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ADJOUDJ 2015 Archivage PDF

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Effet des additions minérales et organiques sur le

comportement rhéologique du béton


Mhamed Adjoudj

To cite this version:


Mhamed Adjoudj. Effet des additions minérales et organiques sur le comportement rhéologique du
béton. Mécanique des matériaux [physics.class-ph]. Université de Cergy Pontoise, 2015. Français.
<NNT : 2015CERG0784>. <tel-01355155>

HAL Id: tel-01355155


https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01355155
Submitted on 22 Aug 2016

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
‫الجــــــمهىريت الجــــــــسائريت الديــــــمقراطيت الشـــــعبيت‬
République Algérienne Démocratique et Populaire
‫وزارة التعليم العالي و البحث العلمي‬
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

THÈSE EN COTUTELLE
entre
UNIVERSITE DE CERGY-PONTOISE (France)
Laboratoire de Mécanique et Matériaux du Géni e Civil (L2MGC)
Et
UNIVERSITE HASSIBA BENBOUALI DE CHLEF (Algérie)
Laboratoire Sciences des Matériaux et Environnement

Présentée par :
M’hamed ADJOUDJ

Pour obtention du diplôme de :

DOCTORAT En SCIENCES

Spécialité : Génie Civil


Option : Matériaux et Structures

Effet des additions minérales et organiques sur le


comportement rhéologique du béton

Soutenu publiquement à Chlef le 06/04/2015 devant le jury:

Said Kenai Professeur Université SD de Blida Président


Karim Aït-Mokhtar Professeur Université de La Rochelle Examinateur
Mohamed Ghrici Professeur Université HB de Chlef Examinateur
Abdelhak Kaci MC Université de Cergy Pontoise Examinateur
El-Hadj Kadri Professeur Université de Cergy Pontoise Directeur de thèse
Karim Ezziane Professeur Université HB de Chlef Directeur de thèse

Promotion : 2015
De droite à gauche
Pr Kadri El-Hadj, Pr Ezziane Karim, Adjoudj M’hamed, Pr Kenai Said, Dr Kaci
Abdelhak, Pr Ghrici Mohamed, Pr Ait Mokhtar Karim.
Remerciements

Ce travail de recherche est le fruit d’une convention en cotutelle entre l’Université de


Université Hassiba Benbouali de Chlef et l’Université de Cergy-Pontoise. La présente étude a
été réalisée au sein du Laboratoire de Sciences des Matériaux et Environnement à la Faculté
de Génie Civil et d’Architecture de Chlef du coté Algérien et au Laboratoire de Mécanique et
Matériaux du Géni e Civil (L2MGC) du coté Français

Je remercie vivement mon codirecteur de thèse, Monsieur El-Hadj Kadri,


Professeur des Universités à l’Université de Cergy-Pontoise, enseignant chercheur au
Laboratoire Mécanique et Matériaux en Génie Civil (L2MGC), d’avoir assuré la cotutelle
de ce travail, et de m'avoir apporté la rigueur scientifique nécessaire à son bon
déroulement, je tiens également à le remercier de sa gentillesse et sa grande disponibilité.
Le partage de l’ensemble de ses connaissances m’a toujours permis de travailler dans les
meilleures conditions.

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à mon directeur de thèse Monsieur


Karim Ezziane, Professeur à la Faculté de Génie Civil et d’Architecture de Chlef qui m’a
accueilli dans son laboratoire et qui m’a donné l’opportunité d’effectuer ce travail, de ses
conseils scientifiques tout au long de la thèse, sa grande disponibilité, ses encouragements et
de la confiance qu'il m'a accordée.

Je remercie vivement Monsieur Karim Aït-mokhtar ; Professeur à l’Université de la


Rochelle, et monsieur Mohamed Ghrici ; Professeur à la Faculté de Génie Civil et
d’Architecture de Chlef, pour avoir accepté de rapporter ce travail et consacré une partie
de leurs temps si précieux. De même, j’adresse mes remerciements à Monsieur Said
Kenai ; Professeur à l’Université de Blida et Monsieur Abdelhak Kaci ; Maître de
conférences à l’Université Cergy Pontoise pour avoir examiné cette thèse. A cette
occasion, j’exprime à tous les membres du jury toute ma gratitude pour l'intérêt qu'ils ont
manifesté à l'égard de ce travail et pour leurs appréciations.
Je voudrais également remercier Monsieur Tien-Tung Ngo et Hamza Soualhi pour
avoir toujours été présents durant ces années. Ce fut un grand plaisir d’avoir pu discuter,
expliquer ou concevoir de nouvelles approches. Merci pour votre patience et votre soutien

Je remercie tous les membres de la Faculté de Génie Civil et d’Architecture de


Chlef, du Laboratoire Mécanique et Matériaux en Génie Civil (L2MGC) enseignants,
chercheurs, techniciens et personnels administratifs avec qui j'ai eu le plaisir de travailler.

Mes remerciements s’adressent aussi à mes parents, mes frères, et mes sœurs, qui
m’ont soutenu pendant ma recherche.

M. ADJOUDJ
Résumé
Les propriétés rhéologiques d’un mortier ou d’un béton sont d’une importance
capitale pour les constructeurs qui visent une mise en place convenable de ce matériau. Ce
travail s’intéresse à évaluer les propriétés rhéologiques d’un mortier normalisé contenant
des additions minérales et plusieurs types de superplastifiants. Un programme
expérimental a été entamé pour définir les paramètres les plus influents et trouver un
moyen de prédiction du comportement rhéologique du mortier à partir de sa composition.
Le travail comporte quatre additions minérales à savoir la fumée de silice, le laitier, la
pouzzolane naturelle et le calcaire. De plus deux types de superplastifiants l’un à base de
lignosulfonate et l’autre à base de polycarboxylates. Le résultat permet de sélectionner les
additions les plus performantes à améliorer les paramètres rhéologiques du mortier (laitier,
calcaire) et réduire les taux d’utilisation des additions ayant un effet néfastes (fumée de
silice, pouzzolane). Ce résultat a été confirmé avec une corrélation satisfaisante en
comparant les propriétés rhéologiques avec l’épaisseur du film d’eau. De plus une relation
mathématique a été proposée et qui corrèle mieux les résultats obtenus et dont l'application
sur d’autres résultats a donné une large satisfaction.

Mots clés : additions minérales, Mortier, Viscosité plastique, rhéologie, ouvrabilité,


superplastifiant, Seuil de cisaillement, épaisseur du film d’eau.

Abstract
The rheological properties of a mortar or concrete are of capital importance for
builders which aim a proper placement of the material. This work focuses on evaluating
the rheological properties of a standard mortar containing mineral admixtures and several
types of superplasticizers. An experimental program was initiated to identify the most
influential parameters and find a way to predict the rheological behavior of mortar from its
composition. The work consists of four mineral additions namely silica fume, slag, natural
pouzzolan and limestone powder. Also two types of superplasticizers; one based on
lignosulfonate and other based on polycarboxylates.The result allows to select the most
efficient mineral addition to improve the rheological parameters of the mortar (slag,
limestone) and to reduce the use of addition with adverse effect (silica fume, pouzzolan) .
This result was confirmed with a satisfactory correlation by comparing the rheological
properties with the water film thickness. In addition, a mathematical relationship was
proposed which better correlates the results and its application to other results gave a broad
satisfaction.

Keys world: Mineral addition, Mortar, Plastic viscosity, Rheology, Slump,


Superplasticizer, Yield stress, water film thickness.
Liste des figures
² Schéma glissement des couches……………………………………………… 19
Figure ‎1.2 : Schéma de vitesse de cisaillement…………………………………………… 20
Figure 1.3 : Contributions de la phase solide et de la phase liquide à la résistance au
cisaillement du béton [4]…………………………………………............ 21
Figure ‎1.4 : Les comportements rhéologiques des fluides………………………………. 23
Figure ‎1.5 : Comportement d’un corps thixotropique [10]………………………......... 25
Figure ‎1.6 : Rhéomètre Two-point-test [12]……………………………………………… 27
Figure ‎1.7 : Rhéomètre à béton IBB [13]…………………………………………………. 27
Figure ‎1.8 : Rhéomètre BML……………………………………………………………….. 28
Figure ‎1.9 : Rhéomètre à béton du Cemagref…………………………………………..... 28
Figure ‎1.10: Rhéomètre à béton BT Rhéom……………………………………………….. 29
Figure ‎1.11: Valeurs de viscosité plastiques identifiées sur les bétons et mortiers
étudiés avec différents appareils [17]……………………………………… 29
Figure ‎1.12: Effet du rapport E/C sur les paramètres rhéologiques des bétons [20] 31
Figure ‎1.13: Variation du Seuil de cisaillement et de la viscosité d’une pâte de ciment
en fonction du temps confectionnée avec différents types de
superplastifiant [25]…………………………………………………............. 32
Figure ‎1.14: Évolution du comportement rhéologique en fonction du temps…………. 33
Figure ‎1.15: Variation du seuil ’écoulement en fonction de la température pour
différentes pâtes de ciments [27]……………………………………………. 34
Figure 1.16: Coefficient de viscosité relative en fonction de la température et le
dosage en superplastifiant [27]……………………………………………… 34
Figure ‎2.1 : Structure chimique des Lignosulfonates modifiés LSM…………………... 40
Figure ‎2.2 : Structure chimique des polynaphtalènes sulfonates PNS………………… 40
Figure 2.3 : Structure chimique des polymélamines sulfonates PMS…………………. 41
Figure ‎2.4 : Structure chimique des polycarboxylates PC……………………………… 41
Figure ‎2.5 : Schéma de la structure d'une pâte de ciment [34]………………………… 42
Figure ‎2.6 : Isothermes d’adsorption d’un superplastifiant de type PNS sur les
phases pures de ciment, eau/solide = 0,5 [38]…………………………..... 42
Figure 2.7 : Potentiel zêta des particules de ciment en présence de Superplastifiant
[43]………………………………………………………………………………. 43
Figure ‎2.8 : Schématique de l'adsorption et de la répulsion pour des particules de
ciment [45]…………………………………………………………………….. 44
Figure ‎2.9 : Répulsion stériques selon plusieurs degrés d’adsorption [34]………… 45
Figure ‎2.10: Variation de la fluidité d’un coulis pour plusieurs modes d’introduction
[67]……………………………………………………………………………… 48
Figure ‎2.11: Influence de la quantité de superplastifiant sur l’étalement et la viscosité
d’un béton [73]……………………………………………………… 49
Figure ‎2.12: Effet du dosage en superplastifiant sur les paramètres rhéologiques
[74]……………………………………………………………………………… 50
Figure ‎2.13: Effet du type de superplastifiant sur le seuil de cisaillement des pâtes de
ciment [82]……………………………………………………………………… 51
Figure ‎2.14: Quantité maximum des polystyrènes adsorbée [32]……………………… 52
Figure ‎2.15: Variation du temps d’écoulement et de l’étalement en fonction du taux de
substitution du ciment et du dosage en superplastifiant [95]………… 57

Figure ‎2.16: Réduction de la demande en eau apportée par l’introduction de deux


cendres volantes 1 et 2 dans une formulation de béton [97]……………. 58
Figure 2.17: Évolution des propriétés rhéologiques des BAP en fonction de la surface 59
spécifique de l'addition minérale [109].……………………………
Figure ‎2.18: Besoin en eau des mortiers CEM II – additions non adjuvantés en
fonction du dosage en additions minérales (CA (Calcite), CP (Calcite
Précipitée), QZ (Quartz), SF (Fumée de Silice)) [113]. …..………………….. 59
Figure ‎2.19: Effet de la fumée de silice sur la maniabilité d’un mortier [114].………. 60
Figure 2.20: Effet de la distribution granulaire de la fumée de silice sur la variation
de la viscosité [116]…………………………………………………………… 61
Figure ‎2.21: Potentiel zêta du ciment Portland, ciment au laitier de haut fourneau et
des cendres volantes en fonction de la concentration en sel 62
[119]………………………………………………………………………………
Figure ‎2.22: Effets du type de l’addition minérale sur les propriétés rhéologiques des
pâtes de ciment [81] ………………………………………………… 63
Figure ‎2.23: Variation de l’ouvrabilité d’un béton en fonction du pourcentage de
fumée de silice pour différents rapports eau/liant [125]……………….. 64
Figure ‎2.24: Effet du taux de substitution sur l’ouvrabilité du béton au laitier
pour deux taux de verre
[121]……………………………………………….......................................... 66
Figure ‎2.25: Influence de la surface spécifique du ciment sur le seuil de cisaillement
[135] ……………………………………………………………………. 68
Figure ‎2.26: L'influence du laitier à haut fourneau et les fractions fine dans le ciment
(C1) sur la viscosité plastique des pâtes avec et sans superplastifiant
[137]………………………………………………………….. 69
Figure ‎2.27: Effet de la zéolite sur le seuil de cisaillement et la viscosité plastique des
coulis en présence du superplastifiant [95]…………………………… 69
Figure ‎3.1 : Courbes granulométriques des matériaux utilisés………………………… 72
Figure ‎3.2 : Courbe granulométrique du sable normal utilisé…………………………. 76
Figure ‎3.3 : Malaxeur……………………………………………………………................. 79
Figure ‎3.4 : Mini cône……………………………………………………………………….. 79
Figure ‎3.5 : Dispositif du rhéomètre utilisé ……………………………………………... 80
Figure 3.6 : Schéma descriptif du rhéomètre à mortier……………………………........ 81
Figure ‎3.7: Balance électronique…………………………………………………………. 81
Figure ‎3.8: Profil de vitesse [142]………………………………………………………… 83
Figure ‎3.9: Linéarisation des moments finaux en fonction de la vitesse de rotation. 85
Figure ‎3.10: Schéma du cisaillement du mortier dans le récipient…………………….. 86
Figure ‎3.11: Variation de la contrainte de cisaillment et fonction de la vitesse de
cisaillement. 10% FS, 0.2% PC……………………………………………… 88
Figure ‎3.12: Répétitivité des résultats de la viscosité plastique d’un mortier à la
fumée de silice et du polycarboxylate....................................................... 89
Figure ‎3.13: Répétitivité des résultats de la viscosit plastique d’un mortier à la fumée
de silice et du lignosulfonâtes………………………………………... 89
Figure ‎3.14: Répétitivité des résultats du seuil de cisaillement d’un mortier à la fumée
de silice et du polycarboxylates……………………………………… 90
Figure ‎3.15: Répétitivité des résultats de la viscosité plastique d’un mortier à la
fumée de silice et du lignosulfonâtes………………………………….......... 90
Figure ‎4.1 : Effet du superplastifiant sur les propriétés rhéologiques du mortier sans
additions minéral………………………………………………………… 94

Figure ‎4.2 : Variation de l’affaissement du mortier avec additions minérales et sans


superplastifiants………………………………………………………………... 95
Figure ‎4.3 : Variation du seuil de cisaillement du mortier avec additions minérales et
sans superplastifiants………………………………………………............ 96
Figure ‎4.4 : Variation de la viscosité plastique du mortier avec additions minérales et
sans superplastifiants………………………………………………............ 96
Figure 4.5 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au calcaire pour
différents types et dosages en superplastifiants………………………........ 100
Figure ‎4.6 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au calcaire en fonction
du dosage de deux types de superplastifiants………………….…………… 100
Figure ‎4.7 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au laitier pour différents
types et dosages en superplastifiants………………………........ 101
Figure ‎4.8 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au laitier en fonction du
dosage de deux types de superplastifiants……………………………......... 101
Figure ‎4.9 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la pouzzolane naturelle
pour différents types et dosages en superplastifiants………….. 102
Figure ‎4.10: Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la pouzzolane naturelle
en fonction du dosage de deux types de superplastifiants…….. 103
Figure ‎4.11: Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la fumée de silice pour
différents types et dosages en superplastifiants…………………...... 104
Figure ‎4.12: Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la fumée de silice en
fonction du dosage de deux types de superplastifiants………………....... 105
Figure ‎4.13: Variation de la viscosité plastique des mortiers au calcaire pour
différents types et dosages en superplastifiants………………………........ 106
Figure 4.14: Variation de la viscosité plastique des mortiers au calcaire en fonction
du dosage de deux types de superplastifiants……………………………… 107
Figure 4.15: Variation de la viscosité plastique des mortiers au laitier pour différents
types et dosages en superplastifiants………………………........ 107
Figure ‎4.16: Variation de la viscosité plastique des mortiers au laitier en fonction du
dosage de deux types de superplastifiants……………………………… 108
Figure ‎4.17: Variation de la viscosité plastique des mortiers à la pouzzolane naturelle
pour différents types et dosages en superplastifiants………….. 109
Figure ‎4.18: Variation de la viscosité plastique des mortiers à la pouzzoalne naturelle
en fonction du dosage de deux types de superplastifiants…….. 109
Figure ‎4.19: Variation de la viscosité plastique des mortiers à la fumée de silice pour
différents types et dosages en superplastifiants……………………... 110
Figure ‎4.20: Variation de la viscosité plastique des mortiers à la fumée de silice en
fonction du dosage de deux types de superplastifiants……………………. 110
Figure ‎4.21: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de calcaire et les deux
superplastifiants………………………………………………………………... 116
Figure 4.22: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de laitier et les deux
superplastifiants........................................................................................ 117
Figure ‎4.23: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de la pouzzolane naturelle et les
deux superplastifiants……………………………………………………... 118
Figure ‎4.24: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de fumée de silice et les deux
superplastifiants……………………………………………………….............. 119
Figure ‎4.25: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de calcaire (Christianto
[155])…………………………………………………………………………….. 121
Figure ‎4.26: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de laitier (Grzeszczyk et Jnowska
[137])…………………………………………………………………. 122
Figure ‎4.27: Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de zéolité (Şahmaran [95])….. 122
Figure ‎5.1 : Modèle de compacité [156]…………………………………………………… 126
Figure ‎5.2 : Rôle du film d'eau sur l'ouvrabilité………………………………………….. 127
Figure ‎5.3 : Corrélation entre le seuil de cisaillement et l’épaisseur du film d’eau…. 132
Figure ‎5.4 : Corrélation entre le seuil de cisaillement et l’épaisseur du film d’eau
effective………………………………………………………………................. 132
Figure ‎5.5 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base de calcaire et de
superplastifiant PC……………………………………………………........... 135
Figure ‎5.6 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base de calcaire et de
superplastifiant LS……………………………………………………............ 136
Figure ‎5.7 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base du laitier et de
superplastifiant PC…………………………………………………….......... 137
Figure ‎5.8 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base du laitier et de
superplastifiant LS……………………………………………………............. 138
Figure ‎5.9 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base de la pouzzolane
naturelle et de superplastifiant PC……………………………………......... 139
Figure ‎5.10: Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base de la pouzzolane
naturelle et de superplastifiant LS............................................................ 140
Figure ‎5.11: Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base de la fumée de silice et
de superplastifiant PC………………………………………………………… 141
Figure ‎5.12: Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film
d’eau théorique et effective d’un mortier à base de la fumée de silice et
de superplastifiant LS…………………………………………………………. 142
Figure ‎5.13: Film d’eau mince dû à la floculation des grains………………………….. 143
Figure ‎5.14: Film d’eau épais dû à une amélioration de la compacité par l’ajout
d’une addition fine…………………………………………………………….. 143
Figure ‎5.15: Film d’eau épais dû à une amélioration de la dispersion par l’ajout d’un
superplastifiant………………………………………………………….. 144
Liste des tableaux

Tableau ‎1.1 : Définitions des viscosités [2]…………………………………………….. 20


Tableau ‎1.2 : Modèles de comportement rhéologique des fluides [8,9]……………. 24
Tableau ‎1.3 : Comparaison entre différents rhéomètres à béton [14]……………… 29
Tableau ‎1.4 : Ordres de grandeur des paramètres rhéologiques pour différents
types de Matériau............................................................................... 30
Tableau ‎1.5 : Modèles de calcul du seuil de cisaillement……………………………... 36
Tableau ‎1.6 : Modèles de calcul de la viscosité……………………………………....... 37
Tableau ‎2.1 : Propriétés du béton autoplaçants en présence des fillers calcaires
[125]…………………………………………………………………………. 65
Tableau ‎2.2 : Caractérisation des bétons d’étude à l’état frais. [129]……………… 66
Tableau ‎3.1 : Caractéristiques chimique, physique et mineralogique du ciment….. 72
Tableau ‎3.2 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques du calcaire……… 73
Tableau ‎3.3 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques du laitier……….. 74
Tableau ‎3.4 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques de la pouzzolane. 74
Tableau ‎3.5 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques de fumée de
silice………………………………………………………………………….. 75
Tableau ‎3.6 : Caractéristiques physico-chimiques des superplastifiants…………… 75
Tableau ‎3.7 : Com positions des différents mortiers avec le superplastifiant (PC).. 77
Tableau ‎3.8 : Compositions des différents mortiers le superplastifiant (LS)……….. 78
Tableau 3.9 : Procédure de malaxage et mode d'introduction de l'adjuvant………. 82
Tableau ‎3.10: Calcul du taux de cisaillement en fonction de la vitesse de
cisaillement pour un mortier contenant 10% de fumée de silice et
adjuvanté par 0.2% de polycarboxylate………………………………… 87
Tableau ‎4.1 : Résultats de l’affaissement et de l’étalement au mini cône (cm) du .
mortier avec différents taux de substitutions des additions minérales
et dosages en superplastifiant……………………………………………. 98
Tableau ‎4.2 : Valeurs des coefficients de l’équation 4.1 trouvés pour chaque
paramètre rhéologique et chaque mortier……………………………… 114
Tableau ‎4.3 : Effet de chaque coefficient sur les paramètres rhéologiques………… 115
Tableau ‎4.4 : Coefficients de l’équation (4.1) trouvés pour chaque paramètre
héologiques par corrélation avec d’autres travaux de recherche…… 121
Tableau ‎5.1 : Evaluation de l’épaisseur du film d’eau effective selon le seuil de
cisaillement pour un mortier à base de fumée de silice et adjuvanté
par un polycarboxylate……………………………………………………. 132
Tableau ‎5.2 : Résultats obtenus de la corrélation entre les paramètres
.rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
effective……………………………………………………………………… 134
Liste des symboles
dF : Projection de la force de frottement tangentielle.
dS : Surface élémentaire d'une couche cisaillée.
τ: Contrainte de cisaillement [Pa].
τ0: Seuil de cisaillement [Pa].
 Taux de cisaillement [1/s].
µ: Viscosité plastique [Pa.s ].
A l’affaissement du béton [mm].
Etal L’étalement des BAP et MAP [mm].
ρ Densité du béton.
ρg gravité spécifique.
 Concentration volumique de solide.
 max Concentration maximale de solide.
 Concentration maximale de l’unité structurelle.
0 Viscosité de l’eau à 20°C.
  Coefficient de viscosité intrinsèque (2,5 pour les sphères).
Sp Teneur en superplastifiant.
S p Teneur en saturation de superplastifiant.
CaO Oxyde de calcium
SiO2 Silice
Al2O3 Alumine
Fe2O3 Oxide de fer
MgO Oxyde magnesium
Na2O Oxide de sodium
K2O Oxide de potassium
SO3 Trioxide de soufre
C3 S Silicate tricalcique (Aalite)
C2 S Silicate bicalcique (bélite)
C3 A Aluminate tricalcique (célite)
C4AF Alumino-ferrite tétracalcique
PMS Poly Mélamines Sulfonâtes
LS Lignosulfonate
PC Polycarboxylates
Ca(OH)2 Chaux
CSH Silicates de calcium hydratés
LP Calcaire (limestone powder)
BSF Laitier (blast furnaces slag)
NP Naturelle pouzzolane (natural pozzolan)
SF Fumée de silice (silica fume)
c Compacité
Vs Volume absolu de la matière solide
V Volume apparent des particules
p Porosité
Vv Volume des vides
e L'indice des vides
Vex Taux d'eau en excès
Ve Volume d'eau en excès
SSS Surface spécifique des particules solides
SSS' Surface spécifique des particules solides effective
SSc Surfaces spécifiques du ciment
SS d Surfaces spécifiques de l'addition minérale
SS a Surfaces spécifiques des agrégats
c Taux de volume occupé par le ciment
d Taux de volume occupé par l'addition minérale
a Taux de volume occupé par les agrégats
EFE L'épaisseur du film d'eau
EFE ' ' L'épaisseur du film d'eau effective
AFm Monosulfo-aluminate
AS Aminosulfonique
PSS Polystyrène sulfonât de sodium
PM Poids moléculaire
BAP Béton auto plaçant
MAP Mortier auto plaçant
BAN Béton autonivelant
BHP Béton à hautes performances
Table des Matières
Résumé................................................................................................................................... 4
Abstract .................................................................................................................................. 4
Liste des figures ..................................................................................................................... 5
Liste des tableaux................................................................................................................... 9
Liste des symboles ............................................................................................................... 10

Introduction générale ........................................................................................................... 15

Chapitre 01
Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires

1.1. Introduction ................................................................................................................... 18


1.2. Importance de l’étude rhéologique ............................................................................... 18
1.3. Paramètres rhéologiques ............................................................................................... 19
1.3.1. Viscosité............................................................................................................. 19
1.3.2. Contrainte de cisaillement ................................................................................. 20
1.3.3. Vitesse de cisaillement....................................................................................... 20
1.3.4. Seuil de cisaillement .......................................................................................... 21
1.4. Différents comportements rhéologiques ....................................................................... 22
1.4.1. Fluides newtoniens ............................................................................................ 22
1.4.2. Les fluides non-newtoniens ............................................................................... 22
1.4.3. Thixotropie......................................................................................................... 24
1.5. Modèle du comportement rhéologique du béton. ......................................................... 25
1.6. Appareils de mesures rhéologiques .............................................................................. 25
1.6.1. Rhéomètres agitateurs-malaxeurs ...................................................................... 26
1.6.2. Rhéomètres à cylindres coaxiaux ...................................................................... 27
1.6.3. Rhéomètre plan-plan .......................................................................................... 28
1.7. Comparaison des rhéomètres ........................................................................................ 29
1.8. Facteurs affectant la rhéologie des bétons .................................................................... 30
1.8.1. Effet du rapport eau-ciment ............................................................................... 30
1.8.2. Effet du type de ciment ...................................................................................... 31
1.8.3. Effet des additions minérales ............................................................................. 31
1.8.4. Effet des adjuvants ............................................................................................. 32
1.8.5. Effet des fibres ................................................................................................... 33
1.8.6. Effet du temps .................................................................................................... 33
1.8.7. Effet de la température. ...................................................................................... 34
1.9. Phénomènes perturbateurs ............................................................................................ 34
1.9.1. Dimensions du rhéomètre .................................................................................. 35
1.9.2. Glissement aux parois ........................................................................................ 35
1.9.3. Evaporation ........................................................................................................ 35
1.9.4. Sédimentation et migration ................................................................................ 35
1.10. Modèles de prévision des paramètres rhéologiques du béton..................................... 35
1.11. Conclusion .................................................................................................................. 37
Chapitre 02
Rhéologie des matériaux cimentaires en présence de diverses additions

2.1. Introduction ................................................................................................................... 39


2.2. Additions organiques .................................................................................................... 39
2.2.1. Type des superplastifiants .................................................................................. 39
2.2.1.1. Lignosulfonates modifiés (LSM) ........................................................... 40
2.2.1.2. Polynaphtalènes sulfonates (PNS) et polymélamines sulfonates (PMS) 40
2.2.1.3. Superplastifiants à base de carboxylates (PC) ........................................ 41
2.2.2. Action des superplastifants sur les matériaux cimentaires ................................ 41
2.2.2.1. Adsorption .............................................................................................. 41
2.2.2.2. Dispersion par répulsion électrostatique ................................................ 43
2.2.2.3. Dispersion par effet stérique .................................................................. 44
2.2.2.4. Effet sur l’hydratation du ciment ........................................................... 45
2.2.3. Effet du superplastifiant sur la rhéologie ........................................................... 47
2.2.3.1. Effet du mode d’introduction ................................................................. 47
2.2.3.2. Effet du dosage en superplastifiant ........................................................ 48
2.2.3.3. Effet du type de superplastifiant ............................................................. 50
2.2.3.4. Effet du poids moléculaire du superplastifiant ....................................... 51
2.3. Additions minérales ...................................................................................................... 53
2.3.1. Types d`additions minérales .............................................................................. 53
2.3.1.1. Fillers calcaires ....................................................................................... 53
2.3.1.2. Laitier granulé des hauts fourneaux ....................................................... 54
2.3.1.3. Pouzzolane naturelle............................................................................... 55
2.3.1.4 Fumée de silice ........................................................................................ 55
2.3.1.5. Cendres volantes .................................................................................... 56
2.3.2. Action des additions minérales sur les matériaux cimentaires .......................... 56
2.3.2.1. Effet de la densité de l’addition .............................................................. 57
2.3.2.2. Effet de la morphologie .......................................................................... 57
2.3.2.3. Effet de la surface spécifique ................................................................. 58
2.3.2.4. Effet de la distribution granulaire ........................................................... 60
2.3.2.5. Effet du potentiel Zêta ............................................................................ 61
2.4. Effet des additions minérales sur la rhéologie .............................................................. 62
2.4.1. Effet du type de l’addition ................................................................................. 62
2.4.2. Effet du taux de substitution .............................................................................. 64
2.4.3. Effet du taux de verre ......................................................................................... 66
2.5. Effet combines superplastifiant- additions minérales ................................................... 67
2.6. Conclusion .................................................................................................................... 69

Chapitre 03
Matériaux et méthodes d'essais

3.1. Introduction ................................................................................................................... 71


3.2. Matériaux utilisés .......................................................................................................... 71
3.2.1. Ciment ................................................................................................................ 71
3.2.2. Additions minérales ........................................................................................... 71
3.2.2.1. Calcaire (LP) .......................................................................................... 73
3.2.2.2. Laitier (BFS) .......................................................................................... 73
3.2.2.3. Pouzzolane (NP) ..................................................................................... 74
3.2.2.4. Fumée de silice (SF) ............................................................................... 74
3.2.3. Superplastifiant .................................................................................................. 75
3.2.4. Sable................................................................................................................... 75
3.2.5. Eau de gâchage .................................................................................................. 76
3.3. Compositions des mortiers de ciment ........................................................................... 76
3.4. Matériels utilisés ........................................................................................................... 79
3.4.1. Malaxeur ............................................................................................................ 79
3.4.2. Mini Cône .......................................................................................................... 79
3.4.3. Rhéomètre à mortier. ......................................................................................... 79
3.4.4. Autres accessoires .............................................................................................. 81
3.5. Préparation des mortiers ............................................................................................... 82
3.6. Essai au mini cône ........................................................................................................ 82
3.7. Essai au rhéomètre ........................................................................................................ 83
3.7.1. Profil de vitesse imposée. .................................................................................. 83
3.7.2. Déroulement de l’essai............................................................................................... 84
3.7.3. Mesure des paramètres rhéologiques ................................................................. 84
3.8. Répétitivité des essais ................................................................................................... 88
3.9. Conclusion .................................................................................................................... 91

Chapitre 04
Analyse et discussion des résultats

4.1. Introduction ................................................................................................................... 93


4.2. Effet du type et dosage de superplastifiant ................................................................... 93
4.3. Effet des additions minérales ........................................................................................ 94
4.4. Effet combiné des additions minérales et organiques ................................................... 97
4.4.1. Ouvrabilité ......................................................................................................... 97
4.4.2. Seuil de cisaillement .......................................................................................... 98
4.4.3. Viscosité plastique ........................................................................................... 105
4.5. Discussion des résultats .............................................................................................. 111
4.6. Modélisation des paramètres rhéologiques ................................................................. 113
4.7. Conclusion .................................................................................................................. 123

Chapitre 05
Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique

5.1. Introduction ................................................................................................................. 125


5.2. Compacité du squelette granulaire .............................................................................. 125
5.3. Epaisseur du film d’eau .............................................................................................. 127
5.4. Effet de l’épaisseur du film d’eau sur la rhéologie ..................................................... 127
5.5. Détermination de l'épaisseur du film d'eau ................................................................. 129
5.5.1. Surface spécifique effective ............................................................................. 130
5.5.2. Effet du superplastifiant ................................................................................... 130
5.6. Application du principe de l’épaisseur du film d’eau effective .................................. 131
5.7. Généralisation du principe de l’épaisseur du film d’eau effective ............................. 133
5.8. Discussion des résultats .............................................................................................. 143
5.9. Conclusion .................................................................................................................. 145

Conclusions Générales ....................................................................................................... 147

Références Bibliographiques ............................................................................................. 151


Introduction générale 15

Introduction générale
L’emploi de certaines additions minérales et organiques dans la confection du béton
contribue à une accélération du processus d’hydratation du ciment. La cinétique
d’hydratation se trouve modifiée en avançant l’apparition du deuxième pic et en
augmentant la chaleur totale dégagée. En plus de la complexité de l’hydratation d’un
ciment ordinaire, il vient s’ajouter l’interférence de la réaction des additions minérales
avec celle du ciment. Ceci engendre une modification de certaines propriétés du ciment à
savoir le temps de prise, l’apparition des microfissures et l’évolution des résistances
mécaniques au très jeune âge. L’incorporation de ces additions minérales entraîne
également une modification de la distribution granulaire, l’apparition de nouveaux sites de
nucléation et une nouvelle activité des surfaces des grains. Ceci nécessite le malaxage avec
des superplastifiants qui viennent défloculer les grains et améliorer l’ouvrabilité du béton.
Ces modifications des propriétés physico-chimiques des composants du béton dues à des
additions minérales et organiques affectent directement les propriétés rhéologiques du
béton frais et ses composants. En effet, cela peut conduire à une mise en place « facile » ou
« difficile » du béton, en particulier si le procédé de pompage est utilisé.

