Menopause PDF
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Manuel dautoformation
Collection Voltaire
Edit avec le soutien des
L a b o r a t o i r e s
Besins International
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Le contenu de ce manuel
est sous lentire responsabilit
de lauteur et de lUnaformeC
Dpt lgal : 2e trimestre 2002
Scoop Communication - 02 38 63 90 00
Mnopause
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Prsentation
La pdagogie de la question
La mdecine fonde sur les preuves
Vos questions
Pr test de connaissance
Questionnaire dopinion et de pratique
Nos questions
Prologue : la mnopause en chiffres
Lapproche de la mnopause
Mdecin gnraliste et mnopause
Les troubles du climatre
Les croyances propos de la mnopause
Risque de grossesse et contraception
Traitement de la primnopause
Affirmer la mnopause, arrter la contraception
Les consquences de la mnopause sur la sant des femmes
Quel bilan de sant pour une femme de 50 ans ?
Les bnfices attendre du traitement hormonal substitutif (THS)
Quelques notions danalyse critique.
Les risques lis au THS
Ostoporose, prdiction du risque individuel
Ostoporose, alimentation et sport
Prescription du THS
Amliorer lobservance, adapter un THS
Les alternatives au THS
Prescrire dans des cas particuliers (tabac, risque cardio-vasculaire, antcdents
thrombo-emboliques, risque de cancer du sein)
Autres cas particulier (migraine, fibrome, THS tardif)
Et si !
Objectifs pdagogiques spcifiques
Rponses au questionnaire dauto-valuation
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Parcours pdagogique
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Prsentation
Mnopause
Dr Philippe Bonet.
Prsident de lUnaformeC
Pdagogie de la question
Lobjectif de la formation continue des mdecins est lamlioration de la qualit des soins donns aux
usagers. Ceci passe par lamlioration des pratiques, lactualisation des connaissances, et lappropriation
des recommandations pour la pratique clinique qui sont tablies, et rgulirement remises jour, par les
agences comptentes.
Ainsi il ne sagit pas tant dapporter celles et ceux qui se forment les solutions toutes prtes des experts,
que de les amener se poser, eux-mmes, les questions, dont la rponse, argumente, leur permettra de
rsoudre les problmes auxquels ils sont confronts.
Notre dmarche de formateur sera donc, avant tout, de vous transmettre une mthode de rsolution de
problme, et de favoriser lmergence de votre esprit critique.
Cette mthode de formation par rsolution de problme procde en 4 temps :
Devant un patient donn, dans une situation donne, notre dcision repose sur des rponses des
questions.
La premire tape est donc la reformulation du problme sous forme de questions qui se posent .
La deuxime tape est la recherche des rponses ces questions. Il s'agit de faire une recherche
documentaire Le plus souvent dans notre mmoire, ou notre documentation immdiate, mais aussi
avec laide dun de nos rfrents habituels, ou pourquoi pas, laide dun Centre de Documentation (et
celui de l'UNAFORMEC est votre disposition pour cela). Limportant est alors de connatre la qualit
des preuves sur lesquelles se fondent les rponses.
La troisime tape consiste donc en une synthse critique des rponses, pour dfinir une stratgie dans
lidal, bien souvent thorique.
La quatrime tape, enfin, est lapplication de cette stratgie idale au problme individuel pos. Cest
celle de la prise de la dcision.
Cette dmarche est celle de la mdecine fonde sur les preuves , mais cest aussi une dmarche centre
sur le patient.
Cest une mthode analytique.
Elle vient en complment de la mthode analogique, que nous utilisons lorsque nous rsolvons un
problme intuitivement, par analogie avec les cas similaires que nous avons dj rencontrs.
Elle soppose la mthode rtroscopique, qui est celle que nous a appris notre formation initiale, qui nous
conduit redescendre des maladies apprises par cur au problme que pose un patient donn, et qui
nous laisse bien dsarms quand ce problme ne correspond pas ce que lon nous a appris.
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Objectif gnral :
Vous permettre de conseiller utilement une femme la mnopause et dassurer sa prise en charge.
Objectifs pdagogiques :
Ils sont dtaills la fin de cet ouvrage.
Nous prsenterons la qualit de la preuve dans ce manuel de cette manire simplifie, en utilisant
les termes prouv , probable ou accept , chaque fois que cela aura un sens pour la
dcision mdicale.
Cette prsentation pourrait laisser penser que les stratgies valides doivent tre appliques d'une manire
systmatique et dogmatique. La mdecine fonde sur les preuves (Evidence Based Medicine ou EBM en
anglais) est tout le contraire dun dogme. Cest lapplication de lesprit critique la rsolution du problme
pos par un patient, dans un contexte donn. Son credo est le respect de lindividu. Son objectif est
la qualit du soin et son utilit. Cest une dmarche pragmatique. Nous en avons vu les 4 temps
prcdemment.
* DURIEUX P., ROCHE N., DOSQUET P., PAZART L., CHARVET-PROTAT S. Les recommandations pour la pratique clinique in Lvaluation Mdicale : du concept la pratique , sous la direction de Yves
Mnopause
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Cette double page est votre disposition pour noter noir sur blanc vos questions.
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2. Plus de dix millions de Franaises sont concernes par les problmes lis la mnopause.
Cest vrai "
3. Il est possible daffirmer une femme quelle est mnopause par un test sanguin.
Cest vrai "
10. Certains SERM ont une AMM en prvention primaire de lostoporose post-mnopausique.
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Questionnaire dopinion
1 Selon vous, larrt de la production hormonale ovarienne chez la femme la mnopause est
plutt : (une seule rponse)
1) "
2) "
3) "
4) "
5) "
Prvention de lostoporose
Prvention cardiovasculaire
Amlioration de la qualit de vie
Suppression des bouffes de chaleur
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1) "
2) "
3) "
4) "
Voici les questions dordre gnral que nous nous sommes poses avant de rdiger ce manuel.
Nous allons essayer dy rpondre au fur et mesure de cet ouvrage
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Dautres questions, plus prcises, viendront au fur et mesure, quand nous serons confronts aux
problmes des femmes que nous rencontrerons dans cet ouvrage.
12
13
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Leridon H. dmographie de lamnopause : quelques donnes (ici et ailleurs) Gyncologie internationale 1997 ; 6 : 330-1.
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14
4 Gynecologie
et sant des femmes. Quel avenir en France ? Ouvrage collectif. Ed Eska 2000.
5 idem
6 Ringa
V et al. Evolution de la prvalence du THS de la mnopause entre 1896 et 1993 dans lEst de la France : influence des aspects culturels.
15
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7 Maurel
Michalsson K. HRT and risk of hip fracture : population based case-control study. BMJ 1998 ; 316 : 1858-63.
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LAPPROCHE
DE LA MNOPAUSE
Hlne est cadre dans une banque, elle est marie, elle a
2 grandes filles de 20 et 24 ans.
Elle est en bonne sant et sans antcdent notable. Vous
tes le mdecin de la famille, et bien que vous ne voyiez
pas trs souvent Hlne, vos relations sont bonnes, et
confiantes. Elle est venue vous voir pour un rappel de
vaccin, mais apparemment, elle a envie de parler dautre
chose :
Vous voyez Docteur, jai 49 ans. Tout va bien pour moi,
jai mon strilet, et tout, mais je commence me poser
des questions sur la mnopause. Jai lu des tas de
choses, jen ai parl avec des amies, jai vu mon gynco il
ny a pas longtemps, mais il a eu une urgence et je nai
pas pu lui en parler. Si vous avez le temps, jaimerais que
vous me donniez quelques explications. Comment a va
se passer pour moi ? Quand est-ce que a va me prendre,
et comment ?
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Y a-t-il des facteurs qui permettent de prdire une femme quand a la prendra ?
Lapproche de la mnopause
Quels sont les points qui pourraient nous clairer pour notre rponse ?
quel ge en moyenne les femmes sont-elles mnopauses ?
Les dmographes distinguent entre ge mdian (celui auquel 50 % des femmes sont mnopauses)
et lge moyen (celui de la moyenne des femmes). Dans la plupart des tudes ralises dans les pays
industrialiss lge mdian de la mnopause est compris entre 50 et 51,5 ans. Lge moyen est en
gnral infrieur dun an, traduisant le fait quil y a plus de mnopauses prcoces que de mnopauses
tardives.
Dans les pays sous-dvelopps, la situation est moins homogne, des ges de 50 restent frquents, mais
des ges plus jeunes, 48, 47, voire 43 dans les cas extrmes (Afrique Centrale) sont possibles.
Ces tudes ont toutes de nombreux biais de recueil, agissant dans un sens ou dans lautre9. On en retire
finalement limpression que tout se passe comme si la femme tait universellement programme pour
ne plus tre fconde aprs 50 ans, mais que la dnutrition puisse abaisser sensiblement cet ge.
9 Leridon
H. dmographie de lamnopause : quelques donnes (ici et ailleurs) Gyncologie internationale 1997 ; 6 : 330-1.
10 Thogerson
DJ et al. Factors associated with onset of menopause in women ages 45-49. Maturitas 1994 ; 19 : 83-92.
11 Thogerson
DJ et al. Factors associated with onset of menopause in women ages 45-49. Maturitas 1994 ; 19 : 83-92.
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12 WHO
Scientific Group on Research on the Menopause in the 1990s. WHO Technical Report Series. Geneva, Switzerland, 1996 : 86.
18
Lapproche de la mnopause
13 Treloar
A E et al. Variation of human menstrual cycle through reproductive life. Int. J. Fertil. 1967 ; 12,1 : 77-126.
14 McKinlay
P. Coment vos patientes vivent-elles leur primnopause ? Lab Zyma Ed. 1995. 28 p.
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15 Mars
LAPPROCHE DE LA MNOPAUSE
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Hlne a 49 ans et ne rapporte aucun trouble des rgles ni du climatre. Supposons quelle
ne fume pas, quelle ne boive pas. Son niveau socio-culturel est bon. Nous navons pas la
notion dune mnopause prcoce chez sa mre. De toute faon, ces considrations ne lui
sont pas applicables car elle a dpass lge dune mnopause prcoce. Statistiquement,
elle est 1 an de lge ou la moyenne des femmes voit leurs rgles sarrter, et,
bien quelle nait pas de troubles, elle doit se considrer comme tant en priode de
primnopause. On ne peut cependant pas lui dire quand a la prendra . NP : Accept
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MDECIN GNRALISTE
ET MNOPAUSE
Pensez-vous tre apte suivre Hlne, la conseiller dans ses choix, surveiller ses traitements ?
Qui selon vous, spcialiste ou gnraliste, prend en charge les femmes la mnopause ?
Pensez-vous que, de faon gnrale, les mdecins gnralistes sont aptes le faire ?
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Mnopause
Comment les choses vont-elles devoir voluer avec les volutions dmographiques de la population
dune part, des mdecins dautre part ?
Gnraliste ou gyncologue ? Qui assure le suivi des femmes pour leur mnopause ?
