Aulacoculture aulacodeTD06-37
Aulacoculture aulacodeTD06-37
Aulacoculture aulacodeTD06-37
ANNEE: 2007 N° 37
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 04 juillet 2007 devant la Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le Grade de
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE
(DIPLOME D’ETAT)
Par
Joseph Achille YEPKA
Né le 23 janvier 1980 à Garoua (Cameroun)
JURY
M. Ayao MISSOHOU
Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
COMITE DE DIRECTION
LE DIRECTEUR
ß Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
ß Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes
ß Professeur Malang SEYDI
Coordonnateur des Stages et
de la Formation Post-Universitaires
ß Professeur Justin Ayayi AKAKPO
Coordonnateur Recherches / Développement
PERSONNEL ENSEIGNANT
xxi
DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge Niangoran BAKOU Maître - Assistant
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
ismail SY Docteur Vétérinaire Vacataire
Camel LAGNIKA Moniteur
2. CHIRURGIE – REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP Professeur
Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant
Mlle Doris NKO SADI BIATCHO Monitrice
4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
Moussa ASSANE Professeur
Rock Allister LAPO Assistant
Gilles Landry HAKOU TCHAMNDA Moniteur
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
Ayao MISSOHOU Maître de Conférences Agrégé
Arsène ROSSILET Assistant
Serge Alain CIEWE CIAKE Moniteur
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Justin Ayayi AKAKPO Professeur
Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Maître de Conférences Agrégée
Mlle Nadège DJOUPA MANFOUMBY Docteur Vétérinaire Vacataire
NJONG Moniteur
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Félix Cyprien BIAOU Maître-Assistant (en disponibilité)
Assiongbon TEKO AGBO Attaché de recherche
Komlan AKODA Docteur Vétérinaire Vacataire
Basile MIDINHOUEVI Docteur Vétérinaire Vacataire
C- DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur YALACE YAMBA KABORET
SERVICES
1. BIBLIOTHEQUE
Mme Mariam DIOUF Documentaliste
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
D- DEPARTEMENT SCOLARITE
El Hadji Mamadou DIENG Vacataire
Mlle Franckline ENEDE Docteur Vétérinaire Vacataire
Mlle Sékindé Lynette KINDJI Monitrice
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1. BIOPHYSIQUE
Mme Sylvie SECK GASSAMA Maître de Conférences Agrégée. Faculté
de Médecine et de Pharmacie. UCAD
2. BOTANIQUE
Antoine NONGONIERMA Professeur. IFAN – UCAD
3. AGRO-PEDOLOGIE
Modou SENE Directeur de Recherche.
Enseignant : ENSA-THIES
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur: ENSA-THIES
5. H I D A O A
¾ NORMALISATION ET ASSURANCE QUALITE
Mme Mame S. MBODJ NDIAYE Chef de la division Agro-Alimentaire
de l’Association Sénégalais
de Normalisation (A.A.S.N.)
¾ ASSURANCE QUALITE-ANALYSE DES RISQUES DANS LES
REGLEMENTATIONS
Abdoulaye DIAWARA Direction
Ousseinou Niang DIALLO de l’élevage du Sénégal
6. ECONOMIE
Oussouby TOURE Sociologue
Adrien MANKOR Docteur Vétérinaire –Economiste
Chercheur à l’I.S.R.A.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1. ANATOMIE
Mohamed OUSSAT Professeur. I.A.V. Hassan II (Rabat)
(Maroc)
2. TOXICOLOGIE CLINIQUE
A. EL HRAIKI Professeur. I.A.V. Hassan II (Rabat)
(Maroc)
3. PATHOLOGIE MEDICALE
Marc KPODEKON Maître de Conférences Agrégé
Université d’ABOMEY-CALAVI
(Bénin)
4. PARASITOLOGIE
Saïdou SALIFOU Maître de Conférences Agrégé
Université d’ABOMEY-CALAVI
(Bénin)
5. BIOCHIMIE
Georges Anicet OUEDRAOGO Professeur. Université de BOBO-
DIOULASSO (Burkina Faso)
6. H.I.D.A.O.A
Youssouf KONE Maître de conférences. Université de
NOUAKCHOTT (Mauritanie)
7. REPRODUCTION
Hamidou BOLY Professeur. Université de BOBO-
DIOULASSO (Burkina Faso)
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1. MATHEMATIQUES
Sada Sory THIAM Maître-Assistant
Lamine KONATE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
2. PHYSIQUE
Issakha YOUM Maître de Conférences. Faculté des
Sciences et Techniques. UCAD
• Travaux Pratiques
André. FICKOU Maître-Assistant. Faculté des Sciences et
Techniques. UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Abdoulaye SAMB Professeur. Faculté des Sciences et
Techniques. UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences. Faculté des
Sciences et Techniques. UCAD
• Travaux Pratiques de CHIMIE
Rock Allister LAPO Assistant. EISMV – DAKAR
5. BIOLOGIE VEGETALE
Kandioura NOBA Maître-Assistant. Faculté des Sciences et
Techniques. UCAD
6. BIOLOGIE CELLULAIRE
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Karamoko DIARRA Maître de Conférences. Faculté des
Sciences et Techniques. UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur. EISMV – DAKAR
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
11. GEOLOGIE
. FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de Conférences. Faculté des
Sciences et Techniques. UCAD
. HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences. Faculté des
Sciences et Techniques. UCAD
12. CPEV
. Travaux Pratiques
Mlle Franckline ENEDE Docteur Vétérinaire Vacataire
Mlle Sékindé Lynette KINDJI Monitrice
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
6. INITIATION A LA RECHERCHE
Responsable : Professeur Germain Jérôme SAWADOGO
Intervenants :
Germain Jérôme SAWADOGO Professeur. EISMV – Dakar
Dr Paco SEREME Secrétaire exécutif du CORAFE Chercheur
Dr Gérôme THONNA Docteur vétérinaire Expert
Ingénierie de la formation
Dr Dogo SECK Directeur Général de SERAAS Chercheur
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Psaumes 108 : 14
Jérémie 29 : 11
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
DEDICACES
Je dédie ce travail :
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
A mes frères et amis du Cameroun : Simon fils de Jonas, Maxime, Abel, Félix,
Marc, Norbert, Stanis et Salomée, Elise, Emilie, Christelle, Pauline… (Comment
pourrais-je tous vous nommer !) ; pour les bons moments passés ensemble.
A Papa Thomas EKEME pour ton aide si précieuse. Je prenais l’avion pour la
première fois… Heureusement pour moi tu étais là.
A Laura NOUTIE K. Courage petite sœur. J’y suis parvenu, tu peux y arriver toi
aussi.
