Module 2 - Démarche de L'auditeur Financier PDF
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Les auditeurs financiers respectent une méthodologie qui comprend des étapes de travail et des
techniques à mettre en œuvre lors de chacune de ces étapes. La parfaite connaissance de l'entité
auditée, de ses antécédents et de ses besoins, permet parfois d'éviter une étape ou d'imaginer dans
un cas d'espèce une méthode particulièrement efficace même si elle est peu courante. Néanmoins,
dans les cas les plus usuels, l'auditeur légal respecte, lors de l'audit financier et comptable
conduisant à la certification, Quatre principales étapes : la phase préliminaire, appréciation du
contrôle interne, contrôle direct des comptes, travaux de fin de mission et rapport d'audit.
I. La phase préliminaire
Cette phase préliminaire est particulièrement importante dans le cas d'une première mission mais,
pour les missions ultérieures, elle devra être actualisée afin de prendraient considération
l'évolution de l'entité.
SCHEMA DE LA PHASE PRELIMINAIRE
NOTE D’ORIENTATION
GENERALE
BUDGET DETAILLE
données répétitives ;
données ponctuelles ;
données exceptionnelles.
c) Lettre de mission
Après avoir actualisé sa connaissance de l'entité, sa note d'orientation générale de la mission et
évalué les coûts de l'intervention, il est souhaitable que l'auditeur confirme pat écrit, à l'entité, les
éléments relatifs à la mission. Cette lettre ne doit pas faire double emploi, avec la première lettre
de proposition qui en tient lieu, sauf si des éléments nouveaux ont été détectés pendant la prise de
connaissance qui nécessite une mise à jour de cette dernière.
Le chapitre VII étant entièrement consacré au contrôle interne (C.I), nous présentons seulement
ici la place de l'appréciation du C.I dans la démarche de l'audit financier. Lorsque l'auditeur
contrôle un poste comptable, par exemple le poste "achat", la manière la plus sûre pour vérifier
son montant est de contrôler toutes les factures d'achat de l'exercice.
Dans la pratique un contrôle exhaustif enregistrements est souvent impossible avec l'existence des
centaines voire des milliers des factures par an. Pour esquiver ce problème, l'auditeur apprécie les
procédures de C.I avant d'examiner les pièces comptables en quantité plus ou moins importante
selon la qualité des procédures. Ainsi, l'objet de l'évaluation du C.I (du système d'organisation
comptable) est double:
d'une part, la fiabilité des procédures conduit l'auditeur à procéder à des sondages peu
nombreux lors de l'étape de l'examen des comptes ; contraire, l’existence de procédures peu
fiables l'incite à des tests de validation particulièrement exhaustifs ;
d'autre part, l'inefficacité éventuelle des procédures conduit l'auditeur à recommander des
améliorations, d'un coût raisonnable, ayant pour objectif d'éliminer toute source de risque évitable.
L'auditeur contribue ainsi à l'amélioration des performances de l'entreprise. Le commissaire aux
comptes a le droit de donner des avis, des recommandations et des conseils en matière de C.I
Une section (dans le module 2) étant entièrement consacrée au contrôle des comptes, nous
présentons seulement ici sa place dans la démarche de l'audit financier. L'examen des comptes
consiste à comparer les chiffres des comptes annuels avec divers justificatifs qui vont servir de
preuves : actes notariés, factures, bon de commande ou de livraison, relevés bancaires, fiches de
paie, etc. Le contrôle direct des comptes revient toujours à justifier un chiffre par une pièce
comptable ou partout autre élément probant.
Il n'existe pas de normes d'audit indiquant quelle quantité de contrôles directs doit être menée en
fonction de la bonne ou de la mauvaise qualité des procédures du C.I ou en fonction du seuil de
signification. L'auditeur est seul juge en la matière : Il doit orienter ses contrôles de manière à
étudier le plus complètement possible les postes et les opérations dont l'importance est
significative et qui sont, a priori, les plus porteurs de risques.
L'auditeur procède à des contrôles allégés lorsqu'il estime qu'il peut s'appuyer sur des procédures
de C.I satisfaisantes. Il procède à des contrôles étendus en absence de procédures fiables ou de
l'application des procédures jugées de bonne qualité.
