Faculté Cadi Ayyad Marrakech: La Matière: Professeur Encadrant: La Fiscalité Mr. Sidi Mohamed RIGAR
Faculté Cadi Ayyad Marrakech: La Matière: Professeur Encadrant: La Fiscalité Mr. Sidi Mohamed RIGAR
Faculté Cadi Ayyad Marrakech: La Matière: Professeur Encadrant: La Fiscalité Mr. Sidi Mohamed RIGAR
Marrakech
2008/2009
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Introduction :
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a. Objet
b. La forme de la réclamation gracieuse.
c. L’instruction de la réclamation.
B. La compétence territoriale
Conclusion
3
Le mot contentieux vient du latin « contentiosus » qui signifie « querelle », « débat »,
donc, contestation.
Le contentieux fiscal est l’ensemble des règles applicables aux litiges qui peuvent
survenir à l’occasion de l’assiette, de la liquidation ou du recouvrement des impositions.
" Le contentieux fiscal n'existe qu'au travers des moyens offerts aux justiciables, État ou
particuliers, pour faire valoir leurs droits ",
Cette procédure vise toute procédure engagée, soit après contestation du contribuable,
soit à l’initiative de l’administration, et ayant pour objet la réparation d’erreurs dans
l’application de la loi, en matière de détermination des bases d’imposition ou de liquidation de
l’impôt.
Le contentieux fiscal a connu une réforme au titre des nouvelles dispositions de la loi
de finances de 2009.
Le contentieux fiscal en matière d’imposition et de liquidation de l’impôt se déroule en 2
phases :
Soit une phase administrative ou intervient les commissions de taxation suite à la
procédure contradictoire de rectification, ou dans le cadre d’une procédure de
réclamation ou de recours gracieux.
Soit une procédure judiciaire ou intervient, le cas échéant, le tribunal administratif
du ressort du siége social ou du principal établissement du contribuable qui décide
d’y recourir.
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Première partie : La phase administrative du contentieux
fiscal
Section1/Le contentieux fiscal dans sa phase administrative :
La phase administrative du contentieux, en matière fiscale, est celle qui est prévue
pour tous les impôts (IS, IR, TVA, Droits d’enregistrement) puisque la procédure
contentieuse a été harmonisée.
Ce contentieux fiscal peut être une procédure contradictoire de rectification, en effet,
si le contribuable conteste les rectifications apportées par l’administration fiscale aux
bases des impositions, ou par contre, si le litige concerne un impôt déjà établi et qu’il
estime irrégulier ou excessif, le litige est exercé selon la procédure de réclamation
devant l’administration fiscale.
La phase administrative se déroule devant les deux commissions de taxation : une
commission à caractère préfectoral et provincial et une autre commission, à caractère
national, qui joue le rôle d’une instance d’appel contre les décisions des commissions
locales.
Dans ce cadre, le litige trouve son origine dans les désaccords naissant suite à la
procédure de rectification. Ce qui permet au contribuable de porter le litige devant la
Commission locale de taxation puis faire appel devant la commission nationale de
recours fiscal.
Les rectifications apportées par l’administration à la base d’imposition soit sur la base
de déclaration du contribuable, soit selon la procédure de taxation d’office s’effectue
selon une procédure précise en deux phases : la première notification et la deuxième
notification.
La première notification :
5
Les rectifications sont adressés au contribuable soit par lettre recommandée
avec accusé de réception, soit par remise en main propre selon les formes
prescrites constatées par un certificat de remise, l’inspecteur des impôts doit
indiquer dans sa notification les motifs, la nature ainsi que le montant de
redressement envisagé et inviter le contribuable à présenter ses observations
dans un délai de 30 jours à compter de la date de la réception de la lettre de
notification, à défaut de réponse du contribuable dans le délai imparti,
l’imposition établie selon les bases notifiées et ne peut plus être contestée que
par voie de réclamation selon l’article 220 du CGI.
La deuxième notification :
L’administration fiscale, dans le but de protéger les deniers publics, s’est vue reconnaître
par le législateur le droit de contester les nouvelles bases d’imposition, arrêtées par
l’administration, devant les commissions de taxation.
