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Geologie

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VILLE DE LIGE

INSTITUT COMMUNAL D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE DE TRAVAUX PUBLICS


Cours du soir Promotion sociale
Anne acadmique 2011-2012.

Etude des sols et des matriaux


(GC03)

Graduat en construction

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

1. Gologie gnrale
1.1. Introduction gnrale
La gologie comprend l'tude des parties de la terre directement accessibles
l'observation, et l'laboration des hypothses qui permettent de reconstituer leur histoire
et d'expliquer leur agencement. Elle traite donc essentiellement de l'tude du sous-sol.
Ce sous-sol peut tre qualifi de plus consistant, moins permable que le sol. Il joue un
grand rle dans l'apport d'lments nutritifs minraux aux organismes vgtaux et
animaux, contribue largement l'accumulation de substances entranes par l'eau et la
constitution de rserves aquifres (nappes phratiques). Par ailleurs son tude est
primordiale dans tout projet englobant la ralisation de mtrs, projets de construction,
fouilles, terrassements et fondations.

1.2. Notions lmentaires de gophysique


1.2.1 La Terre, chimie et structure interne
Le fer (Fe), l'oxygne (O), le magnsium (Mg) et le silicium (Si) sont les lments les plus
importants dans la composition de notre plante. Le fer est l'lment principal du noyau
de la terre. Il se combine l'oxygne au niveau du manteau et de la crote pour former
des ions ferreux (Fe2+) et ferriques (Fe3+). Le silicium est prsent dans la plupart des
roches, associ l'oxygne. L'aluminium (Al), le sodium (Na) et le potassium (K) sont
d'autres atomes rentrant dans la constitution des roches et des minraux. Le reste des
lments reprsentent moins de 2 % du total.
Notons que ni le carbone (C), l'hydrogne (H) ou l'azote (N) (lments essentiels avec l'oxygne pour
les tres vivants) ne sont proportionnellement retrouvs en grande quantit dans la constitution de la
plante, ils sont considrs comme lments mineurs.

Ces lments l'tat ionis (souvent sous l'effet de la temprature) vont s'allier, se
combiner, pour former des rseaux cristallins. Ainsi, les ions positifs (Si 4+, Mg2+) vont
attirer et se combiner des ions ngatifs (comme O 2-) et se disposer dans l'espace pour
former des cristaux, qui formeront des minraux.
On peut dire ce stade-ci que chaque minral est associ un domaine de stabilit en
pression et en temprature et que si ces conditions changent, sa nature mme peut
changer et donner naissance d'autres minraux.
Les minraux s'associent entre eux pour donner des roches. On peut rellement parler
de "mlange" qui peut tre plus ou moins "pollu" d'autres lments et former des roches
dont les proprits seront diffrente d'une composition pure de minraux.
Pour tudier les roches, on a recours des analyses chimiques ou minralogique des
matriaux directement accessibles la surface ou situs en faible profondeur (les plus
profonds forages ne dpassent pas les 8 km de profondeur, les Russes auraient mme,
en 1984, for 11 km sur les 15 qu'ils avaient prvus) [SMITH, 1985]. Notons, que les
remontes de magma entranent avec elles des matriaux issus du manteau (300 km) et
qui peuvent galement faire l'objet d'tudes. L'rosion (par l'eau, les vents, les glaciers)
et les plissements montagneux sont d'autres vnements, qui rendent possible l'tude de
matriaux enfouis grande profondeur.
Pour les matriaux situs plus profondment et pour analyser la structure interne de la
plante, on a recours des mthodes indirectes comme la sismologie (littralement
"tude des sismes"). Ainsi, le relev des ondes perues par les sismographes disposs
la surface de la terre, a permis de discerner diffrentes couches concentriques. En
tudiant la vitesse de propagation des ondes depuis leur foyer (origine du sisme)
jusqu'au point de mesure, et sachant qu'elle diffre selon la densit du matriau travers,

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

on a identifi et reconstitu les diffrentes couches de mme densit et avons mis des
hypothses quand leur nature.
La terre est une des neuf plantes qui tournent autour du soleil (systme solaire). Elle a la forme d'une
sphre lgrement aplatie aux ples (sous l'effet de la pesanteur et de sa rotation sur elle mme).

A la surface de la terre, la pression est de 1 atmosphre. Au centre par contre, elle serait
3 millions de fois plus importante. Au centre, la temprature avoisinerait les 5000
6000C. Le jeu des tempratures et pressions (ainsi que des dsintgrations
radioactives) aux diffrentes profondeurs, modifie la nature des matriaux et entrane
des mouvements de convection l'origine des mouvements tectoniques (voir plus loin).

Le rayon terrestre est de 6378 km au niveau de lquateur. En profondeur, la structure


interne de la plante se dcompose en quatre couches principales :

LA CROTE
La crote terrestre, paisse denviron 5-10 km sous les ocans et 50-70 km sous les
continents, est semi-rigide et se dplace sur des couches infrieures plus souples. Elle
est compose essentiellement de silice (SiO 2), d'aluminium et de fer (Si-Al). Elle
reprsente moins de 1 % du volume et du poids total de la plante, cependant elle
supporte montagnes, ocans, fleuves et tres vivants. Elle subit galement les alas du
climat, des mares, de l'rosion et de l'altration de ses matriaux. La crote se forme en
certains points du manteau par solidification des liquides remonts sous forme de magma
(voir plus loin).
La crote ocanique est de composition relativement homogne, faite de roches
basaltiques riches en silice et magnsium (Si - Mg). La crote continentale est quant
elle moins dense et trs htrogne, assise sur du granite (roche dont les minraux sont
principalement le quartz (silice), les feldspaths et l'alumine. La crote ocanique est non
seulement plus mince mais galement nettement plus jeune (200 millions d'annes) que
les terrains continentaux (3.8 milliards d'annes).
La discontinuit de Mohorovicic marque un contraste de densit - lasticit entre la
crote et le manteau.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

LE MANTEAU
Le manteau (environ 2900 km d'paisseur) est solide et constitu de silicates. Jusqu'
400 km, les lments s'associent pour former olivine, pyroxnes et grenats. Le manteau
suprieur, pais de 700 km est dcompos lui-mme en diffrentes couches dont une
partie suprieur particulirement rigide (lithosphre), et une couche plastique,
l'asthnosphre, soumise des mouvements induits par convection au niveau du
manteau et dans laquelle la vitesse de propagation des ondes sismiques diminue.
La crote et une partie du manteau suprieur forme donc la lithosphre, paisse de 100
200 km. Elle est fragmente en plaques dont les mouvements commandent la
physionomie externe du globe. Dans la lithosphre, les lments sont gnralement lis
l'oxygne et la silice (en silicates). La partie suprieure du manteau est
particulirement riche en pridotites (roches composes de silicates de magnsium et de
fer), en olivine et en pyroxnes (autres minraux silicats). La msosphre est la plus
grande partie du manteau, situe sous l'asthnosphre.
Entre le manteau et le noyau se trouve la discontinuit de Gutenberg qui marque le
contraste important de densit entre ces deux couches.

LE NOYAU
Le noyau externe (environ 2300 km dpaisseur) est essentiellement form de fer et de
nickel en alliage. Sa densit en est toutefois infrieure celle d'un alliage pure. D'autres
lments comme l'oxygne, l'hydrogne, le silicium ou le magnsium pourraient donc
faire partie de l'alliage liquide (incorpors dans le fer lors de la formation de la terre,
lorsque le mtal tait en contact avec les minraux du manteau).
Le noyau interne (environ 1200 km de rayon) appel galement graine, est l'tat solide
(mais pourrait tre partiellement liquide). Il est probablement constitu de fer et de nickel.
Il est produit par cristallisation du noyau externe (refroidissement). Cette cristallisation
(accompagne d'un dgagement de chaleur) dclencherait les mouvements de
convection brassant les matriaux du noyau externe et mobilisant les couches du
manteau suprieur (asthnosphre).

Rappelons enfin, qu'au


niveau de la surface,
environ 70 % des terres
sont immerges et que
leau ne se retrouve liquide
dans aucune des huit
autres plantes de notre
systme (solaire).
Par ordre dabondance,
voici les huit lments
chimiques majeurs dont la
terre est compose : le fer
(35%), loxygne (28 %), le
magnsium (17%), le
silicium (13%), le soufre et
le nickel (chacun 2.7%), le
calcium (0.6 %) et
laluminium (0.4 %).
Les autres lments
reprsentent moins de 1 %.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

1.2.2 L'histoire de la plante


Age de prs de 4.55 milliards dannes, la terre connu et connat encore de grandes
volutions quil nous faut apprcier lchelle des temps gologiques, cest dire en
dizaines, voire centaines de millions dannes (avec des priodes de glaciations, des
priodes interglaciaires, une drive perptuelle des continents, des plissements
montagneux, des vnements volcaniques, des modifications du champ magntique, la
fragmentation de mga continents, l'ouverture d'ocans, etc.).
Le tableau suivant reprend ces principales subdivisions des temps gologiques.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

La figure ci-dessous reprend la disposition vraisemblable des socles continentaux il y a


un milliard d'annes.

PRECAMBRIEN (4600-570 MILLIONS DANNES)


Latmosphre terrestre ne comportait alors que peu doxygne et seul un vaste continent
(Gondwana) occupait la rgion du ple Sud. Les terrains de ce continent constituent
l'ossature et le socle de nos actuels continents (boucliers). Les rgions o le socle
prcambrien est recouvert de sdiments, sont appeles "plate - formes stables" car,
depuis leur formation, elles n'ont t soumises aucun processus tectonique de grande
ampleur, ce qui signifie qu'elles sont trs loignes des bordures de plaques.
L'atmosphre, hostile dans un premier temps la plupart des formes de vie connues,
s'enrichit ensuite progressivement en oxygne (photosynthse) et permit la vie
d'apparatre, puis d'voluer d'abord sous forme d'organismes unicellulaires, puis
pluricellulaires (algues bleues, vers, mduses, etc.), il y a environ 3.4 milliards dannes
(dans les mers chaudes et peu profondes surtout).

PALEOZOIQUE (570-245 MILLIONS DANNES) = ERE PRIMAIRE


Cambrien (570/510) - Ordovicien (510/439) - Silurien (439/409) - Dvonien (409/363) Carbonifre (363/290) - Permien (290/245)
De petits continents se rpartissent les tendues de la plante, en dehors du Gondwana :
la Laurentie (future Amrique du Nord), la Sibrie, la Chine, la Kazakstanie (Asie
Centrale) et la Baltique (futures Europe et Scandinavie). Par la suite, la Laurasie
(regroupant surtout les continents actuels de lhmisphre Nord), et le Gondwana se
runissent pour former un norme continent appel Pange. Les continents Sibrie et

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

Chine restent alors spars de la Pange. Le Primaire est aussi caractris par la
formation de deux grandes chanes de montagnes: Caldonienne (Scandinavie Groenland) et Hercynienne (Massif central - Vosges).

Dveloppement des invertbrs marins carapace tels que les trilobites (CAMBRIEN),
expansion des vgtaux marins et formation des premiers rcifs coralliens
(ORDOVICIEN), mergence des plantes terrestres (SILURIEN), apparition des vertbrs
dont certains amphibiens (DEVONIEN), dveloppement d'une vgtation luxuriante, sous
un climat chaud et humide, l'origine de nos gisements de houille (CARBONIFERE),
apparition des conifres (PERMIEN).

MESOZOIQUE (245-65 MILLIONS DANNES) = ERE SECONDAIRE


Triasique (245/208) - Jurassique (208/146) - Crtac (146/65)
A nouveau dislocation des masses continentales et ouverture de nouveaux ocans, la
Pange se scinda nouveau en Laurasie et Gondwana. Ensuite, le Gondwana et la
Laurasie se brisrent en plus petits continents aux formes assez voisines aux contours

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

actuels des terres. Il se mnage ainsi un espace entre les terres du Nord et du Sud,
faisant place la Mer de Ththys, l'origine de la Mer Mditerrane.

Apparition des premiers reptiles marins (TRIAS), dveloppement et expansion des


dinosaures (JURASSIQUE) et des oiseaux.. Dveloppement des plantes fleurs
(magnolias) et des conifres de type Squoia, apparition des premiers petits mammifres
(de type Musaraigne). Durant le Jurassique et le Crtac, le climat fut plus doux et
humide, avec des saisons plus marques, engendrant une grande diversit faunistique et
floristique. En Europe, le Secondaire est relativement calme, sans orogense (formation
de montagne) majeure.

CENOZOIQUE I : ERE TERTIAIRE (65-2/3 MILLIONS DANNES)


Palocne (65/56.5) - Eocne (56.5/35.5) - Oligocne (35.5/ 23.5) - Miocne (23.5/5.2) Pliocne (5.2/1.64)
Plissements montagneux alpins (pousse de l'Afrique sur l'Europe). La mer Thtis
sparant alors lInde et lAfrique des terres du Nord commena se refermer (conduisant
former la Mer Mditerrane), permettant entre autre la migration des animaux
terrestres. Une succession de priodes glaciaires suivit et transforma lAntarctique en
continent glac. C'est cette priode que la collision de l'Inde et de l'Asie entrana la
formation de l'Himalaya.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

Apparition des grands mammifres (groupe des placentaires). Grande diversification des
oiseaux, des poissons et des mammifres (rongeurs, lphants, baleines, artiodactyles
-vaches-, prissodactyles -chevaux-)..

CENOZOIQUE II : ERE QUATERNAIRE ( 2 3 MILLIONS DANNES).


Plistocne (1.64/10000 ans) - Holocne (10000 ans nos jours)
Cette seconde partie du cnozoque fut marque par une succession de priodes
glaciaires au cours desquelles les calottes polaires et les glaciers envahirent de vastes
territoires mergs, entrecoupes de priodes de rchauffement. Une partie de la crote
terrestre et de la lithosphre a t ainsi, plusieurs reprises, surleve ou abaisse sous
le poids de la glace. Ces variations de climat entranrent la migration de nombreuses
formes de vie vers l'quateur, le faonnement des reliefs et responsables des paysages
actuels.

Emergence de lhomme moderne (Homo sapiens) il y a trente mille ans environ, depuis
l'Afrique vers l'Europe et l'Asie. Ses anctres remontent environ deux millions d'annes
(Homo habilis).
La figure ci-dessous reprend (couleur fonce) la disposition des anciens socles sur une
carte actuelle.

La proportion de terres merges n'a eu de cesse d'augmenter depuis la formation de la


terre, pour se stabiliser durant des derniers 500 millions d'annes :

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1.2.3 La datation des roches


LA STRATIGRAPHIE ET LA PALONTHOLOGIE
La stratigraphie consiste analyser les diffrentes couches du sous-sol en tudiant
leurs proprits (composition, densit, etc.) et d'tablir la chronologie des dpts
sdimentaires c'est dire dater les couches (selon le principe de superposition ou loi
de Steno) [SMITH, 1985].
Les roches sdimentaires sont formes partir de dpts raliss par le vent, les
rivires, dans les lacs et les mers. On y relve souvent des traces de vie ancienne,
ptrifie: les fossiles.
Ainsi, recoupant les informations provenant de l'tude des couches sdimentaires la
palontologie (qui tudie et recherche les fossiles vgtaux et animaux pour les
rattacher des espces connues ou pour en dcrire de nouvelles), on labore des
hypothses sur l'volution de la vie (en excluant qu'elle puissent tre rtrograde) et sur
l'origine des gisements sdimentaires (et donc leur ge relatif).
Stratigraphie (diffrents types de roches)

Rpartition faune / flore (fossiles)

Recoupements en palontologie

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ANALYSE AUX TRACEURS GOCHIMIQUE - RADIOMTRIE


La gochimie moderne permet de caractriser de manire trs fine les portions
d'lments chimiques entrant dans la composition des roches et des minraux. Certains
de ces lments peuvent jouer le rle de traceur parce que leur comportement varie lors
de processus gologiques. Ainsi, le rapport de certains isotopes de l'oxygne et de
l'hydrogne renseignent sur l'origine de l'eau pige dans les minraux des roches.
Notons qu'il a fallu attendre la dcouverte de la radioactivit par Henry Becquerel, en
1896, pour avoir un outil qui permette de se faire un ide raliste du temps gologique.
Le carbone 14 est un isotope radioactif de l'atome de carbone (poids atomique 12).
C'est dire un atome dont le noyau, instable, perd de la masse pour donner un autre
noyau. Cette transformation est engendre par le bombardement d'atomes de carbone
par les rayons cosmiques. Cette transformation s'accompagne de l'mission de particules
ou rayonnements lectromagntiques (photons), capables de pntrer les organismes
vivants des profondeurs variable. Le thorium, radium, potassium 40 possdent
galement une radioactivit naturelle. Les isotopes radioactifs (parents) se dsintgrent
en isotopes non radioactifs (fils) une vitesse constante qui diffre d'un isotope l'autre.
Cette vitesse de dsintgration est indpendante des paramtres ambiants (temprature,
pression).
Pour dater une roche, on tablit le rapport d'un lment radiognique (radioactif) sa
forme stable (fils). Sachant que tout lment radioactif rduit son activit de moiti au
bout de ce que l'on appelle une priode, la mesure observe est compare sa forme
stable. La priode du C14 est de 5730 ans et permet la datation de roches et matriaux
(constructions, outils, dbris osseux, etc.) pour les 75 000 dernires annes !. La priode
de l'uranium et du rubidium est par contre de 5 milliards d'annes et a permis de dduire
l'ge de la terre en mesurant la part de radioactivit de certaines mtorites ou roches
magmatiques.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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La quantit d'lments "parents" prsente dans l'chantillon dcrot exponentiellement au


cours du temps, et celle d'lments "fils" augmente corrlativement.
Pour dater les roches, on utilise en gnral des isotopes dont la priode est du mme
ordre de grandeur que l'ge suppos des roches.
On peut galement utiliser les datations radiomtriques sur les roches mtamorphiques
ou sdimentaires mais, ne donneront que l'ge de l'vnement mtamorphique (et non
de la roche originelle) dans le premier cas, l'ge des fragments qui la composent dans le
second cas (gnralement beaucoup plus gs que les sdiments dont ils font partie).
Priodes de demi vie de quelques lments

La demi vie

Les dsintgrations successives

Le carbone radioactif est rapidement combin l'oxygne (CO 2) et peut tre alors
assimil par les plantes et les animaux. Lors de la mort et dcomposition de l'tre vivant,
cette radioactivit diminue dans l'organisme qui l'avait assimil. Cette dcroissance se
manifeste par la rduction de moiti de l'activit, aprs chaque priode de 5568 ans. En
mesurant l'activit du carbone extrait d'un chantillon de roche et en la comparant celle
du carbone naturel actuel (bois rcent par exemple) on peut en dduire l'ge de
l'chantillon.
On utilise d'autres lments radioactifs que le Carbone 14 pour dterminer des ges plus
anciens (potassium 40 en argon 40, rubidium 87 en strontium 87, uranium 235 en plomb
207 et de l'uranium 238 en plomb 206.
L'hypothse est chaque fois la mme:

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1.2.4 Tectonique
INTRODUCTION
Plusieurs disciplines ont permis de mettre en vidence l'existence de plaques tectoniques
(ou lithosphriques) et d'expliquer entre autre l'agencement actuel de nos continents et
leurs mouvements relatifs l'origine des sismes:

La stratigraphie et la palontologie ont permis de conclure sur les origines et


l'volution de la vie d'animaux et vgtaux de mme souche, paralllement, sur des
continents actuellement distants de plusieurs milliers de kilomtres. On suppose ainsi
que les continents furent souds entre eux durant une certaine priode
Rpartition de fossiles (traces)

Hypothse de Wagener

La correspondance des structures gologiques entre diffrents continents semblant


"s'emboter" parfaitement. Ainsi, au niveau de l'Afrique et de l'Amrique latine, on
remarque une distribution d'anciens socles continentaux (boucliers), vieux de plus de
2 milliards d'annes.

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Paralllisme des ctes et structure gologiques

Le palomagntisme : le champ magntique a largement vari aux cours des temps


gologiques. L'aimantation ambiante de certaines roches (dont certains basaltes
ocaniques) l'poque laquelle elles se sont formes, permet de dresser des
hypothse sur l'orientation du champ magntique, de sa modification au cours des
temps ainsi que d'expliquer la drive des continents.

Le palomagntisme

Les traces d'anciennes glaciations : on observe sur certaines portions de continents


actuels, des marques de glaciation datant d'il y a 250 millions d'annes, indiquant que
ces portions de continents ont t recouvertes par une calotte glaciaire. On y relve
galement les directions d'coulement de la glace. Il est alors possible d'tablir la position
ancestrale des terres aux ples et leur orientation (coulement des glaces vers l'extrieur
des continents).
Traces actuelles d'anciennes glaciations

Solution de Wagener

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EXPANSION DES FONDS MARINS


La crote ocanique est mince et homogne (basaltes), mais le relief, bien plus accident
(dorsales et fosses) quau niveau des continents. Les dorsales ocaniques (marges
divergentes ou constructives) sont le lieu o se forme la crote ocanique par remonte
de matriaux du manteau sous leffet de mouvements de convection gnrs en
profondeur. Elles sont le sige d'un volcanisme abondant qui produit des kilomtres cube
de basalte de composition trs uniforme. Ce volcanisme est accompagn d'une activit
sismique peu profonde. Plus on sloigne des dorsales, plus les terrains sont anciens.
Notons que les produits volcaniques des limites de plaques divergentes n'apparaissent au dessus du
niveau de la mer qu'en de rares points isols comme en Islande.

Formation de la crote ocanique

LES PLAQUES LITHOSPHRIQUES


A certains endroits donc, des matriaux remontent des entrailles de la terre pour former
la crote ocanique. A d'autres endroits les plaques se recouvrent, se soulvent ou
coulissent entre elles. Lorsqu'une plaque plonge en profondeur, la zone est dite de
subduction, ce qui se produit entre autre au niveau des fosses marines et d'archipels
volcaniques. Ces zones de subduction (marges convergentes ou destructives) sont le
lieu de transformations de la crote ancienne en magma qui plonge alors dans des
couches plus internes, au niveau du manteau. Ces mouvements sont gnralement
accompagns de phnomnes violents dclenchs par les frictions et tensions entre
plaques.

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Ltude de la distribution des dorsales et des zones de subduction a permis de mettre en


vidence l'existence de 13 grandes plaques lithosphriques denviron 100 km
dpaisseur, formes au niveau des dorsales et plongeant au niveau des zones de
subduction. Il en est des dizaines d'autres, de plus petites tailles mais dont les
mouvement relatifs sont l'origine de nombreux sismes.
Le mouvement de ces masses considrables entrane, mme la vitesse minime de
quelques centimtres par an, des effets sur les continents sur lesquelles ils reposent
solidairement, et provoque galement des cataclysmes dont voici quelques exemples :
tremblements de terre, glissements de terrains, ruptions volcaniques, crevasses,
fissures, etc. mais aussi drive des continents, rection de montagnes, etc..
Ce type dvnement nest gure frquent en Belgique par contre certaines zones du
globe sont particulirement sensibles et se situent gnralement au niveau des zones de
jonction entre plaques. On dnombre de nombreuses plaques secondaires pouvant
chacune se dplacer individuellement. Les mouvements relatifs entre plaques expliquent
la plupart des vnements gologiques et sismiques modelant la surface de la terre
(volcanisme ou activit sismique importante).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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Les diffrents types de failles et sismes

Parmi les zones dactivit volcaniques et sismiques, citons: la ceinture de feu du


Pacifique, les dorsales ocaniques, les les volcaniques (chapelets forms partir des
points chauds), les zones de subduction (Andes, Japon, etc.), les rifts (rift africain long de
plus de 9000 km, creus il y a plus de 5 millions dannes, prolong par la Mer Rouge),
lOuest amricain (faille de San Andreas, o coulissent les plaques), rgion dans laquelle
se multiplient les tremblements de terre (Mexico, Los Angeles).
La thorie des points chauds (archipels volcaniques)

En Belgique, ce sont les rgions de Mons et de Lige - Hautes Fagnes qui sont les plus
sensibles aux phnomnes sismiques.
Concrtement, lorsqu'elle est soumise des contraintes, la crote terrestre se dforme.
Lorsque les contraintes augmentent sur un matriau, on atteint obtient d'abord une
dformation lastique (et si la contrainte est relche, le matriau reprend sa forme et
son volume initial). Au del de la partie linaire (limite d'lasticit), le matriau est
dform de manire permanente (dformation plastique). En augmentant encore la
contrainte, on atteint un second seuil appel point de rupture, la dformation est
cassante.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

Dformations et dcrochements

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La formation du relief

Relation contrainte - dformation

VOLCANS ET SISMES
Pour rappel, ces phnomnes se produisent gnralement aux zones de friction ou de
jointure (marges) entre plaques lithosphriques principales ou secondaires, par
relchement de tensions nes de leur mouvement relatif.
Les ruptions volcaniques sont des projections de laves liquides ou solides (fragments
pierreux), accompagnes gnralement de la libration de gaz et de cendres. La plupart
des ruptions sont prcdes de petits tremblements de terre.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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La lave est une roche en fusion qui remonte par la chemine du volcan partir de la chambre
magmatique, elle scoule par le cratre et se solidifie au contact de lair. Les ruptions les plus
dangereuses sont celles comprenant lexplosion du volcan aprs bouchage de la chemine
dvacuation du magma. De manire gnrale, le volcan tire son relief de lempilement successif de
couches de laves. Les cendres fines projetes lors de l'ruption du Mont Saint Hlne (USA, 1980),
firent plusieurs fois le tour de la terre.

Parmi les sismes, les tremblements de


terre sont des secousses brutales de
lcorce terrestre qui se produisent partir
dun point appel foyer ou hypocentre,
situ en profondeur (70 700 km). Elles
font suite laccumulation et au
relchement de tensions. Les secousses
peuvent tre violentes, anodines, former
crevasses et fissures, anantir des zones
urbaines, briser des conduites ou dmarrer
des incendies. Londe de choc peut
galement provoquer la formation de razde-mare.

La sismologie tudie les ondes ou vibrations mises lors de tremblements de terre. La


propagation des ondes se fait dans toutes les directions, mais leur vitesse varie selon la
densit et la nature des matriaux rencontrs.
Les ondes de fond (qui se propagent l'intrieur de la terre) ou de volume (traversent
tout le volume de la terre) sont de deux types : longitudinales (ondes P assimilables des
ondes sonores, qui vibrent longitudinalement en compression / dcompression et qui sont
seulement ralenties dans les liquides) et les ondes transversales (ondes S qui vibrent
perpendiculairement la direction de propagation et qui ne traversent pas les liquides)
Parmi les ondes de surface, il y a les ondes longues ou de Love (ondes L de cisaillement
qui prolongent les ondes P et S en surface et qui impriment un mouvement de vibration
latral, leur amplitude dcrot rapidement avec la profondeur). Les ondes de Raleigh
induisent un mouvement particulaire elliptique, parallle la direction de propagation et
assimilable un trajet circulaire provoqu par le passage d'une vague d'eau. Ce sont ces
deux derniers types d'ondes qui sont les plus dvastateurs.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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Leur vitesse et leur trajectoire varient donc en fonction de la densit, de l'tat physique et
de la nature des matriaux traverss. Les sismographes enregistrent les mouvements du
sol en un point donn et les amplifient plusieurs centaines de milliers de fois. Chaque
station est en gnral quipe de trois sismographes permettant de dceler les
composantes dans les trois directions.

Les enregistrements raliss sur un rseau de stations la surface du globe permettent


par recoupement de dterminer la profondeur du foyer (hypocentre qui peut tre dtect
jusqu' 700 km de profondeur) et la localisation prcise de l'picentre (projection du foyer
la surface).
Evaluation de la distance

Grce la sismologie, on parvient galement tirer des renseignements sur la structure


interne de la terre et de marquer les discontinuits (Mohorovicic et Gutenberg) entre les
diffrentes couches constituant la plante.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

21

Pour terminer, deux chelles de rfrence permettant d'valuer l'ampleur d'un sisme :
Echelle d'intensit de Mercalli

Echelle ouverte de Richter

La sismologie applique s'attache quant elle analyser les ondes provoques par le
dclenchement de charges explosives plutt que celles enregistres lors de phnomnes
naturels. Elle fournit une image dtaille des couches superficielles et renseignent sur
des anomalies gravimtriques qui peuvent rvler la prsence de corps de densit
anormale en profondeur. De cette manire, on peut rvler la prsence d'une poche de
ptrole, avancer des hypothses sur la structure et la composition de certaines couches
et les anomalies positives tmoigner de la prsence de minerais lourds plus ou moins
grande profondeur.
Pour tracer un profil de sismique - rflexion au niveau des ocans, on met des ondes
quasi verticales qui sont rflchies vers les capteurs par les diverses interfaces
rocheuses, parfois le long d'une mme ligne et sur des distances de plusieurs centaines
de kilomtres. On reconstitue ainsi la gomtrie des discontinuits sous la ligne de tir. En
mer, la source sismique (canon air) est embarque sur un navire qui tracte un cble (le
"serpentin") le long duquel sont disposs les capteurs ou hydrophones, sensibles aux
variations de pression et qui les convertissent en signaux lectriques.

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22

1.1. Minraux et roches


1.1.1 Introduction
Les roches sont des corps htrognes de composition variable. Elles sont en fait des
agrgats de grains homognes, de nature chimique dfinie, que sont les minraux, qui
ont des proprits physiques et chimiques dtermines.
A l'chelle infiniment petite, les atomes sont susceptibles de se lier pour former des
molcules. Ces molcules possdent une gomtrie et occupent un certain volume dans
l'espace. Les atomes, rgulirement rpartis selon les trois dimensions, forment un tat
cristallin (maille) qui, par assemblages, constituera le rseau cristallin qui prsente une
gomtrie particulire, avec angles constants et plans rguliers. Ces dispositions
rgulires sont l'origine de proprits physiques et chimiques du minral. Ces
proprits sont dites anisotropes car l'arrangement des atomes est diffrent selon les
trois dimensions dans l'espace.

Atome

Molcule

Etat cristallin

Il existe 7 systmes cristallins : Quadratique / orthorhombique / hexagonal /


rhombodrique / cubique / monoclinique / triclinique/

1.1.2 Les minraux


INTRODUCTION
Chaque espce de minral ne peut se former que dans des conditions particulires de
temprature et de pression qu'il rencontre dans la crote terrestre et que l'on peut en
partie reproduire en laboratoire en reconstituant l'environnement de leur formation. Pour
identifier, dterminer et classer les roches et minraux, on a recours des mthodes
directes faisant appel aux sens (vue, toucher, got, etc.) ou des tests simples, ou
encore des mthodes indirectes danalyses chimiques ou minralogiques.
Ainsi, les minraux peuvent tre identifis daprs leur : densit (masse du solide par
rapport la masse de liquide -eau- de mme volume), couleur ou trace (poudre aprs
frottement); la couleur des minraux est souvent fonction de la composition chimique,
bien qu'un mme lment chimique peut donner diffrentes couleurs (le chrome rend le
rubis rouge et l'meraude verte). Les minraux peuvent tre distingus galement selon
l'clat (mtallique, gras, vitreux), leurs clivages et cassures : les cristaux d'une mme
espce sont gnralement accols selon des plans particuliers, donnant des macles dont
la disposition est caractristique. La disposition de ces plans entrane des plans de
faiblesse appels clivages.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

23

Enfin, la duret (rsistance la rayure et la destruction) est un des critre les plus
facile dterminer. MOHS (minralogiste autrichien) donne une chelle comprenant 10
minraux, chacun dentre eux raie ceux dont la duret est infrieure et sont rays par
ceux dont la duret est suprieure.
Echelle de Mohs

Rappelons que les roches sont constitues de minraux mais que la duret d'une roche
peut tre plus leve ou plus faible que celle des minraux constitutifs selon la nature du
ciment qui les lierait.
Certains tests en laboratoire (microscope polarisant) permettent de dterminer les
proprits optiques de certains minraux (manire dont la lumire se propage travers le
cristal) ou encore d'identifier la structure de son rseau (rayons X), voire de dfinir la
composition chimique du matriau. Par ailleurs certains minraux ont des proprits
lectriques ou conductrices comme les minerais de cuivre, dautres des proprits
magntiques, comme la magntite ou laimant. Certains minraux et roches peuvent tre
identifis en partie grce la perception par nos organes: le talc a un toucher onctueux,
le graphite un toucher gras, la halite un got sal, etc.
On peut rencontrer dans la nature les minraux sous deux tats physiques diffrents: tat
amorphe (absence de rgularit des molcules) ou tat cristallin (arrangement rgulier).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

24

CLASSIFICATION DES MINRAUX


Tableau reprenant les principaux minraux

Quelques minraux non-silicats :


LES LMENTS NATIFS
Certains lments
existent l'tat non
combin, comme
l'or ou le soufre.

Or [D=3] (Au), argent [D=3] (Ag), platine [D=4.5] (Pt) et cuivre


[D=2.5] (Cu) [tous les 4 cubique]
Le graphite (C) et le mercure [liquide] (Hg) [tous deux hexagonal]
Le soufre [D=2] (S) [orthorhombique]

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25

LES SULFURES (-S)


Les sulfures sont
des minraux de
soufre combin au
fer (pyrite et
marcassite), au fer
et au cuivre
(chalcopyrite), au
zinc pour la blende
ou encore au plomb
dans le cas de la
galne. Ils
constituent ainsi
des gisements
d'lments utiles
l'industrie,
l'ornement ou
l'armement.

La galne (PbS ) [cubique] minerai de plomb, roches


sdimentaires [D=3]
La blende (Zn,Fe)S, [cubique] minerai de zinc, souvent avec la
galne. [D=4]
Le cinabre (HgS), minerai de mercure, dans les roches
sdimentaires. [D=2.5]
La chalcopyrite (CuFeS2) [quadratique] minerai de cuivre, roches
intrusives. [D=4]
La pyrite (FeS2) [cubique] que lon retrouve dans tous types de
roches. [D=6.5]
La marcasite (FeS2) [orthorhombique] , roches sdimentaires.
[D=6.5]

LES OXYDES (-O) ET LES HYDROXYDES (-OH):


Le corindon (Al2O3), [rhombodrique] = saphir, rubis, et meri.
[D=9]
Les oxydes sont
des minraux
essentiels car ils
constituent les
principaux minerais
de fer (hmatite,
magntite),
d'uranium
(pechblende),
d'aluminium
(gibbsite et
diaspore).

Lhmatite (Fe2O3), [rhombodrique] minerai de fer, roches


sdimentaires. [D=6]
La magntite (FeMgZn)Fe2O4, [cubique], proprits magntiques.
[D=5.5]
La gibbsite Al(OH)3, minerai daluminium.
La goethite FeO(OH), constituant de la limonite, terme englobant
tous les minraux de fer ltat oxyd, bruntre. [D=5]
Le quartz (SiO2) [hexagonal], dans tous grands types de roche.
[D=7]

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LES HALOGNURES
Les sels sont des
minraux peu rpandus,
le sel gemme est du
chlorure de sodium
(NaCl) qui s'est dpos
dans les lagunes. La
fluorine (CaF2) forme de
beaux cristaux verts et
violets.

La halite (NaCl) [cubique], vaporites (le sel !). [D=2]


La sylvite (KCl), vaporites.
La fluorine (CaF2) [cubique], dans certaines roches
carbonates. [D=4]

LES CARBONATES (-CO3)


Les carbonates quant
eux, relient CO avec du
calcium (calcite), du Ca
et du Mg (dolomite) ou
encore du fer (sidrite)
ou du cuivre (malachite).
Ces carbonates sont les
principaux constituants
des roches calcaires
(pierres bleues,
blanches, petit granit,
etc.).

La calcite (CaCO3), [rhombodrique] roches sdimentaires et


marbres. [D=3]
La sidrite (FeCO3), [rhombodrique] roches sdimentaires.
[D=4]
La smithsonite (ZnCO3), [rhombodrique] minerais de zinc.
[D=5]
La dolomite (CaMg(CO3)2), [rhombodrique] roches
sdimentaires. [D=4]
La malachite (Cu2CO3(OH)2), [monoclinique] zones oxydes
gisements de cuivre. [D=4]

LES NITRATES (-NO3)


La nitratine (NaNO3), soluble dans leau, vaporites des rgions arides.

LES SULFATES (-SO4)


Les sulfates sont quant eux une combinaison
de soufre, d'oxygne et d'un cation pouvant
tre le calcium (gypse, connu sous forme de
rose de sable).

Lanhydrite (CaSO4), [orthorhombique]


vaporites. [D=3.5]
Le gypse (CaSO4.2H2O), vaporites.
[D=2]

LES PHOSPHATES (-PO4)


Dans les phosphates, le phosphore et
l'oxygne sont combins au calcium pour
former l'apatite (un phosphate de calcium, l'un
des constituant de notre squelette).

Lapatite Ca5(PO4)3(F,Cl,OH),
[hexagonal] roches phosphates, os.
[D=5]

Les minraux silicats


Les silicates sont une trs grande famille de minraux, largement reprsents dans la
crote terrestre. Ils sont constitus de ttradres de silice (un atome de silicium au centre
et 4 atomes d'oxygne aux quatre sommets. Ils sont lis les uns aux autres par des
cations (ions positifs comme le fer, le magnsium, le calcium, le sodium ou les molcules
d'eau). Les ttradres peuvent tre isols (olivines, grenats), former des anneaux
(pidote et tourmaline) ou se disposer en chanes simples (pyroxnes) ou doubles
(amphiboles), voire s'accols en feuillets (micas se clivant facilement en fines lamelles).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

27

Enfin, ces ttradres peuvent s'organiser en rseau en trois dimensions (quartz et


feldspaths, qui sont les minraux les plus rpandus de la crote terrestre).
Le ttradre "de base" (SiO4)

Classification de quelques minraux silicats

Pyroxnes, ex: augite [monoclinique], roches


magmatiques

Amphiboles, ex: hornblende, (roches


mtamorphique et magmatique) et talc
[triclinique].

Micas, ex: muscovite [D=3] [monoclinique.] et


biotite [D=3], silicates hydrats de Al, K, Fe ou
Mg

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Argiles, ex: kaolinite [D=2.5] [triclinique] et montmorillonite, silicates d'alumine hydrats


Olivine (Fe, Mg)2SiO4, [orthorhombique] , roches magmatiques basiques
Feldspaths, ex: orthose [D=6] [monoclinique.] : silicate d'alumine et de potasse, et albite.
[D=6]
La Belgique comporte de nombreux filons et gisements jadis ou encore actuellement
exploits, desquels on a extrait diverses roches et minraux qui ont servis la confection
darmes, doutils, dornements, de matriaux de construction, ou comme combustible.
En voici quelques exemples :
Le plomb extrait de la galne Plombire (province de Lige), le zinc issu de la
smithsonite, de la blende et de la Calamine, sur les hauteurs de la Vesdre. Le zinc
encore et le fer Sclgniaux (Andenne), partir de la blende, de la pyrite et de la
limonite. Le fer qui au quinzime sicle faisait fonctionner les nombreuses forges de
lEntre - Sambre et - Meuse, ainsi qu Saint-Hubert, Boisfort (Brabant Wallon). Le
marbre Rance et dans la rgion de Chimay, le manganse au niveau du plateau des
Tailles, prs de la Baraque Fraiture. Les mines de charbon dans le borinage, dans la
rgion de Charleroi et de Lige. Le calcaire et la dolomie extraits au niveau des
innombrables carrires en bord de Meuse, depuis Dinant jusqu Huy. Des exploitations
de sables au niveau du Brabant, de porphyre (pavs bleuts) Quenast (site d1.5 km de
diamtre !) et Lessines. Le kaolin, cette argile blanche qui sert faire de la porcelaine,
de la faence et des cramiques, Transinne. Les ardoiseries dArdenne, comme
Martelange, etc;

1.1.3 Les roches


INTRODUCTION
Agrgats htrognes de minraux englobs dans une matrice, les roches diffrent par
leur composition, leur origine et leurs proprits.

Les roches endognes dsignent les roches formes l'intrieur de la terre (par
cristallisation de magma ou transformation de roches prexistantes par
mtamorphisme)

Les roches exognes se forment quant elle et peuvent rsulter de l'altration de


roches in situ (roches rsiduelles) ou rsulter de l'altration suivie de l'rosion et de la
formation de dpts de particules rodes (roches sdimentaires).

Nous aborderons dans cette partie les pierres formes naturellement par la nature et non
les pierres artificielles fabriques par l'homme.

LES GRANDS TYPES DE ROCHES


Les roches magmatiques (ignes, ruptives) se forment soit la surface, soit en
profondeur ou la base de la lithosphre, par cristallisation (refroidissement et
solidification) du magma qui est un mlange htrogne de roches en fusion, riches en
silicates.
Les roches magmatiques sont surtout composes de quartz (SiO2), de feldspaths
(silicates de Na, Ca, K) et de micas (silicates de Si et Al). Le magma s'est refroidi des
vitesses diffrentes selon les endroits et les trois composants prcits de se combiner
dans des proportions diverses selon la vitesse de refroidissement. On appelle ce
phnomne la diffrenciation magmatique. Elle conduit la formation de diffrentes
roches partir d'un mme bain de magma.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

29

Ainsi, vitesse lente de refroidissement (en profondeur, avant d'atteindre la surface par
exemple), le magma produit des roches plutoniques (ou intrusives) comme le granite
(roche dure granuleuse) qui est constitu de gros minraux visibles l'il nu. Des
diorites et des gabbros sont parfois associs aux granites. Plus rapidement refroidi, le
magma donne naissance des roches volcaniques, ruptive (ou extrusive), comme le
basalte (roche micro cristalline basique sombre), de la rhyolite (roche acide claire), de
l'andsite, voire des roches de type obsidienne (noire) ou ponce siliceuse (claire et
poreuse) dont on ne peut distinguer les diffrents constituants (petits cristaux). Certaines
roches magmatiques ont une texture porphyrique et rsultent d'un refroidissement lent.
Dans ce cas, les gros cristaux sont entours d'une pte micro cristalline. Toutes ces
roches primitives sont susceptibles de donner ensuite par rosions successives des
roches meubles (sables, argiles et silicates de calcium comme les feldspaths) qui se
dposeront pour donner ultrieurement des roches sdimentaires.
Les roches sdimentaires se forment quant elles la surface de la terre par des
processus varis (altration, rosion, sdimentation, diagense.) dans lesquels les
agents biologiques peuvent jouer un grand rle. Le relief est dmantel, l'eau, le vent et
les variations de temprature altrent les matriaux en place (altration) puis sont
transports sur de plus ou moins longues distances (rosion) pour aboutir en dpressions
et se dposer (sdimentation). Il s'ensuit alors la consolidation et la cimentation
(diagense ou lapidification) de ces dpts htrognes (Ca, Si, dbris, restes de
squelettes et tests, sables, argiles, limons). Ainsi se forment les calcaires, les marnes et
les craies qui comportent trs souvent des traces de fossiles. Les dbris trs grossiers
peuvent former des conglomrats comme des brches (anguleuses) ou des
poudingues (arrondis). Les lments fins comme les sables peuvent tre consolids,
ciments, pour former les grs qui sont des roches siliceuses. Les particules les plus
fines (plites) sont emportes par les cours d'eau sur de plus longues distances, ils
donneront naissance des argiles, consolides en schistes (ou shale). Certaines roches
se forment par accrtion lorsque la concentration d'une solution devient plus importante
(roches salines comme le sel). Les roches organiques comme le charbon ou le ptrole
sont quant elles formes par accumulation et dgradation de matires organiques.
Les roches mtamorphiques rsultent de la transformation de roches prexistantes
(sdimentaires ou magmatiques) selon des processus se droulant plus ou moins
grande profondeur et nettement dpendants des conditions de temprature et de
pression. Cela se traduit par l'apparition de nouveaux minraux et donc d'une
transformation physique (structure) et chimique (composition) des roches. Le
mtamorphisme peut tre rgional (pression lors de la formation de chanes de
montagnes) ou local au contact de poches magmatiques (fusion totale ou partielle puis
recristallisation de roches). Le grs se transforme alors en quartzite, le calcaire en
marbre, le granite en gneiss. Le schiste ou shale (riche en quartz et en micas) se forme
par mtamorphisme des argiles sdimentaires et peut mener la formation de phyllades
ou ardoises (prsentant une trs grande rgularit dans la disposition de ses feuillets).

Le patrimoine bti d'un pays est largement tributaire de ses ressources gologiques. La Belgique
dispose d'une importante varit de roches qui selon leur abondance et facilit d'extraction a rig
monuments et villages parfaitement intgrs au paysage locaux. Pour les villes, la corrlation est moins
flagrante, ce sont tantt les qualits d'un architecte ou d'un artisan, des rgles urbanistiques ou
l'originalit d'un propritaire qui rgiront le commerce de pierres de taille et de marbres.

Outre les pierres de construction, n'oublions pas l'importance des besoins industriels
(btons, empierrements) en roches meubles ou consolides, telles les sables, argiles,
graviers, craies, silex, galets, etc.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

30

LE CYCLE DES ROCHES


La terre est soumise en surface aux alas climatiques et en profondeur aux mouvements
tectoniques. Ces vnements conduisent entre autre la formation du relief. Ceux-ci
entranent tantt le creusement de rifts, de valles, rode des montagnes, recouvre des
plateaux, enlvent une couche de sdiments, met nu les couches de roches, retourne
ou plisse celles-ci. Les remontes de magma et les ruptions volcaniques modifient
galement les reliefs, apportant en surface des matriaux du manteau. Quant l'rosion
frappe un continent, les dbris rocheux de grande taille sont les premiers abandonns
par l'rosion, les plus fins se dposent au fond des mers et ocans, emports par les
courants ou par les vents. Le calcium par exemple, prcipite et se dpose dans les
profondeurs. Avec le reste de dbris de squelettes, il formeront les dpts sdimentaires
l'origine des roches calcaires. Ces sdiments, mergent lors de rgressions marines,
s'rodent leur tour ou sont recouverts d'autres dbris lors de transgressions marines.
Le sol est ainsi travaill en surface par le climat et en profondeur par le magma. Nous
pouvons dire que les montagnes d'aujourd'hui seront les plaines de demain.
Le cycle des roches

1.1.4 Classification des roches


Les roches peuvent tre classes selon leurs proprits, leurs couleurs, leur nature, leurs
origines (facis), leurs aptitudes, etc.

A. LES ROCHES SDIMENTAIRES


Les roches sdimentaires sont gnralement dures et cohrentes (pierres) mais peuvent
tre plastiques (argiles) ou encore meubles (comme le sable).
La plupart des roches sdimentaires proviennent de l'altration et de la destruction de
roches prexistantes dans le domaine continental.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

31

La diagense (formation de la roche)

A.1. Les roches dtritiques terrignes


Les roches dtritiques (dont l'origine est une destruction) terrignes (origine continentale)
constituent une accumulation trs htrogne de dbris solides, meubles ou cohrents.
La granulomtrie (classement en fonction de la dimension des particules constitutives) peut se faire
l'aide de tamis (> 0.05 mm), de micromtres oculaires, de calcul de vitesse de sdimentation, etc.
A partir de ces tudes, des diagrammes triangulaires peuvent tre dresss, permettant d'identifier une
roche sur base des proportions relatives des particules de tailles diffrentes. Ainsi, on distingue par
exemple:

Les roches conglomratiques, qui contiennent plus de 50 % de fragments lithiques (dimensions > 2
mm) ciments ou emballs dans une matrice elle mme dtritique, sableuse et / ou plitique. Les
amas sont appels poudingues si les fragments sont arrondis, brches s'ils sont anguleux.
Certaines brches ciment rouge comme Waulsort (rgion de Namur), sont exploites comme
"marbres".

Les roches sableuses (roches meubles) ou grseuses (roches cohrentes) contiennent plus de 50
% de particules comprises entre 50 et 2000 m (2 mm). La couleur du sable quant elle sera
essentiellement fonction de la teneur en quartz (qui impose le blanc).

Les roches plitiques sont essentiellement constitues de silts (fins limons) et d'argiles, avec une
fraction sableuse parfois accessoire. Les argilites sont des roches argileuses (minraux silicats)
qui ont subi une dshydratation pousse lors de la diagense, les rendant compactes et stratifies
(feuilletes, comme les schistes). Les schistes sont gnralement gris bleus noirs, voire parfois
rougetres, sont tendres ou compacts, et sont utiliss en rgion ardennaise comme moellons
bruts de construction ou comme matriau de couverture.

L'arkose est une roche constitue de grains de quartz ciments par des argiles. Cette
roche claire est exploite dans la rgion de Malmdy et des Hautes Tailles (Baraque
Fraiture). Rsistance la compression : 400500 kg/cm [moellons, dcoration, linteaux].

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

32

Les pierres schisteuses proviennent de la ptrification de dpts d'argiles. Elles comme


caractristique essentielle de se cliver en feuillets parallles (qui correspondent aux
dpts successifs des lames d'argile).

A.2. Les roches carbonates


Ces roches sont formes partir de l'accumulation de squelettes (tests, enveloppes,
coquilles d'organismes animaux et vgtaux) dissous dans les eaux des ocans ou sont
le rsultat de la prcipitation directe de carbonates de calcium (travertins). Une fraction
dtritique peut modifier la composition de certaines de ces roches et renforcer leur duret
(calcaires grseux).

Le calcaire est principalement constitu de carbonate de calcium (CaCO 3) avec une


fraction dtritique terrigne plus ou moins importante (modifiant la teinte gnrale). Les
calcaires sont nombreux en Belgique. Selon la nature des minraux trangers ou qui lient
les lments carbonats, on parlera de calcaires grseux, siliceux, de schistes
calcarifres, etc. Leur densit ne dpasse jamais les 3000 kg / m
Les calcaires font effervescence froid avec un acide dilu, contrairement la
dolomie ainsi que des roches grseuses ou schisteuses qui prsentent une grande
inertie chimique.
Le petit granit est un calcaire gris bleu crinodique (nombreuses traces de petits
organismes fossiliss) dont les gisements remontent au Tournaisien (300 millions
d'annes). Le petit granit est trs largement utilis en Belgique, en tailles diverses
pour les pierres les plus claires et est rserv en marbrerie pour les pierres fonces.
Ces pierres sont classes en quatre catgories (pierres tombales et sculptures,
catgorie A, bordures et dalles de trottoirs catgorie D). Le petit granit obtient une
patine gris ple, est non glif et est peu sensible aux polluants atmosphriques,
s'utilise selon toutes tailles en extrieur comme en intrieur.
La Pierre de Tournai est un autre calcaire gris - bleu, moins riche en calcite, plus
argilo - siliceux, particulirement dur, servant restaurer les difices mdivaux et
confectionner dallages et parements, ou comme moellons, ou encore utilise en

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

33

travaux hydrauliques (digues, berges, digues, brises lames). Le Noir de Tournai est un
autre calcaire, plus fonc, grain trs fin et ne comportant presque aucune trace
blanchtre de micro-organismes. Il est glif et donc utilis en dcoration intrieure
comme produits marbriers (dalles, tablettes, plinthes, sols d'glises).
La dolomie est une autre roche sdimentaire carbonate, riche en dolomite (carbonate
de calcium et de magnsium).
Les dolomies ne font pas effervescence froid avec un acide dilu. Elles sont (tout
comme les chaux) utilises en agriculture, afin de remonter le pH des sols (diminuer
leur acidit). Elles entrent dans la confection de ciments et de matriaux rfractaires,
ainsi que comme concasss routiers.
La dolomitisation est le remplacement de la calcite par de la dolomite (une sorte d'enrichissement
en magnsium en quelque sorte), par des eaux riches en cette lment et qui ont infiltr des bancs
de roches calcaires.
2 CaCo3 + MgCl2 CaMg(CO3)2 + CaCl2.

