Optimisation de L'arrosage Des Espaces Verts
Optimisation de L'arrosage Des Espaces Verts
Optimisation de L'arrosage Des Espaces Verts
Principes et solutions
Il est essentiel d’adopter une démarche préalable de réduction des besoins d’irrigation, qui
inclut différentes méthodes, telles que :
gestion différenciée des espaces verts, Exemples de plantes adaptées au climat sec
limitant ou évitant l’arrosage selon le domaine
d’utilisation Pour l'agrément : plantes à feuillage persistant,
utilisation d’espèces ou variétés adaptées au à croissance lente, à la forme compacte et aux
climat sec, en évitant le gazon traditionnel ; feuilles étroites réduisant l'évapotranspiration.
les arbustes bien implantés (après 3 ans) ne Plantes à feuillage gris, laineux, aromatiques
nécessitent pas d’arrosage (lavandes, thym, romarin, sauge…), vivaces
(joubarbe, achillée…), arbres et arbustes
pratiques améliorant la rétention en eau dans
(olivier, pin, figuier, agrumes, lauriers,
le sol : paillage, mulching ; apport de matière euphorbes, genévriers, bruyères…).
organique
aménagements réduisant l’évaporation (haies Pour le potager : variétés anciennes locales.
brise-vent...)
techniques culturales favorisant l’infiltration de
l’eau et le développement racinaire en Exemples de couverture de sol
profondeur (décompactage, tonte assez
longue : garder une hauteur supérieure à 5 Le paillage à partir de matière organique
(paille, écorce, herbes sèches, broyat de tailles,
cm...). compost) ou minérale implique un
approvisionnement de matière fonction du
Une fois les besoins optimisés, il faut définir contexte local. La valorisation de déchets verts,
préalablement les volumes d’arrosage souvent gratuite, est à prendre en compte
nécessaires en analysant la typologie de l’espace (services espaces verts communaux,
à irriguer, sa surface, le climat, l’évolution météo élagueurs, agriculteurs) avant d'envisager
et les autres facteurs influents. L’arrosage est en l'achat de matière prête à l'emploi.
effet souvent réalisé empiriquement, alors qu’il Le mulching des tontes demande une tondeuse
peut être géré rationnellement. mulcheuse, qui broie finement les tiges.
Une analyse comparative (par ex. par rapport à des ratios moyens (cf. ci-après) et/ou en
comparant les consommations dans différents espaces verts de la collectivité) permet une
première évaluation des possibilités de réduction.
Par ex., si on s'aperçoit que l'irrigation annuelle dépasse fortement le m3 d'eau par m²
d'espace vert, il convient d'envisager une optimisation.
Si l’arrosage insuffisant affaiblit la plante, l’arrosage excessif entraîne de effets négatifs pour
le sol et pour la plante (lessivage des minéraux, des éléments fins en profondeur, tassement
et saturation du sol, arrêt de la circulation de l’air, pas de développement des racines en
profondeur...). D’autre part, l’eau en excès dans un sol très perméable est perdue par
percolation.
La quantité d’eau à apporter à la plante découle de ses pertes réelles (évapotranspiration
fonction de la température, de l’ensoleillement, du vent, de l’humidité et de la pluie...), qui
sont généralement calculées en fonction des paramètres météorologiques et agronomiques.
Cette évaluation permet de préciser un programme d’irrigation pour chaque espace vert :
débit, durée et fréquence de l’arrosage. Généralement, la durée d’arrosage pourra être la
même, mais la fréquence plus ou moins espacée selon la saison.
Une aspersion efficace et homogène implique un aménagement bien conçu du réseau des
asperseurs suivant les paramètres influents (exposition au soleil et au vent, topographie,
type et répartition de la végétation...).
Exemple de graphique d’évapotranspiration quotidienne par surface unitaire pour 3 lieux
distincts (doc. Météo France)
La dose d’eau ne doit pas dépasser la pluviométrie moyenne et tenir compte de la texture du
sol : 5 mm/heure suffisent pour des sols à texture grossière et 15 mm/h pour des sols à
texture fine. Ces limites sont à réduire proportionnellement à la pente du terrain (jusqu’à
75 % pour un terrain dépassant 20 % d’inclinaison).