Ces commissions constituent, dans le cadre de la réforme du système fiscal, l’une des
garanties réelles accordées au contribuable. C’est ce que la Cour Suprême, elle-même, a
confirmé en déclarant que « l’objectif de leur création est d’attribuer au redevable de
l’impôt professionnel des garanties supplémentaires… »
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1. Le recours devant la commission locale de taxation :
La compétence.
La composition.
Le fonctionnement.
L’exécution de ses décisions.
a. La compétence de la commission :
Aux termes de l’article 225 du CGI, les commissions statuent sur tous les litiges relatifs
à la détermination des bases des impôts, droits et taxes. Mais elles doivent se déclarer
incompétentes pour les questions qu’elles estiment de droit, c'est-à-dire, celles qui
portent sur l’interprétation des dispositions légales ou réglementaires.
Ainsi, ces commissions sont appelées à statuer, valablement, sur les questions de fait.
Mais elles n’ont pas à intervenir en cas d’accord préalable en cours de procédure, ou
encore lorsque le litige porte sur une imposition déjà établie ; enfin, lorsque le
contribuable, du fait de sa propre défaillance, a fait l’objet d’une taxation, pour défaut de
réponse dans le délai légal, à la première demande de notification.
Sur le plan territorial, c’est la commission du lieu d’imposition, c'est-à-dire, du lieu du
siége social ou du principal établissement du contribuable, qui statue sur le litige qui
oppose ce dernier à l’administration.
b. La composition de la commission :
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Les règles relatives à la constitution, au fonctionnement et aux décisions de la
commission locale de taxation sont définies par l’article 225 du CGI.
Chaque commission locale de taxation comprend :
- Un magistrat, président.
- Un représentant du gouverneur de la préfecture ou de la province dans le ressort de
laquelle est situé le siège de la commission.
- Le chef du service local des impôts ou son représentant qui remplit la fonction de
secrétaire rapporteur de la commission.
- Un représentant des contribuables appartenant à la branche professionnelle la plus
représentative de l’activité exercée par le contribuable requérant.
Les quatre membres de la commission ont des voix délibératives et en cas de partage
égal des voix, celle du président est prépondérante.
Les représentants des contribuables et leurs suppléants en nombre égal sont désignés
pour une période de 3 ans par le gouverneur de la préfecture ou de la province
concernée.
Ils sont choisis parmi les personnes physiques membres des organisations
professionnelles les plus représentatives des branches d’activité figurant sur les listes
présentées par ces organisations et par les présidents de la chambre de commerce,
d’industrie, d’artisanat, d’agriculture, selon l’activité concernée.
c. Le fonctionnement de la commission :
Pour chaque affaire, l’inspecteur établit un rapport faisant ressortir les positions ressortir
les positions respectives du contribuable et de l’administration ainsi que les différents
points de litige et tous les renseignements de nature à éclairer la commission.
La commission se réunit à l’initiative de son président, le secrétaire rapporteur informe
le contribuable de la date de la réunion de la commission pour lui permettre de
demander de se faire entendre ou de fournir à l’appui de sa requête des informations
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supplémentaires susceptibles d’éclairer les membres de la commission sur la nature du
litige et l’importance réelle de son activité.
Lorsque la commission le juge utile, elle peut demander à l’administration de procéder
à un supplément d’instruction. Elle entend le contribuable à sa demande, ou si elle
estime cette audience nécessaire, dans les deux cas, elle convoque en même temps
l’agent de l’administration qui a notifié le redressement ou son représentant, elle peut les
entendre séparément ou en même temps s’il estime la confrontation nécessaire.
La commission ne peut pas ni compenser l’abandon d’un redressement par une
réintégration relevée au niveau de l’instruction supplémentaire, ni statuer sur des points
autres que ceux que lui a été soumis. Elle statue valablement lorsque trois au moins de
ses membres sont présents dont le président et le représentant du contribuable. La
décision est prise à la majorité des voix avec voix prépondérante du président en cas de
partage.
Elle statue au cours d’une seconde réunion, en présence du président et de deux autres
membres quelle que soit leur qualité. La commission doit fixer les bases d’imposition et
se déclarer incompétente pour les questions qu’elles estiment portées sur l’interprétation
de la loi. La décision de la commission doit être détaillée et motivée et comporte le visa
des membres de cette commission.
