvoyait pour les cloisons sparatives entre logements et escalier
le remplacement d'un ou des parements initialement en place par des panneaux Vermipan d'paisseur variant de
19 30 mm selon les cas rencontrs. Le rapport nota que lors des diffrentes visites ralises, il avait t
remarqu un trs bon tat gnral de conservation des protections rapportes, et que "les produits prsents
prsentent un tat gnral suffisant pour continuer jouer un rle initialement prvu". Il nota que l'ensemble des
faux-plafonds tait ralis partir de dalles rapportes de type Vermiculite, y compris en parties communes, un
procd valid par des essais raliss au dbut des annes 1980, et que la maintenance tait bonne. Il fit des
rserves sur le traitement des recoupements l'intrieur des vides. "A l'intrieur des plnums, il tait demand de
procder un regroupement par projection de pltre sur Nergalto au niveau des poutres treillis. Ceci a t
observ lors de visites antrieures. Ces lments projets ne sont pas toujours disposs au droit des cloisons
sparatives, do l'absence de recoupement au droit des cloisons."
Pour le CTICM, les prescriptions de la Commission d'experts taient adapts au l'usage actuel et
rpondaient aux exigences de la rglementation de l'poque en matire de la stabilit au feu de la structure. Des
interrogations restaient toutefois sur la structure extrieure "On notera que pour les lments structuraux
extrieurs, l'absence de protection rapporte directement est en partie compense par la prsence de parois
opaques en faade et de dflecteurs en tle d'acier au droit des partie vitres. La modification des lments de
faade doit conduire revoir les conditions de stabilit des lments extrieurs." Pour leur part, les rdacteurs du
prsent rapport mettent quelques doutes sur les jugements ports sur les poteaux extrieurs, par exemple sur
l'affirmation que "les lments structuraux placs au niveau des planchers au droit des parties vitres sont
protgs par des pices mtalliques formant dflecteurs", ou qu'en cas d'lvation de temprature excessive de
l'un des poteaux, elle pouvait tre compenser par un report de charge. Ces points mritent davantage
d'approfondissement.
L'installation de scurit incendie
Le principe de fonctionnement de l'installation de scurit incendie adopte pour les btiments est dcrit
dans une note du 29 dcembre 2004 (communique par l'Immobilire Basse Seine, et sans doute rdige par
l'entreprise Visiophone, VP). L'installation comprend, des dtecteurs de gaz de combustion ionique placs dans
l'entre de chaque logement, deux par paliers d'tage et au rez-de-chausse, dans tous les locaux techniques du
rez-de-chausse, dans les dgagements des caves, puis un dclencheur manuel type bris de glace, plac dans un
local-scurit, ensuite, une armoire de gestion et de contrle avec transmetteur tlphonique reli une socit
de tlsurveillance, ainsi que des touches d'appel d'urgence disposes sur chacun des combins du portier
d'interphone. Le dclenchement des dtecteurs provoque par l'intermdiaire de la centrale le fonctionnement des
sirnes d'vacuation, l'ouverture de l'exutoire (Exulame) en partie haute de la cage d'escalier et la mise en route
des ventilateurs en partie basse pour l'vacuation des fumes, l'appel de l'organisme de surveillance charg
d'alerter les pompiers. Les dtecteurs prvus dans les locaux du rez-de-chausse ont un dclenchement immdiat,
sans pr alarme la deuxime impulsion. Les dtecteurs des paliers (rez-de-chausse et tage) ont un
dclenchement conditionnel par l'amorage simultan de deux dtecteurs situs au mme niveau, mais avec pr
alarme au dclenchement d'un seul. Les dtecteurs prsents dans les logements ont un dclenchement diffr la
dixime impulsion (soit environ 54 secondes) avec possibilit d'inhibition manuelle momentane du processus
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situ dans le combin de l'interphone avec retour en veille automatiquement au bout de deux minutes. Le
raccordement sur l'installation gnrale se fait partir d'un boitier de commande. Une trappe situe dans les
dgagements des parties communes permet l'accs au dtecteur. (Reste s'assurer s'il n'y a pas de dtrioration
du coupe-feu). Le locataire a sa disposition dans l'entre de son logement un bouton d'arrt du buzzer, un
bouton de dclenchement de l'alarme gnral. Outre la mise en fonctionnement de l'ouverture de l'exutoire du
ventilateur d'amene d'air, des sirnes d'alarme pour l'vacuation, de la transmission tlphonique de l'alarme
vers l'organisme charg de la surveillance, la centrale assure la coupure de la VMC.
Un nouveau sinistre
Le 19 janvier 2006, un cinquime sinistre important eut lieu au 2e tage du 4 rue J ean-Philippe Rameau
qui s'acheva avec deux morts ; les services de secours se plaignirent d'avoir eut des difficults de se rendre la
bonne adresse.

La rnovation de 2006
La nature des travaux
En 2006, le bailleur dcida d'entreprendre la rhabilitation du groupe J ean-Philippe Rameau. (Les plots
concerns portent les numros suivants : 1, 2, 3, 7 15 et 19 25.) Il s'agissait, entre autre, de reprendre
l'ensemble des menuiseries extrieures, de raliser un nettoyage des panneaux de faade, de modifier les halls
d'entre pour crer des sas d'accs la cage d'escalier, de crer un local pour les ordures mnagres pour
permettre le tri-slectif, de reprendre l'ensemble du rez-de-chausse en peinture.
La protection de la structure
En matire de renforcement de la structure, on trouve dans le descriptif des travaux de rhabilitation des
indications dans deux lots. Dans le lot Maonnerie, un chapitre est consacr au remplacement d'une partie des
croix de Saint-Andr intervenant dans le contreventement par des portiques puis la reconstitution de la protection
au feu des ouvrages existants conservs par un lattis mtallique en acier galvanis et un flocage "par un produit
possdant un avis technique" ou par un enduit pltre. (Il ne s'agit pas l d'un renforcement systmatique de la
structure mais la rponse des sujtions d'organisation imposes par le dessin des gaines techniques.) Dans le lot
Traitements des faades, chapitre Ouvrages de mtallerie, on trouve deux articles portant sur le renforcement de
pied de poteaux mtalliques et le nettoyage et renforcement des consoles extrieures support de plancher, avec
comme rfrence le diagnostic du CTICM, qui demandent la fourniture et la mise en uvre de plats mtalliques
de renforcement.
Le dsenfumage
Dans les circulations communes, l'exutoire de fume en partie haute fut agrandi ; d'une dimension de
deux mtres par deux mtres, il va au-del de la rglementation. Un volet d'entre d'air asservi la dtection
incendie fut install en rez-de-chausse ct de chaque entre de hall ; il permet de raliser une entre d'air
frais en rez-de-chausse de chaque plot, d'acclrer le dsenfumage de la cage d'escalier et de faciliter
l'vacuation en cas d'incendie.
Dtection incendie
En matire de scurit incendie, une description du principe des travaux est donne dans l'annexe 2 au
CCAP du dossier march, dans le chapitre Scurit Incendie. "Il est prcis l'entreprise, que le Matre de
l'Ouvrage confirme que les installations incendie dans les logements et les communs sont conformes dans leurs
tats actuels. De ce fait, elles sont prvues conserves en l'tat ; seuls les locaux crs seront raccords sur
l'installation existante. D'autre part, il est prcis l'entreprise que la Matre d'ouvrage confirme que les
btiments existants sont, dans leurs tats actuels, conformes du point de vue de la scurit incendie (stabilit au
feu, degr coupe-feu, etc). De ce fait, les travaux, les travaux raliser devront restituer les mmes degrs
coupe-feu, pare-flammes, stabilit au feu que l'existant." Le systme de dtection incendie install par l'OPAC de
Rouen entre 1982 et 1983 comportait un dtecteur de fume situ dans l'entre de chaque appartement, des
dtecteurs de fume sur chaque palier, dans chaque hall d'entre dans chaque volume de cave. Ce systme fut
tendu aux sas d'entre, aux locaux d'ordures mnagres, aux espaces d'accueil des gardiens, crs dans le cadre
de la rhabilitation des immeubles. De plus, cet ensemble a t report dans un poste de tlsurveillance, charg
d'appeler les services de lutte contre l'incendie ds qu'une dtection incendie ou que le systme d'alarme est
activ.
Alarme
Aprs travaux, un systme d'alarme gnrale d'vacuation est asservie la dtection incendie situe
dans les parties communes. Un systme d'alarme d'vacuation est asservie la dtection incendie de chaque
logement. Dans ce cas, l'alarme fonctionne uniquement dans l'appartement concern par l'intermdiaire d'un
signal sonore qui peut tre arrt dans les trente secondes par le locataire par l'intermdiaire d'un bouton
poussoir. Des dclencheurs manuels d'alarme gnrale d'vacuation (commande de proximit) sont disposs dans
chaque entre des logements, sachant qu'au-del des 30 secondes, l'alarme gnrale se dclenche.
Il est noter que les plans d'vacuation sont prsents dans chaque immeuble et qu'ils ont t
accompagns de consignes gnrales : "Que faire en cas de feu ?".
La lutte contre l'incendie
Une extinction automatique de type sprinkler a t ajout dans tous les locaux vide-ordure en 2009.
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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Les accs "voies chelles" furent amliors de manire atteindre tous les appartements.
Les conomies d'nergie
Un certain effort a t fait en matire d'conomie d'nergie puisqu'on trouve dans le descriptif des
menuiseries rupture de pont thermique, des doubles-vitrages de type 4/16/4 avec coefficient U minimum de 1,7
W/m2.C. Une partie du descriptif des travaux est consacre aux toitures et couvertures. Elle prvoit le
remplacement de toutes les couvertines d'acrotres recouvrant les relevs d'tanchit et des bardages, la rvision
des couvertures en bac aluminium (autour de 40% de la surface), le nettoyage des dmes des lanterneaux
existants, la rvision des grilles de ventilation existantes permettant la ventilation des sous-faces des bacs. Elle
prvoit galement la ralisation d'une tanchit synthtique sur bac acier neuf, ou sur bac existant, complte
par une isolation thermique en laine de roche de 50 mm (assurant une rsistance thermique de 1,25 K.m2/W),
puis la mise en uvre d'exutoires de dsenfumage double vantail, de dimensions 2,40 x 1,80 m, actionns par
vrins pneumatiques double effet.
Le second-uvre
Ensuite, le descriptif comporte une part de rnovation des logements avec le remplacement des lments
dtriors, le remplacement des portes des logements par des blocs-portes coupe-feu de degr 1/2 heure avec
ferme-portes, la mise au norme des installations lectriques.
Les travaux furent suivis et contrls par le bureau SOCOTEC.
Les prescriptions des Services d'Incendie et de Scurit
Lors de l'instruction de la demande de travaux, les Services d'Incendie et de Scurit rappelrent que cet
ensemble construit antrieurement la rglementation du 10 septembre 1970 avait fait l'objet, suite un
important sinistre intervenu le 6 Mai 1981, d'une mise en scurit lourde de 1981 1983 valide cette poque
par une Commission Spciale mise en place par le Ministre de l'Equipement. Ils demandrent, au cours de
l'instruction du dossier, une attestation valid par un organisme agr confirmant la stabilit au feu d'une heure
(SF 1H) de la structure, le degr coupe-feu une heure (CF 1H) et les procds employs pour respecter ces
exigences. Le bureau spcialis BELLEGARDE ING., conseil du matre d'ouvrage, rappela que le procd
d'isolement de la structure par rapport logements par des parois coupe-feu tait "considr par la Commission
Ministrielle en 1981 comme apportant une stabilit au feu quivalent de degr 1 heure" et que selon une tude
de 2004, le CTIM attestait que, sans modification, ce degr de stabilit tait maintenu. Il rappela que : "Le
principe gnral propos par BEFS ENGINEERING (responsable des tudes en 1981) et approuv par la
commission a t de prendre en compte le fait qu'il n'tait pas possible de traiter la structure, sauf dconstruire
les btiments et qu'en consquence il fallait isoler la structure par rapport au btiment, source potentielle
d'incendie." "Ces mesures consistaient en un isolement de chaque logement et de la cage d'escalier par rapport
la structure par des parois CF 2H (cf. rapport BEFS ENGINEERING p.8)."
A la lecture du dossier, il faut toutefois relever que la stabilit au feu 1H de la structure est difficile
assurer au niveau du linteau des baies vitres.
Pour finir, les Services d'Incendie et de Scurit demandrent d'amliorer les dispositions dj en place
en respectant un ensemble, classique, de prescriptions.

Amlioration de l'isolement coupe-feu des parois verticales, des planchers des logements et des locaux risques particuliers.
Recoupement des vides.
Mise en place d'une dtection incendie dans les parties communes, l'entre de chaque appartement, les locaux techniques et les caves.
Installation d'une alarme incendie
Amlioration du dispositif de dsenfumage des cages d'escaliers
Pose de blocs d'clairage de scurit
Renforcement de la dfense extrieure contre l'incendie.
Amlioration de l'accessibilit des btiments aux vhicules des Services d'Incendie et de Secours.
Les amliorations des travaux de 1981 1983 en matire de scurit.

Assurer la prennit de l'accessibilit de tous les logements par les chelles ariennes des services d'incendie et de secours.
Matrialiser en permanence les voies et sections de voies au moyen de panneaux de signalisation visibles en toute circonstance.
Prendre en compte les observations de l'organisme CTICM mentionnes dans ses rapports sur la stabilit froid et au feu de la structure
mtallique des btiments.
S'assurer que les portes des caves sont coupe-feu de degr 1/2 heure, ouvrent dans le sens d'vacuation, possdent des ferme-portes,
permettent l'ouverture sans cl depuis l'intrieur des caves, tout en rendant possible la condamnation.
Afficher bien en vidence dans les halls d'entre et prs de l'accs aux escaliers les consignes respecter en cas d'incendie.
Faire procder au moins une fois par an, par un organisme ou un technicien comptent choisi par le propritaire, la vrification de toutes
les installations concourant la scurit (alarme incendie, dsenfumage, dtection incendie, ventilation, fonctionnement des portes coupe-
feu et ferme-portes, dispositifs de manuvre des ouvertures en partie haute des escaliers, etc). J ustifier de cet entretien par la tenue d'un
registre de scurit.
Equiper les barrires d'accs aux vhicules de services d'incendie et de secours d'un dispositif d'ouverture permettant d'accder, sans dlai et
en toutes circonstances, aux diffrents immeubles.
Prescriptions des Services d'Incendie et de Scurit en 2006.

Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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La cage d'escalier et son skydome aprs la rnovation.








Le sas d'entre des btiments.


Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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Les incendies depuis la rhabilitation
En 2007, il y eut de nombreux dclenchements d'alarme incendie intempestifs.
Le 13 novembre 2007, un sixime sinistre important ; un violent feu de local poubelles au 14 rue
Frdric Chopin avec propagation au hall d'entre par l'intrieur. Le dsenfumage de la cage d'escalier ne
fonctionna pas. En fvrier 2009, le SDIS demande de crer des voies chelles supplmentaires et d'assurer leur
praticabilit en toutes circonstances.
Le 18 mars 2009, un incendie se dclara au 24 rue J ean Philippe Rameaux, dans un appartement du 1er
tage. Un appartement fut dtruit et un appartement endommag suite la propagation verticale du fer par
l'extrieur. Le bureau d'tude Bellegarde ING, charg de faire une tude aprs sinistre par le bailleur, fit le
constat que le principe de l'isolement des appartements par rapport la structure avait fonctionn. Il complta
son analyse en imputant le dveloppement du sinistre au C+D, ainsi qu'au potentiel calorifique de l'appartement
concern. Il estimait que dans ces immeubles, le C+D tait assur par les poutres de structures apparentes en
faade et par la casquette l'aplomb de chaque fentre. Ce C+D, d'environ 0,90 m, selon le bureau d'tude, avec
le principe des casquettes et leurs dimensions auraient t approuvs par la Commission d'experts de 1981.
Depuis, la rglementation soumet le dimensionnement du C+D un calcul du potentiel calorifique des lments
de faade. L'un des inconvnients de ces casquettes est de ne pas tre jointives avec les poutres. "Cet espace ne
permet pas le passage des flammes qui sont de toute manire attires vers l'extrieur par l'air froid et se rabattent
ensuite vers la faade d'o l'intrt du C+D. Cet espace permet cependant le passage des gaz chauds (400C) et
l'on constate bien leur propagation le long de la faade car toutes les casquettes ont chauff y compris celle entre
le 3e et le 4e alors que les flammes n'ont pas atteint le niveau 4." Le rapport mentionne galement la question du
potentiel calorifique "cause majeure de dveloppement des sinistres dans les habitations". "Le nombre
d'occupants est souvent suprieur celui prvu la conception ce qui entraine la prsence de mobilier beaucoup
plus important. De plus ces occupants ont tendance thsauriser les biens d'quipements. Une partie des
revtements muraux intrieurs est en placage de bois et pourrait tre ventuellement remplac pour limiter
encore le potentiel calorifique."
Le rapport indiquait des amliorations possibles de la scurit incendie : amliorer l'efficacit du C+D
en rendant les casquettes jointives avec les poutres, rallonger la casquette. Il mettait toutefois des rserves :
"Les parois vitres toute hauteur non traites (pas de degr CF) spares par un C+D "artificiel" reprsenteront
toujours un risque de propagation plus rapide en faade." Il attirait galement l'attention sur l'absence de
retombe de poutre et sur la forme arodynamique du dtail des casquettes, propres faciliter le passage d'un
tage l'autre. Les conclusions prenaient la forme d'une mise en garde :
Le 9 mars 2011, un huitime feu se dclara au 1er tage du 4 rue J ean-Philippe Rameau ; il se propagea
par l'extrieur aux trois appartements suprieurs. Des dgts importants eurent lieu dans la cage d'escalier ; le
dsenfumage ne fonctionna pas. Il y eut un mort. L encore une tude fut faite par BELLEGARDE ING. Il fit le
mme constat que dans l'incendie prcdent : "Cette disposition (l'isolement des appartements par rapport la
structure) a parfaitement fonctionn dans le cas de ce sinistre". Pour autant, il mit nouveau en cause le C+D,
notant qu'au cours de cet incendie la casquette entre le R+1 et le R+2 avait disparu, et le potentiel calorifique,
trop important l'intrieur des logements. Il regrettait que la rglementation restait incomplte sur ce point et
qu'il n'y et pas dans les locaux des immeubles d'habitation de rgles de contrle du potentiel calorifique comme
cela existe dans les IGH. Il soulignait deux autres points ayant favoris le dveloppement du sinistre : la
propagation par la cage d'escalier et le non fonctionnement de l'exutoire en partie haute de l'escalier. Sur le
premier point, compte-tenu des capacits coupe-feu des portes des appartements, l'hypothse mise dans le
rapport, et la plus vraisemblable et que "Une fois la porte ouverte, elle a t maintenue dans cet tat par un
moyen quelconque pour permettre l'vacuation des fumes et pntrer dans l'appartement." Sur le second point,
le fait qu'il y ait eu un contrle manuel en 2010, semblait indiquer une dfaillance, selon le rapport, une carence,
assez courante parait-il, du systme de commande automatique (alors que les systmes pneumatiques sont assez
fiables). Aux recommandations de 2009, le bureau d'tude proposa d'introduire des allges CF derrire les
balcons. Les dernires remarques portaient sur la vitesse de propagation du sinistre. "Malgr la prsence d'un
vitrage double possdant une rsistance certaine au feu, la propagation du sinistre ne semble pas avoir t
beaucoup retarde ce qui dnote un dveloppement trs rapide et surtout trs important du sinistre. L'explosion
du vitrage est certainement due l'exposition anormale des flammes trs importantes favorises par l'absence
d'un C+D efficace." La conclusion tait la mme qu'en 2009 : "Ce type de construction ne serait jamais autoris
l'heure actuelle. Il ne sera donc jamais possible d'obtenir le niveau de scurit que l'on rencontre dans les
btiments actuels sans raliser des travaux importants qui demanderaient alors de revoir la conception complte
des btiments", par contre, il s'y ajoutait la recommandation suivante : "Les travaux que nous prconisons (sur le
C+D) limiteraient ou tout au moins retarderaient significativement la propagation d'un sinistre par l'extrieur et
complteraient efficacement l'isolation intrieure existante, qui a bien fonctionn."

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Le 20 juillet 2011, un neuvime incendie eut lieu au 14 rue Frderic Chopin. On dplora deux morts,
deux enfants gs de cinq mois et deux ans et demi. Selon les pompiers, l'incendie aurait pris peu avant 13
heures, au deuxime tage du btiment. Il se propagea ensuite au 3e tage avant d'tre maitris, en moins d'une
heure par les pompiers. Les pompiers retrouvrent deux enfants sans vie dans l'appartement o le feu a pris.
Durant l'incendie, trois personnes, dont la mre des victimes et son troisime enfant, sautrent de fentres du 2e
tage pour chapper au feu et sept autres furent lgrement intoxiques. Les autorits ordonnrent, par
prcaution, l'vacuation de 18 appartements voisins dont les locataires furent accueillis dans le centre Culturel
Andr Malraux situ proximit. Ces habitants purent ensuite remonter dans leurs appartements pour rechercher
des affaires avant d'tre relogs par le bailleur, l'Immobilire Basse Seine. Selon le texte de ct Rouen, relatant
le sinistre, les "voisins se sont dit choqus, rappelant que plusieurs personnes taient dcdes la suite
d'incendies dans cet ensemble d'immeubles de verre et d'acier, depuis leur construction, par l'architecte Marcel
Lods, la fin des annes 1960. "Les incendies se propagent une vitesse phnomnale dans ces immeubles qu'il
faut raser", a assur l'AFP Patrice Baray, un ancien pompier."
Ce drame supplmentaire mit lgitimement la population en moi. Le maire de Rouen, madame Valrie
Fourneyron, fut vivement prise parti, vers 14 heures, le jeudi 21 juillet, par une dlgation du quartier qui
envahit son bureau. "Combien d'enfants doivent encore mourir avant que vous ragissiez ? " demandrent
certains. "Ces immeubles sont nos cercueils" lana une autre. Madame le Maire rpondit qu'elle attendait de la
J ustice qu'elle fasse "toute la vrit". L'Immobilire Basse Seine s'engagea reloger tous les habitants le
souhaitant, ce qui fut fait dans les jours qui suivirent.
La question de la dmolition des logements Lods de la Grand'Mare tait une nouvelle fois pose.

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Les effets de l'incendie sur la faade.
On voit (de gauche droite) le voilement de la faade sous la casquette de la poutre de rive, la poutre de rive mise nu.


Les effets de l'incendie sur la faade.
On voit (de gauche droite) la structure de la paroi extrieure de la faade, les effets de la chaleur sur le poteau.

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Le plancher, une fois enlev le faux-plafond.
On voit le treillis rticul et la mise en continuit des poutres de rives de l'lment de plancher.


Vue des projections sur nergalto destines amliorer la protection au feu de l'assemblage paroi et plafond
et de la structure centrale de l'immeuble.











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La cloison de sparation des logements. Le feu ne l'a entam qu'en surface, provoquant un phnomne de pyrolyse.





Le constat des pompiers
Dans une Note pour Madame la Directrice de Cabinet de Monsieur le Prfet, relative aux Immeubles
Verre et Acier du Groupe Jean-Philippe Rameau Rouen, le colonel Christian Mnage eut l'occasion de faire le
point sur tout ce qui semblait anormal aux Services de Scurit. On note ainsi des problmes de signaltique et
d'accs. Les pompiers se plaignent de l'ambigut des adresses et de la prsence d'arbres non lagues proximit
des voies chelles existantes, de la dtrioration de bornes destines rserver les accs des voies chelles aux
secours (prsence de voitures en stationnement). "D'o une impossibilit de secourir les tages suprieurs." On
note ensuite " le dysfonctionnement des commandes automatiques et manuelles du dsenfumage des cages
d'escalier. Lors de certains incendies, les cartouches de CO2 qui actionnent les exutoires taient vides.
L'vacuation des rsidents est donc impossible et leur mise en scurit retarde. De plus l'accumulation des
fumes et des gaz chauds occasionne des dgts importants dans la cage d'escalier." On trouve cette remarque
constante de la rapidit de la propagation des "incendies par l'extrieur, malgr la prsence des dflecteurs,
conduisant la destruction de plusieurs logements superposs et compliquant l'action des secours tant sur le plan
des sauvetages des personnes que sur celui de l'extinction des incendies diffrents niveaux". On note aussi des
problmes de connaissance des populations, "l'absence d'un gardien ne permettant pas le recensement rapide des
rsidents du btiment concern", des problmes de maintenance, "Lors des dclenchements intempestifs de
l'alarme incendie, les dlais de rarmement par la socit qui en assure la maintenance sont trs longs notamment
en dehors des heures ouvrables. Ceci ncessite l'engagement de moyens de secours importants et leur maintien
sur place dans l'attente de la remise en service de l'alarme incendie".
La conclusion du colonel Christian Mnage tait la suivante : "Ces immeubles ont t construits suivant
des dispositions architecturales qui ne respectaient pas les principes de base de la prvention (cloisonnement,
rsistance au feu des structures, dsenfumage, accessibilit des secours).
Suite aux deux rhabilitations (1983 et 2006), les points cls suivants ont t constats :
- les structures porteuses ne sont pas endommages assurant la stabilit au feu de l'ensemble des btiments ;
- les nouvelles cloisons et portes des appartements prsentent une rsistance au feu satisfaisante pour contenir un
incendie ;
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- l'alarme incendie dclenche rapidement permet l'vacuation des rsidents.
Nanmoins, des phnomnes rcurrents dmontrent l'insuffisance des mesures de prvention ralises et
la dangerosit de ces immeubles :
- tous les logements ne sont pas accessibles aux chelles ariennes des sapeurs-pompiers,
- les incendies se propagent rapidement par l'extrieur en raison de l'absence d'une rsistance la propagation
verticale du feu par les faades et du fort potentiel calorifique contenu dans les logements ;
-le dysfonctionnement du dsenfumage ayant pour origine un dfaut de maintenance ou la difficult le
dclencher manuellement (coffret situ dans un local non signal). Lors du dernier incendie, la chaleur non
vacue a entran une dformation des limons mtalliques de l'escalier rendant celui-ci dangereux.
Ainsi dans le but d'amliorer le niveau de scurit, des travaux dont la liste n'est pas exhaustive
devraient tre nouveau envisags : finalisation des voies chelles, ralisation d'une rsistance au feu des
faades, encloisonnement des escaliers. Nanmoins, ces travaux entraneraient des modifications trs
importantes des structures susceptibles de remettre en cause la conservation mme de ces immeubles."
Constat pour l'incendie du 20 juillet 2011
Interrogs sur lorigine des incendies dans les immeubles Lods, les pompiers admettent qu'il fallait
rester, ce jour, extrmement prudent. De manire gnrale, ils ne connaissent ni le point de dpart et la cause
des incendies car, comme la confirm le Commandant Rondeau, ils ne parviennent sur les lieux du sinistre que
six huit minutes environ aprs le dpart du feu. Or, dans le cas dimmeubles comme ceux de Rouen, l'incendie
connait un dveloppement fulgurant qui dtruit les premires traces. Seule la Police pourrait tre en mesure de
recueillir quelques tmoignages extrieurs, mais il est difficile d'obtenir ce jour des informations. Les pompiers
connaissaient quelques chiffres sur les causes probables, caractre confidentiel, o on attribue un tiers des
incendies une cause indtermine, un quart, une cause d'origine humaine involontaire (ayant principalement
comme origine les chemines et les cuisines), un cinquime d'origine humaine volontaire, et pour le reste des
causes accidentelles (installations lectriques et appareils lectriques), des statistiques qui peuvent tre
compares aux chiffres que nous citons en annexe. "Il y a trs peu de causes "naturelles"." Dans le cas de
limmeuble de la GrandMare, le lieutenant Passani a pu nanmoins nous fournir un lment plus prcis : aprs
lincendie, les services de Prvention ont procd des mesures de temprature des pices accidentes pour
identifier la pice la plus chaude : il sagissait dune chambre, probablement celle dans laquelle se trouvaient
les fillettes.

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RAPPORT DU CSTB SUR LES INCENDIES DANS LES
IMMEUBLES LODS DE LA GRAND'MARE

P Carlotti D Dhima

RAPPEL DU CONTEXTE ET DES OBJECTIFS DE CE RAPPORT

Le mercredi 20 juillet 2011, un incendie dans immeuble de la GrandMare Rouen a fait deux victimes.
Du fait de la particularit de limmeuble dans lequel sest produit lincendie (cf. ci-dessous) et de lmotion que
cet incendie a provoqu aprs un autre incendie mortel dans un immeuble du mme type en mars 2011, le
Secrtaire dEtat charg du logement, M Benoit Apparu a demand au CGEDD de faire, avec lappui ventuel
du CSTB, un tat des lieux prcis de ces immeubles au regard de la scurit et de dfinir les travaux qui
seraient ventuellement ncessaires leur mise niveau pour assurer la scurit des biens et des personnes .
Dans ce contexte, la mission du CGEDD, compose de C Queffelec et J A Calgaro, a t appuye par P Carlotti
et D Dhima, du dpartement Scurit Structures et Feu du CSTB. Le prsent document synthtise les
observations et analyses de P Carlotti et D Dhima.
Il est noter que le CSTB est intervenu dans un groupe de travail mis en place en 1982-1983 sous
lgide du ministre du logement et qui avait conclu la ncessit de travaux de mise en scurit des immeubles.
Les personnes du CSTB qui taient intervenues sur ce dossier ont depuis lors quitt le CSTB, et ne sont pas
connues des auteurs du prsent rapport. Les observations et les analyses ci-dessous nont en aucune faon t
influences par les analyses faites en 1982-1983, car la mthode de travail a t de sappuyer sur les observations
terrain et sur les documents prsents par les acteurs locaux de Rouen.


PRESENTATION SUCCINCTE DES IMMEUBLES LODS

Les immeubles de la cit Marcel Lods de la GrandMare ont t conus par Marcel Lods et construits
entre 1968 et 1970. Ils consistaient au dpart en un ensemble de 25 immeubles de 20 logements chacun.
Aujourdhui,
18 appartiennent depuis 2004 limmobilire Basse Seine, filiale du groupe 3F,
3 appartiennent la SEM Rouen Seine Amnagement et sont promis la dmolition,
1 appartient au club de sport Rouen Hockey Elite
1 est une proprit priv (SCI) et abrite des logements et un cabinet darchitecture,
2 appartiennent la Ville de Rouen et des programmes de dmolition sont ltude ( noter que selon la presse
le Rouen Hockey Elite souhaiterait racheter lun de ces deux immeubles).
Les immeubles sont caractriss par une technique de construction sche dite GEAI, issue dune
collaboration entre ISOREL SA et le cabinet darchitecture LDB (Lods, Depondt, Barnier) dans les annes
soixante. Le principe constructif est bas sur une structure acier et des lments sparatifs en panneaux de fibre
de bois. Ce principe constructif est assez proche de celui utilis dans le tristement clbre collge Pailleron.
Plusieurs programmes de logement ont t raliss avec ce type de procd, et il y peut avoir de petites
diffrences techniques entre ces programmes. Seuls les immeubles de la GrandMare ont fait lobjet de la
prsente analyse.
Il nexiste pas de recensement complet des immeubles de ce type en France, mais on peut citer les
programmes suivants raliss entre 1966 et 1973 :
- Les 500 logements de la GrandMare dont il est question ici,
- Un ensemble de prs de 900 logements dans dautres quartiers de Rouen, dont les immeubles restant doivent
semble-t-il tre dtruits en 2013,
- Un btiment prototype Aubervilliers (93),
- Un ensemble de 230 logements Villepinte (93),
- Un ensemble de 400 500 logements Trappes Elancourt (78), aujourdhui dtruits.
Nous navons pas pu faire le point prcis mi 2011 des immeubles encore habits et de ceux dtruits.


STATISTIQUEMENT, DETECTE-T-ON UN RISQUE INCENDIE PLUS ELEVE DANS LES
IMMEUBLES LODS ?

Les immeubles ont fait lobjet de nombreux incendies (inventaire partiel ralis partir de coupures de
presse) :
Cit de la GrandMare 1975 (pas de victime)
Cit de la GrandMare 1981 (2 morts)
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Rouen (lieu exact ?) 2006 (2 morts)
Rouen rive gauche 1996 (pas de victime ?)
Rouen rive gauche 2001 (un mort)
Seine-Saint-Denis ( confirmer), annes 70 ( confirmer) (3 morts)
Seine-Saint-Denis, annes 80 ou 90 (pas de victime)
Elancourt 1993 (pas de victime)
Elancourt 2000 (pas de victime)
Cit de la GrandMare mars 2011 (1 mort)
Cit de la GrandMare juillet 2011 (2 morts).
Cet inventaire conduit dnombrer 11 victimes pour un parc de lordre de 2000 logements sur 35 ans
environ. En termes dordres de grandeur, il y a en France aujourdhui 33 millions de logements et le feu en
btiment fait entre 300 et 600 victimes par an, soit entre 3 et 18 victimes par million de logement et par an,
comparer au taux trs approximatif que lon peut calculer sur les Lods, qui est de lordre de 160 victimes par
million de logement Lods et par an. Ce chiffre est une estimation minimale, le taux rel est plus important, car il
ne prend pas en compte la destruction dimmeubles qui devrait conduire diminuer le dnominateur.
En premire analyse, et sans quil soit possible de dterminer si les statistiques pour les immeubles Lods sont
correctement converges, il semble bien que le risque incendie est nettement plus lev dans les immeubles Lods
que dans le parc moyen franais.