La formation aux économies d’eau des agents et jardiniers est un élément essentiel de
l’action sur les espaces verts.
Recommandations d'exploitation
Dans les cas des grandes surfaces d'espaces verts notamment, éviter d'utiliser l'eau
potable pour l'arrosage Fiche Ressources de substitution : remplacer l'eau potable
Envisager le suivi et la commande à distance Fiche Efficacité des installations :
télésuivi et télégestion.
Equiper systématiquement les systèmes d’arrosage de compteurs et relever
régulièrement (tous les 15 jours par ex.) les consommations.
Vérifier et réguler au besoin la pression du réseau en fonction des valeurs de service des
équipements d’arrosage.
Préférer un léger surdimensionnement des tuyaux et raccords pour réduire les pertes de
charge, qui freinent l’écoulement de l’eau et diminuent l’efficacité de l’arrosage.
S’assurer que l’eau n’est pas chargée (matières en suspension...) notamment en cas
d’utilisation d’électrovannes, goutte à goutte...
Contrôler régulièrement l’étanchéité des joints des réseaux d’arrosage.
Prévoir les systèmes de protection de l’installation lors des périodes de température
négative (vidange, isolation thermique...).
L’utilisation de programmateurs implique une programmation adaptée à la saison et, de
préférence, commandée par des détecteurs automatiques (pluviomètre, anémomètre,
tensiomètre).
Tenir compte des risques de vandalisme dans le choix des sites à équiper par les
systèmes d’arrosage et des éventuels systèmes de protection de ces équipements
installés sur l’espace public (boîtiers protégés...).
programmateur
batterie
d'alimentation
Détails : locaux techniques installés près de la fontaine, dont le 2ème incluant un réservoir tampon,
pompe avec filtre (ville de Digne les Bains)
Coûts indicatifs
Ils seront très dépendants des conditions d’aménagement et de l’état des équipements
existants (vétusté, présence de fuites, aspects esthétiques...). Quelques éléments de prix :
vanne de contrôle de débit et son installation : 1 k€HT (commune des Adrets de l’Esterel,
Var)
réalisation de l’étanchéité d’une fontaine : 8 k€HT (commune d’Apt, Vaucluse).
La gestion des fontaines publiques - 2ème partie
Principe
Le suivi et la gestion à distance des équipements de distribution de l'eau (compteurs,
programmateurs…) présentent de nombreux avantages, en :
permettant la surveillance et l'activation en temps réel
facilitant l'enregistrement et le traitement des données
éliminant les contraintes de déplacement et d'accès aux équipements.
Ils peuvent être favorablement associés aux éventuels systèmes de gestion technique déjà
existants, afin de gérer l'ensemble des flux (électricité, gaz…) par le même système.
La commune des Pennes Mirabeau (13) a engagé dans le cadre de son Agenda 21 un
inventaire des points d'utilisation d'eau potable, dans l'objectif de définir et mettre en place
un programme de travaux visant la réduction des consommations.
Principaux résultats
L'analyse de 1773 points d'utilisation (lavabo, évier, douche, WC, urinoir…) a permis de
définir pour chacun d'entre eux son état et son fonctionnement (observation de fuite,
mesure du débit des robinets, du volume des chasses d'eau), de manière à établir les
besoins de :
- réparation (cas par ex. de fuite) ou remplacement (appareil hors service) pour 4 % des
points
- régulation (cas par ex. des robinets temporisés, de chasses d'eau double débit) pour 15
% des points
- optimisation (installation de matériel hydro-économe, limitant le débit, le volume ou la
durée de puisage) pour 19 % des points.
L'analyse comparative des consommations par point d'eau a permis de distinguer
certains bâtiments présentant un ratio nettement en dessus de la moyenne, ce qui peut
être expliqué par une fuite, par une utilisation abusive de l'eau potable pour l'arrosage ou
par une surconsommation des usagers.
Bien que, à l'exception des éviers, la majorité des équipements soient déjà hydro-
économes (chasses d'eau double volume ou bouton poussoir, robinets de douches et
lavabos à bouton ou avec mitigeur), les économies d'eau possibles sont importantes.