La décision de la commission est notifiée au contribuable par l’inspecteur au lieu et
place du président de la commission locale de taxation.
La notification doit faire ressortir les bases arrêtées par la commission et les
rectifications sur lesquelles elle s’est déclarée incompétente.
Le délai maximum entre la date d’introduction d’un pourvoi et celle de la décision de
la commission locale de taxation est fixée à 24 mois à compter de la date d’introduction
de recours par le contribuable devant la commission.
Sinon, l’inspecteur informe le contribuable de l’expiration du délai de 24 mois et qu’il
peut introduire directement un recours devant la commission nationale du recours fiscal
dans un délai de 60 jours à compter de la date de la réception de cet avis.
A défaut de ce recours dans le délai de 60 jours, les impositions sont établies par
l’inspecteur sur la base de la deuxième notification dans le cas de la procédure normale
de rectification, et ces impositions ne peuvent être contestées que dans le cas de la
procédure de réclamation.
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d. L’exécution des décisions de la commission locale de taxation :
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Le principe est que la commission nationale du recours fiscal, qui est une commission
nationale permanente, n’intervient, en appel, qu’après décision de la commission locale
de taxation, mais l’article 225 du CGI porte une dérogation à ce principe.
En effet, lorsque à l’expiration du délai de 24 mois prévue par l’article 225 alinéa 2 du
CGI, la CLT n’a pas pris de décision, l’inspecteur informe le contribuable, dans les
formes prévues à l’article 219 du CGI, de l’expiration du délai de 24 mois et de la
possibilité d’introduire un recours devant la C N R F, dans un délai de 60 jours, suivant
la date de réception de l’avis.
Dans tous les cas, le recours devant la commission nationale du recours fiscal doit être
exercé dans un délai de 60 jours, suivant la date de notification au contribuable de la
décision de la commission locale de taxation.
En effet, le point de départ du décompte du délai de recours devant la CNRF est
constitué aussi bien pour l’administration que pour le contribuable par la date de
notification au contribuable de la décision de la CLT, en application de l’article 220 du
CGI.
Sur le plan formel, le recours doit faire l’objet aussi bien de la part du contribuable que
du directeur général des impôts, d’une requête par lettre recommandée avec accusé de
réception en ce qui concerne le contribuable et dans les formes prévues à l’article 219
par l’administration fiscale, adressée directement à la commission nationale, cette
requête doit définir l’objet du désaccord et contenir un exposé des arguments invoqués.
Le défaut de recours, dans le délai légal de 60 jours est considéré comme une
acceptation tacite de la décision de la commission locale de taxation aussi bien par le
contribuable que par l’administration.
La commission juge toutes les affaires dont elle est saisie, directement, par le
contribuable ou l’administration, suite aux décisions des commissions locales de
taxation, faute de la présence du représentant des contribuables à cette commission.
La CNRF est placée sous l’autorité directe du premier ministre et siège en permanence à
Rabat.
La compétence de la CNRF est identique à celle de la CLT puisqu’elle connaît des
litiges relatifs à la détermination des bases imposables mais elle doit se déclarer
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incompétente sur les questions de droit sans être tenue par les appréciations émises par
les commissions locales.
Sont exclus de sa compétence, les litiges nés à la suite d’une taxation d’office pour
défaut de déclaration du chiffre d’affaires ou de revenu ou pour refus de se soumettre au
contrôle fiscal.
c. La composition de la CNRF :
d. Le fonctionnement de la CNRF :
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- Demander à l’administration par lettre recommandée avec accusé de réception de lui
transmettre le dossier afférent à la période litigieuse dans le délai de 30 jours suivant
la date de la réception de la dite demande.
- soit à celle acceptée par le redevable s’il a présenté un recours devant la CNRF dans le
délai légal.
- soit à celle fixée par la CLT dans le cas contraire.
Le même magistrat confie le recours à un ou plusieurs fonctionnaires pour instruction,
répartit les dossiers entre l’une des cinq sous-commissions, fixe la date de la réunion des
sous-commissions et enfin convoque les représentants des contribuables au moins 15
jours avant la date fixée pour la réunion.