Pour un souci écologique, il est plus qu’important de formuler des "éco-bétons" en


se basant principalement sur des matériaux locaux et disponibles (naturels ou issus des
déchets industriels) tels que : le laitier des hauts fourneaux, la pouzzolane naturelle, la
fumée de silice et le calcaire. De plus en plus ces matériaux sont employés dans l’industrie
cimentaire et par conséquent, leur contribution doit être quantifiée. Cela fera l’objet de ce
travail de recherche. On vise à quantifier les modifications des propriétés rhéologiques des
composants du mortier et des propriétés rhéologiques apportées par les additions minérales
et organiques dans ces éco-ciments. Le travail expérimental est entamé sur des mortiers
normalisés où le ciment ordinaire est substitué partiellement par différentes additions
minérales telles que la fumée de silice, le laitier des hauts fourneaux, la pouzzolane
naturelle et le calcaire. Avec l’eau de gâchage, on a ajouté plusieurs types de
superplastifiants avec différents dosages où les paramètres rhéologiques du mortier ont été
mesurés respectivement par un mini cône et un rhéomètre. Dans ce contexte, Cette étude
comporte quatre chapitres distincts.
Introduction générale 16

Le premier chapitre présente une synthèse bibliographique sur les notions de base du
comportement rhéologique des matériaux cimentaires au jeune âge. On présente un rappel
théorique sur la rhéologie en général et les paramètres rhéologiques concernant les
différents types de comportement d’un fluide ainsi que les principaux rhéomètres utilisés
pour la détermination les constantes rhéologiques du ciment et du béton.

Ensuite on présente, dans le chapitre 2, une synthèse de travaux et de résultats


portant sur l'effet des adjuvants chimiques et les additions minérales sur les propriétés
rhéologiques et la stabilité des matériaux cimentaires.

Ce chapitre sera suivi d’un troisième chapitre qui présente une description détaillée
des matériaux et du matériel utilisés en donnant un aperçu sur les techniques
expérimentales ainsi que la préparation des mélanges et les variables à étudier.

Le quatrième chapitre est consacré à l’analyse et la discussion des résultats obtenus.


Des commentaires avec une comparaison avec d’autres résultats montrent clairement
l’effet de la rhéologie des matériaux cimentaires en présence des additions minérales et
organiques. Cet effet a été couronné par une relation exprimant l’apport de ces additions au
mortier témoin.
Dans le dernier chapitre, les résultats expérimentaux du comportement rhéologique
du mortier sont analysés en fonction de l’épaisseur du film d’eau entourant les grains
solides. Il s’avère que l’effet direct des additions minérales sur la compacité du mélange
apporte un effet bénéfique à la rhéologie. De cela, des coefficients de correction sont
introduits dans l’expression de l’épaisseur du film d’eau et ils ont abouti à des relations
largement satisfaisantes dans la plupart des cas étudiés.

Enfin, une conclusion et des recommandations sont données afin de poursuivre le


travail dans cet axe de recherche.
Chapitre 01
Notions de base sur la rhéologie des
matériaux cimentaires
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 18

1.1. Introduction
La rhéologie est l'étude du changement de la forme et de l'écoulement d'une
mixture. Elle donne une meilleure définition des propriétés d’écoulement des matériaux
cimentaires et fournit les grandeurs rhéologiques fondamentales (seuil d’écoulement,
viscosité plastique) qui permettent de tracer des courbes d’écoulement caractéristiques des
différents types de mélanges [1]. L’étude des phénomènes physiques mis en jeu, dans
l’étude des écoulements des mortiers et bétons revêt une importance particulière dans le
domaine de la rhéologie. De telle approche, a pour but d'expliquer et d'analyser les
propriétés rhéologiques macroscopiques du béton frais à partir du comportement des
phases constitutives. L'organisation de ces différentes phases telles que la viscosité du
fluide suspendant, la forme et la taille des grains solides ainsi que leurs activités régissent
le comportement rhéologique global de l’écoulement des matériaux cimentaires.

1.2. Importance de l’étude rhéologique


Bien que les propriétés du béton à l'état durci soient plus évoquées pour les bétons
d’aujourd’hui, il s’avère que si un béton ne peut pas être mis en place correctement, ses
propriétés désirées ne seront pas obtenues. Pour chaque application, les caractéristiques
requises pour le béton frais sont différentes et définissent si un béton a de bonnes
propriétés à l'état frais telles que les besoins de finition, de mise en place, de pompabilité,
de résistance à la ségrégation etc... Aujourd’hui, le développement des nouveaux bétons
intensifie le besoin de caractériser encore mieux le comportement du béton et son
écoulement. De nombreux ajouts cimentaires et adjuvants organiques ont fait leur
apparition et viennent apporter des modifications importantes au béton. L'importance de la
maniabilité et de sa mesure ont pris du même coup une importance primordiale.
Auparavant, un béton plus fluide était automatiquement associé aux problèmes de
ségrégation et une faible résistance à la compression. De nos jours, il est maintenant
possible de produire un béton très fluide ayant d'excellentes propriétés mécaniques.

Les tests empiriques conventionnels ne suffisent plus pour certains cas à bien
caractériser le comportement lors de l'écoulement et de la mise en place du béton frais. Le
développement de nouveaux appareils basés sur une approche plus fondamentale et
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 19

rhéologique donne des résultats plus adéquats et reflète bien l’aptitude physique du
matériau à se déplacer sous son propre poids.

1.3. Paramètres rhéologiques


1.3.1. Viscosité
On considère idéalement un liquide au repos comme un ensemble de couches
moléculaires parallèles soumise à une contrainte tangentielle. Si une des couches du
liquide se déplace par rapport à celle qui lui est sous-jacente (figure1.1), en raison du
frottement permanent sur les molécules de la seconde couche, le mouvement est transmis
partiellement à cette dernière en même temps que la vitesse de déplacement de la première
couche diminue. Cet effet de retard, provoqué par la friction interne des molécules de la
couche sous-jacente sur celle de la couche supérieure, est appelé viscosité µ [Pa.s]. Donc,
la viscosité peut être définie comme la résistance à l'écoulement d'un système soumis à une
contrainte tangentielle. Elle est caractérisée par un coefficient de viscosité qui joue un rôle
essentiel dans la rhéologie des fluides. Pour certains fluides, sa connaissance suffit à
caractériser de façon précise son comportement rhéologique [1]. Il existe quatre types de
viscosité énumérés dans le tableau 1.1 [2].

Figure 1.1 : Schéma glissement des couches.


Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 20

Tableau 1.1 : Définitions des viscosités [2]


Type de
Définition Expression Dépendance
viscosité
Pour un fluide idiale , la loi de Essentiellement de
Résistance au mouvement due aux
Newton donne: la cohésion et du
Viscosité frottements moléculaires internes,
τ = ηγ (Pa.s) taux de transfert
dynamique résistance que les molécules de ce fluide
Pour les fluides dits non – de quantité de
η opposent aux forces de dissociation et au
Newtoniens la grandeur est la mouvement entre
mouvement
viscosité apparente les molécules
Doit son origine à l’utilisation des
viscosimètres capillaires utilisant le Temps d’écoulement v=η/ρ De la densité du
Viscosité
temps d’écoulement sous l’effet de la avec ρ la densité du liquide et η liquide et de sa
cinétique v
pesanteur, qui intègre la masse sa viscosité (en stokes ou m2/s) viscosité
spécifiques de la substance
Correspond au rapport de la viscosité
Viscosité ηR= η/ ηS
dynamique de cette solution sur la
relative ηR
viscosité dynamique du solvant
Viscosité Correspond à la viscosité d’une
spécifique dispersion colloïdale diluée de particules ηSP= ηR –1
ηsp sphériques

1.3.2. Contrainte de cisaillement


Au cours d'un mouvement laminaire de cisaillement, les couches sont animées d'un
mouvement relatif les unes par rapport aux autres. Il en résulte l'apparition de contraintes τ
[Pa], qui s’exerce tangentiellement à la surface de la couche [3]. Donc, on peut dire que la
contrainte de cisaillement est la force que l'on exerce par unité de surface du fluide:


dF
 (1.1)
dS
Où:
dF : projection de la force de frottement tangentielle.
dS : surface élémentaire d'une couche cisaillée.

1.3.3. Vitesse de cisaillement


Considérons un matériau comme un ensemble de couches moléculaires parallèles,
emprisonné entre deux plans parallèles de surface S (séparés d'une distance dz). Un des
plans est fixe, et le second est déplacé d'une distance dx à une vitesse constante de norme
Vo (figure .1.2).

Surface mobile
Figure 1.2. Schéma de la vitesse de cisaillement
dz
Surface fixe
dx

Figure 1.2 : Schéma de vitesse de cisaillement.


Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 21

Sous l'effet de la force tangentielle, la première couche moléculaire se déplace à la


même vitesse. Les couches inférieures vont se mouvoir dans la même direction mais avec
des vitesses de plus en plus petites. Il se crée un gradient de vitesse entre les deux plans. Le
déplacement entre les deux plans est défini comme la déformation, symbole  suivant la
relation:
dx
 (1.2)
dz
La norme du gradient de vitesse constant dans tout l'échantillon est définie comme
la vitesse de cisaillement, appelée également vitesse de déformation ou taux de cisaillement.
Il s'agit de la vitesse de déformation entre deux couches successives voisines du fluide
cisaillé. Elle est souvent présentée comme étant la dérivée par rapport au temps de la
déformation de cisaillement. [1]


d d  dx  d  dx  dv
      (1.3)
dt dt  dz  dz  dt  dz

1.3.4. Seuil de cisaillement


Le seuil de cisaillement τo est défini comme étant la contrainte de cisaillement
minimale à atteindre pour qu'un fluide soumis à une déformation de cisaillement s'écoule.
En dessous de cette valeur, cette mixture se comporte comme un pseudo-solide (pas de
déformations permanentes) .De Larrard et al. [4] ont considéré que le seuil de cisaillement
0 [Pa] est la manifestation macroscopique du frottement entre les grains composant le
squelette granulaire du béton y compris les grains de ciment et les particules ultrafines
(figure1.3).

Figure 1.3 : Contributions de la phase solide et de la phase liquide à la résistance au


cisaillement du béton [4].
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 22

1.4. Différents comportements rhéologiques


Il existe plusieurs types de comportements rhéologiques qui se divisent en deux
grandes familles : les fluides newtoniens et les fluides non- newtoniens.

1.4.1. Fluides newtoniens


Un fluide est dit newtonien lorsque les gradients de vitesse de sa déformation en
mouvement sont linéairement proportionnels aux contraintes de cisaillement appliquées
(Figure 1.4), d’où on peut écrire la relation qui décrit son comportement rhéologique
comme suit:

   (1.4)
Avec :
τ la contrainte de cisaillement [Pa] µ la viscosité [Pa.s ]
 le taux de cisaillement [1/s]

1.4.2. Les fluides non-newtoniens


Un fluide est dit non newtonien lorsque le tenseur des contraintes visqueuses n'est
pas une fonction linéaire du tenseur des taux de déformation. Dans la famille des fluides
non-newtoniens, on distingue plusieurs comportements tels que les fluides à seuil
(Binghamien), les rhéofluidifiants, les fluides rhéoépaississants, etc... [5]
a) Fluide Binghamien :
Ces types de fluides sont les plus simples des fluides anormaux caractérisés par
leur comportement rhéologique particulier. Tandis qu’un fluide newtonien s’écoule sous
l’action d’une force de cisaillement infiniment faible, un fluide Binghamien exige une
force minimale pour provoquer son écoulement (figure 1.4) [6]. Pour des forces inférieures
à ce seuil, la mixture se comporte comme un solide. On appelle limite d’écoulement, ou
résistance au cisaillement, ou seuil de rigidité, la tension de cisaillement à laquelle le fluide
commence à s’écouler. Un fluide Binghamien se comporte ensuite comme un fluide
normal. Il répond donc à l’équation ci-dessous:

 0    (1.5)
Avec :
0 et µ représentent respectivement le seuil de cisaillement et le coefficient de
viscosité.
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 23

Généralement, les coulis de ciment, les mortiers et les bétons ont approximativement
le comportement d’un fluide Binghamien, avec un seuil de cisaillement , et une viscosité
µ [7].

b) Fluide rhéofluidifiant :
Le fluide rhéofluidifiant, appelé pseudo-plastique, est représenté par un
rhéogramme dont la concavité est tournée vers le bas. Pour ces fluides la viscosité décroît
lorsque le cisaillement augmente. Ainsi, le liquide devient moins visqueux et donc plus
fluide lorsque le cisaillement augmente (figure 1.4).

c) Fluide rhéoépaississant :
Le fluide rhéopaississant, appelé dilatant, est représenté par un rhéogramme dont la
concavité est tournée vers le haut. Ainsi, le liquide devient plus visqueux et donc plus
épais lorsque le cisaillement augmente (figure 1.4).
Contrainte de cisaillement (Pa)

Fluide rhéofluidifiant
Fluide Binghamien
Fluide rhéoépaississant
Fluide Newtonien

Taux de cisaillement (S-1)


Figure 1.4 : Les comportements rhéologiques des fluides.

d) Modèles rhéologiques de base :


Plusieurs chercheurs ont ajusté les modèles rhéologiques de base pour les calibrer
avec leurs fluides étudiés. Les modèles de comportement rhéologique des fluides sont
consignés dans le tableau 1.2.
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 24

Tableau 1.2 : Modèles de comportement rhéologique des fluides


[8,9].
Auteur Loi de comportement

Newton (1687)    

Bingham (1922)    0   

Herschel Berkley (1926)    0  k n

Ostwald(1925)   A n
Von-berg    0  b sinh 1 ( / c)

Sisko   a  b c
Robertson-Sttif   A(  B) c
Eyring   a sinh(b )
τ : contrainte de cisaillement [Pa]
µ : viscosité [Pa.s ]
 : le taux de cisaillement [1/s]

1.4.3. Thixotropie
La thixotropie est caractérisée par une diminution réversible de la viscosité
apparente lors d'une sollicitation à vitesse constante. Cette propriété est généralement
caractéristique des suspensions floculées. Elle est liée à la destruction progressive des flocs
sous cisaillement. Les rhéogrammes de telles suspensions présentent une boucle
d'hystérésis, c'est à dire que la courbe de montée en cisaillement ne coïncide pas avec la
courbe de descente (figure 1.5) [7].

Dans le cas des matériaux cimentaires, on a une suspension que l’on peut assimiler
généralement à un corps de Bingham. Bien que plusieurs études du comportement
rhéologique des matériaux cimentaires aient été effectuées, il est encore difficile de donner
une définition exacte des propriétés de ces derniers à cause de la multitude des facteurs qui
influencent ce comportement rhéologique [10].
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 25

Figure 1.5 : Comportement d’un corps thixotropique [10].

1.5. Modèle du comportement rhéologique du béton.


De nombreux auteurs ont montré que le comportement rhéologique du mortier ou
du béton à l’état frais est bien représenté par celui des fluides de Bingham [4, 7,11]. Dans
ce cas, le comportement du béton à l’état frais est complètement décrit via deux
paramètres: le seuil de cisaillement (τ0) et la viscosité plastique (µ). En effet, pour mettre le
béton à l’état frais en mouvement, un effort minimal équivalent au seuil de cisaillement
doit être fourni. Une fois le mouvement amorcé, la force requise pour déformer le béton est
directement proportionnelle au taux de cisaillement appliqué, ce taux étant relié à la
viscosité plastique du matériau. La loi de comportement rhéologique du béton peut s’écrire
par l’expression 1.5. Le terme apparait comme la contribution de la phase solide et le
terme  comme celle de la phase liquide comme c’est illustré sur la figure 1.3.

1.6. Appareils de mesures rhéologiques


Différentes techniques sont employées et préconisées par les normes pour évaluer
le comportement rhéologique des coulis et des bétons. Certaines sont implicites et faciles à
utiliser sur chantier et d’autres nécessitent des appareils de pointe pour évaluer les
constantes rhéologiques avec précision. Il existe actuellement plusieurs types d’appareils,
appelés rhéomètres, qui permettent de mesurer les paramètres rhéologiques du béton. Dans
ce contexte, on présente quelques rhéomètres qui sont validés et utilisés pour évaluer les
paramètres rhéologiques dans certains travaux de recherche.
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 26

1.6.1. Rhéomètres agitateurs-malaxeurs


Le premier rhéomètre à bétons fut créé en 1987, il s’agit du Two-point-test [12].
Cet appareil est en fait un malaxeur instrumenté qui permet de déterminer la relation entre
le couple de malaxage et la vitesse de rotation de la pale. Le principe de l’appareil a été
modifié en changeant la géométrie de l’agitateur où deux versions ont été développées ; le
MK2 et le MK3.

Le MK2, plus connu sous le nom de "two-point test" ou appareil de Tattersall, il est
conçu pour les bétons de grandes maniabilités (affaissements supérieurs à 75 mm au cône
d’Abrams). L’agitateur de forme cylindrique est garni de pales de forme hélicoïdale
ininterrompue. Cette configuration permet de créer un mouvement ascendant pour lutter
efficacement contre la tendance naturelle du béton à la sédimentation. La cuve est
également munie de pales parallèles à son axe pour éviter le glissement aux parois. Le
béton dans la cuve est cisaillé de manière concentrique. Malgré les imperfections et sa
taille gigantesque comparée aux nouveaux rhéomètres, "le plus ancien" et "le plus célèbre"
two–point test reste l’un des appareils les plus utilisés en laboratoire.

Le MK3 est utilisé pour les bétons de faibles maniabilités (affaissements inférieurs
à 50 mm). L’agitateur en forme de H (figure 1.6) effectue lors des essais un mouvement
planétaire. Ce mouvement permet de conserver l’échantillon homogène lors des essais.

Beaupré [13] a repris la configuration de MK3 pour construire ‘’UBC rheometer’’.


Cet appareil est complètement automatisé et commercialisé sous le nom de IBB (figure
1.7). Les vitesses et les couples sont mesurés et enregistrés automatiquement, sur
l’ordinateur à l’aide d’un capteur de vitesse et d’une cellule de charge placée sur l’arbre
principal. Le seuil de cisaillement et la viscosité plastique sont donnés directement par
l’appareil en unité machine, c’est-à-dire respectivement en (N.m) et (N.m.s). Il peut
mesurer les paramètres rhéologiques de divers bétons jusqu’à des affaissements de 25 mm.
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 27

Figure .1.6: Rhéomètre Two-point-test [12]. Figure 1.7 : Rhéomètre à béton IBB [13]

1.6.2. Rhéomètres à cylindres coaxiaux


Le principe de l’appareil de Tattersall a été modifié par Wallevik et Gjorv en
développant le rhéomètre BML (building material learning) (figure 1.8) [14].C’est un
rhéomètre à cylindres coaxiaux. Le cylindre intérieur est fixe tandis que le cylindre
extérieur tourne autour de l’axe à une vitesse angulaire fixe. Les cylindres sont munis de
redans parallèles à leur axe. Cette configuration permet une meilleure adhérence du
matériau aux outils et limite le glissement à la surface des cylindres.

La géométrie de ce rhéomètre permet de développer facilement les équations et de


déterminer les paramètres rhéologiques en unités fondamentales. Le pilotage (vitesse de
rotation, protocole opératoire), l’acquisition des résultats de mesures (couple et vitesse de
rotation) et le calcul des résultats bruts sont entièrement automatisés et réalisés en temps
réel à l’aide d’un logiciel spécifique La consommation de béton est relativement
importante au cours d’un essai (17 litres).

Le Rhéomètre du Cemagref [15] est un rhéomètre à cylindres coaxiaux avec une


rotation du cylindre interne contrairement au BML. Il a été utilisé à l’origine dans le
domaine de la géotechnique, plus précisément dans la mesure rhéologique des boues et des
laves torrentielles. Il nécessite une quantité remarquable de béton par rapport aux autres
rhéomètres (500 litres). La large dimension de ce type de rhéomètre (entrefer d’environ
20cm entre les deux cylindres coaxiaux) permet d’étudier des suspensions ayant des
particules de grandes tailles (figure 1.9). Cet avantage est aussi un inconvénient, car il
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 28

engendre une localisation et une migration importante. La quantité de béton à fabriquer est
importante pour effectuer un essai.

Figure 1.8 : Rhéomètre BML.

Figure 1.9 : Rhéomètre à béton du Cemagref.

1.6.3. Rhéomètre plan-plan


Le BT Rhéom [16] est un rhéomètre développé par le LCPC au début des années
1990. Un outil plan-plan est inséré dans ce rhéomètre sachant que le plan supérieur est en
rotation alors que le plan inférieur est fixe (figure 1.10). Il peut contenir 7 litres de béton
environ. L’avantage de ce rhéomètre est que les paramètres rhéologiques sont calculés et
obtenus directement en unité fondamentale. Il n’est pas nécessaire de calibrer l’appareil. Il
est donc le seul rhéomètre susceptible de mesurer la viscosité plastique d’un béton. Les
inconvénients sont liés à la géométrie de mesure qui entraine une usure du joint
d’étanchéité (à changer lors de chaque essai), de la mise en place et de la difficulté
d’utilisation de ce rhéomètre.
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 29

Figure 1.10 : Rhéomètre à béton BT Rhéom.

1.7. Comparaison des rhéomètres


Le tableau.1.3 présente une comparaison des principaux rhéomètres à bétons
existants. Récemment, plusieurs compagnes d'essais ont été effectuées pour comparer les
différents rhéomètres (BML, BTrhéom, IBB, Cemagref-IMG et le Two Point Test) [17].
L’étude consiste à réaliser 17 bétons dont la majorité des bétons autoplaçants et 5 mortiers
autoplaçants. Les résultats de cette investigation sont présentés sur la figure 1.11.
Tableau 1.3. Comparaison entre différents rhéomètres à béton [14].
Rhéomètre Géométrie de mesure Contenance (en L) Type de bétons mesurés
Two-point test Outil-mélangeur 10 Aff > 100 mm
BML Cylindres coaxiaux 17 Pate de ciment,BAPs,BO
BTRhéom Plan-plan 7 Aff > 100 mm
Cemagref Cylindres coaxiaux 500 -
IBB Mélangeur planétaire en H 21 Aff > ou égal à 20mm

Figure 1.11 : Valeurs de viscosités plastiques et seuils de cisaillement identifiés sur des
bétons et mortiers étudiés avec différents appareils [17].
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 30

Ces études ont conclu que les viscosités plastiques et les seuils de cisaillement
varient fortement selon le rhéomètre utilisé. Néanmoins, les résultats suivent globalement
la même variation et tous les rhéomètres ont donné le même classement des bétons vis-à-
vis de leur viscosité plastique. Toutefois, les valeurs absolues des paramètres rhéologiques
peuvent varier d'un facteur supérieur à 2.

1.8. Facteurs affectant la rhéologie des bétons


Comme toutes les caractéristiques du béton, ses paramètres rhéologiques dépendent
fortement de sa composition et des propriétés physico-chimiques de ses composants. Le
tableau 1.4 présente des ordres de grandeur des paramètres rhéologiques pour pâte, mortier
et béton [15,18].

Tableau 1.4 : Ordres de grandeur des paramètres rhéologiques pour différents types de
Matériau
Paramètres Pâte Mortier BAP Béton fluide Béton
ordinaire
Seuil de cisaillement  (Pa) 10-100 80-100 50-200 100-400 500-2000
Viscosité plastique µ (Pa.s) 0,01-1 1-3 20-100 20-100 50-100

1.8.1. Effet du rapport eau-ciment


Normalement, l'augmentation du rapport E/C diminue le seuil de cisaillement et la
viscosité plastique [19]. Les auteurs qui ont noté cet effet ont souvent réalisé une gâchée de
béton à un faible rapport E/C et par la suite ajouté successivement des quantités d'eau. La
quantité de pâte de ciment n'est donc pas constante lors que le rapport E/C varie.
Effectivement, le seuil de cisaillement et la viscosité diminuent avec l’augmentation du
rapport E/C. La figure 1.12 montre l’influence du rapport E/C sur les paramètres
rhéologiques du béton [20].
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 31

Figure 1.12 : Effet du rapport E/C sur les paramètres rhéologiques des bétons [20]

1.8.2. Effet du type de ciment


L'influence de la composition du ciment Portland sur les propriétés rhéologiques
des matériaux cimentaires a été largement étudiée. Beaupré et Mindess [21] ont effectué
des essais avec trois types de ciment. Quand tous les autres paramètres sont constants, un
mélange fabriqué avec du ciment type 50 montre le plus faible seuil de cisaillement; un
mélange fait avec du ciment type 10 avec de la fumée de silice montre le plus grand seuil
de cisaillement et un mélange fait avec du ciment type 10 présente un seuil de cisaillement
compris entre les deux précédents. Généralement ces résultats donnent une viscosité
plastique pratiquement constante. Asakusa et al. [22] ont constaté que la viscosité des pâtes
de ciment augmente sensiblement dans le ciment ayant un faible rapport C3S/C2S ou
C3A/C4AF lorsqu’un superplastifiant de PNS est employé.

1.8.3. Effet des additions minérales


Les additions minérales engendrent des modifications significatives sur les
propriétés rhéologiques des matériaux cimentaires à l’état frais et durci. A l’état frais, la
présence des additions minérales modifie la structure du squelette granulaire et les frictions
entre les composants solides dans la phase liquide. Au cours de la prise et du durcissement,
les particules des additions minérales interagissent dans le processus d’hydratation du
ciment en modifiant la structure des produits hydratés. En plus, certaines additions peuvent
réagir chimiquement en milieu cimentaires pour former de nouveaux produits hydratés qui
présentent un caractère liant supplémentaire. Zhang et Han [23] étudient l’effet des
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 32

additions ultrafines sur les propriétés rhéologiques des pâtes de ciment et constatent que le
seuil de cisaillement augmente avec la quantité d’addition ultrafine incorporée tandis que
la viscosité de la pâte varie avec la nature et la quantité d’addition. Lorsque le taux de
substitution du ciment par des additions de fumée de silice, cendres volantes ou calcaires
est inférieur à 15%, la viscosité de la pâte est remarquablement réduite. Ceci n’a pas été
noté pour les additions de laitier.

1.8.4. Effet des adjuvants


Dans une étude du temps d’introduction des superplastifiants sur les propriétés
rhéologique des pâtes de ciment, il a été constaté que les superplastifiants à base de
naphtalène et de mélamine augmentent les propriétés rhéologiques des pâtes de ciment à
court et à long termes et que la réduction de la viscosité plastique et le seuil de cisaillement
dépendent de la composition du ciment et du temps d’introduction du superplastifiant.
Ismail Aiad [24] a estimé le temps optimal entre 10 à 15 min après le début du malaxage.
Golaszewski et Szwabowski [11] ont montré que le type de superplastifiant a une grande
influence sur le comportement rhéologique des mortiers de ciment à l’état frais et que les
superplastifiants à base de polycarboxylate étaient plus efficaces que les superplastifiants à
base de naphtalène. Le type de superplastifiant utilisé et sa structure moléculaire influence
l’état rhéologique des pates de ciments. Bjornstrom et Chandra[25] ont mis en évidence
l’action de plusieurs types de superplastifiant sur les paramètres rhéologiques où l’action
des plycarboxylates et très signifiante comme l’illustre la figure 1.13.

Figure 1.13 : Variation du Seuil de cisaillement et de la viscosité d’une pâte de ciment en


fonction du temps confectionnée avec différents types de superplastifiant [25].
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 33

1.8.5. Effet des fibres


Les études de l’effet de l'ajout de fibres sur la rhéologie du béton frais montrent que
le comportement des bétons est Binghamien. Ses résultats montrent que lorsque la quantité
de fibres augmente, la viscosité plastique et le seuil de cisaillement augmentent aussi.
Lorsque la longueur des fibres augmente, seul le seuil de cisaillement augmente.

1.8.6. Effet du temps


Le temps occupe une place particulière étant donné qu’il s’agit du seul facteur qui
ne fait pas intrinsèquement partie de la composition du béton. La durée de la période où le
béton frais reste suffisamment maniable est limitée dans le temps à cause du processus
d’hydratation. Quand cette limite est dépassée, le béton perd sa maniabilité et son
comportement rhéologique est modifié.

