Geol 25
Geol 25
Geol 25
V.1. Définitions
On appelle strate une couche de terrain homogène possédant une individualité nette.
Son épaisseur peut varier de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres. Les strates
sont séparées par des joints de stratification horizontaux. La strate est l’unité de base de la
stratigraphie.
Strates
Joints de stratification
Figure 1 : Schéma représentant des strates séparées par des joints de stratification
horizontaux.
1
V.2.1. Le principe de l’uniformitarisme
Le principe de l’uniformitarisme a été évoqué pour la première fois par James Hutton
(1726-1796), qui en étudiant des roches en Ecosse avait conclut que les mêmes processus
géologiques qui opèrent actuellement sur Terre sont ceux qui existaient dans le passé. Ce
principe est souvent résumé par la phrase célèbre : « le présent est la clé du passé ». Dans sa
version moderne, ce principe stipule que les lois de la nature n’ont pas varié au cours du
temps, les lois physiques et chimiques actuelles étaient valides dans le passé de la Terre.
Dans une succession de couches ou strates déposées à l’horizontale les unes sur les
autres et non déformées ou renversées par la tectonique, la couche la plus ancienne est à la
base et la plus jeune au sommet.
Une même couche a le même âge sur toute son étendue. Par exemple, les strates
horizontales exposées de part et d’autre d’une vallée fluviatile formaient des couches
continues et ont ensuite été érodées par la rivière (figure 3).
2
Figure 3 : Schéma illustrant le
principe de continuité. Les strates
sont corrélées de part et d’autre de
la vallée fluviatile
Les couches ou strates sont plus anciennes que les failles, dykes et roches qui les
recoupent.
3
V.2.6. Le principe de l’inclusion
Le principe de l’inclusion peut être utilisé pour reconnaître si une couche de roche
magmatique interstratifiée est un sill ou une coulée. Dans l’exemple de la figure 7, la couche
basaltique contient des inclusions de grès sus-jacents et de rhyolite sous-jacente. Elle est donc
plus jeune que la coulée de rhyolite et la couche de grès. C’est donc un sill, qui s’est mis en
place entre la coulée de rhyolite et la couche de grès.
4
V.2.7. Le principe d’identité paléontologique
Ce principe stipule que les organismes fossiles se succèdent dans le temps dans un
ordre défini et reconnaissable et que l'âge relatif des strates peut donc être
déterminé à partir de leur contenu en fossiles.
V.3.1. Définitions
Une discordance est une surface d’érosion ou de non-dépôt séparant deux ensembles
de strates. Elle représente l’intervalle de temps pendant lequel aucun sédiment n’a été
conservé. Cet intervalle de temps est appelé hiatus ou lacune.
a. Disconformité
Une disconformité est une discordance où les couches supérieures et inférieures sont
parallèles et séparées par une surface irrégulière d'érosion. Après le dépôt, l’érosion enlève
des couches, puis la sédimentation reprend sur la surface d’érosion (fig. 8).
5
b. Non-conformité
c. Discordance angulaire
6
d. Paraconformité
Discordance où les couches supérieures et inférieures sont parallèles et séparées par une
surface plane ne présentant aucune apparence d'érosion. Très difficile à reconnaître, la
discordance doit être établie par la différence d'âge des strates (figure 10).
Une bioturbation dans les couches situées juste au dessous de la surface de discordance
peut être un indicateur d’une paraconformité (figure 11).
Figure 10 : Schéma d’une paraconformité avec une bioturbation affectant les couches situées
juste au dessous de la surface de discordance.
7
V.4. La datation absolue et méthodes radiochronologiques
P = P0 e-λ.t
On définit également la période d’un élément radioactif (T) ou demi-vie comme étant
le laps de temps pendant lequel se désintègre la moitié de l’isotope radioactif.
Ln2 0,693
T= =
La période est exprimée en unité de temps, en milliers, en millions ou en milliards
d’années. Elle permet d’évaluer d’une manière simple la vitesse avec laquelle tel ou tel
isotope radioactif se désintègre.
Si on démarre avec 1 gramme de l'isotope parent, il ne restera que 0,5 gr après une période
d'1 demi-vie, 0,25 gr après une période de 2 demi-vie, et 0,125 gr après 3 demi-vie ... (figure
11).