A tous ceux qui ont influencé positivement mon parcours, les pasteurs : Valy et son
épouse, Amara Michel et son épouse, Arroga et son épouse (je préfère Papa le Frère
et Maman la Sœur !), Aoudou et son épouse, Tiwa et son épouse, Emile ONANA et
son épouse, Symphorien Basselekin. L’ancien Ngoutt et son épouse,… Que Dieu
vous bénisse.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
REMERCIEMENTS
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Au Docteur Leonard NKO’OKONO (Je préfère Papa Thierry). N’eut été ton
intervention au moment où mon état de santé me trahissait, ce travail serait loin d’être
achevé… Les mots me manquent pour te dire merci ! Que le Dieu de Joseph t’élève
davantage et te le rende au centuple au Nom du CHRIST JESUS.
A la CAVESTAS
A l’A.E.V.D.
A tous ceux que je n’ai pas pu nommer ici et qui pourtant, un jour ou un autre, ont
contribué à me faire sourire.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
xxxvi
DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
improbation. »
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
B. RECOMMANDATIONS .................................................................................................. 84
CONCLUSION....................................................................................................................... 86
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 89
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
INTRODUCTION
La faune sauvage constitue un important capital qui malheureusement s’érode au fil
des ans. La disparition progressive des animaux sauvages s’explique par l’extension de
la déforestation et la surexploitation de ce capital par une population humaine qui
augmente sans cesse (HEYMANS, 1996). C’est pour lutter contre le braconnage,
préserver la biodiversité, mais aussi satisfaire la demande sans cesse croissante des
populations en protéines venant d’animaux sauvages que l’élevage non conventionnel
a vu le jour.
Des expériences d’exploitations intensives de diverses espèces de gibier (rat de
Gambie, porc-épic, aulacode…) ont été réalisées dans divers pays d’Afrique. Certains
de ces élevages ont connu un essor favorable ; c’est le cas de l’élevage de l’aulacode.
En effet, ce gros rongeur d’Afrique présente plusieurs atouts parmi lesquels on peut
citer les qualités organoleptiques et l’absence de tabou religieux sur la viande
d’aulacode (NIAGA, 2002).
Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le Cameroun, ont alors entrepris de
vulgariser l’aulacodiculture comme spéculation auprès de leurs populations.
L’initiative de l’aulacodiculture dans ce pays d’Afrique centrale remonte à 1999 avec
la mise en place d’un organe d’expertise spécifique (Projet d’Elevage des Aulacodes
au Cameroun). Ce dernier est chargé de la promotion de l’aulacodiculture, la formation
des candidats éleveurs et l’édification d’une filière aulacodicole au Cameroun.
Les résultats obtenus après plusieurs années de diffusion de l’aulacodiculture au
Cameroun sont satisfaisants mais il reste encore des avancées à faire
(CHARDONNET, 2004).
C’est donc dans le but de contribuer à un essor optimal de l’aulacodiculture au
Cameroun que nous nous proposons, dans le cadre de ce travail, de faire une analyse
statistique descriptive et une analyse typologique des élevages d’aulacodes du
Département du Mfoundi, au centre du Cameroun.
Cette analyse statistique descriptive permettra de façon spécifique de mettre en relief :
¾ les caractéristiques générales des éleveurs et de leurs exploitations ;
¾ les caractéristiques de la conduite de l’élevage ;
¾ quelques aspects zootechniques;
¾ quelques aspects économiques.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1.1.3. Le climat
Le Cameroun se divise en trois grandes zones climatiques.
La zone équatoriale, s’étend du 2ème au 6ème degré de latitude Nord. Le climat ici est
chaud et humide ; les saisons peu différenciées. La pluviométrie (plus de 2000 mètres)
est très élevée autour du Mont Cameroun. La température moyenne se situe autour de
25° C. La disponibilité en eau est quasi permanente dans cette zone et constitue un
atout précieux pour l’élevage. Par contre, l’humidité, favorable au développement des
vecteurs, contribue à l’apparition de diverses maladies.
La zone soudanienne, s’étend du 7ème au 10ème degré de latitude Nord. Le climat de
type tropical humide connaît une saison sèche et une saison de pluie de durée quasi
égale. La température moyenne est de 22°C. La moyenne annuelle de précipitation
s’élève à 1000 mètres. La zone soudanienne offre des possibilités variées pour
l’élevage de diverses espèces animales.
La zone soudano-sahelienne s’étend au delà du 10ème degré de latitude Nord. Il sévit
ici un climat chaud et sec, uniforme, interrompu par une courte saison de pluie. La
température moyenne est de 28,0°C (tableau I). La rareté de l’eau et des pâturages est
ici une contrainte majeure au développement de l’élevage et oblige les éleveurs à
pratiquer la transhumance. Par ailleurs les températures élevées dans cette zone sont
préjudiciables à l’élevage des espèces telles que les volailles.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1.1.4. La végétation
La végétation, tributaire du relief, du climat et des sols est remarquable par sa
diversité. La forêt dense de la région côtière recule progressivement devant
l’exploitation forestière et l’expansion des cultures. La savane arborée ou arbustive est
localisée, sous le climat soudanien, de l’Adamaoua à la vallée de la Bénoué. La steppe
caractérise le domaine sahélien tandis que le domaine de montagne présente un
étagement allant de la forêt à la prairie d’altitude.
La forêt dense et les montagnes constituent un frein au déplacement des troupeaux de
bovins.
1.2.1 Démographie
La population du Cameroun était estimée à 14 859 000 habitants en 1999. De 1987 à
1999, elle a connu une augmentation de 2,8%. Cette population est en majeure partie
jeune. C’est ainsi que les jeunes de moins de 24 ans représentent 64,32% de la
population totale. Les personnes âgées de plus de 65 ans ne représentant que 3,24%
(CAMEROUN, 2000a). La densité de la population en 1999, était estimée à 31,88
hab. /km² et l’espérance de vie pour l’ensemble de la population à 59,0 ans avec 56,7
ans pour la population masculine et 61,3 ans pour la population féminine.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
2. L’ELEVAGE AU CAMEROUN
2.1 IMPORTANCE DE L’ELEVAGE AU CAMEROUN
Au Cameroun, l’élevage occupe une place importante aussi bien sur le plan social que
économique.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Selon les dernières estimations, l’élevage camerounais compte environ 5,5 millions de
bovins, 7 millions d'ovins et de caprins, 31 millions de volailles et 1,2 million de
porcins (MINEPIA, 2005).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1.1. L’AULACODE
1.1.1. Taxonomie
Espèce animale de l’ordre des rongeurs, l’aulacode appartient, de par la forme des
poils sub-épineux et l’importance du muscle masséter au sous-ordre des
Hystricomorphes au sein duquel figure la super-famille des Thryonomyoidea. On ne
connaît qu’un seul genre appartenant à la famille des Thryonomyidae, le genre
Thryonomys dont sont issues les espèces Thryonomys swinderianus (TEMMINCK,
1827 cité par ADJAHOUTONON, 2005) ou grand aulacode et Thryonomys
gregorianus (THOMAS, 1894 cité par ADJAHOUTONON, 2005) ou petit aulacode.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1.1.3. Description
Le grand aulacode (figure 2 et 4) est le plus gros rongeur africain après le porc-épic.
