Conférence de DOHA Et Les Priorités D'un Cycle de Développement
Conférence de DOHA Et Les Priorités D'un Cycle de Développement
Conférence de DOHA Et Les Priorités D'un Cycle de Développement
Zakaria ABDELMOUMEN
Anas KARAMA
Réunis à Doha (Qatar), les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont
lancé, le 14 novembre 2001, un nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales.
Ce cycle est destiné à être court, puisque les négociations devant être menées aux termes de
la Déclaration de Doha seront conclues au plus tard le 1er janvier 2005. Toutefois, ce cycle
est également ambitieux : pas moins de cent quarante cinq pays sont actuellement engagés
dans des négociations qui portent sur un volume et une variété d’échanges encore jamais
égalés. Les gains anticipés de la libéralisation des échanges pourraient atteindre, selon
certaines estimations, près de 2 800 milliards de dollars sur dix ans et sortir quelque 320
millions de personnes de la pauvreté (source : Banque mondiale).
Pour la première fois dans l’histoire des négociations commerciales multilatérales, les
questions de développement sont placées au cœur de l’agenda des travaux des membres.
Cette priorité était à la fois une façon d’assurer le soutien des pays les plus pauvres pour le
lancement du nouveau cycle de négociations et, à terme, de renforcer la participation de ces
pays dans les échanges. En conséquence, le Programme de Doha pour le développement a
créé des attentes importantes au sein de la communauté de ces pays dont la frustration
risquerait de mettre en péril le système commercial multilatéral.
Conclusion
Chapitre 1 : la nécessité d’un cycle de développement
Bien que ne recevant qu’une petite part des gains liés à l’Uruguay Round, les pays en
développement acceptèrent néanmoins un large éventail d’obligations et de responsabilités.
De nouvelles règles de commerce et de discipline nationale furent introduites, reflétant plus
les priorités et les besoins des pays développés que celles des pays en développement (par
exemple, les subventions étaient autorisées pour les produits agricoles mais par pour les
produits industriels). Ces règles contraignirent les options des pays en développement, les
empêchant dans certains cas d’utiliser des instruments de politique économique ayant été
utilisés par les pays développés lorsqu’ils étaient à des niveaux de développement
comparables. Beaucoup des nouvelles obligations imposèrent des charges importantes aux
pays en développement. En retour, les pays les moins avancés reçurent des promesses
d’assistance financière pour faire face à ces obligations, et des clauses d’accès préférentiels
aux marchés du Nord. Cependant, ces promesses n’étaient pas obligatoires, laissant les pays
en développement dépendants de la bonne volonté des nations développées.
Les négociateurs ne prirent pas la mesure des efforts très importants demandés aux pays en
développement pour appliquer les accords de l’Uruguay Round, en particulier dans les
domaines concernant la propriété intellectuelle, les barrières techniques au commerce et la
sécurité alimentaire. En raison de ces coûts, un grand nombre de pays en développement ne
furent pas en mesure de remplir leurs engagements pris lors de l’Uruguay Round.
Quant aux services, Il y a lieu de signaler aussi que Les accords de l’Uruguay Round se sont
concentrés sur la libéralisation de services essentiellement importants pour les entreprises
des pays de l’OCDE, tels que les services financiers. En revanche, une attention bien plus
faible fut donnée aux services intensifs en travail peu qualifié, pour lesquels les pays en
développement disposent d’avantages comparatifs. Malgré l’existence de barrières tarifaires
importantes dans beaucoup de leurs industries les plus prometteuses, telle que la
construction ces pays ont augmenté leurs exportations de services d’une manière très
significative. A cet égard, les pays en développement ont un intérêt légitime et substantiel
pour un nouveau cycle de libéralisation qui concernera ainsi les services intensifs au travail.
Au vu de ce qui précède, il était admis dans certains milieux que les cycles précédents
avaient bien plus profité aux pays industrialisés qu’aux pays en développement. A cet égard,
ces deniers ont voulu mettre en vigueur une nouvelle approche traitant ainsi toutes ces
questions internationales et qui devait alors permettre de réduire ces inégalités.
Ainsi, en Novembre 2001 à DOHA, Le nouveau cycle de négociations fut alors sous-titré
« cycle pour le développement ».
