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I – Introduction

Ces dernières années, le monde de la finance a connu

plusieurs déroutes d’entreprises et de banques dans le

monde, auxquelles, il faut ajouter la crise mondiale de

2008. Récemment, les banquiers dans le monde ont vu se

multiplier les ennuis. La crise des subprimes, les délits

d'initié à la violation d'embargo, en passant par le

blanchiment d'argent ou la manipulation des marchés,

ont fait jaser les régulateurs internationaux et

spécialement aux Etats Unis. Les poursuites et les

sanctions se sont multipliées.

Certains experts ont montré du doigt la défaillance des

systèmes de contrôle interne et de la gestion des risques

voire tout le système de gouvernance qui a été mis en

cause.

Un des exemples est édicté par le président de l’Institute

of Internal Auditors (IIA) Richard Chambers qui a

affirmé que « une bonne gouvernance passe par deux

éléments essentiels : premièrement, un bon système de

contrôle interne et deuxièmement, une gestion

stratégique des risques » (2010).

Au Maroc, le secteur bancaire n’a pas été épargné de

sanctions internes. En 2016, Bank Al Maghrib a

prononcé des sanctions contre des banques marocaines

pour non-conformité, entre autre, de leur dispositif de

blanchiment de capitaux et ainsi à leur dispositif de

contrôle interne.

En termes de culpabilité, la réglementation bancaire

marocaine stipule que l'organe d'administration est le 1er

responsable de la mise en place et de la surveillance du


système de contrôle interne. C’est une preuve de

l’implication de la gouvernance dans le système de

contrôle et la gestion des risques.

Pour mener à bien sa mission de contrôle, l’organe

d’administration a délégué la tâche de la conception et

de la mise en place de ce système à l’organe de

Direction. Ensuite, il a créé une fonction « Audit

Interne » qui va l’évaluer et rendre compte de son travail

à un comité « Comité d’Audit », un organe de sa propre

émanation.

Ainsi, nous trouvons au bout de la chaine, l’Audit Interne

« fonction primordiale et capitale pour maintenir un

dispositif de contrôle approprié en évaluant son efficacité

ainsi que son efficience et en encourageant son

amélioration continue » (norme 2130 – normes

internationales pour la pratique professionnelle de l’audit

interne).

Egalement, d’après la norme 2010, « l’audit interne doit

évaluer et formuler des recommandations appropriées en

vue d’améliorer les processus de gouvernance de

l’organisation pour les prises de décisions stratégiques et

opérationnelles, la surveillance des processus de

management des risques et de contrôle, … ».

De tout ce qui précède, on voit que l’audit interne est

impliqué, même de loin, dans le processus de

gouvernance.

Cette implication peut-elle contribuer à l'efficacité

des processus de gouvernance et l’améliorer ?

Pour répondre à cette problématique, le présent sujet a

pour but l’étude de l’importance de l’audit interne en tant

qu’instrument au service de la gouvernance d’entreprise


et à analyser sa contribution dans la performance du

présent processus, et ce à travers notre situation actuelle

et notre expérience dans deux banques différentes.

Des études et travaux similaires ont traité ce sujet dont

nous nous sommes inspirés. Mais avec la différence que

notre approche réside dans le traitement du sujet par

rapport aux banques (établissements de crédit). Les

cadres réglementaire, organisationnel et pratique des

banques présentent d’énormes différences par rapport

aux autres entreprises.

Pour cela, nous allons tenter d’expliquer à travers les

quatre éléments essentiels déjà utilisés dans d’autres

études, mais appliqués au secteur bancaire. Avant cela,

nous allons définir ces deux notions pour bien les cerner.

Donc, nous aurons à :

 Mettre la lumière sur les différentes théories, dont

la théorie de l’agence et la théorie des coûts de

transactions, qui ont mis en évidence l’importance

de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise,

 Exposer comment l’audit interne peut jouer un rôle

dans l’évaluation du système du contrôle interne à

travers ses trois composantes :

- Evaluation du Contrôle Permanent,

- Evaluation de la Gestion des Risques,

- Evaluation de la Conformité

 Montrer l’implication de l’audit interne dans le

système de gouvernance (relation avec les parties

prenantes).

II – Définitions

A. La Gouvernance d’entreprise
La gouvernance d’entreprise est : « l’ensemble des

mécanismes organisationnels qui ont pour effet de

délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des

dirigeants autrement dit, qui gouvernent leur conduite et

définissent leur espace discrétionnaire ».

Ces mécanismes organisationnels sont pour l’essentiel, le

conseil d’administration, les commissaires aux comptes

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ou l’audit légal mandatés par le conseil pour contrôler les

dirigeants et le marché financier qui contribuent

également à discipliner l’action des dirigeants.

Le concept de la gouvernance d’entreprise vise donc à

prévenir les risques d’asymétrie de l’information et de

conflit d’intérêt par des mécanismes disciplinaires.

Malheureusement, les scandales financiers ont créé une

crise de confiance entre dirigeants et investisseurs qui

exigent aujourd’hui plus de transparence de la part des

dirigeants.

Jugeant inefficace les systèmes de contrôle interne, les

autorités des pays développées ont émis des lois et des

textes réglementaires pour renforcer certaines pratiques

librement consentis, des recommandations comme par

exemples les rapports Cadbury (1992) en Grande

Bretagne, Vienot (1995) en France, ...


Au Maroc, Bank Al Maghrib, a émis depuis 2007, des

circulaires et a fixé les règles minimales devant être

observées par les banques en matière de gouvernance.

Les domaines cités concernent :

 Les responsabilités, composition et

fonctionnement des organes d'administration et

de direction,

 Les politiques de gestion des conflits d’intérêts

et de bonne conduite du personnel de la banque,

 Les systèmes de contrôle interne et de gestion

des risques,

 La politique de rémunération,

 La transparence et la communication de

l'information, ...

B. L’audit interne

1. Définition

L’Audit Interne est une « une activité indépendante et

objective qui donne à une organisation une assurance sur

le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses

conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la

valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses

objectifs en évaluant, par une approche systématique et

méthodique, ses processus de management des risques,

de contrôle et de gouvernement d’entreprise, et en faisant

des propositions pour renforcer leur efficacité ». Cette

définition a été édictée par l’Institute of Internal Auditors

(IIA) et adoptée par l’ensemble des auditeurs dont

l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Interne

(IFACI) en 2002.