En effet, la CNRF se subdivise en cinq sous-commissions délibérantes composée
chacune de :
-Deux fonctionnaires tirés au sort parmi ceux qui n’ont pas instruit le dossier soumis à
délibération.
-Deux représentants des contribuables choisis par le contribuable sur la liste de 100
représentants des redevables.
-Un secrétaire rapporteur est choisi en dehors de deux fonctionnaires membres de la
sous-commission, par le président pour assister aux réunions de la sous commission,
sans voix délibérative.
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Les décisions de la sous-commission doivent être détaillées et motivées et sont
notifiées par le président de la commission aux parties dans les 6 mois qui suivent la
date de la décision dans les formes prévues par l’article 219 du CGI.
Le délai maximum qui doit s’écouler entre la date d’introduction du recours devant la
CNRF et celle de la décision est de 12 mois.
A l’expiration de ce délai, si la commission n’a pris aucune décision, aucune
rectification ne peut être apportée à la déclaration du contribuable ou à la base
d’imposition tenue par l’administration en cas de taxation d’office pour défaut de
déclaration.
Les impositions émises à la suite de la décision de la CNRF et celles établies d’office
par l’administration d’après la base qu’elle a notifiée, du fait de la reconnaissance par la
commission de son incompétence, peuvent être contestées par le contribuable par voie
judiciaire dans un délai de 60 jours suivant la date de la mise en recouvrement, état de
produits ou ordre de recettes, le tout conformément à l’article 242 du CGI.
A- La réclamation contentieuse.
Ce droit est régit par l’article 26 du LPF qui stipule que le redevable qui conteste
tout ou partie de l’impôt, droit et taxe mis à sa charge doit adresser au directeur général de
l’impôt ou à la personne déléguée par lui à cet effet, sa réclamation :
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En cas de paiement spontané de l’impôt dans les 6 mois suivant
l’expiration des délais prescrits.
En cas d’imposition par voie d’ordre de recette dans les 6 mois suivant
celui de sa mise en recouvrement.
Ainsi la réclamation contentieuse à pour objet notamment :
La remise en cause d’un impôt émis par l’administration à la suite
d’une taxation d’offre, d’une décision de la commission locale de taxation pou à la suite
d’un accord.
La restitution d’un droit ayant fait l’objet de versement indu.
Le bénéfice d’une exonération, d’une réduction ou tout autre avantage
fiscal prévu par la loi.
1
- Projet de not circulaire N° 176 relative au livre des procédures fiscales .P : 79.
2
- Projet de not circulaire N° 175 relative au livre des procédures fiscales .P : 81.
15
La réclamation dûment remise ou déposée fait l’objet de l’instruction de la part de
l’administration qui examine la forme et le fond de la réclamation ainsi que les faits et les
motifs invoqués par le contribuable. Sur le plan de la forme, l’analyse consiste à rechercher si
la réclamation est présentée dans le délai prévu par la loi et s’elle contient tous les
renseignements et les éléments permettant son instruction, après l’examen de la forme,
l’administration procède à l’analyse de fond de la réclamation, elle doit vérifier l’exactitude
des faits exposés dans la réclamation, et examiner le bon fondé des motifs de droit invoqués
par le réclamant.
Après l’instruction par le service compétent, il est statué sur la réclamation du
contribuable dans un délai de 6 mois suivant la date de réception. Mais l’expiration du délai
ne dispense pas l’administration de notifier sa décision à tout moment. Selon l’article 26 et
37, à défaut de réponse de l’administration dans le délai de 6 mois, le contribuable peut saisir
le tribunal compétent dans le délai de 30 jours suivant la date de l’expiration du délai de
réponse.
De même en cas de dégrèvement partiel, le contribuable peut saisir le tribunal
compétent dans le délai de 30jours de la réception de la notification de l’administration. C’est
de même si le contribuable n’accepte pas la décision de l’administration.
Il faut rappeler que ce droit de réclamation constitue un préalable administratif à
tout recours judiciaire (3) en ce sens qu’aucune demande devant les tribunaux concernant un
litige fiscal ne peut intervenir sans un recours préalable auprès de l’administration.
