Tâche Complexe Du Thème 311 - Les Scénarii de Tâches Complexes La Croissance Économique Est-Elle Compatible Avec La Préservation de L'environnement
Tâche Complexe Du Thème 311 - Les Scénarii de Tâches Complexes La Croissance Économique Est-Elle Compatible Avec La Préservation de L'environnement
Tâche Complexe Du Thème 311 - Les Scénarii de Tâches Complexes La Croissance Économique Est-Elle Compatible Avec La Préservation de L'environnement
Thme
3 Quelles sont les rpercussions du
rchauffement climatique ? Prsenter un rsum aux
dcideurs prsents lors de la cop 21 leur permettant
davoir un avis sur cette question
Document 1: Le rchauffement climatique met la biodiversit en pril Biodiversit : une
espce sur six menace d'extinction
Document 2 : Donnes scientifiques / consquences : portail de lONU
Document 3 :
Cliquez ici pour accder au dossier de notre-planete.info sur le
changement-climatique et Les pseudo-bienfaits du rchauffement climatique, Actualits
Document 4 : Tlcharger ldition 2016 des chiffres cls du climat en France
et dans le monde (PDF - 8234 Ko)
Document 5 : Tlcharger Changement climatique - Impacts en France (PDF 3.9 Mo) et Tlcharger le volume 5 - Changement climatique et niveau de la
mer : de la plante aux ctes franaises (PDF - 4500 Ko)
Document 6: Cliquez sur le 5me rapport du GIEC | Les changements ...
Document 7: Le cot du rchauffement, une bombe financire pour la plante. Et Chiffrer le
cot de l'inaction
Document 11 : Les rfugis climatiques trois fois plus nombreux que les rfugis de guerre.
Thme
4 La biodiversit en danger : des effets
irrversibles ? Prsenter un rsum aux dcideurs
prsents lors de la cop 21 leur permettant davoir un avis
sur cette question
Document 1: Trois vidos : Confrence Paris Climat 2015 - COP 21 : menace sur la
biodiversit. Et Le rchauffement climatique met la biodiversit en pril et Comment le
rchauffement risque de tuer le corail
Document 2: Une vido Des communs et des hommes
l'puisement des ressources ? - Ides ...
ET La pche : jusqu'
Thme
5 Vers un puisement des ressources
naturelles ? Prsenter un rsum aux dcideurs prsents
Document 10 :
Classement des principales conomies selon leur efficacit nergtique
Efficacit nergtique (en kg de tep/1 000 dollars de PIB 2005) et variation (en %)
Efficacit nergtique (en kg de tep/1 000 dollars de PIB 2005) et
variation (en %)
Le Centre d'analyse stratgique (CAS) estime ainsi que "le progrs technique ne suffira pas
rsoudre les problmes environnementaux auxquels nous sommes confronts. Selon l'Agence
internationale de l'nergie, il ne reprsentera que la moiti de l'effort ncessaire pour
atteindre nos objectifs de rduction des missions de gaz effets de serre. Pour aller plus
loin, nous devrons galement modifier nos comportements. C'est d'autant plus vrai que les
politiques faisant le choix de la seule production durable voient leurs rsultats gnralement
compromis par "l'effet rebond"." [1]
Les politiques d'amlioration de l'efficacit nergtique devront donc s'accompagner de
rformes complmentaires. Le CAS propose des incitations "comportementales" afin d'inciter
les mnages modrer leur consommation [2]. Il faudrait surtout agir sur nos modes de
production, notre rapport au travail et la consommation, sur nos systmes urbains et de
transport
institutions financires publiques, par exemple sous forme de prts bancaires (88 milliards de
dollars).
"Une opportunit formidable pour relever le dfi climatique s'offre aux gouvernements du G20
en transfrant l'investissement des entreprises publiques dans la production de combustibles
fossiles vers l'nergie renouvelable", ont soulign les ONG.