La craie est une roche calcaire marine grain trs fin et blanchtre, plus friable et
meuble qu'un calcaire, forme comme un calcaire par l'accumulation de dbris coquilliers
et d'enveloppes d'organismes, dans des bassins peu profonds (bassin parisien par
exemple), il y a environ 100 millions d'annes (au Crtac).
Le tuffeau est form de la mme manire mais comporte une fraction terrigne plus
importante. C'est une sorte de calcaire crayeux, friable et clair, poreux, souvent riche en
dbris coquilliers.
Le travertin (ou tuf calcaire) est une autre roche calcaire assez poreuse, qui s'est forme
en milieu continental, par prcipitation de la calcite formant des dpts de concrtions
dans les lacs, l'mergence de sources, de turbulences au niveau des rivires ou des
chutes deau et cascades.
Pour les travertins :
Le bicarbonate de calcium Ca (HCO3)2 contenu dans une eau calcaire prcipite par raction avec le
CO2 pour donner de la calcite (Ca CO 3)) insoluble dans l'eau. Tout facteur qui entrane le dpart de
CO2 ou H2O conduit la prcipitation de craie (conglation, dessiccation, augmentation de la
temprature, absorption de CO2 par les plantes, augmentation du pH, etc.).
(Ca CO3 ) + CO2 + H2O Ca (HCO3)2

Selon les teintes prsentes par les calcaires, on parle en Belgique de pierres blanches
ou de pierres bleues.
Les pierres blanches
Les pierres blanches sont des calcaires gnralement trs sableux (15 40 % de
sable), ont une bonne rsistance la compression (200-700 kg / cm), mais peu
rsistantes aux agents polluants atmosphriques. Leur taille est aise. Ces pierres
peuvent absorber de grandes quantits d'eau (2 30 % en poids). La plupart des
pierres blanches sont actuellement importes de France (voir catalogue des pierres
importes).
exemple de pierre d'origine belge : La pierre de Gobertange (htel de ville de
Bruxelles, Cathdrale Saint-Michel), calcaire sableux clair, jaune - blanc, sensible aux
polluants atmosphriques dont la densit avoisine les 2,3 kg/dm. De nombreux
fossiles peuvent y tre observs. Cette pierre peut absorber en eau environ 1/60 de
son poids.

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34

Les pierres bleues


La plupart des calcaires belges sont plus foncs l'extraction (pierres bleues) et
obtiennent une patine plus claire au contact de l'air. La couleur fonce est due aux
nombreuses impurets et au carbone prsent dans le matriau.
Exemples de quelques pierres bleues du pays :

Le petit granit (Hainaut, Condroz, valle de l'Ourthe, de la Moligne, du Bock, de


l'Amblve, Soignies et Ecaussines, Sprimont, Spontin, Comblain-au-Pont et
Entre-Sambre-et-Meuse) : non glif, gris - bleu apparaissant noir aprs polissage,
prsentant de nombreuses traces d'organismes ciments dans une vase calcaire,
rsistant l'usure (devient lisse), pouvant tre obtenu en grandes dimensions,
trs rsistant la compression (1300-1960 kg / cm), et peut tre facilement
travaill. Masse volumique comprise entre 2500 - 2700 kg / m.

La pierre de Tournai : calcaire argilo - siliceux - gris bleu prenant une patine gris
jauntre. Utilis principalement dans la fabrication de ciments et chaux
hydrauliques. Glif et faible qualit comme pierre btir, elle sera utilise en
travaux intrieurs et carrelages. Ne peut tre soumise des conditions
alternatives de scheresse et d'humidit. Environ 2500 kg / m

Les calcaires de Meuse (entre Namche et Lige, Marche-les-Dames, Namur,


Vis, valle du Samson, Moha, Vinalmont, Longpr): calcaires non glifs
structure grenue, prenant une patine gris clair, cailleux. Utilis comme moellon et
dans les fours chaux. Certaines de ces pierres peuvent avoir une rsistance
allant jusqu' 800 kg / cm.

Les calcaires du dvonien (Dinant, Jemelle, Tailfer, Wellin, Hotton, Rochefort):


sont des calcaires foncs (noirs bleutres) prenant une patine plus claire
l'usure. Ils se prsentent sous une forme plus stratifie. Offre une trs grande
rsistance l'usure. Absorbe trs peu l'eau (0.3 0.6 %).

Au sens propre et gologique du terme, le marbre est une roche mtamorphique. Dans
l'industrie du btiment ou dans le langage populaire, de nombreuses roches fonces,
richement veinures, et susceptibles de prendre un beau poli sont appeles marbres.
Ainsi, le Noir de Tournai vu prcdemment n'est pas un marbre mais peut tre trait
comme tel en marbrerie.
Selon leurs caractristiques techniques, les roches carbonates sont utilises dans les
parements de faade, lambris intrieurs, dallages, escaliers, appuis de fentre, tables,
chemines, seuils, pierres tombales, bordures, moellons, liants hydrauliques (chaux), etc.
Les pierres ne convenant pas la construction sont destines aux fours chaux ou
comme moellons d'enrochement de travaux hydrauliques.
La chaux (CaO) est obtenue par calcination 600-800C de certaines roches calcaires. Lorsque les
calcaires originaux contiennent 12 20 % d'argile, cela donne des chaux hydrauliques (faisant prise
sous l'eau). Avec plus de 20 % d'argile, les roches calcaires peuvent donner des ciments par calcination
plus de 1000C. Les chaux constituent par ailleurs un amendement calcaire aux terres agricoles,
relevant le pH et structurant les sols.

A.3. Les roches carbones


Les roches carbones sont en majeure partie constitues de carbone. Elles sont surtout
utilises comme combustible solide ou liquide.
L'extraction est essentiellement fonction des moyens conomiques et technologiques
disponibles. Leur importance au niveau stratgique et conomique (dveloppement), est
considrable.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

35

Le charbon provient de laccumulation de dbris vgtaux dans les bassins de lacs ou


de littoraux peu profonds (marais, mangroves, etc.). Cette vgtation luxuriante se
dveloppait sous un climat tropical humide, il y a environ 300 millions d'annes
(Carbonifre). La vgtation et donc le dpt de ses dbris suivait le rythme des
transgressions et retraits des mers, lors des diffrentes glaciations qua connu notre
plante.
La matire vgtale accumule subit avec le temps des modifications (destruction de la
cellulose, enrichissement en carbone, digestion par bactries anarobies des
tempratures croissantes avec la profondeur) qui conduisent la formation de la tourbe
(env. 2 millions dannes), roche peu volue, avec dbris vgtaux identifiables), la
lignite (65 millions dannes), brune et plus volue. La houille (200 millions dannes)
est quant elle compltement carbonise et noire.
Le ptrole est une roche liquide (huile de pierre) constitue essentiellement
dhydrocarbures (molcules organiques). Les accumulations de matires organiques se
ralisaient surtout en milieu peu ouverts et rducteurs (lacs, lagunes, deltas, etc.).

Les lipides (graisses) et les glucides (sucres) contenus dans la matire organique (vgtale ou animale)
sont transforms par des bactries anarobies (n'ayant pas besoin d'oxygne) en composs plus
simples (acides amins, mthane, alcools, etc.) et forment un protoptrole noir qui subit ensuite
dautres processus de transformation au cours desquels il perd lazote et loxygne, en senfouissant
sous 1500 mtres de profondeur.

A.4. Les roches siliceuses


Ces roches rsultent de laccumulation de tests de microorganismes planctoniques dans
des milieux calmes comme les grands fonds. En milieu marin, les tests sont dissous
dans les couches deau superficielles mais saccumulent dans les zones profondes quils
atteignent dans les boulettes fcales dautres organismes. La proportion dtritique d'un
grs peut modifier ses qualits techniques et esthtiques.
La radiolarite, la phtanite et la diatomite sont trois types de roches siliceuses dont le nom provient de
celui de microorganismes (radiolaires, diatomes, etc.).

Le grs est une roche sdimentaire constitue plus de 85 % de quartz. Les grs sont
diversement colors selon la nature du ciment (rouge : coloration par les oxydes de fer).
Si le ciment est lui mme siliceux, la duret du grs sen voit renforce. Les grs argileux
par ailleurs sont plus sensibles au gel. Il existe des grs siliceux mtamorphiques
(quartzites), des grs calcareux, des grs micacs grain trs fin (psammites), etc..

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

36

Les grs sont donc des pierres sablonneuses tnacit trs variable, diversement
colores, sont de bonnes pierres btir mais parfois trop dures pour tre tailles.
En Belgique, on distingue les grs diestiens ferrugineux (bruns - rouges) de Campine, trs altrables.
Les grs ferrugineux du Bruxellien (Uccle, Wavre, Auderghem), les grs de l'Ourthe et de l'Amblve,
gris - jaunes. Le psammite d'Ecaussines, glif et obtenant la patine d'un calcaire. Pour le reste, outre les
grs formant la nature du massif ardennais, la Belgique importe des grs particuliers, trs rouges
(Vosges, Sre), blanchtres (Hollande et Allemagne), roses, verts et jauntres (Diekirch, Luxembourg).
Le silex est une roche siliceuse constituant le plus souvent des accidents dans des couches calcaires.
Il sont forms de silice d'origine biochimique, prcipitant ds le dbut de la diagense dans un
sdiment encore meuble. Noirs, blonds, bruns ou gris, les artes sont tranchantes et dures.

Les grs sont trs largement exploits en Wallonie, leur origine remonte pour la plupart
au Famennien (350 millions d'annes), ils sont de composition chimique voisine et offrent
pratiquement les mme caractristiques techniques.
Les "Psammites du Condroz" sont des grs ciment argileux, faciles tailler et
naturellement anti-drapant (large usage en pavement). Ces grs sont utiliss aussi
bien en extrieur (moellons, barrages, etc.) qu'en dcoration intrieur (chemine,
parement, etc.).
Les grs schisteux datent quant eux du Dvonien infrieur (plus anciens donc que
les psammites du Condroz), ont largement contribus l'dification des villages
ardennais. Les principales carrires sont localises au niveau de la Semois (grs de
Mouzaive, de Bertrix, de Malmdy). Les teintes sont diverses et leurs possibilits
d'emplois trs varies.

A.5. Les roches phosphates


Ces roches sont surtout formes dapatite (minral phosphat) et dautres phosphates
de calcium plus ou moins cristalliss.
Le squelette des animaux vertbrs est essentiellement constitu de phosphates de calcium.

A.6. Les roches dorigine chimique (roches salines)


Les vaporites proviennent de l'insolubilisation de sels dissous dans les eaux de lacs,
lagunes ou de mers fermes, en climat semi-aride aride.
Les principales roches ainsi formes sont des roches carbonates, des sulfates de
calcium (gypse et anhydrite), des halognures, comme le chlorure de sodium ou halite
(sel de cuisine) ou le chlorure de potassium (sylvinite), etc.

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37

L'albtre est un gypse finement cristallis, blanc transparent, utilis en sculpture, ornementation,
architecture.
Le gypse, chauff 150 200 donne le pltre, utilis pour les enduits et les moulages. Notons qu'une
partie des pltres actuels sont surtout des produits secondaires drivant de l'apatite. On exploite le
gypse dans la rgion de Tournai, au Grand-Duch de Luxembourg, en France (rgion de Paris) et en
Afrique du Nord.

B. LES ROCHES MAGMATIQUES


Les roches magmatiques (ignes), se
forment soit la surface, soit dans les
profondeurs de la crote terrestre ou
de la lithosphre, par cristallisation de
magma. Le magma est un matriau
mobile se formant en profondeur par
fusion plus ou moins complte de
roches. Le magma est constitu d'une
phase fluide pouvant contenir une
partie solide (sous forme de cristaux)
et une phase gazeuse, le tout tant
fonction des conditions de temprature
et de pression. Par sa mobilit, le
magma est capable de faire intrusion
dans les roches consolides o il se
solidifiera pour donner naissance aux
roches intrusives (plutoniques), ou
peut faire ruption la surface de la
terre et former des roches extrusives
(ou volcaniques). La nature des roches
est essentiellement fonction de la
nature initiale du magma et du type de
refroidissement encouru par la suite.

Formation de massifs granitiques

B.1. La formation des roches magmatiques


La fusion ou la solidification des magmas est fonction de la composition chimique, du
degr dhydratation et des conditions de temprature et de pression dans lesquelles elles
se droulent. Lors du refroidissement, les minraux cristallisent partir du magma
suivant un ordre qui est fonction de leur point de fusion. On peut ainsi dresser des sries
que lon appelle suites ractionnelles de BOWEN. Il existe deux grandes sries : celle
des ferromagnsiens, qui comprend dans lordre: lolivine, les pyroxnes, les amphiboles,
et la biotite (qui sont des minraux). La seconde srie, celle des plagioclases, qui va
quant elle de lanorthite lalbite (galement minraux).

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38

Ainsi, lorsquun magma se refroidit, il y aura cristallisation de lolivine et de lanorthite. En


se refroidissant davantage, cette solution accepte dautres matriaux (enrichissement
progressif en silicates), et lolivine en se refroidissant davantage, devenant instable, se
transformera en pyroxne, et ainsi de suite, selon les suites ractionnelles tablies. Le
quartz, indpendant de ces deux sries, sera form par le reste de silice qui na pas t
intgr au sein des sries prcites. Plus un magma contient de silicate, plus dans
chacune des deux sries, les minraux forms seront loin dans la suite de ractions. Si
lon obtient des amphiboles, il peut subsister des pyroxnes mais pas dolivine. Le
magma granitique est hypersiliceux (fin des sries), alors que le magma basaltique est
hyposiliceux et riche en olivine et anorthite (fonction de la vitesse de refroidissement).
La composition minralogique des principales roches magmatiques

B.2. Classification des roches magmatiques


Les roches intrusives cristallisant plus lentement, ont des cristaux bien forms (roches
holocristallines comme les granites), on parlera de structure microgrenue.
Les roches extrusives par contre sont rapidement refroidies lors des ruptions
volcaniques, ont des cristaux mal ou non forms, et la structure de ces roches est dite
vitreuse ou microlithique (petits cristaux mal forms). Les roches hypocristallines (comme
les basaltes) ont des cristaux microscopiques. Des roches porphyriques enfin on des
cristaux bien dvelopps et sont entours d'une pte cristalline.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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Lindice de coloration est une autre mthode de classification. Elle se base sur la
proportion quil y a de minraux clairs (quartz, feldspath) et sombres (ferromagnsiens).
Nous parlerons de roche leucocrate lorsqu'elle est claire, mlanocrate, lorsqu'elle est
sombre. Dautres termes dcrivent les tonalits intermdiaires entre clair et fonc
(msocrates, etc.). Cest un concept important car il donne une premire ide de la
composition minralogique des roches magmatiques, par simple examen visuel.
Cest une voie indirecte (car ncessite une analyse chimique ou minralogique), qui
estime le pourcentage de silice contenue dans la roche et dtermine son acidit. Un
roche magmatique est dite acide si elle contient plus de 65 % de silice), basique (45 52
%), etc.
Daprs les proportions de minraux constitutifs de la roche et en ayant recours des
graphiques en losange, triangles, on peut dterminer et identifier une roche magmatique
(comme pour les roches sdimentaires).

B.3. Les roches intrusives (plutoniques)


Ces roches se sont gnralement refroidies lentement en grains souvent aisment
discernables l'il nu.
Les granites sont des roches siliceuses structure cristalline.
Ils contiennent surtout du quartz et des plagioclases. Leur couleur est dicte par celle
des feldspaths. La crote continentale a une composition granitique. Ces roches
particulirement dures et ne sont pas confondre avec le petit granit (voir roches
sdimentaires carbonates). Les granites prsentent une grande rsistance la
compression, sont trs lourdes (2640 - 3050 kg / m), offrent une trs bonne
rsistance aux agents atmosphriques et sont difficiles travailler

Les granites rsistent bien aux intempries. Etant donn leur duret, les granites sont difficiles
tailler et faonner. La plupart des granites sont imports de Scandinavie, de France (Vosges,
Bretagne), Allemagne (Bavire), Italie, Indes, Brsil, etc.
Les granites servent au parements de faade, lambris intrieurs, dallages et escaliers intrieurs et
extrieurs, tables, pierres tombales, bordures et pavs, brises lames, piliers d'cluses, etc.

Les synites sont des roches plutoniques plus fonces que les granites parce que moins
riches en quartz.
Diversement colores, elles rsistent bien aux intempries mais s'altrent au contact
de polluants atmosphriques. Elles s'importent de Norvge, Ecosse ou Portugal.
Les diorites sont assez voisines des granites, contiennent moins de quartz comme les
synites, mais prsentent de gros cristaux enrobs dans une matrice micro - cristalline.
Ces roches ne contiennent pas d'orthose (silicate d'alumine et de potasse) mais sont
constitues de ferromagnsiens et de feldspaths, ont un aspect mouchet et sont de
teinte grises accompagnes de nuances vertes ou roses. Les diorites rsistent bien
aux intempries, sont difficiles travailler, sont compactes et dures avec petits et
grands cristaux disperss. Le sol belge renferme trois gisements (Quenast, Lessines
et Bierghe) et sont connues comme porphyres. Le porphyre belge est un des
meilleurs, mais des porphyres peuvent provenir de presque partout en Europe.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

40

Les diorites (porphyres) servent confectionner bordures, pavs, granulats routiers et btons. Les
porphyres ne sont pas utiliss comme pierre de taille. Poids spcifique : 2700 kg / m, rsistance
la compression : 3000 kg/cm.

Les gabbros sont des roches magmatiques mlanocrates (fonces) dans lesquelles
abondent les oxydes de fer. Leur teinte est gnralement vert - noirtre.

B.4. Les roches extrusives (volcaniques)


Ces roches se sont refroidies rapidement et sont formes de petits cristaux peu ou non
discernables l'il nu.
Les basaltes sont des roches hypocristalline fonces, assez proches des gabbros au
niveau de leur composition minralogique et qui contiennent essentiellement des
feldspaths accompagns d'une part variable de ferromagnsiens.
Ils constituent 95 % des laves continentales et ocaniques. Les basaltes sont des
roches noires (mlanocrates), vert fonc ou bruntres. Elles cristallisent vers 1000C,
gnralement en deux temps: refroidissement lent en profondeur (formation de gros
cristaux), puis dans un second temps, refroidissement trs rapide de la pte encore
visqueuse, sous forme de verre non cristallis. Ils sont imports d'Allemagne, de
Suisse, Autriche, Ecosse et Italie. Ce sont des roches trs dures et compactes ( 2880
3000 kg / m).
Les basaltes peuvent tre utiliss pour les travaux hydrauliques (murs de quais, brise-lames) et le
basalte de lave, moins dur, pour les revtements de murs et de sols, marches d'escaliers, etc..

Les ponces sont des roches dont les minraux ne sont pas exprims. Seule la
composition chimique peut servir de critre de classification. Elles sont trs poreuses et
lgres et diversement colores par les oxydes de fer.
Les tufs volcaniques sont des dtritus de laves ciments naturellement de diffrentes
manires. Ils peuvent tre classs dans les roches magmatiques texture vitreuse
(refroidissement trs rapide). Tendres, poreux, facilement travaills et gnralement
gristres, ils servent en travaux de faade ou sont utiliss comme adjuvants hydraulique
dans les mortiers de ciments et de chaux. Ils proviennent pour l'essentiel du massif de
l'Eifel Allemand (Ettringen, Weibern, Andernach) ou de France (valle de la Loire).

C. LES ROCHES MTAMORPHIQUES


Le mtamorphisme est lensemble des modifications survenant lorsque les roches sont
ltat solide (et non sous forme de magma). Ces modifications affectent la structure et la
composition minralogique des roches, dans des conditions de temprature et de
pression diffrentes de celles qui ont conduit leur formation. La temprature dans la
terre augmente en fonction de la profondeur raison denviron 3C par cent mtres, en
moyenne.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

Mtamorphisme de contact

41

Pression tectonique

Dautres augmentations de tempratures, indpendantes de la profondeur, sont lies


des intrusions de magma dans les roches consolides de la lithosphre. Laugmentation
de temprature favorise la formation de minraux anhydres (sans eau dans leur
structure). La pression est quant elle due au poids des roches sus-jacentes. Elle est
denviron 1000 atmosphres 4000 mtres de profondeur (nous vivons la pression de
une atmosphre). Un autre type de pression provient du mouvement des plaques
tectoniques dans un sens particulier. Laugmentation de pression entrane, provoque
lapparition de minraux de plus forte densit et par consquent de roches galement
plus denses. Le temps est un autre facteur important du mtamorphisme (pressions
brutales, pressions de longues dures, contact bref ou prolong avec une coule de lave,
etc.).

Quelques types de mtamorphisme


La phyllade (ardoise) se forme au dpend de schistes argileux (grain trs fin) sous des
contraintes (forces, pressions) importantes, provoquant lapparition de structures
orientes perpendiculairement la contrainte et donnant laspect feuillet des phyllades.
Les phyllades sont essentiellement constitues de quartz et de silicates d'aluminium,
inattaquables par les agents atmosphriques. Elles servent la confection de toitures et
de parement de faade.
Notons que le terme schiste recouvre diffrentes roches susceptibles de se cliver en
feuillets parallles (fissilit). Certains schistes, de couleurs diverses servent la
confection de moellons (Semois, Plateau des Tailles, etc.). Les schistes ardoisiers
proviennent des rgions de Vielsalm, Herbeumont, Martelange, Warmifontaine, ainsi que
de France, Allemagne, Norvge ou Angleterre.
Les quartzites sont des grs ciment siliceux, trs durs et rsistants trs bien aux
tempratures leves, sont parmi les roches les plus anciennes du sous-sol belge. Plus
difficiles tailler que les autres grs, elles sont moins utilises en construction. Elles sont
encore exploites dans la rgion de Theux. Elles servent la confection de moellons,
dalles, couvre murs, contre marche, chemines, etc. Les quartzites prsentent des
cassures conchodales (bris la manire d'un silex) et sont particulirement bien
rsistantes aux intempries. Ils sont importes de Norvge, Italie, Suisse.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

42

Les gneiss sont des roches composes, comme les granites, de feldspaths, de quartz et
de micas. Il en existe de trs nombreuses varits aux teintes diverses. La Belgique les
importe surtout de Scandinavie. Ils servent au parement de faade, de murs intrieurs, au
dallage et la ralisation d'escaliers intrieurs et extrieurs.
Certaines roches calcaires particulirement rsistantes et gnralement dorigine
corallienne se transforment en marbre au contact dun flux de chaleur manant dune
intrusion magmatique. Ces roches sont compactes et trs homognes. Les marbres sont
utiliss en parement, lambris, dallages, escaliers, tablettes, chemines, pierres tombales,
moellons, bordures, etc.
La Belgique extrait de ses gisements de trs beaux marbres rouges (Philippeville, Rance,
Rochefort) ou gris (comme dans la valle du Bock) qui ont comme caractristique de faire
chacun partie de massifs isols (en gnral d'origine corallienne). Les marbres ont une
densit comprise entre 2700 et 2800 kg / m et une charge de rupture la compression
variant de 1000 (marbre rouge) 2000 (marbre noir belge) kg / cm.
C'est dans les rgions de Beaumont, Thuin, Gougnie par contre que les marbres sont
issus de gisements en bandes continues.
Rappelons que le terme marbre peut dsigner en Belgique des matriaux d'origine trs
diverses comme les calcaires exploits en bancs sous appellation "marbre" comme les
noirs de Mazy et de Rhisne (Noir Belge), le noir de Dinant et de Furfooz, le noir de
Bascle, Peruwez et Quevauchamp, le noir de Namur et de Meuse, le noir de Tournai.
Certaines brches (fragments calcaires anguleux contenus dans une pte calcaire)
comme Waulsort sont utilises en "marbre" peu rsistant et glif.

1.1.5 Industrie, proprits et catalogue de pierres naturelles


d'aprs [CSTC, 1997] et [MRW-DGRNE, 1997]

INTRODUCTION
L'extraction et le faonnage de la pierre naturelle en Belgique a traditionnellement occup
une place importante dans le secteur conomique de la construction dans notre pays.
Ainsi, alors que la pierre bleue constitue toujours la plus grande partie de cette industrie,
d'autres pierres sont encore exploites pour la rnovation (pierres blanches), ou
importes d'autres pays (de plusieurs continents) en vue de leur transformation.
Le choix du matriau est essentiellement fonction des conditions technologiques poses
et de leur cot. On retiendra qu'en moyenne 30 % des pierres extraites des carrires de
pierres de taille peuvent tre travailles et que de ces 30 %, 10 % soient de classe A
(qualit extraordinaire emploi exceptionnel), 35 % de classe B (premire qualit
monuments), et 55 % de classe C (qualit courante construction).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

43

PROPRITS - CARACTRISTIQUES TECHNIQUES - SPCIFICITS


Masse volumique apparente
Elle reflte le degr de compacit, influence par la texture et n'est jamais gale 1.
Ainsi, on en conclut que la masse volumique apparente d'une pierre est toujours plus
faible que la masse volumique moyenne des constituants, mme si la pierre n'est pas
poreuse. Le tableau suivant reprend quelques valeurs de masse volumique apparente
(kg/m) :
Calcaires
Grs
Granits

1500 - 2800
2000 - 2500
2500 - 3000

Basaltes
Marbres
Ardoises

2800 - 3000
2600 - 2800
2650 - 3000

Porosit
La porosit peut tre qualifie de ferme (pores isols les uns des autres) ou ouverte (les
vides sont relis et peuvent rendre la pierre plus ou moins permable).
Voici quelques valeurs de porosit ouverte exprimes en pourcentage du volume :
Calcaires tendres
Grs
Granits

5 50 %
0,5 25 %
02%

Ardoises
Marbres et calcaires compacts

Moins de 3 %
0,2 5 %

Rsistance la compression
La connaissance de cette rsistance permet de choisir le matriau adquat en fonction
des sollicitations auxquelles il sera soumis et comte tenu d'un coefficient de scurit. Les
essais sont pratiqus sur plusieurs cubes d'environ 70 mm d'arte. L'prouvette est
soumise la compression vitesse de contrainte constante. La forme de la rupture des
cubes est trs diffrente selon que la pierre soit tendre ou dure, pte fine ou grenue.
Le tableau suivant reprend les valeurs de rsistance la compression exprimes en
N/mm
Pierres calcaires
Marbres
Granits

2 240
40 230
80 400

Grs
Ardoises
Quartzites

15 290
40 260
100 325

Rsistance la traction par flexion


La connaissance de cette rsistance est indispensable pour dimensionner les ouvrages
qui travaillent en flexion. Elle vaut en moyenne le dixime de la rsistance en
compression pour les granits ou calcaires, et 1/15 pour les grs. L'prouvette est pose
sur deux rouleaux d'appui et la charge est applique par l'intermdiaire d'un rouleau
central, augmente vitesse de contrainte constante.

Vitesse de propagation du son


On mesure distance connue d'une source mettrice le temps ncessaire pour percevoir
une impulsion produite sur une face de l'prouvette. La vitesse de propagation dpend de
la porosit, du taux d'humidit, de la nature des particules, etc. Son tude permet de
caractriser le type de matriau et d'en dterminer l'homognit.
Voici quelques valeurs exprimes en m/s :
Pierres calcaires
Marbres
Granits

2400 6200
3800 6200
4000 7000

Grs
Travertins
Quartzites

1200 5600
2200 4800
5000 6400

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Module d'lasticit
Le module d'lasticit se calcule sur base du rapport entre la tension ou contrainte
exerce et la dformation. Il reflte ainsi le comportement du matriau face aux efforts
exercs. La dtermination du module d'lasticit se fait sur base d'essais relevant la
mesure de dformations sous un effort croissant, par construction graphique ou encore
par l'intgration d'autres paramtres mesurs intgrs dans un calcul.

Largeur de rayure
C'est une mesure de la duret rserve aux pierres calcaires. Elle s'obtient par la mesure
de la largeur d'une rayure faite par une pointe en acier charge de 3 kg, sur la surface
d'un bloc (200 x 200 mm).
Voici quelques valeurs pour pierres calcaires, exprimes en mm :
Pierres tendres
Pierres demi fermes
Pierre ferme
Pierre dure
Pierre froide

> 1,8
1,4 1,8
1 1,4
0,75 1
< 0,75

Dformations thermiques
Les pierres naturelles, comme bon nombre d'autres matriaux, sont sensibles aux
variations thermique. Il en rsulte une modification de leurs dimensions (en mm/m),
fonction non seulement des carts thermiques (en K) mais galement de la nature du
matriau, c'est dire de son coefficient de dilatation thermique (en mm/mK). Ce
coefficient est dtermin en mesurant les carts entre repres mtalliques colls sur la
face du matriau, pour diffrentes tempratures maintenues chacune pendant au moins
un jour.
Voici quelques valeurs de coefficients de dilatation thermique, exprims en 10 -3 mm/mK :
Pierres calcaires
Marbres
Granits

37
1 16
59

Grs
Schiste
(Bton)

27
2 10
11,7

Rsistance aux chocs, l'usure, autres


Pour la rsistance aux chocs, on distingue les revtements de sols dont l'essai consiste
laisser tomber une boule de fonte d'un kilogramme d'une certaine hauteur, et les
revtements muraux pour lesquels la masse chute en un mouvement pendulaire contre la
paroi.
La rsistance l'usure permet de mesurer la rsistance d'une pierre l'usure provoque,
par exemple, par une circulation pitonnire, le passage d'un charroi routier, etc.
Attention : les caractristiques et la mise en pratique de bon nombre d'essais de ce type
diffrent d'un pays l'autre (diffrents protocoles d'exprience) et en l'absence de toute
normalisation, il est inoprant, voire dangereux d'effectuer des comparaisons.

Rsistance au gel
Les pierres renferment un certain nombre de vides dans lesquels l'eau peut circuler.
Celle-ci peut geler, phnomne qui s'accompagne d'une augmentation de volume, et qui
repousse l'eau dans les pores encore libres. Ainsi, suite quelques cycles gel dgel, la
teneur en eau augmente progressivement jusqu' un seuil critique (qui dpend du type
de pierre) o l'eau, bloque dans les pores, exerce des pressions incompatibles avec la

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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rsistance des pierres qui se fendent, se dlitent ou s'effritent. Gnralement, on retient


deux mthodes pour valuer la rsistance au gel : la capillarit / critre de rsistance au
gel (GC), et l'imprgnation d'eau sous vide suivie de 25 cycles gel dgel.

Composition chimique
La nature chimique de la pierre rgit la plupart des proprits du matriau, que cela soit
la densit, la rsistance certains traitements ou usages, la couleur ou encore son
aptitude tre faonne.

Dimension des blocs


Il existe des dimensions standards ou commerciales qui sont reprises avec mention de
leurs spcifications techniques (peuvent tre reprises dans les cahiers des charges
labors par les architectes). Les dimensions hors normes conduisent un surcot
fonction du travail mis en uvre. Selon le travail apport la pierre, il existe une
dimension minimale fonction quant elle de la force des coups ports lors de la taille et
de la finition.

Tailles et finitions courantes, pour extrieur ou intrieur


Il nous faut distinguer deux types de taille: la taille de forme (scieuse, dbiteuses
disques diamants, cliveuses), qui porte le matriau aux dimensions voulues, et le travail
de surface du matriau : tailles et finitions (tables de bouchardage, de ciselure, trains de
polissage) qui apporte une ou plusieurs faces un aspect particulier en fonction de la
lumire et de la texture du matriau (proprits intrinsques). A priori, toute pierre se
taille, gnralement mcaniquement (plus rarement manuellement). La finition peut
entraner un surcot non ngligeable. En comparaison au surcot du bouchard (valeur
=1), les surcots du cliv (0.6), du stri (6), du cisel manuel (8), cisel mcanique
(1.55), du poli (1.1) sont fonctions de la nature du matriau et des moyens techniques
dont dispose chaque carrire.

Teinte, nuances et patines


Elles sont essentiellement fonction de la composition chimique et minralogique de la
roche, mais galement du travail de finition ou de taille qui lui est apport. L'aspect du
matriau peut tre sensiblement diffrent entre le moment de son exploitation, de sa
dcoupe, de sa finition (exemple du petit granit) puis du temps ou du type d'utilisation
(patine gris ple pour le petit granit, gris - jauntre pour la Pierre de Tournai, blanc beige
pour la Pierre de Gobertange, etc.).

CATALOGUE
Pierres belges
PETIT GRANIT
Extraction / origine
Description
Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Rsistance en flexion
Vitesse du son

Ecaussines, Soignies, Ourthe/Amblve, Condroz, Bock,


Moligne
Calcaire crinodique de teinte gris bleu (Tournaisien, I).
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2689
Vol.%
N/mm

0,31
129,2

N/mm
m/s

12,7
5978

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

Mod. Elasticit Stat.


Rsistance l'usure
Dilatation thermique
Aptitudes

46

N/mm
70000
mm/1000m
3,16
mm/mK
0,01
Non glif et non sensible aux pollutions atmosphriques,
nombreuses tailles, finitions, dimensions, applications. Baies,
plinthes, dallages, marches, faades, bordures, moellons,
pavs, etc.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

47

1.2. Minraux et roches


1.2.1 Introduction
Les roches sont des corps htrognes de composition variable. Elles sont en fait des
agrgats de grains homognes, de nature chimique dfinie, que sont les minraux, qui
ont des proprits physiques et chimiques dtermines.
A l'chelle infiniment petite, les atomes sont susceptibles de se lier pour former des
molcules. Ces molcules possdent une gomtrie et occupent un certain volume dans
l'espace. Les atomes, rgulirement rpartis selon les trois dimensions, forment un tat
cristallin (maille) qui, par assemblages, constituera le rseau cristallin qui prsente une
gomtrie particulire, avec angles constants et plans rguliers. Ces dispositions
rgulires sont l'origine de proprits physiques et chimiques du minral. Ces
proprits sont dites anisotropes car l'arrangement des atomes est diffrent selon les
trois dimensions dans l'espace.

Atome

Molcule

Etat cristallin

Il existe 7 systmes cristallins : Quadratique / orthorhombique / hexagonal /


rhombodrique / cubique / monoclinique / triclinique/

1.2.2 Les minraux


INTRODUCTION
Chaque espce de minral ne peut se former que dans des conditions particulires de
temprature et de pression qu'il rencontre dans la crote terrestre et que l'on peut en
partie reproduire en laboratoire en reconstituant l'environnement de leur formation. Pour
identifier, dterminer et classer les roches et minraux, on a recours des mthodes
directes faisant appel aux sens (vue, toucher, got, etc.) ou des tests simples, ou
encore des mthodes indirectes danalyses chimiques ou minralogiques.
Ainsi, les minraux peuvent tre identifis daprs leur : densit (masse du solide par
rapport la masse de liquide -eau- de mme volume), couleur ou trace (poudre aprs
frottement); la couleur des minraux est souvent fonction de la composition chimique,
bien qu'un mme lment chimique peut donner diffrentes couleurs (le chrome rend le
rubis rouge et l'meraude verte). Les minraux peuvent tre distingus galement selon
l'clat (mtallique, gras, vitreux), leurs clivages et cassures : les cristaux d'une mme
espce sont gnralement accols selon des plans particuliers, donnant des macles dont
la disposition est caractristique. La disposition de ces plans entrane des plans de
faiblesse appels clivages.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

48

Enfin, la duret (rsistance la rayure et la destruction) est un des critre les plus
facile dterminer. MOHS (minralogiste autrichien) donne une chelle comprenant 10
minraux, chacun dentre eux raie ceux dont la duret est infrieure et sont rays par
ceux dont la duret est suprieure.
Echelle de Mohs

Rappelons que les roches sont constitues de minraux mais que la duret d'une roche
peut tre plus leve ou plus faible que celle des minraux constitutifs selon la nature du
ciment qui les lierait.
Certains tests en laboratoire (microscope polarisant) permettent de dterminer les
proprits optiques de certains minraux (manire dont la lumire se propage travers le
cristal) ou encore d'identifier la structure de son rseau (rayons X), voire de dfinir la
composition chimique du matriau. Par ailleurs certains minraux ont des proprits
lectriques ou conductrices comme les minerais de cuivre, dautres des proprits
magntiques, comme la magntite ou laimant. Certains minraux et roches peuvent tre
identifis en partie grce la perception par nos organes: le talc a un toucher onctueux,
le graphite un toucher gras, la halite un got sal, etc.
On peut rencontrer dans la nature les minraux sous deux tats physiques diffrents: tat
amorphe (absence de rgularit des molcules) ou tat cristallin (arrangement rgulier).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

49

CLASSIFICATION DES MINRAUX


Tableau reprenant les principaux minraux

Quelques minraux non-silicats :


LES LMENTS NATIFS
Certains lments
existent l'tat non
combin, comme
l'or ou le soufre.

Or [D=3] (Au), argent [D=3] (Ag), platine [D=4.5] (Pt) et cuivre


[D=2.5] (Cu) [tous les 4 cubique]
Le graphite (C) et le mercure [liquide] (Hg) [tous deux hexagonal]
Le soufre [D=2] (S) [orthorhombique]

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

50

LES SULFURES (-S)


Les sulfures sont
des minraux de
soufre combin au
fer (pyrite et
marcassite), au fer
et au cuivre
(chalcopyrite), au
zinc pour la blende
ou encore au plomb
dans le cas de la
galne. Ils
constituent ainsi
des gisements
d'lments utiles
l'industrie,
l'ornement ou
l'armement.

La galne (PbS ) [cubique] minerai de plomb, roches


sdimentaires [D=3]
La blende (Zn,Fe)S, [cubique] minerai de zinc, souvent avec la
galne. [D=4]
Le cinabre (HgS), minerai de mercure, dans les roches
sdimentaires. [D=2.5]
La chalcopyrite (CuFeS2) [quadratique] minerai de cuivre, roches
intrusives. [D=4]
La pyrite (FeS2) [cubique] que lon retrouve dans tous types de
roches. [D=6.5]
La marcasite (FeS2) [orthorhombique] , roches sdimentaires.
[D=6.5]

LES OXYDES (-O) ET LES HYDROXYDES (-OH):


Le corindon (Al2O3), [rhombodrique] = saphir, rubis, et meri.
[D=9]
Les oxydes sont
des minraux
essentiels car ils
constituent les
principaux minerais
de fer (hmatite,
magntite),
d'uranium
(pechblende),
d'aluminium
(gibbsite et
diaspore).

Lhmatite (Fe2O3), [rhombodrique] minerai de fer, roches


sdimentaires. [D=6]
La magntite (FeMgZn)Fe2O4, [cubique], proprits magntiques.
[D=5.5]
La gibbsite Al(OH)3, minerai daluminium.
La goethite FeO(OH), constituant de la limonite, terme englobant
tous les minraux de fer ltat oxyd, bruntre. [D=5]
Le quartz (SiO2) [hexagonal], dans tous grands types de roche.
[D=7]

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51

LES HALOGNURES
Les sels sont des
minraux peu rpandus,
le sel gemme est du
chlorure de sodium
(NaCl) qui s'est dpos
dans les lagunes. La
fluorine (CaF2) forme de
beaux cristaux verts et
violets.

La halite (NaCl) [cubique], vaporites (le sel !). [D=2]


La sylvite (KCl), vaporites.
La fluorine (CaF2) [cubique], dans certaines roches
carbonates. [D=4]

LES CARBONATES (-CO3)


Les carbonates quant
eux, relient CO avec du
calcium (calcite), du Ca
et du Mg (dolomite) ou
encore du fer (sidrite)
ou du cuivre (malachite).
Ces carbonates sont les
principaux constituants
des roches calcaires
(pierres bleues,
blanches, petit granit,
etc.).

La calcite (CaCO3), [rhombodrique] roches sdimentaires et


marbres. [D=3]
La sidrite (FeCO3), [rhombodrique] roches sdimentaires.
[D=4]
La smithsonite (ZnCO3), [rhombodrique] minerais de zinc.
[D=5]
La dolomite (CaMg(CO3)2), [rhombodrique] roches
sdimentaires. [D=4]
La malachite (Cu2CO3(OH)2), [monoclinique] zones oxydes
gisements de cuivre. [D=4]

LES NITRATES (-NO3)


La nitratine (NaNO3), soluble dans leau, vaporites des rgions arides.

LES SULFATES (-SO4)


Les sulfates sont quant eux une combinaison
de soufre, d'oxygne et d'un cation pouvant
tre le calcium (gypse, connu sous forme de
rose de sable).

Lanhydrite (CaSO4), [orthorhombique]


vaporites. [D=3.5]
Le gypse (CaSO4.2H2O), vaporites.
[D=2]

LES PHOSPHATES (-PO4)


Dans les phosphates, le phosphore et
l'oxygne sont combins au calcium pour
former l'apatite (un phosphate de calcium, l'un
des constituant de notre squelette).

Lapatite Ca5(PO4)3(F,Cl,OH),
[hexagonal] roches phosphates, os.
[D=5]

Les minraux silicats


Les silicates sont une trs grande famille de minraux, largement reprsents dans la
crote terrestre. Ils sont constitus de ttradres de silice (un atome de silicium au centre
et 4 atomes d'oxygne aux quatre sommets. Ils sont lis les uns aux autres par des
cations (ions positifs comme le fer, le magnsium, le calcium, le sodium ou les molcules
d'eau). Les ttradres peuvent tre isols (olivines, grenats), former des anneaux
(pidote et tourmaline) ou se disposer en chanes simples (pyroxnes) ou doubles
(amphiboles), voire s'accols en feuillets (micas se clivant facilement en fines lamelles).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

52

Enfin, ces ttradres peuvent s'organiser en rseau en trois dimensions (quartz et


feldspaths, qui sont les minraux les plus rpandus de la crote terrestre).
Le ttradre "de base" (SiO4)

Classification de quelques minraux silicats

Pyroxnes, ex: augite [monoclinique], roches


magmatiques

Amphiboles, ex: hornblende, (roches


mtamorphique et magmatique) et talc
[triclinique].

Micas, ex: muscovite [D=3] [monoclinique.] et


biotite [D=3], silicates hydrats de Al, K, Fe ou
Mg

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

53

Argiles, ex: kaolinite [D=2.5] [triclinique] et montmorillonite, silicates d'alumine hydrats


Olivine (Fe, Mg)2SiO4, [orthorhombique] , roches magmatiques basiques
Feldspaths, ex: orthose [D=6] [monoclinique.] : silicate d'alumine et de potasse, et albite.
[D=6]
La Belgique comporte de nombreux filons et gisements jadis ou encore actuellement
exploits, desquels on a extrait diverses roches et minraux qui ont servis la confection
darmes, doutils, dornements, de matriaux de construction, ou comme combustible.
En voici quelques exemples :
Le plomb extrait de la galne Plombire (province de Lige), le zinc issu de la
smithsonite, de la blende et de la Calamine, sur les hauteurs de la Vesdre. Le zinc
encore et le fer Sclgniaux (Andenne), partir de la blende, de la pyrite et de la
limonite. Le fer qui au quinzime sicle faisait fonctionner les nombreuses forges de
lEntre - Sambre et - Meuse, ainsi qu Saint-Hubert, Boisfort (Brabant Wallon). Le
marbre Rance et dans la rgion de Chimay, le manganse au niveau du plateau des
Tailles, prs de la Baraque Fraiture. Les mines de charbon dans le borinage, dans la
rgion de Charleroi et de Lige. Le calcaire et la dolomie extraits au niveau des
innombrables carrires en bord de Meuse, depuis Dinant jusqu Huy. Des exploitations
de sables au niveau du Brabant, de porphyre (pavs bleuts) Quenast (site d1.5 km de
diamtre !) et Lessines. Le kaolin, cette argile blanche qui sert faire de la porcelaine,
de la faence et des cramiques, Transinne. Les ardoiseries dArdenne, comme
Martelange, etc;

1.2.3 Les roches


INTRODUCTION
Agrgats htrognes de minraux englobs dans une matrice, les roches diffrent par
leur composition, leur origine et leurs proprits.

Les roches endognes dsignent les roches formes l'intrieur de la terre (par
cristallisation de magma ou transformation de roches prexistantes par
mtamorphisme)

Les roches exognes se forment quant elle et peuvent rsulter de l'altration de


roches in situ (roches rsiduelles) ou rsulter de l'altration suivie de l'rosion et de la
formation de dpts de particules rodes (roches sdimentaires).

Nous aborderons dans cette partie les pierres formes naturellement par la nature et non
les pierres artificielles fabriques par l'homme.

LES GRANDS TYPES DE ROCHES


Les roches magmatiques (ignes, ruptives) se forment soit la surface, soit en
profondeur ou la base de la lithosphre, par cristallisation (refroidissement et
solidification) du magma qui est un mlange htrogne de roches en fusion, riches en
silicates.
Les roches magmatiques sont surtout composes de quartz (SiO2), de feldspaths
(silicates de Na, Ca, K) et de micas (silicates de Si et Al). Le magma s'est refroidi des
vitesses diffrentes selon les endroits et les trois composants prcits de se combiner
dans des proportions diverses selon la vitesse de refroidissement. On appelle ce
phnomne la diffrenciation magmatique. Elle conduit la formation de diffrentes
roches partir d'un mme bain de magma.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

54

Ainsi, vitesse lente de refroidissement (en profondeur, avant d'atteindre la surface par
exemple), le magma produit des roches plutoniques (ou intrusives) comme le granite
(roche dure granuleuse) qui est constitu de gros minraux visibles l'il nu. Des
diorites et des gabbros sont parfois associs aux granites. Plus rapidement refroidi, le
magma donne naissance des roches volcaniques, ruptive (ou extrusive), comme le
basalte (roche micro cristalline basique sombre), de la rhyolite (roche acide claire), de
l'andsite, voire des roches de type obsidienne (noire) ou ponce siliceuse (claire et
poreuse) dont on ne peut distinguer les diffrents constituants (petits cristaux). Certaines
roches magmatiques ont une texture porphyrique et rsultent d'un refroidissement lent.
Dans ce cas, les gros cristaux sont entours d'une pte micro cristalline. Toutes ces
roches primitives sont susceptibles de donner ensuite par rosions successives des
roches meubles (sables, argiles et silicates de calcium comme les feldspaths) qui se
dposeront pour donner ultrieurement des roches sdimentaires.
Les roches sdimentaires se forment quant elles la surface de la terre par des
processus varis (altration, rosion, sdimentation, diagense.) dans lesquels les
agents biologiques peuvent jouer un grand rle. Le relief est dmantel, l'eau, le vent et
les variations de temprature altrent les matriaux en place (altration) puis sont
transports sur de plus ou moins longues distances (rosion) pour aboutir en dpressions
et se dposer (sdimentation). Il s'ensuit alors la consolidation et la cimentation
(diagense ou lapidification) de ces dpts htrognes (Ca, Si, dbris, restes de
squelettes et tests, sables, argiles, limons). Ainsi se forment les calcaires, les marnes et
les craies qui comportent trs souvent des traces de fossiles. Les dbris trs grossiers
peuvent former des conglomrats comme des brches (anguleuses) ou des
poudingues (arrondis). Les lments fins comme les sables peuvent tre consolids,
ciments, pour former les grs qui sont des roches siliceuses. Les particules les plus
fines (plites) sont emportes par les cours d'eau sur de plus longues distances, ils
donneront naissance des argiles, consolides en schistes (ou shale). Certaines roches
se forment par accrtion lorsque la concentration d'une solution devient plus importante
(roches salines comme le sel). Les roches organiques comme le charbon ou le ptrole
sont quant elles formes par accumulation et dgradation de matires organiques.
Les roches mtamorphiques rsultent de la transformation de roches prexistantes
(sdimentaires ou magmatiques) selon des processus se droulant plus ou moins
grande profondeur et nettement dpendants des conditions de temprature et de
pression. Cela se traduit par l'apparition de nouveaux minraux et donc d'une
transformation physique (structure) et chimique (composition) des roches. Le
mtamorphisme peut tre rgional (pression lors de la formation de chanes de
montagnes) ou local au contact de poches magmatiques (fusion totale ou partielle puis
recristallisation de roches). Le grs se transforme alors en quartzite, le calcaire en
marbre, le granite en gneiss. Le schiste ou shale (riche en quartz et en micas) se forme
par mtamorphisme des argiles sdimentaires et peut mener la formation de phyllades
ou ardoises (prsentant une trs grande rgularit dans la disposition de ses feuillets).

Le patrimoine bti d'un pays est largement tributaire de ses ressources gologiques. La Belgique
dispose d'une importante varit de roches qui selon leur abondance et facilit d'extraction a rig
monuments et villages parfaitement intgrs au paysage locaux. Pour les villes, la corrlation est moins
flagrante, ce sont tantt les qualits d'un architecte ou d'un artisan, des rgles urbanistiques ou
l'originalit d'un propritaire qui rgiront le commerce de pierres de taille et de marbres.

Outre les pierres de construction, n'oublions pas l'importance des besoins industriels
(btons, empierrements) en roches meubles ou consolides, telles les sables, argiles,
graviers, craies, silex, galets, etc.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

55

LE CYCLE DES ROCHES


La terre est soumise en surface aux alas climatiques et en profondeur aux mouvements
tectoniques. Ces vnements conduisent entre autre la formation du relief. Ceux-ci
entranent tantt le creusement de rifts, de valles, rode des montagnes, recouvre des
plateaux, enlvent une couche de sdiments, met nu les couches de roches, retourne
ou plisse celles-ci. Les remontes de magma et les ruptions volcaniques modifient
galement les reliefs, apportant en surface des matriaux du manteau. Quant l'rosion
frappe un continent, les dbris rocheux de grande taille sont les premiers abandonns
par l'rosion, les plus fins se dposent au fond des mers et ocans, emports par les
courants ou par les vents. Le calcium par exemple, prcipite et se dpose dans les
profondeurs. Avec le reste de dbris de squelettes, il formeront les dpts sdimentaires
l'origine des roches calcaires. Ces sdiments, mergent lors de rgressions marines,
s'rodent leur tour ou sont recouverts d'autres dbris lors de transgressions marines.
Le sol est ainsi travaill en surface par le climat et en profondeur par le magma. Nous
pouvons dire que les montagnes d'aujourd'hui seront les plaines de demain.
Le cycle des roches

1.2.4 Classification des roches


Les roches peuvent tre classes selon leurs proprits, leurs couleurs, leur nature, leurs
origines (facis), leurs aptitudes, etc.