2. Les références à l’international


De nombreuses lois ont été émises à l’échelle

internationale à savoir : la loi Sarbanes-Oxley Act (SOX)

aux Etats-Unis en juillet 2002 et la Loi sur la Sécurité

Financière (LSF) en France en août 2003 mettant au-

devant de la scène le renforcement des systèmes de

contrôle interne et par conséquent, la fonction d’audit

interne.

Bien avant, le Comité de Bâle a publié en septembre

1997, un document intitulé « Principes fondamentaux

pour un contrôle interne efficace » et en septembre 1998

un autre document intitulé « Framework for Internal

Control Systems in Organisations ». Dans ces

documents, les recommandations stipulent que « les

auditeurs internes examinent et contribuent à l'efficacité

continue du système de contrôle interne via leurs

évaluations et recommandations et de ce fait jouent un

rôle important dans l'efficacité du contrôle interne. Ils

n'assument toutefois pas la responsabilité de base, qui

revient à la direction, de la conception, la mise en œuvre,

le maintien et la documentation du contrôle interne ».

3. Au Maroc

A l’écoute des standards internationaux et depuis 2001,

Bank Al Maghrib (banque centrale) a émis des

circulaires pour demander aux banques marocaines la

mise en place d’un système de contrôle interne. Les

banques doivent, également désigner un responsable qui

relève directement de leur autorité et qui a pour tâche

d’assurer un suivi exhaustif du système de contrôle

interne et de veiller à sa cohérence (auditeur interne).

Bank Al Maghrib a défini l’audit interne de la même

manière en mentionnant un point sur l’évaluation du


processus de gouvernance : « La fonction d’audit interne

st chargée d'évaluer, de façon périodique et en toute

indépendance, l'efficacité des processus de gouvernance

et de gestion des risques, des procédures et des politiques

internes ainsi que le bon fonctionnement des différents

niveaux de contrôle. Elle évalue également

périodiquement le processus de communication

financière, de reportings internes et réglementaires ainsi

que le système d'information ».

4. Cadre de travail

La fonction de l’audit interne s’exerce dans la limite des

normes définie par la profession qui est organisée au plan

international. Les normes internationales pour la pratique

professionnelle de l’audit interne (ISA), approuvées

officiellement par L’IIA en 1978, sont devenues un

référentiel essentiel et très important pour que les

auditeurs internes puissent s’acquitter de leur

responsabilité quel que soit les différents environnements

juridiques et culturels.

5. La charte d’audit interne

Document exigé par Bank Al Maghrib, la charte de

l’audit interne définit le but, l'autorité et la responsabilité

de l'activité de l’audit interne. La charte de l’audit interne

précise la mission et définit le champ de ses activités.

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Elle établit la position de l'activité de l’audit interne dans

l'organisation, autorise l'accès à tous les documents de la

banque lors de l’exécution de ses travaux.

III – L’audit interne et les théories de la gouvernance

Il s’agit de mettre la lumière sur les différentes théories,

qui ont mis en évidence l’importance de l’audit interne

dans la gouvernance d’entreprise.

En effet, selon ces théories, l’audit interne peut jouer un

rôle important au service de la bonne la gouvernance. Il

s’agit d’un mécanisme de surveillance visant à réduire

les conflits d’intérêts existant entre le manager et les

actionnaires.

A. Théorie des coûts de transaction

Pour les théoriciens des coûts de transaction, l’entreprise

apparaît contrairement au marché comme le mode

d’organisation qui permet de réaliser des économies sur

les coûts de transaction.

Elle se distingue du marché par sa capacité à internaliser

certaines transactions et à les réaliser à un coût moindre

que sur le marché.

Les banques n’ont pas dérogé à cette pratique et ont donc

été amenés à internaliser une partie des travaux d’audit

légal générateurs de coûts élevés. Il est apparu bénéfique

pour réduire ces coûts de recruter des auditeurs en

interne, salariés de la banque pour effectuer ces travaux

de vérification et de contrôle de conformité aux lois et

règlements jusque-là effectués par le commissaire aux

comptes.

En appliquant cette théorie à la gouvernance

d’entreprise, l’audit interne semble être un cadre propice


à une bonne gouvernance dans la mesure où il permet

une réduction des coûts et par conséquent une

amélioration des performances.

A noter que cette pratique est plus une réponse à une

obligation réglementaire qu’une recherche de coût, mais

qui s’inscrit correctement par rapport à la théorie.

B. Théorie de l’agence

Dans le domaine bancaire, on parle de relation d’agence,

lorsque l’organe d’administration confie la gestion de ses

propres intérêts à une tierce personne le dirigeant

(Direction). La relation d’agence existant entre

l’actionnaire, le propriétaire du capital financier appelé

"Organe d’administration ", le mandataire appelé

"Organe de Direction ou dirigeant" est porteuse de

conflits d’intérêts, facteurs de coûts pour les deux

parties.

Les coûts d’agence représentent les coûts de contrôle

supportés par l’organe d’administration, les dépenses en

garanties de la part de la direction, les pertes liées au

désalignement des incitations.

L’un des conflits d’intérêts susceptibles de s’élever entre

l’actionnaire et le dirigeant est le conflit né de

l’asymétrie d’information existant entre le conseil

d’administration et la direction.

L’audit légal est apparu comme le mécanisme de

contrôle et de surveillance du comportement de l’agent

plus enclin à faire supporter les coûts l’agence à l’organe

d’administration qu’à respecter toutes les obligations

contractuelles.

L’audit interne, émanation de la direction, n’a pas été

considéré par cette théorie comme un mécanisme de


surveillance de celle-ci. Il semble pourtant être, suite aux

nombreux développements sur la gouvernance

d’entreprise, un mécanisme de réduction de l’asymétrie

de l’information entre le conseil d’administration et la

direction lorsqu’il est rattaché au comité d’audit, partie

de l’organe d’administration.

IV - Le rôle de l’audit interne dans l’évaluation du

système de contrôle interne

A. Définition du contrôle interne

Parmi les principales obligations réglementaires pour les

banques est la mise en place d’un système de contrôle

interne efficace.