La figure 1.14 montre que le seuil de cisaillement de deux pâtes différentes après 5
et 60 minutes. On constate qu'à 5 minutes ces pâtes présentent un même comportement
(Binghamien). Après 60 minutes la courbe du ciment (C) se différencie complètement de
celle du quartz (S). Le seuil de cisaillement ciment (C) a augmenté. Il a fallu briser des
liaisons chimiques pour atteindre ensuite un comportement Binghamien par contre la
courbe du quartz (S) reste identique et n’est pas affectée par le temps [26].

a) t=5 min b) t=60 min


Figure1.14 : Évolution du comportement rhéologique en fonction du temps
Pâte E/C=0,4 S: Quarts (pâte inerte), C: Ciment (pate active) [26].
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 34

1.8.7. Effet de la température.


L’effet de la température sur la viscosité des pâtes de ciment est directement lié à
leurs compositions chimiques. Les travaux de Griesser [27] illustrés sur la figure 1.15
montrent que les ciments riches en C3A se manifestent par un plus fort seuil d’écoulement.
En général, le seuil de cisaillement augmente avec la température, cette dépendance est
plus prononcée en cas du ciment C riche en C3A (12.6%) où sa valeur double lorsque la
température passe de 20 à 30°C. Le coefficient de viscosité relative a tendance à diminuer
avec l’élévation de température et semble relié au type de superplastifiant utilisé comme le
montre la figure 1.16. La viscosité augmente au cours du temps et autant plus si la
température ambiante est élevée surtout entre 20 et 30° C. Golaszewki et Szwabowski [11]
observent une forte influence de l’élévation de la température sur le comportement
rhéologique des mortiers accompagné d’une augmentation du seuil d’écoulement et une
diminution de la viscosité plastique. Avec l’élévation de la température la contrainte de
cisaillement diminue, cette diminution est beaucoup plus marquée en présence d’un
superplastifiant [27] .
160 0,5
Ciment C(C3A = 12.5) Ciment C(C3A = 12.5)
Coefficient de viscosité relative

Ciment B(C3A = 4.5) Ciment B (C3A= 4.5)


0,4
Ciment A(C3A = 1.5)
Seuil d’écoulement [Nmm]

120 Ciment A(C3A = 1.5)


[Nmm*min]

0,3
80
0,2

40
0,1

0 0
5 10 15 20 25 30 35 5 10 15 20 25 30 35
Température [°C ] Température [°C ]
Figure 1.15 : Variation du seuil ’écoulement Figure 1.16 : Coefficient de viscosité relative en
en fonction de la température pour fonction de la température et le dosage en
différentes pâtes de ciments [27]. superplastifiant [27].

1.9. Phénomènes perturbateurs


Un certains nombre de phénomènes dits perturbateurs, dont il faut en tenir compte
lors de la mesure des grandeurs rhéologiques. Les travaux de Coussot et Ancey [28] font
une revue détaillée de ces phénomènes, particulièrement ceux susceptibles d’intervenir
pour les suspensions.
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 35

1.9.1. Dimensions du rhéomètre


Les dimensions de la géométrie de l’écoulement doivent être d’un ordre de
grandeur plus important que celui de la taille des éléments constitutifs du matériau. Si cette
condition n’est pas remplie, l’hypothèse de milieu continu ne serait plus valable. La
pratique veut que l’écart minimal entre les outils doive être supérieur à, au moins, dix fois
la taille des plus grosses particules en suspension [29].

1.9.2. Glissement aux parois


Ce phénomène a pour conséquence d’abaisser la viscosité mesurée par rapport à sa
valeur réelle, du fait de la décroissance naturelle de la concentration solide près d’une paroi
lisse [27,28].

1.9.3. Evaporation
L’évaporation intervient surtout dans les suspensions lors d’essais comportant une
surface libre. Ceci pourrait se traduire par une diminution de la viscosité apparente
mesurée. Ce phénomène est d’autant plus important que le rapport des surfaces libres sur le
volume du matériau étudié est grand [29].

1.9.4. Sédimentation et migration


La sédimentation peut se produire lors de toute expérience réalisée sous l’action de
la gravité, ce qui est le cas dans la plupart des essais rhéologiques. La migration résultant
du déplacement des particules est lié à une hétérogénéité de cisaillement. Ainsi, les
couches supérieures sont moins visqueuses que le matériau initial, alors que les couches
inférieures deviennent plus visqueuses du fait de l’accumulation des particules [30].

1.10. Modèles de prévision des paramètres rhéologiques du


béton
Plusieurs modèles disponibles dans la littérature, permettent de l'estimer à partir de
la composition du béton les grandeurs rhéologiques du mortier et du béton comme le
montrent les tableaux 1.5 et 1.6. La plupart d’entre eux expriment le fait que la viscosité
augmente avec la concentration volumique solide (Φ), pour tendre vers l’infini lorsque la
suspension est proche de l’empilement. La concentration volumique solide Ф représente le
rapport entre le volume occupé par la phase solide et le volume total du mélange, ce qui
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 36

représente une des principales caractéristiques physiques d'une suspension. Le paramètre Ф


est sans dimension, il est généralement exprimé en pourcentage (%).
Vs

Vs  VF (1.6)

D’autre part, Le tableau 1.6 récapitule certains paramètres rhéologiques attribués à


l’affaissement du béton. Ce dernier est resté depuis l’apparition du béton comme le plus
simple essai permettant de définir l’ouvrabilité d’un tel matériau. Son utilisation pour
prédire les paramètres rhéologiques rend la tâche plus facile aux promoteurs du béton pour
le contrôle de sa mise en œuvre.

Tableau 1.5 : Modèles de calcul du seuil de cisaillement [31]


Auteur Modèle Applications
Murata et Kukawa  A
 0  714  473log  Béton
(1992)  10 
0 
300  A Béton ordinaire et
Hu (1995)
0,27 BHP

Ferraris et De  300  A Béton avec et


0   212 sans
Larrard (1998) 0,347 superplastifiant
 808  Etal 
Sedran (1999) 0  BAP et MAP
1174
Roussel (2006) 0 
255  A Béton
176 Ordinaire
 8 5
4
3

2 0  15 ( Etal  R 0 ) 2
 R 0 ( Etal  R0 ) 2

 3 
g  1

Pierre (2013)  R0 ( Etal  R0 ) 2  BAP
2

0
 R02 3  V0  0
g
Avec
 τ0 : le seuil de cisaillement [Pa]
 A : l’affaissement du béton [mm]
 Etal : l’étalement des BAP et MAP [mm]
 ρ : la densité du béton
 ρg : la gravité spécifique
Chapitre 01: Notions de base sur la rhéologie des matériaux cimentaires 37

Tableau 1.6 : Modèles de calcul de la viscosité [31]


Auteur Modèle Applications
Einstein (1911)    0 (1    ) Suspension
Arrhenius (1917)    0 exp (  ) Suspension

   0 exp (
  ) )
Mooney(1951) Suspension
1   max

Krieger et    0 (1  )  max Suspension
Dougherty(1959) max
Thomas (1965)   0 (1  2,5  10,05 2  0,00273e16,6 ) Suspension
  max 2
Stedman et al. (1990)    0 (1  0,75 ) Suspension
1    max
Ferraris et de    Mortier et
   0 exp 26,75   0,7448

Larrard (1998)  Béton
 
2
  Sp  Mortier et
Sedran (1999) log   7,14  3,15  0,8091   
 max  Sp 
béton autonivelant
Avec
  : la viscosité de suspension   max : la concentration maximale
de solide
  0 : la viscosité de l’eau à 20°C   : la concentration maximale de

l’unité structurelle.
   : le coefficient de viscosité  S p : la teneur en superplastifiant
intrinsèque (2,5 pour les sphères)
  : la concentration volumique de  S p : la teneur en saturation de
solide superplastifiant.

1.11. Conclusion
L’étude du comportement rhéologique des matériaux cimentaires occupe un intérêt
particulier pour la mise en œuvre du béton. La mesure des paramètres rhéologiques doit
intégrer les nouvelles composantes du béton telles que les adjuvants organiques et les
additions minérales. De plus, il faut tenir compte des paramètres externes relatifs au type
d’appareillage utilisé, type de climat et le décalage entre la mise en eau et le coulage. Le
prochain chapitre regroupe les facteurs importants régissant le comportement rhéologique
du béton en présentant les résultats les plus remarquables dans ce domaine.
Chapitre 02
Rhéologie des matériaux cimentaires
en présence des diverses additions
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 39

2.1. Introduction
Le développement récent dans le domaine de la technologie du béton montre que
l’incorporation conjuguée d’additions organiques et d’additions minérales fines et
ultrafines conduit, généralement, à la réduction de la quantité d’eau nécessaire au gâchage
et à l’augmentation conséquente de la compacité du matériau. Ainsi, des améliorations très
significatives des performances mécaniques, physiques et de durabilité caractérisent ce
nouveau béton.

En effet, l’incorporation des additions minérales dans le squelette d’un mélange


granulaire ne peut pas s’appuyer sur les méthodes classiques d’optimisation de
l’empilement granulaire (Faury, Dreux-Gorisse, ...) utilisées pour la détermination des
quantités des granulats nécessaires pour la formulation des bétons courants. La petite
dimension des particules des additions les rend beaucoup plus sensibles aux forces inter-
particulaires. Des phénomènes de floculation des particules peuvent apparaître ainsi que
des interactions fortes avec les grains de ciment anhydres. L’efficacité de la dispersion des
particules par les adjuvants fluidifiants n’est que partielle, elle dépend de la nature et de la
quantité relative ciment-addition minérale employée dans la formulation. Le comportement
rhéologique des mélanges avec additions minérales et adjuvants fluidifiants s’écarte
sensiblement des modèles rhéologiques considérés pour les bétons courants.

2.2. Additions organiques


Les adjuvants sont des substances organiques (superplastifiants, plastifiants-
réducteurs, fluidifiants, entraîneur d’air) ou inorganiques (accélérateur de prise et de
durcissement) qui permettent de modifier la rhéologie des bétons avec des faibles teneurs
en eau. De plus, ils permettent d’accélérer ou de retarder la prise, selon les exigences du
chantier. De ce fait, ces adjuvants peuvent être considérés comme des constituants du
béton au même titre que les éléments de base tels que le ciment, les granulats, le sable et
l’eau de gâchage.

2.2.1. Type des superplastifiants


Parmi les adjuvants les plus utilisés actuellement dans la préparation du béton, on
trouve les superplastifiants, préférés pour leur capacité d’améliorer les propriétés
rhéologiques du béton et de lui conférer un meilleur comportement mécanique en
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 40

diminuant le rapport E/C. Les superplastifiants sont présentés en quatre groupes classés en
deux catégories selon la nature du groupement anionique. La première catégorie des
polymères est composée des polymères contenant des fonctions sulfonate (—SO3-) et la
deuxième catégorie est munie de fonctions carboxylate (—COO-) [32].

2.2.1.1. Lignosulfonates modifiés (LSM)


Les lignosulfonates représentent les premiers adjuvants organiques apparus dés
1932. Ce sont des polyélectrolytes qui dispersent la suspension par effet purement
électrostatique. Leur structure chimique est représentée à la figure 2.1.

2.2.1.2. Polynaphtalènes sulfonates (PNS) et polymélamines sulfonates (PMS)


Pendant plus de trente ans, l’industrie du béton s’est satisfaite de ces réducteurs
d’eau (LSM) jusqu’à ce que les Japonais et les Allemands mettent sur le marché des
produits de synthèse aux propriétés dispersantes beaucoup plus efficaces que les
lignosulfonates de l’époque. Ces nouveaux produits développés en 1960 sont les sels
sulfoniques de condensé de formaldéhyde et de naphtalène (produit japonais) PNS ou de
mélamine (produit allemand) PMS. Les PNS et les PMS sont également des polymères
organiques, linéaires et anioniques avec des groupements polaires sulfonates (—SO3-) qui
disperse la suspension par effet purement électrostatique. Leurs structures chimiques sont
représentées respectivement sur les figures 2.2 et 2.3.

Figure 2.1 : Structure chimique des Figure 2.2 : Structure chimique des
Lignosulfonates modifiés LSM polynaphtalènes sulfonates PNS
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 41

2.2.1.3. Superplastifiants à base de carboxylates (PC)


En 1980, l’apparition des polycarboxylates nommés PC est une grande évolution
des super réducteurs d’eau. Ils ont été mis au point après les polysulfonates et sont pour
cette raison communément appelés superplastifiants de nouvelle génération. Ils sont
formés d’une combinaison de polymères dont le mécanisme de dispersion se fait par une
répulsion combinée électrostatique et stérique. Leur structure chimique est représentée sur
la figure 2.4.

Figure 2.3 : Structure chimique des Figure 2.4 : Structure chimique des
polymélamines sulfonates PMS polycarboxylates PC

2.2.2. Action des superplastifants sur les matériaux cimentaires


2.2.2.1. Adsorption
Les superplastifiants sont généralement introduits dans l'eau de gâchage avant le
mélange avec le ciment. Au moment où les grains de ciment entrent en contact avec l'eau,
les molécules de superplastifiant participent à la saturation des charges de surface au même
titre que les autres ions présents en solution. D’après Ramachandran et al. [33], les
superplastifiants empêchent la formation néfaste des conglomérats (figure2.5). Les
molécules du superplastifiant se fixent par adsorption sur l’interface entre les grains de
ciment et l’eau de gâchage. Une fois adsorbé, le superplastifiant forme une charge négative
autour de chaque grain de ciment qui se repousse les uns des autres. La dispersion qui en
résulte réduit la viscosité de la pâte de ciment et augmente l’ouvrabilité.
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 42

Figure 2.5 : Schéma de la structure d'une pâte de ciment [34]


a) floculée (sans superplatifiant); b) dispersée (avec superplastifiant)

Yoshioka et al. [35] ont également étudié l’adsorption de quatre types de


superplastifiants sur les différentes phases pures. Ils ont montré qu’une plus grande
quantité de polymère s’adsorbait sur les phases aluminates (C3A et C4AF) que sur les
phases silicates (C3S et C2S). De même, l'isotherme d'adsorption d’un PNS sur le C3A,
C4AF et C2S synthétisés montre que les quantités saturées d'adsorption sur le C3A et le
C4AF étaient très élevés, environ 300 mg/g, tandis que celle sur le C3S n'était que de 2
mg/g [36]. D’autres travaux avec de l'acide salicylique ont confirmé que la quantité
d'adsorption sur les différents minéraux de ciment étaient dans l'ordre de C3A>C4AF>C3S
[37]. La figure 2.6 présente les résultats [38] d’adsorption d’un superplastifiant de type
PNS sur les phases pures de ciment (C3A, C4AF et C3S) pour des rapports eau/solide de
0,5. Ces résultats montrent que le polymère s’adsorbe préférentiellement sur les phases
aluminates et peu sur les phases silicates.

Figure 2.6 : Isothermes d’adsorption d’un superplastifiant de type PNS sur les phases
pures de ciment, eau/solide = 0,5 [38].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 43

Il a été constaté que la viscosité des pâtes de ciment augmente sensiblement dans le
ciment ayant un faible rapport de C3S/C2S ou de C3A/C4AF, surtout lorsqu’un
superplastifiant de type PNS est employé [37]. Cette étude montre que la teneur en C 3A et
la finesse de ciment sont les facteurs les plus influents sur le comportement rhéologiques
des pâtes de ciments. Plus la teneur en C3A et la finesse de ciment sont élevées, plus l'effet
de fluidification du superplastifiant diminue [39]. Ces résultats ont été confirmés par
Boragafio et al. [40] en comparant les propriétés rhéologiques de trois types de ciment d'où
l'effet de fluidification diminue lorsque le rapport C3A/CaSO4 augmente. De plus, l’action
des superplastifiants devient plus importante lorsque la taille des particules de ciment est
inférieure à 10 µm [41]. Cet effet sur les particules fines a également été étudié par Nawa
et al. [36] où la viscosité des pâtes de ciment accrue avec la fraction fine (≤ 10 um) de
ciment. Cela est dû à l’augmentation du montant de superplastifiant adsorbé lorsque la
finesse du ciment augmente.

2.2.2.2. Dispersion par répulsion électrostatique


L'adsorption des superplastifiants à la surface des particules de ciment est à
l'origine d'un potentiel de surface important, comme en témoigne les courbes de potentiel
zêta illustrées sur la figure 2.7. Plus le potentiel de surface est élevé, plus la force de
répulsion est grande. Une densité de charge importante du polymère permet une adsorption
forte et une bonne répulsion électrostatique. De même, Daimon et al. [42] ont affirmé
l'importance des forces répulsives électrostatiques induites par le superplastifiant.
L'addition d’un superplastifiant augmente le potentiel négatif zêta des particules de ciment,
causant ainsi des forces répulsives plus importantes entre les grains de ciment.

Figure 2.7 : Potentiel zêta des particules de ciment en présence de superplastifiant [43].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 44

Plusieurs résultats de recherche [42, 44] ont confirmé l’effet des forces répulsives
électrostatiques induites par le superplastifiant sur la fluidité des pâtes. Il a été montré que
l'addition du superplastifiant de PNS augmente le potentiel négatif zêta des particules de
ciment causant ainsi des forces répulsives plus importantes entre les particules. Les
polymères de grand poids moléculaire mènent à courte portée des forces répulsives, tandis
que les polymères de faible poids moléculaire exhibent habituellement une faible réduction
de l'eau et une baisse fluidité de la pâte. D’après Collepardi et al. [44], plus le dosage du
PNS est élevé plus le montant de PNS adsorbé sur les particules de ciment est élevé, et plus
la fluidité des pâtes de ciment est importante. Ce phénomène est basé sur le fait que
l'adsorption de PNS peut transmettre une charge électrique négative sur la surface des
particules de ciment. La figure 2.8 illustre une répulsion électrostatique entre trois grains
de ciment [45].

Figure 2.8 : Schématique de l'adsorption et de la répulsion pour des particules de ciment


[45].
2.2.2.3. Dispersion par effet stérique
L'effet stérique apparaît quand les molécules adsorbées forment une structure
multicouche autour des particules où elles ne peuvent pas physiquement s'approcher très
étroitement comme illustré sur la figure 2.9. A ce propos, beaucoup de chercheurs ont
essayé de clarifier l'importance relative des forces électrostatiques et stériques en
dispersant les particules de ciment. Selon les résultats de Neubauer et al. [46], la dispersion
des grains de ciment observée est principalement due aux répulsions stériques; cette
répulsion s'explique par la difficulté pour les chaînes de polymères de s'enchevêtrer lorsque
les particules s'approchent. Cela résulte de la perte d'entropie engendrée lorsque les chaînes
s'entremêlent et de la pression osmotique créée par l'augmentation de la concentration en
polymères entre deux particules. Les molécules de superplastifiants constituent alors des
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 45

barrières physiques entre les particules pour empêcher la coagulation. Une augmentation
de l'épaisseur de la couche adsorbée et de la densité des chaînes des polymères améliore la
dispersion. Ainsi, les polymères de grande masse moléculaire accentuent la répulsion
stérique.
Les forces répulsives stériques induites par des molécules de superplastifiant sont
également importantes comme mécanisme de dispersion [47]. Plus récemment,
l'importance relative des effets électrostatiques et stériques a été considérée dans la
répulsion de particule-particule par Uchikawa et al. [48]. Leurs conclusions sont que les
forces électrostatiques jouent un rôle important dans le mécanisme de dispersion pour des
superplastifiants de type PNS et PMS tandis que les forces stériques sont critiques pour un
superplastifiant de type PC.

Figure 2.9 : Répulsion stériques selon plusieurs degrés d’adsorption [34]


a)Adsorption b) fixation des superplastifiants c) recouvrir les grains de ciments
d) dispersion

2.2.2.4. Effet sur l’hydratation du ciment


Il a été constaté que les molécules de superplastifiant dispersent non seulement des
particules de ciment, mais sont impliqués dans l'hydratation, ce qui conduit à des
modifications de la morphologie des hydrates. Baussant [49] observait, en l'absence de
superplastifiant, que l'ettringite a été trouvé bien cristallisé alors que lors de la présence de
superplastifiant de type PNS, l'ettringite a été modifié selon une forme sphéroïdale. En
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 46

outre, plus le poids moléculaire du PNS est élevé, plus la dimension des cristaux est petite
[49]. De même, la chaleur d’hydratation initiale diminue avec la présence de PNS à faible
poids moléculaire, alors que les travaux de Jolicooeur et al. [50] prouvent que la chaleur
d’hydratation initiale n'est pas modifiée par l'addition d'un PNS ayant un poids moléculaire
plus que 100 kilodalton.
Des résultats de recherche ont montré que le superplastifiant de type sulphonates a
la capacité à s’intercaler dans les phases du monosulfo-aluminate AFm du ciment pur [51].
La couche du AFm formée autour du ciment augmente la surface que doit recouvrir le
superplastifiant pour disperser les grains ce qui engendre une augmentation du dosage en
superplastifiant [52]. De même, des phases lamellaires intercalées par des polymères de
type PC sont observables au microscope électronique à transmission, et que des distances
basales de 2 à 4 nm sont mesurées par DRX, en fonction de la longueur des greffons [53].

a) Effet sur l'hydratation du silicate tricalcique


L'intérêt de l'étude de l'influence des adjuvants sur l'hydratation du silicate
tricalcique se justifie aisément lorsque l'on rappelle que cette phase est d'une part la phase
la plus abondante dans un ciment et que d'autre part elle est à l'origine des propriétés
mécaniques de la pâte durcie. Il est alors assez clair que toute action sur cette hydratation
est susceptible de modifier à la fois les propriétés du béton frais liées à l'avancement de
l'hydratation des phases constituant le ciment mais également les propriétés du béton durci.
Il est bien établi que l'utilisation de superplastifiant permet un gain de résistances
mécaniques du fait de la réduction d’eau [54]. La plupart des travaux relatifs à l'influence
des superplastifiants sont en fait réalisés sur des ciments. Ainsi, mêmes si un certain
nombre de chercheurs [55] évoquent l'action de ce type d'additif sur l'hydratation du
silicate tricalcique, ils s'attachent pour la plupart à remarquer un effet retardateur sur
l'hydratation.
La littérature est ainsi relativement abondante concernant les PNS et l'influence de
leur masse molaire sur la cinétique d'hydratation des phases silicatées. Anderson et al. [56]
mentionnent une amélioration des propriétés rhéologiques du béton avec l’augmentation de
la masse moléculaire du superplastifiant. Différents travaux [55,57] mentionnent qu'en
présence de PNS, l'hydratation initiale est plus rapide par rapport au béton non adjuvanté;
cette observation serait liée à l'effet dispersant de ce type de molécule sur les grains de
ciment qui favorise le contact ciment-eau.
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 47

b) Effet sur l'hydratation du l'aluminate tricalcique


L’hydratation de l’aluminate tricalcique présente d'importantes particularités aux
conséquences non négligeables. Son hydratation est en effet plus rapide que celle du silicate
tricalcique et par conséquent sa réactivité sera en partie à l’origine des propriétés d’usage du
ciment au jeune âge et notamment de son ouvrabilité que l’on cherche à contrôler par
l’addition des superplastifiants. En employant un superplastifiant, le C3A et C4AF exercent
l'affinité la plus élevée pour adsorber ces superplastifiants. Comme le C3A est la phase de
ciment qui s’hydrate le plus rapidement, elle représente la phase la plus importante pour
des interactions de ciment-superplastifiant. En fait, l'analyse d'eau interstitielle a prouvé
que les ciments riches en C3A consomment un grand nombre de polymères
supplémentaires de superplastifiant dans les premières minutes d'hydratation de ciment
[58,59].

L'examen de la littérature laisse apparaître des points de vue différents sur l'effet
des superplastifiants sur l'hydratation du C3A. En effet, si l'ensemble des chercheurs sont
d'accord sur le fait que les superplastifiants modifient la morphologie des hydrates et de
l'ettringite en particulier [60,61], en revanche, les opinions divergent concernant l'effet des
superplastifiants sur la cinétique d'hydratation. Sakai [62] et Simard [63] affirment ainsi
que les superplastifiants de type PNS ou PC entraînent une diminution de la vitesse de
formation de l'ettringite liée à leur forte adsorption à la surface des grains de ciment. Alors
que Odler et al. [64] affirment une accélération de la vitesse de formation d'ettringite en
présence de PNS. D’autre part, Collepardi [65] observe que la présence de PNS ne modifie
pas la cinétique d'hydratation du C3A. L’incorporation des superplastifiants aux produits
initiaux d'hydratation a un effet négatif sur leur réactivité, car la moindre présence de
superplastifiant peut modifier la cinétique d’hydratation. D'ailleurs, de divers
superplastifiants se sont avérés être différemment adsorbés par le même ciment [66].

2.2.3. Effet du superplastifiant sur la rhéologie


2.2.3.1. Effet du mode d’introduction
Le moment d’introduction d’un superplastifiant a occupé l’esprit de plusieurs
chercheurs afin d’optimiser l’effet de dispersion. Chiocchio et al. [67] ont montré que le
meilleur moment pour ajouter un superplastifiant est au début de la période d'induction où
toute introduction avant la première période d'hydratation de C3A, entraîne sa large
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 48

adsorption par les premiers hydrates de la phase d'aluminate. L'effet d'addition retardée
suppose que le mélange est adsorbé à un moindre degré quand on l'ajoute quelques minutes
après le malaxage, de sorte qu'il y ait assez de mélange laissé dans la solution pour
favoriser la dispersion des phases de silicate et pour abaisser la viscosité des pâtes de
ciment [68]. La figure 2.10 montre des résultats d’essai d’affaissement où l'introduction de
superplastifiant a été divisée en deux parties; une moitié lors du contact avec de l’eau de
gâchage et l’autre moitie quelques minutes après le malaxage. Les résultats obtenus
montrent que la fluidité initiale a été considérablement augmentée, et que la perte de
fluidité a été beaucoup réduite lorsque la deuxième moitié du superplastifiant a été ajoutée
3 minutes après le début du malaxage. L’étude de l’influence du temps d’introduction des
superplastifiants sur les propriétés rhéologique des pâtes de ciment montre que les
superplastifiants à base de naphtalène et de mélamine augmentent les propriétés
rhéologiques des pâtes de ciment à court et à long termes. La réduction du seuil de
cisaillement et de la viscosité plastique dépend de la composition du ciment et du temps
d’introduction du superplastifiant dont le temps optimal était de 10 à 15 min après le début
du malaxage [55].

25
0
44 min
min
20
33 min
min
0
Fluidité (cm2)

15 22 min
min
0
10
0 immédiateme
immédiateme
5 nt
nt
0
0
0 2 4 6 8 10
0 0 0 0 0
Temps (min)
Figure 2.10 :Variation de la fluidité d’un coulis pour plusieurs modes d’introduction [67].

2.2.3.2. Effet du dosage en superplastifiant


Plusieurs chercheurs [11,68,69] envisagent que plus le dosage en superplastifiant et
le rapport E/C sont élevés, plus le comportement rhéologique se maintient dans le temps.
De même, Aîtcin [70] a montré que lorsqu’on utilise un superplastifiants à très forts
dosages, cet effet enveloppant peut retarder l’hydratation des grains de ciment, quelle que
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 49

soit la nature du superplastifiant, du type de ciment ou la dimension moyenne de ses


grains. En revanche, la présence de superplastifiant en excès permet en effet de compenser
la consommation du polymère par les grains de ciment et ses hydrates [71].

Sugamata et al. [72] ont étudié l’influence de différents superplastifiants et de leurs


dosages sur le maintien du comportement rhéologique d’un mortier. Leurs résultats
montrent que l’augmentation du dosage d’un superplastifiant n’a plus d’influence sur la
fluidité du mortier à partir d’une certaine valeur. De même Shindoh and Matsuoka [73] a
aussi montré que l'ajout d'un superplastifiant aide à diminuer la viscosité (figure2.11) à
partir d'un certain dosage. Cette caractéristique est maintenant bien connue, il s’agit du
dosage de saturation, c’est-à-dire le dosage au-delà duquel l’adjuvant ne permet plus de
modifier de façon significative la rhéologie du mélange. Actuellement, les superplastifiants
sont utilisés à des dosages proches des dosages de saturation afin de limiter le phénomène
de perte de rhéologie dans le temps.

Figure 2.11 : Influence de la quantité de superplastifiant sur l’étalement et la


viscosité d’un béton [73].

Hu [74] a étudié l'effet du dosage en superplastifiant sur les paramètres


rhéologiques d'un béton à dosage en eau constant. Les résultats représentés sur la figure
2.12 montrent que le superplastifiant diminue le seuil de cisaillement et la viscosité
plastique, par contre son effet sur la viscosité reste modeste après un certain dosage.
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 50

τ0 (Pa) μ (Pa.s)

1600 160
a) seuil de cisaillement
1200 120

800 80 b) viscosité

400 40
SP/C (%) SP/C (%)
0 0
0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8

Figure 2.12 : Effet du dosage en superplastifiant sur les paramètres rhéologiques [74].

2.2.3.3. Effet du type de superplastifiant


La nature chimique du superlastifiant joue un rôle capital de son adsorption sur les
grains de ciment. Malhotra et al. [75] ont constaté que dans le but d’augmenter
l’affaissement de 50 à 260 mm, il a été nécessaire d'ajouter 0,6% de PMS ou de MLS, alors
que ceci pourrait être accompli avec seulement 0.4% de PNS. Des résultats similaires ont
confirmé que le superplastifiant de type PNS est plus performant que le PMS [76]. Une
autre étude comparative [39], de l'effet du PNS et du lignosulfonate (LS) sur les propriétés
des pâtes confectionnées avec huit différents ciments, a montré que les pâtes de ciment
contenant du PNS sont plus fluides que celles contenant du LS en raison de la forte affinité
du PNS aux grains de ciment. En étudiant les performances des superplastifiants à base de
polycarboxylates, Falikman et al. [77] ont montré que ces superplastifiants assuraient les
mêmes performances rhéologiques et mécaniques avec des dosages de 2.7 à 3.3 fois plus
inférieurs que les superplastifiants conventionnels à base de poly-naphtalène.

Dans une autre étude [78], il a été montré, après avoir malaxé avec l’eau de
gâchage, que le seuil de cisaillement de la pâte de ciment contenant du AS
(aminosulfonique) est le plus faible et augmente dans l'ordre avec l’utilisation du PNS, PC,
et de LS. Cependant la viscosité plastique des pâtes de ciment avec le PNS et le LS est plus
élevée que celle du PC et de l’AS. Lachemi et al. ainsi que Khayat [79,80] ont étudié
l’effet de plusieurs agents viscosants et épaississants (polysaccharides d’origine
microbienne tels que la gomme welan, copolymères à base d’acrylique.) sur les propriétés
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 51

rhéologiques des mortiers. Cette catégorie d’adjuvants augmente la viscosité apparente des
matériaux car, selon les auteurs, ils diminuent la ségrégation entre les différents composés
du mortier.

