Burundi Sequences Pedagogiques PDF
Burundi Sequences Pedagogiques PDF
Burundi Sequences Pedagogiques PDF
Pierre Nduwayo,
Professeur à l’École Normale Supérieure (ENS)
Thaddée Butare,
Retraité du Ministère de L’Éducation Nationale.
ILLUSTRATIONS
Bicence Alfani Alphonse
Mélanie Roero
Eric Habonimana
AVEC LA COLLABORATION DE :
Louise Bélair (Université du Québec àTrois Rivières, Canada-Québec),
Margaret Bento (Université Paris-Descartes, France),
Blaise C. Djihouessi (Université d’Abomey-Calavi, Bénin).
Valérie Spaëth(Université de Franche-Comité, France),
AVEC L’EXPÉRIENCE DE :
Abdenour Arezki (Université de Bejaïa, Algérie),
Pierre Dumont (Université des Antilles et de la Guyane, France),
Nacuzon Sall (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal),
Jacques Wallet (Université de Rouen, France).
CONCEPTION GRAPHIQUE :
Mélanie Roero / www.at42.fr
Eric Habonimana
Impression:
NEW DESIGN HOUSE
L’utilisation du masculin dans nos livrets IFADEM-Burundi a pour simple but d’alléger le texte. Elle est donc sans discrimination à l’égard des femmes.
CONSTAT 5
OBJECTIFS 5
DIAGNOSTIC 6
MÉMENTO 7
LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE 10
EXEMPLE DE SÉQUENCE 17
ACTIVITÉS 18
Lecture-compréhension 19
Grammaire : les types de phrases 22
Lecture expressive 24
Sommaire
Conjugaison : les tems du récit 25
Vocabulaire : autour du mot « magasin » 27
Orthographe : accord du pronom interrogatif « lequel » 29
Expression orale : raconter un événement vécu 31
Expression écrite : rédiger un récit 32
Bilan de la séquence 33
L’évaluation 35
CORRIGÉS 36
CONSTAT
La réussite de tout apprentissage dépend en grande partie du savoir et du savoir faire du formateur. Or,
les instituteurs éprouvent de grandes difficultés à interpréter et à exploiter les séquences des leçons
proposées dans les documents didactiques mis à leur disposition. Ces difficultés sont observables lors
des visites de classes ou à la lecture de leurs fiches de préparation qui laissent entrevoir des
contradictions entre la conception théorique effectuée dans les bureaux pédagogiques et la pratique du
terrain.
En effet, les instituteurs n’ont pas la maîtrise nécessaire pour formuler les objectifs de leçons, choisir
des méthodes ou techniques d’enseignement appropriées, élaborer des exercices adaptés de
renforcement ou d’évaluation de son action. Les échecs constatés chez les élèves qui terminent le
cycle primaire sont, en grande partie, imputables à cet état de choses. La situation est en outre
aggravée par les effectifs pléthoriques dans les classes ; l’insuffisance de matériel didactiques et
d’infrastructures scolaires, etc. tous ces problèmes appellent l’application des techniques
d’enseignement diversifiées que ce livret propose aux instituteurs.
OBJECTIFS
5
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Diagnostic
DIAGNOSTIC
Auto - test 2
Solution p. 36
À PROPOS DU DIAGNOSTIC
Si vous avez fait peu ou pas d’erreurs, lisez la séquence pour renforcer vos acquis.
Si vous avez une bonne réponse sur deux, lisez la séquence et tentez de mieux comprendre
Quelles sont vos principales difficultés.
Si vous avez beaucoup de mauvaises réponses, (re) lisez attentivement la séquence !
6
Mémento LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
MÉMENTO
En général, un objectif est un énoncé d’intention décrivant le résultat à la suite d’une action. Un
objectif pédagogique quant à lui décrit les compétences et les comportements attendus de l’élève après
un apprentissage.
Une entreprise digne de ce nom se fixe les objectifs à poursuivre et recherche les moyens d’y
parvenir.
Selon Denise Lussier citée par le Guide pédagogique à l’usage des instituteurs du primaire et du
secondaire publié par le CELEC en novembre 2006 (page17) quelle que soit la discipline enseignée,
on définit différents types d’objectifs comme suit :
- Les objectifs globaux spécifient l’approche d’enseignement que l’n veut préconiser/ ils sont
définis au niveau de la politique éducative.
- Les objectifs généraux définis au niveau du ministère en charge de l’éduction, décrivent les
intentions poursuivies.
- Les objectifs terminaux, élaborés par les concepteurs de programmes, explicitent les
objectifs généraux et décrivent ce que l’on attend de l’élève.
- Les objectifs intermédiaires stipulent les notions inscrites au programme qui vont favoriser
l’atteinte de chacun des objectifs terminaux. Les programmes sont conçus et publiés par le
ministère en charge de l’éducation.
7
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Mémento
Appliquées à l’enseignement du français langue étrangère (FLE), ces définitions d’objectifs répondent
au modèle théorique suivant :
communication.
- production écrite ;
-communication orale dans le contexte socioculturel ;
LES OBJECTIFS TERMINAUX (SPÉCIFIQUES) Amener les apprenants à utiliser les habiletés langagières
à partir de :
LES OBJECTIFS INTERMÉDIAIRES Fournir aux élèves les connaissances et les notions leur
permettant de développer les habiletés visées :
- les éléments lexicaux ;
- les éléments grammaticaux ;
- les registres et les variétés de langues ;
- les genres de texte.
Les objectifs globaux ou finalisés de l’éduction sont des énoncés qui reflètent une philosophie, des
principes, une conception de l’existence ou un système de valeurs et qui indiquent d’une manière très
générale les lignes directrices d’un système éducatif.
Ex. : Notre éducation visera la formation d’un citoyen honnête, enraciné dans sa culture et ouvert au
monde, capable de participer au développement socio-économique de la nation et prêt à se sacrifier
pour son pays.
Comme on le remarque, les finalités sont des orientations définies pour mettre en place un système
éducatif. À ce titre et comme nous précisons plus haut, les objectifs globaux sont du ressort de l’Etat.
Notons également que la notion de finalité peut être appliquée à d’autres secteurs que
l’enseignement (agriculture, santé,…).
Énoncés qui définissent les objectifs à long terme d’un programme d’enseignement déterminé.
Ex. : L’enseignement du français a pour but de développer chez l’élève l’acquisition des habiletés
linguistiques et langagières lui permettant :
- d’utiliser la langue en situation de communication ;
- de faciliter l’expression personnelle et la créativité ;
- de s’initier a l’analyse de n’importe quel document pédagogique ;
- de développer une attitude d’ouverture aux différences linguistiques et culturelles.
Les objectifs généraux sont du ressort du secteur en charge de l’éducation et sont une traduction des
finalités en termes moins abstraits.
8
Mémento LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Contrairement aux objectifs globaux et généraux, ces objectifs sont plus concrets et définis en termes
observables et évaluables. Ils sont définis par l’instituteur que veille à ce qu’ils aient les qualités
suivantes :
- Être précis
Un objectif opérationnel ne donne pas lieu à plusieurs interprétations. Il doit communiquer avec clarté
les intentions d’enseignement qui doivent être réalisées.