Jusqu’ici, une grande partie de la discussion s’est concentrée sur l’agriculture, mais un réel
cycle pour le développement demande bien plus. La priorité doit être de favoriser l’accès aux
marchés pour les biens produits par les pays en développement. Il existe un besoin urgent
de réduire le protectionnisme sur les produits manufacturés intensifs en travail (tels les
textiles et les produits alimentaires transformés) et sur les services intensifs en main-
d’œuvre non qualifiée (comme les services maritimes et la construction). Faciliter la mobilité
du travail doit également faire partie des priorités, en particulier en ce qui concerne
l’immigration temporaire du travail non qualifié. En outre, le nouveau cycle de négociation
doit permettre de limiter l’évolution des barrières non-tarifaires qui se sont mises en place
suite aux réductions des tarifs douaniers.
L’Accord Général sur le Commerce des Services (GATS) reconnaît quatre types de flux de
services. Le mouvement temporaire des personnes naturelles a reçu de loin le moins
d’attention en termes du volume des concessions prévues. Pourtant, les différences de
rémunération qui existent entre les pays suggèrent que le mouvement des facteurs
permettrait un gain de productivité global. Si la rémunération des facteurs est égale à leur
productivité marginale, les écarts les plus importants se trouvent dans la rémunération du
travail non qualifié, et les plus faibles dans celle du capital. En conséquence, des accords
permettant la mobilité du travail non qualifié devraient permettre d’augmenter
significativement l’efficacité globale.
Pour ces raisons, un cycle de négociations pour le développement devrait faciliter les
migrations de travailleurs non qualifiés, ainsi que le commerce des biens et services intensifs
en travail non qualifié.
Le niveau des protections agricoles dans les pays de l’OCDE a été constamment élevé. Les
effets sur les pays en développement sont sévères, le secteur agricole y représentant près de
40 % du PIB, 35 % des exportations et 70 % de l’emploi.
Au lieu de viser des réformes trop générales, l’OMC devrait chercher à ne libéraliser que les
produits susceptibles d’entraîner les bénéfices les plus importants pour les producteurs, et
les coûts les plus faibles pour les consommateurs. C’est pour cela une approche sélective est
suggérée. Les subventions devant être éliminées en priorité sont celles dont bénéficient peu
les consommateurs relativement aux coûts de production. Les pays en développement
devraient concentrer leurs efforts pour réduire les tarifs douaniers et les quotas sur les
produits tropicaux, les produits agricoles transformés, et les autres produits qu’ils exportent
ou pour lesquels ils ont une forte élasticité-prix à l’exportation.
Les pays développés, s’ils ont en moyenne des tarifs douaniers relativement bas,
maintiennent d’importantes barrières sur un grand nombre de produits principalement
exportés par les pays en développement.
Les tarifs douaniers des pays de l’OCDE sont excessivement importants pour les produits
stratégiques aux pays en développement, tels que les produits intensifs en travail peu
qualifié (en particulier le textile) et la nourriture transformée. De tels tarifs retardent le
développement en empêchant la diversification industrielle des pays les plus pauvres.
Depuis longtemps, la littérature économique reconnaît qu’il peut exister des bénéfices
d’apprentissage importants grâce à la protection. En général, les économistes préfèrent les
subventions non dissimulées ou les prêts gouvernementaux aux subventions cachées
qu’offre la protection. Cependant, pour un certain nombre de raisons, les subventions
directes sont parfois difficiles à mettre en place. Dans un monde de second rang, les
subventions peuvent être efficaces. Il existe un risque plus grand que les mesures relatives à
des traitements spéciaux et différenciés ne suffisent pas à assurer que des pays à différents
stades de leur développement soient capables de répondre à leurs problèmes spécifiques par
des solutions de second rang appropriées.
Un domaine, dans lequel un accord international pourrait procurer des bénéfices immenses
aux pays en développement, concerne leur concurrence pour les investissements étrangers
via des concessions fiscales et des subventions financières.
Les accords sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce (les
accords TRIPS) doivent être révisés pour permettre à l’objectif de transfert et de
dissémination de la technologie d’être effectivement réalisé, et afin de mieux équilibrer les
intérêts des utilisateurs (aussi bien dans les pays développés que dans les pays en
développement) et des producteurs de savoir. Que ce soit au sein de l’OMC ou d’un autre
forum (par exemple l’Organisation mondiale des Droits de Propriété Intellectuelle).
