Tel 00010627
Tel 00010627
Tel 00010627
Melania LIJADI
TRANSISTORS BIPOLAIRES A HETEROJONCTION :
DEVELOPPEMENT DUNE FILIERE InP/GaAsSb POUR
APPLICATIONS ULTRA-RAPIDES
Thse dirige par M. Jean-Luc PELOUARD
Soutenance le 23 Septembre 2005
Jury:
M. Y. GULDNER
Prsident
M. A. MARTY
Rapporteur
M. S. DELAGE
Rapporteur
M. P. BOVE
M. J. L. PELOUARD
Rsum
Cette thse est un des premiers travaux sur les transistors bipolaires htrojonction (TBH)
de la lire InP ayant une base en GaAsSb. Une mthode de mesure prcise des offsets des
htrojonctions de type II par lectroluminescence, associe aux mesures lectriques a permis de clarier les conditions du transport lectronique dans le systme InP/GaAsSb et
dinitier lutilisation dun metteur en InGaAlAs. Deux briques technologiques spciques
ont t dveloppes : la gravure chimique slective de InGaAlAs par rapport GaAsSb et
la ralisation de contacts ohmiques trs faiblement rsistifs sur p-GaAsSb. Ceci a permis
lassemblage dun procd de fabrication de TBH ultra-rapides dans cette lire. La faisabilit de ce procd a t dmontre par la ralisation de TBH submicroniques ayant des
frquences ( fT ; fmax ) de (155 ; 162) GHz. Son optimisation, protge par deux brevets,
montre des perspectives pour atteindre des frquences ( fT ; fmax ) de (380 ; 420) GHz.
ii
Abstract
This thesis is one of the rst works on heterojunction bipolar transistors (HBTs) on InP
substrate having a base in GaAsSb. It presents a precise measurement method by electroluminescence for determination of conduction band offset for the type II heterojunction such
as the InP/GaAsSb system. Along with the analysis of HBT electrical characteristics, we
were able to clarify the electronic transport conditions and initiate the use of InGaAlAs as
emitter in this system. Two specic technological developments were studied : selective
chemical etching of InGaAlAs/GaAsSb and low-resistivity ohmic contacts on p-GaAsSb.
The implementation of these keys elements allowed the denition of a fabrication process
for high-speed HBTs. The feasibility of this process was demonstrated by the realization of
sub-micrometer transistors having frequencies ( fT ; fmax ) of (155 ; 162) GHz. Its optimization, protected by two patents, shows prospects to reach frequencies ( fT ; fmax ) of (380 ;
420) GHz.
iii
Remerciements
Ce mmoire dcrit laccomplissement de 4 annes de travaux au sein du Laboratoire de
Photonique et de Nanostructures (LPN-CNRS) qui ont dbutes par un stage de DEA au
printemps 2001 Bagneux. Cette thse a t nance par la socit Picogiga International et
le LPN-CNRS. Je remercie Monsieur Linh Nguyen, ancien directeur de Picogiga, et Monsieur Jean-Yves Marzin, directeur du LPN-CNRS pour mavoir accorde leur conance.
Je tiens exprimer ma profonde gratitude mon directeur de thse Jean-Luc Pelouard.
Son engagement, sa disponibilit et son enthousiasme ainsi que la conance quil ma tmoigne au cours de ces annes mont aid surmonter les difcults qui se sont prsentes
lors de ce travail.
Ma reconnaissance va galement Philippe Bove de la socit Picogiga International.
Sa disponibilit pour transformer des nouvelles ides lintrieur de plusieurs structures
pitaxiales a permis laboutissement de ce travail. Jespre que notre collaboration continuera et donnera naissance des transistors terra Hertz...
Je remercie Monsieur Yves Guldner de lENS Paris davoir accept de prsider le Jury
de cette thse.
Je tiens galement remercier vivement les rapporteurs, Monsieur Antoine Marty du
LAAS-CNRS de Toulouse et Monsieur Sylvain Delage de la socit Thals, pour lintrt
quils ont port mon travail. Leurs commentaires ont permis damliorer la qualit de ce
manuscrit.
Je remercie particulirement Fabrice Pardo pour les nombreuses et fructueuses discussions que nous avons eues.
Tout ce travail naurait pu tre achev sans le soutien de Christophe Dupuis. Je tiens
le remercier pour sa participation la construction du procd de fabrication des TBH
iv
metteur-up.
Toute ma gratitude va Nathalie Bardou pour son aide dans ltape de lithographie
lectronique aussi bien que pour tant dautres choses.
Je remercie galement Elchuri Rao, dont les clarications (et les corrections anglaises)
ont rendu possible la publication rapide de certains rsultats.
Quil me soit permis ici de remercier lensemble des membres du groupe Physique des
dispositifs pour votre accueil chaleureux et votre soutien sans faille pendant la thse ; je
vous souhaite une bonne continuation dans vos travaux et projets.
Parmi les membres de salle blanche et de caractrisation, je remercie particulirement
Christophe David pour la trs grande qualit de ses observations en AFM. Elles ont facilit
lanalyse des rsultats. Ma gratitude va galement Laurent Couraud et Laetitia Leroy pour
les nombreuses mtallisations, et leurs efforts poursuivre lutilisation du tungstne. Merci
galement Olivier Boulle et Eric Minoux (Thales R & T) pour leur aide lors du dpt de
tungstne.
Je remercie galement Hacne Lahreche (Picogiga International) pour son aide au dbut
des travaux.
Je tiens remercier particulirement Jean-Christophe Harmand qui ma donn certaines
de ses prcieuses couches GaAs dopes avec lesquelles jai pu conrmer des rsultats exprimentaux inattendus...
Ma reconnaissance va galement Gilbert Chanconie et Laurent Merzeau, pour leur
aide lors de la mise en place Marcoussis de la manip dlectroluminescence.
Je remercie galement Nayla El Dahdah, Laurence Ferlazzo, Stphane Collin et Yannick Dumeige pour leurs encouragements.
Mes derniers remerciements vont ma mre, Laurent et Adrien.
Avant-propos
Lide mme dintroduire une htrojonction dans un transistor bipolaire date de 1948 ;
on peut lire dans le brevet US Patent 2 569 347 dpos par W. Shockley :
Un dispositif tel que dcrit en 1) avec une zone spare fait dun matriau semiconducteur ayant une plus grande bande interdite que celle du matriau utilis dans le
reste du dispositif
Nanmoins, les technologies permettant de dvelopper les transistors bipolaires htrojonction (TBH) ne devinrent accessibles quaprs lexpiration du brevet. En effet, il a
fallu attendre les annes 70 pour que se gnralisent les technologies de croissance (EJM,
MOCVD) offrant aux quipes de recherche les moyens dexplorer cette piste.
Lingnierie de bande interdite est toutefois loin dtre termine. Ainsi, lutilisation
du systme InP/GaAsSb qui possde une htrojonction de type II pour construire un transistor bipolaire double htrojonction (TBDH) a fait lobjet rcemment de nombreux
travaux de recherche. En effet, le systme double htrojonction InP/InGaAs se rvle
difcile matriser cause de la prsence de lhtrojonction de type I dans la jonction
base-collecteur, qui bloque le transport des lectrons en sortie de base.
Cest dans le contexte du dveloppement de cette nouvelle lire de TBH pour des
applications ultra-rapides que se situe le thme de cette thse. Elle fait partie du programme
RNRT MELBA 1 qui a pour but de dmontrer la faisabilit dune lire microlectronique
pour les TBH InP ayant une base en GaAsSb pour construire des circuits lectroniques
fonctionnant 40 Gbit/s.
Les travaux raliss dans cette thse se divisent en deux axes principaux. Tout dabord,
il sagit de concevoir les procds technologiques an de raliser des TBH ultra-rapides
1 dont
vi
avec une base en GaAsSb. Pour ce faire, il a t ncessaire dtudier lensemble des solutions technologiques spciques lemploi de GaAsSb (gravure chimique slective, contact
ohmique sur la base). De plus, nous avons dvelopp une technologie permettant de raliser
des TBH de petites dimensions pour des structures pitaxies metteur en haut.
Le deuxime axe des travaux de recherche a consist explorer la physique associe
lhtrojonction de type II observe dans le systme InP/GaAsSb. A partir de lanalyse
des caractristiques lectriques de nos transistors, nous avons clari plusieurs proprits
du transport dans lhtrojonction de type II, qui ont t rlativement peu tudies. De plus
nous avons mis en en oeuvre une mthode exprimentale pour caractriser loffset de bande
technologique entirement auto align pour raliser des TBH metteur en haut ddis aux
applications ultra-rapides.
Le chapitre IV montre les rsultats des caractrisations statiques et dynamiques des
TBH issus des optimisations des matriaux et raliss en utilisant les procds dvelopps
dans le chapitre III. Ces rsultats ont permis de valider les approches technologiques utilises et de quantier leur potentiel pour la ralisation de TBH ultra-rapides. Ce chapitre
est suivi par le chapitre V o les conclusions et les perspectives de lensemble de ltude
seront exposes.
viii
Abstract
Rsum
iii
Remerciements
iv
Avant-propos
vi
1.1
1.1.1
1.1.2
1.1.3
Lapport de lhtrojonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.1.4
1.2
1.2.3
1.3
17
La jonction pn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.3.1
1.3.2
1.3.3
1.4
Le transistor bipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.4.1
Gain en courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
ix
1.5
Htrojonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.5.1
1.5.2
Avantage de lhtrojonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
1.5.3
1.6
1.6.2
1.6.3
1.6.4
1.6.5
1.6.1
Bibliographie
44
50
2.2
2.3
2.4
2.4.2
2.4.3
2.4.4
2.4.5
Bibliographie
109
116
3.1.2
3.2
3.2.3
3.2.4
3.3
3.3.3
3.3.4
3.4
3.3.2
3.3.1
3.4.2
3.4.3
Bibliographie
178
183
4.1.3
4.1.4
4.1.5
4.2
4.2.2
4.2.3
4.2.4
4.2.5
4.2.6
4.2.7
4.2.8
4.3
4.3.3
4.4
4.4.2
4.4.1
4.4.3
4.4.4
4.4.5
4.4.6
4.4.7
4.4.8
4.5
Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
Bibliographie
223
224
Conclusions et perspectives
xii
Chapitre 1
1.1
1.1.1
Le terme triode vient du fait que le dispositif a trois lments actifs : lanode, la cathode
et la grille (Fig. 1.1). Physiquement, cest un tube de verre qui contient un lament chauffant, une plaque mettant les lectrons par chauffage (la cathode), une plaque collectant les
lectrons acclrs (lanode) et une grille en mtal dans lintervalle.
Pour comprendre le fonctionnement dune triode, considrons le cas o il ny a aucune
grille entre la cathode et lanode. On observe quil y a un coulement de courant quand une
tension positive est applique lanode par rapport la cathode. Une petite variation de la
3
tension cause une grande variation du courant (I V 2 ). Remarquons que quand une tension
ngative est applique, il ny a aucun coulement de courant : cest leffet redresseur de la
diode.
Maintenant considrons le cas o on ajoute une grille entre la cathode et lanode, et
observons de quelle manire ce troisime lment change le dispositif. Du fait que la grille
est trs mince et trs ajoure, quand une tension positive est applique la grille par rapport
la cathode, la plupart des lectrons injects de la cathode traverseront la grille et seront
acclrs en direction de lanode sans tre collects par la grille. Seulement une petite partie des lectrons sera collecte dans la grille et cre le courant de grille. Ainsi le dispositif
devient un amplicateur de courant : au prix dun petit courant de grille, un courant beaucoup plus important est rcupr dans lanode. Par ailleurs, lanode peut tre porte une
tension positive leve. Cette tension produit un champ lectrique qui acclre les lectrons
une fois quils ont travers la grille. Si une rsistance est insre dans le circuit danode, le
dispositif peut maintenant fonctionner galement comme amplicateur de tension.
Les triodes taient nanmoins encombrantes, fragiles, et consommaient beaucoup de
puissance. Cest pourquoi lun des principaux thmes de recherche de lquipe dirige par
Shockley aux Bell Labs en 1945 a t de raliser une version semi-conducteur des tubes
vide triodes. Le premier amplicateur semi-conducteur a t le transistor pointes,
ralis en 1947 par Brattain et Bardeen [Bar48]. Ce dispositif tait cependant loin du dispositif idal, il tait fragile et sa performance dpendait de ltat de surface de germanium.
En 1948, Shockley dveloppa le premier modle thorique du transistor bipolaire, qui sert
encore aujourdhui de base la comprhension de ce composant [Sho49].
Le fonctionnement du transistor bipolaire est bas sur la diode metteur-base qui est
une jonction pn. La jonction pn, ralise par la mise en contact dun semi-conducteur
2
F IG . 1.1: Les premirs transistors (a) tube vide (b) transistor bipolaire de Shockley.
les semi-conducteurs III-V il y a mme 3 types de porteurs, car les trous ont deux types de masses
(les trous lourds et les trous lgers)
lev qui acclre les lectrons sortant de la base vers le collecteur. Ce champ lectrique
peut tre renforc en appliquant une tension positive sur le collecteur. Cette polarisation
agit galement comme barrire de potentiel pour les lectrons dans le collecteur par rapport la base. Ainsi nous avons un dispositif analogue aux tubes vide triodes, dans lequel
une petite variation de la tension applique la jonction metteur base cause une grande
variation du courant dans le collecteur, mais ici la loi est exponentielle (I exp(V )).
Dans ce schma simpli du transistor bipolaire nous navons pas insist sur le courant
de base. Le courant de base est en fait la somme du courant de trous injects de la base vers
lmetteur et du courant dlectrons qui se recombinent avec les trous dans le volume de
la base. Ces deux courants sont grosso-modo proportionnels au courant dmetteur ce qui
permet dintroduire le paramtre de gain en courant statique :
=
Ic
Ib
(1.1)
Le premier transistor bipolaire fut ralis en germanium en 1950 (Fig. 1.1b). Brattain,
Bardeen et Shockley ont partag le prix Nobel en 1957 pour leur dcouverte.
1.1.2
le silicium en raison de sa plus large bande interdite qui facilite son fonctionnement
temprature leve, qui rsulte du moindre courant de saturation sous polarisation inverse.
De plus, loxyde de silicium (SiO2 ), loppos de loxyde de germanium, nest pas soluble
dans leau et est plus stable thermiquement.
Une volution importante du transistor bipolaire fut le dveloppement du procd de fabrication planaire en utilisant la lithographie optique. Le procd de fabrication original du
transistor bipolaire tait bas sur le procd mesa, dans lequel lmetteur et la base taient
forms par la gravure chimique des deux premires couches dopes. En 1959, le physicien
Jean Hoerni en Suisse a invent le procd de fabrication planaire. Dans ce procd de fa-
brication, sur la surface de silicium dop n ou p on diffuse des impurets pour crer la base
du transistor seulement aux endroits slectionns par la lithographie. Lmetteur du transistor est construit de la mme manire. La connexion du transistor est alors ralise travers
la couche disolation en dioxyde de silicium (SiO2 ). Un peu plus tard, Robert Noyce a propos de raliser plusieurs transistors par la mthode planaire et de les interconnecter avec
des ouvertures dans SiO2 . Son ide a rejoint celle de Jack Kilby Texas Instruments en
1958 : raliser un circuit lectronique o transistors, rsistances et condensateurs sont tous
raliss sur une seule plaquette2 . Les procds planaires dvelopps par Hoerni et Noyce
ont men directement aux circuits intgrs modernes. Lautre rvolution incontournable du
monde du semi-conducteur fut larrive en 1962 dune nouvelle famille de dispositifs appele les transistors effet de champ Metal Oxyde Semi-conducteur (MOSFET) invente
par Steven Hofstein et Fredric Heiman au laboratoire RCA Princeton, New Jersey.
Bien que ces transistors aient t plus lents que les transistors bipolaires, ils taient
meilleur march, plus petits et consommaient moins de puissance. En effet par rapport au
transistor bipolaire, o le courant de base est ncessaire pour son fonctionnement, une fois
que la grille dun MOSFET est charge, aucun courant nest plus ncessaire pour maintenir le transistor en fonctionnement. La puissance consomme et la chaleur dissipe des
circuits intgrs utilisant des MOSFETS sont moins importantes que celles des transistors bipolaires. Cet avantage du MOSFET en fait le composant de choix dans les circuits
intgrs utilisant de nombreux transistors. De nos jours, les circuits intgrs contiennent
2 Jack
Kilby a partag le prix Nobel de physique en 2000 avec Kroemer et Alferov pour son invention du
circuit intgr
1.1.3
Lapport de lhtrojonction
Le transistor bipolaire possde une limitation intrinsque dans son mode de fonctionnement. Dun ct un dopage de base NA lev est ncessaire pour la rapidit du transistor
car la frquence maximale doscillation fMAX du transistor est inversement proportionnelle
la rsistance de base Rb (dautant plus faible que NA est lev), de lautre le dopage de
base doit tre plus faible que celui de lmetteur pour accrotre lefcacit dinjection.
(1.2)
Pour Eg 8kT , et en supposant que les masses des porteurs soient identiques, le dcit
dinjection est rduit par un facteur 3000. Avec une htrojonction, une efcacit dinjection, (dnie comme =
Jn
Jn +J p )
quelque soit le niveau de dopage dans la base. Kroemer a galement introduit les concepts
de quasi-champ lectrique dans lhtrojonction graduelle[Kro82]. Kroemer a obtenu le
prix Nobel en 2000 pour lensemble de ses travaux sur les htrostructures semiconduc6
trices.
Nanmoins, ce nest quavec lessor des technologies de fabrication des htrostructures par les techniques dpitaxie (pitaxie en phase liquide (LPE), pitaxie par jet molculaire (MBE) ou pitaxie en phase vapeur aux organomtalliques (MOVPE)) que les
TBH purent tre raliss. Parmi les premiers transistors bipolaires htrojonction (TBH)
tudis, des systmes GaAs/Ge, ZnSe/GaAs, ZnSe/Ge et AlGaAs/GaAs, cest le systme
AlGaAs/GaAs qui a t le plus prometteur. Ceci est d laccord de maille entre AlGaAs
et GaAs qui a permis de raliser une interface sans dfaut cristallin. En 1974, des TBH
AlGaAs/GaAs raliss par LPE ayant des gains en courant suprieurs 350 ont t obtenus
pour une paisseur de base infrieure 1m [Kon75]. Deux ans plus tard, un phototransistor AlGaAs/GaAs avec un gain en courant suprieur 1600 a t report [Kon77] . Ces
rsultats ont suscit de nombreux travaux sur le systme AlGaAs/GaAs [Kro82][Kro83].
Ce premier systme a dmontr la pertinence des prdictions de Shockley et de Kroemer. La prsence dune discontinuit dans la bande de valence dans lhtrojonction AlGaAs/GaAs ralis par LPE a en effet amlior considrablement lefcacit dinjection
du transistor et a permis daugmenter fortement le dopage de la base. Ceci a permis damliorer la rapidit de transistor.
Toutefois la comprhension du transport lectronique dans le TBH AlGaAs/GaAs possdant une htrojonction de type I (cest dire que la base est en mme temps un puits
de potentiel pour les lectrons et pour les trous (Fig. 1.2) ne faisait que commencer. Les
premiers TBH AlGaAs/GaAs raliss par MBE ont montr que dans une htrojonction
AlGaAs/GaAs abrupte le dcit dinjection est beaucoup plus faible que celui prdit dans
lquation 1.2. Kroemer explique ceci avec le diagramme de bande de la jonction metteur
base AlGaAs/GaAs montr dans Fig. 1.2b [Kro82]. Lalignement de bandes entre deux
htrostructures doit respecter lafnit lectronique de chaque matriau faisant des dcalages de bandes lhtrojonction, correspondant loffset de bande de conduction (Ec )
et celle de bande de valence (Ev ). Lgalit des niveaux de Fermi des deux cts de lhtrojonction impose une courbure des bandes de conduction et de valence. Une zone de
charge despace apparat de part et dautre de lhtrojonction crant ainsi un champ lectrique. Ce champ vient sopposer la diffusion des porteurs entre les deux matriaux. On
observe alors un puit de potentiel (notch) de cot base et une barrire de potentiel (spike)
7
qVn
Ec
Eb
En
Ec
qVbe
Ev
Ev
qVp
Emetteur (AlGaAs)
Base (GaAs)
de ct metteur. Comme le dopage de lmetteur est moins important que celui de la base,
la chute de potentiel cot metteur (Eb ) est plus importante que celle ct base (En ). La
barrire de potentiel (Eb Ec ) sajoute donc dans lefcacit dinjection (quation 1.2)
ce qui donne ainsi :
(J p /Jn )hetero = (J p /Jn )homo exp (Eg + Eb )/kT (J p /Jn )homo exp(Ev /kT ) (1.3)
Le dcit dinjection dans lhtrojonction abrupte savre proportionnel seulement
exp(Ev /kT ).
Mais Kroemer a galement montr lintrt de la prsence de spike dans le systme
AlGaAs/GaAs abrupt. En effet le spike peut tre utilis pour injecter dans la base les lectrons avec un excs dnergie cintique (des lectrons chauds). Ceci doit permettre un
transport lectronique trs rapide dans la base [Kro82]. Cet ide est reprise par la suite
par Ankri [Ank82] qui a galement montr que la hauteur de spike ne doit pas dpasser
la diffrence dnergie intervalle L pour viter que les lectrons ne transfrent de la
valle vers la valle L et y perdent ainsi leur vitesse cause dune masse dlectrons plus
importante. Cette tude montre la limite intrinsque du systme abrupt Alx Ga1x As/GaAs
car pour maintenir la hauteur de spike en dessous de 0.3 eV (la distance intervalle L),
loffset de la bande de valence qui en rsulte est assez faible (xAl = 0.28, Ev = 0.053 eV).
8
An de surmonter cette limitation, il a t propos dutiliser un metteur avec une concentration graduelle dAluminium [Kro83] [Gri84], ainsi que dutiliser GaInP pour lmetteur car loffset de bande de valence entre GaInP/GaAs est plus important que celui de
AlGaAs/GaAs [Kro83]. Ces solutions ont t entreprises dans diffrents laboratoires et
utilises dans les TBH GaAs jusqu aujourdhui.
De nombreux travaux ont galement t entrepris pour raliser les TBH en utilisant
dautres systmes de matriaux. En particulier, lidentication de la longueur donde 1.21.3 m minimisant la dispersion [Pay75] et la perte en transmission [Hor76a] [Hor76b]
de signal dans les bres optiques base de silice ont acclr les tudes de systmes sur
substrat InP. En effet il a t dmontr que les alliages In1x Gax Asy P1y en accord de maille
avec InP permettent dobtenir un matriau dont la bande interdite varie entre 1.2-1.3 m
[Pea77]. Ceci a suscit des travaux sur les phototransistors dans le systme InP/InGaAsP
pitaxi par LPE qui montre un gain en courant suprieur 2000 [Tob80][Fri81] et de
phototransistors InP/InGaAs [Cam80].
La difcult dpitaxier directement InP sur la couche de InGaAs par LPE et par MBE
source solide a longtemps frein le dveloppement de TBH InP/InGaAs. Il a fallu attendre le dveloppement de lpitaxie par jets molculaires source gazeuse (GS-MBE)
pour voir les premires structures TBH InP avec une base en In0.53 Ga0.47 As ralises par
Nottenburg en 1986 [Not86]. En 1988 Hayes rapporte galement la croissance de structures TBH InP/InGaAs par MOCVD avec un gain en courant suprieur 5000 [Hay87].
Rapidement le systme InP/InGaAs montre sa supriorit face aux TBH AlGaAs/GaAs.
En 1989, Nottenburg a rapport la ralisation de TBH InP/InGaAs de petites dimensions
(surface metteur 3.2 3.2 m2 ) ayant une frquence de coupure fT de 110 GHz. Cette
performance a surpass la meilleure performance de TBH AlGaAs/GaAs de lpoque ( fT
105 GHz) [Not89]. La mme anne, cette quipe a rapport le premier TBH ayant un temps
transit sous la pico seconde ( fT = 165 GHz ce qui correspond au temps transit metteur
collecteur ec = 0.97 ps)[YKC89]. Cette performance exceptionnelle est attribue dun part
la plus grande vitesse dlectrons chauds dans InGaAs que dans GaAs due la distance
intervalles plus importante entre L et X, et dautre part la moindre vitesse de
recombinaison de surface sur InGaAs [Not88][Not89].
Les systmes InP/InGaAs et InAlAs/InGaAs sont ainsi devenus les systmes privilgis
9
pour la ralisation de transistors rapides. Leur performance samliore avec une meilleure
matrise de la technique dpitaxie qui permet de raliser des htrojunctions abruptes
lchelle nanomtrique. Il devient ainsi possible de rduire considrablement les paisseurs
de la base et du collecteur de transistor. Cette rduction des paisseurs se rpercute directement sur le temps de transit des lectrons, car la distance parcourue par les lectrons de
lmetteur au collecteur est ainsi rduite. La matrise des techniques dpitaxie a galement
permis dintroduire un quasi champ lectrique par une gradualit de concentration et/ou
de dopage, qui permet dacclrer les lectrons dans la base. Dautre part la technologie
de fabrication de transistor de petites dimensions sest aussi amliore. Lemploi des tech-
1.1.4
La diversication des applications des circuits lectroniques a cr galement diffrentes spcications pour le transistor bipolaire. Ainsi pour certains circuits numriques, la
jonction base collecteur peut tre au cours du fonctionnement polarise en direct [Kro82].
Cette polarisation baisse la barrire de potentiel pour les trous et cause une injection de
courant trous vers le collecteur. Comme dans la jonction metteur-base, la solution dutiliser un matriau plus grande bande interdite que la base pour le collecteur pour supprimer
les injections de courant trous doit tre employe. Cette solution en effet permet de rduire
linjection de courant de trous tout en maintenant un niveau de dopage lev dans la base.
Un autre exemple est le TBH utilis pour les applications de fortes puissances. Elles
ncessitent galement un collecteur grande bande interdite an de pouvoir appliquer une
grande tension de polarisation inverse.
Ces diffrents besoins font appel lutilisation dune deuxime htrojonction dans
la jonction base-collecteur. Cette solution a t propose par Kroemer ds 1982 [Kro82].
Elle permet doptimiser sparment la base et le collecteur du transistor car, lexception
10
dun mme besoin dune grande vitesse de drive et dune grand mobilit dlectrons, les
proprits recherches pour les semi-conducteurs utiliss sont diffrentes.
Dans les transistors sur substrat InP avec une base en InGaAs, il nest pas possible
dutiliser une htrojonction abrupte dans la jonction base-collecteur ayant pour collecteur
le mme matriau que lmetteur. En effet le spike utilis dans la jonction metteur base
pour lancer des lectrons chauds empche la collection des lectrons en sortie de la base.
Les tudes exprimentales conrment le phnomne de blocage du courant de collecteur
faible polarisation base-collecteur. Pour contourner leffet de la barrire de potentiel, plusieurs solutions ont t proposes. On note lutilisation de collecteur composite [Rit92],
-Ec
-Ec
EF
Ev
Ev
Base (GaAsSb)
Collecteur (InP)
F IG . 1.3: (a) Alignement de bande de lhtrojonction de type II. (b) Diagramme de bande
Lautre intrt de la base en GaAsSb est la possibilit dutiliser le carbone comme dopant de la base. La dcouverte que le carbone ne diffuse pas a considrablement amlior la
abilit des TBH GaAs [Keu88] [Ren91]. Ceci a entran de nombreuses recherches pour
remplacer par le carbone les dopants de type p dans la base des TBH la place des lments
de la colonne II (bryllium), ou des lments de transition (zinc, magnesium) qui tous, prsentent des coefcients de diffusion levs. Il savre que le carbone est un dopant efcace
dans le GaAsSb et montre trs peu deffet de passivation par lhydrogne [Der96] [Bha96]
[Wat00]. La proprit non diffusive du carbone permet un trs fort niveau de dopage dans
la base [Wat00]. Cette possibilit daugmenter le dopage dans la base permet galement
de rduire lpaisseur de la base tout en maintenant une rsistance de base peu leve.
Ainsi, il a t mesur sur les premiers dispositifs submicroniques utilisant ce systme des
frquences de coupure ltat de lart en 2000 avec fT = 270 GHz et fmax > 300GHz
[Dvo00b]. Ces performances exceptionnelles font des TBH InP/GaAsSb un candidat pour
laccs au domaine THz.
12
F IG . 1.4: (a) La structure cristalline de la blende de zinc pour le cas du GaAs. Chaque
atome occupe le centre dun ttradre form par les 4 plus proches voisins. (b) La premire
zone de Brillouin du rseau rciproque [Sze81].
1.2
1.2.1
Comme la majorit des III-V, lInP se cristallise dans la structure de la blende de zinc.
La structure de la blende de zinc peut tre considre comme linterpntration de deux
rseaux cubique faces centres (c.f.c) dcals lun par rapport lautre du quart de diagonale principale. Cette structure est identique la structure diamant que possdent les
semi-conducteurs lmentaires (Si,Ge), sauf que lun de sous rseaux de c.f.c est occup
dun atome de colonne III et lautre sous rseaux de colonne V. Ceci est illustr (pour le
cas du GaAs) dans la gure 1.4a.
La premire zone de Brillouin du rseau rciproque correspondant est un octadre tronqu (g 1.4b) dont les points de haute symtrie appels jouer un rle important, sont nots
(centre de zone), X bord de zone dans les directions (1,0,0) et quivalentes, et L bords
de zone dans les directions (1,1,1) et quivalentes. Dans ces structures cristallines, chaque
atome occupe le centre dun ttradre form par les 4 plus proches voisins. Les cations et
les anions possdent respectivement 3 et 5 lectrons dans leur couche lectronique externe.
Lhybridation des orbitales s et p externes de chaque atome avec ses quatre plus proches
13
1.2.2
Une des proprits spciques aux semi-conducteurs est que la conduction lectrique
dans les matriaux est faite en mme temps par les lectrons et les trous. Ce fait est troitement li la structure lectronique des lectrons extrieurs, et sexplique en considrant la
structure de bandes du semi-conducteur.
La structure de bandes dcrit les tats des nergies permises pour chaque lectron de
valence dans le cristal en fonction du vecteur donde. Ces tats des nergies permises sont
spars par une bande dnergie. Tous les tats dnergie en dessous de la bande interdite
forment la bande de valence et sont presque tous remplis dlectrons. Tous les tats dnergie au dessus de la bande interdite forment la bande de conduction qui est presque vide
dlectrons. La gure 1.5 illustre la structure de bande de lInP. Lorigine de lnergie (axe
y) est prise gale 0 aux sommets des premires bandes de valence au point . La bande
de valence se compose de quatre bandes diffrentes dont 3 de symtrie p et 1 de symtrie
s. Les deux premires qui se rejoignent au point (not 8 ), sont la bande de trous lourds
(BV hh) et la bande de trous lgers (BV lh). La troisime bande (not 7 ) situe une nergie plus basse est la bande de spin orbite. La dernire bande (not 6 ) ne participe pas la
conduction. La bande de conduction se compose galement de quatre bandes diffrentes,
mais on ne considre habituellement que la bande de symtrie s (not 6 ) qui est la plus
proche de la bande de valence.
En effet, dans un semi-conducteur parfait, et quand la temprature approche le zro absolu, tous les tats dans les bandes de valence sont compltement occups et tous les tats
dans les bandes de conduction sont compltement vides. Dans ce cas il ny a pas de conduction lectrique quand un champ lectrique est appliqu car il ny a pas de mouvement possible pour les lectrons. La conduction se produit sil y a des lectrons qui occupent des
tats permis dans la bande de conduction (dus aux dfauts cristallins, grce absorption
dun photon etc.). En plus doccuper des tats permis dans la bande de conduction, ces
lectrons crent en mme temps des tats vacants dans la bande de valence. Ces tats vacants dans une bande presque pleine, permettent aux lectrons dans la bande de valence de
14
bouger lorsquon applique un champ lectrique. Cest le deuxime type de porteurs trouv
dans le semi-conducteur, appel les trous.
Les lectrons dans la structure de bande sont caractriss par leur masse effective, qui
est dnie par linverse de la courbure de la rlation de dispersion E(k).
m =
e
2 E/ K 2
(1.4)
La masse effective est dautant plus importante que la courbure de bande est grande (do
la dnomination de trous lourds et de trous lgers). On trouve galement que la courbure et
les masses effectives dlectrons aux sommets de la bande de valence sont ngatives. Ces
quantits sont associes aux trous. Comme la masse est toujours prise comme une quantit
positive, on caractrise les trous comme sil tait porteur dune charge +e.
F IG . 1.5: Diagramme de bande dInP calcul par pseudo potentiel [Che76]. Lorigine de
lnergie (axe y) est prise aux sommets des premires bandes de valence au point .
Dans InP, le bas de la bande de conduction est situ en centre de zone de Brillouin
15
Le caractre direct ou indirect est essentiel en ce qui concerne les proprits optiques.
Comme les transitions optiques sont permises seulement dans le cas de la conservation du
vecteur donde k, elles ne sont observables que pour les semi-conducteurs bande interdite
directe. En effet, dans le cas dun semi-conducteur bande interdite indirecte, les transitions
optiques travers le gap ne peuvent avoir lieu que grce une interaction supplmentaire,
par exemple celle dun phonon.