Pour être précis, l’objectif doit être dépouillé des termes vagues comme apprécier, savoir, comprendre
et être rédigé avec des termes qui permettent d’induire chez les élèves des comportements observables
tels que énumérer, comparer, entourer, rédiger, raconter, informer, décrire, …
Ex. à la fin de la leçon, l’élève doit être capable de rédiger un texte descriptif.
- Être mesurables
Un objectif précis est déjà mesurable jusqu’à un certain niveau. Pour qu’il le soit complètement, il doit
comporter des niveaux de réalisation qui constituent les critères d’une évaluation objective. Ainsi, un
objectif bien défini est objectif précis et observable incluant des facteurs temporels et quantitatifs.
Ex. : à la fin de la leçon et à l’aide de son livre, l’élève doit être capable de rédiger en 20 minutes un
texte descriptif de 10 lignes.
- Être réalistes
Un objectif bien défini doit être atteignable. Cela veut dire qu’il doit tenir compte du niveau des élèves
et des conditions disponibles pour sa réalisation.
Dans le cadre qui nous concerne, il serait utopique d’envisager, par exemple, des programmes et des
objectifs qui sont d’un autre niveau d’enseignement que celui du primaire ou de demander aux élèves
de réaliser des performances en l’absence de tout outil didactique. À chaque cycle d’études est
consacré un profil à atteindre et un programme d’enseignement réparti par classe et précisant les
compétences et les comportements à faire acquérir. Sans ce programme, le profil de l’élève qui est
l’objectif attendu enfin de cycle, ne pourra jamais être atteint ni même envisagé.
En conclusion, on constate qu’un objectif opérationnel bien conçu comprend les éléments suivants :
L’atteinte des objectifs décrits ci-dessus est rendue possible par la présence d’un programme d’études
fixé par le gouvernement qui en précise les disciplines, les points et le profil de sortie envisagé pour
chaque niveau d’enseignement. Les objectifs intermédiaires sont donc des énoncés qui indiquent un
apprentissage que l’élève doit maîtriser avant d’atteindre les autres objectifs. En d’autres termes, ce
sont des objectifs en cours d’apprentissage dont on se sert pour atteindre un profil attendu.
Ex. : L’apprentissage du « français » au primaire est abordé sous différents points dont des
textes, de la grammaire, du vocabulaire,… tout cela concourant, en terme de profil, à
former un bon locuteur du français.
9
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Mémento
LA DÉMARCHE
Les objectifs d’apprentissage d’une langue étrangère ont évolué avec le temps et ont donné naissance à
une panoplie de méthodologies. Notre objectif n’est pas de retracer dans leur ensemble les grands
courants méthodologiques de la didactique des langues, mais d’en rappeler les plus importants et de
souligner les tendances actuelles de l’approche moderne la plus en vogue aujourd’hui.
En vue de bien comprendre ces grands courants méthodologiques, il convient de se référer au tableau
de Christine Tagliante1 repris par le Guide pédagogique à l’usage des enseignants du primaire et du
secondaire publié dans le cadre du projet C.E.L.C. en novembre 2006.
Ce tableau a été choisi pour sa pertinence mais également pour sa facilite de lecture.
MÉTHODOLOGIE MÉTHODOLOGIE APPROCHE
TRADITIONNELLE STRUCTURO-GLOBALE COMMINICATIVE
AUDIOVISUELLE
(SGAV)
PÉRIODE Dès la fin du 16ème siècle Début des années 1950. Début des années 1970.
jusqu’au 20ème siècle
OBJECTIF GÉNÉRAL Faciliter l’accès aux textes, Apprendre à parler et à Apprendre à faire, à parler, à
les plus souvent littéraire. communiquer dans des communiquer dans des
Former l’esprit des étudiants situations de la vie courante. situations de la vie
courante : compétence de
communication
STATUT DE Détient le savoir, le transmet Détient le savoir et le savoir- Anime, avec centration sur
L’INSTITUTEUR verticalement. faire technique (labo, l’apprenant.
cassette audio/video).
PLACE DE L’ORAL ET Essentiellement de l’écrit, Priorité à la langue parlée. Oral et/ou écrit selon
DE L’ÉCRIT éventuellement oralisé. l’objectif.
PLACE DE LA Grammaire déductive : Grammaire inductive Amener l’apprenant à
GRAMMAIRE Enoncé des règles, implicite : fixation par découvrir par lui-même le
illustration et traduction des l’automatisation et point de grammaire puis
exemples donnés. l’acquisition de réflexe ; pas formulation du
Vérification à l’aide d’analyse ni de réflexion fonctionnement par
d’exercices de traduction (de avec exercices de réemploi l’apprenant et explications
la langue étrangère à la des structures en situation, par l’instituteur.
langue maternelle et par transposition.
réciproquement).
RECHERCH DU Celui des textes Limités aux mots les plus Riche et varié, au gré des
LEXIQUE courants. documents authentiques et
des besoins langagiers.
PROGRESSION Fixe. Décidée à l’avance mais Non rigoureuse :
modifiable. Progression en spirales.
SUPPORTS Textes littéraires et autres Dialogues présentant la Supports authentiques et
D’ACTIVITÉS grammaires, dictionnaire. parole étrangère en supports pédagogiques
situation, accompagnés (proches d’une
d’images communication authentique)
écrits, oraux, visuels,
dialogues en situation
Étant donné le statut du français à la fois langue étrangère et seconde, au Burundi, l’enseignement de
cette discipline privilégie la mise en place de l’approche communicative. Celle-ci semble en effet être
la plus adaptée pour répondre au double objectif assigné : celui de faire de cette langue un outil réel de
communication et un instrument efficace d’apprentissage.
10
Mémento LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Selon l’esprit de l’approche communicative, l’important n’est pas de conférer un savoir théorique à
l’élève (grammaire, lexique…) que de lui donner des éléments fonctionnels de communication
immédiatement utilisables. De là, il ne faut pas en déduire que les aspects théoriques de la langue ont
été totalement ignorés et abandonnés. De toute façon, cela ne serait pas possible dans le cas spécifique
du Burundi, étant donné le statut que le français a dans le pays. Il s’agit simplement de la définition
pragmatique des progressions dans l’acquisition d’une langue qui tient compte des priorités (ou du
processus naturel) d’apprentissage d’une langue. Les quatre compétences de l’enseignement du
français : la compréhension orale et écrite, la production orale et écrite seront donc toujours envisagés,
mais selon une progression cohérente qui va du plus utile au moins utile, c'est-à-dire, axée
essentiellement sur les besoins de l’élève.
La motivation
On désigne sous le terme « motivation », l’ensemble des facteurs psychologiques (désirs, besoins,
passions, émotions, tec.) susceptibles de susciter chez les élèves, l’intérêt d’approche, l’engagement
dans un apprentissage. Selon le Canadien Roland Viau (De Boeck Université, 1994), rapporté par
André Rouillé, professeur de psychopédagogie, (IUFM des pays de Loire, Angers, France), dans son
cours « Pour une pédagogie centrée sur l’apprenant dans sa singularité », auquel on se réfère tout au
long de cet exposé, il existerait trois sources de motivation :
- l’élève doit avoir une perception claire de l’intérêt et de l’importance des activités qu’on lui propose.