Les tarifs préférentiels pour les pays les moins avancés constituent une part importante de
l’architecture mondiale du commerce depuis le commencement du Système de Préférences
Généralisées en 1968 et devraient jouer un rôle de plus en plus grand dans le cycle pour le
développement.
Les accords non réciproques ont eu des bénéfices limités pour les pays en développement,
pour être significatives, les préférences devraient être rendues disponibles à plus de pays en
développement en dehors des pays les moins avancés.
Une des raisons de la sous-utilisation vient des règles d’origine, qui ont pour but d’empêcher
les détournements de commerce où des produits en provenance de pays non bénéficiaires
sont acheminés via les pays les moins avancés, afin d’exploiter les préférences dont jouissent
ces derniers. Une raison pour laquelle l’adoption a été limitée est qu’il est souvent difficile ou
coûteux de réunir la documentation nécessaire pour satisfaire les règles d’origine.
La sanction pour avoir violé un accord de l’OMC est l’imposition de barrières tarifaires.
Néanmoins, parce que l’imposition de tels tarifs par un petit pays sur des biens importés des
États-Unis a un effet négligeable sur les producteurs américains, le système de l’OMC ne
dispose pas de moyens efficaces pour sanctionner une action injuste d’un grand pays contre
un petit pays.
Une solution parmi d’autres à cette problématique serait de demander que le viol d’une
règle par l’un des membres soit puni par l’ensemble des autres membres de l’OMC
Une interaction particulièrement insidieuse entre les firmes étrangères et les pays en
développement est la corruption : il est souvent moins coûteux de corrompre un membre du
gouvernement pour obtenir par exemple une concession, que de payer l’intégralité du prix
de marché. Les accords internationaux contre la corruption (comme le Foreign Corrupt
Practive Act américain) devraient faire partie d’un accord international.
Selon l’article IV de l’accord, elle est composée de tous les Membres, elle se réunit au moins
une fois tous les deux ans. La Conférence ministérielle exerce les fonctions de l'OMC, et
prend les mesures nécessaires à cet effet. La Conférence ministérielle est habilitée à prendre
des décisions sur toutes les questions relevant de tout Accord commercial multilatéral, si un
Membre en fait la demande, conformément aux prescriptions spécifiques concernant la
prise de décisions qui sont énoncées dans l’accord et dans l'Accord commercial multilatéral
correspondant.
Le cycle de Doha est l'actuel cycle de négociations commerciales entre les membres de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). ... Son objectif est de réformer en profondeur
le système commercial international grâce à la réduction des obstacles au commerce et à
l'adoption de règles commerciales révisées.
Le cycle de Doha est une ronde de négociations, qui devait au départ durer trois ans,
effectuée sous l'égide de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Elles portent surtout
sur la « libéralisation du commerce international »1, et avaient comme objectif explicite le
« développement » de ce qu'on appelait naguère le « Tiers-Monde ». La conférence
interministérielle de Doha (Qatar) a eu lieu du 9 au 13 novembre 2001, tandis que la
quatrième conférence ministérielle de l'OMC lançait un nouveau cycle de négociations
multilatérales (commencées au sein du GATT, le prédécesseur de l'OMC), baptisé « cycle du
développement ». En effet, l'essentiel des négociations de Doha portaient sur l'agriculture et
sur l'amélioration de l'accès aux marchés des pays riches pour les produits agricoles des pays
en développement (PED). Le cycle de Doha, qui s'est conclu sur un échec, les différentes
parties n'arrivant pas à s'accorder, incluait d'ailleurs un accord sur les ADPIC (aspects des
droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce).
Deux ans après, Une cinquième Conférence ministérielle de l'OMC s'est tenue à Cancún, au
Mexique. Elle avait pour objectif principal de dresser un bilan de l'avancement des
négociations et des autres travaux requis par le Programme de Doha pour le
développement. C’est la première réunion importante depuis le lancement des négociations
du « Cycle du développement » à Doha. Elle devrait permettre de faire le point sur l’état
d’avancement des négociations dans plusieurs domaines.
La sixième Conférence ministérielle de l'OMC a eu lieu à Hong Kong, Chine, donnant le coup
d'envoi à six jours de travaux des 149 pays membres pour tenter de faire progresser la
libéralisation des échanges mondiaux, ainsi que réduire l'écart entre "gagnants" et
"perdants" de la mondialisation. Cette conférence s’intègre dans le cycle de négociations
commerciales, menées depuis quatre ans dans le cadre du Programme de Doha pour le
développement, qui devraient s’achever en 2006. La conférence de Hong Kong ne concerne
pas uniquement les secteurs du développement et de l'agriculture. Il a ainsi cité la réduction
des tarifs douaniers, ainsi que l’ouverture des marchés de services.