Les auteurs du rapport ont aussi not que la Chine tait le pays du G20 qui apportait, de loin,
le soutien financier le plus important aux nergies fossiles (77 milliards de dollars par an),
mais ont point aussi la prodigalit en la matire de plusieurs pays riches, comme les EtatsUnis, le Royaume-Uni et le Japon.
Les nergies fossiles, serpent de mer du G20
En 2009, le G20 s'tait dj engag rationaliser et rduire les subventions "inefficaces"
aux nergies fossiles (ptrole, gaz et le charbon) afin d'encourager une consommation plus
raisonnable. Mais depuis, les dcisions en la matire se font attendre.
En octobre, les ministres de l'nergie du G20 ont salu "les progrs raliss par un certain
nombre de pays pour rationaliser et rduire les subventions aux nergies fossiles qui
encouragent la surconsommation". Sans toutefois chiffrer leurs objectifs...
Source : G20 : les nergies fossiles toujours dopes par les subventions publiques, Par
latribune.fr | 12/11/2015
Etats insulaires et le groupe des pays les moins avancs veulent faire figurer noir sur blanc la
traduction concrte des 2 C sous la forme d'une trajectoire d'mission long terme. En effet,
rester sous les 2 C suppose que les missions nettes de carbone deviennent nulles ds la fin
du sicle, ce qui passe au moins par leur division par deux l'horizon 2050.
Du ct amricain, mme si la Maison-Blanche est a priori en phase avec cet objectif, elle ne
peut, pour des raisons de politique intrieure, y souscrire dans le cadre d'un trait
juridiquement contraignant. Pour leur part, la Chine, l'Inde et d'autres mergents s'opposent
l'inscription dans l'accord de Paris de telles trajectoires d'mission de long terme, par crainte
que cela n'exerce une contrainte trop forte sur leur dveloppement futur. Le 25 septembre
dernier toutefois, dans leur dclaration commune, les prsidents Obama et Xi Jinping ont
soulign "l'importance" de formuler des objectifs pour le milieu du sicle compatibles avec
celui de rester sous la barre des 2 C.
In fine, l'accord de Paris pourrait au mieux aller un peu plus loin que l'acquis de Cancn en
dclarant par exemple qu'une telle baisse des missions mondiales serait un horizon
souhaitable.
2. La question centrale de la rvision des engagements
A dfaut d'accord possible sur une trajectoire de baisse des missions mondiales,
l'attnuation dcide Paris reposera sur la somme des contributions volontaires sur
lesquelles les Etats s'engagent. Or, ce qui a t mis dans la corbeille la veille de la COP21
conduit la plante tout droit vers un rchauffement d'au moins 3 C, voire 4 C et il y a trs
peu de chances - pour ne pas dire aucune - que les Etats rvisent leurs annonces durant les
quinze jours de la confrence de Paris. D'o l'enjeu fondamental que l'accord de Paris soit
dynamique et prvoie d'emble une rvision rgulire ( la hausse) des contributions
nationales.
Si les pays riches et les pays les moins avancs se rejoignent sur ce sujet, les mergents se
montrent rservs. Certains considrent qu'ils ont dj donn le maximum. C'est le cas de
l'Inde. De son ct, le prsident chinois, dans sa dclaration commune avec Barack Obama,
acceptait de considrer que les efforts d'attnuation des parties signataires de l'accord de
Paris devaient devenir plus ambitieux au fil du temps. Le principe d'une rvision priodique
la hausse pourrait tre accept Paris par les mergents si ceux-ci ont l'assurance que leurs
contributions seront demain comme aujourd'hui strictement laisses leur libre apprciation.