Tout apprentissage doit avoir une finalité, avoir un sens et constituer une réponse à ne question qui
existe réellement ;
- l’élève doit avoir la possibilité claire de sa compétence à accomplir les tâches proposées. Rien n’est
plus démotivant pour l’élève que de se trouver devant un problème pour lequel il n’a aucune
possibilité de solution (disproportion entre les ressources de l’élève à aborder, un apprentissage et les
exigences de ce même apprentissage). Tout apprentissage suppose un défi, une difficulté à vaincre,
c’est vrai, mais ce défi (ou difficulté) n’est formateur que s’il laisse au sujet une chance raisonnable de
réussite ;
- L’élève doit avoir des facilités pour s’auto-évaluer afin qu’il puisse établir le lien entre les efforts
qu’il fait et l’évolution (favorable ou défavorable) de son apprentissage.
La pédagogie inductive
Pour bien comprendre cette démarche, passons par la comparaison de deux pratiques pédagogiques
complètement opposées.
- la pratique que l’on appelle « pédagogie de transmission ».
Cette pédagogie se charge de transmettre le savoir à celui qui ne le possède pas et qui a pour rôle de
l’enregistrer afin que, le cas échéant, il puisse en rendre compte lors des examens. L’organisation de la
transmission est collective, frontale et impossible. Cette démarche peut encore être
appelée, « pédagogie déductive » puis que le savoir est d’abord donné et qu’ensuite les élèves en
déduisent les applications dans des exercices d’application.
11
Mémento LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
La pédagogie inductive est la meilleure dans la mesure où un savoir véritablement approprié est un
savoir auto-construit. Il en est de même des savoir-faire.
La démarche inductive n’est pas toujours possible. En apprentissage, il y a nécessairement des
moments où l’instituteur est contraint de donner le savoir, notamment quand les élèves ne sont pas à
même de le construire. L’important est d’avoir une attitude qui met en œuvre chaque fois que c’est
possible la démarche d’auto-construction : c’est un état d’esprit qu’il convient d’acquérir. Le passage
d’une pédagogie déductive à une pédagogie inductive entraîne un changement de statut de l’instituteur
et de l’élève.
- Le rôle du maître a beaucoup évolué : le maître n’est plus celui qui détient le savoir et qui n’autorise
l’intervention des élèves que lorsqu’ils sont interrogés. Il devient un chef d’orchestre, limitant sa prise
de parole et encourageant une participation orale et spontanée des élèves.
- L’élève change également de statut : il se transforme en apprenant qui prend en charge son
apprentissage de manière autonome.
Philippe Meirieu, cité aussi par André Rouillé, définit cette pédagogie comme suit : « la pédagogie
différenciée est la démarche qui cherche à mettre en œuvre un ensemble diversifié de moyens et de
procédures d’enseignement et d’apprentissage, afin de permettre à des élèves d’âge, d’aptitude, de
comportement, de savoir-faire hétérogènes, mais regroupés dans une même vision, d’atteindre, par
des voies différentes, des objectifs communs… ».
Cette définition paraît intéressante du fait qu’elle permet de comprendre pourquoi l’introduction de
cette pratique innovante s’est imposée et qu’elle montre en même temps comment celle-ci fonctionne.
Mais, explicitons-la brièvement.
Avant 1970, date d’apparition de l’approche communicative, la pédagogie était davantage centrée sur
l’instituteur que sur l’élève. Tout se passait comme si la question essentielle de tout instituteur était la
suivante : « Voilà ce que j’ai à transmettre, comment vais-je m’y prendre ? » Ce qui est proposé en
approche communicative, c’est une autre perspective, qui n’exclut pas la première, mais qui la
complète en la renversant. La question n’est donc plus ici seulement « qu’est-ce que j’ai à faire passer
à mes élèves et comment vais-je le faire ? », mais elle est aussi la suivante : « qu’est-ce que eux sont
en mesure de recevoir et comment ? » La formation est donc centrée sur l’élève, sur chaque élève
« dans sa singularité », bien plus que sur l’instituteur. On se préoccupe globalement de la réussite de
tous les élèves sans oublier que ces élèves sont différents et qu’ils étudient différemment, au rythme
varié selon les capacités de chacun d’eux et selon la voie empruntée.
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LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Mémento
De ceci, on retiendra qu’un instituteur qui veut accompagner ses élèves ne peut pas ne pas prendre en
compte toutes ces différences ; ce qui lui demande de diversifier ses techniques de travail.
À première vue, il s’agirait de répartir les élèves en fonction de leurs différences et d’organiser, par
conséquent, une pédagogie en groupes restreints. Philippe Meireu distingue, de manière classique,
trois situations d’apprentissage : la situation collective, la situation interactive et la situation
individualiste. Il convient de rappeler ici le contenu de chacune de ces situations :
- La situation collective, impositive et frontale, est celle dans laquelle un même savoir est
transmis à tous les élèves, chacun se l’appropriant par son propre effort ;
- La situation interactive est celle où les élèves construisent eux-mêmes leur savoir, sur la base
d’une confrontation d’idées et de points de vue. Elle exige la répartition de l’effectif de la
classe en sous-groupes restreints ;
- La situation individualisée est celle dans laquelle chacun des élèves bénéficie du guidage du
maître ou de son substitut.
Dans ces trois situations d’apprentissage, la différenciation est possible.
En réalité, un instituteur qui s’adresse au groupe est toujours conscient que ce sont des individus qui
composent le groupe, des individus qu’il connaît, qui ont un passé d’apprentissage, qui sont identifiés
avec leurs points forts ou leurs difficultés, avec leurs capacités variables de concentration, avec leurs
personnalités.
D’autre part, même dans un cours magistral, il y a un minimum d’échanges entre l’instituteur et les
élèves. Comme le dit Philippe Perrenoud (p.83), dans une pédagogie de participation, « tous les élèves
ne sont pas également sollicités et donc valorisés, tous ne reçoivent pas une réponse à leurs questions,
tous ne voient pas leurs propositions entendues ou suivies d’effet. C’est l’un des aspects de
l’interaction sélective entre le maître et les élèves. Bien entendu, lorsque l’interaction est sélective, ce
n’est pas toujours délibéré, ni même conscient… ».
Même lorsqu’il n’y a pas d’interaction verbale, affirme le Professeur André Rouillé, entre l’instituteur
et ses élèves, il y a toujours de la différenciation. En appui à son propos, le professeur A. Rouillé
recourt à Philippe Perrenoud (p.83) qui explique : « la posture, l’attention, le regard intéressé, ennuyé,
affolé, l’investissement dans des occupations ludiques, l’envie manifeste de prendre la parole ou d’être
ailleurs, de poser des questions ou d’être oublié, l’air de dire : pas si vite, je ne comprends plus, les
accélérations, les ralentissements, les redites, les retours en arrière, les parenthèses, les reformulations,
les compléments d’information ou d’explication, les changements de ton, de style, de support
graphique,… sont, dans le discours du maître, autant de réponses à des questions ou à des réactions
muettes. Dans le discours destiné en apparence à l’ensemble du groupe coexistent en fait des
fragments de discours s’adressant plus particulièrement à un sous-groupe, voire à un élève en
particulier. C’est donc une forme de différenciation ».