Pour les TBH, lun des points importants dans la structure de bande est la distance
en nergie entre le minimum au point et les autres minima (point L, X) dans la bande de
conduction. Plus la distance en nergie est grande, moins le transfert dlectrons de la valle
vers les valles L et X sera possible. Cette caractristique est exploite dans le transport
haute vitesse comme le transport balistique dans la base et dans le transport par drive
sous fort champ lectrique dans le collecteur. En effet, la masse effective de llectron
dans la valle tant la plus petite, sa vitesse dans cette valle est la plus importante.
Sous fort champ lectrique ou par une grande discontinuit de la bande de conduction,
les lectrons peuvent acqurir une nergie leve et tre transfrs dans les autres valles,
o ils gagneront en masse et perdront en vitesse. Pour le TBH rapide, on recherche donc
des matriaux ayant une grande distance intervalle L et X dans leur bande de
conduction.
Dans la suite de cette thse, le diagramme de bandes est trac en prenant les valeurs
au point . Les bandes sont approches par des bandes paraboliques avec leurs masses
effectives associes, et on ne considre que les nergies proches du minimum de la bande.
16
1.2.3
1.2.3.1
Paramtre de maille
Semi-conducteur
a0 []
InP
5.8687
AlAs
5.660
GaAs
5.6532
InAs
6.0583
GaSb
(1.5)
6.0959
TAB . 1.1: Paramtres de maille des semi-conducteurs binaires de la lire InP et GaAs.
La table 1.1 donne le paramtre de maille du substrat InP et de quatre binaires bases des
ternaires In0.53 Ga0.47 As, In0.52 Al0.48 As et GaAs0.51 Sb0.49 en accord de maille avec InP.
Dans la suite de la thse on crira simplement InGaAs, InAlAs et GaAsSb. Le paramtre de
maille dun matriau quaternaire est dtermin en premire approximation par interpolation
linaire des paramtres de maille des matriaux ternaires.
a0 (ABCD) = za0 (ABC) + (1 z)a0 (BCD)
(1.6)
Il y a donc une srie de matriaux quaternaires InGaAlAs en accord de maille avec InP que
lon peut obtenir en alliant InAlAs et InGaAs.
17
1.2.3.2
Le tableau suivant montre les nergies de bande interdite des semi-conducteurs binaires
temprature ambiante. La mesure de lnergie de bande interdite emploie les mthodes
dadsorption (photo luminescence, photo courant, etc). On note une corrlation entre la
valeur de la bande interdite et le paramtre de maille prsent dans le tableau 1.1.
Eg [eV]
Eg
T
InAs
0.356
-3.5
InP
Semi-conducteur
1.35
-2.9
GaAs
1.424
-3.9
AlAs
3.14
-5.2
[ 104 eV/K]
TAB . 1.2: Lnergie de bande interdite des matriaux binaires et le coefcient de variation
linaire avec la temprature.
La mesure de lnergie de bande interdite des matriaux ternaires Ax B1x C en fonction de
x a permis de montrer la qualit de lapproximation quadratique de la bande interdite entre
les valeurs dalliages binaires AC et BC :
Eg(x) = xEg (AC) + (1 x)Eg (BC) x(1 x)c
(1.7)
Alliage
Rfrence
In1x Gax As
[Nah78]
GaAs1x Sbx
[Nah77]
T 2
T +
(1.8)
Alliage
Rfrence
InP
[Cas87]
InGaAs
[Yu84]
GaAsSb
[Bru03]
TAB . 1.4: La variation de la bande interdite en fonction de la temprature pour des alliages
Eg
T
(1.9)
(tableau 1.2).
La mesure de bande interdite de lInGaAs par Zielinski a montr qu basse temprature (<150 K), la bande interdite de lInGaAs est bien dcrite par lexpression de Varshni
(equ 1.8) [Zei86], mais que pour T >200 K lapproximation 1.8 surestime lgrement la
valeur de la bande interdite et que lapproximation linaire reprsente mieux les rsultats
exprimentaux.
1.2.3.3
Masse effective
La masse deffective dun porteur dans un cristal peut tre dtermine soit thoriquement (thorie K.P) soit exprimentalement par la mesure des proprits de magnto transport des porteurs en rgime balistique (rsonance cyclotron, oscillations Shubnikov-deHaas).
Le tableau 1.5 montre la masse des lectrons et des trous pour quelques matriaux
semi-conducteurs. On observe que lInGaAs possde les masses effectives dlectron et
de trou les plus faibles parmi les semi-conducteurs cits dans le tableau. La faible masse
19
dlectrons de lInGaAs en fait le matriau de choix pour le contact ohmique de type n des
TBH sur substrat InP.
Electrons
m /m0
hh
Rfrence
0.08
[Leo74]
InP
m /m0
lh
[Leo74]
0.067
0.087
0.62
[Ada85]
InGaAs
0.041
0.050 (001)
0.47 (001)
[Ala80]
GaAsSb
GaAs
0.046
N.A.
N.A.
[Dev81]
TAB . 1.5: La masse effective de porteurs pour quelques matriaux semi conducteur.
1.2.3.4
La distance minimale en nergie entre les valles , L et X dans les matriaux semiconducteurs est mesure par la mthode de photomission.
Matriau
L (eV)
X (eV)
InGaAs
0.55 [Che82]
0.62 [Por83]
GaAs
InP
0.61 [Jam70]
0.76 [Jam70]
F IG . 1.6: Vitesse de drive lectronique stationnaire dans InP, InGaAs et GaAs nondops
en fonction du champs lectrique appliqu [Cas89]
nergie inter valles de InP. Il en rsulte une vitesse de saturation dans lInP plus importante
que dans GaAs et InGaAs.
1.3
La jonction pn
1.3.1
La jonction pn est forme par la mise en contact dun semi-conducteur dop p avec
un semi-conducteur dop n. Ceci est obtenu soit par diffusion ou implantation dimpurets soit directement par lpitaxie. Dans le TBH la jonction pn utilise est gnralement
abrupte, cest dire que la concentration en impurets change brusquement linterface.
La distribution spatiale des impurets ionises, du champ lectrique, du potentiel de diffusion et le diagramme de bande dune jonction p+ n lquilibre sont dcrits dans la gure
1.7 [Sze81].
21
F IG . 1.7: La jonction pn lquilibre. (a) Distribution des charges dues aux impurets
ionises. (b) Prol du champ lectrique. (c) Prol du potentiel. (d) La diagramme de bande
[Sze81].
22
kT n
q x
= n n
EF
x
(1.10)
EF
x
La condition dquilibre impose que le niveau de Fermi soit constant partout dans la jonc-
(1.11)
(1.12)
p p0
kT
kT
nn0
ln(
)=
ln(
)
q
pn0
q
n p0
(1.13)
(1.14)
(1.15)
A lquilibre la neutralit lectrique exige que la somme des charges en dehors de la zone
de charge despace soit nulle. La charge totale ct n est donc gale la charge totale ct
23
p:
NA x p = ND xn
(1.16)
Le prol de potentiel, le champ lectrique et le potentiel de diffusion sont obtenus en rsolvant les quations de Poisson :
2V
E (x)
+
=
[p(x) n(x) + ND (x) NA (x)]
x2
x
s
(1.17)
dont les solutions ne peuvent tre obtenues analytiquement sauf pour approximation dun
q
2
NA
x
s
0 < x xn
(1.18)
xp x < 0
Le champ lectrique (Fig 1.7b) est obtenu en intgrant les quations 1.18,
qNA (x + x p )
s
qND (x xn )
E(x) =
s
E(x) =
xp x < 0
(1.19)
0 < x xn
qND xn qNA x p
=
s
s
(1.20)
x2
)
2W
1
1
Vbi = EmW Em (xn + x p )
2
2
(1.21)
(1.22)
24
trouve :
W=
2s NA + ND
Vbi
q
NA ND
(1.23)
W=
1.3.2
+N
ND , NAA NDD
N
2sVbi
qND
1
ND
(1.24)
1.3.3
qs ND
2Vbi
(1.25)
Le caractristique courant-tension
La caractristique idale de courant tension est base sur les quatre approximations
suivantes :
Le prol de dopage est abrupt linterface.
Le semi-conducteur est non dgnr
La polarisation de la jonction correspond aux conditions de faible injection (la densit de porteurs minoritaires injects est petite devant la concentration de porteurs
majoritaires).
Il ny a pas de courant de gnration dans la zone de charge despace (les concentrations dlectrons et de trous sont constantes).
Quand on applique une tension, la concentration de porteurs minoritaires de part et
dautre de la jonction change (np = n2 ).
i
En dnissant les potentiels et correspondant respectivement lnergie intrinsque Ei et lnergie Fermi ( Ei /q, EF /q), les concentrations des porteurs mi25
noritaires scrivent :
q( n )
]
kT
q( p )
p ni exp[
]
kT
n ni exp[
(1.26)
(1.27)
et le produit pn devient :
pn = n2 exp [
i
q( p n )
]
kT
(1.28)
Pour une tension applique positive ( p n )>0 et pn > n2 ; dans le cas inverse pour une
i
tension applique ngative ( p n )<0 et pn < n2 . En se rappelant que E = , on
i
obtient :
Jn = qn nE +
kT
kT
n = qn n() + qn [ n ]
q
q
(1.29)
= qn nn
De mme on obtient :
J p = q p p p
(1.30)
Les courants dlectrons et de trous sont alors proportionnels au gradient de leur quasi
niveau de Fermi respectif. Si le quasi niveau de Fermi est constant ( lquilibre) le courant
est nul. La diffrence de potentiel sur lensemble de la jonction scrit :
V = p n
(1.31)
Les quations 1.28 et 1.31 peuvent tre utilises pour dterminer les conditions aux limites
des porteurs minoritaires en bordure de zone de charge despace. Pour les lectrons x =
26
x p , on obtient :
np =
n2
qV
qV
i
exp ( ) = n p0 exp ( )
pp
kT
kT
(1.32)
qV
)
kT
(1.33)
La caractristique de courant tension dans une jonction pn est obtenue par la rsolution de
lquation de continuit :
n p n p0
np
np
2n p
E
= Gn
+ n p n
+ n E
+ Dn 2
t
n
x
x
x
E
2 pn
pn
pn pn0
pn
= Gp
pn p
pE
+ Dp 2
t
p
x
x
x
(1.34)
pn pn0
2 pn
pn
+ Dp 2 = 0
pE
p
x
x
(1.35)
Dans la zone quasi neutre o il ny a pas de champ dlectrique, cette quation se rduit :
2 pn
pn pn0
Dp 2 = 0
p
x
(1.36)
Utilisant la condition aux limites (1.32) pour les trous x = xn et loin de la jonction
(pn (x = ) = pn0 ), lquation 1.36 a pour solution :
pn pn0 = pn0 (exp (
avec L p =
qV
(x xn )
) 1) exp(
)
kT
Lp
(1.37)
qD p pn0
pn
qV
|xn =
(exp
1)
x
Lp
kT
(1.38)
qDn n p0
np
qV
|x p =
(exp
1)
x
Ln
kT
(1.39)
La densit de courant total est donne par la somme des densits de courant dlectrons
J = J p + Jn = Js(exp(
(1.40)
(1.41)
1.3.3.1
Les caractristiques courant tension des jonctions pn sont souvent diffrentes du cas
idal. Plusieurs effets participent cette dviation :
leffet de surface
la gnration et la recombinaison de porteurs dans la zone de charge despace
lapproximation de faible injection nest plus valide mme relativement basse tension de polarisation
leffet de rsistance de srie.
leffet de claquage de la jonction sous une polarisation inverse importante.
Sous polarisation directe, les processus de gnration-recombinaison principaux sont
lis aux processus de captures des porteurs. Nous observons donc en plus du courant de
diffusion, un courant de recombinaison, qui peut tre localis la surface ou dans le volume
du dispositif.
28
1.3.3.1.1
qV
)P
2kT
(1.42)
nest valable que pour les faibles vitesses de recombinaison en surface pour lesquelles la
recombinaison est essentiellement limite par la vitesse de recombinaison. Pour les grandes
vitesse de recombinaison, lhypothse du niveau de Fermi plat nest plus valide. Dans ce
cas le courant de recombinaison en surface varie en exp( nqV ) o ns est de lordre de 1
s kT
[Tiw88b].
1.3.3.1.2
naison par des centres profonds a t tablie par Shockley, Read et Hall (modle SRH)
[Sah57], il scrit :
U=
=
(1.43)
q( p )
]+2
kT
29
1
qV
U vth Nt ni exp
2
2kT
(1.44)
Jrec =
qUdx
0
qW
qV
vth Nt ni exp(
)
2
2kT
(1.45)
On trouve que le courant de recombinaison sous polarisation directe est galement proportionnel au ni . Le courant total est alors la somme de courant de diffusion exp qV
kT
qV
(equation 1.40) et de courant de recombinaison exp 2kT (equation 1.45). Il devra donc
1.4
Le transistor bipolaire
Dans cette section nous considrerons la caractristique statique des transistors npn
en fonctionnement normal : c.--d., la jonction metteur base est polarise en direct et
la jonction de base collecteur est polarise en inverse. La gure 1.8a montre le schma
lectrique dun transistor bipolaire npn mont dans la conguration base commune. La
gure 1.8b montre le prol de dopage abrupt des trois zones metteur, base et collecteur, et
la gure 1.8c montre le diagramme de bande correspondant sous fonctionnement normal.
Dans la suite les notations seront celles de cette gure.
Les caractristiques statiques dun transistor bipolaire peuvent tre aisment drives
de la thorie de la jonction pn discute dans la section prcdente. An dillustrer les
proprits principales dun transistor, nous supposons que les relations courant tension de
la jonction metteur base et de la jonction base collecteur sont donnes par lquation de
la diode idale, et que la condition de faible injection est valide. Nous ne tenons compte ni
des effets de surface, ni de la gnration et recombinaison, ni des rsistances sries.
Comme dans le cas de la g. 1.8c toutes les chutes de potentiel se produisent dans les
zones de dsertion. Lquation de continuit et lquation de courant rgissent les caractristiques courant tension.
30
31
en fonctionnement normal.
prol de dopage des jonctions abruptes (c) Le diagramme de bande dun transistor bipolaire
F IG . 1.8: (a) Transistor bipolaire npn connect dans la conguration base commune (b) Le
(c)
Vbc
Vbe
(b)
xe
+
ND N A
xc
We
Wb
Wc
(a)
Vbc
Vbe
Ib
Jne
N
Jpe
Ie
Jpc
N
Jnc
Ic
Pour la rgion quasi neutre dans la base, ces quations sont donnes par :
nb n0b
2n
+ Dnb 2 = 0
nb
x
n
Jn = qDnb
x
n
J p = Jtot qDnb
x
(1.46)
(1.47)
(1.48)
Ici :
Lexcs de porteurs minoritaires aux bords de la zone de charge despace metteur base
(x = 0) et (x = xe ) dtermine les conditions aux limites :
qVbe
) 1]
kT
qVbe
) 1]
p (xe ) p(xe ) p0e = p0e [exp(
kT
n (0) n(0) n0b = n0b [exp(
(1.49)
(1.50)
De mme les conditions aux limites aux bords de la zone de charge despace base collecteur
sont :
qVcb
) 1]
kT
qVcb
p (xc ) p(xc ) p0c = p0c [exp(
) 1]
kT
(1.51)
(1.52)
La concentration de porteurs minoritaires (les lectrons dans la base ainsi que les trous dans
32
sinh( xW )
Lnb
sinh( Lx )
nb
+ n (W )
Wb
Wb
sinh( Lnb )
sinh( Lnb )
x + xe
pe (x) = p0e + p (xe ) exp[
]
x < xe
L pe
x xc
pc (x) = p0c + p (xc ) exp[
]
x > xc
L pc
(1.53)
(1.54)
(1.55)
Lquation 1.53 est importante car elle relie la longueur de la zone quasi neutre dans la
base W la distribution des porteurs minoritaires. Quand W /Lnb
1 lquation 1.53 se
simplie
Lx
nb
(1.56)
qui est identique au cas dune jonction pn. Dans ce cas, il ny a pas de lien entre les courants
dmetteur et de collecteur, qui taient dtermins par la gradient de densit respectivement
x = 0 et x = W . Leffet de transistor est perdu. De lquation 1.47 et 1.48 on obtient
directement la densit de courant dmetteur en fonction de tension applique :
Je = Jn (x = 0) + J p (x = xe )
p
n
|x=0 ) + (qD pe |x=xe )
x
x
Dnb n0b
W
1
coth(
)[(eqVbe /kT 1)
=q
(eqVcb /kT 1)]
W
Lnb
Lnb
cosh( Lnb )
D pe p0e qVbe /kT
(e
1)
+q
L pe
= (qDnb
33
(1.57)
(1.58)
La densit de courant de base est donne par lcart entre ces deux courants :
Jb = Je Jc
1.4.1
(1.59)
Gain en courant
Ine
Ie
Ine Inc Ic
Ie Ine Inc
(1.60)
(1.61)
Ic
Ib
(1.62)
0
1 0
(1.63)
Pour une transistor bipolaire bien conu 0 est proche de lunit et 0 est beaucoup plus
grand que lunit. Par exemple quand 0 = 0.99, 0 = 99, et quand 0 = 0.998, 0 = 499.
Sous fonctionnement normal, Vbe > 0 et Vbc < 0. Les termes en Vbc dans les quations
1.57 et 1.58 sont ngligeables. Lexpression du gain en courant gain dans un montage base
commune scrit donc comme T avec
D pe p0eLnb
W
AJn (x = 0)
= [1 +
tanh(
)]
Ie
Dnb n0b L pe
Lnb
(1.64)
Jn (x = W )
1
W2
=
1 2
Jn (x = 0)
cosh(W /Lnb )
2Lnb
(1.65)
et
T =
Pour un transistor bipolaire ayant une base plus ne quun dixime de la longueur de diffusion, T 1 et le gain en courant est dtermin entirement par lefcacit dinjection.
En mettant que p0e =
n2
i
ND
et n0b =
0 =
n2
i
NA ,
Dnb n0b L pe
W
ND 1
=
coth(
)
( )
1
D pe p0e Lnb
Lnb
NA W
(1.66)
Pour augmenter le gain dun transistor bipolaire, il faut augmenter le rapport de dopage
entre lmetteur et la base ainsi que diminuer lpaisseur de la base. Ces deux solutions
conduisent des rsistances de base importantes, qui empchent le fonctionnement rapide
du transistor. Cest pour surmonter cette limitation intrinsque, quune htrojonction a t
introduite dans la jonction metteur-base.
1.5
Htrojonction
Une htrojonction est une jonction constitue par deux semi-conducteurs diffrents.
Elle peut tre graduelle en composition ou en dopage ou bien abrupte. Il faut noter ce35
Evide
Vb1
Vbi
1
Ec1
EF 1
-Ec
Evide
Vb2
Ec2
-Ec
Ec1
EF 1
EF 2
Ev2
Ev
2
Ec2
EF 2
Ev2
Ev
Ev1
Ev1
F IG . 1.9: (a) Alignement de bande de lhtrojonction de type II. (b) Diagramme de bande
pendant que le caractre abrupt ne peut tre totalement obtenu en pratique. Suivant les
mthodes dpitaxie, linterface peut se faire sur des chelles de quelques monocouches en
MBE ou staler sur une dizaine de nm pour une pitaxie en phase liquide.
Pour dcrire lhtrojonction abrupte, nous allons considrer en premire approche le
modle dAnderson. Ce modle est bas sur lhypothse de la continuit du niveau de
libration et du niveau de Fermi des lectrons dans les deux semi-conducteurs au niveau
de lhtrojonction. Figure 1.9 montre le diagramme de bande de deux semi-conducteurs.
On a suppos que la bande interdite (Eg ), la constante dilectrique (), le potentiel m et
lafnit dlectronique sont diffrents dans les deux semi-conducteurs. Le potentiel m
(resp. lafnit dlectronique ) est dni comme lnergie ncessaire pour faire passer un
lectron du niveau de Fermi EF (resp. du fond de la bande de conduction Ec ) au niveau du
vide. La diffrence en nergie dans la bande de conduction entre les deux semi-conducteurs
est reprsente par Ec et celle dans la bande de valence par Ev . La continuit du niveau
du vide linterface impose alors que :
Ec = 2 1
(1.67)
(1.68)
Avec
Eg = Eg1 Eg2
(1.69)
Puisque le niveau de Fermi doit concider sur les deux cots de la jonction lquilibre,
un potentiel de diffusion Vbi se cre dans la jonction. Ce potentiel est gal la somme des
potentiels de diffusion contenus dans lmetteur et dans la base Vbi = Vb1 +Vb2 . Il est gal
la diffrence des potentiels dextraction m :
Vbi = 2 1
(1.70)
(1.71)
o n et p sont les potentiels chimiques dans les zones n et p. Les largeurs et les capacits de la zone de charge despace peuvent tre obtenues en rsolvant lquation de
Poisson comme dans le cas dune homojonction pn. Dans lapproximation dune complte
dsertion, et en utilisant la continuit du vecteur de dplacement lectrique 1 E1 = 2 E2
linterface on trouve :
2NA2 1 2 (Vbi V ) 1/2
]
qND1 (1 ND1 + 2 NA2 )
2ND1 1 2 (Vbi V ) 1/2
x2 = [
]
qNA2 (1 ND1 + 2 NA2 )
x1 = [
(1.72)
(1.73)
La capacit est :
C=[
qND1 NA2 1 2
]1/2
2(Vbi V )(1 ND1 + 2 NA2 )
(1.74)
37
(1.75)
o V = V1 +V2 est le potentiel appliqu. Cette quation reste vraie quelque soit la polarisation applique la jonction. Lapproximation de complte dsertion que nous avons considre pour dterminer le prol de potentiel nest plus valable quand le rapport de dopage
entre la zone p (2) et la zone n (1) est trs grand, comme le cas dun TBH o la base est trs
fortement dope. Si le dopage dmetteur ND1 est de lordre 5.1017 cm3 et le dopage de la
base NA2 de lordre 5.1019 cm3 , la zone de charge despace stend donc essentiellement
dans lmetteur et les bandes dnergies sont quasi plates dans la rgion de base. Comme la
constantes dilectriques des matriaux sont trs proches, Vb1 100Vb2 . Si Vb1 +Vb2 = 0.7
eV, alors Vb2 7 meV
le potentiel contenu dans la base nest pas grand devant kT et la charge locale est diffrente
de NA2 . Dans ce cas le calcul doit tenir compte du prol de la concentration de porteurs
libres en bordure de la zone de charge despace.
1.5.1
V
V1
) = J0 exp(
)
kT
nkT
(1.76)
1 ND1
2 NA2
(1.77)
Dans les TBH la base est fortement dope (typiquement NA = 51019 cm3 ) devant lmetteur (typiquement ND = 5 1017 cm3 ). Le coefcient didalit est voisin de 1.03 1.
Dans les htrojunction de type II, le courant est de nature diffusive (quilibre thermodynamique dans toute la zone de charge despace) cest donc le potentiel V = V1 + V2 qui
contrle le courant et le coefcient didalit est gal 1.
38
1.5.2
Avantage de lhtrojonction
Le dcalage de la bande de valence dans lhtrojonction prsente une barrire de potentiel pour les trous qui vont de la base vers lmetteur. Compar au cas dune homo jonction,
lexcs de trous aux bords de la zone de charge despace est alors diminu par une facteur
hetero = J homo exp Ev . Si on
exp Ev , ce qui amne une rduction de courant trous J pe
pe
kT
kT
suppose le transport diffusif dans la jonction metteur base, lefcacit dinjection dans un
TBH est donc :
Pour
Ev
kT
1
J
pe
1 + Jnb
1
Ev
NA
1 +C ND e kT
(1.78)
dans un TBH de surdoper la base sans limiter le gain en courant par un efcacit dinjection
trop faible. En pratique lefcacit dinjection relle devra tenir compte de recombinaison
dans la ZCE.
1.5.3
Le prol de potentiel que nous avons discut ci-dessus a t tabli dans la littrature,
il reste valide dans le cas des htrojonctions de type II. Il nen est pas de mme pour
la caractristique courant tension. En effet, il nexiste pas dans la littrature de modle
analytique spcique de la description des courants dans une htrojonction de type II.
Dans la suite de la thse nous avons modlis les donnes exprimentales en utilisant le
modle de Shockley bas sur la diffusion des porteurs lquilibre thermodynamique. La
validit de cette approche sera discute dans la section II-4.
1.6
Le gain en puissance dun TBH est gnralement limit frquence leve par la prsence dlments qui forment un ltre du premier ordre. Il peut donc scrire en fonction
39
G0
1
[1 + G2 ( ffc )4 ] 2
0
(1.79)
1.6.1
Frquence de transition
1
2ec
(1.80)
Cette frquence rend compte du dlai total ec des porteurs travers la structure du TBH.
Ce dlai est donn par :
ec = ( tb + tc + e + c )
(1.81)
technologique
structurale
1.6.2
fMAX =
fT
8RbCbc
40
(1.82)
1.6.3
La capacit de la ZCE base collecteur Cbc se charge travers les rsistances sries des
rgions de collecteur Rc et dmetteur Re et la rsistance dynamique dmetteur re . Dans
ces conditions son temps de charge est donn par :
c = (Rc + Re + re )Cbc
(1.83)
Dans un TBH le dopage collecteur tant trs faible devant celui de la base, la capacit de la
ZCE base collecteur est donne par :
Cbc = Sc
qs ND
2(Vbi Vbc )
(1.84)
1.6.4
Le temps de transit dans la base est li au gain maximum du transistor haute efcacit
nb
tb (Wb )
(1.85)
Si le transport des lectrons travers la jonction metteur base est de nature diffusive, max
est donn par :
max = (
comme Lnb =
2
2Lnb
)
2
Wb
(1.86)
w2
b
2Dnb
(1.87)
Si le transport dans la base est une transport balistique comme dans lhtrojonction de
type I associe une base trs courte, le transport est caractris avec une vitesse balistique
vbal
tb =
Wb
vbal
(1.88)
Dans le cas gnral le temps de transit scrit comme la somme dun composante balistique
et dun composante diffusive [Liu04] :
w2
Wb
tb = b +
2Dnb vbal
42
(1.89)
1.6.5
Wc
2vs
(1.90)
o vs est la vitesse de saturation des lectrons (Cf. section I.2). Le dcalage des bandes
de conduction dans lhtrojonction de type II agit comme un lanceur dlectrons chauds
dans le collecteur. Des rsultats exprimentaux rcents ont montr que la vitesse de drive
moyenne dans le collecteur des TBDH InP/GaAsSb/InP est autour de 4 107 cm/s [Liu04].
Cette valeur est nettement plus leve que la vitesse moyenne de saturation dans InP (ainsi
que celle mesure dans le TBDH InP/InGaAs/InP [Kah03]). Elle montre lefcacit du
transport balistique sur la rduction du temps de transit.
43
Bibliographie
[Ada85] Adachi S. GaAs, AlAs, and Alx Ga1x As material parameters for use in research
[Che76] Chelikowski JR, Cohen ML. Nonlocal pseudopotential calculations for the electronic structure of eleven diamond and zinc-blende semiconductors. Phys.Rev. B
1976 ;14 :556-82.
[Che82] Chen KY, Cho AY, Christman SB, Pearsall TP, Rowe JE. Measurement of the
L separation in Ga0.47 In0.53 As by ultraviolet photoemission. Appl. Phys. Lett.
1982 ;40 :423-25.
[Der96] McDermott BT, Gertner ER, Pittman S, Seabury CW, Chang MF. Growth and
doping of GaAsSb via metalorganic chemical vapor deposition for InP heterojunction
bipolar transistors. Appl. Phys. Lett. 1996 ;68 :1386-8.
[Dev81] Devlin P, Heravi HM, Woolley JC. Can. J. Phys. 1981 ;59 :939.
[Dro85] Drouhin HJ, Hermann C, Lampel G. Photoemission from activated gallium arsenide. I. Very-high-resolution energy distribution curves. Phys. Rev. B 1985 ;31 :385971.
[Dvo00b] Dvorak MW, Pitts OJ, Watkins SP, Bolognesi CR. Abrupt Junction
InP/GaAsSb/InP Double Heterojunction Bipolar transistors with fT as high as
250GHz and BVCE0 >6V. IEDM Tech. Dig., San Francisco, 2000 :178-81.
[Fen05] Hafez W, Feng M. Experimental demonstration of pseudomorphic heterojunction bipolar transistors with cutoff frequencies above 600 GHz. Appl. Phys. Lett.
2005 ;86 :152101
[Fri81] Fritzsche D, Kuphal E, Aulbach R. Fast reponse InP/InGaAsP Heterojunction Phototransistor. Electron. Lett. 1981 ;17 :178-80.
[Gri84] Grinberg AA, Shur MS, Fischer RJ, Morko H. An investigation of the effect
of graded layers and tunneling on the performance of AlGaAs/GaAs Heterojunction
Bipolar Transistors. IEEE Trans. Electron Dev. 1984 ;31 :1758-65.
[Gro67] Grove AS, Physics and Technologie of semiconductor devices. Wiley, New York,
1967, 224.
[Hay87] Hayes JR, Bhat R, Schumacher H, Koza M. OMCVD-grown InP/InGaAs heterojunction bipolar transistors. Elect. Lett. 1987 ;23 :1298-9.
45
[Hen78] Henry CH, Logan RA, Merritt FR. The effect of surface recombination on current
in Alx Ga1x As heterojunctions. J. Appl. Phys. 1978 ;49 :3530-42.
[Hu98] Hu J, Xu XG, Stotz JAH, Watkins SP, Curzon AE, Thewalt MLW, Matine
N, Bolognesi CR. Type II photoluminescence and conduction band offsets of
GaAsSb/InGaAs and GaAsSb/InP heterostructures grown by metalorganic vapor
phase epitaxy. Appl. Phys. Lett. 1998 ;74 :2799-801.
[Hor76a] Horiguchi M, Osanai H. Spectral losses of low-OH-content optical bres. Elect.
Lett. 1976 ;12 :310-12.
[Hor76b] Horiguchi M, Osanai H. Effect of dopants on transmission loss of low-OH-
[Not88] Nottenburg RN, Chen YK, Panish MB, Hamm R, Humphrey DA. High-CurrentGain Submicrometer InGaAs/InP Heterostructure Bipolar Transistors. IEEE Electron
Dev. Lett. 1988 ; 9 :524-6.
[Not89] Nottenburg RN, Chen YK, Panish MB, Humphrey DA, Hamm R. Hot-electron
InGaAs/InP Heterostructure Bipolar Transistors with fT of 110GHz. IEEE Electron
Dev. Lett. 1989 ;10 :30-32.
[Ohk91] Ohkubo M, Iketani A, Ijichi T, Kikuta T. InGaAs/InP double-heterojunction bipolar transistors with step graded InGaAsP between InGaAs base and InP collector
grown by metalorganic chemical vapor deposition. Appl. Phys. Lett. 1991 ;59 :2697-
9.
[Pay75] Payne DN, Gambling WA. Zero material dispersion in optical bres. Electron.
Lett. 1975 ; 11 : 176-8.
[Pea77] Pearsall TP, Hopson Jr RW. Growth and characterization of lattice-matched epitaxial lms of Gax In1x As/InP by liquid phase epitaxy. J. Appl. Phys. 1977 ;48 :44074409.
[Pet99] Peter M, Herres N, Fuchs F, Winkler K, Bachem KH, Wagner J. Band gaps and
band offsets in strained GaAs1y Sby on InP grown by metalorganic chemical vapor
deposition. Appl. Phys. Lett. 1999 ;74 :410-12.
[Por83] Porod W, Ferry DK. Modication of the virtual-crystal approximation for ternary
III-V compounds. Phys.Rev.B 1983 ;27 :2587-9.
[Ren91] Ren F, Fullowan TR, Lothian J, Wisk PW, Abernathy CR, Kopf RF, Emerson AB, Downey SW, Pearton SJ. Stability of carbon and berryllium-doped base
GaAs/AlGaAs heterojunction bipolar transistors. Appl. Phys. Lett. 1991 ;59 :36135.
[Rit92] Ritter D, Hamm RA, Feygenson A, Temkin H, Panish MB, Chandrasekhar S. Bistable hot electron transport in InP/GaInAs composite collector heterojunction bipolar
transistors. Appl. Phys. Lett. 1992 ;61 :70-2.
[Sah57] Sah CT, Noyce RN, Shockley W. Carrier generation and recombination in p n
junction and p n junction characteristics. Proc. IRE 1957 ;45 :1228.
48
[Sho49] Shockley W. The theory of p-n junctions in semiconductors and p-n junction transistors. Bell Syst. Tech. J. 1949 ;28 :435.
[Sze81] Sze SM. Physics of semiconductor devices. 2nd ed. John Wiley &Sons, 1981.
[Tiw88a] Tiwari S. A New Effect at High Currents in Heterostructure Bipolar Transistors.
IEEE Electron Device Lett. 1988 ;9 :142-4.
[Tiw88b] Tiwari S, Frank DJ, Wright SL. Surface recombination in GaAlAs/GaAs heterostructure bipolar transistors. J. Appl. Phys. 1988 ;64 :5009-12.
[Tea52] Teal GK, Buehler E. Growth of silicon single crystals and of single crystal silicon
Chapitre 2
Physique des TBH dont la base est en
tel-00010627, version 1 - 14 Oct 2005
GaAsSb
2.1
leur intrt pour GaAsSb tait motiv par le fait que les htrostructures InAs/GaSb ne prsentent pas de chevauchement des bandes interdites (la bande de conduction dInAs se
trouve au-dessous de la bande de valence de la GaSb). Ce systme est donc particulirement intressant pour ltude du transport lectronique.
Esaki et al ont ralis galement les premires mesures exprimentales de la bande
interdite et du paramtre de maille en fonction de la concentration dantimoine [Sak77].