Plus dlicate, en revanche, sera la dfinition des modalits concrtes de cette rvision. Va-ton par exemple, comme le souhaitent l'Europe, les Etats-Unis, le Brsil et les pays africains,
s'orienter vers une rvision tous les cinq ans ? Si oui, dmarrera-t-on ce processus de rvision
ds 2018 de manire avoir en 2020 (date prvue pour l'entre en vigueur de l'accord de
Paris) des objectifs pour 2030 plus ambitieux qu'actuellement ? Le risque existe que, faute
d'accord entre les parties, cette question centrale soit renvoye plus tard.
3. Un systme de vrification renforcer
Une chose est qu'un Etat prenne des engagements sur ses missions, une autre de savoir s'il
les respecte. Sur ce sujet, le texte de Paris devrait s'en tenir l'acquis des prcdentes
confrences. Chaque Etat devra ainsi raliser chaque anne un rapport sur son action qui fera
l'objet d'un double regard extrieur. D'une part, par des experts onusiens qui peuvent le cas
chant faire des recommandations techniques et, d'autre part, une rvision "entre pairs" o
les Etats peuvent mutuellement s'interroger sur leurs rapports respectifs.
Cependant, le principe de responsabilit commune mais diffrencie acte par la Convention
climat de 1992 ne s'applique pas avec les mmes exigences envers les pays riches et les
pays en dveloppement, mergents compris. Les premiers sont tenus de fournir des chiffres
sur leurs progrs. Les seconds peuvent se contenter d'un rapport qualitatif et n'ont pas
quantifier l'effet des politiques mises en oeuvre. Or, cette distinction hrite du pass ne peut
plus s'appliquer aux pays mergents qui sont devenus, l'instar de la Chine, des metteurs
majeurs de gaz effet de serre. D'autant plus qu'ils ont pris souvent, eux aussi, des
engagements chiffrs, par exemple sur leur intensit carbone ou sur la part des sources non
fossiles dans leur mix lectrique.
Les pays les moins avancs sont globalement d'accord avec les pays dvelopps sur le fait
qu'il faut pouvoir valuer galement ces engagements. A la veille de la COP21, les pays
mergents restaient cependant rticents. Dans sa dclaration du 25 septembre dernier, la
Chine s'est certes prononce en faveur d'une amlioration du systme de transparence, mais
en prcisant que les pays en dveloppement devaient pouvoir continuer bnficier de
flexibilits selon leurs capacits. Une formulation qui laisse la porte ouverte toutes les
interprtations possibles.
C'est in fine trs probablement sur la question pineuse du financement que porteront les
ultimes concessions qui permettront de boucler (ou non) l'accord de Paris. Il s'agit surtout du
respect de la promesse faite en 2009 Copenhague par les pays dvelopps de consacrer,
l'chance 2020, 100 milliards par an pour aider le Sud faire face au changement climatique
et de dcider de ce qu'il en sera pour l'aprs-2020.
Les pays pauvres auraient idalement voulu que ces fonds soient publics et additionnels par
rapport aux aides qu'ils reoivent dj. Dans le contexte de graves difficults des finances
publiques au Nord, ils devront faire des concessions : d'une part, accepter que les pays riches
puissent comptabiliser la partie de l'aide au dveloppement lie aux enjeux climatiques ;
d'autre part, que soient aussi compts les flux d'argent priv qui auront pu tre mobiliss
grce l'apport de fonds publics, avec toutes les difficults mthodologiques que pose la
quantification de tels flux. De leur ct, pour atteindre ce montant, les pays riches devront
relever significativement le niveau de leurs concours publics.
Dans son rapport du 7 octobre, l'OCDE a indiqu que les fonds publics et privs mobiliss par
les pays dvelopps l'appui d'actions climatiques au Sud avaient dj atteint 62 milliards de
dollars en 2014 [2]. Le 28 septembre, lors de l'Assemble gnrale de l'ONU, la France et le
Royaume-Uni ont annonc une rallonge (2 milliards d'euros pour la France), la suite des 2
milliards additionnels offerts par l'Allemagne en mai dernier. La Banque mondiale a promis le
9 octobre un relvement de ses concours de 6 milliards de dollars. La pression est de plus en
plus forte sur les Etats-Unis. Au total, entre apports publics et flux privs que ceux-ci
gnreront, il y a bon espoir que le problme des 100 milliards en 2020 soit rgl Paris. En
revanche, la question de savoir ce qui se passera en 2021 reste entire, alors qu'il est crucial
que ces flux progressent sur la dure.