13
Mémento LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Ce qui est intéressant pour un instituteur et que l’on va retenir c’est la situation interactive qui,
précisément, est facilitée par le fonctionnement en petits groupes. Mais avant de mettre en place une
pédagogie des groupes, on doit préalablement se fixer sur les objectifs que l’on veut atteindre, sur le
principe de fonctionnement, la situation d’apprentissage à mettre en place (individuelle, interactive,
etc.), le critère de répartition des élèves (critères d’hétérogénéité ou d’homogénéité).
On trouve un cadre intéressant de réflexion dans l’article que Philippe Meirieu, cité par André Rouillé,
consacré à la pédagogie différenciée dans un numéro spécial des Cahiers pédagogiques.
Selon cet auteur, on peut distinguer quatre objectifs différents correspondant à quatre types de
groupes :
- Les groupes à dominante « socio-affective »
L’organisation de ce type de groupes vise l’intégration de certains élèves (timides, isolés, exclus) dans
les groupes. Même si cet objectif, une fois atteint, est de nature à favoriser les apprentissages, on ne
s’y attardera pas, étant donné que notre système scolaire, n’y attache que peu d’importance.
14
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Mémento
Dans la mesure du possible, les instituteurs sont interpellés pour voir comment introduire ces trois
modes d’apprentissage dans leurs pratiques de classe.
- Le critère d’homogénéité
C’est le critère qui est appliqué dans l’organisation des groupes de besoins. Les élèves qui ont les
mêmes besoins se mettent ensemble et travaillent. L’instituteur suit, aide et s’assure que le groupe
concerné et chacun des membres en particulier parvient à vaincre sa difficulté. Le tableau ci-après
laisse voir le type de difficultés que l’on peut rencontrer et la façon d’y remédier en groupes.
Le critère d’homogénéité peut suggérer d’organiser des groupes de niveau en séparant, par exemple,
les élèves doués, les moins doués et ceux considérés comme très faibles. Ce genre d’organisation est
peu recommandable.
En effet, une telle pratique risque de maintenir les uns et les autres à leur place et n’avoir, par
conséquent, aucun impact sur le progrès des plus faibles. L’impact stimulateur du travail en groupe
manque et l’idée de leadership qu’on voit émerger au sein d’un groupe hétérogène disparaît. Bien plus,
ce procédé crée des frustrations chez les élèves faibles qui risquent de les désengager définitivement
face à l’effort. Il est évident aussi que les élèves forts seront de plus en plus forts à condition toutefois
que les tâches qui leur sont demandées soient de nature à provoquer leur progression.
- Le critère d’hétérogénéité
Ce critère est utilisé surtout dans les groupes à dominante « productive » évoqués ci-dessus en vue de
profiter de la diversité des compétences que l’on exploite dans le but de perfectionner la production ou
le faire acquérir ces mêmes compétences à ceux qui n’en ont pas. Il faut constater que c’est ce dernier
volet (faire acquérir des compétences) qu’il convient de recommander aux instituteurs. On peut, par
exemple, créer des équipes de travail pour résumer un texte, produire un récit à partir de l’observation
d’un événement (sport/fête scolaire…).
- En situation collective
La pédagogie de groupe est souvent choisie lorsqu’on décide d’apporter une aide ou une
remédiassions à un petit groupe qui n’a pas compris une question, une démarche, un phénomène
linguistique, etc. Dans ce cas, on reprend avec ce groupe le travail déjà effectué en réexpliquant, en
approfondissant, en allant plus lentement, en donnant d’autres exemples, etc. Tout en restant dans la
situation collective, ce procédé donne l’avantage à l’instituteur de se trouver en face d’un mini-
groupe, ce qui lui offre la possibilité de prendre davantage en compte l’interaction sélective et le feed-
back muet présentés ci-dessus. En situation de grands groupes (groupes pléthoriques) comme c’est le
cas au Burundi, cette démarche pourrait avantageusement être exploitée.
15
Mémento LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
- En situation interactive
Cette situation est celle que l’on trouve spécialement chez les éducateurs convaincus que le meilleur
savoir est celui que l’on se construit soi-même.
La pratique de cette situation se retrouve également chez certains instituteurs avancés qui appliquent
les consignes pédagogiques que le Bureau d’Éducation Rurale (BER) leur donne. L’objectif étant de
faire participer les élèves à la construction de leurs savoirs, l’instituteur peut, par exemple, lors d’une
explication de texte, demander aux élèves de se mettre en groupes et de répondre aux questions de
compréhension écrite indiquées dans le manuel ou qu’il leur dicte. Lorsqu’ils en ont la possibilité, les
élèves peuvent également chercher le sens des mots qui gênent la compréhension. Ce genre d’activités
cultive chez l’élève l’esprit d’entraide, la tolérance, la confrontation positive des idées, le sens du
compromis,…
- En situation individualisée
La pratique de l’individualisation est en soi très bonne : elle offre à l’élève l’avantage d’un
apprentissage sur mesure (pédagogie de réussite) qui le conduit progressivement à l’autonomie de
réflexion et de travail. Malheureusement, avec les classes surchargées, les moyens didactiques
limités,… cette pédagogie est la moins envisageable dans le cas spécifique du Burundi.
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LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Mémento
Comme nous l’avons déjà souligné dans le Guide de lecture des livrets IFADEM, une séquence
pédagogique est un ensemble de séances liées entre elles permettant d’atteindre des objectifs fixés par
le programme. La construction d’une séquence pédagogique nécessite donc que l’on se pose les
questions suivantes :
- Autour de quel thème vais-je construire ma séquence ?
- Quel est l’objectif de la séquence (le résultat attendu des élèves) ?
- Quels sont les pré-requis utiles pour commencer l’apprentissage de la nouvelle séquence ?
- Quels sont les points de programme à aborder pour atteindre l’objectif de la séquence ?
- Quelle(s) méthode(s) vais-je mettre en œuvre ?
- Quels supports et/ou activités faut-il envisager ?
- Comment vais-je évaluer l’atteinte de l’objectif de ma séquence ?
EXEMPLE DE SÉQUENCE
Thème : En ville
Objectif fonctionnel :
À la fin de la séquence, l’élève sera capable de raconter un événement vécu sans le déformer.
Pré-requis :
L’élève devrait connaître la structure du récit, les temps de la narration, avoir la maîtrise du
discours direct et indirect et un bagage lexical suffisant en rapport avec le thème.
Durée :
8 séances de 45mn
Support :
Texte narratif
Évaluation :
Activités d’évaluation des compétences acquises (à l’oral et à l’écrit)
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Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES
ÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
ACTIVITÉS
Soyons concrets et construisons notre séquence !
Nous sommes un dimanche du mois de juin. Kagabo va acheter des chaussures de sport à Bujumbura.
Il entre dans le magasin d’un Arabe. Là, il y a des chaussures de toutes sortes.
- Combien coûtent ces chaussures ? demande-t-il il en indiquant une paire au milieu d’une étagère.
- Laquelle jeune homme ? La rouge ou la blanche ?
- Je préfère la blanche, celle qui est en haut à gauche.
- Un instant, je te l’apporte tout de suite.
Le vendeur monte sur une chaise et attrape la paire. Il la tend à Kagabo et lui dit :
- Tu as du goût jeune homme. Ces souliers sont jolis et solides. Je les vends à un bon prix :
Vingt mille francs seulement.