A. LES ROCHES SDIMENTAIRES


Les roches sdimentaires sont gnralement dures et cohrentes (pierres) mais peuvent
tre plastiques (argiles) ou encore meubles (comme le sable).
La plupart des roches sdimentaires proviennent de l'altration et de la destruction de
roches prexistantes dans le domaine continental.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

56

La diagense (formation de la roche)

A.1. Les roches dtritiques terrignes


Les roches dtritiques (dont l'origine est une destruction) terrignes (origine continentale)
constituent une accumulation trs htrogne de dbris solides, meubles ou cohrents.
La granulomtrie (classement en fonction de la dimension des particules constitutives) peut se faire
l'aide de tamis (> 0.05 mm), de micromtres oculaires, de calcul de vitesse de sdimentation, etc.
A partir de ces tudes, des diagrammes triangulaires peuvent tre dresss, permettant d'identifier une
roche sur base des proportions relatives des particules de tailles diffrentes. Ainsi, on distingue par
exemple:

Les roches conglomratiques, qui contiennent plus de 50 % de fragments lithiques (dimensions > 2
mm) ciments ou emballs dans une matrice elle mme dtritique, sableuse et / ou plitique. Les
amas sont appels poudingues si les fragments sont arrondis, brches s'ils sont anguleux.
Certaines brches ciment rouge comme Waulsort (rgion de Namur), sont exploites comme
"marbres".

Les roches sableuses (roches meubles) ou grseuses (roches cohrentes) contiennent plus de 50
% de particules comprises entre 50 et 2000 m (2 mm). La couleur du sable quant elle sera
essentiellement fonction de la teneur en quartz (qui impose le blanc).

Les roches plitiques sont essentiellement constitues de silts (fins limons) et d'argiles, avec une
fraction sableuse parfois accessoire. Les argilites sont des roches argileuses (minraux silicats)
qui ont subi une dshydratation pousse lors de la diagense, les rendant compactes et stratifies
(feuilletes, comme les schistes). Les schistes sont gnralement gris bleus noirs, voire parfois
rougetres, sont tendres ou compacts, et sont utiliss en rgion ardennaise comme moellons
bruts de construction ou comme matriau de couverture.

L'arkose est une roche constitue de grains de quartz ciments par des argiles. Cette
roche claire est exploite dans la rgion de Malmdy et des Hautes Tailles (Baraque
Fraiture). Rsistance la compression : 400500 kg/cm [moellons, dcoration, linteaux].

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

57

Les pierres schisteuses proviennent de la ptrification de dpts d'argiles. Elles comme


caractristique essentielle de se cliver en feuillets parallles (qui correspondent aux
dpts successifs des lames d'argile).

A.2. Les roches carbonates


Ces roches sont formes partir de l'accumulation de squelettes (tests, enveloppes,
coquilles d'organismes animaux et vgtaux) dissous dans les eaux des ocans ou sont
le rsultat de la prcipitation directe de carbonates de calcium (travertins). Une fraction
dtritique peut modifier la composition de certaines de ces roches et renforcer leur duret
(calcaires grseux).

Le calcaire est principalement constitu de carbonate de calcium (CaCO 3) avec une


fraction dtritique terrigne plus ou moins importante (modifiant la teinte gnrale). Les
calcaires sont nombreux en Belgique. Selon la nature des minraux trangers ou qui lient
les lments carbonats, on parlera de calcaires grseux, siliceux, de schistes
calcarifres, etc. Leur densit ne dpasse jamais les 3000 kg / m
Les calcaires font effervescence froid avec un acide dilu, contrairement la
dolomie ainsi que des roches grseuses ou schisteuses qui prsentent une grande
inertie chimique.
Le petit granit est un calcaire gris bleu crinodique (nombreuses traces de petits
organismes fossiliss) dont les gisements remontent au Tournaisien (300 millions
d'annes). Le petit granit est trs largement utilis en Belgique, en tailles diverses
pour les pierres les plus claires et est rserv en marbrerie pour les pierres fonces.
Ces pierres sont classes en quatre catgories (pierres tombales et sculptures,
catgorie A, bordures et dalles de trottoirs catgorie D). Le petit granit obtient une
patine gris ple, est non glif et est peu sensible aux polluants atmosphriques,
s'utilise selon toutes tailles en extrieur comme en intrieur.
La Pierre de Tournai est un autre calcaire gris - bleu, moins riche en calcite, plus
argilo - siliceux, particulirement dur, servant restaurer les difices mdivaux et
confectionner dallages et parements, ou comme moellons, ou encore utilise en

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

58

travaux hydrauliques (digues, berges, digues, brises lames). Le Noir de Tournai est un
autre calcaire, plus fonc, grain trs fin et ne comportant presque aucune trace
blanchtre de micro-organismes. Il est glif et donc utilis en dcoration intrieure
comme produits marbriers (dalles, tablettes, plinthes, sols d'glises).
La dolomie est une autre roche sdimentaire carbonate, riche en dolomite (carbonate
de calcium et de magnsium).
Les dolomies ne font pas effervescence froid avec un acide dilu. Elles sont (tout
comme les chaux) utilises en agriculture, afin de remonter le pH des sols (diminuer
leur acidit). Elles entrent dans la confection de ciments et de matriaux rfractaires,
ainsi que comme concasss routiers.
La dolomitisation est le remplacement de la calcite par de la dolomite (une sorte d'enrichissement
en magnsium en quelque sorte), par des eaux riches en cette lment et qui ont infiltr des bancs
de roches calcaires.
2 CaCo3 + MgCl2 CaMg(CO3)2 + CaCl2.

La craie est une roche calcaire marine grain trs fin et blanchtre, plus friable et
meuble qu'un calcaire, forme comme un calcaire par l'accumulation de dbris coquilliers
et d'enveloppes d'organismes, dans des bassins peu profonds (bassin parisien par
exemple), il y a environ 100 millions d'annes (au Crtac).
Le tuffeau est form de la mme manire mais comporte une fraction terrigne plus
importante. C'est une sorte de calcaire crayeux, friable et clair, poreux, souvent riche en
dbris coquilliers.
Le travertin (ou tuf calcaire) est une autre roche calcaire assez poreuse, qui s'est forme
en milieu continental, par prcipitation de la calcite formant des dpts de concrtions
dans les lacs, l'mergence de sources, de turbulences au niveau des rivires ou des
chutes deau et cascades.
Pour les travertins :
Le bicarbonate de calcium Ca (HCO3)2 contenu dans une eau calcaire prcipite par raction avec le
CO2 pour donner de la calcite (Ca CO 3)) insoluble dans l'eau. Tout facteur qui entrane le dpart de
CO2 ou H2O conduit la prcipitation de craie (conglation, dessiccation, augmentation de la
temprature, absorption de CO2 par les plantes, augmentation du pH, etc.).
(Ca CO3 ) + CO2 + H2O Ca (HCO3)2

Selon les teintes prsentes par les calcaires, on parle en Belgique de pierres blanches
ou de pierres bleues.
Les pierres blanches
Les pierres blanches sont des calcaires gnralement trs sableux (15 40 % de
sable), ont une bonne rsistance la compression (200-700 kg / cm), mais peu
rsistantes aux agents polluants atmosphriques. Leur taille est aise. Ces pierres
peuvent absorber de grandes quantits d'eau (2 30 % en poids). La plupart des
pierres blanches sont actuellement importes de France (voir catalogue des pierres
importes).
exemple de pierre d'origine belge : La pierre de Gobertange (htel de ville de
Bruxelles, Cathdrale Saint-Michel), calcaire sableux clair, jaune - blanc, sensible aux
polluants atmosphriques dont la densit avoisine les 2,3 kg/dm. De nombreux
fossiles peuvent y tre observs. Cette pierre peut absorber en eau environ 1/60 de
son poids.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

59

Les pierres bleues


La plupart des calcaires belges sont plus foncs l'extraction (pierres bleues) et
obtiennent une patine plus claire au contact de l'air. La couleur fonce est due aux
nombreuses impurets et au carbone prsent dans le matriau.
Exemples de quelques pierres bleues du pays :

Le petit granit (Hainaut, Condroz, valle de l'Ourthe, de la Moligne, du Bock, de


l'Amblve, Soignies et Ecaussines, Sprimont, Spontin, Comblain-au-Pont et
Entre-Sambre-et-Meuse) : non glif, gris - bleu apparaissant noir aprs polissage,
prsentant de nombreuses traces d'organismes ciments dans une vase calcaire,
rsistant l'usure (devient lisse), pouvant tre obtenu en grandes dimensions,
trs rsistant la compression (1300-1960 kg / cm), et peut tre facilement
travaill. Masse volumique comprise entre 2500 - 2700 kg / m.

La pierre de Tournai : calcaire argilo - siliceux - gris bleu prenant une patine gris
jauntre. Utilis principalement dans la fabrication de ciments et chaux
hydrauliques. Glif et faible qualit comme pierre btir, elle sera utilise en
travaux intrieurs et carrelages. Ne peut tre soumise des conditions
alternatives de scheresse et d'humidit. Environ 2500 kg / m

Les calcaires de Meuse (entre Namche et Lige, Marche-les-Dames, Namur,


Vis, valle du Samson, Moha, Vinalmont, Longpr): calcaires non glifs
structure grenue, prenant une patine gris clair, cailleux. Utilis comme moellon et
dans les fours chaux. Certaines de ces pierres peuvent avoir une rsistance
allant jusqu' 800 kg / cm.

Les calcaires du dvonien (Dinant, Jemelle, Tailfer, Wellin, Hotton, Rochefort):


sont des calcaires foncs (noirs bleutres) prenant une patine plus claire
l'usure. Ils se prsentent sous une forme plus stratifie. Offre une trs grande
rsistance l'usure. Absorbe trs peu l'eau (0.3 0.6 %).

Au sens propre et gologique du terme, le marbre est une roche mtamorphique. Dans
l'industrie du btiment ou dans le langage populaire, de nombreuses roches fonces,
richement veinures, et susceptibles de prendre un beau poli sont appeles marbres.
Ainsi, le Noir de Tournai vu prcdemment n'est pas un marbre mais peut tre trait
comme tel en marbrerie.
Selon leurs caractristiques techniques, les roches carbonates sont utilises dans les
parements de faade, lambris intrieurs, dallages, escaliers, appuis de fentre, tables,
chemines, seuils, pierres tombales, bordures, moellons, liants hydrauliques (chaux), etc.
Les pierres ne convenant pas la construction sont destines aux fours chaux ou
comme moellons d'enrochement de travaux hydrauliques.
La chaux (CaO) est obtenue par calcination 600-800C de certaines roches calcaires. Lorsque les
calcaires originaux contiennent 12 20 % d'argile, cela donne des chaux hydrauliques (faisant prise
sous l'eau). Avec plus de 20 % d'argile, les roches calcaires peuvent donner des ciments par calcination
plus de 1000C. Les chaux constituent par ailleurs un amendement calcaire aux terres agricoles,
relevant le pH et structurant les sols.

A.3. Les roches carbones


Les roches carbones sont en majeure partie constitues de carbone. Elles sont surtout
utilises comme combustible solide ou liquide.
L'extraction est essentiellement fonction des moyens conomiques et technologiques
disponibles. Leur importance au niveau stratgique et conomique (dveloppement), est
considrable.

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Le charbon provient de laccumulation de dbris vgtaux dans les bassins de lacs ou


de littoraux peu profonds (marais, mangroves, etc.). Cette vgtation luxuriante se
dveloppait sous un climat tropical humide, il y a environ 300 millions d'annes
(Carbonifre). La vgtation et donc le dpt de ses dbris suivait le rythme des
transgressions et retraits des mers, lors des diffrentes glaciations qua connu notre
plante.
La matire vgtale accumule subit avec le temps des modifications (destruction de la
cellulose, enrichissement en carbone, digestion par bactries anarobies des
tempratures croissantes avec la profondeur) qui conduisent la formation de la tourbe
(env. 2 millions dannes), roche peu volue, avec dbris vgtaux identifiables), la
lignite (65 millions dannes), brune et plus volue. La houille (200 millions dannes)
est quant elle compltement carbonise et noire.
Le ptrole est une roche liquide (huile de pierre) constitue essentiellement
dhydrocarbures (molcules organiques). Les accumulations de matires organiques se
ralisaient surtout en milieu peu ouverts et rducteurs (lacs, lagunes, deltas, etc.).

Les lipides (graisses) et les glucides (sucres) contenus dans la matire organique (vgtale ou animale)
sont transforms par des bactries anarobies (n'ayant pas besoin d'oxygne) en composs plus
simples (acides amins, mthane, alcools, etc.) et forment un protoptrole noir qui subit ensuite
dautres processus de transformation au cours desquels il perd lazote et loxygne, en senfouissant
sous 1500 mtres de profondeur.

A.4. Les roches siliceuses


Ces roches rsultent de laccumulation de tests de microorganismes planctoniques dans
des milieux calmes comme les grands fonds. En milieu marin, les tests sont dissous
dans les couches deau superficielles mais saccumulent dans les zones profondes quils
atteignent dans les boulettes fcales dautres organismes. La proportion dtritique d'un
grs peut modifier ses qualits techniques et esthtiques.
La radiolarite, la phtanite et la diatomite sont trois types de roches siliceuses dont le nom provient de
celui de microorganismes (radiolaires, diatomes, etc.).

Le grs est une roche sdimentaire constitue plus de 85 % de quartz. Les grs sont
diversement colors selon la nature du ciment (rouge : coloration par les oxydes de fer).
Si le ciment est lui mme siliceux, la duret du grs sen voit renforce. Les grs argileux
par ailleurs sont plus sensibles au gel. Il existe des grs siliceux mtamorphiques
(quartzites), des grs calcareux, des grs micacs grain trs fin (psammites), etc..

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Les grs sont donc des pierres sablonneuses tnacit trs variable, diversement
colores, sont de bonnes pierres btir mais parfois trop dures pour tre tailles.
En Belgique, on distingue les grs diestiens ferrugineux (bruns - rouges) de Campine, trs altrables.
Les grs ferrugineux du Bruxellien (Uccle, Wavre, Auderghem), les grs de l'Ourthe et de l'Amblve,
gris - jaunes. Le psammite d'Ecaussines, glif et obtenant la patine d'un calcaire. Pour le reste, outre les
grs formant la nature du massif ardennais, la Belgique importe des grs particuliers, trs rouges
(Vosges, Sre), blanchtres (Hollande et Allemagne), roses, verts et jauntres (Diekirch, Luxembourg).
Le silex est une roche siliceuse constituant le plus souvent des accidents dans des couches calcaires.
Il sont forms de silice d'origine biochimique, prcipitant ds le dbut de la diagense dans un
sdiment encore meuble. Noirs, blonds, bruns ou gris, les artes sont tranchantes et dures.

Les grs sont trs largement exploits en Wallonie, leur origine remonte pour la plupart
au Famennien (350 millions d'annes), ils sont de composition chimique voisine et offrent
pratiquement les mme caractristiques techniques.
Les "Psammites du Condroz" sont des grs ciment argileux, faciles tailler et
naturellement anti-drapant (large usage en pavement). Ces grs sont utiliss aussi
bien en extrieur (moellons, barrages, etc.) qu'en dcoration intrieur (chemine,
parement, etc.).
Les grs schisteux datent quant eux du Dvonien infrieur (plus anciens donc que
les psammites du Condroz), ont largement contribus l'dification des villages
ardennais. Les principales carrires sont localises au niveau de la Semois (grs de
Mouzaive, de Bertrix, de Malmdy). Les teintes sont diverses et leurs possibilits
d'emplois trs varies.

A.5. Les roches phosphates


Ces roches sont surtout formes dapatite (minral phosphat) et dautres phosphates
de calcium plus ou moins cristalliss.
Le squelette des animaux vertbrs est essentiellement constitu de phosphates de calcium.

A.6. Les roches dorigine chimique (roches salines)


Les vaporites proviennent de l'insolubilisation de sels dissous dans les eaux de lacs,
lagunes ou de mers fermes, en climat semi-aride aride.
Les principales roches ainsi formes sont des roches carbonates, des sulfates de
calcium (gypse et anhydrite), des halognures, comme le chlorure de sodium ou halite
(sel de cuisine) ou le chlorure de potassium (sylvinite), etc.

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L'albtre est un gypse finement cristallis, blanc transparent, utilis en sculpture, ornementation,
architecture.
Le gypse, chauff 150 200 donne le pltre, utilis pour les enduits et les moulages. Notons qu'une
partie des pltres actuels sont surtout des produits secondaires drivant de l'apatite. On exploite le
gypse dans la rgion de Tournai, au Grand-Duch de Luxembourg, en France (rgion de Paris) et en
Afrique du Nord.

B. LES ROCHES MAGMATIQUES


Les roches magmatiques (ignes), se
forment soit la surface, soit dans les
profondeurs de la crote terrestre ou
de la lithosphre, par cristallisation de
magma. Le magma est un matriau
mobile se formant en profondeur par
fusion plus ou moins complte de
roches. Le magma est constitu d'une
phase fluide pouvant contenir une
partie solide (sous forme de cristaux)
et une phase gazeuse, le tout tant
fonction des conditions de temprature
et de pression. Par sa mobilit, le
magma est capable de faire intrusion
dans les roches consolides o il se
solidifiera pour donner naissance aux
roches intrusives (plutoniques), ou
peut faire ruption la surface de la
terre et former des roches extrusives
(ou volcaniques). La nature des roches
est essentiellement fonction de la
nature initiale du magma et du type de
refroidissement encouru par la suite.

Formation de massifs granitiques

B.1. La formation des roches magmatiques


La fusion ou la solidification des magmas est fonction de la composition chimique, du
degr dhydratation et des conditions de temprature et de pression dans lesquelles elles
se droulent. Lors du refroidissement, les minraux cristallisent partir du magma
suivant un ordre qui est fonction de leur point de fusion. On peut ainsi dresser des sries
que lon appelle suites ractionnelles de BOWEN. Il existe deux grandes sries : celle
des ferromagnsiens, qui comprend dans lordre: lolivine, les pyroxnes, les amphiboles,
et la biotite (qui sont des minraux). La seconde srie, celle des plagioclases, qui va
quant elle de lanorthite lalbite (galement minraux).

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Ainsi, lorsquun magma se refroidit, il y aura cristallisation de lolivine et de lanorthite. En


se refroidissant davantage, cette solution accepte dautres matriaux (enrichissement
progressif en silicates), et lolivine en se refroidissant davantage, devenant instable, se
transformera en pyroxne, et ainsi de suite, selon les suites ractionnelles tablies. Le
quartz, indpendant de ces deux sries, sera form par le reste de silice qui na pas t
intgr au sein des sries prcites. Plus un magma contient de silicate, plus dans
chacune des deux sries, les minraux forms seront loin dans la suite de ractions. Si
lon obtient des amphiboles, il peut subsister des pyroxnes mais pas dolivine. Le
magma granitique est hypersiliceux (fin des sries), alors que le magma basaltique est
hyposiliceux et riche en olivine et anorthite (fonction de la vitesse de refroidissement).
La composition minralogique des principales roches magmatiques

B.2. Classification des roches magmatiques


Les roches intrusives cristallisant plus lentement, ont des cristaux bien forms (roches
holocristallines comme les granites), on parlera de structure microgrenue.
Les roches extrusives par contre sont rapidement refroidies lors des ruptions
volcaniques, ont des cristaux mal ou non forms, et la structure de ces roches est dite
vitreuse ou microlithique (petits cristaux mal forms). Les roches hypocristallines (comme
les basaltes) ont des cristaux microscopiques. Des roches porphyriques enfin on des
cristaux bien dvelopps et sont entours d'une pte cristalline.

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Lindice de coloration est une autre mthode de classification. Elle se base sur la
proportion quil y a de minraux clairs (quartz, feldspath) et sombres (ferromagnsiens).
Nous parlerons de roche leucocrate lorsqu'elle est claire, mlanocrate, lorsqu'elle est
sombre. Dautres termes dcrivent les tonalits intermdiaires entre clair et fonc
(msocrates, etc.). Cest un concept important car il donne une premire ide de la
composition minralogique des roches magmatiques, par simple examen visuel.
Cest une voie indirecte (car ncessite une analyse chimique ou minralogique), qui
estime le pourcentage de silice contenue dans la roche et dtermine son acidit. Un
roche magmatique est dite acide si elle contient plus de 65 % de silice), basique (45 52
%), etc.
Daprs les proportions de minraux constitutifs de la roche et en ayant recours des
graphiques en losange, triangles, on peut dterminer et identifier une roche magmatique
(comme pour les roches sdimentaires).

B.3. Les roches intrusives (plutoniques)


Ces roches se sont gnralement refroidies lentement en grains souvent aisment
discernables l'il nu.
Les granites sont des roches siliceuses structure cristalline.
Ils contiennent surtout du quartz et des plagioclases. Leur couleur est dicte par celle
des feldspaths. La crote continentale a une composition granitique. Ces roches
particulirement dures et ne sont pas confondre avec le petit granit (voir roches
sdimentaires carbonates). Les granites prsentent une grande rsistance la
compression, sont trs lourdes (2640 - 3050 kg / m), offrent une trs bonne
rsistance aux agents atmosphriques et sont difficiles travailler

Les granites rsistent bien aux intempries. Etant donn leur duret, les granites sont difficiles
tailler et faonner. La plupart des granites sont imports de Scandinavie, de France (Vosges,
Bretagne), Allemagne (Bavire), Italie, Indes, Brsil, etc.
Les granites servent au parements de faade, lambris intrieurs, dallages et escaliers intrieurs et
extrieurs, tables, pierres tombales, bordures et pavs, brises lames, piliers d'cluses, etc.

Les synites sont des roches plutoniques plus fonces que les granites parce que moins
riches en quartz.
Diversement colores, elles rsistent bien aux intempries mais s'altrent au contact
de polluants atmosphriques. Elles s'importent de Norvge, Ecosse ou Portugal.
Les diorites sont assez voisines des granites, contiennent moins de quartz comme les
synites, mais prsentent de gros cristaux enrobs dans une matrice micro - cristalline.
Ces roches ne contiennent pas d'orthose (silicate d'alumine et de potasse) mais sont
constitues de ferromagnsiens et de feldspaths, ont un aspect mouchet et sont de
teinte grises accompagnes de nuances vertes ou roses. Les diorites rsistent bien
aux intempries, sont difficiles travailler, sont compactes et dures avec petits et
grands cristaux disperss. Le sol belge renferme trois gisements (Quenast, Lessines
et Bierghe) et sont connues comme porphyres. Le porphyre belge est un des
meilleurs, mais des porphyres peuvent provenir de presque partout en Europe.

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Les diorites (porphyres) servent confectionner bordures, pavs, granulats routiers et btons. Les
porphyres ne sont pas utiliss comme pierre de taille. Poids spcifique : 2700 kg / m, rsistance
la compression : 3000 kg/cm.

Les gabbros sont des roches magmatiques mlanocrates (fonces) dans lesquelles
abondent les oxydes de fer. Leur teinte est gnralement vert - noirtre.

B.4. Les roches extrusives (volcaniques)


Ces roches se sont refroidies rapidement et sont formes de petits cristaux peu ou non
discernables l'il nu.
Les basaltes sont des roches hypocristalline fonces, assez proches des gabbros au
niveau de leur composition minralogique et qui contiennent essentiellement des
feldspaths accompagns d'une part variable de ferromagnsiens.
Ils constituent 95 % des laves continentales et ocaniques. Les basaltes sont des
roches noires (mlanocrates), vert fonc ou bruntres. Elles cristallisent vers 1000C,
gnralement en deux temps: refroidissement lent en profondeur (formation de gros
cristaux), puis dans un second temps, refroidissement trs rapide de la pte encore
visqueuse, sous forme de verre non cristallis. Ils sont imports d'Allemagne, de
Suisse, Autriche, Ecosse et Italie. Ce sont des roches trs dures et compactes ( 2880
3000 kg / m).
Les basaltes peuvent tre utiliss pour les travaux hydrauliques (murs de quais, brise-lames) et le
basalte de lave, moins dur, pour les revtements de murs et de sols, marches d'escaliers, etc..

Les ponces sont des roches dont les minraux ne sont pas exprims. Seule la
composition chimique peut servir de critre de classification. Elles sont trs poreuses et
lgres et diversement colores par les oxydes de fer.
Les tufs volcaniques sont des dtritus de laves ciments naturellement de diffrentes
manires. Ils peuvent tre classs dans les roches magmatiques texture vitreuse
(refroidissement trs rapide). Tendres, poreux, facilement travaills et gnralement
gristres, ils servent en travaux de faade ou sont utiliss comme adjuvants hydraulique
dans les mortiers de ciments et de chaux. Ils proviennent pour l'essentiel du massif de
l'Eifel Allemand (Ettringen, Weibern, Andernach) ou de France (valle de la Loire).

C. LES ROCHES MTAMORPHIQUES


Le mtamorphisme est lensemble des modifications survenant lorsque les roches sont
ltat solide (et non sous forme de magma). Ces modifications affectent la structure et la
composition minralogique des roches, dans des conditions de temprature et de
pression diffrentes de celles qui ont conduit leur formation. La temprature dans la
terre augmente en fonction de la profondeur raison denviron 3C par cent mtres, en
moyenne.

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Mtamorphisme de contact

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Pression tectonique

Dautres augmentations de tempratures, indpendantes de la profondeur, sont lies


des intrusions de magma dans les roches consolides de la lithosphre. Laugmentation
de temprature favorise la formation de minraux anhydres (sans eau dans leur
structure). La pression est quant elle due au poids des roches sus-jacentes. Elle est
denviron 1000 atmosphres 4000 mtres de profondeur (nous vivons la pression de
une atmosphre). Un autre type de pression provient du mouvement des plaques
tectoniques dans un sens particulier. Laugmentation de pression entrane, provoque
lapparition de minraux de plus forte densit et par consquent de roches galement
plus denses. Le temps est un autre facteur important du mtamorphisme (pressions
brutales, pressions de longues dures, contact bref ou prolong avec une coule de lave,
etc.).

Quelques types de mtamorphisme


La phyllade (ardoise) se forme au dpend de schistes argileux (grain trs fin) sous des
contraintes (forces, pressions) importantes, provoquant lapparition de structures
orientes perpendiculairement la contrainte et donnant laspect feuillet des phyllades.
Les phyllades sont essentiellement constitues de quartz et de silicates d'aluminium,
inattaquables par les agents atmosphriques. Elles servent la confection de toitures et
de parement de faade.
Notons que le terme schiste recouvre diffrentes roches susceptibles de se cliver en
feuillets parallles (fissilit). Certains schistes, de couleurs diverses servent la
confection de moellons (Semois, Plateau des Tailles, etc.). Les schistes ardoisiers
proviennent des rgions de Vielsalm, Herbeumont, Martelange, Warmifontaine, ainsi que
de France, Allemagne, Norvge ou Angleterre.
Les quartzites sont des grs ciment siliceux, trs durs et rsistants trs bien aux
tempratures leves, sont parmi les roches les plus anciennes du sous-sol belge. Plus
difficiles tailler que les autres grs, elles sont moins utilises en construction. Elles sont
encore exploites dans la rgion de Theux. Elles servent la confection de moellons,
dalles, couvre murs, contre marche, chemines, etc. Les quartzites prsentent des
cassures conchodales (bris la manire d'un silex) et sont particulirement bien
rsistantes aux intempries. Ils sont importes de Norvge, Italie, Suisse.

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Les gneiss sont des roches composes, comme les granites, de feldspaths, de quartz et
de micas. Il en existe de trs nombreuses varits aux teintes diverses. La Belgique les
importe surtout de Scandinavie. Ils servent au parement de faade, de murs intrieurs, au
dallage et la ralisation d'escaliers intrieurs et extrieurs.
Certaines roches calcaires particulirement rsistantes et gnralement dorigine
corallienne se transforment en marbre au contact dun flux de chaleur manant dune
intrusion magmatique. Ces roches sont compactes et trs homognes. Les marbres sont
utiliss en parement, lambris, dallages, escaliers, tablettes, chemines, pierres tombales,
moellons, bordures, etc.
La Belgique extrait de ses gisements de trs beaux marbres rouges (Philippeville, Rance,
Rochefort) ou gris (comme dans la valle du Bock) qui ont comme caractristique de faire
chacun partie de massifs isols (en gnral d'origine corallienne). Les marbres ont une
densit comprise entre 2700 et 2800 kg / m et une charge de rupture la compression
variant de 1000 (marbre rouge) 2000 (marbre noir belge) kg / cm.
C'est dans les rgions de Beaumont, Thuin, Gougnie par contre que les marbres sont
issus de gisements en bandes continues.
Rappelons que le terme marbre peut dsigner en Belgique des matriaux d'origine trs
diverses comme les calcaires exploits en bancs sous appellation "marbre" comme les
noirs de Mazy et de Rhisne (Noir Belge), le noir de Dinant et de Furfooz, le noir de
Bascle, Peruwez et Quevauchamp, le noir de Namur et de Meuse, le noir de Tournai.
Certaines brches (fragments calcaires anguleux contenus dans une pte calcaire)
comme Waulsort sont utilises en "marbre" peu rsistant et glif.

1.2.5 Industrie, proprits et catalogue de pierres naturelles


d'aprs [CSTC, 1997] et [MRW-DGRNE, 1997]

INTRODUCTION
L'extraction et le faonnage de la pierre naturelle en Belgique a traditionnellement occup
une place importante dans le secteur conomique de la construction dans notre pays.
Ainsi, alors que la pierre bleue constitue toujours la plus grande partie de cette industrie,
d'autres pierres sont encore exploites pour la rnovation (pierres blanches), ou
importes d'autres pays (de plusieurs continents) en vue de leur transformation.
Le choix du matriau est essentiellement fonction des conditions technologiques poses
et de leur cot. On retiendra qu'en moyenne 30 % des pierres extraites des carrires de
pierres de taille peuvent tre travailles et que de ces 30 %, 10 % soient de classe A
(qualit extraordinaire emploi exceptionnel), 35 % de classe B (premire qualit
monuments), et 55 % de classe C (qualit courante construction).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

68

PROPRITS - CARACTRISTIQUES TECHNIQUES - SPCIFICITS


Masse volumique apparente
Elle reflte le degr de compacit, influence par la texture et n'est jamais gale 1.
Ainsi, on en conclut que la masse volumique apparente d'une pierre est toujours plus
faible que la masse volumique moyenne des constituants, mme si la pierre n'est pas
poreuse. Le tableau suivant reprend quelques valeurs de masse volumique apparente
(kg/m) :
Calcaires
Grs
Granits

1500 - 2800
2000 - 2500
2500 - 3000

Basaltes
Marbres
Ardoises

2800 - 3000
2600 - 2800
2650 - 3000

Porosit
La porosit peut tre qualifie de ferme (pores isols les uns des autres) ou ouverte (les
vides sont relis et peuvent rendre la pierre plus ou moins permable).
Voici quelques valeurs de porosit ouverte exprimes en pourcentage du volume :
Calcaires tendres
Grs
Granits

5 50 %
0,5 25 %
02%

Ardoises
Marbres et calcaires compacts

Moins de 3 %
0,2 5 %

Rsistance la compression
La connaissance de cette rsistance permet de choisir le matriau adquat en fonction
des sollicitations auxquelles il sera soumis et comte tenu d'un coefficient de scurit. Les
essais sont pratiqus sur plusieurs cubes d'environ 70 mm d'arte. L'prouvette est
soumise la compression vitesse de contrainte constante. La forme de la rupture des
cubes est trs diffrente selon que la pierre soit tendre ou dure, pte fine ou grenue.
Le tableau suivant reprend les valeurs de rsistance la compression exprimes en
N/mm
Pierres calcaires
Marbres
Granits

2 240
40 230
80 400

Grs
Ardoises
Quartzites

15 290
40 260
100 325

Rsistance la traction par flexion


La connaissance de cette rsistance est indispensable pour dimensionner les ouvrages
qui travaillent en flexion. Elle vaut en moyenne le dixime de la rsistance en
compression pour les granits ou calcaires, et 1/15 pour les grs. L'prouvette est pose
sur deux rouleaux d'appui et la charge est applique par l'intermdiaire d'un rouleau
central, augmente vitesse de contrainte constante.

Vitesse de propagation du son


On mesure distance connue d'une source mettrice le temps ncessaire pour percevoir
une impulsion produite sur une face de l'prouvette. La vitesse de propagation dpend de
la porosit, du taux d'humidit, de la nature des particules, etc. Son tude permet de
caractriser le type de matriau et d'en dterminer l'homognit.
Voici quelques valeurs exprimes en m/s :
Pierres calcaires
Marbres
Granits

2400 6200
3800 6200
4000 7000

Grs
Travertins
Quartzites

1200 5600
2200 4800
5000 6400

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Module d'lasticit
Le module d'lasticit se calcule sur base du rapport entre la tension ou contrainte
exerce et la dformation. Il reflte ainsi le comportement du matriau face aux efforts
exercs. La dtermination du module d'lasticit se fait sur base d'essais relevant la
mesure de dformations sous un effort croissant, par construction graphique ou encore
par l'intgration d'autres paramtres mesurs intgrs dans un calcul.

Largeur de rayure
C'est une mesure de la duret rserve aux pierres calcaires. Elle s'obtient par la mesure
de la largeur d'une rayure faite par une pointe en acier charge de 3 kg, sur la surface
d'un bloc (200 x 200 mm).
Voici quelques valeurs pour pierres calcaires, exprimes en mm :
Pierres tendres
Pierres demi fermes
Pierre ferme
Pierre dure
Pierre froide

> 1,8
1,4 1,8
1 1,4
0,75 1
< 0,75

Dformations thermiques
Les pierres naturelles, comme bon nombre d'autres matriaux, sont sensibles aux
variations thermique. Il en rsulte une modification de leurs dimensions (en mm/m),
fonction non seulement des carts thermiques (en K) mais galement de la nature du
matriau, c'est dire de son coefficient de dilatation thermique (en mm/mK). Ce
coefficient est dtermin en mesurant les carts entre repres mtalliques colls sur la
face du matriau, pour diffrentes tempratures maintenues chacune pendant au moins
un jour.
Voici quelques valeurs de coefficients de dilatation thermique, exprims en 10 -3 mm/mK :
Pierres calcaires
Marbres
Granits

37
1 16
59

Grs
Schiste
(Bton)

27
2 10
11,7

Rsistance aux chocs, l'usure, autres


Pour la rsistance aux chocs, on distingue les revtements de sols dont l'essai consiste
laisser tomber une boule de fonte d'un kilogramme d'une certaine hauteur, et les
revtements muraux pour lesquels la masse chute en un mouvement pendulaire contre la
paroi.
La rsistance l'usure permet de mesurer la rsistance d'une pierre l'usure provoque,
par exemple, par une circulation pitonnire, le passage d'un charroi routier, etc.
Attention : les caractristiques et la mise en pratique de bon nombre d'essais de ce type
diffrent d'un pays l'autre (diffrents protocoles d'exprience) et en l'absence de toute
normalisation, il est inoprant, voire dangereux d'effectuer des comparaisons.

Rsistance au gel
Les pierres renferment un certain nombre de vides dans lesquels l'eau peut circuler.
Celle-ci peut geler, phnomne qui s'accompagne d'une augmentation de volume, et qui
repousse l'eau dans les pores encore libres. Ainsi, suite quelques cycles gel dgel, la
teneur en eau augmente progressivement jusqu' un seuil critique (qui dpend du type
de pierre) o l'eau, bloque dans les pores, exerce des pressions incompatibles avec la

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rsistance des pierres qui se fendent, se dlitent ou s'effritent. Gnralement, on retient


deux mthodes pour valuer la rsistance au gel : la capillarit / critre de rsistance au
gel (GC), et l'imprgnation d'eau sous vide suivie de 25 cycles gel dgel.

Composition chimique
La nature chimique de la pierre rgit la plupart des proprits du matriau, que cela soit
la densit, la rsistance certains traitements ou usages, la couleur ou encore son
aptitude tre faonne.

Dimension des blocs


Il existe des dimensions standards ou commerciales qui sont reprises avec mention de
leurs spcifications techniques (peuvent tre reprises dans les cahiers des charges
labors par les architectes). Les dimensions hors normes conduisent un surcot
fonction du travail mis en uvre. Selon le travail apport la pierre, il existe une
dimension minimale fonction quant elle de la force des coups ports lors de la taille et
de la finition.

Tailles et finitions courantes, pour extrieur ou intrieur


Il nous faut distinguer deux types de taille: la taille de forme (scieuse, dbiteuses
disques diamants, cliveuses), qui porte le matriau aux dimensions voulues, et le travail
de surface du matriau : tailles et finitions (tables de bouchardage, de ciselure, trains de
polissage) qui apporte une ou plusieurs faces un aspect particulier en fonction de la
lumire et de la texture du matriau (proprits intrinsques). A priori, toute pierre se
taille, gnralement mcaniquement (plus rarement manuellement). La finition peut
entraner un surcot non ngligeable. En comparaison au surcot du bouchard (valeur
=1), les surcots du cliv (0.6), du stri (6), du cisel manuel (8), cisel mcanique
(1.55), du poli (1.1) sont fonctions de la nature du matriau et des moyens techniques
dont dispose chaque carrire.

Teinte, nuances et patines


Elles sont essentiellement fonction de la composition chimique et minralogique de la
roche, mais galement du travail de finition ou de taille qui lui est apport. L'aspect du
matriau peut tre sensiblement diffrent entre le moment de son exploitation, de sa
dcoupe, de sa finition (exemple du petit granit) puis du temps ou du type d'utilisation
(patine gris ple pour le petit granit, gris - jauntre pour la Pierre de Tournai, blanc beige
pour la Pierre de Gobertange, etc.).

CATALOGUE
Pierres belges
PETIT GRANIT
Extraction / origine
Description
Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Rsistance en flexion
Vitesse du son

Ecaussines, Soignies, Ourthe/Amblve, Condroz, Bock,


Moligne
Calcaire crinodique de teinte gris bleu (Tournaisien, I).
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2689
Vol.%
N/mm

0,31
129,2

N/mm
m/s

12,7
5978

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Mod. Elasticit Stat.


Rsistance l'usure
Dilatation thermique
Aptitudes

71

N/mm
70000
mm/1000m
3,16
mm/mK
0,01
Non glif et non sensible aux pollutions atmosphriques,
nombreuses tailles, finitions, dimensions, applications. Baies,
plinthes, dallages, marches, faades, bordures, moellons,
pavs, etc.

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1.3. Minraux et roches


1.3.1 Introduction
Les roches sont des corps htrognes de composition variable. Elles sont en fait des
agrgats de grains homognes, de nature chimique dfinie, que sont les minraux, qui
ont des proprits physiques et chimiques dtermines.
A l'chelle infiniment petite, les atomes sont susceptibles de se lier pour former des
molcules. Ces molcules possdent une gomtrie et occupent un certain volume dans
l'espace. Les atomes, rgulirement rpartis selon les trois dimensions, forment un tat
cristallin (maille) qui, par assemblages, constituera le rseau cristallin qui prsente une
gomtrie particulire, avec angles constants et plans rguliers. Ces dispositions
rgulires sont l'origine de proprits physiques et chimiques du minral. Ces
proprits sont dites anisotropes car l'arrangement des atomes est diffrent selon les
trois dimensions dans l'espace.

Atome

Molcule

Etat cristallin

Il existe 7 systmes cristallins : Quadratique / orthorhombique / hexagonal /


rhombodrique / cubique / monoclinique / triclinique/

1.3.2 Les minraux


INTRODUCTION
Chaque espce de minral ne peut se former que dans des conditions particulires de
temprature et de pression qu'il rencontre dans la crote terrestre et que l'on peut en
partie reproduire en laboratoire en reconstituant l'environnement de leur formation. Pour
identifier, dterminer et classer les roches et minraux, on a recours des mthodes
directes faisant appel aux sens (vue, toucher, got, etc.) ou des tests simples, ou
encore des mthodes indirectes danalyses chimiques ou minralogiques.
Ainsi, les minraux peuvent tre identifis daprs leur : densit (masse du solide par
rapport la masse de liquide -eau- de mme volume), couleur ou trace (poudre aprs
frottement); la couleur des minraux est souvent fonction de la composition chimique,
bien qu'un mme lment chimique peut donner diffrentes couleurs (le chrome rend le
rubis rouge et l'meraude verte). Les minraux peuvent tre distingus galement selon
l'clat (mtallique, gras, vitreux), leurs clivages et cassures : les cristaux d'une mme
espce sont gnralement accols selon des plans particuliers, donnant des macles dont
la disposition est caractristique. La disposition de ces plans entrane des plans de
faiblesse appels clivages.

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73

Enfin, la duret (rsistance la rayure et la destruction) est un des critre les plus
facile dterminer. MOHS (minralogiste autrichien) donne une chelle comprenant 10
minraux, chacun dentre eux raie ceux dont la duret est infrieure et sont rays par
ceux dont la duret est suprieure.
Echelle de Mohs

Rappelons que les roches sont constitues de minraux mais que la duret d'une roche
peut tre plus leve ou plus faible que celle des minraux constitutifs selon la nature du
ciment qui les lierait.
Certains tests en laboratoire (microscope polarisant) permettent de dterminer les
proprits optiques de certains minraux (manire dont la lumire se propage travers le
cristal) ou encore d'identifier la structure de son rseau (rayons X), voire de dfinir la
composition chimique du matriau. Par ailleurs certains minraux ont des proprits
lectriques ou conductrices comme les minerais de cuivre, dautres des proprits
magntiques, comme la magntite ou laimant. Certains minraux et roches peuvent tre
identifis en partie grce la perception par nos organes: le talc a un toucher onctueux,
le graphite un toucher gras, la halite un got sal, etc.
On peut rencontrer dans la nature les minraux sous deux tats physiques diffrents: tat
amorphe (absence de rgularit des molcules) ou tat cristallin (arrangement rgulier).

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CLASSIFICATION DES MINRAUX


Tableau reprenant les principaux minraux

Quelques minraux non-silicats :


LES LMENTS NATIFS
Certains lments
existent l'tat non
combin, comme
l'or ou le soufre.

Or [D=3] (Au), argent [D=3] (Ag), platine [D=4.5] (Pt) et cuivre


[D=2.5] (Cu) [tous les 4 cubique]
Le graphite (C) et le mercure [liquide] (Hg) [tous deux hexagonal]
Le soufre [D=2] (S) [orthorhombique]

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LES SULFURES (-S)


Les sulfures sont
des minraux de
soufre combin au
fer (pyrite et
marcassite), au fer
et au cuivre
(chalcopyrite), au
zinc pour la blende
ou encore au plomb
dans le cas de la
galne. Ils
constituent ainsi
des gisements
d'lments utiles
l'industrie,
l'ornement ou
l'armement.

La galne (PbS ) [cubique] minerai de plomb, roches


sdimentaires [D=3]
La blende (Zn,Fe)S, [cubique] minerai de zinc, souvent avec la
galne. [D=4]
Le cinabre (HgS), minerai de mercure, dans les roches
sdimentaires. [D=2.5]
La chalcopyrite (CuFeS2) [quadratique] minerai de cuivre, roches
intrusives. [D=4]
La pyrite (FeS2) [cubique] que lon retrouve dans tous types de
roches. [D=6.5]
La marcasite (FeS2) [orthorhombique] , roches sdimentaires.
[D=6.5]

LES OXYDES (-O) ET LES HYDROXYDES (-OH):


Le corindon (Al2O3), [rhombodrique] = saphir, rubis, et meri.
[D=9]
Les oxydes sont
des minraux
essentiels car ils
constituent les
principaux minerais
de fer (hmatite,
magntite),
d'uranium
(pechblende),
d'aluminium
(gibbsite et
diaspore).

Lhmatite (Fe2O3), [rhombodrique] minerai de fer, roches


sdimentaires. [D=6]
La magntite (FeMgZn)Fe2O4, [cubique], proprits magntiques.
[D=5.5]
La gibbsite Al(OH)3, minerai daluminium.
La goethite FeO(OH), constituant de la limonite, terme englobant
tous les minraux de fer ltat oxyd, bruntre. [D=5]
Le quartz (SiO2) [hexagonal], dans tous grands types de roche.
[D=7]

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LES HALOGNURES
Les sels sont des
minraux peu rpandus,
le sel gemme est du
chlorure de sodium
(NaCl) qui s'est dpos
dans les lagunes. La
fluorine (CaF2) forme de
beaux cristaux verts et
violets.

La halite (NaCl) [cubique], vaporites (le sel !). [D=2]


La sylvite (KCl), vaporites.
La fluorine (CaF2) [cubique], dans certaines roches
carbonates. [D=4]

LES CARBONATES (-CO3)


Les carbonates quant
eux, relient CO avec du
calcium (calcite), du Ca
et du Mg (dolomite) ou
encore du fer (sidrite)
ou du cuivre (malachite).
Ces carbonates sont les
principaux constituants
des roches calcaires
(pierres bleues,
blanches, petit granit,
etc.).

La calcite (CaCO3), [rhombodrique] roches sdimentaires et


marbres. [D=3]
La sidrite (FeCO3), [rhombodrique] roches sdimentaires.
[D=4]
La smithsonite (ZnCO3), [rhombodrique] minerais de zinc.
[D=5]
La dolomite (CaMg(CO3)2), [rhombodrique] roches
sdimentaires. [D=4]
La malachite (Cu2CO3(OH)2), [monoclinique] zones oxydes
gisements de cuivre. [D=4]

LES NITRATES (-NO3)


La nitratine (NaNO3), soluble dans leau, vaporites des rgions arides.

LES SULFATES (-SO4)


Les sulfates sont quant eux une combinaison
de soufre, d'oxygne et d'un cation pouvant
tre le calcium (gypse, connu sous forme de
rose de sable).

Lanhydrite (CaSO4), [orthorhombique]


vaporites. [D=3.5]
Le gypse (CaSO4.2H2O), vaporites.
[D=2]

LES PHOSPHATES (-PO4)


Dans les phosphates, le phosphore et
l'oxygne sont combins au calcium pour
former l'apatite (un phosphate de calcium, l'un
des constituant de notre squelette).

Lapatite Ca5(PO4)3(F,Cl,OH),
[hexagonal] roches phosphates, os.
[D=5]

Les minraux silicats


Les silicates sont une trs grande famille de minraux, largement reprsents dans la
crote terrestre. Ils sont constitus de ttradres de silice (un atome de silicium au centre
et 4 atomes d'oxygne aux quatre sommets. Ils sont lis les uns aux autres par des
cations (ions positifs comme le fer, le magnsium, le calcium, le sodium ou les molcules
d'eau). Les ttradres peuvent tre isols (olivines, grenats), former des anneaux
(pidote et tourmaline) ou se disposer en chanes simples (pyroxnes) ou doubles
(amphiboles), voire s'accols en feuillets (micas se clivant facilement en fines lamelles).

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Enfin, ces ttradres peuvent s'organiser en rseau en trois dimensions (quartz et


feldspaths, qui sont les minraux les plus rpandus de la crote terrestre).
Le ttradre "de base" (SiO4)

Classification de quelques minraux silicats

Pyroxnes, ex: augite [monoclinique], roches


magmatiques

Amphiboles, ex: hornblende, (roches


mtamorphique et magmatique) et talc
[triclinique].

Micas, ex: muscovite [D=3] [monoclinique.] et


biotite [D=3], silicates hydrats de Al, K, Fe ou
Mg

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Argiles, ex: kaolinite [D=2.5] [triclinique] et montmorillonite, silicates d'alumine hydrats


Olivine (Fe, Mg)2SiO4, [orthorhombique] , roches magmatiques basiques
Feldspaths, ex: orthose [D=6] [monoclinique.] : silicate d'alumine et de potasse, et albite.
[D=6]
La Belgique comporte de nombreux filons et gisements jadis ou encore actuellement
exploits, desquels on a extrait diverses roches et minraux qui ont servis la confection
darmes, doutils, dornements, de matriaux de construction, ou comme combustible.
En voici quelques exemples :
Le plomb extrait de la galne Plombire (province de Lige), le zinc issu de la
smithsonite, de la blende et de la Calamine, sur les hauteurs de la Vesdre. Le zinc
encore et le fer Sclgniaux (Andenne), partir de la blende, de la pyrite et de la
limonite. Le fer qui au quinzime sicle faisait fonctionner les nombreuses forges de
lEntre - Sambre et - Meuse, ainsi qu Saint-Hubert, Boisfort (Brabant Wallon). Le
marbre Rance et dans la rgion de Chimay, le manganse au niveau du plateau des
Tailles, prs de la Baraque Fraiture. Les mines de charbon dans le borinage, dans la
rgion de Charleroi et de Lige. Le calcaire et la dolomie extraits au niveau des
innombrables carrires en bord de Meuse, depuis Dinant jusqu Huy. Des exploitations
de sables au niveau du Brabant, de porphyre (pavs bleuts) Quenast (site d1.5 km de
diamtre !) et Lessines. Le kaolin, cette argile blanche qui sert faire de la porcelaine,
de la faence et des cramiques, Transinne. Les ardoiseries dArdenne, comme
Martelange, etc;

1.3.3 Les roches


INTRODUCTION
Agrgats htrognes de minraux englobs dans une matrice, les roches diffrent par
leur composition, leur origine et leurs proprits.

Les roches endognes dsignent les roches formes l'intrieur de la terre (par
cristallisation de magma ou transformation de roches prexistantes par
mtamorphisme)

Les roches exognes se forment quant elle et peuvent rsulter de l'altration de


roches in situ (roches rsiduelles) ou rsulter de l'altration suivie de l'rosion et de la
formation de dpts de particules rodes (roches sdimentaires).

Nous aborderons dans cette partie les pierres formes naturellement par la nature et non
les pierres artificielles fabriques par l'homme.