Le chiffre des 100 milliards est cependant devenu une sorte de ftiche qui ne facilite pas la
comprhension du dbat. Il y a en effet deux enjeux trs diffrents et qui n'appellent pas les
mmes rponses. D'abord, l'aide la transition nergtique au Sud. C'est un sujet plus de 1
000 milliards de dollars annuels. Il appelle des fonds publics internationaux, mais le coeur du
problme est la rorientation des investissements - largement privs - aujourd'hui allous aux
nergies fossiles vers les renouvelables et l'efficacit nergtique. Ce qui renvoie des
questions de rglementation financire et de tarification du CO 2.
Ensuite, l'adaptation et de la solidarit face aux chocs climatiques. Dans ce domaine, le
financement sera ncessairement surtout public. Ce qui implique un accroissement et une
meilleure allocation de l'aide au dveloppement - via des dispositifs innovants comme la
taxation des transactions financires -, mais aussi l'amlioration des capacits des Etats en
matire de rglementation, de collecte de l'impt et de lutte contre l'vasion fiscale. L'un des
points de blocage tient la difficult objective de sparer aide l'adaptation au changement
climatique et aide publique au dveloppement (APD). Les pays les moins avancs jugent, non
sans raison, que la premire devrait tre additionnelle, puisque l'APD est trs infrieure aux
engagements de la communaut internationale ; les pays donateurs, eux, tendent
considrer qu'en aidant au dveloppement, ils aident l'adaptation, ce qui est en grande
partie fond.
Article issu du dossier COP21 : chaud devant , Antoine de Ravignan et Thomas Spencer,
Directeur du programme climat l'Iddri, Alternatives Economiques n 351 - novembre 2015
Document 6 : Les pays ont-ils respect les engagements pris lors des prcdents accords :
exemple les accords de Kyoto :
A : La situation en 2002 des principaux pays signataires par rapport aux objectifs de Kyoto
C:
COP21 : tat des lieux des 170 pays ont fait des promesses
Document 8 : Rchauffement : lONU prvient que les promesses des Etats sont loin dtre
suffisantes
A trois semaines de la confrence de Paris sur le climat, lONU lance vendredi 6 novembre un
nouvel avertissement : bien que sans prcdent , les promesses de rduction des gaz
effet de serre faites par les Etats sont encore loin dtre suffisantes pour contenir le
rchauffement + 2 C.
Ce constat, fait dans un rapport du Programme des Nations unies pour lenvironnement
(PNUE), confirme lanalyse publie le 30 octobre par la Convention des Nations unies sur les
changements climatiques. Les engagements actuels, combins avec les mesures prises ces
dernires annes, reprsentent une hausse relle de lambition et un niveau dengagement
historique des Etats pour sattaquer cet immense dfi mondial , souligne Achim Steiner,
directeur du PNUE, charg de faire rgulirement un bilan qui fait rfrence. Pour autant, ils
ne suffisent pas limiter la hausse globale des tempratures aux 2C recommands, et donc
prvenir les pires impacts du changement climatique , ajoute-t-il.
Hausse probable de 3 C lhorizon 2100
Laccord international contre le rchauffement attendu la confrence de Paris devra donc
adopter une approche dynamique , avec une rvision la hausse rgulire des objectifs et
des moyens, estime-t-il.