- Est- ce que vous pouvez me les céder à quinze mille ? je n’ai pas un franc de plus
p sur moi.
- Non, mon fils, vingt mille francs c’est le dernier prix.
Le marchandage ne donne rien. Kagabo repart sans acheter les chaussures souhaitées.
Au moment où il sort du magasin, il est aussitôt abordé par un homme bien habillé, qui a
l’air respectable.
- Pardon monsieur, je vous ai vu sortir du magasin ; vous vouliez acheter des chaussures de sport
chez Abdoul et il a refusé le prix de quinze mille francs. Moi, je travaille chez lui. Si vous êtes
d’accord, je peux vous les rapporter à ce prix. Seulement,
Seulement, il ne faut pas qu’il s’en aperçoive.
Kagabo est un peu surpris. Il hésite à croire ce que lui propose cet homme inconnu, mais celui-ci
celui insiste.
- Je vois que vous hésitez. Faites-moi
Faites moi plutôt confiance. D’ailleurs, vous ne me donnerez l’argent
que quandd je vous aurai remis les chaussures. Et pour éviter que l’arabe ne remarque le jeu, vous
me le donnerez dans ce papier.
18
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
Alors l’inconnu sort un morceau de papier, le plie en deux, met dedans l’argent de Kagabo, le plie
en quatre, puis en huit.
- Vous me remettrez ce papier quand je vous donnerai les chaussures, ajoute-t-il.
Il entre aussitôt dans le magasin. Kagabo l’attend depuis une demi-heure mais l’homme tarde à
revenir. Kagabo retourne au magasin, le cherche du regard mais ne le voit nulle part.
Alors, il déplie le papier pour reprendre son argent. Quelle surprise ! Le papier est vide !
1. Lecture-compréhension
Motivation (exemple)
Compréhension globale
Sans lire, observez comment le texte est présenté (typographie) pour répondre aux questions suivantes :
Les élèves travaillent par groupes de deux.
- Quels sont les éléments de ce texte ?
Réponses attendues : il y a le titre, des mots en gras, d’autres en italiques, des tirets en début de
phrases, beaucoup de points d’interrogation et d’exclamation.
- Quel est le titre de ce texte ?
Réponse attendue : « Un vol étrange »
- Qu’est-ce que tu apprends par ce titre ?
Réponse possible : J’apprends que le texte parle d’un vol.NCPÉDAGOGIQ
19
Construction d’une séquence pédagogique
Compréhension de détail
a. Lecture silencieuse
b. Explication du vocabulaire
Après la lecture silencieuse, l’instituteur procède à l’explication des mots et/ou expressions qui pourraient
gêner la compréhension : par le contexte, il amène les élèves à découvrir le sens des mots et expressions ci-
dessous : avoir du goût, céder une marchandise, le marchandage. Les élèves, par groupes de deux,
réfléchissent au sens que pourraient avoir ces expressions en se référant au contexte et aux éléments de la
compréhension globale.
2ème partie
- Comment Kagabo est-il accueilli par le vendeur ? Relève dans le texte les éléments qui justifient ta
réponse !
Réponse attendue : il est accueilli avec intérêt, avec flatterie, avec sympathie, etc.
Les éléments justifiant la réponse : il répond spontanément à ses questions, il a hâte de le servir (un
instant, je te l’apporte tout de suite…) et le flatte un peu en vantant sa marchandise (tu as du goût
jeune homme, ces souliers sont jolis et solides)
20
Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Exemple de QCM :
deux personnages.
trois personnages.
quatre.
Réponse attendue : Dans le texte, on parle de trois personnages (Kagabo, Abdoul le commerçant et
le voleur).
- Dans cette partie, les phrases commençant par un tirer sont prononcés par :
Kagabo et le narrateur.
Réponse attendue : les phrases commençant par un tiret sont prononcés par Kagabo, le voleur et le
vendeur Abdoul.
3ème Partie
4ème partie
- Est-ce que Kagabo accepte spontanément la proposition qui lui est faite ? Pourquoi ?
Réponse attendue : non, il hésite d’abord parce que la proposition vient d’un inconnu.
- Que fait l’inconnu pour convaincre Kagabo de sa proposition ?
Réponse attendue : il lui demande de lui faire confiance et lui dit qu’il lui remettra l’argent
après avoir reçu les chaussures. Il use de manœuvres trompeuses pour s’approprier l’argent de
Kagabo (faire relever le passage).
ES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
21
Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
5ème partie
Expression libre
Un matin, tu constates que Ciza ton ami porte des habits neufs : tu vas à sa rencontre, tu lui fais des
compliments et tu lui poses des questions pour avoir des informations sur le prix, le magasin,… afin
d’en acheter aussi.
L’instituteur laisse les élèves jouer et note les différents types de phrases utilisées. Il constate des
lacunes au niveau de la production des phrases et invite les élèves à être attentifs et actifs pour un
meilleur maniement de la phrase française.
Exemple de dialogue :
Support
L’instituteur met au tableau une liste de phrases retenues qu’il complète pour constituer le support.
- Ciza, tu es bien habillé.
- Où as-tu trouvé ces habits ? Qui te les achetés?
- Comme ils sont beaux ! Approche que je les touche !
Exploitation du support
L’instituteur laisse les élèves observer le support puis les amène à découvrir les types de phrases en
posant, par exemple, la question suivante :
Relève dans le texte les phrases qui se terminent par :
- un point ;
- un point d’exclamation ;
- un point d’interrogation.
22
Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Il leur demande ce que ces phrases expriment afin d’en préciser le type.
Retenons
Chaque type de phrase correspond à une intention particulière de communiquer.
Ex. : La ville attire beaucoup de jeunes gens. Ils croient que la vie y est meilleure qu’à la campagne.
b. La phrase exclamative sert à exprimer un sentiment vif, une émotion, une indignation, une
surprise, une admiration. À l’écrit, elle se termine par un point d’exclamation.
d. La phrase interrogative est utilisée pour une demande d’information ou une question qui appelle le
plus souvent une réponse. Elle se termine par un point d’interrogation.
Ex. : Vous avez visité la ville de Ngozi la semaine dernière.
Qu’est-ce que vous avez trouvé d’intéressant ?
Après la lecture de cette synthèse par les élèves, l’instituteur leur donne un exercice d’application.
23
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
Exercices
Butoyi et sa mère
La mère de Butoyi se lève très tôt le matin et réveille son fils qui dort encore :
- Butoyi, Butoyi mon enfant, c’est le jour, réveille-toi
- Mais maman, il fait encore nuit Pourquoi tu me réveilles si tôt
- Ma voiture est en panne, je ne t’emmène pas à l’école
- Alors, comment est-ce que je vais y aller
- Tu vas prendre le bus
- Oh : Ça alors
b. Rédige un récit contenant les quatre types de phrases et lis-les à tes camarades.
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
3. Lecture expressive
Rappel du texte
Par une ou deux questions, l’instituteur permet aux élèves de se rappeler le contenu du texte.
L’instituteur peut aussi partir du rappel des types de phrases étudiés précédemment.
24
Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Phonétique
- Combien coûtent ces chaussures ? demande-t-il en indiquant une paire au milieu d’une
étagère.