Il faut signaler enfin que la réclamation n’est pas suspensive du paiement, mais le
redevable peut demander à être autorisé à surseoir au paiement des impôts objet de
contestation, à condition de constituer les garanties suffisantes prévues par l’article 117 du
code de recouvrement des créances publiques.
B- La réclamation gracieuse.
a- Objet :
C’est l’article 27 du livre des procédures fiscales qui prévoit le recours gracieux et qui
permet d’accorder à la demande du contribuable, en vue des circonstances invoquées, remises
3
- Jugement du tribunal administratif de Marrakech N° 199, Dossier N° 163/5/2004, 6 Juin 2005.
- Jugement du tribunal administratif de Marrakech N° 39, Dossier N° 310/5/2004, 7 février 2005.
16
ou modération des majorations, des pénalités et autres amendes prévues par la législation en
vigueur.
Ainsi le domaine de la réclamation gracieuse est limité à l’examen des demandes des
contribuables tendant à obtenir la remise totale ou partielle des majorations, amendes et
pénalités en dehors de toute invocation des règles légales.
En conséquence, les principaux droits régulièrement dus ne peuvent faire l’objet
d’une demande gracieuse ou modération de la part des contribuables.
b- La forme de la réclamation gracieuse.
La réclamation gracieuse n’est soumise à aucune condition de fond et de délai et les
décisions qui en résultent ne sont susceptibles d’aucun recours judiciaire du fait que la
décision prise dans ce cadre relève du pouvoir d’appréciation de l’administration fiscale.
c- L’instruction de la réclamation.
Pour l’instruction des demandes en remise totale ou partielle, l’accent doit être mis sur
la moralité fiscale du redevable, sur sa situation financière et sur la gravité réelle de
l’infraction commise.
établie, quelle que soit la matérialisation ou la nature de cette erreur : surtaxe, double
4
- MED KARKOURI, assiette et contentieux fiscal. Edi 2002.P :291.
17
Le dégrèvement peut être également prononcé suite à la réclamation du
redevable, et l’administration peut établir les dégrèvements dans les mêmes conditions
que le cas ou celui-ci est accordé d’office.
b- Le droit de restitution.
La restitution est l’acte par lequel le ministre des finances ou la personne déléguée par
lui, autorise les services chargés de recouvrement à payer au redevable l’excédent de l’impôt
payé à tort. Se sont les articles 31 et 33 du LPF qui déterminent les modalités de restitution de
efférents impôts (5).
18
Par la loi 41-90, le Maroc a créé des tribunaux à caractère administratifs qui sont
compétent, entre autre, en matière fiscale.
Cette loi n° 41-90, a investit ces tribunaux administratifs d’une double compétence :
la première est générale et la seconde spéciale.
Ainsi le tribunal administratif a une compétence générale, en ce sens qu’il est compétent
pour juger en premier ressort :
Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des
autorités administratives ;
Les litiges relatifs aux contrats administratifs ;
Les actes en réparation des dommages causés par les actes ou les activités ces
personnes physiques.
A l’exception des :
Recours en annulations dirigées contre les actes réglementaires et individuels du
premier ministre ;
Recours en annulations dirigées contre les décisions des autorités administratives, dont
le champ d’application s’étend au-delà du ressort territorial d’un tribunal compétent.
Selon l’article 8 de la loi 41-90 les tribunaux administratifs ont une compétence générale
en matière de litiges qui naissent de l’application des textes réglementaires en matière fiscale
ainsi qu’en matière des actions tendant au recouvrement des créances du trésor public.
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recours exercé par l’administration :
L’administration peut également contester par voies judiciaire, dans un délai de 60jours
suivant la date de notification de ces décisions, les décisions de la commission nationale du
recours fiscal que celles-ci portent sur des questions de droit ou de fait.
b. Le recours judiciaire suite à une réclamation
Les litiges naissant à l’occasion de recouvrement des impôts, droits et taxes, relèvent de la
compétence du tribunal administratif. La spécialité de ce contentieux recouvrement par
rapport à celui d’imposition et de liquidation déjà évoqués est qu’il ne nécessite pas un
recours préalable devant l’administration en ce sens que le contribuable peut porter son litige
directement devant le tribunal sans passer par une phase administrative.