La prise en charge des femmes la mnopause relve-t-elle des soins primaires ou des soins
spcialiss ? Il ne sagit pas ici de rpondre cette question, mais de voir ce qui se passe en France. (selon les enqutes rapportes dans un ouvrage collectif rcent16). Actuellement, les consultations pour
troubles de la mnopause et de la primnopause sont assures 52 % par les gnralistes, 46 % par
les gyncologues, les autres spcialistes se partageant les 2 % restants. Les prescriptions de THS relvent
dans 72,6 % des cas de gyncologues, et dans 27,4 % des cas des gnralistes. La prise en charge de la
mnopause reprsente 18,5 % de lactivit des gyncologues. Selon une autre source, elle reprsente
2,5 % de lactivit des MG17, mais ces chiffres cachent des disparits importantes entre les gnralistes
selon leur pratique ou non de la gyncologie de premier recours.
Comment les choses se passent-elles dans la clientle des gnralistes, dont une part importante des
patientes est suivie conjointement par un gyncologue ?
Une enqute ralise en Rhne-Alpes18, en cabinet de mdecine gnrale permet dy rpondre. Cette
enqute, ralise auprs de 2173 femmes nous montre un suivi par le MG dans 58 % des cas, et par un
gyncologue dans 42 % des cas. 34 % des femmes suivies par les MG prenaient un THS, contre 44 % des
femmes suivies par un gyncologue. Ces rsultats sont recoups par ceux dun autre groupe de MG de
Loire-Atlantique.
Gnraliste ou gyncologue ? Quels lments dterminent le choix des femmes pour le mdecin
qui les suit ?
Lenqute de Rhne-Alpes a mis en vidence que dans la clientle des MG, les femmes qui consultaient
un gyncologue taient plus jeunes, mnopauses depuis moins longtemps, avaient pris la pilule dans le
pass plus souvent, avaient un niveau dtudes plus lev, taient plus souvent employes ou cadres
quouvrires et agricultrices que les femmes suivies par les mdecins gnralistes.
Tout se passe comme si les femmes, par leur prdtermination sociale, mais aussi par le libre choix de
qui les suit, se retrouvent finalement beaucoup plus dcideuses de leur prise en charge que les mdecins
quelles consultent.
16 Gyncologie
17 Aguzzoli
18 Le
F, Le Fur P, Sermet C. Clientle et motif de recours aux soins en mdecine librale. France 1992. CREDES
Goaziou MF, Moreau A. De linfluence des facteurs culturels sur la prise en charge des femmes mnopauses en mdecine gnrale.
Mnopause
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Sans prjuger du bien fond de la gnralisation du THS , comment le systme de soins pourra-t-il
faire face la prise en charge de lensemble des femmes qui pourraient en bnficier ?
Voyons quelle charge de travail attend les mdecins dans les 20 ans venir :
Actuellement, il y aurait , en nombre dactes de prescriptions de THS (pour 6 mois), 6,8 millions dactes
par an, pour une prvalence du traitement de 34, 6 % des femmes de 48 80 ans.
En 2020, la charge de travail passerait, en hypothse haute ( prvalence du THS de 43,3 %) 9,8 millions
dactes, en hypothse basse (prvalence du THS de 38,9 %) 8,8 millions.
Ces chiffres, extraits de Gyncologie et sant des femmes, quel avenir en France ? , ne tiennent
pas compte des consultations pour troubles de la primnopause, qui concernent ds prsent 3
3,5 millions de femmes ( cf fiche 2.1). Par ailleurs, si le THS est rellement bnfique et sans danger pour
la sant des femmes mnopauses, on ne voit pas pourquoi on ne ferait pas tout pour en augmenter la
prvalence dans la population des femmes concernes.
Pour une prvalence de 66%, le nombre dactes ncessaire deviendrait de 15 millions par an. Mme si
on maintient, mme si lon renforce la filire de la gyncologie mdicale, il faudra, moins de crer un
corps spcialis de mnopausologues, que les gnralistes y prennent une part accrue.
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Mnopause
Cette tude dmontre que, forms et motivs, des mdecins gnralistes peuvent entraner une bonne
adhsion au THS et une bonne observance, et que de surcrot, par le nombre de femmes ges quils
voient, par leur influence sur lobservance en gnral, leur rle pourrait tre essentiel.
Point important
Les mdecins gnralistes doivent sinvestir davantage dans la prise en charge des
problmes lis la mnopause. Cette prise en charge fait partie de leur mission globale de
prvention.
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Ils sont les mieux placs pour obtenir une bonne observance des conseils et traitements
prescrits.
24
LES TROUBLES
DU CLIMATRE
Il y a rarement de fume sans feu, et on pouvait sattendre ce quHlne soit en fait venue tter le terrain
loccasion de son vaccin.
Que pensez-vous des troubles quelle vous rapporte ?
Quels sont les autres troubles qui peuvent tre imputs la primnopause ?
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Revenons sur les propos dHlne : Un gyncologue drang par une urgence, vous qui lui paraissez ne
pas avoir de temps non plus, pensez-vous que de faon gnrale, les femmes soient contentes de la prise
en charge que leur offre le corps mdical lors de leur mnopause ?
P. Comment vos patientes vivent-elles leur primnopause ? Lab Zyma Ed. 1995. 28 p.
20 McKinlay
21
Wing RR et al. Weight gain at the time of menopause. Arch Intern Med 1991 Jan ; 151(1) : 97-102
22 Trmollieres
A et al. Relative influence of age and menopause on total and regional body composition changes in postmenopausal
Mnopause
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Pensez-vous que les femmes soient contentes de la faon dont les mdecins soccupent delles ?
Il nest pas certain que les femmes soient trs contentes de la faon dont elles sont considres, et
informes sur la mnopause et son traitement.
Un travail de FMC Qubcois tudie bien cet aspect de la relation mdecin patient25
Les femmes canadiennes se plaignent dattendre a demi-nues, de se sentir bouscules au moment de la
consultation, de ne pas tre coutes, dimpatienter le mdecin quand elles discutent le THS, de lagacer
quand elles se renseignent sur les alternatives thrapeutiques.
Elles voudraient quon prenne le temps de les couter, quon ne les rduise pas un organe dfectueux
ou un symptme gnant, quon soit dlicat dans les gestes et les propos, quon prenne le temps
dexpliquer clairement et simplement le plan de traitement, les rsultats escompts, les avantages et les
inconvnients du traitement, et quon tienne compte de leurs hsitations et de leurs valeurs.
Cet article propose mme aux mdecins quelques recettes comportementales : au dbut de la
consultation prendre quelques minutes pour accueillir la patiente, changer quelques mots, sinformer du
motif de la consultation, couter ce quelle a dire avant douvrir le dossier, fournir un drap pour se
couvrir, se rchauffer les mains avant lexamen, connatre les diffrentes ressources pouvant aider les
femmes en mnopause (groupes de femmes) et en fin de consultation, demander si elle souhaiterait
plus dinformation ou si il lui reste des questions poser.
Ces conseils peuvent paratre basiques , mais tes-vous sr que ces conditions sont toujours remplies
en France ?
Quoi quil en soit, mme chez nous, une grande part du dfaut dadhsion ou dobservance
des femmes au THS est lie un dficit de communication.
23 Oldenhave
24 Avis
A, Netelenbos C. Pathogenesis of climateric complaints : reday for the change. The Lancet 1994 ; 343 : 649 53.
N E et al. A longitudinal analysis of womens attitudes towards the menopause : results from the Massachussetts Women Health Study.
27
Mnopause
25 Dub
P. Comment vos patientes vivent-elles leur primnopause ? Lab Zyma Ed. 1995. 28 p.
27 Rsch
D et al. La consommation de psychotropes dans la population franaise. CREDOC Paris, rapport 68, 1989.
Mnopause
26 Mars
28
LES CROYANCES
PROPOS DE LA MNOPAUSE
29
Mnopause
Daccord, les rgles cest barbant, mais tant quon les a, on est jeune.
Les rgles cest vraiment casse-pieds, je suis contente den tre dbarrasse.
Faire des enfants cest quand mme laccomplissement de la femme. Quand on ne peut plus en faire, ce nest
quand mme pas pareil.
Enfin, ne plus avoir peur de tomber enceinte et pouvoir profiter un peu de la vie !
Ma mre a eu une ostoporose pouvantable, pas question que a marrive !
On change, on salourdit, je voudrais pas devenir mmre. Jai encore plaire moi !
Ma mre a toujours t trs belle. Faut sarranger un peu, pas se laisser aller.
Et voil, a y est, maintenant je suis une vraie grand mre.
Cest vrai, on peut plus shabiller en gamine. Mais les hommes vous respectent davantage.
28 Delano
D. La mnopause, la princesse, la sorcire et laccs aux soins. Centre de Recherche sur les Enjeux contemporains en Sant Publique
Mnopause
30
Point important
Mnager les croyances et les reprsentations et sappuyer sur elles pour mieux faire comprendre.
Delano D. La mnopause, la princesse, la sorcire et laccs aux soins. Centre de Recherche sur les Enjeux contemporains en Sant
Publique (CREPS). Gyncologie 1997 ; 6 : 333-37
30 Lock M. Menopause : lessons from anthropology. Psychosomatic medecine 1998 ; 60 : 410-9.
31 La mnopause en Europe. Reproduction humaine et hormones 1999 ; 12. n spcial 3. Ed Eska.
31
Mnopause
29
Mnopause
Il ne sagit pas l de jugements de valeur, et cette enqute na ni la mthodologie, ni la reprsentativit pour faire foi. Elle
ne veut apporter quun exemple de la faisabilit dune enqute sur les reprsentations du mdecin dans les domaines
qui sont de son ressort.
32
RISQUE DE GROSSESSE
ET CONTRACEPTION
33
Mnopause
32 Beaumel
Mnopause
33 Beaumel
34
41 La
rev. prescr. Accidents cardiovasculaires de la contraception hormonale orale. Rev Prescrire. 1998;18 (182):205-217.
Fiches de transparence 1999. Agence du mdicament.
43 Rozembaum H. la primnopause. ESKA Ed.135 p.
44 Fiches de transparence 1999. Agence du mdicament.
45 Rozembaum H. la primnopause. ESKA Ed.135 p.
46 Femmes, mdecins et mnopauses.Ouvrage collectif. Berger-Levrault ed.
47 Population council, " UNSFDA extends effective use of copper T380 from 6 to 8 years ". New release, 7 10 91.
35
Mnopause
42
Alors, quelle contraception recommander 45 ans ? (en dehors des mthodes barrire )
De ce qui prcde, il ressort quelques rgles de bon sens :
- Senqurir des prfrences et des choix de chaque femme et les prendre en compte.