Les travaux de fin de mission précèdent la formulation de l'opinion de l'auditeur financier qui fera
l'objet du rapport.
c) Lettre d’affirmation
L'auditeur utilise, quand il n'a pas d'autre solution, des affirmations de la direction, consignée dans
une lettre comme moyen de collecte d'éléments probants. La lettre d'affirmation est signée par la
direction et adressée au commissaire aux comptes.
2) Le rapport d’audit
L'auditeur financier achève sa mission par la rédaction d'un rapport appelé « Rapport général »
dans lequel il donne son opinion sur la régularité et la sincérité des états financiers et comptables
de l'entreprise (voir modèle de rapport au chapitre précédent et/annexes).
LA PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE DE L’ENTREPRISE
L'objectif de l'auditeur est de se familiariser avec l'activité de l'entreprise. Recueillant dans un
premier temps des informations générales sur son environnement, il pourra ensuite s'informer ses
aspects techniques commerciaux et juridiques.
I- Informations générales
Ses informations constituent les premiers éléments d'un dossier "permanent" ; à titre indicatif, on
peut mentionner les éléments ci-après :
1) Identification de la société
- Dénomination sociale ;
- Nationalité ;
- Siège social ;
- Liste des usines, bureaux des succursales ;
- Numéro de registre de commerce ;
- Forme juridique et capital, date de constitution ;
- Objet social
Etc.
4) Politique du personnel
Les éléments que l'auditeur réunira à cet égard lui permettront de se faire une première opinion
sur la compétence du personnel. Il se fera préciser les méthodes de recrutement, de promotion
interne, de formation, ainsi que la rotation du personnel. Il s'informera également sur la politique
sociale adoptée par l'entreprise.
Une rapide enquête sur l'approvisionnement en matière premières est souvent indispensable ; les
problèmes qui peuvent se poser dans ce domaine sont parfois susceptibles d'influencer les résultats
de la société, voire même la continuité de l'exploitation. En fait deux types de contraintes peuvent
diminuer l'indépendance de l'entreprise. Les unes sont liées au coût des matières premières
(cherté, instabilité). Les autres se rapportent aux fournisseurs de l'entreprise. L’auditeur pourra se
renseigner sur leur nombre et sur les relations qu'ils entretiennent avec l'entreprise. Un nombre
limité de fournisseurs rend l'entreprise tributaire de ces fournisseurs. Dans ce cas, l’auditeur
s'assurera que l'entreprise ne vit pas sous la menace perpétuelle d'une interruption des
livraisons.
En effet, cette information permet à l'auditeur de résoudre certains problèmes particuliers. Par
exemple en cas de sous-activité, l'auditeur pourra vérifier que des coûts indirects excessifs n'ont
pas été intégrés dans le stock. L'auditeur pourra aussi s'informer sur les unités de production, leur
importance respective, leur situation géographique, leur équipement… Ce travail est utile à
l'auditeur pour programmer l'ampleur de ses travaux futurs. Ainsi, s'il y a plusieurs unités de
production, il pourra prévoir des effectifs voulus pour les contrôles d'inventaire.
L'auditeur pourra chercher à s'informer sur les machines, sur leur nombre, leur type, leur marque,
l'ordre de grandeur de leur coût, leur valorisation, les expertises effectuées, leur état général, leur
âge moyen, leur taux d'amortissement, etc. Il se fera préciser les investissements qui ont augmenté
la capacité de production au cours des cinq dernières années.
III- Les caractéristiques commerciales de l’entreprise
L'auditeur s'attachera également à analyser la structure de la clientèle pour évaluer les problèmes
éventuels qui peuvent en résulter : dans le cas d'un nombre très réduit de clients la perte d'un
client pourra avoir des conséquences catastrophiques sur la santé financière de l'entreprise.
Par ailleurs, l'auditeur devra se renseigner sur l'évolution globale du chiffre d'affaires. Cette
évolution lui permettra de recueillir des éléments sur l'avenir à long terme de l'entreprise.
