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Optimisation de L'arrosage Des Espaces Verts

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Optimisation de l’arrosage des espaces verts - 1ère partie

Principes et solutions
Il est essentiel d’adopter une démarche préalable de réduction des besoins d’irrigation, qui
inclut différentes méthodes, telles que :
gestion différenciée des espaces verts, Exemples de plantes adaptées au climat sec
limitant ou évitant l’arrosage selon le domaine
d’utilisation Pour l'agrément : plantes à feuillage persistant,
utilisation d’espèces ou variétés adaptées au à croissance lente, à la forme compacte et aux
climat sec, en évitant le gazon traditionnel ; feuilles étroites réduisant l'évapotranspiration.
les arbustes bien implantés (après 3 ans) ne Plantes à feuillage gris, laineux, aromatiques
nécessitent pas d’arrosage (lavandes, thym, romarin, sauge…), vivaces
(joubarbe, achillée…), arbres et arbustes
pratiques améliorant la rétention en eau dans
(olivier, pin, figuier, agrumes, lauriers,
le sol : paillage, mulching ; apport de matière euphorbes, genévriers, bruyères…).
organique
aménagements réduisant l’évaporation (haies Pour le potager : variétés anciennes locales.
brise-vent...)
techniques culturales favorisant l’infiltration de
l’eau et le développement racinaire en Exemples de couverture de sol
profondeur (décompactage, tonte assez
longue : garder une hauteur supérieure à 5 Le paillage à partir de matière organique
(paille, écorce, herbes sèches, broyat de tailles,
cm...). compost) ou minérale implique un
approvisionnement de matière fonction du
Une fois les besoins optimisés, il faut définir contexte local. La valorisation de déchets verts,
préalablement les volumes d’arrosage souvent gratuite, est à prendre en compte
nécessaires en analysant la typologie de l’espace (services espaces verts communaux,
à irriguer, sa surface, le climat, l’évolution météo élagueurs, agriculteurs) avant d'envisager
et les autres facteurs influents. L’arrosage est en l'achat de matière prête à l'emploi.
effet souvent réalisé empiriquement, alors qu’il Le mulching des tontes demande une tondeuse
peut être géré rationnellement. mulcheuse, qui broie finement les tiges.

Une analyse comparative (par ex. par rapport à des ratios moyens (cf. ci-après) et/ou en
comparant les consommations dans différents espaces verts de la collectivité) permet une
première évaluation des possibilités de réduction.
Par ex., si on s'aperçoit que l'irrigation annuelle dépasse fortement le m3 d'eau par m²
d'espace vert, il convient d'envisager une optimisation.
Si l’arrosage insuffisant affaiblit la plante, l’arrosage excessif entraîne de effets négatifs pour
le sol et pour la plante (lessivage des minéraux, des éléments fins en profondeur, tassement
et saturation du sol, arrêt de la circulation de l’air, pas de développement des racines en
profondeur...). D’autre part, l’eau en excès dans un sol très perméable est perdue par
percolation.
La quantité d’eau à apporter à la plante découle de ses pertes réelles (évapotranspiration
fonction de la température, de l’ensoleillement, du vent, de l’humidité et de la pluie...), qui
sont généralement calculées en fonction des paramètres météorologiques et agronomiques.
Cette évaluation permet de préciser un programme d’irrigation pour chaque espace vert :
débit, durée et fréquence de l’arrosage. Généralement, la durée d’arrosage pourra être la
même, mais la fréquence plus ou moins espacée selon la saison.
Une aspersion efficace et homogène implique un aménagement bien conçu du réseau des
asperseurs suivant les paramètres influents (exposition au soleil et au vent, topographie,
type et répartition de la végétation...).
Exemple de graphique d’évapotranspiration quotidienne par surface unitaire pour 3 lieux
distincts (doc. Météo France)

La dose d’eau ne doit pas dépasser la pluviométrie moyenne et tenir compte de la texture du
sol : 5 mm/heure suffisent pour des sols à texture grossière et 15 mm/h pour des sols à
texture fine. Ces limites sont à réduire proportionnellement à la pente du terrain (jusqu’à
75 % pour un terrain dépassant 20 % d’inclinaison).

Si les conditions le permettent (topographie, perméabilité du sol...), il est envisageable de


récupérer l’eau par un réseau de drains (sous un terrain de sport par ex.) pour la réutiliser.

La formation aux économies d’eau des agents et jardiniers est un élément essentiel de
l’action sur les espaces verts.

Recommandations d'exploitation
Dans les cas des grandes surfaces d'espaces verts notamment, éviter d'utiliser l'eau
potable pour l'arrosage Fiche Ressources de substitution : remplacer l'eau potable
Envisager le suivi et la commande à distance Fiche Efficacité des installations :
télésuivi et télégestion.
Equiper systématiquement les systèmes d’arrosage de compteurs et relever
régulièrement (tous les 15 jours par ex.) les consommations.
Vérifier et réguler au besoin la pression du réseau en fonction des valeurs de service des
équipements d’arrosage.
Préférer un léger surdimensionnement des tuyaux et raccords pour réduire les pertes de
charge, qui freinent l’écoulement de l’eau et diminuent l’efficacité de l’arrosage.
S’assurer que l’eau n’est pas chargée (matières en suspension...) notamment en cas
d’utilisation d’électrovannes, goutte à goutte...
Contrôler régulièrement l’étanchéité des joints des réseaux d’arrosage.
Prévoir les systèmes de protection de l’installation lors des périodes de température
négative (vidange, isolation thermique...).
L’utilisation de programmateurs implique une programmation adaptée à la saison et, de
préférence, commandée par des détecteurs automatiques (pluviomètre, anémomètre,
tensiomètre).
Tenir compte des risques de vandalisme dans le choix des sites à équiper par les
systèmes d’arrosage et des éventuels systèmes de protection de ces équipements
installés sur l’espace public (boîtiers protégés...).