LES GRANDS TYPES DE ROCHES


Les roches magmatiques (ignes, ruptives) se forment soit la surface, soit en
profondeur ou la base de la lithosphre, par cristallisation (refroidissement et
solidification) du magma qui est un mlange htrogne de roches en fusion, riches en
silicates.
Les roches magmatiques sont surtout composes de quartz (SiO2), de feldspaths
(silicates de Na, Ca, K) et de micas (silicates de Si et Al). Le magma s'est refroidi des
vitesses diffrentes selon les endroits et les trois composants prcits de se combiner
dans des proportions diverses selon la vitesse de refroidissement. On appelle ce
phnomne la diffrenciation magmatique. Elle conduit la formation de diffrentes
roches partir d'un mme bain de magma.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

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Ainsi, vitesse lente de refroidissement (en profondeur, avant d'atteindre la surface par
exemple), le magma produit des roches plutoniques (ou intrusives) comme le granite
(roche dure granuleuse) qui est constitu de gros minraux visibles l'il nu. Des
diorites et des gabbros sont parfois associs aux granites. Plus rapidement refroidi, le
magma donne naissance des roches volcaniques, ruptive (ou extrusive), comme le
basalte (roche micro cristalline basique sombre), de la rhyolite (roche acide claire), de
l'andsite, voire des roches de type obsidienne (noire) ou ponce siliceuse (claire et
poreuse) dont on ne peut distinguer les diffrents constituants (petits cristaux). Certaines
roches magmatiques ont une texture porphyrique et rsultent d'un refroidissement lent.
Dans ce cas, les gros cristaux sont entours d'une pte micro cristalline. Toutes ces
roches primitives sont susceptibles de donner ensuite par rosions successives des
roches meubles (sables, argiles et silicates de calcium comme les feldspaths) qui se
dposeront pour donner ultrieurement des roches sdimentaires.
Les roches sdimentaires se forment quant elles la surface de la terre par des
processus varis (altration, rosion, sdimentation, diagense.) dans lesquels les
agents biologiques peuvent jouer un grand rle. Le relief est dmantel, l'eau, le vent et
les variations de temprature altrent les matriaux en place (altration) puis sont
transports sur de plus ou moins longues distances (rosion) pour aboutir en dpressions
et se dposer (sdimentation). Il s'ensuit alors la consolidation et la cimentation
(diagense ou lapidification) de ces dpts htrognes (Ca, Si, dbris, restes de
squelettes et tests, sables, argiles, limons). Ainsi se forment les calcaires, les marnes et
les craies qui comportent trs souvent des traces de fossiles. Les dbris trs grossiers
peuvent former des conglomrats comme des brches (anguleuses) ou des
poudingues (arrondis). Les lments fins comme les sables peuvent tre consolids,
ciments, pour former les grs qui sont des roches siliceuses. Les particules les plus
fines (plites) sont emportes par les cours d'eau sur de plus longues distances, ils
donneront naissance des argiles, consolides en schistes (ou shale). Certaines roches
se forment par accrtion lorsque la concentration d'une solution devient plus importante
(roches salines comme le sel). Les roches organiques comme le charbon ou le ptrole
sont quant elles formes par accumulation et dgradation de matires organiques.
Les roches mtamorphiques rsultent de la transformation de roches prexistantes
(sdimentaires ou magmatiques) selon des processus se droulant plus ou moins
grande profondeur et nettement dpendants des conditions de temprature et de
pression. Cela se traduit par l'apparition de nouveaux minraux et donc d'une
transformation physique (structure) et chimique (composition) des roches. Le
mtamorphisme peut tre rgional (pression lors de la formation de chanes de
montagnes) ou local au contact de poches magmatiques (fusion totale ou partielle puis
recristallisation de roches). Le grs se transforme alors en quartzite, le calcaire en
marbre, le granite en gneiss. Le schiste ou shale (riche en quartz et en micas) se forme
par mtamorphisme des argiles sdimentaires et peut mener la formation de phyllades
ou ardoises (prsentant une trs grande rgularit dans la disposition de ses feuillets).

Le patrimoine bti d'un pays est largement tributaire de ses ressources gologiques. La Belgique
dispose d'une importante varit de roches qui selon leur abondance et facilit d'extraction a rig
monuments et villages parfaitement intgrs au paysage locaux. Pour les villes, la corrlation est moins
flagrante, ce sont tantt les qualits d'un architecte ou d'un artisan, des rgles urbanistiques ou
l'originalit d'un propritaire qui rgiront le commerce de pierres de taille et de marbres.

Outre les pierres de construction, n'oublions pas l'importance des besoins industriels
(btons, empierrements) en roches meubles ou consolides, telles les sables, argiles,
graviers, craies, silex, galets, etc.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

80

LE CYCLE DES ROCHES


La terre est soumise en surface aux alas climatiques et en profondeur aux mouvements
tectoniques. Ces vnements conduisent entre autre la formation du relief. Ceux-ci
entranent tantt le creusement de rifts, de valles, rode des montagnes, recouvre des
plateaux, enlvent une couche de sdiments, met nu les couches de roches, retourne
ou plisse celles-ci. Les remontes de magma et les ruptions volcaniques modifient
galement les reliefs, apportant en surface des matriaux du manteau. Quant l'rosion
frappe un continent, les dbris rocheux de grande taille sont les premiers abandonns
par l'rosion, les plus fins se dposent au fond des mers et ocans, emports par les
courants ou par les vents. Le calcium par exemple, prcipite et se dpose dans les
profondeurs. Avec le reste de dbris de squelettes, il formeront les dpts sdimentaires
l'origine des roches calcaires. Ces sdiments, mergent lors de rgressions marines,
s'rodent leur tour ou sont recouverts d'autres dbris lors de transgressions marines.
Le sol est ainsi travaill en surface par le climat et en profondeur par le magma. Nous
pouvons dire que les montagnes d'aujourd'hui seront les plaines de demain.
Le cycle des roches

1.3.4 Classification des roches


Les roches peuvent tre classes selon leurs proprits, leurs couleurs, leur nature, leurs
origines (facis), leurs aptitudes, etc.

A. LES ROCHES SDIMENTAIRES


Les roches sdimentaires sont gnralement dures et cohrentes (pierres) mais peuvent
tre plastiques (argiles) ou encore meubles (comme le sable).
La plupart des roches sdimentaires proviennent de l'altration et de la destruction de
roches prexistantes dans le domaine continental.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

81

La diagense (formation de la roche)

A.1. Les roches dtritiques terrignes


Les roches dtritiques (dont l'origine est une destruction) terrignes (origine continentale)
constituent une accumulation trs htrogne de dbris solides, meubles ou cohrents.
La granulomtrie (classement en fonction de la dimension des particules constitutives) peut se faire
l'aide de tamis (> 0.05 mm), de micromtres oculaires, de calcul de vitesse de sdimentation, etc.
A partir de ces tudes, des diagrammes triangulaires peuvent tre dresss, permettant d'identifier une
roche sur base des proportions relatives des particules de tailles diffrentes. Ainsi, on distingue par
exemple:

Les roches conglomratiques, qui contiennent plus de 50 % de fragments lithiques (dimensions > 2
mm) ciments ou emballs dans une matrice elle mme dtritique, sableuse et / ou plitique. Les
amas sont appels poudingues si les fragments sont arrondis, brches s'ils sont anguleux.
Certaines brches ciment rouge comme Waulsort (rgion de Namur), sont exploites comme
"marbres".

Les roches sableuses (roches meubles) ou grseuses (roches cohrentes) contiennent plus de 50
% de particules comprises entre 50 et 2000 m (2 mm). La couleur du sable quant elle sera
essentiellement fonction de la teneur en quartz (qui impose le blanc).

Les roches plitiques sont essentiellement constitues de silts (fins limons) et d'argiles, avec une
fraction sableuse parfois accessoire. Les argilites sont des roches argileuses (minraux silicats)
qui ont subi une dshydratation pousse lors de la diagense, les rendant compactes et stratifies
(feuilletes, comme les schistes). Les schistes sont gnralement gris bleus noirs, voire parfois
rougetres, sont tendres ou compacts, et sont utiliss en rgion ardennaise comme moellons
bruts de construction ou comme matriau de couverture.

L'arkose est une roche constitue de grains de quartz ciments par des argiles. Cette
roche claire est exploite dans la rgion de Malmdy et des Hautes Tailles (Baraque
Fraiture). Rsistance la compression : 400500 kg/cm [moellons, dcoration, linteaux].

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

82

Les pierres schisteuses proviennent de la ptrification de dpts d'argiles. Elles comme


caractristique essentielle de se cliver en feuillets parallles (qui correspondent aux
dpts successifs des lames d'argile).

A.2. Les roches carbonates


Ces roches sont formes partir de l'accumulation de squelettes (tests, enveloppes,
coquilles d'organismes animaux et vgtaux) dissous dans les eaux des ocans ou sont
le rsultat de la prcipitation directe de carbonates de calcium (travertins). Une fraction
dtritique peut modifier la composition de certaines de ces roches et renforcer leur duret
(calcaires grseux).

Le calcaire est principalement constitu de carbonate de calcium (CaCO 3) avec une


fraction dtritique terrigne plus ou moins importante (modifiant la teinte gnrale). Les
calcaires sont nombreux en Belgique. Selon la nature des minraux trangers ou qui lient
les lments carbonats, on parlera de calcaires grseux, siliceux, de schistes
calcarifres, etc. Leur densit ne dpasse jamais les 3000 kg / m
Les calcaires font effervescence froid avec un acide dilu, contrairement la
dolomie ainsi que des roches grseuses ou schisteuses qui prsentent une grande
inertie chimique.
Le petit granit est un calcaire gris bleu crinodique (nombreuses traces de petits
organismes fossiliss) dont les gisements remontent au Tournaisien (300 millions
d'annes). Le petit granit est trs largement utilis en Belgique, en tailles diverses
pour les pierres les plus claires et est rserv en marbrerie pour les pierres fonces.
Ces pierres sont classes en quatre catgories (pierres tombales et sculptures,
catgorie A, bordures et dalles de trottoirs catgorie D). Le petit granit obtient une
patine gris ple, est non glif et est peu sensible aux polluants atmosphriques,
s'utilise selon toutes tailles en extrieur comme en intrieur.
La Pierre de Tournai est un autre calcaire gris - bleu, moins riche en calcite, plus
argilo - siliceux, particulirement dur, servant restaurer les difices mdivaux et
confectionner dallages et parements, ou comme moellons, ou encore utilise en

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

83

travaux hydrauliques (digues, berges, digues, brises lames). Le Noir de Tournai est un
autre calcaire, plus fonc, grain trs fin et ne comportant presque aucune trace
blanchtre de micro-organismes. Il est glif et donc utilis en dcoration intrieure
comme produits marbriers (dalles, tablettes, plinthes, sols d'glises).
La dolomie est une autre roche sdimentaire carbonate, riche en dolomite (carbonate
de calcium et de magnsium).
Les dolomies ne font pas effervescence froid avec un acide dilu. Elles sont (tout
comme les chaux) utilises en agriculture, afin de remonter le pH des sols (diminuer
leur acidit). Elles entrent dans la confection de ciments et de matriaux rfractaires,
ainsi que comme concasss routiers.
La dolomitisation est le remplacement de la calcite par de la dolomite (une sorte d'enrichissement
en magnsium en quelque sorte), par des eaux riches en cette lment et qui ont infiltr des bancs
de roches calcaires.
2 CaCo3 + MgCl2 CaMg(CO3)2 + CaCl2.

La craie est une roche calcaire marine grain trs fin et blanchtre, plus friable et
meuble qu'un calcaire, forme comme un calcaire par l'accumulation de dbris coquilliers
et d'enveloppes d'organismes, dans des bassins peu profonds (bassin parisien par
exemple), il y a environ 100 millions d'annes (au Crtac).
Le tuffeau est form de la mme manire mais comporte une fraction terrigne plus
importante. C'est une sorte de calcaire crayeux, friable et clair, poreux, souvent riche en
dbris coquilliers.
Le travertin (ou tuf calcaire) est une autre roche calcaire assez poreuse, qui s'est forme
en milieu continental, par prcipitation de la calcite formant des dpts de concrtions
dans les lacs, l'mergence de sources, de turbulences au niveau des rivires ou des
chutes deau et cascades.
Pour les travertins :
Le bicarbonate de calcium Ca (HCO3)2 contenu dans une eau calcaire prcipite par raction avec le
CO2 pour donner de la calcite (Ca CO 3)) insoluble dans l'eau. Tout facteur qui entrane le dpart de
CO2 ou H2O conduit la prcipitation de craie (conglation, dessiccation, augmentation de la
temprature, absorption de CO2 par les plantes, augmentation du pH, etc.).
(Ca CO3 ) + CO2 + H2O Ca (HCO3)2

Selon les teintes prsentes par les calcaires, on parle en Belgique de pierres blanches
ou de pierres bleues.
Les pierres blanches
Les pierres blanches sont des calcaires gnralement trs sableux (15 40 % de
sable), ont une bonne rsistance la compression (200-700 kg / cm), mais peu
rsistantes aux agents polluants atmosphriques. Leur taille est aise. Ces pierres
peuvent absorber de grandes quantits d'eau (2 30 % en poids). La plupart des
pierres blanches sont actuellement importes de France (voir catalogue des pierres
importes).
exemple de pierre d'origine belge : La pierre de Gobertange (htel de ville de
Bruxelles, Cathdrale Saint-Michel), calcaire sableux clair, jaune - blanc, sensible aux
polluants atmosphriques dont la densit avoisine les 2,3 kg/dm. De nombreux
fossiles peuvent y tre observs. Cette pierre peut absorber en eau environ 1/60 de
son poids.

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84

Les pierres bleues


La plupart des calcaires belges sont plus foncs l'extraction (pierres bleues) et
obtiennent une patine plus claire au contact de l'air. La couleur fonce est due aux
nombreuses impurets et au carbone prsent dans le matriau.
Exemples de quelques pierres bleues du pays :

Le petit granit (Hainaut, Condroz, valle de l'Ourthe, de la Moligne, du Bock, de


l'Amblve, Soignies et Ecaussines, Sprimont, Spontin, Comblain-au-Pont et
Entre-Sambre-et-Meuse) : non glif, gris - bleu apparaissant noir aprs polissage,
prsentant de nombreuses traces d'organismes ciments dans une vase calcaire,
rsistant l'usure (devient lisse), pouvant tre obtenu en grandes dimensions,
trs rsistant la compression (1300-1960 kg / cm), et peut tre facilement
travaill. Masse volumique comprise entre 2500 - 2700 kg / m.

La pierre de Tournai : calcaire argilo - siliceux - gris bleu prenant une patine gris
jauntre. Utilis principalement dans la fabrication de ciments et chaux
hydrauliques. Glif et faible qualit comme pierre btir, elle sera utilise en
travaux intrieurs et carrelages. Ne peut tre soumise des conditions
alternatives de scheresse et d'humidit. Environ 2500 kg / m

Les calcaires de Meuse (entre Namche et Lige, Marche-les-Dames, Namur,


Vis, valle du Samson, Moha, Vinalmont, Longpr): calcaires non glifs
structure grenue, prenant une patine gris clair, cailleux. Utilis comme moellon et
dans les fours chaux. Certaines de ces pierres peuvent avoir une rsistance
allant jusqu' 800 kg / cm.

Les calcaires du dvonien (Dinant, Jemelle, Tailfer, Wellin, Hotton, Rochefort):


sont des calcaires foncs (noirs bleutres) prenant une patine plus claire
l'usure. Ils se prsentent sous une forme plus stratifie. Offre une trs grande
rsistance l'usure. Absorbe trs peu l'eau (0.3 0.6 %).

Au sens propre et gologique du terme, le marbre est une roche mtamorphique. Dans
l'industrie du btiment ou dans le langage populaire, de nombreuses roches fonces,
richement veinures, et susceptibles de prendre un beau poli sont appeles marbres.
Ainsi, le Noir de Tournai vu prcdemment n'est pas un marbre mais peut tre trait
comme tel en marbrerie.
Selon leurs caractristiques techniques, les roches carbonates sont utilises dans les
parements de faade, lambris intrieurs, dallages, escaliers, appuis de fentre, tables,
chemines, seuils, pierres tombales, bordures, moellons, liants hydrauliques (chaux), etc.
Les pierres ne convenant pas la construction sont destines aux fours chaux ou
comme moellons d'enrochement de travaux hydrauliques.
La chaux (CaO) est obtenue par calcination 600-800C de certaines roches calcaires. Lorsque les
calcaires originaux contiennent 12 20 % d'argile, cela donne des chaux hydrauliques (faisant prise
sous l'eau). Avec plus de 20 % d'argile, les roches calcaires peuvent donner des ciments par calcination
plus de 1000C. Les chaux constituent par ailleurs un amendement calcaire aux terres agricoles,
relevant le pH et structurant les sols.

A.3. Les roches carbones


Les roches carbones sont en majeure partie constitues de carbone. Elles sont surtout
utilises comme combustible solide ou liquide.
L'extraction est essentiellement fonction des moyens conomiques et technologiques
disponibles. Leur importance au niveau stratgique et conomique (dveloppement), est
considrable.

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85

Le charbon provient de laccumulation de dbris vgtaux dans les bassins de lacs ou


de littoraux peu profonds (marais, mangroves, etc.). Cette vgtation luxuriante se
dveloppait sous un climat tropical humide, il y a environ 300 millions d'annes
(Carbonifre). La vgtation et donc le dpt de ses dbris suivait le rythme des
transgressions et retraits des mers, lors des diffrentes glaciations qua connu notre
plante.
La matire vgtale accumule subit avec le temps des modifications (destruction de la
cellulose, enrichissement en carbone, digestion par bactries anarobies des
tempratures croissantes avec la profondeur) qui conduisent la formation de la tourbe
(env. 2 millions dannes), roche peu volue, avec dbris vgtaux identifiables), la
lignite (65 millions dannes), brune et plus volue. La houille (200 millions dannes)
est quant elle compltement carbonise et noire.
Le ptrole est une roche liquide (huile de pierre) constitue essentiellement
dhydrocarbures (molcules organiques). Les accumulations de matires organiques se
ralisaient surtout en milieu peu ouverts et rducteurs (lacs, lagunes, deltas, etc.).

Les lipides (graisses) et les glucides (sucres) contenus dans la matire organique (vgtale ou animale)
sont transforms par des bactries anarobies (n'ayant pas besoin d'oxygne) en composs plus
simples (acides amins, mthane, alcools, etc.) et forment un protoptrole noir qui subit ensuite
dautres processus de transformation au cours desquels il perd lazote et loxygne, en senfouissant
sous 1500 mtres de profondeur.

A.4. Les roches siliceuses


Ces roches rsultent de laccumulation de tests de microorganismes planctoniques dans
des milieux calmes comme les grands fonds. En milieu marin, les tests sont dissous
dans les couches deau superficielles mais saccumulent dans les zones profondes quils
atteignent dans les boulettes fcales dautres organismes. La proportion dtritique d'un
grs peut modifier ses qualits techniques et esthtiques.
La radiolarite, la phtanite et la diatomite sont trois types de roches siliceuses dont le nom provient de
celui de microorganismes (radiolaires, diatomes, etc.).

Le grs est une roche sdimentaire constitue plus de 85 % de quartz. Les grs sont
diversement colors selon la nature du ciment (rouge : coloration par les oxydes de fer).
Si le ciment est lui mme siliceux, la duret du grs sen voit renforce. Les grs argileux
par ailleurs sont plus sensibles au gel. Il existe des grs siliceux mtamorphiques
(quartzites), des grs calcareux, des grs micacs grain trs fin (psammites), etc..

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Les grs sont donc des pierres sablonneuses tnacit trs variable, diversement
colores, sont de bonnes pierres btir mais parfois trop dures pour tre tailles.
En Belgique, on distingue les grs diestiens ferrugineux (bruns - rouges) de Campine, trs altrables.
Les grs ferrugineux du Bruxellien (Uccle, Wavre, Auderghem), les grs de l'Ourthe et de l'Amblve,
gris - jaunes. Le psammite d'Ecaussines, glif et obtenant la patine d'un calcaire. Pour le reste, outre les
grs formant la nature du massif ardennais, la Belgique importe des grs particuliers, trs rouges
(Vosges, Sre), blanchtres (Hollande et Allemagne), roses, verts et jauntres (Diekirch, Luxembourg).
Le silex est une roche siliceuse constituant le plus souvent des accidents dans des couches calcaires.
Il sont forms de silice d'origine biochimique, prcipitant ds le dbut de la diagense dans un
sdiment encore meuble. Noirs, blonds, bruns ou gris, les artes sont tranchantes et dures.

Les grs sont trs largement exploits en Wallonie, leur origine remonte pour la plupart
au Famennien (350 millions d'annes), ils sont de composition chimique voisine et offrent
pratiquement les mme caractristiques techniques.
Les "Psammites du Condroz" sont des grs ciment argileux, faciles tailler et
naturellement anti-drapant (large usage en pavement). Ces grs sont utiliss aussi
bien en extrieur (moellons, barrages, etc.) qu'en dcoration intrieur (chemine,
parement, etc.).
Les grs schisteux datent quant eux du Dvonien infrieur (plus anciens donc que
les psammites du Condroz), ont largement contribus l'dification des villages
ardennais. Les principales carrires sont localises au niveau de la Semois (grs de
Mouzaive, de Bertrix, de Malmdy). Les teintes sont diverses et leurs possibilits
d'emplois trs varies.

A.5. Les roches phosphates


Ces roches sont surtout formes dapatite (minral phosphat) et dautres phosphates
de calcium plus ou moins cristalliss.
Le squelette des animaux vertbrs est essentiellement constitu de phosphates de calcium.

A.6. Les roches dorigine chimique (roches salines)


Les vaporites proviennent de l'insolubilisation de sels dissous dans les eaux de lacs,
lagunes ou de mers fermes, en climat semi-aride aride.
Les principales roches ainsi formes sont des roches carbonates, des sulfates de
calcium (gypse et anhydrite), des halognures, comme le chlorure de sodium ou halite
(sel de cuisine) ou le chlorure de potassium (sylvinite), etc.

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L'albtre est un gypse finement cristallis, blanc transparent, utilis en sculpture, ornementation,
architecture.
Le gypse, chauff 150 200 donne le pltre, utilis pour les enduits et les moulages. Notons qu'une
partie des pltres actuels sont surtout des produits secondaires drivant de l'apatite. On exploite le
gypse dans la rgion de Tournai, au Grand-Duch de Luxembourg, en France (rgion de Paris) et en
Afrique du Nord.

B. LES ROCHES MAGMATIQUES


Les roches magmatiques (ignes), se
forment soit la surface, soit dans les
profondeurs de la crote terrestre ou
de la lithosphre, par cristallisation de
magma. Le magma est un matriau
mobile se formant en profondeur par
fusion plus ou moins complte de
roches. Le magma est constitu d'une
phase fluide pouvant contenir une
partie solide (sous forme de cristaux)
et une phase gazeuse, le tout tant
fonction des conditions de temprature
et de pression. Par sa mobilit, le
magma est capable de faire intrusion
dans les roches consolides o il se
solidifiera pour donner naissance aux
roches intrusives (plutoniques), ou
peut faire ruption la surface de la
terre et former des roches extrusives
(ou volcaniques). La nature des roches
est essentiellement fonction de la
nature initiale du magma et du type de
refroidissement encouru par la suite.

Formation de massifs granitiques

B.1. La formation des roches magmatiques


La fusion ou la solidification des magmas est fonction de la composition chimique, du
degr dhydratation et des conditions de temprature et de pression dans lesquelles elles
se droulent. Lors du refroidissement, les minraux cristallisent partir du magma
suivant un ordre qui est fonction de leur point de fusion. On peut ainsi dresser des sries
que lon appelle suites ractionnelles de BOWEN. Il existe deux grandes sries : celle
des ferromagnsiens, qui comprend dans lordre: lolivine, les pyroxnes, les amphiboles,
et la biotite (qui sont des minraux). La seconde srie, celle des plagioclases, qui va
quant elle de lanorthite lalbite (galement minraux).

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88

Ainsi, lorsquun magma se refroidit, il y aura cristallisation de lolivine et de lanorthite. En


se refroidissant davantage, cette solution accepte dautres matriaux (enrichissement
progressif en silicates), et lolivine en se refroidissant davantage, devenant instable, se
transformera en pyroxne, et ainsi de suite, selon les suites ractionnelles tablies. Le
quartz, indpendant de ces deux sries, sera form par le reste de silice qui na pas t
intgr au sein des sries prcites. Plus un magma contient de silicate, plus dans
chacune des deux sries, les minraux forms seront loin dans la suite de ractions. Si
lon obtient des amphiboles, il peut subsister des pyroxnes mais pas dolivine. Le
magma granitique est hypersiliceux (fin des sries), alors que le magma basaltique est
hyposiliceux et riche en olivine et anorthite (fonction de la vitesse de refroidissement).
La composition minralogique des principales roches magmatiques

B.2. Classification des roches magmatiques


Les roches intrusives cristallisant plus lentement, ont des cristaux bien forms (roches
holocristallines comme les granites), on parlera de structure microgrenue.
Les roches extrusives par contre sont rapidement refroidies lors des ruptions
volcaniques, ont des cristaux mal ou non forms, et la structure de ces roches est dite
vitreuse ou microlithique (petits cristaux mal forms). Les roches hypocristallines (comme
les basaltes) ont des cristaux microscopiques. Des roches porphyriques enfin on des
cristaux bien dvelopps et sont entours d'une pte cristalline.

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Lindice de coloration est une autre mthode de classification. Elle se base sur la
proportion quil y a de minraux clairs (quartz, feldspath) et sombres (ferromagnsiens).
Nous parlerons de roche leucocrate lorsqu'elle est claire, mlanocrate, lorsqu'elle est
sombre. Dautres termes dcrivent les tonalits intermdiaires entre clair et fonc
(msocrates, etc.). Cest un concept important car il donne une premire ide de la
composition minralogique des roches magmatiques, par simple examen visuel.
Cest une voie indirecte (car ncessite une analyse chimique ou minralogique), qui
estime le pourcentage de silice contenue dans la roche et dtermine son acidit. Un
roche magmatique est dite acide si elle contient plus de 65 % de silice), basique (45 52
%), etc.
Daprs les proportions de minraux constitutifs de la roche et en ayant recours des
graphiques en losange, triangles, on peut dterminer et identifier une roche magmatique
(comme pour les roches sdimentaires).

B.3. Les roches intrusives (plutoniques)


Ces roches se sont gnralement refroidies lentement en grains souvent aisment
discernables l'il nu.
Les granites sont des roches siliceuses structure cristalline.
Ils contiennent surtout du quartz et des plagioclases. Leur couleur est dicte par celle
des feldspaths. La crote continentale a une composition granitique. Ces roches
particulirement dures et ne sont pas confondre avec le petit granit (voir roches
sdimentaires carbonates). Les granites prsentent une grande rsistance la
compression, sont trs lourdes (2640 - 3050 kg / m), offrent une trs bonne
rsistance aux agents atmosphriques et sont difficiles travailler

Les granites rsistent bien aux intempries. Etant donn leur duret, les granites sont difficiles
tailler et faonner. La plupart des granites sont imports de Scandinavie, de France (Vosges,
Bretagne), Allemagne (Bavire), Italie, Indes, Brsil, etc.
Les granites servent au parements de faade, lambris intrieurs, dallages et escaliers intrieurs et
extrieurs, tables, pierres tombales, bordures et pavs, brises lames, piliers d'cluses, etc.

Les synites sont des roches plutoniques plus fonces que les granites parce que moins
riches en quartz.
Diversement colores, elles rsistent bien aux intempries mais s'altrent au contact
de polluants atmosphriques. Elles s'importent de Norvge, Ecosse ou Portugal.
Les diorites sont assez voisines des granites, contiennent moins de quartz comme les
synites, mais prsentent de gros cristaux enrobs dans une matrice micro - cristalline.
Ces roches ne contiennent pas d'orthose (silicate d'alumine et de potasse) mais sont
constitues de ferromagnsiens et de feldspaths, ont un aspect mouchet et sont de
teinte grises accompagnes de nuances vertes ou roses. Les diorites rsistent bien
aux intempries, sont difficiles travailler, sont compactes et dures avec petits et
grands cristaux disperss. Le sol belge renferme trois gisements (Quenast, Lessines
et Bierghe) et sont connues comme porphyres. Le porphyre belge est un des
meilleurs, mais des porphyres peuvent provenir de presque partout en Europe.

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Les diorites (porphyres) servent confectionner bordures, pavs, granulats routiers et btons. Les
porphyres ne sont pas utiliss comme pierre de taille. Poids spcifique : 2700 kg / m, rsistance
la compression : 3000 kg/cm.

Les gabbros sont des roches magmatiques mlanocrates (fonces) dans lesquelles
abondent les oxydes de fer. Leur teinte est gnralement vert - noirtre.

B.4. Les roches extrusives (volcaniques)


Ces roches se sont refroidies rapidement et sont formes de petits cristaux peu ou non
discernables l'il nu.
Les basaltes sont des roches hypocristalline fonces, assez proches des gabbros au
niveau de leur composition minralogique et qui contiennent essentiellement des
feldspaths accompagns d'une part variable de ferromagnsiens.
Ils constituent 95 % des laves continentales et ocaniques. Les basaltes sont des
roches noires (mlanocrates), vert fonc ou bruntres. Elles cristallisent vers 1000C,
gnralement en deux temps: refroidissement lent en profondeur (formation de gros
cristaux), puis dans un second temps, refroidissement trs rapide de la pte encore
visqueuse, sous forme de verre non cristallis. Ils sont imports d'Allemagne, de
Suisse, Autriche, Ecosse et Italie. Ce sont des roches trs dures et compactes ( 2880
3000 kg / m).
Les basaltes peuvent tre utiliss pour les travaux hydrauliques (murs de quais, brise-lames) et le
basalte de lave, moins dur, pour les revtements de murs et de sols, marches d'escaliers, etc..

Les ponces sont des roches dont les minraux ne sont pas exprims. Seule la
composition chimique peut servir de critre de classification. Elles sont trs poreuses et
lgres et diversement colores par les oxydes de fer.
Les tufs volcaniques sont des dtritus de laves ciments naturellement de diffrentes
manires. Ils peuvent tre classs dans les roches magmatiques texture vitreuse
(refroidissement trs rapide). Tendres, poreux, facilement travaills et gnralement
gristres, ils servent en travaux de faade ou sont utiliss comme adjuvants hydraulique
dans les mortiers de ciments et de chaux. Ils proviennent pour l'essentiel du massif de
l'Eifel Allemand (Ettringen, Weibern, Andernach) ou de France (valle de la Loire).

C. LES ROCHES MTAMORPHIQUES


Le mtamorphisme est lensemble des modifications survenant lorsque les roches sont
ltat solide (et non sous forme de magma). Ces modifications affectent la structure et la
composition minralogique des roches, dans des conditions de temprature et de
pression diffrentes de celles qui ont conduit leur formation. La temprature dans la
terre augmente en fonction de la profondeur raison denviron 3C par cent mtres, en
moyenne.

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Mtamorphisme de contact

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Pression tectonique

Dautres augmentations de tempratures, indpendantes de la profondeur, sont lies


des intrusions de magma dans les roches consolides de la lithosphre. Laugmentation
de temprature favorise la formation de minraux anhydres (sans eau dans leur
structure). La pression est quant elle due au poids des roches sus-jacentes. Elle est
denviron 1000 atmosphres 4000 mtres de profondeur (nous vivons la pression de
une atmosphre). Un autre type de pression provient du mouvement des plaques
tectoniques dans un sens particulier. Laugmentation de pression entrane, provoque
lapparition de minraux de plus forte densit et par consquent de roches galement
plus denses. Le temps est un autre facteur important du mtamorphisme (pressions
brutales, pressions de longues dures, contact bref ou prolong avec une coule de lave,
etc.).

Quelques types de mtamorphisme


La phyllade (ardoise) se forme au dpend de schistes argileux (grain trs fin) sous des
contraintes (forces, pressions) importantes, provoquant lapparition de structures
orientes perpendiculairement la contrainte et donnant laspect feuillet des phyllades.
Les phyllades sont essentiellement constitues de quartz et de silicates d'aluminium,
inattaquables par les agents atmosphriques. Elles servent la confection de toitures et
de parement de faade.
Notons que le terme schiste recouvre diffrentes roches susceptibles de se cliver en
feuillets parallles (fissilit). Certains schistes, de couleurs diverses servent la
confection de moellons (Semois, Plateau des Tailles, etc.). Les schistes ardoisiers
proviennent des rgions de Vielsalm, Herbeumont, Martelange, Warmifontaine, ainsi que
de France, Allemagne, Norvge ou Angleterre.
Les quartzites sont des grs ciment siliceux, trs durs et rsistants trs bien aux
tempratures leves, sont parmi les roches les plus anciennes du sous-sol belge. Plus
difficiles tailler que les autres grs, elles sont moins utilises en construction. Elles sont
encore exploites dans la rgion de Theux. Elles servent la confection de moellons,
dalles, couvre murs, contre marche, chemines, etc. Les quartzites prsentent des
cassures conchodales (bris la manire d'un silex) et sont particulirement bien
rsistantes aux intempries. Ils sont importes de Norvge, Italie, Suisse.

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92

Les gneiss sont des roches composes, comme les granites, de feldspaths, de quartz et
de micas. Il en existe de trs nombreuses varits aux teintes diverses. La Belgique les
importe surtout de Scandinavie. Ils servent au parement de faade, de murs intrieurs, au
dallage et la ralisation d'escaliers intrieurs et extrieurs.
Certaines roches calcaires particulirement rsistantes et gnralement dorigine
corallienne se transforment en marbre au contact dun flux de chaleur manant dune
intrusion magmatique. Ces roches sont compactes et trs homognes. Les marbres sont
utiliss en parement, lambris, dallages, escaliers, tablettes, chemines, pierres tombales,
moellons, bordures, etc.
La Belgique extrait de ses gisements de trs beaux marbres rouges (Philippeville, Rance,
Rochefort) ou gris (comme dans la valle du Bock) qui ont comme caractristique de faire
chacun partie de massifs isols (en gnral d'origine corallienne). Les marbres ont une
densit comprise entre 2700 et 2800 kg / m et une charge de rupture la compression
variant de 1000 (marbre rouge) 2000 (marbre noir belge) kg / cm.
C'est dans les rgions de Beaumont, Thuin, Gougnie par contre que les marbres sont
issus de gisements en bandes continues.
Rappelons que le terme marbre peut dsigner en Belgique des matriaux d'origine trs
diverses comme les calcaires exploits en bancs sous appellation "marbre" comme les
noirs de Mazy et de Rhisne (Noir Belge), le noir de Dinant et de Furfooz, le noir de
Bascle, Peruwez et Quevauchamp, le noir de Namur et de Meuse, le noir de Tournai.
Certaines brches (fragments calcaires anguleux contenus dans une pte calcaire)
comme Waulsort sont utilises en "marbre" peu rsistant et glif.

1.3.5 Industrie, proprits et catalogue de pierres naturelles


d'aprs [CSTC, 1997] et [MRW-DGRNE, 1997]

INTRODUCTION
L'extraction et le faonnage de la pierre naturelle en Belgique a traditionnellement occup
une place importante dans le secteur conomique de la construction dans notre pays.
Ainsi, alors que la pierre bleue constitue toujours la plus grande partie de cette industrie,
d'autres pierres sont encore exploites pour la rnovation (pierres blanches), ou
importes d'autres pays (de plusieurs continents) en vue de leur transformation.
Le choix du matriau est essentiellement fonction des conditions technologiques poses
et de leur cot. On retiendra qu'en moyenne 30 % des pierres extraites des carrires de
pierres de taille peuvent tre travailles et que de ces 30 %, 10 % soient de classe A
(qualit extraordinaire emploi exceptionnel), 35 % de classe B (premire qualit
monuments), et 55 % de classe C (qualit courante construction).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

93

PROPRITS - CARACTRISTIQUES TECHNIQUES - SPCIFICITS


Masse volumique apparente
Elle reflte le degr de compacit, influence par la texture et n'est jamais gale 1.
Ainsi, on en conclut que la masse volumique apparente d'une pierre est toujours plus
faible que la masse volumique moyenne des constituants, mme si la pierre n'est pas
poreuse. Le tableau suivant reprend quelques valeurs de masse volumique apparente
(kg/m) :
Calcaires
Grs
Granits

1500 - 2800
2000 - 2500
2500 - 3000

Basaltes
Marbres
Ardoises

2800 - 3000
2600 - 2800
2650 - 3000

Porosit
La porosit peut tre qualifie de ferme (pores isols les uns des autres) ou ouverte (les
vides sont relis et peuvent rendre la pierre plus ou moins permable).
Voici quelques valeurs de porosit ouverte exprimes en pourcentage du volume :
Calcaires tendres
Grs
Granits

5 50 %
0,5 25 %
02%

Ardoises
Marbres et calcaires compacts

Moins de 3 %
0,2 5 %

Rsistance la compression
La connaissance de cette rsistance permet de choisir le matriau adquat en fonction
des sollicitations auxquelles il sera soumis et comte tenu d'un coefficient de scurit. Les
essais sont pratiqus sur plusieurs cubes d'environ 70 mm d'arte. L'prouvette est
soumise la compression vitesse de contrainte constante. La forme de la rupture des
cubes est trs diffrente selon que la pierre soit tendre ou dure, pte fine ou grenue.
Le tableau suivant reprend les valeurs de rsistance la compression exprimes en
N/mm
Pierres calcaires
Marbres
Granits

2 240
40 230
80 400

Grs
Ardoises
Quartzites

15 290
40 260
100 325

Rsistance la traction par flexion


La connaissance de cette rsistance est indispensable pour dimensionner les ouvrages
qui travaillent en flexion. Elle vaut en moyenne le dixime de la rsistance en
compression pour les granits ou calcaires, et 1/15 pour les grs. L'prouvette est pose
sur deux rouleaux d'appui et la charge est applique par l'intermdiaire d'un rouleau
central, augmente vitesse de contrainte constante.

Vitesse de propagation du son


On mesure distance connue d'une source mettrice le temps ncessaire pour percevoir
une impulsion produite sur une face de l'prouvette. La vitesse de propagation dpend de
la porosit, du taux d'humidit, de la nature des particules, etc. Son tude permet de
caractriser le type de matriau et d'en dterminer l'homognit.
Voici quelques valeurs exprimes en m/s :
Pierres calcaires
Marbres
Granits

2400 6200
3800 6200
4000 7000

Grs
Travertins
Quartzites

1200 5600
2200 4800
5000 6400

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94

Module d'lasticit
Le module d'lasticit se calcule sur base du rapport entre la tension ou contrainte
exerce et la dformation. Il reflte ainsi le comportement du matriau face aux efforts
exercs. La dtermination du module d'lasticit se fait sur base d'essais relevant la
mesure de dformations sous un effort croissant, par construction graphique ou encore
par l'intgration d'autres paramtres mesurs intgrs dans un calcul.

Largeur de rayure
C'est une mesure de la duret rserve aux pierres calcaires. Elle s'obtient par la mesure
de la largeur d'une rayure faite par une pointe en acier charge de 3 kg, sur la surface
d'un bloc (200 x 200 mm).
Voici quelques valeurs pour pierres calcaires, exprimes en mm :
Pierres tendres
Pierres demi fermes
Pierre ferme
Pierre dure
Pierre froide

> 1,8
1,4 1,8
1 1,4
0,75 1
< 0,75

Dformations thermiques
Les pierres naturelles, comme bon nombre d'autres matriaux, sont sensibles aux
variations thermique. Il en rsulte une modification de leurs dimensions (en mm/m),
fonction non seulement des carts thermiques (en K) mais galement de la nature du
matriau, c'est dire de son coefficient de dilatation thermique (en mm/mK). Ce
coefficient est dtermin en mesurant les carts entre repres mtalliques colls sur la
face du matriau, pour diffrentes tempratures maintenues chacune pendant au moins
un jour.
Voici quelques valeurs de coefficients de dilatation thermique, exprims en 10 -3 mm/mK :
Pierres calcaires
Marbres
Granits

37
1 16
59

Grs
Schiste
(Bton)

27
2 10
11,7

Rsistance aux chocs, l'usure, autres


Pour la rsistance aux chocs, on distingue les revtements de sols dont l'essai consiste
laisser tomber une boule de fonte d'un kilogramme d'une certaine hauteur, et les
revtements muraux pour lesquels la masse chute en un mouvement pendulaire contre la
paroi.
La rsistance l'usure permet de mesurer la rsistance d'une pierre l'usure provoque,
par exemple, par une circulation pitonnire, le passage d'un charroi routier, etc.
Attention : les caractristiques et la mise en pratique de bon nombre d'essais de ce type
diffrent d'un pays l'autre (diffrents protocoles d'exprience) et en l'absence de toute
normalisation, il est inoprant, voire dangereux d'effectuer des comparaisons.

Rsistance au gel
Les pierres renferment un certain nombre de vides dans lesquels l'eau peut circuler.
Celle-ci peut geler, phnomne qui s'accompagne d'une augmentation de volume, et qui
repousse l'eau dans les pores encore libres. Ainsi, suite quelques cycles gel dgel, la
teneur en eau augmente progressivement jusqu' un seuil critique (qui dpend du type
de pierre) o l'eau, bloque dans les pores, exerce des pressions incompatibles avec la

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

95

rsistance des pierres qui se fendent, se dlitent ou s'effritent. Gnralement, on retient


deux mthodes pour valuer la rsistance au gel : la capillarit / critre de rsistance au
gel (GC), et l'imprgnation d'eau sous vide suivie de 25 cycles gel dgel.

Composition chimique
La nature chimique de la pierre rgit la plupart des proprits du matriau, que cela soit
la densit, la rsistance certains traitements ou usages, la couleur ou encore son
aptitude tre faonne.

Dimension des blocs


Il existe des dimensions standards ou commerciales qui sont reprises avec mention de
leurs spcifications techniques (peuvent tre reprises dans les cahiers des charges
labors par les architectes). Les dimensions hors normes conduisent un surcot
fonction du travail mis en uvre. Selon le travail apport la pierre, il existe une
dimension minimale fonction quant elle de la force des coups ports lors de la taille et
de la finition.

Tailles et finitions courantes, pour extrieur ou intrieur


Il nous faut distinguer deux types de taille: la taille de forme (scieuse, dbiteuses
disques diamants, cliveuses), qui porte le matriau aux dimensions voulues, et le travail
de surface du matriau : tailles et finitions (tables de bouchardage, de ciselure, trains de
polissage) qui apporte une ou plusieurs faces un aspect particulier en fonction de la
lumire et de la texture du matriau (proprits intrinsques). A priori, toute pierre se
taille, gnralement mcaniquement (plus rarement manuellement). La finition peut
entraner un surcot non ngligeable. En comparaison au surcot du bouchard (valeur
=1), les surcots du cliv (0.6), du stri (6), du cisel manuel (8), cisel mcanique
(1.55), du poli (1.1) sont fonctions de la nature du matriau et des moyens techniques
dont dispose chaque carrire.

Teinte, nuances et patines


Elles sont essentiellement fonction de la composition chimique et minralogique de la
roche, mais galement du travail de finition ou de taille qui lui est apport. L'aspect du
matriau peut tre sensiblement diffrent entre le moment de son exploitation, de sa
dcoupe, de sa finition (exemple du petit granit) puis du temps ou du type d'utilisation
(patine gris ple pour le petit granit, gris - jauntre pour la Pierre de Tournai, blanc beige
pour la Pierre de Gobertange, etc.).

CATALOGUE
Pierres belges
PETIT GRANIT
Extraction / origine
Description
Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Rsistance en flexion
Vitesse du son

Ecaussines, Soignies, Ourthe/Amblve, Condroz, Bock,


Moligne
Calcaire crinodique de teinte gris bleu (Tournaisien, I).
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2689
Vol.%
N/mm

0,31
129,2

N/mm
m/s

12,7
5978

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

Mod. Elasticit Stat.


Rsistance l'usure
Dilatation thermique
Aptitudes

96

N/mm
70000
mm/1000m
3,16
mm/mK
0,01
Non glif et non sensible aux pollutions atmosphriques,
nombreuses tailles, finitions, dimensions, applications. Baies,
plinthes, dallages, marches, faades, bordures, moellons,
pavs, etc.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

97

CALCAIRES DE MEUSE
Valle de la Meuse, de Namur Lige, Vinalmont, Moha,
Extraction / origine
Longpr
Description
Calcaire gris / gris clair (Viseen, Carbonifre, I)
Units
Valeurs moyennes
Masse volumique
kg/m
2725
apparente.
Porosit
Vol.%
1.0
Rsistance la
N/mm
130
compression
Rsistance en flexion
N/mm
11
Vitesse du son
m/s
6000
Mod. Elasticit Stat.
N/mm
70000
Rsistance l'usure
mm/1000m
2.66
Non glif, peu sensible aux polluants atmosphriques, toutes
Aptitudes
finitions possibles, mais contrairement au petit granit, viter
pour saillies et marches porteuses.
NOIR DE TOURNAI
Extraction / origine
Description
Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Rsistance en flexion
Aptitudes

rgion de Tournai (Noir Royal, Noir Empire) - exploits dans les


"bancs bleus" des gisements du Tournaisis.
Calcaire compact grain fin, finition marbrire (Tournaisien,
Carbonifre, I).
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2665
Vol.%
N/mm

0.67
217.4

N/mm
21.9
Glif, est rserver des applications intrieures, utilis en
marbrerie, trs dcoratif, se prte la sculpture.

MARBRE ROUGE
Extraction / origine
Description

Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Rsistance en flexion
Aptitudes

Rgion de Philippeville (Jaspe, Rouge de Flandre, Griotte,


Rouge royal, vif ou fonc, Byzantin.).
Calcaire corallien rouge - ros fonc, datant du Frasnien
(Dvonien, suprieur, I). Importante variabilit de la couleur et
du fleurage clair que reprsentent plages de calcites et
fossiles.
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2726
Vol.%
N/mm

9.6
166.4

N/mm
14.5
Les blocs de premire qualit ne sont pas glifs, les marbres
rouges se prtent tous les usages marbriers habituels
(dallage, revtement, plinthes, moellons.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

98

GRES DURS
Extraction / origine
Description
Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Aptitudes

Condroz, Entre-Sambre-et-Meuse, valles du Hoyoux, du


Bock, du Samson, de l'Ourthe et de l'Amblve (grs de Meuse,
psammites, grs du Famennien).
Grs argileux lgrement micac, grain trs fin, du
Famennien (Dvonien suprieur, I). Large gamme de
couleurs : vert, gris, rouille, grenat, ocre, jaune, etc.
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2620
Vol.%
N/mm

0.79
300

Trs rsistants et non glifs, nombreuses applications (pavs,


moellons, dalles, bordures, intrieur ou extrieur, produits anti drapant pour le sol, etc.

GRES SCHISTEUX ARDENNAIS


Extraction / origine Ardennes, Semois, Bertrix, Malmdy, Paliseul
grs schisteux gris bleu, beiges, bruns, du dvonien infrieur
Description
(I)
Units
Valeurs moyennes
Masse volumique
kg/m
2590
apparente.
Porosit
Vol.%
2.1
Rsistance la
N/mm
101.2
compression
Rsistance en flexion
N/mm
17.4
Rsistance l'usure
mm/1000m
5.4
Aptitudes
Moellons traditionnels des constructions, moellons, dalles, etc.
QUARTZITES
Extraction / origine
Description
Masse volumique
apparente.
Porosit
Rsistance la
compression
Aptitudes

Ardenne
Grs siliceux grain fin ou moyen, clair, de l'Emsien (Dvonien
infrieur, I).
Units
Valeurs moyennes
kg/m
2750
Vol.%
N/mm

moins de 0.1
244.1

Extrmement dur et rsistants, difficiles faonner. Moellons


bruts et peu dgrossis, maonneries traditionnelles de
l'Ardenne, en mlange des grs schisteux et schistes. Trs
rsistants aux tempratures leves.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

99

Pierres importes
Parmi les roches sdimentaires, les pierres blanches on une origine qui rsulte de
processus qui ont pu agir sparment ou simultanment, savoir la formation physicochimique (prcipitation du carbonate de calcium partir du bicarbonate de calcium
dissous dans l'eau) et un second processus mettant en jeu l'activit biologique prsente
dans la mer (calcaires coquilliers). Elles sont largement importes de France
Quelques appellations de "pierres de France", blanches et d'ge Jurassique (II) :
Anstrude, Brauvilliers, Beaunotte, Chamesson, Chassignelles, Savonnires, Saint
Maximin, Valanges, Vilhonneur, Chauvigny, etc.).
Les marbres et roches marbrires importes sont gnralement d'origine calcaire,
dolomitique ou serpentinites et sont susceptibles de prendre un "beau poli" . Ainsi,
certains calcaires compacts (> 2500 kg/m) proviennent du Jura, d'Espagne, du Portugal,
etc. Les scientifiques sont beaucoup plus strictes pour rappeler qu'un marbre est une
roche calcaire mtamorphique entirement cristalline, comme le Carrare italien ou le
Thassos grec et qu'ils peuvent tre plus ou moins colors par les oxydes de fer (rouge),
le sulfure de fer (noir-bleu), l'hydroxyde de fer (jaune, bruns), les silicates de fer (pidote,
chlorite, glauconie, olivine - vert), etc.
Quelques appellations (et origines) : Bianco Royal (blanc gris), Bianco Rosa (blanc rose),
Lasa Bianco (blanc), Rosso Levanto (rouge), Rosso Verona (rouge), Carrara Bianco
(blanc), Travertino Romano d'Italie (beige clair), Chocolate Brasil (blanc rose) et Panama
(blanc) du Brsil, Dionissos (blanc), Levadia black (noir), Naxos (blanc), Thassos (blanc),
Tinos green (vert), Pighes (blanc) et Volakas White (blanc) de Grce, Grand Corent
(blanc), Comblanchien (blanc-brun), Larrys (beige), Napolon-Lunel (beige fonc) et
Saint-Corneille (gris) de France, Relvinha (beige), Lioz (rostre), Moca crme (beige),
Rosa Aurora (rose), Ruivina (gris), Perlagais (beige), Moleanos (blanc jaune) et Cascais
(gris bleu) du Portugal, Crema Marphil (blanc crme) et Rojo Alicante (rougetre)
d'Espagne et Jura Marmor (beige) d'Allemagne.
Les conglomrats (poudingues et brches) sont des roches sdimentaires sont formes
d'au moins 50 % d'lments de granulomtrie suprieure 2 mm.
Les granits dsignent communment dans le domaine de la construction toute un srie
de roches dures magmatiques ou mtamorphiques qui prennent un beau poli. Au sens
stricte, le "granite" dsigne en gologie une roche plutonique (intrusive). Les minraux
contenus dans ces granits sont de teinte clair (feldspaths potassiques, muscovites,
quartz, plagioclases) et foncs (amphiboles et biotite), en proportions diverses. Parmi les
granits, on peut distinguer les granites (quivalent volcanique : rhyolites), les synites
(quivalent volcanique : trachytes), les diorites (quivalent volcanique : andsites) et les
gabbros (quivalent volcanique : basaltes). Les obsidiennes (noire, ) cassure conchodale
brillante) et la pierre ponce (trs poreuse, claire) sont deux roches volcaniques
(extrusives). Parmi les roches mtamorphiques assimiles communment en granits : le
gneiss (gris rose, rougetre, avec plus ou moins de quartz), et la quartzite (grs
sdimentaire ou mtamorphique trs dur, siliceux ou compact cassure conchodale, la
manire du silex).
Quelques appellations de roches importes : Belfast black (noir) et Impala (Rustenburg gabbro mouchet de noir) d'Afrique du Sud, Bethel White (blanc mouchet) des EtatsUnis, Blanco Castilla (blanc gris mouchet) et Rosa Porrinho (blanc rostre) d'Espagne,
Brasilian Gold (rose mouchet), Giallo Veneziano (rose rougetre mouchet), Jacaranda
(rose ou verdtre), Vert tropical (verdtre) et Verde Eucalypto (vert ple) du Brsil,
Labrador bleu (bleutre mouchet) de Norvge, Lanhelin (granodiorite fonce) et Tarn

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

100

(blanc et noir) de France, Multicolor Red (rouge clair fonc) et Paradiso (rouge et gris
bleu) d'Inde.