Ce système est défini par Bank Al Maghrib comme « Le

système de contrôle interne consiste en un ensemble de

dispositifs conçus et mis en œuvre par l’organe de

direction (…) et validé par l’organe d’administration (…)

en vue d’assurer en permanence, notamment :

 la vérification des opérations et des procédures

internes,

 la mesure, la maîtrise et la surveillance des

risques,

 la fiabilité des conditions de collecte, de

traitement, de diffusion et de conservation des

données comptables et financières,

 l'efficacité des canaux de circulation interne de la

documentation et de l’information ainsi que de

leur diffusion auprès des tiers ».

La méthodologie adoptée par plusieurs entreprises,

également les banques, pour la mise en place d’un

système de contrôle interne est celle inspirée du COSO


(Committee of sponsoring Organizations of the

Treadway Commission). Même si celle-ci n’est pas la

seule à traiter du contrôle interne, elle est très largement

répandue et se révèle adaptée pour structurer la maîtrise

des risques liés à la gestion des politiques publiques.

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Le référentiel COSO décline le contrôle interne en quatre

objectifs opérationnels :

 le respect des lois, règlements, contrats,

 la protection du patrimoine, dans une acception

aujourd’hui élargie qui comprend, outre les actifs

de l’organisme, ses agents et son image,

 la fiabilité et l’intégrité des informations financières

et opérationnelles (fiables et vérifiables,

exhaustives, pertinentes, disponibles),

 l’efficacité et l’efficience des opérations.

Le COSO classe en 5 composantes les dispositifs qu’un

organisme doit définir et mettre en œuvre pour maîtriser

au mieux ses activités. Ces 5 composantes de dispositifs

sont déclinées pour chacun des objectifs et à tous les

niveaux de l’organisation : entité, directions, unités

opérationnelles, opérateurs (entités contrôlées).


Un environnement interne favorable à la maîtrise des

risques avec notamment une implication des

responsables en termes d’intégrité et d’éthique, le

pilotage des activités, une organisation appropriée, une

définition claire des responsabilités et des pouvoirs, des

procédures formalisées et diffusées et la mobilisation des

compétences.

Les 5 composantes de COSO sont :

a. L'environnement de contrôle : qui correspond,

pour l'essentiel, aux valeurs diffusées dans

l'entreprise,

b. Une évaluation des risques : Celle-ci comprend

l’identification des risques sur la base d’une analyse

des activités, tant au niveau global de l’organisme

qu’au niveau détaillé de chacune de ses activités et

la hiérarchisation de ces risques en fonction de leur

impact en termes d’enjeux pour l’organisme,

c. Des activités de contrôle qui comprennent les

dispositifs mis en place pour maîtriser les risques de

ne pas atteindre les objectifs fixés. Les dispositifs

doivent être proportionnés aux enjeux. Ils peuvent

être transverses à l’organisme, pour faire face à des

risques généraux ou propres à une activité. Ils sont

de natures diverses : mise en place d’une procédure,

d’une méthode, action de contrôle mutuel ou de

supervision, …

d. La maîtrise de l’information et de la

communication : Elle recouvre la qualité de

l’information (contenu, délais de disponibilité, mise


à jour, exactitude, accessibilité) nécessaire au

contrôle interne, la qualité des systèmes

d’information, stratégiques et intégrés aux

opérations, la définition des règles et modalités de

communication interne (implication du Directeur

Général en matière de contrôle interne, bonne

connaissance du dispositif de contrôle interne par les

agents).

La communication externe est l’information

destinée à l’extérieur de l’organisme sur la mise en

œuvre de la démarche de contrôle interne,

e. Le pilotage du contrôle interne : Il repose sur

l’appropriation du contrôle interne par chaque

responsable qui doit le conduire à définir, mettre en

place, piloter les dispositifs de maîtrise des risques

dans son périmètre de responsabilité, une

sensibilisation des responsables à la nature du

contrôle interne (maîtrise des activités) et à ce qu’ils

doivent faire pour le mettre en œuvre, de façon à

permettre cette appropriation, des processus

d’actualisation (mise à jour) permanents des

dispositifs de contrôle interne et des dispositifs

d’évaluation (internes continus et externes

ponctuels, notamment par l’audit interne).

Selon les spécialistes (COSO, IFACI, IAA, ...), le

contrôle interne permet à l’organisation de capitaliser sur

les opportunités tout en réduisant les risques et les

menaces pouvant être réellement influencer le bon

fonctionnement de l’entreprise ainsi que de créer

également un avantage concurrentiel.


B. La relation entre le système du contrôle interne et

l’audit interne

Depuis la mise en place des premières réglementations

bancaires, l’Audit interne a considérablement renforcé

son rôle et son positionnement. Il est aujourd’hui, un

mécanisme incontournable dans l’évaluation du système

de contrôle interne. Il est considéré comme l’un des

éléments fondamentaux et nécessaire dans ce système.

Les régulateurs visent à améliorer et développer son

efficacité et son efficience à travers la promulgation des

lois et règles prudentielles.

En 2001, Bank Al Maghrib a recommandé aux banques

marocaines la mise en place d’une fonction d’audit

interne. Il leur a ainsi notifié que « L’audit Interne est

chargé d'évaluer, de façon périodique l'efficacité des

processus de gouvernance et de gestion des risques, des

procédures et des politiques internes ainsi que le bon

fonctionnement des différents niveaux de contrôle. Elle

évalue également périodiquement le processus de

communication financière, de reportings internes et

réglementaires ainsi que le système d'information ».

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Au niveau international, la loi Sarbanes- Oxley (SOX) de

juillet 2002 aux Etats-Unis, oblige l’audit interne d’avoir

un rôle dans la préparation de rapport de l’administration

sur l’efficience et l’efficacité du système de contrôle

interne au sein de l’entreprise, et c’est à travers le suivi

de son fonctionnement et son évaluation qu’est informé

l’administration sur les forces et faiblesses qui existé

dans ce système.

Egalement, selon la norme 2130 relative à la

gouvernance d’entreprise (ISA), il incombe également à

l’auditeur interne d’évaluer le processus de

gouvernement d’entreprise et de formuler les

recommandations appropriées en vue de son

amélioration.