Elles ont été estimées entre 8000 et 9500 m3/an, soit 15 à 18 % des 53 000 m3
consommés en 2012 sur l'ensemble des bâtiments (sans considérer les économies
envisageables à l'aide d'une sensibilisation des usagers).
Les travaux préconisés concernent :
- la réparation des dysfonctionnements et le réglage de la temporisation des robinets
existants : coût de main d'œuvre d'environ 6 k€HT
- l'installation de matériels hydro-économes (robinets temporisés, chasses d'eau double
volume ou chasse directe sur robinet temporisé) : coût de main d'œuvre d'environ 6
k€HT et de matériel d'environ 46 k€HT (dont près de 27 k€ pour les chasses directes).
Suite donnée
La commune a décidé de charger la régie de l'eau des travaux, leur réalisation étant
envisagée pour 2015.
Remplacer l'eau potable - 1ère partie
Principe
L'utilisation d'eau brute (eau superficielle ou souterraine non traitée, eau récupérée traitée)
pour les usages ne nécessitant pas d'eau potable (arrosage, toilettes, nettoyage de voirie,
véhicules…) permet généralement des économies d'énergie et d'argent.
A prévoir pour tous les usages nécessitant des grandes quantités d'eau, elle sera dans tous
les cas associée à une maîtrise des besoins et des consommations.
Tout projet de substitution de ressource, au moins pour les dispositifs concernant des
volumes importants, fera l'objet étude technico-économique préalable.
Les principaux éléments à considérer dans l'exploitation d'une ressource locale superficielle
ou souterraine sont :
le type et le volume des ressources superficielles disponibles ou la profondeur de la
nappe exploitable (le coût dans le cas d'un forage est de l'ordre de 50 à 100 €HT par
mètre, mais cette ressource peut être plus conséquente et constante en quantité et
qualité)
le débit nécessaire et celui disponible
en fonction des facteurs précédents, l'exigence ou pas de créer un stockage (qui pourra
être dimensionné pour le besoin journalier) : retenue d'eau ou, pour un volume inférieur à
200 m3, cuve enterrée ou bâche souple.
L’exploitation d’une ressource inutilisée (qui peut être par ex. une source s’infiltrant dans le
sol ou ruisselant) peut parfois associer l’économie d’eau avec l’amélioration de la stabilité du
sol, en participant à son drainage, en fonction des risques hydrogéologiques locaux.
Un stockage de l’eau avant utilisation peut être nécessaire (eau de pluie, eau brute pompée
avant d’être utilisée par gravité...) : prévoir selon le cas l’aménagement de cuves (pour des
volumes allant jusqu’à 100-200 m3) ou de bassins imperméabilisés (solution plus coûteuse
adaptée pour des volumes importants).
Prévoir notamment pour les eaux prélevées en surface un prétraitement adapté (filtration
grossière, décanteur...).
Recommandations d'installation et d'exploitation
Dans le cas des sources et forages, évaluer le débit de la ressource, sa profondeur et
ses éventuelles variations dans le temps (saisonnières...), par rapport au besoin prévu.
Le comptage de la ressource de substitution, souvent négligé (le cas de compteurs en
place jamais relevés est aussi fréquent), reste nécessaire pour suivre et améliorer son
utilisation.
Tenir compte des dossiers d’urbanisme dans le cas de certaines installations : étude de
sol, permis de construire pour l’aménagement de réservoir...
L’eau recyclée stockée reste un milieu vivant et, en absence de produit résiduel
désinfectant, peut engendrer des développements organiques, que certains mesures de
prévention peuvent limiter (une ventilation suffisante, une protection contre
l’augmentation de température, un nettoyage régulier, par ex. 2-3 fois par an...).
Les eaux grises seront de préférence utilisées en irrigation gravitaire (canaux, rigoles…)
ou localisée (drains enterrés, goutte à goutte…), l'aspersion étant autorisée à titre
expérimental ; de manière analogue, le nettoyage sous pression engendrant une
brumisation de l’eau grise recyclée est à éviter.
Dans le cas de réutilisation d’eau de piscine pour l’arrosage, tenir compte de la
concentration de résidus chlorés et de la sensibilité des plantes concernées à ces
composés (la teneur en chlore libre d’une piscine de 2-3 mg/l est environ 10 fois plus
élevée que la teneur du chlore dans l’eau potable).