Sur la gure 2.1(a), on observe une dpendance linaire du paramtre de maille de GaAsSb
avec la concentration (loi de Vegard). La bande interdite montre au contraire la prsence
dune courbure prononce, qui conrme lapproximation donne par Nahory, (obtenue sur
(2.1)
Les diagrammes de bande de GaAsSb sont reprsents sur la gure 2.1(b) [Esa81]. Les
afnits lectroniques de GaAs et de GaSb tant trs proches, linterpolation linaire de
la bande de conduction de GaAs et GaSb est une bonne approximation. La variation de la
bande interdite dplace alors principalement la bande de valence de lalliage.
5.9
0.8
5.8
0.6
5.7
Eg (GaAsSbx ) = 1.43 1.9x + 1.2x2
a (GaAsSbx ) = 5.66 + 0.42x
0.4
5.6
-4
6
-4.4
5.9
-4.8
5.8
Ev (GaAsSbx )
5.7
-5.2
Ec
Ev
5.6
0
0.2
0.4
0.6
0.8
-5.6
0
xSb
1.2
6.1
6.1
1.4
Bande interdite (eV)
0.2
0.4
0.6
0.8
xsb
En 1984, Cherng et al dbutrent la croissance de GaAs0.5 Sb0.5 sur InP par lpitaxie
en phase vapeur aux organomtalliques (MOVPE) [Che84]. Ils ont aussi mesur la mobilit des trous dans GaAsSb en fonction de la temprature de croissance et du dsaccord de maille (0.47 < xSb < 0.59), a/a0 7 103 . Ils constatrent que la mobilit
de trous pour les concentrations dantimoine correspondant la gamme de non miscibilit de phase est beaucoup plus petite que celles des matriaux binaires. La mobilit des
trous dans GaAs1x Sbx (0.2<xSb <0.8) non dop temprature ambiante est denviron 60100 cm2 V1 s1 , beaucoup plus faible que celle de GaAs (280 cm2 V1 s1 ) et de celle de
GaSb (800 cm2 V1 s1 ) (Figure 2.2). Ils ont attribu cette faible mobilit la prsence
dun alliage qui, gnrant des uctuations du potentiel cristallin, introduit un mcanisme
supplmentaire de diffusion des porteurs dont la probabilit est proportionnelle x(1 x)
donc maximale laccord de maille avec InP (x = 0.5). Cette interprtation a t conrme
par des mesures de la mobilit en fonction de la temprature [Che86].
F IG . 2.2: Mobilit des trous des couches GaAs0.5 Sb0.5 pitaxies sur InP en fonction du
dsaccord de maille (a/a0 7 103 ). On trace galement la mobilit des couches
GaAs1x Sbx en fonction de la concentration dantimoine [Che86].
La question de la stabilit des couches de GaAsSb pour les concentrations correspon52
dant la gamme de non miscibilit de phase a pouss les tudes sur ses proprits structurelles. En 1984, Chiu a employ la microscopie lectronique en transmission (TEM) pour
observer des couches de GaAs0.5 Sb0.5 pitaxies sur InP par MBE. Ils ont mis en vidence
lexistence dune modulation spatiale de composition comme dans les couches dInGaAs
et dInGaAsP [Chi84]. En 1987, Ihm tudia les diagrammes de diffraction de couche de
GaAsSb obtenues par TEM. Il observa une anisotropie entre les orientations cristallographiques [011] et [011]. Ceci met en vidence un regroupement ordonn dantimoine et
darsenic selon lorientation cristallographique. Cet arrangement ordonn est loppos
dune distribution alatoire des lments V gnralement observe dans des alliages semi-
conducteurs [Ihm87]. Plus tard en 2001, lquipe de Bolognesi lUniversit Simon Fraser
au Canada a mis en evidence une corrlation entre lanisotropie darrangement des lements V et celle observe sur la rsistivit des couches de GaAsSb [Fin01].
Ltude des proprits optiques de GaAs0.5 Sb0.5 par mesures de photoluminescence
(PL) a t entreprise pour la premire fois par Cherng [Che86]. Il a observ un pic
1.56 m (0.79 eV) temprature ambiante avec une largeur mi hauteur comprise entre
49 et 60 meV pour des chantillons pitaxis par MOVPE. Pour les couches pitaxies
par MBE, le pic de GaAsSb est observ autour de 1.76 m (0.722 eV), soit une nergie
environ 68 meV plus faible que dans les chantillons MOVPE [Chi84], [Kle87], [Nak88].
Klem explique ce dcalage par une diffrence dans le regroupement et lordonnancement
des lments V dans la couche due la diffrence de temprature de croissance utilise
(500-560 C en MBE compar 570-640 C en MOVPE). En effet, une temprature de
croissance plus leve amne une mobilit dlments V plus leve la surface et ainsi
des degrs dordonnancement plus faibles courte distance. Ceci a t vri plus tard
par lquipe de Bolognesi ; ils ont observ une anisotropie de rsistivit plus faible pour
des couches de GaAsSb pitaxis 600 C, compare celles pitaxi 560 C [Fin01].
Klem tudia plus tard les super-rseaux GaAsSb/InGaAs en accord de maille avec InP
[Kle91]. A partir des mesures et des calculs de lnergie de la premire transition dans ces
super rseaux (n = 1) pour diffrentes priodes, il a conclu que le dcalage de bande de
conduction (EC ) entre GaAsSb et InGaAs est de type II et vaut 0.37 eV. Cette valeur doit
tre compare aux valeurs de (0.47 0.02) eV rapporte par Sugiyama partir de mesures
I(V) dune diode GaAsSb/InGaAs[Sug89] et de 0.54 eV rapporte par Sai-Halasz [Sai78]
53
de mesure dabsorption de super reseaux In0.45 Ga0.55 As/GaSb0.55 As0.45 . Klem a fait lhypothse que la diffrence de loffset de bande mesur pourrait tre due la gradualit de
composition aux interfaces du super rseaux.
2.1.1
1.43-1.9x+1.2x2 [Nah77]
a(x) (nm)
Eg 300K (eV)
Ec GaAsSb/InGaAs (eV)
p nid 300K
(cm2 V1 s1 )
2.2
Lintrt demployer GaAsSb comme matriau pour la base dun TBH a commenc
apparatre en 1990. Esaki en 1980 avait montr que lincorporation de Sb dans GaAs
rduisait la bande interdite par le dcalage ascendant de la bande de valence. Comme il a
t expliqu au chapitre 1, une discontinuit relativement grande de la bande de valence
est particulirement recherche pour des structures de TBH npn parce quelle fournit un
meilleur connement des trous dans la base donc augmente lefcacit de linjection de la
jonction metteur-base.
Le premier TBH avec une base en GaAsSb a t propos par Khamsehpour et al en 1990
[Kha90]. La motivation de leur recherche tait de trouver une combinaison large bande
interdite-petite bande interdite alternative AlGaAs/GaAs pour la jonction metteur-base
54
la puissance consomme.
3. GaAsSb peut tre pitaxi par MBE une temprature plus basse que celle exige
pour le systme AlGaAs/GaAs. Ceci permet de rduire la diffusion du dopant (bryllium) dans la couche de base en GaAsSb.
4. La masse des porteurs dans la valle de GaAsSb est plus petite que celle dans GaAs.
GaSb : m =0.042m0 , mhh =0.35m0 , mlh =0.045m0 compar GaAs : m =0.067m0 ,
e
e
mhh =0.62m0 , mlh =0.087m0 . Les variations de la masse de llectron dans GaAsSb
pour xSb 0.6 peuvent tre approximes par m = 0.0634 0.0483x + 0.0252x2
e
[Lan87].
5. En raison de la diffrence de paramtre de maille entre GaAs et GaSb, le matriau de
GaAsSb pitaxi sur GaAs est contraint en tension. Cette contrainte biaxiale entrane
une augmentation de la densit de trous lgers ce qui permet de rduire la rsistance
de base.
6. Un transistor ayant une base en GaAsSb pour une concentration en antimoine (xSb )
suprieure 0.1 peut servir de phototransistor fonctionnant dans la gamme de longueur donde de 1.1 1.6 m donc pour les applications optolectroniques (1.31.5 m).
7. Des faibles rsistances de contacts ohmiques de type p peuvent tre ralises sur
GaAsSb. En effet, le niveau de Fermi en surface est pig plus prs de la bande de
valence dans GaSb (b =0.15-0.20 eV) que dans GaAs 0.5-0.6eV ou dans GaInAs
0.45eV [Rho88].
55
2.3
Les recherches pour utiliser une base en GaAsSb dans les TBH sur substrat InP ont t
inities par les travaux de Dermott [Der96] au Rockwell Science Center et de Bhat [Bha96]
au laboratoire de Bellcore vers 1996.
Leur motivation premire pour explorer un autre matriau que GaIn0.47 As0.53 pour la
base vient dune part du succs de lutilisation du carbone comme dopant p dans GaAs
en remplacement du bryllium, zinc ou magnsium qui tous prsentent des coefcient de
diffusion levs [Keu88] [Ren91]. En effet, la dcouverte que le carbone ne diffuse pas, a
permis damliorer considrablement la abilit des TBH GaAs. Ceci a entran de nom56
breuses recherches pour remplacer par le carbone les dopants de type p dans la base des
autres types de TBH.
Toutefois, le dopage par le carbone de GaInAs, particulirement celui obtenu par la
croissance utilisant MOVPE, montre une passivation signicative par lhydrogne (jusqu 80% du carbone incorpor), limitant la concentration de trous p 1.1 1019 cm3
[Ito96].
La deuxime motivation pour employer GaAsSb, comme rapport par Bhat [Bha96],
est dliminer la barrire de potentiel de la bande de conduction rencontre dans la jonction
base-collecteur des transistors double htrojonction (TBDH) dont la base est en InGaAs
(InAlAs/InGaAs/InAlAs ou InP/InGaAs/InP).
De ltude thorique, il a t valu que le dcalage de bande de conduction entre
GaAsSb/InP devait varier entre -0.145 et 0.045 eV. Cette valeur est cohrente avec la valeur
du dcalage de la bande de conduction (EcGaAsSb -EcInP = 120 meV) qui peut tre dduite en
employant la rgle de transitivit pour la mesure de Klem entre InGaAs et GaAsSb [Kle91]
et la valeur bien adopte entre InP et InGaAs.
La troisime raison est que le dcalage de la bande de valence dInP/GaAsSb, qui est
de (0.62 0.095) eV, est beaucoup plus grand que celui dInP/InGaAs (Ev = 0.378eV).
Comme discut prcdemment, laugmentation de cette discontinuit entranant celle de la
hauteur de barrire vue par les trous de la base, augmente la limite maximale du niveau de
dopage de base au del de laquelle le courant de trous injects dans lmetteur rduit de
facon signicative le gain en courant de transistor.
Enn, la quatrime raison est que InP et GaAsSb peuvent tre chimiquement gravs de
faon slective ce qui est indispensable pour la technologie de fabrication des TBH base
ne.
Les premiers TBH ayant une structure InP/GaAsSb :C ont t dvelopps par MOVPE.
La source de carbone utilise fut CCl4 . Dermott [Der96] et Bhat [Bha96] ont rapport un
niveau de dopage lev, NA = 1.3 1020 cm3 , et tous deux ont constat que le recuit
450 C pendant 30 minutes dans un environnement dazote navait pas chang les valeurs
de la concentration de trous mesures par effet Hall contrairement ce qui avait t observ
dans InGaAs :C.
Dermott a tudi les mobilits des trous et des lectrons dans GaAs0.5 Sb0.5 en fonction
57
du niveau de dopage. Il a constat que la mobilit des trous est comprise entre 20 et 60
cm2 V1 s1 , similaire celle rapporte par Bhat : 50 cm2 V1 s1 pour un dopage de NA =
7 1019 cm3. En comparant avec la mobilit des trous de GaInAs dop au carbone, il a
tabli (gure 2.3) que la mobilit des trous dans GaAsSb est comprise entre 55% 60% de
la mobilit dans InGaAs.
90
InGaAs:C
GaAsSb:C
80
70
60
50
40
30
20
1e+18
1e+19
1e+20
NA (cm3 )
F IG . 2.3: Mobilit de trous en fonction du niveau de dopage pour InGaAs et GaAsSb dops
carbone. La mobilit de trous de GaAsSb est entre 55% et 60% de celle de GaInAs [Der96].
Quant la mobilit des lectrons de n-GaAsSb (dop par Te), il a mesur une valeur
de 750 cm2 V1 s1 pour un niveau de dopage ND 1019 cm3 . Nakata avait [Nak88]
prcdemment trouv que la mobilit des lectrons de la couche GaAsSb intrinsque avec
une concentration dlectrons de 8.3 1015 cm3 est de 3800 cm2 V1 s1 .
Cependant les premires caractristiques lectriques de TBH InP/GaAsSb furent tout
fait mdiocres. Dermott [Der96] a obtenu un gain du transistor compris entre 5 et 45
selon le niveau de dopage. Bhat [Bha96] a constat quavec des niveaux de dopage de base
identiques (NA = 7 1019 cm3) le gain en courant pouvait varier entre 14 et 22. Les
facteurs didalit de diode metteur base n varient entre 1.26 et 2.4 selon les conditions de
croissance. La premire caractristique dynamique dun transistor avec un metteur ayant
une supercie de 2x20 m2 donne une frquence fT = 30 GHz et une frquence fMAX
de 45 GHz. Bhat a attribu ce rsultat insatisfaisant la prsence des niveaux accepteur
profonds dans GaAsSb [Bha96].
Bhat[Bha96] et Dermott [Der96] ont prouv, nanmoins, la possibilit dune tension
58
de fonctionnement (VCE,o f f set ) aussi faible que 0.1 V due la petite bande interdite de
GaAsSb, et une tension de claquage (BVCE0 ) suprieure 11 V due au collecteur en InP
(dpaisseur 300 nm). Ils ont ainsi dmontr lintrt du systme InP/GaAsSb pour les
applications de faible consommation et de forte puissance.
Cest seulement depuis 1998, date laquelle lquipe du professeur Bolognesi de luniversit Simon Fraser (Canada) a repris les recherches sur le transistor en InP/GaAsSb, que
nous observons un progrs continu des TBH dans ce systme. Comme nous le verrons plus
loin, les raisons principales de ce progrs sont la complte matrise de la croissance linterface de htrojonction InP/GaAsSb et lexpertise, apporte par la collaboration avec N.
Conductivit (S/cm)
e
1000
xSb =0.30.39
xSb =0.40.47
xSb =0.480.51
xSb =0.530.55
xSb =0.580.60
100
1e+19
1e+20
NA (cm3 )
F IG . 2.4: Conductivit de la couche GaAsSb en fonction du niveau de dopage. Les diffrents symboles correspondent aux concentration dantimoine (xSb ) dans la couche [Wat00].
Les structures de TBH sont pitaxies par MOVPE, CCl4 tant utilis pour le dopage carbone [Xu99]. La temprature du porte-chantillon a t maintenue 560 C pendant la croissance de GaAsSb. La vitesse de croissance tait voisine de 1.0 m/h pour
InP et GaAsSb. Le rapport dlements V/III tait de 2. Les mesures de PL de couches
GaAs0.5 Sb0.5 intrinsques ont montr un pic centr 0.790 eV (FWHM 7.7 meV) 4 K,
en accord avec les couches GaAsSb pitaxies par MBE [Chi84], [Kle87], [Nak88].
Leur premier transistor avait une base dpaisseur 40 nm et dope 4 1019 cm3
[Mat98] [Bol99]. La mobilit de trous est denviron 2530 cm2 V1 s1 ce qui correspond
une rsistance spcique de la couche de base de 1400 /sq. Le collecteur, dpaisseur
300 nm en InP, avait un niveau de dopage de 2 1016 cm3 . Le gain en courant observ est
de 3040 pour une densit de courant Jc = 20 kA/cm2 .
La mobilit de trous est infrieure celle tablie par Dermott et Bhat. Toutefois, les
facteurs didalit communiqus sont excellents (nb =1.05 et nc =1.00) ce qui indique une
qualit cristalline de lhtrojonction InP/GaAsSb nettement suprieure celle rapporte
par Bhat.
La matrise de la transition abrupte de lhtrojonction InP/GaAsSb/InP est illustre
dans la gure 2.5. La gure 2.5(a) prsente le prol SIMS obtenu en haute rsolution autour de la couche de base dans un TBDH InP/GaAsSb/InP. Sur laxe y de gauche est trac
le niveau de dopage en carbone de la base et sur laxe y de droite est trac dautres comptes
60
dion. Le nombre dion Sb dcrot par un ordre de grandeur lors dun balayage de profondeur de 1.2 1.6 nm autour des interfaces [Bol01]. Nous discuterons plus en dtail la
(a)
(b)
F IG . 2.5: (a) Prol SIMS autour de la rgion de la base dans le TBDH InP/GaAsSb/InP de
lquipe Bolognesi [Bol01]. (b) Courbe de Gummel de transistor de grandes dimensions et
de petites dimensions, avec excellent coefcient didalit (nb =1.05 et nc =1.00) [Bol99].
Dans la gure 2.5(b) sont traces les caractristiques Gummel des transistors de grandes
(8080m2 ) et de petites (412m2 ) dimensions. On observe que tous les deux possdent
dexcellents coefcients didalit (nb =1.05 et nc =1.00). Sont galement tracs pour le transistor 8080m2 le courant collecteur en fonctionnement normal ICF (lectrons injects
de lmetteur vers le collecteur) et le courant dmetteur dans le mode inverse IER (les
lectrons injects du collecteur vers lmetteur). Selon la relation de Moll-Ross, ICF et IER
devraient se superposer si les jonctions metteur-base et collecteur-base sont identiques(i.e.
surface et hauteur de barrire) et si le transport dans la base domine le comportement du
transistor comme cest le cas dun transistor bipolaire homojonction (c.--d. quand le
transport travers les jonctions metteur-base et collecteur-base ne domine pas le comportement du dispositif.) Cest en effet le cas du transistor du groupe Bolognesi comme le
montre la gure 2.5(b) [Bol01].
De mme, il a t tabli que la vitesse de recombinaison en surface ne joue pas un
rle dominant dans le transistor TBDH InP/GaAsSb. En effet, les gains en courant et les
facteurs didalit sont identiques pour les transistors de grandes dimensions (taille dmet61
teur 8080m2 ) et de petites dimensions (taille dmetteur 412 m2 ) (Cf. Fig. 2.5(b)).
Comme expliqu au chapitre 1, quand la vitesse de recombinaison en surface est importante, le gain en courant diminue avec la taille de lmetteur car le rapport Primtre/Surface
du transistor est augment. Cette observation dune vitesse de recombinaison faible la
surface de GaAsSb est en accord avec la prvision dAnastasiou [Ana93].
Les mesures des caractristiques dynamiques du transistor ayant une surface dmetteur
de 412m2 donnent une frquence fT 77 GHz et une frquence fMAX 25 GHz. La faible
frquence fMAX est due la capacit de la jonction collecteur-base (Cbc ) et la rsistance
leve de la base (Rb ). La forte valeur de Cbc est due la gradualit involontaire du dopage
dans le collecteur. Rb est lie la rsistance carre leve et la grande largeur du doigt
dmetteur. Pour amliorer les performances du transistor il a t propos :
de supprimer le dopage graduel dans le collecteur
de rduire la rsistance spcique de la couche de base en augmentant le dopage dans
la base et la mobilit de trou
de rduire la largeur du doigt dmetteur.
frquence fT est limite par laugmentation du temps de transit pour les densits de courant
leves. Toutefois, Bolognesi a expliqu que cette augmentation ne peut pas tre provoque
par un largissement de la base d linjection de trou quand le champ lectrique est invers
dans la jonction base-collecteur comme dans leffet de Kirk classique. En effet, il existe un
dcalage important dans la bande de valence Ev = 0.78 eV lhtrojonction InP/GaAsSb
[Bol01]. Un explication possible est lexistence dune barrire de potentiel la jonction
base-collecteur aux fortes densits de courant comme dans le cas des TBH SiGe [Cot90].
Cet effet sera tudi en dtail au section 2.4.3.
Ils ont estim la somme du temps de transit dans la base, dans le collecteur et dans le
circuit RC du collecteur (tb + tc + c ) 1 picoseconde pour la structure ayant une paisseur de collecteur de 200 nm par extrapolation de Jc linni. Les valeurs des tc et c
sont estimes environ 0.2 ps et tandis que tb est estim 0.6 ps. Ils ont alors propos
plusieurs mthodes pour amliorer les performances du dispositif InP/GaAsSb. Les quatre
voies damlioration sont rsumes ci-dessous [Dvo00a][Bol01].
La premire voie damlioration consiste dans la modication de la condition dinjection des lectrons dans le systme InP/GaAsSb. Ceci pourrait tre ralis en incorporant
un metteur permettant linjection dlectrons chauds dans la base. En effet les conditions
dinjection des lectrons dans la base sont moins favorables dans lhtrojonction metteurbase de type II InP/GaAsSb que dans InP/InGaAs (type I). Dans une htrojonction de type
II les lectrons sont injects thermiquement. Ils ne bncient pas pour rduire leur temps
de transit dune forte vitesse initiale comme dans le cas InP/InGaAs. An dinverser cette
situation, lmetteur peut tre ralis avec un matriau autre quInP. Celui-ci doit possder
63
un Ec positif par rapport la base en GaAsSb (htrojonction de type I). Cest le cas de
In0.52 Al0.48 As qui est en accord de maille avec InP. Par rapport GaAsSb son Ec est estim 0.1eV en applicant la rgle de transitivit du dcalage de bande de conduction. Un
autre matriau candidat est GaInP contraint avec une forte concentration en Ga.
Une deuxime option est de modier le transport des lectrons dans la base. On obtient
un transport par drive-diffusion en gnrant un quasi champ lectrique dans la base par
lintroduction dun gradient de la bande interdite dans la base. Il a t propos dintroduire
une base graduelle en AlGaAsSb dont la composition en aluminium dcrit de 10 % prs
de lmetteur 0 prs du collecteur. La variation de gap est alors de Egb =0.1 eV ce qui
correspond un quasi champ lectrique de 25 kV/cm pour une base de 40 nm. Ceci doit
diminuer le temps transit dans la base tb de 0.3 ps, si on conserve lpaisseur de base
40 nm et quon suppose que la mobilit des lectrons minoritaires dans la base (n ) dope
4 1019 cm3 est denviron 650 cm2 V1 s1 [Bol01].
Le troisime axe damlioration est de rduire lpaisseur de lmetteur an de diminuer
ses rsistances sries (e ).
Enn, loptimisation de lpaisseur du collecteur doit tre entreprise an dy maintenir
le transport balistique.
Les modications nalement apportes la structure sont un peu diffrentes [Dvo00b].
1. InP a t conserv comme matriau pour lmetteur
2. La couche de base a t rduite 20 nm pour diminuer le temps de transit dans
la base. Le niveau de dopage de la base a t augment jusqu 8 1019 cm3
pour maintenir une rsistance spcique de la couche de base 1400/sq. Cela
a t possible en introduisant un gradient de concentration dantimoine (xSb ) dans la
base (xSb =0.45 cot collecteur et xSb =0.49 cot metteur). La rduction globale du
taux dantimoine permet une meilleure incorporation du carbone comme la rapport
Dermott [Der96]. De plus lintroduction du quasi champ lectrique gnr par le
gradient dantimoine permet de rduire le temps de transit des lectrons dans la base.
Il est alors possible daugmenter le niveau de dopage dans la base sans rduire le gain
en courant du transistor.
3. Lpaisseur de lmetteur a t rduite de 150 nm 75 nm pour y diminuer les rsis64
tances sries.
4. Le niveau de dopage dans le collecteur a t augment pour permettre lutilisation
des densits de courant plus leves.
Pour cette structure, le transistor avec une surface metteur-base de 0.411 m2 , et une
surface base-collecteur 213 m2 donne une fT = 305GHz, fMAX = 230GHz ltat de
lart en 2000. Avec une structure identique mais une paisseur de base 25 nm, les frquences fT > 270GHz et fMAX > 300GHz ont t mesures [Dvo00b]. Ces frquences de
coupures mesures ont surpass les records de TBDH InP/InGaAs obtenus par lquipe de
NTT en 1996 [Mat96c] et TBSH InP/InGaAs obtenu par lquipe de luniversit de Cali-
fornia Santa Barbara en 1999 [Men99]. Elles ont suscit des nombreuses recherches sur
les TBH dont la base est en GaAsSb [Chu04]. Le prsent travail, qui sest droul dans le
cadre du programme RNRT MELBA, fait partie de cet effort de recherche.
2.4
Dans cette section nous prsenterons les proprits physiques des TBH InP/GaAsSb
dvelopps pendant la thse, revles par les mesures lectriques et optiques de TBH de
grandes dimensions. Tout dabord, un paragraphe sera consacr lpitaxie de la structure TBH Picogiga. Par la suite nous prsenterons ltude de la jonction metteur-base
des transistors de premire gnration. Le comportement lectrique diffrent du TBH avec
metteur en InP et InGaAlAs a pouss la mesure du dcalage de bande de conduction
par lectroluminescence. Les derniers paragraphes sont consacrs aux interprtations des
caractristiques lectriques sur la condition dinjection, le transport dans la base et leffet
Kirk dans la jonction base-collecteur. Enn, de lensemble de ces rsultats, nous avons dtermin laxe de la recherche pour raliser des TBH ultra rapides en utilisant lInGaAlAs
comme metteur.
2.4.1
lculaire (MBE) sur le bati dpitaxie V100 (construit par VG Semicon). Il sagit dun bti
multi-plaques, cest dire quil offre la possibilit de produire plusieurs plaques pitaxies
lors dune mme manipulation, jusqu 5 plaques 3 pouces, ou 3 plaques 4 pouces, ou enn
1 plaque 6 pouces.
Les sources utilises sont des sources solides In, Ga, Al pour les lements III et As4 ,
P4 et Sb4 pour les lements V. La majorit de ces lments se prsente ltat massif
sous forme dun petit lingot de qualit trs proche de la puret absolue (7N). La vitesse
de dpt des lments III est contrle par la temprature des diffrentes cellules. Le ux
darsenic est contrl grce une vis douverture rglable et une jauge de mesure de ux.
Le gaz CBr4 dcompos (contrle par une fuite xe) est employ pour fournir un dopage
en carbone de type p tandis quune source solide de silicium est employe comme dopant
de type n.
Il a t rapport que le ux darsenic joue un rle trs important sur le niveau dopage,
car le carbone se place sur les sites des atomes darsenic. Plus le ux darsenic pendant le
dpt du GaAsSb est lev, plus la probabilit pour un atome de carbone de trouver un site
darsenic libre est faible. Il convient donc de contrler prcisment le rapport entre le ux
des lements V (As+Sb) et le ux de carbone provenant du CBr4 pour pouvoir obtenir les
niveaux de dopage dsirs [Bov01]. Ceci est obtenu en faisant des tests de croissance de
couches GaAsSb dune paisseur pouvant varier de 25 nm 150 nm et dont le dopage varie
de 4 1019 cm3 4 1020 cm3 sur substrat InP non dop. Ce test permet de calibrer les
diffrents ux des cellules darsenic et dantimoine dans leurs expces dimres utilises.
Le comportement de la drive de la temprature de croissance observe a conduit imposer
une rampe en temprature de substrat de facon prserver le niveau et le gradient de dopage
dsirs.
Ltat structural de la surface pendant la croissance est observ in situ par RHEED
(diffraction dlectron en incidence rasante). La vitesse de croissance de GaAsSb est typiquement de 0.2 0.5 m/h et celui de InP est typiquement de 1 m/h. La temprature du
substrat est maintenue autour de 450 550 C pour la croissance des structures de TBH. La
concentration en antimoine dans la couche de GaAsSb ainsi que lpaisseur de la couche
ont t dtermines par la diffraction de rayons X en haute rsolution (HRXRD).
La croissance par MBE des alliages GaAs1x Sbx dops carbone constituant la base
66
F IG . 2.7: La diagramme de diffraction obtenu par HRXRD du substrat en InP dune couche
de 100nm de GaAsSb0.48 dope carbone en accord de maille avec InP (plaquette H6692).
En plus des rexions fondamentales de Bragg autour de pic 004 de la couche (L) et du
substrat (S), un certain nombre de franges (F) dinterfrence sont observes.
de la structure TBH a t ralise pour la premire fois dans ces travaux. Il a t obtenu
rapidement des couches cristallines de haute qualit. Le diagramme de diffraction (gure
2.7) a t obtenu par HRXRD sur une couche de 100 nm de GaAsSb0.48 dope carbone en
accord de maille avec InP. En plus des rexions fondamentales de Bragg autour de pic 004
de la couche (L) et du substrat (S), un certain nombre de franges (F) sont observes. Ces
franges sont dues la diffraction multiple dans la couche pitaxie, et atteste dune bonne
qualit cristalline ainsi que dune faible relaxation de contrainte dans la couche [Cha91].
La rsistance carre de la couche en GaAsSb dope 3.6 1019 cm3 varie de 260780 /
45
Picogiga
S.P.Watkins
McDermott
40
35
30
25
20
15
1e+19
1e+20
Concentration (cm3 )
F IG . 2.8: Mobilit de trous dans les couches GaAsSb pitaxies Picogiga en fonction du
dopage. On trace galement les valeurs de mobilit report par Dermott [Der96] et lquipe
de Bolognesi [Wat00].
mobilit de trou denviron 35 cm2 V1 s1 . Lvolution de la mobilit de trou en fonction
du niveau de dopage de la couche en GaAsSb est trace dans la gure 2.8. Nous y avons
ajout celles rapportes par Dermott et Bolognesi obtenues sur des pitaxies par MOVPE.
Nous observons que dans la gamme de 1 1019 2 1020 cm3 , la mobilit change
de 40 25 cm2 V1 s1 et dpend faiblement du niveau de dopage. Ce constat est cohrent
avec les observations de [Wat00] et de [Der96].
Des premires tudes des conditions de croissance pour des structures InP/GaAsSb/InP
il a t rapport la difcult dpitaxier une couche en InP sur GaAsSb. Ceci est illustr par
lobservation du diagramme de diffraction obtenu par RHEED pendant la croissance de la
structure du TBH. Lors du dbut de la croissance de la couche en InP (collecteur du transistor) le diagramme de RHEED montre des lignes verticales qui indiquent dune part une
reconstruction de surface et dautre part une croissance bidimensionnelle lisse. Ce schma
en ligne continue pendant la croissance de la couche en GaAsSb (base du transistor). Toutefois, au dbut de la croissance de la couche dInP (metteur du transistor) sur la couche
en GaAsSb, le schma en ligne devient "tachet" ce qui met en vidence une croissance
tridimensionnelle. Aprs le dpt dun certain nombre de monocouches en InP, la surface
pitaxie redevient lisse comme latteste les diagrammes de RHEED.
68
F IG . 2.9: RHEED image de surface InP(001) (a) pendant la croissance dInP dans la di
rection [110], (b) pendant la croissance de GaAsSb (direction inconnue), mais du fait de
lobservation de lignes, on conclut une surface lisse, (c) lors du dpt dInP sur GaAsSb
o la surface devient rugueuse.
69
Deux raisons peuvent causer la difcult dposer une couche dInP sur la couche en
GaAsSb.
Premirement si on raisonne sur le modle dnergie libre, il a t tablie que le mode
de croissance pendant lpitaxie est dtermin par le bilan des nergie libres de surface
du substrat (s ), de linterface (i ) et de surface de la couche dpose ( f ) [Cop89]. La
condition :
s > f + i
(2.2)
des tempratures suprieures son point de fusion (525 C). Pour rduire la longueur de sgrgation de Sb, une croissance plus basse temprature, par exemple 475 C, et une longue
exposition de la couche en GaAsSb dans une atmosphre darsenic sont ncessaires. Lexposition directe dune couche de GaAsSb un ux de phosphore se rvle moins efcace
pour la rduction de la concentration en Sb la surface. Ceci est d lnergie dactivation
plus leve dans le procd dchange de Sb-P que dans lchange Sb-As [Bru04].
Brunner a cependant mis en vidence lexistence dune couche graduelle en InPSb denviron 8 nm linterface GaAsSb:C/InP pour une croissance des tempratures de 510 C.
Ce constat a t ralis partir des mesures de HRXRD sur un chantillon contenant de
nombreux puits quantiques InP/GaAsSb:C. Il a galement t dmontr que la concentration en antimoine dans InP linterface InP/GaAsSb peut tre rduite de xSb = 0.08 0.04
en assurant un plus long temps dexposition de la couche de GaAsSb sous atmosphre
darsenic avant la croissance dInP [Bru04].
An de rduire la sgrgation de Sb la surface, lanalyse de sensibilit aux diffrents
paramtres rgulant la croissance a t ralise (temprature de substrat, procdures de
commutation des lments V, interruptions de croissance...). Il a t observ que larrt du
ux en Sb avant celui dAs la n de la croissance de la couche en GaAsSb, augmente le
gain en courant des TBH [Bov01].
Cependant, comme nous le verrons dans la section suivante, toutes les premires gnrations de TBH avec un metteur constitu dune couche en InP prsentent un excs
de courant de base pour des faibles tensions de polarisation et un facteur didalit (nb )
trop lev. Il na jamais pu tre observ un gain en courant indpendant de la densit du
courant ou un excellent facteur didalit comme rapport par Bolognesi. Cette diffrence
est probablement due lutilisation dune couche dinterfaciale en InGaAs par lquipe de
Bolognesi.