Pour en savoir plus


Les bonnes pratiques de l'arrosage des espaces verts et des terrains de sport (Syndicat mixte d'études pour la
gestion de la ressource en eau du département de la Gironde - SMEGREG, 2006)
Conception et Travaux de maintenance des systèmes d’arrosage (Syndicat National de l’Arrosage Automatique,
UNEP, 2012)
Optimisation de la consommation en eau dans les collectivités territoriales, guide et fiches pratiques (CG de
Gironde, 2007)
Les plantes adaptées aux jardins et espaces verts varois (CG du Var, 2008)
Optimisation de l’arrosage des espaces verts - 2ème partie

Le dispositif d'information de la Société du Canal de Provence


La SCP (qui dessert 3 millions d'usagers) diffuse depuis
2012 aux collectivités par abonnement gratuit un bulletin
hebdomadaire d'information en ligne sur la gestion de
l’arrosage des espaces verts à l'adresse http://www.canal-
de-
provence.com/Accueil/Collectivit%C3%A9/Servicedeleau/A
rrosagedesespacesverts/Bulletindarrosagedesespacesvert
s/tabid/650/language/fr-FR/Default.aspx
Le bulletin, décliné pour chaque commune abonnée (une
centaine en 2013), indique :
− l'évolution des précipitations, de la température et de
l'évapotranspiration sur la saison
− les conseils pour l'arrosage et les prévisions météo pour la
semaine à venir.

L'exemple de l'automatisation de l'arrosage des espaces verts sur Nice


- 2 sites pilotes en 2012, un espace vert (parc) utilisant l'eau potable (un programmateur
pour 17 voies pour 2 ha) et un autre (promenade des Anglais) l'eau brute de rivière
faiblement traitée (20 cent€/m3 contre 2 € pour l'eau potable ; 2 km de terre plein), 3
programmateurs alimentés par module photo-voltaïque ; 5-6 pour paramétrer
efficacement le logiciel, 2 agents sont formés pour chaque site (responsable et
remplaçant)
- le système a été étudié en interne, à partir de l'analyse des besoins (calcul puis utilisé
pour paramétrer les programmateurs)
- le dispositif comprend une station météo (thermomètre, anémomètre, pluviomètre,
tensiomètre pour mesurer l'humidité du sol en mesurant la force d’aspiration que les
racines doivent exercer pour absorber l’eau) associée à l'automate-programmateur et
une liaison GPRS (General Packet Radio Service) permettant le suivi et la commande
par internet
câbles connectés
aux électrovannes
par liaison enterrée

programmateur

batterie
d'alimentation

Station météo et vue intérieure de l'automate-programmateur, installé dans le boîtier de la


station (photos Ville de Nice)
- le système, une fois paramétré, est conçu pour être autonome, excepté l'intervention
humaine pour la rénovation saisonnière des plantations (massifs), impliquant un arrosage
manuel ; au besoin, une télécommande permet de déclencher ou arrêter l'arrosage au
jardinier se trouvant sur place
- investissement de 70 k€HT, dont 15-20 k€ pour le logiciel (fabricant Clabert Météo,
installateur Arrosage Côte d'Azur) y compris rénovation d'un segment de la canalisation
- fonctionnement : 25 €/mois par programmateur pour la connexion à partir de la 2ème
année, dont redevance pour Clabert (moins cher si acquisition d'un serveur et relais radio
pour communication), retour sur investissement dès la 3ème année en cas d'utilisation
de l'eau potable (20 à 40 % d'économie avec optimisation du paramétrage).
Le système commande l'aspersion ; appliquer le système sur les gouttes à gouttes n'est pas
intéressant selon les services de la ville, en raison du phénomène de bouchage se
développant au cours des années.
Le dispositif a permis 20 % d'économie sur l'espace vert utilisant l'eau potable et 5 % sur
l'autre (les massifs saisonniers de ce dernier nécessitent en effet un arrosage manuel
complémentaire, mais ils vont être remplacés par des plantes persistantes).

Coûts indicatifs / bénéfices envisageables


Aménager des espaces verts peu consommateurs, bien évaluer les besoins en eau et
optimiser l'irrigation peut permettre des économies importantes, voire diviser les
consommations de plusieurs fois (cas notamment du gazon, des terrains de sport…).