1.4. Etudes gologiques


1.4.1 La gologie du pays
I.

Au Palozoque, la majeure partie des terres se retrouve en Pange,


localise au niveau du ple Sud, recouverte par les glaciers, immobilisant
l'eau et rduisant le niveau des mers de plusieurs centaines de mtres. De
cette poque datent les quartzites, phyllades et schistes qui affleurent dans
le fond des hautes valles du Brabant ou du Hainaut, voire directement
perceptibles en Ardenne.
La formation des montagnes de Scandinavie et du Nord-Ouest de la Russie
remonte aux plissements uroniens, il y a 700 millions d'annes environ. Par
la suite, pendant plusieurs centaines de millions d'annes, ces montagnes
subiront une intense rosion jusqu'au plissement caldonien, vers 300
millions d'annes. Ces plissements soulevrent les sdiments rsultant de
l'rosion prcdente. Deux chanes de montagnes sont alors formes dont
une partant de l'Angleterre vers l'Allemagne.
Les massifs du Brabant, du Condroz et de l'Ardenne voient le jour et les
volcans de Gembloux, Nivelles, Quenast et Lessines furent cette poque
particulirement actifs. Ce sont des roches dures et cohrentes comme les
grs, quartzites, phyllades, arkose et poudingues du Dvonien et du
Carbonifre que l'on rencontre dans le Condroz, le massif ardennais, en
Fagne Famenne, dans le pays de Herve ou le Tournaisis. De cette poque
remontent galement les Psammites du Condroz, les calcaires et schistes du
Dvonien moyen en Fagne Famenne, et au Carbonifre, les calcaires et les
schistes dans les dpressions du Condroz.
A la fin de l're Primaire (250 millions d'annes) eut lieu le plissement
hercynien, formant entre autre le massif Central en France, qui souleva les
couches gologiques, les plissant du Sud au Nord en un enchanement de
synclinaux en forme de cuvette (Campine, Namur, synclinorium de Dinant) et
d'anticlinaux en forme de cloche (Brabant, Condroz, anticlinorium de
l'Ardenne). On parle de synclinorium ou d'anticlinorium lorsqu'un synclinal ou
anticlinal est constitu de petits bombements et dpressions.
A la fin du plissement hercynien, une dernire pousse puissante venant du
Sud tire puis crase l'anticlinal du Condroz contre l'anticlinal du Brabant trs
stable. Les terrains se dversent littralement sur le synclinal de Namur le
long d'une ligne de faille appele faille du Midi l'Ouest de Namur et faille
eifelienne l'Est. Depuis, l'anticlinal du Condroz est appel faux - anticlinal du
Condroz.

II.

Quelques plis transversaux contrastent le relief gnral Nord-Sud et ont


permis la Meuse de dvelopper son cours. Aprs le plissement hercynien,
dbute une longue priode d'rosion (du Permien au Triasique). Au
Secondaire, la rgion qui deviendra la Lorraine est inonde (bassin de Paris),
la sdimentation intense en milieu marin mnera la constitution des
gisements de marnes (comme en Gaume), des grs tendres et des schistes
calcaires en Lorraine. Au Crtac (toujours re Secondaire), les mers
transgressent en Wallonie entranant le dpts de craies et d'argiles en
Hesbaye, dans le pays de Herve et dans la dpression de la Haine, rgion de
Mons, ou des sables (Brabant, Campine, Bas Plateaux). De cette poque on
retrouve galement les poudingues de Malmdy.
De part et d'autre du massif ardennais se disposent ainsi des terrains plus

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

101

rcents, meubles (sables, argiles, marnes) ou cohrents (craies, grs


tendres, calcaires), non plisss et en faible pente vers le Nord ou le Sud.
Depuis l're Primaire, les reliefs s'aplanissent, s'rodent lentement.
III.

Durant le Tertiaire et jusqu'au dbut du Quaternaire eurent lieu les


plissements alpins cette fois (Pyrnes, Alpes, Balkans, Carpates et
Caucase), bousculant les massifs en place, brisant le Massif Central et y
redmarrant le volcanisme. Les Vosges sont spares de la fort Noire par
un foss d'effondrement dans lequel le Rhin s'est mis couler vers le Nord,
se droutant du Rhne. A cette poque, le socle Wallon bascule du Sud-Est
vers le Nord-Ouest. Les mers transgressent jusqu' couvrir les Hautes Fagnes avant de se retirer au Nord des bas plateaux de Hainaut, Brabant et
Hesbaye en abandonnant d'pais manteaux de sables dans lesquels se
produisent des phnomnes d'induration grseuses ou ferrugineuses
(rgion des collines). Ce sont ainsi des bancs entiers de sables et argiles qui
sont abandonns sur le Brabant et en bordure Nord des bas plateaux
(Flandres).

IV.

Au Quaternaire, l'Europe subit des transformations de surface et plusieurs


glaciations sont responsables du dpt de moraines. Il y a 200 000 ans
environ, lors d'une priode glaciaire particulirement tendue, le glacier
scandinave s'tendait du Sud de l'Angleterre jusqu'au Rhin infrieur
(Hollande). La Belgique connut alors un climat priglaciaire (comme en
Sibrie ou en Alaska actuellement), avec 10 mois de gel par an. Lors du recul
des glaciers, des vents de tempte emportaient les plus fins lments
rods dans le fond de l'actuelle Mer du Nord et dans les valles. Les
premiers lments abandonns sont les plus lourds (nergie olienne
dcroissant avec la distance), c'est dire les sables puis des loess (limon
olien constitu de 4/5 de sable fin, 1/5 d'argile et un peu de craie). C'est au
niveau de la Hesbaye que se constiturent des dpts de plusieurs dizaines
de mtres de limons fins. Les limons, limons oliens, argiles, graviers et
alluvions sont rpartis en couverture sur le Hainaut, les polders et la plaine
maritime. Ensuite, la fonte des glaciers librrent quantit d'eau, faisant
lever de dizaines de mtres le niveau des mers. C'est ainsi qu'il y a environ
13 000 ans se forma la Mer du Nord, sparant les les britanniques du
continent.

Aprs les glaciations du plistocne, le paysage n'volua plus beaucoup, except


quelques comblements de baies, lagunes et autres estuaires, l'alluvionnement des
fonds de valles ou la formation de tourbe dans les Hautes Fagnes.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

102

1.4.2 cartes gologiques


INTRODUCTION
La carte gologique reprsente, sur un fond topographique, les terrains qui affleurent
la surface du sol ou qui ne sont cachs que par une faible paisseur de formations
superficielles rcentes (sols) dont on ne tient pas compte [FOUCAULT et RAOULT,1966]. La
carte comportent diffrentes informations:

Echelles
L'chelle est une fraction rapportant la longueur mesure la carte sur la longueur
horizontale correspondante sur le terrain. L'chelle est d'autant plus petite que ce rapport
est petit. L'chelle des nouvelles cartes gologiques belges est au 25 000 e ou 1 / 25 000.

Elments du fond topographique de la carte gologique


La carte topographique comporte diffrents lments marqus par des signes
conventionnels dont la signification est reprise dans la lgende. Le choix des couleurs
adopte gnralement les conventions suivantes:

le bleu est attribu l'hydrographie (rivires, lacs, tangs, canaux, etc.)

le vert la vgtation (forts feuillues, rsineuses, landes, cultures, etc.)

le noir la planimtrie et ce qui est uvre humaine (villes, routes, chemins), ainsi
qu' la toponymie (noms de lieux).

le bistre est utilis pour l'orographie (reprsentation du relief, sommets, abrupts, etc.).

Sur une carte gologique, le fond topographique reprenant ces lments, est imprim en
noir.

Isohypses ou courbes de niveaux


Les courbes de niveau reprsentent des diffrences d'altitude constantes. La diffrence
d'altitude est appele quidistance des courbes. L'quidistance des courbes matresses
est de 10 mtres d'altitude sur les cartes gologiques. Cette quidistance est la distance
sparant les plans qui contiennent les courbes de niveau. L'cartement est quant lui
n'est pas constant et reprsente en projection la distance entre les courbes. Plus celui-ci
est petit, plus la pente est raide. Notons qu'en plus des courbes matresses sur lesquelles
l'altitude est mentionne, on trace gnralement des courbes intercalaires subdivisant
l'quidistance en intervalles rguliers (tous les 2.5 mtre d'altitude par exemple).

La pente
Les courbes de niveau permettent le calcul prcis de la pente moyenne d'une surface
topographique entre deux points A et B. Cette pente peut tre exprime en pourcents ou
en degrs.

Pente (%) = (h / d) 100


Pente (degrs) = tg = h / d = P / 100

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

103

Le profil topographique
Excuter le profil topographique revient dessiner une courbe en coordonnes
rectangulaires en prenant comme ordonnes les hauteurs et comme abscisses les
distances horizontales. Pour ce faire:

Tracer le trait de coupe dont on souhaite faire le profil;

abaisser l'chelle les intersections des courbes de niveau avec le trait de coupe
(idalement sur papier millimtr);

dessin du profil en runissant les points;

noter les points remarquables.

Attention : pour une reprsentation raliste de la topographie, prendre des chelles


appropries (gales) sur les axes orthogonaux.

La carte gologique
La carte est dessine au 25 000e, sur un fond topographique (voir ci-dessus). Notons
qu'en Belgique, la numrotation des cartes gologiques au 25 000e (MRW) est identique
celle des cartes topographiques (IGN). Elle s'accompagne d'une notice explicative qui
ne manque pas de prsenter les particularits de la rgion, une introduction
gographique, des colonnes stratigraphiques (reprsentant les couches et leurs ges
respectifs), des explications sur la toponymie, des coupes gologiques, le cadre
hydrographique, la description dtaille de certains affleurements, l'analyse des
sondages effectus, etc.
La carte elle-mme comporte une lgende de couleurs, de hachures, de traits relatifs la
lithologie (description des couches), ainsi que quelques coupes. Soulignons galement
que c'est dans la notice ou sur la colonne stratigraphique que l'on peut trouver des
renseignements sur les paisseurs de couches, point important pour l'tablissement des
coupes.
Les schmas structuraux sont des cartes simplifies prsentant en plan les principaux
ensembles gologiques, ainsi que les principaux plis et accidents gologiques (failles,
chevauchements).

TYPES DE TERRAINS
Terrains sdimentaires
Ces terrains sont gnralement arrangs en couches ou strates. Ils sont constitus de
roches ou de minraux prexistants formant des massifs plus ou moins consistants. Le
sommet d'une strate est appel le toit, sa base est le mur. Ces deux surfaces sont
gnralement parallles, et peuvent, sous l'action de l'rosion, tre recoupes par la
surface topographique. Ces intersections ou contours limitent alors l'affleurement de la
couche. Lorsque le toit et le mur se rejoignent, on dit qu'ils se terminent en biseau et si
autour d'un point, la couche se termine de toutes parts en biseau, on dit qu'il s'agit d'une
lentille (c'est frquemment le cas de dpts continentaux remplissant des cavits
creuses par l'rosion). L'tude des couches et de leurs relations normales est la
stratigraphie qui s'appuient sur le principe de superposition (la couche la plus leve
tant la plus jeune) et le principe de continuit (une couche possde le mme ge sur
toute son tendue), hormis bien entendu les variantes et exceptions. Le facis quant lui
est constitu par l'ensemble des caractres ptrographiques et palontologiques qui font
la particularit d'une roche. Certains facis permettent par exemple de prciser les
conditions de dpt. Une couche peut comporter un passage latral de facis (variation

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

104

l'horizontale) et prsenter par exemple un calcaire, un calcaire grseux, un sable. La


colonne stratigraphique reprsente quant elle la succession verticale de la nature et
de l'paisseur des couches gologiques d'une rgion.
Sous l'influence de pressions considrables, les couches peuvent se dformer et former
des plis, ou se dcrocher, se rompre, pour former des failles. L'tude des rapports
gomtriques entre les formations gologiques constitue la tectonique.

Terrains mtamorphiques
Les roches mtamorphiques proviennent de la transformation de roches prexistantes,
sdimentaires ou magmatiques, sous l'influence de tempratures leves et / ou de
pressions considrables. Le mtamorphisme de contact est la transformation "cuisson" de terrains par contact avec des roches magmatiques en fusion. Il se forme
alors, autour du massif intrusif, une aurole de mtamorphisme de contact. Le
mtamorphisme rgional quant lui procde de causes encore mal connues parmi
lesquelles pression et tempratures jouent un rle important. L'tendue de ce
mtamorphisme peut tre considrable, et les roches avoir un aspect feuillet, stratifi
(phyllades, micaschistes).

Terrains ruptifs
Ils proviennent de la solidification de magma, en profondeur ou la surface de l'corce
terrestre. Les batholites sont des massifs en forme de coupole, les filons sont des
intrusions en forme de lames troites et tendues qui recoupent les roches encaissantes.
Les sills ou filons - couches sont au contraire disposs paralllement la stratification.

LA COUPE GOLOGIQUE
Principe
La coupe gologique reprsente la section des terrains par un plan vertical. A la
diffrence du profil topographique dont tous les points sont dessins partir de la carte,
la coupe gologique exige une part d'hypothse (reprsentation des profondeurs partir
d'affleurements). On dessine gnralement l'allure la plus vraisemblable des terrains
partir des indications de la carte, et l'on prcise le trac en fonction de donnes
complmentaires (sondages, gophysique, etc.).
Lorsque l'on trace la coupe, on reprsente les diffrentes couches par un figur dont
voici quelques exemples:

calcaire en banc
grs
argiles

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

105

Proprits gomtriques des couches


Le pendage
Le pendage ou plongement d'une couche en un point donn est l'angle de cette
couche avec un plan horizontal H. Plus est grand, et plus le pendage est fort. Une
couche horizontale a un pendage nul.
Si le plan de la coupe n'est pas perpendiculaire la direction OO' de la couche, l'angle
que fait, sur la coupe, la trace AB' de la couche avec l'horizontale AC' est diffrent. On
appelle cet angle ' le pendage apparent de la couche dans le plan de coupe considr.
On a toujours un ' < (pendage rel). Dans la pratique, le pendage apparent et
pendage rel sont suffisamment proches lorsque l'on trace des traits de coupe
perpendiculairement ou presque la direction des couches, si bien que les pendages
sont presque identiques.
Les pendages rels sont reprsents sur la carte gologiques par deux traits
perpendiculaires : d (direction) et s (sens du pendage):

s
d
+ pendage nul, - couche verticale,

pendage compris entre 10 et 30 degrs.

Il existe diffrentes mthodes pour dterminer la valeur du pendage des couches dont
une partir de l'intersection des couches et de la surface topographique (voir plus loin).

La direction
La direction d'une couche est la droite dfinie par l'intersection de la couche avec le plan
horizontale, on donne sa direction selon les points cardinaux (direction N-S par exemple).
Cette droite est perpendiculaire au pendage rel. La direction exacte des couches peut
tre dtermine par deux points d'affleurement situs la mme altitude. La ligne qui les
relie donne la direction de la couche et est appele horizontale de la couche pour
l'altitude considre.

L'paisseur et l'affleurement
L'paisseur relle (er) est mesure perpendiculairement la stratification. L'paisseur
apparente (ea) peut tre diffrente selon le pendage de la couche.
Lorsque l'on dessine une couche, il faut s'appliquer lui conserver une paisseur
rigoureusement constante moins que des arguments valables n'apportent la preuve
formelle du contraire. Si la tectonique ou des sdimentations diffres amnent une
variation de l'paisseur, celle-ci doit se faire de manire continue et ordonne.

er
ea

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

106

L'affleurement reprsente en projection sur la carte la largeur de la couche sur la


surface topographique. Cet affleurement peut varier pour une couche donne car il
dpend de trois facteurs indpendants que sont l'paisseur (1), la pente topographique
(2) et le pendage (3).

Si les paisseurs de couches ne sont pas mentionnes dans la notice accompagnant la


carte, il est souvent possible de les dterminer condition de connatre les pendages : si
la couche est verticale, la largeur d'affleurement sur la carte est gale son paisseur.
Si la couche est horizontale, l'paisseur est donne par la diffrence d'altitude entre le
sommet et la base. Si la couche est oblique, son paisseur peut tre mesure sur une
coupe faite avec prcision.
Ainsi, considrons la couche suivante avec un pendage de 45-E. Aprs avoir dessin le
profil topographique, on indique sur ce dernier la position des intersections des contours
et du trait de coupe AB. Ensuite, partir de ces deux points P' et Q', on trace des traits
parallles, dirigs dans le sens du pendage et faisant avec l'horizontale Q'H un angle
gal sa valeur, soit ici 45. L'paisseur e de la couche est gale la distance sparant
ces deux droites et peut se calculer.

Dtermination du pendage (intersection couches - topographie)


Si le pendage n'est pas mentionn, on peut dterminer son sens et sa valeur grce aux
intersections d'une couche avec la surface topographique. Il est ais de remarqu que si
la couche est verticale, sa reprsentation sur la carte est toujours rectiligne, quelque soit
le relief. Si la couche est horizontale, les limites de la couche sont strictement parallles
aux courbes de niveau (pendage nul). Si la couche est oblique, on dterminera tout
d'abord le sens du pendage en prenant trois points sur le mme contour d'une couche,
tels que d'eux d'entre eux soient la mme altitude. En se reprsentant dans l'espace les
trois points du triangle ainsi form, on dduit le sens du pendage de la couche.
Pour dterminer quantitativement le pendage (voir figure ci-dessous). On prend trois
points sur la couche (A, B, C). Les points B et C sont la mme altitude et donnent la
direction de la couche puisqu'ils dfinissent une horizontale lui appartenant. HA lui est
perpendiculaire (ligne de plus grande pente). En coupe, A se projette en A' et H en E. OA'
tant horizontal, la valeur du pendage est : tg = EO / OA'

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

107

Rappelons que les inexactitudes du fond topographique et des tracs gologiques


rendent souvent toute prcision illusoire. Cette mthode permet d'valuer rapidement et
sans mesure ni calcul excessif l'ordre de grandeur du pendage (faible, moyen, fort).

Dtermination de l'paisseur
Si l'on trace les horizontales de 400 m sur le contour suprieur (H400sup) et sur le
contour infrieur (H400inf) de la couche (voir figure ci-dessous). Les points C et D tant
la mme altitude, l'paisseur stratigraphique (Es) ou puissance de la couche peut se
calculer par la formule :

Es = L2 sin (avec , la valeur du pendage)


Rappelons que l'paisseur doit tre mesure perpendiculairement aux plans de
stratification.

Dtermination de la profondeur d'une couche l'aplomb d'un point donn.


Sur la figure suivante, cherchons la profondeur P 1 laquelle dans le sondage, on
rencontrera la couche et sous quelle hauteur va-t-on la traverser.
En tenant compte de la distance L 3 mesure perpendiculairement la direction, entre
H400sup et le sondage, ainsi que de la diffrence d'altitude (50 m), on voit que:

P1 = L3 tg + 50 m
Le mme raisonnement peut tre appliqu la limite infrieure, ce qui permet de trouver
P2 et de calculer la hauteur traverser (P 2-P1). Cette dernire peut d'ailleurs se calculer
par la formule :

P2 - P1 = Eh = Es / cos

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

108

2. Pdologie
2.1. Introduction
La pdologie est l'tude des sols, notamment au niveau physique (structure, texture,
drainage, etc.) et chimique (richesse, capacit d'change en ions - lments nutritifs - ,
etc.). Elle se proccupe galement d'expliquer leurs origines (altration, dpts, etc.).
Le sol est une formation naturelle plus ou moins profonde, situe entre la roche-mre et
l'atmosphre et souvent diffrencie en couches distinctes constituants minraux
(argiles, limons et sables) et organiques (humus et autres composs organiques), le tout
est gnralement meuble.
Le sol est entre autre le produit de la dcomposition, de laltration et du remaniement
des couches superficielle de la terre sous laction des agents atmosphriques, de leau et
des organismes vivants sa surface comme en son sein.
EN UN ENDROIT DONNE, le sol (constitution, qualit, proprits, etc.) est le rsultat de
laction combine du climat (atmosphre), de l'eau (hydrosphre), du relief, des
organismes vivants (biosphre), du temps et de la nature de la roche sous-jacente
(gologie).
Lorigine du sol peut-tre autochtone (form sur place) et sa composition reflter celle de la roche sousjacente. Ces sols autochtones sont dorigine assez rcente, sont gnralement peu profonds et peu
fertiles.
Les sols dorigine allochtone ont une constitution qui rsulte du transport de produits meubles par les
vents (sols oliens) ou par les eaux (sols dalluvions). Plus anciens que les sols autochtones, ils sont
gnralement plus profonds, plus fertiles et prsentent souvent des lments rocheux arrondis.

Nous pourrions rsumer la formation du sol en trois phases qui se chevauchent plus ou
moins dans le temps [DELECOUR, 1981] :
1/. ALTERATION (physique, chimique et organique de la roche-mre) ;
2/. HUMIFICATION (dgradation de la matire organique) ;
3/. DIFERENCIATION (migrations et accumulations diverses dlments).
Partie minrale : Les particules minrales du sol peuvent tre grossires (agrgats,
formant le squelette et la structure) ou fines et possder des proprits collodales
(matrice collodale du sol renfermant des argiles minralogiques, des oxydes de fer et
daluminium). Ces composantes peuvent jouer un grand rle au niveau de lconomie en
eau des sols et des apports en lments nutritifs la vgtation.
Partie organique : Lhumus est quant lui gnr partir de la dgradation de la matire
organique tombe au sol (feuilles, brindilles, fleurs, fruits, etc.). La dcomposition de cette
matire organique sopre plus ou moins lentement selon les conditions du milieu mais
galement selon labondance et la varit dorganismes susceptible de la dgrader
(microbes, champignons, vers, insectes, acariens, petits mammifres, etc.).

2.2. Le profil pdologique


Le profil d'un sol est celui que l'on a en creusant une fosse et partir duquel on identifie
les diffrents horizons (ou couches).
L'paisseur et la qualit des diffrents horizons peuvent tre trs variables en fonction
des conditions locales de terrain (climat, relief, organismes, etc.) et varier de quelques
centimtres quelques dcimtres ou mtres, voire davantage. Chaque horizon peut
tre plus ou moins diffrenci des couches sus- et sous-jacentes.

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109

2.2.1 L'horizon O ou holorganique


Cet horizon est constitu de feuilles, de ramilles, de branchettes, etc. Il est souvent
dcompos en trois couches :
[OL] : la litire, constitue de dbris vgtaux ou animaux non fragments.
[Of] : fine couche o commence la fermentation de ces dbris. Les feuilles ont un aspect
squelettique.
[Oh] : partie de l'horizon organique o se dveloppent les processus d'humification
(dgradation de la matire organique). Cet horizon comporte peu de dbris bien
identifiables sauf certains qui se dcomposent plus mal (cailles, cupules, bois, etc.).

2.2.2 L'horizon A, humifre ou hmi - organique


Dans cet horizon, il y a lessivage par les eaux dinfiltration, c'est dire entranement de
substances solubles ou collodales. Cet horizon est parfois appel horizon d'luviation
(de dpart de substances).
[Ah] : est la partie suprieure de l'horizon A, est color par des agents et des acides issus
de l'humification.
L'horizon A est souvent dcompos en A1 (horizon de surface humifre ou AP, horizon de
labour) et A2 (ou E). Le premier se distingue du second par une teinte plus fonce
donne par l'humus. Le second, plus clair, est diffrenci ainsi car typiquement luvial et
appauvri en certains lments comme en argile, en humus, ou en sesquioxydes (qui ont
migrs vers le bas).

2.2.3 Horizon d'accumulation ou illuvial : B


Cet horizon est qualifi de B textural lorsquil prsente une accumulation dargiles. Sa
consistance en devient plus lourde et plus ferme. Lhorizon qualifi de B structural ne
prsente pas cette accumulation dargile et sont des sols typiquement bruns.

2.2.4 Roche-mre fragmente,


Roche-mre peu transforme et altre.

2.2.5 Roche-mre intacte : D ou R


Roche cohrente non altre, sous-jacente.

2.3. Les cartes pdologiques


2.3.1 Introduction
La trame de fond est une carte topographique (IGN ). Les interprtations et la lgende
renvoient un texte explicatif trs dtaill sur les particularits de la rgion couverte par
la carte. Le texte du livret explicatif reprend en outre sommairement la gologie des
formations prsentes sur l'tendue de la carte, ainsi que des rappels quant la
dnomination des lettres et des codes identifiant les diffrents types de sol.
Les pdologues qui ont dress ces cartes ont t sur le terrain, et ont ralis des profils
jusqu 1 m 50 environ.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

110

Pour complter un diagnostic ou une estimation de la valeur dun terrain, on peut tenir compte de
lenvironnement vivant ou non comme : la roche-mre (gologique), sa profondeur, fortement altre
elle apportera une charge caillouteuse au sol et rendra son travail plus difficile, sa nature (riche en
lments minraux ou non); la situation : radiation solaire (versants), humidit du sol, relief vallonn,
plat, expos aux vents, frquence des brouillards, nbulosit, pentes, altitude, etc.), lhumus (qualit,
rpartition des lments chimiques, vie du sol abondante, varie; la vgtation (plantes indicatrices de
sols riches ou pauvres, profonds ou superficiels, humides ou secs, etc.).

2.3.2 Classification des sols (systme Belge).


L'unit de base de classification des sols est la srie, dfinie par une formule de trois
lettres caractrisant les principaux caractres permanents des sols:
La texture (majuscule) - Le drainage naturel (min.) - Le dveloppement de profil (min.)
Pour plus d'informations, le texte explicatif accompagnant chaque carte reprend les
fondements thoriques de classification des sols.

LA TEXTURE
La classe texturale est dfinie selon la proportion de trois fractions granulomtriques:
argiles ( < 2 m) - limons (2-50 m) - sables (> 50 m).
Z.. : sable
S.. : sable limoneux
P.. : limon sableux lger
L.. : limon sableux
A.. : limon
E.. : argile
U.. : argile lourde
G.. : matriaux limono caillouteux (au moins 5% d'lments de taille suprieure 2 mm).
V.. : matriaux tourbeux comportant plus de 30 % de matires organiques).
Lorsque la charge caillouteuse dpasse 15 % dans le groupe G, la nature de celle ci est identifie par
une quatrime lettre (minuscule) dans la formule: f (schisteuse), k (calcareuse), n (crayeuse), etc.
La prsence moins de 80 cm de profondeur d'un substrat est indique devant la majuscule de la
texture: s (substrat sableux), u (substrat argileux), l (limoneux), f (schisteux), etc.

LE DRAINAGE NATUREL
Le drainage naturel est fonction de la texture et de la permabilit de la couche
superficielle et du sous-sol, de la profondeur de la nappe phratique permanente ou non
et de la position topographique. Les zones alternativement dessches et satures en
eau prsentent des tches de rouille (oxydation) et bleues grises (rduction). Les
catgories de sol Z, S et P sont dites texture lgre tandis que les textures lourdes se
retrouvent dans les sols de type A, L, E, U, G.
Texture lourdes
.a.
.b.
.c.
.d.
.h.
.i.
.e.
.f.
.g.

(non gleyifi)
faiblement gleyifi
modrment gleyifi
fortement gleyifi
trs fortement gleyifi
fortement gleyifi horizon rduit
trs fortement gleyifi horizon rduit
rduit

Textures lgres
trs sec
sec
modrment sec
modrment humide
humide
trs humide
humide
trs humide
extrmement humide

nappe temporaire
nappe temporaire
nappe permanente
nappe permanente
nappe permanente

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111

LES DVELOPPEMENTS DE PROFIL


Les diffrents dveloppements se distinguent essentiellement sur base de l'horizon B.
..a
..b
..p
..x

Classification belge
sol horizon B textural
sols horizon B d'altration (structural)
sols sans dveloppement de profil
sols dveloppement de profil non dfini

classification amricaine
alfisol, udalfs
inceptisols, ochreps
entisols, aquents, fluvents

2.3.3 La composante organique


INTRODUCTION
Lhumification est la plus ou moins lente et complexe dcomposition de la matire
organique par divers processus physico-chimiques et qui conduit la formation dhumus.
Lhumus est une formation biologiquement active, dveloppe partir de dbris vgtaux
et animaux tous les stades de dcomposition et formant des horizons organiques ou
organo-minraux. Il est le reflet de lensemble des activits biologiques dun sol.

LIMPORTANCE DE LA MATIRE ORGANIQUE AU SOL


La matire organique peut former avec des argiles des complexes de type :
Argile (collode) --- Ca++ --- Humus (complexes organo-minraux)
Le pont cationique (Ca++) est ralis au niveau du sol, entre autre grce au calcium
contenu dans la solution du sol (eau).
Ces complexes peuvent changer des ions (K+, Na+, Ca++, Mg++) avec la solution (eau) du sol et
rendre des lments nutritifs disponible pour la vgtation. On parle en fait de Capacit dEchange
Cationique (CEC).
Pour un humus constitu daiguilles dpicas, la CEC est environ cinquante fois plus faible que dans
des sols riches en matire organique bien dcompose et transforme en acides humiques.

La matire organique incorpore au sol amliore la structure et la porosit et donc le


comportement du sol vis vis de leau, de la chaleur et de lair. Il en rsulte une incidence
positive sur la vie et les processus physico-chimiques du sol. Le travail du sol, la
prsence de calcium ou un quilibre des classes granulomtriques jouent un rle
similaire (stimule lactivit chimique et biologique du sol, limite les carts de temprature,
etc.).
Par contre, plus un sol sera lourd, humide, froid, ou argileux, moins il y aura de structure
et de porosit.
Les horizons influencs par les fluctuations de la nappe phratique (phnomne de
battement) prsentent des traces d'oxydations (priodes sches) et / ou de rductions
(priodes humides). Il se forme alors le pseudo gley traduit au niveau du sol en un
ensemble de teintes gristres, bleutres, mouchetes (fer rduit) et / ou daspects plus
colors (teinte ocre du fer ferrique ou oxyd). Les sols presque engorgs de manire
permanente prsente sont plus ou moins compltement gleyifis (gleyification). Pour
ces sols hydromorphes, on rajoute la lettre g au symbole de l'horizon (A2g, B1g, Cg).
Remarquons, travers tout ce chapitre, que diffrents lments peuvent concorder, se
compenser ou sopposer pour jouer un rle bnfique ou non sur les qualits physico
chimiques dun sol.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

112

LES TROIS GRANDS TYPES DHUMUS


Les humus de type MOR reposent gnralement sur des sols minraux colors ou non
par des matires organiques. Lhorizon Ah est souvent trs color. La dcomposition de
la matire organique est lente. Les sols sont gnralement acides (pH 5-6) et la capacit
dchange cationique est leve car il y a beaucoup de matire organique. On rencontre
ces types dhumus sous les forts de conifres par exemple ou lorsque les conditions
climatiques et chimiques sont dfavorables la dcomposition de la matire organique.
Les humus de type MODER se retrouvent quant eux sur des sols de forts mixtes
(conifres et feuillus) ou feuillus de lhmisphre nord. Les sols prsentent souvent des
horizons superficiels, lgrement argileux et subissant des asschements priodiques.
La transition est graduelle entre les matires organiques et les particules minrales.
Lacidit reste encore leve et les complexes argilo-humique sont peu nombreux.
Laccumulation de litire peut tre importante.
Les humus de type MULL sont de meilleure qualit. En effet, la dcomposition de la
matire organique est rapide. Les sols ont une bonne structure et sont bien pourvus en
lments nutritifs. Ces humus se dveloppent principalement sous les forts feuillues
tempres. Lhorizon Ah est souvent pais, brun gris fonc. Les complexes argilohumiques abondent et la porosit de ces sols est importante et bien rpartie. Le pH est
plus lev (sols moins acides) et oscille vers 6 -7, voire plus.
remarque: Le temps ncessaire la formation de lhumus peut varier de un an pour un
Mull et un sicle pour un humus de type Mor.
Plus discrte mais composante primordiale, la faune et la flore du sol interviennent galement pour
amliorer les proprits (physiques et nutritives) du sol. Ces organismes peuvent constituer des
effectifs de quelques milliers plusieurs millions dindividus par gramme de sol. Ils sont faiblement
reprsents en surface (aseptise par la lumire) mais en abondance dans les trente premiers
centimtres pour cesser d'abonder vers trois mtres de profondeur. Divers groupes despces
constituent la vie du sol, sont susceptible de dgrader la matire organique : virus, bactries,
champignons, moisissures, algues, mousses, lichens, protozoaires (micro-organismes unicellulaire),
vers, insectes, reptiles, batraciens et mammifres fouisseurs. La diversit et labondance de cette vie
dpend des conditions hydriques, de la prsence de matire organique, de la profondeur, du type de
sol, du climat, etc.

3. La gomorphologie du pays
3.1. Introduction
Le relief met des millions dannes se former et par ce fait a plus ou moins subit (selon
les moments et nature des formations gologiques) les grands mouvements de la crote
terrestre (drives des continents, tremblements de terre, etc.), la pousse et lrection
des montagnes, le recouvrement et le retrait des mers (lors des priodes interglaciaires
et de glaciation successives), les ruptions volcaniques, etc.
Le relief est un lment de paysage qui a dtermin et dtermine la vie sur terre
(implantation de la vie humaine, des vgtaux et des animaux).
Le territoire Wallon couvre environ 15 000 km (environ 140 km du Nord au Sud et 190
dOuest en Est). Son point culminant se situe au signal de Botrange (Hautes Fagnes),
694 mtres daltitude.

3.2. Les bas plateaux du Hainaut - Brabant - Hesbaye et le pays de Herve


Ils occupent le nord de la Wallonie, avant ltendue des plaines de Flandre. Ils sont
situs au nord du sillon Haine - Sambre - et - Meuse - Vesdre.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

113

Le plateau hennuyer a un relief relativement plat. Il borde l'Ouest la rgion des collines
Le plateau en lui-mme est couvert de limons apports par les vents lors des glaciations
du quaternaire et dont une partie est entame par l'rosion. Le plateau hennuyer
consacre une grand partie de sa superficie aux vergers, cultures et herbages.
A l're Tertiaire, le sol tait compos d'une couche d'argiles (ocne, 50 millions d'annes) puis
recouverts de sables dans lesquels se sont formes des indurations de grs ferrugineux (miocne, 14
millions d'annes) et ensuite le dpt de sables meubles (pliocne, 7 millions d'annes), le tout lors de
diffrentes transgressions marines. Au Quaternaire (2.5 millions d'annes), rivires et eaux de
ruissellement rodrent le paysage, creusant ces diffrentes couches de sables et d'argiles, crant des
valles remblayes par la suite par les sdiments issus de l'rosion (plaines alluviales de l'Escaut et de
la Lys). Ces terres sont particulirement propices l'agriculture. Par ailleurs, les plages de matriaux
moins sensibles l'rosion (grs ferrugineux) sont restes en place et forment les collines actuelles
(Mont Saint Guibert, Mont de lEnclus - prs de Tournai, 150 mtres d'altitude).

Le plateau brabanon (200 m) se distingue de celui du Hainaut par une dnivellation de


quelques dizaines de mtres dans sa partie occidentale et qui correspond une couche
de terrains sablonneux et de bancs grseux, datant du Tertiaire (ocne, bruxellien) et
qui ont t maintenus en place malgr l'intense rosion au Quaternaire.
Le sous-sol brabanon se souleva la fin du Primaire (plissement hercynien qui souleva l'anticlinal du
Brabant), qui fut ensuite durant une longue priode rod, aplanissant sa surface. Pendant le
Secondaire et le Tertiaire, une sdimentation intense dposa du sable en couches importantes et qui
indurrent par endroits, offrant au Quaternaire un bouclier l'rosion (comme dans la rgion des
collines), expliquant le maintien de sols sableux pais parfois de plusieurs dizaines de mtres. Par la
suite, toujours au Quaternaire, les vents dposrent sur le continent des limons arrachs au fond de la
mer du Nord exonde, sols limoneux propices lagriculture.

Le relief est agrablement ondul (on parle parfois dArdennes brabanonnes). Les
pentes aux sols plus mdiocres sont tapisss de massifs boiss et les fonds humides de
prairies et de nombreux tangs.
Le plateau Hesbignon prsente quant lui une paisse couche de limons (jusqu 20
mtres !) surmontant une couche de craie datant du Secondaire (crtac). Ces deux
matriaux tant trs permables, les eaux dinfiltration entranent la constitution
dnormes nappes phratiques mais engendre peu de rivires. La Hesbaye est le
vritable et fantastique grenier sucre et bl du pays. Elle est couverte de cultures trs
rentables et peu de bois et forts.
L'volution du paysage est identique celle des plateaux hennuyers et brabanons. Au Tertiaire, les
sables se dposrent sur le manteau de craies, essentiellement dans les parties occidentales et
septentrionales de la Hesbaye. Les temptes de priodes glaciaires apportrent au Quaternaire les
couches de fins limons oliens (loess). La Hesbaye Ligeoise (sche) est faiblement ondule, prsente
presque exclusivement des sols limoneux secs (tant dans les dpressions que les interfluves). Ailleurs
le relief est plus accentu, laissant apparatre des affleurements du substrat (argiles, sables, craie).
Ces sols loessiques (fins limons argileux comportant 10% de calcaire), caractristiques de Hesbaye,
jadis couverts de forts (Htraie transforme en chnaie - charme), ont t dcalcifis jusqu'
quelques mtres de profondeur. Ce phnomne s'est accompagn de noformation de minraux
argileux qui migrent de l'horizon A vers le B formant des sols Horizon B textural. Par la suite,
l'rosion aidant (dfrichements), les couches superficielles ont t enleves par ruissellement, surtout
sur les pentes, rduisant ainsi l'paisseur de l'horizon A. Dans certains cas, les horizons A et B sont
enlevs et laissent apercevoir le C qui dmarre faible profondeur. Les produits de l'altration et de
l'rosion forment alors des colluvions (bas de pentes) ou des alluvions (dpts par les cours d'eau).
Les sols limoneux cultivs et convenablement fums depuis des sicles comptent parmi les plus
productifs au monde, l'activit biologique y est importante (400 lombrics par m) et l'infiltration d'humus
en profondeur forme des complexes avec les agrgats structuraux de l'horizon Bt (complexes argilohumiques). La fertilit de ces sols limoneux gale celle des meilleurs sols de polders.

Le plateau de Herve (altitude et de relief plus prononc) comporte des sols plus lourds,
moins profonds, plus argileux, qui ne se prsentent plus en couches continues. C'est une
rgion complexe. Certaines plages limoneuses subsistent. Sur un substrat plus ancien
(du Primaire), on trouve des sols limono - caillouteux charge schisteuse, calcaire ou
psammitique, ct de sols sur argile silex, sur craie, sur marne (argiles dveloppes
partir de ces marnes et craies du Crtac / Secondaire), sur sable voire sur gravier de
terrasse dans le Nord-Ouest (Meuse).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

114

Au Primaire, dmarra la formation des anticlinaux de Brabant, Condroz et Ardenne, sous l'effet des
deux grands plissements du palozoque. Le Secondaire se caractrisa par une longue priode
d'rosion durant laquelle le pays tout entier n'est plus qu'une vaste plaine que la mer recouvre
plusieurs reprises de sdiments (sables, argiles, craies), sdimentation qui se poursuivra au Tertiaire
durant lequel se produisit un lger soulvement des bas plateaux (plissements alpins). Au Quaternaire,
les valles de la Meuse et de la Vesdre ciselrent les valles du plateau de Herve, lui confrant cette
physionomie si typique, partage en lignes de crtes et en valles profondes o apparaissent parfois
les schistes du Primaire. Le Sud du plateau (limite Ardennaise) rappelle les paysages du Condroz et de
la Famenne (prolongement du synclinorium de Dinant).

Cest le pays des vergers (poires, pommes, sirop et cidre de la rgion dAubel!) et de
llevage bovin en bocages, cest dire en prairies grasses entoures de haies pour
lutter contre les vents et lrosion des reliefs accentus.

3.3. Le Condroz
Situ au Sud de la Marlagne (Est de Namur) et de l'Ardenne Condruzienne (entre Namur
et Lige), il s'tend depuis la frontire franaise (Chimay) l'Ourthe. Les altitudes
dpassent les 200 m except dans le fond de quelques valles. Le relief est
essentiellement form par rosion de roches sdimentaires plisses trs anciennes (du
Primaire). Les dnivellations sont fortement conditionnes par la structure gologique et
par l'rosion diffrentielle (variant selon la nature des couches gologiques)..
Le Condroz se prsente comme un enchanement de bombements ou collines (tiges) qui
s'lvent au del de 340 mtres daltitude, et de dpressions ou valles (chaves)
comprises entre 250 et 300 mtres daltitude. Cette variation du paysage est trs
perceptible partir de lautoroute des Ardennes (E411), entre Namur et Marche.
Les dpressions sont assises sur des terrains dcalcifis (qui taient tendance
calcaire) la suite drosions survenues au Tertiaire et au Quaternaire. Vers le sud, les
dpressions se situent sur des schistes. Les plateaux comportent des sols limoneux
hydromorphes. Les versants par contre sont constitus de sols limono - caillouteux
charge schisto - grseuse. Dans les zones plus calcaires, on rencontre encore des
superficies apprciables de sols limoneux sans traces d'hydromorphisme (excs d'eau).
Les bombements sont quant eux constitus de roches psammitiques (grs ciment
riche en argile), le sommet de ces collines est dailleurs frquemment recouvert de sables
provenant de laltration de ces grs.
Cest la fort qui occupe majoritairement les collines, alors que leurs flancs et les
dpressions supportent les villages, des prairies humides ou des cultures fourragres
(destines au btail), comme des Fabaceae (famille botanique comprenant le colza et la
luzerne entre autre).
A la fin de l're Primaire, le plissement hercynien souleva l'anticlinal du Condroz contre le socle
brabanon, rduisant fortement le synclinal de Namur coinc entre les deux massifs. Durant cet
priode, l'anticlinal du Condroz fut fortement pliss et devint synclinorium (enchanement de
bombements et de dpressions). Le sol est alors constitu de trois couches rocheuses d'ges
diffrents: psammites du dvonien suprieur, calcaire et grs respectivement du carbonifre calcaire et
houiller (320 et 300 millions d'annes). Durant le Secondaire, l'rosion entame les couches rocheuses
suprieures (aplanissement) et sont recouvertes par des sables lors des transgressions marines au
Tertiaire. Nouvelles lvations lors du plissement alpin (fin du Tertiaire) puis rosion enlevant ces
sables jusqu'il y a quelques dizaines de milliers d'annes, except au niveau des sommets des tiges
constitus de psammites trs rsistants. Dans les dpressions, les calcaires sont mis nu et attaqus
aprs limination des bancs grseux.

3.4. La dpression de la Fagne-Famenne et la Calestienne


La Fagne stire de la frontire franaise Givet sur la Meuse et la Famenne l'Est de
la Meuse, jusque Durbuy sur Ourthe ( lEst). Cette dpression est comprise entre le
Condroz au nord et le talus ardennais au Sud. La dpression entire accuse une
inclinaison gnrale vers le fleuve.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

115

Certains dcomposent la dpression en trois parties distinctes. La partie nord offre des
sols limono-caillouteux charge psammitique ou schisteuse, le centre charge
schisteuse et le Sud des sols charge schisteuse ou calcaire (Calestienne).
La majorit des roches datent du dvonien (Palozoque ou Primaire) et sont
essentiellement constitues de schistes et de calcaires en proportions variables. Au nord
de la dpression, ce sont des schistes qui dominent, avec quelques massifs de calcaires
isols (dorigine corallienne, plus rsistants et lorigine des carrires de marbre comme
Rance). Au sud par contre, slve la Calestienne constitue de calcaires et de schistes
calcarifres en transition vers le nord.
La Calestienne a t soumise de nombreux phnomnes karstiques (formation de
grottes et de gouffres), comme Remouchamps, Han, Rochefort, Hotton, Couvin, Givet,
etc. Cette partie est couverte de plages de sols limoneux.
La dpression de la Fagne - Famenne est voue aux prairies de fauches, aux pturages
ou aux bois et forts, de part la nature argileuse de ses sols. Les sols sont gnralement
peu profonds. Les meilleurs sols (limoneux) sont vous l'agriculture (fourragre
surtout). Ainsi, la partie calcaire a t rapidement dfriche et mise en culture, car elle
comprend des sols plus lgers, profonds, riches et faciles cultiver.
On trouve en Fagne - Famenne des terrains calcaires gs d'environ 340 millions d'annes sous des
terrains schisteux plus jeunes de quelques millions d'annes. Au Secondaire, le long aplatissement
(pnplanation) du l'rosion est suivie par des dpts de sdiments sableux. Au Tertiaire, le socle
Primaire bascule vers le Nord-Ouest pendant que la fagne Calcaire ou Calestienne subit une
dsagrgation chimique interne creusant de nombreux gouffres et grottes. Au Quaternaire, l'rosion
emporte les sdiments dposs au Secondaire et au Tertiaire, et entame la fagne schisteuse, sauf en
quelques endroits (buttes ou tiennes calcaires d'origine corallienne. L'altitude moyenne de la fagne
schisteuse est de 180 m et celle du gradin calcaire mridional avoisine les 260 m.

3.5. LArdenne
Avec ses 5000 km, cest la rgion de Wallonie la plus tendue en superficie. Ce nest
cependant quune toute petite partie dun norme massif schisteux allant jusquau Rhin.
Elle est la plus haute galement et donc la plus froide mais galement la plus pluvieuse
de Belgique. Dautre part, elle est constitue des roches les plus anciennes du pays.
Elle forme un ensemble assez homogne par rapport aux autres rgions. Les sols sont
limono - caillouteux (schisto - grseux), superficiels. Les sols limoneux y sont quasi
absents sauf dans l'angle Sud-Ouest de l'Entre-Sambre-et-Meuse. L'altitude varie de 350
694 m. Le climat est nettement plus frais et humide que le reste du pays (7-9C et
1100-1400 mm).
Les tourbires se sont dveloppes sur les plateaux humides et moins accidents (SaintHubert, Tailles, Hautes - Fagnes). La chnaie mixte fait place la htraie au del de 450
m. Nombreux sont les sols horizon Bw, dgrads (pturage, essartage), pauvres en
bases (calcium). Les conifres ont t plants sur de trs vastes superficies et quelques
landes subsistent lorsque les essais de plantation se sont avrs vains. Les cultures sont
de type fourrager bien que certains plateaux soient vous une agriculture plus
intensive.
Le relief de lArdenne (douest en est) est caractris par des plateaux daltitude
croissante, entrecoups par des valles profondes.
Les plateaux sont les suivants:
1. Rocroix (Ardennes franaises), 390 mtres daltitude
2. Croix Scaille, 500 m environ;
3. Saint-Hubert (550-575 m);

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

116

4. Tailles (Baraque Fraiture), 650 m;


5. Hautes - Fagnes, Baraque Michel et Botrange, de 675 694 mtres.
Les valles sont celles de la Semois, de la Lesse, de lOurthe et de lAmblve.
Au niveau de sa lithologie (gologie), lArdenne comprend surtout des quartzites (grs
siliceux) et des schistes. Les premires sont gnralement couvertes par la fort et les
seconds dveloppant des sols plus argileux, par la prairie (beurre et jambon dArdenne !).
Les terres plus riches, profondes et plates sont voues l'agriculture. De nombreuse
rivires prennent leur source et dvalent travers lArdenne.
Aprs les plissements caldoniens, le massif ardennais rig fut entirement crt avant d'tre
nouveau soulev et pliss la fin du Primaire. Puis ce fut une longue priode d'rosion qui transforma
l'Ardenne en plaine, pendant le Secondaire. Ensuite, au Tertiaire, la mer recouvrit partiellement le
manteau ardennais, dposa des sdiments sablo - argileux. Le socle entier bascula vers le Nord-Ouest,
lors du plissement alpin, il y a environ 20 millions d'annes. Au Quaternaire se poursuivit l'rosion qui
mnera nouveau rendre l'Ardenne en plateau unique.
Les valles de lAmblve et de la Salm sont fortement argileuses, largile provenant de laltration des
schistes feuillets sous lalternance de priodes de gel et de dgel (expr.: geler pierre fendre).
Les grottes de Stavelot et Malmdy proviennent de laltration des ciments calcaires liant les galets
contenus dans les poudingues datant de 250 millions dannes. LArdenne ne comprend sinon aucune
roche calcaire proprement parl.

3.6. La lorraine belge et la Gaume


Lair du midi embrasse au del de lArdenne des paysages plus varis o alternent des
ctes rocheuses et de larges dpressions. Contrairement l'Ardenne, la Lorraine
prsente une grande diversit de sols. Au niveau gologique, les couches sont inclines
vers le Sud et affleurent en bandes Ouest - Est. Le sous-sol de cette rgion est constitu
de marne, dargiles, de calcaires et de grs calcaires. Le relief est ondul, l'altitude
comprise entre 200 et 400 m. Les roches dures (calcaires et grs) forment des ctes (ou
cuestas), c'est--dire des ranges de collines asymtriques avec un versant raide (front)
au Nord et doux (revers) au Sud.
Les sols sont forms par l'altration de marnes, d'argiles, de grs calcaires, de grs
argileux (macignos) ou de calcaires, les produits de ces altrations sont trs varis
(argiles, sables, sols limono - caillouteux), parfois recouverts de matriaux loessiques.
Les sols ont un rgime hydrique comparable celui de la rgion limoneuse ou du
Condroz.
Le territoire est partag entre forts, pturages, champs de crales, cultures
fourragres, etc. parfois amnags en terrasses pour lutter contre lrosion. La lorraine
abrite une faune et une flore plus typique des climats doux et secs, comme les mantes
religieuses, les cigales et certaines espces dorchides. Dans cette rgion peu peuple,
l'influence de l'homme est reste assez limite. Les terres sur marnes, argiles, limons et
sols alluviaux sont voues la pture. Les sols limoneux, sablo - limoneux ou limono
-argileux substrat calcaire, la culture et les versants raides sur calcaires ou sur sables
secs, la fort.
La lorraine est intgre au bassin parisien et se prsente comme une tendue
sdimentaire entre les grands massifs plisss la fin du Primaire. Les dpts au
Secondaire et au Tertiaire prcdrent leur rosion intense au Quaternaire, responsable
de la formation de trois cuestas spares par les valles de la Semois, du Ton et de la
Vire creuses dans les marnes, sables et argiles.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

117

3.7. Quelques rgions de Flandres


Les dunes : Les dunes ctires sont formes de dpts oliens rcents, sur une bande
de deux trois kilomtres. Hautes de quelques dizaines de mtres au plus, les sols sont
pour la plupart sableux, calcarifres, sans dveloppement de profil. Les dpressions sont
gnralement humides et l'horizon A, de trs faible paisseur. Ils reposent directement
sur un horizon C trs important. Zones touristiques, quelques fois mises en dfend
(rserves naturelles), elles sont impropres la culture proprement dite.
Les polders : Cette zone s'tend sur 10-20 kilomtres, en arrire des dunes. Les sols
sont constitus de sdiments argileux d'origine marine, avec un sous-sol sableux ou
tourbeux (tourbe exploite jadis sur plusieurs milliers d'hectares, entranant des sols
encore plus humides). Ces sols sont gnralement hydromorphes et peu dvelopps.
Les dpts marins proviennent d'amnagements (digues, travaux de drainage, chenaux)
ou de transgressions naturelles de la mer au cours des sicles ( partir du IIIme sicle).
Les polders ont t asschs puis mis en culture.
Au cours des sicles s'opre une dcalcification de ces terres (par dissolution et lessivage). Les
prairies utilisent davantage de calcaire que la culture de sorte que les plus anciennes sont les plus
dcalcifies. Les chenaux ont entran un parcellement excessif des terres, le remembrement a quant
lui pouss l'extrme les travaux d'asschement (drainages par conduites enterres, fosss). L'argile
des polders est depuis trs longtemps utilise pour la confection de briques (entranant comme lors
des extractions importantes de tourbes, une dvastation des terres qui en deviennent plus humides).
Environ la moiti des polders produisent un herbage de qualit pour le btail. Les cultures sont
essentiellement celles du froment, d'orge, de betteraves, pommes de terre, lin et cultures fourragres
(pour le btail).