Selon le rapport du PNUE, ralis par une quipe internationale de chercheurs, les
engagements prsents par 146 pays au 1er octobre aboutiraient une hausse probable du
mercure comprise entre + 3 et + 3,5 C lhorizon 2100. Pour limiter cette hausse + 2 C
par rapport la rvolution industrielle lobjectif que sest fix la communaut internationale
, il faudrait ne plus mettre dans latmosphre que 42 gigatonnes (Gt) quivalent CO2 en
2030, contre 52,7 Gt aujourdhui.
Si rien ntait entrepris, on serait 60 Gt en 2030. Mais, mme si tous les pays tiennent leurs
promesses, 54 Gt seront encore mises en 2030, soit 12 de trop. Les deux tiers du chemin
restent donc parcourir. La temprature moyenne de la plante a dj gagn 0,8 C depuis
lre pr-industrielle, sur les + 2 C que le monde tente de ne pas dpasser.
Au-del de ce seuil de 2 degrs, selon les scientifiques, le climat pourrait semballer, avec une
acclration du drglement dj luvre et de sesconsquences : fonte des glaciers,
hausse du niveau de la mer, rosion des ctes, rcurrence des scheresses et des
phnomnes extrmes, etc. A la cl, des impacts irrversibles sur de nombreux cosystmes,
espces et socits.
Ce nouveau rapport est prsent trois semaines de louverture de la confrence de Paris (30
novembre-11 dcembre), durant laquelle 195 pays vont tenter de sentendre pour limiter le
rchauffement. Cet accord doit prendre le relais du protocole de Kyoto compter de 2020, et
il doit engager pour la premire fois les pays mergents et en dveloppement.
Il devra encourager des actions supplmentaires au fil du temps, insiste le PNUE. Une
question centrale dans les ngociations actuelles, o tout le monde saccorde dire que
Paris ne doit pas tre une fin, mais un dbut . Pkin, premier metteur mondial, a ainsi
donn son aval lundi une clause de rvision rapide et rgulire des engagements,
loccasion dune visite du prsident franais Franois Hollande. Mais le contenu et le
calendrier de ces rvisions restent un point en suspens dans les ngociations.
Toutes les technologies et connaissances ncessaires pour rduire davantage les
missions existent, note le PNUE, appelant toutes les nations profiter de cet lan politique
pour agir dans les secteurs comme lnergie, lagriculture, les transports, la construction, les
forts .
Daprs le Groupe dexperts intergouvernemental sur lvolution du climat (GIEC), lHumanit
ne peut plus mettre dsormais que 1 000 Gt de CO2 pour rester + 2 C : cest son
budget carbone . Avec les engagements actuels des pays, 72 75 % de ce budget
auront t consomms en 2030.
Source :
Le
Monde.fr
avec
AFP | 06.11.2015,
http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/06/rechauffement-l-onu-previent-queles-promesses-des-etats-sont-loin-d-etresuffisantes_4804398_4527432.html#mvYTOzKO143dxrlH.99
Document 9 : Le secrtaire d'Etat John Kerry rappelle que Washington ne pourra ratifier un
protocole ou un trait. Mais il existe d'autres subtilits pour contourner le Congrs.
Pourquoi les Etats-Unis veulent un accord climat non contraignant ?
Laccord Paris entre 196 pays sur le climat ne sera dfinitivement pas un trait. Et Il ny
aura pas dobjectifs de rduction juridiquement contraignants comme cela avait t le cas
Kyoto. La sortie dans leFinancial Times de John Kerry, secrtaire dEtat amricain, la
veille de la Confrence des Parties (COP 21), du 30 novembre au 11 dcembre au Bourget, a
illico entran cette rponse de son homologue franais, Laurent Fabius : Cette formulation
aurait pu tre plus heureuse... On peut discuter de la nature juridique de laccord, a-t-il
admis. En revanche, le fait quun certain nombre de dispositions doivent avoir un effet
pratique est une vidence. La France, qui prside la COP 21, nentend pas faire du sommet
de lONU une vague dclaration politique. Laccord sera contraignant ou il ny aura pas
daccord, a surenchri Franois Hollande dans la foule. Nous devons donner laccord de
Paris, si accord il y a, un caractre contraignant, au sens o les engagements qui ont t pris
devront tre tenus et respects.