A cet effet, il détermine si le processus répond aux

objectifs suivants :

 promouvoir des règles d’éthique et des valeurs

appropriées au sein de l’organisation,

 garantir une gestion efficace des performances de

l’organisation assortie d’une obligation de rendre

compte,

 bien communiquer aux services concernés au sein

de l’organisation les informations relatives aux

risques et aux contrôles,

 fournir une information adéquate au Conseil, aux

auditeurs externes et au management,

 assurer une coordination efficace de leurs

activités.
En définitive, les contrôles à réaliser par l’audit interne

visent à s’assurer que toutes les opérations de l’entreprise

sont maîtrisées et que l’entreprise est gérée efficacement

et dans la transparence. C’est la condition d’une bonne

gouvernance et à ce titre, la fonction d’audit interne a

une responsabilité qui ne peut que légitimer son rôle

d’acteur majeur de la gouvernance d’entreprise.

En vue d’une meilleure appréciation du contrôle interne,

l’audit interne doit, dans le cadre de la réalisation de ses

missions :

 consulter la cartographie des risques qui lui

permet d'identifier les risques significatifs

encourus par la banque,

 disposer et formaliser une méthodologie de

réalisation d'une mission, des procédures

d'investigation, de rédaction des rapports, de suivi

des recommandations,

 définir un plan d'audit pluriannuel reposant

notamment sur son évaluation des risques. Ce

plan est généralement validé par le comité d'audit

et par l'organe d'administration,

 suivre les recommandations qui sont classées en

fonction de leur degré de criticité,

 accéder sans restriction aux dossiers, aux données

et aux archives de la banque,

 être informée, en temps opportun, de toute

modification des procédures de gestion des

risques et de l'organisation de la banque ainsi que

de tout développement, initiative ou nouveau

produit.
C. Implication de l’audit dans le contrôle permanent

Selon Bank Al Maghrib « La fonction de contrôle

permanent est chargée de s'assurer, au moyen de

dispositifs adéquats mis en œuvre en permanence, de la

fiabilité et de la sécurité des opérations réalisées et du

respect des procédures au niveau des réseaux d'agences,

des services centraux et des entités à caractère financier

contrôlées par l'établissement ».

Pour répondre à cette réglementation, les banques

doivent mettre en place une entité « Contrôle

permanent » et définir les différents niveaux de contrôle.

1. Les différents niveaux de contrôle

Dans le but de renforcer l’efficacité de son système de

contrôle interne, les banques ont adopté une architecture

de contrôle interne hiérarchisée en trois niveaux :

 Niveau 1 : « 1ère ligne de défense » ou « Sécurité au

Quotidien » est un regroupement de l’ensemble des

vérifications et des contrôles qui sont intégrés aux

processus opérationnels. Il s’agit d’un autocontrôle

de la qualité des informations produites, organisé

sous la responsabilité des services opérationnels à

chaque étape du processus : de l’initiation des

engagements jusqu’à leur règlement.

Ce contrôle, dit de « premier degré », confié aux

opérationnels a pour objectif de s’assurer que


chaque opération respecte bien les obligations de

régularité, fiabilité, sécurité et conformité à toute

diligence liée à la surveillance des risques

En effet, les services opérationnels veillent à la

vérification de l’exactitude, de la conformité et de

la parfaite sécurité de leurs opérations, en

s’appuyant sur des procédures formalisées

auxquelles chacun a pris part lors de leur rédaction

et leur validation.

 Niveau 2 : « 2ème ligne de défenses », « La

supervision transversale ou la supervision

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hiérarchique » : Il s’agit du deuxième niveau de

contrôle, assurant la fonction de « contrôle

permanent », qui s’assure de la bonne exécution des

contrôles de 1er niveau.

Il s’appuie également sur des procédures et des

systèmes d’information de qualité et caractérisé par

les principes ci-après :

- Indépendance vis à vis des services

opérationnels,
- Exhaustivité qui permet de couvrir l’ensemble

des activités de l’établissement,

- Report d’une synthèse des contrôles

permanents et une revue des actions

d’amélioration et discussion avec les organes

de direction ensuite avec le comité d’Audit.

2. Le 3ème niveau de contrôle

L’Audit Interne constitue le contrôle de 3ème niveau pour

les contrôles permanents. Elle passe en revue les

différents processus contrôlés dans le cadre des missions

spéciales, des vérifications permanentes ou ponctuelles.

- Un rapport est produit, par l’auditeur, à l’issue de

chaque mission. Il contient des recommandations

précises qui, après un échange contradictoire,

doivent être mises en place,

- Une synthèse des missions de l’auditeur et une

revue des actions d’amélioration du contrôle interne

sont reportées mensuellement à la Direction,

- Une synthèse des missions de l’auditeur ainsi

qu’une revue des actions d’amélioration du contrôle

interne sont reportées au Comité d’Audit et au

Comité des Risques dans le cadre de ses réunions.

D. La gestion des risques de la banque

Depuis quelques années, la gestion des risques est

devenue une fonction incontournable au sein de la bonne

gouvernance des banques. Ces dernières devraient

d’abord, déterminer et identifier tous les risques auxquels


elles sont présentées (risques de crédit, opérationnel, de

contrepartie, de concentration, de marché, …) ensuite,

expliquées comment elles les maintiennent à un niveau

acceptable.

Les banques ont mis en place une fonction de gestion et

contrôle des risques chargée de participer activement à

l’élaboration de la stratégie, des politiques et des limites

globales en matière de risques et d'assurer la mise en

œuvre de processus efficaces de mesure, de maîtrise et

de surveillance des risques.