- Je préfère la blanche, celle qui est en haut à gauche.
- Attends un instant ! Je te l’apporte tout de suite. Le vendeur monte sur une chaise et attrape la
paire. Il la tend à Kagabo et lui dit :
- Tu as du goût jeune homme. Ces souliers sont jolis et solides et je les vends à vingt mille
francs seulement !
- Vous ne pouvez pas me les céder à quinze mille francs ?
- Quinze mille francs ! C’est très peu !
L’instituteur lit le paragraphe- support en marquant distinctement l’intonation. Il amène les élèves à
constater qu’elle est montante pour les phrases interrogatives, fortement montante pour les phrases
exclamatives, descendante pour les phrases déclaratives et fortement descendante pour les phrases
impératives. Il fera en outre remarquer qu’une même phrase peut avoir des significations différentes
en fonctions de l’intonation.
L’instituteur fait relire le paragraphe- support par un maximum d’élèves possible en veillant à ce
qu’ils marquent distinctement les intonations.
Lectures individuelles
L’instituteur fait une lecture modèle de tout le texte. Il laisse ensuite les élèves lire le texte, d’abord
partie par partie, puis tout le texte.
4. Conjugaison
Motivation
L’instituteur peut demander à un ou deux élèves de raconter une petite histoire qu’ils auraient vécue.
Aux autres, il demande d’écouter et de noter les temps des verbes. En ce qui le concerne, il note les
erreurs de conjugaison et d’emploi des temps. Après le récit, l’instituteur mentionne les difficultés
relevées et annonce aux élèves que l’activité qu’ils vont faire va contribuer à leur éviter de refaire de
telles erreurs.
Support
« Monsieur, je vous ai vu sortir du magasin quand je traversais la route. Vous vouliez acheter des
chaussures de sport chez Abdoul. Il a refusé le prix de quinze mille francs. Moi, je travaille chez lui.
Si vous êtes d’accord, je peux vous les rapporter à ce prix. »
Kagabo hésite un instant, mais finit par accepter la proposition et lui remet 15 000 francs. L’inconnu
se précipite aussitôt au magasin. Kagabo attend son retour en vain. Il se rend compte qu’il a été
victime d’une escroquerie et rentre en regrettant sa naïveté.
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LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
Exploitation du support
L’instituteur fait lire le texte-support et l’explique éventuellement. Ensuite, il amène les élèves à
découvrir les verbes conjugués et les temps de conjugaison utilisés dans le texte.
Exemple de consigne pour la découverte :
- Relève dans ce texte les verbes conjugués et les temps utilisés.
L’instituteur inscrit les réponses dans un tableau.
En même temps que l’instituteur dresse le tableau, les élèves retiennent que les temps couramment
utilisés sont le présent, le passé composé et l’imparfait.
Ces temps ont l’avantage de rendre le récit vivant et actuel.
Exercices
c. Mets les verbes entre parenthèses aux temps convenables pour donner le sens au texte.
Kanyana est le huitième enfant d’une famille pauvre. Elle (habiter)………..le quartier Magarama
de la ville de Gitega. Quand elle (être)……….jeune, elle (dire)…………………..qu’elle (ne pas
qu’(éprouver)……………..son père à joindre les deux bouts du mois. Pourtant elle………….vivre à
ses dépenses. Maintenant que sa famille (devoir)………..les nourrir, les vêtir et les faire soigner,
Kanyana (ne plus se croiser)……………..les bras. Elle (passer)…………..toute la journée à faire le
petit commerce au marché central de Gitega et (rentrer)……………..le soir abattue. C’est à peine si
elle (trouver)………………du temps pour rendre visite à ses amis. Mais elle (être)………fière de la
générosité de son couple.
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Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Motivation (exemple)
L’instituteur débute la leçon par une petite causerie avec les élèves. Il leur pose des questions pour
savoir qui a déjà été au marché, ce qu’on y fait, ce qu’on y trouve et dans quelle langue ils ont fait le
marché (la réponse à cette dernière sera nécessairement le Kirundi).
Il leur dit qu’ils pourraient se trouver dans une situation où ils seraient dans l’obligation d’utiliser le
français. Il annonce aux élèves qu’au cours de cette leçon, ils vont apprendre à utiliser, en situation, un
vocabulaire en rapport avec le marché.
Support :
Exploitation du support
Il fait ensuite relever les mots ou les expressions ayant un rapport de sens ave le mot « marché » tels
que : magasin, acheter, rayons, cher(s), demander le prix, magasinier, négocier, marchander, à bon
marché.
Après ce travail collectif, l’instituteur peut demander aux élèves de se mettre par groupes de deux ou
trois pour chercher d’autres mots qui n’apparaissent pas dans le support. Il fait expliciter le sens de
ceux jugés difficiles et les fait employer en contexte.
Liste possible : un vendeur, une vente, un acheteur, des achats, une marchandise, une étagère, un
dépôt, une taxe, une ristourne, etc.
Partant de l’expression « demander le prix », l’instituteur peut aussi faire découvrir d’autres
expressions avec le mot « marché » telles que :
- faire le marché : aller acheter les provisions sur un marché public ou dans un magasin.
- marché à la baisse : dans lequel l’offre est supérieure à la demande et où les prix baissent.
- marché en hausse : dans lequel la demande est supérieure à l’offre et où les prix augmentent.
- bon marché : d’un prix peu élevé.
- à bon marché : à bon prix, pas cher.
27
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
Exercices
Après ce travail interactif, l’instituteur donne des exercices où les élèves sont appelés à réutiliser les
mots et expressions identifiés.
1 2
f.faire
Utilise les mots et expressions suivants dans des phrases complètes : taxe, négocier le prix,
le marché, dépôt de marchandises.
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
g. Complète le texte avec les mots suivants pour lui donner le sens :
acheter, des marchandises, chères, à bon marché, faire le marché, vendeur, marchander.
La mère de Kigeme prépare la fête de Pâques. Comme elle est trop occupée, elle envoie sa fille en
ville pour……………….Lorsque Kigeme arrive au marché, elle demande au ……………..le prix
……………….dont elle a besoin. Elle trouve qu’elles sont……………….Elle se met
à………………………. et parvient à………………quelques produits……….…..
28
Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Motivation
L’instituteur peut, par exemple, partir d’un « exercice-défi » pour attiser l’appétit des élèves à apprendre.
L’instituteur fait constater les erreurs en les soulignant et engage ainsi les élèves à bien suivre pour le bon
usage des pronoms interrogatifs.
Support
- Combien coûtent cette paire de chaussures au milieu de l’étagère ?
- Laquelle jeune homme ? La rouge ou la blanche ?
- Je préfère la blanche, celle qui est en haut à gauche.
- Vingt mille francs.
- Et les lunettes ?
- Lesquelles veux-tu ?
- Celles à montures noires.
- Pour celles-là, je demande seulement cent vingt mille francs.
- Mais, vous êtes trop cher, Monsieur ! De l’autre magasin, mon voisin a eu les mêmes lunettes pour
quatre-vingts mille.
- Sans mentir, dans lequel peux-tu avoir d’aussi belles lunettes à ce prix ?
- Je ne mens pas. Vous pouvez appeler au même magasin pour vérifier.