2) La concurrence
L'étude de la concurrence permet de situer l'entreprise dans son secteur. Elle est précieuse à
l'auditeur pour connaître les normes de la profession, tant sur le plan de la croissance que sur celui
du développement technologique. Il est important de regarder l'évolution de la part du marché
détenue par l'entreprise. A cet égard, si cet élément, un tableau comparatif sur plusieurs années
pour les principales entreprises du secteur lui sera souvent profitable pour apprécier les progrès
ou les reculs de son client.
L'étude du cadre juridique de l'entreprise est très importante pour l'auditeur. Les contraintes qui
en découlent constituent une armature dans laquelle se déploie l'activité de l'entreprise. Il est donc
indispensable que l'auditeur ait une connaissance solide des principales sources de réglementation
avant même de commencer sa mission. Il lui reste, au niveau de l'approche générale, à passer en
revue les principales contraintes qui pèsent de façon spécifique sur la société.
1) Examen des statuts
Les statuts contiendront des informations de base sur le cadre juridique que se sont fixés les
associés : forme juridique, montant du capital, dispositions relatives au fonctionnement de la
société, délimitation des pouvoirs et des droits de chacun, durée de l'exercice social, etc. Ils
apportent à l'auditeur une connaissance juridique de base sur la société.
2) Structure du capital
L'auditeur prendra soin d'analyser la structure du capital. La connaissance qu'il en tire permettra
généralement de traiter en toute connaissance de cause les problèmes de conflit d'intérêt qui
pourraient surgir. Elle permettra également à l'auditeur d'avoir une idée sur la répartition du capital
et par conséquent sur le groupe des actionnaires majoritaires et celui des actionnaires
minoritaires.
L'auditeur se fera communiquer par l'entreprise la liste des principaux contrats et conventions
signés par l'entreprise. La lecture des procès-verbaux des conseils d'administration lui permettra
éventuellement de la compléter. L'analyse de ces contrats permettra à l'auditeur de connaître les
engagements de l'entité vis-à-vis des tiers et d'évaluer les risques potentiels qui pèsent sur cette
dernière. L'auditeur devra s'assurer que ces contrats sont signés dans les normes et avec la
transparence nécessaire.
L'auditeur se fait décrire la fonction comptable dans l'entreprise, son organisation générale. En
particulier, il se fait décrire :
L'auditeur s'informera également sur la périodicité des états comptables, de leur nature, de leurs
délais de sortie. Il se fera expliquer comment sont classées les pièces justificatives.
2) Volume des opérations
Au cours de l'entretien, l'auditeur va recueillir les ordres de grandeur qui lui permettront de faire
une première estimation de la nature des travaux à effectuer. Les exemples suivants permettront
de préciser le type de questions que l'auditeur pourra poser :
L'auditeur procédera à une première revue des options comptables afin de vérifier qu'elles sont en
conformité avec les principes comptables généralement admis et sont optimales. Il s’agit par
exemple du choix entre l'amortissement dégressif et celui linéaire, le choix entre les différentes
méthodes d'évaluation des stocks.
Cette approche est nécessaire à l'auditeur pour connaître l'image que l'entreprise donne d'elle-
même vis-à-vis de l'extérieur. En fait, lorsqu'il se livre à cette analyse, il s'agit essentiellement pour
l'auditeur de voir comment ces éléments se recoupent avec les données de gestion (recoupement
avec la comptabilité analytique, recoupement avec des tableaux de financement avec les prévisions,
etc.). Il s'agit donc pour l'auditeur d'un point de départ pour deux recherches : la première axée
sur le résultat d'exploitation et la seconde sur l'équilibre de la trésorerie et les plans
d'investissement.
1) Etude de la rentabilité
Elle se fait sur la base de la comptabilité générale par rapprochement avec les analyses de la
comptabilité analytique et de la gestion budgétaire. L'auditeur pourra dégager les quatre valeurs
suivantes sur les comptes d'exploitation des trois ou cinq dernières années :
la marge brute ;
la valeur ajoutée ;
la marge brute d'exploitation ;
la marge nette.
Cette analyse pourra être compétée, dans un souci de la recherche d'une cohérence d'ensemble,
par l'analyse de l'évolution du fonds de roulement ; l'étude des tableaux de financement de
l'entreprise sera, à cet égard d'une grande utilité. L'auditeur examinera également les problèmes de
gestion financière de l'entreprise.