Les principaux risques encourus par les banques sont :

 Risque de crédit qui est le risque qu'une

contrepartie ne soit pas en mesure d'honorer ses

engagements à l'égard de la banque,

 Risque de concentration du crédit qui est le risque

inhérent à une exposition de nature à engendrer des

pertes importantes pouvant menacer la solidité

financière d’un établissement ou sa capacité à

poursuivre ses activités essentielles. Le risque de

concentration du crédit peut découler de

l'exposition envers des contreparties individuelles,

des groupes de clients liés, des contreparties

appartenant à un même secteur d'activité ou à une

même zone géographique ou des contreparties dont

les résultats financiers dépendent d'une même

activité ou d'un même produit de base,

 Les risques de marché qui sont les risques de pertes

liées aux variations des prix du marché. Ils

recouvrent les risques relatifs aux instruments


inclus dans le portefeuille de négociation, le risque

de change et le risque sur produits de base,

 Le risque de taux d'intérêt dans le portefeuille

bancaire qui est défini comme étant l’impact négatif

que pourrait avoir une évolution défavorable des

taux d'intérêt sur la situation financière de la

banque, du fait de l'ensemble des opérations,

 Le risque de liquidité qui est le risque que la

banque ne puisse s'acquitter, dans des conditions

normales, de ses engagements à leurs échéances,

 Le risque de règlement-livraison qui est le risque

de survenance, au cours du délai nécessaire pour

le dénouement d'une opération de règlement-

livraison, d'une défaillance ou de difficultés qui

empêchent la banque de lui livrer les instruments

financiers ou les fonds convenus, alors que ledit

établissement a déjà honoré ses engagements à

l'égard de ladite contrepartie,

 Les risques opérationnels qui sont les risques de

pertes résultant de carences ou de défauts

attribuables à des procédures, personnels et

systèmes internes ou à des événements extérieurs.

E. Le dispositif de contrôle de la conformité

La raison d’être de cette fonction de conformité est de

limiter les risques de réputation et également de s’assurer

que les banques respectent l’ensemble des législations et

réglementations qui lui sont applicables. Le non-respect

de ces législations peut entraîner des sanctions des

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autorités de tutelles marocaines et internationales qui

pourront être à la fois administratives et pécuniaires. 

 Le rôle de la fonction Conformité, tel qu’il ressort

de la directive de BAM ou des recommandations du

Comité de Bâle, est d’assister la banque dans la

gestion du risque de conformité, lequel peut être

défini comme le risque de sanctions légales ou

réglementaires, pertes financières et pertes de

réputation auxquelles les banques peuvent être

soumises par suite des manquements aux lois

applicables, aux règlements et code de conduite.

C’est une fonction qui permet de limiter le risque

de réputation.

 Selon le Comité de Bâle, le périmètre

d’intervention de la Conformité inclut notamment «

les dispositions relatives à la prévention du

blanchiment et au financement du terrorisme, la

conduite des activités bancaires et financières (y

compris les conflits d’intérêts), la protection de la

vie privée et des données, voire, selon l’approche

définie par l’établissement lui-même ou par le

régulateur, la législation fiscale et le droit du

travail».
En application des différentes réglementations, les

Responsables ont cerné le périmètre de la responsabilité

de la fonction Conformité, autour de différentes missions

essentielles, à savoir :

 La veille réglementaire qui constitue la base de

Conformité. La fonction Conformité assure et

diffuse la veille réglementaire par le recensement et

la recherches, en continue, de tous les textes

réglementaires applicables aux banques et les

mettre à la disposition des utilisateurs,

 La mise en place et la diffusion des normes et

procédures en matière de conformité,

 L’identification des risques de non-conformité

découle des écarts de l’application du résultat du

recensement des lois avec les existants dans les

banques. Pour cela, les banques doivent mettre en

place une cartographie des risques de non-

conformité,

 La lutte Anti-Blanchiment et le Financement du

Terrorisme (LAB / FT) : « Le blanchiment est le

fait de faciliter, par tout moyen, la justification

mensongère de l’origine des biens ou des revenus

de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à

celui-ci un profit direct ou indirect. Constitue

également un blanchiment le fait d’apporter un

concours à une opération de placement, de

dissimulation ou de conversion du produit direct ou

indirect d’un crime ou d’un délit »,

Le délit de blanchiment ou sa tentative est aggravé

lorsqu’il est commis de façon habituelle ou que la

profession exercée a facilité la commission de


l’infraction, ce qui, pour les professions financières,

en l’occurrence les banques, sera pratiquement

toujours le cas.

Dans ce contexte, la fonction Conformité assure le

maintien du dispositif de lutte contre le blanchiment

et le financement du terrorisme - LCB-FT et

s’'assure de son adéquation par rapport à la

réglementation.

 Contrôle permanent de la conformité pour lequel la

fonction Conformité procède régulièrement à la

vérification du respect de la politique, des

procédures et des instructions en matière de

« conformité ».

 CNDP - La Commission nationale de contrôle de la

protection des données à caractère personnel : Elle

est chargée de vérifier que les traitements

des données personnelles sont licites, légaux et

qu’ils ne portent pas atteinte à la vie privée, aux

libertés et droits fondamentaux de l’homme.

La fonction conformité a pour tâche d’assurer la

conformité de la banque par rapport à la protection

des données à caractère personnel. Ainsi, la banque

doit demander les autorisations de traitement

nécessaires et s’assurer de leur application.

 FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act) :

C’est un règlement du code fiscal américain, sous le

nom de FATCA, qui oblige les banques des pays

ayant accepté un accord avec le gouvernement des

États-Unis à signer, avec le Département du Trésor

américain (IRS), un accord dans lequel elles

s'engagent à lui communiquer tous les comptes


détenus par des citoyens américains.

Ce système particulier prévoit des pénalités pour les

établissements ou les individus qui ne s’y

conformeraient pas. Ces sanctions peuvent aller

jusqu’à la clôture forcée du compte d’un particulier

ou jusqu’au prélèvement d’une retenue à la source

sur 30% de la valeur d’un investissement sur le ter-

ritoire américain.

 La communication autour des risques de non-

conformité : La fonction Conformité a pour

charge la réalisation des reporting relatifs aux

risques et aux contrôles de non-conformité

présentés aux Comités de la banque, les réponses

aux demandes de réquisitions de l’AMMC,

Tribunal, Impôts, la Police judiciaire, …

 La déontologie et les conflits d’intérêt : la

déontologie permet de s’assurer du respect du

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recueil des règles de déontologie de la banque ainsi

que de traiter les signalements pouvant provenir de

tous les collaborateurs de la banque, …

La conformité est le domaine où les banques ont eu le


plus de sanctions. L’audit interne joue un rôle très

important dans la détection des écarts pour ne pas être

exposé au risque de non-conformité.