Exemple comparatif pour un rond-point de 300 m² (environ 10 m de rayon)


Coût annuel de l'eau Coût annuel de l'eau
Type Eau utilisée 3 3
(eau potable à 3 €/m ) (eau brute à 0.3 €/m )
3
5 l/m²/j, soit 225 m /an
Aménagement à gazon et fleurs pour 300 m² et 150 j 675 € 67.5 €
d'arrosage
Aménagement de type jardin sec, 3
2 l/m²/j, soit 15 m /an
plantes peu consommatrices et
pour 50 m² et 150 j 45 € 4.5 €
arrosage programmé au goutte à
d'arrosage
goutte

Exemple comparatif pour un stade de 7000 m² (100x70 m)


Coût annuel de Coût annuel de
Fréquence moyenne
Type Eau utilisée l'eau (eau potable l'eau (eau brute
d'arrosage 3 3
à 3 €/m ) à 0.3 €/m )
tous les jours entre juin
4 l/m²/j, soit 4200
Gazon et arrosage et août, tous les 2 jours 3
m /an pour 7000 m² 12 600 € 1260 €
classiques en avril, mai,
et 150 j d'arrosage
septembre, octobre
Mélange de graminées
tous les 5 jours entre
résistantes à la sécheresse 3 l/m²/j, soit 630
juin et août, tous les 10 3
et arrosage optimisé avec m /an pour 7000 m² 1890 € 189 €
jours en avril, mai,
programmateur, pluviomètre et 30 j d'arrosage
septembre, octobre
et tensiomètre*
*Dans cet exemple, un investissement pour les équipements (programmateur, pluviomètre et tensiomètre) de 1
k€ serait amorti en moins d'un an

Les coûts unitaires d’équipement pour des programmateurs et électrovannes sont de


l’ordre de quelques centaines d’€ à 2 k€. Quelques centaines d’€ pour les capteurs
commandant les programmateurs (pluviomètre, tensiomètre...).
La programmation centralisée est un investissement notable, mais, en permettant des
gains de l’ordre de 20 %, il peut être rapidement amorti.
L’investissement inclura les études préalables, l’installation et la formation des
personnels.
Le fonctionnement en cas d’intervention de prestataire pourra inclure la maintenance,
l’assistance et le dépannage.
La gestion des fontaines publiques - 1ère partie
Principe
Eliminer les systèmes à eau perdue, tout en gardant les fonctions décoratives et d'agrément
des fontaines.
Fiche Maîtrise des besoins : espaces verts
Fiche Ressources de substitution : remplacer l'eau potable

Solutions techniques et domaine d'utilisation


Il convient de mettre en circuit fermé toutes les fontaines publiques, sauf cas particuliers,
tels que :
− nécessité de maintenir une circulation minimum dans le réseau d’eau public pour éviter
la stagnation
− fontaines alimentées par un drainage de terrains dont l’eau un excès peut accroître les
risques d’instabilité
− cas de fontaines alimentées par une source pérenne ou autre ressource non vulnérable.

Fontaines en circuit fermé à Digne les Bains


L'installation peut se limiter à des pompes placées directement dans le bassin (fontaines
peu accessibles ou non soumises à risque de dégradation) ou comporter un espace ou
local technique, qui peut être enterré sous la fontaine, abritant le système de recirculation
de l’eau.
Le dispositif branché en permanence à un point d’eau (réseau d’eau potable en ville)
permet de maintenir, à l’aide de flotteurs, un niveau constant de l’eau dans le bassin. Le
système doit également arrêter les pompes en cas de manque d’eau.
Le système de recirculation peut inclure :
− un bassin tampon alimentant la fontaine ; un bassin fermé limite les pertes par
évaporation
− une pompe de recirculation
− un système de filtration des matières en suspension et au besoin de désinfection
− un éventuel système de traitement par chloration
− les tuyauteries nécessaires au diamètre approprié
− selon le cas, un programmateur horaire (un fonctionnement la nuit n’est généralement
pas indispensable) et un compteur de consommation.
Une fontaine en circuit fermé peut nécessiter un nettoyage plus ou moins fréquent (grille
d’évacuation...) en fonction notamment des salissures se déposant dans l'eau, qui
découlent de plusieurs facteurs locaux (conditions climatiques, végétation proche,
fréquentation du lieu : les incivilités peuvent transformer une fontaine en une poubelle).
Cet entretien, qui implique le vidage du bassin, conduit donc à des consommations
variables, suivant la fréquence de vidage, allant de quelques fois par saison à quelques
fois par semaine. Par ex., pour un réservoir de 1000 l, la consommation pourra être de
quelques m3/an à quelques dizaines de m3/an.
Sauf cas particulier, il convient donc d'alimenter les fontaines avec de l'eau brute. Prévoir
au besoin un affichage précisant que l'eau n'est pas buvable.
Selon le cas, évaluer l'intérêt d’installer à proximité une fontaine-borne d’eau potable
réservée aux passants, au débit limité et fonctionnant par bouton poussoir ou
commandée par horloge.

Détails : locaux techniques installés près de la fontaine, dont le 2ème incluant un réservoir tampon,
pompe avec filtre (ville de Digne les Bains)

Recommandations d'installation et d'exploitation


Selon les secteurs géographiques, les fontaines d’agrément ne nécessitent
généralement pas de fonctionner toute l’année ; une période d’activité de mai à
novembre est courant dans la région.
Lors de toute intervention sur une fontaine, ne pas négliger de réparer les fuites
éventuelles.
Adapter la fréquence de nettoyage au besoin de chaque site.
Pour optimiser le fonctionnement des filtres, il est possible d'inverser périodiquement
(toutes les semaines ou les 2 semaines) le flux d’eau dans le filtre.
Le bassin tampon est selon le besoin rempli avec de l’eau propre, en fonction des pertes
par évaporation et de l’eau utilisée pour le nettoyage des filtres.
Le dimensionnement du système de filtration des matières en suspension, qui détermine
la vitesse et le débit de filtration, sera fonction de la qualité de l’eau à filtrer.
En milieu urbain, le bruit de la fontaine peut être gênant pour le voisinage, notamment en
cas de jet à une hauteur importante : l’arrêt la nuit ou la limitation de la hauteur sont alors
à envisager.
Le vent fort, entraînant de l’eau hors du bassin, peut augmenter significativement la
consommation, d’autant plus que le jet est élevé et la largeur du bassin faible.