De forme trapue et ramassée, il possède un pelage gris brun foncé, teinté de jaune et
constitué de poils raides sub-épineux.
Proche du porc-épic et du cobaye, il possède un « bec de lièvre » (lèvre supérieur
fendue verticalement), caractéristique morphologique de rongeurs, ornée de
moustaches tactiles. Le museau est court et large, plus arrondi chez le mâle.
Les incisives tranchantes sont à croissance continue. Les incisives supérieures
possèdent 2 à 3 sillons longitudinaux. Les incisives inférieures, quant à elles, sont
lisses.
Les membres sont courts et robustes. Les pattes postérieures musclées sont
tétradactyles. Les pattes antérieures plus courtes sont pentadactyles et terminées par
des griffes acérées.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
A l’âge adulte, les femelles pèsent généralement entre 3 et 5 Kg tandis que les mâles
ont un poids qui varie entre 4 et 6 Kg. Mais selon AMANY KONAN (1973) cité par
HEYMANS (1996), l’aulacode peut atteindre une dizaine de kilogrammes. Le corps
mesure une cinquantaine de centimètres de long et la queue légèrement poilue et
écailleuse, une vingtaine de centimètres.
Le mâle se différencie de la femelle par une distance ano-génitale longue et par une
coloration plus foncée de la région génitale. La femelle possède trois paires de
mamelles latérales, situées relativement haut sur le corps de l’animal.
Oreille
Cou
Oeil Dos
Vibriss
Museau
Queue
Patte
antérieure
Patte
postérieure
Figure 4: Présentation des différentes parties du grand aulacode
Source : MENSAH et EKUE (2003)
1.1.4. Biologie
1.1.4.1. Eco-éthologie
Dans la nature, l’aulacode est réputé nocturne mais cette assertion n’est pas tout à fait
vraie. En effet, l’aulacode a plutôt une activité intense la nuit et à l’aube. Il n’est ni
fossoyeur, ni cavernicole et ne creuse pas de terrier.
C’est un animal craintif qui a une forte tendance à fuir ; en cas de danger il se réfugie
dans des abris de fortune.
C’est un excellent nageur. Il a une bonne vue, un odorat et une ouïe sensibles et
reconnaît facilement son environnement. Il vit généralement en petits groupes d’un
aulacodin, d’une ou de plusieurs femelles et des aulacodeaux. Seuls les mâles vivent
en solitaire.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
¾ Une phase bruyante durant plusieurs jours : c’est le pro-oestrus pendant lequel
le mâle fait une cour assidue à la femelle qui devient alors nerveuse et le fuit. Le pro-
oestrus peut être suivi par l’oestrus où la femelle accepte le mâle en adoptant une
position de copulation.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Des cages servent à un élevage individuel, tandis que des enclos sont utilisés pour les
groupes de reproducteurs ou les aulacodes en bande. Un groupe de reproducteurs
polygame (un mâle et quatre femelles) a besoin de 1,6 m2 de surface et 0,64 à 0,80 m3
de volume. Dans le modèle vulgarisé actuellement aussi bien au Bénin qu’au
Cameroun, les cages individuelles et les enclos à double compartiment sont construits
en même temps que le bâtiment, en ciment.
Les équipements et matériel d’élevage sont constitués d’abreuvoirs et de mangeoires,
de cages de contention, de cages de pesée et de cages de transport (MENSAH et
EKUE, 2003).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1.2.2. Alimentation
Trois éléments sont à considérer : l’eau, les fourrages, les ingrédients alimentaires
concentrés et les compléments minéraux et vitaminés.
1.2.2.1. Eau
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Il est déconseillé de distribuer aux aulacodes les aliments concentrés avant les
fourrages, car cela entraîne des troubles digestifs pouvant conduire à la mort des
animaux. (MENSAH et EKUE, 2003).
Les transitions alimentaires dans le cas de l’ajout d’un nouvel aliment à un ancien
doivent se faire de manière progressive.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
poids à la naissance est de 129 g en moyenne pour les deux sexes. Les nouveaux-nés
tètent aussi bien leur mère que les autres aulacodines-mères dans le groupe de
reproducteurs; ceci rend facile l’adoption des aulacodeaux orphelins. Le sevrage des
aulacodeaux intervient vers l’âge de 4 semaines.
Il convient toutefois de noter que, pour ce qui est de la taille de la portée, la plupart des
auteurs (HEYMANS, 1996 ; MENSAH et EKUE, 2003 ; HOUBEN, EDDERAI et
NZEGO, 2004) signalent des portées de 1 à 12 petits avec une moyenne de 4 à 5
aulacodeaux par portée. Mais des portées exceptionnelles ont été observées dans
divers pays. Ainsi, on signale des portées de :
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
1.2.4.1. Sexage
Le sexage se fait par observation de la distance périnéale. Il est possible dès le premier
jour, mais se fait de préférence au sevrage. Chez l’aulacodeau, la distance ano-génitale
du mâle est le double de celle de la femelle. Chez l’adulte, la région génitale du mâle
est de couleur jaune orangée et brune (SCHRAGE et YEWADAN, 1995).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
De nombreuses études ont été faites entre autre sur l’écologie et l’éco-éthologie
(HEYMANS, 1996), la biologie (MENSAH et BAPTIST, 1986), l’alimentation
(MENSAH, 1989), la reproduction (ADJANOHOUN, 1988 et 1992), la pathologie de
l’aulacode (TONDJI et al, 1992).
D’une manière chronologique, après cinq (5) années (1983 – 1988) d’expériences
fructueuses en station, les acquis en matière de pratique d’élevage ont été introduits en
milieu réel dans le cadre du programme de pré-vulgarisation, en vue de tester la
faisabilité technique et financière de cette spéculation animale. En 1996 déjà, on
dénombrait plus de 300 ménages pratiquant l’aulacodiculture au Bénin.
Ensuite pendant six (6) ans, la diffusion a été menée au Bénin, puis dans d’autres pays
africains.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
est celle des gros aulacodiculteurs expérimentés, la classe 2 est celle des
aulacodiculteurs moyens avec assez de personnes à charge, la classe 3 est celle des
femmes avec un cheptel d’aulacodes de taille moyenne, la classe 4 est celle des
aulacodiculteurs âgés avec un cheptel de petite taille et la classe 5 celle des petits
aulacodiculteurs moins expérimentés.