La rgion sablonneuse (et Campine) : Situs sur des matriaux sableux du Plistocne
(Quaternaire, 1.5 millions d'annes) et de profondeur importante (20 m), elle occupe une
large bande traversant le Nord du pays entre les polders dans la partie Ouest et la Meuse
limbourgeoise l'Est, au nord de Dixmude, Gand, Malines, Hasselt. Peu de cours d'eau
mais relativement importants (Escaut, Lys), l'altitude varie de 4 10 m hormis quelques
bandes plus leves. Certaines collines dont le substrat remonte au Tertiaire, atteignent
30 50 m d'altitude, mergeant d'une plaine profonde de couverture Quaternaire. Les
sols sont sablo - limoneux limono - sableux.
La campine prsente un relief plus accident et un rseau hydrographique plus important que dans le
reste de la Flandre. Le Sud de la Campine est constitu de collines (20-60 m) substrat sableux diestien
(grs) spares par des dpressions tourbeuses, les parties orientales et occidentales sont quant
elles plus plates et prsentent une couvertures sableuse grossire.
Dans la rgion sableuse, on rencontre surtout des sols lessivs, acides (podzols).
Les forts d'antan ont progressivement t dfriches dans la rgion sableuse et mises en culture.
Certaines landes bruyres ont subsist jusqu' nos jours, surtout dans la rgion campinoise. Un
vritable patchwork de cultures (crales et fourragres surtout), ptures, landes, dunes rivulaires et
forts alternent. Les sols sont acides et pauvres en lments nutritifs (l'assolement triennal fut
longtemps pratiqu, une anne de friche tant ncessaire pour donner un certain rpit au sol aprs
deux rcoltes de crales (orges, avoine, crale d'hiver). Le bail 3-6-9 est un vestige de ce systme.
Les sols ont t amliors par des apports de fumier et de diffrentes matires organiques. Les
techniques agricoles (bombements, labour vers le centre, fosss (charriage des sables, argiles et
limons calcarifres) ont contribu la mise en culture (champs bombs: 20 000 ha). Actuellement,
alternance de terres arables (cultures d'orge, pommes de terre, mas, avoine, cultures fourragres),
prairies et forts (surtout pins en Campine) avec nombreux bosquets de peupliers. Rpartition des
terres selon l'hydromorphie des sols. Dans la partie sud de cette bande sableuse se sont dvelopp des
zones d'horticulture intensives (lgumes, fleurs, plantes ornementales), sur des sables limoneux (Gand,
Wetteren, Malines).

Rgion sablo- limoneuse : Les sols se sont dvelopps sur des loess (limons oliens du
Plistocne suprieur). Cette rgion occupe une bande entre la plaine sableuse et le
sillon Haine - Sambre et Meuse. L'altitude augmente de 20 200 mtres du Nord-Est au
Sud-Ouest. Elle s'tend plus largement dans sa partie occidentale (jusque Tournai et
Lessines), jusqu'aux monts, le long de l'Escaut, de la Dendre et de la Dyle et dans le
Brabant le long de la Senne

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

118

4. Mcanique des sols gotechnique


4.1. Introduction
En gotechnique, on dsigne par "sol" tous matriaux la surface de l'corce terrestre,
qu'il s'agisse de matriaux durs (roches), meubles (sables), agglomrs ou cohrents
(argiles) ou encore organiques (tourbes).
Le sol est tudi, analys, soit parce qu'il est utilis directement en matriau de
construction (routes, talus, digues, barrages) soit parce qu'il assure la stabilit des
ouvrages construire (fondations). Ainsi, un sol peut tre caractris par sa stabilit dans
le temps, sa rsistance mcanique, sa susceptibilit l'action de l'eau, de la vie
organique, au tassement, la rupture, etc.
Contrairement aux pdologues et aux agronomes, intresss par la nature superficielle
du sol et ses qualits physiques, chimiques et biologiques. Contrairement au gologues
qui s'attachent analyser le monde plus strictement minral des roches et des couches
de roche-mre, en gotechnique, on peut dfinir le sol comme une roche non lapidifie.
Le sol ainsi considr comporte grains minraux, air, eau et matire organique. Pour le
gotechnicien, le sol est poreux, non homogne, meuble et gnralement non
isotrope. L'tat du sol influence ses proprits (compacit et teneur en eau surtout).

4.1.1 Les constituants du sol


Les sols sont le rsultat d'une dsagrgation chimique ou mcanique des roches. Cette
dsagrgation peut se faire sur place (sols rsiduels gnralement consistants et
stables), ou tre le rsultat de dpts accumuls suite un transport (sols meubles et
mous jusqu' plus grande profondeur). Certains sols comportent un partie plus ou moins
importante de matires organiques (sols organiques) provenant de la dcomposition
d'lments animaux et vgtaux. Ces matriaux minraux et organiques sont
gnralement l'tat de particules dont les formes et dimensions sont variables.
Les lments issus de dsagrgations physiques ont des dimensions suprieures 2
microns, par contre, lorsqu'il s'ensuit une attaque chimique, les dimensions peuvent
descendre sous les 2 microns (particules collodales). Ainsi, contrairement aux grains de
dimensions plus grandes dont la nature reflte celle de la roche-mre (sables par
exemple), les particules plus fines (argiles) sont gnralement de nature diffrente du
matriau originel. Le comportement des argiles (qui en outre prsentent d'importantes
forces entre particules) est complexe et ncessite une tude l'chelle molculaire (voir
plus loin).
Le mlange de ces lments solides forme le squelette du sol, dans lequel les gaz et
l'eau peuvent circuler. Mcaniquement, on pourrait distinguer le sol de la roche-mre par
le fait que le premier plonger dans l'eau se dsagrge facilement, contrairement la
seconde.
Dans les interstices mnags par les particules de sols circulent de l'air et diffrents gaz
(lorsque le sol est sec), de l'air et de la vapeur d'eau lorsque le sol est humide. Lorsque
tous les vides (pores, interstices) sont remplis d'eau, le sol est dit satur, ce qui est le
cas, quelques mtres de profondeurs, de la plupart des sols que l'on rencontre en
rgions tempres (dont fait partie la Belgique).
Les grains d'un sol ne sont pas lis par un ciment comme c'est le cas dans le bton, mais
peuvent tre soumis des forces d'attraction inter - granulaires (forces lectriques, forces
de Van der Waals, etc.). Ces forces diminuent rapidement lorsque la distance augmente
et donc pour qu'elles puissent avoir une influence sur les proprits d'un sol, il est
ncessaire que les grains soient de dimension trs petites. Dans ce cas, le sol prsente
de la cohsion (apparence d'un solide ne se dsagrgeant pas sous l'effet de la
pesanteur ou autres faibles sollicitations).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

119

Un sol est dit grenu lorsque le diamtre moyen des particules constitutives est suprieur
20 microns, ce qui est le cas des sols sableux (sujets la force de pesanteur). Dans le
cas o le diamtre moyen des particules constitutives est infrieur 20 microns, le sol est
dit fin ou cohrent (sols limoneux et argileux pour lesquels les forces entre les particules
de sol ont une grande influence sur les proprits mcaniques).
Dans un sol grenu, les grains laissent entre eux des vides de grande dimension o l'eau
peut circuler facilement. Il n'existe presque pas dans ce type de sol d'eau adsorbe (voir
plus loin).

4.1.2 Paramtres de dfinitions des sols


Le tableau 1 reprend les principaux symboles et units utiliss en mcanique des sols.
Dfinissons les poids et volumes relatifs aux diffrents constituants du sol:
Poids

WS: Poids des grains solides


Ww: Poids de l'eau
W: Poids total du sol

Volumes

VS: Volume des grains solides


VV: Volume des vides entre les grains
Vw: Volume de l'eau
Va: Volume de l'air
V: Volume total

avec les relations :

V = VS + VV
V = VS + Vw + Va
W = W S + Ww
La teneur en eau d'un sol est le rapport du poids de l'eau au poids des grains solides
pour un certain volume de sol (elle s'exprime en % et peut tre suprieure 100 %).

w = Ww / WS * 100 (%)
Elle est dtermine par deux peses (avant et aprs passage l'tuve 105C) donnant
conscutivement WS + WW et WS
L'indice des vides quantifie la proportions d'espace interstitiels, et donc l'tat lche ou
serr (tat de compressibilit). Il est le rapport entre le volume des vides et le volume des
grains solides:

e = VV / VS
Pour dterminer l'indice des vides, il nous faut connatre le volume total (V), le poids W S
de grains solides ainsi que le poids volumique de ces grains car :

e = (V * S / WS) - 1
L'indice de densit - ID (ou densit relative DR ) peut tre dfini pour les sols grenus en
utilisant l'quation suivante ID = (emax e) / (emax emin) . Les indices de vides tant
dtermins par des essais au laboratoire.
Pour un sol lche, ID est infrieur 50 %

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

120

Pour un sol serr, ID est suprieur 50 %


Notons que dans le cas des sables, quelque soit la granulomtrie et la forme des grains,
e est toujours compris entre 1 et 0,40 (100 et 40 %).
Le degr de saturation indique la proportion de vides remplis d'eau. Il est dfini comme
le rapport entre le volume de l'eau au volume des vides. Lorsque le sol est satur, le
degr de saturation est de 100 %:

Sr = VW / VV * 100 (%)
La porosit est quant elle le rapport entre le volume de vides et le volume total. Elle est
toujours infrieur 1.

n = VV / V
La porosit et l'indice de vides sont lis par la relation n = e / (1 + e) .
Ces diffrentes grandeurs sans dimensions indiquent dans quels proportions sont les
diffrentes phases d'un sol et caractrisent ainsi son tat. Un sol grenu a un
comportement qui dpend presque uniquement de son tat de compacit (lche ou
serr) alors qu'un sol fin a un comportement qui est avant tout fonction de sa teneur en
eau.
Les poids volumiques:

= poids volumique (total ou densit apparente) = W / V


La valeur de est obtenue directement en laboratoire en pesant un chantillon non
remani de volume connu.

S = poids volumique des grains solides (ou densit relle) = WS / VS


La mesure du poids volumique des grains solides se fait au moyen d'un appareil appel
picnomtre. Un chantillon de poids connu WS (sch l'tuve, w = 0) est introduit dans
un rcipient contenant de l'eau distille. On repre le volume d'eau dplace par le sol.
Pour la majorit des sols, on a s compris entre 26 et 28 kN / m. On peut obtenir des
valeurs plus faibles si le sol a une teneur leve en matires organiques.

d (d pour dry) = poids volumique du sol sec = WS / V


w (w pour water) = poids volumique de l'eau = Ww / Vw
Le poids volumique des grains solides (en dehors des particules organiques) varie dans
des limites assez faibles :

=26,65 et 28,5 kN / m3. . On peut le considrer comme

quasi constant. Connaissant le poids volumique de l'eau W = 10 kN / m3 (ou 1000 kg / m


20C), les paramtres variables et indpendants d'un sol se rduisent deux : l'indice
des vides (e) et la teneur en eau (w).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

121

La densit relle est calcule en faisant abstraction des interstices et porosit tandis que le calcul de la
densit apparente tient compte des espaces lacunaires. Les valeurs prises sont fonction de la texture et
de labondance de matire organique (terres argileuses lourdes, terres lgres riche en matire
organique).

4.2. Gnralits sur le comportement et identification des sols


4.2.1 Introduction
Les essais d'identification repris ci-dessous, qui seront mis en rapport avec les essais de
comportement mcanique, sont simples et peu coteux. Ils permettent de se rendre
compte de l'tat d'homognit ou d'htrognit du sol, de les classer, les reconnatre,
d'avoir une ide de leur comportement et d'aborder leur tude sous l'angle statistique.

4.2.2 Les sols grenus (dimensions moy. partic. > 20 m)


Le comportement de ce type de sol dpend essentiellement des paramtres caractrisant
le squelette solide, ainsi, le sable sec, humide ou satur aura des proprits
gotechniques peu prs identiques. Les proprits dpendent de la dimension des
grains solides et de leur tat de compacit (lche ou serr).
En Belgique, on distingue, sur base de la granulomtrie:
Dnomination

Dimension moyenne

Cailloux

gnralement > 2-3 cm

Galets

gnralement > 2-3 cm

Graviers
Sables
Moyens
Purs

entre 2 mm et 2-3 cm
entre 0.2 et 2 mm
idem

Impurs
Fins

idem

Remarques
dbris volumineux d'une roche lapidifie
cailloux de forme arrondie, us par un
long transport
forme arrondie
fragments arrondis ou anguleux
quartz, blanchtre et rude au toucher
diverses couleurs (ocre, rouge, noirs)
impurets : glauconie, calcite

entre 0.02 et 0.2 mm

Les massifs pulvrulents (sols grenus) sont permables, forms de grains indpendants
et facilement sparables. Leur quilibre rsulte seulement des frottements mutuels des
particules en contact.
Nous trouvons diffrents types de sols que l'on considre au niveau des fondations
comme:

Terrains rocheux
Ces terrains permettent de solides fondations. La charge admissible sur ce type de
terrain est trs leve, jusque 20 kg /cm, mais cette limite est plutt impose par la
rsistance propre des matriaux employs que par la rsistance du terrain.
Idalement, pour des btiments imposants, on descendra jusqu'au banc rocheux.
[NACHTERGAL, 1988]

Terrains graveleux
Ces terrains sont incompressibles et inafouillables, ils sont composs de graviers,
cailloux et sables, quelques fois agglomrs par des limons qui font de ces terrains
un vritable bton. Lorsque ces terrains sont durs et consistants, ils peuvent
supporter avec scurit jusque 8 kg / cm.

Terrains sablonneux
Ces terrains sont incompressibles si ils sont de grandes masses ou encaisss car,
autrement, ils n'offrent aucune cohsion (glissement des grains et dformation de la
masse sous la moindre pression). Ces terrains, arross refus et pilonns, peuvent
tre chargs jusqu' 2 kg / cm. Quand ces terrains sont imbibs d'eau, on les

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

122

appelle, sables mouvants ou boulants (gnralement car prsence d'argiles). Ils


n'offrent alors aucune rsistance sans consolidation. [NACHTERGAL, 1988]

4.2.3 Les sols fins (dimension moy. partic. < 20 m)


LIMITES D'ATTERBERG
Dans un sol fin, les dimensions des grains constituant le squelette, la composition
minralogique, mais aussi la teneur en eau et la structure (disposition et orientation des
particules) rgissent les proprits mcaniques du sol. Dans les sols cohrents o la
surface spcifique (rapport de la surface du grain son volume) est grande, l'eau joue un
rle essentiel par son influence sur les forces qui s'exercent entre les particules.
Les massifs cohrents (sols fins) sont peu permables, sont forms de particules
microscopiques et prsentent une certaine cohsion, c'est dire restent souds en de
d'une certaine sollicitation.
Pour une faible teneur en eau (w faible), les proprits du sol se rattachent celles d'un
solide, par contre, pour des teneurs en eau plus leves, elles tendent vers celles des
liquides. Entre ces deux tats, le sol prsente des proprits plastiques, c'est dire de se
dformer sans casser, pouvoir se fendiller ou changer de volume de manire rversible,
sans dformation notable, comme de la pte modeler ou du mastic.
On dfinit alors les limites d'Atterberg:
wL la limite de liquidit (limite tats plastique liquide)
wP la limite de plasticit (limite tats solide plastique)
L'tat solide peut lui mme tre dcompos en un tat dans lequel l'eau adsorbe est en
place (tat solide avec retrait) et un tat dans lequel toute l'eau adsorbe a disparu (tat
solide sans retrait). Le retrait tant une diminution de volume qui accompagne
l'limination de l'eau adsorbe.
Etat solide
sans retrait

Etat plastique

avec retrait

Etat liquide
teneur en eau croissante

L'indice de plasticit IP est la diffrence entre les limites de liquidit et de plasticit :


IP = wL - wP
En consquence, les limites d'Atterberg expriment la teneur en eau correspondant au
passage de l'chantillon entre diffrents tats.
Dans les sols en place, la teneur en eau naturelle w est gnralement comprise entre w L
et wP, trs prs de wP.
Exemples :

Limon d'Orly : IP = 36-24=12 %;

Argile verte du Sannoissien : IP = 67-30=37 %


Pour un chantillon donn, une faible augmentation de la teneur en matires organiques
a pour consquence d'augmenter les limites de liquidit et de plasticit (et donc
d'influencer Ip ). La prsence de chaux par contre pourra avoir l'effet inverse. Une faible
addition de montmorillonite (argile gonflante) un sol sableux suffit donner un I p lev.
On en conclura que les limites d'Atterberg peuvent servir de critre liminatoire et

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

123

distinctif mais non de critre ncessaire et suffisant, elles doivent toujours tre
compltes d'tudes et de critres granulomtriques et chimiques.

CLASSIFICATION DES SOLS COHRENTS D'APRS L'ABAQUE DE PLASTICIT


L'abaque de plasticit (ou de CASAGRANDE) reporte en abscisse la limite de liquidit et
en ordonne l'indice de plasticit. Elle permet de distinguer huit groupes de sols
cohrents (voir diagrammes 1 et 2, tableau 2).
1.

Argiles inorganiques forte plasticit ou compressibilit (CH)

2.

Argiles inorganiques moyenne plasticit (CL)

3.

Argiles inorganiques faible plasticit (CL-ML)

4.

Sols limoneux inorganiques forte compressibilit (MH)

5.

Sols limoneux inorganiques moyenne compressibilit (ML)

6.

Sols limoneux inorganiques faible compressibilit (ML)

7.

Argiles organiques (O)

8.

Limons organiques

Pour distinguer les classes 4 et 7 ou 5 et 8, il faut savoir qu'un sol organique a


gnralement une odeur caractristique et une teinte fonce (grise ou noire). Si l'on
compare la limite de liquidit d'un sol organique celle de l'chantillon sch l'tuve (ce
qui a pour effet de supprimer les matires organiques), on constate une chute de la limite
de liquidit de 30 % au moins et donc la rsistance d'un sol organique sec est suprieure
celle du sol inorganique occupant la mme zone sur l'abaque de CASAGRANDE.

CLASSIFICATION SELON L'ABEM


Les sables : la limite de liquidit w L est assez faible (< 35). La limite de plasticit quant
elle n'existe pas, car les sables purs ne prsentent pas de proprits plastiques, quelque
soit leur teneur en eau.
Les limons : la limite de liquidit est comprise entre 20 et 60 et leur indice de plasticit I p
entre 5 et 25.
Les argiles quant elles ont une limite de liquidit suprieure 30 et un indice de
plasticit suprieur 15.
Ainsi un sol qui a wL = 40 et Ip = 16 n'est certainement pas un sable mais peut tre un
limon ou une argile.
L'ABEM propose d'associer les limites d'ATTERBERG et la classification granulomtrique
dans un mme tableau (voir tableau ci-dessous en fonction des tableaux 3 et 4)
Ip
Ip > 25

Caractre dominant
(limites d'Atterberg)

Critre granulomtrique
Fraction
Rapport
prdominante
fractions IIa et I

argileux

15 < Ip <25

argileux ou limoneux

5 < Ip <15

limoneux ou sableux

III (+ de 50 %)
III + IV (+ de 50 %
II
III + IV

I > IIa
I < Ila
I > Ila

Ip < 5

sableux
I < IIa

Dnomination
argile
limon
argile sableux
limon
sable argileux
sable limoneux
sable peu
argileux
sable peu
limoneux

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

124

Avec les fractions :


Fraction
I
IIa
II
III
IV
V
VI

Dnomination
ARGILE
LIMON FIN
LIMON
SABLE FIN
SABLE GROSSIER
GRAVIER
CAILLOUX

Dimensions granulomtriques
moins 2 m
entre 2 et 20 m
entre 20 et 60 m
entre 60 et 200 m
entre 0.2 et 2 mm
entre 2 et 20 mm
plus de 2 cm

LES ARGILES (MOINS DE 2 M)


Pour rappel, les argiles sont constitues de particules collodales, c'est dire de
particules de dimensions moyennes infrieures 2 m. Le comportement mcanique de
terrains argileux est fortement influenc par le type de structure cristalline (arrangement
des minraux constitutifs), c'est pourquoi on ralise frquemment des analyses
minralogiques.
Les argiles sont compactes, lourdes, tenaces, plastiques et ductiles lorsqu'elles sont
suffisamment humides. Les argiles retiennent l'eau par adsorption et les particules
constitutives ne sont pas visibles la loupe mais analyses au microscope lectronique.
Les minraux argileux sont des silicates d'aluminium hydrat structure complexe,
gnralement feuillete et constitue de l'empilement de silice ttradrique SiO2 et
l'hydroxyde d'aluminium octadrique Al(OH)3 (figure 2).
L'empilement de feuillets ttradrique (T) pais de 4 angstrm (10 -10 m) et octadrique
(O) pais de 3 angstrm, induit un ensemble cristallin plan, la liaison entre feuillets se
faisant par l'oxygne. La particule de kaolinite (un type d'argile qui sert la fabrication de
cramiques) est forme par l'empilement de ces feuillets sandwich (TO), lis entre eux
par une liaison hydrogne faible. La particule de montmorillonite rsulte de l'empilement
de "giants", feuillets trois couches (TOT) relis par des liaisons trs faibles entre
feuillets ttradriques. Ces liaisons faibles permettent aux molcules d'eau de s'installer
entre les feuillets (2 5-6 couches de molcules d'eau entre feuillets). Il s'ensuit dans le
cas de sols riches en montmorillonite, des gonflements et retraits importants selon les
variations de la teneur en eau. Autre type d'argile : l'illite, proche de la montmorillonite en
structure, mais possdant des ions potassium intercals entre les feuillets ttradriques,
liant solidement cette fois les deux feuillets voisins et empchant l'eau de s'intercaler.
Notons que dans le cas de la montmorillonite et de l'illite, l'aluminium (3 +) du feuillet octadrique peut
tre remplac par d'autres ions comme Mg ++, engendrant un dsquilibre lectrique compens par
l'adsorption en surface de cations. Ces cations sont dits changeables (Ca ++, Li+, K+, Fe++) et jouer un
grand rle dans le comportement des argiles.

L'eau (H2O) adsorbe possde deux atomes d'hydrogne susceptibles de se fixer sur
les bords des argiles qui sont charges ngativement parce qu'elles se prsentent avec
des charges positives (Si++++, Al+++) au centre et ngatives (OH-, O--) tournes vers
l'extrieur. Plusieurs couches de molcules d'eau peuvent tre adsorbes (fonction de la
charge lectrique des particules et donc de la nature des minraux) mais leur forces
d'attraction diminuent rapidement avec la distance.
Les caractristiques de cette eau adsorbe est qu'elle prsente une viscosit leve et
qu'elle s'limine difficilement (contrairement l'eau libre), c'est dire vers 200-300C.
Cette eau adsorbe affecte considrablement le comportement mcanique des sols par
les tensions superficielles qu'elles dveloppent entre les particules. Par dessiccation,
l'argile durcit sans perdre de cohsion mais perd de sa plasticit.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

125

Les kaolinites ont une surface spcifique qui ne dpasse pas les 20 30 m /g et les phnomnes de
surface sont peu intenses. Ce sont des argiles peu actives (fixent moins d'eau) par rapport aux illites et
montmorillonites (100000 m / g). Par comparaison, la surface spcifique de graviers (40/60) est de 0.05
m / kg

Cette eau adsorbe molcules orientes se distingue de l'eau libre contenue dans la
macroporosit des sols.
Plus un sol comportera une fraction trs fine (argiles collodales), plus il contiendra
proportionnellement de l'eau adsorbe, susceptible de modifier son comportement
mcanique.
La bentonite est un type d'argile comportant une forte proportion de montmorillonite.
Les argile siliceuses sont dites maigres et les argiles riches en alumine sont dites grasses.
On peut mettre en vidence ce phnomne d'adsorption: en agitant dans l'eau pure une fraction de
particules trs fines, on remarquera qu'elles se repoussent mutuellement parce qu'elles sont charges
ngativement leur surface (dispersion complte). On dit alors qu'elles sont animes du mouvement
Brownien. Si l'on ajoute quelques gouttes d'acide chlorhydrique, les cations + (positifs) de l'lectrolyte
(acide) sont alors adsorbs par les surfaces des grains, ainsi neutraliss. Les particules s'agrgent
alors en flocons se dposant dans le fond du rcipient.

La sensibilit des argiles : en procdant un essai de compression simple avant et


aprs remaniement, on se rend compte des effets d'un remaniement du sol en
dfinissant le rapport suivant :
Sensibilit = (rsistance la compression simple non remani) / (rsistance remani)
SKEMPTON classe ainsi les argiles selon leur sensibilit :
Dnomination de l'argile
non sensible
faiblement sensible
sensibilit moyenne
sensible
extra ou ultra sensible

Sensibilit (St)
1
entre 1 et 2
entre 2 et 4
entre 4 et 8
entre 8 et 16

Cette notion est trs importante lors de travaux au cours desquels un remaniement,
volontaire ou non, des sols argileux, risque de se produire. Pour plus d'informations, voir
essais au scissomtre et l'oedomtre.

Au niveau des fondations, les terres argileuses sont compressibles et dangereuses


pour le constructeur. L'eau influence considrablement leurs qualits (formation de
boues argileuses). Secs ou peu humects, ils sont gnralement durs et rsistants. Il
ne faut jamais construire sur de l'argile susceptible d'tre mouille par des eaux
quelconques. [NACHTERGAL, 1988].

LES LIMONS (2 20 M)
En mcanique des sols, les limons sont constitus de particules dont les dimensions
moyennes sont comprises entre 2 et 20 m. Les limons rsultent de la dsagrgation
physique ou mcanique des roches (quartzeuses surtout). Leur prsence dans les sols
n'engendre pas de proprits plastiques mais la plupart des sols limoneux contiennent
une proportion d'argiles prsentant des proprits plastiques.
Entre 2 et 20 m, un grain de dimension donne peut avoir une nature minralogique
diffrente (quartz ou kaolin par exemple) et engendrer des comportements mcaniques
diffrents selon la proportion de la fraction fine (fraction active).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

126

En Belgique, les terres briques sont constitues de limons bruns - rougetres. Les
loess de Hesbaye sont des limons jaune clair, trs peu argileux, peu plastiques et
fortement calcareux. Le limon l'tat humide est plastique et possde une certaine
cohsion.

Les sols limoneux ou marneux (argile calcaire) sont plus mauvais terrains encore que
les terrains argileux. Rgulirement imprgns d'eau, on ne peut trouver quelque
scurit que pour des constructions lgres ou en donnant aux fondations des
empattements considrables.[NACHTERGAL, 1988]

4.2.4 Les essais de classification


INTRODUCTION
Pour dterminer les proprits caractristiques des sols, il nous faut distinguer les
proprits du grain et celles de l'agrgat. En effet, les proprits caractristiques
principales des grains lmentaires est la dimension et la forme (sols grenus), et pour
les argiles (sols fins), le caractre minralogique des grains les plus petits. Par contre, la
proprit la plus importante des agrgats est la cohsion ou la consistance (sols
cohrents).
Il est possible de classer les sols partir des mesures granulomtriques, de l'quivalent
sable ou encore des limites d'ATTERBERG (voir plus loin). Les diffrentes mthodes
prcites sont complmentaires.

LA GRANULOMTRIE
Mthode introduite en 1898 par UDDEN. Elle doit tre complte par la dtermination
des caractristiques de plasticit (qui est fonction de la nature des grains)
L'analyse granulomtrique consiste sparer le sol en ses diverses fractions (dimension
moyenne des particules constitutives). Les proportions relatives (en poids) permettent la
classification mais aussi la caractrisation des sols au niveau mcanique. Ainsi, les
proprits mcaniques d'un sol dpendent essentiellement de celles de sa fraction la
plus fine (fraction active).
Pour raliser l'analyse, on utilise pour les sols grenus des tamis mailles diffrentes.
Notons qu'il importe de veiller suivre les protocoles exprimentaux (type et taille de
tamis, agitation manuelle ou mcanique, poids de l'chantillon, etc.). Les mesures
s'effectuent en gnral jusqu'au passage aux tamis dont le jour atteint le dixime de
millimtre (80 micromtres tant la limite infrieure pour un tamisage).
Pour les sols plus fins (moins de 80 micromtres), on utilise un procd bas sur la loi de
Stokes qui donne la vitesse limite d'une particule tombant sous l'action de la pesanteur
dans un liquide visqueux (sdimentomtrie). Cette vitesse est fonction du diamtre (D) de
la particule. Plus le diamtre est grand, plus rapidement sdimentera la particule.

v = (S - W)* D / 18
avec = viscosit de l'eau (en poises ou dyne sec / cm) et v = vitesse limite de chute de
la particule (cm / min) avec W = 1 g / cm
Aprs dispersion des particules dans l'eau, on obtient une solution homogne qu'on
laisse dcanter. On mesure la variation de densit de la solution diffrents niveau, en
fonction du temps, avec un hydromtre (cfr. courbes granulomtriques, figure 1).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

127

Pour calculer le coefficient d'uniformit (dit de HAZEN), on tabli le rapport D 60/D10. D60 et
D10 sont les diamtres dterminants 60 et 10 %. Ils peuvent tre directement lus sur le
diagramme et signifient que respectivement 60 et 10 % des grains on un diamtre qui
leur est infrieur. Si le coefficient est infrieur 2, la granulomtrie du sol est dite
uniforme, et si suprieur 2, tale ou tendue.
Les diffrentes propositions de classification diffrent surtout par le choix des limites pour
dterminer les fractions (voir tableau comparatif, tableau 5).
Notons que les limites de classes distinguant les diffrentes fractions selon la classification d'Atterberg
(1905) a t reprise pratiquement telle quelle par l'ABEM (Association Belge pour l'Etude, l'Essai et
l'Emploi des Matriaux), except pour la limite infrieure du sable fin (80 m, limite au tamisage).
2 mm est la limite des particules pouvant tre entranes par l'eau une certaine vitesse.
0.2 mm est la limite infrieure des sables rudes au toucher
0.02 mm est la limite infrieure des grains individuels visibles l'il nu.
0.002 mm
correspond au commencement d'intervention des mouvements browniens dans le
dplacement des particules dans l'eau.

L'US Bureau of Public Roads adopte quant elle une classification reprsente par un
diagramme triangulaire (de FERET), assez similaire celui qu'utilisent les pdologues de
notre pays (voir figure 3).
Notons que si la classification granulomtrique convient bien pour les graviers et les
sables, elle s'avre insuffisante pour les limons et argiles parce que leurs proprits
dpendent en outre de la composition chimique et minralogique des particules les plus
fines. Elle est en outre inadquate pour classer les tourbes, marnes et craies car pour
ces roches, il n'y a pratiquement aucune relation entre granulomtrie et composition
chimique.
Il existe de nombreuses mthodes permettant de caractriser la granulomtrie et de nombreux
appareils, plus ou moins sophistiqus, permettant de distinguer les diffrentes proportions :
gravimtrie, rayons X, diffraction laser, tamisages, photosdimentomtrie, etc.

GRAVE, GRAVIERS, MATIRES ORGANIQUES ET CALCAREUSES


Selon la terminologie franaise, les graves sont des mlanges de cailloux, gravier et
sable (lequel peut tre limoneux ou argileux). Les cailloux et les graviers sont des
matriaux naturels rouls. Les matriaux correspondant, artificiellement concasss sont
des pierrailles et des gravillons.
Les sols sont diffremment qualifis selon leur teneur en matires organiques et en
matires calcaires. La mesure des teneurs en matires organiques des sols fins est
importante pour tudier la compressibilit, les matires organiques tant particulirement
compressibles. La teneur en carbonates de calcium est un indice de sa rsistance
mcanique et de sa sensibilit l'eau.
Teneur en matires organiques (%)
50 10
10 5
51

Qualification des sols


trs tourbeux
tourbeux
peu tourbeux ou peu organique

Teneur en matires calcaires (%)


25 10
10 5
52

Qualification des sols


trs calcaire (marneux si argileux)
calcaire
peu calcaire

Les sols fins (cohrents) ont un comportement voluant depuis celui d'une argile vers
celui d'une roche, la valeur de transition se situant vers les 60 % de CaCO 3.
Teneur en CaCO3

Matriau

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

0 10 %
10 30 %
30 70 %
70 90 %
90 100 %

128
argile
argile marneuse
marne
calcaire marneux
calcaire

SOLS GRANULOMTRIE NON UNIFORME


Nous pouvons distinguer les:
-

sols grenus dont 50 % d'lments en poids sont suprieurs 80 m (voir


classification des sols grenus selon la granulomtrie).

sols fins dont 50 % d'lments en poids sont infrieurs 80 m (voir diagramme de


plasticit ou de Casagrande avec limite de liquidit et indice de plasticit).

sols organiques dont la teneur en matire organique est leve. La matire


organique pouvant tre d'origine vgtale ou animale. Ces sols dgagent une odeur
caractristique et sont gnralement trs compressibles. La tourbe est un sol
purement organique.

Les sols granulomtrie uniforme sont quant eux classs selon le diamtre moyen des
grains

HTROGNIT DES SOLS


Au sens pdologique, les sols prsentent un profil que l'on peut dcomposer en horizons
(couches distinctes). Rgulirement, les diffrents horizons se chevauchent, les
caractristiques se confondant et les transitions deviennent continues. Il importe alors en
mcanique d'analyser ces diffrentes couches en ralisant un profil gotechnique
(forage, carottage).
Lorsque les proprits d'un matriau sont identiques en tout point, il est dit homogne, et
dans le cas contraire, htrogne. Ces horizons sont rarement homognes bien qu'on le
suppose dans la plupart des calculs. On parle alors de dispersion en utilisant dans les
calculs les valeurs moyennes (statistiques) des proprits au sein d'une mme couche.
En profondeur, si la couche n'est pas trop paisse, on peut la considrer comme
homogne et utiliser les proprits moyennes (dispersion), dans le cas contraire, il
convient de la subdiviser en plusieurs couches aux proprits quivalentes (proprits,
comportement, poids volumique variant avec la profondeur).

4.3. Caractristiques fondamentales


4.3.1 Dtermination des limites d'ATTERBERG
La consistance des sols fins varie selon la teneur en eau interstitielle contenue dans les
pores et l'paisseur des couches d'eau absorbe qui enrobent les grains.
On distingue trois tats (rappel):
-

Etat solide : les grains se touchent et la tension superficielle de l'eau adsorbe


accrot fortement l'attraction de ceux-ci (cohsion).

Etat plastique : la teneur en eau est telle qu'un film d'eau libre entoure chaque grain
et agit la manire d'un lubrifiant. Si la quantit d'eau diminue, les grains se
rapprochent et il y a retrait.

Etat liquide : chaque grain est entirement isol des autres par de l'eau interstitielle
libre en grand quantit. Il n'y a pas d'attraction entre les grains qui sont libres de se

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

129

dplacer librement. L'eau loigne suffisamment les particules pour annuler


pratiquement toutes les forces inter-particulaires.
Les limites d'ATTERBERG sont probablement les essais les plus anciens et les plus
rpandus utiliss pour l'identification des sols cohrents. Il s'agit d'essais trs empiriques
dont les rsultats peuvent tre influencs par l'oprateur, la qualit et l'usure du matriel
et le mode de prparation. Il importe donc de respecter rigoureusement le mode
opratoire pour avoir des rsultats comparables d'un laboratoire l'autre.
L'essai des limites d'Atterberg se fait sur la fraction fine passe au tamis 0.42 mm. Une
quantit suffisante de matriau doit tre prpare pour disposer aprs tamisage de 150
200 g de mortier (fraction fine). Avant le tamisage, le matriau doit tre imbib par
trempage dans l'eau pendant au moins 12 heures.
La limite de liquidit est la teneur en eau correspondant au passage entre l'tat plastique
et liquide. C'est la teneur en eau pour laquelle les deux parties d'un gteau d'argile de 70
g, spares par un sillon de 2 mm dans la coupelle normalise de CASAGRANDE (voir
figure 4) se rapprochent et se touchent sur une longueur de 10 mm et aprs 25 chocs
rpts raison de un toutes les demi seconde. Le nombre de coups doit tre compris
entre 15 et 35. On rpte une fois l'essai et si le second ne diffre du premier de plus
d'un choc, on prlve deux chantillons de chaque ct des lvres de la rainure et au
voisinage de l'endroit o elles se sont refermes (en vue d'tre peses et sches).
La fermeture de la rainure doit se produire par affaissement de l'chantillon dans sa
masse (cisaillement) et non par glissement sur la paroi dans la coupelle (ventuellement
emploi d'une coupelle rugeuse).
Comme il est parfois difficile d'obtenir la fermeture 25 coups, il existe une relation
permettant de trouver wL partir d'un seul essai pourvu que le nombre de coups
ncessaires la fermeture soit compris entre 15 et 35:

wL = w . (N /25)0.121 (cfr. figure 5, nomogramme W.E.S.)


Les valeurs obtenues pour deux essais conscutifs ne peuvent diffrer de plus de 2.5 %
sous peine de devoir refaire un troisime essai.
La limite de plasticit wP correspond au passage de l'tat solide l'tat plastique. Il
correspond la rupture d'un boudin de 3 mm x 10 cm roul la main ou l'aide d'une
plaque. On roule la boulette prpare sur le marbre de faon former un rouleau que l'on
amincit progressivement jusqu' ce qu'il ait atteint 3 mm de diamtre. La limite de
plasticit est atteinte lorsqu'en soulevant le rouleau ( 3 mm d'paisseur) en son milieu,
de 1 2 cm, il se fissure. La teneur en eau rapporte au poids sec est alors mesure
aprs passage l'tuve et peses successives. L'apprciation de la limite de plasticit
demande, de la part de l'oprateur une certaine exprience et pratique de l'essai.
Un dispositif assez simple constitu d'une plaque de verre de 10 x 5 cm surleve de 5
mm sur une arte et gradue au 1/10 de mm permet l'oprateur de connatre le
diamtre exact du rouleau.
La limite de retrait (ws) est la teneur en eau en dessous de laquelle un sol en se schant,
ne diminue plus de volume.
L'indice de plasticit IP = wL - wP
BURMISTER qualifie la plasticit d'un sol selon la valeur de l'indice de plasticit I P:
Ip
0
15
5 10

Plasticit
nulle
lgre ou peu plastique
faible

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

10 20
20 40
plus de 40

130

moyenne
leve ou plastique
trs leve ou trs plastique

Une premire indication du comportement probable d'un sol vis du phnomne de Renard (glissement
ou rosion rgressive travers le corps d'un matriau) peut tre fournie par l'indice de plasticit. En
effet, les sols avec un I P > 15 possdent une grande rsistance l'entranement par les eaux de
percolation tandis que les sols avec un I P < 6 sont hautement susceptibles d'tre rods. Certains sols
chappent cette rgle gnrale. Il s'agit des sols dits dispersifs, c'est dire des sols qui peuvent subir
des phnomnes d'rosion rgressive indpendamment de la valeur de leur indice de plasticit. Dans
ce type de sol, les particules de dimension infrieure au micron subissent en prsence d'eau des forces
de rpulsion, comportement attribu la prsence de cations monovalents (surtout du Na) dans l'eau
interstitielle.
Quatre essais de laboratoire permettent d'valuer la dispersibilit des sols fins : mesure de la salinit
interstitielle SCS dispersion Crumb Test Pinhole Test.

Lorsqu'un sol naturel a une teneur en eau infrieure wL, on dfinit :

L'indice de consistance : IC = (wL w) / IP


ce qui permet de caractriser la consistance d'un sol par l'chelle suivante
Etat :
IC

dur ou consistant
[2 - 1]

remarque

Problmes d'extraction
et de compactage

mi-dur
[1 - 0.75]

ferme
[0.75 - 0.5]

mou
[0.5 - 0.25]

pteux
[0.25 - 0]

liquide
<0

Problmes de traficabilit

L'indice de liquidit : IL = (w wP) / IP


Les valeurs des limites et indices donnent un excellent moyen de classification et
d'identification des sols argileux, l ou les courbes granulomtriques donnent une
indication trop gnrale:
Kaolinite
wP = 20 40 %
wL = 30 75 %
IP = 1 40 %

Illite
wP = 25 60 %
wL = 60 90 %
IP = 25 50 %

Montmorillonite
wP = 50 100 %
wL = 100 1000 %
IP = en moyenne 75 125 %

Les limites d'Atterberg sont insuffisantes pour caractriser un matriau dont l'indice de
plasticit Ip est compris entre 5 et 10. Dans cette intervalle, les rsultats entre deux essais
peuvent tre assez disperss suivant la prparation et suivant l'oprateur. Il faut donc
tenir compte dans ce cas de l'analyse granulomtrique complte et de l'quivalent de
sable (voir plus loin) pour caractriser le matriau. En dessous de 5, l'indice de plasticit
perd toute signification (faire l'essai d'quivalent de sable).
La prsence de matires organiques dans les sols cause des textures lches et une
importante rtention d'eau, ce qui est l'origine de grandes plasticits et compressibilits,
prjudiciables la bonne tenue des ouvrages.

4.3.2 Dtermination du poids volumique apparent ()


Pour les sols grenus, on utilise un dispositif constitu de rcipients cylindriques dont
toutes les dimensions sont suprieures au moins 10 fois la dimension des plus gros
grains du granulat tudier (afin de rduire l'effet de paroi).
Pour les sols fins, on peut utiliser un densitomtre membrane (volumnomtre) et
l'essai consiste combler l'excavation ralise au moyen d'une membrane contenant un
volume d'eau connu (voir figure 6). La plaque d'assise ainsi qu'un cylindre creux de
volume connu sont poss sur le sol.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

131

La lecture au repre correspond au volume total d'eau, soit V 1 + V2. La diffrence de


lecture entre L1 et L2 correspond la diffrence de volume entre l'chantillon et le
cylindre.
V1 + V2 = V3 + V4
V3 = Volume chantillon = V1 + V2 V4
Volume chantillon = V1 L
Ainsi, = poids chantillon / volume chantillon

4.3.3 Dtermination du poids volumique rel (s)


On utilise pour ce faire un dispositif appel pycnomtre (figure 7). Il existe diffrents types
d'appareils, nous dcrirons ci-dessous le pycnomtre air qui permet la mesure directe
du volume rel d'un chantillon.
Avant l'essai, les deux pistons sont en position d'origine et les volumes des chambres A
et B sont gales (V1 = V3). On ouvre les vannes A et B et l'on obtient la pression
atmosphrique l'intrieur des chambres. L'chantillon est alors introduit dans le cylindre
B. Son volume Vx est inconnu. On attend 15 secondes et les vannes sont alors fermes.
Si l'on dplace le piston A seul, l'aiguille de l'indicateur de pression diffrentielle se
dplacera dans un sens car la pression augmente dans le cylindre A.
L'essai qui consiste mesurer le volume de l'chantillon consiste donc tourner en
mme temps les manivelles des deux pistons en veillant maintenir l'aiguille de
l'indicateur de pression diffrentielle sur zro. Un compteur mesure l'avancement du
piston B. Lorsque le piston A touche la bute, la lecture au compteur permet de connatre
Vm.
En travaillant sur les quations on tablit l'quivalence des rapports M B / Ma et sachant
que par construction V1 = V3 et V2 = V4, on en dduit:
Vx (volume rel) = Vm V1 / (V1 V2)

4.4. Mthodes d'essais et d'chantillonnage


4.4.1 Introduction
Bon nombre d'essais et analyses peuvent tre raliss sur le terrain (in situ) ou en
laboratoire. Veillant scrupuleusement respecter les protocoles d'tude et d'analyse, ils
permettront de connatre les principales caractristiques et proprits desquelles
dcoulent un comportement. Les champs d'application de ces tudes sont parfois
particulirement minces. Les rsultats sont prsenter de manire standardise le plus
souvent.
Il importera d'adopter un confortable coefficient de scurit par rapport la sollicitation de
rupture, laquelle peut tre obtenue par diverses thories.
Une grande partie des difficults des projets de terrassements provient du fait que la
mise en place d'un sol (remblai par exemple) dpend souvent des conditions
atmosphriques au moment des travaux.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

132

4.4.2 Sondages et prlvements d'chantillons


Distinguons un forage d'un sondage. Le forage consiste perforer le sol grande
vitesse sans chercher ncessairement connatre la nature des couches traverses.
Raliser un sondage ncessite beaucoup plus de soins qu'un forage, et avec des outils
spciaux permettant de ramener la surface du sol, des chantillons prlevs
diffrentes profondeur.
Ces oprations peut tre ralise avec ou sans prcautions particulires ( la tarire par
exemple) pour obtenir des chantillons remanis qui servent aux essais d'identification,
ou tre ralise avec prcaution comme la sondeuse munie d'un carottier (ce qui
n'empche pas qu'elle puisse tre montes sur camion). Dans ce dernier cas, on peut
recouvrir les carottes par un manchon de paraffine pour viter toute perte en eau ou
d'autres altrations, avant de les envoyer en laboratoire pour tudes et analyses plus
approfondies.
Les sondages (par rapport aux forages) sont coteux et doivent tre raliss bon
escient.
Le nombre, la profondeur et la qualit des chantillons dpend de nombreux facteurs
comme la nature du sol, son htrognit, la nature de l'ouvrage raliser ou encore le
niveau atteint par la roche-mre.
Sur le chantier, les chantillons sont examins par le sondeur au fur et mesure de leur
prlvement. Il leur attribue un nom et un numro d'enregistrement conforme l'usage et
aux prescriptions, et tablit la coupe de sondage accompagne de prcisions
(consistance, couleur et autres proprits apparentes). Cette premire identification est
subjective et doit tre nuance en fonction des essais raliss ultrieurement en
laboratoire.

4.4.3 Tassements et consolidation


INTRODUCTION
Dans les sols, les contraintes exerces (naturellement ou artificiellement) par les charges
appliques, entranent des dformations. Les dplacements verticaux vers le bas sont
appels tassements.
Le tassement est donc la composante verticale du dplacement d'un sol et de la
structure qu'il supporte sous l'influence de la sollicitation produite par cette structure et
ventuellement du poids des couches de sol sus-jacentes. En milieu sec, la dformation
est quasi instantane, ce qui n'est pas le cas dans un milieu parfaitement satur dans
lequel, au dbut, l'eau reprend tout l'effort (cfr. analogie ressort, figure 8). Dans ce cas,
l'eau se met en mouvement une vitesse qui est fonction de la permabilit du milieu
(voir hydrogologie, loi de Darcy). Progressivement les grains se substituent l'eau pour
la transmission des charges et au bout d'un certain temps, toutes les charges sont
reprises sur le squelette solide du sol, la pression de l'eau tant revenue en chaque point
sa valeur d'avant la mise en charge (u = 0). On dit alors que le sol est consolid et la
contrainte effective verticale correspondante est appele contrainte de consolidation
('P)
La contrainte de prconsolidation quant elle est dfinie comme tant la plus grande contrainte verticale
effective que le sol a subi dans son pass gologique et dont il a gard "mmoire".
Lorsque la contrainte effective verticale de consolidation correspond l'effet du poids des terres susjacentes, le sol est dit normalement consolid, si 'P est suprieure, on parle de sols sur-consolids.

En milieu satur, cet quilibre final (la consolidation) se produit au bout d'un temps qui,
en principe, varie de quelques minutes pour les sols sablo - graveleux plusieurs
dizaines d'annes pour des argiles trs peu permables. On se souciera ci-dessous

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

133

tudier l'amplitude totale finale du tassement, sans se soucier de son volution dans le
temps.

LA COMPRESSIBILIT
La compressibilit est l'aptitude de certains sols diminuer de volume. C'est en majeur
partie elle qui induit le tassement. La compressibilit des sols rsulte de trois
phnomnes:
-

compression du squelette solide


compression de l'eau et de l'air (contenus dans les vides)
vacuation de l'eau contenue dans les vides

Pour deux chantillons d'un mme sol fin, compacts jusqu'au mme poids volumique sec d mais
ayant des teneurs en eau diffrentes, le sol le plus compressible est celui qui a la plus forte teneur en
eau (w).

ESSAI DE COMPRESSIBILIT L'OEDOMTRE


Cet essai a pour objet d'tudier la consolidation d'prouvettes satures de sols intacts ou
remanis, soumis des charges verticales, drains sur les deux faces dans cette
direction et maintenus latralement par une paroi rigide et impermable (les dformations
horizontales sont donc ngliges).
Il permet de suivre la consolidation au cours du temps et de dterminer les relations entre
les charges et les dformations obtenues sous ces charges, aprs consolidation. Pour
chaque augmentation de pression, on observe la variation de l'paisseur h de
l'chantillon et l'on attend, pour poursuivre le chargement, que cette variation soit
stabilise.
voir schma de l'oedomtre, figure 8.
Cet essai nous fournit une proprit caractristiques du sol en place: l' indice de
compression (indique la compressibilit ou dformabilit du sol)
Cet essai de laboratoire ne s'applique qu'aux sols fins (des argiles aux sables fins
limoneux) et donc pas aux sables.
Le mode opratoire comporte deux essais : l'essai court terme et l'essai de fluage
Un chantillon de sol satur, cylindrique (70 mm de diamtre, 12 ou 24 mm de hauteur)
est plac dans un anneau entre deux pierres poreuses constituant des filtres. Le filtre
suprieur est solidaire d'une bote cylindrique formant piston, par l'intermdiaire duquel
les charges verticales sont appliques (piston mobile sollicit par un systme de leviers
amplifiant la charge, appel bti de consolidation). L'ensemble est plac dans un
rcipient rempli d'eau pour empcher la dessiccation de l'chantillon durant l'essai.
Lorsque l'on augmente la charge verticale (par paliers et en progression gomtrique),
l'eau est expulse par les pierres poreuses et les variations de hauteur de l'chantillon
sont mesures au moyen d'un micromtre (prcision en fraction de millimtre). Les deux
pierres poreuses assurent le drainage et la dissipation des pressions interstitielles.
On suppose que les dformations horizontales dans l'chantillon de sol sont nulles ou
totalement ngligeables. On augmente la charge en dmarrant gnralement entre 0.05
0.5 bar que l'on double une srie de fois, toutes les 24 heures, jusqu' atteindre un
maximum de 8 bars (16 bars si le bti de consolidation est suffisamment robuste). Pour
chaque charge, on attend la stabilisation du piston et on mesure l'enfoncement h
correspondant diffrents intervalles de temps (6-15-30 s, 1-2-4-8-15-30-60 min, 2-4-824 h).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

134

On attend donc que, sous une charge donne, l'chantillon soit en quilibre. La vitesse avec laquelle
les contraintes dans la partie solide s'adaptent la charge applique dpend de la permabilit (le
temps ncessaire pour obtenir la consolidation est donc beaucoup plus grand pour l'argile que pour un
sable, la permabilit y tant nettement plus faible).