- Lequel appeler ? on dirait que tu as peur de dire son nom !
Exploitation du support
L’instituteur pose par exemple les questions suivantes :
- À quoi servent les mots soulignés ?
Réponse attendue : ils servent à poser des questions.
- À quels mots se rapportent-ils ?
Réponse attendue :
- Laquelle remplace « la paire de chaussure ».
- Lesquelles remplace « les lunettes ».
- Lequel remplace « le magasin ».
- Lequel remplace « le magasin ».
L’instituteur amène les élèves à constater que ces mots sont utilisés pour opérer un choix entre deux ou
plusieurs éléments (la rouge ou la blanche ?).
29
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
Retenons
Le pronom interrogatif « lequel » s’emploie dans une interrogation permettant d’opérer un choix entre
deux ou plusieurs éléments. Il varie en genre et en nombre avec le nom qu’il remplace en prenant les
formes suivantes : laquelle, lesquels, lesquelles.
Ex. : Lequel de ces pantalons préfères-tu ?
Laquelle des deux paires choisis-tu ?
Ex. :
- L’individu auquel tu fais confiance ne le mérite pas du tout.
- Duquel veux-tu parler puisque je fais confiance à plus d’un ?
- Tu le fais exprès, tu sais de qui je parle.
Exercices
i. Utilise les pronoms auquel, auxquel(le)s, à laquelle, duquel, de laquelle, ou desque(le)s dans
des phrases complètes.
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....................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................
.............................................................................................................................................................
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Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Pré-activité
Activité
Support de l’activité
Exploitation du support
L’instituteur fait observer l’image aux élèves. Il leur pose, par exemple, les questions suivantes :
- Que vois-tu sur l’image ?
Réponse possible : je vois un homme (une personne) qui tend la main à un enfant, des bagages, etc.
- Imagine et dis quelles instructions (conseils) l’homme donne au garçon.
Réponses possibles : il lui dit d’aller au marché, de bien conserver l’argent, d’être prudent pour ne
pas se faire écraser, etc.
En fait, quel message véhicule l’image ?
L’homme que vous voyez s’appelle Mudandaza. Le garçon que vous voyez est son fils. Il porte le nom de
Gakuba. Comme il se sent malade, Mudandaza fait recours à son fils et lui demande d’aller lui chercher des
marchandises à Bujumbura.
31
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
Mets-toi à la place de Gakuba pour faire la commission et raconte comment tu t’y es pris pour
choisir des produits de qualité, marchander, négocier le prix et conclure le marché.
Il leur accorde d’abord le temps de faire une préparation individuelle. Il les laisse ensuite s’exprimer
en se gardant de les interrompre. Au fur et à mesure que les élèves s’expriment, l’instituteur relève
toutes les erreurs d’expression.
Post activité
L’instituteur et les élèves corrigent les erreurs relevées lors des productions individuelles.
8. L’expression écrite
Motivation
Par deux ou trois questions, l’instituteur fait rappeler l’histoire de Kagabo (se référer le cas échéant à
la séance de lecture-compréhension du texte).
Exemple de consigne :
Tu viens de lire l’histoire de Kagabo et tu n’aimerais pas que cela arrive à ton ami.
Écris-lui pour lui faire part de l’histoire de Kagabo afin qu’un jour, il ne tombe pas dans le
même piège.
L’instituteur s’assure que les élèves comprennent la tâche qui leur est demandée.
Planification
À cette étape, l’instituteur pose des questions pour faire relever les idées contenues dans l’histoire de
Kagabo.
Ces idées sont ensuite placées dans leur ordre chronologique.
L’instituteur fait ajouter l’idée de prévention de l’incident de Kagabo qui pourrait également arriver à
leur ami. Il fait remarquer ici que le discours indirect utilisé en racontant l’histoire de Kagabo change
en discours direct pour donner des conseils ou attirer l’attention de quelqu’un.
L’instituteur laisse les élèves rédiger individuellement leur récit pendant 15 à 20 minutes, puis procède
à la correction comme indiqué dans le livret 2.
32
Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
9. Bilan de la séquence
j. Complète
Sur invitation de son cousin, Ntwari se rend pour la première fois à Bujumbura.
ce dialogue entre Ntwari et un boutiquier.
k. Réécris ce récit d’une visite d’inspection d’un élève en mettant les verbes entre parenthèses
au temps convenable.
Hier, à dix heures, une partie de la classe et moi (sortir)…………..et (aller)………prendre place dans
le bus scolaire. Kanyange et l’autre partie (préférer)………………….rester en classe et
(continuer)…………….les discussions. Personne n’(oser)……………pourtant évoquer ni la discipline
à l’école, ni le manque de livres qui (gêner)……………la réussite. C’(être)……….à dix heures trente
que (sonner)………….la cloche pour annoncer la récréation. Tous, sans exception, (se
précipite)……………….. dans la cour. C’est à ce moment précis qu’(arriver)……….deux inspecteurs
qui, à leur départ, (annoncer)………………que même si les échecs scolaires (être)………………en
partie liés aux mauvaises conditions d’apprentissage, notre école (sembler)…………..être la meilleure
des écoles de la capitale. C’ (être)……………..ainsi qu’ils (féliciter) ………………notre directeur et
tous les instituteurs.
l. marchandage,
Complète le texte suivant avec un des mots ou expressions suivants : ristourne, vendre,
client, acheter, négocier le prix.
33
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Construction d’une séquence pédagogique
m. Complète ce dialogue entre Rukundo et son camarade Ntwari avec un pronom interrogatif
qui convient.
n. Une histoire intéressante se cache derrière les images ci-après. Observe-les et raconte-la !
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Construction d’une séquence pédagogique LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………….........................................................
10. L’évaluation
L’évaluation des objectifs intermédiaires (grammaire, conjugaison, vocabulaire, etc.) est formative et a Voir
lieu tout au long de la séquence. L’instituteur devra donc concevoir des exercices en se référant à ceux 3
Livrets 2 et
Elle se fait par des activités d’expression orale et écrite. Ces dernières permettent à l’instituteur de se
rendre compte des acquis des élèves et de se faire une idée sur le niveau d’atteinte des objectifs qu’il
s’était fixés au début de la séquence.
En fonction des difficultés observées tout au long de la séquence, l’instituteur devra concevoir des
activités de remédiation afin de permettre aux élèves d’acquérir les compétences de base (objectifs
intermédiaires) leur permettant d’arriver à la compétence définie par l’objectif terminal ou fonctionnel
de la séquence.
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LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Corrigés
CORRIGÉS
AUTO-TESTS
1. Auto-test 1 :
Auto- test 2
1. Un objectif spécifique d’enseignement – apprentissage doit être précis, mesurable et réaliste.
2. Dans une classe de langue, la motivation suscite chez les élèves l’intérêt d’apprendre.
3. La différence entre la pédagogie inductive et la pédagogie déductive est que la première part
des exemples pour aboutir à la règle tandis que la seconde va de la règle aux exemples.
4. Pour tenir compte des niveaux différents des élèves et permettre à tous les élèves de participer
à la construction de leur savoir. Cette pédagogie permet aussi aux instituteurs de répéter des
difficultés des élèves et d’y apporter des remédiations.
a.