Une étude de l’influence des superplastifiants sur le comportement rhéologique des


mortiers de ciment à l’état frais en utilisant un rhéomètre rotationnel a été menée par
Golaszewski et Szwabowski [11]. Il a été constaté que les superplastifiants à base de
polycarboxylate étaient plus efficaces que les superplastifiants à base de naphtalène sur
l’amélioration des propriétés rhéologiques des mélanges. D’autres travaux de l'effet des
additions minérales sur les propriétés rhéologiques des pâtes de ciment ont confirmé que le
seuil de cisaillement et la viscosité plastique diminuent lorsqu’un superplastifiant PNS est
employé [81]. En mesurant le seuil de cisaillement de différents types de superplastifiant,
Burgos-Montes et al. [82] ont trouvé que l’ajout de superplastifiant réduit le seuil de
cisaillement et l’interaction entre les flocs de ciment. Une réduction du seuil de
cisaillement de 90% a été enregistrée avec seulement 0,2% de Polycarboxylate (PCE) alors
que des dosages allant jusqu’à 8% de naphtalènes sulfonâtes (PNS) sont nécessaire pour
l’obtention d’une telle diminution comme l’illustre la Figure 2.13.

Figure 2.13 : Effet du type de superplastifiant sur le seuil de cisaillement des pâtes de
ciment [82].

2.2.3.4. Effet du poids moléculaire du superplastifiant


L’effet retardateur des superplastifiants a été bien documenté et a été attribué à la
capacité du superplastifiant adsorbé sur la surface des particules de ciment et de leurs
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 52

hydrates. Cependant, l'efficacité ou la sévérité, avec laquelle un superplastifiant peut


retarder le taux d'hydratation varie selon sa nature. L'influence de la masse moléculaire de
superplastifiant sur les propriétés rhéologiques des pâtes de ciment est un paramètre
principal lors de l'étude de l'interaction ciment–superplastifiant. Uchikawa et al. [39] ont
étudié l'effet du poids moléculaire des superplastifiants de type PC (polycarboxylate) sur la
fluidité des pâtes de ciment. Ils ont conclu que les superplastifiants de type PC ont un poids
moléculaire optimal pour la fluidité à un rapport E/C donné. En utilisant trois PC ayant
différents poids moléculaire, la valeur maximale de l’affaissement est observée pour un
poids moléculaire de 25000, 21900 et 16000 g/mole avec respectivement des rapports E/C
de 0.5, 0.3 et 0.2. Andersen et al. [32] ont prouvé que des superplastifiants constitués de
polymères avec des chaînes plus longues ont des possibilités de dispersion plus élevées,
alors que les polymères à chaînes plus courtes ont une influence plus prononcée sur le
retardement. D’autres travaux d’Andersen et al. [56] ont été menés sur l'adsorption du
superplastifiant de type PSS (Poly styrène sulfonate de sodium) en fonction du poids
moléculaire (PM) dans la gamme de 4000 - 70000 g/mol. D’après les résultats illustrés sur
la figure 2.14, il est évident que le montant maximal de PSS adsorbé se produit à un poids
moléculaire de 16000 g/mole.

Figure 2.14: Quantité maximum des polystyrènes adsorbée [32]


Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 53

2.3. Additions minérales


Les substances minérales utilisées comme ajouts en cimenterie ou additifs lors de la
confection du béton contribuent par leur activité physique, hydraulique et pouzzolaniques à
améliorer le comportement des ciments à l’état frais ainsi qu’à l’état durci. Plusieurs types
d’ajouts sont bien connus tels que les pouzzolanes naturelles, les cendres volantes, les
laitiers des hauts fourneaux ainsi que la fumée de silice. Ces produits deviennent plus actifs
dans les solutions alcalines du ciment et donnent naissance à de nouveaux hydrates qui
confèrent aux bétons une plus grande résistance mécanique et une meilleure durabilité. Par
leur activité de surface et leur distribution granulaire, ils jouent un rôle fondamental dans le
comportement rhéologique du béton.

2.3.1. Types d`additions minérales


Les ajouts minéraux se substituant au ciment peuvent être classés en fines actives
telles que la fumée de silice et la pouzzolane naturelle et en fines inertes telles que le
calcaire. Par ailleurs, le cadre normatif français propose six matériaux minéraux répondant
à la définition « additions pour béton hydraulique » a savoir :

 Additions de type I selon la norme EN 206-1

 Les additions calcaires (NF P l8-308),


 Les additions siliceuses (NF P 18-509),
 Les fillers (NF P 18-501),

 Additions de type II selon la norme EN 206-1 :


 La fumée de silice (NF P 78-502),
 Les cendres volantes de houille (NF P 18-505),
 Le laitier vitrifié moulu de haut fourneau (NF P 18-506)
 La pouzzolane naturelle (EN 197-1)

2.3.1.1. Fillers calcaires


Le calcaire est une roche sédimentaire, composée majoritairement de carbonate de
calcium CaCO3. Le calcaire a été introduit dans la fabrication des ciments à la suite des
deux guerres mondiales pour augmenter la production et satisfaire la demande accrue de ce
produit. Ainsi, son emploi a donné des résultats prometteurs de résistance et de durabilité.
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 54

Par la suite, plusieurs études ont conclu que les fillers calcaires ont une action bénéfique
sur la maniabilité des liants hydrauliques, ainsi que sur les propriétés mécaniques des
bétons.
En 1960, le Code Espagnol permit l’introduction de plus de 10% de filler pour des
classes faibles de ciment. Puis en 1975, le code fut révisé pour permettre d’incorporer
jusqu’à 35% de calcaire. En 1979, une nouvelle Norme Française a permis d’utiliser
jusqu’à 35% de laitier, des cendres volantes, de calcaire et de pouzzolane naturelle pour un
ciment composé nommé CPJ. En plus, l’introduction de quatre classes de ciments a
encouragé l’utilisation du ciment au calcaire pour contrôler les classes inférieures tout en
assurant une rhéologie satisfaisante. Dés les années 90, plusieurs pays européens révisaient
leurs normes et permettaient l’introduction du calcaire en cimenterie comme le BS 7583 en
1992. En 2000, la Norme Européenne EN 197-1 définit quatre types de ciment au calcaire
parmi 27 ciments normalisés, ce qui favorise la production de ce type de ciment qui s’élève
à 40 millions de tonnes représentant 24% de la production européenne.

Il fut admis que ces fillers avaient principalement un effet physique de comblement
de vide et d’amélioration de la porosité. De nos jours, des travaux [82,83] laissent entrevoir
une autre efficacité provenant de réactions superficielles entre les grains de calcite et le
ciment, d’où on peut tirer les constatations suivantes :
 Le calcaire réagit avec les aluminates du ciment pour former des carboaluminates
de calcium hydratés [83].
 L’ion CO3- peut se substituer aux ions SO4- dans les sulfates hydratés [82,83].
 Le calcaire finement broyé accélère l’hydratation du ciment et plus particulièrement
celle de son composé principal; le silicate tricalcique [83,84].
 Le ciment au calcaire possède une demande en eau moins importante que celle des
autres ciments pouzzolaniques [83,85].

2.3.1.2. Laitier granulé des hauts fourneaux


Le laitier des hauts fourneaux est un sous produit des usines sidérurgiques formé
essentiellement de silicates et d’aluminosilicates de calcium et d’autres substances
minérales. Une fois sorti du four, il subit un refroidissement rapide avec un jet d’eau qui lui
donne une structure vitreuse apte à réagir en présence de l’hydroxyde de calcium libéré par
l’hydratation du ciment. L’utilisation de ce sous produit date de plus d’une centaine
d’années où on enregistra la première production d’un ciment au laitier en Allemagne
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 55

(1892) puis aux USA (1896) [86]. Cependant, son utilisation a rencontré des difficultés à
cause des faibles résistances engendrées. Progressivement, cette inquiétude a disparu grâce
à une optimisation entre les propriétés chimiques, le taux de verre et l’activité, ce qui a
rendu le ciment au laitier très répandu aujourd’hui. Son utilisation en cimenterie s’est
étendue à travers le monde à cause de ses performances mécaniques, de son économie et de
sa valeur écologique.

2.3.1.3. Pouzzolane naturelle


La pouzzolane est une roche naturelle correspondant à des projections volcaniques,
scoriacées, essentiellement stromboliennes et basiques, c'est-à-dire d’une composition
basaltique, sa couleur varie généralement du noir au rouge selon le degré d’oxydation du
fer, présent respectivement sous forme de magnétique ou d’hématite.
Avant la découverte du ciment Portland, on n’utilisait à l’échelle mondiale que des
liants composés de pouzzolane et de chaux. Puis leur utilisation fut délaissée à cause de
leurs faibles résistances et de la lenteur de leur prise. Toutefois grâce à ses avantages
techniques, la pouzzolane naturelle est devenue très pratique dans la construction, en y
substituant le ciment Portland.
Le ciment à la pouzzolane naturelle fut employé en Italie en 1910, seulement sa
fabrication n’a pas été développée à cause de la baisse considérable de ses résistances
mécaniques. Ainsi son utilisation s’est orientée uniquement vers les ouvrages maritimes.
Après des progrès conséquents dans la maîtrise de son activité, le ciment à la pouzzolane
devint normalisé dans le code italien en 1929 [87]. Aux USA, un ciment à la pouzzolane a
été utilisé entre 1910 et 1912 pour la construction de l’aqueduc de Los Angeles. Dans les
années trente, la California Division of High Ways s’est servi d’un ciment à la pouzzolane
résistant aux sulfates pour la construction du Golden Gate à San Francisco. En 1935, un
ciment Portland à la pouzzolane a été mis en œuvre dans la construction du barrage de
Bonneville sur le fleuve Columbia [87]. Aujourd’hui, plusieurs pays utilisent la pouzzolane
naturelle dans l’industrie cimentaire tels que la Chine, l’Allemagne, la Grèce, la Turquie, le
Mexique et l’Algérie.

2.3.1.4 Fumée de silice


La fumée de silice est un sous produit industriel résultant du dépoussiérage des
fumées issues des fours à arcs électriques dans lesquels sont élaborés du silicium et
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 56

d’autres alliages. La fumée de silice se combine avec l’oxygène de l’air pour donner de
l’oxyde de silicium SiO2 en quantité prédominante (> 90%). La taille fine de ses particules
permet d’étendre la granulométrie de l’ensemble du squelette granulaire du ciment en
comblant les vides et en augmentant la compacité. De plus, sa structure amorphe permet de
déclencher une réaction pouzzolanique par la consommation de la chaux et la création de
nouveaux hydrates.
La fumée de silice a été introduite dans le ciment par les Norvégiens; en 1952
Bernhart [88] mettait en évidence l’amélioration des résistances mécaniques apportées par
cette addition. La première utilisation de la fumée de silice dans le béton de construction a
eu lieu en 1971 à la fonderie de Fiskaa en Norvège [89]. Depuis 1979, les ciments Islandais
renferment de 6 à 7 % de fumée de silice. Au Canada, les ciments produits par Several
Canadian Cement Companies contiennent prés de 7 à 8 % de fumée de silice [88].
Aujourd’hui cet ajout est très répandu dans le monde par son incorporation lors de la
confection des nouveaux bétons où ses performances apportées ne sont plus à discuter.

2.3.1.5. Cendres volantes


Les cendres volantes sont de fines particules résultant de la combustion du charbon
dans les centrales thermiques. Leurs particules ont une forme sphérique avec un diamètre
allant de 1 à 150 µm. En 1937, Davis de l’Université de Californie présenta une étude sur
l’utilisation des cendres volantes en cimenterie. En 1948, la construction du barrage de
Hungry Horse aux USA [90,91] fut la première application pratique. Depuis, les études se
sont multipliées et l’utilisation de ses cendres s’est énormément répandue grâce aux
améliorations apportées au béton et à l’économie enregistrée par leur emploi.

2.3.2. Action des additions minérales sur les matériaux cimentaires


Il existe plusieurs mécanismes de l’action des additions minérales qui induisent des
modifications dans la rhéologie de la pâte du ciment ou du béton. Les avantages de ces
additions sont généralement attribués à la morphologie de la surface texturale, la
distribution granulaire et le potentiel zêta qui influent sur la rhéologie des matériaux
cimentaires [92,93].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 57

2.3.2.1. Effet de la densité de l’addition


Lorsque le ciment Portland est remplacé par une addition minérale de poids
spécifique inférieure, il résulte un grand volume de pâte qui nécessite plus d’eau de
gâchage pour recouvrir tous les grains. L’utilisation de la zéolite naturelle, ayant un poids
spécifique de 2.2 g/cm3 inférieur de celui du ciment (3.1 g/cm3), diminue l’ouvrabilité du
béton ce qui conduit à l’utilisation de superplastifiant pour maintenir une ouvrabilité
constante (figure 2.15). Ce besoin en superplastifiant ne suit pas une progression linéaire
avec le taux de substitution tels que l’incorporation de 30% de zéolite naturelle nécessite
trois fois la quantité de superplastifiant d’un béton contenant 15% de cette addition [94].
Similaires observations ont été aussi révélées par Şahmaran [95] et Ahmadi et Shekarchi
[96] où cette addition peut être utilisée comme agent de viscosité pour les coulis de ciment.

Figure 2.15: Variation du temps d’écoulement et de l’étalement en fonction du taux de


substitution du ciment et du dosage en superplastifiant [95].

2.3.2.2. Effet de la morphologie


La morphologie des particules des additions minérales à une influence considérable
sur le comportement rhéologique des matériaux cimentaires. Les résultats présentés sur la
figure 2.16 montrent que la substitution d’une partie du ciment par des cendres volantes
dans une formulation de béton conduit à la réduction progressive du dosage en eau pour
une même consistance en raison du caractère sphérique non poreux des particules de
cendres volantes [97]. Dans le même contexte, Lange et al. [98] ont conclu que pour une
fluidité donnée, l’introduction d’une quantité spécifique de cendres volantes réduisait la
quantité d’eau de gâchage et augmentait la fluidité du mélange. Ce comportement a été
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 58

expliqué par la forme sphérique des particules qui facilitent l’empilement granulaire et
réduisent les frictions inter-particulaires [99]. La forme sphérique réduit aussi le rapport de
la surface par le volume des particules, ce qui engendre une demande en eau dans le
mélange, plus réduite [100]. D’autre part, la combinaison de la fumée de silice avec le
superplastifiant améliore l’ouvrabilité du béton et contribue à la dispersion des grains de
ciment [101]. Buil et al. [102] montre que les fumées de silice de granulométrie plus
étendue sont plus favorables au maintien de la maniabilité des bétons.

Figure 2.16 : Réduction de la demande en eau apportée par l’introduction de deux


cendres volantes 1 et 2 dans une formulation de béton [97]

2.3.2.3. Effet de la surface spécifique


L`addition des ajouts minéraux au ciment Portland peut produire plusieurs
modifications au sein du squelette solide du mélange. La petite taille des particules des
ajouts comble les vides interstitiels et augmente la densité de la matière. Par conséquent,
l`eau attrapée dans les pores granulaires est libérée ce qui augmente la compacité de la
pâte, améliore l`ouvrabilité et diminue la demande en eau [103, 104, 105]. Plusieurs
recherches montrent que l'augmentation de la surface spécifique des fillers entraine une
altération des propriétés d'écoulement (à teneur en eau fixée) que ce soit à l'échelle de la
pâte, du mortier [106,107] ou du béton [108]. La figure 2.17 montre une augmentation du
seuil de cisaillement et de la viscosité du béton avec l'augmentation de la surface
spécifique du filler [109]. Par contre, El Hilali [110] a remarqué que la finesse des fillers
calcaires influe de manière significative sur la quantité d’eau nécessaire pour remplir les
vides dans la pate de ciment. Le même auteur a montré que la viscosité des pâtes
autoplaçantes diminue légèrement avec l’augmentation de la finesse des additions
calcaires, ce qui implique une réduction du seuil de cisaillement des pâtes de ciments.
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 59

Figure 2.17 : Évolution des propriétés rhéologiques des BAP en fonction de la surface
spécifique de l'addition minérale [109].

Park et al. [81] ont observé une diminution de la viscosité plastique des pâtes
contenant du laitier de hauts fourneaux de surface spécifique élevée (5962 cm2/g) par
rapport à celle du ciment (3290 cm2/g). Cela a été expliqué par l'apparition de petites
particules sphériques de laitier (taille moyenne 8,07 µm) entre de grosses particules de
ciment (taille moyenne 18,07 µm). De même Atzeni et al. [111] et Wu et Roy [112] ont
constaté que les paramètres rhéologiques, le seuil de cisaillement et la viscosité plastique
peuvent augmenter ou diminuer avec un additif de laitier, cela dépend de la relation entre
la surface spécifique du ciment et du laitier.
En étudiant la contribution des additions minérales aux propriétés physiques,
mécaniques et de durabilité des mortiers, Bessa [113] trouvait que l’effet granulaire des
additions minérales sur les formulations des mortiers non adjuvantés dépend en premier
lieu de la finesse et de la quantité de l’addition introduite (figure 2.18).

Figure 2.18 : Besoin en eau des mortiers CEM II – additions non adjuvantés en fonction
du dosage en additions minérales (CA (Calcite), CP (Calcite Précipitée), QZ (Quartz), SF
(Fumée de Silice)) [113].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 60

2.3.2.4. Effet de la distribution granulaire


L’incorporation des additions minérales entraîne une modification de la distribution
granulaire, l’apparition de nouveaux sites de nucléation et une nouvelle activité des
surfaces des grains ce qui amène à améliorer l’ouvrabilité du béton. De Larard et al. [114]
ont montré, avec les résultats présentés sur la figure 2.19, que l’amélioration de la
maniabilité des mortiers et des bétons varie selon la quantité de fumée de silice incorporée
qui modifie la distribution granulaire du mélange.

Figure 2.19 : Effet de la fumée de silice sur la maniabilité d’un mortier [114].
Tsivilis et al. [115], ajoutent que la distribution des tailles des particules du ciment
au calcaire dépend du dosage en calcaire et de la finesse des grains qui offre une
ouvrabilité satisfaisante. Le clinker adhère mieux au calcaire et la demande en eau diminue
par rapport à celle du ciment Portland. A chaque rapport E/C correspond un dosage
optimum en filler calcaire qui peut assurer un écoulement optimal du mélange cimentaire
[103]. Les auteurs expliquent que les particules fines du filler calcaire améliorent
l’arrangement total des particules dans la matrice, remplissent les vides disponibles entre
les particules du mortier et augmentent la compacité du mélange [103]. Par conséquent la
quantité d’eau qui occupait ces vides est libérée dans la solution interstitielle, ce qui se
traduit par une meilleure fluidité. Chen et al. [116] ont montré que l’action des additions
minérales sur l’ouvrabilité du béton et encore plus marquée par leur distribution granulaire
ou certaine additions minérales comme la fumée de silice possède une distribution
granulaire différente à celle du ciment (figure 2.20.a) qui améliore la compacité de la
matrice cimentaire et réduit le volume des vides (figure 2.20.b). L’amélioration de la
compacité induit une libération de l’eau et diminue l’effet négatif de la finesse de la fumée
de silice sur les paramètres rhéologiques (figure 2.20.c).
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 61

a) distribution granulaire b) variation de la compacité

c) viscosité
Figure 2.20 Effet de la distribution granulaire de la fumée de silice sur la variation de la
viscosité [116].
2.3.2.5. Effet du potentiel Zêta
Il existe plusieurs mécanismes de l’action des additions minérales qui induisent des
modifications rhéologiques dans la pâte du ciment ou du béton. Les avantages de ces
additions sont généralement attribués à la finesse de leurs particules et à l’activité de leurs
surfaces. Cette activité est en relation directe avec le potentiel Zêta des substances qui
présente un intérêt primordial dans l’électrocinétique de la solution et dans la distribution
de charge sur les surfaces des grains. Les travaux de Chu et al. [117] montrent un potentiel
Zêta négatif de la suspension à la fumée de silice avec une valeur absolue croissante avec
le pH de la solution. Cette valeur négative est due à l’adsorption des ions d’hydroxyle par
la surface de la fumée de silice.
Des observations similaires sont constatées dans les travaux de Dahl et Meland
[118] où les pouzzolanes présentent des potentiels négatifs dans l’eau, alors qu’en présence
de chaux (pH=11.6), les cendres volantes changent de polarités et la fumée de silice trouve
son potentiel réduit et s’approchant de zéro; ce qui conduit à une coagulation des grains.
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 62

En ajoutant à la solution des adjuvants organiques (ligno-sulphonate), le potentiel Zêta de


la fumée de silice devient négatif, induisant une dispersion des grains.

Nagele [119] observe que le potentiel Zêta d’un ciment au laitier est souvent plus
négatif que celui d’un ciment ordinaire à cause de sa cinétique d’hydratation différente
(figure2.21). Les ciments résistants aux sulfates ayant un taux faible en C 3A ou un
pourcentage élevé de laitier ont un potentiel Zêta 3 à 4 mV plus négatif que celui du ciment
Portland ordinaire. Le laitier des hauts fourneaux diminue le potentiel Zêta du ciment
tandis que celui des cendres volantes est affecté systématiquement par sa surface
spécifique ; une grande surface spécifique des cendres volantes engendre une élévation du
potentiel Zêta. Wu et Roy [112] observent une amélioration remarquable de la rhéologie de
la pâte de ciment contenant 50% de laitier par rapport à celle de la pâte du ciment
ordinaire. Ceci est imputé aux valeurs négatives du potentiel Zêta du laitier qui provoque
une plus grande surface négative des particules des grains de la suspension en créant ainsi
une meilleure dispersion.

Figure 2.21 : Potentiel zêta du ciment Portland, ciment au laitier de haut fourneau
et des cendres volantes en fonction de la concentration en sel [119].

2.4. Effet des additions minérales sur la rhéologie


2.4.1. Effet du type de l’addition
L’incorporation de fumée de silice rend parfois le béton collant, bien que les avis
soient partagés sur cet aspect. Pour certains auteurs [81, 120, 121], elle augmente le seuil
de cisaillement et la viscosité tout en améliorant la compacité des mélanges. En revanche,
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 63

Carlsward et al. [122], constatent que la fumée de silice ne modifie pas la viscosité par
rapport à la rhéologie d'un mélange de référence. Dans le même sens, Ferraris et al. [120],
montrent que l'utilisation de la fumée de silice augmente la demande en eau et en
superplastifiant que ce soit pour des pâtes de ciment ou bien pour des bétons. Selon les
résultats d’Aitcin et al. [70], la viscosité augmente rapidement en fonction du dosage en
fumée de silice sans l’utilisation de superplastifiant. Park et al. [81] ont montré, en étudiant
les propriétés rhéologiques des matériaux cimentaires contenant des additions minérales en
utilisant le rhéomètre, que dans les mélanges ciment-additions de fumée de silice, le seuil
de cisaillement et la viscosité plastique augmentent en fonction de l’augmentation du taux
de substitution du ciment par l’addition (figure 2.22).

a) laitier b) Fumée de silice

c) Cendres volantes
Figure 2.22 : Effets du type de l’addition minérale sur les propriétés rhéologiques des
pâtes de ciment [81].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 64

Le filler calcaire semble avoir une faible influence sur la demande en eau, et peut
conduire à une légère diminution de la viscosité du mélange cimentaire [123,124]. Ceci
peut justifier l’utilisation de cette addition à des dosages élevés dans la formulation des
bétons (BAP et BHP). Cependant, plusieurs auteurs ont remarqué que, pour un dosage
constant en ciment (ou un rapport E/C constant), l’ajout du filler calcaire contribue à
diminuer la viscosité d’une pâte de ciment (malgré l’augmentation de la concentration
volumique en solides), avant de provoquer une augmentation de la viscosité lorsque son
dosage dépasse une certaine valeur critique, qui dépend du rapport E/C [23,103].
Sur une étude de l’effet des additions ultrafines sur les propriétés rhéologiques des
pâtes de ciment, Zhang et Han [23] ont conclu que le seuil de cisaillement augmentait avec
la quantité d’addition ultrafine incorporée, mais la viscosité de la pâte variait avec la nature
et la quantité d’addition.

2.4.2. Effet du taux de substitution


Pour la fabrication des bétons de hautes résistances et auto-compactants, la figure
2.21 présente que l’ouvrabilité d’un béton augmente avec le pourcentage de fumée de silice
pour un rapport eau/liant constant [125]. Lorsque les fillers calcaires sont ajoutés au béton,
les propriétés rhéologiques résultant sont liées à la quantité incorporée. Le tableau 2.1
illustre les résultats de différents tests sur des bétons autoplaçants où après un certain seuil
la dégradation des comportements rhéologique est significative [126]. De même, les tests
effectués par Shen [127] dans le laboratoire LGC, ont conduit à trouver une fourchette
d’étalement de 34 à 36 cm pour le mortier constitué du CEM I 52,5R.

Figure 2.23 : Variation de l’ouvrabilité d’un béton en fonction du pourcentage de fumée


de silice pour différents rapports eau/liant [125]
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 65

Tableau 2.1 : Propriétés du béton autoplaçants en présence des fillers calcaires [126]
Affaissement Etalement V funnel Boite en L Boite en U
% de LP Essais
(mm) (sec) (sec) (h2/h1) (mm)
0 RM 630 3.47 7.6 0.68 12
5 M1 637 4.1 8.4 0.74 16
10 M2 651 4.27 9.2 0.79 21
15 M3 665 4.43 10.5 0.85 24
20 M4 674 4.57 11.3 0.92 28
25 M5 585 5.4 13.5 1.2 33
30 M6 576 6.15 14.7 1.6 37
RL - 600-800 2-5 6 -12 0.8-1 0-30

Plusieurs recherches ont été conduites pour modifier les propriétés rhéologiques et
mécaniques en utilisant les particules fines du laitier. Il a été constaté que cet ajout
augmente l’étalement de la pâte fraîche et densifie la microstructure due à son activité
hydraulique latente [81]. La demande en eau des ciments au laitier est plus faible que celle
des ciments purs due au retardement de l’hydratation du laitier. L’addition d’un laitier
moins réactif que le ciment réduit la quantité d’ettringite formée au jeune âge d’hydratation
causant ainsi une amélioration de l’ouvrabilité du mortier [128]. Shafigh et al. [129] ont
conclu que le niveau optimal de substitution du laitier pour atteindre une maniabilité
maximale, pour un béton léger, se situe entre 20 et 30%.

L’incorporation de la pouzzolane naturelle au ciment a des avantages sur les


propriétés rhéologiques du béton à l’état frais. La pouzzolane participe à l’obtention d’une
ouvrabilité satisfaisante avec une légère perte pour des taux élevés comme le montrent les
résultats illustrés sur le tableau 2.2 [130]. L’utilisation croissante de la pouzzolane
naturelle entraîne une diminution des diamètres d’étalement, cette diminution de
l’étalement est due à la forte demande en eau et en superplastifiant de la pouzzolane
utilisée. Ce résultat peut être traduit par la finesse élevée de cette addition minérale par
rapport à la finesse du ciment, et aussi par la présence d’alumine (Al2O3) dans la
pouzzolane naturelle. Ce composant chimique a une influence sur la consommation du
superplastifiant qui a pénalisé l’étalement [131].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 66

Tableau 2.2 : Caractérisation des bétons d’étude à l’état frais. [130].


BT B1 B2 B3 B4 B5 B6
Essais Bétons
(0%) (10%) (15%) (20%) (25%) (30%) (35%)
Ø (cm) 70 70 69.5 69 68.5 68.5 68
ETALEMENT
T 50 (s) 2.3 2.3 2.3 2.3 2.1 2.1 2
H1/H2 0.81 0.81 0.81 0.82 0.83 0.83 0.83
T20(s) 1.1 1.1 1.1 1 1 1 1
Boite en L
T40(s) 3.5 3.5 3.5 3.2 3.1 3.1 3.1
T60(s) 5.8 5.8 5.7 5.6 5.6 5.6 5.6
Stabilité au tamis (%) 7.66 7.87 7.96 8.34 8.67 8.86 9.07
2hr-hm
J-Ring 11.1 11.07 11.67 10.46 10.34 10.26 10.08
(mm)
Essai de ressuage (‰) 1.12 1.07 1.07 1.05 1.05 1.04 1.02

2.4.3. Effet du taux de verre


Shi et al. [121] ont étudié l’ouvrabilité du béton au laitier des hauts fourneaux en
modifiant sa teneur en verre par un procédé de traitement et observent que l’ouvrabilité
augmente avec le taux de substitution et d’autant plus avec celui ayant une plus grande
phase vitreuse comme le montre la figure 2.24. Bien que les particules fines d’une addition
minérale soient moins réactives que les grains de ciment, elles génèrent une multitude de
sites de nucléation pour la précipitation des hydrates. La pâte devient plus homogène et
plus dense avec des pores plus fins [121].

300

250
Affaissement (mm)

200

150 laitier (taux de verre 40%)


laitier (taux de verre 90%)

100
0 10 20 30 40 50
Taux de substitution (%)

Figure 2.24 : Effet du taux de substitution sur l’ouvrabilité du béton au laitier


pour deux taux de verre [121].
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 67

2.5. Effet combines superplastifiant- additions minérales


Lorsque le superplastifiant étant dosé à saturation, l'introduction de fumée de silice
n'augmente que légèrement la viscosité [70]. Par ailleurs, les viscosités des coulis
contenant de la fumée de silice augmentent beaucoup plus rapidement avec le temps que
celles des coulis sans fumée de silice. Kara Ali [132] a montré, en étudiant l’action de
l’adjuvant fluidifiant sur la réduction du besoin en eau des mortiers avec additions, que la
réduction du besoin en eau des mortiers croît avec l’augmentation du dosage en adjuvant
fluidifiant indépendamment de la nature de l’addition. Uchikawa et al. [133], ont trouvé,
en étudiant l’influence des superplastifiants et de certaines additions minérales sur le
comportement rhéologique des mélanges cimentaires, que l’ajout de superplastifiant à base
de naphtalène produit une très grande dispersion de toutes les particules de ciment dans la
solution aqueuse et que les additions minérales se dispersent bien sans trop floculer au sein
de la pâte de ciment. Des travaux menés par Bessa [113] sur l’effet des additions minérales
sur le besoin en adjuvant ont montré que le besoin en adjuvant des mortiers nécessaire pour
s’affranchir de l’effet granulaire des additions minérales dépend en premier lieu de la
quantité et de la finesse de l’addition incorporée, indépendamment du type de ciment.

Une certaine interaction entre le superplastifiant et différents fillers a été observée


par Sheinn et al. [134]. En absence de superplastifiant, la granularité et la géométrie des
particules de différentes additions minérales ou différents types de ciment a une influence
sur les performances des matrices cimentaires. En présence de superplastifiant dans la
matrice cimentaire, les propriétés rhéologiques semblent varier en fonction de la réactivité
des particules et de l’affinité entre superplastifiant et additions minérales et/ou type de
ciments. Burgos-Montes et al. [83] ont étudié l’effet combiné entre le calcaire et différents
superplastifiants. Ils ont trouvé que le seuil de cisaillement d’un ciment au calcaire diminue
avec même des petits dosages de superplastifiant, tels que 0,16% de PCE fait chuter le
seuil de cisaillement de 78% pour un ciment au calcaire et 53% pour ciment ordinaire.