Coûts indicatifs
Ils seront très dépendants des conditions d’aménagement et de l’état des équipements
existants (vétusté, présence de fuites, aspects esthétiques...). Quelques éléments de prix :
vanne de contrôle de débit et son installation : 1 k€HT (commune des Adrets de l’Esterel,
Var)
réalisation de l’étanchéité d’une fontaine : 8 k€HT (commune d’Apt, Vaucluse).
La gestion des fontaines publiques - 2ème partie

L'exemple de Roquebrune sur Argens (Var)


Cette commune a engagé la mise en circuit fermé des fontaines publiques dans le cadre
de l'appel à projet régional de 2009 "Economisons l'eau à la source".
Le système comporte :
− 3 réservoirs de 500 l chacun (volumes choisis pour s’adapter à l’espace disponible)
installés dans une cave de la mairie
− une grille millimétrique pour retenir les matières grossières, un filtre à sable pour retenir
les matières en suspension, une pompe doseuse d’un produit anti-algues
− une pompe alimentant d’eau filtrée les 3 fontaines situées à proximité de la mairie
− un programmateur horaire (les fontaines fonctionnent pendant les tranches 8-21h en
hiver et 6-23h en été) et un compteur de consommation d’eau.
Les agents communaux assurent l’entretien courant (test du pH, ajout de galets de
chlore, un prestataire local (HMT Service) intervenant quelques fois par an en cas de
panne (flotteurs de niveau, pompe).

Fontaines en circuit fermé à Roquebrune sur Argens

Auparavant, les 4 fontaines du village ancien de la commune, fonctionnant en eau


perdue, consommaient près de 1400 m3/an d'eau potable, malgré les coupures en raison
du plan sécheresse pendant plusieurs mois de l'année.
Leur mise en circuit fermé a permis d’en réduire la consommation à quelques m3/an, due
essentiellement aux pertes par évaporation et au lavage des filtres (une centaine de
l/mois).
Coût d’investissement de 134 k€HT pour l'ensemble du dispositif.
Télésuivi et télégestion

Principe
Le suivi et la gestion à distance des équipements de distribution de l'eau (compteurs,
programmateurs…) présentent de nombreux avantages, en :
permettant la surveillance et l'activation en temps réel
facilitant l'enregistrement et le traitement des données
éliminant les contraintes de déplacement et d'accès aux équipements.

Solutions techniques et domaine d'utilisation


Les techniques de surveillance à distance utilisent des équipements émetteurs d'impulsions,
transmises par liaison téléphonique, réseau radio ou GSM (Global System for Mobile
Communications, on parle selon le cas de télé ou radio-relève) et reçues par radio ou
internet sur ordinateur ou téléphone mobile. Certains équipements en place (comme les
compteurs d'eau récents) peuvent être équipés de tête émettrice, d'autres devront être
remplacés. Les appareils compatibles des principaux fournisseurs peuvent être identifiés
selon leur numéro de série.
Ces dispositifs permettent de suivre en continu des volumes consommés et des débits, de
détecter des anomalies et, dans le cas de la télégestion, de commander des équipements
(programmation, ouverture ou fermeture d'électrovannes…).

Exemple de système de gestion centralisée de l'arrosage des espaces verts et d'intervention


à distance en cas de dysfonctionnements (document Isis Control® www.isis-control.fr)

Ils peuvent être favorablement associés aux éventuels systèmes de gestion technique déjà
existants, afin de gérer l'ensemble des flux (électricité, gaz…) par le même système.

L'intervention d'un prestataire spécialisé ou, en cas de délégation de service, de l'opérateur


local, est généralement à prévoir, selon le cas, lors des phases d'étude, mise en place et/ou
exploitation.
Dans le cas de l'entretien des espaces verts L'exemple de l'optimisation de l'alimentation en eau des
par exemple, la gestion de l'arrosage peut bâtiments et espaces verts sur la commune de Six Fours
être entièrement conduite à distance les Plages (Var)
Après avoir expérimenté le système de radiorélève
(exemple de Toulon, où un technicien pendant 3 ans (durée du marché avec le prestataire), la
chargé de la GTC gère l'ensemble du régie communale des eaux a planifié en 2013 son
réseau). remplacement par des compteurs "disjoncteurs" d'eau
Les techniques de télésurveillance (fournisseur Hydrelis), permettant de :
- suivre les consommations et commander l'ouverture
impliquent un système d'arrosage ou la fermeture de l'alimentation à distance
automatisé (selon la Société du Canal de - fournir une quantité prédéterminée d'eau pendant
Provence, seulement 10 % des communes un temps donné (espaces verts…)
de la région en sont équipées). - couper l'alimentation la nuit (écoles…)
Fiche Maîtrise des besoins : espaces - alerter et couper en cas de surconsommation
(fuite…).
verts