Depuis leur tude prliminaire ils ont rapport lutilisation dune couche dinterface
en InGaAs de moins de 10 nm entre la base en GaAsSb et lmetteur en InP [Xu99]. La
couche dinterface en InGaAs a t employe pour faciliter le procd de commutation de
gaz ; en effet, les lments des groupes III et V changent tous linterface GaAsSb/InP. De
plus, la caractristique lectrique dun TBH en InP/GaAsSb avec une couche dinterface en
InGaAs prsente un gain en courant constant et un excellent facteur didalit, loppos
71
des TBH utilisant dautres types de couche dinterface telles quInAs, GaP, GaSb [Wan03].
De faon similaire, an dviter la croissance directe de la couche dInP sur GaAsSb,
dans ce travail nous avons propos demployer lalliage In0.52 (Ga(1x) Alx )0.48 As comme
couche dmetteur, qui est en accord de maille avec InP. Les avantages apports par cet
alliage sont les suivants.
Premirement il assure un large dcalage de bande de valence (Ev ) avec GaAsSb,
ce qui permet de supprimer linjection de trous dans lmetteur. Le dcalage de bande
de valence rapport pour InGaAs/GaAsSb (pour x=0) est entre 0.38 et 0.51 eV [Kle91]
[Sug89] et celui pour InAlAs/GaAsSb (x=1) est entre 0.52 [Kle91] et 0.69 eV [Sug86]
[Sug89].
Deuximement il permet de passer dune htrojonction de type II une htrojunction
de type I en modiant le taux daluminium dans InGaAlAs. En utilisant les donnes de
la littrature [Sug86] [Kle91] [Sug89] et le rgle de transitivit, le dcalage de bande entre
InGaAlAs/GaAsSb est de type II pour x < 0.7 (correspondant taux daluminium xAl =0.34)
et de type I pour x > 0.7.
Lutilisation de lalliage InGaAlAs introduit donc une libert supplmentaire dans la
conception du transistor. La premire structure tudie dans ce travail et utilisant InGaAlAs avec x = 0.5, qui correspond la composition en aluminium 0.24, prsente dexcellentes
proprits lectriques (gain en courant constant et excellent coefcient didalit pour les
courants de base et de collecteur). Comme nous le verrons plus loin partir des caractrisations lectriques et optiques, cet excellent rsultat est d une meilleure qualit cristalline
de linterface InGaAlAs/GaAsSb par rapport InP/GaAsSb.
2.4.2
Les structures des premiers TBH que nous avons tudis ont t conues pour tre
semblables celles employes par lquipe de Bolognesi dans leur tude prliminaire. La
structure de couches est dtaille dans la table 2.2. La largeur de la base et son niveau de
dopage sont maintenus respectivement 50 nm et 3.6 1019 cm3 , alors que la largeur
du collecteur et son niveau de dopage sont maintenus 300 nm et 1 1016 cm3 . Dans
ce chapitre nous allons caractriser les TBH de grandes dimensions (JUMBO) dont les
72
gain en courant ( ) du transistor dpend fortement de la tension de polarisation de la jonction metteur-base. Il est infrieur 1 quand la densit de courant dans la jonction metteur
base est infrieure 10 mA/cm2 (correspondant aux tensions de polarisation infrieures
0.3V), et atteint une valeur de 50 pour une densit de courant suprieure 10 A/cm2 .
Couche
Composition
Dopage
Epaisseur
(cm3 )
(nm)
Contact Ohmique
InGaAs:Si
21019
100
Sub-metteur
InP:Si
11019
100
Emetteur
InP:Si
51017
70
Base
GaAsSb:C
3.61019
50
Collecteur
InP:Si
11016
300
Sub-collecteur
InP:Si
11019
50
Contact Ohmique
InGaAs:Si
51018
50
Buffer
InP
nid
500
Substrat
InP:Fe
TAB . 2.2: Lempilement des couches des TBH de premire gnration (H6594).
A partir de lanalyse de la densit de courant en fonction du rapport primtre/surface
de la jonction metteur base, nous avons identi les parties intrinsque et extrinsque du
courant collecteur (Ic ) et du courant base (Ib ). La partie intrinsque du courant est la partie
73
0.1
H6594.1
0.01
0.001
Courants (A)
Ib
Ic
n1 =1.42
b
n2 =1.7
b
nc =1.00
0.0001
1e-05
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.001
H6594.1
Ic surface
(a)
0.1
0.01
0.001
0.0001
1e-05
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
Ic priphrie
e
e
0.0001
H6594.1
Ib surface
Ib priphrie
e
e
1e-05
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
(b)
(c)
F IG . 2.10: Courbe Gummel TBH H6594 (a) courant collecteur intrinsque et extrinsque
(b) courant base intrinsque et extrinsque (c).
qui varie avec la surface dinjection du dispositif (cest--dire la surface de la jonction
metteur base) tandis que la partie extrinsque du courant est celle proportionnelle la
priphrie de la surface dinjection (cest--dire la priphrie de la jonction metteur-base).
Ces comportements sont tracs sur la gure 2.10b pour le courant Ic et sur la gure 2.10c
pour le courant Ib .
Pour le courant collecteur et le courant base, la partie extrinsque est 100 fois plus petite que la partie intrinsque pour les tensions de polarisation infrieures 0.55V. Ensuite,
cest la partie extrinsque qui domine. Ici comme nous caractrisons seulement les transistors JUMBO, leffet extrinsque dauto-polarisation latrale peut devenir dominant haut
densit de courant. Cest pourquoi nous ne discutons que les comportements lectriques
VBE <0.5 V. La partie intrinsque du courant collecteur varie exponentiellement avec la
tension de polarisation. Ceci signie que le courant collecteur est uniquement rgi par la
tension de polarisation (VBE ). Nous verrons dans la section 2.4.3 que ceci permet de vrier
74
la dpendance de la densit de courant collecteur avec lpaisseur de la base. Pour les deux
parties du courant base, la relation courant / tension est loin dtre exponentielle (faible
coefcient didalit).
Nous avons attribu lexcs de courant base pour les faibles tensions de polarisation
la recombinaison croise entre les lectrons dans lmetteur et les trous dans la base
linterface InP/GaAsSb. En effet, le dcalage de bande de conduction type II linterface
InP/GaAsSb agit comme une barrire de potentiel slectionnant les lectrons injects linterface. Seuls les lectrons ayant la composante orthogonale du vecteur donde sufsante
(k > k0 ) peuvent traverser linterface. Si cette condition nest pas satisfaite, les lectrons
sont rchis par linterface. Ces lectrons rchis augmentent la probabilit de recombinaison avec les trous. De plus sil y a un puits de potentiel linterface comme rapport par
Brunner [Bru04] (lalliage InPSb doit possder une bande interdite plus petite que lInP),
les lectrons saccumulent dans ce puits et se recombinent avec les trous de la base ce qui
augmente aussi le courant base. Par consquent, an de diminuer le courant base, il est
ncessaire de rduire le Ec de lhtrojonction InP/GaAsSb. Comme Ec diminue quand
la concentration en Sb dans GaAsSb diminue [Pet99], lutilisation dune couche contrainte
avec une faible concentration (xSb =0.44) a t essaye. Dautre part, cette rduction de
concentration de Sb devrait rduire les concentrations dantimoine surfactant linterface,
donc dans lInP linterface, et rduire la profondeur du puits de potentiel linterface.
Dans la gure 2.11, nous avons compar les caractristiques lectriques des transistors ayant une surface metteur de 100x100m2 issus de la plaquette H6378 (xSb =0.49) et
H6594 (xSb =0.44). Les courants collecteur se superposent exactement malgr la rduction
de Ec due la rduction du taux dantimoine. Ceci est en accord avec la thorie de Shockley adapte aux htrojonctions de type II (Chapitre 1). En effet la hauteur de barrire de
la jonction pn est xe par les niveaux de dopage dans les ZQN de lmetteur et la base.
En revanche, nous observons une rduction du courant de base pour toutes les tensions de
polarisation du TBH H6594. Ceci permet dobtenir un gain en courant gal un pour une
densit de courant 10 fois infrieure (10 mA/cm2 pour H6594 au lieu de 100 mA/cm2 pour
H6378). La rduction de Ec dans lhtrojonction de type II augmente faible polarisation
la distance moyenne entre les lectrons de lmetteur et les trous de la base, diminuant ainsi
la probabilit de recombinaison croise. Cette observation conforte lorigine de lexcdent
75
1
Ib
Ic
Ib
Ic
0.01
0.0001
(xSb = 0.49)
(xSb = 0.49)
(xSb = 0.44)
(xSb = 0.44)
1e-06
1e-08
1e-10
1e-12
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
F IG . 2.11: Courbe Gummel illustrant leffet du taux dantimoine dans les TBH InP/GaAsSb
(plaquette H6378 (xSb =0.49) et H6594 (xSb =0.44)) .
de courant base observ dans la jonction metteur base InP/GaAsSb.
La premire structure utilisant InGaAlAs avec une concentration daluminium xAl =
0.24 a montr dexcellentes proprits lectriques. Lempilement de couche est identique
celui dcrit dans le tableau 2.2 sauf la couche dmetteur qui est ici en InGaAlAs. Nous
nobservons pas un excs de courant de base faible tension de polarisation comme dans
le cas de lmetteur en InP. Ceci est prsent sur la gure 2.12a o nous montrons la caractristique Gummel du dispositif issue de la plaquette H6548 avec une supercie dmetteur
de 100x100 m2 . Les courants collecteur et base ont un excellent facteur didalit, respectivement nc =1.05 et nb =1.18. De plus, le transistor possde un gain en courant lev ds
les trs faibles densits de courant (0.01 mA/cm2 ), qui augmente 80 pour une densit de
courant Jc = 10 kA/cm2 .
En employant une base contrainte (xSb =0.42 au lieu de 0.49), il a t dmontr quun
gain en courant aussi lev que 120 Jc = 10 kA/cm2 pouvait tre observ avec un metteur
en InGaAlAs (plaquette H6584). Ce gain statique excellent est le plus lev rapport pour
les structures ayant une base en GaAsSb [Bov02].
Leffet de la contrainte dans la base pour lmetteur en InGaAlAs est prsent sur la
gure 2.12b, o nous avons compar les densits des courants intrinsques (i.e. courant
S
S
proportionnel la surface) Jc et Jb issus des plaquettes H6548 (xSb = 0.49) et H6584 (xSb
76
Ib
Ic
nb = 1.18
nc = 1.00
H6548.1
0.001
0.0001
Courants (A)
0.1
0.01
1e-05
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
1e-06
Ic(H6548)
Ic(H6584)
1e-07
1e-08
Ib(H6548)
Ib(H6584)
1e-09
1e-10
1e-11
1e-12
1e-13
1e-14
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0.4
0.45
0.5
0.55
0.6
coefcient didalit du courant base (nb =1.18). Effet de la composition en antimoine dans
la base pour metteur en InGaAl0.24 As (plaquette H6548 (xSb =0.49) et H6584 (xSb =0.42)).
=0.42). Les donnes extraites de ces caractristiques de Gummel sont regroupes dans le
tableau 2.3.
Epitaxie
Jb1
nb1
A.m2
Jb2
nb2
A.m2
Jc0
nc
A.m2
H6548
2.34 1015
1.56
4.94 1017
1.05
9.36 1016
0.97
H6584
6.82 1018
0.98
8.62 1016
0.98
TAB . 2.3: Les donnes extraites des caractristiques de Gummel intrinsques des TBH issu
des plaquettes H6548 et H6584.
Comparaison par rapport aux TBH avec la base en accord de maille (H6548), des TBH
issus de la plaquette avec la base contrainte (H6584) :
Le courant collecteur est lgrement rduit (environ 35%) sur toute la gamme de
polarisation.
Le coefcient didalit du courant collecteur est conserv une valeur trs proche
de lunit.
Le courant de base mesur forte polarisation directe est fortement rduit (environ
par un facteur 3)
77
1e-06
Jcs (H6594)
Jcs (H6596)
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
1e-12
1e-13
1e-14
1e-15
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
F IG . 2.13: Densit du courant collecteur des dispositifs H6594 (metteur en InP) et H6596
(metteur en InGaAlAs). Le courant collecteur du dispositif avec lmetteur en InGaAlAs
se superpose exactement avec celui du dispositif avec lmetteur en InP.
base). Ainsi lhtrojonction InGaAlAs/GaAsSb est encore de type II.
2.4.2.1
Conclusions
2.4.3
Les techniques de luminescence consistent crer des paires lectron-trou dans un semiconducteur et observer la lumire mise issue des processus de recombinaison radiatifs.
Dans le cas de la photoluminescence (PL), les porteurs sont crs par absorption de pho-
tons dnergie suprieure celle de la bande interdite, alors que pour llectroluminescence
(EL) ils sont injects depuis la zone o ils sont majoritaires. Ainsi lchantillon pour la mesure par lectroluminescence doit tre dop an de permettre le prise de contact ohmique
ncessaire la polarisation lectrique.
Puisque lchantillon est dop, les processus de recombinaison radiative peuvent se
faire soit avec les trous pigs sur les centres accepteurs, soit avec les trous libres de la
bande de valence. Dans le premier cas les trous sont tous la mme nergie et les processus
de recombinaison ne conservent pas le vecteur donde (tats lis de trous). La distribution
spectrale de la recombinaison est alors celle des lectrons dans la bande de conduction.
Dans le deuxime cas, les recombinaisons des paires lectrons trous se font parmi les porteurs libres des bandes de conduction et de valence en conservant nergie et vecteur donde.
La distribution spectrale de la rponse est alors une convolution des distributions en nergie des lectrons et des trous libres. En pratique lorsque le niveau de dopage est assez
lev (gnralement le cas dans les TBH) les deux rponses se superposent pour donner
un spectre dEL nettement plus large quen PL faible dopage. Ces deux techniques sont
donc complmentaires pour la dtermination de la bande interdite et du dcalage de bande
de matriaux.
Le dcalage de bande de conduction des systmes InP/GaAsSb et InGaAlAs/GaAsSb a
t mesur par photoluminescence lINSA de Lyon par le groupe de Catherine Bru Chevalier et par lectroluminescence au LPN. De la mesure de photoluminescence lINSA
Lyon, il a t identi un dcalage de bande de conduction de -90meV pour le systme
InP/GaAsSb0.46 [Bru04]. Cette valeur, mesure sur la plaquette H6372, est en accord avec
80
tron chauds dans les htrojonctions de type I. Ce travail a t dbut par Peterson [Pet89]
dans le systme AlGaAs/GaAs. En effet d au dcalage de bande de conduction Ec positif,
les lectrons sont injects chauds, cest dire avec un excs dnergie cintique correspondant Ec entre lmetteur en AlGaAs la base en GaAs. Lnergie de recombinaison des
lectrons chauds se situe alors une nergie Ec plus haute que la bande interdite de GaAs.
Cest lobservation de cette recombinaison qui a pu mettre en vidence lexistence des lectrons chauds. De plus, il a t mesur une srie de pics plus basse nergie correspondant
aux lectrons qui ont mis un ou plusieurs phonons [Pet89][Tei95]. Le terme lectron balistique est ainsi utilis pour caractriser les lectrons qui nont subi aucune interaction.
Linjection dlectrons balistiques par une htrojonction abrupte InP/InGaAs ainsi que la
relaxation de ce type de transport dans InGaAs dop p ont t tudies dans notre groupe
au cours de la thse de D. Sicault [Sic01].
Pour les htrojonctions de type II, par exemple le systme InP/GaAsSb, Ec tant ngatif, les lectrons sont injects thermiquement dans la base. Il est donc ncessaire dadapter la technique dlectroluminescence pour mesurer le dcalage de bande. Pour cela nous
employons la recombinaison croise entre les lectrons de lmetteur et les trous de la base
travers linterface. En effet, lnergie de ces derniers est troitement lie lalignement
de bande qui varie avec la tension de polarisation, comme dcrit gure 2.14.
Nous prsentons lalignement de bande simpli de la jonction metteur base qui est
constitue des couches de contact metteur (n+ ) en InP, de couche dmetteur (n) en InP et
de la base (p+ ) en GaAsSb sous polarisation Va . La tension de polarisation Va est choisie
plus grande que la tension de la bande plate () qui correspond la tension de polarisation
81
400
Ec,Ev (meV)
200 Ef(e)
BC
0
-200
E1
E3
E2
-400
Ef(h)
-600
-800
-1000
-1200
BV
-1400
-1000 -800
-600
-400
-200
200
400
600
z (Angstroms)
(2.3)
Ici, qVn = EF (n) Ec et qVp = Ev EF (p), o EF (n) et EF (p) sont respectivement les
niveaux de Fermi dans lmetteur et dans la base qui sont calculs avec le programme
dvelopp pendant la thse de D. Sicault. Dans le programme on suppose une densit dtat
volumique pour les lectrons et les trous. Pour les trous, le niveau de Fermi est calcul en
ne considrant que la bande de trous lourds. Comme nous navons pas de donnes sur la
masse des trous lourds dans GaAsSb, la masse de trous lourds dInGaAs a t utilise.
Le plan du dispositif exprimental pour la mesure dlectroluminescence est prsent
dans la gure 2.15. Lchantillon est plac sur un porte-chantillon, dont les plots sont re82
lis aux contacts de dispositifs par de minces ls dor (25 m de diamtre) souds par
thermo-compression. Le porte-chantillon est ensuite introduit dans un cryostat temprature variable. On utilise un cryostat hlium liquide avec une garde thermique dazote
liquide, le tout tant isol par une enceinte sous vide. La circulation dhlium est contrle
laide dune vanne pointeau. De plus, une rsistance chauffante est incorpore dans le
dtecte par un dtecteur multicanal compos de 256 photodiodes en germanium (refroidies 77K), chacune associe individuellement un amplicateur intgrateur en silicium
galement refroidi 77K. Le signal est accumul pendant un temps de pose allant de une
plusieurs centaines de secondes. Laugmentation du temps de pose permet daugmenter le
rapport signal sur bruit dans la limite de la saturation du dtecteur. La sensibilit du montage nous permet de dtecter des signaux de quelques dizaines de photons par seconde. Le
comptage de photons est interfac par un micro-ordinateur qui enregistre toutes les donnes
mesures.
La gure 2.4.3 montre la caractristique I-V de la jonction metteur base dun TBH
est reprsent par lapproximation I = I0 exp (qVa RI) , o Va est la tension appliqu et R =
nkT
16. Dans la suite de lexploitation de la caractristique optique nous avons remplac la
tension de polarisation applique par la tension relle dans la jonction V = Va RI.
1
Mesure
V(I)
0.95
Tension metteur-base (V)
e
avec une supercie dmetteur de 100x100m2 2K. On observe que le courant I mesur
0.9
0.85
0.8
0.75
0.7
0.65
0.6
0.55
0.5
1e-08
1e-07
1e-06
1e-05
0.0001
0.001
0.01
0.1
Courant (A)
(transition E3 dans 2.14). Il permet une mesure de la largeur de bande interdite effective de GaAsSb:C.
Le pic 3 correspond la recombinaison travers linterface metteur-base des lectrons de lmetteur avec les trous de la base (transition E2 g. 2.14). Parce quil sagit
dune recombinaison croise, son nergie est plus faible que celle du pic 2 (gap de
GaAsSb) et les deux pics 2 et 3 sont distincts.
La gure 2.17b regroupe les pics de recombinaison croise (pic 3) obtenus pour diffrentes polarisations de la jonction metteur base. On constate que ce pic se dcale vers les
hautes nergies quand la polarisation de la jonction augmente, alors que les autres pics (1
et 2) restent la mme nergie. Comme nous le verrons plus loin, cest ce dcalage qui
montre le caractre crois de cette recombinaison.
Lvolution de lnergie du pic 1 en fonction de la tension de polarisation est trace
dans la gure 2.17c. A faible polarisation (Va =0.7 0.78V), la recombinaison a lieu
une nergie gale la tension applique (E = Va ) ; trac avec Pente = 1. A plus forte
polarisation (Va >0.78), lnergie de la recombinaison croise augmente moins vite que la
tension applique.
Le comportement faible polarisation (pente=1) est expliqu laide dune deuxime
raie de recombinaison dont lintensit devient ngligeable lorsque la raie de recombinaison
croise apparat. Ce changement de pente autour 0.78 V va tre expliqu en observant les
diagrammes de bande, illustrs dans la gure 2.18.
Quand la tension de polarisation est plus petite que la tension de bande plate, il ny
a pas de puits de potentiel dans la bande de conduction ct metteur. La recombinaison
majoritaire se produit alors entre les lectrons de lmetteur ayant une nergie proche du
niveau de Fermi avec les trous dans la base dont lnergie correspond E3* (Fig.2.18a).
Lnergie E3* est gale la tension de polarisation (Pente=1).
Pour les tensions de polarisation plus grandes que la tension de bande plate (Fig. 2.18b),
il y a un puits de potentiel dans la bande de conduction ct metteur. Les recombinaisons
se produisent alors majoritairement entre les lectrons du puits de potentiel et les trous dans
la base, une nergie E3, moins importante que la tension de polarisation. La variation de
lnergie de recombinaison avec la tension applique suit alors une pente < 1.
Quand la tension de polarisation est trs grande devant la tension de bande plate, le
85
1000
V=1.00V
3
100
1
10
1
0.7
0.8
0.9
1.1
1.2
1.3
1.4
(a)
Intensit (CPS)
e
V=1.00V
V=0.90V
100 V=0.85V
V=0.82V
V=0.80V
10 V=0.79V
0.1
0.73
0.74
0.75
0.76
0.77
0.78
0.79
0.8
(b)
0.8
Maxima du Pic 1 (eV)
1000
0.78
Mesure EB
Pente =1
0.76
0.74
0.72
0.7
0.7
0.72
0.74
0.76
0.78
0.8
(c)
F IG . 2.17: Spectre dlectroluminescence dchantillon H6594 2K (a). Lvolution de
lnergie de pic de recombinaison croise pour plusieurs tension de polarisation (b) Le
dcalage de lnergie de pic de recombinaison croise vs. la tension de polarisation (c).
86
V = 0.8 Volt
Ec,Ev (meV)
Ec,Ev (meV)
V = 0.7 Volt
400
200 Ef(e)
BC
0
-200
-400
-600
-800
-1000
-1200
BV
-1400
-1000 -800
E3*
Ef(h)
-600
-400
-200
200
400
600
z (Angstroms)
400
200 Ef(e)
BC
0
-200
-400
-600
-800
-1000
-1200
BV
-1400
-1000 -800
E3* E3
Ef(h)
-600
-400
-200
200
400
600
z (Angstroms)
F IG . 2.18: Les structures de bande pour deux tensions de polarisation : (a) plus petite (Va <
), (b) plus grande (Va > ) que la tension de bande plate. Lnergie E3* correspond
la recombinaison croise entre les lectrons et les trous proches des niveaux de Fermi
Comme rsum dans le tableau 2.4, le dcalage de bande de conduction des systmes
InGaAlAs/GaAsSb et InP/GaAsSb sont tous deux ngatifs. Ceci est en accord avec les
rsultats lectriques des TBH JUMBO des deux systmes que nous avons voqus dans la
section 2.4.2.
Nous avons mesur une valeur plus importante que celle rapporte par INSA Lyon.
Cette diffrence sexplique dune part par la diffrence de gap de GaAsSb que nous avons
87
mesur par rapport INSA Lyon (0.83 eV compar 0.81 eV [Bru04]) et aux approximations que nous avons utilises pour calculer le niveau de Fermi des trous (nous avons
utilis la masse effective des trous lourds dInGaAs). La diffrence de gap peut venir de
la diffrence de la concentration dantimoine entre notre chantillon (xSb = 0.44) et celui
de lINSA Lyon (xSb = 0.47). Nous estimons que lcart d leffet de la masse effective est faible. Dautre part, lchantillon de lquipe de lINSA Lyon tait constitu dune
couche de GaAsSb pitaxie sur InP (jonction GaAsSb/InP : plaquette H6372), loppos
de notre chantillon, o nous avons mesur la jonction InP pitaxie sur GaAsSb (jonction InP/GaAsSb plaquette H6594). Comme expliqu dans la section 2.4.1 cest particu-
lirement dans cette interface InP/GaAsSb quil a t observ des puits InPSb linterface
[Bru04]. Cest trs probablement cause de lexistence de ce puits de potentiel linterface
que nous avons observ une valeur de Ec plus importante que [Bru04] [Pet99]. Notant que
notre valeur mesure est proche de celle rapporte par lquipe de Bolognesi (-180 meV)
[Hu98], galement mesure sur la jonction InP/GaAsSb. Ceci dmontre que des mesures
exprimentales supplmentaires sont ncessaires pour caractriser le dcalage de bande de
conduction dans ces systmes.
Ec InP/GaAsSb (meV)
Ec
InGaAl0.2 As/GaAsSb
Mthode de mesure
(meV)
-150 10
-90[Bru04], -110[Pet99]
EL
-110[Bru04]
PL type II
-180[Hu98]
PL
-110 20 [Sug86] [Kle91]
Transitivit
Dans la section suivante nous montrerons les analyses des thories de transport pour le
TBH avec une base en GaAsSb.
88
2.4.4
de transport partir de la caractrisation lectrique dun TBH avec une base en GaAsSb.
2.4.4.1
qVbe
) 1]
nkT
qDn n2
i
Jc0 =
NA Ln sinh(Wb /Ln )
Jc = Jc0 [exp(
(2.4)
(2.5)
Wb (on vriera la
qDn n2
i
NAWb
(2.6)
la base. Il a t montr que cette relation est en accord avec les donnes exprimentales
pour le cas de transistor homojonction (BJT) [Sze81].
89
Ic (Wb ) = 0.092
WB
Ic (Wb ) = WB0.131
+0.0350
Jc0 [fA. m2 ]
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.04
0.06
0.08
0.1
0.12
0.14
0.16
A
(Wb +dWb )
Ceci montre que si on utilise le modle diffusif, le transport dans lhtrojunction de type
A
(Wb +dWb )
A
Wb
mode de transport dans lhtrojonction de type II nest pas un transport purement diffusif.
En effet, la longueur des zones o le mode de transport est diffusif (c.--d. lpaisseur
effective de la base) est prolonge. Notre interprtation est la suivante.
90
n(x)
Injection type II
dWb
ntypeII
p0
np0
ZCE EB
Diffusion (Shockley)
Jn = qDn dn
dx
ZCE BC
dn(x)
dx
(2.7)
A ltat stationnaire la densit de courant est constante dans tout le dispositif. Dans le
cas des bases courtes o les courants de recombinaison sont ngligeables, la concentration
dlectrons minoritaires varie donc linairement dans la base (g. 2.20). Prs de lhtrojonction metteur-base de type II, les lectrons injects dans la base forment une population
hors dquilibre thermodynamique qui prsente un coefcient de diffusion infrieur celui
observ dans la population relaxe. La conservation de la densit de courant dans tout le
dispositif impose alors un excs de porteur minoritaires dans cette rgion (trac bleu g.
2.20).
91
Lutilisation dans le cas des htrojonctions metteur-base de type II dun modle diffusif se traduit par un allongement apparent de lpaisseur de base pour pouvoir tablir le
gradient de concentration dlectrons minoritaires (impos par le courant) entre les concentrations dlectrons minoritaires xes la jonction metteur-base (injection depuis lmetteur) et la jonction base-collecteur (condition de collection). Lallongement apparent de la
base (dWb ) est illustr g. 2.20 par lintersection du prol linaire dlectrons minoritaires
avec la concentration dlectron minoritaires impose en dbut de base (n p0 ) par la jonction
metteur-base.
Cette illustration est trs simplie et doit tre afne. Lemploi de la technique de
2.4.4.2
Dans cette section nous dtaillerons lextraction de la longueur de diffusion des lectrons dans la base partir des caractristiques lectriques des transistors issus de la plaquette H6548 (metteur en InGaAlAs). La longueur de diffusion des porteurs minoritaires
est un paramtre important car, relie la dure de vie des porteurs minoritaires (n ) par
n
b (Wb )
(2.8)
qui scrit comme le rapport de la dure de vie des porteurs minoritaires (n ) au temps de
transit dans la base b . La dpendance de b avec Wb est gouverne par le type de transport
dans la base (Cf. Chapitre I). Dans le cas du transport diffusif, b =
=
2
2Ln
2
Wb
2
Wb
2Dn .
Il en rsulte :
(2.9)
Gain@Vbe=0.4V
40
35
30
25
20
Gain calcul
e
10x80
10x40
10x20
10x105x40
5x20
5x10
15
5x5
10
0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
1.1
F IG . 2.21: Le gain statique des TBH H6548 en fonction de rapport primtre sur surface
de la jonction metteur-base. Le gain calcul en utilisant lquation 2.19 [Nak85], permet
de dduire la longueur de diffusion des lectrons dans la base (Ln ).
mesurer Ln est donc de comparer la partie intrinsque du gain en courant (i.e. associe
la recombinaison dans le volume de la base) issue de TBH ayant des paisseurs de base
diffrentes. Cette mthode a t employe par Ritter et al [Rit91] Bell Labs sur le systme InP/InGaAs. Ils ont rapport une valeur Ln =300 nm pour une base en InGaAs dope
Beryllium 7 1019 cm3 . La dure de vie des lectrons a t value 17 ps.
Dans cette tude, nous avons utilis une autre mthode pour dterminer la longueur de
diffusion des lectrons dans la base. Elle est base sur la dpendance du gain la gomtrie
du transistor [Nak85]. Ceci est illustr dans la gure 2.21, o nous avons trac le gain en
courant mesur VBE =0.4 V sur la plaquette H6548 pour les huit gomtries diffrentes
de la jonction metteur base en fonction du rapport primtre/surface de cette jonction. On
observe que le gain diminue quand le rapport primtre/surface augmente.
Cette dpendance du gain avec le primtre est due aux effets parasites (localiss
la priphrie du TBH). La modlisation doit donc tenir compte des parties intrinsque et
extrinsque du courant base. En supposant la jonction base-collecteur non polarise (Vbc =
0) et le courant de trous injects dans lmetteur ngligeable, les courants intrinsques du
TBH scrivent daprs le modle de Shockley :
93
Emetteur
P
Ib
int
Ie = Ie
SRH
Ib
int
Ib
Base
int
SRH
P
Ie = Ie Ie
Ie
int
Ic = Ic
Vbc
Collecteur
metteur-base tudies.
qVbe
W
)[exp(
) 1]
Ln
kT
1
qVbe
= SJ0
[exp(
) 1]
W
kT
sinh( L )
int
Ie = SJ0 cot(
(2.10)
int
Ic
(2.11)
int
int
int
Ib = Ie Ic
1
qVbe
W
)[exp(
) 1]
= SJ0 (cot( )
W
Ln
kT
sinh( L )
(2.12)
qDn n2
i
J0 =
Ln NA
(2.13)
(2.14)
int
Ic = Ic
(2.15)
int
SRH
P
Ib = Ib + Ib + Ib
(2.16)
94
0.1
Ib priphrie
e
e
Ib surface
Courants de collecteur (A)
0.001
Courants de base (A)
90
Ic priphrie
e
e
Ic surface
Gain
0.01
0.0001
1e-05
1e-06
80
0.001
70
0.0001
60
1e-05
50
1e-06
40
1e-07
1e-07
0.45
0.5
0.55
0.6
0.65
0.7
1e-08
0.45
0.75
Gain
0.01
0.5
0.55
0.6
0.65
0.7
30
0.75
Avec :
SRH
SRH
Ib = Ie = SJ SRH [exp(
P
P
Ib = Ie = PJ P [exp(
qVbe
) 1]
kT
(2.17)
qVbe
) 1]
kT
1, le gain en courant =
(2.18)
Ic
Ib
scrit alors :
qVbe
1
Wb [exp( kT )]
sinh( Ln )
qVbe
1
SRH [exp( qVbe )] + PJ P [exp( qVbe )]
W )[exp( kT )] + SJ
2kB T
kT
sinh( b )
SJ0
b
SJ0 (coth( Wn )
L
Ln
(2.19)
1
b
J P sinh( Wn ) P
J SRH
Wb
Wb
qVbe
L
cosh( ) 1 +
sinh( ) exp (
)+
Ln
J0
Ln
2kB T
J0
S
On trouve alors la dpendance du gain avec la gomtrie du transistor. Dans le dnominateur de lquation 2.19, le premier terme est le gain intrinsque des dispositifs, le deuxime
terme est la partie qui dpend du courant gnration-recombination et le troisime terme est
la partie qui dpend de la gomtrie du transistor. De ladquation de lexpression 2.19 avec
b
les valeurs de gain en courant mesures sur H6548, nous pouvons dterminer Wn . Lanalyse
L
(2.20)
P
S
Ic (Vbe ) = SJb (Vbe ) + PJb (Vbe )
(2.21)
rapport
P
S
Wb
Ln
Wb
Ln
= 0.145 0.005.
rapport
n
n
n
2.5 que pour InGaAs, nous estimons que la dure de vie des lectrons dans
GaAsSb dop 3.6 1019 cm3 est de 25 70 ps. Certes, cette estimation doit tre compare
aux valeurs exprimentales mais elle semble plus leve que celles rapportes pour la base
en InGaAs pour un niveau de dopage similaire : 17 ps pour NA = 7 1019 cm3 [Rit91] et
16.8 ps pour NA = 2.4 1019 cm3 [Cui02].