- Ne pas prescrire de c.o.c. une patiente fumeuse, hypertendue, prsentant une hypercholestrolmie ou un
diabte ou ayant dj fait un accident cardio-vasculaire. (NP prouv probable)
- Ne pas prescrire de c.o.c. dose 50 g ou plus de.e.( NP : probable)
- Ne pas prescrire titre contraceptif des p.s. hors AMM, cest--dire rserver les p.s. pregnane et norpregnane
aux femmes prsentant une indication les prendre (NP : rglementaire)
- Poursuivre, sauf survenue dune contre-indication, les c.o.c. en cours. (NP accept)
- Laisser en place les DIU au cuivre poss depuis moins de 3 ans (NP accept)
En cas de CI la c.o.c., proposer un DIU au cuivre ou la progestrone, ou une contraception par progestatifs prescrits 20
jours par mois lorsquil existe des mnomtrorragies ou des signes dhyper-estrognie. (NP accept)
En cas de signes dhypo-estrognie dbutants chez une femme porteuse dun DIU, dbuter ventuellement une
estrognothrapie substitutive faible dose. (NP accept)
Mnopause
36
TRAITEMENT DE
LA PRIMNOPAUSE
Hlne :
Eh bien si, Docteur, jai des bouffes de chaleur, je voulais dailleurs vous demander quelque chose pour a...
a me prend surtout la nuit, et a me fait tout drle. Au
travail, cest trs gnant.
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Mnopause
Traitement de la primnopause
48 Daprs
Mnopause
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Traitement de la primnopause
Le schma freinage-substitution :
Imagin pour remdier aux sautes dhumeur des ovaires en primnopause. Il dbute par une
prescription dun prgnane ou norprgnane 20 jours par cycle pour inhiber scrtions
ovariennes et hypophysaires (et ovulation). Lorsque les manifestations dhyper-estrognie laissent la
place aux signes dhypo-estrognie, on rajoute la demande un estrogne naturel, en comprim ou en
gel percutan. Dabord pendant les 10 derniers jours de prise du p.s, puis en allongeant la squence si
besoin52. Ce schma est contraceptif.
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Mnopause
52 Dewailly
Traitement de la primnopause
Mnopause
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AFFIRMER LA MNOPAUSE,
ARRTER LA CONTRACEPTION
Quels moyens utilisez-vous pour confirmer quune femme est passe de la primnopause la
mnopause ?
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Mnopause
Question subsidiaire : Comment affirmer la mnopause chez une femme qui prend la pilule ?
Affirmer la mnopause,
arrter la contraception
RB et al. Porbability of mnopause with increasing duration of amenorrhea in middle-aged women. Am.J.Obstet.Gynecol. 1979 ; 135 :
1021-24.
59 Rannevik G et al. A longitudinal study of the perimenopausal transition : altered profilesof sterode and pituitary hormones, SHBG and bone mineral density. Maturitas 1995 ; 21 : 103-13.
Mnopause
58 Wallace
42
Affirmer la mnopause,
arrter la contraception
60 Fiches
43
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61
Jamin C et al. Grossesses aprs diagnostic de mnopause. Contracept. Fertil. Sex. 1995 ; 23 : 677-81.
Mnopause
63
44
LES CONSQUENCES
DE LA MNOPAUSE
SUR LA SANT DES FEMMES
Quelles sont les consquences prouves de la mnopause sur la sant des femmes ?
45
Mnopause
Quelles sont les consquences prouves de la mnopause sur la sant des femmes ?
Il faut distinguer entre les symptmes contemporains de la mnopause et ses consquences long
terme.
64 Lopes
P , Riga V. Les aspects cliniques de la mnopause. In Femmes, Mdecins et mnopause. Berger-Levrault ed. 186 p.
Bachmann GA Vasomotor flushes in menopausal women. Am J Obstet Gynecol 1999 Mar ; 180(3 Pt 2) : S312-6.
66 Staropoli CA .Predictors of menopausal hot flashes. J Womens Health 1998 Nov ; 7(9) : 1149-55.
67 Bachman G. Urogenital ageing : an old problem newly recognised. Maturitas 1995 ; 22 (suppl) : 1-5.
68 Confrence canadienne de consensus sur la mnopause et lostoporose. Journal de la SOGC 1998 ; 20 : 72 p.
69 Holte A. influence of natural menopause on health complaints : a prospective study of healthy Norwegian women. An. Intern. Med. 1992 ; 117 :
1016-37.
70 Nicol-Smith L .Causality, menopause, and depression : a critical review of the literature. BMJ 1996 Nov 16 ; 313(7067) : 1229-32.
71 Avis NE, Mc Kinlay SM. A longitudinal study of womens attitude towards menopause : results from the MWHS study. Maturitas 1991 ; 13 : 65-79.
Mnopause
65
46
72 Benazzi
F .Female depression before and after menopause. Psychother Psychosom 2000 Sep-Oct ; 69(5) : 280-3.
Confrence canadienne de consensus sur la mnopause et lostoporose. Journal de la SOGC 1998 ; 20 : 72 p.
74 Maheux R et al. A randomized, double-blind, placebo-controlled study on the effect of conjugated estrogen on skin thickness. Br J Obstet
Gyncol 1985 ; 92 : 256-9.
75 Melton LJ et al. How many women have osteoporosis ? J Bone Miner Res 1992 ; 7 : 1005-10.
76 Lopes P et Ringa V. In Femmes, Mdecins et Mnopause. Ed Berger-Levrault 1999. 186 p.
77 Lopes P , Riga V. Les aspects cliniques de la mnopause. In Femmes, Mdecins et mnopause. Berger-Levrault ed. 186 p.
78 Lopes P , Riga V. Les aspects cliniques de la mnopause. In Femmes, Mdecins et mnopause. Berger-Levrault ed. 186 p.
79 Confrence canadienne de consensus sur la mnopause et lostoporose. Journal de la SOGC 1998 ; 20 : 72 p.
47
Mnopause
73
PAS en mm Hg
Poids du risque
100 ............................................................0,0
0,5..............................................................0,0
120 ..........................................................0,17
0,25.........................................................0,49
140..........................................................0,31
0,16 .........................................................0,79
160..........................................................0,43
0,125 ......................................................0,99
180..........................................................0,54
0,10.........................................................1,15
HVG lECG ..........................................0,59
Atcd de diabte...................................0,38
Tabagisme.............................................0,28
Facteur de risque
Poids du risque
en plus...............................................................1
25 ans de 20 40 % .....................................1
25 ans de 41 60 %.................................... 2
Mnopause
Lapplication de ces donne Hlne est plutt rassurante. Elle ne semble pas avoir de
sur-risque particulier ni sur le plan cardio-vasculaire, ni sur celui de fracture de hanche.
48
49
Mnopause
Quels lments recueillir, quels examens pratiquer et quels conseils donner Hlne ?
Quels lments recueillir, quels examens pratiquer et quels conseils donner Hlne ?
Pour les autres problmes de sant, lis ou non la mnopause, que peut-on conseiller Hlne ?
Rfrons-nous ici la pratique de lexamen mdical priodique tel quil est dfini par les canadiens, et qui
est dans son esprit, et dans son contexte, bien diffrent des bilans de sant priodiques tels quils sont
pratiqus en France.
Il sagit en effet de dfinir les gestes pratiquer et les examens complmentaires demander dont
lutilit soit prouve en termes de prvention, lge et dans le contexte de chaque patient.
Le guide canadien de mdecine prventive80 dtaille de faon exhaustive tout ce quil serait bon de faire,
et de ne pas faire, pour Hlne.
Noublions pas quil sagit ici de lexamen dune personne en bonne sant et sans plaintes exprimes.
Pour simplifier, disons que lentrevue doit permettre de dtailler les antcdents personnels et familiaux
de la patiente, ses vaccinations, ses habitudes tabagiques, alcooliques et alimentaires.
Les gestes dexamen clinique dont lutilit est bien prouve se rsument de faon tonnante peu de
choses : mesure du poids et de la taille, avec calcul de lIMC, mesure de la pression artrielle, examen des
seins.
Les seuls examens complmentaires recommands en labsence dantcdent particulier sont la
mammographie, le frottis cervico-vaginal, le dosage de la cholestrolmie. Lentrevue doit de terminer
par un conseil personnalis, recommandant selon les besoins : la mise jour des vaccins, les conseils
anti-tabac, le conseil alimentaire, les conseils de protection solaire. La dtection dun problme
dalcoolisme donnera un tour particulier la consultation, que nous nabordons pas ici.
Au cours de lentretien, il faudra lui faciliter lexpression de ce qui motive sa dmarche actuelle, de ses
craintes pour sa sant, de ses reprsentations de la mnopause et des traitements. Ceci, qui est vrai pour
Hlne, lest en fait pour toutes les patientes, certaines sexprimant plus volontiers que dautres.
Il y faut du temps, mais lentretien peut tre tal sur 2 ou 3 consultations. Lenjeu est la satisfaction du
patient, et lobservance des prescriptions, car il est tabli que la qualit de laccueil et de la faon dont
lentrevue est mene influence le contenu de la consultation, mais aussi ce que le patient en retiendra et
ce quil fera de nos conseils81.
Le tout pour 20. Il est bien vident que ce travail, que chacun dentre nous trouvera essentiel, ne
pourra se faire en une seule fois, mais devra tre tal sur plusieurs consultations, ainsi que nous
avons pour linstant procd avec Hlne, suivant limportance des problmes, la demande de la
patiente, et la qualit de la relation tablie.
dtude canadien sur lexamen mdical priodique. Guide canadien de mdecine prventive. Ottawa : Groupe communication Canada
1994. 1136 p.
81 Lussier MT, Richard C. Sachez mener lentrevue et inciter vos patients suivre vos recommandations. Lomnipraticien 1998 ; 2 (3) : 30-32 et 2
(6) : 27-29.
Mnopause
80 Groupe
50
Hlne,
Tout ce que vous venez de me dire sur la mnopause
nest pas trs rassurant. Est-ce que le traitement
hormonal pourrait mviter tout a. Est-ce que vous
pouvez mexpliquer un peu ?
Posons-nous les questions des utilits du THS, et du bnfice que les femmes peuvent en retirer.
Le THS est-il actif sur les bouffes de chaleur ?
51
Mnopause
Campbell S et al.Oestrogen therapy and the menopausal syndrome. Clin Obstet Gynaecol 1977 Apr ; 4(1) : 31-47
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87 Fantl JA et al. Estrogen therapy in the management of urinary incontinence in postmenopausal women : a meta-analysis. First report of the Hormone and
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88 Confrence canadienne de consensus sur la mnopause et lostoporose. Journal de la SOGC 1998 ; 20 : 72 p.
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90 Cardozo L et al. Meta-analysis of estrogen therapy in the management of urogenital atrophy in postmenopausal women : second report of the Hormones
and Urogenital Therapy Committee. Obstet Gynecol 1998 Oct ; 92(4 Pt 2) : 722-7
91 Nathorst-Boos J et al.Is sexual life influenced by transdermal estrogen therapy? A double blind placebo controlled study in postmenopausal women. Acta
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92 Ringa V. In Femmes, Mdecins et Mnopause. Ed Berger-Levrault 1999. 186 p.
82
Mnopause
83
52
53
Mnopause
93 de
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295-301
Mnopause
104 The
54
QUELQUES NOTIONS
DANALYSE CRITIQUE
55
Mnopause
Mnopause
Nous citons des mta-analyses, des tudes de cohortes, des tudes cas-tmoin et des tudes
prospectives contrles. Quelle en est la signification et quelle qualit de preuve en retire-t-on.