Dans le cas de réutilisation d’eau drainée de sol cultivé, tenir compte de la turbidité (qui
peut exiger une filtration afin de limiter les pertes de charge) et de la présence de
polluants (pesticides...).
Piscine et déchloraminateur
Les documents suivants, obligatoires depuis les lois du 2 et du 8 février 1995, permettent à
l’autorité publique et aux usagers d’apprécier le fonctionnement des services eau :
-le rapport public annuel du Maire sur le prix et la qualité des services d’eau potable et
d’assainissement
-le rapport que l’entreprise délégataire remet sur les comptes de toutes les opérations liées à
l’exécution de la délégation et l'analyse de la qualité du service.
Depuis 2009, doivent figurer dans le rapport annuel sur le prix et la qualité des services des
indicateurs de performance tels que (décret du 2 mai 2007) :
-nature des ressources utilisées et volumes prélevés sur chaque ressource ; volumes
achetés à d'autres services d'eau potable
-nombre d’abonnements
-volumes vendus au cours de l’exercice aux abonnés domestiques et assimilés et aux autres
abonnés
-indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable
-rendement et indice linéaire de perte du réseau de distribution
-présentation générale des modalités de tarification de l’eau et des frais d’accès au service.
1
Le CNFPT anime des formations sur le pilotage des services eau en régie, DSP et de passage d'une gestion déléguée à une
régie.
La redevance "alimentation en eau potable" payée à l'Agence de l'Eau est majorée2 si le plan
d'actions pour la réduction des pertes du réseau à réaliser par les collectivités territoriales
avant le 31 décembre 2013 n'est pas établi et lorsque le rendement du réseau de distribution
d'eau est inférieur à 85 % ou, lorsque cette valeur n'est pas atteinte, égal à la somme de 65
(70 si les prélèvements réalisés sur des ressources faisant l'objet de règles de répartition
sont supérieurs à 2 millions de m³/an) et d'1/5 de la valeur de l'indice linéaire de
consommation (rapport entre le volume moyen journalier consommé en m3 et le linéaire de
réseaux en km) (Décret du 27 janvier 2012 relatif à la définition d'un descriptif détaillé des
réseaux des services publics de l'eau et de l'assainissement et d'un plan d'actions pour la
réduction des pertes d'eau du réseau de distribution d'eau potable).
Tarification
Depuis le 1er juillet 2013, le service d'eau potable doit informer l'abonné lorsque sa
consommation est au moins deux fois supérieure à la consommation habituelle. L'abonné
peut bénéficier du plafonnement de sa facture d'eau si le service d'eau potable n'a pas
signalé la surconsommation ou si l'abonné présente au service une attestation d'une
entreprise de plomberie indiquant qu'il a fait procéder à la réparation (décret 24 septembre
2012 relatif à la facturation en cas de fuites sur les canalisations d'eau potable après
compteur).
Les dépenses des services publics de l’eau et de l’assainissement sont couvertes par la
facture d’eau payée par les usagers, soit en 2010 plus de 12 milliards d’euros (dont 60 %
pour l'eau potable), dont (ONEMA - Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques, 2012)
:
-27 % pour les régies des collectivités locales
-53 % pour les délégataires
-14 % pour les Agences de l'Eau (redevances ensuite reversées sous forme d’aides : environ
15 % des aides aux investissements apportées par les Agences aux collectivités sont
destinées à l'eau potable, le reste à l'assainissement)
-6 % pour l’État (TVA et VNF - Voies navigables de France).
Le fonctionnement des services de l’eau et de l’assainissement est fondé sur un budget
réservé (selon le principe "l’eau paye l’eau") et qui doit être en équilibre budgétaire : le coût
du service de l’eau doit être couvert par les seuls usagers, en excluant tout transfert de ou
vers le budget communal.
Le coût des services inclut le remboursement des emprunts et des intérêts bancaires, les
frais d'exploitation et d'administration, les coûts de maintenance et l’amortissement des
installations.
2
Cette redevance comprise entre 7 et 14 cent€ peut être majorée de 25 % maximum.