2. Evaluation de différents risques par l’audit interne

Ainsi, selon la norme (2120A), « l’audit interne doit

évaluer les risques afférents à la gouvernance

d’entreprise, aux opérations et aux systèmes

d’information de l’organisation au regard de :

 l’atteinte des objectifs stratégiques de

l’organisation,

 la fiabilité et l’intégrité des informations

financière et opérationnelles,

 l’efficacité et l’efficience des opérations et des

programmes,

 la protection des actifs,

 le respect des lois, règlements, règles,

procédures et contrats.

Ces normes impliquent une responsabilité accrue des

auditeurs dans l’évaluation du processus de management

des risques ainsi que dans l’’efficacité d’un tel processus.

Ces nouvelles normes reflètent que le processus de

management des risques doit être évalué comme tout

autre processus de l’organisation.

Ainsi, à travers ses missions qui s’effectuent, dans leur

majorité, par une approche par les risques, l’audit interne

essaye d’évaluer et de détecter les risques déclarés et

potentiels.
COSO II a publié certains principes concernant le

management des risques. Une série d’obligations qui font

de l’audit interne un mécanisme essentiel dans la gestion

des risques. Ces principes sont les suivantes :

 Donner une assurance sur les processus de

gestion des risques,

 Donner l’assurance que les risques sont bien

évalués,

 Évaluer les processus de gestion des risques,

 Évaluer la communication des risques majeurs,

 Examiner la gestion des principaux risques.

En résumé, l’audit interne est devenu un outil essentiel

au service du management des risques de l’entreprise.

Non seulement il détecte les risques, mais il donne une

assurance que ses risques sont bien évalués. L’IIA dans

sa récente publication oblige l’audit interne à assurer

l’efficacité de processus de management des risques.

Cependant, l’audit interne ne doit pas être responsable de

la gestion des risques. Cette responsabilité est confiée à

la fonction Gestion des Risques. Le métier des auditeurs

consiste à soutenir les décisions de la direction

concernant les risques.

Il est à noter que, dans les banques, l’audit interne rend

compte de ses travaux à deux comités, Comité d’Audit et

Comité des Risques suivant les attributions de chaque

comité.

V - L’audit interne en relation avec les organes de la

Gouvernance
Dans le cadre de ce paragraphe, nous essayerons de

mettre en lumière la nature de la relation entre l’audit

interne et les autres intervenants dans le processus de la

gouvernance.

Ainsi, il y lieu de voir sa relation avec l’organe

d’administration, le comité d’audit et le comité des

risques. Nous nous intéresserons plus loin, à l’analyse de

sa relation avec la direction, ensuite nous essayerons

d’analyser sa relation avec les acteurs du contrôle

interne, les auditeurs externes et les directions

opérationnelles. A la fin, nous présenterons les

conditions qui doivent gouverner ces relations.

A. Le Conseil d’Administration et le Comité d’Audit

1. L’intérêt du rattachement de l’audit interne à

l’organe d’administration

C’est l’organe le plus important dans le processus de la

gouvernance de la banque. Il joue un rôle dispersé entre

la discipline des dirigeants d’un côté, et la création de

compétence et par conséquent la création de valeur. Dans

cette perspective la question de sa relation avec l’audit

interne s’impose avec force.

Le rattachement de l’audit interne à l’organe

d’administration trouve sa justification dans la réduction

d’asymétrie d’information qui peut exister entre les

dirigeants et les actionnaires. Ce rattachement

n’influence pas le canal de dialogue entre la direction

générale et les directions opérationnelles. Ce

rattachement permet de garantir un climat de confiance

entre tous les intervenants dans la gouvernance.


2. Les relations de l’audit interne avec l’organe

d’administration et le comité d’audit

L’action de l’audit interne sera d’autant plus efficace

qu’il dispose dans la banque de l’interlocuteur privilégié

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qu’est le Comité d’audit aux responsabilités élargies aux

risques, notamment aux risques stratégiques.

Le Comité d’audit, en effet, garantit et consacre

l’indépendance de l’audit interne. Ce dernier est en

mesure d’apporter aux administrateurs, par

l’intermédiaire du Comité d’audit, un regard impartial et

professionnel sur les risques de l’entreprise, et de

contribuer ainsi à améliorer l’information du Conseil sur

le niveau de sécurité de l’entreprise.

Selon l’IFACI, « Chaque Comité d’Audit devrait

fonctionner sur la base d’une charte approuvée par le

Conseil et précisant d’une manière claire son rôle et ses

modalités de fonctionnement. Compte tenu de

l’élargissement souhaitable de sa mission, sa

composition devrait tenir compte des exigences de


compétences qui s’imposent à chacun de ses membres :

des administrateurs indépendants en nombre suffisant

certes, mais aussi capables d’émettre des avis pertinents

et critiques sur les grands sujets qui intéressent le

fonctionnement et l’avenir de l’entreprise. Il serait dès

lors souhaitable que les Comités d’audit adoptent un

mode de travail collégial entre des personnalités choisies

sur la base d’un spectre de compétences en rapport avec

les risques majeurs de l’entreprise ».

De ce fait, Le comité d’audit joue un rôle

d’intermédiation entre l’audit interne et l’organe

d’administration en matière de surveillance de la gestion

de l’entreprise. Pour cette raison, la relation entre les

deux organes doit être fondée sur la transparence avec le

respect de l’autorité et des responsabilités de la direction

générale. Pour cela l’IFACI recommande que le comité

d’audit :

 examine la nécessité de créer un service d’audit

interne, lorsqu’il n’en existe pas ;

 soit informé sur les questions de nomination,

d’évaluation, de rémunération ou de remplacement

du responsable d’audit interne, selon des modalités

propres à chaque organisation et, que dans des

situations exceptionnelles (révocation, démission),

il soit préalablement consulté ;

 s’assure que l’audit interne dispose des moyens

adéquats pour la réalisation du plan d’audit. Il

s’informe notamment de la composition et du

professionnalisme de l’équipe d’audit interne et

s’assure de l’adéquation des ressources aux


missions imparties au service d’audit interne ;

 puisse demander à la direction générale que l’audit

interne réalise des missions spécifiques, notamment

celles relatives à des processus de gouvernement

d’entreprise.