1. La mta-analyse tout dabord. Cest une technique qui permet daugmenter la puissance des tudes
disponibles en regroupant leurs rsultats grce des artifices statistiques. Elles permettent parfois
dobtenir des conclusions qui ne pouvaient ressortir des tudes prises sparment. Les mta-analyses
jouissent dun grand prestige dans le monde mdical, pourtant, leur qualit intrinsque, dune part
souffre de la non-prise en compte des tudes non publies (pour rsultats non conformes aux
attentes), dautre part ne peut tre suprieure celle des tudes dont elle est la compilation. Une
somme de prsomptions, mme bien faite, ne sera jamais quune prsomption. La qualit de la preuve
qui en dcoule est donc variable. Dans lchelle de valeur que nous avons adopte, elle varie de
probable prouv .
2. Ltude de cohorte suppose un suivi prospectif dun grand nombre de patients, gnralement issus de
la population gnrale, entre lesquels on tablit a posteriori des groupes de comparaisons, variables
suivant les phnomnes tudis. Elles ncessitent une lourde logistique et beaucoup de discipline, et
sont une spcialit anglo-saxonne, une des plus connues tant celle de Framingham aux USA.
Concernant par dfinition un grand nombre de gens, elles ont beaucoup de puissance statistique, mais
souffrant de labsence dinsu, et entaches de biais de recrutement, elles ne peuvent non plus apporter
plus que des prsomptions. Nous qualifions ici leurs conclusions de probable
3 Les tudes cas-tmoins consistent apparier de faon rtrospective des sujets malades des sujets
indemnes pour retrouver des indices dans les donnes disponibles. Ces tudes sont trs efficaces en
pidmiologie pour orienter les recherches, mais napportent pas non plus de preuve. Nous qualifions
ici les donnes qui en sont issues de probable
4 Seuls les essais dintervention prospectifs et randomiss, du moins ceux dont la mthodologie
est irrprochable, et dont les critres de jugement sont rellement pertinents, peuvent nous fournir les
preuves dont nous avons besoin. Cest le cas de la Womens Health Initiative, dbute en 1995, qui
compare, en double insu, des femmes non traites des femmes traites par estrognes conjugus
quins et medroxyprogestrone (les femmes hystrectomises recevant seulement des estrognes),
au niveau des vnements cardiovasculaires, du bnfice osseux, des cancers de lendomtre et du
sein et de la mortalit globale. Les rsultats nen seront connus quen 2005. On pourra alors parler de
rsultat prouv , mais comme pour tout essai de ce type, la preuve nen sera vraiment valable que
pour la population concerne et les mdicaments tudis. Cest--dire que dautres essais de mme
ampleur et de mme qualit seront ncessaires pour les autres produits.
56
LES RISQUES
LIS AU THS
57
Mnopause
Les risques sont-ils les mmes pour tous les produits et toutes les voies dadministration ?
RJ et al.Oestrogen and progestogen hormone replacement therapy for peri-menopausal and post-menopausal women : weight and body fat distribution. Cochrane Database Syst Rev 2000 ; (2) : CD001018
112 Reubinoff BE et al. Effects of hormone replacement therapy on weight, body composition, fat distribution, and food intake in early postmenopausal women : a
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115 Oger E, Scarabin PY Assessment of the risk for venous thromboembolism among users of hormone replacement therapy. Drugs Aging 1999 Jan ; 14(1) : 55-61
Mnopause
111 Norman
58
Grady D et al. HRT and endometrialcancer risk : a meta-analysis , obstret.Gynecol. 1995 ; 85 : 304-13
Beresford SA et al. Risk of endometrial cancer in relation to use of oestrogen combined with cyclic progestagen therapy in postmenopausal women. Lancet
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118 Pike MC, Ross RK Progestins and menopause : epidemiological studies of risks of endometrial and breast cancer. Steroids 2000 ; 65(10-11) : 659-64
119 Persson I et al. Risks of breast and endometrial cancer after estrogen and estrogen-progestin replacement. Cancer Causes Control 1999 Aug ; 10(4) :
253-60
120 Breast cancer and hormone replacement therapy : collaborative reanalysis of data from 51 epidemiological studies of 52,705 women with breast cancer and
108,411 women without breast cancer. Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer.Lancet. 1997 Oct 11 ; 350 (9084) : 1047-59.
116
59
Mnopause
117
Interprtation : Le risque d'avoir un CdS diagnostiqu augmente chez les femmes utilisant le THS et augmente
avec la dure d'utilisation. Il ny a aucun risque si le THS a t suivi moins de 5 ans. Cet effet est rduit aprs
l'arrt d'utilisation du THS et a largement, si ce n'est totalement, disparu aprs environ 5 ans.
Pour 1000 femmes suivant un THS, le nombre de cancers diagnostiqus en plus serait de 2 pour 5 ans
dutilisation, 6 pour une utilisation pendant 10 ans, et 12 pour une utilisation pendant 15 ans
noter quil sagit dun sur-risque de diagnostic de cancer du sein, ce qui nest pas la donne dterminante.
Il faudrait savoir sil y a surmorbidit et surmortalit par cancer du sein, ce qui nest pas possible
daffirmer par cette mta-analyse. Ce serait plutt le contraire pour la mortalit daprs des donnes
provenant du suivi de la cohorte de la Nurses Health Study 121, qui montre que la longvit des femmes
traites serait suprieure celle des femmes non traites.
Depuis, une autre tude122,123, est venue jeter un doute de plus, cette fois sur le danger li lassociation de
progestatifs dans les THS combins, qui, dj accuss par certains de favoriser le cancer de lendomtre,
entranerait aussi un sur risque supplmentaire de cancer du sein chez leurs utilisatrices, par rapport aux
estrognes utiliss seuls.
Ces donnes vont lencontre des croyances du corps mdical et sont trs perturbantes pour les prescripteurs.
Sont-elles pour autant mme de remettre en cause le bien fond des THS que nous proposons nos
patientes ? De fait, elles doivent tre considres avec beaucoup de circonspection, car si les tudes cites sont
de qualit, aucune pour autant nest probante, et en matire scientifique, des prsomptions ou des indices, pour
multiples quils soient, ne feront jamais une preuve incontestable.
Actuellement, pour des raisons mthodologiques, il nest pas possible de rpondre cette question
drangeante du risque de cancer, endomtrial ou du sein, li au THS, associant ou non des progestatifs aux
estrognes.
Cela rend dautant plus criant la ncessit dtudes prospectives contrles, comme la Womens Health Initiative
qui est en cours aux USA.
On voit que dune faon gnrale, les preuves sur lesquelles nous avons, depuis des lustres, fond
nos stratgies, sont bien minces. On peut stonner que mdecins et pouvoirs publics aient mis si
longtemps prendre conscience de la ncessit de raliser ces tudes contrles, alors quil sagit
de traitements destins des millions de femmes a priori en bonne sant.
Grodstein F et al. Post-menopausal hormone therapy and mortality . NEJM 1997 ; 336 : 1769-75
Ross RK et al. Effect of hormone replacement therapy on breast cancer risk : estrogen versus estrogen plus progestin . J Natl Cancer Inst 2000 Feb 16 ;
92(4) : 328-32
123 Pike MC, Ross RK Progestins and menopause : epidemiological studies of risks of endometrial and breast cancer. Steroids 2000 Oct-Nov ; 65(10-11) :
659-64
121
Mnopause
122
60
OSTOPOROSE,
PRDICTION DU RISQUE INDIVIDUEL
Hlne
Avant de me traiter, est ce quon ne pourrait pas
essayer de savoir si jai de lostoporose ?
Jai entendu dire, et jai lu, quon pouvait faire des
examens pour a. Et puis pourquoi vous ne me fates
pas une densit osseuse ? Jai des tas damies qui leur
docteur en a demand une !
61
Mnopause
Ostoporose,
prdiction du risque individuel
Glucocorticodes
Non modifiables
La dmence accompagne
hypercortisolisme endogne)
lge de 40 ans
Carence oestrognique
La consommation excessive
ge avanc
attribuable :
dalcool
La consommation excessive
de la hanche, du poignet ou
de caf
premier degr
Femme blanche ou
Un manque dactivit
asiatique
physique
45 ans)
pausique prolonge
Faible apport en calcium
Mme combins entre eux, la valeur prdictive de ces signes reste mdiocre. Ils ne permettent
didentifier que 30 % des femmes ayant une faible masse osseuse au moment de la mnopause
Quels examens peuvent tre utiles au diagnostic de lostoporose ?
Le dosage de la calcmie et de la calciurie, les radiographies de squelette ne sont utiles que lorsquil a
dj eu une fracture de fragilit, pour liminer une ostopathie fragilisante dans le diagnostic de
lostoporose. Dans ce cas, il est recommand de demander aussi une numration globulaire, un
dosage de phosphatase alcaline, de cratinine et une lectrophorse des protines srique, mais tous
ces examens nont aucun intrt ici (SOGC).
Le dosage des marqueurs de la formation osseuse (phosphatase alcaline osseuse, ostocalcine) et de
ceux de la rsorption osseuse, (pyridoline libre et doxypryridoline libre, C-tlopeptides du collagne
de type 1 alias CTX et N-tlopeptides du collagne de type 1, alias NTX) nest pas davantage
recommand par la SOGC car des taux de marqueurs levs ne peuvent pas tre utiliss pour
identifier les patientes devant suivre un traitement et, au niveau individuel, ils ne sont pas utiles pour la
surveillance de la rponse la thrapie.
Lostodensitomtrie permet-elle de dpister les femmes risque dostoporose au moment de la mnopause ?
Sur le plan pidmiologique, donc collectif, la corrlation entre la diminution de la DMO et
laugmentation du risque fracturaire est bonne, tel point que lOMS en a fait la base de sa dfinition
de lostoporose.
Mnopause
124
62
Ostoporose,
prdiction du risque individuel
Sur un plan individuel par contre, celui qui intresse le praticien et la patiente, pour des raisons de
sensibilit et de reproductibilit du test, la valeur prdictive du test nest pas bonne, la marge
dincertitude de lexamen tant proche de la perte de densit annuelle moyenne dune femme
la mnopause.
Le nombre de densitomtries osseuses quil faudrait raliser chez des femmes blanches de 50
59 ans pour viter, par un traitement appropri, une fracture vertbrale ou de hanche, a t
estim 750, lors dune confrence de consensus organise en 2001 aux tats-unis par le
National Institute of Health (NIH)125.
Quelles sont les situations justifiant la prescription dune densitomtrie osseuse ? (Accept)
Chez toute femme ayant des facteurs de risque dostoporose, lostodensitomtrie est indique,
pour confirmer le risque fracturaire et documenter le suivi de la patiente.
Chez une femme sans facteur de risque, dcide suivre un THS, lostodensitomtrie est inutile.
Chez une femme sans facteur de risque, dcide ne pas suivre un THS, lostodensitomtrie est
inutile.
Chez une femme sans facteur de risque, indcise quant au THS, lostodensitomtrie
peut constituer une aide la dcision. Mais sa ralisation, et son rsultat ninfluencent pas
ncessairement de faon positive lobservance du THS.126,127.