PRINCIPALES OBSERVATIONS ISSUES DE LA LECTURE DES DOCUMENTS ET DE LA VISITE
SUR PLACE DU 4 AOUT 2011

Nous nous sommes rendus sur place le 4 aot 2011 avec Christian Queffelec. Nous avons rencontr des
personnes de limmobilire Basse Seine et de la foncire 3F. Nous avons visit limmeuble incendi le 9 mars,
limmeuble incendi le 22 juillet et un appartement vide dun immeuble non incendi.
Les principaux points relevs sont :

1) Concernant la rglementation applicable :
a) Les immeubles ont t construits sous le rgime de larrt de 1960 (permis de construire dpos en
1967) ;
b) Ds 1970, avec larrt de 1970, les immeubles ne sont plus conformes la rglementation, en
particulier vis--vis du risque de propagation du feu par les faades ;
c) Suite lincendie de 1981, une commission ministrielle avait mis des recommandations pour
atteindre le mme niveau de scurit que celui exig par la rglementation de 1970 ; pour autant, les immeubles
ne sont pas strictement conformes la rglementation de 1970, et encore moins celle de 1986 (en particulier la
rgle dite du C+D ) ;

2) Concernant les immeubles avant le dveloppement de lincendie et les immeubles non-incendis
a) Selon ltat de rfrence des immeubles, tous les appartements sont quips dun dtecteur de fume ;
il se trouve que dans lun des appartements non incendis que nous avons visit, ce dtecteur tait occult par
une planche de bois, empchant ainsi son bon fonctionnement ; dans les autres il tait visible, mais nous navons
pas pu procder un test ;
b) Selon ltat de rfrence des immeubles, il ne devrait pas y avoir dextincteur dans les couloirs
communs ; dans limmeuble non incendi que nous avons visit, il y avait cependant un extincteur au 5
me
tage,
dont le dernier contrle priodique remontait 2005 ;
c) Selon ltude structurelle froid ralise par le CTICM lors du rachat des immeubles par
lImmobilire Basse Seine, la structure est trs proche de son chargement maximum et dispose donc de peu de
marge de rsistance ;
d) Ltude structurelle en cas dincendie ralise par le CTICM conclut une stabilit au feu dune
heure de la structure en cas dincendie normalis ; au vu de certains dtails de montage des huisseries raliss
lors de la rfection des immeubles (aprs tude CTICM), cette stabilit 1 heure nest pas vidente ; ce point
mriterait une tude fine quil nest pas possible de raliser dans les dlais impartis ;
e) Les cloisons internes aux appartements sont en bois mince ; ceci est conforme la rglementation
incendie, mais peu courant (dans la plupart des immeubles en France, les cloisons internes aux appartements sont
en plaques de pltre revtues dlments dcoratif --papier peint ou peinture-- ce qui conduit un classement de
raction au feu M1 ou M2) ; le classement des cloisons en bois mince est a priori M3 ou M4, c'est--dire quelles
participent trs rapidement au dveloppement dun incendie ;
f) Les cages descalier sont revtues de parois en bois, dont nous navons pas consult de PV dessais au
feu ; au vu de linflammation lors de lincendie de mars 2011, ils ne respectent pas la rglementation
actuellement en vigueur (arrt de 1986) mais respectent la rglementation en vigueur la date du permis de
construire (arrt de 1960) ;
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3) Concernant les incendies de 2011
a) Lors des deux incendies de 2011, les victimes taient dans lappartement de dpart du feu,
b) Dans les deux cas, le dveloppement du feu a t particulirement rapide au sein de lappartement de
dpart du feu,
c) Les murs sparateurs entre appartements ont jou leur rle,
d) En ce qui concerne le sinistre du 9 mars, la porte palire de lappartement est reste ouverte ce qui
conduit une propagation du feu dans la cage descalier et linflammation des revtements muraux de cette
cage descalier,
e) La propagation aux autres appartements sest faite exclusivement par rupture des fentres et
propagation en faade.

Parmi les points ci-dessus, deux sont lis aux revtements intrieurs des murs des appartements :
- Les tmoins parlent dun dveloppement du feu trs rapide au sein des appartements de dpart du feu ; nous
ignorons le contenu en mobilier de ces appartements, mais il est plus que probable que les mauvaises
caractristiques en raction au feu des revtements intrieurs des appartements y aient largement contribu ;
- La propagation des incendies par la faade a t particulirement rapide ; ceci est d dune part au non respect
des dispositions rglementaires de larrt de 1986 (la rgle dite du C+D), aggrav l encore par les mauvaises
caractristiques en raction au feu des revtements intrieurs des appartements (cf. annexe ci-dessous).


CONCLUSIONS

Au vu de lanalyse pratique ci-dessus, le principal cart la rglementation des immeubles analyss est
le non respect de la rgle dite du C+D , ce qui conduit une propagation plus rapide de lappartement de
dpart du feu vers les autres appartements.
Cependant, dans les deux incendies de 2001, les victimes se trouvaient dans lappartement de dpart du
feu, et le respect au non de la rgle dite du C+D ny change rien. Dautres sinistres, dans des btiments en
bton, ont dmontr que si les occupants nont pas pu quitter rapidement les volumes enfums, ils perdent la vie.
Concernant le dveloppement du feu lintrieur des appartements de dpart du feu, on peut raisonnablement
penser que les revtements bois des cloisons ont conduit lacclrer si on compare la situation avec des
cloisons en carreaux ou en plaques de pltre. Il na pas t possible de procder un essai de raction au feu de
ces cloisons bois, mais il est vraisemblable quelles soient de classe M4. Il serait utile de pouvoir confirmer cette
assertion par un essai normalis. Il est noter que ceci est conforme la rglementation, mais que limmense
majorit des immeubles est quipe de cloisons de classe M1 ou M2, voire M0.
Cette rapidit du dveloppement du feu peut lgitimement tre juge responsable du risque statistique plus lev
dans les immeubles Lods.
Au-del de la scurit des habitants, les immeubles Lods comportent une particularit lie leur mode
constructif, dmontre par 2 autres incendies (cf. la revue Face au Risque, n368, dcembre 2000) : le risque de
ruine totale de la structure en cours dincendie dvelopp (aprs vacuation des survivants). Ceci met en danger
les pompiers (il est noter que 2 engins de secours ont t dtruits lors de lun des incendies des annes 70) et
conduit la disparition complte des possessions des rsidents.


RECOMMANDATIONS DU CSTB

Les immeubles LODS ne doivent pas tre conservs en ltat. Si lon souhaite les conserver, il apparat
ncessaire de rduire la vitesse de dveloppement des incendies. Pour cela, plusieurs solutions peuvent tre
tudies (sparment ou simultanment) :
- Remplacement de toutes les cloisons par des cloisons classes M0 ou M1,
- Installation de systmes fixes de lutte contre le feu (sprinkler, brouillard deau ou autre systme comparable)
dans chacune des pices.
Seule une analyse globale des cots, entre la ralisation des travaux mentionns ci-dessus et la
destruction-reconstruction, permet de conclure entre ces deux hypothses. Il faut noter de plus que :
- les immeubles LODS ne paraissent pas susceptibles de rnovation thermique pour les mettre au niveau du
Grenelle, et que ceci nest pas en faveur de leur conservation ;
- la structure des immeubles a maintenant une quarantaine dannes, et que lon estime que la dure de vie des
structures mtalliques sans rnovation lourde est de lordre de 50 ans ; ceci nest pas non plus en faveur de leur
conservation.



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ANNEXE










L'influence des revtements muraux sur le dveloppement du feu et sa propagation via
la faade.

Les deux tests raliss en Suisse (voir papier "Fire Performance of Timber structures under Natural Fire
Conditions, auteurs : Dr. Andr Frangi et Prof. Dr. Mario Fontana, presented at th 8th IAFSS, septembre 18-23,
2005 Beijing China) apportent des renseignements intressant concernant l'influence des revtements muraux
sur le dveloppement du feu et sa propagation via la faade d'un btiment.

La figure n1 donne une image du dveloppement du feu dans un compartiment de 6.6 m de longueur, 3.1 m de
largeur et 2.8 m de hauteur (voir coupe horizontale du compartiment sur la figure 2). Les dimensions de la
fentre sont 1,5 de largeur et 1,7 m de hauteur. Pour tudier le dveloppement du feu via la faade deux
compartiments sont superposs pour chaque test.
La quantit de la charge combustible place l'intrieur du compartiment en feu (RDC) pour les deux tests est
strictement la mme. La diffrence entre ces deux tests consiste aux types de revtements des parois des
compartiments. Dans le cas du test reprsent par la figure 1.1 les parois du compartiment test sont constitues
de matriaux combustibles.


1.1 - Feu dans un compartiment compos de
revtement de parois combustibles (test 1)
1.2 -Feu dans un compartiment compos de
revtement de parois non-combustibles (test 2)

Figure 1 : Dveloppement du feu 7 minutes aprs l'allumage du combustible place dans le compartiment.


Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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Figure 2 : Coupe horizontale d'un compartiment.

Quelques observations effectues pendant la ralisation de ces deux essais sont les suivantes :

1. Le flash over dans le compartiment avec des parois combustibles (test 1) a t produit 4 minutes et 27
secondes le dmarrage du feu.
2. Le flash over dans le compartiment avec des parois non-combustibles (test 2) a t produit 6 minutes le
dmarrage du feu.
3. Dans le cas du test 1 les vitres du premier niveau le l'tage RDC+1 ont t briss 6 minutes et 9
secondes aprs le dmarrage du feu.
4. Dans le cas du test 2 les vitres du premier niveau le l'tage RDC+1 ont t briss 13 minutes et 57
secondes aprs le dmarrage du feu.

Sur les deux figures 1.1 et 1.2 on remarque facilement que 7 minutes aprs le dmarrage du feu, les flammes qui
sortent du compartiment constitu de parois avec des revtements combustibles sont bien plus hautes et
dveloppes que les flammes qui sorte de compartiment constitu de parois incombustibles.
Bien entendu le risque de propagation du feu via la faade dans les tages suprieure et bien plus lev dans le
premier cas.


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Plan de situation des btiments Lods et propritaires des immeubles.
En vert ple ou entours de vert, les btiments sont la proprit de l'Immobilire Basse Seine.


Plan masse avec indication des circulations et espaces extrieurs.



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QUELLES CONCLUSIONS ?


CONSTAT ET RECOMMANDATIONS

La scurit face au feu
La succession des sinistres qui ont eu pour sige les btiments Verre et Acier de Lods rend tout fait
lgitime la mise en cause de leur adaptation la fonction de logement, et en consquence, rend actuelle la
question de leur destruction. Nous avons vu cependant l'importance de ces immeubles sur le plan historique, le
fait qu'ils reprsentent un courant de recherche pour la modernisation du btiment qui reste tout fait actuel. Ds
lors, la question de leur conservation est aussi tout fait lgitime, mais elle ne doit pas se faire au dtriment de la
scurit des habitants.
Les btiments actuellement en place ont conserv l'essentiel du projet de Lods mais ils ont t aussi
modifis par deux campagnes de travaux, la premire dans les annes 1980 et la seconde rcemment, en 2006.
Cette dernire s'est faite avec l'assentiment gnral des divers services de la puissance publique et du matre
d'ouvrage. Si depuis, deux vnements dramatiques sont venus endeuills le quartier, il semble, en fonction des
lments des enqutes pnales et des visites effectues sur le site, que la cause des incendies ne serait pas
imputable aux immeubles eux-mmes, et que, ce qu'il s'est produit dans les premiers moments du dpart du feu
se serait dvelopp de manire assez semblable dans un btiment traditionnel en bton. Par contre, chacun est
frapp par la vitesse du dveloppement du feu, par son passage rapide, par l'extrieur dans les appartements
voisins situs dans les tages suprieurs, et par les consquences toujours importantes sur l'immeuble. Cette trop
grande rapidit n'est pas acceptable. En revanche, on constate que dans les deux exemples rcents, il ne s'est pas
produit, comme Elancourt, d'embrassement gnralis suite du passage du feu dans les vides prsents entre
les deux cloisons de sparation des logements, entre le logement et la cage d'escalier, ainsi qu'entre le faux-
plafond et le plancher de l'appartement suprieur. Il semble que l'ide de constituer des volumes indpendants
face au feu, mis en uvre prcdemment par les quipes ayant travaill sur le projet, ait port ses fruits.
Il est clair cependant que les logements Lods ne peuvent rester en l'tat, et si l'on veut les conserver il
faut y apporter des modifications notables. Ces modifications, si elles doivent s'inspirer de l'esprit de la
rglementation incendie des btiments d'habitation (arrt du 31 janvier 1986), ne pourront pas prendre la lettre
les rgles indiques dans ce texte. Il est difficile par exemple, d'encloisonner l'escalier compte-tenu des
dimensions de la cage et de la prsence de la structure en priphrique qui rend difficile toute modification dans
la disposition des cloisons ; de plus le btiment perdrait sans doute un de ses agrments. Les membres de la
mission proposeraient davantage d'adopter une approche exigentielle, dite encore avec mesures compensatoires
pour obtenir un degr de scurit quivalent. Cette approche n'est pas nouvelle. Elle est applique l'tranger et
a pris en France le nom d'Ingnierie de la Scurit. De fait, ce fut celle qui fut prise en 1981; elle n'a toutefois
pas donn tous les rsultats escompts, mme si dans les deux incendies rcents, les protections mises en place
jourent apparemment leur rle.
De notre visite du 4 aot sur le site, nous retirons que les phnomnes de pyrolyse, et donc de
production de gaz inflammables sont dterminants dans l'explication du dveloppement du feu. C'est ce qui
explique la proposition formule d'tudier le "remplacement de toutes les cloisons par des cloisons classes M0
ou M1" et "l'installation de systmes fixes de lutte contre le feu (sprinkler, brouillard d'eau ou autre systme
comparable) dans chacune des pices". Il conviendrait aussi de passer en revue tous les dtails techniques
(accrochage plafond-faade, gaines de ventilation et de chauffage, protection de la poutre de rive, casquette pour
le C+D, protection latrale des faades) pour voir s'il n'y a pas l des ncessits d'amlioration.

La scurit structurelle
Pour donner un avis sur l'avenir des btiments Lods, telle que la question est pose dans la lettre du
Ministre, le problme de la scurit incendie n'est pas le seul devoir tre examin. Il faut inclure dans cette
question globale celle de la scurit structurale, d'autant que les calculs qui ont t faits sur la structure montre
que celle-ci est la limite de ses capacits.

LA POSITION DU PROPRIETAIRE

J usqu'en 2004, partie du patrimoine communal, les dix-huit plots en question dans ce rapport, ont t
vendu par Rouen Habitat l'Immobilire Basse Seine (IBS), bailleur social intgr au groupe 3F, premier groupe
HLM qui gre autour de 200.000 logements dont 14.000 par IBS. Les dix-huit plots de la Grand-Mare
comportent chacun vingt appartements, soit 360 logements abritant 1.000 Rouennais. Entre 2006 et 2008, IBS a
inject 12,4 M pour rhabiliter cet ensemble, soit 35.000 par logement. La scurit a t renforce et les
pompiers consults. Les travaux ont t dfinis dans l'esprit, l'esthtique, les matriaux de Lods.
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Depuis les dramatiques vnements de juillet, le bailleur n'est pas rest inactif ; il a charg une quipe
de spcialistes de la scurit incendie de trouver des solutions pour amliorer la situation actuelle. Cette quipe
examine aujourd'hui diffrentes alternatives dans des voies identiques celles prcdemment cites, et qui
s'inspirent de la rglementation applicable dans les bureaux et dans les immeubles de grande hauteur.


LA POSITION DES REDACTEURS

La dfinition du champ d'intervention et les outils applicables
De l'analyse faite sur place et partir des dossiers qui nous ont t communiqus, il ressort que
plusieurs options peuvent tre envisages :
- Option 1 : les btiments sont laisss en ltat et on les laisse vieillir jusqu ce quils deviennent
inutilisables. Cette option nest pas envisageable : lopinion publique naccepterait pas que de nouvelles mesures
de scurit ne soient pas prises.
- Option n2 : on ne sintresse qu la scurit au feu en adoptant des mesures complmentaires des
mesures dj prises en 2006, en particulier en diminuant encore la quantit de matriau combustible.
- Option n3 : on procde une rvaluation de limmeuble la fois sur le plan de la rsistance de la
structure que sur celui de la scurit au feu, avec les rgles de dimensionnement actuelles. Lapplication des
rgles actuelles devrait permettre de faire une valuation de la scurit des immeubles par rapport celles
dimmeubles conus et construits avec les rgles actuelles et ainsi faciliter la prise de dcision.
Evidemment, le cot de la mise en uvre de ces trois options nest pas le mme. En matire de
rsistance incendie, il est appel que larrt du 14 mars 2011 relatif la rsistance au feu des produits, lments
de construction et douvrages, modifie larrt du 22 mars 2004, notamment en ce qui concerne la citation des
normes Eurocodes. Ce texte permet lutilisation des normes de la srie P92 de la liste ci-dessous pendant trois
ans aprs sa publication (donc jusquau mois de mars 2014). A ce titre, les documents qui suivent restent
disponibles : P92-701 de dcembre 2000 et son amendement A1 - Mthode de prvision par le calcul du
comportement au feu des structures en bton ; DTU P 92-702 dcembre 1993 - Mthode de prvision par le
calcul du comportement au feu des structures en acier. Annexe : mthodologie de caractrisation des produits de
protection ; DTU P92-703 de fvrier 1988 - Mthode de justification par le calcul de la rsistance au feu des
structures en bois ; DTU P92-704 de septembre 1988 - Mthode de prvision par le calcul du comportement au
feu des poteaux mixtes (acier +bton). Aprs le mois de mars 2014, ces documents ne seront plus applicables.
Si une rvaluation devait tre faite par un bureau dtudes spcialis, il serait toutefois plus judicieux de la faire
partir des textes Eurocodes. Cest loption conseille avant toute prise de dcision sur un renforcement ventuel
ou une dmolition.