2.4.4.3
Leffet Kirk sobserve dans tous les transistors bipolaires par une forte dcroissance
des gains en courant statique ( ) et dynamique (hFE ). Au-del dun seuil de densit de
courant collecteur, introduisant ainsi une borne maximale la densit de courant collecteur,
cet effet impose une borne minimale la rsistance dynamique dmetteur. Leffet Kirk
apparat donc comme une limitation majeure lobtention de frquences leves. Dans ce
paragraphe nous tablirons les bases physiques de cet effet, en particulier dans le cas de
lhtrojonction de type II, et nous prsenterons une caractrisation de leffet dans les TBH
de notre tude.
Dans le cas dune homo-jonction, il a t dmontr que leffet se manifeste lorsque la
densit du courant collecteur dpasse la valeur critique [Whi69] :
Jck = qvs ND +
2VCB r 0
qW 2
(2.22)
Ici, vs est la vitesse de saturation des lectrons dans le collecteur, ND le niveau de dopage
dans le collecteur, VCB la chute de potentiel dans la jonction base-collecteur et W lpaisseur
de la zone de charge despace de la jonction base-collecteur ct collecteur. Un bref rappel
de la dtermination de ce seuil est prsent dans ce qui suit.
Considrons la jonction base-collecteur de notre transistor n+ p++ n. En tout point de x,
la densit de charges scrit :
= q ND (x) NA (x) + p(x) n(x) q ND NA
(2.23)
Aux faibles densits de courant collecteur (Jc ), les densits de trous (p(x)) et dlectrons
(n(x)) sont, dans la zone de charge despace base-collecteur, ngligeables devant celles dues
97
aux accepteurs (NA (x)) et aux donneurs (ND (x)). La densit de charges est donc approxime
par
= q ND (x) NA (x)
(2.24)
(2.25)
O v(x) est la vitesse moyenne des lectrons. Dans la jonction base-collecteur, le champ
lectrique tant intense, le transport lectronique est domin par la composante de drive.
La vitesse moyenne est alors xe par le champ lectrique. Dans ces conditions laugmentation du courant collecteur se traduit par une augmentation de la densit dlectrons dans
la jonction. Il existe donc une densit de courant collecteur au-del de laquelle la densit
dlectrons dans la zone de charge despace base-collecteur nest plus ngligeable devant
celle des donneurs ND (x). Dans la partie collecteur de la ZCE lquation 2.23 est approxime par
= q ND n(x)
(2.26)
En utilisant lquation 2.24 il est possible dcrire lquation de Poisson sous la forme :
q
dE
JC
=
ND
dx
r 0
qv(x)
(2.27)
q
JC
ND
x
r 0
qvs
(2.28)
10000
0
-10000
-20000
-30000
Jc = 0.0
Jc = qvs ND
Jc = Jck
-40000
-50000
-60000
0
5e-06
1e-05
1.5e-05
2e-05
xC (cm)
F IG . 2.24: Prol du champ lectrique dans la ZCE cot collecteur calculs pour VCB,App = 0
pour 3 valeurs diffrentes JC
2VCB
W ,
on obtient la densit du
Que se passe-t-il aprs ? Pourquoi voit-on une chute du gain et de la frquence de coupure ?
Lexplication de Kirk pour le cas dune homojonction est la suivante [Kir62].
Lorsque la densit de courant est plus grande que Jck , lintgration numrique de lquation de Poisson dans la jonction base collecteur, donne la solution o le champ lectrique
est nul dans une partie du collecteur. Kirk interprte ce rsultat par un dplacement vers
le collecteur du prol de la concentration de trous (abaissement de la barrire de potentiel
vu par les trous) qui neutralisent localement les charges dues aux lectrons transportant
le courant collecteur. Une augmentation de la densit de courant collecteur entrane une
frquence de coupure est donne par van der Ziel [Zie66]. Celle-ci est base sur lhypothse
que la densit de courant collecteur ne peut excder Jck , et que les trous ne peuvent pas tre
stocks dans le collecteur. Il propose un schma dinjection latrale des lectrons (transport
2D) lorsque la densit de courant collecteur excde Jck . La surface de collection (A) est alors
agrandie proportionnellement la densit de courant collecteur.
A = AE
Ic
Ick
(2.29)
45
Vbc=0V
Vbc=0.8V
Vbc=1.6V
Vbc=2.4V
Vbc=3V
40
35
Gain
30
25
20
15
10
5
0.001
0.01
0.1
F IG . 2.25: Le gain en courant en fonction de la densit de courant collecteur pour diffrentes tensions de polarisation base collecteur Vbc .
constat est en contradiction avec lquation 2.22 dans laquelle la densit de courant critique
(dbut de leffet Kirk) est intrinsque lhtrojonction base-collecteur et ne dpend pas
de la gomtrie du transistor.
Ce phnomne peut tre expliqu si la chute de potentiel VCB dans la partie intrinsque
de la jonction base-collecteur tient compte de la chute de potentiel dans la rsistance daccs cette jonction :
VCB = Vbi VCB,App RC IC = Vbi VCB,App RC JC S
(2.30)
(2.31)
102
70
Jc1080
Jb1080
Jc55
Jb55
10000
1000
100
10
1
0.1
0.45
1080
55
60
Gain statique
100000
50
40
30
20
10
0
0.5
0.55
0.6
0.65
0.7
0.75
10
100
1000
10000
100000
(a)
(b)
m2 ) de TBH issus de lpitaxie H6548 (a). On observe un effet Kirk (saturation du courant
de collecteur et excs du courant de base) plus ou moins marqu et plus ou moins forte
tension metteur-base suivant la gomtrie du dispositif. Le gain en courant prsente un
maximum la densit de courant Kirk (b), qui en dsaccord avec lquation 2.22 varie
avec la gomtrie du TBH.
Paramtres
Valeur utilise
vs
InP
r
9.6
ND
1 1016 cm3
0.3 m
Vbi
0.56 V
VCB,App
0V
TAB . 2.5: Paramtres utiliss dans ladquation de lquation 2.31 aux donnes exprimentales issues de H6548.
Le rsultat est trac dans la gure 2.27 pour les deux sries de transistors prsents sur
lchantillon. Les rsistances sries RC ainsi dtermines (107 et 273 ) sont dans le mme
rapport que les distances sparant le contact collecteur de la zone active du transistor.
Lexcellence des ts tracs gure 2.27 conrme la prsence dun effet Kirk dans les
TBH de la plaquette H6548. En supposant la rsistance srie du collecteur nulle (RC = 0)
on trouve par extrapolation la densit de courant seuil intrinsque cette pitaxie JKirk
103
40
5x5
30
Jkirk (kA/cm2 )
JkirkI (S)
R= 116 8
JkirkII (S)
R= 303 8
5x10
20
10x10
10
5x20
10x20
5x40
10x40
0
0
1e-06
2e-06
3e-06
10x80
4e-06
5e-06
6e-06
7e-06
F IG . 2.27: Variation du courant Kirk avec la surface du dispositif : Deux domaines correspondant aux positions du msa dmetteur du dispositif par rapport au contact collecteur
45.6 kA/cm2 pour VBC = 0.
En utilisant la variation du seuil du courant Kirk avec la tension base-collecteur (Cf.
Section 4.3.1), nous pouvons galement dterminer la vitesse de saturation des lectrons :
vs = 1.9 107 cm/s (Fig. 2.28). On constate le bon accord entre cette valeur et celle rapporte dans tableau 2.5
Nous nous intressons maintenant au mcanisme de leffet Kirk observ.
De lanalyse des parties intrinsque et extrinsque des courants, nous avons observ
une diminution brusque de la partie intrinsque ( surface) avant la chute de gain statique
(qui marque le dbut de leffet Kirk). Cette partie intrinsque devient mme ngative, pour
des tensions dmetteur-base (Vbe >0.63V). En mme temps la partie extrinsque du courant
collecteur ( priphrie) augmente brusquement et devient dominante.
Evidemment une partie intrinsque ngative du courant collecteur na pas de sens. Pourquoi observe-t-on ce phnomne ?
Pour sparer la partie intrinsque et extrinsque du courant nous avons utilis lexpression suivante :
I = JS S + JP P
104
(2.32)
0.7
H6548.2
JKirk (mA.m2 )
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
-0.5
5x10
v = 1.92e7 cm/s, Vbi = 0.56 V
0
0.5
1.5
(2.33)
Connaissant la valeur de courant mesur (I) pour une tension VBE donne ainsi que les
gomtries de dispositifs (nous disposons de huit gomtries dont la surface varie entre
55 m2 et 1080 m2 ), les parties intrinsque et extrinsque du courant (JS ) et (JP ) sont
dtermines par rgression linaire en fonction de P . Ceci est illustr dans la gure 2.29,
S
o nous montrons la dtermination de JS et JP pour Vbe = 0.58 V (avant leffet Kirk) et
pour Vbe = 0.63 V (aprs leffet Kirk) en utilisant quatre gomtries possdant la mme
rsistance srie de collecteur.
On observe que pour Vbe = 0.58V (avant leffet Kirk), la partie intrinsque de courant
(JS = lordonne lorigine) domine, tandis que la partie extrinsque (JP = la pente) est
faible. La situation est inverse pour Vbe = 0.63 V (aprs leffet Kirk). La pente de rgression linaire augmente, et lordonne lorigine diminue jusqu une valeur lgrement
105
6e-05
Mesure Vbe=0.58V
Mesure Vbe=0.63V
5e-05
I/S (A cm2 )
4e-05
3e-05
2e-05
1e-05
0
-1e-05
0
2000
4000
6000
8000
10000
f it
P
S
P
S
ncessite
densits de courant approchant Jck gnre une barrire de potentiel. Cette barrire de potentiel est plus grande dans la zone active du dispositif (zone sous la surface de lmetteur).
Elle est infrieure dans les parties extrinsques de la jonction de base-collecteur, parce que
la densit de courant y est infrieure. Cette barrire de potentiel infrieure dans la partie
extrinsque favorise linjection de courant. Ainsi, mme pour des courants infrieurs au
courant critique, une injection latrale doit exister [Whi69]. Nos rsultats ont montr que
linjection latrale pourrait tre le mcanisme prpondrant dans leffet Kirk pour lhtrojonction de type II.
2.4.5
Les premires performances dynamiques du transistor InP/GaAsSb/InP ont t mesures par Opto+ en janvier 2002 sur le transistor ralis partir de la plaquette H6378.
Un gain en courant maximum de 65 a t mesur pour des dispositifs ayant une surface
metteur de 1.5x6 m2 .
Une frquence de coupure fT =100 GHz et une frquence doscillation fMAX =140 GHz
ont t mesures pour une densit de courant gale 109kA/cm2 .
Dautre part, les performances dynamiques dun transistor avec metteur en InGaAlAs
ont t mesures Universit de Michigan [Zhu03]. Pour des dispositifs ayant une surface
metteur de 1x20 m2 , une frquence de coupure de 57 GHz et une frquence maximale
doscillation de 66 GHz ont t rapportes.
Lensemble de ces rsultats sont comparables ceux rapports par lquipe de Bolognesi pour les transistors en InP/GaAsSb de premire gnration. En cohrence avec les
rsultats de Bolognesi, il a t galement observ une rduction du gain en courant pour
des densits de courant suprieures 109kA/cm2 . Cette rduction est similaire celle occasionne par lapparition dun effet Kirk.
A partir de ces premiers rsultats, des propositions damlioration pour les TBH de
2me gnration ont t proposes.
Tout dabord, nous avons rduit lpaisseur de la base jusqu 25 nm tout en y augmentant le dopage an de maintenir constante la rsistance carre de la base (vise 800
107
/ ).
Ensuite, nous avons exploit une base contrainte (en rduisant la concentration en Antimoine en dessous de 0.5), puisque la mise en contrainte de la base permet daugmenter le
gain statique.
Un autre axe damlioration est de diminuer lpaisseur du collecteur et dy augmenter
le dopage an de repousser le seuil de la densit de courant critique Jck . En effet, les frquences de coupure et doscillation maximale sont obtenues pour des densits de courant
leves.
An de rduire la rsistance de collecteur, nous avons augment lpaisseur de couche
Bibliographie
[Ana93] Anastasiou KI. GaAsSb for Heterojunction Bipolar Transistor. IEEE Trans. Elec-
[Dvo00a] Dvorak MW, Matine N, Bolognesi CR, Xu XG, Watkins SP. Design and performance of InP/GaAsSb/InP double heterojunction bipolar transistor. J. Vac. Sci.
Technol. A 2000 ;18 :761-4.
[Dvo00b] Dvorak MW, Pitts OJ, Watkins SP, Bolognesi CR. Abrupt Junction
InP/GaAsSb/InP Double Heterojunction Bipolar transistors with fT as high as
250GHz and BVCE0 >6V. IEDM Tech. Dig. San Francisco. 2000 ;178-81.
[Esa81] Esaki L. InAs-GaSb Superlattices synthesized semiconductors and semimetals. J.
Cryst. Growth 1981 ;52 :227-40.
[Fin01] Fink V, Chevalier E, Pitts OJ, Dvorak MW, Kavanagh KL, Bolognesi CR, Watkins
[Keu88] Keuch TF, Tischler MA, Wang PJ, Scilla G, Potemski R, Cardonne F. Controlled carbon doping of GaAs by metalorganic vapor phase epitaxy. Appl. Phys. Lett.
1988 ;53 :1317.
[Kha90] Khamsehpour B, Singer KE. GaAs-GaAsSb based heterojunction bipolar transistor. Electron. Lett. 1990 ;26 :965-7.
[Kim93] Kim DM, Lee S, Nathan MI, Gopinath A, Williamson F, Beyzavi K, Ghiasi A.
Minority electron mobility and lifetime in the p+ GaAs base of AlGaAs/GaAs heterojunction bipolar transistors. Appl. Phys. Lett. 1993 ;62 :861-3.
[Kir62] Kirk Jr CT. A Theory of transistor cutoff frequency ( fT ) fallof at high current
[Mat98] Matine N, Dvorak MW, Bolognesi CR, Xu X, Hu J, Watkins SP, Thewalt MLW.
Nearly ideal InP/GaAsSb/InP double heterojunction bipolar transistors with ballistically launched collector electrons. Electron. Lett. 1998 ;34 :1700-1.
[Maz91] Mazhari B, Morkoc H. Effect of collector-base valence band discontinuity
on Kirk effect in double-heterojunction bipolar transistors. Appl. Phys. Lett.
1991 ;59 :2162-4.
[Men99] Mensa D, Lee Q, Guthrie J, Jaganathan S, Rodwell MJW. Transferred-substrate
HBTs with 254 GHz fT . Electron. Lett., 1999 ;35 :605-6.
[Nah77] Nahory RE, Pollack MA, DeWinter JC, Williams KM. Growth and properties of
liquid-phase epitaxial GaAs1x Sbx . J. Appl. Phys. 1977 ;48 :1607-14.
[Nak85] Nakajima O, Nagata K, Ito H, Ishibashi T, Sugeta T. Emitter-Base junction size
effect on current gain H f e of AlGaAs/GaAs Heterojunction Bipolar Transistors. Jpn.
J. Appl. Phys. 1985 ;24 :L596-8.
[Nak88] Nakata Y, Fujii T, Sandhu A, Sugiyama Y, Miyauchi E. Growth and characterization of GaAs0.5 Sb0.5 lattice-matched to InP by Molecular beam epitaxy. J. Cryst.
Growth 1988 ;91 :655-8.
[Pan03] Pan N, Han BK. Low emitter resistance contacts to GaAs high speed HBT. US
patent 6,661,037 (2003).
[Pan04] Pan N, Han BK. Graded base GaAsSb for high speed GaAs HBT. US patent
6,784,450 (2004).
[Pet89] Petersen CL, Frei MR, Lyon SA. Electroluminescence of ballistically injected
electrons in AlGaAs/GaAs heterodiodes. Phys. Rev. Lett. 1989 ;63 :2849-52.
[Pet99] Peter M, Herres N, Fuchs F, Winkler K, Bachem KH, Wagner J. Band gaps and
band offsets in strained GaAs1y Sby on InP grown by metalorganic chemical vapor
deposition. Appl. Phys. Lett. 1999 ;74 :410-2.
[Pit01] Pitts OJ, Watkins SP, Wang CX, Stotz JAH, Thewalt MLW. In situ monitoring,
structural and optical properties of ultrathin GaSb/GaAs quantum wells, grown by
OMVPE. J. Electron. Mater. 2001 ;30 :1412.
113
[Pit03] Pitts OJ, Watkins SP, Wang CX, Fink V, Kavanagh KL. Antimony segregation in
GaAs-based multiple quantum well structures. J. Crystal Growth 2003 ;254 :28.
[Ren91] Ren F, Fullowan TR, Lothian J, Wisk PW, Abernathy CR, Kopf RF, Emerson AB, Downey SW, Pearton SJ. Stability of carbon and berryllium-doped base
GaAs/AlGaAs heterojunction bipolar transistors. Appl. Phys. Lett. 1991 ;59 :361315.
[Rit91] Ritter D, Hamm RA, Feygenson A, Panish MB, Chandrasekhar S. Diffusive base
transport in narrow base InP/Ga0.47 In0.53 As heterojunction bipolar transistors. Appl.
[Tei95] Teissier R, Finley JJ, Skolnick MS, Cockburn JW, Grey R, Hill G, Pate MA. Electroluminescence spectroscopy in a high magnetic eld of the ballistic-electron energy
distribution in single-barrier heterostructures. Phys. Rev. B 1995 ;51 :5562-5.
[Tei98] Teissier R, Pelouard JL. Direct measurement of ballistic electron distribution and
relaxation length in InP-based heterojunction bipolar transistors using electroluminescence spectroscopy. Appl. Phys. Lett. 1998 ;72 :2730-2.
[Tei99] Teissier R, Sicault D, Goujon A, Pelouard JL, Pardo F, Mollot F. Radiative emission rate modulation in semiconductor heterostructures coupled to a mirror : A probe
of ballistic electron mean free path. Appl. Phys. Lett. 1999 ;75 :103-5.
[Wan03] Wang CX, Pitts OJ, Watkins SP. Time-resolved reectance difference spectroscopy study of Sb- and As- terminated InP(100) surfaces. J. Crystal Growth
2003 ;248 :259-64.
[Wat00] Watkins SP, Pitts OJ, Dale C, Xu XG, Dvorak MW, Matine N, Bolognesi CR.
Heavily carbon-doped GaAsSb grown on InP for HBT applications. J. Cryst. Growth,
2000 ;221 :56-65.
[Whi69] Whittier RJ, Tremere DA. Current Gain and Cutoff Frequency Fallof at High
Currents. IEEE Trans. Electron Devices 1969 ;16 :39-57.
[Xu99] Xu XG, Hu J, Watkins SP, Matine N, Dvorak MW, Bolognesi CR. Metalorganic
vapor phase epitaxy of high-quality GaAs0.5 Sb0.5 and its application to heterostructure bipolar transistors. Appl. Phys. Lett. 1999 ;74 :976-8.
[Yee05] Yee M, Houston PA. High current effects in double heterojunction bipolar transistors. Semicond. Sci. Technol. 2005 ;20 :412-417.
[Zhu03] Zhu X, Pavlidis D, Zhao G, Bove P, Lahreche H, Langer R. First microwave characteristics of InGaAlAs/GaAsSb/InP Double HBTs. IEICE Trans. Electron.
2003 ;86 :2010-4.
[Zie66] Van der Ziel A, Agouridis D. The cutoff frequency fallof in UHF transistors at
high currents. Proc. IEEE (Letters) 1966 ;54 :411-2.
115
Chapitre 3
avec
(3.1)
(3.2)
Le temps de transit se dcompose en termes qui sont intrinsques lhtrojonction (tb +tc )
et en termes qui dpendent de la gomtrie du transistor (temps de charge des jonctions
metteur-base et base-collecteur e + c ).
116
18%
43%
39%
tb
tc
La contribution des diffrents termes au temps de transit total ec dun TBH InP/InGaAs
ltat de lart en 2001 est donne dans la gure 3.1. Ce temps transit a t mesur
0.57 ps sur un TBH ayant une paisseur de base de 40 nm et une paisseur de collecteur de
180 nm, ralis avec un procd collecteur en haut (C-up) pendant la thse de S. Demichel
[Dem01]. Ce transistor, qui possde une surface metteur-base de 3.3 m2 et une surface
base-collecteur de 11.9 m2 , a montr les frquences fT =250 GHz et fMAX =275 GHz. On
observe que les temps de charge de la jonction metteur-base et base-collecteur ( = e +c )
reprsentent moins de 20 % du temps transit total.
La recherche de laccroissement des performances des transistors se droule durant les
deux phases principales de la construction du transistor.
Tout dabord, durant la phase de conception ; nous y dnissons lempilement des
couches pitaxies visant rduire les termes intrinsques (tb + tc ) du temps de transit
total (ec ). Nous avons vu dans la section 2.5 les diffrentes voies damlioration pour les
transistors ayant une base en GaAsSb.
Ensuite, durant la phase de ralisation ; nous y proposons des pistes damlioration des
termes qui dpendent de la gomtrie du transistor (e et c ). Lobjectif est de rduire lensemble des rsistances et capacits parasites tout en assurant un accs peu rsistif aux trois
117
terminaux (Emetteur, Base, Collecteur). Nous regarderons dans ce chapitre les dveloppements technologiques permettant de raliser un dispositif ultrarapide avec une structure
pitaxie metteur en haut (E-up).
La recherche de laccroissement des performances des transistors nest pas un problme parfaitement diagonalisable. Linterdpendance entre les deux phases principales de
la construction du transistor ncessite donc de progresser paralllement sur ces deux aspects.
Lun des objectifs de cette thse est de dvelopper les briques technologiques ncessaires la ralisation de TBH de dimensions submicroniques ayant une base en GaAsSb et
d
Le
Base
Collecteur
Lc
Lb
3.1
La gravure slective du matriau de lmetteur relativement celui de la base est cruciale an de permettre un positionnement optimum du contact ohmique sur la ne couche
de la base. Ceci est indispensable la ralisation de TBH. En effet, la gravure par solution non slective (juste en contrlant le temps de gravure) induit, dans le meilleur des cas,
une incertitude de 10 nm sur la profondeur grave. Ceci entrane une augmentation jusqu 100% de la rsistance carre pour une paisseur de base de 20 nm, ce qui pnalise le
comportement hautes frquences du TBH. La gravure slective est galement un point
cl pour assurer luniformit des dispositifs de la plaquette et matriser la dispersion entre
process. Cependant, la gravure slective du quaternaire InGaAlAs relativement GaAsSb
na pas t jusquici tudie, en dpit des caractristiques statiques remarquables pour les
TBH avec metteur en InGaAlAs.
De plus, au-del de la slectivit de la gravure, ltat de la surface ainsi grave est
important pour la matrise des dispersions du dispositif et les performances de ces caractristiques lectriques. Il est en effet connu que les alliages III-V possdent une grande
120
densit dtats leur surface ce qui y ge le niveau de Fermi et a un impact sur leurs proprits lectriques [Spi79]. Rcemment, Witte[Wit00] a mis en vidence une corrlation
entre dune part la tension de claquage du contact Schottky de Pt/n-GaN et dautre part la
rugosit de la surface mesure par AFM.
Dans cette section, nous tudierons la gravure chimique du quaternaire InGaAlAs par
une solution dacide citrique et de peroxyde hydrogne pour diffrentes concentrations.
La gravure par des solutions dacide citrique et de peroxyde dhydrogne (C6 H8 O7 :H2 O2 )
pour les matriaux sur substrat en GaAs et en InP a dj t tudie dans [Jua90] [DeS92]
[DeS94]. Dans [DeS94] il a t montr quune gravure slective et uniforme peut tre ob-
3.1.1
Procd exprimental
Les tudes ont t ralises partir des plaquettes H6692 et H6745, H6748. Lpaisseur
de InGaAlAs dop au silicium (n = 1 1019 cm3 ) est de 200 nm. Celle de GaAsSb dop
au carbone (p = 4 1019 cm3 ) est 100 nm.
Toutes les expriences de gravure ont t excutes temprature ambiante. La solution
dacide citrique a t obtenue par la dissolution de monohydrate dacide citrique dans de
leau dsionise dans un rapport de 1.207g de C6 H8 O7 H2 O pour 1 ml deau dsionise
(EDI).
Comme la dissolution de lacide citrique dans leau est endothermique et lente, la solution est prpare au moins un jour lavance. Le peroxyde dhydrogne (30%) est ajout
15 minutes avant la gravure. La gravure a t excute dans un becher en verre dune
contenance de 50 ml ; un agitateur magntique tournant approximativement 400 tr/mn a
t employ. Nous avons utilis la rsine photosensible AZ-5214 comme masque. Aprs
chaque tape de gravure (en gnral 30 s pour InGaAlAs et 5 minutes pour GaAsSb) la
rsine photosensible a t enleve et lpaisseur grave a t mesure en employant un
prolomtre (DEKTAK) sur 5 points de lchantillon.
121
Rrms =
N (Zi Zave )2
i=1
N 1
(3.3)
quation dans laquelle Zi est la mesure de la hauteur du pixel i (sur un nombre total de N
pixels) et Zave est la moyenne arithmtique de la hauteur. Pour chaque solution chimique
tudie, au moins deux expriences diffrentes ont t excutes pour assurer la reproductibilit et luniformit du rsultat.
3.1.2
Rsultats et discussion
Vitesse de gravure en (/min)
pour diffrents rapport acide citrique : peroxyde dhydrogne
C6 H8 O7
H2 O2
rapport de vo-
InGaAl0.2 As
GaAsSb0.5
1:1
535 14
35 1
2:1
946 12
29 3
20:7
1286 50
40 5
5:1
1198 21
34 3
20:3
1157 22
29 2
10:1
476 5
34 2
lume
TAB . 3.1: Vitesse de gravure moyenne dInGaAl0.24 As et de GaAsSb0.5 pour des solutions
dacide citrique et de peroxyde dhydrogne dont le rapport en volume varie de 1 :1 10 :1.
Le tableau 3.1 prsente les vitesses de gravure mesures dInGaAlAs et de GaAsSb
122
70
InGaAlAs/GaAsSb
InGaAs/GaAsSb [DeS94]
InAlAs/GaAsSb [DeS94]
60
Selectivit
50
40
30
20
10
0
0
8 10 12
F IG . 3.3: Slectivit de la gravure par une solution dacide citrique et de peroxyde dhydrogne du systme InGaAl0.24 2As/GaAsSb0.5 en fonction du rapport en volume. Sont aussi
traes les donnes pour InGaAs/GaAsSb0.5 et InAlAs/GaAsSb0.5 [DeS94].
pour des solutions dacide citrique et de peroxyde dhydrogne dont le rapport en volume
varie de 1:1 10:1.
Les vitesses de gravure dInGaAl0.2 As montrent de fortes variations pour les rapports
de volume tudis, alors que ceux de GaAsSb sont presque constants.
La slectivit, dnie comme le rapport des taux de gravure des deux matriaux, est
trace dans la gure 3.3 pour InGaAlAs/GaAsSb. Nous avons ajout les donnes extraites
de [DeS94] pour la slectivit dans les systmes InGaAs/GaAsSb et InAlAs/GaAsSb.
Comme prvu, la slectivit pour InGaAlAs/GaAsSb se trouve entre les donnes de
rfrence du taux de gravure par la solution dacide citrique et de peroxyde dhydrogne.
Cependant ces valeurs ne suivent pas une interpolation linaire des valeurs dInGaAs et
dInAlAs.
Nous observons une bonne slectivit (> 30) pour des rapports de volume acide citrique / peroxyde dhydrogne dans la gamme de rapport 2:1 7:1. On note une slectivit
suprieure 40 pour le rapport 20:3.
Dans la gure 3.4, nous avons trac la rugosit mesure (Rrms ) de la surface grave
dInGaAlAs en fonction du rapport de volume acide citrique / peroxyde dhydrogne. Cest
un rsultat des observations par AFM laide dun balayage de 33 m2 sur 3 points de
123
12
day=0
day=9
10
8
6
4
2
0
0
10
12
lchantillon. Les rugosits prsentes ont t mesures 30 minutes et puis 9 jours aprs la
gravure. Nous observons clairement deux domaines. On constate que pour un faible rapport
de volume (infrieur 2:1) les surfaces graves sont lisses tandis que pour un rapport de
volume lev (suprieur 5:1) les surfaces graves sont beaucoup plus rugueuses (Rrms 20
30 fois plus grand). De plus, nous avons observ une diminution signicative de la rugosit
aprs une exposition de 9 jours lair libre uniquement pour les chantillons gravs avec
un rapport de volume lev. Ceci dmontre la stabilit de la surface pour des chantillons
gravs avec un faible rapport de volume.
Pour une meilleure analyse des phnomnes, des images par AFM et des prols de
distribution des hauteurs des chantillons lisses et rugueux raliss 30 minutes et 9 jours
aprs la gravure sont prsents dans la gure 3.5. Comme la rugosit des chantillons est
trs diffrente, le contraste maximum des images est calibr 5 nm pour les chantillons
lisses et 100 nm pour les chantillons rugueux.
Pour les prols de distribution de hauteur, nous traons lhistogramme (le pourcentage
de points de la surface dont la hauteur est Z en Z). Pour clarier la prsentation, les valeurs
de Z sont dcales an de placer le plus haut pourcentage Z = 0.
Lchantillon (a), grav avec un rapport de volume 2:1, prsente une surface lisse avec
une rugosit de la surface de 0.3 nm, gale la valeur mesure avant gravure. Le prol de
124
distribution de la hauteur montre un pic pointu (largeur mi hauteur : FWHM = 0.6 nm).
Limage par AFM prise 9 jours aprs la gravure ne montre aucun changement apparent
de la morphologie de la surface. La rugosit augmente lgrement de 0.3 0.5 nm. Ceci
correspond une diminution par un facteur 2 du maximum du pic et dun largissement de
FWHM du pic de 0.6 1.1 nm.
Limage par AFM de lchantillon (c), grav avec un rapport de volume 10:1, montre
une surface rugueuse (Rrms = 10.4 nm), qui se compose dun fond rugueux sur lequel beaucoup dobjets levs sont rests. La partie infrieure de limage correspond au grand pic
(FWHM = 5.8 nm) du prol de distribution de la hauteur, alors que les objets levs corres-
pondent la queue de la distribution. Limage prise aprs exposition de 9 jours lair libre
prsente une volution signicative dans la morphologie de la surface. Les objets levs
sont plus espacs et diminus en hauteur.
La rugosit dans la partie infrieure diminue aussi, comme de montre la diminution
du pic FWHM de 5.8 3.7 nm sur le prol de distribution de hauteur. Le Rrms rsultant
diminue de 10.4 5.4 nm. Lchantillon (b), grav dans une solution dun rapport de volume intermdiaire (5:1), prsente une surface sur laquelle on trouve aussi bien des zones
rugueuses que des zones lisses. Nous avons cependant observ, une grande disparit du
rapport Surfaces rugueuses / Surfaces lisses entre les diffrents balayages sur le mme
chantillon ainsi quentre chantillons diffrents.
Limage prise 9 jours aprs la gravure prsente la mme morphologie de surface. A
partir des mesures de rugosit sur la partie lisse de lchantillon, nous observons la mme
volution que celle de lchantillon (a). De mme, la partie rugueuse de lchantillon subit
la mme volution que lchantillon (c), avec une diminution de Rrms de 9.4 6.7 nm.
Linuence de la concentration en peroxyde dhydrogne sur la rugosit de la surface a t tudie dans les procds de nettoyage du silicium avec les solutions dites SC1
(NH4 OH:H2 O2 :H2 O) par Meuris et autres [Meu92]. Comme dans nos travaux, ils ont observ quune surface plus lisse est obtenue pour la solution ayant une concentration plus
leve en H2 O2 .
Pour tudier le rle du H2 O2 dans la solution SC1, Adachi et al. [Ada93] ont mesur
par ellipsomtrie spectroscopique la pseudo fonction dilectrique de la surface de silicium
aprs immersion dans cette solution.
125
day = 9
2:1 day=0
2:1 day=9
4
3
2
1
0
-20
-10
10
20
30
Z [nm]
40
12
5:1 day=0
5:1 day=9
Frequency ( 103 )
Frequency ( 103 )
Frequency ( 103 )
day = 0
8
4
0
-20
-10
10
Z [nm]
(a)
(b)
20
30
40
10:1 day=0
10:1 day=9
12
8
4
0
-10
10
20
30
40
50
Z [nm]
(c)
126
Ils ont constat que la surface est oxyde immdiatement pendant limmersion dchantillon, et que lpaisseur de loxyde chimique montre une saturation 1.2 nm ; cette valeur
est indpendante de la concentration en H2 O2 .
De Salvo [DeS92] a prouv que le mcanisme de gravure des alliages ternaires InGaAs
et InAlAs par des solutions dacide citrique et de peroxyde dhydrogne commence tout
dabord par une oxydation de la surface du semi-conducteur par le peroxyde dhydrogne,
et est ensuite suivi par la dissolution du matriau oxyd par lacide citrique.
Il a vri que la prsence du peroxyde dhydrogne (oxydant) et de lacide citrique
(agent de dissolution) sont ncessaires pour la gravure. Aucune gravure na t observe
lors de limmersion dans une solution ne contenant que lun des composants.
Daprs ces observations et en supposant que lpaisseur du lm doxyde form sur
la surface dInGaAlAs est indpendante de la concentration en H2 O2 , nous avons propos
lexplication suivante pour nos rsultats.
Il existe un rapport de volume optimal, V R0 , de lacide citrique et du H2 O2 de sorte que
le taux doxydation soit gal au taux de dissolution. Pour un rapport V R trs infrieur V R0
(solution riche en H2 O2 ), la surface du semi-conducteur est couverte en permanence par
un mince lm doxyde dpaisseur constante gale lpaisseur maximum. Dans ce cas, la
vitesse de gravure est limite par la dissolution du matriau oxyd par lacide citrique, donc,
elle augmente quand la concentration en acide citrique augmente (cf. vitesse de gravure
pour V R < 20:7 dans le tableau 3.1).
Comme le mince lm doxyde est form immdiatement sur la surface ; la surface grave est lisse.
Dans le cas oppos, pour un rapport V R trs suprieur V R0 (solution riche en acide
citrique), la surface de semi-conducteur est constamment dsoxyde. La vitesse de gravure
est limite par la formation dun mince lm doxyde sur la surface, donc il augmente avec
la concentration en H2 O2 (cf. vitesse de gravure pour V R > 20 :7 dans le tableau 3.1).
Comme il ny a pas assez doxydant pour oxyder uniformment lensemble de la surface,
la surface grave est rugueuse.
Cette explication est galement en accord avec des observations AFM ralises 9 jours
aprs la gravure. En raison de la stabilit du mince lm doxyde form sur lchantillon
grav avec le faible rapport de volume, la surface nest pas ractive ; pour les chantillons
127
gravs avec un rapport de volume lev, la surface est ractive loxydation par lair.
3.2
Des contacts ohmiques planaires faible rsistance sont couramment employs dans
les dispositifs semi-conducteurs. Ils sont souvent la clef pour accrotre leurs performances.
Dans le TBH, ils jouent un rle essentiel pour rduire la rsistance de contact des trois
lectrodes (E,B,C). Le contact ohmique est habituellement caractris par sa rsistance
spcique de contact, dnote c , qui est la rsistance que rencontre lcoulement du ux
c
RS + RM
(3.4)
i0
Thick Metal
i0 B
RS dx
W
d1
P1
P2
c
W dx
P3
RS0dx
W
d2
F IG . 3.6: Schma du dispositif utilis pour mesurer la rsistance de contact (Rc ) et la rsistance du n de contact (Rend ) par la mthode TLM classique [Ber72a].
rs par une distance variable d. En supposant que la rsistance du mtal est ngligeable, Rc
et Rend sont donnes par [Ber72a] :
R S LT
coth(L/LT )
W
RS LT
1
Rend =
W sinh(L/LT )
Rc =
(3.5)
RS0
d + 2Rc
W
(3.6)
(3.5), pour lestimation prcise de la longueur LT , les longueurs de contact L doivent tre du
mme ordre de grandeur que LT . De ce fait, lorsque la longueur LT devient submicronique,
limplantation des sondes de courant et de tension spares doit tre employe car la mesure
directe par pointes devient impossible.
La rsistance Rend est dtermine en mesurant la chute de tension au bord du contact
(VDC dans la gure 3.6), quand le courant passe des plots P1 P2. Dans lutilisation pratique
de TLM, la tension VDC est en fait mesure sur le prochain plot P3.
Reeves [Ree82] a propos une technique alternative mais quivalente pour la mesure
de la rsistance Rend . Cependant il a observ une grande dispersion sur les valeurs de la
rsistance de n de contact due dune part sa petite valeur compare la rsistance RS0 et
dautre part en raison de lutilisation de la grande longueur L de contact compare LT .
Floyd [Flo94] a plus tard mesur la rsistance Rend en utilisant une longueur de contact
L autour de 3LT . Nanmoins, il a conclu que, lorsque la rsistance du mtal nest pas
ngligeable, la mthode de mesure de la rsistance Rend nest pas able pour estimer les
valeurs de RS et de LT .
La ncessit dinclure la rsistance du mtal dans la dtermination de c a t prcise par Marlow [Mar82]. Celui-ci a propos une mthode de correction dans laquelle une
rsistance de mtal non nulle est considre. Toutefois comme discut dans [Por92], en
pratique la correction dpend de la capacit positionner une pointe exactement au bord
du plot de mtallisation. La correction pour la rsistance du mtal peut tre vite si lon
emploie une mtallisation paisse pour assurer les contacts quipotentiels [Kat86]. Nanmoins, ceci nest pas toujours compatible avec le processus de fabrication.
Mme dans le cas idal dun mtal quipotentiel, la dtermination de c par lintermdiaire des paramtres de RS et de LT laide des mesures de rsistance de n de contact
soulve des difcults exprimentales. Une approximation courante est de supposer que la
rsistance de la couche semi-conductrice sous le contact est identique celle extrieure au
contact (RS = RS0 ).
Les travaux prliminaires de Berger [Ber72a] ont pourtant suggr limportance de les
diffrencier, et la simplication a montr ses limites, en particulier dans le cas des contacts
diffusifs, o on avait observ de grandes diffrences entre RS et RS0 [Hen89] [Ree82]
[Kat86].
130
de ces structures ont t rduites 3 m. Les inconvnients de cette mthode sont la complexit du dispositif de mesure et le besoin de considrer la rsistance daile mtallique.
Sawdai [Saw99] a propos demployer un contact ottant entre deux plots ohmiques de
contact. La longueur du contact ottant est conue pour tre variable, la plus petite tant de
1 m. Cependant dans sa mthode la rsistance de mtal est nglige et la rsistance RS0
nest pas correctement estime.
Une mthode plus gnrale, mettant en jeu des contacts ottants TLM (FCTLM) a t
mise au point au sein de lquipe. Cette mthode prend en compte les 4 paramtres importants dans le contact planaire (cest--dire RS0 , RS , LT et RM ). Cette mthode mettait en jeu
un masque optique, qui ne permettait pas de raliser les contacts plus courts que 1.5 m
[Mat96a]. Nous avons pour notre part ralis des structures FCTLM par lithographie lectronique, avec des contacts aussi courts que 0.25 m [Lij05].
La mthode consiste en la mesure de la rsistance des structures formes dune srie de
contacts ottants entre deux grands plots de mesure. Comme le passage du courant entre les
plots est modi par les contacts ottants, (cest--dire que le courant traverse les contacts
ottants au lieu du semi-conducteur pour des longueurs de contact L suprieures LT ), la
rsistance mesure est trs sensible la valeur de LT .
De plus, comme la longueur du contact ottant peut tre trs faible (elle est seulement
limite par rsolution de lithographie), il est possible de dterminer avec une excellente
prcision les paramtres de contact, mme dans le cas dune longueur de transfert trs
rduite.
Enn, parce que les contacts ottants ne sont pas supposs tre quipotentiels, la m131
thode est applicable un plus grand nombre de situations ralistes, pour lesquelles la rsistance de la couche de mtal ne pourrait pas tre nglige.
Dans cette partie, aprs une description de la mthode de FCTLM, nous donnerons les
rsultats de la mesure des 4 paramtres du contact non diffusif de Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb
p+ .
Des contacts ottants de diffrentes longueurs (la plus petite est de 0.25 m) ont t
raliss pour permettre des mesures prcises des paramtres de contact mme lorsque la
longueur LT est de taille submicronique ce qui est le cas pour les trs bons contacts ohmiques.
Tandis que plusieurs tudes ont montr une grande variation de la rsistance de la
couche semi-conductrice sous le contact RS pour les contacts diffusifs [Hen89] [Ree82]
[Kat86], les contacts non diffusifs nont pas t tudis jusquici malgr leur large utilisation dans des dispositifs tels que les TBH et les HEMT.
Les paramtres estims seront compars ceux obtenus aprs un recuit avec une temprature variant de 250 C 450 C. Cest durant cette phase de recuit que la diffusion du
mtal a ventuellement lieu. Pour conclure, nous discuterons de lexactitude des paramtres
ainsi dtermins.
3.2.1
Mthode FCTLM
La gure 3.7 montre la structure de rsistance de FCTLM avec un contact ottant entre
2 plots de mesure. Le courant i0 , dans le cas o la rsistance de la couche de mtal est non
nulle, est la somme du courant qui traverse le mtal, IM (x), et du courant qui traverse le
semi-conducteur, IS (x). Ils obissent aux quations suivantes :
2 IM (x)
RM IM (x) + RS IS (x) = 0
x2
IM (x) + IS (x) = i0
132
(3.7)
(3.8)
i0
Thick metal
RM dx
W
i0
c
W dx
RS dx
W
x= L
2
RS0dx
W
x= L
2
F IG . 3.7: Le dispositif FCTLM constitu dun contact ottant entre deux plots de mesure.
(3.9)
(3.10)
o = RM /RS . Les valeurs de A et de B sont dnies par les conditions aux limites
lentre et la sortie du contact ottant (gure 3.7) :
L
IM ( ) = 0
2
L
IM ( ) = 0
2
Nous obtenons A = B =
L
i0 sinh 2LT
L
1+ sinh
L
,C=
i0
1+ .
(3.11)
RS
L
L + 2LT tanh(
)
(1 + )W
2LT
(3.12)
Pratiquement, nous multiplions le nombre de contacts ottants an daugmenter la prcision des estimations. Si N est le nombre de contacts ottants de longueur L entre deux
133
plots de mesure qui sont spars par la distance d, la rsistance totale est
R(N, L) = NRFC (L) + (d NL)
RS0
+ 2RP
W
(3.13)
o RP est la rsistance de contact entre les plots de mesure paissis lor et le bord du
contact sur la couche semi-conductrice (point E ou E dans la gure 3.7). La nature du
contact sous les plots de mesure paissis lor est affecte par la prsence de la surcouche.
Son expression est analogue celle que Rc prsente en (3.5). Cependant la rsistance RS
doit tre remplace par RS = RS et LT par LT . Comme nous ne recherchons pas estimer
les valeurs de RS et LT , nous conservons la rsistance RP comme variable indpendante.
RS0
d + 2RP
W
(3.14)
1
1
uS
1
+
+(
1)
RM RS
uM
RS0
(3.15)
RS0 d/W . Pour de grandes valeurs de la longueur du contact ottant (L W ), RFC est proche
134
LT ), LT disparat encore
NL
W
(3.16)
LT , le
Lalgorithme dbute avec comme valeurs RP = 0.001, RS = RS0 , RS0 indique par
lquation (3.14) et RM donne par lquation (3.15). On considre que la rgression a
converge quand la somme des carrs des rsidus change entre deux itrations dun facteur
135
(a)
(b)
F IG . 3.8: Images MEB (a) dun motif FCTLM (54, 0.6) cest dire 54 contacts ottants de
largeur nominale 0.6 m rgulierement espacs entre les plots de mesure (b) Vue du motif
de court circuit.
infrieur 105 .
Dans la section suivante nous prsentons une application de la mthode FCTLM pour
dterminer les paramtres du contact non diffusif de Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb p+ .
3.2.2
Ralisation du dispositif
La fabrication du dispositif suit une technologie en 3 tapes. Tout dabord les contacts
ottants et les courts-circuits sont obtenus par lithographie lectronique sur une couche
GaAsSb0.5 dope au carbone (p = 3.6 1019 cm3 ) (plaquette H6692).
La concentration en antimoine aussi bien que lpaisseur de couche (100 nm) ont t
dtermines par diffraction de rayons X. Il y a 24 types de rsistance de FCTLM ; 1 rsistance sans contact ottant et 23 rsistances avec une longueur de contact ottant variant de
0.2 192 m, et leur espacement nominal variant de 1 4 m.
Lempilement mtallique Pt/Ti/Pt/Au (15/20/30/50) nm est alors dpos sur la surface
par la technique du lift-off. Avant le dpt du contact, lchantillon est dsoxyd avec une
solution HCl/H2 O (20:80) pendant 1 minute suivi dun rinage de 3 minutes EDI.
La deuxime tape du processus consiste en la ralisation dun mesa disolation (en
gnral 200 m de large) par lithographie optique et gravure humide de la couche dope
de GaAsSb et dune partie du substrat de InP.
136
Current (mA)
(1, 192)
(16, 8)
(28, 3)
1.5
(35, 1.5)
(0, 0)
(160, 0.2)
0.5
0
0
0.2
0.4
0.6
0.8
Bias (V)
F IG . 3.9: Tracs de I(V) pour le contact Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb p+ avant recuit, pour les
dispositifs FCTLM (N, L) : (0, 0), (120, 0.2), (35, 1.5), (28, 3), (16, 8), (1, 192). On observe
que la rsistance de dispositif avec L = 0.2 m est plus importante que la rsistance de
dispositif sans contact ottant.
Enn la troisime tape consiste dans la photolithographie et le dpt de Ti/Au (20/400)
nm sur les plots de mesure paissir qui ont pour dimensions 200 m de large et 50 m
long et sont spars par la distance d = 200 m.
La gure 3.8 montre des images MEB de dispositif FCTLM (54,0.6) (cest--dire quil
y a 54 contacts ottants quidistants entre les plots de mesure avec des longueurs nominales
pour les contacts ottants L = 0.6 m) et le motif de court-circuit. An de mesurer avec
prcision la rsistance entre deux plots de mesure, chaque plot est mis en contact avec 2
sondes (mthode source/sense de Kelvin). Pour simplier lautomatisation de la mesure, la
gomtrie des 4 sondes est maintenue constante, mme pour le motif court circuit.
Pour les expriences de recuit, les chantillons ont t placs dans le creuset en graphite
dun four lectrique, sous une atmosphre dhydrogne et dargon. La temprature a t
augmente pente constante (15 C/s) jusqu la temprature maximale Ta (250 450 C)
pendant 1s, et lchantillon y est ensuite laiss refroidir.
3.2.3
Nous prsentons dans la gure 3.9 les tracs I(V) du contact Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb
p+ pour les dispositifs FCTLM (N,L) : (0,0), (160,0.2), (35,1.5), (28,3), (16,8), (1,192).
Les contacts montrent le comportement ohmique sans traitement de recuit. Les rsis137
additionnelles pour lesquelles nous avons modi un des paramtres (LT pour la gure
3.10a et RS pour gure 3.10b). Ceux-ci ont t modis de plus ou moins 20 % par rapport
leur valeur initiale.
Comme nous pouvons lobserver sur les gures 3.10a et 3.10b, les rsultats trouvs
sont en excellent accord avec les donnes exprimentales composes des 340 rsistances
de FCTLM.
Les paramtres identis du contact sans recuit et aprs recuit 450 C pendant 1 s sont
prsents dans le tableau 3.2
sans recuit
RS0 (/ )
676 2
705 2
RS (/ )
771 15
667 19
LT (m)
0.32 0.01
0.27 0.01
RM (/ )
0.890 0.002
(cm2 )
RP ()
(8.1 0.3)
107
1.9 0.1
1.45 0.09
(5.0 0.3) 107
1.8 0.1
TAB . 3.2: Paramtres des contacts Pt/Ti/Pt/Au dposs sur GaAsSb0.5 p+ extraits par la
mthode FCTLM.
Lanalyse des gures 3.10a et 3.10b apporte plus dinformation sur lorigine de la prcision obtenue. Pour de petites valeurs de L (c.--d. longueur de contact ottant L infrieure
ou gale LT ), les trois courbes de la gure 3.10a (la valeur nominale de LT et ses variations
138
Nous observons dans gure 3.11a que RS0 change trs peu avec la temprature de recuit,
alors que RS change de manire signicative avec la temprature de recuit. Nous notons
que pour des tempratures de recuit Ta infrieure 450 C, RS est suprieure RS0 . Pour
des tempratures suprieures, RS devient infrieure RS0 .
Il y a une baisse signicative de la rsistance carre RS aprs un recuit une temprature
suprieure 400 C. Notre analyse est que la diffusion du mtal commence tre importante
autour de 400 C.
La longueur de transfert LT dtermine diminue pour une temprature de recuit Ta infrieure 400 C et augmente pour les tempratures plus leves. Cela signie que le courant
est transfr sur une plus grande distance quand la rsistance carre du semi-conducteur
diminue. En consquence, la rsistance c calcule montre un minimum une temprature
de recuit proche de 400 C.
A notre connaissance, aucune tude na t mene prcdemment pour extraire avec
prcision les paramtres de contact, notamment le paramtre RS (donc LT et c ) dans le cas
de contacts non diffusifs.
Laugmentation de la rsistance carre sous le contact par rapport celle extrieure au
contact (RS > RS0 ) pour le contact non recuit est montre pour la premire fois dans cette
tude.
Il est trs peu probable que son origine soit le changement de la taille de la barrire
(b ) entre lair/GaAsSb et Pt/GaAsSb. En effet, il a t montr que le niveau de Fermi la
surface des composs III-V est g approximativement la mme position quil soit sous
un oxyde mince ou un mtal [Spi79].
139
10
Calculated (best t)
LT -20%
LT +20%
Experimental data
0.1
0.1
10
100
1000
(a)
100
RF C (L) ()
RF C (L) ()
100
10
Calculated (best t)
RS -20%
RS +20%
Experimental data
0.1
0.1
(b)
10
100
1000
140
850
RS
RS0
RS , RS0 (/sq)
800
750
700
650
600
550
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
(a)
0.4
LT (m)
0.35
0.3
0.25
0.2
0
50
(b)
1e-06
9e-07
c (cm2 )
LT
8e-07
7e-07
6e-07
5e-07
4e-07
0
(c)
50
F IG . 3.11: Lvolution des rsistance carr de couches (RS , RS0 ), de la longueur de transfert
(LT ), et de la rsistance de conctact spcique c ) avec les tempratures de rcuit dtermines par la mthode FCTLM pour le contact Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb p+ .
141
De plus, si nous supposons une rsistivit du matriau massif constante et si nous employons un niveau de Fermi de la surface libre de GaAsSb de 0.22eV au dessus de la bande
de valence [Bru04], la largeur de la barrire b rsultante linterface entre le mtal et le
semi-conducteur serait draisonnablement grande (b = 9.7eV). Par consquent lorigine
de laugmentation de la rsistance carre sous le contact est ailleurs.
Il a t discut par Pimbley [Pim86] que lapproximation mono dimensionnelle du passage de courant utilis dans le TLM (c.--d. une ligne verticale de transmission de mtalsemi-conducteur caractrise par c et une ligne horizontale de transmission lintrieur
du semi-conducteur caractris par RS ) ne tient pas compte de leffet dencombrement du
courant. Cet effet, qui devient important lintrieur du semi-conducteur aux bords du
contact, rsulte de la nature bidimensionnelle de lcoulement du courant. Il a prsent
dans [Pim86] un modle alternatif au modle TLM dans lequel la nature bidimensionnelle
de lcoulement de courant est considre. Il est observ quavec RS = RS0 , les valeurs de
Rc et de Rend calcules sont plus importantes avec ce modle quavec celles calcules par
TLM.
Comme lapproximation par TLM a t employe dans cette tude an de modliser
la rsistance du contact ottant RFC , les valeurs RS dtermines ou des valeurs de c sont
probablement surestimes.
Cependant, il est important de noter que la mesure physique de la rsistance de dispositif avec petite longueur de contact dmontre que RS doit tre plus grand que RS0 indpendamment de lapproximation employe (R(160, 0.2) compar R(0, 0) dans la gure
3.9).
Nous ne pouvons pas carter lexplication suivant laquelle la valeur de RS suprieure
RS0 aurait t cause par le processus de fabrication du dispositif.
En fait, quand nous supposons une rsistivit du matriau massif, la diffrence entre
les valeurs dtermines de RS et de RS0 pour le contact dpos correspond une rduction
denviron 17 nm de lpaisseur du semi-conducteur dop sous le mtal.
Cette gravure involontaire pourrait avoir eu lieu par exemple pendant la dsoxydation
de lchantillon par la solution de HCl/H2 O (20:80) avant mtallisation.
Cependant, les essais dimmersion de GaAsSb dans la solution de HCl/H2 O pendant
un temps deux fois plus long nont donn aucune gravure mesurable (c.--d. profondeur
142
3.2.4
La mthode FCTLM (Floating contact transmission line modelling) pour la mesure des
contacts ohmiques a t rappele. La mthode est base sur un mesure de la rsistance des
contacts ottants de longueur variable entre deux plots de mesure. Lutilisation de la mthode FCTLM est aussi simple que celle de la mthode TLM classique. Comme les contacts
ottants ne sont pas supposs tre quipotentiels, la mthode est applicable un plus grand
nombre de situations relles. En conclusion, comme les contacts ottants peuvent tre ren-
dus trs courts, il est possible didentier avec une excellente prcision les paramtres du
contact, mme dans le cas o la longueur de transfert (LT ) est trs petite.
Des contacts ottants de diffrentes longueurs (la plus faible tant de 0.25 m) ont t
raliss pour caractriser le contact non diffusif de Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb p+ . Nous avons
obtenu des mesures prcises et pertinentes de la longueur de transfert et de la rsistance
carre du semi-conducteur sous le contact avant et aprs le processus de diffusion qui a eu
lieu.
La prcision de la mthode nous a permis de dtecter pour la premire fois une augmentation de rsistance carre du semi-conducteur sous le contact avant que la diffusion
du mtal devienne importante. Deux explications possibles ont t examines, cependant,
dautres investigations sont ncessaires an de comprendre lorigine de ce phnomne.
3.3
F IG . 3.12: Schma du transistor C-up entierement auto-align avec le collecteur en tungstne [Mat96a] [Dem01].
circuit entre lmetteur et la base. De plus, la matrise dune distance courte (ici 200 nm)
entre la zone active et la mtallisation de base est essentielle car elle forme une rsistance
supplmentaire dans le circuit de base. Aprs une prsentation gnrale du procd de
fabrication thorique, nous dtaillerons les difcults rencontres, ainsi que les solutions
que nous y avons apportes.
3.3.1
Une coupe schmatique du transistor C-up avec collecteur en tungstne est prsente
dans la gure 3.12. Les concepts principaux du procd C-up sont les suivants.
Tout dabord, cest un TBH collecteur Schottky faible temps de transit base collecteur. Le collecteur mtallique est dpos sur lempilement des couches pitaxies et forme
ainsi un TBH dans la conguration C-up.
An de rduire les capacits et rsistances parasites, un procd compltement autoalign a t dvelopp ; les dimensions latrales de la zone active du transistor (cest dire
metteur, base et collecteur) sont dnies avec une seule lithographie (celle de niveau 1
avec la dimension de la base). On dnit ensuite les dimensions dmetteur et de collecteur
144
entre le contact de base et celui du collecteur pendant le dpt du contact ohmique assurant
ainsi leur isolation lectrique. Deuximement, elle permet la construction darche de pont
air pour les sorties de contact.
Les sorties de contact par des ponts air collecteur et base ncessitent de grandes arches
de ponts (Fig. 3.12). Celles-ci sont ralises avec la technique de uage de rsine. Les
sorties de contact sont galement dposes simultanment sur les trois lectrodes.
Le transistor est orient selon les axes [100] et [010], cest--dire 45 par rapport au
mplat principal. Ceci permet de crer un prol droit de anc dmetteur en InP lors de la
gravure chimique par les solutions base de HCl ainsi que dobtenir une bonne isotropie
de la surface active du transistor [Mat96a] [Mat99].
3.3.2
Lexamen du procd C-up (Cf. 3.3.1) montre quil peut tre adapt la fabrication de
TBH E-up. Dans cette section, les deux modications principales sont :
La gomtrie des sorties de contact
Lutilisation du tungstne comme contact ohmique dmetteur est dcrite et discute
avant de dcrire lensemble du procd dans la section suivante (3.3.3)
3.3.2.1
Sorties de contact
Ponts a air
Tungstene
F IG . 3.13: Schma du transistor E-up vis avec quatre ponts air dont deux ponts de base,
un pont dmetteur et un pont de collecteur.
lignes coplanaires, llectrode de rfrence doit avoir deux sorties de contact distinctes.
La gure 3.14 montre le schma du transistor superpos avec le niveau de sortie de
contact pour la conguration metteur commun (a) et base commune (b). Une contrainte
de notre jeu de masques existant (conu pour C-up) est que les lectrodes communes sont
de part et dautre de la longueur des dispositifs. De la gure 3.14, nous observons que la
conguration base commune possde des avantages par rapport celle en metteur commun :
Dans la conguration metteur commun, la rsine de mtallisation doit tre aligne
prcisment dans la largeur du doigt dmetteur dont la taille est infrieure 1 m.
Comme nous utilisons la lithographie optique conventionnelle pour lalignement de
ce masque, cette contrainte rend lalignement trs difcile raliser.
Dans la conguration base commune lmetteur est contact par sa longueur, ce qui
dune part rduit la contrainte dalignement, et dautre part permet une plus grande
surface de contact. Une grande surface de contact permet daugmenter la densit de
courant par une meilleure thermalisation.
Pour ces raisons, nous avons choisi la conguration base commune.
146
147
vit. De la mesure de TLM, nous avons constat une rsistance de contact entre W/InGaAs
De plus, le contact ohmique entre tungstne et InGaAs prsente une trs faible rsistidu contact de base sur la mesa dmetteur.
sible dobtenir des prols rentrant permettant de matriser un procd dauto-alignement
chimique soit par voie sche (RIE). Nous verrons par la suite quil est galement postne doit tre dpos par pulvrisation cathodique puis slectivement grav soit par voie
Ainsi, compar aux mtallisations base dor qui sont dposes par lift-off, le tungspar Lahav [Lah89] au Laboratoire Bell AT & T en 1989.
utilisation pour le contact ohmique dmetteur dans un procd auto-align a t dmontr
C-up dans lesquels il constitue un collecteur Schottky [Pel93]. Toutefois lintrt de son
Motivation dutilisation contact metteur en tungstne
(b)
Le tungstne est employ au LPN depuis 1993 dans la fabrication de TBH auto-aligns
3.3.2.2
et dInP dans les solutions chimiques utilises pour graver les semi-conducteurs [Dem01]
[Mat96a]. Cette slectivit facilite grandement le procd puisque pendant la gravure du
semi-conducteur, le tungstne peut tre expos, voire servir de masque. En rsum le
contact dmetteur en tungstne assure plusieurs rles dans la fabrication des TBH autoaligns :
Bon contact ohmique.
Masque de gravure
Auto-alignement du contact de base
Aide la constitution des ponts air servant de sortie de contact.
3.3.2.3
Nous avons toutefois constat une incompatibilit de lutilisation du chapeau en tungstne tel quil est dvelopp dans le procd C-up. En effet, la dnition du contact de
tungstne en utilisant une RIE chlore (Cf. Section 3.3.3 tape 1c-d) suivie par la sousgravure chimique avec la solution base de KOH entrane un prol du tungstne avec un
anc sortant (Cf. Figure 3.15). Ce anc sortant pourrait amener des courts-circuits entre
lmetteur et la base lors du dpt du contact ohmique (tapes 5d et 6d dcrits en 3.3.3).
Nous avons donc dvelopp un nouveau procd pour obtenir un contact de tungstne
prsentant des ancs inverss. Il sagit principalement dinsrer une tape de gravure et de
sous-gravure profonde (de lordre de 0.6 m) de la couche semi-conductrice (InGaAs du
contact metteur) en dessous du tungstne, pendant ltape de la sous-gravure chimique du
tungstne. Celle-ci permet de dgager un espace sufsamment grand pour que la solution
chimique puisse graver le tungstne selon plusieurs angles dattaque (Cf. Fig. 3.16). En
effet pour un temps de gravure correctement choisi un prol anc rentrant est obtenu (g.
148
F IG . 3.15: Prol du tungstne ralis avec enchanement de la RIE chlore suivie par la
sous-gravure chimique. On constate un anc sortant qui nest pas compatible avec le procd E-up car il pourrait amener des courts-circuits entre lmetteur et la base lors du
3.3.2.4
Nous allons nous attacher valuer linuence de la dure de la sous-gravure additionnelle du tungstne sur le prol obtenu. Nous souhaitons matriser le prol du surplomb
de tungstne pour deux raisons. Premirement, la distance d entre le contact de base et la
zone active (Cf. Fig. 3.2) doit tre minimise car elle contribue de faon prpondrante la
rsistance de base et par l aux performances du transistor ( fMAX ).
Deuximement, on souhaite avoir une hauteur h du surplomb qui soit maximale an de
pouvoir dposer des mtallisations (contact ohmique et ponts air) paisses. Ceci est ncessaire pour permettre la rduction des rsistances lectriques (contribution aux rsistances
daccs Re , Rb , Rc ) et thermiques (thermalisation de la partie suprieure du transistor).
Les gures 3.17 montrent lvolution du prol du tungstne en fonction du temps de
sous-gravure additionnelle du tungstne ralise aprs la sous-gravure denviron 0.6 m de
la couche en InGaAs.
Sur un mme chantillon des contacts en tungstne sont raliss jusqu ltape prcdant la gravure nale du tungstne permettant dobtenir les ancs rentrants. Lchantillon
est ensuite cliv de faon raliser sur chacun des morceaux ltape de gravure nale pendant un temps variant de 0 40 s. Aprs retrait de la rsine une ne couche dor est dpose
par vaporation sous vide (procd anisotrope) an de projeter le bord du contact de tungs149
(a)
(b)
(c)
F IG . 3.16: Enchanement du procd permettant dinverser le anc de tungstne. Dans
toutes les gures on garde le masque en rsine. (a) Flanc sortant aprs ltape de la gravure sche suivie par la sous-gravure chimique. (b) Etape de gravure et de sous-gravure
profonde de la couche en InGaAs (c) Flanc rentrant obtenu aprs la sous-gravure chimique
additionnelle du tungstne.
150
t= 0s
t= 10s
t= 20s
t= 30s
t= 40s
F IG . 3.17: Evolution du anc de contact en tungstne en fonction de la dure de sousgravure additionnelle.
151
dlar
InGaAs
Extungstene
dlong
F IG . 3.18: Mesure des dimensions latrales d (entre bord externe du chapeau de tungstne
et bord du mesa en InGaAs). Aprs la sous-gravure additionnelle du tungstne (ici t = 20 s)
une ne couche dor a t dpose (marque par projection des bords du tungstne) puis la
couche de tungstne a t entirement dcap pour faire apparatre le mesa en InGaAs.
1.2
Distance laterale (en largeur)
Distance laterale (en longueur)
Distance vertical
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
0
10
15
20
25
30
35
3.3.3
Dans cette section, nous prsentons le procd de fabrication dun transistor de petites
dimensions avec une structure E-up. Il est prsent ici pour un transistor ayant un metteur
en InGaAlAs. Chacune de ces tapes est brivement dcrite ci aprs et illustre dans la
gure 3.20.
Couche
Matriau
Dopage
Epaisseur
(cm3 )
(nm)
Contact Ohmique
InGaAs:Si
21019
100
Sub-metteur
InP:Si
11019
50
Emetteur
InGa0.20 AlAs:Si
51017
60
Base
GaAsSb:C
3.61019
40
Collecteur
InP:Si
51016
160
Sub-collecteur
InP:Si
11019
200
Couche darrt
InGaAs:Si
11019
30
Couche darrt
InP:Si
11019
30
Contact Ohmique
InGaAs:Si
11019
100
Contact Ohmique
InP:Si
11019
250
Buffer
InP
nid
50
Substrat
InP:Fe
(c) Gravure sche de la couche de tungstne par RIE utilisant le gaz SF6 . Les paramtres utiliss sont dbit de SF6 10 sccm, pression 30 mTorr, tension de polarisation 55-60 V, puissance 10 W. Ces paramtres sont optimiss pour obtenir un
anc de Tungstne le plus vertical possible (gravure anisotrope) [Dem01].
(d) Gravure chimique des couches semi-conductrices jusquau collecteur utilisant
des solutions chimiques slectives H3 PO4 :H2 O2 :H2 O (3:1:40) pour les couches
darsniures et HCl :H3 PO4 (1:100) 60 C pour lInP [Mat96a] [Dem01].
2. Dnition du doigt dmetteur
(a) Sous-gravure chimique de la couche de tungstne. Solution utilise est prpare
156
6(a-b)
157
3(c-d)
Tungsten
5(a-b)
2(c-e)
2(a)
1(a-b)
Emetteur
Base
Tungsten
Tungsten
Emetteur
Base
Collecteur
Collecteur
Emetteur
Base
Emetteur
Base
Emetteur
Base
Collecteur
1.5 um
Tungsten
Emetteur
Base
Emetteur
Base
Tungsten
Collecteur
Collecteur
1(c-d)
Tungsten
0.5um
Tungsten
Collecteur
Emetteur
Base
Collecteur
2(b)
Tungsten
Collecteur
Emetteur
Base
Collecteur
3(a-b)
Tungsten
Emetteur
Base
Collecteur
Tungsten
Tungsten
Emetteur
Base
Collecteur
5(c)
Tungsten
Emetteur
Base
Collecteur
6(c)
F IG . 3.20: Enchanement des tapes du procd de fabrication des transistors E-up. Lmet-
3.3.4
3.3.4.1
Lors de la dnition des dimensions de la base par la gravure chimique (tape 1(d)),
les couches graves sont aussi sous graves. De plus, pour les couches darsniure sajoute
la sous-gravure rsultant de limmersion dans lacide citrique ncessaire pour crer le surplomb de tungstne (tape 2(b)). En consquence, les dimensions externes de la base sont
nettement rduites par rapport la dimension nominale inscrite par la rsine (gure 3.21(a))
ce qui rend les lithographies des niveaux IV et V trs difciles.
(a)
(b)
F IG . 3.21: (a) Forte rduction de la dimension de base cause par les gravure et sousgravure chimiques des couches darsniures. (b) Amlioration du procd par inversion de
lordre des gravures chimiques.
Pour rsoudre cette difcult, nous avons scind en deux la premire tape de dnition
des dimensions de la base. Tout dabord, la gravure est stoppe au niveau de la couche du
sub-metteur en InP. Ensuite, on enchane par la construction du chapeau de tungstne 2(a)(c). Enn, on termine la gravure jusqu la base en utilisant la couche du contact metteur
en InP comme masque. Le procd ainsi modi nous permet de maintenir les dimensions
externes de la casquette de base des valeurs trs proches des dimensions nominales (gure
3.21(b)).