Chez une femme avec une fracture suppose de fragilit, la densitomtrie est indique pour
confirmer la fragilit osseuse, tablir un point de repre et permettre ensuite le monitorage des
progrs de la maladie ou des rsultats du traitement.
En rsum donc, lostodensitomtrie est peu utile lge de la mnopause, celui o elle est
volontiers rclame par les patientes. Elle retrouve par contre une bonne valeur discriminante
distance de la mnopause, quand on envisage un traitement tardif de la mnopause, ou dans le
bilan dune fracture. En France, elle nest toujours pas, dans ltat actuel de la nomenclature,
rembourse par lassurance maladie.
63
Mnopause
126 Ryan
Directives de lorganisation Mondiale de la sant (OMS) pour linterprtation des mesures de la DMO43,44
Score T de la DMO* Ecart-type
Catgorie de lOMS
-1
Normal
-1 -2,5
4 X plus
Ostopnie
< -2,5
8 X plus
Ostoporose
20 X plus
Ostoporose grave
* les rsultats (score T) sont compars la moyenne pour le groupe-tmoin de jeunes femmes adultes normales
Tir dun rapport du Groupe dtude de lOMS. WHO Tech Rep Ser 1994 ; 843 : 1-129
128
Kanis JA, Melton LJ, Christiansen C. The diagnosis of osteoporosis. J Bone Miner Res 1994;9:1137-41.
Confrence de consensus canadienne sur la mnopause et lostoporose. Journal SOGC. 1998 ; 20 ;13 et 14.
Mnopause
128
64
OSTOPOROSE,
ALIMENTATION ET SPORT
Hlne
Lostoporose, cest quand mme plutt une histoire
de Mamie a ! Vous ne croyez pas ?
Si je commence me traiter, jusqu quel ge faudra-t-il
que je le fasse ?
Et puis on ma dit que si je voulais vraiment viter
lostoporose, il faudrait surtout que je prenne aussi du
calcium, et que je fasse du sport. Vous ne mavez pas
encore parl de a.
65
Mnopause
Mnopause
131
66
Higashi A et al. Cross sectional study of the relationship between bone density to diet and life style using ultrasound bone densitometry]. Nippon Koshu Eisei
Zasshi 1996 Oct ; 43(10) : 882-93
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67
Mnopause
135
titre dexemple, il faudrait consommer, pour obtenir apport de 300 mg de calcium, soit le
quart des apports recommands journaliers
> 1/4 de litre de lait
> 30 g dEmmental
> 45 g de Roquefort
> 2 yaourts
> 1/4 de camembert
> 0,6 l de Contrexville
> 3 4 sardines lhuile (avec larte)
> 300 g dpinards
Nelson ME et al. Effects of high-intensity strength training on multiple risk factors for osteoporotic fractures. A randomized controlled trial. Jama 1994 ;
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138 Osteoporosis Prevention, Diagnosis and therapy. JAMA 2001 ; 285 : 785-95.
Mnopause
137
68
PRESCRIPTION
DU THS
Hlne
Bon, Docteur, quand il faut y aller, faut y aller !
Quel traitement allez-vous me prescrire ? Je veux
quelque chose de bien, qui ne me fasse pas mal aux
seins, qui ne me fasse pas grossir et qui ne me prenne
pas la tte. Du "sur mesure" quoi.
69
Mnopause
Prescription du THS
Dosages
Prsentation
Prix TTC
CTJ
0,5 ou 1 mg/sachet-dose
Bote de 28 sachets
3,13/4,83
0,11/0,17
tube de 50 g,
pompe doseuse
5,66
0,17
OESTRODOSE
flacon de 80 g,
pompe doseuse
5,88
0,18
OESTROGEL
tube de 80 g ,rglette-mesure
3,43
0,11
ESTREVA 0,1 %
50 mg/24h
Patch hebdomadaire
7,53
0,27
DERMESTRIL
Patch bi-hebdomadaire
7,53
0,27
25, 50 et 75 mg/24h
Patch hebdomadaire
7,53
0,27
ESTRADERM TTS
Patch bi-hebdomadaire
7,56-9,91
0,27-0,34
FEMSEPT
Patch hebdomadaire
7,53
0,27
MENOREST
Patch bi-hebdomadaire
7,53
0,27
OESCLIM
Patch bi-hebdomadaire
7,53
0,27
SYSTEN
50 mg/24h
Patch bi-hebdomadaire
NR
THAS
Patch bi-hebdomadaire
7,53
0,27
THAS SEPT
25, 50 et 75 mg/24h
Patch hebdomadaire
7,53
0,27
DEMESTRIL SEPTEM
Comprims 1,5 mg
Bote de 28
2,33
0,08
ESTROFEM
Comprims 1 2 mg
Bote de 28
NR
OROMONE
Comprims 2 mg
Bote de 28
2,33
0,08
PROVAMES
Comprims 2 mg
Bote de 25
2,33
0,08
Comprims 1 et 2mg
Bote de 20 et 60
NR
Patch hebdomadaire
NR
Comprims 1 mg
Bote de 30
NR
Mnopause
PHYSIOGINE
70
Prescription du THS
LES PROGESTATIFS
Produits
Dosages
Prsentation
Prix TTC
CTJ
Capsules 100 mg
Bote de 30
5,61
0,19
UTROGESTAN
Capsules 100/200 mg
Bote de 30/15
7,03
0,23
Comprims 10 mg
Bote de 10
3,61
0,36
Comprims 2 et 5 mg
Bote de 10
1,48 - 3,43
0,15 - 034
Comprims 5 mg
Bote de 20
4,41
0,22
Comprims 10 mg
Bote de 14
3,87
0,28
Comprims 5 mg
Bote de 10
5,92
0,59
SURGESTONE
Bote de 10/12
ORGAMETRIL
Comprims 5 mg
Bote de 30
2,68
0,09
Comprims 10 mg
Bote de 30
2,7
0,09
Comprims 2,5 mg
Bote de 28
NR
Dydrogestrone
DUPHASTON
PROGESTATIFS DE SYNTHSES
Chlormadinone actate
LUTERAN
Mdrogestone
COLPRONE
Mdroxyprogestrone
GESTORAL
Nomgestrol actate
LUTENYL
Promgestone
3,29 -19,58 0,33 - 0,88
Northistrone
PRIMOLUT -NOR
LIVIAL
71
Mnopause
Tibolone *
Prescription du THS
Principe actif
Prsentation
Prix TTC
CTJ
Bote de 21 cp
7,97
0,28
DIVINA
Bote de 21 cp
7,97
0,28
Bote de 28 cp
7,97
0,28
KLIOGEST
Bote de 28 cp
7,97
0,28
TRISEQUENS
Bote de 28 cp
7,97
0,28
CLIMASTON 2/10
Estradiol 2 mg + Dydrogestrone 10 mg
Bote de 28 cp
7,61
0,27
CLIMASTON 1/10
Estradiol 1 mg + Dydrogestrone 10 mg
Bote de 28 cp
7,53
0,27
CLIMASTON 1/5
Estradiol 1 mg + Dydrogestrone 5 mg
Bote de 28 cp
7,56-9,91
0,27-0,34
Mnopause
72
Prescription du THS
J8
J 21
J 28
J 12
J 25
J 30
Rgles
J 12
J 25
J 30
Estrogne en continu
Progestatif 12 14 J par mois
Consensus Canadien sur la mnopause et lostoporose. Ferreira E et al.Pharmacothrapie. J Obstet Gynaecol Can 2001;23(11): 1124-33.
73
Mnopause
139
Rgles
Prescription du THS
J1
J 25
Estrogne 25 jours par mois
Progestatif demi-dose 25 J par mois
J 30/31
Amnorrhe
probable
J 30/31
Estrogne en continu
Progestatif demi-dose en continu
Mnopause
140
Consensus Canadien sur la mnopause et lostoporose. Ferreira E et al.Pharmacothrapie. J Obstet Gynaecol Can 2001;23(11): 1124-33.
74
AMLIORER LOBSERVANCE,
ADAPTER UN THS
Pourquoi vous, vous tre embt(e)s donner toutes ces explications Hlne ?
75
Mnopause
votre avis combien de femmes prennent encore leur THS au bout dun an ?
Les donnes dont nous disposons sont dorigine nord amricaine. Elles montrent une mauvaise
observance en moyenne du THS, puisque, selon les sources141,142,143 celle-ci est de 40 60 % au
bout dun an, pour tomber 20 % environ aprs 3 ou 4 ans. a prte rflchir quand on sait que la
compliance aux autres traitements au long cours (antihypertenseurs, hypocholestrolmiants par ex.)
est en moyenne de 75 %. Ces donnes ont justifi ltablissement par la NAMS de recommandations
sur la faon damliorer lobservance des traitements144.
Cette observance peut cependant tre bien meilleure dans certains groupes de femmes. Celles qui
ont particip aux essais thrapeutiques par exemple : 90 % des femmes enrles dans PEPI, quelles
aient fait partie du groupe traitement ou du groupe placebo, suivaient un THS 1 4 ans aprs larrt
de ltude.
Les femmes mdecins ont aussi une observance bien meilleure : dans une tude de 1996, 70 % des
femmes mdecins gnralistes britanniques sous THS ltaient depuis plus de 5 ans, et 60 % depuis
plus de 10 ans145.
Dans le suivi post PEPI, les facteurs prdictifs dune mauvaise observance taient un ge plus lev
linitiation du traitement, un bas niveau dducation, et lappartenance une race non
caucasienne . (NP prouv) Ces donnes ne peuvent pas tre extrapoles sans quelques rserves la
France, mais il est probable que les chiffres ne soient pas trs diffrents chez nous, avec le correctif
dun systme de sant moins ingalitaire. Une enqute de lassociation franaise pour ltude de la
mnopause (AFEM) ralise en partenariat avec TOP SANT146 donne une dure de suivi du THS
infrieure 2 ans dans 45 % des cas, de 3 5 ans dans 22 % des cas, et suprieures 5 ans dans
33 % des cas
Pourquoi vous tre embt(e)s donner toutes ces explications Hlne ?
Cest vrai quaprs tout le temps consacr clairer le choix dHlne, et la conseiller, son abandon du
traitement a de quoi dcourager. Il faut croire que ses rticences ont t les plus fortes, pour des
raisons qui nous chappent ici, parce que nous avions fait auprs delle tout ce qui est reconnu comme
amliorant lobservance de la plupart des femmes, et qui est recommand par la NAMS (NP accept)
* Impliquer la femme dans la prise de dcision.
* Donner des explications claires et personnalises sur les risques et bnfices du THS.
* Discuter de ses prfrences sur la faon de commencer le traitement, et tenir compte de ces
prfrences pour adapter le traitement et amliorer lobservance.
* Fournir une information que la femme puisse comprendre.
* Aider la femme systmatiser sa prise de traitement.
* Lassocier au suivi.
D.et al. Younger age, lower doses, continuous-combined regimens associated with better persistence of ERT/HRT. Obstet Gynecol 2001(Jan) ; 97
: 97-100.