8
Figure 11 : Diagramme montrant la décroissance de l'isotope radioactif père et la
croissance de l'isotope radiogénique fils.
9
V.5. L’échelle des temps géologiques
Au cours des deux derniers siècles, les géologues ont réussi à réaliser des corrélations
stratigraphiques de roches qui se sont accumulées tout au long des temps géologiques à
travers le monde. Les résultats de ces études ont permis d'établir la colonne de l'échelle des
temps géologiques (figure 12). Les géologues divisent les temps géologiques en unités. Tout
comme une année est divisée en mois, les mois en semaine, et les semaines en jours, les unités
des temps géologiques sont divisées en petits intervalles.
La plus grande unité des temps géologique est l'éon, qui est divisé en ères. Les ères sont
subdivisées, à leur tour, en périodes, qui sont subdivisées en époques. La colonne de l'échelle
des temps géologiques est basée sur des âges relatives. Lorsque les méthodes de datation
géochronologiques ont été mises au point, les âges absolus ont été ajoutés à l'échelle des
temps géologiques.
Les éons sont divisés en 4 parties (du plus ancien au plus récent) :
Les trois divisions précédentes sont souvent regroupées sous le terme de : Précambrien (car
elles précédent la période du Cambrien où les formes de vie se sont diversifiées et les fossiles
ont été bien conservés dans les roches).
Notons que le phanérozoïque, qui représente les dernières 538 millions d'années de l'histoire
de la Terre contient la plupart des subdivisions de l'échelle des temps géologiques. Le
Précambrien, qui représente plus de 4 milliards d'années de l'histoire de la Terre, 8 fois plus
long que le Phanérozoïque, ne présente pratiquement aucune subdivision. Ceci est du au fait
que les subdivisions des temps géologiques sont basées principalement sur les fossiles
trouvées dans les roches. Ces derniers sont très rares dans les roches du Précambrien, et ne
permettent pas de réaliser des subdivisions en son sein.
La subdivision des éons en ères ne concerne, sur l'échelle des temps géologiques, que le
Phanérozoïque. On distingue, de la plus ancienne et à la plus récente :
Le Cambrien.
L'Ordovicien (qui a vu l'apparition des premiers organismes vertébrés : les poissons)
Le Silurien (qui a vu l'apparition des premières plantes sur la terre ferme)
Le Dévonien (apparition des premiers amphibiens)
10
Le Carbonifère (apparition des premiers reptiles).
Le Permien.
Le Tertiaire.
Le Quaternaire.
Les subdivisions des périodes sont appelées : époques. Sur la colonne de la figure 12, seules
les époques du Cénozoïque ont été indiquées (figure 12).
La période est l'unité de temps la plus utilisée par les géologues. Le nom des périodes fait
souvent référence à la localité ou la région où les roches de cette période ont été décrites pour
la première fois (exemple, le Jurassique qui fait référence au Jura, région de France). Elle
peuvent faire référence aussi à une roche abondante de cette période (exemple, le Crétacé qui
fait référence à la craie qui est abondante durant cette période, le mot Creta veut dire craie en
latin).
Notons enfin que l'échelle des temps géologiques est régulièrement révisée et mise à jour.
Les plus anciennes roches sur Terre ont été datées à 4 milliards d'années (le gneiss d'Acasta,
situés dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada, est daté à 4,03 milliards d’années).
Des grains minéraux de zircons trouvés en Australie sont encore plus anciens. Ils proviennent
de la formation de Jack Hills et ont été daté à 4,404 milliards d’années. Il s’agit du plus
ancien matériel daté sur Terre. Mais il s’agit là de minéraux et non pas de roches : les roches
mères qui contenaient ces zircons ont été probablement détruites.
Il est peu probable de trouver sur Terre des roches plus vieilles que 4 milliards d'années. Pour
remonter à l'âge de la Terre, on utilise les météorites, qui sont les matériaux de base à partir
desquels se sont formées les planètes du Système solaire. La majorité des météorites qui
tombent sur Terre proviennent de la ceinture des astéroïdes, située entre les planètes Mars et
Jupiter. L'âge le plus ancien obtenu sur des minéraux de météorites est de 4,566 milliards
d'années. Cet âge est considéré comme celui de la formation du Système solaire et de la
Terre.
11
Figure 12 : L'échelle des temps géologique
12