Il existe plusieurs associations d’éleveurs comme l’Association Béninoise des
Eleveurs d’Aulacodes (A.B.E.A.), l’Association Sous-préfectorale des
Aulacodiculteurs d’Ifangni (A.S.P.A.IF.),…
Parmi les problèmes rencontrés par la filière, ont peut citer les difficultés d’ordre
alimentaire avec la raréfaction des fourrages en saison sèche ; mais aussi d’ordre
économique avec un prix de vente élevé (2000 F CFA/kg poids vif) et une demande
d’aulacodes d’élevage de consommation encore réduite. Le gros de la demande étant
constitué de reproducteurs destinés à la création de nouveaux élevages.
Des études réalisées par KOKODE (2003) cité par ADJAHOUTONON (2005) sur
les aspects socio-économiques de l’aulacodiculture ont montré que c’est une activité
assez rentable qui procure aux éleveurs près du tiers de leurs revenus. Toutefois le
revenu généré par cette activité est encore légèrement inférieur au SMIG (Salaire
Minimum Interprofessionnel Garanti).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Malgré ces avancées il convient de signaler que la demande concerne en grande partie
les jeunes reproducteurs pour la création d’autres élevages. Pour ce qui est des
effectifs, le nombre d’élevages de plus de 100 animaux reste assez réduit.
Selon les responsables du PEAC, des aulacodes du Cameroun sont actuellement
diffusés vers des pays voisins et notamment le Nigeria.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Les tableaux XII à XVI présentent les principales maladies, quelques méthodes de
traitement et des mesures de prophylaxie.
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2. MATERIEL
Un questionnaire pour les éleveurs constitue l’essentiel du matériel que nous avons
utilisé.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
3. METHODES DE TRAVAIL
Notre travail s’est effectué en deux étapes principales à savoir, l’enquête, et le
traitement des données que nous présenterons, non sans avoir dégagé les objectifs de
cette étude.
3.2. L’ENQUETE
L’enquête s’est déroulée pendant la période allant de mi Août 2005 à fin octobre
2005. Elle comprend deux phases : la pré enquête, et l’enquête proprement dite.
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véhiculent qu’une partie de l’information, mais elles sont parfois, elles-mêmes trop
complexes, pour être interprétées. Il est donc très important de faire suivre une ACM
d’une CAH. Cette deuxième méthode d’analyse complète la première car elle permet
entre autre, de corriger certaines déformations dues à l’opération de projection.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
A. RESULTATS ET DISCUSSION
1. LIMITES DE L’ETUDE
L’objectif de départ de notre étude était d’explorer l’aulacodiculture dans plusieurs
provinces du Cameroun et de faire une analyse statistique descriptive, puis une analyse
typologique. Mais cette étude s’est heurtée à diverses contraintes.
Un questionnaire d’enquête permettant d’explorer de façon générale l’aulacodiculture
au Cameroun a été conçu. Les raisons qui ont motivé ce choix sont les suivantes :
¾ l’accès difficile depuis Dakar aux informations disponibles sur l’élevage de
l’aulacode au Cameroun ;
¾ le caractère limité des informations bibliographiques disponibles sur
l’expérience camerounaise de l’aulacodiculture.
Le choix du Département du Mfoundi comme zone d’étude, trouve sa raison dans le
fait qu’il fait partie des départements dans lesquels l’aulacodiculture est le plus
développée au Cameroun. Mais l’enquête s’est limitée à ce Département compte tenu
des contraintes financières et temporelles ; pourtant, le Cameroun compte jusqu'à 52
Départements. Ceci pourrait donc limiter la pertinence de l’extrapolation des résultats
obtenus à tout le Cameroun.
Pour ce qui est de la période d’étude (mi août – octobre 2005) elle nous a contraint à
considérer les données sur une période à cheval sur deux années (septembre 2004 –
août 2005) afin de couvrir une période de douze mois. Nous aurions pu considérer
exclusivement les données de l’année 2004 mais ceci aurait réduit la taille de notre
échantillon d’enquêtes. En effet, en décembre 2004, 7 éleveurs soit 19,44 % de notre
échantillon d’enquête n’avait pas encore une année de pratique de l’aulacodiculture.
Les contraintes au choix de la zone d’étude ont fortement influencé l’échantillonnage
(36 éleveurs au total). Cet échantillon semble représentatif de la population des
aulacodiculteurs du Mfoundi, la plupart étant membre de l’ANEAC. En effet, notre
échantillon couvre 68,08 % des membres de l’ANEAC du Mfoundi.
Sur le plan qualitatif, l’échantillon semble représentatif des aulacodiculteurs du
Cameroun. En effet le Département du Mfoundi couvre le centre ville de Yaoundé et
ses quartiers (villages) périphériques. Cet échantillon inclus donc, aussi bien les
couches citadines que rurales.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Le choix d’une méthode d’enquête dépend des objectifs poursuivis et des moyens
disponibles pour sa réalisation. La méthode de travail que nous avons utilisée a
consisté en une enquête rétrospective basée sur l’exploitation des cahiers de suivi de
l’élevage, les entretiens avec les aulacodiculteurs et la visite des élevages.
Les fiches de suivi constituent un bon outil d’archivage qui, lorsqu’elles sont remplies
régulièrement et avec diligence, retracent avec précision le vécu de l’exploitation. Les
entretiens et visites d’exploitations quant à eux, fournissent des explications et des
informations supplémentaires sur le contexte dans lequel sont réalisés les différents
relevés. Ils peuvent permettre ainsi d’identifier et de corriger certaines données
aberrantes. Mais cette méthode peut comporter des biais et des insuffisances.
En effet, bien que la quasi-totalité des éleveurs contactés ait accepté de se soumettre à
notre enquête, il faut cependant reconnaître que, beaucoup d’éleveurs ne tiennent pas
régulièrement un cahier de suivi de l’élevage. Ceci explique les données manquantes,
inexactes ou simplement approximatives. En outre, la plupart des éleveurs restent très
réticents lorsqu’il faut aborder les aspects économiques de leurs exploitations.
Il convient aussi de noter que l’identification des différents types de fourrages
distribués aux aulacodes, n’a pas pu être faite en raison de l’affectation du chercheur
de l’IRAD, spécialiste du domaine, qui devait nous aider à faire ce travail.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Des observations semblables ont été faites par ADJAHOUTONON (2005) au sud-
est du Bénin (47 ans de moyenne d’age), mais avec une proportion masculine bien
plus importante (9/10 d’hommes). Quand à OGOUAMBA OLIWINAT (2002), elle
signale que les 16 aulacodiculteurs enquêtés dans la province de l’Estuaire au Gabon
sont tous des hommes. Les femmes camerounaises seraient donc plus portées à
pratiquer l’aulacodiculture que celles du sud–Est du Bénin et celles de la province de
l’Estuaire au Gabon.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
8,33 % sont commerçants. Les 6 aulacodiculteurs restants soit 16,67 % sont pour la
plupart des élèves ou étudiants.