142 Ettinger B et al.Continuation of postmenopausal hormone replacement therapy : comparison of cyclic versus continuous combined schedules. Menopause 1996 ; 3 : 185-9
143 Berman RS et al.. Compliance of women in taking estrogen replacement therapy. J Womens Health 1996 ; 5 : 213-20.
144 Achieving Long-Term Continuance of Menopausal ERT/HRT : Consensus Opinion of The North American Menopause Society Menopause 1998 ; 5 : 6976
145 Isaac AJ et al. Utilization of HRT by women doctors. Br med.J. 1995 ; 311 : 1399-401.
146 http://www.menopauseafem.com/public/index.html
Mnopause
141 Pilon
76
147
Les minidoses pour le THS ont-elles le mme avenir que les minidoses en contraception ? Dbat. Gyn . Obs 1997 ; 367 : 23-25
F, Ribot C. THS pour la prvention de lostoporose. evolution des schmas thrapeutiques. Presse Med 1999 ; 28 : 1188-94.
77
Mnopause
148 Trmollires
Mnopause
Pour faciliter lobservance, Il faut savoir couter les utilisatrices et se conformer leurs
desiderata, tant quils restent raisonnables, et compatibles avec lobjectif du traitement,
mme si leur rationalit nous chappe parfois.
78
LES ALTERNATIVES
AU THS
Si oui, lesquels ?
79
Mnopause
148 Confrence
Mnopause
149
80
La Vitamine B 6 : Lefficacit de la vitamine B 6 pour le traitement des symptmes prmenstruel et les troubles
primnopausiques demeure controverse. Il faut bien faire attention la quantit totale de vitamine B 6 quune
femme absorbe de diverses sources puisque des doses de plus de 100 mg par jour peuvent tre neurotoxiques.
(SOGC 2001)
154
The Role of Isoflavones in Menopausal Health : Consensus Opinion of The North American Menopause Society Menopause 2000 ; 7 : 215229. 2000.
Attention, ces produits sont, sauf ajout volontaire, dpourvus de calcium malgr leur appellation
81
Mnopause
153
La tibolone
Il sagit dun progestatif de synthse ayant par 2 de ses mtabolites une action estrognique, ce qui lui confre une
action sur les troubles climatriques159 et une action favorable sur la densit osseuse160. Il garde les contre
indications des THS. Son indication est : la Correction des symptmes lis la mnopause : troubles
vasomoteurs (bouffes de chaleur et sueurs nocturnes), troubles trophiques gnito-urinaires (atrophie
vulvo-vaginale, dyspareunie, incontinence urinaire), troubles psychiques (troubles du sommeil, asthnie) .
L'exprience du traitement chez les femmes au-del de 65 ans est limite. La tibolone nest pas ce jour
rembourse par la Scurit Sociale.
Cuzick J. .Future possibilities in the prevention of breast cancer : Breast cancer prevention trials. Breast Cancer Res 2000 ; 2 (4) : 258-263.
Ettinger B. et al. Reduction of vertebral fracture risk in postmenopausal women with osteoporosis treated with raloxifene : results from a 3-year randomized
clinical trial. Multiple Outcomes of Raloxifene Evaluation (MORE) Investigators. JAMA 1999 Dec 8 ; 282 (22) : 2124.
157 Cummings S.R. et al.The effect of raloxifene on risk of breast cancer in postmenopausal women : results from the MORE randomized trial. Multiple Outcomes
of Raloxifene Evaluation. JAMA 1999 Dec 8 ; 282 (22) : 2124.
158 Strickler R. et al. Raloxifene and estrogen effects on quality of life in healthy postmenopausal women : a placebo-controlled randomized trial. Obstet Gynecol
2000 Sep ; 96 (3) : 359-65.
159 Argyroudis EM. Tibolone in the treatment of psychosomatic symptoms in menopause. Clin Exp Obstet Gynecol 1997 ; 24(3) : 167-8
160 Gallagher JC et al. Prevention of bone loss with tibolone in postmenopausal women : results of two randomized, double-blind, placebo-controlled, dose-finding studies. J Clin Endocrinol Metab ; 86(10) : 4717-26
155
Mnopause
156
82
Les biphosphonates
Les acides tidronique, alendronique et risdronique ont une AMM dans la prvention et le traitement de
lostoporose en France.
Lacide tidronique
Il na dindication officielle que dans le traitement curatif de lostoporose avec au moins un tassement vertbral.
Les essais cliniques contrls nont port que sur des critres densitomtriques Cest dans lostoporose
cortisonique que ses effets favorables ont t le mieux tablis. Dans une tude cas-tmoin de trs grande
ampleur ralise, partir dune base de donnes de mdecine gnrale, sa prescription produit une rduction de
20 % des fractures non vertbrales et de 34 % des fractures de hanche (NP : probable).
Lacide tidronique doit tre prescrit par cures cycliques de 14 jours, la dose de 400 mg. Un apport calcique de
1 g/j doit tre assur entre ces cures. La dure de prescription initialement recommande tait de 3 ans, mais les
donnes actuelles dmontrent son efficacit thrapeutique sur une priode de 7 ans. Les effets secondaires sont
comparables ceux du placebo. Le mdicament est rembours 65 % par la Scurit Sociale pour un cot
annuel de traitement denviron 85,37 (560 francs).
Lacide alendronique.
En prvention primaire des fractures, chez la femme risque lev dostoporose (mais nayant pas
dantcdent fracturaire tabli) et en prvention de lostoporose post cortisonique, il a une AMM la dose de
5 mg/j. Il nest cependant pas, cette date, rembours ce dosage, ni dans ces indications, par la Scurit
sociale.
Laction prventive de la perte osseuse dune dose de 5 mg dalendronate a t bien dmontre au niveau des sites
vertbraux, fmoraux et du corps entier par des essais ayant pour critre principal dvaluation la densitomtrie161,162
Par contre, malgr un grand essai de bonne mthodologie163, il ny a pas t dmontr de rduction de lincidence
globale des fractures, bien que lincidence des fractures vertbrales ait t significativement moindre sous traitement
que sous placebo.
En prvention secondaire, cest--dire chez les patientes ayant un antcdent fracturaire tabli, il a une AMM,
quel que soit le site de la fracture, la dose de 10 mg/j.
Un essai dintervention contrl164, men la dose de 5 mg pendant 2 ans, puis 10 mg pendant 1 an, versus placebo,
permet de conclure (Prouv) :
Une rduction de lincidence des fractures vertbrale radiologiques (8% versus 15% , P = 0, 001)
Une rduction de lincidence des fractures vertbrales douloureuses (2,3 % versus 5 %, P < 0,001)
Une rduction limite de lincidence des fractures de hanche (1,1 % versus 2,2 %, p = 0,047)
Une rduction de lincidence des fractures du poignet (2,2 % versus 4,1 %, p = 0,013)
Des rsultats complmentaires de ltude FIT montrent quen prvention primaire la dose de 5 mg pendant 2
ans, puis 10 mg pendant 2 ans, chez des femmes prsentant une ostoporose (T score < -2,5) la rduction de
lincidence des fractures de tous sites est identique celle dmontre au bout de 3 ans chez les femmes ayant
un antcdent de fracture vertbrale. (prouv).
Le mdicament doit tre absorb avec prcaution, immdiatement aprs le lever, jeun, avec une eau peu
minralise, et au moins 1/2 heure avant de consommer quelque aliment ou boisson que ce soit, autre que de
leau (cest le cas aussi pour le dosage 5 mg). La thrapie doit se poursuivre au moins 3 ans. Des essais sont en
cours pour en dterminer la dure optimale. Dans cette indication, le traitement est rembours 65 %. Le cot
annuel de traitement est denviron 427 (2800 F).
Chesnut CH et al. Alendronate treatment of the post menopausal osteoporotic woman : effect of multiple dosages on bone mass and bone remodelling. Am
J Med 1995 ; 99 : 144-52
162 Hosking D et al. Prevention of bone loss with alendronate in postmenopausal women uneder 60 years of age. N Engl J Med 1998 ; 338 : (8) 485-92
163 Cummings Sr et al. Effect of alendronate on risk of fracture in women with low bone density but without vertebral fracture. JAMA 1998 ; 280 (24) : 2077-82
164 Black DM et al. . Randomised trial of effect of alendronate on risk of fracture in women with existing vertebral fractures. Fracture Intervention Trial Research
Group Randomised trial of effect of alendronate on risk of fracture in women with existing vertebral fractures. Fracture Intervention Trial Research Group. Lancet 1996 Dec 7 ; 348 (9041) : 1535-41
83
Mnopause
161
Lacide risdronique.
> Ses indications sont le traitement de lostoporose post-mnopausique avre, pour rduire le risque de
fracture vertbrale, la prvention de lostoporose post-mnopausique chez les femmes risque lev
dostoporose, le maintien ou laugmentation de la masse osseuse chez les femmes mnopauses ncessitant
une corticothrapie prolonge (>3mois), par voie gnrale, des doses 7,5 mg dquivalent prednisone par
jour. Il est rembours 65 % dans ce dernier cas, ou lorsquil existe au moins une fracture ostoporotique. Les
prcautions pour labsorption sont les mmes que pour lalendronate, et les cots de traitements sont
identiques.
> En prvention primaire des fractures, chez la femme risque lev dostoporose (mais nayant pas
dantcdent fracturaire tabli), il a une AMM la dose de 5 mg/j. Il nest pas rembours dans cette indication
par la Scurit Sociale. Pas plus que lalendronate, Il na prouv dactivit antifracturaire en prvention primaire,
malgr une activit favorable sur la DMO ds 6 mois de traitement. 165,166.
En prvention de lostoporose post-cortisonique, leffet est incertain en termes de fractures chez la femme
comme chez lhomme167,168. Le seul effet bnfique dmontr est une augmentation de DMO chez la femme
mnopause. (Accept)
En prvention secondaire, cest--dire chez les patientes ayant un antcdent de TV tabli, lacide risdronique a
rduit, au bout de 3 ans, lincidence des nouvelles fractures vertbrales (prouv) :
18,1 % versus 29 % pour le placebo (p < 0,001) dans un essai169, et 11,3 % versus 16,3 % (p = 0,003) dans un autre170.
L et al. Risedronate increases bone mass in a early post menopausal population : two years of treatment plus one year of follow-up. J Clin Endocrino Metab 1998 ; 83 : 396-402.
166 Fogelman I et al. Risedronate reverses bone loss in post menopausal women with low bone mass : results from a multinational, double blind, placebo
controlled trial. J Clin Endocrino Metab 2000 ; 85 (5) : 1895-900.
167 Cohen S et al. Risedronate therapy prevents corticosteroid-induced bone loss. Arthritis Rheum. 1999 ; 42 (11) : 2309-18.