La procdure de dcision et les mesures immdiates
Quel que soit l'intrt historique des btiments Verre et Acier, les rdacteurs ne sont pas pour leur
conservation tout prix. Il pourrait tre dcid de n'en conserver que trois cinq plots, sur lesquels seraient
ports tous les efforts, et qui pourraient tre affects d'autres fonctions qu' du logement. Mais ce jour, la
comprhension des phnomnes et la recherche de solutions alternatives nous parat lgitime. Les tudes
gagneront prendre en compte l'ensemble des dimensions du problme (scurit au feu et scurit structurale).
Les dcisions dfinitives pourront alors tre prises en fonction des cots de travaux, de la scurit obtenue, de la
dure de vie projete pour les btiments, de leur adaptation aux nouvelles ralits d'aujourd'hui (mode de vie,
conomie d'nergie). Il serait bon quelles soient avalises par un comit d'experts qui comporterait toutes les
parties prenantes, notamment des services des deux ministres en charge de la scurit.
Le temps ncessaire ces tudes doit tre bref. D'ici l, il y a lieu de reprendre toutes les
recommandations du Service dpartemental d'Incendie et de Secours concernant les adresses, les voies accs, la
maintenance des dispositifs de dtection, d'alerte et de dsenfumage.
Nous recommandons aussi au bailleur, sans crer un climat de peur, d'informer les habitants de manire
rgulire, sur les risques d'incendie et les conduites tenir, en s'inspirant des campagnes de l'Institut national de
prvention et d'ducation pour la sant (INPES) et de faire de la pdagogie en faisant passer systmatiquement
dans les logements, une quipe spcialise dans la prvention des incendies d'habitation.
Pour finir, il faut noter que la construction en acier est utilise de manire trs courante dans le domaine
des bureaux, sans consquences dramatiques et que depuis la construction des btiments de Lods, des immeubles
d'habitation en ossature d'acier ont t raliss, sans poser de problme particulier. Ces remarques justifient de
donner un temps pour la recherche de solutions adaptes, mais en fonction des rsultats des enqutes en cours et
des expriences du pass, on ne peut liminer aucune ventualit.

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ANNEXES 1 : ELEMENTS DE CONTEXTE






Des travaux de Lods
La filire mtallique
Extraits du rapport "L'incendie dans les btiments d'habitation"
Documents


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Un des plots R+4 du modle GEAI dans le quartier de la Grand'Mare Rouen.



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TRAVAUX DE LODS


Marcel Lods (1891-1978) est connu pour l'uvre qu'il a ralise en association avec Eugne Beaudouin
telles que la cite du Champ-des-Oiseaux Bagneux, la cit de la Muette Drancy, l'Ecole de plein air de
Suresnes, les Ftes de la lumire de l'Exposition de 1937, le pavillon de l'aroclub de Buc, la Maison du week-
end et la Maison du peuple Clichy, ainsi que des projets de concours comme celui de l'OTUA pour un nouveau
palais des Expositions, celui de l'amnagement de la rive gauche Anvers, le projet "Acropole" pour
l'amnagement des terrains et l'implantation urbaine de l'Exposition de 1937 sur le mont Valrien. Il montre alors
un intrt extrmement tendu pour tout un ventail de domaines allant de la prfabrication et l'utilisation du
mtal comme nouveau matriau de construction, voire comme revtement de faade ou comme mur-rideau, aux
programmes d'architecture innovants, au logement social jusqu' l'urbanisme grande chelle inspir par les
principes du CIAM. Lods cessa de collaborer avec Beaudouin au dbut de la Seconde Guerre mondiale. Il
s'intressa alors la planification rgionale et nationale et se mit promouvoir par tous les moyens l'ide de
l'industrialisation du btiment. Des projets comme la reconstruction de Mayence, la Zone verte Sotteville-ls-
Rouen, les Grandes-Terres Marly-le-Roi, la Maison des sciences de l'homme Paris, ainsi que ses projets
thoriques d'une "ville de demain" ou d'un "Paris-Parallle" firent chaque fois la une de l'actualit architecturale.
Ce fut nanmoins avec la ralisation de la Grand'Mare Rouen que Lods russit appliquer les principes les
plus pousss de la construction industrialise et prfabrique en usine qui constitua sans aucun doute son plus
grand succs en matire de doctrines architecturales. Elle illustrait parfaitement sa pense, si bien exprime
galement dans le texte rdig en 1970 pour le Commissariat gnral au Plan, Les Villes, L'Urbanisation: "Les
premiers aviateurs ne se souciaient pas -comme on le fait pour le plan des villes construire - de discuter et de
philosopher sur la forme adopter pour leurs machines Ils travaillaient sur de multiples modles ayant en
commun cette qualit primordiale : tre capable de quitter le sol"
Nous rappelons, ici, plus prcisment, les objectifs de certains de ses projets.


LA CITE DES OISEAUX

En s'inspirant des premiers travaux sur l'industrialisation du btiment, Marcel Lods et Eugne
Beaudouin ralisrent trois cents logements la Cit des Oiseaux Bagneux entre 1929 et 1939, base de pices
de bton, faades et planchers faonns en usine et placs avec le minimum de main d'uvre sur une ossature
mtallique. Cette cit, compose d'une dizaine d'immeubles de quatre tages, sagement rangs de part et d'autre
de pelouses plants d'arbres, avec beaucoup de vitrages, de grandes fentres mtalliques dans les angles, des
bow-windows, des cages d'escaliers derrire les pans de verre-cathdrale, dut tre dmolie en 1984. Le cot de la
rhabilitation aurait t plus lev que celui d'une construction neuve selon M. Delacroix, de la socit d'H.L.M.
Pax et Progrs, le propritaire de l'poque. Il expliquait son choix par la corrosion de l'ossature mtallique.
Henri Beauclair, qui fut dans les annes 1960 l'lve de Lods puis son associ, expliquait dans
Architecture n26 de J uin-Juillet 1981, "La cit du Champ des Oiseaux a t l'occasion pour Lods d'affirmer ses
ides. Et parmi elles, que l'on ne construit pas pour les sicles venir C'tait un homme passionn par ce
sicle, par l'volution des techniques. Il disait que l'on ne pouvait pas la fois inventer l'avion, l'automobile, et
btir, en dfinitive, comme au Moyen Age. Lorsque l'on voit ce qu'il pouvait faire en 1930 et le got actuel pour
le "rtro", on a l'impression que le temps marche reculons."



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LA CITE DE LA MUETTE A DRANCY

Entre 1930 et 1934, ils mirent au point, avec l'ingnieur Mopin, un systme industrialis qui fut utilis
pour la construction de la cit de La Muette Drancy. Les concepteurs mirent l'accent sur la diminution des
cots et l'obtention d'un confort suprieur par la rationalisation et par l'industrialisation. Ils illustrrent leurs
propos en se rfrant au modle de la construction automobile et de la construction en srie, insistrent sur le
poids inutile existant dans la construction traditionnelle et sur la volont de recherche de performances. La mise
en uvre faisait appel aux techniques de montage mcanique d'lments standards. Le procd de l'ingnieur
Mopin combinait une construction en pices de bton avec une ossature mtallique. L'industrialisation s'tendait
aux lments du second uvre avec la mise au point d'un bloc fentre tudi et ralis par J ean Prouv. Des
moules de tle polie et des moules en Duralumin conduisaient des formes lisses. L'alternance des barres et des
tours annonait une typologie dduite de l'organisation de chantier qui fut le type dominant des annes 50. Le
programme initial prvoyait mille deux cent cinquante logements et des quipements. Le chantier commena en
1933 par les groupes peignes-tours, puis se poursuivit par la construction des deux premiers redents. La grande
tour fut construite en dernier. Le procd de construction tait le suivant. Une charpente mtallique fabrique en
usine tait dresse sans grue l'aide d'un mat. Elle se devait d'tre stable mais n'tait pas calcule pour reprendre
les surcharges. Les panneaux de faade en bton vibr (systme Mopin) revtus de cailloux de marbre taient
fixs entre les barres d'acier pour constituer les murs. Ils avaient une section en T, se trouvaient liaisonns entre
eux par du ciment coul dans des joints en V. Ils comportaient des fers qui ressortaient aux extrmits et
permettaient de les liaisonner l'ossature d'acier. Les panneaux intrieurs, en bton cellulaire, revtu de contre-
plaqu, taient fixs sur la partie intrieure du mur et servaient de coffrage. Ces panneaux, ainsi que les
panneaux de faade taient fabriqus sur place. D'autres produits innovants taient prsents dans cette
ralisation: des planchers et escaliers prfabriqus, des cloisons en pltre revtu de contre-plaqu, des cloisons
avec revtement alumineux pour les pices humides, des chssis et btis mtalliques, des canalisations de
plomberie et d'lectricit prpares en usine. Les logements HBM taient pourvus d'une salle de douche, les
logements HBMA, d'une salle de bain. Des chauffe-eau lectriques taient installs sur demande. Le chauffage
central tait assur par une chaufferie au mazout desservant tout le groupe. L'vacuation des ordures mnagres
par le vide et en vase clos partir d'viers-vidoirs et leur destruction sur place fut adopte comme Chatenay-
Malabry ou Plessis Robinson.
L'opration de Drancy a connu une destine bien particulire. Transforme en caserne, elle a t utilise
pendant la Seconde Guerre mondiale comme camp d'internement. Comme la Cit des Oiseaux, l'ossature se
corrodait et elle fut dtruite, autour des annes 1980, presque en totalit.








LA MAISON DU PEUPLE A CLICHY

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En 1935, la municipalit de Clichy prit la dcision de faire construire un btiment administratif
moderne, qui fut termin en 1939. Cet ouvrage important, entirement en acier : poutres, planchers, murs,
cloisons, couverture, escaliers, allait rester une rfrence dans l'histoire de l'architecture et de la construction. Il
s'agissait de construire sur un terrain de faible superficie, enserr dans un quartier dense, la fois, une halle de
march, bien are, une grande salle de runion pouvant servir comme cinma, et un certain nombre de locaux
rservs des associations locales. La hauteur se trouvait limite pour des raisons d'urbanisme rglementaire, et
le sous-sol tait peu favorable une construction en profondeur. Confronte ce manque d'espace, l'quipe de
conception, Prouv et les architectes Beaudoin, Lods, Bodiansky, eut l'ide de dcouper les usages dans le temps
du march et de la "maison du peuple", en utilisant le fait que leurs utilisations ne devaient jamais tre
concomitantes. Le btiment devait servir alternativement de salle de spectacle d'une capacit variant de mille
cinq cent deux mille places et de march. Mais ces programmes avaient bien peu de points communs et
l'obligation de procurer de l'obscurit pour l'un des usages paraissait accrotre encore l'incompatibilit des
fonctions. La solution retenue consista amnager une salle de runion l'tage d'une halle de deux niveaux,
perce en son centre, en recouvrant d'un plancher mobile le vide laiss entre les galeries latrales, capables de
servir de support ce plancher. De l, on passait une salle obscure en dployant, tout autour du plancher, des
cloisons aveugles isolant l'espace central des faades claires. Il fallait aussi prvoir des espaces pour les
amnagements de scne, et le rangement des lments mobiles. Le toit du btiment fut pourvu d'un vaste
lanterneau dplaable sur rails, permettant de dcouvrir l'espace du march ou celui de la salle de runion. Un tel
programme exigeait une construction la fois lgre et robuste. La plupart des concepts proposs alors, se
retrouvrent plus tard dans le Centre Georges Pompidou. Le projet constituait une illustration du concept de
flexibilit, avec ces planchers dmontables qui permettaient de transformer rapidement le btiment, cette scne
qui servait entre deux spectacles au stockage des panneaux, cette couverture qui s'ouvrait pour faire du lieu un
march en plein air.
A l'inverse de l'aroclub de Buc, la structure principale de la Maison du peuple fut compose de poteaux
et de poutres en acier standard. Prouv ne put imposer son projet d'ossature en tle d'acier plie ; il se heurta aux
prventions de l'ingnieur structure, l'existence de rglements qui exigeaient l'utilisation d'un code de calcul
agr pour tout type de construction autorise. Par contre, ce btiment repose sur une dissociation complte entre
la faade et la structure porteuse principale. Ce parti constructif fut motiv par plusieurs raisons : l'utilisation de
la prfabrication, la recherche de la simplicit dans le montage des lments de construction primaires et, surtout,
les problmes d'isolation inhrents toute construction lgre mixte. Le btiment fut l'occasion de raliser
plusieurs dispositifs de faade lgre, rutilisables dans d'autres projets. Les grands pans vitrs furent maintenus
par des raidisseurs verticaux en tle d'acier plie. Le dtail de jonction entre les panneaux de faade devait non
seulement contribuer la stabilit de l'ensemble, mais aussi empcher une ventuelle perte de chaleur due une
liaison rigide. Chaque panneau de faade pleine comprenait deux faces constitues par des tles de douze
diximes, galbes et assembles par des points de soudure. Pour viter les ponts thermiques et servir de coupe-
feu, une feuille d'amiante de cinq millimtres fut colle sur la face interne du panneau qui tait ensuite rempli de
laine de verre. L'espace entre les deux tles tait maintenu par des traverses et des ressorts boudin qui
donnaient aux panneaux leur forme sphrique et tendaient en les rigidifiant les minces tles d'acier.
Ce btiment fut considr comme le "triomphe de la construction en tle d'acier". En 1983, il fut class
monument historique.


LE PROJET DE SOTTEVILLE-LES-ROUEN

Le projet de Sotteville-ls-Rouen (1945-1952), ralis par Lods, assist de Busse, Alexandre et Yvelin
est une opration de grande dimension. Le plan masse montrait six grands btiments parallles de trente un
mtres de haut, selon l'architecte, un mtre prs, le gabarit banal des grandes voies parisiennes. La rduction de
la hauteur des tages permit de trouver dans ces btiments dix tages sur rez-de-chausse. La surface au sol de
ces btiments n'tait que de 6,5% de la surface totale ; on trouvait donc 93,5% de terrain libre, mais ces terrains
devaient accueillir des emplacements pour les commerces, un groupe scolaire, une petite place, des parkings, des
garages, des emplacements de jeux pour enfants. Le premier btiment, de 60 logements, fut construit avec le
systme ISAI, les deux suivant en IRP (360 logements, 150 pour le btiment B et 210 pour le btiment C). Les
trois btiments suivants devaient comporter davantage de logements pour le mme volume construit,
respectivement 126, 210, 294. L'organisation de la cit se caractrisait par une sparation totale de l'habitation et
de la circulation. Les voitures des visiteurs s'arrtaient dans des parkings priphriques ; celles des habitants
devaient tre centralises dans des garages galement priphriques, d'o il fallait se rendre son logement
pied en empruntant un cheminement passant dans les jardins les jours de beaux temps, et sous des galeries
protectrices les jours de mauvais temps.
L'axonomtrie montre le mode de construction ; elle reprsente le rez-de-chausse et le premier tage.
La dalle de bton du rez-de-chausse est coule sur place. Le btiment possde une ossature en bton arm, des
poteaux qui se transforment en colonnes au rez-de-chausse, des poutres, qui tantt forment des bandeaux
apparents, tantt sont dissimules par des dalles de revtement en bton. Les structures apparentes sont
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bouchardes. Les planchers des tages sont constitus d'lments prfabriqus, de section en T, jointifs, et qui
viennent reposer par des raidisseurs transversaux sur les poutres transversales d'ossature, chancres dans les
angles suprieurs pour servir d'appui. En dessous, on trouve des plafonds suspendus ; au-dessus, la partie
apparente de la table, formant sol, est recouverte d'un linolum. Le mur extrieur est aussi compos de dalles en
bton recouvrement, d'un mur en parpaings, d'un revtement intrieur en Isorel dur. Au niveau des poteaux,
une isolation rduit le pont thermique. Un encadrement en bton vibr dlimite la baie. Elle accueille une
menuiserie mtallique. La poutre de faade forme linteau et sa forme permet d'y loger un volet roulant. Celui-ci
est projection, en bois. Un plafond dmontable permet l'entretien du volet roulant. Les cloisons intrieures sont
briques pleines.
briques pleines.