158
3.3.4.2
Les photographies suivantes (gure 3.22) montrent un transistor aprs la n de la constitution du collecteur (tape 3d). Aprs la sous-gravure profonde de la couche dInP du
(a)
(b)
3.3.4.3
Cet affaissement est occasionn par le dsaccord de maille de la couche de base. En effet
la base est en tension (xSb = 0.36) par rapport la couche dmetteur en InGaAlAs qui est
laccord de maille avec InP. Aprs la sous-gravure de la couche dInP collecteur (tape
3b), la diffrence de paramtre cristallin entre les deux matriaux constituant la casquette
de base, courbe celle-ci de faon mettre le matriau de plus faible paramtre cristallin
(dans notre cas, la base) cot concave. Ceci engendre un court-circuit entre la base et le
collecteur.
(a)
(b)
F IG . 3.23: Affaissement de la casquette de base lors de ltape de sous-gravure du collecteur (ech. 7466) (a). An de permettre une sous-gravure complte du collecteur on insre
une couche tampon en InGaAlAs qui soutiendra la base lors de la sous-gravure du collecteur (ech. H7515) (b).
2. En modiant la structure du transistor pour rendre symtriques les contraintes prsentes dans la casquette de base cette tape (chantillon H7515).
Notons quune base non contrainte (xSb = 0.49) pourrait galement tre une solution ce
problme. Cependant, les tudes pralables faites sur des transistors de grandes dimensions
ont montr un comportement statique plus favorable lorsque la base est pauvre en antimoine
(xSb < 0.49) (Cf. Section 2.4.2). Nous navons donc pas retenu cette solution qui aurait
ncessit un dveloppement spcique des conditions dpitaxie.
La modication apporte dans la structure H7515 consiste introduire une seconde
couche de quaternaire InGaAlAs entre la couche de base et celle de collecteur en InP. La
sous-gravure chimique slective de lInP laissera cette couche intacte, elle fera donc partie,
dun point de vue mcanique de la casquette de base. Dun point de vue lectrique, elle est
faiblement dope n, elle fait partie du collecteur.
Lors de la constitution du doigt de collecteur (tape 3) la casquette de base est forme
dun empilement symtrique QAl /GaAsSb/ QAl par rapport au plan mdian (QAl dsigne
lalliage InGaAlAs). Les forces tendant courber la casquette vers le bas (couple QAl /
GaAsSb) squilibrent avec celles qui tendent la courber vers le haut (couple GaAsSb
/QAl ). Ainsi, la casquette est plane (gure 3.23b).
3.3.4.4
(a)
(b)
(c)
F IG . 3.24: (a) Les trois plots de rsine de arche de ponts air (masque niveau IV). (b) La
superposition de rsine de niveau IV sur le transistor avec un alignement dcal en abscisse.
(c) Alignement de 3 plots de rsine sans dcalage dalignement.
de base, tandis que celui du milieu servira pour larche de pont dmetteur. La photographie (b) montre la superposition de rsine de niveau IV sur le transistor. Ici lalignement
est dcal vers la droite de 0.5 m. Le plot de rsine pour larche de pont de base gauche
occupe toute la surface de la base, au lieu de laisser une place pour laccrochage du pont
air comme sur la partie droite. Malgr ces difcults, nous avons pu raliser grce au
savoir faire de C. Dupuis des alignements satisfaisants (photo 3.24c). Le manque de reproductibilit de cet tape-cl sest malheureusement traduit par un important taux dchec du
process, ralentissant notablement notre tude.
Limplantation dun nouvel aligneur possdant un meilleur systme de contrle permettra de rduire le dsalignement du masque. Lutilisation de lithographie lectronique pour
162
Lutilisation des ponts air pour les sorties de contact ncessite demployer simultanment deux rsines. La premire est la rsine du niveau IV sur laquelle seront dposes les
arches de ponts air. Cette rsine ralise par lithographie positive est recuite an dadoucir son anc. La seconde est la rsine du niveau V qui permettra le dpt des ponts air.
Elle est ralise par lithographie ngative. Les deux rsines doivent satisfaire les conditions
suivantes an que les ponts air puissent tre dposs :
1. Lpaisseur de la rsine de niveau V une fois dpose doit tre plus importante que
celle de niveau IV. Cette condition rsulte du fait que, lors du dpt mtallique des
ponts air, il est ncessaire davoir une diffrence de hauteur importante entre la zone
mtalliser (dnie par la rsine de niveau V) et le haut de larche de pont (dnie
par la rsine de niveau IV). Cette diffrence de hauteur doit tre de lordre de 3 4
fois lpaisseur totale de mtal dposer.
2. Comme la rsine de niveau V est dpose aprs celle de niveau IV, le dveloppeur de
la rsine de niveau V ne doit pas interagir avec la rsine niveau IV.
On utilise la rsine Shipley S-1828 pour raliser le plot de rsine du niveau IV. Son paisseur sur une surface plane lors dun dpt avec une vitesse denduction de 4000 Tr/min est
de 2.8 m. Toutefois, nous avons observ une augmentation de lpaisseur de cette rsine
allant jusqu 3.4 m. Ceci est d au relief du dispositif qui est de lordre de 2.2 m.
Cette augmentation dpaisseur de la rsine du niveau IV sur le transistor rend impossible lutilisation de la rsine Shipley 310i habituellement utilise comme rsine de niveau
V. En effet lpaisseur de celle-ci (mesure sur une surface plane et avec vitesse dinduction
de 4000 Tr/min) est 1.7 m. Lpaisseur de la rsine peut tre augmente par un accroissement du nombre de dpts ou par la diminution de la vitesse denduction. Toutefois, nous
avons constat limpossibilit de raliser plus de 2 dpts successifs avec cette rsine. Ds
lors, lpaisseur totale obtenue varie entre 2.8 et 3 m.
Nous nous sommes donc orients pour le niveau V vers des rsines ayant des paisseurs importantes. Parmi les rsines existantes, nous avons retenu la rsine NLOF 2070
163
HOECHST qui mesure 5.5 m 4000 Tr/min et dont le dveloppeur AZ 400K pur est
compatible avec la rsine S-1828.
Les photographies ci-dessous (g. 3.25) montrent la superposition des deux rsines des
niveaux IV et V. Dans (a), la rsine du niveau V est la Shipley 310i ralise en deux dpts.
Dans (b), on utilise NLOF 2070 HOECHST comme rsine de niveau V. On observe que
lpaisseur de la rsine Shipley 310i nest pas sufsante pour permettre un dpt continu
de la mtallisation. Dans (b) on constate que la diffrence de hauteur obtenue avec la rsine
(a)
(b)
F IG . 3.25: La superposition des rsines des niveaux IV et V. (a) avec la rsine du niveau
V Shipley 310i ralise en deux dpts. On observe que lpaisseur de la rsine nest pas
sufsante pour permettre le dpt mtallique. (b) avec la rsine de niveau V NLOF 2070
HOECHST, on obtient une diffrence de hauteur permettant un dpt mtallique pais.
La ralisation de transistors sur la plaquette H6697 dmontre la pertinence de lensemble des solutions identies pour rsoudre les difcults lies la ralisation de transistors InP/GaAsSb. La photographie suivante (g. 3.26) montre le transistor achev avec
ses sorties de contact par ponts air.
164
F IG . 3.26: Le transistor nalis avec les sorties de contact par ponts air.
3.4
3.4.1
Nous avons vu dans le chapitre I que la gomtrie du transistor joue un rle important
dans la rduction du temps transit et ainsi sur ses performances frquentielles. La gomtrie
idale dun transistor du point de vue de sa rapidit consiste :
1. Egaliser les surfaces dinjection avec celles de collection (Seb = Sbc )
2. Obtenir un rapport maximal de Primtre sur Surface (P/S) (Cf. Section 4.4.7)
165
Cette technologie consiste graver par voie humide ou par voie sche la couche de lmetteur jusqu atteindre celle de la base, puis la couche de la base jusqu atteindre celle du
contact de collecteur. Les mtallisations de contact metteur, de base et de collecteur sont
ensuite dposes par lift-off. Lisolation des transistors individuels sobtient par implantation ionique de bore ou de protons. Cette technique souvent utilise pour les TBH GaAs,
pour lesquels de hautes rsistivits peuvent tre obtenues par implantation, est peu employe pour les TBH InP. Pour ces derniers un mesa supplmentaire est grav pour isoler
les transistors individuels ; cest donc une technologie triple-mesa.
La gure 3.27 illustre la difcult dgaliser les surfaces des jonctions par la technique
double mesa. Le petit rectangle reprsente la mesa dmetteur et le grand rectangle celui
de base. Dans un procd auto-align, les dimensions de lmetteur et du collecteur sont
dtermines par la sous-gravure de la base. Pour une largeur et une longueur de base Lb
et lb et une profondeur de sous-gravure dmetteur sge et du collecteur sgc , la largeur de
lmetteur Le est Lb 2sge et sa longueur le est lb 2sge . Respectivement la largeur du
collecteur Lc est Lb 2sgc et sa longueur lc est lb 2sgc . En appliquant sge = sgc , on
obtient une surface gale dinjection et de collection.
Cette explication vaut pour le cas idal. Dans la pratique on observe quelques diffrences :
La profondeur de sous-gravure peut tre contrle seulement dans le prcision de la
vitesse de sous-gravure chimique (de lordre de 0.2 m/min pour une sous-gravure
InP avec HCl :H3 PO4 ).
166
Lb
Lb
Lc > Le + 2
Le
Le = L c
sg AA
sg DM
Auto aligne
e
Double mesa
F IG . 3.27: Schma de superposition des mesas metteur et base dans les procds autoalign (gauche) et double mesa (droite)
Il est ncessaire de laisser une marge dans la sous-gravure, pour que sgc sge . Dans
le cas inverse, la surface de collection sera plus petite que la surface dinjection et on
rduit considrablement le gain en courant de transistor.
Il en rsulte que dans la pratique, on laisse toujours une marge dans la profondeur de sousgravure de collecteur (sgAA sge + 0.2 m).
c
Dans le procd double mesa (g. 3.27b), on commence par dnir la dimension de
lmetteur par une premire photolithographie suivie par la gravure des couches dmetteur.
Par la suite, on dnit la mesa de base par la deuxime photolithographie suivie par la
gravure de la base. Les dimensions du collecteur sont ensuite dnies par la sous-gravure
de cette couche partir des dimensions de la base.
Si le masque de la base est dcal par rapport celui de lmetteur lors de la deuxime
photolithographie dune distance (g. 3.27b), la sous-gravure du collecteur quon peut
appliquer sen trouve diminue et lon a sgDM = sgAA . Ici sgDM et sgAA sont respectic
c
c
c
vement la sous-gravure du collecteur pour les procds double mesa et entirement autoalign. Ceci se traduit par une augmentation de la surface de la jonction base collecteur
167
SDM > SAA + 2 (Lb + lb ) qui est dautant plus importante que les alignements sont effectus avec une photolithographie conventionnelle, ( 0.3 m [Kot04]) et que la surface
de la jonction metteur base est faible. Cette augmentation de surface augmente la capacit
de la jonction base collecteur ce qui a pour consquence de diminuer la frquence fMAX du
transistor.
Ds lors, lapproche entirement auto-aligne est plus favorable lgalisation de la
surface des jonctions. Lcart entre les deux procds se rduit avec la diminution de la
contrainte de dsalignement ( ) qui peut tre obtenue par une lithographie plus prcise.
Cest le cas de la lithographie lectronique qui possde une rsolution de lordre de la
dizaine de nanomtres.
Cest cette approche, difcilement induistrialisable qui est employe dsormais dans
les laboratoires ralisant des transistors rapides. On note la ralisation de TBH InP/InGaAs
avec lutilisation dun masqueur lectronique pour les deux niveaux lUniversit dIllinois Urbana-Champaign aux Etats-Unis. Cette approche permet une forte rduction des
dimensions de lmetteur jusqu 0.354 m2 tout en maintenant un alignement convenable entre les deux niveaux. Une densit de courant 1300kA/cm2 et des performances
frquentielles ltat de lart en 2003 fT = 509 GHz[Haf03], et en 2005 fT > 600 GHz ont
pu tre atteintes [Fen05].
Toutefois on note que la frquence fMAX est infrieure fT dans le transistor de lquipe
de lUniversit dIllinois. Ceci est d la capacit de la jonction base-collecteur associe
la surface du collecteur (g. 3.28). En effet, dans le TBSH InP/InGaAs, comme les matriaux de base et de collecteur sont identiques, le collecteur ne peut pas tre sous grav
slectivement par rapport la base par voie chimique sauf en y insrant des etch stop. Ceci
na pas t entrepris dans leurs travaux.
3.4.2
Une condition ncessaire pour accrotre la frquence fMAX est de rduire la surface de
la jonction base collecteur. En effet, les tudes exprimentales menes dans notre quipe
[Mat96a] [Mat96b] [Dem01] ainsi qu lUniversit de Californie Santa Barbara aux
Etats Unis [Rod95] [Rod98] ont montres que la seule rduction de la surface de collection
168
F IG . 3.28: Coupe et photo MEB de transistor ralis avec un procd double mesa lUniversit dIllinois[Haf032]. Les niveaux de lmetteur et de base de transistor ont t raliss
avec lithographie lectronique an de diminuer la dimension de lmetteur et le dsalignement entre deux niveaux. Une densit de courant 1300kA/cm2 et des performances frquentielles ltat de lart en 2003 fT = 509GHz [Haf03] en 2005 fT > 600 GHz [Fen05]
ont t mesures. Toutefois le fMAX du transistor est toujours infrieur fT cause de la
capacit de la jonction base collecteur associe la surface du collecteur.
169
3.4.3
Un des points communs aux procds de fabrication de TBH rapides double mesa
ou compltement auto-align est lutilisation de la technique dauto-alignement entre les
3.4.3.1
Son principe est quune couche de mtal base dor, qui sert galement comme contact
ohmique dmetteur, est dpose sur la couche du semi-conducteur fortement dope (la
couche de contact). Dans le TBH npn sur substrat InP ou GaAs, cette couche de contact est
gnralement en InGaAs car celui-ci dispose dexcellentes proprits de conduction lectrique (faible masse deffective) et forme linterface mtal/semi-conducteur une barrire
Schottky de faible hauteur (faible bande interdite). On obtient alors une structure dite en T
par la gravure et la sous-gravure chimique du semi-conducteur.
Lintrt de cette technique est quelle permet la matrise de la distance d par la sousgravure chimique du semi-conducteur qui est trs bien contrle sur InGaAs.
On recense nanmoins deux inconvnients majeurs.
Tout dabord, la forme de la mesa ralise avec la gravure chimique dpend de son
orientation cristallographique. En effet la vitesse de gravure chimique dpend de lorientation cristalline de la surface graver. Cette anisotropie peut tre trs importante. Elle varie
trs fortement avec la nature du semi-conducteur (lanisotropie est plus prononce pour
InP que pour InGaAs) et celle de la solution chimique. Cette proprit a bien entendu une
consquence sur la vitesse de gravure (plan [100]). Elle est surtout visible sur la forme des
ancs de mesa (sous-gravure) qui correspondent aux plans cristallins prsentant les vitesses
de gravure les plus faibles.
Un exemple typique est sur les ancs dune mesa en InP obtenue aprs une gravure
par solution base de HCl [Ada93] [Col82]. Cette anisotropie de la gravure impose des
contraintes sur la technologie de fabrication des composants comportant des couches en
172
dmetteur et de base, grce la discontinuit cre par la sous-gravure. Par contre dans la
direction [011] la mesa prsente un anc sortant qui nest pas compatible avec une mtallisation auto-aligne car il engendrait des courts-circuits entre metteur-base.
Pour contourner le anc sortant dans la direction [011] il existe deux solutions :
1. Dutiliser une gomtrie rectangulaire orient 45 par rapport au mplat principal.
Les ancs de mesa sont alors dans les directions [001] et quivalentes (Fig 3.31).
2. Dutiliser une gomtrie hexagonale en alignant la mesa perpendiculairement au mplat principale [Mat96c]. Les ancs de mesa sont alors dans les directions [011] et
[001] (gure 3.32).
Lavantage cit de la forme hexagonale par rapport la forme rectangulaire oriente 45 est que la sous-gravure dans la direction [011] est plus faible que celle dans
la direction [001]. En effet les vitesses de gravure selon les directions sordonnent selon
v[001] > v[011] > v[011] . En alignant la longueur de transistor selon [011], on diminue donc
la sous-gravure (la distance d) dans cette direction [Mat96c]. Cette solution propose par
lquipe NTT en 1996 a t adopte par de nombreuses quipes qui travaillent sur le TBH
utilisant lapproche double mesa [Kur98][Haf03][Kah04].
Le deuxime inconvnient de cette technique dauto-alignement est que laugmentation
de la hauteur h est obtenue par laugmentation de lpaisseur des couches de contact. Or,
on souhaite rduire lpaisseur de celles-ci pour rduire la rsistance daccs.
173
[011]
[001]
[011]
F IG . 3.31: Le trois types de anc de mesa dmetteur dans les trois principales orientations
cristallographiques. La mesa dmetteur sous la mtallisation Ti/Au 220nm compose de
couches InGaAs et InP. On observe un anc sortant dans la direction [011] parallle au
mplat principal qui peut engendrer un court circuit lors du dpt simultan des contacts
ohmiques.
F IG . 3.32: Emetteur de forme hexagonale propos par Matsuoka et. al (NTT, Japon) en
1996 [Mat96c]. On vite le anc sortant dans la direction [011]
174
3.4.3.2
Son principe est quen utilisant la proprit anisotrope de la gravure chimique du semiconducteur (InGaAs) on peut obtenir une structure en forme de trapze avec la sous-gravure
(Cf. Fig. 3.30).
Lintrt de cette technique est quon peut contrler la distance d jusqu une valeur
aussi faible que 0.15 m [Kot04]. En plus des inconvnients cits ci-dessus, cette technique
en prsente un autre. En effet la distance d et la hauteur h sont relies par langle que forme
le plan cristallin du anc mesa avec le plan [100]. Dans lexemple ci-dessus la distance d
de 0.15 m est obtenue pour une paisseur de la couche en InGaAs de 0.25 m. Il y a donc
Son principe est dutiliser le mtal (ou lempilement de plusieurs mtaux) an de crer
la structure dauto-alignement.
La principale diffrence avec la premire technique (Section 3.4.3.1) est que les mtaux
doivent pouvoir tre gravs de faon contrle aprs avoir t dposs. Le tungstne ou
le siliciure de tungstne apparaissent comme de trs bons candidats pour une structure
entirement mtallique.
Cette technique tire avantage des meilleures proprits de conduction lectrique et thermique du mtal par rapport celles des semi-conducteurs.
La technique dauto-alignement que nous proposons dans la section 3.3.2 est incluse
dans ce cadre. Dans cette technique, la rduction de la distance d et augmentation de la
hauteur h sont ralises en contrlant le temps de sous-gravure additionnelle du tungstne
(g. 3.17).
Une autre technique galement dans ce cadre a t propose par lquipe de Hitachi.
Elle consiste crer une structure en T utilisant un empilement de deux mtaux : tungstne et siliciure de tungstne (WSi). Comme le siliciure de tungstne se grave plus de 10
fois plus vite que le tungstne lors dune gravure sche (RIE uore NF3), la sous-gravure
de lempilement W sur WSi prsente naturellement un prol en surplomb. Ainsi des structures avec une paisseur de siliciure de tungstne de 0.35 m et de tungstne de 0.15 m
175
ont t utilises dans les TBH rapides. Elle a permis dobtenir le premier circuit numrique
fonctionnant 40Gb/s [Mas99].
Il est intressant de noter que dans le procd de lquipe de Hitachi, le anc sortant
de la couche dInP parallle au mplat principal (dans la direction [011]) ne constitue pas
un obstacle car il suft de sous-graver sufsamment le mtal infrieur (WSi) pour placer
le pied du anc sortant sous le mtal suprieur (W). De plus il a t report que le anc
sortant dans la direction [011] rduit la distance entre le contact de base et la zone active
(distance d) [Mas99], comme montr sur les photographies suivantes (g. 3.33).
F IG . 3.33: Transistor de groupe Hitachi avec lment dauto-alignement de forme T compos dempilement de tungstne et de siliciure de tungstne (WSi) [Mas95]. La longueur de
la mesa dmetteur est oriente paralllement au mplat principal (dans la direction [110])
an de proter du anc sortant de couche en InP pour rduire la distance entre le contact
dmetteur et le contact de base.
On note toutefois que cette technique, en ralisant le surplomb par sous-gravure simul176
tane des deux mtaux W et WSi, lie la dnition de la distance d (cart entre les sousgravures) au temps de sous-gravure. Cette contrainte est incompatible avec notre approche
compltement auto-aligne. En effet partir des dimensions externes du transistor (bord de
la casquette de base) dnies par photolithographie (tape 1) les dimensions internes (par
exemple bord du contact dmetteur en W) sont dnies par des sous-gravures profondes
(1.5 m). La technique du groupe Hitachi conduirait dans ce cas une distance d beaucoup
177
Bibliographie
[Ada81] Adachi S, Kawaguchi H. Chemichal Etching Characteristics of (001)InP. J. Electrochem Soc. 1981 ;128 :1342-9.
[DeS94] DeSalvo GC, Kaspi R, Bozada CA. Citric acid Etching of GaAs1x Sbx ,
Al0.5 Ga0.5 Sb, and InAs for Heterostructure Device Fabrication. J. Electrochem. Soc.
1994 ;141 :3526-31.
[Flo94] Floyd LP, Scheuermann T, Herbert PAF, Kelly WM. An improved transmission line structure for contact resistivity measurements. Solid-State Electron.
1994 ;37 :1579-84.
[Haf03] Hafez W, Lai JW, Feng M. InP/InGaAs SHBTs with 75nm collector and fT > 500
GHz. Electron. Lett. 2003 ;39 :951-2.
[Haf032] Hafez W, Lai JW, Feng M. Record fT and fT + fMAX performance of InP/InGaAs
[Lij05] Lijadi M, Pardo F, Bardou N, Pelouard JL. Floating contact transmission line modelling : an improved method for ohmic contact resistance measurements. Solid State
Electron. 2005 ; accept pour publication :7p.
[Mar82] Marlow GS, Das MB. The effects of contact size and non-zero metal sheet resistance on the determination of specic contact resistance. Solid-State Electron.
1982 ;25 :91-4.
[Mas95] Masuda H, Tanoue T, Oka T, Terano A, Pierce MW, Hosomi K, Ouchi K, Mozume T. Novel self-aligned sub-micron emitter InP/InGaAs HBTs using T-shaped
emitter electrode. Proc. 7th Int. Conf. Indium Phosphide and Related materials
[Por92] Porges M, Lalinsky T. Characterization of planar ohmic contacts-the effect of position of probes on contact area. Solid-State Electron. 1992 ;35 :157-8.
[Ree82] Reeves GK and Harrison HB. Obtaining the specic contact resistance from
Transmission Line Model measurements. IEEE Electron Device Lett. 1982 ;3 :1113.
[Rod95] Bhattacharya U, Mondry MJ, Hurtz G, Tan IH, Pullela R, Reddy M, Guthrie J,
Rodwell MJW, Bowers JE. Transferred substrate Schottky-collector Heterojunction
Bipolar Transistors : rst resultas and scaling laws for high fMAX . IEEE Electron Dev.
Lett. 1995 ;16 :357-9.
[Rod98] Lee Q, Agarwal B, Mensa D, Pullela R, Guthrie J, Samoska L, Rodwell MJW. A
> 400 GHz fMAX Transferred-Substrate Heterojunction Bipolar Transistor IC Technology. IEEE Electron Dev. Lett. 1998 ;19 :77-9.
[Saw99] Sawdai D, Pavlidis D, Cui D. Enhanced Transmission Line Model structures for
accurate resistance evaluation of small-size contacts and for more reliable fabrication.
IEEE Trans. Electrons Devices 1999 ;46 :1302-11.
[Shu90] Shur M, Physics of Semiconductor Devices. Prentice Hall, Englewood Cliffs, N.J.
07632 (1990).
[Spi79] Spicer WE, Chye PW, Skeath PR, Su CY, Lindau I. New and unied model for
Schottky barrier and III-V insulator interface states formation. J. Vac. Sci. Technol.
1979 ;16 :1422-33.
181
182
Chapitre 4
1 Lempilement
des couches de H7466 est dcrit dans la section 3.3.3, tableau 3.3.
183
Largeur de la base
4.1
La dtermination prcise des dimensions des transistors est un point essentiel dans leur
caractrisation, que ce soit pour la mise en vidence dventuels effets lis la gomtrie ou pour la dtermination des densits de courant intrinsques. Dans ce contexte, les
dimensions des transistors ont t mesures au MEB sous un angle de tilt proche de 90
degrs (gure 4.1). Pour chaque transistor un ensemble de huit mesures a t ralis pour
dterminer les longueurs et largeurs :
de la partie suprieure du contact de tungstne
du doigt dmetteur au niveau de la couche dInGaAs
de la casquette de base
du doigt de collecteur au niveau de la couche dInP
Dans la matrice centrale (44), ces huit mesures ont t ralises sur tous les transistors :
24 dispositifs. Nous allons, dans la suite de cette section, voir comment en associant ces
mesures faites au MEB aux caractrisations lectriques, il est possible dobtenir une description prcise des dimensions de chacun des transistors rputs valides de lchantillon.
184
4.1.1
En ne considrant, dans un premier temps, que les mesures faites dans la matrice 44,
les valeurs moyennes et dviations standard des largeurs et longueurs du doigt dmetteur
(au niveau de la couche dInGaAs) et de la casquette de base ont t calcules. Elles sont
rapportes dans le tableau 4.1 pour les diffrentes gomtries de TBH du process H7466.3 :
Gomtrie
Base
metteur
Largeur
Longueur
Largeur
(m)
(m)
(m)
(m)
5x7
Longueur
6.80 0.02
4.85 0.06
2.86 0.04
1.16 0.03
5x10
9.73 0.01
4.90 0.02
5.75 0.03
1.18 0.01
5x17
12.63 0.06
1.32 0.06
5x40
34.91 0.02
1.82 0.01
5x54
48.58 0.03
1.41 0.03
6x20
15.80 0.09
2.43 0.01
7x45
39.69 0.07
3.40 0.07
8x27
22.47 0.03
4.35 0.05
TAB . 4.1: Valeurs moyennes et dviations standard des longueurs et largeurs mesures
sur le doigt dmetteur et la casquette de base des transistors de la matrice 44 du process
H7466.3
Les transistors tant raliss par sous-gravures successives (de profondeur totale ssg)
partir des dimensions de la casquette de base. Les longueurs et largeurs du doigt dmetteur
sont relies celles de la base par :
LongEmetteur = LongBase 2 ssg
(4.1)
Les longueurs (resp. largeurs) mesures sur les metteurs sont traces gures 4.2 (resp.
Fig. 4.3) en fonction des longueurs (resp. largeurs) de base. Le comportement linaire de
lquation (4.4) est caractris par un t donnant dans chaque cas la valeur de la sousgravure. On trouve :
185
50
Long-E = 1.001 * Long-B - 3.946
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
F IG . 4.2: Longueur des doigts dmetteur (couche dInGaAs) en fonction des longueurs
mesures de la casquette de base
5.5
Largeur mesure dmetteur (m)
e
e
5
4.5
4
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
4
F IG . 4.3: Largeur des doigts dmetteur (couche dInGaAs) en fonction des largeurs mesures de la casquette de base
186
12
10
8
6
4
2
6
10
12
14
16
F IG . 4.4: Comparaison des mesures de longueurs avec celles des largeurs dans la partie de
recouvrement
pondant celle de la couche dInP. La valeur de cette sous-gravure sera utilise comme
variable dajustement au cours de lexploitation des caractristiques lectriques.
4.1.2
Les effets de bord (vitesse de sous-gravure plus leve lextrmit des mesas) observs lchelle dun mesa existent galement lchelle de lchantillon, conduisant des
vitesses de gravure et sous-gravure plus rapides au bord de lchantillon quen son centre.
Bien que cet effet soit observable sur les mesures faites au MEB, il est difcile de le caractriser daprs ces mesures. Pour ce faire il faudrait disposer dun nombre de mesures qui
est irraliste obtenir par des observations au MEB.
Pour contourner cette difcult nous avons suppos que laire de la jonction metteurbase est proportionnelle au courant collecteur de la caractristique de Gummel une polarisation o la relation I(V) est une exponentielle (i.e. courant de fuite et effets de rsistance
srie ngligeables). On vriera a posteriori (Cf. 4.2.4) que ce courant est bien proportionnel laire de la jonction. En xant la polarisation Vbe = 0.5 V, nous avons cherch la
surface quadratique dexpression :
f (x, y) = a x2 + b x + c y2 + d y + e x y + f
(4.2)
qui prsente la meilleure adquation au rapport des courants collecteur mesurs au point de
coordonnes (x, y) celui mesur dans la matrice 44. Le rsultat est trac gure 4.5 pour
188
Ic(x,y)/Ic(44)
1.05
1
0.95
0.9
0.85
1.1
1.05
1
0.95
0.9
0.85
0.8
-18 -16
-14 -12
Y (mm)-10 -8 -6
-4 -2
6 4
10 8 X (mm)
12
16 14
courant collecteur moyen mesur au centre de lchantillon. Tous les courants sont mesurs
Vbe = 0.5 V. Les points reprsentent les valeurs exprimentales issues de H7466.3 et la
surface bleue, la surface quadratique f (x, y) prsentant la meilleure adquation avec ces
points.
les transistors 8x27. Conformment ce quon attendait, on constate un gradient assez fort
au voisinage des bords de lchantillon qui introduit une dispersion supplmentaire des valeurs mesures. En effet la distribution des carts relatifs des courants mesurs par rapport
leur valeur moyenne (gure 4.6) prsente plusieurs pics, correspondant des populations
de transistors plus ou moins loignes des bords de lchantillon. La mme distribution
des carts relatifs calcule par rapport la moyenne des courants collecteur mesurs dans
la matrice 44 et corrigs par la fonction f (x, y) prcdemment dnie, montre un seul pic
centr en zro et ayant une largeur totale mi-hauteur denviron 3%. Lexploitation des
caractristiques lectriques des transistors doit donc tenir compte des effets de bords modliss par la fonction f (x, y).
4.1.3
En rsum la description des aires de jonction metteur-base sera faite selon le protocole
suivant. Dans la matrice 44 (au centre de lchantillon) les dimensions des doigts dmetteur seront dduites, pour chaque gomtrie de transistor, des mesures faites au MEB pour
189
25
Ic sans correction
Ic avec correction
Distribution (u.a)
20
15
10
0
-0.3
-0.2
-0.1
0.1
0.2
0.3
F IG . 4.6: Distribution des carts relatifs la valeur moyenne des courants collecteurs mesurs dans H7466.3. Sans correction la valeur de rfrence est la valeur moyenne sur tous
les transistors. Avec correction la valeur de rfrence est celle mesure dans la matrice 44
corrige par la fonction f (x, y)
lensemble des transistors de cette matrice sur la couche dInGaAs de lmetteur. Un paramtre ajustable (ssg) sera introduit pour tenir compte de la sous-gravure de la couche dInP
par rapport celle dInGaAs. Dans les autres matrices, les effets lis au bord de lchantillon seront pris en compte par un facteur multiplicatif issu de f (x, y) qui normalisera
lensemble des courants aux aires de jonction metteur-base de la matrice 44.
4.1.4
La distance entre le contact de base et la zone active (i.e. le doigt dmetteur) joue un
rle important dans le fonctionnement du transistor puisquelle correspond une rsistance
supplmentaire daccs la base. partir des mesures MEB dcrites plus haut, elles ont
t calcules comme la demi diffrence entre les longueurs (resp. largeurs) du doigt de
tungstne et du doigt dmetteur. Les valeurs trouves sont indpendantes de la gomtrie
des transistors et du sens dobservation (longueur ou largeur du mesa). La valeur moyenne
de cette distance est : (0.40 0.01)m.
190
55
Long-C = 1.0043*Long-B - 1.45
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
4.1.5
Les valeurs de la sous-gravure de la couche InP (ssg) ont t values partir des dimensions mesures de la casquette de base et du doigt de collecteur. Le trac des sous-gravures
ainsi obtenues (gure 4.7) montre une assez forte dispersion des rsultats. A lintrieur
de cette dispersion il est difcile de dterminer un comportement diffrent selon que les
mesures sont faites dans le sens de la longueur ou de la largeur. Les valeurs moyennes
sont :
Dans le sens de la longueur : ssg = (0.64 0.02) m
Dans le sens de la largeur : ssg = (0.60 0.02) m
On considrera par la suite une sous gravure isotrope de la couche InP du collecteur :
ssg = (0.62 0.02) m
191
4.2
Un tri grossier bas sur les mesures des caractristiques I(V) des jonctions metteurbase et base-collecteur a permis didentier 398 transistors pour lesquels les caractristiques de Gummel ont t mesures. Pour chacune des populations de transistors mesurs une surface quadratique (quation 4.5) a t mise en adquation avec lvolution des
courants collecteur mesurs Vbe = 0.5V. Le point le plus loign de la surface est alors
invalid et une nouvelle surface est calcule. Ce processus itratif sarrte lorsque tous les
points prsentent un cart relatif infrieur 4 %. Les rsultats de ce tri sont regroups dans
le tableau 4.2. Le taux assez lev de la population invalide (environ 30 %) est li au seuil
de 4 %. Il a t conserv car il est proche du compromis donnant la meilleure prcision sur
la valeur moyenne ( /N).