Les résultats conduits sur les BAP frais, en utilisant l’essai de slump flow, J-Ring et
L-Box, montrent que l’ajout de fillers ayant une grande surface de Blaine améliore la
fluidité du BAP. De même, il apparaît que la finesse des fillers influe sur la demande en
superplastifiant de façon significative. Une étude expérimentale fut réalisée par Saada et al.
[134] où des ciments de finesse variable ont été recomposés en mélangeant en proportions
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 68

variables un ciment Portland à des fillers calcaires ou siliceux. Les résultats, illustrés sur la
figure 2.25, montrent que le seuil de cisaillement, mesuré pour plusieurs surfaces
spécifiques et différents superplastifiants, augmente avec la finesse et que l’efficacité de
l’adjuvant dépend de la nature du filler [135].

 Pa
E/C=0.275
naphtalène
600 E/C=0.325 sans
fluidifiant

400
E/C=0.325
mélamine

200

Surface spécifique m2/kg


0
300 500 700

Figure 2.25 : Influence de la surface spécifique du ciment sur le seuil de cisaillement [135]

Le laitier présente des caractéristiques intéressantes en tant qu’addition minérale


surtout par rapport à la constance de sa composition chimique [136]. D’après Park et al.
[81], le remplacement d’une partie du ciment par des laitiers de hauts fourneaux en
présence de superplastifiant permet globalement de réduire le seuil de cisaillement et la
viscosité des pâtes de ciment. Grzeszczyk and Janowska-Renkas [137] montre que la
granulométrie du laitier à haut fourneau a une influence considérable sur la rhéologie, ils
ont trouvé que le laitier à haut fourneau de particules fines (< 20µm) conduit à la réduction
progressive de la viscosité plastique (figure 2.26). Ils expliquent ce fait par la forte
demande en superplastifiant de laitier utilisée. Shi et al. [121] avaient montré que le laitier
de haut fourneau adsorbe le superplastifiant, ce qui impliquerait une demande plus
importante en superplastifiant pour obtenir une même fluidité ou une même valeur du seuil
de cisaillement.

Bien que la zéolite provoque une augmentation des propriétés rhéologiques des
mortiers, l’ajout d’un superplastifiant demeure nécessaire pour réduire la valeur du seuil de
cisaillement et la viscosité plastique comme illustré sur les travaux de Şahmaran et al. [95]
représentés sur la figure 2.27. Les caractéristiques des pâtes de ciment Portland contenant
différentes quantités de pouzzolanes naturelles ont été étudiées par Colak [138] où la
Chapitre 02: Rhéologie des matériaux cimentaires en présence des diverses additions 69

substitution du ciment par la pouzzolane engendre une augmentation du besoin en eau des
pâtes de ciment à maniabilité constante. L’addition de 1% de SP à base de naphtalène
entraîne une réduction significative du rapport eau/ (ciment+pouzzolane).

Figure 2.26 : L'influence du laitier à haut fourneau et les fractions fine dans le ciment
(C1) sur la viscosité plastique des pâtes avec et sans superplastifiant [137].

Figure 2.27 : Effet de la zéolite sur le seuil de cisaillement et la viscosité plastique des
coulis en présence du superplastifiant [95]

2.6. Conclusion
De nos jours, il est impossible de confectionner un béton spécial (BHP, BAP,
BAN) sans l’introduction de produits additifs conduisant à améliorer certaines de ses
propriétés. Les additions organiques et minérales disponibles doivent être caractérisées et
sélectionnées pour apporter leurs contributions sur l’amélioration des propriétés
rhéologiques, mécaniques ou de durabilité. Certaines additions minérales sont utilisées par
certaines cimenteries en Algérie et certains superplastifiants sont déjà commercialisés, ce
qui conduit à lancer une étude expérimentale pour déterminer les effets de ces produits sur
les paramètres rhéologiques des matériaux cimentaires.
Chapitre 03

Matériaux et méthodes d’essais


Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 71

3.1. Introduction
Le but de ce travail est d’étudier les propriétés rhéologiques des matériaux
cimentaires à base des additions minérales et des adjuvants fluidifiants afin de contribuer à
dégager des règles de formulation des bétons utilisés pour la réalisation des ouvrages sur
des bases rationnelles. L’enjeu économique visé par cette recherche est également
important ; l’utilisation des additions minérales dans le mortier a pour objectif de valoriser
une catégorie de matériaux naturels ou sous-produits industriels disponibles. De ce fait, les
additions minérales choisies pour l’étude sont courantes, de faible coût, et sont déjà
utilisées comme ajouts au ciment composé CEM II dans différentes cimenteries ou comme
additifs sur chantier. Il s’agit des additions calcaires, de pouzzolanes naturelles, de laitier
granulé des hauts fourneaux et de la fumée de silice. Ces additions sont différentes par
leurs natures minéralogiques, chimiques et morphologiques

La maîtrise du comportement rhéologique du mortier a été réalisée par


l’introduction de deux adjuvants superplastifiants hauts réducteurs d’eau, conformes à la
norme EN 934-2. Cela permettra de juger l’influence de la nature de l’adjuvant
superplastifiant sur les propriétés rhéologique des matériaux cimentaires et son interaction
avec les différents composants du mélange (ciment et additions). L’étude expérimentale a
été réalisée au niveau du laboratoire de Mécanique et Matériaux du Génie Civil de Cergy
Pontoise France sous des conditions climatiques ambiantes.

3.2. Matériaux utilisés


3.2.1. Ciment
Le ciment Portland utilisé est de type CEM I 52,5R (NF P 15-301), commercialisé
par la société ciments Calcia. Les principales propriétés chimiques, physiques et
minéralogiques de ce ciment sont données dans le tableau 3.1.

3.2.2. Additions minérales


Pour donner à l’étude un caractère pertinent et assez généralisé, il a été décidé de
procéder aux travaux de recherche en considérant des additions minérales de finesses et de
natures minéralogiques différentes disponibles comme gisements naturels ou sous-produits
industriels. Le programme expérimental a pour objet de mettre en évidence tous les effets
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 72

physiques et chimiques engendrés par les additions minérales sur la matrice cimentaire à
l’état frais et comparer les résultats obtenus avec les travaux antérieurs.
Quatre additions minérales différentes par leurs natures minéralogiques,
morphologiques et chimiques ont été utilisées dans cette étude ; une addition calcaire (LP),
une addition de laitier (BFS), une addition de pouzzolane naturelle (NP) et une addition de
fumée de silice (SF). La figure 3.1 présente les courbes granulométriques des matériaux
utilisés obtenues par granulométrie laser.

Tableau 3.1 : Caractéristiques chimique, physique et mineralogique du ciment.


COMPOSITION CHIMIQUE
SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO Na2O K2O SO3 PAF total
20.3 5.20 3.1 64.0 0.9 0.21 0.8 3.1 2.2 99.8
CARACTERISTIQUES PHYSIQUE ET MINERALOGIQUE
Surface Spécifique
Densité C3 S C2 S C3 A C4AF total
Blaine (cm2/g)
3.1 4000 41.8 33.3 5.1 10.7 90.9

Figure 3.1 : Courbes granulométriques des matériaux utilisés


Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 73

3.2.2.1. Calcaire (LP)


Le calcaire est une roche sédimentaire dont le composant principal est le carbonate
de calcium CaCO3. Ces calcaires se trouvent en grandes quantités sur l’écorce terrestre et
presque toujours accompagnés de diverses substances considérées comme des impuretés
d’où la rareté de trouver des calcaires purs. Des quantités abondantes recouvrent le Nord
du pays sous différentes formes ; roches, marnes et tufs. Le calcaire est l’élément de base
de la fabrication du clinker et pour les nouveaux ciments composés il est introduit, sans
calcination, pour régler certaines propriétés de prise et de durabilité.

Dans cette étude, les additions calcaires sont obtenues par broyage d’un gisement
naturel de calcite cristallisée à plus de 99 %, provenant d’un gisement de calcaire situé à
Oued Sly wilaya de Chlef à l’Ouest de l’Algérie. Le tableau 3.2 illustre quelques
caractéristiques de ce produit.

Tableau 3.2 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques du calcaire.


COMPOSITION CHIMIQUE
Si O2 Al2 O3 Fe2 O3 Ca O Mg O Na2 O K2 O MgO PAF total
2.5 0.6 0.9 52.6 0.5 0.02 0.05 0.5 41.9 99.57
CARACTERISTIQUES PHYSICO-MECANIQUES
Densité Pouzzolanicité Surface Spécifique Résistance Mécanique (granulat)
Blaine
2.7 – 3400 cm2/g –

3.2.2.2. Laitier (BFS)


Le laitier des hauts fourneaux est un sous produit de la fabrication de la fonte des
usines sidérurgiques. Sa production est liée à celle des fontes à partir desquelles seront
élaborés les aciers. En Algérie, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar compte un tonnage
impressionnant de laitier (700 000 tonnes/an) sous différents aspects. Ce matériau ne
trouve son utilisation que dans certains domaines très restreints comme la confection des
routes et en cimenterie. Ses particules sont des grains transparents clairs isotropiques
désignant le verre de forme angulaire avec un aspect poreux. Les principales
caractéristiques de cette matière sont représentées dans le tableau 3.3.

Tableau 3.3 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques du Laitier.


Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 74

COMPOSITION CHIMIQUE
Si O2 Al2 O3 Fe2 O3 Ca O Mg O Na2 O K2 O S O3 PAF total
42.20 5.85 1.90 42.20 4.72 0.12 0.43 1.54 0.80 99.76

CARACTERISTIQUES PHYSICO-MECANIQUES

Densité Taux de verre Surface Spécifique Blaine Résistance Mécanique (granulat)

2.8 80% 3900 cm2/g 45 kg/cm2

3.2.2.3. Pouzzolane (NP)


La pouzzolane est une roche naturelle correspondant à des projections volcaniques
scoriacées. Sa couleur varie généralement du noir au rouge selon le degré d'oxydation du
fer, présent respectivement sous forme de magnétite ou d'hématite. Les additions de
pouzzolane sont obtenues par broyage de la roche naturelle provenant d’un gisement
d’origine volcanique de Bouhamdi, situé à 2500 m au sud de Beni-Saf à l’Ouest de
l’Algérie. Le tableau 3.4 présente quelques caractéristiques de cette matière.

Tableau 3.4 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques de la pouzzolane.


COMPOSITION CHIMIQUE
Si O2 Al2 O3 Fe2 O3 Ca O Mg O Na2 O K2 O S O3 PAF total
46.40 17.50 10.50 10.50 3.80 3.40 1.50 0.40 4.31 98.31

CARACTERISTIQUES PHYSICO-MECANIQUES

Densité Taux de verre Surface Spécifique Blaine Résistance Mécanique (granulat)

2.8 15% 3200 cm2/g 33.2 kg/cm2

3.2.2.4. Fumée de silice (SF)


La fumée de silice est un sous-produit de l’industrie de la fabrication du silicium.
Elle fut largement étudiée depuis une quinzaine d’années à cause de sa finesse très élevée
et sa réactivité importante en présence de la chaux. La fumée de silice densifiée utilisée
pour ces essais rhéologique provient de France et elle est commercialisée par Condensil.
Le tableau 3.5 récapitule les propriétés de cette addition et sa courbe granulométrique
présentée sur la Figure 3.1 témoigne de sa grande finesse.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 75

Tableau 3.5 : Caractéristiques chimique et physico-mecaniques de fumée de silice.


COMPOSITION CHIMIQUE

Si O2 Al2 O3 Fe2 O3 Ca O Mg O Na2 O K2 O S O3 PAF Total

89 0.3 0.9 0.3 1.5 0.6 1.7 0.3


CARACTERISTIQUES PHYSICO-MECANIQUES
Surface Spécifique
Densité Pouzzolanicité Résistance Mécanique (granulat)
(BET)
2.24 95% 18200 cm2/g

3.2.3. Superplastifiant
Pour la présente étude, deux types de superplastifiants ont été utilisés, conforme à
la norme EN 206 1. Ils sont fournis par l’entreprise BASF (France) et commercialisés
sous les noms GLYNUM SKY (456) à base de polycarboxylate noté PC et le
POZZOLITH (390) N à base de Lignosulfonate noté LS. Le tableau 3.6 présente quelques
caractéristiques de ces produits.
Tableau 3.6 : Caractéristiques physico-chimiques des superplastifiants

Superplastifiant PC LS
Teneur en extrait sec 20% 39%
Forme liquide liquide
Couleur brun brun
PH 7 9.5
3
Masse volumique 1,05 g/cm 1,21 g/cm3
Dosage recommandé 0,2% à 3,0% 0,3% à 1,2%
-1
Masse molaire 1000-2000 g.mol 12000-15000 g.mol-1
Nature chimique polycarboxylate Lignosulfonate

3.2.4. Sable
Dans ce travail on a utilisé un sable normalisé, conforme à la norme NF P 15-403,
[139] qui est un sable naturel, siliceux notamment dans ses fractions les plus fines. Ce
sable est propre avec des grains généralement isométriques et arrondis. Il est séché et criblé
offrant ainsi toutes les garanties de qualité et de régularité. Il est contrôlé par le laboratoire
d’essais des matériaux de la ville de paris (L.E.M.V.P) et confectionné dans des sacs en
plastique de poids net égal à 1350 ± 5gr. La figure 3.2 illustre la courbe granulométrique
donnant la répartition des différentes tailles des grains de ce sable.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 76

100
90
Sable utilisé
80
Tamisat % 70
60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Dimension des grains (mm)

Figure 3.2 : Courbe granulométrique du sable normal utilisé.

3.2.5. Eau de gâchage


L'eau potable du robinet est utilisée pour la confection des mortiers. Cette eau est
potable et propre à la consommation. De plus, elle renferme toutes les prescriptions de la
norme P18-303 [140].

3.3. Compositions des mortiers de ciment


Les essais sont effectués sur un mortier normalisé ayant une composition standard
de ciment, sable et eau tel que le rapport pondéral ciment:sable:eau est égal à 1:3:0.55. A
partir de ce mortier de base, on a substitué une partie de ciment par des proportions
variables de 0, 10, 20 et 30% de chaque addition minérale. Deux types de superplastifiants
(PC, LS) sont utilisés avec des dosages variant de 0, 0.2, et 0.4% du poids de ciment pour
deffloculer les grains de ciment et faciliter la dispersion. Les différents mortiers sont
confectionnés avec un rapport E/(C+A) constant de 0.55. Les conditions atmosphériques
du laboratoire, où se sont déroulés les essais, sont supposées constantes avec une
température avoisinante les 20°C. Les mesures rhéologiques sont effectuées
immédiatement après le malaxage et avant tout dégagement de chaleur d’hydratation des
différentes phases du ciment. Le tableau 3.7 et le tableau 3.8 donnent les compositions des
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 77

différents mortiers pour les deux types de superplastifiants sur lesquels des mesures ont été
effectuées.
Tableau.3.7 : Compositions des différents mortiers avec le superplastifiant (PC).
Sable Eau Ciment LP BFS NP SF Superplastifiant
Mortier E/C
(g) (g) (g) (g) (g) (g) (g) PC (%)
Témoin 630 0 0 0 0 0
M1 567 63 0 0 0 0
M2 504 126 0 0 0 0
M3 441 189 0 0 0 0
M4 630 0 0 0 0 0.2
M5 567 63 0 0 0 0.2
M6 504 126 0 0 0 0.2
M7 441 189 0 0 0 0.2
M8 630 0 0 0 0 0.4
M9 567 63 0 0 0 0.4
M10 504 126 0 0 0 0.4
M11 441 189 0 0 0 0.4
M12 567 0 63 0 0 0
M13 504 0 126 0 0 0
M14 441 0 189 0 0 0
M15 567 0 63 0 0 0.2
M16 504 0 126 0 0 0.2
M17 441 0 189 0 0 0.2
M18 567 0 63 0 0 0.4
M19 0.55 1890 350 504 0 126 0 0 0.4
M20 441 0 189 0 0 0.4
M21 567 0 0 63 0
M22 504 0 0 126 0 0
M23 441 0 0 189 0 0
M24 567 0 0 63 0 0.2
M25 504 0 0 126 0 0.2
M26 441 0 0 189 0 0.2
M27 567 0 0 63 0 0.4
M28 504 0 0 126 0 0.4
M29 441 0 0 189 0 0.4
M30 567 0 0 0 63 0
M31 504 0 0 0 126 0
M32 441 0 0 0 189 0
M33 567 0 0 0 63 0.2
M34 504 0 0 0 126 0.2
M35 441 0 0 0 189 0.2
M36 567 0 0 0 63 0.4
M37 504 0 0 0 126 0.4
M38 441 0 0 0 189 0.4
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 78

Tableau.3.8 : Compositions des différents mortiers avec le superplastifiant (LS).


Sable Eau Ciment LP BFS NP SF Superplastifiant
Mortier E/C
(g) (g) (g) (g) (g) (g) (g) LS (%)
Témoin 630 0 0 0 0 0
M1 567 63 0 0 0 0
M2 504 126 0 0 0 0
M3 441 189 0 0 0 0
M4 630 0 0 0 0 0.2
M5 567 63 0 0 0 0.2
M6 504 126 0 0 0 0.2
M7 441 189 0 0 0 0.2
M8 630 0 0 0 0 0.4
M9 567 63 0 0 0 0.4
M10 504 126 0 0 0 0.4
M11 441 189 0 0 0 0.4
M12 567 0 63 0 0 0
M13 504 0 126 0 0 0
M14 441 0 189 0 0 0
M15 567 0 63 0 0 0.2
M16 504 0 126 0 0 0.2
M17 441 0 189 0 0 0.2
M18 567 0 63 0 0 0.4
M19 0.55 1890 350 504 0 126 0 0 0.4
M20 441 0 189 0 0 0.4
M21 567 0 0 63 0 0
M22 504 0 0 126 0 0
M23 441 0 0 189 0 0
M24 567 0 0 63 0 0.2
M25 504 0 0 126 0 0.2
M26 441 0 0 189 0 0.2
M27 567 0 0 63 0 0.4
M28 504 0 0 126 0 0.4
M29 441 0 0 189 0 0.4
M30 567 0 0 0 63 0
M31 504 0 0 0 126 0
M32 441 0 0 0 189 0
M33 567 0 0 0 63 0.2
M34 504 0 0 0 126 0.2
M35 441 0 0 0 189 0.2
M36 567 0 0 0 63 0.4
M37 504 0 0 0 126 0.4
M38 441 0 0 0 189 0.4
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 79

3.4. Matériels utilisés


3.4.1. Malaxeur
Les propriétés rhéologiques varient énormément selon le mode de malaxage et le
dosage des constituants employés. Avant tout travail, le mode de malaxage doit être
désigné selon les moyens disponibles et la quantité de mortiers à préparer. Le malaxeur
représenté sur la figure 3.3 est parmi les appareils utilisés à l’université de Cergy Pontoise
pour la confection des mortiers de ciment. Cet appareil normalisé (EN 196-1) [141], sur
lequel se basent pratiquement toutes les normes pour la préparation du mortier, est
caractérisé par deux vitesses de rotation selon le mode de préparation choisi.

3.4.2. Mini Cône


Un mini cône est employé pour évaluer l’ouvrabilité des mortiers à la fin du malaxage.
Ce cône, présenté sur la figure 3.4, possède une hauteur de 150 mm avec un diamètre de la
base de 100 mm et un diamètre supérieur de 70 mm.

Figure 3.3 : Malaxeur. Figure 3.4 : Mini cône.

3.4.3. Rhéomètre à mortier.


Pour déterminer, expérimentalement, le comportement rhéologique des mortiers, on
a utilisé un rhéomètre rotatif ; Heidolph- RZR 2102 Control Z. Ce rhéomètre présenté sur
la figure 3.5 est composé d’un agitateur avec deux vitesses de rotation (figure 3.5.b), un
croisillon composé de deux plaques perpendiculaires de dimensions 5x10 cm (figure 3.5.c)
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 80

et d’un récipient cylindrique de dimension 10x13 cm (figure 3.5.d). Le schéma de la figure


3.6 récapitule le fonctionnement de ce rhéomètre avec un système d’acquisition des
données sur ordinateur.

Le rhéomètre Heidolph- RZR 2102 Control Z peut fonctionner en imposant des


taux de cisaillement appliqués sur le mortier d'où on obtient les contraintes de cisaillement.
A partir de la courbe qui représente les contraintes de cisaillement en fonction des taux de
cisaillement, on peut déterminer le comportement rhéologique de chaque mortier. Le
Heidolph- RZR 2102 Control Z est piloté avec un logiciel à l’aide d’un ordinateur. Ensuite,
il faut régler la température manuellement et la garder constante pour tous les essais.

a) Rhéomètre à mortier. b) Agitateur.

c) Croisillon. d) Récipient.
Figure 3.5 : Dispositif du rhéomètre utilisé
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 81

Figure 3.6 : Schéma descriptif du rhéomètre à mortier.

3.4.4. Autres accessoires


Une balance électronique, avec une précision de 0.1g, a été utilisée pour mesurer
les ingrédients et la préparation des différents mortiers (figure3.7). De même, un
thermomètre avec une précision de 0.1 °C a été utilisé après chaque malaxage pour vérifier
la température des mortiers.

Figure .3.7 : Balance électronique.


Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 82

3.5. Préparation des mortiers


La procédure de malaxage et le mode d'introduction de l'adjuvant utilisé pour
fabriquer les mortiers sont illustrés dans le tableau 3.9. Chaque type de mortier a été
confectionné en suivant les étapes ci-dessous :

1. Introduire en premier le ciment, le sable et l’addition dans la cuve du malaxeur et


mélanger à sec pendant 1min à vitesse lente.

2. Ajouter les 2/3 de l’eau de gâchage et malaxer pendant 1 min à vitesse lente.

3. Introduire le 1/3 de l’eau de gâchage plus la quantité du superplastifiant


progressivement en malaxant pendant 1 minute.

4. Malaxer pendant 1 minute à vitesse rapide.

5. Préparer le mortier à l’essai d’affaissement et de rhéologie.

Tableau 3.9 : Procédure de malaxage et mode d'introduction de l’adjuvant.


Introduire
Verser Verser
Opérations (Ciment, sable Préparation de l’essai
(2/3 E) (1/3E+SP)
et Addition)

Durée 0 1min 2min 3min 4min 5min

Vitesse Vitesse
Malaxeur Vitesse lente
Lente Rapide

3.6. Essai au mini cône


Après le malaxage, la maniabilité a été testée en utilisant l’affaissement au mini-
slump représenté sur la figure 3.4. Le cône est placé au centre d'une plaque en acier puis
rempli avec du mortier. Immédiatement après le remplissage, le cône est levé, le mortier se
répand sur la table et le diamètre moyen (en mm) de l’étalement ou l’affaissement sont
mesurés. L’étalement du mortier est contrôlé visuellement pour toute ségrégation ou
saignement éventuels.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 83

3.7. Essai au rhéomètre


Le rhéomètre utilisé est un rhéomètre de type Couette développé par l’équipe de
recherche de l’université de Cergy Pontoise [142 ,143]. Ce type est généralement considéré
comme étant le mieux adapté pour des suspensions concentrées possédant un seuil de
cisaillement [144]. Le principe consiste à mettre en rotation, à différentes vitesses, un
cylindre ou une pale dans un échantillon cylindrique de mortier frais et de mesurer le
couple appliqué. L'utilisation d'une pale a été préférée à celle d'un cylindre où son
insertion dans l’échantillon crée une perturbation minimale par rapport à l’insertion d’un
cylindre, ce qui est un avantage pour les matériaux thixotropes comme le mortier [145].

Après la mesure de l’affaissement, on verse le mortier préparé dans le récipient qui


sera fixé pour éviter tout mouvement. Ensuite, on fait descendre le croisillon au centre du
récipient qui pénètre au centre du mortier. Il faut s’assurer que l’extrémité supérieure des
ailes du croisillon se situe à l’arasé du mortier. A l’aide du logiciel et l’essai rhéométrique,
on démarre la rotation du croisillon en suivant un profil de vitesse approprié.

3.7.1. Profil de vitesse imposée.


Le profil de vitesse utilisé est choisi sur la base d’une série d’essai qui consiste à
trouver le profil de vitesse permettant d’avoir les mesures les plus stables en minimisant le
phénomène de ségrégation [142]. Le profil utilisé doit avoir suffisamment de points pour
pouvoir bien caractériser le comportement du mortier. Les paliers de vitesse imposés
doivent être espacés pour bien distinguer les différentes paires (Ω, M). La figure 3.8
illustre le profil choisi pour le déroulement des essais.
300

250
Vitesse de rotation (tr/min)

200

150

100

50

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps (s)

Figure 3.8 : Profil de vitesse [142].


Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 84

3.7.2. Déroulement de l’essai


Afin d’étudier le comportement rhéologiques des différents mortiers, on a utilisé un
rhéomètre en suivant les étapes suivantes :
1ere étape : avant la réalisation des essais, il faut faire chauffer le rhéomètre en le
faisant fonctionner suffisamment à la vitesse maximale de 400 tours/min.
2èmeétape : mesurer ensuite les couples à vide (Mvide) correspondant aux vitesses
imposées selon le profil présenté sur la figure 3.11;
3èmeétape : remplir le mortier jusqu’à l’arase du récipient et piquer 15 fois avec une
tige à piquage du mortier; mettre en place et centrer le croisillon de sorte que l’extrémité
supérieure des ailes du croisillon se situe à l’arase du récipient; mesurer les couples totaux
correspondants aux vitesses imposées (Mtotal).
4ème étape : exploiter les mesures des couples (M) en fonction de vitesse imposée.
Les couples M sont obtenus en faisant la différence entre Mtotal et Mvide.

3.7.3. Mesure des paramètres rhéologiques


Pour mieux visualiser le fonctionnement du rhéomètre et la déduction des
paramètres rhéologiques des différents mortiers, on présentera une application sur un
mortier contenant 10% de fumée de silice et adjuvanté avec 0.2% de polycarboxylate. Le
tableau 3.10 récapitule les étapes de calcul suivies en se basant sur les démarches
présentées par de Lanos et Estélé [146].

a) Colonne 1 :

Cette colonne représente le profil de vitesse imposé pour le rhéomètre. Ce profil a


été choisi sur la base de recherches précédentes [142], dans lesquelles ce dernier présente
plus de stabilité des résultats.

b) Colonne 2 :

Les vitesses du profil de vitesse seront reconverties en rad/s et récapitulées dans la


colonne 2.

c) Colonne 3 :

Les moments Mvide enregistrés par le rhéomètre sont représentés sur la colonne 3.
Ils correspondent aux couples à imposer pour maintenir les vitesses en phase de palier
lorsque le récipient est vide.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 85

d) Colonne 4 :

Les moments totaux Mplein enregistrés par le rhéomètre sont représentés sur la
colonne 4. Ils correspondent aux couples à imposer pour maintenir les vitesses en phase de
palier lorsque le récipient est rempli de mortier.

e) Colonne 5 :

Dans cette colonne sont calculés les moments finaux. Ils s’obtiennent par la
différence entre les moments à l’état plein et les moments à l’état vide pour chaque palier
de vitesse.

M final  M plein  M vide (3.1)

f) Colonne 6 :

La variation du moment final, en fonction de la vitesse de rotation, est ajustée


linéairement et des nouvelles valeurs du moment sont déduites. La figure 3.9 illustre la
corrélation linéaire obtenue à partir de laquelle les moments linéarisés Ml seront calculés et
regroupés dans la colonne 6.

0,09

0,08

0,07
Moment final N.m.

0,06

0,05

0,04

0,03

0,02 y = 0,0016x + 0,031

0,01
R2 = 0,9775

0,00
0 5 10 15 20 25 30

Vitesse (rad/s)

Figure 3.9 : Linéarisation des moments finaux en fonction de la vitesse de rotation.


g) Colonne 7 :

La relation contrainte-vitesse de cisaillement dans une géométrie couette est établie


en considérant localement le fluide en écoulement comme étant un fluide de Bingham.
Pour un tel fluide, l’expression de la vitesse de cisaillement dépend du régime
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 86

d’écoulement dans l’entrefer. Ainsi, la vitesse de cisaillement s’exprime par l’équation 3.2
lorsque le mortier est partiellement cisaillé comme le montre la figure 3.10.a et dont les
résultats trouvés sont présentés sur la colonne 7.

 
 1  2M (3.2)
M

b) mortier totalement cisaillé a) mortier partiellement cisaillé


R1 R1 Mortier cisaillé
Mortier cisaillé
Mortier non cisaillé
RC
R2 R2

Figure 3.10 : Schéma du cisaillement du mortier dans le récipient.

h) Colonne 8 :

Lorsque le mortier est totalement cisaillé, comme illustré sur la figure 3.10.b,
l’expression de la vitesse de cisaillement est donnée par l’équation 3.3. Les valeurs
trouvées pour chaque vitesse de rotation sont récapitulées dans la colonne 8.

 
 M M
2 2 M  M (3.3)
 R1  2 R 
1   ln 1 
 R  2
 R2 
 2 

i) Colonne 9 :

Dans la colonne 9, on combine entre les deux expressions des vitesses de


cisaillement qui gouvernent l’écoulement dans le récipient. La valeur convenable de la
vitesse de cisaillement est celle entrainant plus de dissipation d’énergie. Donc, la vitesse de
cisaillement peut être donnée par l’équation 3.4 où les valeurs trouvées sont récapitulées
dans la colonne 9.

    
  max   1 ;  2  (3.4)
 
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 87

j) Colonne 10 :

Dans la colonne 10, on calcule la contrainte de cisaillement dans le mortier à partir


du moment appliqué et les dimensions du croisillon. Pour un calcul simplifié on trouve :

Ml
 (3.5)
2  R2 h

j) Colonne 11 :

Sur un palier de vitesse de cisaillement, on peut évaluer le cisaillement moyen par


l’expression 3.6. La colonne 11 regroupe les valeurs trouvées pour chaque vitesse de
cisaillement.

 moy 
1
 i   i1  (3.6)
2

Tableau 3.10 : Calcul du taux de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement


pour un mortier contenant 10% de fumée de silice et adjuvanté par 0.2% de
polycarboxylate
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Profil   
 Mvide Mplein MTotal Mlinéarisé 1 2  max  moy

(rad/s) (N.m) (N.m) (N.m) (N.m) (Pa) (Pa)
(tr/min) (1/s) (1/s) (1/s)
257 26.91 0.173 0.251 0.078 0.074 188.59

227 23.77 0.165 0.232 0.067 0.069 86.29 87.10 87.10 175.79 182.19

197 20.63 0.156 0.217 0.061 0.064 80.01 78.73 80.01 162.99 169.39

167 17.49 0.146 0.204 0.058 0.059 73.73 70.35 73.73 150.19 156.59

137 14.35 0.137 0.190 0.053 0.054 67.44 61.97 67.44 137.39 143.79

107 11.21 0.125 0.175 0.050 0.049 61.16 53.59 61.16 124.59 130.99

77 8.06 0.113 0.158 0.045 0.044 54.88 45.22 54.88 111.79 118.19

47 4.92 0.098 0.138 0.040 0.039 48.59 36.84 48.59 98.99 105.39

17 1.78 0.086 0.119 0.033 0.034 42.31 28.46 42.31 86.19 92.59

0 0.00 0.000 0.000 0.000 0.031 38.75 23.71 38.75 78.94 82.57
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 88

La courbe de tendance obtenue à partir des points (i – i) permet d’estimer la
viscosité par la pente de la droite et le seuil de cisaillement du mortier par la contrainte
correspondant à une vitesse nulle. La figure 3.11 présente la corrélation linéaire entre la
contrainte et la vitesse de cisaillement où le seuil prend la valeur de 7.62 Pa et la viscosité
2.01 Ps.s pour le mortier d’étude.