La Maison Blanche coince par le Congrs
Revirement, gaffe, sortie propre plomber, moins de trois semaines avant son lancement, la
COP 21 ? Non. Cest juste une raffirmation de la position des Etats-Unis qui ont maintes fois
rappel quils ne pouvaient pas ratifier un protocole ou un trait, rappelle Celia Gautier, du
Rseau action climat. En effet, pour avoir une porte juridique, un accord international doit
tre non seulement sign par les ngociateurs mais aussi ratifi par les pays signataires. Et la
procdure de ratification fixe par la Constitution des Etats-Unis savre, pour le coup,
rellement contraignante. En effet, les traits signs par la Maison Blanche doivent obtenir
une majorit des deux tiers au Snat avant dentrer en vigueur. Un Snat qui, depuis
novembre 2014, est contrl par les Rpublicains, qui sont majoritairement climatosceptiques
et vivement opposs des lgislations sur le sujet.
Que ce soit sur le climat ou nimporte quel autre sujet, les Etats-Unis nont jamais ratifi des
accords qui prvoient des clauses avec sanctions, que ce soit sur les mines antipersonnelles
ou la Cour pnal internationale, rappelle de son ct Pierre Radanne, du think tank Futur
Facteur 4. Le gouvernement amricain veut un accord, cest clair. Mais la sortie de John Kerry
vient rappeler la ligne rouge ne pas franchir, parce quil na aucune marge de manuvre. Et
quil vaut mieux le rappeler aujourdhui que daller au clash pendant la confrence.
Il faut agir, maintenant, pas plus tard
Deuxime plus gros metteur de gaz effet de serre derrire la Chine, les Etats-Unis se sont
engags sur une rduction de 26% 28% de leurs missions de gaz effet de serre dici
2025 par rapport 2005. Des ambitions pour linstant modestes. Mais ladministration
amricaine multiplie les signes de bonne volont pour un accord qui ne soit pas au rabais. Le
10 novembre, Kerry faisait encore le lien entre la monte de Boko Haram et le changement
climatique au Nigeria. Et assurait qu'un accord effectif [tait] porte de main,
qui prouvera que les dirigeants du monde comprennent enfin lampleur du dfi que nous
avons relever. Un mois plus tt, Milan, il rappelait que ce ntait pas une concidence si,
juste avant la guerre civile en Syrie, le pays a subi sa pire scheresse, provoquant
la migration dun 1,5 million de personnes des campagnes vers les villes. Et, l encore,
plaidait pour que tous les pays soient sur la mme longueur donde afin dobtenir un accord
ambitieux, durable et pour le plus grand nombre.
En aot, Barack Obama a annonc son plan pour une nergie propre, pour lutter contre
les missions de gaz effet de serre lies la production dlectricit. Il y a une semaine
encore, aprs six ans de tergiversations, le locataire de la Maison Blanche rejetait le projet
controvers doloduc Keystone XL : Approuver un tel projet aurait affaibli notre leadership
sur le climat, assurait-il. Il faut agir maintenant, pas plus tard. Pas un jour.
Maintenant. Franois Hollande, lui, persiste, par exemple, vouloir construire laroport de
Notre-Dame des-Landes. Et ce nest pas un hasard si, sur sa nouvelle page Facebook, le
prsident amricain a mis le climat en exergue : il parle dadopter des mesures dcisives
pour lutter contre le changement climatique une fois pour toutes.
Laccord de Paris conclu la COP 21 sera juridiquement contraignant, mais pas de la mme
faon que le protocole de Kyoto, rsume Pascal Canfin (EE-LV), du World Resources Institute.