168 Reid DM et al. Efficacity and safety of daily risedronate in the treatment of corticosteroid-induced osteoporosis in men and women : an randomized trial. J
Bone
Miner
Res
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169 Reginster JY et al. Randomized trial of the effect of risedronate on vertebral fractures in women with established postmenopausal osteoporosis. Osteoporos
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171 McClung MR et al. Effect of risedronate on the risk of hip fracture in elderly women. Hip Intervention Program Study Group. N Engl J Med 2001 Feb 1 ; 344(5)
: 333-340
Mnopause
165 Mortensen
84
PRESCRIRE
DANS DES CAS PARTICULIERS
Hlne ne posait pas de problme. Elle tait en bonne sant et navait aucun antcdent
personnel ou familial. Elle ne fumait pas et avait une bonne hygine de vie.
Nous allons voir que ce nest pas toujours le cas avec Claire, Eugnia, Nolle et Sophie, pour
qui vous allez devoir quand mme prendre une dcision.
Claire, 51 ans Docteur, a fait 6 mois que je nai pas vu mes rgles. Je ne suis pas enceinte, oh non,
a je ne risque pas. Jai des bouffes de chaleur, jen ai marre, et puis je ne veux pas mabmer trop vite.
Par contre, je fume comme un pompier, et jai dj fait du cholestrol. Pourtant je suis maigre comme un clou et
je ne prends jamais de laitages. Vous savez que ma mre vient de faire un infarctus et quelle a de lostoporose.
Non, je ne peux pas marrter de fumer, cest plus fort que moi, et puis je nen ai pas envie.
Je voudrais que vous me traitiez ma mnopause .
Votre dcision :
Eugnia, 49 ans : a y est Docteur, je ne vois plus. Il faut me donner un traitement parce que jai des bouffes
de chaleur. Et pas trop compliqu, parce que jai dj les mdicaments pour le diabte et pour la tension .
Votre dcision :
Nolle, 48 ans : Vous savez docteur jhsite. On vient de trouver un cancer du sein ma sur ane.
Elle a peine 60 ans. Jai peur pour moi. Pourtant je voudrais bien un traitement efficace par ce que
je suis trs gne. Et puis il y a ma mre qui vient de se tasser coup sur coup 2 vertbres.
Le docteur qui la suit a dit quil fallait que je me mfie de a. Que pouvez-vous me donner ?
Votre dcision :
Sophie, 50 ans : Elle vient vous voir pour renouveler le THS quelle prend depuis 6 mois, et vous voyez, en
reprenant son dossier, quelle a fait une phlbite, il y a 15 ans, aprs la naissance de son troisime enfant.
85
Mnopause
Votre dcision :
Claire. Nous ne connaissons ni lintensit de son tabagisme, ni les rsultats de son bilan lipidique, mais il est
vident quelle est affecte dun risque cardiovasculaire important, avec peut-tre des facteurs familiaux
puisque sa mre vient d'avoir un infarctus. Nous supposons quelle na pas dHTA ni dautre problme.
Nous savons aussi quelle est maigre, quelle ne consomme pas de laitages, que sa mre, en plus dun
infarctus, a de lostoporose. Elle prsente donc plusieurs facteurs de risque de fragilit osseuse (5 en tout)
et 3 facteurs de risque cardiovasculaire (RCV).
Pour parachever son valuation pr-thrapeutique, il faut demander une densitomtrie osseuse, une
mammographie et un bilan lipidique avec calcul du LDL cholestrol.
Quavons-nous appris prcdemment (page 57 et suivantes) pour guider notre prescription ?
> Que le risque dostoporose est une forte incitation prescrire un THS (NP* : prouv).
> Que le tabagisme serait plutt une indication quune contre-indication au THS (NP : probable).
> Que la rduction du RCV par le THS reste probable en prvention primaire, ce qui est le cas de Claire.
(NP : probable).
> Que donner des conseils alimentaires est fortement recommand, ainsi quun conseil antitabac
(rec. A selon les Canadiens).
> Que la voie cutane serait prfrable dans ce cas (NP accept).
> Ajoutons que, selon les fiches de transparence, on utilisera prfrentiellement la progestrone orale
ou les drivs de la progestrone et de la 170 H progestrone qui ont un pouvoir progestatif suffisant
chez ces femmes dont limprgnation estrognique doit rester modre et qui sont gnralement
dnus deffets mtaboliques et vasculaires . Ce qui revient ne pas recommander les norstrodes.
Il est donc possible de prescrire Claire le THS de votre choix, en privilgiant cependant la voie cutane, en vitant les
progestatifs norstrodes, et en lui dlivrant un conseil minimal anti-tabac ainsi quun conseil alimentaire.
(NP : Accept)
Eugnia. Vous la traitez dj pour HTA et DNID. Nous supposons quelle est observante de son traitement,
bien quilibre, et quelle na pas datteinte dorgane cible .
On ne nous dit rien dautre delle. Nous supposerons donc quelle na pas dautres problmes ni facteurs de
risque, en particulier sur les plans carcinologique et ostoporotique.
Il nest pas ncessaire de demander une densitomtrie, mais ce peut tre loccasion de redemander un bilan
de son diabte et de son HTA, de vrifier son fond dil et de proposer une mammographie.
Mnopause
> Que ni lHTA ni le DNID ne sont des contre-indications prescrire un THS (NP : probable). (P. 58)
> Que la rduction du RCV par le THS reste probable en prvention primaire (NP : probable) (P 54), ce qui
reste le cas dEugnia, malgr son HTA et son DNID qui ne sont en fait que des facteurs de RCV, et non des
maladies en elles-mmes.
86
> Quen matire de DNID, la NAMS 172 conseille de prescrire de prfrence des prparations
destrognes transdermiques, ou des doses faibles destrogne oral, de la progestrone plutt que
de la mdroxyprogestrone, ou un progestatif non andrognique (NP : accept). Ce qui rejoint les
recommandations de lAFSSAPS pour lHTA.
Il est donc possible de prescrire Eugnia le THS de votre choix, en privilgiant cependant la voie cutane et la
progestrone. (NP : Accept)
Nolle, 51 ans : Sa sur a eu un cancer du sein 60 ans. Nous savons quelle elle est gne par
des troubles climatriques. Nous navons aucun lment pour apprcier son tat osseux. Il faudra
rechercher soigneusement les facteurs de risque dostoporose qui justifieraient une densitomtrie,
les facteurs de RCV, bien examiner ses seins et lui faire une mammographie si elle nen a pas eu
rcemment. Supposons que tout soit normal. Sur quels lments allons-nous fonder notre dcision ?
> En ce qui concerne le risque de cancer du sein, nous avons vu quil est impossible de statuer
actuellement sur la ralit du lger sur-risque de diagnostic cancer du sein observ sous THS.
La rponse nexiste pas plus pour les femmes risque familial de cancer du sein (NP : probable).
> Bien que les antcdents soient toujours source dune grande inquitude, la plupart des cancers du
sein gntiques nont pas de rcepteurs aux estrognes. (In NAMS consensus. Decision tree)
> Nous savons que le fait dencourir un risque de cancer, si faible soit-il, suffit annuler, dans les
reprsentations des gens, les bnfices quils peuvent tirer dun traitement quelconque, et risque de
nuire lobservance.
> Nous savons que le risque de cancer est surtout avr pour les traitements dune dure suprieure
10 ans et que dici 5 ans, les rsultats de ltude WHI permettront de lever les doutes au moins sur
les traitements tudis.
> Selon les fiches de transparences la prsomption dun risque cellulaire accru , partir des
antcdents personnels ou familiaux, peut faire recourir aux norstrodes , en labsence de
contre-indications mtaboliques ou cardio-vasculaires (NP : accept).
On peut donc proposer Nolle de commencer un THS pour rduire ses symptmes climatriques, sous couvert
dune surveillance mammaire, en utilisant, si sa tolrance le permet, un progestatif norstrode associ
lestrogne de votre choix. Dans 5 ans, il sera possible de reconsidrer la question au vu des rsultats des tudes
dintervention. Si ses craintes restent trop fortes, on peut lui expliquer les solutions alternatives possibles,
en sachant quaucune ne rpond pleinement sa demande. (NP Accept)
Effects of menopause and estrogen replacement therapy or hormone replacementtherapy in women with diabetes mellitus : consensus opinion
of The North American Menopause Society. Menopause 2000 Mar-Apr ; 7(2) : 87-95
87
Mnopause
172
Collectif. Anomalies de lhmostase et maladie thromboembolique veineuse. Quand faire un bilan de thrombophilie ?. Bibliomed 2000 ; 192
Collectif. Thromboses veineuses, thrombophilie, et problmes hormonaux fminins.. Bibliomed 2000 ; 196
175 Levesque H, Courtois H. Estrognothrapie et maladie thromboembolique veineuse. Rev Med Int. 1997 ; 18 (supp 6) : 620s-625s
173
Mnopause
174
88
AUTRES CAS
PARTICULIERS
89
Mnopause
Peut-on prescrire un THS une femme de 60 ans ou plus qui nen a jamais bnfici ?
6. Neri I, Graneela F, Nappi R. Characteristics of headache at menopause : a clinico-epidemiologic study. Maturitas 1993 ; 17 : 31-7.
Mnopause
176
90
ET SI ?
Et si au fil des ans, une de nos patientes
prsentait une des complications suivantes, que faudrait-il faire ?
?
Un AVC
De langine de poitrine
Une phlbite
Un cancer de lendomtre
Un cancer du sein
91
Mnopause
Et si ?
En cas de survenue dun accident vasculaire crbral (AVC) chez une femme traite, la recommandation de la S0GC est de suspendre le THS pendant la priode dimmobilit lie la maladie, du fait du risque
thrombo-embolique veineux (TEV) puis de le reprendre une fois que la femme a retrouv sa mobilit. (NP
accept).
Un traitement anticoagulant nest pas en soi une contre-indication au THS.
Nous navons pas retrouv de recommandation sur ce quil faut faire en cas de manifestations
cliniques de maladie coronarienne. On peut extraire de la recommandation de la SOGC quil ne faut pas en
prescrire dans lanne qui suit un infarctus du myocarde (IDM), mais ce nest pas argument.
En labsence dIDM, on peut peut-tre extrapoler la recommandation concernant les AVC. Ce nest pas en
contradiction avec les rsultats de HERS, qui na dmontr que linutilit dinitier un THS en
prvention secondaire chez une femme ayant fait un accident cardio-vasculaire. Il faudra mieux prendre
conseil auprs du cardiologue, et rvaluer avec la patiente le bnfice quelle attend du THS. Dans ces
deux derniers cas, il faudra associer un traitement prventif des rcidives, en particulier un traitement
antiagrgant
En cas de survenue dun accident thrombo-embolique veineux, superficiel ou profond, il faut
interrompre le traitement durant la phase aigu de la thrombose. Ensuite177, il faut faire un bilan de
lhmostase et un bilan doppler. S'il existe une anomalie de l'hmostase le THS est contre-indiqu. S'il
existe uniquement des squelles de TVP avec obstruction ou avalvulation, il existe une contre-indication
relative, car les squelles de phlbite sont des conditions idales de rcidives. Si les squelles sont trs
modres et qu'il n'y a aucune anomalie de l'hmostase, le 17 estradiol par voie cutane est possible
dans la mesure o l'indication du traitement apporte chez la patiente un bnfice vident, sinon
l'abstention est de rigueur. (NP accept)
En cas de survenue dun cancer du sein, le THS doit tre interrompu. La reprise ultrieure du THS est
contre-indique en dehors de protocoles de recherche. (NP Accept). Si la tumeur comporte des rcepteurs
estrogniques, un traitement par tamoxifne sera indiqu.