Les règles de recouvrement des impôts sont harmonisées dans la deuxième partie du livre de
l’assiette et de recouvrement intégré par la loi de finance de l’année budgétaire 2006.
B. La compétence territoriale
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Il s’agit de poser la question de savoir quel est le tribunal administratif territorialement
compétent, pour connaître des litiges fiscaux ?
La loi 41-90, dans son article 10 dispose que les règles de compétence territoriale,
prévues par les articles 27 à 30 du code de la procédure civile, sont applicable devant les
tribunaux administratifs
Ainsi d’après l’article 28 du CPC, les recours en matière d’impôt direct et des impôts
communaux doivent être présentés devant le tribunal du lieu de paiement de l’impôt et par
extension c’est le tribunal de la résidence habituelle, du principal établissement ou du
domicile fiscal du contribuable.
D’après l’article 36 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs, le recours est
introduit et jugés selon la procédure édictée par les textes relatifs aux impôts, taxes et
créances concernées.
Ainsi en matière de l’IS, IGR, TVA et les droits d’enregistrement, l’article 34 du LPF
fixe aussi bien pou le contribuable que pour l’administration fiscale les délais suivants pour se
pourvoir devant les tribunaux :
Un délai de 60jour suivant la date de mise en recouvrement de l’ordre de
recette concernant les impositions émises par l’administration à la suite de la
décision de la commission et établies d’office par l’administration d’après la
base imposable notifiées par l’administration du fait de la reconnaissance par la
commission de son incompétence pour statuer sur des questions de droit.
Si la décision ne donne pas lieu à l’émission de l’ordre de recette, le recours
judiciaire peut être exercé dans les 60jours suivant la date de notification de la
décision.
21
Un délai de 60jours suivant la date de mise en recouvrement de l’ordre de
recette suite à une décision de la CNRF que l’administration peut contester que
cette décision porte sur des question de droit ou de fait.
En cas de réclamations formées par le contribuable dans le cadre de l’article 25
du LPF celui-ci peut saisir le tribunal compétent dans le délai de 30 jours
suivant la date de notification de la décision de l’administration. A défaut de
réponse de l’administration dans le délai de 6mois suivant la date de la
réclamation de contribuable celui-ci peut introduire un recours devant le
tribunal compétent dans le délai de 30jours de l’expiration de délai de reprise.
En ce qui concerne le respect des délais, les tribunaux estime que le recours présenté par le
contribuable avant la date fixée par la loi ne présente aucun dommage à l’administration et
que par conséquent le recours peut être recevable. (Jugement du tribunal administratif de
Casablanca 8janvier 1995 dossiers 63/94).
B- Le déroulement de la procédure.
a- La requête
Le tribunal administratif est saisi obligatoirement par une requête signée par un avocat
inscrit au tableau de l’un des barreaux au Maroc.
La requête est presque toujours complétée par des mémoires. Une demande
additionnelle peut également être fournie dans une mémoire au cours du procès si elle a un
rapport étroit avec la demande principale et si aucune prescription n’est opposable.
22
Par ailleurs, l’article 31 du Dahir du 27 avril 1984 relatif aux frais de justice, oblige les
parties à s’acquitter préalablement auprès du greffe de la taxe judiciaire. L’administration qui
prend l’initiative du procès s’en trouve dispensée.
La requête comprend nom, prénom, adresse du requérant, la décision contestée,
l’exposé des faits, les moyens de preuves et les conclusions.
La requête doit être accompagnée, selon les cas par certains documents, telle une copie
de réclamation, la décision de l’administration, la décision de la CNRF.
L’action doit être adressée contre le directeur général des impôts, le trésorier général et
le ministre de finance, ou le premier ministre en sa qualité de chef de gouvernement et
représentant de l’Etat marocain.
Le dossier ainsi enrôlé et la taxe judiciaire payée, est remis au président de la
juridiction par le secrétaire greffier pour suite à donner.
b- L’instruction
L’article 7 de la loi 41-90 étend l’application des dispositions du CPC aux tribunaux
administratifs, dés l’enregistrement de la requête, le présidant du tribunal administratif
transmet le dossier de l’affaire à la chambre compétente composée de trois magistrats dont un
présidant, celui-ci transmet le dossier à un juge rapporteur pour instruire l’affaire ainsi qu’au
commissaire royale de la loi.