La huitième Conférence ministérielle de l'OMC s'est tenue à Genève, Suisse. Le but des
séances de travail était de donner aux Ministres la possibilité d'un échange interactif, en leur
offrant une plate-forme de discussion structurée autour des trois grands thèmes suivants:
Importance du système commercial multilatéral et de l'OMC, Commerce et développement
et Programme de Doha pour le développement.
Cette conférence est la dixième Conférence ministérielle de l'OMC ; elle s'est tenue à
Nairobi, Kenya. Elle a abouti à l'adoption du "paquet de Nairobi", un ensemble de six
décisions ministérielles sur l'agriculture, le coton et des questions relatives aux pays les
moins avancés (PMA). La Conférence a été présidée par Mme Amina Mohamed, Ministre des
affaires étrangères et du commerce international du Kenya.
1) La mise en œuvre :
Le terme de “mise en œuvre” désigne d’une manière abrégée les problèmes que
rencontrent particulièrement les pays en développement pour mettre en œuvre les Accords
de l’OMC en vigueur, c’est-à-dire les accords issus des négociations du Cycle d’Uruguay.
À Doha, cette importante question a été traitée de deux manières. D’abord, les Ministres
sont convenus d’adopter environ 50 décisions précisant les obligations des gouvernements
des pays en développement Membres en ce qui concerne des questions comme
l’agriculture, les subventions, les textiles et les vêtements, les obstacles techniques au
commerce, les mesures concernant les investissements et liées au commerce et les règles
d’origine.
Il a fallu près de trois années de difficiles négociations pour parvenir à un accord sur ces
points.
2) L’agriculture :
Les négociations sur l’agriculture ont commencé au début de 2000, au titre de l’article 20 de
l’Accord de l’OMC sur l’agriculture. En novembre 2001, au moment de la Conférence
ministérielle de Doha, 121 gouvernements avaient présenté un grand nombre de
propositions de négociation.
Ces négociations se poursuivent, mais à présent, dans le cadre du mandat énoncé dans la
Déclaration de Doha, qui fixe une série de dates butoirs. La Déclaration fait fond sur les
travaux déjà entrepris, confirme et précise les objectifs et établit un calendrier. L’agriculture
fait désormais partie de l’engagement unique auquel la quasi-totalité des négociations qui
s’y rapportaient devaient aboutir au plus tard le 1er janvier 2005, l’objectif officieux étant
désormais la fin de 2006.
Ces négociations reconfirment l’objectif à long terme déjà énoncé dans l’Accord actuel de
l’OMC: établir un système de commerce équitable et axé sur le marché au moyen d’un
programme de réforme fondamentale, comprenant des règles renforcées et des
engagements spécifiques concernant le soutien et la protection de l’agriculture par les
pouvoirs publics. Le but est de remédier aux restrictions et distorsions touchant les marchés
agricoles mondiaux et de les prévenir.
Sans préjuger du résultat, les gouvernements Membres se sont engagées à mener des
négociations globales dont les objectifs sont les suivants:
Malgré les marques de bonne volonté à Doha, les progrès du cycle pour le développement
ont été lents et marqués par les désaccords sur la prise en compte des préoccupations et des
intérêts des pays en développement.
Pendant les années 2002 et 2003, il est devenu clair pour de nombreux pays en
développement, que le cycle de Doha allait dans la mauvaise direction sur un grand nombre
de questions centrales.
Pour ces pays, le nouveau cycle de négociations offrait peu de bénéfices immédiats mais
impliquait un grand nombre de nouvelles obligations. En conséquence, les pays en
développement abandonnèrent la conférence ministérielle de Cancun en septembre 2003.
Jusqu’à ce moment, Doha n’avait amené que peu de progrès sur un grand nombre de
questions fondamentales. Une des déceptions principales concernait la réforme de
l’agriculture, qu’un grand nombre de pays en développement et d’organisations non-
gouvernementales considéraient comme l’objectif principal de la négociation. La date butoir
de mars 2003, pour un accord sur les modalités agricoles, fut manquée. Quand les États Unis
et l’Europe présentèrent finalement en août, une proposition commune sur les modalités
agricoles, un grand nombre de pays en développement la critiquèrent sur le fond et la
forme, lui reprochant d’ignorer leurs intérêts.