En cas de survenue dun cancer de lendomtre, il convient darrter le THS pendant toute la priode
dalitement lie au traitement, mais selon lAmerican College of Obstetricians and Gynecologists Committee
Opinion178, on peut proposer un traitement estrognique aux femmes prsentant un faible risque de
rcidive. (NP accept)
En cas de survenue dune fracture ostoporotique
Une tude179 a dmontr que laddition de 10 mg dacide alendronique, chez des femmes dont la DMO
restait basse (T score< 2 au rachis lombaire et < 1,5 au fmur) malgr le suivi dun THS en moyenne
depuis 9 ans, permettait une amlioration significative 12 mois de la DMO. Il sagit de
critres intermdiaires de jugement, mais ces rsultats sont en faveur dune utilit de cette association, chez
les mauvaises rpondeuses au THS.
177 http://www.gyneweb.fr/Sources/congres/jta/97/4veine.htm
consult le 30 08 2001.
ACOG Committee Opinion. (n 126) Estrogen replacement therapy and endometrial cancer. Washington DC. American College of Obstetricians and Gynecologists 1993.
179 Lindsay R et al. Addition of alendronate to ongoing HRT in the treatment of osteoporosis : a randomized, controlled clinical trial. J clin Endocrinol Metab,
1999, 84 (9) : 3076-81.
Mnopause
178
92
lissue de la formation,
les mdecins doivent tre capables de :
Objectifs de savoir, savoir tre ou savoir-faire.
93
Mnopause
Mnopause
94
Rponses au pr-test
1. La primnopause englobe la priode dun an qui suit larrt des rgles.
Cest vrai ................................................................................................................................................................. Voir page 18
2. Plus de dix millions de Franaises sont concernes par les problmes lis la mnopause
Cest vrai ................................................................................................................................................................... Voir page 14
3. Il est possible daffirmer une femme quelle est mnopause par un test sanguin
Cest faux ................................................................................................................................................................. Voir page 42
4. La mnopause est responsable dune prise de poids spcifique
Cest faux.................................................................................................................................................................. Voir page 26
5. Le traitement hormonal substitutif (THS) est le traitement prventif de rfrence de
lostoporose post-mnopausique
Cest vrai ................................................................................................................................................................... Voir page 53
6. Prs dune franaise sur 2 arrte son THS au bout de 2 ans
Cest vrai ................................................................................................................................................................... Voir page 76
7. La dure pendant laquelle il est recommand de suivre un THS est de 5 ans
Cest faux ................................................................................................................................................................. Voir page 66
8. Des apports vitamino-calciques appropris permettent de prvenir les fractures
ostoporotiques
Cest vrai ................................................................................................................................................................... Voir page 66
9. Certains biphosphonates ont une AMM en prvention primaire de lostoporose postmnopausique
Cest vrai ................................................................................................................................................................... Voir page 83
10. Certains SERM ont une AMM en prvention primaire de lostoporose post-mnopausique
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Mnopause
SPCIALE
DERNIRE
Avant de partir en vacances vous avez effectivement appris que ltude Womens Health Initiative (WHI),
la plus grande tude prospective jamais ralise sur le THS, avait t prmaturment interrompue. Cette
tude comparat, en double insu, chez des femmes non hystrectomises, le devenir de femmes non
traites celui de femmes traites par estrognes conjugus quins (ECE) combins de lactate de
mdroxyprogestrone (MPA), au niveau des vnements cardiovasculaires, des fractures, des cancers du
sein et du colon, et de la mortalit globale. Prvue pour durer jusquen 2005, elle a t arrte fin Mai 2002,
du fait de la survenue dun nombre plus important de cancers du sein chez les femmes traites.
Ces rsultats doivent-ils, selon vous, tre relativiss en fonction de la population et du traitement tudis ?
Mnopause
La Womens Health Initiative1 est bien plus quune simple tude sur le THS. Elle a t initie en 1993
par le National Health Institute pour valuer diffrentes stratgies de prvention des maladies
cardiovasculaires (MCV), du cancer du sein (CdS), du cancer colo-rectal (CCR), et des fractures chez les
femmes post-mnopauses. 160 000 amricaines, ges de 50 79 ans, ont t enrles dans diffrents
essais : rgimes pauvres en graisses, supplmentation en calcium et vitamine D, et 2 essais,
complmentaires, sur le THS : ECE seuls chez les femmes hystrectomises, ECE associ au MPA chez les
femmes ayant conserv leur utrus. Cest ce dernier qui a t interrompu. Il concernait 16 608 femmes.
Les rsultats rapports dans le JAMA2 sont les suivants :
Le 31 mai 2002, le conseil de surveillance de WHI a recommand darrter lessai ECE +MPA versus
placebo aprs une dure moyenne de 5,2 ans, parce que le taux de cancers invasifs du sein avait dpass
le seuil darrt initialement prvu et que lindice global de bnfice/risque est apparu dfavorable.
Daprs lensemble des vnements indsirables graves rapports au 30 avril, les risques relatifs estims
lis au traitement (IC 95%) ont t les suivants : Maladies coronariennes, 1.29 (1.02-1.63) avec 286 cas;
CdS invasif, 1.26 (1.00-1.59) avec 290 cas; AVC, 1.41 (1.07-1.85) avec 212 cas; Embolie pulmonaire, 2.13
(1.39-3.25) avec 101 cas; CCR, 0.63 (0.43-0.92) avec 112 cas; cancer endometrial, 0.83 (0.47-1.47) avec
47 cas; fracture de hanche, 0.66 (0.45-0.98) avec 106 cas; mortalit due dautres causes, 0.92
(0.74-1.14) avec 331 cas. En risques combins cela donne 1.22 (1.09-1.36) pour lensemble des MCV
(artrielle et veineuse), 1.03 (0.90-1.17) pour lensemble des cancers, 0.76 (0.69-0.85) pour lensemble
des fractures, 0.98 (0.82-1.18) pour la mortalit totale, et 1.15 (1.03-1.28) pour lindice global de
bnfice/risque. Le surcrot de risque absolu pour 10 000 femmes par an attribuable ECE + MPA a t
de 7 vnements coronariens, 8 AVC, 8 EP, et 8 CdS invasifs , alors que la rduction de risque absolu pour
10 000 femmes par an a t de 6 CCR et de 5 fractures de hanche. Lexcs de risque absolu
correspondant lindice global a t de 19 pour 10 000 femmes par an.
The Womens Health Initiative Study Group. Design of the Womens Health Initiative clinical trial and observation study. Control Clin Trials.
1998 ; 19 : 61-109.
Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women: principal results from the Women's Health Initiative
randomized controlled trial. Writing Group for the Women's Health Initiative Investigators. JAMA 2002 Jul 17 ; 288(3) : 321-33
Breast cancer and hormone replacement therapy : collaborative reanalysis of data from 51 epidemiological studies of 52,705 women with
breast cancer and 108,411 women without breast cancer. Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer.Lancet. 1997 Oct 11 ;
Mnopause
350(9084) : 1047-59
Ces rsultats
doivent-ils tre relativiss ?
1. Il est toujours dlicat dextrapoler des donnes nord-amricaines la population franaise. Les femmes
enrles dans cette tude se caractrisaient par exemple par un trs fort pourcentage dobses : 35 %
avaient un IMC entre 25 et 29 ( n kg pour 1,60 m) et 34 % un IMC suprieur 30 ( n kg pour 1,60 m).
La proportion de fumeuses tait aussi trs forte : une femme sur 2 tait fumeuse ou ancienne
fumeuse. 35% environ taient hypertendues. Cependant, les analyses en sous-groupe nont montr
aucune incidence de ces diffrents facteurs sur les rsultats li au THS. Lge des patientes na pas non
plus jou, bien que les 2/3 dentre-elles aient eu plus de 60 ans, et 1/5 plus de 70 ans.
2. La dcision dinterrompre ltude a t prise parce que, en tout, 751 vnements graves taient
survenus dans le groupe THS, contre 623 dans le groupe placebo. (ce qui correspond au surcrot de
risque de 0,19 vnements graves pour 100 femmes et par an, cit prcdemment)
Il na pas t tenu compte dautres bnfices prouvs du THS, comme le soulagement des bouffes
de chaleur, les effets cutano-muqueux, lamlioration de la qualit de vie. Ces donnes ont t
recueillies mais ne seront publies que secondairement.
Par ailleurs, la dure moyenne des traitements, prvue pour tre de 8,5 ans, tait au moment de
larrt de 5,2 ans, ce qui a peut-tre minor le bnfice osseux, puisque lon pense quil faut un dlai
de 7 ans pour observer les effets prventifs du THS sur les fractures4 (NP = probable).
Cette dure naura sans doute pas permis non plus dvaluer leffet du THS sur lincidence des
dmences type Alzheimer (DTA). Ces rponses seront fournies par lautre bras de ltude, (ECE seul
chez les femmes hystrectomises) qui se poursuivra jusquen 2005 comme prvu. Elles pourraient
changer le vcu global des rsultats, sachant que les DTA font largement aussi peur aux femmes que
le risque de cancer du sein.
3. Surtout, il manque, en termes de sant publique, une donne fondamentale, celle de la mortalit
induite ou vite terme par le THS. Nous savons juste que la mortalit globale pendant ltude a t
identique dans les 2 groupes. Mais quid de la mortalit lie aux CdS et aux CCR, quid de celle induite
par les MCV ?
4. La principale raison de relativiser ces rsultats tient aux produits utiliss, diffrents de ceux utiliss
en France.
Les ECE sont peu prescrits chez nous, ou lon privilgie les estrognes naturels et la voie
dadministration cutane.
Le MPA est un progestatif peu utilis en France. Or, cest ce produit, ou du moins son association aux
ECE, qui semble avoir t le facteur dterminant du sur-risque, qui na pas t constat cette date
chez les femmes hystrectomises, traites par ECE seul. Pour elles, ltude continuera jusqu son
terme.
Ainsi, selon les investigateurs de ltude WHI :
les rsultats obtenus avec ECE + MPA ne sappliquent pas forcment aux autres THS. Il reste possible
que lassociation destradiol transcutan et de progestrone, qui mime de faon trs proche la
physiologie et le mtabolisme des hormones endognes, conduise une balance bnfice/risque
diffrente . Mais ceci est une hypothse qu'aucune tude clinique randomise n'a pour
l'instant confirme. En l'absence de cette confirmation, il parat raisonnable de faire jouer le principe de
prcaution.
Mnopause
Risques du traitement hormonal substitutif de la mnopause. Afssaps communiqu de presse du 12/07/02. http://www.afssaps.sante.fr
MRC/BHF Heart Protection Study of cholesterol lowering with simvastatin in 20,536 high-risk individuals: a randomised placebo-
Mnopause
controlled trial. Heart Protection Study Collaborative Group.Lancet 2002 Jul 6;360(9326):7-22
Besins International
UNAF 04/02