Il est à signaler également que la relation entre l’audit

interne et le comité d’audit se renforce par la présence et

la participation du responsable de l’audit interne dans les

réunions des comités d’audit. Bank Al Maghrib cette

idée et recommande cette participation. Généralement,

nous trouvons que l’audit interne est secrétaire de ce

Comité. C’est lui qui prépare les réunions. Un rapport est

envoyé aux membres du comité avant la date de la

réunion. Une présentation des travaux réalisés par l’audit

est effectuée lors de la réunion. Enfin, un procès-verbal

est établi puis envoyé pour avis aux membres et

signature.

Les différentes recommandations sont portées sur le PV.

L’audit interne les enregistre pour faire un suivi par la

suite.

A ce propos, l’IFACI recommande aussi que le Comité

d’Audit :

 prenne connaissance des documents formalisant

l’organisation générale du service d’audit interne

et en particulier la charte de l’audit interne,

 prenne connaissance de la méthode d’élaboration

du plan d’audit interne adossé à l’analyse des

risques,

 soit tenu informé, le cas échéant, des zones de

risques non couvertes, que l’audit interne a lui-


même identifiées,

 reçoive régulièrement, et au moins une fois par

an, des informations sur l’activité de l’audit

interne :

- suivi de la réalisation du plan d’audit,

- principales conclusions des missions,

- mises en œuvre des actions correctives,

- adéquation des ressources,

- indications de non-conformité ou de

conformité vis-à-vis des normes

professionnelles…

 soit tenu informé rapidement de la réalisation des

missions non planifiées y compris les demandes de

la direction générale et les missions qui visent à

améliorer la performance de l’organisation.

Ainsi, le rôle des auditeurs dans la diffusion

d’information au conseil d’administration ne peut être

efficace pour ce dernier que si ces informations soient

portées au niveau qualitatif au comité d’audit et au

conseil d’administration, sous une forme, une périodicité

ou un format approprié, sans oublier la diffusion du

rapport de synthèse des missions au comité d’audit.

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3. Le Comité des Risques

Le comité des risques est chargé d'accompagner l'organe

d'administration en matière de stratégie et de gestion des

risques.

Ce comité, quand il existe, a pour attributions, entre

autres :

 De conseiller l'organe d'administration concernant

la stratégie en matière de risques et le degré

d'aversion aux risques,

 De s'assurer que le niveau des risques encourus est

contenu dans les limites fixées par l'organe de

direction conformément au degré d'aversion aux

risques défini par l'organe d'administration,

 D’évaluer la qualité du dispositif de mesure,

maîtrise et surveillance des risques au niveau de la

banque.

Dans la plupart des banques, ce comité est combiné avec

le Comité d’Audit. Dans les grandes banques où il y a

matière à discuter, il traite des sujets relatifs aux risques

et laisse les autres thèmes au Comité d’Audit.

4. La Direction Générale

 L’intérêt du rattachement de l’audit à la direction

générale

Ce rattachement trouve son intérêt à l’exigence

d’assistance en management qui est une préoccupation


majeure de l’auditeur interne. Il trouve ses raisons aussi

dans la fluidité des informations aidant à la prise de

décision. Cependant, il ne se trouve pas loin de certains

reproches : certains voient que ce rattachement met en

cause le processus d’assistance au management et de

réalisation des informations financières et non

financières dans la mesure où l’audit interne se voit

comme « le gendarme de la direction générale ».

 La relation audit interne direction générale

Vue comme un outil de management de la direction

générale, l’audit interne selon l’IFACI, doit :

- vérifier la mise en œuvre, dans la société et les

entités qu’elle contrôle, de la politique définie par

ses instances dirigeantes,

- s’assurer de la conformité des opérations vis-à-vis

des obligations externes (lois, règlements,

recommandations de place) et des instructions

internes,

- évaluer, dans le cadre de son plan d’audit, le

dispositif de gestion des risques et de contrôle

interne.

Pour remplir ces tâches, le même organe

recommande que :

 l’audit interne ne soit pas limité au seul contrôle

nominal de conformité mais qu’il s’assure également

- de l’application effective des instructions et des

procédures afférentes à l’organisation,

- du bon fonctionnement des processus internes

de la société, relatifs notamment à la fiabilité

des filières de remontées d’information et aux


systèmes d’information.

 le cas échéant, il propose les instructions et

procédures complémentaires devant être mises en

place,

 la Direction Générale lui donne les moyens d’exercer

pleinement ses missions,

 en tant que de besoin et au moins une fois par an, le

directeur de l’audit interne présente de manière

formelle à la direction générale, ses observations sur

le fonctionnement du contrôle interne et fasse toute

préconisation pour permettre à cette dernière de

prendre les décisions aptes à optimiser son efficacité

et à assurer une bonne maîtrise des opérations.

5. Le rattachement aux directions opérationnelles

C’est le rattachement le moins intéressant. Il consiste à

rattacher l’audit interne à la direction financière et

administrative. Ce rattachement, qui est à un niveau

hiérarchique moins élevé nuit à l’efficacité de l’audit

interne, pourtant il présente l’avantage d’un suivi

technique du département ou du service d’audit interne.

6. Les relations de l’audit interne avec les acteurs du

contrôle interne

La multiplicité des intervenants en matière de contrôle :

comptabilité, informatique, le risk management, etc.

implique une complexité, voire aussi des redondances

qui nuisent à son efficacité. A ce niveau, la question de la

bonne coordination de cet ensemble est d’une importance

primordiale.
Il appartient à chaque organisation de mettre en place le

dispositif le plus approprié à ses objectifs, son contexte,

sa culture, ses hommes, pour s’assurer de la cohérence et

de l’efficience du contrôle interne.

A ce propos, nous pouvons confirmer que le rôle de

l’audit interne est d’une importance indéniable dans la

mesure où il doit intervenir, selon une charte qui définit

clairement la relation entre ces deux acteurs, et dont les

principales dispositions pourraient être les suivantes :

 l’audit interne participe aux comités de contrôle

interne,

 l’audit interne évalue les autres fonctions de

maîtrise des risques,

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 l’audit interne conseille la direction générale pour

l’aider à mettre en place un urbanisme de contrôle

interne efficace.