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LA FILIERE METALLIQUE


LES EXPERIENCES D'APRES-GUERRE EN CONSTRUCTION METALLIQUE

Dans les annes 1950, de nombreuses recherches sur l'usage du fer dans la construction de logements
furent engages, qui si elles n'eurent pas un impact quantitatif important, ni pour la plupart une grande destine,
n'en constiturent pas moins une tape marquante dans l'histoire des techniques. En 1949, J ean Prouv avait
ralise une maison dite "Mtropole", prsente sous forme de prototype au Salon des arts mnagers en 1950.
Entirement mtallique, la structure tait en acier et les panneaux de remplissage, les cloisons, les faux-plafonds
en aluminium.
Des procds comme Phnix, Mlingue, Bga, utilisaient une ossature mtallique lgre sur laquelle
venait s'accrocher des panneaux en bton, fabriqus suivant les cas soit sur chantier, soit en usine. L'utilisation
du fer permettait de tout prfabriquer en usine et avait l'avantage de rendre manuportables les lments. Le
procd Phenix fut celui qui connu le dveloppement le plus durable; il chercha s'adapter aux architectures
rgionales; il proposa des maisons sur deux niveaux puis imagina des solutions dans le secteur de l'habitat
group et du petit collectif.

Les maisons exprimentales de Jean Prouv
En 1947, Prouv abandonna les ateliers de Nancy, dsormais trop exigus, pour crer le nouvel
tablissement des ateliers de Maxville, vritable usine pilote mlant conception et production, groupant des
hommes aux comptences diverses la matire des usines d'aviations. Les ateliers produisirent de tout : des
garde-corps, des cuisines, des meubles, des cloisons, des portes, des fentres, des lments de planchers, des
faades et mme des maisons compltes. Il y dveloppa des mthodes industrielles et poursuivit ses recherches
sur l'industrialisation du btiment. Il travailla sur les diffrents types de structure : les structures portiques, le
noyau porteur, la coque, la bquille et la vote, qu'il prsenta dans un "Alphabet des Structures". Aprs son
dpart de Maxville, le tabouret et les structures spatiales, permettant le plan libre, allaient venir s'y ajouter.
Les maisons de Meudon de 1950
En juin 1949, le ministre Eugne Claudius Petit visita les ateliers de Maxville. Quelque temps plus
tard, le ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) lui donna l'assurance qu'un march de vingt-
cinq maisons industrialises lui serait propos. Prouv fut charg d'laborer un prototype de maison lgre en
acier, susceptible d'tre fabrique en srie, dont les cots ne devaient pas tre suprieurs ceux d'une
construction traditionnelle pour le mme programme. Prouv ralisa une maison standard de huit mtres par huit,
pose sur un socle en bton, qui utilisait une nouvelle fois le principe du portique. Vingt-cinq maisons standards
furent aussitt fabriques dans les ateliers de Maxville. Elles taient prtes au montage sur le terrain mais les
fonctionnaires du ministre hsitaient conclure le contrat car le cot des maisons de Prouv dpassait de loin
celui des maisons semblables excutes en traditionnel. Dix maisons standards issues de cette commande furent
finalement installes suivant les plans des architectes Andr Sive et Henri Prouv sur un terrain Meudon. Les
autres furent montes divers endroits en France, et en Algrie. A Meudon, elles furent places sur de vastes
piles en maonnerie, ce qui permettait de constituer sans frais particulier un abri voitures. Sur les dix maisons
de Meudon, quatre furent conues sur une base de huit mtres par huit, et les six autres sur une base de huit
mtres par douze. La structure, selon les modles, se composaient d'un ou de deux portiques en U renvers, sur
lesquels venaient s'encastrer, perpendiculairement, une poutre fatire, constitue de plusieurs segments, ce qui
permettait la construction par deux ouvriers seulement. Les faades taient constitues de panneaux mtalliques
d'un mtre de large, tantt pleins, tantt translucides, tantt perce d'une porte ou d'une fentre. La toiture
reposait sur ces panneaux, plus prcisment, c'tait en fait les couvre-joints entre panneaux qui assuraient
l'ancrage de cette toiture au plancher, que ce dernier ft en bton ou en acier. La composition des panneaux de
faade, en tle d'aluminium, tait nouvelle l'poque. De la laine de verre tait place entre les deux faces en
aluminium et les dtails d'assemblage contribuaient rduire les ponts thermiques. Des ressorts maintenaient en
place l'isolant et tendaient en mme temps les deux faces des panneaux
L'intrieur tait organis en fonction d'un dcoupage modulaire ; le sjour avait un rle de distribution.
La distribution intrieure se voulait libre, hors des portiques qui taient fixes, mais la faible surface du logement
rendait difficile l'utilisation de cette libert.
En dpit d'tudes complmentaires montrant qu'il tait possible de rduire les prix et malgr
l'opportunit de l'poque de remettre au travail des usines aronautiques alors en veilleuse, l'Etat ne donna pas
suite ce projet.


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Les maisons de l'abb Pierre
Le 1
er
fvrier 1954, l'abb Pierre, fondateur de l'association caritative Les compagnons d'Emmas,
bouleversa la France en rvlant le scandale du logement qui avait abouti faire mourir une femme de froid, la
nuit, faute d'abri. L'abb Pierre prit contact avec J ean Prouv et lui demanda d'laborer un systme de
construction permettant de raliser des maisons individuelles bon march, susceptibles d'tre fabriques en grand
nombre et en peu de temps. J ean Prouv rpondit sa demande en ralisant une maison de 52 mtres carrs,
comprenant deux chambres et un espace multifonctionnel ouvert associant le sjour, une salle manger et une
partie de la cuisine auquel on accdait directement partir de la porte d'entre. Une maison tmoin fut difie le
21 fvrier 1956 sur le quai Alexandre III Paris. Un article du Rpublicain Nancy, du 21 fvrier 1956, relata la
performance. "Hier sur le quai prs de la place de la Concorde ( Paris), des ouvriers ont engag un match contre
la montre, pour construire, en moins de sept heures, une maison "prconditionne" de 52 mtres carrs de surface
habitable. Cette maison est la premire d'une srie qui sera construite par les Compagnons d'Emmas. L'abb
Pierre avait tenu assister la pose du bloc central mtallique qui contient toutes les canalisations et les
installations de la technique et du sanitaire. Ce bloc central fabriqu industriellement a t descendu par une grue
au centre de la plateforme de bton qui supportera l'ensemble de la maison. Mme les casseroles taient dj
leur place dans les placards de la cuisine. Autour de ce noyau qui a t rapidement recouvert par une toiture
pose sur une poutre matresse mtallique, les ouvriers ont commenc poser les panneaux, pais d'environ cinq
centimtres et possdant les qualits remarquables d'isolation, grce une matire plastique spongieuse utilise
pour les armoires frigorifiques. Les murs extrieurs sont de bois bakelis de teinte naturelle et prsentent un
aspect trs agrable l'il. Les fentres sont coulissantes. Cette maison, due au constructeur nancien J ean
Prouv, pourra encore tre modifie avant sa sortie en srie, grce un rfrendum de tous ceux qui la
visiteront." Le prix de cette maison tait de 1.500.000 francs de l'poque.
Cette maison dite des jours meilleurs, tait une variante de la maison Alba (aluminium et bton arm,
tudi Maxville en collaboration avec Maurice Silvy, architecte-stagiaire aux Ateliers. Le systme constructif
de ces maisons se composait d'une cuvette en bton qui formait l'assise du btiment et un noyau intrieur ou
monobloc soutenant la toiture. Ce bloc sanitaire tait prvu en bton pour la maison Alba et en mtal pour la
maison J . M. Il regroupait un volume pour le chauffage, la ventilation, une salle d'eau, des toilettes, la cuisine.
La maison tait innovante sur plusieurs points. Les faades taient des panneaux revtus de bois baklis,
rsistant aux agents extrieurs. Les fentres taient en aluminium. La porte tait directement dcoupe dans le
panneau mme. La grande glace fixe tait applique directement sur les panneaux. La toiture tait un plateau de
bois contrecoll, revtu d'une tanchit en feuilles d'aluminium rigidifies. Au niveau du sol, la cuvette en bton
arm tait isole du froid par un talus de terre priphrique. Cependant, cause de la position du bloc sanitaire
l'intrieur du sjour, la maison ne reut pas l'homologation du MRU et ne put tre construite en srie.
Cette maison dfendait d'ide d'une architecture phmre, conue pour une gnration au plus. Prouv
pensait que les enfants des premiers propritaires devaient pouvoir, plus tard, reprendre certains lments de
l'ancienne maison de leurs parents (par exemple le monobloc) pour construire leur propre habitation ou tout
dmonter pour redonner au terrain sa forme d'origine.

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Structures en acier
P. Sonrel et J . Duthilleul ralisrent un ensemble d'habitation Rueil-Malmaison par, entre 1955 et
1957, qui comportait une ossature mtallique, poteaux, poutres, entirement en acier, assurant l'intgralit de la
fonction porteuse. Les faades taient en carreaux de pierre de taille ; elles taient situes divers nus. Au niveau
des loggias ainsi cres, les supports de mtal furent laisss apparents.
Vers 1960, de nombreuses expriences de construction d'HLM en ossature mtallique furent entreprises
Dijon, Nancy, Cherbourg, Toulouse, Paris ou Montluon. Dans le systme "Porte des Lilas", mis au point avec
l'architecte Fayeton, des pales de la hauteur de l'immeuble (11 tages) taient soudes au sol et leves d'un seul
coup par rotation autour du pied. Ensuite, les dalles des planchers coules et empiles entre chaque poteau
taient mises en place au moyen d'un pont circulant sur la partie suprieure de l'ossature. L'architecte Albert
dveloppa, avec l'ingnieur J .-L. Sarf, l'emploi du tube dans les structures ; il ralisa un immeuble, rue J ouffroy
utilisant ce principe, puis rue Croulebarde, un immeuble de 21 tages.
Dans la maison individuelle ralise en 1962 par Marcel Lods au Pas-de-pique, la structure par points
porteurs s'explique par la ncessit de s'adapter un terrain en forte pente. Quatre portiques doubles portent ainsi
cette maison de vacances, d'un seul niveau, dcoll du sol. Des bacs acier servent porter la toiture. Les limons
de l'escalier sont en tle plie. Cette ossature accueille des murs non porteurs en contreplaqu marine, les volets
coulissant dans le sandwich. La protection thermique est assure, dans le plan horizontal, par le doublage du toit.
Aucun cloisonnement intrieur n'a t prvu ; des rideaux crent, certains moments de la journe, la sparation
des volumes.


LES OBJECTIFS DE BASE DE LA CONSTRUCTION LEGERE

Les constructeurs voulaient changer l'aspect et la nature des chantiers. En particulier, ils voulaient
abandonner le moyen "humide" de construction qui prsente l'inconvnient de rendre l'aire de travail malpropre
et dsordonne, de soumettre le chantiers aux alas des intempries, d'avoir des rats en matire de rsultat, quels
que soient les soins que l'on prenne la transformation des matires brutes sur le chantier. Pour toutes ces
raisons, les constructeurs ont cherch les moyens de fabriquer l'avance en atelier la plupart des lments de la
construction de manire qu'il ne restait plus ensuite, qu' les assembler sec in situ. Le mtal, et en particulier,
l'acier, est apparu, comme le moyen d'atteindre cet objectif. La fabrication en atelier des lments en acier ne
demande que peu d'ouvriers spcialiss ; or, l'industrie en est pourvue. Fabrication et montage se font sec ; les
mmes ouvriers, aids de manuvres, peuvent procder ces oprations successives. Il n'est pas douteux que, du
point de vue des conditions de travail des ouvriers, la construction en acier constitue un progrs.
En outre, aprs guerre, on constatait une pnurie de la main d'uvre du btiment et un certain dsintrt
des franais pour les mtiers de la construction. Dj, avant la deuxime guerre mondiale, 60% de la main
d'uvre du btiment tait d'origine trangre. Trouver des techniques qui permettaient de rduire les besoins de
main d'uvre tait donc devenu primordial.
Du point de vue de la qualit des matriaux et de l'analyse des structures, la priode fut aussi t propice
en innovations. De nouvelles mthodes de calcul permirent de rduire le poids du mtal employ tout en
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respectant de nouvelles contraintes admissibles, ce qui avait rduisit les quantits d'acier ncessaire, et en
consquence, l'importance des fondations. La rsistance mcanique de l'acier permettait galement de diminuer
le nombre de poids d'appui, dgageant de plus grands volumes l'intrieur du btiment. Un mur rideau en acier
de quelques centimtres d'paisseur, assurant la mme isolation thermique et acoustique qu'un mur traditionnel
pais de 0,35 0,40 mtres procurait un gain de surface important. La construction en acier s'adaptait tous les
modules ; elle permettait une grande libert de conception. Les btiments ainsi construits pouvaient
ultrieurement tre transforms. La phase de chantier devenait aussi plus simple. La construction se rduisait
un simple montage, rduisant le temps d'excution grce aux possibilits de rationalisation qu'elle autorisait, et la
prcision des lments qui liminait toute reprise de chantier. Cette prcision facilitait le travail des autres corps
d'tat (moins nombreux d'ailleurs que dans la construction traditionnelle) ; elle permettait de fabriquer l'avance
en atelier les lments d'quipement (canalisations, lectricit, etc.) et de finition, de les mettre en place sans
aucun rattrapage. En matire de personnel, pour le montage, il suffisait d'un chef d'quipe et de quelques
ouvriers, aids de manuvres. Les moyens de levage taient plus rduits, proportionnellement au poids des
divers lments. Tout cela conduisait des conomies. En outre, ces lments, lgers et rsistants aux chocs,
depuis l'atelier jusqu'au chantier, paraissaient plus faciles transporter. Les mtiers de la construction mtallique
ne manquaient pas d'arguments pour dvelopper cette filire.


DES EXEMPLES D'INDUSTRIALISATION

Les deux types de structures
Dans les annes 1950, deux types de structure se dveloppaient paralllement : l'ossature avec
remplissage, et, surtout dans le secteur de la maison individuelle, les murs en acier autoporteurs. Dans le cas de
l'ossature, le remplissage se fait avec des panneaux accrochs ou suspendus l'ossature. Ces panneaux, fabriqus
entirement en atelier comportent une tle de revtement extrieur, une ou plusieurs plaques d'isolation et un
revtement intrieur. Avec ces panneaux, les monteurs de l'ossature ralisent le mur sans l'intervention d'un autre
corps de mtier. Le revtement de l'ossature peut aussi tre fait avec des lments en tle d'acier de grande
longueur, atteignant parfois la hauteur totale d'une maison de plusieurs tages, complts le plus souvent, d'un
isolant thermique et acoustique et d'un revtement intrieur de carreaux de pltre ou de plaques de placopltre.

Les murs rideaux Brandt
Ces composants taient en fait des panneaux de remplissage d'une construction ossature quelconque.
Le panneau-type, dont la hauteur correspond celle de l'tage et dont la largeur tait variable selon l'cartement
des poteaux de l'ossature, comprenait des parties pleines (trumeaux et allges) et des baies vitres, fixes et
ouvrantes. Dans le dtail, les panneaux se composait des lments suivants : un encadrement en tle U20/10 mm
sur lequel tait boulonne une ossature lgre en profils chaud qui servait de support aux panneaux pleins et
aux dormants de baies, des panneaux pleins comprenant de l'extrieur vers l'intrieur une paroi en tle zingue
15/10 mm (ou noire 20/10), une lame d'air de 20 mm environ, une isolation en laine de verre de 30 mm
d'paisseur comprise entre deux papiers dont l'un, imprgn de bitume sur le ct intrieur, servait de barrire
pare-vapeur, et dont l'autre, sur le ct extrieur, tait perfor, une paroi en agglomr de fibre vgtale (Linex
ou Isolin) d'une paisseur de 20 mm ou, en variante, une paroi en tle de 15/10 mm. Dans ce dernier cas,
l'paisseur de l'isolant en laine de verre tait porte 40 mm.
Les panneaux taient mis en place sur un muret de 10 cm de hauteur, coul en surlvation du plancher,
par l'intermdiaire d'un profil en U de 20/10 mm servant de repos aux lments de faade. Ils taient boulonns
en tte sur un profil spcial engrav dans le plancher de l'tage suprieur. On mettait ensuite en place,
successivement, l'isolant, maintenu en place par des fils de nylon tendus en diagonale, et la paroi intrieure de
type Linex ou similaire. Tous les boulons taient en acier cadmi. L'paisseur totale du mur faisait 73 mm ; on
obtenait un coefficient d'isolation thermique K de 0,80 environ. Avec la tle zingue, les caissons taient
fabriqus par emboutissage sans soudure. Avec la tle noire, ils taient fabriqus par pliage la presse et
assembls par soudure l'arc. Dans le premier cas, la tle tait zingue 3 microns ; dans le second cas, elle tait
shoope 35 microns. La protection se faisait en plus avec trois couches de peinture, l'une au chromate de zinc,
l'autre de laque grasse, et la troisime de laque glycrophtalique polymrise 100/120C.