Recommandations d'installation et d'exploitation


Le dispositif fera l'objet d'étude préalable, de manière à préciser les besoins et les
équipements à mettre en place et à identifier les agents chargés de leur exploitation, qui
seront spécifiquement formés.
Paramètres à analyser dans le cas de gestion centralisée de l'arrosage des espaces
verts, en vue d'élaborer un plan d’implantation, un planning d’arrosage et une
optimisation de la programmation :
- types de sol et de végétation, topographie, exposition
- système d'irrigation : mesures hydrauliques du réseau et aux arroseurs (type, état),
mesure de l’apport pluviométrique, de l’uniformité de la distribution d’eau.
Le pilotage et le suivi de l'irrigation comprennent des opérations nécessitant en grande
partie une exploitation informatique :
- le paramétrage du système et des programmateurs
- l'ajustement régulier des cycles d'arrosage en fonction des données climatiques,
observations et prévisions météo, de l'évapotranspiration
- le traitement des alertes et des autres informations, le dépannage (la collectivité peut
également contractualiser avec un prestataire maintenance intervenant en cas d'incident
ou d'anomalie)
- l'obtention de données statistiques.
Le système peut être équipé de commandes automatiques : tensiomètres permettant
l'arrosage selon le besoin en eau des végétaux, mises en arrêt en cas de pluie, fort vent
ou température basse etc.

Coûts indicatifs / bénéfices envisageables


Le coût d’un boîtier de radio ou télé-relève à l’échelle d’une commune est de l’ordre de la
centaine d’euros par abonné, auquel s’ajoutent 1 à 3 €/mois/abonné pour le suivi.
Un logiciel de télégestion peut coûter quelques milliers d’euros et un système de gestion
centralisée (cas de grands espaces verts...) quelques dizaines de milliers d’euros.
Ces systèmes se justifient économiquement pour des patrimoines importants. Toutefois,
le retour sur investissement peut être court également sur des petites installations (en
cas par ex. de l'optimisation de l'arrosage ou de la détection et réparation de fuites…).
En réduisant les déplacements nécessaires pour la surveillance (relève manuelle), ces
solutions évitent également les impacts et les risques de la circulation et améliorent les
conditions de travail des personnels.

Pour en savoir plus


Connaissance et maîtrise des pertes dans les réseaux d'eau potable (Agence de l'Eau Adour-Garonne,
SMEGREG de Gironde, OIE, 2006)
Analyse et réduction des consommations d'eau dans les établissements tertiaires (SMEGREG, 2008)
Diagnostic des équipements de plomberie de bâtiments communaux et plan
d'actions "économie d'eau"

La commune des Pennes Mirabeau (13) a engagé dans le cadre de son Agenda 21 un
inventaire des points d'utilisation d'eau potable, dans l'objectif de définir et mettre en place
un programme de travaux visant la réduction des consommations.

Intervenants, méthode et calendrier de l'opération


Opération menée par la "cellule eau" des services techniques (incluant des techniciens
bâtiment et espaces verts) et le conseiller en énergie partagé (CEP) intervenant sur la
commune, basé au CPIE du Pays d'Aix.
Marché de services pour le diagnostic élaboré par le CEP avec la chargée Agenda 21 et
prestation du bureau d'études ATS (Aix en Provence). La compétence et l'implication du
CEP en matière d'économies d'eau, découlant de sa précédente expérience
professionnelle, a été un levier déterminant dans l'action.
Inventaire des points d'eau dans 91 bâtiments de la municipalité (bâtiments
administratifs, crèches, groupes scolaires, foyers, gymnases, stades…) entre décembre
2013 et février 2014.
Elaboration des préconisations d'intervention (réparations, rénovations et nouveaux
équipements) finalisée en mai, pour une mise en œuvre des actions à l'automne 2014.

Principaux résultats
L'analyse de 1773 points d'utilisation (lavabo, évier, douche, WC, urinoir…) a permis de
définir pour chacun d'entre eux son état et son fonctionnement (observation de fuite,
mesure du débit des robinets, du volume des chasses d'eau), de manière à établir les
besoins de :
- réparation (cas par ex. de fuite) ou remplacement (appareil hors service) pour 4 % des
points
- régulation (cas par ex. des robinets temporisés, de chasses d'eau double débit) pour 15
% des points
- optimisation (installation de matériel hydro-économe, limitant le débit, le volume ou la
durée de puisage) pour 19 % des points.
L'analyse comparative des consommations par point d'eau a permis de distinguer
certains bâtiments présentant un ratio nettement en dessus de la moyenne, ce qui peut
être expliqué par une fuite, par une utilisation abusive de l'eau potable pour l'arrosage ou
par une surconsommation des usagers.
Bien que, à l'exception des éviers, la majorité des équipements soient déjà hydro-
économes (chasses d'eau double volume ou bouton poussoir, robinets de douches et
lavabos à bouton ou avec mitigeur), les économies d'eau possibles sont importantes.
Elles ont été estimées entre 8000 et 9500 m3/an, soit 15 à 18 % des 53 000 m3
consommés en 2012 sur l'ensemble des bâtiments (sans considérer les économies
envisageables à l'aide d'une sensibilisation des usagers).
Les travaux préconisés concernent :
- la réparation des dysfonctionnements et le réglage de la temporisation des robinets
existants : coût de main d'œuvre d'environ 6 k€HT
- l'installation de matériels hydro-économes (robinets temporisés, chasses d'eau double
volume ou chasse directe sur robinet temporisé) : coût de main d'œuvre d'environ 6
k€HT et de matériel d'environ 46 k€HT (dont près de 27 k€ pour les chasses directes).