7. Les relations de l’audit interne avec l’audit externe

L’audit externe a pour mission principale de certifier la

régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes en

s’appuyant sur des procédures qui concoure à la

production de l’information comptable et financière. De

son côté, l’audit interne intervient au niveau du risque

financier et opérationnel avec un souci de fournir à


l’organisation une assurance sur le degré de maitrise de

ses opérations. Sans oublier son intervention en matière

d’évaluation du dispositif du contrôle interne.

L’audit externe s’inspire des missions de contrôle

effectué par l’audit interne pour qu’il n’y ait pas de

redondance. C’est un examen, également pour l’audit

interne pour le travail accompli et une assurance

supplémentaire pour l’organe d’administration que les

activités sont contrôlés correctement.

Inversement, l’auditeur s’inspire du rapport du contrôle

que les auditeurs externes envoient à la banque centrale.

Il doit également mettre un plan d’action, avec les entités

auditées, pour exécuter les recommandations de l’audit

externe.

Pour cela, il apparait raisonnable d’instauration un

échange entre les travaux des commissaires aux comptes

et des auditeurs internes. A travers l’établissement d’un

commun planning d’intervention ou des réunions de

travail périodiques, une ou deux fois par an, où chacun

rend compte de ses investigations et de ses conclusions.

De tous ce qui a précédé, on peut constater que, pour que

le travail de l’auditeur interne soit bénéfique pour

l’organisation, ce dernier doit établir des rapports et

collaborer avec tous les organes de la gouvernance. Ainsi

dans sa relation avec ces organes, l’auditeur doit

respecter certaines conditions, à savoir la transparence et

l’indépendance.
7. Les conditions gouvernant la relation entre l’audit

interne et les autres organes de la gouvernance

La contribution de l’audit à la gouvernance d’entreprise

suppose la réunion de deux conditions régissant sa

relation avec les autres organes du gouvernement

d’entreprise. Il s’agit de l’indépendance et du

professionnalisme.

L’indépendance de l’auditeur interne est indispensable,

notamment pour l’élaboration d’un plan d’audit qui

couvre effectivement les principales zones de risques : le

rattachement de l’audit interne aux dirigeants, président

ou directeur général, apparait de ce point de vue très

souhaitable pour réduire les risques d’interférence

implicites ou explicites sur le choix des missions et la

formulation des observations.

Or, la bonne application des normes professionnelles

internationales de l’audit interne garantit la référence aux

meilleures pratiques. Ces normes démontrent leur

efficacité lorsqu’elles sont mises en œuvre par des

auditeurs internes ayant des compétences suffisantes et

une connaissance des métiers de l’organisation. La

qualité de l’audit interne est fonction de la capacité de

son responsable à maintenir, au meilleur niveau,

l’ensemble de son dispositif : ressources humaines,

budget, formation, référentiels, outils, méthodologies,

planification, reporting, …

Symétriquement, le comité d’audit s’appuyant sur l’audit

interne pour assumer ses responsabilités doit s’assurer

périodiquement du bon fonctionnement de ce service, en


liaison avec la direction générale.

VI – Conclusion

A la lumière de ce qui précède, nous avons mis en

évidence que l’existence d’un service d’audit interne est

une condition sine qua none pour la bonne gouvernance.

Pour les banques, c’est une affaire de respect de la

réglementation.

Son existence permet de minimiser les conflits d’intérêts

entre l’organe d’administration et l’organe de Direction.

Il s’agit d’un impératif de réduction d’asymétrie

d’information,

Son rôle est primordial dans la prévention et l’évaluation

des risques, malgré qu’il nous ait été permis de constater

les dérives des banques et les sanctions reçues des

différents régulateurs.

L'audit interne participe à la surveillance permanente du

dispositif de contrôle interne et du processus d'évaluation

interne des fonds propres de l'établissement dans la

mesure où il fournit une évaluation indépendante de leur

adéquation et de leur conformité avec les procédures et la

politique décidée par la banque. Dans l'exercice de cette

mission, la fonction d'audit interne aide la Direction

Générale et le Conseil d'Administration à assumer

effectivement et efficacement leurs responsabilités.

Néanmoins, son rôle ne peut être pleinement joué que si

deux conditions se réunissent. Tout d’abord la fonction

d’audit interne doit être :

- Rattachée à un niveau hiérarchique lui garantissant

son indépendance vis à vis des différentes parties

prenantes de la banque. Toutes les banques


marocaines ne dérogent pas à cette obligation,

- Dotée d’une compétence lui permettant de bien

maitriser et appliquer les normes d’audit et la

gestion des risques, vu que l’environnement

bancaire est constamment en mouvement. La

réglementation bouge ainsi que les risques.

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Yasmine Souissi

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Article

Sliding mode-multimodel stabilising control using single and several sliding surfaces: Simulation on...

January 2014 · International Journal of Modelling Identification and Control

This paper provides new analytic tools for a rigorous control formulation and stability analysis of
sliding mode-multimodel controller (SM-MMC). In this way to minimise the chattering effect we will
adopt a multimodel approach to change the commutation of the sliding mode control (SMC) into
fusion using a first order then a high order sliding mode control with single sliding surface and,
then,... [Show full abstract]

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Conference Paper

Sliding mode control techniques: Application on a hydraulic plant

December 2015

The sliding mode control (SMC) is strongly requested due to its robustness against the disturbances.
The principle of the sliding mode control is to force the system to converge toward a selected
surface and then to evolve there in spite of the uncertainties and the disturbances. The surface is
defined by a set of relations between the state variables of the system. However, the chattering...
[Show full abstract]

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Article

A Position Control Review for a Photovoltaic System: Dual Axis Sun Tracker

November 2011 · IETE Technical Review

The Sun Tracker is an automated solar panel that actually follows the sun position to increase the
power production. After some measurements, the Sun Tracker increases the power production by
more than 40% by keeping the panels parallel to the sun that makes the sun rays fall perpendicularly
on the solar panel. In this paper, we present a sun tracker without using sun sensors. The sun
tracking... [Show full abstract]

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Conference Paper

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La Gouvernance d‟Entreprise : Entre Valeur Actionnariale et Valeur Partenariale

June 2018

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Last Updated: 07 Jul 18

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