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La maison collective en acier de Hagondange
Un immeuble collectif en acier fut construit par l'architecte Demaret Hagondange. Cette construction
rpondait aux normes du plan Courant ; elle tait de quatre niveaux sur caves ; ses fondations surleves taient
en bton. L'ossature en acier tait constitue par une suite de portiques parallles, carts les uns des autres de
1,33 mtres, longueur choisie comme module. Cette disposition permettait de prsenter sur les faades un
quadrillage dans lequel on plaait des panneaux de remplissage ayant la hauteur d'un tage et la largeur
correspondant ce module. Les murs de 18 cm environ se composaient, de l'extrieur l'intrieur, de panneaux
prfabriqus, visss sur l'ossature, et constitus par une sorte de cuvette rectangulaire (2,76x1,33 m) en tle
galvanise, remplie plat l'atelier de bton de laitier expans (10 cm), ensuite un vide d'air de 2 cm, puis des
panneaux de pltre prenduits (6 cm). La cuvette en tle rectangulaire formant coffrage perdu pour le coffrage
du bton lger, comportait un cadre (tle de 20/10 mm) sur lequel tait soud lectriquement le fond de moule
(tle de 10/10 mm), raidi pralablement par des cannelures horizontales obtenues par emboutissage la presse.
Un raidissage complmentaire en cornires tait dispos sur la face interne. La liaison des panneaux avec les
poteaux de l'ossature se faisait au moyen de vis, par l'intermdiaire d'entretoise (tle 20/10 mm) formant couvre-
joints. Dans le sens horizontal, les panneaux reposaient, les uns sur les autres, par des joints paume et repos,
avec interposition d'un cordon tanche en matire plastique.
La couverture, faible pente (10%) comprenait une forme support en tle d'acier galvanise (8/10 mm)
en lments profils la presse, s'assemblant les uns aux autres par embotement, un isolant thermique en
panneaux de fibres vgtales comprimes (20 mm), une tanchit multicouche. Ces divers lments taient
solidariss entre eux par collage au bitume.
Les lments de faade en tle galvanise recevaient, en atelier, une couche de peinture au chromate de
zinc ; de plus, sur leurs faces au contact avec le bton, on appliquait deux couches de peinture bitumineuse.
Aprs le montage, sur les faces extrieures de ces lments, on apposait, sur le chantier, deux couches de
peinture antirouille.

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Le procd Tecofer
Le procd Tcofer tait prvu pour tous types de btiment, rez-de-chausse comme tage. Toute
l'innovation portait essentiellement sur la constitution du revtement, qui venait s'accrocher, soit sur une ossature
traditionnelle en bton arm, soit sur une ossature en mtal. Le procd Tcofer se composait ainsi d'une ossature
mtallique dite secondaire, complte par des parois extrieures en acier, doubles intrieurement par des
panneaux de fibres de bois agglomrs des fibres synthtiques.
Plus prcisment, aprs le montage d'une ossature traditionnelle porteuse, on venait fixer sur celle-ci un
quadrillage en profils lgers, destin supporter une paroi extrieure en tle d'acier de 8/10 mm d'paisseur. La
face intrieure de cette paroi recevait une couche de peinture spciale anti-son ; on compltait le mur par la mise
en place d'une paroi intrieure en panneaux de fibre de bois agglomre des rsines synthtiques. Le
quadrillage en profils lgers se composait de lisses horizontales en fers U dont l'aile suprieure portait des
cornires soudes pour supporter les panneaux, l'aile infrieure tant perfore pour permettre le clavetage des
panneaux, et des potelets cruciformes ayant la hauteur d'un tage et comportant des pattes soudes pour leur
fixation sur les lisses.
Les panneaux de faade comportaient des panneaux courants, des panneaux fentres et des panneaux
d'angle. Pour les panneaux courants, sur la face intrieure, des illets taient souds la partie haute pour la
fixation sur la lisse par clavetage, tandis qu' la partie basse, des cavaliers assuraient le repos des panneaux sur
des cornires soudes sur la lisse. Les panneaux fentres comportaient deux potelets en forme de T, une allge
nervure du type courant et un encadrement de baie en tle perfore pour recevoir directement le chssis
ouvrant. Les panneaux d'angle avaient la forme d'querre, en plan. La pose des panneaux se faisait, pour le rez-
de-chausse, de la lisse basse au linteau de fentre, pour les tages courants, du linteau prcdent au linteau
suivant, pour le dernier tage, du linteau prcdent la toiture.
En toiture, en long pan, une corniche en tle de 15/10 mm remplissait un quadruple rle : aligner les
panneaux de bardage, liaisonner les fermes de la toiture, supporter les panneaux de toiture, enjoliver le dbord de
toiture. Un tympan en tle de 15/10 mm s'embotait sur le bardage du pignon et supportait directement les
pannes et extrmits de la toiture. Les panneaux de toiture taient en tle de 15/10 mm, forms et moduls de la
mme faon que les panneaux de long pan, sauf que le bord pli tait form d'une nervure aplatie. Ils
s'embotaient l'un dans l'autre et s'agrafaient sur les pannes par des clavettes prises dans des chapes. La rive
infrieure des panneaux avait cambre en forme de jet d'eau ; la rive suprieure avait l'me et les nervures
releves pour viter les remontes d'eau.
La protection de tous les lments en acier tait obtenue aprs faonnage par dcapage-phosphatation et
peinture d'accrochage antirouille excut au tremp. Aprs montage et avant excution des revtements
intrieurs, la face intrieure des lments tait enduite d'un produit insonorisant, isolant et anti-condensation. Les
faces des murs et de la toiture taient recouvertes d'une sous-couche et d'une couche de peinture de finition. La
ventilation des murs tait assure par une lame d'air entre les tles et le revtement intrieur. La ventilation de la
toiture tait assure par un gaufrage de la partie suprieure des pannes qui laissaient de ce fait passer une
multitude de filets d'air depuis les ouvertures des corniches jusqu' la fatire.


Procd Domofer
Alors que dans les exemples prcdents, le mur-rideau, panneau ou bardage, avait au maximum la
hauteur d'un tage, le procd Domofer utilisait un bardage de trs grande hauteur qui permettait, pour des
btiments pouvant atteindre trois tages, de supprimer tout joint horizontal, et par consquent tout risque
d'infiltration d'eau de pluie. Il utilisait des tles d'acier, faonnes la presse plieuse, pour constituer l'ensemble
de la structure sur laquelle venait se fixer une tle galvanise et peinte de soixante-quinze centimes de
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millimtres, complte par des matriaux isolants. Le procd reposait, aussi, sur l'emploi d'lments lgers
manutentionnables par engins lgers, comprenant l'ensemble des ossatures, des planchers, des revtements de
faade et celles du refend longitudinal.




Le module gnral tait de 500 mm, les traves de 3,50 2,50 m suivant les exigences du plan. La
hauteur d'tage tait de 2,50 m, soit 2,70 m de sol sol. Tous les lments de cette ossature taient raliss en
tle d'acier Adx et faonns la presse plieuse. Les poteaux, de section carre 140 x 140 mm, taient constitus
de demi-coquilles en U, assembles par soudure continue. La section de tle variait de 4,75 2,25 mm dans leur
hauteur. Les poutres avaient des profils divers adapts leur fonction (omga, U, etc.) et une paisseur de tles
variant de 15/10 30/10 de mm. Les poutres de faade ne portaient pas les planchers ; elles servaient supporter
les faades et contribuaient au contreventement longitudinal. Les poutres transversales, en omga, portaient les
planchers et concouraient galement au contreventement. Toutes les poutres de l'ossature taient conues pour
que leur gabarit entre dans l'paisseur du plancher, en vue d'obtenir une surface plane de plafond, ce qui
permettait une libert absolue dans la distribution des appartements. Le contreventement gnral de l'immeuble
est assur horizontalement dans les lments de la couverture et verticalement dans les traves d'extrmit et
dans celles correspondant aux cages d'escaliers.
Les planchers taient constitus d'lments identiques en tle Adx de 15/10 mm, plie en U (S?) par une
presse plieuse. Les lments d'une hauteur d'me de 160 mm, avec table suprieure de 360 mm et table infrieure
de 30 mm avaient t calculs et ont t prouvs pour supporter en toute scurit une surcharge de circulation
de 175 kg/m2 sans flche rsiduelle, pour la porte de 3,40 m. Ces poutrelles de tle taient poses cte cte, la
table suprieure s'appuyant sur l'me de la voisine. A l'appui des poutrelles sur les omgas de l'ossature, l'me
tait renforce par un U de tle soude par points. Le hourdis suprieur, consolid par quelques points de
soudure liant les lments suprieurs entre eux, recevait une chape de ciment de 20 mm sur laquelle se collait le
revtement de sol. Au-dessous, on trouvait un plafond en placopltre joints amincis maroufls, suspendus par
lattage au plancher mtallique. La protection acoustique tait obtenue par interposition d'un matelas en Roclaine
de 45 mm d'paisseur.
Les murs extrieurs taient constitus par un manteau extrieur en tle de 75/100 mm, une lame d'air en
communication avec l'extrieur, une paroi isolante de Roclaine avec anti-bue, des plaques de pltre prenduites
sur la face intrieure. La tle du manteau tait galvanise. Elle tait raidie par une rainure d'assemblage et
nervure pour viter les rsonances. Chaque panneau tait fabriqu la machine galets, au module de 500 mm,
sur toute la hauteur de l'immeuble, ce qui avait pour effet de supprimer les joints horizontaux intermdiaires. Les
jonctions latrales se faisaient par embotement mle et femelle avec obturation complmentaire en latex. Ces
tles taient suspendues la plus haute poutre de faade et serres aux divers niveaux sur les poutres
intermdiaires, avec interposition d'un feutre plastique. La paroi isolante tait en Roclaine coll sur double feuille
de papier Kraft paraffin, avec interposition d'une feuille antibue. Des fils taient noys dans l'enduit pour
renforcer le papier. Le matelas, aprs collage des ls entre eux, tait maintenu par les mmes attaches que le
revtement extrieur. La paroi interne tait en planches de pltre face lisse.
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Les baies de faades taient constitues par des blocs chssis, encastrs, le bti de tle de 10/10 et 20/10
mm tant assembl aux tles de revtement qui assurent l'tanchit. Ces btis recevaient les chssis fixes ou
ouvrants et les persiennages. Les chssis taient en tle plie mtallise au zinc et peinte.
Les couvertures taient en tle zingue, au module de 600 mm, d'une seule bande sur la longueur du
versant ; elle est pose joint debout. Une peinture au bitume venait protger la couche de zinc, aprs
vieillissement artificiel.
La protection contre la corrosion tait obtenue de la manire suivante. Les lments de l'ossature taient
traits en usine au tremp, aprs prparation des surfaces. Les profils tubulaires, tels que les poteaux, taient
ensuite obturs. Sur le chantier, aprs montage, tous ces lments taient recouverts d'une deuxime couche
d'Inertol. Il en tait de mme des tles des planchers et des escaliers. Pour les faades, les tles galvanises
taient dgraisses, vieillies artificiellement par phosphatation pour l'accrochage d'une peinture glycrophtalique,
puis sches sur rampes de chauffage avant l'application des peintures dcoratives. Sur le zingage des
couvertures, on appliquait une peinture au bitume.
Le procd DOMOFER avait t lanc par la sidrurgie lorraine afin d'investir massivement le secteur
du logement. Hlas, malgr les nombreux voyages de propagande offerts aux architectes de tout l'hexagone, cette
initiative de la fin des annes cinquante n'eut aucun succs, les entreprises tant dj toutes converties
massivement au bton depuis la Libration.






Panneaux servant de structure : les maisons et les coles Fillod
Le procd Domofer, tel qu'il avait t conu, n'utilisait pas encore toutes les capacits du matriau.
Pour les ingnieurs, le panneau mince, suffisant, pour assurer la protection contre les intempries ou les
changements de temprature, possdait une rsistance qui pouvait tre utilise, l'instar des anciens murs en
maonnerie traditionnelle, pour constituer le btiment lui-mme, sans soutien supplmentaire. Cette ide
conduisit raliser non seulement des murs autoporteurs, mais galement des maisons procdant de ce systme
et entirement prfabriques.
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Le procd Fillod reposait sur une tle mince nervure, utilise comme matriau extrieur autoportant,
et constituant la partie essentielle de la construction. Monte sur fondations, la carcasse assurait le clos et le
couvert ; les ouvriers effectuaient ainsi tous les autres travaux, habillage intrieur, cloisonnement, lectricit,
peinture, etc., l'abri des intempries.
La partie mtallique tait constitue d'un chanage de base par radiers mtalliques qui assurait la liaison
entre les formes de soubassement et la superstructure, un caisson mtallique autoporteur, paroi simple,
compos d'lments permutables, en tle nervure, un poutrage mtallique reliant les murs, destin supporter
plafond et toiture, une toiture en tle nervure de mme prsentation que les murs. Toutes les pices s'agrafaient
mutuellement et se verrouillaient automatiquement, sans boulonnerie ; seul le chanage suprieur formant cadre
horizontal et portant les poutres tait constitu de fers profils et boulonns. L'aration s'effectuait par des
ouvertures au bas des fondations, le persiennage des corniches et l'espace libre entre la fatire et les tles.
Les murs taient composs extrieurement de la paroi tle, en lments standardiss, revtus sur leurs
deux faces d'une couche de peinture glycrophtalique au chromate de zinc, puis d'une lame d'air et d'un isolant
quelconque. Le revtement intrieur est constitu d'un matriau comme Isorel, Menuiserite, Fontex, etc. Au
plafond tait prvu un matriau identique au panneau de revtement ; des panneaux Vermiculite taient prvus
pour le passage des conduits de fume. L'assemblage des panneaux de plafond se faisait par des couvre-joints en
tle qui se posaient entre les fermes, les panneaux appuyant partie sur les couvre-joints, partie sur les fermes.
Tous les lments se manipulaient et se dressaient avec un ou deux hommes ; aucune grue n'tait
ncessaire pour le montage d'un btiment.













La maison Dsagnat
La maison Dsagnat s'inspirait de la maison amricaine mobil de 1946. Replie sur elle-mme autour
d'un bloc central, dans les limites du gabarit sur route, cette maison tait transporte sur une remorque. Arrive
sur le chantier, elle tait place sur des fondations prpares l'avance. On la dpliait pour lui donner sa forme et
son aspect dfinitifs. Ces deux oprations s'effectuaient en quelques heures seulement.

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Autres procds
Le systme ATRU comportait une ossature tubulaire, sorte d'chafaudage interne mailles
convenablement modules sur lequel venaient s'accrocher les lments de murs et de plancher. Dans le systme
l'Huillier, l'ossature tait en fer I ; le procd d'accrochage tait diffrent, mais le principe restait le mme.




Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
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EXTRAITS DE "LA PREVENTION DES INCENDIES
D'HABITATION"
(Rapport du CGPC n004888-01 de dcembre 2006)


QUELQUES DONNEES SUR LES FEUX D'HABITATION

Avant toute chose, il est bon de rappeler quelques donnes qui bien qu'anciennes restent toujours
valables. Une tude entreprise entre 1991 et 1992, sur un parc de 830.000 logements appartenant 117
organismes HLM (tude EPEBAT 1994), a relev 1390 sinistres (dont 63 explosions), ayant provoqu le dcs
de 107 personnes et des dommages matriels valus 1525 en moyenne. La localisation de ces sinistres tait,
48,5%, dans les logements, 16,2%, dans les parties communes, 14,5%, dans les caves, 7,8%, dans les
vides ordures, , 3,9%, dans les parcs de stationnements couverts. La cause de ces sinistres a t, 37,3%, de la
malveillance, 25,2%, d'origine domestique, 7,9%, une dfaillance lectrique, 3,0%, le gaz. Ces indications
peuvent dj influer sur la dfinition d'une politique de scurit.
En France, la plupart des dcs par incendie (un chiffre variant de 460 800 par an) viennent de
sinistres qui se sont produits dans l'habitat ancien (construit avant la rglementation de 1986 et celle de 1970).
Selon la Commission de scurit des consommateurs (chiffre 2006), 7 millions de logements prsentaient des
installations lectriques dangereuses, et 2, 8 millions, des installations trs dangereuses.