Ou en partie contraignant, comme l'a prvu le mandat l'issue de la COP 17 de Durban en
2011... Entr en vigueur en 1997, le protocole de Kyoto disposait dobjectifs de rduction
dmissions obligatoires pour les pays riches, et comportait un mcanisme de sanction.
Cependant, il na jamais inclu le principal metteur, les Etats-Unis, qui ne lont pas ratifi. Et
sa contrainte tait finalement faible puisque le mcanisme de sanction reportait les pnalits
sur la priode suivante, et quil suffisait de sortir du protocole pour y chapper. Cest ce qua
fait le Canada en 2012.
Les ngociations climatiques internationales ont, en plus, volu. On est ainsi pass dune
ngociation sur des objectifs nationaux contraignants, lpoque de Kyoto, une ngociation
sur des objectifs volontaires et vrifis rgulirement depuis la COP 15 de Copenhague,
en 2009, analyse Clia Gautier. Washington ne veut pas dune instauration dune contrainte
internationale qui le forcerait atteindre un objectif de rduction des gaz effet de serre. Il
souhaite que la contrainte porte uniquement sur des procdures, cest--dire lobligation de
prparer et communiquer des engagements nationaux volontaires (INDC). Mais en aucun
cas sur leur mise en uvre.
Un effort de crativit rdactionnelle
Aujourdhui, la plupart des pays sont daccord pour dire que les objectifs de rduction
dmissions compris dans les INDC ne seront pas inscrits dans le cur de laccord conclu la
COP 21, mais en annexe de laccord. Cependant, lefficacit et la solidit juridique de laccord
de Paris se joueront dans les formulations obtenues pour ancrer ces contributions nationales.
Par exemple, lauxiliaire anglais shall (devra) implique une contrainte juridique plus forte
que should (devrait) ou que is invited to (est invit ). Il faudra que les ngociateurs
fassent preuve dimagination dans le wording, les subtilits de rdaction diplomatique, pour
sassurer une participation aussi universelle que possible. En incluant, videmment, les EtatsUnis. Selon un expert, lune des ides qui tient la corde est que les pays sengagent dans
laccord "mettre en uvre des politiques visant atteindre" les objectifs des INDC, plutt
que de sengager atteindre les objectifs. Pas de sanctions, donc. La contrainte, ce sera
l'obligation de transparence et l'effet de rputation,estime Laurence Tubiana, l'ambassadrice
franaise pour la COP 21. Pas sr ce que cela suffise. Pas plus que la mise en place d'un
conseil de scurit de l'environnement charg de suivre l'application des engagements
envisag par Franois Hollande.
Au-del de ces subtilits (ou de ces bquilles), il faudra, pour que cet accord soit
vritablement efficace, quau moins deux ingrdients soient runis. Il devra comporter des
obligations claires sur les points qui ne concernent pas directement les objectifs nationaux de
rduction des gaz effet de serre, afin de rattraper ce glissement gnral vers labsence de
contrainte, rsume Clia Gautier. Obligations daccrotre ses engagements nationaux tous les
cinq ans et de revenir autour de la table rgulirement, dtre transparent sur ses actions, de
sinscrire dans un cap commun de long terme (zro missions de dioxyde de carbone
en 2050), de mobiliser des contributions financires accrues, notamment des financements
publics pour aider les plus pauvres rduire leur vulnrabilit face au changement
climatique. Et laccord ne doit pas fermer compltement la porte une contrainte sur la
rduction des missions. Cela pourrait passer par une obligation de prparer, communiquer
rgulirement, et de mettre en uvre des politiques de transition nergtique et
dadaptation aux impacts. Les objectifs de rduction dmissions seraient quant eux placs
en annexes et nauraient donc pas le niveau de contrainte quils avaient dans le cadre du
protocole de Kyoto.
Source : Christian Losson, Pourquoi les Etats-Unis veulent un accord climat non ...
www.liberation.fr/.../pourquoi-les-etats-unis-veulent-un-accord-climat-n...