Butoyi et sa mère
La mère de Butoyi se lève très tôt le matin et réveille son fils qui dort encore :
- Butoyi, Butoyi mon enfant, c’est le jour, réveille-toi !
- Mais maman, il fait encore nuit. Pourquoi tu me réveilles si tôt ?
- Ma voiture est en panne, je ne t’emmène pas à l’école.
- Alors, comment vais-je y aller ?
- Tu vas prendre le bus !
- Oh ! Ça alors !
36
Corrigés LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
b.
c.
Kanyana est le huitième enfant d’une famille pauvre. Elle habite le quartier Magarama de la ville de
Gitega. Quand elle était jeune, elle disait qu’elle ne pouvait pas prendre en charge plusieurs
personnes eu égard aux difficultés qu’éprouvait son père à joindre les deux bouts du mois. Pourtant,
elle a épousé un homme qui a des frères, des cousins, et une nièce qui doivent vivre à ses dépenses.
Maintenant que sa famille doit les nourrir, les vêtir et les faire soigner, Kanyana ne se croise plus les
bras. Elle passe toute la journée à faire le petit commerce au marché central de Gitega et rentre le soir
abattue. C’est à peine si elle trouve du temps pour rendre visite à ses amis. Mais, elle est fière de la
générosité du couple.
d.
La semaine passé, un événement a dérangé nos habitudes. La maison de notre chef de quartier a pris
feu. C’était un vendredi à dix-huit heures. Plusieurs voix criaient au feu ! Femmes, hommes, enfants,
tous se bousculaient. Ils allaient et venaient avec des récipients. Dans la précipitation, Céline, ma
sœur, a cassé une vitre ; Silas, mon frère, a renversé un post télévision. On se piétinait, on se jetait
le tort, on multipliait les appels téléphoniques…Le feu a résisté environ trente minutes avant que le
véhicule anti-incendie dépêché par les services de la protection civile n’arrive pour maîtriser. Il y a eu
deux blesses et beaucoup de dégâts matériels. Cette nuit-là, les gens du quartier ont dormi
tardivement.
e
C M
O A
M A R C H A N D I S E
M C
E H C
R A L
C N I T
A D E A
N E N X
T R I S T O U R N E
f.
La mère de Kigeme prépare la fête de Pâques. Comme elle est trop occupée, elle envoie sa fille en
ville pour faire le marché. Lorsque Kigeme arrive au marché, elle demande au vendeur le prix des
marchandises dont elle a besoin. Elle trouve qu’elles sont chères. Elle se met à marchander et arrive
à acheter quelques produits à bon marché.
37
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Corrigés
6. Orthographe
h.
Jean : Ma voiture est en panne. Peux –tu me prêter une de tes voitures pour demain ?
Pierre : Laquelle veux-tu ?
Jean : Celle que tu voudras. Je suis invité chez un ami à Bujumbura.
Pierre : Parmi tes amis de Bujumbura, duquel veux-tu parler ?
Jean : De Minani, celui auquel j’ai confié la gestion de mon hôtel.
Pierre : Je voudrais bien t’en prêter une, mais je redoute l’état de la route que tu vas emprunter.
Jean : Alors, prêtes-moi une voiture en bon état.
Pierre : À laquelle penses-tu ?
Jean ; À la jeep Nissan Patrol.
Pierre : O.K., passe la prendre ce soir.
i.
Plusieurs productions sont possibles ; se référer au tuteur pour la correction.
9. Bilan de la séquence
j.
Ntwari : Excusez-moi Monsieur, pourriez-vous m’indiquer le chemin qui mène à Ngagara ?
Le boutiquier : Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
Ntwari : Je m’appelle Ntwari. J’étudie au lycée de Ciya, en province de Bubanza.
Le boutiquier : Ngagara est un grand quartier. Où veux-tu aller précisément ?
Ntwari : Je veux aller au quartier III, près du marché.
Le boutiquier : Ce n’est pas très loin, mais tu ferais mieux de prendre un bus.
Ntwari : Mais, je n’ai plus d’argent, monsieur !
Le boutiquier : Si tu n’as plus d’argent, tu n’as pas de place en ville mon ami !
Ntwari : Mon Dieu, que faire ? Que vais-je devenir ? Si je pouvais contacter mon cousin !
Le boutiquier : Tu as son numéro de téléphone ? Appelle-le !
Ntwari : Je n’ai pas de téléphone !
Le boutiquier : Prends le mien !
Ntwari : Merci beaucoup mon ami, on ne sait jamais ; un service rendu n’est jamais perdu !
k.
Hier, à dix heures, une partie de la classe et moi sommes sortis et sommes allés prendre place dans le bus
scolaire. Kanyange et l’autre partie ont préféré rester en classe et ont continué les discussions. Personne
n’a osé pourtant évoquer ni la discipline à l’école, ni le manque de livres qui gênent la réussite.
C’est à dix heures trente que sonne la cloche pour annoncer la récréation. Tous, sans exception, se sont
précipités dans la cour. C’est à ce moment précis que sont arrivés deux inspecteurs qui, à leur départ, ont
annoncé que même si les échecs scolaires sont en partie liés aux mauvaises conditions d’apprentissage,
notre école semble être la meilleure des écoles de la capitale. C’est ainsi qu’ils ont félicité notre directeur et
tous les instituteurs.
l.
À la veille de la rentrée scolaire, Kagisye est allé vendre ses deux moutons à l’abattoir de la ville de
Rumonge pour acheter le matériel scolaire. Plusieurs clients se sont présentés pour négocier le prix, mais
aucun n’a voulu lui offrir le prix demandé. Après un long marchandage, Kagisye a fini par céder une
ristourne de trois mille francs à son client.
38
Corrigés LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
m.
Rukundo : Tu as vécu dans plusieurs quartiers de la ville de Kayanza.
Lequel penses-tu qu’il est plus sécurisé ?
Ntwari : Pour moi, c’est le quartier où vivent les grands fonctionnaires de l’État.
Rukundo : Duquel veux-tu parler ?
Ntwari : Je parle du quartier Tekane car la sécurité y est bien assuré.
Rukundo : Je voudrais vivre dans ce quartier car j’y connais pas mal de gens auxquels je peux me
confier.
n.
Un villageois arrive à Bujumbura pour la première fois. À sa descente du bus, un policier lui demande
ses pièces d’identité. Profitant de son entretient avec ce dernier, deux bandits s’emparent de son
bagage. Le policier s’en aperçoit et crie « au voleur ». Les bandits jettent le sac par terre et s’enfuient.
Au cours de leur entretien, le policier réalise que le villageois ne connaît pas la ville et qu’il risque de
se perdre. Il lui demande alors l’adresse où il veut se rendre. Le villageois lui répond qu’il va rendre
visite à sa sœur qui habite à Ngagara au quartier IV n°26. Le policier décide de l’y conduire. Au bruit
d moteur du véhicule de police, les habitants de la maison ouvrent la fenêtre pour voir ce qui se passe.
Ils reconnaissent le visiteur et sortent l’accueillir chaleureusement.
o.
Plusieurs productions sont possibles ; se référer au tuteur pour la correction.
39
LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES Bilan
BILAN
40
Bilan LES SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Date………………………………………………………………………………………………………
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CETTE AUTO-ÉVALUTION
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BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE