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Evaluation Infra Cours 2ie VF

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Evaluation des infrastructures / projet de dconstruction

Objectifs pdagogiques gnraux du cours


A lissue de ce cours, ltudiant doit tre capable :

de connatre les diffrents types dinfrastructures et les lments constitutifs

de diffrencier les types dvaluation raliser selon que lintervention porte sur une
infrastructure existante ou sur une infrastructure concevoir, excuter et exploiter ;

Comprendre les concepts cls.

de conduire lvaluation dune infrastructure

Dclinaison des objectifs pdagogiques gnraux du cours, en objectifs de type savoir ,


savoir-faire et / ou savoir tre
Savoir dfinir une infrastructure
Savoir mener une valuation
Savoir le cycle de vie dune infrastructure

Pr requis :
Connaissance des infrastructures, des ouvrages du gnie civil ;
Connaissance de leur mode de fonctionnement, des outils et mthodes ncessaires
leur conception et ralisation ;
Connaissance des sollicitations auxquelles sont soumis les diffrents types
dinfrastructures ;
Connaissance des diffrents types de dgradations ;
connaissance du vieillissement et de la fatigue des matriaux (matriaux traits ou
non, bton (arm ou prcontraint), etc.).
Consigne :
Chaque apprenant devra bien observer les infrastructures dans son environnement immdiat

Auteur
Dr KOUASSI Paulin
Docteur et Ingnieur en gnie civil

Date de cration
Novembre 2013
Rvision 01 / janvier 2014

Table des matires


Chapitre 1 : Dfinition des principaux termes du module ................................................... 4
Introduction ............................................................................................................................ 4
1.1 Infrastructure ............................................................................................................... 4
1.2 Evaluation .................................................................................................................. 10
1.3 Concepts voisins mais diffrents de lvaluation ...................................................... 15
Chapitre 2 : Lvaluation dans la gestion des infrastructures ............................................ 18
1.1 Exigence de lentretien des infrastructures pour le matre douvrage ....................... 18
1.2 Cycle de vie d'une infrastructure ............................................................................... 18
1.3 Dure de vie ou dure de rfrence dune infrastructure ........................................... 19
1.4 Fin de vie des infrastructures (dmolition, dconstruction, rhabilitation) : cas des
infrastructures de transport ................................................................................................... 22
1.5 Intrt des archives dans lvaluation dune infrastructure ....................................... 22
Chapitre 3 : Conduire une valuation............................................................................... 23
1.1 Pour le commanditaire ou matre douvrage ............................................................. 23
1.2 Pour le consultant dans le cadre de son valuation ................................................... 26
1.3 Connaissance des procdures techniques et des tapes dun projet ......................... 29
1.4 Evaluation dune infrastructure existante .................................................................. 30
1.5 Etude de cas : valuation des infrastructures routires .............................................. 32
1.6 Projet de construction dune infrastructure : aspect spcifique de lvaluation ........ 38
Chapitre 4 : Autres mthodes dvaluation des infrastructures ........................................ 42
1.1 Mthodes d'valuation des ouvrages de gnie civil ................................................... 42
1.2 Tendance dans lvaluation des Infrastructures ......................................................... 42
1.3 Contraintes associes lvaluation .......................................................................... 43
1.4 Quelques orientations en matire dvaluation ......................................................... 43
1.5 Evaluation base sur lamortissement conomique ................................................... 43
Conclusion ...................................................................................................................... 45

Mots cls
Infrastructure, valuation, dgradation, dure de vie, fin de vie, matre douvrage, Expert, Consultant.

Introduction gnrale du cours/module


L'ingnierie des infrastructures existantes est aujourdhui un enjeu majeur et le sera davantage
pour les annes venir du fait dune forte attente des matres d'ouvrage confronts un
patrimoine vieillissant (btiments, routes, ponts, etc.). Ce thme qui sinscrit dans le module
mthode de dconstruction concerne l'valuation des infrastructures.
Dans ce contexte, nous mettrons un accent particulier sur lvaluation des infrastructures
existantes.
La finalit de lvaluation dune infrastructure sera oriente vers le renforcement, la
rparation, le remplacement, ladaptation, la rhabilitation ou la dmolition de chacun des
lments ncessaires son l'exploitation.
Les mthodes comptables dvaluation qui permettent de dterminer la valeur rsiduelle dune
infrastructure seront prsentes compte tenu de leur intrt dans lapprciation de la valeur du
patrimoine dune entit publique ou prive.
Ce thme couvre le champ de plusieurs types dinfrastructures (route, btiment, pont,
ouvrages en maonnerie, etc.).

Chapitre 1 : Dfinition des principaux termes du module


Ce chapitre a pour objet de dfinir les principaux termes du module. Leur connaissance est
essentielle pour le gestionnaire des infrastructures et mme pour latteinte des objectifs de
lvaluation.

Introduction
Lvaluation des infrastructures intervient pendant la phase de son exploitation lorsque celleci a dj t construite. Cest dire quelle intervient au cours du cycle de vie de
linfrastructure. Pour mener toute action sur un objet, un ouvrage ou une infrastructure, il est
essentiel de connatre ce sur quoi porte laction.
Dans ce chapitre, aprs avoir dfini ce quest une infrastructure et identifi les diffrents types
dinfrastructures, nous nous intresserons la notion dvaluation . Cette dernire tant
lie une ou plusieurs finalits, les diffrents objectifs dune valuation seront mis en
exergue.

1.1 Infrastructure
1.1.1 Dfinition
Le Dictionnaire Larousse dfinit linfrastructure comme tant lensemble des ouvrages
constituant la fondation et l'implantation sur le sol d'une construction ou d'un ensemble
d'installations (par exemple routes, voies ferres, aroports).
Pour certains auteurs, au sens strict, l'infrastructure dsigne la partie infrieure, le
soubassement d'une voie. Le terme s'oppose superstructure. On peut, dans certains cas,
distinguer les deux : ainsi dans une ligne de chemin de fer, l'infrastructure, stricto sensu, est la
plateforme de la voie, sur laquelle on pourrait aussi bien implanter une voie routire, tandis
que la superstructure est constitue par la voie ferre proprement dite (rails et traverses).
Une autre dfinition donne par le Larousse considre linfrastructure comme tant
lensemble d'installations, d'quipements ncessaires une collectivit : L'infrastructure
commerciale d'une ville nouvelle .
Cest cette dernire dfinition que nous retiendrons dans le cadre du prsent module.
Ainsi, au sens large, l'infrastructure de transport, par exemple, dsigne l'ensemble et englobe
tous les lments ncessaires l'exploitation normale : catnaires (cbles lectriques),
signalisation, postes d'aiguillage, tour de contrle dans les aroports, etc., ainsi que tous les
btiments lis l'usage de ladite infrastructure.
L'infrastructure peut constituer la totalit du systme de transport ; c'est le cas par exemple
des canalisations destines au transport de liquides de gaz ou de produits pulvrulents, telles
que les aqueducs (ponts sur lesquels passe une conduite dadduction deau) et oloducs
(pipelines).

1.1.2 Identification des infrastructures


Pour Belad Oustani et al [2009], il peut parat difficile de fournir une liste exhaustive des
diffrents types dinfrastructures. Leur dfinition dpend, en partie, des services attendus de la
ralisation des infrastructures.
Le tableau ci-aprs prsente les principaux biens et services publics ainsi que les
infrastructures associes.

Tableau 1: les biens et services publics et les infrastructures associes1


BIENS ET SERVICES PUBLICS

INFRASTRUCTURES ASSOCIEES

Enseignement

Ecoles, collges, universits

Sant

Hpitaux, maisons de soins et de retrait

Dfense

Casernes, entrepts, ateliers

Scurit

Casernes (policiers, pompiers), matriel

Justice

Tribunaux, prisons

Culture

Muss, thtre

Transport

Arien

Aroports, radars, tours de contrle

Routier

Routes, autoroutes, ponts, tunnels

Ferroviaire

Rails, gares

Fluviaux

Canaux, cluses

Maritimes

ports, phares

Urbains

Mtros, rues, systme dinformation, feux

Tlcommunications

Lignes, satellites, cbles

lectricit

Centrales, transformateurs, lignes

Eau

Barrages, stations de pompage, canalisations,


usines de traitement

Assainissement

gouts, centres de traitement

clairage

Lampadaires

Rcration

Parcs, jardins, stades, gymnases, piscines

Courrier

Postes, centres de tri

Religion

Lieux de culte, cimetire

Recherche

Laboratoires, bureaux

Source : Perrot et Chatelus (2000,330) cit par Belad Oustani et al (2009)


5

1.1.3 Classification des infrastructures


Eu gard leur rle, les infrastructures sont classes en deux grandes catgories. On distingue
les infrastructures conomiques et les infrastructures sociales qui peuvent tre
dures (hard) ou souples (soft).
Les infrastructures de type conomique sont rputes tre la clef pour la fourniture dun
service immdiat lindustrie et au secteur conomique en gnral. Elles sont vues comme un
input la production (eau, lectricit, routes, aroports, gouts, transport en commun etc.).
Leur principale fonction est de rduire les cots de transaction, daugmenter la productivit et
linnovation.
Les infrastructures sociales, par contre, sont considres comme fournissant des services de
base aux mnages. Elles leurs permettent damliorer leur qualit de vie et leur bien tre
(hpitaux, cole etc.). Cette situation a fait que les Etats ont t pendant longtemps les
principaux fournisseurs des services dinfrastructure. Nanmoins, durant les deux dernires
dcennies, on assista un mouvement mondial vers la drglementation et la privatisation.
Le tableau ci-aprs donne des dtails sur les infrastructures pouvant tre classes dans lune
ou lautre des deux catgories.

Tableau 2 : Classification des infrastructures par type2


DURES

SOUPLES

ECONOMIQUES

Routes / Autoroutes
Ponts
Ports
Vois ferres
Aroports
Tlcommunications
nergie

Formation
Institutions financires
Recherche et dveloppement
Transfert de technologie
Assistance lexportation

SOCIALES

Hpitaux
Scurit sociale
coles
Services communautaires
Approvisionnement en eau
Agences environnementales
Logements
Systme dgouts
Soins pour les enfants
Prisons
Maisons pour les personnes
ges

Source : Grimsey et Lewis (2004) cit par Belad Oustani et al (2009)


6

1.1.4 Dfinition des infrastructures : lexemple des infrastructures de


transports
Tel que dfini prcdemment, les infrastructures peuvent tre considres comme tant des
units fonctionnelles (OEET, 2011). Ainsi, pour remplir leur fonction, les infrastructures de
transport sont constitues, pour la plupart, de deux types douvrages :

les ouvrages linaires3 (routiers, ferroviaires, voies navigables) ;

les ouvrages ponctuels (ponts, gares, etc.).

1.1.4.1 Les ouvrages linaires


Les ouvrages linaires constituent la partie la plus importante de nombreuses infrastructures
de transports. Le trac dfinissant ces infrastructures n'a gnralement pas de dure de vie
proprement parler, puisqu'il perdure de manire non limite dans le temps par le biais des
oprations de maintenance et de rhabilitation. En gnral, il y a donc lieu de considrer la
dure de rfrence de l'unit fonctionnelle.

1.1.4.2 Les ouvrages ponctuels (spcificits des ponts, tunnels)


Ces objets, de conception spcifique, peuvent tre valus de manire indpendante. Les
hypothses lies la dure de vie de l'objet considr notamment, doivent tre compatibles
avec une hypothse de dure de vie globale de l'infrastructure tudie.
Ainsi les ouvrages d'art routiers raliss partir des Eurocodes font l'objet d'un
dimensionnement pour une dure de service de 100 ans, suprieure la dure de vie d'une
structure de chausse (couche de roulement : 10 ans; couche de forme : 30 ans). Dans le
domaine ferroviaire, Rseau Ferr de France calcule une dure d'amortissement plus
importante pour les gares (40 ans) que pour les tronons de lignes grande vitesse ferroviaires
(30 ans).
Il convient enfin de signaler la singularit de certains ouvrages ponctuels, tels que les tunnels.
Ces ouvrages particuliers prsentent une longue dure de vie comme les ponts (en gnral
suprieure 100 ans). Cependant, ils diffrent des autres ouvrages d'art du fait d'un poids
potentiellement important de l'tape de "vie en uvre", principalement en raison des
quipements inhrents ces structures : ventilation, clairage, gestion technique centralise,
etc. et de la consommation lectrique de ces derniers. Enfin, on signalera que bien que peu
observ dans la pratique, un scnario thorique de "fin de vie" pourrait consister en une fin
d'exploitation avec le dmantlement et le recyclage des quipements.

1.1.4.3 Les infrastructures routires


Ci-dessous figurent les principaux lments constitutifs d'une infrastructure routire, certains
d'entre eux (*) tant spcifiquement ddis aux rseaux autoroutiers concds :
tronons linaires (gnie civil, quipements, dpendances vertes ),
ouvrages d'art (ponts, tunnels, soutnements,
environnementaux : passages faunes, bassins),

barrages,

amnagements

gares de page*,
aires de repos et de service,
btiments lis aux oprations d'exploitation,
matriels spcifiques associs l'exploitation,
les espaces verts et paysagers dans l'emprise routire.

Cest le cas de chausse et des rails


7

Photo 1: Un exemple4 dinfrastructures routires et sportives en image


Infrastructures sportives
Infrastructures routires

1.1.4.4 Les infrastructures ferroviaires


Elments constitutifs :
tronons linaires (gnie civil, quipements ferroviaires, voies ferres, catnaires,
quipements de signalisation, etc.),
ouvrages d'art (ponts, tunnels, soutnements, barrages),
gares et stations,
matriels spcifiques associs l'exploitation,
btiments lis aux oprations dexploitation de linfrastructure.

1.1.4.5 Les infrastructures aroportuaires


Elments constitutifs :
Pistes d'atterrissage et de dcollage, taxiways,
Aires de manuvres, de stationnement et d'accs aux btiments aroportuaires
(destins aux avions ou vhicules routiers)
Arogares et quipements,
Installations et btiments techniques d'exploitation et de maintenance,
Tour de contrle et autres btiments abritant les servies de l'aroport;
Equipements et matriels spcifiques associs l'exploitation (vhicules techniques,
incendie, passerelles,),
Infrastructures routires ou ferroviaires d'accs l'aroport, ddis au projet,
Dans le cas de rseaux routiers et ferroviaires existants et prolongs vers une
infrastructure aroportuaire, le primtre d'valuation peut tre largi cette section
spcifique.

Boulevard lagunaire et stade Flix Houphout Boigny Abidjan (Cte dIvoire)


8

1.1.4.6 Les infrastructures maritimes


Elments constitutifs :
Mers, ocans, canaux maritimes,
Accs nautiques au port,
Digues denclture5,
Bassins de mares, bassins flots donc cluses,
Quais et quipements de quais,
Suivant la nature du port :
terre-pleins, hangars, citernes et silos,
gare maritime, zone daccs et rampes dembarquement paquebots ou
ferry,
accueil de la plaisance : marina, anneaux, pontons,
accueil de la pche : hangars frigorifiques, crie
Capitainerie et autres btiments abritant les services des autorits portuaires, postes
douanes,
Installations, btiments techniques et outillage d'exploitation, davitaillement, de
maintenance et de rparation,
Accs terrestres : voies ferres, gare de triage, routes, voies navigables, oloducs et
gazoducs.
Gnralement, le port maritime englobe ou est cern dun dense tissu urbain, industriel et
logistique : entrepts, usines

1.1.4.7 Les infrastructures fluviales


Elments constitutifs :
Biefs (digues, dfenses de berges, chemin de service, ),
Ecluses6, chelles d'cluses, ascenseurs7 et pentes d'eau, pont mobiles,
Barrages de navigation, barrages de prise d'eau,
Barrages rservoir et ouvrages du systme alimentaire des canaux
Ouvrages d'art (pont canaux et tunnels canaux),
Btiments techniques adjacents aux ouvrages et postes de commande ou de
surveillance,

Quais et plates-formes portuaires


Il apparat que la ralisation dune infrastructure ncessite la production
et/ou la mise en uvre de matriaux qui influence leur durabilit.
La notion dvaluation est dfinie dans ce qui suit.
5

Enclture : le fait denclore un terrain, de lentourer de cltures


Ecluse : ouvrage mobile entre deux plans deau de diffrents niveaux qui permet le passage
dembarcations
7
Ascenseur bateaux : cluses sas mobile, lvateurs
6

1.2 Evaluation
1.2.1 Dfinition
Selon le dictionnaire Larousse, lvaluation, cest laction d'valuer, de dterminer la valeur
de quelque chose : Faire l'valuation d'une fortune, d'une distance. Quantit, valeur ainsi
tablie : Des valuations approximatives.
Selon wikipdia de manire gnrale, l'valuation est la dmarche qui vise mesurer,
quantifier (mthodes statistiques) et caractriser une situation, une entit, un rsultat ou une
performance de nature complexe et donc a priori difficilement mesurable. Selon l'objet cibl,
la dmarche d'valuation peut faire appel des mthodes ou outils trs varis en fonction de
leurs prsupposs thoriques - et politiques - de leurs buts, de leurs techniques .
Pour dautres auteurs (Mabit R, 2001), le mot valuation, comme le mot ingnierie, est, dans
la langue franaise, un mot attrape-tout. On y accroche des objets divers qui peuvent relever
de la pratique pdagogique, de la gestion, de lorganisation de micro-ou macro-systmes, de
la construction de dispositifs ou de programme, etc.
On peut ainsi valuer un lve , valuer un risque , valuer un projet , etc.
Evaluation est galement un mot qui, dans son usage courant, peut absorber indiffremment
le contrle, le diagnostic, ltude dimpact, le suivi, la prospective
Evaluer peut tre considr comme un acte de vrification dans la mesure o on examine si
les actions menes dans le cadre dun programme correspondent aux objectifs annoncs. Cest
une activit de conseil dans la mesure o lvaluation vise clairer la stratgie et aider la
dcision. Ce peut tre aussi une faon de rendre compte de laction conduite et de la mettre en
dbat.
On peut sappuyer aussi sur la dfinition propose par Stufflebeam8 suffisamment large pour
englober toute pratique : processus (1) par lequel on dfinit (2), obtient (3) et fournit (4)
des informations (5) utiles (6) permettant de juger les dcisions possibles (7).
(1) processus = activit continue
(2) on dfinit = identifier les informations pertinentes
(3) on obtient = collecte, analyse, mesure des donnes
(4) on fournit = communiquer ces donnes
(5) des informations = faits interprter
(6) informations utiles = qui satisfont aux critres de pertinence
(7) dcisions possibles = actions d'enseignement, d'orientation etc....
L'OCDE/CAD9 dfinit l'valuation comme tant :
une apprciation systmatique et aussi objective que possible,
d'un projet, d'un programme ou d'une politique en cours ou termin(e),
de sa conception, de sa mise en uvre et de ses rsultats,
le but est de dterminer la pertinence, l'accomplissement des objectifs, l'efficience en
matire de dveloppement, l'efficacit, l'impact et la durabilit.
Une valuation doit fournir des informations crdibles et utiles permettant d'intgrer les
leons de l'exprience dans le processus de prise de dcision des bnficiaires et des bailleurs
de fonds.
De lexamen des cultures et pratiques, on peut retenir la dfinition suivante :
8

STUFFLEBEAM, D.I. (1980) L'valuation en ducation et la prise de dcision Ottawa, Edition NHP,
464p
9
OCDE : Organisation pour la Coopration et le Dveloppement Economiques ; CAD : Comit daide
au dveloppement
10

Lvaluation consiste, partir de faits appuys sur des donnes fiables, mettre en vidence
tous les effets attribuables lobjet valu (infrastructure, projet, programme, politique etc.),
les confronter aux objectifs fixs et aux moyens mis en uvre, et en tirer un jugement sur
cet objet.

1.2.2 Proprit caractristique de lvaluation


La proprit caractristique de lvaluation est quelle sintresse avant tout aux effets
produits par laction mene dans le cadre dun projet, dun programme, dune politique etc.
Elle cherche non seulement identifier et dcrire ces effets mais en analyser les causes. Elle
tente dexpliquer les carts entre les effets rels constats et les effets prvus ou esprs
(Mabit R., 2001).
Les fonctions dvaluation ne doivent pas tre confondues avec celles dinspection, de
contrle, daudit ou de conseil.
Lanalyse et lapprciation qui en est tire ne sont pas faites en rfrence des normes
prdtermines ni un rfrentiel standard. Chaque exerce dvaluation comprend la
construction dun rfrentiel ad hoc et ouvert.
Dans le cadre de lvaluation des projets, lvaluation est considre comme :

un outil dynamique didentification des forces et faibles des oprations en vue de


recommandations correctives oprationnelles et stratgiques pour les partenaires au projet.

un outil de comptabilit, de comparaison au service de la bonne gouvernance et de la


dmocratie.

1.2.3 Quelques types dvaluation


Lvaluation des infrastructures peut avoir plusieurs objectifs. Ainsi, on distingue entre
autres :
valuation certificative
valuation comparative
valuation technique
valuation conomique
valuation environnementale
valuation financire
valuation fiscale de linfrastructure (des immeubles)
valuation immobilire
valuation de sret
valuation des risques
valuation socio-conomique
etc.

1.2.4 Finalit et moment de lvaluation


Cest le but qui dicte la faon dont lvaluation est conue et utilise. Ainsi, envisager
lvaluation du point de vue du but plutt que de la mthode met laccent sur le rsultat final
attendu.
La demande d'valuation peut tre fonde sur diverses finalits. Dans la ralit la finalit
d'une valuation est rarement explicite. Ce sont plutt les objectifs oprationnels qui sont
annoncs. Ou mme ce n'est qu'en constatant ensuite quel usage il a t fait de cette
valuation que l'on peut lui affecter un rle voire une finalit. Il est possible de faire de cette
manire une typologie des valuations.
11

1.2.4.1 Finalit gnrale de lvaluation


S'agissant des finalits d'un exercice dont l'aboutissement est un jugement de valeur, il est
cependant ncessaire de s'interroger sur le sens et ventuellement les valeurs qui sous-tendent
la dmarche d'valuation.
Cette interrogation applique au cas des politiques, projets, programmes et actions relevant de
la sphre publique, conduit identifier et retenir trois finalits possibles. Et dans la pratique
de l'valuation, tant du ct du commanditaire, que du ct de l'valuateur, il sera souhaitable
de nen occulter aucune. Il s'agit de :
la finalit mobilisatrice
la finalit stratgique
la finalit dmocratique
1. la finalit mobilisatrice: l'valuation fournit des informations sur les effets d'un programme
ou d'une politique et donc renseigne sur la mise en uvre et son efficacit. Elle fournit donc
aux oprateurs des renseignements sur leurs pratiques. De ce fait, et pour le moins,
l'valuation mobilise leur attention. Elle les conduit invitablement ragir.
Cette capacit mobilisatrice peut avoir plusieurs types d'effets sur la structure qui met en
uvre le programme ou qui le pilote : clarification des objectifs, amlioration de
l'organisation du travail, responsabilisation des acteurs, motivation des oprateurs. Il y l une
finalit mobilisatrice qui fait alors de l'valuation la fois un outil pour amliorer la gestion
publique et une mthode de management.
2. la finalit stratgique: l'valuation met en vidence des lments qui ne sont pas
ncessairement perus dans l'action quotidienne. Elle met en perspective les orientations et les
rsultats. Elle interroge sur la pertinence des objectifs et la cohrence entre ceux-ci et les
moyens mobiliss. Elle aide penser le moyen - long terme et le complexe tout en capitalisant
l'exprience. Elle vite de rinventer rgulirement des orientations et des objectifs sans avoir
tir le bilan des actions prcdentes.
L'valuation est alors une aide la prise de dcision et un outil de gestion qui permet aux
responsables d'un programme d'adapter, inflchir ou abandonner leur stratgie.
3. la finalit dmocratique: l'valuation, par les analyses qu'elle produit et par l'apprciation
qu'elle porte sur l'objet valu, contribue l'information, et peut rpondre l'exigence de
transparence l'gard de l'utilisation qui est faite des biens publics. Dans toutes les
dmocraties contemporaines, la demande d'une valuation ayant cette finalit de transparence
et d'aide au dbat sur l'action publique, se fait de plus en plus pressante. La demande vient des
citoyens, des associations, des agents conomiques, des lus eux-mmes.
Cette finalit dmocratique de l'valuation peut indisposer les dcideurs ou les gestionnaires.
Pour les valuateurs elle est exigeante. Elle est aussi l'affirmation que les rsultats d'une
valuation ont vocation tre diffuss et nourrir le dbat sur l'objet valu.

12

1.2.4.2 Finalits dans le domaine de lducation


Dans ce domaine, les finalits de lvaluation dpendent lobjet ou de la personne value.
Ainsi, dans le domaine de lducation, classiquement, on distingue cinq fonctions :
Diagnostique : analyse des situations, des besoins, des profils et prrequis des
apprenants
Pronostique : laboration d'un projet, test initial
Formative-formatrice : accompagnement de l'apprentissage, remdiation
Sommative-certificative : bilan, jugement, dcision par tests terminaux, diplmes
D'orientation : liaison tudes / emploi, conseil de classe
En fonction des termes de rfrence du projet dvaluation dune infrastructure, une
valuation de la qualit de travaux de maintenance et mme du personnel charg de lentretien
peut tre faite. Dans ces conditions certaines de ces fonctions peuvent savrer utiles
connatre.

1.2.4.3 Moment de lvaluation et finalits


Contrairement l'ide rpandue que l'valuation est une pratique inne que chacun exerce,
sans le savoir ou le faire savoir, l'valuation des infrastructures, de programmes, d'actions, de
projets, d'organismes... demande des comptences construites, exige une dmarche
rigoureuse, suppose une attitude spcifique.
Pour les projets et programmes, les valuations ou valuations vnement interviennent
des rythmes diffrents et des moments prcis savoir : avant, pendant, juste aprs ou
longtemps aprs.
On distingue :
l'valuation ex ante ;
l'valuation mi-parcours ;
l'valuation finale ou terminale ;
l'valuation ex post

1.2.4.3.1 Evaluation ex ante ( priori)


Elle est faite avant l'adoption dfinitive et la mise en uvre du programme, cette dmarche n'a
pas vritablement les caractristiques d'une valuation. Il s'agit d'une tude faite par des
personnes autres que les gestionnaires du programme, qui s'assure de sa pertinence par rapport
aux orientations et au contexte. Elle explicite les effets prvus (tude d'impact). Elle veille la
cohrence du dispositif et la faisabilit des actions. Elle vrifie l'existence d'objectifs
oprationnels et d'outils de suivi du programme (indicateurs, tableau de bord, etc.).

1.2.4.3.2 Evaluation mi-parcours (intermdiaire)


Elle est pratique dans le cas de programmes relativement longs, cette forme d'valuation
permet de prendre en compte un contexte qui a volu, de rexaminer la pertinence des
orientations et objectifs de dpart par rapport celui-ci, de reprer et analyser les ventuels
carts entre la mise en uvre effective et les intentions initiales ainsi que les premiers effets
du programme.

13

1.2.4.3.3 Evaluation finale ou terminale


Elle est gnralement ralise juste aprs la fin du projet pour en faire le bilan et voir s'il y a
lieu de le reconduire. Elle permet de rpondre la question de savoir si les objectifs du projet
ont t atteints.

1.2.4.3.4 Evaluation ex post ( posteriori)


Elle seffectue aprs la fin du programme, elle rend compte des ralisations effectues, des
objectifs atteints mais, dans la mesure du possible, de tous les effets observables imputables
au programme, attendus et imprvus, positifs et ngatifs. Elle donne donc une large place au
questionnement (enqutes, entretiens) prs des diffrentes catgories d'acteurs du programme
et aux tudes sur le terrain. Elle propose, partir de cet ensemble de donnes une analyse
de l'impact global du programme. En fonction de la commande initiale ou du cahier des
charges de l'valuation, le jugement port sur le programme sera la fois global et spcifi de
tel ou tel point de vue: de l'utilit, de la prennit, de l'efficacit, de l'efficience ...

1.2.4.4 Autres finalits


Dautres valuations lies au moment de lvaluation sont galement proposs par certains
auteurs. Il sagit de :
lvaluation intrimaire
lvaluation concomitante
lvaluation dimpact

1.2.4.4.1 Evaluation intrimaire


Les objectifs fixs pour une certaine tape ont-ils t atteints ?
Les objectifs sont-ils toujours valables ?
Les objectifs fixs pour la fin du projet seront-ils atteints ?
Une replanification est-elle ncessaire ?

1.2.4.4.2 Evaluation concomitante (chemin faisant)


Cette pratique relve pour une part du suivi de l'tat d'avancement du programme et non de
l'valuation. S'y ajoute une analyse du contexte volutif. Ce type d'valuation continue permet
dans le cas de programmes discuts ou dlicats ainsi que dans le cas d'oprations pilotes ou
exprimentales, de favoriser la transparence et la participation dans le droit fil de la finalit
mobilisatrice de l'valuation.

1.2.4.4.3 Evaluation dimpact


Latteinte des objectifs a-t-elle gnr les consquences prvues ?
Les moyens mis en uvre taient-ils efficients (rentabilit conomique ou sociale).

1.2.4.5 Finalits pour les infrastructures


Les finalits dune valuation portant sur les infrastructures sont multiples. Il peut sagir
dune valuation environnementale, conomique, de sret, etc.
Pour une valuation sret, lobjectif vis peut tre la ralisation de travaux :
(1) de rparation, (2) de renforcement, (3) dadaptation, (4) de dmolition, (5) de
remplacement de linfrastructure.
Nous reviendrons sur ces finalits dans le paragraphe consacr lvaluation des
infrastructures existantes et aux projets dinfrastructures (infrastructures construire).
14

1.3 Concepts voisins mais diffrents de lvaluation


Plusieurs notions ou concepts sont souvent confondus avec le mot valuation. Il sagit, entre
autres :
du suivi,
du suivi-valuation
du contrle
du diagnostic
de laudit
Les fonctions premires de lvaluation sont de comprendre et de porter un jugement de
valeur, alors que celles du contrle, du suivi, de linspection ou de laudit sont principalement
de vrifier, de surveiller, dobserver, de conseiller.

1.3.1 Diffrence entre le suivi et lvaluation


Le suivi est une observation critique et systmatique des ralisations dun projet ; il se base
sur les critres dfinis lors de la phase de planification. Le suivi est une fonction de la gestion
quotidienne, il doit sintgrer la structure de gestion du projet.
Le FIDA10 le dfinit comme tant la collecte et lanalyse rgulire dinformations dans le but
de faciliter en temps utile la prise de dcisions, dassurer la transparence et de servir de base
lvaluation et la capitalisation de lexprience. Cest une fonction permanente qui recourt
la collecte mthodique de donnes afin de fournir aux responsables et aux acteurs la base
dun projet en cours de mise en uvre des indications sur ltat davancement et la
progression vers les objectifs retenus.
Lvaluation est une mesure datteinte de lobjectif dun projet et/ou de ses diverses
composantes. Elle comporte une analyse sur les carts entre les ralisations et les prvisions,
sur lefficacit des moyens mis en uvre et sur les effets du projet.

Tableau 3 : Diffrences entre suivi et valuation pour un projet


Suivi
Systmatique, permanent

Evaluation
Ponctuelle

Soriente la planification

Peut mettre en cause la planification

Sintgre dans la structure de gestion du Nest pas ncessairement faite par le projet
projet
(recourt un consultant, et des donnes
extrieures au projet, etc.)
Met en exergue les carts et leurs causes

Analyse les causes des carts et propose les


solutions ventuelles

Rsultats utiliss par tous les intervenants Rsultats utiliss par les dcideurs
dans le projet
Des confusions entre ces deux termes sont souvent observes :
tous les deux utilisent frquemment les mmes sources dinformations,
la description des carts par le suivi comporte souvent un lment danalyse qui est
caractristique de lvaluation.
10

FIDA (Fonds International de Dveloppement Agricole) : Guide pratique de suivi-valuation des


projets, modules de formation. Site internet : www.ifad.org
15

Il est important de bien faire la distinction entre ces deux fonctions. Il convient de retenir que
lvaluation se fait dans un objectif clairement dfini. On essaie de sortir de la gestion
quotidienne de la ralisation du projet et de mettre les informations dans un contexte plus
gnral.

1.3.2 Diffrence entre le suivi valuation et valuation


Suivi-valuation
Evaluation
Rgulier tout au long de la mise en uvre du Ponctuel, gnralement la fin du projet,
projet
parfois aussi une tape intermdiaire (par
ex. mi-parcours)
Gnralement effectu en interne
En principe externalis (consultant)
Centr sur lanalyse de la progression des Permet en principe daller plus loin que le
activits vers lattente des rsultats attendus suivi-valuation, en apportant des rponses
(voire des effets).
des questions plus vastes que la seule atteinte
des rsultats (ex. ; sur la qualit du
partenariat et de la gouvernance sur le projet,
sur le bien-fond du projet et de la stratgie
dintervention, etc.)
NB : lorsquil nexiste pas de suivivaluation sur lequel sappuyer, lvaluation
doit souvent restreindre ses ambitions, car
elle doit alors reprendre des lments qui
auraient d tre du ressort du suivivaluation.
Suivi-valuation
et
valuation
sont
troitement
complmentaires.
Ils
senrichissent mutuellement et doivent tre
programms en cohrence.
Suivi-valuation (S&E) se dfinit comme tant la combinaison du suivi et de lvaluation qui
permet dobtenir les informations requises et de conduire la rflexion critique ncessaire la
bonne gestion du projet, la satisfaction des obligations et redevabilit (vers le haut et vers le
bas).

1.3.3 Diffrence entre le suivi valuation et le contrle


Le suivi valuation est souvent confondu avec le contrle . Il est vrai quils ont
beaucoup doutils en communs mais, la diffrence rside principalement dans lapproche
utilise et dans lobjectif vis.
Approche :
Un suivi efficace ncessite une bonne communication des informations et donc un
rapprochement entre les intervenants.
Un contrle efficace ncessite une distance organisationnelle et personnelle entre les
intervenants.
Objectif :
lobjectif du suivi valuation est daider ce que le projet atteigne ses objectifs
lobjectif du contrle est de dceler les anomalies ventuelles.

16

1.3.4 Diffrence entre diagnostic, audit et valuation


Selon Larousse le mot diagnostic se dfinit comme tant :
Lidentification de la nature d'une situation, d'un mal, d'une difficult, etc., par
l'interprtation de signes extrieurs : Diagnostic d'une panne de moteur.

Lensemble de mesures, de contrles faits pour dterminer ou vrifier les


caractristiques techniques d'un systme des fins de maintenance ou d'amlioration.
(Exemple : diagnostic d'un vhicule, diagnostic thermique d'un btiment.)

Dans un diagnostic, un jugement est port sur la situation ou l'tat des lieux, renvoyant le
plus souvent des aspects subjectifs ou relationnels.
La finalit d'un diagnostic est non seulement de se baser sur des faits, mais surtout
d'mettre des opinions pour mettre en uvre ensuite des actions concrtes (exemple : statuer
sur la pertinence du rfrentiel choisi, dcider un changement d'organisation, faire un bilan
des cots de non-qualit...
Le FIDA dfinit laudit, comme tant la vrification de la lgalit et de la conformit de
lutilisation des moyens, mene par des auditeurs indpendants.
Laudit a pour objet de dterminer si, et dans quelle mesure, les activits et les procdures
organisationnelles sont conformes aux normes et critres prdfinis. Laudit aide une
organisation atteindre ses objectifs en valuant et en amliorant, par une approche
systmatique et mthodique, lefficacit des processus de gestion des risques, de contrle et
de gouvernement dentreprise.
Dans un audit, l'approche reste factuelle, base exclusivement sur des faits et des observations
constituant des preuves, mme si des recommandations ou des propositions d'amlioration
peuvent tre suggres.
La pratique de l'valuation n'a aucune raison d'tre le monopole de quelques rares
grands experts ou de grands corps. Il y a simplement comme, dans d'autres
domaines, mobiliser les connaissances et comptences dont on dispose, s'approprier
la culture spcifique de cette fonction, respecter des standards de qualit, se doter
d'une dontologie solide.
Le mtier d'valuateur a la particularit de devoir conjuguer la rigueur mthodique
et le souci permanent des finalits.

17

Chapitre 2 : Lvaluation dans la gestion des infrastructures


La gestion des infrastructures ncessite la connaissance de leur cycle de vie. Il convient de
souligner que lvaluation dune infrastructure existante intervient ncessairement au cours de
son cycle de vie. La connaissance de certaines notions par le matre douvrage est donc
essentielle. Il sagit de la dure de rfrence qui remplace de plus en plus la notion de
dure de vie et de la fin de vie.
Le gestionnaire des infrastructures doit ds lors mettre en place un cadre de gestion courante
depuis leur mise en service jusquau terme de leur dure de rfrence.

1.1 Exigence de lentretien des infrastructures pour le matre douvrage


Entretenir une infrastructure signifie quil faut prendre toutes mesures appropries pour
maintenir cette infrastructure dans un tat aussi proche que celui quelle avait lors de sa mise
en service.
On distingue deux types dentretiens :
lentretien prventif : ensemble des tches entreprises pour prvenir les dgradations ;
lentretien curatif : ensemble des oprations raliser pour corriger les dfauts
apparents.
Le matre douvrage doit dfinir une politique dentretien des infrastructures et mettre en
place une organisation bien structure pour assurer leur suivi ds leur mise en service.
Lvaluation dune infrastructure existante intervient gnralement pour un but prcis au
cours de son cycle de vie.

1.2 Cycle de vie d'une infrastructure


Le cycle de vie d'une infrastructure (routire, ferroviaire, etc.) peut tre dfini selon plusieurs
tapes. On distingue, entre autres les tapes essentielles suivantes :
conception de l'infrastructure
ralisation de l'infrastructure

exploitation (exploitation, surveillance, maintenance, rparation, rhabilitation)

fin de vie (dmolition, dconstruction, rhabilitation)


Des tapes supplmentaires peuvent tre ajoutes ce cycle de vie comme prsent par les
figures ci-aprs.

18

Figure 1: Cycle de vie dune infrastructure en 6 tapes

Avant la
construction
Pendant la
construction
Aprs la
construction

DCISION

[ PLANIFICATION ]
[

[ OUTILS DAIDE LA DCISION ]


[

CONCEPTION ]

[ NORMES ET RGLEMENTS

[ CONSTRUCTION ]

ENTRETIEN

[ RHABILITATION ]

POLITIQUES

TECHNOLOGIE

SENSIBILISATION

[ EXPERTISE, SUIVI, DONNES]

Figure 2 : Cycle de vie dun ouvrage en 5 tapes (OEET, 2011)

1.3 Dure de vie ou dure de rfrence dune infrastructure


La dure de rfrence est la "dure de vie thorique du produit retenue pour l'unit
fonctionnelle" (norme NF P 01-010). Elle correspond la dure de vie du systme considr,
pour un usage et un entretien normal. Elle est donc issue d'un certain nombre d'hypothses, de
constats, de retours d'expriences ou plus simplement de rglements qu'il convient d'identifier.
On constate que la dure de rfrence des infrastructures peut rpondre des critres de
performances, d'amortissement conomique, de dure de concession, voire tre fixe de
manire conventionnelle.
Afin de respecter l'un des principes gnraux de lanalyse de cycle de vie (ACV), il
convient de privilgier les approches sciences de la nature (et donc plutt le
vieillissement physique d'un objet plutt que son amortissement conomique).

19

Les dures d'amortissement conomique, dans la mesure o elles ne sont pas dcorrles de la
dure de vie physique des infrastructures (c'est--dire qu'elles prennent en compte toutes les
oprations ncessaires au maintien de la fonction initiale de l'infrastructure sur la dure de vie
typique retenue) peuvent galement tre utilises.
Lorsque les dures de vie des lments constitutifs d'une infrastructure sont diffrentes, il
convient de rapporter les flux de rfrence d'intrants et d'extrants la dure de rfrence
retenue. En pratique, compte tenu de la multiplicit des lments constitutifs d'une
infrastructure associs des dures de vie diffrentes, il convient de ramener l'analyse une
dure de rfrence commune.

1.3.1 Exemple d'une infrastructure ferroviaire


Exemple d'une infrastructure ferroviaire avec une dure d'amortissement de voie ferre
grande vitesse (30 ans) diffrente d'une dure d'amortissement de gare (40 ans).
*Hypothse 1 : la rhabilitation des voies est ralise aprs 30 ans et celle de la gare
aprs 40 ans.
Dans ce cas de figure, si la dure d'amortissement de l'infrastructure retenue est de 30
ans, le flux de rfrence considr de la gare est pris gal des flux totaux de la
gare.
*Hypothse 2 : la rhabilitation des voies, ralise aprs 30 ans de service entrane
celle de la gare.
Dans ce cas, l'ensemble des flux de rfrence des 2 lments sont considrs, et
rapports la dure d'amortissement retenue de 30 ans.
Ajoutons par ailleurs que la notion de dure de vie n'est pas toujours bien adapte aux
infrastructures. Elle peut convenir la plupart des lments constitutifs des infrastructures,
mme si certains d'entre eux peuvent, en raison de leur durabilit, chapper l'chelle
humaine communment admise (ex : assise d'une infrastructure linaire). L'infrastructure en
temps que trac routier, fluvial ou ferroviaire, implantation portuaire ou aroportuaire (dans
une moindre mesure peut-tre) ne peut proprement parler pas tre examine sous l'angle "fin
de vie". Sa dure de vie excde souvent trs largement la dure de vie de ses lments
constitutifs et donc l'chelle humaine.
Pour surmonter ce constat et les difficults lies la disparit des situations rencontres, il
serait donc prfrable de retenir la notion de "dure de rfrence", conventionnelle, et
commune aux diffrents types d'infrastructures.
En effet, afin de pouvoir juger objectivement de limpact compar de chaque type dunit
fonctionnelle et que les valuations environnementales ralises soient quitables, il est
indispensable de fixer une dure de rfrence pour lanalyse des impacts environnementaux,
communes tous les types dinfrastructures de transport.
Cette dure commune de rfrence et d'analyse devra tre fixe suite la consultation des
diffrents gestionnaires. Elle devra permettre d'inclure les oprations d'entretien propres aux
diffrentes infrastructures afin de reflter la ralit de leur cycle de vie.
Elle dpend du type dinfrastructure. Elle dpend en particulier de la nature des matriaux
utiliss pour la construction de linfrastructure, de leur aptitude rsister aux agressions
multiples (climat, sollicitations, vent, etc.).
Le terme dure de vie dsigne traditionnellement la priode de temps choisie par le
matre douvrage, au stade de la conception dune infrastructure, pour son renouvellement
ventuel, c'est--dire pour rhabilitation ou sa reconstruction .

20

Compte tenu des spcificits des infrastructures, il est recommand de privilgier la notion de
"dure de rfrence" la notion de "dure de vie.
La dure de rfrence d'une infrastructure, qu'elle reflte une ralit physique, conomique ou
qu'elle soit conventionnelle, doit prendre en compte tous les flux de rfrence des oprations
associes au maintien de la fonction initiale de l'infrastructure sur la dure de service projete.
Dans le cadre d'une comparaison, les dures de rfrence auxquels se rfrent les rsultats
doivent tre identiques pour les diffrentes infrastructures de transport examines.

1.3.2 Exemple de la mcanique des chausses


En mcanique des chausses, Il est de plus en plus considr inacceptable, du point de vue du
service lusager, de laisser la chausse aller jusqu sa ruine. Lapparition des dsordres est,
dautre part, un phnomne alatoire, du fait de la dispersion des caractristiques des
matriaux, des paisseurs des couches, des conditions hydriques, etc.
Ainsi, le guide franais de conception des chausses de 1994 a introduit pour ces raisons la
notion de dure de dimensionnement initiale , associe un risque de calcul.
Deux valeurs sont proposes pour cette dure de dimensionnement initiale, en se basant sur
les catgories de voies :
30 ans pour les voies du rseau structurant (autoroutes et routes express une
chausse),
20 ans pour les autres voies.

Figure 3 : Endommagement et vieillissement de linfrastructure routire


(CHIAVASSA M. et al 2013)

21

1.4 Fin de vie des infrastructures (dmolition, dconstruction,


rhabilitation) : cas des infrastructures de transport
Sur les rseaux structurants, la notion de fin de vie se traduit gnralement par une
rhabilitation d'ensemble, la notion de dmolition tant plutt rserve des ouvrages
ponctuels, sauf cas particuliers. Cette perspective est donc susceptible de mobiliser
d'importantes quantits de matriaux et de produire de trs importants impacts indirects.
En gnral, la fin de vie envisage dans certaines tudes se limite l'enlvement de
diffrentes quantits de matriaux, avec mise en dcharge ou oprations de recyclage ou
valorisation.
La dmolition ou rhabilitation d'lments constitutifs d'une infrastructure doit tre traite de
manire similaire aux oprations de ralisation de l'infrastructure et donc considrer les
mmes processus de production matriaux, de transports, et de mise en uvre (engins,
matriels, matriaux spcifiques, dchets, etc.).

1.5 Intrt des archives dans lvaluation dune infrastructure


Bien souvent, la gestion des archives est une activit laquelle les administrations publiques
accordent, pour la plupart, peut dimportance. Cette perte de mmoire du projet ou de
linfrastructure livre en particulier pour les infrastructures longue dure de vie comme les
ponts peut influencer la qualit de toute valuation postrieure sa mise en service. Dans
une telle situation, lvaluateur ou lexpert commis cette tche, quelle que soit son niveau
dexpertise, disposera de donnes partielles pour mener son valuation. Le cot
dinvestigation complmentaire au stade de lvaluation notamment sur les parties caches de
louvrage comme les fondations peut savrer lev.
Cest le lieu de rappeler ici la question de lvaluation structurelle des infrastructures.

22

Chapitre 3 : Conduire une valuation


Certains documents sont ncessaires pour mener une bonne valuation et produire les
livrables attendus dans le cadre de lvaluation.

1.1 Pour le commanditaire ou matre douvrage


1.1.1 Connatre le cycle de lvaluation
Le matre douvrage doit connatre le cycle de lvaluation ou se faire aider par un matre
duvre. Le cycle dune valuation est prsent ci-aprs :

Figure 4 : Schma du cycle dvaluation

Le comit dvaluation peut tre constitu de spcialistes notamment dingnieurs, de


techniciens ou toutes autres personnes ayant particip la conception, la ralisation et mme
lentretien de linfrastructure.

1.1.2 Choisir un mode de slection du consultant


Ce choix passe gnralement par les tapes suivantes :
laboration dune demande de proposition (termes de rfrence)
Slection du consultant (bureau dtudes ou consultant individuel, etc.) par appel
doffres ouvert ou restreint, par un gr gr.

1.1.2.1 laborer des termes de rfrence


Lorsque lon doit mener une valuation sur des infrastructures, la premire raction avoir est
de demander les Termes de Rfrence (TDR) de cette tude.
Llaboration des Termes de Rfrence revient gnralement au commanditaire, au matre
douvrage, qui pourrait tre lEtat, une personne morale ou une personne physique.

23

1.1.2.1.1 Dfinition des TDR


Les TDR sont un document sur une activit dont la ralisation est envisage, qui prcise la
finalit et les fonctions de lactivit, son tendue et ses limites. Llaboration des TDR permet
de prciser ce quon attend de lactivit. Des TDR clairs, prcis et dtaills, connus et
accepts par tous :
facilitent amplement la ralisation de lactivit,
rduisent les risques de malentendus et,
favorisent la mission dvaluation en participant lacceptation des rsultats.

1.1.2.1.2 Rles des TDR


Les TDR permettent au commanditaire dune tude ou dune valuation de passer commande
un prestataire (Bureau dEtudes, Consultant, expert, etc.) afin de lui expliquer ce quil veut
et pourquoi il le demande.
Elle constitue aussi la base de soumission de la note mthodologique ou de loffre du
Consultant sollicit qui explique en dtail au commanditaire, la mthode et la dmarche
suivre pour raliser le travail confi. Le Consultant ou le Prestataire est choisi en fonction de
la qualit de sa mthodologie et sa dmarche.
La qualit de la ralisation dune tude ou dune valuation dpend de la qualit des TDR qui
constituent, dans la plupart des cas, le seul document dont dispose le prestataire pour laborer
sa mthodologie et sa dmarche.

1.1.2.1.3 Structure gnrale des termes de rfrence


Ce module ntant pas ddi un apprentissage de la mthode dlaboration des TDR dune
valuation, un aperu non exhaustif de la structuration des TDR est donn titre indicatif.
Les TDR contiennent gnralement les rubriques ci-aprs :

Contexte et justification

Objectifs

Rsultats attendus

Mthodologie

Tches excuter par le Consultant ou le Bureau dEtudes

Profil du Consultant / Expertise requise

Dure, lieu, et calendrier de la Prestation

Rapport soumettre

Annexes

24

1.1.2.1.4 Elaboration des termes de rfrences dune valuation.


La diversit des dmarches valuatives, de leur objet et de leur contexte rend un peu illusoire
llaboration dun texte gnraliste adapt tous les cas de figure.
Pour une valuation externe dopration de dveloppement, celle-ci est gnralement ralise
sous la forme de missions de quelques semaines, impliquant trois acteurs : un commanditaire,
un valuateur et un matre duvre de lopration value.

1.1.2.2 Profil de lvaluateur


L'valuation demande un temps pralable, dterminant pour la suite, de dfinition prcise de
l'objet valuer, des critres utiliser, de choix des questions poser, des donnes
rassembler, de slection des indicateurs, et des personnes associer ou consulter.
La bonne ralisation d'un tel rfrentiel sur mesure et plus gnralement la qualit d'une
valuation ncessite une expertise et une inventivit qui est plus collective qu'individuelle.
Des rgles de production et des standards de qualit sont respecter tout au long du
processus. L'valuation doit en effet tre fidle la lettre de commande et au cahier des
charges. Elle doit tre fiable, transparente, comprhensible.
Mais le mtier d'valuateur impose aussi des exigences au plan dontologique, que l'on peut
rsumer en 4 points :

tout valuateur doit tre indpendant par rapport au commanditaire, au responsable et aux
gestionnaires du programme et pouvoir exercer pleinement sa libert de jugement;

tout valuateur est dans une attitude d'coute des personnes, sans a priori et en respectant
chacune;

pour tre utile et utilisable l'valuation doit tre partage; les valuateurs doivent donc
dans la dmarche suivie construire ce partage en travaillant en quipe, en privilgiant les
approches pluralistes, en favorisant les changes internes et externes;

les valuateurs de programme public formulent leur jugement en rfrence l'intrt


gnral et en s'efforant d'avoir, tout au long du processus, l'intelligence des finalits ...

1.1.2.3 Passation de contrats


Les valuations peuvent faire lobjet dappels doffre ouverts et sont traits par des bureaux
dtude ou des instituts universitaires. Certaines valuations importantes peuvent faire lobjet
dappels doffre trs restreints ou de marchs de gr gr, soit pour des raisons de
confidentialit des donnes, soit parce que limportance des traitements statistiques est telle
que trs peu dinstituts ou bureaux dtude sont en mesure de les conduire. La puissance
publique intervient pour effectuer les recrutements fournir des lments dvaluation (Claude
GRESSIER, 2005).

1.1.3 Pilotage ou suivi de la mission


Pour le suivi de lexcution de la mission, le Matre douvrage peut mettre en place un comit
de pilotage et/ou un comit de gestion. Il sagit pour lui, travers la mise en place de ce
comit de disposer de comptences plus larges pour la validation du rapport du consultant
slectionner pour faire lvaluation de linfrastructure concerne par le projet. La mise en
place dun tel comit ou dune unit de gestion du projet dvaluation peut tre influence par
les bailleurs de fonds qui financent ventuellement cette mission.

25

1.2 Pour le consultant dans le cadre de son valuation


Tout comme la gestion de projet oriente vers limpact, la conduite dune valuation passe par
les tapes suivantes :

Identification de lobjectif et de champ daction (termes de rfrence);

Identification des critres de performance retenir, des besoins en matire dinformation


et des indicateurs utiliser ;

Planification de la collecte et de lorganisation de linformation

Planification des mcanismes et des activits lis la rflexion critique ;

Mise en place des conditions ncessaires une communication et des rapports de


qualit ;

Planification des conditions et moyens ncessaires.

Avant dentamer sa mission, le Consultant ou lvaluateur doit sapproprier les termes de


rfrence qui lui permettent cerner les attentes du Matre dOuvrage. Sur la base des termes
de rfrence, il devra faire une offre technique et financire dans laquelle sa mthodologie est
dcline. Lensemble des actions mener est rappel ci-aprs :
Proposition technique et financire
Runion dmarrage (tape de dmarrage)
Rapport de premire phase ou rapport initial
Runion de dbriefing
Rapport final
Rsum
Le rapport dvaluation peut tre structur en trois phases: une phase de dmarrage et
danalyse documentaire durant laquelle les questions sont formules, une phase de terrain et
une phase danalyse et de prparation du rapport.

1.2.1 Outils et grilles dvaluation


Une valuation est gnralement base sur une combinaison de mthodes qualitatives et
quantitatives. Des entretiens avec des personnes ressources ou avec des pairs peuvent
constituer une partie importante de cette approche. Les outils ci-aprs aident faire
lvaluation.

1.2.1.1 Outils dvaluation


On donne ci-aprs quelques outils dvaluation.
Diagramme des problmes
Diagramme des objectifs et diagramme des effets
Diagramme de dcision
Questionnaire
Indicateurs de contexte
26

Entretien individuel
Focus Group
Panel d'experts
Etude de cas
SWOT (Strengths, Weakness, Opportunities, Threats)
Analyse multi-critres
Analyse cot-efficacit
Analyse socio-culturelle
Etc.

1.2.1.2 Critres d'valuation


Plusieurs critres peuvent tre utiliss pour faire lvaluation. On distingue, entre autres, les
critres bass sur les lments suivants :

Etat physique et fonctionnel


Financier
Scurit incendie
Analyse de matriaux
Performance nergtique

1.2.1.3 Grilles dvaluation


Cest un outil dvaluation qui permet dviter les oublis majeurs et permet dviter de se
perdre dans le labyrinthe des dtails. Elle permet une lecture systmique de lvaluation et
doit tre labore en fonction de la finalit de lvaluation.

1.2.2 Exemple de phasage de lvaluation dune infrastructure


1.2.2.1 Phase initiale
La phase initiale a pour but de prparer l'quipe la mission sur le terrain et de spcifier
l'approche et la mthode d'valuation. Pendant cette phase, l'quipe se runira et examinera
tous les documents et toutes les donnes disponibles. Le produit final de cette phase initiale
sera le rapport initial.
Le rapport initial prcise gnralement les thmes et les problmatiques au cur de
l'valuation. Ces thmes et problmatiques sont tre identifis sur la base des termes de
rfrence, de la revue documentaire, de l'analyse du Cadre d'valuation, de l'arbre de
causalit, des donnes collectes, des points de vue des acteurs cls du projet et sur la base des
analyses menes lors de la phase initiale.
L'quipe d'valuation devrait aussi, sur la base des rsultats de la phase initiale, proposer une
approche et une mthodologie dtailles, comprenant : 1) les mthodes appropries de
collecte de donnes et d'informations, par exemple la documentation supplmentaire, les
sondages raliser, les entretiens structurs et ouverts, les questionnaires, les sminaires ou
ateliers, l'utilisation d'indicateurs, etc., indiquant des limites ventuelles ; 2) les mthodes
d'analyse appropries des informations et des donnes collectes, indiquant encore une fois
les limites et dcrivant comment analyser les donnes par examen crois, pour valider cette
analyse.
27

L'quipe d'valuation devrait sassurer que lvaluation sera capable de fournir des
enseignements et des recommandations d'ordre gnral sur linfrastructure.
De plus en plus, il est galement important que l'quipe d'valuation prsente un systme
d'assurance-qualit pour son valuation et pour son travail de synthse.
La phase sur le terrain ne commencera pas tant que le rapport initial n'est pas approuv par le
matre douvrage ou le comit de gestion du projet dvaluation.

1.2.2.2 Phase sur le terrain


Une fois la phase initiale est russie et le rapport initial est formellement accept, la mission
sur le terrain peut commencer. Le travail sur le terrain sera entrepris sur la base des
conclusions du rapport initial. Il concernera principalement la collecte de donnes primaires et
les entretiens avec les personnes cls, notamment celles qui assurent lentretien courant et
priodique de linfrastructure. Les tudes devraient s'appuyer sur des mthodes qualitatives et
quantitatives soigneusement appliques, et devraient tre particulirement riches en donnes.
S'il apparat ncessaire, au cours de la phase sur le terrain, de s'carter de manire
significative de la mthodologie ou du calendrier adopts, cet cart devrait tre expliqu au
matre douvrage ou au Comit de gestion qui devrait l'accepter.

1.2.2.3 Phase de rdaction du rapport


Un projet de rapport prsentant les conclusions principales et les enseignements et
recommandations les plus importants devrait tre soumis une date prcise. Aprs les
commentaires du matre douvrage ou du Comit de gestion, le rapport devrait tre finalis.
Une note rsumant les principales conclusions de la phase sur le terrain devrait tre soumise
quelques jours aprs la mission sur le terrain. Elle devrait pouvoir servir de base une runion
du Comit de gestion et de permettre des discussions et une premire validation des
conclusions prliminaires, avant la rdaction du projet de rapport de synthse.

1.2.2.3.1 Phase de synthse


Le chef d'quipe d'valuation devrait entamer la rdaction du rapport de synthse
paralllement la rdaction de projet de rapport final.

1.2.2.3.2 Communication et dissmination


Un atelier est gnralement peut tre prvu la fin de l'valuation avec pour pour but de
dissminer les conclusions de l'valuation et de discuter des enseignements, des
recommandations et de leur mise en uvre.

1.2.2.3.3 Rapport final


Le rapport remis est considr comme un projet de rapport. Aprs commentaires et
discussions avec le matre douvrage ou le le Comit de gestion du projet, il est finalis.

28

1.3 Connaissance des procdures techniques et des tapes dun projet


La connaissance des procdures techniques et des tapes dun projet est indispensable aussi
bien pour le Matre dOuvrage que pour le Consultant. Cest que lvaluation dune
infrastructure, comme toute autre tude peut comporter plusieurs phases parmi lesquelles on
peut distinguer :
lvaluation prliminaire,
lvaluation en avant projet sommaire,
lvaluation en avant projet dtaill ou le projet dvaluation.
La diffrenciation des phases peut se faire conformment aux diffrentes phases des projets
dinfrastructures routires par exemple.
En effet, pour les projets routiers, on distingue, selon le type dinfrastructure routire les
phases rappeles ci-aprs :

Autoroutes concdes
Etudes davant projet sommaire, constitus des tudes destins permettre
ladministration dapprouver le principe du projet envisag, ses principales
caractristiques, ainsi quune estimation prvisionnelle sommaire ;
Etudes davant projet autoroutier (APA), permettent daffiner les choix techniques et
la description du projet envisag et darrter le cot avec une bonne fiabilit ;
Etudes dexcution (servent la constitution des pices techniques des dossiers
dappel doffres).

Rseau routier national non concd


Etudes prliminaires
Etudes davant-projet sommaire
Etudes de projet ou avant projet dtaill
Etudes dexcution.

1.3.1 Cas des ouvrages dart non courant


Les ouvrages dart non courant donnent lieu ltablissement de dossiers spcifiques dont
linstruction est mene en parallle celle des tudes routires.
Les tudes douvrages dart non courants se droulent en deux phases :
ltude prliminaire douvrages dart non courants, qui a pour but dvaluer le cot, de
choisir un parmi les variantes et, le cas chant, de fournir les lments ncessaires
lenqute publique.
le projet douvrages dart non courants qui doit permettre de dfinir avec prcision le
dimensionnement de louvrage, de fixer toutes les options techniques et architecturales
de la solution retenue, ses conditions de dvolution et les variantes admises. Le projet
douvrages est tabli sur la base de dtudes prliminaires pralablement approuves.

29

Les ouvrages dart non courant11 sont :


les ponts possdant au moins une trave de plus de 40 m de porte,
les ponts dont la surface totale de lun des tabliers dpasse 1200 m2,
les murs de plus de 9 m de hauteur,
les tranches couvertes et semi couvertes de plus de 300 m de longueur,
les tunnels creuss ou immergs,
les ponts mobiles et les ponts canaux,
tous les ouvrages ne dpassant pas les seuils prcdents, mais dont la
conception prsente des difficults particulires.

1.4 Evaluation dune infrastructure existante


1.4.1 Finalits
Pour les infrastructures ou ouvrages, les rparations, les renforcements, les adaptations ou
mme leur dmolition en constituent la finalit.
La rparation consiste rendre un ouvrage dgrad son tat de service initial.
Le renforcement consiste amliorer le niveau de service initial d'un ouvrage, par exemple
pour permettre le passage d'un convoi exceptionnel non pris en compte lors de la conception.
L'adaptation d'un ouvrage existant consiste le modifier pour lui faire remplir un nouveau
service pour lequel il n'avait pas t prvu lors de sa conception, par exemple l'ajout de voies
de tramways ct des voies routires existantes, l'ajout de pistes cyclables ou de trottoirs,
l'amlioration de l'accs aux handicaps, etc.
On distingue, pour ces infrastructures, lvaluation dtat et lvaluation structurelle.
Le mot infrastructure dsignant une unit fonctionnelle et donc lensemble des
installations et quipements ncessaires l'exploitation normale de linfrastructure, il est
ncessaire dvaluer chacun de ces lments. Il sagit de comprendre et de porter un
jugement de valeur sur chacun des lments.
Il serait difficile danalyser, de faon exhaustive, tous les lments constitutifs dune
infrastructure dans le cadre de ce module.

1.4.2 Evaluations structurelles/ valuations de ltat


Le terme "valuation structurelle" dsigne l'apprciation de la capacit portante et de
l'aptitude au service d'un ouvrage qui gnralement est base sur des calculs de structure.
Il ne doit pas tre confondu avec "l'valuation de l'tat" de l'ouvrage qui rsulte d'une visite
d'valuation de type IQOA par exemple.
L'valuation structurelle des ouvrages ne concerne pas uniquement les ouvrages
pathologiques. Une valuation structurelle peut galement tre mene pour apprcier
l'aptitude d'un ouvrage en bon tat supporter le passage d'un convoi exceptionnel et dfinir
les conditions de circulation imposer lors de son passage.
Le thme inclut donc le champ des convois exceptionnels qui sont l'origine de la majorit
des valuations structurelles effectues.

11

SETRA, Club des concepteurs routiers [1994] : guide du chef de projet ; analyse des procdures
lies la conception routire.
30

Lvaluation de la scurit se dfinit comme tant un examen document par un ingnieur


de pont ferroviaire de lensemble des inspections, des valuations, des mesures, des rapports,
des renseignements et des circonstances relatifs un pont pour sassurer quil est scuritaire
pour lutilisation prvue.
Linspection visuelle est une inspection documente effectue par un ingnieur de pont
ferroviaire ou un inspecteur de pont ferroviaire sous la direction dun ingnieur de pont
ferroviaire afin de consigner les changements ou les rparations et de dceler les dfaillances
qui peuvent stre produites ou aggraves depuis la dernire inspection. Cela consiste
mesurer les dfaillances particulires, vrifier ltat gnral du pont et de ses environs pour
en confirmer la scurit gnrale.
La caractrisation de ltat et des performances des ouvrages est indispensable toute
politique de gestion efficace du patrimoine bti. Les mthodes dauscultation non
destructive sont aujourdhui capables de fournir des informations essentielles dans de
nombreux cas. Cependant, leur diversit, leur complexit apparente et labsence de critres
dvaluation unanimement accepts ou de procdures normalises demeurent un frein leur
emploi (Breysse D., 2005).
On distingue, entre autres, les mthodes suivantes :
o

Mthodes d'valuation non destructive par propagation d'ondes mcaniques

Mthodes lectromagntiques d'valuation non destructive

Mthodes thermiques d'valuation non destructive

Mthodes lectriques et lectrochimiques d'valuation non destructive

Mthodes radiographiques d'valuation non destructive

Mthodes optiques d'valuation non destructive

Il appartient au matre douvrage dexprimer ses attentes et de veiller ce que lexploitant des
infrastructures assure la scurit de ses activits et, par consquent, veille ce que
linfrastructure conserve son intgrit structurale et ne subit pas de dfaillances
catastrophiques ou dvnements indsirables qui peuvent se solder par des morts, des
blesss, des dgts lenvironnement, des dgts matriels ou dautres pertes. Lautorit
propritaire dune infrastructure dont elle na pas les responsabilits dinspection et
dentretien devrait fournir des garanties raisonnables que la scurit nest daucune faon
compromise.
Le corpus technique rglementaire ou normatif dans plusieurs pays relatif l'valuation
structurelle des ouvrages est quasiment inexistant.
Quelques normes sur lvaluation des ouvrages existants sont prsentes ci-aprs :

Norme ISO 13822 : 2001 : "Bases du calcul des constructions - valuation des
constructions existantes" ;

NF EN 1998-3 (dcembre 2005) et son annexe nationale (janvier 2008) : "Eurocode 8.

31

1.5 Etude de cas : valuation des infrastructures routires


1.5.1 Convoi exceptionnel routier
Un convoi exceptionnel est un transport de marchandises, ou une circulation de vhicules,
prsentant un caractre exceptionnel en raison de ses dimensions ou de sa masse, lesquelles ne
respectent pas les limites rglementaires du code de la route.
Pour ces types de convois, une valuation des infrastructures routires peut tre ncessaire
avec pour finalit la dtermination de solutions techniques permettant de limiter les
dommages subis par les infrastructures.

Photo 2: Convoi exceptionnel ddi au transport dun segment de pont

Pour que les autorits administratives autorisent la circulation du convoi sur un itinraire
dfini, celles-ci ont besoin de connatre les conditions particulires mettre en uvre afin de
limiter les dommages.
Lvaluation permettra de connatre ltat de dsagrgation de matriaux constitutifs de la
structure de chausse, car il conditionne le comportement de la structure et son mode de
fonctionnement sous chargement
Pour ces types de convoi, dans le cadre dune vrification de comportement sous chargement,
de la structure de chausse, il ne suffit pas de disposer dun modle mathmatique pour
rpondre au problme pos. Il est ncessaire :
de recourir des mesures de dflexion pour caler la schmatisation de la structure,
de raliser des essais de plaque pour estimer les dformations permanentes et,
dutiliser des appareils de mesures de dplacements pour suivre exprimentalement le
comportement de la chausse ventuellement laide dun inclinomtre.
Dans le cadre dune telle valuation, il est ncessaire de connatre :
lhistorique de la chausse (dure de vie projet au stade de la conception, lge de la
chausse, la structure de chausse, lenvironnement de la chausse, etc.),
le trafic actuel et le trafic escompt,
ltat gnral de fatigue (dflexions et relev ditinraire),
etc.
32

Sur la base de ces lments, lvaluateur est amen valuer les dommages et dterminer la
dure de vie rsiduelle de la chausse.
Par dfinition, la dure de vie rsiduelle dune chausse est gale la dure de vie escompte
diminue de la dure de service exprime en nombre dessieux standard. Elle est donc
fonction de lintensit de la circulation.
Elle est calcule suivant la formule ci-aprs :
n=N-N
O N= dure de vie escompt (essieux standard de 13 t)
N= dure de service (essieux standard de 13 t)

Le cumul des dommages subis par la chausse est par la suite valu. Cette valuation permet
de cerner ltat de fatigue de la chausse et denvisager les travaux de renforcement ou de
rhabilitation.

1.5.2 Evaluation de ltat des ponts


Les principaux objectifs dune inspection sont de :
garantir que ltat dun pont est scuritaire,
dterminer les travaux dentretien, de rparation et de rfection quil est ncessaire
deffectuer,
fournir une base pour la planification et le financement des travaux dentretien et de
rfection ncessaires.
Quand des renseignements plus dtaills que ceux fournis par une inspection visuelle sont
requis pour une structure, un examen plus pouss peut tre effectu.
Par exemple, la prsence de dfauts de matriaux ou de dfectuosits de rendement graves
dans les lments individuels dun pont peut ncessiter un examen plus pouss, lequel, pour
les composantes dun pont en bton, sera habituellement une valuation de ltat du pont.
Dans ce genre dvaluation, on emploie des procds plus prcis que les techniques
dinspection visuelle pour valuer ltendue des dfauts et de la dtrioration dune structure.
Le diagnostic sommaire peut porter sur lexamen de ltat de cinq lments critiques dun
pont que sont:
la surface du tablier,
le soffite,
les parois des appuis,
les joints de dilatation et,
les poutres de bton ou dacier.

33

Photo 3 : Elments dun pont

Garde-fou
Couche dusure
TrottoirJoint de dilatation

Trottoir

Appareil
dappui
Poutre

Soffite

Chevtre
Ft de pile

1.5.3 Evaluation immobilire / diagnostic immobilier


Tel que dfini prcdemment, les btiments font partie des infrastructures. Dans ce qui suit,
nous nous intresserons au diagnostic immobilier.
Un diagnostic immobilier est un contrle d'une habitation ralis par un expert. Il aboutit un
bilan de l'tat du bien. Les tudes de diagnostic, dans le cas dune opration de rutilisation ou
de rhabilitation, permettent de renseigner le matre de louvrage sur ltat de louvrage et sur
la faisabilit de lopration et ont pour objet :

dtablir un tat des lieux, le matre duvre est charg, sil y a lieu, deffectuer les
relevs ncessaires ltablissement de cet tat des lieux ;

de procder une analyse technique sur la rsistance des structures en place et sur la
conformit des quipements techniques aux normes et rglements en vigueur.

34

1.5.3.1 Contenu dun diagnostic technique de btiment


Afin de renseigner correctement la grille, un diagnostic technique pralable du bti, ralis sur
le terrain, est ncessaire pour constater ltat des ouvrages et estimer le besoin dintervention.
Les btiments sont soumis un processus permanent de dgradation physique sous leffet des
agressions extrieures dune part et de lusage des occupants dautre part.
La dgradation progressive des matriaux et quipements est imputable aux :
facteurs climatiques (le soleil, la pluie, le vent, lair salin en bord de mer...) ;
facteurs biologiques et chimiques (les mousses, les lierres, les racines des arbres, et
autres vgtaux) ;
facteurs atmosphriques (la pollution de lair) ;
facteurs humains : le comportement, bon ou mauvais, des usagers (obstruction des
ventilations, sur-occupation, absence dentretien prventif ou curatif...).
Chacun des dsordres doit tre identifi et faire lobjet dune prconisation respectant les
caractristiques architecturales du btiment afin dobtenir une rhabilitation prenne et de
qualit.
Avant tout projet de rhabilitation, une vision densemble est indispensable pour avoir une
bonne connaissance du btiment et de ses lments constructifs.
Le diagnostic technique ncessite une dmarche progressive, allant de la simple observation
visuelle des dsordres jusquau diagnostic dtaill qui permet dlaborer le projet de
rhabilitation ou damlioration
Les tapes suivre dans tout processus de diagnostic du bti sont :
le diagnostic gnral pralable, qui consiste raliser lors dune visite un relev des
principaux lments du bti, une premire valuation de ltat du btiment et reprer
les besoins en tudes spcifiques complmentaires ;
les tudes approfondies ou spcifiques (sondages, tmoins...), qui rcoltent toutes les
informations permettant de confirmer les dsordres observs dans le btiment lors du
diagnostic pralable ;
le diagnostic complet, qui consiste analyser les informations issues du diagnostic
pralable et des tudes spcifiques pour dterminer les besoins en travaux
(rhabilitation ou amlioration).
Le diagnostic doit comprendre :
une prsentation gnrale de limmeuble ou du logement : situation,
environnement, caractristiques urbaines et type doccupation ;
une description du bti : ge de limmeuble, volution historique, composition,
nombre de btiments, nombre dtages, de logements, surface, ainsi que les modes de
construction ;
une description des lments et de leurs dsordres : examen des diffrents lments
: type dquipement, technique de mise en uvre (gros uvre, rseaux...), matriaux et
tat de conservation ainsi quune description et interprtation des dsordres constats ;

35

les prconisations de travaux rpondant aux dysfonctionnements. Connatre la


date de construction de limmeuble permet de comprendre certains systmes
constructifs et dapporter des informations indispensables lanalyse des pathologies.
Les donnes recueillies lors de linspection visuelle de ldifice, par le diagnostic du btiment
et par ltude des documents techniques, permettent de renseigner la grille dvaluation de la
dgradation de lhabitat et de caractriser ltat des diffrents lments.

1.5.3.2 Quelques mthodes de diagnostic dun btiment

Mthode MERIP

La mthode de diagnostic sommaire MERIP constitue un outil important pour la rnovation


de l'habitat en Suisse. Elle permet au travers dune visite systmatique de connaitre
l'importance des dgradations d'un immeuble et de dterminer le cot estimatif de sa remise
en tat. Le temps ncessaire la visite ainsi qu llaboration du rapport est de lordre de
deux jours. Avec une prcision suffisante de lordre de 15 %, l'expert peut dterminer les prix
estimatifs les plus proches de la ralit (Wikipdia 2013).

Mthode EPIQR

EPIQR (Energy Performance, Indoor environmental Quality and Retrofit) est un outil de
planification technico-financire de la rnovation des btiments d'habitation et permet au
matre d'ouvrage de se dterminer sur les options prendre entre divers scnarios
d'interventions possibles.
Il est ralis dans le cadre du programme europen et avec le soutien de l'Office fdral suisse
de l'ducation et de la science sur la base de la mthode MERIP et a permis de mettre au point
un logiciel dont les fonctions sont multiples :
valuer l'tat de dgradation du btiment partir d'un diagnostic complet et rapide qui
constitue le point de dpart de toute opration de rhabilitation.
tablir des propositions de travaux qui prennent en compte non seulement la remise en
tat du btiment mais aussi l'amlioration de ses performances nergtiques ainsi que
lamlioration de la qualit intrieure des logements.
Estimer les cots correspondant ces travaux.
Estimer l'volution probable de la dgradation des composants si aucun des travaux
n'tait ralis ainsi que l'volution du cot de la remise en tat qui en rsulterait.

Mthode MER HABITAT

La mthode MER habitat (MER signifiant mthode d'valuation rapide ) est une mthode
de diagnostic immobilier des dgradations, dsordres et manques et dvaluation des cots de
remise en tat des btiments dhabitation.
Le principe de MER, mthode d'valuation rapide, est, aprs diagnostic des dgradations, de
ramener les cots des prestations de remise en tat d'un btiment une ou plusieurs surfaces
de rfrence. Il est donc ncessaire d'tablir d'abord des diagnostics conventionns des
dgradations des diffrentes parties d'ouvrage, puis de calculer par l'intermdiaire de donnes
statistiques ou d'une srie de prix, leur remise en tat et enfin de les additionner pour produire
le cot total.
36

1.5.3.3 La certification des diagnostiqueurs


La certification obtenue par le diagnostiqueur garantit son client institutionnel ou priv quil
est dtenteur des comptences ncessaires pour raliser le ou les diagnostics rglementaires, et
met fin lexpression de jugements de valeur souvent subjectifs manant dacteurs isols de
la filire professionnelle du diagnostic.
En France, elle concerne actuellement six diagnostics obligatoires pour la vente d'un bien
immobilier : l'amiante, le plomb, le DPE (diagnostic de performance nergtique), les
termites, le gaz et l'lectricit.
Le processus de certification comprend deux tapes : un examen thorique qui permet
l'valuation des connaissances thoriques requises pour chacun des diagnostics et un examen
pratique, qui consiste en une mise en situation virtuelle du candidat pour valuer son aptitude
la ralisation du diagnostic.

1.5.3.4 Cas spcifique de la France


En France, la loi oblige le vendeur le bailleur d'un bien immobilier faire effectuer un
diagnostic immobilier de son bien avant la vente ou la location de celui-ci. En fonction de la
date de construction ou de l'implantation gographique, le vendeur ou le loueur doit effectuer
tout ou partie des diagnostics suivants :

1.5.3.4.1 En cas de vente

Amiante. Il s'agit d'tablir l'tat de prsence ou d'absence de matriaux ou produits


contenant de l'amiante (article L. 1334-13 du code de la sant publique). En cas de
prsence d'amiante, le diagnostic est valable 3 ans. Il est conseill de le refaire suite
des travaux.

Termites ou tat parasitaire. Valable 6 mois.

Exposition au plomb (peintures) : validit de 1 an si la prsence de plomb a t


constate, et illimite si aucune trace de plomb n'a t constate ou que les traces
releves sont infrieures certains seuils. Il est conseill de le refaire suite des
travaux.

Diagnostic de performance nergtique (DPE). La dure de validit est de dix ans ; ce


diagnostic doit tre cependant refait si l'habitation a connu des travaux.

Etc.

1.5.3.4.2 En cas de location


Le dossier de diagnostics techniques (DDT) contient au maximum 5 diagnostics immobiliers
obligatoires.
Diagnostic Amiante (liste A : reprage des flocages, calorifugeages, faux plafond).
tat des risques naturels et technologiques (ERNT).
Diagnostic de performance nergtique (DPE).
Le constat de risque dexposition au plomb (CREP).
Le mesurage de la superficie habitable sur les baux de location

37

1.6 Projet de construction dune infrastructure : aspect spcifique de


lvaluation
Lors de la conception, de la construction ou de lexploitation dune infrastructure, une
valuation du projet dinfrastructure peut tre mene pour aider le Matre dOuvrage la prise
de dcision. Sans rentrer dans le dtail de ce processus qui pourra tre davantage dvelopp
dans le cadre dun module consacr la gestion de projet, le graphique ci-aprs prsente le
cycle de vie gnrique dun projet avec un accent sur la phase exploitation et valuation de
performance du projet ralis.

Figure 5: cycle de vie gnrique dun projet (Wilson O., 2005 (b)).

38

1.6.1 Finalits de lvaluation


Pour une infrastructure concevoir, construire et exploiter, le moment choisi pour
lvaluation influence sinon dtermine les finalits de lvaluation. Une valuation peut tre
ralise avant, pendant ou aprs la ralisation du projet. Selon le moment, ses finalits et
son utilisation seront diffrentes.
Les valuations sont faites pour :
optimiser les ressources alloues lexcution dun projet en choisissant de lancer
l'valuation au moment o elle aura la plus grande valeur ajoute.
rpondre aux besoins des principaux utilisateurs de l'valuation au meilleur moment.
garantir qu'une masse critique de rsultats et d'impacts se sont dj matrialises sur le
terrain et se prtent une collecte d'information.
viter d'entrer en conflit avec des exercices concomitants de bilan ou d'audit.
Lvaluation, en dautres termes, permet au commanditaire de sinformer, de savoir, de
dcider, de grer.
Les moments de l'valuation sont les mmes que ceux dfinis prcdemment.
On distingue galement :
l'valuation ex ante ;
l'valuation mi-parcours ;
l'valuation finale ou terminale ;
l'valuation ex post.
Dautres types dvaluations effectus sont prsents ci-aprs.

1.6.2 Evaluation des projets par les institutions de financement


Pour les institutions charges du suivi-valuation des projets, la fonction valuation se
situe en amont pour optimiser le choix des projets et en aval des oprations pour rectifier la
trajectoire en fonction des carts et mesurer lefficacit des oprations dans la ralisation des
objectifs stratgiques dfinie par la vision de lentreprise.
La fonction valuation se subdivise en deux volets :

lauto-valuation entreprise par les chargs de projets et,

lvaluation indpendante pour les dcideurs ou le matre douvrage. Lvaluation


indpendante est ralise par un consultant qui peut tre un bureau dtudes ou un expert
la demande du maitre douvrage.

Lvaluation est intgre dans le cycle oprationnel des institutions, jouit dune indpendance
mais nest pas une fonction isole dans les institutions. Les outils et cadre de rfrence
(conceptuel, de suivi, et dvaluation rtrospective) ainsi que les indicateurs de performance
retenus pour la soutenir sont dvelopps de faon participative.
La figure ci-aprs donne le cycle de projet du groupe de la Banque Africaine de
Dveloppement (BAD) en 2013.

39

Figure 6: Exemple de cycle de projet des institutions de financement : casdu


groupe de la Banque Africaine de Dveloppement (source http://www.afdb.org/).

1.6.3 Autres valuations


L'valuation peut tre mene ds la phase prliminaire du projet et tre ensuite actualise en
fonction de lavancement des tudes. Elle fournit des indications sur la nature de lvaluation
selon ltat davancement du projet, dfinissant pour chacun deux une prsentation
synthtique unifie :
au stade premier, lorsque lide du projet arrive pour la premire fois, lvaluation
comporte une description de la nature du problme rsoudre, de la nature (alors mal
connue) de la solution et de la description de ses impacts positifs et ngatifs et une
indication du rapport cots-avantages.
au stade de la planification, les mmes informations sont fournies, avec une
description plus fine du projet.
au stade du financement, ltude de la solution alternative est approfondie et lanalyse
cots avantages est dcompose.
Certaines institutions internationales valuent les projets d'investissement pour s'assurer qu'ils
sont conformes aux objectifs de dveloppement des pays emprunteurs. Dans la pratique, elles
s'appuient sur des conomistes quelles emploient, soit pour raliser les valuations, soit pour
superviser des consultants extrieurs. On notera l'existence d'un contrle interne labor, de la
relecture par les pairs (GRESSIER, 2005).
L'valuation en cours de mise en uvre offre le meilleur compromis entre utilit et
fiabilit, particulirement si elle intervient dans la seconde partie du cycle.
Pour que l'valuation tire les enseignements de l'exprience des programmes prcdents
au profit d'une amlioration des programmes suivants, une solution intressante est
d'tablir un plan pluriannuel d'valuation couvrant plusieurs cycles de programmation.

40

Les contraintes et facteurs ci-aprs favorisent l'appropriation de l'valuation.

Tableau 4 : Contraintes et facteurs favorisant l'appropriation de l'valuation12


ELEMENTS FAVORISANT LA
VALORISATION DES EVALUATIONS
1. La volont de changer
La volont de changement est le facteur
clef pour la valorisation des valuations.
Une organisation certaine de la qualit
de son action, de ses choix, et ne
s'interrogeant
pas
sur
les
changements
ncessaires
aura
beaucoup de mal valoriser une
valuation.

2. L'quipe projet
L'existence
dune
quipe
projet
professionnelle , avec une bonne
matrise des outils de gestion de projet,
des comptences techniques.
3. La concertation entre acteurs
Une pratique de concertation entre
acteurs, permettant l'implication des
acteurs
dans
le
processus
dvaluation,
en
particulier
dans
l'laboration des termes de rfrence.

4. Management collgial
Un management collgial de l'institution
avec une pratique du dbat interne, du
partenariat et une capacit la critique et
l'autocritique.
5. Format de l'valuation
Une valuation sur une dure suffisante,
avec des termes de rfrence labors
de manire participative, des temps
d'change
entre
valuateurs
et
commanditaire sur les conclusions
partielles et des restitutions finales.
6. La programmation de l'aprsvaluation
Un aprs-valuation planifi et budgt,
permettant une mise en dbat des
conclusions de l'valuation et un
travail sur les dcisions prendre.

CONTRAINTES A LA VALORISATION DES


EVALUATIONS
1. .Le contexte des projets
Les enjeux dans l'arne du dveloppement sont
plus frquemment le pouvoir et l'argent que la qualit
des actions. Les valuations sont alors plus faites pour
obtenir le renouvellement d'un financement que pour
amliorer la qualit de l'action ; les salaris13 sont
plus dans une position de peur par rapport leur
emploi que de recherche du changement
social ; les bnficiaires cherchent le maintien
des bnfices qu'ils tirent des projets plus que
l'amlioration des projets.
2.. L'quipe projet
Un manque de comptence des commanditaires, les
amne rejeter toute critique externe et toute
tendance au changement.
3. Des enjeux divergents entre acteurs
Des enjeux divergents entre acteurs, sans espace de
ngociation, amnent une multiplicit d'attentes par
rapport l'valuation. Ceci se retrouve gnralement
dans l'absence de choix clairs au niveau des termes
de rfrence sur l'objet valu, les acteurs impliqus
et les dcisions prendre. Ceci contribue largement
rendre difficile la valorisation de I valuation.
4. Un management peu participatif, des acteurs
peu impliqus
Une institution gre de manire autoritaire, sans
collgialit, sans capacit d'autocritique, des
acteurs ou commanditaires sans rel pouvoir de
dcision.
5. Format de l'valuation
Une valuation courte, un rapport long et peu lisible,
une restitution rapide.

6. L'valuation vue comme point de passage


Une valuation conue seulement comme un point
de passage oblig pour une nouvelle phase ou pour
rendre compte

12

Source : suivre et valoriser une valuation Christophe Mestre CIEDEL cit par Rmi BACHELET, adapt par
KOUASSI P.
13
Cest le cas pour les salaris chargs de lentretien.
41

Chapitre 4 : Autres mthodes dvaluation des infrastructures

1.1 Mthodes d'valuation des ouvrages de gnie civil


Les diffrentes mthodes d'valuation des ouvrages de gnie civil ont t classifies en
fonction des approches ou des mthodologies mises en uvre.

1.1.1 La modlisation physique


Cette approche repose sur les processus mcaniques de dgradation d'une structure, en
prenant en compte les quations rgissant les phnomnes. Elle implique une connaissance
approfondie du systme et sa reprsentation sous forme de modles physiques et
mathmatiques, appuys par simulation numrique.

1.1.2 La modlisation fonctionnelle


Cette mthodologie vise tudier les ouvrages sous l'angle des fonctions qu'ils doivent
remplir et pour lesquelles ils sont conus. Elle dtermine les interactions entre les composants
d'un systme et son environnement de faon tablir, de manire formelle, les liens entre les
dfaillances des fonctions, leurs causes et leurs effets.

1.1.3 L'analyse statistique


Ce mode d'valuation ncessite un retour d'exprience riche et parfaitement documente. Les
mthodes statistiques appliques aux donnes du retour d'exprience permettent d'tablir des
corrlations entre les dfaillances et des facteurs explicatifs, pour anticiper ensuite les
comportements.

1.1.4 L'expertise
Cette dernire approche est privilgie, en prsence d'un nombre rduit d'ouvrages ou en
absence de modle de comportement, pour valuer une structure et prvoir des volutions.

1.2 Tendance dans lvaluation des Infrastructures


De plus en plus, les nouvelles approches pour valuer les infrastructures sont axes sur le
risque. Ces approches tiennent compte de l'tat actuel des ouvrages, notamment les ponts,
ainsi que des consquences associes une dfaillance ventuelle.
Pour les infrastructures publiques de base, il conviendrait que les experts instaurent des
pratiques fiables et uniformes dans un pays donn. Dans la plupart des cas, les infrastructures
sont values en effectuant un carottage mcanique, en inspectant visuellement les
chantillons et en procdant divers tests non destructifs. Cependant, de telles valuations
qualitatives s'avrent parfois fort subjectives et peuvent ne pas dtecter des problmes urgents
ncessitant une attention immdiate, par exemple la dfaillance d'un lment porteur
d'importance cruciale pour un pont ou le bris de canalisations principales.
Il convient de trouver des moyens pour rendre l'valuation des infrastructures plus fiable.

42

1.3 Contraintes associes lvaluation


Il faut souligner que l'valuation des infrastructures pose des problmes techniques et
financiers la plupart des matres douvrage. La situation se fait plus urgente dans les secteurs
o l'on compte un nombre important d'ouvrages vieillissants. C'est notamment le cas des
ponts et chausses, mais aussi des aqueducs, des gouts pluviaux, des usines de traitement des
eaux uses et des rseaux de transport.
C'est pourquoi, il est important que les mthodes d'valuation tiennent compte non seulement
de l'tat actuel des infrastructures, mais aussi des rpercussions associes une dfaillance
ventuelle.