Ces observations diffèrent de celles faites par ADJAHOUTONON (2005) au sud-est
du Bénin. En effet, cet auteur signale que, parmi 46 aulacodiculteurs enquêtés, 29 soit
63,04% sont principalement des éleveurs ou des agro éleveurs. Cette différence peut
s’expliquer par le fait que notre enquête a été effectuée dans une ville ; d’où la
proportion non négligeable de fonctionnaire soit 30,56%.
En ce qui concerne la personne en charge de la conduite de l’exploitation, elle est soit
propriétaire, soit associée, soit un simple gérant. Ainsi 29 éleveurs soit 80,56 % sont
les propriétaires de leurs exploitations. 6 éleveurs soit 16,67% ne sont que de simples
gérants, donc des employés. Un seul éleveur est copropriétaire de l’exploitation qu’il
gère.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
qui n’ont pas de cahier de suivi de l’élevage ou alors ne le tiennent pas régulièrement
(17 éleveurs soit 47,22 %). Il convient tout de même de préciser que le Projet
d’Elevage des Aulacodes au Cameroun a conçu un cahier pour le suivi des élevages
d’aulacodes. Ce cahier a été distribué à plusieurs éleveurs du Mfoundi. Ces 17
éleveurs possèdent donc, pour la plupart, un cahier de suivi mais ne le tiennent pas
régulièrement.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Pourcentages
Espèces élevées fréquences
(%)
Aulacodes seuls 9 25
Aulacodes et autres espèces 27 75
Volaille 21 58,33
Porc 10 27,78
Caprins 7 19,44
Lapin 6 16,67
Cobaye 4 11,11
Poisson 4 11,11
Chien 2 5,56
Bovins 1 2,78
Abeille 1 2,78
Rat de Gambie 1 2,78
Arthérure 1 2,78
Les autres espèces animales qu’on rencontre le plus fréquemment dans les élevages
sont les suivantes : la volaille dans 21 élevages soit 58,33 %, le porc dans 10 élevages
soit 27,78 %, mais aussi les caprins et les cobayes qu’on trouve respectivement dans
7 et 6 élevages, soit 19,44 et 16,67 % des élevages enquêtés. La somme des
pourcentages est supérieure à 100, un même élevage pouvant exploiter plusieurs
espèces.
Il convient de préciser que, les chiens élevés ici, ne sont pas destinés à la
consommation. Ils sont vendus pour servir comme animaux de compagnie, chiens de
garde ou alors chiens de chasse.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
La taille des exploitations observée par la présente étude parait faible si on la compare
à celle observée par ADJAHOUTONON (2005) au sud-est du Bénin. En effet, cet
auteur signale une taille moyenne de plus de 60 aulacodes avec des extrêmes de 3 et
2331 aulacodes. Cette différence trouve sans doute son explication dans la jeunesse de
l’aulacodiculture au Cameroun.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
préciser que la somme des pourcentages est supérieure à 100, un même élevage
pouvant distribuer plusieurs types de rations complémentaires aux aulacodes.
Fourrage 36 100
Compléments 36 100
Maïs 35 97,22
Son de riz 35 97,22
Manioc 6 16,67
Patate 4 11,11
Soja 2 5,56
Arachide 2 5,56
Noix de palme 2 5,56
Pain de blé 1 2,78
Restes de table 1 2,78
Le fait que les éleveurs distribuent aussi bien du fourrage que des compléments
alimentaires aux aulacodes est conforme aux recommandations de différents auteurs
comme HEYMANS (1996), HOUBEN et al. (2004), MENSAH et EKUE (2003),
SCHRAGE et YEWADAN (1995). Ceci peut confirmer qu’ils ont, pour la plupart,
été réellement formés à la pratique de cet élevage.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
L’âge moyen au sevrage est conforme aux recommandations faites aussi bien par
MENSAH et EKUE (2003), (2 à 6 semaines) que par SCHRAGE et YEWADAN
(1995), (6 semaines).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
La prolificité moyenne est ici légèrement supérieure aux observations faites par
NTSAME et EDDERAI (2000) à la station d’Owendo au Gabon (4,78 aulacodeaux),
ADJAHOUTONON (2005) au sud-est du Bénin ( 4 à 4,53 aulacodeaux) et NIAGA
(2002) à la station de Mako au Sénégal (4,8 aulacodeaux). Elle est par contre
légèrement inférieure à la prolificité moyenne signalée par CHARDONNET (2004) à
la station du CERUT à Limbé au Cameroun (5,36 aulacodeaux).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
La cause la plus fréquente de mortalité reste inconnue de la plupart des éleveurs. Ainsi,
dans 15 élevages (soit 41,67%), on signalent des morts subites inexpliquées donc sans
causes apparentes. La deuxième cause de mortalité, représentée par les bagarres et
blessures entre les aulacodes est signalée dans 8 élevages (soit 22,22 %). La troisième
cause de mortalité, représentée par les densités élevées, est signalée dans 5 des 36
élevages visités soit 13,89%.
Ces observations semblent révéler des problèmes d’infrastructures et/ou d’ambiance
(bruits intempestifs, température élevée, forte luminosité…)
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
recueillies, la densité trop élevée, une mauvaise ambiance, une mauvaise constitution
des groupes de reproducteurs, la cohabitation entre des aulacodins, des carences ou des
erreurs alimentaires…
Dans l’ensemble la fréquence de nettoyage des enclos est largement au dessus de celle
recommandée par HOUBEN et al. (2004), soit 2 fois par semaine. En effet 88,89%
des éleveurs enquêtés pratiquent le nettoyage à une fréquence supérieure à 2 fois par
64
DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
semaine. Ces observations, chez la plupart des aulacodiculteurs (20 éleveurs soit
55,56%), sont conformes aux recommandations (nettoyage quotidien) de MENSAH et
EKUE (2003). La fréquence de nettoyage est donc satisfaisante.
2.2.3.4.5.2. Désinfection
La désinfection n’est pas systématiquement pratiquée dans tous les élevages enquêtés.
3 éleveurs soit 8,33 % de notre échantillon n’ont jamais désinfecté leurs élevages ;
alors que 33 éleveurs soit 91,67% pratiquent la désinfection mais à des fréquences
variables comme nous le montre le tableau XXXV.
Il ressort du tableau qui précède que 15 éleveurs (soit 41,67 %) désinfectent leurs
élevages à une fréquence d’une fois par mois. 7 éleveurs soit 19,44 % le font
occasionnellement et 6 éleveurs soit 16,67 % le font 2 fois par mois.