Les sources identifies
On connat parfois trs prcisment la source de l'incendie. On sait que des chauffements dus des
luminaires ont amorc la combustion d'isolants thermiques en mousse de polyurthane de panneaux sandwich.
On connat de nombreux cas o l'origine est un fumeur. L'extrmit incandescente d'une cigarette tant la
temprature de 600C, si une cigarette, non teinte, est jete dans un volume confin (poubelle, carton
d'emballage, vide ordure), au contact de ces matires combustibles, elle peut provoquer un dpart de feu, couvant
d'abord, puis se dclarant et se propageant. Conscient de ce risque, certains professionnels ont mis au point des
poubelles anti-feu qui ont fait l'objet de tests au Centre national de prvention et de protection (CNPP).
On sait qu'un nombre important d'incendies sont volontaires, provoqus par un dsquilibr ou dans un
but de vengeance. Si la gense de ce genre de comportement est difficile contrler, il est toutefois possible de
prendre des prcautions pour rendre le passage l'acte plus difficile. On sait que le malfaiteur ne veut pas tre vu
sur les lieux, ni tre la victime de son acte ; il veut donc pouvoir fuir rapidement. Il faut donc agir sur les circuits,
sur l'architecture des locaux. Il faut rendre plus difficile les accs (clture des sites), supprimer les zones d'ombre
(clairage extrieur et intrieur), accrotre la surveillance directe par des gardiens (contrles d'accs, rondes
frquentes) ou par des systmes luttant contre l'intrusion (dtection primtrique, dtection volumtrique des
locaux sensibles ou des points stratgiques de circulation, vidosurveillance enregistre). Il faut galement
rduire les lieux o un malfaiteur est susceptible de trouver des matriaux facilement inflammables ; il faut
regarder plus prcisment les locaux poubelles, les lieux de rangement, de stockage, les caves. La bonne tenue
des locaux est un obstacle aux actes de malveillance.
Une autre origine de sinistre revient souvent, des feux lors de la ralisation de travaux sur des ouvrages
existants. L'usage d'un chalumeau est toujours dangereux, et il est souvent ncessaire pour reprendre une toiture
avec une tanchit multicouches, ou souder des canalisations dans des travaux de plomberie. Quelques
exemples sont rests dans les mmoires : l'incendie des thermes de Barbotan, l'origine de 21 dcs, la
destruction de la charpente de la gare de Limoges.

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Dfaillance d'un appareil domestique
Courts-circuits provoqus par des isolants lectriques dtriors ou inadapts, des appareils lectriques
dfectueux ou mal exploits (tlviseur ou corps de chauffe).
Explosion d'une lampe halogne
Dfaillance d'un quipement urbain
Bris accidentel d'une conduite de gaz
Chute de cbles sous tension
Imprudences et conduites inadaptes
Mgots de cigarette mettant le feu un lment de mobilier, canap, fauteuil, lit
J eu avec le feu d'enfants sans surveillance ou de personnes mentalement handicapes ou dsquilibres
Rejet de matires chaudes dans une poubelle.
Accidents domestiques
Fer repasser trop chaud non protg, feu de solvant au cours d'un nettoyage.
Feu de friture lors d'une cuisson avec flamme.
Fuite de gaz domestique
Chauffage d'appoint trop prs d'un meuble
Causes naturelles
Action de la foudre
Tremblement de terre, causant des courts-circuits ou une, libration de gaz combustibles
Fermentations de vgtaux dans des stockages agro-alimentaires
Action du rayonnement solaire concentr par une loupe accidentelle
Accidents de travail
Utilisation d'une flamme nue, d'un chalumeau au cours de travaux de plomberie ou de couverture.
Dans ou prs d'un site industriel, projections de copeaux chauds, de particules incandescentes, d'tincelles.
Contact de poussires combustibles et de flammes
Inflammation ou explosion de gaz ou de vapeurs suite une fuite.
Explosion de matriaux combustibles.
Dgagement de chaleur par frottement entre solides (machines tournantes).
Inflammation de graisses ou de poussires dans des conduits ou oxydation de chiffons imprgns d'huile.
Acte de malveillance
Allumage volontaire d'un liquide combustible.
Explosion provoque suivant une logique de guerre.
Les causes de sinistres le plus souvent cites

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RECOMMANDATIONS DE L'INPES ET DE L'ANAH

Une caractristique particulire des immeubles Lods Rouen
Les listes prsentes ci-dessous font la synthse des textes publis par l'INPES et l'ANAH.
On remarquera que si les informations et les conseils donns dans les trois premiers tableaux gardent
toute leur pertinence pour l'ensemble des logements de Lods Rouen, il n'en est pas de mme pour le dernier,
traitant de la conduite tenir en cas d'incendie. Dans le cas de la Grand'Mare, tous les habitants de l'immeuble en
feu doivent sortir au plus vite et notamment ceux situs au-dessus de l'appartement d'o est parti le sinistre.

INFORMATIONS GENERALES SUR LA NATURE DE L'INCENDIE D'HABITATION

L'incendie domestique est frquent ; en France un incendie domestique survient toutes les deux minutes.
L'incendie est dangereux. Plusieurs centaines de personnes y trouvent la mort. Les incendies provoquent 460 dcs par an.
Des victimes d'incendies domestiques, une personne sur deux dcde ou est hospitalise dans un tat grave
Les enfants et les personnes ges qui ne peuvent fuir rapidement, ni matriser seuls un dbut d'incendie sont souvent les premires
victimes.
L'incendie domestique est la 3me cause de dcs par accident de la vie courante chez les enfants de moins de 5 ans, aprs les dcs par
noyade et les dcs par suffocation. Il en est d'ailleurs de mme pour les enfants de moins de 15 ans.

L'incendie est toxique. L'intoxication par la fume et non les flammes, est en effet la premire cause de dcs. Les fumes toxiques et
les gaz chauds qui se dgagent peuvent tuer en quelques minutes.
Une victime intoxique est incapable de fuir, mais une simple exposition aux fumes, mme trs brve (moins de 5 minutes), peut
donner lieu un handicap vie : asthme chronique, insuffisance rnale, hpatique, cardiaque et respiratoire.
L'incendie de nuit est le plus meurtrier ; il est l'origine de 70% des dcs. Il peut couver pendant plusieurs heures avant que les
flammes n'apparaissent et les victimes sont intoxiques pendant leur sommeil par les fumes toxiques.

L'incendie est chaud. Il fait 600C en 5 minutes dans un espace clos. La temprature peut atteindre 1 200C dans une cage d'escalier.
L'incendie est rapide. Les victimes ont trs peu de temps pour ragir. Pour teindre un feu, il faut, dans la premire minute, un verre
d'eau, dans la seconde, un seau, dans la troisime une citerne.
L'incendie est dvastateur. Il fait des victimes multiples et provoque des dgts matriels trs importants.
L'incendie est aveuglant. Les victimes ne peuvent plus s'orienter pour fuir. Les flammes et les fumes provoquent la panique, qui
suscite de mauvais rflexes.

L'incendie domestique n'est pas une fatalit car des mesures simples de prvention existent, et lorsqu'il survient les bons gestes
permettent d'en diminuer considrablement les consquences.

COMMENT EVITER UN INCENDIE CHEZ SOI ?

Avec de la vigilance et des gestes simples

Ne faites pas de stockage inutile de combustibles (cartons, papiers) et de produits inflammables (alcool, essence)
Eloignez les produits inflammables des sources de chaleur (convecteurs, ampoules lectriques, plaques chauffantes). Ils sont
responsables d'un incendie sur douze.

Branchez un seul appareil par prise lectrique.
Ne branchez pas trop d'appareils sur la mme prise. Evitez de surcharger les prises lectriques avec des appareils forte consommation.
Une multiprise surcharge chauffe et fait fondre les gaines de protection.
Mfiez vous des lampes halognes. Une lampe halogne de 500 W peut atteindre une temprature de 200C 580C. Gardez une
distance de scurit par rapport tous les combustibles (rideaux, tapisseries). Assurer vous qu'un cache protecteur protge l'ampoule.
Mfiez vous des couvertures chauffantes, des bouillottes lectriques et des vtements placs prs d'un convecteur.
Ne laissez pas les appareils lectriques en veille.
Mfiez vous des guirlandes lectriques des sapins de nol ; ceux-ci ne sont gnralement pas ignifugs.
N'allumez les guirlandes que par intermittence et tenez les loignes des appareils de chauffage ou d'une flamme. Ne les laissez pas
sans surveillance. N'accrochez jamais de dcoration comprenant des flammes nues.

Mfiez-vous de l'huile sur le feu ; elle peut s'enflammer. Les graisses dans la cuisine sont des causses de sinistre, l'huile oublie sur
une la plaque et qui s'enflamme, mais aussi un filtre de hotte trs encrass.
Mfiez vous des grille-pain.
Dans la cuisine, ne laissez pas branchs les appareils lectromnagers inutiliss.
N'utilisez jamais d'alcool ou d'essence pour raviver les braises d'un barbecue ou d'un feu de chemine.
Protgez les foyers ouverts d'une grille pare-feu. Une braise peut sauter sur un tapis plac face la chemine, un fauteuil ou un coussin
install au coin du feu. La nuit, le tissu se consume lentement puis c'est l'embrasement.
Ne laissez jamais une bougie sans surveillance. Eteignez l avant de partir vous coucher. Nombreux sont les cas o une bougie reste
allume sur une table, le repas fini. On va se coucher. Un courant d'air la renverse sur la nappe ou la fait tomber sur le tapis. Le cycle
du feu commence, lentement mais inexorablement.

Ne fumez jamais au lit. La cigarette mal teinte est la premire cause d'incendie nocturne. Le fumeur s'endort avant d'avoir termin sa
cigarette. Elle tombe sur le canap ou sur le drap. Elle provoque un feu couvant ; la couverture et la couette du lit, ou les coussins
rembourrs de mousse du canap ou du fauteuil vont se consumer en dgageant une fume charge de vapeurs toxiques. Les dormeurs
vont mourir intoxiqus avant mme qu'il y ait des flammes.
Eteignez compltement les cigarettes.
Ne videz jamais un cendrier dont les cendres sont encore chaudes dans une poubelle.
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Ne laissez jamais un jeune enfant seul dans un appartement ou une maison.
Ne laissez pas les enfants jouer avec des flammes nues (allumettes, briquet, bougies).
Ne laissez pas de casseroles, de poles ou de plats sur le feu sans surveillance.
Apprenez aux enfants que le feu est dangereux et qu'il fait trs mal.
Apprenez ds que possible aux enfants se servir du tlphone et composer le numro 18 des pompiers.
Apprenez aux enfants les bons comportements face au feu, comment ramper au sol si la fume envahit une pice et comment se
manifester la fentre.
Ne placez pas de chauffage d'appoint dans les chambres des enfants
Ne laissez jamais seul la maison une personne qui ne peut se dplacer facilement (ge ou handicape).

Quelles prcautions prendre ? Faire contrler ses installations

Faites entretenir et contrler rgulirement les installations d'lectricit.
Les installations dfectueuses et surcharges sont les causes les plus courantes de l'incendie aprs la cigarette. Les installations
anciennes n'ont pas t conues pour alimenter les nombreux appareils lectriques prsents dans le logement aujourd'hui. Quand les
fils ou les prises s'chauffent trop, ils fondent, ce qui peut entraner un court-circuit. Les tincelles qui se dgagent provoquent
l'incendie.
Tous les appareils lectriques sont potentiellement dangereux. Ils sont responsables d'un incendie sur quatre : prise multiple utilise en
surpuissance, fil de lampe abm, lampadaire halogne sans grille, abat-jour en papier.
Faites entretenir et contrler rgulirement les installations de gaz
Vrifier l'tat du tuyau de gaz tous les ans. Il faut installer un tuyau flexible gaz naturel raccords vissables.
Faites vrifier vos appareils de chauffage. Ils sont responsables d'un incendie sur douze.
Faire ramoner la chemine et les conduits au moins une fois tous les ans (obligatoire pour les assurances habitation) surtout si on
chauffe au fioul ou au bois.

Ayez chez vous un extincteur. Les extincteurs et les arosols fonction extinctrice permettent d'intervenir chaque anne sur un grand
nombre de dparts de feu et de limiter les dgts matriels.
Placez les extincteurs dans des endroits facilement accessibles.

COMMENT ETRE AVERTI A TEMPS ?

Ayez un dtecteur-avertisseur autonome de fume (DAAF), certifi NF. La majorit des incendies domestiques peut tre vite si les
victimes sont alertes ds le dbut de l'incendie et si elles savent ragir face au feu.
Les DAAF sont le seul moyen de ne pas tre victimes de feux nocturnes, particulirement meurtriers.
Il faut en installer chaque tage, de prfrence, prs des chambres.

QUE FAIRE EN CAS D'INCENDIE ?

Gardez votre calme et, une fois en scurit, appelez les pompiers (18 ou 112 sur le portable), Samu 15
Appeler les pompiers dans les deux minutes fait gagner un temps prcieux
Rpondre calmement leurs questions permet de localiser l'incendie plus rapidement
Ne jamais lutter seul contre le feu sans avoir appel les secours
Ne jetez pas d'eau sur de l'huile en feu.
Ne bravez pas la fume, par exemple dans la cage d'escalier
Ne prenez pas l'ascenseur
Ne vous jetez pas par la fentre

Si l'incendie se dclare chez vous
Faites sortir tout le monde et vacuer les lieux pour viter les risques d'intoxication par les fumes et les gaz prcdant la venue des
flammes.
Fermer la porte de la pice en feu et la porte d'entre et n'emportez rien.
Une fois dehors, appelez les pompiers en composant le 18 ou le 112 (n unique d'urgence europen).
Si vous tes un tage suprieur celui o il y a le feu, ou sur le mme palier, restez sur place et adopter les mesures
suivantes
Fermez les portes
Si la fume commence passer sous la porte, arrosez la porte, colmatez-l avec des linges mouills.
Attendez les secours en vous manifestant une fentre.
Si la fume envahit la pice, rampez au sol sous les fumes et couvrez vous le nez et la bouche avec un mouchoir humide.
Si vous tes prs de la sortie ou un tage infrieur au feu
Sortez par l'issue la plus proche

En cas de feu sur la personne, quels gestes peuvent la sauver ?
Si vous voyez le feu sur une personne, roulez-l dans une couverture ou un manteau non synthtique ou couvrez-l.
N'essayez pas d'enlever les vtements brls, ils collent la peau.
Le plus tt possible arrosez la victime pour refroidir les ventuelles brlures.
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ANNEXES 2 : DOCUMENTS

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LETTRES DE MISSIONS

Lettre de Monsieur Benoist APPARU, secrtaire d'Etat charg du Logement, ministre de l'Ecologie, du
Dveloppement durable, des Transports et du Logement.
Lettre de Monsieur Christian LEYRIT, Vice-Prsident du Conseil gnral de l'Environnement et du
Dveloppement durable, ministre de l'Ecologie, du Dveloppement durable, des Transports et du Logement.


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PHOTOGRAPHIES









L'opration de la Grand'Mare Rouen

Lods-CC-001 Une portion du plancher du troisime tage, reprsentant la surface d'un appartement de
90 m2 environ est en train d'tre mis en place au dessus des planchers du premier et
deuxime tages dj fixs.

Lods-CC-002 Vue latrale d'un btiment de quatre tages. L'angle est libre de tout point porteur, ce qui
permet, pendant la construction d'apporter plus facilement les matriaux de second uvre
directement au bon niveau.

Lods-CC-003 Les lments de planchers en provenance de l'usine de fabrication. On aperoit, au loin,
des btiments en cours de construction avec leur faade dj en place aux deux tages
suprieurs.

Lods-CC-004 La structure en cours de montage. On voit les planchers en poutres treillis croises et les
poteaux associs pour former des pales de contreventement. Ces pales sont situes
l'extrieur des rectangles des planchers et liaisonnes aux poutres de rives par des
consoles.

Lods-CC-005 La structure en cours de montage. On voit les lments de planchers avec leurs poutres
de rive et leurs poutres croises rticules, maintenus par les pales de contreventement.

Lods-CC-006 La structure en cours de montage, avec la grue permettant la mise en place.
Lods-CC-007 La structure en cours de montage. On aperoit en partie centrale les limons de l'escalier.
Lods-CC-008 L'accrochage de deux lments de plancher, entre eux, et au poteau extrieur l'aide d'un
gousset de fixation.

Lods-CC-009 Accrochage de la tle priphrique de calfeutrement, du potelet du garde corps, du garde-
corps et des rails de guidage des volets et de la fentre.

Lods-CC-010 Photographie en cours de construction montrant les lments de planchers, la tle
priphrique de calfeutrement, le gousset et le poteau, le garde-corps et les rails de
guidage. On voit galement les conduits horizontaux de chauffage passant dans les
treillis.

Lods-CC-011 Une photographie de la faade avec ses panneaux, ses vitrages et ses volets coulissants.
Lods-CC-012 Un dtail de la faade et du plancher montrant le passage de l'air de chauffage ou de
refroidissement dans son cheminement horizontal et son cheminement vertical prs de la
faade.

Lods-CC-013 Une photographie montrant les lments de planchers, les poteaux, les conduits
d'aration et de chauffage. On voit un point singulier de la structure en partie intrieure :
l'association des lments de planchers par goussets hauts et bas, et le positionnement des
poteaux intrieures en dehors des nuds de la trame, et leur liaison aux poutres
priphriques de l'lment de plancher par un systme de console.