Gomtrie
TBH valides
5x7
5x10
25
16
5x17
54
23
31
5x40
63
22
41
5x54
51
21
30
6x20
70
22
48
7x45
65
10
55
8x27
70
29
41
total
398
136
262
TAB . 4.2: Nombre de transistors mesurs, invalids et valides pour chaque gomtrie du
process H7466.3.
192
4.2.1
Caractristiques moyennes
qVeb Rs I
nkB T
(4.3)
Les paramtres ajustables des courants Ib (Ib0 , nb , Rb) et Ic (Ic0 , nc , Rc ) obtenus pour le
Courant de base
108 < Ib < 105 A
Ib0 (A)
nb
Ib0 (A)
nb
Rb ()
1.098e-10
1.8524
6.750e-16
0.994
33.1
Courant collecteur
3 109 < Ic < 3 102 A
Ic0 (A)
nc
Rc ()
3.952e-14
1.013
1.11
TAB . 4.3: Les paramtres ajustables des courants Ib et Ic obtenus pour le meilleur t de
lquation 4.3
On constate sur les courants Ib et Ic lexistence de composante de fuite, modlise par
des rsistances en parallle de 90 M sur le courant de base et de 640 M sur le courant
de collecteur. La premire est en assez bon accord avec les valeurs des courants de fuite
habituellement observs travers le substrat en InP dans les lignes adaptes damene du
courant. La seconde correspond une fuite plus proche du transistor (montage en base
commune) quil reste identier.
Le courant collecteur prsente un comportement exponentiel pur sur lensemble de la
caractristique. Lidalit est trs proche de lunit et la rsistance srie est trs faible.
Le courant de base prsente deux composantes de courant. Lune, dominante faible
polarisation, prsente une idalit proche de 2 qui laisse penser la prdominance de cou193
0.1
0.01
Ic
H7466.3
0.001
Ib
Courants (A)
0.0001
1e-05
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
4.2.2
Le gain moyen en courant est trac (gure 4.9) en fonction du courant collecteur pour
les transistors de la gomtrie 8x27. En accord avec les idalits observes sur Ib et Ic , on
constate une croissance rgulire du gain en courant (pente proche de 0.5) dans la gamme de
polarisation o la composante n = 1.85 domine le courant de base. plus forte polarisation
le gain tend saturer. On attend, plus forte polarisation, un comportement asymptotique
donn par le rapport des courants dominants (environ 58).
4.2.3
Les composantes de surface et de priphrie du courant de base sont traces gure 4.10
pour les transistors de la gomtrie 8x27. On constate que la composante de priphrie est,
pour les polarisations infrieures Vbe < 0.4 V, trs proche de la composante de surface.
194
100
H7466.3
Gain en courant
10
0.1
0.01
1e-11 1e-10 1e-09 1e-08 1e-07 1e-06 1e-05 0.0001 0.001 0.01
0.1
F IG . 4.9: Gain moyen en courant en fonction du courant collecteur pour les TBH de la
gomtrie 8x27
Dans cette gamme ces deux composantes montrent une idalit voisine qui sera dtermine
plus loin. A forte polarisation (Vbe < 0.45 V), la composante de surface devient de plus
en plus dominante grce lmergence pour ce courant dune composante faible coefcient didalit. A contrario la composante de priphrie garde la mme idalit qu faible
polarisation.
4.2.4
0.001
0.0001
H7466.3
Ib surface
1e-05
Ib priphrie
e
e
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.1
0.01
Courants de collecteur (A)
H7466.3
Ic surface
0.001
0.0001
Ic priphrie
e
e
1e-05
1e-06
Changement de signe
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
196
0.0001
1e-05
Jc
H7466.3
1e-06
Jb
1e-07
Changement de signe
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
1e-12
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
4.2.5
Les densits de courant lies la priphrie ont t calcules par GEOM pour les
courants de base et de collecteur. Elles reprsentent les courants parasites lis la priphrie du dispositif, elles sont traces gure 4.12. Comme nous lavons dj mentionn
plus haut la composante de priphrie du courant collecteur nest pas signicative. Celle
du courant de base prsente un comportement unique sur toute la gamme de polarisation. Ladquation de lquation 4.3 a permis de dterminer les paramtres ajustables :
Jb0 = 1.03 1012 A.m1 et n = 1.938. Lidalit mesure trs proche de 2, indique pour
cette composante, un mcanisme de recombinaison par lintermdiaire de centres profonds
dans la zone de charge despace metteur-base.
4.2.6
Les densits de courant lies la surface ont t calcules par GEOM pour les courants
de base et de collecteur. Elles reprsentent les densits de courants intrinsques au composant, elles sont traces gure 4.13. Ladquation de lquation 4.3 a permis de dterminer
les paramtres ajustables :
197
Courant de base
1 1010 < Jb < 107 A/m2
Jb0 (A/m2 )
nb
Jb0 (A/m2 )
nb
6.57e-13
1.826
1.11e-17
1.014
Courant collecteur
1 1011 < Jc < 5 104 A/m2
Jc0 (A/m2 )
nc
3.7439e-16
1.008
max
2
(4.4)
donne : Ln = 215 nm pour un gain maximum estim 58. Cette valeur obtenue pour un
niveau de dopage mesur par effet Hall NA = 4.6 1019 cm3 est voisine de celle mesure
sur la plaque H6548 (Cf. Section 2.4.4.2), ce qui conforte notre hypothse.
198
0.001
0.0001
Jc
H7466.3
1e-05
Jb
1e-06
1e-07
1e-08
1e-09
1e-10
1e-11
1e-12
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
4.2.7
Gain en courant
Le gain intrinsque en courant (rapport des densits surfaciques des courants de collecteur et base) est trac gure 4.14.
4.2.8
Conclusions
Les caractristiques statiques des TBH de petites dimensions mesurs sur lchantillon
H7466.3 se caractrisent par :
Une densit de courant intrinsque (i.e. proportionnelle la surface de la jonction
metteur-base) de collecteur trs proche du cas idal (n = 1.008 et J0 = 3.74
1016 A.m2 ).
Une densit de courant intrinsque de base domine, (i) forte polarisation (Vbe >
0.55 V) par les recombinaisons dans le volume de la base (Ln = 215 nm), (ii)
faible polarisation par les recombinaisons sur les centres profonds au voisinage de
linterface metteur-base.
Une densit de courant de primtre ngligeable (i.e. dans le bruit de la caractrisation) sur le courant collecteur.
Une densit de courant de base proportionnelle au primtre de la jonction metteur199
100
H7466.3
Gain en courant
10
0.1
0.01
0.001
1e-13 1e-12 1e-11 1e-10 1e-09 1e-08 1e-07 1e-06 1e-05 0.0001 0.001
4.3
Comportement dynamique
40
H7466.3 (27A5x10)
Jc = 2.3 mA.m2
Vbc = 0.5 V
35
Gain (dB)
30
25
20
fT = 155 GHz
fmax = 162 GHz
15
10
5
h21
U
0
0.1
10
100
1000
Frquence (GHz)
e
F IG . 4.15: Gain en courant (h21 ) et en puissance (U) en fonction de la frquence. Les frquences de coupure ( fT ) et maximale doscillation ( fMAX ) sont obtenues par extrapolation
au gain unit (0 dB).
gure 4.15.
4.3.1
180
H7466.3 (27A5x10)
160
140
100
80
60
Vbc=0.50V
Vbc=0.25V
Vbc=0.10V
Vbc=0.00V
Vbc=-0.10V
40
20
0
0
0.5
1.5
2.5
3.5
Jc (mA.m2 )
180
Vbc=0.50V
Vbc=0.25V
Vbc=0.10V
Vbc=0.00V
Vbc=-0.10V
H7466.3 (27A5x10)
160
140
fmax (GHz)
fT (GHz)
120
120
100
80
60
40
20
0
0
0.5
1.5
2.5
3.5
Jc (mA.m2 )
202
2.8
Jkirk (mA.m2 )
2.6
2.4
2.2
2
1.8
1.6
H7466.3 (27A5x10)
1.4
-0.2
-0.1
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
Vbc (V)
seuil thorique de leffet Kirk (ligne continue) que nous avons calcul utilisant une vitesse
moyenne v = 3 107 cm/s et une densit de donneurs ioniss ND = 2.3 1016 cm3 .
Les trois sries de points exprimentaux montrent les mmes pentes au voisinage de
VBC = 0. Cette pente dtermine des rsultats exprimentaux est la vitesse moyenne des
lectrons dans la zone de charge despace base collecteur :
v=
2
dJc WC
dVBC 20
(4.5)
Ici WC est la largeur de la zone de charge despace base-collecteur (au seuil de leffet Kirk
elle est gale lpaisseur de la couche faiblement dope, ici 0.16 m). Cette pente est
en excellent accord avec celle de la courbe thorique de la densit de courant Kirk calcul
avec une vitesse moyenne des lectrons v = 3 107 cm/s et une densit de donneurs ioniss
ND = 2.3 1016 cm3 . Labsence de paramtre ajustable dans lexpression 4.5 rend cette
mesure trs directe donc trs able. Lensemble de ces rsultats montre sans ambigut une
limitation laugmentation de la densit de courant par effet Kirk.
203
Notons que les points exprimentaux issus des comportements dynamique ( fT et fMAX )
montrent un dcalage vers les faibles densits de courant par rapport aux points issus du
comportement statique. Ceci est li au mcanisme de leffet Kirk dans lhtrojonction de
type II que nous prsentons dans la prochaine section.
4.3.2
La vitesse moyenne des lectrons dans la zone de charge despace base-collecteur est
trouve gale v = 3 107 cm/s. Bien quil sagisse de la valeur moyenne de la vitesse des lectrons dans la zone o leur accumulation dynamique est maximale, on peut
manifeste donc des densits de courant collecteur plus leves que dans les transistors o
lhtrojonction base-collecteur ne prsente pas de discontinuit acclratrice pour les lectrons dans la bande de conduction. Dans les TBH GaAsSb/InP lapparition de leffet Kirk
sur les caractristiques statiques et dynamiques correspond un effet Kirk dj fortement
tabli, le seuil rel de cet effet (peu visible sur ces caractristiques) tant des densits de
courant nettement plus faibles.
On notera que dans les htrojonctions base-collecteur de type II (p.ex. GaAsSb/InP)
la manifestation de leffet Kirk prsente un caractre plus abrupt que dans les autres structures. En effet lapparition de la barrire de potentiel due leffet Kirk en dbut de zone de
charge despace base-collecteur se traduit par une rduction de la vitesse des porteurs initialement injects une vitesse trs leve 1 108 cm/s. Le ux de porteurs tant conserv
dans toute la structure, cette diminution locale de la vitesse moyenne des lectrons se traduit
par un accroissement supplmentaire de la densit dlectrons dans cette zone, renforant
ainsi la formation de la barrire de potentiel. Cette rtro-action positive se traduit par un
emballement du phnomne, conduisant un seuil trs marqu de la manifestation de leffet Kirk (voir par exmple gure 4.16).
En conclusion la vitesse moyenne des lectrons mesure au seuil de leffet Kirk est
une mesure directe donc trs able. Cette valeur ne peut cependant pas tre utilise pour le
calcul du temps de transit des lectrons dans la zone de charge despace base-collecteur en
dehors de leffet Kirk puisquelle est fortement rduite par la barrire de potentiel de leffet
Kirk.
Utilisant ce mcanisme de leffet Kirk dans lhtrojonction de type II, le dcalage des
205
seuils du courant Kirk entre les caractristiques statiques et dynamiques observes dans la
gure 4.17 peut tre expliqu de la manire suivante.
La manifestation de leffet Kirk plus grande densit de courant sur les caractristiques
statiques (ici le gain en courant) du transistor devrait tre lie lhtrojonction type II
InP/GaAsSb. Comme explique plus haut, il faut que la barrire de potentiel de leffet Kirk
atteigne une hauteur comparable la discontinuit de la bande de conduction pour quelle
puisse modier les conditions de collection des lectrons en sortie de base. A des densits
de courant sensiblement plus faibles, les caractristiques statiques ne sont pas perturbes
bien quil existe dans la jonction base-collecteur une accumulation dynamique de porteurs
fT /(8RbCbc ).
Leffet Kirk se manifeste donc sur le comportement statique des densits de courant
plus fortes que sur la frquence de coupure. Cet cart est encore plus marqu pour la frquence maximale doscillation ( fMAX ).
Dans la section suivante nous analysons le temps de charge RbCbc que nous avons dtermin des mesures de fT et fMAX de plusieurs gomtries des TBH.
4.3.3
fT
2
8 fMAX
(4.6)
pour quelques transistors de lchantillon choisis parmi les gomtries ayant la plus faible
largeur de doigt (typiquement 1 m). La variation de ce produit avec la tension basecollecteur devrait nous permettre de sparer les composantes Rb (indpendante de VBC )
206
0.42
27A5x10
RB CBC = 0.2418/( (0.56 + x))
0.4
RB CBC (ps)
0.38
0.36
0.34
0.32
0.3
0.28
0.26
0.24
-0.2
-0.1
0.1
0.2
0.3
0.4
VBC (V)
Cbc = Sbc
qND 0
2(Vbi +VBC )
(4.7)
Rsistance de base ()
e
20
Rb mesure
e
Rext,b (d = 0.4m)
Rcont,b (LT = 0.24m)
Rb ajust
e
15
5x10
10
6x20
5x17
5x40
5x54
0
0
20
40
60
80
100
120
quation 4.18).
On constate gure 4.19 un accord qualitatif entre les points exprimentaux et les comportements thoriques. Les transistors les plus troits qui nous intressent dans cette caractrisation, reprsentent la population o cette approximation est la mieux justie. Dans
tous les cas cette simplication revient sous-estimer la rsistance daccs la base. Laccord quantitatif na pu tre obtenu avec les valeurs caractrises au pralable des paramtres LT = 0.24m et d = 0.4m (Cf Section 4.1). La valeur de LT est issue de ltude
des contacts ohmiques montr dans la section 3.2, et ajuste pour les TBH H7466 dont la
rsistance carr de base est de 1200 / . Le dsaccord quantitatif observ gure 4.19 est
important puisque chacune des composantes de la rsistance daccs la base (rsistance
de contact et de base extrinsque) est suprieure aux valeurs mesures. Le comportement
voisin de ces deux composantes avec le primtre de la jonction metteur-base na pas permis une dtermination spare de ces paramtres ajustables LT et d. Un exemple daccord
est trac pour LT = 0.1m et d = 0.1m.
208
4.3.3.1
La distance d (ou largeur de la base extrinsque) est gale celle sparant le doigt
dmetteur du contact de base. Elle a t dtermine comme la demi diffrence entre deux
mesures faites au MEB de largeur du doigt dmetteur, dune part au niveau de la couche
dInGaAs et dautre part au niveau du sommet du contact de tungstne (Cf. paragraphe
4.1). Dans ces conditions plusieurs incertitudes peuvent stre cumules pour conduire
une surestimation de la distance d :
Les mesures au MEB sont faites sous un trs fort angle de tilt (proche de 90 degrs).
Elles correspondent donc la mesure hors tout de la largeur du doigt dmetteur. Le
anc du mesa en InGaAs est particulirement lisse et sa mesure est sans doute able.
Il nest nest pas de mme avec le plot de tungstne qui dveloppe une forte rugosit
sur les ancs de mesa, lie sa structure colonnaire. La surestimation induite (demi
cart entre la largeur moyenne et la largeur hors tout) peut tre de lordre de 0.2 m.
Le contact de base est auto-align sur le doigt dmetteur. Le bord interne de ce
contact est donc dni par projection du primtre du contact dmetteur en tungstne
sur la couche de base. Cette projection est accompagne dun effet dombrage d la
dimension nie du creuset dvaporation. On estime la profondeur de cette ombrage
0.1 m.
La mesure de d faite la section 4.1 est sans doute surestime denviron 0.3 m. Une
valeur proche de 0.1 m semble plus raliste.
4.3.3.2
Les contacts ohmiques Pt/Ti/Pt/Au a t caractriss avec une grande prcision laide
de motif FCTLM sur une couche simple de GaAs0.51 Sb0.49 dope NA = 3.6 1019 cm3
(Cf. Section 3.2). La longueur de transfert a t mesure LT = (0.33 0.01) m avant
recuit et LT = (0.27 0.01)m aprs un recuit 450 Celsius pendant 1 s. Rapporte
la couche de base de H7466, la longueur de transfert est LT = 0.24m sans recuit et LT =
0.20m aprs recuit. La mesure sur un process transistor de contacts ohmiques prsentant
une longueur de transfert au moins 2 fois plus faible est trs surprenante. En effet on observe
gnralement une dtrioration de la rsistivit des contacts lors des process complexes par
209
rapport aux mesures faites sur des motifs FCTLM. Deux conditions particulires pourraient
tendrent rduire la rsistivit du contact de base par rapport celui mesur au pralable :
Dans notre process les contacts des TBH ne sont pas intentionnellement recuits. En
revanche lchantillon a subi au cours du process plusieurs recuits, en particulier
celui de polymrisation de la rsine du niveau 5 180 Celsius pendant 180 minutes.
Bien que ltude pralable ait montr que les effets des recuits rapides aient peu
deffet sur la rsistivit de contact, en particulier 180 Celsius (Section 3.2), il est
possible quun recuit long faible temprature puisse amliorer de faon notable
le contact ohmique. Ces conditions de recuit nont, notre connaissance jamais t
Dans la section suivante nous montrerons une calcul simple pour valuer les dpendance des frquences fT et fMAX des TBH H7466 en fonction de la gomtrie du transistor.
4.4
Dans cette section laide des dimensions des transistors mesures ci-dessus et compltes par quelques expressions thoriques de rsistances ou capacits, nous avons tabli
dispositifs.
d Le
Re
Emetteur
Rb
Base
Collecteur
Cbe
Cbc
Lb
Rc
Lc
F IG . 4.20: Schma lectrique des TBH petites dimensions raliss. On note galement les
dimensions de zones actives.
La gure 4.20 schmatise la structure du transistor sur laquelle est reprsent le schma
lectrique quivalent en fonctionnement statique. Les dimensions caractristiques sont dnies comme :
Le , le sont respectivement la largeur et la longueur du doigt dmetteur
Lb , lb sont respectivement la largeur et la longueur de la base
Lc , lc sont respectivement la largeur et la longueur du doigt de collecteur
d est la distance entre la zone active de la base et le contact base.
211
4.4.1
nkT
nkT
=
qIe
qSJe
(4.8)
plus fortes densits de courant lorsque la surface S est rduite. Cette approche, qui semble
paradoxale puisque daprs quation 4.8 une rduction de S conduit une augmentation de
re , sexplique par laugmentation sur linaire de la valeur maximale de J avec 1/S. Cest
ce dernier point qui explique la rduction drastique des dimensions des TBH rapides de la
littrature (par exemple Le = 0.3 m, fT > 500 GHz [Haf03])
4.4.2
Rsistance dmetteur
(4.9)
c
Le l e
(4.10)
en accord avec ceux de la littrature c 6 106 cm2 [Lah89]. Ces valeurs de rsistivit
sont trs probablement survalues car elles ont t mesures par TLM utilisant des motifs
de grande taille (50 m de largeur (Cf. Section 3.2)).
Les rsistances de la couche de tungstne RW ainsi que celles des couches de contact
metteur et dmetteur Rse sexpriment par :
R=
W
Le l e
(4.11)
1
qn ND
(4.12)
Le tableau 4.5 regroupe les valeurs de rsistivit des matriaux utiliss pour lmetteur
[Lan87]
Matriau
mobilit
paisseur
( cm)
(nm)
4.8
106
600
1200
5.2
104
100
1000
6.3104
100
2000
6.25103
60
InGaAs
InP
rsistivit ()
(cm2 V1 s1 )
(n = 1 1019
(n = 1 1019
cm3 )
cm3 )
214
somme des rsistances des quatre cots du doigt dmetteur monts en parallle :
de base. Dans ces conditions, la contribution de la zone extrinsque est dnie comme la
tielle et nous ne tiendrons pas compte des carrs A, B, C, D aux quatre coins de la casquette
Nous supposerons, pour simplier les calculs, que la mtallisation de la base est quipotenRb = Rext + Rcont,b
(4.13)
Rsistance de base
couverte par le contact de base. Enn la partie intermdiaire, la zone extrinsque de base,
la jonction metteur-base. La partie extrieure (hachure sur la gure 4.21) est la zone
prsentes dans la gure 4.21. La partie centrale est la zone active du TBH dnie par
composant, nous considrons le plan de la couche de base compose des trois rgions
Pour estimer la rsistance daccs la base en fonction des dimensions latrales du
4.4.3
le
lb
Lb
1
2Le
2le
+
Rext
RS0 d RS0 d
RS0 d
Rext
2(Le + le )
(4.14)
(4.15)
2(Le + 2d)
2(le + 2d)
+
Rcont,b RS LT coth( /LT ) RS LT coth( /LT )
R S LT
Rcont,b
coth( /LT )
2(Le + le + 4d)
(4.16)
(4.17)
1
(RS0 d + RS LT coth( /LT ))
2(Le + le )
(4.18)
An de minimiser la rsistance de base deux dimensions doivent tre considres. Premirement d doit tre minimise. Ceci est obtenu par des techniques dauto-alignement
(voir section 3.4.3). Deuximement, doit tre choisi grand devant LT an dviter leffet
de current crowding, cest--dire laugmentation de la rsistance de contact due leffet
de lencombrement du courant prs du bord de contact. Cet effet rsulte de la nature bidimensionnelle du courant [Mur69] [Pim86]. Elle devient importante quand la longueur du
contact est infrieure LT .
Dans la conception des TBH nous choisissons > 2LT (coth(2) = 1.04) an dexclure
linuence de la largeur du contact sur la rsistance de base. On a vu dans la section 3.2
que la longueur de transfert du contact Pt/Ti/Pt/Au sur GaAsSb (NA = 3.6 1019 cm3 )
215
est LT = 0.3 m. Il est donc possible, dun point de vue lectrique de raliser des TBH
rapides avec une dbordement de la casquette de base de seulement 0.6 m. Cependant
les transistors prsents dans cette thse ont tous un dbordement de la casquette de base
beaucoup plus prononc (typiquement 1.9 m) an de pouvoir positionner correctement
par lithographie UV (insolation en contact 380 nm) les ponts air de sorties de contact.
Les valeurs suivantes ont t utilises pour calculer la contribution de la rsistance de
base RS = 1200 /sq (mesur par TLM), LT = 0.1m et d = 0.1m.
4.4.4
Rsistance de collecteur
La rsistance de collecteur est dnie comme la somme de trois rsistances : la rsistance de la couche de collecteur (Rc0 ), celle de la couche de contact collecteur (Rcc ) et celle
du contact collecteur (Rcont,c ).
Rc = Rc0 + Rcc + Rcont,c
(4.19)
(4.20)
(4.21)
(4.22)
(4.23)
Le tableau 4.6 regroupe les valeurs de rsistivit des matriaux utiliss pour le collecteur.
Matriaux
mobilit
rsistivit ()
paisseur
(cm2 V1 s1 )
( cm)
(nm)
3300
3.8102
160
1000
6.3104
200
216
1200
5.2 104
100
1000
6.3104
250
4.4.5
Capacit base-collecteur
Cbc = Lc lc
qND 0
2(Vbi +VBC )
(4.24)
4.4.6
Capacit metteur-base
(4.25)
a=
nkT
nkT
Cbe =
C
q(Le le )
q be
217
(4.26)
3.5
Vbc= 0.50V
0.541/Jc + 0.791
1/(2 fT ) (ps)
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
1/Jc (m /mA)
F IG . 4.22: Inverse du produit 2 fT en fonction de linverse de la densit de courant collecteur pour le transistor 27A5x10 de lchantillon H7466.3
o Cbe est la densit surfacique de capacit metteur-base qui est une constante pour tous les
dispositifs de lchantillon. Une moyenne sur lensemble des transistors mesurs a permis
dvaluer cette capacit qui scrit : Cbe = 16.7Seb o Seb est laire de la jonction metteurbase exprime en m2 et Cbe est exprim en fF.
4.4.7
1
1
1
)[C je (Seb ) +Cbc (Sbc )] + [Re ( ) + Rc ( )] Cbc (Sbc )
Seb
Seb
Pbc
e + c = A + BSbc /Seb +CSbc /Pbc
218
(4.27)
(4.28)
(4.29)
(4.30)
Les dimensions qui interviennent sont nalement le rapport entre les surfaces de jonction (Sbc /Seb ) et le rapport entre la surface de jonction et le primtre (Sbc /Pbc et Sbc /Peb ).
Pour optimiser les performances du transistor le rapport entre les surfaces de jonction doit
tre minimis. Considerant lefcacit de collection des lectrons en sortie, la limite opti-
male est Sbc = Seb . Ceci a pour consquence que pour optimiser les performances frquentielles du composant le collecteur doit tre sousgrav autant que lmetteur.
Enn, an de minimiser le rapport (S/P) du composant, on doit avoir un grand rapport
entre la largeur dmetteur (Le ) et sa longueur (le ) (Le << le ) i.e. un doigt dmetteur.
Les expressions 4.28 et 4.30 expliquent galement pourquoi ce ne sont pas le plus petits
dispositifs qui possdent les meilleurs performances, mais ceux avec un rapport de forme
(S/P) minimum.
A partir de cet ensemble de donnes, nous tablirons la variation des frquences de
coupure fT et maximale doscillation fMAX avec la gomtrie des TBH.
4.4.8
Les frquences de coupure fT et maximale doscillation fMAX sont donnes par les
expressions :
fT =
1
2ec
fT
8RbCbc
fmax =
219
(4.31)
o le temps total ec est la somme des temps de charge et des temps de transit
ec = tb + tc + (Rc + Re )Cbc + re (Cbe +Cbc )
(4.32)
Le tableau 4.7 regroupe les valeurs issues du modle prcdent pour les diffrentes gomtries de dispositifs disponibles sur le jeu de masques. Les temps de transit dans la base
tb et dans la jonction base-collecteur tc ont t calculs partir des rfrences [Bol01]. La
densit de courant collecteur utilise est celle limite par leffet Kirk Jck = 2mA.m2 .
Gomtrie
Re
Rb
Rc
Cbe
Cbc
tb
tc
fT
fMAX
()
()
()
(pF)
(pF)
(ps)
(ps)
5x7
1.48
17.6
7.1
0.06
0.02
0.35
0.2
151
140
5x10
0.72
10.3
5.0
0.11
0.03
0.35
0.2
147
145
5x17
0.29
5.2
3.0
0.28
0.05
0.35
0.2
135
147
5x40
0.08
2.0
1.3
1.06
0.14
0.35
0.2
100
119
5x54
0.07
1.4
1.0
1.14
0.17
0.35
0.2
95
115
6x20
0.13
4.0
2.3
0.64
0.08
0.35
0.2
120
130
7x45
0.04
1.7
1.0
2.25
0.22
0.35
0.2
83
95
8x27
0.05
2.7
1.5
1.63
0.15
0.35
0.2
97
98
(GHz) (GHz)
TAB . 4.7: Rsultats du modle utilis pour calculer les frquences de coupure fT et maximale doscillation fMAX pour les diffrentes gomtries disponibles sur le jeu de masques.
On constate pour lensemble des gomtries un bon accord avec les valeurs exprimentales. Cependant cet accord na pu tre obtenu quen ajoutant une rsistance constante
(R = 4) dans la somme Re + Rc . Sans cette rsistance fT et fMAX montraient une dpendance avec la gomtrie beaucoup plus faible que celle observe exprimentalement.
Le caractre constant de cette rsistance montre quelle est extrieure au dispositif. Elle
pourrait tre localise dans les sorties de contacts par ponts air.
220
4.5
Conclusions
Une fois le collecteur sous-grav, les performances en frquence sont limites par deux
effets de mme importance : dune part leffet Kirk qui limite la densit de courant et
dautre part le temps de transit dans la base. Le seuil de leffet Kirk peut tre repouss
vers les plus fortes densits de courant collecteur par une augmentation du dopage et une
diminution de lpaisseur de la rgion n du collecteur. En considrant un niveau de dopage
ND = 1 1017 cm3 et une paisseur de 0.1 m la densit de courant seuil de leffet Kirk
vaut JKirk = 7mA.m2 pour VBC = 0.
Le temps de transit dans la base (ici tb =0.35 ps pour une paisseur de base de 40 nm)
reprsente pour un transistor ayant une jonction base-collecteur sous-grave environ 37 %
du temps de transit total. Il peut tre trs fortement rduit en remplaant lhtrojonction
de type II de la jonction metteur-base par une htrojonction de type I, par exemple en
remplaant lInP de lmetteur par un alliage quaternaire InGaAlAs ou ternaire InAlAs.
Avec une htrojonction de type I prsentant une discontinuit de bande de conduction au
moins gale 0.1 eV le temps de transit dans la base devient infrieur 0.15 ps pour une
base de 40 nm.
Compte tenu de lensemble de ces amliorations (sous-gravure du collecteur, augmentation du seuil de leffet Kirk et injection balistique dans la base) notre modle prvoit un
couple fT , fmax de (380 ; 420) GHz pour les transistors 5x10. Cest cette perspective qui
a motiv les dveloppements technologiques raliss dans ce travail et abouti au dpt de
deux brevets. En effet ils permettent de raliser des transistors comprenant :
Une sous-gravure profonde du collecteur pour rduire la capacit base-collecteur
221
222
Bibliographie
[Haf03] Hafez W, Lai JW, Feng M. InP/InGaAs SHBTs with 75nm collector and fT > 500
GHz. Electron. Lett. 2003 ;39 :951-2.
[Kah04] Kahn M. Transistor bipolaire htrojonction GaInAs/InP pour circuits ultrarapides : structure, fabrication et caractrisation. Thse doctorat Paris XI (2004),
258p.
[Lah89] Lahav A, Ren F, Kopf RF. Thermal stability of tungsten ohmic contacts to the
graded gap InGaAs/GaAs/AlGaAs heterostructure. Appl. Phys. Lett. 1989 ;54 :16935.
[Lan87] Madelung O, Schulz M. Landolt-Brnstein New series III/22a, Semiconductors :
Intrinsic properties of Group IV elements and III-V, II-VI and I-VII compounds. Heidelberg : Springer Verlag, 1987.
[Mat96a] Matine N. Ralisation et caractrisation de transistors bipolaires htrojonction
InP/InGaAs/Mtal (Structure MHBT). Thse doctorat Paris XI (1996) 213p.
[Yee05] Yee M, Houston PA. High current effects in double heterojunction bipolar transistors. Semicond. Sci. Technol. 2005 ;20 :412-7.
223
Chapitre 5
Conclusions et perspectives
Cette thse se situe au dbut du dveloppement des Transistors Bipolaires Htrojonction ayant une base en GaAsSb. Si quelques rsultats sont rapports dans la littrature (en
particulier ceux de C.Bolognesi) il reste encore beaucoup faire pour tirer pleinement partie du potentiel offert par ce matriau aux applications demandant un comportement ultrarapide. Dautre part cette thse est notre connaissance la premire en France et en Europe
sur ce thme. Dans ce contexte laxe principal de ce travail sest naturellement port sur les
dveloppements technologiques ncessaires la ralisation de transistors ultra-rapides.
Deux briques technologiques spciques ont t dveloppes : dune part la gravure
chimique slective des alliages quaternaires InGaAlAs et ternaires InAlAs par rapport
GaAsSb et dautre part ltude et la ralisation de contacts ohmiques trs faiblement rsistifs sur GaAsSb de type p.
Aprs avoir montr que lmetteur en InGaAlAs permettait de lever les limitations en
courant imposes par lmetteur en InP, la ralisation de TBH ayant un metteur en InGaAlAs passait par la mise au point dune mthode de gravure de ce matriau. Son utilisation
comme metteur impose deux critres la gravure (i) une forte slectivit par rapport
GaAsSb qui, utilis dans une base ne (typ. 40 nm) doit garder son paisseur initiale (ii)
une rugosit aussi faible que possible de faon viter les recombinaisons parasites en
priphrie de la jonction metteur-base. Les rsultats obtenus ont montr une rugosit extrmement faible (comparable celles des surfaces pitaxies) et une slectivit suprieure
30. Cette solution est compatible avec les contraintes technologiques industrielles et libre
224
InGaAlAs/GaAsSb. Lanalyse des comportements dynamiques de ces transistors a montr quils sont principalement limits par le temps de charge de la capacit base-collecteur
(33 % du delai total metteur-collecteur), validant ainsi les approches faites dans le dveloppement du procd de fabrication.
Une analyse plus pousse a montr que les autres limitations du comportement frquentiel sont dues la prsence dun effet Kirk dans la jonction base-collecteur qui limite la densit de courant J < 2mA.m 2 et dun temps de transit dans la base excessivement long
(environ 0.35 ps) d la nature diffusive du transport lectronique dans la base. Une structure amliore (celle du second brevet) a t conue pour repousser ces diffrentes limites.
Le mcanisme rcemment propos pour les htrojonctions de type II qui rsulte de lexistence dune barrire de potentiel dans la jonction base-collecteur permet une explication
des effets observs sur nos TBH. Dautre part, nous avons prouv que linjection latrale
des lectrons en prsence de leffet Kirk peut tre un mcanisme dominant dans lhtrojonction base-collecteur GaAsSb/InP. Une dtermination exprimentale dtaille ainsi
quune description synthtique regroupant ces deux effets sont ncessaires la comprhension globale de cet effet.
227