La fréquence de désinfection, dans l’ensemble, s’éloigne relativement des
recommandations faites aussi bien par MENSAH et EKUE (2003), (une fois par
semaine) que par HOUBEN et al. (2004), (au minimum 2 fois par mois). En effet,
seulement 19,45% des éleveurs enquêtés pratiquent la désinfection à une fréquence
supérieure ou égale à 2 fois par mois. Ceci pourrait se justifier d’une part par le coût
des désinfectants utilisés et d’autre part par la méconnaissance de l’importance de la
désinfection. Enfin, ces observations pourraient expliquer la mortalité relativement
élevée dans certaines exploitations.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Cendre 4 12,12
Crésyl 21 63,64 N = 33 exploitations
Eau de Javel 15 45,45
Huile de vidange 1 3,03
Virkon 4 12,12
D’après le tableau XXXVI, le désinfectant le plus fréquemment utilisé par les éleveurs
de notre échantillon c’est le crésyl. Il est utilisé par 21 éleveurs soit 63,64%. L’eau de
javel est le deuxième désinfectant le plus utilisé. 15 éleveurs soit 45,45% l’emploient
pour désinfecter leurs exploitations. Ces désinfectants sont les plus utilisés sûrement
parce qu’ils sont relativement, les moins chers et les plus connus des éleveurs.
Viennent ensuite la cendre, l’huile de vidange et le Virkon avec des pourcentages
respectifs de 12,12, 12,12, et 3,03.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Ce tableau révèle que, si on exclut les cas de maladies, 7 des 36 éleveurs enquêtés
(soit 19,44%) affirment ne rencontrer aucune difficulté majeure dans la gestion de leur
exploitation. Par contre ils sont au nombre de 29, les éleveurs qui affirment rencontrer
des facteurs limitants la gestion de leurs élevages.
Le facteur limitant le plus fréquemment évoqué par les éleveurs c’est l’alimentation.
En effet, 21 éleveurs soit 58,34 % des enquêtés, rencontrent de sérieuses difficultés à
alimenter leurs animaux. Il s’agit par ordre décroissant des difficultés
d’approvisionnements en fourrages (22,22%), des difficultés à se procurer (achat) des
compléments alimentaires pour les animaux (19,45%) ou alors les deux à la fois
(16,67%). Ces observations semblent logiques si on considère le fait que ces éleveurs
se trouvent dans la ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun ; caractérisée
entre autres par la rareté des espaces verts.
Le deuxième facteur le plus fréquent est représenté par les infrastructures d’élevage
(bâtiment d’élevage et cages). En effet les infrastructures sont très chères au
Cameroun. Ceci pourrait expliquer d’une part pourquoi une fraction relativement
importante de notre échantillon (11 éleveurs soit 30,56%) élève les aulacodes dans les
maisons d’habitation ; et d’autre part la proportion élevée de la mortalité due aux
bagarres/blessures et aux densités élevées.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Ce tableau révèle que 26 exploitations soit 89,65 % de ces 29 exploitations, ont vendu
des aulacodes à des éleveurs. Cette observation traduit le fait que la demande est en
grande partie orientée vers les jeunes reproducteurs afin de créer de nouvelles
exploitations.
19 exploitations soit 65,52% ont eu comme client des particuliers.
Une seule exploitation a déjà vendu des aulacodes à un commerçant ou un
établissement de restauration. Ceci nous fait dire, compte tenu des effectifs
relativement réduits des élevages, que les éleveurs du département du Mfoundi ne sont
pas encore capables de satisfaire de façon régulière, la demande des commerçants ou
des établissements de restauration.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
L’effectif moyen dans les exploitations rentables est de 52 aulacodes avec des
extrêmes de 14 et 129 aulacodes. Quant aux exploitations non rentables, elles ont un
effectif moyen de 12 aulacodes et la taille des cheptels varie entre 04 et 27 aulacodes.
La différence non négligeable entre les effectifs moyens (52 et 12 aulacodes) dans les
deux groupes d’exploitations laisse penser que l’effectif de l’élevage a une certaine
influence sur la rentabilité de l’exploitation.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
question. Presque tous les éleveurs (28 éleveurs soit 96,55%) vendent les jeunes
reproducteurs à 15 000 FCFA l’animal dès l’âge de deux à trois mois. On trouve un
seul éleveur soit 3,45% qui a vendu des jeunes reproducteurs au prix de 12 500 FCFA
l’animal.
Les aulacodes adultes sont, dans la plupart des cas, vendus au kilogramme de poids
vif. Le prix moyen de vente du Kg de poids vif (PV), de la viande d’aulacode par les
éleveurs enquêtés, s’élève à environ 2880 FCFA (2879,31 FCFA).
Le Tableau XXXX présente les différents prix de vente du kg de poids vif chez les
éleveurs enquêtés.
Il ressort de l’analyse de ce tableau que la plupart des éleveurs, 24 éleveurs soit 82,76
% vendent le Kg de PV de viande d’aulacode à 3000 FCFA. Les autres prix, 2000
FCFA et 2500 FCFA sont pratiqués respectivement par 02 et 03 éleveurs soit 6,9% et
10,34%.
3. ANALYSE TYPOLOGIQUE
3.1. IDENTIFICATION DES VARIABLES RETENUES POUR
L’ANALYSE
26 variables ont été retenues pour l’analyse typologique. 21 d’entre elles sont des
variables nominales actives. Elles possèdent chacune deux à quatre modalités (tableau
XXXXI).
5 variables sont projetées en supplémentaires, ce sont les variables nominales
illustratives. Elles présentent chacune deux à six modalités (tableau XXXXII)
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
L’ACM permet aussi de positionner, dans ces sous espaces, des éléments
supplémentaires ou illustratifs. Ces éléments ne participent pas à la formation des axes
factoriels, mais interviennent à posteriori pour les caractériser. Leur introduction dans
l’analyse factorielle permet de prendre en compte toute l’information susceptible
d’aider à comprendre ou à interpréter la typologie induite par les éléments actifs. Les
modalités des variables illustratives sont appréciées par leur valeur-test. On considère
généralement comme occupant une position significative les modalités dont la valeur-
test est supérieure à 2 en valeur absolue.
Aucune modalité des variables illustratives n’occupe une position significative pour le
premier axe factoriel, leurs valeurs-tests respectives étant inférieures à 2.
Le plan factoriel 1,2 (figure 10) a été choisi pour décrire le premier axe factoriel.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
du deuxième axe. En effet, l’une au moins de ses modalités possède une valeur-test
supérieure à 2 en valeur absolue.
Le plan factoriel 1,2 (figure 11) a été choisi pour la description du deuxième axe
factoriel.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Aucune modalité des variables illustratives n’occupe une position significative pour le
troisième axe factoriel, leurs valeurs-tests respectives étant inférieures à 2.