La présidence de l’audience est assurée par le président du tribunal administratif ou
par un magistrat désigné à cette fonction par l’assemblée annuelle générale des magistrats du
tribunal administratif.
Quant au juge rapporteur, il ordonne la notification aux parties au litige du mémoire ou
document lié à l’instruction, il fixe un délai pour le dépôt des conclusions de l’adversaire.
L’échange des mémoires se poursuit jusqu’à épuisement des moyens des charges des
parties. Arrivée à ce stade, l’affaire est inscrite au rôle des prochaines audiences du tribunal
dont l’avis est donné à chacune des parties par le juge rapporteur qui signe une ordonnance de
dessaisissement.
Il établie également u rapport sur la situation du dossier pour en demander lecture à
l’audience.
Parallèlement, le dossier de l’affaire est transmis au commissaire royal de la loi par le
président du tribunal avant l’audience qui doit exprimer ses conclusions.
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Le tribunal peut ordonner par instruction une expertise, la visite des lieux,
l’interrogation et la vérification d’écriture.
c- La décision du tribunal
Les jugements rendus en matière fiscale peuvent faire l’objet de toutes les voies de
recours ordinaires et extraordinaires et, en particulier, ils sont susceptibles d’appel devant les
cours administratives d’appel.
24
En matière fiscale, on à l’habitude de faire la distinction entre les voies de recours
ordinaires qui sont l’appel est l’opposition et les voies de recours extraordinaires la tierce
opposition, la rétractation et la cassation.
b. L’opposition
C’est une voie de recours ordinaire ouverte à une partie défaillante qui peut demander à la
juridiction de première instance qui a rendu la décision par défaut ( en l’absence du défendeur
ou son mandataire par exemple), et en dernier ressort de se rétracter).
L’opposition doit être exercée dans le délai de 10 jours, à compter de la date de
notification du jugement par défaut, conformément à l’article 130 du CPC.
a. La tierce opposition
C’est une voie de recours extraordinaire ouverte aux personnes qui subissent un préjudice
par l’effet d’un jugement auquel elles n’ont pas pris part.
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Pour former une tierce opposition, il faut avoir un intérêt, être un tiers et qu’il s’agisse
d’une décision susceptible de tierce opposition.
Dans la pratique, il est rare de faire usage de cette voie de recours en matière de
contentieux fiscal, sauf quand il s’agit du contentieux du recouvrement où le trésor peut se
porter tierce opposition pour protéger les deniers publics.
b. La rétractation
C’est une voie de recours extraordinaire, elle est ouverte dans les cas prévus par l’article 7
du CPC.
c. La cassation
C’est une voie de recours extraordinaire visant à faire annuler par la cour suprême, les
décisions rendues par la cour administratives d’appel.
En effet, l’article 16 de la loi 80-03 dispose que les décisions rendues par la cour
administratif d’appel sont susceptibles de pourvoi en cassation devant la cour suprême, sauf
les décisions rendues en matière électorale ainsi qu’en matière d’appréciation de la légalité
des décisions administratives. Le délai du pourvoi en cassation est fixé à 30 jours, à compter
de la date de la notification de l’arrêt, objet du recours.
26
A l’analyse des règles et des procédures du contrôle et du contentieux de
l’impôt, on constate que le système fiscal marocain repose, essentiellement sur
les déclarations des contribuables. Il était donc, à l’évidence, nécessaire de
reconnaître à l’administration un pouvoir général et spécifique de contrôle.
Ce contrôle des pièces peut, parfois, déboucher sur une vérification fiscale
et, souvent, à des redressements des bases d’imposition déclarées par le
contribuable.
Cette phase du contrôle et de la vérification aboutit, le plus souvent, à une
phase celle du contentieux, dans ces deux aspects : administratif et judiciaire.
Les deux phases sont, aujourd’hui, grâce à des efforts louables de
l’administration qui a su mettre en place des règles claires, modernes et
harmonieuses en matière du contrôle et du contentieux, parfaitement intégrés
dans le code générale des impôts, mis en application en 2007.
27
Abdellah BOUDHRAIN, contentieux fiscal, Edition Edimar
28