Lorsque l'on trace la courbe de (= h / h) en fonction de la pression exerce (figure 9)


et en dsignant par 0 la pression laquelle est soumis initialement le sol et par 1 la
pression qui y rgne aprs la ralisation de l'ouvrage, on dfinit le coefficient
d'lasticit oedomtrique par la relation E' = (1 0) / (1 - 0). Pour plus de
commodit, on utilise dans la pratique une courbe donnant plutt la variation de l'indice
des vides e en fonction du log de ' (courbe oedomtrique, figure 10). Pour chaque
charge, l'indice des vides e (e = Vv / Vs) est calcul et on trace la courbe (e log ').
Calcul de l'indice des vides
La hauteur de solide quivalente ou hauteur de pleins est une quantit constante au
cours de l'essai :
hp = Ws / (G * w

* S) avec:

Ws , le poids sec du solide (pese aprs passage l'tuve).


G ou s = Ws/Vs, la densit relle (prise gale 2.65 g / cm ou mesure
exprimentalement dans les cas particuliers).

w = 1 g / cm, le poids spcifique de l'eau et S la surface du moule en cm


ainsi, avec h, la hauteur de l'prouvette un moment donn, l'indice des vides est alors:
e = (h - hp) / hp
On constatera que pour un sol argileux, le graphe prsente deux branches peu prs
rectilignes relies entre elles par une courbe dans la zone de la pression effective de
consolidation 'P.
De cette courbe on dduit les valeurs de :
-

l'indice de gonflement ou de rechargement


(pentes des parties AB et BC des courbes).

Cs et l'indice de compression Cc

Cc = e / (log10 ')
Sol
Sable
Argile verte
Limon Orly
Vase organique
-

Cc
--0.05
0.1
1.2

Sol
Tourbe
Kaolinite
Illite
Montmorillonite

Cc
1.8
0.11
0.5
2.5

la pression de prconsolidation 'p est donne par une construction gomtrique.


Par ailleurs, on mesure l'indice de vide initial e0

La connaissance des quatre grandeurs C s, Cc, 'c et e0 permet de calculer le tassement


H long terme (ou drain) d'une couche d'paisseur H sous une charge dtermine .

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

135

De plus, on peut tracer pour chaque valeur de la charge les courbes donnant la dformation verticale en
fonction de la racine carr du temps. de ces courbes on dduit le coefficient de consolidation C V du sol
qui servira dterminer l'volution des tassements en fonction du temps.

L'essai de fluage, dans lequel les charges sont appliques par paliers de 7 jours, permet
d'valuer la vitesse de tassement secondaire du sol (aprs dissipation des surpressions
interstitielles).
Lorsque l'on effectue un essai oedomtrique sur un chantillon non remani de sol
cohrent, prlev une profondeur quelconque dans le terrain, il est possible de
dterminer par l'essai, la pression laquelle l'chantillon a t consolid naturellement,
c'est dires sa charge de prconsolidation, malgr que l'chantillon prlev ait t libr
de ses contraintes naturelles et ait subi une phase de dchargement.
En outre, lorsque l'on enlve la surcharge, on observe un gonflement qui peut tre en
partie lastique ou provenir de la dtente des films d'eau adsorbe, voire dans quelques
cas exceptionnels (sols riches en montmorillonite), provenir du gonflement propre de
certaines particules. Si la pression de consolidation n'a pas dpass 10 bars, le sol reste
gnralement plastique.
Par ailleurs, on peut dterminer le module de dilatation verticale E 0 ou module
oedomtrique (les dformations latrales tant empches). Il correspond au module
d'lasticit des matriaux courants, mais varie avec la pression applique (figure 12).
E0 = ('2 - '1) . h / h avec '2 proche de '1
Notons que le tassement h rsultant de l'essai oedomtrique est infrieur au tassement rel. Une
rapide valuation du tassement rel peut tre opre en multipliant le module oedomtrique par 2/3.

Quelques chiffres - indicateurs : E0 s'exprime en kg / cm


100 < E0 < plusieurs milliers pour des sables
quelques kg / cm E0< plusieurs centaines pour des argiles
Notons que E0 augmente avec la profondeur (poids des couches sus-jacentes)
Le tassement provoque une compaction du sol (augmente le poids spcifique et diminue la porosit et
la permabilit. L'tude thorique concernant l'volution du tassement montre que pour obtenir un
certain degr de tassement, le temps ncessaire est proportionnel au carr de son paisseur.

Le module oedomtrique peut-tre quant lui tre directement est reli l'indice de
compression par la relation suivante:
E0 = 2,3 ' (1+ e0) / Cc
Ce module n'est pas une caractristique intrinsque du sol puisqu'il est entre autre
fonction de la contrainte effective '.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

136

Dtermination du coefficient de permabilit k


La permabilit du sol peut tre obtenue pour un tat donn de sol correspondant un point de la
courbe de e en fonction de log '. On dfinit alors un coefficient ar comme suit:
ar = 0.135 Cc / '
Dans lequel ' est la moyenne correspondant ( ' 1+ ' 2) / 2 (augmentation de la charge de '1 '2).
Le coefficient de permabilit est alors k = Cc . ar . w / (1+ e) et varie au cours de l'essai.

4.4.4 Le compactage
INTRODUCTION
En gotechnique routire, on cherche amliorer les caractristiques de sol, qu'il soit
utilis en remblais ou en couche de chausse. Le compactage est une des techniques
permettant de diminuer les risques de rupture, fatigue ou dformations excessives de
sols remanis, de les rendre aussi compact et rsistants que possible (remblais routiers,
ferroviaires, digues, retenues et barrages). Il importe alors d'identifier correctement le
type de sol utilis et d'tudier diffrents paramtres in situ.
Il existe d'autres procds pour stabiliser, renforcer, compacter les remblais ou couches
de chausse, tels que de remplir les vides par un liant qui augmente la rigidit et rpartit
mieux les charges (bitume, ciment, laitier granul, chaux) ou de contrle de la teneur en
eau, mais qui sont relativement chers par rapport au compactage.
Le compactage peut tre ralis au moyen de charges vibrantes, rouleaux, pressions,
chocs, etc. Sur chantier, on utilise gnralement des rouleaux pneus ou des engins
vibrants.
L'essai PROCTOR sur sols fins et intermdiaires sert dterminer les conditions
optimales optimisant la relation compacit - compactage. L'essai CBR fait suite l'essai
Proctor et permet d'valuer la rsistance du matriau compact aux sollicitations
(pousses, charroi, charges, etc.) en dterminant sa portance.
Pour des sols grenus, le compactage, c'est dire l'augmentation du poids volumique sec
(d) amliore toutes les proprits physiques. La teneur en eau n'a quant elle,
pratiquement aucune influence sur le compactage.
Enfin, le compactage est facilit par des grains de forme arrondie et une granulomtrie
tale (voir analyses granulomtriques et module de finesse).

ESSAIS PROCTOR
L'essai PROCTOR sert dterminer les conditions optimales dans la relation compacit compactage, pour obtenir un produit de qualit galement conomique (augmenter
compacit et rsistance tout en limitant l'nergie de compactage).
Le compactage des sols et particulirement des sols fins, dpend de:
-

l'nergie de compactage,
la mthode de compactage utilise,
la teneur en eau du sol.

Pour un sol fin (ou intermdiaire), en fixant les deux premiers facteurs (nergie et
mthode), on montre que les variations de poids volumique sec d en fonction de la
teneur en eau w passent par un maximum pour une teneur en eau donne.
L'essai PROCTOR reproduit en laboratoire les conditions de compactage sur le chantier.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

137

remarque : I'essai est inadapt pour les sols contenant plus de 25 % en poids d'lments suprieurs
20 mm.

Il existe deux types d'essais : PROCTOR normal et PROCTOR modifi. Le premier est
gnralement utilis pour l'tude de sols en remblais, le second (nergie de compactage
plus importante) pour les couches de chausse, fondations et pistes d'arodromes.

Masse de la dame
Diamtre du mouton
Hauteur de chute
Nombre de couches
Nombre de coups par couche

Essai Proctor Normal


(PN)
2490 g
51 mm
305 mm
3
25

Essai Proctor Modifi (PM)


4535 g
51 mm
457 mm
5
25

Le principe de ces essais consiste humidifier un matriau plusieurs teneurs en eau et


le compacter pour chacune des teneurs en eau, selon un procd et une nergie
conventionnels. Pour chacune des valeurs de teneur en eau considres, on dtermine
la masse volumique sche du matriau et on trace la courbe des variations de cette
masse volumique sche en fonction de la teneur en eau.
Le compactage s'effectue par couches (2,5 cm d'paisseur) d'un chantillon de sol plac
dans un moule de dimensions dfinies. On effectue au total au moins 5 compactage pour
diffrentes teneurs en eau (augmentant de 2 % environ d'un essai l'autre).
Pour chaque essai on relvera sur la feuille d'essai les informations suivantes:
Numro du compactage
Poids du moule et de l'chantillon humide (en kg)
Poids du moule seul (en kg)
Poids de l'chantillon humide (par diffrence)
Densit apparente ()
Teneur en eau (w)
Poids volumique sec (d = poids sec / volume total)
Porosit (n = volume de vide / volume total)
La densit relle est prise 2.65 g/cm
La courbe teneur en eau poids volumique sec montre que pour un sol donn, si
l'nergie augmente, le poids volumique passe chaque fois par un maximum d'autant
plus lev que l'nergie de compactage est leve (les courbes deviennent plus pointues
- figure 14).
Les courbes de compactage admettent pour enveloppe une courbe de saturation qui
correspond l'tat satur d'un sol. Elle indique la teneur en eau ncessaire pour saturer
compltement un terrain pour un poids volumique sec dtermin.
L'quation de cette courbe de saturation = [ (1 /
avec w = 1 g / cm et

d ) ( 1 / s ) ] * 100 * w

s = 2.65 g / cm

L'essai PROCTOR en laboratoire ne reflte pas exactement les conditions de terrains car
les gros blocs en place sont absents dans le moule (crtage des particules de
dimension suprieure 5 mm, limitations quant aux lments >2 mm) et d'autre part,
parce qu'il y a une perte d'nergie au moment du choc dans l'essai en laboratoire.

ESSAIS DE LA PORTANCE ESSAIS CBR (CALIFORNIAN BEARING RATIO)


On ne peut admettre que de faibles dformations de sol lors de travaux routiers et il
importe de dterminer la portance, c'est dire la rsistance la rupture (cisaillement).
L'essai CBR donne la portance relative des sols par rapport un sol type constitu de

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

138

pierrailles concasses et compactes. Cet essai est empirique et son intrt rsulte de
son utilisation gnralise, de l'exprience que les spcialistes en ont et des ralisations
qu'il a permis.
Un chantillon de sol de densit et teneur en eau donnes est plac dans un moule
(15,24 cm de diamtre). Il est ensuite poinonn par un piston de 19.35 cm de section
enfonc la vitesse constante de 1.27 mm / min (figure 16). Cet essai peut tre ralis
sur un sol pralablement compact plusieurs teneurs en eau et nergies de
compactage. En effet, l'essai CBR est rgulirement effectu sur un matriau compact
la teneur en eau optimum (poids volumique sec maximum) obtenue par l'essai Proctor
modifi (essai de compaction). Le tout constitue une tude PROCTOR - CBR, importante
pour valuer les aptitudes d'emploi d'un sol.
Moule Proctor

diamtre 101.6 mm

H = 117 mm

Moule CBR

diamtre 152 mm

H = 152 mm
H = 127 mm (avec disque de gonflement).

On place des anneaux de surcharges correspondant la charge des matriaux qui


solliciteront la fondation (figure 17).
L'indice de portance ou CBR exprime en % le rapport entre les pressions produisant
dans le mme temps un enfoncement donn dans le sol tudi d'une part et dans un
matriau type d'autre part, par un poinon cylindrique normalis se dplaant une
vitesse dtermine. Par dfinition, cet indice est pris gal la plus grande des deux
valeurs suivantes:
Pression 2.5 mm d'enfoncement / 0.70

ou

Pression 5 mm d'enfoncement / 1.05


On reporte sur un graphique l'nergie ncessaire pour enfoncer le poinon (1.25 2.5
5 7.5 et 10 mm (figure 18).
Le pouvoir portant du sol est d'autant meilleur que l'indice CBR est plus grand.
La figure 14 reprend pour trois nergies de compactage diffrentes, l'volution de l'indice
CBR en fonction de la teneur en eau.
Aprs mesures de la teneur en eau du sol compacter et dtermin la valeur de d qu'il
faut obtenir par compactage, il s'agit de contrler sur le chantier, les valeurs effectivement
obtenues, ou de pratiquer d'autres essais.

4.4.5 Essais spcifiques de caractrisation des sables et des agrgats


Lorsqu'un sol est class dans la catgorie des sables (Indice de plasticit I P < 5, voir
dfinition des limites d'Atterberg), il peut faire l'objet d'essais complmentaires, visant
une identification plus complte permettant d'apprcier son aptitude tre utilis dans la
prparation de mortiers et btons ou pour estimer la qualit d'un sol pour remblai.

ESSAI D'QUIVALENT SABLE (ES)


C'est un essai empirique normalis simple et rapide pratiqu sur des chantillons de sols
grenus, il permet de dterminer dans un sol la proportion de fines particules et de sol
grenu (la "pollution" d'un sable par de l'argile ou du limon par exemple). La forte
proportion d'lments fins pouvant en effet modifier le comportement de ces sols.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

139

Cet essai dtermine le rapport conventionnel volumique entre les lments sableux (non
floculables) et les lments fins (floculables) contenu dans un sol ou matriau passant au
tamis 4.76 mm.
L'essai consiste placer un chantillon dans une solution lavante dans laquelle sont
disperses les particules par agitation (voir figure 19). Aprs le temps fix par la norme, la
sdimentation s'tant en partie produite, on mesure la hauteur h' 2 du dpt et h1 du
floculat de sol fin encore dispers dans la colonne. Les hauteurs sont exprimes en
centimtres.
ESV = (h'2 / h1) * 100 (visuel)
ou
ES = (h2 / h1) * 100 (piston) avec ESV toujours > que ES.
ES et ESV sont exprims en pourcents.
voici quelques valeurs
ES = 100
> 80

sable pur
sable trs propre

70 < ES < 80

sable propre convenant gnralement pour la fabrication des btons.

60 < ES < 70

sable lgrement argileux ou limoneux

ES de 50

Limite infrieure admise pour les matriaux de couche de base et fondation, sol
non plastique

ES de 25

sable argileux, sol plastique

ES de 0

argile pure

Cet essai permet d'liminer des sols glifs et de choisir les sols stabiliser. Vous
trouverez ci-joint un modle de procs verbal raliser lors de la ralisation de l'essai.

MODULE DE FINESSE D'UN SABLE


Pour les agrgats fins (comportant des sables), on prfre donner un module de finesse
de finesse au lieu de dessiner la courbe granulomtrique. ABRAMS dfinit le modulede
finesse comme tant le nombre obtenu en additionnant les fractions retenues sur
diffrents tamis d'une srie standardise, exprimes en % du poids total, et en divisant le
rsultat par le poids total de matriau utilis.
Module de finesse : somme des refus en % / poids total de matriau employ
En Belgique, pour les sables utiliss en construction routire, on se limite gnralement
aux 6 tamis les plus fins (ouvertures en mm) : [76.2] - [38.1] - [19.1] - [9.52] - 4.76 2.38
1.19 0.595 0.297 0.149. Les tamis aux quatre premires ouvertures [entre
crochets] font partie avec les six autres, converties en ouvertures amricaines, la
dtermination du module de finesse selon l'ASTM (voir figure 19-A)
Plus le grain est fin, plus le module de finesse est petit (voir figures 19-B, C, D)

ANALYSE GRANULOMTRIQUE
Nous avions dj parl de la granulomtrie (voir 3.2.4.). L'analyse granulomtrique
consiste distinguer les diffrentes proportions de tailles de particules constituant un
matriau htrogne ou un agrgat (mlange de sables, pierrailles, limons, argiles).
Ainsi, en Belgique, on opre l'analyse l'aide d'un dispositif (NBN 329) de tamisage
compos de plusieurs tamis qui s'embotent, le tamis ayant la plus grande ouverture
tant plac au-dessus de la colonne. Les ouvertures sont rondes (contrairement aux

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

140

dispositifs amricains mailles carres). La figure reprend l'chelle de correspondance


entre les dispositifs belges et amricains.
Lorsque l'on souhaite dfinir un agrgat, on donne le calibre en deux chiffres, qui
reprsente en mm la dimension minimale (d - ouverture maximale du tamis par laquelle
les grains ne passent pas) et maximale (D) des grains.
Le calibre 4/32 indique que les grains ont de 4 32 mm mais peut se composer de 95 %
de grains de 32 mm et 5 % de grains de 4 mm ou vice versa. Il devient donc
indispensable de fixer la proportion de grains gros, moyens ou fins en ralisant une
analyse granulomtrique et en reportant sur un graphique les proportions des diffrentes
tailles de particules (voir figure 19-E)
Une courbe progressive signifie un mlange des diffrentes tailles, une courbe raide
entre deux dimensions signifie une grande proportion de particules dont la taille est
comprise entre ces deux dimension, inversement si la courbe est faible. Au point 3.2.4,
nous avions galement dfinit un coefficient d'uniformit (HAZEN) qui rend compte de
l'uniformit de l'agrgat.

4.4.6 Essais de pntration


INTRODUCTION
L'essai de pntration consiste enfoncer dans le sol un ensemble de tiges fixes mises
bout bout et tudier la rsistance rencontre en fonction de la profondeur. C'est un
procd de reconnaissance conomique et assez facile mettre en uvre.
Pour des constructions importantes, il est souhaitable d'adjoindre ces essais un ou
plusieurs sondages pour identifier, caractriser la nature des couches sous-jacentes.
Il existe de nombreux modle de pntromtre : statiques, dynamiques, pntromtres
combins, sondes lgres, dispositifs monts sur engins, etc.

ESSAI DE PNTRATION STATIQUE


Le pntromtre statique se compose d'un tube extrieur de petit diamtre (3 10 cm),
l'intrieur duquel coulisse une tige termine par un cne que l'on enfonce vitesse
constante (3 mm 2 cm / s) par application d'une pression continue (vrin ou autre). Le
diamtre de la pointe peut varier de 3.6 5 cm selon le type d'appareil.
Devant la diversit des pntromtres, une norme recommande par la Socit Internationale de
Mcanique des sols a t tablie pour les essais de pntration statique. Elle dfinit un essai de
rfrence bas sur l'utilisation d'un appareil pntration continue d'un cne de 10 cm de section de
cne. La vitesse de pntration recommande est de 2 cm / s.

Le principe consiste mesurer au moment de l'enfoncement, la charge sur la tige ET la


charge sur le tube (figure 20). Il permet de mesurer la force portante des fondations
profondes ainsi que d'identifier la nature des couches de terrain traverses.
On peut mesurer sparment ou simultanment l'effort Q c de raction du sol sur le cne
et l'effort total Qt d'enfoncement de l'ensemble du tube et de la pointe (entre 10 et 200 kN
selon le type de pntromtre, avec un effort maximal sur le cne de l'ordre de 20 30
MPa). On dfinit la rsistance unitaire du cne qc comme le rapport de l'effort de
raction Qc sur le cne la surface de base du cne Ac :
qc = Qc / Ac
Certains appareils sont quips d'un dispositif permettant la mesure directe du frottement
latral exerc par le sol sur un lment de tube (manchon de frottement l'arrire du
cne) (figure 22).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

141

La rsistance unitaire de frottement fs est dfinie comme le rapport de l'effort Q s


ncessaire pour enfoncer le manchon de frottement par sa surface latrale As
fs = Qs / As
Les rsultats de l'essai de pntration statique sont reprsents par des graphiques
donnant en fonction de la profondeur, la rsistance unitaire de cne q c, le frottement
latral unitaire fs et ventuellement l'effort total Q t. Le graphique est complt par des
indications relatives la nature des sols, au niveau de la nappe et au type de
pntromtre utilis (voir figure 21).
L'examen de ces diagrammes permet de juger de l'homognit ou de l'htrognit
d'un sol avec la profondeur, et de prjuger de la nature et qualit des couches traverses.
Cet essai donne ainsi une bonne approximation de la diffrence de densit rencontre,
en fonction de la profondeur.
La mesure de qc (rsistance unitaire du cne) est utilise au point de vue quantitatif,
contrairement la mesure du frottement latral qui donne des renseignements qualitatifs
(nature des terrains traverss) : les argiles ont gnralement un frottement latral lev
alors qu'il est faible dans les sables (figure 23).
Lorsque l'essai de pntration statique a t effectu avec une pointe munie d'un
manchon de frottement, on peut dfinir un indice de frottement (friction ratio) par la
relation:
FR (friction ratio) = fs * 100 / qc
FR est une caractristique intrinsque des couches traverses.
Classification des sols en fonction de FR (%) selon SANGLERAT
Sable
Sable limoneux
Limon
Argile limoneuse
Argile

friction ratio
FR<2
1< FR < 2.75
2.75 < FR < 3.5
3.5 < FR < 7
3 < FR < 8

rsistance de pointe (MN/m)


15 < Rp
8 < Rp < 40
7 < Rp < 20
Rp < 8

En Belgique, on rencontre gnralement trois types d'appareils qui se distinguent par la valeur
maximale de Qt qu'ils permettent d'atteindre. Certains appareils (jusque 25 kN) sont lgers, ancrs au
moyen de tarires, les tubes sont vids latralement pour rduire le frottement latral. La force est
exerce manuellement au moyen d'une crmaillre. De 100 200 kN, les dispositifs sont plus lourds,
l'effort est alors exerc par des vrins hydrauliques, les tubes ne sont plus vids. Les gros appareils
sont monts sur camion lest. Par ailleurs, certaines pointes de fabrication rcente (pointes
lectriques) sont capable de mesurer en outre la pression de l'eau interstitielle diffrentes
profondeurs.

L'essai de pntration statique peut tre ralis rapidement, prsente un faible cot et
permet de tester le sol sur des profondeurs importantes dans des sols trs mous (30-50
mtres). La profondeur inspecte avoisine cependant gnralement un deux mtres
(voir complment sur la profondeur des sondages et remarque point suivant). C'est un
excellent outil pour la reconnaissance prliminaire de sites, dtecter les problmes et
permettre ainsi d'orienter au mieux une campagne de reconnaissance secondaire si elle
s'avre ncessaire.
L'examen rapide des diagrammes pntromtriques permet de connatre la qualit des
couches traverses et de juger de l'homognit d'un site. L'interprtation quantitative de
l'essai reste assez empirique (exprimentale).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

142

En ce qui concerne la portance des fondations superficielles, le calcul partir du


paramtre qc reste dlicat et dpend de coefficients empiriques fonction de la nature du
sol et ne conduit pas toujours des rsultats satisfaisants, surtout dans le cas des sols
de faible portance (exemple pour la capacit portante admissible q a = qc / , ce dernier
facteur tant empirique).
En fonction de la nature du terrain, la longueur teste par jour est de l'ordre de :
15 20 m
30 40 m
15 m

terrains peu compacts (ancrage)


terrains peu compacts (camion)
terrains compacts

Les Avantages du pntromtre statique sont la prcision et la sensibilit, son principal


inconvnient : le fait qu'il ne traverse pas les couches trs compactes ou rsistantes..
Rgle d'or pour les deux types de pntration : ne jamais considrer comme porteuse un
couche o l'on a simplement constat un accroissement brutal de la rsistance de pointe
si cette couche n'a pas t traverse sur plusieurs mtres. A moins naturellement que
cette couche ne soit gologiquement bien connue, dfinie, et dans ce cas, le
pntromtre n'indique que le niveau de son toit (partie suprieure de la formation
gologique).
L'valuation des tassements partir des seuls essais pntromtriques est dconseille.

ESSAIS DE PNTRATION DYNAMIQUE


Un train de tubes lisses de diamtres compris entre 30 70 mm muni son extrmit
d'un tube carottier ou d'une pointe, est enfonc dans le sol par battage ralis l'aide
d'une masse frappante (mouton) tombant d'une hauteur dtermine variant selon le type
d'appareil. Le mouton frappe une enclume qui est parfaitement solidaire du train de tiges.
Cet essai simule le battage d'un pieu (par percussion) et permet la dtermination de la
rsistance dynamique que le terrain oppose son enfoncement. Pour ce faire, on compte
le nombre N de coups de mouton ncessaires (pour une nergie de battage constante)
pour enfoncer le train de tubes ou une tige une profondeur donne (0.1 0.2 m) (voir
figure 25).
On reporte les rsultats sur un pntrogramme dynamique o la rsistance dynamique
unitaire de pointe qd (fonction du paramtre N) figure en abscisse et les profondeurs en
ordonne (figure 24). La mesure de l'enfoncement produit par un coup permet d'avoir une
ide de la consistance du sol.
Le battage d'un pieu fait intervenir la rsistance de pointe et partiellement le frottement
latral qui ne peut toutefois tre distingu. On ne mesurera que la rsistance de pointe si
le diamtre de la pointe est plus large que celui des tiges.
Dans le cas des pntromtres dynamiques quips d'une pointe conique, l'essai
consiste dterminer une rsistance dynamique unitaire du sol qd, obtenue
conventionnellement par la formule de battage des Hollandais:

qd = [M / (e (M + M'))] . [M g H / A]
avec A la section droite de la pointe, e la pntration moyenne par coup, g l'acclration
de la pesanteur, H hauteur de chute, M masse frappante du mouton, M' somme des
masses du train des tiges, de l'enclume et de la tige - guide.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

143

Un type de pntromtre standardis appel DBA (Dynamic Probing A) utilise de la boue de forage la
bentonite, ou un tubage de revtement extrieur pour liminer le frottement latral le long du train de
tiges.

L'interprtation des rsultats est ici essentiellement qualitative. L'interprtation


quantitative est douteuse. Les pntromtres dynamiques sont donc rserver pour des
reconnaissances qualitative des sols, ils peuvent aussi fournir, dans certaines conditions,
des renseignements utiles pour la prvision des conditions de battage des pieux,
palplanches, etc..
Principal avantage du pntromtre dynamique: peut traverser des couches compactes
pour autant que l'nergie de battage soit suffisamment leve. Les inconvnients :
sensibilit et prcision dpendent beaucoup du type de pntromtre et de la mise en
uvre de l'essai. La fidlit dpend galement du type d'appareil et de la conduite de
l'essai. L'influence parasite du frottement latral est galement un inconvnient, ainsi que
la pression interstitielle dans des milieux trs permables.
Le pntromtre statique dynamique ANDINA combine les avantage et limine les inconvnients
respectifs des deux types de pntromtres. Le dispositif est gnralement mont sur camion. Il
comporte un cne fixe, une pointe de 80 mm de diamtre, diffrents vrins enfonant une sonde
centrale, ainsi que trois dynamomtres fournissant des lectures continues des charges transmises sur
les diffrentes parties.
La profondeur de sondage peut tre fixe de la manire suivante: trois fois la largeur des semelles avec
un minimum de 6 10 m selon la construction envisage. Une fois et demi la largeur des radiers, trois
six fois le diamtre des pieux avec un minimum de 6 m. Pour le reste, il est propos une premire
reconnaissance grande profondeur (20 50 m, voire plus) puis une seconde phase de
reconnaissance quand on aura dcid si l'on s'oriente vers des fondations superficielles, semiprofondes ou profondes.

Attention: ne jamais interprter un diagramme de pntration dynamique reprsent en


nombre de coups pour un enfoncement donn quand on ne connat pas les modalits
d'excution, le poids du mouton, la hauteur de chute et les caractristiques du train de
tiges et de la pointe, etc.
Le CRR a mis au point une sonde de battage lgre permettant d'estimer rapidement la portance des
sols (figure 26). Un choc est transmis la pointe par une masse M tombant sur une enclume en chute
libre d'une hauteur H connue.
La relation est log CBR (%) = - 1.31 log x + 2.58 avec x = z / N (enfoncement moyen par coup,
caractrisant la couche de sol traverse).

Il existe des pntromtres de poche qui permettent d'obtenir rapidement un ordre de


grandeur de la valeur de la rsistance la compression simple non draine R c d'un sol
cohrent non remani. Cet appareil permet d'valuer des rsistances la compression
simple allant jusqu' 450 kPA.

4.4.7 Pressiomtre
L'essai pressiomtrique est un essai de terrain pratiqu pour les tudes de fondations,
malgr le caractre empirique des mthodes de calcul correspondantes. Les essais de
laboratoire restent dans le domaine des soutnements et des glissements de terrain, les
essais de base. L'essai pressiomtrique est en outre quelquefois employ pour tudier la
stabilit des remblais sur sols compressibles. Un relation simple lie en effet, correctement
la cohsion non draine cu (voir plus loin) et la pression limite nette et l'on peut tre tent,
pour ce type de problme, de dlaisser l'essai au scissomtre recommand dans ce cas.
Le dispositif comprend une cellule de mesure centrale (diam. = 5-6 cm, h = 21-22 cm)
dilatable latralement grce une paroi lastique en caoutchouc (figure 27). L'expansion
de cette cellule est obtenue par injection d'eau sous pression (contrle par un
manomtre). Cette cellule est de longueur constante, la dilatation ne pouvant donc
qu'tre radiale. Deux cellules de gardes sont disposes de part et d'autre de la cellule
centrale afin d'assurer une rpartition cylindrique et uniforme des contraintes et
dformations au niveau de la cellule de mesure (centrale).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

144

La sonde tricellulaire est mise en place soit par fonage direct, soit par battage (fonction
de la nature du sol), soit dans un avant trou. Les oprations de fonage ou de forage
doivent scrupuleusement respecter les instructions codifies par le mode opratoire sous
peine de variations importantes dans les rsultats de l'essai. L'identification du sol et les
observations concernant le fonage de la sonde ou le forage de l'avant trou permettent
d'estimer grossirement la pression limite escompte. La longueur d'investigation
courante est de 20 30 m. La gamme de mesure varie de 50kPa 2 MPa, voire 10 MPa
pour des dispositifs spciaux.
Les mesures sont effectues environ tous les mtres en faisant varier la pression de la
sonde en une dizaine de paliers (4 14) pendant une dure d'une minute. L'essai est
gnralement pouss jusqu'au doublement de volume de la partie centrale de la sonde,
ceci se faisant en une dizaine de paliers. Le tout dure donc une dizaine de minutes.
L'essai est en principe termin lorsque le volume d'eau inject atteint environ 700 750
cm
On note galement les variations de volume mesures 15, 30 et 60 secondes aprs la fin
de la mise en pression (au contrleur pression volume ou CPV). Ceci sert dterminer
la pression de fluage pf du sol. Pour chaque niveau d'essai on porte en graphique le
variation de volume de la sonde en fonction de la pression exerce sur le terrain (figure
28).
Dans la pratique, l'essai d'expansion de la sonde pressiomtrique est un essai rapide. Il
ne permet pas de dterminer les caractristiques de rsistance au cisaillement long
terme dans le cas des sols fins cohrents.
Le pressiomtre est utilis pour calculer les tassements et capacits portantes des
fondations superficielles et profondes. Il est conseiller pour tester des formations peu
compressibles et permet de traiter tous les types courants de fondation (semelle, pieux,
radiers).
Pour chaque essai, on trace la courbe pressiomtrique (figure 29) donnant la variation de
la pression (kPa) dans le sol au contact de la sonde, en fonction de la variation du
volume v (cm) de la cellule de mesure. Cette courbe (figure 28) permet la dtermination
du module de dformation ou module pressio-mtrique :

EM = 2 (1 + ) (V0 + Vm) / V
avec

V0,

volume de la sonde de mesure au repos;

Vm,

volume inject dans la sonde

depuis le dbut de l'essai jusqu'au milieu de la phase AB (o on mesure

V) .

Le

coefficient de Poisson , pris par convention gal 0.33, et / V pente de la partie


linaire de la courbe pressio-mtrique (de A B). C'est donc un module moyen dtermin
sur une partie de la courbe pressiomtrique.
La pression de fluage f est la pression qui correspond la fin de la partie linaire de la
courbe pressiomtrique (figure 30). C'est aussi la pression partir de laquelle les
dformations diffres de la sonde deviennent importantes par rapport aux dformations
instantanes.
La pression limite L correspond la valeur asymptotique de la pression donne par la
courbe pressiomtrique (figures 28-30). Elle est dfinie conventionnellement, pour un
essai normal effectu dans un forage pralable (10 paliers de pression maintenus chacun
une minute), comme tant la pression correspondant au doublement de volume de la
sonde par rapport son volume initial.
Prsentation des rsultats: les caractristiques E M, f et L obtenues chaque niveau
sont reportes sur un graphique en fonction de la profondeur (figure 31). Sur le mme

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

145

graphique, on donne des informations relatives au matriel de forage utilis, ainsi que la
nature des terrains rencontrs et le niveau de la nappe. Aprs l'essai, on porte la
profondeur en ordonne et en abscisse les valeurs de L (pression limite) et de EM. La
premire valeur servira dterminer la capacit portante et la seconde valuer les
tassements.
NB: Il existe des pressiomtres auto foreurs (PAF, figure 32) particulirement adapts aux
sols fins sur de grandes paisseurs (au-del de 100 m).

4.4.8 Scissomtre
Le scissomtre est un essai de chantier ou de laboratoire trs utilis pour l'tude des sols
mous, purement cohrents (argiles, vases, tourbes). Il permet par exemple de tester en
laboratoire l'homognit des carottes de sol ou de dceler leur dtrioration au cours du
temps.
L'appareil est compos d'une tige munie son extrmit d'un moulinet cruciforme
(palettes verticales perpendiculaires et de mme largeur, figure 33). Le dispositif est
enfonc au moyen d'un vrin jusqu' la profondeur voulue. On applique alors un moment
de torsion M sur la tige et l'on note en fonction de l'angle de rotation les valeurs du
moment de torsion M (vitesse angulaire constante jusqu'au cisaillement du sol, figure 34).
Il se produit alors un cisaillement du sol sur une surface cylindrique circonscrite au
moulinet (figure 35). Le couple M est mesur l'aide d'un ressort talonn fix sur la tige
de l'appareil. Tout comme les pntromtres, il existe de nombreux types de scissomtre
de chantier (diffrents par la forme des pales, du moulinet, du systme de transmission
des efforts de torsion, etc.).
Le rapport des valeurs enregistres permet de tracer un diagramme reprsentant les
moments de torsion en fonction de l'angle de rotation du train de tiges.
On suppose qu'il y a rupture du sol lorsque le moment maximal Mmax est atteint (figure
34). A ce moment maximal correspond la rsistance au cisaillement maximale max. Dans
le cas des sols argileux saturs, cette rsistance correspond la cohsion non draine
cu donn par la relation:

cu = M / 2R [H + (2R/3)
Argile trs molle
Argile molle
Argile moyennement consistante
Argile consistante
Argile raide

avec R, la largeur d'une pale et H sa hauteur .


Cu < 10 KPa
10 < Cu < 25 KPa
25 < Cu < 50 KPa
50 < Cu < 75 KPa
75 < Cu

Pour des raisons technologiques (dispositif, rsistance des tiges la torsion) ou


thoriques (connaissance de la surface de cisaillement), le scissomtre de chantier est
rserv aux sols fins peu consistants. Il donne la cohsion non draine pour des sols
argileux saturs. Une courbe d'talonnage de l'appareil donne directement la valeur de la
cohsion cu en fonction de la valeur de l'angle de torsion la rupture.
En laboratoire (figure 36), cet essai vient en complment aux autres essais. Il permet par
exemple de tester l'homognit des carottes de sol ou de dceler leur dtrioration au
cours du temps.
Le scissomtre permet en outre de connatre la cohsion remanie du sol Cr, ainsi que
sa sensibilit St qui est dfinie comme le rapport :

S t = cu / c r

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

146

On appelle trituration le ptrissage des argiles teneur en eau constante. Cette opration
a pour effet de les ramollir en dtruisant la structure naturelle. On peut alors aisment
dfinir la sensibilit.
Prsentation des rsultats : les rsultats obtenus (c u, cr et la pression d'enfoncement des
tiges) sont reports sur un graphique en fonction de la profondeur (figure 37).

4.4.9 Essais de charge ou tassomtre et essai la plaque


Cet appareil est destin mesurer les tassements. Il en existe de nombreux types,
analysons les principes d'un tassomtre permettant de mesurer le tassement dans un
sol, une profondeur quelconque.
Le dispositif est compos d'une cellule de prise de niveau plac sous l'ouvrage (charge
ou bloc quelconque) dont on suit le tassement vertical. La cellule est constitue d'une
bote cylindrique de 5 cm de hauteur et de 20 cm de diamtre moiti remplie d'eau. Le
matriel comprend galement des organes de rgulation et de mesure tels que dispositif
de mise pression rglable, manomtre mercure pour le contrle de la pression
injecte et tube de lecture en verre gradu.
Le panneau de mesure est plac sur une borne situe en dehors de la zone de
tassements. On injecte avant tassement une pression de gaz carbonique p 0 dans la
cellule, au dessus du liquide, de faon la refouler dans le tube de lecture jusqu' une
graduation situe dans la partie suprieure, soit h 0. Pour mesurer le tassement au niveau
de la cellule, on rinjecte la pression p0 et on lit le niveau dans le tube, soit h 1. Le
dplacement de la cellule vers le bas, donc le tassement, est alors h 0-h1.
L'essai la plaque consiste quant lui poser sur le sol une plaque (20 x 20 cm)
surmonte d'une colonne sur laquelle repose une table soigneusement maintenue
horizontale par des cbles ancrs dans le sol ou autres lments stables. La table est
progressivement charge. Un dispositif (rgle) permet de mesurer l'enfoncement de la
plaque de base dans le sol. Lorsque l'enfoncement se produit, on calcule la portance
maximale du sol : Q = charge / 400 mm. En fonction de cette valeur et en adoptant un
coefficient de scurit suffisamment grand (x10, x20) on connatra la charge maximale
que peut supporter ce type de sol.

4.5. Hydrologie
4.5.1 Introduction
On distingue diffrentes catgories d'eau dans un sol grains trs fins (diamtre moyen
des particules infrieur 2 microns):
L'eau libre qui circule aisment entre les grains et qui s'vapore compltement lorsque
l'chantillon de sol est port une temprature lgrement suprieure 100C. Le
deuxime type d'eau est l'eau adsorbe qui constitue un fin film d'eau autour de chaque
grain et prsente d'autres proprits que l'eau libre, savoir qu'elle n'est pas mobile,
prsente une viscosit importante et ne s'vacue qu' temprature leve (vers 300C).
Ce film d'eau joue un rle de lubrifiant entre les grains et peut modifier les proprits
mcaniques des sols.
Lorsqu'un sol est humide mais non satur, l'eau libre se concentre aux points de contact
entre les particules (par capillarit) et crent entre les grains des forces d'attraction
qu'engendrent les tensions superficielles.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

147

En effet, sur la surface de l'eau et plus prcisment sur un segment de longueur dl sur cette surface, la
force de tension superficielle est tangente la surface et perpendiculaire au segment dl. Cette force a
pour valeur Adl, A tant la tension superficielle (figure 48).

Les interstices entre grains de sols forment de trs petits canaux de formes et de
dimensions variables dans lesquels se produisent des phnomnes de capillarit. Ainsi,
un chantillon de sol sec plong dans l'eau s'humidifie jusqu' une certaine hauteur H au
dessus du niveau de l'eau. L'eau est retenue ainsi entre deux particules de sol en contact
(par capillarit). La pression de cette eau est infrieure la pression atmosphrique, ce
qui a pour effet de rapprocher les deux grains, augmentant leurs forces de cohsion et
par extension la rsistance du sol.
La prsence de couches gologiques ou pdologiques impermables entrane la
formation de nappes aquifres plus ou moins importantes. Lorsque le sol sassche,
leau peut remonter par capillarit dautant plus forte que les interstices sont troits.
Notons que la vgtation joue elle-mme un rle prpondrant en protgeant le sol de la
dessiccation (asschement) ou en puisant l'eau qui lui est ncessaire.
Lapprovisionnement en eau peut se prsenter sous diffrentes formes : vapeur deau
charrie par lair, rose, neige, prcipitations (quantit, rpartition), etc.
Un sol bien structur facilite linfiltration des eaux de pluie et rduit le ruissellement de
surface. Linfiltration dpend donc surtout de la porosit et donc de la structure et de la
texture (sable - limon - argile), ainsi que de la mouillabilit de surface, et de la pente .
La rtention de leau est quant elle fonction du volume poreux total pouvant contenir
cette eau, et donc de la gomtrie et de la taille des pores. Ici galement la structure et
la texture conditionne la rtention. Notons que la quantit deau mtorique infiltre et
retenue dans le sol est fonction galement du climat, de la rpartition des prcipitations et
de limportance de lvaporation.
Les sables ont une macro porosit importante et ne retiennent pas leau. Les argiles ont
par contre une micro porosit importante et sont visqueuses, ce qui rduit la mobilit de
leau et de lair dans le sol. Les sols limoneux ont quant eux une rpartition varie des
classes de pores et une meilleure conomie en eau.
Au niveau des pratiques culturales (agrologie), le hersage, le binage ou le labour superficiel de
printemps entrave les remontes deau par capillarit et empchent la dperdition deau. Les labours
profonds en automne par contre facilitent linfiltration des pluies et garantissent la reconstitution des
rserves en eau. Le roulage (tassement) au semis de printemps diminue quant lui les interstices entre
les particules et favorise les remontes deau par capillarit pour alimenter les jeunes plantules.

On parlera de sols hydromorphes pour caractriser des sols engorgs deau de manire
plus ou moins permanente (fonds de valle, rives dtangs, etc.).
Le comportement de l'eau dans le sol varie galement avec la temprature. En effet, la
viscosit de la solution du sol diminue lorsque la temprature augmente. La chaleur
augmente la vitesse de raction chimique (analogie bec bunsen) et favorise l'activit
biologique du sol, elle mme favorable la dgradation des matires organiques et la
formation de complexes structurant le sol. Ce rchauffement est fonction de la couleur du
sol, du climat, de laltitude, de la porosit, du relief, de la couverture vgtale vivante ou
morte (litire) et de la teneur en eau du sol.

4.5.2 La loi de Darcy et la permabilit


La loi de Darcy, tablie exprimentalement, est la base de l'hydrodynamique souterraine.
Elle est applicable sur le terrain dans des conditions bien dfinies.
Le Chevalier Henry Darcy tudiant les fontaines de la ville de Dijon vers 1856 tablit
exprimentalement que le dbit d'eau s'coulant travers un massif de sable peut se
calculer par :

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

148

Q [m / s] = K A (h / L)
A tant la section du massif sableux,
h la perte de charge de l'eau entre le sommet et la base du massif sableux,
K est une constante dpendant du milieu poreux,
L l'paisseur du massif sableux.
Voir dispositif de laboratoire reprsentatif de l'coulement de l'eau (figure 52)
En divisant les deux membres par A, on fait apparatre la vitesse fictive du fluide la
sortie du massif, comme si toute la section du massif tait soumise au mme
coulement. C'est la vitesse de filtration (ou dbit unitaire).

Loi de Darcy: v [m / s] = K i
qui exprime que si l'coulement est laminaire, la vitesse d'coulement V est
proportionnelle au gradient hydraulique i (rapport de la perte de charge par unit de
longueur (h / L), [grandeur sans dimension]) suivant la direction de l'coulement. K est
appel coefficient de permabilit, il a la dimension d'une vitesse [LT-1].
Le coefficient de permabilit est par dfinition le volume d'eau gravitaire en m traversant en une unit
de temps (une seconde), sous l'effet d'une unit de gradient hydraulique, une unit de section en m
orthogonale la direction de l'coulement , la temprature de 20C. Il a la dimension d'une vitesse (m /
s).

La permabilit peut alors tre dfinie comme tant l'aptitude d'un rservoir se laisser
traverser par l'eau sous l'effet d'un gradient hydraulique. Elle reflte donc la rsistance du
milieu l'coulement de l'eau qui la traverse.
Par vrification exprimentale en laboratoire, on trouve que la constante K varie en fait en
fonction inverse de la viscosit dynamique du fluide . Les vritables causes du
dplacement du fluide en milieu poreux sont les gradients de pression d'une part et les
forces extrieures d'autre part (comme la gravit). On crit alors la relation suivante:

K = N d10 ( / ) avec N d10 = k et donc K = k ( / )


avec k, la permabilit intrinsque (parfois appele permabilit gomtrique) qui se
rapporte au milieu poreux, indpendante des caractristiques du fluide. Elle a les
dimensions d'une surface [L] et est exprime en DARCE (10 -12 m) ou
DARCY (0.987 10-12 m) qui est la permabilit d'un milieu qui, sous la diffrence de
pression de une atmosphre ( 760 mm Hg) par cm, laisse s'couler travers une section
de 1 cm un dbit de 1 cm / s, pour un fluide de viscosit 1 centipoise.
N est un facteur de forme (fonction de la forme et de l'arrangement des grains),
d10 est le diamtre efficace en cm.

( / ) est appel coefficient du fluide


est la viscosit dynamique. Elle exprime la rsistance du liquide l'coulement, et
dcrot rapidement lorsque la temprature augmente.
=g est le poids volumique incluant la force de gravit considre comme constante
en un point donn. Ce poids volumique exprime la force motrice (action de la force de la
gravit g). Il varie en fonction de la pression, de la teneur en sels dissous et de la
temprature. Son influence est toutefois faible compare celle de la viscosit.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

149

Avec des valeurs de d10 infrieures 1 micron, le rservoir devient impermable. Certains auteurs, par
des expriences en laboratoire, ont propos une valeur moyenne de 100 pour N.
Concernant les roches : la permabilit d'une roche est due l'existence d'une porosit efficace, c'est
dire l'existence de vides interconnects. Comme on peut distinguer une porosit d'interstices et de
fissures, on peut distinguer deux types de permabilits (interstitielle et de fissure). On parle de
coefficient de permabilit pour des milieux porosit d'interstice et celui de conductivit hydraulique
ceux porosit de fissure.
Pour les roches dtritiques d'interstice, la permabilit est fonction de la taille des grains :
graviers sans lments fins : K = 10-2 m / s
sables non argileux et graviers : 10-2 < K < 10-5
sables fins et argileux 10-5 < K < 10-9
argiles franches 10-9 < K < 10-13
Pour les roches porosit de fissure (schistes par exemple), les valeurs de conductivit hydraulique
sont extrmement variables mais gnralement infrieures celles des milieux dtritiques. Il faut
d'ailleurs mettre part le cas des calcaires et des roches solubles o la dissolution par le CO 2 largit
les fissures, aboutissant trs rapidement des vides importants dans lesquels circulent de vritables
rivires souterraines: c'est le rgime karstique [Marsily, 1981; Goguel 1967].

Pour rappel, la viscosit diminue avec une temprature croissante (figure 53):
Temprature (C)
0
10
20
80

(en centipoises) pression atmosphrique


1.787
1.310
1.002
0.355

Nous avons fait l'hypothse d'isothermie du milieu poreux, or pour les nappes trs
superficielles (nappes alluviales par exemple), les variations climatiques entre l'hiver et
l't engendrent des variations non ngligeables de la permabilit. Elle peut tre rduite
de 40 % si la temprature de l'eau passe de 25 5.
En pratique, les ptroliers utilisent le MILLIDARCY (10 - DARCY) car les permabilits courantes des
gisements se situent gnralement entre un et quelques milliers de millidarcy.

L'expression gnrale prcdente englobe les caractristiques du rservoir et du liquide


(figure 54). Elle ne rpond plus la conception de Darcy (constante physique du
rservoir). La permabilit intrinsque est donc un paramtre spcifique et
caractristique du rservoir.
Les coefficients de permabilit (K) des aquifres voluent entre 10 -11 m / s pour des
formations impermables 10-2 m / s pour les rservoirs trs permables. La limite
infrieure des rservoirs permables est fixe conventionnellement 10 -9 m / s. Les
roches seront considres comme impermables pour un coefficient voisin de cette
dernire valeur.
Le coefficient de permabilit augmente avec la profondeur sous l'effet du gradient
gothermique (K est multipli par 2 1000 m et par 3 3000 m de profondeur).
La loi de Darcy est tablie par des expriences de laboratoire rpondant des conditions trs strictes :
continuit, isotropie, homognit du rservoir et coulement laminaire (lignes de flux continues,
rectilignes et occupant entre elles la mme position relative). Les vitesses, constantes et parallles,
sont infrieures la vitesse critique au-del de laquelle l'coulement devient turbulent.
En ralit, les cas o la loi de Darcy n'est pas applicable sont limits aux formations trs htrognes,
aux rseaux karstiques et lorsque la vitesse d'coulement est trs leve, comme au voisinage des
ouvrages de captage.

Pour la prospection des eaux souterraines normales (faible profondeur, pression et


temprature peu leves, faible teneur en sels dissous), les effets de la viscosit et du
poids volumique peuvent tre ngligs. Il n'en est pas de mme pour les aquifres
profonds. L'utilisation du coefficient de permabilit (K) est valable pour caractriser les
rservoirs jusqu' une profondeur de mille mtres environ.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

150

4.5.3 Niveaux pizomtriques et gradients hydrauliques


L'coulement de l'eau souterraine est dcrit par l'tude et la dtermination de diffrents
paramtres hydrodynamiques comme le coefficient de permabilit et le gradient
hydraulique. L'identification des lignes de flux (directions d'coulement) et
quipotentielles (de niveaux pizomtriques) tracent le rseau d'coulement, relev en
coupes et en cartes hydrogologiques. Les tudes du bassin hydrogologique
aboutissent un modle conceptuel qui est la base de la modlisation de l'espace
souterrain.
Le pizomtre est un tube mtallique que l'on introduit dans un forage et qui atteint la
profondeur de la nappe d'eau.
Le niveau pizomtrique ou charge hydraulique est le niveau (altitude) pris par l'eau
dans un pizomtre. Il est pris par rapport un plan horizontal arbitraire. La mesure du
niveau pizomtrique est l'opration principale servant l'inventaire de la ressource en
eau. Etant l'altitude du niveau d'eau, en quilibre naturel, dans l'ouvrage, il est calcul par
diffrence entre la cote du sol (repre sur l'ouvrage), z et la profondeur de l'eau H p (H = z
Hp). pour une source, c'est l'altitude de l'mergence naturelle H = z. Dans le cas de
sondages artsiens, H = z + lvation du niveau d'eau au-dessus du sol (figures 50).
La niveau de l'eau peut tre mesur par des sondes, une ficelle ou ruban avec flotteur, des sondes
lectriques, etc. Leur prcision est de l'ordre de plus ou moins 5 mm. Souvent les niveaux sont
enregistrs automatiquement, en continu, par des limnigraphes qui donnent des limnigrammes
pizomtriques.