Le plan factoriel 1,3 (figure 12) a été choisi pour décrire le troisième axe factoriel.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
L’ACM nous a permis, par l’interprétation des axes factoriels, de dégager les
principales particularités des élevages enquêtés. Mais cette méthode présente certaines
limites. En effet, il est difficile d’interpréter les axes ou plans factoriels au delà du plan
principal. D’où la nécessité de faire suivre une ACM d’une CAH pour tenir compte
des dimensions cachées de l’information afin d’aboutir à une typologie aussi complète
que possible.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Cette partition est couplée à la description des facteurs fournie par l’ACM pour décrire
les élevages, et la répartition des classes sur le plan factoriel 1,2.
Les élevages du type I représentent 8,33% des élevages enquêtés. Il s’agit des centres
de formation et/ou de vulgarisation. Le chef de l’exploitation est un simple gérant et la
main d’œuvre est rémunérée. 66,67% de ces exploitations possèdent un champ
fourrager. La taille des exploitations est moyenne à élevée.
3.5.2. Type II
Le tableau XXXXVII présente les différentes modalités caractéristiques des
exploitations de type II.
16,67% des élevages enquêtés sont de ce type et 83,33% d’entre eux sont des
débutants (1 année d’expérience). En général, ce sont des exploitations mixtes et toutes
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
ces exploitations sont plutôt satisfaites par les autres spéculations que par la
spéculation aulacode. L’analyse de ce type d’exploitation révèle que ce sont des
exploitations anciennes, élevant d’autres espèces animales, mais qui viennent de
commencer à élever les aulacodes. Les éleveurs de ce type sont donc des débutants
dans la pratique de l’aulacodiculture, voila pourquoi aucun d’entre eux ne s’est
prononcé sur la rentabilité de l’élevage d’aulacode. Le cheptel ici est peu important
(inférieur à 20 aulacodes).
Le type II est semblable à la classe 5 de SODJINOU et al, (2003) cité par
ADJAHOUTONON (2005) qui est celle des petits aulacodiculteurs moins
expérimentés du Bénin.
Les exploitations de type III représentent 33,33% des élevages enquêtés. Les éleveurs
de ce type sont en majorité des femmes (75%) et peu expérimentés (66,67% ont 2
années d’expérience). 83,33% des individus de ce type font appel à un vétérinaire ou
un agent de l’élevage pour toute intervention médicale. Ces élevages sont caractérisés
dans 83,33% des cas par un taux de mortalité globale moyen élevé (24,13%).Le
cheptel est de taille petite à moyenne. En effet, aucun éleveur de ce type ne possède un
cheptel de plus de 50 aulacodes.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Le type III est semblable à la classe 3 des aulacodiculteurs du Bénin identifiée par une
étude de SODJINOU et al, (2003) cité par ADJAHOUTONON (2005). Les éleveurs
de cette classe 3 sont des femmes, avec un cheptel d’aulacodes de taille moyenne.
3.5.4. Type IV
Le tableau XXXXIX présente les différentes modalités caractéristiques des
exploitations de type IV.
Les élevages de type IV constituent 41,67% des élevages enquêtés. Il s’agit, pour la
plupart, des élevages de grande taille. En effet, 80% des élevages enquêtés dont le
cheptel est supérieur à 50 aulacodes font partie de ce type. Ces éleveurs ont, pour la
plupart, 3 à 5 années d’expérience. Les interventions médicales, dans 80% de ces
exploitations, sont assurées par les éleveurs eux mêmes. Au moins 93,33% des
éleveurs de cette classe ont des élevages mixtes, la spéculation aulacode étant la plus
satisfaisante. Leurs exploitations sont rentables dans 86,67% des cas. Le taux de
mortalité globale moyen est de 17,29% dans 80% des exploitations de ce type.
Le type IV est donc constitué d’éleveurs relativement expérimentés, avec un cheptel
de taille importante. Ces éleveurs tiennent des exploitations rentables.
Le type IV est semblable à la classe 1 des aulacodiculteurs du Bénin identifiée par
SODJINOU et al, (2003) cité par ADJAHOUTONON (2005). Il s’agit d’une classe
d’aulacodiculteurs expérimentés avec un cheptel de taille importante.
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
B. RECOMMANDATIONS
¾ initier des études sur la rentabilité des élevages d’aulacodes dans diverses
provinces du Cameroun ; compte tenu du fait qu’un seul éleveur de notre
échantillon d’enquête vit essentiellement de l’élevage en élevant que les
aulacodes. Par ailleurs une proportion non négligeable d’éleveurs (27,59%) ont
déclaré que leur élevage n’est pas rentable ;
84
DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
2. ELEVEURS D’AULACODES
Pour améliorer la conduite de leur élevage, accroître leurs gains et de façon générale,
contribuer au développement de l’aulacodiculture au Cameroun, nous conseillons aux
aulacodiculteurs de :
¾ se procurer, pour ceux qui n’en ont pas encore, un cahier de suivi de l’élevage
et le remplir régulièrement et avec diligence ;
85
DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
CONCLUSION
Au Cameroun, l’élevage occupe une place importante aussi bien sur le plan
économique que social. En effet, la contribution de ce sous secteur au PIB national
s’élève à 17% et 30% de la population rurale tire l’essentiel de son revenu de cette
activité. Le cheptel national, assez important, est composé de diverses espèces
animales dites d’«élevage conventionnel » dont les principales sont : la volaille, les
bovins, les caprins, les ovins, les porcins et les équidés. A côté de cet élevage
conventionnel, il se développe de plus en plus un « élevage non conventionnel » qui
exploite des espèces considérées comme marginales : c’est le cas de l’aulacode.
L’élevage de l’aulacode, qui est une alternative au braconnage contribue à la
protection de la faune sauvage et, par voie de conséquence, à la protection de
l’environnement. Des études précédentes dans des pays pionniers en la matière
comme le Bénin, ont montré que cette activité procure des revenus substantiels
complémentaires à ceux qui la pratiquent. Au Cameroun, le développement de
l’aulacodiculture s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de lutte contre la
pauvreté.
C’est donc pour contribuer au développement de l’aulacodiculture au Cameroun que
nous avons mené une enquête dans le Département du Mfoundi, au centre du
Cameroun. A cet effet, 36 élevages d’aulacodes ont fait l’objet de notre enquête. Celle-
ci s’est déroulée du 15 août au 31 octobre 2005. Les données ont été soumises à une
analyse statistique descriptive puis à une analyse typologique, respectivement à l’aide
des logiciels Statistical Package for the Social Sciences (SPSS) et Système Portable
d’Analyse des Données (SPAD).