1.4 Quelques orientations en matire dvaluation


Il est de plus en plus ncessaire que lvaluation des infrastructures prenne en compte la sant
et la scurit publiques ainsi que des proccupations de nature socioconomique et
environnementale. En effet, les problmes de structure lis un lment porteur dfectueux
d'un pont pourraient s'avrer plus urgents que les problmes associs un autre pont, une
route ou une canalisation, par exemple.
Une dfaillance du pont aurait des consquences catastrophiques. Il est donc ncessaire
dvaluer les risques associs chaque type dinfrastructure pour aider les matres douvrage
mieux planifier leur intervention.
Investir davantage au dpart en construisant des infrastructures plus sres contribuera
rduire les cots dentretien au cours du cycle de vie.
Ainsi, les nouvelles technologies comme le bton haute performance ou l'acier rsistant la
corrosion cotent plus cher que les matriaux de construction usuels, mais ils s'avrent plus
rentables long terme.

1.5 Evaluation base sur lamortissement conomique


En matire de gestion, la notion dvaluation est dfinie comme tant la mesure de la valeur
dun bien qui peuvent tre associs quatre procds dvaluation :

lvaluation de la valeur marchande, dtermine par la loi de loffre et de la demande (ce


mode dvaluation est difficilement applicable dans le cas des infrastructures et des
services publics en gnral tant il nexiste pas de march pour cette catgorie spcifique
de biens);

lvaluation comptable;

lvaluation au cot de production;

et lvaluation subjective ou thorique qui correspond la somme des revenus nets


actualise dun bien.

Les mthodologies rencontres peuvent tre classes en deux grandes catgories :


Les analyses cots-avantages : ce type d'analyse, en valorisant montairement les
impacts, permet de mettre en regard l'ensemble des avantages et les cots d'un projet.
Les analyses multicritres : il s'agit d'une analyse combinant des impacts
montarisables avec d'autres critres non montariss. Ceux-ci ne sont pas hirarchiss
et il n'est pas a priori possible d'en dduire une note globale du projet.

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Dans ce qui suit, nous ne prsenterons que la mthode comptable qui prsente un intrt
certain lorsquune dmolition ou un remplacement de linfrastructure peut tre envisage. Il
sagit un aperu sur cette mthode couramment utilise pour lvaluation des actifs.

1.5.1 Mthode comptable


Les normes comptables noncent des principes qui simposent dans le traitement de
linformation financire et dans la tenue de la comptabilit. Ils incluent ceux relatifs
lvaluation des actifs o sont domicilies les infrastructures. Il convient de noter que
linfrastructure est considre comme une immobilisation corporelle, comptabilise en tant
quactif (in Belad O. et al, 2009).
Lactif corporel est dfini comme celui dtenu par lentreprise soit pour tre utilis dans la
production ou dans la fourniture des biens ou de services, soit pour tre lous des tiers, soit
des fins administratives et dont on sattend ce quil soit utilis sur plus dun exercice
comptable
La valorisation (valuation) de linfrastructure peut tre initiale, lors de lentre en actif ou
postrieure cette entre.

1.5.1.1 Lvaluation lors de lentre en actif


Lactif dinfrastructure est tre valu son cot. Cest le principe du cot historique qui
correspond la valorisation et donc la comptabilisation du bien au cot dacquisition ou au
cot de production lorsquil est produit par lentreprise.
Le cot dacquisition correspond au cot de lentre de linfrastructure. Il comprend le cot
dachat augment des frais qui lui sont directement rattachables : les droits de douanes et les
taxes non remboursables, le cot de prparation du site, les frais de livraison et de
manutention, les frais dinstallation, les frais de mise en route, les honoraires des
professionnels, tels que les architectes, les ingnieurs, etc., et les cots estims de
dmantlement et de transport de lactif.

1.5.1.2 valuation postrieure


La rvaluation :
Lorsque la rvaluation des actifs aprs leur acquisition ou production est autorise, le
montant retenu pour la rvaluation est la juste valeur (fair value). Il est gal au montant du
march estim par des valuateurs professionnels qualifis. Toutefois, en labsence
dindication du march (due la nature spcifique de lactif ou au fait que celui-ci est
rarement vendu), la juste valeur est value au cot de remplacement de lactif net
damortissement (in Belad O. et al, 2009).
La valeur dusage value lactif en tenant compte des flux de trsorerie futurs quil
gnre.
La valeur de sortie du bien correspond tout simplement la valeur de vente de lactif.
La valeur rsiduelle reprsente le montant net quune entit sattend obtenir dun
actif la fin de sa dure de vie utile, soit aprs amortissement et aprs dduction des
cots de sortie attendus.
La valeur rsiduelle correspond lestimation de la valeur montaire de linvestissement la
fin de la dure de calcul diminu de diverses dpenses (mensualits restantes, dpenses dues
la vente).

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A lissue de la dure de calcul, plusieurs cas peuvent se prsenter :


la vente ou la cession du bien : la valeur rsiduelle peut tre considre comme
lestimation de la valeur du bien la vente (foncier compris) diminue de diverses
dpenses (mensualits restantes, dpenses dues la vente) ;
lactivit se poursuit sans vente ni dmolition du bien : on peut estimer la valeur
rsiduelle comme le cas prcdent ;
Les cots de dconstructions sont constitus par les cots de dmolition/dconstruction et par
les cots de traitement de ces dchets (recyclage, mise en dcharge, incinration, etc.).

1.5.1.3 Constatation de la dprciation de lactif


Le principe de base de cette mthode consiste estimer la dure de vie utile dun actif
dinfrastructure et, ensuite, rpartir son cot, diminu de sa valeur de rcupration ou de sa
valeur rsiduelle estimative, sur cette dure de vie utile. En rgle gnrale, la dure de vie
utile dune immobilisation corporelle correspond la plus courte des dures physique,
technologique, commerciale ou juridique. Diffrents modes d'amortissement peuvent tre
utiliss pour rpartir, de faon systmatique, le montant amortissable d'un actif sur sa dure
dutilit. Ces modes incluent notamment le mode linaire et le mode dgressif.
En plus de lamortissement, deux cas de figure peuvent conduire la diminution de la valeur
dune infrastructure :
- La rduction de la valeur du potentiel de service : cest dire que :
(1) linfrastructure ne contribue plus la capacit de la structure publique de fournir le
service,
(2) quelle nest plus utilise car endommag, repose sur une technologie obsolte ou ne
respecte pas les normes environnementales ou
(3) que le besoin de service quelle permet de satisfaire change (pour cause de construction
dune nouvelle infrastructure par exemple). Dans ce cas, la valeur de linfrastructure est
ramene sa valeur rsiduelle, sil en est ;
- Amoindrissement des avantages conomiques futurs : cest dire que la valeur comptable de
linfrastructure est suprieure la valeur de ses avantages conomiques futurs. Il existe
plusieurs faons destimer les avantages conomiques futurs dont le calcul de la valeur
estimative de la somme des flux de trsorerie non actualiss (rentres de fonds moins sorties
de fonds correspondantes) qui devrait rsulter de lutilisation et, ultimement, de la sortie de
cet actif.

Conclusion
Il n'existe pas de modle universel d'valuation ni de rfrentiel externe comme il en existe
dans les fonctions de contrle. Chaque valuation ncessite que les valuateurs construisent
sur mesure l'appareillage ncessaire. A partir des finalits, orientations et objectifs du
programme, tels qu'ils sont crits, ils commenceront par s'entretenir avec le ou les
responsables de ce programme pour se faire expliciter les enjeux. Prenant en compte le
contexte, les valuateurs construiront le questionnement qui leur parat pertinent pour
approcher les effets du programme. Mais pour cela, il leur faut examiner quelle est la srie
cohrente d'indicateurs accessibles, statistiquement valids, non manipulables qui pourrait
leur permettre de reprer et de mesurer les ralisations et les effets du programme.
Il est possible de comparer le cot de lvaluation avec ses effets conomiques et dmontrer
par ce moyen que lvaluation a t un outil de gestion dun trs bon rapport cot-efficacit.
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La cration de nouveaux outils et technologies d'valuation par les spcialistes en


infrastructure est encourager. Il est important pour les matres douvrage dinvestir de
manire plus stratgique, notamment en recourant des matriaux de construction qui
dureront plus longtemps.
Il est important que les dcideurs soient proactifs en ce qui concerne la gestion des grandes
infrastructures publiques plutt qu' ragir aux vnements. Il est souhaitable qu'ils injectent
plus d'argent dans des systmes durables et rduisent les frais d'entretien levs dans les
annes venir.
Au bout du compte, il en rsultera une plus grande scurit et une meilleure sant pour la
population, mais aussi de moins grands frais longue chance et des contribuables plus
satisfaits. Les matres douvrage doivent s'occuper de lensemble de leurs actifs.

Activits dapprentissage lies au cours


Activits dapprentissage lies au cours :
Lecture du cours.
Traitement des exercices dapplication ou TD,
Traitement dune situation problme ou tude de cas.

Bibliographie

Wilson O., 2005 (a). Guide mthodologique dlaboration et gestion de projet,


Tome 1, Collection Le management de projet, 121 p. Les ditions SMG. Cachan cedex
France.

Wilson O., 2005 (b). La conception et lvaluation de projet, Tome 2, Collection Le


management de projet, 304 p. Les ditions SMG. Cachan cedex France.

MINAGRA [1997] : cours de base en suivi- et valuation des projets, Ministre de


lAgriculture et des Ressources Animales, Abidjan Cte dIvoire.

Belad Oustani et al [2009] : Rapport sur les mthodes dvaluation des


infrastructures. Cahier de recherche GIREF 03-2009 / CHSITQ 01-2009, CHAIRE,
SITQ dimmobilier, cole des sciences de la gestion de lUniversit du Qubec
Montral, Canada.

LACOMBE J.M., 2009 : Notice descriptive du thme "Ingnierie des ouvrages


existants" (valuations structurelles, renforcements, rparations et adaptations).

GRESSIER Claude [2005] : Analyse comparative des mthodes dvaluation des


grandes infrastructures de transport, Groupe de travail prsid par Claude GRESSIER,
Juillet 2005, Conseil gnral des ponts et chausse, France.

MABIT Ren [2001] : Confrence Les valuations de projets internationaux de


formation - Exigence d'valuations et exigences de l'valuation - Comit de
coordination des inspections du ministre de l'Agriculture et de la Pche, France.

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OEET [2011] : Evaluation nergie environnement des infrastructures de transport ;


Mthodologie version V1, (Version valide par le Conseil de Validation de lOEET le
1er Avril 2011) ; conseil de validation de l'Observatoire Energie, Environnement des
Transports (OEET) ; France.

Denys Breysse, Odile Abraham : 29/09/05 : Mthodologie d'valuation non


destructive de l'tat d'altration des ouvrages en bton. Pont dition.

CHIAVASSA Marc et al [2013] : Les solutions techniques et le rapport cot /


durabilit, COTITA, Limoges, France.

Bachelet Rmi [2012] : L'valuation des projets : indicateurs d'impact, Cours, cole
Centrale de Lille

Webographie
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr
Un projet correspond la mise en uvre dactivits spcifiques et temporaires ayant pour but
la production de biens livrables uniques permettant latteinte de rsultats prcis.
http://francois.muller.free.fr/manuel/rapportertravaux
http://diplomatie.belgium.be/fr/politique/cooperation_au_developpement/evaluation/
http://www.eureval.fr/IMG/File/FT_focus_group.pdf

Acronyme ou Glossaire
Un focus group (ou groupe de discussion) est une forme de recherche qualitative / tude
qualitative qui prend forme au sein d'un groupe spcifique culturel, socital ou idologique,
afin de dterminer la rponse de ce groupe et l'attitude qu'il adopte au regard d'un produit,
d'un service, d'un concept ou de notices (Wikipdia, 2013).
Outil danimation, lentretien de groupe permet de fournir des informations qualitatives au
cours dune discussion cible au sein dun groupe nominal
Le terme SWOT employ dans l'expression analyse SWOT ou matrice SWOT est un
acronyme driv de l'anglais pour Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses),
Opportunities (opportunits), Threats (menaces). (Wikipdia, 2013).

Prvaluation : valuation, conformment des critres de dcision tablis, de la faisabilit


et dacceptabilit dun projet ou dun programme pralablement la dcision de financement.
La pertinence et la durabilit sont habituellement au nombre de ces critres.
Auto-valuation : valuation conduite par ceux qui grent un projet et/ou y participent sur le
terrain, en particulier les bnficiaires.

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