250
Contrainte de cisaillement (Pa) .

200

150

100

50
= 2.01  + 7.62
=7.62 & µ=2.01 & R² = 0.9998
0
0 20 40 60 80 100

Taux de cisaillement (1/s)

Figure 3.11: Variation de la contrainte de cisaillment et fonction de la vitesse de


cisaillement. 10% FS, 0.2% PC.

3.8. Répétitivité des essais


Afin de confirmer la fiabilité de nos résultats, certains ont été refaits et comparés.
Ces essais concernent ceux à la fumée de silice avec les deux superplastifiants. Les figures
3.12, 3.13, 3.14 et 3,15 illustrent une comparaison des valeurs de la viscosité et du seuil de
cisaillement entre le premier et le deuxième essai. Les résultats sont encourageants et
confirment la convenance de cet essai et sa fiabilité où les coefficients de corrélations
trouvés sont proches de l’unité. Sur l’ensemble des résultats testés, l’écart moyen entre
deux viscosités obtenues ne dépasse pas 0.3 Pa.s, alors que l’écart pour le seuil de
cisaillement atteint 1.64 et 1.43 Pa respectivement pour les mortiers adjuvantés avec le PC
456 et le LS 390. Ceci est conforme aux résultats de la figure 3.15 qui donne un coefficient
de corrélation très supérieur pour les mortiers incorporant du lignosulfonates.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 89

8
y = 0,95x

Viscosité plastique (Pa.s)(1ere essai).


R2 = 0,932
6

Superplastifiant PC
0
0 2 4 6 8
Viscosité plastique (Pa.s) (2eme essai)
Figure 3.12 : Répétitivité des résultats de la viscosité plastique d’un mortier à la fumée de
silice et du polycarboxylate.

8
Viscosité plastique (Pa.s)(1ere essai).

y = 1,00x
R2 = 0,947
6

Superplastifiant LS
0
0 2 4 6 8
Viscosité plastique (Pa.s) (2eme essai)
Figure 3.13 : Répétitivité des résultats de la viscosité plastique d’un mortier à la fumée de
silice et du lignosulfonâtes.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 90

35
y = 1,09x

Seuil de cisaillement (Pa)(1ere essai) .


30 R2 = 0,926

25

20

15

10

5
Superplastifiant PC
0
0 5 10 15 20 25 30
Seuil de cisaillement (Pa)(2eme essai)

Figure 3.14 : Répétitivité des résultats du seuil de cisaillement d’un mortier à la fumée de
silice et du polycarboxylates.

35
y = 1,08x
Seuil de cisaillement (Pa)(1ere essai) .

30 R2 = 0,949

25

20

15

10

5
Superplastifiant LS
0
0 5 10 15 20 25 30
Seuil de cisaillement (Pa)(2eme essai)
Figure 3.15 : Répétitivité des résultats de la viscosité plastique d’un mortier à la fumée de
silice et du lignosulfonâtes.
Chapitre 03 : Matériaux et méthodes d’essais 91

3.9. Conclusion
Les paramètres rhéologiques des différents mortiers sont mesurés par un rhéomètre
élaboré par l’équipe de recherche « Rhéologie du béton » de l’université de Cergy
Pontoise. Le comportement rhéologique du mortier est testé en variant le dosage et le type
de l’adjuvant organique ainsi que le type et le taux de substitution de l’addition minérale.
Les résultats de ces essais seront présentés dans les chapitres 4 et 5 où une discussion, des
résultats obtenus, sera donnée afin de comprendre la contribution de chaque
superplastifiant sur le comportement rhéologique du mortier et son interaction avec les
différentes additions minérales.
Chapitre 04

Analyse et discussion des résultats


Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 93

4.1. Introduction
L’incorporation des additions minérales et organiques dans la matrice cimentaire
entraîne une modification de la distribution granulaire, l’apparition de nouveaux sites de
nucléation et une nouvelle activité des surfaces des grains. Ceci nécessite le malaxage avec
des superplastifiants qui viennent défloculer les grains et améliorer l’ouvrabilité du béton.
Ces modifications des propriétés physico-chimiques des composants du béton, dues à des
additions minérales et organiques, affectent directement les propriétés rhéologiques du
béton frais et ses composants.

4.2. Effet du type et dosage de superplastifiant


Les superplastifiants jouent un rôle fondamental dans l’amélioration des propriétés
rhéologiques des mortiers et des bétons. La figure 4.1 illustre les résultats trouvés pour
deux superplastifiants lorsqu’ils sont introduits, à différents dosages, dans la composition
d’un mortier sans addition minéral. Le superplastifiant PC, à base de polycarboxyates, est
plus efficace et apporte un grand gain d’ouvrabilité lorsqu’il est dosé au-delà de 0.2%.
Pour ce dosage l’affaissement atteint 12 cm tandis que pour le superplastifiant LS, à base
de Lignosulfonate, il n’est que de 10 cm. De même, la variation de la viscosité du mortier
est plus influencée par le dosage de 0.2% où elle atteint une chute considérable pour les
deux superplastifiants. Pour un mortier témoin ayant une viscosité de 4 Pa.s, on a
enregistré une chute de 64 et 41% en utilisant 0.2% respectivement de PC et de LS. Cette
chute n’est que de 40 et 25% lorsqu’ on ajoute encore 0.2% de ces adjuvants. Au-delà de
ce dosage, les valeurs de l’affaissement et de la viscosité plastique se stabilisent, montrant
un comportement de saturation où tous excès de dosage n’apportent qu’une amélioration
marginale.

L’effet des superplastifiants, sur le seuil de cisaillement, reste considérable et sa


variation suit une chute linéaire avec le dosage en superplastifiant où l’effet de saturation
ne semble pas évident pour des dosages proche de 0.4%. La diminution du seuil de
cisaillement, pour les premiers 0.2% des superplastifiants est de 50 et 26% respectivement
pour le PC et le LS. Cette diminution semble monotone alors que pour les deux autres
0.2%, elle reste autour de 60 et 20%.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 94

14 18
PC: Seuil de cisaillement LS: Seuil de cisaillement
PC: Viscosité plastique LS: Viscosité plastique
PC: Affaissement LS: Affaissement 16
12
Seuil de cisaillement (Pa), Viscosité plastique (Pa.s).
.

14
10
12

Affaissement (cm) .
8 10

6 8

6
4
4

2
2

0 0
0 0,2 0,4
Dosage en superplastifiant (%)

Figure 4.1 : Effet du superplastifiant sur les propriétés rhéologiques du mortier sans
additions minéral

4.3. Effet des additions minérales


Les variations des paramètres rhéologiques, en fonction du taux de substitution des
additions minérales sans superplastifiant, sont représentées sur les figures 4.2, 4.3 et 4.4.
Les résultats de l’affaissement, présentés sur la figure 4.2, du mortier au mini cône ont pu
faire distinguer deux additions avec un pouvoir fluidifiant remarquable et deux autres avec
un effet absorbant à l’eau et donnant à la texture un comportement très ferme. Le laitier et
le calcaire possèdent évidemment un pouvoir filler et créent un effet de roulement, entre
les grains de ciment, qui les rendent plus mobiles. De plus, leur activité inerte, à ce stade
de l’hydratation, libère une partie d’eau de gâchage qui va contribuer à la lubrification des
grains et à améliorer l’ouvrabilité.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 95

A partir des résultats illustrés sur la figure 4.3, il est clair que la valeur du seuil de
cisaillement de mortier de ciment augmente de la même façon avec l'augmentation du taux
de substitution des additions minérales (SF, NP, et BFS). Pour les taux de substitution
supérieur à 10%, la variation du seuil de cisaillement est identifie par le type d'addition et
son taux de substitution. Pour le calcaire, une diminution du seuil de cisaillement en
fonction du taux de substitution est observée contrairement aux autres additions. Au delà
de 20% de LP, le taux de substitution semble n'avoir aucun effet sur la valeur du seuil de
cisaillement.

D'autre part, la figure 4.4 montre que les mortiers, comportant des additions de
fumée de silice ou de pouzzolane naturelle, possèdent une viscosité plastique accrue avec
le taux de substitution. Ces deux additions possèdent une grande finesse et une grande
demande en eau, ce qui influe négativement sur la valeur de la viscosité. Contrairement, les
deux autres additions provoquent une diminution significative de la viscosité. La
substitution du ciment par du BFS crée une chute monotone de la viscosité au moment où
l’incorporation de plus de 10% de LP donne une stabilité de la valeur de la viscosité.
L’inerte activité chimique de ces deux additions, au très jeune âge, leur confère un effet
filler important qui est responsable de cette amélioration de la viscosité observée.
16
LP
BFS
NP
12 SF
Affaissement (cm).

0
0 10 20 30 40
Additions minérales (%)
Figure 4.2 : Variation de l’affaissement du mortier avec additions minérales et
sans superplastifiants
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 96

30
LP
BFS
25 NP
FS
Seuil de cisaillement (Pa) .

20

15

10

0
0 10 20 30 40
Additions minérales (%)
Figure 4.3 : Variation du seuil de cisaillement du mortier avec additions minérales
et sans superplastifiants
8
LP
BFS
NP
6 SF
Viscosité plastique (Pa.s).

0
0 10 20 30 40
Additions minérales (%)

Figure 4.4 : Variation de la viscosité plastique du mortier avec additions minérales


et sans superplastifiants
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 97

4.4. Effet combiné des additions minérales et organiques


4.4.1. Ouvrabilité
L’effet du dosage en superplastifiants sur l’ouvrabilité des mortiers a été évalué
par le mini cône juste après le malaxage. L’incorporation d’un superplastifiant au mortier
entraîne une modification de la fluidité. Cette dernière est directement reliée à la nature
chimique et au dosage de chaque superplastifiant. Les résultats obtenus sont récapitulés
dans le tableau4.1. Il est clair que l'ajout d’un superplastifiant augmente l’ouvrabilité du
mortier à tous les dosages utilisés.

En substituant le ciment ordinaire avec le LP ou le BFS, le mortier octroi une


grande fluidité surtout lorsque le superplastifiant PC est utilisé. Pour 0.2% et 0.4% de PC,
l’affaissement du mortier ne peut pas être mesuré en présence du calcaire ou du laitier et
l’ouvrabilité est quantifiée par le diamètre de l’étalement de la galette du mortier. Par
contre, en utilisant le superplastifiant LS, cette amélioration n’est que de 20 à 30%. Pour le
mortier avec la pozzoulane naturelle ou la fumée de silice, l’ouvrabilité diminue d’une
façon remarquable et d'autant plus lorsqu’on dépasse 10% de substitution. De même, cette
chute d’affaissement est moins prononcée lorsque le superplastifiant LS est employé. Pour
un mortier contenant 10% de la fumée de silice ou de la pozzoulane naturelle, on a
enregistré une légère amélioration de la fluidité lorsqu’il est adjuvanté respectivement par
0.2% de PC ou de LS.

Les valeurs de l’affaissement enregistrées, avec 30% de pozzoulane naturelle ou


de fumée de silice, n’atteignent respectivement que la moitie et les 2/5 de l’affaissement du
mortier témoin avec 0.4% de PC. D’autre part, pour un mortier adjuvanté par 0.4% du
superplastifiant LS, les résultats de l’affaissement enregistrés représentent les trois quarts
et le un tiers de celui du mortier témoin. Il s’avère que le superplastifiant à base de
lignosulfonates s’adapte mieux avec les taux élevés des additions pozzoulaniques où la
chute d’affaissement est moins importante que celle enregistrée avec celui à base de
polycarboxylates.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 98

Tableau 4.1 : Résultats de l’affaissement et de l’étalement au mini cône (cm) du mortier


avec différents taux de substitutions des additions minérales et dosages en superplastifiant.
Addition Superplastifiant (PC) Superplastifiant (LS)
minerals
0 0,2 0,4 0 0,2 0,4
(%)
LP
0 6 12.3 15 6 10,9 12,6
10 9 28,3* 34,5* 7 11,5 24,5
20 7 28,7* 27* 9 12,5 24
30 9,5 29,3* 37* 9,5 12,9 23
BFS
0 6 12.3 15 6 10,9 12,6
10 8,5 25* 34,3* 8,5 12 13
20 10,5 26,5* 34,5* 10,5 12,7 13,2
30 12 27,7* 3* 12 12,9 14
NP
0 6 12.3 15 6 10,9 12,6
10 4,8 12 31 4,8 12,5 12
20 3,2 9 19 3,2 10,5 10,8
30 2,4 6.5 7,5 2,4 8 9,8
SF
0 6,0 12,3 15 6,0 10,9 12,6
10 6,5 11,4 14 6,5 10,2 11,9
20 2,6 8,3 11.8 2,6 5,2 7,8
30 1,0 2,9 6,2 1,0 2,6 3,8
* Étalement

4.4.2. Seuil de cisaillement


En augmentant le taux de substitution des différentes additions minérales à 10, 20
et 30%, les résultats obtenus du seuil de cisaillement montrent des effets opposés des
additions en fonction de sa composition et son interaction avec le ciment et le
squperplastifiant. Le seuil de cisaillement du mortier est relativement diminué en
incorporant des dosages appropriés de chaque superplastifiant. L’incorporation du
superplastifiant PC engendre une baisse linéaire du seuil de cisaillement tel qu’on obtient
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 99

la moitie du seuil du mortier de référence pour 0.2% de PC et le un cinquième de sa valeur


pour 0.4%. Lorsque le superplastifiant LS est employé, la baisse mesurée sur le seuil de
cisaillement est moins importante et ne représente que les trois quart pour 0.2% et les deux
tiers pour 0.4%. Une augmentation du dosage en superplastifiant de 0% à 0.4% diminue le
seuil de cisaillement de 10.3 et 5.3 Pa pour le mortier témoin avec respectivement un
superplastifiant à base de polycarboxylates et lignosulfonates.

En présence du calcaire, le mortier devient plus fluide et son seuil de cisaillement


diminue linéairement même sans l’ajout de superplastifiant. Lorsque le calcaire est
combiné avec le superplastifiant, une légère diminution de son seuil de cisaillement peut
être observée sur les résultats de la figure 4.5 où le PC semble être plus compatible. Malgré
que le LS engendre une baisse monotone avec son dosage, les valeurs du seuil de
cisaillement demeurent supérieures à celle du mortier de référence. La figure 4.6 montre
une compatibilité du superplastifiant LS pour un dosage de 0.2%. Cette compatibilité est
rapidement perdue pour un dosage de 0.4%. Par contre, le superplastifiant PC conserve une
bonne compatibilité avec le ciment au calcaire et donne des seuils de cisaillement
largement inférieurs dans la plage des dosages utilisés. En plus, un dosage de saturation de
0.2% de PC est constaté au-delà duquel le seuil conserve une valeur stable de 3 Pa. Il est
bien évident que lorsque le mortier contenant plus de 10% de calcaire et adjuvanté par le
PC, son seuil de cisaillement devient indépendant du taux de substitution.

Pour le mortier témoin contenant du laitier, la linéarité est moins marquée et donne
une variation croissante du seuil de cisaillement comme c’est illustré sur la figure 4.7. Pour
le mortier non adjuvanté, le seuil de cisaillement augment de 25, 36 et 62% respectivement
pour les mortiers contenant 10, 20 et 30% de laitier. Lorsque le laitier est combiné avec un
superplastifiant, la valeur mesurée du seuil de cisaillement diminue proportionnellement
avec la présence de chaque superplastifiant. Pour 10 % de laitier, le seuil de cisaillement ne
présente que 72 et 22% du seuil du mortier non adjuvanté respectivement pour 0.2 et 0.4%
de PC. Cette baisse est moins importante lorsque le LS est utilisé et ne représente que 86 et
28%. Lorsque le mortier, contenant plus de 10% de laitier, est adjuvanté par un dosage
élevé de superplastifiant de 0.4%, celui du LS devient plus efficace et donne des valeurs
meilleures que celles données avec le PC comme le montre la figure 4.8. Ces valeurs
donnent 57% de baisse pour le PC et 66% pour le LS, ce qui préconise l’utilisation d’un
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 100

taux élevé du laitier avec un dosage élevé de superplastifiant et de préférence celui à base
de lignosulfonates.

14
a) Mortier témoin
PC=0.2%
12 LS=0.2%
Seuil de cisaillement (Pa) .

PC=0.4%
LS=0.4%
10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Calcaire (LP) (%)

Figure 4.5 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au calcaire pour différents
types et dosages en superplastifiants.

14
b) LP=0% LP=0%
LP=10% LP=10%
12 LP=20% LP=20%
Seuil de cisaillement (Pa) .

LP=30% LP=30%
10

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)

Figure 4.6 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au calcaire en fonction du


dosage de deux types de superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 101

25
a) Mortier témoin
PC=0.2%
LS=0.2%
20 PC=0.4%
Seuil de cisaillement (Pa) .
LS=0.4%

15

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Laitier (BFS) (%)

Figure 4.7 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au laitier pour différents types
et dosages en superplastifiants.

25
b) BFS=0% BFS=0%
BFS=10% BFS=10%
BFS=20% BFS=20%
Seuil de cisaillement (Pa) .

20 BFS=30% BFS=30%

15

10

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)

Figure 4.8 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers au laitier en fonction du


dosage de deux types de superplastifiants
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 102

L’utilisation de la pouzzolane naturelle, finement broyée, peut améliorer la fluidité


du mortier si elle utilisée à des faible taux de substitution. La figure 4.9 montre des valeurs
du seuil de cisaillement inférieures à celle d’un mortier témoin lorsque la pouzzolane est
utilisée. De même, l’emploi du superplastifiant PC semble avoir un effet marginal sur le
seuil de cisaillement où la figure 4.10 présente des courbes presque horizontales au-delà de
10% du taux de substitution. Dans cette plage, le superplastifiant LS devient plus efficace
et engendre une baisse substantielle du seuil de cisaillement pour 0.2 et 0.4%. Lorsque le
mortier est adjuvanté avec 0.4%¨de LS, le seuil de cisaillement diminue de 40, 38 et 32%
respectivement pour un taux de substitution de 10, 20 et 30. Cette baisse n’est que 20, 5 et
6% dans le cas de l’utilisation du PC. Malgré que le PC soit très efficace avec le mortier
témoin où l’amélioration du seuil du cisaillement est considérable, son efficacité disparaît
en présence de la pouzzolane. Néanmoins, le LS garde une amélioration quasiment
constante avec la pouzzolane, ce qui témoigne de sa compatibilité avec ce produit. Pour
les mortiers contenant de la pouzzolane naturelle où l’amélioration apportée par les
superplastifiants devient très marginale en augmentant le taux de substitution ou en
employant un polycarboxylate comme adjuvant.

25
a)
Seuil de cisaillement (Pa) .

20

15

10
Mortier témoin
PC=0.2%
5 LS=0.2%
PC=0.4%
LS=0.4%

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Pouzzolane naturelle (NP) (%)
Figure 4.9 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la pouzzolane naturelle pour
différents types et dosages en superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 103

30
b) NP=0% NP=0%
NP=10% NP=10%
25 NP=20% NP=20%

Seuil de cisaillement (Pa) .


NP=30% NP=30%

20

15

10

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)
Figure 4.10 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la pouzzolane naturelle en
fonction du dosage de deux types de superplastifiants.

L’incorporation de la fumée de silice entraine une augmentation linéaire du seuil de


cisaillement avec le taux de substitution. La valeur du seuil s’accroit de 50 à 70% en
substituant le ciment par 20% de fumée de silice. Par contre, lorsque ce taux atteint 30% le
seuil est plus que le double du seuil d’un mortier témoin sans fumée de silice. Il est observé
sur la figure 4.11 que pour garder un accroissement linéaire le mortier doit être adjuvanté
par 0.4% de superplastifiant. L’effet de la fumée de silice est moins accentué lorsque le
superplastifiant LS est utilisé. L’augmentation du seuil de cisaillement, pour 20% de
substitution, est de 70 et 280% respectivement pour 0.2 et 0.4% de PC alors qu’il n’est que
60 et 64% pour le LS. En augmentant le dosage de chaque type de superplastifiant, on
remarque sur la figure 4.12 une amélioration du seuil de cisaillement proportionnelle au
dosage. Les résultats trouvés mettent en évidence la plus grande efficacité du
polycarboxylate, qui donne des seuils plus faibles avec des écarts stables avec ceux du
lignosulfinates pour les dosages de 0.2 et 0.4%. Avec 30% de ciment substitué par la
fumée de silice, le mortier présente un seuil identique pour les deux types de
superplastifiants où la divergence entre ces deux types de superplastifiants ne se distingue
qu’à partir de 0.2%.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 104

30
a) Mortier témoin
PC=0.2%
Seuil de cisaillement (Pa) . 25 LS=0.2%
PC=0.4%
LS=0.4%
20

15

10

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Fumée de silice (SF) (%)

Figure 4.11 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la fumée de silice pour
différents types et dosages en superplastifiants.

En comparaison avec le mortier témoin, un mortier ayant 20% d’addition minérale et


adjuvanté avec 0.4% de PC ou LS, son seuil de cisaillement ne subit respectivement
qu’une baisse de 6.31 et 3.31 Pa pour le calcaire, 9.8 et 11.9 pour le laitier, 1.1 et 7.8 Pa
pour la pouzzolane naturelle, 9.5 et 5.4 Pa pour la fumée de silice. D’après ces résultats, il
s’avère que le PC est plus efficace avec les différents ajouts utilisés et que sa compatibilité
avec les différents ciments n’est pas contestée, à part pour la pouzzolane naturelle où son
apport est négligeable. Les ciments avec de la pouzzolane naturelle gardent leurs seuils de
cisaillement presque constants, rendant ainsi l’efficacité du PC inerte devant ce minéral.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 105

30
b) SF=0% SF=0%
SF=10% SF=10%
25 SF=20% SF=20%

Seuil de cisaillement (Pa) .


SF=30% SF=30%

20

15

10

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)

Figure 4.12 : Variation du seuil de cisaillement des mortiers à la fumée de silice en


fonction du dosage de deux types de superplastifiants.

4.4.3. Viscosité plastique


Les résultats de la viscosité plastique, mesurés par un rhéomètre pour des mortiers
contenant différents taux d’additions minérales et différents dosages de superplastifiants,
sont illustrés sur les figures 4.13 à 4.20.

Pour le mortier au calcaire, la figure 4.13.a montre qu’un taux de 10% apporte une
amélioration sur la viscosité plastique et d’une façon plus significative avec le
lignosulfonates LS lorsque ce seuil est dépassé. Un effet décroissant est observé pour les
deux types de superplastifiant où le calcaire n’a aucun effet significatif sur la viscosité
plastique, donnant ainsi des courbes horizontales. L’effet du type de superplastifiant est
illustré sur la figure 4.14, avec une amélioration remarquable de la viscosité en fonction du
dosage. Pour 0.2% de dosage, l’amélioration de la viscosité est importante et indépendante
du taux de calcaire, néanmoins celle relative au superplastifiant PC reste plus significative.
Ce dernier perd un peu de son efficacité en présence du calcaire alors que le
superplastifiant LS devient légèrement plus efficace. L’amélioration de viscosité d’un
mortier témoin observée pour un dosage de 0.2% est de 65% pour le PC et 41% pour le LS.
En substituant le ciment par le calcaire, cet apport diminue à 60 % pour le PC et augment à
50% pour le LS. Pour un dosage de 0.4%, les courbes perdent de leur linéarité et tendent
vers un dosage de saturation au-delà de ce taux. Le mortier témoin trouve sa viscosité
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 106

diminuée de 80% avec le PC et 56% avec le LS. Pour les mortiers au calcaire, cette baisse
de viscosité atteint 74% avec le PC et 54% avec le LS.

En remplaçant le ciment ordinaire par du laitier et en variant les dosages des deux
superplastifiants, on obtient les résultats récapitulés sur la figure 4.15. D’après ces
résultats, on remarque que la viscosité du mortier varie considérablement. Les
superplastifiants engendrent une baisse linéaire de la viscosité avec le dosage. Au-delà de
0.2%, cette linéarité est moins marquée surtout avec le superplastifiant LS. Pour un mortier
témoin, la viscosité chute de 64 et 41% respectivement pour 0.2% de PC ou de LS. En
substituant le ciment par 10, 20 et 30% du laitier, 45, 42 et 38 % de baisse de viscosité sont
respectivement enregistrés avec le PC et 44, 34 et 17% avec le LS. Pour un dosage de 0.4%
en superplastifiant, l’effet de la présence du laitier est bien observé où la baisse de la
viscosité est enregistrée pour un taux élevé du laitier (30%) avec le PC et pour un taux
optimal (20%) du laitier avec le LS (figure 4.16). De même, il s’avère qu’un taux de 10%
de laitier rend le mortier plus visqueux, donnant ainsi une plus grande viscosité aux
mortiers adjuvantés par 0.4% des deux superplastifiants.

5
a) Mortier témoin
PC=0.2%
LS=0.2%
4 PC=0.4%
Viscosité plastique (Pa.s).

LS=0.4%

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Calcaire (LP) (%)
Figure 4.13 : Variation de la viscosité plastique des mortiers au calcaire pour différents
types et dosages en superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 107

5
b) LP=0% LP=0%
LP=10% LP=10%
LP=20% LP=20%
4 LP=30% LP=30%
Viscosité plastique (Pa.s).

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)
Figure 4.14 : Variation de la viscosité plastique des mortiers au calcaire en fonction du
dosage de deux types de superplastifiants.

5
a) Mortier témoin
PC=0.2%
LS=0.2%
4 PC=0.4%
Viscosité plastique (Pa.s).

LS=0.4%

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Laitier (BFS) (%)

Figure 4.15 : Variation de la viscosité plastique des mortiers au laitier pour différents
types et dosages en superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 108

5
b) BFS=0% BFS=0%
BFS=10% BFS=10%
BFS=20% BFS=20%
Viscosité plastique (Pa.s). 4 BFS=30% BFS=30%

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)
Figure 4.16 : Variation de la viscosité plastique des mortiers au laitier en fonction du
dosage de deux types de superplastifiants.

Les résultats de la viscosité, obtenus pour des mortiers renfermant différents taux de
pouzzolane naturelle, sont illustrés sur les figures 4.17 et 4.18. Il est bien observé l’effet
négatif de la pouzzolane sur la viscosité du mortier où les variations sont croissantes et
d’autant plus lorsque le mortier n’est pas adjuvanté. Pour le mortier non adjuavanté, la
viscosité augmente de 24, 79 et 87% respectivement lorsque' on remplace le ciment par 10,
20 et 30% de pouzzolane naturelle. Lorsque le mortier est adjuvanté par 0.2% de PC, la
viscosité s’accroit de 55, 93 et 160% respectivement pour les mortiers contenant 10, 20 et
30% de pouzzolane naturelle. Cette augmentation n’est pas aussi significative lorsque
l’adjuvant est le LS où l’augmentation n’atteint que 35, 78 et 138%. La figure 4.18 montre
un effet positif des deux superplastifiants sur l’amélioration de la viscosité des mortiers
pouzzolaniques. Cette amélioration est plus marquée pour un dosage de 0.2%, au-delà
duquel l’efficacité devient moins importante, surtout pour le PC. Pour 0.2% de
superplastifiant, il est signalé que 20% de pouzzolane naturelle engendre une plus grande
fluidité par rapport au mortier témoin où on a enregistré 62 et 41% de baisse de viscosité
respectivement avec le PC et le LS. Pour les mortiers adjuvantés par 0.4% de
superplastifiants, le même pourcentage de 20% engendre une baisse de 71 et 60% par
rapport au mortier non adjuvanté.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 109

8
a)

Viscosité plastique (Pa.s) 6

2 Mortier témoin
PC=0.2%
LS=0.2%
PC=0.4%
LS=0.4%
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Pouzzolane naturelle (NP) (%)
Figure 4.17 : Variation de la viscosité plastique des mortiers à la pouzzolane naturelle
pour différents types et dosages en superplastifiants.
8
b) NP=0% NP=0%
NP=10% NP=10%
NP=20% NP=20%
NP=30% NP=30%
Viscosité plastique (Pa.s).

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)
Figure 4.18 : Variation de la viscosité plastique des mortiers à la pouzzoalne naturelle en
fonction du dosage de deux types de superplastifiants.

Les figures 4.19 et 4.20 regroupent les résultats de la viscosité mesurée pour
différents taux de fumée de silice et différents types et dosages de superplastifiants. Pour
un mortier non adjuvanté, la viscosité augmente de 17, 32 et 69% respectivement lorsqu’on
substitue le ciment par 10, 20 et 30% de fumée de silice. De ceci, on peut conclure que
l’utilisation de la fumée de silice au-delà de 10% n’engendre que des effets négatifs sur la
rhéologie du mortier. De même, on remarque que pour 0.2% de superplastifiant, la
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 110

viscosité du mortier contenant 30% de fumée de silice, s’accroit de 314% avec le PC et


125% avec le LS. Cette augmentation atteint 186 et 158% respectivement pour les deux
superplastifiants. L’effet du superplastifiant est presque linéaire sur la diminution de la
viscosité comme, c’est illustré sur la figure 4.20. L’effet du superplastifiant est
relativement doublé en passant d’un dosage de 0.2% à un dosage de 0.4% de chaque
superplastifiant et d’une façon plus voyante pour un taux de fumée de silice de 10%.

8
a)
Viscosité plastique (Pa.s).

2 Mortier témoin
PC=0.2%
LS=0.2%
PC=0.4%
LS=0.4%
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Fumée de silice (SF) (%)
Figure 4.19 : Variation de la viscosité plastique des mortiers à la fumée de silice pour
différents types et dosages en superplastifiants.
8
b) SF=0% SF=0%
SF=10% SF=10%
SF=20% SF=20%
SF=30% SF=30%
Viscosité plastique (Pa.s).

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Dosage en superplastifiant (%)
Figure 4.20 : Variation de la viscosité plastique des mortiers à la fumée de silice en
fonction du dosage de deux types de superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 111

4.5. Discussion des résultats


Il est clair que les mortiers avec des additions minérales présentent un
comportement rhéologique différent que celui du mortier sans addition. Cet effet est lié à la
distribution de la taille des particules, la finesse, la composition minéralogique de ciment et
les additions minérales utilisées.