Lorsque la pression de l'eau en A (figure 51) = pA = w (zC - zA),


on peut en dduire hA = zC = zA + (pA / w) et par extension le niveau pizomtrique d'un
point quelconque d'une nappe de cote z partir de l'expression gnralise suivante:
h = z + p / w avec w le poids volumique de l'eau
L'exprience montre et la thorie prouve que dans une nappe d'eau stagnante, le niveau
pizomtrique est le mme en tout point. Par contre, si il y a coulement caractris par
des lignes ou filets d'eau (a, b, c..), les points (A, B, C, ) admettant le mme niveau
pizomtrique sont situs sur une mme surface perpendiculaire ces lignes
d'coulements. Ces surfaces portent le nom de surfaces quipotentielles. Elles sont
donc orientes perpendiculairement aux lignes d'coulement et sur toute l'tendue de
chacune d'elles le niveau pizomtrique est le mme (voir figure 55).
Le gradient hydraulique est la diffrence de niveau pizomtrique entre deux points de
la surface pizomtrique, rapport l'unit de longueur mesure le long d'une ligne de
courant. Il est assimilable la pente de la surface pizomtrique. Dans la pratique, le
gradient hydraulique est calcul sur le terrain l'aide des niveaux pizomtriques
mesurs dans deux ouvrages d'observation (A et B), aligns sur une ligne de courant.
L'un en amont H1, l'autre en aval H2, spars d'une distance L. Le gradient hydraulique
est alors:
i = (H1 H2) / L (voir figure 56)
Le gradient hydraulique est donc la chute du niveau d'eau pizomtrique par unit de
longueur le long d'une ligne d'coulement. Les valeurs des gradients hydrauliques,
mesures dans les conditions naturelles, sont faibles, 0.001 0.00001 [quantit sans
dimension].

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

151

4.5.4 Mesures de permabilit


MESURE DE PERMABILIT DES SOLS EN LABORATOIRE
On utilise un permamtre (dispositif comportant un oedomtre) charge variable pour
les argiles (faible permabilit) ou un permamtre charge constante pour des sols
grande permabilit (sables). L'chantillon de sol plac dans le moule cylindrique, entre
deux pierres poreuses (voir figure 57). L'chantillon est soumis une charge hydraulique
connue (constante ou variable). En mesurant le volume d'eau (V) qui traverse
l'chantillon d'paisseur l pendant un temps t donn et en appliquant la loi de Darcy cet
coulement, on en dduit le coefficient de permabilit cherch:
Dbit = V / t = K . S . h / l, et donc

K = ( l . V ) / ( s . h . t ).

Le tableau suivant reprend quelques caractristiques correspondant diverses valeurs


de K:
K (cm / s)

10

Drainage
Type de
sol
Travaux
Gnie
Civil

10-1

10-2

10-3

10-4

Bon
Gravillons

Sable

10-5

Mauvais

10-6

10-7

10-9

Pratiquement impermable

Silt et mlange sable et


argile

Zones permables

10-8

argiles

Zones impermables

MESURE DE PERMABILIT DES SOLS IN SITU ESSAI DE POMPAGE


Un sol possde des htrognits locales que les analyses de laboratoire (oprant sur
des chantillons trs petits) ne mettent pas en vidence, c'est pourquoi les permabilits
mesures en laboratoire sont souvent diffrentes de celles mesures sur le terrain.
L'essai DUPUIT sur le terrain ncessite un rgime d'coulement permanent. On fore un
puit dans le sol jusqu' une profondeur situe sous le niveau de la nappe. On pompe
ensuite dbit constant (Q) jusqu' ce que l'on ait atteint un rgime permanent (figure
58).
Il est alors possible de calculer la valeur de K en utilisant la relation suivante :

K = Q . [ ln (R / r) ] / [ (H2-h2) ]
Suivant les teneurs en eau d'un sol fin compact, on obtient une forte permabilit pour de faibles w et
une faible permabilit pour le sol compact dont la teneur en eau est plus leve. Ainsi, dans un
barrage en terre, on recherche une faible permabilit et l'on compacte donc du ct humide alors que,
schmatiquement, dans les travaux routiers, on recherche un sol plutt permable, pouvant se drainer
facilement, on compacte alors du ct sec.

4.5.5 Variations du niveau de la nappe


Une modification dans le rgime d'coulement de l'eau souterraine ou une variation du
niveau de la nappe peut donner lieu des mouvements ou des tassements importants et
non uniformes dans le sol (voir exemple de la ville de Mexico ci-dessous).

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

152

Ville de Mexico : fonde par les Aztques au milieu d'un lac dont les dpts (naturels, comblements,
drainage) occupent une paisseur atteignant 700 m (argiles molles, sables). Une couche de sable
rsistante est situe une profondeur de 33 m environ sur laquelle prennent appui les fondations sur
pieux de divers btiments lourds. La population s'tant fortement accrue, la consommation d'eau
potable et industrielle galement (pomps directement dans la nappe, entranant un affaissement
progressif de la ville estim actuellement quelques 10 cm par an. En plus de cet affaissement,
certains difices sur des fondations superficielles massives ont subi un tassement pouvant atteindre
plusieurs mtres (radier de 2 3 m sous le Palais des Beaux-Arts), tass depuis sa construction (1904)
de 3 m environ. Par contre les constructions tablies sur des pieux suivant les mouvements d'une
assise consistante situe une trentaine de m de profondeur, ne sont pas affectes par les
mouvements de sol (et paraissent donc "remonter" du mouvement gnral d'affaissement).

Rabattre le niveau d'une nappe consiste diminuer la hauteur de celle ci par fouille ou
pompage (puisards et / ou rigoles). La couverture vgtal rabat naturellement le niveau
de la nappe (figures 59).
La porosit de certains milieux peut varier assez sensiblement avec la pression exerce
(voir tassement). En effet, l'ossature ou charpente des particules minrales est
susceptible de se dformer, avec une certaine lasticit, en fonction des contraintes
exerces. Ces dformations dpendent de l'excs de la pression extrieure (construction,
charge) et augmente la pression sur le liquide contenu dans la porosit. Le volume rel
des grains reste constant mais la porosit diminue.
Les dformations encourues (en partie lastiques) ont quelques consquences
importantes comme lors de la mise en exploitation d'un rservoir souterrain. Dans ce cas,
la seule dpression due au pompage entrane des dformations de la structure entranant
galement une rduction de la porosit et donc du volume d'eau susceptible d'tre
emmagasine. Ainsi, les premiers essais de pompage risquent de donner des rsultats
trop favorables, ne correspondant pas aux possibilits de ralimentations. Un autre
risque est li au rabattement en vue de raliser certains travaux et qui provoquent des
tassements susceptibles de fissurer les constructions voisines.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

153

4.6. Caractrisation de la cohsion et de l'angle de frottement


4.6.1 Introduction
La courbe intrinsque (figure 38) d'un matriau dfinit son comportement mcanique,
c'est dire sa rsistance sous sollicitations normales et tangentielles. Elle dtermine les
tats de contraintes possibles, les tats limites de rsistance pour lesquels le cercle de
Mohr (figure 39) est tangent la courbe intrinsque, et les tats impossibles reprsents
par un cercle qui scante la courbe intrinsque.
Le coefficient de frottement de tous les types de sols (cohrents ou pulvrulents) est
fonction de l'arrangement des particules, de leur forme et de la teneur en eau. Ce
coefficient de frottement interne est gnralement indpendant des contraintes normales
et le trac de la courbe intrinsque se ramne deux types de droites. Ces droites
passent par l'origine des axes pour les sols pulvrulents, et passent par les coordonnes
= 0 et = +- c (pour les sols dots de la cohsion c).
La cohsion a les dimensions d'une contrainte (kg / cm ou bar) et reprsente la force
tangentielle qu'il faut appliquer de part et d'autre d'une facette de surface unitaire pour
atteindre le stade de rupture par cisaillement, en absence de toute contrainte normale.
En sol satur, sous le niveau de la nappe phratique, la pression interstitielle u vient en
dduction des contraintes normales, pour la dfinition de la contrainte normale effective
' = - u . La cohsion effective c' et l'angle de frottement effectif ' sont galement
diffrents des valeurs mesures c et pour le sol in situ.
Les valeurs effectives ou relles sont en fait celles qui caractrisent le matriau l'tat
sec.
La loi de COULOMB s'crit :

= c + * tg
Cfr. droite de COULOMB et courbes de rsistance des sols pulvrulents et cohrents
(avec ou sans cohsion), figures 40 et 41.
Pour dterminer en laboratoire la courbe intrinsque d'un sol, on ralise l'un des essais
suivants: cisaillement direct et essai triaxial

4.6.2 Essais de cisaillement direct


Chacun des deux types d'essai comporte deux phases : la premire est l'application des
contraintes normales, la deuxime le cisaillement proprement dit.
Suivant que pendant l'une ou l'autre phase, on empche tout drainage ou au contraire on
laisse l'eau s'vacuer sans aucune pression, on distingue plusieurs types d'essais.
UU : Essai de cisaillement non drain : aucun drainage de l'eau n'est possible, la
premire phase constitue alors "la remise sous contrainte".
CU : Essai de cisaillement consolid non drain. drainage pendant la premire phase
et application des contraintes normales destines assurer la consolidation primaire
totale. Pas de drainage pendant la phase de cisaillement.
CD : Drainage pendant les deux phases : la pression interstitielle doit tre toujours
nulle au cours du cisaillement.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

154

Critre de rupture :
Lorsqu'un systme de forces est appliqu un volume dtermin, il se dveloppe en
gnral des contraintes de cisaillement qui entranent des dformations du sol qui
peuvent tre importantes le long de certaines surfaces (dites de glissement ou de
rupture).
La rsistance au cisaillement d'un sol est dfinie comme tant la contrainte de
cisaillement dans le plan de la rupture, au moment de la rupture. On prend en gnral le
maximum de la contrainte de cisaillement (figure 42)

ESSAI DE CISAILLEMENT DIRECT PAR TRANSLATION


Pour raliser cet essai, on utilise un dispositif appel bote de cisaillement direct de
CASAGRANDE (figure 43). Un chantillon de dimension dtermine est introduit et
maintenu dans la bote entre deux plaques poreuses. Cet chantillon est soumis l'effort
d'une charge verticale (pression dtermine ) exerce par une presse horizontal
vitesse de dplacement constante (gnralement 1.5 mm / min). La moiti infrieure du
dispositif est mobile et peut tre mise en mouvement par l'action d'une force horizontale
(vitesse de dplacement constante galement). On note l'effort de cisaillement
correspondant l'effort appliqu. On rpte l'essai pour diffrentes valeurs de . Il est
alors possible d'obtenir par la relation de COULOMB la dtermination des
caractristiques c (cohsion) et (angle de frottement) du sol.
Pour une valeur donne de , on obtient une courbe passant par un maximum f et
tendant vers une valeur rsiduelle R, soit une courbe croissant directement vers la valeur
de plateau f. L'allure de la courbe dpend de la compacit du sol test (figure 41). Selon
le type de problme tudi, on choisit l'une ou l'autre des valeurs de . En recommenant
l'essai (trois quatre fois) pour d'autres valeurs de , on peut porter les points
exprimentaux dans un diagramme , et tracer la droite de COULOMB (figure 40).
Pour les sols cohrents, les valeurs de c et dpendent essentiellement de la vitesse de
l'essai et de la permabilit du sol car la pression interstitielle de l'eau, qui, commandant
la rsistance au cisaillement du sol, est directement lie aux conditions de drainage de
l'essai.
Dans la pratique, les contraintes appliques sur l'chantillon sont des contraintes
totales, mais les caractristiques de cisaillement du sol cohrent dpendent
essentiellement des contraintes inter - granulaires ou effectives ' supportes rellement
par le squelette solide du sol.
Donc, en appliquant sur l'chantillon de section S une contrainte normale n = N / S (N :
force normale) et que l'on mesure la contrainte tangentielle t = T / s ncessaire pour
produire le cisaillement (figure 44) et que l'on rpte l'essai pour diverses valeurs de la
force normale N, on voit que les contraintes t et n sont relies suivant le plan de
cisaillement par une relation linaire de la forme:
t = c + n tg (quation de COULOMB)
o c (cohsion en bars) et (angle de frottement en degrs) sont deux paramtres qui
caractrisent le sol en tat d'quilibre limite.
Il suffirait d'effectuer deux essais pour avoir les deux paramtres. Dans la pratique on en
effectue 3 4 titre de contrle.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

155

Pour les sols cohrents, l'essai est considr comme non drain si la vitesse de
cisaillement est de l'ordre de 1.5 mm / min. Pour tre dans des conditions draines, le
vitesse ne doit dpasser quelques micromtres par minute.
Pour les sols pulvrulents (sables propres par exemple), permables, l'essai est toujours
drain, quelque soit la vitesse de cisaillement.
Cet essai n'est pas trs sur car il existe des concentrations de tensions trs importantes
le long des parois de la bote et que l'prouvette n'est pas en tat de cisaillement pur. Un
autre reproche que l'on peut faire cet essai est qu'il est difficile de matriser les
conditions de drainage de l'prouvette. Cet essai est relativement peu ralis. L'essai
triaxial est bien plus intressant car les conditions de drainage sont contrles.
En fonction de la cohsion et du coefficient de frottement on distingue diffrents types de
sol.
Type
cohrents
purement
cohrents

c et
c 0 et 0

exemples
argiles non satures et marnes
argiles parfaitement satures et vases (consistance
c 0 et = 0
liquide)
sable sec (et e . tg = 0.55 valeur statistique
pulvrulents c = 0 et 0
moyenne). Donc est fonction de la compaction.
Notons que pour un sol donn, les valeurs de c et peuvent dpendre de la teneur en
eau, c'est pourquoi il est toujours indispensable de prciser dans quelles conditions ces
deux paramtres ont t dtermins.

ESSAI DE CISAILLEMENT DIRECT PAR ROTATION


L'chantillon a la forme d'un anneau. Il est cisaill mi paisseur par rotation relative des
deux demi cylindres qui le maintiennent. On mesure les efforts et les dformations pour
une srie d'chantillons, en faisant varier la contrainte . Cet essai permet en outre de
connatre la fonction = f() avec l'angle de rotation.

ESSAI DE COMPRESSION TRIAXIAL


Cet autre essai permet de tracer la courbe intrinsque d'un sol. Il ncessite un dispositif
perfectionn et un grand soin d'exprimentation.
Un chantillon plac dans un cylindre est soumis l'action de trois contraintes principales
1, 2 et 3 agissant dans les trois dimensions (figure 45). Les contraintes principales
latrales sont maintenues tandis que la rupture est atteinte par augmentation progressive
de la contrainte principale verticale 1 (ou dviateur). L'chantillon est protg par une
membrane et est plac dans une cellule contenant de l'eau sous pression (hydrostatique
-bonbonne d'air comprim) constante 2 = 3 lue directement sur un manomtre. Le
piston qui transmet la contrainte verticale se dplace vitesse constante de 1 2 mm /
minute.
Un anneau dynamomtrique permet la lecture de l'effort appliqu (1) en fonction du
temps (figure 46). Le raccourcissement de l'prouvette est mesur au comparateur au
centime de millimtre. Si l'chantillon contient de l'eau (ce qui est le cas gnralement) ,
la contrainte globale applique aura pour effet d'augmenter la pression interstitielle u. On
ralise gnralement trois essais ce qui permet de tracer la droite intrinsque, la
rupture correspondant aux contraintes latrales 3 (I, II, III) fixes priori, ce qui
dtermine c (cohsion, ordonne l'origine) et (coefficient de frottement, angle avec
l'horizontale).
L'essai consiste donc faire crotre le dviateur jusqu' la rupture de l'prouvette, la
pression hydrostatique restant constante.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

156

Comme dans l'essai de cisaillement la bote, la pression interstitielle u a une influence


dterminante sur les paramtres c et . Pour dterminer cette influence, le systme
comprend un dispositif de mesure de la pression interstitielle u au cours de l'essai. Ainsi,
grce la relation ' = - u, on connat la contrainte effective chaque instant.
Il existe trois types d'essai (figure 47)
L'essai triaxial consolid drain (CD) est un essai ralis en permettant l'eau
interstitielle de s'chapper (slow test). L'prouvette est d'abord soumise une pression
hydrostatique 1 = 2 = 3 jusqu' consolidation puis la contrainte principale 1 qui est
exerce par le piston est augmente progressivement et lentement jusqu' la rupture
(essai proprement dit). L'eau peut s'chapper de l'chantillon pendant l'essai (si bien que
la pression interstitielle u est ngligeable durant l'essai) et la courbe intrinsque relate les
contraintes grains sur grains. Les contraintes totales sont donc gales aux contraintes
effectives ' (comme u = 0). La mise en charge est lente (slow), afin d'viter l'apparition
de pressions interstitielles. Cet essai convient pour les sables car ils drainent plus
rapidement. Cet essai donne donc les caractristiques inter - granulaires du sol.
Les paramtres c' et ' permettent d'effectuer les tudes de stabilit long terme (talus,
murs de soutnement, barrage, etc.).
Dans l'essai consolid drain, chaque prouvette est consolide ( drainage ouvert) sous une pression
hydrostatique et cisaille drainage ouvert sous cette mme pression hydrostatique. Le dviateur doit
toutefois tre appliqu de manire obtenir une vitesse de dformation suffisamment lente pour que la
pression interstitielle soit nulle chaque instant.

Les essais tri axiaux non drains (car la pression interstitielle u modifie la relation de
COULOMB) peuvent tres consolids ou non: on mesure la pression interstitielle la
face infrieure de l'prouvette par un dispositif permettant de raliser une pression gale
et oppose la pression mesure, empchant ainsi le drainage local de l'prouvette, ce
qui permet la dduction des contraintes effectives chaque instant. De cette faon, la
mesure n'influe pas sur le comportement de l'prouvette et la pression interstitielle reste
homogne, mme pour un sol trs peu permable. La pression mesure donne alors une
bonne approximation de la pression interstitielle au moment de la rupture condition
que l'essai ne soit pas men trop rapidement.
L'essai triaxial consolid non drain (CU) : chaque prouvette est consolide (
drainage ouvert) sous une pression hydrostatique, puis cisaille (1 augmente) volume
constant, donc drainage ferm, sous cette mme pression (hydrostatique). Cet essai
permet d'tudier la variation de la rsistance au cisaillement non drain du sol, en
fonction de la pression de consolidation, partir des caractristiques c cu et cu. En outre,
en mesurant la pression interstitielle, on dtermine en cours de cisaillement les
caractristiques intergranulaires ou effectives c' et ' des sols saturs, sans avoir recours
l'essai consolid drain, toujours trs long lorsque le sol est peu permable.
L'essai triaxial non consolid non drain (UU) : les contraintes 3 = 2 et 1 croissent
jusqu' la rupture. Elles agissent en mme temps et l'on empche l'eau de s'chapper.
L'application de la pression hydrostatique et le cisaillement sont effectus drainage
ferm. Il correspond au comportement court terme du sol. L'application de la pression
hydrostatique 3 et le cisaillement sont effectus drainage ferm, donc volume
constant.
Pour les sols saturs, la rsistance au cisaillement du sol est gnralement constante (
= 0). Elle est appele "cohsion non draine" et est note c u . Elle traduit la rsistance du
sol dans son tat actuel et permet de dterminer la capacit portante immdiate d'une
fondation, d'tudier la stabilit immdiate d'un talus, d'un mur de soutnement.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

157

L'essai de compression simple permet de mesurer la rsistance la rupture R c du sol. C'est une forme
particulire de l'essai triaxial UU. L'prouvette cylindrique d'lancement 2 (H = 2 D) est place entre les
deux plateaux d'une presse et soumise des charges croissantes jusqu' la rupture. La vitesse
d'crasement doit tre suffisamment rapide (1.5 2 mm / min) pour qu'aucun drainage ne puisse se
produire pendant l'essai.
La relation Rc = 4 P / D donne en fonction de la charge applique P la rupture, la valeur de la
rsistance la compression simple Rc.
La cohsion non draine des argiles satures s'en dduit immdiatement, u tant nul :
Cu = Rc / 2 (en kPa).

LA RSISTANCE AU CISAILLEMENT ET LES DFORMATIONS


Considrons un chantillon remani de sol fin qui a une teneur en eau w. Ralisons un
essai de rsistance au cisaillement l'aide de l'appareil triaxial. On montre que pour de
fortes teneurs en eau, le compactage n'a pratiquement aucune influence sur la rsistance
au cisaillement, par contre, faible teneur, la rsistance au cisaillement augmente en
fonction de l'nergie de compactage.
Si l'on veut donc augmenter la rsistance au cisaillement d'un sol fin il y a donc intrt
le compacter faible teneur en eau. Les rsultats sont analogues si l'on s'intresse aux
dformations ne doivent dpasser certaines limites (remblais, couches de chausse).

4.7. Mthodes gophysiques


4.7.1 Introduction
Les mthodes gophysiques sont gnralement non destructives, moins coteuses et
plus rapides que la plupart des autres essais visant dterminer les caractristiques
mcaniques des sols. Elles ont pour principe de mesurer un paramtre physique tel que
la rsistivit ou la vitesse de propagation du son.
Elles jouent un rle important dans la reconnaissance de grandes superficies et
fournissent des indications plus tendues que celles que l'on aurait pu obtenir par des
sondages localiss. Notons qu' un mme groupe de mesures faites la surface du sol
peut correspondre diffrentes configurations du sous sol (htrognit, cavits, etc.). Il
s'agit donc de rgulirement recouper ces informations au regard des donnes
gologiques et de choisir la configuration la plus probable.
Ces mthodes seront avantageusement utilises afin:
-

de dterminer (lors de l'tude prliminaire), les emplacements o il est possible de


prvoir des ouvrages lourds et les zones viter.

d'orienter l'implantation des sondages en vue d'une reconnaissance localise et plus


prcise du sol.

4.7.2 Mthode lectrique


Quoique la rsistivit lectrique d'un sol ne soit pas en liaison connue avec sa rsistance,
on a remarqu que les terrains peu consistants ont une rsistivit plus faible que les
roches compactes.
La mthode lectrique est base sur la mesure de la rsistivit du sol in situ . Cette
rsistivit dpend essentiellement de la quantit d'eau que le sol contient et de la
minralisation de cette eau. On trouve par exemple des roches ruptives qui ont des
rsistivits pouvant atteindre 30 000 ohm-mtre. Par ailleurs, certaines argiles on un
rsistivit comprise entre 50 et 100 ohm-mtre et les vases de 0.5 10 ohm-mtre [ABSI,
1979]

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

158

La mthode lectrique est rgulirement utilise pour la reconnaissance dans les sols
sensibles, argileux, d'alluvions de valles, etc.
En supposant que le terrain soit homogne et isotrope, pour mesurer la rsistivit, on
ferme un circuit d'intensit i par la terre l'aide de deux piquets A et B fichs dans le sol
et l'on mesure la diffrence de potentiel entre les deux points C et D situs entre A et B
(voir figure 60). On dmontre que la rsistivit est donne par la relation suivante :
= 2 . (VC VD) / { i . (1/AC + 1/BD + 1/AD 1/BC) }
tant une donne caractristique de la nature du sol, sa valeur ne change pas quelle
que soit la distance entre les points A, B, C, D. Une telle constance indique que l'on est
en prsence d'un sol homogne.
Si par contre l'on suppose tre en prsence de deux terrains superposs de rsistivit 1
et 2. Si la longueur AB est petite par rapport la profondeur h de la premire couche, la
plupart des lignes de courant vont passer travers celle-ci et l'application de l'quation
prcdente donne une valeur approche de 1.
Par contre, si AB est grand par rapport h, l'application de le mme expression donnerait
une valeur assez voisine de 2.
En consquence, suivant l'espacement relatif des points A et B (x), les mesures donnent
une rsistivit apparente variant entre les limites 1 et 2. Des abaques permettent d'en
dduire la valeur de h.
La courbe de variation de en fonction de la distance x = AB, CD restant fixe, est
appele sondage lectrique et des abaques permettent d'en dduire la valeur de h.

4.7.3 Mthode sismique


On branle le sol en un point par un choc mcanique ou par une faible explosion et l'on
tudie la propagation des vibrations qui en rsultent. Profondeur d'investigation : 20
mtres environ. Il faut compter qu'une quipe de prospection peut effectuer jusqu' 4
sondages par jour environ (placement d'une vingtaine de gophones).
Cette mthode peut tre utilise pour dterminer le module d'inertie de roches sur
lesquelles on doit fonder. Ce module se dduit partir de mesures par rflexion, de la
vitesse et du temps de propagation d'ondes sismiques provoques. La vitesse est
d'autant plus grande que la roche est plus compacte. Elle augmente aussi avec le
pourcentage d'eau contenue dans le sol [NACHTERGAL, 1988].
Notons que pour les couches superficielles de sol, les vitesses de propagation
augmentent avec la profondeur des couches.
On place sur la surface du sol des gophones diverses distances de l'metteur O
(figure 62). Le graphique est dress en portant en abscisse les distances x des diffrents
gophones et en ordonne les temps mesurs. On parle de graphe dromochronique, il
est normalement constitu de deux segments de droite (voir figure 63). Le premier
segment (OF) est rgi par la loi de rfraction d'ondes passant dans des terrains de
vitesses diffrentes, et correspond aux distances (plus petites que a) o le temps de
propagation de l'onde directe est le plus faible. Par contre, le segment FG concerne les
distances pour lesquelles l'onde rfracte arrive la premire. Le point F indique la
distance x = a pour laquelle les deux ondes arrivent en mme temps. L'examen de ce
graphique permet d'avoir les vitesses v1 et v2 ainsi que l'paisseur h de la premire
couche. On peut tendre les rsultats prcdents aux cas de plusieurs couches pour
autant que l'on ait toujours v1 < v2 < v3 ..Cependant, l'interprtation des rsultats n'est
pas toujours facile.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

159

Voici quelques ordres de grandeur :


v < 500 m / s
v entre 500 et 1500 m / s
prs de 7000 m / s

sols peu compacts


argile, sable fin
roches compactes, calcaires, granit, basaltes.

4.8. Sols et fondations


4.8.1 Remarque pralable
Cette partie rapproche les matires faisant partie du cours "Etude des sols" aux cours qui
seront dispenss dans les annes ultrieures et relatifs aux fondations. Elle rsume de
manire non exhaustive une partie du contenu de la note d'information technique 147 du
Centre Scientifique et Technique de la construction.

4.8.2 Introduction
Lors d'un avant-projet de construction, il importe d'analyser de manire rigoureuse les
points suivants :
Etudes prliminaires
- Rles de la construction et des fondations
- Actions auxquelles les fondations doivent rsister
- Catgorie (type) de sol, htrognits
- Force portante admissible
- Tassement, dformations, tanchit
Projet
- Visite de terrain
- Reconnaissance du sol en profondeur
- Dimensionnement correct (structure et fondation)
- Conception tanchit adquate
Excution des travaux
- Surveillance rgulire (terrassements, maonnage, btonnage, remblayage).
- Surveillance moyen ou long terme, contrles
Les responsabilits sont clairement tablies dans les textes de loi, tant pour l'adjudication
de marchs publics que de contrats privs. Il importe d'tudier les documents
contractuels applicables dans chaque cas d'espce. Le cahier gnral des charges par
exemple (lorsqu'il est d'application), relve la responsabilit de l'auteur du projet au
niveau de la conception, des ingnieurs ou techniciens conseils choisis par le matre de
l'ouvrage ou aux entrepreneurs en ce qui concerne les tudes techniques (l'auteur devant
approuver chaque tude particulire). A dfaut de stipulation expresse en sens contraire
"il incombe l'auteur d'une tude de surveiller la conformit de l'excution ses plans et
calculs". En matire de fondation, la question de responsabilit est importante car les
dgts subis par les fondations peuvent entraner des dgts l'ouvrage riger et au
voisinage concern.

4.8.3 L'eau du sol


Les fondations reprennent les charges et surcharges transmises par la structure et les
transmet au sol avec une scurit suffisante par rapport l'quilibre limite de rupture et
de dformation. Elles reprennent le poids de la construction, des charges de service et
d'exploitation, du vent et de la neige, de mouvements thermiques ou hydrostatiques
(gonflements, retraits, etc.). Les fondations doivent en outre participer la protection de
la construction contre l'eau prsente dans le sol et rsister la pousse des terres et de
l'eau situes l'extrieur. Rappelons enfin l'influence de la permabilit du sol sur la
reprise des charges par le squelette solide (consolidation), voir oedomtre.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

160

4.8.4 Classification des sols


Diffrents essais et analyses ont t largement explicits prcdemment dans le cours,
rappelons ici les distinction essentielles :
Sols meubles (sables, limons, argiles, graviers, pierres) caractriss par :
La granulomtrie voir tamisages, analyses granulomtrique, quivalent de sable, etc.
La consistance (vaseux, pteux, ferme, raide, dur). Voir dfinition des limites d'Atterberg,
essai au scissomtre.
La teneur en matire organique (dbris vgtaux, tourbe, dchets mnagers).
La teneur en matires calcaires (qui augmente la rsistance des sols, pouvant confrer la
solidit d'un sol rocheux
Les sols rocheux qui imposent une dsagrgation pralable l'excavation, disposs en
bancs qui peuvent tre inclins (pendage), et ventuellement altrs ou fissurs.
Remblais existants (meubles ou rocheux, uniformes ou non, pierres, bois, dchets,
plastiques, immondices, etc.)
Remblais raliser (origine des terres connue ou non, uniformes ou non, importance de
la technique de compactage utilise).

4.8.5 Caractristiques physiques des sols


Voir prcdemment les paramtres tels que poids volumiques, porosit, teneur en eau,
indice des vides et taux de saturation.

4.8.6 Caractristiques mcaniques des sols


La rupture (lors du glissement) qui traduit qu'en tout point formant une surface de rupture,
la contrainte de cisaillement est plus leve que celle pouvant assurer l'quilibre qui se
traduit par la loi de Coulomb
> tg ' + c' (avec ' l'angle de frottement interne et c' la cohsion) et qui peut tre
dtermin exprimentalement par cisaillement ou essai triaxial (voir essais
correspondants).
La dformabilit peut quant elle tre approche par la dtermination du coefficient de
compressibilit mesur partir de la rsistance de rupture mesure au cne lors d'un
essai de pntration statique. D'autres essais in situ ou au labo permettent d'valuer
l'volution de la dformation en fonction du temps (oedomtre et essais de cisaillement).

4.8.7 Fondations
A partir des essais ou partir de l'exprience, il est possible de dfinir la pression
limite du sol au niveau d'assise de la fondation. La force portante admissible d'un sol est
obtenue en divisant la pression limite par un coefficient de scurit qui dpend de la
mthode de calcul utilise, de la construction et de la connaissance que l'on a du sol. Les
valeurs courantes du coefficient de scurit vont de 2 3.
Il est prfrable de concevoir et de dimensionner la structure pour qu'elle puisse
s'accommoder des mouvements prvisibles et notamment des tassements diffrentiels
(les murs porteurs y tant trs sensibles) plutt que d'y rsister tout prix
les structures supportent des dformations relatives plus grandes que les finitions

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

161

4.8.8 Etanchit
Les phnomnes de condensation sont frquents dans les caves qui sont souvent plus
froides et mal ares. Le choix du matriau d'isolation et des pare vapeurs ainsi que leur
position dans les murs ou dans les dalles a beaucoup d'importance. Il faut toujours
s'assurer que les murs et les sols soient bien secs avant de poser un ventuel isolant.
Humidit ascensionnelle : il faut empcher l'eau de monter verticalement par capillarit
(barrires, membranes d'tanchit)
Impermabilisation des lments en contact avec le sol (traitement des parois
extrieurs).
Drainage : vacuation de l'eau libre par les drains, attention au colmatage, prvoir
ventuellement une vacuation permanente de l'eau (pompage).
Remblayage autour des fondations (pntration et accumulation d'eau le long des murs
enterrs), importance du compactage.

4.8.9 Types de fondation


Faible profondeur (- 2 ou - 5 m par rapport au niveau du sol selon qu'il y ait ou non
cave(s).
Semelles isoles ou plots (sol rsistance leve, compressibilit faible afin de limiter
les tassements diffrentiels). Pour diminuer la pression au sol et les tassements, on place
une armature dans le sens transversal et longitudinal (on se rapproche des semelles
continues). Ces fondations sont armes ou non, coules en gnral directement dans
une fouille, mais peuvent tre aussi prfabriques. Parfois, on place des longrines
(poutre en bton arm, parfois prcontraint) prenant appui sur les semelles isoles et
solidarises entre elles par un nud btonn. Il importe dans ce cas qu'elles ne soient
pas en contact direct avec le sol situ entre les appuis (>< tassements et gonflements).
Semelles continues en bton non arm. Solution traditionnelle pour rpartir les
charges de faon continue (murs portants). Elles peuvent tre coules directement dans
une tranche (max. 1.25 m si le sol a les qualits voulues, sans soutnement). Avant le
btonnage (gnralement minimum 250 kg de ciment HK ou LK par m bton), il faut en
gnral placer en fond de fouille la boucle de mise la terre de la future installation
lectrique. Les murs portants sont soit raliss en maonnerie, soit en bton arm coul
sur place (coffrage), soit prfabriqus et prenant appui sur ces semelles de fondation.
Semelles continues en bton arm :
particulirement recommandes si les
htrognits de terrain font craindre une variation importante de la compressibilit ou si
il prsente un rsistance admissible mdiocre ou une compressibilit trop grande. Si la
charge transmise est trop leve ou le risque de tassements diffrentiels trop grand, il
faut prvoir l'largissement (en bton arm) de semelles jusqu' obtenir une pression au
sol acceptable.
Radiers gnraux : ils sont conus pour rpartir charges et surcharges de l'ensemble de
la surface d'assise et sont constitus d'une dalle en bton arm coul sur le terrain. Dans
le cas de constructions fondes sur radier avec caves creuses dans le sol, la pression
sous le radier peut tre gale ou mme infrieure la pression naturelle existante avant
excavation. Dans ce ca, il a de grandes chances que le tassement soit trs limit mais il y
a des risques de gonflement du sol, surtout en sols argileux.
Fondations profondes :
Fondations sur faux puits : on creuse un puits l'abri d'anneaux en bton arm dont le
premier est muni ventuellement d'une trousse coupante, ces anneaux, qu'on empile au

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

162

fur et mesure du creusement servent de coffrage perdu. Certains grappins sont conus
avec une jupe de guidage qui assure en mme temps le soutnement et un dispositif de
btonnage par tube central. Pour les puits blinds, l'excavation se fait l'abri d'un
blindage mtallique ou en bois maintenu en place par des cercles ou des cadres. Le
btonnage s'effectue en une fois (blindage perdu) ou par passes lorsque l'on rcupre le
blindage (temps limit pour le faire).
Pieux : les pieux peuvent tre des lments prfabriqus battus, u en bton moul dans
le sol (battus, fors ou visss).

4.8.10 Aide mmoire de visite d'un terrain btir


TOPOGRAPHIE
- Signes de glissements de terrain ou d'rosion importante de talus
- Signes d'affaissements (subsidences) locaux (mines, anciennes constr., galeries, etc.).
- Changements nets de l'allure des pentes (gologie, talutage, etc.)
- Fonds de valle / dpressions, alluvions compressibles (terrasses, mandres, etc.)
- Vgtation - mmoire de particularismes (dformations, bois de tension, etc.)
SOL
- Nature(s) du(des) sol(s) rencontr(s), profondeur, texture, structure
- Prsence de tourbes ou matriaux trs compressibles.
- Sols rapports, remblais, dchets, versages d'immondices, combustion
- Indice de sols gonflants, craquelures
- Changements soudains de la nature du sol
VEGETATION
- Espces d'arbre, hauteur, circonfrence, tat
- Trace d'arbres ou de haies abattus (sols susceptibles de gonfler)
EAU
- Nappe phratique proche de la surface, variations probables
- Traces d'un ancien cours d'eau, vgtation hydrophile
- Traces d'ventuelles inondations
- Sources, ruisseaux, mares
- Indices de prsence d'eau ou de sols agressifs
ACTIVITES HUMAINES
- Fondations enterres, profondeur et type
- Fondations existantes visibles, profondeur et type
- Trace d'anciens puits ou de travaux souterrains
- Traces de prsence d'gouts ou d'autres conduites enterres
- Indice de prsence d'anciens fosss, canaux, tranches, carrires.
ENVIRONNEMENT
- Fondations maisons voisines, niveaux, profondeur, caractristiques
- Dommages aux constructions voisines, imputables aux fondations?
- Noms topographiques locaux, rues, places, chemins, qui rappellent des faits significatifs
oublis (marais, remparts, carrires, usines, sources, etc.).

4.8.11 Dmarches complmentaires


Administration communale ou rgional (archives, permis, souvenirs d'activit humaine,
travaux publics)
Service gologique de Belgique - rue Jenner 13, 1040 Bruxelles.
Cartes gotechniques publies ou en prparation pour quelques zones urbaines Commission de Cartographie gotechnique, Square de Meeus 28, 1040 Bruxelles).
Cartes topographiques ou photographies ariennes (ventuellement trs anciennes) Institut Gographique National, Abbaye de la Cambre, 1050 Bruxelles.

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163

Cartes pdologiques - Centrum voor Bodemkartering, Rosier 6, 9000 Gent ou Station de


sciences du sol, avenue Marchal Juin, 5030 Gembloux.
Socit, organismes ou personnes ayant effectu des travaux dans la rgion
(entrepreneurs, bureaux d'tude, distributeurs eau, gaz, lectricit, tlphone, cble,
etc.).

4.8.12 Reconnaissance du sol en profondeur


Les principaux essais cherchent dterminer la nature et l'paisseur des diffrentes
couches, les reprsenter en plan ainsi qu'ventuellement dterminer leurs
caractristiques mcaniques. Fouilles et sondages permettent dj d'identifier et
caractriser les couches de sol. Les essais de pntration statique ou dynamique, ainsi
que les essais pressiomtriques permettent partir de dductions exprimentales, de
dterminer les caractristiques mcaniques du sol. D'autres essais, au laboratoire cette
fois, sur des chantillons soigneusement prlevs, confirme ou infirme les premiers
rsultats. Pour rappel, les essais au tassomtre ainsi que les essais propres la
gotechnique routire (Proctor, CBR, etc.) ne donnent aucun renseignement sur la nature
et les proprits des couches situes plus en profondeur.
Les essais doivent tre pratiqus ds que possible, ventuellement avant mme l'achat
du terrain, ou du moins lors de l'tablissement de l'avant projet, en fonction des risques et
d'une reconnaissance pralable. Idalement les plans de l'architecte seront soumis
l'tude de l'ingnieur conseil.

4.8.13 Choix du type de fondation


Ils se feront en fonction des points cits ci-dessus, c'est dire de la visite de terrain, des
dmarches complmentaires et des rsultats aux essais de reconnaissance. Ils
dpendront en outre de la conception de la structure, de la vocation de la construction,
ainsi que des particularismes locaux tels que climat et tradition.
Sur les sols rocheux, graviers ou sable compact, rencontrs la surface o faible
profondeur et pour lesquels un tassement est peu probable, on optera vraisemblablement
pour des semelles isoles ou des semelles continues fondes l'abri du gel.
Sur des sols cohrents fermes ou raides (argiles, limons), les types de fondation sont
analogues ceux des sols rocheux, en veillant ce que le niveau de fondation soit au
moins un mtre de profondeur et en vitant les diffrences de niveau (risques de
gonflement ou de tassement plus important).
Pour les sols cohrents mous, le risque est nettement plus important, on optera pour des
semelles continues armes, voire largies, tendant la fondation sur radier. Une
reconnaissance approfondie du sol est souvent ncessaire.
Les fondations sur sols tourbeux sont proscrire, except si elles reposent sur une
assise plus consistante situe plus grande profondeur.
Sur les remblais rcents il faut prvoir des pieux ou puits ou autre type de fondation qui
transmettra les charges au sol "naturel" dont le niveau sera dtermin lors de la
reconnaissance. Le risque de tassement est moins important sur un ancien remblais,
c'est pourquoi un type de fondation plus classique peut lui tre prfr (semelle, radier).
Pour les dpotoirs et anciennes dcharges, on tiendra compte de l'agressivit des eaux
souterraines (substances chimiques diverses) et dans tous les cas exclure des fondations
superficielles et les dalles au sol.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

164

Sur les terrains forte dclivit, l'tude du projet doit englober une tude de stabilit et
de glissement d'ensemble, ainsi que d'tudier spcialement les coulements d'eau en
amont
Remarques : par rapport au gel, on recommande en Belgique une profondeur minimum
de 0.80 m sous le niveau fini des terres, pour des semelles de fondation. En outre, tablir
une fondation sous le niveau de la nappe aquifre entrane des cots supplmentaires
d'ventuels travaux d'asschement et d'tanchisation des caves.
Par rapport aux sols gonflants, le risque de gonflement du la fraction fine (< 2 m) est
trs lev lorsque l'indice de plasticit est > 35, lev (I p 22-48), moyen (12-32) et bas
pour un indice de plasticit infrieur 18.
Le tableau repris en annexe A reprend les valeurs priori de la pression admissible sur
sol sous charge verticale statique.
Les tableaux B1 et B2 (directement issus de la note d'information technique 147 du
CSTC) reprennent quelques valeurs considrer comme ordre de grandeur, pour des
matriaux ou poids rapports la surface pour des constructions de conceptions
courantes.

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

165

Table des matires


1.

GOLOGIE GNRALE............................................................................................................................2
1.1. INTRODUCTION GNRALE.............................................................................................................................2
1.2. NOTIONS LMENTAIRES DE GOPHYSIQUE...................................................................................................2
1.2.1 La Terre, chimie et structure interne......................................................................................................2
La crote....................................................................................................................................................................3
Le manteau................................................................................................................................................................4
Le noyau....................................................................................................................................................................4

1.2.2 L'histoire de la plante...........................................................................................................................5


PRECAMBRIEN (4600-570 millions dannes)........................................................................................................6
PALEOZOIQUE (570-245 millions dannes) = ERE PRIMAIRE...........................................................................6
MESOZOIQUE (245-65 millions dannes) = ERE SECONDAIRE.........................................................................7
CENOZOIQUE I : ERE TERTIAIRE (65-2/3 millions dannes)..............................................................................8
CENOZOIQUE II : ERE QUATERNAIRE ( 2 3 millions dannes)......................................................................9

1.2.3 La datation des roches.........................................................................................................................10


La stratigraphie et la palonthologie........................................................................................................................10
Analyse aux traceurs gochimique - radiomtrie......................................................................................................10

1.2.4 Tectonique............................................................................................................................................12
Introduction.............................................................................................................................................................. 12
Expansion des fonds marins.....................................................................................................................................14
Les plaques lithosphriques.....................................................................................................................................15
Volcans et sismes....................................................................................................................................................17

1.3. MINRAUX ET ROCHES................................................................................................................................21


1.3.1 Introduction..........................................................................................................................................21
1.3.2 Les minraux........................................................................................................................................21
Introduction.............................................................................................................................................................. 21
Classification des minraux.....................................................................................................................................23
Les lments natifs...................................................................................................................................................23
Les sulfures (-S)....................................................................................................................................................... 24
Les oxydes (-O) et les hydroxydes (-OH):...............................................................................................................24
Les halognures....................................................................................................................................................... 25
Les carbonates (-CO3)..............................................................................................................................................25
Les nitrates (-NO3)..................................................................................................................................................25
Les sulfates (-SO4)...................................................................................................................................................25
Les phosphates (-PO4)..............................................................................................................................................25

1.3.3 Les roches.............................................................................................................................................27


Introduction.............................................................................................................................................................. 27
Les grands types de roches.......................................................................................................................................27
Le cycle des roches..................................................................................................................................................29

1.3.4 Classification des roches.....................................................................................................................29


A. Les roches sdimentaires.....................................................................................................................................29
B. Les roches magmatiques......................................................................................................................................36
C. Les roches mtamorphiques................................................................................................................................39

1.3.5 Industrie, proprits et catalogue de pierres naturelles.......................................................................41


Introduction.............................................................................................................................................................. 41
Proprits - caractristiques techniques - spcificits...............................................................................................42
Catalogue................................................................................................................................................................. 44

1.4. ETUDES GOLOGIQUES.................................................................................................................................49


1.4.1 La gologie du pays.............................................................................................................................49
1.4.2 cartes gologiques................................................................................................................................51
Introduction.............................................................................................................................................................. 51
Types de terrains......................................................................................................................................................52
La coupe gologique................................................................................................................................................53

2.

PDOLOGIE...............................................................................................................................................53
2.1. INTRODUCTION............................................................................................................................................53
2.2. LE PROFIL PDOLOGIQUE.............................................................................................................................53
2.2.1 L'horizon O ou holorganique...............................................................................................................53

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

166

2.2.2 L'horizon A, humifre ou hmi - organique.........................................................................................53


2.2.3 Horizon d'accumulation ou illuvial : B................................................................................................53
2.2.4 Roche-mre fragmente,.......................................................................................................................53
2.2.5 Roche-mre intacte : D ou R................................................................................................................53
2.3. LES CARTES PDOLOGIQUES........................................................................................................................53
2.3.1 Introduction..........................................................................................................................................53
2.3.2 Classification des sols (systme Belge)................................................................................................53
La texture.................................................................................................................................................................53
Le drainage naturel..................................................................................................................................................53
Les dveloppements de profil...................................................................................................................................53

2.3.3 La composante organique....................................................................................................................53


Introduction.............................................................................................................................................................. 53
Limportance de la matire organique au sol............................................................................................................53
Les trois grands types dhumus................................................................................................................................53

3.

LA GOMORPHOLOGIE DU PAYS.......................................................................................................53
3.1. INTRODUCTION............................................................................................................................................53
3.2. LES BAS PLATEAUX DU HAINAUT - BRABANT - HESBAYE ET LE PAYS DE HERVE.......................................53
3.3. LE CONDROZ................................................................................................................................................53
3.4. LA DPRESSION DE LA FAGNE-FAMENNE ET LA CALESTIENNE...................................................................53
3.5. LARDENNE..................................................................................................................................................53
3.6. LA LORRAINE BELGE ET LA GAUME............................................................................................................53
3.7. QUELQUES RGIONS DE FLANDRES.............................................................................................................53

4.

MCANIQUE DES SOLS GOTECHNIQUE....................................................................................53


4.1. INTRODUCTION............................................................................................................................................53
4.1.1 Les constituants du sol.........................................................................................................................53
4.1.2 Paramtres de dfinitions des sols.......................................................................................................53
4.2. GNRALITS SUR LE COMPORTEMENT ET IDENTIFICATION DES SOLS........................................................53
4.2.1 Introduction..........................................................................................................................................53
4.2.2 Les sols grenus (dimensions moy. partic. > 20 m).............................................................................53
4.2.3 Les sols fins (dimension moy. partic. < 20 m)...................................................................................53
Limites d'Atterberg..................................................................................................................................................53
Classification des sols cohrents d'aprs l'abaque de plasticit.................................................................................53
Classification selon l'ABEM....................................................................................................................................53
Les argiles (moins de 2 m).....................................................................................................................................53
Les limons (2 20 m)............................................................................................................................................53

4.2.4 Les essais de classification...................................................................................................................53


Introduction.............................................................................................................................................................. 53
La granulomtrie......................................................................................................................................................53
Grave, graviers, matires organiques et calcareuses.................................................................................................53
Sols granulomtrie non uniforme..........................................................................................................................53
Htrognit des sols..............................................................................................................................................53

4.3. CARACTRISTIQUES FONDAMENTALES........................................................................................................53


4.3.1 Dtermination des limites d'ATTERBERG...........................................................................................53
4.3.2 Dtermination du poids volumique apparent ().................................................................................53
4.3.3 Dtermination du poids volumique rel (s).........................................................................................53
4.4. MTHODES D'ESSAIS ET D'CHANTILLONNAGE............................................................................................53
4.4.1 Introduction..........................................................................................................................................53
4.4.2 Sondages et prlvements d'chantillons.............................................................................................53
4.4.3 Tassements et consolidation.................................................................................................................53
Introduction.............................................................................................................................................................. 53
La compressibilit....................................................................................................................................................53
Essai de compressibilit l'oedomtre.....................................................................................................................53

4.4.4 Le compactage.....................................................................................................................................53
Introduction.............................................................................................................................................................. 53
Essais Proctor...........................................................................................................................................................53
Essais de la portance essais CBR (Californian Bearing Ratio)..............................................................................53

4.4.5 Essais spcifiques de caractrisation des sables et des agrgats........................................................53


Essai d'quivalent sable (ES)....................................................................................................................................53
Module de finesse d'un sable....................................................................................................................................53
Analyse granulomtrique.........................................................................................................................................53

Gologie gnrale - Notions lmentaires de gophysique

167

4.4.6 Essais de pntration...........................................................................................................................53


Introduction.............................................................................................................................................................. 53
Essai de pntration statique....................................................................................................................................53
Essais de pntration dynamique..............................................................................................................................53

4.4.7 Pressiomtre.........................................................................................................................................53
4.4.8 Scissomtre...........................................................................................................................................53
4.4.9 Essais de charge ou tassomtre et essai la plaque............................................................................53
4.5. HYDROLOGIE...............................................................................................................................................53
4.5.1 Introduction..........................................................................................................................................53
4.5.2 La loi de Darcy et la permabilit.......................................................................................................53
4.5.3 Niveaux pizomtriques et gradients hydrauliques..............................................................................53
4.5.4 Mesures de permabilit......................................................................................................................53
Mesure de permabilit des sols en laboratoire........................................................................................................53
Mesure de permabilit des sols in situ essai de pompage.....................................................................................53

4.5.5 Variations du niveau de la nappe.........................................................................................................53


4.6. CARACTRISATION DE LA COHSION ET DE L'ANGLE DE FROTTEMENT.......................................................53
4.6.1 Introduction..........................................................................................................................................53
4.6.2 Essais de cisaillement direct................................................................................................................53
Essai de cisaillement direct par translation...............................................................................................................53
Essai de cisaillement direct par rotation...................................................................................................................53
Essai de compression triaxial...................................................................................................................................53
La rsistance au cisaillement et les dformations.....................................................................................................53

4.7. MTHODES GOPHYSIQUES..........................................................................................................................53


4.7.1 Introduction..........................................................................................................................................53
4.7.2 Mthode lectrique...............................................................................................................................53
4.7.3 Mthode sismique.................................................................................................................................53
4.8. SOLS ET FONDATIONS...................................................................................................................................53
4.8.1 Remarque pralable.............................................................................................................................53
4.8.2 Introduction..........................................................................................................................................53
4.8.3 L'eau du sol..........................................................................................................................................53
4.8.4 Classification des sols..........................................................................................................................53
4.8.5 Caractristiques physiques des sols.....................................................................................................53
4.8.6 Caractristiques mcaniques des sols..................................................................................................53
4.8.7 Fondations............................................................................................................................................53
4.8.8 Etanchit.............................................................................................................................................53
4.8.9 Types de fondation................................................................................................................................53
4.8.10 Aide mmoire de visite d'un terrain btir........................................................................................53
4.8.11 Dmarches complmentaires..............................................................................................................53
4.8.12 Reconnaissance du sol en profondeur................................................................................................53
4.8.13 Choix du type de fondation................................................................................................................53

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