Commande de chasse directe sur robinet temporisé (doc. Presto)

Suite donnée
La commune a décidé de charger la régie de l'eau des travaux, leur réalisation étant
envisagée pour 2015.
Remplacer l'eau potable - 1ère partie

Principe
L'utilisation d'eau brute (eau superficielle ou souterraine non traitée, eau récupérée traitée)
pour les usages ne nécessitant pas d'eau potable (arrosage, toilettes, nettoyage de voirie,
véhicules…) permet généralement des économies d'énergie et d'argent.
A prévoir pour tous les usages nécessitant des grandes quantités d'eau, elle sera dans tous
les cas associée à une maîtrise des besoins et des consommations.

Solutions techniques et domaine d'utilisation


L'exploitation des ressources de substitution (eau de source, de canal, de puits, de pluie, de
recyclage d'eaux grises) tiendra compte des exigences sanitaires et réglementaires :
déclaration de tout forage et puits, existant ou nouveau, à la mairie pour les usages
domestiques (≤1000 m3/an) ou à la direction départementale compétente pour les
usages plus importants
déclaration ou autorisation préfectorale respectivement pour les prélèvements de 10 000
à 200 000 m3/an ou >200 000 m3/an
pour les dispositifs de récupération ou de recyclage, déclaration en mairie ou
autorisation/dérogation préfectorale selon le cas (type de solution, usage domestique ou
autre).
Les directions départementales sont compétentes pour formuler des avis et préciser le cadre
réglementaire.
Fiches Ressources de substitution : eau de pluie, recyclage

Tout projet de substitution de ressource, au moins pour les dispositifs concernant des
volumes importants, fera l'objet étude technico-économique préalable.

Les principaux éléments à considérer dans l'exploitation d'une ressource locale superficielle
ou souterraine sont :
le type et le volume des ressources superficielles disponibles ou la profondeur de la
nappe exploitable (le coût dans le cas d'un forage est de l'ordre de 50 à 100 €HT par
mètre, mais cette ressource peut être plus conséquente et constante en quantité et
qualité)
le débit nécessaire et celui disponible
en fonction des facteurs précédents, l'exigence ou pas de créer un stockage (qui pourra
être dimensionné pour le besoin journalier) : retenue d'eau ou, pour un volume inférieur à
200 m3, cuve enterrée ou bâche souple.

L’exploitation d’une ressource inutilisée (qui peut être par ex. une source s’infiltrant dans le
sol ou ruisselant) peut parfois associer l’économie d’eau avec l’amélioration de la stabilité du
sol, en participant à son drainage, en fonction des risques hydrogéologiques locaux.
Un stockage de l’eau avant utilisation peut être nécessaire (eau de pluie, eau brute pompée
avant d’être utilisée par gravité...) : prévoir selon le cas l’aménagement de cuves (pour des
volumes allant jusqu’à 100-200 m3) ou de bassins imperméabilisés (solution plus coûteuse
adaptée pour des volumes importants).
Prévoir notamment pour les eaux prélevées en surface un prétraitement adapté (filtration
grossière, décanteur...).
Recommandations d'installation et d'exploitation
Dans le cas des sources et forages, évaluer le débit de la ressource, sa profondeur et
ses éventuelles variations dans le temps (saisonnières...), par rapport au besoin prévu.
Le comptage de la ressource de substitution, souvent négligé (le cas de compteurs en
place jamais relevés est aussi fréquent), reste nécessaire pour suivre et améliorer son
utilisation.
Tenir compte des dossiers d’urbanisme dans le cas de certaines installations : étude de
sol, permis de construire pour l’aménagement de réservoir...
L’eau recyclée stockée reste un milieu vivant et, en absence de produit résiduel
désinfectant, peut engendrer des développements organiques, que certains mesures de
prévention peuvent limiter (une ventilation suffisante, une protection contre
l’augmentation de température, un nettoyage régulier, par ex. 2-3 fois par an...).
Les eaux grises seront de préférence utilisées en irrigation gravitaire (canaux, rigoles…)
ou localisée (drains enterrés, goutte à goutte…), l'aspersion étant autorisée à titre
expérimental ; de manière analogue, le nettoyage sous pression engendrant une
brumisation de l’eau grise recyclée est à éviter.
Dans le cas de réutilisation d’eau de piscine pour l’arrosage, tenir compte de la
concentration de résidus chlorés et de la sensibilité des plantes concernées à ces
composés (la teneur en chlore libre d’une piscine de 2-3 mg/l est environ 10 fois plus
élevée que la teneur du chlore dans l’eau potable).
Dans le cas de réutilisation d’eau drainée de sol cultivé, tenir compte de la turbidité (qui
peut exiger une filtration afin de limiter les pertes de charge) et de la présence de
polluants (pesticides...).

Coûts indicatifs / bénéfices envisageables


Les retours d’expérience montrent que les ressources de substitution peuvent être
rentabilisées à l’échéance de 10, voire 5 ans.
L’investissement pour des forages est de l’ordre de quelques dizaines d’euros par mètre
jusqu’à environ 300 m de profondeur, auquel s’ajoute un tubage pouvant présenter un
coût similaire si le terrain a une bonne tenue. Coût des pompes à partir de quelques
milliers d’euros (par ex. 10 k€ pour un débit de 20-25 m3/h).