Au même moment, les initiatives agricoles au sein des pays de l’OCDE paraissaient remettre
en cause les efforts multilatéraux. Le Farm Bill américain de 2002 permit d’augmenter le
soutien aux fermiers américains et de renforcer les liens entre les subventions et les
décisions de production.
Pour certains pays en développement, ces sujets constituaient une atteinte à leur
souveraineté nationale non justifiée par les bénéfices qu’ils pourraient amener. La discipline
de régulation multilatérale menaçait de répéter les pires aspects de l’Uruguay Round en
restreignant les options des gouvernements pour suivre des politiques de développement
fondées sur leurs propres priorités et problèmes nationaux. Par ailleurs, il existait des
craintes que les initiatives fondées sur les sujets de Singapour n’imposent des charges
supplémentaires importantes sur les capacités administratives des pays en développement.
En effet, la création et la mise en vigueur de nouveaux régimes en matière de politique de
concurrence, de régulation d’investissement, de commerce et de douane, sont associées à
des coûts significatifs.
Il existe au Sud une tendance à croire que les actions menées par les pays du Nord sont
coordonnées, conduites par leurs propres intérêts économiques. Bien que les pays en
développement surestiment le degré de coordination existant au Nord, les impacts sont
souvent proches de ce qu’ils auraient été si les actions avaient effectivement été
parfaitement coordonnées. Les forts taux d’intérêt, les politiques fiscales, et les politiques de
libéralisation commerciale demandées par le Fonds Monétaire International (FMI)
exacerbent, dans les pays en développement, les effets des mesures de libéralisation
commerciale auxquelles ils adhèrent au sein de l’OMC. Les deux ensembles de politique
économique ne peuvent être vus isolément.
Les dysfonctionnements du cycle de Doha montrent que les négociateurs n'arrivent pas à
développer une stratégie de négociations. Les études menées à ce jour sur l'impact du cycle
de Doha donnent des résultats très ambivalents.
L'un des principaux objectifs des négociations menées dans le cadre de l'OMC est de
libéraliser les échanges, en particulier agricoles, et de réduire les aides à la production
accusées de fausser la concurrence entre les pays membres. Le cycle de négociations
multilatérales sur le commerce lancé à Doha en 2001 n'a, à ce jour, pas permis d'aboutir à un
accord. « Un certain consensus a pourtant été trouvé, et par la suite a donné lieu à l'Accord
cadre d'août 2004, puis à la Déclaration ministérielle de Hong-Kong en décembre 2005. Mais
il n'a pas été possible, à l'automne 2006, de trouver un compromis quant à la traduction
concrète en termes de baisse de droits de douanes et de subventions à l'agriculture. »
Il ressort de cela qu'il existe un grand nombre de difficultés pour interpréter cette exigence.
L'une est que la plupart des coûts, par exemple pour les subventions agricoles, sont
supportés par les pays développés. « Non seulement ces subventions représentent des coûts
budgétaires immenses, mais elles créent également des distorsions dans la production et
génèrent alors des pertes non recouvrables. Si les pays développés devaient arrêter leurs
subventions, ils en seraient, au total, parmi les principaux bénéficiaires. Ainsi, un raffinement
du concept de résultat équitable serait de considérer les bénéfices nets d'effets d'efficience
nationale. » Sur des marchés concurrentiels, cela serait reflété par les effets de termes de
l'échange dont bénéficieraient les producteurs ou qui seraient payés par les
consommateurs ; sur des marchés non concurrentiels (ou des marchés où existent des
quotas) ce serait la valeur de l'accès garanti.
Tout accord devrait être préparé soigneusement de manière à promouvoir, et non gêner, le
développement. De manière surprenante, il existe relativement peu d'analyses économiques
précises des conséquences des divers accords commerciaux sur les pays participants. Par
ailleurs, là où de telles analyses ont été conduites, elles n'ont pas été incluses au coeur du
débat et leur influence sur les programmes de négociations est restée limitée. « L'absence
de telles analyses amène à s'interroger sur ce qui détermine les priorités dans le programme
de l'OMC, autre qu'un mélange d'orthodoxies dominantes et de forces relatives de groupes
d'intérêt spéciaux. »
C est ainsi que l échec de ce cycle va se répertorier sur l'économie international en mettant
en balance le poids de l'OMC dans le développement des différentes étapes de négociation
allant jusqu'à s'interroger sur son existence.