Certaines additions minérales augmentent la quantité de superplastifiant nécessaire


pour maintenir une ouvrabilité constante comme rapporté par Nehdi et al. [108].
L’amélioration de la fluidité du mortier apportée par la présence du calcaire conforte celle
obtenue par plusieurs auteurs [109,110] telle que pour un dosage constant en ciment ou un
rapport E/C constant, l’ajout du filler calcaire contribue à diminuer le seuil de cisaillement
et la viscosité plastique. Ce résultat est similaire à celui trouvé par Yahia et al. [103], où
l'ajout du filler calcaire provoque une augmentation de la viscosité plastique lorsque le
dosage est supérieur à une certaine valeur critique. Ceci est attribué aux particules fines du
filler calcaire, qui améliorent la distribution granulaire des grains, remplissent les vides
disponibles entre les particules du mortier et augmentent la compacité du mélange. Par
conséquent, la quantité d’eau qu’occupaient ces vides est libérée dans la solution
interstitielle, ce qui se traduit par une meilleure fluidité.

Les résultats obtenus montrent que le laitier de haut fourneau à un comportement


opposé entre la viscosité et le seuil de cisaillement. Les résultats sont conformes à ceux
trouvés par Atzeni et al. [111] où les paramètres rhéologiques, le seuil de cisaillement et la
viscosité plastique peuvent augmenter ou diminuer avec un additif de laitier. Cela dépend
de la relation entre la surface spécifique du ciment et du laitier. Par contre, Park et al. [81]
ont observé que le remplacement du ciment avec le laitier de haut fourneau peut réduire à
la fois le seuil de cisaillement et la viscosité de la pâte de ciment. On peut conclure que
l'addition du laitier de haut fourneau avec une large distribution granulométrique améliore
la compacité du mélange et augmente la quantité de l'eau libre ce qui offre un bon
comportement rhéologique des ciments composés [147]. Cela s’accorde avec les petites
particules sphériques de laitier (taille moyenne 8,07 µm) observées par Zang et Han [23]
entre de grosses particules de ciment (taille moyenne 18,07 µm). Shafigh et al. [129] ont
conclu que la gamme de 20 à 30% représente le niveau optimal de substitution du laitier
pour atteindre une maniabilité maximale. La même observation a été faite par
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 112

Boukendakdji et al. [148] où la substitution du ciment par le BFS est avérée être très
bénéfique pour le béton autoplaçant. Une amélioration de la maniabilité a été observée en
utilisant jusqu'à 20% de laitier de hauts fourneaux.

Les résultats de la pouzzolane naturelle sont similaires à ceux trouvés par Şahmaran
et al. [95] dans lesquels l'augmentation de la quantité de zéolite augmente
significativement le seuil de cisaillement et la viscosité plastique pour un dosage de
superplastifiant constant. La Pouzzolane naturelle a un comportement rhéologique
similaire à celui de la fumée silice en raison de l'augmentation des interactions entre les
particules fines [95]. Certains chercheurs [95,149] ont confirmé que la viscosité augmente
rapidement en fonction du taux de substitution de la fumée de silice ou de la pouzzolane
naturelle, tels que le seuil de cisaillement est de 3 à 10 fois le seuil de la pâte de ciment
sans fumée de silice. L'augmentation des paramètres rhéologiques du ciment
pouzzolanique est due à un système de vides et de canaux présents dans la structure de
leurs grains, qui conduisent à l'adsorption de l'eau libre de mélange. Une autre explication
possible de ce phénomène accorde cette baisse des propriétés rhéologiques des ciments
pouzzolaniques au grand volume de la pâte résultant de la substitution d’un ciment de forte
densité par une addition minérale de densité plus faible [95].

Kwan [125] a montré, en étudiant l’utilisation de la fumée de silice pour la


fabrication des bétons de hautes résistances et auto-compactants, que l’ouvrabilité d’un
béton augmente avec le pourcentage de fumée de silice pour un rapport eau/liant constant.
Au-delà de ce taux de substitution, la fumée de silice absorbe une quantité d’eau
considérable, fait chuter l’ouvrabilité et augmenter les propriétés rhéologiques du mortier
[150]. Ce résultat est similaire aux résultats trouvés et conforme à celui trouvé par Aitcin et
al. [69]. Ces derniers ont constaté que sans superplastifiant, la viscosité augmente
rapidement en fonction du dosage en fumée de silice. Dans cette recherche, le seuil de
cisaillement varie de 12.6 pour un mortier témoin à 15.5, 18.3 et 26.3 Pa respectivement
pour des mortiers contenant 10, 20 et 30% de fumée de silice. Ces résultats s’accordent
avec ceux trouvés par Grzeszczyk et Janowska-Renkas [137] où l’utilisation des additions
ultrafines augmente le seuil de cisaillement et la viscosité plastique de la pâte de ciment.

Les superplastifiants jouent un rôle fondamental dans l’amélioration des propriétés


rhéologiques du mortier et du béton. Au-delà de 0.2% de dosage, le superplastifiant PC à
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 113

base de polycarboxylate conduit à une grande ouvrabilité et le mortier témoin atteint 12 cm


d’affaissement. Par contre cet affaissement n’est que 10 cm lorsque le superplastifiant LS à
base de lignosulfonates est utilisé. Ces résultats ont été confirmés par Banfill [151] qui
affirme que l'utilisation de superplastifiant à base de polycarboxylate, à des dosages élevés,
diminue le seuil de cisaillement des mortiers. De même, Park et al. [81] montrent que le
seuil de cisaillement et la viscosité plastique diminuent avec la présence d'un
superplastifiant. L’efficacité du superplastifiant PC peut être attribuée à sa nature
chimique, formée de longues chaînes moléculaires qui permettent de bien recouvrir les
particules de ciment et d'assurer une bonne dispersion. Ceci est en conformité avec d’autres
résultats [32,78] qui ont prouvé que les superplastifiants constitués de polymère avec de
longues chaînes ont des possibilités de dispersion plus élevées. De même, Banfill [150] a
montré que cette nouvelle génération de superplastifiants (PC) conduit à une forte
réduction d'eau et maintient la maniabilité optimale. Aujourd'hui, les superplastifiants à
base de polycarboxylates sont considérés comme les plus efficaces de tous les adjuvants
chimiques utilisés dans le béton [152].

D'après Heikal et al. [153] le superplastifiant, à base de polycarboxylate adsorbé


sur les surfaces des particules du ciment, crée une charge négative sur les grains du ciment
causant une répulsion électrostatique, ce qui augmente les distances entre les particules et
améliore la fluidité de la pâte. Ainsi Puertas et al. [154] ont trouvé qu'un dosage de 0.3%
de PC réduit le seuil de cisaillement de la pâte de 70%, et par conséquent la viscosité de la
pâte diminue. Dans le cas de cette étude, cette réduction est de 82% pour 0.4% de PC et de
43% pour 0.4% de LS.

4.6. Modélisation des paramètres rhéologiques


D’après les résultats obtenus, on peut signaler l’effet important du taux de
substitution des additions minérale et du dosage en superplastifiant sur les paramètres
rhéologiques du mortier. Donc, il devient plus intéressant de trouver une relation qui relie
chaque paramètre rhéologique avec la composition du mortier. Sur la base de plusieurs
corrélations et de modèles proposés, la relation suivante a été arrêtée et qui s’exprime par
l’équation suivante :

  
X  X 0 1  k p p 1  k sp sp  1  k c p . sp (4.1)
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 114

Avec X0 représente les paramètres rhéologiques des mortiers sans addition minérale
ni superplastifiant. p représente le taux de substitution en additions minérales. Sp représente
le dosage en superplastifiant. Les coefficients kp, ksp, kc représentent respectivement les
coefficients de l’ajustement des résultats expérimentaux par la méthode des moindres
carrées. Le coefficient kp représente l’effet de l’addition minérale sur la variation des
paramètres rhéologiques. Le coefficient ksp représente l’effet du superplastifiant où sa
valeur positif reflète l’efficacité du produit utilisé. Le coefficient kc représente l’interaction
entre l’addition minérale et le superplastifiant où sa valeur positive reflète la compatibilité
des produits utilisés. Les valeurs des exposants a et b indiquent l’influence des additions
minérales et les superplastifiants sur les paramètres rhéologiques. D’après les résultats
obtenus, les exposants  et  prennent des valeurs constantes de 1.5 et 0.5 pour les
différents mortiers testés. Le tableau 4.2 récapitule les valeurs trouvées pour les trois
coefficients (kp, ksp, kc) pour chaque mortier et pour chaque paramètre rhéologique.

Tableau 4.2 : Valeurs des coefficients de l’équation 4.1 trouvés pour chaque paramètre
rhéologique et chaque mortier.
LP BFS NP SF
Coefficients Superplastifiant PC
µ (Pa.s)  (Pa) µ (Pa.s)  (Pa) µ (Pa.s)  (Pa) µ (Pa.s)  (Pa)
X0 4.01 12.59 4.01 12.59 4.01 12.59 4.01 12.59

kp 0.002 0.002 0.003 -0.004 -0.006 -0.0051 -0.0041 -0.0063

ksp 1.317 1.21 1.295 1.175 1.162 0.765 1.33 1.28

kc -0.008 0.018 -0.076 -0.085 -0.015 -0.083 -0.184 -0.109

R2 0.927 0.936 0.966 0.940 0.948 0.833 0.989 0.974

Superplastifiant LS
X0 4.01 12.59 4.01 12.59 4.01 12.59 4.01 12.59
kp 0.002 -0.002 0.0029 -0.0044 -0.0056 -0.0055 -0.0042 -0.0065

ksp 0.99 1.21 0.916 0.644 1.057 0.572 0.948 0.549

kc -0.0048 0.0181 -0.044 0.020 0.040 -0.042 -0.056 0.0092

R2 0.849 0.936 0.885 0.750 0.905 0.925 0.982 0.976


Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 115

L'effet de chaque coefficient est décrit sur le tableau 4.3 avec signes positifs et
négatifs selon la contribution de chaque ajout sur les modifications des propriétés
rhéologique du mortier. Le superplastifiant à base de polycarboxalates semble plus efficace
en présence du laitier et du calcaire et perd une partie de son effet avec la pouzzolane
naturelle et la fumée de silice. En outre, sa contribution est plus notable sur la viscosité que
sur le seuil de cisaillement. L’effet des additions minérales utilisées diffère selon leur
interaction avec le ciment et le superplastifiant.
Tableau 4.3 : Effet de chaque coefficient sur les paramètres rhéologiques
Adjuvant Superplastifiant (PC) Superplastifiant (LS)

Paramètres rhéologiques LP BFS NP SF LP BFS NP SF


Effet de l'addition
+ –– –– ––– – –– –– –––
minérale kp
seuil de Effet du
++ ++ + ++ ++ + + +
cisaillement superplastifiant ksp
Effet de
++ –– –– ––– + + – +
l'interaction kc
Effet de l'addition
+ + ––– –– + + ––– ––
minérale kp
viscosité Effet du
+++ +++ +++ +++ ++ ++ ++ ++
plastique superplastifiant ksp
Effet de
–– –– – ––– – – + ––
l'interaction kc
Signe arbitraire : Effet positif ; (+) faible, (++) moyen , élevé (+++)
Effet négatif ; (-) faible, (- -) moyen , élevé (- - - )

Le calcaire et le laitier agissent très efficacement et réduisent les paramètres


rhéologiques tandis que la pouzzolane naturelle empêche l'adsorption du superplastifiant
sur les grains de ciment, en raison des aluminates et les alcalis contenus dans sa
composition. De même, la fumée de silice semble très absorbante à l’eau à cause de sa
finesse élevée et qui laisse peu d’eau disponible à la lubrification du ciment.

Les figures 4.21, 4.22, 4.23 et 4.24 montrent une comparaison des valeurs
expérimentales des paramètres rhéologiques et ceux trouvés par l'Equation (4.1). La
relation linéaire est convaincante et les coefficients de corrélation sont très proches de
l'unité. L'écart type sur la valeur de la viscosité en fonction de cette relation est la plus
basse tandis que la prédiction du seuil de cisaillement atteint une variation inférieure à 6%.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 116

La précision de l'Equation (4.1) est plus appréciable dans le cas des mortiers avec
LP ou BFS où le coefficient de corrélation R2 prend des valeurs proches de l'unité. Pour les
mortiers contenant de la pouzzolane naturelle la corrélation est faible, en particulier pour
les valeurs du seuil de cisaillement. Le coefficient de corrélation entre les valeurs calculées
et mesurées est de 0,83 et 0,95 respectivement pour le seuil de cisaillement et la viscosité
plastique.

15 15
y = 1,02x y = 1,01x

Seuil de cisaillement calculée (Pa) .


Seuil de cisaillement calculée (Pa) .

R² = 0,936 2
R = 0,9206
12 12

9 9

6 6

3 3

a) PC : Superplastifiant b) LS : Superplastifiant
0 0
0 3 6 9 12 15 0 3 6 9 12 15
Seuil de cisaillement mesurée (Pa) Seuil de cisaillement mesurée (Pa)

5 5
y = 1,05x y = 1,04x
2
R = 0,927 R2 = 0,849
Viscosité plastique calculée (Pa.s).

Viscosité plastique calculée (Pa.s).

4 4

3 3

2 2

1 1

c) PC: Superplastifiant d) LS: Superplastifiant


0 0
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5

Viscosité plastique mesurée (Pa.s). Viscosité plastique mesurée (Pa.s).

Figure 4.21 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de calcaire et les deux superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 117

25 25
y = 0,96x y = 0,96x

Seuil de cisaillement calculée (Pa) .


Seuil de cisaillement calculée (Pa) .

2
R = 0,940 R² = 0,750
20 20

15 15

10 10

5 5

a) PC : Superplastifiant b) LS : Superplastifiant
0 0
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Seuil de cisaillement mesurée (Pa) Seuil de cisaillement mesuré (Pa)

5 5
y = 1,01x y = 1,02x
2
R = 0,966 R2 = 0,885
Viscosité plastique calculée (Pa.s).

Viscosité plastique calculée (Pa.s).

4 4

3 3

2 2

1 1

c) PC: Superplastifiant d) LS: Superplastifiant


0 0
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Viscosité plastique mesuré (Pa.s). Viscosité plastique mesuré (Pa.s).

Figure 4.22 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de laitier et les deux superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 118

30 30
y = 0,96x

Seuil de cisaillement calculée (Pa) .


y = 0,98x
Seuil de cisaillement calculée (Pa) .

2 R² = 0,925
25 R = 0,833 25

20 20

15 15

10 10

5 5
a) PC : Superplastifiant b) LS : Superplastifiant
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Seuil de cisaillement mesurée (Pa) Seuil de cisaillement mesurée (Pa)

10 10
y = 0,98x y = 0,95x
Viscosité plastique calculée (Pa.s).

R2 = 0,948
Viscosité plastique calculée (Pa.s).

R2 = 0,905
8 8

6 6

4 4

2 2

c) PC: Superplastifiant d) LS: Superplastifiant


0 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10

Viscosité plastique mesurée (Pa.s). Viscosité plastique mesurée (Pa.s).

Figure 4.23 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de la pouzzolane naturelle et les deux
superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 119

30 30
y = 0,99x y = 1,00x

Seuil de cisaillement calculée (Pa) .


Seuil de cisaillement calculée (Pa) .

25 R² = 0,974 25 R² = 0,976

20 20

15 15

10 10

5 5
a) PC : Superplastifiant b) LS : Superplastifiant
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Seuil de cisaillement mesurée (Pa) Seuil de cisaillement mesurée (Pa)

10 10
y = 1,00x y = 0,99x
2
R2 = 0,982
Viscosité plastique calculée (Pa.s).

R = 0,989
Viscosité plastique calculée (Pa.s) .

8 8

6 6
.

4 4

2 2

c) PC: Superplastifiant d) LS: Superplastifiant


0 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
Viscosité plastique mesurée (Pa.s) Viscosité plastique mesurée (Pa.s).

Figure 4.24 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de fumée de silice et les deux superplastifiants.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 120

Afin de vérifier la validité l'Equation (4.1) pour prédire les paramètres rhéologiques
des mortiers avec différentes quantités d'additions minérales et de superplastifiant, les
valeurs prédites sont comparées avec les résultats rapportés par d'autres chercheurs. Douze
coulis de ciment, contenant différents taux de zéolite, ont été testés par Sahmaran et al.
[95] pour quantifier l’effet du superplastifiant et du rapport E/C sur la rhéologie de ces
coulis. Ces coulis possèdent un taux de zéolite de 20, 30 et 40% et un dosage en
superplastifiant de 0.25, 0.5, 0.75, 1% de polycarboxylates. De même, Grzeszczyk et
Janowska-Renkas [137] ont présenté des résulats sur les propriétés rhéologiques du ciment
contenant 20 à 80% de laitier. La mixture est adjuvantée par 1 et 1.5% de superplastifiant à
base de polycarbolytates et mixée avec un rapport E/C de 0.4. En plus, d’autres résultats
ont été menés par Christianto [155] sur la rhéologie du ciment avec un rapport E/C de 0.36
et différents taux de substitution de calcaire.

Les résultats de ces trois études montrent que la présence des additions minérales et
des superplastifiants modifient les propriétés et les paramètres rhéologiques des mortiers et
des ciments utilisés. Les figures 4.25, 4.26 et 4.27 représentent une comparaison entre les
valeurs du seuil de cisaillement et de la viscosité plastique mesurées et calculées en
utilisant l'équation (4.1). Le tableau 4.4 récapitule les coefficients trouvés de l'équation
(4.1) pour chaque mortier et pour chaque paramètre rhéologique.

Le coefficient kp qui représente l’effet de l’addition minérale sur la variation des


paramètres rhéologiques prend des valeurs négatives pour les mortiers à base de
pouzzolane naturelle, ce qui vérifie la baisse de l’ouvrabilité observée. Ce coefficient prend
des valeurs positives pour les mortiers à base de laitier et devient supérieur à l’unité en
présence du calcaire, ce qui conforte la conclusion trouvée pour ces deux additions.

Le coefficient ksp, caractérisant l’effet du superplastifiant, prend des valeurs


positives pour les différentes additions où son efficacité augmente du calcaire vers la
pouzzolane. Cette dernière est bien connue par sont caractère absorbant et par sa forte
affinité à l’eau ce qui la rend le mortier moins maniable. Des faibles valeurs sont obtenues
pour le coefficient kc à l’exception où le calcaire est ajouté en prenant même des valeurs
négatives pour des taux de substitution très élevés.
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 121

Tableau 4.4 : Coefficients de l’équation (4.1) trouvés pour chaque paramètre


rhéologique1 par corrélation avec d’autres travaux de recherche
Grzeszczyk and Şahmaran et al.
Travaux Christianto [155]
Janowska [137] [95]
Addition
LP BFS NP
minéral
Coefficient µ (Pa.s)  (Pa) µ (Pa.s)  (Pa) µ (Pa.s)  (Pa)
X0 0.44 99 0.36 26.20 0.03 5.13
kp 1.090 1.560 0.0008 0.001 -0.040 -0.017
ksp 1.240 1.710 0.320 0.830 0.780 0.5
kc -6.280 1.880 0.0023 0.007 -0.032 -0.003
2
R 0.911 0.950 0.916 0.973 0.977 0.903

40 0,3
Seuil de cisaillement calculée (Pa) ..

y = 0,93x y = 1x
Viscosité plastique calculée (Pa.s) .

2 2
R = 0,950 R = 0,911
30 0,25

20 0,2

10 0,15

a) Seuil de cisaillement b) Viscosité plastique


0 0,1
0 10 20 30 40 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Seuil de cisaillement mesurée (Pa) Viscosité plastique mesurée (Pa.s)

Figure 4.25 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de calcaire (Christianto [155]).
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 122

30 0,4
y = 1,05x y = 1,01x
Seuil de cisaillement calculée (Pa) .

Viscosité plastique calculée (Pa.s) .


25
2
R = 0,973 R2 = 0,916
0,3
20

15 0,2

10
0,1
5
a) Seuil de cisaillement b) Viscosité plastique
0 0
0 10 20 30 0 0,1 0,2 0,3 0,4
Seuil de cisaillement mesurée(Pa) Viscosité plastique mesurée (Pa.s)

Figure 4.26 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de laitier (Grzeszczyk et Jnowska [137])

25 0,4
y = 0,98x y = 0,99x
Viscosité plastique calculée (Pa.s) .
Seuil de cisaillement calculée (Pa) .

R2 = 0,903 R2 = 0,977
20
0,3

15
0,2
10

0,1
5

a) Seuil de cisaillement b) Viscosité plastique


0 0
0 5 10 15 20 25 0 0,1 0,2 0,3 0,4
Seuil de cisaillement mesurée (Pa) Viscosité plastique mesurée (Pa.s)

Figure 4.27 : Comparaison entre les paramètres rhéologiques mesurés et calculés par
l’équation (4.1) d’un mortier à base de zéolité (Şahmaran [95] ).
Chapitre 04 : Analyse et discussion des résultats 123

4.7. Conclusion
Les superplastifiants sont des adjuvants efficaces pour diminuer la viscosité des
matériaux cimentaires. Le polycarboxylate est le plus compatible qui offre moins de
viscosité et moins de seuil de cisaillement au mortier. Le laitier des hauts fourneaux ainsi
que le calcaire représentent des additions qui améliorent l’ouvrabilité et nécessitent moins
d’adjuvant et moins d’eau de gâchage. La pouzzolane naturelle et la fumée de silice se
caractérisent par une grande absorption d’eau ainsi une chute de l’ouvrabilité du mortier.
Le choix du couple addition minérale et organique demeure primordial afin de conserver
leur compatibilité. Malgré la grande efficacité du polycarboxylate, le superplastifiant à
base de lignosulfonate trouve des cas de compatibilité pour des taux élévés de pouzzolane
naturelle (30%) et de laitier (30%) lorsque son dosage atteint les 0.4%.
Chapitre 05

Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le


comportement rhéologique
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 125

5.1. Introduction
Dans la confection du mortier ou du béton, l'eau doit être plus que suffisante pour
remplir les vides entre les particules solides du ciment et les agrégats fins alors que le
volume de la pâte doit être plus que suffisant pour remplir les vides entre les particules
solides des agrégats fins et grossiers. Donc, on doit avoir assez d'eau pour couvrir toutes
les particules fines et assez de pate pour couvrir tous les agrégats. Par conséquent, il peut
être supposé que l'épaisseur du film d'eau (water film thickness) et l'épaisseur de la pâte
(paste film thickness) ont des effets majeurs sur la rhéologie du mortier. Dans cette étude,
on essaye d'appliquer cette approche pour comprendre les propriétés rhéologiques du
mortier en combinaison avec la quantité et le type des additions minérales et organiques
employées.

5.2. Compacité du squelette granulaire


A l'échelle macroscopique, le béton ou le mortier peuvent être considérés comme
un mélange comprenant des particules de granulat et la pâte de ciment. Les particules de
cet ensemble couvrent des tailles allant de 75 µm à la taille maximale de l'agrégat (peut-
être 10, 20 ou 40 mm). Les particules de taille fine comblent les vides entre les particules
de plus grande taille alors que ces dernières vont se loger autour des particules de même
taille (figure 5.1). Dans la partie de mortier ou de béton, l'eau doit être plus que suffisante
pour remplir les vides entre les particules solides de ciment alors que le volume de pâte
doit être plus que suffisant pour remplir les vides entre les particules solides. Donc, il doit
y avoir un excès d'eau pour former des pellicules d'eau de revêtement sur toutes les
particules solides et un excédent de pâte pour former une couche d’enrobage sur les
particules d'agrégats.

Par conséquent, il peut être supposé que l'épaisseur du film d'eau (EFE) et
l'épaisseur de pâte (EP) ont des effets majeurs sur la rhéologie du mortier. Dans cette
étude, les effets combinés de la EFE et EP sur la rhéologie, la cohésion et d'adhésion de
mortier ont été étudiés en testant des échantillons de mortier avec plus ou moins d'eau, de
ciment et d'agrégats contenu. Il a été constaté que, bien que la EFE est le facteur le plus
important qui régit la rhéologie du mortier, la EP a également des effets significatif. En
particulier, la EP a certains effets intéressants sur la cohésion et l'adhérence du mortier, qui
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 126

doit être dûment prise en considération dans la conception du mortier et du béton de hautes
performances.
Ce remplissage des vides successifs en particules plus fines peut diminuer le
volume des vides et augmenter la compacité du mélange comme le montre la figure 5.1.
Etant donné que la pâte de ciment doit d'abord remplir les vides dans le volume apparent
des agrégats, il revient à la pâte en excès de lubrifier le mélange du béton. Pour une pâte
donnée, une compacité élevée conduit à l'amélioration de l'ouvrabilité du béton (figure
5.1.b) et pour une ouvrabilité requise elle mène à une réduction du volume de la pâte de
ciment (figure 5.1.a).

Figure 5.1 : Modèle de compacité [156]

A l'échelle microscopique, une pâte de ciment est composée de matériaux


cimentaire avec des grains fins de différentes tailles allant de 1 à 75 µm et de l'eau. Comme
pour le cas des agrégats, le remplissage successif des vides en particules de plus petite
taille peut diminuer le volume des vides et augmenter la compacité des matériaux
cimentaires. Puisque l'eau doit d'abord remplir les vides dans le volume apparent des
matériaux cimentaires, il revient à la quantité de l'eau en excès de lubrifier les grains de
ciments. Pour un volume d'eau donné, la compacité maximale de la pâte conduit à
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 127

améliorer la fluidité et pour une fluidité requise elle mène à réduire l'eau de gâchage et à
améliorer la résistance et la durabilité.

5.3. Epaisseur du film d’eau


L’eau disponible pour la lubrification des grains solides forme une couche fines
autour des grains. Cette couche joue un rôle fondamental dans la dispersion des grains et
favorise la mixture à l’écoulement. Il a été constaté que la surface spécifique du système de
particules a également un grand effet sur la rhéologie de la pâte de ciment, du mortier et du
béton. En général, plus la surface spécifique augmente, plus la fluidité de la pâte de ciment,
du mortier et du béton diminue. Ceci peut être expliqué en termes de l'épaisseur du film
d'eau enrobant les particules solides, comme c'est représenté sur la figure 5.2. L'aptitude de
la mixture à l'écoulement est directement liée à l'épaisseur du film d'eau et sera aussi
importante que cette épaisseur sera plus élevée.

Figure 5.2 : Rôle du film d'eau sur l'ouvrabilité

5.4. Effet de l’épaisseur du film d’eau sur la rhéologie


En 1968, Powers [156] proposa l’approche de l’épaisseur de la pâte entourant les
agrégats comme responsable des propriétés mécaniques du béton et de son ouvrabilité.
Plus tard, Helmuth [157] concluait que l’épaisseur du film d’eau entourant les grains de
ciment régit la consistance de la pâte de ciment. Dans une pâte de ciment fraîche, il est
établi que l’épaisseur du film d’eau possède l’effet principal sur son comportement
rhéologique. Dans un mortier, il vient s’ajouter l’épaisseur de la pâte entourant les agrégats
comme un second facteur contrôlant le comportement rhéologique. Enfin, l’épaisseur du
mortier entourant les gros agrégats peut contribuer à expliquer le comportement
rhéologique du béton [158]. Des études récentes sur la compacité des mélanges granulaires
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 128

concluaient que l’épaisseur du film d’eau est le responsable principal qui gouverne le
comportement rhéologique des pâtes de ciment [159], des mortiers [160] et du béton [158].

Il est bien établi que la compacité du mélange granulaire et l’épaisseur du film


d’eau, recouvrant les grains solides, contrôlent la consistance et la fluidité du mortier et du
béton. Zhang et al. [161]. signalaient que l’eau de gâchage est divisée en deux
proportions : une partie pénètre dans les interstices entre les grains solides et ne participent
pas à la fluidité du mélange alors que l’autre partie excédentaire recouvre les surfaces des
grains et participe à l’amélioration de la fluidité. L’incorporation des additions minérales
fines, pour remplir le vide entre les grains de ciment, est un moyen très efficace pour
augmenter la compacité et réduire le volume de vide inter-granulaire. Si une quantité
d’addition fine pénètre entre les grains de ciment, elle chasse l’eau piégée et la libère pour
participer à la lubrification. L’effet filler des matériaux cimentaires conduit à une matrice
plus dense et une mixture plus fluide, avec une plus forte résistance mécanique et une
meilleure durabilité [162, 163,164]. Certains chercheurs [70, 150,137] rapportent que
l’addition de la fumée de silice dégrade la rhéologie du mortier par contre dans d’autres
recherches[122] aucune dégradation n’est observée sous le taux de 10%. D’autre part, les
travaux de Kwan et Fung [160] mettent en évidence que la fumée de silice améliore et la
compacité et l’ouvrabilité du mortier.

Certainement, la finesse des additions minérales joue un rôle fondamental dans


l’amélioration de la compacité et la libération de l’eau pour la lubrification des grains. De
même, elle apporte un effet néfaste en augmentant la surface spécifique totale et en
diminuant l’épaisseur du film d’eau [120]. Donc, l’effet intrinsèque d’une addition
minérale reste dépendant de son apport relatif sur l’amélioration de la compacité et sur la
modification de la surface spécifique du mélange.

En utilisant une nouvelle méthode pour mesurer la compacité d’un mélange


granulaire, Kwan et al. [158] ont conduit plusieurs recherches pour étudier l’effet combiné
de l’eau de gâchage, la compacité et la surface spécifique sur le comportement rhéologique
des pâtes et des mortiers. Le résultat de ces études abouti à la conclusion que l’épaisseur du
film d’eau entourant les grains solides peut à elle seule décrire le comportement
rhéologique d’une mixture.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 129

5.5. Détermination de l'épaisseur du film d'eau


Pour déterminer l'épaisseur du film d'eau d'un échantillon de mortier, il est
nécessaire tout d'abord de mesurer la compacité des particules solides dans le mortier
composé de ciment et d'agrégats fins. La compacité ( c ) du mélange est définie comme le
rapport du volume absolu de la matière solide ( Vs ) au volume apparent des particules ( V )

c  Vs V (5.1)

La porosité ( p ) du mélange est définie comme le rapport du volume absolu des


vides ( Vv ) au volume apparent des particules ( V ) .

p  Vv V (5.2)

L'indice des vides (e) est défini comme le rapport du volume des vides ( Vv ) au

volume solide des particules ( Vs ).

e  Vv Vs (5.3)

L’indice des vides peut être évalué comme le rapport entre la porosité ( p ) et la
compacité ( c ) et sera exprimé par:
p 1 c 1
e   1 (5.4)
c c c
Le taux d'eau en excès ( Vex ) est défini comme le rapport entre le volume d'eau en
excès et le volume absolu des particules solides.
Ve  Vv
Vex  (5.5)
Vs
D'autre part, la surface spécifique des particules solides SSs est définie comme la
surface solide de tous les constituants solides par unité volume solide, et elle est donnée
par:
SSS   c SSc   d SS d   a SS a (5.6)

où SSc , SS d et SS a représentent respectivement les surfaces spécifiques du ciment, de

l'addition minérale et des agrégats. Les coefficients  c ,  d et  a représentent


respectivement le taux de volume occupé par le ciment, l'addition minérale et les agrégats.
Avec la valeur du taux de volume d'eau en excès et la surface spécifique des solides
constituants la mixture, l'épaisseur du film d'eau peut être déterminée par:
Vex
EFE  (5.7)
SSS
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 130

5.5.1. Surface spécifique effective


Afin de trouver une relation fiable entre l’épaisseur du film d’eau et les paramètres
rhéologiques, on a proposé une nouvelle expression effective de la surface spécifique des
particules solides. Cette expression tient compte de l’effet de l’interaction solide entre les
différents composants de la mixture sur la compacité du mélange. En introduisant des
facteurs de correction de chaque addition solide on trouve :

SSS'   c c SSc   d  d SS d   a a SS a (5.8)

Avec  c (ciment)  d (ajout) et  a (agrégat) des coefficients de correction déterminés par


ajustement des résultats d’essai par la méthode des moindres carrées. L’épaisseur du film
d’eau effective sera donnée simplement par le rapport du volume d’eau de gâchage sur la
surface spécifique effective de la matière solide.