Lods-CC-014 Le plan de positionnement des lments de structure pour une partie de btiment.
Lods-CC-015 La mise en place des faux-plafonds.
Lods-CC-016 La mise en place des cloisons.

Lods-CC-020 Plan d'tage d'un btiment type.
Lods-CC-021 Principe d'association de plusieurs btiments.
Lods-CC-022 Vue d'ensemble d'un btiment termin.

Lods-PM-01 Plan masse avec indication des circulations et espaces extrieurs.
Lods-PM-02 Plan de situation des btiments Lods et propritaires des immeubles. En vert ple ou
entours de vert, les btiments sont la proprit de l'Immobilire Basse Seine.


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Le modle innovation GEAI

Geai-001 Mise en place d'un lment de plancher du systme GEAI. Photographie utilise en
prsentation du modle innovation.

Geai-002 Schma montrant la distribution de logement sur un plateau dans le systme GEAI.
Geai-003 Clich de Michel Moch, photographe, montrant la flexibilit du btiment avec la vue d'un
plateau libre, "espace d'aujourd'hui et de demain".

Geai-004 Un exemple d'habitat collectif, R+4, montrant l'organisation et l'aspect d'un quartier, avec
ses rez-de-chausse libres, l'amnagement les abords protgs par des massifs de
vgtaux, l'implantation des voies de faible gabarit.

Geai-005 Une photographie des grands espaces permis par la structure, pour montrer la flexibilit
du logement.

Geai-006 L'tage courant famille A, o le noyau central dessert deux paliers comportant chacun
deux trois-pices et deux deux-pices pour une application Elancourt.

Geai-007 L'tage courant famille B, o le noyau central dessert deux trois-pices et deux deux-
pices, deux trois-pices d'angle et deux quatre-pices d'angle pour une application
Elancourt.

Geai-008 La ralisation d'Elancourt avec le modle innovation GEAI.
Geai-Chauffage-001 Principe du chauffage des immeubles du systme GEAI.



Photographies de la visite du jeudi 4 aot 2011

Lods-EA-001a Le quartier de la Grand'Mare en 2011.
Lods-EA-002a Un des plots R+4 de l'opration GEAI de la Grand'Mare Rouen.
Lods-EA-003a Une vue de la Grand'Mare Rouen en 2011.
Lods-EA-005a La Grand'Mare. Une photographie prise en contre-plonge d'un dtail des menuiseries et
de la casquette de faade. On voit, gauche, la face infrieure de la casquette introduite
en 1982-83 pour obtenir un dbut de "C+D", ainsi que la glissire haute des menuiseries
coulissantes.

Lods-EA-010a La cage d'escalier et son skydome aprs la rnovation.
Lods-EA-011a Une vue de la cage d'escalier aprs la rnovation.



Les incendies de 2011 et leurs consquences

Lods-Feu-001 L'tat de la faade aprs l'incendie du premier tage de 2011.
Lods-Feu-002 L'tat de la faade aprs l'incendie du premier tage de 2011.
Lods-Feu-003 L'tat de la faade aprs l'incendie du premier tage de 2011.
Lods-Feu-004 L'tat de la faade aprs l'incendie du premier tage de 2011.
Lods-Feu-005 L'tat de la faade aprs l'incendie du premier tage de 2011.
Lods-Feu-006 Le plancher, une fois enlev le faux-plafond.
Lods-Feu-007 Le plancher, une fois enlev le faux plafond.
Lods-Feu-008 Vue des projections sur nergalto destines amliorer la protection au feu de
l'assemblage paroi et plafond.

Lods-Feu-009 Vue des projections sur nergalto destines amliorer la protection au feu de la structure
intrieure.

Lods-Feu-010 La cloison de sparation des logements. Le feu ne l'a entam qu'en surface, provoquant
un phnomne de pyrolyse.


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BIBLIOGRAPHIE




LES ECRITS SUR LE MODELE GEAI ET SUR LE CONTEXTE

DEPONDT P., DHENIN P. assistant, SOGETI, SETIEM, BET, COOPEBAT-UNION entreprise, GEAI-L.D.B., modle innovation dans
Technique et Architecture, n292, avril 1973
DOSNE Ren, Incendie dans un immeuble d'habitation, dans Face au risque n368, dcembre 2000.
LAURENT J acques, Lods, prcurseur jusqu'au bout, dans Architecture n26, J uin-J uillet 1981.
LODS Marcel : G.E.A.I. Prototype exprimental de construction industrialise, Technique et Architecture, n4, 27e srie,1966.
LODS, DEPONDT, BEAUCLAIR, Une exprimentation de 500 logements HLM Rouen dans la ZUP de la Grand'Mare, Technique et
Architecture, n5, 29e srie, 1968.
QUEFFELEC Christian, L'incendie dans les btiments d'habitation, CGPC, 2006.
QUEFFELEC Christian, L'esprit scientifique et l'architecture du Mouvement Moderne, 2010
UYTTENHOVE Pieter, Une architecture de l'action. Au-del de l'uvre de Marcel Lods (1891-1978), dans E.A.V. n5 1999/2000.

Le GEAI Trappes-Elancourt, une technique d'avant-garde dans ISOREL n9, mai 1973.
Modles innovation 1973 et 1974, Direction de la construction, Ministre de l'Amnagement du Territoire, de l'Equipement et des
Transports.
Application de l'analyse de la valeur au modle GEAI, APTE, 1977.




TEXTES ET RAPPORTS D'ARCHIVES CONSULTES

Arrt du 23 mai 1960 sur la protection des btiments d'habitation contre l'incendie du ministre de la Construction.
Arrt du 10 septembre 1970 sur la protection des btiments d'habitation contre l'incendie du ministre de l'Equipement et du
Logement.
Protection contre l'incendie. Compte-rendu de la runion du 18 dcembre 1981 au ministre de l'Urbanisme et du Logement ayant pour
objet l'examen de certaines des dispositions envisages dans les documents prsents par BEFS Engineering pour assurer l'ensemble
immobilier J ean-Philippe Rameau Rouen - La Grand'Mare, une protection contre l'incendie convenable. Les conclusions retenues sont
galement transposables aux constructions des ensembles immobiliers des Ppinires et Rondeaux Dambourney Rouen et l'opration
d'Elancourt.
Procs-verbal de constat du 28 juillet 1983, travaux d'amlioration de la tenue au feu du Groupe J ean-Philippe Rameau, Office public
d'H.L.M. de la ville de Rouen.
Note pour Madame la Directrice de Cabinet de Monsieur le Prfet, relative aux Immeubles Verre et Acier du Groupe Jean-Philippe
Rameau Rouen.
Diagnostic ossature mtallique, plot type I, des btiments Rameaux Rouen du CTICM, en date du 20 juin 2004.
Stabilit au feu de la structure mtallique des btiments Rameaux Rouen du CTICM, en date du 30 septembre 2004.
Principe de fonctionnement de l'installation de scurit incendie et dessins de l'entreprise Visiophone, du 29 dcembre 2004.
Dossier march de l'entreprise QUILLE pour la rhabilitation de 380 logements du Groupe Jean-Philippe Rameau de La
Grand'Mare Rouen, en date du 2 juin 2006.
Notice du 20 juin 2006, pour le programme de rhabilitation du Groupe Rameau, quartier de la Grand'Mare Rouen, de
BELLEGARDE ING.
Rapport du Directeur dpartemental des Service d'Incendie et de Secours de la Seine-Maritime en date du 04-09-2006 relatif la
rnovation de 19 btiments R+4 de type Verre et Acier de Marcel Lods, datant de1968.
Rapport d'tude du service dpartemental d'incendie et de secours de la Seine-Maritime en date du 26-09-2006 relatif la rnovation
de 19 btiments R+4 de type Verre et Acier de Marcel Lods, datant de1968 (dossier nH30152).
Etude aprs sinistre du 28-05-2009 du bureau d'tude BELLEGARDE ING.
Etude aprs sinistre du 14-03-2011 du bureau d'tude BELLEGARDE ING.
Fiches de contrle de Delta Security Solutions, du 24 mars 2011.
Note Monsieur le Prfet de la Seine-Maritime du 10 aot 2011 du Directeur Dpartemental des Services d'Incendie et de Secours, sur
l'incendie du 20 juillet 2011 12h49, 14 rue Frdric-Chopin Rouen.
http://w.w.w.tendanceouestrouen.com/actualit-1571-incendie mortel la Grand'Mare (du 27-07-11).
http://w.w.w.coterouen.fr:2011/07/20/incendie-a-la-grand-mare (du 27-07-11).


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ORGANISMES ET PERSONNES CONSULTES


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Tl : 02.35.07.06.92
CTICM
Centre Technique Industriel de
la construction Mtallique
Domaine de Saint-Paul
102 route de Limours
F-78471 Saint-Rmy-ls-Chevreuse
Cedex
DE CECCO Roland
J OYEUX Daniel
LAZZARI Ilnia
LEQUIEN Philippe
Tl : 01.30.85.25.00
Tl : 01.30.85.25.20
BELLEGARDE ING 1 impasse Auguste Boulnat
77181 COURTRY
THOMAS Richard Tl : 01.64.21.22.85
ECONOMIE 80 SARL 280 rue Louis Blriot
B.P. 702
76237 BOIS-GUILLAUME Cdex

Immobilire Basse Seine 139 rue Grande BP 203
27102 VAL DE REUIL CEDEX
SURE Thierry Tl : 02.35.19.71.02
QUILLE Le Marco-Polo, 4 rue Saint Eloi
B.P. 1048
76172 ROUEN CEDEX 1
BLEHAUT Etienne Tl : 01.36.14.48.48
Service dpartemental
d'incendie et de secours de la
Seine-Maritime
6 rue du Verger BP 78
76192 YVETOT CEDEX
Major ROBILLARD
Lieutenant-Colonel Patrick
PORCELLI
Commandant LAVENU
Colonel Christian MENAGE
Tl : 02.35.56.11.41
Fax : 02.35.56.11.40

Tl. : 02.35.56.11.40
Tl : 02.35.56.11.41
SOCOTEC Agence de Rouen
ZAC de la Breteque
114 rue Louis Blriot
B.P. 726
76237 BOIS GUILLAUME CEDEX
MORINI Eric Tl : 02.32.19.61.00
Liste des organismes ayant eu un rle jouer dans la rhabilitation des logements Lods Rouen


PERSONNES RENCONTREES

M. Michel BENOIST
Immobilire 3F.
M. Philippe CAILLETEAU
Directeur d'Agence, Immobilire 3F.
MM. PLANTROU et PLOUCHARD
Cabinet ARTEFACT
M. Antoine SAILLARD
DTG Sige 3F
Mme J ulie SERVOLE
DDTM Seine Maritime.
M. THOMAS
Cabinet BELLEGARDE ING.


CONTACTS TELEPHONIQUES

M. Herv BRUNELOT
Directeur dpartemental des Territoires et de la Mer de Seine Maritime.
Lieutenant J ean-Nol PASSANI
Officier de garde du DDSIS le jour du sinistre.
Commandant RONDEAU
Groupement DDSIS (Prvention) de Rouen.
M. Yves LAFFOUCRIERE
Directeur Gnral Immobilire 3F.
Mme Martine LE SAGE
Direction gnrale d'Immobilire Basse Seine.
M. J ean-Pierre PETITOT
Chef du bureau de la rglementation incendie et des risques de la vie courante la D.D.S.C.
M. Thierry SURE
Directeur gnral Immobilire Basse Seine.
Mme Batrice TAMIMOUNT
Bureau de la rglementation incendie et des risques de la vie courante la D.D.S.C.


CONTACT NON ETABLI

Commissariat de Police Brizout de Barneville Rouen.

Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
Le25 aot 2011 Page 83

SOMMAIRE




QUEL AVENIR POUR LES LOGEMENTS DE LODS DANS LE QUARTIER DE LA GRAND'MARE A
ROUEN ? ................................................................................................................................................. 1
Rsum de la mission et propositions ............................................................................................................ 3
Un nouveau drame dans le quartier de la Grand'Mare ................................................................................... 7
Des faits rcurrents dans une architecture singulire ............................................................................................................. 7
Le modle GEAI ................................................................................................................................................. 9
Le groupement GEAI ............................................................................................................................................................... 9
La Grand'Mare Rouen ........................................................................................................................................................ 10
Les points de doctrines ..................................................................................................................................................... 10
La ralisation du projet de la Grand'Mare Rouen .......................................................................................................... 12
Les conclusions ................................................................................................................................................................ 20
Le modle GEAI .................................................................................................................................................................... 23
Les ralisations ................................................................................................................................................................. 25
L'intrt du modle selon ses concepteurs ....................................................................................................................... 25
La critique ......................................................................................................................................................................... 27
Coups du sort ou dfaillance de conception ? ............................................................................................. 31
Les premiers sinistres ........................................................................................................................................................... 31
Les complments de protection de 1981 .............................................................................................................................. 31
La ralisation des travaux ................................................................................................................................................. 32
Le feu djoue les prdictions ................................................................................................................................................. 33
Le cas d'lancourt ............................................................................................................................................................. 33
Les infortunes du groupe Jean-Philippe Rameau Rouen .............................................................................................. 35
La rnovation de 2006 ...................................................................................................................................................... 37
Les incendies depuis la rhabilitation ............................................................................................................................... 40
Le constat des pompiers ................................................................................................................................................... 44
Rapport du CSTB sur les incendies dans les immeubles LODS de la Grand'Mare ................................... 47
Rappel du contexte et des objectifs de ce rapport ................................................................................................................ 47
Prsentation succincte des immeubles LODS ...................................................................................................................... 47
Statistiquement, dtecte-t-on un risque incendie plus lev dans les immeubles Lods ? .................................................... 47
Principales observations issues de la lecture des documents et de la visite sur place du 4 aot 2011 ............................... 48
Conclusions ........................................................................................................................................................................... 49
Recommandations du CSTB ................................................................................................................................................. 49
Annexe .................................................................................................................................................................................. 50
Quelles conclusions ? ..................................................................................................................................... 53
Constat et recommandations ................................................................................................................................................ 53
La scurit face au feu ...................................................................................................................................................... 53
La scurit structurelle ...................................................................................................................................................... 53
La position du propritaire ..................................................................................................................................................... 53
La position des rdacteurs .................................................................................................................................................... 54
La dfinition du champ d'intervention et les outils applicables ......................................................................................... 54
La procdure de dcision et les mesures immdiates ...................................................................................................... 54
ANNEXES 1 : ELEMENTS DE CONTEXTE ......................................................................................... 55
Travaux de Lods .............................................................................................................................................. 57
La cit des Oiseaux ............................................................................................................................................................... 57
La Cit de La Muette Drancy .............................................................................................................................................. 58
La Maison du Peuple Clichy ............................................................................................................................................... 58
Le projet de Sotteville-ls-Rouen .......................................................................................................................................... 59
La filire mtallique ......................................................................................................................................... 61
Les expriences d'aprs-guerre en construction mtallique ................................................................................................. 61
Les maisons exprimentales de Jean Prouv .................................................................................................................. 61
Structures en acier ............................................................................................................................................................ 63
Les objectifs de base de la construction lgre .................................................................................................................... 63
Des exemples d'industrialisation ........................................................................................................................................... 64
Les deux types de structures ............................................................................................................................................ 64
Les murs rideaux Brandt ................................................................................................................................................... 64
La maison collective en acier de Hagondange ................................................................................................................. 65
Le procd Tecofer ........................................................................................................................................................... 66
Procd Domofer .............................................................................................................................................................. 66
Panneaux servant de structure : les maisons et les coles Fillod .................................................................................... 68
La maison Dsagnat ......................................................................................................................................................... 69
Autres procds ................................................................................................................................................................ 70
Extraits de " La prvention des incendies d'habitation" ............................................................................... 71
Quelques donnes sur les feux d'habitation.......................................................................................................................... 71
Les sources identifies ..................................................................................................................................................... 71
Recommandations de l'INPES et de l'ANAH ......................................................................................................................... 73
Une caractristique particulire des immeubles Lods Rouen ........................................................................................ 73
Quel avenir pour les logements de Lods la Grand'Mare Rouen ?
Le25 aot 2011 Page 84

ANNEXES 2 : DOCUMENTS ................................................................................................................ 75
Lettres de missions ......................................................................................................................................... 76
Photographies ................................................................................................................................................. 79
Bibliographie .................................................................................................................................................... 81
Les crits sur le modle GEAI et sur le contexte .................................................................................................................. 81
Textes et rapports d'archives consults ................................................................................................................................ 81
Organismes et personnes consults ............................................................................................................. 82
Personnes rencontres ......................................................................................................................................................... 82
Contacts tlphoniques ......................................................................................................................................................... 82
Contact non tabli ................................................................................................................................................................. 82
SOMMAIRE ........................................................................................................................................... 83

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