L’analyse statistique descriptive a révélé que les aulacodiculteurs du département du
Mfoundi sont pour la plupart de sexe masculin (63,89% d’hommes). Ils sont
moyennement âgés (44,5 ans en moyenne) et pratiquent l’aulacodiculture depuis
moins de 6 ans avec une ancienneté moyenne de 2,5 ans. Aucun d’eux n’est
analphabète et 36,11% ont un fait des études supérieures. 19 éleveurs, soit 52,78%
tiennent régulièrement un cahier de suivi de l’élevage. La quasi-totalité des éleveurs
enquêtés a reçu une formation technique en aulacodiculture. Pour ce qui est de
l’activité principale des aulacodiculteurs, ils sont pour l’essentiel soit des
éleveurs/agro-éleveurs (44,44%) soit des fonctionnaires (30,56%).
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DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES ELEVAGES DU DEPARTEME NT DU MFOUNDI, PROVINCE DU CENTRE.
Les exploitations sont en général de type familial et à but lucratif. 75% des
exploitations sont des élevages mixtes. La taille moyenne des élevages d’aulacodes est
d’environ 35 animaux avec des extrêmes de 4 et 129 aulacodes. Une proportion non
négligeable d’exploitations, soit 30,56%, loge les animaux dans les maisons
d’habitation.
En ce qui concerne l’alimentation, les éleveurs semblent bien au courant des habitudes
alimentaires des aulacodes. Ils distribuent ainsi aux aulacodes du fourrage, des
compléments alimentaires et de l’eau. Les compléments minéraux sont apportés sous
forme d’os. Parmi les 36 éleveurs enquêtés, 4 sont propriétaires d’un champ fourrager.
Sur le plan zootechnique, il ressort de notre enquête que l’accouplement temporaire est
pratiqué par 97,22% des aulacodiculteurs de notre échantillon. L’âge moyen au
sevrage des aulacodeaux est d’environ 6 semaines. La prolificité moyenne est de 5
aulacodeaux avec des extrêmes de 1 et 12 aulacodeaux par portée.
Sur le plan sanitaire, les résultats mettent en relief un taux de mortalité globale moyen
acceptable qui est de 20,71% ; les cas de morts subites sans causes apparentes étant les
plus fréquents. L’intervention médicale dans les élevages est assurée par un agent de
l’élevage ou un vétérinaire dans 50% des exploitations. Les éleveurs constituants
l’autre moitié s’occupent eux même de leurs élevages. Les maladies les plus
fréquentes signalées par les éleveurs, selon un ordre décroissant de fréquence, sont :
les affections respiratoires se manifestants par la toux, la gale et les blessures. Dans
l’ensemble, le niveau d’hygiène est moyen. En effet, l’enquête a révélé une bonne
pratique du nettoyage mais des manquements en ce qui concerne la désinfection.
Les facteurs limitants le développement de l’élevage de l’aulacode selon les
aulacodiculteurs du département du Mfoundi, hormis les maladies, sont représentés
pour l’essentiel par l’alimentation et les infrastructures d’élevage.
Sur le plan économique, les informations recueillies permettent de conclure que la
demande est en grande partie orientée vers les jeunes reproducteurs. 29
aulacodiculteurs affirment que leur exploitation est rentable. Parmi les 27 éleveurs
possédant des exploitations mixtes, 13 éleveurs soit 48,15% sont satisfaits par la
spéculation aulacode, comparativement aux autres spéculations de l’exploitation. La
plupart des éleveurs vendent les jeunes reproducteurs à 15 000 FCFA l’animal et les
aulacodes adultes à 3000 FCFA le kg de poids vif.
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BIBLIOGRAPHIE
1. ADDA R., 1986.
Contribution à l’étude de la peste porcine africaine au Cameroun.
Th. Méd. Vét. : Dakar ; 12, 99p
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ANNEXES
Annexe 1 :
Vocabulaire en aulacodiculture
Annexe 2 :
Questionnaire d’enquête
Annexe 3 :
Répertoire des aulacodiculteurs de notre échantillon d’enquête
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1
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IV. Alimentation
33- Avez-vous un champ fourrager : Oui… Non…
34- Comment vous procurer vous du fourrage …………………………………
35- Types de fourrages distribués aux animaux…………………………………….
36-Frequence de récolte du fourrage…………………………………………….
37- Période de distribution du fourrage..................................................................
38- Autres types d’aliments distribués aux animaux. Reste alimentaires : Oui… Non…
Compléments alimentaires : Oui … non… Autres………………………………………
39-Que distribuez vous comme compléments alimentaires………………………………….
2
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V. Informations zootechniques
43- Mode de reproduction : Accouplement permanent……… Accouplement Temporaire……
44- Effectif final en Août 2005
Catégorie d’animaux Effectifs
Aulacodins (males) reproducteurs
Aulacodines (femelles) reproductrices
Aulacodeaux non sevrés
Aulacodinets
Aulacodinettes
Autres (Castré, stériles…)
Total
3
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4
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RESUME
La faune sauvage africaine constitue un capital important tant sur le plan environnemental
qu’économique. Malheureusement, ce capital est menacé de disparition par la déforestation et
sa surexploitation par une démographie galopante en quête, entre autres, de protéines
animales. C’est pour préserver la biodiversité, combattre le braconnage et satisfaire la
demande des populations en « viande de brousse » que l’élevage non conventionnel de gibier
a vu le jour. Des expériences d’élevages intensifs de diverses espèces (cricétome, arthérure,
aulacode,…) ont été réalisées. Certains de ces élevages, comme l’aulacodiculture au
Cameroun, ont connu un bon essor.
L’objectif de ce travail est de contribuer au développement de l’aulacodiculture au Cameroun
en mettant en évidence les fondements de cet essor à travers la caractérisation et la typologie
des élevages d’aulacodes de la Province du Centre. Ainsi, 36 élevages ont été enquêtés d’août
à octobre 2005.
L’analyse descriptive révèle que 36,11% des aulacodiculteurs sont des femmes. Aucun des
éleveurs n’est analphabète, 36,11% ont fait des études supérieures. Agés de 18 - 66 ans,
citadins ou villageois, leur profil socioprofessionnel est varié (agroéleveurs,
fonctionnaires,…). Les exploitations, de type familial, élèvent en moyenne 35 aulacodes. La
prolificité moyenne est de 5 aulacodeaux par portée. Sur le plan économique, 72,41% de ces
exploitations sont rentables.
L’analyse typologique révèle quatre types d’élevages. Le type I (8,33%) concerne les centres
de formation/vulgarisation. Le type II (16,67%) rassemble les débutants dans le domaine ;
leurs exploitations sont anciennes mais mixtes. Les éleveurs du type III (33,33%), en majorité
des femmes (75%), sont peu expérimentés mais persévérants. Le type IV (41,67%) regroupe
des éleveurs expérimentés.
Ce travail démontre qu’au Cameroun, l’aulacodiculture connaît une évolution favorable due
aux particularités des aulacodiculteurs; et qu’une exploitation bien gérée peut être rentable.
Mots-clés : Département du Mfoundi - Cameroun - aulacodiculture – Analyse
statistique descriptive – Analyse typologique –
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