Ve
EFE '  (5.9)
SSS'

5.5.2. Effet du superplastifiant


Lorsque l’eau de gâchage est mélangée avec un superplastifiant, ce dernier crée une
répulsion stérique et électrostatique entre les particules solides. Cette répulsion joue le
même rôle que l’épaisseur du film d’eau entourant les grains de ciment et attribue un
pouvoir de déplacement considérable aux particules solides ce qui conduit à une
amélioration du comportement rhéologique de différentes mixtures. De ceci, on peut dire
que la couche d’eau adjuvantée couvrant les particules solides est plus efficace et contribue
plus favorablement sur les paramètres rhéologiques. Cette efficacité est en fonction du type
et du dosage en superplastifiant. Son expression est donnée par :
EFE ' '  EFE ' (1  k sp SP) (5.10)

Avec k sp représente le coefficient d’efficacité du superplastifiant dans cette

nouvelle expression de l’épaisseur fictive du film d’eau. SP est le poids du superplastifiant


contenu dans la mixture.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 131

5.6. Application du principe de l’épaisseur du film d’eau


effective
Afin de mieux visualiser cette approche, le tableau 5.1 présente un exemple
d’application sur les résultats d’essais des paramètres rhéologiques d’un mortier contenant
différents proportions de fumé de silice. Les colonnes 1 et 2 présentent les taux de fumé de
silice et de l’adjuvant organique contenus dans le mortier. Par contre les colonnes 3, 4, 5, et
6 regroupent les proportions pondérales utilisées dans la formulation de chaque mortier. En
tenant compte des données de la distribution granulométriques des matières solides et de
leurs surfaces spécifiques telles que 4000 cm2/g pour le ciment, 18200 cm2/g pour la fumée
de silice et 21 cm2/g pour le sable, on peut déduire la surface spécifique globale du
mélange solide décrit sur la colonne 7. Le film d’eau qui entoure ces grains solides est
évalué sur la colonne 8 par le rapport de la quantité d’eau de gâchage (colonne 5) sur la
surface spécifique des grains solides (colonne 7). En faisant la corrélation entre les valeurs
du film d’eau et les seuils de cisaillement trouvés, on obtient les résultats illustrés sur la
figure 5.3. Une relation de type logarithmique a été choisie pour exprimer la variation du
paramètre rhéologique en fonction du film d’eau, cette relation est exprimée comme suit :
  a ln EFE   b (5.11)
La corrélation est très faible et son coefficient prend des valeurs inférieures à 0.4.
Pour améliorer cette corrélation, on a appliqué la valeur du film d’eau exprimée par la
surface spécifique effective et décrite par les équations 5.9 et 5.10 en fonction des valeurs
expérimentales des seuils de cisaillement. Par la méthode des moindres carrées, on a
obtenu les paramètres de correction i des substances solides et ksp décrivant l’efficacité du
superplastifiant PC. Les résultats de la nouvelle épaisseur du film d’eau sont récapitulés
dans la colonne 9 et leur corrélation avec les valeurs du seuil obtenu est présentée sur la
figure 5.4 d’où le coefficient de corrélation augmente de 0.4 vers 0.92. L’équation 5.12
prend la forme en fonction de l’épaisseur du film d’eau effective donnée par :
  a ln EFE ' '  b (5.12)
Les coefficients de correction obtenus prennent les valeurs ci-dessous :
 c = 0.25
 d = 0.065
a = 1
k sp = 0.021
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 132

Tableau 5.1 : Evaluation de l’épaisseur du film d’eau effective selon le seuil de


cisaillement pour un mortier à base de fumée de silice et adjuvanté par un
polycarboxylate.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
SF SP Ciment SF Eau Sable SSS' EFE' EFE" 
(%) (%) (g) (g) (g) (g) (m2) (µm) (µm) (Pa)
0 0 630 0 350 1890 669690 5,226 5,226 12.59
10 0 567 63 350 1890 681219 5,137 5,137 15.52
20 0 504 126 350 1890 692748 5,052 5,052 18.34
30 0 441 189 350 1890 704277 4,969 4,969 26.31
0 0,2 630 0 350 1890 669690 5,226 5,364 6.41
10 0,2 567 63 350 1890 681219 5,137 5,273 7.5
20 0,2 504 126 350 1890 692748 5,052 5,186 10.95
30 0,2 441 189 350 1890 704277 4,969 5,101 19.5
0 0,4 630 0 350 1890 669690 5,226 5,502 2.32
10 0,4 567 63 350 1890 681219 5,137 5,409 5.16
20 0,4 504 126 350 1890 692748 5,052 5,319 8.82
30 0,4 441 189 350 1890 704277 4,969 5,232 9.55

30 30
y = -203,71Ln(x) - 1533,1 y = -225,2Ln(x) + 384,46
25 R2 = 0,925
Seuil de cisaillement (Pa) .

R2 = 0,398 25
Seuil de cisaillement (Pa) .

20 20

15 15

10 10

5 5
b ) PC : Superplastifiant b ' ) PC : Superplastifiant
0 0
4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE" (m)
Figure 5.3 : Corrélation entre le seuil de Figure 5.4 : Corrélation entre le seuil de
cisaillement et l’épaisseur du film d’eau cisaillement et l’épaisseur du film d’eau effective
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 133

5.7. Généralisation du principe de l’épaisseur du film d’eau


effective
Cette approche a été appliquée pour l’ensemble des mortiers réalisés où les
paramètres rhéologiques sont corrélés avec l’épaisseur du film d’eau, en introduisant les
coefficients de correction cités ci-dessus. Le tableau 5.2 récapitule les coefficients trouvés
et les figures 5.5 à 5.12 illustrent la variation de l’affaissement, le taux de cisaillement et la
viscosité en fonction de l’épaisseur du film d’eau effective.

D’après les résultats récapitulés sur le tableau 5.2, la relation présentée de


l’épaisseur du film d’eau effective s’avère mieux représenter les résultats rhéologiques des
différents mortiers. Les coefficients de corrélation trouvés sont quasiment proches de
l’unité à l’exception de ceux du seuil de cisaillement contenant du laitier de hauts
fourneaux. Les coefficients représentant les ingrédients du mortier tels que le sable, le
ciment et l’addition minérale sont constants ce qui renforce le choix proposé. D’après ces
résultats, les coefficients caractérisant le ciment et les différentes additions minérales sont
inférieurs à l’unité. Ceci montre leur effet positif à réduire la surface spécifique et à
augmenter l’épaisseur du film d’eau effective. En intégrant le concept de la compacité, on
peut dire que le mélange binaire et ternaire de la mixture favorise la minimisation des vides
interstitiels et la libération de l’eau pour la lubrification des grains. Ces résultats sont en
parfaite concordance avec ceux exposés par Fung et Kwan [165] en ajoutant de la fumée
de silice au mortier.
Les valeurs négatives trouvées pour le cas du calcaire et du laitier, contribuent
efficacement à réduire la surface spécifique dans l’Equation 5.9 en attribuant une épaisseur
d’eau plus élevée. Dans le cas de la fumée de silice ce coefficient est très faible, il est
conduit par la grande finesse de ce produit, qui s’intercale entre les grains de ciment et
libére plus d’eau pour la mixture. Par contre, la pouzzolane naturelle est l’addition la moins
efficace concernant les propriétés rhéologiques du mortier. Son coefficient de 0.4 est
supérieur à celui du ciment ordinaire ce qui entraine une baisse d’ouvrabilité en sa
présence. Ceci est largement constaté par différents chercheurs [95,147].

Le coefficient ksp décrivant l’efficacité du superplastifiant varie en fonction de


l’addition utilisée et témoigne de la compatibilité ressentie lorsque sa valeur est élevée. Ses
valeurs les plus élevées sont observés lorsque le mortier est à base de calcaire. Ceci
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 134

confirme les résultats obtenus sur l’effet favorable des fillers calcaire sur l’ouvrabilité des
mortiers et des bétons [103, 109, 110]. Les valeurs les plus faibles sont mentionnées avec
la pouzzolane naturelle et la fumée de silice. Il est évident que ces additions très fines sont
absorbantes et ayant des surfaces très actives, rendant ainsi la mixture plus visqueuse
[125,70]. De plus, l’effet du type de superplastifiant utilisé est très visible sur les résultats
trouvés d’où ceux à base de polycarbolylates sont plus au moins élevées. Le
superplastifiant à base de lignosulfonates s’avère mieux s’adapter en présence de la fumée
de silice, prenant ainsi un coefficient d’efficacité largement supérieur.

Tableau 5.2 : Résultats obtenus de la corrélation entre les paramètres rhéologiques et


l’épaisseur du film d’eau effective

Paramètres X= a ln (EFE”)+b
Addition SP c d a k sp R2
rhéologiques
a b
h 2.14 3.65 0.959
PC  10 -2.32 14.91 0.937
µ -0.74 4.62 0.944
LP -0.2
h 3.29 1.37 0.973
LS  2 -2.57 15.74 0.869
µ -0.99 5.07 0.866
h 3.25 2.66 0.832
PC  1 -4.14 22.19 0.226
µ -1.60 -16.01 0.864
BFS -0.25
h 3.10 2.87 0.842
LS  1.16 -3.83 22.89 0.291
µ -1.02 5.07 0.790
0.25 1
h 66.57 -101.67 0.875
PC  0.04 -197.0 334.01 0.833
µ -39.73 69.536 0.864
NP 0.4
h 72.41 -111.01 0.722
LS  0.03 -107.1 191.17 0.951
µ -42.67 74.65 0.947
h 152.67 -244 0.915
PC  0.02 -225.2 384.46 0.925
µ -64.76 110.58 0.939
SF 0.065
h 12.71 -12.895 0.884
LS  0.2 -17.23 40.97 0.911
µ -5.05 11.75 0.933
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 135

20 20
y = 3,2237Ln(x) + 50,285 y = 2,1451Ln(x) + 3,6522
2
16
R = 0,060
16 R2 = 0,959

Affaissement (cm)
Affaissement (cm)

12 12

8 8

4 4

a ) PC : Superplastifiant a' ) PC : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 0 50 100 150 200 250 300
EFE' (m) EFE" (m)

20 20
y = -2,651ln(x) - 25,607 y = -2,3202Ln(x) + 14,919
R² = 0,034 R2 = 0,937
Seuil de cisaillement (Pa).

Seuil de cisaillement (Pa).


16 16

12 12

8 8

4 4

b ) PC : Superplastifiant b ' ) PC : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 0 50 100 150 200 250 300
EFE' (m) EFE" (m)

6 6
y = -0,5394Ln(x) + 2,7781 y = -0,7418Ln(x) + 4,6262
R2 = 0,014 R2 = 0,944
Viscosité plastique (Pa.s)

Viscosité plastique (Pa.s)

4 4

2 2

c ) PC : Superplastifiant c' ) PC : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 0 50 100 150 200 250 300
EFE' (m) EFE" (m)

Figure 5.5 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base de calcaire et de superplastifiant PC.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 136

20 20
y = 4,0624Ln(x) + 59,351 y = 3,2938Ln(x) + 1,3713
2
R = 0,136 R2 = 0,973
16 16
Affaissement (cm)

Affaissement (cm)
12 12

8 8

4 4

a ) LS : Superplastifiant a' ) LS : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 0 20 40 60 80
EFE' (m) EFE" (m)

20 20
y = -4,3433Ln(x) - 43,427 y = -2,5717Ln(x) + 15,74
R2 = 0,228 R2 = 0,869
16 16
Seuil de cisaillement (Pa) .

Seuil de cisaillement (Pa) .

12 12

8 8

4 4

b ) LS : Superplastifiant b ' ) LS : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 0 20 40 60 80
EFE' (m) EFE" (m)

6 6
y = -0,9037Ln(x) - 8,5901 y = -0,9907Ln(x) + 5,0745
R2 = 0,066 R2 = 0,866
Viscosité plastique (Pa.s)

Viscosité plastique (Pa.s)

4 4

2 2

c ) LS : Superplastifian c' ) LS : Superplastifian


0 0
4 6 8 10 12 0 20 40 60 80
EFE' (m) EFE" (m)

Figure 5.6 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base de calcaire et de superplastifiant LS.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 137

20 20
y = 3,4826Ln(x) + 4,4477 y = 3,2536Ln(x) + 2,6624
R2 = 0,242 R2 = 0,832
16 16
Affaissement (cm)

Affaissement (cm)
12 12

8 8

4 4

a ) PC : Superplastifiant a' ) PC : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50
EFE' (m) EFE" (m)

25 25
y = 8,5849Ln(x) + 112,16 y = -4,1461Ln(x) + 22,199
2
R = 0,246 R2 = 0,226

Seuil de cisaillement (Pa) .


Seuil de cisaillement (Pa) .

20 20

15 15

10 10

5 5

b ) PC : Superplastifiant b ' ) PC : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50
EFE' (m) EFE" (m)

8 8
y = -1,039Ln(x) - 10,468 y = -1,6034Ln(x) - 16,013
2
R = 0,092 R2 = 0,864
Viscosité plastique (Pa.s)

Viscosité plastique (Pa.s)

6 6

4 4
c ) PC : Superplastifiant
c' ) PC : Superplastifiant
2 2

0 0
4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50
EFE' (m) EFE" (m)

Figure 5.7 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base du laitier et de superplastifiant PC.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 138

20 20
y = 3,7309Ln(x) + 55,514 y = 3,1095Ln(x) + 2,8777
2
R = 0,271 R2 = 0,8425
16 16
Affaissement (cm)

Affaissement (cm)
12 12

8 8

4 4

a ) LS : Superplastifiant a' ) LS : Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50
EFE' (m) EFE" (m)

25 25
y = 5,6147Ln(x) + 78,43 y = -3,8358Ln(x) + 22,897
2
R = 0,139 R2 = 0,291
Seuil de cisaillement (Pa) .

Seuil de cisaillement (Pa) .


20 20

15 15

10 10

5 5

b ) LS: Superplastifiant b ' ) LS: Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50
EFE' (m) EFE" (m)

8 8
y = -1,1216Ln(x) - 10,986 y = -1,0203Ln(x) + 5,0748
2
R = 0,213 R2 = 0,790
Viscosité plastique (Pa.s)

Viscosité plastique (Pa.s)

6 6

4 4

2 2

c ) LS: Superplastifiant c' ) LS: Superplastifiant


0 0
4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50 60
EFE' (m) EFE" (m)

Figure 5.8 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base du laitier et de superplastifiant LS.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 139

20 20
y = 58,965Ln(x) - 86,252 y = 66,573Ln(x) - 101,68
2
R = 0,314 R2 = 0,875
16 16

Affaissement (cm)
Affaissement (cm)

12 12

8 8

4 4

a ) PC : Superplastifiant a' ) PC : Superplastifiant


0 0
4,5 4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE"(m)

30 35
y = -94,849Ln(x) + 173,45 y = -197,09Ln(x) + 334,01
2 30
25 R = 0,562 R2 = 0,833
Seuil de cisaillement (Pa) .

Seuil de cisaillement (Pa) .

25
20
20
15
15
10
10
5
5
b ) PC : Superplastifiant b ' ) PC : Superplastifiant
0 0
4,5 4,75 5 5,25 5,5 5,75 6 4,5 4,75 5 5,25 5,5
EFE' (m) EFE"(m)

8 9
y = -35,081Ln(x) + 60,1 y = -39,732Ln(x) + 69,536
7 2
8
R = 0,231 R2 = 0,864
7
Viscosité plastique (Pa.s)
Viscosité plastique (Pa.s)

6
6
5
5
4
4
3
3
2 2
1 1
c ) PC : Superplastifiant c' ) PC : Superplastifiant
0 0
4,5 4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE"(m)

Figure 5.9 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base de la pouzzolane naturelle et de superplastifiant
PC.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 140

20 20
y = 42,854Ln(x) - 60,6 y = 72,417Ln(x) - 111,01
2
R = 0,120 R2 = 0,722
16 16

Affaissement (cm)
Affaissement (cm)

12 12

8 8

4 4
a ) LS : Superplastifiant a' ) LS : Superplastifiant
0 0
4,5 4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE"(m)

25 30
y = -283,7Ln(x) - 3440,8 y = -107,1Ln(x) + 191,17
R2 = 0,608 25 R2 = 0,951
Seuil de cisaillement (Pa) .
20
Seuil de cisaillement (Pa) .

20
15
15
10
10

5
5
b ) LS : Superplastifiant b ' ) LS : Superplastifiant
0 0
4,5 4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE"(m)

8 10
y = -95,382Ln(x) - 1157,4 y = -42,67ln(x) + 74,656
R2 = 0,431 R² = 0,947
Viscosité plastique (Pa.s)

8
Viscosité plastique (Pa.s)

6
4
4

2
2

c ) LS : Superplastifiant c' ) LS : Superplastifiant


0 0
4,5 4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE"(m)

Figure 5.10 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base de la pouzzolane naturelle et de superplastifiant
LS.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 141

20 20
y = 143,13Ln(x) + 1752,9 y = 152,67Ln(x) - 244,39
2
R = 0,423 R2 = 0,915
16 16
Affaissement (cm)

Affaissement (cm)
12 12

8 8

4 4
a ) PC : Superplastifiant a' ) PC : Superplastifiant
0 0
4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE" (m)

30 30
y = -203,71Ln(x) - 1533,1 y = -225,2Ln(x) + 384,46
25 R2 = 0,398
Seuil de cisaillement (Pa) . 25 R2 = 0,925
Seuil de cisaillement (Pa) .

20 20

15 15

10 10

5 5
b ) PC : Superplastifiant b ' ) PC : Superplastifiant
0 0
4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE" (m)

10 10
y = -64,825Ln(x) + 109 y = -64,766Ln(x) + 110,58

R2 = 0,416 R2 = 0,939
8 8
Viscosité plastique (Pa.s)

Viscosité plastique (Pa.s)

6 6

4 4

2 2

c ) PC : Superplastifiant c' ) PC : Superplastifiant


0 0
4,75 5 5,25 5,5 4,5 5 5,5 6
EFE' (m) EFE" (m)

Figure 5.11 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base de la fumée de silice et de superplastifiant PC.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 142

14 14
y = 144,17Ln(x) + 1764,1 y = 12,713Ln(x) - 12,895
12 2 12
R = 0,613 R2 = 0,884

10 10
Affaissement (cm)

Affaissement (cm)
8 8

6 6

4 4

2 2
a ) LS : Superplastifiant a' ) LS : Superplastifiant
0 0
2 3 4 5 6 2 4 6 8 10
EFE' (m) EFE" (m)

30 30
y = -185,2Ln(x) - 2243,1 y = -17,237Ln(x) + 40,973
R2 = 0,567 R2 = 0,911
Seuil de cisaillement (Pa) .

25 25
Seuil de cisaillement (Pa) .

20 20

15 15

10 10

5 5
b ) LS : Superplastifiant b ' ) LS : Superplastifiant
0 0
2 3 4 5 6 2 4 6 8 10
EFE' (m) EFE" (m)

10 10
y = -51,057Ln(x) - 618,43 y = -5,0594Ln(x) + 11,75
R2 = 0,512 R2 = 0,933
8 8
Viscosité plastique (Pa.s)
Viscosité plastique (Pa.s)

6 6

4 4

2 2

c ) LS : Superplastifiant c' ) LS : Superplastifiant


0 0
2 3 4 5 6 2 4 6 8 10
EFE' (m) EFE" (m)

Figure 5.12 : Corrélation entre les paramètres rhéologiques et l’épaisseur du film d’eau
théorique et effective d’un mortier à base de la fumée de silice et de superplastifiant LS.
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 143

5.8. Discussion des résultats


L’action du superplastifiant dans la pâte de ciment ou dans le béton est due à son
pouvoir de dispersion des particules solides agglomérés. En absence de superplastifiant, les
particules solides ont tendances à former des agglomérats qui diminuent la compacité du
mélange (figure 5.13). Lorsque la matrice cimentaire comporte une substance minérale très
fine, cette dernière pénètre entre les interstices des grains de ciment et réduit le volume du
vide. La figure 5.14 illustre un vide inter-granulaire remplacé par des grains fins et une
libération d’une quantité excédentaire d’eau. Cette eau va s’ajouter à l’eau totale, contribue
à lubrifier les grains et exhausser l’épaisseur du film d’eau.

Grains ciment

Eau piégée importante

Film d’eau mince

Figure 5.13 : Film d’eau mince dû à la floculation des grains

Grains ciment

Eau piégée faible

Film d’eau épais

Additions fines

Figure 5.14 : Film d’eau épais dû à une amélioration de la compacité par l’ajout d’une
addition fine.

En ajoutant le superplastifiant, les agglomérats se dispersent conduisant à une


compacité plus accrue. L’effet de dispersion apporté par le superplastifiant est dû à la
répulsion électrostatique créée par des charges similaires sur les grains solides. Le
superplastifiant à base de polycarboxylates joue un rôle supplémentaire de répulsion des
grains solides par son effet stérique [17]. Cette dispersion des grains solides va améliorer la
fluidité du mélange et réduire les taux des agglomérats formés initialement, conduisant
ainsi à une meilleure compacité. Elle contribue aussi à amplifier l’espace inter-granulaire
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 144

et à favoriser l’accroissement de l’épaisseur du film d’eau. L’épaisseur du film d’eau,


présentée sur la figure 5.15, met en évidence l’effet conjugué de l’efficacité du
superplastifiant et de l’effet filler des grains.

Grains ciment dispersés

Superplastifiant

Film d’eau épais

Figure 5.15 : Film d’eau épais dû à une amélioration de la dispersion par l’ajout d’un
superplastifiant.

En général, le seuil de cisaillement et la viscosité diminuent avec l’augmentation de


l’épaisseur du film d’eau. Ceci est très visible sur les résultats présentés en variant le type
de superplastifiant ou le type d’addition incorporée. On peut conclure que lorsque la
quantité d’eau de gâchage crée une forte épaisseur du film d’eau, le cisaillement induit à la
mixture diminue favorisant ainsi son écoulement. Cette épaisseur du film d’eau est
dépendante du type de l’addition utilisée. Plus l’addition contient des particules fines, plus
son effet sur la rhéologie est conséquent où la meilleure corrélation a été obtenue pour ces
additions.

La variation du comportement rhéologique est aussi reliée à la quantité et au type


de superplastifiant employé. Son effet de répulsion joue le même rôle que l’épaisseur du
film d’eau. Le coefficient d’efficacité introduit dans l’expression 5.10 traduit comment un
adjuvant contribue à amplifier l’épaisseur d’eau et sa valeur positive témoigne de sa
compatibilité avec le ciment utilisé. Cette compatibilité est similaire pour les
superplastifiants en cas du laitier et de la pouzzolane et trouve son écart avec la fumée de
silice et le calcaire. Avec ces deux derniers, une attention particulière doit être prise en
compte pour choisir un superplastifiant compatible. Sur le même contexte, Kwan et Fung
[160] concluaient que le comportement rhéologique est régi par l’épaisseur du film d’eau
et par le dosage en superplastifiant. Cependant, pour des dosages élevés, l’épaisseur du
film d’eau reste le seul facteur régissant ce comportement. De plus, la compacité du
mélange granulaire augmente d’une façon significative lorsqu’elle est adjuvantée par un
superplastifiant efficace. Kwan et Fung [160] ont observé que la compacité augmente de
0.662 à 0.707 en ajoutant 1% de polycarboxylate. Cette action est bénéfique pour la
Chapitre 05 : Effet de l'épaisseur du film d'eau sur le comportement rhéologique 145

libération de l’eau piégée et l’accroissement de l’épaisseur d’eau. Ceci est clairement


constaté sur les Figures 5.5, 5.6, 5.9, 5.10, 5.11 et 5.12 où la loi de régression a donné des
coefficients de corrélation très élevés.

5.9. Conclusion
Cette étude a permis de concrétiser l’effet de l’amélioration de la compacité et de
l’efficacité des superplastifiants sur l’épaisseur du film d’eau ainsi que sur les paramètres
rhéologiques des différents mortiers. Dans la plupart des cas testés, la corrélation est
satisfaisante et les coefficients obtenus sont cohérents avec les résultats de la littérature. De
nos jours, la rhéologie des matériaux cimentaires est liée et à leurs compositions et à la
compacité du mélange obtenue. La détermination de l’épaisseur du film d’eau entourant les
grains solides contribue efficacement à expliquer le comportement rhéologique des
mélanges cimentaire. Bien que, certaines additions minérales fines modifient la surface
spécifique totale et améliorent la compacité, leur effet sur le comportement rhéologique
reste limité à cause de leur activité de surface et leur interaction avec le superplastifiant.
Conclusions générales
et recommandations
Conclusions générales 147

Conclusions Générales
D'après les résultats obtenus, les conclusions suivantes peuvent être tirées sur
l'influence des additions minérales et les dosages en superplastifiants sur la variation des
propriétés rhéologiques des mortiers.

 Le superplastifiant à base de polycarboxylate utilisé semble plus efficace en


présence du calcaire et du laitier et perd un peu de son efficacité avec la pouzzolane
naturelle.

 L’incorporation de grande quantité de pouzzolane naturelle diminue


significativement l’affaissement du mortier et d'autant plus, lorsque le
superplastifiant est faiblement introduit. Pour les mortiers contenant du laitier ou du
calcaire, la maniabilité est légèrement améliorée au voisinage de 10% du taux de
substitution. Sans l’utilisation de superplastifiant, l’efficacité des ajouts est classée
telle que BFS> LP> NP>SF. Quand le polycarboxylate est ajouté, LP devient plus
efficace et l'efficacité est classée telle que LP> BFS> SF>NP.

 L'effet de la pouzzolane naturelle n’est pas appréciable; le taux de cisaillement du


mortier est considérablement augmenté avec l'augmentation du taux de substitution,
même pour un mortier adjuvanté. Cependant, les autres ajouts sont plus sensibles à
la présence des supeplastifiants. Une augmentation du dosage de superplastifiant
PC de 0 à 0,4% diminue le seuil de cisaillement de 12,1 à 2,3 Pa pour le mortier
témoin. Cette baisse est d'environ 1,46, 11,7 et 6,6% pour les mortiers contenant
respectivement 30% de NP, BSF et LP.

 La viscosité varie sensiblement avec chaque addition minérale et dépend de ses


propriétés et de son interaction avec le superplastifiant et les grains du ciment. La
viscosité des mortiers augmente avec la présence de la pouzzolane naturelle par
contre le laitier et le calcaire entrainent une légère diminution même sans
superplastifiant. De plus, l'effet du laitier est le plus important lorsque son taux de
substitution atteint 20%.
Conclusions générales 148

 Une relation mathématique est proposée pour exprimer la variation de chaque


paramètre rhéologique selon le taux de substitution des additions minérales et les
dosages de superplastifiant. Cette relation est exprimée par le produit des trois
paramètres: celui de l'addition minérale, celui du superplastifiant et celui de leur
interaction. Le coefficient de corrélation est proche de l'unité ce qui justifie la
convenance du modèle choisi.

 L'application de cette nouvelle relation sur d'autres résultats, trouvés par d'autres
chercheurs, donne une grande satisfaction où la corrélation des données est
satisfaisante et offre des coefficients de corrélation très élevés, allant de 0,9 à 0,98.

 La quantification de l’épaisseur du film d’eau dans les différentes mixtures a


permis de confirmer une forte corrélation avec les paramètres rhéologiques à
l’exception où le laitier de hauts fourneaux est utilisé.

 La relation entre l’épaisseur du film d’eau et les paramètres rhéologiques a


nécessité l’introduction de certains coefficients de correction justifiant la
contribution de l’addition dans la compacité du mélange et l’efficacité de
l’absorption du superplastifiant. Les valeurs négatives trouvées pour le cas du
calcaire et du laitier témoignent de leur efficacité à réduire la surface spécifique
dans l’Equation 5.9 et en attribuant une épaisseur d’eau plus élevée.

 Par contre, la présence de la fumée de silice se caractérise par un coefficient


d'ajustement est très faible, il est conduit par la grande finesse de ce produit qui
s’intercale entre les grains de ciment et libère plus d’eau pour la mixture. La
pouzzolane naturelle est l’addition la moins efficace concernant les propriétés
rhéologiques du mortier. Son coefficient de 0.4 est supérieur à celui du ciment
ordinaire ce qui entraine une baisse d’ouvrabilité en sa présence.

 Le coefficient ksp décrivant l’efficacité du superplastifiant varie en fonction de


l’addition utilisée et témoigne de la compatibilité ressentie lorsque sa valeur est
élevée. Ses valeurs les plus élevées sont observés lorsque le mortier est à base de
calcaire. Les valeurs les plus faibles sont mentionnées avec la pouzzolane naturelle
Conclusions générales 149

et la fumée de silice. Il est évident que ces additions très fines sont absorbantes et
ayant des surfaces très actives, rendant ainsi la mixture plus visqueuse.

 l’effet du type de superplastifiant utilisé est très visible sur les résultats trouvés
d’où ceux à base de polycarbolylates sont plus au moins élevées. Le
superplastifiant à base de lignosulfonates s’avère mieux s’adapter en présence de la
fumée de silice, prenant ainsi un coefficient d’efficacité largement supérieur.

En achevant ce travail, il sera souhaitable de poursuivre les recherches du


comportement rhéologique du mortier et du béton en intégrant l’effet de la compacité, de
l’activité de surface des grains solides et de l’efficacité des superplastifiants. D’autres
travaux expérimentaux seront utiles pour la généralisation des équations 4.1 et 5.10 avec la
comparaison avec d’autres résultats obtenus par d’autres chercheurs. La détermination des
paramètres rhéologiques doit viser à tester la convenance du mortier et du béton pour son
application au pompage ou en tant que béton autoplaçant. La généralisation de ce modèle
vers ce volet de recherche doit occuper une partie de nos futurs travaux afin que nos
résultats trouvent une application pratique.
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