L'échec du cycle de Doha aurait des conséquences très importantes, dans la vie économique
internationale, parce qu'il démontrerait d'une manière générale l'impossibilité qu'il y a,
notamment, à s'entendre entre pays développés et pays en voie de développement sur un
cadre commercial qui serait de nature à faciliter, à accélérer le développement économique
des pays les plus pauvres. Cet échec s'étendrait sans doute à d'autres négociations
internationales, accroîtrait le climat de méfiance qui pourrait s'instaurer entre pays
développés et pays pauvres, et fragiliserait l'ensemble de la gouvernance internationale
aussi bien dans des sujets comme l'environnement, que la gestion financière internationale,
que la gestion de risques sanitaires.
Un autre phénomène apparait avec cet échec. Il s'agit du développement des négociations
bilatérales. Outre les dommages infligés par un pouvoir de négociation inégal en dehors du
cadre multilatéral, la voie des négociations bilatérales risque de faire oublier les résultats
universels, le fondement même de la mondialisation. Il s'y ajoute la menace pesante sur le
principe fondamental de non discrimination. Une fois que « les pays partenaires
commerciaux commencent à négocier entre eux, différentes formes de discrimination
deviennent inévitables et donnent lieu à toutes sortes de conflits. Mettre l'accent sur les
accords préférentiels fragmenterait le système commercial international au lieu de
l'intégrer. »
L' impact sur les différents participants aux négociations : les Etats
A Doha, les nations du monde s'étaient entendues sur un nouveau cycle de négociations
devant permettre de redresser certains déséquilibres, l'impression générale étant que les
cycles de négociations précédents avaient bénéficié aux nations les plus riches, aux dépens
des plus pauvres. En effet, une fois de plus, le programme des négociations reflétait plus les
priorités des pays industriels avancés. Les nouvelles questions qui ont été ajoutées au
programme ne représentent pas des priorités pour les pays en développement. Certaines de
ces provisions leur auraient été néfastes. « Suite à l'appel des membres à un engagement
renouvelé dans tous les domaines de l'Agenda de développement de Doha et aux
négociations intenses menées depuis janvier 2011, les négociations de Doha semblent avoir
révélé des divergences `insurmontables »
Très vite des divergences d'intérêt majeures sont apparues entre les pays du Nord et ceux du
Sud. Les négociations ont pris du retard si bien qu'au lieu de s'achever en 2004, le cycle
continue faute d'accord. ». L impact qu'il aura sur les divers acteurs va varier et son intensité
pèsera plus sur certains que sur d'autres.
Cela va se répertorier sur le déroulement des négociations. L'impact laissé sur la procédure
de négociation jaillira sur la clôture du cycle lui-même. « Les négociations sur la libéralisation
du commerce mondial dont l'accord devait sanctionner la fin cycle de Doha ont abouti à une
rupture. »
Le 28 juillet 2006, le cycle de Doha était officiellement suspendu. Le cycle se révélera être un
échec complet, certaines parties du processus seront sauvegardées, tandis que la plupart
des points de négociations sera remis à plus tard avec l'assurance d'y revenir après les
élections de 2012 aux Etats-Unis. Dans les deux cas de figure, les conséquences auront une
portée considérable.
Il y aurait eu des difficultés majeures dans l'agriculture et les services, car d'autres très fortes
demandes d'accès aux marchés (allant bien au-delà du mandat de Doha) étaient également
formulées par les pays en développement
La majeure partie des négociations menant au blocage actuel dans le Cycle de Doha n'a eu
lieu qu'entre quelques acteurs.
Son impact sera distinct selon le niveau de développement des Etats. Il se fera plus sentir au
niveau des PED plus nombreux et catégorisés diversement ; que sur les PD avec des
exigences disparates.
A Doha, en Novembre 2001, les pays industriellement avancés répondirent aux événements
de Seattle, et plus généralement aux demandes du public, pour une nouvelle approche des
questions internationales. Le nouveau cycle de négociations fut alors sous-titré « cycle pour
le développement ». Il était admis dans certains milieux que les cycles précédents avaient
bien plus profité aux pays industrialisés qu'aux pays en développement. Le nouveau cycle
devait alors permettre de réduire ces inégalités.