Pour en savoir plus


Analyse et réduction des consommations d'eau dans les établissements tertiaires (SMEGREG, 2008)
Réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures, l’arrosage des espaces verts par aspersion et
le lavage des voiries - Avis de l’ANSES, Mars 2012 http://www.anses.fr/Documents/EAUX2009sa0329Ra.pdf
Remplacer l'eau potable - 2ème partie

Récupération de l'eau de la piscine municipale à Six Fours les Plages (Var)


Une étude de faisabilité réalisée en interne (économe de flux) a conduit à la conception
d'un système de récupération de l'eau de la piscine et de l'eau de pluie du toit des
tribunes, afin de contribuer à l'arrosage du stade.
Une action de réduction de la consommation de l'eau de renouvellement de la piscine a
été préalablement adoptée ; en effet, pour un volume de la piscine de 350 m3, environ 70
m3 devaient être renouvelés quotidiennement pour des raisons sanitaires (présence
notamment de chloramines, polluants irritants formés par le chlore et les matières
azotées dégagées par les baigneurs). Un appareil de déchloramination par rayonnement
UV, mis en service en 2006, a permis de diminuer ce renouvellement à 12 m3/jour, soit
une économie d'eau de plus de 20 000 m3/an (la piscine est ouverte 45 semaines par
an).

Piscine et déchloraminateur

Le dispositif de récupération de l’eau de la piscine est opérationnel depuis 2010. Un


surpresseur alimente un filtre à charbons actifs, qui adsorbe les molécules organiques et
réduit le chlore en chlorure stable, ce qui évite une déchloration ultérieure avant
réutilisation de l'eau ; compte tenu du débit du filtre d’1 m3/h, le recyclage journalier
demande une dizaine d’heures. Le filtre est décolmaté automatiquement à contre courant
tous les 15 j.
L'eau de la piscine est stockée dans une cuve hors-sol de 120 m3.
La récupération de l'eau de la piscine (renouvellement quotidien plus les 2 vidanges
annuelles réglementaires) fournit près de 5000 m3/an d'eau réutilisable, qui
approvisionne également les WC (à l'aide d'un deuxième réseau) et les balayeuses du
site. L'eau récupérée étant insuffisante par rapport au besoin du stade (55 m3/j en
période sèche, soit 7000 à 10 000 m3/an), l'eau du puits local contribue à l’arrosage. Des
drains installés dans le sol du terrain gazonné récupèrent l'eau infiltrée par l'aspersion
qui, après passage dans un filtre à sable, arrose le terrain (mais la pompe n'est ici pas
encore opérationnelle) ; le lavage du filtre nécessite de l’eau potable.
Des analyses de l'eau récupérée sont effectuées annuellement.
La mise en service du dispositif, géré par les services communaux, n'a pas demandé
d'avis ou d'autorisation de l'autorité sanitaire.
Des compteurs sont installés aux différents points de mesure : eau renouvelée de la
piscine, sortie de cuve, arrosage, eau potable en complément pour les équipements.
Réservoir pour l'eau récupérée et vue intérieure de l'eau provenant de la piscine

Compte tenu de l'exploitation de toutes ces ressources de substitution, l'économie d'eau


potable est évaluée à 18 000 m3/an.
Le coût d’investissement est d’environ 170 k€TTC (financé en partie dans le cadre de
l'appel à projets régional de 2009 "Economisons l'eau à la source"), soit 78 k€ pour la
cuve, 44 k€ pour les pompes, canalisations et raccordements et 43 k€ pour les filtres ; 5
k€ pour la formation des agents.
Retour sur investissement de 10 ans pour une économie annuelle d’environ 20 k€TTC.
La maintenance est assurée par la régie des eaux de la commune.

L’exemple des bassins du jardin public de Apt (Vaucluse)


Ce jardin, qui présente une végétation hétéroclite (grands arbres, arbustes, gazon)
intègre 3 bassins fonctionnant en circuit fermé (surface totale d’environ 700 m²) et une
fontaine, tous alimentés en eau potable par système à commande manuelle. Le circuit
comporte un écoulement gravitaire vers le bassin au niveau topographique inférieur, le
stockage dans un petit réservoir et le pompage vers les 2 bassins supérieurs ; la
surverse s’évacue dans le réseau eau pluviale.
Les nombreuses fuites dans le béton de ces bassins anciens déterminent une forte
consommation d’eau potable (en moyenne près de 27 000 m3/an, ce qui rapporté à la
surface des bassins et en tenant compte de l’arrosage représente quelques dizaines de
m3/an par m² de bassin).

La réhabilitation du système d’alimentation a impliqué :


− la réfection de l’étanchéité des bassins et de la fontaine
− le raccordement de l’alimentation au Canal de Provence (380 m de canalisation)
− l’installation d’un système de commande centralisée détectant les variations de niveau
d’eau dans les bassins
− l’augmentation de la capacité du réservoir réalimentant les bassins, permettant un
meilleur effet tampon en cas de précipitations intenses
− réaménagement paysager avec plantes adaptées au climat.

Les investissements sont de 142 k€HT pour la réhabilitation du système d’alimentation


des bassins et de la fontaine (dont 65 pour la réparation des bassins et 38 pour le
nouveau réservoir) et de 87 k€HT pour le raccordement au canal.
Suivant l’économie d’eau potable attendue (l’évaporation limiterait le besoin d’eau à 20 %
du besoin initial et la surverse à 10 %, soit une réduction de 70 % de la consommation)
par rapport au coût de l’eau potable gaspillée, l’aménagement peut être amorti en
environ 5 ans.
L'évolution réglementaire et tarifaire
La délégation de service public (DSP) et la transparence du service eau
Le système de gestion déléguée, en place en France depuis des siècles et concernant 72 %
des services d'eau potable (OIEau, 2007), est fondé sur un marché à durée limitée (11 ans
en moyenne), non renouvelable tacitement et établi par mise en concurrence des
prestataires (700 contrats renouvelés chaque année).
Sauf dans le cas de la concession, où l’opérateur construit les ouvrages et les exploite, c'est
la collectivité qui réalise et finance directement les investissements, aussi bien dans le cas
de l'affermage (le mode le plus répandu), où l’opérateur exploite les ouvrages, que de la
régie.
La collectivité peut choisir des systèmes de gestion intermédiaires entre la DSP et la régie,
comme la délégation uniquement de la distribution ou de la facturation-recouvrement.1

Les documents suivants, obligatoires depuis les lois du 2 et du 8 février 1995, permettent à
l’autorité publique et aux usagers d’apprécier le fonctionnement des services eau :
-le rapport public annuel du Maire sur le prix et la qualité des services d’eau potable et
d’assainissement
-le rapport que l’entreprise délégataire remet sur les comptes de toutes les opérations liées à
l’exécution de la délégation et l'analyse de la qualité du service.

Depuis 2009, doivent figurer dans le rapport annuel sur le prix et la qualité des services des
indicateurs de performance tels que (décret du 2 mai 2007) :
-nature des ressources utilisées et volumes prélevés sur chaque ressource ; volumes
achetés à d'autres services d'eau potable
-nombre d’abonnements
-volumes vendus au cours de l’exercice aux abonnés domestiques et assimilés et aux autres
abonnés
-indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable
-rendement et indice linéaire de perte du réseau de distribution
-présentation générale des modalités de tarification de l’eau et des frais d’accès au service.

Rendement des réseaux


Les collectivités territoriales doivent établir un descriptif détaillé de leurs réseaux d'eau
potable et d'assainissement, et au besoin, mettre en place un plan d'actions pour améliorer
leur rendement (décret du 27 janvier 2012 relatif à la définition d'un descriptif détaillé des
réseaux des services publics de l'eau et de l'assainissement).
Est doublée la redevance "prélèvement" des collectivités n’ayant pas une connaissance
suffisante de leur réseau d’eau potable ou dont le rendement de réseaux est insuffisant et
n’ont pas établi un plan d’actions suffisant pour l'augmenter dans les 2 ans (art. 161 de la loi
Grenelle 2).

1
Le CNFPT anime des formations sur le pilotage des services eau en régie, DSP et de passage d'une gestion déléguée à une
régie.
La redevance "alimentation en eau potable" payée à l'Agence de l'Eau est majorée2 si le plan
d'actions pour la réduction des pertes du réseau à réaliser par les collectivités territoriales
avant le 31 décembre 2013 n'est pas établi et lorsque le rendement du réseau de distribution
d'eau est inférieur à 85 % ou, lorsque cette valeur n'est pas atteinte, égal à la somme de 65
(70 si les prélèvements réalisés sur des ressources faisant l'objet de règles de répartition
sont supérieurs à 2 millions de m³/an) et d'1/5 de la valeur de l'indice linéaire de
consommation (rapport entre le volume moyen journalier consommé en m3 et le linéaire de
réseaux en km) (Décret du 27 janvier 2012 relatif à la définition d'un descriptif détaillé des
réseaux des services publics de l'eau et de l'assainissement et d'un plan d'actions pour la
réduction des pertes d'eau du réseau de distribution d'eau potable).

Tarification
Depuis le 1er juillet 2013, le service d'eau potable doit informer l'abonné lorsque sa
consommation est au moins deux fois supérieure à la consommation habituelle. L'abonné
peut bénéficier du plafonnement de sa facture d'eau si le service d'eau potable n'a pas
signalé la surconsommation ou si l'abonné présente au service une attestation d'une
entreprise de plomberie indiquant qu'il a fait procéder à la réparation (décret 24 septembre
2012 relatif à la facturation en cas de fuites sur les canalisations d'eau potable après
compteur).

Le financement des services de l'eau

Les dépenses des services publics de l’eau et de l’assainissement sont couvertes par la
facture d’eau payée par les usagers, soit en 2010 plus de 12 milliards d’euros (dont 60 %
pour l'eau potable), dont (ONEMA - Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques, 2012)
:
-27 % pour les régies des collectivités locales
-53 % pour les délégataires
-14 % pour les Agences de l'Eau (redevances ensuite reversées sous forme d’aides : environ
15 % des aides aux investissements apportées par les Agences aux collectivités sont
destinées à l'eau potable, le reste à l'assainissement)
-6 % pour l’État (TVA et VNF - Voies navigables de France).
Le fonctionnement des services de l’eau et de l’assainissement est fondé sur un budget
réservé (selon le principe "l’eau paye l’eau") et qui doit être en équilibre budgétaire : le coût
du service de l’eau doit être couvert par les seuls usagers, en excluant tout transfert de ou
vers le budget communal.
Le coût des services inclut le remboursement des emprunts et des intérêts bancaires, les
frais d'exploitation et d'administration, les coûts de maintenance et l’amortissement des
installations.

2
Cette redevance comprise entre 7 et 14 cent€ peut être majorée de 25 % maximum.

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