Les pays les moins avancés (PMA) sont marginalisés dans le commerce international, en
particulier dans le commerce des produits manufacturés. En raison de leur faible poids dans
le commerce international, de leur faiblesse structurelle et de leur forte dépendance vis-à-
vis de la finance et du commerce extérieur, ces pays sont extrêmement vulnérables aux
chocs externes. « Leur secteur manufacturier est particulièrement vulnérable, non
seulement parce qu'il est naissant, mais aussi en raison de sa dépendance vis-à-vis du
secteur primaire pour la fourniture de devises et de sources de revenu. A travers ses effets
sur l'offre, le secteur primaire contribue à l'approvisionnement en biens d'équipements
importés et en produits intermédiaires nécessaires à la capacité d'expansion et d'utilisation.
A travers leurs effets sur le revenu, les exportations de produits primaires contribuent à
alimenter la demande intérieure de produits industriels »
Il y aurait lieu de noter que le coton a sa propre spécificité dans les négociations sur
l'agriculture et également à travers le Sous-comité sur le coton. La Conférence ministérielle
de Hong Kong avait convenu de l'élimination par les pays développés de toutes les formes de
subventions à l'exportation en 2006. Ceci n'a pas été concrétisé qu’en 2015 lors de la
conférence de Nairobi où Elle a abouti à l'adoption du "paquet de Nairobi", un ensemble de
six décisions ministérielles sur l'agriculture, le coton et des questions relatives aux pays les
moins avancés (PMA)
Les membres sont tenus d'accorder une attention spéciale aux secteurs et modes de
fourniture qui intéressent les PMA du point de vue des exportations. Des dispositions
spéciales ont également été prises pour la participation des PMA aux négociations, affirmant
ainsi le besoin de plus grande flexibilité en termes d'ampleur et de couverture des
engagements des PMA. Cela devrait appeler à une attention particulière des autres
membres sur l'ouverture de secteurs qui intéressent les PMA. L'accent doit être mis sur
l'importance que revêt l'aide qui leur sera apportée en vue de leur assurer une participation
plus effective au commerce international des services. Lors de la Conférence ministérielle de
2005, à Hong Kong, les ministres ont demandé à tous les Membres de ne pas attendre des
PMA qu'ils souscrivent à de nouveaux engagements. « Les ministres ont fait part de leur
détermination à élaborer des méthodes pour la mise en oeuvre pleine et effective des
Modalités en faveur des PMA et à fournir une assistance technique ciblée afin de permettre
aux pays en développement et aux PMA de participer aux négociations de manière effective.
Lors de la réunion ministérielle de juillet 2008, à Genève, un texte sur les services indiquait
un appui général des membres à un mécanisme de dérogation comme moyen le plus
satisfaisant d'accorder une priorité spéciale aux PMA. »
Malheureusement, il n'y a pas eu « de progrès enregistrés dans les négociations sur le projet
de texte de dérogation mis en distribution début 2010 par le groupe des PMA. Des
désaccords persistent, notamment en ce qui concerne le champ d'application de la
dérogation, ainsi que les règles d'origine pour les services et les fournisseurs de services.
Dans ce contexte, les PMA ont formellement présenté deux communications, l'une sur les
règles d'origine et l'autre sur l'accès aux marchés. »152(*) C'est certainement un domaine où
les membres peuvent appliquer concrètement la décision d'accorder un accès en franchise
de droits et sans contingents en la considérant comme un `premier acompte'.
En somme, nous constaterons que les pays en voie de développement ont toujours été lésés
dans le commerce international et cela étant dû au fait que leur participation se résumait à
la négociation des traitements préférentiels. C’est dans ces conditions qu’un programme de
développement a été élaboré, afin de favoriser l’implication de ces derniers dans le
commerce international. Le cycle de Doha et son programme de développement avec ses
différentes initiatives, est venu pour palier à ce manque. Avec le programme Doha pour le
développement, certains Etats tels la Chine, l’Inde ou le Brésil, ont pu imposer leurs
conditions, vu leur importance dans la part des échanges mondiaux. Cependant, la part des
pays en voie de développement dans le commerce international, n’a pas non plus décollé,
sans oublier que le cycle de Doha considéré comme un échec, à cause des différents
importants entre les Etats membres.